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Full text of "Dictionnaire des sculpteurs de l'école française du moyen âge au règne de Louis XIV"

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/ 


DICTIONNAIRE 

DES  SCULPTEURS 

DE  L'ÉCOLE  FRANÇAISE 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCULPTEURS 

DE  L'ÉCOLE  FRANÇAISE 

DU    MOYEN    AGE    AU    RÈGNE    DE    LOUIS    XIV 
PAR 

STANISLAS    LAMI 

STATUAIRE 

Préface    de    GUSTAVE    LARROUMET 

Secrétaire  perpétuel  île  l'Académie  des  Beaux-Arls 


°   BIBLOTHEQUES 


.,       UBRARIES        0 


PARIS 
HONORÉ    CHAMPION,    Libhaire-Éditeur 

9,    Quai    Voltaire,    9 

1898 


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rST9. 


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EUGENE  GUILLAUME 

DE    L'ACADÉMIE    française 
DIRECTEUR     DE    LACADÉMIE     DE     FRANCE    A     ROME 

Ce  livre  est  dédié. 


PRÉFACE 


Les  artistes  font  volontiers  de  l'esthétique  ;  il  est  plus  rare 
qu'ils  fassent  de  l'érudition.  L'esthétique,  spontanée  et  Imagi- 
native, leur  est  comme  un  prolongement  de  l'art,  c'est-à-dire  un 
moyen  de  plus  pour  traduire  leur  manière  de  sentir  la  nature  et 
la  vie  ;  l'érudition,  avec  ses  lenteurs  et  son  apparente  sécheresse, 
ne  leur  inspire  d'ordinaire  qu'une  tranquille  indifférence.  Ils 
peuvent  demander  à  celle-ci.  s'ils  abordent  l'histoire,  un  moyen 
de  créer  ;  ils  croiraient  perdre  leur  temps  à  la  traiter  pour  elle- 
même,  et  ils  la  laissent  aux  spécialistes. 

Le  présent  livre  est  donc  une  exception.  L'auteur,  M.  Stanislas 
Lami,  un  sculpteur  très  épris  de  son  art,  le  pratique  avec  succès. 
Il  ne  cesse  pas  de  produire  des  œuvres  auxquelles  il  se  donne  tout 
entier.  Mais  le  passé  de  l'art  l'intéresse  comme  le  présent,  et  à 
l'élude  de  ce  passé  il  consacre  une  part  de  sa  vie,  ces  heures  du 
soir  où,  la  journée  finie  et  la  lumière  disparaissant,  le  livre  et  la 
table  à  écrire  peuvent,  sans  détriment  pour  la  production,  qui  est 
le  premier  but  de  tout  artiste,  remplacer  la  motte  de  glaise  et  la 
selle  à  modeler. 


II  PltLFACE 

Au  service  de  ce  goût,  il  met  toutes  les  qualités  du  véritable 
érudit,  la  patience  et  conscience,  la  méthode  et  le  scrupule,  si 
différents  de  la  fièvre  et  du  jet  prime-sautier  d'où  naît  l'œuvre 
d'art.  Il  prend  des  notes  et  classe  (les  fiches;  il  lit  les  gros  livres 
et  les  petites  revues;  il  étend  lentement  une  information  minu- 
tieuse. 

De  cette  application  est  résulté  le  Dictionnaire  des  sculpteurs 
de  l'école  française  du  moyen  âge  au  siècle  de  Louis  XIV,  qu'il 
veut  bien  me  demander  de  présenter  au  public. 

Ce  livre  est  le  premier  de  son  espèce;  il  ne  fait  double  emploi 
avec  aucun  autre.  L'auteur  constate  lui-même,  dans  son  avant- 
propos,  que,  depuis  le  commencement  du  siècle,  une  vaste  enquête 
se  poursuit  sur  l'histoire  de  l'art  français.  Une  laborieuse  école 
de  chercheurs  remet  en  lumière  ses  vieux  titres,  si  longtemps  truites 
avec  le  plus  injuste  dédain.  Un  répertoire  alphabétique,  réunissant 
les  résultats  partiels  de  cette  enquête,  nous  manquait  encore. 
Pour  s'éclairer  sur  les  noms  et  les  œuvres,  pour  préciser  les 
moindres  recherches  il  fallait  beaucoup  de  livres  et  beaucoup  de 
temps.  M.  Stanislas  Lami  met  ce  répertoire  à  notre  disposition 
pour  la  sculpture:  souhaitons  qu'il  ait  des  émules  pour  toutes  les 
branches  de  l'art,  car  si  les  répertoires  vraiment  scientifiques 
sur  les  matières  artistiques  abondent  en  d'autres  pays,  ils  sont 
encore  rares  dans  le  nôtre.  Il  nous  présente  sous  la  forme  com- 
mode du  dictionnaire,  l'état  des  résultats  acquis  ;  il  résume,  en  y 
mettant  du  choix  et  de  la  lumière,  la  plus  touffue  et  la  plus  con- 
fuse bibliographie  :  il  permet  d'apprécier  d'un  coup  d'œil  l'énorme 
labeur  par  lequel,  en  ce  siècle,  mille  ans  de  production  artistique 
ont  enfin  reçu  de  nos  érudits  la  justice  et  l'admiration  à  laque/le 
ils  ont  droit  :  il  réunit  les  arguments  de  fait  sur  lesquels  s'appuie 
la  tfièse  des  Viollet-le-Duc  et  des  Courajod. 

Viollet-le-Duc  a  traité  les  anciens  monuments  avec  un  prodi- 
gieux sans-gêne  et  Courajod  portail  dans  les  contreverses  crudités 
l'âme  agressive  et  tumultueuse  du  XVI"  siècle.  Malgré  leurs  excès 
de  pratique  cl  de  théorie,  tous  deux  restent  les  chefs  d'une  entre- 
prise singulièrement  utile  et  méritoire.  Ils  ont  rendu  à  leur  pays, 
à  l'histoire  et  à  l'art  un  signalé  service  en  imposant  à  l'ignorance. 


PREFACE 


à  la  routine  et  au  parti  pris  cette  vérité  que,  non  seulement  l'art 

français  ne  commence  pas  avec  la  Renaissance,  mais  que,  né  avec 
la  France  elle-même,  il  u  produit,  depuis  s, m  origine,  avec  une 
fécondité  égale  à  celle  des  plus  florissantes  époques,  des  œuvres 
qui  réalisent  beaucoup  d'invention  et  de  beauté. 

Tous  deux  voyaient  un  malheur  dans  l'influence  italienne  qui, 
à  partir  du  XVI"  siècle,  domine  l'art  français.  Ils  s'efforçaient  d'in- 
troduire dans  l'histoire  de  l'art  une  théorie  qui  bataillait  aussi 
dans  l'histoire  littéraire,  avec  les  Gaston  Paris  et  les  Léon  Gautier. 
Malheureusement  pour  cette  double  thèse,  des  préférences  person- 
nelles ne  peuvent  rien  contre  les  lois  de  l'histoire.  Déplorer  que  la 
civilisation  ait  marché  en  sens  contraire  de  nos  préjérences  est  le 
plus  vain  des  regrets.  La  France  est  gallo-germaine  et  chrétienne  ; 
elle  est  aussi  gréco-romaine  et  païenne.  Ce  qu'elle  a  reçu  du  midi 
l'emporte  même  sur  ce  qui  lui  vient  du  nord.  Elle  doit  à  sa  situa- 
tion géographique  et  aux  éléments  de  sa  population,  à  son  sol,  à 
son  climat,  et  à  ce  que  Guizot  appelait  si  justement  l'histoire  de 
la  civilisation,  d'avoir  été  le  trait  d'union  entre  le  vieux  monde  et 
le  nouveau.  La  tirer  dans  un  sens  ou  dans  Vautre,  en  art  ou  en 
littérature,  n'ébranle  pas  d'un  pouce  la  vérité  constatée  quijait  de 
notre  pays  comme  l'équateur  de  ces  deux  mondes.  La  Jorme  fran- 
çaise est  d'essence  classique,  comme  sa  pensée. 

Sous  ces  réserves,  ceux  qui  restent  le  plus  froids  aux  colères  des 
médiévistes  et  refusent  tranquillement  de  partager  leur  engoue- 
ment, ceux  qui  continuent  à  croire  que  l'Europe  et  la  France  ne  se 
sont  pas  trompés  au  XVI'  siècle,  ont  beaucoup  de  reconnaissance 
pour  tout  ce  que  les  émules  de  Viollet-le-Duc  et  de  Courajod,  de 
Gaston  Paris  et  de  Léon  Gautier  ont  révélé  d'énergie  et  de  beauté, 
pour  tout  ce  qu'ils  ont  ajouté  aux  titres  de  la  patrie.  Grâce  à  eux, 
le  mépris  classique  pour  le  moyen  âge  est  définitivement  tenu 
pour  une  erreur  funeste.  Les  vieux  monuments  sont  respectés,  au 
besoin  contre  eux,  car  les  fervents  du  moyen  âge,  —  architectes, 
ou  conservateurs  de  musées  —  sont  de  terribles  gens  ;  il  jant 
souvent  les  empêcher  de  restaurer  et  d'emporter.  Si  la  Chanson  de 
Roland  continue  à  procurer  moins  d'émotion  que  les  tragédies  de 
Racine,  elle  a  repris  sa  place  dans  la  suite  du  génie  national  et 


IV  PRÉFACE 

l'éducation  des  esprits.  Si  la  sculpture  du  moyen  âge  ne  fait 
pas  dédaigner  celle  de  la  Renaissance  et  des  siècles  suivants,  le 
moyen  âge  et  la  Renaissance  ont  enfin  leur  place  au  Louvre. 

Le  livre  de  M.  Stanislas  Lami  n'intervient  pas  dans  ces  dis- 
cussions théoriques.  C'est  un  simple  répertoire  de  notas  et  d'oeuvres. 
Inspiré  par  le  plus  sévère  et  le  plus  profond  amour  pour  le  vieil 
art  français,  il  se  borne  à  réunir  sous  la  forme  la  plus  commode 
les  résultats  présents  de  V enquête  sur  la  sculpture  du  moyen  âge. 
C'est  une  œuvre  de  science  et  de  conscience.  Tous  ceux  qui  aiment 
l'art  et  l'admirent  partout  on  il  se  révèle,  seront  reconnaissants  à 
l'auteur  de  les  aider  à  le  connaître  et  à  le  sentir  dans  un  plus 
large  sentiment  du  beau. 


6' 


Gustave  LARROUMET, 

de  l'Institut. 


AYANT-PROPOS 


Nos  vieux  monuments,  cathédrales  gothiques,  palais  historiés, 
tombeaux  des  rois  et  des  grands,  mutilés  mais  encore  debout  après 
les  mauvais  jours  des  guerres  de  religion  et  ceux  de  la  Révolution, 
nous  incitent  à  rechercher  et  à  connaître  leurs  auteurs.  Ces 
maîtres,  subissant  L'indifférence  et  l'oubli  répandus  autrefois  sur 
l'art  du  Moyen  Age  et  de  ia  Renaissance,  restèrent  longtemps 
ignorés,  aucun  historien  ne  s'étant  rencontré  à  l'époque,  pour 
nous  conserver  les  détails  de  leur  vie  et  la  description  de  leurs 
œuvres. 

C'est  au  début  du  siècle  que  les  écrivains  d'art  et  les  érudits  ont 
commencé  à  porter  leur  attention  sur  ces  artistes  si  délaissés 
jusque-là.  Eméric-David,  un  des  premiers,  dans  son  Tableau  histo- 
rique de  la  Sculpture  française,  nous  a  appris  les  noms  de 
quelques-uns  de  nos  anciens  imagiers.  Plus  tard,  la  publication  des 
comptes  des  bâtiments  du  roi  a  mis  au  jour  de  curieux  indices  et  a 
fourni  des  certitudes,  là  où  il  n'y  axait  que  des  suppositions. 
Depuis  une  trentaine  d'années,  les  recherches  se  sont  accrues,  les 


VI  AVANT-PROPOS 

renseignements  se  sont  précisés.  Explorées  avec  soin,  les  archives 
communales  et  départementales  ont  permis  de  recueillir  de  précieux 
documents,  et.  aux  ouvrages  de  Deville,  de  de  Labofde,  de  La 
Fons-Mélicocq,  se  sont  ajoutés  ceux  de  MM.  de  Montaiglon,  de 
Chennevières,  Guiffrey,  Mtintz,  Palustre,  Courajod,  Dehaisnes, 
Bernard  Prosl,  de  Champeaux,  Gonse,  etc.,  qui  ont  apporté  un 
nouvel  essor  à  l'étude  de  notre  art  national.  Aujourd'hui,  les 
découvertes  sont  assez  fructueuses  pour  qu'il  faille  grouper  les 
résultats  acquis. 

Les  quittances,  mandements  et  marchés,  parfois,  indiquent 
seulement  un  nom  :  encore  doit-on  le  conserver,  car  l'artiste  dési- 
gné a  collaboré  aux  monuments  de  son  temps  et  a  été  l'un  de 
ces  sculpteurs  qui,  travaillant  sous  une  même  inspiration,  sacri- 
fiaient le  plus  souvent  leur  personnalité  à  la  réussite  générale  de 
l'œuvre. 

D'après  la  modicité  des  prix  alloués  dans  les  comptes  à  nos 
tailleurs  d'images,  il  ne  faudrait  pas  conclure,  non  plus,  que  nous 
avons  affaire  à  des  manœuvres  sans  talent,  la  puissance  de  l'argent 
étant  alors  bien  supérieure  à  ce  qu'elle  est  maintenant.  Ne  voyons- 
nous  pas  Jean  Goujon,  le  grand  artiste  de  la  Renaissance,  toucher 
à  Rouen  un  salaire  de  quelques  sous  pour  ses  travaux  à  l'église 
Saint-Maclou  ?  D'ailleurs,  jadis  comme  de  nos  jours,  les  sculpteurs 
étaient  peu  favorisés  de  la  fortune.  Devant  les  déboires  et  les  diffi- 
cultés de  leur  art,  toute  une  existence  laborieuse  ne  pouvait  les 
mettre  à  l'abri  de  la  gène  ou  de  la  misère.  Jacques  Morel,  l'auteur 
du  tombeau  de  Charles  L'r  de  Bourbon  érigé  dans  l'église  de  Souvi" 
gny,  au  moment  de  sa  mort,  à  Angers,  n'est  trouvé  «  riche  en  or 
et  en  argent  que  de  cinq  sous  ».  Des  maîtres  tels  que  Sluter,  Glaux 
de  Werve,  Le  Moiturier,  après  avoir  terminé  les  mausolées  des 
ducs  de  Bourgogne  et  le  Puits  de  Moise,  qu'on  peut  classer  parmi 
les  plus  beaux  chefs-d'œuvre,  sont  abandonnés  par  les  princes  au 
service  desquels  ils  ont  passé  leur  vie  :  incapables  de  subvenir  à 
leurs  besoins  et  à  ceux  de  leur  famille,  ils  adressent  aux  municipa- 
lités des  demandes  en  réduction  d'impôts,  se  plaignant  de  ne 
pouvoir  plus  travailler,  car  ils  sont  âgés  ou  malades  et  n'ont 
«  rentes,  ni  revenus,  ni  bienfaits  quelconques  pour  vivre  ». 


AVANT-PROPOS  VII 

Au  commencement  du  Moyen  Age,  nos  imagiers,  tout  à  la  fois 
sculpteurs  et  orfèvres,  produisent  des  châsses  richemenl  ciselées, 
des  chefs  de  saints,  des  bas-reliefs,  des  croix  en  or  et  en  argent. 
Bientôt  ils  s'adonnent  plus  spécialement  à  la  sculpture  en  pierre. 
Employés  de  tous  côtés,  ils  parcourent  les  provinces,  allant  de 
ville  en  ville,  acceptant  les  besognes  les  plus  importantes  comme 
les  plus  infimes,  étendant  sur  les  tombeaux  les  gisants  aux  mains 
jointes,  sculptant  aux  portails  des  cathédrales  les  scènes  de  l'Ancien 
et  du  Nouveau  Testament,  adossant  contre  les  piliers  les  statues 
aux  larges  draperies,  taillant  ces  gargouilles,  ces  chimères  aux 
masques  grimaçants,  ces  écussons,  ces  armoiries,  qui  concourent 
si  puissamment  au  bel  ensemble  décoratif  de  nos  édilices. 

Alors,  la  sculpture  était  intimement  liée  à  l'art  architectural; 
aussi  voyons-nous  souvent  un  maitre  d'œuvre,  doublé  d'un  tailleur 
d'images,  ornant  de  son  ciseau  le  monument  qu'il  vient  de  cons- 
truire. On  trouvera  donc,  dans  cet  ouvrage,  quelques  architectes, 
mais  ceux-là  seuls,  bien  entendu,  qui  ont  fait  œuvre  de  sculpteurs. 

De  même,  parmi  les  sculpteurs  en  bois  ou  Imchiers,  si  nombreux 
à  cette  époque  où  le  marbre  et  l'albâtre  étaient  des  matières  fort 
chères.,  réservées  surtout  aux  sépultures  des  rois  et  des  person- 
nages de  marque,  j'ai  cité  ceux  qui,  ayant  exécuté  des  boiseries, 
des  stalles,  des  jubés,  des  retables,  décorés  de  feuillages  enroulés, 
d'animaux  fantastiques,  de  tètes  expressives,  de  statuettes  finement 
sculptées,  méritent  d'être  rangés  au  nombre  de  nos  bons  imagiers. 

J'ai  compris,  au  milieu  des  sculpteurs  de  l'école  française, 
plusieurs  artistes  d'origine  étrangère,  parce  que  ces  derniers  sont 
venus  en  France,  s'y  sont  implantés  et  y  ont  travaillé  jusqu'à  leur 
mort,  sans  esprit  de  retour  dans  leur  patrie.  C'est  ainsi  que  s'est 
créée,  à  la  cour  des  ducs  de  Bourgogne,  l'école  franco-flamande, 
dont  on  possède  tant  d'œuvres  remarquables,  et  que  des  artistes 
nés  eu  Italie,  comme  les  Juste  cl  Dominique  Florentin,  se  sont  ac- 
climatés chez  nous,  adaptant  leur  talent  au  génie  de  notre  race. 

Je  me  suis  arrêté  à  la  moitié  du  dix-septième  siècle,  après  eetli 
période  de  transition,  décadence  de  la  Renaissance,  qui  s'étend 
sous  Henri  IV  et  sous  Louis  XIII  et  va  jusqu'aux  premières  années 
du  règne  de  Louis  XIV. 


VIII  AVANT-PROPOS 

Enfin,  chaque  notice  est  suivie  d'une  liste  complète  des  ouvrages 
consultés,  pour  permettre  au  lecteur  de  contrôler  les  sources  où 
j'ai  puisé,  et  faciliter  les  recherches  qui  pourront  être  laites  à 
l'avenir  sur  l'histoire  de  la  sculpture  française  au  Moyen  Age  et  à 
la  Renaissance. 

S.  L. 


Mars  1898. 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCULPTEURS  M  L'ÉCOLE  FRANÇAISE 


.A. 


Abbon,  est  le  plus  ancien  sculpteur-orfèvre  de  l'école  française  dont 
la  mémoire  soit  venue  jusqu'à  nous.  Il  vivait  dans  le  commencement  du 
vu  siècle  i6oo-63o ';,  sous  les  enfants  de  Clotaire  Ier  et  sous  Clotaire  II. 
Il  était  directeur  de  la  Monnaie  fiscale  de  Limoges,  et  aurait  été  le  maître 
de  saint  Eloi,  si,  toutefois,  on  reconnaît  à  ce  dernier  la  qualité  d'artiste, 
question  très  controversée. 

Audoenus.  Vita  s.  FAigii,  cap.  III  :  apud  d'Achenj,  SpiciL,  t.  II,  p.  79.  —  L'abbé 
Texier,  Les  argentiers  de  Limoges  (Mëm.  de  la  Soc.  des  Antiq.  de  l'Ouest,  1842, 
p.  1 14)-  —  Idem,  Dictionnaire  de  l'Orfèvrerie,  1837,  p.  5o,  9^2,  giïô.  —  Emeric- 
David,  Histoire  de  la  Sculpture  française,  1817-1872,  p.  25.  —  E.  Molimek,  Diction- 
naire des  Emailleurs,  i885,  p.  7. 

Abraham  (Nicolas  ,  demeurait  à  Rouen  à  la  fin  du  xvi8  et  au  com- 
mencement du  XVIIe  siècle.  En  169.4,  il  était  occupé  à  l'église  Saint- 
Maclou.  En  1607,  il  exécutait  un  bénitier  placé  dans  la  cathédrale,  pris 
de  la  chapelle  Saint-Mellon.  A  la  même  époque,  il  taillait  dans  l'église 
Saint-Laurent  quatre  piliers  en  pierre,  destinés  à  parfaire  la  clôture  du 
chœur,  et  sculptait  une  petite  ligure  de  saint  Laurent,  fondue  plus  tard 
en  argent.  Les  comptes  du  chapitre  de  la  cathédrale  font  encore  mention 
d'un  Guillaume  'Abraham,  qui  travaillait,  en  1639,  à  une  statue  de 
la  Vierge  posée  sous  les  orgues  ;  c'était  peut-être  le  fils  de  Nicolas 
Abraham. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  2656,  282G,  G8o3,  6900.  —  De  Beau- 
repaire,  Inv.somm.  des  archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1884,  p.  584,  'h">;  t.  V, 
1892,  p.  229,  289. 


2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Abram,   artiste  du  xvc  siècle,   désigné  sous  le  titre  «  d'imaigeur  », 
résidait  à  Lyon  de  i4i«  à  i4a3. 
Natalis  Rohdot,  Les  Sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvine  siècle,  i88/|,  p.  18. 

Adam  Laurent  ,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  natif  de  la  ville 
d'Auxerre,  vint  à  Rouen,  où  il  exécuta,  de  i465  à  1 1<>»),  la  chaire  archié- 
piscopale de  la  cathédrale,  dont  la  commande  lui  avait  été  donnée  par 
le  chapitre.  La  dépense  totale  de  l'œuvre  fut  de  712  livres.  Cette  chaire, 
qui  était  ornée  de  nombreuses  sculptures,  a  été  détruite  pendant  la  Ré- 
volution. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  25oi,  2.'>o4.  —  Langlois,  Les  stalles 
île  la  cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  181,  198.  —  Du  Seigxecr,  Noies  sur  l'Hist.  de  la 
sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  Ô09. 

Adam  Michel  ,  sculpteur  et  architecte,  né  ii  Jargeau  Loiret, 
vers  i5i3,  alla  d'abord  en  Italie,  où  il  serait  devenu  un  des  élèves  de 
Michel-Ange.  De  retour  en  France,  en  1-140,  il  vint  s'établir  à  Orléans 
et  y  exéjuta  de  nombreux  ouvrages.  On  lui  attribue,  en  autres,  la  cons- 
truction et  la  décoration  de  la  maison,  dite  de  Diane  de  Poitiers,  sur 
laquelle  on  lit  la  date  de  i.">^2. 

De  Buzonmère,  Eisl.  architecturale  d'Orléans,  i8/jg,  t.  1,  p.  \-i  ;  t.  Il,  p.  an.  — 
Ch.  Bruxne,  Les  Hommes  illustres  'le  l'Orléanais,  iSiia,  t.  I,  p.  1G-17.  —  11er- 
luisox,  Artistes  Orléanais,  i863,  p.  7.  —  P.  Lacroix,  Revue  univ.  des  Arts,  t.  XXII, 
1866,  p.  35 1. 

Adam  d'Aubelmer.  Voir  Aubelmer  Adam  d  . 

Adam  de  la  Porto.  Voir  La  l'orle  Adam  de  . 

Adam  lo  Cygne.  Voir  Lo  Cygne   Adam  . 

Adam  de  YVillbach.  Voir  Wiltbacb  Adam  de  . 

Aguillon  de  Droites.  Voir  Droues  Âguillon  de  . 

Villi  Simon  d'  .  sculpteur  ornemaniste  du  commencement  du  xiv1"  siè- 
cle, était  occupé,  en  i3ao,  a  la  construction  de  la  cathédrale  de  Sens. 

Qdantin,  Notice  historique  sur  la  construction  de  h  cathédrale  de  Sens,  \S(\i, 
p.  10. 

Aire    Jean  d'  .  sculpteur  ornemaniste  du  xiv'"  siècle,  travaillait,   en 
i'3a4,  au  couvent  de  la  Chartreuse  de  Gosnay,  en  Artois. 
J.-M.   Kichard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  5;o. 

Aix  la  Chapelle    Jean  d'),   est  cité  parmi  les  sculpteurs  alsaciens 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE  ) 

de  la  fin  du  xv"  et  du  commencement  du  xvic  siècle.  II  résidait  à  Stras- 
bourg, où  il  reçut  le  droit  de  bourgeoisie  en  i^j'3.  Employé  à  la  cathé- 
drale, sous  la  direction  de  l'architecte  Jacques  de  Landshut,  il  exécuta 
les  grandes  statues  du  portail  septentrional,  connu  sous  le  nom  de  portail 
Saint-Laurent. 

Ch.  Gérard,  Les  Artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen-Age,  t.  Il,  1870,  p.  558. 

Alain  «  L'entailleur  d'ymages  »,  demeurait  à  Paris  à  la  fin  du  xm0  siè- 
cle. Il  est  mentionné  sur  le  rôle  de  la  taille,  en  1292,  comme  étant 
imposé  à  12  deniers,  somme  inférieure  à  celle  payée  par  ses  confrères. 

H.  Géraud,  Le  rôle  de  la  taille  à  Paris,  iSë>-,  p.  2,3.  (Doc.  inéd.  sur  l'Histoire  de 

France.) 

Maman  Jean  ,  sculpteur  et  peintre  du  xrve  siècle,  résidait  à  Mont- 
pellier dès  Tannée  i33l.  Cet  artiste,  probablement  d'origine  allemande, 
obtint  huit  fois,  de  i354  à  T388,  la  charge  de  consul  de  sa  corporation. 
Il  dut  avoir  un  fils,  sculpteur  comme  lui,  car  on  trouve  le  même  nom 
mentionné  encore  dans  les  archives  de  la  ville  en  t  4 1 3 . 

M  a  11 1:1 11  Henri  ,  parent  et  confrère  du  précédent,  figure  également 
dans  les  comptes  de  la  ville  de  Montpellier  de  1 33 1  à  i3(i.">. 

Renouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, i844>  !'•  •><)•  —  F-  Bourquelot,  Hist.  de  la  scidpt.  et  des  arts  plast.  en 
Fi-ancc,  iS4<i.  —  Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpl.  franc.  d'Eméric-David, 
1862, p.  5o3. 

A  lard  du  iUoret.  Voir  lloref   Alard  du  . 

Albin  Jean  ,  sculpteur  et  peintre,  résidait  à  Orléans,  sa  ville  natale, 
vers  la  fin  du  xvc  siècle. 

Herluison,  Artistes  Orléanais,  1860,  p.  7. 

AI  lirai  11  Alexandre  ,  travaillait  au  château  de  Fontainebleau,  de 
i53j  à  i.>4o,  moyennant  1  \  livres  par  mois. 

De  Ladorde,  La  renaissance  des  arts  à  là  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  4o3.  — 
Idem.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i55. 

Alexandre,  sculpteur  ornemaniste  du  commencement  du  xiv°  siècle, 
était  au  nombre  des  artistes  employés,  en  i3ao,  à  la  construction  de  la 
cathédrale  de  Sens.  Il  recevait  9  sous  tournois  par  semaine,  pour  ses 
gages. 

Quantin,  Notice  historique  sur  la  construction  de  la  cathédrale  de  Sens,  1842,  p.  to. 
Alexandre  de  Yanes.  Voir  Vanes  Alexandre  de  . 


4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Allaiu  Paquet ,  sculpteur  et  peintre  de  Rouen,  était  occupé,  en  iG35, 
à  l'église  paroissiale  de  Saint-Éloi. 

Archivi  s  départ,  rfi  la  Seine- Inférieure,  G.  644?-  —  De  Beadrepaire,  Inv.  somm. 
desarch.  <!•  la  Seine-Inf.,  t.  V,  i8na,  p.  yii. 

Almaiil  Thomas),  sculpteur  en  bois  d'origine  germanique,  vint  à 
Rouen,  en  ifila.  pour  travailler  sous  la  direction  de  Philippot  Yiart,  aux 
stalles  du  chœur  de  la  cathédrale. 

Irehives  départ.  >l<  la  Seine-Inférieure,  G.  2497.  De  Beaurepaire,  Inv.  somm.  des 
areh.de  la  Seine -Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  552. 

.Mou  Guillaume  .  vivait  à  Paris  dans  les  premières  années  du 
xive  siècle.  11  l'ut  un  des  collaborateurs  de  Jean-Pépin  de  Huy.  dans 
l'exécution  du  monument  élevé  à  Robert  d'Artois,  fils  d'Othon  IV,  comte 
palatin  de  Rourgogne,  et  de  Mahaut,  comtesse  d'Artois.  Ce  tombeau, 
commencé  en  i3i8  et  terminé  en  i3^o,  se  trouvait  autrefois  dans  l'église 
des  Cordeliers  à  Paris.  Il  est  placé  aujourd'hui  dans  l'église  abbatiale 
de  Saint-Denis. 

Archioes  départ,  du  Pus-de-CakUs ;  A.  091.  —  J. -M.  Richard,  Le   tombeau  de 

Robot  l'Enfant  aux  Cordeliers  'le  Paris  item,  de  la  Soe.  de  l'hist.  de  Paris,  etc., 
t.  VI,  1880,  p.  200.  —  Idem,  .1/  ih  lut,  imiesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887, 
p.  t)iG.  —  Deuaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  i88<i,  p.  4";  Documents, 
p.  291.  —  Col'rajod  et  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée;  Catalogue  raisonné, 
189-2,  p.   11. 

Aloul  Jean  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  natif  de  Tournay,  vint 
séjourner  en  Artois  au  commencement  du  xiv°  siècle.  En  i3a3,  il  fournit 
pour  le  prix  de  -  livres  parisis,  le  marbre  de  l'autel  de  l'église  de  la 
Chartreuse  du  Val- Saint-Esprit,  àGosnay.  Le  128  août  de  la  même  année, 
il  toucha  80  livres  parisis,  comme  reliquat  de  paiement  d'une  tombe  qui 
lui  avait  été  commandée  par  Mahaut  d'Artois.  Il  est  probable  qu'il 
s'agissait  du  tombeau  en  marbre  de  la  comtesse,  érigé  dans  le  couvent 
de  la  Thieuloye,  près  d'Arras.  En  i3aj,  il  exécuta  pour  la  Chartreuse 
de  Gosnay,  la  tombe  de  Thierry  d'Hireçon,  prévôt  d'Aire,  l'homme  de 
confiance  de  Mahaut.  Un  compte  porte  en  effet  : 

«  A  maistre  Jehan  Aloul,  marbrier,  pour  une  tombe  qu'il  a  faite  pour 
monseigneur  le  prevost LX1II  livres.  » 

L'année  suivante,  Thierry  d'Hireçon  étant  devenu  évèque  d'Arras, 
Jean  Aloul  fut  obligé  de  changer  la  statue  qui  surmontait  le  tombeau.  Il 
reçut  a3  livres  pour  ce  travail,  comme   le  prouve  la  mention  suivante  : 

«  A  maistre  Jehan  Aloul.  marbrier,  pour  recangier  la  figure  de  le 
tombe  monseigneur  le  evesque  estant  as  Chartrous  d'ales  Gosnay  à 
manière  de  evesque  lequel  estoit  à  manière  de  prestre,       XXIII  livres.  » 

Archioes  départ,  du  Pas-de-Calais;  A.  4i5,  419,  866.  —  Dehaisnes,  Histoin  de 


I>F.    I.  ÉCOLE    FRANÇAISE  5 

l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  iSSG,  p.  i23,  .422,  427,  jôo,  TijS;  Documents,  p.  248, 
25o,  278.  —  J. -M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de' Bourgogne,  1887, 
p.  27,  3 10,  3  1  2. 

Al  vérin  gue  Léon  d'),   appelé  aussi   Léon  Alvernhas,  c'est-à-dire 

Léon  l'Auvergnat,  sculpteur  et  architecte  du  xv"  siècle,  originaire  de 
l'Auvergne,  comme  l'indique  son  surnom,  était  occupé,  de  t465  à  i1"o, 
à  l'église  de  Saint-Maximin  (Var),  en  collaboration  de  Pierre  Soquet 
ou  Soquetti.  En  1477,  les  deux  artistes  entreprirent,  à  Aix,  en  Provence, 
la  construction  du  portail  de  l'église  Saint-Sauveur.  Ce  travail  compre- 
nant L'architecture  et  la  sculpture,  ne  fut  achevé  que  vers  i5o5.  Léon 
d'Alvéringue  cessa  d'y  travailler  en  i^BI,  car,  à  partir  de  cette  époque, 
il  n'est  plus  fait  mention  de  lui. 

Fauris  Saint-Vincent,  le  fils,  Mémoires  et  notices  relatifs  à  la  Provence,  p.  5fi.  — 
Eméric-David,  llist.  de  la  Scutpt.  franc.,  1817-1872,  p.  i5o,  i5i.  — Numa  Coste, 
Réunion  des  Sociétés  des  beaux-arts  des  départements,  1896,  p.  409  et  suivantes. 

\ m.'iui.'i I  (Jacob),  sculpteur  ornemaniste,  né  dans  le  Bcrry,  résidait 
au  xvie  siècle  à  Bourges,  où  il  travaillait  à  la  cathédrale.  Un  extrait  des 
comptes,  provenant  des  archives  du  Cher,  le  cite  comme  ayant  touché  en 
i535,  «  7  livres  pour  avoir  sculpté  3  chapiteaux  et  un  pied  droit  pour  la 
tour  (1)  ». 

De  Girardot,   Artistes  de  la  ville  tir  Bourges  (Archives  de  l'art  français,  2e  série, 

t.    I,   1861,    p.   225). 

Xniiiuri  sculpteur  parisien  de  la  finduxme  siècle,  est  taxé  à  16  sous, 
sur  le  rôle  de  la  taille,  en  129a. 

II.  Géraud,  Le  rôle  de  la  taille,  i8r>7,  p.  28  (Doc.  inëd.  sur  l'Hist.  de  France]. 

Amniiry  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  du  xme  siècle,  natif  du  Lan- 
guedoc, serait  venu  à  Montpellier,  vers  i'j'35.  Désigné  dans  les  archives, 
sous  le  titre  de  «  magister  lapidum  »,  il  aurait  été  nommé,  en  ia'38, 
maître  des  œuvres  de  la  ville.  Il  vivait  encore  en  1204,  car  à  cette  date, 
il  prêtait  serinent  entre  les  mains  des  consuls,  avec  plusieurs  de  ses 
confrères. 

Renolvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, i844iP-  '-4-  —  Ch.  Bauchal,  Noitv.  dict.  des  architectes  français,  1887, 
page  fi . 

Ambroïse,  dit  maître  Ambroise,  sculpteur  en  bois  duxvr5  siècle, alla 
en  Italie,  où  on  le  trouve,  en  i535,  travaillant  à  Pérouse,  aux  stalles  de 
l'église  Saint-Pierre. 

Eugène  Munt/,  Chronique  des  arts,  a0 du  9  octobre  1875. 
(1)  Campanile  où  était  la  cloche  de  l'horloge. 


(J  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Aîné   Carré.  Voir  Carré  Amé . 

Anieil  Guillaume  .  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  travaillait 
à  Poitiers,  en  i383,  à  la  tour  de  Maubergeon  et  au  palais  du  due  Jean  de 
Berry,  sous  la  direction  de  Guy  de  Dammartin  ;  son  salaire  était  de 
G  sous  par  jour. 

A.  dé  Chasipeaux,  Les  travaua  d'art  exéi  ut  -  pour  Ji  m  de  France,  duc  de  Bcmj, 
iSgr,  p.   12. 

Aniclunji'C  Oswald  ,  sculpteur  alsacien,  vivait  à  Strasbourg  au 
xv  siècle.  D'après  une  mention  du  Burgerbuch  i  ,  il  fut  admis  dans  la 
bourgeoisie  de  la  ville  en  I44I  • 

Ch.  Gérard,  Les  Artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen-Age,  t.  Il,  187S,  p.  io,î. 

Ami  Guillaume  ,  était  établi  à  Dijon  vers  le  milieu  du  xv1*  siècle, 
lui  1  j4-j.  il  lut  chargé,  avec  Jean  de  Contrecœur  et  Antoine  Clérara- 
bault,  d'aller  chercher  en  Franche-Comté,  l'albâtre  nécessaire  à  l'exé- 
cution du  tombeau  de  Jean  sans  Peur. 

Bernard  Prost,  Une  nouvelle  source  de  documents  sur  les  artistes  dijonnais  du 
w  sièele(Gaz.  des  Beaux-Arts,  5  pér.  t.  IV,  1890,  p.  060). 

Amiens  Jean  d'  ,  exécuta,  en  i343,  dans  la  cathédrale  de  Sens,  dif- 
férents travaux  de  sculpture  en  bois,  parmi  lesquels  on  cite  un  taber- 
nacle qui  se  trouvait  dans  la  chapelle  Xotre-Dame. 

Qoantin,   Notice  historique  sur  la  construction  de  la  cathédrale  de  Sens,  18^2, 

p.   i3. 

Amiilian  Durant  ,  sculpteur  el  architecte  du  xive  siècle,  né  vers 
i'33o  aux  environs  de  Béziers,  résidait  à  Montpellier,  où  il  fut  nommé, 
en  i36o,  maître  des  œuvres  de  la  ville.  11  occupa  cette  charge  jusqu'en 
i4l!"\  époque  de  sa  mort.  Son  talent  et  sa  grande  réputation  lui  firent 
obtenir  vingt-deux  fois  les  honneurs  du  consulat,  de  i'3"3  à  141S. 

Rekocvier  et  Ricard,  Des  maîtres  dt   pierri    el  ■mires  artistes  gothiques  de  Mout- 
1  r,  iS'\\,  p.  58.  —  Cli  Baughal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  <ï. 

A miitl  F.  R.  .  Ce  nom  qui  doit  désigner  un  sculpteur  en  bois  du 
xvi  siècle,  se  trouve  gravé,  avec  la  date  de  i5'3a,  sur  les  stalles  de 
l'église  de  Gonpillières ,  village  situé  aux  environs  de  Beaumont-le- 
Roger   Eure  . 

L.  Paixstre,  La  Renaissant  en  France,  t.  II.  1881,  p.  266. 


1    Registre  contenant  le  nom  des  personnes  à  qui  était  accordé  le  droit  de  bour- 
geoisie. 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE 


1 


Aiiiory    Robinet  .  sculpteur  en  Imis  du  \v  siècle,  vivait  à  Bourges, 
oh  il  entreprit  l'exécution  du  tabernacle  de  la  Sainte-Chapelle.  Il  mourut 

en  i4'>5  sans  pouvoir  achever  son  œuvre. 

A   de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Brrr;/. 

IN,,',,  p.  \-l. 

Amv   Philippe),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Saumur,   fut  chargé 

au  xv"  siècle,  en  compagnie  de  trois  de  ses  confrères,  de  terminer  les 
stalles  de  l'église  Saint-Pierre,  qui  avaient  été  commencées  par  Pierre 
Pintard  et  Haoullet  Michau.  En  i1;.">,  il  reçut  7  livres  1-  sous  G  deniers 
tournois  «  pour  avoir  besongné  à  faire  le  couslé  desd.  chesres  qui  esloit 
imparfait...  et  pour  la  faezon  de  xix  coulonibectes  icolonnettes  qu'il  a 
faictes  pour  lesd.  chesres  ».  Son  lils,  André  Amy,  travailla  comme 
architecte  au  château  de  Thouars,  en  Poitou,  vers  le  commencement  du 
XVIe  siècle. 

C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  248  à  la  note.  —  L.  Palustre,  La  Renais- 
sance en  France,  t.  III,  i885,  p.  2i5. 

Anrlos  Gilles  ,  était  occupé,  en  i'i~~i-i'l-(i,  à  la  décoration  de  la 
(lèche  de  La  cathédrale  de  Cambrai,  à  raison  de  G  sous  par  jour. 

Archives  départ,  du  Nord,  Comptes  de  la  fabr.  de  la  cath.  de  Cambrai;  a"  20.  — 
Dehaisnes,  Histoire  de  l'art  dans  la  Flandre,  de.,   iS8(ï,  p.  'Hf)  ;  Doeicnents,  p.  55'|. 

André  ou  Andry,  «  tailleur  d'ymagesi  »  de  la  fin  du  xvc  et  du  com- 
mencement du  xvi°  siècle,  vivait  à  Lyon  de  i4lj'3  à  iôo4- 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xvmc  siècle,  i884,  p.  20, 

André  «le  Herde.  Voir  llerde   André  de  . 

André  Le  Flament.  Voir  Le  l-'lnmeiil   André. 

Andriu,  dit  l'Entailleur,  est  cité  dans  les  archives  de  Valeneiennes 
comme  résidant  dans  cette  ville  vers  i'3-o.  Il  serait  allé  plus  tard 
s'établir  à  Douai,  et  y  aurait  travaillé  à  l'ornementation  de  la  cathé- 
drale . 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI.  iSfio,  p.  .m.  —  Bêrard, 
Diet.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  i<i. 

Anelicau  (Cornille  et  Fléau),  collaboraient  à  Poitiers,  en  i'38<j,  aux 
sculptures  du  château  du  duc  de  Berry  et  à  la  décoration  de  la  tour  de 
Maubergeon  ;  ils  touchaient  5  sous  par  jour  pour  leur  salaire. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  e.récutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  P-  i3,  89. 


8  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Aiiiïelol  François  ,  sculpteur  du  xvr  siècle,  natii  de  La  Haye,  en 
Hollande,  fut  reçu  bourgeois  d'Arras  en  i53j. 

A.  Asselin,  L'art  en  Artois  au  Moyen-Age  Vém.  de  l'Aïad.  des  sciences  et  lettres 
d'Arras,  t.  VIII,  1876,  p.  345  . 

Angers  Jean  d"  ,  sculpteur-architecte  du  commencement  du 
xvi«  siècle,  né  à  Angers,  quitta  sa  ville  natale,  et  alla  à  Dijon,  où  il  exé- 
cuta en  1004,  dans  le  palais  des  États,  la  grande  cheminée  de  la  salle  des 
gardes.  Voici  l'extrait  des  Archives  départementales  de  la  Côte-d'Or, 
faisant  mention  de  ce  travail  : 

«  L'an  i5o4,  le  28  octobre,  le  président  de  la  Chambre  des  Comptes 
fait  marché  avec  Jean  Dangers,  maçon,  de  faire  la  cheminée  de  la  grande 
salle  de  la  maison  du  roi  à  Dijon,  suivant  la  pourtraiture  en  faite, 
movennantla  somme  de  120  francs  et  les  pierres  qui  lui  seront  fournies; 
et  sur  ladite  somme  de  120  francs  sera  payé  à  chacun  ouvrier,  par  jour, 
2  sols.  » 

Cette  cheminée,  un  des  beaux  spécimens  de  l'ornementation  gothique, 
existe  encore  aujourd'hui  au  musée  de  la  ville  ;  elle  mesure  9  mètres  de 
hauteur,  sur  5  mètres  52  centimètres  de  largeur. 

C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  ô.  —  Catalogue  du  Musée  de  Dijon, 
1880,  p.  087,  588,  n°  1419. 

Ango  Roger.  Cet  architecte,  qui  succéda  vers  I470  à  son  père 
Richard  Ango,  dans  la  conduite  des  oeuvres  exécutées  pour  la  ville  de 
Rouen,  serait  aussi  considéré  comme  sculpteur.  11  dirigea  jusqu'en  1009, 
époque  de  sa  mort,  les  travaux  de  construction  du  Palais  de  Justice.  Ce 
beau  monument  fut  continué  par  Roullant  Leroux. 

De  Jolimont,  Les  principaux  édifices  de  Rouen,  etc.,  \S\6.  —  F.  Boirqif.lot, 
Histoire  de  la  sculpt.  et  des  artsplast.  en  France,  1845.  —  Bérard,  Dict.  biogr.  des 

artistes  français,  1872,  col.  ao. 

Aiiiïolevaiit  ou  Aiigoiillevanl  Germain  ,  sculpteur  et  graveur  du 
commencement  duxvie  siècle,  né  à  Saint-Vincent,  près  du  Mans.  D'après 
un  extrait  des  minutes  de  Jacques  Foussedouaire,  notaire  royal  à  Tours, 
il  passa  marché  dans  cette  ville,  le  10  juillet  1016.  avec  un  maître  fon- 
deur nommé  Jean  Collas,  pour  «  graver  et  remplir  de  couleurs,  le  plus 
richement  que  faire  se  pourra,  une  tombe  de  cuivre  et  fonte  de  8  pieds 
de  longueur  sur  5  pieds  et  demi  de  largeur:  laquelle  il  a  promis  rendre 
prête  de  son  métier  quinze  jours  devant  la  fête  de  la  Toussains  prochain 
venant.  Le  présent  marché  fait  pour  le  prix  et  la  somme  de  35  livres 
tournois  ». 

E.  Gir.udlt,  Les  artistes  tourangeaux,  iS85,  p.  5. 


DE    L ECOLE    FRANÇAISE  ;| 

Aiigueri'iiiicl  ou  Enguerrand  (Pierre),  vivait  à  Paris  au  xive siècle 
et  avait  le  titre  de  sculpteur  du  roi.  En  i3G4,  il  travaillait  au  grand  esca- 
lier du  Louvre,  sous  la  direction  de  l'architecte  Raymond  du  Temple. 

Sauval,  Histoire  des  Antiquités  de  Paris,  i-->.\,  t.  II,  p.  25.  —  De  Clarac,  Des- 
cription du  Louvre  et  des  Tuileries,  i8.r>"),  p.  290,  ôoy.  —  A.  Michiels,  Revue  uni- 
verselledes  Avis,  t.  XV,  i8fe,  p.  23i. 

Anguier  François  ,  naquit  à  Eu,  en  Normandie,  vers  1604,  selon  la 
plupart  des  biographes,  ou  en  i6i3,  si  l'on  s'en  rapporte  à  son  acte  de 
décès  daté  du  9  août  1669,  qui  le  dit  âgé  de  cinquante-six  ans  11  .  Il  était 
fils  d'Honoré  Anguier,  menuisier  de  la  ville,  et  il  eut  comme  premier 
maître,  Martin  Caron,  sculpteur  en  bois  à  Abbeville,  chez  qui  travaillait 
aussi  Thibaut  Poissant,  qu'il  devait  retrouver  plus  tard.  Il  se  rendit  à 
Paris  et  entra  dans  l'atelier  de  Simon  Guillain.  Il  collabora  tout  d'abord 
avec  lui  à  la  décoration  de  l'autel  du  couvent  des  Carmes  Déchaussés, 
près  du  Luxembourg,  puis  il  partit  en  Angleterre,  et  de  là  à  Rome,  où  il 
resta  deux  ans. 

De  retour  à  Paris,  avant  iG4'3,  il  fut  employé  aux  travaux  du  Louvre, 
avec  400  livres  de  gages  et  obtint  un  brevet  de  logement  au  palais  des 
Tuileries,  où  il  habita  pendant  quelque  temps,  avec  son  frère  Michel. 
D'après  d'Argenville,  Louis  XIII  lui  aurait  accordé  également  la  garde 
du  Cabinet  des  Antiques. 

En  i(55i,  il  fut  appelé  à  Moulins  par  Marie-Félicie,  princesse  des 
Ursins,  qui  désirait  faire  élever  an  monument  à  son  mari,  Henri  II  de 
Montmorency,  décapité  à  Toulouse  en  i(J3a.  Ce  mausolée,  placé  clans 
l'église  du  couvent  de  la  Visitation,  devenue  la  chapelle  du  lycée, 
existe  encore  aujourd'hui;  il  fut  achevé  en  1O08,  et  coûta  la  somme  de 
So.ooo  livres.  François  Anguier,  à  qui  l'on  doit  l'ordonnance  générale  de 
l'œuvre,  ainsi  que  les  statues  du  duc  et  de  la  duchesse,  fut  aidé  par  son 
frère  Michel,  par  son  élève,  Thomas  Regnauldin,  et  par  Thibaut  Pois- 
sant. 

L'artiste  exécuta  ensuite  à  Paris,  dans  l'une  des  chapelles  de  l'église 
Saint- André-des-Arcs,  le  tombeau  de  Jacques- Auguste  de  Thou,  prési- 
dent à  mortier  du  Parlement,  mort  en  1617.  La  statue  en  marbre  du 
défunt,  celle  de  sa  première  femme,  Marie  de  Barbençon  (2),  celle  de  sa 
seconde  femme,  Gasparde  de  la  Châtre,  et  un  bas-relief  en  bronze  repré- 

(1)  Jal  fait  observer  que  les  erreurs  dans  les  actes  de  l'état  civil,  n'étant  pas  pares 
à  l'époque,  il  devait  avoir  soixante-six  ans  et  non  cinquante-six,  au  moment  de  sa 
mort.  En  ell'et,  François  Anguier  était  l'aîné  de  son  frère  Michel,  qui,  d'après  son 

acte  de  décès,  mourut   en  itiSJ,  agi''  de  soixante-quatorze  ans;  il  était  donc  ne  en 

1612.  M.  Henri  Stein,  dans  sa  notice  sur  les  frères  Anguier,  place  la  naissi i  de 

François  en  1613,  et  celle  de  Michel  en  1014;  dans  ce  cas,  il  y  aurait  toujours  une 
erreur  à  constater  sur  les  registres  de  Saint-Huch,  et  je  crois  plus  vraisemblable 
l'opinion  de  Jal. 

(2)  Cette  statue  est  l'œuvre  de  Barthélémy  Prieur. 


IO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

sentant  VHistoire  écrivant  sur  une  tablette  soutenue  par  un  enfant, 
ont  été  placés  au  Louvre,  après  avoir  l'ait  partie  pendant  la  Révolution, 
du  Musée  des  Monuments  français,  et  plus  tard  du  Musée  de  Versailles. 
Au  Louvre  également,  se  voient  de  François  Anguier,  le  tombeau  de 
Henri  Chabot,  duc  de  Rohan,  et  le  monument  funéraire  des  ducs  de 
Longueville,  provenant  tous  deux  des  Célestins,  ainsi  que  le  mausolée 
de  Jacques  de  Souvré,  grand  prieur  de  France,  érigé  autrefois  dans 
l'église  de  Saint-Jean-de-Lalran. 

En  i658,  François  reçut  la  commande  du  tombeau  en  marbre  du  car- 
dinal de  Bérulle  i  ,  destiné  à  l'église  de  l'Oratoire,  rue  Saint-Honoré. 
La  statue  du  prélat  fut  mutilée  en  179,3,  et  il  n'en  subsiste  que  le  buste, 
qui  se  trouve  actuellement  dans  la  chapelle  des  Pères  de  l'Oratoire,  rue 
d'Orsel,  à  Montmartre.  En  ififi.^,  il  travailla  à  la  décoration  du  Val-de- 
Gràce  et  sculpta  de  chaque  côté  de  la  porte  de  cet  édifice,  deux  grandes 
figures  de  marbre  blanc  :  un  saint  Benoit  et  une  sainte  Scolastique  ; 
ces  statues  ont  été  détruites.  On  lui  doit  encore,  dans  le  parc  de 
Versailles,  un  vase  de  bronze  placé  dans  le  parterre  du  nord  du  côté  de 
la  chapelle  du  château,  et  au  Musée  Carnavalet,  deux  statues  symboli- 
sant YEspérance  et  la  Sécurité  2  .  Enfin,  on  lui  attribuait  aussi  une 
Vierge  en  marbre,  surmontant  le  maitre-autel  de  l'église  Saint-Jean-de- 
Latran,  et  une  Vénus  couchée  qui  ornait  les  jardins  de  l'hôtel  d'Aumont, 
rue  de  Jony  ;  ces  œuvres  n'existent  plus. 

François  Anguier,  connue  je  l'ai  dit  plus  haut,  mourut  à  Paris  le 
9  août  iGfiy;  il  demeurait  alors  près  de  la  porte  Saint-Honoré  et  fut 
inhumé  dans  l'église  Saint-Roch. 

Anguier  Michel  ,  frère  du  précédent,  né  à  Eu  le  28  septembre  1G12  3  , 
vint  à  Paris  à  l'âge  de  quinze  ans  et  commença  à  travailler,  comme  son 
frère  François,  avec  Simon  Guillain.  En  io+i,  il  partit  pour  Rome,  où, 
sous  la  direction  de  l'Algarde,  sculpteur  bolonais,  il  aurait  entrepris 
de  nombreux  ouvrages  pour  les  palais  de  plusieurs  cardinaux,  ainsi  que 
dans  les  églises  Saint-Pierre,  Saint-Jean-des-Florentins  et  Sainte- 
Marie-Majeure.  Il  resta  dix  ans  en  Italie  et  revint  à  Paris  en  1601,  rap- 
portant des  modèles  d'antiques,  tels  que  l'Hercule,  la  Flore,  les  Lutteurs 
et  le  Laocoon,  qui  furent  déposés  dans  les  salles  de  l'Académie. 

Il  rejoignit  d'abord  son  frère  à  Moulins,  et  collabora  avec  lui  au  tom- 
beau du  duc  Henri  II  de  Montmorency.  On  attribue  en  effet  à  Michel, 


(1)  Deux  autres  statues  du  cardinal  de  Bérulle  ont  été  exécutées  par  Jacques 
Sarazin. 

[21  Ces  statues  provenant  de  l'ancienne  porte  Saint-Antoine,  furent  envoyées 
après  la  Révolution,  à  l'église  Saint-Roch,  dont  elles  décorèrent  la  façade  jusqu'en 
1868. 

(3)  Ou,  d'après  Guillet  de  Saint-Georges,  le  28  septembre  1614. 


DE    L  WMLE    FRANÇAISE  II 

la  slatuc  d'Hercule,  qui  se  trouve  à  gauche  du  mausolée.  Dans  la  cha- 
pelle de  la  Visitation,  il  sculpta  ensuite,  par  ordre  de  la  duchesse  de 
Montmorency,  un  crucifix,  une  Vierge  et  un  saint  Jean.  La  même  année, 
il  reçut  la  commande  d'une  statue  de  Louis  XIII,  en  bronze,  pour  la 
grande  place  de  la  ville  de  Narbonne.  En  i65a,  il  exécuta  dans  l'Insti- 
tution des  Uratoriens  du  faubourg  Saint-Michel,  à  Paris,  une  Nativité, 
dont  les  personnages  étaient  de  grandeur  naturelle,  et  plusieurs  petites 
ligures  en  bronze  doré,  qui  décoraient  le  tabernacle  de  l'église.  Il  modela 
aussi  deux  anges  portant  la  tète  de  saint  Rcini  ;  ces  anges  furent  fondus 
en  argent  et  envoyés  à  Reims,  dans  l'église  Saint-llemi,  à  l'occasion  du 
sacre  de  Louis  XIV.  Il  fit  encore  six  statuettes  de  divinités  de  l'Olympe, 
pour  M.  Tessier  de  Montarsis,  joailler  du  roi,  et  douze  bas-reliefs  figu- 
rant les  mois  de  l'année,  destinés  à  orner  l'hôtel  de  M.  de  Lorme,  rue 
Saint-Honoré.  Enfin,  il  commença  un  crucifix  en  ivoire,  qui  ne  fut 
achevé  qu'en  1668.  Toutes  ces  œuvres  ont  disparu  ;  nous  ne  les  connais- 
sons que  par  les  mémoires  de  Guillet  de  Saint-Georges  et  du  comte  de 
Caylus. 

En  i054-i655,  Michel  Anguier  collabora  avec  le  peintre  Romanelli  et 
le  stucateur  Pietro  Sasso,  à  l'ornementation  des  appartements  d'Anne 
d'Autriche,  situés  au  rez-de-chaussée  du  Louvre,  au-dessous  de  la  gale- 
rie d'Apollon.  Il  y  représenta  les  Saisons,  les  Quatre  Eléments,  la 
Seine,  le  Rhône,  la  Garonne,  la  Loire,  des  Renommées  portant  les 
armes  de  Louis  XIII  et  celles  de  la  reine,  des  figures  symbolisant  la 
France  et  la  Navarre,  et  quatre  enfants  tenant  des  Heurs  de  lis  1  .  Cette 
décoration  existe  encore  aujourd'hui  dans  la  partie  du  Musée  des  anti- 
ques, qui  comprend  les  salles  actuelles,  dites  de  Mécène,  de  la  Paix,  des 
Saisons  et  des  Empereurs. 

De  iG55  à  i658,  Fouquet  l'employa  à  sa  maison  de  Saint-Mandé  et  au 
château  de  Vaux-le-\'icomte.  Il  fit,  pour  ces  deux  résidences,  de  nom- 
breux ouvrages,  parmi  lesquels  Guillet  de  Saint-Georges  cite  un  groupe 
de  la  Charité,  figurant  Madame  Fouquet  avec  ses  enfants,  autrefois 
dans  le  Cabinet  de  l'Orangerie,  à  Saint-Mandé.  Il  travailla  ensuite 
à  l'hôtel  d'Erval,  rue  Platrière,  à  Paris,  au  château  duPlessis-Belleville 
appartenant  à  M.  de  Guénégaud,  trésorier  de  l'épargne,  et  à  l'hôtel  de 
M.  de  Lorme.  En  iG5y,  il  exécuta,  pour  le  jardin  des  Tuileries,  un  Mars 
et  une  Minerve.  En  i663,  il  entreprit,  par  ordre  d'Anne  d'Autriche, 
les  travaux  de  sculpture  du  Val-de-Gràce,  et  les  continua  jusqu'en  1667. 
C'est  à  lui  qu'on  doit  la  plus  grande  partie  de  l'ornementation  de  cet 
édifice,  commencé  par  l'architecte  Mansart,  en  1640.  Il  y  fit  aussi,  poul- 
ie maitrc-autel,  un  groupe  en  marbre  de  la  Nativité,  qui  se  voit  main- 

(1)  Ces  fleurs  do  lis  ont  été  remplacées  depuis  par  des  lauriers. 


12  DICTIONNAIRE   DES   SCULPTEURS 

tenant  à  Saint-Rich.  dms  la  chapelle  de  la  Vierge,  et  un  bas-relief 
en  bronze  doré,  de  la  Dsscente  de  Croix,  actuellement  dans  l'église 
Saint-Paul-Saint-Louis.  Entre  temps,  il  exécutait  pour  l'église  des  Pères 
de  la  Merci,  dans  le  quartier  Sainte- Avoye,  deux  statues  de  plus  de  deux 
mètres  de  haut,  représentant  saint  Pierre  de  Xolasqucet  saint  Raymond,' 
et  terminait,  pour  les  jardins  de  Versailles,  plusieurs  figures  de  pierre. 
En  i66j,  il  était  occupé  à  modeler  des  ornements  qui  lurent  fondus  en 
bronze  pour  la  chapelle  des  fonts  baptismaux  de  l'église  Saint-Eustache. 
L'année  suivante,  il  achevait  dans  l'église  de  Saint-Denis  de  la  Châtre  i 
le  grand  bas-relief  a  du  maître-autel,  qui  lui  avait  été  commandé  par 
Anne  d'Autriche.  En  1669,  il  sculpta  un  saint  Jean,  un  saint  Benoit, 
et  deux  anges,  pour  l'autel  du  couvent  des  Filles-Dieu,  à  Paris. 
En  1670,  il  tailla  trois  grandes  figures  de  pierre,  placées  à  Sceaux,  chez 
le  marquis  de  Seignelay,  et  un  Enfant  Jésus  en  marbre,  couché  sur  une 
croix,  destiné  à  l'hôtel  de  la  duchesse  d'Aumont. 

En  i6j4i  il  commença,  d'après  les  dessins  de  Lebrun,  la  belle  "décora- 
tion de  la  porte  Saint-Denis,  qui  comprend  des  pyramides  chargées  de 
trophées  d'armes,  deux  grandes  figures  du  Rhin  et  de  la  Hollande,  des 
Renommées,  des  lions  accroupis,  et  deux  bas-reliefs  représentant  l'un, 
le  Passage  du  Rhin  par  Louis  XIV,  et  l'autre,  la  Prise  de  Maastricht. 
C'est  le  dernier  travail  important  qu'entreprit,  sur  la  fin  de  sa  carrière, 
Michel  Anguier,  à  qui  on  attribue  encore  l'érection  d'un  monument  funé- 
raire en  l'honneur  de  l'évèque  de  Narbonne,  dans  l'église  Sainte-Claire, 
à  Alençon,  et  le  modèle  du  grand  escalier  du  palais  de  Versailles.  En 
1684,  il  sculpta  un  crucifix  en  marbre  pour  l'autel  de  la  Sorbonne  ;  ce 
crucifix  est  aujourd'hui  à  Saini-Roch,  dans  la  chapelle  du  Calvaire, 
remplaçant  un  autre  Christ  en  bois  que  l'artiste  avait  légué  à  sa  paroisse. 
Michel  Anguier,  reçu  Académicien  le  4  février  16O8,  fut  nommé  profes- 
seur, le  3  mars  suivant,  adjoint  au  recteur  le  -  octobre  1666,  et  recteur 
le  ia  juin  1671.  Il  mourut  le  n  juillet  1686  et  fut  enterré  dans  l'église 
Saint-Roch,  à  côté  de  son  frère  François. 

Le  Louvre  possède  de  lui  le  buste  en  marbre  de  Colbert,  une  statue 
d' 'Amphitrite  qui  provient  du  parc  de  Saint-Cloud,  etungroupeen  terre 
cuite  d'Hercule  et  d'Atlas  soutenant  le  inonde,  dont  il  avait  fait  hom- 
mage à  l'Académie. 

I'igamolde  la  Force,  Deseript.  hislor.  de  la  ville  de  Paris,  1760,  t  I,  p.  252,  ■>.">,";, 
'[■i()  :  t.  II,  p.  284,  29 '1,  '\-?.2.  '1  •'-'>;  t.  III,  p.  '1  io  ;  t.  IV,  p.  208,  216,  297,  507 ,  52g  :  t.  V. 
p.  vs,  068,077,  t.  VI,  p.  i3^,  190,  192;  t.  IX,  p.  i.'y.  —  D'Argenville,  Vie  des  fameux 
Sculpteurs,  t.  II,  17^7,  p.  i5g.  —  De  Chewf.yières   et  De  Montuglon,  Abecedario 

(1    Dans  le  quartier  de  la  Cité,  à  Paris. 

(2  Ce  bas-relief  où  étaient  ligures  saint  Denis,  saint  Rustique  et  saint  Eleu- 
thère,  communiant  clans  leur  prison  des  mains  de  Jésus-Christ,  est  donné  par 
plusieurs  auteurs  à  François  Anguier. 


de  l'école  française  i'3 

d  Mariette,  t.  I,  i855,  p.  26.  —  Dussieux,  Soi  lié,  de  Chenne vibres, etc.,  Mémoin  s  iné- 
dits sur lavie  et  les  ouvrages  des  Membres  de l'Académie  royale  de  peinture  et  de  sculplm  1 . 
i8r>4,  t.  I,  p.  400-450,  /ir>  i  -4«>8 .  —  P.  Chéron,  Archives  de  l'art  français,  i855-i856, 
Documents,  t.  IV,  p.  201.  —  A.  .Ial,  Did.  crit.  de  biogr.  ci  d'hist.,  1872,  p.  53-53. 
—  Heruuison,  Actes d'état-civil  d'Artistes  français,  1870,  p.  7,  8,  —  L.  Dussielx, 
Les  Artistes  français  àl'étranger,  1876,  p.  66,  101,  260,  471-  —  H.  Barbet  de  Joly, 
Musée  national  du  Louve,  Moyen  Age  et  Renaissance,  1876,  p.  100-104.  —  E.  Léger, 
Précis  de  biographies  eudoises,  1881,  p.  113-120.  —  J.  Gdiffrey,  Comptes  des  bâti- 
ments du  Roi  sous  lerègne  de  Louis  XIV,  t.  I,  1881,  p.  164,  i65,  4o6,  462,  575,  6i5, 
658,  722,  760,  789,  862,  j)45,  1001,  1097,  i2i5,  1290,  iô55.  —  Armaud  Sansox, 
Deux  sculpteurs  normands,  les  frères  Anguier,  1889.  —  Henri  Stein,  Les  frères 
Anguier  {Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1889,  p.  ^27-609).  —  L.  Gonse, 
La  Sculpture  française,  1895,  p.  166-171. 

Anqiielil  «le  Petitville.  Voir  Petitville   Anquetil  de). 

Anquiei'  ou  Aii«*<iuier  Antoine  ,  résidait  ù  Amiens  au  xvic  siècle. 
En  i5i3,  il  sculpta,  moyennant  3o  livres,  sur  une  tour  neuve  construite 
au  pont  du  Gange,  les  armes  de  la  ville  soutenues  par  une  licorne.  En 
i525,  il  reçut  60  sous  pour  une  image  de  la  Vierge  érigée  sur  la  porte 
du  Pilori.  Vers  i53o,  il  exécuta  dans  la  cathédrale  la  statue  funéraire 
d'Adrien  de  Henecourt,  doyen  du  chapitre.  Cette  statue  est  placée  dans 
le  déambulatoire  contre  le  mur  de  clôture  du  chœur,  sous  une  niche 
ornée  de  bas-reliefs  représentant  l'histoire  de  saint  Firmin. 

H.  Dusevel,  Recherches  historiques  exécutées  dans  la  ville  d'Amiens,  i858,  p.  22, 
2ô.  —  A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel,  célèbre  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  9.  — 
Jourdain  et  Duval,  Les  stalles  et  la  clôture  du  chœur  de  la  cathédrale  d'Amiens, 
1867,  p.  96.  —  DehaisiNes,  La  cathédrale  d'Amiens  {La  France  monumentale,  t.  V, 
p.  26'. 

A 11  loine,  artiste  du  commencement  du  xv"  siècle,  désigné  sous  le  titre 
«  d'ymageur  »,  vivait  à  Lyon  vers  1408.  On  trouve  encore  un  sculpteur 
du  même  nom  résidant  dans  cette  ville,  de  1496  à  i499- 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  mai" siècle,  1884,  p.  17,  24. 

Antoine,  dit  maître  Antoine,  exerçait  son  art  à  Dijon  de  1467  à  1487. 
Ce  sculpteur,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  Antoine  Le  Moiturier, 
nous  est  connu  par  les  requêtes  qu'il  adressait  à  la  municipalité,  pour 
obtenir  un  dégrèvement  d'impôts. 

Bernard  Prost,  Une  nouvelle  source  de  documents  sur  les  artistes  dijonnais  du 
xve  siècle  (Gaz.  des  Beaux-Arts,  5  pér.,  t.  V.  1891,  p.  176. 

Antoine  «le  Bruxelles.  Voir  Bruxelles  (Antoine  de  . 

Antoine  de  Haney.  Voir  Ilancy  Antoine  de). 

Antoine  delà  Halle.  Voir  La  Halle  Antoine  de 


l4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Antoine  «le  Montyon.  Voir  Montyon  Antoine  de  . 

Anvers  Hennequin  d'),  sculpteur  en  bois  d'origine  flamande,  demeu- 
rant à  Rouen  vers  le  milieu  du  xv'  siècle,  travaillait,  de  I407  à  14%;  aux 
stalles  du  chœur  et  à  la  chaire  archiépiscopale  de  la  cathédrale. 

Arch.  départ,  delà  Seine-Inférieure,  C.  25o4,  »5o5.  —  Langlois,  Les  stalles  de  la 
cathédrale  de  'Rouen,  i838,  p.  i;i">.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1 849, 
p.  r.xix,  54i. 

ApesiJieheni  Henri  d'  ,  sculpteur  ornemaniste  d'origine  flamande, 
était  occupé,  en  I35G-I357,  au  château  d'Eseaudœuvres,  près  de  Cam- 
brai. 

Arch.  départ,  du  Nord;  Registres  relatifs  au  Hainaut;  H.  l>.h.  —  Dehaisnes,  Hist. 
tir  Port  dans  la  Flandre,  etc.,  i88(>,  Documents,  p.  388. 

Aplemain  Pierre  ,  vivait  à  la  fin  du  xive  et  au  commencement  du 
xv  siècle.  Il  est  cité  au  nombre  des  artistes  qui  ont  travaillé,  vers  i^oi, 
sous  la  direction  de  Claux  Sluter,  au  portail  de  l'église  de  la  Chartreuse 
de  Champmol,  près  de  Dijon.  Un  extrait  des  comptes  des  ducs  de  Bour- 
gogne porte  : 

«  A  Pierre  Aplemain, 'tailleur  d'ymaiges,  pour  la  taille  et  la  façon 
de  plusieurs  tabernacles  de  pierre  de  portail  de  l'église,  au  pris  de 
XVIII  gros  chascun  sepmaine.  » 

Arch.  départ,  de  la  Côle-d'Or  ;  B.  44jo.  —  Hossicnol,  Ine.  somm.  des  Arch.  de 
laCùle-d'Or,  t.  II,  i8G4,  p.  119.  —  Dehaisnes,  Hist.  del'art  dans  la  Flandre,  etc., 
i886,  Documents,  p.  7S2.  —  Cocrajod  et  Marcod,  Musée  de  sculpture  comparée, 
Catalogue  raisonné,  1892,  p.  71. 

Aipinsse  lEnguerrand  ,  sculpteur,  architecte  et  peintre,  était  établi 
au  xiv°  siècle  en  Picardie.  En  i344>  on  le  trouve  maître  des  oeuvres  et 
expert-juré  de  la  ville  de  Noyon. 

De  La  Fohs-Mélicocq,  Les  artistes  du  Nord  de  la  France,  1848,  p.  72.  —  Ch. 
Baichal,  Nom.  di:l.  des  architectes  français,  1887,  p.  ifi. 

Ai'debolle  ou  Hardebolle  Jacques,  sculpteur  en  bois  de  la  ville 
de  Saint-Omer,  exécuta  en  i'322,  pour  l'église  du  couvent  de  Sainte- 
Claire,  quatre  colonnes  sculptées  qui  furent  placées  autour  du  grand 
autel  ;  il  reçut  48  sous  pour  ce  travail. 

J.-M.  Hichard,  Mahaut,  comtesse  a" Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  'no,  55i. 

Ardenbourek  Thomas  d'i,  sculpteur  ornemaniste  du  xiv"  siècle, 
travaillait,  en  i356,  au  château  d'Eseaudœuvres ,  près  de  Cambrai , 
et  recevait  pour  ses  gages  3  sous  6  deniers  par  jour.    On  rencontre 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  10 

aussi  un  Thomas  de  Lembourck,   occupé  à  la  même  époque  à  Escau- 
dœuvres  ;  ce  doit  être  le  même  artiste. 

Arch.  dép.  du  Nord,  Registres  relatifs  au  Hainaul;  II.  a5i.  —  Dehusnes,  Hist. 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  188G,  Documents,  p.  388. 

Ardcnnois  Jean,  était  au  nombre  des  artistes  employés,  en  i3j8, 
aux  sculptures  de  la  flèche  de  la  cathédrale  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord,  Comptes  de  la  fabrique  d>-  la  calh.  de  Cambrai,  uos  ■>!>,  ■>',, 
•j.'i  .  —  Deh.usnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  2g3  ;  Documents, 
p.  ôôS,  .">.">  4,  559. 

AriiH'lin  Dionise  et  Antoine  ,  sculpteurs  et  peintres,  résidant  en 
Anjou  au  commencement  du  xvn0  siècle,  travaillent,  en  1621,  à  l'église 
du  Puy-Notre-Dame  arrond.  de  Saumur  ,  et  reçoivent  80  livres  pour 
avoir  sculpté  deux  anges  sur  les  portes  du  tabernacle  du  grand  autel,  et 
pour  les  avoir  dorés. 

Arch.  dép.  de  Maine-et-Loire;  G.  2197.  —  C.  Port,  Lie.  somm.  des  arch.  de 
Maint -et-Loire,  tnno,  p.  ->j8. 

Ai'iiiuis  Jacques  d'  ,  sculpteur  lorrain  de  la  lin  du  xV  et  du  com- 
mencement du  xvi''  siècle,  se  rendit  en  Italie  et  s'établit  à  Rome,  où  ou 
le  rencontre  vers  l'année  1600. 

A.  Bertolloti,  Arlisti  francesi  in  Roma  nei  secoli  XV.  XVI,  XVII,  i88«i,  p.  iiio. 
—  A.  Jacquot,  La  sculpture  en  Lorraine.  (Rt'un.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ., 
1S88,  p.  8.")(|.) 

Arnaud  (Daude  ,  sculpteur-architecte,  né  vers  1262,  vivait  à  Mont- 
pellier; il  y  fut  nommé  consul  de  sa  corporation  en  1293  et  en  i323. 
Il  mourut  vers  i32<j.  Il  avait  un  frère,  Guillaume  Arnaud,  architecte  et 
peintre,  qui  collabora  à  ses  travaux  et  fut  consul  en  i3'i5. 

Renouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierres  et  autres  aitistcs  gothiques  de  Mont- 
pellier, i844.  P-  •!■'••  —  Bérard,  Diet.  des  artistes  français,  1872,  col.  24. 

\  1-11:1  ml  était  établi  à  Perpignan  au  xiv"  siècle.  Le  10  avril  i4i4i  ^ 
passa  un  marché  pour  la  construction  d'un  rétable  destiné  à  l'église  de 
Bayes   Pyrénées-Orientales  . 

I>i"  Seigneur,  Xoles  sur  l'Hist.  de  la  sculpture  française  à" Eméric-David,  1S62. 
p.  .",„,,. 

Arnaud  (Pierre),  sculpteur  en  bois,  était  fixé  à  Toulon  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvil0  siècle. 
Cli.  Ginoox,  Revue  de  l'art  français,  1892,  p.  97,  98. 

Arnaud  do  Solier.  Voir  Soliei'   Arnaud  del. 


l6  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEVRS 

Arnauld  «le  Mozat-  Voir  Mozaf   Arnauld  de  . 

Arnault  Guillaume  ,  travaillait  à  Tours  au xvif  siècle.  En  1620.  lors 
de  l'entrevue  de  François  Ier  et  du  roi  d'Angleterre,  il  exécuta  une  statue 
de  saint  Michel,  qui  surmontait  la  tente  du  roi.  Les  comptes  portent  : 

«  A  Guillaume  Arnault,  tailleur  d'imaige,  la  somme  de  soixante  et 
dix  livres  tournois,  pour  l'image  de  saint  Michel  de  six  pieds  de  hault, 
de  boys  de  noyer,  le  serpent  et  pomme  de  dessous  ;  qu'il  a  baillé  et  livré 
le  tout  prest  de  sa  main,  pour  servir  sur  le  hault  du  grant  pavillon  du- 
dict  seigneur,  pour  ce  cy  :  la  somme  de  LXX  1.  tournois.  » 

Ce  saint  Michel  fut  peint  par  Jean  Bourdichon. 

De  Labordf,  Lu  renaissance  des  arts  à  la  cour  it  France,  t.  I,  i85o,  p.  181. 

Ariiault  Philippe  ,  sculpteur  et  peintre  du  xvi"  siècle,  probable- 
ment parent  du  précédent,  résidait  à  Amboise,  où  il  était  occupé,  en 
i54*>.  à  peindre  des  armoiries  pour  la  municipalité.  Plus  tard,  en  i55i, 
il  collaborait,  sous  la  conduite  de  Jean  Bassinet,  aux  préparatifs  des 
fêtes  données  par  la  ville,  à  l'occasion  de  l'entrée  du  roi  Henri  II. 

Arch.  comm.  d' Amboise  :  AA.  i32,  fol.  63.  —  Chevalier.  In»,  anal,  'les  areh. 
comm.  d'Amboisi .  i S74 ,  p.  55.  —  E.  Giracdet,  Les  artistes  tourangeaux,  i88.">.  p.  li. 

Arniel  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste,  était  employé  à  Dijon,  en  1399, 
à  la  décoration  du  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  sous  la  direction  de 
Claux  Sluter.  Il  recevait,  pour  ses  gages,  1  franc  par  semaine. 

Arch.  départ.  •/<  la  Côte-d'Or;  B.  4447-  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  770. 

Arnouv  Pierre  ,  surnommé  le  Lapidaire,  sculpteur  ornemaniste  du 
commencement  du  xvip  siècle,  originaire  de  la  ville  de  Gray.  en  Franche- 
Comté,  fut  probablement  occupé  dans  sa  ville  natale  aux  travaux  de 
l'église  paroissiale  et  à  ceux  de  l'hôtel  Gauthiot  d'Ancier. 

Arnouv  Claude  ,  fils  du  précédent,  commença  à  travailler  à  Dôle, 
en  i545  ;  il  dessinait  alors  des  plans  pour  les  fortifications  de  la  ville. 
En  i549,  Pierre  d'Andelot,  abbé  de  Bellevaux,  lui  commanda  des  anges 
en  marbre  pour  son  prieuré  de  Jouhe.  L'artiste  se  rendit  ensuite  à 
Besançon,  et  y  fit,  de  i55o  à  i535,  dans  la  cathédrale  de  Saint-Jean,  un 
jubé  qui  était  orné  de  six  statues  et  d'un  bas-relief  représentant  la  Cène. 
Plusieurs  de  ces  statues  sont  aujourd'hui  à  l'archevêché,  et  le  bas- 
relief  de  la  Cène  est. déposé  dans  la  chapelle  des  fonts  baptismaux,  à  la 
cathédrale.  De  i536  à  i563,  il  sculpta,  dans  l'église  de  Pesmes  Haute- 
Saùnc  .   le  monument  funéraire  de  Jean  d'Andelot.  bailli  de  Dùle,  et 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  fj 

de  son  frère,  Pierre  d'Andelot,  abbé  de  Bellevaux  ;  cette  œuvre  existe 
encore. 

Parmi  les  autres  ouvrages  de  Claude  Arnoux,  exécutés  de  1064a  i5^9, 
on  citait  autrefois  à  Besançon,  un  Triton,  une  Nymphe  et  les  Trois  ('■  races, 
décorant  les  fontaines  de  la  ville,  ainsi  qu'une  statue  en  bronze  placée  à 
l'hôtel  de  ville,  figurant  Charles-Quint  chevauchant  un  aigle  à  deux  tôles  ; 
cette  dernière  statue  a  été  détruite  pendant  la  Révolution.  A  Salins, 
en  i5y8,  il  avait  aussi  enrichi  les  fontaines,  d'un  Hercule,  d'une  Isis  et 
d'un  Neptune.  On  lui  attribue,  en  outre,  le  beau  buste  en  terre  cuite 
d'un  seigneur  franc-comtois,  modelé  en  iôjo,  qui  se  trouve  à  la  Biblio- 
thèque de  Besançon,  et  le  buste  de  Charles-Quint,  posé  autrefois  au- 
dessus  de  la  porte  de  la  grande  salle  du  palais  du  Parlement,  à  Dôle. 
Enfin,  on  serait  porté  à  reconnaître  la  main  de  l'artiste,  dans  les  mau- 
solées de  l'écuyer  Jean  de  Visemal  et  de  sa  femme,  Marie  de  Ghaussin, 
qui  se  voient  aujourd'hui  dans  l'église  de  Rahon  Jura). 

Arnoux  Guillaume',  dit  Lulier,  fils  de  Claude,  naquit  à  Dôle,  vers 
le  milieu  du  xvi°  siècle.  En  i.">"9,  il  fit  une  statue  de  Bacchus,  à  Besan- 
çon, et  une  statue  de  Neptune,  à  Salins.  En  i583,  il  travailla,  dans  cette 
dernière  ville,  à  la  décoration  d'une  fontaine.  L'année  suivante,  il  re- 
tourna dans  sa  ville  natale,  et  y  tailla,  en  albâtre,  pour  la  chapelle  de 
la  Chambre  des  Comptes,  une  Vierge,  un  saint  Jean  et  un  saint  André. 
Plus  tard,  en  1600,  il  était  de  nouveau  à  Salins,  où  il  sculptait  le  tombeau 
de  Claude  d'Eternoz.  On  lui  doit  encore  une  tombe,  exécutée  à  Ghàteau- 
Chalon,  en  l'an  1611. 

L'art  de  la  sculpture  se  continua  longtemps  dans  cette  famille,  car 
au  xviii0  siècle,  on  trouve  encore,  à  Besançon ,  un  sculpteur  du  nom 
d 'Arnoux. 

Dom  Grappin,  Hist.  abrégée  d:i  comtéde  Bourgogne,  1780, p.  5i>4 -  —  BEciiET,Ikc7ier- 
ches  historiques  sur  la  ville  de  Salins,  i85o,  t.  Il,  p.  296.  —  Castan,  Mém.  tir  lu 
Soc.  d'émul.  duDoubs,  /\e  série,  5°  vol.,  1867,  p.  198.  —  Inventaire  général  des 
Richesses  d'art  de  la  France  (Province,  monuments  civils,  t.  II,  1887,  p.  i"\  55.).  — 
J.  Gauthier,  Annuaire  duDoubs,  18S7,  p.  ?■>-  ;  1890,  p.  48.  —  Idem,  Bulletin  de 
l'Acad.  de  Besançon,  1890,  p.  112,  i.'ii.  —  Idem,  L'ètjlise  paroissiale  de  Pcsmes 
(Congrès  archéol.  de  France  en  1891,  p.  5o6,  007).  —  Idem,  Dict.  des  artistes 
francs  comtois  antér.  au  xix°  siècle,  1892,  p.  2.  —  Idem,  Les  initiateurs  de  l'art  en 
Franche-Comté  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  189^,  p.  ijn,  à  621.  et 
pi.  XXVII;  189G,  p.  395  et  suiv.,  pi.  XXXI  et  XXXII). 

Arnulplii  Jean  ,  sculpteur  de  la  ville  d'Aix  en  Provence.  Son  nom 
est  gravé  sur  une  statue  en  bois  représentant  sainte  Consorce  ou  Con- 
sorcie,  qui  avait  été  commandée  par  le  Parlement,  lors  de  la  peste,  en 
14GG.  Celte  statue,  qui  avait  disparu,  a  été  retrouvée  dans  des  fouilles 
faites  aux  environs  d'Aix.  et  elle  fait  partie  actuellement  d'une  coller- 


l8  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

tion  particulière.  On  lit  sur  le  piédestal  :  Su  Consorcia.  Virgo  ij66 . 
Hanc  ymaginem.  Fecit  Jlr  Arnulphy.  Civitatis  aquensis. 

Au  xvme  siècle,  on  rencontre  à  Aix  deux  peintres,  Claude  et  Pierre 
Arnulphi,  morts,  l'un  en  1786,  et  l'autre  en  i;65;  seraient-ce  des  des- 
cendants de  notre  sculpteur  ? 

Barthélémy,  Documents  inédits  sur  divers  artistes  inconnus  de  Marseille  et  d'Aix 
du  xiv*  au  \\t  siècle,  iSs:>,  p.  -S,  79.- 

Arras  Mathieu  ou  Mathias  d  .  sculpteur-architecte  du  xive  siècle, 
originaire  d' Arras,  travaillait  ii  Avignon  en  i34'j,  quand  il  l'ut  appelé  à- 
Prague,  par  le  roi  Jean  de  Bohème.  Il  commença  dans  cette  ville  la 
construction  de  la  cathédrale  dédiée  à  saint  Wit,  qui  ne  fut  achevée 
qu'eu  i385.  Il  travailla  également,  en  1 348,  au  château  de  Karlstein,  que 
Charles  IV  Taisait  alors  édifier  près  de  Béraun,  en  Bohème.  Il  mourut  à 
Prague,  en  i35a. 

Le  portrait  de  Mathieu  d' Arras  se  trouve  dans  la  galerie  de  la  cathé- 
drale de  Prague,  avec  l'inscription  suivante,  datant  de  la  fin  du  xivc  ou 
du  commencement  du  xvc  siècle: 

«  Mathias  natus  de  Arras,  civitate  Francie,  primus  magister  iabrice 
hujus  ecclesie.  quem  Carolus  Quartus.  pro  tune  inarchio  Moravie,  cuin 
elevatus  fuerat  in  regem  Bomanorum  in  Avinione,  abinde  adduxit  ad 
fabricandam  ceclesiam  istam,  quam  a  iundo  incepit  Anno  Domiui 
M°CCC  XL1I  et  rexit  usquead  annum  M'CCC  LU,  in  quo  obiit.  » 

On  attribue  à  un  autre  artiste  français,  du  nom  de  Pierre  Arler,  de 
Boulogne-sur-Mer,  la  continuation  des  travaux  laissés  inachevés  par 
Mathias  dArras.  C'est  une  erreur,  causée  probablement  par  une  mau- 
vaise lecture  de  l'inscription  mise  sous  le  portrait  du  deuxième  archi- 
tecte-sculpteur de  la  cathédrale  de  Prague.  Ce  Pierre  Arler  ou  Parler, 
fils  d'un  maître  Henri,  architecte,  natif  de  Gmiind  en  Souabe,  devait 
être  originaire  de  la  ville  de  Bologne.  Il  ne  faut  donc  plus  le  compter  au 
nombre  des  artistes  français  qui  ont  travaillé  à  l'étranger. 

Naglf.r,  Kùnstler-Lexicon,  t.  I,  i835,  p.  162,  168.  —  Di  Seigneur,  Noies  sur 
l'Histoire  de  la  sculpture  française  oVEtnéric-David,  1862,  p.  3o3.  —  A  Darcel,  Les 
architectes  de  la  calhédraU  d(  Prague  Annali  s  archéologiques,  t.  XXIV,  1864,  p.  55 1- 
550).   —  Dcssiecx,  Les  artistes  français  à  Vétranger,  1S7G,  p.  10,  1-  \. 

Arras  Pierre  d'  .  sculpteur-architecte,  né  à  Arras  vers  i355,  vint 
s'établir  à  Amiens,  où  en  i386,  il  dressa  les  plans  des  cinq  tours  du  pont 
de  Mailly. 

Dusevel,  Recherches  historiques  sur  les  ouvrages  exécutés  dans  Amiens,  1S08.  — 
Cli.  Bait.hu.,  Nouo.  diel.  des  architectes  français,  1887,  p.  18. 

Arras  Jean  d'  ,  résidait  à  Paris  à  la  fin  duxm'  et  au  commencement 

du  xiv   siècle.  Il  travailla,  sous  la  direction  de  maître  Pierre  de  Chelles, 


DE    LECOLE    FRANÇAISE  Te) 

au  tombeau  de  Philippe  III,  dit  le  Hardi,   mort  en  i28.">  à  Perpignan, 

dans  le  cours  de  son  expédition  contre  le  roi  d'Aragon.  Ce  mausolée  lut 

exécuté  de  1299  à  i3o7,  et  placé  dans  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis. 

On  constate  dans  le  journal  du  Trésor  de  i'3o8  (i),  au  22  novembre,  un 

paiement  de  110  sous  parisis forts,  à  «  Isabellis,  relicta  defuncti  Johannis 

de  Atrabato,  pro  operibus  factisper  eum,  dum  vivebat,  circa sepulturam 

domini  régis  Pbilippi  quondam  ».  Le  tombeau  en  marbre  noir  a  disparu, 

et  il  ne  reste   aujourd'hui   que    la  statue   funéraire  en  marbre  blanc  : 

c'est,  à  Saint-Denis,  la  plus  ancienne  des  effigies  authentiques  des  rois 

de  France.   Jean  d'Arias    est  peut-être  un  des  deux  artistes   figurant 

sur  le  rôle  de  la  taille  à  Paris,  en  1292,  sous  le  nom  de  «  Jehan  l'yma- 

gier  ». 

H.  Géhai'd,  Le  rôle  de  la  taille  à  Paris,  i8.">7,  p.  24,  70  (L)oe.  inêd.  sur  l'Hisl.  'le 
France).  —  Bernard  Prost,  Quelques  documents  sur  l'histoire  des  arts  ru  France, 
d'après  un  recueil  ms.  de  la  bibliothèque  de  Rouen  (Gaz.  des  beaux-arts,  1  pér., 
t.  XXXVI,  1887,  p.  aô6,  257).  —  Courajod  et  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée, 
Catalogue  raisonné,  1892,  p.  l\. 

Arras  Nicolas  ,  né  à  Arras  dans  la  première  moitié  du  xvie  siècle, 
se  rendit  en  Italie  et  se  fixa  à  Rome.  Il  exécuta,  dans  cette  ville,  de  nom- 
breux travaux  qui  lui  acquirent  une  grande  réputation.  Il  fit  d'abord 
dans  la  chapelle  Sixtinc,  pour  la  famille  Santa-Fiora,  des  bas-reliefs 
figurant  le  comte  de  Santa-Fiora  combattant  les  héréticpies.  La  même 
famille  lui  commanda  aussi  une  statue  de  Marc-Antoine  Colonna. 
Dans  l'église  Saint-Jean-de-Latran,  il  sculpta  au  tabernacle  du  maltre- 
autel,  un  bas-relief,  une  statue  deMelchisedech  et  un  ange  de  grandeur 
naturelle.  Son  œuvre  la  plus  importante  se  trouvait  dans  l'église  Santa 
Maria  delT  Anima  :  c'était  le  mausolée  de  Charles-Frédéric,  duc  de 
Clèves,  mort  à  Rome,  en  i5^5,  à  l'âge  de  dix-neuf  ans  Le  duc,  armé  de 
pied  en  cap,  était  représenté  à  genoux  sur  le  dé  du  tombeau  ;  surle  pour- 
tour, on  voyait  les  statues  de  la  Religion  et  de  la  Foi,  ainsi  que  celle  du 
pape  Grégoire  XIII  présentant  au  duc  une  épée  ;  au-dessus,  était  placé 
un  bas-relief  du  Jugement  dernier.  Nicolas  d'Arras  mourut  h  nome, 
en  1598. 

Baglio.ne,  Le  vile  de  piltori,  scullori  cd  archilctti,  p.  67.  —  L.  Ddssieus,  Les 
artistes  français  à  l'étranger,  187G,  p.  /|6i. 

Arthur  «le  Loing.  Voir  I.oiiiiï  (Arthur  de). 

Artois  (Mathurin  d'),  était  au  nombre  des  sculpteurs  employés  au 
château  de  Fontainebleau,  de  i537  à  i54o;  il  recevait  3o  livres  par  mois 
pour  ses  gages. 

De  Labûrde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  iôj. 

(1)  Tome  III,  f"  12. 


20  DICTIONNAIRE   DES    SCI'LPTEURS 

Avilis,  sculpteur  et  architecte  du  xviic  siècle,  élève  de  Dominique 
Bachelier,  travaillait  à  Toulouse,  où  il  donna  le  modèle  d'un  retable 
pour  l'église  Saint-Nicolas,  dans  le  faubourg  Saint-Cyprien.  En  iGio,  il 
exécuta  avec  Guépin  le  Tourangeau,  le  jubé  de  l'église  Saint-Etienne, 
qui  est  aujourd'hui  démoli,  lui  iliiii.  il  collabora,  toujours  avec  Guépin, 
à  la  décoration  de  l'hôtel  du  président  Clary. 

Cavla,  Toulouse  monumental  et  pittoresque,  p.  12.  — Cli.  Bauchal,  Nouv.  dict. 
des  architectes  français,  1887,  p.  n).- 

.Ysqtlilinus,  abbé  du  couvent  de  Moissac,  près  de  Cahors,  sculpteur- 
architecte  du  commencement  du  xu-  siècle,  aurait  construit,  de  1104  a 
no'i,  lecloitreet  le  portail  de  l'église  de  son  abbaye. 

D'Acherit,  Spicilegium,  sive  collectio,  elc.  — Bérard,  Uicl.  biogr.  des  artistes 
français,  1872,  col.  28.  —  Cli.  Bauchal ,*2Voui; .  diei  des  architectes  français,  1887, 
p.  m,. 

Asscv  Philippe),  était  occupé,  en  1601,  à  la  cathédrale  de  Sens,  et 
recevait  20  écus  pour  différents  travaux  de  sculpture  exécutés  au  puits 
du  cloître  de  cette  église. 

Areh.  départ,  de  l'Yonne,  G.  843.  —  <Jl  axtin,  Inv.  somm.  des  archives  de  l'Yonne, 
l.  II,  i8;5,  p.  171 . 

Atlicnon  Arnold  ,  exerçait  son  art  à  Poitiers  au  xive  siècle.  Il 
sculpta,  en  1384,  quatre  tètes  d'angelots  et  une  tète  de  cerf  pour  le 
bateau  que  le  duc  Jean  de  Berry  se  faisait  alors  construire.  Il  toucha, 
comme  salaire.  21  livres  4  sous. 

A.  de  Champeadx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 

IN;|'|,   p.    16,   92. 

Allaii  Gérard  ,  sculpteur  d'origine  anglaise,  était  établi  à  Avignon 
au  commencement  du  xvne  siècle.  En  i6i5,  il  lit  une  croix  qui  fut  élevée 
sur  la  place  Saint-Didier. 

P.  Achard,  Notes  sur  qw  Iqites  ancii  ns  ai'lislcs  d'Avignon  [Archives  de  l'art  fran- 
çais, Docum  nls.t.  IV,  i855-i856,  p.  i85). 

Atibclmcr  Adam  d  ,  sculpteur  en  bois,  vivant  à  Troyes  au 
x\  i<=  siècle,  dirigeait,  en  i524-i525,  les  travaux  des  stalles  du  chœur  de 
la  cathédrale;  il  gagnait  par  jour,  •-  sous  G  deniers. 

Ai'li.  défart,  de  l'Aube,  <i.  1.590.  — D'Arbois  de  Jibuntille,  Inv.  somm.  des 
ni  hives  de  l'Aube,  t.  1,  1869,  p.  Ô21.  —  Assier,  Les  arts  et  les  urtistes  dans  l'an- 
cienn    capitale  de  la  Champagne,  1876,  p.   io5. 

Aiilu'i'l  l'imagier,  habitait  !i  Paris  sur  la  paroisse  Saint-Germain,  à 
la  lia  du  xme  siècle.  En  1292,  il  figurait  sur  le  rôle  de  la  taille  comme 


DE    L  ECOLK    FRANÇAISE  21 

payant  •!%  sous.  Il  devait  avoir  une  certaine   situation,   car  de  tous  les 
sculpteurs  de  l'époque,  c'était  de  beaucoup  Le  plus  imposé. 

II.  Géraud,  La  luillc  à  Paris,  18Ô7,  p.  58.  (Doc.  inéd.  sur  l'ilist.  de  France.) 

Auhcrl  (Jean),  artiste  d'origine  flamande,  neveu  d'un  Pierre  Aubcrt, 
sculpteur  de  lâ'ville  de  Tournay,  résidait  à  Paris  vers  Iafinduxve  siècle  ; 
il  était  qualifié  imagier  d'ivoire.  Les  comptes  de  l'argenterie  de  Char- 
les VI  en  l'ont  mention  au  sujet  de  diverses  réparations  exécutées,  en 
l388,  dans  la  chapelle  et  dans  l'oratoire  du  roi  : 

«  A.  Jehan  Aubcrt,  ymagier,  demourant  à  Paris,  pour  deniers  à  lui 
paiez,  qui  deubz  lui  estaient  pour  sa  paine  et  sallaire  d'avoir  rappareillé 
et  mis  à  point  une  crosse  d'yvoire  de  la  chapelle  du  Roy  nostre  sire,  et 
pour  avoir  burny,  nectoyé  et  mis  à  point  uns  tableaux  d'ivoire  de  ladicte 
chapelle  et  oratoire LXXVI  sols  parisis    i.» 

En  i3y5,  Jean  Aubcrt  vendit  à  la  reine  Isabeau  de  Bavière  «  une 
absconce  (lanterne)  d'ivoire  pour  mettre  la  chandelle  quant  la  Royne  dit 
ses  heures  (2).  » 

Un  sculpteur  de  ce  nom  travaillait  à  Lyon  vers  l'année  i38(J  ;  il  est 
possible  que  ce  soit  le  même  artiste.  On  trouve  encore  trace  d'un  Jean 
Aubert,  sculpteur  et  orfèvre,  établi  à  Tours  en  i36i. 

Cli.  Grapïdmaison,  Doc.  inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Towaine,  1S7", 
p.  a'i'i.  —  A.  Jal,  Met.  erit.  de  biôgr.  et  d'hist.,  iStï,  p.  78.  —  Natalis  Rondot,  Les 
Si  ulptcurs  de  Lyon  du  xive  au  xvm8  siècle,  i88.'i,  p.  i5.  —  Dehaisnes,  llisl.  d:  l'art 
dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  .Vi7. 

Aubin  Nicolas  ,  sculpteur  et  architecte,  collaborait  à  Paris,  en  i55o, 
avec  son  confrère  Liger  de  Parou,  à  différents  travaux  de  sculpture, 
entrepris  d'après  les  dessins  de  Philibert  de  l'Orme,  dans  la  chapelle 
des  orfèvres  ou  de  Saint-Kloi,  rue  des  Orfèvres. 

B.iron  Pichon,  Mémoires  de  la  Société  de  l' Histoire  de  Paris,  etc.,  t.  IX,  18S2, 
P    !)r'- 

Aiiliin  'Jeani,  vivait  à  Avallon  Yonne,  au  commencement  du 
xvii''  siècle.  On  lit  dans  les  archives  communales  de  la  ville,  à  l'année 
1624  : 

«  A  Jean  Aubin,  menuisier,  pour  avoir  fait  les  deux  images  N.  D. 
à  côté  du  crucifix,  12  livres  —  Au  même,  pour  avoir  l'ait  et  taillé 
l'image  du  Sauveur  en  pierre,  mise  sur  legrand  portail  de  la  Maladière, 
y  compris  i(i  sols  pour  porter  lad.  image.  10  livres,  <>  sols.  » 

Jean  Aubin  travaillait  encore  ;i  Avallon  en  i<)'3a . 

Archives  communales  d'Avallon;  GG.  181,  189.  —  L.  IV.ot,  lue.  anal,  des  archives 
d'Avillon,   1882,  p.  3i8,  ôao. 

(1)  Archives  nationales;  KK,  l'J,  folio  '.»:>  v  . 

(2)  Archives  nationales  ;  KK,  41,  folio  60. 


22  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

AiiIipj  Jean  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Tours.  Au  mois 
d'octobre  i  \~i,  il  prête  serment  de  fidélité  au  roi  Louis  XI. 

Aubrv  Pierre  ,  tils  du  précédent,  passe  marché  à  Tours,  le 
22  décembre  i53i),  pour  «  le  parachèvement  de  deux  tables  d'autel  qu'il 
devra  décorer  d'imagerie  bien  et  deument,  ainsi  qu'elles  ont  été  com- 
mencées, et  cela  moyennant  le  prix  de  5  livres  tournois  ». 

E.  Giraddet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  7. 

Audefroj  Chrétien  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle, 
vivait  à  Béthune,  où,  en  1470,  il  exécutait  un  jubé  pour  la  cathédrale.  En 
1  ',i),'i,  il  était  occupé  à  divers  ouvrages  que  lui  avaient  commandés  les 
échevins  pour  l'hôtel  de  ville. 

Amlefroy  Jean),  lils  du  précédent,  travaillait  avec  lui  à  Béthune 
en  1  '(y.">.  Plus  tard,  en  1010,  il  collaborait  à  la  construction  d'un  pont  de 
la  ville. 

De  la  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  du  nord  de  la  France,  i8'|8,  p.  88,  191 .  — 
A.  deChampeaox,  Le  meuble,  t.  I,  i885,  p.  108. 

Audeiiehem  Gilles  d'  ,  sculpteur  en  bois,  qualifié  «  tailleur  de 
coutel  »,  était  au  nombre  des  artistes  employés,  de  1299  à  i3o6,  par 
Mahaut,  comtesse  d'Artois,  à  la  décoration  du  château  d'Hesdin  Pas- 
de-Calais  . 

Archives  départ,  du  Pas-de-Calais,  A.,  180,  igi,  19S.  —  Dehaisnes,  Hist.  de 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  417;  Documents,  p.  i5o,  iâa,  i58.  — J.-M. 
Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  5o8. 

Audinel  Etienne  ,  sculpteur  du  xve  siècle,  originaire  du  diocèse  de 
Cambrai,  se  rendit  dans  le  Midi,  mais  on  ignore  à  quelle  époque  ;  on  sait 
seulement  qu'il  se  trouvait  à  Carpentras  en  i447-  H  '•*  ensuite  un 
voyagea  Marseille,  et  vint  se  fixer  définitivement  à  Aix  en  Provence, 
en  i45o.  Le  22  avril  i44",  il  passa  un  marché  avec  les  prieurs  de  la 
Confrérie  de  Xotre-Dame-de-la-Garde,  à  Marseille,  pour  l'exécution  de 
sept  bas-reliefs,  représentant  les  sept  mystères  joyeux  de  la  Vierge  : 
Y  Annonciation,  la  Nativité  de  N.S.,  VAdoration  des  Mages,  la 
Résurrection,  l'Ascension,  la  Transfiguration  et  l'Assomption.  Ces 
œuvres  étaient  destinées  à  orner  les  oratoires,  construits  sur  le  chemin 
conduisant  à  l'église,  sur  le  haut  de  la  montagne.  L'artiste  s'engageait 
pour  2'3'3  florins,  à  terminer  sontravail  en  cinq  ans  et  à  faire  transporter 
à  Marseille,  chaque  bas-relief  à  ses  frais.  Il  est  fait  mention,  pour  la 
dernière  fois  d'Etienne  Audinet,  en  1^66;  il  était  alors  occupé  à  sculpter 


DE    1.  ECOLE    FRANÇAISE  a'3 

une  croix  en  pierre,  (jour  un  sieur  Barthélémy  Denan  de  Marseille;  cet 
ouvrage  lui  lut  payé  20  florins. 

.  Barthélémy,  Documents  inédits  sur  divers  artistes  Inconnus  de  Marseille  cl  d'Aix 

ilu  xiv"  ou  xvi'  siècle,  i885,  p.  7(1,  77. 

Audis  Jean  .  qualifié  «  ymagier  en  pierre  ».  travaillait  à  la  cathé- 
drale  de   Rouen  vers  le    milieu    du  xve  siècle.    En    i4">7,  il   recevait 

10  livres  «  pour  avoir  fait  ung  grant  ymag-e  de  Saint-Michel  de  la  pierre 
de  l'œuvre  à  mestre  au  dessous  de  l'O  du  bas  du  portail  aux  libra- 
tiers  »    1  . 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  G.  24<tr>.  —  De  Beairepaire,  Inv.  somm- 
des  archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  p.  .Vin,  55i. 

Autlusson  Jean  .  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier  de  la  ville 
d'Angers,  sculptait,  en  1018,  les  stalles  de  l'église  Saint-Pierre.  En  10^1, 
il  était  occupé  à  l'Hôtel-Dieu. 

C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  6.  —  A.  de  Champeaix,  Le  meuble,  t.  I, 
i885,  p.   1 G 1 .  — E.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  svi°  siècle,  1S87,  p.  70. 

Autreul,  sculpteur  angevin  du  xvne  siècle,  cité  par  M.  CélestinPort, 
d'après  le  passage  suivant  d'un  manuscrit  conservé  à  la  cure  de  Candé 
Maine-et-Loire  :  «  Le  ai  avril  1G42,  les  images  de  saint  François  et  de 
sainte  Marguerite  ont  été  apposées  sur  l'autel  de  Saint-Denis  de  Candé, 
par  un  nommé  Augeul  qui  les  avait  f'aictes  de  terreau  Gué-de-Louerre 
et  sont  de  deux  ou  trois  lopins  chaque  ymage.  » 

Célestin  Port,  [.s  artistes  angevins,  1881,  p.  8. 

Aiiii'iei*  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Montpellier,  sculpte  en  i4'.)i,  pour  la  salle  des  Conseils,  de  magnifiques 
boiseries  aux  armes  de  la  municipalité. 

Renouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, 1844,  P.  62.  —  Ed.  Bomvaffé,  Le  meuble  en  France  au  xne  siècle,  1887, 
p .  m.". 

Aubiers  (Jean),  était  établi  à  Tours,  au  commencement  du  xvie  siècle. 

11  exécuta,  vers  1Ô1 1,  la  sculpture  d'une  grande  croix  en  pierre,  placée  à 
l'entrée  du  cimetière  de  Bueil  Indre-et-Loire  .  Un  extrait  des  comptes 
de  la  fabrique  de  l'église  collégiale  de  Bueil.  dit  en  effet  : 

«  A  Pierre  Chotard,  maezon,  pour  sa  peine  d'avoir  fait  la  grant  croix 
du  cymetière,  à  lui  marchandé  par  lesdits  procureurs  du  consentement 
des  paroissiens  «à  la  somme  de  CV  s.  t.  — Item,  à  Jean  Augiers,  ymager, 
pour  sa  peine  d'avoir  faict  et  enlevé  les  ymages  de  la  dicte  croix  en 

.1    Portail  des  libraires. 


24  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

pierre,  à  luy  payé  tant  pour  sa  peine  que  pour  despens  et  de  marché  à 
luv  faict  du  consentement  des  paroissiens,  la  somme  de  CV  s.  t.  » 
Cette  œuvre  subsiste  encore  aujourd'hui. 

Bourassé,  Nolici  sur  l'église  de  Bucil  Mémoire  de  la  Soc.  arehéol.  de  Touraine, 
t.  VII.  p.  i85  et  suiv.J.  —  Cli.  Grandmaison,  Documents  inédits  pour  servir àl'hisl. 
des  arts  en  Touraine,  1870,  p.  aïo.  —  E.  Girudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885, 
p.  .,. 

Aulbicr  Raoul  de  1"  ,  sculpteur  Orléanais  du  milieu  du  xvie  siècle, 
entreprit  pour  la  chapelle  du  château  de  la  Châtaigneraie,  dans  le  Poitou', 
entre  Bressuire  et  Fontenay-le-Comte,  la  sculpture  du  tombeau  d'un 
seigneur,  nommé  André  de  Yivonne.  Ce  monument  a  disparu  ;  il  se 
composait  d'une  urne  et  d'un  bas-relief,  où  le  défunt  était  représenté  à 
genoux  devant  saint  André,  son  patron.  Voici,  au  sujet  de  cet  ouvrage, 
une  quittance  de  l'artiste,  datée  du  10  août  l556  : 

«  Honorable  homme  Raoul  de  l'Aulbier,  maistre  sculpteur  à  Orléans, 
confesse,  par  ces  présentes,  avoir  eu  et  receu  de  haulte  et  puissante  dame 
Jehanne  de  Yyvone,  demeurant  en  ceste  ville  de  Paris,  en  la  cyté,  la 
somme  de  soixante-cinq  escuz,  pour  le  parfin  du  prix  etcoult  d'un  tableau 
de  marbre  blanc,  ouquel  est  feu  hault  et  puyssant  André  de  Yyvone, 
père  d'ycelle  dame,  en  priens  de  genoil,  en  avant  de  Monsieur  sainct 
André,  son  patron,  et  la  boéste  au  cœur  du  dict  seigneur  icelle  de 
marbre  noir,  qui  seront  en  la  chappelle  que  le  dict  feu  a  ordonné  estre 
en  sa  maison  de  la  Chastaigneraye  :  de  laquelle  somme  le  dict  Raoul,  se 
contente  et  se  tient  pour  et  duement  payé.  Fait  et  passé  à  Paris,  l'an  mil 
Ve  cinquante  et  six,  le  dixiesme  jour  d'avril.  Raoul  de  l'Aulbier.   » 

Benjamin  Fillon,  Poitou  d  Vendée,  t.  II,  i865,  article  sur  la  Châtaigneraie,  p.  3  — 
L.  Palcstre,  La  Renaissance  en  France,  t.  III,  (885,  p.  -n-. 

Aiileuil  Gilon  d'  ,  sculpteur  ornemaniste,  travaillait  à  Poitiers,  en 
i38'3,  sous  la  direction  de  Guy  de  Dammartin,  à  la  tour  de  Maubergeon 
et  au  palais  du  duc  Jean  de  Rerry  :  il  touchait  5  sous  de  gages  par  jour. 

A.  de  Champeaix,  Lis  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  due  de  Berry, 
1894,  p.  iô,  89. 

Auther.  Ce  sculpteur,  parait-il,  d'origine  italienne,  était  occupé,  en 
i~i-~.  à  l'ornementation  intérieure  du  palais  ducal  de  Nancy. 
H.  Lepaoe,  Lepalais  ducal  de  Nancy,  1802,  p.  71. 

Auvillei'S  Jean  d'  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Cambrai,  tra- 
vaillait, en  1398,  à  la  cathédrale,  et  recevait  i'3  livres  4  sous  pour  la 
sculpture  de  la  clôture  de  la  chapelle  Saint-Etienne. 

J.  Hoidov,  Histoire  artistique  de  la  cathédrale  de  Cambrai,  1S80,  p.  169. 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  20 

Axci'iiier  (Antoine),  résidait  à  Amiens  au  commencement  du 
xvie  siècle.  En  i5oS,  il  fut  chargé  par  le  chapitre  de  la  cathédrale,  d'exé- 
cuter les  sculptures  des  stalles  du  chœur  de  cette  église.  Le  registre  ma- 
nuscrit des  chapitres  généraux  de  la  cathedra  le  porte  :  «  Quant  aux  sculp- 
tures et  histoires  des  scelleltes  stallesi  le  marché  en  l'ut  t'ait  à  part,  avec 
Antoine  Avernier,  tailleur  d'images  à  Amiens,  moyennant  32  sols  la 
pièce  ».  Le  travail,  commencé  le  3  juillet  1Ô08,  fut  terminé  le  24  juin 
i522  ;  la  dépense  totale  se  monta  à  n,a3o  livres  5  sous.  Antoine  Aver- 
nier eut,  comme  collaborateurs,  trois  maîtres  menuisiers  ou  sculpteurs 
en  bois  de  la  ville.  Le  premier,  Arnould  Boullin,  avait  passé  un  marché 
à  part  avec  le  chapitre,  en  i5o8,  et  s'était  vu  adjoindre,  en  iôo<), 
Alexandre  Hue  t.  Le  dernier,  Jean  Turpin,  apparaît  en  1016;  son  nom 
est  gravé  sur  une  des  stalles,  suivi  de  la  mention  :  «  Dieu  te  pourvoie  », 
avec  les  dates  i5io,-i52i. 

Les  chanoines  Jourdain  et  Duval,  qui  ont  écrit  une  étude  spéciale  sur 
ces  stalles,  se  sont  livrés  à  une  statistique  assez  curieuse  ;  ils  ont  relevé 
plus  de  quatre  cents  sujets  sculptés,  et,  malgré  la  suppression  de  huit 
stalles  au  xvme  siècle  et  le  vol  de  quatre-vingts  statuettes  en  i83g,  ils 
évaluent  à  trois  mille  six  cent  cinquante  le  nombre  des  personnages,  des 
figures,  des  animaux  et  des  monstres  qui  se  voient  encore  aujourd'hui. 
Un  tel  ouvrage  coulerait  maintenant  plus  de  cinq  cent  mille  francs. 

Jourdain  et  Duval,  Les  Slalles  de  la  cathédrale  d'Amiens,  1849,  p.  ^0  ;  éd.  18G7, 
p.  1-8.  —  II.  Dusevel,  Notice  sur  l'église  cathédrale  d'Amiens,  1853,  p,  <|o.  —Idem, 
'Recherches  historiques  sur  les  ouvrages  exécutés  dans  la  ville  d'Amiens,  i85S,  p.  20. 
—  H.  Dusevel  et  A.  (Jozé,  Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de  la  Picardie  et  de  l'Artois 
[La  cathédrale  d'Amiens,  p.  i(>).  —  Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist,  de  la  scnlpt. 
franc.  d'Eméric- David,  i8(>2,  p.  019.  —  Dehaisnes,  La  cathédrale  d'Amiens  (La 
France  monumentale,  t.  V,  p.  ■->!>).  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  1890,  p.  4")». 

Avesnes  (Jean  d'j,  sculpteur-architecte,  demeurait  à  Lille  et  travail- 
lait, en  138^,  à  l'église  Saint-Pierre,  à  raison  de  8  sous  par  jour.  Il  vivait 
encore  en  i3t)7,  car  à  cette  époque,  la  municipalité  l'envoya  à  Béthune 
acheter  des  pierres  pour  le  compte  de  la  ville. 

Archives  départ  dit  Nord..  Fonds  de  St-Pierre  de  Lille;  registre."/!. — Dehaisnes 
Histoire  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  655,  7/12. 

. Vrigny  (Simon),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Chàlons,  exé- 
cuta en  1020,  en  collaboration  de  deux  de  ses  confrères,  Huguet  et  Jean 
Lecomte,  une  chaire  à  prêcher  en  pierre,  destinée  à  l'église  du  couvent 
des  Augustins.  Cette  chaire,  commandée  par  une  confrérie  de  la  ville, 
devait  être  ornée,  d'après  les  termes  du  marché,  de  cinq  figures,  «  assa- 
voir, les  quatre  docteurs  de  l'Église  et  saint  Paul,  le  tout  taillé  en  la 
pierre  d'icelle  chayère  et  au-dessus  sera  un  crucifix  fotirny  de  deux 
yinages,  Noslre  Dame  et  saint  Jehan,  et  au-dessus  un  pellican  qui  por- 


26  DICTIONNAIRE    1>KS    SCULPTEURS 

tera  les  armoiries  de  ladite  confrérie  ».  Cet  ouvrage  fut  payé  aux  artistes 
la  somme  de  Ô.j  livres  tournois. 

L.  Grignok,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,  1889,  p.  53. 

Ayniard  Simon  ,  sculpteur  ornemaniste,  travaillait,  en  i'38'3,  à  la 
décoration  du  château  que  le  duc  Jean  de  Berry  se  faisait  construire  à 
Poitiers. 

A.  de  Champkacx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Bevy, 
1894,  p.  12. 


liaclielier  Nicolas  ,  naquit  à  Toulouse  le  1-  juin  i|S5.  Son  père, 
sculpteur  et  architecte,  originaire  de  la  Toscane,  étant  venu  s'établir 
dans  la  capitale  du  Languedoc,  en  1^72,  s'y  était  marié,  et  avait  eu  trois 
fils,  dont  Nicolas,  qui  devint  son  élève  et  suivit  sa  carrière. 

Nicolas  Bachelier,  sans  doute  d'après  les  conseils  de  son  père,  se  ren- 
dit, tout  jeune  encore,  en  Italie,  pour  se  perfectionner  dans  son  art.  Il 
étudia  sous  Michel-Ange  et  séjourna  à  Rome  et  à  Florence,  où  il  exécuta 
différents  ouvrages.  Après  être  resté  plusieurs  années  enltalie,  il  revint 
à  Toulouse  en  1010.  Nommé  maître  des  œuvres  de  la  ville,  il  fut  chargé, 
tout  d'abord,  de  plusieurs  travaux  à  l'intérieur  de  l'Hôtel  de  Ville,  au 
Capitole.  Dans  la  cour,  il  éleva  deux  portes,  dont  lune  subsiste  encore 
et  est  ornée  de  trois  figures  dues  à  son  ciseau  ;  l'autre  a  été  détruite  en 
1*1  -  1  .  Il  lit  aussi  une  Renommée  en  bronze  pour  le  dôme  du  donjon  : 
cette  statue  surmonte  maintenant  la  colonne,  érigée  sur  une  place  de  la 
ville,  à  la  mémoire  du  général  Dupuis.  En  i.Vjj,  il  donna  les  dessins  des 
superbes  boiseries  de  l'église  Sainte-Marie  d'Auch,  pour  lesquelles  il 
tailla  lui-même  quatre  grandes  figures.  En  i533,  il  exécuta  pour  l'église 
Saint-Bertrand  de  Comniinges,  de  magnifiques  stalles  sculptées  en  bois 
d'olivier.  De  i53/|  ii  i.")'(ô.  il  construisit  le  château  de  Montai. 

1    Plusieurs  fragments  de  cette  porte  sont  déposés  au  musée  de  la  ville. 


1>F.    L  ECOLE    FRANÇAISE  2J 

Ces  travaux  terminés,  il  commença  le  château  et  l'église  d'Assier, 
dans  laquelle  il  éleva,  en  [555,  le  tombeau  de  Gabot  de  Genouilhac, 
gouverneur  du  Languedoc.  Entre  temps,  à  Toulouse,  il  restaura  et  orna 
de  ses  œuvres  un  grand  nombre  de  monuments  religieux,  tels  que  :  la 
cathédrale  Saint-Etienne,  les  églises  des  Cordeliers,  des  Trinitaires,  de 
Saint-Nicolas,  de  la  Dalbade,  des  Chartreux  et  de  Saint-Barthélémy.  Il 
entreprit  également  la  construction  du  portail  de  la  basilique  de  Saint- 
Sernin  ;  ce  portail  est  aujourd'hui  un  des  plus  beaux  spécimens  de  l'orne- 
mentation du  commencement  de  la  Renaissance.  Parmi  les  édifices  civils, 
il  décora  l'hôtel  d'Assezat,  l'hôtel  Bernouï  (i)  (en  partie  détruit),  l'hôtel 
Lasbordes,  l'hôtel  de  Catalan  et  le  portail  de  l'hôtel  Saint-Jory.  En  iô4'3, 
il  commença  le  pont  Saint-Cyprien,  qu'il  ne  put  achever.  Il  travailla 
ensuite  à  la  cathédrale  de  Rodez,  où  on  lui  doit  la  porte  d'entrée  de  la 
sacristie.  Enfin,  il  dirigea  les  travaux  du  clocher  de  l'église  collégiale 
de  Yillefranche-en-Rouergue. 

Vers  la  fin  de  sa  carrière,  Nicolas  Bachelier  aurait  été  mandé  en 
Espagne  par  Charles-Quint  ou  par  Philippe  II,  mais  on  ne  possède  à  ce 
sujet  aucune  donnée  bien  certaine.  11  serait  aussi  l'auteur  d'un  projet  de 
canal  pour  la  jonction  des  deux  mers,  projet  fait  en  i54a,  qui,  d'ail- 
leurs, ne  fut  jamais  mis  à  exécution.  Il  mourut  en  i5^2.  Il  jouissait  à  son 
époque  d'une  grande  réputation,  qui  se  perpétua  longtemps  après  sa 
mort,  car  un  de  ses  compatriotes,  le  peintre  Hilaire  Pater,  qui  vivait 
cent  ans  après  lui,  le  qualifie  encore  du  titre  de  «  grand  et  fier  sculp- 
teur». Son  buste  se  trouve  aujourd'hui  dans  la  salle  des  Illustres,  au 
Capitole  de  Toulouse. 

Bachelier  Dominique  ,  sculpteur  et  architecte,  fils  du  précédent, 
commença  à  travailler  à  Toulouse  avec  son  père,  auquel  il  succéda 
dans  la  charge  de  maître  des  œuvres  de  la  ville.  En  i58o,  il  était 
occupé  aux  fortifications  du  vieux  cimetière  de  l'église  de  Villefranehe- 
en-Rouergue.  Plus  tard,  à  Toulouse,  il  construisit,  en  collaboration  de 
Pierre  Soull'ron,  l'hôtel  du  président  Clary  et  édifia,  de  160;;  à  1612,  le 
portail  de  l'église  Saint-Pierre.  Il  continua  aussi  les  travaux  du  pont 
Saint-Cyprien,  qui  avaient  été  entrepris  par  son  père,  et  qui  furent 
terminés  par  Pierre  Soufl'ron.  Dominique  Bachelier  mourut  en  io'i5. 

Hilaire  Pater,  Songe  énigmatique  sur  la  peinture,  i658,  p.  5o.  —  bulletin  monu- 
mental,t.  I,  1 834,  p.  2~-'i{)-  —  Eméric-David,  Histoire,  de  la  sculpture  française, 
1817-1812,  p.  17;).  — ■  Victor  Advielle,  Les  beaux-arts  en  Rouerijue  (Soc.  des  lettres, 
sciences  et  arts  de  l'Aveyron,  1868,  p.  i34)  —  Cayla,  Toulouse  monumental  et  pitto- 
resque. —  L.  Di'ssieox,  Les  artistes  français  à  l'étrang  r,  1876,  p.  5(3r,  /|fii.  — 
E.  Jolibois,  L'histoire  des  beaux-arts  à  Toulouse  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ  ,  1871),  p.  5.Ï,  54). 

(1)  Aujourd'hui  le  lycée, 


a8  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Baelicl  Macé  ,  demeurant  à  Paris,  s'engage,  en  iôu^.  à  sculpter 
pour  le  couvent  des  Chartreux,  moyennant  25  écus  d'or  soleil,  «  une 
ymage  de  Nostre  Dame  assise  dedens  ung  tableau  ». 

Coyecque,  Bull.  de  la  S"-,  de  l'hist.  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France,  iS;p,  p.  i3o. 
—  J.  Gl'iffkev,  Renue  de  l'art,  français,  i8qC>,  p.  10. 

liiii'luil  Jacques  .  dut  naître  à  Troyes  en  Champagne,  vers  i^~o. 
C'est  en  i4<)'3  que  les  comptes  de  la  ville  en  font  mention  pour  la  pre- 
mière fois.  Plus  tard,  en  l5oo,  il  sculpta  tous  les  marbres  du  tombeau 
de  Henri  de  Lorraine,  évêque  de  Metz,  et  le  mausolée  de  Ferry  II,  sei- 
gneur de  Joinville,  et  de  sa  femme,  Yolande  d'Anjou,  reine  de  Sicile. 
Ces  tombeaux  se  trouvaient  dans  la  collégiale  Saint-Laurent,  dépendant 
du  château  de  Joinville.  Un  compte  rendu  d'Arnoul  Vivien,  chanoine 
de  Troyes.  secrétaire  de  l'évêque  de  Metz,  nous  donne  sur  ces  travaux 
les  renseignements  suivants  : 

«  A  Jacques  Bachot,  tailleur  d'ymaiges,  demourant  à  Troyes,  la 
somme  de  huit  vingt  livres  tournois,  c'est  assavoir  sept  vingt  dix  livres 
tournois  pour  sa  peine  et  salaire  avoir  faict  de  son  mestier  les  ouvrages 
cy  après  déclarez:  Premiers...  pour  avoir  taillé  et  assise  la  pierre  de 
marbre  faisant  le  soubzbasscment  de  la  sépulture  de  mondit  seigneur 
que  puis  naguères  il  a  faict  mettre  et  asseoir  en  sa  chapelle  de  nouvel 
édiffîée  en  l'église  collégiale  Saint-Laurent  de  Joinville...  —  Item  pour 
avoir  taillé  et  assis  la  tombe  de  marbre  ensemble  les  soubzbassemens 
que  mondit  seigneur  a  fait  mettre  et  asseoir  au  cueur  de  ladite  église 
sous  les  sépultures  de  feuz  de  glorieuse  recorda tion  monseigneur  le 
comte  Ferry  et  madame  Volant  d'Anjou,  jadis  son  espouse...  -  Item 
pour  avoir  taillé  et  assis  les  deux  tables  en  pierres  de  marbre,  ensemble 
les  soubzbassemens  de  deux  petitz  autels  que  mondit  seigneur  a  fait 
mectre  et  asseoir  soubz  le  jubé  de  ladite  église  SaTnct-Laurent  avec  une 
autre  table  en  pierre  de  marbre  pour  servir  au  grant  autel  du  cueur 
d'icelle  église.  Et  dix  livres  tournois  que  mondit  seigneur  a  données  et 
octroyées  audit  Jacques  pour  le  drap  d'une  robe...  » 

La  statue,  placée  sur  le  tombeau  de  l'évêque  de  Metz,  était  en  bronze 
et  représentait  le  prélat  agenouillé,  revêtu  de  ses  habits  sacerdotaux: 
c'était  l'ouvrage  d'un  artiste  lorrain,  nommé  Henrion  Costerel.  Ces 
monuments  ont  été  détruits  en  l'JQ'S. 

Jacques  Bachot  fit  aussi  de  nombreux  ouvrages  pour  les  églises  de 
Troyes.  En  i5o4,  il  exécuta  une  statue  de  saint  Pierre  pour  la  cathédrale  ; 
en  i5o6,  une  Xotre-Dame-de-pitié  et  deux  anges  pour  l'église  Saint-Jean; 
en  i524-iÔ25,  une  Xotre-Daine  pour  l'église  Saint-Pantaléon,  et  une 
autre  pour  le  grand  autel  de  l'église  Saint-Xicolas.  On  rencontre 
également  son  nom  dans  les  comptes  de  l'église  Saint-Jean  en  i5aG. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  29 

L'artiste,  qui  devait  jouir  dans  sa  ville  natale  d'une  assez  grande  répu- 
tation, l'ut  nommé,  en  i5i3,  député  des  peintres,  des  brodeurs  et  des 
tailleurs  d'images.  Dans  la  suite  il  fut  appelé  en  Lorraine,  où  il  sculpta, 
dans  l'abbaye  de  Saint-Nicolas-du-Port,  une  Mise  au  Sépulcre,  placée 
dans  une  crypte  sous  le  chœur  de  l'église:  cette  œuvre  existe  encore 
aujourd'hui.  Dom  Calmet  en  parle  dans  son  histoire  de  la  Lorraine  : 
«  Jacques  Bachot,  dit-il,  sculpteur  laineux  de  son  temps,  a  travaillé  le 
sépulcre  qui  se  voit  à  Saint-Nicolas  en  Lorraine,  avec  les  ligures  qui  y 
sont.  Chàteaurou,  bourgeois  de  Troycs  en  Champagne,  dans  son  voyage 
manuscrit,  qu'il  fit  à  Saint-Nicolas,  en  i53a,  dit  que  ce  Jacques  Bachot, 
tailleur  d'images,  étoit  un  des  plus  singuliers  ouvriers  du  royaume  de 
France.  » 

Jacques  Bachot  mourut  probablement  en  Lorraine,  vers  i54o.  On 
trouve  encore,  dans  les  comptes  de  l'époque,  un  peintre  de  ce  nom  qui 
résidait  à  Troyes  en  i5io,  :  c'est  peut-être  le  même  artiste. 

ltiichof  Mare  ,  frère,  ou  tout  au  moins  parent  du  précédent,  naquit 
à  Troyes  vers  1480.  Il  travaillait,  en  i5i5-i5i7,  à  l'église  de  Sainte- 
Madeleine,  et  recevait,  d'après  les  comptes  de  la  fabrique,  90  sous  en 
paiement,  «  pour  avoir  fait  du  portier  du  sépulcre  ung  sainct  Pierre  — 
lequel  a  refaict  la  teste  tout  entièrement,  l'estomac,  les  bras,  les  elerfz 
et  reblanchi  tout  le  reste  d'icelluy  ymage,  --  que  aussy  pour  avoir  faict 
une  main  et  une  croix  à  sainct  Michel,  lesquelz  ymages  sont  assis  d'une 
part  et  d'autre  du  portail  d'icclle  église  du  costé  devers  le  cyme- 
tière  » . 

Une  requête  que  la  femme  de  Marc  Bachot  adressait,  en  i524,  aux 
échevins  de  la  ville,  afin  d'obtenir  pour  son  mari  l'exemption  du  guet, 
nous  lait  connaître  différentes  particularités  de  la  vie  du  sculpteur.  11 
était  fort  jeune  alors,  et  les  travaux  dans  sa  ville  natale  ne  suffisant  pas 
à  assurer  son  existence,  il  devait  souvent  aller  travailler  au  loin.  Dans 
cette  requête,  Barbe  Bolin,  femme  de  l'artiste,  expose  «  que  les  dits  con- 
joints sont  jeunes  et  nouvellement  mariés  et  de  petites  faculletez,  et 
qui  ont  leurs  vies  à  grant  peines  et  labeurs,  et  n'ont  aucunes  rentes  ou 
revenus  pour  eux  vivre  sy  non  par  le  moyen  de  leur  industrye,  et  que 
le  dit  Marc  au  moyen  de  quoy  ne  pouroit  bonnement  gaingner  sa  vye, 
de  sa  femme,  enfants  et  famille,  à  faire  continuelle  résidence  en  ceste 
ville  de  Troyes.  Ains  est  conctraincts  et  luy  est  nécessaire  pour  gaingner 
sa  dicte  vye  de  aller  besongner  en  plusieurs  lieux  et  places  de  ce 
royaulme  ;  en  telle  sorte...  que  le  dit  Marc  est  aucunes  foys  l'espace  de 
neuf  ou  dix  mois  absent  ». 

ltaeliot  (Y von  ,  parent  des  précédents,  né  à  Troyes  vers  1490.  tra- 


3o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

vaille,  en  i.Vj'J-i.'iij.'S,  à  l'église  de  Saint-Nicolas.  Les  comptes  de  la  cathé- 
drale en  font  mention  de  i53i  à  1Ô34  : 

«  A  Yvon  Bachot,  ymagier,  auquel  a  esté  marchandé  par  messires  en 
leur  chapitre  de  faire  les  quatre  grandes...  chaaires  avec  les  deux 
basses...  dedans  le  cueur...  le  tout  selon  le  pourtraict  a  luy  montré  et 
exibé,  moyennant VIXX  X  1.  » 

L'année  suivante,  il  reçoit  G  livres  pour  «  la  façon  des  anges  qui  sont 
en  la  cloison  du  cueur  de  l'église  »,  et  120  sous  «  pour  avoir  besongné 
sur  l'ymaige  de  Miséricorde  ».  Plus  tard,  il  touche  10  livres  «  pour  deux 
petites  hystoires  qu'il  a  faictes  pour  le  grand  portail  ». 

En  i534,  Yvon  Bachot  collabore  aux  préparatifs  faits  par  la  ville 
pour  recevoir  la  reine  Eléonore  ;  il  est  alors  payé  i5  sous  tournois  par 
jour. 

Archives  municipales  de  Troyes  :  A  A.  i/|.  —  DomCauiit,  flist.  de  Lorraine,  t.  IV, 
hibl.  lorr.,  i-jSi,  col.  6g.  —  Ui  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  lu  sculp.  franc. 
d'Eméric- David,  1862,  p.  ii->.'\.  —  Chaibrv  de  Troxce.nord,  Mém.  de  la  Soc.  d'agri- 
culture, sciences  et  arts  du  départ,  de  la  Marne,  1862,  p.  279,  080.  —  L.  Pigeotte, 
Elude  sur  les  travaux  l'achèvement  de  la  cathédrale  de  Troyes,  etc.,  1S70,  p.  1 19,  — 
Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  1S79,  p.  92, 
93,  i)4.  —  Babe.u,  Les  prédécesseurs  de  François  Gentil,  1879,  P-  'il'  ao-  —  Socard, 
Biographie  des  personnages  de  Troues,  etc.,  1882,  p.  19,  20,  ai.  —  Natalis  Rondot, 
Les  sculpteurs  de  Troyes.  {Revue  de  l'art  français,  1S87,  p.  78-80,  8f>,  87.) 

Bade  Jean  de  ,  sculpteur  d'origine  allemande,  est  classé  parmi  les 
sculpteurs  alsaciens  du  xve  siècle.  Il  fut  nommé  bourgeois  de  Strasbourg 
en  1479. 

Ch.  Gérard,  Les  altistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen-Age,  t.  II,  1873,  p.  294,  295. 

Ilailemrciler  Clément  de  ,  sculpteur  de  l'école  alsacienne,  était 
établi  dans  le  dernier  quart  du  xv°  siècle  à  Hagueneau,  où  il  travaillait 
pour  les  maisons  religieuses.  Il  exécuta,  en  collaboration  avec  un  sculp- 
teur allemand,  nommé  Jean  de  Coblentz,  le  Christ  colossal  qui  se  voit 
dans  l'église  Saint-Georges  de  Hagueneau  ;  cette  œuvre  est  datée  de  iftS, 
Il  existe  aussi  à  Strasbourg  une  statue  de  sainte  Barbe,  provenant 
de  l'église  monastique  de  Walbourg,  située  dans  les  environs  de  Hague- 
neau, qui  porte  la  date  de  14^4  et  la  signature  de  Clément  de  Baden- 
•\veiler.  On  attribue  encore  au  même  artiste  plusieurs  des  statues  qui 
ornent  l'église  de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul,  à  Neuwiler. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen-Age,  t.  II,  1873,  p.  520 
à  ■">  2 1 . 

Uaci'ze  ou  lïaei'S  (Jacques  de  ,  natif  de  Termonde  Flandre  orien- 
tale ,  exécuta  en  1390,  pour  Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bourgogne,  deux 
grands  retables  en  bois  sculpté,   qui  étaient  les  reproductions  exactes 


I>E    LÉCOIJE    FRANÇAISE  il 

de  ceux  qui  se  trouvaient,  l'un,  dans  l'église  de  Termonde,  et  l'autre, 
dans  l'abbaye  de  Biloke,  près  de  Gand.  Ces  œuvres  étaient  destinées 
à  la  Chartreuse  de  Champmol-lès-Dijon.  Un  compte  du  -j'>  mai  i'3<)o, 
porte  en  effet  : 

«  A  Pierre  Machariis  de  Tenremonde,  pour  et  au  nom  de  Jacques  de  Bars, 
tailleur  d'ymaiges  demourant  audit  Tenremonde,  en  déduction  et  rabat 
de  IIIIC  frans  que  monseigneur  a  ordené  avoir  et  baillier  audit  Jacques 
de  Bars,  pour  la  façon  et  ouvraigc  de  deux  grans  tables  d'autel  de  boiz 
entaillés  d'ymaiges  et  ouvrées  de  menuz  tabernacles  sur  yceulx  images, 
c'est  assavoir  l'une  d'icelles  tables  pareille  d'ouvraiges  et  d'ymaiges  à 
celle  qui  est  en  l'église  de  mon  dit  seigneur,  audit  Tenremonde,  hors  du 
cuer,  derrière  le  grant  autel,  et  l'autre  pareille  et  semblable  à  celle  qui  est 
en  l'abbaye  de  la  Hillocke,  près  de  la  ville  de  Gand,  pour  commencer 
ledit  ouvraige  et  pour  avoir  et  quérir  les  estoffes  à  ce  nécessaires,  par 
mandement  de  mon  dit  seigneur,  quittence  dudit  Pierre  Machariis,  Le 
XXVe  jour  de  may  mil  CGCIIII xx  et  dix lie  francs    » 

Ces  deux  rétables  furent  exécutés  à  Termonde  et  transportés  ensuite  à 
Dijon,  comme  le  prouve  la  mention  suivante  : 

«  A  maistre  Jacques  du  Bars,  cntailleur  d'ymaiges,  demourant  à  Then- 
remonde,  pour  don  à  lui  fait  pour  récompense  de  plusieurs  mises  et 
despences  qu'il  a  eues  et  soutenues  pour  avoir  fait  par  l'ordonnance  de 
monseigneur,  mener  deux  tables  d'autel  qu'il  avait  faictes  pour  l'église 
des  chartreux  de  delès  Dijon  dudit  Thenremonde  audit  Dijon,  par  man- 
dement de  mondit  seigneur  donné  à  Corbeil,  XII  octobre  mil  CCCIIII xx 
et  XII  et  quittance  de  luy  et  aussi  sur  ce  certilicacion  de  Melchior  Brœ- 
derlam,  paintre  de  mondit  seigneur VII xx  francs.  » 

(Quelques  mois  après,  les  retables  furent  renvoyés  à  Ypres ,  en 
Flandre,  pour  être  peints  et  dorés  par  Melchior  Brœderlam,  et  ils 
ne  furent  définitivement  mis  en  place  à  la  Chartreuse  de  Dijon, 
qu'en  i3t)9. 

Ces  deux  œuvres,  appelées  vulgairement  Chapelles  portatives  des 
ducs  de  Bourgogne,  avaient  déjà  subi  de  nombreuses  dégradations,  lors- 
qu'elles furent  déposées,  pendant  la  Bévolution,  dans  la  cathédrale  de 
Dijon.  En  182^,  le  Conseil  général  du  département  les  abandonna  à  la 
ville,  qui  en  ordonna  la  restauration  et  les  lit  placer  au  musée,  où  elles 
se  trouvent  aujourd'hui. 

Ces  rétables,  chefs-d'œuvre  de  la  sculpture  et  de  la  dorure  sur  bois 
du  xive  siècle,  sont  des  triptyques,  qui,  fermés,  ont  1  ni.  62  de  hauteur 
et  a  m.  60  de  largeur  ;  ouverts,  ils  ont  5  m.  20  de  développement.  L'in- 
térieur de  chaque  volet  est  orné  de  cinq  statuettes  de  saints.  Les  sujets 
du  milieu,  également  en  ronde-bosse,  sont  :  pour  le  premier  retable, 
Adoration  des  Mages,  le  Calcaire  et  Y  Ensevelissement  ;    pour  le   se- 


32  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

cond,  la  Décollation  de  saint  Jean-Baptiste,  des  Scènes  de  Martyrs  et 
la  Tentation  de  Saint-Antoine, 

Jacques  de  Baerze  est  souvent  cité,  sous  le  nom  de  Jacques  de  la  Barse, 
comme  ayant  collaboré,  à  Dijon,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi  :  c'est 
une  erreur,  car  aucun  document  n'autorise  à  lui  attribuer  une  part  dans 
les  travaux  exécutés  en  Bourgogne  à  la  Un  du  xive  siècle.  C'était  un 
artiste  essentiellement  flamand,  et  je  n'en  parle  ici  que  par  exception. 

Arch.  dép.  delà  Côte-d'Or;  B.  t/tgH,  i5oi,  i5u,  11G71,  11672.  — A.  Michiels, 
L'art  flaman  l  dam  l'est  et  le  mi>1i  de  la  France,  1877,  p.  i5,  09.  —  J.  Rousseau, 
L"  sculpture  flamande  Bull,  de  la  Soc.  roy.  d'art  et  d'archéol.  de  Bruxelles,  1877, 
p.    J26,   128.  —  E.  Marchal,   Sfim.   sur   la  scutpt.  aux   Pays-Bas  (M ém.  publié 

I  m  l'Acad.  rotj.  de  Belgique,  t.  XLI,  1878,  p.  xxxm').  —  Catalogue  du  Musée  de 
Dijon,  1S8Ô,  p.  588,  n°  1420.  —  Dehaisne3,  Histoire  de  l'ait  dans  la  Flandre,  etc., 
1886,  p.  5oô,  5o4,  ôôi  ;  Documents,  p.  676,  689,  Ggfi,  699,  719,  75s,  7^0.  —  L  Gonsk, 
L'art  gothique,  1890,  p.  07G.  -  Coirajod  et  Marcoc,  Musée  de  sculpture  comparée, 
Catalogue  raisonné,  1892,  p.  7/4-77. 

Baillel  Pierre  ,  vivant  à  Dijon  au  commencement  du  xve  siècle, 
figure  dans  les  archives  de  la  ville .  au  nombre  des  artistes  ayant 
adressé  à  la  municipalité  une  demande  en  réduction  d'impôts. 

Bernard  Prost,  Une  nouvelle  source  de  documents  sur  les  artistes  dijonnais  du 
xve  siècle,  {(hn.  des  beaux-arts,  .1"  pér.,  t.  V,  1891,  p.  176.) 

liailli  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  travaillait,  en 
i3a4.  au  couvent  de  la  Chartreuse  du  Val-Saint-Esprit-de-Gosnay,  en 
Artois. 

J.-.M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  3io. 

Bâillon  Nicolas  de  ,  est  cité  dans  les  comptes  des  bâtiments  du  roi, 
comme  participant  aux  travaux  du  château  de  Fontainebleau,  de  i53-  à 
i.Vjn.  à  raison  de  19  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  402.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i~>\. 

Baillv  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  du  xvi"  siècle,  fils  d'un  architecte 
de  Troyes.  est  employé  d'abord  avec  son  père  à  la  cathédrale  de  cette 
ville.  Ayant  épousé  la  fille  de  Jean  de  Soissons.  il  est  nommé  le  1-  mai 
I.V3-2,  maître  de  l'œuvre  de  l'église,  en  remplacement  de  son  beau-père. 

II  travaille  alors,  d'après  les  plans  de  Martin  Chambiges,  au  grand  por- 
tail et  à  la  tour  Saint-Pierre.  En  i554,  il  reçoit  1  "jo  livres  pour  avoir 
exécuté  la  clôture  en  pierre  de  la  chapelle  Druuyn  aujourd'hui  des 
Fonts  .  Jusqu'en  ioôç).  époque  de  sa  mort,  il  continue  à  diriger  les  tra- 
vaux de  la  cathédrale.  Comme   sculpteur,   on  lui  doit  toute  la  partie 


de  l'école  française  33 

ornementale  du  grand  portail  ;    il  recevait    pour   ses  gages    <>  sous  et 
8  deniers  par  jour. 

L.  Pigeotte,  Etude  sur  les  travaux  d'achèvement  de  la  cathédrale  de  Troyes,  1870, 
p.  128,  iôi,  i.")2,  i.k),  146,  i5o,  îfio,  !()■>.,  19Ô.  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans 
l'ancienne  capitale  de  lu  Champagne,  1876,  p.  87. 

Baillv  Hugues),  sculpteur  et  architecte,  frère  du  précédent,  était 
occupé  au  jubé  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  sous  la  direction 
de  Jean  Gailde  et  en  collaboration  avec  François  Matray,  Martin  de 
Vaux,  Nicolas  Mauvoisin  et  Jean  Brissct.  Cette  œuvre,  commencée  en 
1008,  fut  terminée  en  r5l6.  Hugues  Bailly  exécuta  aussi,  pour  le  compte 
de  la  ville,  plusieurs  travaux  à  la  porte  de  Cronceaulx. 

Vallet  de  Viriville,  Les  archives  historiques  du  déparlement,  de  l'Aube,  i84r, 
p.  012.  —  Assier,  Comptes  île  lu  fabrique  de  l'éylise  Suinte- Madeleine  de  Troyes, 
iN.'i'i,  p.  5(i,  47,  48.  —  Idem,  Les  urts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  lu 
Champagne,  187U,  p.  70. 

Btalloi'S  (Henri),  sculpteur  et  peintre  du  XVIe  siècle,  était  employé,  en 
l536,  à  Fontainebleau,  où  il  touchait  ao  livres  par  mois  pour  différents 
ouvrages  de  stuc,  faits  dans  la  grande  galerie  du  château. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  585,  385, 
587,  5S<).  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  ;>5,  g5,  07,  99, 
100,  101,  102,  :o.'i,  io5. 

Italme  (Rosdei,  dit  Potus,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  exécute 
en  i47°>  pour  la  princesse  Yolande  de  Savoie,  les  sculptures  du  buffet 
des  orgues,  dans  la  chapelle  du  château  de  Chambéry.  Un  Johan  de 
Balme,  également  sculpteur  en  bois,  était  établi  à  Montpellier  vers  la 
fin  du  xve  siècle  :  peut-être  ces  deux  artistes  étaient-ils  de  la  même 
famille. 

Renouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, 1842,  p.  62.  —  A.  Dufour  et  F.  Rabut,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  ru 
Savoie  du  xme  au  xixe  siècle,  1S74,  p.  17. 

Italmonl  (Jacques  de),  sculpteur  et  peintre,  résidait  à  Lyon  de  i.m> 
à  r.")38.  On  rencontre  encore  un  Jean  de  Balmont,  sculpteur  et  peintre, 
qui  travaillait  dans  la  même  ville  de  1024  à  i538. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  mvc  au  xvm"  siècle,  [884.  p.    '7,  5o. 

Italtazar  du  Chasleau.  Voir  Cliasleau  Baltazar  du  . 

Itanj>e  Claudei,  est  occupé,  en  1627,  a  la  cathédrale  de  Troyes,  et 
reçoit  2.Ï  livres  i^  sous  tournois  «  pour  avoir  refaict  et  nettoie  des  figures 

5 


34  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

en  pierre  qui  estaient  dans  la  chapelle  de  Saincte-Mastie  et  aussi  pour 
quatre  pièces  neufves  de  sculpture  avec  chérubins  et  images  qu'il  y  a 
ajoustez  ».  En  i644i  il  sculpte  une  statue  de  la  Vierge  au  grand  portail 
de  l'église  de  Saint-Pantaléon. 

Archives  départ.  del'Aube;  G.  i6;5.  —  Ii'Arbois  db  Jibm.nvii.le,  Inv.  sonvm.  des 
l   l'Aube,  t.  I,  1869,  p.  •").";■.>.  —  Assïbr,  Les  arts  et  les  artistes  dans  V ancienne 
capitale  de  1%  Champagn  ,  1N7ii.11.  i<>?. 

Bar  Bastien  de  .  sculpteur  lorrain  du  xvr  siècle,  travaille,  en  i53l, 
à  la  décoration  de  la  galerie  du  château  de  Gondreville,  près  de  Toul. 
en  collaboration  de  Claude  Champion. 

Archives  départ.  ■!  la  Meurthe;  15.  6160,  6164.  —  H.  Lepage,  Inv.  somm.  des 
arch.di  la  Meurthe,  t.  II,  1875,  p.  234.  —  A.  Jacquot,  Ln  sculpture  en  Lorraine 
(Réunion  des  Soc.  des  b'i  aux-ai'ts  dru  départ.,  1888,  p.  84/  • 

Bar  Simon  de  .  sculpteur  cl  peintre,  né  probablement  à  Bar-le-Duc 
à  la  fin  du  xve  siècle,  se  rendit  à  Taris,  où  on  le  trouve,  en  i53a,  travail- 
lant au  palais  du  Louvre.  Il  taisait  partie  des  artistes  employés  aux  bâti- 
ments royaux  et  touchait  240  livres  de  gages. 

F.  Boit.qiei.ot.  Uist.  de  la  sculpt.  et  des  arts  plast.  en  France,  184G.  —  Ch. 
Grandhaison,  V"  '  •  irchives  di  l'art  français,  1876  p.  <)o.  —  De  Laborde,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II.  1880,  p.  ÔG4. 

Baralli    François  .  D'après  un  inventaire  du  trésor  des  Cordeliers 

d'Avignon,  fait  en  i'3.">;i.  ce  nom  était  gravé  sur  un  groupe  en  argent, 
représentant  le  Calvaire.  M.  Achard  cite  donc  François  Baralli  comme 
uu  sculpteur-orfèvre,  établi  à  Avignon  dans  la  première  moitié  du 
xive  siècle  ;  peut-être  n'était-il  que  le  donateur  du  groupe. 

P.  Achard,  Notes  sur  qu  Iques  m  -  d'Avignon   Archives  de  l'art  fran- 

çais, Documents,  t.  IV,  i855-i856,  p.  180  . 

Bai'belol  Jacques  ,  sculpteur  en  bois,  résidait  à  Bourges  quand  il 
fut  mandé  à  Rouen,  en  1  "î  1  ; ) -  pour  sculpter  les  stalles  du  chœur  de  la 
cathédrale.  Il  passa  un  marché  avec  le  chapitre  Le  i5  mars  1 45o,  mais  il 
ne  put  entreprendre  le  travail,  étant  mort  en  janvier  i^.h. 

A.  de  Champeadx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  B  rry, 
1895,  p.  09. 

Barbcl  Jean  ,  dit  de  Lyon,  était  tout  à  la  fois  «  tailleur  d'images, 
canonnier  et  bombardier  »  de  la  ville  de  Lyon.  Il  exécuta,  en  i\~"i.  un 
grand  ange  de  bronze   1  ,  qui  se  trouve  aujourd'hui  dans  le  vestibule 

I  MM.  Courajod  et  Marco u  pensent  que  cette  figure  formait  autrefois  girouette 
sur  une  tour  du  château.  Léon  Palustre  combat  cette  opinion  :  selon  lui,  cet  ange 
doit  provenir  d'un  ancien  sanctuaire.  Je  me  rangerais  plus  volontiers  àce  dernier 
•  1  vis. 


de  l'école  française  35 

d'honneur  du  château  du  Lude  Sarlhcl.  Cette  statue,  dont  on  peut  voir 
un  moulage  au  Musée  du  Trocadéro,  porte  sur  l'une  des  deux  ailes,  en 
caractères  gothiques,  l'inscription  suivante  en  relief: 

LE  XXVIIe  JOUR  DE  MARS   L'AN  MIL  CCCCLX  ET  XV, 
JEHAN     BARBET,    DIT    DE    LYON     FIST     CEST  ANGELOT 

Jean  Barbet,  de  i4<)i  à  i-">o-,  fut  chargé,  par  la  municipalité  de  Lyon, 
de  «  alfuster  et  mettre  à  poinct  l'artillerie  de  la  ville  »  et  de  «  faire  les 
pierres  de  fonte  pour  les  bastons  à  feu  ».  En  i'i;)i,  il  prenait  le  titre 
de  «  canonnier  du  Roy  ».  Il  dut  mourir  vers  i5i4- 

Natalis  Rondot.  Les  sculpteurs  de  Lyon   du  xivc  au  xvmc  siècle,  1884,  P-   20. 

—  Courajod  et  M.vrcou,  Musée  de  sculpture  comparée,  Catalogue  raisonné,   1892, 

p.  i5/|. —  L.  Palustre,  Un  bronze  du  xve  siècle  (Union  historique  ci  littéraire  du 
Maine). 

Itarhh'i;  (Simon),  demeurait  à  Laon  au  xvie  siècle  et  collaborait  à  la 
décoration  des  chapelles  de  la  cathédrale.  Aux  années  1047  et  i54<).  il 
figure  sur  le  rôle  de  la  taille  comme  étant  affranchi  de  toute  imposition. 

Grandin,  Les  primitifs  laonnois  (Revue  de  l'art  français,  1895,  p.  7^,79). 

ltai'illo  (Jeani,  sculpteur  en  bois,  qui,  d'après  plusieurs  auteurs, 
serait  allé  à  Rome,  où  il  aurait  exécuté  en  i5i8,  sous  la  direction  de 
Raphaël,  les  sculptures  des  portes  et  des  boiseries  du  Vatican. 

Selon  M.  Eugène  Mùntz,  Jean  Barille  serait  originaire  de  la  ville  de 
Sienne  en  Toscane. 

HuUel in  du  comité  des  arts  et  monuments,  t.  II,  i842-i845,  p.  5*47.  —  Du  Sei- 
gneur, Notes  sur  t'ilist.  delà  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  18G3,  p.  020.  —  L.  I)us- 
sieux,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  55,  459-  —  Eugène  Muntz,  ('hro- 
niquedes  arts,  n°  du  9  octobre  1875. 

Ilai'iscl  (Jean),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xv1'  siècle,  exer- 
çait  son  art  à  Béthune  vers  i'Jtîô. 

Barîsel  Florent  ,  fils  du  précédent,  était  également  sculpteur  en 
bois.  En  i4<)2,  il  exécuta  les  stalles  de  l'église  Saint-Barthélémy  de 
Béthune. 

Itariscl  (Mathieu),  frère  du  précédent,  aida  celui-ci  dans  le  travail 
des  stalles  de  Saint-Barthélémy  ;  il  serait  mort  en  ir\\\~. 

ltarisH  (Nyeti,  fils  et  élève  de  Florent,  travaillait  à  Béthune  vers 
i5og. 

A.  de  la  Foks-Mélicocq,  Les  artistes  du  nord  de  la  France,  [848,  p.  n5.  -  Ed. 
Bonnafeé,  Le  meuble  en  France  au  xvic  siècle,  1887,  p.  36. 


36  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Barly  Pierre  de  ,  collaborait,  de  i'3;(>  à  i'3;t).  aux  travaux  de  sculp- 
ture de  la  flèche  de  la  cathédrale  de  Cambrai  ;  il  recevait  4  sous  par  jour 
pour  ses  gages. 

Archives  départ,  du  Nord  ;  Comptes  de  lu  fabr.  di  la  cath.  /■  Cambt  u,  d"  20,  20, 
■>i.  — Dehaisnes,  Hisl.  de  fart  dans  la  Flandre,  etc.,   188C,  p.    290;    Documents, 


llni'iilli'  Jean,  sculpteur  et  architecte  établi  dans  la  ville  de  Chau- 
niont.  travaillait,  en  i58j,  aux  fortifications  et  construisait  la  porte 
Chamarandc  qu'il  ornait  d'une  statue  de  saint  Michel.  Ces  ouvrages 
n'existent  plus  aujourd'hui. 

D.  Jûliboi*.  Histoire  de  la  ville  de  Chaumont,  etc.,  i856.  —  Cli.  Baui  hal,  Nouv. 
dict.  des  architectes  français, .  1 887,  p.  5i. 

Barrey  Guillaume  .  sculpteur  et  peintre  normand  du  commencement 
du  xvne  siècle,  était  occupé  à  Rouen,  en  i(>^,  à  l'église  Saiut-Maclou  : 
il  reçut  alors  \o \  livres  «  pour  avoir  fait  toute  la  sculpture  et  enrichisse- 
ment du  tableau  de  la  chapelle  Notre-Dame  »,  et  100  livres  «  pour  une 
châsse  de  boys  doré  pour  mectre  les  relicques  et  ossements  des  martirs 
qui  ont  été  données  à  M.  de  Saint-Maclou  ».  En  i6a5,  il  sculpta  dans  la 
même  ville,  pour  l'église  paroissiale  de  Saint-Victor,  un  saint  Jacques 
et  un  saint  André.  En  ili-J",  il  entreprit  à  Bernay  Eure  .  dans  l'église  de 
la  Couture,  différents  travaux  pour  lesquels  il  toucha  900  livres  tournois. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure;  G.  Oya'i,  7G 1  ^ .  —  De  Beaerepairk,  lue. 
somm.  d  s  an  hio.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  i[)\  :  t.  VI.  1896,  p.  1:7.  — 
E.  Veoclir,  Artistes  normands.  (Béun.  des  Soc.  'les  beaux-arts  des  départ.,  1892, 
p.  549,  .":>,,  . 

Barrir  Hugues  .  sculpteur-architecte  de  la  ville  de  Montpellier, 
s'engagea  par  marché,  en  date  du  19  avril  i4i)^-  à  exécuter  un  retable 
destiné  au  grand  autel  de  l'église  Saint-Aman  de  Rodez  Cette  œuvre, 
payée  à  l'artiste  200  livres  tournois,  devait  être  terminée  dans  l'espace 
de  deux  ans. 

Archives  départ .  de  l'Aveyron.  — Ch.  Bûchai..  Nouv.  dict.  des  architectes  fran- 
çais, iss;.  p.  5i. 

Barlalaelte  Simon  .  Un  sculpteur  de  ce  nom  exerçait  son  art  à 
Avignon  vers  i6l5. 

Acdard,  Notes  sur  quelques  anciens  artistes  d'Avignon  [Archives  de  Vart  français, 
ni  nls,  t.  IV,  [855-i856,  p.  i85  . 

Barthélémy,  de  Perpignan.  Voir  Perpignan   Barthélémy  de  . 

Bni'lliéleniv  fin  Trcmhlav.  Voir  Tremblav  Barthélemv  du 


DE    LÉCOLE    FRANÇAISE  '}- 

Bnschel  Nicolas,  résidait  ii  Tours,  quand  il  passa  un  contrat,  le 
•2\)  juillet  i.")i<),  avec  un  nommé  Jean  Tliinel,  secrétaire  du  roi  et  commis 
du  Receveur  général  de  France,  au  sujet  de  l'exécution  de  plusieurs 
ouvrages  en  terre  cuite.  Il  s'obligeait  à  faire,  moyennant  le  prix  de 
i><)  écus  10  sous  tournois,  «  ungymaige  de  Nostre-Dame  tenant  unenffant, 
et  ledit  Jehan  Tliinel  à  genoulx  en  priant  devant  ledit  ymaige...  Le 
tout  de  terre  bien  et  due  ment  i'aict  cuyr,  et  estoffé  et  painct  d'or  et 
d'azur...  Aussi  une  médalle  à  la  pourtraicture  et  face  dudit  Tliinel 
depuis  les  cspaulles,  et  la  pourtraicture  en  médalles  de  grandeur  d'un 
grand  plat,  des  feuz  Roy  et  Royne  derniers  décédez,  du  Roy  qui  est  à 
présent,  La  Royne,  et  madame  mère  du  Roy,  et  semblableinent  dujeune 
(ils  dudit  Receveur  général...  » 

De  Grandmaison,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  2°  sirie,  t.  I,  1879,  p. 
33,34 

liasse!  Guillaume  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Rouen,  travaillait  aux  stalles  de  la  cathédrale,  de  1  4.17  à  i4'W,  sous  la 
direction  de  Philippot  Viart.  En  l458,  il  fut  chargé  d'acheter  du  bois 
«  pour  emploier  es  voultes  des  chaires  ».  En  i|<>.">,  le  chapitre  désirant 
faire  hâter  la  besogne,  il  reçut  la  mission  d'aller  chercher  des  sculpteurs 
en  bois  et  de  les  embaucher.  On  trouve  en  effet,  dans  les  comptes  de  la 
cathédrale  : 

«  Le  19  novembre  i'î'35,  à  Guillaume  Basset,  huchier,  pour  avoir  esté 
à  Apville,  à  Montreuii-sur-Mer,  à  l'abbaye  de  Fécamp,  à  Hesdin,  à 
Brusselles  en  Breban,  à  Nyvclle  en  Breban,  à  Lisle  en  Flandres,  à 
Tornay,  à  Aéras,  à  Amiens  et  en  plusieurs  lieux,  pour  trouver  et  avoir 
des  ouvriers  de  hueherie  pour  abréger  l' délivre  des  chaercs.  » 

Archives  départ,  de  la  Seine- Inférieure,  G.  25oi.  —  Langlois,  Stalles  de  la 
cathédrale  de  Rouen,  18Ô8,  p.  182,  i8i>,  ig;,  ig2.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de 
Bowtjoijne,  1 S 4 9,  t.  I,  p.  exix,  54i>.. 

Bassinet  (Jean),  vivait  à  Amboise  au  xvie  siècle.  En  i55i,  il  fut 
chargé  d'organiser  les  fêtes  qui  furent  données  par  la  ville,  lors  de 
l'entrée  de  Henri  IL  On  lit  dans  un  compte  de  l'époque  : 

a  Plus  payé  à  maistre  Jehan  Bassinet,  la  somme  de  11  livres  6  solx 
tournoys  restant  de  toutes  les  journées  par  luy  faictes  pour  l'entrée  du 
Boy  et  Royne  et  pour  le  reste  de  tous  ses  salaires  et  vacations  comme 
appert  par  quictance.  Pour  ce  cy,  XI  1.  VI  st.  ». 

Dans  cette  pièce,  l'artiste  est  qualifié  du  titre  «  d'ymagier,  de  conduc- 
teur et  de  maistre  de  l'œuvre  faicte  pour  ladicte  entrée  »;  il  recevait 
i5  sous  par  jour  pour  son  salaire. 

Archives  cumin.  d'Amboise;  A.A.  i">'«,  fol.  4  et  fol.  .vj.  —  Cli.  Grandmaison, 
Documents  inédits  pour  servir  à   l'histoire   des   arts  en   Touraine,  1870,  p.  229.  — 


38  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Cli.   Chevalier,  Inventaire  analytique  des  archives  communales  d'Amboise,    iR-'\, 
p.  54. 

Bastion  do  Bar.  Voir  Bar  Bastien  de  . 

Bataille  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  était  occupé, 
en  i356-i35j,  au  château  d'Escaudœuvres,près  de  Cambrai,  à  raison  de 
5  sous  par  jour. 

Archives  départ,  du  Nord.  Registres  relatifs  au  ïlainaut ;  H.  2.')!.  —  Dehaiskes, 
Bist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886;  Documents,  p.  388. 

Baudessoii,  sculpteur  en  bois,  né  a  Troyes  vers  1O00,  aurait  été  le 
premier  maître  de  François  Girardon.  Il  travailla  pour  le  chancelier 
Scguier,  au  château  de  Saint-Liebault,  à  Estissac.  11  mourut  à  Troyes  à 
la  fin  du  xvne  siècle  et  l'ut  inhumé  dans  l'église  de  Saint-Urbain. 

E.  Socard,  Biographie  des  personnages  célèbres  de  Troyes,  etc.,  1S8?.,  p.  27. 

Baudet  de  Merre.  Voir  M  erre  (Baudetde). 

Baiidiehon,  sculpteuren  bois  et  ornemaniste  du  xv«  siècle,  collabo- 
rait vers  i4'>J,  à  l'ornementation  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen, 
sous  les  ordres  de  Philippot  Viart. 

Langlois,  Stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i8ô8,p.  182. 

Baudoin.  En  iG'35,  un  sculpteur  de  ce  nom  était  occupé  à  Rouen,  à 
l'église  paroissiale  de  Saint-Eloi. 

Archives  départ,  de  la  Seine- Inférieure  ;  G.  6447-  —  De  Beaurepaire,  Inv.  somm. 
des  archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  189'?,  p.  yfi. 

Baudol  Everard  ,  sculpteur  en  bois,  exécuta,  en  i5oi,  la  partie  infé- 
rieure du  bull'et  des  orgues  de  l'église  de  la  Ferté-Bernard ,  Cet  ouvrage, 
du  gothique  le  plus  flamboyant,  existe  encore  aujourd'hui. 

L.  Charles,  Bulletin  monumental,  5'  si'rie,  t.  X,  1864, p.  728.  — Ed.  Bonnaffé, 
Le  meuble  en  France  au  xvr  siècle,  i&ft-j,  p.  58. 

Baudriller  (Jacques  ,  sculpteur  du  xvie  siècle,  se  rendit  à  Rennes, 
en  i5(>5,  pour  travailler  aux  préparatifs  faits  par  la  ville  en  prévision  de 
l'entrée  1    du  roi  Charles  IX. 

Mélanges  d'histoire  et  d'archéologie  bretonnes,  t.  II,  1808,  p.  1 1 5 . 

Baudi'v  Jean  .  sculpteur,  modeleur  et  peintre,  était  établi  à  Lyon  de 
i54'2  à  1048. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xniv  siècle,  1884,  p.  34. 
(1)  Cette  entrée  n'eut  pas  lieu. 


de  l'école  franc  vise  i<, 

lîiiiidiiiii  Ilaniu  .  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  commence- 
ment du  xvie  siècle,  exerçait  son  art  à  Yalcncieimes  vers  r5l3. 

A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  5o.  — Ed.  Bonn  un  ,  Le 
meuble  en  France  au  xvt°  siècle,  iss;.  p.  56. 

IS:iii«I iiîn  Ektstache),  vivait  à  Arras  au  xvie  siècle.  En  1546-1547,  il 
était  occupé  à  l'église  <le  Saint-Jean-en-Ronville,  comme  le  prouve 
l'extrait  suivant  tiré  des  registres  de  la  fabrique  : 

«  A  Eustache  Bauduin,  tailleur  d'ymage  pour  avoir  fait  le  pourlraic- 
ture  de  la  closture  des  Ions  en  plat  fourme  et  l'aict  la  devise  pour  une 
closturede  bois XX  patars.  » 

Il  mourut  en  i553,  laissant  inachevé  un  tombeau  qui  fut  termine  par 
Van  der  Yan  Hue.  tailleur  d'images,  demeurant  à  Yalenciennes. 

Bulletin  du  comtié  des  arts  et  monuments,  t.  II,  i84a-i8.f5,  p.  '172.  —  Du  Sei- 
gneur, Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  5-îo.  — 
A.  Assklim,  L'art  en  Artois  au  Moyen-Age  (Mém.  de  VAcad.  des  sciences  et  Litres 
d'Arras,  t.  VIII,  1876,  p.  554). 

Bauduin  <lo  Bréquessent.  Voir  firéquessenl    Bauduin  de). 
Baudnin  «le  Curlil.  Voir  (  m  lu   Bauduin  de). 

BaiHliiiu  «le  Faukemberghe.  Voir  Faukemberghe  (Bauduin 

de. 

Bandiun  «le  Hai'difoi't.  Voir  BardiTorl   Bauduin  de). 
Bau«liiin  «le  WÎSSOC.   Noir  Wissoc    Bauduin  de  . 

Baiim«>reliier  Heinne  de  .  sculpteur  ornemaniste  d'origine  fla- 
mande, résidait  à  la  fin  du  xive  siècle  à  Dijon,  où  il  travaillait  à  la 
Chartreuse  de  Champmol,  sous  les  ordres  de  Claux  Sluter.  Les  comptes 
portent,  en  i'3<)--i'3<|K  : 

«  A  Heinne  de  Baumerchier,  tailleur  de  pierre,  pour  avoir  ouvré  de 
son  mestier  avec  ledit  Claux  en  ymaiges,  tabernacleset  autres  besoignes 
au  prix  de  11  florins,  chascune  scpmaine.  » 

An  h.  départ,  de  la  Côle-d'Or;  B.  4/i'il>-  —  Dehaisnes,  llisi.  de  l'art  en  Flandre, 
1886;  Documents,  p.  7^9. 

Bâtissant  Henri  de,  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon  de  la 
première  moitié  du  xive  siècle,  fut  employé  à  Paris,  vers  i'3i8,  à  la 
construction  de  l'église  Saint- Jacques-l'Hôpital ;  il  collabora  à  la  sculp- 
ture des  piliers  soutenant  l'édifice  et  tailla  une  partie  de  l'entablement 
au  dehors. 

Bordier,  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  t.  XXVIII,  i8G5, 
p.  117. 


'o  DICTIONNAIRE    BKS    SCULPTEURS 

Bavière  Corneille  <le  .  sculpteur  et  peintre,  probablement  d'origine 
allemande,  dont  la  présence  est  constatée  à  Lyon  de  IÔ23  à  iôô~.  Il 
participa  dans  cette  ville,  aux  décorations  exécutées  lors  de  l'entrée  du 
roi  Henri  II. 

Natalis  Rondot,  Les  s  ulpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xvifie  siècle,  1884,  p.  29. 

Bayel  Clément  .  sculpteur  delà  ville  de  Tours,  reçoit  le  28  septembre 
î 189,  une  somme  de  100  sous  tournois  pour  avoir  sculpté  les  armoiries 
du  roi  Charles  VIII,  ainsi  que  celles  de  la  ville  et  du  maire,  sur  le 
portail  en  pierre,  élevé  dans  l'île  qui  séparait  le  pont  de  Tours  en  deux 
parties.  Voici  l'extrait  des  comptes  de  la  ville  qui  fait  mention  de  ce 
travail  : 

«  A  Clément  Bayet,  ymaginier,  la  somme  de  100  solz  tournois  qui 
deue  lui  estoit.  d'appoinclement  fait  avecques  lui,  pour  avoir  fait  et 
taillé  en  pierre  de  Saint-Aignen,  les  armes  du  Roy,  deux  angelotz,  les 
armes  de  lad.  ville  et  dud.  maire,  lesquelles  ont  esté  assises  et  mises  au 
portai  de  pierre  qui  a  esté  fait  neuf  en  l'isle  des  ponts  de  Loire,  l'année 
de  ced.  compte,  laquelle  somme  de  100  solz  tournois  ledit  receveur  a 
payée  audit  Bayet  par  mandement  desd.  maire  esleuz  et  commis  sur  ce 
donne  le  XXVIIIe  jour  de  septembre  l'an  de  ced.  compte,  cy  rendu 
avecque  la  quictance  dud.  Clément  Bayet.  Pour  ce,  cy  100  solz 
tournois.  » 

Cli.  Grandmaison,  Documents  inédits  pour  servir  à  l'histoire  des  arts  en  Touraine 
1870,  p.  191.  —  E.  Giraodet,  Les  artistes  tourangeaux,  iSSô,  p.  17. 

Bcauee   Jean  de  .  VoirTexier  Jean  . 

Bcaujcu     Odet    de  .    travaillait    au    xvr'    siècle    dans   la  ville   de 
Besançon. 
J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  francs- comtois  antérieurs  au  xixc  siècle,  1892,  p.  5. 

Bcaul   Perrin  .  Voir  Beauneveu  Pierre  . 

Beauleorps  Nicolas  ,  sculpteur  bourguignon  de  la  fin  du  xve  siè- 
cle. Les  archives  de  la  ville  de  Dijon  possèdent  de  lui  plusieurs  requêtes 
en  modération  d  impôts,  écrites  de  i4;)4il  Il{f>-  H  v  est  désigné  comme 
«  tailleur  d'imaiges,  allant  journellement  par  pays  sa  et  là  pour  treuver 
à  besoingner  ».  Il  avoue  être  allé  à  Autun.  n'ayant  pas  a  Dijon  de  tra- 
vaux suffisants  pour  nourrir  sa  femme  et  ses  enfants. 

Archives  1    U'jon;  L.  108,670,674-  —  Bernard  Prost,   Gazette  des 

l   uix-arts,ù   pér.,  t.  V.  1^91,  p.  176.  — De Goovbmaix  et Ph.  Vallée,  Inv.  somm. 
des  ui  Dijon,  t.  III,  1892,  série  L,  p.  02,  188,  189. 

Bcaunaîn    Pierre  ,   était  au  nombre  des  sculpteurs,  qui,  en   i38'3, 


DE    L  UCOLE    FRANÇAISE  (I 

travaillaient  en  Auvergne  à  la  décoration  du  palais  de  Riom  pour  le 
compte  du  duc  Jean  de  Berry.  Ce  Pierre  Bcaunain  ne  serait-il  pas  Le 
même  artiste  que  Pierre  Beauneveu  dont  je  parle  plus  loin?  Il  est  pos- 
sible en  elfet,  qu'avant  d'aller  à  Dijon,  ce  dernier  ait  été  au  service  du 
duc  de  Berry,  comme  son  parent  André  Beauneveu. 

A.  de  Champf.ux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jeande  France,  due  de  Berry, 
•  8-4,  P-  H- 

Beauneveu  Jean  de),  dit  Poutrain,  sculpteur-architecte  du  milieu 
du  xivc  siècle,  collaborait,  en  i348-i34<j,  à  l'ornementation,  de  la  Ilèche 
de  la  cathédrale  de  Cambrai.  Peut-être  élait-il  de  la  même  famille  que 
le  célèbre  André  Beauneveu. 

Archives  départ,  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  catk.  de  Cambrai,  n°  5.  — 
Deh.usnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.  [886,  p.  ^i)5  ;  Documents,  p.  565. 

lïeauneveu  (André),  sculpteur,  peintre  et  miniaturiste  de  la 
deuxième  moitié  du  xiv  siècle,  était  originaire  du  Hainaut,  et  proba- 
blement de  la  ville  de  Valenciennes.  En  i3Go,  il  travaillait  au  château 
de  Nieppe  Nordi  pour  Yolande  de  Bar,  dame  de  Cassel.  Eu  i'3(>i-i36a, 
d'après  les  comptes  de  la  municipalité  de  Valenciennes,  il  exécutait, 
dans  cette  ville,  des  travaux  de  sculpture  et  de  peinture  à  la  halle  des 
Jurés.  En  i3(>4,  il  quitta  la  Flandre  et  vint  à  Paris,  où  le  roi  Charles  V 
le  nomma  son  imagier  et  lui  commanda,  outre  son  propre  mausolée,  les 
tombeaux  de  Philippe  VI,  de  Jean  II  et  de  Jeanne  de  Bourbon,  le  tout 
pour  la  somme  de  4,700  francs  d'or.  Les  statues,  qui  étaient  placées  sur 
ces  tombeaux,  existent  encore  à  Saint-Denis,  et  l'année  de  leur  exécu- 
tion nous  est  connue  par  les  deux  mandements  suivants  : 

«  A  Paris,  en  nostre  hostel  lez  Saint-Pol,  26  octobre  1864.  —  Charles 
parla  grâce  de  Dieu,  roy  de  France,  à  nos  amez  et  feaulx  les  généraulx 
trésoriers  a  Paris  sur  les  aides  ordenées  par  la  délivrance  de  nostre  très 
chier  seigneur  et  père,  que  Dieux  absoille,  salut  et  dileccion.  Nous  avons 
commis  nostre  aimé  Andrieu  Biauneveu,  nostre  ymager,  à  faire  faire 
les  tumbes  que  nous  avons  ordenées  estre  faittes  pour  noz  très  chiers 
seigneurs  les  roys  Philippe  et  nostre  père,  pour  nostre  très  chère  dame 
laroyne  Jehannc  de  Bourgoingne,  que  Dieux  absoille,  et  pour  nous.  Si 
vous  mandons  et  enjoingnons  estroitteinent  que,  tantost  et  sans  delay, 
vous  faciez  bailler  et  délivrer  par  le  receveur  général  des  dictes  aides 
audit  Andrieu  la  somme  de  cinq  cenz  francs  d'or,  pour  faire  prest  et 
paiement  ans  ouvriers  qui  font  les  dittes  tumbes.  et  leur  distribuer  par 
la  fourme  et  manière  que  bon  lui  semblera,  sur  ce  qui  leur  puet  et 
pourra  être  deu  pour  leur  salaire...  » 

«  A  Paris,  12  décembre  i3u4-  —  Charles,  etc..  Xous  vous  mandons  et 
enjoingnons  estroitement,  veu  ces  présentes  et  sans  autre  mandement 


42  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

attendre,  que  à  Andrieu  Beau  Neveu,  nostre  ymager,  sur  la  somme  de 
quatre  mille  et  sept  cens  frans  d'or  que  nous  avons  ordené  qu'il  ait  et 
doit  avoir  pour  faire  quatre  tumbes,  c'est  assavoir  de  nostre  très  chier 
seigneur  et  ayeul  le  roy  Phelippe,  de  la  royne  Jehanne  de  lîourgoigne, 
de  nostre  très  chier  seigneur  et  père,  dont  Dieux  ait  les  âmes,  et  aussi 
une  tumbe  pour  nous,  et  sur  laquelle  somme  il  a  ou  doit  avoir  eu  par 
avant  la  date  de  ces  présentes  la  somme  de  nuef  cens  francs,  sur  le 
résidu,  qui  sont  la  somme  de  trois  mille  et  huit  cens  francs  d'or,  vous  li 
bailliés  et  délivrés  présentement  la  somme  de  deux  cens  francs  d'or, 
pour  cest  présent  mois  de  décembre,  et  ensement  li  bailliés  et  délivrez 
pour  chascun  mois  continuelment  ensuivant,  pour  le  temps  à  venir,  la 
somme  de  deux  cens  francs  d'or,  pour  la  dicte  cause  et  jusques  à 
l'acornplissement  de  la  dicte  somme  de  résidu  de  trois  mille  huit  cens 
francs,  esquelles  choses  nous  ne  voulons  estre  l'ait  aucun  délay  ou  des- 
tourbier,  mais  voulons  que  entièrement  et  continuelment  soit  paie  par 
la  manière  dessus  dite...  » 

Vers  la  même  époque,  André  Beauneveu  sculpta,  selon  toutes  proba- 
bilités, la  statue  funéraire  de  Philippe  VI  (i),  destinée  au  tombeau  des 
entrailles  du  roi,  érigé  autrefois  dans  l'église  des  Jacobins  de  la  rue 
Saint-Jacques,  à  Paris.  Cette  statue,  après  avoir  fait  partie,  pendant  la 
Révolution,  du  Musée  des  Petits-Augustins,  et  plus  tard  du  Musée 
de  Versailles,  a  été  transportée  au  Louvre  en  1889. 

Ces  ouvrages  terminés,  l'artiste  retourna  en  Flandre.  C'est  là  qu'on 
le  trouve  décorant,  en  l'i'j^,  la  halle  échevinale  de  la  ville  de  Malines, 
exécutant  la  même  année  plusieurs  tombeaux,  par  ordre  du  comte  Louis 
de  Maie,  pour  l'église  collégiale  de  Courtray,  et  faisant,  en  i3~j,  une 
statue  de  la  Vierge  qui  fut  placée  sur  le  beffroi  de  la  ville  d'Ypres. 

Dans  la  suite,  étant  entré  au  service  du  due  Jean  de  Berry,  André 
Beauneveu,  d'après  Froissart,  dirigea,  en  ïiyo,  les  travaux  de  peinture 
et  de  sculpture  entrepris,  au  compte  de  ce  prince,  dans  le  château  de 
Mehun-sur-Yèvre  Cher  .  Voici,  à  ce  sujet,  en  quels  termes  le  célèbre 
chroniqueur  parle  de  l'artiste,  son  compatriote  :  «  Dessus  ce  maistre 
Andrieu  dont  je  parolle,  n'avoit  pour  lors  meilleur  ne  le  pareil  en  nulles 
terres,  ne  di  qui  tant  de  bons  ouvraiges  feust  démouré,  en  France  ou 
en  Haynau,  dont  il  estoit  de  nacion  et  ou  royaume  d'Angleterre.  » 

Comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  Beauneveu  était  aussi  miniaturiste.  On 
possède  de  lui,  à  la  Bibliothèque  nationale,  un  psautier  écrit  en  latin 
et  en  français  11°  i3oyi  du  fonds  français  .  Ce  psautier,  qui  fut  peint 
pour  le  duc  de  Berry,  contient  vingt-quatre  miniatures  représentant  en 
grisaille  des  prophètes  de  l'Ancien  Testament  et  des  apôtres.  M.  Delisle 

(1)  Un  moulage  de  cette  figure  est  placé  au  Musée  du  Trocadéro. 


de  l'école  française  ^J'3 

lui  attribue,  en  outre,  un  dessin  qui  t'ait  partie  d'un  livre  d'Heures  de 
la  Bibliothèque  royale  de  Bruxelles  n°  iioGoi.  Il  dut  mourir  vers  i  loo. 
car  un  inventaire  de  la  librairie  du  duc  de  Berry  nous  apprend  qu'il 
n'existait  plus  en  1401    i  . 

Froissard,  Chroniques,  éd.  Buchon,  t.  III,  liv.  IV,  cliap.  xiv.  —  I..  Delisle, 
Mandements  et  actes  divers  de  Charles  V,  1874,  p>  55,  70  ;  nos  io;i,  i/|4  (Doc.  inéd. 
sur  l'Hist.  de  France).  — Idem,  Les  Livres  d'Heures  du  duc  de  Berry  (Gaz.  des 
beaux-arts,  i°.  sér.  t.  XXIX,  1884,  p.  97-110,  281-292, 3gi-4oâ). —  Dehaisnes,  André 
Beauneveu  [Revue  de  l'art  chrétien,  5°  sér.  t.  II,  i884,  p.  i35-i45).  —  Idem,  Histoire 
île  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  i5g,  a'12,  2^,  2^6,  247,  2."io,  a5i,  293,  4 7 4 > 
/17I),  48a,  53o,  j^2,  545,  .j.r»i  ;  Documents,  p.  }i6,  44°i  4 4 'J -  45a,  454i  522,  52g,  554, 
.">(!<),  707,  779.  —  Colîrajod,  Alex.  Lenoir,  son.  journal,  etc.,  t.  III,  1887,  p.  217- 
2.33.  —  Courajod  et  Marood,  Musée  de  sculpture  comparée,  Catalogue  raisonné, 
1892,  p.  35-4i-  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  1890,  p.  2<i<>,  294,  362,  ~>(i(i,  367,  574, 
371),  58g,  401,  402,  4<>5\  434,  43(>,  439,  443-  —  Idem.  La  sculpture  française,  1895, 
p.  ig-25.  —  A.  de  Chahpeâux,  Les  travaux  d'art  exécutés  par  Juin  de  France,  duc 
de  Berry,  i8y4,  p.  92-98. 

Iteauiieveu  Pierre  ,  parent  du  précédent,  collabora  avec  Claux 
Slutcr,  de  i38y,  à  i'3yi,  à  la  décoration  du  portail  de  l'église  de  la  Char- 
treuse de  Ghampinol,  près  de  Dijon,  et  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi. 
On  lit  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne  : 

«  A  Perrin  Beaulnepveu,  tailleur  d'ymaiges,  ouquel  Madame  la 
duchesse  a  ordonné  paier  par  chascun  jour  que  il  ouvroit  avec  Claux... 
au  faire  lesymaiges  desdits  Chartreux...  ;  pour  ce  paie  à  lui  pour  ses 
gaiges  de  LXI  jours  entiers  qu'il  a  ouvré  avec  le  dit  Claux  depuis  le  dit 
IIIe  jour  de  septembre  jusques  au  XX'' jour  de  novembre  après  enssui- 
vant  (13891,  au  faire  les  tabernacles  qui  sont  dessus  les  ymaiges  du 
pourtail  de  l'église XV  francs  Y  gros. 

«  A  lui,  pour  XVIII  jours  qu'il  a  ouvré  avec  le  dit  Claux  au  faire  les- 
diz  tabernacles,  de  novembre  à  décembre VII  francs. 

«  Idem,  de  janvier  à  février  pour  le  même  ouvrage.    .    .   XI  francs  ». 

On  attribuait  aussi  à  Pierre  Beauneveu  des  modèles  d'anges,  portant, 
les  uns,  les  insignes  de  la  Passion,  les  autres,  l'écusson  et  le  heaume  du 
duc  de  Bourgogne  ;  ces  anges,  fondus  en  cuivre  par  Nicolas  Josses,  fon- 
deur et  canonnier  du  duc,  étaient  placés  sur  des  colonnes  qui  entou- 
raient l'autel  de  l'église  de  la  Chartreuse. 

Archives  départ,  de  la  Côte-d'Or  ;  B.  4434,  4435,  11671,  —  Dehaisnes,  Histoire 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  245,  498,  5i5,  ">:7,  53 1  ;  Documents,  p.  66t, 
G69,  C78.  —  Coi'rajod  et  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée,  Catalogue  raisonné, 
1890.  p.  70.  —  A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France, 
duc  de  Berry,  1894,  p.  <>• 

(1)  On  a  regardé  encore  André  Beauneveu  comme  l'auteur  d'une  statue  de 
Charles  V,  adossée  à  l'un  des  contreforts  de  la  tour  septentrionale  de  la  cathédrale 
d'Amiens;  mais  rien  n'est  venu  confirmer  cette  attribution. 


\\  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Béarnais  Jean  de  .  sculpteur  en  bois,  travaillait,  en  i3ib\  à  l'or- 
nementation du  château  de  Contlans.  pour  la  comtesse Mahaut  d'Artois. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  a" Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  'icyi. 

Itôdiou  Jean  ,  sculpteur,  architecte  et  poète  normand  du  xvU  siè- 
cle, était  l'auteur  d'une  croix  monumentale,  érigée  devant  l'église  d'Ar- 
qués, prés  de  Dieppe.  Il  devait  être  parent  de  Nicolas  Bédiou,  architecte 
de  l'église,  mort  en  i5j2. 

Barbikr,  Esquisse  historique  sur  l'ivoirerie,  1SJ7.  —  De  Chenneviéres,  Notes  d'un 
compilateur  sur  les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  ivoire,]).  89.  — Bérard,  Dict. 
biogr.  des  artistes  français,  1877,  col.  58. 

Ilt'le  Jacques  .  était  établi  à  Chartres  au  xvie  siècle.  En  i55j,  d'après 
les  registres  du  chapitre  de  l'église  Notre-Dame,  il  s'engagea  envers  Mi- 
chel LaGogué,  receveur  du  Tremblay-le-Vicomte  et  d'Eclimont  Eure-et- 
Loire  ,à  sculpter  un  saint  .Marc,  un  saint  Luc,  un  saint  Mathieu  et  un 
saint  Christophe,  moyennant  la  somme  de  a5  livres  tournois.  Ces  statues 
devaient  être  exécutées  «  de  telle  façon  et  ordonnance  »  que  d'autres, 
qu'il  avait  déjà  faites  auparavant  dans  l'abbaye  d'Eclimont. 

L.  Meri.et  et  Bellier  de  la  Chavignerie,   Archives  de  l'art  français,  Documents, 

t.    IV,   iN.Mi,    p.    099,  '|oo. 

ltcllarl  Henri  .  résidant  à  Lille  au  commencement  du  xve  siècle, 
reçoit,  en  1400,  un  paiement  de  14  livres  12  sous  G  deniers,  pour  avoir 
taillé  sept  gargouilles  en  pierre  à  la  porte  de  Fives.  En  1416,  il  sculpte 
la  décoration  d'une  maison,  y  compris  «  le  molure  des  crestiaulx,  cham- 
brandes,  crestes,  le  investissement  des  pignons  de  capes  franchoizes  et 
de  dorons  »,  le  tout  moyennant  18  livres  9  sous  (>  deniers. 

Archives  comm.  de  Lille:  Comptes  de  1099  et  de  1^01.  —  De  la  Fons-Méi.icocq, 
Rev.  univers,  des  Arts,  t.  XV,  i8(i>,  p.  101,  iô5.  —  Dehaisnes,  Jlist.  de  l'art  dans 
laFlandre,  de.,  iNSii,  p.  iiis,  172;  Documents,  p.  78"),  794. 

Itcllccombc,  vivait  à  Xevers  au  xvie  siècle.  Les  archives  de  la  ville 
le  citent  comme  ayant  exécuté,  au  mois  de  janvier  i58<),  un  tabernacle 
pour  la  chapelle  Saint-Sébastien. 

De  Sooltrait,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  I,  1862,  p.  i38. 

Bellenger  Christophe  ,  sculpteur  normand  demeurant  à  Saint- 
Picrre-dc-Manneville,  est  occupé  à  Rouen,  en  i564,  à  l'église  \otre- 
Dame-de-la-Ronde;  il  touche  38  livres  «  pour  reste  et  parpaye  de  ce  qui 
lui  était  dû  pour  avoir  fait  le  crucifix  de  l'église  et  les  2  images  ».  Ces 
dernières  figures  devaient  représenter  la  Vierge  et  saint  Jean. 

De  Beurkpaire,  Nouveau  recueil  de  notes  historiques  concernant  le  département  de 
la  Heine-Inférieure,  1888,  p.  -■<.. 


DÉ    L  ECOLE    FRANÇAISE  j3 

licllct  Jean  dit  Thibaut  .  travaillait  en  i383,  sous  les  ordres  de 
Pierre  Juglar,  à  la  décoration  du  palais  de  Riom,  en  Auvergne,  poul- 
ie compte  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  par  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 

:N;,Ï,  p.    il,  90. 

Un-loir  Colinet  dei,  sculpteur  du  xvie  siècle,  était  établi  à  Lyon  vers 

I.VJÇ). 

Natalis  Rohdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xvm°  siècle,  1884,  p.  5o. 

ItHoslo  Jacques  .  maître  sculpteur,  neveu  de  Jean  Moriset,  exerçait 
son  art  à  Chàlons,  de  i6o~  à  r63i. 
L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes chdlonnais,  1889,  p.  07. 

Itënarri  1  Pierre  .  résidait  à  Paris  au  xvie  siècle.  Cet  artiste  est  cité 
dans  un  document  conservé  dans  les  archives  du  déparlement  du  Cher: 
c'est  un  projet  de  sépulture  (1),  écrit  de  la  main  du  sieur  Jean  Pot  de 
Chemault.  qui  voulait  l'aire  élever  dans  l'église  de  Boynes  Loiret  ,  un 
monument  à  sa  mère,  Isabeau  de  Saffrey,  et  au  premier  mari  de  celle-ci, 
Jean  Potaire  deMonceaulx. 

Jean  Pot  de  Chemault  était  un  des  grands  personnages  de  l'époque; 
célèbre  diplomate,  ce  fut  lui  qui  négocia  la  rançon  de  François  1er  auprès 
de  Charles-Quint,  du  pape  Paul  II  et  d'Edouard  VI  enfant,  et  qui  fut 
chargé,  comme  commissaire  pour  Ledit  de  pacification,  des  provinces  de 
Touraine,  Blaisois,  Maine  et  Anjou,  etc..  Dans  son  projet,  il  donne  une 
description  détaillée  du  mausolée  et  désigne  pour  son  exécution,  les 
sculpteurs  Pierre  Bénard,  Pierre  Gilet  et  Pierre  de  Brimbal.  On  ignore 
la  date  exacte  de  ce  monument. 

D'après  les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  Pierre  Bénard  travaillait  au 
château  de  Fontainebleau,  de  ir>'i-  a  i55o;  il  touchait  i3  et  14  livres  de 
gages  par  mois.  Vers  cette  époque,  on  rencontre  aussi  un  Philibert  Bé- 
nard et  un  Pasquicr  Bernard,  tous  deux  sculpteurs,  employés  également 
à  Fontainebleau  ;  ces  artistes  devaient  faire  partie  de  la  même  famille. 

De  Gikardot,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  II,  i855,  p.  i35.  —  De 
Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85u,  p.  4o3,  $18.  — 
Idem.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.   c34,  i33,  192,  197. 

HtMiartf  Pierre  ,  probablement  parent  du  précédent,  demeurait  à 
Paris  au  commencement  du  xvnc  siècle.  En  1G07,  il  recevait  4->  livres 
pour  un  travail  exécuté  à  l'Hôtel-Dieu.  Le  -ri  février  1G14.  il  faisait  bap- 
tiser un  enfant  sur  la  paroisse  Saint-Benoit. 

Archives  hospitalières  de  la  ville  deParis,  Hôtel-Dieu,  t.  II,  188/1,  |>.  214,  n°  ()-',7< . 
—  Herluison,  Aclcs  (Celui  civil  d'artistes  français,  1873,  p.  5c. 

1    J'ai  reproduit  ce  documenta  l'article  sur  Pierre  de  Brimbal. 


4<>  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Bénai'rieaii  Jean  ,  natif  d'Orléans,  construisit,  de  i53o  à  i.">4'3,  dans 
l'abbaye  de  Saint-Père  de  Chartres,  le  jubé  et  le  maître-autel  de  l'église, 
qui  furent  décorés  de  statues  et  de  bas-reliefs,  par  François  Marchand. 
Jean  Bénardeau,  architecte  de  talent,  peut  encore  être  considéré  comme 
un  habile  sculpteur  ornemaniste,  si  l'on  s'en  rapporte  à  deux  colonnes, 
provenant  du  jubé  de  Saint-Père,  qui  se  voient  maintenant  à  Paris,  à 
l'entrée  de  la  chapelle  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts. 

De  Mont.uglok,  Archives  de  l'art  français.  Documents,  t.  IV,  iS5ô-i8j(j,  p.  384. 
—  Coltajod,  Alex.  Lenoir,  son  Journal,  etc.,  t.  II,  iSSG,  p.  i.'hj.  — E.  Muintz, 
Guide  de  l'École  nationale  des  Heaux-Arts,  p.  370. 

Benoïsy  (Guillaume de),  «  ouvrier  d'imaiges  »  originaire  de  l'Auxois, 
pays  de  l'ancienne  Bourgogne,  vivait  à  la  fin  du  xive  siècle.  En  i3c)i,  il 
fut,  à  Dijon,  l'un  des  collaborateurs  de  Glaux  Sluter,  dans  l'exécution 
du  tombeau  de  Philippe  le  Hardi;  il  recevait  1  franc  par  semaine  pour 
ses  gages. 

■  Archives  dépari .  de  la  Côte-d'Or,  B.  'l'jôy.  —  De  Laboruk,  Les  durs  de  Bour- 
gogne, t.  I,  1849,  p.  j42-  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886, 
p.  5 i.ï ;  Documents,  p.  6go. 

Itenoil  (le  Kin<llini>on.  Voir  kiiMllingen    Benoit  de  . 

Benoit  «le  Monlagnn.  Voir  Monisiiïiin    Benoit  de). 

Itenoil  de  Sei'ins.  Voir  Serins  Benoit  de). 

Benyer  Barthélémy  ,  travaillait  dans  la  ville  de  Lyon  vers  i535. 
Xatalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xviu"  siècle,  1884,  p.  55. 

Bérenger,    sculpteur-architecte,    moine    de    l'abbaye    de  Fécamp, 
vivait  au  XIe  siècle.  Il   était  élève   de  Guillaume,  abbé  du  couvent  de 
Saint-Bénigne  de  Dijon,  qui  avait  été  appelé  auprès  de  Richard,  duc  de 
Normandie,  pour  fonder  l'abbaye  de  Fécamp. 
ëméric-David,  Histoire  de  la  sculpture  française,  18 1 7-1872,  p.  36. 

Béi'eiiijer  Etienne  ,  qualifié  «  imaginier  »,  était  occupé  à  Rouen,  en 
1092,  à  l'église  paroissiale  de  Saint-Pierre. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure  ;  G. 7484.  —  De  Beaurepaire,  Inv .  somm. 
des  archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  VI,  1896,  p.  54. 

Bérewarthe  et  I  lihlebol .  sculpteurs  alsaciens  du  xie  siècle,  étaient 
probablement  moines.  Les  noms  de  ces  deux  artistes  sont  gravés  sur 
une  des  frises  de  l'église  abbatiale  du  monastère  d'Andlau,  au  milieu 
de  sculptures  symboliques  semblant  rappeler  la  fondation  de  l'ab- 
baye. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,   1S72,  p.  20,  ■>:. 


11E    LECOLE    FRANÇAISE  \- 

Bergeron  Louis  ,  collabora,  en  1564-i565,  sous  la  conduite  du  Pri- 
matice,  à  la  partie  décorative  du  tombeau  de  Henri  II.  En  i.">-i,  on  le 
trouve  au  nombre  des  sculpteurs  employés  au  château  de  Fontaine- 
bleau. 

Iie  Laborde,  La  renaissance   des  avis  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i8.r>o,  p.  5i3, 


■  ion. 


Hergoina,-  Guillaume  ,  travaillait  en  i383,  à  Riom,  en  Auvergne,  au 
palais  que  le  duc  Jean  de  Berry  faisait  alors  construire. 

A.  de  Champeadx,  Lis  iructiuj-  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 

îs.i'i,  p.  53. 

llcrgW'i*   Pierre  ,  était  occupé  comme  le  précédent,  en  i38G,  a  la  déco- 
ration du  palais  de  lliom,  pour  le  compte  du  duc  de  Berry. 

A.  de  Champeaix,   Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  P-  53. 

Homard  Ferrier  ou  Frédéric  ,  sculpteur  lorrain  originaire  des 
environs  de  Toul,  vient  s'établir  à  Avignon  vers  la  fin  du  xve  siècle.  En 
1489,  il  travaille  pour  l'église  Saint-Agricol,  et  donne  quittance  d'une 
somme  de  i5  florins  qui  lui  avait  été  accordée  par  le  chapitre,  pour  une 
statue  de  la  Vierge,  placée  sur  le  trumeau  du  grand  portail,  dont  on  lui 
attribue  aussi  l'ornementation.  En  I491*  il  exécute  dans  une  chapelle 
du  couvent  des  Frères-Mineurs,  le  tombeau  d'Antoine  Gardiui,  sei- 
gneur de  Fargues.  En  i4î)4i  on  lui  commande  le  mausolée  d'Antoine  de 
Comis,  riche  chevalier  de  la  ville,  mort  la  même  année,  qui  avait 
demandé,  par  testament,  à  être  inhumé  dans  la  chapelle  du  Bon- 
Ange  de  l'église  Saint-Didier:  il  touche,  pour  ce  travail,  45o  florins.  Ce 
monument  sculpté  en  pierre  fut  détruit  pendant  la  Révolution:  plusieurs 
de  ses  parties  ont  été  sauvées  et  sont  déposées  au  Musée  d'Avignon, 
notamment  la  statue  du  chevalier,  une  sainte  Marguerite  debout  sur 
un  dragon  et  deux  anges  ailés  tenant  un  heaume  dans  leurs  mains. 
Aussitôt  cette  œuvre  terminée,  Bernard  est  chargé  d'importants  tra- 
vaux à  l'Hôtel  de  Ville  et  reçoit  290  florins  pour  en  décorer  la  façade: 
cet  ancien  édilice  n'existe  plus,  sauf  la  tour  de  l'horloge.  En  1492,  il 
s'engage  à  élever  une  croix  couverte  à  la  porte  d'Imbcrt,  aujourd'hui  porte 
Limbert,  que  la  municipalité  vient  malheureusement  de  faire  démolir; 
cet  édicule  fut  achevé  en  i499,  moyennant  le  prix  de  no  florins.  On 
ne  trouve  plus  trace  de  l'artiste  jusqu'en  1.109,  époque  où  il  figure  dans 
un  acte  de  location.  Le  20  août  i5io,  étant  gravement  malade,  il  fait 
son  testament  et  meurt  peu  de  temps  après.  D'après  ses  dernières  vo- 
lontés, il  dut  être  enterré  dans  l'église  Saint-Didier. 

L'abbé  Requin,  Ferrier  Bernard.  (Béun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i8gi, 
p.  387-4o4.) 


48  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Bernard  Bastien  ,  sculpteur-tombier,  était  établi  à  Paris  au  com- 
mencement du  xvie  siècle.  On  possède  plusieurs  marchés  datés  de  102- 
et  i5'28,  par  lesquels  il  s'engageait  à  livrer  des  pierres  tombales  pour  les 
églises  de  Mantes,  de  Corbeil,  d"Evreux.  de  Fours  Eure  ,  de  Rouville- 
en-Beauce,  etc. 

Covkciuk,  Bulletin  '!■'  l'i  >'"'"'•  ■'.  l'histoire  île  Paris,  etc.,  i8gj,  p.  5>,  55,  55, 
57,  78,  89,  16/j,  181,  ai5.  —  J.  Goiffreï,  Revue  de  l'eut  /'nuirais,  i8g(î,  p.  ig,  20, 

21,    22. 

Bernard  Jean  ,  résidait  à  Lille  dans  les  premières  années  du 
xvie  siècle.  En  i5o~,  les  échevins  lui  donnèrent  la  commande  de  quatre 
statues,  qui  devaient  orner  la  façade  de  l'hôtel  de  ville.  Ces  statues 
représentaient  :  l'empereur  Maximilien.  Philippe  le  Beau,  roi  de  Castille, 
l'Archiduc  plus  tard  Charles-Quint  et  son  frère  Ferdinand.  Jean  Ber- 
nard exécuta  encore,  pour  le  même  édifice,  les  statues  de  saint  Adrien 
et  de  saint  Philippe,  qui  lui  furent  payées  14  livres. 

J.  Hoi'dov,  La  halle  échevinalti  de  la  ville  de  Lille,  1870,  p.  16,  iir. 

Bernard  Thierry  ,  exerçait  son  art  à  Chàlons-sur-Marne  au  com- 
mencement du  xvne  siècle. 

L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,'  1889,  p.  07. 

Bernard   Pierre),  Voir  Bénard   Pierre). 

Bernardet  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Bourges, 
collabore,  en  ioi3,  aux  travaux  de  la  cathédrale. 

De  Girardot,  Artistes  de  la  ville  de  Bourges.  {Archives  de  l'art  français,  2e  série, 
t.  I,  1861,  p.  201.) 

Bernardot  Jean  .  sculpteur-architecte,  exécute,  en  I4J4,  l'autel  de 
la  chapelle  du  château  de  Rbmorantin. 

De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  1802,  p.  966,  n°  <J798. 

Bernelin  et  Bernnîn.  sculpteurs-orfèvres  du  ixe  siècle,  étaient 
chanoines  de  l'église  de  Sens.  On  leur  devait  un  devant  d'autel  en 
argent  doré,  orné  de  pierreries  et  d'inscriptions.  Cette  œuvre  qui  sub- 
sista jusque  sous  le  règne  de  Louis  XV,  fut  fondue  a  cette  époque,  pour 
subvenir  aux  frais  de  la  guerre  de  1 -<><>. 

Daniel  Rajiée,  ffist.  île  F  architecture,  t.  I!,  i8:i5,  p.  102.  —  Eméric-David,  ïlist. 
•  le  la  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  2g. 

Bénin    Claude  .    demeurait    à    Lyon   dans   la   première    moitié  du 
xvne  siècle. 
Natalis  Rokdoi  .  /.  s  si  ulpt<  urs  de  Lyon  du  \t\'  nu  xvuie  siècle,  1884,  P-  ">i . 


DE    L ECOLE    FRANÇAISE  'j,, 

Iterny  Quentin  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Troyes,  travaille, 
de  1007  à  i559,  *  l'église  Saint-Nicolas  et  à  l'église  Saint-Jean;  il  exécute, 
pour  cette  dernière,  des  stalles  et  une  chaire  à  prêcher. 

Assikh,  Les  arts  el  les  artistes  dans  l'ancienne  capit<ile  de  ht  Champagne,  l 's— *î , 
p.  io5.  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Bévue  de  l'ari  français,  1886, 

p.  86). 

Beray  Jean  ,  sculpteur  en  bois,  peut-être  frère  du  précédent,  était 
occupé  également  à  la  cathédrale  de  Troyes.  En  1Ô4O,  il  recevait  11  li- 
vres 5  sous  «  pour  la  façon  d'une  colunme  de  bois  avec  le  chapiteau 
cornice  et  pied  d'estrac  piédestal  ».  Cette  œuvre  l'ut  visitée  par  Fran- 
çois Gentil,  le  célèbre  sculpteur  troyen,  qui,  avec  deux  autres  artistes, 
avait  été  chargé  par  le  chapitre,  de  s'assurer  si  cette  colonne  «  estoit 
compassée  et  faiete  selon  ce  qu'il  appartient  ». 

Archiv.  dép.  de  l'Aube;  G.  i5yi).  —  D'Arbois  de  Jdbainville,  Tnv.  somm.  des 
archives  de  l'Aube,  1869,  p.  021;. 

ltcrquiii  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Saint-Omer,  sculpta  en  1.J-2,  pour  l'église  de  l'abbaye  de  Saint-Berlin, 
un  retable  où  étaient  figurées  les  scènes  de  la  Passion. 

Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  187a,  col.  72.  —  Ed.  Bonraffé,  Le 
meuble  en  France  ciuxvr3  siècle,  1887,  p.  T><;. 

Iterlhitut,  sculpteur-architecte  demeurant  à  Chartres,  est  présent, 
en  r3i6,  lorsque  Pierre  de  Chelles,  maître  de  l'œuvre  de  Notre-Dame 
de  Paris,  vient  visiter  la  cathédrale.  Dans  le  rapport  l'ait  à  cette  occa- 
sion, il  est  désigné  sous  le  titre  de  juré  de  l'<euvre. 

Mémoires' de  la  Société  d'Eure-et-Loir .  —  Cli.  Bauchal,  Nouveau  dictionnaire  des 
architectes  français,  1887,  p.  48. 

IW'HlH'Iol  Guillaume  ,  dut  naître  à  Paris  entre  1070  et  i58o.  Il  se 
rendit  en  Italie  dans  les  premières  années  du  xvne  siècle  et  se  fixa  à 
Rome,  où  le  pape  Paul  Y  lui  donna  de  nombreuses  commandes.  Parmi 
ses  principaux  ouvrages,  tous  en  bronze,  on  cite  :  la  Vierge  colossale, 
surmontant  la  colonne  érigée  devant  Sainte-Marie-Majeure  :  dans  la 
même  église,  deux  grands  anges  pour  l'autel  île  la  chapelle  Paolo  ; 
une  statue  de  saint  Paul,  placée  à  la  porte  principale  du  palais  Monte- 
Cuvallo  ;  un  ange,  ornant  la  Scala  llegia  de  ce  même  palais  ;  enfin  un 
crucifix  en  bois,  au-dessus  du  grand  autel  de  Sainte  Marie  de  la  Yali- 
cella.  Il  restaura  aussi  le  Narcisse  en  marbre  des  Borghèse  et  en  fit  une 
copie  en  bronze. 

Il  quitta  Rome  vers  iCio  ou  1G19  et  revint  à  Paris.  Il  reçut,  en  1G20, 
le  titre  de  sculpteur  ordinaire  de  la  reine  mère,  Marie  de  Médicis  ;  il 

'1 


5o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

habitait  alors  le  palais  du  Luxembourg,  où  il  entreprit  différents  tra- 
vaux. Un  compte,  daté  du  n  février  if>'3<),  porte  : 

«  A  Guillaume  Berthelot,  sculteur,  deux  mille  cinq  cens  livres  tourn. 
sur  et  tant  moings  des  ouvrages  de  bronze  qu'il  a  l'aicts,  fournis  et 
livrés  pour  les  fontaines  du  grand  palais  le  Luxembourg  de  lad.  dame 
Roy  ne.   » 

Guillaume  Berthelot  sculpta  encore  pour  l'église  de  la  Sorbonne,  à 
Paris,  des  ligures  d'apôtres  et  d'évangélistes.  11  travailla  aussi  au  châ- 
teau de  Richelieu  Indre-et-Loire  ,  qui  a  été  détruit  au  commencement 
de  ce  siècle.  Il  y  lit  une  Renommée  en  bronze,  placée  au-dessus  de  la 
porte  principale,  et  une  statue  en  marbre,  figurant  le  roi  Louis  XIII  i 
vêtu  à  la  romaine,  qui  décorait  la  façade  de  cette  même  porte.  M.  Bar- 
bet de  Jouy  lui  avait  donc  attribué,  avec  assez  de  raison,  la  Renommée 
déposée  au  Musée  du  Louvre.  On  sait  aujourd'hui  que  la  statue,  prove- 
nant du  château  de  Richelieu,  a  été  vendue,  en  i854,  ;i  l'hôtel 
Drouot  ii  :  et,  d'après  de  nouveaux  documents,  on  reconnaît  mainte- 
nant, dans  le  bronze  du  Louvre,  uneœuvrede  Pierre Biard,  surmontant 
autrefois  le  tombeau  du  duc  d'Kpernon,  à  Cadillac. 

Berthelot  mourut  à  l'aris,  le  '3o  juin  iti^S  ;  il  avait  quitté  le  palais  du 
Luxembourg  depuis  i<>\-2,  et  demeurait  alors  rue  Férou. 

Baglione,  Le  vite  de  piltori,  snulptori  ri  architetti,  etc.,  p.  538.  — Salval,  Hist. 
des  antiquités  de  Paris,  1-  •],  t.  I.  p.  467.  —  Piganiol  de  la  Force,  Description  de 
1,1  aille  de  Paris,  i;iiô,  t.  VI,  p.  ij.'ij.  — Jal.  Dict.  crit.  de  biographie.  1872,  p.  -m. 
—  Herluison,  Actes  d'élat-rivil  d'artistes  français,  1873,  p.  02.  —  Barbet  de  Jour, 
Beseripl.  des  sculp.  du  Moyen  Age  et  de  ta  Renaissance  an  Louvre,  1876,  p.  g5,  g4, 
n°  164.  —  Ddssieox,  Les  artistes  frani  lis  à  /  Iranger,  1876,  p.  }6g.  —  Chabouillet, 
B.evue  des  Soc.  savantes,  6e  sér.,  t  III,  1R76,  p.  332-54i.  —  Grandmaisoïî,  Nouv. 
Aveh.  de  l'art  fiançais,  1882,  p.  214,  2i5.  —  Ed.  Bohwaffé,  Recherehes sur  les  nol- 
lections  des  Richelieu,  i885,  p.  28,  29,  m;,  ii8.  —  A.  Bertolotti,  Artisti  francesi 
in  limai.  1886,  p.  i «î l» ,  îiiô.  —  L,.  Uo>se,  La  sculpture  française,  r8g5,  p.  i58, 
lôg,  ilii. 

ltcrlliol  Jacques  ,  sculpteur  et  peintre,  vivait  à  Lyon  vers  la  lin  du 
XV  siècle.  Il  collaborait  aux  apprêts  des  fêtes  données  pal  la  ville,  lors 
de  l'entrée  du  roi  Louis  XII,  en  i4(i'.)- 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xviii"  siècle,  1884,  p,  -i'a- 

Hei'lhier  Louis  ,  sculpteur  et  orfèvre  établi  dans  la  ville  de  Lyon, 
de  i586  à  1609,  était  l'auteur  du  présent  oll'ert  à  Henri  IV,  par  la  muni- 
cipalité, en  j.">(|.").  Cette  œuvre  représentait  «  le  Roy  tiré  au  plus  naturel 
qu'il  a  esté  possible,  estant  assis  dans  une  chère  fort  eslaborée  et  tenant 
en  sa  main  dextre  ung  vaze  versant  de  l'eau  sur  un  braziev  enflammé... 


1  Un  fragment  de  celle  figure  est  conservé  au  Musée  de  Poitiers. 

2  Un  ignore  ce  qu'est  devenue  celte  statue. 


DE    L  ÉCOLE    l'I!  VXÇAISE  ai 

et  en  la  main  senestre  deux  rameaux,  l'un  d'olivier...  et  l'autre  de  gre- 
nade... » 

Natalis  lio.MioT,  l.<s  sculpteurs  <l:  Lyon  du  xive  au  xvnr"  siècle,  1884,  p.  58. 

Iterlin  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  \\  siècle,  exécu- 
tait, en  i4i<),  différents  travaux  pour  l'hôtel  de  ville  de  Lens. 

A.  de  la  Foks-Méhcocq,  Les  artistes  lu  nord  de  la  Franci ,  t848,  p.  88.  —  A.  de 
Champeaux,  Le  meublent.  I,  [885,  p.  107. 

Itci'liii  «lu  Val.  Voir  Val    Berlin  du  . 

Horion  Pierre  ,  sculpteur  et  architecte  natif  de  Saint-Quentin, 
appelé  communément  Pierre  de  Saint-Quentin,  vivait  à  Paris  vers  le 
milieu  du  xvr  siècle.  Vers  i542i  il  travaillait  au  jubé  de  l'église  de 
Saint-Germain-l'Auxerrois,  en  collaboration  de  l'arcbitccte  Pierre  Les- 
cot  et  de  Jean  Goujon.  C'est  ce  que  nous  apprennent  les  extraits  d'un 
compte  de  la  marguilleric  de  l'église  : 

«A  Pierre  de  Sainct-Quenlin,  maistre-tailleur  de  pierres  à  Paris, 
demouranl  rue  des  Estufes,  la  somme  de  dix  escus  soleil  vallans  vingt- 
deux  livres  dix  solz  tournoys  des  deniers  qui  estoient  deuz  audict  de 
Sainct-Qucntin,  oultre  et  par  dessus  ses  journées,  pour  avoir  taillé  la 
pierre  et  conduict  la  maçonnerie  dudict  pupitre  et  ce  par  accord  faict 
avec  lesdietz  marguilliers,  parce  que  le  dict  de  Sainct-Quenlin  n'avait 
que  huict  solz  tournoys  par  jour  et  depuis  lui  lut  accrue  à  diz  sols  tour- 
noys pour  chacun  jour,  ainsi  qu'il  est  à  plain  déclairé  par  quiclance 
dudict  de  Sainct-Quentin  passée  par  devant  deux  notaires  dudict  Chas- 
tellel...  Au  dict  maistre  Pierre  de  Sainct-Qucntin  la  somme  de  vingt- 
cinq  livres  tournoys  pour  le  parfait  payement  de  ses  peines,  sallaires, 
journées  et  vacations,  d'avoir  par  luy  faict  et  conduict  la  maçonnerie 
dudict  pupitre,  à  luy  ordonné  par  lesditz  marguilliers  oultre  et  par 
dessus  ses  sallaires,  journées  et  vacations » 

Ce  jubé,  commencé  en  i.VJi,  fut  terminé  en  i544-  Sauvai,  dans  son 
Histoire  des  antiquités  de  la  ville  de  Paris,  nous  en  fait  connaître  la 
disposition  :  «  Il  est  porté  sur  arcades,  écrit-il,  et  fermé  d'un  mur  à  hau- 
teur d'appui.  Ces  arcades  sont  élevées  sur  un  grand  zocle  Sic)  ou  mar- 
che. On  entre  dans  le  chœur  par  celle  du  milieu  :  les  deux  autres  servent 
de  chapelles.  Leurs  jambages  sont  revêtus  chacun  de  deux  colonnes 
corinthiennes,  et  leurs  cintres  ou  reins  rehaussés  d'anges  de  bas-relief, 
tenans  à  la  main  les  instrumens  de  la  Passion.  Sur  l'appui  du  Julie  se 
voient  les  quatre  Evangélistcs  de  basse-taille  et  posés  au-dessus  des 
colonnes.  Au  milieu,  Goujon  dans  un  grand  bas-relief,  a  représente 
Nicodème  qui  ensevelit  le  Sauveur,  en  présence  de  la  Vierge,  'le  saint 


5a  DICTIONNAIRE   1JKS    SCULPTEURS 

Jean  et  des  Maries».  En  ij.">4-  sous  prétexte  de  donner  du  jour  au 
chœur  de  l'église,  ce  beau  monument  fut  malheureusement  détruit. 

Pierre  Berton  n'était  pas  entièrement  absorbé  par  ses  travaux  à 
Saint-Gcrmain-l'Auxcrrois,  car,  à  cette  époque,  il  sculptait,  pour  l'église 
Saint-Merri,  un  retable  en  pierre,  composé  de  bas-reliefs  peints  etdorés, 
représentant  :  la  Cène,  le  Sacrifice  d'Abraham,  Je'sus  au  Jardin  des 
Oliviers,  le  Départ  pour  Ja  terre  de  Ckanaan  et  la  Pàque.  Pendant  la 
Révolution,  cette  œuvre  lit  partie  du  Musée  des  Pelits-Augustins,  et 
Alexandre  Lenoir  découvrit  l'inscription  suivante,  sur  le  chapiteau 
d'une  des  colonnes,  séparant  les  différents  sujets  :  Pierre  Berton  a 
fait  ste  Besoig-ne  l'an  10J2  ;  natif  de  Saint-Quentin.  A  la  dis- 
parition du  musée,  le  cardinal  Forbin  Janson,  évêque  de  Nancy,  obtint 
ce  retable  avec  d'autres  sculptures,  pour  orner  la  chapelle  du  calvaire 
du  Mont-Valérien,  près  de  Paris,  chapelle  dont  il  était  propriétaire.  En 
iK'3o,  le  sanctuaire  ayant  été  saccagé  par  le  peuple,  les  sculptures  furent 
mutilées  et  dispersées  de  divers  côtés.  M.  de  Champeaux  nous  apprend 
qu'un  ancien  conseiller  municipal,  M.  Périlleux-Michelez,  se  rendit 
alors  acquéreur  des  parties  du  retable  de  Pierre  Berton.  et  en  fit  don. 
plus  tard,  au  musée  Carnavalet,  où  elles  se  voient  aujourd'hui. 

On  retrouve  notre  artiste,  travaillant  au  Louvre  d'une  façon  ininter- 
rompue, de  i5.ï5à  i568.  A  cette  dernière  date,  les  comptes  des  bâtiments 
royaux  le  citent,  comme  collaborant  à  la  construction  du  nouveau  pa- 
lais, avec  Guillaume  Guillain  i  ,  maître  des  œuvres  de  maçonnerie  de 
la  ville  de  Paris  :  c'est  la  dernière  fois  qu'on  rencontre  le  nom  de  Pierre 
Berton. 

S  uval,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  1,  p.  5o4.  —  A.  Lkno.r,  Musée  des 
Monuments  français,  t.  IV,  i8o5,  p.  19;.  —  De  Labordk,  La  renaissance  desuris  à 
la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  Ifij,  4">o,  462,  '171,  485,  487,  ^96,  5oi,  5o5.  5 1 9.  — 
Idem,  tes  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  xxvl,  2G0,  5o6,  38G  ;  t.  Il, 
1880,  p.  a.'i,  44i ''3,  79,  yô,  m,  i2ô,  107,280,281,284,287.  —  Bertv,  Topographie 
historique  du  vieiuc  Paris  ;  le  Louvre  et  les  Tuileries,  1. 1,  1 8G<>,  p.  202.  —  A.  de  Cham- 
peaux,  Pierre  Berton  de  Saint-Quentin  {Gaz.  des  beaux-arts,  2e  pér.  t.  XXII,  1880, 
p.  34q-559. 

Bertoul  de  Landas.  VoirLandas  Berloul  de  . 

Bertrand,  sculpteur  en  bois  et  en  ivoire,  résidant  à  Paris  à  la  (indu 
xnic  siècle,  exécute,  en  129G,  des  pièces  d'échiquier  et  autres  images 
destinées  à  Robert  d'Artois  :  il  touche,  pour  son  travail,  itS  livres 
parisis. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  5i2. 

Hcrf  rsincl,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Tours,  passe  un  marché, 

1  Les  deux  artistes  reçurent  pendant  la  durée  de  leurs  travaux  la  son  me  de 
119,400  livres  tournois. 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  .")'} 

le  i3  février  ifi32,  par  lequel  il  s'engage  envers  l'abbess?  de  Beaumont- 
lez-Tours,  à  sculpter  la contretable  «le  l'autel  de  la  chapelle  du  couvent. 
E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  24. 

Bertrand  Jacques),  demeurant  à  Dijon,  sculpte  en  1017,  avec  son 
conirère  Jean  Colin,  deux  écussons  armoiries  aux  deux  portes  de  l'hôtel 
de  ville  :  ce  travail  est  payé  12  livres.  En  ioai,  il  est  employé  aux  déco- 
rations commandées  par  la  ville,  à  l'occasion  de  l'entrée  du  roi  Fran- 
çois I". 

Archives  communales  de  Dijon;  I  11  ;  K.  .">.")  ;  L.  1  •"">.">,  fol.  280.  —  De  Gouvenain 
et  Vallée,  Inv.  somm.  des  arch.  de  Dijon,  t  III,  1895,  série  I,  p.  -  ;  K.  p.  10,  et  L. 
p.  !\o. 

Bertrand  Simon  .  Un  sculpteur  de  ce  nom  travaillait,  en  1604,  au 
château  de  Cadillac  Gironde  ,  pour  le  compte  du  duc  d'Epernon. 

t'.h.  Braquehaye,  Les  artistes  du  due  (VEpernnn  (Réunioi  des  Sociétés  des  beaux- 
arts  des  départements,  1886,  p.  $65.) 

Bertrand  David  ,  était  établi  à  Paris  dans  la  première  moitié  du 
xvn1' siècle.  Le  nom  de  cet  artiste  figure,  sur  les  registres  de  Saint-Ger- 
inain-1'Auxerrois,  dans  l'acte  de  décès  de  sa  femme,  à  la  date  du 
1-  mars  i6aô. 

IIeru  ison,  A'tes  d'étal  doit  d'artistes  français;  1 8-r>,  p.  r>~. 

Bertrand  de  Fénéra.  Voir  Fénéra    Bertrand  de  1. 

Bertrand  de  \leviial.  Voir  Weynal  (Bertrand de). 

Bertrand  de  l'an.   Voir  l'an   Bertrand  de  . 

Béry  Jean),  était  occupé  au  château  de  Fontainebleau,  de  i53j  à  i.">',u. 
à  raison  de  l'A  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissante  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  iS.So.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i35. 

Besançon  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  travaillait 
en  Auvergne,  en  1  "383,  à  la  décoration  du  portail  de  la  Sainte-Chapelle 
du  palais  de  Riom,  que  faisait  alors  édifier  le  duc  Jean  de  Bsrry  ;  il  tou- 
chait 0  sous  par  jour  pour  ses  gages. 

A.  de  Chuipeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  dm-  </>•  Berrj/, 
i8ç)',.p.  11,  9o. 

Belton,  né  à  Sens,  sculpteur-orfèvre  et  architecte  des  premières 
années  du  xe  siècle,  devint  évèque  d'Auxerre    915-918    et  enrichit  sa 


5^  DICTIONNAIRE    l>i:s    SCULPTE1  RS 

cathédrale  d'un  grand  nombre  de  ses  ouvrages.  On  lui  devait,  entre 
antres,  les  châsses  de  saint  Loup  et  de  sainte  Colombe,  ornées  de  bas- 
reliefs  de  grand  mérite. 

Eméric-David,  Bisloire  de  la  s<  ulplure  française,  1817-1872,  p.  5o. 

Iielziiilior.    sculpteur   alsacien,  travaillait    à   Strasbourg  dans    la 
seconde  moitié  du  XIVe  siècle. 
Cu  Gérard,  Les  artistes  de  V Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  1. 1,  1872,  p.  i'17,  4'i8. 

lîcycliol  Désidérius  ,  sculpteur  en  bois  de  L'école  alsacienne,  aurait 
exécuté,  en  1  \>j>.  l'autel  consacré  aux  douze  apôtres,  dans  la  préceptorie 
des  Antonites,  àlsseuheim.  Cet  autel  fut  démoli  en  1590;  plusieurs  des 
sculptures  qui  le  composaient,  se  trouvent  aujourd'hui  au  Musée  de 
Colniar.  On  attribue  encore  à  Beychel,  les  stalles  de  l'église  de  Vieux- 
Bi'isach. 

Cli.  Gérard,  Les  artistes  /<  l'Alsact  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1873,  p. 367-570. 

Bézarl  Martin  ,  est  cité,  dans  les  comptes  des  bâtiments  du  roi, 
comme  travaillant  au  château  de  Fontainebleau,  de  i54o  à  i55o,  moyen- 
nant 12  livres  dégages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissan  des  arts  àla  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  '124.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877, p.  198. 

ISijn'd  Noël  .  sculpteur  en  bois,  maître  menuisier  et  ornemaniste, 
vivait  à  Paris  au  xvr  siècle.  Il  fut  occupé  au  palais  du  Louvre  sous  la 
direction  de  Pierre  Lescot,  qui  l'employa  de  i55i  à  i568,  à  sculpter  les 
boiseries  de  la  chambre  du  roi,  dans  le  pavillon  sud-ouest,  là  où  se  voit 
maintenant  la  salle,  dite  des  sept  cheminées.  Ces  boiseries,  dont  Sauvai 
vante  beaucoup  la  perfection  et  le  fini,  ont  été  enlevées  depuis,  et  pla- 
cées dans  une  pièce  derrière  la  colonnade. 

De  i5G8  à  1070,  Xoél  Biard,  d'après  les  comptes  des  bâtiments  royaux, 
collabora  à  l'ornementation  intérieure  du  château  de  Fontainebleau. 
Peut-être  élait-il  parent  de  Colin  Biard,  l'architecte  originaire  d'Ain- 
boise,  qui,  à  la  lin  du  xve  et  au  commencement  du  xvr3  siècle,  prit  part 
aux  travaux  du  Pont  Xotre-Danie  il  Paris,  ainsi  qu'à  ceux  du  château  de 
Gaillon  et  du  château  de  Blois. 

Sauval,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  II,  p.  35.  — De  Laborde,  La 
renaissance  des  arts  à  lacourde  France,  t.  I.  i85o,  p,  526.  —  Bïrtv,  Topographie 
historique  </<<  Vieux  Paris,  1. 1,  1886.  p.  200,  292,  253.  —  Jal.  Dict.  crit.  de  bio- 
graphie,  1872.  p.  21V  — L.  Palustre,  La  Renaissance  enFrance,  t.  II,  1881,  p.  i64- 

Hlard  Pierre  ,  sculpteur,  architecte,  peintre  et  graveur,  fils  du 
précédent,  naquit  à  Paris,  en  i55q.  Après  avoir  appris  de  son  père  les 


DE   I.  ÉCOLE    IIIANCAISI.  55 

premiers  principes  de  l'art  statuaire,  il  alla  en  Italie,  pour  se  perfection- 
ner, et  s'attacha  plus  particulièrement  à  l'école  de  Michel  Ange.  De 
retour  à  Paris,  il  entreprit  de  nombreux  travaux,  et,  en  i5o,o,  par  lettres 
patentes  du  duc  de  Mayenne,  lieutenant  général  du  royaume,  il  fut 
nommé  surintendant  des  bâtiments  du  roi,  en  remplacement  de  Jean- 
Baptiste  Androuet  du  Cerceau.  La  cour  des  comptes  ayant  refusé  de 
reconnaître  celte  nomination,  le  duc  de  Mayenne  dut  lui  adresser  d'au- 
tres lettres  qui,  cette  fois,  furent  entérinées  par  la  cour,  le  j  octobre  i."»<)j  ; 
il  toucha  alors,  de  ce  fait,  un  traitement  de  5oo  cens  environ  5ooo  francs 
de  notre  monnaie  . 

En  i.»);,  il  se  rendit  à  bordeaux,  où  il  passa  un  marché,  en  date  du 
2*i  août,  au  sujet  de  l'exécution  d'un  tombeau  à  élever,  dans  le  chœur  du 
couvent  des  Augustins,  à  François  de  Foix-Candalle,  évêque  d'Aire. 
Le  3  septembre  suivant,  il  s'engagea  envers  Louis  de  Nogaret,  duc 
d'Epernon,  à  placer  un  mausolée  dans  l'église  collégiale  de  Saint-Biaise 
de  Cadillac,  sur  la  sépulture  de  Marguerite  de  Foix-Candalle,  duchesse 
d'Epernon.  Ce  monument  funéraire,  orné  des  statues  en  marbre  du  duc 
et  de  la  duchesse,  devait  être  surmonté  d'une  ligure  de  Benoinniée  en 
bronze.  C'est  cette  statue  qui  se  trouve  aujourd'hui  au  Musée  du  Louvre 
et  qui  a  été  faussement  attribuée  à  Guillaume  Berthelot.  Il  était  stipulé, 
dans  les  deux  contrats,  que  l'artiste  exécuterait  toutes  ces  œuvres  à 
Paris,  et  les  ferait  transporter  ensuite  à  leur  destination. 

En  1600,  Pierre  Biard  entreprit  la  construction  du  magnifique  jubé  de 
Saint-Etiennc-du-Mont,  dont  il  sculpta  les  statues,  les  ornements  et  le 
grand  Christ  en  bois  dominant  la  galerie.  Eu  1604,  il  commençala  statue 
équestre  de  Henri  IV,  destinée  à  orner  le  tympan  de  la  grande  porte  de 
l'Hôtel  de  Mlle.  Ce  bas-relief,  en  pierre  bronzée,  lui  avait  été  com- 
mandé par  Miron,  prévôt  des  marchands  ;  détérioré  dans  une  émeute, 
le  %  juillet  i65a,  il  fut  entièrement  détruit  en  i;<)2  II  lit  encore,  en  1G08, 
pour  le  même  édifice,  une  des  deux  grandes  cheminées  qui,  jusqu'en 
18-1,  se  voyaient  dans  la  salle  du  Trône;  l'autre  était  due  à  Thomas 
Boudin. 

Avant  cette  époque,  Pierre  Biard  avait  collaboré  à  la  décoration  du 
Louvre,  et  on  cite  de  lui  deux  ligures  d'esclaves  qui  encadraient  la  porte 
de  l'appartement  de  Catherine  de  Médicis,  ouvrant  sur  le  jardin  de  l'In- 
fante ;  ces  statues  disparurent  plus  tard,  lors  des  changements  opérés  au 
Louvre,  sous  Anne  d'Autriche.  Sauvai,  qui  en  déplore  la  perte,  en  donne 
une  description  d'un  enthousiasme  peut-être  un  peu  exagéré:  «  Ces 
captifs,  dit-il,  étaient  couchés  à  leur  séant  et  courbés  avec  un  abandon- 
nement  fort  naturel  et  qui  marquait  bien  l'excès  de  leur  affliction.  Leurs 
corps  pendaient  à  leurs  mains  garotées  et  attachées  par  derrière.  Leurs 
yeux  étaient  flétris  et  colés  contre  leurs  genoux.   La  tète  leur  tombait 


56  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

sur  l'estomac,  mais  si  appesantie  de  tristesse,  qu'elle  entraînait  le  rest 
du  corps  par  son  poids.  Un  talon  et  une  jambe  semblaient  venir  au 
secours  d'un  abattement  si  extraordinaire,  avec  si  peu  de  fermeté  pour- 
taiit.  qu'il  était  aisé  déjuger  que  cela  se  faisait  plutôt  par  quelque  ins- 
tinct de  nature,  que  par  aucun  soin  que  ces  pauvres  malheureux  prissent 
de  prolonger  leur  vie  plus  longtemps.  En  un  mot.  on  ne  pouvait  pas 
voir  une  tristesse,  ni  mieux  conçue,  ni  exprimée  plus  naïvement,  ni  un 
renversement  de  corps  plus  désespéré  par  tout  le  corps.  L'anatomie 
était  si  bien  entendue,  particulièrement  sur  les  épaules  et  sur  le  ventre 
couvert  de  quantité  de  plis  écrasés,  qu'on  y  remarquait  toutes  ces  diffé- 
rentes passions  que  la  nature  donne  à  ceux  qui  sont  véritablement  affli- 
gés. Enfin  ces  captifs,  en  la  position  où  Biart  les  avait  mis,  disaien 
plus  de  choses  par  leur  contenance  muette,  qu'ils  n'auraient  fait  dans 
une  harangue  longue  et  étudiée.  » 

Le  prix  touché  par  Biard  pour  ces  deux  statues,  nous  est  connu  par 
une  quittance,  tirée  de  la  collection  de  M.  Benjamin  Fillon,  et 
publiée  dans  les  Nouvelles  Archives  de  l'art  français  : 

«  En  la  présence  des  notaires  soubzignez  Pierre  Biard,  architecte  et 
sculpteur  ordinaire  du  Boy,  a  confessé  avoir  eu  et  reçeu  comptant,  dès 
le  neufiesme  jour  de  novembre  mil  six  cens  deux,  de  noble  homme 
M  Henry  Estienne,  trésorier  des  bastimens  du  Roy,  la  somme  de  deux 
cens  vingt-deux  livres  dix  sols  tournoiz  en  [un  blanc],  a  lny  ordonnée 
pour  le  reste  et  parfait  payement  de  la  somme  de  sept  cens  quatre-vingtz 
livres  tournois,  à  quoy  monte  les  ouvraiges  de  sculpture  par  luy  faietz 
en  pierre  de  Saint-Leu  au  portique  de  la  petite  Galerie  du  Chasteau  du 
Louvre  du  costé  de  l'église  Saint-'i  bornas,  de  laquelle  somme  de  deux 
cens  vingt-deux  livres  dix  solz  tournoiz  il  s'est  tenu  contant,  en  a  quieté 
et  quicte  ledict  sieur  Estienne  Trésorier.  » 

On  attribue  encore  à  l'artiste  le  modèle  en  cire  d'un  vaisseau,  qui 
devait  être  envoyé  à  Xotre-Dame-de-Lorette  au  nom  de  la  ville  de  Paris, 
en  accomplissement  d'un  vœu  fait  pendant  le  siège  de  i5go. 

Pierre  Biard  mourut  le  i-  septembre  1609.  Il  habitait  alors  rue  de  la 
Cerisaie,  et  fut  enterré  dans  le  cimetière  de  l'église  Saint-Paul,  où  Sau- 
vai a  relevé  cette  épitaphe  prétentieuse,  reproduite  également  par 
Piganiol  de  la  Force: 

Icy  gist  Pierre  Biard.  en  son  virant  maistre  sculpteur  et  architecte, 
lequel  iipi:  de  5o  ans  est  trépasse'  te  1  ~"  jour  de  septembre  en  l'an  itiog. 

Priez  Dieu  pour  son  âme. 

,1  vivant  i-  fus, 
Digne,  s'il  en  fut  one,  d'un  second  Alexandi 
I'    is  fut  mon  berceau  :  ma  paroisse,  un  <  1  ndre  : 
El  le  ciel,  mon  esprit,  qui  me  Vavoii  infus, 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE  -i~ 

Le  Démon  de  nature  eut  peur  d'eslre  confus. 

En  voyant  mon  courage  à  sa  gloire  prétendre 

II  aborde  la  Moit,  il  la  force  à  me  prendre- 

«  Volontiers!  ce  dit-elle,  il  n'est  pas  de  refus.  » 

Elle  me  lire  'lune  hors  des  gerbes  charnelles, 

Pour  estre  citoyen  des  villes  éternelles 

Oh  le  sang  '/<  Jésus  me  in  <ie><ir  nu  lira: 

Je  travaillerais  /"  selon  mon  ordinaire, 

Si  tout  ce  qui  ressent  l'inconstance  i/maire 

Ne  me  desplaisoit  point  nul/ml  que  me  plaist  Dieu. 

Après  avoir  veu  Hume,  en  France  je  revins 

Pour  faire  ma  fortune  avecques  mon  ouvrage  ; 

Moisson  ingratitude  abaissumon  courage; 

Tous  biens  aux  ignorans,  rien  aux  hommes  divins. 

Robert  Duniesnil,  dans  son  Peintre  Graveur  Français,  a  décrit  les 
planches  gravées  par  l'artiste  ;  mais  aucun  de  ses  ouvrages  de  peinture 
n'est  venu  jusqu'à  nous. 

Biai'ri  Pierre  II),  sculpteur,  architecte  et  graveur  né  vers  la  lin  de 
l'année  i5c)2,  fils  du  précédent,  succéda  à  son  père  dans  la  charge  de 
sculpteur  du  roi,  et  acquit,  en  1612,  le  titre  de  valet  de  chambre  ;  il  tou- 
chait alors  660  livres  de  gages.  En  i63o,  il  travaillait  au  palais  du  Luxeih- 
bourg,  comme  le  prouve  un  extrait  des  comptes  des  bâtiments  de  la 
reine  Marie  de  Médicis  : 

«  A  Pierre  Byart,  sculpteur  du  Roy,  la  som.  de  5oo  livres  tourn.  poul- 
ies ouvrages  de  sculpture  par  lui  faictes  aud.  palais  de  lad.  dame  Rnyne 
niesmes  aux  figures  des  potiques  (sic)  qui  sont  au  dessus  de  la  grotte  au 
haut  de  l'orangerie.'  » 

En  io'34,  d'après  la  Gazette  de  France,  il  aurait  fait  une  statue  en 
bronze  de  12  pieds  de  haut,  représentant  une  Galatée,  ayant  sous  ses 
pieds  un  monstre  marin  de  8  pieds  de  long.  En  i<>38,  il  exécuta,  par 
ordre  de  Richelieu,  l'ancienne  statue  équestre  de  Louis  XIII  1  .  érigée 
sur  la  place  royale,  avant  la  Révolution.  Le  4  juillet  i(55a,  la  statue  de 
Henri  IV,  placée  au  tympan  de  la  porte  de  l'Hôtel  de  Ville,  ayant  été 
abîmée  par  un  incendie  allumé  dans  une  émeute,  Biard  fut  chargé  de 
restaurer  cette  œuvre  due  à  son  père.  11  s'acquitta  fort  mal  de  sa  tâche, 
si  toutefois  l'on  s'en  rapporte  à  cette  phrase  de  Sauvai:  «  Que  si  les 
figures  qu'on  voit  derrière  le  cheval  du  Roi  semblent  mal  faites  et  les 
jambes  de  devant  déplaisent,  il  faut  s'en  prendre  aux  incendiaires  de 
l'Hôtel  de  Ville  qui,  en  i65a,  mirent  le  feu  à  la  porte  et  à  cette  belle 
figure  qui  la  termine,  et  ont  été  cause  que  Biard  le  lils.  ayant  voulu  res- 
taurer l'ouvrage  de  son  père,  l'a  gâté  ».  Comme  je  l'ai  déjà  dit  plus  liant, 
ce  bas-relief  fut  entièrement  détruit  en  \~\yi. 

(I)  Le  cheval  était  l'œuvre  du  sculpteur  italien  Daniel  Ricciarelli 


58  DICTIONNAIRE   DES   SCULPTEURS 

On  attribue  encore  à  Pierre  II  Biard  deux  figures  de  Mars  et  de  Pal 
las,  à  l'hôtel  de  Toulouse,  et  deux  statues  couchées,  sur  le  fronton  de 
l'église  Saint-Paul.  De  plus,  il  passa  un  marché  en  1661,  pour  l'exécu- 
tion du  tombeau  du  duc  de  Tresmes,  destiné  au  couvent  des  Gélestins  ; 
mais  il  mourut  le  28  mai  de  la  même  année,  sans  avoir  pu  entreprendre 
ce  travail.  11  fut  enterré  dans  l'église  Saint-Paul. 

Saoval,  Hist.  des  Antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I.  p.  J07,  44a  ;  t.  Il,  p.  r>7,  ',s_>  ; 
t.  [II,  p.  9.  —  Piganiol  de  la  Force,  Descript.  histor.  de  la  ville  de  Paris,  1765, 
t.  III,  p.  256  ;  t.  IV,  p.  97,  162,  [63  ;  t.  VI,  p.  m.  —  Uobert  Dumesnil,  Le  Peintre 
Graveur  Français,  18A1,  t.  V,  p.  98-107.  — Leroux  de  Likct,  Hist.  de  l'Uni  ri  de  Ville  de 
Paris,  iS'|(>,  p.  aS,  26,  \2.  —  P.  Lacroix,  Revue  univ.  des  Arts,  t.  I,  i885,  p.  206.  — 
A.  Iîertv,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  262;  t.  Il,  1868,  p.  7a,  77. 
—  Jal,  Dict.  crit.  de  biographie,  1872,  p.  218-221. —  Herluison,  Actes  d'état-civil 
d'artistes  français,  1875,  p.  55.  —  .1.  GriKKUKvet  A.  Lance, Nouv.  Areh.  de  l'art  fran- 
çais,  [87/4-1875,  p.  170-178.  —  Inv.  des  i'icltesses  d'art  de  la  France  (Paris  mon. 
relig.,t.l,  1877,])  5og).  —  Bull,  de  la  Sue.  de  l' hist.  de  Paris,  etc.,  t.  IX,  1882, 
p.  26.  —  Bellier  de  la  Chavigherie,  Dict.  </';».  des  artistes  de  l'école  française,  t.  I, 
[882,  p.  87 .  — A.  Commdnay,  Pierre  Biard,  architecte  des  mausolées  de  Foix-Can- 
dalle  et  d'Epernon,  i88fi. —  De  Groochï,  Revue  de  l'art  français,  1892,  p.  252-234-  — 
L.  Gonse,  La  sculpture  française,  1895,  p.  i55-i5g.  —  De  Momaiglox,  Notice  sur 
l'ancienne  statue  équestre  de  Louis  XIII,  1874-1896,  p.  60,  6r.  —  Gh.  Braquehaye, 
Les  artistes  du  due  d'Epernon,  1888-1897,  p.  20.5-206. 

Biardeail  René  ,  maître  sculpteur  établi  au  Mans  à  la  fin  du  xvie 
et  au  commencement  du  xvn°  siècle,  reçut  de  la  municipalité,  en  iG'38, 
la  commande  de  plusieurs  Vierges,  qui  furent  placées  sur  les  portes  de 
la  ville.  Une  de  ces  Vierges  a  été  transportée  dans  la  cathédrale,  et  les 
autres  ont  disparu  ;  ces  statues  ont  été  attribuées  par  erreur  à  Pierre 
Biardeau. 

H.  Chardon,  Le  sépu'.cre  de  la  cathédrale  du  Mans,  1869.  p.  5i.  —  C.  Port,  Les 
artistes  angevins,  1881,  p.   ■_>.'>. 

Ithi rdeaii  Pierre  ,  sculpteur  et  architecte,  fils  du  précédent,  naquit 
au  Mans  le  4  novembre  1608,  sur  la  paroisse  Saint-Hilaire.  Il  vint  à 
Angers,  où  il  s'établit  définitivement  avant  i(ii8.  A  cette  date,  il  passa 
un  contrat  pour  la  construction,  dans  l'église  des  Carmes,  d'un  autel  et 
du  monument  funéraire  de  M.  Hercule  de  Charnacé.  Il  sculpta  égale- 
ment une  statue  de  la  Vierge,  dite  Vierge  de  Nozé,  qui,  provenant  de  la 
Visitation,  est  maintenant  à  l'Ecole  des  Hautes  Etudes  Saint- Aubin.  On 
lui  attribue  aussi  un  groupe  de  saint  Michel  terrassant  le  Dragon, 
conservé  dans  l'église  du  May  Maine-et-Loire),  et  la  Vierge  avec  /'  En- 
fant Jésus  jouant  avec  le  petit  saint  Jean,  qui  se  trouve  dans  l'église 
Saint-Jacques  d'Angers;  cette  dernière  œuvre  parait  d'ailleurs  tellement 
inférieure,  qu'il  est  probable  qu'elle  n'est  pas  de  la  main  de  l'artiste.  En 
i65o,  il  fut  chargé  de  la  décoration  du  maitre-autel  du  prieuré  de  Brcuil- 
Bellay.  D'après  Piganiol  de  la  Force,  il  était  encore  l'auteur  d'un  groupe 


DE    1.  ÉCOLE    FRANÇAISE  .M) 

en  terre  cuite,  surmontant  l'autel  de  l'église  des  Petits-Augustins,  à 
Paris.  Ce  groupe,  qui  a  été  détruit,  représentait  un  agonisant  soutenu 
par  un  ange,  ayant  près  de  lui  saint  Nicolas  de  Tolentin  ;  sur  les  portes, 
placées  aux  côtés  de  l'autel,  se  voyaient  la  statue  de  sainte  Monique  et 
celle  de  sainte  Claire  de  Montef'alcone. 

C'est  en  i657-i65a,  que  Pierre  Biardeau  exécuta  son  ouvrage  le  plus 
important  :  je  veux  parler  des  statues  en  terre  cuite,  désignées  sous  le 
nom  des  Saints  de  la  Barre,  qui  existent  toujours  dans  la  chapelle  de  la 
Barre,  érigée  à  la  porte  d'Angers,  sur  la  route  de  Nantes.  Voici  la  des- 
cription qu'en  donne  un  auteur  du  commencement  du  xvme  siècle  : 
«  C'est  un  Père  éternel  qui,  voulant  lancer  ses  foudres  sur  le  monde,  est 
retenu  par  son  tils  entre  les  bras  de  sa  mère,  sa  croix  en  main.  La  Sainte 
Vierge,  comme  effrayée  de  cette  vision,  regarde  saint  Jacques-le-Majeur. 
De  l'autre  côté,  est  la  statue  de  saint  Jean  l'Evangéliste,  qui  sont  des 
statues  accomplies  ».  Ce  beau  travail,  payé  à  l'artiste  12,400  livres  tour- 
nois, plus  des  redevances  en  nature,  de  blé,  de  vin  et  de  bois,  fut  ter- 
miné en  1664. 

Dix  ans  auparavant,  en  i(J54,  Pierre  Biardeau  s'était  engagé,  envers 
les  Pères  de  l'Oratoire,  à  faire  un  retable  pour  l'autel  de  la  Vierge, 
dans  l'église  des  Ardilliers  de  Saumur.  L'année  suivante,  il  signait  un 
marché,  en  collaboration  d'un  architecte  nommé  Florent  Gondoin,  pour 
la  reconstruction  partielle  de  cette  église.  Ces  travaux  donnèrent  lieu  à 
des  constatations  et  à  de  nombreux  procès  ;  l'artiste,  dégoûté  et  appau- 
vri, mourut  dans  les  premiers  jours  d'octobre  1651,  sans  avoir  pu  les 
achever. 

Pigamol  de  la  Force,  Descript.  hisl.  de  la  ville  de  Paris,  1765,  p.  247.  —  A. 
Le.noir,  Musée  des  Monuments  français,  t.  III,  1802,  p.  120.  —  Marchegay,  Archi- 

ves  de  l' Anjou,  i853,  t.  II,  p.  34i-346.  —  Revue  des  Sociétés  savantes,  i8.">4, 1. 1, p.  s:,. 
—  G.  Port,  Bull,  de  la  Soc.  industr.  de  Maine-et-Loire,  1864,  p.  96-126.  —  Idem, 
Dictionnaire  de  Maine-et-Loire,  t.  I,  p.  190,  ô4<»-  —  Idem,  les  artistes  angevins, 
1881,  p.  2J-/41.  —  H.  Chardon,  1j  sépulcre  de  ta  eath.  du  Mans,  1869,  p.  5i.  — 
J.  Denais,  Réunion  des  Sociétés  des  beaux-arts  dis  déparlements,  i8g3,  p.  575-379  ; 
189G,  p.  359-367. 

ltiau  Temps  Girard).  Un  sculpteur  de  ce  nom  résidait  dans  la  ville 
de  Troyes  de  i3G8  à     3^0. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  français,  1877,  p.  CM). 

I ticl, cl  Benaud  sculpteur  ornemaniste,  travaille,  en  i3;8,  à  la 
cathédrale  de  Camb.  .i,à  raison  de  G  sous  par  jour.  On  le  retrouve  à 
Lille,  en  i3yo. 

Archives  départ,  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  eath.  de  Cambrai  ;  û°  25.  — 
Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1S72,  col.  70.  —  Dehaisxes,  Ilist.  de 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  29a  ;  Documents,  p.  559. 


<)(>  DICTIONNAIRE    DF.S    SCVLPTEÛRS 

Bienvenu  Jean  .  collaborait,  de  i383  à  i38fi,  à  la  décoration  du  châ- 
teau de  Riom.  en  Auvergne,  pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  due  de  Berry, 
1894,  p.  :>'i,  90. 

Itici'iiiers    Jean  ,  sculpteur   en   bois  et  ornemaniste  de  la   lin  du 
xive  siècle,  était  établi  à  Valenciennes  vers  i3<)8. 
A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  79. 

Biétremifii  Renier  ,  exerçait  son  état  à  Lille  au  xve  siècle.  En  I422, 
d'après  les  comptes  des  Argentiers,  il  reçut  G  livres  pour  avoir  sculpté 
un  saint  Georges  et  un  saint  Nicolas,  placés  sur  le  boulevard  de  la 
ville. 

De  1.  \  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  1  XV,  1862,  p.  107. 

Bignnf  Philippe  .  demeurant  à  Amiens  sur  la  paroisse  de  Saint- 
Firmin-le-Confesseur,  s'engage,  le  19  janvier  i63g,  à  exécuter  la  partie 
ornementale  d'un  retable  en  bois  de  chêne,  destiné  au  couvent  des  Cor- 
deliers  de  Beauvais.  Les  figures  de  ce  retable  devaient  être  sculptées  par 
Nicolas  Blassel. 

A.  Di.boi*.  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  i8(î->,  p.  07. 

Itiu'oiîi'iK'  Pierre  ,  est  cité  parmi  les  artistes  qui  travaillèrent  au 
xvie  siècle,  sous  la  conduite  de  Pierre  Bontemps,  à  la  décoration  du 
tombeau  de  François  Ier.  La  quittance  pour  le  solde  de  ces  travaux, 
datée  du  28  février  i555,  porte: 

«  A  Bastien  Galles,  Pierre  Bigoigne  et  Jean  de  Bourges,  la  somme 
de  68  liv.  (i  s.  \  d.  pour  ouvrages  de  taille  par  eux  faits  à  la  dite  sépul- 
ture. » 

F.  Bourquelot,  Hlsl.  de  In  scul/d.  et  des  avis  plast.  en  France,  i8/|<>  —  De 
Laborde,  Lu  renaissance  des  mis  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85n,  p.  4'p.  —  Idem, 
Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  292.  —  Dd  Seigneur,  Notes  sur 
l'Hisi.  de  la  sculpt .  franc .  a" Eméric-David,  1882,  p.  52.5. 

Bigot  Nicolas  ,  était  établi  à  Troyes  à  la  fin  du  xvie  siècle.  En  i5ai, 
il  exécutait  une  statue  de  saint  Lambert  pour  l'église  Saint-Jean;  à  la 
même  épocpie,  il  travaillait  également  à  l'église  Saint-Nicolas. 

Assier,  Les  arts  et  les  artistes   dans   l'ancienne  capitale  de   la   Champagne,    1876', 

p.  102. 

Bilgmer  Pierre  .  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  vivait  à  Colmar, 
où  il  devait  collaborer  à  la  décoration  de  l'église  Saint-Martin.  D'après 
les  archives  de  la  ville,  il  fut  admis  dans  la  bourgeoisie  en  1 4 1  '>  ■ 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen-Age,  t.  II,  1875,  p.  60. 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  6l 

Million  Jacques  ,  sculpteur-tombier,  demeurant  à  Senlis  dans  la 
première  moitié  du  xvne  siècle,  est  l'auteur  d'une  pierre  tombale  placée 
dans  l'église  paroissiale  de  la  commune  de  Plessis-Gassot  Seine-et 
Oise  ;  cette  œuvre  est  datée  de  i63g.  On  rencontre  aussi  à  Senlis,  un 
Pierre  Billion,  sculpteur  et  peintre,  probablement  le  fds  de  Jacques, 
qui  exécute,  de  1667  à  l6o,3,  plusieurs  tombes  qu'on  voit  encore  dans  les 
églises   d'Ezanville,    du    Mesnil-Aubry,    de  Villeron  et  de   Marly-la- 

Ville. 

» 

De  Giilhermv.  Inscriptions  de  la  France  du  v"  au  xvnic  siècle,  t.  II,  187c),  p.  45y, 
517,  5i8,  J2i,  fiiô,  614,  <JJ3  [Doc.  inéd.  sur  l'Bist.  de  France). 

ltioulle  Laurent  ,  travaillait  au  palais  de  Fontainebleau  de  i54o  à 
iôoo,  à  raison  de  10  livres  par  mois. 

De  Lvborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  1,  i85o,  p.  f\>o. — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.   I,  1877,  p.    iy'|. 

lii/cnl  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  du  xvie  siècle,  aurait  lait,  en  i56i, 
le  jubé  de  la  chapelle  Saint-Avoye  de  Pluneret  Morbihan-. 

Bal'Chal,    Nouv.   dict.    des  architectes  français.    1887,    p.   55,    art.    Blanchart 

(Pierre). 

Itlaiicliarri  Jean  ,  est  cité  dans  les  comptes  des  bâtiments  du  roi 
comme  travaillant  de  i54o  à  l55o  au  château  de  Fontainebleau,  il  raison 
de  i'3  livres  par  mois. 

ItlaiH'liarri  Pierre  ,  probablement  parent  du  précédent,  est  occupé 
également  à  Fontainebleau  de  i53j  à  i55o  ;  il  touche  aussi  i3  livres  par 
mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I.  i85o,  p.  4o'J,  }i8, 
\>.~>;  i855,  p.  ijô'|.  — Idem,  Les   comptes  des  bâtiments  du  roi, t.  I,  1877, p.  i.'i'i, 

'i)2,    197. 

r.l:i iK-h.i i(l  Jean  ,  maître  sculpteur  parisien  né  vers  i5o,6,  aurait 
sculpté,  en  i6'38,  une  statue  d'Aniphitrite.  En  1641,  il  demeurait  dans  le 
faubourg  Saint-Honoré  :  ce  sont  les  seuls  renseignements  que  l'on  pos- 
sède sur  cet  artiste. 

J.-J.  Goiffrey,  Revue  de  l'art  français,  1884,  p.  98. 

ltlanelic  Luc  ,  reçoit  iS  livres  par  mois  pour  les  travaux  qu'il  exé- 
cute au  château  de  Fontainebleau  de  t54o  a  i55o. 

De  Laborde,  La  renaissance  îles  arts  à  la  cour  de  Fiance,  t.  I,  i85o,  p.  -i\o. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1*77,  p.   ig4- 


6a  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Itlanclicl  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  de  Lyon,  aurait  donné  dans 
cette  ville,  en  i5a5,  les  plans  de  l'église  de  l'Hôtel-Dieu. 

L.  Boitei.  et  11.  Lf.ïmarif.,  Lyon  ancien  et  moderne,  i s ', t - 1  s '( r, .  —  Badchal, 
Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  50. 

Itlniicpi&'iioii  Etienne  .  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville 
de  Troyes,  sculpte,  en  iôjj,  un  tableau  d'autel  pour  l'église  Saint- 
Nicolas. 

Bérari»,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  82.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le 
meuble  en  France  au xvic  siècle,  1887,  p.  70. 

ItlnmliirH  Alexandre  ,  était  occupé  au  xvie  siècle  à  la  décoration 
du  château  de  Fontainebleau.  D'après  les  comptes  de  i53j  à  i54o,  il 
touchait  iS  livres  i3  sous  4  deniers  par  mois. 

De  Labobde,  La  renaissant  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  F,  i85o,  p.  ïuï-  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  iôG. 

lllnsKcl  Antoine  ,  sculpteur  et  peintre  de  la  ville  de  Nantes,  sculpte 
de  i6o5  à  1608,  avec  son  confrère  Raoul  Carré,  les  ornements  de  la  façade 
de  l'Hôtel  de  Aille.  Vers  la  même  époque,  il  reçoit  '3<>  livres  pour  avoir 
l'ait  un  ciboire  ou  sacrai re  au  grand  autel  de  l'église  de  Notre-Dame- 
dcs-Carmes. 

Archives  communales  de  Nantes;  CC.  iôo.  —  De  la  NicolliLrf.-Tei.if.iro,  Inv. 
somm.  des  arch.  de  Nantes,  t.  I,  1888,  p.  14s. 

ItliiSKH  Philippe  ,  sculpteur  amiénois  né  vers  i56j,  est  chargé,  en 
1600,  de  construire  un  tabernacle,  en  collaboration  d'un  maître  menui- 
sier, nommé  Pierre  Salle.  En  1604,  il  sculpte  une  table  d'autel  pour  le 
chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Selincourt.  En  1612,  il  s'engage  à 
exécuter,  moyennant  78  livres,  un  jubé  pour  l'abbaye  de  Coi'bie  ;  ce 
jubé  devait  être  orné  de  quatorze  images  de  deux  pieds  et  demi  de  haut, 
avec  un  Christ  ayant  à  ses  côtés  la  Vierge  et  saint  Jean.  La  même  année, 
il  l'ait  un  tabernacle  pour  l'église  des  Carmélites  de  Pontoise.  En  i6i3, 
il  travaille  à  l'hôtel  de  ville  d'Amiens;  les  comptes  portent  en  effet  : 

«  A  Philippe  Blassel,  maistre  thailleur  d'images,  12  livres  tournois  à 
lui  ordonné  par  mandement  du  5  janvier  iGi3,  pour  avoir  faict  et  taillé 
ung  ange  et  une  licorne  qui  tiennent  les  armes  de  France  et  de  la  dicte 
ville,  qui  sont  apposées  sur  les  deux  primaux  esteulx  de  l'escalier  de 
l'hostel  de  ville.  » 

En  1618,  il  sculpte,  dans  la  cathédrale  de  Saint-Quentin,  la  clôture 
de  la  chapelle  Saint-Nicolas  et  fait  un  tabernacle  dans  l'église  Saint- 
Martin  de  Noyon.  Le  3o  janvier  1619,  il  passe  un  contrat  pour  l'exécu- 


de  l'école  française  f>3 

lion  d'un  autre  tabernacle  destiné  au  couvent  des  Ursulines  d'Amiens; 
c'est  le  dernier  ouvrage.de  Philippe  Blassel,  mentionné  dans  les 
archives. 

Itliisst'1  Nicolas  ,  sculpteur  et  architecte,  fds  du  précédent,  né  à 
Amiens  le  8  mai  1600,  est  le  plus  connu  des  artistes  qui  ont  porté  le  nom 
de  Blassel;  c'est  d'ailleurs,  de  tous  les  sculpteurs  amiénois,  celui  dont 
les  œuvres  sont  les  plus  célèbres.  On  trouve  trace  de  ses  premiers  tra- 
vaux en  i(ïu4.  A  cette  époque,  il  reprit  à  son  compte  un  marché  fait  avec 
son  père,  par  le  chapitre  de  l'église  Notre-Dame,  pour  la  confection 
d'une  table  d'autel.  La  même  année,  il  exécuta  différents  ouvrages  à 
l'occasion  de  l'entrée  de  la  reine  d'Angleterre  à  Amiens:  à  ce  sujet,  an 
mandement  du  i'3  juillet  162^  dit  qu'il  reçut  CS  livres  «  pour  avoir 
trouve  l'invention  et  faict  le  dessin  de  tous  les  théâtres  qui  ont  esté  faicts 
lors  de  l'entrée  de  la  roine  de  la  Grande  Bretagne  enceste  ville  d'Amiens, 
et  avoir  eu  lesoing  et  la  direction  des  ouvriers  qui  ont  travaillé  aux  dits 
théâtres  l'espace  de  trois  sepmaines.  » 

De  1626  à  ilvjS,  il  fut  occupé,  comme  architecte  de  la  ville,  à  cons- 
truire en  fer  la  couverture  du  puits  du  marché  au  blé,  à  réparer  la  (lèche 
de  la  cathédrale  et  à  couvrir  tout  le  côté  droit  de  la  nef  du  couvent  des 
Cordeliers.  En  même  temps,  il  termina  un  groupe  pour  la  confrérie  du 
Puy  et  un  Ecce  Huma  qui  fut  placé  au-dessus  de  la  porte  principale  du 
cimetière  Saint-Denis.  On  lui  devait  aussi,  dans  le  même  cimetière,  le 
tombeau  de  François  Ilémart,  mort  en  i635;  ce  monument  fort  impor- 
tant, se  composait  de  vingt-cinq  figures  de  pierre  et  d'un  bas-relief 
représentant  la  Résurrection  de  Lazare.  En  1668,  il  fut  employé  à  la 
décoration  des  portes  de  Noyon  et  de  la  Hotoie,  et  sculpta  quatre 
grandes  ligures  en  bois,  destinées  au  couvent  des  Cordeliers  de  Beauvais. 
Enfin,  jusqu'en  i65g,  il  enrichit  les  églises  de  sa  ville  natale,  d'un  grand 
nombre  de  statues,  de  groupes  et  de  bas-reliefs. 

Dans  la  cathédrale,  on  voit  encore  de  lui  :  la  Vierge  en  marbre  de  la 
chapelle  Notre-Damc-dc-Bon-Secours,  donnée  en  i634  par  Jean  Qui- 
gnon, maître  de  la  confrérie  du  Puy  ;  le  tombeau  du  chanoine  Guillain 
Lucas,  renommé  surtout  par  son  génie  funéraire,  connu  sous  le  nom  du 
Petit  Pleureur:  le  mausolée  en  marbre  blanc  élevé,  en  i644i  «  1;1  mémoire 
de  Jean  de  Sachy  ;  le  tombeau  d'Antoine  de  Bâillon  1 644) >  placé  contre 
un  pilier,  en  face  delà  porte  del'évcehé;  le  sarcophage  de  Claude  Pierre, 
religieux  proies  de  l'abbaye  de  Saint-Acheul  t65o  ,  dans  le  transept  de 
droite;  le  monument  du  chanoine  Niquet  [602),  en  face  de  la  porte  du 
cloître  de  l'Horloge,  et  une  Annonciation,  dans  la  deuxième  chapelle  du 
coté  droit. 

L'église  Saint-Remi   possède  de  Blassel  le  mausolée  de  Nicolas  de 


g/J  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Lannoy,  connétable  héréditaire  du  Boulonnais,  et  une  Vierge  en  marbre 
blanc  qui  fut  offerte,  en  i643,  aux  Prémontrés  d'Amiens,  par  le  grand 
Condé,  en  souvenir  de  la  bataille  de  Rocroy. 

En  i657,  Nicolas  Blassel  se  rendit  à  Abbeville,  où  il  sculpta,  dans 
l'église  des  Minimes,  le  monument  funéraire  de  la  famille  deRambures, 
et  un  saint  Vincent-de-Paul  à  genoux.  Dans  la  cathédrale  de  cette  même 
ville,  on  lui  attribue  la  décoration  en  marbre  blanc  de  l'épitaphe  de 
Gabriel  Briet,  seigneur  de  Neuvillette  ;  on  y  remarque  un  enfant  appuyé 
sur  une  tête  de  mort  et  soufflant  des  bulles  de  savon,  qui  rappelle  l'ange 
pleureur  du  tombeau  du  chanoine  Lucas. 

Nicolas  Blassel  mourut  à  Amiens  le  2  mars  i65q,  et  fut  inhumé  dans 
l'église  de  Saint-Firmin-le-Confesseur. 

Blassel  Nicolas,,  oncle  du  précédent  et  père  de  Philippe,  étaitétabli 
à  Amiens  sur  la  paroisse  de  Saint-Firmin.  En  160a,  il  sculptait  une  table 
d'autel  pour  l'église  Notre-Dame  de  la  Neuville,  dans  le  faubourg  de 
Corbie.  En  160;,  il  s'engageait  à  exécuter  un  tabernacle  à  l'hôpital  Saint- 
Nicolas  -en-Cocquerel.  En  1610,  il  recevait  3g6  livres,  pour  avoir  fait 
un  autre  tabernacle,  destiné  à  la  chapelle  de  l'Hôtel-Dieu  de  la  Made- 
leine de  Rouen  ;  en  même  temps,  il  était  chargé  d'entreprendre  la  clôture 
d'une  des  chapelles  de  la  cathédrale  d'Amiens.  Il  vivait  encore  en  162;. 

Blassel  Bernard  ,  fils  du  précédent,  exécuta  en  162a,  dans  l'église 
de  Cerisy-sur-Somme,  un  tabernacle  orné  des  figures  de  saint  Georges 
et  de  saint  Michel  ;  il  reçut,  pour  ce  travail,  4ao  livres. 

Blassel  Jean  ,  frère  du  précédent,  né  à  Amiens  le  Ie'  août  1602, 
sculpta  en  1626,  pour  l'église  de  Sailly-Lorette  Somme  ,  un  tabernacle 
en  bois  doré,  richement  ouvragé  de  bas-reliefs  représentant  la  Résurrec- 
tion et  X  Assomption,  avec  les  images  de  saint  Quentin,  de  saint  Fran- 
çois-de-Paule  et  de  saint  Charles  Borromée. 

Blassel  Pierre  ,  frère  des  deux  précédents,  né  à  Amiens  le  21  jan- 
vier 1610,  travaillait  en  1642,  avec  Robert  Fissier,  à  la  décoration  de  la 
chapelle  de  la  Vierge  de  l'église  de  Montdidier. 

On  trouve  encore  un  sculpteur  du  nom  de  Blassel  qui  exécuta,  dans 
l'église  Saint-Avoul  de  Provins,  un  retable  en  bois,  surmonte  d  un 
tabernacle  orné  de  statuettes.  Cet  artiste  mourut  à  Provins  en  i663  ;  c  est 
probablement  un  des  Blassel  dont  je  viens  de  parler. 


ICIO- 


Biographie  des  hommes  célèbres  du  département  de  la  Somme    t.  I,    .8o5,  p. 
,,,,.  1  Bulletin  du  comité  historique  des  arts  et  monuments,  t.  Il,  ^f-^'^l 
1  Bibliothèque  historique,  monumentale,  etc.,  de  la  Picardie  et  de  l  Artois,   .844, 
p   ,      ,  5    -  D,  sevei!  Notice  historique  sur  la  cathédrale  d'Amiens,  .8o5,p.  4»,  **, 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  05 

4<>,  /|R,  52,  77.  —  Idem,  La  aille  de  Montdidier,  1857,  p.  iô.  —  A.  Dibuis,  L'œuvre 
de  Blassel,  célèbre  sculptan  amiénois,  [86 •■. 

Blaze  de  Brusle.  Voir  Brusle  Blaze  de  . 

Blois  Jean  de  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  était  au  nombre 
des  artistes  employés  par  le  duc  Jean  de  Berry.  En  i38o,  il  participait  à 
la  décoration  du  grand  escalier  du  palais  de  Bourges,  et  recevait  alors 
6"  sous  tournois  par  jour.  Plus  tard,  en  i385,  il  était  occupé  au  palais  de 
Poitiers. 

A.  de  Champeadx,  Les  travaux  d'art  exécutéspour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
i8y4,p.  65,  89. 

Blonrinu  Pierre  ,  vivait  à  Lyon  dans  la  première  moitié  du 
xvnc  siècle. 

Natalis  RoisnoT,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \ive  au  xvine  siècle,  1884,  p.  48. 

ItlomlH    Pierrotin  ,  est  reçu,  eu  1626,  bourgeois  de  la  ville  d'Arras. 

A.  Asselin,  L'art  en  Artois  au  Moyen  Age  Mém.  de  l'Acad.  des  sciences  et  lettres 
d'Arras,  t.  VIII,  1876,  p.  344. 

Blouclcl  Luc  ,  travaillait  à  Paris,  au  commencement  du  xvnc  siècle, 
dans  l'atelier  de  Pierre  Franqueville .  Nous  voyons  ce  dernier  servir 
de  parrain  à  une  fille  de  Blondel,  baptisée  le  -  novembre  1606,  sur  la 
paroisse  Saint-Eustachc. 

F.  Reiset,  Archives  deVarl  français,  Documents,  t.  III,  i853-i855,  p.  îGG.—  Her- 
luiso.x,  Actes  d'état-civil  d'artistes  français,  1S7Ô,  p.  •",;). 

I '.lundi  11  Enguerrand  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xvie  siècle,  prit  part 
aux  travaux  de  construction  de  L'hôtel  de  ville  deCompiègne.  Vers  ijoo- 
i5o8,  il  reçut  en  effet  «  7  livres  \  sols  parisis  pour  ses  peines  etsallaires 
d'avoir  fait  et  taillé  deux  chappiteaulx  avec  l'amortissement  pour 
asseoir  deux  ymages  au  paont  de  devant  l'ostel  de  Ville  ». 

De  Marsy,  L'Hôtel  de  Ville  de  Compiègne,  p.  12,  24  Extrait  des  Comptes  rendus 
du  congrès  tenu  à  Sentis  par  tu  Soc.  franc,  d'archéologie,  mai  1877). 

Itlnt  Jacotin  ,  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier  demeurant  à 
Tours,  touche,  en  i^-X,  24  livres  «  pour  ung  tabernacle  de  boys 
ouvré,  qu'il  a  l'ait  pour  mectre  en  la  chappelle  du  Plessis-du-Parc, 
pour  asseoir  et  mecttre  en  icelluy  ung  ymage  de  Nostre-Dame  ». 


Où 


—   A.    DE 


L.  Douet  d'Arcq,  Comptes  de  l'hôtel  des  rois  de  France,  i865,  p. 
Champeadx,  Le  meuble,  t.  I,  i885,  p.  102. 

Blotin   Jean  .  sculpteur  en  bois,  fit  de  i5oa  à  r549,   en  collaboration 


66  HICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

de  Jacques  Millon,  les  statues  et  les  bas-reliefs  décorant  le  grand  autel 
et  les  stalles  de  l'abbaye  de  Yauluysant,  près  de  Sens. 

Bulletin  du  comité  hisloi  ique  des  arts  et  monuments,  t.  II,  1842-1843, p. 47-r»,  4/G. 

—  Do  Seignedr,  Notes  sur  THist.  delà  sculpl.  franc.  d'Kmcric-David,  1862,  p.  019. 

—  Ed.  Bonkaffjé,  Lemeubleen  France  au  xvi   siècle,  [887,  p.  72. 

Bouchon  Imberl  ,  vivait  a  Avignon  au  xvi°  siècle.  Il  exécuta,  dans 
l'église  Saint-Pierre,  le  tombeau  ou  retable  de  Perrinet  Parpaille. 

L'abbé  Requin,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1897,  p.  m8. 

Itohillct  Etienne  ,  travaillait  à  Bourges  en  i453,  avec  Pierre  Mossel- 
mann,  à  la  partie  ornementale  et  aux  statuettes  1  du  pourtour  du  tom- 
beau du  duc  Jean  de  Berry.  Ce  mausolée,  dont  le  gisant  avait  été  sculpté 
par  Jean  de  Boupy,  dit  de  Cambrai,  fut  terminé  en  i^'i~:  il  était  destine 
au  chœur  de  la  Sainte-Chapelle  du  palais  de  Bourges. 

A.  pk  Chahpeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  56,  59. 

Horiin  Jean  ,  résidait  à  Lyon  vers  le  milieu  du  xvie  siècle.  Les 
archives  en  font  mention,  en  1548,  au  sujet  des  apprêts  faits  par  la  ville, 
lors  de  l'entrée  du  roi  Henri  III. 

Natalis  Rondoï,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  wnr  siècle,  1884,  p.  ô5. 

HaMini  Michel  .  sculpteur  alsacien  du  xv«  siècle,  vivait  à  Strasbourg, 
où  il  exécuta,  en  I410,  une  statue  en  bois  représentant  le  Christ  portant 
la  croix.  Cette  œuvre,  qui  jouissait  d'une  grande  célébrité,  avait  été  sur- 
nommée Ylmage  du,  Christ  douloureux.  Elle  subsista,  à  l'intérieur  du 
grand  portail  de  la  cathédrale,  jusqu'en  1020,  époque  de  la  Béforme  ; 
elle  fut  alors  détruite,  ainsi  qu'un  grand  nombre  de  monuments  reli- 
gieux du  Moyen  Age. 

Oli   Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II.  1890,  p.  1i--'i<i. 

Itoes  Guillaume  de  .  sculpteur  en  bois,  était  employé,  vers  1 4 1  •  > ,  au 
château  d'Aix  en  Savoie,  avec  un  de  ses  confrères,  nommé  Perrin  Lours. 
Ces  deux  artistes  sculptèrent,  pour  la  nouvelle  chapelle,  une  Vierge,  un 
saint  Georges  et  un  saint  Michel,  qui  leur  furent  payés,  en  I4I".  un  prix 
correspondant  à  environ  3oo  francs  de  notre  monnaie. 

A.  Dcfocr  et  F.  Rvbit,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie  du  xinc  au 
\i\p  sièclt .  187  '1.  p.  iô. 

liolier  Guillaume  ,  sculpteur  ornemaniste,  collaborait,  en  1 3bG ,  à  la 
J    lii\  de  cl-s  statuettes  ligurent  aujourd'hui  au  Musée  -le  Bourges. 


DE    I.  ÉCOLE    FRANÇAISE 


'"■: 


décoration  du  château  de  Hiom,  en  Auvergne,  pour  le  compte  «lu  (lui- 
Jean  de  Berry. 

A.  dk  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  Foui'  e,  du*    de  Si  1 1  y, 

1894,  p.  II,   <JO. 

Itoilcnu  sculpteur  parisien  du  commencement  du  xviie  siècle,  tra- 
vaillait, de  1600  à  i6o3,  à  la  grande  galerie  du  palais  du  Louvre.  D'après 
Sauvai,  c'est  à  lui,  ainsi  qu'à  son  confrère  Charles  Morel  qu'on  doit  la 
sculpture  des  beaux  chapiteaux  d'ordre  composite,  ornés  de  feuilles  et 
de  dauphins,  qui  se  trouvent  sous  la  corniche. 

Sauvai.,  Ilisl.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  II,  p.  41.  —  De  Clarac,  Description 
ihi  Louvre  et  des  Tuileries,  i855,  p.  652.  —  Berty,  Topographie  hist.  du  Vieux  Paris, 
1868,  p.  72. 

ISois  Pierre  du  ,  sculpteur-tombier,  établi  à  Paris  dans  la  première 
moitié  du  xvie  siècle.  Cet  artiste  nous  est  connu  par  un  marché  daté 
de  i5aj,  relatif  à  la  commande  d'une  tombe. 

Coïecque,  Bulletin  de  la  Soc.  de  l'hist.  de  Paris,  1894,  p.  82.  —  J.  Guîffrey 

Uevue  de  l'art  français,  i8t)(>,  p.  20. 

IloiKSC  Etienne  de  ,  sculpteur  et  émailleur  vivant  à  Paris  au  com- 
mencement du  xme  siècle,  était  l'auteur  du  tombeau  d'Eudes  de  Sully, 
évèque  de  Paris,  mort  en  1208.  Ce  monument,  érigé  dans  l'église 
Notre-Dame,  se  composait  d'une  tombe  en  cuivre,  sur  laquelle  était 
couchée  la  statue  du  prélat  ;  en  haut,  vers  la  tète  du  personnage,  on 
lisait  l'inscription  suivante  gravée  en  lettres  oncialcs  :  Stephanus  de 
Boisses  me  fecit.  C'est  un  dessin  de  la  collection  Gaignières  qui  nous 
a  conservé  le  nom  de  cet  artiste. 

Gaignières,  Bibl.  nul.  département  des  estampes;  Pe  11  a  fol.  26,  et  fonds  latin 
170/10  fol.  g3.  —  H.  Bouchot,  Inventaire  des  dessins  •  xi  cutés  pour  Hogi  1  de  Gaignières, 
1890,  qos  4532  et  6792. 

lloisselcrcl  (Pierre),  sculpteur  et  architecte  demeurant  au  Mans  au 
xvie  siècle,  construisit,  en  i554,  le  jubé  de  l'église  des  Jacobins,  en  col- 
laboration d'un  autre  artiste  manceau,  nommé  lluet. 

A.  Lenoir,  Miisi'-e  îles  Monuments  français,  t.  III,  1802,  p.  11g.  —  Ch.  Cosxard, 
Hist.  du  couvent  des  frà'es  prêcheurs  du  Mans,  is7;i,  p.  ir5.  —  L,-  Palustre,  La 
Itenaissance  en  France,  t.  III,  i885,  p.  îar. 

Bollai'l  Pierre  ,  sculpteur  bourguignon,  ligure,  en  1420,  au  nombre 
des  artistes  qui  adressaient  ù  la  municipalité  de  Dijon  des  requêtes  en 
modération  d'impôts. 

13.  I'iîost,  Gazette  des  beaux-arts,  3e  pér.,  t.  V,  1891,  p.  176. 


68  DICTIONNAIRE    DES   SCULPTEURS 

Bologne  Jean  de  ,  né  à  Douai,  en  t5s4  d'après  Baldinucci,  ou  en 
1.529  selon  Mariette,  eut  pour  premier  maître  le  sculpteur  flamand 
Jacques  Beuch.  De  bonne  heure,  il  se  rendit  en  Italie  et  séjourna  deux 
ans  à  Rome.  Il  alla  ensuite  à  Florence,  où  il  entra  dans  l'atelier  de  Ber- 
nard Vecchietti.  Cet  artiste,  s'intéressant  à  lui.  le  chargea  d'exécuter 
différents  travaux,  dont  une  Vénus  en  marbre,  et  le  présenta  au  prince 
François,  lils  du  grand  duc  de  Toscane.  (Rosine  le  Vieux,  qui  devint  son 
protecteur. 

En  i558,  le  grand  duc  ayant  transporté  sa  résidence  au  Monte-Gomune 
de  Florence,  Jean  de  Bologne  reçut  l'ordre  de  tailler  en  pierre  les 
armoiries  mises  au-dessus  de  la  porte  du  salon,  en  haut  des  deux  esca- 
liers. Plus  tard,  il  sculpta,  pour  le  casino  du  grand  duc  François,  le 
groupe  de  Samson  terrassait/  un  Philistin,  érigé  sur  la  fontaine  du  Cor- 
tile  de  Semplici.  C'est  alors  qu'il  se  rendit  à  Bologne,  où  il  exécuta  la 
fontaine  de  Neptune  sur  la  Piazza-Maggiore.  Cette  belle  œuvre  fut  ache- 
vée en  i563;  l'architecture  en  était  due  à  Thomas Laureti,  artiste  sicilien. 

De  retour  à  Florence,  il  commença  un  groupe  symbolisant  la  Aille 
foulant  à  ses  pieds  un  prisonnier,  qui  fut  placé  dans  le  salon  royal  du 
Palais-Vieux  :  il  lit  aussi  un  Mercure  en  bronze,  qui  fut  donné  à  l'empe- 
reur d'Allemagne.  On  cite  encore  de  lui  la  fontaine  du  jardin  Boboli, 
où  il  représenta  le  NU,  le  Gangr  et  Y  Euplirate,  versant  de  l'eau  dans 
une  large  vasque  :  cette  fontaine,  ornée  de  bas-reliefs  figurant  des  sujets 
maritimes,  fut  surmontée  d'une  statue  de  Neptune.  Dans  le  même  jardin, 
il  sculpta  une  Vénus  sortant  du  bain. 

C'est  vers  celte  époque  que  Jean  de  Bologne,  arrivé  à  l'apogée  de  son 
talent,  exécuta  la  statue  en  marbre  du  grand  duc  Cosme  Icl  et  le  fameux 
groupe  de  Y  Enlèvement  des  Sabines,  aujourd'hui  dans  la  Loggia  dei 
Lanci.  Ensuite,  il  lit  :  le  colosse  de  Jupiter  Pluvius,  dans  la  villa 
royale  de  Pratolino  ;  la  statue  en  marbre  du  grand  duc  François,  pour 
un  seigneur  florentin  nommé  Simon  Corsi  ;  un  saint  Luc,  à  Or  San 
Michèle  ;  enfin,  le  célèbre  Mercure  en  bronze,  qui  fait  partie  de  la  galerie 
de  Florence.  Entre  temps,  il  alla  deux  fois  à  Lucques  où  il  sculpta,  pour 
l'autel  de  la  cathédrale,  un  Christ  ressuscité,  un  saint  Pierre  et  un  saint 
Paul  ;  dans  la  même  église,  il  orna  aussi  deux  chapelles  de  nombreuses 
statues.  A  Florence,  on  lui  devait  encore  :  une  statue  de  femme  à  sa 
toilette,  dans  la  villa  de  Sercnissiini  ;  une  Vénus  sortant  du  bain,  pofir 
Jean-Georges  Césarino ,  et  plusieurs  bas-reliefs,  décorant  l'armoire 
d'ébène  de  la  Galerie  royale.  Ces  bas-reliefs,  représentant  l'histoire  du 
grand  duc  François,  iigurent  maintenant  au  Cabinet  des  Gemmes.  En 
i58o,  il  séjourna  à  Gènes  en  compagnie  de  son  élève  Pierre  Franqueville, 
avec  lequel  il  exécuta  plusieurs  statues  de  bronze  destinées  à  la  cha- 
pelle de  la  Sainte-Croix  appartenant  aux  Grimaldi,  dans  l'église  de  San- 


DE    LECOLE    FRANÇAISE  6û 

Francesco  <li  Castelletto.  En  1691,  Ferdinand  Ier  qui  avait  succédé  à  son 
frère,  mort  en  i58j,  commanda  à  l'artiste  la  statue  équestre  en  bronze 
deCosme  Ier;  cette  statue  fut  érigée  à  Florence,  sur  la  place  du  Vieux- 
Marché,  en  i5i)'J. 

Dans  la  suite,  Jean  de  Bologne  travailla  à  l'église  du  couvent  de  Saint" 
Marc,  en  collaboration  avec  Pierre  Franqueville.  En  i5ç)<),  il  acheva  le 
groupe  d'Hercule  tuant  le  Centaure,  placé  dans  la  galerie  d'Orgagna, 
En  ilioi,  il  était  à  Pise  où.  toujours  aidé  de  Franqueville,  il  refaisait 
les  portes  du  dôme,  qui  avaient  été  détruites  en  i5o,.">.  Dans  cette  église, 
on  lui  doit  aussi  un  groupe  en  bronze  du  Baptême  du  Christ  et  un 
crucifix.  Plus  lard,  à  Florence,  il  donna  le  plan  de  la  façade  de  la  mai- 
son de  son  maître  Bernard  Yecchietti,  située  rue  des  Ferravecchi,  et 
dirigea  la  construction  de  la  chapelle  de  Bon-Secours,  derrière  le  chœur 
de  l'église  de  la  Sainte-Annonciade  :  c'est  là  que  se  trouve  son  tom- 
beau auquel  travaillèrent  ses  élèves. 

De  1601  à  ifio.ï,  il  exécuta  la  statue  équestre  du  grand  duc  Ferdinand, 
pour  la  place  de  la  Sainte-Annonciade,  après  en  avoir  fait  une  du  même 
prince,  place  d'Arezzo.  En  1604,  il  commença  la  statue  en  bronze  de 
Henri  IV,  qui  l'ut  achevée,  en  1611,  par  Pierre  Tacca  ;  envoyée  à  Paris 
en  161 4  à  Marie  de  Médicis  par  le  grand  duc  de  Toscane,  elle  fut  érigée 
sur  le  Pont-Neuf,  le  a'3  août  de  la  même  année.  Les  quatre  esclaves, 
entourant  le  piédestal,  étaient  l'œuvre  de  Franqueville,  et  les  bas-reliefs, 
ajoutés  plus  tard,  étaient  dus  il  François  Bordoni,  à  Thomas  Boudin  et 
à  Barthélémy  du  Tremblay.  Cette  statue  fut  démolie  en  179a,  et  quel- 
ques-uns de  ses  fragments  ont  été  déposés  au  Louvre,  avec  les  esclaves 
de  Franqueville. 

Jean  de  Bologne,  l'auteur  de  tant  d'ouvrages  importants,  lit  faire, 
d'après  ses  œuvres,  de  nombreuses  réductions  répandues  aujourd'hui 
dans  la  plupart  des  musées  de  l'Europe.  Le  Louvre  possède  de  lui  un 
Mercure  en  bronze  provenant  de  l'ancienne  collection  du  duc  de  Cossé- 
Brissac.  Ce  grand  artiste  mourut  à  Florence,  le  14  août  1608.  Ses  élèves 
les  plus  connus  furent  :  Pierre  Franqueville,  Adrien  de  Wries  1  , 
Antoine  Susini,  François  délia  Bella,  Pierre  Tacca  et  le  Moca. 

On  voit  au  Musée  du  Louvre  le  buste  de  Jean  de  Bologne,  qui  était 
altribué  jusqu'ici  à  Franqueville,  et  que  M.  Gourajod  a  restitué,  avec 
raison,  à  Pierre  Tacca. 

D'Argf.nville,  Vit  des  fameux  sculpteurs,  t.  II,  1787,  p.  120.  —  P.  Baldikdcci, 
N'Aizie  de  professori  del  dissegno,  etc.,  1811-1S12.  —  De  Chennevières,  et  De  Mon- 
taiglon,  Abecedario  de  Mariette,  t.  I,  iSi.ï,  p.  14B.  —  Cli.  Perkins,  Les  sculpteurs 
italiens,  t.  I,  1.869,  p.  .'ifi.'j-'^a.  —  H.  Barbet  de  Jouy,  Description  des  sculptures  du 
moyen-Age  el  de  1 1  H  naissxnce,  au  Musée  du  Louore,  187(5,  p.  '^.  —  L.  Dussieux, 

(1    Le  Louvre  a  de  cet  artiste  un  groupe  de  bronze  :  Mercure  et  Psyché. 


70  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  .'in-'|i.s.  —  Abel  Desjardins,  Jean  de  Bo- 
logne, sa  oit  et  son  œuvre,  i883.  —  L.  Codrajod,  Uexandre  Lenoir,  son  jour  nul,  etc., 
t.  III,  1887,  p.  i5i-i'|2-  —  '-•  Gonse,  /.  '  sculpture  française,  1 890,  p.  140-147- 

Itomheraiilt     Benoît  ,  sculpteur    Orléanais  du  commencement  du 

xvi°  siècle,  était  établi  dans  sa  ville  natale,  où  il  demeurait  sur  la 
paroisse  Saint-Victor.  En  1 5 1 5 .  il  entreprit  avec  son  confrère  Jean  (uni- 
met,  au  château  de  Thouars,  en  Poitou,  l'ornementation  du  portail  delà 
chapelle;  il  recevait  alors  I!  sous  par  jour  pour  son  travail.  Le  16  jan- 
vier iSig,  il  passa  un  contrat  au  sujet  de  la  sculpture  d'un  groupe  des- 
tiné à  la  chapelle  Saint-Sauveur  1)  de  l'église  collégiale  de  Cléry,  près 
d'Orléans.  Cette  œuvre  représentait  le  Christ,  ayant  à  ses  pieds  l'évèque 
Saint-Aignan  et  un  priant,  tous  deux  à  genoux.  La  statue  du  priant 
était  le  portrait  du  chanoine  Pierre  Potier,  fondateur  de  la  chapelle. 

De  i5a5  à  i5i>8,  il  exécuta  le  tombeau  de  Guillaume  de  Montmo- 
rency a  et  de  sa  femme  Anne  Pot,  qui  devait  être  érigé  dans  l'église 
Saint-Martin  de  Montmorency.  Martin  Cloistre  en  avait  reçu  d'abord  la 
commande  en  1024,  mais,  étant  mort  la  même  année  sans  avoir  pu  le 
commencer,  sa  veuve.  Isabelle  Bourgeois,  du  consentement  de  Guil- 
laume de  Montmorency,  avait  cédé  cette  commande  à  Benoît  Bornbe- 
rault,  qui,  en  lieu  et  place  de  Martin  Cloistre,  par  acte  passé  à  Senlis  le 
vendredi  '3  mars  i5a5,  s'engagea  à  faire  «  les  soubz  bassemens  d'ieelle 
tumbe  de  marbre  noir  de  sept  piedz  011  environ  de  longueur,  et  de 
quatre  piedz  de  largeur,  et  les  pierres  de  dessus  ledict  soubz  bassement 
de  marbre  ou  albastre  blanc,  pour  y  apposer  les  douze  apostres  à  l'en- 
tour  du  tombeau,  et  lesdiets  douze  apostres  de  vingt  poulces  de  haul- 
teur  bien  entailliez  et  bien  porcionnez,  et  entre  chacun  apostre,  ung 
pilier  de  grosseur  et  haulteurtel  qu'il  appartiendroit  et  seroit  nécessaire 
de  faire,  item  tous  les  piliers  faitz  à  l'anticque  le  mieulx  que  faire  se 
pouiToit  et  le  plus  richement  Item  sur  chacun  apostre,  une  belle 
coquille,  et  ausdits  piliers,  les  armes  pendans  de  mondict  seigneur  et 
de  feue  madamoiselle  sa  femme.  Item  par  dessus  lesdiets  apostres  et 
piliers  une  belle  tumbe  de  lin  marbre  noir,  de  sept  piedz  en  longueur 
et  quatre  piedz  de  largeur  sur  troiz  piedz  de  haulteur  ou  environ  comme 
lesdiet  soubz  bassemens,  selon  le  vouloir  de  mondict  seigneur.  Item  sur 
ladicte  tumbe  deux  ymages  gisans,  l'une  de  la  reprécentation  de  mondict 
seigneur,  et  l'autre  de  sa  dicte  feue  femme,  qui  auroient  ehaseune 
d'ieelles  ymages  cinq  piedz  de  long,  de  fin  albastre  comme  dit  est  et  bien 
porcionnés.  Ladicte  ymaige  de  la  personne  de  mondict  seigneur  en  sa 
coste  d'armes,  avec  son  ordre  au  col.  et  son  heaulme  ou  armes  et  ses 

1    Cette  chapelle  fut  détruite  en  1820. 
(2)  Le  père  du  connétable. 


DE    1.  ECOLE    FRANÇAISE  JI 

ganteles  auprès  de  luy,  ou  lieu  le  plus  convenable.  Item,  espiedz  d"icelle 
ymage,  ung  lyon  portant  lesd.  armes  et  ordre,  et,  aux  piedzde  l'ymage 
de  ma  dicte  damoiselle  sa  femme,  deux  petitz  chiens,  aussi  portans  les 
armes  desdicts  seigneur  et  damoiselle.  Item,  soubz  les  testes  desdictes 
deux  ymages  desdicts  sieur  et  damoiselle,  deux  carreaulx  de  marbre  ou 
albastrc  ».  L'artiste  devait  sculpter,  en  outre,  cinq  statues  en  albâtre, 
figurant  Dieu  le  père  assis,  la  Vierge,  saint  Martin,  saint  Félix  et  saint 
Denis,  Pour  l'ensemble  de  tous  ces  travaux,  Guillaume  de  Montmo- 
rency s'obligeait  à  payer  à  Benoit  Bomberault  «  la  somme  de  six  cens 
livres  tournois  restans,  comme  dict  est,  des  huit  cens  livres  tournois  du 
marché  t'ait  avec  Ledict  deffunt  Martin  Cloistre  »    r). 

Ce  superbe  mausolée,  mutilé  pendant  la  Révolution,  disparut 
entièrement  en  1806  ou  1S0S,  par  l'ignorance  d'un  curé  qui  vendit 
toutes  les  sculptures,  sous  prétexte  de  débarrasser  le  chœur  de  son 
église.  On  n'en  a  retrouvé  aucune  trace  ;  niais  André  Duchesne  nous  a 
conservé  l'aspect  du  monument  par  une  gravure  publiée  dans  son  His- 
toire de  la  maison  de  Montmorency. 

A.  Dk.hesne,  Hist.  de  la  maison  de  Montmorency,  1624,  p.  3G4.  —  A.  de  Montai- 
gi.ox,  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  3e  série,  t.  II,  p.  2G4-278.  —  Herluison, 
Artistes  Orléanais,  i8(>r>,  p.  ia.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  Frana',  t.  Il, 
1881,  p.  ."o;  t.  III,  i885,  p.  ai").  —  L.  Jarry,  Réun.  des  Soc.  îles  beaux-arts  des 
dcimrt.,  18S8,  p.  t)t. 

Itomlicrniill  Mathurin  1,  dit  l'Orléanais,  était  très  certainement  le 
fils  du  précédent.  En  i55i,  il  sculpta  huit  des  trente-quatre  médaillons 
de  marbre  blanc,  représentant  pour  la  plupart  des  empereurs  romains, 
qui  décoraient  le  château  d'Oiron,  en  Poitou  ;  onze  de  ces  médaillons 
existent  encore  aujourd'hui.  D'après  M.  Palustre,  il  serait  aussi  l'auteur 
de  la  fontaine,  qui  se  voyait  autrefois  dans  la  cour  du  château,  et  que 
M.  de  Montaiglon  attribuait  à  tort  il  Jean  .luste  le  père.  Les  débris  de 
cette  fontaine  ont  été  utilisés,  dans  l'église  paroissiale  d'Oiron,  à  faire 
un  bénitier  et  le  support  d'un  pupitre. 

Benjamin  Fillon,  L'art  de  la  terre  chez  les  Poitevins,  1 804,  p.  7^,  76.  —  De  Mon- 
taiglon, Gazette  des  beaux- art  s,  1876,  p.  56o.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en 
France,  t.  III,  i885,  p.  a36,  2Ô7. 

Itoimrri  Louis  ,  sculpteur  en  bois,  se  rendit  à  Rome  où  on  le  trouve 
établi  vers  1049. 
Eugène  Mustz,  Chronique  des  arts,  n°  du  9  octobre,  1 8 7 r> . 

Bonaventure  Philippe),  sculpteur-architecte  du  xive  siècle,  résidait 

1  Martin  Cloistre  qui,  au  moment  de  sa  mort,  avait,  déjà  touché  200  livrvs, 
composa  très  probablement  le  modèle  du  monument,  et  Bomberault,  dans  la  suite, 
dut  se  servir  de  ses  dessins. 


-1  DICTIONNAIRE    1>P>    SCULPTEURS 

à  Paris,  quand  il  obtint,  en  i38çi.  l'autorisation  d'aller  à  Milan,  où  il  resta 
pendant  dix  ans  maître  de  l'œuvre  de  la  cathédrale.  Il  travailla  au  dôme 
de  cette  église  jusqu'en  1399.  époque  à  laquelle  il  fut  remplacé  par  deux 
artistes  normands,  Jean  Campanosen  et  Jean  Mignot.  Plus  tard,  à  la 
Renaissance,  un  autre  sculpteur-architecte  français,  ?sicolas  Bonaven- 
ture,  se  trouvant  à  Milan,  fut  choisi  au  concours,  en  iôrjo,  pour  faire 
l'une  des  trois  fenêtres  au  fond  du  chœur  de  la  cathédrale.  Il  est  assez 
curieux  de  voir,  à  deux  siècles  de  distance,  deux  artistes  français  por- 
tant le  même  nom,  occupés  en  Italie  au  même  monument. 

DeClarac,  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  i8ôr>,  p.  642.  —  L.  Ddssiedx, 
Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  i3,  5i,  l\ui\,  407.  — tin  uni,  Slemori  spet- 
tantialla storia...  di  Uilano,  t.  XI,  p.  4.îS.  —  Francesco  Pirovano,  Milano  nuova 
descrizione,  p.  •">;. 

Bonbei'g"  Jean  ,  d'Erfurt,  est  classé,  au  nombre  des  sculpteurs  alsa- 
ciens, comme  ayant  été  reçu  bourgeois  de  la  ville  de  Strasbourg 
en  1460. 

Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Mm/en  Age,  t.  II,  1873,  p.  190, 
,94. 

Bonclct  on  Bourfcl  Berthon  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xv"  siècle, 
était  employé  en  i383  et  i38G,  sous  la  conduite  de  Pierre  Juglar,  à  la 
décoration  du  château  de  Riom,  en  Auvergne,  pour  le  compte  du  duc 
Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
i8y  j .  p.  1 1 ,  .'>").  ;|o. 

Kiniilii'  Jean-André  .  travaillait  à  Avignon  au  commencement  du 
xvne  siècle.  En  1029,  il  exécuta  une  statue  de  saint  Agricol,  que  la  muni- 
cipalité fit  placer  sur  les  bords  du  Rhône. 

Achard,  Notes  sur  quelques  anciens  artistes  d'Avignon  (Archives  de  l'art  français, 
Documents  ;  t.  IV,  i855-i856,  p.  :85). 

Bonis   Pierre  ,  sculpteur  et  peintre  de  la  ville  d'Aix,   en  Provence, 

reçoit  en  I497,   de  Pierre  d'Arbésio.    châtelain  de  Chàteauneuf  d'Oze 

diocèse  de  Gap  ,  la  commande  d'une  statue  de  la  Vierge,  semblable  à 

celle  qui  orne  encore   maintenant  le  portail  de  l'église  Saint-Sauveur 

d'Aix,  et  qui  est  attribuée  à  Pierre  Soquet. 

Noma  Coste,  Réun.   '  s  s    .  des  beaux-arts  des  départ.,  189O,  p.  I  r 5 . 

Boimays  Jean  ,  était  occupé,  en  i5o5,  à  l'église  collégiale  de  Ville- 
franche  en  Rouergue,  et  recevait,  d'après  un  compte  du  syndic  du  cha- 


de  l'école  française  j3 

itre,  2  livres  *j  sous  tournois  pour  «  la  façon  du  crucifix  avec  deux 
images  qui  sont  sur  la  porte  du  chœur  de  ladite  église  ». 

V.  Advielle,  Les  beaux-arts  en  Rouergue  (Société  des  lettres,  sciences  et  arts  de 
l'Aveyron,  i8(i8,  p.  160).  —  Bion  de  Mablavagne,  Hist.  de  tu  cath.  de  Rodez,  1 87^, 
p.  385. 

Bonnechose  Jacques  ,  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon 
demeurant  à  Lille  au  xiv'  siècle,  reçoit  274  livres  18  sous,  en  i'iu'y,  pour 
différents  travaux  exécutés  dans  la  collégiale  Saint-Pierre.  L'année  sui- 
vante, il  touche  encore  ^'3  livres  3  sous  pour  avoir  collaboré,  dans  la 
même  église,  à  l'ornementation  du  jubé. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille,  registre  04.  —  Dehaisnes, 
Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc,  iSS(>,  p.  178  ;  Documents,  p.  $92,  5oa. 

lion  m -11  il  Etienne  ou  Pierre  de),  sculpteur-architecte  du  xme  siècle, 
qualifié  «  latomus  »  ou  tailleur  de  pierre,  travaillait  à  la  cathédrale  de 
Paris,  quand,  par  lettres  patentes  de  Philippe  le  Bel,  il  reçut,  en  128;, 
l'autorisation  d'aller  bâtir  l'église  d'Upsal,  en  Suède.  Il  lui  était  permis, 
disent  les  lettres,  «  d'aller  en  la  dite  terre,  en  Suèse,  et  de  mener  et  con- 
duire, au  couz  de  la  dite  église  avecqnes  lui,  tex  compaignons  et  tex 
bacheliers,  comme  il  verra  qu'il  sera  mestier  et  profit  à  ladite  église  ». 
On  ignore  s'il  revint  en  France  ou  s'il  mourut  à  l'étranger. 

Serodx  d'Agincourt,  Hist.  de  l'art  par  les  monuments,  arch.  pi.  xuu,  not.  7."). 
—  E. -David,  Hist.  de  la sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  109.  —  L.  Ddssikdx,  Les  artis- 
tes français  à  l'étranger,  187H,  p.  585.  —  Bull,  de  la  Soc.  de  V Hist.  de  JJmis.  etc., 
t.  VI,  1878.  p.  17a. 

Itonlcmps  Jean  ,  sculpteur  et  peintre,  était  employé,  en  i536,  au 
château  de  Fontainebleau,  à  raison  de  (i  livres  i5  sous  8  deniers  par 
mois.  De  i54o  à  i55o,  ses  gages  furent  portés  à  10  livres.  Jean  Bontemps 
était  peut-être  parent  de  Pierre  Bontemps  ;  mais,  d'après  la  modicité  de 
son  salaire- ce  ne  devait  être  qu'un  artiste  inférieur,  n'approchant  en 
rien  de  son  célèbre  homonyme. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  1800,  p.  3gi,  ."117, 
4<jo,  4aô.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  io5,  io5,  io(>, 
1 1 5,  1 52,  197. 

Hontemps  Pierre  ,  naquit  sans  doute  à  Paris  dans  les  premières 
années  du  xvie  siècle.  Les  comptes  des  bâtiments  royaux  en  font  mention 
pour  la  première  fois  en  [536;  il  travaillait  alors  à  Fontainebleau, 
moyennant  i5  livres  par  mois.  Plus  tard,  de  i54o  à  i55o,  on  le  trouve 
occupé,  toujours  au  même  endroit,  à  plusieurs  ouvrages  que  nous  font 
connaître  les  extraits  suivants  : 

«  A  Pierre  Bontemps,  imager,  pour  avoir  vacqiié  tant  au  réparement 


74  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

de  la  ligure  du  Lacon  Laocoon  en  cuivre  que  à  mousler  en  cire  les 
mousles  pour  jetter  et  fonder  en  cuivre  les  deux  longues  pièces  de  basse 
taille  pour  servir  aux  deux  costés  du  revestement  et  ornement  de  la 
ligure  du  Tybre.  » 

«  A  Pierre  Bontemps,  iinager,  pour  avoir  vacqué  à  rabiller  la  ligure 
de  Vulcan  faite  pour  sonner  les  heures  dndit  grant  orloge,  que  à  la  façon 
et  réparement  du  mousle  de  cire  pour  l'un  des  bras  de  la  ligure  d'Ap- 
pollo.  » 

En  i.")jS-i. ")',(),  sous  la  direction  de  Philibert  de  l'Orme,  il  commença 
à  collaborer  au  tombeau  de  François  Ier  avec  François  Marchand,  Ponce 
Jacquio,  François  Carmoy,  Germain  Pilon,  Ambroise  Perret,  etc.  La 
part  qui  revient  à  chaque  artiste  dans  la  sculpture  de  ce  beau  mausolée 
est  assez  difficile  à  établir.  Cependant  on  attribue  à  Pierre  Bontemps  : 
les  célèbres  bas-reliefs  de  la  bataille  de  Cérisoles  et  peut-être  aussi  tous 
ceux  qui  décorent  le  soubassement  ;  les  ligures  couchées  de  François  Pr 
et  de  Claude  de  France,  faites  avec  François  Marchand;  enfin  les 
statues  agenouillées  du  dauphin  François  et  de  Charles  d'Orléans.  On 
lui  commanda  aussi  la  statue  de  Louise  de  Savoie,  mère  de  François  I 
mais  cette  statue  ne  parait  pas  avoir  été  mise  à  exécution.  Voyons  main- 
tenant les  documents  relatifs  à  ces  travaux.  Le  1 1  janvier  i55o,  François 
Marchand  et  Pierre  Bontemps  donnaient  quittance  au  sujet  du  paiement 
des  gisants  du  roi  et  de  la  reine  : 

«  Francoys  Marchand  et  Pierre  lîontemps,  sculteurs  et  ymaigiers. 
demeurant  à  Paris,  confessent  avoir  eu  receu  comptant  de  maistre  Simon 
Grille,  trésorier  des  menuz  affaires  de  la  chambre  du  Roy,  commis  par 
ledit  seigneur,  à  tenir  le  compte  et  faire  le  payement  des  fraiz  de  la  cons- 
truction de  la  sépulture  du  feu  Roy,  la  somme  de  troys  cens  trente  sept 
livres  dix  sols  tournois,  à  eux  ordonnés  par  M  .  Philibert  Delorme...  sur 
et  tant  moins  de  leur  marché  es  ouvraiges  de  sculture  des  eftigies  des 
feux  Roy  et  Royne  derniers  déceddez,  oultrc  les  autres  sommes  de 
deniers  qu'ils  ont  cy  devant  receues  pour  semblable  cause...  » 

Le  G  octobre  i552.  Pierre  Bontemps  passait  marché  avec  Philibert  de 
l'Orme  et  s'obligeait  à  «  faire  et  parfaire  bien  et  deuement  comme  il 
appartient,  au  dit  d'ouvriers  et  gens  à  ce  connoissans,  les  ouvrages  de 
basse  taille  qu'il  convient  faire  en  pierre  de  marbre  blanc  au  siîlobastre, 
entre  la  corniche  et  basse  d'icelle,  autant  que  contient  une  face  de  la 
moitié  de  la  sépulture  dudit  feu  Roy  François,  pour  eslever  et  ériger  les 
histoires  de  deffaitte  de  la  journé  de  Sérisolles  selon  la  tape  de  l'histoire 
des  annales  et  chroniques  de  France,  ladite  partie  faisant  le  reste  du 
pourtour  de  ladite  face  et  en  ensuivant  le  commencement  ia  par  luv  fait 
de  la  dite  sépulture  et  tombeau,  auquel  reste  dudit  pourtour  et  face 
seront  faits,  sculpez  en  taille  et  eslevez  lesdites  histoires  en  basses 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  -5 

tailles  de  treize  poulces  de  hauteur,  selon  la  longueur  de  ladite  tare  et 
entre  les  deux  molures  d*icelle,  sur  an  poulce  de  relief  ou  environ,  rem- 
plir et  garnir  de  chevallerie,  gens  de  pied,  artilleries,  enseigne,  esten- 
dards,  trompettes,  clérons,  tabours,  phit'res,  munitions,  camps,  pavil- 
lons, bagages,  villes,  chasteaux,  et  autres  choses  approchans  et  suivant 
la  vérité  historialle  de  ladite  chronique,  et  pour  ce  faire,  fournir  et 
livrer  par  ledit  Pierre  Bontemps  les  modelles  déterre  de  la  proportion 
des  personnages  descripts  et  pourtraits  sous  la  conduite  de  tels  qu'il 
plaira  ordonner  par  ledit  architecte  faire  les  proflits  qu'il  appartiendra, 
faire  la  taille  tant  du  camp  de  ladite  face  que  desdites  histoires,  para- 
chever de  blanchir  et  polir,  requérir  et  fournir  tous  outils,  et  général- 
lement  toutes  choses  à  ce  nécessaires  pour  le  regard  des  peines  d'ouvriers 
seullement...  ».  Pierre  Bontemps  était  tenu,  en  outre,  de  «  faire  deux 
prians  par  messieurs  les  deux  Dauphin  et  duc  d'Orléans  enfants  dudit 
feu  Boy  »  ;  le  tout  moyennant  une  somme  de  167g  livres. 

Il  est  évident  que  les  ouvrages  en  marbre  désignés  plus  haut  sont 
bien  dus  au  ciseau  de  l'artiste,  mais  un  doute  subsiste  quant  aux 
modèles.  On  possède,  en  effet,  une  pièce  signée  de  Philibert  de  l'Orme, 
constatant  que  les  figures  agenouillées  du  roi,  de  la  reine,  du  dauphin 
et  du  duc  d'Orléans,  étaient  déjà  ébauchées  par  François  Carmoy,  en 
i548  ;  de  plus,  par  les  termes  mêmes  du  contrat  que  je  viens  de  repro- 
duire, Philibert  de  l'Orme  se  réservait  de  choisir  l'artiste  chargé  de 
faire  les  modèles  en  terre  des  bas-reliefs  de  la  bataille  de  Cérisoles. 
Pierre  Bontemps,  dans  le  tombeau  de  François  Ier,  n'aurait-il  donc  fait 
qu'oeuvre  de  praticien  habile,  et  non  de  créateur?  C'est  une  question 
délicate  à  résoudre. 

En  i556,  on  le  retrouve  à  Fontainebleau,  taillant,  en  bois,  une  sta- 
tue de  François  Ier,  qui  fut  mise  sur  un  des  piliers  de  la  grande  salle  du 
palais,  et  sculptant,  pour  la  cheminée  de  la  chambre  du  roi,  un  bas-relief 
en  marbre  blanc,  représentant  les  Quatre  Saisons  i  .  La  même  année, 
il  exécuta,  dans  l'église  de  l'abbaye  des  Hautes-Bruyères  canton  de 
Chevreuse  ,  un  sépulcre  de  marbre,  en  forme  de  stylobate,  destiné  à 
contenir  le  cœur  de  François  Ier.  Ce  monument,  après  avoir  fait  partie 
du  Musée  des  Petits-Augustins,  est  aujourd'hui  à  Saint-Denis. 

En  i56i,  Pierre  Bontemps,  habitant  alors  a  Paris  dans  la  rue  Sainte- 
Catherine,  prit  part  à  différents  travaux  de  décoration,  commandés  par 
leséchevins,  lors  de  l'entrée  de  Charles  IX.  Dans  le  traité  signé  à  cette 

1  Ce  bas-relief  a  été  faussement  attribué,  dans  les  Archives  de  l'art  français 
(t.  IV,  p.  80),  à  un  sculpteur  du  nom  de  Bertrand  Picard.  Cette  erreur,  reproduite 
par  Bérard,  provient  île  la  mauvaise  lecture  d'un  compte  daté  de  1556.  Bertrand 
Picard  était  le  trésorier  chargé  par  Henri  II  de  payer  les  gages  des  artistes 
employés  aux  édifices  royaux.  Il  faut  donc  rayer  ce  nom  de  la  liste  des  artistes 
français. 


76 


DICTIONNAIRE    1)F.S    SCULPTEURS 


occasion,  l'artiste  promettait  de  faire  «  vingt  figures  de  diverses  gran- 
deurs comprins  ung  globe,  pour  mectre  et  asseoir  dans  ung  arc  triom- 
phant qui  sera  dressé  à  la  Porte  au  painctre  de  ceste  dite  ville...  le  tout 
faict  de  piastre  et  aultres  estofies  ».  Le  3  septembre  i56i,  il  donna  quit- 
tance de  4oo  Livres,  somme  allouée  pour  ce  travail.  C'est  la  dernière 
t'ois  que  les  comptes  citent  le  nom  de  Pierre  Bontemps  i  .  On  ne  con- 
naît pas  la  date  de  sa  mort. 

A.  Lenoir,  Must'c  des  Monuments  français,  t.  111,  1S02,  p.  -\,  --,  79.  —  Bulletin 
'lu  comité  des  arts  et  monuments,  t.  Il,  1842-1845,  p.  241-245.  —  Bulletin  monumen- 
tal, 2"  série,  t.  Il,  1  s ', < ; ,  p.  418.  —  Iie  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour 
de  France,  t.  I,  i85o,  p.  589,  097,  4<>o,  416,  422,  45o,  452,  445,  445,  454,  455,  46o. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,]!.  102,  io3,  io5,  106,  n5,  i."ia. 
lyi,  190,  196,  2o5,  204,  292,  528,  529,  555.  —  De  Montaiglon,  Archives  de  l'art 
français,  Documents,  t.  V,  18.17-1858,  p.  547-55o.  —  Champollion-Figeac,  Le  palais 
île  FnnlainebU-aii ,  iSiiii,  p.  ■>;  \.  —  Ulysse  Robert,  Nouvelles  Archives  de  l'art  fran- 
çais, 187(1,  p.  9,  10,  i5.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881, 
p.  54-ô(S,  io2-io.">.  —  E.  Charvet,  Revue  de  l'art  français,  1891,  p.  a58-26o.  — 
L    Gonse,  La  sculpture  française,  189.Ï,  p.  96-99. 

Ronv  Hance  ou  Jean  de  ,  vivait  à  Rouen  au  commencement  du 
xviç  siècle  et  faisait  partie  de  la  corporation  des  imagiers  de  la  ville. 
Mandé  au  château  de  Gaillon,  par  le  cardinal  d'Amboise,  il  y  exécuta, 
de  1008  à  1609,  une  statue  de  saint  Jean,  un  saint  Georges  en  bronze  2  , 
et  plusieurs  motifs  d'ornementation.  Tous  ces  travaux  lui  furent  payés 
^4  livres.  Les  comptes  de  la  construction  du  château  de  Gaillon  portent 
en  elfet  :  en  juillet  i5o8,  «  pour  avoir  fait  un  saint  Jehan  pour  asseoir 
au  pavillon  du  jardin  »  au  prix  de  12  livres;  en  août  de  la  même  année, 
«  pour  avoir  fait  ung  monstre,  une  mélusine,  des  anges  de  boiz  »,  payés 
24  livres;  en  avril  iôoi),  «  pour  quinze  testes  de  serf  de  boiz  »,  payées 
18  livres,  qui  furent  placées  dans  la  galerie  basse,  allant  de  la  tour  au 
portail  du  jardin;  le  même  mois,  «  pour  avoir  faict  la  façon  du  sainct 
Georges  qui  sera  assiz  sur  la  grant  viz  »,  moyennant  20  livres. 

De  retour  à  Rouen,  en  i5ii,  Hance  de  Bony  travailla  au  grand  por- 
tail de  la  cathédrale  élevé  par  Roullant  Leroux,  et  y  fit  deux  statues  qui 
existent  encore  aujourd'hui.  D'après  les  comptes  manuscrits  de  la 
fabrique,  il  reçut,  pour  chacune,  la  somme  de  22  livres  10  sous. 

Arcli.  lép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  G3i,  25Ô4-  —  A.  Devil'e,  Revue  des  archi- 
tectes de  la  cathédrale  de  Rouen,  18^8,  p.  5:«.  —  Idem,  Comptes  de  dépenses  de  la 
construction  du  château  de  Haillon,  i8.'>o,  p.  exix,  cxx,  5io,  3i  1,557,  'i°5,  4o6.  — 

'I  Alexandre  Lenoir,  dans  son  Musée  des  Monuments  français  t.  III.  p.  52, 
regarde  encore  Pierre  Bontemps  comme  l'auteur  d'un  bas-relief  provenant  du 
château  d'Anet,  qui  figurait  au  Musée  des  Petits-Augustins  dans  la  reconstitution 

du  tombeau  de  Villiers  de  l'Isle-Adam.  Qu'est  devenu  ce  bas-relief,  et  sur  quelles 
preuves  Lenoir  s'appuyait-il  pour  l'attribuer  à  Bontemps?  On  l'ignore. 

2  Cette  statur  de  saint  Cn.'orues  qui  couronnait  le  faîte  de  l'escalier  conduisant 
à  la  chapelle  du  château,  fut  fondue  en  bronze  par  deux  fondeurs  ruuennais.  Jac- 
ques Billon  et  Jean  Ib  lot. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  -- 

Di   Seigneur,  Noies  sur  l'ilist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  iS<ï2,  p.  5i6, 
.-,,-.  _  \Jt  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  Il,  i88i,p.  i<i4. 

Bordel  Pierre),  est  rite  comme  résidant  à  Lyon  de  ijfii  à  i4j3  ou 
i4~5,  époque  de  sa  mort.  Il  était  appelé  le  plus  souvent,  Pierre  le  fac- 
teur ou  le  faiseur  d'images;  il  était  aussi  sculpteur  en  bois. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  an  xvnr-  siècle,  1884,  p.  19.  — 
Idem.  L'art  duboisàLyon(Réun.  desSoc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888, p. 67g}. 

Boi'dier  Etienne  ,  sculpteur  en  bois,  demeurait  à  Parisau  xvi°  siècle, 
quand  il  alla  en  Savoie,  où  il  reçut,  en  i5(>4,  le  titre  de  sculpteur  de  Son 
Altesse  Royale  le  duc  de  Savoie,  avec  3o  livres  de  gages  par  mois. 

A.  Difour  et  F.  Habit,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie  du  xi[ie  au 
mx'  siècle.  1874,  p-  °'i- 

Bordier    Guillaume  ,  sans  doute  parent  du  précédent,  travaillait  au 

château  de  Fontainebleau,  de    1.Ï4O  à  i55o,  à  raison  de  i5  livres  par 

mois. 

De  Labof.de,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  4'jo.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  1877,  p.  194. 

Bosseron   Noël  ,  collaborait  vers  1467,  à  la  sculpture  des  stalles   de 
la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  direction  de  Philippot  Yiart. 
Langlois,  Stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  1808,  p.  182. 

Bossel   Pierre  .  qualifié  «  sculpteur  apostolique  »,  vivait  à  Lyon  vers 
t6o8. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \iv  an  x\nr;  siècle,  j 884,  p.  4'- 

Bossue  ou  Bossiil  Regnauldin de  ,  résidait  à  la  lin  du  xive  siècle  à 
Poitiers,  où  il  travaillait,  en  i385,  au  palais  du  duc  Jean  de  Rerry.  Au 
mois  de  novembre  de  la  même  année,  Guy  de  Dammartin  étant  chargé  de 
la  conduite  des  travaux,  il  passa  avec  lui  un  marché,  par  lequel  il  s'obli- 
geait à  sculpter  en  bois,  pour  la  décoration  de  lagalerie  du  palais,  douze 
tètes  de  cerfs,  «  à  tout  le  cou  et  la  poitrine  hors  du  mur  »  ;  chaque  tête 
devait  être  payée  6  livres. 

Archives  nationales:  KK.  206.  Bâtiments  du  duc  de  Berry.  —  Dehaisnes,  Hisl.  de 
l'art  en  Flandre,  etc.,  188G;  Documents,  p.  626.  —  A.  de  Champeux,  Les  travaux 
d'art  exécutes  pour  Jean  de  France,  due  de  Berry,  1894,  p.   1;,  92. 

BoiH'liains;     Gilles   de  ,   sculpteur  ornemaniste    et   maître  maçon 

établi  à  Cambrai  vers  la  fin  du  xive  siècle,  exécutait,  en  i'igo,  plusieurs 

ouvrages  pour  la  collégiale  Saint-Géry. 

Archives  départ,  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  Saint-Géry  ;  n°  1.  —  Dehaisnes, 
Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886;  Documente,  p.  681. 


78  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

lloiicliei*  Pierre  ,  sculpteur  ornemaniste,  demeurait  à  Paris  au 
xive  siècle.  En  i.">4s),  il  était  occupé,  dans  l'hôtel  d'Etampes,  à  la  sculpture 
des  marbres  destinés  au  mausolée  de  François  Ier  ;  il  recevait,  pour  ses 
gages,  10  sous  tournois  par  jour. 

Ulysse  Robert,  Nouvelles  Archives  de  Fart  français,  1876,  p.  4- 

lloiichcr  Jean  ,  seulpteur-tombier,  vivait  à  Senlis  dans  la  première 
moitié  du  xvne  siècle.  Son  nom  est  gravé,  avec  la  date  de  i(>4<),  sur  une 
pierre  tombale  placée  dans  le  chœur  de  l'église  de  Chàtenay-en-France 
Seine-et-Oise  . 

De  Guilhermv,  Inscriptions  de  la  France  du  v  siècle  au  xvni0,  t.  II,  1875,  p.  633, 
634.  (Doc  inéd.  sur  l'Hisi ',.  de  France.) 

Itouclici*  Alexandre  .  sculpteur  en  bois,  travaillait  à  la  cathédrale 
de  ïroyes  vers  i6o5. 

Assier,  Les  arts  el  les  artistes  dans  l'ancienne  capitule  de  la  Champagne,  187G, 

p.    10(i. 

Itondhi  Guillaume,  sculpteur  parisien  du  xvie  siècle,  qualifié 
«  maître  tailleur  d'antiques  ».  Cet  artiste  nous  est  connu  par  son  contrat 
de  mariage  découvert  récemment  aux  Archives  nationales  :  l'acte  est 
daté  de  i588;  Guillaume  Boudin  habitait  alors  rue  Montorgueil.  Il  était, 
très  probablement,  parent  de  Thomas  Boudin,  dont  je  parle  dans  l'ar- 
ticle suivant. 

J.  Giifirey,  Revue  de  l'art  français,  i8g5,  p.  365.  —  I'.  Vitry,  Deux  familles  de 
sculpteurs  de  la  première  moitié  du  xvne  siècle.  [Gaz.  des  beaux-arts,  3e  pér.,  t.  XVI, 
1896,  p.  288.) 

Itoiiriin  Thomas  ,  était  établi  à  Paris  à  la  fin  du  xvie  et  au  commen- 
cement du  xvne  siècle.  En  1610,  il  lit  marché  avec  le  chapitre  de  la 
cathédrale  de  Chartres  pour  l'exécution  de  quatre  groupes,  placés  autour 
du  chœur  de  l'église,  représentant  :  la  Résurrection,  les  Trois  Marie, 
les  Pèlerins  d'Emmaiïs  et  le  Christ  et  saint  Thomas.  L'année  suivante, 
il  passa  encore  un  contrat  pour  trois  nouveaux  groupes  :  la  Tentation 
du  Christ,  l'Histoire  de  la  Chananéenne  et  la  Transfiguration.  Voici 
des  extraits  des  deux  marchés  qui  donnent  une  descriotion  détaillée  de 
ces  œuvres  : 

«  Du  mercredy,  ue  jour  de  juing  1610.  —  Furent  présens  vénérables 

et  discrettes  personnes  Mcs  Paul  Leprevost  grand  archidiacre  etc 

d'une  part,  et  honneste  personne  Thomas  Boudin,  maître  sculpteur, 
demeurant  à  Paris  rue  de  Mortorgueil,  paroisse  de  St-Eustache,  d'aultre 
part,  lesquelles  partyes  esdits  noms  ont  recogneu  et  confessé  avoir  faict 
et  font  cnsemblement  les  marché  et  convention  qui  s'ensuyvent  :  c'est  à 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  jg 

scavoir  que  ledit  Boudin  a  entrepris  et  s'est  submis  et  obligé  envers 
nous  de  l'aire,  bien  et  deuement,  de  pierre  de  St-Aignan,  les  imaiges  et 
ligures  cy  après  désignées  pour  estre  par  luy  posées  et  appliquées,  bien 
e1  convenablement,  entre  les  deux  pilliers  du  chœur  de  notre  église  de 
Chartres,  du  costé  du  revestiaire,  soubz  les  quatre  arcades  qui  y  sont, 
scavoir  est  :  en  l'une  desdites  arcades,  qui  est  juxte  la  porte  dudit  chœur, 
y  faire  ung  tombeau  sur  lequel  il  posera  la  ligure  de  nostrc  Seigneur 
Jésus  Christ  et  des  deux  disciples  allans  à  Emaùs  i  ;  en  la  troisième 
arcade,  en  descendant,  fera  et  posera  ung  ange  assis  sur  le  tombeau 
et  trois  ligures  représentant  les  Maries  ;  en  la  quatrième  et  dernière 
arcade ,  fera  et  posera  six  ligures ,  l'une  de  Jésus-Christ ,  quatre 
d'aspotre  et  la  sixième  de  St-Thomas,  à  genoux,  mectant  la  main 
au  costé  de  Jésus-Christ,  toutes  les  ligures  susdites  de  la  proportion  des 
aultresqui  sont  es  aultres  arcades  du  tour  dudit  chœur,  plus  ung  évesque 
en  une  niche,  de  la  proportion  des  aultres  évesques,  et  au  dessoubz 
desdites  arcades,  racoustera  ou  fera  tout  à  neuf  et  posera  deux  petit/, 
imaiges  qui  sont  rompus  etc.  etc.   » 

«  Du  sainedy.  21e  jour  d'aoust  1611. —  Furent  présens  etc Les- 
quelles partyes  ont  recongneu  et  confessé  avoir  faict  et  font  ensemble 
les  marchés  et  convention  qui  ensuyvent  ;  c'est  k  scavoir  que  ledit  Bou- 
din a  entrepris  et  s'est  submis  et  obligé  envers  nous  de  faire,  bien  et  deue- 
ment, de  pierre  de  St  Aignan,  les  ymaiges  et  ligures  cy  après  désignées, 
pour  estre  par  luy  posées  et  appliquées,  bien  et  convenablement,  en  trois 
arcades  estant  à  la  suyte  de  l'histoire  du  baptesme  de  nostre  Seigneur 
derrière  le  chœur  de  nostrc  église  de  Chartres,  scavoir  est  :  en  la  pre- 
mière desdites  arcades,  qui  est  la  plus  proche  dudit  baptesme,  repré- 
senter, en  ligures  grandes,  l'histoire  de  la  Tentation  de  Xostre  Seigneur 
au  désert,  où  seront  la  ligure  de  Nostre  Seigneur  et  celle  du  Tentateur, 
tenant  deux  pierres  en  la  main,  avec  ung  petit  temple  fait  en  dôme,  au 
dessous  duquel  y  aura  encore  une  petite  ligure  de  Xostre  Seigneur,  plus 
une  montaigne  sur  laquelle  y  aura  encore  une  petite  ligure  de  Nostre- 
Seigneur  assis  avec  la  ligure  d'un  dragon  suspendu  à  la  voulte  de  ladite 
arcade.  Et,  en  la  seconde  arcade,  représentera  l'histoire  de  la  Caua- 
née  2  ,  en  laquelle  y  aura  la  ligure  de  Xostre  Seigneur  d'ung  costé,  et 
de  l'aultre  costé  la  Cananée  à  genoux  et  ung  petit  chien  entre  deux.  Et, 
en  la  troisième  arcade,  représentera  l'histoire  de  la  Transfiguration  de 
Xostre  Seigneur  en  la  montaigne  de  Thabor,  où  seront  les  ymaiges  de 
Nostre  Seigneur,  celles  de  Elye,   et  Moyse  portant   en   ses  mains  les 

1  An  cours  ikj3  travaux  cette  disposition  fut  changée  :  ['Apparition  de  l'ange  aux 
Trois  Maries  prit  place  dans  la  dernière  arcade,  et  les  Pèlerins  d'Emmaiis  dans  la 
troisième. 

(2)  Sous  cr  groupe,  on  lit  sur  une  petite  plaque  de  marbre  noir  la  signature 
T.  Boudin,  avec  la  date  de  1612. 


80  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

tables  du  décalogue,  avec  les  ligures  des  apostres  saint  Pierre, 
saint  Jehan  et  saint  Jacques.  » 

Le  premier  marché  attribuait  à  l'artiste  1600  livres  tournois,  et  le 
second,  800.  Les  groupes  de  Thomas  Boudin,  qui,  avec  ceux  de  Jean 
Soûlas,  de  François  Marchand  et  de  Nicolas  Guybert,  ornent  encore 
maintenant  le  pourtour  du  chœur  de  la  cathédrale,  sont  posés  les 
quatre  premiers,  du  coté  nord,  et  les  trois  derniers,  du  côté  sud; 
ceux-ci  sont  les  plus  célèbres. 

En  1617,  Thomas  Boudin  de  retour  à  Paris,  exécuta  la  grande  che- 
minée placée  à  L'Hôtel  de  ville  dans  la  salle  du  Trône,  en  l'ace  de  celle 
qui  avait  été  laite  par  Pierre  Biard,  le  père,  en  1608  ;  elle  a  été  dé- 
truite dans  l'incendie  de  iSji.  En  1618,  on  le  nomma  sculpteur  des 
bâtiments  royaux,  avec  3oo  livres  de  gages.  Le  16  janvier  io"i9,  il  fut 
un  des  signataires  des  nouveaux  statuts  de  la  communauté  des  maîtres 
peintres  et  sculpteurs.  La  même  année,  il  sculpta  le  tombeau  de  Diane 
de  France,  duchesse  d'Angoulème.  Ce  tombeau  1  était,  avant  la  Bévo- 
lution,  dans  la  chapelle  Notre-Dame-de-Bon-Secours  de  l'église  des 
Minimes,  à  la  place  Royale;  la  statue  en  marbre  blanc  qui  le  surmon- 
tait, représentant  la  duchesse  agenouillée  devant  un  prie-Dieu,  après 
avoir  figuré  au  Musée  des  Petits- Augustins,  a  été  transportée  dans  la 
crypte  de  la  basilique  de  Saint-Denis,  où  elle  se  voit  aujourd'hui.  Dans 
celte  dernière  église,  Thomas  Boudin,  d'après  Félibien.  aurait  encore 
exécuté,  en  1627,  un  autel  des  Saints-Martyrs;  on  ne  sait  ce  qu'il  est  de- 
venu. Enfin,  Sauvai  cite  le  même  artiste  comme  ayant  travaillé,  avec 
Barthélémy  du  Tremblay,  à  deux  a)  des  cinq  bas-reliefs  en  bronze, 
commandés  par  le  cardinal  de  Richelieu  pour  décorer  le  piédestal  de 
la  statue  équestre  de  Henri  IV,  sur  le  terre-plein  du  Pont-Neuf.  Les  trois 
autres  bas-reliefs  étaient  dus  à  François  Bordoni. 

Thomas  Boudin  mourut  à  Paris,  le  -i\  mars  i(3'3j.  Il  habitait  alors  rue 
Saint-Antoine  et  fut  enterré  dans  la  paroisse  Saint-Paul  ;  sur  le  re- 
gistre mortuaire,  il  est  qualifié  «  sculpteur,  peintre  et  architecte  du 
Boy  ». 

ltouclhi  Barthélémy  ,  né  à  Paris  en  1G10,  lils  du  précédent,  est  l'au- 
teur du  tombeau  de  Sully,  que  Bachel  de  Cochefilet,  veuve  du  célèbre 
ministre  de  Henri  IV,  fit  élever,  en  1642,  dans  un  petit  oratoire  attenant 
à  l'hospice  de  Nogent-le-Botrou.  Depuis  sa  construction,  l'ensemble  de 
ce  monument  a  dû  subir  divers  changements  ;  mais  la  statue  du  duc  et 
celle  de  sa  femme  existent  encore  aujourd'hui.   La  première,  seule,  est 

l    Gaignières  nous  a  conservé  un  dessin  de  ce  monument. 

2;  Certains  auteurs  attribuent  et  travail  à  Michel  Bourdin;  je  me  range  de  l'avis 
opposé,  car  il  est  plus  naturel  que  Thomas  Boudin,  comme  sculpteur  du  roi,  nit  été 
chargé  decollaborer  au  monument  de  Henri  IV. 


DE  l'école  française  8i 

regardée  comme  étant,  d'une  façon  authentique,  de  la  main  de  Barthé- 
lémy Boudin  ;  elle  porte  gravée,  sur  la  plinthe,  la  signature  de  l'ar- 
tiste 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  G.  249.  — Féi.ibien,  Hist.  de  l'abbaye  de  Saint-lion*, 
t.  VII,  p.  448.  —  Sauvai.,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724.  t.  I,  p.  206,  Jo8,  i45. 
—  Le  Roux  de  Lincy.  Hist.  de  l'Hôtel  de  Ville  de  Paris,  18461  p.  43.  —  Merlet, 
Bulletin  monumental,  t.  XXII,  i856,  p.  294.  —  Merlet  et  Bellier  de  la  Chavigxerie, 
Archives  de  l'art  français,  t.  V,  1837-1858,  p.  369-076.  —  Nouvelles  Archives  de 
l'art  français,  1872,  p.  12. —  A.  Jal,  Dict.  crit.  de  biographie  et  d'histoire,  1872, 
p.  '".."iS.  —  Merlet,  Inv.  somm  des  archives  d'Eure-et-Loir,  t.  VI,  1890,  p.  5y,  38.  — 
De  Mély,  La  cathédrale  de  Chartres  li-'an.  des  Soc.  îles  beaux-arts  des  départ.,  1890, 
p.  53i-535  et  pi.  XXIV).  — J.  Guiffrey,  Revue  de  l'art  français,  i8g5,  p.  36i. — 
L.  Goxse,  La  sculpture  française,  i8g5.  —  P.  Vitry,  Le  tombe  ut  de  Sully  à  Nogent- 
le-Hotiou  [Revue  archéologique,  mars-avril  i8g5).  —  Idem,  Deux  familles  de  sculp- 
teurs (Gaz.  des  beaux-arts,  5e  pér.,  t.  XVI,  1896,  p.  283  et  suiv.  . 

Itoudrillcl  ou  ItaïKlrilIcl  Jean  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de 
Troyes,  quitta  sa  ville  natale  et  vint  se  fixer  à  Dijon,  en  \~n~,  pour  en- 
treprendre la  sculpture  des  stalles  de  l'abbaye  de  Saint-Bénigne.  Ce 
travail,  terminé  en  cinq  ans,  lui  fut  payé  i,3oo  livres  tournois.  Les 
archives  de  la  ville  conservent  de  l'artiste  une  requête  en  modération 
d'impôts,  adressée  vers  cette  époque  à  la  municipalité  :  «  Combien, 
disait-il,  qu'il  ne  soit  résidant  en  la  ville  de  Dijon  que  comme  menuisier 
de  service  et  par  marchief  fait  avec  Messieurs  les  vénérables  abbé  et 
couvent  de  Saint-Bénigne  pour  la  construction  des  sièges  du  chœur  de 
leur  grande  église,  par  lequel  lui  doivent  fournir  logis  pour  la  demeu- 
rance  de  luy,  sa  femme  et  ses  ouvriers,  hasteliers  pour  besongner,  en- 
semble blé,  vin  et  argent  pour  la  nourriture  de  luy  et  sesdits  ouvriers.  » 

Jean  Boudrillet  était  le  beau-père  de  1'  «  architecteur  »  Hugues  Sam- 
bin.  Il  vivait  encore  en  i564  et  travaillait  à  cette  date,  sous  la  direction 
de  son  gendre,  aux  préparatifs  des  fêtes  ordonnées  par  la  ville  de  Dijon, 
lors  de  l'entrée  du  roi  Charles  IX. 

Archives  comm.  de  Injon  ;  L.  687.  —  A.  Castan,  L  v  architecteur  »  Hugues  Sam- 
bin  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1890, p.  224-227).  — De  Golyenaix  et 
Vallée,  Inv.  somm.  des  archives  de  Dijon,  t.  III,  1892,  série  L,  p.  194. 

Koiih*  Guillaume),  collaborait  à  llouen,  en  i56i,  à  la  décoration  inté- 
rieure de  l'église  Saint-Jean. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  u'728.  —  De  La  udérière,  Notice  historique 
sur  l'ancienne  église  Saint-Jean  de  Rouen,  1860,  p.  17. —  De  Beaerep.uke,  Inv. 
somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  182. 

lloiikicl  Eustache  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  était  occupé, 
en  i336-i35j,  au  château  d'Eseaudœuvres,  près  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord;  Registres  relatifs  au  Hainaut  ;  H.  2.5  1 .  —  Dehaisnes,  Hist. 
de  l'arl  dans  la  Flandre,  etc.,  1886  ;  Documents,  p.  "sv 


82  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Boulanrf    Antoine  ,    sculpteur  et  architecte  de  la  fin  du  xvie  sièc 
exécute,   en   i."»8;,   un  autel  dans  l'église  de   Beaumont-lès- Tours   Indre 
et-Loire  . 

Mémoires  delà  Société  cU  Touraine  —  Bait.hu.,  \omu.  dict.  des  architectes  f 
çais,  1887,  p.  69. 

Itoullni'tl    Jean  .    sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du    xvie  sièc 
exerçait  son  art  à  Noyon  vers  i56j  . 

De  La  Foks-Mélicocq,  Les  artistes  du  r.ord  de  la  France.  1848,  p.  72.  —  Ed.  Bos- 
naffk,  Le  meuble  en  France  awxvie  siècle,  1887,  p.  !\o. 

Itoullel  Augustin  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Vernon,  travaille  à  Rouen, 
dans  l'église  de  Saint-Maclou  vers  i5j2. 

Arch.  dép.  delà  Seine-Inférieure;  G.  6889. —  De  Bkaurepaire,  Inv.  somtn.  des 
arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  285. 

Boiillin  Arnould  ,  sculpteur  en  bois  demeurant  à  Amiens  dans  les 
premières  années  du  xvie  siècle,  fut  chargé,  en  1Ô08,  par  le  chapitre  de 
la  cathédrale,  d'entreprendre,  dans  le  chœur  de  l'église,  les  stalles  du 
côté  droit. 

Jourdain  et  Du  val,  Les  stalles  de  la  cath.  d'Amiens,  i8/|5,  p.  1o.  —  Dosevel  et 
Gozé,  Les  églises,  châteaux  el  beffrois  de  la  Picardie  et  de  l'Artois  Cath.  d'Amiens, 
p.  16).  —  Dusevel, Notice  surlacath.  d'Amiens,  i855,  p  çio.  —  L.  Go\se,  L'art 
gothique,  1890,  p.  /|.">o. 

iîouloiiiH'    Pierre  de  .  Voir  Arras  Mathias  d  . 

Iloui'cier  Guillaume  ,  sculpteur-tombier  vivant  à  Paris  au  commen- 
cement du  xvie  siècle,  passe  marché,  en  i5t>3,  au  sujet  de  l'exécution  de  la 
tombe  d'Ambroise  de  Yilliers,  seigneur  de  Vallcngoujard.  Cette  tombd 
placée  autrefois  dans  l'abbaye  de  Notre-Dame-du-Val,  a  été  détruite, 
mais  on  en  voit  un  dessin  dans  la  collection  Gaignières. 

Bull.de  lu  Soc.  des  antiquaires  di  France,  188S,  p.  199.  —  Collection  Gaignières. 
Département  des  estampes,  Pc  na;  fol.  74.  —  H.  Bouchot,  Inventaire  des  dessins 
exécutés  pour  Roger  de  Gaignières,  t.  11.  1891,  p.  1  iT,  n°  458a. 

lloui'flici'  Guillaume  ,  exerçait  son  art  à  Tours  au  xvie  siècle. 
D'après  les  archives  municipales,  il  collabora  aux  préparatifs  faits  par  la 
ville  lors  de  l'entrée  du  duc  d'Anjou,  au  mois  de  mars  i.">j". 

E  Giracdet,  Les  artistes  tourangeaux,  [885,  p.  .'|3. 

Itourdin  Michel  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  commence  à 
travailler  à  Fontainebleau  en  i53j.  A  partir  de  cette  époque,  jusqu'en 
i566,    il  ligure  souvent  dans    les   comptes  des   bâtiments  royaux,    en 


de  l'école  française  83 

compagnie  de  ses  confrères,  Jacques  Lardant  et  Francisque  Seibecq, 
pour  différents  ouvrages  entrepris,  soit  dans  Paris  :  au  Louvre,  au 
Palais-Royal  et  a  l'hôtel  de  Bourbon:  soit  dans  les  environs  :  aux  châ- 
teaux de  Saint-Germain  en-Lave,  de  Boulogne,  de  la  Muette,  de  Villers- 
Cotlerets,  etc.  Un  Etienne  Bourdin,  maître  menuisier,  était  aussi 
employé,  de  i5a8  à  i536,  à  la  décoration  des  boiseries  de  la  grande 
galerie  du  château  de  Fontainebleau  :  il  était  sans  doute  parent  de 
Michel  Bourdin.  Quant  à  ce  dernier,  faut-il  le  regarder  comme  un  des 
ancêtres  du  sculpteur  Michel  Bourdin  dont  je  parle  dans  l'article  sui- 
vant? Je  n'ai  trouvé,  à  ce  sujet,  aucun  renseignement. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arls  à  la  cour  deFrance,t.  I,  r85o,  p.  077.  — 
Idem,  Le  château  du  buis  de  Boulogne,  l855.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du 
roi,  t.  I,  1877,  p.  82-84,  109,  108,  1  '1",  i55,  187,  208,  226,  229,  '"i,  36o,  .">(>■>.  563, 
366,  091  ;  t.  II,  1880,  p.  27,  28,  ■">;,  81,  86,  87,  f5r,  016.  —  Berty,  Topogr.  hist.  du 
vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  ->\i,  i53,  254-  —  I--  Palustre,  La  Renaissance  en  France, 
t.  I,  1S79,  p.  222,  224.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1877, 
p.  58-6o. 

Iloiirriin  Michel  ,  naquit  à  Orléans  dans  la  seconde  moitié  du 
XVIe  siècle.  Il  alla  se  fixer  à  Paris,  probablement  en  1609.  Vers  cette 
époque,  il  était  occupé  à  modeler  en  cire  un  buste  du  roi  Henri  IV  ; 
cette  ouvre  figure  aujourd'hui  dans  la  collection  de  M.  Desmottes.  En 
i(>ij,  il  était  à  Orléans,  où  il  s'obligeait,  par  traité  envers  les  commis- 
saires du  roi,  à  reconstruire  le  tombeau  de  Louis  XI  dans  l'église  col- 
légiale de  Gléry-sur-Loire.  Le  premier  tombeau,  détruit  en  i56a,  pen- 
dant les  guerres  de  religion,  avait  été  exécuté,  en  1482,  par  Conrad  de 
Cologne  et  Laurent  Wrine  ;  il  était  alors  surmonté  d'une  statue  de 
bronze,  représentant  le  roi  à  genoux.  Michel  Bourdin  s'engagea  à  re- 
faire la  statue  en  marbre.  Le  marché  fut  passé  moyennant  le  prix  de 
33oo  livres;  l'artiste  y  est  désigné  comme  «  maistre  sculteur,  pintre 
et  architecte,  demourant  à  Paris  faulxbourg  Saiuct-Germain  sur 
le  fossé  à  aller  de  la  porte  Sai net-Germain  à  la  porte  Sainct-Michel, 
estant  de  présent  en  eeste  ville  d'Orléans  ».  La  statue  de  Louis  XI,  qui 
a  fait  partie  pendant  la  Révolution  du  Musée  des  Petits-Augustins,  a  été 
rendue,  en  181O,  à  l'église  de  Gléry  ;  quant  au  tombeau  1  ,  il  a  été  dé- 
moli, mais  on  peut  s'en  faire  une  idée  par  un  dessin  conservé  dans  la 
collection  Gaignières.  Michel  Bourdin  est  aussi  l'auteur  de  la  Vierge  en 
marbre  blanc  placée  dans  la  cathédrale  d'Orléans,  au-dessus  de  1  autel 
de  la  chapelle  de  Longueville;  cette  statue  est  signée  :  Aurélius  Mi- 
chael  Bourdin  fecit. 

Une  légende,  qui  a  trouvé  crédit  auprès  de  certains  auteurs,  rapporte 

1  On  vient  de  reconstituer  dans  l'église  de  Clérj  l'ensemble  primitif  de  ce  mau- 
solée, 


84  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

que  L'artiste,  au  moment  où  il  travaillait  à  Cléry,  aurait  volé  dans  l'église 
une  lampe  d'argent,  et  qu'il  aurait  été  pendu  pour  ce  l'ait,  en  1622.  Cette 
légende  est  fausse,  car  enjevrier  îtrid,  Bourdin  demeurait  à  Paris  dans 
l'hôtel  de  Nevers  et  était  occupé  aux  apprêts  d'un  ballet  qui  devait  être 
dansé  devant  Louis  XIII,  dans  les  salons  de  l'Hôtel  de  Ville  :  d'ailleurs, 
Jal  a  donné  la  preuve  qu'il  vivait  encore  en  1629. 

D'après  Piganiol  de  la  Force,  on  attribue  encore  à  Michel  Bourdin  le 
mausolée  d'Amador  de  la  Porte,  grand  prieur  de  France,  mort  en  i<>4o: 
ce  mausolée,  autrefois  dans  l'église  du  Temple,  a  Paris,  se  trouve  main- 
tenant au  Musée  du  Louvre.  Sauvai  et  Piganiol  citent  également,  comme 
étant  de  lui,  les  statues  de  saint  Gervais  et  de  saint  Protais,  sculptées 
au  portail  de  l'église  de  Saint-Gervais.  Ces  statues  ont  disparu  depuis 
longtemps  ;  mais  on  possède  de  Bourdin,  dans  la  même  église,  les 
ligures  en  bois  des  deux  saints  qui  ornaient  jadis  le  maître-autel.  En 
outre,  on  a  retrouvé  il  y  a  quelques  années  deux  ouvres  signées  du  nom 
de  l'artiste  :  dans  l'église  de  Nogent-les- Vierges,  près  de  Creil.  le  loin- 
beau  de  Jean  Bardeau,  trésorier  général  des  finances,  mort  en  iT3i>  :  et 
dans  l'église  île  Saint-Valérien  Yonne  .  celui  de  Pierre  Dauvet.  capi- 
taine du  temps  de  Louis  XIII,  mort  en  ir/,j.  Pour  ce  dernier  monument 
un  doute  subsiste,  et  on  ne  saurait  guère  affirmer  s'il  est  de  Michel 
Bourdin  ou  de  son  fils  Michel  IL  M.  Gonse  1  .  dans  son  bel  ouvrage  sur 
la  Sculpture  française,  serait  aussi  porté,  avec  raison  selon  moi,  à  re- 
connaître la  main  de  notre  sculpteur  dans  la  statue  de  l'église  de 
Magny-en-Yexin,  représentant  François-Nicolas  de  Neuville,  duc  de 
Villeroy. 

Bourdin  a  été  souvent  confondu,  à  tort,  avec  Thomas  Boudin,  l'auteur 
d'une  partie  des  sculptures  ornant  le  pourtour  du  chœur  de  la  cathédrale 
de  Chartres. 

Boiii'riin  Michel  II  ,  fils  du  précédent,  naquit  en  1609  et  mourut  en 
1H7S.  Dès  l'année  i63o,  il  dut  collaborer  aux  travaux  de  son  père.  En 
i653,  il  passa  un  marché  au  sujet  de  l'exécution  du  monument  funéraire 
élevé  à  François  Le  Gras,  seigneur  du  Luart,  et  a  sa  famille,  dont  faisait 
partie  le  poète  Robert  Garnier.  Ce  tombeau,  placé  autrefois  au  Mans, 
dans  une  chapelle  de  l'église  des  Cordeliers,  fut  démoli  en  i'y'3  :  les 
différentes  parties  qui  le  composaient  sont  conservées  aujourd'hui  au 
château  du  Luart  Sarthe  .  En  i656-i658,  Michel  II  Bourdin  était  employé, 
à  Paris,  à  la  restauration  des  tombes  de  l'abbaye  de  Saint-Germain- 
des-Prés. 

Saoval,  Hist.  des  antiq.  de  Paris,  i->.\.  t.  I,  p.  '1  .">">■    —  Pigasiol  de  la    I 

li  M.  Gonse,  d'après  Lenoir,  attribue  encore  à  Michel  Bourdin  le  tombeau  de 
Diane  de  Poitiers,  qui  se  trouvait  dans  la  chapelle  du  château  d'Anet.  Cette  œuvre 
datant  de  lôTT,  il  paraît  impossible  qu'elle  soit  de  lui. 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  85 

Bescripl.  hist.de  Paris,  1765,  t.  IV,  p.  [3a,  [55,545.  —  Beauvais  du  Préau,  Des- 
cript.  de  la  aille  d'Orléans,  1778  (remarques,  p.  76)  —  Lenoir,  Musée  des  Monu- 
ments français,  t.  IV,  i8o5,  p.  125-126.  —  Ch.  Brainne,  Les  hommes  illustres  de 
l'Orléanais,  18^2,  t.  !,  p.  18-20.  —.lu.,  Dicl.  crit.  de  biographie  et  d'histoire,  1872, 
p.  271,  272.  —  Heiuuisox,  Artistes  Orléanais,  i&65,  p.  12.  —  Idem,  Reconstruction 
du  tombeau  <!•■  Louis  XI  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888  p.  71!.")- 
769). —  linil.  de  la'Sbc.  des  antiquaires  de  France,  1887,  p.  iti-118.  —  II.  Boij- 
ciiiit.  lur  des  dessins  exécutés  pour  Roger  de  Gaignières,  1890,  nos  2018,  uS'>(>. — 
Dupi'is,  Michel Bourdin, statuaire  Orléanais  Bull. delà  Soc.  archéologique  du  Loiret, 
t.  IV,  p.  61,  65).  —  ii.  Bapst,  Gaz.  des  beaux-arts,  5  pér.,  t.  VI,  1891,  p.  ■>.88- 
2()7.  — J.  Gdiffrey,  Revue  de  l'art  françate,  1894,  p.  5:19.  --  Vacdih,  Les  Bourdin 
père  et  fils,  sculpteurs  Orléanais,  1880.  —  L.  Gonse,  La  sculpture  française,  (8g5, 
p.  i.'m,  [58,  i.'h).  —P.  Vitry,  Deux  familles  de  sculpteurs  (Gaz.  des  beaux-arts, 
5°pér.,  t.  XVI.   1896,  p.  295-298;  t.  XVII,  [897,  p.  r  ->■>.  1 '|f,-i.")S). 

itoiii-ilha  (Etienne),  sculptait,  en  ifi'js,  une  croix  de  pierre  pour  Le 
cimetière  d'Epineuil  Yonne  et  réparait  diverses  statues  dans  l'église 
de  cette  paroisse.  Il  n'y  aurait  rien  d'étonnant  à  ce  qu'il  fut  parent  de 
Michel  Bourdin.  ce  dernier,  comme  nous  venons  de  le  voir,  ayant  tra- 
vaillé également  dans  l'Yonne. 

Areh.  dvp.de  l'Yonne;  G.  ->445.  —  Quantin,  lur.  somm.  des  arch.  de  l'Yonne, 
t.  Il,  i873,  p.  43i. 

Itoiirtlon  Jacques),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvi°  siècle. 
résidait  à  Chartres  et  y  exécutait,  en  i53i,  en  collaboration  d'un  autre 
sculpteur  en  bois,  Denis  Montaudoin,  les  magnifiques  stalles  du  chœur 
de  la  cathédrale. 

Herluison,  Artistes  Orléanais,  i863,  p.  i5.  —  Bérard,  Met.  biogr.  des  artistes 
français,  187  >,  col.  [<v>.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1887, 
p.  58. 

Bourdon  François  ,  de  son  vrai  nom  Francesco  Bordoni,  sculp- 
teur florentin  né  vers  1.J70,  était  l'élève  et  le  gendre  de  Pierre  Franque- 
ville.  Il  suivit  celui-ci  quand  il  revint  en  France,  au  commencement  du 
xvne  siècle,  et  s'établit  à  Paris,  où  on  le  trouve,  en  1608,  occupé  aux 
Tuileries;  il  recevait  alors  600  livres  de  gages.  Il  prit  part  ensuite  aux 
travaux  de  la  statue  de  Hemù  IV,  érigée  sur  le  Pont-Neuf;  il  acheva,  en 
1618,  les  quatre  statues  d'esclaves  (1),  que  Franqueville.  mort  en  i6i5, 
avait  laissé  ébauchées,  et  plus  tard,  en  1621  ou  ifij-2,  il  exécuta  trois 
des  cinq  bas-reliefs  21  en  bronze  qui  ornaient  le  piédestal.  En  i6i5 
Bordoni  succéda  à  Franqueville  dans  la  charge  de  premier  sculpteur 
du  roi,  avec  2,400  livres  de  pension;  auparavant,  en  1611,  il  avait  déjà 
obtenu  deLouisXIII  des  lettres  de  naturalisation.  En  if>33,  il  entreprit, 
moyennant  35,000  livres,  la  décoration  de  la  chapelle  de  la  Sainte-T ri- 

1    <>s  statues  sont  aujourd'hui  au  Musée  du  Louvre. 

(2)  Les  deux  autres  étaient  dûs  à  Thomas  Boudin  et  à  Barthélémy  du  Trem- 
blay. 


86  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

aité,  au  palais  de  Fontainebleau.  Ce  sont  les  seuls  renseignements  que 
l'on  possède  sur  cet  artiste.  Il  mourut  à  Paris,  le  i5  lévrier  16124.  °t  'l,t 
inhumé  sur  la  paroisse  Saint-Germain-l'Auxerrois. 

Bourdon  Pierre  .  né  à  la  fin  du  xvie  siècle,  fils  du  précédent,  ligure 
en  i6'36,  avec  600  livres  de  gages,  sur  l'état  des  artistes  employés  aux 
bâtiments  royaux.  Après  la  mort  de  son  père,  il  obtient  la  charge  de 
premier  sculpteur  du  roi:  sur  différents  actes  de  l'état  civil,  il  est  aussi 
qualifié  architecte  et  valet  de  chambre  du  roi.  On  ne  sait  rien  de  ses 
travaux  et  on  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

Sacval,  Hisi.  des  antiquités  Paris,  1724, 1. 1,  p.  256.  — Berti  .  Topogr.  hist. 
du  1 1  - .  t.  II.  1868,  p.  2o5.  —  Jal,   Diet.  crtt.  d     biographie    et   d'histi 

1872,  p.  :>-jci,  a5i.  —  J.  Guiffrky,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1872,  i>.  i~>: 
11--"  p,  255  —  Herlcisok,  Actes  d'état  'ici/  d'artistes  français,  1S7Ô,  p.  04.  — 
Baucbal,  Nom  hitectes  français,  1887,  p.  (iii. 

Bourgeois  Jean  .  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  aurait  exécuté  à 
Arras,  en  1437,  le  dais  et  la  stalle  d'honneur  de  l'abbé  de  Saint- 
Bertin. 

A.  Bkrard,  Di  les  artistes  français,  1872,  col.  ioô. 

Bourgeois  Jean  .  était  au  nombre  des  sculpteurs  qui  collaboraient 
à  la  décoration  du  palais  de  Fontainebleau.  dei54oài55o;  il  touchait 
i4  livres  de  gages  par  mois. 

DeLaboriii,  I  s  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.420.  —  Idem,  Les  comptes 

des  bâtiments  durai,  t.  I,  1877,  p.  194. 

Bourgeois  Daniel  ,  maître  sculpteur  de  la  ville  de  Laon.  donne 
quittance,  le  -  janvier  1610,  d'une  somme  de  4°  sous  tournois,  qui 
lui  est  accordée  pour  avoir  sculpté  des  armoiries  à  la  porte  Nou- 
velle. 

Arch.  Laon;  GC.  497.  — Matton,  Irai.  somm.  des  orch   de  Laon,  série 

CC,  p.  ;i").  —  Grandis,  Revue  de  l'art  français,  1895,  p.  i5i. 

Bourses    Guillaume    de),    résidait  à  Rouen,  à  la  fin  du  xve  et  au 

commencement  du  xvr'  siècle,  et  y  faisait  partie  de  la  corporation  des 
peintres  et  tailleurs  d'images.  En  1476,  il  habitait  sur  la  paroisse  Saint- 
Nicolas,  quand  il  fut  envoyé  à  Lyon,  à  Grenoble  et  à  Roanne,  pour  faire 
venir  l'albâtre  nécessaire  au  tombeau  que  le  cardinal  d'Estouteville 
désirait  se  faire  élever  dans  la  nef  de  la  cathédrale.  De  i4'j4  "  l5oo,  il 
fut  occupé,  avec  Jean  Pasquier.  à  sculpter  des  bas-reliefs  et  des  figures 
en  bois  pour  le  retable  de  l'autel  de  l'église  Saint-Nicolas.  En  ijoj,  il 
alla  travailler  au  château  deGaillon.  où  sa  présence  est  encore  constatée 
en  1009. 


de  l'école  française  sj 

Un  autre  Guillaume  de  Bourges  vivait  dans  sa  ville  natale  à  la  lin  du 

xv  siècle.   Il  collabora  aux  travaux  de  décoration  laits  lors  de  l'entrée 

d'Anne  de  Bretagne  à  Bourges,  en  i\\ii.  Il  mourut  de  la  peste  en  i4y<)  ; 

ii  cette  date,  on  lit,  en  effet,  dans  les  comptes  de  la  ville  :  «  6*  L,  bailliés 

aux  enfans  de  Guillaume,  l'imageur,  lesquels  lurent  mis  hors  de  ladite 

ville  parce  que  leurs  père  et  mère  moururent  de  peste,  et  à  ceste  cause 

fut  leur  maison  fermée  pour  obvier  à  plus  grant  inconvénient  ».  Ce  ne 

peut  donc  pas  être  le  même  artiste  que  le  Guillaume  de  Bourges  qu'on 

rencontre  à  Gaillon  en  t5op,. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  *>.  72,  7025.  —  De  Girardot,  Artistes  de  la 
ville  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  franc.,  20  série,  t.  1,  1861,  p.  240,  246).  —  Du  Sei- 
gneur, Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculp.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  3i8.  — De 
Cii.vmi-k.u ix,  /.<  Meuble,  t.  I,  [885,  p.  m.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France 
au  xvie  siècle,  1887,  p.  ."«y.  —  De  Beadjrepaire,  Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Seine- 
Inférieure,  t.  I,  1886,  p.  25;  t.  V,  !*;)•>,  p.  464. 

Bourges   Jean  de  .  sculpteur  et  peintre  du  xve  siècle,  vivait  à  Lyon 
de  1489  à  l4i)I- 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xvuic  siècle,  1884,  p.  2'. 

Itourgcs  (Jean  de),  travaillait  a   Fontainebleau  de  i5i7  à  [55o  ;   il 

était  alors  employé  aux  ouvrages  de  stuc  de  la  grande  galerie,  à  raison 

de    i5   livres   par  mois.    Plus    tard,  d'après   une   quittance  datée   du 

28  février  i555,  il  exécuta,  sous  la  direction  de  Pierre   Bontemps,   les 

ornements  du  tombeau  de   François  Ier,  en    collaboration  de  Pierre 

Bigoigne  et  de  Bastien  Galles. 

F.  Bodrquf.lot,  Hist.  de  la  seulpt.  et  des  arts  plasl.  en  France,  1846.  —  De 
Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  1,  i.sr>o,  p.  420,  4'|5.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1S77,  p.  1Ô4,  194,  292. 

Hoill'ii'Oil'iM'  Jean  de  ,  appelé  aussi  Jean  Bourguignon,  participait 
à  Bruges,  en  i4<J8,  aux  apprêts  des  l'êtes  données  à  l'occasion  du  mariage 
de  Charles  le  Téméraire.  En  i485,  il  entreprit  avec  un  artiste  flamand, 
Mathieu  Keldermans,  la  construction  d'un  jubé,  dans  l'église  de  la 
petite  ville  de  Bourbourg  Nord  .  Il  mourut  en  1490,  avant  la  fin  des 
travaux  qui  furent  achevés  par  Keldermans.  Ce  jubé  n'existe  plus 
aujourd'hui. 

De  Laroriie,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  II,  l85i,  p.  364,  '"y"'-  —  L-  t,E  Blrdure, 
Bulletin  du  comité  flamand  de  France,  i865,  p.  225-233. 

lioiirifogiie  (Louis  de),  alla  en  Espagne  et  se  fixa  à  Tolède  vers 
1537.  11  travailla,  dans  la  cathédrale  de  la  ville,  aux  sculptures  du  fron- 
tispice de  la  chapelle  de  la  Tour. 

Hermudez,  Dicciona.ro ,  hislorico  de  los  mas  illustres  profesores  de  las  bulles  artes  en 
Espanaf  1800.  —  L.  DussiEUX,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1S76,  p.  55,  ."J0i, 


88  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Bourgogne  Philippe  de  .  Voir  Vîgarny   Philippe  de). 

Bourguignon  Jean  de  ,  sculpteur  parisien  de  la  première  moitié  du 
xvne  siècle,  était  occupé  de  1G21  à  iG3i,  avec  son  beau-père,  David  de 
Villiers,  au  château  de  Goulommiers  que  faisait  édifier  Catherine  de 
Gonzague,  duchesse  de  Longueville. 

bulletin  monumental,  t.  XIX,  i855,  p.  6i5,  G20.  —  Bulletin  du  comité  de  la  langue 
de  l'histoireet  des  arts,  t.  II,  i855-i855,  p.  281. 

U011  ricarl  (Pierre),  «né  en  Bretagne,  résidait  à  Rennes  au  xvie  siècle. 
En  i5G5,  il  fut  chargé  d'exécuter  divers  ouvrages  pour  la  municipalité 
de  la  ville  ;  il  travailla  aussi  à  Nantes.  Dans  les  Comptes  des  bâtiments 
du  roi,  on  trouve  un  Pierre  Bouricart  employé  au  palais  de  Fon- 
tainebleau, de  1040  à  i55o,  à  raison  de  7  livres  par  mois.  Serait-ce  le 
même  artiste? 

Bulletin  du  comité  de  la  langue  de  l'histoire  et  des  arts,  t.  III,  i855-i856,  p.  227. 
—  Mélanges  d'hist.  et  d'archéol.  bretonnes,  t.  Il,  i858,  p.  116.  —  De  Laborde,  La 
renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  18S0,  p.  420.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du 
roi,  t.  I,  1877,  p.   194 • 

Itouriii  Coupelet,  travaille,  en  i3a4>  aux  sculptures  du  cloître  de 
la  Chartreuse  du  Val-Saint-Esprit  de  Gosnay,  en  Artois. 
J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  ."no. 

Bousson   Claude  ,  sculpteur-architecte  de  la  ville  de  Besançon,  est 
occupé  à  la  cathédrale  Saint-Jean  de  i558  à  i50o. 
J.  Gauthier,  Dicl.  des  artistes  franc-comtois  au  xix°  siècle,  1892,  p.  5. 

Boulclon  ou  Bout  clou  Guillaume  ,  sculpteur  et  peintre  du 
xvie  siècle,  collabore  aux  travaux  du  château  de  Fontainebleau,  dei53- 
à  i54o,  moyennant  i5  livres  par  mois. 

De  Laborde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i33. 

Boulenois  Henri  .  sculpteur  ornemaniste,  était  au  nombre  des 
artistes  employés,  en  i356-i35;j,  au  château  d'Escaudœuvres,  près  de 
Cambrai  ;  il  recevait  4  sous  par  jour. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Registres  relatifs  au  Hainaul  ;  H.  201 .  —  Dehaisnes,  Hisl. 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886  ;  Documents,  p.  388. 

Boulin  (Désiré),  vivait  à  Saumur  au  xvie  siècle.  Ce  sculpteur  est  cité 
dans  les  archives  de  Maine-et-Loire  comme  ayant  été  mêlé  aux  protes- 
tants qui,  en  1062,  pillèrent  l'église  Saint-Nicolas. 

Archive»  de  Maine-et-Loire,  Saint-Florent,  Enquête,  f.  56.  —  C.  Port,  Les  artistes 
angci  ins,  1881 ,  p.  02. 


de  l'école  française  h<\ 

ltouvel  (Gilles ),  est  compris,  dans  les  états  de  salaires  relatifs  à 
la  sculpture  du  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  au  nombre  des  artistes 
collaborant  à  Dijon,  avec  Jean  de  Mai-ville,  de  i386  à  i38y  ;  il  touchait 
i  franc  par  semaine  pour  ses  gages. 

Arch.  dêp.  delaCôle-d'Or;  B.  V129,  443i-  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  188G,  p.  5i3  ;  Documents,  p.  Gô8,  647. 

Itoyc  [Pierre  ,  demeurait  à  Paris,  où  il  travaillait,  de  i3ia  à  i3i5, 
avec  Jean  de  Bréquessent  et  Jean  de  Lamprenesse,  sous  la  conduite  de 
Jean-Pépin  de  Huy,  à  l'exécution  du  tombeau  d'Othon  IV,  comte  palatin 
de  Bourgogne,  qui  avait  été  commandé  par  sa  veuve,  Mahaut,  comtesse 
d'Artois.  Ce  monument  fut  placé  dans  l'abbaye  de  Cherlieu,  en  Bour- 
gogne. En  i3ij,  Pierre  Boye  sculpta  «  une  ymage  d'albastre  de  Nostre- 
Dame  »  que  la  comtesse  Mahaut  envoya  à  Lons-le-Saunier,  connue 
présent  destiné  à  sa  nièce  Alix  de  Vienne,  supérieure  du  couvent  des 
Cordelières.  D'après  M  Dehaisnes,  c'est  peut-être  le  même  sculpteur 
qu'un  Pierre  Boi  qui  résidait  à  Ypres  en  i'3u. 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais;  A.  007.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  1 88(3  ;  Documents,  p,  208.  —  J. -M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Ar- 
tois et  de  Bourgogne,  1887,  p.  3i3,  ~>i'\,  319. 

Boyer,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Blois,  est  employé,  sous 
Henri  IV,  aux  travaux  de  la  grande  galerie  du  château.  Plus  tard,  on  le 
trouve  au  château  de  Chiverny  (Loir-et-Cher),  où  il  exécute  une  grande 
cheminée  et  entreprend  des  ouvrages  de  décoration  dans  la  salle  des 
gardes  et  dans  la  chambre  du  roi  ;  il  construit  aussi  le  corps  de  bâtiment 
situé  entre  la  cour  et  le  parterre. 

André  Felibikn,  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  des  maisons  royales  et  basti- 
mens  de  France,  1874,  p.  i!\,  64-  —  Badchal,  ÏSouv.  dict.  des  architectes  français. 
1887,  p.  74. 

lîoyer  Simon),  exerçait  son  art  dans  la  ville  d'Albi  Tarn)  au 
xvie  siècle. 

E.  Joubois,  Béun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1878,  p.  52. 

Hrnbmit  (Jacques  de),  sculpteur  flamand  du  xive  siècle,  demeurait 
à  Tournay,  où,  de  i36~  à  i3j2,  il  prit  part  aux  travaux  du  chœur  de 
l'église  Saint-Jacques.  En  1 3o,3,  il  fut  mandé  à  Douai  pour  travailler  à 
la  collégiale  de  Sainte-Anne.  De  retour  à  Tournay,  en  i'iyj,  il  fit 
huit  gargouilles  pour  la  tour  du  bellroi.  lise  rendit  à  Cambrai  en  1399, 
et  sculpta  dans  cette  ville,  au-dessus  du  maître-autel  de  la  cathédrale, 
un  entablement  orné  de  colonnettes  et  de  figures  d'anges,  qui  était  des- 
tiné à  supporter  la  grande  châsse  de  Noire-Dame.   Il  mourut  en  1400, 


()0  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

laissant  inachevée  cette  oeuvre  qui  fut  continuée  par  un  autre  artiste  de 
Tournay,  JeanTuscap. 

Les  comptes  des  travaux  exécutés  au  château  d'Escaudœuvres,   près 

de  Cambrai,  font  mention,  en  i'3.V.  d'un  sculpteur  nommé  Jacques  de 

Brabant.  Il  est  possible  que  ce  soit  le  même  artiste,  alors  au  début  de 

sa  carrière. 

.!/•//.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  cath.  de  Cambrai,  a"  \5,  \\. 
Registres  relatifs  au  Hàinaut;  II.  a5i.  —  J.  Hocdoy,  Hist  artist.  delacath.  deCam- 
brai,  1880,  p.  r>4.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  ele  ,  1886,  p.  124, 
i:>-7,  128,  mi),  î'.g'-i  ;  Documtnts,  p.  ôS8.  483,  484,  yiâ,  780,  798. 

Itrahanl  Jean  de  .  sculpteur  flamand,  sans  doute  parent  du  précé- 
dent, travaillait,  en  i366-i36j.  à  la  cathédrale  de  Cambrai;  son  salaire 
était  de  5  sous  par  jour. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  ealh.  de  Cambrai;  11"  11.  — '■ 
Dehaisnes,  Hist.  deVarl  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  boniments,  p.  466. 

Itrachepot    Jean),  né  aux  environs  de  Douai,  au  commencement  du 

xve  siècle,   alla  se  fixer  à    Réthune,    où   il  exerçait  son  art   en    i44~- 

L'année  suivante,  il  était  employé  à   Lille  à  la  décoration  de  la  halle 

échevinale. 

A.  de  La  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  du  nord  de  la  France,  1848,  p.  85.  —  J  Hoi- 
doy,  La  halle  échevinale  de  Lille,  1870,  p.  56. 

Iti'sicheuil  Michel  dei,  sculpteur  ornemaniste,  était  occupé  à  Paris, 
dans  la  première  moitié  du  xive  siècle,  à  l'église  Saint-Jacques-l'Hô- 
pital . 

BoRiHF.r, ,  M -moires  de  la  Société  des  antiquaires  de  France,  t.  XXVIII,  p.  117. 

I ti-ii  111*01  irl     Nicolas  ou  Colin  de  ,   sculpteur  ornemaniste,  est  cité 
parmi  les  artistes  travaillant,  en  i'33<),  à  la  cathédrale  de  Cambrai. 
Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  188C,  p.  2tj3  ;  Documerits,  p.  555. 

P.i-ii  mirai  Gosset ,  sculpteur  en  bois  du  xvc  siècle,  collaborait,  en 
I4G7,  à  la  sculpture  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  direc- 
tion de  Philippot  Viart. 

Langlois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  1898,  p.  184. 

ltrasselorl  Guillaume  ,  demeurait  à  Tours,  vers  le  milieu  du 
xve  siècle,  lorsqu'il  fut  mandé  à  Paris,  en  1460,  pour  exécuter  les  statues 
destinées  à  l'ornementation  du  clocher  de  la  Sainte-Chapelle.  Un  man- 
dement de  l'époque  dit  : 

«  Les  trésoriers  de  France,  à  maistre  Giles  Cornu  changeur  du  trésor 
du  Roy  nostre  Sire,  salut.  Nous  vous  mandons  que  des  deniers  de  vostre 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  <)I 

recepte.  vous  paie/,  baillez  et  délivrez  à  Guillaume  Brassefort,  tailleur 
d'ymaiges,  demourantàTours,  la  somme  de  six  livres  douze  sols  parisis 
que  lui  avons  taaxée  et  ordonnée,  tauxons  et  ordonnons  par  ces  pré. 
sentes,  pour  la  récompense  de  ses  peines  et  despenses,  d'estre  naguère 
venu,  de  l'ordonnance  d'aucuns  de  nous,  de  la  ville  de  Tours  en  ceste 
ville  de  Paris,  pour  veoir  et  visiter  le  clochier  qui  de  présent  se  l'ait  à 
laSaincte-Cliapelle  du  Palais,  à  Paris,  afin  de  marchander  avecques  luy 
de  l'aire  plusieurs  ymaiges  qu'il  faudra  l'aire  autour  dudit  clochier.  Et 
en  rapportant  ceste  présente  avecques  quictance  dudit  Brassefort,  lad. 
somme  de  VI  1.  XII  s.  p.  sera  allouée  en  son  compte  sans  aucune  diffi- 
culté. Donné  à  Paris  sous  nos  signez  le  XXVIe  jour  de  janvier  l'an  mil 
CCCC  soixante.  » 

Cet  artiste,  vu  l'époque  à  laquelle  il  résidait  à  Tours,  a  peut-être  été 
un  des  maîtres  de  Michel  Colombe.  On  serait  tenté  aussi  de  lui  attribuer 
le  tombeau  d'Agnès  Sorel,  qui,  placé  primitivement  à  Loches,  dans  le 
chœur  de  l'église  Notre-Dame,  se  voit  aujourd'hui  dans  la  tour  du  châ- 
teau, dite  la  Tour  d'Agnès,  où  il  a  été  transporté.  Il  est  vrai  de  dire, 
qu'on  n'a  retrouvé,  à  ce  sujet,  aucun  document,  et  qu'on  pourrait  aussi 
bien  reconnaître,  dans  ce  mausolée,  une  œuvre  de  Jacques  Morel. 

Bibliothèque  de  Tours;  Orig.  Fonds  Salmon,  Cart.  i5.  —  Revue  des  Sociétés 
savantes,  4e  série,  t.  VII,  18GS,  p.  217.  —  Ch.  Grandmaison,  Guillaume  Brassefort, 
sculpteur  tourangeau  [Bull,  de  la  Soc.  archéol.  de  Touraine,  1. 1,  1868-1870,  p.  5a). 
—  Idem,  Doc.  inédits  pour  servir  à  l'hisl.  des  arts  en  Touraine,  1870,  p.  189.  — 
E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  47-48. 

Iti'énu  (Jean),  maître  sculpteur  de  la  ville  d'Angers,  se  rendit  à 
Albi,  où,  en  compagnie  d'un  de  ses  confrères,  Mathurin  Haut-le-Pied, 
il  travailla,  de  iGi5  à  1617,  à  la  restauration  des  sculptures  du  vieux 
pont  du  Tarn. 

E.  Jolibois,  Les  beaux-arts  dans  le  département  du   Tain  [Réunion   des  Soc  des 

beaux-arts  du  départ,  1887.  p.  4 15,  4'4)- 

lircnii  Pierre  ,  sculpteur  et  architecte  parisien  de  la  fin  du  xvie  et 
du  commencement  du  xvn"  siècle,  obtint  la  charge  de  maître  des 
ouvrages  royaux.  Il  mourut  ie  8  janvier  1607  et  fut  enterré  au  cimetière 
Saint-Jean. 

I'.  Lacroix,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  I,  i*.">5,  p.  208.  —  Bauchal,  Nouv.dict. 
îles  architectes  français,  1887,  p.  76. 

Brémontier  Pierre,  demeurait  à  Rouen  dans  les  premières  années 
du  xvn0  siècle.  En  iGo'3,  il  travaillait  à  la  chapelle  des  Trépassés,  dans  le 
cimetière  Saint-Maur  ;  en  1614,  à  l'église  Saint-Jean  et,  en  io'a;,  à  la 
cathédrale. 

Areh.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  2G10,  6760.  —  De  Beaurepaire,  Nouv.  recueil 


93  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

de  notes  hist.  sur  le   départ,    de  la  Seine-Inférieure,    1888,  p.   n5.  —   Idem,  lnv. 
somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  376;  t.  V,  1892,  p.  1 85. 

liréquessenl  Jean  de  ,  probablement  originaire  de  Brexent,  dans 
le  canton  d'Etaples  Pas-de-Calais  ,  résidait  à  llesdin  à  la  lin  du 
xme  siècle.  En  1290,,  il  était  occupé  à  la  chapelle  du  château  et  recevait 
la  livres  «  pour  tailler  VI  angelos  et  VI  colombes  colonnes  ».  Il  alla 
ensuite  se  fixera  Paris,  où,  de  i'3ii  à  i3i5,  il  collabora,  avec  Pierre  Boye 
et  Jean  de  Lamprenesse,  sous  la  direction  de  Jean-Pépin  de  Huy,  au 
tombeau  d'OthonlV,  comte  palatin  de  Bourgogne,  que  Mahaut  d'Artois, 
sa  veuve,  voulait  taire  ériger  dans  l'abbaye  de  Cherlieu,  en  Bourgogne. 
On  a  de  lui  la  quittance  suivante,  datée  de  i3i4  : 

«  Je  Jehan  de  Bresquesen,  imagier,  fais  savoir  à  tous  que  j'ai  eu  et 
receu  de  maistre  Estienne  Bricadel,  tressorier  madame  la  comtesse 
d'Artois  et  de  Bourgoingne,  en  paiement  des  ouvrages  des  arches  de  la 
tombe  de  monseigneur  de  Bourgoingne,  que  Diex  absoille,  quinze  livres 
tornois.  »  Comme  le  prouve  ce  document,  Jean  de  Bréquessent  travailla 
surtout  à  la  partie  ornementale  du  monument. 

Arch.  dêp.  du  Pas-de-Calais;  A.  i4y,  007,  5a4.  —  Dehaisnf.s,  Hist.  de  Vart  dans 
la  Flandre,  etc.,  188C,  p.  '117,  428;  Documents,  p.  108,  aoS,  ■.>.oç).  —  J.-M.  Richard, 
Mahaut,  comtesse  d'Artois,  1887,  p.  5o6,  509,  5i5,  3t4-  — Courajod  et  Marcou, 
Musée  de  sculpt .  comparée,  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  iô. 

Bréquessenl  (Bauduin  de),  parent  du  précédent,  vivait  à  Hcsdin 
au  commencement  du  xiv1'  siècle.  En  i'J22,  les  comptes  relatifs  à  la 
construction  de  l'hôpital  de  la  ville,  le  citent  comme  ayant  fait,  sur  le 
porche  de  cet  édifice,  un  saint  Jean,  patron  de  la  maison,  et  deux  statues 
figurant  des  pauvres  : 

«  A  maistre  Bauduin  de  Breskelessent,  pour  faire  III  ymages  au  purge 
dndit  hospital  plus  que  li  machon  ki  lisent  le  machonuerie  dudit  hos- 
pital  n'en  dévoient  faire,  l'un  à  le  sanlanche  ressemblance  1  de  saint 
Jehan,  les  deux  autres  à  le  sanlanche  de  plusieurs  povres.  pour  che 
faire,  VI 1.  » 

Vers  la  même  époque,  il  se  rendit  à  Saint-Omer  pour  travailler  au 
couvent  de  Sainte-Claude.  Il  exécuta  dans  le  cloître  douze  statues  de 
pierre  et  sculpta  sur  le  portail  :  un  christ  en  croix  ;  une  Notre-Dame  ; 
un  saint  Jean  ;  Bobert  II,  comte  d'Artois  ;  Mahaut,  comtesse  d'Artois, 
portant  probablement  dans  ses  mains  l'image  du  couvent  :  Jeanne  sa 
fille,  veuve  de  Philippe  V;  enfin,  Thierry  d'Hireçon.  prévôt  d'Aire, 
ces  statues  furent  peintes  et  dorées  par  un  artiste  du  temps,  nommé 
Toutes  Colart  de  Closcamp. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtessse  d'Artois  et  de   bourgogne,   iss;.    p.  267,009, 

35  1 . 


de  l"école  française  93 

Itrétigny  Pierre  ,  pratiquait  son  art  à  Paris,  dans  la  première 
moitié  du  xvue  siècle.  Il  n'existait  plus  en  1668  ;  k  cette  date,  sa  veuve, 
âgée  de  -\)  ans,  fut  inhumée  dans  le  cimetière  protestant  des  Saints- 
Pères. 

lh.ni.i  sov  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1875,  p.  57. 

lii'iaiid  Macé  .  était  occupé  à  la  cathédrale  d'Angers  au  commence- 
ment du  xvi'  siècle.  En  i5i6,  il  exécuta,  pour  le  prix  de  00  livres 
10  sous,  les  statues  de  saint  Maurice  et  de  trois  hommes  d'armes,  ses 
compagnons,  placées  sur  le  front  du  clocher,  ainsi  que  les  douze  apôtres 
ornant  les  clochetons.  Ces  statues,  mutilées  en  i533,  ont  disparu  aujour- 
d'hui. Vers  la  même  époque,  il  s'engagea  envers  Antoinette  de  Souvre, 
abbesse  du  couvent  d'Etival-en-Charnie  (Mayenne),  à  sculpter  une 
«  contretable  en  pierre  de  Baraisse  »,  moyennant  «  la  somme  de  sept 
vingt  livres  tournois  ». 

Ar>  h.  dép.  de  la  Sarthe;  série  H,  1419,  f  i.Vj.  —  C.  Port,  Les  artistes  angevins, 
1881,  p.  55.  —  L.  Palustre,  !.■>  Renaissant  en  France,  t.  III,    i885,  p.  i5i,   186. 

ltrhii'c  Philippe  ,  est  mentionné  dans  les  comptes  des  bâtiments 
royaux,  comme  travaillant  au  palais  de  Fontainebleau  de  i54o  à  i55o; 
il  recevait  16  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laisorde,  La  renaissance  ies  arts  à  la  cour  de  France,  t.  II,  i85o,  p.  42.").  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  'lu  mi,  t.  I,  1877,  p.  107. 

I.mîiiiI  Antoine  ,  sculpteur  et  peintre  de  la  ville  d'Amboise,  sculpte 
et  peint,  en  1487,  une  image  de  saint  Michel,  destinée  à  l'Hôtel  de 
Ville.  En  i497>  H  taille  les  armes  du  roi  au-dessus  du  portail  des  ponts 
de  la  ville. 

Arch.  ri  mini.  d'Amboise;  CC.  106,  f°  ."io  et  112,  l'°  25.  —  Cli.  Chevalier,  Invent. 
anal,  des  arch.  d'Amboise,  1874,  p.  i|ii>,  301. 

Itl'iaiil  Pierre  ,  probablement,  frère  du  précédent,  résidait  égale- 
ment ii  Amboise,  où  il  travaillait,  en  i483,  aux  décorations  comman- 
dées par  la  ville,   lors  de  l'entrée  solennelle  de  Marguerite  d'Autriche. 

Arch.  comm.  d'Amboise;  \X,  1Ô0,  f°  27.  — Ch.  Chevalier,  Inv.  anal,  'les  uni,. 
d'Amboise,  1874,  p.  ">f  • 

Itrie  François  de  .  était  au  nombre  des  sculpteurs  employés  au 
château  de  Fontainebleau  vers  le  milieu  du  xvie  siècle.  En  i56i,  il 
recevait  10  livres  pour  avoir  fait  plusieurs  modèles  destinés  à  orner  le 
jardin  de  la  reine. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  4gt. 


94  DICTIONNAIRE    DES   SCfLPTEVns 

Bricr  Louis  ,  sculpteur  et  maître  maçon  de  la  ville  de  Yernon, 
exécuta,  en  i5j'3,  une  croix  de  pierre  pour  le  cimetière  de  l'église  Saint- 
Laurent,  à  Rouen. 

Arch.  dép.  '/■  la  Seine-Inférieure  :  G.  6802.  —  DeBeacrepaire,  Inv.  somm.  des 
arch.  delà  Seine-Inférieure,  t.  Y,  1892,  p.  22<>. 

Ilrière  Thomas  ,  sans  doute  parent  du  précédent,  sculpta,  en  i58a- 
[583,  une  croix  en  pierre  de  Yernon,  ornée  de  quatre  statues,  qui  fut 
érigée  à  Rouen  devant  l'église  Xotre-Dame-de-la-Ronde. 

De  Beauru'aire,  Nouv.  recueil  de  notes  hist.  concernant  le  dép.  de  la  Seine-Infé- 
rieure, 18S8,  p.  72. 

Hril'aut  Nieaise  .  sculpteur  ornemaniste,  était  occupé,  en  i3."><>- 
i35-,  au  château  d'Escaudoeuvres,  près  de  Cambrai,  à  raison  de  3  sous 
par  jour. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Itegistres  relatifs  au  Hainaut;  II.  aâi.  —  Dehaisnes,  Hist. 
di   l ai  1  ilnns  la  Flandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  588. 

lli'i&'iic&'ny  Gérard  de  .  sculpteur  et  peintre,  était  établi  à  Paris 
dans  la  première  moitié  du  xvn'  siècle.  Il  mourut  le  2  novembre  1645  et 
fut  enterré  sur  la  paroisse  Sainl-Germaind'Auxerrois. 

Herluson,  Aetes  d'état  civil  d'artistes  français,  187.",,  p.  5g. 

Itrimhii  I  Pierre  de  ,  dit  Chevrier,  demeurait  au  xvr  siècle  à  Paris, 
où  il  avait  le  titre  de  sculpteur  du  roi.  En  I.Y33.  un  extrait  des  comptes 
royaux,  le  cite  comme  l'auteur  d'un  ouvrage  en  marbre,  entrepris  par 
ordre  de  François  Ier  : 

«  A  Pierre  de  Brymbal,  tailleur  et  ymagier.  la  somme  de  cinquante 
escuz  d'or  soleil,  auquel  ledict  seigneur  François  Ie'  en  a  faict  don 
pour,  en  partie,  le  récompenser  de  la  peine  et  travail  qu'il  a  desja  eue 
et  aura  à  faire  et  tailler  une  histoire  faicte  de  marbre,  en  comman- 
dement du  Roy.  commancée  depuis  ungan  ou  environ,  et  en  laquelle  il 
besongne  journellement  ;  et  icelle  somme  avoir  et  prandresur  les  finances 
ordinaires  et  extraordinaires  dud.  seigneur,  ainsi  que  par  Mons'  le 
légat  sera  advisé.  » 

En  i334,  Pierre  de  Brimbal,  en  collaboration  des  sculpteurs  Pierre 
Bénard  et  Pierre  Gilet,  reçut  la  commande  du  tombeau  du  sieur  Jean 
Potaire  de  Monceaulx  et  de  sa  femme  Isabeau  de  Saifrey.  Ce  tombeau, 
destiné  k  l'église  de  Roynes  Loiret  ,  devait  être  fait  d'après  le  projet 
suivant,  écrit  de  la  main  de  Jean  Pot  de  Chemault.  célèbre  diplomate 
de  l'époque,  qui  désirait  faire  élever  un  mausolée  à  sa  mère  et  au  pre- 
mier mari  de  celle-ci  : 

«    Sera  faicte  une  sépulture  de  pierre  de  Apremont....  et   comble 


DE    L  ÉCOLE   FRANÇAISE  90 

entre  quatre  pilliers  avecques  un  soubassement  et  sur  ladite  sépulture 
sera.  .  .  .  une  pourtraicture  de  l'eu  ma  mère,  à  la  main  gauche  ducousté 
du  cuer  de  L'églize,  et  sera  escript  du  cousté  de  Mons'  de  Monceaulx  : 

«  Cy  gist  noble  seigneur  Jehan  l'otaire  escuycr,  en  son  vivant  sei- 
gneur de  Chemault  et  de  Monceaulx,  gentilhomme  de  la  chambre  du 
roy  Charles  VIII  de  ce  nom,  qui  trespassa  le...  jour  de  l'an  mil...  Priez 
Dieu  pour  lui. 

«  Et  sera  escript  du  cousté  de  la  pourtraicture  de  l'eu  nia  mère  : 

«  Et  cy  gist,  noble  dame  Ysabcau  de  Saiïrcy,  native  du  pays  de  Bre- 
taigne,  femme  dud.  sieur  Jehan  Potaire  et  depuys  son  trespas,  dame 
propriétaire  desd.  seigneuries  de  Chemault  et  Monceaulx,  et  femme 
de  noble  seigneur,  messire  Guyot  Pot,  chevalier  en  son  vivant,  seigneur 
de  Roddes  en  Poitou  et  de  Auzay,  gentilhomme  de  la  chambre  du 
roy  Louis  XII''  et  Erançois  premier  de  ce  nom,  lequel  gist  en  l'église 
du  couvent  Sainct  Erancoys  à  Pavie  où  il  trespassa  le...  jour  de...  l'an 

mil  V'' led.  seigneur  roy  Erancoys  estant  aud.  lieu  de  Pavie  après 

qu'il  eust  gaigné  la  bataille  contre  les  Suisses  et  conquis  le  duché  de 
Millan,  et  laquelle  dame  Ysabeau.de  Saffrey  trespassa  le...  jour  de... 
l'an  mil  Ve Priez  pour  eidx. 

«  Aux  bouts  de  lad.  sépulture  seront  mis  deux  escussons  dud. 
Potaire,  c'est  à  scavoir  à  chaseun  desd.  bouts  ung,  et  au  cousté  de  la 
pourtraicture  de  l'eu  ma  mère,  seront  mis  deux  escussons,  c'est  à  scavoir 
du  cousté  du  bas  de  lad.  sépulture  devers  l'autel,  les  armes  dud.  Polaire 
et  celles  de  Saffrey,  et  plus  en  ça  devers  la  porte  de  l'église,  ung  escus- 
son  de  feu  mon  père  et  de  Saffrey. 

«  Et  sera  assise  ceste  sépulture,  après  leurs  corps  réunis  et  le  service 
faict  pour  culx,  en  la  voulte  que  l'on  faict  neufve  pour  l'autel  de  Notre- 
Dame  en  l'église  de  Boynes,  à  la  main  droicte  de  lad.  voulte  contre  la 
muraille  de  l'églize  le  pillier  qui  sert  à  la  première  et  seconde  voulte. 
Priez  Dieu  pour  eulx.  » 

Le  sieur  Pot  de  Chemault  avait  ajouté  ensuite  une  note,  pour  désigner 
les  artistes  auxquels  il  voulait  confier  l'exécution  du  mausolée  : 

«  A  Paris,  Pierre  Bénard,  ymager,  demeurant  en  la  rue  de  la  Juyerie 
au  chasteau  ;  — Pierre  Gilet,  demeurant  à  Sainct  Estienne  du  Mont;  — 
maistre  Pierre  de  Brimbal,  dict  Chevrier,  ymagier  du  roy,  demeurant 
en  la  rue  Sainct  Denys,  devant  les  Trois  Pucelles,  oultre  la  rue  aux 
Ours.  » 

Cette  pièce  manuscrite  est  conservée  dans  les  archives  du  département 
du  Cher. 

DeGirardot,  Archives  do  fart  français  :  Documents,  t.  II,  i852-i853,  p.  i35,  [35. 
—  E.  deFbéville,  Archives  de  l'art  français,   Documents,  t.  III,  i853-i855,  p.  365, 

■ïiïi;.  —  Dr.  I, aborde,  Les  comptes  'les  bâtiments  du  roi,  t.  Il,  1880,  p.  260. 


96  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Bi'iot  François),  sculpteur-orfèvre  et  graveur  en  médailles  de  la  fin 
du  xvie  et  du  commencement  du  xvne  siècle,  naquit  à  Damblain,  en  Lor- 
raine, entre  t55o  et  i56o.  Il  vint  s'établir  à  Montbéliard  en  i58o,  et  y 
resta  jusqu'en  1601.  En  i585,  il  fut  nommé  graveur  en  titre  de  Jean- 
Frédéric,  duc  de  \Yurtemberg,  comte  souverain  de  la  ville.  En  i6i5- 
1616,  il  était  à  Besançon,  patronnant  un  balancier  monétaire  inventépar 
son  parent  Xicolas  Briot.  C'est  le  dernier  renseignement  qu'on  ait  sur 
l'artiste,  et  à  partir  de  cette  époque,  on  ignore  ce  qu'il  est  devenu. 

Le  Musée  de  Cluny  possède  de  lui  une  superbe  aiguière  en  étain  1  . 
décorée  de  figures  et  d'ornements  en  relief;  sur  le  revers  du  bassin  se 
trouve  son  portrait  avec  l'inscription  :  Sculpebat  Francisais  Briot. 
On  voit  aussi  au  Musée  de  Montbéliard,  un  demi-coin  monétaire  signé 
F.  Briot,  représentant  le  portrait  en  buste  du  duc  de  AVurtemberg. 

Chabocillet,  Magasin  pittoresqm  .  t.  XX.  in.v>,  p.  214.  —  Jal,  Dict.  crU.  de  bio- 
graphieet  d'histoire,  187^,  p.  284.  —  R.  Mé.nard,  L'art  en  Alsace-Lorraine,  1876, 
p.  5o5.  —  A.  Castan,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1879,  p.  no.  — 
Du  Sommerard,  Catalogue  du  Musée  de  Cluny,  1884,  nos  0189,  5igo.  —  J.  Gciftrey, 
Revui  de  Fart  français,  1887,  p.  '.187.  —  A.  Tceïey,  Le  graveur  lorrain  François 
Briot,  1887. 

Iîriol  Nicolas  .  sculpteur  et  graveur  en  médailles,  oncle  ou  frère  de 
François,  naquit  également  à  Damblain,  près  de  Xeufchàteau.  vers  i58o. 
Il  se  rendit  à  Paris  en  1602  et  y  obtint,  en  iGoô,  des  lettres  patentes  de 
Henri  VI.  le  nommant  Graveur  général  des  monnaies,  en  remplace- 
ment de  Philippe  Danfrie.  Ayant  inventé  une  nouvelle  machine  à  balan- 
cier pour  supprimer  le  marteau  dans  la  frappe  des  monnaies,  il  publia 
à  ce  sujet,  en  i6i5,  un  mémoire  intitulé:  «  Raisons,  moyens  et  proposi- 
tions pour  faire  toutes  les  monnaies  du  royaume  à  l'avenir  uniformes  et 
faire  cesser  toutes  falsifications  ».  Son  système  fut  adopté  à  Besançon, 
sous  la  direction  de  François  Briot  :  mais  à  Paris,  l'artiste  rencontra  une 
opposition  telle,  que.  fatigué  et  dégoûté,  il  abandonna  sa  ebarge  et  alla 
en  Angleterre,  où  sa  découverte  fut  favorablement  accueillie.  La  frappe 
au  marteau  ne  fut  abolie  en  France  qu'en  1640,  par  décision  de  la  Cou 
des  monnaies.  Xicolas  Briot  revint-il  dans  sa  patrie?  On  l'ignore.  1 
devait  être  mort  en  1600.  On  a  de  lui  une  médaille  de  Charles  Ier,  faite 
k  Edimbourg  en  ]633,;i  l'occasion  du  couronnement  du  roi.  Il  exécuta 
aussi  de  nombreuses  médailles,  d'après  des  personnages  de  la  cour  de 
Louis  XIII. 

A.  Dadban,  Nicolas  Bri~<t  et  la  Cour  des  monnaies  [Bévue  numismatique  t.  11, 
1857,  p.  14  64).  —  H.  Lepace,  Xicolas  Briot,  graveur  de  monnaies  du  duc  de  Lor- 
raine, 1 858.  —  De  Chenm:vieres  et  de  Montaiglon,  Abecedario  de  Mariette,  t.  VF, 

1    On  croit  que  le  modèle  original  en  argent  de  cette  aiguière  a  été  fondu  à  la 
Monnaie  de  Rouen,  en  1793. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  97 

i86t,  p.  .Î02-Ô07.  —  Jal,  Dict.  cril.  de  biographie  et  d'histoire,  1872,  p.  280.  — 
J.  Guiffrey,  Information  sur  Nicolas  Briol  (Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1877, 
]).  406-420). 

Ilrisebarre  (Robert),  était  employé,  au  xvie  siècle,  aux  travaux 
exécutés  au  château  de  Chambéry.  Les  comptes  portent  à  la  date 
de  1009  : 

«  Plus  à  Me  Robert  Brysebarre  pour  avoir  f'aict  les  armoiries  et  tim- 
bres de  monseigneur  et  de  madame  faictes  en  reliefz  sur  la  cheminée  de 
la  grand  sale  du  château  de  Chambéry  par  le  commandem'  de  monseig1" 
le  Mc  Duc  et  selon  l'ordonnance  et  pris  t'aict  à  luy  baillié  livré  pour  la 
façon  desd"  armoiries  le  VI  septembre  i55<)  huitescuz  sol  cy...  VIII sol.  » 

Dufouk  et  Rabut,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie  du  xmc  au  xix*  siècle, 
1874,  p.  22. 

Krissel  (Jean  ou  Jacques,  exerçait  son  art  à  Troyes  dans  les  pre- 
mières années  du  xvic  siècle.  En  i5o8,  il  collaborait  aux  travaux  du  jubé 
de  l'église  Sainte-Madeleine,  sous  la  conduite  de  Jean  Gailde.  En  r5i3, 
il  était  occupé,  dans  la  même  ville,  aux  sculptures  des  portes  Saint- 
Jacques  et  Comporté. 

Vali.et  de  Viriviele,  Arch.  hisl .  du  départ,  de  l'Aube,  1841,  P-  3i2.  —  Assif.r, 
Comptes  de  la  fabrique  de  Sainte-Madeleine  île  Troyes,  iS54,  p.  55,  43.  — Du  Sei- 
gneur, Notes  sur  l'ilist.  de  la  seutpt.  franc.  d'Eméric- David,  18G2,  p.  ôa5. 

Bi'issonncl  (Jean),  sculpteur  en  bois  et  tailleur  d'images  du  com- 
mencement du  xvr  siècle,  résidait  à  Troyes,  où  il  travaillait,  de  i5o5  à 
i5ai,  aux  églises  Saint- Jean,  Saint-Pantaléon  et  Sainte-Madeleine.  Les 
comptes  de  cette  dernière  église  en  font  mention,  en  i520,  comme  étant 
Fauteur  d'une  chaire  à  prêcher  «  à  six  pans  à  double  draperie  ». 

Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  1876, 
p.  104.—  N'atalis  Hondot,  Les  sculpteurs  de  Troues  (Revue  de  l'art  français,  1887, 
p.  85). 

ltrœucq  (Jacques  du),  sculpteur  et  architecte  originaire  de  Saint- 
Omer,  était  établi,  au  xvie  siècle,  dans  sa  ville  natale.  Il  sculpta  le  mauso- 
lée d'Eustache  de  Croy,  jadis  évêque  d'Arras  et  prévôt  des  églises  d'Aire 
et  de  Saint-Oincr  ;  ce  monument,  mutilé,  existe  encore  dans  la  cathé- 
drale de  la  ville.  En  15^/J,  l'artiste,  alors  fort  âgé,  aurait  exécuté  dans 
la  même  église  le  tombeau  de  Philippe  île  Saint- Aldegonde,  grand  bailli 
de  Saint-Omer.  De  ce  tombeau,  il  ne  reste  qu'un  bas-relief  déposé  dans 
une  chapelle,  près  du  mausolée  d'Eustache  de  Croy  ;  il  représente  la 
Vierge  mère  adorée  par  des  anges. 

On  ne  doit  pas  confondre  Jacques  du  Brœucq  avec  un  autre  artiste  de 
ce  nom.   dont  Van  Dyek  a  fait  le  portrait,  et  qui,  comme  architecte, 


98  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

construisit,  en  i634.  dans  la  ville  de  Mons,  les  bâtiments  de  Saint-Gui- 
lain.  Il  est  probable  que  ce  dernier  était  le  parent  et  peut-être  même  le 
fils  de  notre  sculpteur. 

G.  de  Moxnecove,  Bull,  de  la  Soc.  des  antiquaires  de  ta  Morinie,  janvier-mars, 
187^.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  I,  1879,  p.  26,  27. 

Broqunrf  de  Frlbours;.  Voir  Fribourg   Broquart  de  . 

Broliu  Charles  ,  sculpteur  et  peintre  angevin  du  commencement  du 
xvnc  siècle,  travaillait,  en  1622,  à  l'église  du  Puy-Xotre-Dame.  près  de 
Saumur. 

Ai*  h.  dép.  de  Maine-et-Loire  ;  G.  2197.  —  C.  Port,  Inc.  somm.  des  arch.  de 
Maine-et-Loire,  1880,  p.  278.  —  Idem,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  525. 

Bruey  ou  Braein  Pierre  ,  natif  de  Bruxelles,  vivait,  vers  la  fin  du 
xve  siècle,  à  Montpellier,  où  il  obtint,  en  1492,  les  honneurs  du  consulat. 
En  149a]  il  sculpta  pour  les  portes  de  Lates.  de  la  Saunerie  et  de  Saint- 
Gile,  trois  écussons  en  pierre  aux  armes  du  roi  :  ce  travail  lui  fut  payé 
3o  livres  tournois.  La  même  année,  il  fit  une  statue  de  la  Vierge:  cette 
statue,  placée  sur  le  portail  de  Montpellier,  fut  peinte  par  un  nommé 
Guillemin.  Les  comptes  de  la  ville  portent  : 

«  Pierre  Bracin  tailleur  d'ymages.  et  Guillaume  (îuilleni  pintre,  ont 
passé  quittance  de  la  somme  de  cinq  livres  tournois  tant  pour  une 
image  de  Xostre-Dame  taillée  en  pierre  de  deux  pans  et  demy  de  long 
que  pour  la  peinture  d'icelle  mise  au  portai  de  Montpellieret.  » 

En  14!)^.  il  reçut  encore  14  livres  pour  avoir  taillé  les  armoiries  des 
médecins  de  la  ville  sur  la  porte  de  l'Université.  Pierre  Brucy  travailla 
également  à  Toulouse. 

Renoivier  et  Ricird,  Des  maîtres  de  pierre  et  des  autres  artistes  gothiques  de 
Montpellier,  1 S 4 4 ,  P-  77»  «78.  —  Félix  Boirqielot,  Uist.  de  la  sculpl.  el  des  arts 
plast.en  France,  18  V>.  — De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  iS^q,  t  I,  p.  lxx.m 
à  la  note,  et  545.  — Di  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  seulpt.  franc.  d'Emérk- 
David,  1862,  p.  5n. 

Bruges  Hennequin  ou  Jean  de  ,  sculpteur  ornemaniste  d'origine 
flamande,  résidait  à  Poitiers  à  la  fin  du  xiv  siècle.  Il  était  au  nombre 
des  artistes  employés,  en  i3s^  et  i3^<>,  à  l'ornementation  du  palais  du 
duc  Jean  de  Berry  :  il  recevait  0'  sous  8  deniers  par  jour.  Les  comptes  le 
désignent  aussi  sous  le  nom  d'IIennequin  le  Flament. 

Archives  nationales  ;  KK.  256,  B&timenls  du  duc  de  Berry.  —  Dehaisnes,  Eisl.  de 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  582;  Documents,  p.  611. 

Brulnrt,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvi°  siècle,  était  occupé 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  Qf) 

à  Péronne,  en  iay4  et  i5g5,  aux  décorations  commandées  par  la  muni- 
cipalité, lors  de  l'entrée,  dans  la  ville,  du  roi  Henri  IV 

Bérabd,  Bict,  bi'ogr.  des  artistes  français,  1872,001.  11O. —  Ed.  Bonnaffé,  le 
meuble  en  France  au  xvic  siècle,  1887,  p.  40. 

Brusle  Blaze  du  ,  était  établi  à  Béthune  au  xvr  siècle.  De  1064  à 
1670,  il  exécuta  un  crucifix,  une  Vierge  et  un  saint  Jean,  pour  décorer 
la  chambre  des  échevins. 

Arch.  eomm.  de  Béthune;  BB.  u,  —  E.  Travers,  Inv.  somm.  des  arch.  comm. 
de  Béthune,  1878,  p.  5. 

Bruxelles  (Henncquin  ou  Jean  dei,  sculpteur  d'origine  flamande, 
résidait  à  Troyes  vers  la  fin  du  xiv°  siècle.  Il  était  au  nombre  des 
artistes  employés  aux  sculptures  du  jubé  de  la  cathédrale,  construit,  de 
i'3S.i  à  n'ibW,  par  l'architecte  Henri  de  Bruxelles.  En  i'38<),  il  se  rendit  à 
Dijon  et  collabora,  jusqu'en  i3<)i,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi, 
sous  la  direction  de  Claux  Sluter.  On  cite  encore  un  Janinde  Bruxelles, 
qui  se  trouvait  en  Savoie  en  i4'-4>  époque  où  il  exécutait  différents 
ouvrages  pour  le  château  de  Chambéry  ;  c'était  peut-être  le  même 
artiste. 

Arch.  dcp.  de  la  Cùle-d'Or:  B.  4429,  4453)  44ôô.  —  De  L.vborde,  Les  ducs  de 
Bourgogne,  t.  I,  1849,  P-  XL11I>  "''tG-  — Uufobr  et  Babit,  Les  sculpteurs  et  lessculp- 
lures  en  Savoie,  etc.,  1874,  p.  i5.  —  Deiiaisnes,  Histoire  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc., 
i88(>,  p.  5i3;  Documents,  p,  (î58,  G61,  679.  —  iNatalis  Bondot,  Les  sculpteurs  de 
Troyes  {Revue  de  l'art  français,  1S87,  p.  67). 

Bruxelles    (Girardin   de),   sculpteur    en    bois   d'origine   flamande, 
sculptait,  de  i43.">  à  i44Ji  des  statues  pour  la  cathédrale  de  Troyes. 
N'atalis  Bo.ndot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  français,  [887,  p.  71}. 

Bruxelles  Antoine  de  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  établi  à 
Orléans  au  xvc  siècle,  taille  en  i44^>  cn  collaboration  de  Jean  Le  Page, 
des  armoiries  et  plusieurs  figures,  dans  l'escalier  du  beffroi  de  l'ancien 
Hôtel  de  Ville    1  . 

L.  Jarry,  llcun.  des  Soc., des  beaux-arts  des  dcp.,  1892,  p.  197.  —  Idem,  Congrès 
archéologique  de  France  en  1892,  p.  ôi<). 

Bryet  Nicolas  ,  sculpteur  franc-comtois  du  xvi'  siècle,  sculpte  en 
i565,  à  l'église  de  Pesmes  1  Haute-Saône),  des  statues  de  prophètes 
pour  la  chapelle  funéraire  des  d'Andelot.  Dans  la  même  église,  il 
travaille  aussi,  avec  Claude  Le  Bupt,  à  la  décoration  de  la  chapelle  du 
Saint-Sépulcre.  » 

J.  Gauthier  et  G.  le  Beauséjouk,  L'église  paroissiale  de\Pesmes  (Congrès  aichéol. 

t)  Aujourd'hui  le  Musée. 


100  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

de  France  en  1891,  p.  3o8,  •"<)<),  5n).  —  J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  francs-com- 
tois antérieurs  au  xixc  siècle,  i8cy>,  p.  6. 

Hua  ni    Richard  .  sculpteur  et  modeleur  du  xvie  siècle,  exerçait  son 
art  à  Lyon  vers  i.">48. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xi\-  ou  xvui"  siècle,  1884,  p.  55. 

Hue  Jean  du),  travaillait   à  Dijon  au  commencement  du  xvi°  siècle. 

En  juillet  i5i8,  il  recevait  (>  écus  soleil  «  pour  avoir  fait  et  pariait  deux 

escussons  en  pierre  blanche,  armoyées  des  armes  de  la  ville  et  deux 

enffans  deçà  et  delà,  et  fait  quatre  escussons  mis  es  ogives  et  avoir  mis 

et  assis  lesdits  deux  escussons  es  deux   portes  de    la  maison  de  ladite 

ville,  et  avoir  hosté  les  vieux  qu'ils  y  estoient  ».  On  rencontre  encore  à 

Dijon  un  Jean  de  Buys,  «  ymageur  »,  qui  figurait,  à  la  fin  du  xvc  siècle, 

sur  un  rôle  d"impôts  de  la  paroisse  Xotre-Dame  ;    c'était   peut-être  le 

même  artiste  que  Jean  du  Bue. 

Arch.nomm.de  Dijon;  K.  55  et  L.  i.">i.  —  Bernard  Prost,  Gazette  des  beaux- 
arts,  5°  pér.,  t.  V,  i8()i,  p.  176.—  De  Goivexain  et  Vallée,  Inv.  somm.  des  arch. 
de  Dijon,  t.  III,  i8r)->;  K.  p.   10;  L.  p.  'il. 

Hiu'lioi*  Pierre  ,  naquit  à  Grenoble  vers  i5io.  Issu  d'une  famille 
bourgeoise,  il  devint  avocat  et  fut  nommé,  en  i53q,  substitut  du  procu- 
reur général  au  Parlement.  Plus  tard,  en  i54a.  il  était  professeur  de 
droit,  et  en  i553,  il  recevait  la  charge  de  procureur  général  du  Parle- 
ment de  Grenoble.  Ses  devoirs  de  magistrat  ne  l'empêchèrent  pas  de 
devenir  un  sculpteur  de  talent.  Un  écrivain  du  xvnc  siècle,  Nicolas 
Chorier,  auteur  d"une  histoire  du  Dauphiné.  rapporte  que  la  maison 
habitée  par  Pierre  Bûcher,  rue  Brocherie,  avait  été  construite  d'après 
les  plans  de  ce  dernier  et  décorée  par  lui  :  «  Il  était,  dit  cet  historien, 
un  grand  sculpteur,  et  l'on  voit  de  ses  marques  dans  la  maison  dont  il 
a  été  lui-même  l'architecte  et  qui  mérite  l'admiration  des  plus  excel- 
lents ouvriers.  »  Henri  IV,  lors  de  son  passage  k  Grenoble,  en  ifioo, 
visita,  paraît-il,  cette  maison  et  eut  l'intention  d'en  faire  enlever  une 
des  cheminées  qu'il  destinait  au  château  de  Fontainebleau  ;  ce  projet  ne 
fut  pas  mis  à  exécution.  En  i838,  pendant  des  réparations  faites  dans  la 
maison  portant  le  n"  2  de  la  rue  Brocherie,  on  a  retrouvé  une  cheminée 
en  marbre  noir,  dont  le  manteau  était  orné  d'un  médaillon  représentant, 
sans  doute,  l'empereur  Justinien.  Ce  bas-relief  est  aujourd'hui  au  Musée 
de  Grenoble.  La  cheminée,  qui  porte  gravé  un  monogramme  composé 
des  lettres  P.  B.  S.  Petrus  Bûcher  sculpsit  ,  a  été  transportée  au  châ- 
teau de  Biviers,  à  Montbonnot  Isère.  C'est  le  seul  ouvrage  qu'on 
puisse  attribuer  avec  certitude  à'Pierre  Bûcher,  qui  mourut  à  Grenoble 
en  1676. 

Nicolas  Chorier,  Histoire  général''  du  Dauphiné,  1672,  t.  II,  p.  (iii.  —  E.  Mai- 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  101 

GxiF.x,  Les  artistes  Grenoblois,  1887,  p.  7I,  75.  —  .1.  Roman,  Le  sculpteur  Pierre 
Bûcher  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  18S0,  p.  610-619).  —  Bull,  de  la 
Soc.  des  antiquaires  de  France,  1 889 ,  p.  10G.  — Inventaire  général  des  richesses  d'art 
de  la  France  (Province,  Monuments  civils,  t.  V,  189 1,  p.  3oo). 

ltiilfen  (André),  sculpteur  franc-comtois,  travaillait,  au  xvie  siècle, 
dans  la  ville  de  Salins  1  Jurai. 

J.  Gauthier,  Dictionnaire  des  artistes  francs-comtois  antérieurs  au  xi\«  siècle,  1892, 
p.  (î. 

lîulieré  (Jean),  sculpteur  en  bois  du  xv°  siècle,  résidait  à  Alençon,  où 
il  était  occupé  à  l'église  Notre-Dame.  Un  compte  de  cette  église,  tiré  des 
archives  de  l'Orne,  porte  à  la  date  de  i444  : 

«  Payé  à  Jehan  Buheré,  ymagier,  la  somme  de  9  livres  sur  ce  qui  lui 
est  dû  pour  le  pourpistre.  » 

Jean  Buheré  mourut  avant  i4lJ'">- 

G.  Dksiherres,  L'église  de  N.-D.  d' Alençon  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1891,  p.  /17a).  —Idem,  Menuisiers-imagiers  ou  sculpteurs  d' Alençon  (Réun. 
des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1892,  p.  /|io). 

Buister  ou  lliiystei*  (Philippe  de),  né  k  Anvers  vers  i.">;)5,  vint  à 
Paris  et  fut  admis,  en  1622,  dans  la  communauté  des  maîtres  peintres  et 
sculpteurs.  Employé,  tout  d'abord,  dans  divers  ateliers  comme  ouvrier 
sculpteur  en  bois,  il  entreprit  bientôt  plusieurs  figures  en  pierre  poul- 
ie grand  portail  du  couvent  des  Jacobins  de  la  rue  Saint-Honoré.  A 
partir  de  cette  époque,  il  exécuta  de  nombreux  ouvrages  dans  les  églises 
des  Feuillants,  des  Quinze- Vingts,  de  Saint-Eustache,  des  religieux  du 
Calvaire  au  quartier  du  Marais,  et  des  Carmélites  de  la  rue  Chapron. 
Il  travailla  également  pour  l'église  du  Saint-Sépulcre  dans  la  rue  Saint- 
Denis,  pour  le  couvent  des  religieuses  de  la  Visitation  au  faubourg 
Saint-Jacques  et  pour  l'hôtel  des  religieux  Bernardins  du  Port-Royal. 
En  iG'Ja,  il  obtint  le  titre  de  sculpteur  ordinaire  du  roi,  aux  gages  de 
(3oo  livres,  et  reçut  un  brevet  de  logement  aux  Tuileries,  où  il  demeurait 
encore  en  1667. 

La  reine  Anne  d'Autriche  occupa  l'artiste,  en  1O46,  à  la  décoration  de 
l'église  du  Val-de-Gràce,  à  laquelle  collabora  plus  tard  Michel  Anguier; 
il  y  sculpta  des  chapiteaux,  des  pilastres,  deux  figures  d'anges  surmon- 
tant la  porte,  et  des  enfants  portant  sur  leur  tète  des  corbeilles  de  Heurs, 
placés  à  l'extérieur,  à  l'entour  du  dôme.  Au  Louvre,  il  fit,  d'après  les 
modèles  de  Jacques  Sarrazin,  deux  des  quatre  groupes  de  cariatides 
qu'on  voit  au-dessus  de  l'ordre  attique,  sur  la  façade  du  grand  pavillon 
qui  regarde  la  cour,  et  une  des  deux  Renommées  du  fronton.  Aux  Tui- 
leries, il  exécuta  aussi  plusieurs  ligures.  En  province,  il  fut  employé  au 
château  de  Maisons,  près  de  Saint-Germain-en-Laye,  à  celui  de  Vide- 


102  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

ville,  pri's  de  Poissy,  appartenant  à  M.  de  Bullion,  surintendant  des 
finances,  et  à  celui  du  Rincy.  A  Bourges,  il  sculpta,  dans  la  cathédrale, 
le  mausolée  en  marbre  de  Guillaume  de  l'Aubespinc,  baron  de  Chàteau- 
neuf,  et  de  Marie  de  la  Châtre,  dame  de  l'Aubespine.  En  i65o,  il  passa 
un  marché,  avec  le  chapitre  de  l'église  Saint-Maurice  d'Angers,  au  sujet 
de  la  statue  en  marbre  de  l'évèque  de  Rueil,  destinée  au  tombeau  de  ce 
prélat:  l'œuvre  lui  fut  payée  i.3oo  livres.  Reléguée  pendant  la  Révolu- 
tion dans  une  arrière-cour  de  l'évèché,  cette  statue  ne  fut  replacée  dans 
la  cathédrale  qu'en  i85i. 

L'ouvrage  le  plus  important  de  Philippe  de  Buister  se  voyait,  avant 
ij<»3,  dans  une  chapelle,  à  côté  du  grand  autel  de  l'église  abbatiale  de 
Sainte-Geneviève  :  c'était  le  monument  du  cardinal  de  La  Rochcfou- 
cault,  qui  se  composait  d'un  sarcophage  en  marbre  noir,  sur  lequel  figu- 
rait la  statue  en  marbre  blanc  du  prélat  à  genoux,  revêtu  d'un  long 
manteau,  dont  la  traîne  était  portée  par  un  génie  funéraire.  L'artiste 
travailla  aussi  pour  Versailles  et  y  exécuta  plusieurs  statues  de  satyres 
et  de  divinités.  En  i65i,  il  signa  l'acte  de  jonction  de  la  maîtrise  dont  il 
faisait  partie,  avec  l'Académie  royale,  fondée  en  1648.  Reçu  académicien 
le  2  septembre  de  la  même  année,  avec  un  modèle  en  terre  cuite  du  Dieu 
Pan,  il  se  trouva  mêlé  à  diverses  contestations  et  fut  exclu  de  l'Académie, 
où  il  ne  rentra  qu'en  iGG'3.  Au  salon  de  iGj'3,  il  exposa  une  statue  de 
Ganymèdr.  Le  Louvre  a  de  lui  la  statue  en  marbre  de  Marguerite  de 
Crèvecœur,  morte  en  1629,  provenant  de  l'église  Saint-Germain» 
l'Auxerrois. 

Buister  mourut,  fort  âgé,  le  16  mars  1688;  il  habitait  alors  aux  Por- 
cherons,  sur  la  paroisse  de  Montmartre,  et  fut  enterré  dans  la  chapelle 
Notre-Dame-de-Lorette,  où  il  avait  sculpté  lui-même  son  épitaphe  ainsi 
que  le  tabernacle  du  maître-autel  et  deux  bas-reliefs  figurant  la  Pré- 
sentation de  la  Vierge  et  celle  de  Jésus-Christ.  M.  Bellier  de  la  Cha- 
vignerie  a  reproduit  son  acte  de  décès  dont  M.  Jal  n'avait  pas  eu  cou- 
naissance  ;  en  voici  la  teneur  : 

«  Ce  jourd'huy  mercredy  dix-septiesine  mars  1688,  a  esté  inhumé  et 
enterré  dans  la  chapelle  des  Porcherons  dépendante  de  Montmartre,  en 
présence  et  du  consentement  du  curé  de  Montmartre  assisté  de  ses 
prestres  et  officiers,  Me  Philippe  de  Buyster  sculpteur  ordinaire  du  roy, 
ancien  conseiller,  professeur  en  son  Académie  royalle  de  peinture  et 
sculpture,  aagé  de  quatre-vingt-dix  ans  ou  environ,  décédé  en  sa  maison 
aux  Porcherons;  en  la  présence  de  Me  René- Auguste  Costard,  procureur 
fiscal  de  Mgr  l'archevêque  de  Paris  et  de  toutes  les  terres  dépendantes 
de  l'archevesché,  de  Me  Louis  Hinart,  bourgeois  de  Paris,  et  de  Me  Jean- 
Bruneau-Henry  Court  sculpteur.  » 

D'après  les  comptes  des  bâtiments   du  roi,  un  Pierre  Buister,  sculp- 


I>K    I.'ÉCOLE    FRANÇAISE  Io3 

leur,  travaillait  en  1671,  au  château  de  Versailles  ;  c'était  probablement 
le  frère  de  Philippe. 

PlGANiOLDE  LA  Force,  Descripl.  hisl.  de  Paris,   i-()5,  t.  VI,  p.  (>(>  ;  t.   VII,  p.  410. 

—  De  Chennevières  et  de  Montaiglon,  Abecedario  de  Mariette,  t.  I,  iS.">ô,  p.  308.  — 
Lagordaire,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  III,  i8.53-t855,  p.  221.  — 
Dl'ssiedx,  Sodlié,  hé  Chennevières,  etc..  Mémoires  inédit  s  sur  la  vieet  lesouvrages  des 
m:  mbres  de  l'Acad.  royale  de  peint,  et  de  sculpt.,  i854,  t.  I,  p.  780-290.  —  A.  Jal, 
Dict.  crit.  de  biographie  et  d'histoire,  1S72,  p.  299.  — C.  I'ort,  Les  artistes  angevins, 

1881,  p.  58.  —  .1.  Guffrey,  Comptes  des  bâtiments  duroi  sous  lercgne  de  Louis  XIV, 
t.  I,  1881.  —  Bei.lier  de  i.a  Chavignerie-,  Dict.  général  des  artistes  de  l'école  franc., 

1882,  p.  i85.  —  H.  Jouin,  Revue  de  l'art  fronçais,  1 S «j  1 ,  p.  >.  —  De  Groi'giii, 
Revue  de  l'art  français,  1890,  p.  5g. 

I.ulhin  Hubert ,  sculpteur  et  maître  maçon,  demeurant  à  Amiens 
sur  la  paroisse  Saint-Martin-au-Bourg,  s'oblige,  par  contrat  en  date  du 
i5  mai  1084,  à  «  construire,  tailler  et  asseoir  bien  et  sullisamment  sui- 
vant l'ai  t  de  maçonnerie,  et  selon  qu'il  sera  requis  du  dit  art,  l'histoire 
des  saints  Fuseien,  Gentien  et  Victorice,  martyrs,  ordonné  par  feu  de 
bonne  mémoire  révérend  père  en  Dieu,  Jacques  Ledoux,  à  son  trépas 
évêque  d'Esbron,  au-dessus  du  portail  du  chœur  de  l'église  d'Amiens, 
du  coté  de  l'évêché  et  des  petites  orgues  ». 

A.  Ddrois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  18G2,  p.  12. 

Huilant  i  Jean  .  Faut-il  admettre  au  nombre  des  sculpteurs  français, 
ce  célèbre  architecte  né  vers  i5io  et  mort  en  i5;8?  Il  est  possible  qu'il 
ait  cultivé  les  deux  arts,  mais  aucun  ouvrage  authentique  de  sculpture 
ne  peut  lui  être  attribué.  Plusieurs  auteurs,  il  est  vrai,  lui  reconnaissent 
la  qualité  de  sculpteur;  cela,  sans  doute,  sur  la  foi  de  Lenoir,  qui  le 
regardait  comme  l'auteur  des  bas-reliefs  décorant  l'autel  de  la  chapelle 
d'Ecouen.  Or,  il  est  prouvé  que  ces  bas-reliefs,  qui  se  trouvent  aujour- 
d'hui dans  la  chapelle  du  château  de  Chantilly,  sont  l'œuvre  de  Jean 
Goujon.  De  même  quant  au  mausolée  du  connétable  Anne  de  Montmo- 
rency, Jean  Bullant  n'en  a  été  que  l'ordonnateur,  et  les  sculptures  en 
sont  dues  à  Barthélémy  Prieur.  Maintenant  a-t-il  sculpté  personnelle- 
ment des  motifs  décoratifs  pour  le  château  d'Ecouen  ou  pour  les  Tuile- 
ries? Aucun  document  ne  permet  de  l'affirmer. 

A.  Lexoir,  Musée  des  Monuments  français,  t.  III,  1802,  p.  09;  t.  VI,  i8oj,  p.  86- 
94,  104-10O;  t.  V,  1806,  p.  6,  225,  235.  —  Eméric-David,  Hist.  de  la  sculpt.  franc., 
1817-1872,  p.  1O9,  170.  —  Idem,  Vies  des  artistes  anciens  et  modernes,  1872,  p.  179. 

—  De  Montaiglon,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  VI,  1862,  p.  ôoâ-ôog.  — 
Bertï,  Les  grands  architectes  de  la  Renaissance,  i8(io,  p.  i5i,  —  Idem.  Topogr. 
hist.  du  vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  235,  2G3,  266,  275;  t.  II,  186S,  p.  29-J7,  107.  — 
Balchal,  Noiro.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  85. 

Burdei.v  Bonnet  .  Le  nom  de  cet  artiste  est  gravé  sur  une  croix  de 
pierre  sculptée,  de  4  mètres  de  hauteur,  placée  dans  le  cimetière  de 


It>4  DICTIONNAIRE    I>ES    SCULPTEURS 

Montfermy  <  Puy-de-Dôme  .  Outre  la  date  de  1 536,  l'inscription  porte: 
Fut  faite  par  messire  Bonnet  Burdeix. 

Bulletin  du  comité  historique  des  arts  et  monuments,  t.  I,  i84o-i8/(i.  p.  5n.  —  Du 
Seigneur,  Notes  sur  l'Eist.  de  lasculpt.  franc.  d'Em&ric-David,  1862,  p.  Ô20. 

Ituliii  Adrien  ,  résidait,  en  i5io„  dans  la  ville  deNoyon,  où  il  devait 
travailler  à  la  décoration  de  la  cathédrale. 

De  la  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  du  Nord  de  la  France;  i8/|8,  p.  71. 

liiiMins  Pierre),  sculpteur  et  peintre  du  xyie  siècle,  était  employé 
à  Lyon  aux  apprêts  des  fêtes  données  lors  de  l'entrée  de  la  reine 
Eléonore. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  XIVe  au  xvmc  siècle,  1884,  p.  5a. 

Buys  Jean  du).  Voir  Hue  (Jean  de). 

Iiuziel  Jacquemart),  est  cité  dans  les  archives  de  Valenciennes 
comme  exerçant  son  art  dans  cette  ville  vers  i44?- 

De  la  Fonï-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  5o. 

Byard  (Pierre),  demeurait,  au  commencement  du  xvic  siècle,  dans  la 
ville  de  Bourges,  où  il  était  occupé  à  la  décoration  de  la  cathédrale.  En 
juin  i5ia,  il  lit  «  une  pièce  d'ymagerie  pour  la  voussure  du  portail  »  ;  ce 
travail  lui  l'ut  payé  60  sous. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Archives  de  l'art  français,  2e  série,  t.  I, 
1861,  p.  200. 


Cachet  Jean  ,  sculpteur-fondeur  du  xve  siècle,  travaillait,  en  1460, 
à  la  cathédrale  de  Valenciennes. 

De  L aborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.    i.i\.  —  De  la  Fons-Mélicocq, 
Revu    mue.  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  287. 


DE    LECOLE    FRANÇAISE  ro."> 

Cachet    (Bastien),    sculpteur   et   peintre,  exerçait  son  art  à   Lyon 

vers  I54S. 
Natalis  Homiot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  XVIIIe  siècle,  1884,  p.  55. 

i  suidant      Jean,    sculpteur,  peintre   et   architecte   de   la    ville   de 

Bourges,  est  cité  dans  un   cartulaire    de   l'église  Saint-Etienne,   daté 

de  i'3o4- 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Arcli.  de  Varl  franc.,  ae  série,  t.  I,  i8(ii, 
p.   2l5. 

t'atlol  Firmin),  exécute  en  i545,  avec  Gérard  de  Financières,  deux 
images  de  prophètes,  destinées  à  la  grande  salle  de  l'Hôtel  de  Ville 
d'Amiens. 

A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blasscl,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  1 1 . 

Caillou  ^Jean),  sculpteur  ornemaniste  du  xiv  siècle,  résidait  à  Poi- 
tiers, où  il  dirigeait,  en  i'383,  les  travaux  du  palais  construit  pour  le 
duc  Jean  de  Berry.  En  i385,  il  passa  un  marché  avec  Guy  de  Dammar- 
tin,  au  sujet  de  la  maçonnerie  de  plusieurs  salles  et  de  deux  escaliers 
conduisant  à  la  tour  de  Maubergeon. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,   duc  de  Berry, 

i894,  p.  12,  i5,8(). 

i  allonno  Dumont  de  ,  tailleur  d'images  du  xvi'  siècle,  est  reçu,  en 
i535,  bourgeois  de  la  ville  d'Arras. 

A.  Assei.in,  L'art  en  Artois  au  Moyen  Age  {Mém.  de  l'Acad.  dis  sciences,  lettres  et 
arts  d'Arras,  t.  VIII,  1876,  p,  545). 

C'ambit'lie  ou  t  bambiges  Légier  ou  Léger  .  sculpteur-architecte, 
travailla  à  la  cathédrale  de  Beauvais  et  a  celle  de  Troyes,  sous  la  direc- 
tion de  son  oncle,  Martin  Cliambiges,  célèbre  architecte  du  xvie  siècle. 
De  i5og  à  i5i2,  sa  présence  est  constatée  à  Troyes  ;  il  touchait  pour  son 
salaire  4  sous  2  deniers  par  jour. 

L.  Pigeotte,  Etude  sur  les  trav.  d'achèo.  de  lu  cath.  de  Troyes,  1870,  p.  85,  85, 
87,  191.  —  Assier,  les  arts  <'  les  artistes  dans  l'ane.  capitale  delà  Champagne,  1876, 
p.  84-  —  Bauchal,  Nouv.Diet.  des  architectes  franc.,  1887,  p.  106. 

(  ambrai  (Jean  de),  naquit  à  Roupy,  en  Picardie,  près  de  Saint- 
Quentin.  Il  commença  à  travailler  sous  le  nom  de  Jean  de  Roupy,  et  c'est 
seulement  en  13^5,  quand  il  était  employé  à  Cambrai  à  l'ornementation 
de  la  (lèche  de  la  cathédrale,  qu'il  prit  le  nom  de  Jean  de  Cambrai. 
Attaché  d'abord  à  la  maison  de  Louis,  comte  de  Flandre,  il  entra,  vers 
i38^,  au  service  du  duc  Jean  de  Berry,  qui  le  nomma  son  valet  de 
chambre.    Il   recevait  alors    i5    francs   par  mois    pour    ses    gages    et 


I06  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

collaborait,  avec  André  Bcauneveu  dont  il  était  probablement  l'élève, 
aux  travaux  commandés  par  le  duc.  Il  s'établit  définitivement  ;i  Bourges 
en  i3gj,  et,  à  la  mort  de  Bcauneveu,  en  i  Joo,  il  devint  l'imagier  en  titre 
de  Jean  de  Berry.  Il  exécuta,  vers  cette  époque,  le  beau  groupe  déco- 
rant autrefois  l'autel  de  Xotre-Dame-la-Blanche.  dans  la  Sainte-Cha- 
pelle du  palais  de  Bourges.  Ce  groupe  se  composait  d'une  Vierge  eu 
marbre  doré  et  des  statues  de  Jean  de  Berry  et  de  Jeanne  de  Boulogne, 
représentés  agenouillés  devant  des  prie-Dieu.  Ces  figures,  mutilées 
en  1793,  ont  été  restaurées  depuis  1  et  déposées  dans  la  chapelle  absi- 
diale  de  la  cathédrale.  On  conserve,  au  Musée  de  Bàle,  les  dessins  des 
statues  telles  qu'elles  se  trouvaient  au  xvic  siècle  ;  ces  dessins  ont  été 
exécutés  par  Holbein,  lors  d'un  voyage  à  Bourges. 

Après  la  mort  du  duc  Jean  de  Berry.  survenue  en  1  jj  1  *>-  Jean  de  Cambrai 
fut  chargé  d'ériger  le  mausolée  de  ce  prince.  Il  sculpta  la  ligure  du  gi- 
sant :  quant  aux  statuettes  ornant  le  pourtour  du  cénotaphe,  elles  étaient 
dues  à  Etienne  Bobillet  et  à  Paul  Mosselmann,  qui  terminèrent  l'en- 
semble de  l'œuvre  en  i4-">7-  Ce  monument,  inspiré  sans  doute  du  tombeau 
de  Philippe  le  Hardi,  à  Dijon,  fut  placé  dans  le  chœur  de  la  Sainte- 
Chapelle  du  palais  de  Bourges,  où  il  resta  jusqu'en  1757.  Transporté 
ensuite  dans  la  crypte  de  la  cathédrale,  il  fut  démoli  à  l'époque  de  la 
Révolution.  De  cette  superbe  sépulture,  il  ne  re-te  plus  que  la  statue  du 
duc,  fort  endommagée,  mais  nous  permettant  cependant  d'apprécier  le 
grand  talent  de  1  artiste,  et  plusieurs  statuettes  de  pleurants,  dont 
dix  sont  au  Musée  Cujas,  à  Bourges,  et  six  autres  dans  des  collections 
particulières. 

Jean  de  Cambrai  est  aussi  l'auteur  de  la  Vierge  en  marbre  de  l'église 
de  Marcoussis,  donnée  autrefois  par  le  duc  de  Berry  au  couvent  des 
Célestins  de  cette  ville.  On  peut  lui  attribuer  encore  les  statues  funé- 
raires de  Louis  II  de  Bourbon  et  d'Anne  d'Auvergne,  dans  l'église  de 
Souvigny  Allier  .  ainsi  que  la  statue  de  Philippe  de  Morvilliers.  aujour- 
d'hui au  Louvre  ;  cette  statue,  provenant  de  l'église  Saint-Martin-des- 
Champs,  à  Paris,  date  de  l'année  1426.  Il  mourut  à  Bourges  en  i433  et 
fut  enterré  dans  la  chapelle  du  Saint-Sépulcre.  Voici  l'épitaphe  qu'on 
lisait  sur  son  tombeau  : 

«  Cy  devant  gist  Jehan  de  Rouppy,  dit  de  Canibray,  jadis  valet  de 
chambre  de  très  haut  et  très  puissant  prince  Jehan,  fils  du  roi  de  France, 
premier  duc  de  Berry.  lequel  de  Canibray  trépassa  l'an  de  grâce  i438,  et 
Marguerite  Chambellan  sa  femme,  fille  de  très  noble  bourgeois  et  bour- 
geoise, David  Chambellan  et  Margot  de  Clamecy  :  laquelle  Marguerite 


(1)  Les  têtes  ont  été  refaites  entièrement.  La  tète  originale  de  la  statue  du  duc 
ligure  au  Musée  Cujas.  à  Bourges. 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  IO7 

trépassa  le  7  septembre,  l'an  de  grâce  14 1 3.   Dieu  ait  leurs  aines  et  de 
tous  les  trépassés.  » 

Avrh.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fuir,  de  la  eath.  de  Cambrai,  11°  '>o.  — 
Dehaisnes,  Ilist.  de  Fart  dans  la  Flandre,  etc.,  i88<î,  p.  29Ô  ;  Documents,  p.  ">.">4. — 
Idem,  L'art  flamand  eu  France  (Réun ,  îles  Soe.  des  beaux-arts  des  départ.,  1892, 
p.  85).  —  De  Champ  eaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de 
Berry,  i8<)4,  p.  28,  2g,  35,  57,  58,  98,  9g,  100,  101.  —  L.  Gonse,  L'art  golhiquCt 
i8|)o,  p.  4'ïo,  4")8-41"-  —Idem,  La  sculpture  franeaise,  i88f>,  p.   2.~>-2.'>. 

C'ampanosen  Jean  .  sculpteur-architecte  normand  de  la  fin  du 
xive  siècle,  était  occupé,  en  i3gg,  au  dôme  de  la  cathédrale  de  Milan,  en 
collaboration  de  son  compatriote  Jean  Mignot.  Ces  deux  artistes  rem- 
plaçaient Philippe  Bonaventure  dans  la  conduite  des  travaux. 

De  Czarac,  Descript.  du  Louvre  et  des  Tuileries,  i853,  p.  642.  —  L.  Dussiedx, 
Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  iô,  4o<i. 

<  stiiipitoii'lio  (Honoffre),  sculpteur  probablement  d'origine  italienne, 
travaillait,  en  i5a6,  au  tombeau  de  Philibert  le  Beau,  dans  l'église  de 
Brou. 

Rousselet,  Hist.  de  l'église  de  Brou,  1826,  p.  m).  —  Du  Seigneur,  Notes  sur 
l'Hist.  de  la  sculp.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  ">i~>.  —  A.  Michiei.s,  L'art 
flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  p.  247. 

Camp  y  1  Louis  de  '.,  exerçait  son  art,  au  xvi"  siècle,  dans  la  ville  de 
Ghàlons.  Une  pierre  tombale,  placée  dans  l'église  Notre-Dame,  porte 
son  nom  gravé  avec  la  date  de  i53i,  époque  de  sa  mort. 

L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,  1889,  p.  ôa. 

Campvon    Mathieu  1,  travaillait  à  Valenciennes  au  xvie  siècle;  les 
archives  de  la  ville  en  font  mention  vers  1049. 
Delà  Fons-Mémcogq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  18G0,  p.  jo. 

Camus  (Jean  ,  sculpteur  en  bois  du  xive  siècle,  était  employé,  en 
1329,  à  Arras,  aux  travaux  entrepris  dans  l'hôtel  de  la  comtesse 
d'Artois. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bouigognc,  1887,  p.  ôia. 

Camus  Etienne  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xv°  siècle 
collaborait,  en  1409,  à  la  sculpture  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen, 
sous  la  direction  de  Philippot  Viart. 

Langlois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  182. 

Canall  de  Berga  (Jacques),  sculpteur  du  Roussillon,  taille,  en  i345, 


108  DICTIONNAIRE  DES    SCULPTE!  RS 

un  retable  en  marbre  destiné  au  niaitre-autel  de  l'église  de  Corneilla-de- 
Conllent    Pyrénées-Orientales  . 

Revue  des  Sociétés  savantes,  5*  série,  t.  VI,  iSyj,  p.  -G. 

Cami  iNicolas  et  Jean  ,  sculpteurs  ornemanistes  et  maîtres  maçons 
du  xvr  siècle,  travaillent,  de  i5a-  à  1029,  à  l'ornementation  des  piliers 
supportant  les  ligures  de  la  danse  macabre,  qui  se  trouvaient  à  Rouen 
dans  le  cimetière  Saint-Maclou. 

H.  Langlois,  Rouen  au  xvic  siècle  et  la  danse  'les  mort!, 'lu  cimetière  Saint-Maclou, 
18ÔÔ.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1 88 1,  p.  196,  note.". 

Canonne  Chariot  ,  était  employé,  au  commencement  du  xvic  siècle, 
à  la  cathédrale  de  Cambrai.  En  1007,  il  collaborait,  avec  son  confrère 
Cuillaume  Titre,  à  la  décoration  du  portail  de  Saint-Gengulphe.  Le  tra- 
vail ayant  été  jugé  insuffisant,  on  le  fit  démolir  et  on  passa  marché  avec 
un  autre  sculpteur  nommé  Franchequin.  Les  comptes  de  la  iabrique 
portent  en  ellet  :  «  Quant  ledit  portai  fut  assis  par  Willaume  Titre  et 
Chariot  Canonne,  fut  trouvé  qu'il  n'estoie  point  bien  et  fut  ordonné  de 
le  mectre  tout  jus  et  rassir  par  ung  aultre  ouvrier  et  fut  marchandé  à 
à  Franchequin.  » 

.1.  Hoi'iiov,  Hist.  artist.  de  lacath.  de  Cambrai,  1880,  p.  io5,  206. 

Capitaine  (Gilles),  demeurait  à  Lille  à  la  fin  du  xvic  siècle.  Eni538, 
il  exécuta,  pour  la  halle  échevinale,  les  statues  du  Christ,  de  la  Vierge, 
de  l'empereur  et  du  roi  d'Espagne.  En  1597,  il  était  encore  occupé  au 
même  édifice  et  y  restaurait  différentes  figures  placées  sur  la  façade. 

J.  Houdoy,  La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1870,  p.  (i-,  78. 

Cappart  (Philippe),  travaillait  au  XVIe  siècle  à  la  cathédrale  de 
Cambrai.  Les  comptes  de  la  fabrique  de  cette  église  contiennent  les 
mentions  suivantes  : 

«  i555.  —  A  Philippot  Capart  escrinier  pour  la  matière  et  œuvre 
d'un  porge  et  portail  en  descendant  aux  cloistres  vers  Sainte  Croix 
tenant  au  chapitre IIII"  X  1.  » 

«  i556.  — -  Pour  avoir  fait  le  portail  envers  St  Gigoulle.   .  .     IIe  1.  » 

«  1557.  —  Pour  la  fachon  du  portail  au  costé  des  enfans  de  chœur 
(portai  de  l'orloge) IIIe  LXVI 1.  XIII  s.  » 

«  A  lui  a  tant  moings  pour  son  ouvrage  au  portai  vers  St  Au- 
bert IIe  XII  1.  » 

«  i558.  —  Pour  le  reste  du  portai  St  Aubert CLXYI  1.   » 

Jules  Holdoy,  Hist.  artisl.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  218,  si;). 

Cardin  «In  Monstier.  Voir  Monstier  (Cardin  du). 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  IOO, 

Carlier,  dit  maître  Carlier,   était  établi  à   Cambrai  vers  la  fin  du 

xiv'  siècle.  Eu  i383,  il  sculptait,  pour  la  cathédrale,  une  statue  de  saint 

Jean-Baptiste,  qui  fut  peinte  à  l'huile  par  un  nommé  Pierre  de  Lihons. 

En  i3g4>  il  recevait   neuf  livres  treize  sous  «  pour  avoir  entaillé   un 

tabernacle  et  une  reprise  (probablement  un  cul  de  lampe)  pour  l'image 

de  saint  Jehan  mise  au  cuer  ».   Les  comptes  de  la  ville  citent,  en  1437, 

un  Jean  Le  Carlier,  sculpteur  en  bois.  Peut  être  ce  dernier  était-il  fils  de 

maître  Carlier. 

Jules  Houdoy,  llist.  artist.de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  43,  167.  — Dehus^es 
Hist.  de  l'art  dans  la  Flambe,  etc.,  1886,  p.  292;  Doc,  p.  720.  —  A.  Dirieiw,  Notes 
sur  les  artistes  cambrésiens  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  5  07 
n°  3o). 

Carlier  Nicolas,  exerçait  son  art  a  Valeneiennes  vers  le  milieu 
XVIe  siècle.  Les  comptes  de  la  ville  en  font  mention  en  i558.  Il  serait 
mort  en  i585. 

De  la  Fons-Méucocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  i8(>o,  p.  5j. 

t'arnioy  Etienne),  sculpteur  parisien  du  xvie  siècle.  De  i54<J  à  i55o, 
on  le  trouve  employé,  au  château  de  Fontainebleau,  à  la  restauration 
des  marbres  antiques  apportés  d'Italie.  En  1 558,  de  retour  à  Paris,  il 
travailla  au  Louvre  sous  la  direction  de  Pierre  Lescot  ;  il  reçut  1-  livres 
10  sous  «  pour  avoir  fait  plusieurs  enrichissemens  de  figures  et  autres 
ornemens  de  sculpture  par  plusieurs  et  diverses  fois  es  modèles  des 
planchers  et  plafonds  des  antichambre  et  chambre  du  Roy  >;.  Plus  tard, 
en  1 503,  il  sculpta,  en  collaboration  de  Martin  Le  Fort,  la  façade  du 
logis  de  la  reine,  du  côté  de  Ja  Seine.  Les  deux  artistes  touchèrent 
3afi  livres  «  pour  avoir  par  eux  taillé  en  pierre  de  Saint  Leu,  autour  de 
quatre  ovalles  de  marbre  mixte,  à  chacune  un  meufle  de  lion,  et  deux 
festons  de  chesne  pendans  dudit  meufle ,  lesdites  ovalles  estans 
entre  les  colonnes  du  second  estage  ;  plus,  pour  avoir  esté  taillé  au- 
dessus  de  trois  fenestres  du  dernier  estage,  à  chacun  un  trophée  de  mo- 
rions,  areqs,  carquoys,  flamberies  et  autres  armes  antiques.  Plus,  pour 
avoir  par  eux  esté  taillez  sur  le  tas  en  ladite  pierre,  aux  costez  de 
ehascunes  desdites  fenestres,  deux  trophées  d'armes  antiques,  comme 
corcelets,  toraces,  tarques,  pavois,  espées,  dagues,  areqs,  carquoys  et 
autres  sortes  d'armes  antiques.  Plus,  pour  avoir  taillé  sur  le  tas,  en 
ladite  pierre  de  Saint  Leu,  sur  quatre  tablettes  de  marbre  mixte,  lesquels 
sont  posées  entre  les  collonnes  de  l'estage  du  rez-de-chaussée,  sur  chas- 
cune  un  K  (1)  couronné  à  l'impériale,  enrichy  de  branches  de  lauriers. 
Plus,  pour  avoir  taillé  sur  le  tas,  en  ladite  pierre  de  Saint-Leu,  en  trois 

1    Initiale  du  nom  de  Charles  IX  en  latin  [Karolus). 


110  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

clefs  qui  sont  cy  trois  arcades  du  premier  estage,  a  chascune  un  K  cou- 
ronné d'une  couronne  de  lauriers.  Plus,  pour  avoir  par  eux  achevé  et 
mis  en  perfection  deux  petits  enfans  nuds  de  la  corniche  du  second 
estage...  »  On  paya  aussi  à  Etienne  Carmoy,  toujours  pour  les  mômes 
travaux,  ioo  livres  en  i566,  et  5o  en  i568.  Les  trophées,  cités  plus 
haut,  ont  été  détruits,  mais  le  reste  de  la  décoration  existe  encore  au- 
jourd'hui. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I.  i85o,  p.  4|f\  4'>~>, 
5o8,  3 1 4,  52o.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  ig5,  5 5G  ; 
t.  Il,  1SS0,  p.  112,  iaô,  i3g.  —  Berty,  Topogr.  hist.  du  vieux  Paris,  t.  I,  iSGG, 
p.  2Ô2,  24°)  25o,  254,255.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881, 
p.  i58,  il)!.  —  A.  de  Champeabx,  Le  Meuble,  t.  I,  i885,  p.  172. 

Carmoy  François  ,  originaire  d'Orléans,  était  probablement  le 
frère  d'Etienne.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi  le  mentionnent  au 
nombre  des  sculpteurs  travaillant,  au  xvic  siècle,  au  château  de  Fontai- 
nebleau. En  i536,  il  recevait  i5  livres  de  gages  par  mois.  En  loi-,  il 
touchait  20  livres  «  pour  avoir  vacqué  esdits  ouvrages  de  stucq  »  dans 
la  chambre  de  la  reine.  Les  mêmes  appointements  lui  furent  accordés 
de  i54«  à  i55o.  François  Carmoy  serait  encore  l'auteur  des  modèles 
des  statues  du  roi,  de  la  reine,  du  dauphin  et  du  duc  d'Orléans,  placées 
sur  le  tombeau  de  François  Ie',  à  Saint-Denis.  En  eifet,  il  se  trouvait  à 
Orléans  quand,  le  26  mai  1048,  Philibert  de  l'Orme  lui  envoya  un  mes- 
sager pour  le  prévenir  «  à  ce  qu'il  eust  à  tenir  prestes  et  entièrement 
ébauchées  les  ligures  de  marbre,  »  dont  je  viens  de  parler,  «  et  les  faire 
incontinent  voicturer  et  conduire  d'Orléans  à  Paris  ».  Pierre  liontemps, 
à  qui  on  attribue  les  statues  du  dauphin  et  du  duc  d'Orléans,  n'aurait 
donc  fait  que  terminer  le  marbre  de  ces  figures. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  3go,  ."1,7, 
4oo,  4iS,  422.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  ioo-io3, 
io.'i,  10G,  n5,  i52,  192,  196.  —  Chami'ollion-Kh.ew'.,  Le  palais  de  Fontainebleau, 
1SGG,  p.  i55.  —  Charvet,  Revue  de  l'art  franc.,  1891,  p.  267  et  suivantes. 

(  ariiin  Jean  de  ,  vivait  à  Lille,  à  la  fin  du  xvr  siècle,  et  travaillait  à 
la  décoration  de  la  halle  échevinale. 

J.  Hol'dov,  La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1870,  p.  Gg,  71!. 

Caron  Martin  ,  sculpteur-architecte  et  menuisier  résidant  à  Abbe- 
ville,  au  commencement  du  xvne  siècle,  passe  pour  avoir  été  le  premier 
maître  de  François  Anguier  et  de  Thibault  Poissant.  On  connaît  de  lui 
un  retable  d'autel  exécuté,  en  1649,  pour  l'église  Notre-Dame  de  la  ville 
d'Eu  ;  ce  retable  se  trouve  aujourd'hui  dans  l'église  de  Monchy  Seine- 
Inférieure  .  Martin  Caron   eut   deux  fils,   Louis  et    Martin,  sculpteurs 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  III 

comme  lui,  qui  allèrent  travailler  dans  le  Midi,  aux  environs  de  la  ville 
de  Pau. 

Baixhal,  Nouv.  dict.  des  architectes  franc.,  1S87,  p.  y5.  —  E.  Desligxières,  Il  un. 
des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1896,  p.  552  et  suiv. 

Carravaque  Louis  et  Jean1,  sculpteurs  en  bois  de  la  ville  de  Tou- 
lon, exécutent,  de  1640  à  1G42,  un  tabernacle  pour  la  chapelle  du  Cor- 
pus Domini,  à  la  cathédrale.  Vingt  ans  après,  ils  font,  d'après  les  des- 
sins de  Puget,  l'autel  et  le  riche  retable  de  la  môme  chapelle. 

Ch.  Gi.xoix,  Lu  chapelle  du  Corpus  Domini  de  la  cathédrale  de  Toulon  (Réun.  des 
Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  189a,  p.  159).  —Idem,  Artistes  de  Toulon  [Revue 
de  l'art  français,  1894,  p.  ai5,  216). 

Carré  ou  Quarrel    Amé  .  dit  le  Picard,   fut  employé  à   Brou,  de 

i5ii  à   i53o,   aux  sculptures  décoratives   des  mausolées   exécutés   par 

ordre  de  Marguerite  d'Autriche,  sous  la  conduite  de  Conrad  Meyt.  Il 

suivit  ensuite  ce  dernier  en  Franche-Comté  et  l'aida,  de  i5'3i  à  i534, 

dans  les  travaux  de  la  chapelle  des  Cordeliers  de  Lons-le-Saunier. 

Rol'sselet,  Hist.  de  l'église  de  Brou,  i8a<>,  p.  1 19.  —  Du  Seigseor,  Notes  sur  l'Ilist. 
delasculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  3iô.  —  A.  Michiels,  L'art  flamand 
dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  p.  2'i;i-  —  •>•  Gauthier,  Les  initiateurs  de 
l'art  en  Franche-Comté  (Héun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1890,  p.  6i4). 

Carré  Jean  ,  sculpteur-architecte  du  \vi°  siècle,  dirigeait,  en  i53<), 
les  travaux  de  la  ville  de  Bapaume,  en  Picardie. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  franc.,  1872,  col.  i55.  —  Ch.  Bauchal,  y-ouv. 
dict.  des  architectes  franc.,  1887,  p.  yi. 

Carré  Baoul  ,  exerçait  son  art  à  Nantes  dans  les  premières  années 
du  xvne  siècle.  De  iGoô  à  1608,  il  collabora,  avec  Antoine  Blassel,  à  la 
décoration  de  la  façade  de  l'Hôtel  de  Ville.  Les  deux  artistes  reçurent 
342  livres  tournois  pour  ce  travail. 

Arch.  comm.  de  la  aille  de  Nantes  ;  CC.  i5o.  —  Me  la  Njcollière-Teijeiro,  fnv. 
somm.  des  arch.  de  Nantes,  t.  1,  1888,  p.  i\H. 

Cars  Jean  ,  sculpteur  et  peintre,  était  établi  à  Paris  dans  la  première 
moitié  du  xvn°  siècle.  Il  n'existait  plus  en  iG5i. 

Herluison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français, i8j3,  p.  G5. 

Cartier  Gabriel  ,  demeurait  à  Paris  à  la  fin  du  xvr  siècle.  Cet  ar- 
tiste ligure,  avec  le  titre  de  sculpteur  du  roi,  dans  un  acte  de  baptême 
inscrit  sur  les  registres  de  la  paroisse  Saint-Barthélémy  à  la  date  du 
12  mars  1 58- . 

Herluison.  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1870,  p.  67.  —  E.  Piot,  Liât  civil 
de  quelques  artistes  français,  1875,  p.  22. 


112  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Cartoys  Mathurin  ,  habitait,  an  xvie  siècle,  la  ville  de  Tours,  où,  en 
i563,  il  était  qualifié  sculpteur  en  bois  de  la  reine  Catherine  de  Médicis. 

E.  Giraddet,  les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  5y.  —  Ed.  Boknaffé,  Le  meuble 
en  France  au  xvi°  siècle,  1887,  p.  60. 

Caruelles  Guillaume  ,  sculpteur  et  peintre,  travaille,  au  xvie  siècle 

au  château  de  Fontainebleau.  En  i53G,  il  reçoit  i3  livres  par  mois  pour 

divers  ouvrages  entrepris  dans  la  grande  galerie  ;  plus  tard,  ses  gages 

s'élèvent  à  120  livres. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  1800,  p.  5S i ,  585, 
587,  58g.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  P-  9^>  !P,  97>  99" 
101,  io5-io5,  107. 

t'astei'Oii  G.  ,  sculpteur-architecte  breton  du  xvie  siècle,  aurait 
exécuté  une  fontaine  avec  pignon  et  colonnettes,  à  Burgo,  près  de 
Grandchamp  Morbihan  .  Un  autre  artiste,  L.  Carteron,  sans  doute  le 
frère  du  premier,  construisit  dans  les  environs,  en  i588,  la  chapelle  de 
Sainte-Brigitte,  a  Locperhet. 

Kosenzweig,  Statistique  archéol.  de  l'arrond.  de  Vannes,  1862,  p.  16,  17. 

Cas til le  Colin  ou  Nicolas  ,  sculpteur  en  bois,  imagier  et  architecte, 
qualifié  aussi  «  tailleur  d'antique  »,  faisait  partie  de  l'école  rouennaise 
au  commencement  du  xvie  siècle.  En  ioo3,  on  le  trouve  employé  au  châ- 
teau de  Gaillon,  où  sa  présence  est  constatée  jusqu'en  i5o8;  à  cette 
époque,  il  recevait  4,800  livres  pour  prix  de  différents  travaux.  En  i5i4, 
1  était  à  Bouen  et  y  exécutait,  pour  la  cathédrale,  avec  deux  architectes, 
Jean  Derbe  et  Bichard  Dubosc,  le  plan  d'une  nouvelle  flèche,  en  rem- 
placement de  celle  qui  venait  d'être  brûlée  ;  ce  projet  n'eut  pas  de  suite. 
La  même  année,  il  terminait  la  porte  en  bois  sculpté  du  grand  portail. 
De  i5i6  à  i5(8,  il  retournait  à  Gaillon  et  collaborait  à  l'exécution  des 
stalles  de  la  chapelle  du  château,  lesquelles  après  avoir  été  déposées, 
pendant  la  Bévolution,  au  Musée  des  Petits- Augustins,  sont  maintenant 
à  Saint-Denis.  Enfin,  de  1018  à  i5ai,  il  travaillait  à  Saint-Maclou  et 
sculptait,  dans  cette  église,-  plusieurs  croix  de  bois,  ainsi  que  le  buffet 
des  orgues  qui  ne  fut  terminé  qu'en  i54o. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  arch.  ecclés.  ;  G.  96,  98,  G28,  62g,  2i4g,  6881. 
—  A.  Deville,  Comptes  de  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Gaillon,  i85o, 
p.  lxxvii,  11,28,42,57,  66,  117,  69,  70,  75,  77,80,  81,  83,84,  i)7,  99)  101,  io5,  i55, 
1  '|."i,  146-148, 256,  ->4o,  241,  244.  24"),  :>4g.  261,  2<Ï2,  277,  281,  284,  28."),  346,  35o, 
55i,  5g5,  4o(i,  417.  427,  428,  4'52.  —  Idem,  Revue  des  archit.  de  la  cath.  de  Rouen, 
1848,  p.  55.  — Abbé  Cochet,  Bull,  monum.,  t.  XIX,  isr>;">,  p.  586.  —  De  Beaure- 
i>aire,  Inv.  somm.  des  archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  1,  1866,  p.  2.">,  5o.  1 47  ;  t.  V, 
[892,  p.  274.  —  A.  de  Champeacx,  Le  Meuble,  t.   I,  i885,  p.  [52,  [53. 

Cateau   Jean  du  .  Voir  France  (Jean  de  . 


DE    l'ÉCOT.E    FRANÇAISE  Il3 

(  niipnin  ou  Copain  Jean  ,  sculpteur  et  peintre  résidant  à  Troyes, 
était  occupé,  de  ij8o  à  i5i3,  à  la  cathédrale  et  aux  églises  Saint-Etienne, 
Saint-Jean,  Saint-Pantaléon  et  Sainte-Madeleine.  En  1531,  il  collaborait 
aux  préparatifs  faits  par  la  ville  pour  l'entrée  de  la  reine  Eléonore  ;  il 
recevait  alors  iosous  tournois  par  jour. 

Caupain  (Pierre),  fils  de  Jean,  était  également  sculpteur  et  peintre 
de  la  ville  de  Troyes.  De  1498  à  i524,  il  prit  part  aux  travaux  exécutés 
pour  la  municipalité  et  pour  les  églises  Saint-Jean  et  Sainte-Madeleine. 
M.  Natalis  Rondot  cite  encore  un  Colinel  Copain,  sculpteur  et  peintre, 
qu'on  rencontre  à  Troyes  de  i4«l4  à  i5oo  ;  il  devait  sans  aucun  doute 
faire  partie  de  la  même  famille . 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes.  {Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  70-74, 

78,  80). 

Cauwi  (Jean  de),  artiste  de  la  ville  de  Cambrai,  sculpte,  en  i55o.- 
i56o,  des  écussons  placés  «  à  la  citerne  de  la  porte  Saint-Sépulcre  ». 

A.  Durieux,  Les  artistes  cambrésiens  du  ix*  au  xix°  siècle,  1874,  p.  71. 

»  lia  hola  I    J.  ,  sculpteur  ornemaniste  dont  le  nom  a  été  trouvé  gravé, 
dans  la  cathédrale  de  Sens,  sur  une  colonnette  décorée  de  fleurs. 
Bulletin  du  comilédes  arts  et  monuments,  t.  II,  i84a-i84">,  p.  54a. 

<  liafïtiiriicr  (Huet'i,  sculpteur  ornemaniste,  était  au  nombre  des 
artistes  employés,  en  i3ao,  à  la  construction  de  la  cathédrale  de  Sens. 

Quantin,  Notice  hist.  sur  la  construction  de  la  cathédrale  de  Sens,  j  s 't 2 ,  p.  10. 

4  haillon  (Jean),  vivait  à  Rouen,  au  commencement  du  XVIe  siècle, 
et  travaillait  dans  la  cathédrale,  de  1.V21  à  i5a3,  sous  la  direction  de 
Roullant  Leroux,  au  mausolée  élevé  au  cardinal  d'Amboise,  par  ordre 
de  son  neveu,  Georges  d'Amboise,  deuxième  du  nom,  archevêque  de 
Rouen. 

A.  Deville,  Tombeaux  de  lu  cath.  de  Rouen,  1837,  p.  96.  —  Eméric-David,  Hist. 
de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  141  à  la  note.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance 
en  France,  t.  Il,  1881,  p.  261. 

<  haisincl  (Guillaume .,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  XVe  siècle, 
né  en  Bretagne,  alla  s'établir,  en  i44^,  à  Mortain,  dans  la  basse  Nor- 
mandie. On  lui  attribue  les  stalles  de  l'église,  qui  existent  encore 
aujourd'hui. 

Bérari),  D'ut,  biograph.  des  artistes  français,  iS-j-i,  col.  142. 

C'halençon     Guillot),    demeurait  à   Tours,    au    \vr    siècle,    sur    la 

s 


Il4  DICTIONNAIRE    DES   SCULPTEUIIS 

pai-oisse  Saint-Vincent.  D'après  une  minute  d'Etienne  Viau,  notaire 
royal,  il  est  qualifié  «  tailleur  d'ymaiges  de  pierre  de  marbre  »,  dans  un 
contrat  de  vente  où  il  figure  comme  témoin;  ce  contrat  était  passé,  en 
i5a;,  au  nom  de  Guillaume  Regnault,  sculpteur  de  la  l'eue  reine  Anne 
de  Bretagne. 
E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  18SÔ,  p.  ôy. 

Chaleveau  Guillaume),  était  établi  à  Tours  au  commencement  du 
xvie  siècle.  Aux  termes  d'un  contrat,  du  4  novembre  i5a'3,  passé  devant 
le  notaire  royal,  Etienne  Vian,  contrat  découvert  récemment  par 
M.  Louis  de  Grandmaison,  il  fut  associé  à  Guillaume  Regnault,  neveu 
de  Michel  Colombe,  dans  l'exécution  du  tombeau  de  Louis  de  Poncher,- 
conseiller  du  roi,  et  de  sa  femme,  Roberte  Legendre.  Ce  tombeau, 
sculpté  à  Tours,  fut  transporté  à  Paris  dans  l'église  Saint-Germain- 
TAuxerrois  ;  il  est  aujourd'hui  au  Louvre,  après  avoir  fait  partie  du 
Musée  des  Monuments  français.  Em5a4,  on  trouve  le  nom  de  Guillaume 
Chaleveau  dans  un  marché,  par  lequel  Jean  Le  Moine  et  Julien  Pire, 
tombiers  à  Paris,  s'engageaient  a  tailler  et  à  polir  une  tombe  de  marbre 
noir.  En  \~ri~,  l'artiste  ligure  encore  dans  un  acte  comme  paroissien  de 
l'église  Saint-Etienne  de  Tours. 

CoïECQUE,  Bull,  de  tu  Soc.  de  l'Hisl.  de  Paris,  etc.,  iSy3,  p.  i  .">:>.  —  J.  GuiFFREV, 
Revue  de  l'art  français,  189G,  p.  102.  —  L.  de  GrandmaisOiN',  Les  auteurs  du  tombeau 
des  Poncher    Rêun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  iîSyy,  p.  Sy-yfi). 

Clialig'iiv  Jean),  sculpteur  et  fondeur  du  xvr'  siècle,  résidait  à  Nancy 
et  travaillait,  en  1 559,  au  palais  ducal.  A  cette  date,  il  est  mentionné, 
dans  les  comptes,  comme  ayant  fait  «  un  angelot  de  cuivre  »  pour 
décorer  une  fontaine.  Cet  artiste  obtint  plus  tard  une  grande  réputa- 
tion. Au  commencement  du  xvne  siècle,  deux  fondeurs,  Antoine  et 
Durand  Chaligny,  exerçaient  leur  métier  à  la  cour  du  duc  Henri  II  de 
Lorraine;  c'étaient  sans  doute  les  fils  de  Jean  Chaligny. 

II.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  i852,  p.  r>g,  iuo.  —  A.  Jacqdot,  Hcuii.  des 
Soc.  des  beaux-arts  dis  départ..  i885,  p.  i5a. 

i  linlliiau  Jean  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  qui  collaboraient, 
au  xvie  siècle,  aux  travaux  du  palais  de  Fontainebleau.  Dans  les  comptes 
de  i54o  à  i55o,  on  trouve  la  mention  suivante  : 

«  A  Jean  Challuau,  imager,  pour  avoir  vacqué  au  réparement  de  la 
figure  de  \  énus  en  cuivre  à  raison  de  i~  livres  par  mois.  » 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  ~u)y,  _'(i8,  42S.  —  Idem, 
Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.   n5,  192,201. 

4  liàlons   Jean  de  .  travaillait,  au  \vi'  siècle,  au  château  de  Fontaine- 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  IIO 

bleau,  à   raison  de  14  livres  par   mois.   Los   comptes  de   [54o  à   i55o 
portent  : 

«  A  Jean  de  Chàlons,  imager,  pour  avoir  vacqué  à  faire  et  parfaire 
une  grande  figure  de  la  Foy,  en  bois  de  noyer,  pour  mettre  et  asseoir 
dessus  dans  l'admortissement  de  la  lanterne  de  pierre  de  taille  de  grez 
estant  dessus  la  haulte  chapelle  du  donjon  dudit  ehasteau,  à  luy  ordon- 
née la  somme  de  \o  livres.  » 

De  Laboude,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  1,  iS.'xj,  p.  Iilj,  4i8, 
/|2o.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  ly:,  192,  194. 

Champion  Claude  ,  sculpteur-architecte  lorrain,  entreprend  en 
i53i,  avec  Bastien  de  Bar,  la  décoration  de  la  galerie  du  château  de 
(londreville,  près  de  Toul,  pour  le  compte  du  duc  de  Lorraine. 

Arch.  départ-,  de  la  Meurt! te.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine;  13.  6i65,  6164.  — 
A.  JACQUOT,  La  sculpture  en  Lorraine  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ., 
1888,  p.  847Ï- 

(  linntlurl  Jean  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Ghâlons,  exécute, 
en  1 63G,  les  boiseries  du  buffet  des  orgues  de  l'église  Notre-Dame;  ce 
buffet  était  surmonté  d'un  groupe  en  bois  figurant  la  Résurrection. 

L.  Giugxon,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,  18S9,  p.  58. 

( !handellier  Guillaume  .  demeurant  à  Dijon,  à  la  fin  du  xv  siècle, 
nous  est  connu  par  des  demandes  en  réduction  d'impôts,  conservées 
dans  les  archives  de  la  ville.  De  1 490  à  1498,  il  adresse  plusieurs 
requêtes  il  la  municipalité,  attendu  qu'il  est  chargé  de  femme  et  d'en- 
fants et  qu'il  est  forcé  de  vendre  une  partie  de  ses  biens,  pour  soulager 
sa  femme  malade.  Il  n'existait  plus  en  1002. 

Arch.  comni.  de  Dijon,  L.  (>(>9,  i56,  fol.  71;  160,  fol.  12,  679.  —  B.  Prost, 
Gazette  des  beaux-arts,  ô8pér.,  t.  V,  1891,  p.  167,  [71;.  —  De  Gouvexaix  et  Vallée, 
Inv.  somm.  des  arch.  de  Dijon,  t.  III,  1892,  série  L.  p.  46,  47,  188,  192. 

l'Iianli'ol  Jacques),  sculpteur-architecte  et  sculpteur  en  bois  du 
xvie  siècle,  travaillait  à  Fontainebleau,  en  1 555,  aux  lambris  du  cabinet 
du  roi,  sous  la  direction  de  Philibert  de  l'Orme,  et  en  collaboration 
d'Ambroise  Perret.  Les  deux  artistes,  qualifiés  alors  «  tailleurs  en 
menuiserie  »,  reçurent  la  somme  de  i,3oo livres.  Le  2^  février  de  la  même 
année,  Jacques  Chantrel  et  Ambroise  Perret,  «  tailleurs  de  marbre  », 
passaient  un  marché  à  Paris,  avec  Philibert  de  l'Orme,  au  sujet  de  la 
partie  décorative  du  tombeau  de  François  Ie''.  Ils  s'engageaient  à  exé- 
cuter les  pilastres,  les  colonnes,  les  corniches,  les  arceaux,  la  voûte  et 
les  plafonds,  et  promettaient  en  plus,  après  avoir  sculpté  tous  ces  mar- 
bres à  Paris,  de  les  faire  transporter  à  Saint-Denis  et  de  les  mettre  en 


Il(J  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

place  ;  le  tout  pour  2,700  livres.  En  1 558,  ils  touchaient  «  la  somme  de 
i,o8<>  liv.  à  eux  ordonnée  par  ledit  sieur  de  l'Orme,  pour  avoir  fait  le 
premier  ordre  au-dessus  de  la  corniche  du  tombeau  de  la  sépulture  du 
feu  Roy,  un  ornement  de  marbre  gris,  de  la  haulteur  d'un  pied  ou  envi- 
ron, et  enrichy  d'une  petite  moulure. . .  ». 

Jacques  Cb.an.trel  avait  probablement  terminé  les  ornements  de  ce 
mausolée  quand  il  signa  un  contrat,  le  5  septembre  i55j,  en  association 
d'un  maître  d'oeuvre  de  Blois,  nommé  Claude  Lenfant,  pour  se  rendre 
au  château  de  Chenonceaux  dont  il  devait  construire  le  pont  et  la  gale- 
rie. Il  ne  put  s'occuper  de  ce  travail  que  pendant  un  an,  car  il  mourut 
au  mois  d'août  i558,  sans  avoir  commencé  la  galerie  et  laissant  le  pont 
inachevé. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  II,  iS8t,  p.  10G,  107. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  >S~),  291,  292,  294,025, 
Ô27,  J79.  —  Grasdmaison,  Docum.  inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Touraine, 
1870,  p.  1G0,  i<3i.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  188;,  p.  io(i, 
107. 

(  liapnrd  Gabriel  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  établi  à  Cler- 
monl,  en  Auvergne,  fut  chargé,  de  i5o5  à  1016,  par  Jacques  d'Amboise, 
évêque  de  la  ville,  de  refaire  les  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale.  Ces 
stalles  ont  été  détruites  pendant  la  Révolution. 

Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  wi"  siècle.  1887,  p.  io4. 

(h  si  peau  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  d'Orléans,  exécute, 
eniSia,  dans  l'église  de  Cléry-sur-Loire,  une  cloison  en  bois  sculpté 
destinée  à  être  placée  devant  le  grand  autel.  Cette  boiserie,  avec 
colonnes  et  chapiteaux,  était  ornée  des  statues  de  saint  André  et  de 
saint  Pierre  et  de  deux  anges  portant  des  chandeliers. 

L.  Jarrv,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  91, 

Chapoimct  (Jacob  ,  travaille  à  Fontainebleau,  de  i53^  à  1040,  à 
raison  de  i3  livres  par  mois.  Vers  la  même  époque,  un  maître  maçon  de 
Paris,  Jean  Chaponnet,  sans  doute  parent  de  notre  artiste,  visite  comme 
expert  les  ouvrages  entrepris  au  palais . 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  ù  la  courde  France,  t.  I,  iS.">n,  p.  /|0'>,  455. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i34- 

C'happellc  Conrardin),  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier  du 
commencement  du  xvc  siècle,  demeurait  à  Orléans  quand  il  exécuta  en 
14 1 3,  avec  deux  de  ses  confrères,  les  stalles  du  chœur  de  l'abbaye  de 
Saint-Benoit-sur-Loire,  qui  existent  encore  aujourd'hui  ;  ces  stalles 
furent  payées  aux  artistes  400  livres  tournois.  Dans  la  suite,  en  1426, 


DE    LÉCOLE    FRANÇAISE  IIJ 

Conrardin  Chappclle  était  à  Tours  et  passait  marché  avec  le  prieur  de 
l'hôpital  de  Saint-Jean-l'Evangéliste  d'Angers,  pour  «  sculpter  trente- 
six  stalles  d'église,  tant  hautes  que  basses  de  cpiatre  pieds  de  hauteur, 
grandes  à  crosses  et  entre  clos  »  ;  il  devait  recevoir  120  livres  tournois 
de  salaire. 

C.  Port,  Les  Artistes  angevins,  1881,  p.  63.  —  E.  Giraodet,  Les  artistes  touran- 
geaux, i885,  p.  61.  —  Invent,  génér.  des  richesses  d'art  de  In  France  (Province  mon. 
relig.,  t.  I,  1S8G,  p.  25(>). 

i  happais  Jean  ,  artiste  du  xv«  siècle,  vivait  à  Lyon  de  i444  à.i447- 
Il  est  désigné,  dans  les  archives  de  la  ville,  comme  «  maistre  imagier, 
qui  lîst  l'image  des  Célestins  » . 

Natalis  Rosdot,  Ds  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvme  siècle,  1884,  p.  18. 

lhapas  Guillot ,  sculpteur  du  xvie  siècle,  originaire  de  Beaune,  en 
Bourgogne,  travaille,  vers  i334,  à  Aix,  en  Provence,  dans  l'atelier  de 
Jean  Guiramand.  Pour  l'aide  qu'il  apporte  ;  cet  artiste,  il  n'exige  de  lui 
que  son  entretien. 

Numa  Coste,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i8g6,  p,  420. 

Charles  Etienne  et  Jacques  ,  sculpteurs  ornemanistes,  étaient  occu- 
pés, en  i'383,  au  château  de  Biom,  en  Auvergne,  pour  le  compte  de  Jean 
de  France,  duc  de  Berry. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  11,  90. 

Charles  (Mathieu),  modeleur  du  xvie  siècle,  exerçait  son  art  à  Lyon 
vers  i54H.  Auparavant,  un  autre  Charles,  cité  comme  imagier,  résidait 
dans  la  même  ville  de  i5o8  à  i524- 

Natalis  Hondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv<  au  xvm*  siècle,  1884,  p.  afi,  3.">. 

C'harlet  ou  Chérie  (André  ,  sculpteur  rémois,  exécute  en  1619,  avec 
son  confrère  Pierre  du  Botz,  un  calvaire  destiné  au  bourg  de  Craonne 
(Aisne  .  Ce  monument  se  composait  d'une  croix  en  pierre,  avec  un 
crucifix  et  une  Vierge  tenant  l'eni'ant  Jésus  ;  cette  croix,  surmontée  d'un 
chapiteau  corinthien,  était  placée  sur  un  piédestal  orné  de  quatre  statues 
en  ronde  bosse. 

Arr.h.  dép.  de  l'Aisne;  R.  ffi?..  —  Cli.  Granbin,  Revue  de  l'art  français,  1895, 
p.  iôi. 

L'haraj'ères  Jacques  de1,  est  qualifié  «  tailleur  d'ymaiges  de  mar- 
bre »,  dans  un  extrait  des  minutes  d'Etienne  Viau,  notaire  royal  à 
Tours,  relatant  un  acte  passé  le  26  avril  i5ai,  où  il  figure  comme  té- 


II*  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

moin.   Cet  acte  était  au  nom  de  Jérôme  Pacherot,  sculpteur  et  canon- 
nier  du  roi. 

E.  OimuDET,  Les  ailistes  tourangeaux,  iSS'i,  p.  fiô. 

Charpentier  François  ,  sculpteur-architecte  du  xvr  siècle,  peut- 
être  originaire  de  l'Anjou,  commença  par  travailler  au  château  de  Saint- 
Ouen  pour  Guy  Leclerc,  abbé  de  la  Roé.  On  le  trouve  ensuite,  dans  le 
Poitou,  occupé,  en  i5i6,  au  château  de  Bonnivet  ;  puis  k  Oiron,  où  il  dut 
pratiquer  l'art  du  potier  i  ,  car  il  est  désigné,  dans  un  document,  comme 
potier  en  titre  d'Hélène  de  Hangest,  veuve  du  grand  maître  de  France, 
Artus  Gouffîer.  En  i5a5,  il  était  employé  à  Thouars  k  la  décoration  de 
la  chapelle  du  château.  François  Charpentier  mourut  dans  le  courant 
de  l'année  i5'3j.  Le  Musée  des  antiquaires  de  l'Ouest,  à  Poitiers,  possède 
un  médaillon  provenant  du  château  de  Bonnivet,  que  l'on  croit  être  de 
sa  main.  Ce  médaillon  représente  le  Christ  et  porte  écrit  sur  une  ban- 
derole :  Jésus  Christas  salvator  mundi.  Léon  Palustre  pense  que  l'ar- 
tiste a  voulu  jouer  sur  la  signification  de  son  nom,  en  prenant  comme 
signature  le  portrait  du  Christ,  fils  de  Joseph  le  charpentier  :  c'est  peut- 
être  aller  un  peu  loin  dans  les  suppositions. 

Benjamin  Fillox,  L'art  de  la  terre  chez  les  Poitevins,  1864,  p.  Sa,  85.  —  L.  Pa- 
lustre, La  Renaissance  en  France,  t.  III,  i885,  p.  216-218,  aao,  204,  2Ô5,  2.Ï8,  2Ô9. 

Charpentier  Marc-Antoine  ,  sculpteur  et  architecte  demeurant  à 
Tours  sur  la  paroisse  de  Notre-Daine-la-Riche,  fut  mandé  k  Angers, 
en  1642,  pour  exécuter,  avec  ses  confrères  Moynard  et  Plouvier,  une 
Adoration  des  Mages  destinée  à  la  chapelle  de  Notre-Dame-de-sous- 
Terre.  En  i63o,  il  sculpta,  dans  une  des  chapelles  du  couvent  des  Mi- 
nimes de  Plessis-lez-Tours,  un  groupe  représentant  le  Mariage  de  la 
Vierge.  Trois  statues,  qui  faisaient  partie  de  ce  groupe,  se  trouvent 
aujourd'hui  à  Tours,  dans  l'église  Xotre-Daine-la-Riche  ;  le  nom  du 
sculpteur  se  lit  au  bas  de  la  statue  de  saint  Joachim.  De  1608  à  i(>6o,  il 
fit,  moyennant  4*000  livres  tournois,  la  contretable  de  l'autel  de  l'église 
des  Bénédictins  de  Saint-Florent-le-Jcune,  à  Saumur.  La  même  année,  il 
construisit  le  retable  d'autel  de  l'église  de  Saint-Benoit-sur-Loire;  cet 
ouvrage,  qui  coûta  10,000  livres,  fut  détruit  en  1660.  En  1676,  il  s'en- 
gagea îi  terminer  le  grand  autel  de  l'église  des  Ardilliers  de  Saumur, 
Commencé  par  le  sculpteur  angevin,  Biardeau.  On  attribue  encore  k 
Charpentier  deux  bas-reliefs  en  pierre,  placés  à  Tours  dans  l'ancienne 
chapelle  de  Sainte-Anne.  Il  mourut  en  iô~~. 

Cli.  Ghandmaison,  floî.   inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Touraine,   18711, 
(1)  C'est  à  lui  qu'on  devrait  le  carrelage  d'une  partie  de  la  chapelle  du  château. 


DE    I.  i:C()I.IO    FRANÇAIS]!  I  I<) 

p.  2.">:>..  —  C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  6/|.  —  E.  Giraudet,  Les  artistes 
tourangeaux,  i88.r>,  p.  63. 

Chartres  Jacques  de.  Voir  i  ollcl  (Jacques  . 

Chartres  Thomas  de!,  sculpta  à  Paris,  en  i3ay,  les  dalles  en  marbre 
destinées  à  recouvrir  la  sépulture  de  roi  Robert  d'Ecosse,  dans  l'abbaye 
de  Dunfermline  ;  ce  travail  lui  fut  payé  66  livres  i3  sous  4  deniers.  Les 
tombes  furent  ensuite  transportées,  de  Paris  en  Ecosse,  par  un  ouvrier 
tombier  qui  reçut  12  livres  10  sous  pour  son  salaire. 

Bull,  de  la  Soc.  de  l'hist.  <!<<  Paris  cl  de  l'Ile-de-France,  t.  V,  1878,  p.  i6a. 

l'harlrc*  Jean  de  ,  résidait  à  Tours  à  la  lin  du  xve  et  au  commence- 
ment du  xvi°  siècle.  Ce  sculpteur  nous  est  connu  par  la  lettre  que  Micbel 
Colombe  écrivit,  le  '3  décembre  i5ii,  à  Marguerite  d'Autriche,  au  sujet 
des  tombeaux  de  l'église  de  Brou,  et  dans  laquelle  il  désignait  les  artistes 
appelés  à  le  seconder  dans  son  travail  :  «  Jehan  de  Chartres,  y  est-il 
dit,  mon  disciple  et  serviteur,  lequel  m'a  servy  l'espace  de  dix-huict  ou 
vingt  ans,  et  maintenant  est  tailleur  d'ymaiges  de  madame  de  Bourbon.  » 
Depuis  i49'3,  Jean  de  Chartres  collabora  certainement  à  la  plupart  des 
ouvrages  de  son  maître  illustre,  et  il  dut  l'aider  dans  l'exécution  du 
tombeau  de  François  II  de  Bretagne.  Malgré  son  titre  de  sculpteur  de  la 
duchesse  de  Bourbon,  il  continua  à  faire  partie  de  l'atelier  de  Michel 
Colombe,  mais  on  ne  sait  rien  de  ses  œuvres  personnelles. 

Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpture  française  d'Emêric-David ,  iSfia 
p.  Ô12.  —  Ch.  Grandmmson,  Doc.  inéd.  pour  servir  à  ihist.  des  arts  en  Touraine, 
1870,  p.  197-210.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  m  France,  t.  III,  [885,  p.  80, 
note  1 . 

Chartres  Philippe  de  ,  sculpteur  et  architecte,  vivait  au  commence- 
ment du  xvie  siècle.  En  iôn,  mandé  par  Marguerite  d'Autriche,  il  se 
rendit  à  Brou,  où  il  aurait  succédé  à  André  Colomban  comme  directeur 
des  travaux.  Peut-être  aida-t-il  Jean  Perréal  dans  la  confection  des  pre- 
miers plans  de  l'église. 

Housselet,  Hist.  et  descript.  île  l'église  de  Brou,  1826,  p.  117.  —  Heri.uison,  Ar- 
tistes Orléanais,  iS65,  p.  l'i.  —  Badchal,  JVoui).  dict.  des  architectes  franc.,  1887, 
p.  nô. 

t  hasteau  (Baltliazar  du  ,  naquit  dans  les  environs  de  Saint-Pol 
Nord).  Il  alla  d'abord  en  Italie,  où  il  dut  se  perfectionner  dans  son  art, 
et  revint  se  fixer  à  Valenciennes  ;  on  le  trouve  mentionné,  en  1008,  dans 
les  archives  de  cette  ville. 

De  La  Fons-Méucocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI.  1860,  p.  3n. 

Chastel  Gillet  du),  sculpteur  en  bois  d'origine  flamande,  est  appelé 


120  DICTIONNAIRE    l'Es    SCULPTEURS 

;i  Rouen,  vers  i4<35,  pour  travailler  aux  stalles  de  la  cathédrale,  sous 
la  direction  de  Philippot  Viart.  En  i1<i-.  il  collabore  avec  Laurent 
Adam  à  la  décoration  de  la  chaire  archiépiscopale  ;  il  est  alors  qua- 
lifié «  tailleur  d'ymages  et  de  feuilles  de  machonnerie  »  et  reçoit  4  sous 
6  deniers  par  jour. 

Arck.  de  la  Seine-lnférieuri  :  G.  -moi,  0002.  — De  Labobde,  Les  ducs  île  Bour- 
,  t.  I,  18  19,  p.  cxix,  548. 

Chatelleraulx  Etienne  de  ,  sculpteur  en  bois  résidant  à  Tours  au 
xvi'  siècle,  exécute  en  i554,  pour  la  municipalité,  deux  écussons  aux 
armes  de  la  ville.  Les  comptes  portent  : 

«  A  Eslienne  de  Chastelleraulx,  la  somme  de  vingt-cinq  sols  tour- 
noys,  que  deuz  luy  estoient  pour  deux  escussons  de  boys  en  bosse 
dedans  lesquels  sont  les  armoiries  de  la  ville,  enlevez  en  deux  pous- 
teaulx  mis  et  plantez  sur  les  grèves  en  la  paroisse  Xostre  Dame  La  Riche 
pour  servir  à  marquer  la  place  et  l'endroit  pour  mettre  lesdictes  boux 
et  immondices  d'icelle  ville,  ainsy  qu'il  appert  par  certification  desdiz 
esleuz  rescription  et  mandement  de  mondit  sieur  le  maire  et  commis 
dacté  du  XX  de  mars  ou  dict  an  XIVe  LUI  et  quictance  dudit  Chastelle, 
raulx,  ey  rendus  :  cy  lad.  somme  de  XXVsl .  » 

Ch.  Grasdmaisoh,  Doc.  inéd.  pour  servir  a  Vhxsl.  des  arts  m  Touraine,  1870, 
p.  229. 

Chastenay  Simon  ,  est  au  nombre  des  sculpteurs  travaillant  au 
palais  de  Fontainebleau,  de  i54o  à  i55o,  à  raison  de  10  livres  par  mois. 

Dk  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  là  com  '  France,  t.  I.  i85o,  p.  i^G.  — 
Idem.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  1. 1,  1877,  p.  199. 

(  hatel  Anatole  ,  sculpteur,  orfèvre  et  graveur  franc-comtois,  était 
établi  à  Dùle  Jura  au  commencement  du  xvii*  siècle.  En  1G14,  il  exé- 
cuta, dans  cette  ville,  la  balustrade  de  la  Sainte-Chapelle.  De  1G14  à 
i63l,  il  avait  le  titre  de  graveur  de  la  monnaie  du  Comté. 

.1.  Gauthier,  Ditt  des  artistes  francs-comtois  antérii  urs  au  xixc  siècle,  1892,  p.  6. 

i  haumont     Louis  de  ,   sculpteur  ornemaniste,  travaillait  it  Paris, 
dans  la  première  moitié  du  xiv  siècle,  à  l'église  Saint-Jacques-l'Hôpital. 
Bos  ier,   1/  m.  de  la  Soc.  tirs  antiquair  •■  d    Fi  1  ice,  1.  XXVIII,  i865,  p.  117. 

Chauvin  Pierre),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  sculpte,  en  [556, 
un  banc  d'oeuvre  pour  la  cathédrale  de  Valenciennes. 

Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  franc.,    iS-jb,   col.    ii<i.  —   Ed.    Bonnaffé,  Le 
ible  en  France  'i«  xvi*  siïck,  p.  56. 


DE    L ECOLE    FRANÇAISE  121 

Chelles  (Jean  de),  sculpteur-architecte  du  xm°  siècle,  demeurait  à 
Paris,  où  la  direction  des  travaux  de  l'église  Notre-Dame  lui  avait  <ié 
donnée  par  l'évêque  Regnault  de  Gorbeil.  Il  construisit,  en  i2.V,le  por- 
tail méridional,  orné  de  sculptures  historiques  et  allégoriques  repré- 
sentant la  Naissance  de  Jésus-Christ,  l'Adoration  des  Mages,  la  Fui  h' 
en  Egypte,  le  Massacre  des  Innocents  et  l'Histoire  entière  de  saint 
Etienne.  Une  inscription,  gravée  du  vivant  de  l'artiste  sur  la  plinthe  de 
ce  portail,  est  ainsi  conçue  :  Anno  Domini  MCCLVII,  mensefebruario 
idus  secundo,  hoc  fuit,  incentum  finceptum)  Chrisli  genitris,  honore 
Kallensi,  lathomo  invente  Johanne  magistro. 

Jean  de  Chelles  mourut  probablement  vers  1270. 

Chelles  (Pierre  de  ,  fils  ou  neveu  de  Jean,  dut  lui  succéder  comme 
maître  d'oeuvre  de  la  cathédrale  de  Paris.  Il  fut  chargé,  en  i3oj.  dépla- 
cer dans  l'abbaye  de  Saint-Denis  le  tombeau  du  roi  Philippe  III,  dit  le 
Hardi,  dont  il  avait  sans  doute  donné  le  projet  en  1298,  et  qui  avait  été 
sculpté  par  Jean  d'Arras.  Un  compte  de  juin  à  décembre  contient  la 
mention  suivante  : 

«  A  maistre  Pierre  de  Chyelle,  pour  apparelier  la  tumbe  du  roy  Phi- 
lippe et  la  faire  mener  à  Saint-Denis  et  assouoir,  IIIL  XXIII  1.  XII  s. 
VIII  d.  parisis  foibles,  valent  V1IXX  1.  XXX  sols  X  deniers  parisis 
fortz.  » 

On  attribue  aussi  à  Pierre  de  Chelles  les  plans  du  portail  nord  de 
Notre-Dame,  auquel  il  aurait  travaillé  de  i'3i3  à  i32o. 

Sauval,  Hisl.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  072.  —  Eméric-David,  Hist. 
de  la  sculpt.  franc  ,  1817-1872,  p.  64,  10S,  109.  —  lue.  gén.  des  richesses  d'ai- 
de la  France  (Paris,  mon.  relig.,t.  I,  1877,  p.  56a,  .ïSo).  —  Badchal.  JS'olre- 
Dame  et  ses  premiers  architectes,  1882,  p.  6-11.  —  B.  Prost,  Quelq.  doc  sur 
l'hist.  des  arts  en  France  (Gaz.  des  beaux-arts,  ■>.'  pér.  t.  XXXVI,  1887.  p.  2.ïr>  et 
suivantes).  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  i8<|0,  p.  142,  172,  2'i">,  24G,  2^7,  248,  255, 
427.  —  Coi'rajoi)  et  Maiicoi  ,  Musée  de  sculpture  comparée,  Catalogue  raisonne, 
1892,  p.  5  et  4. 

Chemin  (Sainctot,  sculpteur,  menuisier,  charpentier  et  dessinateur, 
résidait,  au  xvie  siècle,  dans  la  ville  de  la  Ferté-Bernard.  Les  comptes  de 
la  fabrique  de  l'église  paroissiale  de  Notre-Dame-des-Marais  font  men- 
tion de  cet  artiste  de  i53i  à  1542.  En  i534,  il  sculpta  le  bâton  de  la  croix 
de  procession.  En  i535,  il  donna  le  dessin  du  Buffet  des  orgues  qui  sub- 
siste encore  actuellement.  De  i5.i2  à  i555,  il  exécuta,  pour  la  somme  de 
197  livres  5  sous  tournois,  une  contretable  en  pierre  représentant  le 
Crucifiement,  qui  était  placée  autrefois  au  milieu  du  chœur  de  l'église 
de  Souvigné-sur-Même  Sarthe  .  Cette  œuvre,  disparue  en  i562  au 
moment  des  guerres  de  religion,  a  été  retrouvée,  en  iS;G,   enfouie  dans 


122  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

le  cimetière  de  Sonvigné.  On  ignore  la  date  de  la  mort  de  Sainetot  Che- 
min; on  sait  seulement  qu"il  n'existait  plus  en  i5jo. 

L.  Charles,  Bull,  m  mum.,  '•'  série,  t.  X,  is ',',,  p  ?28.  —  L'abb  ■  Il  ibert  Chaules, 
V œuvre  de  Sainetot  Chemin,  sculpteur  ferlois,  1876.  —  L.  Palustre,  /."  Renais- 
se ici  en  France,  T.  III,  i885,  p.   i5i,  i52. 

l'heiievèi't*    Claude  .  qualifié  «  ymageur  ».   travaille,  en    i548,  aux 

apprêts  des  fêtes,  exécutés  dans  la  ville  de  Dijon,  lors  de  l'entrée  du  roi 

Henri  II. 

Ai-rii.  comm.  ■!■  la  rili,  <i  Dijon,  L.  \\->,  fol.  iN"i.  — De  Goovexaix  et  Vai.i.ér. 
Inc.  somm.  des  arch.  de  Dijon,  t.   III,  1892;  série  L.  p.  i35. 

C  henevîère  Guillaume  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Besançon, 
sculpte  de  i545  à  i56o,  avec  Pierre  Petitot,  les  stalles  de  l'église  Saint- 
Etienne  et  celles  de  l'église  Saint-Jean.  On  rencontre  encore  à  Besan- 
çon, vers  la  fin  du  xvie  siècle,  un  Jacques  et  un  Pierre  Chenevière .  Ce 
dernier  aurait  fait,  d'après  les  dessins  d'Hugues  Sanibin.  le  beau  buffet 
des  Gautliiot  d'Ancier,  qui  se  voit  au  musée  de  la  ville.  Ces  artistes, 
tous  trois  sculpteurs  en  bois,  devaient  être  certainement  de  la  même 
famille. 

Inventaire  dt  s  rii  hesses  d'art  de  la  France  [Province  mon.  civ. ,  t.  V,  iSçii,  p.  253  1. 
—  J.  Gauthier,  bi't.  des  artistes  francs-comtois,  1892,  p.  <i,  i<i  —  Idem,  La  sculp- 
ture sur  bois  en  Vranche-Comté  [Réan.  des  Soc.  des  beaux-ails  des  départ.,  1895, 
p.  806,  S07). 

1  heniievière.  Cesculpteur.  d'après  M.  Gonse  1  , aurait  travaillédans 
la  catbédrale  de  Rouen,  de  i4"  à  1  \~<\.  avec  son  confrère  Desvignes,  k 
la  décoration  de  l'escalier  de  la  bibliothèque  du  chapitre,  construit  par 
l'architecte  Guillaume  Pontifz. 

L.  Gonse,  L'art  gothique,  i^;i<>,  p.  276. 

Chenu  Toussaint  .  sculpteur  et  peintre  demeurant  à  Paris  au  com- 
mencement du  xvne  siècle,  exécuta  en  i(3a4,  moyennant  la  somme  de 
600  livres,  une  statue  qui  surmontait  la  fontaine  érigée  sur  la  place  de 
Grève,  en  face  de  l'Hôtel  de  Ville.  Cette  statue  représentait  «  l'Abon- 
dance, tenant  une  corne  d'Amalthée  remplie  de  fleurs  et  fruits».  La  fon- 
taine fut  détruite  en  1698  et  remplacée  par  un  monument  beaucoup 
plus  simple  qui  subsista  jusqu'en  i6;4- 

Le  Roux  de  Linct.  Hist.  de  l'Hôtel  de  Ville  de  Paris,  184G,  p.  61.  —  F.  Bot  noiE- 
lot,  Hist.  de  lasculpt.  et  des  arlsplast.  en  France,  1846. 

1  J'ignore  où  M.  Gonse  a  puisé  ce  renseignement:  je  n'en  ai  trouvé  trace  ni 
dans  les  archives  de  la  Seine-Inférieure,  ni  dans  la  Revue  des  architectes  de  la 
cathédrale  de  Rouen,  de  Deville.  Ce  Chennevière  serait-il  le  même  que  le  gendre  de 
Roullant  Leroux,  le  maître  d'œuvre  Julien  Chennevière  qui  travaillait  vers  lfiiT  ? 
On  connaît  aussi  un  autre  maître  d'œuvre  de  Rouen.  Pierre  Desvignes,  qui  existait 
encore  en  1521.  Si  on  assimile  ces  derniers  auxsculpteurs  cités  plus  haut.  iJsauraient 
été  bien  jeunes  en  1477. 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  123 

ClK'i'Niillt*»  sculpteur  ornemaniste  du  commencement  du  xvr  siècle, 
vivait  à  Bourges,  où  il  était  occupé  à  la  cathédrale.  En  i5i3,  il  esl 
cité,  dans  les  comptes  de  la  fabrique,  comme  ayant  taillé  une  clef 
de  voûte  pour  le  petit  portail;  ce  travail  lui  fut  pavé  i-i  livres.  En  i5i5, 
il  recevait  70  sons  pour  avoir  sculpté  les  armes  du  cardinal  Bohier.  On 
trouve  aussi  un  Jean  Chersalle  travaillant,  dans  les  premières  années  du 
xvi"  siècle,  à  la  décoration  du  château  de  Gaillon;  il  est  possible  que  ce 
soit  le  même  artiste. 

A.  Deville,  Comptes  de  dépenses  de  le  construction  du  château  de  Gaillon,  i85o' 
p.  55g,  ô(io.  —  De  Girardot,  Artistes  de  la  ville  de  Bourges  (Archives  de  l'art  fran- 
çais, a0  série,  t.  I,  1861,  p.  aôi).  —  L.  Courajod,  Alexandre  Lenoir  et  son  journal, 
t.  II,  1886,  p.  88. 

Cliesneau  (Toussaint),  sculpteur-architecte  du  xvie  siècle,  recons- 
truit, de  15/Jo  à  i54a,  le  clocher  de  l'église  de  Saint-Pierre-de-Bueil,  en 
Touraine.  La  même  année,  il  reçoit  la  somme  de  i5  sous  tournois  pour 
une  image  de  sainte  Néomaye,  sainte  qui  était  alors,  dans  la  contrée, 
l'objet  d'une  grande  vénération. 

E.  liiRALDET,  Les  artistes  tourangeaux,  i8Sr>,  p.  fit).  —  Bauchal,  Nom.  dirt.  des 
architectes  franc.,  1887,  p.  n<). 

Chevrier    Pierre  ,    exerçait   son  art   dans    la    ville    de   Tours    au 
xvie  siècle.  Vers  i522,  il  demeurait  sur  la  paroisse  Saint-Vincent. 
E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  iN.S">,  p.  -o. 

ChevPÎez,  élève  du  Hosso,  résidait  à  Paris  au  xvie  siècle.  Il  était 
l'auteur  de  la  statue  d'Hercule,  fondue  en  argent  massif,  qui  fut  olïérle. 
en  i539,  à  l'Empereur  Charles-Quint,  par  les  habitants  de  la  ville  de 
Paris. 

Félix  Boi'RoiEi.oT,  Ilisl.  de  la  sculpt.et  des  artsplast.  en  France,  i84(î.—  BéRARd, 
Vict.  biogr.  des  artistes  franc.,  187s,  col.  i52. 

Chevryol  (Jean),  sculpteur  et  peintre  franc-comtois,  exerçait  son  art 
à  Besançon  de  i5o.6  à  1610. 

J.  Gauthier,  Dictionnaire  îles  artistes  francs-comtois,  1892,  p.  6. 

Chillion  (Jean-,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  travaillait  à 
Poitiers,  en  i383,  au  palais  du  duc  de  Berry,  sous  la  conduite  de  Guy 
de  Dammartin. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.   i5, 

Chocquetu*  ou  t'hocquet  Thomas,  vivait  à  Paris,  au  xvie  siècle,  et 
sculptait  à  l'Hôtel  de  Ville,  en  1034,  des  médaillons  dont   les  sujets 


l-l\  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

avaient  été  composés  par  un  peintre  de  l'époque,  nommé  Charles  Dori- 
gny.  Les  anciens  registres  de  l'Hôtel  de  Ville  contenaient  la  mention 
suivante  : 

«  Du  Yendredy  XIX' jour  de  juing  MV"  XXXIV.  Aujordhuy  au  petit 
bureau,  auquel  estoient  messieurs  les  prévost  des  marchans  et  esche- 
vins  de  eeste  ville  de  Paris,  aesté  ordonné  que  pour  deviser  les  histoires 
qu'il  convient  mettre  es  rondz,  estant  au  corps  d'hostel  neuf  de  ladicte 
ville,  en  sera  paie  à  maistre  Thomas  Chocquet,  à  ce  commis  et  qui  en 
a  prins  la  charge,  la  somme  de  quatre  livres  tournois  pour  pièce.  » 

Le  Horx  de  Lincy,  Hist.  del'Hôtel  de  Ville  de  Paris,  i846,  p.  17,  ~>ô. —  L. 
Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  Il,  1881,  p.  1S2. 

Chollîii   Silvestre  ,  était  employé,  en  i54o,  aux  travaux  du  château 
de  Fontainebleau,  à  raison  de  12  livres  par  mois. 
De  Laborde,  La  renaissance  des  arlsà  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  jo3. 

<  honarf  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvie  siècle, 
exécute  à  Montpellier,  en  i5o4,  la  boiserie  du  buffet  des  orgues  de 
l'église  Xotre-Dame-des-Tables. 

RE\oiviERet  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  de  Montpellier,  1844, 
p.  io4.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  un  uble  en  Fiance  au  xvi-  siècle,  1887,  p.  1 10. 


Chrétien  Jean  .  Kn  i556,  les  comptes  du  château  de  Fontainebleau 
portent  : 

«  A  Jean  Oirestien.  tailleur  d'images,  la  somme  de  5o  livres  pour  les 
ouvrages  et  re.;tablissemens  des  images  d'estucq  qui  sont  aux  chambres 
des  estuves  et  autres  lieux  dudit  Fontainebleau.   » 

Un  Jean  Chrétien,  «  imageur  ».  figure,  en  1049,  sur  un  rôle  d'impôts 
de  la  paroisse  Saint-Michel,  à  Dijon.  11  est  possible  que  ce  soit  le  même 
artiste  qui.  mandé  plus  tard  à  Fontainebleau,  aurait  quitté  la  Bour- 
gogne. 

Arch  .  "mini .  de  Dijon  ;  L.  i45,  f"  194.  —  De  laborde.  La  renaissance  des  arts  a  la 
cour  île  France,  t.  I,  i8.">o,  p.  444-  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I, 
1877,  p.  284.  —  Cbampollion-Figeac,  Le  palais  de  Fontainebleau,  1 86(3,  p.  214.  — 
De  Got  yenai.n  et  Vallée,  In»,  sonnn.  des  arch.  de  Dijon,  t.  III,  1892,  série  I..  p.  45- 

Christian  Benoit,  sculpteur  du  xve  siècle,  originaire  de  Bourg  en 
Bresse,  se  rend  en  Provence,  où  on  le  trouve,  en  i4^4-  travaillant  au  por- 
tai de  l'église  Saint-Sauveur  d'Aix. 

Noma  Coste,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  189C,  p.  4io. 

Chriltin  Jean  et  François  ,  maîtres  sculpteurs,  exerçaient  leur  art 
à  Lyon  vers  le  milieu  du  xyii"  siècle. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  win'  siècle,  1S84,  p.  5i . 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  IUO 

<  laiiinian  (André),  sculpteur  et  peintre  alsacien  de  la  seconde  moitié 
du  xive  siècle,  exerçait  son  art  à  Strasbourg,  où  il  vivait  encore  en 
i^oa. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  /'. -W.su nj  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  187:!,  p.  445- 
447- 

Clanionee  Jean),  demeurait  à  Paris  au  commencement  du  xvn?  siècle; 
il  n'existait  pins  en  1646. 

IIerixison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  187."),  p.  79. 

Clarin  Jean  ,  sculpteur  lorrain  du  commencement  du  xvie  siècle.  Un 
extrait  des  archives  du  département  de  Meurthe-et-Moselle  fait  mention, 
à  la  date  de  i5i7-i5i8,  d'une  somme  payée  à  Jean  Clarin,  tailleur  d'ima- 
ges, pour  avoir  exécuté  une  paix  d'argent  «  entretaillée  à  l'antiquaille 
et  moderne  »  avec  une  image  de  Notre-Dame. 

Arch.  départ,  de  Meurthe-et-Moselle:  B.  lo'îa.  —  H.  Lepace,  Inv.  somm.  des 
arch.  départ,  de  Meurthe  et-Moselle,  t.  I,  187."),  p.  127. 

Clarisse  Antoine  ,  sculpteur  en  bois  résidant  à  Lille  au  xvi°  siècle, 
termine,  en  1037,  une  clôture  en  bois  dans  la  chapelle  de  l'hospice  et 
reçoit,  pour  ce  travail,  200  livres.  La  môme  année,  d'après  les  comptes 
des  hospices  de  la  ville,  il  réclame  72  livres  qui  lui  étaient  dues  comme 
ayant  sculpté  les  statues  de  saint  Etienne  et  de  saint  Jean. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XIII,  i86i,p.  50. 

Claude,  dit  maître  Claude,  sculpteur  ornemaniste  du  xvic  siècle, 
aurait  collaboré,  sous  le  Rosso,  à  la  décoration  du  château  de  Fontaine- 
bleau. Peut-être  travailla- t-il  aussi  au  Louvre. 

De  Clarac,  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  iS.">ô,p.  4<|2,  67.Ï.  —  Bérard, 

Dict.  biog.  des  artistes  français,  1 87^,  col.   157. 

Claude,  dit  Claude  l'imagier,  demeurait  dans  la  ville  de  Troyes  et  y 
était  occupé,  de  i5a6  à  i533,  à  l'église  Saint-Nicolas. 

A.  Babeau,  Les  prédécesseurs  de  François  Gentil,  1879,  p.  i(|.  —  A.  Assier,  Les 
arts  et  les  artistes  dans  Vane.  capit.  de  la  Champagne,  187O,  p.  g4. 

Claudia  «le  llaull.  Voir  llaull    Claudin  de  . 

Claudot  (François),  sculpteur  lorrain  du  commencement  du  xvne  siè- 
cle, résidait  à  Nancy,  où  il  avait  été  admis  dans  la  bourgeoisie.  En  iG3'3. 
les  comptes  font  mention  d'une  certaine  quantité  de  blé,  accordée  à  l'ar- 
tiste comme  récompense  de  ses  services  auprès  du  duc  de  Lorraine. 

Arch.  départ,  de  la  Meurthe.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine  :  B.  7781.  —  H. 
Lepage,  Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Meurthe,  t.  II,  187.1,  p.   584. 


126  DICTIONNAIRE   DES   SCULPTEURS 

Clause  ou  Clausse,  sculpteur-architecte  de  la  ville  de  Metz,  exé- 
cute, dans  la  cathédrale,  la  chapelle  de  la  Victoire  ou  des  Lorrains.  Cet 
édifice,  commencé  en  i^~.  fut  achevé  en  i4"^- 

A.  Bégin,  Histoire  de  la  cathédrale  'le  Blelz,  t.  II,  1S42,  p.  ôyo,  409. 

Clauss  de  Turkheim.  Voir  I  urkbeim   Clauss  de. 
Clauwelin  de  Mayence.  Voir  Mayence  Clauwelin  de  . 
(  bmx  d<>  Mabeuse.  Voir  Mabetise  Claux  de  . 
Claux  de  Mayence.  Voir  Mayence  Claux  de. 

Clav  Jacques  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  fin  du  xvc  siè- 
cle, vivait  ii  Saint-Omer,  où  il  exécuta,  en  149".  une  partie  des  stalles  de 
l'abbaye  de  Saint-Bertin. 

A.  Bérard,  Diet.  biogr.  des  ar listes  français,  1872,  col.  t5S. 

{  lémcnt    Pierre  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Troyes,  sculpte  en 

iô5o,  avec  Jacques  Millon,  le  bullét  des  orgues  de  la  cathédrale.   Cette 

œuvre  subsiste  encore  maintenant. 

Aï-sier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  finir,  cap.  delà  Champagne,  iN;(i,  p  io.">.  — ■ 
E.  Socard,  Biogr.  des  personnages  de  Troyes,  1882,  p.  y.">.  —  Ed.  Bowuté,  Le 
meuble  en  France  au  \\tc  siècle,  1887,  p.  7Ô. 

Clément  Pierre  .  sculpteur  et  maître  maçon  du  xvne  siècle,  entre- 
prend des  travaux  d'ornementation  pour  l'autel  de  l'abbaye  de  Saint- 
Pierre,  à  Chàlons-sur-Marne  :  il  reçoit  i65  livres  pour  son  salaire. 

L.  Grigson,  Recherelics  sur  les  artistes  chdlonnais,  i8Sy,  p.  38. 

Clément  de  Badenweiler.  Voir  liadenweiler   Clément  de  . 

Clérambnult  Antoine  ,  sculpteur  bourguignon  du  milieu  du  xve  siè- 
cle, travaillait  à  Dijon,  quand  il  fut  envoyé  en  Franche-Comté,  vers  i44a> 
avec  ses  confrères  Guillaume  Ami  et  Jean  de  Contrecœur,  pour  chercher 
l'albâtre  nécessaire  au  tombeau  de  Jean  sans  Peur.  Ces  trois  artistes 
découvrirent,  près  de  Salins  Jura  ,  une  carrière  dont  ils  organisèrent 
l'exploitation. 

Bernard  Prost,  Une  nouv.  source  de  doc.  sur  les  artistes  dijonnais  du  \\e  siècle 
Gaz.  des  beaux-arts,  5e  pér.,  t.  IV,  i8yo,  p.  ôiio  . 

Clerc  Robert  et  Guillaume  ,  sculpteurs  en  bois  et  ornemanistes  de  la 
ville  de  Rouen,  refont,  en  i565,  le  jubé  et  les  stalles  du  chœur  de  l'église 
Saint-Jean,  qui  avaient  été  détruits,  en  i5(j2,  par  les  protestants. 

De  la  Qcerière,  Nolia  hisi .  sur  l'anc.  église  de  Saint-Jean  de  Rouen,  1860,  p.  :-. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  I  j- 

Cloistre  ou  Claustre  Martin,  né  à  Grenoble  vers  1480.  On  le 
trouve,  en  i.ïii,  sculptant  dans  sa  ville  natale  deux  chapelles  de  l'église 
Notre-Dame,  pour  le  prix  de  100  florins.  En  i5i4,  il  quitta  le  Dauphiné 
et  vint  à  Orléans,  où,  le  17  juillet  de  la  même  année,  il  signa  un  contrat 
avec  Marguerite  de  Craesmes,  veuve  de  Charles  d'Argennes,  seigneur 
de  Rambouillet,  et  Louis  du  Bellay,  archidiacre  de  Paris  et  conseiller 
du  roi,  pour  l'exécution  de  «  quatre  ymages  de  pierre  d'albastre,  selon 
la  façon  et  devis  contenu  et  déclairé,  moiennant  la  somme  de  soixante 
eseus  d'or  souleil  ».  Que  représentaient  ces  statues,  et  où  devaient-elles 
être  placées  ?  On  l'ignore. 

Martin  Gloistre,  le  10  décembre  ioi5,  était  de  nouveau  à  Grenoble, 
acceptant  la  commande  de  huit  statues  de  saints.  En  1017,  il  se  rendit  à 
Montereau-Eaut- Yonne;  il  demanda  alors  à  la  veuve  de  Philippe  Prisié, 
tombier  à  Paris,  de  lui  livrer  à  Saint-Mesmes  Seine-et-Marne  ,  quatre 
tombes  de  marbre  noir.  Deux  ans  plus  lard,  il  passa  marché  avec  Louis  II 
de  la  Trenioille,  pour  élever  trois  tombeaux  dans  la  Sainte-Chapelle  du 
château  de  Thouars,  en  Poitou.  Ces  tombeaux  (1),  disparus  aujourd'hui, 
étaient  ceux  du  duc  de  la  Trenioille  et  de  Gabrielle  de  Bourbon,  du 
prince  de  Talmont  et  de  Louise  de  Coétivy,  et  enfin  du  cardinal  Jean  de 
la  Trenioille,  archevêque  d'Auch.  Martin  Cloistre  les  avait  sans  doute 
terminés  en  1021,  car,  il  s'engagea  vers  cette  époque,  à  sculpter,  pour 
l'église  de  la  Motte-Eeuilly  (Indre),  le  mausolée  de  Charlotte  d'Albret, 
duchesse  de  Valentinois,  femme  de  César  Borgia.  Ce  monument  a 
été  démoli;  la  statue  de  la  duchesse  existe  encore,  mais  fort  détério- 
rée. 

Le  20  février  i5a4,  il  demeurait  à  Blois,  quand  il  fut  chargé  d'exécuter 
le  tombeau  de  Guillaume  de  Montmorency  et  de  sa  femme,  Anne  Pot, 
destiné  à  l'église  Saint-Martin  de  Montmorency.  Le  sculpteur  avait  déjà 
fait  venir  les  matériaux  nécessaires,  lorsqu'il  mourut,  en  mai  1024,  sans 
avoir  pu  commencer  l'ouvrage.  L'année  suivante,  sa  veuve,  Isabelle 
Bourgeois,  céda  la  commande  à  Benoit  Bomberault  d'Orléans,  qui  acheva 
le  travail  dans  l'espace  de  trois  ans. 

Le  traité  passé  entre  Martin  Cloistre  et  Guillaume  de  Montmorency, 
nous  fait  connaître  une  autre  œuvre  de  l'artiste.  Le  mausolée,  d'après 
les  termes  de  l'acte,  devait  être  sculpté  «  en  marbre  et  albastre  de  Dau- 
phiné telz  et  semblables  que  ledict  Cloistre  avoit  auparavant  baillez 
pour  le  tombeau  de  feu  Mons1  le  maréchal  de  Chastillon  ».  On  peut  donc 
supposer  que  Cloistre  était  encore  l'auteur  du  monument  funéraire  de 
Gaspard  de  Coligny,  mort  à  Dax,  le  -i\  août  1022,  et  enterré  à  Châtillon- 


l    Ces  tombeaux  sont  reproduits  dans  la  collection  Gaignières, 


128  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

sur-Loing,  dans  la  chapelle  de  son  château.  Il  est  vrai  que  c'est  le  seul 
document  qu'on  possède  à  ce  sujet. 

De Montaiglon,  Bibl.  de  l'Ecole  des  Chartes,  3e  sér.  t.  II,  i85i,  p.  264-278.  — 
Marchegay,  lira,  des  Soc.  sav.,  uc  série,  t.  I,  p.  674.  —  Duc  de  la  Trémoïlle, 
Chartrier  de  Thpuars,  1877,  p.  ."54,  55.  —  Ed.  Bonxaffé,  Inv.  de  la  duchesse  de 
Valentinois,  1878,  p.  2<i.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881, 
p.  5o,  note  1  ;  t.  III,  i885,  p.  227-229.  —  E.  Maignien,  Les  artistes  grenoblois,  1887, 
p.  y8.  —  Herldison,  Revue  de  l'art  franc.,  1889,  p.  267.  —  J.  Goiffrey,  Revue  de 
l'art  franc.,  1896,  p.  10. 

C'ooliot  ( Christophe  ,  sculpteur  du  conimencenient  du  xvne  siècle, 
alla  étudier  à  Rome,  comme  le  prouve  l'extrait  suivant  de  l'état  des 
officiers  entretenus  par  le  roi  pour  l'année  1618  : 

«  A  Christolle  Cochet,  sculpteur  que  Sa  Magesté  a  retenu  pour  la 
servir  en  sculpture  à  cause  de  son  excellence  et  sur  l'asseurance  qui  a 
esté  donnée  à  Sad.  Magesté  qu'il  est  des  plus  rares  de  son  art,  Pour  son 
entretenement  à  Rome  où  il  est  à  présent  estudiant .    .    .    .    IIILL  1.  » 

On  devait  à  Cochet  une  statue  de  Didon  en  marbre  qui  se  trouvait 
dans  les  collections  du  cardinal  de  Richelieu.  Cette  statue,  parait-il, 
avait  été  donnée  au  ministre  par  le  duc  de  Montmorency  ;  elle  a  ins- 
piré, à  un  auteur  du  temps,  quelques  vers  dont  voici  un  échantillon: 

Dklon,  cet  amant  volage 
Qui,  mesprisant  tes  appas 
Et  le  sceptre  de  Carthagc, 
Fut  cause  de  ton  trespas, 
Te  fil  une  moindre  injure 
Que  Cochet,  dontle  ciseau 
Fait  qu'auprès  de  ta  figure 
Tu  n'eus  jamais  rien  de  beau. 

Un  Claude  Cochet,  très  probablement  le  même  artiste  que  Christophe, 
figurait,  en  iG3o,  dans  les  comptes  des  bâtiments  de  la  reine  Marie  de' 
Médicis.  Un  article  de  ces  comptes  dit  : 

«  A  Claude  Cochet,  sculpteur  ordinaire  du  Roy,  la  somme  de  2,000  1. 
pour  les  ouvrages  faits  par  led.  Cochet  au  palais  de  ladicte  Royne,  pen- 
dant les  mois  de  janvier  et  février  de  l'année  i63o.  » 

La  même  année,  il  toucha  encore  9. 000  livres  pour  des  travaux  exé- 
cutés à  la  grande  galerie  du  palais  du  Luxembourg.  Il  entreprit  aussi, 
dans  l'église  de  la  Chartreuse  de  Gaillon,  le  mausolée  de  Charles  de 
Rourbon,  tué,  en  1G4I,  à  la  bataille  de  Sedan.  La  sieur  de  l'artiste,  Ger- 
maine Cochet,  avait  épousé,  en  1G12,  le  sculpteur  Simon  Guillain. 

SAUVAL,  Jlisl.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  III,  p.  8.  —  DissiEl'X,  SotJElÉ,  DE 
Chennevières,  etc.,  Mêm.  inéd.  sur  la  vie  et  les  ouvrages  des  membres  de  l'Acad. 
royale  de  t,  int .  et  de  sculpt. ,  t.  II,  1S.V1,  p.  t84-  —  De  Montaiglon,  Revue  uitiv.  des 
Arts,  t.  VIII,  1858-1809,  p.  Thi-4'>.  —  Berti  ,  Topogr.  hist.  du  vieux  Paris,  t.  II,  (868, 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  I  '2<J 

p.  211.  —  Jal,  Dict.  cri/,  de  biogr.  ei  d'hist.,  1872,  p.  5g5.  — Ed.  Bonnaffé,  Recher- 
ches sur  les  collections  de  Richelieu,  i883,  p.  5g,  /|<>. 

Cochon  Philippe  ,  travaillait  au  Louvre  en  i3<)<>,  époque  où  il  l'ut 
nommé  sculpteur  du  roi.  Ce  l'ut  un  des  artistes  qui  assistèrent  à  la  lec- 
ture des  nouveaux  règlements  publiés  le  12  août  i3qi,  en  \  ertu  desquels 
le  roi  Charles  V  «  confirmait,  approuvait  et  ampliait  »  les  anciens  star 
tuts  de  la  confrérie  de  Saint-Luc.  L'énoncé  des  lettres  patentes  donnait 
les  noms  de  Philippe  Cochon  et  de  quatre  autres  sculpteurs,  désignés 
tous  les  cinq  comme  faisant  «  la  plus  grande  et  saine  partie  des  ouvrages 
dudit  mestier  ». 

Eméric-David,  Hist.  delà  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  n3.  —  Bérard,  Dict. 
biogr.  dis  artistes  franc . ,  1S72,  col.  162. 

C'OiÇiiai'd  Jacques  ,  était  établi  à  Paris  dans  la  première  moitié  du 
xvne  siècle.  On  le  trouve  qualilié  «  maistre  sculpteur  »  dans  l'acte  de 
décès  d'un  de  ses  entants,  inscrit  sur  les  registres  de  la  paroisse  Sainte- 
Eustache,  à  la  date  du  10  juillet  i0a3 

Herixiso.n,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1870,  p.  84 . 

Coi  Mol  Gédéon  ,  sculpteur  et  «architecteur  »,  résidait,  au  xvr-  siècle, 
dans  la  ville  de  Besancon.  De  i585  à  1687,  il  collabora  à  la  décoration 
du  Palais  de  Justice,  sous  la  conduite  de  Hugues  Sambin.  On  lui  doit 
deux  statues  en  pierre  symbolisant  la  Paix  et  la  Justice,  qui  se  voient 
encore  aujourd'hui  sur  la  façade  de  cet  édifice. 

A.  Castan,  V  «  architecteur  Hugues  Sambin  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1890,  p.  229).  —  J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  francs-comtois,  1892, p.  7. 

—  Idem,  La  sculpture  sur  bois  en  Franche-Comté   Réun.  des  Soc.  des  beaux-artsdi  s 

départ-,  i8g5,  p.  $u-). 

Coiiiii;  Huguenin  ,  dit  Le  Vis,  qualifié  imagier  et  tailleur  de  nacre, 
exerçait  son  art  à  Lyon  de  i5io  à  i.V|,">. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvme  siècle,  1884,  p.  27. 

Coiraud  de  llonlaiiiii  (Jacques),  sculpteur  ornemaniste,  proba- 
blement originaire  de  Saint-deorges-de-Montaigu,  près  de  la  Roche- 
sur- Yon,  travaillait,  de  i53o  à  i53<),  aux  voûtes  absidales  de  Notre- 
Dame  de  Fontenay-le-Comte,  en  Poitou,  et  exécutait,  dans  la  même 
église,  l'ornementation  des  chapelles  placées  derrière  le  maître-autel. 

Benjamin  Fillon,  Poitou  et  Vendre,  t.  1.  1861,  Art.  sur  Fonti  nay-le-Comte,  p.  5i. 

—  L.  Paldstre,  La  Renaissance  en  France,  t.  III.  i885,p.  226. —  Gaz.  des  beaux- 
arts,  1890,  t.  I,  p.  5u8. 

Colnrl     Jean  .  dit  de  Cologne  ou  de  Coulonge,  demeurait  à  Troyes 

y 


l3i)  DICTIONNAIRE    I1KS    SCULPTEURS 

vers  1 384 -  En  '  ^l1'-  il  se  rendit  à   Amiens,  où  il  reçut  des  échevins  la 

commande  de  trois  statues  qui  devaient  être  placées,  deux  à  la  porte  du 

Gaiant  et  une  à  la  porte  de  Montre-Eçu  :   ces  statues  lurent  payées  à 

l'artiste  72  sous  parisis.  En  i.joi.   Jean  Colart  fut  nommé  bourgeois  de 

la  ville. 

.1.  Quicheiut,  ilém.  de  la  Soc  des  antiq.  de  France,  t.  XIX.  1849,  p.  ~5.  — 
Dlsevel,  Recherches  hist.  sur  les  ouvr.  c.rcr.  dans  Amiens,  1808,  p.  17.  —  Assier, 
Les  arls  et  les  artistes  dans  l'une,  capit.  >!<■  la  Champagne,  1*7»;.  p.  91.  —  Dehais.nes, 
L'art  à  Amiens  [Congrès  archéol.  île  France  en  1893,  p.  MiG:. 

Colas  Antoine  ,  sculpteur-architecte  du  xve  siècle,  résidant  à  Troyes, 
dirigea,  de  146a  à  i484s  les  travaux  de  construction  de  la  cathédrale. 
En  1470,  il  exécuta  dans  cette  église  la  pierre  tombale  d'un  nommé  Ilen- 
rion  Dorey.  En  1482,  il  sculpta  la  tombe  de  Guillaume  Lesguisé,  cha- 
noine de  l'église  Saint-Pierre  et  curé  de  Sainte-Syre.  Il  travailla  aussi 
à  l'église  Saint-Urbain.  En  i485,  il  fut  remplacé,  comme  maître  d'œuvre 
de  la  cathédrale,  par  Jehançon  Garnache. 

L.  Pigeotte,  Elude  sur  les  trav.  d'achèv.  de  lu  cuth.  de  Troyes,  i^-<<,  p.  20,  2/1, 
.">•>,  ."hi,  58y,  lin,  i._)>.  1  s  <  ) ,  1  ijo.  —  Assier,  /.es  mis  ci  1rs  artistes  dans  l'anc.  cap.  de 
la  Champagne,  1876,  p.  t><>.  —  Natalis  Ho.ndot,  Les  sculpteurs  de  Troues  {Revue  de 
l'art  franc.,  1887,  p.  7.")!. 

Colas  Oudart  ,  lils  d'Antoine,  vivait  également  a  Troyes  vers  la  lin 
du  xv'  siècle.  En  i4iK>^  il  tailla,  en  pierre  de  Tonnerre,  un  saint  Michel 
monumental  qui,  après  avoir  été  peint  et  doré,  fut  placé,  en  i4'J2,  en 
haut  du  pignon  de  la  cathédrale.  Deux  siècles  plus  tard,  cette  statue  fut 
la  cause  d'un  grave  accident  :  le  S  octobre  1700,  s'étant  détachée  de  sa 
base,  elle  tomba,  écrasant  dans  sa  chute  plusieurs  ouvriers.  En  i5l3, 
Oudart  Colas,  appelé  aussi  dans  les  comptes  Oudin  Nicolas,  était  au 
nombre  des  artistes  collaborant  à  la  décoration  du  jubé  de  l'église 
Sainte-Madeleine. 

L.  Pigeotte,  Elude  sur  les  Iran,  d'achèv.  de  la  cath.  de  Troyes,  1870,  p.  5g.  — 
Assier,  Lesarlset  les  artistes  dans  l'anc.  capit.  de  la  Champagne,  1N7O,  p.  92.  — 
Babeau,  Les  prédécesseur, s  de  François  Gentil,  1879,  p.  17.  —  .Natalis  Kumhjt,  Les 
sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  franc,  1887,  p.  76). 

<  oliis  Henri  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Tours,  prête  serment 
de  fidélité  au  roi  Louis  XI,  en  novembre  t\~i. 

L'Oins  Jean  ,  probablement  lils  du  précédent,  participe  aux  prépara- 
tifs faits  pour  l'entrée  de  Louis  XII,  à  Tours,  le  24  novembre  1  5oo.  D'après 
les  comptes  municipaux,  il  reçoit  10  livres  10  sous  tournois  pour  avoir 
sculpté  un  lion  en  noyer,  destiné  à  figurer  au  mystère  de  «  Samson  le 
fort  qui  dellietun  lyon  avec  les  mains».  Dans  la  suite,  le  1  -  décembre  1  022, 
il  |iasse  marché,  avec  un  sieur  François  Didier,  pourlafaçon  d'une  table 


de  l'école  française  i  ji 

d'autel  «  à  ymaigcs  et  histoires  d'un  crucifiement  par  deux  hystoires  aux 
deux  bouts,  telles  que  Didier  lui  devisera  les  deux  petits  tableaux,  l'un 
d'un  crucifix  et  l'autre  de  Sainte  Suzanne  sur  boys  ».  Pendant  la  durée 
de  ce  travail,  il  est  logé  et  entretenu,  et  reçoit  la  somme  de  5osous. 

Registres  munie,  de  la  ville  tic  Tours,  t.  LUI.  f°  '|8-,  —  E.  Giraudet,  Lesarlisles 
tourangeaux,  i885>  p.  -- . 

Colery  Durant  ,  sculpteur-architecte  de  Montpellier,  prèle  serment 
devant  les  consuls  en  iu.">4.  La  même  année,  il  est  nommé  expert  des 
travaux  de  la  ville. 

E.  Kenouvikr  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  ci  îles  autres  artistes  gothiques  de 
Montpellier,  iN'i'i,  P-  ^4. 

Colin  Charles  ,  sculpteur  en  bois  et  peintre  du  xvi°  siècle,  né  à 
Troyes  vers  iSao,  va  travailler  au  château  de  Fontainebleau,  de  i54o  à 
[55o.  11  y  exécute  différents  ouvrages  de  peinture,  probablement  sous  la 
direction  de  Dominique  Florentin  et  touche  alors  (J  livres  par  mois.  De 
retour  dans  sa  ville  -natale,  il  reçoit  la  commande  de  sculpter  en  bois  le 
modèle  du  présent  que  les  habitants  de  Troyes  voulaient  offrir  au  roi 
Charles  IX,  lors  de  son  entrée  dans  la  ville. 

De  Labordf,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi  t.  I,  1877,  p.  iyg.  —  E.  Socaud, 
Biogr.  des  personnages  île  Troyes  et  du  départ,  de  l'Aube  1882,  p.  i<>r>.  —  Ed.  Bon- 
nvfkk,  Le  meuble  en  France  au  \vr  siècle,  1887,  p.  -~>. 

<  olin  Jean  ,  résidant  à  Dijon,  au  commencement  du  xvi"  siècle,  sculpte 
eniSij,  avec  son  confrère  Jacques  Bertrand,  deux  écussons  armoiries 
sur  les  deux  portes  de  l'hôtel  de  ville. 

Arch.  connu,  de  Dijon;  K.  35.  —  De  Gouvenain  et  Vallée,  Inv.somm.  des  arch. 
de  Dijon,  t.  III,  i8;r„>,  série  K.  p.  10. 

(olin  de  lliii'ion.  Voir  I  lin-ion    Colin  de  . 

Coliael  de  Beloir.  Voir  Beloir  Colinet  de  . 

4  ollel  (Jacques  ,  dit  Jacques  de  Chartres  ou  Jacques  le  Maçon,  né  à 
(martres,  quitta  sa  ville  natale  et  se  rendit  à  Paris,  où  il  travailla,  en 
i365,  au  vieux  Louvre,  sous  la  direction  de  Raymond  du  Temple,  archi- 
tecte de  Charles  V.  Il  y  lit.  pour  le  grand  escalier,  la  statue  du  duc  de 
Uerry.  qui  lui  l'ut  payée  i<>  livres  parisis  (iCj  fr.  54  C-  •  Il  devint  ensuite 
imagier  du  duc  Jean,  avec  200  francs  de  gages  par  an,  et  s'établit 
ii  Bourges.  Jacques  Collet  était,  sans  doute,  le  même  artiste  que  le  Jac- 
ques de  Chartres,  charpentier  du  roi,  qui  construisit  à  Paris,  en  [3^5,  la 
charpente  de  la  chapelle  du  collège  de  Dormans-Peauvais. 

Sauval,    Histoire  des    Antiquités  de  Paris,    17^1,  t.  II,  p.  •>■"">.    —  A.  Micu;els, 


lia  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

/;  i  a.  unh  rselle  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  23i.  —  Berty,  Top.  hist.  du  vieux  Paris, 
t.  I.  1866,  p.  i5o.  —  A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de 
France,  dur  de  Berry,  1894,  p.  20,  gi,  92,  112. 

Colh't  Jeuet  ou  Guyot  ,  demeurait  à  Troyes  au  xvie  siècle.  En  I.V34, 
il  sculpta,  pour  l'église  Saint-Nicolas,  les  statues  décorant  le  grand  autel. 
Deux  ans  plus  tard,  il  exécuta  un  Ecce  Homo,  qui  fut  placé  dans  la 
même  église,  à  la  porte  du  Calvaire.  Il  travailla  ensuite  avec  un  autre 
imagier,  François  Richard,  à  la  chaire  et  aux  stalles  du  chœur  de  la 
cathédrale.  Les  registres  de  l'époque  citent  encore  un  Jean  Colet,  occupé, 
en  i5.")4,  aux  portails  de  l'église  de  Sainte-Madeleine  ;  c'est  peut-être  le 
même  artiste. 

Archives  départ,  de  l'Aube,  G.  r5g2.  —  D'Arbois  de  Jubainville,  Inv.  somm.  des 
arch.  de  l'Aube,  t.  I,  1869,  p.  ôaô.  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'anc. 
capitale  de  la  Champagne,  1876,  p.  <i*.  —  E.  Socard, Biographie  des  personnages 
de  Troyes  et  du  départ,  de  l'Aube,    1882,  p.   ioj. 

Collin  Silvestre  ,  est  cité,  dans  les  comptes  des  bâtiments  royaux, 
comme  travaillant  au  palais  de  Fontainebleau,  de  i.î'ij  à  i54o,  à  raison 
de  12  livres  par  mois. 

De  Laborde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  coi,  t.  I,  187;,  p.  i55. 

Collol  Simon  ,  sculpteur  en  bois,  menuisier  et  tailleur  d'images, 
entreprend  à  Troyes,  de  i5i6  à  i548,  de  nombreux  ouvrages  pour  la 
cathédrale  et  pour  les  églises  Saint-Etienne,  Saint-Jean  et  Sainte-Made- 
leine. Lors  de  l'entrée  de  la  reine  Éléonore,  il  est  chargé  de  diriger  les 
travaux  de  menuiserie  et  de  sculpture  en  bois,  commandés  par  la  ville. 
Le  6  août  i54S,  il  est  nommé  député  de  la  corporation  des  menuisiers 
pour  l'élection  des  échevins. 

Assier,  Les  arts  et  les  aiiistes  dans  l'anc.  capit.  de,  la  Champagne,  ]87G,  p.  io.r>. 
—  Natalis  Rosuot,  Les  Sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  français  i8Sy,  p.  86  . 

Cologne  ou  Coulongc    Jean  de  .  Voir  Colarl  Jean  . 

Cologne  Ilenriot  ou  Henriet  de  ,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de 
Troyes  vers  i4^'3. 

Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs   de  Troyes  {Revue  de  l'arl  français,  1887,  p.  71). 

Cologne  ou  Coiilongiie  Jean  de  ,  sculpteur  en  bois,  travaillait  à 
Rouen,  de  i4<>5  à  il'»;),  à  l'ornementation  de  la  chaire  archiépiscopale 
do  la  cathédrale,  sous  la  direction  de  Laurent  Adam. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  G.  a.'io'i. 

Cologne  ou  Coulongne    Conrad  de),   sculpteur-orfèvre  résidant  à 


de  l'école  française  i33 

Tours  au  xvf  siècle,  passe,  en  i'JS'j,  le  marché  suivant,  en  collaboration 
d'un  fondeur  nommé  Laurent  Wrine,  au  sujet  d'une  statue  de  Louis  XI, 
en  bronze,  destinée  au  tombeau  du  roi,  dans  l'église  collégiale  de  Cléry  - 
sur-Loire  : 

«  Le  XXIII  jour  de  janvier  l'an  mil  IIIL  IIII"  et  ung  ancien  style  a 
esté  faict  marché  et  appoineteinent  par  noble  homme  maistre  Jehan 
Bourré,  seigneur  du  Plessis-Bourré,  conseiller  du  roy  nostre  sire,  et 
trésorier  de  France,  avec  Gonrat  de  Coulongne,  orfèvre  et  maistre  Lau- 
rens  Wrine,  cannonier  du  roy  nostre  sire,  demourans  à  Tours,  tel  qu'il 
s'ensuit  :  c'est  assavoir  que  les  dessus  dits  et  chascun  d'eulx  seul  et  pour 
le  tout  sans  division,  ont  promis  et  promettent  faire  une  pourtreture  à  la 
semblance  et  de  la  haulteur  du  roy  nostre  sire,  qui  soit  à  genoulz  devant 
l'image  de  Nostre  Dame  de  Cléry,  au  bout  de  la  tombe  de  pierre  que 
ledit  seigneur  a  ordonné  estre  faicte  sur  la  représentation  de  sa  sépul- 
ture. Et  sera  ladite  pourtreture  de  cuyvre  de  fonte,  de  l'espesseur  de 
deux  doiz  et  enlevé  du  grant  et  du  gros,  aprouchant  de  la  personne  du 
Roy  lcplusqu'ilz  pourront  et  tout  vermeil  doré  de  fin  or  et  deducatz;  et 
aura  dessoubz  les  genoulz  ung  coessin  esmaillé  de  fin  azur  et  sepmé  de 
Heurs  de  lis  dorées;  et  aura  son  ordre  au  coul  et  son  chapeau  entre  les 
mains  joinctes,  et  selon  le  devis  et  patron  de  painture  qui  leur  a  esté 
baillé  par  le  dit  seigneur  du  Plessis,  lequel  patron  ils  seront  tenuz  lui 
rendre.  Item  seront  aux  coustez  et  aux  deux  boutz  de  la  tumbe  de  pierre 
six  escussons  aux  armes  du  roy,  de  cuyvre  de  fonte  et  bien  dorés  :  c'est 
assavoir  deux  de  chascun  cousté  et  ung  à  chascun  bout;  et  les  y  asser- 
ront  et  aussi  rendront  le  dit  personnage  assis  en  sa  place  en  la  dite  église 
Nostre  Dame  de  Cléry,  et  aussi  les  dits  écussons,  à  leurs  propres  coustz 
et  despens  dedans  ung  an  prouchain  venant,  ou  plus  toust,  si  possible 
est,  etc..  » 

Les  artistes  s'engagent  en  outre  à  ne  rien  entreprendre  au  de- 
hors, avant  d'avoir  achevé  le  monument  qui  devait  leur  être  payé 
loooécus  d'or.  Ce  tombeau,  exécuté  peut-être  d'après  les  plans  de  Michel 
Colombe,  fut  détruit,  en  i56a,  pendant  les  guerres  de  religion,  et  rem- 
placé, en  1617,  par  un  autre  mausolée  dû  au  ciseau  de  Michel  Bour- 
din. 

Bkze,  Hist.  ecclésiastique,  i.ri8o,  t.  Il,  1.  VI,  p.  .">,-.  —  Lenoir,  Musée  des  Mon. 
franc,  t.  IV,  i8o.">,  p.  125.  —  Magasin  pittoresque,  i845,  p.  363-564.  —  De  Laborde, 
La  renaissance  des  avis  à  la  Cour  de  France  ,  t.  I,  i85'o,  p.  (ho,  à  la  note.  —  Du 
Seigneir,  Notes  sur  l'Hist.  de'la  sculpt.  franc.  d'Eméric-Dovid,  1862,  p.  an.  — 
Grandjiaison,  Doc.  inéd.  pour  servira  VHist.  des  mis  en  Touraine,  1870,  p.  284.  — 
L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  Il,  i8or,  p.  82,  à  la  note. 

Colomb  ou  (  olomlx'  Michel  ,  un  des  plus  grands  maîtres  de  la 
vieille  école  française,  vivait  sous  les  règnes  de  Louis  XI,  de  Charles  VI H 


l'3|  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

et  de  Louis  XII.  On  le  fait  naître  généralement  vers  l'an  14^0;  mais  on 
est  moins  fixé  sur  son  origine,  la  Bretagne  et  la  Touraine  se  disputant 
l'honneur  de  lui  avoir  donné  le  jour.  Nous  avons  à  ee  sujet  deux  docu- 
ments différents.  Un  magistrat  de  Nantes,  nommé  Mellier,  qui  a  décrit, 
en  1727,  le  tombeau  de  François  II,  duc  de  Bretagne,  l'ouvrage  le  plus 
important  de  Colombe,  rapporte  que  le  roi,  ayant  ordonné  l'ouverture 
du  mausolée,  on  y  trouva  une  inscription  portant  :  «  Par  l'art  et  l'in- 
dustrie de  Michel  Colombe,  premier  sculpteur  de  son  temps,  originaire 
de  l'évéché  de  Léon  1  .  »  Auparavant,  un  auteur  du  xvi°  siècle,  Jean 
Brèche,  jurisconsulte  de  la  ville  de  Tours,  dit  au  contraire,  dans  un 
Commentaire  publié  en  i55a,  où  il  parle  de  sa  ville  natale,  qu'  «  entre 
les  statuaires  et  les  modeleurs  que  la  ville  de  Tours  a  vu  naître,  Michel 
Colombe  est  certainement  le  plus  illustre  [inter  stataarios  etplastas 
e.xtidt  Michael  Colombus,  liomo  nostras,  auo  certe,  aller  non  fuit 
prœstantior  2  ».  En  tous  cas.  que  l'artiste  soit  né  à  Saint-Pol-dc-Léon 
ou  à  Tours,  il  a  vécu  pendant  plus  de  quarante  ans  dans  cette  dernière 
ville  et  y  a  exécuté  la  plupart  de  ses  travaux. 

On  ne  posssède  pas  de  renseignements  bien  précis  sur  la  jeunesse  de 
Michel  Colombe  :  on  sait  seulement  qu'avant  de  s'établir  définitivement 
à  Tours,  il  dut  séjourner  à  Dijon,  où,  comme  il  nous  l'apprend  lui-même, 
dans  sa  lettre  écrite  en  i5ii  à  Marguerite  d'Autriche,  il  rencontra 
«  maistre  Claux  (3  ,  et  maistre  Anthoniet  (Antoine  Le  Moiturier  .  sou- 
verains tailleurs  d'images  ».  Un  document  cité  par  M.  de  Grandmaison, 
nous  prouve  aussi  qu'en  i4<>~  il  demeurait  probablement  à  Bourges, 
jouissant  déjà  d'une  si  grande  réputation ,  qu'il  était  qualifié  prince 
des  sculpteurs  français,  (hielles  œuvres,  à  cette  époque,  ont  pu  lui 
donner  une  telle  renommée  ?  On  n'en  a  retrouvé  jusqu'à  présent  aucune 
trace. 

En  i4;3,  Michel  Colombe  était  à  Tours  ;  on  commence  alors  à  con- 
naître ses  travaux.  A  cette  date,  Louis  XI  ayant  échappé  à  un  grand 
danger  dans  une  chasse  aux  environs  de  Mortagne,  en  Poitou,  l'artiste 
fut  chargé  de  sculpter,  en  commémoration  de  Cet  événement ,  un  bas- 
relief  en  albâtre  pour  l'église  de  Saint-Michel-en-1'Herm,  en  Vendée. 
Ce  bas-relief,  représentant  le  roi  à  genoux  ayant  ii  ses  côtés  saint 
Michel  à  cheval,  perçant  de  sa  lance  un  sanglier  furieux  ,  fut  détruit, 
en  i56f),  par  les  protestants.  L'année  suivante,  le  roi  lui  commanda  un 
projet  pour  la  sépulture  qu'il  désirait  se   faire  élever  dans  l'église  de 

1    G.  Mellier,  Ouverture  et  description  du  tombeau  de  François  11,  etc.,  Nantes, 
1727. 
[2]  Johan.  Brechaeus,  De  verb.  et  rer.  signif.  Comment.,  p.  410,  411. 

(3  J'ignore  quel  est  l'artiste  désigné  suus  le  nom  de  maître  Claux.  Ce  ne  peut 
être,  comme  le  supposent  certains  auteurs.  Claux  de  Werve,  puisque  ce  dernier 
est  murt  en  1439. 


de  l'école  française  i35 

Cléry,  près  d'Orléans.  On  trouve,  en  effet,  dans  un  compte  de  Jean 
Briconnet,  receveur  général  des  finances  : 

«  A  Michau  Colombe,  tailleur  d'image,  et  Jehan  Fouquet,  peintre  à 
Tours.  T2  1  i v . .  sçavoir  :  audit  Colombe.  i3  liv.  i.">  s.  pour  avoir  taillé 
en  pierre  un  petit  patron  en  forme  de  tombe  qu'il  a  fait  du  commande- 
ment du  Roy  et  à  sa  pourtraiture  et  semblancè,  pour  sur  ce  avoir  avis 
à  la  tombe  que  le  roy  ordonnera  estre  faite  pour  sa  sépulture,  etc.  » 

Ce  projet  n'eut  pas  de  suite  ;  le  tombeau  du  roi  ne  fut  commencé 
qu'en  1482,  par  Conrad  de  Cologne  et  Laurent  Wrine  (i  .  En  1480, 
Michel  Colombe  lit  encore  une  autre  esquisse  de  tombeau  pour  Louis 
Rohault,  évoque  de  Maillezais,  dans  le  bas  Poitou. 

A  partir  de  ce  moment  jusqu'à  L'année  i5oo,  les  documents  l'ont  en- 
tièrement défaut.  Cependant,  l'artiste  était  dans  toute  la  force  de  son 
talent:  on  est  donc  tenté  de  rapporter  à  celle  période  laissée  dans 
l'ombre  les  œuvres  attribuées',  sans  preuves  écrites,  à  Colombe,  telles 
que  la  Vierge  d'Olwet  du  Musée  du  Louvre  et  le  fameux  Ensevelisse- 
ment dn  Christ  de  l'église  de  Solcsmes. 

En  i5oo,  à  l'occasion  de  l'entrée  de  Louis  XII  à  Tours,  il  fit  le  modèle 
d'une  armure  que  devait  revêtir  un  nommé  Carreau,  choisi  pour  repré- 
senter le  personnage  de  Turnus.  le  fondateur  légendaire  de  la  ville; 
de  plus,  il  donna  le  patron  d'une  médaille  en  or  à  l'elligie  du  roi.  Un 
exemplaire  de  cette  médaille  est  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale. 

Il  sculpta  ensuite  une  statue  de  saint  Maur  qui  se  trouvait  à  Tours, 
et  un  bas-relief  de  la  Mort  de  la  Vierge,  placé  dans  la  même  ville,  à 
l'église  Saint-Saturnin;  ce  dernier  ouvrage,  aujourd'hui  disparu,  passait 
pour  un  chef-d'œuvre.  Voici  dans  quels  termes  élogieux  en  parle  un 
écrivain  du  XVIe  siècle  (2)  :  «  Je  ne  veux  oublier  de  faire  mention  du 
beau  tableau  d'icclle  église,  qui  est  le  plus  riche  qui  soit  en  France, 
qui  est  le  Trespassement  de  la  glorieuse  Vierge  Marie,  lequel  tableau 
est  tout  de  marbre  et  est  estimé  par  les  bons  maistres  et  ouvriers  qui 
ont  veu  ledict  tableau  le  miculx  fait  qu'ils  aient  jamais  veu,  car  ledict 
tableau  est  fait  selon  le  naturel,  et  diroit-on  proprement  qu'il  ne  reste 
que  la  parolle,  tant  les  choses  sont  bien  faictes,  ledict  tableau  est  tout 
painct  d'or  et  d'azur:  celuy  qui  le  list  s'appeloit  Michel  Colombe,  estimé 
le  plus  savant  de  son  art  qui  fust  en  chrestienté,  ledict  tableau  est  tou- 
jours ouvert  aux  bonnes  lestes  et  ne  se  montre  aultrement.  » 

De  i5oa  à  ijo-,  le  grand  artiste  entreprit  son  œuvre  principale  :  le 
mausolée  élevé,  par  ordre  de  la  reine  Anne  de  Bretagne,  à  François  IL 
duc  de  Bretagne,  son  père,  et  à  Marguerite  de  Fois,  sa  mère.  Ce  monu- 

'1    Peut-être  ces  deux  artistes  se  servirent-ils  du  modèle  de  Colombe. 
-''  Thibault    Lenleignev,    Décoration    du    pays    et    duché    de    Towaine,    lb-il, 
t"  i:!.  li. 


l36  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

nient,  érigé  à  Nantes  dans  le  chœur  de  l'église  des  Carmes,  a  été  trans- 
féré, en  i&tj,  dans  le  transept  sud  de  la  cathédrale.  Les  figures  de  Fran- 
çois II  et  de  Marguerite  de  Foix,  plus  grandes  que  nature,  sont  couchées 
sur  un  sacorphage  de  marbre  blanc.  Les  pieds  du  duc  sont  appuyés 
contre  un  lion,  et  ceux  de  la  duchesse  contre  un  lévrier.  Trois  anges 
à  genoux  soutiennent  un  coussin  sur  lequel  reposent  les  tètes  des  per- 
sonnages. Le  pourtour  du  sacorphage  est  décoré  de  deux  rangs  de  sta- 
tuettes posées  dans  des  niches.  Le  rang  supérieur  repi'ésente,  dans  la 
longueur,  les  douze  apôtres,  six  de  chaque  côté;  et  dans  la  largeur, 
à  la  tète,  saint  François  d'Assise  et  sainte  Marguerite,  aux  pieds,  saint 
Charlemagne  et  saint  Louis.  Le  rang  inférieur  est  occupé  par  des  figures 
de  moines  et  de  religieux  de  moindre  dimension  ;  les  vêtements  de  ces 
fiarures  sont  en  marbre  noir,  les  tètes  et  les  mains  en  marbre  blanc. 
Aux  angles  du  monument,  quatre  statues  debout  symbolisent  les  vertus 
cardinales:  la  Justice,  la  Prudence,  la  Tempérance  et  la  Force. 

Le  dessin,  l'ordonnance  générale  et  l'architecture  de  ce  superbe  mau- 
solée i  sont  dus  à  Jean  Perréal,  peintre  et  architecte,  qui  conçut  et 
dirigea  la  plupart  des  travaux  artistiques  entrepris  pour  Charles  VIII, 
Louis  XII,  Anne  de  Bretagne  et  Marguerite  d'Autriche.  La  sculpture 
des  marbres  se  fit  dans  l'atelier  de  Colombe,  à  Tours,  rue  des  Filles- 
Dieu.  Le  maître,  alors  âgé  de  70  ans,  fut  aidé  par  ses  élèves,  Guillaume 
Regnault  et  Jean  de  Chartres  :  de  plus,  il  employa,  pour  la  partie  déco- 
rative, deux  ornemanistes  italiens  dont  l'un,  Jérôme  de  Fiesole,  colla- 
bora à  un  grand  nombre  de  ses  ouvrages.  Jean  Perréal,  dans  une  lettre 
adressée,  en  iôii,  à  Louis  Baranger.  secrétaire  de  Marguerite  d'Au- 
triche, nous  donne  encore  d'autres  renseignements  :  «  Monseigneur, 
écrit-il,  je  vous  ay  envoyé  le  patron  de  la  sépulture  du  duc  de  Bre- 
taigne  tout  aussy  qu'elle  est  faiste  sans  y  adjouster  ni  diminuer  tant 
marbre  blanc  que  noir.  Les  vertus  ont  VI  piedz  de  hault.  les  gisants 
XI  et  demy,  les  apostres  deux  piedz;  ledit  patron  ay-je  fait  juste,  vous 
en  povez  parler  bien  au  long;  j'ay  esté  tousjours  quant  on  la  faisoit'ou 
le  plus  du  temps.  Je  l'ay  posée  en  son  lieu  comme  aultres  foiz  vous  a  y 
conté...  Michel  Coulombe  besongnoitau  moizet  avoit  pour  moizXXescus, 
l'espace  de  sine  ans:  il  y  avoit  deux  tailleurs  de  massonnerie  entique 
italiens,  qui  avoient  chacun  VIII  escus  pour  moiz  l'espace  de  sine  ans  ; 
on  paioic  tous  fers  asserez,  tous  oustilz,  tous  pollicemen,  tous  cymen. 
Finallement  la  chose  a  esté  s'y  bien  achevée,  que  je  l'ay  posée  au  lieu 
désiré  par  ladicte  dame  Anne  de  Bretagne  .  et  cousta  à  poser,  tant  pour 
faire  la  voûte  pour  mettre  les  corps,  que  pour  les  engins,  que  pour 
l'enrichir  ung  peu  d'or,  la  somme  de  Ve  soixante  livres,  car  j'en  ay  tenu 

1    On  en  voit  un  moulage  au  Musi  edu  Trocadéro. 


de  l'école  française  i'3; 

le  conte.  »  L'ensemble  du  tombeau,  y  compris  l'achat  des  marbres,  coûta 
donc,  plus  de  5,ooo  éeus,  somme  équivalente  à  environ  60,0000  francs 
de  notre  monnaie. 

Le  monument  de  François  II  une  ibis  terminé,  Michel  Colombe  passa 
un  marché  avec  la  fabrique  de  l'église  Saint-Sauveur  de  la  Rochelle,  au 
sujet  de  l'exécution  d'une  Mise  au  tombeau.  Dans  ce  contrat,  il  s'obli- 
geait «  à  faire  et  enlever  en  pierre  les  pourtraicts  et  ymaiges  ey  après 
déclairez  ;  c'est  assavoir,  Tymaige  de  Nostre-Dame,  sainct  Jehan 
l'évangéliste,  Marie  Magdaleine,  Marie  Marte,  Joseph  Darmatie,  Nyeo- 
démus,  avecques  le  gisant  et  tombeau  dudit  sépulcre,  de  la  sorte  et 
manière  que  le  cas  le  requiert  et  qu'il  est  accoustumé  faire  en  tel  cas, 
de  la  grandeur  et  de  telle  pierre  que  sont  faietz  les  ymaiges  de  la  sépul- 
ture ettrespassement  de  Nostre-Dame,  de  présent  fait  en  l'église  parros- 
chal  de  Saint-Saturnin  de  Tours,  et  mieulx  s'il  est  possible  ».  Le  prix 
convenu  était  de  280  écus.  Cette  œuvre  subsista  pendant  cinquante 
ans  dans  l'église  Saint-Sauveur;  elle  a  été  détruite  pendant  les  guerres 
de  religion. 

Vers  le  même  temps,  Michel  Colombe  sculpta,  pour  le  cardinal 
Georges  d'Amboise,  un  bas-relief  en  marbre  blanc  destiné  à  l'autel  de 
la  chapelle  du  château  de  Gaillon.  Ce  beau  bas-relief,  représentant 
saint  Georges  à  cheval  terrassant  un  dragon,  est  maintenant  au 
Louvre,  après  avoir  fait  partie,  au  moment  de  la  Révolution,  du  Musée 
des  Petits- Augustins,  où  il  servait  de  soubassement  au  tombeau  de 
Philippe  de  Commines.  11  fut  longtemps  attribué  à  Paul  Ponce.  La 
publication  des  Comptes  des  dépenses  de  la  construction  du  château  de 
Gaillon  est  venue  faire  justice  de  cette  erreur,  on  y  lit  : 

«  A  Michault  Coulombe,  sur  le  marché  à  lui  fait  pour  la  façon  défaire 
le  saint  Georges  tailler  et  graver  sur  lcd.  marbre,  par  certification  de 
Patris  Binet,  du  a5e  jour  de  février  i5o8,  pour  ce  cy,  IIIe  1.  » 

Cette  somme,  considérable  pour  l'époque,  témoigne  de  l'estime  dont 
jouissait  l'artiste.  Nous  arrivons  maintenant  à  la  fin  de  la  carrière  du 
sculpteur  qui,  malgré  son  grand  âge,  s'adonnait  toujours  à  de  nombreux 
travaux.  En  i5io,  il  exécuta,  pour  la  cathédrale  de  Nantes,  le  tombeau 
en  marbre  blanc  de  l'évêque  Guillaume  Guéguen,  prélat  favori  de  la 
reine  Anne.  La  partie  architecturale  du  monument  existe  encore  dans 
la  chapelle  Saint-Clair,  autrefois  chapelle  de  la  Madeleine,  où  elle  a  été 
retrouvée,  en  i883,  par  Léon  Palustre,  derrière  de  vieilles  boiseries  ; 
malheureusement  la  statue  a  disparu  (1). 

En  i5ii,  Marguerite  d'Autriche,  voulant  placer  le  tombeau  de  son 
mari  défunt,  Philibert  le  Beau,  et  celui  de  sa  mère,  Marguerite  de  Bour- 

(1)  Gaigni ères  nous  a  conservé  un  dessin  de  ce  monument. 


l38  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

bon.  dans  l'église  qu'elle  Taisait  construire  à  Brou,  envoya  Jean  Lemaire, 
directeur  de  ses  édifices,  pour  s'entendre  avec  Michel  Colombe  au  sujet 
de  ces  monuments  funéraires.  Jean  Lemaire  trouva  le  vieil  artiste,  âgé 
d'environ  quatre-vingts  ans,  fatigué  et  malade  :  «  Mais,  mande-t-il  à 
la  princesse,  le  bonhomme  rajeunit  pour  l'honneur  de  vous,  madame 
et  a  le  cueur  à  vostre  besoin  autant  et  plus  qu'il  eut  oneques  à  autre..., 
je  vous  assure,  madame,  que  vous  ar.rcz  un  des  plus  grands  chiefs 
d'oeuvre  qu'il  fit  oneques  en  sa  vie.   » 

Michel  Colombe  ayant  exécuté  la  maquette  du  tombeau  de  Philibert 
le  Beau,  consentit,  par  une  lettre  datée  du  '3  décembre  i5ii,  à  mener  à 
bonne  fin  le  travail  des  mausolées,  auquel  devaient  collaborer  ses 
neveux,  Guillaume  Regnault  et  Bastien  François,  et  son  élève,  Jean  de 
Chartres.  Désirant,  sans  doute,  donner  la  preuve  à  Marguerite  d'Autriche 
qu'elle  pouvait  encore  compter  sur  son  savoir-faire,  malgré  son  grand 
ùge,  il  ajouta  :  «  Ay  taillé,  de  ma  propre  main,  un  visaige  de  Sainte- 
Marguerite;  et  mon  nepveu  Guillaume  l'a  poly  et  mis  en  œuvre,  dont  je 
fais  un  petit  présent  à  ma  dicte  dame  et  lui  prye  qu'il  lui  plaise  le  rece- 
voir en  gré.  »  C'est  une  des  dernières  œuvres  du  vieux  maître  qui  mou- 
rut vers  la  fin  de  l'année  1.Ï12,  laissant  inachevé  un  retable,  commandé 
par  la  reine  Anne  pour  l'autel  placé  en  face  du  tombeau  de  François  II, 
dans  l'église  des  Carmes  de  Nantes. 

En  dehors  de  tous  ces  ouvrages  dont  l'authenticité  est  certaine,  on 
attribue  à  Michel  Colombe,  comme  je  l'ai  ditplus  haut,  la  Vierge  d'Oli- 
vet  du  Musée  du  Louvre  et  Y  Ensevelissement  du  Christ  de  l'abbaye  de 
Solesmes.  La  Vierge  du  Louvre,  selon  toute  vraisemblance,  est  bien  du 
maître  ;  M.  Gonse,  dans  sa  Sculpture  française,  laisse  subsister  fort  peu 
de  doute  à  cet  égard.  Quant  à  Y  Ensevelissement  du  Christ,  faut-il  se 
ranger  de  l'avis  de  Léon  Palustre?  Cette  belle  composition  est  évidem- 
ment inspirée  de  l'école  de  Michel  Colombe,  mais  elle  peut  être  l'œuvre 
de  ses  élèves,  sans  que  lui-même  y  ait  pris  une  part  directe  ;  pourtant  je 
dois  le  reconnaître,  les  arguments  de  Palustre  sont  sérieux  et  méritent 
qu'on  s'y  attache.  Je  ne  parlerai  pas  de  la  collaboration  possible  du 
sculpteur  au  mausolée  du  cardinal  d'Amboise,  dans  la  cathédrale  de 
Rouen,  car,  en  l'absence  de  tout  document,  on  en  est  réduit  au  domaine 
des  hypothèses. 

Le  Gi.w",  AnnaleiUs  hist.,  i858,  p.  9-21.  —  Lambron  de  Lign;m.  Recherches 
hist.su>  l'origine  et  les  ouvrages  de  Michel  Colombe,  1846.  —  A.  Devii.le.  Comptes 
îles  dépenses  de  l><  construction  'lu  château  de  Gaillon,  i85o,  p.  CXXIN,  1^9.  — Ben- 
j  ami  11  Fii.i.ok,  Poitou  et  Vendée, t.  II.  i865.  —  Eméric-David,  Hist.  de  hi  sculp. 
franc.,  1817-1872,  p.  iââ,  i5'i.  —  Idem,  Vie  des  artistes  anciens  etmodemes,  187  >, 
p.  147-1. '19.  — Antony  Roulliet,  Michel  Columb  cl  ses  œuvres  Soc.  des  sciences 
et  belles  lettres  d'Indre-et-Loire  188V;  •  —  Ch.  Grandmaison,  Doc.  inêd.  pour  servir 
à  T hist.  des  arts  en   Touraine,  1870.  p,    i>>  1-1  ;i;i .  —   Idem,  Slichel  Colombe  [Rénn, 


DE   i.Ï:o>i.i:   i  i:  \\i  use  ri,, 

des  Soc.  d  s  beaux-arts  d  s  départ.,  1887,  p.  -">-7s.  —  Bakbet  de  Jody,  Descript. 
des  scuipt.  du  Moyen  Age  dt  ta  /•'  naissun  •■  du  Louvi  .  1876,  p.  .">ï.  —  \.  Ramé, 
Notes  sur  l'origine  de  Michel  Colombe.  (Bull,  du  comité  des  travaux  hist.  et  sci 
[883,  ]>.  i-">7).  —  L.  Palustre,  Mich  l  Colombe  Gaz.  des  beaux-arts,  ■■"  pér. 
t.  XXIX,  1884,  p.  Jo6-.'|ig  i't  5a5-53o).  —  Idem.  La  Renaissance  en  France,  t.  III. 
i835,  p.  76,  77-82,  85,  83-87,  117,  i4É>,  i43,  206-210.  291,  292.  —  E.  Giracdet, 
Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  79-87.  —  L.  Gonse,  La  sculpture  française, 
iBtp,  p.  ii4-65. 

I  olomhan  André  ,  sculpteur,  architecte  et  peintre  né  il  Dijon  vers 
1  \-\.  Cet  artiste  aurait  été  chargé  par  Marguerite  d'Autriche  de  diriger 
les  travaux  de  l'église  de  Brou  de  i5ia  à  [536.  Certains  affirment  même 
qu'il  en  fut  le  premier  architecte  :  cependant,  aucune  preuve  ne  vient 
corroborer  cette  assertion.  André  Colomban,  comme  architecte  et 
comme  sculpteur,  travailla  sûrement  à  l'église  de  Brou  ;  mais  on  ne 
peut  désigner  d'une  façon  certaine  la  part  qui  lui  revient  dans  ce  chef- 
d'œuvre. 

Rodsselet,  Hist.  de  l'église  royale  de  Brou,  182G,  p.  116,  117.  —  Depery,  Biogr. 
des  hommes  célèbres  du  départ,  de  l'Ain,  t.  II.  is'io,  p.  247.  —  A  Michikls,  L'art 
flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  iN87,p.  232-207.  —  Bûchai.,  Nouv.  diet. 
des  architectes  franc.,  1887,  p.  129. 

Colombier  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle, 
vivait  ;i  Montpellier,  où  il  aurait  exécuté,  en  I43+,  les  stalles  de  l'église 
Notre-Dame-des-Tables. 

Renoi'vif.r  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  •  I  des  autres  ai  tisles  gothiques  de  Mont- 
pellier, i 884,  p.  61. 

Commercy   Jean  de  .  Voir  Jacqucmin  Rogier  . 

Conrad,  dit  maître  Conrad,  sculpteur  alsacien,  travaillait,  au 
xv'  siècle,  à  la  décoration  de  la  cathédrale  de  Strasbourg. 

Conrad  de  Cologne   Voir  Cologne   Conrad  de  . 

Conrad  de  Strasbourg.  Voir  Strasbourg  Conrad  de  . 

Conrade  Baptiste  ,  sculpteur  et  potier  vivant  àNevers,  au  commen- 
cement du  xvii"  siècle,  reçoit  24  livres,  en  1606,  pour  avoir  fait  une 
ligure  de  terre  et  un  lion  de  plâtre,  lors  de  l'entrée  dans  la  ville  de  la 
duchesse  de  Mantoue. 

Af-li.  connu,  de  ffevers,  CC.  260.  —  L'abbé  Boitillier  ;  lire.  somm.  des  archiv. 
de  Nevers,  187G ;  série  CC.  p.  99. 

Constantin  de  Jarnac.  Voir  Janine    Constantin  de  . 

Contrecœur    ou    Conteke     Jehannin    de  .    sculpteur    d'origine 


I^O  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

flamande,  résidait  à  Dijon  vers  le  milieu  du  xve  siècle.  En  1 442.  il  fut 
chargé,  avec  deux  de  ses  confrères,  Guillaume  Ami  et  Antoine  Cléram- 
bault,  de  chercher,  en  Franche-Comté,  l'albâtre  nécessaire  au  tombeau 
de  Jean  sans  Peur.  En  iî">4.  les  archives  communales  de  Dijon  le  citent 
comme  ayant  adressé  à  la  municipalité  une  requête  en  modération 
d'impôts,  parce  qu'il  était,  disait-il,  «  endebté  en  grande  somme  d'ar- 
gent pour  certaines  pierres  qu'il  a  pour  faire  ses  ymaiges  ».  Il  mourut 
en  1  '|5(). 

An  h.  11,111111.  di  Dijon,  L.  ti.'.o.  —  Bernard  Prost,  Une  nouv.  source  de  doc.  sur 
les  artistes  dijonnais  [Gaz.  </  s  Beaux-Arts,  5e  pér.  t.  IV,  iSçjo,  p.  56o). —  De  Gou- 
yknun  et  Vallée,  Inc.  somm.  des  arch.  comm.  de  Dijon,  1892,  série  L.  p.   182. 

l'oppin  Antoine  ,  travaillait,  vers  le  milieu  du  xvie  siècle,  à  la  déco- 
ration de  la  halle  échevinale  de  Lille.  En  i55o,  il  obtenait  40  sous  «  pour 
avoir  tailliet  les  boucquetz  de  la  maison  des  bouchiers  ». 

De  La  Fons-mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  19g. 

t'orbie  Hugues  de  ,  sculpteur  ornemaniste  et  architecte  du 
xive  siècle,  était  occupé,  vers  i356,  au  château  d'Escaudœuvres  Nord  : 
il  touchait  alors  4  sous  par  jour.  Plus  tard,  de  i3;S  à  i3;)o.  époque  de  sa 
mort,  on  le  retrouve  maître  des  œuvres  de  la  ville  de  Cambrai,  aux  gages 
de  20  livres  par  an. 

Arch.  départ,  du  Nord.  Registres  relatifs  au  Hainaut,  11.  25i.  — Arch.  comm.  de 
brai.  Compli  s  >i   ta  aille,  n"  6.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  foi  '  dans  la  Flandre,  etc., 
i^vii.  Documents,  p.  388,  (Î90. 

Cordici*  Nicolas  ,  né  en  Lorraine  vers  i.Vij.  se  rendit  très  jeune  en 
Italie  et  y  passa  toute  sa  vie.  Il  se  fixa  à  Rome,  où,  après  avoir  étudié 
pendant  quelque  temps  la  gravure  sur  bois,  il  s'adonna  à  la  sculpture  et 
devint  élève  de  Michel-Ange. 

Nicolas Cordier,  surnommé  Le  Franciosino,  exécuta  de  nombreux  ou- 
vrages, dont  M.  Dussieux,  d'après  Baglione,  nous  a  donné  la  nomencla- 
ture. Il  sculpta  pour  le  cardinal  Baronius.  dans  l'église  Saint-Grégoire, 
une  statue  de  sainte  Sylvie  et  termina  une  statue  de  saint  Grégoire,  qui 
avait  été  ébauchée  par  Michel-Ange.  Dans  l'église  de  la  Minerve,  il  lit. 
par  ordre  du  cardinal  Aldobrandini.  un  saint  Sébastien  et  un  petit 
groupe  de  la  Charité.  Dans  la  même  église,  on  lui  devait  aussi  les  sta- 
tues couchées  du  père  et  de  la  mère  du  pape  Clément  VIII.  On  cite 
encore  de  lui  :  sur  la  façade  de  Saint-Paul-des-Trois-Fontaines.  les  sta- 
tuettes de  saint  Paul  et  de  saint  Pierre  :  au  Vatican,  sous  l'horloge,  un 
grand  ange  soutenant  les  armes  du  pape  ;  à  la  sacristie  de  Sainte-Marie- 
Majeure,  un  ange  semblable  tenant  aussi  les  armoiries  papales  ;  à 
Saint-Agnès-hors-des-murs,  une  sainte  Agnès  placée  sur  le  maître  autel  : 


de  l'école  française  i'ji 

à  sainte-Marie-Majeure,  les  statues  de  David,  d'Aaron,  de  saint  Atha- 
nase  et  de  saint  Bernard.  Enfin,  il  décora  le  confessionnal  de  Saint- 
Sébastien-hors-des-murs,  des  bustes  de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul, 
qui  lui  avaient  été  commandés  par  le  cardinal  Scipion  Borghèse,  et  il 
entreprit,  pour  le  chapitre  de  Saint-J ean-de-Latran,  une  statue  colossale 
de  Henri  IV  ;  eette  statue  en  bronze,  représentant  le  roi  debout,  l'ut  éri- 
gée, en  i(îo8,  sur  le  mont  Célio.  Nicolas  Cordier  jouissait  d'une  grande 
réputation  et  était,  parait-il,  très  en  laveur  auprès  des  papes  Clé- 
ment VIII  et  Paul  V.  Il  mourut  à  Rome,  le  a5  novembre  1G12. 

Baguons,  Le  vile  de  pillori,  seulptori  et  architetti,  etc.,  iyôô,  p.  108.  —  Nagler, 
Kùnstler-Lexicon,  t.  1(1,  1806,  p.  «•>..  —  De  Ciienivevikres  et  De  Moktaiglon, 
Abecedario  de  Mariette,  (Arch.  de  l'art  franc.,  t.  IV,  i855-i854,  p.  4)-—  L.  Ddssiei  x, 
Les  artistes  français  à  l'étranger,  iSyii,  p.  462.  —  A.  Bertolotti,  Aiiixli  francesi  in 
Huma,  1886,  p.  i58-i(io. 

Cordonnier  ou  Cordonanîer  Nicolas  I ,  sculpteur  et  peintre, 
appelé  encore  Nicolas  «  le  Flament  »,  vint  s'établir  à  Troyes,  où  il  tra- 
vaillait de  i4o-j  à  i4o(l.  Faisant  partie  d'une  nombreuse  famille  d'artistes 
d'origine  flamande,  c'est  lui  qui  le  premier  est  cité  dans  les  comptes  de 
la  ville. 

Cordonnier  1  Jacquet  I),  résidait  aussi  à  Troyes,  de  1^1»  à  i!\-2\).  et 
y  exécutait  différents  travaux  à  la  cathédrale  et  à  l'église  Saint-Etienne. 

Cordonnier  (Jacquet  II),  sculpteur  et  peintre  de  la  même  ville,  fut 
occupé  assez  longtemps  à  la  cathédrale.  Voici  quelques  extraits  des 
comptes  de  cette  église  le  concernant  : 

t462-i463.  —  «  Pour  avoir  faict  III I  ymages  petis  de  Cayn  et  Abel  en 
Tune  des  pierres  du  portail XX  s.   » 

1470-1471.  —  «  Pour  tailler  en  bois  deux  anges  et  ung  sainct  Pierre 
pour  faire  patron  et  la  faire  d'argent  pour  ledict  tableau  (des  reli- 
ques)         XV  s.  » 

14H0-1481.  —  m  Pour  avoir  faict  ung  crucefix  de  bois  pour  mooler  et 
faire  ungaultre  de  cuivre  pour  faire  le  crucefiz  de  ladicte  crois  d'ar- 
gent          XX  s.  » 

En  i48'i,  il  collabora  aux  préparatifs  faits  par  la  ville,  lors  de  l'entrée 
de  Charles  VIII.  De  i4g5  à  i4i><J,  on  le  trouve  employé  à  l'église  de 
Sainte-Madeleine. 

Cordonnier  (Nicolas  II),  sculpteur,  peintre  et  peut-être  aussi 
verrier,  fils  du  précédent;  ses  premiers  travaux  dans  la  ville  de  Troyes 
datent  de  i^Sd.  Il  parait  avoir  eu  surtout  de  la  réputation  connue  peintre, 
et  les  comptes  le  désignent  habituellement  sous  le  nom  de  «  Nicolas  Le 
painctre  »  ;  je  ne  m'occuperai  ici  que  de  ses  ouvrages  de  sculpture. 


1^2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

En  i5oo,  il  participait  aux  travaux  de  décoration  ordonnés  par  la 
municipalité  pour  l'entrée  de  Louis  XII;  il  exécuta  à  ce  sujet  une  statue 
d'Hector,  placée  à  la  porte  de  Belfroy,  et  des  enfants  destinés  à  orner 
une  fontaine.  De  i5oi  ii  i5o3,  il  fit.  pour  la  cathédrale,  trois  statues  de 
saint  Pierre.  De  i5o4  à  i5o8,  il  fut  employé  aux  fortifications  de  la  ville 
et  à  la  tour  de  Belfroy.  En  idio,  il  sculpta  une  statue  de  saint  Pantaléon 
pour  l'église  du  même  nom.  De  idio,  a  i5ai,  on  le  retrouve  à  la  cathé- 
drale faisant  les  «  VII  ymaiges  pour  les  VII  autelz  députez  pour  les  visi- 
tacions  ».  Enfin,  en  i,">l><>.  on  lui  devait,  dans  l'église  Saint-Nicolas, 
«  une  ymage  de  crucifix,  une  ymage  de  résurrection,  une  armoyrie  du 
pape...  ».  Nicolas  Cordonnier,  nommé  prudhomme  de  son  quartier  et 
député  de  la  corporation  des  peintres,  brodeurs  et  libraires  de  la  ville, 
vivait  encore  en  i34o. 

Cordonnier  Jacquinot  ,  sculpteur  et  peintre,  gravait,  en  i5o4,  une 
tombe  dans  l'église  Saint-Pierre  de  Troyes.  En  i5o<),  il  sculptait  des 
gargouilles  de  pierre,  pour  la  chapelle  des  Rois,  à  l'église  Saint-Panta- 
léon.  En  l5i5,  il  faisait  une  statue  de  saint  Eloi,  qui  fut  posée  sur  l'autel 
de  la  chapelle  des  Orfèvres,  dans  l'église  de  Sainte-Madeleine.  Peut-être 
Jacquinot  Cordonnier  est-il  le  même  artiste  que  Jacquet  II:  il  serait 
alors  parvenu  à  un  âge  assez  avancé. 

Cordonnier  Etienne  ,  frère  du  précédent,  futemployé,  en  qualité  de 
tailleur  d'images,  aux  apprêts  des  fêtes  données,  en  i5oo,  par  la  ville  de 
Troyes,  pour  la  première  entrée  du  roi  Louis  XII.  En  1020,  il  travailla  à 
l'église  Saint  Pantaléon  avec  un  salaire  de  .">  sous  par  jour.  Il  dut  mourir 
entre  i.">i>j  et  i54o. 

Alex.  Assier,  Les  arts  ei  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  A'  Champagne, 
iN;ii.]i.  ;c>.  —  A.  Babead,  Les  prédécesseurs  de  François  Gentil,  1879,  p.  18. — 
E.  Socard,  Biogr.  des  personn.  de  Troyi  s  '  du  départ,  de  l'Aube,  iSfyj,  p.  m.  — 
Natulis  Ro.ndot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  Hev  de  l'uit  franc.,  1887,  p,  <><),  71,  ~\- 
;ii,  8o,  81   . 

Cornalle  ou  Cornille    Jean  ,  était   établi  à  Troyes  au  xvie  siècle 
En  i52i-i522,  il  sculpta,  sur  une  clef  de  voûte  de  la  cathédrale,  les  armoi- 
ries de  Monseigneur  Oudard  Hennequin.  aumônier  du  roi.  Les  comptes 
portent  : 

«  Pour  avoir  taillé  les  armes  de  Monseigneur  l'ausmonier  en  la  clef 
de  la  dernière  chapelle,  à  luy  pour  ce X  s.  t.   » 

«  Et  encor  pour  avoir  taillé  les  armes  de  l'église  en  la  clef  de  la 
petite  volte  d'icelle  chapelle VIII  s.  t.  » 

Archiv.  dép.  de  l'Aube;  G.  i58j).  —  D'Arbois  de  Jibaiwille,  Inv.  somm.  des 
archives  de  l'Aube,  t.  I.  1869,  p.  021. —  Assier,  Lesarts  et  les  artistes  dans  l'ancienne 
capitale  tf<  la  Champagne,  is7'i,  p.  çh.  —  \.  Babeac,  Les  prédécesseurs  de  François 


1)1.    I.'ii  ol  E    FRANÇAISE  1  J3 

Gentil,  1*879,  P-  '8.  —  Natalis  Ronpot,  /-es  sculpteurs  de  Troyes  (/!-  u  de  Fart  franc, 
1887,  p.  87). 

Comédien  Pierre),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  L'école 
roueniiaise.  Mandé,  vers  le  commencement  du  svie  siècle,  au  château  de 
Gaillon,  par  le  cardinal  d'Amboise,  il  y  travailla,  jusqu'en  i5i8,  aux 
stalles  de  la  chapelle,  avec  Richard  Guerpe,  Colin  Castille  et  Richard  de 
La  Place.  Ces  stalles  sont  aujourd'hui  à  Saint-Denis. 

A.  Deviixe,  Comptes  de  dépenses  de  la  construction  il"  château  de  Guillon,  i85o, 
p.  i.wvii,  5,  546,392.  —  A.  de  Champeaux,  Le  Meuble,  t.  I,  r885,  p.  :35. —  Ed. 
Bo.nnaffé,  Lemeubleen  France  auxvi'  siècle,  1887,  p.  J5. 

Corneille  de  Bavière.  Voir  Bavière  Corneille  de  . 

Corneille  de  Sept  Granges.  Voir  Sept  Granges  Corneille  de  . 

i  ornie  Frédéric  ,  prend  part  aux  travaux  du  palais  de  Fontainebleau, 
de  i.YJ-  à  i.'i'jo,  à  raison  de  la  livres  par  mois. 

L)e  L aborde,  La  renaissance  des  arts  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  !joô  —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du   roi,  t.  I.  1877,  p.    i55. 

Cornossa  Giraud  de),  peut-être  originaire  de  Cornuse,  dans  l'arron- 
dissement de  Saint- Amand  Cher),  vivait  à  Bourges  vers  i-j-j^-  Un  acte, 
consigné  au  grand  Cartulaire  de  Saint-Etienne  de  Bourges,  lui  faisant 
remise  de  la  mortaille,  le  désigne  sous  le  titre  de  «  magister  simula- 
crorum  »,  maître  des  statues,  des  ligures,  des  images.  M.  Didron  aine, 
l'ait  observer  cpie  cette  qualification  était  unique  jusqu'alors. 

Didron,  Bii/I.  arcliéol.,  t.  11.  p.  537.  —  lu  Seigneur,  Notes  iur  l'Hist.  delà 
scidpt.  franc.  d'Eméric-Bavid,  [8*32, p.  001. 

Coroier  Jacques1*,  collaborait  à  Arras,  en  r53a,  à  la  décoration  de 
la  nouvelle  salle  que  le  Conseil  provincial  d'Artois  faisait  construire 
dans  les  dépendances  de  la  Cour-le-Comte,  ancienne  résidence  des 
comtes  de  Flandre  et  des  comtes  d'Artois.  11  reçut  4  livres  1  a  sous 
«  pour  avoir laillié  trois  médales  de  pierre  blanee,  mises  au  pignon  de 
lad"  chambre,  sur  la  court,  assr  assavoir  ung  empereur,  une  empereix 
impératrice  et  ung  turc...  ».  Il  exécuta  encore  sur  le  vieux  pignon 
«  dix  bestes  ou  marmousets  »  qui  lui  furent  payées  4  sous  pièce.  U  ne 
leste  aucun  vestige  de  ce  bâtiment  qui,  ruiné  déjà  vers  lj5o,  disparut 
complètement  à  la  Révolution. 

Victor  Advielle,  Les  ouvriers  d'art  et  d'industrie  à  Arras  ni  1532  (li'toi.  des 
Sir.  des  beaux-arts  des  départ.,  1890,  p.  212,  210). 

Coroyer  Pierre  .  sculpteur  et  peintre  parisien  de  la  première  moitié 
du  xviic  siècle,  élail  l'auteur  des  tombeaux  que  Sébastien  Zamet,  évêque 


l44  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

et  duc  de  Langres,  avait  fait  élever,  en  i634,  à  son  frère  Jean  Zaniet, 
gentilhomme  de  la  chambre  du  roi  et  maréchal  de  camp,  et  à  son  père, 
Sébastien  Zamet,  financier  célèbre  vivant  sous  les  règnes  de  Henri  III, 
de  Henri  IV  et  de  Louis  XIII.  Ces  tombeaux  ont  été  détruits  à  la  Révo- 
lution . 

PigaiMolde  la  Force-,  Descript.  histor.  d  la  oilL  de  Paris,  1765,  t.  l\',p.  a44- 
—  Millis,  Antiquités  nationales, t.  I.  1790,  chap.  m,  p.  3g.  —  De  Gcilhermy,  Ins- 
criptions dt  la  Franct  du  Ve  siècle  au  .\\mL,  t.  II  [Doc.  inéd.  sur  l'Hist.  de  France). 

Cossart  Jean  ,  sculpteur-architecte  de  la  fin  du  xve  et  du  commence- 
ment du  xvic  siècle,  travaillait  à  Evreux  sous  la  direction  de  Pierre 
Moteau.  En  i4<)i-  il  toucha  100  livres  pour  avoir  sculpté,  sur  la  tour  de 
l'horloge  de  la  cathédrale,  les  armes  du  Roi  et  celles  du  dauphin.  En 
i5o4,  étant  devenu  maître  de  l'œuvre  de  la  cathédrale,  il  fut  occupé  au 
portail  nord  de  cette  église  jusqu'en  i53l. 

Chassant,  La   tow  rtogi    d'Evreux,   18/14-1859. —   Ch.   Badcbal,  Xouv. 

ili'-j .    1  -  o)  hitectes  français,  1887,  p.  1Ô7. 

i  Osle  Jean  ,  sculpteur  et  peintre  établi  à  Lyon,  vers  le  milieu  du 
xvi'  siècle,  passe  marché,  en  i548.  avec  les  échevins  de  la  ville,  pour 
des  travaux  à  entreprendre,  lors  des  fêtes  données  à  l'occasion  de  l'entrée 
solennelle  de  Henri  II  et  de  Catherine  de  Médicis. 

Arch.  comm.  de  Lyon,  CC.  98?..  —  G.  Gdigne,  In»,  somm.  des  arch.  de  Lyon, 
t.  III,  1S-7,  p.   219.  —  F.  Rolle,  Arch.  de  l'art  franc.,  --V1  série,  1. 1,  1861,  p.  4 19- 

(  osterel  Henrion  ,  résidait  à  Troyes  à  la  fin  du  XVe  et  au  commence- 
ment du  xvie  siècle.  Vers  l5oo,  il  sculpta,  pour  l'église  collégiale  de 
Joinville,  en  Champagne,  la  statue  en  bronze  de  Henri  de  Lorraine, 
évêque  de  Metz.  Il  représenta  le  prélat  revêtu  des  habits  sacerdotaux  et 
agenouillé  sur  sa  tombe.  Les  sculptures  en  marbre  du  mausolée  étaient 
l'œuvre  de  Jacques  Rachot.  Ce  monument  ayant  été  saccagé  en  i~{)3,  le 
bronze  en  fut  jeté  à  la  fonte. 

Bulletin  du  comité  des  arts  et  monuments,  t.  II.  1842-1840,  p.  476.  —  F.  Bolr- 
qi'elot,  Hist.  d.i-  la  sculpt.  et  tirs  "ris  plast.  ../<  France,  [846.  — Revue  des  Soc.  sav., 
ôe  série,  t.  III,  1864,  p.  ^>-o.  —  Chacbry  de  ïroncenord,  Mém.  de  I"  S^r.  d'agric. 
comm.,  sciences  et  arts  du  départ,  de  la  Marne,  1862,  p.  279-380.  —  Do  Seigneur, 
Jfotes  sut  illhi.  delà  sculpt.  franc.  d'Eméric-Da\  id,  1862, p.  524. 

Coteleur  Jeande  ,  sculpteur  natif  de  Tournai,  exécute,  en  i^'ji,  dans 
la  cathédrale  de  Cambrai,  le  tombeau  du  chanoine  Jean  du  Rosut  :  il 
reçoit  44  livres  pour  son  travail. 

Jules  Hoidov.  Hist.  artist.  de  la  cathéd.  de  Cambrai,  1880,  p.  ''71. 

(  olelle  Antoine  .  originaire  de  Namur,  vint  à  Dijon,  où  il  collabora 


de  l'école  française  145 

en  i3<)7-i'i<)8,  sous  la  direction  de  Claux  Sluter,  ;i  la  sculpture  du  loin- 
beau  de  Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bourgogne. 

Archives  départ,  de  la  Cùte-oVOr;  B.  4446-  —  Dehaiskes,  Hist.    de  l'art  dans  la 

Flandre,  etc.,  i8,S(i;  Documents,  p.  7.");). 

<  olillon  Jean),  taisait  partie  des  sculpteurs  employés,  au  xvie  siècle, 
au  château  de  Fontainebleau.  De  i53jài54o,  il  recevait  7  livres  par  mois; 
de  i54o  à  i55o,  ses  gages  furent  portés  à  11  livres.  En  i555,  il  était  oc- 
cupé, avec  Jean  Mathieu,  «  aux  ouvrages  de  stucq  qui  estoient  rompus  en 
plusieurs  chambres  dudit  lieu,  à  raison  de  8  sols  par  jour  ».  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi  l'ont  encore  mention,  jusqu'en  i56a,  d'un  Jean  Co- 
tillon, peintre  et  doreur  ;  il  est  possible  que  ce  soit  le  même  artiste. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i83o,  p.  4"~>i  ^ iS,  !\:>.i,  444,  J84, 
490,  4'j^.  499-  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t  I,  1877,  p.  [35,  192,  i<)<>, 
284;  t.  II,  1880,  p.  3t,  4y,  5i,  m,  «7. 

Couachon  (René),  sculpteur  breton  du  cominenecmcnt  du  xvue  siè- 
cle. Le  nom  de  cet  artiste  figure,  avec  la  date  de  [623,  sur  une  tribune 
où  sont  sculptés  les  douze  apôtres,  dans  la  chapelle  N.-D.  de  la  Miséri- 
corde de  l'église  de  Pluvigncr  arrond.  de  Lorient). 

Rosenzweig,  Statistique  archéol.  de  i arrond.  de  Lorient;  1860,  p.  .">G. 

Coulle  iNicolasi,  était  occupé,  vers  le  milieu  du  xvie  siècle,  à  l'église 
Saint-Gervais  et  Saint-Protais  de  Gisors.  En  i536,  il  sculpta,  pour  la 
tour  de  cette  église,  des  statues  représentant  le  Christ  et  les  douze 
apôtres.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  Il  a  esté  paie  à  Nycoullas  Coulle,  ymaginier,  douze  ymages  en  fasson 
d'apostres,  avesque  l'yinagc  de  Nostre-Signieur,  posées  à  la  tour  de 
ladite  église,  estant  de  VIII  à  X  sols  la  piesse,  valent  la  somme  de 
LVIII  livres  et  X  sols.  » 

Il  tailla  également,  pour  la  même  tour,  «  les  sept  Vertus  avesques  sept 
autres  ymages  ».  En  i.">4o,  il  lit  «  ung  ymage  qui  a  été  mis  sur  le  grant 
portail  de  ladite  église  auprès  de  la  tour  qui  fait  l'amortissement  ». 
Enfin,  de  i552  à  i554,  il  exécuta  «  les  ymaiges  des  Trois  Marie,  mises 
entor  la  tour  neufve  et  portail  de  ladite  église  ».  Les  comptes  de  la 
fabrique  le  citent  pour  la  dernière  fois  en  i556.  Les  oeuvres  de  Nicolas 
Coulle,  qui  existent  encore  aujourd'hui,  font  supposer  que  l'artiste  devait 
appartenir  à  l'école  des  imagiers  de  Rouen. 

De  Laborde,  Gisors,  doc.  inécl.  tirés  des  arch.  de  St-Gervais  et  il*'  St-Prolais 
(Ann.  archéol.,  t.  IX,  1849,  p.  206-212.  —  Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  île  la 
sculpt.  franc.  d'Emeric- David,  1862,  p.  5i.8.   —  L.   Palustre,  La  Renaissana  en 

France,  t.  Il,  i8Sj,  p.  w:>.^ 

(  oiiIohiIh'I   Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon  vivant  à 


IV'  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Paris,  au  xivp  siècle,  travaillait,  en  i364,  au  grand  escalier  du  vieux 
Louvre,  sous  la  direction  de  Raymond  du  Temple,  architecte  de 
Charles  V.  Il  mourut  avant  i'3(>j. 

Sauvai,,  Hist.  des  Antiquité*  deParis,  i--\,  t.  Il,  p.  2a.  —  De  Clarac,  Vescript. 
ilu  Louvre  et  des  Tuilei  ies,  :855,  p.  ô;io.  -  A .  Michiels,  Revue  unie,  des  Arts,  t.  XV, 
1862,  p.  201.  —  A.   Berty,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  !,  iSG(i,  p.  i5i. 

i  oiir<*iii;iull  ou  i  oiissinaiiH  Pierre  ,  est  cité,  dans  les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  comme  touchant  10  livres  par  mois  pour  différents 
ouvrages  exécutés,  en  i536 ,  au  château  de  Fontainebleau.  En  i.">|(>,  il 
sculpte  le  modèle  en  bois  d'un  vase,  qui  devait  être  fondu  en  métal  pré- 
cieux par  1rs  orfèvres  italiens  établis  à  Paris  à  l'hôtel  du  Petit-Xesle. 

De  L.usoi'.uk.  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  iS.ïo,  p.  591.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  P-  "'">  J0"'>  IO,i- 

Cmii'dior  Jacques  ,  sculpteur  ornemaniste,  collaborait  en  Auvergne. 
en  i386,  â  la  décoration  du  château  de  Riom,  que  faisait  alors  construire 
le  duc  Jean  de  Bèrry. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  ex  cutis  pour  '■"»  de  France,  duc  de  Bcrry, 

lNçi'l.  p.   .")."). 

Courtier  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  exerçait  son  art 
dans  la  ville  de  Chartres  au  xvr  siècle. 

Herloison,  Artistes  Orléanais,  [865,  p.  ig.  —  Béraru,  Diet.  bioyr.  des  artistes 
franc,  1872,  col,   18H. 

i  ourlait  Jean  ,  dit  l'Espagnol,  sculpteur-architecte  résidant  à  Troy  es, 
était  occupé,  en  i5o8,  au  jubé  de  l'église  de  la  Madeleine,  sous  la  con- 
duite de  Jean  Gailde.  En  i5ia,  il  travaillait  aux  fortifications  connue 
maître  des  œuvres  de  la  ville. 

Assier,  Comptes  de  la  fabr.  de  l'église  dt  Ste-iladeleinc  'le  Troyes,  .  s.">i.  p.  55, 
55.  —  Idem,  Les  arts  et  les  artistes  dans  fane.  cap.  de  la  Champagne,  1S7G,  p.  Gg. 

i  mirloîs  Charles  ,  originaire  de  Nouàtre,  petite  ville  de  l'arrondis- 
sement de  Loches,  était  établi,  au  commencement  du  xvr'  siècle,  dans  la 
ville  de  Tours,  où  il  habitait  rue  des  Filles-Dieu,  sur  la  paroisse  Saint- 
Etienne.  Cet  artiste  nous  est  connu  par  son  contrat  de  mariage,  daté  du 
4  novembre  1008,  dans  lequel  figure  comme  témoin  Guillaume  Regnault, 
neveu  et  élève  de  Michel  Colombe.  Charles  Courtois  est  encore  men- 
tionné dans  un  acte  de  vente  passé  le  i5  juillet  i5i5.  Quoiqu'on  ne  puisse 
citer  aucune  de  ses  œuvres,  il  devait  jouir  dans  sa  ville  d'une  certaine 
réputation. 

Ch.  Grakdmaison,  Doc.  in>  1  poui  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Touraine,  1S70, 
p.  211.  —  E.  Giraddet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  < >"» . 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  I  \~ 

Courtois  Mathurin  ,  était  employé  an  château  de  Fontainebleau,  où, 
de  i54o  à  i.">r>o,  il  exécutait,  sous  la  direction  du  Primatice,  plusieurs 
motifs  de  décoration  ;  il  touchait  14  livres  de  gages  par  mois. 

Courtois  Christophe  ,  peut-être  frère  du  précédent,  travaillait  avec 
lui  à  Fontainebleau,  à  raison  de  14  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  ta  cour  de  France,  t.  t.  i85o,  p.  \-'<. 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  F,  1 S77,  p.  1117. 

Cousin  Jean  ,  sculpteur,  peintre,  peintre-verrier,  dessinateur  et  gra- 
veur né  dans  le  village  de  Soucy,  près  de  Sens,  en  i5oi,  et  mort  vers 
i58<).  Aucune  carrière  d'artiste  n'a  été  plus  disculée  que  celle  de  Jean 
Cousin.  Comme  peintre,  on  lui  attribue,  sans  conteste,  le  Jugement 
dernier  du  Louvre,  provenant  des  Minimes  de  Yineennes,  et  le  tableau 
du  Musée  de  Sens,  portant  l'inscription  d'Eca  prima  Pandora.  Comme 
peintre  verrier,  on  cite  de  lui,  les  vitraux  de  la  cathédrale  de  Sens  et 
de  la  chapelle  de  Yineennes,  qui  existent  encore  aujourd'hui,  et  ceux 
qu'on  voyait  autrefois,  à  Paris,  dans  les  églises  Saint-Gervais,  des  Ja- 
cobins, Saint-Etienne-du-Mont,  ainsi  que  ceux  des  châteaux  d'Anel. 
d'Ecouen,  etc. 

Au  sujet  de  ses  œuvres  de  sculpture,  la  question  devient  plus  compli- 
quée, et,  malgré  la  tradition  qui  fait  de  lui  l'auteur  du  tombeau  de  Phi- 
lippe de  Chabot,  on  se  demande  s'il  faut  reconnaître  à  l'artiste  la  qualité 
de  sculpteur.  Deux  opinions  opposées  sont  en  présence.  Les  uns  veulent 
que  Jean  Cousin  ait  sculpté  cette  statue  de  sa  propre  main  ;  ils  s'appuient 
sur  le  dire  de  Félibien  et  s'en  rapportent  à  Taveau,  avocat  et  procureur 
du  bailliage  de  Sens,  qui  a  écrit,  en  iôja,  à  propos  de  l'artiste,  son  con- 
temporain et  son  compatriote,  qu'  «  il  estoit  entendu  à  la  sculpture  de 
marbre,  comme  le  tesmoigne  assez  le  monument  de  feu  admirai  Chabot 
en  la  chapelle  d'Orléans,  au  monastère  des  Célcstins  de  Paris,  qu'il  a 
faict  et  dressé  et  monstre  l'ouvrage  l'excellence  de  l'ouvrier  ».  Les  au- 
tres, au  contraire,  ne  peuvent  admettre  qu'un  artiste,  produisant  une 
œuvre  aussi  admirable,  s'en  soit  tenu  là.  «  Le  sculpteur  qui  a  trouvé 
cette  pose,  dit  M.  de  Montaiglon,  n'en  était  pas  à  son  coup  d'essai  ;  le 
sculpteur  qui  a  ciselé  ce  marbre  en  a  taillé  bien  d'autres  auparavant  :  il 
avait  déjà  produit  beaucoup  d'autres  ouvrages,  car  celle  sûreté,  celle 
maestria  d'exécution,  jointe  à  une  mesure  et  à  une  délicatesse  aussi  par- 
faites, sont  le  fait  non  seulement  d'un  praticien  consommé,  mais  d'un 
homme  dont,  sinon  l'unique,  certes  le  plus  grand  génie  est  la  sculpture, 
dans  tout  ce  qu'elle  doit  au  don  naturel  le  plus  beau  et  à  la  science  pra- 
tique la  plus  exercée.   » 

On  a  attribué  encore,  il  est  vrai,  à  Jean  Cousin,  le  tombeau  «le  Jacques 
Brezé,  dans   la  cathédrale  de  Rouen,    le  bas-relief  de   François  de  La 


1^8  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Rochefoucauld  et  J'Aime  de  Polignac,  au  Louvre,  et,  dans  le  même 
musée,  les  bustes  de  François  Ier  et  de  Charles-Quint;  mais  toutes  ces 
attributions  dues  à  Lenoir  sont  fantaisistes,  aucune  preuve  n'est  venue 
les  confirmer  et  on  ne  peut  sérieusement  s'y  arrêter. 

La  note  exacte  dans  ce  débat  a  été  donnée,  selon  moi,  par  MM.  de 
Montaiglon,  Courajod  et  Gonse.  Non,  Jean  Cousin  n'a  pas  sculpté  la 
statue  de  Philippe  de  Chabot  :  il  est  seulement  l'auteur  de  l'ensemble 
décoratif  du  monument,  exécuté  postérieurement;  les  affirmations  de 
Taveau  et  de  Félibien  se  trouvent  ainsi  expliquées.  D'ailleurs,  l'aspect 
du  mausolée  que  nous  ont  conservé  Piganiol  et  Millin,  et  les  deux  Génies 
funéraires  ainsi  que  la  Fortune,  placés  au  Musée  du  Louvre,  œuvres 
inférieures  à  la  ligure  couchée  de  l'amiral,  ne  doivent  laisser,  à  cet  égard, 
aucun  doute  Jean  Cousin  a  donc  bien  été  sculpteur,  mais  sculpteur  de 
talent  moyen,  et  il  ne  peut  être  considéré  comme  un  des  grands  maîtres 
de  l'école  française. 

Pigasiol  de  la  Force,  Descript.  hisl.  de  l<>  ville  de  Paris,  1 7<>-"> ,  t.  IV,  p.  204. — 
Millin,  Antiquités  nationales,  t.  I,  1790,  p.  56,  pi.  12. —  A.  Lenoir,  Musée  des  Mon. 
franc.,  t.  III,  180a.  p.  101  :  t.  IV.  p.  i8o5.  p.  4;,  i56,  184.  —  P-  Béclard,  Revue 
de  l'Anjou  et  du  Maine,  1857,  t.  II,  p.  i55,  162.  —  I>e  .Montaiglon,  Archives  de 
l'art  français.  Roc,  t.  V,  t857-iS58,  p.  55i-362.  —  F.  Yillot.  Notice  des  tableaux 
du  Louer::,  i85S,  p.  S2-84.  —  A.  Firmw-Didot,  Etude  sur  Jean  Cousin,  1872.  — 
Barbet  de  Jooy,  Descript.  des  sculpt.  du  Moyen  Age  et  de  lu  Renaissance  du  Musée 
du  Louvre,  l^;<;,  p.  67-71.    ~  '•  I-obkt.  Quelques  preuves  sur  Jean  Cousin,  1881. 

—  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t  II,  1881,  p.  142-145. —  H.  Monceaux, 
L'art  (?i  du  5  mars  et  du  I  avril  /  s.s  î  . —  .1.  Goiffret,  Revue  de  l'art  français, 
i884-'885,  p.  57.  —  L.  Courajod,  Alex.  Lenoir,  son  journal,  etc.,  t.  II,  1886, 
p.  iiis  et  suiv.  —  L.  Gonse,  L><  s  ulpture  française,  i<Sg5,  p.  119-122,  124,  125. 

Cousin  Jean  ,  né  a  Pithiviers.  travaillait,  au  xvie  siècle,  dans  sa  ville 
natale.  En  1079,  ^  exécuta,  pour  l'église  Saint-Salomon,  une  statue  de 
Saint-Manr,  qui  lui  tut  payée  '3j  sous  G  deniers.  Il  Ht  aussi,  moyennant 
4  écus,  une  statue  de  saint  Roch,  avec  des  bas-reliefs  représentant  les 
principaux  épisodes  de  la  vie  de  ce  saint.  Un  peu  plus  tard,  il  était 
occupé,  dans  la  même  église,  à  peindre  le  cadran  de  l'horloge.  D'après 
Léon  Palustre,  cet  artiste  serait  le  même  que  le  Jean  Cousin  figurant 
dans  les  comptes  du  château  de  Fontainebleau,  entre  les  années  i54o 
et  i55o,  et  recevant,  en  i563,  3.5  livres.  «  pour  vente  d'une  pierre  de 
marbre  »  destinée  au  tombeau  de  Henri  IL 

De  Laborde,  La  renaissanci  des  arts  à  !■>  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  425,555. 

—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  fui.  t.  I,  1877,  p.  1117.  —  Herluison,  les 
artistes  Orléanais,  i865,  p.  20.—  L.  Palestre,  La  Renaissance  en  France,  t.  Il,  18S1, 
p.  80. 

CousJm'îer  Claude  ,  dit  de  Chambéry,  sculpteur  et  modeleur  du 
xvi  siècle,  probablement  originaire  de  la  Savoie,  résidait  à  Lyon  de 
i546  ii  1-5.5.5.  Il  était  au  nombre  des  artistes  travaillant,  en  [548,  aux  de- 


DE    L  ECOLE    FRANC  USE 


■V.» 


corations  ordonnées  par  la  ville  lors  de  l'entrée  du  roi  Henri  II  cl  de  la 
reine  Catherine  de'Médicis. 

An  h.  comm.  de  Lyon;  CI.'.  i.V|S.  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  île  Lyon  'In 
\iv  au  fcviit* siècle,  188/1,  p.  34.  —  'i.  (joigne,  Inv.  somm.  des  arch.  'le  Lyon,  t.  III, 
1887,  p.  217. 

Cozier  Claude  ,  était  établi  à  Lyon  de  i564  à  i.">(>(>.  Il  collabora  aux 
apprêts  des  l'êtes  données  par  la  ville  pour  l'entrée  du  roi  Charles  IX. 
C'est  le  premier  artiste  de  Lyon  qui,  dans  les  comptes,  est  désigné 
comme  sculpteur  ;  la  qualilieation  dont  on  se  servait  jusqu'alors  était 
celle  d'imagier. 

Cozier   Pierre  ,  sans  doute  parent  du  précédent,  exerçait  également 
son  art  à  Lyon  de  i584  à  i."><)u. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  1/11  \iv"  nu  xwir  siècle,  i88'i,  p.  07-58. 

Cramoy  [Etienne  .  Voir  Carmoy  Etienne  . 

Cramoy  François.  Voir  Carmoy  François. 

Creslc  iJacquemon  ,  sculpteur-architecte  de  Lille,  était  chargé, 
en  i'3j)o,  de  la  direction  des  travaux  entrepris  pour  la  ville. 

Rkrard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1873,  col.  192.  —  Bauchal.  Nouv.  dict. 
des  architectes  français,  1887,  p.  c44  ■ 

Crooï  (Jacques),  était  employé  au  château  de  Fontainebleau,  de  i54o 
à  [55o,  à  raison  de  10  livres  par  mois. 

De  Labordr,  La  renaissance  des  arts  àla  cour  'de  Fronce,  t.  I,  i85o,  p.  <ji8.  — 
Idem,  Les   comptes  des  bâtiments  'In  mi,  t.  I,  1877,  p.  192,  410. 

{ 'i*o<*(g  Jean,  sculpteur  du  duc  de  Lorraine,  sans  doute  d'origine 
flamande,  qualifié  «  ymageur  et  tailleur  en  pierre  et  bois  »,  était  établi 
à  Bar-le-Duc  dès  1487.  En  1490,  il  travaillait  à  la  décoration  de  la 
bibliothèque  du  palais  ducat  de  Nancy  ;  les  comptes  du  trésorier  général 
portent  : 

«  A  Jehan  Crocq,  ymageur,  pour  avoir  faictes  deux  chaires  de  boys 
pour  le  Roy,  sept  florins  d'or XII II  fr.  » 

En  i.Wi-r.mj,  il  exécuta  par  ordre  du  duc  René,  dans  l'église  collé- 
giale de  Saint-Ceorges  de  Nancy,  le  mausolée  de  Charles  le  Téméraire. 
Ce  tombeau  fut  démoli  en  \-\ki;  le  corps  du  duc  de  Bourgogne  en  avait 
été  retiré,  en  ]55o,  et  rendu  à  la  sœur  de  Charles  Quint. 

Crocq  Martin1,  peut-être  lîls  du  précédent,  résidait  également  à 
Nancy,  où  il  était  occupé,  en  i54o,  aux  apprêts  des  fêtes  données  à  l'oc- 


IDO  DICTIONNAIRE    DES    SCILITEL HS 

casion  du  mariage  de  la  princesse  Anne,  lille  du  duc  Antoine  de  Lor- 
raine, avec  René  de  Ghâlons,  prince  d'Orange.  En  104I,  il  collaborait, 
avec  Pierre  DesMarets,  à  l'ornementation  d'une  fontaine  élevée  dans  le 
palais  ducal.  11  dut  mourir  vers  i545.  La  famille  des  Crocq  était  assez 
nombreuse  à  Nancy,  car.  vers  cette  époque,  on  y  rencontre  encore  un 
peintre  et  un  graveur  de  ce  nom. 

Arch.  dép.  '/'  Ueurttie-el-Moselle ;  B.  994,  996,  1007.  —  Arch.  dép.  de  la  Meurlhe, 
Chambre  des  comptes  de  Lorraine;  B.  7628.  —  H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de 
Nancy,  r85a,  p.  r>.a,  J6,  i85.  —  A.  Jagqdot,  /.''  sculpture  en  Lorraine,  [liéun. 
des  ?o  des  beaux-arts  d  s  ''':/<.,  iniss.  p.  846,  8^8  .  —  Maxe  Werly,  Jean  Crocq  et 
sa  famille,  1897  Extrait  des  Mém.  de  la  Soc.  des  l  ttres,  etc.,  de  Bar-le-Duc,  5e  série, 
t.  VI.) 

C'riispoiiilere  Jean  ,  vivait  à  Saint-Omer  à  la  lin  du  xive  siècle. 
En  i3gi,  il  sculptait  des  statues  de  bois,  destiné  à  la  collégiale  Notre- 
Dame,  et  touchait  3o  sous  pour  ce  travail. 

Arch.  de  Saint-Omer.  Fonds  de  la  collégiale  N.  D.:  n°  2802.  —  Dehaisnes,  Ilist.  de 
l'art  dans  laFlandre,  etc.,  1886,  p.  3.ïo;  Doc,  p.  694. 

Cueiiot  François  ,  sculpteur  et  architecte  franc-comtois  né  vers  1G10, 
exécute,  vers  io'36,  les  boiseries  du  chœur  de  l'église  de  Guyans-Venncs 

Doubs  .  En  1667,  on  le  trouve  à  Ghambéry  avec  le  titre  de  sculpteur  du 
duc  de   Savoie  ;   cette  même  année,  il  sculpte,  pour  l'église  de  Belieu 

Doubs  .  le  retable  de  l'autel  de  la  Vierge. 

J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  franc-comtois  antèr.  au  xixp  siècle,  1892,  p.  7. 

Cuevas  ou  Crueyas  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  fin  du 
xiv-  et  du  commencement  du  xve  siècle,  né  dans  le  Bas-Languedoc,  était 
établi  à  Montpellier,  où  il  devint  maître  des  œuvres  de  la  ville.  De  i3Gj 
à  I4KJ.  date  de  sa  mort,  il  obtint  vingt-cinq  fois  les  honneurs  du  con- 
sulat. Il  eut  un  iils,  Firmin  Gueyas,  qui  lui  succéda  dans  sa  charge. 

Renoevier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pi  rre  et  aubes  artistes  gothiques  de  ilont- 
pellier, •  1 S \ \ ,  p.  56    42. 

t'uiio  Noël  ,  sculpteur  breton  du  xvie  siècle  dont  le  nom  est  gravé, 
avec  la  date  de  i58~,  sur  une  croix  de  pierre  sculptée,  qui  se  voit  à 
Saint-Nolff,  dans  le  Morbihan. 

Rosexzweig,  Statistique  archéol.  de  l'arrond.  de  Vannes,  iS6î,  p    \-. 

C'iirlu  Baudouin  de  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  collaborant,  en 
i'3;/3-i3o4,  à  la  décoration  de  la  cathédrale  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord,  Comptes  de  la  fahr.  de  la  calh.  de  Cambrai  ;  56.  — Dehusxes, 
Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  188C,  p.  2g5  ;  Doc  ,  p.  710. 


DE    LÉCOLE    III  vm:msi:  ,5r 

Cussel  Guillaume  .  sculpteur-architecte  et  peintre  du  commence- 
nient  du  xvi°  siècle,  aurait  étudié  d'abord  en  Italie.  En  i.">io,  on  le  trouve 
établi  à  Rodez,  où  il  entreprend,  en  style  ogival,  la  construction  du  clo- 
cher de  la  cathédrale. 

De  Gaujal,  Etudes  hist.  sur  le  Rouergue,  i858-i85g.  —  V.  Advielle,  Les  beaux- 
arts  en  Rouevgue  [Sôc.  des  lettres,  sciences  et  mis  de  l'Aveyron,  1868).  —  Bion  df, 
Marlavagne,  Luenih.  de  Rodez,  1876. 

Cuveliei'  ou  Cavelîer  Hugues,  fut  nommé,  en  141)4.  maître  de 
l'œuvre  de  la  cathédrale  de  Sens,  en  remplacement  de  Martin  Cliam- 
biges,  dont  il  était  l'élève.  Il  travailla  d'abord  au  transept  nord.  En 
t5oi,  il  commença  le  portail  et  l'acheva  en  cinq  ans.  En  r5o5,  les 
comptes  en  font  mention  comme  sculpteur  ;  il  recevait  alors  70  sous 
tournois  pour  avoir  exécuté  deux  tabernacles.  L'année  suivante,  il  tail- 
lait encore  deux  autres  tabernacles  et  touchait  110  sous.  En  i5i'3,  il 
passa  marché  avec  le  chapitre  au  sujet  de  l'achèvement  du  portail 
d'Abraham  ;  cet  ouvrage  fut  terminé  en  i5i6,  pour  le  prix  de  722  livres. 
Cuvelier  se  rendit  aussi  plusieurs  l'ois  à  Troyes,  avec  Martin  Cbambiges, 
pour  y  faire  entreprendre  les  travaux  de  la  tour  Saint-Pierre.  11  mourut 
à  Sens  en  i5i>(J. 

Arch.  dép.  de  PYonne;G.  11 41.  u45.  —  Quamtin,  Notice  hist.  sur  ht  construc- 
tion de  la  ciiilt.  de  Sens,  1  s ', ■  > ,  p,  :>;>,  26,  5o.  —  Larcher  de  Laverna,  Histoire  delà 
ville  de  Sois,  184-. 

t'uysel  Girard  de  ,  maître  maçon  et  «  ymageur  »,  résidait  à  Lyon  de 
i38oà  i4o4. 

Cuysel  Guillaume  de  ,  sans  doute  frère  du  précédent,  travaillait 
également  à  Lyon  de  i386  à  i3qo. 

Natalis  Hondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xvm«  siècle,  1884,  P-  '4i  '5- 

Cyberl  Bartholomé  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  était  au 
nombre  des  artistes  occupés,  en  i3~5,  à  la  cathédrale  de  Cambrai  ;  son 
salaire  était  de  5  sous  par  jour. 

Arch  départ,  du  Nord,  Comptes  de  la  fabr.  de  la  cath.  de  Cambrai;  n"  20.  — 
DeiiaisiNes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,    1886,  p.  2<)ô  ;   Dor.,  p.  554. 


!■>'!  DICTIONNAIRE    DES    ^CfLPTEVRS 


JD 


Datlii  Simon  ,  sculpteur  ornemaniste  établi  en  Picardie,  refait,  en 
i  '-h.  ileux  des  stalles  en  pierre  du  chœur  de  l'église  Saint-Pierre  de 
Roye,  dans  l'arrondissement  de  Montdidier  Somme  .  Ces  stalles 
furent  détruites  en  ijoa  et  remplacées  par  un  ouvrage  de  menuiserie. 

F.  Bocrqcelot,  Hist.  de  In  sculpl.  et  des  arts  plast.  en  France,  1846.  —  H. 
Di  sevel  et  A.  Gozk.  /.  s  êglist  ».  •  hdt  aux  ei  beffrois  de  la  Picardie  et  de  l'Artois 
[L'église  de  Roi/c,  p.  8).  —  Du  Seignecr,  Noies  sur  l'Hist.  de  la  seulpt.  franc. 
d'Eméric-David,  1S62,  p.  ~>io. 

Dallein  Jean  .  sculpteur  en  bois  de  l'école  lorraine,  était  occupé  en 
i5i6,  dans  le  palais  ducal  de  Nancy,  à  la  décoration  du  cabinet  de  la 
duchesse  Renée  de  Bourbon. 

H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy.  1862,  p,  07.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en 
France.au  xvi»  siècle,  1887,  p.  77. 

iinmbry  Pierre] ,  dit  le  Marbreur  ou  le  Marbreux,  travaille,  en  i53G, 
au  château  de  Fontainebleau.  :'i  raison  de  i5  livres  de  gages  par  mois. 
En  1. Vi."),  on  le  trouve  à  Paris  au  nombre  des  sculpteurs  qui  collaborent, 
sous  la  conduite  du  Primatice,  à  la  partie  ornementale  du  tombeau  de 
Henri  II  :  il  est  alors  désigné  sous  le  nom  de  Pierre  Mambreux. 

Dnmbry  Thomas  .  sculpteur  et  peintre,  probablement  frère  du  pré- 
cédent, était  employé,  à  Fontainebleau,  aux  ouvrages  de  peinture  et  de 
stuc  exécutés  dans  la  grande  galerie  du  château  Les  comptes  portent  en 
l'année  r536  : 

«  A  Thomas  Dambry.  paintre  et  imager.  pour  avoir  vacqué  esdits 
ouvrages,  à  raison  de  10  livres  par  mois.  » 

De  i.";4oà  i55o,   il  recevait  12  livres. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  art*  à  la  >  our  di  France,  t.  I.  i85o,  p.  58(3,  087, 
588,  089,  jo2,  [2  ',  5i5.  —  Idem.  Les  comptes  des bdlimi  nts  du  roi,  t.  I,  1877.  p.  98, 
çp<i,  100,  101.  1  o-.>.  10").  io'i:  t.  II,  18S0,  p.  120. 


DE    I.  ÉCOLE    FRANÇAISE  T.V] 

Oaniicn  Martin  ,  originaire  de  Guise,  travaille  à  Laon  au  commen 
cernent  du  xviie  siècle.  En  iliiS,  il  s'engage,  moyennant  la  somme  de 
<)o  livres,  à  taire  une  table  d'autel  pour  l'église  de  Montcornet  Aisne  . 
La  même  année,  il  sculpte,  dans  l'église  Notre-Dame  de  Laon,  la  tombe 
d'un  chanoine.  Plus  tard,  on  le  retrouve  à  Sens  et  ensuite  à  Amiens,  où 
il  achève,  en  1620,  le  mausolée  de  M''  Adrien  Pécoul,  grand  vicaire  de 
Tévèché.  En  1621,  il  exécute  dans  cette  dernière  ville,  pour  le  cloître  de 
l'abbaye  de  Corbie,  un  monument  représentant  VAssomption  de  la 
Vierge.  En  1626,  il  est  encore  à  Amiens  et  termine  un  jubé  dans  l'église 
de  l'abbaye  de  Saint-Martin-aux-.lumeaux. 

A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  [862.  —  <1.  Grammn,  Revuede 
l'art  français,  1896,  p.  103. 

Dsiniiiiarlin  ou  l>:iiii|>iiiarlin  Drouet  de  ,  sculpteur  et  architecte 
du  xive  siècle,  demeurait,  en  i365,  à  Paris,  dans  la  rue  de  Joigny,  près 
delà  porte  Baudet.  Il  était  occupé  alors  au  vieux  Louvre  et  y  sculptait, 
pour  8  livres  tournois,  une  huisserie  a  voussure  avec  les  armes  de  la 
reine.  En  i3C>9,  il  se  rendit  à  Bourges  et  entra,  avec  son  frère  Guy  de 
Danimartin,  au  service  du  duc  Jean  de  Berry."  En  i38o,  il  fut  mandé  à 
Troyes  pour  visiter,  comme  expert,  la  maçonnerie  de  la  cathédrale,  lui 
i383,  il  fut  nommé,  par  lettres  patentes,  maître  général  des  œuvres  du 
due  de  Bourgogne  et  vint  diriger  à  Dijon  la  construction  de  la  grande 
Chartreuse  de  Champmol.  Eni384,  il  vérifiait,  avec  l'architecte  Ray- 
mond du  Temple,  l'état  des  travaux  entrepris  au  château  de  Rouvres, 
par  ordre  de  Philippe  le  Hardi.  En  1  38^,  il  travaillait  au  portail  de  la 
Sainte-Chapelle  de  Dijon.  Il  resta  en  Bourgogne  jusqu'en  1  3o,6  et  fut 
ensuite  rappelé  dans  le  Berry.  Il  prit  une  part  active  aux  constructions 
exécutées  à  Mehun-sur-Yèvre,  à  Poitiers,  à  Bourges,  à  Riom,  à  Lusi- 
gnan,  et  il  dut  continuer  les  travaux  du  château  de  Coneressault  Cher  , 
commencés  par  son  frère  Guy  ;  ce  château  est  aujourd'hui  détruit.  Drouet 
de  Dammartin  mourut  à  Jargeau  (Loiret,  au  mois  de  février  i4i'i.  11 
.laissa  un  fils,  Jean  de  Dammartin,  qui  fut  employé  comme  architecte  ;i 
la  cathédrale  du  Mans  et  à  celle  de  Tours. 

De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  P-  ">~rl-  — A.  Berty,  Topogr.  Iiisl. 
du  vieux  Paris,  t.  I,  18(16,  p.  187.  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'une. 
capil.  de  la  Champagne,  1876,  p.  63.  —  Dehaisnes,  Histoire  de  l'art  dans  la  Flan- 
dre,etc.,  1886  ;  Doc.',  p.  602,  (in.  —  A.  de  Champeal'x,  Les  travaux  d'art  exécutés 
pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry,  1894,  p.  76-87,  200. 

Dammarliii  ou  Dampmartiii  Guy  de),  sculpteur  et  architecte  du 
xive  siècle,  frère  du  précédent,  vivait  à  Paris  et  participait,  en  1 365,  aux 
travaux  du  Louvre,  sous  la  direction  de  Raymond  du  Temple.  D'après 
Sauvai,  on  lui  devait,  dans  le  grand  escalier,  la  statue  du  duc  de  Bour- 


I.V,  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

gogne  ainsi  qu'uneclef  de  voûte,  où  il  avait  sculpté,  en  collaboration  de 
Jean  de  Saint-Romain,  les  armes  de  Charles  V  et  de  Jeanne  de  Bour- 
bon. En  i  ")-t>,  il  fut  nommé  maître  îles  œuvres  du  duc  Jean  de  Berry. 
En  i'>~'3,  il  obtint  le  titre  de  valet  de  chambre,  avec  ioo  francs  de  gages 
par  an;  il  résidait  alors  à  Bourges,  où  il  exécuta  divers  ouvrages  pour 
la  cathédrale  et  pour  le  palais  du  duc.  Vers  [383,  il  dirigea  la  construc- 
tion des  châteaux  de  Mehun-sur-Yèvre  et  de  Biom  :  il  commença  aussi 
le  château  de  Concressault  Cher  ,  continué,  dans  la  suite,  par  son  frère 
Drouet.  A  la  même  époque,  i!  se  rendit  à  Poitiers  et  entreprit,  toujours 
pour  le  duc  de  Berry,  la  restauration  du  palais  i  qui  avait  été  brûlé 
parles  Anglais  en  i'3|ô:  il  touchait  alors  20  sous  par  jour  de  salaire. 
Dans  cette  ville,  de  [385  à  1  3ao,  il  édilia  encore  la  grosse  horloge  pour 
le  compte  de  la  municipalité.  Enfin,  on  lui  attribue  aussi  une  part  dans 
les  travaux  du  château  de  Lusignan. 

Ëauval,  Hisl.  'lis  Antiq.  de  la  ville  de  Paris,  1724,  t.  II,  p.  ■:>'<.  —  A.  Michiels, 
Re».  univers,  des  Ails.  t.  XV,  > Mi- ,  p.  25i .  —  A.  Hkrtv,  Topogr.  hist.  'tu  vieux  Paris, 
t  l.  1 866,  p.  r5o.  —  Dehaisnes,  Hisl.  'I'  l'art  dans  lu  Flandre,  ele  .  p.  ^S.'j  ;  Doc, 
p.  611.  —  h.  Coi  rajod  et  Marcoi  .  Musée  de  sculpture  comparée,  Catalogue  raisonné, 
1892,  p  '>-■  —  h.  Gonse,  l'Art  gothique,  1890,  p.  -'711.  292.  294,  295,  438.  —  klem, 
La  Sculpture  française,  1895,  p.  22.  —  A.  De  Champeaux,  Les  Travaux  d'art  exécuté 
pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry,  1894,  P-  i-  6,  >o,  1 1,  .">,  19,  4g,  •""•  53,  ">7,  6 
64,  :■"'.  ;'i-  t"'-  86,  88-90,  9_>,  ij»,  200,  201. 

iianiofle  Jean  ,  dit  Regnard,  résidait  à  Dijon  au  XVIe  siècle.  En 
i.")jS,  il  collabora  aux  décorations  faites  dans  la  ville  lors  de  l'entrée 
du  roi  Henri  II.  En  i55o,  il  s'obligea,  moyennant  20  cens,  à  tailler 
pour  l'entrée  du  duc  d'Aumale.  gouverneur  de  la  province,  trois  statues 
de  bois  «  représentant  trois  preulx,  assavoir  :  Alexandre  le  Grant,  Cy- 
pion  et  Josué  ».  En  10G1 ,  il  fit  quatre  colonnes  aux  armes  de  la  ville  et 
sculpta  les  statues  de  sainte  Marthe  et  de  sainte  Madeleine,  destinées  au 
maître-autel  de  la  chapelle  de  la  Maladrerie. 

La  même  année,  il  reçut  100  sous  tournois  pour  avoir  réparé  le 
«  Dieu  de  pitié  »  de  la  grande  place  Saint-Jean,  la  Vierge  «  qui  est  en 
l'aultel  et  crois  du  Morimont  »  et  enfin  le  crucifix  de  la  place  de  la 
Sainle-Chapelle.  Il  mourut  en  i.">(iv. 

Arrh.  comm.  de  Dijon;  E.  17,  fol.  ii'i,  fol.  117;  I.  .ïi  ;  L.  1Ô7,  fol.  187;  L.  7>sc>, 
fol.  ."m  ;  L.  442,  fol.  180.  —  De  Godvenain  et  Vallée,  Jnv.  somm.  des  arch.  de  Dijon, 
t.  II.  1880,  série  E,  p.  6;  t.  III,  1892,  série  I,  p.  17;  série  L,  p.  \\.  Ii5,  i53. 

Dninvcii  Jean),  sculpteur  en  bois  de  l'école  lorraine,  était  occupé. 
en  i55o,  au  palais  ducal  de  Nancy. 

II.  Lepage,  Le  Palais  ducal  de  Nancy,  i8.V>,  p.  56.  —  Ed.  Bon.vaffk,  Le  meuble 
en  France  au  xxi°  siècle,  1887,  p.  77. 

1    Peut-être  Guj  de  Dai artin  est-il  l'auteur  îles  statues  qui  ornent  la  célèbre 

cheminée  de  la  grande  salle  de  ce  palais. 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE  !.>.> 

It;i  m/ois  Jacques),  travaillait  au  château  de  Fontainebleau  de  i.Yî- 
à   l54o;  il  touchait    [3  livres  par  mois  pour  ses  gages. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  1. 1,  i85o,  p.  4o3.  —  [dero, 
les  Comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  t55. 

Dancoiii'l  Jean  .  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Cambrai. 
Les  comptes  le  citent,  en  i55o-i55i,  pour  avoir  exécuté  des  moules  en 
pierre  servant  à  fondre  des  jetons  et  des  méreaux. 

A.  Durieux,  Notes  sur  1rs  artistes  cambrésiens  [Réun.  '1rs  So<-.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1888,  p.  385). 

Dniiel  1  Jeani,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  fin  du  xv  siècle. 
vivait  à  Saint-Omer  et  travaillait,  en  iloo.  aux  stalles  de  l'abbaye  de 
Saini-Bertin.  Il  eut  un  fils  qui  devint  maître  des  œuvres  de  la  ville. 

Disevel  et  Gozé,  Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de  la  Picardie  et  de  l'Artois,  i858. 

Danis  Bacehus  ,  établi,  au  xvic  siècle,  dans  la  ville  de  Cambrai,  était 
occupé,  en  i5a6,  à  la  cathédrale,  avec  un  autre  sculpteur  nommé  Séverin 
Titre  ;   les  comptes  de  la  fabrique  disent  en  effet  : 

«  Le  XIIe  jour  du  mois  de  mai  XVe  XXV  fut  marchandé  à  Sévering 
Tiltre  et  à  Bacus  Danis  tailleurs  de  pierres  de  ceste  ville  de  faire  et 
parfaire  une  œuvre  déclarée  au  long  sur  une  devise  et  patron  pour  les 
huisseryes  du  chœur .. .   » 

Le  dessin  de  cet  ouvrage  était  dû  au  peintre  Jean  Bellegambe. 

Jules  Houdoy,  Hisl.  artist.  de  lu  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  :>n. 

Dankni't  Jean  ,  résidait  à  Lille,  où  il  modelait,  vers  1468,  pour 
riiùpilal  de  la  ville,  deux  statues  en  terre  représentant,  l'une,  saint  Jean, 
et  l'autre,  saint  Clément. 

Archives  hospitalières  de  la  ville  de  Lille,  n°  .'|5|i!i- 

Diimiollo  (Guillaume),  né  vers  la  fin  du  xvc  siècle,  vivait,  en  i5i5, 
dans  la  ville  de  Cambrai.  A  cette  date,  les  comptes  des  exécutions  testa- 
mentaires de  la  cathédrale  font  mention  d'un  payement  en  sa  faveur  de 
10  livres  3  sous  tournois  «  pour  avoir  fait  ung  patron  pour  ung  épitaphe 
de  S'-Druon  et  avoir  encoinmenchié  l'ouvraige  ».  Cette  image  de  saint 
Druon  était  destinée  à  orner  la  tombe  d'un  chanoine,  dans  la  chapelle 
Saint-Laurent.  En  l'ni,  il  sculpta  «  ung  petit  épitaphe  de  pierre  de  deux 
pies  de  hault  ayant  l'ymage  Nostrc-Daine  et  Saint-Gilles  »,  pour  le  tom- 
beau d'un  grand  vicaire  du  nom  de  Gilles  Oston;  il  reçut  a'|  livres  pour 
ce  travail.  En  1026,  il  toucha  33  livres  5  sous  C>  deniers,  comme  ayant 
fait  un  «  piteux  Dieu  et  Pilate  ».  dans  le  cloître  de  l'abbaye  du  Saint- 
Sépulcre. 


l56  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Les  archives  de  la  ville  de  Cambrai  citent  l'artiste  une  dernière  l'ois. 
en  i5o2-i553,  voici  à  quelle  occasion:  le  18  janvier  i55o,  Jean  de  Bove, 
bailli  de  Marcoing,  ayant  arrêté  arbitrairement  un  certain  Jean  de 
Tournay  et  ayant  été  condamné,  pour  usurpation  de  pouvoir,  à  payer 
une  amende  de  3oo  florins  et  à  faire  exécuter,  en  bronze,  deux  person- 
nages qui  devaient  être  mis  au-dessus  de  la  porte  latérale  gauche  de  la 
grande  halle  de  l'hôtel  de  ville,  on  chargea  Guillaume  Dannolle  de 
sculpter,  en  bois,  les  modèles  de  ces  statues.  Les  comptes  portent  : 

«  A  Guillaume  Danolle,  tailleur,  pour  avoir  faict  et  tailliet  en  bois 
deux  imaiges,  assavoir  une  justice  et  ung  pryant  qui  sont  les  patrons 
pour  faire  de  cuivre  la  réparation  de  Jehan  de  Bove,  luy  a  esté  payé  par 
marchet  à  luy  faict XL  1.  t.  » 

Ces  deux  figures  furent  enlevées  en  ij86,  lors  de  la  restauration  de 
l'hôtel  de  ville.  Pendant  la  Révolution,  on  les  transporta  ;i  Douai,  où 
elles  servirent  à  la  fonte  des  canons.  Les  deux  modèles  en  bois  ont  été 
retrouvés  et  sont  déposés  aujourd'hui  au  Musée  de  Cambrai. 

Dannolle  Jean  ,  fils  du  précédent,  travaillait  également  dans  la 
ville  de  Cambrai.  En  i546,  il  relit,  dans  la  cathédrale,  un  saint  Sébastien 
placé  sur  un  tombeau  et  plusieurs  images  ornant  un  autel  dans  le  bras 
gauche  du  transept.  En  i.">48,  il  collabora,  avec  son  frère  Robert,  à  la 
décoration  de  l'hôtel  de  ville.  Les  deux  artistes  touchèrent  4°  florins 
«  oultre  le  marchet  à  eulx  faict  et  pour  toute  récompense  et  amende- 
ment de  l'ouvrage  par  eulx  faict,  tant  de  huisserie,  fenestres  et  aultres 
parties  qu'ils  ont  faict  approuver  par  gens  congnoisseurs  ». 

En  i55i,  Jean  Dannolle  répara,  dans  la  chapelle  Sainte-Anne  de 
l'église  Notre-Dame,  une  statue  de  Saint- Jean-Baptiste.  En  1 554,  il 
sculpta,  moyennant  4'»°  livres,  «  ung  épitaphe  »  pour  la  tombe  d'un 
chanoine  nommé  Jean  Maloé  et  une  Notre-Dame  des  Sept-Douleurs.  En 
i555,  Jean  de  Courouble,  docteur  en  théologie  et  chanoine  de  la  cathédrale, 
ayant  ordonné,  par  testament,  défaire  une  table  d'autel  dans  la  chapelle 
Sainte-Elisabeth,  où  il  devait  être  inhumé,  le  travail  fut  confié  à  Jean 
Dannolle  qui  exécuta  deux  anges  de  chaque  côté  de  l'autel,  sur  lequel 
il  plaça  un  retable  en  albâtre  orné  d'un  grand  nombre  de  personnages, 
le  tout  pour  le  prix  de  5oo  florins.  De  i556  à  i55<),  il  entreprit  la  clô- 
ture du  chœur  de  la  chapelle  Notre-Dame-de-Gràce,  qui  lui  fut  payée 
i.35o  livres,  sur  un  legs  de  François  de  Raisse,  seigneur  de  la  Hangci ie. 
En  i.V'n,  il  aida  son  frère  Robert  dans  les  travaux  de  l'hôtel  de  ville  : 
les  deux  artistes  furent  chargés  de  sculpter  la  partie  ornementale  de  la 
bretèque    i    qu'on  était  en  train  de  reconstruire  devant  la  chambre  de 

1   Terrasse  du  haut  de  laquelle  se  faisaient  les  publications  légales. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  l5^ 

Paix.  En 1 566,  Jean, Robert  et  Jérôme  Dannollese  partagèrent  j3olivres 
pour  avoir  fait  le  monument  de  Me  Jean  Happe,  archidiacre  d'Anvers. 
Les  comptes  font  encore  mention  de  Jean  Dannolle  en  i5o,/J;  il  était 
alors  employé  à  lever  le  plan  de  la  ville  de  Cambrai.  Il  dut  mourir  peu 
de  temps  après. 

Bhimiollc  Robert  .  frère  de  Jean,  collabora  à  une  grande  partie  des 
ouvrages  exécutés  par  ce  dernier.  En  i5(8,  il  sculpta  dans  «  la  cha- 
pelle de  paix  »,  à  l'hôtel  de  ville,  «  des  armoyrics  et  trois  culz  de 
lampe  »  ornés  de  «  foeuillaige,  et  aultres  besognes  ».  La  même  année, 
il  loucha  108  livres  tournois  «  pour  avoir  taillié  une  queminée  (che- 
minée] semblable  à  une  de  l'hostel  Sainet-Andrieu  en  le...  maison  de  le 
ville  »,  dans  la  chambre  des  échevins.  En  [56a,  il  éleva,  dans  la  cathé- 
drale, le  tombeau  du  chanoine  Jean  Soudan.  En  i565,  il  reçut  5o  livres 
pour  une  image  d'albâtre  posée  sur  l'autel  de  la  chapelle  du  palais  de 
l'évèque,  au  Cateau-Cambrésis. 

Ihinnolle  (Jérôme  ,  pelit-fds  de  Guillaume,  travaillait,  en  i5j«j,  pour 
le  compte  de  l'évèque  de  Cambrai.  En  i(ioo,  il  était  occupé  à  la  cathé- 
drale et  recevait  -j  \  livres  «  pour  avoir  refait  une  ymage  et  un  povre  et 
raccommodé  plusieurs  pièces  à  la  table  d'autel  de  Ne-Dame-la-Grande 
et  refait  et  collet  le  pied  de  St  Christophe  avec  le  pupitre  du  trin  (lutrin) 
où  on  chante  à  l'épilre  ».  En  i6o.">,  il  fit  des  moules  à  fondre  des  balles 
pour  l'artillerie  de  la  ville.  En  1612,  il  sculpta  à  l'hôtel  de  ville,  dans 
la  salle  d'assemblée  de  l'échevinage,  une  statue  de  saint  Léonard,  qu'il 
peignit  ensuite  à  l'huile. 

Jérôme  Dannolle  n'est  pas  le  dernier  artiste  de  ce  nom  établi  dans  la 
ville  de  Cambrai  ;  on  cite  aussi  un  Claude  Dannolle  qui  devait  être  le 
frère  de  Jérôme  et  qui  participait,  en  i6i5,  aux  travaux  de  la  cathé- 
drale. 

Lefèvre,  Matériaux  pour  l'hist.  des  arts  dans  le  Cambrésis,  1870,  p.  25,  54,  35.  — 
Jules  Hocdov,  Eist.  artist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  :ii),  120,  218,  219,  222, 
2."),"),  254,  é,.77,  282,  a85.  —  A.  Dorieox,  Les  artistes  Cambrésiens  du  iv  au  xiv  siècle, 
1874,  p.  '><),  70,  75.  —  Idem,  La  famille  îles  Dannolle  (Béun.  îles  Soc.  îles  beaux- 
arts  îles  départ.,  1884,  p.  61-72).  —  Idem,  Notes  sur  lesarlisles  Cambrésiens  Réun. 
des  Soc.  îles  beaux-aris  des  dép.',  1888,  p.  584,  585,  4o4-4oG,  43o). 

Dniivin  Denis),  sculpteur  de  la  première  moitié  duxvne  siècle,  dont 
le  nom  est  gravé  sur  une  crois  de  pierre  qui  s'élève  au  milieu  du  cime- 
tière d'Epiais-lès-Louvres  !Seine-et-Oise  ;  cette  croix,  d'un  travail 
remarquable,  date  de  l'année  i645. 

De  Guilhebmv,  Inscriptions  île  la  Frana  'lu  v  siècle  an  \vin(',t.  Il,  1875,  p.  602, 
I>'j.->  (Doc.  inéd.  sur  1,'llist.  de  France). 


lOO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Diircbe  Miche]  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Noyon,  passe  un 
marché  en  i5(  5,  avec  le  chapitre  de  la  cathédrale,  au  sujet  de  divers 
ouvrages  à  exécuter  dans  celte  ctrlise. 

Dk  la  Fo.ns-Mêlicocq,  Les  artisti  s  lu  Nord  de  /"  Frana  ,  1848,  p.  -■>. 

Diironl  Jean  .  sculpteur  établi  à  Amiens,  de  i54<>  à  10-8,  reçoit 
1  écu  10  sous  pour  un  Ecce  Homo  placé  sur  le  buffet  de  la  chambre  du 
Conseil,  à  l'hôtel  de  ville. 

V  Dibois.  L'œuvre  de  Blassel,  sculpU  ur  amii  nois,  1862,  p.  12. 

Dauché  Daumars  .  sculpteur  ornemaniste,  travaillait,  en  i386,  à  la 
décoration  du  château  de  Riom.  en  Auvergne,  pour  le  compte  du  duc 
Jean  de  Berry. 

A.  de Chajipeaox,  Les  travaux  d'art  I         le  France,  duc  di    fi 

is:iï.  p.  ''■■ 

BïHiicy   Jacquemart  ,  vivait  à  Lille,  où  on  le  trouve  occupé,   vers  le 
milieu  du  xve  siècle,  à  la  décoration  du  boulevard  de  la  ville. 
Delà  Foss-Mélicocq,  Revu   universelle  des  Arts,  c.  XV,  1862,  p.  107. 

Ihuii'imon  Jean  .  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier  demeurant 
à  Bordeaux  dans  la  première  moitié  du  xvne  siècle,  était  au  nombre  des 
artistes  engagés  au  service  du  duc  d'Epernon.  En  i63a,  il  exécuta, 
moyennant  200  livres  tournois,  un  autel  pour  l'église  Sainte-Biaise  de 
Cadillac.  11  fut  aitlé  par  son  fils  Jean,  sculpteur  comme  lui,  qui  devint 
plus  tard  professeur  à  l'Académie  Royale  de  peinture  et  de  sculpture  de 
Bordeaux.  Daurimon  père  mourut  en  i65o. 

Ch.  Braquehaye,  Rêun.  des  Soc.  à  e-arls  des  départ.,    iSSî,  p.    465,    '17». 

i;").  —  [dem,  /,  s  artistes  du  duc  d'Epernon,  18S8-1897,  p.  255-2.Ï7. 

Dauten   Pierre  .  collaborait,  en  1012,  à  la  sculpture  du  grand  portail 
de  la  cathédrale  de  Rouen,  construit  par  Roullant  Leroux. 
Archives  départi  mi  ntales  de  la  Seine-  Infêriew    ;  G.   •">  :  î . 

I>sivi  Jean  .  sculpteur-architecte,  établi  à  Rouen  à  la  fin  du 
xme  siècle,  était  qualilié,  en  1278,  citoyen  de  la  ville  et  maître  de 
l'œuvre  de  la  cathédrale.  Il  construisit  le  portail  nord  de  cette  église, 
dit  portail  des  Libraires,  et  sculpta,  sur  le  tympan,  le  bas-relief  des  Bons 
et  des  Méchants.  On  lui  attribue  aussi,  mais  sans  preuve,  la  chapelle  de 
la  Vierge,  commencée,  en  i3o2,  sur  l'ordre  de  l'archevêque  Guillaume  II 
île  Flavacourt. 

A.  Deville,  Rcbui    des  architectes  de  b>  calh.  ri     R        .   1848,  p.    1-,    18,   19. 

—  L>l  Seigneur,  Notes  sui  I  Hist.  de  la  scidpt.  franc.  d'Eméric- David,  1862,  p.  Soi- 

—  L'abbé  Cochet, Répert .  archeolog.de  la  Seine-Info" rieure,  1871,  col.  420-421;. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  loi) 

David  Jean),  sculpteur  du  xrve  siècle,  aida  ses  confrères,  Pierre 
Roye  et  Jean  de  Sànholis,  dans  L'exécution  du  tombeau  ii\>  pape  Clé- 
ment VI,  érigé,  en  i35i,  dans  l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu,  en  Auvergne. 

Eug.  Muntz,  Les  tombeaux  des  papes  en  France  Gaz.  des  beaux-arts,  :>.'  pér., 
t.  XXXVI,  1887,  p.  365-387). 

David  (Honoré),  sculpteur  provençal,   travaillait  à   Toulon  dans   la 
première  moitié  du  xvir  siècle. 
Cli.  Gihodx,  Revue  de  l'art  français,  189a,  p.  98. 

David  de  \  ailiers.  Voir  \  illiers   David  de  . 

B*n\  iiiiion    Pierre  .  figure  sur  le  registre   des  dépenses  occasionnées 
par  l'entrée  solennelle  de  François  I>r  à  Tours,  le  21  août  i5i<>. 
E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  im. 

Deeamps  llance  ,  est  qualifié  «  tailleur  d'yinaiges,  demourant  à 
Châlons  »,  dans  une  lettre  de  rémission  qui  lui  est  accordée,  en  novembre 
i5'j(i,  après  un  meurtre  qu'il  commit  sur  un  cerlain  Pierre  de  Reims.  Le 
nom  de  cet  artiste  ne  nous  est  connu  que  par  ce  document. 

J.  Guiffrey,  Nowo.  Areh.  de  l'art  français,  ae  série,  t.  I,  [879,  p.  55-59. 

Deele  (Adam),  sculpteur-architecte  du  xvie  siècle,  était  occupé,  en 
i548,  aux  fortifications  d'Amiens.  En  154;),  il  exécuta  sur  deux  courtines 
les  armoiries  du  roi  et  celles  de  La  ville  ;  on  trouve,  en  effet,  à  cette  date. 
mention  d'un  paiement  en  sa  faveur  «  pour  faire  et  tailler  en  pierre  de 
Faloize  deux  grands  escussons,  L'un  des  armoiries  du  Roy  et  l'autre  des 
armoiries  de  la  ville  pour  mettre  aux  deux  courtynes  du  bolvert  de  la  tour 
de  Guyencourt  ».  L'année  d'après,  il  compléta  la  décoration  de  cette  tour 
par  la  sculpture  de  quatre  nouveaux  écussons  et  de  deux  IL  couronnes. 

11.  Dusevel,  Rech  historiq.  sur  les  ouvr,  exéc.  ,1  Amiens  pendant  les  xtv*,  xve  et 
xvi°  siècles,  [858.  —  A.  Dubois,  L'œuvrede  Blassel,  sculpteur  amiênois,  1862,  p.  108. 
—  Ch.  Bauchal,  Nouveau  dictionnaire  des  architectes  français,  1887,  p.  i58. 

Deeuei'S  (Antoine),  sculpteur  provençal,  travaillait  à  Toulon  dans  la 
première  moitié  du  xvne  siècle. 
Cii.  Ginoux,  Bévue  de  l'art  français,  1892,  p.  99. 

DH'reiine  Jacques  ,  sculpteur  ornemaniste  et  tailleur  de  marhre, 
établi  à  Douai  au  xiv°  siècle,  passe  un  marché,  en  novembre  i'3'j5,  en 
collaboration  d'un  de  ses  confrères,  Jean  Harbouillet,  au  sujet  de  l'exé- 
cution du  lomlieau  d'un  bourgeois  delà  ville,  nommé  Guillaume  Catel; 
le  prix  de  L'ouvrage  était  fixé  à  I11  livres.  On  rencontre  encore,  dans  les 
archives  du  Nord,  un  Jacques  le  jeune  ou  Jacquemart  le  marbrier,  qui, 


l6o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

en  i344,  s'engage  à  sculpter  une  tombe  et,  en  i'34'j,  restaure  plusieurs 

monuments  dans  le  cloître  de  la  collégiale  Saint-Amé  de  Douai  ;  il  est 

possible  que  ce  soit  le  lils  de  Jacques  Defrenne. 

Arch.  de  Douai,  série  FF.  Actes  passés  devant  échevins  ;  années  iôa5-i544.  — 
Arch.  départ,  du  Nord.  Fonds  de  la  collégiale  Saint-Amé;  registre  n°  849.  — 
Dehaiskes,  Ilisl.  de  l'art  dans  la  Flandre,  1886,  p.  204,  206,  216  ;  I)oc,  p.  261,  a(î.î, 
347,  3.">4.  —  F.  Brassant,  Souvenirs  de  la  Flandre  Wallonne,  t.  XX,  1880, 
p.  55-64- 

DH'romoiit  Pierrel,  entreprend,  en  1621,  différents  travaux  dans 
l'église  du  prieuré  de  Saint- Valérien,  àChâteaudun.  Le  contrat  passé  par 
l'artiste,  porte  qu'il  doit  l'aire,  moyennant  la  somme  de  3S  livres,  «  trois 
piramides  qui  auront  chascune  quatre  estages  au  dessus  dumaistre-autel 
de  l'église  de  Saint-  Valérien  ;  item  mettre  sur  chacune  des  petites  pira- 
mides qui  y  sont  à  présent  un  vase  de  diverses  façons  et  sur  les  trois 
premières,  sur  celle  du  milieu  une  ymage  du  crucifix  au  pied  duquel  une 
ymage  de  la  Madeleine,  sur  celle  du  costé  droit  une  ymage  Nostre-Dame 
et  sur  l'autre  une  ymage  saint  Jehan  ». 

Arch.  départ.  d'Eure-et-Loir,  E.  3.3o4-  —  L.  Merlet,  Inv.  somm.  des  arch. 
d'Eure-et-Loir,  t.  II,  1886,  p.  422. 

Dohainc  (Nicolas),  sculpteur  d'origine  flamande,  résidait  à  Dijon  et 
y  travaillait,  en  i386,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  sous  la  direc- 
tion de  Jean  de  Marville.  Les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne  disent  : 

«  A  Claux  De  Haine,  ouvrier  et  tailleur  d'images,  lequel  mon  dit  sei- 
gneur a  ordonné  pour  ouvrer  de  son  mestier  pour  ses  gaiges  qui  sont  de 
VI  gros  par  jour,  c'est  assavoir  pour  IVXX  et  VI  jours  qu'il  a  ouvré  en  la 
dicte  sépulture  et  besoingne  par  l'ordonnance  de  Jehan  de  Marville,  dès 
le  XXVIII  jour  d'août  mil  CCG  IIII"  et  VI.  » 

On  cite  encore  un  Nicolas  de  Hans  qui,  mandé  de  Tournay,  en  i386, 
par  le  duc  Philippe  le  Hardi,  se  rendit  d'abord  à  Gand,  et  de  là  à  Dijon, 
pour  exécuter  des  statues  de  pierre  destinées  à  la  Chartreuse  de 
Champmol.  On  lit  dans  les  archives  : 

«  A  Nicolas  De  Hans,  tailleur  d'ymages,  pour  don  à  lui  fait  par  mon 
seigneur  ceste  fois  de  grâce  espécial,  en  recompensation  des  missions  et 
despens  que  il  fist  à  suivre  mon  dit  seigneur  de  Tournay  à  Gand  et  par 
aler  dudit  Gand  à  Dijon  pour  faire  pour  mon  dit  seigneur  certains 
ymages  de  pierres  que  il  fist  du  commandement  de  mon  dit  seigneur, 
par  mandement  d'icellui  donné  III  d'Aoust  CCG  MI"  et  VI.     XX  fr.  » 

Il  est  fort  possible  que  Nicolas  De  Hans  soit  le  même  artiste  que  Nico- 
las Dehaine,  car  bien  souvent  dans  les  comptes  de  l'époque,  on  voit  le 
même  nom  écrit  de  diverses  façons. 

Arch.  départ,  de  la  Côte-d'Or;  B.  i465,  44 2<> .  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art 
dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  124,  4>jy>  5i5;Doc,  p.  (i32,  638. 


m:    I.  ÉCOLE    FRANÇAISE  ifll 

Helmut-  Amand  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  était  au  nombre  îles 
artistes  qui  collaboraient  à  Dijon,  de  i385  à  i38j,  sous  la  conduite  de 
Jean  de  Marville,  à  la  sculpture  du  tombeau  de  Philippe  le  Hardi  ;  il  rece- 
vait i  franc  par  semaine  pour  son  salaire. 

Deliane  (Lieslvin),  frère  du  précédent,  travaillait  également  à  Dijon, 
de  i384  à  i388,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  à  raison  de  3  florins  par 
semaine. 

Arch.  départ,  de  la  Côte-d'Or;  B.  44a6,  4-1^9.  443' •  —  Dehaisnes-,  Hist.  île  l'art 
dans  la  Flandre,  etc.,  i88(i,  p.  012,  ,ïiô;  Doc.,  p.  6s5.  fi.ïS,  <S4ô,  C>\-. 

Dehors,  sculpteur-architecte  du  xvr  siècle,  né  à  Châtillon-sur-Seine, 
exécute  dans  cette  ville,  en  103;,  une  Mise  au  tombeau  placée  dans 
l'église  Saint- Vorles. 

Gh.  Bauchal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  r6i. 

Delabarrc  (Gervais),  sculpteur  et  peintre  né  au  Mans  dans  la 
deuxième  moitié  du  xvr'  siècle,  travailla  d'abord  dans  sa  ville  natale  et 
sculpta,  dans  la  cathédrale,  un  Saint-Sépulcre  qui  tut  détruit  en  17;  (3- 
Il  alla  ensuite  à  Angers,  où  il  exécuta,  en  i5q3,  les  deux  autels  qui  enca- 
draient autrefois  le  grand  autel  de  l'église  Saint-Serge.  Os  autels  étaient 
enterre  cuite;  pour  le  premier,  il  modela  une  Mise  an  tombeau  repré- 
sentant Nieodème  et  Joseph  d'Arimathie  ensevelissant  le  Christ,  aux 
pieds  duquel  se  trouvait  le  donateur,  à  genoux,  revêtu  d'habits  religieux, 
et  autour,  la  Madeleine  et  les  douze  apôtres;  pour  le  second,  il  lit  la  scène 
du  Tripassement  de  Notre-Dame  et  se  figura  lui-même  dans  un  person- 
nage qui  soutenait  la  tète  de  la  Vierge  en  détournant  le  visage,  geste 
expliqué,  parait-il,  par  ce  fait  que  l'artiste  appartenait  à  la  religion 
protestante. 

En  1619,  Delabarre  était  à  Poitiers  quand  il  fut  appelé  pour  entre- 
prendre la  construction  du  maitre-autel  de  l'église  du  Puy-Notre-Dame 
(arrond.  deSaumur  .  Le  3 3  septembre  de  la  même  année,  il  passa  un  marché 
avec  la  fabrique,  par  lequel  il  s'engageait,  moyennant  3,000  livres,  plus 
3(5  livres  pour  le  pot  de  vin  et  les  dépenses  de  voyage,  à  «  construire, 
piire  etbastir  de  neuf  le  grand  autel  de  l'église  et  le  rendre  tout  estofle, 
fors  qu'il  ne  debvoit  fournir  de  pierre  ».  Cette  œuvre  fut  terminée  ii  latin 
de  l'année  1621.  On  rencontre  encore  trace  de  l'artiste  en  1642,  époque 
où  il  louchait  jo  livres  tournois  pour  des  travaux  exécutés  au  compte 
de  la  reine  Anne  d'Autriche. 

Arch.  départ  de  Maine-et-Loire;  G.  2197.  —  A.  Lenoir,  Musée  des  Monum. 
franc.,  t.  III,  1802,  p.  120.  —  D.  Piolin,  Hisl.  de  l'église  du  Mans,  t.  Y,  p.  621  ; 
t.  VI,  p.  i5y.  —  Chardon,  Le  sépulcre  de  la  cath.  du  Mans  (Bull,  de  la  Soc  d'agr. 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  %'  série,  t.  XI,  1869,  p.  279,280;.  —  -tu.,  Dict.  crit.  de 


I(V2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

biogr.  et  d'hist.,  187a,  p.  116  (art.  Barre  G.  de  la).  —  C.  Port,  Inv.  somm.  des 
arch.  dt  Maine-et-Loire,  1880,  p.  278.  —  Idem,  Les  artistes  angevins,  18S1,  p.  e,o, 
525. 

Delaborde  Mathurin  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Char- 
tres, est  mandé  à  Dreux,  en  i.">3o,  pour  visiter  les  travaux  de  l'hôtel  de 
ville,  lui  i535,  il  se  rend  à  la  Ferté-Hernard,  où  il  est  nommé  maître  de 
l'œuvre  de  l'église,  avec  -  sous  de  salaire  par  jour.  De  i535  à  i544j  il  fait 
les  voûtes,  les  bas-reliefs  sculptés  des  chapelles  absidales  et  le  bas  chœur 
méridional  de  cette  église.  On  lui  attribue  aussi  la  porte  sud  du  château 
de  Courtenvaux,  et  on  croit  également  qu'il  a  travaillé  à  l'église  de 
l'abbaye  de  Solesmes. 

11.  Hocher,  Etude  sur  Vhist.  et  les  mon.  du  départ,  delà  Sarthe,  i856.  —  Bull. 
mon.,  18G4.  -  L-  Chaules,  Hisl.  de  laFertê-Bernard,  1869.  — L.  Gonse,  La  sculp- 
ture française,  i8y5,  p.  85. 

Delacourt,  sculpteur  en  bois  et  architecte  de  la  première  moitié  du 
xvne  siècle,  résidait  à  Brie-Comte-Robert  quand  il  signa  un  contrat,  le 
fi  juin  1626,  par  lequel  il  s'obligeait  à  faire,  pour  l'église  Saint-Aspais 
de  Melun,  un  retable  pareil  à  celui  qui  se  trouvait  à  l'aris  dans  l'église 
Saint-Martin-des-Champs  et  un  jubé  semblable  à  celui  des  Blancs- 
Manteaux. 

Revue  des  sociétés  savantes,  1870,  5'  série,  t.  Il,  p.  no. 

Delafosso  Martin  et  Michel  ,  sculpteurs  et  architectes  normands  du 
Xvie  siècle,  travaillent  de  1.Ï47  à  i553,  en  collaboration  des  frères  Des- 
hayes.  au  nouveau  portail  de  l'église  de  Lillebonne  Seine-Inférieure  , 
construit  d'après  les  plans  de  l'architecte  Thomas  de  Caudebec.  L'ancien 
portail  avait  été  détruit  par  la  foudre  en  i.>43. 

L'abbé  Cochet,  Enlises  de  l'arrond.  du  Havre,  i845-i84t>,  t.  II,  p.  i85. 

Dclaiiiai't»     David  .    sculpteur    rouennais    du   commencement   du 

XVIIe  siècle,  touche  i5  livres,  en  1611,  pour  avoir  exécuté  «  l'image  des 
Macabey  Machabées  »,  dans  la  chapelle  des  Trépassés,  au  cimetière 
Saint-Maclou  de  Rouen. 

Ch.  de  Beauhep aire,  Nouv.  recueil  de  notes  hist.  concern.  le  départ,  de  la  Seine- 
Inférieure,  18S8,  p.  1 14. 

Dclaniotlc  Jacques  ,  sculpteur  et  architecte  de  Toul,  reçoit  dans 
cette  ville,  en  i3Go,  le  titre  de  maître  de  l'œuvre  de  la  cathédrale  et,  en 
i36a,  celui  de  maître  des  œuvres  du  duché  de  Lorraine. 

Ch.  Bûchai,,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  i65. 

Oelsinct'    Racet  .   sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  travaillait,   en 


de  l'école  française  i<>'} 

1.W7,  au  château  de  Gaillon,  où  il  décorait  les  voussures  et  les  penden- 
tifs du  cabinet  du  cardinal  d'Amboise. 

A.  De  ville,  Comptes  de  dépenses  du  château  de  Gaillon,  is.'m,  p.  278,  552.  —  A. 
de  Champealx,  Le  Meuble,  t.  I.  i885,p.  [35.  —  EiLBonnaffé,  Lemeuble  >»  France 
au  \\v  siècle,  1887,  p.  45. 

Delaplace    Richard  .  Voir  l.si  Place  Richard  de  . 

lU'Isiporlc  Etienne),  maître  sculpteur  parisien  né  vers  1 591.  Le  nom 

de  cet  artiste  ligure  dans  un  acte  de  procédure  daté  du  n(i  août   i(i'|i  ;  il 
demeurait  alors  dans  la  rue  Saint-Honoré. 
.1.  Goiffrey,  Revue  «/<    l'art  français,  i884j  p.  98. 

Delarue  Nicolle),  sculpteur-architecte  établi  à  Rouen,  exécute,  de 
i5ao  à  i5a8,  la  sculpture  décorative  des  voûtes  de  l'église  Saint-André; 
il  reçoit  t5ao  livres  pour  son  salaire. 

Delarue  Jean',  sculpteur-architecte,  (ils  du  précédent,  travaille 
d'abord,  en  1,522,  à  l'église  Saint-Laurent  de  Rouen.  En  r5aj,  il  colla- 
bore, avec  son  père,  à  l'ornementation  des  voûtes  de  Saint-André.  En 
i536,  il  est  occupé  à  sculpter  les  meneaux  de  L'église  de  Doudeville 
1  Seine-inférieure  .  D'après  M.  Ch.  Rauchal,  ou  pourrait  peut-être  lui 
attribuer  le  portail  de  l'église  Saint-André  de  Rouen,  qui  date  de  i555. 
On  lui  devait  aussi  la  construction  de  l'église  Saint-Martin. 

Deville,  Revue  des  archit.  de  la  aalhéd.  de  Rouen.  18/48,  p.  66.  —  L'abbé  Cochet, 
Les  églises  de  l'àrrond.  d'Yvetot,  i.s.v»,  t.  I,  p.  jh.  —  Me  la  Querière,  Notice  sur 
Sainl-André-la-Ville,  ancienne  paroisse  de  Rouen,  1862,  p.  <i.  —  Baochal,  Nom. 
dicl.  des  anhit.  franc-,  18K7,  p.   i(i(>. 

Delarue  (Hans'ou  Hance  ,  sculpteur-architecte  du  xvie  siècle,  était 
employé  à  Nogent-sur- Seine  à  la  décoration  de  l'église  Saint-Laurent.  11 
mourut  en  1. ">.">•_!. 

Bûchai,,  Nouv.  dict.,  des  archit.  franc.,  1887,  p.  1C7. 

Delavacquerie  (Jonas),  sculpteur-architecte  du  commencement  du 
xvi''  siècle,  est  nommé,  en  i.ho,  maître  désœuvrés  delà  ville  d'Amiens. 

Dcsevel,  Reclierches  hist.  sur  les  ouvr,  exéc.  dans  Amiens  pendant  les  xiv*,  \\" 
et  xvi°  siècles,  i858. 

Delavol  (Simon).  Le  nom  de  cet  artiste  serait  gravé  en  caractères  du 

xvie  siècle  sur  les  murs  du  château  de  laChapelle-Bellouin,  près  Loudun 

Vienne),  avec  les  dates  de  r55i,  i.">."i!-t,  i.V.V  Du  Seigneur,  d'après  Didron. 

le  cite  dans  ses  JVotes  sur  la  Sculpture  française  :  peut-être,   cependant. 

Simon  Dclavot  était-il  architecte  et  non  sculpteur. 

Didron,  Annales  archéol.,  t.  XI,  i85i,p.  572. — lu  Seigneur,  Notes  siu  l'Hist. 
de  lu  sculpl,  franc.  d'Emérir-David,  1862,  p.  520. 


j<5^  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Delecroix   Wallebain  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Lille,  tra- 
vaille, en  i4o<j,  à  la  décoration  de  L'horloge  de  la  halle  éclievinale. 
Mes  HotinoY,  Lahalle  échevinale  de  Lille,  1870,  p.  -V>. 

Delorme  Mathurin  ,  naquit  à  Chartres  vers  la  fin  du  xv'  siècle.  En 
,5n.  on  le  trouve  à  Gisors,  aidant  Pierre  Desaubeaux  à  sculpter  un 
groupe  du  Trépassement  de  la  Vierge  pour  l'église  de  la  ville.  En  i5i;, 
îl  était  de  retour  à  Chartres.  En  i5ai,  il  passa  le  marché  suivant,  au 
sujet  de  l'exécution  dune  Trinité  destinée  à  l'église  Je  Saint-Sauveur  en 

Thvmerais   ,   : 

«'  Jeudi  seizième  jour  de  mai  V  XXI,  Mathurin  Delorme,  ymaiger, 
demourant  à  Chartres,  confesse  avoir  marchandé  avec  vénérable  et  dis- 
crète personne,  maistre  Symon  l'alluart,  chanoine  de  Chartres  et  curé 
de  Sainct  Saulveur  en  Thimerays,  absent,  en  la  personne  de  W  Guil- 
laume Berou.  son  chapelain,  ad  ce  présent  et  stipulant  pour  luy,  et  luy 
avoir  promis  et  promet  taire  ung  ymage  de  Trinité  en  pierre,  pareil  et 
semblable  à  l'vmaige  de  Trinité  qui  est  dessus  la  table  de  devant  le 
maistre  autel  de  l'église  des  Jacobins  de  cette  ville  de  Chartres,  auquel 
ymaige  v  a  ung  Dieu  le  père  assis,  tenant  entre  ses  mains  une  croix,  en 
laquelle  est  lymaige  du  crucifix,  et  devant  la  bouche  dudit  ymaige  de 
Dieu  le  père  y  a  ung  pigeon  sortant  de  la  dite  bouche.  Et  aussi  a  promis 

le  dit  Delorme  faire  le  dit  ymaige  de  Trinité  de  bonne  pierre,  etc » 

L'œuvre  fut  payée  à  l'artiste  la  somme  de  g  livres  tournois.  On  attribue 
aussi  à  Mathurin  Delorme  quelques-uns  des  groupes  du  pourtour  du 
chœur  de  la  cathédrale  de  Chartres,  exécutés  de  i5ai  à  i53o. 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  G.  t85.  -  L.  Merlet  et  Bellier  de  la  Chav.gkerie, 
Arch  de  l'artfranc,  Doc.,  t.  IV,  iS56,  p.  368-37o.  -  Hihldison,  Artistes  Orléanais 
l863  p  „2  _  l.  Merlet,  Inv.  somm.  desarch.  d'Eure-et-Loir,  t.  VI,  i8go,p.27. 
_  De  Mély,  La  cath.  de  Chartres  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1890, 
p.  526). 

Delorme  Toussaint  ,  sculpteur-architecte  rouennais,  était  occupé  à 
Gaillon  en  r5o8.  Il  collabora,  avec  Michellet  Loir,  h  l'ornementation  de 
la  grande  galerie  du  château.  C'est  à  ces  deux  artistes  qu'on  devait  les 
piliers  en  marbre  de  celte  galerie,  dont  les  bases  et  les  chapiteaux  étaient 
décorés  de  motifs  sculptés. 

Delorme  Pierre,  sculpteur-architecte,  probablement  parent  du  pré- 
cédent, travailla  d'abord  à  Rouen,  en  1 5oa,  au  palais  archiépiscopal. 
Plus  tard,  en  i5o(i,  il  était  employé  au  château  de  Gaillon  dont  il  fut  un 
des  principaux  architectes  et  où  il  exécuta  d'importants  travaux. 

I]  Aujourd'hui,  Saint-Sauveur-Levavule,  dans  l'arrondissement  de  Dreux. 


de  l'école  française  i65 

Comme  sculpteur,   il  y  tailla,  eu    pierre,    les   armoiries   du  cardinal 
d'Amboise. 

A.  De  ville,  Comptes  des  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Gaillon,  r85o, 
p.  188,  191-205,  208,  2^0,  244.  24g,  256-258,  262,  269,  270,  27:!.  277,  292,  2i|'i,  295, 
ôo.S  ,"jio,  "us,  5i8,  525,  ôal),  529-427. 

I)cniaisièi*e  (Nicolas),  était  occupé  au  château  de  Fontainebleau 
vers  1642  ;  il  recevait  3o  sous  par  jour  pour  son  salaire. 

De  Laborde,  Bévue  universelle  des  Arts,  t.  IV,  1856-1807,  p.  217. 

Deneuvre  (maître  Pierre  de  ,  sculpteur  lorrain  du  xve  siècle,  reçoit 
un  paiement,  en  i44o»  Poul>  avoir  taillé  les  armes  de  Thiébaut  de  Neuf- 
chàtel,  entre  les  deux  portes  du  château  de  Chàtel. 

Arch.  dép.  de  la  Meurthe  ;  chambre  des  comptes  de  Lorraine;  B.  4i56.  —  H.  Lepage, 
Inv  sniiiin.  des  arch.  de  la  Meurthe,  t.  Il,  1875,  p.  68. 

hoiiis  <lo  Foix.  Voir  Foix   D?nis  de). 

Deilizol,  sculpteur  et  peintre  de  la  ville  de  Troyes,  travaille,  avec 
Drouin  de  Mantes,  au  jubé  de  la  cathédrale,  construit,  de  i3S5  ;i  i'3SN, 
par  l'architecte  Henri  de  Bruxelles.  Ce  jubé  a  été  détruit  en  i7<)3. 

Cii  icbry  de  Tron  enord,  Mém.  de  la  Soc.  d'agr.,  eomm.,  sciences  et  arts  du  départ. 
île  la  Marne,  1862,  p.  279.  —  Du  Seigneur,  Noies  sur  VHist.  de  lu  sculpt.  franc. 
oVEméric- David,  [862,  p.  3o4.  —  Hernie  des  Sociétés  savantes,  5"  série,  t.  III, 
i8(>4,  p.  570.  —  L.  Pigeotte,  FAudc  sur  les  Irav.  d'aehèo.  de  la  cath.  de  Troyes, 
1870,  p.  m. 

Donviiu  Julien;,  sculpteur  en  bois  demeurant  à  Tours,  passe  un 
marché,  le  21  décembre  i.53<),  par  lequel  il  s'engage  à  terminer  deux 
tables  d'autel  en  bois  avec  imagerie,  pour  la  somme  de  a5  livres  tour- 
nois. 

Miaules  de  Martin  Jaloigne,  notaire  royal  à  Tours  —  E.  Giraddet,  Les  artistes 
tourangeaux,  1 885,  p.  119,  120. 

Derorié  ou  Desrode  Jean-Baptiste),  était  établi  à  Paris  dans  la 
première  moitié  du  xvne  siècle.  Le  2  août  i643,  il  fit  baptiser  une 
fille  qui  eut  comme  parrain  le  peintre  Philippe  de  Champagne.  Il  mourut 
le  10  juillet  1646. 

Heiîluson,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1S70,  p.  107.  —  E.  Piot,  Etui  civil 
de  quelques  artistes  français,  187"),  p.  ô^. 

IhM'oin  Gilles),  exerçait  son  art  à  Tours  vers  la  fin  du  xvi"  siècle. 
En  i5qi,  Henri  IV  ayant  ordonné,  par  lettres  patentes,  d'entourer  la 
ville  de  nouvelles  fortifications,  les   registres  des  comptes  municipaux 


lG6  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

nous  apprennent  que  cet  artiste  fut  chargé,  par  l'architecte  Androuet  du 
Cerceau,  d'exécuter,  en  petit,  le  modèle  en  relief  d'un  bastion. 

Registres  des  comptes  municipaux  de  la  ville  de  Tours,  t.  CIII  —  E.  Giiuudet,  Les 
artistes  tourangeaux,  iSSô,  p.  iao. 

lU'i'pin  Jacques  ,  sculpteur  résidant  à  Lille  au  xvr  siècle,  reçoit  90  li- 
vres, en  i."i  19,  pour  avoir  sculpté  «  trente  histoires  »,  en  pierre  d'Avennes, 
sur  le  jubé  de  l'église  Saint-Pierre.  L'année  suivante,  il  touche  encore 
102  livres,  «  prix  de  dix-sept  autres  histoires,  à  raison  de  VI  s.  chaque  ». 
En  iSau,  il  figure  dans  les  comptes  des  hospices  comme  demandant 
100  sous  «  pour  tailler  une  coulombe  colonne  servant  à  une  uisserie  ». 
En  i5a4,  il  travaille  dans  la  cathédrale  aux  sculptures  des  portes  et 
des  clôtures  du  chœur.  Enfin,  en  i53(),  on  lui  paie  i(3  livres  un  saint 
Martin  en  albâtre. 

De  la  Fo.ns-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  i8(io,  p.  288,  289;  t.  XIII, 
1861,  p.  56.  —  J.  Hoddot,  Eludes  artistiques,  artistes  inconnus  des  xiv,  xve  et 
xvie  siècles,  1877,  p.  47-49- 

Desaubeaux  Raymond  ,  était  peut-être  originaire  d'une  petite  loca- 
lité, voisine  de  Lille,  appelée  Les  Aubeaux.  Vers  la  fin  du  xvc  siècle,  il 
résidait  à  Rouen,  où  il  était  domicilié  sur  la  paroisse  Saint-Nicolas-le- 
Painteur.  Il  travailla  à  la  cathédrale,  sous  la  direction  de  l'architecte 
Guillaume  Pontifz,  et  termina,  en  ifôG,  pour  le  porche  de  la  cour  des 
Libraires,  les  stalues  de  saint  Jacques  et  de  sainte  Catherine. 

Archives  de  la  Seine-Inférieure.  Fonds  du  Chapitre  de  la  cath.  de  Rouen,  G.  ai43, 
20 1 1 . 

Desaubeaux  Pierre  ,  fils  ou  neveu  du  précédent,  naquit  à  Rouen 
vers  la  fin  du  xve  siècle.  En  i5oo,,  il  était  occupé,  dans  cette  ville,  à 
l'église  paroissiale  de  Saint-Etienne-la-Grande-Eglise.  En  i5ii,  il  se 
rendit  à  Gisors,  où  il  sculpta  un  Trépassement  de  la  Vierge  dans  la 
chapelle  de  l'Assomption  de  l'église  Saint-Gervais  et  Saint-Protais .  Ce 
groupe,  composé  d'une  vingtaine  de  ligures  plus  grandes  que  nature,  fut 
terminé  dans  l'espace  de  deux  ans.  Il  a  été  détruit  en  179^  mais  Millin 
nous  en  a  conservé  la  description  suivante  :  «  La  Vierge  est  représentée 
couchée  et  entourée  des  douze  apôtres,  des  saintes  femmes,  de  Joseph, 
de  Lazare  et  d'autres  personnages  ;  elles  les  figures)  ne  sont  pas  d'un 
beau  choix  de  dessin,  mais  les  expressions  en  sont  variées  et  en  général 
elles  sont  remplies  de  vérité.  Le  sculpteur  a  jugé  à  propos  d'habiller  ses 
personnages  comme  les  prêtres  d'aujourd'hui,  avec  des  chappes,  des 
chasubles  et  des  tuniques,  de  leur  faire  tenir  des  croix,  des  bénitiers, 
des  goupillons  et  des  encensoirs  ;  mais  cela  n'a  rien  d'étonnant,  parce 
que  cette  sculpture  est  de  l'époque  du  renouvellement  des  arts  en 
France .    » 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  lt>- 

Dc  retour  à  Rouen,  Pierre  Desaubeaux  prit  part  aux  travaux  de  La 

cathédrale;  il  y  exécuta,  de  i5i3  à  i5ao,  plusieurs  statues  pour  le  portail 
de  la  façade  et  particulièrement  le  grand  bas-relief  du  tympan  de  la 
voussure,  représentant  l'arbre  généalogique  de  Jessé.  Cet  ouvrage  re- 
marquable lui  fut  payé  5oo  livres,  somme  considérable  pour  l'époque. 
En  i5ao,  il  fut  mis  à  la  tète  des  sculpteurs  collaboiant,  d'après  les  plans 
de  Roullant  Leroux,  au  tombeau  érigé  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  par 
Georges  d'Amboise,  deuxième  du  nom,  archevêque  de  Rouen,  à  son 
oncle,  le  cardinal  d'Amboise,  décédé  en  i5io.  Pierre  Desaubeaux,  à  qui 
on  peut  attribuer  spécialement,  les  ligures  d'apôtres  placées  à  la  partie 
supérieure  du  mausolée,  reçut  une  somme  trois  fois  plus  forte  que 
celle  donnée  aux  autres  artistes,  preuve  qu'il  devait  jouir  alors  d'une 
grande  réputation. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure;  G.  108,  2524,  aja5,  6558.  —  A.  Millik, 
Antiquités  nationales,  t,  IV,  179a.  chap.  XLV,  p.  n,  12.  —  A.  Deville,  Tombeaux 
de  la  cath.  de  Rouen,  18.I7,  p.  9IS-97.  —  Idem,  Revue  des  archit.  de  la  cath.  de  Rouen, 
p.  53. —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  ig5,  261.  — 
L'abbé  F.  Blanquart,  L'imagier  Pierre  Des  Aubeaux,  1891. 

Des  Itl.-iiisnions  (Jacques),  de  Wires,  travaille,  au  xive  siècle,  à 
Valenciennes.  En  i384,  il  est  admis  dans  la  bourgeoisie.  En  i3<)<),  il  est 
mentionné  dans  les  comptes  de  la  ville  comme  ayant  sculpté,  par  ordre 
de  la  municipalité,  des  armoiries  dans  le  palais  désigné  sous  le  nom  de 
Salle-le-Comte. 

Arch.  départ,  du  Nord;  Registres  relatifs  au  Bainaut.  Comptes  de  la  ville  et  pré- 
vôté de  Valenciennes;  V.  56.  —  Dkh.usnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  t886, 
p.  240,249.  ;  Doc.  p,  6o4,  783. 

iN-sHuuiips  Jean  ,  sculpteur-architecte  du  xme  siècle,  probable- 
ment originaire  du  Rouergue,  commença  en  1248,  sous  l'épiscopat  de 
Hugues  de  la  Tour,  la  construction  de  la  cathédrale  de  Clermont-Fer- 
rand.  Jean  Deschainps  mourut  en  ia65  et  fut  enterré  dans  l'église  ; 
ceci  est  prouvé  par  l'inscription  suivante,  trouvée,  en  1400,  sous  l'un  des 
portails  : 

«  Menioria  sit  quod  magister  Johannes  de  Campis  incepit  banc  eccle- 
siam,  anno  Domini  millesimo  ducentesimo  quadragesimo  octavo,  qui 
jacet,  cum  Maria  uxore  suà  et  liberis  eoruin,  in  tumulo  inciso  ante  Yalvas 
beata-  Maria-.  » 

Il  eut  un  (ils,  Léon  Deschamps,  qui  lui  succéda,  en  I2u'5,  comme  maître 
d'oeuvre  de  la  cathédrale. 

Cu.  Blteux,  Observations  sur  l'architecture  ogivale,  etc.,  18G2.  —  A.  Tardjei  ,  Hist. 
de  la  ville  de  Clermont-Ferrand,  1870-187". 

iM'schaiill'oiir   Firmin  ,  sculpteur  en  bois  du  XVIe  siècle,  travaille  à 


l68  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Fontainebleau,  où  il  exécute,  avec  le  sculpteur  Pierre  Loisonnicr,  dif- 
férent* ouvrages  pour  l'horloge  de  la  chapelle  du  château.  Les  comptes 
portent  de  i54o  à  i55o  : 

«  A  Fremin  Deschauffour,  imager,  pour  avoir  vacqué  à  parfaire  une 
grande  figure  de  Vulcan  en  bois,  pour  servir  à  ladite  orloge,  à  raison  de 
12  liv.  par  mois.  » 

«  Ausdits  Deschauffour  et  Loysonnier,  imager  s,  la  somme  de  210  liv., 
pour  avoir  par  eux  taillé  en  bois  de  noyer  sept  figures  chacune  de  six 
pieds  de  hault,  scavoir  la  figure  d'Appollo.  Luna.  Mars,  Mercure, 
Jupiter.  Vénus  et  Saturne,  représentais  les  sept  jours  de  la  semaine, 
pour  servir  à  ladite  orloge.  » 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  lacour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  428-  — 
Idem.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  201-202. 

Descombert  Michel  ,  sculpteur  rouennais,  est  mandé,  en  i5oj, 
au  château  de  Gaillon,  que  faisait  alors  construire  le  cardinal  d'Am- 
boise,  et  y  entreprend  plusieurs  travaux  en  collaboration  d'un  autre 
sculpteur  rouennais,  Pierre  Le  Masurier.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  Micbellet  Descombert  et  Pierre  Le  Mazurier,  ymagiers,  demeurant 
à  Rouen,  ont  fait  marché  le  ...jour  de  may  Vc  et  huit  de  faire  entailler 
tous  les  marmoucetz  de  bois  qu'il  faudra  faire  sur  les  lices  qui  seront 
faictes  et  assises  au  long  du  chemin  à  venir  de  la  porte  des  plans  au 
long  des  galleries  du  jardin  du  chasteau  tout  ainsi  et  selon  les  deux 
marmoucetz  qui  ja  ont  esté  fais,  moiennant  Y  sols  pour  pièce  et 
XXXY  sols  pour  leur  voyage  d'estre  venuz,  allez  et  retournez  quérir 
leurs  utilz  de  Gaillon  à  Rouen.  » 

Arch.  départ,  de  la  Seine- Inférieure,  <i.  fiât). —  A.  Deville,  Comptes  de  dépenses 
de  la  construction  du  château  •  />_■  Gaillon,  i85o,  p.  cxxxi,  ô.i.~>.  —  De  Iîeairepaike, 
Inv.somm.  des  arch.  <!>■  /•>  Seine-Inférieure,  t.  I,  1866,  p.  147.  —  Ed.  Bonnaffé, 
/.<  meuble  en  France  au  xvi°  siècle,  1887,  p.  ï">- 

Deslloques  Jacques |,  sculpteur  du  xvie  siècle.  Le  nom  de  cet 
artiste  et  celui  d'un  de  ses  confrères,  Jean  Gauthier,  ont  été  trouvés 
dans  un  acte  daté  de  i'i-a,  par  lequel  les  deux  sculpteurs  s'engageaient 
à  sculpter  un  crucifix  de  12  à  10  pieds  de  haut  pour  une  église  voisine 
de  Pontoise. 

Bull.  <!<■  h\  Soc.  de  l'Hist.  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France,  t.   XVI,   1889,  p.    162. 

Desfosses  Guillaume  ,  vivait  au  xve  siècle  à  Rodez,  où  il  exécuta 
avec  Pierre  Yiguier,  vers  I4G0,  les  sculptures  du  portail  méridional  de 
la  cathédrale. 

Biom de  Mam.ayagxe,  Ann.  archéol.,  t.  XI,  i85i,  p.    120.  —  Idem.    LLisl.  de  la 


de  l'école  française  [69 

rnili.  de  Rodez,  187O,  p.  fir,  149.  —  V.  Advielle,  Les  beaux-arts  en  Rouergue  [So 
des  lettres,  si  iences  et  (tris  de  l'Av  yron,  1888,  p.  t/|o  à  la  notej. 

Deshaves  Henri  ,  sculpteur  et  architecte  normand  du  xvie  siècle, 
travaille,  avec  son  frère  Jean  et  avec  Martin  et  Michel  Delafosse,  au 
portail  de  l'église  de  Lillebonne  Seine-Inférieure  ,  commencé  en  ihfyj 
et  achevé  en  i.">.Y3,  d'après  les  plans  de  l'architecte  Thomas  de  Gaudebec. 

L'abbé  Cochet,  Les  églises  de  l'arrond.  du  Havre,  i845-i84<>,  t.  Il,  p.  iS.">. 

DeshouriiH's  Nicolas),  sculpteur,  peintre  et  sculpteur  en  bois  ori- 
ginaire de  Fougères,  en  Bretagne,  vint  à  Rennes,  en  i5oo,  pour  collabo- 
rer aux  apprêts  faits  par  la  ville,  lors  de  rentrée  de  la  reine  Anne  de 
Bretagne. 

Mélanges  d'kist.  et  d'archéol.  bretonnes,  t.  II,  i858,  p.  11 4-  —  Ed.  Bon.naffé,  Le 
meuble  en  Fnmce  au  xvr  siècle,  1887,  p.  .">:>. 

Dcsmarais  Jean,  exécutait  à  Angers,  en  r53i,  deux  grands  écus- 
sons  pour  la  cheminée  de  l'hôtel  de  ville.  En  I.V34,  il  se  rendit  à 
Nantes,  où  il  visita,  à  titre  d'expert,  avec  trois  maîtres  maçons,  Jean 
Tuffereau,  Jean  Morel  et  Jean  de  la  Noé,  le  retable  commencé  par 
Michel  Colombe,  dans  l'église  des  Carmes,  et  que  la  mort  du  grand 
artiste  avait  laissé  inachevé.  Il  s'agissait  de  terminer  les  trois  figures  de 
la  Vierge,  de  saint  Jean  et  de  sainte  Madeleine.  Ce  retable  a  disparu  au 
moment  de  la  Révolution. 

En  i536,  il  était  de  retour  à  Angers  et  touchait  i5  livres  pour  un 
crucifix  destiné  à  l'église  de  l'Hôtel-Dieu.  En  i53j,  il  reçut  du  chapitre 
de  la  cathédrale,  en  collaboration  de  Jean  Giffard,  la  commande  des 
huit  statues  représentant  saint  Maurice  et  ses  compagnons,  qui  ornent 
aujourd'hui  le  fronton  de  l'église  ;  il  toucha,  pour  sa  part,  iS  livres 
10  sous  4  deniers.  Il  vivait  encore  en  i.Vfj).  Léon  Palustre  attribue  à 
Jean  Desmarais,  ainsi  qu'à  Jean  Giffart  et  à  l'architecte  Jean  Lespine, 
la  décoration  de  la  chapelle  nord  de  l'église  de  Solesmes 

Arch.  départ,  de  la  Loire-Inférieure,  H.  224.  —  C.  Port,  Les  artistes  angevins, 
1881,  p.  07.  —  Léon  Maître,  hw.  somm.  des  arch.  de  lu  Loire-Inférieure,  t.  IV, 
1884,  p.  1711.  — L.  Paldstre.  La  Renaissance  en  France,  t.  III.  i885,  p.  .s-^,  iôf>, 
i58,  iV-i,  186.  —  L.  Gonse,  La  sculpture  française,  1895,  p.  87. 

Desnisii'es,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  XVe  siècle,  demeurant 
à  Rouen,  travaillait,  vers  i4^7,  aux  stalles  de  la  cathédrale,  sous  la  con- 
duite de  Philippot  Yiart. 

Langlois,  Les  stalles  'le  la  cathédrale  de  Rouen,  iS.îS,  p.  182. 

De*  llarets  Pierre),  originaire  de Pont-à-Mousson,  se  rendit  Nancy, 
où  il  prend  part  aux   travaux  du  palais  ducal.   En   1Ô41,  il  exécute  les 


I^o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

sculptures  d'une  fontaine  élevée  dans  l'éeliansonnerie  ;  les  comptes  du 
Gellerier,  pour  i54o-i54i,  portent  : 

«  A  M"  Pierre  des  Maretz,    ymaigier ,  pour  avoir  fait  au  mylieude 

ladicte  fontaine  ung  pilier  garny  de  bassins,  gargouilles,  vazes,  feuil- 
laiges  anticques,  escussons,  armoiries  et  autres  enriebissemens, 
cent  francs.  » 

Deux  ans  plus  tard,  on  le  retrouve  dans  sa  ville  natale  collaborant  à 
la  décoration  de  la  cbapelle  du  couvent  de  Sainte-Glaire. 

Arch.  départ,  de  lu  Mcurthe.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine,  B.  1049,  7(!'>8. — 
H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  [852,  p.  47,  4<i-  —  Idem,  Inv.  somm.  des 
areh.  de  Meurthe-et-Moselle,  t.  I,  1S7J,  p.  101. 

Dcsmazes  Bernard  ,  sculpteur  et  arebitecte  de  Montpellier,  est 
employé,  dès  1^79,  à  l'église  Notre-Dames-des-Tables  ;  il  travaille  aussi 
aux  fortifications  de  la  ville  et  à  la  fontaine  Saint-Berthomieu.  Il  obtient 
huit  fois  les  honneurs  du  Consulat,  de  1480  à  i4y8. 

Renouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  ei  mitres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, 1844,  P-  53,  i5q. 

Desniazes  Pierre  ,  sculpteur  du  xvie  siècle,  exerçait  son  art  à 
Gabriac    Aveyron  .  11  n'existait  plus  en  i5;2. 

Arch.  dép.  de  l'Aveyron;  E.  991.  —  H.  Affre,  Inv.  somm.   des  arch.  de  l'Aveij- 
on,  iS77,  p.  179. 

Des   Il  oui  signes    Nicolas  ,   était  établi  à  Lyon  vers  la  moitié  du 
xvi''  siècle. 
Natalis  Rondot,  Les  seidpleurs  de  Lyon  du  xivc  au  xvm8  siècle,  1884.  p.  Jo. 

Desplanclies  [Etienne  ,  dit  de  Rouen,  résidait  dans  cette  ville,  au 
xvi'  siècle,  sur  la  paroisse  de  Saint-Pierre-l'Honoré.  En  i554,  il  tra- 
vaillait au  buflet  des  orgues  de  l'église  Saint-Jean  ;  on  lit  dans  les 
comptes  : 

«  A  Estiennc  Desplanches  dict  de  Rouen,  pour  avoir  faict  deux  his- 
toires, scavoir  Jubal  et  Tubal,  et  pour  la  doreure  des  dictes  histoires 
cpii  ont  été  assis  aux  deux  costés  des  orgues.  » 

Eu  i56'3,  il  passait  un  contrat  avec  la  fabrique  de  la  cathédrale,  par 
lequel  il  s'obligeait,  moyennant  aoo  livres,  a  refaire,  pour  le  jubé,  un 
calvaire  semblable  à  celui  qui  avait  été  détruit  pendant  les  guerres  de 
religion.  11  promettait  aussi,  le  10  juin  i5<>4,  d'exécuter  trois  images  de 
la  Vierge,  dont  deux  pour  le  grand  autel  du  chœur  et  une  pour  l'autel 
de  la  cbapelle  Notre-Dame.  En  i566,  il  était  occupé  à  l'église  Saint- 
Maclou  et,  dans  la  suite,  en  i5"7,  à  l'église  Saint-Michel,  où  il  sculpta  la 
contretable  de  l'autel  qui  lui  fut   payée  100  écus.  Jusqu'en  1002,    on 


DE    I.  ÉCOLE    FRANÇAISE  j  -\ 

retrouve  la  trace  de  ses  travaux  dans  les  églises  paroissiales  de  Saint- 
Candé-lc-Yieux,  de  Saint-Etienne-la-Grande-Eglise,  de  Saint- Laurent  et 
de  Saint-Jean.  On  lui  devait  aussi,  en  i5qi,  une  statue  de  Notre-Dame 
de  Pitié,  placée  à  la  cathédrale,  dans  la  chapelle  de  la  Belle- Verrière. 

Arch.  départ. delà  Seine-Inférieure;  ii.  2825,  654*-, 6360,6727,  6802,  6887,  7166, 
71H7.  —  De  la  Querière,  Notice  historique  sur  l'ancienne  église  de  Saint-Jean  de 
Rouen,  18G0.  —  De  Beal'rei'Aire,  Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  Il, 

iN;ï,  p.  '|I.">  ;t.  V,    [892,  p.  45,   in;,  181,   1  -S ', ,  227,  282,  58;,  388,  38g. 

Desoulelie*  Nicolas  ,  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Bourges, 
était  employé,  en  i5i3,  à  la  décoration  de  la  cathédrale. 

De  Girardot,  Artistes  de  la  ville  de  Bourges  [Arch.  de  l'art  franc.,  2e  série,  t.  I, 
(86 1 ,  p.  23r. 

Destouches  Jean  ,  travaillait  à  Paris  à  la  sculpture  ornementale  du 
tombeau  de  Henri  II  ;  les  comptes  des  bâtiments  du  roi  portent,  en  effet, 
à  la  date  de  i565  : 

«  A  Jean  Destouches  la  somme  de  ioo  livres  pour  plusieurs  ouvrages 
de  chapiteaux,  pour  ladite  sépulture.  » 

De  Lvborde,  La  renaissance  des  arts  ù  ta  cour  de  France,  t.  I.  i85o,  p.  .'117.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  18S0,  p.  128. 

Désirez  Guillaume  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  occupés,  en 
i5l3,  aux  travaux  de  la  cathédrale  de  Bourges. 

De  Girardot,  Artistes  de  lu  ville  de  Bourges.  (Arch.  de  l'art  franc.,  '>e  série, 
t.  I,  1861,  p.  23l). 

Desvignes  1  ,  sculpteur  du  xve  siècle,  aurait  collaboré  à  Rouen,  de 
\r\"  à  i47«),  à  la  décoration  de  l'escalier  de  la  librairie,  construit  par 
l'architecte  Guillaume  Pontifz. 

L.  Goxse,  L'art  gotliii/uc,  i8<|o,  p.  276. 

Didier  Colas  ,  demeurant  à  Troyes,  sculpte,  en  iôoi,  dans  la  cathé- 
drale, «  les  armes  de  feu  Me  Oudard  Hennequin,  jadiz  doyen  de  Saint- 
Urbain  et  chanoine  de  Saint-Pierre,  lesquelles  sont  soutenues  par  deux 
anges  et  assises  en  la  seconde  t'ormette  de  la  nef  ». 

Assikr,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'une .  capit.de  la  Champagne,  1876,  p.  çja. 
—  A.  Babeac,  Les  prédécesseurs  deFrançois  Gentil,  1879,  p.  18. —  .Natalis  Rondot, 
Les  sculpteurs  de  Troyes  (Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  80). 

Didier  «le  Neufchâtel.  Voir  \eufchàtel   Didier  de  . 

Diestre    Jean,   sculpteur-architecte   établi   à  Nevers  au  xv    siècle, 
1    Voir  Chennevière,  à  la  note, 


\--l  DICTIONNAIRE    DKS    SCULPTEURS 

reçoit,  en  i  4.60,  i;  livres  i5  sous  tournois  pour  avoir  sculpté,  au-dessus 
d'une  des  portes  de  l'hôtel  de  ville,  un  ange  tenant  de  la  main  droite, 
nue  bannière  aux  armes  du  comte  de  Nevei's,  et  de  la  main  gauche,  un 
écusson  avec  les  armoiries  de  la  ville.  En  I470,  on  le  trouve  occupé  à  la 
construction  de  la  chapelle  du  marché  au  blé. 

Arch.  comm  de  Nevers;  CC.  55,  iS.~>.  —  L'abbé  Boctellikr,  lin:,  somm.  des  areh. 
de  Nevers,  1876,  série  CC.  p.  s.">,  5t. 

Dijon  Jean  de  ,  sculpteur-architecte,  travaillait  h  la  cathédrale  de 
Reims  quand  il  fut  mandé  à  Troyes,  en  1402,  pour  visiter  l'église  Saint- 
Etienne:  il  toucha  <i  livres  i.">  sous  pour  prix  de  son  déplacement. 

De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogm  .  t.  11!,  i852,  p.  4.S1.  — Assier,  Les  avis  elles 
artistes  dans  l'anc.  capit.  de  la  Champagne,  1876,  p.  66. 

Diiinnl  .Jean  de  .  sculpteur  et  tondeur  d'origine  flamande.  Selon 
M.  Bérard,  il  vivait  à  Béthune  vers  i'i--i.  De  Laborde  le  cite  seulement 
comme  l'auteur  du  pupitre  de  la  cathédrale  de  Tongres,  en  Belgique  ; 
cette  œuvre  porte  gravée  la  signature  de  l'artiste  :  Jehans  Joses  de 
Dinant,  1 3  y  2. 

De  Laborde,  Les  dues  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  ">">2.  —  A.  Bérard,  Dicl. 
biogr.  des  artistes  français,   1872,  col.  ]'>]. 

Dînant  Cilles  de  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  résidant  à  Dijon  à 
la  fin  duxive  siècle,  travaillait  de  1398  à  i'3q9.  sous  la  direction  de  Claux 
Sluter.  au  Puits  de  Moïse  qui  occupait  le  centre  du  cloître  de  la  Char- 
treuse de  Ghampmol. 

Arch.  départ,  de  la  Côte-d'Or,B.  V\\-.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  In 
Flandre,  etc.,  1886,  Doc.,  p.  770.  —  B.  Prost,  Gazette  des  beaux-arts,  1890,  p. 554. 

Dinde  Henri  .  sculpteur  ornemaniste  du  xiV  siècle,  était  au  nombre 
des  artistes  employés,  vers  i'3.">ii-r}.")-.  au  château  d'Escaudœuvres,  près 
de  Cambrai . 

Arch.dép.  du  Nord.  Registres  relatifs  au  Hainaut;  H.  25i.  —  Dehaisnes,  Hisl. 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886;  Doc, p.  ô8S. 

Dionise  Mathieu  .sculpteur  etpeintre  du  commencement  du  XVIIe  siè- 
cle, demeurant  au  Mans,  s'engagea,  en  i6i33  à  exécuter,  moyennant 
Ôo  livres,  une  image  de  Notre-Dame,  destinée  à  la  paroisse  de  Parigué- 
l'Evèque.  Son  neveu,  nommé  de  La  Barre,  sculpteur  comme  lui,  colla 
bora  également  à  cette  statue. 

Arch  départ,  de  la  Sarthe ;  G.  869.  — A.  Bellée,  Inv.  somm.  des  arch.de  la 
Sarthe  .  t.  11.  1876,  p.  55g.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  111.  i885, 
p.  i."i  1. 


de  l'école  française  i-3 

Dionyse  Pierre),  sculpteur  "en  l)ois,  entreprend  à  Paris  vers  ilî'îj, 
avec  Pierre  Sarazin,  la  sculpture  des  boiseries  ornant  l'infirmerie  du 
couvent  des  Feuillants,  rue  Saint- Honoré.  Pierre  Dionyse  était  peut- 
être  parent  du  sculpteur  nianceau,  Mathieu  Dionise. 

Sauvai,,  Hisl.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  486.  —  Mili.in,  Antiquités  na- 
tionales, t.  I,  1 790,  cliap.  v,  p.  6g.  — A.  Berty,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I, 
1866,  p.  5oà. 

Dostis  Girard),  sculpteur-architecte  établi  à  Montpellier,  vers  le  mi- 
lieu du  xme  siècle,  exécuta  de  nombreux  travaux  dans  la  ville  et  fut 
nommé  consul  de  sa  corporation  de  1265  à  1269. 

Renouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, 1884,  p.  ?4. 

Dœrger  Marc  ,  sculpteur  et  peintre  alsacien  du  xv°  siècle,  vivait  à 
Strasbourg,  où  il  jouissait,  en  1467,  du  droit  de  bourgeoisie.  En  i4;">,  il 
passa  un  traité  avec  la  ville  d'Obernay  pour  l'exécution  d'un  maître- 
autel  destiné  à  être  placé  dans  l'église  paroissiale.  Il  devait  y  sculpter 
une  série  de  statues  représentant  le  Christ  en  croix,  ayant  à  ses  côtés  la 
Vierge,  saint  Pierre,  saint  Jean-Baptiste,  saint  Jean  l'Evangéliste,  saint 
Paul  et  saint  Michel.  Cet  artiste  mourut  en  i4"o'  ou  i4"- 

Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  lu  Moyen  Age,  t.  II,  1870,  p.  266-368. 

8  lomiiiiqiie  Florentin,  de  son  vrai  nom  Dominique  Rinucci,  appelé 
encore  Dominique  del  Barbiere,  était  au  nombre  des  artistes  italiens  qui, 
venus  en  France  à  la  suite  du  Rosso  et  du  Primatice,  s'implantèrent 
dans  notre  pays  et  devinrent  absolument  français.  Tout  à  la  fois  sculp- 
teur, peintre,  architecte  et  graveur,  on  le  trouve  occupé  au  château  de 
Fontainebleau,  entre  les  années  i.V3-  et  i54o.  Les  comptes  nous  appren- 
nent qu'il  recevait  alors  20  livres  de  gages  par  mois  et  exécutait,  en  col- 
laboration de  Jean  Leroux  dit  Picard,  des  travaux  de  mosaïque  : 

«  A.  Jean  le  Roux  dit  Picart,  et  Dominique  Florentin,  imagers,  pour 
avoir  fait  vingt- deux  tableaux,  façon  de  grotesse,  dedans  les  comparti- 
mens  faits  de  pierres  cristallines,  dedans  lesquels  y  a  des  masques  faits 
de  petits  cailloux  de  diverses  couleurs,  aussy  pour  avoir  fait  la  ligure 
d'un  chien,  en  façon  de  grotesse,  de  petits  cailloux  de  diverses  cou- 
leurs. » 

En  i.54i,  Dominique  Florentin  était  à  Troyes,  où  il  fut  attiré,  sans 
doute,  par  les  artistes  originaires  de  cette  ville,  qu'il  avait  rencontrés  à 
Fontainebleau,  tels  que  les  Julyot  et  Nicolas  Cordonnier.  Peut-être  aussi 
fut-il  amené  en  Champagne  par  le  Primatice,  avec  lequel  il  travailla, 
en  i544,  au  château  de  Polisy,  appartenant  à  François  de  Dinteville. 
évêque  d'Auxerre. 


\-\  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Etabli  à  Troyes.  il  ne  tarda  pas  à  jouir  d'une  grande  notoriété,  et  on 
lui  attribuait,  dans  les  églises  Saint-Pantaléon,  Saint-Pierre  et  des  Jaco- 
bins, de  nombreuses  œuvres  qui  malheureusement  ont  disparu.  En 
i548,  il  organisa  les  préparatifs  de  la  réception  faite  à  Henri  II  et  à 
Catherine  de  Médicis,  lors  de  leur  entrée  dans  la  ville  ;  ceci  est  attesté 
par  un  acte  extrait  des  archives  municipales  : 

«  Le  deuxième  jour  d'avril,  l'an  mil  cinq  cens  quarante-huit,  en  la 
chambre  de  l'échevinage  de  Troyes, 

«  Cedil  jour  a  esté  convenu  à  maistre  Dominique  Florentin,  ymageur 
et  painctre,  demeurant  à  Troyes,  de  conduyre  et  soy  donner  garde  et 
besongner  en  tout  et  partout  des  affaires  ettriumphes  de  l'entrée  du  Roy 
et  de  la  Reyne  quy  se  fera  de  brief  audit  Troyes,  moyennant  de  dix 
escuz  soleil,  qui  luy  seront  payez  pour  et  durant  quinze  jours  entiers,  à 

compter  du  jour  de  demain,  si  tant  l'affaire  dure » 

A  cette  occasion,  Dominique  fut  chargé  d'exécuter  le  modèle  du  pré- 
sent cpie  les  échevins  désiraient  faire  au  roi,  tandis  {me  François  Gentil, 
qu'on  lui  donne  souvent  pour  élève  et  qu'on  associe,  sans  preuves  d'ail- 
leurs, à  la  plupart  de  ses  travaux,  fut  choisi  pour  faire  celui  du  cadeau 
destiné  à  la  reine.  Ces  deux  modèles  furent  fondus  en  argent  par  l'or- 
fèvre Henrict  Boulanger. 

Le  4  janvier  u">4<),  Dominique  Florentin  et  son  gendre  Gabriel  Fave- 
reau  passèrent  marché  avec  le  chapitre  de  la  collégiale  Saint-Etienne, 
pour  élever  dans  cette  église  un  jubé  de  pierre,  en  remplacement  du  jubé 
de  bois  cpii  s'y  trouvait  alors.  D'après  les  ternies  mêmes  du  contrat,  les 
deux  artistes  «  promectent  faire  et  parfaire  de  leur  mestier  de  masson 
dedans  le  jour  de  feste  de  Pascpies  que  l'on  dira  mil  Ve  cinquante  ung 
en  lad.  église  monsieur  Sainct  Estienne  de  Troyes,  entre  deux  des  pil- 
liers  de  la  nef  et  au  lieu  où  est  de  présent  ung  ancien  jubé  de  boys,  et  en 
la  place  que  leur  a  esté  montré  par  lesd.  vénérables,  présens  lesd.  no- 
taires, ung  jubé  de  pierre  de  Tonnerre et  le  rendre  faict  et  parfaict, 

comme  dict  est,  dedans  le  temps  dessus  dut,  bien  et  deument  au  dict  de 
gens  a  ce  congnoissans  de  leur  d.  mestier  et  art  de  masson,  avec  les 
yinageries  es  lieux  ordonnés  selon  lesd.  devis  et  pourtraietz,  assavoir 
sur  le  front  de  la  cornette  de  la  part  de  la  nèfles  ymages  Foi  et  Charitté, 
et  sur  le  front  d'espice  ung  crucifiement  avec  les  ymages  de  Nostre 
Dame  et  sainct  Jehan,  le  tout  de  pierre...  plus  quatre  ystoires  de  nions1' 
sainct  Estienne,  aussy  de  pierre  à  demy  taille....  ».  Le  travail,  achevé 
en  i555,  fut  payé  800  livres  tournois.  Ce  beau  monument  ayant 
été  démoli  pendant  la  Révolution,  il  n'en  reste,  à  Troyes,  que  les  statues 
de  la  Foi  et  de  la  Charité,  déposées  dans  le  chœur  de  l'église  Saint- 
Pantaléon,  et  une  colonne,  surmontée  d'un  chapiteau  corinthien,  placée 
dans  la  cour  de  l'église  Sainte-Madeleine  ;  quant  aux  quatre  bas-reliefs 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  I  ;.> 

figurant  des  scènes  de  la  vie   de  saint   Etienne,  ils  ont  été  transportés 
dans  l'église  de  Bar-sur-Seine. 

Avant  d'avoir  terminé  le  jubé  de  Saint-Etienne,  Dominique  Florentin 
entreprit  un  de  ses  ouvrages  les  plus  importants  :  le  tombeau  de  Claude 
de  Lorraine,  due  déduise,  et  de  sa  femme,  Antoinette  de  Bourbon,  érigé, 
avant  la  Révolution,  dans  l'église  collégiale  de  Saint-Laurent,  dépendant 
du  château  de  Joinville.  Ce  mausolée  «  de  marbre  blanc  et  noir,  de 
Jaspe,  d'albâtre  et  de  porphyre,  l'un  des  plus  magnifiques  tombeaux  de 
France,  était  orné  de  quantité  de  belles  sculptures  représentant  les  ba- 
tailles et  les  rencontres  et  prises  de  villes  où  il  le  duc  de  (luise  s'étoit 
trouvé.  Dessus  la  tombe  estoient  les  statues  nues  du  duc  et  de  la  du- 
chesse, gisants  morts.  Au  dedans  de  la  chapelle  étoient quatre  statues  de 
marbre  représentant  les  quatre  vertus  fort  bien  taillées,  lesquelles  sou- 
tenoient  une  corniche  de  pierre  sur  laquelle  estoient  des  statues  de 
marbre  blanc,  revestues  chacune  du  manteau  ducal,  de  monseigneur 
Claude  de  Lorraine  et  d  Anthoinette  de  Bourbon  à  genoux,  vivants.  On 
y  voyoit  aussi  le  casque  et  l'espée  et  les  gantelets  dont  il  se  servist,  aussi 
bien  que  les  espérons  i  .  »  Dominique  exécuta  ce  tombeau,  aidé  de  Jean 
Leroux,  avec  lequel  il  avait  déjà  travaillé  à  Fontainebleau.  La  collabo- 
ration des  deux  artistes  est  prouvée  par  les  quittances  suivantes  : 

«  Ku  présence  de  nous,  notaires  au  tabellionnage  de  Joinville,  sous- 
crits, à  Troyes  et  à  Fontainebleau,  ont  cognus  et  confessez  avoir  eu  et 
receu  de  Denis  Rochereau,  escuyer,  thrésorier  de  haulte  et  puissante 
princesse  Mmc  la  duchesse  douairière  de  Guise  et  dudit  Joinville,  la 
somme  de  4«  écus  au  soleil,  sur  et  en  desduisant  de  ce  qui  leur  est  due 
pour  la  sépulture  de  feu  M-r  le  duc  de  Guise,  qu'ils  ont  convenu  et  mar- 
chandé faire.  De  laquelle  somme  de  \o  éeus,  lesdits  Florentin  et  le  Roux 
se  sont  tenus  pour  contents.  ïémoings  nos  seings  manuels  cy  mis.  le 
pénultième  jour  de  janvier  i55i.  Signés  :  R.  Hayot  et  de  Rinel.   » 

«  Je  Dominique  Florentin,  demeurant  à  Troyes,  confesse  avoir  receu. 
tant  pour  moy  que  au  nom  de  Me  Jehan  Picard  dict  Le  Roux,  demeurant 
pour  le  présent  à  Meudon,  la  somme  de  soixante-quatre  livres  dix-neuf 
sols  tournois  pour  la  parpaye  de  la  somme  de  G5o  écus  soleil,  qu'ils 
dévoient  avoir  pour  la  façon  de  la  sépulture  de  feu  M-"'  le  duc  de  Guise  ; 
et  ce  par  les  mains  de  Denys  Rochereau,  thrésorier  et  receveur  général 
des  finances  de  Mm0  la  duchesse  douarière  de  Guise  ;  de  laquelle  somme 
ledit  Dominique  a  promis  acquitter  ledit  sieur  thrésorier  envers  ledit 
Picard  et  tous  autres,  pour  la  présente  signée  de  sa  main,  le  -jç)  décem- 
bre i  55a.  Signé:  Domenico  Fiorentino.  » 

Le  mausolée  fut  détruit  en  1793,  mais  plusieurs  parties  enontété  sau- 

1)  Cartulaire  de  Joinville,  mss.  Bibliothèque  nationale,  Suppl.  franc.  1054. 


1^6  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

vées.  Les  statues  de  la  Tempérance  et  delà  Justice  qui  étaient  placées 
devant  le  tombeau  et  qui,  privées  de  leurs  attributs,  ont  figuré  aux  fêtes 
de  la  Révolution  comme  statues  de  l'Egalité  et  de  la  Liberté,  sont  aujour- 
d'hui dans  la  salle  de  la  mairie  de  Joinville  ;  quatre  autres  figures  de 
marbre  provenant  de  la  voûte  intérieure  du  monument  et  symbolisant 
l'Abondance,  la  Charité,  la  Foi  et  la  Religion,  se  trouvent  dans  l'esca- 
lier du  Musée  de  Chaumont  ;  le  Louvre  possède  un  écusson  aux  armes 
de  Lorraine  et  deux  génies  funéraires  :  enfin  quelques-uns  des  bas-reliefs 
du  sarcophage  font  partie,  depuis  1H84,  de  la  collection  de  M.  Emile 
IVyre.  . 

En  i56o,  Dominique  Florentin  retourna  à  Fontainebleau,  où  il  sculpta 
neuf  statues  de  bois  qui  devaient  orner  le  jardin  de  la  reine.  L'année 
suivante,  il  était  à  Paris  et  recevait  1120  livres  «  pour  avoir  fait  un  pié- 
destail  en  soubassemens  servans  à  trois  figures  de  marbres,  pour  le 
tabernacle  et  sépulture  du  cœur  du  feu  Roy  Henry,  et  sous  icelluy  pie- 
destail  mettre  et  asseoir  une  plainte  de  pierre  de  marbre  noir,  et  au  dessus 
un  autre  portant  corniche,  aussy  avoir  fait  un  vase  de  cire  dedans  lequel 
a  esté  mis  le  cœur  d'icelluy  défunct,  réparé  nettoyé  et  poly  le  vase  de 
cuivre  qui  a  esté  fait  sur  le  modelle  dudit  vase  de  cire  ».  C'est  du  pié- 
destal supportant  le  groupe  des  Trois  Grâces  de  Germain  Pilon,  dont  il 
s'agit  ici.  D'autre  part,  les  comptes  attribuent  aussi  à  Jean  Leroux  le 
modèle  du  vase  soutenu  par  les  figures.  Il  est  certain  que  Dominique  a 
exécuté  le  piédestal  en  marbre;  quant  au  vase  de  bronze  contenant  le 
cœur  de  Henri  II,  on  pense  généralement  que  Jean  Leroux  en  était 
l'auteur. 

En  io(>'3,  on  retrouve  Dominique  Florentin,  à  Troyes,  présidant,  avec 
François  Gentil,  à  l'organisation  des  fêtes  données  lors  de  l'entrée  de 
Charles  IX.  En  i565,  appelé  de  nouveau  à  Paris  par  Catherine  de 
Médicis,  il  fut  chargé  de  modeler  pour  le  tombeau  de  Henri  II  la  statue 
du  roi  a  genoux.  Ce  modèle,  qui  devait  être  fondu  en  bronze,  ne  fut  pas 
employé,  car  la  statue,  qu'on  admire  aujourd'hui  à  Saint-Denis,  est 
l'œuvre  de  Germain  Pilon.  C'est  la  dernière  fois  qu'on  rencontre  trace 
du  grand  artiste  troyen,  et  on  ignore  s'il  mourut  à  Paris  ou  dans  sa  ville 
adoptive. 

Comme  je  l'ai  déjà  dit  plus  haut,  la  plupart  de  ces  ouvrages  n'exis- 
tent plus;  cependant,  on  lui  attribue  encore,  dans  l'église  Saint-Panta- 
léon  de  Troyes,  en  dehors  de  la  Foi  et  de  la  Charité  du  jubé  de  Saint- 
Etienne,  la  Rencontre  sous  la  porte  dorée,  le  groupe  de  saint  Joachim 
et  de  sainte  Anne,  ie  saint  Jean-Baptiste  qui  se  trouve  dans  le  chœur  et 
la  belle  statue  de  saint  Jacques  posée  à  l'entrée  de  la  nef. 

On  ne  connaît  aucune  des  peintures  de  l'artiste,  mais  il  n'en  est  pas 
de  même  de  ses  gravures  ;  la  Bibliothèque  Nationale  en  possède  seize 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  I" 

signées  de  son  nom,  et  Bartsch,  dans  son  Peintre  Graveur,  a  donné  la 
description  d'un  grand  nombre  de  ses  estampes  exécutées  d'après 
Michel-Ange,  Le   Rosso,  le  Primatice  et  le  Titien. 

Grosley,  Ephémérides,  1811,  t.  Il,  p.  \<t\.  —  Adam  Bartsch,  Le  Peintre  Gra- 
veur, iSrii,  ]).  •">.")(;,  56o.  —  Arnaud,  Voyag.  archéol.  elpiltor.  dans  le  départ,  de 
l'Aube,  1 837,  p.  58.  -  Vallet  de  Viriville,  Les  arch.  Iiist.  du  départ,  de  l'Aube, 
184 1,  p.  12O.  — Vasari,  Vie  des  peintres,  sculpteurs,  etc.,  traduction  de  F.  Leclanché, 
1841-1842,  t.  V,  p.  83.  —  De  Chennevières  et  De  Montaiglon,  Abeeedario  de  Ma- 
riette, t.  I,  i855,p.  61.  —  De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  tour  de  France, 
t.  I,  i8.->o,  p.  4«;>,  4i8,  4'J'i  422,  Vj"<  4<Mi  -'lii'i-  5o°)  ôi3i  535-  —Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  106,  192,  ig5,  11)7,  4oy;  t.  II,  1880,  p.  4g,  3o,  56, 
70,  120.  II.  Barbet  de  Juiv,  Musée  naliohaldu  Louvre,  descript.des  scalpt.  duMoyen 
Age  et  de  la  Renaissance,  1870,  p.  7.").  —  A.  Babeai  ,  Notes  sur  Dominique  et  Gentil 
Annuaire  de  l'Aube,  1876).  —  Idem,  Dominique  Florentin,  sculpteur  du  xna  siècle 
Rev.  des  Soc.  sav.  des  départ.,  1877,  p.  108).  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en 
[■'nuire,  t.  II,  1881,  p.  n.'i,  r'iii.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  mausolée  de  Claude  de  Lor- 
raine (Gazette  des  beaux-arts,  >.'  pér.,  t.  XXX,  1884,  p.  5i4,  022).  —  L.  Gon'se,  La 
sculpture  française,   i<s>i">,  p.    127,  128. 

Dore  M.  ,  sculpteur  breton  du  commencement  du  xvne  siècle.  Son 
nom  est  gravé  sur  une  statue  de  saint  Jean  L'Evangéliste  dans  l'église 
de  Saint -Thégonnec  Finistère).  L'inscription  porte  :  M.Doremafaict 
1620. 

L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  III,  i885,p.  'n,  note  1. 

Dolzinffcr  Jost  ,  de  Worms,  sculpteur-architecte  de  l'école  alsa- 
cienne, résidait  à  Strasbourg,  où  il  fut  nommé  maître  de  l'œuvre  de  la 
cathédrale  vers  i45o,  en  remplacement  de  l'architecte  Jean  Hultz. 
A  cette  époque,  il  commença  le  beau  baptistère  de  l'église.  Ce  monument 
fut  terminé  en  1453.  Placé  à  l'origine  dans  le  collatéi'al  du  midi,  près  de 
la  chapelle  de  Sainte-Catherine,  il  a  été  transporté  depuis  dans  le  bras 
septentrional  du  transept,  où  il  se  voit  encore  aujourd'hui.  De  i4">'">  a 
i)()o,  l'artiste  s'occupa  de  la  restauration  du  chœur  ainsi  que  de  la 
réfection  de  la  couverture  et  des  voûtes  de  la  grande  nef.  11  mourut  en 

i4;a. 

Dotzinger  passe  pour  avoir  été  un  des  grands  maîtres  de  la  franc- 
maçonnerie  ;  ce  fut  lui  qui,  en  1462,  réunit  la  plupart  des  loges  alle- 
mandes en  une  association  générale  ayant  son  siège  à  Strasbourg.  Il  eut 
un  fils,  Nicolas  Dotzinger.  reçu  comme  maître  d'oeuvre  en  l'i'iS. 

Nagler,  Kùnstler-Lexkon,  t.  III,  ifcôG,  p.  '|f.">-  —  Ch.  Gérard,  Les  artistes  de 
l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  Il,  187"!,  p.  247,  «57.  —  René  Mknard,  Vart  en 
Alsace-Lorraine,  187B,  p.  \- . 

Douhlcl,  sculpteur  enbois  et  ornemaniste  natif  de  la  ville  d'Amiens, 
vivaitii  Troyes  au  xvie  siècle.  En  i534,  ii  sculpta  le  buffet  des  orgues  de 


l~o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

l'église  Saint-Martin  et.  en  i538,  il  lit,  pouf  l'église  Saint-Nicolas,   un 
brancard  de  la  Vraie-Croix,  orné  de  feuillages  et  de  ligures  d'anges. 
A.  Bérard,  l'id.  bknjf.  des  artistes  français,   1872,  col.  nô'|. 

Doudcmure  (ailles  .  sculpteur  en  bois  et  peintre  de  la  ville  de 
Rouen,  exécuta  en  i5j9,  pour  le  maître-autel  de  l'église  Saint-Xicaise, 
un  retable  de  bois  dont  le  sujet  principal  représentait  la  Résurrection  du 
Christ;  il  reçut,  pour  ce  travail.    \-  livres  7  sous. 

Arch.  départ,  di  la  Seine-Inférieure,  G.  -ôôo.  —  ht:  Beaurepaire,  Inv.  somm. 
d  s  arch.  de  la  Seine-Inf.,  t.  V,  i8;>->,  p.  J68. 

Donin.  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Cambrai,  restaure  en 
161  1.  avec  son  confrère  Toussaint,  les  fleurons  du  campanile  de  l'horloge, 
à  la  cathédrale. 

A.  Duriedx,  Les  artistes  cambrésiens,  [87  i,  p.  101. 

Doiii'len?*   Pierre1,  demeurait  à  Cambrai  au  xvie  siècle.  En  1 3( »  4 .  il 

travaillait  à  Pévêché;  les  comptes  portent  : 

«  A  Pierre  Dourlens,  tailleur  de  pierre  et  aux  mâchons  pour  avoir 
taillé  et  mâchonné  la  gallerie  du  pallais  de  l'évêque  allant  depuis  P  or- 
loge  jusques  au  clocher  de  Notre-Dame CIII"  Y  1.  XIII  s.  » 

En  i.Vi-iô-a,  il  était  occupé  a  la  restauration  de  l'horloge  de  la  ville, 
dont  il  retailla  les  armoiries  et  le  cadran. 

Jules  Hol'dov.  Hist.  arlist.  delà  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  202.  —  A.  Durieix, 
Xotes  sur  les  artistes  cambrésiens  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888, 
p .  590,  n°  1 23 

Douvelles  Jean  ,  sculpteur  en  bois  de  la  fin  du  xive  siècle,  exécute 
en  i3<)8.  dans  la  cathédrale  de  Cambrai,  la  clôture  en  bois  de  la  cha- 
pelle Saint-Etienne. 

Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.  1886,  p.  290. 

Dravel  Benoit  ,  sculpteur  et  maçon,  exerçait  son  art  à  Lyon  vers  le 
milieu  du  xvr  siècle. 

Natalis  Roxdut,  Les  sculpteurs  <7<   Lyon  du  xi\   au  wiir-  siècle,  1884,  p.  55. 

Dreufavier,  sculpteur  ornemaniste  et  maître  d'oeuvre  parisien  du 
xivc  siècle,  travaille  au  vieux  Louvre,  où  il  élève,  en  i'3(><),  un  portail  en 
pierre.  On  trouve  dans  les  comptes  des  dépenses  de  Charles  Y  : 

«  Maistre  Dreufavier,  tailleur  de  pierre,  pour  avoir  taillé  et  i'aict 
l'appareil  aux  maçons  d'un  portail  de  pierre  qui  est  assis  au  mur  neuf 
entre  la  rue  l'roidmantel  et  les  murs  desd.  jardins,  de  dix  pieds  de  haut 


DE    LKCOLE    FRANÇAISE  I  ~() 

el  huit  de  lé,  à  voulsure,  chanfranc  par  dehors,  entre  lesquelz  murs  est 
le  mon/oir  du  lîoi  et  de  la  Reine.  » 
A.  Bkhtv,  Topographie  historique  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  i<)S. 

Ih'inrd  Antoine  ,  sculpteur  et  peintre,  était  établi  à  Paris  dans  la 
première  moitié  du  xvir  siècle.  Il  mourut  le  21  octobre  i65j  et  fut 
enterré  sur  la  paroisse  Sainl-Sulpice. 

Hkruison,  Actes  d'élat  civil  d'artistes  français,  187.Î,  p.  118. 

Droites  Aiguillon  de).  Le  nom  de  ce  sculpteur  se  voit  gravé  sur  le 
portail  principal  de  la  cathédrale  de  Bourges  ;  ce  portail,  datant  du 
milieu  du  xive  siècle,  représente  l'histoire  de  Noë.  Peut-être  l'artiste 
était-il  originaire  du  pays  chartrain,  où  l'on  trouve  une  localité  du  nom 
de  Droue. 

F.  Bol'rquelot,  Hist.  de  la  saillit,  el  des  avis  plust.  en  France,  1846.  — De 
Girardot,  Les  ai  listes  de  Bourges  (Arr.h.  de  l'art  français,  2'  série,  t.  I,  1861, 
p.  ->.io).  —  bu  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  186  », 
p.  rio5. 

Droucl  (Nicolas),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Tours,  passe  mar- 
ché le  i5  novembre  155^,  avec  Antoine  de  Créquy,  évèque  de  Nantes, 
pour  l'exécution  des  boiseries  de  la  salle  haute  du  palais  épiscopal. 

E.  Girapdet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  126. 

Di'oiiH  <1<*  Dammartin.  Voir  Dammartin  (Drouet  de). 

Di'ouin.  Plusieurs  artistes  de  ce  nom  ont  travaillé  dans  la  ville  de 
Troyes  au  xivc  et  au  xv°  siècle.  De  13^6  à  i3oo,  un  Drouin,  sculpteur  et 
peintre,  exécutait  et  réparait  des  statues  pour  les  églises  Saint-Etienne 
et  Saint-Urbain;  les  comptes  portent,  en  i3K(>-i38j  : 

«  Pour  son  salaire  de  remettre  à  point  la  main  de  l'image  Saint-Urbain 
qui  est  au  portai  de  l'église  par  devers  la  grand  rue,  laquelle  main  estoit 
brisée,  et  pour  refaire  la  croison  dessus  la  croiz  qui  estoit  cheu  et  brisé.  » 

De  l494  'A  l5o8,  un  autre  Drouin  était  également  occupé  aux  églises  de 
la  ville  ;  on  lui  devait  une  statue  de  Notre-Dame  placée  dans  la  cathé- 
drale. Il  serait  peut-être  risqué  de  vouloir  établir  un  degré  de  parenté 
entre  ces  artistes  et  les  Drouin  de  Lorraine  :  il  faut  se  garder  aussi  de  les 
confondre  avec  Drouin  de  Mantes  qui  résidait  à  Troyes  au  xiv'  siècle. 

Natalis  Ro;vdot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  français,  1877,  p.  60,  68, 
78,  80). 

Drouin  Florent  ,  dit  le  Jeune,  sculpteur  et  architecte  lorrain  du 
xvr  siècle,  né  vers  i.'S'Jo,  alla  d'abord  ;i  Home,  où  il  travailla  en  10G8.  De 


l8o  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

retour  dans  sa  patrie,  nommé  maître  des  œuvres  de  i'évèché  de  Metz,  il 
fut  appelé  à  Nancy,  vers  1071,  par  Charles  III,  duc  de  Lorraine.  Comme 
il  faisait  partie  d'une  famille  d'artistes  qui  tous  demeuraient  dans  cette 
ville,  il  est  assez  difficile  de  déterminer  la  part  de  chacun  dans  les 
nombreux  travaux  attribués  aux  Drouin.  Un,  entre  autres,  Florent 
Drouin.  dit  «  le  Viel  »,  maître  d'oeuvre  et  ingénieur  du  duc  de  Lorraine, 
portant  le  même  prénom  que  notre  artiste  et  vivant  en  même  temps  que 
lui,  il  devient  à  peu  prés  impossible,  quant  aux  ouvres  d'architecture, 
de  donner  une  désignation  bien  certaine. 

Florent  Drouin  le  Jeune  commença  à  travailler  au  palais  ducal 
en  i.Va:  la  même  année,  il  lit  une  statue  d'Adonis,  qui  lui  fut  payée 
3oo  florins.  En  i5-(>,  d'après  les  comptes  du  Trésorier,  il  exécuta  une 
cheminée  dans  la  grande  salle  du  château  et  loucha,  pour  cet  ouvrage, 
la  somme  de  33o  francs.  Eo  1  .">;<).  il  collabora  aux  préparatifs  des  réjouis- 
sances données  par  Charles  III,  it  l'occasion  de  l'arrivée  du  duc  Casimir, 
de  Monseigeur  de  Retz  et  du  cardinal  de  Yaudemont.  En  i58i,  il  obtint 
la  charge  de  maître  des  œuvres  du  duché  de  Lorraine.  L'année  suivante, 
il  reçut  la  commande  d'une  Cène  (1)  pour  l'église  des  Cordeliers  de 
Nancy.  En  1 58o,  il  sculpta,  dans  la  même  église,  le  mausolée  du  cardinal 
de  Yaudemont,  mort  en  iôS-;  ce  tombeau  existe  encore  aujourd'hui. 
Auparavant,  en  i583,  il  aurait  dirigé  les  travaux  du  château  de  Yéze- 
lise.  En  l5o,4,  il  était  au  nombre  des  artistes  occupés  aux  apprêts  des 
l'êtes  du  mariage  de  la  princesse  Elisabeth,  fille  de  Charles  III,  avec 
Maximilien  de  Bavière.  Eu  i">||fi,  il  orna  de  sculptures  la  porte  Notre- 
Dame.  En  1698,  Drouin.  qui  semble  avoir  eu  la  spécialité  des  travaux 
de  décoration,  comme  l'eurent  plus  tard  à  la  cour  de  France  les  artistes 
des  Menus-Plaisirs  du  roi,  construisit,  à  l'occasion  d'un  ballet  donné 
parla  duchesse  de  Bar,  «  une  machine  en  forme  de  fontaine  et  jardin, 
dans  laquelle  estoient  douze  cheises  et  y  assises  madame  la  duchesse 
et  unze  tant  princesses  que  damoiselles  estantes  de  sa  suytte  ».  En  ifioi, 
on  lui  alloua  1,47-2  francs  0  gros  pour  avoir  décoré  le  cabinet  de  la 
duchesse,  «  cabinet  artiliciel  suspendu  et  advancé  du  dedans  du  jardin 
de  la  court  ».  En  i(io~.  il  dessina  le  plan  d'une  fontaine  destinée  it  la 
grande  place  de  l'hôtel  de  ville.  En  i(i<>S.  aidé  de  Simon  Drouin  et  de 
Jean  Hichier,  il  surveilla  toute  l'ordonnance  de  la  pompe  funèbre  du 
duc  de  Lorraine,  Charles  III.  La  même  année,  moyennant  la  somme  de 
2,419  francs-  sous,  il  s'engagea  ii  placer  une  statue  de  saint  Georges  sur 
la  porte  de  ce  nom.  En  1609,  il  fournit  encore  les  modèles  des  motifs 
d'ornementation,  élevés  lors  de  l'entrée  solennelle  dans  la  ville  du  nou- 
veau duc  Henri  IL 

'1    Cette  œuvre  su  trouve  aujourd'hui  dans  le  Musée  lorrain,  à  Nancy. 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE  iSl 

Florent  Drouin  mourut  le  8  novembre  1612.  D'après  M.  Bauchal,  on 
lui  attribue,  mais  sans  preuves,  les  sculptures  de  la  façade  de  l'hôtel 
Lunatis-Visconti,  à  Nancy,  façade  transportée  depuis  à  Jarville. 

Drouin  (Jessé),  sculpteur  et  architecte,  probablement  frère  cadet  du 
précédent,  résidait  à  Nancy,  où  il  travaillait  au  palais  ducal.  En  !■)-<), 
dans  un  marché  passé  par  Thierry  Marchai,  maître  maçon,  il  fut  chargé 
d'exécuter  la  décoration  de  la  grande  porte  des  nouvelles  écuries  du 
château  En  i6o5,  il  ht  le  maitre-autel  de  l'église  Saint-Georges.  En 
itiio,  il  était  occupé  dans  le  cabinet  de  la  duchesse,  comme  le  prouve 
la  mention  suivante  : 

«  A  Me  Jessé  Drouin,  sculpteur  demeurant  à  Nancy,  dix  francs  pour 
avoir  desposé  ung  oratoire  de  pierre  de  marbre  ou  de  couleur,  du  com- 
mandement de  madame,  qui  estoit  en  son  cabinet.  » 

Ensuite,  il  quitta  Nancy  et  on  ne  le  retrouve  qu'en  io'lj'J,  employé  aux 
travaux  de  la  cathédrale  de  Toul.  Le  12  novembre  ife.">.  il  donna  quit- 
tance de  100  francs  lui  restant  dus  sur  une  somme  de  4,000  francs,  qui 
lui  avait  été  attribuée  pour  la  réfection  et  l'ornementation  de  trois 
arcades  placées  derrière  l'autel  de  Notre-Dame-aux-Pieds-d'Argent.  11 
dut  mourir  peu  de  temps  après. 

Deux  autres  sculpteurs,  sans  aucun  doute  de  la  même  famille,  Simon 
et  Nicolas  Drouin.  entreprirent  à  Nancy,  au  xvn°  siècle,  de  nombreux 
travaux  ;  le  premier  serait  mort  en  i65a  et  le  second  en  1669. 

Arch.  dép.  de  la  Mcurtlie.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine;  B.  1161,  n85,  i5it, 

1Ô71,  i.'çp,  7^1)6,  7G60,  77U0.  —  Bull,  de  la  Soc.  ffarchéol.  lorraine,  1861,  :8(>o, 
[865,  1864.  —  H.  I.epage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  i8.V>,  p  70,  71.  7."),  7<i,  77.  — 
\dcm,  Invent,  sommaire  des  archives  de  la  Mcurlhe,  t.  I,  1870,  p.  14  5,  i'i~>,  i54, 
160;  t.  Il,  1875,  p.  Ô36.  —  A.  Bertolloti,  Ârtisli  franeesi in  Roma nei secolixy, xvi, 
«  xvn,  i88(i,  p.  44-  —  BAiiCHA[,,iYo«u.  dict.  des  urchit.  franc,  1887,  p.  1 94.  —  Albert 
Jacql'Ot,  La  sculpture  en  Lorraine  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  dép.,  18SS, 

p.  m)- 

Drouin  do  Munies.  Voir  liantes   Drouin  de). 

Dubois  Jean  ,  travaillait,  au  xve  siècle,  à  la  cathédrale  de  Cambrai. 
Il  sculpta  dans  cette  église,  en  i4'>4,  l'autel,  le  tabernacle  et  une  statue 
de  Notre-Dame;  ces  ouvrages  lui  furent  payés  plus  de  5oo  livres.  Il  com- 
mença également  une  «  clerevoye  de  franque  pierre  »,  qui  fut  terminée 
par  Jean  Percot. 

J.  Houuov,  Hisl.  artist.  de  lu  cath.  de.  Cambrai,  1880,  p.  ig5. 

Dubois  Jean),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  l'école  rouen- 
naise,  se  rend,  en  1008,  au  château  de  Gaillon,  où  il  collabore  à  la  déco- 
ration des  stalles  de  la  chapelle. 

A.  Deville,  Comptes  de  dépenses  du   châleait  de  Gaillon,    i85o.  —  A.  m:  Cham- 


l8u  DICTIONNAIRE    1>KS    SCULPTEURS 

peadx,  Le  meuble,  t.  I,  i8»5,  p.  i53.  —  Ed.    Bonvutk,   Le  meuble  en  France  au 
xvie  siècle,  i ss7,  p.  45. 

Dubois  Claude  ,  sculpteur  en  bois  delà  ville  de  Bordeaux,  est  au 
nombre  des  artistes  qui  travaillent,  au  commencement  du  xvnc  siècle, 
au  château  de  Cadillac  Gironde  ,  appartenant  au  duc  d'Epernon.  En 
i  ' » 1 1> .  il  exécute  un  autel  pour  le  couvent  des  Capucins  de   Bordeaux, 

Ch.  Braquf.hayk,  Iitun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1S84,  p.  187,  421. 
—  Idem,  Les  artistes  du  duc  d'Epernon,  1880-iSj,-,  p.  233. 

IMibnni'n  Claude  ,  vivait  à  Bodez  vers  le  milieu  du  xvie  siècle.  En 
[553,  d'après  les  archives  de  l'Aveyron,  il  passe  marché  pour  une  statue 
de  Xotre-Danie-de-Pitié  destinée  à  l'église  de  Coussergues. 

Ch.  Bacckal,  Nouv.  dicl.  des  architectes  français,  iss;.  p.  x ;  l' ï - 

lïucellef  Guillaume),  sculpteur  et  architecte  établi  à  Lyon  dans  la 
première  moitié  du  xvne  siècle,  signe,  en  i63;,  plusieurs  contrats  pour 
la  construction  de  l'église  de  l'IIôtel-Dieu. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivf  au  xvm°  siècle,  1884,  p.  48. 

Ducliusfel  Gillet  ou  Guillaume),  sculpteur  d'origine  flamande,  rési- 
dait, au  xv  siècle,  dans  la  ville  de  Bouen.  En  1467,  il  était  qualifié 
«  tailleur  des  yinages  et  de  feuilles  de  machonnerie  »  et  travaillait  pour 
le  chapitre  de  la  cathédrale,  sous  la  conduite  de  Laurent  Adam,  aux 
sculptures  de  la  chaire  archiépiscopale.  Un  peu  plus  tard,  il  tailla,  au 
prix  de  4o  sous,  onze  «  ymages  en  bois  pour  placer  aux  croches  des 
chaires  stalles  du  chœur  ». 

Langlois,  Stalles  delà  cathédrale  de  Bouen,  i858,  p.  1S4,  i;>ï. 

DucliasIH,  sculpteur  de  la  ville  de  Chàlons.  exécuta,  en  [655,  les 
statues  qui  ornaient  les  jardins  du  château  de  Sarry  Marne  . 

L.  (jrigxon,  Reclterches  sur  les  artistes ehdlonnais,  1889,  p.  5g. 

Duchcne  Guillaume),  sculpteur  en  bois  du  xvie  siècle,  natif  de 
Paris,  vint  à  Oloron,  en  Béarn,  où,  en  i5ao,  il  reçut  la  commande  d'un 
retable  en  bois  destiné  à  l'église  de  Monein.  Le  marché  portait  que  ce 
retable  aurait  2  m.  4»  de  large,  sur  2  ni.  88  de  haut  ;  l'artiste  devait  tou- 
cher i'3  écus  et  en  plus  une  barrique  de  vin  rouge  ou  blanc.  Guillaume 
Duchcne  parait  s'être  établi  à  Oloron,  car  on  l'y  retrouve  achetant  une 
maison  en  i538  et  signant  comme  témoin,  dans  un  acte  notarié,  en  [556. 

Arch.  des  Basses-Pyrénées:  E.  M70,  f°  ô.  —  Paul  Raymond,  Les  artistes  en  Béarn 
avant  le xvm' siècle,  1874,0.  i<~>. 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE  I  S'5 

Dialan   Jean  ,  travaille  à  Rouen,  en  1082,  àl'église  Saint-Godard  ;  il 

reçoit  '36  éeus  pour  avoir  l'ait  un  crucifix. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  6617.  —  De  Beaurepaire,  Inv.  somm.  des 
archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  Y,  1892,  p.  [58. 

Dii^arriin  Jean  .  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  vivant  à  Lille  au 
xve  siècle,  sculpte,  en  1428,  pour  l'église  Saint-Etienne,  un  bahut,  riche- 
ment décoré,  qui  devait  servir  à  renfermer  les  ornements  du  culte. 

J.  Holdov,  La  halle  échevinale  de  Lille,  1870.  —  Bérârd,  Dicl.  biogr,  des  artistes 
français,  187-2,  col.  ->\\. 

Du  Ilsin  ou  Do  Haut  François),  sculpteur  ornemaniste  qualifié 
«  tailleur  en  marbre  ».  Etabli  à  Paris,  au  xvie  siècle,  il  était  occupé 
en  i549,  dans  l'hôtel  d'Etampes,  sous  la  direction  de  Philibert  de 
l'Orme,  à  la  sculpture  des  marbres  du  tombeau  de  François  Ier.  Dans  la 
suite,  il  fut  employé  aux  travaux  du  nouveau  Louvre  que  construisait 
Pierre  Lescot  ;  en  i568,  il  recevait,  en  effet,  3,563  livres  8  sous  6  deniers 
«  pour  ouvrages  de  son  art  par  luy  laits  et  qu'il  fera  cy  après  audit  chas- 
teau  du  Louvre  ».  Vu  la  somme  élevée  touchée  par  l'artiste,  ces  ouvrages 
devaient  être  fort  importants. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  ans  a  la  cour  de  France,  t.  I,  iS.'io,  p.  .Vu».  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  1889, p.  i5g.  —  A.  Bïrty,  Topog.  Itist. 
da  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  252.  —  Ulysse  Hubert,  Nouv.  Arch.  de  l'art  français, 
i87(3,  p.  1. 

Du  Ha  y  (Fernand  .  sculpteur  et  peintre,  travaillait  à  Rouen,  en  i.">o.o, 
à  l'église  paroissiale  de  Saint-Sauveur. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  G.  -:<(',',.  —  |ir  l!i. u  rkpairk,  Inc.  somm. 
des  arch.de  la  Seine-Inférieure,  t.  VI,  189'),  p.  <|ii. 

DiiImisiii  Marin,  exerçait  son  art  à  Lyon  vers  la  moitié  du 
xvii'  siècle.  Il  figure,  sur  les  registres  de  l'église  Saint-Nizier.  comme 
ayant  fait  baptiser  un  fils  le  1 1  août  16  ji. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xviue  siècle,  1884,  p.  4g. 
—  Idem,  Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  29G. 

Dulis  Pierre  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Rouen,  travaille  de  i5i3  à 
1020,  sous  la  direction  de  Roullant  Leroux,  aux  statues  qui  décorent  le 
portail  de  la  cathédrale. 

Aroh.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  25:>4.  —  Deville,  Revue  des  architectes  de 
laealh.  de  Rouen,  i8/|8,  p.  52.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  r88i, 
P-  ig4- 

Duniosnil  Nicolas  ,  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon  de  la 
ville  de  Rbiiett,  était  employé,  vers  i.Vj-,  à  l'ornementation  des  piliers 


l84  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

soutenant  les  ligures  de   la   danse   macabre,   dans   le   cimetière  Saint- 

Maclou. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieuri  .  G.  6882.  —  De  Beurepaire,  Inv.  somm.  des 
arch.  de  la  Si  im  -Infi  1  i  wri .  t.  \ .  1893,  p.  ■•-'<■ 

Diimoiiliii    Michel  ,   exerçait    son  art    dans  la   ville  d'Albi     Tarn 
au  xvie  siècle. 
E.  Jolibois,  It'iai.  des  Soc.  savantes  des  départ.,  1878,  p.  ai. 

Diimoiiliii  Robert  .  sculpteur  en  bois  de  l'école  normande,  résidait 
à  Bernay  Eure  .  où.  en  1618,  il  était  occupé,  avec  son  lils  Michel,  à 
sculpter  la  clôture  et  les  stalles  du  chœur  de  l'église  de  la  Couture.  Les 
deux  artistes  reçurent,  pour  leur  travail.  i65o  livres  tournois. 

E.  Vedclin,  Artistes  normands  [Réunion  des  Soc.  des  beaux  arts  des  départ.,  1892, 
p.  5'|7). 

Duniotistici*  Guillaume  ,  sculpteur  en  cire  demeurant  à  Paris 
dans  la  première  moitié  du  xvne  siècle,  figure,  comme  parrain,  dans  un 
acte  de  baptême,  inscrit  le  i5  décembre  1662,  sur  les  registres  de  la  pa- 
roisse Saint- Jacques-la-Bouchcrie. 

Heruison,  Actes  oVétat  civil  d'artistes  français,   1870,  p.    121s.  —  E.  Piot,  EUf 

—  il  il  de  quelques  arlisti  s  fi  ont  ais,  is:".  p.  5g. 

Dunder    Mathias  ,  sculpteur  et  peintre  alsacien,  exerçait  son  art  à 
Strasbourg  dans  la  seconde  moitié  du  XIVe  siècle. 
Ch.  Gérard,  Les  Artistes  de  V Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  1872,  p.  '\\-. 

Du  Parvis    Jaccpies  ,  sculpteur  en  bois,  travaillait,  vers  i'3G-,   à  la 
décoration  et  à  l'aménagement  de  la  bibliothèque  du  vieux  Louvre. 
A.  Bertv,  Topogr.  hist.  du  Vieua  Paris,  t.  I.  1866,  p.  i45,  ii)4- 

Dtipavagc  Guillaume  .  sculpteur  ornemaniste  de  la  lin  du  xiv  siècle, 
était  occupé,  en  i3q3-i3q4,  à  l'ornementation  de  la  (lèche  de  la  cathédrale 
de  Cambrai,  à  raison  de  4  sous  fj  deniers  par  jour. 

Arch.  dép.  duNord.  Fonds  d\  la  cath.  rf<  I  i,  comptes  de  la  foin.,  nos  56,  'i>. 

—  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  iNSti,  p.  2(,ô  ;  Doe..  p.  715,  77Ô. 

Duponf  Jean  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Rouen,  refait,  en 
iJGa,  les  boiseries  du  chœur  de  l'église  Saint-Jean  qui  venait  d'être 
il  :vàstée  par  les  protestants. 

De  La  Qdkrièrk,  Notice  hist.  sur  l'anc.  église  de  Saint-Jean  de  liouen,  18G0,  p.  17. 

—  Ed.  Bo.nnaffé,  Le  meuble  en  France  au  \\v.w.   /  .  1877,  p.  ôr. 

iMijd-c    Guillaume  .    sculpteur  et  graveur  en  médailles,  naquit  à  Sis- 


de  l'école  française  is."> 

sonne,  près  de  Laon,  en  i.ï~4i  e'  mourut  à  la  fin  de  1642011  an  commen- 
cement de  i643-  H  épousa,  en  ifioo,  la  fille  du  sculpteur  Barthélémy 
Prieur  qui  faisait  partie,  comme' lui,  de  la  religion  réformée.  En  i(io'3, 
ayant  déjà  le  titre  de  sculpteur  ordinaire  du  roi,  il  obtint  le  privilège  de 
foudre  lui-même  ses  médailles,  en  or  et  en  argent,  dans  la  galerie  du 
Louvre,  où  Henri  IY  lui  avait  accordé  un  logement.  En  1O04,  il  devint 
contrôleur  général  des  effigies  des  monnaies  et  commissaire  général  des 
fontes  de  l'artillerie  de  France.  Tels  sont  les  seuls  renseignements  que 
l'on  possède  jusqu'à  présent  sur  la  vie  de  cet  artiste,  le  plus  célèbre  mé- 
dailleur  de  l'école  française. 

Quant  à  ses  œuvres,  outre  un  grand  nombre  de  médailles  de  toute 
beauté,  on  connaît  de  lui ,  à  la  Bibliothèque  nationale,  un  grand  mé- 
daillon représentant  Henri  IV  et  Catherine  de  Médicis,  et  au  Louvre, 
le  médaillon  en  bronze  de  Brulart  de  Sillery,  chancelier  de  France, 
et  le  buste  en  marbre  de  Dominique  de  Vie,  vicomte  d'Ermenonville. 
M.  Germain  Bapst  lui  attribue  aussi,  avec  toute  vraisemblance,  le  buste 
en  cire  de  Henri  IV,  qui  se  trouve  au  château  de  Chantilly.  En  effet, 
Guillaume  Dupré  et  Germain  Jacquet,  dit  Grenoble,  ayant  été  chargés, 
au  lendemain  de  la  mort  du  roi,  de  modeler  son  masque,  en  vue  des 
funérailles,  l'œuvre  de  Jacquet,  choisie  pour  figurer  à  la  cérémonie, 
fut  perdue  ou  détruite  :  c'est  donc  évidemment  celle  de  Dupré  qui 
subsiste  aujourd'hui. 

Dussieux,  dans  ses  Artistes  français  à  l'étranger,  cite  encore,  comme 
étant  de  lui,  la  statue  en  bronze  de  Victor- Amédée  Ier  de  Savoie,  placée 
dans  le  vestibule  d'honneur  du  palais  royal  de  Turin.  Enfin,  d'après 
une  opinion  émise  par  M.  Chabouillet  dans  les  Nouvelles  Archives  de 
l'art  français,  Guillaume  Dupré  a  peut-être  pratiqué  l'art  de  la  gravure 
en  pierres  fines,  si.  toutefois,  on  s'en  rapporte  à  un  saphir  gravé  repré- 
sentant Maurice  de  Nassau,  qui  appartient  maintenant  au  Cabinet  des 
médailles. 

L'artiste  eut  plusieurs  enfants,  dont  un  fils,  Abraham  Dupré,  graveur 
en  médailles,  auquel  il  laissa  sa  charge  de  contrôleur  général  des  mon- 
naies et  de  commissaire  des  fontes  de  l'artillerie  ;  ce  dernier  mourut  le 
8  juin  i(>47- 

Jal,  Dict.  crit.  de  biogr.  et  d'hist.,  1871,  p.  :>iS.  —  J.  Gdiffrey,  Nom.  Arch.  de 
l'art  français,  187a,  p.  17.S  ;  1876,  p.  172-224.  —  Dussieux,  Les  artistes  français  a 
l'étranger,  1876,  p.  :>io.  —  A.  Chabouillet,  Bull,  de  la  Soc.  de  l'hist.  de  l'art  fran- 
çais, i.S;."-,  p.  37-41;.  —  Idem,  Nouv.  Arch.  de  l'art  fiançais,  1881,  p.  182-189.  — 
E.  Fleury,  Guillaume  Dupré  de  Sissonne,  iS8i>.  —  L.  Gonse,  La  sculpture  fran- 
çais,', iSi|">,  p.  i48-i5o. 

«Kupio  Jacques  ,  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon,  résidait,  au 
MV  siècle,  à  Poitiers,  et  y  travaillait,  de  i'383  à  i38;,  au  palais   et   à   la 


l86  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

grosse  horloge.  Un  Robert  Dupré,  probablement  frère  de  Jacques,  fai- 
sait partie  également  des  artistes  à  la  solde  du  duc  Jean  de  Berry  et 
collaborait  en  i384,  sous  les' ordres  de  Pierre  Juglar,  à  la  décoration 
du  château  de  Riom.  en  Auvergne. 

A.  de  Ciumpe.u'x.  Les  travaux  d'art  exéeui  s  poui  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 

i8;)<i,  p.   il,    lô,    I;,  Sy,  90. 

Dupré  François  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  natif  de  Roye,  en 
Picardie,  exerçait  son  art  à  Amiens  vers  le  milieu  du  xvie  siècle. 

A.  Bérard,  Iii'i.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  2Ô2. 

Dupréau  Miquelot  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  né  aux  envi- 
rons de  Lille,  travaillait,  en  iôaa,  dans  la  ville  de  Valenciennes.  Il  était 
probablement  parent  de  Pierre  Dupréau  ou  du  Préau. 

Areh.  munie,  de  Valenciennes.  —  A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français, 
1872.  col.   25>.  — Ed.  Bonxaffé,  Le  meuble  en  France  au   \vi"  siècle,   1SS7,  p.   ôG. 

Dupréau   Pierre  .  Voir  Préau   Pierre  du  . 

Durand,  sculpteur-architecte  du  xme  siècle.  On  a  trouvé  ce  nom 
gravé,  dans  la  cathédrale  de  Rouen,  sur  la  clef  de  voûte  principale  de  la 
dernière  travée  de  la  nef.  représentant  l'Agneau  de  Dieu.  L'inscrip- 
tion porte  :  Durandas  me  fecit.  Cette  clef  de  voûte,  déplacée  pour 
cause  de  réparations,  est  aujourd'hui  au  Musée  de  Rouen.  Deville,  dans 
sa  Revue  des  architectes  de  la  cathédrale,  pense  que  ce  nom  doit  se 
rapporter  à  l'artiste  qui  a  exécuté  les  voûtes.  Il  aurait  succédé  au  maître 
d'oeuvre  Ingelram,  en  ia'35,  et  aurait  été  lui-même  remplacé,  en  ia5i, 
par  un  autre  maître  d'oeuvre  de  la  cathédrale,  nommé  Gauthier  de 
Saint-Hilaire. 

A.  Deville,  Revue  des  architectes  de  la  cath.  de  Rouen',  1848,  p.  iï,  i5.  — De  Ski- 
cnktr,  Notes  sur  l'hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  iS(î2,  p.  Soi. 

Durand  Mathelin  ,  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville*  de  Bourges, 
était  au  nombre  des  artistes  employés,  en  i5i3,  aux  travaux  delà  cathé- 
drale. 

De  Iiirardot.  Les  artistes  de  Bourges  [Arch.  de  Fart  français,  2"  série,  t.   1,  1SG1, 

p.   25l). 

Durant  Jacques  ,  sculpteur  ornemaniste  qualifié  tailleur  de  grès, 
travaillait  à  Lille,  où.  en  i3ç)C,  il  était  occupé  à  la  décoration  de  la  halle 
échevinale. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  univers,  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  129.  —  DkhAiskBS, 
Hist.  de  tari  dans  la  Flandre,  etc.  188G,  :  Doc.,  p.  -\-x. 


I>E    L15C0LE    FRANÇAISE  I»; 

Dui'anl  Pierre!,  sculpteur  en  bois  résidant  à  Amiens,  au  xv1'  siècle, 
sculpta  en  1464,  pour  la  municipalité,  deux  tableaux  où  étaient  repré- 
sentés, avec  une  grande  richesse  d'ornementation,  les  écussons  des  cor- 
porations delà  ville. 

II.  Dcisevel,  Recherches  hisl.  sur  les  ouvrages  exéc.  dans  la  ville  d'Amiens  aux 
xiv",  xve  et  xvi°  siècles,  i858,  p.  20. 

Dura  ni  (Guillaume),  sculpteur  et  fondeur  parisien  du  xvie  siècle,  prit 
part  aux  travaux  du  château  de  Fontainebleau.  On  lit  dans  les  comptes, 
de  i54o  à  i55o  : 

«  A  Guillaume  Durant,  tondeur,  pour  avoir  vacqué  aux  réparemens 
des  ligures  d'Apollo  et  Venus  à  raison  de  12  livres  par  mois.  » 

Plus  tard,  il  toucha  la  même  somme  pour  avoir  réparé  «  plusieurs 
branches  et  petites  ligures  de  courail  qui  estoient  rompues  et  démolies  et 
plusieurs  tableaux  de  courail  que  le  Roy  a  fait  mettre  dans  ses  cabinets 
audit  lieu  de  Fontainebleau  ».  Guillaume  Durant  exécuta  ce  dernier 
travail  avec  Laurent  Regnauldin,  Pierre  Bontemps,  Louis  Lerambert  et 
Claude  Luxembourg. 

De  Laborde,  La  renaissance  îles  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i8.r>o,  p.  4271  4^0. 
—  Idem.,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  1,  1877,  p.  201,  2o5. 

IMirnnl  (Nicolas),  sculpteur  en  bois  du  xvf  siècle,  termina,  en  i565, 
des  boiseries  sculptées,  pour  la  chapelle  des  Orfèvres,  à  Paris;  il  reçut 
000  livres  pour  son  travail. 

Baron  Pichox,  Noie  sur  la  chapelle  des  Orfèvres  (Mém.  de  la  Soc.  de  l'Hist.  de 
Paris,  t.  IX,  1882,  p.  99). 

Ournnli  Pierre  ,  sculpteur,  architecte  et  peintre  du  xnr  siècle,  né 
en  Languedoc,  était  établi  à  Montpellier  en  1248.  Six  ans  après,  il  fut 
nommé  maître  des  œuvres  de  la  ville. 

IUaouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, 1844,  p.  a4 • 

Durelorl  (Guillaume),  collaborait,  au  xvie  siècle,  à  l'ornementation 
du  château  de  Fontainebleau.  Il  ligure  dans  les  comptes,  de  i53y  à  i54o, 
comme  touchant  i5  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  èi  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  4°2.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877^.  1.Ï4. 

Durit'r  (Pierre),  sculpteur  et  architecte  de  la  lin  du  xve  siècle,  résidait 
à  Paris,  où,  en  1496,  il  était  maître  des  œuvres  des  bâtiments  royaux. 
On  cite  une  quittance  de  cet  artiste,  datée  du  i5  juillet  1496,   Pal'  bv 


l88  DICTIONNAIRE    HES    SCULPTEURS 

quelle  il  reconnaît  avoir  reçu  pour  le  montant  de  ses  gages,  pendant  un 
semestre,  la  somme  de  200  écus  soleil. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  a55.  —  Bauchal,  Noue. 
dict.  des  architectes  français.  1887,  p.  ao5. 

Ihirieu  ou  lin  Rien  Jeam,  exécutait,  en  i38y,  différents  ouvrages 
dans  la  ville  de  Yalenciennes.  M.  Dehaisnes  pense  que  Jean  Durieu 
pourrait  être  le  même  artiste  que  le  Jean  de  Yalenciennes  qui,  un  peu 
avant  cette  époque,  était  occupé  aux  sculptures  de  l'hôtel  de  ville  de 
Bruges. 

Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  lu  Flandre,  etc.,  1886,  p.  a'io. 

Dusaull  Jacques  .  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Bourges, 
sculpte,  en  i5iC,  une  gargouille  pour  le  premier  étage  de  la  tour  du  nord 
de  la  cathédrale  :  ce  travail  lui  est  payé  5o  sous. 

T)e  Girardot,  Les  Artistes  de  Bourges  (Archives  de  l'art  français,  2e  série,  t.  I, 
i8fii,  p.  25 1). 

Huval  ou  De  Val  (Pierre),  sculpteur-architecte  du  commencement 
du  xiv  siècle,  était  qualifié  «  latomus  »,  tailleur  de  pierre.  La  reine 
Jeanne  de  Navarre,  femme  de  Philippe  le  Bel,  le  mit  à  la  tête  des 
artistes  auxquels  elle  confia  l'exécution  des  statues  qu'elle  lit  placer  sur 
le  portail  du  collège  de  Navarre,  fondé  a  Paris  en  i3o4-  L'inscription 
constatant  la  munificence  royale  rappelait  le  nom  du  sculpteur-archi- 
tecte ;  on  n'a  pas  d'autres  détails  sur  les  œuvres  de  cet  artiste. 

J.  Dl'rrei'il,  Le  théâtre  des  antiquités  de  Paris,  1622,  p.  498.  —  Eméric-David, 
Hist.  de  la  seulpt.  franc,  1817-1872,  p.  m. 

Durai  Nicolas  ,  sculpteur  de  la  ville  du  Mans,  travaille,  en  i5oo,,  à 
l'abbaye  d'Etival-en-Charnie  Mayenne  ,  pour  l'abbesse  Jeanne  de  Laval. 
La  même  année,  il  reçoit  «  4  livres  18  sols  (!  deniers  restans  de  12  livres 
tournois  par  marché  fait  pour  trois  ymages  qu'il  a  faiz  et  baillez  à 
Madame,  savoir  est,  l'un  de  la  Trinité  qu'elle  a  fait  mectre  et  est  en 
ladicte  chappelle  de  Gouevron,  l'autre  de  Nostre  Dame  en  ladite  chap- 
pelle  de  Yallemée,  et  l'autre  de  sainct  Loys  en  la  chappelle  des  Vicomtes 
dedans  ladicte  abbaye  ». 

Arch.  dép.  de  laSarlhe;  série  H.  i4'8,  f°  267.  —  V.  Ddubemin,  Inv.  somm.  des 
areh.  de  la  Sarthe,  t.  IV,  1880,  p.  120.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France, 
t.  111,  i883,  p.  i.'u,  note  1. 


de  l"école  française  189 


E 


Eberhart  «l<*  Mayence.  Voir  Mayence  Eberhart  de  . 

Edouard  ou  Edwards  Richard  ,  résidait  à  Tours,  au  commence- 
ment du  xvne  siècle,  sur  la  paroisse  Saint-IIilaire.  Cet  artiste,  peut, 
être  d'origine  anglaise,  nous  est  connu  par  le  marché  suivant,  retrouvé 
dans  les  minutes  de  Pierre  Cognard,  notaire  royal  à  Tours  : 

«  Le  vingt-deuxième  jour  de  novembre  i6i3,  en  la  court  du  roy 
N.  S.  etc.  Richard  Edouard,  sculpteur  demeurant  en  cette  ville  de  Tours, 
au  cloître  des  Augustins,  d'une  part;  et  honnestes  personnes,  Martin 
Thorigny  et  Macé  Proust,  maîtres  jurés  ciergicrs,  chandeliers,  et  Pierre 
Seguin,  procureur  de  la  communaulté  du  dict  estât...  Lesquelles  partyes 
ont  faict  et  l'ont  le  marché  et  obligacions  qui  s'ensuivent,  c'est  assavoir 
que  le  dict  Edouart  a  promis  de  l'aire  pour  le  dict  corps  et  communaulté, 
deux  ymaiges  et  ligures  :  l'une  de  Saint-Loys,  l'autre  de  sainte  Gene- 
viet've  .. 

«  Lesquelles  figures  seront  faictes  assavoir  :  le  Saint-Loys  aura  ses 
vêtements  semez  de  fleurs  de  lys  et  armines  enlevées  en  bosse,  dorées  et 
le  bord  du  dict  habit,  avec  son  sceptre  dans  une  main  et  dans  l'autre 
ung  baston  royal,  avec  la  couronne  imperialle. 

«  La  sainte  Geneviel've  aura  une  figure  d'ange  qui  allumera  ung  cierge 
qu'elle  aura  dans  la  main  et  ung  diable  qui  le  tura  l'éteindra  ;  elle  sera 
faicte  en  religieuse  et  les  vêtements  dorez  par  les  bords  ; 

«  Et  rendra  le  tout  faict  et  parl'aict  bien  et  deueinent,  comme  il  appar- 
tient, les  mettera  et  posera  en  l'église  des  Cordeliers,  dans  la  chapelle 
de  Saint-Erançoys,  desdyée  pour  la  confrairye  dud.  corps  et  commu- 
naulté des  eiergiers  et  chandeliers,  le  tout  rendu  en  sa  perfection,  le 
Ier  janvier  prochain,  pour  et  moyennant  le  prix  et  la  somme  de  ein" 
quante-trois  livres  etc..  » 

E.  Giraudkt,  Les  artistes  tourangeaux,  1880,  p.  i52-i33. 


IfjO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

liliiiuii'il  Jean,  sculpteur  et  peintre  du  xvie  siècle,  exerçait  son  art 
à  Lyon  de  i533  à  i55i. 

N'atalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvin0  sièele,  1884,  p.  ôô. 

Kgrel    (Mathieu),   sculpteur  ornemaniste  du   xive  siècle,   travaille, 

en  i536,  au  château  d'Escaudœuvres,  près  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Registres  relatifsau  Hainaut;  H,  a.">i.  —  Dehaisnes,  Ilisl. 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  îSSti,  Documents,  p.  588. 

Elie  de  Lisle.  Voir  Lisle  (Elie  de). 

l'Jiol  «le  Lachassaigne.  Voir  Lachassaigne    Eliot  de  . 

l'.loi  (Saint]  ou  r.ligius,  natif  de  Limoges,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  viie  siècle,  et  aurait  eu  comme  maître,  Abbon.  il  vint  à  Paris 
sous  Glotaire  II  qui  l'employa  à  l'ornementation  de  son  argenterie.  Plus 
tard,  sous  le  règne  de  Dagobert,  il  exécuta  un  grand  nombre  d'œuvres 
de  sculpture  et  d'orfèvrerie.  On  donne  comme  le  plus  célèbre  de  ses 
ouvrages,  le  tombeau  connu  sous  le  nom  de  l'autel  de  Saint-Denis  : 
c'était  un  baldaquin  recouvert  d'argent  et  supporté  par  des  colonnes  de 
marbre.  Nommé  directeur  de  la  Monnaie  de  Paris,  trésorier  du  roi  et 
enfin  évèque  de  Noyon,  il  fonda  à  Solignac,  près  de  Limoges,  un  cou- 
vent, dont  tous  les  moines  devaient  être  artistes.  Il  mourut,  le  i"'  dé- 
cembre 65g,  à  Noyon,  où  la  reine  Bathilde,  femme  de  Glotaire  II,  grande 
admiratrice  de  son  talent,  lui  lit  élever  un  tombeau. 

On  a  souvent  discuté  sur  la  qualité  d'artiste  accordée  à  saint  Eloi, 
sans  qu'on  puisse,  il  est  vrai,  s'appuyer  sur  des  documents  bien  certains, 
aucune  de  ses  œuvres  n'étant  parvenue  jusqu'à  nous. 

Audoenus,  Vita  S.  Etigii.  —  Nagler,  Kiinstler -Lexicon,  t.  IV,  1897.  —  L'abbé 
Texier,  Essai  Iris  t.  sur  les  argentiers  et  les  émailleurs  de  Limoges  (Mém.  de  la  Soc. 
des  Antiq.  de  l'Ouest,  1842,  p.  116  et  suiv).  —  Idem,  Dicl.  de  l'Orf'èvr,  i85;, 
p.  i|^a,  o-'ii.  —  Eméric-David,  Histoire  de  la  Sculpture  française,  1817-1872,  p.  2."), 
■jii.  —  A.  de  la  Porte,  Un  artiste  du  vne  tiède.  Eligius  aurifaber,  i8(>(>. 

Emery  (Augustin  .  exécute,  en  i54a,  plusieurs  travaux  dans  l'église 
de  Saint-Pierre  d'Epernon,  près  de  Chartres,  pour  le  compte  de  la  con- 
frérie de  Saint-Roch. 

Arch.  dép:  d'Eure-et-Loir;  E.  2G5(i.  —  !..  Mlrlet,  Inv.  somm.  des  arelt.  d'Eure 
el-Loir,t.  Il,  2e  partie,  i88<>,  p.  3n. 

I  ii^tiiiiHiil/  sculpteur-architecte  du  xmc  siècle,  né  en  Languedoc, 
vint  s'établir  à  Montpellier,  où  il  fut  nommé,  en  1249,  maître  des  œuvres 
de  la  ville.  De  i25o  à  ia65,  il  fut  élu  plusieurs  fois  consul  de  sa  corpo- 
ration. 

Re.noivier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pieire  et  autres  artistes  gothiques  de  Montpel- 
lier,  |8.'|4,  p.  2'|. 


DE    L KCOLE    FRANÇAISE  I  f)  I 

Erembert,  sculpteur-orfèvre  du  xie  siècle,  naquit  aux  environs  de 
Metz  et  devint  abbé  du  monastère  de  Vaulson  ou  Vaussoire,  situé  dans 
le  même  diocèse.  Parmi  ses  œuvres,  qu'on  admirait  encore,  parait-il, 
deux  cents  ans  après  sa  mort,  on  cite  la  décoration  du  maitre-autel  de 
son  église,  où  il  représenta  la  Vierge  accompagnée  d'autres  figures.  Il 
mourut  en  io33. 

Eméric-David,  Hisl.  de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  09.  —  L'abbé  Texieh.  Dict. 
de  Vorfèor.  i8.">7,  p.  (j8o. 

Ei'lcbolil.  Voir  Yalelier 

I  '.i-iirUiii  do  Malignes.  Voir  Maliffnes  (Ernekin  de). 

Ernoulet,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle,  travaillait, 
en  i4'!o,  aux  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  direction  de  Phi- 
lippot  Viart. 

Langlois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i8()8,  p.  t8a. 

Erwin  <l<»  Steinbach.  Voir  Sleinbacb  (Erwin  de  . 

I  '*»«"n  111:1  îtiii"  Jacques  d'  ,  sculpteur  et  tailleur  de  marbre  de  Touruay, 
est  appelé  à  Lille,  où  les  échevins lui  confient,  de  i'348  à  i35o,  l'exécution 
de  l'entablement  de  la  porte  Saint-Sauveur;  il  reçoit  12  livres  pour  ce 
travail.  En  i3uV)-i3-o,  il  entreprend,  dans  la  même  ville,  la  décoration  de 
la  fontaine  des  Poissonniers.  En  i'3<)i,  de  retour  à  Tournay,  il  grave  une 
tombe  de  cuivre  pour  un  bourgeois  de  la  ville. 

Arch.  commun,  de  Lille  ;  année  i5Gtj.  —  Arch.  de  Tournai/.  Actes  passés  devant 
échevins;  année  i3gt. —  Dehaisxes,  llist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  124, 
1G8;  Documents,  p.  4;)">i  686. 

Escofliei'  Poncet  ,  ditPoncet  l'imagier,  sculpteur  et  architecte  de  la 
fin  du  xv1- et  du  commencement  du  xvie  siècle,  vivait  à  Lyon  de  i4g3  à 
i5ia.  Il  travailla,  sous  la  direction  du  peintre  Jean  Perréal,  aux  prépa- 
ratifs des  fêtes  données  par  la  ville,  lors  des  entrées  d'Anne  de  Bre- 
tagne, en  1494,  de  Louis  XII,  en  i4«)!)i  et  du  cardinal  d'Amboise,  légat  de 
France,  en  i5oi.  Les  comptes  portent  : 

En  1.494-  —  «  Pms  pour  Poncet,  tailleur  d'images,  qui  a  fait  le  signe 
cygne  et  le  mosle  des  seraines  moule  des  sirènes),  pour  VI  journeez,  à 
X  solz  pour  jour  monte ni  fr.  » 

«  Plus,  à  Poncet,  tailleur  d'images,  qui  a  aidé  à  faire  le  signe  et  taillé 
le  lis  et  besongné  à  la  grant  chaîne  de  bois  pour  le  signe  VI  jours  à 
VIII  gros  pour  jour  monte ni  fr.  » 

«  Plus,  pour  Poncet,  tailleur  d'ymages,  qui  a  taillé  le  mosle  du  lis  et 


I<)2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

fait  le  lis  et  les  mosles  des   visages,  à  YII1  gros  pour  jour.  VI  jours. 

monte 1 1 1  fr.  » 

En  i499-  —  «  A  Poucet  ymaginier,    n  journées  à  inoller.       XX  s.  t.  » 

F.  Rolle,  Jean  Perréal    Arch.  de  Fart  français.  2e  série,  1. 1,  i86i,  p.  62,68, 71  . 

—  Natalis  Roxdot,  les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiveau  xwir  w'écfe,   1884,  p.  23. 

Esmeii*  ou  Esneir  Jenin  .  sculpteur  ornemaniste,  était  au  nombre 
des  artistes  employés,  de  i383  à  i385,  à  la  décoration  du  château  de  Poi- 
tiers, pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeadx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894, p.  iô,  89. 

Eslevenard  Georges  .  dit  La  Seigne,  sculpteur  et  architecte  né  au 
Russey  Doubs  ,  vers  le  commencement  du  xvne  siècle,  quitta  sa  ville 
natale,  en  i<>1;.  et  alla  travailler  à  Fribourg,  puis  à  Dôle,  où  il  fut  admis 
dans  la  bourgeoisie  en  166;.  Il  sculpta  dans  cette  ville,  de  ififij  à  1669,1e 
retable  du  maître-autel  et  le  jubé.  Il  mourut  en  1630. 

J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  francs-comtois  antérieurs  au  xiv  siècle,  iSya, 
p.  12. 

Esloiirnean    Jacques-Mathieu  ,  sculpteur  et  architecte  du  xvic  siècle, 

naquit  à  La  Flèche  en  i486.  Françoise  de  Vendôme,  duchesse  d'Alençon, 

qui  appréciait    beaucoup  son  mérite,  l'attacha    à   sa  personne  et  lui  fit 

exécuter  à  Vendôme,  en  i53j,  un  tombeau  pour  son  époux    Charles  de 

Bourbon,  surnommé  le  Magnanime.  Plus  tard,  en  1.J4O,  elle  employa  ses 

talents  d'architecte  et  lui  fit  construire  le  château  seigneurial  de  Chà- 

teauneuf-sur-Cher . 

J.-F.  Bodiw  Rech.  histor.  sur  l'Anjou,  1 8 4 7 -  —  Ch.  Baochal,  Nouv.  dict.  des 
architectes  français,  18S7,  p.  2i5. 

Estrées  Nicolas  d'  ,  travaillait,  de  i5o5  à  i5oS.  à  la  façade  de  l'hôtel 
de  ville  de  Compiègne.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  A  Nicolas  d'Estrées.  tailleur  d'ymages  a  esté  payé  la  somme  de 
ii)  livres  4  sols  parisis  pour  la  façon  de  six  ymages  qu'il  afaictes  et  tail- 
lées, pour  mectre  au  devant  de  l'ostel  de  la  ville,  comme  l'Annonciation, 
le  roy  Charllemaine  et  aultres  saincts  à  plain  desclarez  en  six  mande- 
ments. » 

Nicolas  d'Estrées  sculpta  aussi,  pour  le  même  édifice,  un  écusson  aux 

armes  de  France,  sur  la  cheminée  de  la  grande  salle. 

De  Marsy,  L'hôti  I  di  ville  d  C  ympiegne,  p.  22,  2.ï,  2-  [Extrait  des  comptes  rendus 
du  congrès  tenu  a  Senlispar  la  Soc.  franc,  d'archéol.  en  IS77  . 

Etienne,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  Troyes  de  i'3|8  à  1351. 
.Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Beu.  dt  l'art  franc.,  1887,  p.  66). 


de  l'école  française  193 

Etienne,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Limoges,  devint,  en 
i'35-,  maître  de  l'œuvre  de  la  cathédrale,  charge  qu'il  conserva  jusqu'en 
1370,  époque  de  sa  mort. 

Aroh.  munie,  de  Limoyes.  —  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  187a, 
col.  268. 

Etienne,  dit  Etienne  l'imagier,  était  établi  à  Lyon  vers  i382-i383. 
Un  autre  sculpteur,  nommé  Etienne,  résidait  dans  la  même  ville  vers 
i5i6-i5ij. 

Natalis  Romdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xvm"  siècle,    1884,  p.  i4>  27. 

Etienne  (Jean),  passe  un  marché,  en  i54i,  pour  l'exécution  du  reta- 
ble de  la  chapelle  du  Saint-Esprit,  dans  l'église  de  Vence  (Alpes-Mari- 
times). 

Hevue  des  Sociétés  savantes,  1860,  1"  semestre. —  Ch.  Bauchal,  JSouv.  dicl.  des 
architectes  français,  1887,  p.  2i4- 

Etienne  de  Boisse.  Voir  Boisse   Etienne  de). 

Etienne  «le  Bonneuil.  Voir  Bonneuil   Etienne  de). 

Etienne  de  Chastelleraulx.  Voir  Chaslelleraiiv  Etienne  de  . 

Etienne  de  Loueciennes.  Voir  Loueciennes  (Etienne  de). 

Etienne  de  Neuville.  Voir  Neuville  (Etienne  de). 

Eudes  de  llontreuil.  Voir  Monlreuil  Eudes  de). 

Eustaclie,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  l'école  rouennaise, 
travaillait,  en  14^9,  aux  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  direc- 
tion de  Philippot  Viart. 

L,Ai\GLOis,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  182. 
Evrard  d'Orléans.  Voir  Orléans  Evrard  de). 


194  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 


IF 


Fabien  de  Fleschieres.  Voir  Flescbieres  Fabien  de  . 

Fabro  Jean  ,  sculpteur  et  architecte,  peut-être  d'origine  italienne, 
résidait  à  Troyes  au  commencement  du  XVIe  siècle.  Il  devint  le  gen- 
dre de  Jean  Gailde  et  collabora,  de  i5iô  à  idij,  aux  travaux  du  jubéde 
l'église  delà  Madeleine. 

Ilém.  dt  laSoc.acad.  de  l'Aube.  — Ch.  Haichal,  Nowo.  dict.  des  architectes 
français,  1887,  p.  2i5. 

Faffol  Nicolas,  sculpte,  de  1600  à  1608,  trois  statues  en  pierre  poui 
la  façade  de  l'hôtel  de  ville  de  Nantes  ;  il  reçoit,  pour  son  salaire, 
202  livres  tournois. 

Arch.  comm.  de  Nantes,  CC.  i5o.  —  De  la  Nicollière-Tzueiro,  Inc.  somui.  des 
arch.  comm.  de  Nantes,  t.  I,  1S88,  p.  148. 

Fa  in  Pierre  .  sculpteur  et  architecte  rouennais  du  commencement 
du  xvie  siècle,  travaille  d'abord,  de  i5oi  à  i5oj,  au  palais  archiépiscopal 
de  la  ville  et  au  manoir  abbatial  de  Saint-Ouén.  En  1008,  il  se  rend  à 
Gaillon,  appelé  par  le  cardinal  d'Amboise,  et  entreprend,  avec  d'autres 
maîtres  d'oeuvre,  la  construction  de  la  chapelle  haute  du  château.  En 
1.109,  il  reçoit  lion  livres  pour  l'exécution,  en  pierre  de  Vernon,  du  grand 
portique  de  la  cour  ;  ce  monument  qui,  pendant  la  Révolution,  fit  par- 
tie du  Musée  des  Petits-Augustins,  se  trouve  aujourd'hui  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts,  à  Paris.  Pierre  Fain  sculpta,  en  outre,  pour  le  grand  corps 
de  bâtiment  de  Gaillon,  deux  fenêtres  et  une  lucarne  qui  lui  furent 
payées  324  livres  10  sous. 

A.  Deville,  domptes  d  dépenses  di  la  construction  du  château  de  Gaillon,  iSôo, 
p.  LXXIX,  45c.  —  Do  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric- 
David,  1862,  p.  007.  —  E.  Mûntz,  Guide  dt  l'Ecole  des  Beaux-Arts, p.  57,08.  — 
L.  Palustre,  La  Renaissant  en  France,  t.   II,  jssr.p.  ■»<;;,  1-,  ■■}-■>. 


DK    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  j    5 

Falaize  (Richard),  sculpteur  en  boïs   né  à   Paris,   sculpta,  en  1022 
les  cinquante-quatre  stalles  historiées  de  l'église  collégiale  de  Saint- 
Martin  de  Champeaux,   dans  le  canton  de  Mormant  (Seine-et-Marne 
Ces  œuvres  dénotent  chez  l'artiste  beaucoup    d'imagination,   mais   un 
talent  d'exécution  assez  inférieur. 

Arch.  dêp.  de  Seine-et-Marne;  G     r,„    _.«„//    ,/„,.„,  -u    ,         , 
r    11    .a/-     o/-         /   -         r,    „  •'"        o"u-   un  comité  des    arts   c     mon 

t.  H,  '842-1845  p.  473.-E.  Patv,  Bull,  monum.,  2«  série,  t.  Il    ,846  p    4,7 
Revue  des  Sociétés  savantes,  ,866,  t.  VU,  ,,.  555  ;  l.  VIII,  p    a39    -  L   Palu™7 
La  nemissance  en  France,  t.  I,  ,879,  p.  l4g.  _F.  „EGun,  owvet  R  m  Un™ 

mlTH"     ncedu  y'sUcle  "" *VI,I°'  l'  v'  l883>  p-    (o- 


i;t(îd.   si»' 


Fanar  (Simon),  sculpteur  de  la  ville  de  Bruyères  (Aisne),  s'engage 
en  1624,  visa  vis  d'un  maître  peintre  de  Laon,  nommé  Pierre  Le  Lon- 
a  lui  livrer  «  deux  images  et  figures  de  bois  de  noier,  scavoir  •  la  figure' 
de  Nostre  Dame  et  sainct  Jehan  de  la  hauteur  de  cincq  piedz  bonne  et 
loyalle  marchandise,  bien  façonné,  rendu  au  logis  dudict  Le  Long  cl  ce 
nioiennant  la  somme  de  vingt-deux  livres  dix  sols  tournois  ». 
G-  Gkammn,  Mme  de  l'art  fiançais,  i8g5,  p.  ,34. 

Fauchîep  ou  Fouchier  (Robert),  sculpteur  et  architecte  né  à 
Melun,  en  r358,  travaillait,  en  r383,  à  Poitiers,  pour  le  duc  Jean  de 
Berry  ;  ,1  remplaçait  alors  Guy  de  Dammartin  dans  la  conduite  des  tra- 
vaux du  palais  et  était  payé  a  raison  de  7o  sous  par  semaine.  II  revint 
ensuite  a  Melun,  où  il  devint  maître  des  œuvres  de  la  ville.  En  i4o3  il 
fut  mandé  par  le  roi  Charles  VI  qui  lui  confia  la  restauration  de  son 
château. 

is'«)i, 7'.  SA68E*DX'  US  '""""''  'r"rl  eXéClUéS  >mirJc"u  de  Fra»^>  duc  de  Berry, 

Faukemberghc  (Baudouin  de),  résidait,  au  x,ye  siècle,  dans  la 
ville  de  Saint-Omer  et  sculptait,  en  ,'3,2,  des  statues  pour  le  cloître  de 
Sainte-Claire. 

droite'  %^n^'i"CffS:  ^  4°5"  ~   "E"AISNKS<  HisL  de  Mdansla  Flan- 
aie,  eu.,  188b  ;  UOC,  p.  2^8, 

Favereau  (Gabriel),  appelé  aussi,  à  tort,  Gabriel  Le  Fandreau 
demeurait  à  Troyes  al,  xvr'  siècle;  il  était  le  gendre  de  Dominique 
Morentm.  Le  4  janvier  i5'l{,,  on  le  trouve  figurant  dans  un  marché 
passe,  par  devant  notaires,  entre  son  beau-père  et  lui  d'une  part  et  le 
chapitre  de  l'église  Saint-Etienne  d'autre  part,  au  sujet  d'un  jubé  de 
pierre  à  exécuter  dans  cette  église.  En  i559)  il  fut  nommé  maître  maçon 
de  la  cathédrale,  charge  qu'il  occupa  jusqu'en  ,.V(i,  époque  de  sa  mort  ; 
il  lut  enterre  dans  l'église  Saint-Nizier. 

Arch.  dép.  de  l'Aube,  G.  ,60a  à  .(i,,',.  -  Vallet  de  Vi.uvu.le,  Lesarch.hisl.  du 


g  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

départ,  de  VAule,  ,«.,  p.  ..6,  S,«.  -  L.  Pigbottb,  M  ,«r  ta  fr». d» 
delacalh.deTroyes,  1870,  p.  ;5o,  -5a,  M,  160,  ,90.  -  As sier,  Z«  artarf  ta 
artiste* dans ranc.  c.//..ï.  de /a  Champagne,  .876,  p.  88.  -  A.  Babeau,  Btfim.  des 
Soc.  rta  beauaî-arts  des  départ.,  1877,  p.   n5,  102. 

Fébuimonl  Nicolas  de),  sculpteur  de  la  ville  de  Tournai,  travaille, 
de  1619a  i6a3,  à  L'hôpital  de  Séclin  (Nord)  ;  il  reçoit  548  livres  «  pour 
avoir  faict  livré  et  assis  au  cœur,  dudit  hospital  ung  repositoire  du 
vénérable' Saint-Sacrement,  de  pierres  d' Avenues  de  XVIII  piedlz  de 
hault  et  six  piedtz  et  deroy  de  larghe,  alabastre  et  doré » 

Invent.  somm.  des  arch.  de  l'hôpital  de  Séclin,  1886,  E.  i5,  p.  58. 

Fécamp  Garnie.-  de  ,  sculpteur-architecte  du  xm"  siècle,  dont  le 
nom  se  lit  dans  une  charte  donnée  à  Etrctat  et  conservée  dans  les 
archives  de  la  Seine-Inférieure.  Il  est  cité  comme  ayant  collaboré  à  la 
construction  de  l'église  Notre-Dame  d'Etretat  entre  les   années  1218  et 

ia38  ;  cette  église  a  été  détruite. 

Bull,  du  comité  des  arts  clmon.,  t.  II,  .842-843,  p.  576.  -  F-  nBou*Q,™' 
Hisi  delasculpt.  etdesarlsplast.  en  France,  .846.  -  L»u  Fe.gneor,  Notes  su. 
FHist.  de  la  sculp.  franc,  d' Eméric-David,  1862,  p.  002. 

Fegiiculx  (Jean.,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  Nantes  au 
xvie  siècle. 

Bull,  du  comité  de  la  langue,  de  l'hist.  et  des  arts,  t.  III,  .855-. 836,  p.  227. 

Félibanl  Barthélémy),  sculpteur  parisien  du  commencement  du 
xvii"  siècle,  fait  baptiser  un  fils,  sur  la  paroisse  Saint-Sulpice,  le 
28  décembre  1609. 

Herluison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  .87.',,  p.  .58.  -  E.  Piot,  Etat 
civil  de  quelques  artistes  français,  1875,  p.   4&- 

Fenera  1  Bertrand  de),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xv°  siècle, 
né  en  Languedoc  vers  i4i5,  résidait  à  Montpellier  en  1^-2. 

Rf.nouv.er  et  Ricabd,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, .844,  P-  61. 

Feneslre  (Robert  de  la),  sculpteur  en  bois  du  xvi*  siècle,  exécute, 
en  i545,  les  portes  de  l'église  de  Gaudebec,  en  Normandie. 
Ch.  Bacchal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p,  220. 

Ferier  Jean  ,  dit  Grosjean,  travaille,  au  xvi<=  siècle,  à  l'hôtel  de  ville 
de  Cambrai;  en  i534-i535,  il  reçoit  soixante-quinze  sous  tournois  pour 
avoir,  avec  d'autres  ouvriers,  «  faict  et  tiré  ung  patron  et  pourtraict  en 


DK    L  ECOLE    FRANÇAISE  lÇfj 

papier  de  l'ouvraige  nécessaire  à  faire  en  la  maison  de  le  ville  et  bre- 

tesque  (i)  ». 

Lefèvre,  Matériaux  pour  l'hist.  des  arts  dans  le  Cambrésis,  1870,  p.  24.  — 
A.  Ddriecx,  Les  artistes  cambrésiens  du  i.v  au  xi.r  siècle.  187I,  p.  60.  —  Idem, 
Notes  sur  les  artistes  cambrésiens  (Itev.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888, 
p.  38i,  a'  97). 

Fermiii  (Jeanl,  sculpteur  ornemamiste  du  xve  siècle,  était  établi  à 
Cambrai  vers  i45<). 
De  Laborde,  Les  ducs  de  Boun/ogne,  t.  I.  1849,  p.  554. 

Forriol  (Louis(,  sculpteur  et  architecte,  résidait  à  Nevers  à  la  (in  du 
xvic  et  au  commencement  du  xvn"  siècle.  Le  14  janvier  i5o.o,  il  s'obligea, 
par  contrat  passé  avec  les  échevins,  à  exécuter  six  écussons  aux  armes 
de  Louis  de  Gonzague  et  d'Henriette  de  Clèves,  duc  et  duchesse  de 
Nevers.  Ces  écussons  en  pierre,  ornés  des  ordres  de  Saint-Michel  et  du 
Saint-Esprit,  étaient  placés  aux  six  portes  de  la  ville  ;  ils  furent  payés  à 
l'artiste  60  écus.  En  i(!oG,  on  retrouve  Louis  Ferriol  modelant  en  terre 
trois  grandes  figures,  à  l'occasion  de  l'entrée  k  Nevers  de  la  duchesse 
de  Mantoue.  En  i(îio,  il  visitait  avec  les  échevins,  en  compagnie  d'un 
de  ses  confrères,  Jean  Portier,  l'endroit  le  plus  propice  à  l'établissement 
d'un  pont  sur  la  Loire. 

Arch.  comm.  de  Nevers,  CC.  a38,  260,  268.  —  De  Soultrait,  Àrch.  de  l'art 
franc.,  Doc.,  t.  I,  i852,  p.  i38.  —  L'abbé  Bodtillier,  Inv.  somrn.  des  arch.  de 
Nevers,  1876,  série  CC.  p.  91,  99,  io3. 

Fessel  (Pietrequin  ,  sculpteur  en  bois,  probablement  d'origine 
flamande,  travaille,  en  1462,  aux  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen, 
sous  la  direction  de  Philippot  Viart. 

Arch.  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  G.  249G.  —  De  Beaurepaire,  Inv.  sornm.  des 
arch.  île  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  35 1. 

Fevin  (Jean  de),  sculpte,  en  i38o,  plusieurs  motifs  d'ornementation 
pour  la  chapelle  du  château  d'Hesdin  Pas-de-Calaisi. 

Arch.  départ,  du  Pas-de-Calais,  A.  781.  —  J.-M.  Richard,  Inv.  somrn .  des  arch. 
du  Pas-de-Calais,  t.  II,  1887,  p.  11G. 

Fiosole  (Jérôme  île  ,  ornemaniste  italien  vivant  en  France  au  com 
mencement  du  xvi°  siècle,  résidait  à  Tours,  où  il  travaillait  dans  l'ate- 
lier de  Michel  Colombe.  Il  dut  collaborer,  sous  la  conduite  de  ce  grand 
maître,  à  la  décoration  du  mausolée  de  François  II,  duc  de  Bretagne. 
Léon  Palustre,  d'après  un  manuscrit  provenant  des  archives  du  dôme 

(1)  Balcon  du  haut  duquel  se  faisaient  les  publications  légales. 


198  DICTIONNAIRE    DKS    SCULPTEUftS 

de  Florence,  lui  attribue  également  une  part  dans  l'exécution  du  tom- 
beau m  des  enfants  de  Charles  VIII,  tombeau  qui,  placé  autrefois  à 
Tours  dans  l'église  Saint-Martin,  se  trouve  aujourd'hui  dans  la  cathé- 
drale. Faut-il  aussi,  toujours  d'après  Palustre,  reconnaître  la  main  de 
Jérôme  de  Fiesole  dans  l'ornementation  du  sépulcre  de  l'abbaye  de 
Solesme  ?  C'est  une  question  qui,  faute  de  documents,  est  encore  diffi- 
cile à  résoudre. 
L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  III,  iS85,  p.  79,  So,  8(î,  117,  i4~>. 

l'ii'iiiin,  sculpteur  ornemaniste  delà  fin  du  xive  siècle,  est  employé, 
en  i386,  à  la  cathédrale  de  Cambrai,  à  raison  de  5  sous  par  jour. 

Arch.  dép ,  du  Nord.  Fonds  de  la  cath.  de  Cambrai.  Comptes  de  la  fuir.  n°  5i.  — 
Dehaisnes,  tlisl.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  2g3;  Doc.  p.  653. 

Fiselier  ou  Lefiselier  (Jean),  sculpteur  en  bois  du  xvc  siècle,  était 
au  nombre  des  artistes  collaborant  à  Rouen,  vers  ifo~,  à  la  sculpture 
des  stalles  de  la  cathédrale,  sous  la  direction  de  Philippot  Viart.  Aupa- 
ravant, en  i4-"'!),  il  avait  travaillé  à  une  chaire  archiépiscopale;  celle-ci, 
n'ayant  pas  été  trouvée  assez  riche,  fut  recommencée,  plus  tard, 
d'après  les  dessins  de  Laurent  Adam  à  qui  on  en  conlia  l'exécution. 

Langlois,  Les  slalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  182  et  190  à  la  note. 

Fissier  Robert',  sculpteur  picard  établi  à  Montdidier,  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xviie  siècle,  exécuta  la  belle  chaire  de  marbre  de 
l'église  du  Saint-Sépulcre  :  sur  la  première  marche  de  l'escalier,  on  lit 
en  effet  :  J'ai  esté  faite  par  Robert  Fissier,  16 3o.  En  16^-2,  il  aurait 
décoré,  dans  l'église  Saint-Pierre,  le  maître  autel  de  la  chapelle  de  la 
Vierge,   en  collaboration   de   Pierre    Rlassel,    sculpteur  amiénois. 

II.  DisF.vEi.,  La  ville  de  Montdidier,  1837,  p.  i3.  —  V.  de  Beadvillé,  Hist.  de  la 
ville  de  Montdidier,  1SÔ7,  t.  II,  p.  78. 

Fislo  Pierre,  Jean  de),  sculpteur  et  architecte  du  xme  siècle,  né  en 
Languedoc,  est  cité,  dans  une  charte  datée  de  12.54,  comme  ayant  tra- 
vaillé vers  cette  époque  dans  la  ville  de  Montpellier. 

Renouviek  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, i88'i,  p.  24. 

Fïves  Jacquemard  ou  Jakemon  de),  sculpteur,  peintre  et  architecte, 
demeurait  à  Lille  dans  la  première  moitié  du  xiv"  siècle.  D'après  un 
compte  des  argentiers  de  la  ville,  il  était  occupé,  en  i'iuj,  à  l'église 
Saint-Ftienne  : 

(1)  Le  Musée  duTrocadéro  en  possède  un  moulage. 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  IÇ)9 

«  A  maistre  Jakemon  de  Fives  pour  L'ouvrage  de  la  capiele  Saint- 
Jacques  à  Saint-Estienne...  X  1.  » 

En  i3a3,  il  travaillait  à  la  porte  Saint-Sauveur.  En  i328,  il  recevait 
4i  sous  3  deniers  pour  la  réparation  d'un  bas-relief  représentant  le 
Christ  et  la  Madeleine,  placé  à  la  porte  de  Courlrai  : 

«  A  Jakemon  de  Fives  pour  les  ymages  de  le  porte  de  Courtrai  mettre 

plus  parfond  et  pour  repaindre  les  aumaires   volets  de  bois XLI  s. 

III  d.  » 

De  la  Pons-Mélicocq,  Rev .  univ  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  129. —  llounov,  Etudes 
artistiques,  artistes  inconnus  des  xivc,  sve  et  XVIe  siècles,  1877,  p.  ">. 

I  lamaiis.  sculpteur-orfèvre  du  xme  siècle.  Dans  le  grand Cartulaire 

de  Saint-Etienne  de  Bourges,  un  acte  daté  de  1224,  lui  accordant  remise 
de  la  mortaille,  le  qualifie  magister  de  capsâ  maître  des  châsses  . 

Didron,  Bull,  archéol.,  t.  II,  p.  .lôy.  —  De  Seigneur,  Notes  sur  t'ilist.  delasculpt. 

franc.  d'Eméric-David,  18G2,  p.  3oi. 

I  liiiiiriM|  Jean  ,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  originaire  de  Tou- 
lon, est  mentionné  dans  un  titre,  à  la  date  du  10'  août  I42G,  comme  ayant 
exécuté  plusieurs  ouvrages  dans  le  couvent  de  Saint-Maximin  Var  .  On 
lui  attribue  la  sculpture  des  stalles  qui  décoraient  autrefois  le  chœur  de 
l'église  ;  il  y  aurait  travaillé  avec  un  de  ses  confrères,  Antoneile  Ger- 
vaut. 

L'abbé  Albanes,  Hist.  du  couvent  royal  de  Saint-Maximin,  1880.  —  Ch.  Ginoux, 
Revue  de  l'art  français,  1888,  p.  i<;ô;  1894,  p.  246. 

Fleschieres  Fabien  de,  résidant,  au  xvie  siècle,  à  Cambrai,  est 
cité  plusieurs  fois  dans  les  comptes  de  la  ville.  En  i3;3,  il  reçoit  Go  sous 
tournois  «  pour  avoir  faict  une  teste  et  racoustré  raccommodé  les  mains 
de  l'ymaige  S1  Jehan  à  la  porte  de  Scelles  ».  En  iô-$,  on  lui  paye  20  li- 
vres tournois  «  pour  avoir  taillié  en  pierres  blanches,  trois  lyons  de 
trois  pieds  de  hault,  et  iceulx  mis  a  la  justice  de  la  ville».  En  i58i,  il 
touche  encore  72  sous  tournois. 

Lefèvre,  Matériaux  pour  l'hist.  des  arts  dans  le  Cambrésis,  1870,  p.  26.  —  A.  Du- 
rieux,  Les  artistes  cambrésiens  du  ixe  au  \\\e  siècle,  1 S74,  p.  86.  — Idem,  Notes  sur 
les  artistes  cambrésiens  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  188S,  p.  5gi, 
592,  n°  12")). 

Fleury  Nicolas  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  qui  travaillaient, 
en  1G40,  au  château  de  Fontainebleau,  sous  la  direction  de  Gilles  Gué- 
rin. 

De  LABORDE,  Revue  unie,  des  Arts,  t.  IV,  iS.VÏ-iS.")-,  p.  215. 

Floc'li   M.-J.  ,  sculpteur  breton  du  \\V  siècle,  dont  le  nom  se  lit 


200  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

sur  une  des  statues  du  porche  de  l'église  de  Landivisiau  Finistère  :  cet 
édifice  fut  terminé  en  i554-  On  rencontre,  en  i^~o,  un  Jehan  Floc'h, 
orfèvre  à  Morlaix,  et  en  if>.">4,  un  Laurent  Floc'h,  maître  brodeur  à 
Quimper  :  ce  nom  était  donc  assez  répandu  parmi  les  artistes  bretons. 

L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  III,  i885,  p.  'il  note  i. 

Foix  Denis  de  ,  fut  appelé  à  Auch,  vers  le  milieu  du  xvie  siècle,  par 
l'architecte  Jean  de  Beaujeu.  De  i56o  à  i56~,  il  travailla,  dans  la  cathé- 
drale, aux  sculptures  de  la  façade  et  à  la  décoration  intérieure  du  porche. 
Il  dut  s'établir  définitivement  à  Auch,  car  c'est  comme  citoyen  de  la 
ville  qu'il  fit  partie,  le  7  mai  i5j4i  de  l'assemblée  communale. 

P.  Lafforgue,  Recherches  sur  les  mis  et  les  artistes  en  Gascoyne  nu  xvie  siècle,  1868, 
p.  Ô2.  —  Idem.  Hist.  de  l<i  ville  d'Auch,  t.  I,  p.  198. 

Foncières  (Philippe  de  ,  résidait,  au  xv  siècle,  à  Paris,  où  il  devint 
sculpteur  du  roi.  De  i4'3<>  à  1440,  il  exécuta  avec  Guillaume  Josse,  pour 
le  grand  portail  du  Louvre,  les  statues  de  Charles  VI  et  de  Charles 'S'IL 

Su  vu.,  Hist.  des  ant.  de  Paris,  172A,  t.  II,  p.  20.  — Eméric-David,  Hist.  de  '<< 
sculpt.  franc.,  1817-1872^.  149.  — Bertï, Topoyr.  hist  du  Vieux  Paris,  t.  I,  :S66, 

p.  i'i7. 

Fontaine,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  duxve  siècle,  travaillait, 
en  14G7.  aux  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  direction  de  Phi- 
lippot  Viart. 

Langi.ois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  iSSS,  p.  182. 

Fontaine  Mathurin  .  était  au  nombre  des  sculpteurs  qui  collabo- 
raient, au  xvie  siècle,  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau  ;  de 
153;  à  i54o,  il  touchait  i3  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  m  naissance  des  arts,  etc.,  1. 1,  i85o,  p.  4o3.' —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i55. 

Fontaines  Michelet  de  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Xevers,  qualifié 
dans  les  archives  «  menuisier  en  pierre  »,  est  occupé,  eu  1470,  aux  tra- 
vaux de  la  chapelle  du  marché  au  blé.  L'année  suivante,  il  sculpte,  sur 
les  clefs  de  voûte  de  cette  chapelle,  les  armoiries  du  duc  de  Brabant, 
celles  du  comte  de  Xevers  et  celles  de  la  ville  ;  il  reçoit  alors  4  livres 
10  sous. 

Af  h.  comm.  deNevers,  CC.  65,  6fi.  —  L'abbé  Boitillier,  Inv.  somm.  des  arch. 
de  Nevers,  1S76,  CC.  p.  3i. 

Fontaines  Pierre  de  ,  sculpteur  et  peintre  établi  à  Lyon,  est  em- 
ployé, en  i499.  aux  décorations  commandées  par  la  ville,  à  l'occasion  de 


de  l'école  française  201 

l'entrée  du  roi  Louis  XII.  Sa  présence  est  encore  constatée  à  Lyon  en 
i5i8. 

Natalis  Rondot, .Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xniVsiècle,  1884,  p.  28. 

Fontanl  (Antoine),  sculpteur  et  architecte  du  xvie  siècle,  fut  occupé, 
pendant  dix  ans,  au  château  de  la  Rochefoucauld,  dans  rAngoumois.  11 
y  exécuta  :  la  façade  décorée  de  quatre-vingts  chapiteaux  ;  le  grand  esca- 
lier, au  haut  duquel  il  sculpta  son  buste  avec  la  date  de  i538  ;  la  galerie 
à  jour  qui  donne  sur  la  cour  ;  enfin  la  chapelle,  avec  seize  clefs  de  voûte 
ornées  de  riches  écussons . 

Michon,  Statist.  rrionum.  de  la  Charente,  1844-1848,  —  Ch.  Bauchal,  Nouv.  dicl. 
des  architectes  français,  1887,  p.  2«5. 

Fonlay  (Jean  de),  serait  l'auteur  du  tombeau  d'Alain  Chartier,  qui  se 

trouvait,  à  Avignon,  dans  l'église  des  chanoines  de  Saint-Antoine.  Ce 

tombeau  aurait  été  commandé  à  l'artiste,  le  2'3  août  14)8,  par  le  frère  du 

poète,  Guillaume  Chartier,  évèque  de  Paris. 

Congrès  des  sociétés  savantes,  section  d'archéologie  (Communication  de  l'abbé  Re- 
quin,à  la  séance  du  7  juin  1892). 

Forest  (Huguelin  de  la),  sculpteur  ornemaniste,  travailla  à  Paris,  en 
i3y9,  au  couvent  des  Célestins  et  à  l'église  Saint-Paul,  pour  le  compte 
du  duc  d'Orléans. 

De  Labokde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  i852,  p.  578,  180. 

Fore  y  (Perrin  de),  demeurait  à  Dijon  et  collaborait,  en  i3c)i,  sous  la 
direction  de  Claux  Sluter,  à  la  décoration  de  l'église  de  la  Chartreuse 
de  Champmol. 

DeLaborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  555. 

Foi'lier  (Pierre),  établi  à  Dreux  au  commencement  du    xvir   siècle, 

exécuta,  en  1 6 1 4 ,  le  buffet  des  orgues  de  l'église  Saint-Pierre.  En   1G20, 

il  construisit  le  jubé  de  la  même   église,   qui   fut  détruit  plus  tard,  en 

1793. 

Mém.  de  la  Soc.  d'Eure-et-Loir.  —  Mme  Lesiaitre,  Hist.  de  la  ville  et  du  château 
de  Dreux,  i85o. 

Forlin  (Philippe),  sculpteur  en  bois,  vivait  à  Gisors  au  xvi°  siècle. 
En  i566,  il  fit  deux  portes  pour  le  grand  portail  de  l'église  Saint-Gervais 
et  Saint-Protais;  en  10^8,  il  sculpta,  dans  la  même  église,  le  buffet  des 
orgues.  Les  portes,  qui  existent  encore  aujourd'hui  et  où  sont  représen- 
tés les  douze  apôtres,  furent  payées  à  l'artiste  140  livres  ;  c'est  un  tra- 
vail assez  médiocre. 

De  Laborde,  Gisors,  doc.  inéd.  lier*  des  arch.  de  St-Protais   et   St-Gervais  [Ann. 


202  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

archéol.,  t,  IX,  1849,  p.  212.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance enFrance,  t.  III,  i88t, 
p.  206.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  x\T  siècle,  1887,  p.  5i. 

Foufoerl  Rolland  ,  sculpteur  en  bois,  entreprend,  en  i545,  l'exécu- 
tion du  bufl'et  des  orgues  de  la  cathédrale  de  Chartres. 

Arc.  dép.  d'Eure-et-Loir;  (}.  212.  —  L.  .Merlet,  Inv.  somm.  des  arch.  d'Eure-et- 
Loir,  t.  VI,  1890,  p.  3f. 

Foucault  Mathurin  ,  désigné  dans  les  archives  comme  «  excellent 
tailleur  de  pierres  »,  résidait,  au  xvie  siècle,  à  Orléans.  Il  est  compris 
parmi  les  artistes  protestants  massacrés  dans  cette  ville,  en  1072,  a  la 
Saint-Barthélémy. 

De  Montaigi.on,  Arch.  de  l'art  français,  Doc,  t.  V,  i85t-i858,  p.  565.  — 
Herluison,  Artistes  Orléanais,  186Ô,  p.  a4- 

Foucault  Pierre  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Troyes ,  exécute, 
en  i5o8-i3oç),  une  chaire  à  prêcher  pour  l'église  Saint-Jean,  et  donne, 
en  i525,  le  modèle  des  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale. 

Assier,  Les  arts  cl  les  artistes  dans  l'anc.  capit.  de  la  Champagne,  1876,  p.  104. 

Fouehé  Hugues  ,  sculpteur  ornemaniste,  était  an  nombre  des  ar- 
tistes qui  travaillaient,  en  i386,  au  château  de  Riom,  en  Auvergne,  pour 
le  compte  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  De  Cuampeu  x,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Beny, 
1894,  p.  :>4. 

Fouget  Simonet  ,  sculpteur  ornemaniste,  collaborait  avec  le  précé- 
dent, en  i'386,  à  la  décoration  du  château  de  Riom. 

A.  De  Champkaox,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry 
1894,  p.  55. 

I  1  mi  Mo  11  César  ,  sculpteur  lorrain  demeurant  à  Nancy,  au  commen- 
cement du  xvne  siècle,  sculpte,  en  1621,  des  figures  en  bois  destinées  à 
orner  le  carrosse  de  la  duchesse  de  Lorraine.  En  1G24,  il  reçoit  du  duc 
Henri  II  un  don  en  nature  «  en  considération  des  peines  qu'il  a  mises, 
dès  son  bas  âge,  à  apprendre  cet  art  de  sculpture  ». 

Arch.  départ,  de  la  Meurthe.  Chambre  des  comptes  d>-  Lorraine,  B.  i\i\,  snyji.  — 
H.  Lepage,  Inv.  somm.  des  archives  de  la  Meurthe,  t.  I,  1870,  p.  172,  240. 

Foulques,  moine  et  sculpteur  du  xne  siècle,  vivait  à  Reims,  où  il 
exécuta  d'importants  ouvrages  de  sculpture.  Vers  n35,  il  travaillait  à 
l'église  Saint-Remi. 

F.  BoiRQiELOT,  Hist.  delà  sculpt.  et  des  arts plast.  en  France,  1846,   —  Chaubrï 


de  l'école  française  jo'J 

de  Troncenord,  Mém.  de  la  Soc.  d'agrieult.,    comm.,  sciences  et  arls  du  dép.  de  la 
Munie,  1862,  p.  77.  —  Revue  des  Sociétés  savantes,  5e  série,  l.  III,  1 8G4,  p-  56g. 

l'oiilquot  Pierre  ,  était  établi,  à  la  fin  du  xve  siècle,  dans  la  ville 
d'Aix,  en  Provence.  Le  S  juillet  1^4,  il  passa  marché,  avec  les  chanoines 
de  l'église  Saint-Sauveur,  pour  l'exécution  du  tombeau  du  neveu  du  roi 
René,  Charles  III,  dernier  comte  de  Provence,  mort  à  Marseille  en  14H1. 
L'artiste  s'engageait  à  terminer  cette  œuvre  dans  l'espace  d'un  an, 
moyennant  la  somme  de  1000  florins.  Ce  mausolée,  où  le  prince  était 
représenté  couché  sur  une  table  de  marbre  noir,  avec  deux  anges  k  la 
tète  et  deux  lions  aux  pieds,  a  été  détruit  en  179,3  ;  Millin  nous  en  a  con- 
servé un  dessin. 

Millin,  Voyage  dans  le  Midi  de  la  France,  t.  II,  pi.  45.  —  Barthélémy,  bocum. 
inéd.  sur  divers  artistes  inconnus  de  Marseille  et  d'Aix,  du  xiv"  au  xvie  siècle,  1 88"> , 
p.  82. 

Fouqucrcl  Jean  ,  travaillait,  au  xve  siècle,  dans  la  ville  de  Dijon. 
En  i44"i  il  se  vendit  à  Beaune,  où  il  fut  employé  à  la  construction  de 
l'hôpital.  En  i454,  il  était  de  retour  à  Dijon;  il  y  mourut  l'année  sui- 
vante. 

Arch.  comm.  de  Dijon,  L.  17Ô,  f.  i/|ô  et  L.  714.  —  B.  Prost,  Gaz.  des  Beaux-Arts, 
3°  pér.,  t.  V,  1 891 ,  p.  17(1. 

Fournier  Jean  ,  sculpteur  et  fondeur  résidant,  au  commencement 
du  xvie  siècle,  dans  la  ville  de  Chàteaudun,  s'engage,  en  i5ic),  vis-à-vis 
des  chanoines  de  l'église  Saint-André,  k  faire  «  ung  aygle  de  cuivre  en 
façon  de  lutrin  k  six  pends,  soubz  troys  d'ieeulx  pends . .  .  ung  lyon  et 
contre  les  troys  autres  d'ieeulx  troys  pilliers  sur  chacun  ung  ymaige,  et 
ou  tiers  poinct  de  la  tige  dudit  aigle  troys  ymaiges  de  sainct  André, 
sainct  Pierre  et  sainct  Paol  ;  avecques  ce  une  crosse  aussi  de  cuy vre 
pour  servir  et  mectre  sur  le  maistre-autel  de  ladicte  esglise,  pour  en 
icelle  crosse  mectre  le  Corpus  Domini  ».  La  même  année,  l'artiste  fournit 
trois  cloches  pour  l'église  Saint-Médard.  On  trouve  encore  un  Jean 
Fournier,  imagier  k  Paris,  dont  le  nom  figure,  en  i526,  dans  un  acte 
notarié  ;  serait-ce  le  même  artiste  ? 

Arch.  départ.  d'Eure-et-Loir,  K.  9887.  —  L.  Merlet,  Inv.  somm.  des  arch.  d'Eure- 
et-Loir,  t.  II,  1'  partie,  i88(i,  p.  356.  -  Coyecqie,  Bull,  de  la  Société  de  l'histoire  de 
Paris,  el  de  f  Ile-de-France  189^,  p.  4^.  —  J.  Guiffrey,  Revue  de  l'art  français,  i8<)C, 

p.    H). 

Fournier  Innocent,  sculpteur  en  bois,  travaille,  en  i525-i5a6,  aux 
stalles  du  chœur  de  la  cathédrale  de  Troyes. 

Assier,  Les  arts  el  les  artistes  dans  l'anc.  capil.  de  ta  Champagne,  187G.  p.  104. 


204  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Fournier  Antoine  et  Noëb,  sculpteurs  en  bois  de  la  ville  de  Troyes, 
sans  doute,  parents  du  précédent,  exécutent  des  stalles  pour  les  églises 
de  Sainte-Madeleine,  de  Saint-Etienne,  de  Saint-Nicolas  et  de  Saint- 
Remi.  En  1G00,  ils  sculptent  le  buffet  des  orgues  de  l'église  Saint-Jean. 
Le  4  janvier  illafî,  ils  passent  marché,  avec  le  conseil  de  fabrique  de  l'é- 
glise Sainte-Savine,  pour  faire  la  chaire  à  prêcher  de  cette  église; 
l'œuvre  existe  encore  aujourd'hui,  mais  on  a  eu  la  malheureuse  idée  de 
la  recouvrir  d'une  peinture  imitant  le  bois. 

Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'anc.  capit,  de  la  Champagne,  187H,  p.  io5.  — 
E.  Socard,  Biogr.  des  personnages  de  Troyes  et  du  département  de  l'Aube,  1882, 
p.  iSy.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvi*  siècle,  1887,  p.  74. 

Fournie!'  (Nicolas  ,  frère  des  précédents,  termine,  de  1623  à  iG32, 
la  chaire  à  prêcher  de  l'église  Saint-Nicolas  de  Troyes. 

Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne ,  1876, 
p .   1  o(i . 

Franco  |  Jean  de),  nommé  aussi  Jean  du  Gâteau,  vivait,  au  xvie  siècle, 
dans  la  ville  de  Cambrai,  où  il  était  occupé  à  l'hôtel  de  ville.  Les 
comptes  du  domaine  portent,  en  i533-i534  : 

«  A  ung  nommé  Jehan  de  France,  demeurant  au  chastel  en  Cam- 
brésis,  maistre  tailleur  d'imaiges  et  de  pierres,  pour  son  salleire  d'avoir 
a  la  charge  de  messrs  (les  échevinsï,  fait  ung  patron  en  platte  fourme  pour 
le  bretecque  de  la  cité,  luy  a  esté  donné  par  le  XIX  briefvet,  75  sols 
tournois.  » 

A.  Dirikux,  Les  artistes  cambrésiens,  187/1,  p.  60.  —  Idem,  Notes  sur  les  artistes 
cambrésiens,  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  58i,  11.  96). 

France  (Pierre  de  ,  maître  sculpteur  parisien,  va  travailler  dans  la 
ville  d'Albi,  au  commencement  du  xvne  siècle,  avec  un  de  ses  confrères, 
Bastien  Gayou.  Les  deux  artistes  sont  chargés  de  faire  un  nouveau  pi- 
lier de  justice  qui  devait  être  dressé  au  milieu  de  la  place  de  la  ville. 
En  i0o2-iCo3,  ils  terminent  ce  pilier,  sur  lequel  ils  sculptent  les  armes 
de  Monseigneur  d'Albi  et  celles  de  la  ville  ;  ils  reçoivent  alors  48 
livres. 

Arch.  comm.  de  la  ville  d'Albi;  CC.  285.  286.  —  E.  Jolibois,  Inv.  somm.  des  areh. 
d'Albi,  1869,  p.  71,  72. 

Franceqnîn  ou  Frnncisqnin  (Jean),  sculpteur  et  architecte  lor- 
rain du  commencement  du  xviic  siècle,  exécute  en  161 3,  avec  son  con- 
frère Jean  de  Trémont,  diverses  «  pièces  d'ouvrages  d'architecture  et 
sculpture  »,  dans  l'église  des  Minimes  de  Nancy. 

H.  Lepage,  Le  Palais  ducal  de  Nancy,  i.s.">2,  page  yf»,  note  2. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  200 

Fraiichequîii,  résidait  à  Cambrai  dans  les  premières  années  iln 
xvie  siècle.  La  décoration  du  portail  Saint-Gengulphe,  à  la  cathédrale, 
ayant  été  confiée,  en  i5o^,  à  Gilles  Titre  et  à  Chariot  Canonne,  le 
travail  de  ces  deux  artistes  fut  jugé  insuffisant  par  les  administra, 
tenrs  de  la  fabrique,  qui  chargèrent  Franchequin  de  le  refaire  entière- 
ment. 

J.  Hoi'uov,  Hist.  arlist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  100,  206. 

Francheville  ou  Franqueville  Pierre  ,  sculpteur,  architecte  et 
peintre  né  à  Cambrai  en  i548,  ou,  d'après  Jal,  en  i553,  se  rendit  d'abord 
à  Paris  pour  étudier  le  dessin.  Bientôt  après,  il  partit  en  Allemagne  et 
resta  pendant  cinq  ans,  à  Inspruck,  chez  un  sculpteur  en  bois  qui  lui 
apprit  les  premières  notions  de  son  art.  Ayant  attiré  sur  lui  l'attention  de 
l'archiduc  Ferdinand,  celui-ci  l'envoya  en  Toscane,  en  i56q,  après  lui 
avoir  donné  une  recommandation  pour  Jean  de  Douai,  dit  Jean  de 
Bologne.  Il  fut  bien  accueilli  par  ce  maître  dont  il  devint  un  des  meil- 
leurs élèves  et  collabora  avec  lui  à  de  nombreux  travaux. 

Francheville  fit  presque  toute  sa  carrière  en  Italie.  En  10-4,  il  tra- 
vaillait pour  l'abbé  Antoine  Bracci  et  sculptait  dans  la  villa  Bovezzano, 
près  de  Florence,  moyennant  5oo  écus  d'or  par  mois,  de  nombreuses 
statues  en  marbre  destinées  à  l'embellissement  des  jardins.  En  i585,  il 
alla  à  Gênes  et  y  exécuta,  pour  la  cour  du  palais  Grimaldi,  deux  figures 
colossales  de  Jupiter  et  de  Janus,  et  pour  la  cathédrale,  les  statues  de 
saint  Ambroise,  de  saint  Etienne  et  des  quatre  Evangélistes. 

De  retour  à  Florence,  il  termina  à  Santa  Croce,  dans  la  chapelle  des 
Nicolini,  les  statues  de  Moïse,  d'Aaron,  de  la  Prudence,  de  l'Humilité  et 
de  la  Virginité.  En  i58f),  il  sculpta,  d'après  les  modèles  de  Jean  de  Bo- 
logne, pour  l'église  de  Saint-Marc  des  Frères  prêcheurs,  six  grandes 
statues  en  marbre  représentant  saint  Dominique,  saint  Jean-Baptiste, 
saint  Thomas  d'Aquin,  saint  Ambroise,  saint  Philippe  et  saint  Edouard. 
On  lui  devait  encore,  à  Florence,  une  statue  de  Jason  tenant  la  Toison 
d'or,  dans  le  palais  de  la  famille  Bicasoli-Zanchini,  et  une  statue  du 
Printemps,  placée  sur  le  pont  de  la  Sainte-Trinité. 

Envoyé  à  Pise  par  le  grand  due,  il  entreprit,  sur  la  place  Cavalieri, 
une  fontaine  surmontée  de  la  statue  de  Cosme  Ier,  et  exécuta,  sur  le  côté 
du  palais  ducal,  un  groupe  figurant  Ferdinand  Ie''  sauvant  la  ville.  Il 
resta  plusieurs  années  à  Pise,  et,  pendant  ce  temps,  aida  Jean  de  Bo- 
logne à  remplacer  les  fameuses  portes  du  dôme,  dues  au  sculpteur 
pisan,  Bonami,  qui  avaient  été  détruites  dans  un  incendie,  en  159.").  Il 
donna  aussi  les  plans  du  palais  public  et  s'occupa  beaucoup  d'anatomie 
et  de  sciences  mathématiques.  La  ville,  pour  le  récompenser  de  ses  tra- 
vaux, lui  octroya  le  droit  de  cité. 


2o(>  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Revenu  à  Florence,  où  on  le  trouve  encore  en  1604,  comme  le  prouve 
un  testament  conservé  dans  les  archives  municipales,  il  acheva,  à  cette 
époque,  différents  ouvrages,  entre  autres  :  un  Mercure,  placé  plus  tard 
au  jardin  Boboli  :  une  statue  en  marbre  du  grand  duc  Ferdinand  Ier, 
pour  la  ville  d'Arezzo  ;  plusieurs  bustes,  dans  le  cloître  de  la  sacristie  du 
couvent  de  Sainte-Marie-des-Anges  et  un  Mercure  tuant  Argus,  dans  le 
palais  Pitti. 

Un  noble  florentin,  Jérôme  de  Goiuli,  résidant  à  Paris,  ayant  fait  faire 
à  Francheville,  en  t. "198,  une  statue  d'Orphée  aujourd'hui  au  Louvre  , 
cette  œuvre  fut  admirée  par  Henri  IV  qui  appela  l'artiste  à  Paris,  lui 
accorda  un  logement  au  Louvre  et  lui  donna  de  nombreuses  commandes. 
De  cette  époque,  datent  le  groupe  du  Temps  et  de  la  Vérité  et  celui  de 
Saturne  enlevant  Qybèlr,  placés  au  jardin  des  Tuileries,  ainsi  que  le 
David  vainqueur  de  Goliath  du  Musée  du  Louvre   1  . 

A  la  mort  de  Henri  IV,  il  continua  d'être  en  faveur  auprès  de  Louis  XIII 
et  fut  chargé  de  la  décoration  du  piédestal  qui,  sur  le  Pont-Neuf,  devait 
supporter  la  statue  équestre  du  roi  défunt,  commencée  à  Florence  par 
Jean  de  Bologne  et  terminée  par  Pierre  Tacca.  11  adossa  aux  quatre 
angles  des  esclaves  enchaînés  2  et  modela  pour  les  faces  des  bas- 
reliefs  rappelant  la  bataille  d'Arqués,  celle  d'Ivry  et  l'entrée  du  roi  à 
Paris.  Il  fut  secondé  par  son  gendre,  François  Bordoni,  qui  dut  achever 
le  travail  en  1618,  après  la  mort  de  Francheville,  survenue  à  Paris,  le  25 
août  i6i5. 

Pierre  Francheville  s'adonna  également  à  la  peinture  ;  on  cite  de  lui 
deux  madones  et  les  portraits  de  Henri  IV,  de  Ferdinand  Ie'  et  de  Jean 
de  Bologne.  Il  a  laissé  aussi  un  traité  d'anatomie.  intitulé  Le  Microcos/nr. 
et  deux  ouvrages  de  géométrie  et  de  cosmographie. 

Au  sujet  de  ses  œuvres  de  sculpture,  on  rapporte  qu'en  i853,  on  a 
trouvé,  en  Angleterre,  dans  le  parc  de  Windsor,  plusieurs  figures  en 
marbre  signées  Petrus  Francavilla  Flandrus  ;  il  est  évident  que  ces 
statues  devaient  provenir  d'Italie.  On  a  attribué  encore  au  même  artiste 
le  buste  de  Jean  de  Bologne,  qui  figure  au  Musée  de  la  Renaissance,  au 
Louvre  ;  mais  Louis  Courajod  a  rendu  cette  œuvre  à  Pierre  Tacca,  pen- 
sant avec  raison,  que  la  manière  sèche  et  froide  de  Francheville  ne 
pouvait  s'accommoder  avec  la  souplesse  et  l'ampleur  de  ce  beau  buste. 

P.  Baldinucci,  Notizie  de professori  del  disegno,  1681-1728.  —  Sacval,  Hist.  des 
antiquités  de  Paris,  1 7 ï> '1 ,  p.  255,  %i6.  —  Pigamol  de  i.a  Force,  Descript.  hist.  de 
Paris,  t.  II,  i-G5,  p.  .">5.  -  D'Abgenville,  Vies  des  fameux  sculpteurs,  t.  Il,  1787, 
p.  23"). —  Jal,  Dict.  cril.  de  biogr.  et  d'hist.,  187a,  p.  (ioj-Goj).  —  H.  Barbet  de 
Jolv,  Descript  des  sculptures  du  Moyen  Age  et  de  la  Renaissance  au  Lowre,  1875, 

(1    Le  même  musée  possède  aussi  de  lui  une  statue  de  Mercure. 
2*  Ils  sunt  maintenant  au  Louvre. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  20- 

p.  4j-4t  ;  nos  G2,  (iô,  <J4-t>7,  08.  —  A.  Dgrieux,  Les  artistes  Cambrésiens,  1874, 
p.  lij-Gg. —  L.  Ddssiedx,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  187IJ,  p.  418-419- —  1-  Coc- 
r.AJOD,  Alex.  Lenoir,  son  journal  't  le  Maséedes  Monum.  franc.,  t.  III,  1887,  p.  i5i,  iô<). 

Financières  ou  Franssîères  Gérard  de  ,  exécute  en  i545,  avec 
Firmin  Cadot,  deux  images  de  prophètes  pour  la  grande  salle  de  l'hôtel 
de  ville  d'Amiens.  En  i54<j,  il  sculpte  dans  la  même  ville,  pour  François 
Louvel,  sieur  de  Glisy.  un  groupe  représentant  la  Samaritaine  donnant 
à  boire  au  Christ.  Cette  œuvre,  détruite  aujourd'hui,  se  trouvait  autre- 
fois dans  l'ancien  cimetière  Saint-Denis. 

H.  Dusevel,  Rech.  hist.  sur  les  ouvr.  exéc.  dans  Amiens  pendant  les  xive,  xvc  et 
xvie  siècles,  1808,  p.  20.  —  A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel, sculpteur  amiénois,  1862, 

p.   il,  12. 

Francières  (Jean  de  ,  sans  doute  parent  de  Gérard,  demeurait  à 
Beauvais  en  i.">-ç)-i58o;  il  travaillait  alors  à  l'ornementation  de  diverses 
pièces  de  bois  destinées  à  la  clôture  du  chœur  de  l'église  Saint-Vivien 
de  Rouen.  Plus  tard,  on  le  retrouve  à  Amiens,  exécutant,  en  i5g4,  un 
retable  pour  l'église  Saint-Pierre  de  Roye  Somme  ,  et  sculptant,  en  1095, 
les  armes  du  roi  sur  le  nouvel  hôtel  de  ville. 

Arch.  départ,  de  la  Seine-Inférieure ,  G.  7709.  —  H.  Dlsevel  et  A.  GozÉ, 
L'église  de  Roye,  p.  10  [Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de  la  Picardie  et  de  l'Artois), 
—  A.  Dibois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  1863,  p.  iô.  —  De  Beaurepaire, 
Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  VI,  189G,  p.  189. 

I  i-:i  iicini  Alexandre  ,  sculpteur,  probablement  d'origine  italienne, 
travaillait,  sous  Henri  IV,  au  palais  de  Fontainebleau.  Il  érigea,  dans  la 
Cour  des  fontaines,  la  fontaine  dite  du  Perséeet  décora  aussi  la  fontaine 
de  Diane  et  les  cascades  du  parc.  Ces  ouvrages  furent  démolis  en  partie 
sous  Louis  XIV.  Francini  vivait  encore  en  1648. 

Bulletin  du  comité  de  l'hisl.  et  des  arts,  t.  II,  i855-i855,  p.  27.1. 

François  Jacquet  ,  sculpteur  en  bois  établi  à  Tours  de  1478  à  i48'5, 
devint  sculpteur  du  roi  et  lit  pour  Louis  XI,  en  J$~8,  une  statue  en  bois 
représentant  saint  Martin  à  cheval.  Cette  œuvre,  après  avoir  été  peinte 
par  Jean  Rourdichon,  fut  placée  au  château  de  Plessis-lès-Tours.  Voici 
l'extrait  d'un  compte  de  la  chambre  du  roi  faisant  mention  de  ce  tra- 
vail : 

«  A  Jacquet  Francoys,  faiseur  d'imaiges,  et  Jehan  Rourdichon,  paintre 
enlumineur,  la  somme  de  cent  neuf  livres,  ung  soit,  huit  deniers  tour- 
noys,  à  eulx  ordonnée  par  ledit  seigneur  1  Louis  XI),  ou  mois  d'avril 
ensuivant  14^8  ,  en  XVIII  escus  d'or.  C'est  assavoir  audit  Jaquet  pour 
une  imaige  de  bois  de  Monseigneur  Saint  Martin  à  cheval  et  le  povre, 
qu'il  a  fait  et  livré  par  l'ordonnance  dudit  seigneur  durant  le  mois  de 


2û8  DICTIONNAIRE    DES^SCCLPTEURS 

mars,  oudit  an,  pour  mectre  en  la  chapelle  du  Plessis  du  Parc,  XYIII  escuz 

d'or.  Audit  Bourdichon,  pour  avoir  estoffé  et  paint  ledit  saint  Martin,  le 

cheval  et  le  povre,  de  fin  or  moulu   et  de  fin   azur   et  autres  couleurs 

riches,  XX  escus  d'or.  » 

Jacquet  François  devait  être  parent  de  Bastien  et  de  Martin  François 

dont  je  parle  dans  les  articles  suivants. 

De  Montaiglon,  Arch.  de   l'art  français,  Doc-,  t.  IV,   [856,  p.  5.  —  Ch.  Gra:\d- 

maison,  Doc.  inéd.  sur    les  arts  en  Toitraine,  1870,  p.  i<)o.   —    L.    Bouet-d'Arcq, 

Comptes  de  l'hôlel  <l>-s  rois  de  France,    t865,  p.  Ô65.   —  E.  Giraudet,  Les  artistes 

tourangeaux,  i885,  p.  177. 

François  Bastien  ou  Sébastien  ,  sculpteur  et  architecte  demeurant 
à  Tours  à  la  finduxve  et  au  commencement  du  xvie  siècle,  avait  épousé 
Marie  Begnault,  fille  du  sculpteur  Guillaume  Begnault,  neveu  par 
alliance  de  Michel  Colombe.  En  1000,  il  était  maître  de  l'œuvre  de  la 
cathédrale,  et  c'est  à  lui,  ainsi  qu'à  son  frère  Martin,  qu'on  doit  l'édifi- 
cation du  clocher  de  la  tour  du  nord;  le  travail,  commencé  en  i5o4, 
l'ut  achevé  en  i5o^.  Les  deux  artistes  signèrent  leur  œuvre  :  leur 
monogramme  se  trouve  gravé  sous  le  dôme  de  la  lanterne.  De  i5o8 
à  i5oq,  Bastien  et  Martin  François  construisirent  le  cloître  de  l'église 
Saint-Martin  ;  ce  cloître,  richement  décoré  de  sculptures,  quoique 
fort  mal  entretenu  et  dans  un  état  avoisinant  la  ruine,  existe  encore 
aujourd'hui.  En  i.">oS,  Bastien,  qui  travaillait  dans  l'atelier  de  Michel 
Colombe,  fut  désigné  par  ce  dernier,  en  compagnie  de  Guillaume 
Begnault,  son  beau-père,  pour  conduire  les  travaux  de  l'église  de  Brou  ; 
ceci  ressort  des  termes  de  la  lettre  que  le  grand  sculpteur  écrivit,  le 
3  décembre  i5n,  à  l'archiduchesse  d'Autriche  : 

«  J'envoie  a  nia  dicte  dame  deux  pourtraietz,  l'un  en  platte  forme  pour 
le  gisant,  l'aultre  en  élévation,  faitz  les  diz  patrons  de  la  main  des  dicts 
François  Couloinbe,  enlumineur,  et  Bastyen  François,  masson,  mes 
nepveux. 

«  Et  le  dict  Bastyen  fera  de  pierre  de  taille  toute  la  massonnerie  ser- 
vant à  la  dicte  sépulture  en  petit  volume  par  vrayz  traicts  et  mesures, 
tellement  que,  en  réduisant  le  petit  pied  au  grand,  Madame  pourra  veoir 
toute  la  sépulture  de  mon  dict  feu  seigneur  de  Savoye,  dedans  le  terme 
de  Pâques... 

«  D'autre  part,  le  dict  Bastyen  François,  gendre  de  mon  dict  neveu, 
j'afferme  estre  souffisant  pour  exploiter  et  dresser  en  grand  volume,  les 
patrons  de  la  dicte  sépulture,  quant  à  l'art  de  massonnerie  et  architec- 
ture. 

«  En  après  les  dietz  patrons  achevez...  je  dessoulz  signé  prometz 
envoier  les  dicts  Guillaume  Begnault  mon  neveu,  et  Bastien  François 
son  gendre,  porter  la  dicte  sépulture  en  petit  volume,  à  madame et 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  !><><; 

aussi  le  dict  Bastyen  François  portera  lamontéede  L'élévation  duportal 
et  des  arcz  bputans  par  dehors;  pour  lesquelles  choses  estre  faictes  par 
les  dicts  Bastyen  François...  Et  quant  les  dicts  Guillaume  et  Bastyen, 
mes  neveux,  auront  présenté  la  dicte  sépulture  en  petit  volume  à  ma 
dicte  dame...  j'entreprendray  volontiers  la  charge  et  marché  d'icelle 
faire  réduire  en  grand  volume  par  le  dict  Guillaume,  tailleur  d'ymages, 
et  Bastyen,  masson.  Lesquels  j'envoiray  sur  le  lieu  du  dict  couvent  lez 
Bourg  en  Bresse...  » 

Michel  Colombe  étant  mort  l'année  suivante,  et  Jean  Perréal.  tombé 
en  disgrâce  auprès  de  Marguerite  d'Autriche,  ayant  été  remplacé  à  Brou 
par  l'architecte  flamand  Louis  Van  Beughen,  Bastien  François  ne  put 
donner  suite  à  ces  travaux. 

En  i5io,  aidé  de  son  frère  Martin,  il  exécuta  son  œuvre  capitale  de 
sculpture  :  la  fontaine  dite  de  Beaune-Semblançay,  érigée  par  la  ville  de 
Tours  à  l'angle  de  la  rue  Traversaine  et  de  la  Grand'Piiie,  avec  le  con- 
cours de  Jacques  de  Beaune,  baron  de  Semblançay,  surintendant  des 
finances.  Cette  fontaine,  construite  peut-être  d'après  les  plans  de  Michel 
Colombe,  se  compose  d'un  bassin  en  pierre  de  Yolvic,  décoré  d'écus- 
sons  entourés  de  rinceaux  ;  au  centre,  s'élève  une  pyramide  en  marbre, 
où  l'on  voit  sculptés  les  armes  de  France,  les  armoiries  de  Beaune- 
Semblançay  et  celles  de  la  ville  de  Tours,  les  chiffres  de  Louis  XII  et 
d'Anne  de  Bretagne,  et  enfin  les  instruments  de  la  Passion.  Les  comptes 
de  la  municipalité   portent  à  ce   sujet  les    mentions  suivantes: 

u  A  Bastien  et  Martin  les  Françoys,  maezons,  la  somme  de  trois  cens 
quarante  livres  tournois  fi, 800  francs  ,  pour  avoir  taillé  les  pierres  de 
marbre,  et  perachevé  de  tailler  les  pierres  grises  de  Volvic  et  icelles 
assises  ainsi  qu'elles  sont  de  présent  audit  quairoy  de  monseigneur  le 
général  de  Beaune,  tant  le  pillier  de  la  saincture  de  la  citerne  par  mar- 
ché l'ait  avec  eulx  à  la  dite  somme.  Et  pour  ce  cy  IIIe  XL  1.  t. 

«  Plus  à  Bastien  Françoys  la  somme  de  dix  livres  tournoys  à  lui 
taxée  et  allouée...  pour  avoir  relevé  et  rassis  le  circuyt  des  pierres 
grises  de  Yolvic...  pour  avoir  taillé  quatre  marches  de  ladicte  pierre  de 
Yolvic.  le  tout  outre  le  marché  cy-dessus,  etc..  (1)   » 

D'après  M.  Grandmaison,  la  pyramide  était  surmontée,  à  l'origine, 
d'une  terrasse  ornée  de  fleurs  au  naturel  ;  au  milieu,  se  trouvait  une  cou- 
ronne dominée  par  un  Christ  en  croix  ayant  à  ses  cotés  la  Yierge  et  la 
Madeleine,  le  tout  en  bronze  doré.  Cette  fontaine,  déjà  mutilée,  eu 
[562,  par  les  protestants,  fut  démolie  lors  de  la  construction  de  la  rue 
Boyale  ;  elle  a  été  réédifiée,  en  1820,  sur  la  place  du  marché  où  011 
l'admire  aujourd'hui. 

1   Registres  îles  comptes  municipaux  de  in  cille  tic  Tours,  t.  Vin,  p.  135. 

H 


210  nu  ï  loNx.viltl-:  DES  set  i.i-Tia  us 

Los  œuvres  de  celle  époque  sont  assez  rares  pour  qu'on  exprime  le 
regret  de  ne  pas  voir  ce  monument  ï  placé  dans  un  musée,  à  l'abri  de 
détériorations  toujours  possibles. 

lui  i5i3:  Bastien  François  fut  nommé  maître  des  œuvres  de  la  ville 
de  Tours.  Il  dut  mourir  en  i5a3,  car,  à  partir  de  cette  date,  il  n'est  plus 
question  de  lui  dans  les  comptes  municipaux. 

I- 'rançois  [Martin),  sculpteur  et  architecte,  frère  de  Bastien,  résidait 
à  Tours  sur  la  paroisse  Saint-Etienne,  quand  il  fut  appelé  à  Amboise, 
en  ï  Jgo,  pour  bâtir  un  pont  sur  l'Amasse  et  réparer  le  grand  pont  de  la 
Loire.  Dans  la  suite,  il  fut  associé  à  tous  les  travaux  entrepris  par  son 
frère.  En  1007,  il  construisit  avec  lui  le  couronnement  de  la  tour  du 
nord  de  la  cathédrale  de  Tours.  De  i5o8  à  1019,  il  travailla  au  cloître  de 
de  l'église  Saint-Martin.  En  i5io,  il  fut  occupé  à  la  fontaine  de  Beaune- 
Semblançay  et  restaura,  toujours  en  collaboration  de  Bastien,  le  grand 
pont  de  la  Loire;  les  deux  artistes  reçurent,  pour  ce  travail,  la  somme 
de  joo  livres  tournois  ji4,5oo  francs).  En  1 5 1 5 .  il  est  encore  cité 
dans  les  comptes  de  la  ville  comme  ayant  touché,  seul  cette  fois, 
(Via  livres  tournois  pour  d'autres  réparations  faites  à  ce  même  pont.  En 
i.")i<),  il  fut  employé,  avec  le  maître  d'oeuvre  ( 'ration  François,  son  neveu 
ou  peut-être  son  second  frère,  à  l'église  des  Minimes  de  Plessis-lès- 
Tours.  Enfin,  en  1024,  il  bâtit  l'église  de  Marchenoir. 

En  terminant,  je  mentionnerai,  d'après  M.  Grandmaison,  un  document 
qui  n'est  pas  artistique,  il  est  vrai,  mais  qui  jette  un  jour  curieux  sur  la 
vie  intime  de  notre  sculpteur-architecte  :  c'est  un  acte  daté  du  16'  novem- 
bre i5o2  et  signé  de  Foussedouaire,  notaire  royal  à  Tours,  par  lequel 
un  nommé  Pierre  Musnier  et  sa  fille  Perinne,  reconnaissent  avoir  reçu 
de  Martin  François  «  la  somme  do  huit  livres  dix-sept  sols  six  deniers 
de  laquelle  iceluy  Martin  Francoys  leur  estoit  tenu  »,  au  sujet  d'un 
procès  pendant  entre  eux  «  pour  raison  de  ce  que  le  dit  Musnier  et  sa 
dite  fille  disoient  et  maintenoient  icelluy  Martin  Francoys  avoir  enf- 
fancté  enflant  à  la  dite  Périne  de  ses  œuvres  et  oppéracion,  elle 
estant  et  demourant  k  la  maison  ».  Après  avoir  touché  cette  somme, 
le  père  et  la  fille  se  déclarent  satisfaits  ! 

Martin  François  mourut  avant  le  mois  d'avril  1527;  on  trouve,  en 
ellét,  le  110111  de  sa  veuve,  Marguerite  de  Forcelles,  iigurant  à  cette 
époque  dans  un  acte  notarié. 

Cli.  Grandmason,  li'ir.  iiif'rl.  pour  servir  à  t'kisl.  des  arts  en  Touraine,  1*70, 
p.  i/jo-i  J5,  195-197,  199-208.  —  Idem,  IS'ouv.  Arch.  de  l'art  français,  1*79,  p.  55-07. 
—  Idem,  Revue  de  l'ail  français,  18S8,  p.  11.").  —  K.  Giraudet,  Les  artistes  touran- 
geaux^ 18S-,  |>.  177-182.  —  Musée  tic  sculpture  comparée.  Catalogue  des  moulages  de 
sculptures,  1890,  p.  83,  11"  4o5  D. 

l;  Le  Musée  duTrocadéro  en  possède  un  moulage. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  211 

François  (Jacques  ,  sculpteur-tombier,  vivait  à  Senlis  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvir*  siècle.  On  possède  de  lui  plusieurs  pierres  tom- 
bales placées  dans  les  églises  de  Villiers-le-Sec,  de  Villeron  et  de 
Marly-la-Ville,  dans  le  département  de  Seine-et-Oise. 

De  Gdilhermy,  Inscriptions  de  la  France  dit  v°  siècle  au  xvnr,  t.  II,  !*;,'>,    p.  Jy/|, 

lllO,    ()l'>,    6ï2,  6'lf\,  ()."l2. 

François  de  Brie.  Voir  Itrie  François  de  . 

François  «le  ll.ml    Voir  llaul  (François  de  . 

François  «le  llédineourl.  Voir  llédineom  I    François  de). 

François  de  la  Vaequerie.   Voir  Vacquerie    François  de  la). 

François  de  Viesac.  Voir  Yiesae  (François  de). 

Franquette  (Jacques),  travaillait  à  Dijon,  en  1398-1899,  au  tombeau 
de  Philippe  le  Hardi:  il  recevait  iô  deniers  par  jour   [tour  son  salaire. 

Arcfc.  dri>.  de  la  Côte-d'Or;  B.  'i  1 4 7" -  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  1886,  Doc,  p.  770. 

I  rapparl  (Jean),  est  cité  dans  les  comptes  du  duc  de  Bourgogne 
comme  collaborant  en  i'3o,8,  sous  la  direction  de  Claux  Sluter,  à  la 
décoration  du  Puits  de  Moïse,  dans  le  cloître  de  laChartreuse  de  Champ- 
mol,  près  de  Dijon. 

Arch.  dép.  de  la  Côte-d'Or;  B.  4447-  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  1886,  Doc,  v-  770.  —  B.  Prost,  Gaz.  îles  beaux-arts,  ôc  pér. ,  t.  IV, 

iKc|0,  p.   ô.")4. 

Frèredoux  André),  sculpteur  et  architecte  de  la  cathédrale  de 
Tours,  au  xiv°  siècle,  nous  est  connu  par  le  compte  des  exécutions  tes- 
tamentaires de  Jean  Gervaise,  chanoine  de  l'église  métropolitaine,  mort 
à  Tours,  au  commencement  de  r  385 .  Voici  les  articles  qui  l'ont  mention 
de  notre  artiste  : 

«  A  maistre  André  Frèredoux,  maçon  de  l'œuvre,  pour  la  façon  de  la 
tombe  dudit  feu,  XII  livres.  —  A  maistre  André  Frèredoux,  maçon, 
pour  la  façon  de  1  autier  (autel),  fait  en  l'église  de  Tours,  pour  la  cha- 
pelle fondée  par  ledict  feu  en  ladicte  église,  IIII  livres.  » 

André  Frèredoux  vivait  encore  en  i3t)8.  On  rencontre  à  Tours,  an 
xve  siècle,  deux  architectes  de  la  cathédrale,  nommés  Aimery  et  Olivier 
Frèredoux  ;  ils  devaient  être  les  fils  d'André. 

A.  Salmon,  Arch.de  l'art  français,  Doc,  t.  Il,  i855,  p.  '<■>.:].  —  Ch.  Grand.uaison, 
Doc.  inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Tourame,  iSyo,  p.  117.  — E.  Giraddet, 
Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.   i8y. 


212  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

l'rémv.  sculpteur  lorrain  du  wi  siècle,  exécute,  eu  lô^a.  les  armoi- 
ries du  duc  de  Lorraine,  sur  la  muraille  du  jardin  du  couvent  de  Sainte- 
Claire,  à  Pont-à-Mousson. 

Arch.  dép.    il'    la    Veurlhe.    Chambre    i  >    d<     Lorraiw  :    B.    8i38.    -- 

II.  Lepage,  Inv.  somm.  d*  -  m  i  h.  &  la  Mi  w  the,  t.  III .  1879,  p.  55. 

Fresniol  Jean  .  sculpteur  originaire  de  la  ville  de  Mons,  travaillait, 
en  i356-i35j,  au  château  d'Escaudoeuvres,  près  de  Cambrai,  à  raison  de 
4  sous  par  jour. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Régi  itifs  au  Hainaul;  II.  >'u.  —  Dehaisnes,  Ilitt. 

di  l'art  dans  laFlandr*  .  eU  .,  1886,  Dotf.,  p.  ~>x-.  588. 

Fresnoy  Pierre  du  .  exerçait  son  art  à  Beauvais  à  la  tin  du 
xvi  siècle.  En  r585,  il  se  rendit  à  Gisors,  où  il  sculpta,  pour  l'église 
Saint-Gervais  et  Saint-Prolais,  un  grand  bas-relief  en  pierre,  de 
10  mètres  de  haut,  placé  dans  la  chapelle  du  Rosaire.  Les  comptes  de 
l'église  portent  : 

«  Payé  à  Pierre  du  Fresnoy,  ymagier  de  Beauvais,  sur  et  tant  moins 
son  marché  de  la  contretable  du  Chapelet,  suivant  sa  quilance    XV  1.  » 

Cette  ouvre,  qui  représente  l'arbre  de  Jessé,  et  dont  la  grande  dimen- 
sion ne  rachète  pas  la  médiocrité,  existe  encore  aujourd'hui. 

De  Laborde,  Gis     •■  ■■    -  inéd.  tirés  des  arch.  dt  Si  Geroais  •  t  de  SI  Protais  Ann. 
archéol.,  t.  IX,  1849,  !'•  ,r>24)-  —  Du  Seigneur,  Notes  surl'Hist.  de  lasculpt.  fra 
d'Eméric-David,    1862,  p.  5i8.  — L.  Palustre,  La   Renaissanci  en    France,  t.  II, 
1881,  p.  207. 

Presse!  Pietrequin  ,  sculpteur  en  bois  établi  à  Paris  au  xvi'  siècle, 
fut  mandé  à  Rouen,  en  i^'îi,  pour  collaborer  à  l'ornementation  des 
stalles' de  la  cathédrale,  sous  la  direction  de  Philippot  Wiart. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  France,  due  de-Berry, 

1894,  p.  40. 

Frevins  Froment  ,  tailleur  d'images  natif  de  Mallain  ?  ,  est  admis, 
en  i.">a3,  dans  la  bourgeoisie  de  la  ville  d'Arras. 

A.  Assellx,  L'art  en  Artois  au  Moyen  Age  Mém.  de  l'Acad.  des  sciences  et  lettres 
d'Arras,  t.  VIII,  1876,  p.  544). 

I  rihoui-ii'  Broquart  de  ,  sculpteur  ornemaniste,  résidait,  au  xive  siè- 
cle, dans  la  ville  de  Bourges,  où  il  travaillait,  en  l38o,  à  la  décoration 
du  grand   escalier  du  palais;    il  recevait  alors,  pour  ses  gages,  -  sous 

8  deniers  tournois  par  jour. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  dur  de  Berry, 
1  ^ :  1 1 .  p.  65. 


de  l'école  française  2i3 

Froissarl  Philippei,  demeurait  à  Amiens  vers  le  milieu  du  xiv  siè- 
cle. En  i54i,  il  toucha  16  livres  pour  avoir  taillé,  à  la  porte  de  la  Hotoie, 
deux  salamandres,  six  F  couronnés,  six  Heurs  de  lys  aussi  couronnées 
et  un  écusson  aux  armes  de  la  ville. 

A.   Hi  mus  L'triinr  i/r  lilasscl,  sculpteur  amiénois,   1862,  p.  n. 

Fromaig'C  (Jean),  sculpteur  en  bois  du  xvi°  siècle,  ligure  au  nombre 
des  artistes  travaillant,  en  i5j7,  aux  préparatifs  des  (êtes  données  par  la 
ville  de  Tours,  lors  de  l'entrée  solennelle  du  due  d'Anjou  et  de  Touraine. 
Les  comptes  lui  attribuent  l'exécution  «  de  deux  petits  navires  destines 
à  faire  un  combat  naval,  sur  le  bassin  de  la  grande  fontaine  du  carroi 
de  Beaune  ». 

E.  Gm.u'DET,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  19a. 

l'i'Oiiienlan    Jean  ,  était  employé,  en  i<>4o,  au  château  de  Fontaine- 
bleau, sous  la  direction  de  Gilles  Guérin;  il  était  payé  3o  sous  par  jour. 
De  Labordk,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  IV,  [856-i857,  p.  210. 

l'rvon  (Georges),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvr  siècle, 
originaire  de  Cambrai,  était  occupé,  en  i55o,  à  la  sculpture  des  boiseries 
de  la  cathédrale  de  Valencienncs. 

A.  Bérard,  Blet,  biograph.  des  artiste!  français,  1872,  col.  5o/|.  —  Ed.  Bon- 
naffé,  Le  meuble  en  France  au  \vic  siècle,  1887,  p.  .">(>. 

Fulcon,  moine  du  xie  siècle,  sculpteur  en  pierre  et  en  bois,  vivait  à 
Reims  vers  l'an  1060. 

Eméric-David,  flist.  de  la  Sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  45. 

l-'urcl  Claude  ,  dit  le  Maçon,  travaillait  en  Provence  au  commence- 
ment du  xviie  siècle.  En  1 600,  il  sculptait  des  armoiries  sur  une  des 
portes  de  Yilleneuve-lès-Arles.  En  1612,  il  décorait,  desarmes  de  France 
et  de  Pologne,  la  porte  Marcat-Nou,  dans  la  ville  d'Arles. 

Arch.  dép.  des  Bouches-du-Rhône,  t.  II.  —  Ch.  Bauchal,  Nouv.  die/,  des  archi- 
tectes français,  1887,  p.  234. 

I  urno  Jean  de),  sculpteur  ornemaniste  du  commencement  du 
xivc  siècle,  était  au  nombre  des  artistes  employés,  en  i32o,  à  la  cons- 
truction de  la  cathédrale  de  Sens  ;  il  recevait,  pour  ses  gages,  9  sous 
tournois  par  semaine. 

Quantin,  Notice  hisl.  sur  la  construction  de  la  cath.  de  Sens,  1842,  p.  10. 


ai4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 


C3- 


Gabilleau  [Guillaume  .  sculpteur  et  maître  maçon  de  la  ville 
d'Amboise,  touche  8  livres  tournois,  en  i4<j!"<,  «  pour  avoir  fait  de  pierre 
et  maçonnerie  ung  tabernacle  onquel  a  esté  mise  l'ymage  de  Notre-Dame 
appelée  la  Meyte  (Notre-Dame  de  la  Majesté!  au  bout  des  ponts  dud. 
Amboise,  au-dedans  de  lad.  ville  ». 

Arch.  cornm.  d'Amboise,  CC.  8g,  f  12.  —  Ch.  Chevalier,  Inv.  anal,  des  arch. 
foniffl.  (TAmboist ,  1874,  p.  181. 

Gabriel  <lc  Langres.  Voir  Langres  (Gabriel  de). 

Gabriel  Simon  «le  [Veufchâteau.  Voir  Xeuf château  Gabriel 

Simon  de). 

Gaby  Chariot  ,  travaillait  à  Tours  aux  préparatifs  des  fêtes  données 
lors  de  l'entrée  de  la  reine  Anne  de  Bretagne,  le  a(»  novembre  de 
l'an  iôoo.  Il  est  cité  dans  les  comptes  de  la  ville  comme  ayant  reçu  une 
somme  de  cent  livres  pour  avoir  modelé,  en  cire.  «  une  espine  lleurye. 
un  olivier,  un  morier,  un  guignyer.  un  cerizier,  un  oranger,  un  grand 
lys.  ainsi  qu'une  grande  quantité  de  roses  tant  blanches  que  rouges  et 
aultres  fleurs  de  toutes  coulleurs  ». 

E.  Giracdet,  Les  artistes  tourangeaux,  iS<S5,  p.  190. 

Gage!  Paul  .  sculpteur  lorrain  du  xvi1'  siècle,  natif  de  Bar-le-Duc, 
aurait  été  élève  de  Ligier  Richier.  Dom  Calmet  en  parle,  dans  son  His- 
toire de  la  Lorraine,  comme  ayant  fait,  vers  iôôô,  deux  retables  de  la 
plus  grande  beauté,  l'un  à  Verdun,  dans  la  chapelle  Sainte-Anne,  à 
l'abbaye  de  Saint- Vannes,  l'autre  à  Bar-le-Duc,  dans  la  chapelle  des 
Princes  ;  ce  dernier  représentait  la  Natipitéet  {'Adoration  des  Bergers. 

Dom  Calmet,  Histoire  de  lu  Lorraine,  t.  IV,  bibliothèque  lorraine,  1701,  col.  'ioô 
—  F.Mhr.'.LiAviD,  Hist.  de  la  seulpl.  franc.,    1817-1872^.   177. 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  2It) 

<»iiU'oine  (Léon),  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier,  travaille  à 
Fontainebleau,  de  i568  à  i-ï"o,  en  collaboration  de  Noël  Biard,  de  Noël 
Millon  et  de  Gilles  Bauge.  Tous  ces  artistes  reçoivent  1,292  livres  pour 
différents  ouvrages  exécutés  au  château. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  lu  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.   !>■>.(>.    — 

<  «aiguières    (Jean),    sculpteur  et  peintre    du   xvi    siècle,  vivait  à 
Lyon  de  i486  à  i4<)  1. 
Natalis  Kondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xvnie  siècle,  1SS4,  p.  20. 

Gailde  (Jean),  sculpteur  et  architecte,  résidait  à  Troyes  à  la  lin  du 
xve  et  au  commencement  du  xvie  sièle.  Les  comptes  du  temps  en  font 
souvent  mention  et  l'appellent  généralement  «  Grant  Jehan  Gailde  »  ou 
encore  «  maistre  Grant  Jehan  ».  D'autre  part,  une  tradition  rapportée 
par  Grosley  en  fait  un  artiste  d'origine  italienne,  Giovanni  Gualdo, 
qui,  dans  la  suite,  francisa  son  nom;  mais  on  ne  possède  à  ce  sujet 
aucune  certitude. 

Il  commença  à  travailler  pour  la  ville  en  i4<)'3;  on  le  trouve  alors 
occupé  aux  fortilications  et  à  la  tour  de  Belfroy,  sur  laquelle  il  sculpta 
un  écusson  aux  armes  de  France.  En  i4<)5,  il  devint  maître  de  l'œuvre 
de  Sainte-Madeleine  et  garda  cette  charge  jusqu'à  l'époque  de  sa  mort. 
C'est  dans  cette  église  qu'il  exécuta  ses  ouvrages  les  plus  importants, 
dont  le  principal  est  le  jubé  regardé,  à  juste  titre,  comme  son  chef- 
d'œuvre.  11  en  entreprit  la  construction  en  1008,  aidé  de  ses  élèves 
François  Matray,  Hugues  Bailly,  Martin  de  Vaux,  Nicolas  Mauvoisin  et 
Jean  Brisset,  qui  furent  plus  tard  des  artistes  distingués.  Ce  travail, 
pour  lequel  Jean  Gailde  toucha  5  sous  et  jusqu'à  7  sous  6  deniers  par 
jour,  fut  terminé  en  loi 7,  et  le  monument  fut  inaugure  le  jour  de  Noël 
de  la  même  année.  Comme  architecte,  il  reconstruisit,  em5o6,  le  chœur, 
l'abside  et  le  déambulatorinm  de  l'église.  En  \  .">  1 8,  il  sculpta  les  statues 
de  saint  Pierre  et  de  saint  Michel,  «  sur  deux  pilliers  de  la  porte  de 
vers  le  cymetière  ».  Auparavant,  il  lit  aussi  des  statues  pour  l'église 
Saint-Jean. 

Jean  Gailde  mourut  en  l5ig  et  fut  inhumé  dans  un  caveau  juste  au- 
dessous  du  Jubé  de  Sainte-Madeleine.  Sa  tombe,  sur  laquelle  était 
gravée  l'épitaphe  suivante,  se  voyait  encore  à  la  lin  du  x.vme  siècle  : 
«  Ci  gist  Jehan  Gualde,  maître  maçon,  qui  attend  ici  la  résurrection  sans 
crainte  d'être  écrasé.  »  Allusion  originale  à  la  hardiesse,  à  la  légèreté 
et  ii  la  délicatesse  de  ce  beau  juin''. 

Grosley,  Mém .  de  la  ville  de  Troyes.  —  Vai.i.f.t  de  Viriville,  Les  areh.  hisL.  du 
départ,  de  l'Aube,  i8/|i,  p.  5ta,  3i5.  —  Dr  Seigneur,  Notes  sur  l'Ilist.  de  lu  sculpl. 
franc,  d'Etnéric-David,   isr>'>,  p.   5a/|-5a5.  —  I,.  Pigeotte,  Etude  sur  les  travauz 


lilf)  DICTIONXAIHK    I>i:s    SCULPTEURS 

d'achâo.  delà  calh.  d>  Troyes,  1870,  p.  55,  64-69.  — Assier,  Comptes  de  la  fabriqui 
de  l'église  Sainte- Madeleine  de  Troyes,  1 85 4 ,  p -  55,56,57,  V'.  4r>,  \t'i.  —  [dem, 
lesartset  le*  artistes  dansl'anc.  capit.  de  In  Champagne,  1876,  p.  69-71.  —  Nata- 
le Rondot,  Les  si  utpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'un  français,  1887,  p.  76-78  . 

Gaillardon  ou  Gallardon  Jean  ,  travaillait,  de  iô'ij  à  i35o,  au 
château  de  Fontainebleau,  à  raison  de  i5  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  mis  n  la  eour  de  Franee,  t.  I.  i85o,  p.  4°>>  427. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du.  rai,  t.  I,  1877,  p.   i55,  aoo. 

Gallnnl  François  .  sculpteur  ornemaniste  demeurant  à  Paris,  colla- 
bore, sous  la  direction  du  Primatice,  de  i5<>8  à  i5jo,  ii  la  décoration  du 
tombeau  de  Henri  1 1 . 

De  Laborde,  Lu  renaissance  des  arts  à  In  cour  de  France,  1. 1,  i85o,  p.  527. 

<»nllart  Laurent  ,  sculpteur  et  architecte  du  xvi*  siècle,  s'engage, 
par  marché  en  date  du  8  août  i548,  à  construire,  moyennant  100  livres, 
dans  l'église  de  Gorbiach,  une  chapelle  avec  un  retable  et  un  calvaire, 
et,  dans  cette  chapelle,  le  tombeau  de  D.  Jehan  de  Cruyelles.  Toutes  ces 
ouvres  ont  été  détruites. 

Ttevue  îles  Sociétés  savantes,  186 1 .  —  Gh.  Badchal,  N0uv.dict.d4s  architectes  fran- 
çais,  1887,  p.  ■>  'm  . 

Galles  Bastien  travaillait  aux  ornements  du  tombeau  de  François  I*' 
avec  Pierre  Bigoigne  et  Jean  de  Bourges,  sous  la  conduite  de  Pierre 
Bontemps.  La  quittance  pour  solde  du  paiement  de  ces  travaux  est  datée 
du  28  février  1  55."). 

F.  Bourqcelot,  Hist.  de  In  seulpt.  et  des  mis  plasl.  en  France,  1846.  —  De 
Laborde,  Ln  réunissante  des  mis  11  la  cour  de  France, t.  1,  i.S.'io,  p.  4'i&-  — Idem, 
Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  29a.  — ■  Ou  Seigneur,  yoles  sur 
l'Ilisl.  delà  seulpt.  franc.  d'Eméric-David,  iS(i:>,  p.  525. 

<.;i!l<'(  Laurent),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Cambrai,  passe 
un  contrat,  le  9  mars  itii  -,  moyennant  le  prix  de  3, 000  florins,  pour  la 
continuation  du  jubé  de  l'église. de  l'abbaye  de  Saint  Waast  d'Arras.  Il 
exécute  également,  pour  la  même  église,  un  calvaire  avec  quatre  per- 
sonnages. En  i63i,  il  sculpte  une  statue  de  Notre-Dame  pour  la  porte 
du  Malle  à  Cambrai.  En  iG'3'3.  il  est  nommé  grand  maieur  de  sa  corpo- 
ration. 

A.  de Cardevaqcje,  L'abbayi  de  Saint-Waast  d'Arras,  1866-1869.  —  A.  Dirieux, 
Les  artistes  cambrésiens,  iS-l*,  p.  1 54-  —  Idem,  Réun.  des  Snc.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1888, p.  4Ô2. 

GalliCC    Andréi  étaitoccupé,  en  i(>4<>,  à  l'église  collégiale  d'Avallon 
Yonne  .  Les  comptes  de  la  fabrique  portent  : 


ni:    LECOIiE    FRANÇAISE  :>  I  " 

<(  A  maistre  André  Gallice,  yinageur,  pour  avoir  fait  une  petite  châsse 

où  est  un  crucifix,  en  une  croys  et  deux  anges,  pour  porter  les  sanc- 
tuaires des  mistères  de  la  Passion,  et  pour  mettre  la  sainte  esponge, 
y  livres.  » 

Arch.  dép.  de  l'Yonne:  G.  2i5o.  —  Qcantin,. Inv.  somm.  des  arch.  de  l'Yormt  , 
t.  Il,  !,S75,  p    575. 

<  >;i  iiiiM'Iirs  (Pierre),  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  était  au  nombre 
des  artistes  cpii  travaillaient  à  Rouen,  vers  1467,  aux  stalles  de  la  cathé- 
drale, sous  la  conduite  de  Philippot  Viart. 

Langlois,  Stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  1808,  p.  182. 

(■iiiul  (Wuillaume  ou  Guillaume  de  .  sculpteur  en  bois  d'origine  fla- 
mande, résidant  en  Artois,  sculpte,  en  1 324,  les  stalles  du  chœur  de 
l'église  de  la  Chartreuse  de  Gosnay  et  exécute,  pour  la  comtesse  Mahaut 
d'Artois,  de  nombreux  meubles  en  bois  sculpté. 

J.-.M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  010. 

Gand  (Pasquier  de),  sculpteur  d'origine  flamande,  travaille,  au 
xvie  siècle,  à  la  décoration  des  boucheries  et  halles  de  la  ville  de  Lille. 
Il  figure  dans  les  comptes  aux  années  i53o,  i5'34  et  i55o. 

Delà  Fons-Mélicocq, Revueuniv.  des  Arts,  t.  XV,  18112,  p.  198,  199.  —  J.  Ifoi  - 
pov,  Eludes  artistiques,  artistes  inconnus  des  xiv1',  \ve  et  xvie  siècles,  1877,  p.  \(i, 

(«anscl  (Jean),  sculpteur  et  architecte  vivant  à  Paris  au  xve  siècle, 
reconstruit,  de  i435  à  1  43y,  le  grand  portail  de  Saint-Germain-l'Auxer- 
rois,  tel  qu'il  existe  aujourd'hui,  et  le  décore  de  six  statues  sculptées  de 
sa  main,  représentant  saint  Vincent,  saint  Marcel,  un  ange,  sainte  Ge- 
neviève, le  roi  Ghildebert  et  la  reine  Ultrogothe  ;  il  reçoit  960  livres 
tournois  pour  prix  de  son  travail. 

Sauvai.,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  i->.\.  t.  I,  p.  299,  ôoa.  —  Eméric-L>avid, 
llisl.  delà  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  ia4>  '5o. 

Garcia  (Antoine),  «  maître  d'oeuvre  en  sculpture  ».  originaire  de 
Marseille,  fut  chargé,  par  contrat  passé  le  5  janvier  1628,  d'exécuter, 
moyennant  la  somme  de  2,000  livres,  la  décoration  d'une  galère  royale 
en  construction  dans  le  port  de  Toulon. 

Cli.  Ginoux,  Bwue  de  Tari  français,  1888,  p.  164. 

GargauJtou  Garnaull  François),  sculpteur  et  architecte  résidant 
à  Bourges,  s'engage  en  i5yy,  envers  le  maire  et  les  échevins  de  la  ville, 
à  faire  «  une  Croix  de  pierre  de  Charly  qui  sera  de  haulteurde  quatorze 
pieds  et  de  grosseur  de  dix  poulces  de  l'ordre  de  ïuscane  garnye  de  son 


2l8  1HCTIOXXAIKE    DES    SCULPTEURS 

croisillon,  ung  crucifix  qui  se  tiendra  dans  led.  croisillon  avec  une  teste 
de  mort  et  ossements  dessoubz  le  pieds  d'icelluy  du  costé  de  la  ville  et 
de  1  auttre  costé  une  nostre  dame  qui  sera  appliequée  audict  croisillon, 
dessoubz  les  pieds  de  laquelle  y  aura  ung  chérubin  de  la  pierre  de  la 
dicte  croix  et  mettre  au  pied  destra  (sic)  les  armoiries  de  ceste  ville  qui 
sont  de  troys  moutons  avec  ung  compartiment  ;  icelle  croix  garnir  de 
deux  assiettes  de  marche  de  pierre  dure  de  sept  à  huict  pieds  en  carré. ...» 
Le  marché  était  conclu  pour  le  prix  de  «  vingt  huict  escus  ung  tiers  ». 
Cette  croix,  qui  en  remplaçait  une  autre  abattue  par  les  protestants,  sub- 
sista jusqu'à  la  Révolution  ;  elle  était  érigée  k  l'endroit  appelé  Moulte- 
Joye,  lieu  du  champ  de  bataille,  où  les  habitants  de  Bourges,  au  xvp  siè- 
cle, avaient  victorieusement  repoussé  les  Anglais. 

Les  archives  de  la  ville  font  encore  plusieurs  ibis  mention  de  François 
Gargault.  On  le  trouve  en  eflet  réparant,  en  i6i'3,  la  fontaine  Saint- 
Firmin.  dans  le  faubourg  de  Saint-Privé,  et  élevant,  en  1620,  avec  An- 
toine Gargault,  probablement  son  frère,  une  grande  croix  au  milieu  des 
arènes  détruites  et  comblées. 

Gargaull  ou  Garnault  (Antoine  .  également  sculpteur  et  archi- 
tecte à  Bourges,  parait,  pour  la  première  fois,  dans  les  comptes,  en 
io'io.  époque  à  laquelle  il  sculpte,  sur  les  remparts,  les  armoiries  de  la 
ville  et  du  maire.  En  1619,  il  reçoit  218  livres  «  pour  avoir  faict  ung 
portail  de  pierres  de  taille  k  la  première  entrée  de  l'église  des  Pères- 
Minimes,  et  avoir  taillé  trois  grandes  pierres,  et  en  icelîes  fait  des  ins- 
criptions et  armoiries  delà  ville  ».  En  1622,  il  taille  les  armes  du  roi, 
celles  de  M.  le  Prince,  celles  de  la  ville,  du  maire  et  des  échevins  au 
portail  Saint-Privé  nouvellement  rebâti.  En  1 622-1 62'i.  aidé  de  son 
confrère  Lejuge,  il  construit  une  galerie  à  l'ancien  hôtel  de  ville  (aujour- 
d'hui petit  collège  et.  en  1625,  surélève  la  tour  de  cet  édifice.  Il  l'ait 
aussi  un  perron  de  pierre  et  un  clocher  de  bois  au  couvent  des  Carmes. 
La  même  année,  il  touche  12  livres  pour  avoir  exécuté  une  figure  de 
pierre  k  l'hôtel  de  ville.  Enfin,  en  1620-1691,  il  sculpte  une  Notre  Dame 
et  deux  armoiries  au  portail  d'Auron;  ce  travail  lui  est  payé  4''  livres. 

1  »e  Girardot.  Antoin  l  nçuis  Garnault  [Archivesde  l'art  français,  Doc,  t.  IV, 
i85G,  p.  129-1 5a  .  —  Idem.  Les  artistes  de  Bourges  Ai  ftièi  s  de  l'art  français,  ■>''  sé- 
rie, t.  I,  1861,  p.  273-279,  281,  282,  280,  284,  285  . 

Garin,  sculpteur-architecte  de  la  tin  du  xn*  siècle,  faisait  partie  de 
l'école  messine  et  lorraine  ;  il  travailla  avec  Guillaume,  prieur  de  Fla- 
vigny  et  Philippe,  abbé  d'Etanche,  k  la  reconstruction  de  plusieurs 
églises  incendiées. 

L)i  Seignbdr,  fioles  sur  VHist.  de  lu  sculpt.  franc.  d'Brnéric-David,  1862,  p.  298, 

2<»9- 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  Ul<) 

Garmeau  Simon),  sculpteur  ornemaniste,  collaborait,  en  i383,  à  la 
décoration  du  château  de  Poitiers,  pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berry; 
il  était  payé  (>  sous  par  jour. 

A.  de  Champeaux,  Lrs  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 

l8g/l.  p.    13. 

GarnaSz,  sculpteur  et  maître  maçon  résidant  à  Paris,  à  la  fin  du  xve 

et  au  commencement  du  xvie  siècle,  alla  entreprendre  différents  ouvrages 
dans  la  ville  de  Troyes  vers  i5o'3-i5o4. 

Natalis  Homjot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  français,  18S7,  p.  85). 

Garnier  do  Fécamp.  Voir  Fécanip  (Garnier  de). 

Garnier  (Jean),  vivait  à  Troyes,  où  il  exécuta  un  grand  nombre  d'œu- 
vresde  14 1 7  à  i44^;  il  travailla  notamment  à  l'ornementation  de  l'église 
Saint-Jean. 

A.  Bérard,  Diet.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  5i2. 

Gaspard  «le  la  Val.  Voir  Val   Gaspard  de  lai. 

Gasvre  (Pacquet  de,  sculpteur  en  bois,  est  occupé,  en  147"'.  à  la 
sculpture  des  stalles  du  chœur  de  l'église  Saint-Pierre  de  Saumur. 

C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  2^8  à  la  aote. 

Gaudeer  Pierre  ,  sculpteur  ornemaniste,  travaille  à  Paris,  dans  la 
première  moitié  du  xive  siècle,  au  portail  de  l'église  Saint-Jacques- 
l 'Hôpital,  donnant  sur  la  rue  Saint-Denis. 

Bordier,  Mém.  île  la   Sue.  des  Antiquaires  de  France,  t.  XXVIII,  i8(>5,p.   122. 

Gaudrillet,  sculpteur  et  architecte  du  xvie  siècle,  gendre  de  Hugues 
Sainbin,  prit  part  avec  ce  dernier  aux  travaux  du  portail  de  L'église 
Saint-Michel  de  Dijon. 

Baichal,  Nouv.diel.  des  architectes  français,  1887,  p.  2^7. 

Gaultier  Michel),  dut  naître  entre  i53?  et  i54--s-  H  demeurait  à  Paris, 
où  il  épousa,  vers  10G7,  Noémie  Pilon,  sœur  du  grand  artiste  Germain 
Pilon.  On  trouve  mention,  eni568,  dans  le  registre  de  la  paroisse  de 
Saint-André-des-Arcs,  du  baptême  de  Germaine,  fille  de  Michel  Gaul- 
tier; la  marraine  était  Germaine  Durand,  deuxième  femme  de  Germain 
Pilon.  Celui-ci  fut  parrain  de  Germain  Gaultier,  né  le  19  janvier  1071, 
second  enfant  de  Michel.  On  n'a  aucun  renseignement  sur  les  œuvres  de 
notre  sculpteur  connu  surtout  à  cause  de  su  parenté  avec  Germain 
Pilon;    on   sait   seulement   qu'en  1 564  il   était  au  nombre   des  artistes 


220  DICTIONNAIRE    T)KS    SCULPTEURS 

employés  à  l'ornementation  du  tombeau  de  Henri  II.  On  lit.  en  effet, 
dans  un  compte  de  la  maison  du  roi  : 

«  A  Michel  Gaultier,  sculpteur,  pour  ouvrages  de  sculpture  par  luy 
laits  à  ladite  sépulture  du  l'eu  Roy  Henry,  la  somme  de  ~ô  liv.  à  luy 
ordonnée  par  ledit  abbé  de  Saint  Martin    Le  Primatice  .  » 

En  [565,  il  reçut  encore.  à  ce  sujet,  ■>.">  livres  tournois.  Michel  Gaultier 
aurait  aussi  collaboré  dans  sa  jeunesse,  probablement  vers  i5.18,  à  la 
décoration  du  cbâteau  de  Monteeanx-cn-Brie,  pour  le  compte  de  Cathe- 
rine de  Médicis. 

De  Laborde,  l.'i   renaissance  '1rs  'iris  n  hi  cour   de  France,  t.  I.  i85o,  p. Si4-  — 

Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  Il,  [880,  p.   1 12 1.  —  A.  Jal,  Dict.  crit. 

de  biogr.  et  d'hist.,   is--<,  p.   654.    —  Ulysse  Robert,  Nouv.  Archives  de  l'arl  fran- 
çais, 1876,  p.  2i .  — Th.  Lhcillier,  L'ancien  château  royal  de  Montceaux-en-Brie 
}\iin.  des  Soi  .  des  beaux-arts  des  départ.,  1884,  p.  254). 

Gaultier  Germain  ,  sans  doute  lils  du  précédent,  serait  alors  né  le 
19  janvier  1 671.  De  i5o,4  à  i5g6,  il  travaillait  à  Tours  oùil  sculpta,  pour 
la  grande  salle  de  l'hôtel  de  ville,  les  armoiries  du  sieur  de  Lavallière, 
premier  échevin.  et  celles  de  sire  Victor  lîrodeau,  sieur  de  Candé.  maire 
de  Tours.  La  ville  lui  alloua  pour  ces  travaux  la  somme  de  trente-quatre 
écus.  Pins  tard,  on  trouve  Germain  Gaultier  à  Orléans,  passant  marché 
le  3o  octobre  1599,  pour  l'exécution  d'un  ouvrage  de  sculpture  destiné  à 
1  église  Saint-Salomon  de  Pithiviers.  Il  s'engageait  à  faire  «  l'effigie  et 
ymage  au  naturel  du  roy  Henry  quatre  à  présent  régnant,  et  tout  en 
bosse  et  sculpture  de  la  grandeur  et  grosseur  de  la  personne  de  sa 
Majesté,  à  prendre  depuis  la  teste  jusqu'il  quatre  poulces  au  dessoubz  de 
la  seinture.  laquelle  ymage  vestir  d'habitz  decentz  et  convenables  et 
garnir  d'un  sceptre  en  main  et  au  dessoubz  de  laquelle  faire  ung  pied 
d'estaut  sur  lequel  lad.  effigie  seraainse  et  au-dessoubz  de  la  teste  d'icelle 
faire  ung  ange  sortant  des  nuages  tenant  dans  sa  main  des  branches  en 
forme  de  couronne  de  laurier  qui  sera  au  dessus  de  lad.  teste,  plus  au 
dessus  dud.  ange  faire  les  armes  de  France  et  de  Navarre...  et  au  dessus 
desd.  armes  mettredeux  médaillons  et  un  cul  de  lampe  au  milieu,  et  sur 
le  fronton  aux  deux  costés  desd.  armes  faire  deux  figures  de  bosse  et 
sculpture  et  en  forme  de  vertus  ou  victoires  qui  soubstiendront  lesdictes 
armes...».  Cette  œuvre,  placée  au  dessus  du  grand  portail  de  l'église,  fut 
payée  au  sculpteur  neuf  cent  vingts  écus. 

M.  Célestin  Port  cite  encore  un  Germain  Gaultier  résidant  à  Angers 
en  i6o5  ;  il  est  évident  qu'il  s'agit  toujours  du  même  artiste  qui  alla, 
très  probablement,  de  ville  en  ville  entreprendre  différents  travaux. 

Registres  municipaux  dt  lavilh  di  Tnurs,  t.  CXII,  fol.  1tï>"  'i<ss  -  —  Herixisox, 
Artistes  Orléanais,  186.Ï,  p.  75-80.  — Célestin  Port,  Les  artisti  s  angevins,  1 88 c , 
p.  iao.  —  E-  Giraodet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  aao. 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  221 

Gauterin  de  VItel.  Voir  Vitel  Gauterin  de  . 

(■aiilhier  Etienne  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Besançon,  ter- 
mine en  i5!S.x  avec  son  confrère  Mathieu  Vigneron,  un  retable  monu- 
mental pour  l'église  Saint-Pierre  de  Dôle.  Ce  retable  «  en  ordre  salomo- 
nique  »  se  compose  d'un  tableau  où  est  sculpté  le  Crucifiement  avec 
quatre  niches  contenant  les  statues  de  saint  Jérôme,  de  saint  Sébastien, 
de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul  ;  au-dessus  de  la  corniche  supportée  par 
quatre  colonnes,  apparaît  Dieu  le  père  entouré  d'anges  et  de-feuillages. 

Bull,  du  comité  des  travaux  histor.,  1884  ■  —  Ed.  Bonxaffé,  Le  meuble  en  France 
au  xvic  siècle,  1887,  p.  86.  — J.  Gauthier,  La  sculpture  en  bois  en.  Franche-Comté 
(Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  dudèpart.,  i8g5,  p.  8071. 

Gauthier  (Jean),  sculpteur  du  xvi8  siècle,  dont  le  nom  figure  avec 
celui  d'un  de  ses  confrères,  Jacques  Deslloques,  dans  un  marché  passé 
en  1072.  Par  cet  acte,  les  deux  artistes  promettaient  d'exécuter  un  cru- 
cifix qui  devait  être  placé  dans  une  église  voisine  de  Pontoise. 

Bulletin  de  la  Soc.  de  l'Hist.  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France,  t.  XVI,  1889. 

G  a  11 1  hier  Jean  ,  sculpteur  franc-comtois,  vivait  a  Ornans  (Doubs 
vers  le  milieu  du  xvnc  siècle. 

J.  Gaithilr,  Dict,  des  artistes  francs- comtois  antérieurs  au  xixc  siècle,  1892,  p.  10. 

Gautier  ou  Gaultier,  sculpteur  parisien  du  xvc  siècle,  alla  travail- 
ler à  Troyes  de  1419  à  i435. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  70). 

Gautier  Charles  ,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  Lyon  vers  le 
milieu  du  xvie  siècle. 

N'atalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \ive  au  xviii"  siècle,  1884,  P-  35. 

(jlauvaîu  Mansuy),  demeurait  à  Npncy  au  commencement  du 
xvi"  siècle.  Dès  i5o5,  il  collaborait  à  l'ornementation  du  palais  ducal, 
avec  le  titre  de  sculpteur  du  duc  Antoine  de  Lorraine.  En  1 5 1 1  - 1 5 1 2 ,  il 
taillait  des  gargouilles  à  la  façade  du  palais  et  exécutait,  pour  la  porte 
principale,  dite  la  Porterie,  la  statue  équestre  du  duc,  qui  fut  brisée  en 
171)'-'  1  ;  il  reçut,  pour  cette  oeuvre,  une  somme  de  14'i  francs  '3  gros. 
En  1028,  il  travaillait  à  la  fontaine  construite  dans  le  jardin  du  palais, 
comme  le  prouvent  les  extraits  suivants,  tirés  des  comptes  du  receveur 
général  : 


(1^  Cette  statue  a  été  refaite,  en  1851,  par  Giorne  Viarcl  de  Saint-Clément,  pension- 
naire du  département  de  la  Meurthe  et  de  la  ville  de  Nancy. 


222  DICTIONNAIRE    DES    SCfLPTEURS 

«  A  Mansuy,  ymaigier,  pour  l'appoinctement  fait  avec  lui  d'avoir  poly 
et  nettoyé  les  six  colombes  colonnes  que  l'on  a  amené  de  Lombardie 
et  qui  sont  assises  à  l'entour  de  ladicte  fontaine,  ensemble  les  sour- 
basses  et  chappitelz  les  bases  et  chapiteaux  XXXVI  francs  valant 
XXVIII  livres  XVI  sols. 

«  A  lui  pour  avoir  taillé  les  deux  colombes  sourbasses  et  chappitelz 
de  la  pierre  que  l'on  a  amené  de  la  poirière  carrière  de  Vy,  les  nettoyé 
et  poly,  XXVIII  francs  valant  XXII  livres  VIII  sols.  » 

En  t5go,  il  sculptait  une  cheminée  de  marbre  pour  le  cabinet  de  la 
duchesse.  L'année  suivante,  aidé  de  son  lils  Jean,  il  décorait  une  nou- 
velle fontaine  élevée  «  en  la  galerie  du  jardin  de  monseigneur  ».  En 
i538,  il  terminait  un  bas-relief  représentant  l'Apparition  pour  l'oratoire 
de  la  duchesse.  L'artiste,  pauvre  comme  la  plupart  de  ses  confrères, 
n'ayant  pas  touché  de  suite  le  prix  de  son  travail,  adressa  à  ce  sujet 
une  requête  k  la  duchesse  Renée  de  Bourbon  :  «  Plaise  à  vostre 
bénigne  grâce,  écrivait-il,  souveraine  dame,  faire  payer  et  contenter 
vostre  très  humble  subiect  sujet  Mensuy  Gauwain.  imaigier  demeu- 
rant en  ce  lieu  de  Nancy,  d'ung  tableau...  qu'il  a  faict  pour  votre  ora- 
toire, pour  lequel  il  demande  trente-six  francs  qu'est  au  plus  bas  pris 
que  lny  est  possible  sans  y  avoir  grosse  perte,  car  le  pouvre  homme  est 
endebté  k  plusieurs  et  nécessiteux,  et  n'a  argent  pour  subvenir  à  ses 
nécessitez,  ace  bonjour.  Ce  faisant  qu'il  priera  Dieu  pour  vous    i  .   » 

lui  plus  de  ses  travaux  au  palais  ducal,  où  il  était  encore  employé  en 
i."))'i.  Mansuy  Gauvain  prit  part  k  la  décoration  de  la  chapelle  du  cou- 
vent de  Saint-Claire,  k  Pont-k-Mousson,  et  fit  les  portraits  des  enfants 
du  duc  pour  l'église  des  Cordeliers  de  Nancy.  En  i584,  on  le  trouve  tra- 
vaillant aux  tombeaux  des  ducs  Jean  et  Nicolas. 

Enfin ,  on  le  regarde  aussi  comme  l'auteur  des  mausolées  du  duc 
René  II,  mort  en  1008,  et  de  l'évêque  Hugues  des  Hazards,  mort  avant 
1020.  On  lui  attribue  également  la  Vierge  de  Bon-Secours,  dans  l'an- 
cienne  chapelle  de  ce  nom,  le  tombeau  du  duc  de  Bassompierre,  dans 
l'église  des  Minimes  de  Nancy,  et  l'ornementation  de  la  chapelle  Saint- 
Hubert,  dans  l'église  de  la  ville  de  Charmes. 

Arch.  département,  de  la  ileurthe.  Cluimbre  des  Comptes  de  Lorraine  ;  B.  ioo5, 
1009,  i<m-!,  io^T:  io'|i),  io53,  7605,  — <i ■  >•  » .  7630.  —  11.  Lepage,  Mansuy  Gauvain, 
Bulletin  de  la  Soc.  d'archéol.  lorraine,  t.  11,  i85i,  p.  55.  —  Idem,  L<  palais  ducal 
de  Nancy,  i85a,  p.  ôt,  52,  V.  'i">,  i'i.  i">-  J8,  49-  —  Idem,  Inventaire  somm. 
des  arch.  de  la  Meurlhe,  t.  I,  iS-5,  p.  12g,  iôo.  i3i  ;  t.  II,  1875,  p.  5H6,  368,  56g.  — 
René  Ménard,  L'art  en  Alsace- Lorraine,  1876,  p.  298-000. —  A.  Jacqdot,  laSculp^ 
Une  en  Lorraine.  [Réunion  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départements,  188,8,  p.  846, 
847). 

Gauvain    Jean),  fils  du  précédent,  vivait  k  Nancy  et  travaillait  avec 

1)  Pièces  justificatives  des  comptes  du  Oellérier  pour  15o7-153s. 


i>r.  l'école  française  aa'3 

sou  père,  vers  i53a,  à  la  nouvelle  fontaine  érigée  dans  le  jardin  du 
palais  ducal.  En  l54a-l543,  il  collaborait  à  la  décoration  de  la  chapelle 
du  couvent  de  Sainte-Claire  de  Pont-à-Mousson  et  y  sculptait  un  (rtui- 
fiement  en  marbre. 

Arch.  dép.  de  la  Meurlhe,  B.  io5.î,  io;r.  —  H.  Lepage,  Le  palais  ducat  de  Nancy, 
i852,  p.  \5,  J4i  'm-  —  Idem,  lnv.  somm.  des  arch.  de  la  Meurlhe.  t.  I,  1873,  p.  i5r, 
i55.  —  A.  Jacqdot,  Lu  Sculpture  en  l.m raine  [Réunion  delà  Soc.  des  beaux-arts 
des  départ.)  1888,  p.  847. 

Gauzef rendus,  résidait  au  Puy,  en  Languedoc,  au  commencenient 
du  xive  siècle.  11  est  cité,  dans  plusieurs  actes  du  temps,  comme  ayant 
pris  part,  vers  i3ao,  aux  travaux  de  la  cathédrale. 

A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  artistes  français,  18-2,  col.  5i8. 

Gay    Girard    ou  <>ir;ir<l  <l<*  llan.  était  établi  à  Troyes  à  la  fin  du 

xive  siècle.  De  i383  à  i385,  il  sculpta,  pour  la  cathédrale,  deux  statues 
de  saint  Paul,  dont  une  fut  placée  à  l'entrée  du  jubé. 

J.  QdiCHERAT.  Mém.  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  France,  t.  XIX,  i84g,  p.  76.  — 
Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  187(3,  p.  i|i . 
—  Natalis  RoNDOï,  Les  Sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  français.  1887,  p.  O7). 

Gay  Michel),  sculpteur  franc-comtois  demeurant,  à  la  fin  du 
xvie  siècle,  dans  la  ville  de  Pontarlier,  exécute,  en  i5p4,  plusieurs  statues 
pour  la  chapelle  Saint-Roch. 

J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  franc-comtois,  antér.  au  xix°  siècle,  1892,  p.   10. 

GayOU  Bastien  ,  maître  sculpteur  parisien,  alla  travailler  à  Albi. 
au  commencement  du  xvne  siècle,  avec  son  confrère  Pierre  de  France. 
En  i6o3,  les  deux  artistes  reçurent  48  livres  pour  avoir  sculpté  des  ar- 
moiries au  nouveau  pilier  de  justice  qu'ils  avaient  élevé  sur  la  place  de 
la  ville. 

Arch.  comm.  d'Albi;  CC.  185,  '.'.si;.  —  G.  Jolibois,  lnv.  somm.  des  arch.  d'Albi, 
1869,  p.  71,  72. 

Gendre  Clément  ,  sculpteur  et  graveur  vivant  à  Lyon,  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvne  siècle,  exécuta,  en  1627-1628,  le  modèle  d'une 
statue  équestre  que  la  municipalité  voulait  faire  ériger  dans  la  ville, 
en  l'honneur  de  Louis  XIII.  Un  dessin  à  la  plume  de  cette  statue,  fait 
de  la  main  de  l'artiste,  figure  dans  les  archives  sur  le  registre  des  actes 
consulaires  de  l'époque.  Clément  Gendre  avait  le  titre  de  graveur  parti- 
culier de  la  Monnaie  de  Lyon. 

Natalis  Roudot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xviii0  siècle,  1884.  p.  45.  —  Idem, 
Ri  vue  de  l'art  français,  1887,  p.  294. 


224  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Gendre!  Jean  .  exerçait  son  art  à  Troyes  au  \vie  siècle.  En  l'année 
l546,  les  registres  de  l'église  Saint-Urbain  mentionnent  cet  artiste,  mais 
sans  taire  connaître  aucun  de  ses  ouvrages. 

Assier,  Les  arts  et  h  s  artistes  dans  l'anc.  capit.  de  la  Champagne,  187O,  p.  98. 

Genelle  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle, 
travaillait,  en  i'^~,  à  L'hôtel  de  ville  et  au  beffroi  de  Béthune. 

A.  Ih.  La  Fons-Mélicocq,  Lesartistes  du  nord  >>•  la  France,  1848,  p.  85,  87,  101. 

Geneteau  Hector  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  établi  à  Rouen, 
au  commencement  du  xvi'  siècle,  se  rend,  en  1007,  à  Gaillon,  où  il  col- 
labore à  la  décoration  de  la  chaire  et  des  lambris  de  la  chapelle  du  châ- 
teau. 

A.  Deville,  Comptes  des  dépenses  du  château  de  Gaillon,  i85o,  p.  ag3. 

Génois  Albert  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  natif  de  ïournay, 
était  occupé,  au  XVe  siècle,  à  la  cathédrale  de  Cambrai.  En  i4">î">,  il 
exécuta  le  tombeau  d'un  chanoine  nommé  Jean  Piquet:  le  registre  des 
exécutions  testamentaires  porte  : 

«  Pour  1  marbre  qui  sera  mis  sur  ledit  défunct  et  1  tableau  de  laiton 
ou  seront  certaines  ymages  et  escriptures  attaquiez  à  1  piller  devant  la 
capelle  de  tous  les  sains  a  esté  marcandé  à  Alart  Génois. .  .  LU  1.  » 

En  I402,  il  toucha  encore  cinquante  deux-livres  «  pour  avoir  livré 
1  marbre  à  ung  personnage  de  keuvre  cuivre  mis  sur  le  tombe  »  de 
Jean  Grenet,  chanoine. 

J.  Hocdoy,  Hist.  artist.  de  la  cath.  de  l'ambrai,  1880,  p.  262,  265. 

Gentil  Jean  ,  résidait  à  Avignon  à  la  fin  du  xvr  et  au  commencement 
du  xvie  siècle.  Vers  i5oo,  il  fut  chargé  de  sculpter,  à  l'hôtel  de  ville,  la 
Vierge  de  la  façade  et  le  rétable  de  la  chapelle.  Quelques  années  plus 
tard,  de  i5o6  à  i.ïoy,  on  le  retrouve  à  Dijon,  adressant  à  la  municipalité 
une  requête  en  modération  d'impôts  :  «  Il  se  perforée  de  travailler, 
écrit-il,  pour  gaingner  sa  vie,  quoique  ayant  une  jambe  perdue.  » 

Arch.  romm.  de  Dijon;  L.  685.  —  L'abbé  Requin,  Rèun.  des  Soc.  des  beaux-arts 
des  départ.,  189 1,  p.  5<>8. —  De  Godvenain  et  Valikï.  Im:.  somm.  îles  arch.  de 
Dijon,  t.  III,  1892,  série  L,  p.   195. 

Gentil  (François  .  naquit  à  Troyes  au  commencement  du  xvie  siècle, 
probablement  vers  iôio.  On  pense  qu'il  lit  un  séjour  en  Italie,  quoiqu'il 
soit  impossible  de  rien  préciser  à  ce  sujet,  pas  plus  que  sur  son  associa- 
tion légendaire  avec  Dominique  Florentin,  qu'aucune  preuve  n'est  venue 
continuer.   Les  deux  artistes  travaillèrent  à  Troyes  a  la  même  époque, 


de  l'école  française  U25 

cela  est  certain,  mais  on  ne  peut  s'appuyer  sur  des  documents  pour  citer 
une  œuvre  déterminée  due  à  leur  collaboration. 

C'est  de  i535  à  i54o,  qu'on  trouve  trace  pour  la  première  ibis  des 
travaux  de  François  Gentil  dans  sa  ville  natale.  La  plupart  de  ses 
ouvrages  lurent  détruits  pendant  la  Révolution.  Parmi  les  sculptures 
qu'on  possède  encore  aujourd'hui  dans  les  églises  de  la  ville,  on  regarde 
comme  étant  de  lui  :  les  bas-reliefs  de  l'autel  du  Saint-Ciboire  et  le 
groupe  de  la  Visitation,  à  Saint-Jean;  le  Christ  à  la  colonne  et  une 
Résurrection,  à  Saint-Nicolas  et  une  suite  de  bas-reliefs  et  de  statues, 
dans  l'église  Saint-Pantaléon. 

En  1Ô47,  Gentil  travailla  au  portail  principal  de  la  cathédrale  et,  en 
i549,  il  exécuta,  pour  l'abbaye  de  Saint-Loup,  le  Baptême  de  saint  Au- 
gustin, qui  fut  déposé  plus  tard,  dans  la  chapelle  des  fonds  baptismaux, 
à  la  cathédrale.  En  i55q,  il  fit  une  statue  de  Saint-Yves,  un  crucifix  et 
d'autres  figures  de  pierre,  au  portail  de  Saint-Nicolas,  ainsi  que  deux 
anges  pour  le  Ciborium  de  la  même  église.  On  lui  attribuait  :  k  Saint- 
Etienne,  des  bas-reliefs  et  des  statues  pour  le  jubé  ;  à  Sainte-Madeleine, 
une  statue  de  la  Madeleine;  à  Saint-Jean,  un  saint  Jean  l'Evangéliste  et 
un  crucifix  placé  au-dessus  du  bénitier;  à  Saint-Urbain,  un  retable  et 
un  monument  funéraire;  à  Saint-Remi,  un  Ecce  Homo  :  enfin,  dans  la 
nef  de  la  cathédrale,  un  Trépassement  de  la  Vierge. 

En  i548,  Gentil  collabora,  sous  la  direction  de  Dominique  Florentin, 
aux  apprêts  faits  par  la  ville  à  l'occasion  de  l'entrée  de  Henri  II  et  de 
Catherine  de  Médicis  et  fut  chargé  d'exécuter  le  modèle  du  présent 
olfert  à  la  reine.  Il  prit  part  également  aux  travaux  entrepris  lors  de 
l'entrée  de  Charles  IX,  en  i.Vij. 

Certains  prétendent  que  François  Gentil  et  Dominique  Florentin  ont 
construit  les  portails  des  églises  Saint-Nicolas,  Saint-Frobert,  Saint- 
André  et  Saint-Nizier  ;  ces  attributions  sont  erronnées  sauf  peut-être  en  ce 
qui  concerne  le  portail  de  Saint-André.  D'ailleurs,  pour  toutes  les  œuvres 
un  peu  importantes  de  sculpture  et  d'architecture  exécutées  à  Troyes  ou 
dans  les  environs  pendant  le  xvie  siècle,  on  cite  toujours  le  nom  de 
Gentil  et  celui  de  Florentin,  et  cela,  sans  une  preuve  et  sans  aucun  dis- 
cernement. 

François  Gentil,  qui  jouissait  d'une  grande  notoriété,  travailla  aussi 
en  dehors  de  sa  ville  natale  ;  il  est  désigné,  en  effet,  par  un  auteur  du 
temps,  comme  «  sculpteur  tant  renommé  par  les  ouvrages  qu'il  a  si 
bien  faicts,  tant  en  ladicte  ville  en  plusieurs  places  que  hors  d'icelle  ». 
On  lui  attribue  donc  la  décoration  de  plusieurs  églises  de  la  contrée  et 
plus  particulièrement  celle  de  l'église  de  Rumilly-lcs-Vandes,  localité 
où  il  séjourna  longtemps.  A  Langres,  il  aurait  sculpté,  dans  la  cathé- 
drale, le  tombeau  du  cardinal  de  Givry,  démoli  en  1789,  et  dans  l'église 

i5 


aa(i  DICTIONNAIRE    DliS    SCULPTEURS 

Saint-Martin,  un  Christ  fort  réputé.  Dans  l'église  de  Saint-Florentin 
Yonne  ,  un  escalier  k  jour  k  double  révolution  et  plusieurs  sculptures 
sont  dus  à  un  Gentil  ayant  le  titre  de  sculpteur  de  François  Ie'  et  de 
Léon  X  ;  il  est  possible  que  ce  soit  le  même  que  notre  artiste.  Enfin, 
Sauvai,  parlant  de  deux  tombeaux  du  cimetière  des  Innocents,  à  Paris, 
en  donne  un  k  François  Gentil,  «  sculpteur  peu  connu  mais  cependant 
admirable  »  ;  il  le  mentionne  également  comme  l'auteur  d'un  bas-reliel 
du  maitre-autel  de  l'église  Saint-Gervais ,  représentant  les  lrois-lJè- 
lerins. 

François  Gentil  mourut  k  Troyes  en  1088  et  fut  enterré  dans  l'église 
Saint-Remi. 

Sauval,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  45ô  ;  t.  II,  p.  344-  —  Yali.lt 
pk  Viriville,  Les  arch.  histor.  du  départ,  de  l'Aube,  1841,  p.  ô  1 4 ■  —  LeBrun-Dal- 
BANNE,  Les  bas-reliefs  de  Saint-Jean-au-Harché  de  Troyes  [Mém.  de  la  Hoc,  acad. 
d'agr.,  sciences,  arts  et  belles-lettres  du  départ,  de  l'Aube,  t.  XXIX).  —  Jaqlot,  Essai 
sur  1rs  artistes  Troyens,  etc.  [Mém.  de  la  Soc.  acad.  de  Troyes,  t.  XXXUI,  1869, 
p.  226,  275.)  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'une,  capit.  de  ta  Vliampayne, 
1876,  p.  ion.  —  A.  Babeau,  Notes  sur  Dominique  et  Gentil  (Annuaire  de  l'Aube,  1876). 
—  J.  GoiFFREY,  Smtv.  Arch.  de  l'art  français,  1876,  p.  12G.  —  E.  Socard,  Biogr. 
des  personn.   remarquables  de  Troyes  et  du  départ,  de  l'Aube,  188-2,  p.  168-169. 

GeoITroy  de  Viji'iies.  Voir  Vignes   Geoffroy  de  . 

Georges  de  Hayence.  Voir  Jlayenee  Georges  de  . 

Gérard-Miel,  sculpteur-architecte  de  l'école  lorraine,  né  k  Metz  au 
commencement  du  xine  siècle,  alla,  en  iu4^>  à  Cologne,  pour  remplacer 
Volbert  comme  maitre  de  l'œuvre  de  l'église  des  Saints-Apôtres.  Il 
mourut  dans  cette  ville  vers  1298. 

Du  Seignelr,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpture  française  d'Emérie-bavid,  1862, 
p.  r,o  1 . 

Gérard  de  ltrignegny.  Voir  lirignegny  Gérard  dej. 

Gérard  de  Francières.  Voir  Financières  Gérard  de  . 

Gerharl   Nicolas  ,  sculpteur  alsacien,  est  cité  dans  les  archives  de 
Strasbourg  comme  vivant  dans  cette  ville  au  xve  siècle. 
Cli.  Gérard,  Les  artistes  de.  VAlsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1870,  p.  298. 

Gérines  ou  Gernes  Jacques  de),  sculpteur,  fondeur  et  ciseleur 
d'origine  flamande,  demeurait  à  Bruxelles  quand  il  fut  chargé,  en  i453, 
d'exécuter,  en  bronze,  un  tombeau  pour  Louis  le  Maie,  comte  de  Flandre; 
ce  monument  était  destiné  k  la  chapelle  Notre-Dame,  dans  l'église  Saint- 
l'ierre,  k  Lille.  Par  marché  en  date  du  a5  octobre  i453,  l'artiste  s'enga- 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  22^ 

geaità  placer  sur  la  tombe  trois  statues  en  bronze  :  «  Assavoir  au  milieu 
ung  ymaige  ligure  comme  ung  prince  en  armes  de  VII  pies  de  long-, 
comme  le  patron  contient,  et  à  chascun  costé  dudit  ymaige  du  prince 
ung  ymaige  de  princesse  selon  ledit  patron  chascune  contenant  en  lon- 
gueur VI  pies  et  demy.  Item,  et  aux  chiefs  desdictes  yinaiges  doivent 
estre  lais  deux  angeles  taisant  manière  d'estre  à  genoulx,  tenant  de  l'une 
des  mains  ung  beaume  et  tymbre  deseure  le  chief  dudit  prince,  et 
ebascun  de  l'autre  main  tenant  un  escu  des  armes  desdites  dames,  et  est 
assavoir  que  les  armes  de  l'écu  du  prince  et  desdites  dames  doivent 
être  eslevées  comme  le  cire  d'un  scel.  Item  tout  autour  de  ladicte  table 
au-dessus  de  la  molure  aura  escripture  de  lettres  de  laton  et  le  camp  des- 
dites rempli  de  noircyment  le  mieulx  qu'on  pourra,  laquelle  escripture 
contendra  le  title  du  prince  et  des  princesses  et,  la  date  de  leur  trespas..  » 
Le  pourtour  du  tombeau  était  orné  d'arcatures,  dans  lesquelles  se 
trouvaient  des  statuettes  en  bronze  de  princes  et  de  princesses  au 
nombre  de  vingt-trois.  Ce  mausolée  exista  à  Saint-Pierre  de  Lille  jus- 
qu'en 1806,  époque  de  la  démolition  de  cette  église  ;  transporté  alors  a 
l'hôtel  de  ville,  il  fut  détruit  postérieurement  à  iS'3o. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Chambre  des  comptes  de  Lille:  B.  ôô;.").  —  Montfaucon, 
Les  mon.  de  la  monarchie  franc.,  1729-17.13,  t.  III,  pi.  XXIX.  —  Mii.i.iw  Antiquités 
nationales,  t.  V,  an  VII,  chap.  LIV,  p.  58.  —  L'abbé  Texier,  Dict.  de  l'orfèvrerie,  i8.r>7, 
p  jo48-io5o.  —  J.  Houdov,  Revue  des  Sociétés  savantes,  1876,  p.  ."117.  —  L.  Quarre- 
Heibourbon,  Les  mémoriaux  d'Antoine  Succa(Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  dép. 
1888,  p.  792-796).  —  J.  Finot,  Inv.  somm.  des  arch.  du  départ.  duNord,  t.  VII,  1892, 
p.  364-365.  —  A.  Wauters,  Bull,  de  l'Acad.  royale  de  Belgique,  ifty'i,  p.  627. 

(iermain,  artiste  du  xve  siècle,  vivant  à  Lyon  de  1/420  à  i423,  était 
désigné  sous  le  titre  d'  «  ymageur  ». 

Natalis  Kondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  x<.\"  au  xvin»  siècle,  1884,  p.  18. 

<  ■ei'iiiii  in  Jean  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Tonnerre,  alla  travailler  à 
Dijon,  en  i564,  aux  apprêts  des  fêtes  données  à  l'occasion  de  l'entrée  du 
roi  Charles  IX. 

Arch.  comm.  de  Dijon;  I.  18.  —  De  Gouvenaix  et  Vallée,  Inv.  somm.  des  arch. 
de  Dijon,  t.  III,  1892,  série  I,  p.  11. 

Gervais,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  originaire  de  Domfront, 
aurait  exécuté,  en  i535,  les  stalles  de  l'église  de  Lonlay  (Orne),  qu'on 
voit  encore  aujourd'hui .  Ces  stalles,  surmontées  de  dais  soutenus  par  des 
colonnettes  corinthiennes,  ont  un  double  rang  de  miséricordes  ornées 
de  motifs  ouvragés. 

Rérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  3a4.  —  Ed.  Bonxaffé,  Le 
meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1887,  p.  41!. 


228  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

GePVa.nl  (Àntonelle),  sculpteur  en  boisdu  xve  siècle,  aurait  collaboré, 
avec  Jean  Flamenq,  vers  1426,  à  la  décoration  des  stalles  qui  se  trouvaient 
autrefois  dans  le  chœur  de  l'église  de  Saint-Maximin    Var  . 

Ch.  Gixoiw,  Hicw:  de  l'art  français,  1894,  p.  i'fi- 

Gessart  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  duxive  siècle,  était  au  nombre 
des  artistes  employés,  de  r383  à  i385,  à  la  construction  du  château  de 
Poitiers,  pour  le  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Ber  ry 
1894»  P-  i3. 

(.«■iilh    Jean  ,  sculpteur  alsacien,  vivait  à  Strasbourg  au  xve  siècle. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  187^,  p.  208. 

Ghillebiet,  sculpteur  du  xiv  siècle,  né  aux  environs  d'Arras,  alla  se 
fixer  à  Yalenciennes,  où  il  est  cité  dans  les  actes  du  temps  comme 
travaillant,  vers  i3i2,  à  différents  ouvrages. 

Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,001.  Ô2U. 

Giffard  Jean  ,  résidait  à  Angers  au  xvi°  siècle.  En  i.Y3j.  il  sculpta, 
avec  Jean  Desmarais,  les  huit  statues  de  saint  Maurice  et  de  ses  compa- 
gnons, qui  se  trouvent  sur  le  fronton  de  l'église  Saint-Maurice.  D'après 
le  marché,  ces  statues  devaient  avoir  «  sept  pieds  de  long  »  et  devaient 
porter  «  la  cotte  d'armes,  l'épée,  la  lance  et  le  pavois  ».  L'artiste  reçut 
48  livres  pour  son  salaire.  En  i565,  d'après  les  comptes  de  la  ville,  il 
participa,  sous  la  direction  de  l'architecte  Nicolas  Yiriot,  aux  prépara- 
tifs de  l'entrée  du  roi  Charles  IX.  Palustre  attribue  encore  à  Giffard  une 
part  dans  la  sculpture  de  la  chapelle  nord  de  l'église  de  Solesmes. 

Célestin  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  128.  —  L.  Palustre,  La  Renais- 
sance en  France,  t.    II,   l88l, p.    l35,    I.")S-l'|2,  186. 

(■ifl'ard  François  ,  «  ymaigier  et  stucteur  ».  sans  doute  fils  du  précé- 
dent, travaillait  aussi  à  Angers  ,  où  il  exécuta  en  i556-i55j,  pour  l'hô- 
pital Saint-Jean,  un  Trépassent/ nt  de  la  Vierge,  placé  derrière  le  chœur 
de  l'église  des  pauvres.  La  Vierge  était  représentée  couchée  sur  un  lit  et 
entourée  de  saint  Pierre,  de  saint  Jean  et  des  principaux  apôtres  : 
au-dessus  étaient  sculptés  des  anges.  Ce  monument  passait  pour  un  chef- 
d'œuvre,  il  fut  mutile  au  xvme  siècle.  François  Giffard,  qui  appartenait 
à  la  religion  réformée,  fut  pendu  au  carroi  de  la  Trinité,  près  de  l'Hôtel- 
Dieu,  le  11  mai  i562. 

I  11  autre  François  Giffard,  également  «  secuiteur  et  tailleur  de  pierre  », 
obtint  de  la  ville,  en  i58i,  un  emplacement  près  de  la  Croix-Dorée  pour 
y  bâtir  son  atelier. 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  22C) 

<»ill°;ir<l  Pierre  ,  taisait  partie  de  la  même  famille;  il  exerçait  son  art 
à  Angers,  on  sa  présence  est  constatée  en  1061. 

Louvet,  Revue  de  l'Anjou,  i854,  t.  I,  p.  210.  —  Célestin  Port,  Les  artistes  ange- 
vins, i88t,  p.  128,  129. 

(.ill;ii  «I  (René),  probablement  d'origine  angevine  et  parent  des  pré- 
cédents,  était  au  nombre  des  sculpteurs  employés  à  Fontainebleau  en 
i535-i53j.  On  lit  dans  les  comptes  des  bâtiments  royaux  : 

«  A  René  Giffart,  imager,  pour  avoir  vacqué  esdits  ouvrages  de  stncq, 
à  la  première  chambre  sur  le  portai  et  l'entrée  dudit  château,  à  raison 
de  10  liv.  par  mois.  » 

En  1.540,  il  travaillait  encore  pour  le  même  édifice. 

De  Laborde,  la  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.   I,  t85o,  p.  ôqi,  402. 

Gilabert,  sculpteur  du  xii"  siècle,  dont  le  nom  est  gravé  sur  deux 
figures  en  marbre,  l'une  de  saint  Thomas  et  l'autre  de  saint  André.  Ces 
œuvres  dressées  aux  parois  d'une  porte  romane  provenant  de  la  chapelle 
du  chapitre  de  Saint-Etienne,  a  Toulouse,  se  trouvent  maintenant  au 
musée  de  cette  ville.  On  lit  sur  la  plinthe  de  la  première  :  Gilabertas  me 
fecit.  L'inscription  de  la  seconde  porte  :  Yir  non  incertas  Gilabertas 
me  celavit;  inscription  quelque  peu  orgueilleuse,  comme  le  fait  remar- 
quer M.  Didron  aine,  dans  les  Annales  archéologiques. 

Didron,  Amttdfs  archéologiques,  t.  I,  i844,  P-  78.  —  Uu  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist. 
de  lu  sculpt.  franc.  d'Eméric- David,  1862,  p.  2<)8.  —  Bernard  Bénazet,  Hist.  de 
l'un  méridional  au  Moyen  Age  et  à  la  Henaissance,  i885,  p.  20. 

Gilbert,  sculpteur  ornemaniste  résidant  à  Bourges  au  commencement 
du  xvi°  siècle,  était  au  nombre  des  artistes  qui  travaillaient,  en  i5i3,  à  la 
cathédrale. 

DeGirardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  français,  2e  série,  t.  I, 
186 1,  p.  23l). 

Gilberl  duPérier.  Voir  Périer  (Gilbert  du). 

Gilebert,  exerçait  son  art  à  Paris  vers  la  fin  du  xiw  siècle,  il 
figure  sur  le  rôle  de  la  taille,  en  1292,  comme  payant  12  sous  d'imposi- 
tion. 

H.  Géraid,  Le  rôle   de    la   taille  à    Paris,    1807,  p.  Ç-,  (Doe.  inéd.  sur  l'Hist.  de 

France). 

Gilel  i Pierre  ,  vivait  à  Paris  au  xvie  siècle.  Il  fut  chargé,  avec  Pierre 
Bénard  et  Pierre  de  Brimbal,  d'exécuter,  pour  l'église  de  Boynes  Loiret  , 
le  tombeau  du  sieur  Jean  Potaire  de  Monceaulx  et  de  sa  femme  Isabeau 


^3o  DICTIONNAIRE    I>ES    SCULPTEURS 

de  Saffrey.  C'est  le  lils  de  cette  dernière,  Jean  Pot  de  Chemault,  laineux 
diplomate  de  l'époque,  qui  écrivit  de  sa  propre  main  le  projet  de  ce 
monument.  Ce  projet  est  conservé  dans  les  archives  du  département  du 
Cher  ;  Pierre  Gilet  y  est  désigné  comme  demeurant  à  Paris  «  à  Sainct 
Estienne  du  Mont  ».  On  ne  peut  préciser  exactement  à  quelle  date  a  été 
l'ait  le  mausolée. 

De  Girardot,  Archives  de  l'art  français,  Doc,  t.  II.  i855,  p.  i55. 

Gille,    sculpteur  lorrain  de  la   ville  de  Neufchàteau,  travaillait,  en 
i5o(i,  au  tombeau  de  l'évèque  de  Toul,  Olry  de  Blamont  ;  ce  tombeau  t'ti 
placé  dans  l'église  collégiale  de  Deneuvre  arrond.  de  Lunéville  . 

Arch.  dép.  de  la  Meurthe;  B.  3235,  5i34.  —  H.  Lepage,    Inv.  somm.  des  arch. 

de  la  Meurthe,  t.  I,  187."),  p.  547;  t.  II,  1S7."),  p.   147. 

Gillcbcrt,  demeurant,  au  commencement  du  xiV  siècle,  à  Valen- 
ciennes,  sculpta  dans  cette  ville,  en  i3i'3,  le  tombeau  du  comte  et  de  la 
comtesse  de  Hainaut,  qui  lui  fut  payé  125  livres  5  sous.  Il  alla  plusieurs 
fois  à  Dinant,  choisir  les  pierres  destinées  à  ce  monument,  pour  lequel 
il  exécuta  encore  un  Calvaire  avec  plusieurs  personnages.  Il  fut  aidé 
dans  ses  travaux  par  Jean  de  Trehaille.  En  i334-i335,  il  recevait,  sur  la 
recette  générale  du  Hainaut,  une  pension  à  vie  de  ^3  livres  4«  sous  et 
10  deniers. 

Arch.  dép.  du  Non!.  Chambre  des  comptes.  Rouleau  en  parchemin  des  comptes  de 
Vhôtel  de  Hainaut;  a"  5oo8  bis. — Dehaismes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc., 
i88<>,   p.  4 ■">■">  ;  Doc,  p.  i;|.ï,  196,  198. 

Gillopin  le  Long,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvc  siècle,  était 
occupé,  en  i4t>7>  à  la  sculpture  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen, 
sous  la  conduite  de  Philippot  Wiart. 

Langlois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  182. 

Gillequc  Noé),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  vivant  à  Saint- 
Omer,  l'ut  chargé,  en  i4<)7,  de  l'exécution  des  stalles  de  l'abbaye  de 
Saint-Bertin. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français;  1^72,  col.  5a8. 

Gillequin,  sculpteur  en  bois  et  imagier  du  xve  siècle,  exerçait  son 
art  dans  la  ville  de  Lyon  de  i43^  à  i4^8. 

Natal is  Bondot,  L'art  du  bois  à  Lyon,  [Rêun.  dis  Soc  des  beaux-arts  des  départ. 
1888,  p.  (>7y  . 

Gilles   Isaac  .  sculpteur  et  architecte,  était  établi  à  Auxerre  au  coin- 


de  l'école  française  a'3t 

niencement  duxvn"  siècle.  En  i6i5,  il  construisit  une  chapelle  et  sculpta 
des  autels,  dans  l'église  paroissiale  d'Appoigny  (Yonne  . 

Arch.  départ,  de  l'Yonne,  G.  2.">f>,->.  —  Qoanthi,  Inv.  somm.  des arch.  de  l'Yonne, 
t.  II,  187^,  p.  4i5. 

Gilles  d'Audenehem.  Voir  Audenehem  Gilles  d'  . 

Gilles  de  Itoiirliainu'.  Voir  lîoiu'luiim;  Gilles  de). 

Gilles  de  IMnnnl    Voir  IMiiant  Gilles  de  . 

Gilles  de  4  ■■•Il    VoirGult  (Gilles  de). 

Gilles  «le  Neufchàteau.  Voir Xeuiehàleau  Gilles  de  . 

Gilles  de  Senef.  Voir  Senef  Gilles  deï. 

Gillet.  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Châlons,  exécute  en  ij~i), 
avec  un  de  ses  confrères,  Jean  Hegnault,  pour  le  compte  de  l'évêque 
Geoffroy  Soreau,  les  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale  ;  les  artistes 
reçoivent,  pour  leur  travail,  la  somme  de  a83  livres  3  sous  10  deniers 
tournois.  Ces  stalles  furent  détruites  au  xvne  siècle. 

L.  Grignon,  Recherches  sur  tes  artistes  châlonnais,  188;),  p.  5i. 

Gillet  du  Chastel.  Voir  Chastel  Gillet  du). 

Gillol  ou  Guyol  Claude  ,  sculpteur  parisien  du  commencement  du 
xvne  siècle.  De  i(ii8  à  1620,  on  le  trouve  sculptant,  en  collaboration  de 
Louis  Poiret,  le  retable  du  maître-autel  de  l'église  de  Fontenay-le- 
Comte,  en  Vendée. 

Benjamin  Fillon,  Poitou  et  Vendre,  t.  I,  1861,  Art.  sur  Fontenay-le-Comte,  p.  72. 

Gilo,  vivait  à  Saint-Pont,  dans  l'Hérault,  au  xne  siècle.  On  a  décou- 
vert le  nom  de  cet  artiste  sur  un  beau  bas-relief  de  cette  époque.  L'ins- 
cription porte  :  Sol.  Gilo  mejecit. 

Félix  Bourquei.ot,  Histoire  de  la  sculpt.  el  des  arts  pktst.  en  France,  18&6.' 
Gilon  d'Auteuil.  Voir  Auteuil  (Gilon  d'  . 

Girard.  Un  moine  de  ce  nom,  sculpteur  et  architecte,  aurait  tra- 
vaillé à  Dijon,  en  1^6^-1^60,  au  tombeau  de  Jean  Sans  Peur,  sous  la 
direction  d'Antoine  Le  Moiturier. 

Arch.  de  la  Côte-d'Or,  t.  I.  —  Ci.  Bauchal,  Noue.  dict.  des  archllicles  français, 
1887,  p.  258, 


•j'32  lUCTIOXNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Girard    Pierre  .  sculpteur  ornemaniste,   résidait,  au  xive  siècle,  à 

Poitiers,  et  y  était  occupé,  en  i383,  à  la  décoration  du  palais  du  duc  de 

Berry,  sous  la  direction  de  Jean  Caillou. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  ex  ulès  pour  Jeun  de  France,  duc  de  Berry, 
lS,l,  p.   10,  34,  89. 

Girard  Nicolas),  sculpteur  de  la  ville  de  Grenoble,  commença  en 
i'353,  par  ordre  d'Humbert  II,  les  quatre  tombeaux  des  Dauphins  de 
Viennois  enterrés  dans  l'église  Saint-André.  Ces  tombeaux,  pour  les- 
quels l'artiste  toucha  îoo  florins  d'or,  Curent  terminés  en  i3j(iet  détruits 
par  les  protestants  en  i5(ia.  On  attribue  encore  à  Nicolas  Girard  le  taber- 
nacle de  la  cathédrale. 

Girard  (Thibault  ,  était  sans  doute  un  des  descendants  de  Nicolas  ; 
il  vivait  également  à  Grenoble  et  exécutait,  en  1 4(Î5,  diverses  répara- 
tions à  la  chapelle  d'un  nommé  Claude  Coct,  trésorier  delphinal. 

Ed.  Maignjeh,  Les  artistes  Grenoblois,  1887,  p.  i56,  i.'>;. 

Girard  de  Cuysel.  Voir  Cuysel  (Girard  de  . 

Girard  île  Nevers.  Voir  Xevers  Girard  de  . 

Girard  d'Orléans.  Voir  Orléans  Girard  d'  . 

Girnrtlin  île  Bruxelles.  Voir  Bruxelles  Girardin  de  . 

Girardin  île  Mous,  Voir  Mous   Girardin  de  . 

Giraud  de  Cornossa.  Voir  Cornossa  Giraud  de  . 

Girnuld.  Ce  nom,  qui  doit  appartenir  à  un  sculpteur  du  commence- 
ment du  xne  siècle,  se  lit  sur  le  portail  de  l'ancienne  église  Saint- 
Ursin  de  Bourges,  placé  aujourd'hui,  dans  cette  ville,  k  l'entrée  du 
jardin  de  la  préfecture.  Le  tympan  en  pierre,  richement  sculpté,  repré- 
sente les  emblèmes  des  douze  mois  de  l'année,  surmontés  de  sujets  de 
chasse  et  porte  l'inscription  :  Girauldus  fecit  islas  portas. 

Bull,  du  comité'  des  monum.  et  des  "ris.  t.  Il,  1842-1845,  p.  537.  —  Didron, 
Annules  arckéol.,  t.  I,  1844.  P-  7*-  —  De  Gibardot,  Les  m-tistes  de  Bourges  [Arch. 
de  l'art  franc.,  2»  série,  t-  I,  i8(ii,  p.  210Î.  —  De  Seigneur,  Notes  sur  l'Bisl.  de  la 
sculpi.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  298. 

Gii'omontl  Gilles,,  «  tailleur  ou  sculpteur  eu  bois  ou  en  pierre  », 
exerçait  son  art  à  Lyon  dans  la  première  moitié  duxvn'  siècle. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xviii0  siècle,  1884,  p.  j5.  — 
Idem,  Bévue  de  luit  français,  i**-,  p.  290. 


de  l'école  française  -j33 

Giroux  (Léonard),  sculpteur  ornemaniste,  collaborait  en  iûjo,  sous 
la  direction  du  Primatice,  à  la  partie  décorative  du  tombeau  de  Henri  II  ; 
il  recevait  i5  livres  par  mois  pour  ses  gages.  Il  travailla  probablement 
aussi  au  palais  du  Louvre. 

De  Clarac,  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  [853,  p.  6'|(>-  —  De  Laborde, 
La  renaissance  des  arts  à  la  Cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  r«8.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  1880,  p.  182. 

Gislcberl,  artiste  du  xn'  siècle,  est  l'auteur  des  sculptures  du  tym- 
tan  de  l'entrée  principale  de  la  cathédrale  d'Autun,  figurant  la  Résur- 
rection et  le  Jugement  dernier.  L'inscription  suivante  se  trouve  gravée 
dans  la  pierre  : 

Quisque  resurget  ila  quem  non  trahit  impia  vita, 
Et  lueebit  ei  sine  pie  lucerna  diei. 
Gislebertus  hoc  fecit 

Terreat  hicterror  quos  terreus  alligat  error; 
Nam  fore  sic  verum  notai  hic  horror  specierum. 

Au  centre  du  tympan,  le  Ghist  est  représenté  dans  une  Gloire  autour 
de  laquelle  sont  les  deux  vers  : 

Omnia  dispono  solies,  meritosque  corono  ; 
Quos  scelas  exercel,  mejudicc  pœna  coercet. 

Un  moulage  de  ce  beau  monument  est  placé  au  Musée  de  sculpture 
comparée  du  Trocadéro. 

Devoucodx,  Le  sculpteur  Gislebert  [Soc.  éduenne,  compte  rendu  de  ses  travaux, 
iSôG-iSôy,  p.  71).  F.  Bourquelot,  llisl.  de  la  sculpt,  et  des  arts  plust.  en  France, 
184G.  —  Didron,  Bull,  archéol.,  t.  I,  2e  partie,  p.  25y.  —  Du  Seigneur,  Notes  sur 
l'Hisl.  de  la  sculpt.  franc,  d  Eméric-David,  1862,  p.  2i)o.  —  Catalogue  des  moulages 
des  sculptures  exposées  au  Trocadéro,  1890,  p.  07,  u°  24. 

Gisors  (Robin  de),  sculpteur  en  bois  et  peintre  du  xive  siècle,  entre- 
prit à  Paris,  en  i'3i'3,  différentes  œuvres  pour  l'hôtel  de  la  comtesse 
Mahaut  d'Artois. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  520,  555. 

Gissey  (Germain),  né  en  i5ç)4,  demeurait  à  Paris,  où  il  épousa,  en 
1620,  Marie  du  Tremblay,  fille  du  sculpteur  Barthélémy  du  Tremblay. 
On  a  peu  de  renseignements  sur  les  œuvres  de  Germain  Gissey  ;  on 
sait  seulement  qu'il  exécuta,  dans  l'église  de  Saint-Eustache,  le  mausolée 
de  son  beau-père,  mort  en  i'ii;).  La  même  année,  on  trouve  encore  men- 
tion de  lui  dans  les  comptes  des  bâtiments  du  roi  : 

«  A  Germain  Jessé  sic,  pour  Gissey ,  Me  sculpteur  à  Paris,  la  somme 
de  600  1.  pour  partie  de  son  payement  d'une  ligure  du   déffunct   Roy 


u'34  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

(Henri  IV  en  marbre  blanc  qui  avait  été  commencée  par  le  s1  Tremblay, 
son  beau-père.  » 

Cette  statue  est  déposée  aujourd'hui  au  Musée  du  Louvre. 

En  i63(i,  Germain  Gissey  figure  sur  les  états  de  gages  des  artistes 
employés  à  l'embellissement  et  à  l'entretien  des  châteaux  royaux 
comme  touchant  quatre  cents  livres.  Il  mourut  en  octobre  1O40  et  fut 
inhumé  dans  l'église  de  Saint-Eustache.  à  côté  de  son  beau-père.  On 
lisait  à  la  suite  de  l'épitaphe  de  du  Tremblay  : 

(Cy-gisi  aussi)  Gissey,  le  gendre 
Dudil  Tremblai/,  qui  d'amour  tendre 
Mit  ce  monument  en  ce  lieu. 
Il  eut  même,  en  pareil  office, 
L'honneur  de  rendre  au  roi  service. 
Pour  l'un  et  Vautre  priez  Dieu. 

Germain  eut  un  lils,  Henri  Gissey.  ingénieur  et  dessinateur  des  plai- 
sirs du  roi,  qui  fut  nommé  membre  de  l'Académie,  le  3i  mars  iG63. 

De  Montaiglon,  Henri  Gissey  de  Paris,  i85/(.  —A.  Jal,  Dict.  crit.  de  biogr.  et 
d'hist.,  1872,  p,  (i44i  1201.  —  .1.  Guiffrey,  Nouv.  Archives  de  l'art  français,  1872, 
p.  27.  —  Herluison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1873,  p.  192. 

Glasset  (Jean),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xv  siècle,  tra- 
vaillait, en  i4(>7.  aux  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  direc- 
tion de  Philippot  Viart. 

Langloïs,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  ig5. 

Glave  Adam  ,  sculpteur  lorrain  de  la  première  moitié  du  xvir  siècle, 
se  rendit  en  Italie  et  se  fixa  ;'i  Rome,  où  on  le  rencontre  vers  iG3G. 

A.  Bertolloti,  Arlisti  francesi  in  Romd  nei  secoli  xv,  xvt,  \vn,  1886,  p.  168. 
—  A.  Jacquot,  La  sculpture  en  Lorraine  (Itéun.  des  Soc.  îles  beaux-arts  des  départ., 
1888,  p.  85g). 

<  ni  un  11  Régnier  ,  résidait  à  Bourges  au  commencement  du  xvie  siècle. 
En  i5i'3,  il  était  occupé  à  la  décoration  de  la  cathédrale. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  [Archives   de  l'art  français,  20  série,  t.  I, 

lSlil,   p.    2Ôl). 

Gobin   Jean  ,  né  en  Champagne,  collaborait  à  Troyes,   en  1 5 1 4»  »llx 

travaux  du  jubé  de  l'église  Sainte-Madeleine. 

Assier,  Comptes  </>■  la  fabrique  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i.v. ',, 
p.  56,  55. 

Godard  Claude),  sculpteur  et  architecte  né  à  Orléans  en  i58o, 
construisit  dans  sa  ville  natale  un  des  portails  du  grand  cimetière,  sur 
lequel  il  sculpta  deux  squelettes  ;  ce  monument  a  disparu  à   la  Révolu- 


de  l'école  française  h'3."> 

tion.  On  lui  attribue  aussi  l'autel  de  la  chapelle  des  Minimes    aujour- 
d'hui la  Bourse  ,  exécuté  en  i6i5.  11  serait  mort  à  Paris,  fort  âgé,  vers 

i6:-2. 

Cli.  Bralnne,  Les  hommes  illustres  de  l'Orléanais,  iSSa,  t.  I,  p.  17-18.  —  Patron, 
Recherches  historiques  sur  l'Orléanais  1870-1872,  t.  I,  p.  '>oS. 

Goricf'i'în,  sculpteur  ornemaniste  de  la  fin  du  xiv  siècle,  était  au 
nombre  des  artistes  employés,  en  1 398-1399,  à  la  décoration  de  la  flèche 
de  la  cathédrale  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  lafabr.  de  la  cath.  de  Cambrai,  11°  42.  — 
Dehaisnes,  Hist.  de  l'arl dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  295  ;  Doc,  p.  77."!. 

Godier  Colot ,  sculpteur  en  bois,  menuisier  et  tailleur  d'images, 
travaillait  à  Troyes  à  la  fin  du  xve  et  au  commencement  du  xvi"  siècle. 
Il  sculpta  dans  la  cathédrale  le  buffet  des  orgues  et  la  chaire  à  prêcher. 
Il  fut  occupé  aussi  à  l'église  Saint-Etienne.  L'artiste,  dont  la  présence 
est  constatée  à  Troyes  de  1:48a  à  i53o,  était,  en  i483,  au  nombre  des 
habitants  «  faisant  guet  et  garde  de  la  ville  ».  En  i5i'3,  il  était  député 
de  la  corporation  des  maîtres  menuisiers  et,  en  i5ii),  prudhomme  de 
son  quartier. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  74). 

Godier  (Jean),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Troyes,  probablement 
frère  du  précédent,  lit  pour  la  cathédrale,  en  i5io,  «  un  aigle  pour 
mettre  le  livre  où  l'on  chante  au  jubé  ». 

Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'une,  capit.  de  la  Champagne,  1876,  p.  104.  — 
Natalis  Rondot,  Les  seulp leurs  de  Troyes  (Revue  de  l'art  f  ramais,  1887,  p.  80}. 

Gondin  Jean  ,  sculpteur-architecte  vivant  à  Bourges  au  xvi°  siècle, 
passa  un  marché  le  7  novembre  1  b-2-2,  en  collaboration  de  P.  Gouly  et 
d'Etienne  Saincton,  au  sujet  de  la  construction  de  la  vis  du  portail  et 
des  deux  pignons  de  la  chapelle  de  l'Hôtel-Dieu.  Les  artistes  s'engagè- 
rent encore  à  exécuter  les  sculptures  qui  devaient  orner  ces  ouvrages. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  franc.,  20  série,  t.  I,  1861, 

p.   2Ô<>). 

Gonnesse  (Robert),  sculpteur  parisien  de  la  fin  du  xnr  siècle,  est 
mentionné  dans  le  rôle  de  la  taille,  en  1292,  comme  payant  2  sous  d'im- 
position ;  il  demeurait  alors  dans  la  rue  Rolant-L'Avernier. 

H.  Geraud,  Le  rôle  de  la  taille  à  Paris.  1857,  p.  •■..">,  4,")  1  Doc.  inéd.  sur  l'Hist.  de 

France). 

Gordin     Jean  ,  sculpteur   ornemaniste  du  xiV  siècle,  travaillait  ii 

Poitiers,  en  i383,  au  palais  du  duc  Jean  de  Berry. 

De  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jeun  de  Frai,,,-,  duc  de  lier  eu. 
1894,  p.  lô,  89. 


■2%  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

(jlosselin  Frémin  .  était  occupé,  en  1 534,  dans  la  ville  d'Amiens,  à 
la  porte  Montre-Ecu.  Les  comptes  relatifs  à  la  sculpture  de  ce  monu- 
ment portent  : 

«  A  Frémin  Gosselin  pour  trois  jours,  lui  troisième,  qu'il  a  taillé  le 
Triumphe  de  Ercules  au  dit  Bolvert,  à  9  sols  le  jour,  27  sols.  Les  cinq 
autres  jours  qui  lui  ont  suffi  pour  terminer  son  ouvrage  lui  ont  été  payés 
à  8  sols.  » 

En  i535,  il  exécutait,  moyennant  60  sous,  un  crucifix  et  une  Notre- 
Dame-de-Pitié,  pour  la  croix  des  Jacobins. 

A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  in.  11. 

>  ■on  ion  (Jean).  Ce  célèbre  sculpteur,  d'après  Sauvai  «  le  plus  excel- 
lent qu'il  y  ait  jamais  eu  en  France  »,  était  aussi  un  arcbitecte  de  grand 
talent.  Plusieurs  auteurs,  ses  contemporains,  lui  reconnaissent  cette 
qualité.  L'un,  Jean  Martin,  dans  sa  dédicace  de  la  traduction  de  Yitruve, 
publiée  en  1  .>47,  dit,  en  s'adressant  au  roi  Henri  II,  que  cette  traduction 
est  «  enrichye  de  figures  nouvelles  concernantes  l'art  de  la  massonnerie, 
par  maistre  Jehan  Goujon,  n'aguères  architecte  de  monseigneur  le  Con- 
nétable 11)  et  maintenant  l'un  des  vostres  ».  Plus  tard,  dans  l'Epitomé 
de  Yitruve,  que  Jean  Gardet  et  Dominique  Bertin  firent  paraître  à  Tou- 
louse en  i556,  il  est  traité  de  «  sculpteur  et  architecte  de  grand  bruit  ». 

On  ne  connaît  ni  la  date  ni  le  lieu  de  sa  naissance.  On  le  fait  naître 
généralement  en  Normandie,  à  Rouen,  à  Alençon,  ou  bien  à  Saint-Lau- 
rent-de-Condé,  près  de  Falaise.  D'autres,  au  contraire,  le  croient  pari- 
sien, et  cela,  en  se  basant  sur  un  recueil  de  portraits  de  la  lin  du 
xvi'  siècle,  où  il  est  désigné  comme  tel.  Malgré  ce  document,  l'origine 
normande  de  l'artiste  parait  plus  vraisemblable,  car  c'est  à  Rouen,  en 
i54o,  qu'on  trouve  la  trace  de  ses  premiers  travaux.  A  cette  époque,  il 
était  occupé  à  l'église  Saint-Maclou  et  touchait  a(i  sous  8  deniers  «  pour 
sa  peine  d'avoir  faict  2  pourtraicts  pour  faire  une  custode  pour  porter 
le  corps  de  Notre  Seigneur  ».  Outre  cet  ouvrage  d'orfèvrerie,  il  exécuta 
dans  le  même  édifice  les  deux  colonnes  en  marbre  noir  et  en  albâtre  qui 
soutiennent  aujourd'hui  le  buffet  des  orgues.  On  lui  attribue  aussi  les 
fameuses  portes  en  bois  de  l'église  et  une  petite  iontaine  placée  à  l'exté- 
rieur, sur  la  face  latérale  gauche,  après  le  porche  ;  cette  fontaine  étant 
une  œuvre  fort  médiocre,  on  peut  douter  qu'elle  soit  de  la  main  de 
l'artiste. 

Dans  le  même  temps,  et  jusqu'à  la  lin  de  l'année  i54 1,  il  travailla  à  la 
cathédrale  de  Rouen,  oii  il  collabora  au  tombeau  du  cardinal  d'Amboise. 
Les  comptes  du  chapitre  font  mention  d'une  somme  de  3o  livres  allouée 

1    Le  connétable  Anne  de  Montmorency. 


DE    l'ÉCOLE^FRANÇAISE  l'\~ 

à  «  Jchau  Goujon,  tailleur  de  pierre  et  massion  pour  faire  la  teste  du 
priant  et  ez  sépulture  de  Monseigneur  et  pour  parfaire  et  asseoir  icelle 
en  la  place  où  elle  doibt  demourer  ».  C'est  de  la  statue  de  Georges  II 
d'Amboise  dont  il  s'agit  ici.  Quelques  années  après,  cette  statue  fut  en- 
levée et  remplacée  parcelle  qu'on  voit  maintenant.  En  elfet,  Georges  II 
nommé  cardinal  en  i  545,  voulut  être  représenté  sur  le  tombeau  revêtu 
des  insignes  de  sa  nouvelle  dignité  :  peu  de  jours  avant  sa  mort,  en  i55o, 
il  mit  donc  dans  son  testament  la  clause  suivante  :  «  Pour  ce  que  notre 
pourtraiture  de  priant  qui  est  de  présent  près  celle  audit  feu  légat,  n'est 
qu'en  babit  d'archevêque,  nous  voulons  qu'au  Jieu  d'icelle  en  soit  mise 
une  autre  de  marbre  ou  d'albâtre  portant  babit  de  cardinal.  »  On  ignore 
ce  qu'est  devenue  la  première  statue . 

Faut-il  maintenant  reconnaître  une  œuvre  de  Jean  Goujon  dans  le 
monument  de  Louis  de  Brézé,  sénéchal  de  Normandie,  érigé  dans  la 
cathédrale  de  Rouen,  en  face  du  tombeau  des  cardinaux  d'Amboise? 
L'attribution  est  tentante,  car  la  faveur  dont  jouit  plus  tard  l'artiste  au- 
près de  Diane  de  Poitiers  pourrait  avoir  eu  comme  première  cause 
l'érection  de  ce  mausolée.  Léon  Palustre  ne  serait  pas  très  éloigné  de 
penser  que  Goujon  a  pu  travailler  au  gisant.  M.  Gonse  va  plus  loin,  et 
en  dehors  de  cette  figure,  il  lui  attribue  toute  la  partie  basse,  frises,  car- 
touches et  chapiteaux.  Malheureusement  les  documents  font  entièrement 
défaut;  on  sait  seulement  que  la  présence  du  sculpteur  dans  la  ville  de 
Rouen  concorde  avec  l'exécution  du  monument,  qui  eut  lieu   de   i536  à 

1544- 

Jean  Goujon  vint  à  Paris  à  la  fin  de  i54 1  -  H  fut  alors  employé  au  jubé 
de  Saint-Germain-rAuxerrois,  commencé  par  le  maître  maçon  Louis 
Poireau  et  continué  par  Pierre  Berton,  dit  de  Saint-Quentin,  sous  la 
direction  de  Pierre  Lescot.  Il  y  sculpta  un  grand  bas-relief  de  la  Mise 
au  Tombeau,  les  quatre  Evangélistes  et  plusieurs  tètes  d'anges.  Voici 
l'extrait  des  comptes  de  la  marguillerie  de  l'église,  faisant  mention  de 
ces  travaux  : 

«  Au  dict  Jehan  (loujon,  maistre  tailleur  d'ymages  à  Paris,  la  somme 
de  vingt- deux  livres  dix  solz  tournoys,  assavoir  neuf  livres  tournoys 
faisant  la  parpaye  de  la  somme  de  six-vingtz-quinze  livres  tournoys, 
pour  le  marché  faict  avec  le  dict  Goujon  par  lesdictz  marguilliers  pour 
une  Notre-Dame  de  Pitié  et  quatre  evangélistes  à  demye-taille  servant 
au  dict  pupitre  d'icelle  église,  et  treize  livre  dix  solz  tournoys,  oultre  et 
pardessus  la  dicte  somme  de  six-vingtz-quinze  livres  cl  oultre  luy  a  esté 
payé  cinq  escus  soleil,  pour  avoir  par  luy  faict  six  testes  de  chérubins 
pour  le  dict  pupitre,  ainsi  qu'il  est  plus  a  plain  déclairé  par  quietance 
du  dict  Jehan  Goujon,  en  dacte  du  jeudi  neufiesme  jour  de  janvier,  l'an 
mil  cinq  cens  quarante- quatre.  Pour  ce  icy.    .    .     XXXIII  1.  XV  s.  t.  » 


a'jS  DICTIONNAIRE    DKS    SCULPTEURS 

Ce  jubé  fut  termine  en  1.144  :  Sauvai  nous  en  a  conservé  la  description, 
dans  l'état  où  il  se  trouvait  en  1660  :  «  Le  jubé,  dit-il,  est  porté  sur  trois 
arcades  et  fermé  d'un  mur  à  hauteur  d'appui.  Ces  arcades  sont  élevées 
sur  un  grand  zocle  sic  ou  marche.  On  entre  dans  le  chœur  par  celle  du 
milieu  ;  les  deux  autres  servent  de  chapelles.  Leurs  jambages  sont  revê- 
tus chacun  de  deux  colonnes  corinthiennes,  et  leurs  cintres  ou  reins 
rehaussés  d'anges  de  bas-reliefs,  tenants  à  la  main  les  instruments  de  la 
Passion.  Sur  l'appui  du  Jubé  se  voient  les  quatre  Evangélistes  de  basse- 
taille  et  posés  au-dessus  des  colonnes.  Au  milieu  Goujon  dans  un  grand 
bas-relief,  a  représenté  Xicodème  qui  ensevelit  le  Sauveur,  en  présence 
de  la  Vierge,  de  saint  Jean  et  des  Maries. . .  Principalement  l'art  et  le 
savoir  de  Goujon  éclatent  dans  la  ligure  de  Jésus-Christ,  où  il  s'est  sur- 
passé lui-même,  sa  tête  tombe  négligemment,  son  bras  droit  suit  le 
branle  que  Xicodème  lui  donne  :  le  ventre  et  l'estomac  sont  confondus 
l'un  dans  l'autre  ;  toutes  les  parties  en  semblant  démises,  et  il  n'y  en  a 
pas  une  où  on  ne  voit  un  embarras  de  plis  rompus  par  la  pesanteur  de 
la  tète  et  par  l'absence  de  la  vie.  Eniin  ce  bas-relief  est  admirable,  et  le 
serait  encore  bien  plus  si  les  marguilliers  ne  l'avaient  point  barbouillé 
de  dorure.  »  Ce  beau  monument  ayant  été  détruit  en  1704,  sous  le  pré- 
texte de  donner  du  jour  au  chœur  de  l'église,  les  sculptures  de  Goujon 
furent  encastrées  dans  les  autels  des  chapelles  latérales.  A  la  Révolu- 
tion, le  bas-relief  de  la  Mise  an  Tomberai  fut  acheté  par  Alexandre 
Lenoir  et  placé  au  Musée  des  Petits-Augustins  ;  il  est  maintenant  au 
Louvre,  avec  les  quatre  figures  d'Evangélistes  qui,  scellées  en  i~{0,  de 
chaque  côté  de  la  porte  du  club  des  Jacobins,  ont  été  acquises  longtemps 
plus  tard  1)  parle  musée. 

En  IÔ45  et  i54<>.  Jean  Goujon  alla  travailler  au  château  d'Ecouen,  que 
faisait  construire  le  connétable  Anne  de  Montmorency.  On  y  voit  de  lui 
deux  Renommées  sur  le  cintre  de  l'arcade  servant  de  passage  pour  aller 
de  la  cour  dans  le  parc,  et  deux  autres  sur  le  bâtiment  en  avant-corps 
donnant  sur  la  terrasse.  Il  fit  aussi  le  bas-relief  de  la  grande  Victoire 
qui  orne  la  cheminée  de  la  salle  des  gardes  et  sculpta  l'autel  de  la  cha- 
pelle, dont  le  sujet  principal  représente  le  Sacrifice  d'Abraham  :  cet 
autel  se  trouve  aujourd'hui  au  château  de  Chantilly. 

En  i.VJj,  il  était  occupé  à  Paris  à  l'hôtel  Carnavalet.  C'est  à  lui  qu'on 
doit  les  tètes  de  satyres  sculptées  sur  les  claveaux  de  l'ancienne  galerie 
à  jour,  ainsi  que  la  décoration  de  l'are  triomphal  de  l'entrée  (a)  avec  les 
bas-reliefs  des  deux  lions. 

Vers  la  même  époque,  Jean  Goujon  exécuta  une  de  ses  œuvres  les  plus 


1}  En  1850. 

■>    Il  faut  en  excepter  le  bas-relief  principal  qui  serait  l'œuvre  rie  Germain  Pilou. 


de  l'école  française  'j3o, 

célèbres  :  la  fontaine  dédiée  aux  Nymphes  des  sources,  connue  sous  le 
nom  de  fontaine  des  Innocents.  Inaugurée  lors  de  l'entrée  de  Henri  II 
dans  la  ville,  le  [6  juin  i|.">4!).  elle  était  adossée  originairement  à  l'angle 
de  la  rue  Saint-Denis  et  de  la  rue  aux  Fers.  Elle  fut  transportée  en  1788, 
au  milieu  du  marché  des  Innocents,  et  subit  différentes  modifications. 
L'artiste,  en  ellét,  n'ayant  sculpté  que  cinq  Nymphes,  on  en  ajouta  trois 
pour  compléter  l'ensemble  du  monument  ;  et,  clans  la  suite,  trois  des 
bas-reliefs  placés  au  soubassement  de  la  nouvelle  fontaine,  menaçant  de 
se  détériorer,  on  les  déposa  au  Musée  du  Louvre  et  on  les  remplaça  par 
des  copies. 

En  i55o,  et  probablement  jusqu'en  i553,  il  travailla  au  château  d'Anet, 
avec  Philibert  de  l'Orme.  Il  décora  le  portail  n  formant  l'entrée  prin- 
pale  du  château,  au  fond  de  la  cour  d'honneur,  et  exécuta  toutes  les 
sculptures  qui  tapissent  les  voûtes  de  la  chapelle.  C'est  de  cette  période 
que  date  le  beau  groupe  en  marbre  de  la  Diane  au  cerf,  qu'on  admire 
au  Louvre;  il  surmontait  une  fontaine  érigée  dans  une  cour  latérale  du 
château  de  la  duchesse  de  Valentinois. 

De  retour  à  Paris,  Jean  Goujon  s'adonna  entièrement  aux  travaux  de 
sculpture  du  Louvre  dont  Pierre  Lescot  avait  entrepris  la  reconstruc- 
tion, en  i546.  Les  œuvres,  du  maître  existent  encore  aujourd'hui,  à 
savoir  :  les  belles  cariatides  de  la  tribune  des  musiciens  dans  la  grande 
salle  des  fêtes  1  Musée  des  Antiques);  les  trois  œils-de-bœuf  du  rez-de- 
ehaussée,  sur  la  grande  cour,  représentant,  celui  de  la  porte  centrale,  la 
Guerre  et  la  Paix,  celui  de  la  porte  de  l'escalier  de  Henri  II,  l'Histoire 
et  la  Victoire,  celui  de  l'encoignure  sud-ouest,  la  Renommée  et  la 
Gloire  du  Roi  ;  deux  grandes  figures  allégoriques  de  femmes,  ornant  le 
fronton  de  l'attique  de  l'aile  en  retour,  qui  ont  été  placées,  pendant  le 
premier  empire,  sous  le  passage  de  la  colonnade;  enfin  les  sculptures 
plafonnant  la  voûte  de  l'escalier  de  Henri  IL 

On  trouve  dans  les  comptes  du  Louvre  de  nombreux  ordonnance- 
ments de  paiements  en  faveur  de  Jean  Goujon.  Il  reçut  pour  les  caria- 
tides de  la  tribune  -]3-j  livres,  et  pour  l'ensemble  de  ses  autres  ouvrages, 
la  somme  de  4,665  livres,  qui  lui  fut  remise  en  plusieurs  fois;  dans 
cette  somme,  d'ailleurs,  étaient  sans  doute  compris  les  gages  des  sculp- 
teurs qu'il  avait  sous  ses  ordres. 

Le  (i  septembre  i5(J^,  son  nom  est  mentionné  pour  la  dernière  fois 
dans  les  comptes  des  bâtiments  royaux.  Appartenant  à  la  religion  réfor- 
mée, il  dut  tomber  en  disgrâce  auprès  du  roi,  et  prévoyant,  sans  doute, 
les  dangers  auxquels  allaient  être  exposés  les  protestants,  il  quitta  Paris 

(1)  Ce  portail  sert  maintenant  de  façade  à  la  chapelle  de  l'Ecole  des  beaux-arts  ■ 
on  y  remarque  des  bas-reliefs  de  Goujon,  figurant  Junon,  Jupiter,  Minerve  et  Mars' 
ainsi  nue  deux  Renommées. 


24o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

et  se  réfugia  en  Italie,  avec  quelques-uns  de  ses  coreligionnaires.  Ceci 
est  formellement  prouvé  par  un  document  que  M.  Tommaso  Sandon- 
nini  a  retrouvé  dans  les  archives  de  Modène.  Ce  document,  publié  par 
M.  de  Montaiglon  dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts,  nous  apprend  que 
le  grand  artiste  habitait  à  Bologne  en  10G2,  sur  la  petite  place  de  Saint- 
Michel,  près  Saint-Mamolo.  11  mourut  dans  cette  ville  entre  i564  et 
i568.  Ainsi  est  anéantie  la  légende  qui  le  faisait  périr  à  Paris,  pendant 
les  massacres  de  la  Saint-Barthélémy. 

En  plus  de  toutes  les  œuvres  citées  plus  haut,  on  attribue  encore  à 
Jean  Goujon  divers  travaux  dans  l'hôtel  de  Guise  Archives  nationales  , 
des  boiseries  i  pour  l'Hôtel  de  Ville,  décorées  de  sculptures  figurant 
les  douze  mois  de  l'année,  et  une  Vénus  pour  l'hôtel  de  Soissons.  Enfin, 
des  écrivains  du  xvme  siècle,  tels  que  Sauvai,  Piganiol,  d'Argenville 
le  reconnaissent  souvent,  à  tort,  comme  l'auteur  de  nombreux  ouvrages 
auxquels,  bien  certainement,  il  n'a  pris  aucune  part. 

Sauvai.,  llist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  i3i,  5r>4,  5,'xj;  t.  II,  p.  29, 
5o,  3i,  55.  —  Piganiol  de  la  Force,  Descripl.  hist.  de  Paris,  1760,  t.  I,  p.  447  : 
t.  II,  p.  132;  t.  IV,  p.  277,  421;  t.  V,  p.  48.  —  D'Argenville,  Vies  des  fameux 
sculpteurs,  t.  II,  1787,  p.  109.  —  A.  Lenoir,  Musée  des  monuments  français,  t.  III, 
1802,  p.  17,  93,  07,  98,  i36;  t.  IV,  i8o5,  p.  1,  5o,  85,  i55,  i54.  —  A.  Deville, 
Tombeaux  de  la  cath.  de  Rouen,  1807,  p.  :oo,  101,  129,  i3o,  i3i,  r5a,  i53.  —  De 
Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  458,  45o, 465, 
471,  483,  488,  497-  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  ix, 
xxv-xxix,  i.vii,  261,  556,  587;  t.  II,  1S80,  p.  25,  44,  45,  282,  280.  —  A.  Berty,  Les 
grands  architectes  de  la  Renaissance,  1860,  p.  79  et  suiv.  —  Idem,  Topogr.  hist.  du 
Vieux  Paris,  t.  I,  i86(î,  p.  232-235,  202,  255,  appendicp,  p.  xi  ;  t.  II,  1868,  p.  106. 
—  Arch.  dép.  de  la  Seine-  Inférieure  ;  G.  i3o,  25.19,  6884.  —  De  Beaurepaire,  Inv. 
somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure  ;  t.  I,  1866,  p.  58  ;  t.  II,  1874,  p.  564;  t-  V, 
1892,  p.  278,  279.  —  Barbet  de  Jooy,  Description  îles  sculptures  du  Moyen  Age  et  de 
la  Renaissance  au  Louvre,  1873,  p.  61-67.  —  E.  Muntz,  Guide  de  VEcole  nationale  des 
beaux-arts,  p.  5o-53.  —  L.  Palustre.  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881 ,  p.  5a, 
60,  i55,  1  58,  161,  162,  179,  181,  260,  265,  264.  —  Ch.  Baughal,  Le  Louvre  et  les 
Tuileries,  1882,  p.  58.  —  A.  de  Montaiglon,  Jean  Goujon  et  la  vérité  sur  la  date 
de  sa  mort  {Gaz.  des  beaux-arts,  ■->:'  pér.,  t.  XXX,  1884,  p.  577-59'!).  —  L.  Gonse, 
La  sculpture  française,  189.5,  p.  99-125. 

fiouly  (P.  ,  sculpteur-architecte  du  xvie  siècle,  résidait  dans  la  ville 
de  Bourges,  où  il  collaborait  vers  i532,  avec  Jean  Gondin  et  Etienne 
Saincton,  à  la  construction  et  à  la  décoration  des  deux  pignons  et  de  la 
vis  du  portail  de  la  chapelle  de  l'Hôtel-Dieu. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  franc.,  2e  s.,  1. 1,  1861,  p.  256). 

(■Oiihit     Humbert  ,    était  occupé  à  Brou  en    lôaô.   Le  nom   de  cet 

artiste  serait  gravé  sur  un  des  bas-reliefs  de  l'église. 

F.  Boirqlelot,  Hist.  de  lasculpt.  et  des  artsplast.  enFrance,  1846.  —  A.  Bérard, 
Dicl.  biogr.  des  artistes  franc.,  1872,  col.  51 1. 

'1    Ces  boiseries  •  >  1 1 L  été  brûlées  dans  l'incendie  do  1871;   il  est  probable  qu'elles 

n'avaient  pas  été  sculptées  de  la  main  même  de  Jean  Goujon. 


DE    LKCOLE    FRANÇAISE  J.\l 

Goussin  Louis  .  était  établi  à  Troyes  à  la  fin  du  xvi    s i < ■  < •  I e .  En 
i.">( )j- iool,  ^  travaillait  au  maître-autel  de  l'église  Saint-Pantaléon. 
Assier,  Les  mis  ci  les  artistes  dans  l'anc.  cap.  delà  Champagne,  iS;1»,  p    ro2. 

(■ramain  Pierre  ,  sculpteur  et  architecte  du  xve  siècle,  demeurait  à 
Auxerre,  quand  il  l'ut  mandé  dans  la  ville  de  Sens  pour  prendre  part 
aux  travaux  de  la  cathédrale,  lui  i1;)o.  il  lut  chargé  d'acheter  la  pierre 
destinée  à  la  construction  de  la  vis  qu'on  regarde  généralement  comme 
son  œuvre.  En  1491-1492,  il  sculpta  huit  statues  pour  «  le  portail  de  la 
croisée  »  :  il  recul  alors  21  livres  tournois.  Dans  la  suite,  le  a3  avril  i5o'3, 
il  passa  marché  avec  le  chapitre  pour  l'exécution,  moyennant,  60  livres 
tournois,  de  «  a(i  yinag'es  en  la  voussure  du  portail  de  croison  »  ;  cet 
ouvrage  fut  terminé  le  i>4  mai  i5o4-  . 

Quahtin,  Notice  hist.  .sur  la  construct.  de  la  calh.  de  Sens,  i8/(2,  p.  ■_>.">,  29. 

Gramaim  llcinzcl,  sculpteur  et  architecte  alsacien  du  xive  siècle, 
vivait  à  Haguenau,  où  il  dut  travailler  à  l'église  Saint-Georges.  Il  est 
cité  dans  un  acte,  daté  de  i34o,  qui  ligure  dans  l'ancien  inventaire  du 
fonds  des  Cordeliers  de  Haguenau. 

Cli.  Gérard,  Les  ai'tistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  1872,  p.  281. 

Gramljean,  sculpteur  et  architecte,  exerçait  son  art  à  Metz  à  la  fin 
du  xve  et  au  commencement  du  xvr  siècle.  En  i5io,  il  entrepritla  déco- 
ration de  la  porte  Serpenoise.  En  r5i5,  il  posa  la  première  pierre  de  la 
tour  de  la  porte  Champenoise.  De  1021  à  i53<S,  il  fut  employé  aux  tra- 
vaux du  chœur  et  du  jubé  de  la  cathédrale.  Grandjean  était  regardé 
comme  un  des  artistes  les  plus  habiles  de  l'école   messine  et  lorraine. 

A.  Bégin,  Histoire  </<  lu  cathédrale  de  Mets,  t.  I,  1840,  p.  i<j<),  :>o<>,  028  et  suiv.  : 
t.  Il,  1S42,  p.  412. 

Grandvarlel  Jacquinet  .  tailleur  d'images  du  xv  siècle,  est  reçu 
bourgeois  de  la  ville  d'Arias  en  1  466. 

A.  Asseun,  L'art  ru  Artois  au  Moyen  Age  [Mim.  dcVAcad.  des  sciences,  lettres  et 
arts  d'Arras,  t.  VIII,  1876,  p.  :>\\). 

Grangier  ou  (.l'iiinrr  Esprit  ,  travaillait  a  Avignon  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvir?  siècle. 

D.  Achard,  archives  de  l'art  français,  !)>"■. .  t.  IV,  i855-i856,  p.   :85. 

(■raill  Jehan,  désigné  comme  modeleur,  était  établi  il  Lyon  vers 
l.V39-l54o. 

."Niit.Uis  Rondot,  Les  Si  ulpti  urs  du  Lyon  du  xiv  au  svnr  siè<  1. ,  188/),  p.  3  i 


242  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEVUS 

Gi'iuilin  ou  Gralin  Claude  .  sculpteur  en  bois  du  xvie  siècle,  se 
rendit  en  Italie  et  se  fixa  k  Rome,  où  on  le  trouve,  en  1073-107 4,  sculp- 
tant au  Vatican  les  armoiries  du  pape  au-dessus  des  portes  de  la  salle 
des  Rois. 

Eugène  Mûntz,  Chronique  des  arls,  n°  du  g  octobre  187a. 

Gi'antcourt  Claude',  participe,  au  xvr  siècle,  à  la  décoration  du 
château  de  Fontainebleau  :  il  touche  12  livres  de  gages  par  mois,  de 
i53j  à  i5|0,  et  1  (  livres,  de  i54o  à  i55o. 

t  >e  L aborde,  Lu  renaissance  des  arts  n  lu  cour  de  France,  t.  I,  i8.">o,  p.  1o5,  420. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bdlimenls  du  roi,  t.  I.  1877,  p.   i55,  1  ip— . 

Grapeil  Robert .  demeurait,  vers  la  fin  du  xvr  siècle,  dans  la  ville 
de  Lille,  où  il  était  occupé,  en  1096,  aux  travaux  de  la  halle  échevi- 
nale. 

Jules  Hoiuov,  La  hall   échevinale  dt  la  mil    de  Lille,  1870,  p.  69. 

Grappin  Robert ,  sculpteur  et  architecte  établi  à  Gisors,  travaillait 
au  commencement  du  xvic  siècle,  à  l'église  Saint-Gervais  et  Saint-Pro- 
tais.  En  1020.  les  comptes  le  qualifient  du  titre  de  «  maistre  maçon  et 
ymagier  >>  :  il  était  alors  employé  au  portail  du  côté  nord  de  l'église, 
sous  la  direction  du  maître  maçon  Robert  Jumel.  En  1021,  il  exécuta 
sept  grandes  statues  qui  furent  placées  dans  des  niches,  au-dessus  de 
ce  portail.  Les  archives  de  l'église  portent  à  ce  sujet  : 

«  Item  a  este  payé  à  maistre  Robert  Grappin,  maistre  maçon  de  l'œu- 
vrage  de  ladicte  église,  sur  et  tant  moings  de  la  somme  de  20  livres 
tournois,  par  marché  ii  luy  faict,  pour  faire  tous  les  ymaiges  qui  con- 
viendra faire  au  dernier  et  plus  haut  estaige  du  portail  neuf,  pour  ce 
XIII  livres  X  sols.  » 

Ces  statues  existent  toujours,  mais  elles  sont  fort  mutilées.  En  1024,  il 
sculpta  quatorze  ligures  pour  le  même  portail.  En  i53G,  les  comptes  de 
la  fabrique  le  mentionnent  encore:  il  avait  alors  comme  aides  ses  fils 
Jacques  et  Jean.  Il  dut  mourir  en  i.Yjj.  Robert  Grappin  fut  le  chef  d'une 
famille  d'artistes,  qui.  pendant  près  d'un  siècle,  se  consacra  entièrement 
à  la  construction  et  à  la  décoration  de  l'église  de  sa  ville  natale. 

Grappin  Jean  I  ]  ,  sculpteur  et  architecte,  fils  de  Robert,  collabore 
avec  lui  à  l'église  de  Gisors  jusqu'en  i.ïij.  En  i53o„  il  sculpte  deux  sta- 
tues pour  le  grand  portail  dont  il  décore  plus  tard  la  voussure.  On  lit 
dans  les  comptes  : 

«  i53o,.  — Item  a  esté  payé  k  Jehan  Grappin,  tailleur  et  ymaginier, 
pour  par  luy  avoir  faict  une   Nostre-Dame,  ung  saint  Michel  estant  au 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  2^3 

grand  portail  et  plusieurs  autres  petits  ymages  et  avoir  menuysé  phi- 
sieurs  pierres,  estantes  audit  grant  portail  à  luy  payé,  par  pris  faietavec 
luy  la  somme  de XI  livres  Y1I  sols.   » 

«  i.">4u.  —  A  Jehan  Grappin,  fils  de  maistre  Robert  pour  son  sallaire 
d'avoir  fait  et  taillé  les  petits  yinaiges  i>stans  à  la  voulsure  du  por- 
tail        LXsols.   « 

A  cette  époque,  il  restaure  la  nef  de  l'église  et  reçoit,  pour  ses  gages, 
-j  sous  6"  deniers  par  jour;  son  frère  Jacques  et  un  Robert  Grappin 
étaient  employés  sous  ses  ordres.  En  i.">4j,  il  cesse  de  paraître  dans  les 
comptes  et  est  remplacé  par  un  maître  maçon,  nommé  Pierre  de  Mon- 
teroult. 

Léon  Palustre  attribue  à  Jean  Grappin  une  part  dans  la  construction 
de  l'église  de  Magny-en-Ycxin  ;  il  est  possible,  en  ell'et,  qu'il  ait  tra- 
vaillé à  cet  édifice  entre  les  années  i54'3  etiÔ/Jj.  Le  même  auteur  regarde 
encore  notre  artiste  comme  ayant  élevé,  dans  les  environs,  les  portails 
des  églises  de  Saint-Gcrvais  et  de  Vétheuil  :  ces  monuments  datant  de 
i. ").")()  à  i. 55i,  on  ne  peut  guère  s'arrêter  à  ces  attributions,  Jean  Ier  étant 
mort  en  i54~,  et  son  fils,  Jean  II,  devantêtre  trop  jeune  alors  pourentre- 
préndre  ces  travaux . 

Gi'sippîn  Jean  II.  fils  du  précédent,  est  d'abord  occupé  à  l'église 
Saint-Gervais  et  Saint-Protais  de  Gisors,  sous  la  direction  de  Pierre 
de  Monteroult,  auquel  il  succède  comme  maître  de  l'œuvre  en  i5o'2  ; 
c'est  à  lui  qu'on  doit  la  grosse  tour  sud  de  la  façade.  En  i5jo,  il  se  rend 
à  Vernon  pour  choisir  la  pierre  destinée  au  pupitre  ou  jubé  qu'il  cons- 
truit dans  l'église  de  1070  à  1072.  Ce  monument,  formant  la  clôture  du 
chœur,  coûta  ;3.">  livres;  il  a  été  détruit.  De  i5;'3  à  1676,  Jean  Grappin 
termine  une  chapelle  et  donne  les  dessins  des  fonts  baptismaux  et  les 
plans  d'un  escalier  qui  devait  conduire  à  la  tribune  des  orgues.  Il  exé- 
cute cette  tribune  en  i.">-8  et  y  sculpte  des  Renommées.  En  i5Ko,  il  est 
remplacé,  comme  maître  de  l'œuvre,  par  le  maçon  Boguet  ;  mais  il  ne 
cesse  pas  pour  cela  de  travailler  à  l'église,  car,  en  i583,  il  reçoit 
loo  livres,  et  beaucoup  plus  tard,  en  i5<)8.  on  trouve  dans  les 
comptes  : 

«  A  Jehan  Grappin,  maistre  maçon  et  à  Boguet,  pour  leur  peine  et 
pierre  qu'il  a  convenu  pour  racoustrer  le  pilier  du  pupitre.  » 

C'est  la  dernière  fois  qu'il  est  question  de  Jean  II  Grappin.  Palustre 
le  suppose  aussi  l'auteur  du  portail  de  l'église  de  Montjavoult  Oise  , 
qui  date  de  i565;  on  ne  possède,  à  ce  sujet,  aucun  document. 

De  Labordf.,  Doc.  inéd.  tirés  des  arch.  de  Saint-Gervais  cl  de  Saint-Protais  de 
Gisors  [Annales  archéol.,  t.  IX,  i84g,  p.  i44, 161,  206,  214,  5ig,  528). —  Do  Sei- 
gneur, Noies  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Emérir-Ducid,  1862,  p.  017.  — 
L.  Palustre,  La  Renaissance    en  France,  t.  I,  1879,  p.  6g,  71  ;  t.  II,  1881,  p.  13- 


244 

i> 

i'i,  17.  18,    200, 

20.), 

2o(i 

1887,  p.  270. 

DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Ch.  Bal'Chai.,    Nouv.dict.  des  architectes  français, 


di'ay  Pierrot  de  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  était  au  nom- 
bre des  artistes  qui  collaboraient,  en  i383,  à  la  décoration  du  palais  de 
Poitiers,  pour  le  duc  Jean  tic  Berry. 


A.  de  ChampeÂux,  tes  travauc  l'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 

1894,    |1.     12. 

<  ii**»l1it*i*  Jacques,  sculpteur  et  peintre  demeurante  Châteaudun  au 
commencement  du  xvr  siècle,  passe  marché,  en  i5i3,  avec  la  fabrique 
de  l'église  de  Moléans  Eure-et-Loir  ,  pour  l'aire  «  ung  crucifix  de  cinq 
piez  de  haulteur  et  deux  ymaiges,  l'un  de  Nostre-Dame  et  l'autre  de 
Saint-Jehan,  chacun  de  trois  piez  de  kault,  avec  trois  petiz  anges,  le 
tout  de  bois  ». 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  E.  2855.  — L.  Mf.rlet,  Inc.  somm.  des  m  eh.  d'Eure- 
et-Loir,  t.  II,  2e  partie,  1886,  p.  3/|8. 

Grégoire,  sculpteur  orfèvre  du  xne  siècle,  était,  en  ii5~,  abbé  du 
monastère  d'Andernes,  dans  le  diocèse  de  Boulogne.  Il  commença  la 
construction  du  portail  de  l'église  de  son  couvent;  cet  ouvrage  fut  ter- 
miné, en  117S,  par  Guillaume,  son  successeur. 

Emébic-David,  Ilisi.   le  la  sculpt.  franc.  1817-1872,  p.  '|5. 

Gl'égOÎl'e  Pierre  ,  sculpteur  et  architecte  de  Rouen,  est  nommé,  vers 
toi5,  maître  de  l'œuvre  de  l'église  Saint-Maclou.  De  i5i8  ii  i5ao,  il  cons- 
truit et  décore  l'escalier  conduisant  aux  orgues;  il  reçoit '20.")  livres  pour 
ce  travail. 

De  Jolimont,  Les  principaux  édifices  de  Rouen,  i846-  —  Hn!l.  monum.,  t.  XIX.  — 
Cil.  Bacchal,  Xouv.Di't.  des  architectes  franc.,  1887,  p.  272. 

Grégoire  de  Sninl-Oniei'.  Voir  Saint-Omer  Grégoire  de). 

Grégoire  deVigarny.  Voir  Vigaray  Grégoire  de  . 

Gressol  Jean  .  sculpteur  en  bois  vivant  à  Ornans  Doubs  dans  la 
première  moitié  du  xvii'  siècle,  travaillait  avec  son  fils  Jean,  vers  iG3a, 
à  Montgesoye,  près  de  Besançon  et  exécutait,  pour  l'église  de  cette 
ville,  une  statue  équestre  de  saint  Gengoul  et  une  Notre-Dame. 

.1.  Gauthier;  Annuaire  du  Doubs,  i^s;.  p.  60,61.  —  Idem,  Dict.  des  artistes 
francs-comtois  antérieurs  au  xixc  si  de,  1892,  p.  11. 

(ii-ifFaiil    Jean  .  était  établi  à  Cambrai  au  xiv   siècle.    En  i3j5-i3j6, 


DE    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  2^5 

on  lo  trouve  au  nombre  des  artistes  collaborant  à  l'ornementation  delà 
flèche  de  la  cathédrale;  il  recevait  alors  \  sous  par  jour  pour  ses  gages. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  cath.  de  l'ombrai,  n°  :>.o.  — 
Dehaiskes,  Hisl.  de  l'art   dans  la  Flandre,  etc.,  1886, p.  ag.î;  Doc,  p.  554. 

Groelicq  Hausse  ,  dit  le  Ricque,  artiste  du  xv  siècle,  est  cité  dans 
les  archives  de  l'hôtel  de  ville  de  Valenciennes  comme  résidant  dans 
cette  ville  en  14 +<J-  On  l'y  retrouve  vingt  ans  plus  tard,  en  1 4'»'j- 

Grœlicq  Hanssequih),  fils  du  précédent  et  sculpteur  comme  lui, 
habitait  également  Valenciennes.  Son  nom  figure  dans  les  archives  de 
la  ville,  à  la  date  de  i4"9- 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  18C0,  p.  .">o. 

(jrt'OS-Bois  Jean),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xivr  siècle, 
vivait  ii  Paris,  où  il  fut  nommé  sculpteur  du  roi,  en  i36o.  11  travaillait  à 
la  bibliothèque  du  Louvre  en  i36j. 

A.   Bertï,  Topographie kist. du  Vieux  Taris,  t.  I,  1866,  p.  i45,  194,  ig5. 

(««•ohm*    Jean  ,    sculpteur   et    architecte    établi    à    Chàteaudun     au 

xvr  siècle,  s'engage,  en  (555,  à  exécuter  différents  travaux  dans  l'église 
de  Saint-Jean-de-la-Chaîne.  Le  marché,  passé  avec  la  fabrique,  stipule 
(jue  l'artiste  «  fera  le  contretable  de  l'autel  de  Nostre-Dame,  guarnie  de 
six  coulonnes  et  les  pillastres  par  derrière  pour  trouver  le  platfons  qui 
sera  vousté  par  parequet  de  moulousses,  sur  les([uels  parquetz  y  aura 
troys  histoires  de  la  Passion,  connue  ung  battement  de  Jésus  et  archer 
au  pillier,  avec  ung  crucifiment  au  inillieu,  lequel  crucifiment sera  accom- 
paigné  des  images  Nostre-Dame  et  sainet  Jehan,  de  haulteur  de  troys 
pieds,  et  à  l'autre  un  portement  de  croix,  et  le  sépulcre  qui  se  montre  au 
millieu  de  ladicte  contretable.  duquel  les  ymages  auront  chacun  quatre 
pieds  de  haulteur  ». 

En  i556,  Jean  Grosse  sculpte,  dans  le  prieuré  de  Saint- Valérien,  le, 
portail  de  la  chapelle  Notre-Dame-de-Champdé. 

Arch.  départ.  d'Exira-et-Loir;  E.  ôooo,  5027.  —  L.  Mkri.et,  [av.  somm.  des 
arch.  d'Eure-et-Loir,  t.  [I,  •2e  partie,  1886,  p.  572,376. 

Gruyelle  Baudouin  ,  sculpteur  ornemaniste  de  la  fin  du  xiv"  siècle, 
était  occupé  à  Lille,  en  1396,  à  la  porte  du  Molinel;  il  gagnait  alors 
7  sous  par  jour. 

De  la  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  129. 
<>lié«lon    Hegnault  ,  sculpteur  et  fondeur  résidant  à  Paris  au  xv1'  siè- 


.'!4<J  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

cle,  avait  épousé  la  fille  du  fondeur  Jean  Morand  et  était  associé,  en 
i^Sà.  aux  travaux  entrepris  par  son  beau-père. 

E.  de  Frèville,  Archives  de  l'art  français;  Doc,  t.  III,  i855,  p.  'n-. 

Guépin  le  Tourangeau,  sculpteur  et  architecte  du  commence- 
ment du  xvn"  siècle,  élève  de  Dominique  Bachelier,  exécuta  à  Toulouse 
en  itiio,  en  collaboration  de  son  confrère  Artus,  le  jubé  de  l'église 
Saint-Etienne,  aujourd'hui  détruit.  En  i'iia.  il  aurait  collaboré,  sous  la 
direction  de  Bachelier,  à  la  décoration  de  l'hôtel  Clary. 

Cayla,  Toulouse  monumental  et  pittoresque,  p.  nS.  — Ch.  Baochal,  Nouv.  dict. 
îles  architectes  français,  1887,  p.  374. 

Guérard  le  jeune,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  XVe  siècle, 
travaillait,  en  i^G~,  aux  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  di- 
rection de  Philippot  Yiart. 

Lahglois,  les  stalles  de  la  cathédrale  de  houen,  iSëS,  p.  iyô. 

Guérln  Perrot,  sculpteur  ornemaniste,  était  employé,  en  i383,  au 
château  de  Poitiers,  pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berrv  ;  il  recevait 
fi  sous  par  jour. 

A.  de  Champeagx,  L  s  jf(n  <"i  d'art  ex<  1  uU  s  pi  w  Jean  di  France,  (?«■'  de  Berry, 
i8g4,  p.  iô. 

(■iiérin  Gilles  .  fils  d'un  père  aveugle,  naquit  à  Paris  à  l'hôpital  des 
Quinze- Vingts  vers  l'année  1609  1  .  Après  avoir  terminé  son  appren- 
tissage chez  le  statuaire  Lebrun,  père  du  peintre  célèbre,  et  probable- 
ment aussi  chez  Simon  Guillain,  il  commença  à  travailler  au  château  du 
comte  de  Chiverny.  près  de  Blois.  De  retour  à  Paris,  il  sculpta  au  grand 
pavillon  du  Louvre,  d'après  les  modèles  de  Jacques  Sarazin,  les  deux 
groupes  de  cariatides  2  ,  placés  à  gauche  de  la  façade  qui  regarde  la 
cour,  ainsi  que  la  Renommée  qui  les  surmonte.  Il  exécuta  ensuite  six 
figures  qui  décoraient  le  retable  de  l'ancienne  église  Saint-Germain-le- 
Vieux  aujourd'hui  démolie.  De  1640  à  i<>4 1 .  il  fut  occupé  au  château  de 
Fontainebleau  ;  M.  de  Laborde  a  publié,  en  efTet,  les  extraits  suivants 
tirés  des  comptes  de  l'époque: 

«  A  Gilles  Guérin.  sur  les  ouvrages  de  sculpture  faits  pour  le  Roy  en 
son  chasteau  de  Fontainebleau,  tant  au  cadran  du  clocher  de  la  belle 
chapelle  et  à  l'avant-portail  de  la  cour  du  Donjon,  que  pour  deux  mo- 
delles  de  dauphins  envoyés  au  fondeur  .    -." XVIIIe  L  liv. 

(1)  La  plupart  des  auteurs  le  font  naître  en  1603  ;  pourtant,  dans  son  acte  d'inhu- 
roation,  date  du  27  lévrier  1G7S,  il  est  dit  àsé  de  tjs  ans. 

-'    Les  cariatides  et  la  Renommée  du   côté  droit  sont  l'œuvre  de  Philippe  Buys- 

ter. 


de  l'école  française  247 

«  Audit  Guérin — pour  les  journées  do  tailleurs  de  pierres  qui  ont 
travaillé  soubz  la  conduite  dudit  Guérin.  tant  à  l'esbauchage  du  cadran 
de  l'orloge  de  la  grande  chapelle  du  chasteau  dudict  Fontainebleau,  que 
à  dégrossira  la  carrière  du  Mont-Channet,  danslaforest  dudict  lieu,  les 
deux  grands  blotz  de  pierre  de  gressine,  destinés  pour  les  bustes  que  le 
Roy  a  commandé  estre  faicts  et  posés  sur  les  pieds  d'estaux  de  l'avant- 
portail  du  Donjon  pour  les  rendre  eharossables,  avec  autres  trais  l'aictz 
pour  les  modelles,  tant  desdicts  bustes  que  des  dauphins  pour  les  des- 
sentes  IIIMUP*  Vliv.XIXs.  .  » 

Ces  travaux  terminés,  il  reçut  la  commande  du  mausolée  de  Henri  de 
Bourbon,  prince  de  Condé,  qui  fut  élevé  dans  l'église  du  village  de 
Vallery  Yonne),  où  on  l'admire  encore  maintenant.  Plus  tard,  il  tra- 
vailla, pour  le  président  René  de  Longueil.  au  château  de  Maisons,  près 
de  Saint-Germain-en-Laye  ;  il  y  sculpta  deux  cheminées  et  quatre  bas- 
reliefs  représentant  les  quatre  parties  du  monde.  Pour  le  même  person. 
nage,  il  exécuta  également  les  modèles  d'un  retable  destiné  à  l'église  de 
Conçues,  en  Normandie.  Le  maréchal  de  La  Mothe-Houdancourt  l'em- 
ploya ensuite  à  son  château  du  Fayel,  dans  les  environs  de  Compiègne, 
et  Hesselin,  maître  de  la  Chambre  aux  deniers,  lui  confia  la  décoration 
de  l'hôtel  qu'il  venait  de  faire  bâtir  à  Paris,  dans  l'île  Notre-Dame,  en 
face  du  quai  de  la  ïournelle. 

A  Soissons,  il  construisit  le  jubé  de  l'église  Saint-Gervais  et  fit  plu- 
sieurs statues  pour  le  monastère  royal  des  fdles  de  Notre-Dame  et  pour 
le  couvent  de  Saint-Jean.  A  l'abbaye  de  Ferrières,  près  de  Montargis,  il 
exécuta  le  retable  du  grand  autel.  Au  château  de  Guermande,  près  de 
Lagny,  appartenant  à  M.  Viole,  président  aux  enquêtes,  il  décora  la 
cheminée  de  la  grande  salle  d'un  bas-relief  où  se  voyait  un  lion  jouant 
avec  des  amours.  A  Paris,  il  dirigea  l'ornementation  de  la  chambre  du 
roi,  au  Louvre  ;  il  y  sculpta  les  motifs  du  plafond  et  quatre  figures  d'en- 
fants soulevant  les  rideaux  de  l'alcôve.  Il  travailla  aussi  à  l'église  Saint- 
Laurent  et  à  l'église  des  Minimes  de  la  place  Royale  ;  dans  cette  dernière, 
il  orna  le  maître-autel  de  quatre  grandes  statues  représentant  la  Vierge 
avec  l'enfant  Jésus,  saint  François-de-Paulc  et  deux  anges  en  adoration. 
Dans  la  même  église,  on  lui  devait  le  mausolée  du  duc  Charles  de  la 
Vieuville,  ministre  d'Etat  et  surintendant  des  finances  sous  les  règnes 
de  Louis  XIII  et  de  Louis  XIV.  La  statue  du  duc  et  celle  de  sa  femme» 
Marie  Bouhier  de  Beaumarchais,  après  avoir  fait  partie  du  Musée  des 
Petits-Augustins  et  ensuite  du  Musée  de  Versailles,  ont  été  déposées  au 
Louvre. 

Gilles  Guérin,  ([ni  était  fort  réputé  comme  portraitiste,  fit  encore,  pour 
l'église  Saint-Etienne-du-Mont,  le  médaillon  en  marbre  de  René  Des- 
cartes.  En  iG53,  il  passa  marché,  avec  les  prévôts  et  les  échevins  de  la 


2  |t>  IMCTIONX.URï     DES    SCULPTEURS 

ville  de  Paris,  an  sujel  de  L'exécution  d'un  groupe  en  marbre  figurant 
Louis  XIV  adolescent  terrassant  la  Fronde.  Ce  groupe,  posé  dans  la 
cour  de  l'hôtel  de  ville  sur  un  piédestal  orné  de  trophées,  fut  enlevé  en 
1689  el  remplacé  par  un  bronze  de  C03  se^  os  1  :  il  se  trouve  aujourd'hui 
dans  la  cour  intérieure  du  petit  château  de  Chantilly.  Guérin  sculpta, 
comme  dernière  ouvre,  les  deux  chevaux  de  marbre  abreuvés  par  des 
Tritons,  qui  lurent  placés  à  Versailles  dans  le  bosquet  des  bains  d'Apol- 
lon. 

L'artiste,  porté  en  1648  sur  l'état  des  officiers  de  la  Maison  du  Roi  en 
qualité  de  sculpteur  ordinaire,  avec  Joo  livres  de  gages,  fut  nommé,  le 
7  mars  de  la  même  année,  membre  de  l'Académie  royale  de  peinture  et 
de  sculpture  ;  il  présenta,  pour  sa  réception,  une  Vierge  et  un  Atlas.  Il 
mourut  le  2G  février  1678  :  il  habitait  alors  rue  de  Bourbon  et  fut  enterré 
à  l'église  Saint-Laurent  qui  renfermait  plusieurs  de  ses  ouvrages. 

Germain  limer.,  Dcscript.  de  Paris,  1867.  —  Piganiol  delà  Force, Leseript.  hist. 
de  Paris,  i  —*;.">.  t.  IV,  p.  64,  101,  <~>-i,  i55,  441 ,  446;  t.  IX,  p.  49-  —  -V  Lenoir, 
.1/«nm  des  Monum.  franc.,  t.  Y,  iSofi,  p.  80,  81.  —  De  Chi.nneviéres  et  de 
Montaiglon,  Abecedario  de  Mariette,  t.  II,  i855-i854,  p.  538.  —  Dcssieox,  Soulié, 
de  Chennevières,  Maktz,  de  Moktaiglok,  Mém.  inéd.  sur  la  oie  et  les  ouvrages  des 
membres  de  l'Acad.  royale  de  peint,  et  de  sculpt.,  ■  854:  f-  '•  P-  259-268.  —  De  La- 
borde,  Travaux  exécutéi  auchâteaude  Fontainebleau  Revue  univ  rs.  des  Aiis,  t.  IV, 
is.Mi,  p.  2i5-2i6).  —  Champollion-Figeac,  Le  pa/aw  de  Fontainebleau.,  1866, 
p.  027,  529,  5ô4.  —  A.  Jal,  Dict.  crit.  de  biogr.  et  d'hist.,  1 S72 .  p.  C65.  —  Hbr- 
uis(i\.  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1870,  p.  168. —  E.  Vaudin,  Gilles  Gué- 
rin, sculpteur  du  mausolét  de  Vallery,  1880.  —  .1.  Guiffreit,  Comptes  des  bâtiments 
duroi  sous  lerègne  de  Louis  XIV,  t.  I,  18S 1 ,  p.  98,  i55,  169,  ■>.">■>,  -m^,  553,  \i-, 
562,5i4,546,575,6i5,  ii>'|,  658,  -?>..  760,  ;Sg,  S29,  862,  902,  964,  1  102,  io48.  — 
Idem,  Vouv.  Arch.de  l'art  français,  1882,  p.  85. —  L.  Gonse,  La  sculpture  fran- 
çaise, 1895,  p.  169,  171,  172. 

Guérin  de  Lorignes.  Voir  Lorignes    Guérin  de  . 

Guernier,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle,  colla- 
borait, en  i.">(ij,  à  la  sculpture  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen, 
sous  la  direction  de  Philippot  Viart. 

Lahglois,  Les  stalles  de  la  calhédral    de  Rouen,  i858,  p.  [82. 

Guéronel  (Lucas,  sculpteur  et  architecte  normand  du  commence- 
ment du  xvii"  siècle,  travailait  au  Havre,  où,  en  1619,  il  fut  nommé 
architecte  de  l'église  Notre-Dame.  En  1622,  il  construisit  dans  cette 
église  la  chapelle  de  la  Vierge,  dont  il  sculpta  lui-même  le  pendentif  de 
la  clef  de  voûte. 

Bull,  du  comité  hist.  des  arts  et  monum.,  t.  III.  —  Ch.  Bauchal,  Noue.  dict.  des 
architectes  français,  iss;.  p.  275. 

li  Ce  bronze  a  été  détruit  dans  l'incendie  de  1871, 


i>f.  i.  école  i-'ii  yxç  v  isr.  •.  ^.| 

Guerpe  ou  Carpe  Richard,  sculpteur  en  bois  de  L'école  rouen- 
naise  du  commencement  du  xvic  siècle,  se  rendit  à  Gaillon,  où,  de  i  .">  i  ( ; 
à  i5i8,  il  fut  employé,  pour  le  compte  du  cardinal  d'Amboise,  à  la  déco- 
ration des  stalles  de  la  chapelle  du  château.  Ces  stalles,  qui.  pendant  la 
Révolution,  firent  partie  du  .Musée  des  Petits-Augustins,  sont  mainte- 
nant dans  l'abbaye  de  Saint-Denis. 

A.  Deville,  '  "m!  nses  rfi  i<i  construction  <hi  château  3e  <',<iilinu.   |\.,„. 

p.  LXXVII,    K)S.    110.    i  i  >- 1  ',  '| .    I  Hi.    120,    I>'|.i'i;.    Mi',    167,    170.    180,261,278,    Ô91. 

—  A.  De  C^ampeaux,  Le  meuble,  t.  !,  i885,  p.   102.  —  Ed.  Boknaffé,  L*   meubl 
France  mi  \\  i  '  sièt  '- ,  1887,  p.  J5. 

Gueydan  Jacques  et  Esprit  .  sculpteurs  en  bois,  (les  deux  frères, 
étahlis  à  Grenoble  dans  la  première  moitié  du  \\n  siècle,  sculptèrent, 
en  i(i'ti ,  pour  le  duc  de  Lesdiguières,  un  lambris  autour  du  cabinet  que 
celui-ci  faisait  alors  construire  dans  son  hôtel.  L'année  suivante,  ils  re- 
çurent 800  livres  pour  un  travail  exécuté  dans  l'église  Notre-Dame. 
Eu  164",  Jacques  Gueydan,  avec  un  autre  de  ses  frères,  nommé  Pierre, 
maître  menuisier,  prit  l'engagement  .  envers  Anne  de  La  Magdelaine 
de  Ragny,  femme  du  comte  de  Sault,  lieutenant  général  du  Dauphiné, 
«  de  faire  ung  restable  de  bois  blanc  au  grand  bostel  du  monastère  de 
Sainte-Marie,  de  la  hauteur  de  19  pieds  et  de  largeur  de  i>'3  pieds,  avec 
les  pieds  d'estals,  bases  et  colonnes,  chapiteaux,  frize  et  corniche  suivant 
leurs  proportions  et  cimetrie. .  .  Plus  de  faire  deux  grandes  ligures.  .  . 
de  la  hauteur  de  cinq  pieds  1  2,  pour  mettre  dans  les  niches  au-dessus 
de  a  portes  carrées  qui  seront  chacun  costé  dudit  hostel,  moyennant  le 
prix  de  7/00  livres  ». 

Edmond  Maionien,  Les  artistes  gren  èlois,  1887,  p.  162. 

Giiii'ii  Nicolas  .  sculpteur  et  peintre  établi  à  Rouen  au  commence- 
ment du  xvii-  siècle,  exécute,  en  1608,  un  bénitier  dans  l'église  parois- 
siale de  Saint-Vivien  et  est  occupé,  en  i<>-^'>.  a  l'église  Notre-Dame-de- 
la-Ronde.  Vers  cette  époque,  il  signe  un  contrat,  avec  le  chapitre  de  la 
cathédrale,  pour  la  restauration  de  l'arbre  de  Jessé  sculpté  cent  ans 
auparavant,  sur  le  tympan  du  grand  portail,  par  Pierre  Desaubeaux. 
Il  s'engage  à  refaire  «  3  figures  neufves  à  la  représentation  de  3  rois 
et  leurs  tiges  et  les  branches  de  vieilles  ligures  qui  sont  rompus,  avec 
les  testes  de  dix  ligures  et  quatre  testes  à  la  représentation  de  \  pro- 
testes estant  aux  deux  costés  de  Jessé.  même  refaire  les  bras  de  \  petits 
populos  qui  sont  à  leurs  piez  ».  Il  travaille  aussi,  dans  la  même  église 
au  portail  Saint-Mellon.  En  ifi-iS.  il  taille  une  croix  en  pierre  dans  le 
cimetière  de  Thietré ville  Seine-Inlérieure  et  touche  ij  livres  pour  son 
salaire. 

Ai  h.  </</>.  rfi  ii  Seine-Inférieure,  'i.  2608,  2826,  7'ui,  7777.  —   L'abbé  Cochet, 


200  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Les  églises  de  l'arrond.  d'Yvelot,  i85a,  p.   gâ.  —  De  Beu  repaire,  Iîvo.  somm.  des 
nrrli .  de  la  Seine-Inférieure,  t.  Il,  1874,  p.  075,  4i5;  t.  VI,  p.  55,  195. 

Guiberl  Nicolas  ,  demeurait  à  Chartres  quand  ,  le  14  janvier  1626, 
il  passa  marché  pour  différents  travaux  à  exécuter  dans  l'église  d'Ablys 
arrondissement  de  Rambouillet  :  «  c'est  assavoir  :  une  platte-bende 
de  pied  et  deniy  de  haultcur,  huit  loises  ou  environ  de  longueur:  et  sera 
icelle  platte-bende  enrichie  juxte  le  portraict  sur  ce  faict  ou  myeulx, 
avecques  quatre  pilliers  en  long  des  autelz,  lesquelz  pilliers  auront 
chacun  d'iceulx  sept  piedz  et  demy  de  haulteur  ou  environ  et  demy  pied 
de  large,  chacun  d'iceulx  quatre  pilliers.  qui  seront  enrichiz  bien  et 
deuement,  selon  ledit  portraict  signé  au  doz.  Item  aura  quatre  autres 
pilliers,  qui  seront  de  la  haulteur  desdits  deux  autelz,  ainsi  que  de  pré- 
sent sont  assis  lesdits  autelz  :  et  seront  chacun  d'iceulx  pilliers  enrichiz 
selon  la  besongne  et  devis.  Item  y  aura  entre  le  maistre  autel  et  l'huis- 
serie, une  piscine  remplie  d'un  tabernacle  à  l'antique,  et  le  dessus  de 
l'huisserie  sera  honnestement  enrichy  à  l'équipolent  de  l'autre  semblable 
besongne.  Item  y  aura  une  autre  seconde  piscine  à  l'autel  Notre-Dame, 
faicte  et  enrichie  comme  ladite  première  piscine,  et  tout  ce  sera  tenu  et 
a  promis  faire  et  parfaire,  etc.  » 

La  fabrique  de  l'église  devait  fournir  de  la  pierre  de  Saint-Leu-d'Es- 
serent  et  l'artiste  devait  toucher,  pour  son  travail,  la  somme  de  40  livres 
tournois. 

En  1Ô40.  Nicolas  Guibert  habitait  toujours  à  Chartres,  dans  la  rue 
de  la  Porte-Chàtelet.  En  i54'3,  il  était  occupé  à  la  cathédrale  et  y  sculp- 
tait le  Baptême  du  Christ,  un  des  groupes  qui  ornent  encore  auj  ourd'hui 
le  pourtour  du  chœur.  Enfin,  en  i54;,  il  exécutait  plusieurs  ouvrages 
«  d'imagerie  »  dans  l'église  Saint- Arnoult- des- Rois  arrond.  de 
Chartres  . 

L.  Mf.rlet  et  Bellier  de  La  Chayignerie,  Arch.  de  l'arl  français,  Doc.,  t.  IV, 
i855-i856,  p.  "70-Ô72.  —  Herluson,  Artistes  Orléanais,  i865,  p.  29.  —  F.  De  Mki.y, 
Lu  cutli.  de  Chartres  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arls  des  départ.,  1890,  p.  "129,  Vu, 
pi  XXIII).  —  Arch.  dép.  d 'Eure-et-Loir,  G.  214.  —  L.  Merlet,  Inv.  somm.  des  arh  ■ 
d'Eure-et-Loir,  1.  VI,  1890,  p.  ôi. 

Guilbert    Martin  .  sculpteur  en  bois,  travaille,  de  i538  à  104I,  à  la 
tribune  des  orgues  de  l'église  Saint- Maclou  de  Rouen. 
Bulletin  monumental,  t.  XIX,  [855,  p.  ôs-. 

i'  11  il  lai  11  Nicolas  ,  dit  Cambrai,  était  originaire  de  cette  ville  et  ré- 
sidait à  Paris  à  la  lin  du  xvi-  et  dans  la  première  moitié  du  xvne  siècle. 
Sauvai  le  cite  comme  l'auteur  d'un  tombeau  «  fort  galant  »  placé  dans 
une  chapelle  de  l'église  des  Minimes,  chapelle  dite  de  Castille.  En  1600,' 


1>K    L  KCOLE    FRANÇAISE  231 

il  fut  charge  d'exécuter  trois  statues  pour  la  chapelle  de  l'hôpital  Saint- 
Louis.  Il  sculpta  aussi,  dans  l'église  des  Feuillants  de  la  rue  Saint-Ho- 
noré,  un  crucifix  placé  au-dessus  de  la  balustrade  du  grand  autel  et 
deux  figures  d'une  Annonciation.  On  lui  attribue  encore  les  statues  fu- 
néraires du  président  Jeannin  et  de  sa  femme,  dans  la  cathédrale  d'Au- 

un,  ainsi  que  les  deux  tombeaux  des  du  Bellay,  dans  l'église  de  Gizeirx 

Indre-et-Loire  . 

En  i<J2<|.  Nicolas  Guillain  demeurait  à  Paris,  vue  Saint-Martin;  ceci 
est  prouvé  par  un  acte  daté  du  u'3  août  de  la  même  année,  dans  lequel 
l'artiste  se  reconnaît  débiteur  de  la  somme  de  /Joo  livres  envers  Domi- 
nique Fournier,  marchand  marbrier  de  la  reine-mère.  Il  mourut  en  i63i) 
et  fut  enterré  dans  l'église  Saint-Merry,  sa  paroisse.  Sa  tombe,  qui  se 
trouvait  dans  la  nef,  portait  l'épitaphe  suivante  : 

Gy  gist  honnorable  Nicolas  Guillain,  en  son  vivant  maistre  sculp- 
teur à  Paris,  et  sa  femme,  Jeanne  de  Latte ,  sage-femme  ,  décédée  le 
6  juin  1626,  et  ledit  Guillain  le  •20e  majr  i63g.  Ensemble  repose 
honnorable  femme.  Françoise  Moreau,  su  21'  femme  décédée. . , 

Cambrai/  a  basti  ce  tombeau 
Aux  os  de  sa  chère  lignée  : 
Il  en  bâtira  un  plus  beau 
Dans  le  roc  de  son  amitié. 

Nicolas  Guillain  fut  le  maître  de  son  fils  Simon  Guillain  et  de  Jacques 
Sarazin. 

Sadval,  Hist .  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  f\\â.  —  Eméric-David,  Eist. 
delasculpt.  franc  ,  1817-1872,13.  i8.">.  —  Di'ssieux,  Soulie,  etc.,  Mém.  inêd.  sur 
la  vie  et  les  ouvrages  des  membres  de  l'Acad.  royple  de  priai,  ci  de  sculpt.,  i85/|, 
t.  I,  p.  1  16.  —  P.  Lacroix,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  I.  jS3.">,  p.  210.  —  Jal, 
Bict.  crit.  de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  664-665.  — J.  Guiffrey,  Nouv.  Arch.  de 
l'art  franc.,  1882,  p.  if>.  —  Archives  hospitalière*  de  Paris,  Hôtel-Dieu,  t.  II, 
1884,  p.  io5.  —  L.  Goxse,  La  scuplture  française,  18;)."),  p.  162. 

Gliiillaiii  Simon  ,  né  à  Paris  en  1081,  (ils  et  élève  du  précédent,  alla 
d'abord  étudier  en  Italie.  De  retour  à  Paris,  il  exécuta  de  nombreux 
ouvrages  parmi  lesquels  on  cite  :  quatre  statues  d'Evangélistes,  pour  le 
portail  de  l'église  Saint-Gervais  ;  quatre  grandes  ligures  sculptées,  en 
1G24,  au  portail  de  l'église  du  couvent  des  Feuillants,  rue  Saint-Honoré  ; 
le  grand  autel  de  l'église  de  Saint-Eustache  :  le  mausolée  de  Charlotte- 
Catherine  de  la  Trémoille,  princesse  de  Condé,  morte  en  1629,  qui  se 
trouvait  dans  le  chœur  de  l'église  des  religieuses  de  Sainte-Claire,  dites 
de  l'Ace  Maria  la  statue  en  marbre  de  la  princesse,  après  avoir  lait  par- 
tie pendant  la  Révolution  du  inusée  des  Monuments  français,  est  placée 
maintenant  au  Louvre  ;  une  statue  en  pied  de  Louis  XIII,  surmontant 
autrefois  le  portail  des  Juges-Consuls,  derrière  l'église  de  Saint-Médé- 


202  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

rie  ;  une  Résurrection  de  Jésus-Christ,  au-dessus  de  la  porte  du  loge- 
ment des  chanoines  du  Sépulcre,  rue  Saint-Denis  ;  cies  entants  en 
bronze  doré,  dans  l'église  des  Filles  de  Sainte-Marie  ou  de  la  Visita- 
tion, rue  Saint-Antoine  ;  un  Hercule  et  un  Mercure  en  pierre,  sur  le 
fronton  de  la  façade  de  l'hôtel  de  Longueville,  dans  la  rue  Saint-Tho- 
mas du  Louvre  ;  une  Annonciation,  sur  la  grande  porte  du  couvent  des 
.Minimes  de  Chaillot  ;  une  grande  statue  en  pierre  de  saint  Guillaume, 
archevêque  de  Bourges,  pour  la  chapelle  du  collège  de  Navarre  :  le 
retable  du  maître-autel  de  l'église  des  Carmes  Déchaussés  du  faubourg 
Saint-Germain  :  enfin,  plusieurs  des  statues  en  pierre  décorant  l'inté- 
rieur et  l'extérieur  de  l'église  de  la  Sorbonne. 

L'œuvre  la  plus  importante  de  l'artiste  fut  le  monument  du  Pont-au- 
Change,  qu'il  érigea,  en  i'ifj,  à  la  gloire  de  Louis  XIII  et  d'Anne  d'Au- 
triche. Ce  monument,  dont  la  municipalité  lui  avait  donné  la  com- 
mande, de  préférence  à  Jacques  Sarazin,  s'élevait  à  la  pointe  du  pont 
qui  regarde  le  palais:  il  fut  détruit  en  1787.  Les  trois  statues  en  bronze 
de  Louis  XIII,  de  Louis  XIV  enfant  et  d'Anne  d'Autriche,  ainsi  qu'un 
grand  bas-relief  en  pierre  représentant  des  captifs  et  des  trophées,  sont 
aujourd'hui  au  Musée  du  Louvre. 

En  dehors  de  Paris,  Simon  Guillain  travailla  au  château  de  Plois, 
pour  Gaston  de  France,  duc  d'Orléans,  au  château  de  Caves,  près  de 
Emigrés,  et  à  lieauvais.  où  il  lit,  dans  la  cathédrale  Saint-Pierre,  un 
crucifix  de  bois  placé  sur  la  porte  du  chœur.  On  lui  a  attribué  encore, 
dans  la  ville  de  Moulins  Allier  .  le  mausolée  de  Henri  II  de  Mont- 
morency, qui  se  voit  dans  la  chapelle  du  couvent  de  la  Visitation  au- 
jourd'hui le  lycée  ;  mais  celte  ouvre,  terminée  en  i654,  est  de  Fran- 
çois Anguier. 

En  idft.  Simon  Guillain  fut  nommé  un  des  douze  premiers  profes- 
seurs de  l'Académie  royale  de  peinture  et  de  sculpture  ;  il  fut  élu  rec- 
teur en  i65j.  Il  mourut,  le  26  décembre  i658,  à  l'âge  de  75  ans.  Il  avait 
épousé,  en  1612,  Germaine  Cochet,  sœur  du  sculpteur  de  ce  nom,  et  eut, 
d'après  Jal,  dix  enfants  de  son  mariage.  Jouissant  d'une  grande 
aisance  que  lui  avait  rapportée  ses  nombreux  travaux,  capitaine  de  son 
quartier  et  marguillier  de  sa  paroisse,  Guillain  était  le  type  du  bour- 
geois de  Paris  riche  et  considéré. 

Suval,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  453,  584.  —  Piganiol  du  la 
Force,  Description  de  Paris.  1765,  t.  II,  p.  17.  —  D'Argenville,  Vie  '1rs  fameux 
sculpteurs,  t.  II.  1787,  p.  107.  — Millin,  Antiquités  nationales,  t.  I,  1790,  chap.  V. 
p.  1.'.  — A.  Lemiir.  Musée  des  Wonum.  franc.,  t.  Y,  1806,  p.  >* î- < ;  — .  —  De  Chenne- 
vières  et  de  Montaiglon,  Abecedai 'io  di  Mariette  Arch.  tic  l'art  franc.,  t.  IV. 
i8ô5-i854,  p.  "hi  l.  —  Dossieox,  Soulie,  etc.,  Mém.  inéd.  sur  la  vie  'I  1rs  ouvrages 
des  membres  de  l'Acad.  royale  dé  priai,  ri  de  sculpt.,  i854>  t.  I.  p.  184-194-  —  Jal, 
Diri.  crit.  de  biogr.  •  1  d'hist.,  1872,  p.  664   —  Barbet  de  Jour,  Descripl.  des  sculpt. 


de  l'école  française  233 

du  Moyen  Age  et  de  la   Renaissance  du  Louvre,  1870,  p.  <.t't-'j~,  n°"  i65  à  169,   — ■ 
!..  Gonse,  La  sculpture  française,  1895,  p.  !<h-i62. 

Guillaume,  sculpteur-orfèvre,  abbé  de  Saint-Bertin,  près  de  Saint. 
Orner,  vivait  vers  le  milieu  du  xe  siècle.  Il  exécuta,  pour  l'autel  de  son 
église,  un  retable  en  vermeil  orné  de  figures  en  bas-relief. 

Eméric-David,  Histoire  delà  sculpture  française,  1817-1872,  p.  55. 

Guillaume-  sculpteur-architecte,  abbé  de  Saint-Bénigne  de  Dijon, 
florissait  vers  la  fin  du  x°  et  au  commencement  du  xie  siècle.  Quoique 
né  à  Verceil,  en  Italie,  d'une  famille  suédoise,  il  doit  être  classé,  par 
ses  travaux,  parmi  les  artistes  de  l'école  franc-aise.  Il  traça,  en  moi,  les 
plans  de  l'église  de  Saint-Bénigne  dont  le  portail,  seule  partie  du  monu- 
ment n'ayant  pas  été  détruite,  fut  achevé  en  ioi5.  Il  travailla  ensuite  à  la 
reconstruction  de  plusieurs  églises  et  forma  un  grand  nombre  d'élèves. 
Ce  fut  lui  qui,  appelé  par  Richard,  duc  de  Normandie,  fonda  l'abbaye 
de  Fécainp.  Le  style  qui  distingue  le  taire  de  cet  artiste  olfrc  tout  le 
caractère  des  sculptures  et  des  peintures  grecques,  à  en  juger  par  les 
hauts-reliefs  des  portails  des  églises  de  Vézelay,  de  Verinantou,  d' A  va- 
Ion  et  des  Bénédictins  de  Nantua,  monuments  édifiés  par  lui  ou  par  ses 
élèves.  Il  mourut  en  io3i. 

Eméric-David,  Histoire  de  lu  sculpture  française,  1817-1872,  p.  35-36. 

Guillaume,  abbé  d'Andernes,  dans  le  diocèse  de  Boulogne,  sculp- 
teur du  xn1'  siècle,  termina  le  portail  de  son  église  qui  fut  consacrée  en 
..;S. 

Eméric-David,  Histoire  de  la  sculpture  française-,  1817-1S72,  p.  45. 

Guillaume,  prieur  de  Flavigny,  sculpteur  architecte  de  la  lin  du 
xne  siècle,  appartenait  à  l'école  messine  et  lorraine.  Il  travailla  à  la 
réédification  de  plusieurs  églises  incendiées. 

Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Ilist.  de  la  sculpt.  franc,  d' Eméric-David,  1862, 
p.  298,  299. 

Guillaume.  Un  sculpteur  de  ce  nom,   qualifié  «  ymagier,  ymagi- 
nier  »,  résidait  à  Lyon  de  e5i6  à  i5a4- 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvme  siècle,  i884>  P-  27. 

Guillaume,  dit  le  Parisien,  alla  en  Savoie,  où,  en  ifoo,  il  exécuta, 
avec  un  peintre  nommé  Nicolas  Robert,  une  statue  de  cire,  de  grandeur 
naturelle,  représentant  le  jeune  duc  de  Savoie.  Cette  statue,  qui  pesait 
60  livres,  fui  donnée  par  la  princesse  Yolande,  alors  régente  de  Savoie, 


2»4  DICTIONNAIRE    DES   SCULPTEURS 

au  couvent  de  Saint-Bernardin  en  Ivrée,  pour  demander  la  guérison  du 
duc  Charles;  cette  œuvre  fut  payée  aux  artistes  deux  florins. 

Dofocr   et   Rabdt,    Les   sculpteurs   et   les  sculptures   en    Savoie    du    xiir    au 
XIX*  siècle,  1874,  p.  19. 

Guillaume  de  Benoisy.  Voir  Benoisy  (Guillaume  de). 

Guillaume  «le  Bocs.  Voir  Boes  (Guillaume  del. 

Guillaume  de  Bourges.  Voir  Bourges  (Guillaume  de). 

Guillaume  de  Cuysel.  Voir  Cuysel  (Guillaume  de). 

Guillaume  de  Lacour.  Voir  Lacour  Guillaume  de). 

Guillaume  de  L'Hôpital.  Voir  L'Hôpital  (Guillaume  de). 

Guillaume  de  Heulent.  Voir  lleulenf  (Guillaume  de  . 

Guillaume  d<>  Xouriehe.  Voir  Xouriche    Guillaume  de  . 

Guillaume  de  Plalli.  Voir  l'Ialli    Guillaume  de  . 

Guillaume  du  Pré.  Voir  Pré   Guillaume  du). 

Guillaume  de  Saint-Lucien.  Voir  Saint-Lucien  Guillaume  de). 

Guillaume  de  Saint-Omer.  Voir  Saint-Omer  (Guillaume  de). 

Guillaume  de  Sens.  Voir  Sens   Guillaume  de). 

Guillaume  deThiell.  Voir  Tliicll  (Guillaume  de). 

Guillaume  de  Valence.  Voir  Valence  (Guillaume  de). 

Guillaume  de  Véluton.  Voir  Véluton   Guillaume  de  . 

Guillaumci'l  Pierre  .  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  d'Orléans, 
reçoit,  le  1-2  mai  iôji,  45  livres  tournois  pour  avoir  exécuté  le  pié- 
destal sur  lequel  était  placé  le  monument  de  la  Pucelle,  érigé  sur  le  pont 
de  la  ville . 

Herluison.  Artistes  Orléanais,  i865,  p.  3o. 

(■iiillemai'd  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  natif  de  Lyon,  résidait  à 
Rome  au  commencement  du  xvie  siècle  ;  il  mourut  à  Florence  en  1019. 
Cet  artiste  nous  est  connu  par  son  testament  retrouvé  dans  les  archives 


DE    L  ECOLE   FRANÇAISE  200 

de  Florence  et  reproduit  par  M.  Eugène  Mùntz.  Outre  le  nom  de  Pierre 
Guillemard,  ce  document  nous  apprend  encore  celui  de  son  frère  uté- 
rin, Pierre,  fils  de  Mathieu,  qui  exerçait  à  Rome  la  même  profession  de 
sculpteur  en  bois  intagliator  ,  el  celui  de  son  aide,  Grégoire  de  Nor- 
mandie. M.  Dussieux,  dans  ses  Artistes  français  à  l'étranger,  ne  fait  pas 
mention  de  ces  sculpteurs. 

Eug.  Muntz,  Chronique  des  arts,  n°  du  y  octobre  1873.  —  Idem,  Nouv.  Arch.  de 
l'art  franc.,  1877,  p.  106-140.  —  Natalis  Rohdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  XIV 
au  xviii'  siècle,  1 884,  P-  28.  —  Idem,  L'art  du  bois  à  Lyon  (Méun.  des  Soc.  des 
beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  G8Ô).  —  VA.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au 
xvic  siècle,  1887,  p.  :n. 

<  ■iiillcmin.  vivait  à  Lyon  de  1 4*>0  à  \-\~-i  ;  il  était  connu  sous  le  nom 
de  Guillemin  le  tailleur  d'images. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivea«  xvnr'  siècle,  1884,  p.  o0. 

<  -aiillcmin  Jean  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Dijon,  reçoit,  en 
1Ô00,  une  somme  de  l>  francs  pour  avoir  «  bien  et  dehuement  fait  ung 
Jacquemart  de  bois  de  nouhier,  tout  d'une  pièce,  de  la  haulteur  de 
(>  pieds  de  hault,  armé  et  taillé  en  façon  d'un  homme  d'armes,  et  icellui 
avoir  mis  ou  gros  orloige  de  la  ville  ». 

Arch.  comm.  de  Dijon,  K.  5a.  —  De  Gouvenain  et  Vallée.  Ino.  somm.  des  arch. 
de  Dijon,  t.  III,  iSya  ;  série  K.  p.  i5. 

Guillemot  Pierre  ,  est  au  nombre  des  artistes  cpii  travaillent,  au 
xvie  siècle,  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau  ;  de  1.V40  à  i55o, 
il  touche  10  livres  de  gages  par  mois. 

Lie  Laborde,  La  renaissance  des  arts  a  la  mue  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  4i8.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  coi.  t.  I,  1877,  p.   192. 

Guillci-miu  Jacques),  «  sculpteur  ordinaire  du  Roi  en  bois  et  en 
ivoire  »,  exerçait  son  art  à  Lyon  dans  la  première  moitié  du  xvn«  siècle. 

11  eut  deux  fils,  sculpteurs  comme  lui,  Jacques  et  Jean-Baptiste  ;  ce  der- 
nier est  l'auteur  du  fameux  crucifix  en  ivoire  conservé  aujourd'hui  au 
Musée  Calvet,  à  Avignon. 

Natalis  Komjot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xxm*  siècle,  18S4,  P-  4^.  -~ 
Idem,  Revue  de  l'art  français,  18S7,  p.  a<)j. 

Guillol.  sculpteur  parisien  de  la  fin  du  xme  siècle,  demeurait  sur  la 
paroisse   Saint-Gile   et    payait  en    1292,   d'après   le  rôle  de  la   taille, 

12  deniers  d'imposition. 

H.  Geraud,  Le  rède  de  la  taille  à  Paris,  18Ô7,  p.  55  Doc.  inéd.  sur  l'Ilist.  de 
France). 


a56  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

(■iiilmH  Jean  .  entreprend  en  i5i5,  avec  Benoit  Bomberault,  la 
sculpture  du  portail  de  la  chapelle  du  château  de  Thouars,  en  Poitou  ; 
il  reçoit,  pour  son  salaire,  \  sous  par  jour. 

L.  Palustre,  ht  'Renaissance  en  France,  t.  III,  i885,  p.  :n~>. 

Guinamond,  sculpteur-orfèvre  et  architecte,  moine  du  monastère 
de  la  Chaise-Dieu,  près  de  Périgueux,  vivait  auxi"  siècle  et  appartenait 
ii  l'école  de  Limoges.  De  iojj  à  1082,  il  exécuta  le  tombeau  de  saint 
Front,  ancien  évèque  du  diocèse.  Voici  une  description  de  ce  monument 
extraite  du  liçre  rouge  de  la  mairie  de  Périgueux  :  «  Entre  les  ruines, 
en  l'ut  faicte  par  les  protestants)  une  signalée  du  tabernacle  où  estoit 
gardé  le  chef  de  saint  Front,  et  plusieurs  autres  sainctes  reliques,  lequel 
estoit  éJilié  en  rond,  couvert  d'une  voûte  faicte  en  pyramide,  mais  tout 
le  dehors  estoit  entaillé  de  ligures  de  personnes  à  l'antiquité,  et  de 
monstres,  de  bêtes  sauvages  de  diverses  figures,  de  sorte  qu'il  n'y  avoit 
pierre  qui  ne  fust  enrichie  de  quelque  taille  belle  et  bien  tirée  et  plus 
recommandable  pour  la  façon  fort  antique,  enrichie  de  pierre  de  vitre 
verre)  de  diverses  couleurs,  et  de  lames  de  cuivre  dorées  etémaillées.  » 

C'est  par  erreur  que  l'abbé  Tcxicr,  dans  son  Essai  sur  les  argentiers 
et  émailleurs  de  Limoges,  a  identifié  cet  artiste  avec  un  Guinamond 
orfèvre  et  émailleur  du  xne  siècle. 

Nagler,  Kûnsller-Lexicon,  t.  V,  1807,  p.  'i'id-  —  L'abbé  Texier,  Essai  sur  les 
argentiers  et  émailleurs  de  Limoges  Mém.  de  la  Soc.  des  antiqu.  de  l'ouest,  1842, 
p.  i54-i35).  — Idem, Met.  tic  l'orfèvrerie,  1857,  I'  h1"'-  —  ''•  Bourqoelot,  Hist.  de 
ht  sciilpl.  et  des  artsplast.  en  France,  i84<i.  — Guigne,  Arch.de  l'art  franc.,  Doc. 
t.  V,  i857-i858,  p.  3o.  —  Chaibrv  de  Troncenord,  Mém.  de  In  Soc.  d'agr.  com 
sciences  et  arts  'le  la  Munir,  18G2,  p.  2-6-377.  —  Eméric-David,  Hist.  de  lu  sculpt. 
futur.,  1817-187-2,  p.  ji.  —  lu  Seigneur,  Notes  sur  FHist.  de  la  sculpt.  futur. 
A' Eméric-David,  1862,  p.  296. 

Guinel  Nicolas  ,  était  employé  au  château  de  Fontainebleau  de  i535 
a  1  ■">')-,  à  raison  de  i5  livres  par  mois. 

De  Laborde,Ik  renaissance  des  arts  a  la  cour  de  France,  t.  I.  i85o,  p.  58;).  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1*77,  p.  100. 

Giiîramniiri  Jean,  sculpteur  et  peintre  originaire  de  Toulon,  rési- 
dant à  Aix,  en  Provence,  au  commencement  du  xvie  siècle,  passe  un 
marché,  en  1008,  par  lequel  il  s'engagea  exécuter,  moyennant  180  florins, 
la  sculpture  des  portes  de  l'église  Saint-Sauveur,  qui  existent  encore 
aujourd'hui  (1  .  En  i5i8,  il  travaille  à  Saint-Maximin  Var),  à  la  déco- 
ration de  l'église  de  la  Sainte-Beaume.  En  1020,  de  retour  à  Aix.  il 
s'associe  avec  un  menuisier  de  Marseille  pour  sculpter  tous  les  retables 

M    1  in  en  voit  un  moulage  .m  Musée  du  Trocadérd 


de  l'école  française  25y 

en  boisa  faire  dans  la  ville.  En  i522,  il  termine  une  contrôlable  poul- 
ies syndics  de  La  Valette.  En  1Ô24,  il  reçoit  la  commande  du  portail  et 
des  portes  de  l'église  de  Saint-Maximin  ;  ce  travail  lui  est  payé 
4oo  florins.  Deux  ans  plus  tard,  il  sculpte  encore  dans  cette  église  un 
retable  en  bois  destiné  à  la  chapelle  Saint- Jean-Baptiste .  Il  dut  mourir 
en  i557- 

Barthélémy,  Doc.  inéd.  sur  divers  artistes  inconnus  de  Marseille  et  d'Aix,  etc., 
i885,  p.  76.  —  Ch.  Ginoi  \,  Revue  de  l'art  français,  inn.n,  p.  i4->,  164  ;  1 8y4,  p.  264. 
—  Numa  Coste,  Réun.  îles  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i8g6j  p.  4ij  et  suiv. 

( -uiiM  iii.iikI     Jean  .   sculpteur  et   peintre,   un  des  descendants  du 
précédent,  était  fixé  à  Toulon  dans  la  première  moitié  du  XVIIe  siècle. 
Ch.  Gl\oux,  Revue  de  l'art  français,  1892,  p.  97. 

<  .uii  mm-.,  sculpteur-architecte  du  commencement  du  xin'  siècle, 
était,  en  12 18,  maître  de  l'œnvre  du  monastère  de  Saint-Remi. 
A.  BÉRAfcD,  Bict.  biogr.    des  artistes  français,   1872,  col.  067. 

Guii'and  «le  Larcan.  Voir  Larcan  (Guiraud  de  . 

Guisbei'f.  Un  sculpteur  de  ce  nom  travaillait  à  l'église  de  Brou,  de 
i5nà  i53o,  pour  le  compte  de  Marguerite  d'Autriche. 

Michiels,  L'art  flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  p.  s4g. 

Guissiii,  artiste  de  la  finduxmc  et  du  commencement  du  xive  siècle, 
qualifié  dans  les  comptes  «  tailleur  de  coutel  »,  était  au  nombre  des 
artistes  employés,  dès  1299,  à  Hesdin  (Pas-de-Calais  ,  par  Mahaut,  com- 
tesse d'Artois.  Il  était  sculpteur  en  titre  pour  les  ouvrages  du  château 
et  recevait  pour  ce  fait  2  sous  parisis  de  gages  par  jour.  Il  exécuta  un 
Crucifiement  pour  l'autel  de  la  cbapelle,  en  collaboration  de  Bauduin 
de  Vissoc,  fit  encore  d'autres  travaux  pour  l'oratoire  de  la  comtesse  et 
décora  la  chambre  de  celle-ci  de  statuettes  représentant  des  rois  et  une 
reine.  Il  s'occupa  aussi  de  construire  des  instruments  d'astronomie  et 
des  engins  de  guerre. 

Arch.  départ,  du  Pas-de-Calais;  A.  i')7,  107,  160,  166,  168,  180,  191,  198,  211. 
—  Arch.  départ.  duNord.  Comptes  du  baillage  d'Artois;  A.  099. —  Dehaisnes, 
Hisl.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  4*6,  1i-,  \~»  :  Due.,  p.  107,  m,  120, 
i2i,  i5o,  [52,  t58,  [67,  169,  —  J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de 
Bouigogne,  1887,  p.  265,  006-009,  ~'~'°>  "' 'i>  ^77- 

(■11II  Gilles  de  ,  vivait  à  Lille  vers  la  fin  du  xiv  siècle.  En  i\)~.  il 
décorait  de  sculptures  les  piliers  du  balcon  de  l'hôtel  de  ville  et  rece- 
vait 8  livres  pour  ce  travail. 

.1.  HoiDov,  La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1870,  p    li . 

'7 


258  Dl(   riOXXAIRE    DES    SCULPTEURS 

Gundelandus,  abbé  du  monastère  de  Lauresheim,  sculpteur-archi- 
tecte de  l'école  messine  et  lorraine,  reconstruisit,  en  1  '3~a.  l'église  de  son 
couvent  et  l'orna  de  nombreuses  sculptures. 

A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  artistes  français,  1873,  col.  067.  —  Ch.  Bauchal 
\   ■       Ucl.  des  archit.  franc.,   1887,  p.  ?85. 

(■uohin  Pierre  .  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon  du  XIVe  siè- 
cle, était  employé,  en  i'3j;i.  aux  travaux  du  château  de  Riom.  en 
Auvergne,  pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Chahpeaux,  Les  travaux  d'art  exéi  ulés  pour  Joui  de  France,  duc  de  Berry, 

i^ii.  p.  11. 

<iiiv  Iv  Maçon,  artiste  du  xn  siècle,  né  à  Florey.  près  de  Dijon, 
exerçait  son  art  dans  cette  dernière  ville,  où  il  reçut,  en  i3.V.  la  somme 
de  2Ô0  llorins  pour  avoir  sculpté  les  tabernacles  décorant  le  pourtour 
du  tombeau  de  Philippe,  duc  de  Bourgogne,  tombeau  exécuté  par  Jean 
de    Soignoles. 

F.    Bourquki.ot,   Hist.  de    la  iculpt.  et  des  /    ince,    i846-  —  De 

Laborde,  /.  •  I    S  ■'■■:■  me,    1849,    t    I.  p.   564-  —  liém.  delà  ■  mmiss.  les 

l  Or,  t.  II.  p.  ").">.    —  Ileviu   det  Sociétés  s  wanU  s,    5'  série,  t.  IV, 

IS|U.   ['•    i-M-  -i'>">. 

Guy  de  ihiiiiinnrtin.  Voir  Danimai'tin    Guy  de  . 

Guyon  Pierre,  sculpteur  ornemaniste,  était  occupé,  en  i38G,  au 
château  de  Riom,  en  Auvergne,  sous  la  direction  de  l'architecte  Pierre 
Juglar. 

A.  de  Champeadx,  Les  travaua  d'art  exécutés  pour  Jean  d,  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  55    90 

Guyon  Raoul  ,  sculpteur  en  bois,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de 
Tours  au  xvic  siècle.  Dans  les  registres  des  délibérations  municipales  de 
l'an  i385,  on  trouve  mention  d'un  paiement  fait  à  L'artiste  pour  avoir 
sculpte,  sur  un  grand  panneau  de  bois,  les  armoiries  du  maire  et  de  la 
ville.  Fa  même  année,  il  passa  un  contrat  pour  l'exécution  des  stalles  du 
chœur  de  la  nouvelle  église  des  Frères  Minimes  de  l'ordre  de  Saint- 
François-de-Paule. 

Regisln  des  délib.  munie,  di  la  ville  di  Tours,  t.  XX.I11,  i585.  —  E.  Giraudet, 
Les  artisli  -  1  turo  g  aux,  i885,  p.  214,  ai5. 

Guyon  Thomas  et  Jacques  ,  sculpteurs  eu  bois  du  xvr  siècle,  termi- 
nent, en  1  .">i>  1 .  le  jubé  de  l'église  de  Yillemaur.  en  Champagne.  Ce 
superbe  monument,  fort  bien  conservé,  existe  encore  aujourd'hui  à 
l'entrée  du  chœur  de  l'église;  il  se  compose  d'un  soubassement  suppor- 


l)li    LKCOLE    FRANÇAISE  20Q 

tant  des  piliers  à  claire-voie  qui  soutiennent  une  tribune  ornée  de  pan- 
neaux sculptés  représentant  des  scènes  du  Nouveau  Testament.  Un 
moulage  de  cejubë  se  voit  au  Musée  duTrocadéro; 

Magasin  pittoresque,  t.  XVI,  p.  (io.  —  Ed.BoivMAFFÉ,  Le  meuble  en  France  au 
xvi°  siècle,  1887,  p.  72.  —  A.  Babeau,  Le  musée  de  sculpture  de  Troyes  (Réun .  des 
Suc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  85s). 

G11  yol  Pierre),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  originaire  de  Don- 
cbin,  exerçait  son  art  à  Valenciennes  vers  l565. 

Bérard,  Dict.  biograph.  des  artistes  français,  1872,  col.  568.  — Ed.  Bonnaffé,  Le 
meuble  en  Fiance  au  XVIe  siècle,  1887,  p  36. 

Guvol  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xvi'  siècle,  travaille,  à  Rouen, 
à  la  (lèche  de  l'église  paroissiale  de  Saint-André;  en  i544i  il  reçoit 
4  livres  «  pour  la  façon  de  5  bestions  ou  gargouilles  ».  Cette  flèche  fui 
renversée  par  un  ouragan  en  iliK'3. 

Aich.  dép.  de. la  Seine-Inférieure;  G.  6> ')."> .  —  De  la  Qcébièbe,  Notice  surSaint- 
André  de  Rouen,  [862,  p.  :o.  —  De  Beaurepaire,  Inc.  somm.  des  arch.  de  la  Seine- 
Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  10. 

Guyol  <l<>  \  ïllï«-i*js.  Voir  \  illicrs   Guyot  de  . 


ZE3I 


1I:m*IicI  Pierre),  sculpteur  en  bois  résidant  à  Amiens  au  xve  siècle, 
aurait  exécuté,  vers  1 4-^7,  une  grande  table  avec  une  frise  sculptée  repré- 
sentant des  sujets  de  l'Histoire  Sainte 

Dusevel,  Recherches  hist.  sur  les  ouvrages  exécutés  à  Amiens,  etc.,   i858,  p.  20. 

Iia<  s  (Jean  de',  sculpteur  lorrain  du  commencement  du  xvi°  siècle, 
né  à  Metz,  alla  en  Italie  où  il  séjourna  quelque  temps.  Après  son  retour, 
il  se  rendit  à  Ain  ers  et  y  rencontra  Albert  Durer.  Celui-ci,  dans  le 
Journal  de  smi  voyage  dans  les  Pays-  Bas  pendant  les  années  1020- 
1 52 1,  écrit  en  effet  :«  Maître   Jean  de  Haës,   bon  statuaire,  né  à  Metz, 


a6o  DI<   IIOXXAIHE    PES    SCULPTEURS 

qui  a  étudié  en  Italie,  m'a  prié  Je  dessiner  son  portrait  au  crayon  ;  je 
l'ai  fait  avec  plaisir.  »  Durer  fit  aussi  le  portrait  d'une  des  tilles  de  l'ar- 
tiste ;  ce  dernier  dessin  est  conservé  en  Bavière,  dans  la  ville  de  Bam- 
berg. 

Nagler,  Kùntsler-Lexicon,  t.  V,  1807,  p.  ."1;.").  —  Bull,  de  la  Soc.  d'archéologie  et 
Uoire  de  la  Moselle,  iS(>7,  p.  \,  .">. 

Ilni;'iHMiaii  Nicolas  de  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  fin  du  xve  el  dn 
commencement  du  xvie  siècle,  vivait  à  Strasbourg,  où  il  exécuta,  en  i5oi, 
L'ancien  maître-autel  de  la  cathédrale.  11  travailla  également  dans  la 
même  église,  sous  la  direction  de  l'architecte  Jacques  de  Landshut.  au 
portail  Saint-Laurent  terminé  en  i5o3  et  à  la  chapelle  Saint-Michel 
construite  en  [5i5. 

Nagler,  Kùnstler-Lexicon,  t.  V,  1867,  p.  5oô.  —   Dr    Seigneur,  Notes  sur  l'Hist 
de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  i862,p.  3ig.  —  Ch.  Gérard,   Les  artistes  de 
l'Als  "    pen  lanl  le  Moyen  Age,  t.  II,  1S7Ô,  p.  .">6o. 

llîiU'iHMiaiHM'  Frédéric  .  sculpteur  alsacien  delà  ville  de  Strasbourg, 
était  occupé,  vers  i53o,  à  Augsbourg,  en  Bavière. 
Nagleu,  Kûnstler-Lexicon,  t.  V,  1  ^ " 7 . p .  ."m>.'<. 

Haine  Nicolas  de  .  Voir  Doliainc  .Nicolas  . 

Il;i  iii/s'liii  Toussaint  .  originaire  de  Saint-Mihiel,  était  le  neveu  de 
Jean  Richier,  petit-fils  de  Ligier  Richier.  Il  collabora  avec  son  oncle, 
dans  la  ville  de  Metz,  en  10'rj,  à  la  sculpture  de  la  fontaine  Saint-Jac- 
ques. Cette  fontaine  représentait  le  saint  tenant  son  bourdon  à  la  main, 
et  entouré  de  trois  dauphins  portant  chacun  un  enfant. 

DwMu.i  Tiii:ii.  Ligier  Richier  ou  la  Réforme  à  Sainl-Mihiel,  1881,  p.    ar.   —  Léon 
Germain,  La  famille  des  Richier,   :885,  p.  18,  note   5.—  Ch.    Codrnadlt,    Là 
Richier,  p.  i"<.  (G. 

Blallain.  llaslin  ou  ilavclin  Nicolas  .  sculpteur  et  peintre  d'ori- 
gine flamande,  résidait  à  Troyes  au  commencement  du  xvie  siècle.  Il 
travailla  d'abord  à  l'église  de  Sainte-Madeleine,  où.  de  ion  à  l5i2,  il 
sculpta  trois  figures  en  ronde  bosse  qui  furent  placées  sur  le  devant  du 
magnifique  jubé,  ouvre  île  Jean  Gailde.  De  i.Vj'3à  i5a-,  il  exécuta  pour 
la  cathédrale  la  décoration  des  trois  portails:  sur  celui  du  milieu,  il 
représenta  les  différents  épisodes  de  la  Passion,  sur  celui  de  droite, 
l'histoire  de  saint  Pierre  et  sur  celui  de  gauche,  celle  de  saint  Paul.  Les 
comptes  de  la  fabrique  lui  attribuent  encore  un  reliquaire  en  bois,  une 
civière  ornée  de  quatre  statuettes  de  prophètes,  pour  porter  l'hostie  le 
jour  du  Saint-Sacrement, et  le  modèle  d'une  statue  de  sainte  Marguerite, 
destiné  à  être  fondu  eu  argent. Vers  la  même  époque,  il  était  occupé  aussi 


de  l'école  française  ->(li 

;'i  l'église  Saint-Nicolas.  En  i53i,  il  passa  marché  pour  l'exécution  dans 
la  cathédrale  de  trois  statues:  une  Notrc-Dame-de-Pitié,  un  saint  Jean 
et  une  sainte  Madeleine.  En  i534,  il  fut  employé  aux  préparatifs  ordon- 
nés par  la  ville,  à  l'occasion  de  l'entrée  de  la  reine  Eléonorc  ;  il  touchait 
alors  iô  sous  par  jour.  En  i538,  on  le  trouve  faisant  des  piliers  pour 
une  châsse  de  saint  Aventin,  qui  appartenait  au  chapitre  de  l'église 
Saint-Etienne. 

Nicolas  Hallain,  après  celte  date,  quitta  la  ville  de  Troyes  et  se  ren- 
dit à  Fontainehleau,  où  il  collabora,  de  i54o  à  i55o,  «  aux  ouvrages  de 
peinture  et  de  stucq,  tant  en  la  salle  du  lloy  près  sa  chambre,  qu'en  la 
salle,  chambres  et  estuves  estans  sous  la  grande  gallerie  audict  chas- 
teau  ».  Les  comptes  des  bâtiments  royaux,  qui  le  désignent  comme 
peintre,  fixent  ses  gages  à  9  livres  par  mois.  Il  dut  rester  à  Fontaine- 
bleau jusqu'à  la  fin  de  sa  carrière,  car  on  le  voit  figurant  comme  parrain, 
dans  un  acte  de  baptême  signé  le  17  octobre  i56i,  sur  les  registres  de 
la  paroisse  d  Avon. 

Archives  départ.  del'Aube,G.  1589-1590,  i5gi-i5g2.  —  Vali.kt  de  Viriville, 
Arch.  hist.  du  départ,  de  l'Aube,  1841,  p.  3i2.  —  Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist. 
delà  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  325.  —  L.  Pigeotte,  Etude  sur  les 
Irai),  d'achèv.  de  la  cal  h.  de  Troyes,  1870,  p.  u5-r:>.o.  —  Assier,  Comptes  de  la 
fabrique  de  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  1854,  p.  5<>,  /j6.  —  Idem,  Les  arts  et  les 
artistes  <lans  l'ancienne  capitale  delà  Champagne,  187G,  p.  g4,  g5,  g6.  —  De  La- 
rorde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  198.  —  Babeau,  Les  prédéces- 
seurs de  F.  Gentil,  1879,  p.  21,  25.  —  E.  Socard,  Biogr.  des  personnages  de 
Troyes  etc.,   1883,  p.  189. 

llallsiin  ou  lliiiins  (Jean),  probablement  frère  du  précédent,  tra- 
vaille, en  i5a8-i5a9,  à  la  cathédrale  de  Troyes.  Il  taille  peur  le  portail 
Saint-Pierre  «  deux  anges  tenans  l'escu  de  France  avec  l'ordre  d'environ 
les  dictes  armes  ».  Il  sculpte,  en  outre,  septsujets  représentant  des  scènes 
de  la  vie  de  saint  Paul,  la  Résurrection  et  Jonas  sortant  de  la  baleine. 

Archiv.  dép.  de  l'Aube;  G.  iSgo.  —  D'Arbois  de  Jubainvili.e,  Inv.  somm.  des 
àrch.  île  l'Aube,  1869,  p.  022. 

Ilsillcl  (Mathieu),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvie  siècle, 
demeurant  à  Douai,  exécutait,  en  io^a,  un  magnifique  banc-d'œuvre 
pour  la  cathédrale. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  187a,  co!.  071.  —  Ed.  Bonnaffé, 
Le  meuble  en  France  au  xvi"  siècle,  1SS7,  p.  ."SU. 

Malin  tu  (Jacques),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  commen- 
cement du  xvie  siècle,  exerçait  son  art  à  Lille  vers  ioo5. 

A.  Bérard  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  3-r.  — Ed.  Bonnaffé, 
Le  meuble  en  France  au  xvi°  siècle,  1887,  p.  5G. 


262  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Ilalluai'l  Jean  ,  sculpteur  en  bois,  travaillait,  en  i533,  à  l'église  de 
la  l'erté-Bernard, 

L.  Hharles,  h'u'l.  monum.,  5e  sér.,  t.  X,  186/1,  p.  -i*. 

îl.ih|iii-  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  fin  du  xve  siè- 
cle, établi  à  Saint-Omer,  était  occupé,  en  i\\)~,  aux  stalles  de  L'abbaye 
de  Saint-Bertin. 

A.  Bi':rard,  Dict.  biog.  des  artistes  français,  187?,  col.  r. - 1 . 

Ilamcl  Jacques1,  sculpteur  en  bois  de  la  fin  du  xvi"  siècle,  curé  de 
la  Trinité-du-Mesnil-en-()uche,  en  Normandie,  sculpte  pour  l'église  de 
sa  paroisse  un  bas-relief  représentant  Y  Adoration  de  la  Ti'ès  Sainte' 
Trinité.  Cette  œuvre  existe  encore;  on  y  voit  la  signature  de  Jacques 
Hamel  avec  la  date  de  i5Sli. 

E.  Veucliv  Artistes  normands  [Réun.  îles  Soc.  des  beaux-arts  des  dép.,  1892, 
p.  546). 

Ilamnicrcr  Jean),  sculpteur  et  architecte  alsacien,  dut  naître  entre 
i44°  et  i445-  Cet  artiste,  un  des  plus  célèbres  de  son  époque,  vivait  à 
Strasbourg,  où  il  travaillait  ii  la  décoration  de  la  cathédrale.  Il  y  exé- 
cuta, vers  i486,  la  chaire  de  pierre  regardée  comme  un  des  plus  beaux 
monuments  de  la  sculpture  ogivale  fleurie.  On  lui  doit  également  la 
chaire  de  l'églisede  Saverne,  qui  porte,  avec  le  monogramme  del'artiste, 
la  date  de  1 49 7 •  En  iooy,  il  remplaça,  comme  maître  de  l'œuvre  de  la 
cathédrale  de  Strasbourg,  l'architecte  Jacques  de  Landshut  et  construi- 
sit le  chœur  de  cette  église.  L'année  suivante,  on  le  trouve  occupé, 
comme  expert,  à  la  cathédrale  de  Constance.  Il  mourut  vers  1020. 

Nauler,  Kùnstler-Lexicon,  t.  V,  18.37,  P-  "''i"'-  — Daniel  Ramée,  Hist.  de  l'archi- 
tecture, t.  II,  i8.|5,  p.  559.  —  Revue  d'Alsace,  i85a,  p.  \Sz.  —  Ch.  Gérard,  Les 
artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age, t.  II,  iNj.'m'-  V'ir'i'i"-  —  René  Mé.wrd, 
L'art  eu  Alsace- Lorraine,  187(1,  p.  61,  G2. 

llsin   François  du  .  Voir  l>u  Ilan  François  . 

Han   Girard  de  .  Voir  tiay  (Girard  . 

Hance  Jean  .  collaborait  aux  travaux  du  château  de  Fontainebleau, 
de  i53j  à  10G7,  à  raison  de  i5  livres  par  mois. 

De  Laborue,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  5g". 

Hancc  do  Ilony.  Voir  Itony  (Hance  de  . 

lEaiioy  ou  llansy  Antoine  de  .  sculpteur  en  bois,  exerçait  son  art 
à  Paris    dans   la   première   moitié  du   xvu''  siècle.    D'après  Sauvai,    il 


de  l'école  française  2fi3 

aurait  exécuté  à  Saint-Médéric  la  clôture  du  chœur  et  à  Saint-Gervais, 
les  portes  du  grand  portail  ainsi  que  le  retable  de  la  chapelle  de  la 
Vierge,  qui  est  une  copie  réduite  tlu  portail  de  l'église.  Sauvai  parle 
également  d'un  du  Hancv,  célèbre  menuisier  vivant  sons  le  règne  de 
Louis  XII,  qui  aurait  apporté  d'Italie  une  nouvelle  manière  de  décorer 
les  boiseries.  Eméric-David,  se  basant  sur  ce  dire,  cite  Antoine  de 
Hancv  comme  un  artiste  du  commencement  du  xvi  siècle,  (l'est  une 
erreur,  car  le  portail  de  Saint-Gervais  l'ut  construit  par  l'architecte  Sa- 
lomon  de  Brosse  de  161G  à  1621.  De  plus,  on  sait  qu' Antoine  Hancv 
mourut  à  Paris  en  février  itj'jli  et  qu'il  fut  enterré  sur  la  paroisse  Saint- 
Séverin  ;  il  habitait  alors  rue  «  du  Chat-qui-Pesche.  » 

^\iv\l,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  i58,  J55  ;  t.  II.  p.  !\\  t.  III, 
p.  8. — Piganioi. de  la.  Force,  Descript.  de  Paris,  1  —<;.">,  t.  IV,  p.  i55.  — Eméric- 
David,  Hisl.  delà  sculpt  franc.,  1817-1872,  p.  i5i.  —  Keri.uisok,  Actes  d'état 
civil  d'artistes  français,  1870,  p.  175.  —  Ed.  Boxxaffe,  Le  meuble  en  France  au 
xvie  siècle,  18S7,  p.  56. 

liane  ïAmand  et  Liesfin  de).  Voir  Dchanc   Amand  et  Liesfin  . 

Il.i  nequier  Martin  ,  né  dans  le  Berry  vers  la  lin  du  xV  siècle,  rési- 
dait ii  Bourges,  où,  en  ioi'i,  on  le  trouve  employé  à  décoration  de  la 
cathédrale. 

Df.  Girardot,  Artistes  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  franc.,  1'  sér.,  t.  I,  i86r, 
p.  a5o). 

I  lit  mi  î«*«|  (icorges  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  né  à  Mons,  tra- 
vaillait à  Lyon  vers  le  milieu  du  XVIIe  siècle  lui  i(>1(>,  il  exécuta,  moyen- 
nant 2,4oo  livres,  pour  le  grand  portail  du  chœur  de  l'église  de  l'Hôtel- 
Dieu,  «  trois  ligures  relevées  en  bosse  :  un  crucifix,  la  Vierge  et  saint 
Jean  l'Evangéliste  ». 

Nataïis  Rom>ot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xvm"  siècle,  1R84,  p.  Si . 

Ilaiiiiolin.  sculpteur  établi,  au  xvc  siècle,  dans  la  ville  de  Cambrai, 
était  occupé,  en  i^-id,  aux  travaux  de  la  cathédrale. 

.1.  Houdoy,  Hist.  iirtist.de  In  cathéd.  </<  Cambrai,  1880, p.  1S0. 

Ilanon  ou  llannon  (Pierre),  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon 
du  xvic  siècle,  travaillait,  en  i53y,  aux  Célestins  de  Paris.  On  conserve 
à  la  bibliothèque  de  l'Arsenal  les  comptes  du  boursier  de  ce  couvent, 
où  on  lit  l'extrait  suivant  : 

«  L'an  de  grâce  mil  cinq  cens  trente-neuf,  le  huitième  jour  d'août,  fut 
commancé  le  cloistre  de  céans  par  maistre  Pierre  Hanon,  tailleur  île 
pierre  et  masson,  demourant  à  Paris...  --  Ledict  jour  pénnltiesme 
d'avril,  mil  cinq  cens  quarante  et  ung,  fut  faist  marché  avec  ledit  maistre 


2<>4  DICTIONNAIRE  DES    SCULPTEURS 

Pierre  Hanon  de  parfaire  nostre  cloistre,  de  la  fasson  et  manière  qu'il 
estoit  par  luy  comancée. 

Les  travaux  de  ce  cloître,  entrepris  en  I.V3-.  ne  furent  terminés  qu'en 
i55o;  la  dépense  totale  s'éleva  à  10,778  livres. 

Pigakiol  delà  Force,  Descript.  de  Paris,  1765,  t.  IV,  p.  :>.">ô.  —  M11.1.1  \ ,  Anti- 
quités nationales,  t.  I,  1790,  art.  III,  p.  id2-i53.  —  ht  Laborde,  La  renaissance 
des  arls,  etc.,  t.  I,  iS5o,  p.  29^.  —  De  Montaiglon,  Arch.   de  l'art  franc.,  t.    V, 

iS.".7-i,sj8,  p.  68  et  suiv. 

Ilanscmanii  Si  frit  ,  sculpteur  alsacien  de  la  fin  du  xv°  siècle, 
demeurait  à  Strasbourg,  où  il  fut  admis,  en  1 1<)!S.  au  droit  de  bourgeoi- 
sie. 

Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  187."),  p.   596- 

Ilanvaus  ou  Haiivaus  Gauthier,  sculpteur  ornemaniste  du 
xive  siècle,  était  employé,  en  i3a3,  à  la  Chartreuse  du  Val-Saint-Esprit 
de  Gosnay  Pas-de-Calais  ,  par  ordre  de  Mahaut  d'Artois.  En  i3a4,  il 
touchait  soixante  sous  parisis  pour  avoir  sculpté  une  niche  ou  taber- 
nacle en  pierre.  Les  comptes  portent  : 

<(  A  tous  ceuls  qui  ces  lettres  verront,  Jehans  Li  Fevre,  garde  de  le 
bailli  d'Arras,  salut.  Sacent  tout  que  par  devant  nous  recognut  Wau- 
tiers  Hanyaus  taillieres  d'images  avoir  eu  et  receu  par  la  main  Andrin 
de  Monci,  receveur  d'Artois,  sissante  sauls  paresis  en  rabais  d'un  ciboire 
fait  pour  l'église  de  Gosnay.  Donné  à  Arras  sous  le  contre  scel  de 
ledicte  baillie  la  nuit  de  la  Purification  l'an  Mllb  et  XXIII.  » 

Arrlt  départ.  1I11  Pas-de-Calais;  A.  45i.  —  Dehaisnes,  Ilisl.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  1886,  p.  422;  Doc,  p.  256.  —  J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d' Ar- 
tois et  de  Bourgogne,  1887,  p.  ."no. 

Haquinot,  dit  sans  Terre  ou  Santerre,  résidait  à  Valenciennes  au 
commencement  du  xvi"  siècle.  On  rencontre  son  nom  dans  les  archives 
de  la  ville  aux  années  iÔoGet  i5oo,. 

De  La  Foxs-Mélicocq,  Revue  universelle  îles  Arts,  t.  XI,  iSfio,  p.  5o. 

llarbouillcl  Jean  .  sculpteur  ornemaniste  et  tailleur  de  marbre  du 
xive  siècle,  demeurant  à  Douai,  s'engage  en  i3a5,  avec  son  confrère  Jac- 
ques Defrenne,  à  exécuter,  moyennant  40  livres,  un  tombeau  pour  un 
bourgeois,  nommé  Guillaume  Catel. 

Arch.  de  Douai,  série  FF.  Actes  passés  devant  échevins;  années  iÔ95,  iô'i'i-  — 
Dehaisnes,  Histoire  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  204,  206;  Doc,  p.  261, 
2(j5,  _  f.  Brassart,  Souvenirs  de  la  Flandre  wallonne,  t.  XX,  1880,  p.  55-64. 

HartlH'ort    Bauduin  de  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  exerçait  son 
art  à  Chàlons  vers  i5a8. 
L.  Gbignon ,  Recherches  sur  les  artistes  châlonnais,  1889,  p.  5i. 


de  l'école  française  îii.") 

i  I  ;i  ri  loi  m    Simon  .  sculpteur  établi  à  Lyon  dans  la   première  moitié 

du  xvii    siècle,  figure  comme  parrain  dans  un  acte  de  baptême   daté  du 

12  mai  1G26.  Le  16  décembre   de  la  même  année,  il   fait  baptiser  aussi 

deux  de  ses  enfants. 

Natalis  RoiNdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xvmc  siècle,  1884,  p.  Ifi.  — 
Idem,  Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  291,  294. 

Ilni'rioiiin  Les  ,  sculpteurs  en  bois  du  xvie  siècle,  travaillaient  à 
Paris  au  palais  du  Louvre,  sous  la  direction  de  Pierre  Lescot.  Vers  i55G, 
ils  étaient  employés  à  la  décoration  des  boiseries  de  la  chambre  du  roi, 
dite  Chambre  de  parade. 

Sauvai.,  Hist.  des  Antiquités  de  Paris,  172$,  t.  Il,  p.  ô.">.  —  A.  Berti  ,  Topogr. 
hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  i8G(i,  p.  %>o,  ■>.">2.  —  Eméric-David,  llisl.  de  la  sculpt. 
franc.,  1817-1872,  p.  181. 

Ilnrdotiin  Simon  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
lîeauvais,  exécuta,  dans  la  cathédrale,  en  i54o,  la  balustrade  de  la  cha- 
pelle Saint-Léonard.  En  i543,  il  fit  dans  la  même  église  un  dais  en  bois 
avec  clochetons  et  pignons  sculptés  ;  ce  dais  surmontait  les  châsses  de 
saint  Just,  de  saint  Evroult  et  de  saint  Germer.  En  i556,  il  sculpta 
pour  les  prêtres  officiants  trois  sièges  semblables  aux  stalles  du  chœur. 

G.  Desjardins,  Hist.  île  la  cath.  'le  Beauvais,  i865,  p.  61,67,  "8.  — Ed.  Bonnaffé, 

Le  meuble  en  France  au  xvic  siècle,  1887,  p.  k'1- 

lin  rilouiii  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  demeurant  au  xv!e  siècle  dans 
la  ville  des  Andelys,  entreprend  en  i58o,  en  collaboration  de  Pierre 
Pissot,  la  sculpture  d'un  retable  pour  l'abbaye  de  Saint-Martin  de  Sées 
(Orne,.  Il  commence  également  les  stalles  du  chœur  de  cette  église,  qui 
furent  achevées  par  Gaspard  Musnier,  sculpteur  natif  de  la  Ferté-Ber- 
nard. 

On  trouve  encore  un  Pierre  Hardouin  résidant  à  Rouen  au  commen- 
cement du  xvne  siècle.  Ce  dernier  prend  part,  en  1G17,  aux  préparatifs 
faits  pour  l'entrée  de  Louis  XIII.  Il  est  cité  dans  les  archives  en  i6a.">. 
Enfin,  il  aurait  travaillé,  en  i63o.  à  l'église  Notre-Dame  du  Havre.  Peut- 
être  est-ce  le  même  artiste  que  le  précédent  ;  il  serait  mort  alors  dans  un 
âge  fort  avancé. 

L.  Duval,  Les  commissions  des  arls  dans  l'Orne  (Réun.  des  Soe.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1888,  p.  899). —  G.  Despierres,  Menuisiers-imagiers  ou  sculpteurs  d'Alen- 
çon  (Béitn.  des  Soc.  des  beaux-arls  des  départ.,  1891,  p.  4af>). 

Ilarvioii  Jean  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Blois,  exécute  en  I4J7,  pour 
la  duchesse  d'Orléans,  deux  statues  en  pierre  représentant  l'une,  saint 
Adrien  et  l'autre,  saint  Sébastien.  Voici  l'extrait  des  comptes  delà  ville 
faisant  mention  de  cet  artiste  : 


266  DICTIONNAIRE    DKS    SCULPTEURS 

«  A  Jehan  Harvieu,  tailleur  d'ymaiges,  le  XXV"  jour  du  dit  moys, 
pour  deux  ymages  de  pierre,  l'une  de  saint  Adrian,  et  l'autre  de  saint 
Sébastien,  lesquelz  ymages  ont  esté  données  par  ma  dame  la  duchesse  à 
la  chappelle  de  saincte  Katherine,  assise  près  la  chappelle  el  église  de 
Nostre-Dame  de  Champbourdin,  pour  ce XIIII 1.  XV  s.  t.  » 

Tir  Laborde,    Les  ducs  île  Bourgogne,  t.  111,  1802,  p.  586. 

lias  Jacques  de  ,  sculpteur  en  bois  établi  ii  Lille,  sculpte  en  i3;o-i3ji, 
pour  la  chapelle  de  l'hospice  des  malades  bourgeois,  un  pupitre  destiné 
à  supporter  le  missel. 

Dehaisxes,  Histoire  île  Fart  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  17a  ;  Doe.,  p.  .">n">. 

lias  ou  Hac  Jacques  ,  sculpteur,  probablement  d'origine  flamande, 
résidait  à  Amiens  au  xv°  siècle.  Il  lit,  pour  la  porte  Saint-Michel,  une 
statue  de  l'Archange  terrassant  le  Démon.  Cette  statue,  plus  grande  que 
nature,  fut  mise  en  place  en  i^JSi  :  elle  avait  été  commencée  en  1464. 
Jacques  lias  est  encore  cité  comme  ayant  sculpté,  en  1489-90,  «  une 
ymage  de  St  Frémin  le  martir  ». 

lias  ou  Mac  Jean  .  sans  doute  frère  du  précédent,  exécuta,  en  1460, 
un  magnifique  lutrin  pour  l'abbaye  de  Cercamps,  en  Artois.  Il  travailla 
ensuite  dans  la  ville  d'Amiens,  où,  en  I460,  il  décora  le  fronton  des 
halles  d'un  écusson  aux  armes  du  roi.  En  i$~ô,  il  fit,  dans  la  même 
ville,  un  bas-relief  du  Jugement  dernier  pour  la  porte  du  cimetière 
Saint-Denis.  Enfin,  en  14K6-I4K7,  il  sculpta  «  ung  escu  des  armes  de  la 
ville,  mis  à  la  Tour-du-Vidanie  ».  En  i5a8,  on  trouve  encore  à  Amiens 
un  Jean  Has  taillant,  sur  la  porte  de  Montre-Ecu.  les  armes  de  France 
avec  deux  salamandres. 

H.  Dusevel,  Recherches  hist.  sur  les  ouvr.  exée.  dans  Amiens,  etc.,  i858,  p.  19.  — 
A.  DiBois.  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  18(12,  p.  9.  —  G.  I.if.mvv,  Jiouv. 
An  h.  de  l'art  franc.,  1878,  p.  226.  —  Dehaisnës,  L'art  à  Amiens  Congrès  archiol, 
de  France  en  IS93.  p    if>8). 

lias  Maurice  ,  parent  du  précédent,  sculpte  en  i544i  sur  la  grosse 
tour  de  la  Haye,  à  Amiens,  les  armoiries  de  la  ville  avec  deux  salaman- 
dres et  les  armes  du  roi. 

A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  ti, 

Ilault  Claudin  de  .  sculpteur  lorrain  du  xvie  siècle,  travaillant  au 
palais  ducal  de  Nancy,  exécute,  en  i55c),  deux  tètes  de  lions  en  pierre 
pour  le  bassin  de  la  fontaine  du  jardin. 

An-h.  de  Meurthe-et-Moselle;  B.  mS.  —  H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy, 

i8.v>,  p.  :>s.   —  Idem,   Inv.   sninm.  des   arch.  de  Meurthe.  et-Moselle,  t.    I,  iS-ô, 
p.    108. 


de  l'école  française  uH- 

lliiiiro  ou  llsivre  Macé  ,  collabore,  au  xvr  siècle,  àla  décoration  de 
la  grande  galerie  du  château  de  Fontainebleau.  Dans  les  comptes  de 
l54oà  l55o,  il  est  cité  connue  touchant  1-2  livres  par  mois. 

De  L abord f,  La  renaissance  des  arts  à  la  cow  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  \->.o.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du    roi  t.  1.  1877,  p.  içi'i,  t\ta. 

Il  nul  François  de  ,  sculpteur  ornemaniste,  est  au  nombre  des  artis- 
tes occupés  à  Paris,  en  i549,  dans  l'hôtel  d  Etampes,  à  la  sculpture  des 
marbres  du  tombeau  de  François  Ier.  Il  reçoit,  pour  son  salaire,  7  sous 
tournois  par  jour 

I  lysse  Robert,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1876,  p.  \. 

Ilnvcl  (Jean),  sculpteur  en  bois  du  xiv  siècle,  demeurant  à  Paris, 
commence,  en  l'iSj,  les  stalles  de  la  chapelle  du  collège  de  Dormans- 
Beauvais. 

A.  dk  Champeadx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de 
Berry,  i8;)4,  p.  1 12. 

Hayeneufve  Simon),  sculpteur,  architecte  et  peintre  jouissant,  au 
xvie  siècle,  d'une  grande  réputation,  naquit  en  1400,  à Ghâteau-Gontier , 
en  Anjou.  Il  se  rendit  d'abord  en  Italie  et  y  fit  un  long  séjour.  De  retour 
en  France,  vers  l'an  iooo,  il  vint  au  Mans,  où  il  fut  chargé,  par  le  cha- 
pitre de  la  cathédrale,  de  conduire  les  travaux  de  la  nouvelle  châsse  de 
Sainte-Scolastique.  Quelques  années  plus  tard,  il  lut  employé,  par  le 
cardinal  Philippe  de  Luxembourg,  à  la  reconstruction  de  la  chapelle  de 
l'évèclié,  chapelle  détruite  aujourd'hui.  M.  II.  Chardon  serait  porté  à 
lui  attribuer  un  retable  daté  de  i5oi,  qui  a  été  découvert  en  io-o,  à 
Douillet,  dans  l'arrondissement  de  Mainers.  M.  Palustre  combat  cette 
opinion  et  pense  qu'on  doit  plutôt  voir  un  ouvrage  exécuté  d'après  ses 
modèles,  dans  un  reliquaire  du  XVIe  siècle,  placé  dans  l'église  d'Evron 
(Mayenne).  Le  même  auteur  regarde  aussi  comme  étant  de  lui,  la  déco- 
ration d'une  maison,  dite  de  l'Aneien-Evèché,  située  au  Mans  dans  la 
rue  Dorée.  En  résumé,  les  œuvres  de  l'artiste  ont  dû  disparaître  au 
moment  des  guerres  de  religion  et  pendant  la  Révolution  ;  si  par  hasard 
quelques-unes  ont  survécu,  il  est  difficile  de  se  prononcer  sur  elles 
d'une  manière  bien  certaine. 

Simon  Hayeneufve  mourut  en  1 546  et  fut  enterré  dans  la  nef  de 
l'église  Saint-Vincent  du  Mans.  L'épitaphe  suivante,  qui  nous  a  été  con- 
servée dans  la  collection  Gaignières,  se  voyait  autrefois  sur  sa  tombe: 

Arestetoy  passant  et  contemple 
que  sous  ceste  pierre  repose 
le  corps  de  maistre  Symon  Hayeneufve 
issu  Dangeoti 


268  DICTIONNAIRE   DES   SCULPTEURS 

A  passé  jeunesse  avecqs  les  Italiens,  après 
en  l'an  mil  cinq  rens  nagé  de  cinquante  ans 
s'en  vint  au  Mans  où  a  fini  le  reste  de  sa  vie 
finalement  en  laage  de  quatre  vingts 
et  seize  ans  etc. . 

A.  Lenoir,  Musée  des  Mon.  franc.,  t.  III,  1802,  p.  12a.  — H.  Chardon,  Les 
artistes  du  Af  ans  jusqu'à  la  Renaissance,  1879.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en 
France,  t.  III.  i885,p.  116,  117.  1120,  121.  164,  i<i">.  —  Ch,  But.hu.,  Nouv.  dict. 
des  archit.  franc,  1887,  p.  289.  —  Collection  Gaignières,  Pe  1  h.  fol.  18.  — 
H.  Bocchot,  lue   des  dessins  exécutés  pour  Rogi  1  de  Gaignières,  t.  I,  1891,  n°  2780, 

p.  ")52. 

Hébert  Louis  ,  aide,  en  i5ii,  Pierre  Desaubeaux  dans  l'exécution 
du  groupe  du  Trépassement  de  la  Vierge,  placé  autrefois  dans  l'église 
de  Gisors. 

L'abbé  F.  Blanqoart,  L'imagier  Pierre  Des  Aubeaux,  1891. 

Ileec|iiel  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  d'Amiens,  l'ait,  en 
i45a,  une  chaire  pour  l'église  Saint-Germain. 

Registres  aux  maîtrises  de  la  mairie  d'Amiens.  —  A.  Didois.  L'ftur.re  de  M 
sculpteur  amiénois,  1862,  p.  io5. 

Heclor  Jacques  ,  sculpteur  ornemaniste,  travaillait  à  Poitiers,  en 
i383.  au  palais  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Chasipeacx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Rerry, 
1894,  p.  [5,  89. 

Ilcdiiirl  Damien  ,  était  occupé,  vers  la  fin  du  xve  siècle,  à  la  cathé- 
drale de  Cambrai.  En  i4;is-  il  collaborait  avec  Jacquemard  Lcscot  a 
l'ornementation  de  la  cbapelle  de  Notre-Dame-la-Flamande  ou  Notre- 
Dame-de-Pitié. 

J.  Holdov,  Eist.  art.  de  la  eath.  de  Cambrai,  1880,  p.  «17,  2o5. 

Hédincourt  Raoul  ou  Raoulet  de  ,  vivait  à  Paris  au  xiv?  siècle.  De 
i3i8  à  i320,  il  travailla,  sous  la  direction  de  Jean-Pépin  de  Huy,  au  tom- 
beau de  Robert  d'Artois,  fils  d'Othon  IV.  comte  palatin  de  Bourgogne, 
et  de  Mabaut.  comtesse  d'Artois.  On  possède  au  sujet  de  ce  travail  la 
quittance  suivante,  datée  du  i3  juillet  i3i8  : 

<'  Par  devant  nous  vint  en  jugement  Raoulet  de  Hédincourt,  ymagier. 
et  recongnut  avoir  eu  de  très  liante  dame,  madame  la  comtesse  d'Artois, 
quatre  livres  parisis  qui  li  estoient  deus,  ou  mois  dejuing  derrainpassé, 
en  menuisant  déplus  grant  sommes  pour  la  sepouture  de  noble  home 
Robert,  liuz  de  ma  dame  d'Artois,  desqueles  quatre  livres  parisis  ledit 
Raoulet  quitta  la  dite  comtesse.  » 


de  l'école  française  269 

Ce  tombeau,  autrefois  clans  l'église  des  Cordeliers  à  Paris,  se  trouve 
maintenant  dans  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis.  Raoul  de  Hédincourt 
fut  également  chargé  de  la  décoration  du  portail  de  l'église  de  Saint- 
Jacques-aux-Pélerins.  Il  y  exécuta  les  statues  de  la  comtesse  Mahaut, 
de  sa  lille  Jeanne,  reine  de  France,  et  de  ses  petites-filles,  Jeanne,  Mar- 
guerite, Isabelle  et  Blanche.  Il  ne  reste  rien  de  ces  œuvres  qui  dispa- 
rurent lors  de  la  démolition  de  l'église  de  Saint- Jacques-aux-Pélerins. 

Arch.  dép.  du  Pas-de  Calais;  A.  7>C,a.  —  II.  Bornier,  Laconfrérie  de  Saint- 
Jacques-aux-Pélerins  [Mêm.  de  la  Soc.  de  l'Hisl.  tic  Paris  et  de  l'lle-de-Fiance, 
t.  [I).  —  Idem,  Mém.  de  la  Soc.  des  antiqu.  de  France,  t.  XXVIII,  i8(35,  p.  120, 
i'>2.  —  J.-M.  Richard,  Le  tombeau  de  Robert  l'Enfant  (Mém,  de  la  Soc.  de  Pavis  cl. 
de  l'Ile-de-France,  t.  VI,  1880,  p.  290-304).  —  Idem,  Mahaut,  comtesse d' Artois  et  de 
Bourgogne,  1887,  p.  ôi<>,  5iy.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc., 
1886,  p.  425;  hoc,  p.  222. 

Ili  (liiK-oiii  I  François  de),  était  sans  doute  frère  du  précédent.  Il 
participait  également,  de  i3 18  à  i'iao,  à  la  sculpture  du  tombeau  de 
Robert  d'Artois,  sous  la  direction  de  Jean-Pépin  de  Huy. 

J.-M.  Richard,  Le  tombeau  de  Robert  l'Enfant  (Mém.  de  la  Soc.  de  l'hist.  de  Paris 
et  de  V Ile-de-France,  t.  VI,  1880,  p.  290,  5o4.  —  Idem, Mahaut,  comtesse  d'Arloiset 
de  Bourgogne,  1887,  p.  5i6. 

Ilériouiii  Roger,  sculpteur  en  bois  de  la  fin  du  xv°  siècle,  était 
employé,  en  1497,  aux  travaux  de  la  cathédrale  de  Rouen.  Il  faisaitalors 
des  moules  ou  modèles  destinés  probablement  à  servir  aux  tailleurs  de 
pierre  occupés  à  la  décoration  de  la  tour  neuve. 

Arch.  dép.  de  la,  Seine-Inférieure;  G.  25i(i.  —  De  Beaurkpaire,  Inv.  somm.  des 
archiv.  de  la  Seine- Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  ô58. 

HéjïOi'  (Jean),  sculpteur  alsacien  de  la  lin  du  xve  siècle,  né  à  Schles- 
tadt,  exerçait  son  art  à  Colmar  en  i483.  Il  revint  ensuite  dans  sa  ville 
natale  et  y  passa  un  traité,  en  1 49 r >  pour  différents  travaux  d'ornemen- 
tation a  exécuter  dans  l'église  paroissiale  de  Saint-Georges.  Plusieurs 
années  après,  il  alla  s'établir  à  Strasbourg,  où  il  acquit  le  droit  de 
bourgeoisie  en  i4<)7- 

Cli.  Gérard,    Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1870,  p.  ."i,."). 

Heinne  <l<*  Baumerchïer.  Voir  Baumerchier  (Ileinne  de). 

I!<  iîil/ciiiiiiin  sculpteur  alsacien  du  xive  siècle,  vivait  à  Strasbourg 
et  y  travaillait,  vers  i3j2,  à  la  décoration  de  la  cathédrale. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  1872,  p.  i5i. 

Helffer  (Jean),  sculpteur  alsacien  établi  à  Colmar  au  xve  siècle,  fut 
reçu  dans  la  bourgeoisie  le  24  février  i4"- 
Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1870,  p.  281. 


2-0  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

lit  lin    Pierre  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de  Valen- 
ciennes,  travaillait,  en  i4^o.  au  château  d'Hesdin    Pas-de-Calais  . 
A.  Bérard,  Dictionnaire  biographique  des  artistes  français,  187a,  col.  173. 

Ilcliol  Berthelot  .  résidant  à  Dijon  à  la  fin  du  xiv"  siècle,  était  atta- 
ché, en  qualité  de  valet  de  chambre,  à  la  personne  de  Philippe,  duc  de 
Bourgogne,  pour  lequel  il  sculpta,  en  i3q3,  deux  grands  bas-reliefs  en 
ivoire  1  placés  à  la  Chartreuse  de  Dijon  et  représentant  l"un,  la  Pas- 
sion de  Jésus- Christ,  l'autre,  la  vie  de  saint  Jean-Baptiste.  Les  comptes 
portent  : 

«  A  Berthelot  Héliot,  varlet  de  chambre  de  mon  seigneur,  pour  deus 
grans  tableaux  d'yvoire  à  ymaiges  dont  Pun  d'iceulx  est  de  la  Passion 
Nostre  Seigneur  et  l'autre  est  de  la  vie  monsieur  saint  Jehan  Baptiste, 
lesquelz  tableaux  mondit  seigneur  a  achetez  dudit  Berthelot  et  yceulx 
donnez  à  l'église  des  Chartreus  dudit  Champinol.    .    .    .       V°   francs.  » 

Arch.  départ,  de  lu  Côle-d'Or;  B.  11672.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bout- 
goyne,  t.  I.  i84g,  l>-  558.  —  A.  Michiels,  L'art  flamand  dans  l'est  cl  le  midi  de  la 
France,  1877,  p.  i5.  —  A.  de  Champeadx,  Le  meuble,  t.  I,  i885,  p.  97,  98.  — 
Dehaisnes,  Hist.  •  /.  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  499;  Doc,  p.  677,  712. 

llcllovilh»  Michel  de),  demeurant,  au  commencement  du  xivE  siècle, 
dans  la  ville  de  Noyon,  en  Picardie,  y  travaillait,  en  i5i5,  ;i  l'ornemen- 
tation de  la  cathédrale. 

A.  de  La  Fows-Mélicocq,  tes  artistes  dunord  de  la  France,  1808,  p.  48,  71. 

Ilcnaiill  Jean  ,  sculpteur  et  peintre  du  XVe  siècle,  exerçait  son  art  à 
Lyon  de  i4g3  à  1000. 

Natalis  Ron'Dot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xvm*  siècle,  i.s.s/j,   p.  20. 

Hendricy  Martin  ,  sculpteur,  médailleur.  peintre  et  architecte, 
naquit  à  Liège  en  i*>  1 4 -  H  vint  s'établir  à  Lyon  en  i643,  reçut  le  titre  de 
sculpteur  ordinaire  de  la  ville  en  i(!jS  et  obtint,  en  i65i),  des  lettres  de 
naturalisation.  11  travailla  beaucoup  pour  les  églises  et  fut  occupé  long- 
temps à  l'hôtel  de  ville.  C'est  à  lui  qu'on  attribue  la  plupart  des  statues 
et  des  ornements  de  cet  édifice.  En  1646,  il  exécuta,  moyennant 
i3oo  livres,  une  fontaine  placée  près  de  l'église  des  Feuillants.  En  1646. 
il  sculpta,  pour  le  prix  de  900  livres,  «  deux  grandes  ligures  et  elligies 
représentant  Nostre  Dame  la  Vierge  Marie  tenant  le  petit  Jésus  en  ses 
bras,  relevez  en  bosse  et  sculpture,  en  deux  pierres  de  marbre  blanc  — 
lesdites  ligures  vouées  et  destinées  —  pour  estre  mises,  l'une  au  devant 

1    M.  de  Cbampeaux  fait   observer  que  Berthelol    Héliot  n'était  peut-être  que  le 

fournisseur  de  ces  deux   bas- reliefs  qui,   d'après  le.  caractère  du  travail,  pouvaient 
provenir  de  l'Italie  septentrionale. 


DE    L ECOLE    FRANÇAISE  -i-\ 

de  la  loge  des  changes  de  ladite  ville,  et  l'autre  à  L'endroit  de  la  croix  du 

grand  pont  de  pierre  traversant  depuis  la  place  desdits  changes  jusques 

à  celle  de  herberie  sur  la  rivière  Saône  ».  En  1009,  il  fit  encore  une  autre 

statue  delà  Vierge,  destinée  à  une  maison  située  en  face  des  Feuillants. 

Martin  Hendricy  a  modelé  aussi  plusieurs  médailles.  On  ignore  la  date 

de  sa  mort. 

Natalis  ROHPOT,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  XVIIIe  siècle,  1884,  p.  4~>-  — 
Idem,  Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  29a.  —  Idem,  Lalyame,  Eendricy  etMimerel, 
sculpteurs  et  médailleurs  à  Lyon,  1888,  p.  19-33. 

lIeiin(M|iiiii,  sculpteur  d'origine  flamande,  vivait  à  Lyon  vers  l'année 
i'34<>.  Au  xvc  siècle,  vin  autre  artiste  de  ce  nom  résidait  dans  la  ville  de 
1482  a  1484.  Peut-être  ce  dernier  est-il  le  même  que  le  sculpteur  Ilenne- 
quin  d'Anvers  qui  travaillait  à  Rouen  en  i^G'j. 

.Natalis  Homiot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv-  au  xvin'  siècle,  1884,  p.  i5,  20. 

Hennequin  d'Anvers.  Voir  Anvers   Hennequin  de). 
Hennequin  de  Bruges.  Voir  Bruges  Hennequin  de  . 
Hennequin  de  Bruxelles.  Voir  Bruxelles  Hennequin  de  . 
Hennequin  de  La  Place.  Voir  La  Place  Hennequin  de  . 
Hennequin  de  Lnuvain.  Voir  Louvain  (Hennequin  de). 
Hennequin  de  Tournay.  Voir  Tournay  Hennequin  de  . 

Ilemiiiier  Guillaume  ,  sculpteur  angevin  du  xvne  siècle,  était 
employé,  vers  it>4i,  à  la  décoration  du  château  de  Brissac  Maine-et- 
Loire  . 

Célestin  Fort,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  i.">o. 

Henri  nommé  aussi  Henri  le  Flament,  demeurait,  au  xve  siècle,  à 
Troyes,  où  il  était  occupé  à  la  cathédrale  vers  i436.  Il  mourut  dans 
cette  ville  entre  i438  et  i44h- 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  franc.,  1887,  p.  71). 

Henri  d'Apeghehem.  Voir  Apegheheni  Henri  d'  . 
Henri  de  Montriehart.  Voir  .llontricharl   Henri  de  . 

Henri  le  Bon,  sculpteur-architecte  lorrain  du  xr  siècle,  abbé  de 
Gorze,  dans  le  diocèse  de  Metz,  exécuta,  parait-il,  un  grand  nombre 
d'œuvreset  mourut  à  Metz  le  i«  mai  io<j'3. 

lu  Seigxecb,  Notes  sur  l'Hisl.  de  la  sculpt .  franc .  d' Eméric-David,  [862^.297 


2"2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Henriet,  résidait  ù  Lyon  à  la  fin  du  XVe  et  au  commencement  du 
xvie  siècle.  En  i5io,  il  se  rendit  à  Brou  et  travailla  à  l'église  que  faisait 
alors  édifier  Marguerite  d'Autriche.  Il  collabora  à  la  construction  de  ce 
monument  jusqu'en  i5i8,  époque  de  sa  mort.  Il  eut  un  fils,  Jean  Henriet, 
qui,  en  i5o6,  était  maître  de  l'œuvre  de  l'église  Saint-Jean,  à  Lyon,  et  qui, 
plus  tard,  se  rendit  à  Bourges,  pour  reconstruire  la  Tour  du  Nord  de  la 
cathédrale.  Jean  Henriet  mourut  en  i535. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  la  ville  de  Bourges  [Archives  de  l'art  français, 
ie  série,  t.  I,  1861,  p.  228).  —  Natalis  Ro>dot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiVuu 
xvui"  siècle,  1884,  p.  26. 

Henriet  «le  Cologne.  Voir  Cologne  Henriet  de  . 

lleiirion  Nicolas  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  occupés,  au 
xvie  siècle,  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau.  En  i53i.  il 
recevait  1 5  livres  par  mois  «  pour  lesdits  ouvrages  de  stucq  à  la  première 
chambre  sur  le  portail   chambre  de  la  reine   ». 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  iS5o,  p.  092.  —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du   roi,  t.  I,  1877,  p.   io5,  106. 

llerde   André  de  ,   sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  vivait  à  Stras- 
bourg, où  il  faisait  partie  du  sénat  de  la  république  en  l'année  1427. 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyi  n  Age,  t.  II,  187  j,  p.  73-77. 

llérel  ou  Horol  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  fin  du  xV  siècle, 
exécute,  en  1491,  la  table  d'autel  de  la  chapelle  de  la  Vierge,  dans 
l'église  de  Péronne,  en  Picardie. 

Duskvel  et  A.  GozÉ,  Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de  la  Picardie  et  de  l'Artois. 
—  Ch.  Badchal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  295. 

llei'luison  Toussaint  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  XVIe  siè- 
cle, sculpte,  en  i53o,  une  chaire  à  prêcher  pour  l'église  Sainte-Savine 
de  Troyes. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1^72,  col.  .">8S.  —  Ed.  Bonnufé, 
Le  meuble  en  France  au  xvi*  siècle,  1887,  p.  72. 

Hermann.  sculpteur  alsacien  du  xive  siècle,  natif  de  la  petite  localité 
de  Lahr  en  Brisgau,  vint  s'établir  à  Colmar  en  i'3G6.  Il  fut  nommé 
bourgeois  de  la  ville  et  travailla  sans  doute  à  l'église  Saint-Martin. 

Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  V Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  1872,  p.  4°o. 

Hernien  Jean  .  sculpteur  en  bois  d'origine  llamande,  résidait  à 
Rouen  au  xve  siècle.  Eu  i^Cr,  il  était  occupé  aux  stalles  de  la  cathé- 
drale :  la  même  année,    il  collaborait   aussi    a   l'ornementation   de   la 


DE    I.'ÉCOLE    FRANÇAISE  2^3 

chaire  archiépiscopale  dont  les  dessins  avaient  été  laits  par  Laurent 
Adam.  En  i'JfiS,  il  fut  chargé  par  le  chapitre  d'aller  en  Picardie  embau- 
cher des  ouvriers  pour  activer  ces  différents  travaux. 

Arch.  départ,  de  la  Seine- Inférieure,  G.  25o/j.  —  Langlois,  La  stalles  de  la  ca- 
thédrale de  Rouen,  i8y8,  p.  184,  ig5, 

llerne  Gilet  ,  sculpteur  en  bois  du  xivc  siècle,  termine  les  stalles  du 
chœur  «le  la  chapelle  du  collège  de  Dormans-Heauvais,  à  Paris,  qui 
avaient  été  commencées,  en  i387,  par  Jean  Havet. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 

l8t)4i  p.   I12- 

Ilâlt'iix  Abraham  ,  sculpteur  originaire  de  Tournay,  résidant  à  Lille 
ii  la  lin  du  xvi°  siècle,  exécute,  en  i5g6,  la  cheminée  de  la  grande  salle 
de  la  halle  échevinale  et  y  sculpte  quatre  statues  ligurant  la  Force, 
la  Justice,  la  Prudence  et  la  Tempérance.  Il  reçoit  1160  livres  pour  ce 
travail. 

J.  HoLDov,  Lu  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1N70,  p.  76-77. 

Hock  Paul  ,  curé  de  Saverne,  sculpteur  alsacien  du  w  siècle,  serait 
l'auteur  du  baptistère  placé  dans  le  Musée  de  Saverne.  (le  monument, 
qui  provient  de  l'église  paroissiale  de  la  ville,  porte,  en  caractères  go- 
thiques, l'inscription  suivante  :  Nisi.  qs.  nat.  fueit  de  nvo.   no.   pt. 

VIDE.    REO.    DeF.    PlUS.    VICAR.    TPR.     RuPÏI.     DUC.     BAVARIE.    EPS.     ARG. 

fecit.  Paul.  Hock.  pleb.  an.  i4?5.  ('Nisi  quia  natus  fuerit  tir  novo, 
non  potesl  videre  regnum  Dei.  Pian  vicarius,  /empare  Ruperti  ducis 
Bacariœ  episcopi  argenlinensis,  fecit  Panlns  Hock,  plebanus,  anno 

C.li.  Gérard,  /.en  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  Il,  1875,  p.  2<>5-265. 
Hollande   Nicaise  de  .  Voir  \icaise. 

Houe  Adrien  ,  sculpteur-architecte  de  la  ville  d'Arras,  dirigeait, 
en  i345,  les  travaux  entrepris  dans  l'abbaye  de  Saint- Waast.  Vers 
celte  époque,  il  fut  appelé  à  Lille  pour  visiter  le  clocher  de  l'église 
Saint-Etienne. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  univers.  îles  Arts,  t.  XV,  i.sij2,  p.  121). 

Ilonel  Jean  ou  Jehennin  de  j,  sculpteur  ornemaniste,  travaillait  à 
Dijon,  de  i3gg  à  1401,  au  portail  de  l'église  de  la  Chartreuse  de  Champ- 
mol,  sous  la  conduite  de  Claux  Sluter.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  A  Jehennin  de  Honel,  ouvrier  d'entailleure,  pour  avoir  ouvré  par 
l'ordonnance  dudit  Claux  en  l'ouvraige  de  massonnerie  d'un  tabernacle 

18 


ï-'l  DICTIONNAIRE    r>F.s    SCt'LPTEURS 

de  pierre  blanche  en  l'ostel  ou  demeure  ledit  Clanxà  Dijon,  pour  mettre 
sus  ung  ymaige  aux  Chartreux  de  Champmol.  » 

Aruh.  déptrt,  de  la  Côte-d'Or;  B.  I^G.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne, 
iiS'içj,  t.  I,  p.  "iiio.  —  Dehaisnes,  Ilist.  de  l'art  dans  la  Vl'indre.  etc.,  i88ti  :  Doc, 
|).  759. 

lloiiiiecoui'l  Villard  de  ,  sculpteur-architecte  du  xmc  siècle,  naquit 
à  Honnecourt,  près  de  Cambrai.  Il  partit,  en  la'n,  pour  la  Hongrie  et 
construisit  dans  ce  pays  plusieurs  églises.  De  retour  en  France,  en  ia4", 
il  parait  avoir  travaillé  à  la  cathédrale  de  Cambrai  jusqu'en  ia5i, 
époque  où  les  travaux  furent  suspendus.  On  lui  attribue  encore  le 
chevet  de  l'église  de  Meaux  et  les  plans  de  la  collégiale  de  Saint- 
Quentin. 

Il  existe  à  la  Bibliothèque  nationale  un  manuscrit  provenant  du  l'omis 
de  Saint-Germain-des-Prés,  qui  semble  avoir  été  l'album  de  croquis 
de  cet  artiste;  sur  le  premier  feuillet  on  lit  :  «  Vilars  de  Honecort 
vous  salue.  »  M.  Quicherat  a  donné  une  bonne  description  de  ce  ma- 
nuscrit publié  plus  tard  par  MM.  Lassus  et  Darcel. 

Quicherat,  Bévue  archéol.,  ir*  sér.,  t.  VI,  1840,  p.  (iii-ii;.  —  Idem,  liull.  du 
comité  histor.  des  arts  et  mon.,  t.  II,  iîSôo,  p.  71,  i5/|,  ilia.  —  Lassus,  Album  de 
Villard  de  Honnecourt,  etc.,  ouvrage  mis  au  jour  pai  Alfred  Darcel,  i858.  —  L.  Dis- 
siklx,  Les  artistes  français  à  V étranger,  187G,  p.  189.  —  Bénard,  Notice  sur  Villard 
de  Honnecourt.  —  L.  Goxse,  L'art  gothique,  1890,  p.  228-231. 

Il m  c    Pierre  .  sculpteur  et  peintre  alsacien,   exerçait  son  art  à 

Strasbourg  dans  la  seconde  moitié  du  XIVe  siècle. 

Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  p.  '1^7- 

lloi'daiiiu,'  Colartde  ,  est  reçu,  en  i4'3'3,  bourgeois  de  la  ville  d'Arras. 
«  moyennant  avoir  promis  de  faire  une  image  de  Notre  Dame  à  son 
consentement  et  volonté  à  mettre  à  la  rappelle  de  la  Halle  ». 

\.  AssKUN,  L'art  eu  Artois  au  Moyeu  Age  (Mém.  de  VAcad.  des  seienes,  lettres 
,1  arts  d'Arras,  t.  VIII,  1876,  p.  ~\\<. 

Ilostelain   Robert  .  sculpteur  en  bois,  travaillait,  au  xvr  siècle,  à  la 
décoration  de  la  chapelle  de  l'hôtel  de  ville  de  Béthune. 
De  L\  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  du  Nord  de  la  France,  1 8 ^ s ,  p.  ;iii. 

llo>;iu  Jean  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  d'Orléans,  exécute, 
en  iôi6,  les  boiseries  des  grandes  et  des  petites  orgues  de  l'église  collé- 
giale  de  Cléry-sur-Loire. 

I  .  .I\nr.\.  Réun.  'l.s  So     des  beaux-arts  des  déport  ,  [888,  p.  90. 

!lo>;ni   Charles),    maître    sculpteur  île  la  ville  du  Mans,    vient  Ira 


iie  l'école  française  2?5 

vailler  en  Touraine  dans  La  première  moitié  du  xviic  sièele.  En  i63i,  il 
sculpte  les  statues  du  grand  autel  de  l'église  de  Plessis- lès-Tours,  comme 
le  prouve  un  extrait  de  l'inventaire  des  archives  de  ce  couvent  :  «  Toutes 
les  figures  du  grand  autel  de  l'église  des  Minimes  du  Plessis  savoir  : 
la  Sainte-Vierge,  les  quatre  évangélistes,  les  deux  anges  qui  sont  sur  les 
frontons  de  l'autel,  ainsi  que  les  trois  ligures  qui  sont  à  la  chapelle  du 
tombeau,  ont  été  faites  par  Charles  Hoyau,  sculpteur  du  Mans,  en  ifi'3i 
ou  i63a,  lorsque  l'on  changea  la  forme  de  l'église.  11  a  mis  son  nom  au 
bas  de  la  statue  de  Saint-Marc,  a  L'année  suivante,  il  passe  marché,  avec 
l'abbesse  de  Beaumont-lès-Tours,  pour  faire,  moyennant  aS'3  livres  tour- 
nois, un  groupe  de  la  Nativité.  En  i634,  il  exécute  dans  l'église  de 
Marolles-lès-Braux  Sarthe  un  sépulcre  et  une  ligure  de  saint  François- 
d' Assise.  On  lui  attribue  aussi  le  Sépulcre  de  la  cathédrale  du  Mans 
provenant  du  couvent  des  Cordeliers  de  cette  ville.  Claude  Hoyau  était 
probablement  parent  de  l'architecte  Hoyau  qui  restaura  la  cathédrale 
du  Mans  de  1604  à  r6io. 

Arch.  d'Indre-et-Loire,  Notes  préliminaires  de  l'inv.  des  arch.  des  minimes  de 
Plessis-lès-Totifs,  p.  107.  —  Chroniques  de  l'abbaye  de  Beaumont-lès-Tours,  p.  aoii. 

-H.  Chardon,  Bull,  de  la  Soc.  d'agric.,sciencesetarlsde  la  Sarthe, 2csér.,t.  XI, 
iNiii),  p.  2(ji,  ay5-29.">.  —  Hlciic  des  Sociétés  savantes,  3cséi\,  t.  II,  18-0,  p.  1  y(j.  — 
Cu.  Grandmaisox,  Doc.  inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  mis  en  Touraine,  1870, p.  200. 

—  E.  GiKADDET,/.es  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  219. 

llnmlH'ld    Jean,  sculpteur-architecte  de  la  ville  de  Troyes,  colla- 
bore, en  r5i6,  aux  travaux  du  jubé  de  l'église  de  la  Madeleine. 
Assier,  Complus  de  lafabr.  de  l'cglise  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i85'i,  p.  (J8. 

Iliihcrl,  sculpteur  ornemaniste,  résidait  au  xv  siècle  en  Picardie.  En 
14^,  on  le  trouve  occupé  dans  la  ville  de  Roye  Somme)  à  l'ornemen- 
tation de  l'église  Saint-Pierre. 

H.  Dlsevkl  et  A.  GozÉ,  Eglise  de  Roye,  p.  .'>.  [Les  égliies,  châteaux  et  beffrois  de 
In  Picardie  et  de  l'Artois,  i853). 

Hubert  Nicolas  ,  sculpteur  Orléanais  «lu  xvir  siècle,  lit  toute  su 
carrière  dans  sa  ville  natale  qui  possédait,  avant  la  Révolution,  un 
grand  nombre  de  ses  ouvres.  11  exécuta  pour  les  Filles  de  la  Visitation 
de  Sainte-Marie  douze  figures  en  pierre  représentant  les  apôtres.  Il 
sculpta  pour  les  Chartreux  un  saint  Bruno  cl  pour  les  Minimes  un 
saint  François-de  Paulc  :  ces  deux  statues  étaient  placées  au-dessus  de 
la  porte  d'entrée  des  couvents.  On  lui  attribue  aussi  une  croix  érigée  au 
Portereau-Tudelle.  Il  mourut  à  Orléans  en  1670. 

Ch.  Brukxk,  Les  hommes  illustres  de  l'Orléanais,  i8.">2,  t.  I.  p.  20,  21. 

Iluchoii.  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  d'Arras,  vivait 


l'G  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

à  la  fin  du  xvc  siècle.  En  i4'J7-  il  travaillait  aux  stalles  de  l'abbaye  de 
Saint-Bertiu,  près  de  Saint-Omer. 

A.  Bérard,  Dicl .  biugr.  des  artistes  franc.,  1872,00!.  ■">;)<>.  —  Ed.  Bonnaffï,  Le 
meuble  en  France  au  xvic  sièele,  1887,  p.  3(5. 

Iludric  Jean  ,  collaborait,  en  i.">i3,  aux  travaux  de  décoration  de  la 
cathédrale  de  Bourges. 

De  Girardot,  Les  artistes  Je  Bourges,  [Arch.  de  l'art  franc.,  2e  sér.,  t.  I,  i8<ii, 
p.  201). 

II110I,  demeurait  au  Mans  vers  le  milieu  du  xvic  siècle.  En  i55o,  il 
sculptait  plusieurs  bustes  en  pierre  dure  et,  en  i554,  il  travaillait,  avec 
Boiseleret,  au  jubé  de  l'église  des  Jacobins  ;  cette  œuvre  fut  détruite  en 
i8i3. 

A.  Lenoir,  Musée  des  Mon.  franc.,  t.  III,  1802,  p.  i>o.  —  L.  Palosthe,  La 
'Renaissance  en  France,  t.  III,  i885,  p.  121-122. 

IliK'l  Alexandre  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  d'Amiens,  fut  chargé 
en  ijoo,  par  le  chapitre  de  la  cathédrale,  d'exécuter  les  stalles  placées  à 
gauche  dans  le  chœur  de  l'église.  Un  de  ses  confrères,  Arnould  Boullin, 
avait  déjà  commencé  les  stalles  du  côté  droit. 

II.  Dcsevel  et  A.  Gozé,  Cathédrale  d'Amiens  Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de 
la  Picardie  et  de  l'Artois,  i855\  —  Jourdain  et  Dcval,  Les  stalles  de  la  cath. 
(/'Amiens,  i845,  p.  !\o.  —  Disevel,  Notice  sur  l'église  cath.  d'Amiens,  i855,  p.  yo. 
—  L.  Gonse,  L'arl  gothique,  i8;io,  p.  fao. 

Iluel  Jean),  sculpteur  en  bois,  ornemaniste  et  maître  menuisier  éta- 
bli à  Paris  au  xvr"  siècle,  entreprit,  en  i5(>a,  la  décoration  des  boiseries 
du  château  de  Boulogne,  dit  de  Madrid. 

Ue  Laborde,  Le  château  du  bois  de  Boulogne,  i855,  p.  Gô. 

MiliïiiC  Piercequin  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  XV  siècle, 
sculpta  vers  i44^>  pour  le  duc  d'Orléans,  la  décoration  d'un  navire. 
C'est  l'extrait  suivant,  tiré  des  archives  de  la  chambre  des  comptes  de 
Blois,  qui  nous  fait  connaître  cet  artiste  : 

«  A  Piercequin  Hugue,  huchier  et  son  petit  varlet,  pour  xi  jours  demi 
qu'il  a  ouvré  à  icelle  nef,  ou  mois  de  mars  mil  CCCCC  XL VIII,  ii  tailler 
les  dragons  estant  au  dessoubz  du  chasteau  devant  d'icelle  nef  et,  outre 
ce,  les  petits  sarpens  et  elles  yssuans  au  pris  de  V  sols  pour  jour,  pour 
lui  II,  sont  et  pour  ce  paie  LVII  s.  VI  d.,  et  pour  autres  XVIII  jours 
que  lui  et,  son  dit  varlet  ont  ouvré  au  dit  ouvrage,  ou  mois  d'avril  ensui- 
vant, en  ataillier  de  grandes  lectres,  sur  le  bois  d'Islande,  d'escripture 
que  MDS  y  a  fait  faire,  qui  est  le  non  tel  que  lui  a  pieu  donner  a  icelle 
nef  et.  outre  ce,  faire  les  lambrusses  de  bois  estant  au  hourdis   dessus 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  1~- 

le  gouvernail  et  fait  les  peneaux  du  chasteau  devant,  ou   pris  de  III   s. 

VI  d.  le  jour,  pour  ledit  Piercequin  et  XVIII  den.  pour  son  dit  varlet, 

sont  en  tout  I III  liv.,  10  s.  » 

De  Labordk,  Les  (lues  de  Bourgogne,  t.  III.  is.v>,  p.  345,  a"  <!(i8i.  —  A.  deCh  iM- 
peu'X,  Le  menhir,  t.  I,  i885,  p.  mo. 

Huguelin  de  la  Fores!.  Voir  Fores!  (Huguelin  de  la). 

HiiiïiHMiin,  sculpteur  du  xv  siècle,  originaire  de  la  Navarre,  vécut 
à  Lyon  de  i45a  à  r499-  On  lui  devait  trois  figures  mises  au  pignon  de  la 
façade  de  l'église  Saint-Jean.  Il  fut  un  des  signataires  des  statuts  des 
tailleurs  d'images,  peintres  et  verriers  de  Lyon  ;  ces  statuts  furent  con- 
lirmés  en  i4<)<'>  par  le  roi  Charles  VIII. 

Nataiis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xviii"  siècle,  1884,  p.  18. 

Uniques,  sculpteur  et  peintre,  moine  de  l'abbaye  de  Montier-en-Der, 
près  de  Brienne  (Haute-Marne,  naquit  dans  la  seconde  moitié  du 
Xe  siècle,  entre  960  et  970.  Il  quitta  son  couvent  et  vint  à  Châlons-sur- 
Marne,  où  l'évoque  Giboin  II  le  fit  travailler  à  la  cathédrale.  Il  était, 
parait-il,  encore  plus  renommé  comme  peintre  que  comme  sculpteur. 
Il  mourut  à  Montier-en-Der,  mais  on  ignore  à  quelle  époque. 

Eméric-David,  Hist.  de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  34.  —  Idem,  Vie  des 
artistes  anciens  et  modernes,  p.  8.î .  —  F.  Bouroi/elot,  Hisl .  de  la  sculpt.  et  des 
arts  plusl.  in  France,  1846.  —  Rev.  des  Soc.  sav.,  ô"  sér.,  t.  III,  i8(5'(,  p.  5Gcj .  — 
Chaubry  dk  Troncenord,  Mém.  de  la  Soc.  d'agr.,  etc.,  du  dép.  de  la  Marne,  18G2, 
p.  376,  277.  —  E.  Socard,  Biogr.  des  personnages  remarquables  de  Troyes,  etc., 
1887,  p.  20.I . 

Hugues  «le  Corbïe.  Voir  <  orbie  Huguei  de  . 

Iliiirucs  «le  Plagny.  Voir  l'Iagny  Hugues  de). 

Iluii'iiH,  sculpteur  et  architecte  établi,  au  xvie  siècle,  dans  la  ville  de 
Chàlons,  exécute  en  i535,  avec  deux  de  ses  confrères,  Simon  Avigny  et 
Jean  Lecomte,  une  chaire  à  prêcher  en  pierre  destinée  à  l'église  des 
religieux  Augustins. 

On  trouve  encore  à  Ghâlons,  en  i55o,  un  Hugues  Lallement  qui 
sculpte  les  vantaux  en  bois  de  la  porte  du  sud  de  la  cathédrale  ainsi 
que  deux  belles  cheminées  placées  aujourd'hui  à  Paris  au  Musée  de 
Cluny.  Ces  cheminées  sont  ornées  chacune  d'un  motif  représentant  l'un, 
Diane  surprise  par  Actcon,  l'autre,  Jésus  à  la  fontaine.  Hugues  Lalle- 
ment est  probablement  le  même  artiste  que  Huguet. 

Chaubry  de  Troncenord,  Mém.  de  la  Soc.  d'agr.,  comm.,  sciences  et  ails  île  la 
Marne,  186%  p.  28a,  280.  —  I{ev.  des  Soc.  sav.,  t.  III,  18U4,  p.  570.  —  Du  Somme- 
rard,  Catalogue  du  Musée  de  Cluny,  1884,  p.  i4>  i5.  —  Grignon,  Recherches  sur  les 
artistes  châlonnais,  1889,  p.  .".">. 


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lih  ï  h>\\  aiki:    m>    StX'Ll'TKVRS 


Hiilol  dil  le  Rentier,  sculpteur  parisien  de  la  fin  du  xiv°  siècle,  alla 
d'abord  en  Italie  et  revint  en  i'3<Sj  à  Paris,  où  quatre  aus  plus  tard  il 
fut  nommé  sculpteur  du  roi.  Ce  fut  un  des  artistes  qui  assistèrent  à  la 
lecture  des  nouveaux  règlements  par  lesquels  Charles  V  «  confirmait, 
approuvait,  et  ampliait  »  les  anciens  statuts  de  la  confrérie  de  Saint-Luc. 
L'énoncé  des  lettres  patentes  donne  les  noms  de  cinq  sculpteurs, 
savoir  :  Hulol  le  Rentier,  .lean  Petit,  Philippe  Cochon.  Gilbert  du 
Périer  et  Guillaume  de  Saint-Lucien.  Ils  étaient  désignés  comme  luisant 
<  la  plus  grande  et  saine  partie  des  ouvrages  dudit  mestier  ». 

Eméric-David,  Hist.  de  lu  seul  p.  franc.,  [817-1872,  p.  n5.  —  A.  Bérard,  Dicl. 
biogr.  des  artistes  français,  187a,  col.  foi. 

IIiiInI  .lean  de  .  sculpteur  d'origine  flamande,  résidait  à  Dijon  à  la 
lin  du  xive  siècle.  En  i'3||S-i'3<|o,.  il  collaborait,  sous  la  direction  de  Claux 
Sluter,  à  l'ornementation  du  portail  de  l'église  de  la  Chartreuse  de 
Champmol,  où  il  sculptait  une  partie  des  dais  ou  tabernacles  qui  sur- 
montaient les  figures.  Vers  la  même  époque,  il  travaillait  aussi  au  Puits 
de  Moïse  érigé  au  milieu  du  cloître.  Un  extrait  des  comptes  des  dues  de 
Bourgogne  porte  : 

<<  A  Jehan  Hust,  tailleur  de  pierres,  pour  avoir  ouvré  avec  Claux 
Sluter  en  certains  escus  armoyés  des  armes  monseigneur  et  ma  dame  la 
duchesse,  pour  mettre  sur  le  chapiteau  de  la  grant  crois  que  fait  ledit 
Claux  et  eu  un  tabernacle  pour  mettre  au  grand  portai  de  la  dite  église 
sur  une  ymaige  de  Nostre  Dame  et  en  une  autre  yniaige  de  Xostre-Dame 
([lie  fait  ledit  Claux  pour  mettre  dessus  la  porte  du  ehasteau  de  Ger- 
molles    1  .  XYIII  gros  chascun  sepmaine.  » 

Arch.  dé[>art.  de  la  Côte-d'Or;  H.  '\\\-.  —  A.  Michiki.s.  L'art  flamand  dans  l'est  et 
le  midi  de  !<i  Franei .  1877,  p.  :■>.  —  Dehaisxes,  J/i.w.  de  l'art  'lims  lu  Flandre,  etc., 
i88ii,  :  Doe.,  p.  770.  —  I..  Courajod  et  F.  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée. 
Catalogue  raisonné,  1 899,  p.  S r. 

iliiiiiiuil  ou  lliiiisi  ml.  sculpteur  architecte  du  xie  siècle,  moine  de 
Saint-Bénigne  de  Dijon,  collabora,  sous  les  ordres  de  son  supérieur. 
l'abb'é  Guillaume,  à  l'ornementation  de  L'église  de  son  couvent  et  cons- 
truisit la  rotonde  qui  en  formait  le  chevet.  Cette  église  fut  détruite  par 
un  incendie  en  1  i'3j. 

F.  BouRQUBLOT,  Hist.  de  la  seulpt.  et  des  arts  plast.  en  France,  1846.  —  Chabbry 
de  Tro.v  imiiih  Hém.de  laSoc.d'agr.,comm.,  sciences  et  arts  du  départ,  de  la  Marne, 
18    \  p.  277.  —  Eméric-David,  Hist.  de  la  seulpt.  franc.,  1817-1872,  p.  5(">. 

tfurion    Colin  de  ,  était  établi,  au  xve  siècle,  dans  la  ville  d'Angers. 
En  i45l>.  il  soumissionna,  en  concurrence  de  Pons  Poncet.  pour  la  four- 

1    Près  de  Màcon  Saône-et-Loire  . 


DE    I.  KCOLK    I FRANÇAISE  \~>\ 

niture  du  marbre  noir  destiné  ii  la  sépulture  du  roi  René  et  en  obtint 
l'adjudication  au  prix  de  trois  cents  écus.  En  i454,  n'ayant  pas  encore 
livré  le  marbre  qu'il  devait  l'aire  venir  de  Liège  ou  de  Dinant,  il  fut 
mandé  à  la  Chambre  des  Comptes  et  reçut  un  délai  de  quinze  jours  pour 
s'exécuter.  En  1^9,  il  quitta  Angers  et  se  rendit  au  Mans.  Peut-être 
Colin  de  Hurion  n'était-il  qu'un  marbrier  et  non  un  sculpteur  comme 
Pons  Poucet. 

Lecoy  de  la  Marche,  Extraits  des  uumples  et  mémoriaux  du  roi  René,  18;."), 
nos  i(ï 2,  164,  169,  170.  —  Célestin  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  155. — 
H.  Chardon,  Le*  artistes  du  Mans, jusqu'à  ta  Renaissance,  p.  18,  i;i. 

Iliissoii.  sculpteur-architecte,  exerçait  son  art  à  Barde-Duc  au  xv  siè- 
cle. En  1460,  il  fut  appelé  ;i  Toul  pour  donner  son  avis  sur  les  plans  du 
portail  de  la  cathédrale  de  cette  ville,  faits  par  son  confrère  Tristan  . 

L'abbé  Guillaume,  Lu  cath.  de  Toul.  —  Bagchal,  No}iv.  dict,  '1rs  archit.  franc-, 
1KK7,  p.  5oo. 

Iluv  Jean-Pépin  de  ,  désigné  dans  les  comptes  comme  «  tombier, 
entailleur  d'alabastre,  bourgeois  de  Paris  »,  était  originaire  de  Huy, 
petite  ville  près  de  Liège.  Il  vint  se  fixera  Paris  au  commencement  du 
xive  siècle .  Une  seule  œuvre  reconnue  de  cet  artiste  est  parvenue  jusqu'à 
nous  :  c'estle  tombeau  de  Robert  d'Artois,  dit  Robert  l'Enfant,  né  vers 
1298,  mort  en  [3 1 7,  (ils  d'Othon  IV,  comte  palatin  de  Bourgogne,  et  de 
Mahaut,  comtesse  d'Artois.  Ce  tombeau,  commencé  en  1 3 1 8  et  terminé 
en  i33o,  se  trouvait  autrefois  dans  l'église  des  Cordeliers,  à  Paris.  Pen- 
dant la  Révolution,  la  statue  funéraire  1)  en  marbre  fut  portée  au  Musée 
des  Petits-Augustins  ;  après  la  dispersion  de  ce  musée,  elle  fut  placée 
dans  l'église  de  Saint-Denis.  Voici  la  description  qu'en  donne  M.  Richard: 
«  Le  personnage  figuré  est  un  jeune  homme  revêtu  du  costume  de  che- 
valier en  usage  au  commencement  du  xive  siècle.  La  tète  nue  repose  sur 
un  coussin;  le  visage,  imberbe  et  jeune,  est  encadré  de  longs  cheveux; 
la  chemise  de  mailles  aux  manches  demi-larges,  au  chaperon  rabattu 
sur  les  épaules  et  sur  la  poitrine,  est  recouverte  d'une  cotte  d'armes 
tombant  jusqu'aux  genoux;  les  jambes  sont  vêtues  de  chausses  de 
mailles,  le  devant  seul  est  protégé  par  une  armure  de  fer  battu  qui 
monte  du  pied  aux  genoux  ;  un  large  baudrier  orné  de  têtes  humaines 
barbues,  en  relief,  soutient  l'épée;  l'écu,  suspendu  à  l'épaule  droite  par 
un  cordon,  recouvre  en  partie  l'épée  posée  le  long  de  la  jambe  gauche  et 
porte  de  France  au  lambel  à  quatre  pendants  ;  les  mains  sont  jointes 
sur  la  poitrine,  les  pieds  éperonnés  s'appuient  sur  un  lion.  »  Un  compte 

,r  On  en  voit  un  moulage  au  Muséf  du  Trocadéro. 


ySo  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

<1  une  quittance  de  l'époque  nous  donnent  les  noms  des  collaborateurs 
de  Jean-Pépin  de  Huy  dans  l'exécution  de  cet  ouvrage. 

«  A  Jehan  Pépin  de  Huy.  tombier,  à  Maciot,  Jehan  Ponsart,  François 
et  Raoulet  de  Hédincourt  ses  compagnons,  sur  1 1 1 1  XL  lb.  qu'ils 
dévoient  avoir  pour  la  façon  et  toute  la  sépoulture  Bobei-t  monseigneur, 
dont  Diex  ait  l'auie,  leur  fu  paie  pour  les  mois  de  novembre,  décembre, 
janvier,  février,  mars,  avril,  may,  pour  chascun  mois  XX  lb..  et  C  lb. 
qu'ils  reçurent  avant  la  main IL  XL  lb.  » 

«  A  tous  ceus  qui  ces  lettres  verront,  Gilles  Haquin,  garde  de  la  pré- 
vosté  de  Paris,  salut.  Sachent  tuit  que  par  devant  nous  vindrent  en 
jugement  Jean  de  Huy,  Maciot  Pavoche.  Baudet  de  Merre,  Guillaume 
Alou  et  Renaut  de  Verdun,  touz  tombiers,  affirmèrent  en  droit  et  en 
bonne  vérité,  recongnurent  de  leur  bon  gré  avoir  eu  et  receu  de  mestre 
Estienne  Bricadel,  jadis  trésorier  de  très  noble  et  puissante  dame, 
madame  la  comtesse  d'Artois,  trente  livres  parisis  en  bons  deniers  comp- 
tais, eu  pur  ihm  que  la  dite  madame  la  contesse  leur  avoir  fait  donner 
et  délivrer  de  grâce  especial  pour  cause  de  la  façon  et  ouvraige  de  la 
tombe  de  très  noble  homme  monseigneur  Robert  d'Artois,  jadis  liuz  de 
la  dite  contesse,  que  ils  avoient  faite,  dont  il  avoient  esté  poyé  entire- 
ment  avant  la  confection  de  ces  lettres...  En  tesmoing  de  ce  nous  avons 
mis  en  ces  lettres  le  scel  de  la  prévosté  de  Paris,  l'an  de  grâce  mil  CCI  '■ 
vint  le  mardi  avant  la  sainte  Luce.  » 

Jean-Pépin  de  Huy,  qui  était  un  des  sculpteurs  attitrés  de  Mahaut, 
comtesse  d'Artois,  reçut  de  cette  princesse  la  commande  de  nombreux 
travaux.  En  i3i2,  elle  lui  acheta  «  une  ymage  de  alebastrc  »,  au  prix  de 
S  livres;  la  même  année,  il  exécuta  pour  l'abbaye  de  Maubuisson  le 
soubassement  du  mausolée  de  Robert  II,  comte  d'Artois,  père  de 
Mahaut,  tué,  en  i3o2,  à  la  bataille  de  Courtrai.  La  statue  du  défunt, 
fondue  en  argent,  était  l'ouvre  de  Guillaume  Perrier,  orfèvre  parisien. 
Ce  mausolée  disparut  au  xvne  siècle.  De  i3i2  à  i3i  3.  aidé  de  Jean  Bré- 
quessent,  de  Pierre  Boye  et  de  Jean  de  Lamprenesse.  il  sculpta  le  tom- 
beau d'Othon  IV,  mort  en  i'3o3.  Le  marché,  en  date  du  i ',  juin  i3i2, 
stipulait  qu'il  devait  faire  «  d'alebastre  blanc,  bon  et  fin.  une  ymage 
d'un  chevalier  armé,  un  escu.  une  espée,  unes  bracières  en  tour  ledit 
ymage  et  deux  angelos  aus  deux  espaules,  qui  tendront  les  mains  à  un 
oriller.  qui  sera  sous  le  chiefdudit  ymage,  et  lettres  tout  entour  la 
tombe  devant  dite...  »  :  le  tout  pour  la  somme  de  i4o  livres  parisis.  Ce 
monument,  placé  dans  la  chapelle  de  la  Trinité,  à  l'abbaye  de  Cherlieu, 
en  Bourgogne,  fut  détruit  en  1 7<»3 .  En  [3i5,  il  grava  sur  une  pierre  tom- 
bale l'effigie  de  Jean,  lils  de  Mahaut.  mort  au  berceau.  Cette  œuvre  se 
trouvait  en  Bourgogne  au  couvent  des  frères  prêcheurs  de  Poligny. 
Dans  les  années  1 322,    i3aGeti32Q,   il  tailla   plusieurs  statues  pour  les 


DE    LKCOLE    FRANÇAISE  nSl 

dames  religieuses  dominicaines  de  Thieulloye,  près  d'Arras,  pour  les 
(lames  eliarlreuses  de  Gosnay,  en  Artois,  pour  le  monastère  de  Sainte- 
Claire  et  pour  les  frères  prêcheurs  de  Saint-Omer.  Vers  la  même 
époque,  il  éleva  dans  la  chapelle  de  Saint-Thomas-d'Aquin,  au  grand 
couvent  des  Jacobins  de  Paris,  par  ordre  de  Louis,  comte  de  Clermont. 
le  tombeau  de  sa  sœur,  Marguerite  de  Clermont,  comtesse  de  Namur, 
morte  en  i3oç).  On  a  retrouvé,  au  sujet  de  ce  travail,  la  quittance  sui- 
vante, datée  du  20  novembre  i3a(j  : 

«  A  tous  ceux  qui  ces  lettres  verront, 'Hugues  de  Crusi  garde  de  la 
prevosté  de  Paris,  salut.  Sachent  tuit  que  pardevant  nous  vint  en  juge- 
ment Jehan  de  Huy,  tombier  et  bourgeois  de  Paris  [lequel]  reeognut  et 
confessa  en  droit  [soi]  avoir  eu  et  receu  entier  paiement  de  haut  homme, 
noble  et  puissant  nions'  Loys,  conte  de  Clermont,  seigneur  de  Bourbon, 
ehamberier  de  France,  ou  de  ses  gens  pour  lui,  de  tout  ce  qui  il  ocour- 
roit  demander  pour  cause  de  la  façon  de  la  tombe  que  ilavoit  faite  pour 
haute  dame  et  noble,  de  elère  mémoire,  jadiz  madame  la  comtesse  de 
Namur.  jadiz  suer  don  dit  nions1'  Loys,  sauf  et  réservé  au  tabernacle  de 
marbre  et  d'alabastre,  pour  mettre  sur  la  dicte  tombe,  de  qui  il  n'avoit 
eu  point  de  paiement,  si  comme  il  disoit  :  des quiex choses  dessusdictes, 
sauf  ledit  tabernacle,  le  dit  Jehan  de  Huy  quitta  bonnement  à  touz  jours 
le  dict  nions1'  Loys,  ses  hoirs  et  touz  autres  à  [qui]  quittance  en  puct  et 
doit  appartenir  et  promist,  par  sa  foy  et  serement  et  sur  l'obligacion  de 
touz  ses  biens  et  de  ses  hoirs,  meubles  et  non  meubles,  présens  et  à  ve- 
nir, a  non  venir  ou  faire  venir  jaincs,  à  nul  jour,  par  lui  ne  par  autre, 
contre  ceste  quitance  et  autres  choses  ci  dedens  contenues.  En  tesinoing 
de  ce,  nous  avons  mis  k  ces  lettres  le  scel  de  la  Prevosté  de  Paris,  Juesdi, 
vint  jours  en  novembre,  en  Tan  de  grâce  mil  trois  cens  vint  et  sis.  Et  pro- 
mist le  dit  Jehan  à  livrer  toute  ladite  tombe  parfaite  dedenz  ceste  pro- 
chaine Chandeleur.   » 

Jean-Pépin  de  Huy  avait  son  atelier  à  Paris  ;  c'est  là  qu'il  fit  la  plu- 
part de  ses  œuvres  qui,  une  fois  terminées,  étaient  transportées  ensuite 
à  leur  destination.  On  ignore  la  date  de  sa  mort. 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais;  A.  2S.5,  5o2,  5i2,323,  534,  057,  538,  5gr,  4i)<;.  — 
C.  Gdigne,  Arch  de  l'artfranç.,  Doc.,  t.  V.  i855-i858,  p.  53.3.  —  J.-M.  Richard, 
Le  tombeau  de  Robert  l'Enfant  aux  Cordeliers  de  Paris  (Mêm.  de  la  Soc.  de  l'Hist. 
île  ['arts  et  de  l'Ile-de-France,  t.  VI,  1880,  p.  2go-3o4).  —  Idem,  Mahaut,  comtesse 
d'Artois  et.  de  Bourgogne,  1887,  p.  i5,  84,  3n-5ic),  535,  538,  57.3,  592.  —  Dehaisnes, 
llisl.  de  l'artdans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  422-423,  461,  53o;  Doc,  p.  198,  tçij), 
202,  2o3,  2o5,  207,  209,  ai5,  214,  ai5,  217,  23i,  280.  —  L.  Gonse,  L'art  gothique, 
1890,  p.  5(>2,  452,  454.  —  Idem,  La  sculpture  française,  189.5,  p.  17,  18.  —  L. 
CouRA.ion  et  F.  Marc.ou,  Musée  de  sulpture  comparée,  Catalogue  raisonné,  1892, 
11"  (il;,,  p.  io-i5. 

Ilu.v   Jean  de,  sculpteur  ornemaniste  d'origine  flamande,  sans   doute 


•2&-2  DICTIONNAIRE    1>KS    SCI  LPTEURS 

parent  du  précédent,  résidait  à  Paris  en  i'3;.">.  Il  travaillait  alors,  sous 
la  direction  de  L'architecte  Raymond  du  Temple,  à  la  chapelle  du  col- 
lège de  Dormans-Beauvais.  Il  se  rendit  ensuite  à  Poitiers,  et  fut  employé, 
de  1384  à  i'3S<>.  aux  sculptures  du  palais  du  duc  Jean  de  Berry.  En  1890. 
il  était  à  Bourges  :  il  mourut  dans  cette  ville  en  i'iya. 

Dehaisnes,  Hist     de  l'art  dans  I"  Flandre, ete.,  iSSfi,  p.  .ïs^;  Doc,  p.  611.  — 
A.  de  Champeacx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  due  de  Berry, 

l.Nil'l,  p.    !•>,    112,    I  !■">. 


Illlbei'l,  sculpteur  et  architecte,  était  occupé,  en  i55l,  à  la  décoration 
de  la  cathédrale  de  Sens.  11  devait  être  parent  de  Mieheletlmhert,  maitre 
d'œuvre  de  la  ville  de  Sens,  qui  conduisait,  en  iôi3.  les  travaux  du 
portail  d'Abraham,  à  la  cathédrale. 

A.  Bkrard,  /)/'•/.  biogr.  des  artistes  fiançais,  1872,  col.  4<>5. 

Isamba  i'(l  ou  Isambei't,  sculpteur-architecte  du  xie  siècle,  dirigea 
probablement  la  construction  de  l'église  du  Mont-Sainte-Catherine  de 
Bernay  Eure  .  On  lit  en  ell'el  sur  un  des  chapiteaux  :  Isembardus  me 
t'ecil .  Peut-être  est-ce  le  même  artiste  que  le  moine  Isambert  qui,  vers 
le  même  temps,  éleva  l'église  Sainte-Catherine  de  Rouen. 

Bull,  monum.,  t.  IV.  i858,  p.  i5o.  —  Daniel  Ramée,  Hist.  de  l'architecture,  t.  Il, 
18VÏ,  p.  16g.  — Leprevost,  itéra,  et  notes  pour  servir  à  l'hist.du  départ.  deVEwre, 

l8fr!-lS-2. 


ni:  i-  kcolf  i  ii  ui  use  283 


J" 


Jacob,  dit  maître  Jacob,  exerçait  son  art  en  Lorraine  au  xvr  siècle. 
En  i53i.  il  était  au  nombre  des  artistes  employés  au  château  de  Gon- 
Jreville:  on  lui  devait  des  armoiries  sculptées  à  l'entrée  du  grand  esca- 
lier 

Arch.  départ,  de  ht  Meurthe.  Chambre  des  comptes  <!<■  Lorraine  :  B.  6160.  —  A.  Jac- 
oiot,  La  sculpture  en  Lorraine  It'im.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888, 
P-  847  • 

Jacquemard  Jean-Amédée),  sculpteur  et  architecte  originaire  de 
la  ville  de  Lyon,  travaille,  de  i3^2  à  i346,  à  l'ornementation  du  château 
de  Pont-d'Ain,  près  de  Bourg-,  appartenant  au  comte  de  Savoie.  11  y  fait 
une  grande  fenêtre  ouvragée  et  trois  autres  petites,  pour  le  prix  de  -jà 
florins.  11  décore  aussi  la  chapelle  pour  laquelle  il  exécute  une  piscine 
et  une  statue  de  la  Vierge.  M.  Natalis  Rondot  mentionne  un  Jacquemet 
résidant  à  Lyon  en  i363.  C'est  peut-être  le  même  sculpteur  que  Jacque- 
mard  qui  serait  alors  retourné  dans  sa  ville  natale. 

A.  Dufoiir  et  F.  Rabut,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Saooie  'lu  \m"  nu 
\i\r- siècle,  i S'17 ,  p.  i|.  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  siv"  au 
\"iir  siècle,   i88/|,  p.   i~>. 

Jacquemard  de  Fiyes.  Voir  Iïv«*n  Jacquemard  de  . 

Jacquemart,  dit  Le  Ghistreneur,  sculpteur  ornemaniste  d'origine 
flamande,  demeurait  à  Cambrai,  où  il  collaborait,  en  i3o,8-i399,  à  la 
décoration  de  la  flèche  de  la  cathédrale.  Il  recevait  5  sous  par  jour 
pour  ses  gages. 

Arch  départ,  du  Nord,  Fonds  de  la  cath.  de  Cambrai;  Comptes  delà  fabr.; 
n°  4a.  —    Dehaisnes,    Hist.    de  Fart  dans  la  Flandre,  etc.,    1886,    p.    2g5  ;    Doc, 

P-  77r>- 

Jacquemet  Pierre  ,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  Lyon  de  i4;8 
à  1480. 


a»4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

•ïacquemel  Etienne  ,  était  peut-être  le  fils  du  précédent  :  il  travail- 
lait à  Lyon  de  i538  à  ri 545. 

>'atalis  Hondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  da  xiv  au  wm-  siècle,  iW|,  p.  30,34. 

Jacquemin  Rogier  .  dit  aussi  Jean  de  Gommercy,  sculpteur  et 
architecte  du  xve  siècle,  né  à  Gommercy,  alla  à  Toul  en  l 'fît)  et  y  exécuta 
la  décoration  du  portail  de  la  cathédrale.  Mandé  à  Metz  par  l'évêque 
Gonrard  Bayer  de  Bonpant,  il  termina,  en  i\'fî,  la  chapelle  des 
Evoques,  dans  la  cathédrale,  et  travailla  aux  fortifications  de  la  ville. 
11  revint  mourir  à  Toul  le  11  février  i'J'jd  et  fut  enterré  aux  Corde- 
liers. 

Dom  Oalmet,  Hist.  de  la  Lorraine,  t.  VI,  Biblioth.  lorraine,  ly-w,  col.  556.  —  A. 
Bégin,  Hist.  de  la  ville  de  Metz,  t.  I,  18/10,  p.  170-172  ;  t.  II,  1842,  p.  410-41  i. 

Jacquemin  Gérard  ou  Rogier  ,  lils  du  précédent,  sculpteur  et 
architecte  lorrain  originaire  de  Commercy  ou  de  Lenoncourt,  fut  appelé 
en  1 4'îo,  par  le  duc  René  II,  pour  «  historier  et  entailler  une  cheminée  » 
du  château  de  Joinville.  La  même  année,  il  se  rendit  dans  la  ville  de 
Toul,  où  le  chapitre  de  la  cathédrale  lui  confia  l'exécution  du  grand 
portail  de  l'église.  Les  travaux  commencèrent  de  suite  et  ne  furent 
entièrement  terminés  qu'en  IÔ^",  plus  de  cinquante  ans  après  la  mort 
de  l'artiste.  En  i47Î>  il  aRa  à  Pont-à-Mousson  pour  construire  le  por- 
tail de  l'église.  Vers  1480,  on  le  retrouve  à  Nancy  travaillant  à  la  cha- 
pelle du  palais  ducal  ;  on  lit  en  ellet  dans  les  comptes  du  Receveur 
général,  pour  les  années  1  ',80-1481  : 

«  A  Gérard  Jacquemin,  ymagier,  demeurant  à  Toul.  pour  une  Nun- 
ciade  avec  les  armes  de  monseigneur  qu'il  a  ordonné  mettre  sous  la 
tablette  sur  l'autel  de  la  chapelle  de  monseigneur.  » 

Plus  tard,  il  était  de  nouveau  a  Toul,  car  un  mandement  du  Ier  jan- 
vier I48G  ordonnait  le  paiement  de  «  cent  cinquante  escus  à  raison  de 
vingt-cinq  gros  pièce  restans  de  deux  cens  escus  à  quoi  le  Roy  de  Sicile 
avoit  marchandé  à  Me  Jacquemin  l'imagier,  me  des  œuvres  du  grand 
portail  de  l'église  cathédrale  de  Toul,  de  faire  et  tailler  l'image  du  Roy 
de  Sicile  avec  ses  armoyries  en  ouvrage  eslevé  et  icelle  asseoir  audit 
grand  portail  ».  Jacquemin  dut  mourir  en  i4i)i.  Avant  sa  mort,  il  aurait 
exécuté  les  plans  de  la  nouvelle  chapelle  de  l'église  Saint-Georges  de 
Nancy,  dont  les  travaux  furent  achevés  par  ses  ouvriers  en  1492. 

Don.  Calmet,  Hist.  de  la  Lorraine,  t.  IV,  173 1 ,  col.  556,  5Ô7.  —  Arch.  dép.  de 
la  Meurthe.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine  ;  B.  5,  9,-6,  979,  988,  9716.  —  H. 
Lf.page,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  i85a,  p.  20.  —  Idem,  Inv.  somm.  des  arch.  de 
la  Meurthe,  t.  I,  1873, p.  2,  ni,  123,  i?.5;  t.  III,  1879,  p.  184.  —  A.  Jacquot,  La 
sculpture  en  Lorraine  {Rétin.  des  Soc.  des  beaux -art  s  des  départ.,  1888,  p.  845). 

.laeques,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  travaillait   à  Lille, 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  280 

en  i38--i388,  à  la  collégiale  Saint-Pierre;   il  recevait,  pour  ses  gages, 
6  sous  par  jour. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille  ;  registre  04.  —  Ukiiaisnes, 
Hisl.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886  ;  Doe.,  p.  653. 

Jacques,  dit  des  Stalles,  sculpteur  en  bois  de  l'école  bourguignonne, 
sculptait,  en  1870,  les  stalles  de  la  chapelle  Saint-Laurent,  dans  le  palais 
archiépiscopal  de  Sens. 

Bull,  du  comité  des  monum.  et  des  arts,  t.  II,  1842-184").  p.  725.  —  Chaubki  de 
Troncenord,  Mém.  de  la  Soc.  d'agric.  coinm.,  sciences  el  arts  de  la  Marne,  i8(>2, 
p.  278,  271).  —  Dl  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  senl.pt.  franc.  d'Eméric- 
Uuvid,    1862,  p.    3o4. 

Jacques,  artiste  de  la  lin  du  xiv  et  du  commencement  du  x\-e  siè- 
cle, désigné  dans  les  comptes  comme  «  mestre  imageur  »,  travaillait  à 
Lyon  de  i38o  à  i4u3.  On  trouve  encore  mention  de  deux  sculpteurs  du 
nom  de  Jacques,  résidant  dans  la  même  ville,  l'un,  de  i&\)  à  1 13'-*. 
l'autre,  de  i4{)3à  i4'j4- 

Natalis  Koivdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  dit  xivc  au  xviu"  siècle,  1884.  p.  i'i, 
18,  22. 

Jacques,  sculpteur  lorrain  établi  à  Toul  à  la  (in  du  xve  siècle,  exé- 
cutait en  1487,  pour  la  confrérie  de  Saint-Nicolas-des-Clercs,  un  cru- 
cifix qui  fut  placé  dans  l'église  Saint- Vast. 

Arch.  départ,  de  Meurthe-et-Moselle.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine  ;  (i.  1211U. 
—  H.  Lepage,  Inv.  sonem.  des  arch.  de  Meurthe-et-Moselle,  t.  IV,  1880,  p.  102. 

Jacques,  sculpteur  lorrain,  exerçait  son  art  à  Lyon  en  1024.  C'est 
peut-être  le  même  artiste  que  le  précédent,  alors  à  la  fin  de  sa  carrière. 
Un  autre  Jacques,  désigné  comme  sculpteur  en  ivoire,  travaillait  aussi 
à  Lyon  vers  i545. 

.Natalis  Koxdoï,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xi\<  au  xviu°  siècle,  1884,  p.  29,  04. 

Jacques  (Pierre),  dit  Jacques  d'Angoulême,  sculpteur  et  architecte 
du  xvie  siècle,  naquit  à  Reims,  probablement  vers  t.">20.  L'archevêque 
Robert  de  Lenoncourt,  s'intéressant  à  l'artiste,  l'envoya  à  Rome  termi- 
ner ses  études.  A  son  retour  d'Italie,  Pierre  Jacques  aurait  résidé  quel- 
que temps  à  Angoulême,  et  ce  serait  à  la  suite  de  ce  séjour  qu'il  aurait 
pris  le  nom  de  Jacques  d'Angoulême.  Rappelé  à  Reims,  on  lui  attribue 
tout  d'abord,  dans  sa  ville  natale,  le  magnifique  tombeau  de  saint  Rémi 
démoli  en  i~y'3  et  reconstruit  en  1807,  derrière  l'autel  de  l'église Saint- 
Remi,  à  l'aide  des  débris  anciens    1    qui  ont  pu  être  sauvés.  En  i54<>,  il 

li  Les  statues  des  douze  pairs  ecclésiastiques. 


286  DICTIONNAIRE    1>ES    SCULPTEURS 

travailla  aux  sculptures  du  petil  portail  latéral  île  l'ancienne  église 
d'Epernay.  Vers  i54i,  il  sculpta  les  figures  du  retable  des  Apôtres  ou 
de  la  Résurrection  qu'on  voit  encore  dans  la  cathédrale  de  Reims.  On 
donne  aussi  comme  étant  de  lui  un  Christ  en  croix  provenant  de  l'en- 
trée du  chœur  de  Saint-Pierre-le- Vieil,  placé  maintenant  dans  l'église 
Saint-Jacques,  et  un  retable  de  la  Nativité,  aujourd'hui  au  musée  de  la 
ville. 

En  I  .">4<j.  Pierre  Jacques  repartit  pour  l'Italie  avec  le  cardinal  Charles 
de  Lorraine  et  se  lixa  à  Rome,  où  il  obtint  bientôt  une  grande  réputa- 
tion. Deux  auteurs  contemporains,  J.-C.  Boulenger  et  Biaise  de  Vige- 
nère, en  l'ont  le  plus  grand  éloge.  Ils  rapportent  qu'en  i55o,  Michel- 
Ange  et  Jacques  d'Angouléme  ayant  exécuté  tous  deux  une  statue  de 
saint  Pierre,  l'œuvre  du  dernier  fut  jugée  la  plus  belle.  «  Maître 
Jacques,  dit  Vigenère,  s'osa  bien  parangonner  à  Michel  l'Ange,  poul- 
ie modelle  de  1  image  S.  Pierre  à  Rome,  et  de  faict  l'emporta  lors  par- 
dessus luy.  au  jugement  de  tous  les  maistres  mesme  italiens.  »  Bou- 
lenger écrit  :  «  Palmam  prœripuit  Romœ  Michaeli-Angelo,  sculptoruni 
omnium  judicio.  » 

En  dehors  de  cette  statue,  Jacques  dut  entreprendre  à  Rome  un  grand 
nombre  d'ouvrages  qui  ne  sont  pas  venus  jusqu'à  nous.  Vigenère  cite 
de  lui  trois  ligures,  œuvres  d'anatomie  artistique  :  "  Et  de  luy  encore 
sont  ces  trois  grandes  figures  de  cire  noire  au  naturel,  gardées  pour  un 
très  excellent  joyau  en  la  librairie  du  Vatican,  dont  l'une  monstre 
l'homme  vif,  l'autre  comme  s'il  estoit  escorché,  les  muscles,  nerfs, 
veines  et  artères  et  fibres,  et  la  troisième  est,  un  Skeletos,  qui  n'a  que 
les  ossements  avec  les  tendons  qui  le  lient  et  accouplent  ensemble.  » 

Pendant  son  séjour  ii  Borne,  il  reçut  du  cardinal  de  Lorraine  la  com- 
mande d'une  statue  en  marbre,  grandeur  nature,  symbolisant  l'dii- 
tomne.  Elle  était  destinée  au  petit  château  appelé  la  Grotte  que  le 
cardinal  avait  l'ait  construire  à  Meudon  en  iô.Vj  et  où  il  réunissait  des 
chefs-d'œuvre  de  toutes  les  écoles.  Pierre  Jacques  exécuta  cette  statue 
ii  Rome  et  l'envoya  à  Paris.  Boulenger.  qui  la  vit  avant  son  départ,  dit 
qu'elle  excitait  l'admiration  de  tous.  Il  nous  apprend  également  que 
l'artiste  était  aussi  habile  à  tailler  le  marbre  qu'à  fondre  le  bronze,  «  sive 
marmor  sculperet,  sive  o*s  funderet.  nobilissimus  statuarius  ». 

Pierre  Jacques  revinl  en  France  en  i553  et  retourna  en  Champagne. 
Il  dirigea  alors  la  construction  de  la  chapelle  Saint- André,  dans  l'église 
Saint-Alpin,  à  Chàlons.  En  i565,  il  sculpta  pour  l'église  de  Saint-Pierre- 
les-Dames,  à  Reims,  le  tombeau  monumental  de  Marie  de  Guise,  mère 
de  Marie  Stuart  :  cette  princesse  était  morte  en  i56i.  A  Chàlons,  on 
signale  encore  de  lui  le  tombeau  de  Jérôme  Bourgeois,  évèque  de  la 
ville,  mort  en  i.">-'3.  tombeau  qui  décorait,    avant  la   Révolution,    la  nef 


df.  l'école  française  281 

de  l'église  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre-aux-Monts.  A  Reims,  on  possède 
de  l'artiste  une  statue  de  saint  André  portant  la  date  de  i58<J  ;  eette  sta- 
tue, provenant  de  l'ancienne  église  Saint-André,  se  voit  aujourd'hui  sur 
l'autel  de  la  chapelle  voisine  du  grand  portail,  dans  la  nouvelle  église. 
Telles  sont  les  œuvres  nombreuses  que  la  tradition  donne  comme  étant 
de  Pierre  Jacques  ;  malheureusement,  aucun  document  authentique  ne 
vient  confirmer  ces  attributions,  et  on  n'a  retrouvé,  à  ce  sujet,  ni  mar- 
chés, ni  quittances  de  l'époque,  sauf,  cependant,  un  contrat  passé  à 
Reims,  le  ?<)  août  i58'3,  par  lequel  l'artiste  s'engageait  à  construire  l'au- 
tel principal  de  Saint-Pierre-le-Vieil,  moyennant  la  somme  de  «  deux 
cent  quatre  vingt  unze  escus  deux  tiers  ». 

Biaise  de  Vigenère,  Images  ou  tableaux  de  plate  peinture  de  Philostrate  l'Ancien, 
mis  en  français,  édit.  de  1614,  p.  855.  —  Jules-César  Boilenger,  Depicturd,  plas- 
iicc,  slaluarid,  etc.,  Iib.  2,  cap.  7.  —  E.  Castaigne,  Le  sculpteur  Jacques  d'Angou- 
leme  iBull.  de  la  Soc.  arck.  de  la  Charente,  i8/|6,  p.  i<jij.  —  L.  Paris,  Revue  unie. 
des  Arts,  t.  III,  i85;j,  p.  i8:'.-i8r>.  —  Eméric-David,  Rtvue  imiv.  des  Arts,  t.  III, 
i856,  p.  5-io.  —  Idem,  llist.  de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872^.  178,  179,  262-266. 
—  De  Gui.hermï,  Revue  des  Sociétés  saiantis,  1860,  2e  sem.,  p.  ôoy.  —  Chaibrv  de 
Trongenord,  Além.  de  la  Soc.  </'«;//•.,  comm.,  sciences  et  arts  de  ta  Marne,  1862, 
p.  285-289.  —  Revue  des  Sociétés  savantes,  ">'■  sér.,  t.  111,  i8G'i,  p.  Ô71,  572.  — 
L.  Ddssieux,  Les  artistes  français  a  l'étranger,  1876,  p.  460,  461.  —  Cli.  Loriquet, 
Calai,  hist.  et  descript.  du  Musée  de  Reims,  1S81,  p.  520-022,  Û:J,  ,">4'i.  —  A.  ijee- 
froy,  L'Album  de  Pierre  Jacques  de  Reims  Mél.  d'arch  etdhisl.  publiés  par  l'Ecole 
franc,  de  Rome,  t.  \,  1890). —  II.  Jadart,  Les  Jacques,  sculpteurs  rémois  iRéun.  des 
Soe.  îles  beaux-arts  des  départ.,  1890,  p.  56_8-5g6). 

Jacques  Nicolas  ,  (ils  du  précédent,  né  k  Reims  vers  1078,  travail- 
lait en  itiio,  dans  sa  ville  natale,  aux  préparatifs  entrepris  pour  le 
sacre  de  Louis  XIII.  On  lui  devait,  parait-il,  à  cette  occasion,  une  statue 
du  roi  érigée  sur  un  arc  de  triomphe,  dont  un  contemporain,  Nicolas 
Bergier,  célèbre  antiquaire  rémois,  parle  en  ces  termes:  «  Cette  statue, 
à  cause  de  la  hauteur  du  lieu  où  elle  devoit  estre  mise,  fut  faite  en 
forme  île  Colosse,  beaucoup  plus  grande  que  le  naturel,  tenant  la  place 
du  Génie,  auquel  tout  ce  grand  corps  d'architecture  estoit  voué  et  dédié 
par  le  Sénat  et  le  Peuple  de  Reims.  Elle  estoit  bronzée  par  tout,  sinon 
que  sa  couronne  de  laurier  estoit  dorée,  et  que  son  manteau  Impérial 
qui  luy  pendoit  par  un  nœud  del'espaule,  et  faisoit  plusieurs  plis  genti- 
ment range/,  et  agencez  sur  la  poitrine,  estoit  parsemé  de  Fleurs 
de  Lis  d'or.  L'autel,  l'assiette  et  la  statue  avoient  environ  douze  pieds 
de  hauteur.   » 

En  1626,  Nicolas  Jacques  passa  un  marché  pour  l'exécution  d'un 
tabernacle  destiné  à  l'église  du  couvent  des  Carmes.  En  i<>a8,  il  s'enga- 
gea envers  Nicolas  Thiret,  écuyer,  à  construire,  «  en  l'abbaye  Notre- 
Dame- du -Trésor  en  Normandie,  un  devant  d'autel,  moyenn'  fioo  livres 
tournois  ».  Eu  ift'5.>.  il  sculpta  au  fronton  de  l'hôtel  de  ville  de  Reims  la 


288  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTE!  RS 

statue  équestre  de  Louis  XIII.  En  i6"3o",  il  fit  «  six  statues  d  apôtres  en 
pierre  de  Lagery,  de  grandeur  naturelle,  pour  être  placées  sur  les  con- 
soles encore  existantes  aux  piliers  du  chœur  de  l'église  Saint-Mau- 
rice ».  En  i644>  il  grava  dans  l'église  des  Carmes  l'épitaphe  de  Gérard 
Siga,  chapelain  de  la  cathédrale.  Enfin,  en  1648,  il  entreprit  différents 
travaux  dans  l'église  Saint-Remi,  entre  autres,  le  jubé,  les  portiques  et 
les  clôtures  du  chœur.  Il  mourut  à  Reims  en  1649. 

Nicolas  Jacques  eut  un  fils  et  un  petit-fils,  sculpteurs  comme  lui.  La 
Camille  des  Jacques  fournit  donc  quatre  artistes  qui,  pendant  deux  siè- 
cles, embellirent  leur  ville  natale  d'importants  ouvrages. 

Nicolas  Bergier,  Le  Bougm  1  royal  ou  Parterre  des  riches  Inventions  qui  ont  servi/ 
à  l'Entrée  du  Roy  Louis  le  Justi  en  sa  ville  di  Reims,  ouvrage  posthume  publié  par 
P.  de  la  Salle,  i65;,  f°  .">o.  — Chaubm  de  Troncenord,  Uém.  di  la  Soc.  d'ayricul. 
comm.,  sciences  et  arts  du  départ,  de  la  Marne,  1862,  p.  a85,  :>;ii>.  —  H.  J  ad  art 
Les  Jacques,  sculpteurs  rémois  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  dép.,  1890, 
p.  568-596  . 

Jacques  d'Armuis.  Voir  Aruiuis  Jacques  d'  . 

Jacques  <\v  Baei'ze.  Voir  Baerze  Jacques  de  . 

Jacques  <lv  Italmoul.  Voir  Hulmoiit    Jacques  de 

Jacques  de  Brabant.  Voir  Hrahaut  Jacques  de  . 

Jacques  de  Brœucq.  Voir  Brœucq  Jacques  de  . 

Jacques  de  Charnyères.  Voir  Chariiyères  Jacques  de). 

Jacques  d'Escamaiusr,  Voir  Escamaiug  Jacques  d'  . 

Jacques  de  Gérines.  VoirGérines  Jacques  de  . 

Jacques  de  lias.  Voir  lias  Jacques  de  . 

Jacques  de  Paris.  Voir  Paris   Jacques  de  . 

Jacques  de  la  Tour.  Voir  Tour  Jacques  de  la  . 

Jacques  «I»'  Tréhout.  Voir  Ti'cliout   Jacques  de  . 

Jacquet,  sculpteur  et  tombier  vivant  à  Troyes  à  la  fin  du  xive  siè- 
cle, exécuta,  en  i3o,8,  la  tombe  d'un  artiste  nommé  Jean,  maître  d'oeuvre 
de  la  cathédrale.  Cet  ouvrage  consistait  en  une  dalle  tumulaire  où  était 
gravé  en  creux  le  portrait  du  défunt. 

N'aialis  Komjot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  français,  ivs;.  p.  6s. 


de  l'école  française  y*9 

•lacqiiel  Perrin),  sculpteur  eu  bois  et  maître  imagier  du  xvi°  siè- 
cle, exerçait  son  art  à  Lyon  de  i53o  à  i548.  Il  entreprit  différents  tra- 
vaux pour  le  Consulat  et  collabora  aux  apprêts  des  l'êtes  données  par  la 
ville,  lors  des  entrées  de  la  reine  Eléonore  et  du  roi  Henri  II.  Dans  les 
registres  des  comptes  relatifs  à  cette  dernière  entrée,  en  1.Ï48,  il  est  cité 
au  nombre  des  «  mouleurs  pour  les  termes  et  grandz  ligures  tant  de 
piastre  et  colle  que  terre  et  albastre  ».  Perrin  Jacquet  était  marié  et 
avait  deux  lils,  sculpteurs  comme  lui. 

Arch.  comm.  de  Lyon  ;  CC.  i|8'».  —  G.  Guigne,  Inv.  somm.  des  arcli .  de  Lyon 
t.  III,  1887,  p.  21g.  —  Natalis  Roxnor,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xvm"  siè- 
cle, 1884,  p.  3i.  —  Idem,  L'ait  du  bois  à  Lyon  (Héun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
dép.,  1888,  p.  684). 

I.'ic(|iicl  (Pierre),  (ils  du  précédent,  vivait  également  à  Lyon.  On 
trouve  trace  de  cet  artiste  dans  les  comptes  de  i.ï'3'3  à  i5j4-  H  prit  part 
aux  décorations  commandées  par  la  ville  pour  les  entrées  de  la  reine 
Eléonore,  de  Henri  II  et  de  Charles  IX. 

tlacqucf  Nicolas;,  frère  du  précédent,  travaillait  aussi  à  Lyon,  en 
i.">48,  pour  l'entrée  de  Henri  II  et  de  Catherine  de  Médicis. 

Natalis  H0M1OT,  Les  sculpteurs  de  Lyon  dwxtv"  au  xviuc  siècle,    1884,  p.  53,  35. 

«Jacquet  Mathieu,  Jacques  et  Jean  .  Ces  trois  frères,  sculpteurs 
ornemanistes,  demeuraient  à  Paris  au  xvi°  siècle.  En  i54'-2,  ils  étaient 
occupés  à  l'église  Saint-Gervais  et  y  exécutaient,  dans  la  chapelle  de  la 
Vierge,  une  clef  en  pendentif  qui  formait  une  masse  de  pierre  ouvragée 
de  2  mètres  de  diamètre  sur  1  m.  00  centimètres  de  saillie.  Cette  œuvre, 
très  fouillée  et  d'une  grande  légèreté,  représentait  des  entrelacs  de  (leurs, 
de  feuilles  et  d'animaux.  Mathieu  Jacquet  serait  mort  en  i5~9  et  Jean, 
en  iGo3,  sans  doute  dans  un  âge  fort  avancé.  Ce  dernier  fut  enterré 
dans  l'église  Saint-Gervais. 

Sauvai.,  Hisl.  des  antiquités  de  Paris,  1 7 ■_> ') ,  t.  I,  p.  455.  —  Piganiol  de  la  Force, 
Dcscript.  de  Paris,  1765,  t.  IV,  p.  iô.'i.  —  P.  Lacroix,  Heu.  univ.  des  Arts,  t.  I, 
i8j.r),  p.  'joa.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  1 5:»- 1 55, 
note  4- 

«Jacquet  Antoine  ,  dit  Grenoble,  né  dans  cette  ville  à  la  fin  du 
xve  ou  au  commencement  du  xvi"  siècle,  était  au  nombre  des  artistes 
employés  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau.  Les  comptes  de 
I.Y38  à  i.")5o  portent  : 

«  A  Anthoine  Jacquet,  dit  Grenoble,  imager,  pour  avoir  vacqué  et 
nettoyé  tous  les  ouvrages  de  stucq  et  tableaux  a  Irez  '.ant  de  la  chambre 
et   salle  du   Roy  et    de   la  chambre  de   la  Rcync ,    que    de   la    grande 

«y 


:>yo  DICTIONNAIRE    l>Ls    SCULPTEURS 

gallerie  el  de  la  salle  et  trois  chambres  des  esluves,  à  raison  de  i5  liv. 
par  mois.   » 

«  A  Anthoine  Jacquet,  ilit  Grenoble,  imager,  pour  avoir  vacqué 
esdites  Cgures  ligures  antiques  en  bronze  et  avoir  t'ait  deux  inodelles 
de  terre,  l'un  pour  le  devant  de  la  voulte  du  pavillon  faisant  le  coing  de 
la  grande  liasse  court  sur  le  jardin  du  clos  de  l'estang  dudit  lieu,  et 
l'autre  pour  le  portail  île  la  chapelle  qui  sera  faitte  audit  chasteau  sur 
la  grande  basse  court.   » 

lui  to55,  il  travaillait  avec  un  maître  maçon,  Pierre  Girard,  dit  Cas- 
ioiel  Tous  deux  touchèrent  «  la  somme  de  8.85o  1.  à  eux  ordonnée  par 
M'  Philbert  de  Lorme.  abbé  d'Ivry  et  commissaire  ordonné  par  le  Roy 
sur  le  l'ait  de  ses  batimens,  pour  tous  les  ouvrages  de  maçonnerie  et  taille 
par  eux  faicts  à  Fontainebleau  ».  En  [558,  il  reçurent  .V3o2  livres. 
En  [564,  Antoine  Jacquet  collabora  à  Paris,  sous  la  direction  du  Prima- 
tiee,  à  la  partie  ornementale  du  mausolée  de  Henri  II,  avec  Louis  Le- 
rambert,  Jean  Le  Mercillon,  Louis  Bergeron,  Marin  Lemoyne  et  Pierre 
Dairibry,  dit  le  Marbreux.  II  est  encore  mentionné  dans  les  comptes  de 
Fontainebleau  de  [568  à  i.Vo.  11  mourut  en  1.1-2.  D'après  de  Montai- 
glon,  on  pourrait  attribuer  à  Antoine  Jacquet,  avec  quelque  vraisem- 
blance, le  tombeau  du  cardinal  Duprat  érigé  dans  la  cathédrale  de 
Sens. 

elacquel  Mathieu  ,  dit  Grenoble,  Mis  du  précédent,  dut  naître  vers 
le  milieu  du  xvr  siècle.  Attaché  dès  1Ô90  à  la  maison  du  roi,  il  était, 
en  i5<);.  sculpteur  et  valet  de  chambre  de  sa  Majesté  et  recevait  i33  li- 
vres de  pension.  En  i<>o8.  il  avait  le  titre  de  garde  des  antiques,  avec 
200  livres  de  gages.  En  1097,  on  trouve  dans  un  compte  de  l'Hôtel-Dieu 
de  Paris  la  mention  d'un  travail  exécuté  par  lui  : 

A  Mathieu  Jacquet,  dit  de  Grenoble,  maître  sculpteur  et  peintre  à 
Paris.  V  escus  pour  ung  épitaphe  t'aiete  par  led.  Grenoble  et  opposée 
dans  le  cœur  dud.  Hotel-Dieu,  pour  exécuter  la  vollonté  de  M.  Loys 
Robin,  prebtre  habitué  en  l'esglise  Sainl-André-des-Artz.  >/ 

En  ilio'j.  d'après  le  catalogue  de  Joursanvault  n"  H^H  .  il  lit  quatre 
petites  tables  de  marbre  enchâssées  dans  du  bois  pour  la  chapelle  de 
la  reine. 

Mathieu  Jacquet  est  certainement  le  Jacquet  de  Grenoble  cité  comme 
l'auteur  du  haut-relief  équestre  de  Henri  IV  qu'on  admire  au  château 
de  Fontainebleau.  Ce  beau  marbre,  avec  d'autres  bas-reliefs  de  moindre 
importance  représentant  la  bataille  d'Ivry,  la  reddition  de  Mantes  et  des 
Génies  portant  en  mains  les  insignes  de  la  royauté,  composait  l'ensemble 
décoratif  d'une  cheminée  qui  fut  élevée,  eu  i.V);i,  dans  la  grande  salle 
du  château.  Cette  cheminée  fut  démolie,  en  ija5.  pour  faire  place  aux 


Di;   l  kcui.k   française  291 

constructions  J"un  théâtre,  et  les  sculptures  en  marbre  restèrent  enfer- 
mées dans  un  magasin  pendant  un  siècle.  Sous  le  régne  de  Iamis-Plii- 
lippc.  on  transporta  la  statue  de  Henri  IX  dans  la  chambre,  dite  de 
Saint-Louis,  où  elle  se  voit  aujourd'hui  et  on  déposa  les  autres  bas- 
reliefs    i    au  Musée  du  Louvre. 

Mathieu  Jacquet  mourut  avant  iliio.  Il  eut  trois  lils,  Nicolas.  Pierre  et 
Germain,  sculpteurs  comme  lui.  On  ne  possède  que  peu  de  renseigne- 
ments sur  les  deux  premiers.  Eu  iGo6,  Nicolas,  demeurant  alors  à  Paris. 
rue  Maubuée,  est  qualifié  sculpteur  et  peintre  ;  en  1612,  il  est  désigne 
sous  le  titre  de  sculpteur  du  roi.  Pierre  habitait  en  itiiiS  sur  la  pa- 
roisse de  Saint-Jean-en- Grève  ;  il  vivait  encore  en  ifi'iX.  On  rencontre  à 
Tours,  en  ï63a,  un  Pierre  Grenoble  recevant  <)o  livres  tournois  pour 
avoir  sculpté  les  armes  du  roi  et  de  la  ville  sur  des  écussons  de  pierre 
destinés  à  être  placés  au-dessus  de  la  première  porte  des  grands  ponts 
de  Loire  ;  serait-ce  le  même  artiste  que  Pierre  Jacquet  ? 

.I;k<|m<I  Germain  ,  dit  Grenoble,  tils  de  Mathieu,  succéda  ii  son 
père,  en  1610,  dans  la  charge  de  sculpteur  de  la  maison  du  roi  et  de 
garde  des  antiques,  avec  200  livres  dégages.  A  la  mort  de  Henri  IV, 
Germain  Jacquet  et  Guillaume  Dupré  ayant  été  chargés  de  modeler  en 
cire  l'effigie  du  roi  défunt,  Pieuvre  de  Jacquet  fut  choisie  pour  figurer 
aux  funérailles.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  A  Germain  du  Grenoble,  maître  sculpteur,  800  livres  pour  avoir 
fait  l'effigie  du  feu  Roy  garnie  d'une  couronne  à  lTmpérialle.  » 

C'est  à  Germain  qu'on  attribue  généralement  le  haut-relief  de  Henri  1 V 
du  château  de  Fontainebleau.  Il  est  évident  pour  moi,  je  viens  de  le  dire, 
que  cet  ouvrage  est  de  Mathieu.  En  ellel,  celui-ci,  en  1099,  ayant  le  titre 
de  sculpteur  du  roi,  il  est  tout  naturel  que  ce  soit  lui  qui  ait  obtenu  la 
commande  royale  ;  maintenant,  peut-être  Germain  a-t-il  aidé  son  père 
dans  l'exécution  de  ce  beau  travail. 

Germain  Jacquet  est  inscrit  jusqu'en  i<i'3(i  sur  l'état  des  artistes  de  la 
maison  du  roi.  Son  (ils,  Alexandre  Jacquet,  dit  Grenoble,  né  vers  1614, 
obtint  également  la  double  charge  de  sculpteur  du  roi  et  de  garde  des 
antiques.  Ce  dernier  est  cité  dans  un  acte  notarié  daté  du  'Xj  juillet  i63o  : 
dans  cet  acte,  il  «  s'engageait  à  faire  une  tombe  de  pierre  de  liesse  sic  , 
longue  de  (>  pieds  et  large  de  3,  sur  laquelle  il  devait  graver  l'épitaphe 
qui  lui  serait  baillée  par  M.  Laisné,  s'  de  la  Tremblaye.  ii  la  mémoire 
de  Robert  Boneste,  doyen  de  la  cathédrale  de  Chartres;  il  s'engageait  en 
outre  à  faire  transporter  la  dite  tombe  à  Chartres  et  ii  la  poser  dans 
l'église   des  Capucins   de  cette  ville,  le   tout  moyennant   la  somme  de 

il    Le  bas-relief  de  la  bataille  d'Ivry  lit  ]  it>  r  t  i  «  ■ .  pendant  la  Révolution,  du  Musée 

■  les  PcUts-AuKiistins,  ou  l.i'iioii  l'avait  faussement  attribue  à  Pierre  Francheville. 


2t|2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

■2~o  livres  tournois.  »  Alexandre  Jacquet  mourut  à  Paris  et  fut  enterré 
à  Saint-Hippolyte,  le  29  mai  1G86. 

L'abbé  Guilbert,  Descripl.  hist.  de  Fontainebleau,  17.Ï1,  t.  11,  p.  4<H>2.  —  De  La- 
borde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  Ier,  i85o,  p.  t\ib,  417,425, 
42g,  442j  -\'HJ<  'r,i5,  Sa5.  —  Idem,  Les  comptes  îles  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877, 
p.  190,  192,  197,  îi«,  ô'jô  ;  t.  Il,  18S0,  p.  120,  178. —  Bull,  du  comité  de  la  langue, 
de  I  hist.  et  des  arts,  t.  II,  i853-i85.">,  p.  255-256.  —  J.  Guimhey,  Nouv.  Areh.  de  l'art 
franc.,  1872,  p.  5i-3a.  —  Jal,  Tiict.  crit.  de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  (J5(i.  —  Revue 
des  Sociétés  savantes,  5e  série,  t.  IV,  1872,  p.  f>oô.  —  Barbet  de  Jouv  ,  Descripl.  des 
stulpt.  du  Moyen  Age  et  de  la  Renaissance  au  Musée  du  Louvre,  18-73,  p.  89-90.  — 
De  Ghennevières,  Rev.  de  l'art  français,  i885,  p.  162.  —  De  Montaiglon,  Gaz.  des 
beaux-arts,  2e  pér.,  t.  XXII,  p.  241.  —  Idem,  Rev.  de  l'art  français,  i883,  p.  1 85.  — 
E.  Uiraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i85.%,  p.  207-208.  —  Ed.  Maignien,  Les  ar- 
tistes grenoblois,  1887,  p.  177-178.  —  L.  Courajod,  Alex.  Lenoir,  son  journal,  etc., 
t.  III,  1887,  p.  295.  —  G.  Bapst,  Le  masque  de  Henri  IV  (Gaz.  des  beaux-arts, 
5e  pér.,  t.  VI,  1891,  p.  288). 

«laequel  de  I.a  Bouticle.  Voir  La  Kouliele  Jacquet  de  . 

•laequiii  François  ,  maître  sculpteur  du  xvne  siècle,  était  établi  à 
Lyon  de  i(>4G  à  1  <><'>(!. 

rlaequiu   Jean  ,  exerçait  également  son  art  à  Lyon  de  1G47  à  1602. 
Natalis  Hondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xvin"  siècle,  1884,  p.  5i,  52. 

rlacqiiin  Nicolas  ,  probablement  parent  des  précédents,  maître  sculp- 
teur originaire  de  Lyon,  travaillait  à  Grenoble  en  iû'4o.  On  le  retrouve 
à  Lyon  en  1648.  Il  fut  le  parrain  du  célèbre  sculpteur  Nicolas  Goustou, 
né  en  i658. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvin0  siècle,  1884,  p.  j2.  — 
Ed.  Maignien,  Les  sculpteurs  grenoblois,  18S7,  p.   178. 

«lanin,   artiste   du   commencement  du  xve  siècle,   désigné  dans  les 
comptes  sous  le  titre  d'  «  ymageur  »,  vivait  à  Lyon  de  1404  à  1409. 
Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  nw  wiuc  siècle,  1884,  p.  17. 

Janvier  Jean  ,  sculpteur  en  bois  résidant  au  Mans  au  xvic  siècle, 
alla  travailler  à  Alencon,  où,  d'après  un  compte  extrait  des  archives  de 
l'Orne,  il  reçut  du  trésorier  du  chapitre  de  l'église  Notre-Dame  la 
somme  de  «  soixante-dix  sous  pour  ung  imaige  de  saint  Nicolas  par  lui 
l'aict  et  vendu  au  présent  comptable,  et  par  lui  l'ait  mettre  et  placer  sur 
l'autel  de  la  chapelle  de  Monsieur  saint  Nicolas,  en  la  dite  église  Notre- 
Dame  d'Alençon  ». 

d.  Dvspwrrzs,  Menuisiers-imagiers  ou  sculpteurs  d'Alençon  H' un.  des  Soc  des 
leuux-arls  des  départ.,  1892, p.  Ifii). 


de  l'école  française  393 

Jardinier  Nicolas,  sculpteur  en  bois  et  tailleur  d'images,  travail- 
lait dans  la  ville  de  Lyon  de  i.V(.">  à  1 548- 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  LyonduxW  au  xvrne  siècle,  p.  54.  —  Idem, 
L'art  du  bois  à  L1/011  (IU-un.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  isss,  p.  686). 

•lai'cli'in  Jacques  et  Pierre  .  Ces  deux  frères,  sans  doute  les  (ils  de 
Guillot  Jardrin,  architecte  de  l'église  de  la  Ferté-Bernard,  étaient  éta- 
blis, au  xvie  siècle,  à  Laval.  Ils  décorèrent  plusieurs  autels  de  la  cathé- 
drale et  sculptèrent,  en  i55a,  quatre  statues  destinées  à  l'ancien  portail 
de  la  même  église.  Ces  statues  leur  furent  payées  35  livres  chaque. 

J.  Bouu.iKR,  Rech.  hist.  sur  l'église  et  laparoisse  de  la  Trinitêde  Laval,  etc.,  i8/|5. 
—  Ch.  Bauchal,  Nouv.  dict.  des  archit.  franc.,  1887,  p.  5o8. 

•lai'iiac  Constantin  de),  artiste  du  XIIe  siècle,  dont  le  nom  est  gravé 
sur  le  couronnement  du  tombeau  d'un  évèque,  nommé  Jean  d'Asside, 
mort  en  1169.  Ce  tombeau  se  trouve  dans  l'église  de  Saint-Etienne,  àPé- 
rigueux  ;  l'inscription  porte  en  caractères  du  xne  siècle  :  Constantinus 
de  Jarnac  fecit  hoc  opas.  Un  moulage  de  cette  œuvre  se  voit  au  musée 
de  sculpture  comparée  du  Trocadéro. 

Didron,  Ann.  archéol.,  t.  I,  184/1,  P-  78.  —  Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de 
la  sculpt.  franc.  d'Eméric- David,  1862,  p.  2(|8. —  Catalogue  du  Musée  de  sculpture 
comparée,  1890,  p.  121,  n°  1129. 

•laspard,  probablement  pour  Gaspard,  est  qualifié  «  ymagineur  » 
sur  le  registre  des  comptes  du  boursier  du  couvent  des  Célestins  de  Pa- 
ris, déposé  à  la  bibliothèque  de  l'Arsenal.  Cet  artiste,  qui  vivait  à  Paris 
au  XVIe  siècle,  exécuta,  en  i548,  un  modèle  en  terre  représentant  un 
crucifix,  les  quatre  Evangélistes  et  la  Madeleine,  pour  orner  la  fontaine 
placée  au  milieu  du  cloître  des  Célestins  construit  par  Pierre  Hanon. 
Cet  ouvrage,  coulé  en  bronze,  fut  payé  à  l'artiste  la  somme  de  11  livres 
5  sous  tournois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  il  la  cour  de  France,  t.  I,  1800,  p.  2<)5.  —  A. 
de  Montaiglon,  Arch.  de  l'art  franc.,  Doc,  t.  V.  1857-18S8,  p,  70. 

«lasse  ou  Josse  Guillaume),  était  établi  à  Paris  au  xve  siècle.  En 
i4'38,  il  travaillait  au  Louvre  et  sculptait,  avec  Philippe  de  Foncières, 
les  statues  de  Charles  VI  et  de  Charles  VII  qui  furent  posées  dans  des 
niches  décorant  la  grande  entrée  du  palais. 

Sauval,  Hist.  des  antiq.  de  Paris,  1724.  t.  II,  p.  20.  —  Eméric-David,  Hist.  de  la 
sculpt.  franc.,  18 17-1872,  p.  149.  —  A.  Michiels,  Revue  univ.  des  Arts,  t.  XV,  1862, 
p.  222.  —  Bebty,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  1/17. 

«lean  l'imagier.  Deux  sculpteurs  de  ce  nom  figuraient  à  Paris  sur 


:i\)\  inci  ion'Naihi;  dks  sciT.PTi'.rns 

rôle  de  la  taille  en   1293.  L'un  payait  3  sous  d'imposition  et    l'autre, 
2  sous. 

H.  Gkr.ud,  J,e  nie  de  lu  taille  à  Paris.  1817,  p.  24,  70  [Doc.  inéd.  sur  t'Hist  de 
France). 

«Jean,  sculpteur  du  xive  siècle,  demeurait  à  Lyon  de  \"i--  à  i382.  date 
de  sa  mort, 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xviu*  siècle,  188I,  p.  1  \. 

«Ican,  sculpteur  alsacien,  chanoine  de  Marbach,  devait  vivre  dans  la 
seconde  moitié  du  xv'  siècle,  maison  ne  sait  rien  de  bien  positif  à  cet 
égard.  Il  est  cité  dans  le  nécrologie  de  l'abbave  de  Marbach.  Il  travailla, 
selon  toute  vraisemblance,  à  la  décoration  de  son  monastère. 

C.li.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  au  Moyen  Ane.  t.  II,  1870,  p.  18H. 

«Peau  le  Boucher,  originaire  de  Malines,  collaborait  à  Troyes,  au 
xve  siècle,  avec  Petit  Jean,  son  compatriote  et  son  cousin.  Ces  deux  ar- 
tistes tirent,  en  r463,  «  ung  ymaige  de  S.  Christophe  et  un  S.  Nicolas  » 
pour  placer  au  portail  septentrional  de  la  cathédrale. 

Ass:er.  Les  arts  •  l  h  s  artisL  s  dans  l'anc.  capit.  de  la  Champagne,  187H,  p.  iy>.  — 
Natalis  FIosdot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Rev.  de  l'art  français,  1887,  p.  -■". 

Jean  le  Cybouleur.  sculpteur  de  la  ville  de  Lille,  fait,  en  i34a,  un 
tabernacle  dans  l'église  Saint-Pierre,  pour  le  prix  de  soixante  sous.  En 
1349.  employé  à  la  halle  échevinale,  il  est  chargé  de  décorer  le  tableau 
contenant  les  reliques  des  saints  sur  lesquelles  se  prêtaient  les  serments. 
En  i365,  ayant  pris  part  à  une  émeute,  il  comparait  devant  le  chapitre 
de  la  cathédrale  qui  le  condamne  à  faire  un  pèlerinage.  Les  archives  de 
la  ville  constatent  qu'il  se  soumit  à  ce  jugement  et  entreprit  le  voyage 
ordonné.  Eu  i'3(>-,  il  est  reçu  bourgeois  de  la  ville.  En  i36q,  il  exécute 
dans  l'église  Saint-Pierre,  moyennant  «  LXXI11  gros  »,  la  sculpture  du 
portail  construit  par  l'architecte  Liotard  de  Riauvoir.  L'année  suivante, 
il  sculpte  un  aigle  et  des  bas-reliefs  pour  le  jubé.  Les  comptes  du  cha- 
pitre portent  : 

«  A  maistre  Jehan  le  Chibouleur  pour  faire  l'ouvrage  du  dit  pupitre 

jubé   bien  et  suffisamment XLIIl  livres  1111  sols.    —   Pour  faire 

l'irglc  qui  est  au  pupitre X  gros.  ,, 

En  i38o-i38i,  on  retrouve  encore  l'artiste  occupé  à  différents  travaux 
dans  le  chœur  de  la  même  église. 

Arch.  di,i-  <la  Xnrd,  Fonds  de  la  cûlli''yi'tle  Saint-Pierre  de  Lille,  année  i">'|i; 
registre  5  \. —  Arch.  comm.  de  Lille;  comptes  des  années  1349,  '■"'•''i.  i">(>7,  i38o. 
Registres  aux  bourgeois,  année  1369.  —  De  la  Fons-Mélicocq,  Revue  universelli 
des  4rts.  t.  XII,  i8(5i,  p.  '5711.  —  ,1.  Ilornoï.  Artistes  inconnus,  etc.,  1877,  p.  7,  8, 


|)F,    L  ÉCOL1Î    l'l!AN<:A|SE  ■>()." 

—  Dëhaiske<,  Hhl.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886, p.  169,  172,  178,  1  s 2  :  Doc  , 
p,  ô4o,ôG;),  ^56,  /|(îo,  I7."),  '|8o.  492,  5o2,  ."> 7 r , 

Jean  le  I  lainand.  travaillait,  au  xve  siècle,  ii  la  cathédrale  de 
Cambrai.  En  1409,  il  entreprit  des  réparations  à  l'horloge  de  l'église  On 
lit  en  elfetdans  les  comptes  de  la  fabrique  : 

«  A  Jehan  le  Flamand  entaillent'  pour  avoir  réparé  et  entaillé  plu- 
sieurs images  rompues  entour  le  dit  orloge  et  nettyé  tous  les  person- 
nages et  entailleries XXX  s.  » 

Jules  Hol'doy,  Hisl .  artist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  192. 

Jean,  dit  le  Maçon,  sculpteur  et  architecte  du  comnienccmenl  du 
xve  siècle,  maître  de  l'œuvre  du  château  de  Josselin,  en  Bretagne,  était 
peut-être  l'auteur  du  tombeau  d'Olivier  deGlisson,  mort  en  i/Joôet  de  sa 
femme,  Marguerite  de  Rohan.  Ce  tombeau  a  été  détruit  :  celui  qu'on  voit 
aujourd'hui  est  une  restauration. 

Rizf.ii.,  Bulletin  monumental,  t.  IX,  1  s ', r, ,  p.  -:■,-. 

Jean,  dit  maître  Jean,  habitait  Rome  vers  le  milieu  du  xv°  siècle, 
sous  le  pontificat  de  Pie  II.  11  était  occupé  au  Vatican.  Du  as  juin  1  £63 
au  20  avril  1 463,  les  archives  romaines  le  mentionnent  comme  ayant 
touché  3-  florins  pour  ses  travaux.  Au  xvi°  siècle,  un  autre  artiste  du 
même  nom  résidait  aussi  à  Rome,  où  il  exécutait  plusieurs  ouvrages 
pour  l'église  Saint-Louis-des-Francais.  En  i5^5 ,  un  maître  Jean 
fmagister  Joannes  Gallus  fut  appelé  de  Rome  à  Xaples  par  le  duc  de 
Ribera,  vice-roi  de  Xaples;  c'était  sans  doute  le  même  sculpteur.  Enfin, 
dans  un  livre  de  Félibien,  intitulé  Des  principes  de  l'architecture,  de  la 
sculpture  et  de  la  peinture,  on  trouve  le  passage  suivant  :  «  Il  y  a 
environ  cent  ans  qu'il  y  avait  à  Florence  un  sculpteur  français,  nommé 
maître  Jauni  qui  coupait  si  parfaitement  le  bois,  qu'il  en  faisait  des 
images  aussi  achevées  que  de  marbre.  Le  Vasari  parle  d'un  saint  Roch 
qu'il  fit,  qu'on  regardait  comme  une  chose  merveilleuse.  » 

Félibien,  Des  principes  de  l'architecture,  etc.,  éd.  1690,  p.  5n.  —  Ann.  de  l« 
Sur.  îles  antiq.  de  France,  i854,  P-  i45,  'V>-  — De  Mohtaiglon,  Revue  des  beaux- 
arts,  1860,  p.  102,  107,  i."i-,  147.—  Dussieux,  tes  artistes  français  a  l'étranger, 
187(1,  p.  '|2'>.  —  LECHEVALUER-CHEvrGNARD,  Nouv.  Arch.  de  l'art  franc.,  ?.°  série, 
1.  I,  1N711,  p.  (io,  fia.  —  E.  Muntz,  Les  arts  à  la  cour  des  papes,  ir*  partie,  1878, 
p.  ■>(>•>.  —   A.  Bf.rtoi.otti,  Artisti  francesi  ia  Roma.  i88fi,  p.  i'|.   '|."i. 

Jean  «l'Aire.  Voir  Aire  (Jean  d    . 

Jean  d'Aix-la-Chapelle.  Voir  Aix-la-Chapelle  Jean  d' ;. 

Jean  d'Amiens,  Voir  Amiens  (Jean  d  , 


■2jl'i  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Jean  d'Angers.  Voir  Angers  Jeun  d'  . 

Jean  d'Arras.  VoirArras  Jean  d"  . 

Jean  d'Aurimon .  Voir  Aurimon  Jeand'). 

Jean  d'Auvillers.  Voir  Auvillers  Jean  d'  . 

Jean  d'Avesnes.  Voir  Avesnes  Jeand'). 

Jean  de  Bade.  Voir  Bade  Jean  de 

Jean  de  Beauce.  Voir  Texier  (Jean). 

Jean  de  Beauneveu.  Voir  Beauneveu    Jean  de). 

Jean  de  Beauvais.  Voir  Beauvais  (Jean  de) . 

Jean  d<*  Blois.   Voir  Blois  Jean  de  . 

Jean  de  Bologne.  Voir  Bologne  (Jean  de). 

Jean  de  Bourges.  Voir  Bombes  (Jean  de  . 

Jean  de  Bourgogne.  Voir  Bourgogne  f Jean  de). 

Jean  de  Brabanl.  Voir  Brnbanl    Jean  de). 

Jean  de  Bréquessent.  Voir  Bréquessent  (Jean  de  . 

Jean  de  Bue.  Voir  Bue   Jean  de). 

Jean  de  Cambrai    Voir  (ambrai   Jean  de). 

Jean  de  Carnin.  Voir  Carnin  Jean  de). 

Jean  de  Cauwi.  Voir  1  auwi  (Jean  de). 

Jean  do  Châlons.  Voir  Châlons  (Jean  de). 

tlean  «le  Chartres.  Voir  Chartres  (Jean  de). 

Jean  de  Chelles.  Voir  Chelles  (Jean  de). 

Jean  de  Cologne.  Voir  Cologne  Jean  (de  . 

Jean  de  Coteleur.  Voir  Coteleur  Jean  de). 


ni:   i.'kcoi.i:   FUAXÇAISE  29J 

Jean  de   Dijon    Voir  Dijon  Jean  de 
Jean  de  Dînant.  Voir  Dlnanl  (Jean  de). 
Jean  «le  Févin.  Voir  l'ôvin  Jean  de). 
Jean  de  Fonlay.  Voir  Fontay  Jean  de  . 
Jean  de  Francières.  Voir  Francières  Jean  de). 
Jean  «le  Furno.  Voir  Furno  Jean  de). 
Jean  de  Haës.  Voir  Haës  Jean  de). 
Jean  de  lias.  Voir  lias   Jean  de). 
Jean  de  Honet.  Voir  Honel   Jean  de). 
Jean  de  Unlsl.  Voir  llulsl   Jean  de). 
Jean-Pépin  de  llny.  Voir  lluy  (Jean-Pépin  de). 

Jean  de  llny.  Voir  llny   Jean  de). 

Jean  de  La  Chapelle.  Voir  La  Chapelle  (Jean  de). 

Jean  «le  Lamprenesse.  Voir  Lamprenesse  (Jean  de). 

Jean-Michel  et  Georges  de  La  Sonnette.  Voir  La  Sonnette 
(Jean-Michel  et  Georges  de). 

Jean  de  Lannay.  Voir  Lannay  (Jean  de). 

Jean  de  Liège.  Voir  Lièii'e  (Jean  de). 

Jean  de  Lonen.  Voir  Louen  (Jean  de) . 

Jean  «le  Luxembourg.  Voir  Luxembourg  (Jean  de). 

Jean  el  Pierre  de  llarbaix.  Voir  uarbaix  (Jean  et  Pierre  de). 

Jean  de  Marquette.  Voir  Marqnelle  (Jean  de). 

Jean  de  Marville.  Voir  Marville (Jean  de). 

Jean  de  Melim.  Voir  Melun( Jean  de); 


298  DICTKiW  Ml'.i:    DES    SGDLPTKtTRS 

Jean  «le  Metz.  Voir  Metz  Jean  de). 

Jean  «le  Xamur.  Voir  Vnninr  Jean  de  . 

Jean  «le  Navarre.  Voir  Navarre  (Jean  de). 

Jean  «le  Provins .  Voir  Provins  (Jean  de). 

Jean  «le  Rheims.  Voir  Rheims   Jean  de  . 

Jean  «1<»  Rien.  Voir  Rien   Jean  de  . 

Jean  <l«>  Rijiiiy.   Voir  Rigny  Jean  de  . 

Jean-Pelil  <l«k  Rodas.  Voir  Rodas  (Jean-Petit  de  . 

•lenn  «1«*  Rosselay.  Voir  Rosselay    Jean  de). 

Jean  «le  Rouen.  Voir  Rouen    Jean  de 

Jean  «!«'  Rue.  Voir  lîn«'    Jean  de  . 

Jean  <l«'  Sailly.  Voir  Saill>    Jean  de  . 

Jean  «!«'  Sains    Voir  Sains   Jean  de  . 

Jean  «le  Saint-Denis.  Voir  Saint-Denis  Jean  de  . 

Jean  «le  Saint-Omer.  Voir  Saint-Omer  Jean  de  . 

Jean  «le  Sainl-Priest.  VoirSaint-Priest    Jean  de 

Jean  «le  Saint-Roniàin.  Voir  Saint-Romain  Jean  de  . 

Jean  «le  Sainte-<  atherîne.  Voir  Sainte-Catherine  Jean  de  . 

Jeun  «l«k  Salins.  Voir  Salins   Jean  de  . 

Jean  «le  Sanholis.  Voir  Sanhoiis   Jean  de  . 

Jean  «l<*  S«»nlis.  Voir  Senlîs  (Jean  de  . 

Jean  de  Selles.  Voir  St4-ll«*s.   Jean  de  . 

Jean  «!«'  Soignoles  Voir  Soignoles  Jean  de  . 

Jean  «le  Thory.  Voir  Thorj    Jean  de 


DE    LÉCOLE    FRANÇAISE  30,0, 

Jean  «le  Tombe.  Voir  Tombe  Jean  de. 

.Jean  «le  Trehaille.  Voir  IVehaille  (Jean  de  . 

Jean  «le  Trémont.  Voir  Trémonl  Jean  de), 

»lean  «le  Valence.  Voir  Valence  (Jean  de  . 

Jean  «le  Valenctennes.  Voir  Valenciennes  Jean  de) 

Jean  «le  Véraine.  Voir  Véraine  Jean  de  . 

Jean  «l«>  Vernay.  Voir  Vernay  Jean  de  . 

Jean  «l<*  Vernoil.  Voir  Vernoil  Jean  de. 

J«»nii  «1<>  Vienne.  Voir  Vienne  (Jean  de). 

Jean  <l«'  Vitry.  Voir  Vîlry  Jean  de  . 

Jean  <l<"  Wavrechain.  Voir  Wavrechain  (Jean  de 

Jeannih,  sculpteur  en  bois  et  tailleur  d'images  du  xive siècle,  vivait 
à  Troyes  de  i345  à  i3;;o.  On  rencontre  encore  un  autre  sculpteur  du 
nom  de  Jeannin  résidant  dans  la  même  ville  au  commencement  du 
xv  siècle.  Les  comptes  citent  ce  dernier  comme  travaillant  à  la  cathé- 
drale de  1^-20  à  1428.  11  sculpta  dans  cette  église  un  ange  de  bois  placé 
au-dessous  des  orgues  et  répara  les  statues  de  saint  Pierre  et  de  saint 
Paul  qui  ornaient  l'ancien  portail.  Il  exécuta  aussi  différents  ouvrages 
pour  les  églises  Sainte-Madeleine  et  Saint-Urbain. 

L.  Pigeotte,  Etude  sur  les  travaux  d'achèv.  de  la  cath.  de  Troyes,  1870,  p.  11.  — 
Assif.r,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'une,  capit.  de  la  Champagne,  1876, p. 91 .  — 
Natalis  Ronoot,  Les  Sculpteurs  de  Troyes  Rev.  de  l'art  franc.,  1887,  p.  fi(>,  70  . 

Jehannin  <1«»  Contrecoeur.  Voir  Contrecoeur  (Jehannin  de). 

Jennecœur  (François),  sculpteur  et  peintre  du  xvie  siècle,  demeu- 
rait à  Dijon  de  i535  à  t5j4-  H  était  au  nombre  des  artistes  qui  collabo- 
raient aux  apprêts  des  fêtes  commandées  par  la  ville  pour  les  entrées 
de  Henri  II  en  i548  et  de  Henri  III  en  r5^4-  En  i56q,  il  fut  nommé 
député  de  la  corporation  des  peintres. 

.Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \iv  au  \vn:*  siècle,  188/1,  p.  55,  ."'1 
Jérôme,  travaillait  à  Laon  au  svr  siècle.  En  1547-1048,  il  ligure  sur 


300  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

le  rôle  de  la  taille  comme  payant  J  8  sous  d'impôts.    Peut-être  a-t-il   pris 
part  à  la  décoration  des  chapelles  de  la  cathédrale. 

Grakdin,  Revue  de  l'art  français,  i  s t ,  't ,  p.  -  ;  i8g5,  p.  78,  79. 
Jérôme  de  Fiesole.  Voir  Fiesole    Jérôme  de). 
Jérôme  délia  Robia.  VoirRobbîa   Jérôme  délia). 

Joees.  Ce  nom,  qui  doit  appartenir  à  un  sculpteur  ornemaniste  du 
xive  siècle,  est  gravé  au  bas  d'un  écusson  dans  le  cloître  de  l'ancienne 
abbaye  de  Beauport  (Côtes-du-Nord  . 

A.  Barthélémy,  Bulletin  monumental,  t.  XV,  iS^cj,  P-  '4- 

Jodoigne  ou  Jourdogne  Gilles  de  ,  était  occupé,  en  i35G-i33;;,  à 
la  décoration  du  château  d'Escaudœuvres,  près  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Reg .  niai,  au  Rainant;  H.   a5i.    —   Dehaisnes,  Hisl.  de 

l'art  dans  la  Flandre,  etc..  1886;  Doc, p.  388. 

Jœrehe  (Jean  ,  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  exerçait  son  art  à 
Strasbourg  vers  i4'-J~-  Cet  artiste,  qui  était  surtout  sculpteur  en  bois, 
nous  est  connu  par  une  sentence  émanée  du  magistrat  de  Strasbourg  au 
sujet  d'une  contestation  survenue  entre  les  charrons  et  les  peintres, 
les  premiers  voulant,  à  tort,  faire  rentrer  Jean  Jœrehe  dans  leur  cor- 
poration. 

Ch.  Gérard,  Lis  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  A<jr,  t.  II,  187"),  p.  -i--\. 

J<rrj;-e  ou  fieoriïes,  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  était  établi  à 
Colmar,  sa  ville  natale,  et  y  travaillait  à  l'ornementation  de  l'église 
Saint-Martin.  Il  mourut  avant  i4'»o,  car,  à  cette  date,  un  ancien  registre 
de  la  paroisse  mentionne  la  fondation  d'un  anniversaire  pour  le  repos 
de  son  âme. 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1S70,  p.  187. 

Joigueau  Pierre  ,  figure  dans  les  comptes  des  bâtiments  du  roi 
comme  participant  aux  travaux  du  château  de  Fontainebleau,  de  i54o  à 
i55o,  à  raison  de  14  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  conr  de  France,  t.  I,  tS5o,  p.  427. 

Joly  Gabriel ,  sculpteur  du  xvie  siècle,  alla  d'abord  en  Italie  et  se 
rendit  ensuite  en  Espagne,  où  il  se  fixa  dans  la  province  d'Aragon.  Il 
fit  en  i536,  pour  l'église  de  la  ville  de  Téruel,  un  grand  retable  sur 
lequel  il  sculpta  douze  bas-reliefs  d'après  des  sujets  de  l'Histoh'e  sainte, 
une  Assomption  de  la  Vierge  et  trente  statues  de  saints  placées  dans 


de  l'école  française  3oi 

des  niches.  Il  exécuta  encore  un  retable  pour  l'église  Saint-Pierre,  dans 

la  même  ville,  et  un  autre  pour  l'église  de  Cella,  dans  la  province  de 

Téruel. 

Bermudkz,  Dicriiiiiitrio  hislorko  de  los  mas  ilustres  proffessores  de  las  bellasarles 
en  Espana,  1H00.  —  L.  Dissieux,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1*711,  p.  56. 

Jonchet  Louis  ,  exerçait  son  art  à  Lyon  de  1017  à  iÔ20.  En  i5iS,  il 
tailla  un  écusson  aux  armes  de  la  ville  «  pour  mectre  sur  le  tbrneau  de 
la  première  chambre  de  l'ostel  commun  ». 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \\\"  au  XVIIIe  siècle,  1884,  p.  28. 

tloi'lel  ou  Sorlet  Bastien  ,  travaillait  à  Lyon,  en  i548,  aux  apprêts 
des  fêtes  données  par  la  ville,  lors  de  l'entrée  de  Henri  II  et  de  Cathe- 
rine de  Médicis. 

Arch.  eomm.  de  Lyon,  CC.  1 548 .  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lynx  du 
xiv°  om  xviii"  siècle,  1884,  p.  56.  —  Ci.  G  digne,  Inc.  somm.  des  arch.  de  Lyon, 
t.  III,  1887,  p.   217. 

•fossas  Barthélémy  ,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  exécutait  en 
i447?  avec  son  confrère  Nadal  Quere,  les  stalles  du  chœur  de  l'abbaye 
de  Saint- Vincent  de  Lucq,  en  Béarn. 

Raymond,  Les  artistes  en  Béarn  avant  le  xviuc  siècle,  187'!,  p.  170. 

•Joseph  Germain  ,  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Bourges, 
esteité  parmi  les  artistes  qui  collaboraient,  en  i5i3,  h  la  décoration  de 
la  cathédrale. 

De  GlRARDOT,  Les  artistes  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  franc.,  2e  sér.,  t.   I,   1861, 

p.  23l). 

•Josson   Simon  .travaillait  à  Valenciennes au  xve  siècle.  Son  nom  se 
trouve  mentionné  dans  les  archives  de  l'hôtel  de  ville  à  la  date  de  i4'3a. 
De  La  Fons-Mklicocq,  Revue  univ.  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  >o. 

■  IoiijiIÏ  sculpteur-architecte  breton  du  xvic  siècle,  était  occupe,  en 
i.Vî.5,  à  l'église  de  Trédrez  (Côtes-du-Nord  .  On  voit  le  monogramme  de 
cet  artiste  gravé  sur  les  chapiteaux  du  chœur. 

Mélanges  d'Histoire  et  d'archéologie  bretonnes,  t.  \,  i855,  p.  12. 

•Julienne  Jean  ,  sculpteur  en  bois  originaire  d'Alençon,  travaillait 
dans  cette  ville,  en  1 +44>  à  l'église  Notre-Dame.  Il  sculptait  également 
la  pierre  ;  ceci  est  prouvé  par  un  contrat  d'apprentissage  daté  du  i3  jan- 
vier i.">oi.  Il  dut  mourir  après  i5io. 

ii.  Despiërres,  menuisiers-imagiers  ou  sculpteurs  d'Alençon  Rcun.  des  Soc.  des 
beaux-arts  des  départ.,  ism-';  p.  '»io,  '1  ■  1  • 


}()j  MCTIONXAllUi    DES    SCULPTEURS 

rloulhi  in  Jean  ,  sculpteur  angevin  du  commencement  du  xviï  siècle. 
reçoit  de  la  ville  d'Angers,  en  i(>i4-  la  commande  de  statues  destinées  à 
être  mises  «  au  portai  Saint-Aubin  ».  lors  de  l'entrée  de  Louis  XIII  et 
de  Marie  de  Médicis. 

Célestiu  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  i">çi- 

doiilv  Hugues  ,  était  établi  à  Bourges  quand  il  fut  mandé  à  Riom. 
en  Auvergne,  en  i'38'3,  pour  entreprendre  la  sculpture  du  portail  de  la 
chapelle  du  château  du  duc  Jean  de  Berry.  Hugues  Jouly  secondait  Guy 
de  Dammartin  dans  la  conduite  générale  des  travaux  ;  il  recevait  -  sous 
de  gages  par  jour. 

A.  me  Champeadx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
i894,  p.  11,  .">."),  90. 

Joimliiin    Philippon  ,  sculpteur  ornemaniste,  ('lait   employé  à  Poi- 
tiers, en  i'iS'5,  ;i  la  décoration  du  palais  du  duc  de  Berry. 
A.  de  Champeadx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  du  BeiTy, 

iN,,',,  p.    12. 

Journol  Laurent ,  demeurait  ;i  Amiens  en  î.VJ'j.  A  cette  date,  ou  lit 
dans  les  comptes  relatifs  aux  dépenses  faites  pour  les  travaux  de  sculp- 
ture de  la  porte  Montre-Ecu  : 

«  A  maistre  Laurens  Journot,  pour  avoir  par  luy  fait  le  nombre  de  8; 
tant  salamandres,  Heurs  de  lys  comme  lîouronnies  (leurons  ,  Ii5  livres 
i<)  sols  10  deniers.  » 

«  Au  mesnie.  escarry.  fait  les  joints,  taille  et  enrichy  de  menuiserie, 
de  cordelières,  branches  et  feuillages,  dou  channes  doubles  de  costé  et 
d'autre,  et  de  candellabres  denffans  et  bastons  dedans  les  dits  candel- 
labres  et  cordelières,  le  nombre  et  quantité  de  48  assiettes  de  pilliers  de 
pierres  de  Faloize,  auquel  est  entaillé  un  angle  ange  portant  les 
armoiries  de  la  ville,  et  une  salamandre  portant  les  armoiries  du  Roy, 
la  dite  pierre  contenant  \  pieds  de  long  2  pieds  de  large,  8  livres.  » 

A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blasscl,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  in. 

•louvenel  Louis,  sculpteur  et  peintre  du  x\r  siècle,  exerçait  sou 
art  à  Lyon  vers  i548. 

Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv'  au  XVIIIe  siècle,  1884,  p.  3.'). 

Jubert,  devait  résider  à  Troycs  vers  la  lin  du  xve  siècle.  Le  nom  de 
ce  sculpteur  est  gravé  sur  un  cul-de-lampe  en  pierre  (i)  qui  se  trouvait 
autrefois  dans  la  chapelle  de  la  Passion,  au  couvent  des  Cordeliers  de 

il)  Le  Musée  du  Trocadéro  en  possède  un  moulage. 


/• 


de  l'école  kiiam.msk  k>'5 

Troyes,  et  qui  est  conservé  aujourd'hui  au  musée  archéologique  de  la 

ville.  Dans  le  même  musée,  ou  attribue  aussi  à  Jubert  un  bas-relief  de 

provenance  identique  représentant  deux   anges  soutenant  un  écu  aux 

armes  de  Champagne. 

\.  Babeau,  Un  bas-relief  de  l'une,  couvi  nt  des  Cordeliers  de  Troyes  et  le  sculpleu 
Jubert  (Ann.  de  l'Aube,  1887).  L.  LeClert,  Catalogue  du  Musée  île  Troyes,  arehéo 
logie  monumentale^  1890,  11"  297.  —  L.  Courajod  et  F.  Makcou,  Musée  desculpt. 
comparée,  catalogue  raisonné,   1892,  p.  i45,  i'i'i-  pi-  716- 

•lubei't  Jacques  ,  était  peut-être  le  lils  du  précédent.  11  vivait  à 
Troyes  au  commencement  du  xvie  siècle  et  serait  l'auteur  dune  Mater 
dolorosa  qui  se  voit  dans  l'église  de  Saint  l'antaléon.  Il  se  rendit  aussi 
à  Provins  et  y  sculpta  plusieurs  ligures  pour  l'église  Saint- Avoul.  Dans 
cette  dernière  ville,  en  i.Vjii,  il  reçut  par  traité,  moyennant  le  prix  de 
yo  livres  tournois,  la  commande  de  six  statues  en  pierre  de  Tonnerre 
destinées  à  la  chapelle  de  la  Maladrerie  de  Close-Barbe.  Le  marché  por- 
tait que  l'œuvre  principale  devait  être  «  une  image  de  Notre-Dame  de 
Pitié  qui  sera  assise  au  milieu  de  l'autel  tenant  sur  ses  genoux  laremem- 
brance  de  Nostre  Seigneur.  Taisant  même  grandes  pleurs  selon  que 
l'histoire  le  requiert  ». 

Ë.  Socard,  Biogr.  des  personnages  de  Troyes  et  du  départ,  de  l'Aube,  1882,  p.  ■>•>,(!, 
227.  —  L.  Courajod  et  F.  Marcod,  Musée  de  sculpt.  comparée,  catalogue  raisonné, 

1892,  p.   I'i'i. 

«Inde  Paul  .  sculpteur  en  bois  établi  à  Grenoble  au  xvi€  siècle, 
aurait  exécuté  les  belles  boiseries  de  la  Chambre  des  Comptes  entre  les 
années  i.">ai  et  i.5a'3. 

Ed.  Maigniepî,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  188. 

oliii£l:ir  Pierre  ,  sculpteur  ornemaniste  et  architecte  du  xiv  siècle, 
était  occupé  en  i'3S'},  à  Riom,  en  Auvergne,  à  décorer  le  palais  et  la 
Sainte-Chapelle  du  duc  Jean  de  Berry,sous  la  direction  de  Guy  de  Dam- 
martiu  qu'il  remplaçait  souvent  dans  la  conduite  des  travaux.  En  avril 
i'iS|,  les  comptes  portent  : 

«  A  niestre  Pierre  Juglar  pour  V  jours  qu'il  a  demouré  avec  ledit 
inestre  Guy  à  1ère  les  molles  pour  1  apareille  du  portail  de  la  sainte 
chapelle,  etc.  » 

tliiii'hir  (Jean),  travaillait,  en  i'iiS'3.  au  palais  de  Riom,  sous  les 
ordres  de  son  parent,  Pierre  Juglar.  L'année  suivante,  il  se  rendit  à 
Marseille  où  il  reçut  de  la  municipalité  la  commande  de  deux  statues  en 
pierre  représentant  saint  Lazare  et  saint  Louis,  évêque  de  Toulouse, 
qui  devaient  être  mises  à  la  porte  du  Laurel. 

Barthélémy,  Doc.  inéd.  sur  diveis  artistes  inconnus  de  Marseille* et  d'Air,  etc., 


304  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

iS85,  p.  -r>.  —  A.  dï,  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France, 
duc  de  Berry,  1894,  p.  10,  89, .90. 

Julinl  ou  •lulvol  Jacques  Ier),  né  à  Troyes  vers  la  fin  du  XVe  siècle, 
faisait  partie  d'une  nombreuse  famille  d'artistes  dont  trois  portaient  le 
prénom  de  Jacques  ;  il  est  donc  fort  difficile  de  désigner  avec  certitude 
les  œuvres  dues  à  chacun  de  ces  sculpteurs.  En  i5ii,  Jacques  Ier  reçoit 
79  livres  10  sous  pour  avoir  orne  la  table  de  l'autel  Notre-Dame  1  , 
dans  l'église  Saint-Jean.  En  i5i6,  il  travaille  à  Sainte-Madeleine  «  au 
portail  devers  le  cimetière  ».  En  i534,  il  exécute  pour  le  couvent  de 
Moutier-la-Celle  le  tombeau  de  l'abbé  de  ce  monastère.  En  i.Y3<),  il 
sculpte  le  retable  de  l'abbaye  de  Larrivour.  Dom  Marlène,  au  xviie  siè- 
cle, dans  son  Voyage  littéraire,  décrit  ainsi  ce  beau  monument  :  «  Le 
retable  de  l'autel  est  quelque  chose  d'admirable.  Il  est  fait  d'un  jaspe 
de  Venise  ;  on  y  voit  la  vie  de  la  Vierge  en  bas-relief,  d'un  travail  qui 
semble  surpasser  l'art.  Toutes  les  figures  sont  admirables  ;  il  y  en  a  si 
l'on  croit  M.  Girardon  le  plus  habile  sculpteur  de  nos  jours,  qu'on  ne 
paierait  pas  leur  pesant  d'or.  »  (les  bas  reliefs,  qui  jouissaient  d'une 
grande  renommée  et  qui  furent  longtemps  attribués  à  François  Gentil  et 
à  Dominique  Florentin,  font  partie  maintenant  de  la  collection  de 
M.  Julien  Gréau,  à  Troyes.  Juliot  entreprit  encore  un  autre  retable  en 
marbre  pour  l'église  Saint-Nizier  ;  ce  dernier  était  de  proportions  plus 
petites  que  celui  de  l'abbaye  de  Larrivour,  mais  il  lui  ressemblait  par 
la  facture  et  par  le  sujet.  Deux  fragments  mutilés  de  ce  retable  ont  été 
retrouvés,  en  1800,  sous  le  dallage  de  l'église  et  sont  aujourd'hui  au 
Musée  de  Troyes.  Jacques  Ier  Juliot  mourut  avant  i55a, 

•luliol  (Jacques  II  .  dit  le  jeune,  peut-être  fils  du  précédent,  naquit 
à  Troyes  vers  le  commencement  du  xvi°  siècle.  Il  alla  à  Fontainebleau 
et  y  collabora,  de  i54o  à  i55o,  à  la  décoration  du  château,  à  raison  de 
14  livres  par  mois.  Il  revint  ensuite  dans  sa  Aille  natale  et  exécuta  un 
grand  tableau  d'autel  pour  l'église  Saint-Urbain.  C'est  dans  cette 
paroisse,  dont  il  était  marguillier.  qu'il  fut  enterré  en  10G-.  L'épitaphe 
suivante  fut  gravée  sur  son  tombeau  placé  deA'ant  le  chœur  de  l'église  : 

«  Cy  gist  noble  homme  Jacques  Juliot,  maître  sculpteur  et  mariglier 
de  céans,  lequel  a  donné  la  table  du  grant  hostel.  Il  décéda  le  XII  jor 
de  novèbre  i5(>~.  Priez  pour  les  trépassez.  » 

Son  fils,  Jacques  III  Juliot,  né  à  Troyes  le  16  septembre  i544,  fut 
également  sculpteur,  mais  on  ne  connaît  aucune  de  ses  a3uvres. 

tfuliot    Hubert  ou  Imbert  ,  sculpteur  et  peintre  natif  de. Troyes  au 

l  Ce  beau  retable,  dont  la  partie  centrale  représente  le  Cène,  existe  encore 
lujourdhui. 


de  l'école  française  '5o.") 

commencement  du  xvie  siècle,  va  à  Fontainebleau  où  il  est  oeccupé  au 
château  dès  l'année  i535.  Dans  la  suite,  de  i54o  à  i55o,  on  lit  dans  les 
comptes  des  bâtiments  royaux  : 

«  A  Inibert  Julliot,  imager,  pour  avoir  vac4iié  aux  réparemens  et 
raccoustrement  des  niédalles,  testes  et  corps  de  marbre  antique,  puis 
naguères  apportées  de  Rome  audit  lieu  de  Fontainebleau,  à  raison  de 
\-  liv.  par  mois.  » 

Hubert  Juliot  aurait  aussi  travaillé,  en  i548,  au  château  de  l'olisy 
Aube  . 

rliiliof  François  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Troyes,  était  également  au 
nombre  des  artistes  employés,  au  XVIe  siècle,  au  château  de  Fontaine- 
bleau. De  i53j  à  i54o,  il  recevait  i3  livres  de  gages  par  mois. 

*l il lïol  Antoine  ,  de  la  même  famille  que  les  précédents,  travaillait 
comme  eux,  de  i54oà  i55o,  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau, 
à  raison  de  14  livres  par  mois. 

Dom  Martkne,  Voyaye  littéraire,  1-24.  —  Grosle\  Kphémérides  troyennes,  1764, 
p.  j.  —  De  Labordk,  La  renaissance  des  arts  à  ta  cour  de  France,  t.  I.  i85o, 
p.  .'|oô,  4'JÔ.  —  Idem,  Les  amples  îles  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1N77,  p.  m'i,  i55, 
192,  197.  —  Champollios-Figeac,  Le  palais  de  Fontainebleau,  1866,  p.  i.'^-iâ.s.  — 
Assier,  Comptes  de  la  fabr.  de  Saint-Jean  de  Troyes,  p.  25.  —  Idem,  Comptes 
'le  la  fabr.  de  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i854,  p.  48-  —  Idem,  Les  arts  et 
les  artistes  dans  fane.  cap.  de  la  t'hampayne,  187G,  p.  ;|l>-97.  —  A.  Babeu',  Do- 
minique Florentin  [Réun.  des  Soc.  des  beatur-arts  des  départ.,  ■  *--,  p.  i52). — 
Idem,  Les  prédécesseurs  de  François  Gentil,  1879,  p.  20-24.—  '-•  Socard,  Bioyr.des 
personnages  de  Troyes,  etc.,  1882,  p.  227  à  200. —  L.  Gonse,  La  sculpture  française, 

iSi|.">.  p.  90. 

elulvol  Jean  ,  vivait  à  Besançon  dans  la  première  moitié  du  xvir  siècle. 
On  lui  attribue  la  sculpture  des  stalles  de  l'église  abbatiale  de  Montbe- 
noit  Doubs  .  Ces  stalles  furent  exécutées,  de  i5a5  ii  1027,  par  ordre  de 
l'abbé  Ferry  Carondelet,  maître  des  requêtes  au  grand  conseil  de  Ma- 
lincs  et  procureur  en  cour  de  Rome  de  Marguerite  d'Autriche. 

cliiiyot  Rémond  ,  fils  de  Jean,  sculptait,  en  i555,  un  retable  en 
pierre  pour  l'une  des  chapelles  de  l'église  Saint-Maurice  de  Besançon. 

J.  Gauthier,  Annuaire  du  Doubs,  i8y4,  P-  4'-  —  Idem,  Réun.  des  Soc.  des  beaux- 
arts  des  départ.,  i8g5,  p.  806  ;  1897,  p.  246-2I7. 

rliinekhoi*  Les  .  On  n'a  pas  de  renseignements  bien  positifs  sur 
cette  famille  d'artistes  du  XIVe  siècle,  qui  se  composait,  d'après  la  tradi- 
tion, de  trois  frères  architectes  et  sculpteurs.  Leur  nationalité  a  été  très 
controversée.  Les  uns,  les  plus  nombreux,  les  rattachent  à  la  Bohême, 
d'autres  les  considèrent  comme  originaires  de  l'Alsace  et  pensent  qu'ils 


3oG  DICTIONNAIBE    DES    SCLLl'TEUBS 

ont  été  appelés  à  Prague  par  Charles  IV.  Ce  qui  demeure  certain,  c'est 
que  des  artistes  de  ce  nom  ont  travaillé  à  la  cathédrale  de  Strasbourg, 
et  qu'on  leur  attribue  dans  cette  église  la  construction  de  la  tour  supé- 
rieure octogonale  avec  ses  quatre  tourelles.  On  fixe,  mais  sans  aucune 
preuve,  la  durée  de  ces  travaux  de  i365  à  i383.  La  légende  rapporte  que 
les  Junckher,  étant  retournés  en  Bohême,  envoyèrent  à  Strasbourg, 
en  i4°4>  une  statue  de  la  Vierge  qui  fut  placée  dans  la  cathédrale;  cette 
statue  jouissait  au  Moyen  Age  d'une  renommée  universelle.  On  a  re- 
trouvé, parait-il,  dans  la  Bibliothèque  de  Strasbourg  des  comptes  de  la 
cathédrale  où  figure  le  nom  des  Junckher  jusqu'en  i4io;  après  un  séjour 
en  Bohème,  ils  seraient  donc  revenus  en  Alsace. 

Sbebkrg,  Die  Junckher  cou  Prag.  Domlmumeisler  uni  400,  und  der  Slrassb.  Muus- 
terbau,  Leipz,  1871.  —  Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age, 
t.  II,  i8;3,  p.  i-i5. 

Jurant]   Jean  .  sculpteur  franc-comtois,  exerçait  son  art  à  Besançon 

vers  16-28. 
J.  Gauthier,  l)h:t.  des  artistes  franc-comtois,  etc.,  189:»,  p.  12. 

Juste  Les  .  Ces  artistes  d'origine  italienne,  dont  le  nom  de  famille 
était  Betti.  vinrent  en  France  au  commencement  du  xvic'  siècle,  proba- 
blement en  i5o4-  Us  étaient  trois  frères,  Antoine,  Jean  et  André,  fils 
d'un  sculpteur  florentin.  Antoine  eut  un  fils,  Juste  de  Juste,  et  Jean  en 
eut  un  également  qui  porta  le  même  prénom  que  lui.  Fixés  à  Tours,  les 
trois  frères,  qui  avaient  le  titre  de  sculpteurs  du  roi,  reçurent,  eni5i3, 
des  lettres  de  naturalisation. 

•lusle  Antoine),  est  ne  en  i4'9>  '<l  San  Martino  a  Mensola,  petit  vil- 
lage pies  de  Florence.  Comme  je  viens  de  le  dire,  il  se  rendit  en  France 
avec  ses  frères  vers  i5o4-  On  suppose  qu'il  avait  été  mandé  par  Jean 
James,  commanditaire  de  l'abbaye  de  Lehon,  neveu  de  Thomas  James, 
évèque  de  Dol  en  Bretagne.  Ce  dernier  étant  mort  le  5  avril  i5o4, 
Antoine  fut  chargé,  avec  son  frère  Jean,  de  lui  élever  un  tombeau  en 
pierre  dans  la  cathédrale  de  Dol.  Ce  monument,  achevé  en  1007,  existe 
encore  aujourd'hui  sur  le  mur  du  transept  gauche  de  l'église  ;  la  statue 
de  l'évêque  a  disparu.  L'inscription  suivante,  en  lettres  gothiques,  se 
lit  sur  un  des  pilastres  :  Scelle  sti'uxit  </jhik  magister  istud  Juhannes 
cujus  cognomen  est  Justits  et  Florenlinus.  D'après  cela,  on  pourrait 
regarder  Jean  Juste  comme  le  seul  auteur  du  tombeau:  mais  il  faut 
observer  que  l'inscription  a  été  placée  plus  tard,  vers  i53i,  alors  que 
l'artiste  avait  une  grande  réputation,  ce  qui  explique  pourquoi  son  nom 
fut  gravé  de  préférence  ;i  celui  de  son  frère. 

Antoine  Juste  alla  ensuite  à  Caillou    et    y   exécuta,   de    t5o8  à   ijoy, 


DE    I.  ECOLE    IH  \M    ihK  nr 

douze  figures  d'apôtres  en  albâtre  [mur  la  chapelle  <lu  château.  Les 
comptes,  qui  le  qualifient  «  fleurentin  faiseur  d'images  »,  citent  aussi  de 
lui  un  grand  bas-relief  en  marbre  île  la  bataille  de  Gênes,  décorant  la 
galerie  de  la  cour  principale,  un  buste  du  cardinal  d'Amboise.  un  grand 
lévrier,  un  entant  et  enfin  une  grande  tète  de  cerf.  Toutes  ces  œuvres  lui 
furent  payées  \%~  livres. 

En  t5io,  on  trouve  encore  mention  d'un  «le  ses  ouvrages.  A  celle 
dale,  il  touche  en  effet  ^1  livres  tournois  «  pour  avoir  par  luy  l'ait  une 
bische  de  cire  ouvrée  que  ledit  seigneur  Louis  XII  a  ordonné  estre 
assise  et  mise  au  haut  de  la  gallerie  du  grand  jardin  du  chasteau  de 
llloys  et  icelle  estofl'ée  et  peinte  des  couleurs  nécesssaires  ». 

En  i5i(i,  Antoine  fit  venir  à  Tours,  où  il  avait  établi  son  atelier,  des 
marbres  de  Carrare  destinés  au  tombeau  de  Louis  XII  et  travailla,  avec 
Jean,  à  ce  beau  mausolée  qui  ne  fut  mis  en  place  à  Saint-Denis 
([u'en  i53i.  (l'est  à  lui  qu'on  attribue  la  partie  décorative  du  monument, 
avec  les  magnifiques  bas-reliefs  du  soubassement,  qui  représentent  l'un, 
le  passage  des  montagnes  de  Gènes,  l'autre,  l'entrée  du  roi  à  Milan  et 
les  deux  derniers,  la  bataille  d'Agnadel. 

Antoine  Juste  mourut  à  Tours  en  i.*>i<).  car.  à  cette  dale,  sa  veuve, 
Lsabeau  de  l'asche  et  son  (ils,  Juste  de  Juste,  figurent  dans  un  acte  nota- 
rié .  Le  Louvre  possède  une  tète  de  jeune  guerrier  en  marbre  qu'on  croit 
être  de  sa  main:  elle  provient  du  château  de  Gaillon. 

Juste  Jean  ,  frère  du  précédent,  naquit  dans  les  environs  de  Flo- 
rence en  i485.  L)e  tous  les  Juste,  Jean  est  certainement  le  plus  connu. 
Après  avoir  terminé  le  tombeau  de  l'évêque  de  Dol,  il  vint  se  fixer  à 
Tours,  où,  naturalisé  en  rai3,  il  reçut  le  titre  de  sculpteur  du  roi.  C'est 
dans  cette  ville  qu'il  entreprit,  en  i5i-,  le  mausolée  de  Louis  XII,  qui 
fut  achevé  eu  1.YJ1.  A  cette  époque,  les  marbres  furent  transportés  de 
Tours  ;i  Saint-Denis,  comme  le  prouve  un  marché  passé  par  l'artiste,  le 
iK  janvier  i53i,  avec  Guillaume  Carrondeau,  «  marchand  voyclurier  par 
eau,  bastellier  du  Roy  sur  la  rivière  de  Loyre  demeurant  à  Bloys  ».  Ce 
dernier  s'engageait,  moyennant  4°°  écus  d'or,  «  à  mener  et  conduire 
tant  par  eau  que  par  terre  de  ceste  ville  de  Tours,  maison  et  asteiier  du 
dict  Juste,  jusques  audedans  de  l'entrée  de  l'Eglise  Mgr  Sainct  Denis, 
en  France,  la  sépulture  de  pierre  de  marbre  des  l'eiiz  Loys  douziesme  et 
Anne.  Royne  de  France,  que  Dieu  absoille,  estant  de  présent  entassée 
en  soixante-trois  (juesses  tant  grandes  que  petites,  en  bonne  seurcté,  au 
myeulx  que  luy  sera  possible,  sans  rien  desmolir,  dedans  le  temps  que 
plus  loust  faire  se  pourra  ». 

Jean  Juste  se  rendit  lui-même  à  Saint-Denis  pour  mettre  en  place  le 
monument.  <  leci  est  constaté  par  deux  ordonnances  extraites  descomptes 


3o8  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

des  bâtiments  du  roi  et  datées,  la  première,  du  2;  mai  i53i,  la  seconde, 
du  -2-2  novembre  de  la  même  année  : 

«  A  Jehan  Juste,  tailleur  et  sculpteur  du  Roy,  la  somme  de  quatre 
censcscuz  sur  huict  cens  escuz  à  lui  deubz,  rcstans  de  la  somme  de  XIIe 
qui  luv  a  esté  accordée  pour  la  eonduicte  et  assiette  de  la  sculpture  du 
l'eu  Roy  à  prendre  des  deniers  de  l'espargne.  » 

«  Monseigneur  le  Légat,  il  est  deu  à  Jehan  Juste  mon  sculpteur  ordi- 
naire, porteur  de  cestes,  la  somme  de  quatre  cens  escuz  restans  des 
douze  cens  que  je  luy  avoys  par  cidevant  ordonnez  pour  l'aménage  et 
eonduicte  de  la  ville  de  Tours,  au  lieu  de  Sainct  Denys  en  France,  de  la 
sépulture  de  marbre  des  t'euz  Roy  Loys  et  Royne  Anne  que  Dieu  absoille, 
et  oultre  cela  lui  est  encores  deu  la  somme  de  soixante  escuz,  qu'il  a 
l'ouruye  et  advancëe  de  ses  deniers,  pour  la  cave  et  voulte  qui  a  esté 
i'aicte  soubz  la  dite  sépulture  pour  mectre  les  corps  des  dits  feuz  Roy  et 
Royne,  desquelles  deux  sommes  je  veulz  etentendz  que  le  dict  Juste  soit 
satisfait,  comme  la  raison  le  veult...  » 

Ce  beau  mausolée,  qu'on  admire  dans  la  basilique  de  Saint-Denis,  se 
compose  d'un  édicule  en  marbre  dont  le  soubassement  est  orné  des  bas- 
reliefs  dont  j'ai  parlé  plus  haut.  Au  dessus  se  trouvent  douze  arcades, 
quatre  sur  les  grands  côtés  et  deux  sur  les  petits  ;  sous  ces  arcades  sont 
assis  les  douze  Apôtres.  A  l'intérieur,  on  aperçoit  un  long  sarcophage 
sur  lequel  sont  étendus  les  cadavres  du  roi  et  de  la  reine.  Sur  le  dessus 
du  plafond,  le  roi  et  la  reine  sont  agenouillés,  les  mains  jointes,  devant 
des  prie-Dieu.  Aux  angles  du  monument  sont  placées  quatre  statues 
symbolisant  la  Force,  la  Tempérance,  la  Prudence  et  la  Justice.  Jean 
Juste  exécuta  de  sa  main  les  statues  agenouillées  de  Louis  XII  et  d'Anne 
de  Bretagne  ainsi  que  les  deux  gisants  ;  pour  le  reste,  il  fut  aidé  par 
son  frère  Antoine,  auteur  des  bas-reliefs  du  soubassement,  et  par  son 
neveu  Juste  de  Juste,  auquel  on  attribue  généralement  les  douze  Apô- 
tres et  les  quatre  figures  de  Vertus,  œuvres  inférieures  aux  autres  sculp- 
tures du  tombeau. 

En  dehors  du  mausolée  de  Louis  XII.  qui  a  rendu  célèbre  le  nom  de 
Jean  Juste,  l'artiste  entreprit  à  Tours  d'autres  ouvrages,  aujourd'hui 
détruits,  dont  voici  la  liste  : 

i°  Le  monument  funéraire  de  Jean  IV  de  Rieulx,  baron  d'Ancenis, 
maréchal  de  Bretagne,  qui  fut  enterré  en  1018,  à  Ancenis,  dans  l'église 
des  Cordeliers,  à  gauche  de  l'autel. 

2°  Le  tombeau  de  Thomas  Bohier,  le  fondateur  de  Chenonceaux,  maire 
de  Tours,  notaire  et  secrétaire  du  roi,  mort  dans  le  Milanais  le  2.4  mars 
1Ô23  et  de  Catherine  Bricon.net,  sa  femme,  morte  en  novembre  i5a6.  Ce 
tombeau  était  érigé  dans  l'église  Saint-Saturnin  de  Tours:  il  subsista 
jusqu'il  la  Révolution, 


I>IÎ    L'ÉCOLE    FRANÇAISE  3ot) 

'3°  La  sépulture  de  Louis  de  Grèvent,  abbé  régulier  de  la  Trinité  de 
Vendôme,  sculptée  à  Tours  et  transportée  ensuite  à  Vendôme  en  i53o. 
Ce  monument,  où  Louis  de  Grèvent  était  représenté  revêtu  de  ses  habits 
pontificaux,  existait  encore  en  partie  en  i8a3  ;  à  cette  date,  la  fabrique 
de  l'église  le  fit  disparaître  entièrement. 

De  i53aà  i53i),  Jean  Juste  termina,  par  ordre  d'Hélène  de  Hangest, 
pour  la  chapelle  du  château  d'Oiron  Deux-Sèvres),  le  tombeau  de  son 
mari,  Artus  Gouffier,  et  celui  de  sa  belle-mère,  Philippe  de  Montmo- 
rency. Ces  tombeaux,  mutilés  par  les  protestants  en  i5(>8,  se  voient 
maintenant  dans  l'église  paroissiale  d'Oiron. 

A  partir  de  i.Y3(),  on  ne  sait  plus  rien  sur  les  travaux  de  Jean  Juste.  Il 
habitait  alors  à  Tours,  rue  Raguenau,  sur  la  paroisse  Saint-Saturnin,  et 
possédait,  dans  les  environs  de  la  ville,  deux  fiefs,  les  Jouanceaulx  et  la 
Bodinière.  Il  avait  ajouté  le  nom  de  ce  dernier  fief  au  sien,  et  se  faisait 
appeler  sieur  de  la  Bodinière,  titre  que  prit  également  son  fils  Jean.  Il 
mourut  en  i549,  âgé  de 64  ans. 

♦Iiisle  (André),  frère  des  précédents,  né^cn  Italie  entre  i4^3  et  1487, 
vint  en  France  où  il  s'établit  à  Tours.  Il  se  fit  naturaliser  en  i5i'3  et  fut 
nommé  sculpteur  du  roi.  On  ne  possède  aucun  autre  renseignement  sur 
cet  artiste.  Il  est  probable  qu'il  prit  part  aux  travaux  de  ses  frères  et 
qu'il  aida  Jean  dans  l'exécution  du  tombeau  de  Louis  XII. 

•luslo  Juste  de),  fils  d'Antoine,  naquit  à  Tours  en  i5o5.  Il  fut  l'élève 
de  son  oncle  Jean  Juste  et  collabora  probablement  dans  son  atelier  à 
différents  ouvrages,  parmi  lesquels  on  cite  les  Apôtres  et  les  Vertus  du 
monument  de  Louis  XII.  En  i5u<),  il  travaillait  pour  le  roi  François  Ie'  ; 
c'est  ce  que  nous  apprennent  les  deux  mentions  suivantes  : 

«  i5  mars  1029.  —  A  Juste  de  Just,  tailleur  en  marbres,  demourant  à 
Tours,  la  somme  de  102  1.  10  s.  tourn.,  pour  commencer  à  besongner  à 
deux  statues  en  marbre,  l'une  de  Herculles  et  l'autre  de  Léda,  lesquelles 
led.  seig'  luy  a  ordonné  (aire  pour  son  service.  » 

«  27  sept.  1529.  ■ —  A  Juste  de  Just,  ymmager  en  marbre,  demourant  à 
Tours,  la  somme  de  102  1.  10  s.  tourn.,  sur  les  fraiz,  sallaires  et  payement 
de  certaines  ymaiges  de  marbre  que  led.  seig1' luy  a  donné  charge  de  faire 
pour  son  service.  » 

Il  dut  quitter  la  ville  de  Tours,  en  i53i,  pour  se  rendre  à  Fontainebleau, 
où  on  le  trouve,  en  i535-i536,  occupé  aux  travaux  de  la  grande  galerie  du 
château.  Les  comptes  portent  : 

«  A  Just  de  Just,  imager,  pour  avoir  vacqué  esdits  ouvrages  de  stucq 
etpainture  à  raison  de 20  liv.  par  mois.  » 

En  i533,  l'artiste  avait  le  titre  de  sculpteur  du  roi,  avec  120  livres  par 


3lO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTKUHS 

an,  et  en  i5'3s,  ses  gages  furent  portés  à  240  livres.  Il  revint  à  Tours  en 
i53;,  car  on  possède  dans  les  archives  de  la  ville  une  quittance  de  lui, 
datée  de  la  même  année,  an  sujet  d'une  statue  de  la  Vierge  qu'il  avait 
sculptée  pour  le  portail  de  Notre-Dame-de-la-Riehe  : 

«  Je  Juste  de  Juste,  confesse  avoir  reeeu  de  M.  le  receveur  sire 
G.  Aherl.  la  somme  de  six  escus  d'or  soleil,  pour  le  paiement  d'une 
Notre-Dame  que  ay  faicte  pour  la  porte  de  la  Riche,  par  le  commande- 
ment de  Mgr  le  mère   maire  .    » 

Juste  de  Juste  continua  à  vivre  à  Tours  de  i53;  à  i55q,  époque  de  sa 
mort.  Il  avait  épousé,  avant  i538,  Françoise  Lopin,  fille  de  Jean  Lopin, 
notaire  à  Tours;  celle-ci  lui  survécut  jusqu'en  i58a. 

«luslo  Jean  II  ,  fils  de  Jean  Juste  et  par  conséquent  cousin  du  pré- 
cédent, travailla  sans  doute  avec  son  père,  de  i532  à  i339,  aux  tom- 
beaux d'Artus  Gouffier  et  de  Philippe  de  Montmorency,  dans  l'église 
d  Oiron.  En  tout  cas.  il  est  l'auteur  du  mausolée  élevé  dans  la  même 
église  à  Claude  Goullier,  grand  écuyer  de  France,  précepteur  de  Henri  II 
et  à  sa  première  femme,  Jacqueline  de  la  Trémoïlle.  On  a.  an  sujet  de 
cet  ouvrage,  une  quittance  du  10  février  i5.")S,  ainsi  conçue  : 

«  J'ay,  Jehan  Juste,  sculteur  en  marbre,  confesse  avoir  aeu  et  reeeu 
comptant  de  monseigneur  Le  Grand,  par  les  mains  de  Loys  Perrinet, 
son  argentier,  la  somme  de  vingt-cinq  livres  tournois,  pour  mes  vaca- 
tions d'avoir  achevé  de  pollir  et  assir  la  sépulture  de  mon  dict  seigneur 
et  de  deffuncte  madame  La  Grand,  de  laquelle  somme  je  me  tiens  con- 
tant, tesmoing  mon  sing  manuel  cy-mis,  le  Xe  février  mil  cinq  cent  cin- 
quante et  hiiict,  et  en  quicte  le  dict  seigneur  et  tous  aultres.  » 

Ce  monument  a  été  démoli  en  1793.  et  il  ne  reste  maintenant  cpie  la 
statue  de  Claude  Gouffier,  représenté  nu,  étendu  sur  un  linceul. 

On  attribue  encore  à  Jean  II  Juste,  à  Oiron,  le  tombeau  de  Guillaume 
Goufller,  plus  connu  sous  le  nom  de  l'amiral  Bonhivet;  ce  personnage  fut  tué 
devant  Pavie.  le  24  juin  i5a5.  Il  aurait  aussi  sculpté  le  tombeau  de  Guy 
d'Espinay,  placé  dans  l'ancienne  collégiale  de  Champeaux,  près  de 
Vitré,  en  Bretagne. 

En  [5Go,  il  était  à  Tours,  collaborant,  avec  un  peintre  nommé  Fran- 
çois Valence,  aux  préparatifs  faits  par  la  ville,  lors  de  l'entrée  de  Fran- 
çois II  et  de  Marie  Stuart.  Les  deux  artistes  touchèrent  pour  leurs  tra- 
vail-: 260  livres  tournois  qui  leur  furent  versées  en  trois  paiements,  le 
7  mars,  le  10  avril  et  le  21  août  i56o.  En  î.Vii,  Jean  II  exécuta  à  Tours 
une  fontaine,  place  de  la  Foire-le-Roi.  Un  registre  des  comptes  munici- 
paux de  la  ville  nous  a  conservé  la  description  de  cette  œuvre.  Elle  se 
composait  d'un  piédestal  revêtu  de  quatre  pilastres  en  marbre,  dont  les 
chapiteaux  d'ordre  dorique  et  les  bases    étaient  de  bronze;    les    archi- 


DK  l'école  française  3ii 

traves,  les  frises  et  les  corniches  de  ce  piédestal  étaient  en  marbre  ;  les 
aveades,  placées  entre  les  pilastres,  étaient  ornées  de  bas-reliefs  en 
bronze  figurant  des  nymphes  et  des  naïades  ;  enfin,  trois  vasques  en 
pierre  dure,  dont  une  grande  et  deux  petites,  complétaient  l'ensemble 
du  monument. 

Il  est  fait  mention  pour  la  dernière  fois  de  Jean  II  Juste,  le  ij  février 
i562  ;  il  signait  alors  le  contrat  de  location  d'une  maison  située  à  Tours, 
rue  de  la  Scellerie.  Il  dut  mourir  en  i5--  ou  en  1079. 

A.  Deville,  Comptes  de  dépenses  du  château  de  Gaillon,  i85o,  p.  e.xxiv,  cxxv, 
/|ô(i.  —  Du  Seigneir,  Noies  sur  l'Hlst.  de  la  sculpt.  franc.  d'Emèric-Bavid,  1862, 
p.  3i5,  5i4.  —  Benjamin  Fillon,  LaH  de  la  terre  chez  les  Poitevins,  1864, p.  -■•>.  — 
De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  lu  emie  île  France,  t.  I,  i85o,  p.  58<i,  588, 
Ô89,  '|or.  —  Idem,  Glossaire  français  du  Moyen  Age,  187s,  p.  2i5.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  (i*>.  98,  99,  nu,  102  ;  t.  !I,  1SS0,  p.  200, 
2of>,  210,  240.  —  A.  Jal,  Met.  cril.  de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  711.  —  De  Montai- 
Glon,  La  famille  des  Juste  en  France  (Gaz.  des  beaux-arts,  1*  pér.,  t.  XII,  187."!.  p.  585 
à  \n\,  5i5  à  526  ;  t.  XIII,  p.  55a  à  MIS,  Ii."i7  à  (170;  t.  XV,  1877,  p.  221  à  234).  — 
Idem,  Noitv.  Arch.  de  l'art  français,  1879,  p.  8  à  10.  --  Ch.  Grakdmaison,  Dor. 
inéd.  sur  les  arts  en  Touraine,  1870,  p.  218  à  228.  —  Idem,  Nouv.  Arch.  de  l'art 
franc,  1878, p.  253  à  ^55.  —  Idorn ,  Berne  de  l'art  français,  i885,  p.  07  h  99.  — 
E.  Giraddet,  Jehan  Juste  et  Michel  Colombe,  1875.  —  Idem,  La  famille  des  Juste, 
1882.  —  Les  artistes  tourangeaux,  i88'>,  p.  22.S  à  23g.  —  L.  Palustre.  La  Renais- 
sance en  France,  t.  II,  1881,  p.  85  à  89,  92  à  98  ;  t.  III,  i885,  p.  86  à  89,  ■>~o  ,\ 
255,  —  l..  Gonse,  L"  sculpture  française,  1895,  p.  63  à  77. 


IK 


litiiiientsclzer  Jean  ,  d'Ulm,  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  fut 
reçu  dans  la  bourgeoisie  de  Slrasboui'g  en  1471. 

Revue  d'Alsace,  i854,  p.  5.'i4-  —  Ch.  Gérard.  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le 
Moyen  Age,  t.  II,  1875,  p.   240-242. 

Keltlcrmans  Mathieu),  sculpteur  architecte  d'origine  flamande, 
était  employé,  en  I487,  aux  travaux  de  la  cathédrale  d'Anvers.  En  i5o4, 
il  fut  nommé  maître  des  œuvres  de  la  ville  de  Louvain.  Auparavant,  il 
travailla,  avec  Jean  de  Bourgogne,   au  jubé  de   l'église  de  Bourbourg 


'3li>  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

NorJ.  commencé   en  t485.  Jean  de  Bourgogne  étant    mort  en   i-y.i"- 
Mathieu  Keldermans  acheva  seul  le  monument   en   i4i)i  :   ce  jubé  est 
aujourd'hui  détruit. 
[if.  Burbi'Re,  Bull,  du  comité  flamand  de  France,  i*(iï,  p.  22Ô-255. 

Kindlingen  (Benoit  de),  sculpteur  alsacien  du  xv'  siècle,  vivait  à 
Strasbourg,  où  il  acquit  le  droit  de  bourgeoisie  en  I4H0. 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  fendant  !<    Moyen  Age,  t.  II,    187a,  p.  5io, 

Kiiillelniever     Michel  .    de   Batisbonne,     sculpteur    alsacien    du 
xv"  siècle,  fut  nommé,  en  i4"4>  bourgeois  de  la  ville  de  Strasbourg. 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  187"),  p.  261. 

Kotter  Luc  .  sculpteur  alsacien  de  la  lin  du  XVe  et  du  commence- 
ment du  xvie  siècle,  était  établi  à  Strasbourg,  oii  il  exécuta,  en  iôoo, 
une  statue  de  sainte  Anne  qui  fut  placée  dans  la  cathédrale. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  187Ô,  p   '|i»> 

linirei*    André  .  sculpteur  alsacien,  exerçait  son  art  à   Strasbourg 
au  xve  siècle  :  il  devint  bourgeois  de  la  ville  en  I4Ô0. 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  •'<  l'Als  \ce  pendant  le  Moyen  A/  .  t   II.  187.".  p.  iV>- 


Laboureur  Jacques  ,  sculpteur  ornemaniste  qualifié  0  tailleur 
d'antiquités  >.  demeurait  à  Paris  vers  la  fin  du  xvi'  siècle.  En  iô&J,  il 
sculpta  des  trophées  à  la  barrière  et  à  la  porte  neuve  de  l'Arsenal.  Voici 
la  quittance  qui  fait  mention  du  travail  de  l'artiste  :  elle  a  été  retrouvée 
dans  des  papiers  administratifs  du  Cabinet  des  médailles  : 

«  Jacques  Laboureur,  tailleur  d'antiquités,  demourant  a  Paris,  rue 
Montmorancy.  confesse  avoir  eu  et  receu  de  noble  homme  M    Anthoiue 


de  l'école  française  '3i3 

Bourderel,  cous"  du  roy  et  trésorier  général  de  son  artillerie,  la  somme 
de  vingt-deux  eseus  et  demy  pour  son  entier  et  parfait  payement  de  la 
somme  de  vingt-sept  escus  et  demy  à  luy  ordonnée  par  le  sieur  de  la 
Foucodière,  Lieut1  de  monsieur  le  Grand-Maistre  de  lad.  artillerie  en 
l'Arsenacdud.  Paris,  pour  avoir  par  luy  taillé  plusieurs  trophées  tant  ù 
la  barrière  de  la  porte  dud.  Arsenac  qu'au  cinctre  de  la  porte  neufe 
faiete  à  l'entrée  dud.  Arsenac,  icelle  barrière  et  porte  enrichye  de  plu- 
sieurs trophées,  comme  canons,  boulets,  cacques,  picz  et  toutes  sortes 
d'armes  pour  marque  du  lieu,  le  tout  suyvant  le  marché  qui  a  esté  de  ce 
i'aict  entre  led.  sieur  de  la  Foucodière  et  led.  Laboureur,  le  tout  faict 
depuis  trois  sepmaines  en  ça,  donc  quiet.,  promet',  oblig1,  renonl'.  Faict 
et  passé  avant  midy  es  estudes  des  notaires,  l'an  mil  Ve  quatre-vingt- 
quatre,  le  vingtiesme  jour  de  septembre. 

Jacques  Laboureur.  » 

La  grande  porte  de  l'Arsenal,  qui  était  à  coté  de  celle  du  couvent  des 

Célestins,  fut  construite  en  1084.  C'est  donc,  sans  aucun  doute,  la  porte 

neuve  dont  il  est  question  ici.  Elle  était  ornée,  au  lieu  de  colonnes,  de 

quatre  canons  qui   devaient  compléter  la  décoration  due  au  ciseau  de 

Jacques  Laboureur. 

Dom  Fklibif.n,  Uisl.  de  Paris,  t.  Il,  p.  1087.  —  Germain  Krice,  Descripl.  de  Pa- 
ris, t.  II,  p.  355.  —  PiGANioL  de  la  Force,  Descript.  de  Paris,  i7<>.">,  t.  IV,  p.  277. 
—  Chabocillet,  Noiw.  Arch.  de  l'art  franc.,  2*  série,  t.  II,  1880-1881,  p.  i36-i4o. 

la  Itouliele  Jacquet  de),  sculpteur  et  architecte  de  la  lin  du  xv  siè- 
cle, résidait,  de  i4<>8  à  i5oo,  dans  la  ville  de  ïroyes,  où  il  travaillait  à 
la  cathédrale  et  aux  églises  Saint-Etienne  et  Saint-Urbain. 

Archiv.  départ,  de  l'Aube;  G.  i56y,  i568,  1572.  —  D'Arbois  de  Jubainville,  Inc. 
somm.  des  arch.  de  l'Aube,  t.  1, 1869,  p.  3i2,  5i5.  —  L.  Pigeotte,  Elude  sur  les 
trav.  d'achèv.  de  la  cath.  de  Troyes,in-jo,  p.  igo. —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs 

de  Trni/es  (Rev.  de  l'art  franc.,  1887,  p.  ;">). 

I.a  Chapelle  Jean  de  ,  sculpte  dans  la  ville  d'Amiens,  en  i'38<),  deux 
statues  placées  sur  l'ancienne  porte  de  Montre-Eeu  ;  il  reçoit  ^S  sous 
parisis  pour  son  salaire. 

Dusevel,  hecherches  hist.  sur  les  ouw.  exéc.  dans  Amiens,  ele,,  i8.*is.  p.  17. 

Lachassaigne  (Eliot  de),  exécutait  diflérents  travaux  de  sculpture 
dans  la  ville  d'Orléans  vers  i'jiy. 

De  Montaiglon,  Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  3*  sér.,t.  II.  i-s.'m,  p.  266. 

Laeordaize  Christophe,  fils  de  Nicolas  Lacordaize,  architecte  de 
Tours,  demeurait  dans  cette  ville  au  commencement  du  xvir  siècle.  En 
1601,  il  toucha  quinze  écus  pour  avoir  sculpté,  sur  la  porte  d'entrée  delà 


'3l  (  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

place  de  la  Foire-le-Roi,  les  armes  du  roi  ainsi   que  les  armoiries  du 
maréchal  de  Souvré  et  celles  de  la  ville. 

E.  fiiRACDET,  Les  artistes  tourangeaux,  r885,  p.  a/jo. 

Lacour  Nicolas  de  ,  travaillait  à  Dijon  au  xvie  siècle.  En  iôoi,  il 
reçut  4°  sous  pour  avoir  fait  le  modèle  de  deux  chandeliers  en  vermeil, 
représentant  «  Hercule  au  vif  ».  Ces  chandeliers  furent  offerts  par  la 
ville  au  duc  de  Bourgogne. 

Arch.  comm.  de  Dyon;L.  ï'i1'.  f"  54-87.  —  Dr.  Gouvenal\  et  Vallée,  Inv.  soram. 
des  arch.  de  Dijon,  t.  III,  1892,  série  L..  p.  iâ.">. 

Lacour  Guillaume  de  ,  sculpteur  en  bois  du  commencement  du 
XVIIe  siècle,  résidant  à  Bric-Comte-Robert,  exécute,  en  1626,  un  projet 
de  jubé  pour  l'église  Saint- Aspais  de  Melun. 

E.  P\tv,  Bulletin  monumental,  t.  XII,  1846,  p.  4rg. 

La  i  roix  Pierre  de  .  était  occupé,  vers  le  milieu  du  xvne  siècle,  à 
l'ornementation  du  portail  de  la  cathédrale  de  Rennes.  Il  toucha  200 
livres  «  tant  pour  la  façon  des  armes  et  écussons  en  taillebourg  de  M>-'r 
l'évèque  de  Rennes  et  de  M.  de  la  Meilleraye  que  pour  quatre  culs-de- 
lampe  qui  sont  entre  les  colonnes  de  pierre  de  grain  ».  Ces  écussons, 
détériorés  pendant  la  Révolution,  existent  encore  aujourd'hui  à  la  hau- 
teur  du  deuxième  étage. 

Mélanges  d'histoire  et  d'archéologie  bretonnes,  t.  II,  i858,  p.  i55, 

Lafoat  Raymond  de  ,  entreprend,  en  124;.  le  portail  de  l'église 
Saint-Severin  à  Bordeaux,  représentant  le  Jugement  dernier. 

L.  Goxse,  L'art  gothique,  1890,  p.  255. 

Lafrimpe  Jean  .  était  établi  à  Bourges  au  commencement  du 
XVIIe  siècle.  Voici  ce  qu'on  trouve  dans  les  comptes  de  la  ville  au  sujet 
de  ses  œuvres  : 

En  1601.  «  A  J.  Lafrimpe,  24  1.  pour  la  Notre  Dame  de  pitié  du  portai 
Saint-Privé.  » 

En  i(3o5.  «  A  J.  Lafrimpe,  111e  sculpteur,  7  1.  pour  avoir  l'aiet  et  gravé 
en  boys  1  petites  armoyries,  et  icelles  attachées  aux  sièges  à  S.  Estienne 
et  pour  avnir  refaict  l'image  de  la  Justice  à  la  maison  de  ville.  » 

En  1609.  «■  A  J.  Lafrimpe,  me  architecte  et  ymagier,  40  1.  pour  avoir 
faict  et  façonné  en  pierre  l'image  et  représentation  de  S.  Austregesile, 
archevêque  de  Bourges,  en  sa  forme  archiépiscopale,  et  icelluy  image 
peinct  et  posé  sur  ung  pied  d'estal  pour  le  haulser  dans  la  bahe  haie  où 
autrefois  y  avoit  eu  pareil  image  auparavant  les  troubles  de  ce  royaulme, 


i>e  e'ecole  française  3i5 

et  ce  après  que  ledict  image  a  esté  bénit  par  le    R.  arckevesque  dans  sa 
ebapelle  à  l'esglise  cathédrale.  » 

En  j<ij<>.  «  A  Jehan  Lafrimpe,  maître  sculpteur,  ■>.-  liv.  pour  ung 
image  de  Notre  Dame  qu'il  a  faict  et  sculpté  en  pierre  cl  mis  dans  la 
niche  qui  est  au-dessus  de  la  porte  et  entrée  de  Saint-Sulpice,  au  dedans 
de  la  ville,  » 

En  1618,  l'artiste  passa  le  marché  suivant,  avec  dame  Gabrielle  de 
Crevant,  veuve  de  François  Lagrange,  seigneur  de  Montigny,  maréchal 
de  France,  pour  la  décoration  et  l'appropriation  de  la  chapelle  de  Mon- 
tigny. aujourd'hui  des  fonts,  dans  la  cathédrale  de  Bourges. 

«  Fut  présent  en  sa  personne  Jehan  Lafrimpe,  me  sculpteur  et  tail" 
leur  de  pierres  demourant  à  Bourges,  parroisse  de  Sainct  Ambroise, 
lequel  de  son  bon  gré  a  promis  et  s'est  obligé  à  haulte  et  puissante 
Dame  Gabrielle  de  Crevant  vefve  de  l'eu  hault  et  puissant  seigneur 
messire  Francoys  de  Lagrange.  chevallier  des  ordres  du  Roy,  estant  de 
présent  en  ceste  ville  de  Bourges  présente,  d'abattre  une  muraille  de 
présent  construite  sur  les  fondemens  de  l'Eglise  monsieur  Sainct- 
Estienne  de  ceste  ville  de  Bourges,  à  l'endroict  de  la  chapelle,  en 
laquelle  a  esté  inhumé  le  dict  deffunct  seigneur  le  mareschal,  où  y  a  eu 
apparance  d'y  avoir  autrefois  eu  une  vistre,  et  icelle  abattue  faire  le  glas- 
sis  de  dessoubs  de  pierre  de  Charly  de  mesme  fasson  et  structure  que 
ont  faicts  les  glassis  des  austres  vistres  estans  es  chapelles  proches  et 
eireonvoisines  la  susdite  et  sur  ledict  glassis  y  faire  et  construire  à 
neuf  trois  mesneaux  avec  le  remplissage  propre  à  y  mettre  des  vistres 
aussi  de  pierre  de  Charly  en  la  forme  et  suivant  le  desseing  qui  lui  a 
esté  montré  par  ladicte  dame  la  mareschal,  et  dont  il  a  retiré  coppie, 
plus  de  faire  une  paire  d'armoyries  par  le  dehors  de  ladicte  chapelle, 
au  dessus  de  ladicte  vistre,  où  seront  empraintes  et  figurées  les  armes 
et  ordres  dudict  seigneur  le  mareschal  portés  par  deux  licornes  avec 
une  forme  et  ligure  de  peau  de  Lion  pour  couvrir  le  timbre  et  les 
dictes  armes  et  par  le  dedans  de  la  dicte  chappellc  une  autre  petite 
armoyrie  où  seront  simplement  figurées  les  armes  dudict  seigneur  le 
mareschal,  et  le  tout  bien  taillé  et  gravé  en  pierre  de  Charly  rendu  faict, 
parfaict  et  recevable  au  dire  de  maistres  et  experts  à  ce  congnoissans 
dans  le  jour  et  feste  de  Toussaincts  prochaine  venant,  à  peine  de  se  voir 
tenir  prison  et  ce  moyennant  le  prix  et  somme  de  cent  cinquante  livres 
et  sur  lequel  prix  ladicte  dame  a  paie  comptant  réellement  et  de  faict 
audict  Lafrimpe  par  advancè,  et  pour  luy  donner  moyen  de  faire  ses 
préparatifs  et  matériaux  la  somme  de  dix  huict  livres  dont  il  se  tient 
content  et  le  surplus  qui  est  la  somme  de  six  vingt  douze  livres,  ladicte 
dame  a  promis  payer  ou  l'aire  payeraudict  Lafrimpe  par  ceulx  à  qui  elle 
baillera  charge  d'avoir  l'œuil  à  la  construction  desdicts  ouvrages  au  fur 


3l6  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

et  à  mesure  que  ledict  Lafrimpe  y  travaillera  à  peine  d'exécution.  Car 
ainsy  promectans,  obligeans,  faict  audict  Rourges  en  l'hostel  de 
ladicte  Daine  après  midy  le  vingt  deuxième  jour  de  juing  mil  six  cents 
dix  huict,  etc.  » 

Ce  travail  fut  terminé  à  la  fin  de  l'année  1619.  On  ignore  la  date  de  la 
mort  de  Jean  Lafrimpe. 

Arch.  de  Tort  franc.,  Doc,  t.  I,  1852,  p.  277.  —  De  Girardot,  Les  artistes  'le 
de  Bourges  [Archives  de  l'art  français,  :>.e  série,  t.  I,  1861,  p.  274,  277,  278, 
280). 

I.a  <  »omhau«le  Rémy  de  ,  sculpteur  et  maître  maçon  de  la  ville  de 
Yernon,  travaillait,  au  xvie  siècle,  pour  les  églises  de  Rouen.  En  1064,  il 
sculptait  un  saint  Vivien  et  une  Xotre-Dame  dans  l'église  paroissiale  de 
Saint-Yivien.  L'année  suivante,  il  recevait  240  livres,  de  la  fabrique  de 
l'église  Saint-Jean,  «  pour  avoir  faict  les  ymages  du  crucifix,  de  Notre- 
Dame  et  saint  Jehan  avec  -i  histoires  du  vieux  et  du  nouveau  testa- 
ment ».  Il  était  mort  en  10-2,  car  à  cette  époque,  sa  veuve,  Françoise 
Voisin,  touchait  une  somme  d'argent,  en  paiement  d'un  travail  exécuté 
par  son  mari  à  l'église  Saint-Maclou. 

Archives  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  (>7-'.s,  6889,7755.  —  De  La  Qdérièrk, 
Nolicehist.  sur  l'une  11/I.  paroiss.  de  Saint-Jean  de  Rouen.  18U0,  p.  17.  —  Du  Beau- 
repaire,  Inv.  somm.  des  arch.  ■/'■  /"  Seine-Inférieure,  t.  Y,  1892,  p.  is.'i.  285;  t.  IV, 
1896,  p.  i85. 

La  llii  Ile  Mathieu  de  .  exerçait  son  art  à  Amiens  an  xve  siècle.  En 
i44°-  il  ht  une  statue  de  saint  Jean-Baptiste,  qui  fut  placée  sur  le  pont 
Sire-Jean-du-Cange. 

H.  Dosevel,  Recherches  hist.  sur  Us  ouvrages  exécutés  «  Amiens,  etc.,  i858,  p.  18. 

La  Halle  Antoine  de  .  sculpteur  en  bois  demeurant  à  Paris  dans  la 
première  moitié  du  xvne  siècle,  nous  est  connu  par  son  acte  de  mariage 
inscrit  sur  les  registres  de  l'église  Saint-Sulpice,  à  la  date  du  a'3  novem- 
bre l()2J. 

E.  Piot,  Etal  civil  de  quelques  artistes  français,  1S70,  p.  65.  —  Herluison,  Actes 
d'état  civil  d'artistes  français,  1S7Ô,  p.  202. 

La  IIueHa    Jean  de  .  Voir  Le  Moilui'ier. 

Laiu'iiel  Mathieu  .  vivait  à  Rouen  au  commencement  du  xvie  siècle. 
Il  était  au  nombre  des  imagiers  qui  travaillèrent  de  i5ao  à  i5a'3,  sous  la 
conduite  de  Pierre  Desaubeaux,  à  l'exécution  du  mausolée  érigé,  dans  la 
cathédrale,  au  cardinal  d'Amboise,  par  son  neveu  Georges  d'Amboise. 

A   I > r \ ii.i.f. ,  Tombeaux  'le  /"  cathédrale  de  Rouen,  is.V.  p.  96,  97.  --  Eméric-David, 


de  l'école  française  3ij 

llist.  de  lasculpt.  franc.,  1862,  p.  i'|i  à  la  note.  —  L.  Palustre, La  Renaissant  en 
France,  t.  II,  188 r,  p.  261. 

Laisné  Jean  ,  était  occupe  à  la  cathédrale  de  Cambrai  vers  le 
milieu  du  xve  siècle.  En  i&,  il  réparait  le  tombeau  de  l'évèque  Jean  de 
Lens,  placé  dans  le  chœur  de  l'église. 

J.  HoonoY,  Hisl.  artistique  de  la  cath.  de  Cambrai,  18S0,  p.  68,  19*. 

Laissequoy  Baudouin,  exécutait  à  Amiens,  en  i4i<),  différents  tra- 
vaux à  la  porte  tle  Beauvais. 

\.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  7. 

Lalemenl  Jean  ,  sculpteur,  tailleur  de  pierre  et  maçon  du  xiv  siè- 
cle, peut-être  d'origine  allemande,  résidait  dans  la  ville  de  Troyes  de 
i'J(Ï2  à  i'3;o. 

Natalis  Honbot,  Les  sculpteurs  de*Troyes  Revuede  l'art  français,  1887,  p.  66). 

Laliame  ou  Lalyame  Philippe  ou  Philibert),  sculpteur,  archi- 
tecte et  médailleur,  était  établi  à  Lyon  à  la  fin  du  xvie  et  au  commence- 
ment du  xviie  siècle.  En  1G00,  il  sculpta  plusieurs  statues  pour  l'église 
Saint-Jean.  En  1609,  il  travailla  au  collège  de  la  Trinité  et  lit  pour  l'hô- 
tel de  ville  un  buste  en  bronze  du  roi  Henri  IV,  qui  fut  mis  au  milieu 
d'un  cartouche  en  pierre.  Au  sujet  de  cette  dernière  œuvre,  on  possède 
le  document  suivant  : 

«  i4  janvier  1610.  —  Les  Prévost  des  marchans  et  Eschevins  de  la 
ville  de  Lion.  Me  Anthoine  llougïer...  Vous  payés  et  baillés  comptant  à 
Philippe  Lalliame,  maître  sculpteur  à  Lion,  la  somme  de  quarante-cinq 
livres  tournois  d'accord  t'aict  avec  luy  pour  avoir  élevé  et  posé  en  l'hos- 
tel  de  ville  le  chef  du  Boy  à  présent  régnant  jecté  en  bronze  avec  les 
tables  et  enrichisseiuens  de  pierres  et  graveures  des  lettres  y  escriptes.  » 

En  1622,  Laliame  modela  différentes  figures  destinées  à  décorer  les 
arcs  de  triomphe  élevés  à  l'occasion  de  l'entrée  de  Louis  XIII.  Plus 
tard,  les  consuls  de  la  ville,  désirant  conserver  ces  statues,  les  firent 
tailler  en  pierre. 

On  doit  encore  à  Philippe  Laliame  une  médaille  de  bronze  à 
l'effigie  de  Pierre  de  Moneonys,  lieutenant-général  criminel  de  la  ville 
de  Lyon. 

Natalis  HoNDOT,  Les  scnlpt.  de  Lyon  du  xivc  au  xvme  siècle,    i8<p,  p.  38  à  40.  — 
Idem,  Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  2()o-2<)r.  —  Idem,  Lalyame,  Héndrky  et  Mi 
merel,  sculpteurs  et  médaillcurs  à  Lyon,  au  xvir  siècle,  1888,  p.  1Ô-18. 

laliame  Louis,  sculpteur,  graveur,  tailleur  de  pierre  et  maître 
maçon,   parent  du  précédent,   exerçait  son  art  à  Lyon  de  1622  a  1624. 


'3lS  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

En   1648,    il  lut  nommé  graveur   ordinaire    delà  ville.    On   a    retrouve 
trace  de   quelques  travaux   peu  importants   exécutés   par   lui   pour  le 
Consulat. 
Nalalis  Rosdot,   Lt>  sculpteurs  dt  Lyon  du  \n*  ait  xviii"  siècle,  1884,  p.  Vi- 

Lallenienf   Hugues  .  Voir  IIii^iiH 

Lallement   Pierre,  sculpteur  en  bois  demeurant,  au  xvie  siècle,  à 

Chàlons-sur-Marne,  travaillait  dans  cette  ville,  en  iôSq.   à  la  Chambre 
du  Parlement. 
L.  Grigkon,  Recfti  rches  sur  les  arlistt  s  Chdfonnais,  1889,  p.  07. 

I.aloy  sculpteur  et  architecte  résidant  à  Agen  à  la  tin  du  xv  siècle, 
était  employé,  de  1 490  à  i5iç),  à  la  restauration  de  l'ancienne  cathédrale 
Saint-Etienne  dont  il  refit  la  grosse  tour  du  beffroi,  les  piliers  du  chœur 
et  le  cloître.  Cette  église  n'existe  plus  aujourd'hui. 

Ch.  Badchal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  5a5. 

Lalje  Michel  .  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Beauvais,  suc- 
céda en  i.Y3:>.  à  Martin  Cliambiges,  comme  maître  d'oeuvre  de  la  cathé- 
drale. En  i53j,  il  entreprit  dans  cette  église  les  voûtes  et  le  portail  nord 
du  transept.  En  i-">4^:  il  termina  le  portail  sud  II  recevait,  pour  ses 
gages.  120  livres  par  an.  plus  5  sous  et  deux  pains  par  jour. 

m    Desjardins,  Uistoin  de  l".  cathédrale  de  Beauvais,  i865,  p.  \i<-\-. 

l.simbci'l,  moine  artiste  du  xnc siècle,  est  cité  comme  vivant  enii<i."> 

au  monastère  de  Vezelay.  oii   il  s'adonnait  à   la  sculpture   en  bois.    Le 

même  nom  aurait  été  trouvé  gravé,  en  caractères  du  xn'  siècle,  autour 

d'une  couronne  encadrant  une  croix,  qui  servait  de  table  d'autel  à  l'église 

Saint-Martial  de  Limoges. 

F.  Bousqi  EU>T,Eist.  de  lasculpt.  et  des  artsplast.en  Franct ,  1886.  —  L'abbé  Texier, 
Manuel  d'Epigraphie,  p.  i5a.—  Emkrh  -David,  Hist.  de  la  sculpl.  franc . ,  1S17-1872, 
p.   'i'|.  —  Iti  Seigneur,  V</  s  sur  l'Hist.  d<  lasculpt.  franc.,  d' Eméric-David,  1862, 

P-   -!I7- 

I  ambilloil  Humbert  .  originaire  de  Namur,  résidait  à  Dijon  vers 
la  lin  du  xiV  siècle.  En  i'3')--i'3;)8,  il  était  au  nombre  des  sculpteurs 
employés  à  la  décoration  du  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  sous  la  di- 
rection de  Claux  Sluter. 

Arch.  départ,  de  la  Côte  d'Or,  B.  in1'---  Dehaisnes,  Hist.  dt  Varl  dans  la  Flandre, 
etc.,  1886,  p.  5i5  ;   Doc.  ]>.  7D9. 

Lanière   Guillaume  .  sculpteur  et  peintre  du  XVe  siècle,  ligure  dans 
les  archives  de  la  ville  de  Rodez  de  i4'3;  à  144^- 
Bios  dl  Marlayagne,  Hist.  '-  la  cuih.  de  hodez,  1876,  p.  384. 


de  l'école  française  '.I19 

l.tuiiprc'iicssi'  Jean  île  ,  demeurait  à  Pai'is  au  commencement  du 
xiv'  siècle.  De  i'3ii  à  i3i5,  il  collabora  sous  la  conduite  de  Jean-Pépin 
de  Huy,  avec  Pierre  Boye  et  Jean  de  Bréquessent,  à  l'exécution  du  toiu- 
heau  d'Otlion  IV ,  comte  palatin  de  Boui'gogne,  qui  avait  été  commandé 
par  sa  veuve,  Mahaut,  comtesse  d'Artois,  pour  être  érigé  dans  l'abbaye 
de  Gherlieu,  eu  Bourgogne. 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais  ;  A.  Ô3--5Ô8.  —  Dehaisnes,  llist.  de  l'art  dans  la. 
Flandre,etc . ,  i&ttti,  p.  4'M  ;  Doc,  p,  213,214,215.  —  J  -M.  Richard,  Mahnxd, 
comtesse  d'Artois  et  de  Bonn/aune,  1887,  p.  5 1 4 -  —  L-  Courajod  et  F.  Marcou,  Musée 
de  sculpl.  comparée,  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  i~>. 

I.aniys  Hacquinet  ,  sculpte,  en  i455,  dans  l'église  Saint-Ladre,  à 
Amiens,  une  custode  avec  un  pinacle  orné  des  images  du  Christ  et  de  la 
Madeleine  ;  ce  travail  lui  est  payé  9  livres. 

A.  Dlrois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiênois,  1862,  p.  8. 

I.andas  Bertoul  de  ,  sculpteur  établi  à  Lille  au  xvie  siècle.  Les 
comptes  des  hospices  de  la  ville  le  mentionnent,  en  1027,  comme  ayant 
touché  (i  livres  «  pour  avoir  tailliet  le  coulombe  la  colonne  de  la  porte, 
à  Iront  de  rue,  où  il  y  a  plusieurs  imaiges  et  aultres  tailles  ».  Dix  ans 
après,  en  i53;,  il  reçoit  9  livres  «  pour  avoir  taillié  trois  brocques,  où 
sont  tailliez  trois  dragons,  ayant  anneaulx  de  1er  en  la  geulle  ;  six  bouc- 
quetz,  où  sont  tailliez  six  dragons,  et  une  ymaige  de  sainct  Jacques, 
deseure  l'huich  d'une  maison  appartenant  à  l'hospital  ».  En  i55a,  on  le 
retrouve  réclamant  21  livres  «  pour  avoir  taillié  la  croche  à  laquelle  est 
pendant  le  Saint-Sacrement  ». 

A.  de  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XIII,  1861,  p.  56. 

Landry  François,  natif  de  la  ville  de  Salins  Jura,  travaillait  au 
compte  des  Granvelle  et  sculptait,  en  i54o,  pour  leur  galerie  de  Besan- 
çon, vingt-quatre  médaillons  d'albâtre  représentant  les  douze  Césars 
et  d'autres  personnages.  Trois  de  ces  médaillons  existent  encore,  dont 
deux  au  Musée  de  Lons-le-Saulnier.  On  possède  aussi  du  même 
artiste,  au  Musée  de  Besançon,  le  profil  en  marbre  du  cardinal  Perrenol 
de  Granvelle,  évêque  de  Malines.  En  i55i,  François  Landry  était  occupé 
aux  sculptures  de  la  fontaine  des  Clercs  du  Grands-Puits,  à  Salins,  et 
recevait  3  écus  pour  son  salaire. 

Arch.  dép.  du  Doubs;  B.  iij.">.  -  A.  Marquiset,  Slatist.  mon.  de  Varrond.  de  Dôle, 
1 S 4 1 ,  t.  p.  255.  —  A.  Delacroix,  Notice  sur  le  palais  de  Granvelle  [ilém.  de  la  Soc. 
d'imul.  du  Doubs,  in  sér.  t.  II,  1842,  p.  8  à  la  note),  luv.  des  rich.  d'art  de  la  France 
[Province,  mon.  cio.,  t.  V,  1891,  p.  224).  —  J.  Gacthier,  Inc.  somm.  des  arch.  du 
Doubs,  t.  I,  [885,  p.  82.  —  Idem,  Dict  des  artistes  franc-comtois,  etc.,  1892,  p.  12. 
—  Idem,  Les  initiateurs  de  tari  en  Franche-Comté.  lt>uo.  des  Soc  des  beaux-arls  des 
dép. ,  iSçi"),  p.  iii|i  et  pi.  XXVI). 


320  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Langevin  Guillaume  .  sculpteur  de  la  ville  de  Tours,  passe  un 
contrat,  le  28  juillet  i5 19,  par  lequel  il  s'engage  à  exécuter  «  un  yinaige 
de  monsieur  St  Honoré,  de  bonne  pierre  de  lyez.  de  cinq  pieds  et  demy 
de  haulteur,  bien  et  deuement  faict  et  taillé  comme  il  appartient,  au  plus 
près  du  vif  que  faire  pourra,  en  babit  d'Evesque,  en  chappe  et  rocquet 
dessoubz  les  orfrais  de  lad.  chappe ,  à  ymaigeries  et  tabernacles  y 
appartenans,  comme  est  dit  etc..  ».  Cette  statue  était  destinée  à  l'église 
Saint- Augustin  de  Tours.  Le  nom  de  Guillaume  Langevin  se  lit  aussi 
dans  un  acte  de  vente  daté  du  0  septembre  i522;  il  mourut  la  même 
année. 

Ch.  Grandmaison,  Documents  inédits  pour  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Touraine, 
1870,  p.  228.  —  Idem,  Nouvelles  Archives  dt  l'art  français,  1S78,  p.  i\\--i'\'>.  — 
E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  ■')]. 

l.nii&'evin  Denis  ,  collaborait,  en  1610,  à  la  décoration  du  château 
de  Fontainebleau,  sous  la  direction  de  Gilles  Guérin:  il  recevait,  pour 
ses  gages,  3o  sous  par  jour. 

DeLaborde,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  IV,  i856-i8»7,  p.  si5. 

I.aug'loi*  Jean  ,  était  occupé  au  château  de  Fontainebleau,  de  i54o 
à  i55o,  à  raison  de  10  livres  par  mois. 

DeLaborde,  La  renaissanci  des  arts,  etc.,  t.  F,  i85o,  p.  '118.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi.  t.  II,  1877, p.  192. 

I.anglois  Jean  .  sculpteur  et  architecte  de  la  lin  du  xvr  et  du  com- 
mencement du  xvii°  siècle,  travaille,  de  1604  a  i(>o(>.  au  château  de  Cadil- 
lac Gironde  ,  appartenant  au  duc  d'Epernon.  Il  exécute  trois  cheminées 
monumentales,  pour  la  somme  de  3. 600  livres,  et  dirige  la  construction 
de  la  chapelle.  En  i6o5,  il  s'oblige  envers  Jacques  Lagrave,  marchand 
de  Saint-Martin-Lars  en  Poitou,  à  sculpter  cinq  épitaphes  en  marbre 
noir  ;  cet  ouvrage  lui  est  payé  sa."»  livres  tournois.  Vu  la  différence  des 
dates,  il  n'est  pas  possible  que  ce  soit  le  même  artiste  que  le  précédent. 

De  Castelnàu,  Revue  de  l'art  français,  1884,  p.  n;-  —  Ch.  Braqlehaye,  Les  archi- 
tectes, sculpteurs,  etc.,  du  duc  d'Epernon (Réun.  des  Soc.  des  beaux  arts  des  départ., 
issj.p.  187,  188,  tS<),  u)3,  19J;  1S86,  p.  ^65).  —  Idem,  Les  artistes  du  duc 
d'Epernon,  1888-1897,  p.  21 5,  220. 

I.aiiii'i't's  Gabriel  de),  résidait  à  Verdun  au  commencement  du 
xvne  siècle.  En  1612,  comme  il  habitait  près  de  la  cathédrale,  les  cha- 
noines de  cette  église  demandèrent  à  la  municipalité  de  le  forcer  à 
déménager.  Dans  leur  requête,  ils  se  plaignent  «  de  la  grande  incommo- 
dité qu'il  apporte  au  voisinage,  par  le  bruit  du  marteau  des  pierres  qu'il 
met    en  œuvre»;    pour  ce  déplacement  le   chapitre   offrait    à  l'artiste 


de  l'école  française  821 

.m  francs  d'indemnité.  C'est  par  ce  document  conservé  dans  les  archives 
de  la  ville  que  ce  sculpteur  nous  est  connu. 

Arch.  comm.  delà  ville  de  Verdun  ;  BB.  4.  —  H.  Labande  et  J.  Vernier,  Ino. 
somm.  des  archives  de  Verdun,  1 891 ,  p.  rs. 

I  ,;i  Place  Hennequin  de  .  sculpteur  et  tombier  de  la  fin  du  xive  siè- 
cle, originaire  de  Tournay,  vivait  à  Troyes,  où  il  exécuta  en  1878,  dans 
L'église  Saint-Etienne,  le  tombeau  du  chanoine  Jean  Bizet  de  Barbonne  ; 
ce  tombeau  fut  payé  à  l'artiste  2<>  livres  tournois.  Un  sculpteur  du  même 
nom  était  établi  à  Lyon  de  i3g6  à  1^02. 

Natalis  Rordot,  Les  sculpteurs  de  L>/'>n  duxive  au  xviii0  siècle,  1884,  p.  16.  — 
—  Idem,  Les  sculpteurs  de  Troyes  Revui  de  Varl  français,  1887,  p.  67).  —  Cloquet 

de  la  Gram;;e,  Hist.  de  l'art  à  Tournay,  t.  I,  p.  9t.  — ■  Dehaisnes,  L'art  flamand  en 
France  [Iiéun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1892,  p.  96). 

La  Place  Richard  de  .  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville 
de  Rouen,  est  employé,  de  i5i6  à  i5i8,  à  la  sculpture  des  stalles  de  la 
chapelle  du  château  de  Gaillon.  Ces  stalles  sont  aujourd'hui  à  Saint- 
Denis. 

A.  Deville,  Comptes  des  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Gaillon,  i85o 
p.  i.xxvn,  3ga.  —  Ed.  Bo.vnaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvr'  siècle,  1887,  p.  4."). 

La  Place  Pierre  de,  sculpteur  lyonnais  du  xvie  siècle,  taille,  en 
i53o-i53i,  des  écussons  aux  armes  du  roi  et  de  la  ville,  destinés  à  être 
mis  au  portail  du  grand  boulevard  Saint-Sébastien  et  sur  une  pile  du 
pont  du  Rhône. 

Natalis  Roùdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon   du  xivc  au  xvme  siècle,    1884,  p.  ôo,  ôi . 

La  Porte   Adam  de),   était  au  nombre  des  sculpteurs  travaillant,  en 

i3o.">,  au  château  d'Hesdin   Pas-de-Calais  ,  par  ordre  de  Mahaut,  coin 

tesse  d'Artois. 

Archives  nationales  de  Paris.  Collectùm  Monteil;  KK.  ôgô.  —  Dehaisnes,  Hist.  de 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  Doc,  p.  1G8. 

Lni'bilrc  Pierre  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Rouen,  se 
rendit  au  Havre,  en  i5o,8,  pour  continuer  la  construction  de  l'église 
Notre-Dame,  en  collaboration  de  l'architecte  Etienne  Ilallinguer.  De 
i5f)8  à  1G12,  ces  deux  artistes  terminèrent  dans  cette  église  les  chapelles 
des  basses  nefs,  les  pendentifs  des  voûtes  de  la  grande  nef  et  les  portails 
latéraux.  On  devait  aussi  à  Pierre  Larbitre  les  croix  des  cimetières  de 
Lillebonne  et  de Montivilliers,  aujourd'hui  détruites,  et  un  retable  repré- 
sentant l'histoire  de  Lazare,  qui  se  trouvait  dans  l'église  Saint-Sauveur 
de  Montivilliers.  Le  meilleur  ouvrage  qu'on  possède  encore  de  lui  au 
Havre  est  le  portail  de  l'église  donnant  sur  la  rue  des  Drapiers. 

'Arch.  départ,  de  la  Seine- Inférieure,  G.  838 1 .  —  Bull,  du  comité  hist.  des  arts 

21 


322  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

et  monuments,  iS5o,  p.  107,  108.  —  Bellieh  de  la  Chavig.nkrie,  Arch.  dt  Varl  fran- 

Douuments,  t   VI,  1862,  p.  .">■_■  àla  note    —  L'alji.'é  Cuuihr.  /_■.>    <///.■.  ./,  l'.u- 

l.du  Uavre,  1840-1846,  t-  IL  !'•  lSli-  —  Lkbbeton,  Biographie  normande,  t.  III, 

1861,  [).  ^(17.  —  [il    Beaurepaire,  Inc.    somm.  des  arch.    de   la    Seine-Inf.,  1.  VI, 

iSuli.   p.    J2I. 

Larcan  Guiraud  de  .  sculpteur  et  architecte  établi  à  Auchau  com- 
mencement du  svie  siècle,  exécute,  de  1008  à  r5io.  d'importants  travaux 
dans  La  ville. 

I'.  Lakkorgue.  Recherches  sut  les  arts  et  les  artistes  en  Gascogne,  1868,  |>.  11. 

Larcllier  Guillaume;,  sculpteur  en  bois  originaire  d'Abbeville, 
était  fixé  ii  Paris  au  commencement  du  xiV  siècle.  Eu  i3ai,  il  toucha 
3a  livres  tournois  pour  différents  meubles  sculptés  qu'il  avait  tournis  à 
Mahaut.  comtesse  d'Artois,  à  savoir  :  «  une  chaière  de  cor  chaise  en 
chêne  ,  une  damoiselle  petite  table  de  toilette  et  1  Letry  (lutrin  .  Plus 
tard,  en  i322  et  i324.  il  lui  vendit  encore  un  autre  lutrin  et  «  uns  tau- 
bliers  ovrez  de  pièces  table  de  jeu  avec  ses  accessoires  ». 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d' Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  021. 

Larda  ni  Jacques  ,  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier  du  xvie  siè- 
cle, collabore  dès  i.Yi-,  avec  son  confrère  Michel  Bourdin,  à  la  sculpture 
des  boiseries  du  château  de  Fontainebleau.  Dans  la  suite,  il  travaille, 
toujours  avec  Bourdin.  à  la  décoration  et  à  l'ameublement  des  châteaux 
de  Boulogne,  de  Yillers-Cotterets  et  de Saint-Germain-en-Laye . 

Ol  Laborde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  108,  i5o, i5S.  i43, 
[55,  208,226,  22çj,  2.">4;  t.  Il,  1880,  p.  5iG.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  Fronce. 
t.  I,  1879,  p.  222,  ■•■>.]  —  Ed.  Boxnaffé,  Le  meuble  en  France  au  \\i'  siècle,  1887, 
p.  58. 

La  Salle.  Ce  sculpteur  est  cité  par  Sauvai  comme  l'auteur  des  bas- 
reliefs  qui  ornaient  le  piédestal  de  l'ancienne  statue  de  Louis  XIII,  sur 
la  place  Royale.  Il  vivait  donc  a  Paris  dans  la  première  moitié  du 
xvir  siècle.  C'est  le  seul  renseignement  qu'on  ait  sur  cet  artiste. 

Sauvai,,  Uist.  des  antiquités  de  Faits,  17241  t.  I,  p.  627.  —  De  Mo.ntaiglo.v, 
\  sui   Vancienne  statue  équestre  de  Louis  XIII,  1*74-180)6,  p.  65. 

La  Sonnet  le  Jean-Michel  et  Georges  de  ,  exécutent,  en  i453,  le 
Saint-Sépulcre  de  l'hôpital  de  la  ville  de  Tonnerre. 

L.  Gohse,  La  sculpture  française,  i8<p,  p.  5j. 

Lauiisiy  «m  Lnunoy  Robert  de  .  sculpteur  et  peintre  parisien  du 
xive  siècle.  Eu  i3i-,  la  comtesse  Mahaut  d'Artois  l'employa  à  son  chà- 
teau  'le  Conllans  et  à  son  hôtel  a  Paris.  En  i3aj,  les  comptes  de  la 
confrérie  de   Saint-Jacques    le  mentionnent  comme  ayant  sculpté  dix 


de  l'école  française  '3^3 

statues  d'apôtres  pour  l'église  Saint-Jacques-l'Hôpital  et  lui  attribuent 
encore,  dans  le  même  édifice,  de  nombreux  travaux  de  peinture  et  de 
sculpture. 

L'église  Saint-Jacques-l'Hôpital  fut  démolie  en  iSois.  On  retrouva  la 
plupart  îles  statues  dans  des  fouilles  faites,  en  rS'jo,  au  coin  des  rues 
Saint-Denis  et  Mauconseil.  Plusieurs,  complètement  mutilées,  restèrent 
abandonnées;  d'autres  servirent  d'enseigne  à  un  magasin,  dit  Aux  sta- 
tues de  Saint- Jacques,  et  plus  tard  furent  brisées  ;  enlin  cinq  de  ces  sta- 
tues ont  été  déposées,  en  iHôu,  au  Musée  de  Cluny. 

Arch.  départ,  du  Pas-de-Calais,  A.  556.  —  A.  Bord:er,  Uém.  de  la  Soc.  des  Anti- 
quaires de  France,  t.  XXVIII,  1 865,  p.  rn-i32.  —  Idem.  Mém.  de  laSoc.  det'hist. 
de  Paris  et  de  l'Ile-de-France,  t.  I,  iN/â,  p.  18(1-228;  t.  11,  187O,  p.  300-597.  — 
E.  nu  Sommerard,  Catalogue  du  Musée  deCluny,  1881,  nos  242-24G.  —  lue.  somm. 
des  arch.  hospital.  de  Paris,  t.  III,  1886,  p.  (in,  n"  [345  et  p.  75,  11"  i565.  — J.-M. 
Richard,  Mahuict,  comtesse  d'Artois  cl  de  Bourgogne,  1887,  p.  Ni,  ag5,  519,  ,").").">.  — 
!..  Codrajod  et.  F.  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1892, 
p.   i5. 

I.siiiiiiiy  Jean  de),  probablement  parent  du  précédent,  demeurait  a 
Paris  au  \iv  siècle  et  travaillait  au  Louvre,  en  [365,  sous  la  direction  de 
Raymond  du  Temple,  architecte  de  Charles  Y.  Il  tailla  pour  le  grand 
escalier  du  château  la  statue  du  due  d'Orléans,  qui  lui  fut  payée  seize 
livres  parisis  164  fr.  54  <•■  • 

Sauvai,  Histoire  des  antiquités  de  Paris,  1724,1.  Il,  p.  2~>.  —  A.  Berïy,  Topo-i 
graphie  hislor.  du  Vieux  Paris,  t.  1.  1866,  p.  i5o. 

Laiirnnn  Francesco).  Cet  artiste  italien  1  lit  presque  toute  sa  car- 
rière au  service  des  princes  de  la  maison  d'Anjou.  De  1461  ;i  1466,  il 
modela  les  médailles  de  Charles  IV,  comte  du  Maine,  du  roi  René,  de 
Jeanne  de  Laval  et  de  plusieurs  personnages  de  la  cour.  De  1468  à 
i^-o,  il  était  en  Sicile,  et,  en  i4~i,  il  sculptait  à  Naples  une  Vierge  des- 
tinée à  la  porte  du  château.  On  le  retrouve  fixé  en  France  en  i4^5  : 
c'est  à  cette  date  qu'il  dût  terminer  le  tombeau  de  Charles  IV,  qu'on 
admire  à  la  cathédrale  du  Mans.  Fn  i4"-  il  habitait  Marseille  et  entre- 
prenait, en  collaboration  d'un  de  ses  compatriotes,  Toraaso  Malvito,  la 
décoration  de  la  chapelle  Saint-Lazare,  dans  l'église  de  la  Mavor, 
ancienne  cathédrale  de  la  ville.  Vers  I4S1,  il  exécuta  à  Avignon  pour  le 
ouvent  des  Célestins  un  grand  retable  eu  marbre  représentant  le 
Portement  de  Croix  ;  ce  retable,  commandé  par  le  roi  René,  existe  encore 
aujourd'hui  dans  l'église  paroissiale  de  Saint-Didier. 

D'après  M.  Fugène  Miïntz,  Francesco  Laurana  serait  aussi   l'auteur 

(I  Je  n'ai  pas  la  prétention,  bien  entendu,  de  compter  Francesco  Laurana  au 
nombre  îles  sculpteurs  de  l'école  française:  je  n'en  parle  ici  <[ue  pour  citer  les 
œuvres  qu'on  lui  doit  en  Franoe. 


3a4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

du  mausolée  de  Jean  Cossa,  grand  sénéchal  de  Provence,  conservé  dans 
l'église  Sainte-Marthe,  à  ïarascon.  L'artiste  est  rencontré  pour  la  der- 
nière fois  à  Marseille  en  i4<"*3. 

P.  Aghard,  Archives  de  l'art  français,  Doc,  t.  IV,  [855-i856,  p.  182-18.Î.  -• 
Lecoydela  Marche,  Le  roi  René,  i<S;5,  t.  Il,  p.  70,  104,  125,378.  —  De  Montai- 
glon,  Chronique  des  arts,  iSSr,  p.  79-80,  111-112.  —  P.  Trabaod,  Gazette  des 
Beaux-Arts,  2"  pér.  t.  xxiir,  1881,  p.  175-177.  —  Aloïss  Heiss,  Les  médailleurs  de 
la  Renaissance,  Fr.  Laurana,  18S2,  p.  14,  i.">,  27,  28.  pi.  II.  —  Barthélémy,  Cha- 
pelle Saint-Lazare  à  la  cathédrale  de  Marseille,  i885.  —  L.  Palustre,  La  Renais- 
sance en  France,  t.  III,  i885,  p.  1  i'i,  n5,  i'i4,  i45.  —  W.  Bode,  Desiderio  daSelti- 
gnano  und  Francesco  Laurana  [Jahrbuch  der  Koniglich  preussischen  Kunstsamm- 
lungen,  t.  IX.  1888,  p.  209-227;  t.  X,  1889,  p.  28-35).  —  L.  Courajod  et  F.  Marcoi, 
Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  i36- 1 4 1  ■  — E-  MOsiz, 
Chronique  des  arts,  1881,  p.  111,  —  Idem,  Bulletin  de  la  Soc.  des  antiquaires  de 
France,  1894,  p.  120. 

Laurent,  sculpteur  de  lafinduxive  etdu  commencement  du  xvc  siècle, 
était  occupé,  en  i'3;)o,  à  la  cathédrale  de  Saint-Omer  et  décorait,  en  1408, 
le  grand  autel  de  l'église  de  l'abbaye  de  Saint-Bertin. 

A.  Bérard,  Dkt.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  48o. 

Laurent,  sculpteur  et  peintre  du  xve  siècle,  exerçait  son  art  à  Lyon 
de  1429  à  1439. 
Natalis  Rondgt,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiVaw  xvmc  siècle,  1884,  p.  18. 

Laurent  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle,  tra- 
vaille à  Rouen  aux  stalles  de  la  cathédrale,  sous  la  conduite  de  Philippot 
Viart.  En  1^6-,  il  reçoit  5o  sous  pour  avoir  taillé  «  deux  poupées  et 
onze  feuilles  en  ouvrage  de  machonnerie  aux  chaeres  stalles  ». 

Langlois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i858,  p.  i84,  ig5. 

Laurent  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  et  maître-maçon,  sans  doute 
parent  du  précédent,  collabore,  en  \~v2~,  à  la  décoration  des  piliers  sup- 
portant les  ligures  de  la  danse  macabre,  dans  le  grand  cimetière  Saint 
Maclou,  à  Rouen. 

Archives  dép.  de  la  Seine-Inférieure,  G.  (5882.  —  De  Beairepaire,  Inc.  s^rmn.  des 
archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V.  1892,  p.  27."). 

Laurent  Jean  ,  vivant  à  Sens  au  xvie  siècle,  touche  58  sous,  en  i5<3o, 
pour  avoir  exécuté  les  armoiries  du  chapitre  de  la  cathédrale  et  pour  en 
avoir  fait  un  moule;  ces  armoiries  étaient  destinées  à  orner  les  cloches. 
En  1 5S."Î ,  un  maître  Laurent,  tailleur  de  pierre,  probablement  le  même 
artiste,  est  mandé  de  Sens  à  Appoigny,  près  d'Auxerre,  afin  de  se 
rendre  compte  des  plans  d'un  jubé  qui  devait  être  élevé  dans  l'église 
paroissiale. 

Archives  dép.  de  l'Yonne,  G.  1233,  2Ô1JÔ.  —  Qdantjh,  Inc.  somm.  des  archives  de 
1  Yonne,  t.  II,  1870,  p.  23o,  j}i5. 


de  l'école  française  3a5 

Laurenf  Pierre  ,  sculpteur  ornemaniste  originaire  de  la  Picardie, 
ligure  au  nombre  des  artistes  travaillant,  au  xvie  siècle,  sons  la  direction 
du  Rosso,  de  Philibert  de  l'Orme  et  du  Primatiee. 

De  Clarac,  Descript.  du  Louvre  ut  des  Tuileries,  i855,  p.  4;,3,  (i;."!.  —  Bkrard, 
Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  $8o. 

Laurent  <l<»  îlugiano.  Voir  tliiginno  (Laurent  de  . 

I  «1  tire  11  (  <le  Saint-Priest.  Voir  Saint-Priesl    Laurent  de  . 

Laurent  de  Vendenheîm.  Voir  \  cnricnlieiiu  (Laurent  de  . 

Laverde  (Guillemin  ,  collaborait  à  Poitiers,  en  i383,  à  la  décoration 
du  palais  du  duc  Jean  de  Berry  ;  il  recevait,  pour  son  salaire,  G  sous 
par  jour. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
i894,p.  i3,  i5,  89. 

Lavei'iiîer  (Jean  ,  dit  Jean  de  Paris,  résidait  à  Avignon  vers  le 
milieu  du  xive  siècle.  M.  Eugène  Mïintz  lui  attribue  le  tombeau  du  pape 
Benoit  XII,  exécuté  en  i34a.  Ce  monument,  qui  coûta  65o florins  d'or,  a 
été  détruit,  et  il  n'en  reste  aujourd'hui  que  trois  fragments  d'arcades, 
conservés  à  Avignon,  au  Musée  Calvet.  Un  Jean  de  Paris  travaillait,  en 
i'344î  au  château  d'Hesdin  Pas-de-Calais  ,  résidence  des  comtes  d'Ar- 
tois; serait-ce  le  même  artiste? 

R.  MOntz,  Bulletin  de  la  Soe.  des  Antiquaires  de  France,  1S82,  p.  261,  26.Ï.  — ■ 
Idem,  Les  tombeaux  des  papes  en  France  (Gaz.  des  beaux-arts,  ae  pér.,  t.  XXXVI, 
18S7,  p.  27."),  28a).  — Archives  nationales  de  Paris.  Collection  Monteil  ;  KK.  5g5.  — 
Dehaisxes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  i88(i,  Documents,  p.  348. 

I.ebel  1  Jean  ,  sculpteur-tombier,  exerçait  son  art  à  Senlis  dans  la 
première  moitié  du  xvne  siècle.  Son  nom  est  gravé  sur  une  pierre  tom- 
bale qui  se  voit  encore  dans  l'église  de  Marly-la- Ville  Seine-et-Oise  : 
cette  œuvre  date  de  l'année  i633. 

De  Glii.hermv,  Inscriptions  de  la  Franct  du  v  au  \vmc  siècle,  t.  II,  1870, 
p.  65 1  (Doc.  inéd.  sur  l'Eist.  de  France). 

Le  lîei'i'iiyei'  Pauli ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Rouen, 
sculpte  en  i5o,o,  dans  l'église  paroissiale  de  Saint-Sauveur,  la  clôture 
du  chœur  ornée  d'un  crucifix  et  de  plusieurs  ligures  ;  ce  travail  lui  est 
payé  (îoo  livres. 

Arch.  départ,  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  -563.  —  De  Beaurepaire,  Inv.  somm, 
des  archives  de  la  Seine- Inférieure,  t.  VI,  i8y6,  p.  96. 


i-.î(>  DICTIONNAIRE    OF.S    SCULPTEURS 

l.<»  ltlo«*  II fini  ,  sculpteur  en  bois  établi  a  Saint-Onier,  exécute. 
en  i3aa,  des  tables  d'autel  pour  l'église  de  l'abbaye  de  Sainte-Glaire. 

J.-M.  Richard,  Mahaui,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  ">io. 

I.ehlond  Faron  .  était  occupé  au  château  de  Fontainebleau  de  i'i'iy, 
ii  itij'j.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  A  Faron  Leblond,  sculpteur,  la  somme  de  vingt  livres,  pour  avoir 
refaict  de  neuf  et  restauré  avecq  piastre  plusieurs  oreilles  et  aultres 
ornemens  des  testes  de  cerfz  de  la  gallerie  des  Cerfs  dudit  chasteau.  » 

hi    L&borde,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  IV,  1856-1857,  p.  '212. 

I.e  Itonhomnie  Jacques,  dit  Cauchois,  sculpteur  et  peintre  de  la 
ville  de  Lisieux,  se  rend  à  Bernay,  où  il  passe  un  marché,  le  20  avril 
io'io,  par  lequel  il  s'engage  envers  la  confrérie  de  Sainte-Anne  à  sculpter 
pour  l'église  de  Sainte-Croix  quatre  statues,  «  l'ung  de  madame  Sainte- 
Anne,  l'autre  de  la  Vierge  Marie  et  les  deux  autres  des  deux  Marie, 
pour  iceuls  ymages  estre  mis  et  posez  par  led.  sculpteur  en  lad.  églize 
de  Sainte-Croix  en  l'autel  Nostre-Dame,  à  la  charge  par  led.  Bonhomme 
de  faire  lesd.  ymages  desd.  sainetes  aud.  autel,  et  lesd.  peindre,  dorer, 

azurer,  sculturer  et  painturér  à  ce  convenables Le  tout  moyennant  la 

somme  de  soixante-neuf  livres  tournois  pour  le  principal  et  six  livres 
de  vin  ». 

E.  Vedcmw,  Artistes  normands  [Réun.  desSoc.  des  beaux-arts  'les  départ.,  i8;c>, 
p.  •">i«!-")'i; 

l.obosqué  Jean;,  sculpteur  et  architecte  demeurant  au  Havre  dans 
la  première  moitié  du  xvn«  siècle,  construisit,  en  i(J3o,  le  portail  de 
l'église  Saint-Martin  d'Harfleur  Seine-Inférieure  .  11  orna  ce  portail  des 
statues  de  saint  Martin,  de  saint  Eustaehe  et  de  saint  Denis  :  il  y  tailla 
aussi  les  armes  du  roi  et  du  cardinal  de  Richelieu,  ainsi  que  les  armoiries 
de  la  ville  représentant  un  navire  voguant  sur  les  flots.  Tout  ce  travail 
nii  fut  payé  400  livres. 

L'abbé  Cochet,  Les  églises  de  l'arrondisement  dit  Havre,  i845-i84fi,  t.  I,  p.  iT>. 

Le  ItoutHliei*  Jean  ,  vivait  à  Paris  au  xiV  siècle.  Il  initia  dernière 
main  aux  sculptures  en  ronde-bosse  et  en  bas-relief  décorant  le  pour- 
1  mit  extérieur  du  chœur  de  Notre-Dame  :  elles  avaient  été  commencées, 
en  i'34o.  par  son  oncle  Jean  Ravy.  Ces  sculptures  ont  été  détruites  en 
partie  en  1699  et  1709,  sous  l'épiscopat  du  cardinal  de  Xoailles;  il  ne 
reste  plus  aujourd'hui  que  les  groupes  placés  sur  les  faces  nord  et  sud. 
Jean  Le  Bouteillier,  chose  rare  à  cette  époque,  osa  tracer  son  nom  et 
celui  de  son  oncle  au  bas  de  l'ouvrage,  avec  la  date  de  io.H  : 


DE   L'ECOLE    FRANÇAISE  3a" 

C'est  maistre  Jehan  Raoy,  qaifust  masson  de  Nostre-Dame  rie  Paris 
par  l'espace  de  26  ans,  et  commença  ces  nouvelles  histoires  :  Et  maistre 
Jehan  le  Bouteiller,  son  neveu  les  a  parf aides,  en  Van  i35i. 

Cette  inscription,  disparue  au  commencement  du  xvnr  siècle,  mais 
conservée  par  Gilles  Corrozet  et  par  J.  du  Breul  qui  l'avaient  vue  avant 
sa  destruction,  a  été  rétablie,  lors  de  la  restauration  du  chœur  par  Viollet- 
le-Duc.  D'après  MM.  Courajod  et  Marcou,  l'Apparition  du  Christ  à 
Madeleine,  un  des  bas-reliefs  sculptés  en  dernier  lieu,  doit  avoir  pour 
auteur  Jean  Le  Boutellier  seul.  Cet  artiste  mourut  avant  i3;o. 

G.  Corrozet  et  Nie.  Bonfons,  Les  antiquités  et  choses  plus  remarquables  de  Paris, 
ifioS,  p.  196.  —  J.  Dr  Breue,  Le  théâtre  des  antiquités  de  Paris,  i<>22,  p.  1 5 - 1 4 .  - 
Sauvai.,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  072.  —  Invent,  génér.  des  ri- 
chesses d'art  de  la  France  (Paris,  mon.  rel  ,  t.  1,  1877,  P-  "'il')'  —  Bauchal,  Notre- 
Dame  et  ses  premiers  architectes,  1882,  p.  i4-  —  L.  Courajod  et  I".  Marcou,  Musée  de 
sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1*92,  p.  .30-54. 

Le  Braelier  (Jean),  sculpteur,  ciseleur,  orfèvre  [et  émailleur,  était 
établi  à  Paris  au  xiv«  siècle.  Dès  i35i,  il  était  chargé,  comme  sculpteur 
du  roi,  de  diriger  les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  le  Bon.  Les 
comptes  de  l'argentier  Etienne  de  la  Fontaine  font  mention  d'un  assez 
grand  nombre  d'ouvrages  dus  à  l'artiste,  mais  qui,  pour  la  plupart,  se 
rapportent  à  l'orfèvrerie.  Ce  sont  entre  autres  :  la  monture  en  or 
émaillé  d'un  hanap,  une  couronne  d'or,  une  tête  d'ange  et  enfin  le  trône 
du  roi,  qui  fut  payé  774  écus  d'or.  Dans  l'inventaire  de  Charles  V,  fait 
en  1377,  Jean  Le  Braelier,  qui  devait  être  mort  à  cette  époque,  est  dé- 
signé comme  l'auteur  de  «  deux  grands  beaulx  tableaux  d'yvoire  des 
Trois-Maries  ».  Ces  œuvres  se  trouvaient  alors  «  dans  la  chappelle 
estant  emprès  l'oratoire  du  roy  en  la  grant  tour  du  boys  de  Vin- 
cennes  » . 

L.  Douet-d'Arcq,  Comptes  de  l'argenterie  des  rois  de  France  au  xiv°  siècle,  i85i, 
p.  i23,  i5.r>,  i6"i.  —  J.  Labarte,  Extrait  de  l'inventaire  de  Charles  V,  187g,  p.  a8[, 
n°  2622.  —  Idem,  Description  de  la  collation  Dubruge-Duménil,  p.  28. —  Idem,  Hist. 
des  arts  industriels,  2e  éd.,  t.  I,  p.  129,  2'>.H;  t.  Il,  p.  47»  ^2;  t.  III,  p.  <ii'">- —  A.  de 
Chami'eaux,  Le  meuble,  t.  I,  188"),  p.  81. 

Le  Bref    (Josse) ,  exerçait  son  art  dans  la   ville  de   Lyon  de  r5a3 
à  I.V38. 
Natnlis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyondu  xiv  au  xvur  siècle,  1884,  P-  29. 

Le  Breton  Jean),  était  un  des  sculpteurs  ornemanistes  employés  à 
Poitiers,  en  [383,  à  la  construction  du  palais  du  duc  Jean  de  Berry  :  il 
recevait  5  sous  de  gages  par  jour. 

A.  Pf.  Champeux,  Les  travaux  d'art  exécutés  /mur  Jeun  de  France,  due  de  Berry, 
i8<)'|,  p.  i3,  Ro. 


'5-2$  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Lebrun  Jean  .  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  collaborait,  eni4<J;, 
à  la  sculpture  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous  la  conduite  de 
Philippot  Viart. 

Lwglois,  Les  Slalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i858,  p.  jyj. 

Lebrun  Antoine  ,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  demeurant  à 
Tours,  dans  la  rue  de  la  Scellerie,  sur  la  paroisse  Saint-Saturnin,  était, 
en  1471.  au  nombre  des  notables  qui  prêtèrent  serment  de  fidélité  à 
Louis  XL  Son  nom  figure  également,  l'année  suivante,  dans  les  lettres 
patentes  accordées  par  le  roi  à  sa  corporation.  Beaucoup  plus  tard, 
en  1.106,  il  passa  un  marché  avec  le  conseil  de  fabrique  de  Saint-Satur- 
nin pour  exécuter  les  stalles  et  la  boiserie  du  chœur  de  cette  église.  Il 
mourut  en  i5ao,  laissant  trois  fils  sculpteurs  comme  lui. 

Lebrun  Antoine  II  ,  fils  du  précédent,  résidait  à  Tours  sur  la  paroisse 
Saint-Hilaire.  En  i5_ja,  il  s'engagea,  par  contrat,  à  entreprendre  toute  la 
sculpture  des  boiseries  du  château  d'Entraines,  près  de  Laval,  apparte- 
nant à  Gilles  de  la  Pommeraye,  président  de  la  Chambre  des  Comptes  de 
Bretagne. 

Lebrun  Jean  ,  frère  d'Antoine  II,  fut  reçu,  en  i5o8,  dans  la  corpo- 
ration des  maîtres  sculpteurs  en  bois  de  la  ville  de  Tours.  En  101G,  il 
travailla  aux  préparatifs  des  fêtes  données  à  l'occasion  de  l'entrée  de 
François  Ie'  dans  la  ville.  Il  n'existait  plus  en  i5aa. 

Lebrun   Aman  ,  frère  des  deux  précédents,  habitait  à  Tours  sur  la 

paroisse  Saint-Vincent.  Il  exécuta,    vers    i53o,    plusieurs  ouvrages  de 

sculpture  en  bois  destinés  au  château  de  Fontainebleau.  Ces  ouvrages, 

après  avoir  été  terminés  à  Tours,  furent  transportés  à  leur  destination. 

Aman  Lebrun  mourut  avant  i54i.  11  avait  un  fils,  nommé    Antoine, 

qu'il  associa  à  ses  différents  travaux. 

E.  Gir.ADDF.T,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  249,  a5ô  —  A.  de  Champeaox, 
Le  meuble,  t.  I,  i885,p.  107. 

Le  Brun  Nicolas  ,  maître  sculpteur  et  peintre  du  commencement  du 
xvne  siècle,  natif  de  Jouy-sous-Thelle,  près  de  Beauvais,  vint  s'établir  à 
Paris,  où  il  demeura  d'abord  rue  Saint-Martin  et  ensuite  place  Maubert. 
Le  ai  décembre  1646,  il  prit  l'engagement,  par  devant  notaire,  de  faire 
une  épitaphe  ou  pierre  tombale  en  l'honneur  de  René  de  Rousseau, 
maître  d'hôtel  dn  comte  deSoissons:  cette  œuvre  devait  être  placée  dans 
l'église  Saint-Séverin.  Nicolas  Le  Brun  mourut  le  9  février  1G48.  Il  était 
le  père  du  célèbre  peintre,  Charles  Le  Brun,  né  à  Paris  le  24  février  1619. 

L.  Dossieux,  E.  Soulié,  etc.,  Mém.  inéd.  sur  la  vie  et  les  ouvrages  des  membres  de 


de  l'école  française  329 

l'Académie  royale  de  peinture  et  sculpture,  t.  I,  1854,  p-  3,  5,6,25g. —  A.  .lu.. 
Uni.  crit.  de  biographie  et  d'histoire,  1872,  p.  -'u.  —  Hf.ru  is<>\.  Actes  d'état  civil 
d'artistes  français,  187.Ï,  p.  221. 

Le  Camus  de  Itanteul,  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Cam- 
brai, est  cité  au  nombre  des  artistes  employés,  en  13^5,  à  l'ornementa- 
tion de  la  (lèche  de  la  cathédrale;  il  recevait  5  sous  par  jour. 

Arch.  départ,  du  Nord.  Comptes  de  la  fabrique  de  la  cath.  de  Cambrai,  11"  ao.  — 
Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.  1886,  p.  293;  Doc,  p.  .">5!>,  508. 

Ce  Cai'Oii  'Antoine  ,  travaillait,  au  commencement  du  xvr  siècle,  à 
la  décoration  de  la  façade  de  l'hôtel  de  ville  de  Compiègne.  On  trouve 
dans  les  comptes  de  i5oo  à  i5o8  : 

«  A  Anthoine  le  Caron,  tailleur  d'ymages,  64  sols  parisis  pour  avoir 
entretaillé  et  faict  les  armes  de  la  ville,  ensemble  nng  pot  et  litz  pour 
mettre  au  devant  de  l'ymage  Notre-Dame  aupaom  de  devant  dudithostel 
de  la  ville.  » 

De  Marsy,  L'hôtel  de  ville  de  Compiègne,  p.  iTifJExtrait  des  comptes  rendus  du  con- 
grès tenu  à  Sentis  par  la  Soc.  d'arch.  franc,  en  mai  t81~  •. 

Ce  Challeu  Jacques  ,  natif  de  Normandie,  était  établi  à  Lyon  au 

xvie  siècle.  Faisant  partie  de  la  religion  réformée,  il  fut  massacré  à  la 

Saint-Barthélémy  en  15^2. 

De  Chenneviéres  et  De  Montaiglon,  Archives  de  l'art  français,  Doc,  t.  V,  i85y- 
i858,  p.  566. 

Ce  Charron  1  Colin  ,  sculpteur  ornemaniste,  figure  dans  les  comptes 
des  dépenses  faites  au  Louvre  par  Charles  V  de  i362  à  13^1.  Il  reçoit 
1  \  livres  parisis  «  pour  avoir  taillé  une  huisserie  et  la  voussure  em- 
pointée  une  ogive  et  un  chanteau  (tympan  d'arc  ouquel  a  un  archet;  et 
dedans  iceluy  un  escu  de  France  adestré  de  deux  angelos  ;  icelle  huis- 
serie entre  la  salle  neuve  du  Roy  et  sa  chambre  devers  la  rue  d'Otherice 
aud.  Louvre  ». 

A.  Berty,  Topographie  historique  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  187. 

Ce  Charron  ou  Ce  Chasson  Jeani,  était  occupé  à  Poitiers,  en 
i383,  à  la  décoration  du  palais  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
lNi)'|,  p.  i3,  89. 

Ceehevalier  (Nicolas),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  des  Andelys,  est 

mandé  à  Rouen  en  i4<>6,  par  le   chapitre  de  la  cathédrale,  pour  donner 

son  avis  sur  les  stalles  qu'on  exécutait  alors  dans  le  chœur  de  l'église  et 

dont  on  voulait  hâter  le  travail. 

Archives  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  >3oi.  —  Langlois,  Les  stallesde  ht  cathé- 
drale de  Rouen,  [838,  p.  192. 


3'3o  DfCTIONNAlRE    DÈS    SCULPTEURS 

Le  Clair,  dit  Gapitoli,  sculpteur  ornemaniste,  peut-être  d'origine  ita- 
lienne, résidait  à  Paris  au  commencement  du  xvii'  siècle.  En  1 638,  il 
sculptait  au  palais  du  Louvre  les  chapiteaux  des  colonnes  du  grand 
pavillon. 

De  Clarac,  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  i&55,  p.  654,  677- 

l.eclei'f*  Jean  .  demeurait,  au  xve  siècle,  dans  la  ville  de  Nantes  et 
travaillait,  de  i 'JSh  à  i'JS'J.  à  la  décoration  delà  porte  de  Sauvctout 

Arch.  comm.  de  Nantes;  GC.  258.  —  I»f.  la  .Nrcoi.r.iKRF.-TF.UEiRO,  hvo.  somrn.  des 
arch  de  Hantes,  t.  I,  1888,  p.  191. 

Le  Clerc  Nicolas  ,  était  établi  à  Lyon  de  1487  à  i5o;j.  En  1 4f)  1 ,  il 
sculpta  un  écusson  royal  entouré  de  figures  pour  la  porte  de  Bourg  neuf. 
Un  mandement  consulaire  daté  de  la  même  année  ordonne  en  effet  de 
bailler  et  délivrer  «  à  maistre  Nicolas  le  Clerc,  tailleur  d'ymages, 
demourant  au  dit  Lion,  la  somme  de  dix  livres  tournois  à  lui  accordée 
de  par  la  dicte  ville  pour  avoir  fait  ung  escu  de  France  en  une  grant 
pierre,  avec  la  couronne  pardessus,  deux  anges  es  deux  coustez,  ung  lion 
au  dessoubz,  soubstenant  le  dit  escu,  et  ung  aultre  ange  soubstenant  la 
dicte  pierre,  marché  fait  avec  ledit  maistre  Nicolas  pour  le  dit  pris,  et 
pour  mectre  la  dite  pierre  ainsi  taillée  au  pourtal  de  Bourgneuf,  de 
nouvel  repareillé. . .  »  Cet  écusson  fut  peint  par  Jean  Perréal. 

Plus  tard,  Nicolas  Le  Clerc  exécuta  pour  la  ville,  à  l'occasion  des 
entrées  de  Louis  XII,  de  nombreux  ouvrages  de  sculpture  et  d'orne- 
mentation. Il  ne  reste  de  lui  qu'une  médaille  aux  effigies  de  Louis  XII  et 
d'Anne  de  Bretagne,  qu'il  fit  en  collaboration  avec  Jean  de  Saint-Priest. 
Cette  médaille,  coulée  en  or,  fut  offerte  par  le  Consulat  à  la  reine,  lors  de 
sa  seconde  entrée  dans  la  ville  de  Lyon,  le  i5  mai  i5oo.  Les  comptes 
portent  à  ce  sujet  : 

m  A  maistres  Nicolas  et  Jehan  de  Sainet  Priest  pour  la  taille  et  façon 
des  portraietz  et  molles  faiz  pour  la  médaille  ordonnée  pour  le  service  et 
présent  fait  à  ladite  dame...  quatre  escus  d'or.  » 

Nicolas  Le  Clerc  fut  un  des  signataires  des  statuts  des  peintres,  des 
tailleurs  d'images  et  des  verriers  de  Lyon.  On  ignore  la  date  de  sa 
mort. 

F.  Roi.le,  Arritiees  de  l'art  français,  2°  sér.,  t.  I,  1861,  p.  \\  et  1  r>  à  la  note.  — 
Idem,  Tnv.  somm.  des  archives  de  Lyon,  t.  I,  i865,  p.  m,  12.  —  Natalis  Rondot, 
Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \ive  au  \viir  siècle,  1884,  p.    si. 

Le  Clerc  Guillaume  .  vivait  à  Armentières  au  xv*  siècle.  Les 
comptes  des  hospices  de  Lille  renferment,  à  l'année  i't55.  la  mention  sui- 
vante : 

«  XXIII  s.,  payés  à  Picquart.  pour  le  vin  donné  à  Willaume  Le  Clerc, 


DE    L'ECOLE    VU  WCAISE  VU 

tailleur  d'ymages,  demourant  à  Armentières,  pour  ce  qu'il  avoit  l'ait 
«mener  audict  lieu  de  Lille  une  table  d'autel,  pour  monstrer  ausdis 
ministres,  qui  ne  furent  point  contens  de  l'achater.  » 

On  trouve  encore  un  Guillaume  Leclerc,  sculpteur  en  bois  et  ornema- 
niste, exerçant  son  art  à  Valenciennes  vers  i^ç>3  :  c'était  peut-être  le 
même  artiste  arrivé  alors  à  la  lin  de  sa  carrière. 

DkL\  Fons-Mklicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XIII,  i86r,p.  55,  5(5.  —  A. 
Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  487. 

Le  t'oeq  Pierre),  travaillait  à  Cambrai  au  xvie  siècle.  En  1062  il 
reçut  vingt  livres  tournois  «  pour  avoir  raccoustré  raccomodé  et  net- 
toie la  table  d'autel  de  la  chapelle  du  palais  de  l'évèque  ».  En  i566-i56;7, 
il  est  cité  dans  les  comptes  du  domaine  de  la  ville  «  pour  avoir  l'aict  et 
taillé  une  croix  pour  mettre  sur  la  colombe  colonne  de  la  croix  de 
Selles  nom  d'un  carrefour)  et  à  icelle  taillé  à  l'ung  des  costés,  l'ymaige 
decrucxefix  et  à  l'aultre  de  Notre  Dame  ». 

Lefèvre,    Matériaux  pour  l'his1.   '1rs  mis  dans  le  Cambrésis,    1870,   p.  2.'>.   — 

V.  Dorieux,  Les  artistes  cambrésiens,    1874,  p.  76.  —Idem,  Notes  sur  les  artistes 

r.ambrêsiens  {Bev.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  38g,  iv  n;  .  —  .1. 
Houdoy,  Hist.art,  de  laeath.de  Cambrai,  1880,  p.  -ï5». 

I.epoina;  Pierre  ,  sculpteur  rouennais  du  xvr*  siècle,  exécutait  en 
i56i,  pour  l'église  Saint-Jean,  un  crucifix,  un  saint  Jean-Baptiste  et  un 
saint  Jean  l'Evangéliste. 

Areh.  départ,  de  lu  Seine- Inférieure.  G.  C,7'>.R.  —  Dk  i.\  Qcerikre.  Notice  sur 
l'église  paroissiale  de  Saint-Jean  de  Rouen,  iSfio,  p.  17.  -  De  Beadrrpaire,  /»''. 
somm.  'les  arch.  de  lu  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  182. 

Lecomtc.  M.  de  Montaiglon,  d'après  une  épigranime  de  Ronsard, 
donne  ce  nom  comme  étant  celui  d'un  artiste  du  xvie  siècle,  originaire 
du  Mans,  qui  aurait  sculpté  dans  une  niche  au-dessus  de  la  porte  d'une 
maison  une  statue  du  Temps  représenté  debout,  chauve  par  derrière, 
des  ailes  aux  pieds,  et  un  rasoir  à  la  main.  Voici  l'épigramme  en  ques- 
tion intitulée  :  De  l'image  du  Temps. 

Qui  et  d'où  est  l'ouvrier  ?  —  Du  Mans.  —  Son  nom  ?  —  Le  Conte 

—  Et  mais  toy,  qui  es-tu  ?  Le  Temps  qui  tout  surmonte. 

—  Pourquoy  sur  tes  ergos  vas-tu  toujours  coulant  ? 

—  Pour  montrer  que  je  suis  incessamment  roulant. 

—  Pourquoy  te  sont  les  piedz  ornez  de  doubles  aisles  ? 

—  Affin  de  m'envoler,  comme  vent,  dessus  elles. 

—  Pourquoy  vas  ta  main  dextre  un  rasoier  touchant? 

—  Pour  montrer  que  je  suis  plus  agu  qu'un  treuchant. 

—  Pourquoy  dessus  les  yeux  voltige  ta  crinière? 

—  Pour  estre  pris  d'avant  et  non  par  le  derrière. 

—  Et  pourquoy  chauve  ?  —  Affin  de  ne  me  voir  hapé, 
Si  des  le  premier  coup  je  ne  suis  atrapé. 


332  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Tel  peint  au  naturel  Le  Conte  me  decueuvre 

Et  pour  toy  sur  ton  huys  a  mis  ce  beau  chef-d'œuvre. 

Ronsard,  Les  Foldtrerles,  Paris,  i555,  p.'65,  66.  — A.  de  Montaigi.ox,  Arch.  de 
fart  français,  2e  sér.,  t.  I,  1861,  p.  184. 

Lecomte  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Chàlons-sur- 
Marne,  collabore  eu  i535,  avec  deux  de  ses  confrères,  Huguet  et  Simon 
Avigny.  à  l'exécution  d'une  chaire  à  prêcher  en  pierre  qui  l'ut  placée 
dans  l'église  du  couvent  des  Augustius.  Ou  cite  encore  un  Jean  Lecomte, 
sculpteur  et  bourgeois  de  Chàlons,  mort  le  i5  février  1610,  dont  la  pierre 
tombale  se  trouve  dans  l'église  Notre-Dame. 

L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  ehdlonriais,  i8.S<(,  p.  ô.ï. 

Le  Conte  Jean  ,  sculpteur  normand  du  xvc  siècle.  Il  est  fait  mention 
de  cet  artiste  au  sujet  de  travaux  exécutés  en  1.467,  dans  le  prieuré  de 
Longueville,  aux  monuments  de  Duguesclin,  de  la  Hire  et  de  Dunois 
qui  tous  trois  avaient  été  comtes  de  Longueville.  Voir  Lesvignières 
Pierre  . 
De  Moktaiglon,  Archives  de  l'art  français  ;  Documents,  t.  III,  i855,  p.  i55. 

l.ecoc|  André,  dit  Deo  Gratias,  travaillait,  au  commencement  du 
XVIe  siècle,  à  la  cathédrale  de  Sens.  En  i5o6,  il  relit  le  dragon  en  bois 
qu'on  portait  aux  processions  et  aux  Rogations.  En  1010,  il  sculpta  six 
grandes  statues  «  au  portail  du  croison  du  cloistre  »  ;  ces  statues 
n'existent  plus  aujourd'hui.  On  lui  attribue  dans  la  même  église  les 
figures  de  saint  Augustin  et  de  Moïse. 

Arch.  dép  de  l'Yonne;  G.  n4~>,  1 1 44 ,  —  Bulletin  du  comité  des  arts  et  monuments, 
t.  II,  1842-1843,  P-  543.  —  Quantin,  Notice  hist.  sur  laconstr.  de  la  cath.  de  Sens, 
1842,  p.  ôo.  —  Idem,  Inv.  somm.  des  archives  de  l'Yonne,  t.  II,  187Ô,  p.  217. 

Lecoi'iiet  ou  Leeoriiuel,  sculpteur  en  bois  de  la  Renaissance,  dont 
le  nom  est  gravé  en  relief  sur  un  écusson  décorant  la  tribune  de  l'orgue 
de  l'église  de  Moret-sur-Loing,  près  de  Fontainebleau.  Cette  œuvre  doit 
dater  du  commencement  du  xvie  siècle. 

E.  Paty,  Bulletin  monumental,  t.  XII.  iS^fi,  p.  4'9- 

Le  Costre  François  et  Jean  .  Ces  deux  frères  collaboraient,  de  i3;G 
à  1378,  à  la  décoration  de  la  flèche  de  la  cathédrale  de  Cambrai  ;  ils  re- 
cevaient 5  sous  de  gages  par  jour. 

Arch.  dép.  du  Noid.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  enth.de  Cambrai,  nos  20,  24.  — 
J.  Houdoy,  Eisl.  art.  de  la  cath.  de  Cambrai.  1880,  p.  1 63 .  —  Dehaishes,  Hist.  de 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  188G,  p.  290;   Doc.  p.  508,554- 

Le  Court   Jean  ,  résidait  à  Avignon  au  xiv«  siècle.  Le  7  août  i38g,  il 


de  l'école  française  333 

donna  quittance  d'une  somme  de  35o  florins  d'or  reçue  en  paiement  de 
l'exécution  du  tombeau  de  Guillaume  de  Chanac,  cardinal  de  Me  iule, 
mort  le  3o  décembre  i384-  Le  monument,  transporté  d'Avignon  à  Limo- 
ges, lut  mis  en  place  dans  le  chœur  de  l'ancienne  église  de  l'abbaye  de 
Saint-Martial  par  un  nommé  Jean  de  Fribourg,  tailleur  de  pierre  du 
diocèse  de  Lausanne,  qui  devait  être  l'élève  et  le  praticien  de  Jean  Le 
Court.  Ce  tombeau  a  disparu  aujourd'hui. 

Louis  Gdibert,  Le  tombeau  d'un  cardinal  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ., 
1896,  p.  My-ioô). 

Le  C'içne  (Adam1,  sculpteur  en  bois  de  l'école  lorraine,  était  occupé, 
en  i5i6,  au  palais  ducal  de  Nancy,  à  l'occasion  de  l'arrivée  de  Renée  de 
Hourbon,  épouse  du  duc  Antoine.  Les  comptes  du  cellerier  de  Nancy, 
pour  les  années  i5i--i5i8,  portent  qu'il  fit  «  un  lit  de  camp  taillé  d'ou- 
vrage plat  et  les  molures  étant  avec  rassemblement  à  mode  d'Italie  ». 

H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  r852,  p  07.  —  Ed.  Boxnyffé,  Le  meuble 
en  France  au  xvi°  siècle,  1887,  p.  77. 

Le  Despencier  (Roger  ou  Jean),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville 
de  Rouen,  travaille  à  l'église  Saint-Jean  de  i535  à  i538.  Cette  der- 
nière année,  il  reçoit  ioo  sous  pour  avoir  sculpté  sur  un  pilier  un  taber- 
nacle en  pierre. 

De  la  Quérière,  Notice  sur  l'église  Saint-Jean  de  Rouen,  1860,  p.  4. 

Lediet  ou  l.ediot  Jean,  sculpteur  et  maître  maçon  demeurant  à 
Tours,  taille,  en  i497,  *es  armoiries  de  Pierre  Rriconnet,  maire  de  la 
ville.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  Au  moys  de  juing  ensuivant  à  ung  nommé  Lediot,  masson,  pour 
avoir  fait  et  taillé  les  armoiryes  du  maire  de  ceste  dicte  année,  mises 
et  apposées  ou  pain  de  mur  qui  a  esté  l'ait  neuf  près  la  porte  de  l'Esco- 
herie.  Pour  ce t.  LXXV  s.  t.  » 

Rey.  des  comptes  munir.  ,/,  /,/  eilir  de  Tours,  t.  L,  année  i4<)7-  —  Ch.  Grandmai- 
son,  Doc.  inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Touraine,  1870,  p.  i.">4.  —  E.  Girau- 
det,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  255. 

Le  Fandreau  Gabriel.  Voir  r'avereau  Gabriel). 

Lefebvre  (Georges),  sculpteur  en  bois,  était  au  nombre  des  artistes 
employés  à  Saumur,  en  i4y«),  à  la  sculpture  des  stalles  de  l'église  Saint- 
Pierre. 

G.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  248  à  la  note. 

Lefebvre    Jacques  ou  Jacob  ,  sculpteur  en  bois  et   architecte  du 


J'34  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

xvic  siècle,  ué  à  Caen,  se  rendit  à  Baveux,  où  il  exécuta,  de  i588  à 
1089,  les  stalles  du  chœur  et  le  butl'et  d'orgues  de  la  cathédrale.  Les 
stalles  existent  encore,  mais  le  buffet  d'orgues  a  été  détruit.  Jacques 
Lei'ebvre  fut  aussi  appelé  en  Angleterre  par  la  reine  Elisabeth  qui  l'em- 
ploya à  de  nombreux  travaux. 

F.  Bodrqdelot,  Bist.  de  l'i  sculpt.  et  des  arts  plus  t.  en  France,  1846.  —  Boiter 
et  Marcel.  L'art  architectural  -  n  Franee,  1. 11,  p.  i<>.  —  Bulletin  monumental,  t.  IV, 
|i  i"i;;  t.  XVII.  i85i,  p.  412,  A<">;  t.  XVIII,  i85a,  p.  \%.  44-  —  Ed.  Boxxaffé,  Le 
meuble  en  France  au  xvie  siècle,  [887,  p.  5a 

Lefefovre  Jean  ,  natif  de  Caen,  lils  du  précédent,  était  également 
sculpteur  en  bois  et  architecte.  Il  travaillait  dans  sa  ville  natale  et  sculp- 
tait, en  i6i.">,les  stalles  de  l'église  Saint-Etienne.  Un  document  du  temps, 
dans  lequel  il  est  qualifié  «  sculleur,  bourgeois  de  Sainct-Pierre  de 
Caen  ».  nous  apprend  qu'en  iGifi  il  lit  pour  «  madame  l'abesse  de  Caen  » 
un  retaille  en  bois  blanc  orné  «  d'un  fort  beau  tableau  et  d'une  Xostre- 
Dame  au-dessus  et  de  deux  anges  aux  deux  costés  d'icelle  tous 
dorés  ..  ».  En  1O1-.  il  termina  pour  l'église  Saint-Pierre  un  Christ  eu 
croix  avec  la  Vierge  et  saint  Jean  de  chaque  côté,  et  la  Madeleine  à  ses 
pieds  :  toutes  ces  ligures  étaient  en  bois  doré.  Jacob  Lei'ebvre,  frère  de 
Jean,  était  occupé  aussi,  vers  la  même  époque, à  la  cathédrale  de  Caen. 

Bulletin  monumental,  t.  IV,  p.  157.  —  De  Chexxevières,  Artistes  normands  Nou- 
velles Archives  de  i'art  français,  3e  série,  t.  II,  1886,  p.  1*7). 

Lefebvre  Jean.  Un  sculpteur  de  ce  nom  collaborait,  de  160ZJ  a 
[608,  à  la  décoration  du  château  de  Cadillac  Gironde  appartenant  au 
duc  d'Epernou. 

Ch.  Braqiehaye,  Les  architectes,  sculpteurs,  etc.  du  'lue  d'Epernon  [Réun.  des  Soc. 
des  beaux-arts  des  départ.,  1SS4,  p.  187,  i8y).  —  Idem,  Les  artistes  du  duc  d'Eper- 
non,   1888-I897,  p.   221-2'îÔ. 

Le  l'euilleux  Guillaume  ,  «  maître  tailleur  et  imager  en  bois  »  de- 
meurant à  Illiers  arrond.  de  Chartres  ,  passe  un  marché,  en  1648,  pour 
divers  ouvrages  à  exécuter  dans  l'église  de  Sandarville  ( Eure-et- 
Loir  . 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  E.  25;>4.  —  L.  Merlet,  Inc.  somm.  des  arch.  d'Eure-et- 
Loir,  t.  11,  2"  partie,  iKK<3,  p.  5o5. 

Lefeure  Jean  .  Voir  Le  Fèvre  Jean  . 

Lefeuvre  Jean  ,  sculpteur  parisien  du  commencement  du  xvie  siè- 
cle, sculptait,  en  i5io,  des  fonts  baptismaux  pour  l'église  Notre-Dame- 
des-Champs. 

A.  Békard,   Ui't.  biogr.     les  artistes  français,  1872,  col.  4y*>. 


de  l'école  français]  335 

Lerèvre  Thomas  .  dit  l'Ermite  ou  Larmite,  originaire  de  la  ville 
d'Ypres,  est  cité  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne  pour  avoir 
collaboré  à  Dijon,  de  l385  à  i388,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi, 
sous  la  direction  de  Jean  de  Marvillc,  à  raison  de  18  gros  par  semaine. 
Il  était  de  retour  dans  son  pays  en  i38o,. 

Arch.  dép.  de  lu  Côte-d'Or;  B.,  .''•-'.'>,  Vi-Mb  4-'i3x.  —  Dehaiskes,  Hist.  de  l'art 
dans  la  Flandre,  etc.  1886,  p    ">i3  :  Doc,  p.  i5a3j  638,  6/17,  65/|,  68t. 

le  Fèvre  (Jean  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  fin  du  xiv  siècle,  était 
employé,  en  i3j3,  au  château  de  Conflans.  En  1*396,  il  était  à  Lille,  où  il 
travaillait  à  la  porte  du  Molinel  et  à  la  porte  Royale;  ses  gages  s'éle- 
vaient alors  à  fi  sous  par  jour.  La  même  année,  il  reçut,  d'après  les 
comptes  des  argentiers  de  la  ville,  4  livres  16  sous  comme  ayant  taillé 
deux  gargouilles  «  par  plusieurs  jours  de  lieste  et  par  plusieurs  nuys  à 
la  candeille  ».  Il  se  rendit  ensuite  à  Douai  et  à  Cambrai  pour  inspecter 
certains  travaux  commencés.  A  son  retour  à  Lille,  il  toucha  12  livres 
«  pour  se  boine  diligence  d'avoir  fait  le  pourtraict  en  parquemin,  tant 
del  ouvrage  de  le  bastide  de  le  porte  Royaulx,  comme  del  ouvrage  de  le 
porte  du  Moliniel  ».  En  i'3g-,  il  exécutait  plusieurs  ouvrages  de  maçon- 
nerie à  la  porte  Royale,  avec  les  maçons  Jean  d'Avesnes,  François 
de  La  Croix,  Jean  de  la  Croix  et  Pierart  Bointemps. 

On  trouve  dans  les  archives  de  l'hôtel  de  ville  de  Valencienncs  un 
sculpteur,  nommé  Jean  Let'eure.  terminant,  en  1406,  une  Résurrection 
destinée  au  niaitre-autel  de  la  cathédrale  ;  c'est  peut-être  le  même  artiste 
(pie  Jean  Le  Fèvre. 

Arch.  départ,  du  Pas-de-Calais  ;  A.  7.">r>.  —  De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  univer- 
selle des  Arts,  t.  XI,  i8('o,  p.  3o;  t.  XV,  1862-,  p.  1-29,  iôo. 

I.efèvre  Jean  ,  né  dans  le  Yimeux,  en  Picardie,  est  reçu,   en   if\i-2, 
bourgeois  d'Amiens  et  exécute  dans  cette  ville  différents  travaux. 
Dehusnes,  L'art  à  Amiens   Congrès  archéol.  'A  France  en  1893,  p.  166). 

I.efèvre  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xv»  siècle,  par- 
ticipait, en  1466,  à  la  décoration  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen. 
Langlois,  Les  stalles  de  tu  cathédrale  île  Rouen,  i.sricS,  p.  1S3. 

I.efèvre  (Robert ,  travaillait  vers  1000,  avec  Arthur  de  Loing,  aux 
voûtes  du  chœur  de  l'église  Saint-Pierre  de  Roye  Somme  .  Les  deux 
artistes  taillèrent  des  pendentifs  et  des  culs-de-lampe  représentant  des 
sujets  fantastiques. 

II.  DtsEVELetA.  (iozÊ,  L'église  'le  tioy,  p.  i5  [Les  églises, châteaux  et  beffrois  <>• 
hi  Vu  initie  et  de  FArtois). 


336  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Lefèvre  Jean  ,  vivait  à  Dreux  au  xvip  siècle  et  sculptait,  en  i532,  la 
façade  de  l'hôtel  de  ville,  qui  existe  encore  maintenant. 
A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  altistes  français,  1872,  col.  i(>.">. 

Lefiselier  Jean).  Voir  Fiselier  Jean). 

Le  Manienl  André,  résidait  à  Rouen  au  commencement  du 
xvic  siècle  et  était  occupe  en  i5ao-i52i,  avec  Pierre  Desaubeaux  et 
Regnaud  Thérouyn.  aux  sculptures  du  couronnement  du  mausolée 
érigé,  dans  la  cathédrale,  au  cardinal  d'Amboise,  décédé  en  i5io. 

A.  Deville,  Les  tombeaux  de  la  calh.  de  Rouen.  isr>-,  p.  84,  91,  g45  !>8-  —  Emé- 
riu-David,  Risi.  de  lu  sculpl.  franc.,  1817-1872,  p.  i4i. 

l.o  Forl  Martin),  était  établi  à  Paris  au  xvie  siècle.  De  i562  à  i56j, 
on  le  trouve  employé  aux  travaux  du  Louvre,  sous  la  direction  de 
Pierre  Lescot.  Dans  les  comptes  royaux,  il  est  souvent  associé  à  Etienne 
Carmoy,  à  Pierre  et  François  L'Heureux  ainsi  qu'à  Pierre  Nanyn. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  1,  i85o,  p.  5oi,  5o8,  5 1 4,  5ao.  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  Il,  1MS0,  p.  79,  112,  12Ô,  109.  — 
A.  Bertv,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  200,  2.">2.  —  L.  Palustre, 
La  Renaissance  eu  France,  t.  Il,  1881,  p.  158-162. 

Legaulf  (Etienne),  sculpteur-tombier  demeurant  à  Paris  dans  la 
première  moitié  du  xvie  siècle,  nous  est  connu  par  son  contrat  de 
mariage  daté  de  décembre  i5a<). 

Coïecqle,  Bull,   de  la  Soc.   de  l'iiist.   de  Paris,   1894,  p.   21.").  —  J.    GciFFREY, 

Revue  de  l'art  français,  3896,  p.  22. 

l.eGavaielie  Pierre  ,  sculpteur  et  peintre  du  xvie  siècle,  exerçait 
son  art  à  Lyon  vers  i533. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xviu°  siècle,  1884,  p.  02. 

Legay,  sculpteur  ornemaniste,  était  au  nombre  des  artistes  employés 
à  Paris,  en  i564,  à  la  partie  décorative  du  tombeau  de  Henri  IL 
De  Laborde,  Larenaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  1. 1,  i85o,  p.  554. 

Le  Gendre  Augustin  ,  était  occupé,  de  153^  à  i55o,  au  château  de 
Fontainebleau,  à  raison  de  14  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  t.  I,  i85o,  p.  4o5,  425.  —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1S77,  p.  i35,  197. 

Légère!    Pierre  ,  sculpteur  rouennais,  entreprend,  eni<ii>iS.  différents 

ouvrages  dans  l'église  de  Plainville    Eure  . 

E.  Vedclin,  Artistes  normands  H*  un.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1892, 
p.  r.:>o). 


de  l'école  française  i'5- 

l,e  Gerys  Jean),  sculpteur  ornemaniste,  travaillait,  de  1 535  à  i.Y5;. 
au  château  de  Fontainebleau,  dans  la  chambre  de  la  reine,  moyennant 
i5  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  ii  lu  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  ~>if>. 

Legoaraglier  Pierre),  sculpteur  et  architecte  breton  du  xve  siècle, 
construisit,  de  \\~~  à  i  i"!h  le  croisillon  nord  du  transept  de  la  cathé- 
drale île  Quimper,  En  i  "JS."» ,  il  était  employé  à  Locronan  [Finistère  . 

I  .egoaraguer  Guillaume  ,  probablement  frère  du  précédent,  colla- 
borait avec  lui  aux  travaux  île  la  cathédrale  de  Quimper.  11  ligure  dans 
les  comptes  du  chapitre  dès  l'année  i4j4-  En  r4?9,  il  reçut  i5  livres 
pour  avoir  sculpté  cinq  niches  avec  culs  de  lampe.  De  14H0'  à  i493,  il 
exécuta  les  voûtes  du  transept  et  celles  de  la  net',  qui  lui  lurent  payées 
9600  livres.  Dans  la  même  église,  on  lui  doit  encore  le  reliquaire  ou 
ossuaire  de  style  ogival,  surmonté  d'un  fronton  triangulaire.  Il  donna 
aussi  les  plans  du  palais  épiscopal  commencé  en  1.S0-.  Il  mourut  en  1.114. 

Le  Men,  Monographie  delà  cathédrale  </<  Quimper,  1878. 

I.egi'siiu  Pierre  ,  était  occupé,  en  i5'3S,  aux  sculptures  de  la  façade 
de  l'église  Saint-Jean  de  Rouen. 

De  la  Quérière,  Notice  hist.  sur  l'une.  r<j\.  dt  Saint-Jean  >/.'  Rouen,  iStio,  p.    i. 

I  .< -li-i-si  ■■« I  Noël  ,  sculpteur  normand  du  XVe  siècle,  est  chargé,  en 
i44*N  de  «  tailler  deux  angelos  à  mettre  image  1  »  au  pilier  de  la  cha- 
pelle Saint-Louis,  dans  l'église  Saint-Maelou  de  Rouen. 

De  Beadkepaire,  Nouv.  recueil  de  notes  hisl.  concernant  le  départ.  de  Ut  Seine- 
Inférieure,  1888,  p.  1*99. 

I«gi*anl  Jacques  et  Jean),  étaient  au  nombre  des  sculpteurs  orne- 
manistes employés,  en  i'l;.Vi'3;<i,  à  la  décoration  de  la  llèche  de  la 
cathédrale  de  Cambrai  ;  ils  recevaient  G  sous  par  jour. 

Arch.  dép.  Ju  Noid.  Comptes  de  I"  fabr.  de  Cambrai,  n"  20.  —  Dehaisnes,  Hist. 
de  l'art  dans  lu  Flandre,  etc.,  1886,  p.  290  ;  Doc.  p.  534. 

Le  (iuisCre  Guillaume  ,  sculpteur  en  bois  établi  à  Rouen  au  xve  siè- 
cle. En  1468,  le  chapitre  de  la  cathédrale  l'envoie  à  Cambrai,  à  Douai 
et  à  Bruxelles,  afin  de  ramener  des  artistes  capables  de  travailler  aux 
stalles  du  chœur  de  l'église. 

Arch.  départementales  de  la  Seine-lnférieun  .  G.  2ôo5. 
1,  C'étaient  des  consoles  ou  culs-de-lampe. 


j'38  DICTIONNAIRE  DES    SCULPTEURS 

';  <l s|    PieiTe  .  sculpteur  de  la  ville  de   Bourges,  était  occupé,  eu 

iôi3,  aux  travaux  entrepris  dans  la  cathédrale. 
Dk  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges    Archives  dt   l'ari  français,  %'  série,  t.   I, 

l86l  ,  ]i    201    . 

Le  Ilitclier  Louis  .  sculpteur  et  peintre  rouennais.  visite  en  iti 1  a, 
en  compagnie  de  Jérémie  Le  Pilleur,  un  tabernacle  exécuté  par  Michel 
Lourdel  pour  l'église  paroissiale  de  Saint- André  de  Rouen. 

Arch.  départ,  de  ii  Seine-Inférieure,  G.  ii:>'|ii.  —  De  Beurepaire,  Inc.  somm.  des 
arch.  de  la  Si  im  -Infi  Heure,  1.  V,  1 89a,  p.  i5. 

I.e  Hun  (Jean  ,  vivait  à  Rouen  au  commencement   du  xve  siècle  et 

travaillait,  de  1  1<>;  ii  1420,  au  grand  portail  de  la    cathédrale,   sous  la 

direction  de  l'architecte  Jenson  Salvart.  Il  lit  u  lui  seul  dix-neuf  statues 

qui  se  voient  encore  du  côté  de  la  tour  Saint-Romain;  chaque  statue  lui 

fut  payée  S  livres  tournois. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-In) <.■■  ,  G.  2486.  —  A.   Deville,  Itevut  des  architectes 

1  calhédralt  di   Rouen,  i848,  p.  27.  —  De  Beurepaire,   Inv.  somm.   'lis  unir. 
de  la  Seine-Inft  <  <  un  .  t.  II,  1874,  p-  :,is- 

Lejeune    Nicaise  ,  était  employé   au  château  de  Fontainebleau,  de 
1040  à  i.Vm.  à  raison  de  12  livres  par  mois. 
De  Laborde,  J.cs  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i<)2,  igg. 

Le  »lonie   Jean  .  résidait  au  xve  siècle  dans  la  ville  de  Cambrai.  En 
i45a.  on  le  trouve  occupé  à  la  cathédrale. 
J.  Houdot,  llisi.  art.  de  la  cath.  de  Cambrai,  18*0,  p.  j8g. 

I.ejour  Jean1,  sculpteur  ornemaniste  établi  à  Amiens  au  commence- 
ment du  xvl  siècle,  exécutait,  en  1.410,  divers  ouvrages  pour  le  beffroi 
de  la  ville.  Les  comptes  portent  : 

«  A  Jehan  Lejour.  pour  sa  paine  et  labeur  d'avoir  taillié  en  temps 
d'iver  à  la  candeille  un  tabernacle  (dais  ...  une  somme  de  VI  liv.  VI  sols. 
—  Pour  plusieurs  corbeaux  à  lèuilles  ou  entrelacs  servant  à  décorer  la 
voie  à  vis  (escalier  qui  conduisait  à  la  chambre  où  l'on  administrait  la 
question  aux  prisonniers  .  XV  sols  :  et  pour  deux  gargouilles  de 
1  bestes  servant  h  jetter  au  loin  les  eaux  dudit  Beffroy,  LVI  sols.  » 

II.    Dusevel,    Recherches  historiques  no-  /•  -  5  es  eûtes    dans    la    utile 

d'Amiens,  i858,  p.  17,  18.  -H.  Dosevel  et  A.  GozÉ,  Beffroi   d'Amiens,  p.   7   {Les 
c,  beffrois  de  lu  Picot  l'Artois). 

Lejutre  Jean  ,  sculpteur  et  architecte,  exerçait  son  art  à  Bourges 
dans  la  première  moitié  du  xvn  siècle.  De  io'aa  à  1626,  aidé  de  son 
confrère  Antoine  Gargault,  il  construisit  une  galerie  à  l'ancien  hôtel  de 


DE    l'ÉCOLK    FRANÇAISE  ')]() 

ville  f aujourd'hui  petit  collège)  et  haussa  de  (i  pieds  la  tour  de  cet  édi- 
fice. En  i6'38,  il  éleva  la  chapelle  Saint- lloch,  près  de  l'hospice  des  pes- 
tiférés. En  i6'4^,  il  reçut  i5o  livres  pour  avoir  sculpté  dans  cette  cha- 
pelle les  statues  de  la  Vierge,  de  saint  Roch  et  de  saint  Sébastien. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  la  ville  de  Bourges  (Archives  de  l'art  français, 
a«  série,  t.  I,  1861,  p.  282,  280,  286). 

I.e  l.oei'tfan  (Olivier),  sculpteur  breton  du  xv''  siècle,  exécuta,  en 
1480,  le  beau  jubé  en  bois  de  la  chapelle  de  Saint-Fiacre,  près  du  Faouet, 
dans  les  environs  de  Quimperlé  (Morbihan).  Le  nom  de  l'artiste  nous 
est  connu  par  une  inscription  gravée  sur  le  monument  : 

L'an  mil  mi" 

Mil™    FUT    I'AICTE    CESTE 

œuvre  var  olr  (olivier 
Le  Loergan. 

De  Ocii.hermv,  Annales-  archéologiqttes,  i845,  t.  III.  p.  12-24.  —  Houel,  Bulletin 

monumental,  t.  XIII,  18/17,  p.  (>44-'>">o.  —  L.  Palustre,  Lu  Renaissance  en  France, 
t.  III,  1885,  p.  72,  note  1. 

Leniftire  (Pierre),  travaillait  en  1^07,  à  la  cathédrale  de  Rouen,  aux 
sculptures  du  portail  Saint-Jean,  sous  la  direction  de  l'architecte  Jenson 
Salvart. 

Areh.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  2481.  —A.  Deville,  Revue  des  architectes 
de  la  cath.  de  Rouen,  1848,  p.  27. 

Le  Vin  lire  (Pierre),  sculpteur  en  bois  de  la  fin  du  xiue  et  du  com- 
mencement du  xive  siècle,  vivait  à  Paris,  où  il  demeurait  au  «  vieil 
cimetière  Saint-Jehan  ».  Vers  1 3 1  ."S ,  il  lit,  moyennant  10  livres  parisis, 
un  banc  sculpté  qui  l'ut  placé  dans  une  des  salles  de  l'hôtel  de  la  com- 
tesse d'Artois. 

H.  Demat,  Nouvelles  Archives  de  Fart  français,  1878,  p.  225.  — A.  de  Champeaox, 
Le  meuble,  t.  I,  1 885,  p.  7;).  —  J.-M.  Richard,  iVahaul,  comtesse  d'Artois  cl  de 
Rourgogne,  1887,  p.  ^20. 

I.e  Maislre  Jean  ,  exerçait  son  art  à  Lyon  vers  i.i^o-iô^a. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvnic  siècle,  1884,  p.  .I7 . 

I.e  llart'sHial  Antoine),  sculpteur  et  peintre  du  xve  siècle,  rési- 
dait à  Lyon  de  î^'iH  à  i4*>'3.  Il  est  désigné  dans  les  archives  de  la  ville 
sous  le  titre  de  «  faiseur  d'ymages  ». 

Natalis  Rondot,  [.es  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  awxvm0  siècle,   1884,  p.  i<)- 
Leilliirié,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle,   collabo- 


34"  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

rait,  eu  i4°7-  a  la  décoration  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  sous 
la  conduite  de  Philippot  Viart. 

Larglois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i858,  p.  i^a. 

I.euiarié  (Guillemin  .  travaillait,  au  commencement  du  xvie  siècle, 
au  couvent  d'Etival-en-Charnie  Mayenne  ,  pour  le  compte  de  l'abbesse 
Jeanne  de  Laval.  Les  archives  de  l'abbaye  contiennent  en  effet  les  men- 
tions suivantes  : 

«  Le  Vendredi  sixiesme  octobre  audict  an  1.108,  en  présence  et  par 
commandement  de  madame,  paia  ledict  receveur  à  Guillemin  Lemarié 
pour  la  faczon  de  l'ymaige  de  la  Magdelaine  qui  a  esté  mis  en  la  cha- 
pelle de  Vallemée,  en  ce  comprins.  2  solsfï  deniers  que  ieelluy  Le  Marié 
a  voit  baillez  pour  parpaiement  de  la  pierre  dont  il  avoit  faict  ledict 
ymaige,  oultre  .ï  sols  qu'il  avoit  reccuz  paravant  par  les  mains  de 
madame,  3'2  sols  <>  deniers.  » 

En  i5oq.  —  «  Au  dict  Guillemin  Le  Marié,  sur  la  faczon  de  l'ymaige 
de  Sainct  Marner  que  madame  a  fait  faire  et  mectre  en  sa  chapelle  de 
Sainct  Jehan  de  Ghampfleury.  » 

Archives  dép.  i<  la  Sarlhe ;  II.  r4i8,  fos  256,  25g.  —  V.  Duchemin,  Ino.  somm. 
des  archives  de  la  Sarthe,  t.  IV,  i885,  p.  120.  — L.  Palustre,  La  Renaissance  en 
France,  t.  III,  t885,  p.  i5i. 

I.eniaryé  (Richart),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Rouen,  était  occupé,  en  1007,  aux  travaux  du  château  de  (laillou. 

A.  Devlle,  Comptes  de  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Haillon,  i85o. 
—  A.  de  Champeaux,  Le  meuble,  t.  I,  i885,  p.  iôô.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en 
France  au  XVIe  siècle,  1887,  p.  /|5. 

Le  llasson  Jean  ,  sculpteur rouennais,  visite,  en  i53o,,  la  charpen- 
terie  exécutée  dans  le  choeur  de  la  cathédrale  de  Rouen  pour  soutenir 
une  statue  de  saint  Georges,  œuvre  de  Nicolas  Quesnel. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  2825,  f\\->.  ■>..  -■  I>e  Beaubepairk,  Ino.  somm. 
des  arch.  de  la  Sein, -Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  îi''-;  t.  III,  1881,  p.  370. 

I.e   Masurier     Pierre,  résidait    à    Rouen    au  commencement   du 

xvie  siècle.  En  1007,  on  le  trouve  travaillant  à  la  décoration  du  château 
de  Gaillon,  en  collaboration  de  Michel  Descombert. 

A.  Deville,  Comptes  de  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Gaillon,  i85o, 
p.  cxxi,  323.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1SS7,  p.  /j5. 

I.O  Mazuriei'  Jean;,  sculpteur  normand  du  xvi«  siècle,  peut-être 
parent  du  précédent,  était  employé,  en  i.">4-">,  à  l'église  de  Caudebec.  On 
serait  tenté  de  lui  attribuer  la  tribune  des  orgues  de  cette  église. 

Ch.  Balchal.  Nouv.  diet.  des  architectes  français,  1887,  p.  555. 


dk  l'école  française  341 

Le  Meilleur  (Henri  et  Jean  ,  prirent  part.  île  i55J  à  i.Vlo.  aux  tra- 
vaux d'ornementation  de  l'église  île  Sainte-Avoye,  commune  de  Plune- 
ret  Morbihan  .  Ce  sont  probablement  ces  deux  frères  qui  exécutèrent 
dans  cette  église  le  jubé  qu'on  admire  encore  aujourd'hui. 

L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  III,  iS85,  p.  72. 

Le  Mereillon  ou  Le  Merillon  Jean,  demeurant  à  Paris  au 
xvie  siècle,  figure  en  i565,  dans  les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  au 
nombre  des  sculpteurs  qui  collaborent,  sous  la  direction  du  Priinatice, 
à  la  partie  décorative  du  mausolée  de  Henri  II. 

DeLarorde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  .">:."">,  :n-.  — Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t  II,  1880,  p.  i'>.o,  128. 

Lemere  ou  l.emire  (Perrin  ou  Pierre),  est  mentionné  dans  les 
archives  des  ducs  de  Bourgogne  comme  ayant  travaillé  à  Dijon,  de 
i'38t>à  1389,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  sous  la  conduite  de  Jean 
de  Marville,  à  raison  de  11  florins  par  semaine. 

Arch.  dép.  de  la  Côte-d'Or  ;  B.  ij43i.  —  Uehaisnes,  Hisl.  de  l'art  dans  ta  Flun- 
dre, etc.,  1886,  p.  5i3;  Documents,  p.  647. 

Le  Mère  (Marquet),  sculpteur  grenoblois  du  xve  siècle,  reçut,  en 
i4^4i  lft  commande  du  tombeau  de  François  d'Orléans,  comte  de  Lon- 
gueville  et  de  Dunois.  Le  mausolée,  qui  fut  payé  à  l'artiste  180  écus  d'or, 
se  composait  d'une  table  d'albâtre,  sur  le  milieu  de  laquelle  était  repré- 
sentée la  Cène  avec  les  douze  Apôtres  ;  d'un  côté,  étaient  sculptées  les 
images  de  saint  François,  du  comte  et  de  son  fils  ;  de  l'autre,  celles  de 
sainte  Claire,  de  la  comtesse  et  de  sa  lille.  Ce  monument  fut  érigé  dans 
la  chapelle  de  Longueville,  à  Notre-Dame  de  Cléry,  près  d'Orléans.  Le 
comte  de  Dunois.  étant  mort  d'apoplexie  à  Chateaudun.  y  fut  inhumé 
en  i4<»i. 

Ed.  Maignien,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  212. 

Le  Mère  (Pierre),  dit  Marquet,  sculpteur  en  bois  né  à  Grenoble,  fils 
du  précédent,  travaille,  en  i5ou,  pour  l'église  de  Villard-de-Lans.  Kn 
iâi8,  il  passe  marché  avec  un  nommé  Jean  Basset,  de  la  paroisse 
d'Aoste,  pour  l'exécution  d'un  crucifix  en  noyer,  de  i5  pieds  de  haut. 
M.  Natalis  Rondot  cite  un  Marquet,  sculpteur,  établi  à  Lyon  de  i4{)3  à 
iôo3;  serait-ce  le  même  artiste? 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \i\'  au  xvme  siècle,  1884,  p.  2'.  — 
Ed.  Maignien,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  «i3. 


Le  Mère 


(Barthélémy1,  sans  doute  parent  des  précédents,  nous  est 


'3^2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

connu  par  un  acte  de  vente,  passé  à  Grenoble  en  1093,  où  il  est  désigné 
comme  imagier. 
Ed.  Mugnif.n,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  2i5. 

Le  Mesle  Pierre  ,  vivait  à  Bourges  à  la  fin  du  xve  siècle.  En  1489» 
il  était  occupé  aux  sculptures  de  la  porte  du  pont  Saint-Privé;  on  lit  en 
effet  dans  les  comptes  de  la  ville  : 

«  A  Pierre  Le  Mesle,  ymagier,  la  somme  de  4  escus  d'or,  a  lui  donnés  * 
pour  img  grant  ymage  de  Nostre-Dame  et  ung  angelot,  qui  a  esté  mis  au 
portail  Sainct-Privé.  » 

De  Girardot,  Annules  archéologiques,  t.  I,  1844,  p.  229.  —  Idem,  Les  artistes  de 
Iti  ville  de  Bourges  (Archives  de  Fart  français,  2e  série,  t.  I,  1861,  p.  245).  —  Ijl'  Sei- 
GNECR,  Notes  sur  l'Rist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Emerie-bavid,  1862,  p.  3n. 

Lenienx  Simon  ,  sculpteur  de  la  ville  d'Amiens,  exécute  en  14B8, 
dans  l'église  Saint-Pierre  de  Roye  Somme  ,  un  devant  d'autel  représen- 
tant le  Baptême  de  Jésus-Christ. 

H.  Di'seyei.  et  A.  fiozÉ,  L'église  de  lioi/r,  p.  9  [Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de 

la  l'ieaedie  et  de   l'Artois  ■ 

Lemtre  Nicolas),  est  cité  au  nombre  des  sculpteurs  employés  en 
i5ia,  sous  la  conduite  de  Jean  Gailde,  à  l'ornementation  du  jubé  de 
l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes. 

Vali.et  iie  Viriville,  Les  archives  hist .  du  départ,  de  l'Aube,  i84i,  p.  5ia.  — 
Assier,  Comptes  de  la  fabr.  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i8.'>4,  p.  ."(>,  }3. 

Lemoi^'iie  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  normand  de  la  fin  du 
xve  siècle,  vivait  à  Dreux,  où  il  travaillait,  vers  i4^~,  à  la  chapelle  du 
château,  pour  le  compte  de  l'historien  Philippe  de  Commines  et  de  sa 
femme  Hélène  de  Chambes.  Voici  le  document  qui  fait  mention  de  l'ar- 
tiste : 

«  Nous,  Hélène  de  Jambes,  dame  de  Dreux,  au  nom  et  comme  ayant 
procuration  généralle  de  messire  Phelipes  deCommynes,  chevalier,  sei- 
gneur d'Argenton,  conte  et  seigneur  du  dit  Dreux,  confessons  avoir 
receu  cejourd'huy  de  Léonard  Jabin,  recepveur  de  nostre  dit  conté  etsei- 
gneurcrie,  la  somme  de  deux  cens  sept  livres  tournois,  sur  ce  que  le  dit 
recepveur  peult  ou  pourra  nous  debvoir,  k  cause  de  sa  dite  recepte.  ra- 
battu oultre  la  somme  de  trente  huit  livres  tournois  délivrées  à  Jehan 
Le  Moigne,  ymagier,  pour  le  pris  de  certains  ouvrages  de  son  mestier 
faiz  es  chapelle  du  chasteau  du  dit  Dreux...  » 

En  14^8,  Jean  Lemoigne  se  rendit  à  Argentan  pour  prendre  part 
aux  travaux  entrepris  dans  l'église  Saint-Germain.  Ceci  est  prouvé 
par  l'inscription  suivante  tracée  sur  un  des  piliers  de  l'église  : 


de  l'école  française  'J'J'i 

Mil  quatre  cent  quatre-vingt-huit  :  par  Jehan  Lemoine,  hou  maçon, 
quecepilier  ici  construit  ;  Dieu  pardonne  le  mal  façon. 

Bulletin  monumental,  t.  VI,  i84o,  p.  /|if>.  —  A.  de  Montaiglov,  Archives  de  l'art 
français,  v  série,  t.I,  i8(îr,p.  445-447- 

Le  Moine  (Jean),  scalpteur-tombier  du  xvie  siècle,  demeurait  à  Paris 
dans  la  rue  Saint-Jacques.  Il  devait  jouir  d'une  grande  réputation,  car 
on  possède  des  marchés,  datés  de  r5a3  à  t53o,  prouvant  que  l'artiste  avait 
de  nombreuses  commandes  tant  pour  Paris  que  pour  la  province.  Son 
nom  se  lit  sur  une  pierre  tombale  d'une  grande  richesse  d'ornementa- 
tion, servant  de  table  à  l'autel  de  la  chapelle  du  Vivier-en-Brie. 

E.  Paty,  Bail,  mon.,  t.  XI,  i8/|5,  p.  Va;  t.  XII,  iS'|(>,  P-  4iS.  —  L.  Palustre, 
La  Fienaisnance  en  France,  1. 1,  1870,  p.  i5o,  note  a.  —  Coykcque,  Bull,  de  la  Soc. 
del'hist.  île  Paris,  etc.,  i!S<|5,  p.  118,  119,  121,  [3r,  iô  >,  iô.ï  ;  1894,  p.  77,  [55,  2  L  4 - 
—  .1.  Guiffreï,  Revue  de  l'art  français,  1896,  p.  14,  i5,  17,  18,  19,  ao,  ai,  aa. 

I.e  Jloine  (Mathieu),  sculpteur-tombier,  parent  du  précédent,  rési- 
dait également  à  Paris  au  xvi"  siècle.  Il  exécuta  pour  l'église  Saint- 
Pierre  de  Beauvais  la  tombe  de  Louis  Villicrs  de  l'Isle-Adain,  évèque 
de  Beauvais  mort  en  1620.  Cette  tombe  était  en  cuivre  ;  l'effigie  du  pré- 
lat y  était  gravée  dans  un  encadrement  gothique,  et  une  inscription  por- 
tait: Fet par  Mathieu  Le  Moine,  tombier  à  Paris.  Gaignières  nous  a 
conservé  un  dessin  de  ce  monument. 

En  i5a4,  Mathieu  Le  Moine  passa  un  contrat  par  lequel  il  s'engageait, 
moyennant  trente  livres  tournois,  à  livrer  trois  tombes  dans  l'église  de 
la  Chapelle-Iger  Seine-et-Marne  .  (les  tombes  appartenaient  à  Tristan 
de  Verdelot,  écuyer,  sieur  de  Champguel'Iier-cn-Brie,  a  Marie  de  Folen- 
l'ant,  dame  de  Loisel,  sa  femme,  et  à  Jacques  de  Verdelot.  En  i33<),  on 
trouve  encore  trace  de  l'artiste  qui  habitait  alors  rue  de  la  Harpe,  près 
de  la  porte  Saint-Michel;  à  cette  date,  il  signait,  au  profit  de  Philippe  le 
Bel,  abbé  de  Sainte-Geneviève-du-Mont,  une  reconnaissance  d'un  prêt  de 
douze  livres  tournois. 

Gaigmkres,  Bill.  nat.  départ.  îles  estampes.  Pe  n  a,  f°  raa.  —  II.  Bouchot,  Inv. 
îles  dessins  exécutés  pour  Roger  de  Gaignières,  i8gt,  iv  465o.  —  Coyecque,  Bull,  de 
la  Soc.  île  l'hist.  de  Paris,  etc.,  i8g3,  p.  12a,  i3o  :  i8g5,  p.  .So.  —  ,1.  Gdiffrey,  Revue 
de  l'art  français,  1896,  p.  i">,  i(!,  aa.  aô. 

LeMoîiH'  Nicolas  ,  sculpteur-tombier,  parent  des  précédents,  demeu- 
rait à  Paris  près  de  la  porte  Saint-Michel.  Son  nom  est  gravé,  avec  la 
date  de  i503,  sur  une  table  de  pierre  attachée  au  second  pilier  du  chœur 
de  l'église  annexe  de  Saint-Fiacre  de  la  Yille-du-Bois,  à  Nozay  Seinc-et- 
Oisc  . 

De  Guilhermy,  Inscriptions  de  la  France  du  v°  siècle  awxvni",  t.  III,  1877,  p.  >"", 
Soi    I)'"  .  inéd.  surl'Hisl.  de  France). 


>'\\  DICTIONNAIRE    1>KS    SCULPTEURS 

Le  \ioini'  Jacques  .  exerçait  sou  art  à  Beanvais  dans  la  première 
moitié  du  xvie  siècle.  Le  nom  de  cet  imagier  figure  dans  un  acte  notarié 
daté  de  i5^6.  Il  était  sans  doute  parent  des  trois  précédents. 

Coyecque,  Bull,  de  la  Soc.  de  FHisl.  de  Paris,  etc.,  i8g4,  p.  \%.  —  J.  Guiffrey, 
Revue  de  l'art  français,  1896,  p.  10. 

I.e  Aioiturier  ou  Le  Hlouturier  Pierre,  Antoine,  dit  «  maistre 
Anthoniet  »,  naquit  à  Avignon  vers  1420.  Il  était  le  neveu  de  Jacques 
Morel  qu'il  dut  avoir  très  probablement  pour  maître  pendant  le  séjour 
de  ce  dernier  à  Avignon  de  I441  à  1 4 4 ■  ' -  H  travailla,  de  i45a  à  i4'ii,  à 
l'abbaye  de  Saint-Antoine-de-Yienne,  dans  le  Dauphiué  ;  il  était  alors 
qualifié  0  le  meilleur  ouvrier  d'ymagerie  de  France  ».  En  i4'5i,  il  se  ren- 
dit à  Dijon  pour  terminer  le  mausolée  que  Philippe  le  Bon,  duc  de 
Bourgogne,  voulait  l'aire  élever  dans  le  chœur  de  l'église  de  la  Char- 
treuse de  Champmol  à  Jean  sans  Peur  et  à  Marguerite  de  Bavière.  Ce 
tombeau,  commencé  en  i444  Par  nn  sculpteur  espagnol,  Jean  de  la 
Huerta  ou  Werta,  avait    été  laissé  par  lui  complètement  inachevé  en 

Jean  de  la  Huerta,  natif  d,j  Daroca,  petite  ville  d'Aragon,  près  de 
Sarragosse,  était  venu  à  Dijon  en  1  \\"i  et  avait  passé  marché,  lea'3  mars 
de  la  même  année,  pour  l'exécution  du  tombeau.  Voici  des  extraits  de 
ce  marché  : 

«  En  nom  de  Notre  Seigneur je  Jehan  de  Lawerta,    dit  Daroca. 

natif  du  pais  Darragon,  tailleur  d'imaiges.  demeurant  à  Dijon,  savoir 
fais  à  tous  présens  et  avenir  que  j'ay  l'ait  et  par  des  présentes  fait  mar- 

chié de  loyalment  faire  et  rendre  toute  parfaite,  assise  et  assouvie  en 

l'église  des  Chartreux  le-;  Dijon,  la  sépulture  de  feux  très  excellans 
prince  et  princesse  de  nobles  mémoires  monseigneur  le  duc  Jehan  et  ma 

Dame  Marguerite  de  Bavière,  sa  compaigne  ; laquelle  sépulture  sera 

aussi  bonne  ou  meilleur  de  telle  longueur  et  haulteur  et  d'aussi  bonnes 

pierres  et  matières  qu'est  celle  de  feu  très  excellent  prince le  duc 

Phelippe sur  laquelle  sépulture  qui  se  fera  seront  les  ymaiges  ou 

représentations  des  personnes  dudit  feu  monseigneur  le  duc  Jehan  et 
de  leue  madite  dame  sa  compaigne,  selon  le  pourlraict  qui  sur  ce  sera 
baillé  à  moi  ledit  Jehan  de  Lawerta  et  de  semblable  longueur  qui  est 
l'ymaige  dudit  feu  monseigneur  le  duc  Phelippe  estant  sur  sadite  sépul- 
ture. Et  à  la  teste  d'une  chacune  desdites  deux  ymages  aura  deux  anges 
qui  tendront  c'est  assavoir  :  les  deux  qui  seront  au-dessus  de  la  teste 
dudit  monseigneur  le  duc  Jehan  un  heaume  et  les  autres  deux  qui  seront 
,:i  la  teste  de  feue  madite  Dame  un  escu  armoyé  aux  armes  d'icelle,  et  en 
laquelle  sépulture  qui  se  fera,  je  ledit  Jehan  feray  autant  d'imaiges  et  de 
telle  haulteur  et  grosseur  tant  pleurants  que  angelots  et  autres  et  aussi 


de  l'école  française  345 

autant  île  tabernacles  comme  il  y  a  en  la  sépulture  de  feu  monseigneur 
le  duc  Phelippe,  et  oultre  plus  y  t'eray  sur  chacun  angelot  qui  assis  y 
seraung  tabernacle  ce  qui  n'est  pas  en  ladite  sépulture  je  ledit  Jehan 
rendrai  toute  asouvie  et  assise  de  parfaicte  en  ladite  église  bien  et  loya- 
lement dedans  quatre  ans  prochainement  venant  à  compter  et  commen- 
cer du  jour  que  ladite  pierre  de  marbre  me  sera  livrée  en  ladite  ville  de 
Dijon Et  mondit  Seigneur  pour  toutes  lesdites  choses  faire  et  accom- 
plir par  moy  ledit  Jehan  en  la  manière  que  dessus,  me  fera  paier.  bailler 
et  délivrer  comptant  la  somme  de  quatre  mil  livres  tournois  monnaie 
courant » 

La  limite  fixée  à  l'artiste  pour  l'achèvement  de  son  œuvre  était  de 
quatre  ans  ;  mais  loin  de  remplir  ses  engagements  et  de  s'occuper  exclu- 
sivement de  cette  commande.  Jean  de  la  Huerta,  comme  nous  l'apprend 
M.  Bernard  Prost,  s'adonna  à  de  nombreux  travaux.  En  i444<  il  sculpta 
un  groupe  de  la  Visitation  pour  une  chapelle  de  l'église  Saint-Jean  de 
Dijon  ;  en  i44^i  il  alla  en  Franche-Comté  et  s'obligea  envers  Louis  de 
Chalon,  prince  d'Orange,  à  exécuter  un  mausolée  qui  d'ailleurs  ne  fut 
jamais  commencé  et  donna  lieu  à  un  procès  plaidé  entre  lui  et  le  prince 
devant  l'oflicialité  de  Besancon  ;  de  i44i)  à  i453,  il  organisa  en  Bour- 
gogne une  société  d'exploitation  de  mines  plus  ou  moins  probléma- 
tiques ;  enfin,  en  i44^-i44;)'  ayant  menacé  un  jour  de  sa  dague  «  monsieur 
le  vicomte  mayeur  de  Dijon  »,  il  fut  condamné  à  porter  ses  excuses  au 
magistrat  en  plein  conseil  et  à  tailler  pour  la  porte  de  l'hôtel  de  ville 
une  statue  de  Notre-Dame  sur  un  socle  aux  armes  de  la  ville.  Après 
avoir  touché  plusieurs  acomptes,  il  quitta  définitivement  Dijon  en  jan- 
vier i457,  n'ayant  terminé  du  tombeau  que  les  anges,  les  pleurants,  les 
angelots  et  une  partie  des  tabernacles  du  cénotaphe  ;  quant  aux  gisants, 
ils  devaient  être  refaits  entièrement,  n'étant  pas  «  de  net  albastre  »  et 
ayant  été  «  rompus  de  travers  ». 

C'est  sur  la  recommandation  d'Agnès  de  Bourgogne,  duchesse  de 
Bourbon,  que  l'exécution  du  monument  de  Jean  sans  Peur  fut  confiée  à 
Antoine  Le  Moiturier  :  «  Maistre  Anthoine,  avait-elle  écrit  à  mes- 
sieurs des  comptes,  est  l'un  des  notables  et  expers  bons  ouvriers  pour 
besoingner  en  la  perfection  et  assouvissement  de  la  dite  sépulture  et 
aussi  pour  faire  lesdiz  gisans,  qui  soit  es  marches  de  par  deçà.  » 

L'artiste  ne  fit  d'abord  qu'un  court  séjour  à  Dijon,  car  après  avoir 
réclamé  pour  le  tombeau  du  marbre  de  Saint  Lothain,  pris  Poligny,  il 
revint  exécuter  à  Avignon,  vers  i463,  un  grand  retable  destiné  au  maî- 
tre-autel de  l'église  Saint-Pierre.  Cette  œuvre,  détruite  au  commence- 
ment du  xvne  siècle  pour  faire  place  à  des  boiseries,  avait  ~  mètres  de 
haut.  La  composition,  très  importante,  comprenait  dans  un  encadrement 
d'architecture:  une  Pieta  avec  quatre  lias-reliefs  :  un  Jugement  dernier 


'5$C>  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

entre  deux  statues  de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul;  un  Christ  entre 
quatre  anges  dont  deux  portaient  les  instruments  de  la  Passion  et  les 
deux  autres  sonnaient  de  la  trompette.  Par  traité  passé  le  14  avril  1461 
entre  Le  Moiturier  et  Jacques  Oboli,  chanoine  de  l'église  Saint-Pierre, 
l'artiste  devait  recevoir,  pour  son  salaire,  «  une  maison  située  à  Avi- 
gnon dans  la  rue  des  Trois-Pilats  sur  la  place  du  Petit  Paradis,  un  jar- 
din contigu  à  la  maison,  un  autre  jardin  à  peu  de  distance,  aboutissant 
à  la  rue  de  la  Colombe  aujourd'hui  des  Trois-Golombes  ,  3o  florins, 
deux  tonneaux  de  vin  clair,  et  deux  banaux  (environ  100  litres)  de  vin 
du  pressoir  ».  Plus  tard,  dans  un  nouveau  marché  daté  du  0  août  i463, 
le  prix  fut  augmenté  de  2  3  florins. 

En  i464i  Le  Moiturier  se  fixa  à  Dijon  et  commença  les  sculptures  du 
tombeau  de  Jean  sans  Peur.  Le  4  novembre  146G,  dans  un  dernier  con- 
trat, il  s'engagea  à  «  faire,  parfaire  et  assouvir  bien  et  convenablement 
de  son  mestier  les  deux  gisans  de  la  sépulture...  que  mondit  seigneur 
fait  faire...  selon  les  patrons...  qui  ont  été  corrigez  et  amandez  par 
mondit  seigneur,  et  aussi  parfaire,  polyr,  et  achever  tous  les  angelos, 
plourans,  tabernacles,  lampettes...  et  semblablement  asseoir  toute  la 
maçonnerie  d'alabastre  et  y  faire  au  surplus  toutes  autres  choses  y 
nécessaires  de  sondit  mestier,  le  mieux  que  faire  ce  pourra  en  dedans 
le  terme  de  trois  ans  prouchainement  venant  moiennant  la  somme  de 
six  cens  cinquante  livres  tournois. ..  » 

L'ouvrage,  selon  les  conventions,  fut  terminé  en  i4^o-  Ce  superbe 
mausolée,  dont  l'exécution  dura  vingt-six  ans,  coûta,  le  marbre  fourni, 
4,000  livres  qui  représenteraient  actuellement  à  peu  près  25, 000  francs. 
Démoli  pendant  la  Révolution  et  restauré  en  182;,  il  se  trouve  aujour- 
d'hui au  Musée  de  Dijon. 

Antoine  Le  Moiturier  continua  à  résider  en  Bourgogne,  où  sa  pré- 
sence est  constatée  au  rôle  des  tailles  jusqu'en  i49".  époque  présumée 
de  sa  mort.  Sur  ses  vieux  jours,  il  ne  parait  pas  avoir  été  dans  une 
situation  de  fortune  bien  prospère,  car,  en  1488-1489,  il  adresse  au  Con- 
seil de  la  ville  une  requête  en  réduction  d'impôts  :  il  «  tient  maison  et 
place,  que  lui  coste  chier  de  louhaige  pour  mectre  ses  pierres,  et  si  tient 
des  serviteurs  de  grant  pris  et  qui  le  destruisent,  car  jasoit  ce  qu'il  ne 
face  guières,  si  lui  est  il  forcé  d'en  tenir,  à  cause  qu'il  ne  peut  manier 
ne  guères  faire  de  son  mestier  qu'il  n'ait  aide  et  pour  les  mener  maintes 
fois  bien  loing  ses  ouvrages.  Finalement,  il  est  povre  homme,  non 
marié,  qui  passe  le  temps  au  mieux  qu'il  peut,  et  si  ne  gaingne  riens  à 
ses  voisins,  car  il  n'a  besoingne  qui  lui  vienne  de  loingt.  »En  mai  1  \<j \. 
nouvelle  demande  de  dégrèvement  :  il  «  n'a  maison,  héritaiges,  censés 
ne  rentes,  à  la  ville  ne  ailleurs,  dont  il  puisse  vivre  ne  gaigner  sa  vye, 
fort  seullement  à  son  mestier,  et  avec  ce,  pour  gagner  sadicte  vye,  corn- 


de  l'école  française  'i'ij 

l>ien  qu'il  soit  vvcx  et  ancien  homme  luy  convient  prandre  grant  peinne 
et  travail  a  aler  sur  les  champs  en  loingtain  pays  hors  cette  ville  pour 
trouver  à  besoingner.  » 

On  ne  connait  aucun  des  ouvrages  sortis  des  mains  de  l'artiste  de 
1 4;o  à  1 49"  ;  cependant,  on  est  tenté  de  lui  attribuer  le  tombeau  de  Phi- 
lippe Pot,  grand  sénéchal  de  Bourgogne,  sculpté  entre  1477  et  i4^3,  et 
qui,  provenant  de  l'abbaye  de  Citeaux,  est  déposé  aujourd'hui  au  Musée 
du  Louvre. 

Antoine  Le  Moiturier  est  regardé  par  beaucoup  d'auteurs  comme  un 
des  maîtres  de  Michel  Colombe,  et  cela,  d'après  les  termes  dont  s'est 
servi  ce  dernier  dans  sa  lettre  du  3  décembre  i5ii  à  Marguerite  d'Au- 
triche :  «  ....  Maistre  Claux  et  maistre  Anthoniet,  souverains  tailleurs 
d'ymaiges,  dont  je,  Michel  Coulombe,  ayautrelïois  eu  la  cognoissance.  » 
C'est  peut-être  aller  un  peu  loin,  à  mon  avis,  de  conclure,  de  cette  seule 
mention,  que  Michel  Colombe  a  été  l'élève  de  Le  Moiturier. 

Arch,  comm.  (/<■  Dijon;  L.  (>(>8-67o. —  Catalogue  du  Musée  de  Dijon,  i88ô,  n°  1417, 
p.  383.  —  Bernard  Prost,  Les  tombeaux  des  durs  de  Bourgogne  à  Dijon  (Revue  des 
Musées,  1S90,  n°  5g).  —  Idem,  Une  nouvelle  source  de  documents  sur  les  artistes  di- 
jonnais  du  xve siècle  [Gaz.  des  beaux-arts,  3e  pér.  t.  V,  1891,  p.  167-176).  —  L'abbé 
Requin,  Antoine  Le  Moiturier  (Rhin,  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1890,  p.  96- 
107).  —  Henri  Chabeuf,  Jean  de  la  Huerta,  Antoine  Le  Moiturier  et  le  tombeau  de 
Jeun  sans  Peur.  1891,  passim.  —  L.  Courajod  et  F.  Marooi',  Musée  de  sculpture 
comparée,  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  1 17-120.  —  De  Gouvenam  et  Vallée,  Inv. 
«muni,  des  arch.  comm.  de  Dijon,  189a,  p.  187-188.  —  L.  Gonse,  l'Art  gothique,  1890, 
p.  'i'i'i-  —  Idem,  La  sculpture  française,  189.'),  p.  32. 

Lemopf  Jean,  né  à  Saint-Omer  à  la  lin  du  xve  siècle,  sculpte 
en  i525,  dans  sa  ville  natale,  des  statues  pour  l'église  de  l'abbaye  de 
Saint-Bertin. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr,  des  artistes  français,  1872,  col,  5o/|. 

Le  Moyne  Estevenin  ,  était  établi  à  Châlons-sur-Marne  au  commen- 
cement du  xve  siècle.  On  trouve  dans  les  archives  de  Laon  à  la  date 
de  1409  : 

«  Paiement  de  64  sols  parisis  pour  fourniture  par  Estevenin  Le 
Moyne  tailleur  de  ymages  demourant  à  Chàlons,  d'une  y  mage  de  Notre- 
Dame  par  lui  faite  et  livrée  à  Pancy  (Aisne),  pour  mettre  a  le  grant  porte 
à  Lupsault.   » 

Arch.  comm.  de  la  ville  de  Laon  ;  CG.  38o. —  A.  Mathon,  Inv.  somm.  des  arch.  de 
Laon,  i885,  sérip  CC.  p.  68. 

Le  Moyne  (Biaise,,  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Tours,  tra- 
vaillait, en  i54-">,  à  une  fontaine  érigée  en  face  de  l'église  Saint-Martin. 
On  lit  dans  les  comptes  : 

«   A  Biaise  Le  Moyne,  la  somme  de  six  escus  dor  soleil  que  deue  luy 


Sft  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

estoit  par  ladicte  ville  pour  la  pomme  de  Heur  de  lis  estant  sur  la  fon- 
taine nouvellement  faicte  en  l'aire  Sainct-Martin  de  Tours,  le  tout  comme 
appert  par  rescription  de  monsieur  l'esleu  Houtruau  et  de  monsieur  le 
maire  et  quictance  signée  de  Jehan  Robin  à  la  requeste  dudict  le  Moyne, 
le  tout  cy  rendu,  ey  ladicte  somme  de  XIII  1.  X  s.  » 

Rey.  des  comptes  de  Taws  pour  un  un  finissant  le  31  oct.  /S45,  chap.  «  Despense 
commune  «.  —  Ch.  Gra'ndmaison.  Doc.  inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  arls  en  Tou- 
raine,  1870,  p.  228. 

I.t*  Moyne    Marin  ,   sculpteur  ornemaniste,  collaborait  à  Paris,  de 

[564  ^l  iSjo,  ;i  la  décoration  du  tombeau  de  Henri  II,  sous  la  direction 

du  Primatice.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi  portent  : 

A  Marin  Le  Moyne.    tailleur   de  pierre,   pour  avoir  vacqué,  esdits 

ouvrages,  pour  ladite  sépulture,  à  raison  de  ij  liv.  par  mois.   » 

Db  Laborde,  La  Renaissant  -les  arts,  etc.,  t.  Il,  i85o,  p.  5iô,  597.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I  1880, p.  120,  182. 

I.e  Xalier  Jean  ,  résidait  à  Troyes  au  xvic  siècle.   En  1626,  on  le 

trouve  occupé  à   l'église   Saint-Jacques  et.  en  i5ag-i53o,  à  l'autel  de  la 

chapelle    Notre-Dame-de-Lorelte,    dans    l'église    Saint-Xicolas.    A    la 

même  époque,  vivaient  encore  à  Troyes  un  Pierre    et  un    Etienne  Le 

Natier  ;  ce  dernier,  sculpteur  et  orfèvre,  prit  part,  en  i5ai,  à  l'exécution 

de  la  pièce  d'orfèvrerie  offerte  à  François  Ier  lors  de  son  entrée  dans  la 

ville. 

Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  Vancienne  capitale  de  la  Champagne,  187(1, 
p .  95-9$  .  —  A .  BABE.\r,  Les  prédécesseurs  de  François  Gentil,  1879,  p.  19.  —  Xatalis 
Hondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  8687). 

Lené  ou  Lesné  Denis  .  sculpteur  tourangeau  du  xvi^  siècle,  dut 
quitter  sa  patrie  pour  aller  exercer  son  art  à  l'étranger,  car,  en  i34o\ 
il  passait  un  contrat  avec  un  compagnon  sculpteur,  nommé  Jeunesse, 
qui  s'engageait  à   le  suivre  en  Allemagne,  en  Lorraine  et  autres  pays. 

E.  Giraddet,  Les  artistes  tourangeaux,  <^<>.  p.  260-261. 

Le  fo'eveu    Adin  .    de   Bouchain,    sculpteur  ornemaniste  de  la  fin 

du  xive  siècle,  était  employé,  en  i3o3-i394.  à  la  cathédrale  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabi .  de  la  calh.  de  Cambrai  ;  a-  56.—  Dehaiskes, 
Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  39a  :  Doc.,  p.  715. 

I  engle y  ou  Lenglesch  Jacques  ou  Jean  .  demeurait  à  Cambrai  à  la 
fin  du  xive  siècle.  En  i3o4-i395,  il  collaborait  a  l'ornementation  de 
l'église  de  Saint-Géry.  En  1398-1399,  il  travaillait  à  la  flèche  de  la  ca- 
thédrale,  à  raison  de  6  sous  6  deniers  par  jour. 

ArcA.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  l'église  Saint-Géry  de  Cambrai:  n"  1. 


de  l'école  française  349 

Comptes  de  la  fabr.  de  la  cath.  de  Cambrai  ;  11"  a.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  duiis 
la  Flandre,  etc.,  i88<3,  p.  293;  Doc,  p.  720,  770. 

I  .éon,  sculpteur  et  architecte  alsacien  vivant  à  Rouffach  au  xive  siècle, 
l'ut  sans  doute  occupé  dans  celte  ville  a  la  construction  de  l'église  pa- 
roissiale qui  était  dédiée  à  la  Vierge  et  à  Saint- Arbogaste.  Il  est  cité 
dans  une  charte  de  l'empereur  Louis  V  de  Bavière,  datée  de  Francfort 
du  vendredi  avant  la  fête  de  la  Sainte-Croix  de  l'année  i34a. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  1872,  p.  ''.79-2X0. 

Léon  d'Alvéringue.  Voir  Alvéringue  (Léon  d'). 

I  .e  Page  Jean  ,  résidait,  au  xv  siècle,  à  Orléans  et  sculptait  en  i44^» 
avec  son  confrère  Antoine  de  Bruxelles,  des  armoiries  et  différents  per- 
sonnages dans  l'escalier  de  la  tour  de  l'ancien  hôtel  de  ville  1  que 
construisait  alors  l'architecte  Colin  Galier. 

L.  Jarry,  Notes  historiques  -sur  le  Musée  d'Orléans  (Congrès  archéologique  Je  France 
en  1892,  p.  3ig).  —  Idem,  tiéun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1892,  p.  197. 

Le  Pelletier  (Jehannot  ,  sculpteur  et  architecte  d'Amboise,  exé- 
cute en  i^~\),  avec  Henri  de  Montrichart,  un  portail  situé  entre  le  Petit- 
Fort  et  la  ville.  Les  deux  artistes  taillent  sur  ce  portail  les  armes  du 
roi  soutenues  par  deux  anges. 

Archiv.  comm  d'Amboise;  CC.  101,  fol.  iô.  —  Ch.  Chevalier,  lnv.  anal,  des  arch. 
eotnm.  d'Amboise,  iS-'\,  p.  191. 

I.epellelier  iNicolas  ,  sculpteur  en  bois  établi  à  Gisors,  sculpte  de 
i584  à  i585,  dans  l'église  Saint-Gervais  et  Saint-Protais,  la  clôture  et 
les  stalles  du  chœur. 

D.  I.aborde,  Annales  archéologiques,  t.  IX,  1849,  p.  ifio  et  suiv.  —  Du  Seignk.ur, 
Notes  sur  l'IIist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  i8(ia,  p.  3i8. 

Le  Perrier  Guillaume  ,  sculpteur-orfèvre  parisien  du  coniinence- 
cement  du  xiv"  siècle,  fait  en  1307,  par  ordre  de  la  comtesse  Mahaut 
d'Artois,  une  statue  en  argent  à  L'effigie  de  son  père,  Robert  II  d'Artois, 
tué  a  la  bataille  de  Courtrai.  Cette  statue  fut  déposée  à  l'abbaye  de 
Maubuisson,  près  dePontoise;  elle  n'existait  plus  au  xvnc  siècle. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1&87,  p.  206,  207. 

Le  Pilleur   (Jérémie),  sculpteur    et  peintre   de  la  ville  de   Rouen, 

visite  en  161-2,  avec  Louis  Le  Hucher,  un  taberuacle  exécuté  par  Michel 

Lourdel  dans  l'église  Saint-André. 

Archives  départ,  de  la  Heine-Inférieure,  G.  6246.  —  De  Beaurepaire,  lnv.  somm; 
des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  i.">. 

1,  Aujourd'hui  le  musée  do  la  ville. 


350  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

l.e  l'ortre  François  .  sculpteur  en  bois  du  xive  siècle,  fit  en  i322, 
pour  l'abbaye  de  Sainte-Claire,  à  Saint-Omer,  an  crucifiement  représen- 
tant le  Christ  en  croix  entre  la  Vierge  et  saint  Jean:  cette  œuvre,  placée 
sur  la  clôture  de  l'arrière-chœur  de  l'église,  fut  payée  aa  livres  à  l'ar- 
tiste. 

Dehaisxes,  Hist.  de  Part  dans  I"  Flandre,  etc.,  1886;  Dm.,  p.  264.  —  J.-M. 
Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  5io,  35»,  55i. 

Le  Pot  Jean  .  né  àBailleulval,  près  d'Arras.  était  établi,  au  xvie  siè- 
cle, à  Beauvais,  oii  il  travaillait  à  la  cathédrale.  C'est  à  lui  qu'on  doit  les 
clôtures  des  chapelles  Saint-Vincent  et  du  Saint-Sacrement  ainsi  que 
les  portes  des  transepts.  Sur  la  porte  du  transept  nord,  il  sculpta  les 
quatre  Evangélistes:  sur  celle  du  transept  sud.il  représenta  la  Conver- 
sion de  saint  Paul  et  la  Guérison  du  boiteux  par  saint  Pierre  à  la 
porte  du  Temple  1  . 

Jean  Le  Pot  passe  pour  avoir  décoré  dans  la  contrée  de  nombreuses 
églises.  On  le  regardait  aussi  comme  l'auteur  d'un  monument  élevé  à 
Beauvais,  dans  le  cimetière  Saint-Laurent,  par  la  femme  d'un  boucher 
d'Amiens,  à  l'endroit  où  son  mari  avait  été  tué  ;  cette  œuvre,  figurant  un 
homme  couché  au  pied  d'une  croix  entre  deux  squelettes,  était  déjà 
presque  ruinée  au  commencement  du  dix-huitième  siècle. 

Jean  le  Pot  avait  épousé  à  Beauvais,  en  1020,  la  fille  d'Enguerrand 
Le  Prince,  le  grand  artiste  verrier.  Il  mourut  le  12  juillet  i563  et  fut 
enterré  dans  l'église  Saint-Etienne;  sa  tombe  se  trouvait  autrefois  près 
de  la  tribune  aux  harangues. 

Simon,  Supplément  a  fhistoiri  du  Beuuvaisis,  1704,  p.  120,  121.  —  P.  Lacroix, 
II*  aie  universelle  dus  Arts,  t.  XIV,  1862,  p.  078,  379.  —  G.  Desjardi.ns,  Hist.  de 
la  cathéd.  de  Beaucais,  i865,  p.  ">(>,  iii,6ô,  64,  68,  229.  — L.  Palustre,  Lu  Benais- 
sance  en  France,  t.  1,  1879,  p.  54,  -">8.  —  Ed.  Bo.nnakfé,  Le  meuble  en  France  au 
\vic  siècle,  1887,  p.  42.  —  Catalogue  des  moulages  du  Musée  du  Trocadéro,  1890, 
p.  7Ô.  —  L.  Gonse,  La  sculpture  française,  1895,  p.  91,  92. 

Leprevosl  Gauthier  .  vivait  kBouen  au  commencement  du  xvie  siè- 
cle. De  1.527  à  i5aQ,  il  taillait  au  cimetière  Saint-Maclou  deux 
ligures  de  la  danse  des  morts.  En  i543,  il  était  occupé  à  l'église  Saint- 
André  et  recevait  32  sous  <i  deniers  «  pour  avoir  faict  les  médailles  des 
claires- voies  de  la  tour  ».  On  rencontre  encore  h  Rouen  un  Jacques 
Leprevost  exécutant,  de  i5i2  à  i.">i~.  le  jubé  de  l'église  Saint-Etienne 
moyennant  3, 35o  livres  ;  c'était  peut-être  le  frère  de  Gauthier. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.    62^5,   6882.    —   H.    La.xglois,  Rouen  an 

\\  ie  siècle,  etc.,  i855. De  la  Oiériére,   Notice  sur   Saint-André   de  Rouen, 

1862,  p.  9.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  196,  note  3. 

1    Un  moulage  de  ces  deux  derniers  vantaux  se  voit  au  Musée  du   Troi 


de  l'école  française  35  i 

De  Beaurepaire,  Inv.  smiiui.  des  at'eh.   de  la   Seine-Infërkure,  t.  V,  i8ya,   p.  (3, 
276. 

Leprince  Nicolas,  né  à  Beauvais,  exerçait  son  art  dans  sa  ville 
natale  auxvie  siècle.  En  i564,  il  sculpta  pour  la  cathédrale  un  Christ  en 
croix  entouré  des  quatre  Evangélistes.  Nicolas  Leprince  était  sans  doute 
parent  d'Enguerrand  Leprince  et  de  son  (ils  Nicolas,  les  laineux  verriers 
de  la  ville  de  Beauvais. 

G.  Desjardins,  Ristde  la  cath.  de  Beauvais,  i8(>r>,  p.  65,  note  5. 

Lerambert  (Les).  Famille  d'artistes  parisiens  du  xvie  et  du 
xvii"  siècle. 

Lcrauiberl  (François),  est  cité  dans  les  comptes  des  bâtiments  du 
roi  au  nombre  des  artistes  employés,  vers  le  milieu  du  xvr  siècle,  au 
palais  de  Fontainebleau.  De  t53j  à  i54o,  on  lui  paie  14  livres  par  mois 
pour  des  ouvrages  de  sculpture.  En  i549,  il  travaille  à  Paris  dans  l'hôtel 
d'Etampes  au  tombeau  de  François  Ie''  et  touche  i5  livres  tournois  pen- 
dant un  mois.  En  i55j,  toujours  au  sujet  du  même  tombeau,  il  reçoit 
3o  livres,  mais  il  est  alors  qualifié  maître  maçon.  En  i.ï^o,  il  exécute 
divers  travaux  de  maçonnerie  pour  la  sépulture  de  Henri  IL 

Lerambert  Germain  ,  sculpteur  et  peintre  né  en  1  56i,  demeurait  à 
Paris  sur  la  paroisse  des  Saints  Innocents.  Il  mourut  en  1619  et  lut 
inhumé,  d'après  son  désir,  à  Saint-Nicolas-des-Ghamps  ;  voici  ce  qu'on 
lisait  sur  son  tombeau  : 

Cy  gist  honnorable  homme  Germain  Le  Rambert,  vivant  sculpteur 
et  peintre  et  bourgeois  de  Paris,  lequel  décéda  aagé  de  48  ans  Ie 
mardy  1 3  jour  d'aoust  161  g  et  a  chargé  sa  vefve  de  faire  poser 
ceste  tombe  à  ses  despens  pour  la  mémoire  de  ses  a/yeuls  et  de  leur 
postérité. 

I.eranihei'l  Louis  l'aîné),  travaille  à  Fontainebleau  dès  l'année 
1 536;  il  est  payé  d'abord  i5  livres  par  luois  et  ensuite  20  livres.  Il  ligure 
encore  dans  les  comptes  du  château  de  i54o  à  i55o.  En  1070,  il  dirige, 
sous  la  surveillance  du  Primatice,  les  travaux  du  tombeau  de  Henri  II 
et  reçoit  -io  livres  1 G  sous  8  deniers  par  mois  «  pour  avoir  vacqué  à 
tailler  plusieurs  collonues,  basses,  chapiteaux,  corniches  et  autres  pièces 
de  pierre  de  marbre,  pour  servir  à  ladite  sépulture  ». 

I.eramhei't  (Louis  le  jeune),  né  en  i538,  commence  à  être  occupé  à 
Fontainebleau,  en  i56j,  k  raison  de  10  livres  par  mois.  La  même  année, 
en  décembre,  il  participe  à  une  ordonnance  de  paiement  pour  travaux 


352  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

exécutés  au  tombeau  de  Henri  II.  En  1070,  il  continue  à  collaborer  à  la 
sculpture  de  ce  tombeau,  sous  la  conduite  de  Louis  Lerambert  l'aine.  Le 
\-  août  i5o,".  il  est  nommé  garde  des  marbres  du  Louvre  et,  en  1602,  il 
a  la  même  charge  pour  le  palais  des  Tuileries  et  le  château  de  Saint- 
Germain-en-Laye  :  il  touche  alors  200  livres  par  an.  et  ses  gages  sont 
portés  à  3oo  livres  en  i<>i2.  Louis  Lerambert  le  jeune  avait  son  loge- 
ment au  Louvre,  où  il  mourut  en i'i  \\.  Il  fut  enterré  à Saint-Nicolas-des- 
Champs;  sa  tombe,  placée  à  côté  du  chœur,  portait  l'épitaphe  suivante  : 

Ç>*  dessous  reposent  les  corps  de  honnorable  homme  Louis  Le 
Rambert,  en  son  vivant  garde-marbre  du  Roy  et  bourgeois  de  Paris, 
qui  décéda  âgé  de  56  ans,  le  12e  jour  d'aoust  16 14  et  Magdeleine 
Maillard,  sa  femme,  âgée  de  64  ans,  décédée  le  121  septembre  16 10. 

De  ses  deux  fils,  sculpteurs  comme  lui,  l'un,  Nicolas,  né  en  1087,  mou- 
rut le  22  juin  1616  ;  l'autre,  Simon,  lui  succéda  dans  sa  charge  de  garde 
des  marbres  du  roi  et  fut  lui-même  le  père  de  Louis  Lerambert,  le  sculp- 
teur du  xvn  siècle,  membre  de  l'Académie  royale  de  peinture  et  de 
sculplure.  M.  Jal,  dans  son  Dictionnaire  critique  de  biographie  et  d'his- 
toire, a  commis  à  ce  sujet  une  erreur  en  donnant  Germain  Lerambert 
comme  le  père  de  Simon  et  en  attribuant  à  ce  dernier,  dès  l'année  1602, 
la  charge  de  garde  des  marbres,  charge  qu'il  n'obtint  qu'à  la  mort  de  son 
père,  en  1614. 

En  dehors  de  la  libation  que  j'ai  indiquée,  il  est  assez  difficile  d'atlir- 
mer  les  liens  de  parenté  existant  entre  les  membres  de  cette  nombreuse 
famille  d'artistes,  qui  subsista  pendant  plus  d'un  siècle  et  demi.  Plu- 
sieurs auteurs  ont  pris  pour  les  deux  frères  Louis  Lerambert  l'aîné  et 
Louis  Lerambert  le  jeune  :  c'étaient  plutôt,  je  crois,  l'oncle  et  le  neveu, 
car  il  est  invraisemblable  que  deux  frères  aient  le  même  prénom  :  de 
plus,  la  différence  d'âge  entre  eux  aurait  été  trop  grande,  Louis  l'aîné 
travaillant  déjà  à  Fontainebleau  en  i53(>,  deux  ans  avant  la  naissance 
de  Louis  le  jeune. 

Outre  les  sculpteurs  dont  je  viens  de  parler.  M.  de  Laborde  cite 
encore  deux  peintres.  Henri  et  Jean  Lerambert.  figurant  à  la  même 
époque  dans  les  comptes  de  Fontainebleau. 

Bévue  univi  rsellt  des  Arts,  t.  I,  iS.ïS,  p.  207.  —  Archives  d,  Fart  français,  Docu- 
ments, t.  II,  i853,  p.  196-198;  t.  III.  i855,  p.  aaS-oôi.  —  De  Laborde,  La  renais- 
sance des  arts,  etc.,  t.  I.  i85o,  p.  588,  0S9,  097,  402,  '118,  4^4,  4>o  456,  5i5,  .".17. 
527,  âaS,  .").").î.  —  Idem,  Les  ',,!/,}, tes  îles  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1*77,  p.  98,  100- 
io'i.  u5.  i34,  iï-,  193,  198,  529;  t.  II,  1S80,  p.  179,  181,  182.  —  A.  Bertv,  Topo- 
graphie  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  9  ;  t.  II,  18G8,  p.  200,  211,  219.  — 
Nouvelles  Arch.  de  l'art  français,  t.  I,  1872,  p.  ôii  :  t.  II.  1871.  p.  u.ï  ;  t.  V,  1871;, 
p.  ">,  4.  —  A.  Jal,  Diet.  ait.  de  biogr.  et  d'hist.,  187a,  p.  771-777-  -  Herluson, 
Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1870,  p.  -î47- 

Lerebours    Denis  ,  faisait  partie  de  la  corporation  des  imagiers  de 


de  l'école  française  353 

Rouen  au  commencement  du  xvie  siècle.  En  1007,  il  travaillait  au  châ- 
teau de  Gaillon,  où  il  taillait  des  armoiries  et  des  ornements  à  la  mai- 
son de  Pierre  Delorme.  En  i5io,  il  collaborait  aux  sculptures  du  grand 
portail  de  la  cathédrale  de  Rouen,  élevé  par  Roullant  Leroux. 

Arch.  départ,  delà  Seine-Inférieure;  G.  2.r>24.  — E.Deville,  Revue  des  architectes 
de  la  cath.  de  Rouen,  1848,  p.  5a.  —  Idem,  Comptes  de  dépenses  de  la  construction  du 
château  de  Gaillon,  i85o,  p.  c.xxi,  5o8.  —  L.  Palestre,  Lu  Renaissance  en  France, 
t.  II,  1881,  p.   ig4. 

I.ereboui's  Richard),  sculpteur  rouennais,  peut-être  le  fils  du  pré- 
cédent, confesse,  le  17  juin  i553,  avoir  reçu  de  la  fabrique  de  la  cathé- 
drale de  Rouen  cent  sous  tournois  «  pour  avoir  taillé  ung  image  de 
boys  en  façon  d'angelot  ». 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure,  il.  2.">4S,  282a.  —  De  Beaurepaire,  Inv.  somm. 
des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  566,  4i5- 

I.C  Itoux  (Baudouin),  exerçait  son  art  à  Cambrai  au  xive  siècle.  On 
trouve  dans  les  archives  communales  de  la  ville,  à  la  date  de  i366,  le 
mandement  suivant  : 

«  Payet  le  XXVIe  jour  de  julle  juillet)  à  maistre  Bauduin  Le  Roux, 
pour  ouvrer  en  le  maison  de  le  Puis  et  en  le  cambre  des  IIII  hommes 
et  pour  visiter  les  ouvrages XX  s.   » 

Arch.  comm.  de  Cambrai,  Comptes  de  la  ville,  n"  1.  —  Dehaismes,  Hist.  de  l'art 
dans  laFlandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  470. 

Leroux  (Roullant),  architecte-sculpteur,  naquit  à  Rouen  dans  la 
seconde  moitié  du  xvD  siècle  et  fit  toute  sa  carrière  dans  sa  ville  natale. 
Cet  artiste,  un  des  plus  célèbres  de  la  capitale  de  la  Normandie,  suc- 
céda, le  8  lévrier  1008,  à  son  oncle  Jacques  Leroux,  comme  maître  de 
l'œuvre  de  la  cathédrale.  Après  avoir  soumis  divers  projets  aux  délibé- 
rations du  chapitre,  il  fut  chargé  de  la  construction  du  grand  portail, 
magnifique  chef-d'œuvre  auquel  travaillèrent  plusieurs  artistes,  tels  que 
Pierre  Desaubeaux,  Jean  Théroulde,  Pierre  Dulis,  Richard  Leroux, 
Nicolas  Quesnel,  Denis  Lerebours,  Hance  de  Bony,  etc.  Roullant 
Leroux  lui-même,  et  c'est  pourquoi  je  le  classe  parmi  les  sculpteurs,  y 
exécuta  de  sa  propre  main  plusieurs  figures  en  pierre.  Les  comptes  de 
la  fabrique  nous  renseignent  sur  ce  beau  travail  :  ils  nous  apprennent 
qu'il  y  avait  à  ce  portail  deux  cent  soixante  et  une  statues  petites  ou 
grandes,  que  les  grandes  étaient  payées  depuis  i-i  livres  10  sous  jusqu'à 
55  livres  10  sous  pièce,  les  moyennes,  4  livres,  et  les  petites,  10  sous. 
Les  travaux  commencèrent  en  i5ot)  et  ne  lurent  terminés  qu'en  i53o, 
trois  ans  après  la  mort  de  l'artiste. 

Le  cardinal  Georges  d'Amboise,  archevêque  de  Rouen,  étan*   décédé 


354  DICTIOXXAIHE    DES    SCULPTEURS 

le  25  mai  ioio,  son  neveu,  deuxième  du  nom,  voulant  se  conformer  ii  sa 
volonlé,  résolut  de  lui  élever  dans  la  cathédrale  un  magnifique  mauso- 
lée. Le  testament  du  cardinal  portait  en  effet  :  «  S'il  plaist  à  Messieurs  du 
chapitre,  ils  feront  mettre  mon  corps  devant  Nostre-Damc,  en  la  grande 
chapelle,  où  sont  enterrés  mes  prédécesseurs  ;  et,  pour  faire  ma  tombe, 
je  ordonne  deux  mille  écus  au  soleil,  et  je  entens  qu'elle  soit  de 
marbre.  » 

Georges  II  d'Amboise  appela  d'abord  à  lui  Pierre  de  Valence,  archi- 
tecte de  la  ville  de  Tours,  qui  avait  conduit  les  constructions  du  châ- 
teau de  Gaillon,  et  le  chargea  d'entreprendre  cette  œuvre  ;  celui-ci  ayant 
refusé,  pour  une  cause  inconnue,  l'évêque  s'adressa  alors  à  lloullant 
Leroux,  lui  demanda  un  plan  du  tombeau  et  il  lui  en  confia  définitive- 
ment l'exécution. 

Ce  beau  mausolée,  commencé  en  1020,  fut  achevé  en  i525;  on  l'admire 
encore  aujourd'hui  à  la  cathédrale  de  Rouen  dans  la  chapelle  de  la 
Vierge.  Voici  la  description  qu'en  donne  Deville  :  «  Entre  deux  piliers 
latéraux,  s'étend  un  vaste  soubassement  orné  de  pilastres  et  de  niches 
avec  statues.  Il  supporte  une  table  en  marbre  noir,  sur  laquelle  les  deux 
figures  principales  sont  représentées  à  genoux,  de  grandeur  un  peu 
au-dessus  de  nature.  Ces  figures  se  détachent  sur  un  fond  richement 
décoré  de  caissons  et  de  sculptures.  Une  espèce  de  dais  en  voussure 
s'élève  au-dessus  de  la  tète  des  deux  personnages.  Il  est  couronné  par 
un  entablement  que  surmonte  un  allique  chargé  de  tourelles  et  de  clo- 
chetons ;  le  tout  accompagné  de  figurines.  » 

La  plupart  des  sculpteurs  dont  j'ai  déjà  parlé  connue  étant  occupés 
au  portail  de  la  cathédrale  collaborèrent  à  ce  monument.  On  attribue 
plus  spécialement  les  figures  d'apôtres  de  la  partie  supérieure  à  Pierre 
Desaubeaux,  à  Régnaud  Thérouyn  et  à  André  Le  Flament. 

Nous  venons  de  voir  dans  la  description  de  Deville  que  les  statues 
des  deux  Georges  d'Amboise  sont  placées  sur  le  sarcophage  ;  primitive- 
ment, il  n'en  était  pas  ainsi,  la  statue  de  Georges  Ier  se  trouvait  seule 
sur  la  dalle  du  tombeau,  accompagnée  d'anges  pleurants.  C'est  en  10^2, 
que  Georges  II,  désirant  être  inhumé  plus  tard  avec  son  oncle,  com- 
manda sa  statue  à  Jean  Goujon,  et  la  fit  mettre  à  la  gauche  de  la  pre- 
mière. Le  grand  artiste  avait  sculpté  le  prélat  revêtu  de  ses  habits 
déveque,  lorsque  trois  ans  après  celui-ci  fut  nommé  cardinal.  Pour  se 
conformer  à  son  testament,  cette  statue  fut  enlevée  après  sa  mort  et 
remplacée  par  une  autre  de  moindre  mérite,  le  représentant  dans  son  cos- 
tume de  cardinal  :  c'est  celle  qui  existe  maintenant.  Quant  au  marbre 
de  Jean  Goujon,  on  n'en  a  malheureusement  retrouvé  aucune  trace.  La 
dépense  totale  du  tombeau  se  monta  à  la  somme  de  (><j5:2  livres  tour- 
nois; Roullant  Leroux  toucha  pour  sa  part  4o  écus  au  soleil  valant 
So  livres. 


de  l'école  française  3.").") 

Le  dernier  ouvrage  de  l'architecte  rouennais  fut  la  reconstruction  de 
la  (lèche  de  la  cathédrale,  qui  avait  été  détruite  dans  un  incendie  le 
4  octobre  1014.  Il  en  refit  la  base  qu'il  suréleva  d'un  étage  ;  la  partie  su- 
périeure fut  édifiée  en  bois  par  le  maître  charpentier  Robert  Becquet. 
Auparavant,  Leroux  avait  été  nommé  architecte  du  Palais  de  Justice,  où 
il  travailla  à  la  grande  salle.  On  pense  aussi  qu'il  a  pu  avoir  une  paît 
dans  les  travaux  du  bel  hôtel  Bourgthéroulde. 

L'artiste,  dont  la  réputation  était  grande,  fut  mandé  à  Angers,  en  i5i8, 
par  l'archevêque  de  la  ville,  François  de  Rohan,  fils  du  maréchal  deGié, 
mais  il  dut  revenir  peu  de  temps  après  à  Rouen.  Il  mourut  en  i"r>~,  et 
eut  comme  successeur,  dans  la  charge  d'architecte  de  la  cathédrale, 
Simon  Vitecoq. 

A.  Deville,  Tombeaux  de  In  cath.  </<■  Rouen,  i*~>-,  p.  70,  io5.  — Idem, Rcvuedcs 
architectes  de  In  calh.  de  Rouen,  i*i<s,  p.  49-56,  58,  60-62,  71.  —  Eméric  David» 
Hisl.de  la  scùlpt.  franc.,  1817-1872,  p.  i4o.  — Du  Seigneur,  Noies  sur  l'Hist.  de  In 
sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1S62,  p.  3i5.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  in 
France, t.  II,  1881,  p.  198,  1  <) 4,  2615t.  III,  i885,p.  180. —  Bauchal,  Nouv.dkl.dcs 
architectes  français,  1887,  p.  366,  r>(>7. 

i.«M'Oii\  [Richard),  vivait  à  Rouen  au  commencement  du  xvie  siècle. 
De  i5i3  à  i5ao,  il  exécuta  des  statues  pour  le  portail  de  la  cathédrale, 
construit  par  Roullant  Leroux  dont  il  était  très  probablement  parent. 

Arch.  dép.  de  In  Seine-Inférieure  :  *'<■  2â2/(.  —  Deville,  Bévue  des  architectes  //'■ 
In  calh.  de  Rouen,  1848,  p.  52.  —  Du  Seigneur,  Noies  sur  l'Hist.  île  In  sculpt.  franc. 
tfEmérie- David,  1862,  p.  016.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France, t. II,  1881, 
P-  194. 

Leroux  Jean),  sculptait  en  1077, dans  l'église  Saint-Nicaise  de  Rouen, 
plusieurs  figures  d'anges  qui  lui  furent  payées  10  livres.  Il  était  peut- 
être  aussi,  comme  le  précédent,  de  la  famille  du  grand  architecte  Roul- 
lant Leroux. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  7166. —  De  Beaurepaire,  Inv.  somm.  des 

arch.  île  la  Seine-Inférieure  ;  t.  V,  1892,  p.  387. 

Leroux  Jacques),  ligure  au  nombre  des  sculpteurs  employés,  au 
XVIe  siècle,  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau.  Dans  les  comptes 
des  bâtiments  du  roi  de  i.V3;  à  i54o,  il  est  cité  comme  touchant  i5  livres 
par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  tfoa.— 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i54. 

Leroux  Jean  .  dit  Picard,  sculpteur,  peintre,  mosaïste  et  architecte, 
frère  du  précédent,  travaillait  aussi  au  château  de  Fontainebleau  dès 
l'année  i.Yilj  et  recevait  alors  i5  livres  de  gages  par  mois.  De  1Ô40  à 
i55o,  les  comptes  en  font  souvent  mention  :  on  y  lit: 


356  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

«  A  Jean  le  Roux,  dit  Picart,  imagcr,  pour  avoir  vacqué  aux  répare- 

mens  de  la  figure  du  Vulcan,  ea  cuivre,    et   sesdits  deux    enfans — 

Pour  avoir  vacqué  à  assembler  en  la  fonderie  les  mousles  de  deux  figures 
de  satyres,  et  au  commencement  de  l'assemblable  du  mousle  du  grand 

cheval,  aussy  puis  naguères  apporté  de  Rome —  Pour  avoir  vacqué 

à  jetter  en  piastre  la  figure  d'un  grand  cheval  sur  les  mousles  qui  sont 
aussy  de  piastre  qui  ont  esté  apportez  de  Rome  audit  Fontainebleau,  et 
à  jetter  aussy  en  piastre  sur  austres  mousles,  aussy  apportez  de  Rome  à 
Fontainebleau,  une  grande  ligure  et  image  de  Nostre  Dame  de  Pitié, 
dedans  la  haulte  chapelle  du  donjon  dudit  chasteau...  —  Pour  avoir 
vacqué  à  dresser  et  réparer  les  mousles  de  cire  de  l'une  des  figures  de 
harpies  ou  sphinges  et  du  Commode  et  austres  mousles » 

Tous  ces  travaux  étaient  payés  20  livres  par  mois.  A  la  même  époque, 
Jean  Leroux  exécuta,  avec  Dominique  Florentin,  différentes  œuvres  de 
mosaïque.  En  i5.">2,  le  cardinal  de  Lorraine  l'employa  à  son  château  de 
Meudon.  En  i556,  il  était  de  nouveau  à  Fontainebleau  occupé  à  des  ou 
vrages  de  maçonnerie.  Dans  la  suite,  en  i56a,  il  commença,  d'après  les 
dessins  du  Primatice,  un  monument  destiné  à  renfermer  le  cœur  de 
François  II  :  ce  monument  fut  placé  dans  la  chapelle  d'Orléans,  aux  Cé- 
lestins  de  Paris.  Les  comptes  portent  à  ce  sujet  : 

«  A  Jean  le  Roux  dit  Picart,  sculpteur  et  imager,  la  somme  de  525 
livres,  à  luy  ordonnée  par  ledit  abbé  de  Saint-Martin  le  Primatice  , 
pour  trois  modelles  en  piastre  par  luy  faits,  représentans  trois  figures 
de  marbre  qu'il  convient  faire  pour  servira  la  sépulture  du  cœur  du  feu 
Roy  François  dernier,  pour  icelle  porter  à  Orléans,  et  de  faire  un  pie- 
destail  de  marbre  et  de  cuivre  au  dessus  duquel  doit  estre  passé  une 
coullonne  aussy  de  marbre  enrichie  selon  les  devis  à  luy  baillée,  ser- 
vans  à  mettre  le  cœur  du  feu  Roy  François  dernier,  et  sur  un  chapiteau 
faire  aussy  un  enfant  de  cuivre  tenant  une  couronne  impérialle,  le  tout 
suivant  le  portraict  et  modelle  qui  luy  a  esté  baillée  par  ledit  abbé  de 
Saint-Martin.  » 

Jean  Leroux  toucha  pour  ce  travail  260  livres,  en  i565,  et  100  livres, 
en  i5jo.  L'ensemble  du  monument  fut  complété  par  le  sculpteur  floren- 
tin Jérôme  délia  Robbia,  qui  sculpta  de  chaque  côté  du  piédestal  deux 
petits  enfants  en  marbre  blanc,  et  peut-être  aussi  par  Jacquio  Ponce,  cité 
comme  ayant  pris  part  à  cet  ouvrage.  Jean  Leroux  collabora  en  outre, 
avec  Dominique  Florentin,  à  la  sépulture  du  cœur  du  roi  Henri  II,  des- 
tinée a  l'église  des  Célestins  ;  on  trouve  dans  un  compte  daté  de  i56i  : 

«  A  Jean  Picart,  maçon  et  sculpteur,  la  somme  de  100  liv.  pour  les 
modelles  en  terre,  cire,  bois,  et  autres  matières  du  pied  dextre  et  vaze 
pareillement  du  cœur  et  couronne,  qu'il  est  besoin  faire  pour  l'ornement 
du  simulacre  du  ca>ur  du  feu  Roy  Henry.  » 


de  l'école  française  35j 

Il  est  évident  pour  moi  que  ce  Jean  Picard  ne  peut  être  un  autre  ar- 
tiste que  Jean  Leroux,  dit  Picard.  Ce  serait  doue  lui  l'auteur  du  modèle 
de  l'urne  que  supportaient  les  Trois  Grâces  de  Germain  Pilon.  Cette 
urne  (i),  à  laquelle  travailla  également  Dominique  Florentin,  fut  fondue 
en  bronze  par  Benoit  Boucher. 

En  dehors  des  ouvrages  dont  je  viens  de  parler,  Jean  Leroux  exécuta, 
toujours  avec  Dominique  Florentin,  le  célèbre  tombeau  de  Claude  de 
Lorraine,  duc  de  Guise,  élevé  autrefois  dans  l'église  Saint-Laurent, 
à  Joinville;  ce  superbe  mausolée  a  été  détruit  pendant  la  Révolu- 
tion. 

De  Labop.de,  La  renaissance  des  nets,  etc.,  t.  I,  18.10,  p.  ôq5,  097,  4iG,  4 ■  7 -  4'^. 
419,  421,  428,  429,  494,  5b4,  .r>o(i,  !>i2,  fw5,  f>2«,  55o,  553.—  Idem,  Les  comptes  des 
bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  108,  n.r>,  [52,  191,  190,  195,  196,  201  ;  t.  II,  1880, 
p.  .'>(i,  !07,  119,  12."),  179,  19.").  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  Il, 
1881,  p.  1  /| < j ,  148.  —  lid.  Bonnaffé,  Gazette  des  beaux-arts,  2e  pér.,  t.  XXX,  1884, 
p.  5 14-552.  -- L.  Gonse,  La  sculpture  française,  1895,  p.  128. 

Le  Roy  (Martin),  résidait  à  Compiègne  au  commencement  du  xvi"  siè- 
cle et  y  collaborait  à  la  décoration  de  la  façade  de  l'hôtel  de  ville.  Les 
comptes  de  1000  à  i5o8  portent  : 

«  A  Martin  Le  Roy,  tailleur  d'ymages  a  esté  payé  la  somme  de  50  sols 
parisis  pour  ses  peines  et  sallaires  d'avoir  taillé  les  armes  du  Roy  nostre 
Sire  pour  mettre  au  devant  de  l'ostel  de  la  ville.  » 

De  Marsy,  L'hôtel  de  ville  de  Compiègne,  p.  24  (Extrait  des  comptes  rendus  du  congrès 
tenu  à  Senlispar  la  Société  d'arehcol'ajic  française  en  mai  1811). 

LePOy  (Simon),  sculpteur  et  peintre  employé  au  château  de  Fontaine- 
bleau dès  l'année  i5'34,  prend  part  aux  travaux  exécutés  dans  la  grande 
galerie  et  touche  20  livres  de  gages  par  mois.  Il  reste  à  Fontainebleau 
jusqu'en  i54o,  puis  revient  à  Paris,  où,  en  i54i,  il  sculpte  six  anges 
pour  le  jubé  de  l'église  Samt-Germam-l'Auxerrois,  jubé  que  Pierre 
Lescot  était  en  train  de  construire  ;  il  reçoit  alors  140  livres  en  divers 
paiements  dont  le  dernier  est  daté  de  i544-  Les  comptes  des  bâtiments 
royaux  citent  encore  un  Jacques  Leroy,  peintre  et  sculpteur,  occupé, 
en  i535,  à  Fontainebleau;  c'était  peut-être  un  frère  de  Simon. 

De  Clarac,,  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  i85!ï,  p.  492,  675.  —  De  La- 
BonnE,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i8.r>o,  p.  382,  383,  385,  387,  389,  4n2.  — 
Idem,  Les  Comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  p.  1877,  p.  xxvnr,  p.  90.  g3,  g.r>,  97, 
c,8,  99,  101,  102,  io'i,  io5,  i33  ;  t.  It,  1880,  p.  j8i,  182. 

Le  Roy  (Jean),  est  compris  au  nombre  des  sculpteurs  qui,  sous  la 
direction  de  l'architecte   Gilles  de  la  Touche,  travaillaient,  de   1608  à 

(1)  Elle  i'sl  remplacée  aujourd'hui  par  un  vase  moderne  en  bois  dore. 


358  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

i6i5,  à  la  décoration  du  château  de  Cadillac    Gironde  .  pour  le  compte 
du  duc  d'Epernon. 

Ch.  Bkaqoehaye,  Ih'im.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  (884,  p.  187,  Vu. — 
—  Idem,  Les  artistes  du  due  d'Epernon,  1888-1897,  p.  225. 

Le  Kiipl  Antoine),  sculpteur-architecte,  demeurait,  au  commence- 
ment du  xvic  siècle,  à  Dijon,  oii  il  participait  à  la  décoration  de  la  porte 
d'Ouche.  Il  quitta  bientôt  cette  ville  et  vint  se  fixer  à  Dôle,  en  Franche- 
Comté. 

Arch.  comm.  de  Dijon;  H.  hJ-j. —  De  Ooivenun,  Inc.  somm.  desarch,  de  Dijon, 

t.  II,  iSS.ï,  série  H.  p.  ;>5. 

l.C  Rupt  Denis),  sculpteur-architecte,  fils  d'Antoine,  résidait  en 
Franche-Comté  dans  la  ville  de  Dole.  En  i553,  il  exécuta  une  chaire 
en  marbre  polychrome  pour  l'église  Notre-Dame.  De  i56a  à  i5-i»,  il 
sculpta  dans  la  même  église  le  jubé  des  orgues  et  un  bénitier.  En  i5;4- 
ij;,"),  il  tailla  des  armoiries  clans  la  chapelle  de  la  Chambre  des  Comptes. 
Il  vivait  encore  en  iô". 

Le  Rupt  lingues  .  fils  du  précédent,  né  à  Dôle  vers  iôb'o,  exerçait 
son  art  dans  sa  ville  natale,  où  il  construisit  la  chapelle  de  la  Sainte- 
Hostie  de  1G08  à  1614.  On  lui  devait  aussi,  en  iGi'J,  la  sculpture  d'un 
calvaire  érigé  sur  la  place  de  Vui  lia  fans  Doubs). 

J.  Gauthier,  Annuaire  du  Loubs,  1887,  p.  58;  1890,  p.  Vs-  —  Idem,  Diet.  des 
artistes  francs-comtois  antérix  urs  au  \iv  siècle,  1892,  P-  i3. 

l.i'  Rupl  Claude  .  M.  Gauthier,  dans  le  compte  rendu  du  congrès 
archéologique  de  France  tenu  en  1891,  cite  cet  artiste  comme  ayant  été 
occupé,  entre  i555  et  iôli'i.  à  la  chapelle  funéraire  des  d'Andelot,  dans 
l'église  de  Pesmes  Haute-Saône  .  Il  lui  attribue  également  dans  la 
même  église  la  chaire  à  prêcher  et  l'ornementation  de  la  chapelle  du 
Saint-Sépulcre,  entreprise  en  collaboration  de  Nicolas  Bryet.  Claude  Le 
Rupt  devait  être  le  frère  de  Denis   1  . 

J.  Gauthier  et  G.  de  Bacséjoo,  L'église  paroissiale  de  Pesmes  Congrès  archéolo- 
gique de  France  en  IS9I,  p.  007,  5oS,  on). 

Le  Seelleur  Jean  ,  sculpteur  en  ivoire  du  xiv«  siècle,  était  fixé  à 
Paris,  où  il  travaillait  pour  la  comtesse  Mahaut  d'Artois.  Voici  les  dif- 
férentes mentions  qui  sont  faites  de  cet  artiste  dans  les  comptes  de 
l'hôtel  d'Artois,  de  i'3i5  à  i3a5  : 

«  A  Jehan  le  Sceleur  de  Paris,   pour  II  piegnes  d'yvoere  achetés  en 

I  \  moins  que  ce  De  soit  le  même  artiste.  En  effet.  M.  Gauthier,  dans  son 
Dictionnaire  des  artistes  franc-comtois,  publié  en  1892.  ne  mentionne  que  Denis 
Le  Rupt.  sans  faire  allusion,  il  est  vrai,  aux  travaux  de  l'église  de  Pesn-.es. 


de  l'école  française  '5.V) 

la  présence  madame,  XVI  s.  Audit  Jehan,  pour  II  foureaus  pour  lediz 

peignes,  et  pour  une  broche,    et  pour  le   miroer  madame   enluminer, 

IX  s.  VI  d.  —  A  Jehan  Le  Sceleur  yvorier,  pour  raparellier  une  ymaige 

d'ivire  que  fut  achetée  des  exécuteurs  la  royne  Marie,  LX  s.  —  Pour  une 

ymaige  de  Notre-Dame  d'ivire  à  tabernacle,  XIX  1.  parisis.   Item,  pour 

une  croiz  de  sèdre  à  ymaige  d'ivire.  VIII  1.  parisis.  » 

En  i'i-2-,  il  fournit  une  nouvelle  image  d'ivoire  qui  lui  fut  payée  y  livres 

i.">  sous. 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais;  A.  029,  /|.~m).  —  Df.haisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  1S86,  p.  566  ;  Doc,  p.  216,  273,  274.  —  J.-M.  Richard,  Mahnut, 
comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  321-522. 

Lesclive  (Jean),  était  employé  au  château  de  Fontainebleau,  de  io^o 
à  i55o,  à  raison  de  i5  livres  par  mois. 
De  Laborde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,   1877,  p.  200. 

Lt'SCOt  Jacquemard  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Cambrai,  était  occupé 
en  1 498 ,  dans  la  cathédrale,  avec  Damicn  Hédiart,  à  la  décoration 
de  la  chapelle  de  Notrc-Dame-la-Flamande  ou  Notre-Dame-dc-Pilié  ; 
les  deux  artistes  reçurent,  pour  leur  salaire,  une  somme  de  i33  livres. 

.Iules  Hol'dov.  Hist.  art.  delà  calh.  de  Camlrai,  1880,  p.  97,  2o'>. 

Lcscol  (Jean),  sculpteur  rouennais  du  commencement  du  xve  siècle, 
exécuta,  en  1407,  quelques  unes  des  statues  du  grand  portail  de  la  cathé- 
drale de  Rouen,  sous  la  direction  de  l'architecte  Jenson  Salvart. 
En  1412,  il  sculpta  diverses  images  pour  la  porte  de  Martainville. 
Peut-être  était-il  un  des  ancêtres  du  célèbre  architecte  Pierre  Lescot  ? 

Archives  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  il.  2428.  —  Deville,  Revue  des  architectes 
de  la  calh.  de  Rouen,  :H.\8,  p.  27.  —  De  Béai  repaire,  Inv.  somm.  des  archives  de 
la  Seine-Inférieure,  t.  H,  1874,  p.  548. 

Leseot  (Hector),  dit  Jacquinot,  sculpteur  et  fondeur  de  la  ville 
d'Orléans,  passe  marché  avec  les  échevins,  en  i5;;o,  pour  reconstruire 
le  monument  de  Jeanne  d'Arc,  qui,  élevé  en  i458,  avait  été  détérioré 
par  le-;  protestants,  en  10O7.  Ce  monument  en  bronze,  dont  les  figures 
étaient  grandeur  nature,  représentait  la  Vierge  au  pied  de  la  croix, 
tenant  sur  ses  genoux  le  corps  du  Christ;  à  ses  cotés,  Jeanne  d'Arc  et 
Charles  VII,  tête  nue,  semblaient  implorer  la  délivrance  de  la  France. 
Ce  groupe  était  érigé  sur  un  pont  qui  menaçait  ruine,  lorsqu'en  i~^ô, 
il  fut  transporté  dans  un  hangar  de  l'hôtel  de  ville  ;  on  le  replaça, 
en  177 1 ,  à  l'angle  de  la  rue  royale  et  de  la  rue  de  la  Vieille-Poterie.  Il 
fut  détruit  pendant  la  Révolution,  et  les  statues  furent  fondues  pour 
faire  des  canons. 

MlLMN,  Antiquités  nationales,  LU,  1791,  chap.  IX.  —  Eméric-Davi»,    Hist.  de  la 


36o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

senlpt.  franc.,  1817-1872,  p.  127,  180.  —  Vallet  de  Viriviu.e,  Mémoires  de  ta  So- 
dés antiquaù  -  d    France,  t.  XXIV.  1859,  p.  109. 

I  .eselin  Adam  et  Denis  .  Ces  deux  frères,  établis  à  Rouen  au  xvie  siè- 
cle, travaillaient,  de  i52-  ù  1Ô2;).  aux  figures  de  la  danse  macabre  du 
cimetière  Saint-Maclou. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure-;  G.  688a.  —  lî.  Langlois,  Rouen  au  xvie  siècle, 
etc.,  i855.  —  L.  Paldstre,  J.a  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  196,  note5. 
—  De  Beaurepaire,  Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892, 
p.  276. 

Le  Seneselial  (Pierre,  sculpteur  normand  demeurant  à  Rouen, 
restaure,  en  1609,  la  croix  du  cimetière  Saint -Maur.  En  1G16,  on  le 
trouve  occupé  à  la  cathédrale  ;  à  cette  date,  d'après  les  comptes  de  la 
fabrique,  il  reçoit  12  livres  «  pour  la  façon  et  enrichissement  d'une  che- 
minée en  la  chambre  du  maître  des  enfants  de  chœur  ». 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  2.198,  266Ô.  —  Dr.  Beacrepaire,  Inv.  somm. 
•  /  s  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1S74,  p.   7^-\,  5S5.  —  Idem,  Nouv.  rec.  de 

noies  hist.  sur  le  il' pari.  ■/<   /<>  S*  me  Inférieure,  isss,  p,  nô. 

Lespaffiiaiidel  ou  Espagnaudel  Mathieu  ,  sculpteur  tourangeau 
de  la  première  moitié  du  xvir  siècle,  était  employé,  en  1640,  à  la  déco- 
ration du  château  de  Richelieu.  Après  la  mort  du  cardinal,  en  1642,  il 
vint  à  Paris,  où  il  sculpta  plusieurs  statues  pour  les  jardins  de  Ver- 
sailles. L'église  de  Saint-Paterne  Indre-et-Loire  possède  de  lui  un  bas- 
relief  provenant  de  l'abbaye  de  la  Clarté-Dieu. 

Félix  Boirqlelot,  Histoire  de  la  sculpt.  et  des  arts  plast.  en  France,  18 40.  — 
E.  Giraidet,  Les  artistes  tourangeaux,  i883,  p.  270. 

Le  Soudoyer     Jean,    sculpteur-architecte   parisien  du  xive  siècle, 
travaillait,  en  i38j,  au  collège  de  Dormans-Beauvais.  Le  10  juillet  de  la 
même  année,  il  signait  un  contrat,  en   collaboration  de  Jean  Filleul 
maître  maçon,  au  sujet  de  la  construction  d'un  nouveau  corps  de  logis 
s' étendant  rue  du  Mont-Saint-Hilaire-des-Carmes. 

A.  de  Chaupeaux,  Les  intente  d'art  ex  eûtes  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
189/1,  p.  112. 

Le  Sueur  Hubert  .  passe  pour  avoir  été  un  des  élèves  de  Jean  de 
Bologne.  En  1G02,  on  le  trouve  à  Paris  figurant  à  titre  de  témoin  dans 
un  acte  de  baptême  inscrit  sur  les  registres  de  la  paroisse  Saint-Sulpice. 
Le  3  janvier  1619,  il  est  nommé  sculpteur  du  roi  avec  trois  cents  livres 
de  gages.  En  1618  et  en  1624,  il  est  désigné  sur  l'état  des  officiers  du 
roi  comme  «  sculpteur  ayant  fait  preuve  de  jecter  excellemment  en 
bronze  toutes  sortes  de  ligures  ».  En  i(33o,  il  va  en  Angleterre  et  entre  au 


de  l'école  française  3<>i 

service  de  Charles  Ier.  Il  exécute  alors  de  nombreux  ouvrages  parmi  les- 
quels on  cite  :  une  statue  équestre  de  Charles  Pr,  aujourd'hui  disparue, 
dressée  jadis  à  Rohampton  :  une  autre  statue  équestre  du  roi,  à  Charing- 
Cross  1 1  !  ;  un  Mercure  décorant  une  fontaine  ;  trois  modèles  en  cire  repré- 
sentant un  Bacchus  et  deux  Vénus  ;  un  buste  de  Charles  1e'  avec  une 
couronne  dorée;  un  buste  en  bronze  de  Jacques  Ier,  placé  k  Whitehall; 
la  statue  de  sir  Georges  Villiers,  à  Westminster;  dans  la  même  abbaye, 
le  monument  du  juge  sir  Thomas  Richardson,  daté  de  i(535;  un  groupe 
de  Caïn  et  Abel,  à  Yorkhouse;  six  statues  pour  le  jardin  de  Saint-James; 
la  fontaine  de  Sommerset-House;  enfin  la  statue  du  comte  de  Pem- 
broke,  dans  la  galerie  de  peinture  d'Oxford. 

Hubert  Le  Sueur  serait  mort  à  Londres  en  1670  ;  à  cette  époque  il  devait 
être  fort  âgé.  Entre  temps  il  revint  certainement  en  France,  car,  en  l'an- 
née i643,  il  reçut  de  la  duchesse  d'Aiguillon,  nièce  de  Richelieu,  la 
commande  de  faire  quatre  bustes  en  bronze  du  cardinal,  d'après  le  mo- 
dèle de  Jean  Warin.  On  lit  en  effet  dans  les  comptes  d'administration 
de  la  duchesse  : 

«  Au  sr  Hubert  Le  Sueur,  111e  sculpteur,  pour  quatre  bustes  de  bronze 
de  son  Eminence,  suivant  quittance  du  12  juin  i64'3  .   .    .    .       3, 000  l'r.   » 

Nagler,  KùnstUr-Lexicon,  t.  XVII,  18^7,  p  552-555.  —  A.  Bkrtv,  Topogra" 
■phie  kist.  du  Vieux  Paris,  t.  II,  1  Kf»8,  p.  211.  —  Arch.  de  l'art  français,  :•:  série, 
t.  II,  i865-i866,  p.  042.  —  Nom.  Archives  de  l'art  français,  t.  1,  1872,  p.  ."7.  — 
A.  Jal,  Dict.  crit.  de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  780.  —  Herluisok,  Actes  d'état  civil 
d'artistes  français,  1875,  p.  25 1.  —  L.  Dussieux.  Les  artistes  français  a  l'étranger, 
1876,  p.  a63. 

Lesviiçiiièi'es  (Pierre),  exerçait  son  art  à  Rouen  au  xve  siècle.  En  1467, 
il  sculpta  des  dais  ou  tabernacles  pour  orner  les  monuments  de  Dugues- 
clin,  de  la  Hire  et  de  Dunois,  érigés  dans  le  prieuré  de  Longueville 
(Seine-Inférieure  ;  cette  décoration  lui  fut  commandée  par  Dunois. 
Voici  en  quels  termes  les  registres  du  receveur  du  comté  de  Longueville 
font  mention  de  cet  ouvrage  : 

«  Autre  despence  et  deniers  paies  pour  trois  tabernacles  fais  à  Rouen 
par  maistre  Pierre  Lesvignierre,  mis  et  assis  sur  les  reprécentations  de 
mons.  dont  Dieu  veulle  avoir  l'âme,  sur  celle  de  messire  Bertran  du 
Glesquin  et  l'autre  sur  la  Hire,  en  leurs  vivants  comtes  de  Longue- 
ville. 

«  Audit  maistre  Pierre  Lesvignierre,  tailleur  et  maçon,  auquel  mondit 
seigneur,  lui  estant  en  sa  place  dudit  lieu  de  Longueville,  au  inoys  de 
juing  IIIICLXVII,  list  marché  de  faire  les  d.  trois  tabernacles  de  pierre 
de  Vernon,  pour  la  somme  de   XLV  1.  t.,  dont  le  receveur,  pour  deux 

(1)  Cette  slati st  de  toutes  1rs  œuvres  de  l'artiste  celle  qui  est  la  plus  connue; 

elle  a  été  fondue  en  1633. 


362  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

d'icealx  faire  de  pierre  de  Caen,  avoit  couché  et  assis  en  son  compte 
rendu  pour  l'an  IIIIC  LXYI,  entre  les  parties  de  la  despenee  d'icelui, 
XX  1.  t.  sur  les  noms  de  Guieffroy  des  Vignes,  el  Jehan  le  Conte,  aus- 
quelz  ledit  receveur  et  Perrin  Santin  avoient  marchandé  pour  l'aire  et 
taillier  deux  des  d.  tabernacles  de  pierre  de  Caen,  et,  depuis  que  mondit 
Sr  fust  venu  en  sa  dicte  place  et  qu'il  ouït  veu  icelles  reprécentations,  il 
voullu  et  ordonna  que  le  tabernacle,  qui  estoit  sur  sa  représentacion,  fut 
osté  et  qu'il  y  en  fust  faictung  autre  plus  riche  de  pierre  de  Yernon,  et 
que  pareillement  en  l'eussent  faiz  deux  autres  sur  les  d.  reprécentations 
de  messire  Bertrand  et  la  Hire,  où  il  n'y  en  avoit  point,  et  pour  ce  avoit 
fait  en  personne  ledit  marché  audit  Lesvignierre  par  icelle  somme  de 
XLY  1.  t..  et  par  ce  n'avoit  point  eu  de  lieu  le  marchié  fait  par  icellui 
receveur  ausd.  des  Vignes  et  le  Conte  et  ne  leur  avoit  point  paie  les  d. 
XX  1.  pour  le  fournissement  desd.  XLY1..  et  pour  ce  paie  par  quittance 
d'icellui  Lesvignierre  cy  rendue,  oullre  les  d.  XX  1.  la  dite  somme  de 
XXVI.» 

En  i474î  Pierre  Lesvignières  fit  le  modèle  du  tombeau  que  l'arche- 
vêque de  Rouen,  Guillaume  d'Estouteville,  désirait  se  faire  élever  dans 
la  nef  de  la  cathédrale;  ce  modèle  lui  fut  payé  6o  sous.  En  1480,  le  nom 
de  l'artiste  ligure  encore  dans  les  comptes  de  la  ville. 

Arch.  départ.  </>■  la  Seine-Inférieure;  G.  ;■>.  —  De  Montaiglox,  Arch.  de  l'art 
français,  Documents,  t.  III,  i85.">,  p.  i35.  —  De  Beairepaire,  Inv.  somm.  des  arch. 
dt  la  Seine-Inférieure,  t.  I.  iSijii,  p.  23. 

Leureux  Simon  .  était  établi  à  Arras  au  xvr  siècle.  Em5o--i5o8,  il 
reçut  un  paiement  de  la  fabrique  de  l'église  Sainte-Croix  «  pour  avoir 
remis  à  point  »  une  image  de  Xotre-Dame.  En  i5kj.  il  était  employé  à 
l'abbaye  de  Saint-YVaast  :  les  comptes  portent  : 

«  A  Simon  Leureux,  tailleur  d'images,  pour  avoir  fait  2  gargouilles 
mises  par  les  mâchons  sur  les  combles  nœufs  des  cappellcs  Saint-Pierre 
au  préau  Saint- YVaast,  livré  pierre  et  ouvre,  pour  ce  3o  s.  Item,  pour 
2  lyons  et  2  ours  tenans  trois  armoiries  mis  sur  le  pignon  de  le  cambre 
nœufve  de  dortoir,  livré  pierre  et  œuvre.  54  s.%  etc.  » 

Simon  Leureux  ne  serait-il  pas  le  même  sculpteur  que  Simonet 
Lheureux  qu'on  rencontre  à  Amiens  en  i483? 

Leureux  (Jean),  sans  doute  parent  du  précédent,  était  occupé,  en 
102.5,  à  l'abbaye  de  Saint- YVaast,  à  Arras. 

A.  Asselin,  L'art  en  Artois  au  Moyen  Age  (ttém.  de  l'Acad.  des  sciences,  arts  et 
lettres  d' Arras,  t.  VIII,  1876,  p.  074-576). 

Le  Yaehat  ou  Le  Yaehier  Jacquet,  sculpteur,  tailleur  de  pierre 


de  l'école  française  363 

et  architecte  du  xv  siècle,  résidait  à  Troyes  et  y  travaillait  à  la  cathé- 
drale de  1  ,.Vj  à  1484. 

Le  Vachal  ou  Le  Yaehier  Jean  ,  probablement  frère  de  Jacquet, 

vivait  aussi  à  Troyes  et  exécutait,  en  1462,  différents  travaux  à  la  cathé- 
drale, dans  la  chapelle  Saint-Louis. 

Arch.  dép.  de  l'Aube;  <ï.  1^67,  [568.  —  D'Arbois  de  Jubainville,  Inv.  sorn,m.  des 
arch.  de  l'Aube,  t.  I,  1869,  p.  5i2.  L.  Pigeotte,  Elude  sur  les  travaux  d'ach.  de 
lacath.  de  Troyes,  1870,  p.  189,  igo.  — Assier,  Comptes  de  l'œuvre  de  l'iglise  de 
Troyes,  i855,  p.  4y-  —  Idem,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de 
la  Champagne,  1876  p.  O7,  92.  —  Natalis  Roindot,  Revue  de  l'art  français,  1887, 
p.  72,  7r,. 

Le  VœsseuP  (Jean),  sculpteur  ornemaniste  du  commencement  du 
xive  siècle,  demeurait  à  Arras,  où  il  était  employé  à  l'ornementation  de 
l'hôtel  delà  comtesse  Mahaut d'Artois.  En  i3ia,  il  sculpta,  avec  un  de  ses 
confrères,  Thomas  «  l'imagineur  »,  les  bases,  les  couronnements  et  les 
cimaises  de  deux  cheminées  construites  derrière  l'oratoire  de  la  com- 
tesse. Les  deux  artistes  reçurent  iG  sous  pour  leur  salaire. 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais;  A.  açjfi.  —  Dfhaisxks,  Hist.  de  l'art  dans  laFlandre, 
etc.,  1886,  p.  'ii'i;  Doc,  p.  204.  —  J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  île 
Bourgogne,  1887,  p.  5i2. 

Le  Wallon  [Georges),  sculpteur  d'origine  flamande,  établi  à  Lyon 
vers  le  milieu  du  xviie  siècle,  décore  de  statues  plusieurs  maisons 
de  la  ville.  M.  Natalis  llondot  fait  observer  que  Georges  Le  AVallon 
est  peut-être  le  même  artiste  que  Georges  Hannicq. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xn    au  xvme  sièrle,  1884,  p.  jo. 

Lherlrîer  (Jean  .  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  travaillait,  vers 
i4Î7,  à  L'hôtel  de  ville  de  Béthune. 

De  L'a  Kons-Mklicocq,  Les  artistes  <lu  Mord  de  la  France,  1848,  p.  89.  —  A.  de 
Champeaux,  Le  meuble,  t.  I,  iSS.">,  p.  108. 

Llienreux  Simonel  ,  sculpteur  de  la  ville  d'Amiens,  fut  chargé,  en 
i48'3,  de  tailler  en  bois  une  (leur  de  lis  double  destinée  à  servir  de  mo- 
dèle pour  en  couler  de  semblables  en  plomb  ;  ces  dernières  furent  mises 
sur  le  haut  du  puits  de  la  Belle-Croix.  En  1484,  il  exécuta,  moyennant 
4  livres,  une  statue  de  saint  Pierre  qui  fut  placée  sur  la  porte  de  Beau- 
vais. 

A.  Dubois,  L'œuvre  de  lilassel,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  8. 

Lheni'enx    Jeani,   était  occupé,  en   i4;3,  à  l'église    Saint- Vulfran 


364  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

cl'Abbeville.    Un  sculpteur  du    môme   nom  travaillait,  vers  la  même 
époque,  à  l'église  d'Hénin-Liétard,  près  de  Douai. 

Dehaisnes,  L'art  àAmiens  Congrès  archéologique  de  France,  en  iSgô,  p.  i(ï-j. 

Lheureux  (Pierre),  né  en  Picardie,  vivait,  au  commencement  du 
xvic  siècle,  à  Abbeville  où  il  participait  à  la  décoration  de  l'église  de 
Saint- Vulfran.  Un  registre  du  temps  contient  les   mentions  suivantes  : 

«  i5oi-i5oa.  Pour  une  ymage  de  Nostre-Dame.  paie  à  maistre  Pierre 
Lœureux,  XII  livres  et  XIII  sols  VI  deniers.  —  Paie  à  Pierre  Lœureux, 
tailleur  d'ymages,  pour  avoir  (fait]  deux  ymages,  l'ung  de  Marie. .- 
Marie  Salomé  .  l'autre  de  Marie...  Marie  Cléophe  ,  X  livres.  —  i5o3- 
i5o4-  Paie  à  maistre  Pierre  Lheureux,  entailleur,  qui  luy  fust  ordonné 
aux  derrains  (derniers  comptes  payés,  pour  ce  qu'il  se  plaindroit  des 
ymages  qu'il  avoit  (faites}  plus  riches  qu'il  n'avoit  marchandé,  comme 
appert  par  sa  quittance,  XL  sols.  » 

Pierre  Lheureux  était  peut-être  parent  des  précédents  ainsi  que  des 
Lheureux  qui  travaillèrent  au  Louvre  à  la  fin  du  xvie  siècle  et  dont  je 
parle  dans  l'article  suivant. 

Mémoires  de  la  Société  d'émulation  d' Abbeville,  1861,  p.  90,  21G.  — A.  de  Montai- 
clon,  Archives  de  Fart  français,  ■>    série,  t.  Il,  1863-1866,  p.  22,  2.". 

Lheureux  Pierre  et  François).  Ces  deux  frères  résidaient  à  Paris 
au  milieu  du  xvi°  siècle  et  étaient  occupés,  en  i56i,  au  palais  du  Louvre, 
sous  les  ordres  de  Pierre  Lescot.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi  de 
1062  à  i56"3  portent  : 

«  A.  Pierre  l'Heureux,  François  l'Heureux,  Martin  le  Fort  et  Pierre 
Xanyn,  sculpteurs,  la  somme  de  140  liv.,  à  eux  ordonnée  par  ledit 
sieur  de  Clagny  (Pierre  Lescot),  pour  avoir  taillé  et  enrichy  une  frise  de 
festons  composée  de  plusieurs  fruictages  aux  petits  enfans  et  oiseaux  y 
entremeslez,  et  pour  avoir  posé  et  assis  ladite  frize  sur  l'architecture, 
collonncs  et  pilastres  du  second  estage  du  bastiment  que  l'on  édiilioit 
pour  les  antichambres  et  cabinets  de  la  Reyne  du  costé  de  la  cour  du 
Louvre,  et  pour  avoir  taillé  quarante-trois  petits  masques  pour  orne- 
ment d'une  corniche  servant  d'entablement  esdits  logis  de  la  Reyne.   » 

En  1. ")()(),  les  deux  artistes  reçurent  60  livres  pour  différents  travaux 
exécutés  toujours  au  Louvre.  Sauvai  leur  attribue  la  décoration  de  la 
première  partie  de  l'ancienne  galerie  longeant  la  Seine  et  touchant  au 
pavillon  du  jardin  de  l'Infante  ;  ils  y  auraient  sculpté,  au  milieu 
des  attributs  de  la  marine,  des  enfants  se  jouant  avec  des  monstres 
marins. 

On  devait  également  à  François  Lheureux  d'importants  ouvrages  de 
sculpture  en  bois.  En  i5G5,  on  lui  paya  la  somme  de  100  livres  «  à  luy 


de  l'école  française  365 

ordonnée  par  ledit  seigneur  de  Glagny,  pour  avoir  taillé  en  bois  une 
grande  armoirie  de  la  Reyne,  enrichie  de  masques,  festons  et  autres 
ornemens,  pour  estre  applicqué  au  ciel  et  plattbns  de  la  chambre  de  la 
Reyne,  et  aussy  avoir  taillé  en  bois,  dans  un  grand  panneau,  un  grand 
chappeau  de  triumphe  de  i'euilles  de  chesne,  et  dans  icelluy  un  bassin 
antique  enrichy  de  plusieurs  ouvrages,  pour  estre  ledit  panneau  applic- 
qué au  milieu  d'un  ciel  et  platfons  de  la  chambre  du  rez  de  chaussée,  au 
dessous  de  celle  de  la  Reyne,  du  costé  de  la  rivière.  »  Sauvai  le  regarde 
encore  comme  l'auteur  d'un  lion  ornant  le  portail  de  l'hôtel  d'O,  rue 
Vieille-du-Temple. 

On  a  souvent  rapporté  que  les  frères  Lheureux  étaient  élèves  de  Rarthé- 
lemy  Prieur;  cela  me  parait  improbable,  car  ce  dernier,  mort  en  1611, 
devait  avoir  à  peu  près  le  même  âge  que  nos  artistes. 

Sauval,  liist.  des  antiquités  de  Paris,  179.4,  t.  II,  p.  4°.  —  De  Laborde,  La 
renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  5oi,  5og,  5r5.  —  Idem, 
Les  comptes  des  bâtiments  durai,  t.  Il,  1880,  p.  7g,  112,  123.  — A.  Berty,  Topogra- 
phie historique  du  Vieux  taris,  t.  I,  1866,  p.  25o,  a5a,  ar>5.  —  L.  Palustre,  La 
Renaissance  en  France,  t.  II,  i88i,p.  i58,  16a,  169. 

I .heureux  (Florent),  sculpteur  de  la  ville  de  Rouen,  exécute,  de  1646 
à  1648,  un  crucifix  pour  l'église  Saint-Maclou.  On  ne  sait  s'il  faut  lui 
reconnaître  un  degré  de  parenté  avec  Pierre  et  François  Lheureux. 

Archives  départ,  delà  Seine-Jnférieunj  G.  6946. 

I. 'Hôpital  Guillaume  de),  aurait  travaillé,  en  1292,  au  château  du 
Rourget,  en  Savoie. 

A.  Dufour  et  F.  Babut,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie  du  xine  au 
xix°  siècle,  1874,  p.  7,  8. 

I.housle  (Gabriel  ,  «  tailleur  d'images  »  à  Verneuil  (Indre-et-Loire), 
nous  est  connu  par  un  acte  conservé  dans  les  archives  d'Eure-et-Loir, 
par  lequel  il  s'engageait  entre  i533  et  1 538,  envers  Claude  de  la  Fédédie, 
dame  de  Lévéville,  à  sculpter  un  groupe  en  pierre  pour  l'église  de  Rail- 
leau-L'Evêque  (arrond.  de  Chartres).  D'après  les  termes  de  ce  marché, 
l'artiste  devait  faire  «  une  ymage  et  figure  de  Nostre-Dame-de-Pitié  de 
hauteur  de  trois  piedz,  de  bonne  pierre  de  Mellerault,  qui  sera  assise 
sur  une  roche  de  pierre,  ayant  les  mains  jointes  sur  sesgenouilz,  tiendra 
son  filz,  la  figure  de  Nostrc-Seigneur  ;  et  son  manteau  qui  aura  deulx 
doys  de  largeur  ;  au  boult  dudit  manteau  escript  de  lettre  romaine  ou 
feillaige,  comme  il  appartient  à  tel  ouvrage.  Item  une  ymaige  de  Mag- 
deleinc  qui  sera  aux  piedz  de  Nostre-Seigneur,  tenant  en  sa  main  une 
boitte  demie-ouverte,  de  hauteur  convenable  audict  ymaige  de  Noslrc- 
Dame  ayant  ung  genoil  sur  ladicte  roche,  habillée  de  telz  habitz  qu'il 


366  DICTIONNAIRE    DES    SCt'LPTEVRS 

appartient  d'antique.  Item  ung  ymaige  de  saint  Jehan  l'Evangéliste, 
estant  à  la  teste  Nostre-Seigncur,  tenant  en  ses  mains  un  chappeau  d'es- 
pines,  ayant  ung  genoil  sur  ladicte  roche,  habillé  de  telz  habillemens 
qu'il  appartient,  et  son  manteau  à  demysur  luy  bourde  de  lettre  romaine 
ou  de  feuillaige  comme  il  appartient.  Item  une  croix  de  boys  platte 
estant  derrière  Nostre-Dame.  de  haulteur  par-dessus  ledict  ymaige  de 
deulx  piez  et  demy.  Et  sera  tenu  ledict  Lhouste  de  tailler  ung  rainceau 
de  vigne  garny  de  grappes  et  de  feuillaige  de  vigne  au  soubasse- 
ment. » 

Archives  départ.  d'Eure-et-Loir,  E.  ^oo. — L.  Merlet,  Jnv.  somm.  des  archives 
d'Eure-et-Loir,  ■>'  partie,  1SS6,  p.  aSy.  a58. 

I.ibon  François  ,  sculpteur  et  fondeur,  figure  au  nombre  des  artistes 
employés,  au  xvir  siècle,  par  le  Rosso,  Philibert  de  l'Orme  et  le  Prima- 
tice.  Il  dut  prendre  part  aux  travaux  entrepris  au  château  de  Fontaine- 
bleau et  au  Louvre. 

De  Clarac,  Desi  rii  lion  du  Louvrt  cl  des  Tuil  ries,  is">~,  p.  675. 

I. huilier  (Jacques  ,  sculpteur  en  bois,  travaille,  en  i58l,  à  la  cathé- 
drale de  Troycs. 

Assier,  Les  arts  el  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  is;ii. 
p.  106. 

l.ièii'O  Jean  ou  Hennequin  de  ,  appeléencore  Hennequin  de  la  Croix, 
sculpteur  d'origine  flamande,  vivait  à  Paris  au  xiv°  siècle.  Il  eut  comme 
maître  Jean-Pépin  de  Huy.  Un  seul  de  ses  ouvrages  nous  a  été  conservé  : 
c'est,  dans  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis,  la  statue  funéraire  de 
Blanche  de  France,  fille  de  Charles  IV  le  Bel  et  femme  de  Philippe, 
duc  d'Orléans,  cinquième  fils  de  Philippe  VI.  L'artiste  mourut  avant 
que  ce  tombeau  ne  soit  définitivement  érigé  à  la  place  qu'W  devait  occu- 
per, et  on  suppose  que  Robert  Loisel,  son  élève,  y  mit  la  dernière  main. 

Les  comptes  du  temps  nous  ont  transmis  la  mention  d'un  grand  nom- 
bre de  travaux  dus  à  Jean  de  Liège.  En  i56r,  il  exécutait,  moyennant 
4.10  écus,  pour  la  chapelle  du  couvent  des  dominicains  d'Orléans,  la 
tombe  de  la  comtesse  Jeanne  de  Bretagne,  femme  de  Robert  de  Flandre. 
En  i365,  il  travaillait  au  Louvre,  sous  la  direction  de  l'architecte  Ray- 
mond du  Temple,  et  décorait  le  grand  escalier  du  château  des  statues 
du  roi  et  de  Jeanne  de  Bourbon,  qui  lui  furent  payées  16  livres  parisis 
chaque    164  fr.  •">+  c.  . 

En  i'ifij,  Charles  Y.  jadis  duc  de  Normandie,  voulant  faire  élever 
dans  la  cathédrale  de  Rouen  un  monument  destiné  à  renfermer  son 
cœur,  ce  fut  Jean  de  Liège  qui,  en  collaboration  de  Jean  de  Marville, 
entreprit  la  construction  de  ce  mausolée  : 


de  l'école  française  36j 

«  Nous  vous  mandons  et  enjoignons  estroitement  »,  ordonnait  le  roi 
à  son  receveur  général,  par  mandement  en  date  du  5  décembre  i'3G8, 
«  que  tantost  et  sans  delay,  ces  lettres  veues,  vous  bailliez  et  délivriez... 
à  Hennequin  de  Liège,  ymagier,  la  somme  de  troiz  cens  franz,  en  rabat 
de  la  somme  de  mil  franz  d'or,  en  laquelle  nous  sommes  tenuz  à  lui  à 
cause  d'une  tumbe  d'albâtre  et  de  marbre,  que  nous  li  faisons  faire  pour 
nous,  laquelle  nous  avons  ordenés  estre  mise  au  cueur  de  l'église  de 
Rouen,  où  nous  voulons  que  nostre  cueur  soit  enterré,  quand  il  plaira  à 
Dieu  que  nous  yrons  de  vie  à  trespassement.  » 

Mutilée  par  les  protestants  en  i56a,  cette  œuvre  fut  complètement 
démolie  en  ij3a  et  remplacée  par  une  dalle  en  marbre  noir,  qui  elle- 
même  a  disparu  aujourd'hui. 

En  i'}~-2,  Jean  de  Liège  sculpta  pour  l'abbaye  de  Maubuisson,  près  de 
Pontoise,  la  tombe  qui  devait  recevoir  les  entrailles  du  roi  Charles  le 
Bel,  mort  en  i328  et  celles  de  la  reine  Jeanne  d'Evreux,  décédée  en 
1371.  Le  compte  des  obsèques  et  de  l'exécution  du  testament  de  la  reine, 
cité  par  M.  Bernard  Prost  d'après  un  recueil  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque de  Bouen,  contient  le  passage  suivant  : 

«  A  Hennequin  du  Liège...  pour  une  tumbe  de  marbre  noir  de  Dinant, 
d'environ  5  pieds  de  lonc  et  de  4  pieds  de  lé,  bouée  taillée  en  forme  de 
moulure)  aux  4  eostez  à  espondes  1  faces  du  tombeau)  et  soubassemens 
boucz  dud.  marbre  tout  autour  de  lad.  tumbe,  et  dessus  ycelle  a  2  images 
d'albastre  blanc,  l'un  pour  un  roy,  l'autre  pour  une  reyne,  chacune 
image  de  un  doit  d'eslevence  par  dessus  led.  marbre,  qui  tiennent  en 
leurs  mains  chacune  une  ronde  chose  sic  ,  et  dessous  leur  teste  chacun 
un  tanne  orilier,  et  dessus  a  tabernacles  d'albastre  blanc  à  3  pignons 
bien  ouvrez  et  3  longues  colombes  colonnes)  d'albastre,  et  dessous  les 
pieds  de  l'ymage  pour  un  roy  a  un  petit  lion,  et  de  la  reyne  un  chiennet 
(petit  chien;  et  sont  lesd.  ymages  oll'roisiez  d'or  où  il  appartient,  et 
autour  de  lad.  tumbe  a  lettres  gravées  et  dorées  ;  laquelle  tumbe  a  esté 
assize  sur  les  entrailles  du  roy  Charles  et  de  mad.  dame  son  espouse, 
en  l'église  des  religieuses  de  Maubuisson  lez  Pontoise  ;  pour  ce,  pour 
pierres,  peine  et  fraiz  de  les  faire  mener  en  lad.  église,  par  marché 
faict,  avec  sa  quictance  du...  l'i'js  YLfransà  16  sols  IIIPXL  1.  parisis.  » 

Vers  la  même  époque,  Jean  de  Liège  fut  également  chargé  de  metlrc 
en  place  les  deux  monuments  recouvrant  l'un,  le  corps  de  la  reine,  dans 
l'abbaye  de  Saint-Denis,  et  l'autre,  le  cœur  de  celle-ci,  dans  l'église  des 
Cordelicrs,  à  Paris.  Enfin,  en  1370,  il  acheva  le  mausolée  de  Thévenin 
de  Saint-Légier,  fou  de  Charles  Y.  Ce  tombeau,  érigé  dans  l'église  Saint- 
Maurice  de  Senlis,  existait  encore  vers  le  milieu  du  xvme  siècle:  Sau- 
vai, qui  l'avait  vu,  en  donne  une  description  détaillée.  Le  fou  était 
représenté  couché   sur  le  côté,  revêtu  d'un  habit  long,  et  coiffé  d'un 


368  DICTIONNAIRE    DES    SCVLPTEURS 

bonnet  terminé  par  une  houppe:  cTune  main,  il  tenait  une  marotte,  et 
de  l'autre,  deux  bourses  appuyées  sur  sa  poitrine.  La  statue  était  sur- 
montée d'un  tabernacle  orné  de  sept  figures  en  ronde  bosse.  L'épitaphe 
portait  : 

Cy  gist  Thevenyn  de  S.  Légier  fol  du  Roy-  nostre  Sire,  qui  tres- 
passa  le  unsieme  juillet,  l'an  de  grâce  M.CCC.  LXXIIII.  Priez  Dieu 
pour  l'âme  de  [y. 

Un  inventaire  des  créances  dues  à  la  succession  de  Jean  de  Liège, 
inventaire  dressé  après  sa  mort,  en  l'iS-i.  nous  fait  connaître  d'autres 
ouvrages  de  l'artiste,  mais  sans  qu'on  puisse  assigner  une  date  à  leur 
exécution  ;  il  est  probable,  cependant,  qu'il  s'agit  ici  de  ses  derniers 
travaux,  à  savoir  :  «  Un  doucier  de  marbre  de  Dynant  de  VI  piez  de  lonc 
et  une  table  de  pierre  du  franc  de  Vitré,  en  laquelle  a  une  ystoire  de  la 
vie  de  Saint-Martin  :  —  une  ymage  de  Notre-Dame  de  V  piez  et  demi 
de  lonc  avec  une  ymage  de  saint  Jehan  Baptiste  ;  —  un  cruxilïement  où 
sont  les  ymages  du  Crucefilx,  de  Notre  Dame,  de  monsieur  saint  Jehan 
lévangeliste,  l'annonciation  Notre  Dame,  où  est  l'ymage  de  Notre 
Dame  et  de  saint  Gabriel,  la  gésine  Notre-Dame  et  de  Joseph  et  II  ymages 
de  Notre  Dame,  une  ymage  de  monsieur  saint  Jehan  Bauptiste,  toutes 
d'alebastre  et  d'un  pié  de  lonc  ou  environ,  et  III  pignons  d'un  taber. 
nacle  avec  les  colombes  (colonnes  qui  y  appartiennent  pour  estre 
gisans  sur  une  tombe  enlevée  d'alebastre  blanc  ;  — la  sépulture  de  mon- 
sieur d'Aunoy  et  de  madame  sa  faîne,  c'est  assavoir  la  tombe  de  lyais. 
II  ymages  de  lyais.  les  visaiges  et  mains  d'alebastre,  avec  les  apperte- 
nances  à  ladite  sépulture  ;  —  une  ymage  d'alebastre  faite  en  manière 
d'un  bourgeois  vestu  et  en  houce  ;  —  et  une  ymage  de  pierre  tendre 
faite  en  manière  d'un  chevalier.  » 

Faut-il  reconnaître  Jean  de  Liège  dans  le  Hacokin  Liège  de  France, 
auteur  du  tombeau  élevé  dans  l'église  de  Westminster  à  Philippine  de 
Hainaut,  femme  d'Edouard  III.  roi  d'Angleterre,  morte  en  i3(x),  et  dans 
le  Jacques  de  Liège  occupé,  en  i3j5,  aux  sculptures  du  portail  et  des 
autels  de  la  chapelle  du  collège  de  Dormans-Beauvais?  Il  est  possible 
que  ce  soit  le  même  artiste,  mais  on  ne  peut  rien  affirmer,  car  un  Jac- 
ques de  Liège,  probablement  parent  de  noire  sculpteur,  a  pu  exercer  son 
art  à  Paris  vers  cette  époque. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Fonds  de  la  Chambre  des  comptes  île  Lille;  nu  8592.  —  Sao- 
\\L,Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1  r  '  '  *  -  *■  h  P-  •"*'  :  t-  Mj  P-  ''-'>  I  (-  "I>  P-  ~,4-  — 
Deville,  Les  tombeaux  de  la  cath.  de  Rouen,  18Ô7,  p.  182,  180.  —  Idem,  Revw  des 
archit.  de  la  calhéd.  de  Rouen,  i8'|8,  p.  21.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne, 
t.  I.  i84<i,  p.  xxii  :  t.  III,  1802,  p.  177,  181.  —  Eméric-David,  Htsf.  de  la  sculpt. 
franc.,  1817-1872,  p.  9'.!.  —  Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculp.  franc, 
d' Eméric-David,  iSija,  p.  Ô02,  ôoô.  —  A.  Bertt,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  1, 
1866,  p.  i5o.  —  L.  Delisle,  Mandements  et  actes  de  Charles  Y,  1874,  p.  242, n*  4-9  A. 
—  Dehais.nes,  Hist.  de  l'art  clans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  47">  482,  4*'i>  -^oS;  Doc, 


de  l'école  française  3<x) 

p.  /(.Ï2,  486.  — Idem,  L'arl  flamand  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  189s, 
p.  82).  —  Bernard  E'rost,  Quelques  documents  sur  l'histoire  des  arts  en  France  [Gai. 
des  beaux-arts,  :>.'  pér.,  t  XXXVI,  1887,  p.  238).  —  V'°  H.  François  Delaborde, 
Bull,  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  France,  4  mars  1891.  —  L.  Coira.iod  et  F. 
Maimov,  Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  5i-55,  n"  664. 
—  A.  de  Champealx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jeun  de  France,  duc  de 
Bcrry,\Hij\,  p.  112.  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  iN;i»,  p.  292,  Vil,  456,  '407.  — 
Idem,  La  sculpture  française,  1896,  p.  22. 

Liège  Jean  de  .  sculpteur  et  maître  charpentier,  qu'on  ne  doit  pas 
confondre  avec  le  précédent,  vivait  à  Paris  à  la  lin  du  xive  siècle  quanti 
il  fut  appelé  à  Dijon,  en  i'3<)o,  pour  participer  aux  travaux  de  la  Char- 
treuse de  Champmol.  A  cette  date,  il  est  cité  dans  les  comptes  de  Phi- 
lippe le  Hardi,  duc  de  Bourgogne,  comme  ayant  exécuté  les  grandes 
portes  en  bois  de  l'église  ;  il  les  décora  de  quatre  écussons  représentant 
les  armes  de  Bourgogne,  celles  du  duc,  de  la  duchesse  et  de  Jean,  comte 
de  Nevers .  Ces  portes  se  voient  encore  aujourd'hui  à  l'entrée  de  la  cha- 
pelle de  l'asile  des  aliénés  de  Dijon.  Il  resta  dans  cette  ville  jusqu'en 
i'if)9  et  y  sculpta,  toujours  pour  la  Chartreuse,  des  stalles  ornées  de 
dais,  qui  lui  furent  payées  35o  francs.  Le  Musée  de  Dijon  possède,  depuis 
1810,  un  fragment  de  ces  stalles,  qui  permet  d'apprécier  toute  la  délica- 
tesse du  talent  de  Jean  de  Liège. 

De  retour  à  Paris,  l'artiste  travailla  pour  le  duc  Louis  d'Orléans  (1)  ; 
les  comptes  de  la  Chambre  de  Blois  de  1399  a  1401  font  mention  d'une 
de  ses  œuvres  :  c'était  une  «  ymage  d'alebastre  de  la  présentation  de 
Nostre  Dame  »  offerte  par  le  prince  au  couvent  des  Célestins  de  Paris. 
D'après  les  mêmes  comptes,  Jean  de  Liège  aurait  également  collaboré  à 
différents  ouvrages  entrepris  dans  l'église  Saint-Paul. 

Arch.  dép.  de  la  Cote-d'Or;  B.  1490,  11671,  1 1  fj 7 •  > ,  iiiiy.".  —  De  Laboede, 
Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  i8.Vj,  p.  177,  181.  — Catalogue  du  Musée  de  Dijon, 
i885,  p.  095,  n°  i.'râ.  —  A.  de  Champeaux,  Le  meuble,  t.  I,  i885,  p.  78,  94.  — 
Dehacsnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  188G,  p.  48/1,  485;  Doc,  p.  676, 
688,699,  777,  780.  —  L.  Coira.iod  et  F.  Marcoi,  Musée  de  sculpture  comparée. 
Catalogue  raisonné,  187a,  p.  54,  72.  —  L.  (Io.nse,  La  sculpture  française,  1895,  p.  22. 

I.iéiiai'l,  sculpteur  en  bois  du  XVe  siècle,  était  au  nombre  des  artistes 
employés  à  la  décoration  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen.  En  mai 
i458,  il  travaillait,  à  raison  de  5  sous  par  jour,  «  aux  branches  et  espis  » 
et  faisait  «  ung  ymage  nommé  profète,  pour  servir  aux  chaires  stalles  ». 

Arch.  dép.  delà  Seine-Inférieure  :  G.  2492.  —  LANGLOIS,  Les  stalles  de  la  ralln- 
drale  de  Rouen,  i858,  p.  184,  186. 

I.iénarri  de  la  Résiu.  Voir  Réau    Liénard  de  la). 


(1)  Jean  de  Liège  _. 
la  Vierge,  surmontant 
château  (ut  en  effet 


serait-il  aussi  l'auteur  du  beau  bas-relief  iiu  Couronnement  de 

int  la  porte  d'entrée  du  château  de  la  Ferté-Milon  (Aisne   '  Ci 
construit,  par  ordre  du  duc  Louis  d'Orléans,  de  L392  à  1407. 


H 


3;<>  DICTIONNAIRE    DKS    SCULPTEURS 

Liénhart,  d'Aix-la-Chapelle,  est  compris  parmi  les  artistes  alsaciens 
de  la  fin  du  XVe  siècle.  Il  résidait  à  Strasbourg,  où  il  obtint  le  droit  de 
bourgeoisie  en  i £91 .  Il  mourut  dans  cette  ville  avant  l'an  iôoo. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I],  1875,  p.  544- 

l.iévin,  dit  maître  Liévin  le  tailleur,  exécuta  à  Valenciennes,  en 
1 353.  cinq  images  de  cire  qui  furent  ensuite  portées  à  Anchin. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Comptes  dugrandbaillagede  Hainaut;  H. 45o. —  Dehaisnes, 
Hist.  de  l'art  dans  lu  Flandre,  etc.,  1886,  Doc.,  p.  Ô78. 

User  Guillaume),  était  employé,  au  xvie  siècle,  à  la  décoration  du 
château  de  Fontainebleau',  d'après  les  comptes  de  i54oà  i55o,  il  rece- 
vait iS  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  uns,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  42c.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  dit  roi,  t.  I,  1877, p.  194. 

I.iu,'(>i*  «l<*  Parou.  Voir  Parou   Liger  de  . 

ï  in\iv)-i\if  Pierre  de),  sculpteur  d'origine  flamande,  est  cité  au 
nombre  des  artistes  qui  ont  travaillé  vers  i4oi,  sous  la  direction  de 
Claux  Sluter,  aux  tabernacles  du  portail  de  la  Chartreuse  de  Champmol- 

lès-Dijon. 

Arch.  dép. delà  Côle-d'Or;  B.  S44s-  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I, 
i84y,  p.  564-  —  A.  Michiels,  L'art  flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877, 
p.  12.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  5i8  ;  Documents, 
p.  781. 

1JnI<>  Elie  de),  était  occupé  k  Lyon  en  i585,  avec  Antoine  Parnien- 
tier,  aux  apprêts  des  l'êtes  données  par  la  ville  à  l'occasion  de  l'entrée  du 
roi  Henri  IX.  On  lit  dans  les  comptes  de  l'époque  : 

«  A  Hélie  de  Lisle  et  à  Anthoine  Parmentier,  seulteurs,  la  somme 
<lc  cent  escuz  soleil  pour  avoir  par  eux  l'ait  et  eslevé  six  statues  pour 
servir  à  ladite  entrée  du  Roy // 

Ces  deux  artistes  se  seraient  arrêtés  à  Lyon  au  retour  d'un  voyage  en 
Italie. 

rVutalis  Kondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  w   au  xvnr  siècle,  1884,  p.  38. 

Lizel  (Charles  ,  sculpteur  de  la  ville  de  Lyon,  collabore,  en  i548,  aux 
préparatifs  qui  lurent  laits  lors  de  l'entrée  de  Henri  II  et  de  Catherine  de 
Mcdicis. 

Natalis  Kokdot,  Les  sculpteurs  de  l.<j'<n  du  \iv  au  xvni  siècle,  1884,  p.  55.  —  L. 
Guigne.  Inv.  somm.  des  archivesde  Lyon,  t.  III.  1887,  p.  217. 

I.ocelîn,  sculpteur-architecte,  moine  de  l'abbaye  de  Fécainp.  vivait 


i)F,  l'école  française  Vi 

au  commencement  du  xi'  siècle.  Il  avait  eu  comme  maître,  Guillaume, 
abbé  de  Saint-Bénigne  de  Dijon,  fondateur  de  l'abbaye  de  Fécamp. 
Eméric-David,  llist.  de  la  Sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  ."><>. 

Loches  Pierre  de),  sculpteur  en  bois  et  imagier  résidant  à  Lyon, 
sculpte  en  i5a4,  par  ordre  du  Consulat,  un  écusson  aux  armes  de  la 
ville.  En  i5aa,  i5a3  et  l5^6,  il  est  député,  par  la  corporation  des  menui- 
siers, aux  assemblées  générales  tenues  en  vue  des  élections  écbevinales. 
En  i533,  il  travaille  pour  l'entrée  de  la  reine  Eléonore  et,  en  1048,  pour 
celle  du  roi  Henri  II. 

Natalis  Hoïvdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \ivu  ou  xviri0  siècle,  1 JS8 4 .  p.  28.  —  Idem, 
L'art  du  bois  à  Lyon  (Réun.  desSov.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  683). 

Logea}  (Jean),  sculpteur  né  à  Fontenay-le-Comte,  en  Vendée,  an 
commencement  du  xvue  siècle,  reste  établi  dans  sa  ville  natale  où  il 
meurt  fort  âgé  en  1681. 

Benjamin  Fillon,  Poitou  il  Vendée,  t.  I,  18G1,  ml.  sur  Fonlenay-le-Comte, 
p.  7%  7ô. 

Lohiei*  (iuillaunie  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xiv  siècle,  était 
occupé,  en  r3a4,  à  la  Chartreuse  du  Val-Saint-Esprit  de  Gosnay,  en 
Artois. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  5io. 

I.oing  (Arthur  de  ,  sculpteur  ornemaniste  établi  en  Picardie  à  la  fin 
du  xve  et  au  commencement  du  xvi"  siècle,  exécute,  avec  un  de  ses  con- 
frères, Robert  Lefèvre,  dans  la  ville  de  Roye  (Somme  ,  la  décoration 
des  voûtes  du  choeur  de  l'église  Saint-Pierre.  Les  deux  artistes  sculptent 
des  pendentifs  et  des  culs-de-lampe  représentant  des  génies  dont  les 
membres  se  terminent  par  des  feuillages,  ainsi  que  d'autres  sujets  fan- 
tastiques. 

H.  Dusevel  et  A.  Gozé,  L'église  de  Roye,  p.  5  (Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de  la 

Picardie  et  de  l'Artois). 

I  oiso!  Robert,  élève  de  Jean  de  Liège,  vivait  à  la  fin  du  xive  et  au 
commencement  du  xvc  siècle.  A  la  mort  de  son  maître,  il  termina  plu- 
sieurs ouvrages  laissés  interrompus  par  lui,  entre  autres,  en  l382,  le 
tombeau  de  Blanche  de  France,  placé  dans  l'abbaye  de  Saint-Denis.  En 
i383,  il  érigea  dans  l'église  des  Cordeliers,  à  Paris,  le  mausolée  d'Isa- 
belle de  France,  fille  de  Philippe  VI  et  femme  de  Pierre  Ier  de  Bourbon. 
Voici  la  quittance  faisant  mention  de  cette  œuvre  : 

«  A  Robin  Loisel,  tumbier  demourant  à  Paris,  pour  sa  paine  et  sal- 
laire  d'avoir  fait  et  pourtrait  l'ymage  et  façon  de   la  dicte  dame  avec 


3^2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

plusieurs  autres  ymages  et  menues  choses  faietes  environ  le  dit  yniage 
assise  aux  frères  meneurs  de  Paris  sur  sa  tumbe,  par  quictance  donnée 

XV  aoust  CCC  IIII»  et  III IIII"  1.  p.  » 

Ce  monument  lut  anéanti.  em58o,  dans  l'incendie  qui  détruisit  l'église 
des  Cordeliers.  En  i3o,2,  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne  citent  Loi- 
sel  comme  travaillant  à  Dijon  pour  Philippe  le  Hardi.  Enfin,  de  i38g  à 
1397.  il  fit.  en  collaboration  de  Thomas  Privé,  d'après  les  plans  de  Ray- 
mond du  Temple,  architecte  des  rois  Charles  V  et  Charles  VI,  le  tom- 
beau de  Bertrand  du  (luesclin,  connétable  de  France,  mort  en  i3So  ;  ce 
tombeau  se  trouve  dans  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis.  Un  extrait  de 
la  Chambre  des  Comptes,  reproduit  par  AI.  Bernard  Prost,  porte  : 

«  A  Thomas  Privé  et   Robert  Loisel  ymagiers  et  tumbiers  à    Paris, 
pour  avoir  faict  les  ouvrages  qui  ensuivent,  a  scavoir  en  l'église  Saint- 
Denis  en  France,   en  la  chapelle  où  gist  le  roy  Charles  et  la  royne   de 
Bourbon,  la  sépulture  de  messire  Bertrand  du  Guesclin,  comte  de  Lon- 
gueville,  connestable  de  France,  dont  lad.  sépulture  est  faicte  et  assize 
au  bout  de  la  sépulture  du  roy.  entre  le  bout  de  l'autel  de  lad.  chapelle 
et  la  petine  piscine   d'icelle.  où  le  corps  dudit  connestable  gist,  endroit 
l'huisserie  de  lad.   chapelle  emprez   led.    autel,   par  où  l'on  porte   les 
relicques  de   lad.   église  à  entrer  ou  cimetière  d'icelle  église,  dont   la 
tumbe  et  espondes    (aces  du  tombeau    sont  de  inarbre  noir,  et   a  lad. 
tumbe  (>  pieds  et  2  pouces  de  long  sur  2  pouces  et  1  pouce  de  lé,  à  comp- 
ter la  saillie  des  bonnemens   (bouemens,  moulures  .    et    de   4   pouces 
d'espoisse.  Item,  les  espondes  dessusd.  atout  un  pied  et  demy  et  2  pouces 
de  haut  sur  5  pouces  d'espoisses,  à  compter  la  saillie  de  l'embassement, 
voire  d'un  pouce  de  saillie  outre  le  parement  desd.    espondes,  dont  le 
parement  d'icelles  espondes  à  4  pouces  d'espoisse,  et  oud.   parement  a 
1  pouce  de  parfond  pour  les  escus  d'albastre  de  chacun  costé,  et  en  cha- 
cun bout  un  escu  enclavez,  dont  chacun  escu   a  1   pied  de  long  et  plus 
entre  le  chief  et  la  pointe  au-dessus  de  l'embassement,  et  de  costé  comme 
il  appartiendra.  Et  dedans  lesd.  escus  sont  gravées  les  armes  dud.  seigneur 
et  emplies  des  plus  vives  couleurs  que  l'on  a  pu  trouver,  selon  l'armoi- 
rie  des  armes  dud.  seigneur.  --  Item,  au-dessus  de  lad.  tumbe  est  faicte 
l'image  d'albastre  blanc  de  4  pieds  et  10  pouces  de  long,  à  compter  l'es- 
poisse  de  la  reprise  par  manière  d'un   lévrier  qui   est  au-dessous  des 
pieds  d'iceluy  seigneur.   —  Item,    sur  lad.    tumbe  a   un    tabernacle   à 
3  pans,  lequel  a  1  pied  de  long,  pour  trouver  les  arches  et   les  pignons 
et  les  fillioles  clochetons   et  est  led.  tabernacle  vuide  jusqu'à  l'escointe- 
ment  de  la  voûte  pour  mettre  les  arches  d'entre  les  pignonceaux  à  jour, 
voir  de  voirre,  par  dedans  led.  tabernacle,  d'azur  ou  d'autre   coulour, 
et  au  bout  dud.  tabernacle  est  iaict  une  enclave  par  manière  d'une  feuil- 
lure pour  y  mettre  une  pièce  d'albastre  où  les  lettres  du  nom  et  de  la 


de  l'école  française  i-'i 

datte  sont  escrites  et  gravées  et  emplies  de  coulours.  telles  comme  il 
appartient,  et  la  voulte  peinte  des  armes  dud.  seigneur.  Kl  sur  lad. 
tumbe  a  a  piliers  corgnyers,  et  la  membreure  boute  pour  recevoir  le 
tabernacle  dessusd.  etausorties  à  feuillollées  île  même  pierre  dud.  taber- 
nacle, enibossés  et  enchapitelées  et  reprinse  pour  recevoir  les  basses  et 
encliapeinens  entre  les  basses  et  chapiteaux,  et  au-dessus  de  l'encliape- 
ment  à  arches,  et  pignonceaux  dessous  l'enchapement,  formoiant  aux 
lineaux  des  chapiteaux  dud.  tabernacle.  Lequel  ouvrage  couste  par  mar- 
chié  faict  avec  les  dessusd.  par  maistre  Raymond  du  Temple,  maistre 
maçon  du  roy,  nostre  sire,  Viiii"  X  livres  parisis  ;  pour  ce,  par  mande- 
ment du  roy  nostre  sire,  donné  le  28  jour  d'octobre  l"an  i3<jj,  la  devise 
dud.  ouvrage  faicte  sous  le  scel  dud.  maistre  Remond,  le  XI  jour  de 
février  ensuivant,    avec   le    marché    et   3   quictances    desd.    ouvriers, 

cy 212  1.  10  s.  t.   » 

En  1^08.  Robert  Loisel  existait  encore  et  habitait  à  Paris,  rue  de  la 
Rretonnerie.  Au  14  septembre  de  cette  même  année,  il  passait  en  effet 
marché,  avec  le  sacristain  deSaint-Martin-des-Chanips.  pour  l'exécution 
d'un  lutrin  ou  k  aigle  en  lecton  »  qui  devait  être  placé  dans  cette  église. 

Ch.  de  Beairepaire  et  A.  de  Montaiglon,  Thomas  Privé  et  Robert  Loisel  ar- 
chives de  l'art  français,  Documents,  t.  III,  i853-i855,  p.  129-134).  —  C.  Guigne, 
Robin  Loisel  (Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  V,  1867-1858,  p.  337-358  .  — 
ii.  Demav,  Marché  pour  un  aigle,  en  (408  Bull,  de  t'i  Soc.  d'hist.  dr  Paris,  etc., 
t.  X,  i883,p.  ■">()).  —  Dehaishes,  llisl.  de  l'art  dans  lu  Flandre,  etc.,  1886;  Docu- 
ments, y.  ihiii-;oo.  —  B.  Prost,  Gazette  des  beaux-arts,  2cpér.,  t.  XXXVI,  1887, 
p.  258-24o.  —  H.  François  Delaborde,  Bull,  de  l'i  Soc.  des  Antiquaires  de 
France,  avril  1891.  —  L.  CouRAJODet  Marcou,  il  usée  de  sculpture  comparée.  Cata- 
logue raisonné,  1892,  p.  61-67. 

Loisonnier  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  et  imagier  établi  à  Orléans, 
travailla  sans  doute,  au  commencement  du  xvr  siècle,  à  l'église  deClérv, 
pour  le  compte  de  François  de  Pontbriant  qui,  au  moment  de  sa  mort, 
devait  à  l'artiste  la  somme  de  54  livres.  Pierre  Loisonnier  se  rendit 
ensuite  à  Fontainebleau,  où  il  fut  occupé  de  i.VJo  ài55o;  il  touchait  alors, 
tantôt  i3  livres,  tantôt  18  livres  île  gages  par  mois  et  collaborait,  avec 
Frémin  Deschaulfour,  à  l'exécution  de  ligures  en  bois  représentant 
Apollon,  la  Lune,  Mars,  Jupiter,  Vénus  et  Saturne,  figures  destinées  à 
l'horloge  de  la  chapelle  du  château.  Les  deux  artistes  reçurent  210  livres 
pour  ces  travaux. 

De  Laborde,  Lu  renaissance  '1rs  urls  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  4 18,  420, 
428.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  r S7-,  p.  192,  ic>4 j  202,  Jio. 
—  L.  Jarrv,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  <r>. 

Loinnie    Pierron  de  ,  exerçait  son  art  ii  Lille  au  xive  siècle.  En  136g, 
il  ornait  l'église  Saint-Pierre  île  nomhreuses  statues. 
A.  Bérard,  hi'i.  biogr.  des  artistes  français,  is;'',  col.  667. 


'3'4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Loiiii'iiol  (Pierre),  sculpteur  de  Bourges,  était  employé  à  la  cathé- 
drale de  la  ville  au  commencement  du  xvie  siècle;  en  i5ia,  il  touchait 
60  livres  pour  avoir  sculpté  un  dais  en  pierre  au-dessus  d'une  statue. 

Longuet  (Jean  ,  probablement  frère  du  précédent,  travaillait  en 
même  temps  que  lui  à  la  cathédrale  de  Bourges. 

De  Girardot,  Artistes  de  la  ville  de  Bourges  [Arch,  de  l'art  frai/mis,  30  série, 
t.    I,  1861,  p.  200-201  ). 

Longiiin  Jacques],  sculpteur-architecte  né  à  Rouen  vers  la  lin  du 
\\  siècle,  quitta  sa  ville  natale  et  se  rendit  en  Portugal,  où  on  le  ren- 
contre, en  i5io,  collaborant  aux  travaux  de  l'église  Sainte-Croix  de 
Coïmbre,  avec  ses  compatriotes,  Nicolas  et  Jean  de  Rouen  et  Edouard 
Philippe. 

A.   Raczvnski,  Les  arts  en  Portugal,  1846,  p. 55r.  —  Idem,  Dict.  hist.  du  Portu- 

.'/"',  i|S'i;,  P-  '74- —  L-  Dossikdx,  Les  artistes  français  à  Vélrangar,  1876,  p.  5i. 

Loi'fU'f  (Pierre  ,  résidait  à  Dijon  au  XVIe  siècle.  D'après  les  archives 
de  la  ville,  il  reçut  8  livres  2  sous  (J  deniers  pour  avoir  exécuté,  en 
i5j3,  deux  statues  en  bois  mises  à  droite  et  à  gauche  de  la  croix  de 
l'hospice  ;  ces  statues  représentaient  la  Vierge  et  saint  Jean. 

Arch.  comm.  de  Dijon;  E.  rg,  fol.  162.  —  De  Goivenain,  Inv.  somm.  des  arch. 
de  Dijon,  t.  II,  i883,  série  E,  p.  7. 

Loi'é  Salomon),  sculpteur  parisien,  passe  marché  en  1 619,  avec  les 
religieux  de  Saint  François,  à  Chàteaudun,  au  sujet  d'un  crucifix  en 
bois  qu'il  s'engage  à  sculpter  pour  l'église  de  leur  couvent,  moyennant 
80  livres. 

Arch.  dép.  d' Eure-et-Loir  ;  E.  ôag3.  — L.  Merlet,  Inv. somm.  des  archives  d'Eure- 
et-Loir, t.  II,  a"  partie,  iSSfi,  p.  42». 

Lorignes  ou  Loi*cia,'iies,  sculpteur-architecte  établi  à  Paris  au 
xive  siècle,  construisit,  en  i'3aG,  le  portail  de  l'église  du  Saint-Sépulcre, 
situé  autrefois  rue  Saint-Denis.  Il  orna  ce  portail  des  statues  de  Jésus- 
Christ  et  des  douze  Apôtres  ainsi  que  de  bas-reliefs  figurant  la  Mise  au 
Tombeau  ci  la  Résurrection.  On  lisait  sur  ce  monument  : 

«  L'an  de  grâce  M  CCG  XXVII,  le  vendredi  devant  Noël,  fut  chante  la 
première  messe  de  cette  église  et  ses  fondements  levés,  si,  comme  il 
appert,  par  Me  Guérin  de  Lorcignes,  qui  érigea  ce  portail  et  le  fonda  pre- 
mièrement, etc.  » 

Dubreuil,  Antiquités  de  Paris,  p.  775.  —  Mili.ix,  Antiquités  nationales,  t.  III, 
1791,  caap,  XXVII,  p.  718,  pi.  1. 


I1E    I.  UCOLE    FRANÇAISE  >;.> 

Lolliollo  Jean-Paul  ,  sculpteur  d'origine  italienne,  travaillait,  en 
i.">",  ii  L'ornementation  intérieure  du  palais  ducal  de  Nancy. 

il.  Lepaoe,  Le  palais  ducal  deNancy,  i.s.'u,  page  71. 

I  ol  1 111.-1 11  Adam),  naquit  sans  doute  à  Coulogne,  petit  village  près  de 
Calais,  vers  [583.  Installe''  à  Valencieiines  en  i6i4i  il  exécutait  alors  le 
doxal  ou  jubé  de  l'église  de  Notre-Dame-de-la-Chaussée,  qui  fut  achevé 
en  [617.  Il  alla  ensuite  à  Saint-Omer,  où  il  s'engagea  par  contrat,  en 
1619,  àélever,  en  collaboration  de  maître  Guillaume  Tabaget,  architecte, 
moyennant  la  somme  de  a'3.i5o  florins,  le  célèbre  jubé  de  l'église  abba- 
tiale de  Saint-Bertin  ;  ce  bel  ouvrage  lut  détruit  pendant  la  Révolution. 
En  i6a5,  il  se  rendit  à  Calais  pour  construire'  dans  le  chœur  de  l'église 
Notre-Dame  le  retable  du  maître-autel,  qui  coûta  3o\ 000  livres  tournois 
à  la  municipalité.  Cette  œuvre  existe  encore  aujourd'hui  :  c'est  la  seule 
qui  nous  reste  de  l'artiste.  Km(h-,  ilievintà  Yalcnciennes  et  entreprit 
le  jubé  de  Notre-Dame-la-Grande  :  ce  monument  en  albâtre,  décoré  de 
statues  et  de  bas-reliefs,  fut  payé  ao,5oo  florins.  Eni63i,  Lottman  se  lit 
recevoir  bourgeois  de  Valencieiines.  En  io"3o,  il  commença  un  nouveau 
Jubé  dans  l'église  Saint-Amé  de  Douai  ;  il  le  termina  en  i(i  47.  Vers  i(35o, 
il  quitta  Valencieiines  et  vint  se  fixer  à  Saint-Omer,  où  il  dut  mourir  en 
1660. 

E.  Grab,  Biographies  valencicnnoises  Revue  agric.  industr.  el  Unir,  du  Nord, 
t.  IV,  i852-i655,  p.  555,  554). —  H. de  LTaplane,  Bull,  hisl.  trirri.  des  ànliq.  de  la 
Morinie,  t.  III,  1862-1866,  p.  550.  —  Revue  des  Sociétés  savantes, 8°  série,  t.  I, 
1870,  p.  ">25.  —  P.  Foucart,  Adam  Lollmann  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ.  1894,  p.  i20u-i55o). 

Loueciennes  Etienne  de  ,  sculpteur  ornemaniste  du  commence- 
ment du  xive  siècle,  était  occupé,  en  i3ao,  à  la  construction  de  la  cathé- 
drale de  Sens.  Il  recevait,  pour  ses  gages,  7  sous  6  deniers  tournois  par 
semaine. 

Quantin,  Notice  historique  sur  la  construction  tir  la  cathédrale  de  Sens,  iS'ia, 
p.  10. 

Louoil  Jean  de,  est  cité  au  nombre  des  sculpteurs  qui,  de  i5ii  à 
i53o,  travaillaient  à  l'église  de  Brou,  pour  le  compte  de  Marguerite 
d'Autriche. 

Roi  ssei.et,  Hisl.  de  l'églist  nyah  de  Brou,  1826,  p.  5iy.  —  Emkric-David, 
Hist.  île  la  sculpl.  franc.,  1817-1872,  p.  if>5. —  A.  Mu  hiels,  L'art  flamand  dans  l'est 

ri  le  midi  de  In  France,  1877,  p.  249. 

Louis  de  Bourgogne.  Noir  ltoiu*ii,ogne    Louis  de  . 
Louis  de  Campy.  Voir  Campy  Louis  de  . 


3"()  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Louis  de  Marque.  Voir  Marque  Louis  de  . 

Lourdel  où  Lourde!  Michel  .  sculpteur  et  peintre  demeurant  à 
liouen  à  la  fin  du  xvie  et  au  commencement  du  xvn<=  siècle,  sculpte  en 
i55q,  pour  l'église  paroissiale  de  Xotre-Danie-de-la-Ronde,  une  contre- 
table  ou  haut  d'autel  représentant  la  Nativité,  l'Annonciation,  le  Tré- 
passement  et  l'Assomption  de  la  Vierge.  En  i  (>o3,  il  est  occupé 
ii  la  cathédrale.  En  1G09,  il  participe  à  la  décoration  du  grand 
autel  de  Saint-Maclou.  En  1611  .  la  confrérie  des  merciers  lui 
accorde  54  livres  pour  avoir  taillé  dans  l'église  Saint-Jean  «  l'i- 
mage de  Mons.  S.  Marcouf,  avec  le  petit  priant,  ensemble  tant  pour 
la  dorure  et  l'entrepié  que  pour  le  poser  au  chœur  de  lad.  église  ».  Il 
fait  encore,  en  161a,  des  châsses  destinées  à  renfermer  dans  la  cathé- 
drale les  reliques  de  saint  Severet  sculpte  un  tabernacle  pour  l'église 
Saint-André,  qui  lui  est  payé  20(ï  livres.  Quelquetemps  après,  sa  répu- 
tation s'étant  répandue  en  dehors  de  la  ville  de  Rouen,  il  passe  marché 
le  12  février  161(1,  avec  les  Cordeliers  deValognes,  pour  la  construction 
d'une  eontretable.  moyennant  la  somme  de  i,.">oo  livres.  11  exécute,  la 
même  année,  le  tabernacle  de  l'église  Saint-Jean  de  Rouen  et,  l'année 
suivante,  un  autre  tabernacle  dans  l'église  Saint- Laurent,  pour  rempla- 
cer celui  qui  avait  été  achevé,  en  i58-,  par  Etienne  Desplanches.  En 
1621,  il  se  rend  à  Berna  y,  où  il  est  employé  à  la  restauration  du  grand 
autel  de  l'église  de  la  Couture,  datant  du  \ive  siècle;  cette  œuvre  l'ut 
détruite  en  ij68.  En  îCrïi.  il  termine,  toujours  pour  la  même  église,  une 
statue  de  saint  Michel  en  bois.  On  lui  attribue  encore,  à  Rouen,  un 
Christ  mis  au  jubé  de  Saint-Maclou  et  différents  travaux  pour  les  églises 
des  Carmes  et  de  Saint-Candé-le-Jeune.  Enfin,  en  i636,  il  entreprend  à 
l'église  de  Caudebec  le  tabernacle  el  le  retable  de  l'autel  de  la  Vierge. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  a5.Sii.  a5g5,  2661,  6246.  (iyôo.  691a  («927, 
7~74.  7JÔ0.  —  L'abbé  Cochet,  Les  églises  de  l'arrond.  d'Yvelot,  iS.V>.  t.  I.  p.  19.  — 
De  la  Quérière,  Notice  liist.  *ui  l'anc.  église  Saint-Jean  </••  Rouen,  1860,  p.  i*.  — 
Hem,  Notice  sur  Saint-André  de  Rouen,  1862,  p.  19.  —  De  Beairepaire.  Inv. 
somm.  des  archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  07a.  575,  585;  t.  V. 
[892,  p.  i.">.  i85,  292,  2g5;  t.  VI,  1896,  p.  8,  78.  —  Idem,  Nouv.  recueil  de  notes 
liist.  concernant  le  départ,  de  la  Seine-Inférieure.  1888,  p.  56-58.  —  E.  Vkcclix,  Ar- 
tistes normands  (Bévue  des  Soc.  des  beaux-arts  et  des  départ.,  1892,  p.  548,  049). 

Lourdel  ou  Lourdel    Pierre),    fils   de    Michel,    né   eu   i586,    fut, 

comme    son  père,   sculpteur  et  peintre  à  Rouen.    En   if>45,    il  fit  pour 

l'église  de  l'abbave  du  Mont- Saint-Michel    le  grand   crucifix  au-dessus 

de  l'autel  Saint-Michel  et  les  figures  de  saint  Benoit  et  de  sainte  Scho- 

lastique  ainsi    que  deux  anges  en  bois  doré.  Il  mourut  dans  la  misère 

en  16-6  et  fut  enterré  au  cimetière  Saint-Godard. 

De Beaorepaire,  Nom  .  recueilde  notes  hist.  concernant  le  départ,  de  la  Seine-Infé- 
rieure, 1888,  p.  58. 


de  l'école  française  S-- 

l.ours  Perrin  ,  sculpteur  en  bois  du  xvn  siècle,  travaillait  au  château 
d'Aix,  en  Savoie,  vers  1 4 1 •"> •  U  y  sculpta  pour  la  nouvelle  chapelle,  en 
collaboration  de  Guillaume  <lc  Boes,  trois  statues  en  bois  représentant 
la  Vierge,  saint  Georges  et  saint  Michel. 

A.  Dufour  et  F.  Kabut,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie  du  xm"  au 
xviii0  siècle,  1874,  p.  i3. 

l.oiiYSiiii   Hennequin  de),  sculpteur  d'origine  flamande,  exerçait  son 
art  à  Troyes  vers  i4<Jo.  il  mourut  dans  cette  ville  avant  1^-2. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  7'.».). 

I.ouvel  (Jean),  sculpteur  ornemaniste  du  xvi"  siècle,  établi  à  Rouen, 
exécute  de  1027  à  1629,  dans  le  cimetière  Saint-Maclou,  la  décoration 
de  plusieurs  des  piliers  supportant  les  figures  de  la  danse  macabre. 

H.  Laxglois,  Rouen  au  \vi°  siècle,  etc.,  i833.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en 
France,  t.  II,  1881,  p.  196,  note  .">. 

I.oysiau  Henri),  sculpteur  ornemaniste  et  maître- maçon ,  était 
occupé,  de  i5aj  à  1029,  au  grand  cimetière  Saint-Maclou  de  Rouen. 

Arch.  dép.  de  ta  Seine-Inférieure,  G.  (i88u.  —  De  Beairepaire,  Inv.  somm.  des 
arck.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  275. 

I.uoz  (Pierre  de),  sculpteur  d'origine  flamande,  dont  le  nom  serait 
gravé  (1)  sur  la  statue  de  Jeanne  de  Flandre,  femme  d'Enguerrand  IV 
de  Coucy,  entrée  en  religion  après  la  mort  de  son  mari,  en  t3ii,  et 
morte,  abbesse  du  couvent  de  Sauvoir-sous-Laon,  en  1  '334 •  Lorsqu'on 
vendit  à  la  Révolution  l'abbaye  des  Filles  bénédictines  de  Sauvoir-sous- 
Laon,  la  statue  fut  achetée  par  un  habitant  de  la  ville,  qui,  pour  la 
soustraire  à  la  destruction,  l'enterra  dans  un  jardin  dépendant  de  l'an- 
cien couvent  occupé  par  les  capucins,  auprès  du  Champ-Saint-Martin. 
Plus  tard,  la  statue,  retrouvée  en  parfait  état  de  conservation,  fut  placée 
dans  l'église  Saint-Martin,  à  Laon,  où  elle  se  voit  aujourd'hui. 
Le  Musée  du  ïrocadéro  en  possède  un  moulage. 

Edouard  Fi.eit.v,  Antiquités  et  monuments  du  département  de  l'Aisne,  t.  IV,  1882, 
p.  i<).'i.  —  Dehaisnes,  La  France  artistique  et  monumentale,  t.  IV,  p.  89.  — 
L.  Gonse,  L'art  gothique,  1890,  p.  4'>4-  —  L.  Coora.iod  et  F.  Margou,  Musée  de 
sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  ôo. 

Luittefort  (Michel),  sculpteur  et  peintre  de  la  ville  d'Amiens,  exé- 
cute, en  i445,  un  groupe  figurant  le  martyr  de  saint  Firmin.  Les 
comptes  portent  : 

(1)  M.  Grandin,  conservateur  du  Musée  de  Laon,  doute  de  l'authenticité  de  cette 
signature  qu'il  lit  Pierre  de  Puez. 


3;8  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

«  A  Miquelet  Luittefort,  tailleur  de  y  mages,  demeurant  à  Amiens  le 
XXVII  jour  de  juillet  IV  XLV.  pour  avoir  taillé  et  fait  un  personnage 
et  \  mage  de  saint  Frémin  le  martyr,  et  le  personnage  d'un  tyran  qui 
fait  mine  de  décoller  le  quief  dudit  ymage  saint  Frémin...  XXXII  sols 
parisis.  » 

L "année  suivante,  il  sculpte  un  Christ  et  nue  Vierge  sur  une  croix 
élevée  à  un  carrefour  de  la  ville.  Il  reçoit  en  effet  24  sous,  par  mande- 
ment du  (>  mars  1  \'^>.  «  pour  son  salaire  painne  et  desserte  d'avoir  tail- 
lié  et  faicl  en  et  sus  ung  croisillon  de  pierre  de  Croissy  le  pourtraic- 
ture  et  renieinbrance  de  Nostre  Dame  à  l'antre  lez  tenant  son  enfant 
lequel  croisillon  on  assiet  sur  et  au  bout  de  le  flesque  ou  coulombe 
colonne)  de  piet  droit  estant  et  posée  sur  le  cauchie  en  terre  au  milieu 
de  le  rue  qui  maine  des  frères  prescheurs  Jacobins  à  Saint-Denis  et  à  le 
porte  de  Paris  à  laquelle  croix  le  procession  de  Xostre  Dame  d'Amiens 
et  les  habitants  d'ieelle  ville  viennent  chacun  an  le  jour  de  Pâques 
llouries  pour  ce  par  marché  et  accord  ».  Cette  croix  était  l'œuvre  de 
.Mathieu  Regnault. 

Un  autre  sculpteur,  nommé  .Iran  Luittefort.   sans  doute  le  frère   de 

Michel,  travaillait  à  Amiens  à  la  même  époque. 

H .  Doseyel,  Recherches  historiques  sin  les  ouvrages  exécutés  dans  Amiens,  clc 
iv'.s,  p.  (|,  18,  K|.  — A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  7. 
—  Dehaisnes,  L'art  à  Amiens  [Congrès  archéologique  dt  France  en   4893,  p.    i<>8). 

Lulier  Claude).  Voir  Arnoux  Claude. 

Lulier  Guillaume  .  Voir  Arnoux  (Guillaume). 

I  un  [Robert  .  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon  du  xvie  siècle, 
demeurait  à  Rouen,  où  il  travaillait,  en  i5"2;,  dans  le  grand  cimetière 
Saint-Maclou. 

Arch.  dép.  dt  la  Seine-Inférieure,  G.  U882.  —  De  Beadrkpaire,  Inv,  sotnm.  des 
archivesde  la  Seine-Inférieure,  t.  V.  1892,  p.  27."). 

Lusenier,  sculpteur  lorrain  du  xvie  siècle,  était  fixé  à  Rome  vers 
1  .">(>o. 

A.  Bertolotti,  Artisli  francesi  in  Roma  nei  secoli  xv,  xvi  et  xvh,  18SG,  p.  '(m, 
&A,  ;:■- 

Luxembourg  Jean  de  ,  sculpteur  et  fondeur  lorrain  du  xve  siècle. 
vivait  à  Metz  en  14-28  et  y  fondait,  en  association  d'un  nommé  Jean  de 
Guérie,  la  grosse  cloche  de  la  cathédrale,  dite  la  Mutte.  En  1  +5i,  on  le 
rencontre  à  Avignon  exécutant  une  croix  couverte  dans  le  cimetière 
Saint-Didier. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  4i"'-  —  L'abbé  Reocix, 
](,h,i.  des  Soc,  des  beaux-arts  des  départ.,  189:,  p.  5p6, 


de  l'école  française  '\- 

I  uxciiihoiii'n  Claude  .  sculpteur  et  peintre,  est  au  nombre  des 
artistes  collaborant,  au  xvi°  siècle,  a  la  décoration  du  château  de  Fontai- 
nebleau. Dans  les  comptes  de  i54<>  à  i55o,  il  est  mentionné  comme  rece- 
vant i  2  livres  10  sous  par  mois  pour  avoir  restauré  des  petites  figures 
en  corail  placées  dans  le  cabinet  du  roi  et  pour  avoir  entrepris  d'autres 
ouvrages  de  son  métier. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I.  i85o,  p.  4^4,  /|.~o.  —  Idem,  Les 
comptes  /les  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i<|8,  200. 

Lyé  (Gilles),  sculpteur  de  la  ville  de  Troyes,  travaillait,  en  i.h'5.  au 
jubé  de  l'église  Sainte-Madeleine. 
AssiF.n,  Comptes  de  la  fahr.  de  l'église  de  Sainte- Madeleine  de  Troyes,  i854i  P-  5(5, 

Lysorgues  ou  Lissorgues  (Guillaume  ,  sculpteur  et  architecte 
résidant  en  Rouergue  au  xvie  siècle,  aurait  été  employé,  vers  i.>45,  au 
château  de  Bouruazel.  On  lui  attribue  aussi  le  grand  portail  et  la  gale- 
rie de  la  cour  du  château  de  Graves  construit  en  i553. 

De  Gaujal,  Etudes  historiques  surir  Rouergue,  1868-1859.  ™  Bacchal,  Pfouv. 
ilirt.  des  architectes  français,  1887,  p.  3go, 


^r 


\l :i :i loi  (Jean).  Ce  sculpteur  figure  sur  le  rôle  de  la  taille  à  Paris  en 
1292;  il  demeurait  alors  près  la  porte  Saint-Denis  et  payait  G  sous  d'im- 
pôts. 

H.  Géraud,  Le  rôle  de  la  taille  à  Paris,  18Ô7,  p.  4'">  (Doc.  inéd.  sur  l'Hist.  de 
Fumée). 

tlsi  si  lot  (Martin),  parent  du  précédent,  vivait  également  à  Paris,  où 
il  fut  nommé  sculpteur  du  roi  en  i'3iG.  Cette  même  année,  Geoffroy  de 
Fleuri,  argentier  du  roi  Philippe  le  Long,  lui  paya  G  livres  10  sous 
«  pour  la  façon  de  2  faus  d'esteurs,  qu'il  a  fet  pour  notre  sire  le  Roy  ». 


380  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Martin  Maalot  travailla  ensuite  au  Louvre  jusqu'à  l'époque  de   sa  mort 
survenue  en  i"i^i. 

Dodet-d'Arcq,  Comptes  de  l'argenterie  des  rois  de  France,  i85r,  p.  14,  17. — 
A.  Bébard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français;  1872,  col.  509.  —  A.  de  Champeaox, 
Le  meuble,  t.  I,  188"),  p.  65. 

ïlabense  Claux  de  ,  était  employé,  en  i38a,  aux  sculptures  du  châ- 
teau de  Riom.  en  Auvergne,  pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berry  ;  il 
aidait  Pierre  Juglar  dans  la  confection  des  modèles  d'ornementation. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'arl  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
i8çi'i,  p.  m,  89. 

Macelarl  ou  ilaclart,  sculpteur  d'origine  flamande,  résidant  à 
Dijon  à  la  fin  du  xiV  siècle,  était  occupé  vers  i38j),  sous  la  conduite  de 
Claux  Sluter,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi  et  au  portail  de  la  Char- 
treuse de  Champniol.  On  lit  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne, 
en  i38;|-i3i)0: 

«  A  Macelart,  ouvrier  d'images  qui  a  ouvré  de  janvier  à  novembre 
avec  ledit  Claux  en  la  sépulture  de  mon  dit  seigneur,  au  prix  de 
XIII  gros  et  demie  chascune  sepmaine.  » 

Arch.  dép.  delà  Côte-oVCr;  lî,  'i-i">'i-  >  i(i7'  •  —  De  Laborde,  Les  dues  de  Bourgogne, 
t.  I,  iS4çi,  |>.  565.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandn  ,  etc.,  1886,  p.  5i5, 
5:8;  Documents,  p.  662,  liiïy. 

\ln<*iol  Pavoche,  sculpteur  parisien  du  commencement  du 
xive  siècle,  fut  un  des  collaborateurs  de  Jean-Pépin  de  Huy  dans  l'exé- 
cution du  tombeau  de  Robert  d'Artois,  fils  d'Othon  IV,  comte  palatin 
de  Bourgogne,  et  de  Mahaut,  comtesse  d'Artois.  Ce  monument,  com- 
mencé en  i3i8  et  terminé  en  i3ao,  était  érigé  autrefois  dans  l'église  des 
Cordeliers.  à  Paris;  il  est  placé  aujourd'hui  dans  l'église  abbatiale  de 
Saint-Denis. 

Arch.  dép.  <la  Pas-de-Calais  :  A.  ôyr.  —  J.-M.  Richird,  Mi' in.  de  la  Soc.  de  l'hisl.  de 
Paris,  lie.,  t.  IV,  1880,  p.  ago-So/i,.  —  Idem,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bour- 
gogne,  1887,  p.  ôifi.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  iSsc,  p.  V»-">: 
Documents,  p.  "ïôi  . 

ïlacj  l'imagier,  est  mentionné  sur  le  rôle  de  la  taille  à  Paris  en 
i2c)2.  Il  payait  3  sous  pour  l'impôt  et  demeurait  près  de  la  porte  Saint- 
Denis. 

H.  Géradd,  Le  rôle   de    la   taille  a    Paris.    1807,  p.  53    Doc.  inéd.  sur  l'Hist.  de 

France). 

Madel    Huguenin  ,  résidait  à  Troyes  au  commencement  du  xvie  siè- 


de  l'école  française  38i 

elc.   Il  est  cité  parmi  les  sculpteurs  travaillant,   en    i5i3,  au  jubé  de 
l'église  Sainte-Madeleine. 

Assier,  Comptes  de  la  fabr.  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i854,  p.  56, 
Î5. 

Mag'iiior  (Pierre,  maître  sculpteur  du  commencement  du  xvnc  siè- 
cle, habitait  à  Paris,  rue  Saint-Martin.  Il  eut  plusieurs  enfants,  dont 
trois  fils  qui  devinrent  sculpteurs  comme  lui.  On  ne  connaît  aucune  de 
ses  œuvres. 

A.  Jal,  Iiict.  crit.  de  biographie  et  d'histoire,  1872,  p.  819. 

llagueron  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  établi  au  xvT  siècle  à  Sainl- 
Brieuc,  en  Bretagne,  exécute,  de  10-7  à  1084,  une  fenêtre  à  meneaux  et 
un  autel  dans  l'église  Saint-Guillaume. 

Cli.  Bauchax,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  Ô92. 

Mahicl  Mathieu),  travaille  au  château  de  Fontainebleau,  de  i54o  à 
r55o,  à  raison  de  14  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  420.  —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  194. 

Maillard  Rolland  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvie  siècle, 
était  occupé,  de  i55j  à  i568,  à  la  décoration  intérieure  du  palais  du 
Louvre,  sous  la  direction  de  Pierre  Lescot.  C'est  à  lui  qu'on  devait  la 
sculpture  d'une  partie  des  boiseries  qui  concouraient  à  l'ornementation 
de  la  chambre  du  roi,  dite  chambre  de  parade.  Il  eut  comme  collabora- 
teurs Rieul  Richault,  Francisque  Scibeeq,  Noël  Biard  et  les  Har- 
douin. 

SADVAE,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  172.4,  t.  II,  p.  ô.'i.  — Berty,  Topogr.  hist.  du 
Vient  Paris,  t.  I,  i86(j,  p.  aôo,  202,  2.39,  a/j t ,  247,  a54>  25.>.  —  De  Labof.dk,  La 
renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i8r>o,  p.  4i>o.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du 
roi,  t.  I,  1877,  p  5o8,  558;  t.  II,  1880,  p.  26,  93,  n4,  124,  i3;.  —  L.  Palustre, 
La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  164. 

\l:i il l«>  Micheb,  sculpteur-architecte  résidant  à  Lille,  sculpte,  en 
i'}<)7,  une  cheminée  pour  la  halle  échevinale  :  il  reçoit  a5  livres  10  sous 
pour  ce  travail.  En  1  (o'3,  il  est  employé  aux  fortifications  de  la  ville. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XV,  18G2,  p.  1Ô2.  —  J.  Ilor- 
DOY,  La  halle  échevinale  de  Lille,  1870,  p.  4  1 . 

Maille  ou  Maillot  [Roland'.,  sculpteur  vivant  à  Cambrai,  travaille, 
en  iôSj,  ii  l'hôtel  de  ville  et  fait  «  six  mannequins  »  de  pierre  placés, 
quatre  au-dessus  de  la  bretèque  balcon  d'où  se  faisaient  les  publications 
légales  ,  et  deux  au  bout  de  la  cheminée  de  la  nouvelle  maison  du  con- 


3ta  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

cierge.  En  1591-1692,  il  touche  4^  livres  pour  avoir  taillé  deux  armoi- 
ries à  la  chambre  des  arbalétriers.  En  i5y4>  il  lève  le  plan  de  la  ville, 
aidé  du  sculpteur  Jean  Dannolle  et  d'un  maître  maçon  nommé  Armand. 
La  même  année,  il  sculpte  une  croix  de  pierre  élevée  au  milieu  d'un  carre- 
four. Eu  iSqô,  la  ville  de  Cambrai,  prise  par  le  comte  de'Fuentes,  étant 
redevenue  espagnole,  il  est  chargé  par  ordonnance  des  échevins  d'effacer 
du  pignon  de  la  maison  des  canonniers  les  armes  de  Montluc,  seigneur 
de  Balagny  et  celles  de  ses  enfants,  qu'il  avait  exécutées  l'année  précé- 
dente. 

Lefèvre,  Matériaux  pour  l'histoire  des  arts  dans  le  Cambrésis,  1870,  p.  27,  28,  35 . 
—  A.  Durieux,  Les  artistes cambrêsiens  du  m"  au  xixe  siècle,  187.Î,  p.  94.  — Idem, 
Notes  sur  les  artistes  Cambrêsiens  (Réun.  des  Suc.  des  beaux-arts  des  départ.,  188N, 
p.  3g4,  D98  . 

Msiit'C  Perrin  ,  sculpteur  ornemaniste  de  la  (in  du  xive  siècle,  était 
au  nombre  des  artistes  employés  à  Poitiers,  en  i383,  à  la  construction 
du  palais  du  duc  Jean  de  Berry  ;  il  recevait  pour  son  salaire  .">  sous  par 
jour. 

A.  m.  Champbaux,  Les  travaux  d'arl  exécutés  pour  Jean  de  France,  due  de  Bi  rry, 
1894,  P-  i3,  89. 

Mnlcu'amlic  Jacques),  travaillait,  en  iij.Vi'ijG,  à  la  cathédrale  de 
Cambrai.  D'après  les  comptes  de  la  fabrique,  ses  gages  s'élevaient  à 
G  sous  par  jour. 

Arch.  dtp.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  lu  cath.  de  Cambrai;  n°  20.  —  De- 
haisnes,  Uist.  de  l'art  dans  lu  Flandre,  etc.,  188G;  Documents,  p.  55 4 - 

\ln  lignes  pour  Malincs  Ernekin  ou  Cillequin  de  ,  sculpteur  orne- 
maniste d'origine  flamande,  était  occupé,  en  i35G,  à  la  décoration  du 
château  d'Escaudteuvres,  près  de  Cambrai. 

Arch.  dép.duNor.  Reg.  Relatifs  au  Uainaut  :  H.  2.">i.  —  Dehaisxes,  Hisl.  de  l'art 
dans  la  Flandre,  etc..  i88(i;  Documents,  p.  387-Ô88. 

Miilincs  (Pierre  de  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  établi  à  Cambrai 
au  xve  siècle,  travaille,  en  1 4*'4 >  ^l  la  cathédrale  ;  on  lit  en  ell'et  dans  les 
comptes  de  la  fabrique  : 

«  Payé  à  Piètre  de  Malines  yinaginier  pour  avoir  fait  une  main  et 
1  livre  à  X.  Dame  et  ossi  ung  brach  bras  à  1  des  images  de  la  capellc 
Ste  Elisabeth XXXV  s.  » 

«  Pour  avoir  fait  l'image  de  St-Jehan  et  ossi  les  II  aultres  dessoubs 
notre  Dame IX  1.  » 

En  i4G5-i4GG,  il  exécute  une  statue  de  la  Vierge,  de  six  pieds  de  haut, 
qui  fut  mise  ii  la  porte  de  Cantimpré,  à  l'intérieur  de  la  ville.  En  1  J66- 


de  l'école  française  383 

\'\i'*--  il  sculpte  pour  l'hôtel  de  ville  «  une  ymaige  de  N.  Dame,  servant 
deseure  le  fenestre  du  combleau  de  le  bretesque  balcon  ,  avec  ossi 
le  reprinse  d'ung  bonhominc  (cul-de-lampe  dessoubz  ladite  ymaige  et 
ung  tabernacle...  » 

Les  comptes  de  la  fabrique  de  l'église  Sainte-Croix  de  Cambrai 
citent  encore,  en  i\~t>,  un  Pierre  «  entailleur  »,  à  qui  on  commande, 
pour  le  placer  sur  la  tombe  d'un  chantre  nommé  Guillaume  Bouchel, 
«  un  tavelet  de  pierre  où  il  y  aura  les  ymages  de  Notre-Dame,  St- 
Jherome  et  Ste  Barbe  avec  les  deux  angèles  tenant  deux  rollés,  en  lung 
escript  :  Ave  Maria  et  en  l'autre  :  Regina  celi,  et  un  priant  ainsi  que  la 
ordonné  le  défunct  ».  Il  est  probable  que  cet  artiste  n'est  autre  que 
Pierre  de  Malines. 

M.  Durieux,  dans  la  Reçue  de  V  art  français,  confond  notre  sculpteur 
avec  Pierre  Van  Pulaère  ;  cependant  les  archives  de  Cambrai  t'ont  men- 
tion de  Pierre  de  Malines  de  i4"4  à  i4<>~  et  ne  parlent  de  Pierre  Van 
Pulaère  qu'à  partir  de  1498.  Je  crois  donc  qu'il  faut  en  faire  deux  artistes 
différents,  tous  deux  d'ailleurs  d'origine  flamande. 

Lepèvre,  Matériaux  pour  Vhisloire  des  arls  dans  le  Cambrés is,  1870,  p.  20.  — 
J.  Hocdoy,  Hist.  artist.  de  la  calh.  de  Cambrai,  1880,  p.  7."),  [95,092.  —  A.  1 1 l — 
luiax,  Revue  de  l'art  français,  t884-i8ô5,  p.  129.  —  Idem,  Réun.  des  Soc.  des  beaux- 
arts  des  départ. ,  [888,  p.  564. 

\lnlole  Daniel  .  sculpteur  franc-comtois,  est  occupé  à  Besançon,  de 
1626  a  162-,  au  jubé  de  l'église  Saint-Etienne  ;  il  travaille  aussi  dans  la 
même  église  aux  chapelles  Saint-Georges  et  Saint-Théodule. 

J.  Gauthier,  Dirt.  des  artistes  franc-comtois  au  xixe  sièete,  1893,  p.  i5. 

\lnlyoii  ou  Maulyon  (Yvonnet ,  sculpteur-architecte  de  la  ville  de 
Tours,  construit,  de  1421  à  i4^5,  une  grosse  tour  ronde  au  coin  du 
cloître  Saint-Martin  et  l'orne  de  trois  écussons  aux  armes  du  roi 
Charles  VII,  du  régent  et  de  la  ville  ;  on  lui  donne  pour  ces  écussons 
100  sous  tournois.  En  i4'J~>.  il  exécute  plusieurs  ouvrages  d'architecture, 
tels  qu'un  beffroi  sur  le  portail  de  Notre-Dame-la- Riche  et  un  clocher 
sur  la  tour  Feu-Hugon.  En  i4'3'j,  il  est  appelé  à  vérifier  la  solidité  de 
cette  même  tour,  en  compagnie  d'autres  architectes  et  de  Jean  de  Damp- 
martin,  maître  des  ouvres  de  la  cathédrale.  Kn  i44^>  il  touche  .V3  sous 
pour  avoir  sculpté  les  armes  du  roi  à  trois  Heurs  de  lis  sur  une  tour  du 
cloître  Saint-Martin;  ces  armes  furent  peintes  par  Denis  Mauclerc.  Dans 
la  suite,  en  i'j.'i'i,  il  reçoit  encore  43  sous  pour  tailler  un  écusson  royal 
surmonté  d'une  couronne,  destiné  au  nouveau  portail  de  Saint-Vincent. 
On  ignore  la  date  de  sa  mort. 

Cli.  Grandmaisok,  Documents  pour  servit  à  l'histoire  dv s  arls  en  Touraine,  1870, 
p.  g. —  E.  Girai'det,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  278-279. 


384  DICTIONNAIRE    DES   SCULPTEURS 

.Uni von  Yvonnet  IL,  sculpteur-architecte,  fils  du  précédent,  figure 
pour  la  première  fois  dans  les  comptes  de  la  ville  de  Tours  en  i4"- 
On  lui  attribue  les  sculptures  du  «  portai  de  l'entrée  de  l'hostel  de 
la  ville  de  Tours,  ainsi  que  les  pinacles  de  devant  et  derrière  le  dit 
hostel  ». 

E.  Giral'det,  Les  artistes  tourangeaux ,  i885,  p.  279. 

tlnii<*el  Guillaume  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Rouen,  travaille, 
au  xve  siècle,  à  l'église  paroissiale  de  Saint-André.  Il  reçoit  3o  livres 
10  sous,  en  i53a,  «  pour  parpaye  de  la  hucherie  du  cœur»  et  ~o  livres 
10  sous,  en  i536,  «  pour  avoir  faict  les  portes  de  l'église  du  portail  de 
devant  la  rue  ».  En  1  54 7 .  il  est  encore  occupé  à  la  même  église.  Il  meurt 
l'année  suivante. 

Anli.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  6245. —  De  la  Qiériere,  Notice  sur  Saint- 
André  de  Rouen,  1862,  p.  S.  —  De  Beaurepaip.e,  Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Seine- 
Inférieure,  t.  V,  i.s<)2,  p.  i5. 

Mandereau  (Denis  ,  est  employé,  de  i54o  à  i55o,  à  la  décoration  du 
château  de  Fontainebleau,  à  raison  de  20  livres  par  mois. 

De  Laborde,  /.'/  renaissana  dis  arts,  etc.,  1. 1,  i85o,  p.  427-  —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1S7-,  p.  200. 

liane  Pierre  ,  était  établi  à  Lille  au  xvie  siècle  et  travaillait 
en  i5a4,  dans  la  cathédrale  Saint-Pierre,  aux  sculptures  des  portes  et 
des  clôtures  du  chœur. 

Delà  Fons-Mélicocq,  Revue  univ.  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  289. 

\lnnsarl  Jean  ,  sculpteur  parisien  du  commencement  du  xvn*  siècle, 
donne  quittance,  en  1600,  d'une  statue  de  Thétis  en  bois  «  aïant  les 
bras  ouvers,  soutenue  sur  deux  grands  daufains,  attenans  à  chascune 
main  ung  Triton,  ensemble  ung  caducée  acompaigné  de  deux  cornes 
d'abondance  ».  En  i6o5,  il  figure  dans  trois  actes  de  l'état  civil,  où 
il  est  désigné  comme  «  maître  en  l'art  de  sculpture  et  peinture  ».  Le  11  jan 
vier  [606,  il  obtient  le  brevet  de  sculpteur  des  bâtiments  du  roi,  avec 
5oo  livres  de  gages.  Peut-être  cet  artiste  etait-il  parent  du  célèbre 
architecte  François  Mansart . 

llansarl  Pierre  ,  fils  de  Jean,  lui  succède,  en  t6i8,  dans  sa  charge  de 
sculpteur  du  roi.  aux  gages  de  5oo  livres  par  an. 

F.  Reiseï,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  III,  i855,  p.  1G2,  iG3,  i65. — 
A.  Berty,  Topogr.  hist.  lu  Vieux  Paris,  t.  II,  1868,  p.  206,  211.  — A.  Jal,  Dict.  ait- 
de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  S53.  —  I  lysse  Robert,  Nouvelles  Archives  de  l'art 
français,  1876,  p.  !  8. 


de  l'école  française  385 

liantes  Drouin  de  .  Ce  sculpteur,  originaire  de  la  ville  de  Mantes, 
résidait  à  Troycs  au  xive  siècle.  De  i3Ni  à  i38i>,  il  est  employé  à  la  res- 
tauration du  portail  de  la  cathédrale.  Les  comptes  disent  en  eflet, 
«  qu'il  nettoie  et  blanchit  les  ymaiges  du  porteau  devant,  refait  le  dya- 
dième  de  l'ymaige  de  Dieu,  la  main  dextre,  la  teste  de  l'aigle....  et  met 
ledit  porteau  en  premier  estât  qu'il  fut  >>.  Drouin  de  Mantes,  d'après 
M.  Natalis  Rondot,  aurait  aussi  prit  part  aux  travaux  du  jubé  construit, 
de  i385  à  i388,  par  l'architecte  Henri  de  Bruxelles,  et  y  aurait  exécuté 
une  statue  de  saint  Pierre  qui  lui  fut  payée  ioo  sous.  Ce  jubé  a  été 
démoli  en  1 7<)'3. 

J.  Quicberat,  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  t.  XIX,  1849,  p.  76. 
—  Chadbrï  f>k  Troncenor»,  Mém.  de  ta  Soc.  d'agr.  cumin,  sciences  et  arts  de  /<(  Marne, 
1862,  p.'2-jQ.  —  Revue  des  Sociétés  su  en  nies,  5e  serin,  t.  III,  i8(>4,  p.  ô-o.—  Pigeotte, 
Etude  sue  Us  travaux  d'achèvement  de  1,1  cath.  deTroyes,  1*70,  p.  10.  —  Assier, 
Les  mis  et  les  artistes  dansl'anc.  capit.  de  i,i  Champagne,  is;ii,  p.  90.  —  Natalis 

Ro.NDOT,  Reçue  de  l'ml  fnll  ÇOÏS,   1887,  p.   67. 

Murale  François  ,  était  occupé  à  Dijon  de  i38q  à  i3g3,  sous  la  con- 
duite de  Claux  Sluter,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi  et  au  portail  de 
la  Chartreuse  de  Champmol.  On  lit  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bour- 
gogne, aux  années  i 389-1390  : 

«  A  François  .Marate,  ouvrier  d'ymaiges,  pour  XV  journées  par  les- 
quelles il  a  ouvré  ou  mois  de  décembre  mil  ecc  mi x"  et  îx  et  pour  i\ 
sepmaines  du  mois  de  juillet  à  novembre  mil  ecc  un  xx  et  dix  qu'il  a 
ouvré  avec  le  dit  Claux  es  ymaiges  et  autres  besoingnes  de  mon  dit 
seigneur,  à  i  franc  demi  par  sepmaine.   » 

De  L aborde.  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  565.  —  Dehaishes,  llisi  de 
Fart  dans  ht  Flandre,  •  U  . ,  1886,  p.  £>i3  ;  Documents,  p.  662,678. 

Uurhnix  (Jean  et  Pierre  de  ,  collaborent,  en  i356-i35j,  à  la  décora- 
tion du  château  d'Escaudœuvrcs,  près  de  Cambrai.  Jean  reçoit  5  sous 
de  gages  par  jour,  et  Pierre,  3  sous. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Reg.  relatif  au  Hainaul;  11.  25i.  —  Dehaisnes,  Uhl.  de 
l'art  dans  la  Flandre,  etc . ,  1886;  Documente,  p.  588. 

llarclinnri  Aubert  ou  Hubert,  né  à  Orléans  vers  le  milieu  de  la 
seconde  moitié  du  xve  siècle,  travaille  dans  cette  ville,  où  il  exécute 
en  (Soi,  au  compte  de  la  nation  germanique  en  l'université  d'Orléans, 
un  retable  d'autel  figurant  l'Histoire  des  trois  Rois .  Le  10  avril  i5i8, 
il  s'engage  par  marché  à  sculpter  pour  la  chapelle  Sainte-Barbe  de 
l'église  de  Cléry  Loiret  cinq  statues  de  pierre  représentant  la  Vierge, 
sainte  Barbe,  saint  Claude,  saint  Jérôme  et  un  priant,  le  chanoine 
Jean  des  Roches,  fondateur  de  la  chapelle.  Celle-ci  existe  encore  aujour- 
d'hui sous  le  vocable  de  saint  Joseph. 

J.    BlMBENET,    Histoire    de    l'Université  d'Orléans,    i855,    p.    /|"     —    HERLDISOK, 


>-"  DICTIONNAIRE    DÈS    SCULPTEURS 

ricanais,  iS(J5,  p.  58  —  L.  Jarrï,  Réun.  des  &  part., 

i^V  p.   ç)2. 

tî;M'('li;i  nd  François  .  peut-être  fils  du  précédent;  naquit,  vers  i5oo, 
à  Orléans.  En  t542,  il  était  encore  dans  sa  ville  natale,  car,  à  cette  date, 
un  compte  (ait  mention  d'un  paiement  en  sa  laveur  pour  la  restauration 
d'une  statue  de  Jeanne  d'Arc  placée  a  l'ancien  hùtel  de  ville.  La  même 
année,  il  se  rend  à  Chartres,  où  il  passe  un  contrat,  avec  les  adminis- 
trateurs de  la  fabrique  de  la  cathédrale,  an  sujet  des  sculptures  du  pour- 
tour du  choeur  de  l'église.  L'acte  porte  qu'il  doit  tailler  en  pierre  de 
Tonnerre  «  deux  histoires,  avec  le  revestement  d'un  pillier,  pour  mettre 
au  tour  du  cueur  île  L'église  Notre  Dame  de  Chartres;  la  première  his- 
toire sera  de  la  purification  Nostre  Dame,  la  seconde  des  Innocents. 
chacune  des  deux  histoires  portant  cinq  personnages,  de  la  grandeur  et 
haulteur  île  celles  que  a  faict  par  c\  devant,  au  dit  tour  du  cueur.  déf- 
funct  M  Jehan  Soûlas,  et  aussi  bonnes  ou  meileures  que  icelles,  tant  au 
plain  que  à  la  taille,  la  dite  seconde  histoire  semée  de  petitz  Innocents 
entiers  et  par  menbres,  oultre  les  dits  cinq  personnages,  et  au  reveste- 
ment  du  dit  pillier  sera  l'histoire  de  la  fuytte  d'Egypte,  qui  sera  de 
basse  taille  et  à  demye  hosse  comme  celluv  de  la  Nativité  nostre  Sei- 
gneur, suyvant  en  perfection  et  bonté  de  taille  les  deux  histoires  dessus 
dites,  et.  pour  ce  faire  suyvre  le  calibre  et  ordonnance  qui  luy  sera 
baillée  par  les  dits  maistres  de  l'eiivre  dedans  Noël  prochainement 
venant...  moiennant  le  pris  et  somme  de  quatorze  vingtz  livres  tour- 
nois ...    » 

La  Présentation  de  la  Vierge  au  Temple,  le  Massacre  des  Innocents, 
la  Faite  eu  Eg)-plc  et  la  Purification  se  voient  aujourd'hui  au  pourtour 
du  chœur  de  la  cathédrale:  mais  dans  le  dernier  groupe,  la  Vierge  a  été 
brisée  et  remplacée  par  un  autre  personnage. 

Vers  la  même  époque.  François  Marchand  entreprend  dans  l'église  de 
l'abbaye  de  Saint-Père  en  Vallée  la  décoration  du  jubé  dont  la  maçon- 
nerie était  l'œuvre  de  son  compatriote  Jean  Bénardeau,  maître  maçon 
de  la  ville  d'Orléans.  Il  y  exécute  les  statues  de  la  Vierge,  de  saint 
Pierre,  de  saint  Paul  et  des  bas-reliefs  figurant  les  Actes  des  Apôtres. 
Neuf  de  ces  bas-reliefs,  qui  ont  lait  partie  pendant  la  Révolution  du 
Musée  des  Monuments  français,  ont  été  transportés,  en  iS4'>,  à  Saint- 
Denis,  dans  la  deuxième  et  troisième  chapelle  de  droite  de  la  crypte. 
Depuis,  quatre  de  ceux-ci  ont  pris  place  au  Louvre  :  ils  représentent  : 
la  Conversion  de  sain/  Paul,  un  Apôtre  guérissant  un  possédé,  la  Mort 
à"Ananie  et  Saphire  aux  pieds  de  saint-Pierre .  !  ne  statue  de  saint 
Paul,  provenant  du  même  jubé,  est  déposée  au  Musée  de  Chartres 
n°  10;  . 

On  devait  également  à  François  Marchand,    dans   l'abbaye   de  Saint- 


de  l'école  française  38^ 

Père,  la  contretable  en  albâtre  du  grand  autel,  sur  laquelle  étaient 
sculptés  le  Portement  de  Croix,  la  Crucifixion  et  la  Descente  de  Croix. 
Ces  trois  bas-reliefs,  qui  ont  figuré  au  Musée  des  Petits-Augustins,  sont 
maintenant  dans  la  chapelle  de  l'Ecole  des  beaux-arts.  Enfin,  en  i.">43, 
il  travaillait  encore,  moyennant  «  cens  écus  d'or  soleil»,  aux  sculptures 
de  la  chapelle  de  la  Conception,  dans  la  môme  abbaye. 

Après  avoir  terminé  ces  différents  ouvrages,  pour  lesquels  il  reçut 
la  somme  de  i6a5  livres,  Marchand  se  rendit  à  Paris,  où,  sous  la  direc- 
tion de  Philibert  de  l'Orme,  il  collabora  à  l'exécution  du  tombeau  de 
François  I"  et  sculpta,  avec  Pierre  Rontemps,  les  statues  couchées  du 
roi  et  de  la  reine  Claude  de  France.  Ceci  est  prouvé  par  la  quittance 
datée  de  i55o  que  j'ai  reproduite  à  l'article  sur  Pierre  liontenips.  On 
serait  tenté  d'attribuer  à  celui-ci  la  statue  du  roi  et  à  Marchand  celle 
de  la  reine. 

Lenoir  indique  comme  étant  de  notre  artiste  un  bas-relief  provenant 
de  la  cathédrale  de  Chartres,  jadis  au  Musée  des  Petits-Augustins  : 
c'est  la  Nativité  du  Christ,  placée  maintenant  au  Louvre.  Lenoir  était 
dans  l'erreur,  car  cette  sculpture  serait  plutôt  de  Jean  Soûlas.  On  a 
donne  aussi  à  Marchand  plusieurs  œuvres  exécutées  à  Orléans,  entre 
autres,  une  cheminée  .(ii  qui  se  trouve  au  musée  de  la  ville  ;  mais  on  ne 
possède  à  ce  sujet  aucun  document  authentique.  François  Marchand  dut 
mourir  à  Paris  vers  i553, 

A.  Lenoir,  Descript.  des  mon.  de  sculpt.  du  Musée  des  Mon.  franc.,  an  X,  p.  178, 
n°"  t\!\o,  44[-  —  Idem,  Musée  des  Mon.  franc,  t.  III,  180a,  p.  5o  et  suiv.,  pi.  ic>3; 
t.  Vlli,  1821,  p.  ."6  et  suiv.  —  De  Bdzonnière,  Hist.  arch.  d'Orléans,  1849,  t.  Il, 
p.  3oS-5o8.  —  Braimne,  Les  hommes  illustres  de  l'Orléanais,  :852,  t.  I,  p.  1  r> - 1 G .  — 
L.  Merlet,  de  la  Chayignerie  et  de  Montaiglon,  Archives  de  l'art  français,  Docu- 
ments, t.  IV,  r855-i856,  p.  r>,S'.-ô94.  —  L.  Meri.et,  Bidl.  monumental,  t.  XXII, 
i856,  p.  'j()3-2()4-  —  Herluison,  Artistes  Orléanais,  i8R5,  p. 58. —  E.  Muntz,  Gaz.  des 
beaux-arts,  5°  pér.  t.  IV,  p.  .ïo-58.  —  F.  de  Méi.v,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts 
des  départ.,  1887,  p.  215-228.—  L.  Jarry,  Congrès  archéologique  de  Fronce  en  ISD2, 
p.  .Ï2(i.  —  L.  Gonse,  La  sculpt.  française,  i8<)5,  p  87,  <)(i-<j7. 

>lni'4*liitn(  Bcrnardi,  exerçait  son  art  à  Amiens  au  xve  siècle. 
D'après  les  comptes  de  la  ville,  il  fit,  en  i4"5-i47<>,  une  grande  statue 
de  saint  Louis  qui  fut  mise  à  la  porte  Montre-Ecu. 

G.  DeMay,  Quelques  artistes  cl  artisans  picards  et  artésiens  {Nouvelles  Archives  de 
l'art  français,   1878,  p.  9,25). 

Ilni'chsiiil  Jeani,  résidait,  au  commencement  du  xvi'  siècle,  dans  la 
ville  de  Lille  où  il  travaillait,  en  1009,  à  la  halle  cchevinale. 

J.  IIoldoy,  La  halle  échevinale  de  Lille,  1870,  p.  61. 
(1)  On  i'ti  voit  un  moulage  au  Musée  ilu  Trocailéroi 


388 


DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 


Marchant  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  demeurant  à  Paris,  est 
chargé,  en  i548,  d'exécuter  une  fontaine  en  pierre  pour  le  château  de 
Saint-Gerniain-en-Laye.  En  1 549,  il  est  au  nombre  des  artistes  employés 
dans  l'hôtel  d'Etampes,  sous  la  conduite  de  Philibert  de  l'Orme,  à  la 
sculpture  des  marbres  destinés  au  mausolée  de  François  Ier. 

De  Laboude,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  18S0,  p.  ôoô.  —  Ulysse 
Kobert,  Nouv.  Arch.  de  l'art  français,  187G,  p.  \. 

Marcoïng  (Mathieu  de),  sculpteur  ornemaniste  du  xivc  siècle,  était 
occupé,  en  i356,  au  château  d'Escaudœuvres,  près  de  Cambrai. 

Arch.  départ,  du  Nord.  Reg.  relatifs  au  Hainaut;  H.  2.I1.  —  Dehaisnes,  Hàt. 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  iSSfi  ;  Documents,  p.  388. 

Maréchal   Philippe,  était  établi,  au  xvic  siècle,  à  Saint-Omer,  sa 
ville  natale,  et  travaillait,  en  i.ïio,  à  l'abbaye  de  Saint-Bertin. 
A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  artistes  français,  187-2,  col.  ô 5 4 . 

Marcl  (Pierre).  Voir  Des  Marets  Pierre  . 

Mariage  (Soyer),  sculpteur  ornemaniste  résidant  à  Lille  vers  la  fin 
du  xiv  siècle,  reçoit,  en  i394-i3qo,  29  sous  6  deniers  «  pour  avoir  ouvré 
in  jours  et  demi  à  VIII  s.  li  jour  au  pont  de  la  porte  Regaulx  ». 

Dehaisses,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  -■•]■ 

\l:i  1  imion  Jean  ,  exécutait  à  Amiens,  en  1419,  différents  travaux  de 
restauration  dans  l'église  Saint-Ladre. 

A.  Dubois,  L'oeuvre  de  Blassd,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  7. 

Marin,  Martin  ou  Yrniarin  Cornille  ,  demeurait  a  Dijon,  sur  la 
paroisse  Notre-Dame,  au  commencement  du  xvie  siècle.  En  i5oo  et  1006, 
il  adresse  à  la  municipalité  des  demandes  en  modération  d'impôts,  sup- 
pliant les  échevins  «  d'avoir  esgard  à  ce  que  son  mestier  d'ymaigerie  est 
cejourd'huy  en  petite  requeste,  et  lui  convient  aler  le  plus  du  temps 
hors  la  ville  et  en  lieu  estrangé  sercher  ouvraigc  et  qui  plus  est,  est 
chargé  de  femme  et  de  plusieurs  enfants  ».  En  1008,  il  était  occupé  à 
sculpter  les  armes  du  roi  à  la  porte  d'Ouche. 

Arch.comm.  de  Dijon,  H.  162;  L.  1)78,  G81,  682. —  De  Godvenain  et  Vallée,  /ne. 
somm.  des  arch.  de  Dijon,  t.  II,  i.ss.").  si'-rie  H.  p.  53;  t.  III,  1892,  série  L.  p.  191, 
192. 

Mariolto  Jean-Baptiste,  sculpteur  d'origine  florentine,  collaborait 
vers  i53a,  avec  Conrad  Meyt,  à  l'exécution  des  tombeaux  de  Jean  de 
Chalon,  prince  d'Orange,  et  de  sa  première  femme,  Jeanne  de  Bourbon; 


de  l'f.colf.  française  38g 

ces  tombeaux  étaient  destinés  à  la  chapelle  du  couvent  des  Cordeliers  de 
Lons-le-Saunier. 

J.  Gauthier,  Dict,  des  artistes  frànc-comtois,  anlér.  au  xix°  siècle,  iflga,  p.  i5. 

Marisa I,  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon  du  xive  siècle,  tra- 
vaillait, en  i36-,  k  l'église  Saint-Pierre  de  Lille. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Fonds  Saint-Pieirc  de  Lille;  reg.  r>4-  —  Dehaisnes,  Bist. 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  [886,  p.  178;  Documents,  p.  '167. 

Mai'inoutier,  sculpteur  établi  k  Béthune  au  commencement  du 
xvic  siècle,  entreprend  plusieurs  travaux  pour  l'hôpital  de  la  ville.  En 
i5o'3,  les  comptes  de  la  maladrerie  le  citent  comme  recevante  sous  pour 
avoir  fait  «  ung  chief  neuf  k  l'ymaige  de  la  Magdelaine  estant  en  la  cha- 
pelle ». 

De  la  Fons-Mélicocq,  Annales  archéologiques,  t.  XI,   i85r,  p.  176. 

Ha  rque  Louis  de  ,  sculpte  en  ij~'ï,  pour  la  chapelle  de  l'hôpital  de 
Lille,  une  image  de  sainte  Elisabeth  ainsi  qu'un  Christ  en  croix  entre 
les  statues  de  la  Vierge  et  de  saint  Jean. 

J.  Hoidoy,  Etioles  artistiques,  artistes  inconnus  des  xive,  XVe  et  xvie  siècles,  1877, 
p.  52. 

llarquet.  Voir  Le  Mère   Pierre  ,  dit  Marquet. 

Marquet,  dit  maître  Marquet,  était  employé,  en  i^~o,  au  château  de 
Chambéry,  pour  le  compte  de  la  princesse  Yolande,  régente  de  Savoie. 

A.  Di'foir  et  F.  Rabit,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie  du  xm*  au 
xix*  siècle,  1874,  p-  19. 

Marquette  Jean  de  ,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  résidant  k 
Cambrai,  prend  part  aux  travaux  de  la  cathédrale.  Les  comptes  de  la 
fabrique  de  cette  église  en  font  mention  de  1404  k  1425. 

J.   Hoidoy,  Hist.  artist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  i8r,  i85. 

Marses  [Mathieu  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  établi  k  Rouen 
au  xve  siècle,  est  cité  dans  les  comptes  de  la  cathédrale  comme  sculp- 
tant, en  1467,  les  «  dossiers,  feuilles  et  poupées  »  des  stalles  du  chœur, 
sous  la  conduite  de  Philippot  Yiard. 

Langlois,  Stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  1808,  p.  182  ,  184,  194. 

Marsv  Gaspard  ,  né  k  Cambrai,  serait  allé  d'abord  en  Italie  et  aurait 
séjourné  k  Florence  1).  De  retour  dans  sa  ville  natale,  il  exécuta,  en 

(1)  On  n'est  pas  encore  bien  fixé  ;i  ce  sujet.  On  trouve  travailla  =  t  à  Rome,  de 


'Î9°  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

i6a5,  une  statue  de  saint  Sébastien  qui  fut  mise  sur  In  tombe  d'un  cha- 
noine, contre  un  des  piliers  de  la  grande  nef  de  l'église  Notre-Dame  ; 
cette  figure  en  marbre  est  aujourd'hui  au  musée  de  la  ville.  En  1629,  il 
tailla  plusieurs  ligures  pour  la  chapelle  de  la  «  maison  Notre-Dame  ». 
En  i63i,  il  était  occupé  à  l'église  métropolitaine.  En  i(iT3.  il  travailla 
dans  la  collégiale  de  l'église  Saint-Géry  à  la  sépulture  du  chanoine 
Grégoire  d'Andregny  et  reçut  1008  livres  pour  son  salaire.  De  1O40  à 
164»).  il  fit  divers  ouvrages  pour  l'église  Notre-Dame.  En  i65o,  il  sculpta 
dans  la  chapelle  haute  de  l'hôpital  Saint-Julien  une  figure  de  saint 
Nicolas,  un  bas-relief  de  la  Passion  et  une  statue  de  saint  Joseph.  11 
quitta  ensuite  Cambrai  et  se  rendit  à  Paris,  où  il  mourut,  le  i'i  mai  iô"74> 
dans  un  âge  fort  avancé  ;  il  fut  inhumé  à  l'église  Saint-Eustache.  Il  est 
qualifié,  dans  son  acte  de  décès,  «  sculpteur  et  architecte,  bourgeois  de 
Paris,  demeurant  rue  des  Prouvaires  ».  Il  était  le  père  des  frères  Bal- 
thazar  et  Gaspard  Marsy,  membres  de  l'Académie  royale  de  peinture  et 
de  sculpture,  qui,  sous  Louis  XIV,  décorèrent  la  galerie  d'Apollon,  au 
Louvre,  firent  le  tombeau  de  Casimir,  roi  de  Pologne,  dans  l'église  de 
Saint-Germain-des-Prés,  et  ornèrent  les  jardins  de  Versailles  d'un  grand 
nombre  de  Leurs  œuvres. 

IM  ssieux,  Sodlié,  etc.,  M'  ni.  inédits  sur  les  ouvrages  des  membres  de  l'Acad.  roy. 
de  peint,  et  de  sculpt.,  t.  I,  1804.  p-  ôo-.  —  A.  Jal,  Dict.  cril.  debiogr.  et  d'hist., 
187'.»,  p.  84 1.  — Heri.i'ison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1870,  p.  28a.  — 
A.  DipiEix,  Les  artistes  cambrésiens,  1874,  p.  120,  121.  —  Idem,  Gaspard  Marsy 
(Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  à\  s  départ.,  1882,  p.  99). 

Martel  Pierre  ,  est  au  nombre  des  sculpteurs  collaborant.de  iô'jj  à 
1040,  a  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau;  il  reçoit  10 livres  de 
gages  par  mois. 

De  Laborde,  Lu  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  4"4-  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  409. 

Martin,  religieux  du  xnc'  siècle,  sculpta  dans  la  ville  d'Autun,  en 
1178,  un  mausolée  en  marbre  recouvrant  la  sépulture  de  saint  Lazare 
dans  l'église  consacrée  à  ce  saint  ;  ce  monument  subsista  jusqu'en  i;(>5. 

Hosny,  Hisl.  de  la  ville  d'Autun,  p.  2.VS.  —  Eméric-David,  Hist.  de  la  sculpt. 
franc.,  18 17- 1872,  p.  ï'i- 

Martin,  sculpteur  du  xmc  siècle,  né  à  Bourges,  exerçait  son  art  dans 
sa  ville  natale  vers  iuufi,  époque  à  laquelle,  d'après  un  acte  consigné  au 

1628  à  1656.  un  Balthazar  Marsy  qui  était  sans  doute  son  parent.  En  tout  cas.  il  De 
faut  pas  confondre  ce  dernier,  comme  le  fait  M.Bertolotti  ArtistifrancesiinRomà, 
p.  165),  avec  le  Balthazar  Marsy  qui,  avec  son  frère  Gaspard  II.  travailla  à  Ver- 
sailles. Ces  deux  artistes,  lils  de  notre  Gaspard,  étant  nés.  le  premier  en  1628  et 
le  second  en  1624 . 


de  l'école  française  '3<  »  r 

grand  cartulaire  de  Saint-Etienne  de  Bourges,  il  aurait  reçu  remise  de 
la  mortaille. 

Bull,  du  comité  des  monuments  et  des  arts,  t.  II,  i84a-i843,  p.  356.  —  Di  Sei- 
gneur, Notes  sur  l'Hisl.  delà  sculpt .  franc .  d'Eméric-David,  18Q2,  p.  5oi. 

U.-ii'liii  (lolin  et  Perrot),  collaboraient  à  Poitiers,  eu  i'38'3,  à  la  déco- 
ration du  palais  du  duc  Jean  de  Berry  ;  ils  recevaient  G  sous  par  jour  de 
gages. 

A.  de  Champeaox,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de 
Berry,  i8t)!\,  p.  i3. 

Martin,  dit  maître  Martin,  sculpteur  alsacien  du  xv*  siècle,  origi- 
naire de  la  ville  de  Rouffach,  dut  travailler  à  l'abbaye  de  Marbach 
entre  les  années  i^u'i  et  1I70;  celle  abbaye,  fondée  au  xic  siècle,  lui 
détruite  après  la  Révolution. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age, t.  II,  1870,  p.  298-500. 

Martin  (Thomas:,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  demeurant  à 
Rennes  au  xvie  siècle,  participe,  en  ioo5,  aux  apprêts  laits  par  la  ville 
pour  l'entrée  de  la  reine  Anne  de  Bretagne. 

Mélanges  d'hisl.  et  d'archéol.  bretonnes,  t.  II,  i858,  p.  u4-  —  EiI.  Bonnaffé, 
Le  meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1887,  p.  ô5. 

Martin  Adam  ,  modeleur  du  xvie  siècle,  exerçait  son  art  a  Lyon  de 
i.VjS  à  1001.  Il  collabora,  en  i548,  aux  décorations  commandées  par  la 
ville  lors  de  l'entrée  de  Henri  II  et  fut  surtout  occupé,  à  cette  occasion, 
au  modelage  des  «  termes  et  grandz  ligures  ». 

Natalis  Roindot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xv  au  \viu°  siècle,  1884,  p.  ~<~- 

\l si i-l in  (Charles),  modeleur  et  peintre,  probablement  parent  du  pré- 
cédent, travaillait  à  Lyon  vers  i5'(S. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  win    siècle,  [884,  p.  55,  56. 

Martin  Andrieu  ,  sculpteur  rouennais  du  xvie  siècle,  mourut  en 
i55i2  et  fut  enterré  à  l'église  Saint-Jean  de  Rouen  dans  la  chapelle  de 
Saint-Nicolas. 

Arch.  dèp.  de  la  Seine-Inférieure,  G.  8727.  —  De  Baurepaire,  lue.  somm.  îles 
archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  t8i. 

Martin  Nicolas  et  Noël,  père  et  fils  dils  ,  sculpteurs  en  bois  de  la 
ville  de  Rouen,  sont  employés,  en  i58(>,  à  l'ornementation  du  chœur  de 
L'église  Saint-Jean.  Ils  reçoivent  200  livres  10  sous  «  pour  les  clostures 
des  deux  arches  proches  du  maistre  autel  »  et  201  livres  10  sous  «  pour 


3«|2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

la   devanture  et  closture   de   devant  le  maistre  autel,  avec   les  deux 
grandes  colonnes  supportant  des  anges  ». 

Deia  QcÉRiÈRBt  Notice  hist.  sur  l'anc .  église  paroissiale  de  Saint-Jean  de  Rouen, 
1860,  p.  18.  —  Ed.  Bonkaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvic  siècle,  1887,  p.  5i. 

Martin  «le  Saint-Omer.  Voir  Saînt-Omer    Martin  de  . 

Martin  <l<*  Vaux.  Voir  Vaux   Martin  de  . 

Marville  .ucrvillt*  ou  uoinieville  Jean  de  ,  sculpteur  d'origine 
flamande,  natif  de  Merville  Nord),  ou  de  Marville,  près  du  Luxem- 
bourg,  ou  bien  encore  de  Mervel,  dans  le  pays  de  Liège.  En  i3(>G,  on  le 
rencontre  à  Lille  travaillant  à  l'église  Saint-Pierre.  L'année  suivante,  il 
était  à  Rouen  et  y  collaborait  dans  la  cathédrale,  avec  Jean  de  Liège,  à 
l'exécution  du  monument  funéraire  destiné  à  recevoir  le  cœur  du  roi 
Charles  V.  Un  mandement  royal  du  6  juin  1 36g  porte  : 

«  A  Hennequin  de  Merreville,  ymaginier,  la  somme  de  soixante  franz 
d'or,  pour  faire  certaines  ymages  et  maçonneries  que  nous  li  faisons 
faire  pour  mettre  en  la  chapelle  par  nous  ordenée  et  fondée  en  l'église 
de  Rouen.  » 

Dans  la  suite,  Jean  de  Marville  se  rendit  en  Bourgogne,  et,  en  i'i~-2, 
imagier  et  valet  de  chambre  en  titre  de  Philippe  le  Hardi,  aux  gages  de 
8  gros  ou  deux  tiers  d'un  franc  par  jour,  il  devint  l'ordonnateur  de  tous 
les  travaux  de  sculpture  exécutés  pour  ce  prince.  IL  résidait  alors  à 
Dijon,  où  il  vécut  pendant  dix-sept  ans.  En  i383,  il  commença  le  tom- 
beau du  duc  de  Bourgogne,  auquel  il  fut  occupé  jusqu'à  sa  mort.  Conti- 
nué par  Claux  Sluter  et  terminé,  en  I412,  par  Claux  de  Werve,  ce  monu- 
ment, chef-d'œuvre  de  l'école  bourguigonne,  était  placé  autrefois  dans  le 
chœur  de  la  Chartreuse  de  Champ  mol,  près  de  Dijon,  ainsi  que  le  mau- 
solée de  Jean  sans  Peur,  sculpté  plus  tard  par  Jean  de  la  Huerta  et 
Antoine  Le  Moiturier. 

En  1793,  la  destruction  des  tombeaux  des  ducs  de  Bourgogne  fut 
ordonnée  par  une  délibération  du  conseil  général  de  la  commune,  con- 
firmée par  les  arrêtés  du  district  de  l'arrondissement  et  du  directoire 
du  département  de  la  Côte-d'Or,  du  a'3  frimaire  an  II  ia'3  décembre 
i~93  .  Heureusement  les  termes  de  ces  arrêtés  n'obligeaient  pas  à  briser 
les  figures,  mais  à  les  réduire  en  blocs,  et  il  était  prescrit  de  prendre 
des  mesures  pour  la  conservation  des  autres  parties  des  monuments.  Les 
fragments  en  avaient  été  dispersés  dans  les  différents  édifices  publics  et 
dans  des  magasins  où  ils  subissaient  des  dégradations  journalières, 
lorsqu'en  1818,  le  conseil  général  du  département  confia  à  M.  Saint- 
père,  professeur  d'architecture  à  l'Ecole  de  Dijon,  la  reconstitution  et  la 
restauration  des  mausolées.  Le  travail  fut  achevé  en  i8a^.  pour  le  prix 


DE    L  KCOLE    FRANÇAIS] 


•3gi 


de  25,ooo  francs,  et  les  tombeaux  furent  remontés  dans  la  salle  du 
musée,  dite  salle  des  gardes,  où  ils  se  trouvent  aujourd'hui. 

En  i387-i388,' Jean  de  Marville  travailla  au  portail  de.  l'église  de  La 
Chartreuse  de  Ghampinol,  terminé,  en  i3o,3,par  Claux  Sluter.  En  dehors 
du  groupement  des  figures  et  de  l'ordonnance  générale  de  l'ensemble, 
on  croit  pouvoir  lui  attribuer  la  Vierge  du  trumeau,  ayant  à  sa  droite 
la  statue  agenouillée  de  Philippe  le  Hardi  et  à  sa  gauche  celle  de  Mar- 
guerite de  Flandre,  duchesse  de  Bourgogne.  Les  bâtiments  de  la  Char- 
treuse furent  démolis  pendant  la  Révolution,  et  il  ne  reste  plus  aujour- 
d'hui qu'une  tourelle  d'escalier  et  le  portail  de  l'église.  On  voit  au 
Musée  du  Trocadéro  les  moulages  des  statues  qui  décorent  ce  dernier. 

Jean  de  Marville  mourut  à  Dijon  vers  le  milieu  de  l'année  i38o,. 

Arcli.  dép.  du  nord.  Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille,  registre  34.  —  Arch.  dép. 
delaCôte-d'Or;B.  1425,  i/|58,  i44'i,  i/|65,  '1422,  4V-'4.  4425,  4426,  4429,  445i, 
4453.  —  De  Saint-Mémin,  Rapport  sur  les  restes  des  monuments  de  l'ancienne  char- 
treuse de  Dijon  [M&m.  de  la  Soc.  des  antiquités  de  la  Côte-d'Or,  série  in-S,  i852- 
i853,  p.  [-45  ;  série  in-4,  1842,  p  u-i5).  —  Léopold  Dkusle,  Mandements  et  actes 
de  Charles  V,  pièce  545.  —  A.  Michiels,  L'art  flamand  dons  l'est  et  le  midi  de  la 
Fronce,  1877,  p.  12.  —  Catalogue  du  Musée  de  Dijon,  i885,  p.  377-580.  —  Dehaisnes, 
Jlistoircde  l'art  dons  laMandre,  etc.,  1886,  p.  178,  485,  5io,  5n,  :>5i  ;  Documents, 
p.  41Ï7,  4;i<),  509,  524,  :'":'-  552,  :«.".,).  554,  558,  Viy,  <>o4,  G22.  (558,  647,  661.  — 
L.  Courajod,  De  la  part  de  la  Fronce  du  Nord  d.ous  l'œuvre  de  la  Renaissance,  1886, 
p.  '.>.4,  2ii.  —  L.  Courajod  et  F.  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue 
raisonné,  1892,  p.  67-74,  88-99.  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  1890,  p.  44'-  —  Idem, 
La  sculpture  française,  i8g5,  p,  26,  27,  3o. 

Musquillof  Louis  ,  passe  un  contrat  dans  la  ville  de  Chàlons,  le 
19  mars  r533,  par  lequel  il  promet  d'exécuter  pour  le  tombeau  d'un  sieur 
Pierre  de  la  Haye  une  épitaphe  qui  devait  être  placée  «  contre  le 
sacraire  de  l'église  Saint- Alpin,  laquelle  épitaphe  aura  en  hauteur  douze 
pieds  et  en  largeur  neuf  pieds.  Et  au  milieu,  y  aura  une  image  de  Nostre- 
Dame  de  pitié  avec  une  ymage  de  Jhésus  en  son  giron  ;  et  a  coste 
dextre  d'icelle  une  ymage  de  saint  Pierre,  un  priant  de  grant  stature  et 
quatre  petit/,  prians  après  lui  ;  et  au  coste  senestre  une  ymage  de  saint 
Martin  de  semblable  hauteur  tenant  une  priante  et  quatre  petites  après 
elle.  Et  au-dessus  des  deux  piliers  et  anticques,  sur  chascun  un  ange 
tenant  un  escusson  en  la  main,  et  au  milieu  un  autre  ange  selon  que  le 
cas  le  requerra.  Au  dessus  d'icelle  Ndstre-Dame  les  armoiries  de  France 
et  au  dessous  celles  dudit  défunt  et  de  sa  femme.  Le  tout  bien  et  deu- 
ment  fait  et  parfait  et  assis  audit  lieu  et  place  dedans  le  jour  de  la  mi 
août  prochain  venant.  Moyennant  le  prix  et  somme  de  4»  livres  tour- 
nois ». 

L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,  1S89,  p.  32-35. 

\l:issin  (Nys),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  fin  du  xve  siècle, 


'3ç)4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

vivait  à  Saint-Omer  et  travaillait,  en   1497.  aux  stalles  de  l'abbaye  de 
Saint-Bertin. 

A.  Bérard,  Dict.biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  566.  — Ed.  Boxxaffé.  Le 
meuble  en  France  au  \\r  siècle,  1887,  p.  56. 

Piaillé  Jean  .  était  occupé  à  Poitiers,  en  i'383,  aux  travaux  du  palais 
du  duc  Jean  de  Berry,  à  raison  de  6  sous  par  jour. 

A.  nr.  Cimii'Kux,  Les  trar>iu:t-  d'iu-t  e.rértités  pour  Jeun  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  i3. 

Ma  I  hicii  I .e  Pérïer,  sculpteur  architecte  établi  au  Mans  au  xve  siè- 
cle. Le  nom  de  cet  artiste  se  lit  sur  une  pierre  tombale,  où  il  est  repré- 
senté avec  un  marteau  k  pointe  comme  attribut  de  son  métier. 

II.  Chardon,  Les  artistes  du  Mans  jusqu  'à  la  Renaissance,  p.  ■>.-  [Extrait  des 
comptes  rendus  du  congrès  tenu  au  Mans  et  à  Laval  par  la  Sur.  franc  d'archéol.  en 
mai  IS78). 

Mathieu  Jean  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  employés,  aux  vr°  siè- 
cle, à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau.  Les  comptes  en  font 
mention  en  i555,  époque  où  il  collaborait  avec  Jean  Cotillon  à  divers 
ouvrages  de  stuc. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I.  i85o,  p.  -UA-  — 
Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  284. 

Mathieu  Pierre  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Lyon,  frère  utérin 
de  Pierre  Guillemard,  se  rend  en  Italie  au  commencement  du  xvie  siè- 
cle. En  1319,  il  est  à  Rome,  et  plus  tard  il  se  lixe  à  Florence. 

Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xi\<  auxvm'  siècle,  1884-,  p.  'Jy-  — 
Idem.  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  684). 

Mathieu  d'Appas.  Voir  Appas  Mathieu  il  . 

Mathieu  de  la  Halle.  Voir  La  Halle   Mathieu  de  . 

Mathieu  de  Marcoing.  VoirMarcoing  Mathieu  de  . 

Mathieu  de  Roiumelles.  Voir  Komiuelles   Mathieu  de  . 

Mathis,  sculpteur  alsacien  du  xive  siècle,  était,  eni'ib'i,  bourgeois  de 
la  ville  de  Colmar,  où  il  dut  exécuter  différents  travaux  à  l'église  Saint- 
Martin.  Le  rôle  des  admissions  à  la  bourgeoisie  cite  encore  Mathis  eu 
i'ijô  et  en  i386. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,   1872,  p.   565. 

lia  I  lui  lin  Haiil-Le-Pied,  sculpteur  angevin  du  commencement  du 


DE  l'école  FRANÇAISE  3o,5 

XVIIe  siècle,  se  rendit  dans  la  ville  d'Albi  et  y  travailla  de  i(ii  5  à  1617, 
avec  un  autre  artiste  nommé  Jean  Bréau,  à  la  restauration  du  vieux  pont 
du  Tarn. 

E.  Jolibois,  Les  beaux-avis  dans  le  départ,  du  Tarn  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts 
des  départ.,  1887,  p.  4'3-4>  '1  • 

Mathurin  d'Artois.  Voir  Artois  (Mathurin  d'). 

Maton  Jean),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Cambrai,  était  employé, 
en  i433,  aux  travaux  de  la  cathédrale. 
J.  Houdov,  Hisl.  art.  île  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  i85. 

Matray  (François),  sculpteur-architecte,  participe,  de  i5û8  à  1317,  à 

la  décoration  du  jubé  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  ïroyes,  sous  la 

direction  de  Jean  Gailde. 

Vallet  de  Viriville,  Les  arch.  hîst.  du  département  de  l'Aube,  i84i,  p.  S12. — 
Du  Seigneur,  Notes  sur  F  Hîst.  de  la  sculpt.  franc.  d'Ernéric-David,  1862,  p.  525. 
—  Assier,  Comptes  de  la  fabr.  de  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i854,  p.  35,  4a,  47-  — 
Idem,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  1876, 
p.  6;,. 

Maiirion  (Nicolas  de),  sculpteur  angevin  du  xvie  siècle,  est  chargé  en 
i565.  avec  l'architecte  Nicolas  Viriot,  de  diriger  les  préparatifs  faits  par 
la  ville  d'Angers  lors  de  l'entrée  du  roi  Charles  IX. 

Célestin  Port,  Les  artistes  angevins,  188 1,  p.2i5. 

Mnupin  (Gérard),  sculpteur  et  orfèvre  vivant,  au  xvc  siècle,  dans  la 
ville  de  Sens,  sculpte,  en  1480,  huit  gargouilles  au  clocher  de  la  cathé- 
drale. Plus  tard,  en  1489,  le  chapitre  de  la  même  église  lui  accorde 
24  livres  «  pour  avoir  mis  à  point  la  châsse  de  saint  Gervais  ». 

Arch.  dép.  de  l'Yonne.  G.  n'10,  n'(i-  —  QnANTlN,  Inv.  somm.  des  archives  , le 
l'Yonne,  t.  II,  1873,  p.  2i5. 

\liiupiii  (Etienne),  sculpteur  et  peintre  du  xvif'  siècle,  établi  à  Lyon 
de  i524  à  i56i,  collabore  aux  décorations  commandées  par  la  ville  à 
l'occasion  de  l'entrée  de  la  reine  Eléonore,  en  i533.  M.  Natalis  Rondot 
cite  encore  un  Bastien  Maupin,  sculpteur,  peintre  et  modeleur,  résidant 
dans  la  même  ville  vers  i548;  ces  deux  artistes  étaient  parents  sans  aucun 
doute. 

Natalis  Rondot,    Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvnr  siècle,  1884,  p.  5o,  56. 

Maurice.  Un  sculpteur  de  ce  nom  était  occupé,  au  xvr  siècle,  à 
l'église  Saint-Loup  de  Montereau-Faut-Yonne  1  Seine-et-Marne  .  En 
15^0,  il  recevait  7  livres  tournois  pour  avoir  achevé  un  tabernacle. 

Arch.  dép .  de  Seine-et-Marne  ;  GG.  55.  —  Lemaire,  Inv.  somm,  des  archives  de 
Seine-et-Marne,  t  IV,  1880,  p.  292. 


3Ç)(>  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

llsiui'oj"  Simon  ,  résidant  à  Troyesau  commencement  du  xvie  siècle, 
exécute,  en  i5iG,  des  écussons  et  des  armoiries  au  jubé  de  l'église  Sainte- 
Madeleine. 

Assier,  Comptes  de  lafabr.  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i85'i,  p.  l\-.  — 
Idem,  le*  arts  et  les  artistes  dans  l'anc.  cap.  de  la  Champagne,  1876,  p.  92.  — 
Babeac,  Les  prédécesseurs  de  François  Gentil,  1879,  p.  18.  —  Natalis  Rondot,  Les 
Sculpteurs  de  Troyes  (Revue  de  l'art  français,  188-,  p.  85). 

\lsuivie  ou  Mamvé  (Pierre  ,  exerçait  son  art  à  Lille  au  xve  siècle. 
En  1 4'3 1 .  il  travaillait  au  boulevard  de  la  ville  et,  en  i453,  il  entrepre- 
nait divers  ouvrages  pour  la  fêle  offerte  à  la  municipalité  par  le  duc  de 
Bourgogne. 

De  la  Foxs-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  iô-.  — Bkrard, 
Dict.  biogr.   des  artistes  français,  1872,  col.  571. 

Mauvic  ou  Mauivé  Jean  .  sculpteur  en  bois,  probablement  parent 
du  précédent,  sculpte,  au  commencement  du  xvie  siècle,  les  boiseries  de 
l'autel  Saint-Nicolas,  dans  la  cathédrale  de  Lille;  il  reçoit  iô  livres 
10  sous  pour  son  salaire. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  289. 

MsitiYoisiii  Nicolas  ,  sculpteur  et  architecte  du  commencement  du 
xvie  siècle,  demeurait  à  Troyes,  où,  sous  la  conduite  de  Jean  Gailde,  il 
collaborait,  en  i5ii.  à  l'ornementation  du  jubé  de  Sainte-Madeleine. 
En  i525,  il  travaillait  au  portail  de  la  même  église.  Auparavant,  en 
i5i3,  il  était  occupé  pour  le  compte  de  la  ville  aux  portes  Saint-Jacques 
et  Comporté.  Son  fils.  Rémy  Mauvoisin,  devint  plus  tard  maître  des 
œuvres  de  la  ville  de  Troyes  et  dirigea,  en  i558,  les  travaux  de  l'église 
Saint-Jean  et,  en  i5",  ceux  de  l'église  Saint-Nicolas. 

Vallet  de  Viriville,  Les  arch.  hist .  du  départ,  de  l'Aube,  184 1,  p.  Ô12.  —  Du 
Seigneur,  Notes  sur  l'Hisi.de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-Daùid,  1862,  p.  525. — 
Assikr,  Comptes  de  lafabr.  de  Saints-Madeleine  de  Troyes,  i85q,  p.  56,  43,  48.  — 
Idem,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  187G, 
p.  69. 

Mayai'fi  Antoine  ,  «  tailleur  d'images  de  la  paroisse  de  Meaulx  ». 
était  employé,  au  xvie  siècle,  a  la  décoration  du  château  de  Fontaine- 
bleau. Le  28  janvier  id;-,  il  figure  comme  parrain  sur  les  registres  de 
la  paroisse  d'Avon. 

Bull,  ducomitêdela  langue,  de  V hist.  et  des  arts,  t.  II,  i855-i855,  p.  255.  — 
De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  i855,  p.  666. 

ilayence  Claux  de  ,  sculpteur  ornemaniste,  sans  doute  d'origine 
allemande,  résidait  à  Bourges,  où,  en  i38o,  il  touchait  ;  sous  tournois 


de  l'école  française  397 

par  jour  pour  travailler  au  grand  escalier  du  palais  du  duc  Jean  de 
Berry. 

Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  58a;  Doc,  p.  G 1 1 .  — 
A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
l8.|'|,  p.  (J5. 

Mayence  Eberhart  dei,  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  fut  reçu 
bourgeois  de  Colmar  en  1427  et  exécuta  dans  cette  ville  de  nombreux 
travaux.  En  i43o  et  en  i4^i),  il  représentait  sa  corporation  dans  le  corps 
des  échevins. 

Mayence  Clauwelin  de  ,  fds  d'Eberhart,  est  classé  au  nombre  des 
sculpteurs  alsaciens  du  xv°  siècle.  Il  l'ut  admis  dans  le  corps  de  la  bour- 
geoisie de  Colmar  en  i43u. 

Arch.  de  Colmar.  Bote  desadmiss.  dans  la  bourgeoisie;  ann.  i'\-i-,  1 1 5 a .  — 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  Il,  187Ô,  p.  7^, 
75,  ç|5. 

ïliiyencc  (Georges  de),  sculpteur  alsacien  du  commencement  du 
xvic  siècle,  résidant  à  Strasbourg,  est  inscrit  dans  le  Biirgerbuch  de  la 
ville  comme  ayant  obtenu,  en  i5oo,  le  droit  de  bourgeoisie. 

Ch.    Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  te  Moyen  Age,  t.  II,  187.",  p.  a'ii. 

Mayuni  (Michel),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  d'Angoulème, 
restaure,  en  1611,  la  façade  de  l'église  de  Malaville  Charente  .  On  lit 
près  de  la  porte  de  cette  église  l'inscription  suivante  :  L'an  mil  VIC  et 
unze  fut  fait  le  davent  de  l'église  par  moy  Michel  Mayum. 

Michon,  Slastique  monumentale  de  la  Charente,  1844-1848-.  — Ch.  Balchai.,  iVou». 
dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  Ji5. 

Maxelinc  (Etienne),  sculpteur  et  peintre  rouennais,  se  rend,  en  1620, 
à  Rernay  Eure  ,  oii  il  entreprend  différents  ouvrages  dans  l'église  de  la 
Couture.  Il  sculpte  un  autel  pour  la  chapelle  de  Sainte-Anne  ainsi 
qu'une  statue  de  sainte  Geneviève  et  taille  une  croix  en  pierre  dans  le 
cimetière  de  l'église,  le  tout,  moyennant  700  livres  tournois. 

E.  Veucun,  Artistes  normands  {Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  dép.,  1892, 
p.  r,:,i). 

ilazeline  (Robert),  parent  du  précédent,  exécute,  en  1617,  la  contre- 
table  de  l'église  Saint-Michel  de  Rouen. 

De  Buaurepaire,  Nouv.  recueil  de  notes  hist.  concernant  le  départ,  de  la  Seine- 
Inférieure,  1888,  p.  1i- 

Méguyei*    Jean,   sculpteur  et  architecte   delà  ville  d'Orléans,  est 


3g8  DICTIONNAIRE    1)KS    SCULPTKI   RS 

appelé  à  Bourges,  en  1.108.  pour  visiter  les  travaux  delà  cathédrale. On 
le  retrouve  à  Orléans  en  i.Y3o. 

Bull,  du  comité hist.  des  arts  et  monuments,  t.  II.  —  Bkrard,  Dici.  des  artistes 

f nuirais,   1  S-:>.  col.   ">;". 

M  élu  11  Jean  de  ,  travaille,  de  ia3."i  à  1207,  aux  stalles  de  la  cathé- 
drale de  Poitiers. 

Cb.  Adbkr,  Hist.  de  ta  cath.  Je  Poitiers,  i85o.  —  Bûchai.,  Nouv.  dict.  des 
architectes  français,  i*s;.  p.  417- 

Menai'  Alphonse  .  était  établi  à  Paris  dans  la  première  moitié  du 
xvne  siècle.  Le  nom  de  ce  sculpteur  figure  dans  un  acte  mortuaire 
(celui  de  sa  fille  inscrit  en  i6a5  sur  les  registres  de  la  paroisse  Saint- 
(  iermain-l'Auxerrois. 

Herluisoh,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1875,  p.  294. 

Ménard  Jean  ,  sculpteur  lorrain  du  xvie  siècle,  se  rendit  en  Italie 
et  se  fixa  à  Rome  de  i5j'3  à  i583 

A.  Bertolotti,  A rtisli  francesi  in  Borna,  etc.,  1886,  p.  55.  —  A.  Jacqoot,  La 
sculpture  en  Lorraini  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  848). 

Ménart  Robert ,  sculpteur  ornemaniste  et  tailleur  de  marbre,  demeu- 
rant à  Paris  au  commencement  du  XVIIe  siècle,  nous  est  connu  par  la 
pièce  suivante  conservée  aux  Archives  nationales  : 

«  Henry,  à  noy  amez  et  leaulx  Conseillers  les  gens  de  noz  comptes  et 
trésoriers  généraux  de  France  à  Paris,  salut,  scavoir  faisons  que  vou- 
lans  recongnoistre  les  bons  et  agréables  services  que  nous  a  faictz  et 
continue  chacun  jour  nostre  cher  et  bien  aimé  Robert  Ménart,  l'un  de 
noz  tailleurs  de  marbre,  nous  luy  avons  pour  ces  causes  et  autres  a  ce 
nous  mouvans.  faict  et  faisons  don  et  remise  par  ces  présentes  signées 
de  nostre  main  des  lotz  et  ventes  et  autres  droicts  et  proflictz  seigneu- 
riaulx  qu'il  nous  peult  debvoir  à  cause  de  l'acquisition  par  luy  f'aicte 
d'une  place  en  l'isle  du  palais  audict  Paris,  à  quelque  somme  qu'ilz  se 
puissent  monter  et  revenir.  A  ceste  cause...  Donné  à  Fontainebleau  le 
3o  may  i(io<).  Signé  Henry.  » 

Robert  Ménart  devait  être  parent  de  la  femme  de  Guillaume  Ponce, 
et,  par  conséquent,  d'origine  italienne. 

Archives  nationales,  '/..  5g65,  fol.   ).">;  Y".  —  Nouvelles  Archives  de  l'art  français, 

187.5,  p.    >.ïo. 

Menuisier  Jacob  ,  né  à  Toul,  était  établi  dans  sa  ville  natale,  au 
commencement  du  xvie  siècle,  quand  il  fut  mandé  à  Nancy,  en  1.J28,  par 


m:  l'école  française  $99 

le  duc  de  Lorraine.  Il  entreprit  dans  cette  ville  la   décoration  de  la  fon- 
taine élevée  dans  le  jardin  du  palais  ducal. 
H.  Lepage,  Le  infinis  ducal  de  Nancy,  rSâa,  p.  t\i. 

Iléric   Méry  de),  sculpteur  et  tailleur  de  nacre,  exerçait  son  art  à 
Lyon  vers  i5'3(i-i538. 
Natalis  Koxhot,  Les  sculpteurs  de  /..'/""  du  xiv°  au  xvnr  siècle,  t884,p.  ">4. 

Morillon  (Jean),  vivait  au  Mans  au  xvie  siècle  et' exécutait  différentes 
œuvres  pour  les  églises  de  la  ville.  On  cite  de  lui  une  Assomption  qui 
était  placée  sur  le  maître-autel  de  l'église  Saint-Vincent .  Son  fils 
Jacques,  sculpteur  comme  lui,  l'aida  dans  ses  travaux.  On  attribuait  à 
ces  artistes  un  Sépulcre  dans  l'église  des  Cordeliers.  Jean  Mérillon 
serait-il  le  même  que  Jean  Le  Mérillon  occupé  à  Paris,  en  1 565,  au  tom- 
beau de  Henri  1 1  .' 

A.  Lenoir,  Musée  des  Mon.  franc.,  t.  III,  i8tj,  p.  121.  —  A.  Bérard,  Dicl. 
biogr.  des  artistes  français,  1872,001.  577. 

ïloriu*  (Baudet  ou  Baudouin  de),  sculpteur-tombier  résidant  à 
Paris  au  commencement  du  XIVe  siècle,  fut  un  des  collaborateurs  de 
Jean-Pépin  de  Huy  dans  l'exécution  du  tombeau  de  Robert  d'Artois,  fils 
d'Otbon  IV,  comte  palatin  de  Bourgogne,  et  de  Mahaut,  comtesse  d'Ar- 
tois. Ce  tombeau,  commencé  en  i3itf  et  terminé  en  i320,  était  autrefois 
dans  l'église  des  Cordeliers,  à  Paris;  il  est  placé  aujourd'hui  dans  l'église 
abbatiale  de  Saint-Denis. 

Dehwsxes,  Bist.  de  Fart  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  42.1  ;  Hoc,  p.  :>.5i.  — 
J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  5i(î.  —  L.  Cou- 
rajod  et  F.  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée,  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  u, 

lléry  <lo  Iléric.  Voir  Méric  Méry  de  . 

Mesiiard  1  Robert,  peut-être  parent  de  Jean  Ménard  que  j'ai  cité 
plus  haut,  vivait  à  Nancy,  où  il  travaillait,  en  109.5,  à  la  décoration  du 
palais  ducal.  L'année  suivante,  il  sculpta  des  fonts  baptismaux  en  marbre 
pour  l'église  Saint-Georges. 

H.  Lepage,  Lr  palais  ducal  de  Nancy,  i852,  75-76. 

Mcsnnrd  (Jean),  originaire  de  Fontenay-le-Comte,  en  Vendée,  exer- 
çait son  art,  au  XVIIe  siècle,  dans  sa  ville  natale. 
Benjamin  Fillon,  Poitou  et  Vendée,   t.  I,    1861,   art.    sur  Fontenay-le-Comte, 


\lclz  ^Jean  de),  sculpteur  lorrain  du  XVe  siècle,    était  établi  à  Troyes 

ts  i4'|5  •  * 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Bévue  de  l'art  français,  i**-,  p.  7^  • 


400  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Meule  ni  Guillaume  de  ,  sculpteur  parisien  de  la  fin  du  xni'  siècle, 
figure  sur  le  rôle  de  la  taille,  en  1292,  comme  payant  4  sous  d'impôts. 
A  la  même  époque,  un  autre  sculpteur  du  nom  de  Guillaume  demeurait 
à  Paris  dans  la  rue  Saint-Sauveur. 

il.  Géraud,  h  rôle  dt  la  taille  n  Paris,  1857,  p.  i",  5o.  [Documents  inédits  sur 
l'hist.  de  France.) 

Ileusnier  Jacques,  sculpteur  et  peintre  à  Abondant  (arrond.  de 
Dreux  ,  passe  marché  en  1590,  avec  la  fabrique  de  Mézières-en-Drouais 
Eure-et-Loir,  pour  faire,  moyennant  <>  écus  soleil,  «  deux  images, 
scavoir  est  l'image  saint  Sébastien  faict  en  terre  cuitte  à  potier  et 
l'image  saint  Jacques  faict  de  piastre,  pour  mettre  sur  l'hostel  Saint- 
Jehan  en  ladicte  église.  Et  sera  tenu  faire  saint  Sébastien  de  deux  pieds  et 
demy,  tout  painct  de  bland  de  plomb  bravé  à  l'huille,  et  le  linge  de  de- 
vant sera  d'or  ducat  et  l'arbre  de  vert  et  cordes  dorées,  le  tout  bravé  à 
l'huille  ;  et  ledit  image  saint  Jacques  de  trois  pieds  et  demy  etc.  » 

Art  h.  dép.  d'Eure-et-Loir;  E.  58i5.  — L.  Merlet,  Inv.  somm.  des  arck.  d'Eure- 
et-Loir,  t.  II,  2'  partie,  1886,  p.  "ion. 

Mevnal  Bertrand  de  ,  sculpteur  d'origine  suisse  ou  italienne,  tra- 
vaillait, au  commencement  du  xvic  siècle,  au  château  de  Gaillon,  où  il 
était  principalement  chargé  des  ouvrages  de  sculpture  en  marbre. 
En  1008,  aidé  de  Jérôme  Pacherot,  il  mettait  en  place  au  centre  de  la 
grande  cour  une  magnifique  fontaine  envoyée  au  cardinal  d'Amboise 
par  la  République  de  Venise  et  ajoutait  à  ce  monument  un  bassin  infé- 
rieur orné  de  bas-reliefs.  Cette  fontaine  fut  détruite  en  i-ô^  :  il  ne  faut 
donc  pas  la  confondre  avec  celle  de  même  provenance,  qui,  après  avoir 
fait  partie  du  Musée  des  Petits-Augustins,  se  trouve  aujourd'hui  au 
Louvre.  Bertrand  de  Meynal,  toujours  en  collaboration  de  Pacherot, 
exécuta  aussi  à  Gaillon  un  cadre  pour  le  Saint-Georges  terrassant  le 
dragon,  œuvre  de  Michel  Colombe,  qui  décorait  l'autel  de  la  chapelle 
du  château. 

A.  Deville,  Comptes  de  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Gaillon,  i85o, 
p.  xuii  cm,  1,558,  56i.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  188 r, 
p.  272.  —  L.  Codrajod,  Alexandre  /.'-noir,  son  journal  etc.,  t.  II,  1886,  p.  87. 

\lo>i  Conrad,  suisse  d'origine,  résidait  au  commencement  du 
xvic  siècle  à  Malines,  où,  dès  1  .">  1 4 -  il  était  au  nombre  des  sculpteurs 
employés  par  Marguerite  d'Autriche.  On  trouve  en  effet  dans  les 
comptes  de  la  princesse  plusieurs  mandements  relatifs  à  des  travaux 
de  l'artiste.  Celle-ci  écrit  le  10  janvier  i.uS  : 

«  Payez  à  Conrat  Meyt,  nostre  tailleur  d'ymages.  la  somme  de  qua- 
rante philippus  d'or,  laquelle  somme  lui  avons  ordonné  prendre  et  avoir 


de  l'école  française  401 

de  nous,  oultre  et  par  dessus  ses  gages  ordinaires  pour  les  pièces  d'ou- 
vraige  ci-après  déclairées,  assavoir  :  pour  deux  Hercules  de  cuyvre,  l'ung 
desquels  donné  à  nostre  cousin,  le  comte  de  Nassau,  et  l'autre  avons 
retenu  pour  nous,  vingt  phillippus  ;  pour  un  aultre  Hercule  de  bois 
dix  philippus  et  pour  deux  visaiges  de  bois  à  nostre  semblanee  huit 
philippus.  » 

Le  -j  mai  i.">i<),  nouvelle  ordonnance  de  paiement  «  de  5o.  philippus 
d'or  »,  au  profit  de  Conrad  Meyt,  «  pour  une  ymaige  de  bois  à  la 
semblanee  de  nostre  Dame  de  Pitié,  pour  le  couvent  de  Bruges»  .  Le  a.j 
mai  1019,  il  reçoit  encore  a5  livres  pour  deux  statues  en  bronze,  repré- 
sentant Adam  et  Eve. 

En  1626,  Conrad  Meyt  se  rendit  à  Brou,  mandé  par  Marguerite  d'Au- 
triche, avec  laquelle,  avant  son  départ  de  Malines,  il  avait  passé  le  mar- 
ché suivant  daté  du  14  avril  de  la  même  année  : 

«  Premièrement,  a  esté  dit  et  accordé  que  ledit  m°  Conrard  se  trans- 
portera d'icy  en  Bresse  ou  couvent  de  Brouz,  pour  besoignier  aux 
sépultures  que  madicte  dame  entend  estre  i'aictes  en  icelle  église  de 
Brouz  et  selon  le  pourtraict  pour  ce  fait  par  ledit  maistre  Loys  van 
Beughen.  fera  les  pièces  que  s'enssuyvent  de  sa  main,  assavoir  :  les 
visaiges,  mains  et  les  vil'z,  et  au  surplus  se  pourra  faire  aidier  par 
son  frère  ou  autres  bons  et  experts  ouvriers  que  m*  Loys  lui  baillera 
comment  cy-après  est  déclairé. 

«  Premier  la  figure  et  représentacion  au  vif  de  feu  mons1'  le  duc  Phi- 
libert de  Savoie  illhecques  reposant,  avec  le  lion  couchant  aux  pieds,  et  à 
l'entour  les  six  enfians  dont  les  quatre  tiendront  les  armes  et  épitaphe, 
et  les  deux  du  milieu,  L'ung  les  ganttelletz  et  l'autre  le  timbre,  et  cecy 
se  fera  de  marbre  blanc. 

«  Item,  fera  au  dessoubz  la  figure  de  la  mort  selon  le  pourject  et  icelle 
figure  sera  d'albastre. 

«  Item,  fera  le  personnaige  de  la  figure  et  représentacion  de  madame 
au  vif,  avec  le  lévrier  couchant  aux  pieds  et  à  l'entour  quattre  eniïans 
tcnansles  armoyries,  le  tout  de  marbre  blanc. 

«  Et  fera  au  dessoubz  la  représentacion  de  la  mort  d'albastre. 

«  Item,  fera  aussi  le  personnaige  de  la  représentacion  de  madame 
Marguerite  de  Bourbon,  mère  de  feu  mondit  seigneur  de  Savoie,  et 
quatre  enfTans  à  l'entour  tenans  les  armoyries,  lesquelles  pièces  il  fera 
d'albastre  à  cause  que  ladite  sépulture  est  en  lieu  remot  (écarté-  qui  ne 
se  peut  dampniflier  (endommager)  comme  les  autres. 

«  Et  quant  aux  vertuz  et  autres  pièces  nécessaires  à  faire  autour  des- 
dites trois  sépultures  par  dessus  ce  que  dessus,  ledit  maistre  Loys  van 
Beughen  les  fera  faire  sur  sa  charge  le  tout  d'albastre  comme  il  apertient. 

«  Le  dit  m'  Conrard  rendra  le  tout  fait  et  parfait  deueinent  au  dit  de 

26 


4oa  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

maistres,  deans  le  temps  et  ternie  de  quatre  ans  prouchain  venans,  il 
compter  dois  le  XVe  de  may  prouchain  venant  anno  XVe  XXVI,  moïen- 
nant  la  lionne  assistenee  que  ledit  Me  Loys  luy  fera  d'ouvriers,  que  sera 
de  trois  bons  ouvriers,  au  nombre  desquelzle  frère  dudit  maistre  Conrard 
sera  eomprins,  aux  raisonnables  gaiges  de  inadite  dame,  et  lui  fera  aussy 
la  délivrance  des  pierres  de  marbre  et  d'albastre  nécessaires  pour  l'ou- 
vraige  que  dessus,  ce  que  ledit  maistre  Loys  a  promis  faire  en  présence 
que  dessus. 

«  Et  pour  son  sallaire  et  payement  de  ses  paines  et  labeurs  dudit 
ouvraige,  aura  icellui  me  Conrard  de  madame  la  somme  de  IIIe  livres 
de  XL  gros  par  an  dont  il  sera  payé  de  quatre  mois  en  quatre  mois  par 
esgale  porcion,  etc..  » 

Conrad  Meyt  reçut  donc  la  commande  d'exécuter,  en  marbre,  les 
grandes  statues  des  tombeaux  de  Brou  d'après  les  dessins  de  l'architecte 
Louis  Van  Boghem  qui,  ayant  remplacé  Jean  Perréal  dans  la  conduite 
des  travaux,  s'était  sans  doute  inspiré  des  premiers  plans  faits  par  ce 
dernier.  Meyt  eut  probablement  aussi  à  sa  disposition  les  maquettes  en 
terre  cuite,  modelées  auparavant  par  Michel  Colombe  ;  il  fut  aidé  par 
son  frère  Thomas,  par  Benoit  de  Serins  et  par  deux  sculpteurs  italiens, 
Gilles  Vanibelli  et  Honoilre  Campitoglio. 

L'artiste  devait  être  en  grande  faveur  auprès  de  Marguerite  d'Au- 
triche, car  après  la  mort  de  celle-ci,  en  1020,  il  toucha  100  livres  tour- 
nois «  pour  le  récompenser  des  services  par  luy  faietz  à  icelle  feue  dame 
pendant  le  temps  qu'il  a  esté  et  demeuré  avec  elle  en  son  service  et 
jusques  à  l'heure  de  son  trespas  »  . 

Le  12  mars  i53a,  les  mausolées  étaient  terminés,  et  le  prieur  de  Brou, 
frère  Louis  de  Glegrens,  donnait  à  Conrad  Meyt  un  certilicat,  par  lequel 
il  affirmait  que  le  sculpteur  était  resté  «  audict  lieu  de  Brouz  environ 
cincq  ans,  à  tailler  les  ymaiges  et  piesses  k  luy  chargées  par  feuz  très- 
digne  et  louable  mémoire  dame,  madame  Marguerite,  archiduchesse 
d'Autriche,  etc.;  »  il  reconnaisait  aussi  les  «  ouvraiges  dudict  Conrard 
estre  bons  et  recepvables,  selon  le  marché  et  convention  faictes  avecq 
luy  ».  Ces  beaux  monuments  existent  encore  aujourd'hui  dans  l'église 
de  Brou.  Le  tombeau  de  Philibert  le  Beau  est  élevé  au  milieu  du 
cho-ur  ;  à  droite  est  érigé  celui  de  Marguerite  de  Bourbon,  et  à  gauche, 
celui  de  Marguerite  d'Autriche. 

Conrad  Meyt  alla  ensuite  à  Lons-le-Saunier,  appelé  par  Philiberte  de 
Luxembourg,  gouvernante  de  la  Franche-Comté,  pour  faire,  en  collabo- 
ration de  Jean-Baptiste  Mariotto,  sculpteur  italien,  la  sépulture  de  Jean 
de  Chalon  (1  .  prince  d'Orange,  et  celle  de  sa  première  femme.  Jeanne  de 

1   Epoux  de  Philiberte  de  Luxembourg. 


1)1£    L ÉCOLE    FRANÇAISE  4°^ 

Bourbon.  Les  deux  artistes  s'engagèrent  aussi  à  sculpter  l'effigie  de 
Philibert  (i),  vice-roi  de  Naples,  sous  une  chapelle  en  torme  d'arc  de 
triomphe,  richement  décorée  ;  au-dessus  devait  être  placée  une  statue  de 
Notre-Dame-de-Lorette.  Ces  œuvres  étaient  destinées  au  couvent  des 
Cordeliers  de  Lons-le-Saunier.  Philiberte  de  Luxembourg  étant  morte 
en  i53c),  les  travaux  lurent  interrompus,  et  les  statues  seules  furent 
achevées;  elles  ont  disparu  aujourd'hui. 

Meyt  (Thomas],  frère  de  Conrad,  travailla  avec  ce  dernier  aux  tom- 
beaux de  l'église  de  Brou.  On  lui  doit  les  deux  Génies  en  marbre, 
posés  aux  pieds  de  la  statue  représentant  Marguerite  d'Autriche 
vivante. 

Archives  défi,  du  Nord.  Chambre  des  comptes  de  Lille  :  H,  5386.  —  Roisselet, 
Ilist.  de  l'église  royale  de  Brou,  1826,  p.  118.  —  Bidl.  du  comité  des  arts  et  monum. 
t.  II,  [842-i843,  p.  i83,  478,  479-  —  1Mdro:\,  Annales  archéologiques,  t.  I,  i844. 
p.  94,  9-5.  —  Dufay,  Notice  sur  Brou,  1 844,  p.  12-14,  2?.,  25.  —  Do  Seigneur,  Notes 
sur  l'Hist.de  lasculpt.  franc.  d'Eméric-Daoid,  1862,  p.  3i2.  — J.  Houdoy,  Mar- 
guerite a" Autriche.  L'église  de  Brou.  Les  artistes  de  la  Renaissance  en  Flandre  (Gaz. 
des  beaux-arts,  t.  VI,  1872,  p.  170-176).  —  A.  Michiels,  L'art  flamand  d'ans  l'est  et 
le  midi  de  la  Francs,  1877,  p.  229-247.  —  J.  Finot,  Inc.  somm.  ries  an-hiecs  départ . 
du  Nord,  t.  VII,  1892,  p.  57(1.  —  A.  Rousset,  Dict.  hist.du  Jura,  t.  III,  p.  606.  — 
J.  Gauthier,  Documents  pour  servira  l'histoire  des  artistes  francs-comtois  (Annuaire 
du  Uoubs,  i8g3,  p.  !\ù).  —  Idem,  Les  initiateurs  de  l'art  en  Franche-Comté  <Réun. 
des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i8g5,  p.  6i5,  614). 

Mie  h  nu  Raoullet),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Saumur,  entre- 
prend en  i^j'i,  avec  Pierre  Pintard,  l'exécution  des  stalles  du  chœur  de 
l'église  Saint-Pierre.  11  quitte  bientôt  la  ville,  avec  son  compagnon, 
sans  avoir  terminé  son  travail. 

Célestin  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  247  et  248  à  la  note. 

Michuiill  François),  vivant  à  Cambrai  au  xvie  siècle,  reçoit  35  sous 
tournois,  en  i556-i55j,  «  pour  avoir  taillé  et  faict  les  moules  des  armoy- 
ries  de  le  ville  pour  mectre  sur  les  nouvelles  pièces  d'arthilleries  ».  En 
i5g6,  il  est  occupé  à  la  cathédrale  et  touche  4&  livres  «  pour  avoir  faict 
une  Sle  Barbe  et  1  pryant  mise  en  la  chapelle  de  St  Jacques  au  bois  ». 
Enfin,  en  161 1,  on  lit  encore  dans  les  archives  de  la  ville  : 

«  A  François  Michau,  pour  avoir  taillé  trois  lyons  de  bois,  de  deux 
piedz  et  demy  de  hault  chacun,  leur  avoir  baillé  une  couleur  roussate 
et  couleur  de  cataigne,  à  l'huille  de  paintre,  par  marchet  faict  avecq 
Messrs  les  quattre  (les  échevins),  douze  florins;  et  pour  avoir  cizelé  en 
pierre  dure  ung  capitau   de  la  iustice,  rompu  en    deux  pièces,   pour  y 

1    Fils  de  Philiberte  du  Luxembourg. 


4»4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

mectre  quattre  ancres  de  ter,  six  1.,  ensamble  réduict  et  passé  le  IXe 
brevet,  XXIX  1.  » 

J.  Hocdoy,  Hist.  artisl.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  291.  —  A. Durieox,  Notes 

sur  les  artistes  cambrésiens  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  ô8(i, 
4o5,  n°  m). 

Michel,  dit  Michel-des-images,  travaillait  à  Sens,  en  i54i,  à  l'église 
paroissiale  de  Saint-Pregts.  Les  comptes  de  la  fabrique  de  cette  église 
portent  : 

«  A  Micbel-des-ymages,  pour  la  façon  de  deux  yniages  de  Nostre 
Dame  et  saint  Jehan  (5  livres.  —  Au  même  pour  la  façon  de  six  apolres, 
4  livres  10  sous;  et  pour  la  façon  de  six  enfants  nus,  4  livres.  Plus  au 
dit  Michel,  pour  avoir  achevé  les  balustres  et  fait  des  roses  à  la  chaire 
et  un  chérubin  45  sous.  » 

Arch.  départ,  de  l'Yonne;  G.  ajo;.  —  Qdantih,  Inv.  sotnm.  des  arch.  de  l'Yonne, 
t.  II,  i875,  p.  V12. 

Michel  Didier  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  appelés  à  la  cour  du 
duc  Henri  II  de  Lorraine,  au  commencement  du  xvne  siècle,  pour  colla- 
borer à  l'ornementation  du  palais  ducal  de  Nancy. 

H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  1802,  p.  100. 

Michel  de  Helleville.  Voir  Ilelleville  Michel  de  . 

Michelel  de  Fontaines.  Voir  Fontaines   Michelet  de  . 

Midev  Jean  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  établi  à  Dijon  à  la  fin  du 
xive  siècle,  est  cité  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne  comme  tra- 
vaillant, en  i3p,3-i394,  à  la  décoration  du  portail  de  l'église  de  la  Char- 
treuse de  Champmol,  sous  la  direction  de  Claux  Sluter.  Ses  gages,  qui 
étaient  d'abord  de  5  gros  par  semaine,  furent  portés  ensuite  à  10  gros. 

Arch.  dép.  de  la  Cote-d'Or;  B.  444»,  444 1-  —  De  Labobde,  Les  ducs  de  Bourgo- 
gne, t.  I,  1 84 f » ,  p -  567.  —  Dehais>es,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  188G, 
p.  5i8;  Documents,  p.  699,  712. 

Mii^iiol  Jean  ,  sculpteur-architecte  normand  de  la  fin  du  xive  siècle, 
alla  en  Italie,  où  il  fut  employé  en  1399,  avec  son  compatriote  JeanCam- 
panosen,  aux  travaux  du  dôme  de  la  cathédrale  de  Milan,  en  remplace- 
ment de  Philippe  Bonaventure. 

De  Clarac,  Descript.  du  Louvre  et  des  Tuileries,  i853,  p.  (142.  —  L.  Dussielx, 
Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  iô,  4o6. 

Mille!    Antoine  ,  sculpteur  en  bois,  originaire  de  Fertans  Doubs  ,  est 


de  l'école  française  4°5 

reçu,  en  1662,  citoyen  de  Besançon,  après  avoir  exécuté  dans  cette  ville 
un  Jacquemard  en  bois  pour  le  clocher  de  l'église  Sainte-Madeleine. 
J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  franc-comtois  antérieurs  au  xix°  siècle,  1892,  p.  i5. 

\MII011  Jacques),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Troyes,  sculpte,  de  i53'3  à  1048,  les  stalles  de  Saint-Etienne,  en  collabo- 
ration de  Mathieu  de  Rommelles  et  de  Simon  Collot,  et  passe  marché  le 
i5  janvier  i55o,  avec  le  chapitre  de  cette  église,  pour  la  décoration  du 
bull'et  d'orgues,  à  laquelle  participe  également  Pierre  Clément.  Quel- 
ques années  auparavant,  Jacques  Millon  avait  travaillé  à  l'autel  et  aux 
stalles  de  l'abbaye  de  Vauluysant,  près  de  Sens. 

Bulletin  du  comité  hist.  des  arts  et  monuments,  t.  Il,  1842-1843,  P-    47-">,  476.   — 
Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  r  .  520.  — 
Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  1876,  p.  io5 
—  E.Socard,  Biographie  des  personnages  de  Troyes  etc.,  1882,  p.  3o8,  009. 

Millon  (Noël),  sculpteur  en  bois,  probablement  originaire  de  la  ville 
de  Troyes  et  parent  du  précédent,  était  occupé  au  château  de  Fontaine- 
bleau de  i562  à  iô'jo. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  526.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  1880,  p.  f>4 ,  180,  194.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le 
meuble  en  France  au  XVI"  siècle,  1887,  p.  G5. 

Millon  (Pierre),  sculpteur  lorrain  du  commencement  du  xvne  siècle, 

demeurant  à  Damvillers,  sculpte  dans  cette  ville,  en  1601,  les  armoiries 

du  duc  Charles  III. 

Arch.  département,  de  la  Mcurthe.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine  ;  B.  (Ï558.  — 
H.  Lepage,  Inv.  somm.des  arch.  de  la  Meurthe,  t.  II,  1870,  p.  270. 

Mimci*el  Jacques ),  sculpteur,  architecte  et  médailleur  né  à  Amiens, 
exerçait  son  art  à  Lyon  de  iC49^  1669.  Il  exécuta  dans  cette  ville  de 
nombreux  travaux  de  sculpture,  tant  à  l'hôtel  de  ville  que  pour  les 
églises  et  les  maisons  particulières.  Il  dirigea  aussi  comme  architecte  la 
construction  de  l'église  Saint-Antoine.  En  i654,  il  fut  nommé  sculpteur 
et  graveur  de  la  ville  de  Lyon.  De  16G8  à  1670,  il  sculpta,  dans  l'église  de 
l'abbaye  de  Saint-Antoine  de  Viennois  (Isère),  un  tombeau  dans  lequel 
on  renferma  des  reliques  de  saint  Antoine  ;  ce  monument,  payé  à  l'ar- 
tiste 10,000  livres  tournois,  existe  encore  maintenant.  Enfin,  on  possède 
plusieurs  médaillons  modelés  de  sa  main.  Un  de  ses  fils,  Louis  Mimerel, 
travailla  comme  sculpteur  à  Lyon  de  1689  à  1696. 

Natalis  Bondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xvme  siècle,  1884,  p.  5a,  55.  — 
Idem,  Lalyame,  Hendricy  et  Mimerel,  1888,  p.  34-44-  —  V.  Advielle,  Réun.  des  Soc. 
des  beaux-arts,  1884,  p.  198-206. 

Mochet  (Pierre),  natif  de  Genève,  entreprend  en  i494>  pour  l'évéque 


4ofi  DICTIONNAIRE   T)KS   SCULPTEURS 

Etienne  Morel,  les  stalles  et  le  ciborium  du  chœur  de  la  cathédrale  de 
Saint-Jean-de-Maurienne. 

Angley,  Bist.  du  diocèse  de  Maurienne,  p.  >.i).  -  Dufoir  et  Rabit,  Les  sculp- 
teurs et  la  sculptureen  Savoii  du  \iiic  au  xixe  siècle,  1874,  p.  ai. 

Molart  Jacquemart ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle, 
est  occupé,  vers  i446,  à  l'hôtel  de  ville  de  Béthune. 

A.  de  la  Foxs-Mélicocq,  Les  artistes  du  nord  de  la  France,  1848,  p.  87. 

Mollet  Mathieu,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Lille,  sculpte,  en 
1023,  une  chaire  à  prêcher,  dans  la  cathédrale. 

Mollet  (Benoît  ,  probablement  fils  de  Mathieu,  était  également  sculp- 
teur en  bois.  En  iô58,  il  lit,  pour  la  halle  échevinale  de  Lille,  des  buf- 
fets et  des  crédences  décorés  de  nombreuses  sculptures. 

J.  Hoi'Dov,  La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1870,  —  A.  Bérard,  Dict. 
biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  390.  —  Ed.  Bonhaffé,  Le  meuble  en  France 
au  xvi»  siècle,  1887,  p.  56. 

Mollin  Adrien,  sculpteur  établi  à  Lyon  au  xvie  siècle,  travaille  aux 

apprêts  des  fêtes  données  par  la  ville,  en  i548,  lors  de  l'entrée  de  Henri  II 
et  de  Catherine  de  Médicis.  Dans  les  comptes  dressés  à  cette  occasion, 
on  trouve  encore  un  Jean  Mollin  et  un  André  de  Mollin,  sculpteurs  ;  ces 
trois  artistes  étaient  sans  doute  de  la  même  famille. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvni'  siècle,  1884,  p.  ")3,  •><>, 


Molli  ou  M0I11   Christophe  ,  sculpteur  en  bois   et  tailleur  d'images, 

vivait  à  Troyes  dans  la  première  moitié  du  xvie  siècle.  En  1028.  il  sculpta 

une  Xotre-Dame-de-Lorette  pour  l'église  Saint-Nicolas.  En  1 538,  il  lit  un 

bas-relief  en  bois  doré,  retraçant  le  martyr  de  saint  Etienne,  destiné  à 

l'église  Saint-Etienne.  On  lui  devait  aussi,  sur  le  maître  autel  de  l'église 

Saint-Remi,  un  très  grand  retable  en  pierre,  où  étaient  représentées  les 

scènes  de  la  Passion.  Enfin,  Christophe  Molu  travailla  en  général  pour 

les  églises  de  Troyes,  qui  possédaient  presque  toutes  quelques-uns  de 

ses  ouvrages.  Ceux-ci  ont  disparu  ;  cependant,  on  croit  reconnaître  un 

fragment  du  retable  de  Saint-Remi  dans  un  bas-relief  ornant  la  première 

chapelle  latérale  de  gauche   de  l'église  Saint-Urbain.    L'artiste  figurait 

encore  en  i548  sur  le  rôle  des  impositions  de  la  ville  de  Troyes. 

Revue  des  sociétés  savantes,  ôe  série,  t.  III,  1864,  p.  570.  —  Chaibry  de  Tronce- 
xord,  Mém.  de  la  Soc.  d'agriculture,  commerce,  sciences  et  arts  du  départ,  de  la  Marne, 
1862,  p.  280.  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  de  Vancienne  capitale  de  la  Cham- 
pagne, 187G,  p.  94.  —  Babeau,  Les  prédécesseurs  de  François  Gentil,  1879,  p.  21. — 
Socard,   Biogr.  des  personnages  de  Troyes  et  du  départ,  de  l'Aube,   1882,  p.  5n, 


de  l'école  française  1<>" 

Monchy  Pierre  de  ,  sculpteur  eu  bois  et  ornemaniste  du  xvie  siècle, 
exerçait  son  art  à  Lille  vers  r549- 

A.  Bkraiîd.  Met.  bioijr.  des  artistes  français,  iX-:>,  col.  fi(i3.  —  Ed.  Borsaffé, 
Le  meuble  en  France  me  xvi«  siècle,  1887,  p.  ,"ii;. 

Jlonchy  Thomas  de ),  sculpteur  et  architecte  du  xvie  siècle,  demeu- 
rant à  Amiens,  sur  la  paroisse  Saint-Sulpice,  s'engage  par  contrat,  le 
17  mai  1084,  à  exécuter  un  monument  funéraire  pour  Mathieu  Gueudon, 
bourgeois  de  la  ville,  ainsi  que  pour  sa  femme  et  ses  enfants  au  nombre 
de  dix-sept.  Ce  mausolée,  outre  les  statues  des  défunts,  devait  com- 
prendre une  Notre-Dame-de-Pitié  et  les  images  de  saint  Mathieu  et  de 
saint  Jacques,  «  le  tout  enrichi  de  cornettes  et  moulures  et  pyramides, 
pour  asseoir  au  cymetière  Saint-Denis,  au  cinquième  arche  en  entrant  ii 
droite  du  costé  du  préau  du  dit  cymetière,  moyennant  LUI  escus  ». 

A.  Dubois,  L'œuvre  de  Blassel,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  12. 

ïloneret  iLouis  ,  était  établi  à  Lyon  au  xvip  siècle.  Il  est  cité  au 
nombre  des  artistes  qui  prirent  part  aux  apprêts  des  fêtes  données  par 
la  ville,  en  i548,  à  l'occasion  de  l'entrée  de  Henri  II  et  de  Catherine  de 
Médicis. 

Natalis  Rondot,  Les  seul/Urnes  de  Lyon  du  \ive  au  xvm6  siècle,  1884,  p.  56. 

Monnoiei'  Georges),  sculpteur  du  xvie  siècle,  est  l'auteur  d'un  bas- 
relief  en  marbre  placé  dans  la  cathédrale  de  Saint-Omer  contre  un  des 
piliers  du  chœur,  à  l'entrée  de  la  chapelle  de  Saint-Jean-1'Evangéliste. 
Cette  œuvre,  exécutée  en  i534,  représente  les  trois  jeunes  hébreux, 
Sidrac,  Misac  et  Abdénago,  dans  la  fournaise,  et  en  face,  un  homme 
agenouillé  en  costume  religieux  :  c'est  le  portrait  de  Sidrach  de  Lalaing, 
chanoine  et  doyen  de  la  cathédrale.  Le  sujet  de  cet  ex-voto  fut  choisi  à 
cause  de  la  similitude  de  nom  entre  un  des  enfants  et  le  défunt  cha- 
noine. 

En  i54g,  Georges  Monnoier,  qui  jouissait  certainement  en  son  temps 
d'une  grande  réputation,  se  trouvait  à  Lille,  quand  il  fut  chargé  de 
l'exécution  du  monument  funéraire  élevé  dans  le  chœur  de  la  Char- 
treuse de  Chercq,  près  de  Tournai,  à  Antoine  de  Werchin,  sénéchal  de 
Hainaut  et  seigneur  de  Houbaix.  La  description  de  cette  œuvre,  détruite 
en  i566,  nous  a  été  conservée  dans  le  marché  passé  par  l'artiste.  Le  tom- 
beau devait  être  «  en  la  forme  et  manière  qu'il  s'ensuyt.  Assavoir  :  la 
reprécentation  du  dit  feu  s1  de  lin  albastre  blancq  estant  en  armes  ('ou- 
vert de  sa  coste  d'armes,  à  genoulx,  les  mains  joinctes,  et  au  devant  de 
luy  un  schabeau  couvert  d'un  drap  aussi  armoyé  de  ses  dictes  armes,  et 
auprès  du    dit  scabeau  ses  armes  et  gantelets.  La  dite  représentation  de 


4<J*  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

quatre  pieds  et  demy  de  haulteur  et  de  trois  pieds  de  large.  Icelle  ligure 
et  représentation  entièrement  eslevée  se  raonstrant  de  tous  costés  et  les 
armoyries  tant  de  la  dicte  coste  d'armes  que  du  dit  drap  eslevées  et  cou- 
lourées  selon  que  les  armes  le  requereront,  etc...  »  Le  prix  convenu 
pour  ce  mausolée  était  de  «  cent  cinquante  florins  carolus  de  vingt 
patars  le  florin  ». 

On  attribue  encore  k  Georges  Monnoier  le  tombeau  de  Charles  de 
Lalaing,  mort  en  i558;  ce  tombeau,  érigé  autrefois  dans  l'abbaye  des 
Prés,  sur  la  paroisse  de  Saint-Albin,  k  Douai,  fait  partie  maintenant  du 
musée  de  la  ville.  D'après  M.  Palustre,  on  pourrait  aussi  reconnaître 
la  main  de  l'artiste  dans  le  monument  de  François  d'Audenfort,  qui  se 
voit  dans  le  collatéral  de  l'église  Saint-Denis,  à  Saint-Omer. 

Bull,  du  comité  des  arts  et  monuments,  t.  III,  p.  t)5.  —  Vallet  de  Viriville, 
Mém.  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  lu  Morinie,  1840,  p.  xliii,  — Du  Seigseuk,  Notes 
sur  l'Rist.  de  la  sculpt.  franc,  d' Eméric-David,  1 8O2,  p.  021.  —  Jules  Hoidov, 
Etudes  artistiques,  artistes  inconnus  des  xiv",  xv«  et  xvie  siècles,  1  «77,  p.  5i-.">:>.  — 
L.    Palustre,  La]  Renaissance  en  France,  t.  I,  187g,  p.  9-12,  20-20. 

Monnol  Jean  ,  sculpteur  franc-comtois  originaire  de  Noël-Cerneux 
Doubs  ,  travaillait,  de  1628  à  i634,  à  l'église  de  Beaume-les-Dames.  Son 
iils,  Daniel  Monnot,  fut  également  sculpteur. 

J.  Gauthier,  lhet.  des  artistes  francs-comtois  antérieurs  au  xixe  sièele,  1893, 
p.  i5. 

Jlons  Girardin  de  ,  sculpteur  et  maître  d'œuvre  d'origine  flamande,  ré- 
sidait kTroyes  dei'385k  i388et  étaitoccupéaujubéde  la  cathédrale,  sous  la 
conduite  de  l'architecte  Henri  de  Bruxelles  ;  il  recevait,  pour  ses  gages, 
■2  sous  6  deniers  par  jour.  En  même  temps,  un  autre  artiste  flamand, 
Henri  de  Mons,  était  aussi  employé  k  ce  jubé  et  touchait  le  même 
salaire  que  son  compatriote. 

Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  fra?içais,  1887,  p.  68). 

Moiislici*  Cardin  du  ,  participait,  au  xvie  siècle,  aux  travaux  du  châ- 
teau de  Fontainebleau.  Les  comptes  de  1040  k  iolîo  portent: 

«  A  Cardin  du  Monstier,  imager,  pour  avoir  vacqué  k  nettoyer  la 
figure  de  Cléopatre,  naguères  jettée  en  cuivre  k  la  fonderie  des  ligures 
antiques  amenées  de  llome  pour  ledit  chasteau,  k  raison  de  12  liv.  par 
mois.  » 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  t.  I,  i85o,  p.  42;).  — Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  P-  ""-'• 

Moiituifiisi  Benoit  de  ,  «  architecte  pourtrayeur  »,  géomètre  et  tail- 
leur de  pierre,  est  mentionné  par  un  auteur  du  temps  comme  ayant  col- 


de  l'école  française  4°9 

laboré  aux   travaux  de  l'église  de    Brou  dans  la  première  moitié   du 
xvic  siècle.  Faut-il  le  ranger  parmi  les  sculpteurs? 

Revue  des  Sociétés  savantes,   1872.  —  Ch.   Buchal,  Nouv.  die  t.  des   arckitecl 
français,  1887,  p.  4^2. 

Muni  ;i  inloiiiii  Denis  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville 
de  Chartres,  sculpta,  en  i53i,  les  stalles  de  la  cathédrale,  avec  son  con- 
frère Jacques  Bourdon. 

Herluison,  Artistes  Orléanais,  186Ô,  p.  40.  — Ed. Bonnaffé, Le  meubl  en  France 
au  xvie  siècle,  1887,  p.  48. 

tlonlul  Balthazar  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  né  à  Luné  ville, 
était  établi  à  Nancy  au  xvie  siècle  et  y  exécutait,  en  i5Go,  différents  tra- 
vaux dans  l'église  des  Cordeliers. 

A.  Bkraud  Dictionnaire  Id'ujrajjhique  •/  s  artisti  s  français,  1872,  col.  .'>i|.~. 

Montreuil  Eudes  de  ,  sculpteur-architecte  et  ingénieur  du  xme  siècle, 
était  sans  doute  parent  du  célèbre  architecte  Pierre  de  Montreuil  ou  de 
Montereau  qui  commença,  en  1239,  la  Sainte-Chapelle  de  Paris  et  qui, 
lui  aussi,  pratiquait  probablement  la  sculpture.  En  1243,  Eudes  de  Mon- 
treuil suivit  Louis  IX  en  Palestine  comme  ingénieur  et  édifia,  vers 
i2Ôo  ou  i25i,  les  fortifications  de  Jall'a.  De  retour  en  France,  en  12Ô4, 
il  bâtit,  à  Paris,  l'église  et  l'hôpital  des  Quinze-Vingts.  En  J2G2,  il 
éleva  l'église  des  Cordeliers  et,  en  1276,  celle  des  Chartreux.  Il  entre- 
prit également  la  construction  des  églises  de  Sainte-Catherine-du-Yal- 
des-Ecoliers,  de  l'Hôtel-Dieu,  des  Blancs-Manteaux,  des  Mathurins  et 
de  Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.  Enfin,  on  lui  attribue  encore  une 
grande  part  dans  les  travaux  de  l'église  Notre-Dame  de  Mantes. 

Eudes  de  Montreuil,  mort  en  1289,  fut  inhumé  dans  l'église  des  Cor- 
deliers où  il  avait  sculpté  son  propre  tombeau  deux  ans  auparavant. 
La  décoration  de  ce  mausolée  se  composait  d'un  bas-relief  le  représen- 
tant de  grandeur  naturelle  entre  ses  deux  femmes  ;  il  tenait  de  la  main 
droite  un  compas  avec  lequel  il  semblait  tracer  le  plan  d'une  église,  et 
de  la  gauche,  une  équerre  ;  à  côté  était  un  ciseau  de  statuaire.  Ce  monu- 
ment, détruit  dans  un  incendie  en  i58o,  nous  est  connu  par  un  dessin 
fait,  avant  sa  destruction,  par  Thévet,  historien  du  temps  de  Henri  II. 

Tikvet,  Hist.  des  hommes  illustres,  t.  III,  fol.  5g5.  —  J.  Dibreiil,  Thédtri  d 
antiquités  de  Paris,  i65i),  p.  35i,  724.  —  Sauvai.,  Hist.  des  antiquités  de  Paris, 
1724,  t.  I,  p.  fiôo.  —  Eméric-David*  Vie  des  artistes  anciens  et  modernes,  1872, 
p.  n3.  —  A.  Bertv,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  68.  —  L.  Di  s- 
siecx,  Lesartistes  français  a  l'étranger,  187!), p.  391.  —  Inv .  yen.  des  richesses  d'art 
de  la  France  (Province,  mon.  relig.,  t.  I,  188G,  p.  18.3,  184).  —  L.  Gonse,  L'art 
gothique,  1890,  p.  a'i .">. 


tjIO  1UCTIONNAIRK    DES    SCULPTEURS 

Mont l'ioharl  Henri  de  ,  sculpteur-architecte  de  la  ville  d'Amboise, 
éleva  en  i479,  avec  Jehannot  Le  Pelletier,  un  portail  placé  entre  le 
Petit-Fort  et  la  ville.  D'après  les  archives,  les  deux  artistes  sculptèrent 
les  armes  du  roi  soutenues  par  deux  anges,  sur  la  face  du  portail, 
regardant  la  rivière. 

Archives  eomm.  d'Amboise,  CC.  loi,  fol.  iô.  —  Ch.  Chevalier,  Inv.  anal,  desaroh, 
eomm.  d'Amboise,  i8;'|,  p.  191. 

\lonlyon  Antoine  de  ,  était,  en  i386,  au  nombre  des  sculpteurs 
employés  à  la  décoration  du  château  de  Riom,  en  Auvergne,  pour  le 
compte  du  duc  Jean  de  Berrv. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  due  de  Berry, 

lSl|'|,  p.    10.  89. 

\loiijel  Pierre  ,  demeurait,  à  la  fin  du  XVIe  siècle,  dans  la  ville 
d'Amiens  et  sculptait,  en  1090.  plusieurs  statues  pour  la  cathédrale. 

A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  artistes  français,  1872,001.  r^/j. 

Morant  Jean  ,  sculpteur  et  fondeur  établi  à  Paris  au  xve  siècle,  exé- 
cuta, en  1468,  les  tombeaux  en  bronze  de  Jean,  bâtard  d'Orléans,  comte 
de  Dunois,  et  de  Marie  d'Harcourt.  sa  femme,  qui  furent  placés  dans  la 
chapelle  de  Saint- Jean-Baptiste,  en  l'église  collégiale  de  Cléry  Loiret'. 
Les  comptes  portent  : 

«  A  Jehan  Morant  fondeur,  demourant  à  Paris,  la  somme  de 
IIII  c  XII  1.  X  s.  à  lui  paiée,  par  les  mains  de  Denis  le  Breton,  par  l'or- 
donnance des  exécuteurs,  sur  la  sépulture  par  lui  faicte  pour  feu  mondit 
seigneur,  tant  pour  cuyvre  que  pour  façon.  En  ce  non  compris  ce  que  le 
bailli  de  Dunois  en  a  baillé,  comme  appert  par  le  marché  de  ce  fait  et 
quictance  dudit  Morant  rendus  au  doz  dudit  marché.  » 

«  Jehan  Morant  de  Paris  pour  le  reste  à  lui  deu  de  la  sépulture  de 
feu  mondit  seigneur  et  dame,  de  cuyvre,  et  pour  les  journées  dudit 
Morant  et  de  ses  varletz  à  asseoir  ladite  sépulture.  .  .  .  IIIIXV  XVIII  1. 
XIII  s.  IX  d.  ». 

Ces  tombeaux  furent  enlevés  par  les  protestants  en  1062  et  fondus  à 
l'arsenal  d'Orléans. 

Jean  Morant  fit  également  un  aigle  de  cuivre  que  le  comte  de  Dunois 
lui  avait  commandé  pour  orner  le  chœur  de  la  chapelle  du  château  de 
Chàteaudun.  On  lisait  sur  le  piédestal  le  huitain  suivant  : 

Très  haut,  excellent  et  puissant 
Jehan,  jadis  comte  de  Dunois, 
Me  fil  faire,  en  son  vivant 
Par  Jehan  Morant,  fondeur  courtojs 


de  l'école  française  "in 

Et  fut  cy  mis  en  ce  beau  mois 
Murs  mil  quatre  cent  soixante  huit 
Priez  tous  Dieu  d'une  voix 
Qu'en  Paradis  soit  conduit. 

Plus  lard,  en  148."),  s'étant  associé  son  fils  Adam  et  son  gendre 
Régnault  Guédon,  il  signa  un  contrat  avec  Louis  d'Amboise,  évêque 
d'Albi,  frère  du  ministre  de  Louis  XII,  pour  l'exécution  d'un  pupitre 
en  bronze  destiné  à  l'église  Sainte-Cécile  d'Albi,  semblable  à  celui  qui 
était  k  cette  époque  dans  le  chœur  de  l'église  des  Cordeliers,  à  Paris.  Ce 
pupitre,  décoré  des  statues  de  la  Vierge,  de  sainte  Cécile,  de  saint  Valé- 
rien,  de  saint  Salvi,  de  saint  Tiburce  et  de  saint  Michel,  devait  être 
entouré  de  six  colonnes  surmontées  d'anges  tenant  les  instruments  de 
la  Passion,  colonnes  pareilles  à  celles  existant  à  Saint-Jacques-la-Bou- 
cherie.  Les  artistes  s'engageaient  en  outre  à  fournir  un  support  en  forme 
de  crosse,  enrichi  de  figures,  pour  soutenir  le  dais  protégeant  l'osten- 
soir. De  plus,  Morant  promettait  d'aller  mettre  son  œuvre  en  place  «  ou 
envoyer  homme  qui  soit  soullisant  pour  ce  faire  ». 

Jean  Morant  était  aussi  l'auteur  d'un  mausolée  en  bronze,  érigé  dans 
l'abbaye  de  Saint-Denis  à  Arnaud  Guilhem  de  Barbazan,  chevalier, 
conseiller  de  Charles  VII,  tué  à  Bulgneville  en  i43i.  Ce  monument, 
aujourd'hui  détruit,  portait  gravé  :  A  Paris  par  la  main  de  Jehan 
Morand.  Gaignières  nous  en  a  conservé  un  dessin.  C'était  assurément 
une  des  premières  œuvres  de  notre  artiste  qui  se  trouvait  par  con- 
séquent dans  un  âge  assez  avancé,  lors  de  son  traité  avec  l'évèque 
d'Albi. 

E.  de  Fréville,  Archives  de  l'aii  français,  Documents,  t.  III,  i855,  p.  317-326.  — 
E.  Molinier,  Bull,  de  la  Soc.  de  l'histoire  de  Paris,  etc.,  t.  IX,  1882,  p.  43,  44-  — 
E.  .Ioubois,  Les  beaux-wts  dans  le  département  ilu  Tarn  (Réun.  des  Soc.  desbean.e- 
arts  des  départ.,  1887,  p.  41°.  4'0-  —  Gaignières,  Bibl.  nat.  départ,  des  estampes, 
Pe  11  a,  fol.  26.  —  H.  Boichot,  ïnv.  des  dessins  exécutés  pour  Roger  de  Gaignières, 
1890,  n°  4â3a.  —  L.  Jarrv,  Artistes  aux  gages  de  Jean,  bâtard  d'Orléans  {Réun.  des 
Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1890,  p.  lïi;,  618,  Gaô,  624). 

Morant  (Adam  |,  sculpteur  et  fondeur,  fils  du  précédent,  vivait  à 
Paris  au  xve  siècle  et  collaborait  aux  travaux  entrepris  par  son  père. 

E.  de  Fréville,  Archives  de  l'art  français ,  Documents,  t.  III,  i855,  p.  ."17-526. 

lloi'eau  (Pierre),  maître  sculpteur  établi  à  Grenoble  au  commence- 
ment du  xvne  siècle,  figure,  en  1616,  comme  témoin  dans  un  acte  de 
mariage. 

Ed.  Maigmen,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  25i. 

Uorca  11  (Pierre),  sculpteur  et  architecte  du  XVIIe  siècle,  travaillait  à 
Angers  de  1624  à  iG5o.  Serait-ce  le  même  artiste  que  le  précédent  ? 

Célestin  Port,  Les  artistes  angevins,  188 1,  p.  222. 


4l2  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Morel   Etienne  ,  exerçait  son  art  à  Lyon  de  i358  à  i363. 

\Iorel  Perrin  ,  appelé  aussi  «  maistre  Perrin  le  ymageur»,  proba- 
blement fils  d'Etienne,  résidait  également  k  Lyon  de  i384  k  i4o5. 

Xatalis  Rosdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xvni"  siècle,  1884,  p.  iô,  14. 

Mord  Jacques  ,  fils  du  précédent,  naquit  il  Lyon  à  la  fin  du  xiv<  siè- 
cle. De  1418  à  i425,  il  était  occupé  dans  sa  ville  natale  comme  maître  de 
l'œuvre  de  la  cathédrale  Saint-Jean,  pour  laquelle  il  sculpta,  en  1420,  le 
tombeau  du  cardinal  de  Saluées.  Ce  monument,  qui  coûta  i,5oo  francs 
d'or,  somme  représentant  de  nos  jours  environ  ^1.000  francs,  fut  détruit 
par  les  prolestants  en  1662.  Il  se  rendit  ensuite  à  Toulouse,  où  il  se  ma- 
ria. Le  10  mai  1429,  il  s'engagea  à  entreprendre  un  retable  en  argent, 
destiné  au  maître -autel  de  la  cathédrale  d'Avignon,  mais  il  ne  put  com- 
mencer cet  ouvrage  et  il  en  fournit  seulement  un  dessin.  En  i433,  il  était 
à  Béziers  ;  de  I441  à  J445.  il  restait  à  Avignon  et  s'y  remariait,  après 
être  devenu  veuf  en  i44^'.  enfin,  de  i44^>  à  i44^>  il  demeurait  k  Mont- 
pellier. C'est  dans  cette  ville  qu'il  reçut  la  commande  du  tombeau  que 
Charles  Ie'  de  Bourbon  avait  résolu  de  se  faire  élever  ainsi  qu'à  sa 
femme,  Agnès  de  Bourgogne,  dans  la  chapelle  neuve  de  l'église  du 
prieuré  de  Souvigny  en  Bourbonnais. 

Par  acte  passé  k  Lyon,  le  24  juin  i44^>  Jacques  Morel  promettait  de 
«  faire  k  mondit  seigneur  le  duc,  en  la  ville  de  Souvigni,  dedans  l'église 
du  monastère  dudit  lieu,  devant  l'autier  de  monseigneur  Saint  Mérilou 
en  tel  autre  lieu  et  place  en  ladicte  église  qu'il  plaira  k  mondit  seigneur 
le  duc,  une  sépulture  pour  mondit  seigneur  le  duc  et  pour  madame  la 
duchesse,  en  la  manière  qui  s'ensuit  :  c'est  assavoir  que  ladite  sépulture 
sera  toute  carrée,  de  dix  piez  de  long  et  de  six  piez  de  large,  et  de  la 
haulteur  de  la  sépulture  de  feu  monseigneur  le  duc  de  Bourgogne  (Phi- 
lippe le  Hardi  estant  k  Dijon.  Et  sera  la  tumbe  de  dessus  ladicte  sépul- 
ture, où  les  personnages  de  mesdis  seigneur  et  dame  gerront,  de  marbre 
noir  de  quatre  piesses,  et  l'embassement  de  ladicte  sépulture  dessoubs 
sera  semblablenient  de  marbre  noir  de  quatre  piesses  ;  les  espondes  et 
cotières  de  ladicte  sépulture  seront  de  pierre  tendre.  Item,  dessus  ladicte 
tumbe  de  marbre  noir,  aura  deux  ymages  d'albâtre  blanc  de  Salins,  re- 
présentens  les  personnages  de  mesdis  seigneur  et  dame  de  la  grandeur 
qu'il  s'apartiendra  ;  l'un  desdiz  ymages  représentent  mondit  seigneur,  et 
l'autre  y  mage  représentent  madicte  dame.  Lesquelx  deux  ymages  ledit 
maistre  Jacques  fera  de  telle  façon  qu'il  plaira  k  mondit  seigneur  le  duc. 
Et  soubs  la  teste  de  chacun  ymage  ;  aura  ung  aurilier  de  mesme  ledit 
ymage  et  k  la  teste  de  l'ymage  de  mondit  seigneur  aura  deux  anges  d'al- 
bâtre, tenans  ung  bassinet  (casque  d'albâtre  ;  derrière  ladite  teste  et  aux 


ùe  l'école  française  $i3 

piez  dudit  ymage  aura  ung  lion  d'albâtre.  Et  derrière  la  teste  de  l'vrnage 
de  madicte  dame  aura  deux  anges  d'albâtre  qui  tiendront  ung  escu  aux 
armes  de  madicte  dame  ;  et  aux  piez  dudit  ymage  deux  petites  chiennes 
d'albâtre  ou  ce  que  bon  semblera  à  madicte  dame.  Item,  tout  à  l'entour 
de  ladite  sépulture,  aura  vingt  tabernacles  d'albâtre,  aiucors  plus  que 
moins,  que  grands  que  petis,  assis  sur  pilliers,  ainsi  qu'il  appartiendra, 
pour  lesdiz  tabernacles.  Et  sur  chacun  pillier  aura  un  angelot  d'albâtre,  . 
chacun  angelot  tenant  un  eseusson  d'albâtre  aux  armes  de  mondit  sei- 
gneur et  de  madicte  dame.  Et  dedens  lesdiz  tabernacles  aura  quarente  et 
quatre  personnages  d'albâtre,  ou  plus  ou  moins,  plorans  et  portant 
dueil.  Item,  dessus  ladicte  sépulture  aura  une  croix  de  cuivre  dorée 
d'or  qui  couvrira  les  quatre  jointes  de  la  tuinbe  de  marbre  noir  de  des- 
sus ladicte  sépulture.  Et  seront  les  esles  de  tous  les  anges  et  angelots, 
estans  en  la  dicte  sépulture,  de  cuivre  doré  ;  et  les  lettres  du  tiltre  qui 
sera  à  l'entour  de  ladicte  tuinbe  seront  aussi  de  cuivre.  Laquelle  sépul- 
ture, par  la  manière  que  dit  est,  ledit  maistre  Jacques  a  promis  de  taire 
et  accomplir  bien  et  dénuement  à  ses  despens,  fournir  et  bailler  tout 
albâtre  blanc neccesserre  et  appartenant  à  faire  ladicte  sépulture,  etc..  ». 
L'artiste  devait  toucher,  pour  la  façon  du  tombeau  et  pour  la  fourniture 
de  l'albâtre,  la  somme  de  3,5oo  écus  d'or.  Ce  mausolée  fut  terminé  en 
i453  ;  quoique  fort  mutilé,  on  l'admire  encore  aujourd'hui  dans  l'église 
de  Souvigny   Allier     1  . 

La  même  année,  Jacques  Morel  se  trouvait  à  Saint-Pourcain,  dans  le 
Bourbonnais,  lorsqu'il  fut  appelé  à  Angers  pour  travailler  au  tombeau 
que  le  roi  René  désirait  se  faire  ériger  dans  la  cathédrale  Saint-Mau- 
rice, tombeau  commencé  par  Jean  Poncet,  sculpteur  angevin.  On  lit  en 
effet  dans  les  comptes  : 

«  A  maistre  Jacques  Moreau  ymaigier  le  18  may,  XXXIV  livres  VII  solz 
VI  deniers  à  luy  ordonez  par  ledit  seigneur  pour  supportacion  de  sa 
despence  allant  à  Angers  partant  de  Saint  Poursaint  pour  visiter  la 
sépulture  d'icelluy  seigneur  que  fait  le  iîls  de  feu  Ponset  l'ymaigier.  » 

Jacques  Morel  se  fixa  à  Angers  et  se  mit  au  travail.  Dans  la  suite,  le 
19  juillet  1409,  le  roi  René  résidant  en  Provence,  ses  gens  lui  écrivaient  : 

«  Maistre  Jacques  Moreau  est  presque  à  la  (in  des  chevaliers   et 

dammes  de  vostre  sépulture.  Nous  les  visitons  souvent,  et  est  très  belle 
et  riche  besongne.  Le  maistre  de  voz  cuvres  dit  que  en  ce  royaume  n'a 
ouvrier  qui  sceust  approucher  en  ce  cas  dudit  maistre  Jacques.  Il  est 
seul  et  besongne  tout  de  luy,  et  par  ce  convient  que  l'ouvraige  prenne 
long  train »  Un  mois  après,  Jacques  Morel  mourut  à  Angers,  lais- 
sant cette  œuvre  inachevée.  «  Maistre  Jacques  Moreau,  mandait-on 

[X)  On  voit  au  Musée  du  Trocadéro  les  moulages  des  statues  funéraires  de  Charles 
de  Bourbon  et  d'Agnès  de  Bourgogne.' 


-4I4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

alors  au  roi  René,  est  allé  de  vie  à  trespassement,  en  debte  envers  plu- 
sieurs personnes,  et  n'a  esté  trouvé  riche  en  or  et  en  argent  que  de 
V  sols.  »  Malgré  les  nombreux  travaux  qu'il  avait  exécutés,  la  situation 
du  sculpteur,  au  moment  de  sa  mort,  était  donc  des  moins  prospère. 

On  cite  un  Jacques  Maurel  qui,  de  144&  à  i436\  éleva  le  portail  méri- 
dional de  la  cathédrale  de  Rodez.  Il  est  possible  que  ce  soit  le  même 
artiste,  dont  les  loisirs  ont  pu  ne  pas  être  entièrement  absorbés,  à  cette 
époque,  par  l'exécution  du  tombeau  de  l'abbaye  de  Souvigny.  M.  Gonse 
attribue  encore  à  Jacques  Morel  la  statue  funéraire  d'Agnès  Sorel.  dépo- 
sée maintenant  au  château  de  Loches. 

Ch.  G01GNK,  Jacques  Morel,  sculptew  dt  Monlpelliei  [Archives  de  l'art  français, 
Documents,  t.  IV,  i855-i856,  p.  5ii-Ô2o).  —  A.  Lecoy  de  i.a  mvrche,  Extraits  des 
comptes  et  mémoriaux  du  roi  Ih  né,  1870,  n05  169-17-',  i-'t.  485.  —  Idem,  Le  roi  René 
1875,  t.  II,  p.  '2-.'.,  38,  52,  100,  104.  —  C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  221. 

—  Natalis  Rondot,  Les  artistes  et  les  maîtres  de  métiers  de  Lyon  au  xive  siècle,  1882, 
p.  49.   —   Idem,   Les  sculpteurs  de  Lyon  ditxw    au  xvm*  siècle,  1884,  p.  17,  1*. 

—  Idem,  Jacques  Morel,  sculpteur  lyonnais  IRéun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1889,  p.  622-652).  —  L.  Courajod,  Jacques  Morel,  sculpteur  bourguignon 
(Gaz.  archéol.  i8N">,  p.  j.ïii.  -.>:>.">  .  —  L.  Courajod  >■{  F.  Marcou,  Musée  d\  sculp- 
ture comparée.  Catalogm  aisonné,  1N92,  p.  iaô-iôo.  —  L'abbé  Reqcix,  Le  sculp- 
teur Jacques  Mord  Réun.  des  So  .  des  beaux-arts  des  départ  ,  1890,  p.  87-9.')).  — 
Idem,  Revue  de  l'art  français,  1890,  p.  loi.  —  J.  Denais,  Le  tombeau  du  roi  hené 
à  la  cathédrale  d'Angers  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.  1890,  p.  :")- 
154. —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  1890,  p.  ]]'>,  44-j-  —  Idem,  La  sculpture  fran- 
çaise, i8g5,  p.  52-35.  —  A.  deChampeadx,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de 
France,  duc  de  Berry,  1894,  p.  ~>ù. 

Morel  Jean  ,  vivait,  au  xvi  siècle,  à  Noyon,  en  Picardie,  et  y  tra- 
vaillait, en  i543,  à  la  décoration  de  la  cathédrale. 

A.  de  La  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  et  les  ouvriers  du  Nord  de  la   France,    1848, 

p.  71. 

Mord      Charles  ,    était    au   nombre    des    sculpteurs    ornemanistes 

employés,  vers  le  commencement  du  xvne  siècle,  au  palais  du  Louvre. 

D'après  Sauvai,  il  sculpta   de  1600  à  i6o3,  avec  son  confrère  Boileau. 

les  beaux  chapiteaux  surmontant  les  pilastres,  au-dessous  de  la  corniche 

de  la  grande  galerie. 

Sauval,  Hist.  des  Antiquités  de  la  ville  de  Paris,  1 7 ■  > 4 ,  t.  II,  p.  \i,  —  De  Cla- 
rai  ,  Description  du  Loum  ei  des  Tuileries,  iS.ïô,  p.  652.  —  A.  Bertv,  Topographù 
historique  du  Vieux  Paris,  t.  II.  iM<>8,  p.  72. 

Morel  Alard  du  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  natif  de  Tournay, 
exécute  en  i44°-  pour  la  cathédrale  de  Cambrai,  le  tombeau  d'un  cha- 
noine nommé  Toussaint  Le  Mercier,  qui  était  placé  entre  la  chapelle  de 
la  Trinité  et  celle  de  Sainte-Elisabeth.  Quatre  ans  plus  tard,  il  fait  un 
tombeau  semblable  pour  un  autre  chanoine. 

J.  Hoidoï,  Histoire  artistique  de  la  cathédrale  de  Cambrai,  î.s.So,  p.  261. 


DE   L'ÉCOLE    FRANÇAISE  ^ir> 

ïlor«?l  Aubcrt  ,  prend  part,  au  xvie  siècle,  aux  travaux  de  sculpture 
du  château  de  Fontainebleau.  Dans  les  comptes  des  bâtiments  du  roi, 
il  est  mentionné,  de  153^  à  i54o,  comme  recevant  i3  livres  de  gages  par 
mois. 

De  Labokde,  Lu  'Renaissance  des  tirts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  4<>,">.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  durai,  t.  I,  187-,  p.  i35. 

lloi'is   Jean;,  sculpteur  et  modeleur  du  xvie  siècle,  exerçait   son  art 
à  Lyon  de  i54^  à  i55a. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xvine  siècle,  ik,s/|,  p.  '■,-, 

llorisel   sculpteur  ornemaniste,   travaillait   à  Paris,    dans  la  pre- 
mière moitié  du  xive  siècle,  à  l'église  Saint-Jacques-l'Hôpital. 
Boriiier,  Mémoires  de  la  Sociétêdes  antiquaires  de  France,  t.  XXVIII,  1864, p.  117. 

Morisel  'Jean),  sculpteur  vivant  à  Ghàlons  à  la  fin  du  xvie  et  au  com- 
mencement du  XVIIe  siècle,  nous  est  connu  par  l'épitaphe  suivante  pla- 
cée dans  la  net'  nord  de  la  cathédrale. 

Celui  qui  de  rien  feit  ceste  machine  ronde 
Qui  dispose  ça  bas  des  esprits  de  ee  monde 
Créa  Jean  Moriset,  bon  sculpteur  le  faisant, 
Puis  reprit  son  esprit  ;  son  corps  est  ci  gisant,  etc. 

Cet  artiste  mourut  en  1007. 

L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  chàlonnais,  1889,  p.  55. 

llorissel  (Robert),  est  au  nombre  des  sculpteurs  occupés,  au 
xvie  siècle,  au  château  de  Fontainebleau  ;  en  i537-i54o,  il  reçoit  i(5  livres 
par  mois. 

De  Labokde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  402.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877.  p.  i5'|. 

Moi  11:1111  (Henri),  était  établi,  au  xivu  siècle,  à  Poitiers.  Le  a5  juin 
i385,  il  s'engagea  par  contrat  à  sculpter  trente-et-une  tètes  de  bois 
destinées  au  pavillon  du  palais  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeaox,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
»8y4,  p-  1-,  <j2. 

lloi'leaii  (Pierre  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xv"  siècle,  tut  employé 
en  i4^4>  Par  Ie  duc  d'Orléans,  à  la  décoration  du  château  de  Romoran- 
tin.  Voici  ce  qu'on  lit  au  sujet  de  cet  artiste  dans  les  comptes  de  la  ville 
de  Blois  : 

«  A  Pierre  Morteau  masson,  le  XXe  jour  d'aoust  CCGC  L  IIII,  XIII  s. 
IX  den.,  pour  sa  peine  et  salaire,  d'avoir  taillé,  en  pierre,  III  écussons 


4l6  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

aux  armes  de  M.  S.  le  duc  d'Orléans,  de  M.  S.  le  conte  et  de  madame  la 
contesse,  à  l'une  des  portes  de  la  visz  de  l'ostel  dudit  chastel  de  Romo- 
rantin.  pour  ce  :  XIII  s.  IX  den.  » 

On  cite  un  Pierre  Moteau,  sculpteur-architecte,  dirigeant,  en  i4°,o, 
les  travaux  de  la  tour  de  l'Horloge,  à  Evreux,  et  exécutant  lui-même  les 
sculptures  qui  ornent  cet  édifice.  Il  est  possible  que  ce  soit  le  même 
artiste  que  Pierre  Morteau,  celui-ci  pouvant  avoir  moins  de  trente  ans 
lorsqu'il  travaillait  à  Romorantin. 

De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  1862,  p.  067.  —  Chassant,  La  tour 
de  l'Horloge  d'Evreux,  184/4-1 85g. 

Mosselmann  Paul  ,  originaire  de  la  ville  d'Ypres,  collaborait  à 
Bourges  en  i4-">3,  avec  Etienne  Bobillet,  à  la  partie  ornementale  et  aux 
statuettes  du  mausolée  1  du  duc  Jean  de  Berry,  érigé  dans  la  chapelle 
du  château  ;  onze  de  ces  statuettes  sont  placées  aujourd'hui  au  Musée 
de  Bourges.  Plus  tard,  en  î^ô',  il  se  rendit  à  Bouen,  où  il  participa  à  la 
sculpture  des  stalles  de  la  cathédrale.  Les  comptes  du  chapitre,  au  28 
juillet  i458,  portent  : 

«  Marché  faict  à  Paoul  Mosselamen  ymagier  par  M.  M...  qu'il  doit 
faire  en  ymages  XXIIII  apostres  et  XX1III  anges  ainsi  qu'il  est  contenu 
par  escript  en  sa  sedule,  et  aussi  ymages  en  VI  selletes  pour  ladicte 
œuvre  et  doit  avoir  pour  principal  XLIX  1.  X  s.  t.,  et  pour  le  vin  du 
marchié  X  s.  » 

En  avril  i4'>a,  il  livra  un  saint  Philippe,  un  saint  Jean  l'Evangéliste, 
un  saint  Jacques  le  Mineur  et  un  saint  Pierre.  La  même  année,  il  entre- 
prit six  nouvelles  ligures.  En  i4'35,  il  tailla  «  troys  lampetes  pour  mettre 
dessoubz  les  pilliers  soubspendus  des  chaeres  ».  En  1^66,  il  ht  encore 
deux  autres  ligures.  Enfin  pour  résumer,  de  i'(ô8  à  1467,  il  sculpta,  au 
prix  de  ao  sous  la  pièce,  soixante-quatorze  statuettes  ;  la  plupart  de 
celles-ci,  qui  devaient  faire  partie  des  dais,  ont  été  détruites.  PaulMos- 
selmann  fut  donc  un  des  artistes  ayant  le  plus  travaillé  aux  stalles  de  la 
cathédrale  de  Bouen.  En  outre,  il  termina  aussi  pour  la  même  église  un 
crucifix  de  bois  destiné  à  servir  le  jour  du  Vendredi  saint,  et  pour  la 
salle  du  chapitre,  un  saint  Bomain,  une  Notre-Dame  ainsi  que  deux 
statuettes  représentant  des  archevêques  de  Bouen. 

Paul  Mosselmann  mourut  en  I467,  sur  la  paroisse  Saint-Maclou.  Il 
laissa  un  fils,  Guillaume  Mosselmann,  qui  s'établit  à  Bouen  et  exécuta 
plusieurs  ouvrages  de  peinture  dans  la  cathédrale. 

Arch.  départ,  de  la  Seine-Inférieure  :  G.  2^92,  249G,  2497,  25oi,  a5o2,  25oô.  — 
Langlois,  Les  Stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  18Ô8,  p.  184,  i85,  187,  189,  190, 
191,  190,  190.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,   1849,   p.  568.  —  Dd 

fl)  Le  gisant  était  l'œuvre  de  Jean  de  Roupy,  dit  de  Cambrai. 


de  l'école  française  /ji- 

Seigneub,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpl.  franc.  d'Eméric-David,  1862,^.010.  — 

Dehaisnes,  L'art  flamand  en  France  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ., 
1892,  p.  85).  — A.  de  Chami'Eaia,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  d?  France, 
duc  de  Berry,  1894,  p.  36,  5g,  4°>  4i- 

Motet  Gilles  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Troyes,  entreprend,  en  i56f),  les  stalles  du  chœur  de  l'église  Sainte-Ma- 
deleine. 

Assier,  Comptes  de  la  fabr.  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  1S54,  p.  55. 
—  Ed.  Bonîvàffé,  Le  meuble  m  France  au  xvi°  siècle,  1887,  p.  70. 

Woiiflsirt  Jean,  sculpteur  établi  à  Laon  au  commencement  du 
XVIIe  siècle,  travaillait,  en  ifiiS,  à  l'église  de  la  paroisse  de  Saint- 
Marcel  . 

G.  Grandis,  Revue  de  l'art  français,  ;*<)•">,  p.  i55. 

\loull  Jacques  ,  sculpteur  et  peintre  employé  à  Nancy  aux  travaux 
du  palais  ducal,  reçoit,  en  i5i6,  le  titre  de  sculpteur  ordinaire  du  duc 
de  Lorraine. 

H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  in.v>,   p.   -W 

Moui'ette  Jean  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  exerçait  son  art 
à  Abbeville  au  xvic  siècle.  En  1048,  il  exécutait  une  des  portes  de  l'église 
Saint- Vulfran,  représentant  des  scènes  de  la  vie  de  la  Vierge  ;  cette  porte 
existe  encore  maintenant. 

A.  de  Champeadx,  Le  meuble,  t.  I,  i885,  p.  149.  —  Ed.  Bonn  vffé,  Le  meuble  en 
France  au  xvie  siècle,  1887,  p.  40. 

Mourier  Louis  ,  vivait  en  Anjou  au  commencement  du  x\T  siècle, 
lorsque  Jean  Duplessis  Bourré,  un  des  généraux  des  finances  de 
Louis  XI,  ayant  fondé  un  chapitre  à  Jarzé,  lui  commanda,  en  i5o4,  un 
magnifique  Sépulcre  pour  son  église.  Le  monument  se  composait  d'un 
groupe  de  seize  figures  :  sous  une  voûte  occupée  par  six  anges  en  ado- 
ration, Joseph  d'Arimathie  et  Nicodème  ensevelissaient  le  Christ  dans 
un  tombeau  de  forme  antique  ;  à  la  suite,  se  trouvaient  la  "Vierge,  saint 
Jean,  la  Madeleine,  les  deux  Marie  et  deux  soldats  romains.  Ces  statues 
étaient  dorées  et  polychromées.  L'artiste  sculpta  encore  pour  la  môme 
église  un  saint  Christophe  et  une  Nostre-Dame  avec  l'Enfant.  Toutes 
ces  œuvres  ont  disparu  aujourd'hui. 

On  possède  à  la  Bibliothèque  nationale,  au  département  des  manus- 
crits   1),   la  lettre  suivante  écrite  à  Jean  Bourré  par  Louis    Mourier, 

1    Fonds  de  Gnipnières  n°  372. 


^l8  DICTIONNAIRE    DÉS    SCULPTEURS 

quand  celui-ci  eut  achevé  ses  travaux  :  on  y  voit  que  les  ouvrages  exé- 
cutés à  Jarzé  n'avaient  pas  beaucoup  enrichi  le  sculpteur  : 

«  Mon  très  honoré  Seigneur,  je  me  recommande  humblement  à  votre 
bonne  grâce.  Monseigneur,  plaise  vous  me  mander  en  quel  lieu  de 
l'église  j  assoierai  la  besoigne  que  je  vous  ay  faicte,  et  envoier  gens  se 
bien  cognoissans  en  art  d'ymagerie  pour  veoir  s'elle  est  telle  que  je  la 
vous  ay  promise,  ce  que  je  crois  qu'elle  soit  est  mieulx.  Le  piège,  que  je 
vous  ay  baille,  vieulx  avoir  à  descharge  et  aussi  me  viens-je  descharger 
de  ia  besoigne  et  du  louage  du  logeis,  oii  elle  est  icy.  Il  nie  faut  aller 
besoigner  ailleurs  qu'icy.  pour  veoir  si  je  le  prolliteray  mieux  que  je 
n'ay  icy. 

«  Monseigneur,  je  prie  Dieu  qu'il  vous  doint  très  bonne  vie  et  longue. 
Jarzé,  ce  21  jour  de  juillet,  votre  très  humble  serviteur. 

Louis  MorniER.  » 

Gh.  Graxdmaisox,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  I,  1802,  p.  260. — 
ftevue  des  Sociétés  savantes,  .">"  série,  t.  II,  1*70,  p.  195-196.  —  Célestin  Port,  Les 
artistes  angevins,  1SS1.  p.  326. 

Mouy  Pierre  ,  demeurait  à  Paris  dans  la  première  moitié  du 
xvne  siècle.  Son  nom  ligure  sur  les  registres  de  la  paroisse  Saint-Ger- 
main-l'Auxerrois,  dans  l'acte  mortuaire  de  son  fils,  à  la  date  du  12  dé- 
cembre 1628. 

Herli  ison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1875,  p.  017. 

Movnarri  ou  Hoenaerl  (Roland),  résidait  à  Angers  dès  avant 
i63^  et  sculptait  en  1642,  avec  ses  confrères  Charpentier  et  Plouvier. 
un  groupe  de  l'Adoration  des  Mages  pour  l'église  Notre-Dame-de- 
Sous-Terre.  Il  mourut  à  la  lin  de  i65o  ou  dans  les  premiers  jours  de 
janvier  i65i. 

Revue  d'Anjou,  i8ôô,  t.  I ,  p.  ô.î8.  —  C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881, 
p.  219. 

Movne  Philibert),  était  occupé,  en  i386,  à  la  décoration  du  château 
de  Rioin,  en  Auvergne,  pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Chami'eaix,  Les  travail.'  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  54. 

Moyneau  Philippe,  sculpteur  ornemaniste,  travaille,  de  i568  à 
lô^o,  au  tombeau  de  Henri  II.  à  raison  de  iô  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o, p.  '■>■>-. 

tlo/al    Arnauld  de  .   était  au  nombre  des  artistes  employés  à  Rioin, 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE  ,ig 

en  Auvergne,  vers  i'38(i,  à  l'ornementation  du  château  que  le  tlur  Jean 
de  Berry  faisait  alors  construire. 

A.  de  Champeaex,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894.  P-  55,  90. 

Miiz'iiHio  (Laurent  de),  sculpteur  milanais  du  xvi  siècle.  Eni5o8,  il 
sculpta  pour  le  château  de  Gaillon  le  Louis  XII  qui  se  trouve  mainte- 
nant au  Louvre  et  dont  le  torse  seul  est  authentique,  la  tète  ayant  été 
détruite  pendant  la  Révolution  ;  on  lit  sur  cette  statue  :  Mediolànensis. 
Laurencias.  Demugiano.  opus  fecit.  Il  aurait  exécuté  aussi,  toujours 
pour  Gaillon,  deux  statues,  l'une,  du  cardinal  Georges  d'Amboise, 
l'autre,  de  Charles  d'Amboise;  ces  deux  œuvres  ont  disparu.  Je  ne  cite 
cet  artiste  que  pour  rappeler  les  travaux  qu'il  entreprit  en  France,  car 

ne  peut  être  considéré  comme  taisant  partie  de  l'école  française. 

De  Clarac,  Musée  de  la  sculpture  française,  1824,  n°  58,  p.  2/1.  —  11.  Barbet  dk 
Jouy,  Description  des  sculptures  du  Moyen  Age  et  de  lu  Renaissance  au  Musée  du  Lou- 
vre, 1876,  p.  i5.  — L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  27.1. 

Murer  (Jean),  sculpteur  alsacien  de  la  lin  du  xve  siècle,  vivait  à 
Rouffach,  où  il  fît,  en  i4f)3,  une  chaire  de  pierre  pour  l'église  Saint- 
Arbogaste.  Ce  monument,  regardé  comme  un  ouvrage  excellent  de  l'art 
gothique,  subsista  dans  l'église  de  Roull'ach  jusqu'en  1822. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1875,  p.  544- 

Mium'I  'Jeannin  ,  sculpteur  ornemaniste,  était  occupé  ii  Poitiers,  en 
i383,  à  la  construction  du  palais  du  duc  Jean  de  Berry;  il  recevait.")  sous 
de  gages  par  jour. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art,  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
89/1,  p.   18,89. 

M  usiner  Gaspard  ,  sculpteur  en  bois,  natif  de  la  Ferté- Bernard, 
travaillait,  vers  la  fin  du  xvie  siècle,  à  l'abbaye  de  Saint-Martin  de  Sées 
Orne).  Il  acheva  dans  cette  église  les  stalles  du  chœur  qui  avaient  été 
commencées  par  Pierre  Hardouin. 

L.  Duval,  Les  commissions  des  arts  dans  VOrne{Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  de* 
départ.,    1888,  p.  899). 


420  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 


ztsr 


Xanuii*  Jean  de  ,  sculpteur-tombier  d'origine  flamande,  résidait  a 
Parisau  xive  siècle.  En  i3i5,  il  se  rendit  en  Bourgogne,  au  couvent  des 
Frères  Prêcheurs  dePoligny,  pour  mettre  en  place  la  tombe  de  Jean,  fils 
de  Mahaut,  comtesse  d'Artois;  cette  tombe  avait  été  sculptée  par  Jean- 
Pépin  de  Huy. 

Arrli.  départ,  du  Pas-de-Calais;  A.  3ô4-  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  188G,  p.  42.Ï  ;  Doc.,  p.  217.  — J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d' A r- 
tois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  ."ii6  à  la  note. 

Xanyn  (Pierre  ,  sculpteur  parisien  du  xvi*  siècle,  collaborait  de  lôtri 
à  i568,  sous  la  direction  de  Pierre  Lescot,  avec  les  frères  Lheureux  et 
Martin  Le  Fort,  à  la  décoration  de  l'aile  occidentale  du  Louvre. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  Cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  5ot. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  1880,  p.  79.  —  Bertï,  Topogr. 
hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  i86(j,  p.  200,  2.12. —  L.  Palustre,/.';  Renaissance  en 
France,  t.  Il,  1881,  p.  i58,  162. 

Navarre  Jean  de),  exerçait   son  art  à  Lyon  de  i442  à  i4^6  ou  1  (5". 
époque  de  sa  mort. 
\atalis  Komiot.    Les  sculpteurs  de   Lyon   du  xiv  au  xvni"  siècle,  i88'i.  p.    18. 

Xepveur  (Guillaume  .  travaillait  à  Lyon  à  la  fin  du  xv  et  au  com- 
mencement du  xvie  siècle.  Il  mourut  dans  cette  ville  vers  i5u2. 

Natalis   Koxdot,    Les  sculpteurs  de   Lyon  du  xiv"  au  xvih*  siècle,  188/1,  p.  2>\. 

Xérol  Gilbert .  était  établi  à  Nevers  au  commencement  du  xvie  siè- 
cle. En  i3a4,  il  recevait  i5  sous  tournois  pour  avoir  taillé  les  armoiries 
de  la  ville  sur  le  pont  de  Mouësse. 

Archives  comm .  de  Nevers;  CC.  98.  —  L'abbé  Boltillier,  Inv.  somm.  des  areh. 
comm.  de  Nevers,  18713,  série  CC.  p.  ,'|(j- 

Xpufeliàteaii   Pierre  de  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  lorrain, 


de  l'école  française  "Jar 

exécuta,  <lc  l'i^S  à  i'i~y,  les   belles   stalles   de   la   cathédrale  de  Toul, 
moyennant  la  somme  de  n5  francs,  plus  '3i  florins  5  gros. 

Bérard,  Dict.  biof/r.  des  artistes  français.  i8y>,  pal.  660.  —  A.  de  Champeaux, 
Le  meuble,  t.  I,  i88.">,  p.  8^. 

Xeiifeliàteaii  (Gilles  de),  sculpteur  lorrain  du  commencement  du 
xvie  siècle,  sculpta  en  i5o6,  pour  l'église  collégiale  de  Deneuvre,  le  mo- 
nument funèbre  d'Olry  de  Hlamont,  évéque  de  Toul. 

Archives  de  la  Lorraine;  M.  5za4.  --  A..  Jacquot,  /."  sculpture  en  lorraine 
Hriin.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  s '1 7 ) . 

Xeufchàteau  (Gabriel-Simon  de),  sculpteur  ornemaniste  lorrain,  lit 
au  commencement  du  xviie  siècle,  dans  la  ville  de  Nancy,  de  nombreuses 
armoiries  sculptées  pour  le  duc  Henri  II. 

A.  Jacqcot,  La  sculpture  en  Lorraine,  {Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ., 

1888,  p.  858). 

Vcufeliàlel  Didier  de),  sculpteur-architecte  vivant  k  Nancy  au 
xv  siècle,  travaillait,  vers  1488,  au  palais  ducal,  en  collaboration  avec 
Mengin  Noyer.  Les  comptes  du  Cellérier  de  Nancy  pour  1488-1489  con- 
tiennent la  mention  suivante  : 

«  Payé  à  Mengin  Noyer  d'Essey  et  Didier  de  Neui'chastel,  pour  la 
marchandie  faite  avec  eux  de  faire  tout  à  neuf  la  vis  escalier)  de  la 
chambre  des  comptes,  LXXY  fr.  —  A  eux  pour  l'huiscerie  bas  (la  porte 
d'en  bas)  de  ladite  vis  k  molure  et  à  pilliers  aux  armes  de  Monseigneur 
avec  deux  anges  d'une  part  et  d'autre,  XX  fr.  » 

Arch.  de  la  Meurthe,  t.  II,  p.  56a.  —  H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  i85a. 

p.  ->A. 

Neuville  Etienne  de),  sculpteur  normand  du  xvnc  siècle,  exécute, 
en  1602,  différents  travaux  dans  la  chapelle  de  l'hospice  général  de 
Rouen. 

Gh.  de  Beaurepaire,  Nouveau  recueil  de  notes  historiques  concernant  le  département 
de  lu  Seine-Inférieure,  1888,  p.  i55. 

\evers  (Girard  de),  sculpteur  ornemaniste  duxiv"  siècle,  collaborait 
k  Poitiers,  de  i383  k  i386,  k  la  décoration  du  palais  du  duc  Jean  de 
Berry  ;  il  recevait,  pour  son  salaire,  5  sous  par  jour. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  i3. 

\evers  (Thévenin  de),  était  au  nombre  des  artistes  appelés  k  Riom 


\-X1-  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

et  à  Poitiers.  Je  i383  à  iJSlj.  pour  décorer  les  palais   du  duc  Jean   de 

Berry. 

\.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  île  Berry, 
iSg4,  p.  55,  89,  90. 

Nicaise  le  Jeune,  sculpteur  et  peintre,  travaille,  en  1040.  au  château 
de  Fontainebleau,  a  raison  de  ia  livres  par  mois. 

Dk  Laborde,  Lu  Renaissance  des  mis,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  '40.1,417,  426. 

Nicaise,  sculpteur  de  la  ville  de  Lille  au  commencement  du  xvie siè- 
cle, devait  être  d'origine  hollandaise,  car  il  est  souvent  désigné  sous  le 
nom  de  Nicaise  de  Hollande.  En  i5i6,  d'après  les  comptes  des  Argen- 
tiers de  la  ville,  il  recevait  24  livres  «  pour  avoir  fait  deux  lyons,  pour 
mettre  et  assir  sur  les  deux  pignons  de  le  carpenterie  de  le  ville  ».  En 
i.ny-iôao,  il  était  occupé  à  la  cathédrale  Saint-Pierre  et  exécutait  pour 
le  jubé  quatre  statues  représentant  les  docteurs  de  l'église. 

De  la  Fons-Mélicocq,  Llevue  unie,  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  0.88;  t.  XV,  1862, 
p.  iôfi.  —  J.  Hoddoy,  Etudes  artistiques,  Artistes  inconnus  des  xivc,  xv°  et  xvie  siè- 
cles, 1877,  p.  4,;- 

Nicaise  «le  Péronne.  Voir  Péronnc  Nicaise  de  . 

Nicolas.  Un  artiste  de  ce  nom,  qualifié  «  ymageur  ».  exerçait  son  art 
à  Lyon  de  1484  à  1488. 

Natalis  Roxdot,  tes  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv  au  xviue  siècle,  1884,  p.  20. 

Nicolas,  dit  maître  Nicolas,  se  rendit  à  Rome,  où  il  sculpta,  de  1072 
à  15^3,  deux  portes  dans  les  appartements  de  la  «  ïorre  Pia  »,  au  Vati- 
can. 

Eug.  Mûntz,  Chronique  des  arts,  n°  du  9  octobre  1875. 

\icolas  le  Flamand,  vivait  à  Troyes  au  commencement  du 
xvie  siècle.  Il  refit  plusieurs  figures  de  bois  à  la  petite  horloge  de  la 
cathédrale  et  travailla,  vers  i5a5-i526,  à  l'église  Saint-Nicolas.  On  a 
souvent  confondu  Nicolas  Le  Flamand  avec  Nicolas  Hallain  ;  c'est  une 
erreur  1  .  car  un  compte  de  l'église  Saint-Pierre  a  révélé  que  ces  deux 
artistes  occupaient  en  i533,  dans  la  rue  de  la  Cité,  deux  maisons  diffé- 
rentes appartenant  au  chapitre  de  la  cathédrale. 

Archiv.  dép.  de  l'Aube:  G.  i5c)5.  —  D'Arbois  de  Jdbainville,  Inv.  sornm.  des 
areh.  de  l'Aube,  t.  I,  1869,  p.  524,  r>25.  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'an- 
cienne capitale  de  !"  Champagne,  1  -^ 7 < "> ,  p.  94. 

I  M.  Natalis  Etondot,  dans  son  étude  sur  les  sculpteurs  de  Troyes  (Revue  de  l'art 
français,  1887,  p.  81),  regarde  donc,  à  lort.  Nicolas  Le  Flamand  coin  nie  étant  le  même 
artiste  que  Nicolas  Hallain, 


DE    I.  ÉCOLE    FRANÇAISE  f!i3 

Xicolas  d'Arras.  Voir  \rras  Nicolas  d'  . 
Nicolas  de  Haillon.  Voir  Haillon  (Nicolas  de), 
Nicolas  de  Rraneourt.  Voir  Hrancourl  Nicolas  de), 
Nicolas  d'Estrées.  Voir  Estrées (Nicolas  d'). 
Nicolas  de  Fébuimont.  Voir  Fébuimonl  (Nicolas  de). 
Nicolas  de  Haguenau.  Voir  Haguenau  (Nicolas  de), 
Vicolas  de  Laeour.  Voir  Lacoui'  (Nicolas  de). 
Nicolas  de  >landon.  Voir  llandon    Nicolas  de  . 
Nicolas  de  Piquei&ni.  Voir  Piqucii>iii   Nicolas  de  . 
Nicolas  de  Roisnel.  Voir  Roisncl   Nicolas  de). 
Nicolas  de  Rouen.  Voir  Rouen  Nicolas  de). 
Nicolas  de  Saint-Priest.  Voir  Sainl-Priesl   Nicolas  de). 
Nicolas  de  Werve.  Voir  Werve  (Nicolas  de  . 

Niesse,  sculpteur  alsacien  du  xive  siècle,  était  bourgeois  de  Colmar 
et  devait  travailler  dans  cette  ville  à  l'église  Saint -Martin.  Les  archives 
le  citent  dans  un  acte  daté  de  l'année  i3ji. 

Ch.  Gérard,  le*  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  1. 1,  1872,  p.  4»9- 

Noblet  Roger),  sculpteur  en  bois  et  architecte  de  la  ville  de  Rouen, 
visite,  en  iâi4,  les  portes  du  grand  portail  de  la  cathédrale,  exécutées 
par  son  confrère  Colin  Castille. 

A.  Df.ville,  Revue  des  architectes  de  la  cathédrale  de  Rouen,  1848,  p.  .'>•">,  à  la  note 
—  L.  I'vlustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  137. 

Noblel  Gabriel,  résidait  à  Troyes  au  xvie  siècle.  Pendant  les  années 
1  57 1  et  iô"2,  on  le  trouve  occupé  à  l'église  Saint-Jean:  il  sculpta  pour  le 
maître-autel  une  statue  du  patron  de  l'église. 

Valletde  Viriviixe,  Archives hist  de  l'Aube.—  Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hisl.  de 
la  sculpt.  franc.  d'Emério-  David,  1  s  <  i  •  » ,  p.  .">•>..">.  —  IïcI.Bokxaffé,  Le  meuble  en  France 
an  XVI0  siècle,  1887,  p.  70. 

N offre  ou  M  offre,  sculptem*  demeurant  à  Lyon  au  xvie  siècle,  figure 
dans  les  comptes  de  la  ville  de  i.Y/5  it  iS'jtf. 

Natalis  Rosdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiV  au  xvuie  siècle,  1884,  p.  29. 


JJ24  OU    IloWAlllK    DES    SCULPTEURS 

\ool  ou  \ouot  Colin  .  sculpteur  en  bois  et  imagier  du  xve  siècle, 
établi  à  Troyes,  était  employé,  eu  i4n,  à  l'église  Sainte-Madeleine  et. 
en  i4'33,  à  l'église  Notre-Dame-aux-Noimains.  Vers  la  même  époque, 
deux  autres  artistes  de  ce  nom,  Jean  et  Gilles  Noot,  travaillaient  égale- 
ment à  Troyes  aux  églises  de  la  ville.  De  1428  à  ifia,  Gilles  Noot  ter- 
mina deux  chaires  à  prêcher,  l'une  pour  la  cathédrale  et  l'autre  pour 
l'église  Sainte-Madeleine. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Reçue  de  l'art  français,  1887,  p.  69, 
7o  . 

X'orel  Pierre  .  maître  tailleur  de  pierre,  architecte  et«  pourtrayeur  », 
est  mentionné,  dans  un  ouvrage  publié  en  1009,  comme  ayant  collaboré, 
vers  i5io,  aux  travaux  de  l'église  de  Brou.  Il  serait  mort  dans  cette 
localité. 

Rivue  des  Sociétés  savantes,  1872.  —  Ch.  Bauchal,  Nouv.  dict.  des  architectes 
frac  ais.  [887,  p.  44;i- 

X01  'main.  Plusieurs  sculpteurs  de  ce  nom,  taisant  partie  de  la  même 
famille,  vivaient  a  Paris  à  la  fin  du  xvi^  et  au  commencement  du 
xviie  siècle.  On  ne  connaît  aucune  de  leurs  œuvres  et  on  n'a  sur  eux 
que  les  renseignements  fournis  par  des  actes  d'état  civil. 

\oi"ii;iiii  (Pierre  .  demeurant  rue  Yieille-Tisseranderie,  est  qualifié 
«  maistre  iinager  et  peintre  »  dans  l'acte  de  baptême  d'une  de  ses  filles, 
en  date  du  5  décembre  i58i. 

>Oi'iiiain  Zacharie  I  ,  probablement  frère  de  Pierre,  fait  baptiser  un 
fils  le  11  janvier  1.190.  Il  meurt  entre  1607  et  161 5. 

Xorninin  (Bertrand),  inaitre  sculpteur,  était  marié  avant  i6o5. 
11  figure  dans  un  acte  de  baptême  en  1646  à  moins  pourtant  que  ce  ne 
soit  un  de  ses  fils,  nommé  Bertrand  comme  lui'1 . 

Xorninin  Zacharie  II),  fils  de  Zacharie  I,  épousa,  en  1629,   Louise 
Boudin,  fille  du  sculpteur  Thomas  Boudin.  11  mourut  le  9  mars  1648. 
A.  Jai.,  Dictionnaire  critique  de  biographie  et  /l'histoire,  1872,  p.  918. 

Xoi'iiinnl  Louis  ,  travaille,  de  1 54°  à  i55o,  au  château  de  Fontaine- 
bleau, à  raison  de  i5  livres  de  gages  par  mois. 

De  Ladorde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  42a-  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.   1(17. 

Xntin  [Jean),  était  occupé  au  xvie  siècle  à  la  cathédrale  de  Sens.  En 
i.Y35,  il  exécuta  pour  cette  église  un  saint  Jean  et  un  Christ  tenant  une 


de  l'école  française  425 

croix  à  la  main.  Cette  dernière  statue,  après  avoir  été   dorée,   fut   mise 

en  haut  de  la  tour  de  l'horloge  ;  elle  subsista  jusqu'en  i58a,  époque  oii 

elle  fut  remplacée  par  une  figure  en  bois  recouverte  de  plomb.  En  i54i, 

Jean  Notin  sculpta  un  saint  Michel  pour  l'église  paroissiale  de  Saint- 

Pregts. 

An  h.  départ,  de  l'Yonne,  G.  n5o,  2.507.  —  Quantis,  Notice  historique  sur  la 
construction  de  la  cathédrale  de  Sens.  1842,  p.  .">5. 

.Vouriche  Guillaume  de),  est  cité  dans  les  comptes  de  la  confrérie 
de  Saint-Jacques  comme  ayant  travaillé  à  Paris,  vers  i3i8-i'3ic),  à  deux 
statues  d'apôtres  placées  à  l'église  Saint-Jacques-l'Hôpital  :  les  autres 
étaient  dues  à  Robert  de  Launay. 

H.  Bokdier,  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  France,  t.  XXVIII,  i8fiô, 
p.  i3i.  —  Idem,  Mém.  de  la  Soc.  del'hist.  de  Paris,  etc.,  t.  I,  187a,  p.  186-328; 
t.  II,  1876,  p.  330-597.  —  L.  Cour.uod  et  F.  Marcou,  Musée  de  sculpt.  comparée. 
Catalogue  raisonné,  1892,  p.  i">. 

Xoyer  Mengin),  sculpteur  et  architecte  originaire  d'Essey,  en  Lor- 
raine, résidant  à  Nancy  auxve  siècle,  touche,  en  1481,  «  1 1 1 1  «  IIII  francs 
XI  gros  sur  certain  ouvrage  qu'il  a  fait  de  l'ordonnance  de  madame  la 
duchesse  de  Lorraine)  en  une  petite  chapelle  commencée  à  faire  à  Sainct 
Thiebaut  devant  Nancy,  que  madite  dame  avoit  dévotion  ».  En  I488,  il 
collabore  aux  travaux  du  palais  ducal  avec  Didier  de  Neufchàtel.  Les 
deux  artistes  refont  l'escalier  de  la  Chambre  des  comptes  et  sculptent 
sur  la  porte  de  cet  escalier  les  armes  du  duc  René  II,  soutenues  par 
deux  anges. 

H.  Lti'AGK,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  18.Ï2,  p.  24.  —  Archives  de  la  Mciathc, 
t    II,  p.  563. 


Odérisius,  sculpteur  normand  du  xne  siècle,  établi  en  Italie  dans  la 
ville  de  Rénévent,  exécute,  en  11 19,  les  portes  de  bronze  de  la  cathé- 
drale de  Troja. 

L.  Dussiel'x,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  4o5. 


4^6  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Odet  de  Beuujeu.  Voir  Beaujieii  Odet  de  . 

Odon  Jean  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Troyes,  travaillait 

à  l'église  Saint-Loup  de  1490  à  1498.  On  cite  encore  dans  la  même  ville 

un  François  Odon    employé,  en  i5i6,  à  l'ornementation  du  jubé  de 

l'église  de  la  Madeleine. 

Assier,  Comptes  de  la  fabrique  de  l'église  de  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i854, 
p.  48.  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  franc,  1887, 
p.  76). 

Odoraime,  naquit  à  Sens  en  98a  et  entra  au  couvent  de  Saint-Pierre- 
le-Vif,  où  il  étudia  la  sculpture  et  l'orfèvrerie.  Ayant  sculpté  un  Christ 
en  croix,  qui  lui  acquit  une  grande  notoriété,  le  roi  Robert  et  la  reine 
Constance  lui  commandèrent,  en  1006.  une  châsse  pour  les  reliques  de 
saint  Savinien  et  une  autre  pour  celles  de  saint  Potentien.  Ces  deux 
châsses,  ornées  tout  autour  de  figures  en  relief,  subsistèrent  dans 
l'église  de  Sens  jusqu'au  xvn'  siècle.  Littérateur  et  historien,  on  lui  doit 
aussi  un  chronique  sur  les  événements  survenus  de  670  à  io'32.  Ayant 
subi  des  persécutions  dans  son  couvent  à  cause  de  ses  écrits,  il  se 
retira  dans  celui  de  Saint-Denis  où  il  mourut. 

Eméric-David,  Hist.  de  la  sculpc.  franc.,  1817-1872,  p.  09.  —  L'abbé  Texikr, 
Dict.  de  l'orfèvrerie,  1857,  p.  1241 . 

Ogiei*  Georges  ,  sculpteur  et  peintre  du  xvie  siècle,  était  fixé  à  Lyon 
vers  1 533-1 536. 
Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  dwxiV  au  svnie  siècle,  i88'|,  p.  02. 

Ohnmacht,  sculpteur  alsacien,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de 
Colmar  vers  i525. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  616. 

Ollivier  Macé  .  sculpteur  en  bois  du  commencement  du  xvne  siècle, 
résidant  à  Tours  sur  la  paroisse  Saint-Pierre-du-Chardonnay,  passe 
marché  pour  l'exécution  des  stalles  du  chœur  de  l'église  Saint-Julien. 
Les  termes  du  contrat  stipulent  que  «  lesdites  chaires  seront  faictes  en 
chantournement  manière  d'arpies,  enrichies  de  feuillages  pourfillées 
avec  leurs  embasses.  Les  sellettes  seront  enrichies  de  consoliez,  roulleaux 
et  feuillaciers  et  emoulleures  ».  Le  marché  était  conclu  «  pour  les  cin- 
quante haultes  chaires  y  compris  les  abbatiales  à  raison  de  trente-six 
livres  pièce  ».  En  1627,  Macé  Ollivier  s'engage  encore  a  faire  de  nou- 
velles stalles  pour  l'abbaye  de  Marmoutier.  L'artiste  avait  un  fils 
nommé  François,  sculpteur  comme  lui,  dont  on  trouve  la  trace  dans  les 
comptes  de  la  ville  de  Tours  en  itij4- 

K.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  .">i4. 


de  l'école  française  \>- 

Ouiont  Baudet,  Jacques  et  Jean  .  Ces  trois  sculpteurs,  faisant  partie 
sans  aucun  doute  de  la  même  famille,  travaillaient,  en  i356'-i'357,  à  la 
décoration  du  château  d'Escaudceuvres,  près  de  Cambrai . 

Archives  dép.  du  Nord.  Rc<j.  relatifs  au  Hainaut,  H.  2">r.  —  Dehaisnes,  Hist,  <ic 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  i88f>,  Documents,  p.  588. 

Orléans  (Evrard  d).  sculpteur-architecte  et  peintre  de  la  fin  du 
xme  et  du  commencement  du  xiv"  siècle,  demeurait  en  1292,  à  Paris, 
dans  «  la  grant  rue  »,  sur  la  paroisse  Saint-Eustache,  et  figurait  alors 
comme  imagier  sur  le  rôle  de  la  taille  pour  la  somme  de  4  sous.  Il  était 
au  nombre  des  artistes  employés  par  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de 
Bourgogne.  En  i'3i3,  il  dirigeait  les  travaux  de  l'hôtel  d'Artois,  k  Paris, 
et  en  i3i4,  il  bâtissait  une  salle  du  château  de  Conflans;  on  possède  en 
effet  un  acte,  daté  du  18  juin,  dans  lequel  il  déclare  avoir  reçu  d'avance 
3oo  livres  petits  tournois  sur  1200  livres  «  pour  un  marché  fait  à  madame 
du  bastiment  d'une  sale  à  Esconflans  ou  manoir  madite  dame  ».  La 
même  année,  il  collaborait  avec  Jean  de  Rouen  à  la  peinture  du  tom- 
beau d'Othon,  comte  palatin  de  Bourgogne,  tombeau  exécuté  par  Jean- 
Pépin  de  Huy.  En  même  temps,  il  recevait,  comme  sculpteur,  la  com- 
mande de  l'image  de  Robert  II  d'Artois,  qui  devait  être  placée  au  pied 
d'une  croix,  devant  l'abbaye  de  Maubuisson,  près  de  Pontoise:  le  2  1  juin 
i3i4,  il  donnait  quittance  du  prix  de  cette  œuvre  : 

«  Je  Evrart  d'Orliens,  ymagier,  bourgeois  de  Paris,  fais  savoir  à  touz 
que  j'ai  eu  et  receu  de  maistre  Estienne  Bricadel,  trésorier,  madame  la 
comtesse  d'Artois  et  de  Bourgoignc,  pour  les  ouvrages  d'une  crois  et 
d'une  ymage  de  monsgr.  d'Artois  que  Diex  absoille,  que  je  doi  l'aire 
devant  l'abaye  de  Malbuisson  jouxte  Pontoise,  vint  livres  paresis  bons, 
et  m'en  tien  à  bien  paie.  En  tesmoing  de  ce  que  j'ai  mis  mon  scel  à  ces 
lettres.  Donné  à  Esconflans,  le  XXIe  jour  de  juing,  l'an  mil  III'  et 
XIIII.  » 

De  1317  à  i3i9,  Evrart  d'Orléans  terminait  des  peintures]dans  la  cha- 
pelle et  dans  une  galerie  du  château  de  Conflans  ;  c'est  la  dernière  fois 
que  les  comptes  mentionnent  son  nom. 

Archives  dép.  du  Pas-de-Calais:  A.  5a4.  —  H.  Géraid,  Le  rôle  de  la  taille  a 
Paris,  18Ô7,  p.  46  (Doc.  inéd.  sur  l'Hist.  de  France).  —  Dehaisnes,  Histoire  île 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  i88fi,  p.  4 1 4  ;  Documents,  p.  206,209,  2IO<  alI>  a'^-  — 
De  Montaigi.on,  Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  3»  sér.,  t.  II,  i85i,  p.  266.  — 
J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  288,  291,  5o3, 
5i5,  3ii),  35/(,  355. 

Orléans  iGirard  d'i,  sculpteur  et  peintre,  parent  d'Evrart,  résidait  à 
Paris  au  xive  siècle.  Un  mandement,  tiré  de  la  Chambre  des  Comptes 
de  Blois,  le  cite,  en  i344,  comme  ayant  sculpté   une  litière  pour  la  coin- 


^■2$  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

tcsse  de  Blois.  Kn  i35i,  il  étaitau  service  du  roi  Jean  le  Bon.  En  i334- 
i355,  il  travaillait  pour  le  duc  de  Normandie  (Charles  Y  au  château  du 
Vaudreuil.  Enfin,  dans  l'inventaire  que  le  roi  Charles  Y  fit  faire  en 
1379,  on  trouve  les  extraits  suivants  : 

«  Item,  une  autre  chappelle  cothidiane  de  samit  blanc,  portraicte 
comme  dessus,  et  en  la  table  de  dessoulz  ung  image  de  Nostre-Dame  et 
en  celle  d'en  hault  ung  crucifiement  environné  de  plusieurs  yruages  et 
histoires,  garnye  comme  dessus  :  et  est  ladicte  chappelle  brodée  de 
gresles  bisectes  d'or:  nommée  la  chapelle  maistre  Girard.  »  Cette  cha- 
pelle, dont  l'artiste  avait  dessiné  les  cartons,  faisait  partie  de  la  collec- 
tion des  ornements  nécessaires  pour  décorer  un  autel. 

«  Item,  ung  tableaux  de  boys  de  quatre  pièces  que  Girard  d'Orléans 
fist.  »  Ce  tableau,  qui  devait  être  un  retable,  ornait  à  cette  époque  «  la 
chappelle  estant  emprès  l'oratoire  du  roy  en  la  grant  tour  du  boys  de 
Vincennes  » . 

De  Laborde,  Les  <in<-.s  ,1,  Bourgogne,  t.  III.  i852,  p.  12,  4i;o.  —  De  Montaiglon, 
Arch.  de  l'art  franc., t.  Il,  isr>r>,  p.  353. — DiSeigneir,  Soles  sur  l'Hist.  delà  sculpl. 
franc.  (FEméric-Daoid,  1862,  p.  004. —  Jules  Labarte,  Extrait  de  l'inventaire  du 
mobilier  de  Charles  V,  187;),  p.  i4y,  282  (Doc.  inëd.  de  l'Hist.  de  France).  —  A.  de 
Champeaix.  Le  meuble, t.  I,  i885,  p.  68,  fie).  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  i8;k>, 
p.  56i. 

Orléans  (Philippot  d'),  sculpteur  du  xve  siècle,  vivant  à  Orléans, 
exécute,  en  iî3o,  une  statue  en  cuivre,  représentant  le  Christ:  il  reçoit 
pour  cette  œuvre  la  somme  de  108  sous  parisis. 

De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  i85a,  p.  fro. 

Orléans   Jean  d'  .  Voir  Pofin  Jean  . 

Orsniond,  sculpteur-orfèvre,  devait  être  établi  à  Reims  au  commen- 
cement du  xiie  siècle,  les  historiens  le  citant  comme  un  contemporain 
du  pape  Pascal  II  qui  mourut  en  11 18.  On  ne  sait  rien  de  cet  artiste. 

Eméric-David,  Hist.  de  la  sculpt.  franc.  1817-1872,  p.  45.  —  L'abbé  Texif.r, 
JHet.  de  l'orfèvrerie,  iS.r>;,  p.  i25o. 

OII1011.  sculpteur-orfèvre  delà  fin  du  XIe  siècle,  était  l'auteur  du  tom- 
beau de  Guillaume  le  Conquérant,  érigé  à  Caen,  en  108;.  dans  l'église 
de  l'abbaye  de  Saint-Etienne .  Ce  mausolée  était  orné  de  pierres  pré- 
cieuses et  de  bas-reliefs  d'or  et  d'argent. 

Eméric-David,  Hist.  de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872.  —  F.  Bocrqielot,  Hist.  de 
la  sculpt-  et  des  arts  plast.  en  France,  1846. 

Oudot  Jean  I  ,  sculpteur  en  bois  et  imagier  du  xive  siècle,  demeurait 
à  Troyes.  où  il  était  employé  à  l'église  Saint-Etienne  de  i33o  à  i33;. 


de  l'école  française  429 

Oiulol  Jean  II  ou  Jeannih),  était  également  sculpteur  en  bois  et  ima- 
gier à  Troyes  auxiv  siècle.  En  l'i'j'j.  il  travaillait  à  la  cathédrale.  En 
1389  et  de  139.5  ii  i'3<)<;,  il  était  occupé  à  l'église  Saint-Urbain. 

Oiulol  Jean  III  ,  appelé  aussi  Jehannin  le  tailleur  d'images,  était 
lils  du  précédent.  De  1401  à  i4>i,  il  entreprit  k  Troyes  de  nombreux  tra- 
vaux de  sculpture  en  bois  dans  la  cathédrale  et  dans  les  églises  de  Saint- 
Etienne,  de  Saint-Jean,  de  Saint-Urbain  et  de  Notre-Dame-aux-Non- 
nains.  Ses  ouvrages  les  plus  importants  se  trouvaient  à  la  cathédrale  : 
il  y  sculpta  les  anges  du  maître-autel,  la  porte  du  jubé,  le  buffet  des 
orgues,  la  chaire  épiscopale  et  un  tabernacle  à  mettre  les  châsses  ;  il  l'ut 
aidé  dans  cette  dernière  œuvre  par  ses  deux  lils  Joseph  et  Thévenin, 
sculpteurs  en  bois  comme  lui. 

Ouclol  Joseph  et  Thévenin  ,  lils  du  précédent,  collaborent  aux  tra- 
vaux de  leur  père  dès  l'année  i4'38.  Les  comptes  de  la  ville  de  Troyes  en 
font  encore  mention  en  1461. 

Archiv.  départ,  de  l'Aube;  G.  i56i,  i565.  —  D'Arbois  de  Jdbainville,  Inv.  somm. 
des  arch.  de.  l'Aube,  18G1),  p.  .Ï09,  ôio.  —  Assier,  Les  arts  et  lesarlistes  dans  Fane, 
capitale  de  la  Champagne,  1876,  p.  104.  —Idem,  Comptes  de  V  œuvre  de  l'église  de 
Troyes,  i85â,  p.  46,  4?-  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Rev.  de  l'art 
franc.,  1887,  p.  m,  f,8,  69). 

Ouvry  Pierre),  sculpteur  de  la  ville  de  Rouen,  exécute  en  i55o,  pour 
l'église  Saint-Laurent,  les  statues  de  saint  Pierre,  de  saint  Paul  et  de 
saint  André. 

Arch.  départ,  de  ta  Seine- Inférieure  ;  G.  6801.  —  De  Beaurepaire,  Inv.  somm.  des 
archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V,  1893,  p.  324. 


l'acherot  (Jérôme),  sculpteur  né  à  Florence  en  i4<>3,  figure  sur  un 
état  de  gages  des  ouvriers  italiens  employés,  en  i4f)~,  par  Charles  VIII . 
Il  vint  en  France  vers  la  fin  du  xv*"  siècle  et  s'établit   d'abord  à   Ara- 


4^0  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

boise,  où  il  épousa  une  nommée  Jeanne  Mennette.  Mandé  au  château 
de  Gaillon  par  le  cardinal  d'Amboise,  il  travailla  de  i5oj  à  i5o9,  en 
collaboration  de  Bertrand  de  Meynal,  à  la  fontaine  de  marbre  de  la 
grande  cour  et  à  l'autel  de  la  chapelle,  pour  lequel  il  sculpta  le  cadre  i 
du  saint  Georges  de  Michel  Colombe.  Plus  tard,  on  le  retrouve  demeu- 
rant à  Tours  dans  le  faubourg  Saint-Etienne.  Un  acte,  passé  dans  cette 
ville  en  1627,  le  qualifie  «  tailleur  de  marbre  pour  le  Roy  ».  Cet  artiste, 
qui  devait  s'appeler  Pachiarotti  et  qui  avait  francisé  son  nom,  fît  toute 
sa  carrière  en  France  sans  esprit  de  retour  dans  sa  patrie.  Il  mourut 
dans  un  âge  fort  avancé,  car  sa  présence  est  constatée  à  Tours  jus- 
qu'en i54o. 

Deville,  Comptes  de  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Gaillon,   i85o, 

p.  5.M,,  r>Go.  —  Ch.  Grandmaison,  Doc.  inéd.  pour  servir  à  l'hist.  des  arts  en  Tou- 
raine,  1870,  p.  216.  —  Idem,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  2e  série,  t.  II, 
1880-1881,  p.  20.  —  De  Boislile,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  187g,  p.  8, 
<i.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  272.  —  E.  Giraidet, 
Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  3i5,  3i6. 

Paequel  de  Gasvre.  Voir  Gasvre  Pacquet  de). 

Pa&anio  Guido  ,  de  son  vrai  nom,  Guido  Mazzoni,  sculpteur  et 
peintre  italien  originaire  de  Modène,  avait  déjà  exécuté  plusieurs 
œuvres  dans  sa  ville  natale  ainsi  qu'à  Venise  et  à  Ferrare,  quand  il  fut 
amené  d'Italie  en  France  par  Charles  VIII,  lors  de  la  campagne  de 
Naples,  en  i49».  Le  roi  étant  mort  en  1498,  Guido  Paganino  fut  chargé 
de  sculpter  son  tombeau.  Ce  mausolée  2  ,  érigé  autrefois  dans  l'abbaye 
de  Saint-Denis,  fut  détruit  pendant  la  Révolution  ;  mais  Félibien  nous 
en  a  conservé  une  description  détaillée.  Le  cénotaphe  en  marbre  noir 
était  orné  de  figures  en  bronze  doré,  et  surmonté  de  la  statue  de  Char- 
les VIII  représenté  à  genoux  devant  un  prie-Dieu.  Après  être  resté 
20  ans  en  France,  l'artiste  revint  à  Modène,  où  il  mourut  en  i5i8. 

Félibien,  Bist.  de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  p.  55o-5.'ig.  —  De  Montaiglon,  Ar- 
rhives  de  l'art  français,  t.  I,  i85i-i852,  p.  108,  117,  125-102.  —  Ch.  Perkiss,  Les 
sculpteurs  italiens,  t.  II,  186g,  p.  283-285.  —  L.  Palestre,  La  Renaissance  en  France. 
t.  II,  1881,  p.  8a,83. 

I*ag-eol  (Jean),  dit  l'aîné,   sculpteur  ornemaniste  né  à  Bordeaux  en 

1Ô9.5,  fils  de  Girard  Pageot,  maître  peintre,  résidait  à  Cadillac  (Gironde  , 

otil  travaillait,  en  1608,  à  la  décoration  du  château  du  duc  d'Epernon. 

C'est  lui  l'auteur  de  la  colonne  funéraire  destinée  à  supporter  le  cœur 

de  Henri  III,   colonne  sculptée  à  Cadillac  et  transportée  ensuite,   par 

1    Ce  cadre  en  marbre  décore  aujourd'hui  au  Musée  du   Louvre  le  bas-relief  d 
Colombe. 

(2)  C'est  à  rause  de  ce  monument  que  je  cite  cet  artiste  italien  parmi  les  srulp- 
teurs  de  l'école  française. 


de  l'École  française  îli 

ordre  du  duc  d'Epernon,  dans  l'église  paroissiale  de  Saint-Cloud.  Cette 
œuvre  fut  payée  2,100  livres  tournois,  non  compris  le  marbre,  comme 
l'atteste  un  marché,  passé  le  i3  octobre  io"33,  par  lequel  l'artiste  s'enga- 
geait «  à  faire  une  colonne  de  marbre  avec  son  piédestal  et  surhausser 
le  tout  de  la  haulteur  de  i5  pieds  et  demy  où  seront  les  armes  du  Roy 
en  deux  endroictz  à  droict  et  à  gauche  avec  la  verge  torse  accompagnée 
de  son  chapiteau,  et  le  vase  au  dessus  où  sera  le  cœur  dudict  seigneur 
Roy,  et  autour  les  ouvrages  et  eppitall'es  nécessaires  et  le  tout  suivant 
le  desain  que  le  diet  Pageot  en  a  dressé  et  laict  voir  et  parrafïer  à  mon- 
seig'....  laquelle  besongne  ledict  Pageot  sera  tenu  avoir...  faicte  et 
parfaicte  et  preste  à  pozer  dans  dix-huit  moys  prochaings  à  compter 
d'aujourd'huy  ». 

A  la  Révolution,  cette  colonne  fut  placée  au  Musée  des  Petits-Augus- 
tins,  où  elle  était  attribuée  à  tort  à  Barthélémy  Prieur  ;  elle  est  mainte- 
nant dans  l'église  de  Saint-Denis. 

Jean  Pageot  mourut  à  Omet,  près  de  Cadillac,  le  4  février  16H8.  Il  eut 
un  fils,  Jean,  sculpteur  comme  lui,  qui  naquit  le  26juin  1639. 

Ch.  Braquehaye,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1884.  p.  187;  i88ri, 
p.  460-471,  473,  474;  iS(|4,  P-  "65.  —  Idem,  Les  artistes  du  duc  d'Epernon,  1888- 
1897,  p.  ?.24-a5a. 

l'siilhirl  (Pierre  de  ,  sculpteur  ornemaniste,  travaillait  à  Paris,  à  la 
fin  du  xivp  siècle,  à  l'église  Saint-Jacques-l'Hôpital. 

Bordier,  Mém.  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  t.  XXVIII,   i8(i5,  p.  117. 

Pain  (G.),  sculpteur  de  la  fin  du  xvir  siècle,  aurait  exécuté  le  tom- 
beau de  Jean  de  Chanlay  ou  de  Tanlay,  évêque  du  Mans,  mort  en  1291. 
Ce  tombeau,  en  cuivre  jaune,  sur  lequel  était  gravée  dans  un  encadre- 
ment gothique  l'efiigie  du  prélat  crosse,  mitre  et  bénissant,  se  trouvait 
dans  l'abbaye  de  Preuilly  (Seine-et-Marne)  ;  à  droite  on  lisait  :  Maist[ve] 
G.  Palti  me  feis[t].  Ce  document  provient  de  la  collection  Gaignières 
qui  possède  un  dessin  du  monument. 

D'après  l'épitaphier  manuscrit  des  environs  de  Paris,  conservé  à  la 
Bibliothèque  nationale,  l'auteur  du  tombeau  de  Jean  de  Chanlay  serait 
au  contraire  un  nommé  Girard  de  Sens. 

E.  Grésy,  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  t.  XXIII,  i8.">-, 
p.  374,  076,  081.  —  Gaignières,  Bibl.  nat.  Dép.  des  estampes,  I'e  u  a,  fol.  47,  et 
fonds  latin  17056,  fol.  197.  —  H.  Bouchot,  Inv.  des  dessins  exécutés  pour  Royier  de 
Gaignières,  1890,  nos  4554  et  6749.  —  J.  Chappée,  Revue  historique  et  archéologique 
du  Maine,  1896,  p.  52-55. 

Pniion  (Pierre),  sculpteur  provençal,  était  établi  à  Toulon  dans  la 
première  moitié  du  xvne  siècle. 
Ch.  Ginotjx,  Revue  de  l'art  français,  1892,  p.  98,  99. 


43a  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Paperoelia  Jacotin  ,  désigné  aussi  sous  le  nom  de  Jacotin  Picard- 
était  originaire  du  diocèse  de  Beauvais  et  résidait  à  Avignon  vers  le 
milieu  du  xve  siècle.  En  i4"~>  il  exécuta,  moyennant  26  écus  d'or,  un 
grand  crucifix  destiné  à  Ventrée  du  chœur  de  l'église  de  Saint-Maximin 
Yar  .  En  1478.  il  travailla  pour  le  roi  René  et  sculpta  une  statue  de 
saint  Jérôme  et  une  Annonciation  qui  furent  transportées  à  Marseille. 
Au  sujet  de  ces  ouvrages,  les  registres  de  la  Cour  des  Comptes  d'An- 
gers contiennent  les  mentions  suivantes: 

«  A  Jacotin,  ymaigier  d'Avignon,  le  XXVllme  jour  de  mars  i4j8  la 
somme  de  cinquante  escus  à  lui  délivrés  en  Avignon,  à  plusieurs  foys, 
pour  ung  saincl  Jeroisme  et  une  Annonciade  à  grans  ymaiges  qu'il  faict 
présentement  pour  l'église  de  l'Observance,  fondée  du  dict  sainct 
Jeroisme  près  la  Bastide  du  Roy  à  Marseille,  par  marché  faict  avecques 
lui  par  le  Roy,  pour  ce  a  XXX  gros  pour  escu,  pour  ce  qu'ils  furent  pris 
audit  lieu  d'Avignon,  la  somme  de  CXXilorins.  » 

«  Don  à  l'ymaigier  d'Avignon  i5  juin  1478  delà  somme  de  dix  florins 
pour  la  peine  d'estre  allé  et  venu  diverses  foys  devers  le  Roy  à  sa  bas- 
tide de  Marseille  pour  l'ouvraige  de  sainct  Jeroisme  près  la  ditte  bas- 
tide, et  aussi  pour  la  despense  de  ses  eompaignons.  » 

«  A  Jacotin  ymaigier  d'Avignon,  ledit  jour  (ai  août  i4^8)  la  somme  de 
sept  florins  pour  son  veiage  d'aller  à  Marseille  asseoir  l'ymaige  de  sainct 
Jeroisme  près  la  bastide  dudit  sieur  Roy  lès  Marseille.  » 

«  A  Jacotin  ymaigier  d'Avignon,  ledit  jour  14  septembre  1  la  somme 
de  23  florins,  4  gros,  pour  une  Annunciade  (en  pierre  qu'il  a  faicte 
pour  l'église  de  sainct  Jeroisme  près  la  bastide  du  Roy  lès  Marseille.   » 

Le  roi  René  étant  mort  en  1480,  Paperocha  se  rendit  à  Aix,  où  on  le 
trouve,  en  1484,  occupé  au  portail  de  l'église  Saint-Sauveur.  Il  vint 
ensuite  à  Marseille  et  obtint  bientôt  dans  cette  ville  le  droit  de  cité.  Là, 
il  signa  un  contrat  au  sujet  d'un  retable  qu'il  s'engagea  à  sculpter,  poul- 
ie couvent  des  Augustins.  aux  frais  d'un  riche  marchand  marseillais 
nommé  Jean  Dauron.  Ce  retable  devait  être  orné  de  cinq  statues  et 
d'autant  de  bas-reliefs  représentant  le  donateur,  sa  femme,  ses  enfants, 
saint  Jean-Baptiste,  saint  Jacques  le  Majeur,  sainte  Marthe  avec  la 
Tarasque,  sainte  Catherine  et  la  Vierge  avec  l'enfant  Jésus.  Cette  œuvre 
fort  importante  fut  payée  400  florins.  Dans  le  même  contrat,  l'artiste 
traita  avec  le  prieur  du  couvent  des  Augustins  pour  deux  statues,  l'une 
de  saint  Nicolas  de  Tolentino  et  l'autre  de  saint  Augustin.  Ce  sont  les 
seuls  renseignements  qu'on  ait  sur  les  travaux  exécutés  à  Marseille  par 
l'artiste.  Xe  se  contentant  pas  des  profits  de  son  art,  toujours  aléatoires, 
il  s'adonna  en  même  temps  au  commerce  et  acquit  comme  armateur 
une  fortune  assez  considérable.  Il  mourut  à  Marseille  en  i532. 

Lecoy  de  la  Marche,  René  ci  son  administration,  1R7S,  t.  II,  p.  ôSo.  —  Barthe- 


DE    I.'ÉCOLE    FRANÇAISE  fil 

lemy,  Documents  inédits  sur  divers  artistes  inconnus  de  Marseille  et  d'Aix,  etc.,  i885, 
p.  79-82. —  Numa  Coste,  Réunion  des  Sociétés  des  beaux-arts  des  départements,  i8g6, 
p.  4 10. 

Paris  (Jean  de).  Voir  Lavernier  Jean). 

Paris  (Jacques  de;,  sculpteur  parisien,  fut  appelé  à  Auch,  vers  le 
milieu  du  xvie  siècle,  par  l'architecte  Jean  de  Beaujeu.  De  i56o  à  iôO;;, 
il  entreprit  à  la  cathédrale  une  partie  des  sculptures  de  la  façade  et  de 
l'intérieur  du  porche.  En  i5j4,  il  était  encore  à  Auch  et  figurait 
à  l'assemblée  communale  tenue  le  7  mai,  en  qualité  de  citoyen  de  la 
ville. 

Prosper  Lafforgue,  Recherches  sur  les  arts  et  les  artistes  en  Gascogne  au  x\v:  siècle, 
18O8,  p.  Ô2.  —  Idem,  Histoite  de  la  ville  d'Aueh,  t.  I,  p.  198. 

Parmcnlier  Antoine),  s'arrêta  à  Lyon  en  revenant  d'Italie,  avec 
un  de  ses  confrères,  Elie  de  Lisle,  et  coopéra,  en  collaboration  de  ce 
dernier,  aux  apprêts  ordonnés  par  la  ville,  lors  de  l'entrée  de  Henri  IV, 
en  1695. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xvmc  siècle,  1884,  p.  58. 

Parou  (Liger  de;,  était  établi  à  Paris  au  xvie  siècle.  En  i55o,  il  était 
occupé  à  la  chapelle  des  Orfèvres,  où  il  exécutait  différents  ouvrages  de 
sculpture,  en  compagnie  de  Nicolas  Aubin. 

Baron  Picho.n,  Mém.  de  ta  Soc  de  l'hist.  de  Paris  et  de  l'Ile  de  France,  t.  IX, 
p.  g5. 

Pascalis  (Jean,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  décorait,  en  i4<)8 
la  salle  des  Consuls,  dans  la  ville  de  Montpellier. 

Kenoi'vieh  et  Ricard,  Des  maîtres  dr  pierre  el  autres  artistes  gothiques  de  Mont- 
pellier, [844,  p.  62. —  Ed.  Bosnaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvie siècle.  1887,  p.  n5. 

Pasquiep  de  Garni.  Voir  Gand  (Pasquier  de). 

Pasquiep  Jean  ,  demeurait  à  Rouen  à  la  fin  du  xvie  siècle.  En  1  J94, 
il  participait,  avec  Guillaume  de  Bourges,  à  la  sculpture  du  retable  de 
l'église  Saint-Nicolas.  En  1497,  il  travaillait  à  l'église  Saint-Nicaise  et 
recevait  a5  livres  tournois  pour  «  une  ystoire  de  mons.  sainct  Grégoire 
pour  mettre  au  dessous  du  crucifix  ».  Deux  ans  plus  tard,  il  était  employé 
à  la  cathédrale. 

Archives  :lèp.  de  la  Seine- Inférieure;  G.  25i8,  7625.  —  De  Beacrepaire,  Inv . 
somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  358  ;  t.  V,  1S92,  p.  464.  — 
A.  de  Champeaux,  Le  meuble,  t.  I,  i8(J5,  p.  m. 

Passot   Jacquinot 1.  Les  archives  de  Troyes  en  font  mention,  de  i5oi 

s8 


4'34  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

;i  l5o6,  connue  ayant  sculpté  à  une  des  portes  de  la  ville  «  Il  ange?. 
L'escu  de  France.  IIII  fleurs  de  liz,  II  tabernacles  pour  couvrir  deux 
personnaiges  ou  ymaiges  ». 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  [Revue  de  l'art  fiançais.  1887,  p.  80,  85). 

Pasfenaque  ^Romain  .  sculpteur  d'origine  flamande,  était  aunombre 
des  artistes  occupés,  de  i535  à  i53j,  au  château  de  Fontainebleau  :  on  lui 
allouait  12  livres  de  gages  par  mois. 

lit.  Laborde,  Lu  1,:       s  les  arts,  etc.   t.  I,  i85o,  p.  087,  090.  —  Idem.  Les 

comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  98,  101,  n>2,  io5,  io4,  io5. 

Pasluron  Antoine  .  sculpteur  et  architecte,  construisit  à  Amiens, 
de  i55-  à  i58a,  le  bastion  de  Longueville  :  il  y  sculpta,  par  ordre  des 
échevins,  les  armes  de  France  et  les  armoiries  de  la  ville  supportées 
par  des  licornes. 

Ddskvel,  Recherches  historiques  sur  les  ouvrages  exécutés  à  Amiens,  etc.,  18.18, 
p.  iô.  —  Baichu..  Moue,  dict.  des  architectes  franc.,  1887,  p.  458. 

Pale  Jacques  .  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Lille,  exécute, 
en  i38j-i388,  divers  travaux  à  la  collégiale  Saint-Pierre,  à  raison  de 
6  sous  par  jour. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Fonds  Saint-Pierre  de  Lille  ;  reg.  34-  —  Dehaismes,  Hist. 
de  l'art  dans  la  Flandre.  etc.,  1S86,  Documents,  p.  653. 

Piititt'iiv  Pierre-Guillaume  ,  sculpteur  parisien  de  la  première  moitié 
du  xvne  siècle,  fait  baptiser  une  tille  sur  la  paroisse  Saint-Barthélémy 
le  21  janvier  i635. 

Herluison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  187.1,  p.  53. 

Patin  Jean),  sculpteur  ornemaniste  et  maître  maçon,  collaborait, 
en  i3a4,  à  la  sculpture  des  fenêtres  de  la  Chartreuse  de  Gosnay,  en 
Artois.  Vers  i32;,  il  était  employé  à  la  construction  du  château  de  Ba- 
peaume  appartenant  à  la  comtesse  Mahaut  d* Artois. 

J.-.M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne.  1887,  p.  270,  284,  3io 

Pau  Bertrand  de  .  né  à  Pau  vers  1020,  fut  mandé  à  Auch  par  l'archi- 
tecte Jean  de  Beaujeu  pour  travailler  à  la  cathédrale,  où,  de  i56oà  i56j, 
il  fut  occupé  aux  sculptures  de  la  façade  et  de  l'intérieur  du  porche.  Dans 
la  suite,  il  s'établit  définitivement  à  Auch  et  devint  citoyen  de  la  ville; 
c'est  en  effet  en  cette  qualité  qu'il  lit  partie  de  l'assemblée  communale 
tenue  le  5  mai  ij*4- 

Prosper  Lafforgie,  Recherches  sur  les  arts  et  les  artistes  en  Gascogne  au  xvie  sièele, 
-    -    p.  3a.  —  Idem.  Histoire  de  la  ville  d'Auch,  t.  I,  p.  198. 


m-:  l'école  française  'i  '•"> 

Paul,  dit  «  maistre  Paul  hymaigier  »,  résidait  à  Laon  au  \vie  siècle. 
11  ligure  en  i538  sur  le  rôle  de  la  taille  comme  étant  taxé  ;i  •>.<>  sous.  11  a 
dû  prendre  part  aux  travaux  de  la  cathédrale. 

Grandin,  Les  primitifs  Laonnois  (Revue  de  l'art  français,  1893,  p.  78-79). 

Paularl  Jean),  demeurant  à  Valencicnnes  au  xive  siècle,  reçoit 
7  livres  7  sous,  en  13^6,  pour  avoir  fait  un  autel  destiné  à  la  chapelle 
du  château  ;  ce  château  était  désigne  alors  sous  le  nom  de  la  Salle-le- 
Comte. 

Arch.  dép .  du  Nord.  Comptes  du  domaine  de  la  vil  le  et  prévôté  de  Valenr.iennes  ; 
V.  5i.  —  Dehaisnes,  Hisl.  de  l'art  dans  hi  Flandre,  etc..  1886,  p.  448;  Documents, 
p.  535. 

l'aille  (Gilles),  vivait  à  Lille  au  xve  siècle.  En  1  %Zi,  il  sculpta,  moyen- 
nant 36  livres,  une  statue  de  la  Vierge,  qui  fut  placée  au  milieu  de  la 
façade  de  la  halle  échevinale.  Cette  statue  fut  peinte  et  dorée  par  un 
artiste  nommé  Jean  Lenfant. 

J.  Houdoy,  La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1N70,  p.  5'!. 

Paule  (Marsault),  résidait,  au  commencement  du  xvi8  siècle,  dans  la 
ville  de  lioui'ges,  où  il  participait  à  la  décoration  de  la  cathédrale.  Il 
était  fils  de  Christophe  Paule,  orfèvre  établi  à  Bourges  au  xvc  siècle.  En 
i5o(i,  il  touche  2  écus  «  pour  le  patron  en  pierre  du  don  fait  au  roy  ».  Le 
.">  juillet  i5ii,  il  reçoit  60  sous  «  pour  une  pièce  d'ymage  qu'il  a  faicte  de 
son  mestier  »  pour  la  tour  de  la  cathédrale.  En  i5i5,  dans  le  même  édi- 
fice, il  termine  quatre  ouvrages  d'imagerie  et  une  statue  de  saint  Guil- 
laume mise  contre  le  trumeau  du  dernier  portail  à  gauche.  Cette  statue 
existe  encore,  mais  elle  est  décapitée  ;  elle  fut  payée  20  livres.  En  1021, 
on  lui  alloue  8  livres  tournois  «  pour  le  moule  des  médailles  que  l'on 
vouloit  faire  pour  donner  à  la  royne,  madame,  et  madame  la  duchesse  ». 
En  i522,  il  exécute  encore  toutes  les  sculptures  de  l'Hôtel-Dieu,  y  com- 
pris les  sujets  de  la  Passion,  sculptés  à  la  porte  d'entrée  d'après  les  des- 
sins de  Guillaume  Dallida,  peintre  verrier. 

De  Girardot,  Artistes  de  la  ville  de  Bourges  (Archives  de  l'art  /nuirais,  •>''  série, 
t.  I,  i8(ù,  p.  a5o,  2.Ï1,  306,  a/|N). 

Paule  de  Piqueiiïni.    Voir  Piqueia;iii  Paule  de 

Paillette  ou  Poulette    Hue),  sculpteur-architecte  établi  à  Amiens  à 

la  lin  du  xive  et  au  commencement  du  XVe  siècle,  travaille,  en  i38(>,  aux 
fortifications  de  la  ville.  En  i3<)o,  il  pose  la  première  pierre  de  l'an- 
cienne porte  de  Montre-Ecu  et,  en  1401,  il  sculpte  une  statue  de  saint 
Nicolas  pour  placer  au  sommet  de  la  tour  du  même  nom.  En  ifyz5,  Hue 


436  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Paulette  avait  le  titre  de  «  maître  général  des  œuvres  du  roy  au  baillage 

d'Amiens,  et  de  la  ville  et  forteresse  d'icelle  ». 

II.  Dcsevel,  Recherches  historiques  sur  les  ouvrages  exécutés  dans  la  ville  d'Amiens, 
etc.,  i858,  p.  718.  —  Ddsevel  et  A.  Gozé,  Les  églises,  châteaux  et  beffrois  de  la  Pi- 
cardie et  de  l'Artois  Beffroi  d'Amiens,  p.  7).  —  G.  Demay,  Quelques  artistes  et  arti- 
sans picards  et  artésiens  (Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1878,  p.  227). 

l'siiipoIiiM*  Augustin  ,  exerçait  son  art  à  Troyes  dans  la  première 
moitié  du  xvn''  siècle.  En  1612,  il  reçoit  5o  sous  pour  avoir  exécuté,  dans 
l'église  Saint-Jean,  «  une  crosse  a  l'image  saint  Bonaventure  et  avoir  re- 
faict  la  mytre  ».  En  1G14,  il  sculpte  une  Vierge  à  un  des  portails  de 
Saint-Nicolas.  En  1620,  il  passe  marché  avec  la  fabrique  de  l'église 
Sainte-Savine  :  il  s'engage  à  faire  «  trois  images  pour  mestre  devant  le 
grand  portail  de  ladite  église:  deux  desquelles  seront  chascun  de  quatre 
pieds  de  hauteur  et  représentant  l'une  sainct  Savinien  et  l'autre  saincte 
Savine  :  quant  au  troisième  qui  représentera  monsieur  sainct  Fiacre,  il 
doit  le  faire  de  trois  pieds  de  hauteur.  Et  les  dictes  trois  images  1  pour 
la  somme  de  LX  livres  tournois  ».  Il  exécute  aussi,  à  l'église  Saint-Jean, 
le  tabernacle  de  la  confrérie  du  Saint-Sacrement.  Il  meurt  en  1659  et  est 
inhumé  à  Saint-Urbain,  où  son  épitaphe  se  voyait  encore  au  xvme  siècle. 

A.  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  1876, 
p.  io(î.  —  E.  Socard,  Biogr.  des  personnages  remarquables  de  Troyes  et  du  départ, 
de  l'Aube,  1882,  p.  "4o,  54  t. 

Païuskier  Jean  ,  sculpteur  ornemaniste  de  la  ville  de  Cambrai,  est 
employé  en  i366,  par  la  municipalité,  à  raison  de  3  sous  parisis  par 
jour. 

Arch.  comm.  de  Cambrai.  Comptes  de  la  ville  n°  1.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art 
dans  la  Flandre,  etc.,  18S6,  Doc,  p.  4~o. 

Pelle&Tiii  Francisque!,  sculpteur  et  peintre  du xvi«  siècle,  participe, 
de  i534  à  i536,  à  la  décoration  de  la  grande  galerie  du  château  de  Fon- 
tainebleau, moyennant  20  livres  de  gages  par  mois.  Francisque  Pelle- 
grin  était  Orléanais:  c'est  le  même  artiste  que  maître  François  d'Orléans 
dont  parle  Vasari. 

De  Laborde,  les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  89,  go,  gô,  y."),  97, 
99-102,  io4,  io5.  —  L.  Palustre,  Im  Renaissance  en  France,  t   II,  1881,  p.  219,  238. 

l'erdry  Jacques  ,  demeurait  à  Rouen  au  commencement  du  xviic  siè- 
cle. D'après  les  comptes  du  chapitre  de  la  cathédrale,  il  exécuta,  en 
1626,  divers  travaux  dans  cette  église. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  2609,22670.  —  De  Béai  repaire,  Inv.  somm. 
des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  I,  1874,  p.  076,  587. 

1    Ces  statues  existent  encore  aujourd'hui. 


DE    T.  ÉCOLE    FRANÇAISE  \'ï- 

Pereot  Jean  ,  travaillait,  au  x\"  siècle,  a  la  cathédrale  de  Cambrai . 
En  i4C3,  il  termina  une  «  clerevoye  de  franque  pierre  »,  qui  avait  été 
commencée  par  Jean  Dubois. 

J.  Hoddoy,  Ilist.  cniist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  196. 

Périer  Gilbert  du  ,  exerçait  son  art  à  Paris  vers  i3c)o,  époque  où  il 
fut  nommé  sculpteur  du  roi.  Il  assista  à  la  lecture  des  nouveaux  règle- 
ments publiés  le  12  août  i'igi ,  par  lesquels  le  roi  Charles  V«  confirmait, 
approuvait  et  ampliait  »  les  anciens  statuts  de  la  confrérie  de  Saint-Luc. 
L'énoncé  des  lettres  patentes  nommait  cinq  sculpteurs,  parmi  lesquels 
Gilbert  du  Périer,  désignés  comme  faisant  «  la  plus  grande  et  saine  par- 
tie des  ouvrages  dudit  mestier  ». 

Eméric-David,  Histoire  de  la  sculpture  française,  1817-1872,  p.  n3. 

Périer  Jean),  sculpteur  normand  occupé,  au  xvie  siècle,  à  la  cathé- 
drale de  Rouen,  reçoit  «  10  florins  francs  »,  en  1082.  pour  avoir  sculpté 
douze  figures  de  pierre  au  portail  Saint-Romain. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Infériewe;  Ci.  248Ô.  —  De  Beairrpaire,  Inv.  somm.  des 
archio.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  047 - 

Périer  (Guillaume),  résidait  à  Paris  au  commencement  du  xvn'  siècle. 
En  1604.  il  figure  sur  les  registres  de  la  paroisse  Saint-Eustache,  avec 
le  titre  de  sculpteur  du  roi,  comme  parrain  d'un  fils  de  son  confrère 
Thomas  Boudin, 

P.  Vitry,  Gazette  des  beaux-arts,  ôc  pér.,  t.  XVI,  1896,  p.  289. 

Périer  Jacques  ,  peut-être  parent  du  précédent,  travaillait,  en  1640, 
au  château  de  Fontainebleau,  sous  la  direction  de  Gilles  Guérin. 

De  Laborde,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  IV,  1806-1857,  p.  2i5. 

Péi'in  (Valentin),  artiste  de  la  fin  du  xvie  et  du  commencement  du 
xviie  siècle,  élève  de  Germain  Pilon,  aurait  sculpté  un  retable  qui  se 
voyait  autrefois,  à  Alençon,  dans  l'église  Saint-Léonard. 

E.  Duval,  Les  commissions  des  arts  dans  l'Orne  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts 
îles  départ.,  1888,  p.  896). 

Périnemi  (Jean),  dit  Coursillon,  sculpteur  angevin  du  commence- 
ment du  xvie  siècle,  exécute  en  i5ii,  pour  l'église  de  Varennes-sous- 
Montsoreau  (arrond.  de  Saumnr),  les  statues  de  saint  Laurent  et  de 
sainte  Eniérance. 

Arch.  dép.  de  Maine-et-Loire,  G.  2770.  —  C.  Port,  Inv.  somm.  des  arch.  de 
Maine-et-Loire,  1880,  p.  >2ô.  —  Idem,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  242. 


438  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Perlan  Henri  ,  sculpteur  et  fondeur  né  à  Paris  le  4  avril  109;. 
Connue  fondeur,  il  jouissait  d'une  grande  réputation.  Ce  fut  lui  qui  jeta 
en  moule,  pour  l'église  des  Jésuites  de  la  rue  Saint-x\ntoine  église 
Saint-Paul-Saint-Louis),  les  anges  portant  au  ciel  le  cajur  de  Louis  XIII, 
qui  avaient  été  faits  par  Jacques  Sarazin  dont  il  était  l'ami.  Pour  la 
première  église,  il  exécuta,  encore  d'après  les  modèles  de  Sarazin,  les 
bronzes  du  tombeau  de  Henri  de  Bourbon,  prince  de  Condé,  tombeau 
se  trouvant  aujourd'hui  dans  la  chapelle  du  château  de  Chantilly  ;  ces 
bronzes  sont  remarquables  par  leur  finesse  et  leur  belle  patine.  L'ar- 
tiste fondit  aussi  les  deux  tètes  de  Méduses  placées  autrefois  sur  les 
vantaux  de  la  porte  d'entrée  de  l'Hôtel  de  Ville  ;  ces  deux  tètes,  retrou- 
vées dans  les  décombres  après  l'incendie  de  1871,  ont  été  déposées  au 
Musée  Carnavalet.  En  i643,  il  fut  chargé  par  la  duchesse  d'Aiguillon, 
nièce  de  Richelieu,  de  faire  deux  bustes  en  bronze  du  cardinal  d'après 
un  plâtre  de  Jean  Warin.  Il  mourut  en  1662. 

Sauvai,,  Hist.  des  antiquités  île  Paris,  1724,  t.  I,  p.  464  :  t.  II,  p.  543.  —  Pigakiol 
de  la  Force,  Descrii>t.  hist.  <i  la  ville  de  Paris,  176.S,  t.  V,  p.  12.  — A.  Jal,  Met. 
n  il.  de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  954.  —  L.  Gosse,  La  sculpture  française.  iSçp, 
p.  164. 

Perpetuus,  sculpteur-orfèvre,  vivait  à  Angers  vers  l'an  877.  On  lui 
devait  plusieurs  châsses  en  or  et  en  argent  ornées  de  bas-reliefs. 

Eméric-David,  Hist   de  la sculpt.  franc.  1817-1872,  p.  29. 

Pei'pijçiian    Barthélémy  de  ,  exécute  avec  ses  deux  iils,  en  1294, 
une  partie  des  stalles  du  chœur  de  l'église  d'Elne  (Pyrénées-Orientales). 
Revue  des  Socû  t<  s  savantes,  ">c  série,  t.  VI,  187"),  p.  76. 

Péroime  Xicaise  de  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  était  au 
nombre  des  artistes  employés,  en  i'356-i357,  au  château  d'Escau- 
dceuvres,  près  de  Cambrai. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Registres  relatifs  au  Hainaut,  H.  •>.">!.  —  Dehaisnes,  Hist. 
de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  388. 

Perreau  ou  Perrault  Claude),  vivait  à  Venise  vers  le  milieu  du 
XVIIe  siècle.  Il  sculpta,  pour  l'église  de  Saint-Job,  le  mausolée  de  l'am- 
bassadeur de  France,  René  de  Voyer  de  Paulmy,  comte  d'Argenson, 
mort  en  i65i.  Existait-il  un  lien  de  parenté  entre  ce  sculpteur  et  le  célèbre 
architecte  de  la  colonnade  du  Louvre  ?  Je  n'en  ai  trouvé  aucune  trace. 

Giaunaotonio  MoscHwr,  Nuova  guida  per  Yenezia,  1828,  p.  i36.  —  Nagler, 
Kùnsller'-Lexivon,  t.  XI,  1841,  p.  120.  —  L.  Dussieox,  Les  artistes  français  à 
l'étranger,  1S7G,  p.  101,  52i. 

Peri'enel,    Penne   ou    Prieur     Berthault  ,  sculpteur  résidant  à 


de  l'école  française  |'3o, 

Chartres  au  xvi°  siècle,  travaillait  à  la  cathédrale  et  avait  la  charge  de 
«  sergent  du  tjur  de  la  dite  église  »,  poste  correspondant  à  peu  près  à 
celui  de  premier  bedeau  ;  c'est  ce  qui  ressort  de  l'acte  de  vente  suivant, 
daté  du  24  mai  i520,  par  lequel  il  résignait  son  oflice  : 

«  Berthault  Perrenet,  ymagier,  demeurant  à  Chartres  et  sergent  du 
tour  de  l'église  de  Chartres,  vend,  cède  et  transporte  dès  maintenant  à 
toujoursmais,  à  Maulry  Revel,  marchant  demeurant  à  Chartres,  ad  ce 
présent,  acheteur  pour  luy,  l'office  de  sergent  du  tour  de  la  dite  église, 
que  ledit  Berthault  obtenoit  en  icelle  église,  lequel  office  icelluy  Ber- 
thault a  promis  resigner  es  mains  de  vénérable  personne  Jehan  Clausse, 
chanoine  et  cheveeier  de  la  dite  église  de  Chartres,  au  prouffit  dudit 
Maulry  et  non  aultre,  pour  par  icelluy  Maulry  en  estre  pourveu  et  en 
jouir  ainsi  que  faisait  ledit  vendeur.  Ceste  vente  faicte  pour  le  prix  et 
somme  de  quatre  vingts  livres  tournois,  que  ledit  Bertault  en  a  confessé 
avoir  eu  et  reçu  dudit  acheteur.  » 

Peut-être  pourrait-on  attribuer  à  Berthault  Perrenet  quelques-uns  des 
groupes  sculptés  au  pourtour  du  chœur  de  la  cathédrale  de  i52i  à  i53o. 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir,  G.  i85.  —  L.  Merlet  et  Bellier  de  la  Chavigkerie, 
Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  IV,  i855-i856,  p.  566-367.  —  Herluison, 
Artistes  Orléanais,  186Ô,  p.  4/4.  —  L.  Merlet,  Bulletin  monumental,  t.  XXII,  p.  291. 
—  Idem,  ]>w.  somm.  drs  arch.  d'Eure-et-Loir,  t.  VI,  1890,  p.  27.  —  F.  de  Mély, 
La  cathédrale  de  Chartres  {Rcan.  des  Soc.  des  beaux  arts  des  départ.,  1890 
p.  52!>,  326). 

Perret  (Ambroisei,  sculpteur,  sculpteur  en  bois  et  menuisier  établi 
k  Paris  au  xvie  siècle,  travaille,  de  i53^  à  i54o,  au  château  de  Fontai- 
nebleau, à  raison  de  i5  livres  par  mois.  En  155^,  il  entreprend  dans  le 
même  édifice,  sous  la  direction  de  Philibert  de  l'Orme,  plusieurs 
ouvrages  de  menuiserie,  entre  autres,  ceux  «  du  plat  fonds  qu'il  con- 
vient faire  de  neuf  au  premier  estage  au  dessus  du  rets  de  chaussée  du 
pavillon  où  sont  les  poésies,  du  costé  de  l'estang,  et  pareillement  au 
planchement  du  parterre  de  ladite  chambre  et  du  cabinet  joignant  la 
dite  chambre  érigée  au  dessus  de  la  terrasse  de  la  galleric  basse  sur 
ledit  estang  ».  Ce  plafond  devant  être  richement  orné,  l'artiste  s'engage 
il  y  sculpter,  outre  les  armoiries  du  roi,  le  Soleil  sur  un  char  triomphal 
attelé  de  deux  chevaux,  le  dieu  Mars  assis  sur  un  trophée  d'armes  et 
une  Vénus  entourée  de  fleurs  ;  le  tout,  pour  la  somme  de  1100  livres. 
Jusqu'en  i56i,  il  est  occupé  à  Fontainebleau  ;  les  comptes  de  cette 
année  portent  en  effet  : 

«  A  Ambroise  Perret,  menuisier,  la  somme  de  25o  liv.,  à  luy  accor- 
dée par  ledit  abbé  de  Saint-Martin  Le  Primatrice),  pour  vingt  quatre 
grandes  collonnes  de  bois  qu'il  a  faittes  et  qui  ont  esté  posées  audit  jar- 
din de  la  Hevne.  » 


44t)  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Auparavant,  le  28  février  i555,  Ambroise  Perret,  aidé  de  son  confrère 
Jacques  Chantrel,  avec  lequel  il  collaborait  à  Fontainebleau,  avait  passé 
marcbé  avec  Philibert  de  l'Orme,  moyennant  2-00  livres,  au  sujet  delà 
partie  ornementale  du  tombeau  de  François  l".  C'est  lui  l'auteur  des 
bas-reliefs  des  quatre  Evangélistes,  ornant  la  voûte  du  mausolée,  et  des 
quatre  figures  de  génies,  placées  dans  les  demi-tympans,  au-dessus  du 
grand  arc  central.  On  peut  donc  le  considérer  comme  un  des  trois 
artistes  principaux  chargés  de  la  sculpture  de  ce  superbe  monument  ; 
les  deux  autres  étaient  Pierre  Bontemps  et  Germain  Pilon. 

Ambroise  Perret  mourut  avant  i56p,,  car  à  cette  date,  nous  voyons  sa 
veuve,  Catherine  Bourienne,  toucher  la  somme  de  210  livres,  restant 
due  à  sa  succession  pour  les  travaux  qu'il  avait  exécutés  au  tombeau 
de  François  Ier. 

A.  Lexoir,  Musée  des  Monuments  français,  t.  III,  1802,  p  78.  —  De  Ladorde, 
La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  4OI>  'i'r->  446,  454,  46o,  466,  468,  470. 
491,  J22.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  tôô,  280,  292- 
2(|'|,  Ô2Ô,  .127,  5.')2,  "171,  573,  '-()'.  t.  II,  1880,  p.  5o,  47,  5<>,  i57-  —  L.  Palustre, 
La  Renaissance  en  France,  t.  II,  i88r,  p.  106,  107.  —  A.  de  Champeaix,  Le  meuble, 
t.  I.  i885,  p.  171.  —  L.  Goxse,  La  sculpture  française,  i8g5,  p.  90,  97. 

Perret  Guillaume  ,  sculpteur  du  roi,  figure  comme  parrain,  le 
16  avril  160-,  au  baptême  d'une  fille  du  sculpteur  Thomas  Boudin.  C'est 
le  seul  renseignement  qu'on  ait  sur  cet  artiste.  Peut-être  était-il  un  des 
descendants  d'Ambroise  Perret. 

A.  Jal,  Dici.  erit.  Je  biographie  et  d'histoire,  1872,  p.  259. 

Perrier  Antoine  ,  travaillait  à  Lyon  vers  le  milieu  du  xvn"  siècle. 
On  lui  devait,  d'après  les  archives  de  la  ville,  «  une  effigie  du  Boy  en 
relief  ». 

Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xviii0  siècle,  1884,  p.  5a. 

Perrin,  «  maitre  ymageur  »,  vivait  à  Lyon  dans  la  seconde  moitié 
du  xive  siècle.  Il  mourut  dans  cette  ville  entre  i383  et  i385. 

Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xvme  siècle,  1884,  p.  14. 

Perrin  de  Forey.  Voir  Forey  Perrin  de). 

Perrin  de  Senlis.  Voir  Senlis  (Perrin  de  . 

Perrin  de  Toiey.  Voir  Toicy  (Perrin  de). 

Perrol  de  Gray.  Voir  Gray    Perrot  deï. 

Perry    Charles  ,  sculpteur  en  bois,  établi  à  Chàlons  au  xvie  siècle, 


de  l'école  française  yfa 

s'engage  [iar  contrat  à  exécuter  de  nouvelles  stalles  dans  le  chœur  de 
l'église  du  couvent  des  Augustins,  savoir  :  «  l'aire  les  ch'ayëres  haultes 
et  basses  où  lesdits  religieux  sont  journellement  assis  et  en  la  mesme 
place  où  de  présent  sont  les  vieilles.  Faire  le  dessus  d'icelles  chayères  à 
colonnes  doriques  et  cannelées,  enrichir  le  dessus  de  tables  d'attente, 
et  le  dessus  d'icelles  tables  qui  est  le  demi-rond  sera  du  tout  enrichi  et 
taillé  selon  l'ordre  des  colonnes.  —  Idem  faire  lesdites  chayères  tant 
haultes  que  basses  entrecloses  et  avec  sellettes  ;  lesdites  sellettes  tail- 
lées en  cul  de  lampe  de  marmouseux  et  enrichir  les  basses  crosses  de 
compartiments  ou  d'imageries  au  choix  desdits  religieux».  Ce  travail 
fut  payé  à  l'artiste  900  livres  tournois,  somme  assez  considérable  pour 
l'époque. 

L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,  1889,  p.  56,  "17. 

Pclit  (maître  Pierre  le),  sculpteur  en  bois  du  commencement  du 
xive  siècle,  résidait  à  Paris,  où,  vers  i3i3,  il  entreprit  plusieurs  ouvrages 
pour  l'hôtel  de  la  comtesse  d'Artois. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artoiset  de  Bourgogne,  1887,  p.  020. 

Petit  (Jean),  vivait  à  Paris  à  la  fin  du  xive  siècle.  Il  fut  nommé  sculp- 
teur du  roi  en  1390  et  assista  à  la  lecture  des  nouveaux  règlements  don- 
nés le  12  août  1391,  en  vertu  desquels  Charles  V  approuvait  les  anciens 
statuts  de  la  confrérie  de  Saint-Luc. 

Eméric-David,  Histoire  de  la  sculpture  française,  1817-1872,  p.   n5. 

Petit   Claude  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  établi  à  Abbeville 

au  commencement  du  xvi0   siècle,   travaillait,    en  i5o3,  aux   stalles  de 

l'église  Saint- Vulfran. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  6/|6.  —  Ed.  Bonnaffé, 
Le  meuble  en  France  au  xvi6  siècle,  1887,  p.  !\o. 

Petit  Gilles  ,  sculpteur  en  bois,  était  occupé,  en  1076,  à  la  restaura- 
tion du  jubé  de  la  cathédrale  de  Beauvais. 

G.  Desjardins,  Hist.  de  la  cath.  de  Beauvais,  i8G5,  p.  100.  —  Ed.  Box.naffk,  Le 
■meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1887,  p.  /)•!. 

Petit  (Jean),  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  Bourges  vers  l'année 

ijoG.  On  lui  allouait  à  cette  époque,  pour  G  journées  de  travail,  37  sous 

6  deniers. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Archives  de  l'art  français,  1'  sèr.,  t.  I, 
1861,  p.  249). 

Petit  (Luci,  sculpteur  de  la  ville  de  Lille,  était  employé,  en  1G00, 
à  l'ornementation  de  la  halle  échevinale  ;  on  lit  dans  un  compte  : 


j42  dictionnaire  des  sculpteurs 

«  A  Lucq  Petit,  tailleur  d'images  pour  avoir  faict  ung  crucifix  avecq 
les  images  de  Notre-Dame  et  saint  Jehan  mis  au-devant  de  la  chapelle 
de   la  maison  echevinale XLVIII  1.  ». 

Quelque  temps  après,  en  i(k>4-i6o5,  il  se  rendit  à  Cambrai;  il  figure 
dans  les  archives  de  cette  ville  comme  ayant  touché  4  livres  «  pour 
avoir  faict  et  taillé  six  croix  de  buisset  ibuis  et  deux  chandeliers  ser- 
vans  sur  le  grand  autel  des  Recollets  ». 

J  Hoidov,  La  halle  echevinale  de  Lille,  1870,  p.  79.  —  A.  Ddrieux,  Les  artistes 
eatnbri'siens,  1S7I,  p.  99-  —  Idem  (Réunion  des  Sociétés  des  beaux-arts  des  départi  - 
ments,  1888,  p.  4o4). 

Petit  Antoine1,  très  probablement  parent  du  précédent,  travaillait  à 
Cambrai  au  commencement  du  xvne  siècle.  D'après  les  actes  du  chapitre 
de  la  cathédrale,  il  fut  chargé,  en  1602,  d'exécuter  neuf  figures  repré- 
sentant la  Passion,  destinées  à  l'horloge  de  l'église.  Un  Jacques  Petit 
exerçait  également  à  Cambrai  son  métier  de  sculpteur  vers  le  milieu  du 
xviie  siècle. 

Lefèvre,  Matériaux  pour  l'histoire  des  arts  dans  le  Camhrésis,  1870,  p.  i4,  28.  — 
A.  Dcriedx,  Les  artistes  cambrésiens,  1874,  p.  99.  —  Idem,  Rèun.  des  Soc.  des 
beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  425. 

Petit  Daniel.,  sculpteur  normand  demeurant  au  Havre  au  commen- 
cement du  xvne  siècle,  sculpte,  vers  iGo5,  un  autel  et  une  contretable 
en  pierre  pour  l'église  de  Saint- Vincent-Crasmenil  Seine-Inférieure). 
On  trouve  dans  les  comptes  de  la  paroisse  : 

«  Payé  à  Daniel  Petit,  sculpteur  du  Havre,  pour  avoir  fait  l'image  de 
monsieur  Saint-Vincent  et  racousté  celle  de  Notre-Dame,  de  Sainte- 
Barbe  et  de  Saint-Léonard,  20  livres  5  sous.  » 

Ces  statues  existent  encore  aujourd'hui. 

L'abbé  Cochet,  Les  églises  de  l'arrondissement  du  Havre,  1845-1846,  t.  II,  p.  524. 

Petit  Nicolas  ,  sculpteur  et  peintre  vivant  à  Rouen  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvne  siècle,  était  occupé,  en  1622,  à  l'église  Saint-Ma- 
clou . 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure,  G.  6924.  —  De  Beacrepaire,  Inv.  Summ.  des 
archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  V.  1892,  p.  294. 

Petit  Jean),  sculpteur  en  bois  originaire  de  la  Chenalotte  (Doubs  , 
exécute  en  i634,  avec  son  confrère  Jacques  Rochejean.  le  retable  de  la 
chapelle  de  la  Vierge  dans  l'église  de  Beaume-les-Dames. 

J.  Gai'thier.  Dictionnaire  des  artistes  francs-comtois  antérieurs  an  xvi°  siècle,  189."!, 
p.  19. 

Petit  .Pean.  Voir  Le  Boucher  Jean  . 


de  l'école  FRANÇAISE  44^ 

Petit  Jean,  pratiquait  son  art  à  Lille  au  commencement  du  xvi«  siè- 
cle. Les  comptes  du  chapitre  de  la  collégiale  Saint-Pierre  nous  appren- 
nent qu'il  reçut  60  sous,  en  i5o6,  pour  avoir  refait,  d'après  l'ancien  mo- 
dèle,une  tête  dans  laquelle  on  conservait  les  reliques  de  sainte  Concorde. 

De  La  Foks-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  1S60,  p.  277. 

Petilol  (Pierre),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Besançon,  exécute 
de  i543  à  1049,  en  collaboration  de  Guillaume  Chenevière,  cent  stalles 
dans  la  cathédrale  Saint-Etienne.  Cet  édifice  ayant  été  démoli  par 
Vauban  en  1674,  les  stalles  furent  transportées  dans  l'église  abbatiale 
de  Luxeuil.  Vers  la  même  époque,  de  1 545  à  i5Go,  les  deux  artistes 
entreprennent  également  les  stalles  de  l'église  Saint-Jean,  sur  lesquelles 
ils  sculptent  les  portraits  des  évèques  de  la  ville.  Enfin,  en  1 553, 
Pierre  Petitot  fait  un  candélabre  pour  le  chœur  de  cette  dernière 
église. 

Pelitot  (Guillaume  et  Hilaire),  sculpteurs  en  bois,  fils  et  petit-fils  du 
précédent,  commencent,  en  i5^3,  le  jubé  de  Notre-Dame  de  Dôle  (Jura) 
et  le  terminent  en  deux  ans.  Guillaume  vivait  encore  en  i5g5.  On  cite 
aussi  un  Amédé  Petitot,  sculpteur  en  bois,  qui  résidait  à  Besançon  dans 
les  premières  années  du  xvne  siècle. 

J.  Gauthier,  Dict,  des  artistes  franc-comtois  antérieurs  au  xix"  siècle,  1892,  p.  19. 
—  Idem,  La  sculpture  en  bois  en  Franche-Comté  (Rcun.  des  Soc.  des  beaux  arts  des 
départ.,  1895,  p.  806,  807}. 

Petitville  (Anquetil  de),  sculpteur  et  architecte  du  xme  siècle.  Une 
charte,  donnée  à  Etretatet  conservée  dans  les  archives  de  la  Seine-Infé- 
rieure, nomme  cet  artiste  comme  ayant  travaillé  à  Notre-Dame  d'Etre- 
tat  entre  les  années  1218  et  1228.  Il  ne  reste  rien  de  cette  église. 

Bulletin  du  comité  des  arts  et  monuments,  t.  II,  1842-1843,  p.  576.  —  F.  Bourque- 
lot,  Hist.  de  la  sc.ulpt.  et  des  arts  plast .  en  France,  1846.  —  Du  Seig.neur,  Notes 
sur  l'Hist.  de  la  scutpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  3o2. 

Philibert  (Antoine),  sculpteur  eu  bois  de  l'école  lorraine,  collabo- 
rait, en  i5i5,  a  la  décoration  intérieure  du  palais  ducal  de  Nancy. 

H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy ,  1802,  p.  .17.  — Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en 
France  au  xvr  siècle,  1887,  p.  77. 

Philippe,  abbé  d'Etanches,  sculpteur-architecte  de  la  fin  du  xne  siè- 
cle, appartenant  à  l'école  messine  et  lorraine,  semplovaà  la  reconstruc- 
tion de  plusieurs  églises  incendiées. 

Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  298- 
299- 


DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 


tl  t 

Philippe  Edouard  .  fut  un  des  sculpteurs  qui,  avec  Nicolas  de  Rouen, 
se  rendirent  en  Portugal  au  commencement  du  xvie  siècle  et  travail- 
lèrent, en  i5io.  à  l'édification  et  à  l'ornementation  de  l'église  Sainte- 
Croix  de  Coïnibre. 

A.  Raczikski,  Les  arts  en  Portugal,  1846,  p  33i.  —  Dcssiecx,  Les  artistes  fran- 
■  m  :  '    ;'  an  ;  r,  1876,  p.  5i. 

Philippe  de  Buister.  Voir  Buister  Philippe  de  . 

Philippe  de  Chartres.  Voir  Chartres  Philippe  de). 

Philippe  de  Foncières.  Voir  Foncières  Philippe  de  . 

Philippe  de  Vigarny.  Voir  Vigarny   Philippe  de  . 

Philîppon  Jean  .  sculpteur  en  bois,  résidant  àTroyes  au  xvie  siècle, 
entreprit,  de  i5i8  a  1Ô-6,  de  nombreux  travaux  dans  les  églises  de  la 
ville.  Pour  la  cathédrale,  il  sculpta  des  panneaux  de  bois,  ornés  de  fleurs 
de  lis  et  d'armoiries. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  {Rcv.  de  l'art  français,  1887,  p.  86). 

Philippot  d'Orléans.  Voir  Orléans  Philippot  d"  . 

Picard  Jean  .  Voir  Leroux  Jean  . 

Pieart  Pierre  ,  sculpteur,  fondeur  et  ciseleur  de  la  ville  de  Rennes, 
exécuta  en  i'(i2,  pour  la  cathédrale  de  Dol,  des  colonnes  en  bronze, 
ornées  des  armes  de  l'évèque  Etienne  Cœuret  et  surmontées  de  statues 
d'anges  tenant  en  mains  les  instruments  de  la  Passion:  ces  colonnes 
étaient  placées  dans  l'église  au  pourtour  du  maître-autel. 

Mélanges  d'histoire  ci  d'archéologie  bretonne,  t.  I,  i855,  p.  261,  262.  ' —  L'abbé 
Tf.xier,  Dictionnaire  de  l'orfèvrerie,  1SÔ7,  p.  12.S.S.  — A.  Bérard,  Dict.  biograph.des 
artistes  français,  1872,  col.  653. 

Piédeehaiiv.  sculpteur  lorrain  du  xvie  siècle,  travaille  en  i53i. 
pour  le  duc  de  Lorraine,  à  l'ornementation  de  la  galerie  du  palais  de 
Gondreville. 

Arch..  dép.  de  lu  Meurtke.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine  :  H.  6i65.  —  H.  Le- 
page,  Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Meurthe,  t.  II.  187a,  p.  a.î^. 

Piedoux  Olivier  ,  sculpteur  et  peintre,  était  établi  à  Avignon  dans 
la  première  moitié  du  xvne  siècle.  Les  archives  de  la  ville  en  font  men- 
tion de  i634  à  i638. 

P.  Achard.  Noti  s  su)  quelques  anciens  artistes  d'Avignon  [Archives  de  l'art  fran- 
çais, Document*,  t.  IV.  i.sVi-i^fi,  p.  iN.">  . 


de  l'école  française  445 

Pierre,  sculpteur  alsacien  de  la  fin  du  xme  siècle,  frère  de  l'ordre  de 
Saint-Dominique,  prit  part  à  la  construction  du  monastère  des  Domini- 
caines de  Saint-Jean,  à  Colmar. 

Cl).   Gérard,   Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen   Age,  t.  I,  1872,  p.  2.45 

Pierre  Nicolas  ,  sculpteur  et  architecte  du  xme  siècle,  exerçait  son 
art  à  Paris  vers  126^. 
A.  Béraro,  Dictionnaire  biographique  des  artistes  français,  1872,  col.  658. 

Pierre,  désigné  sous  le  titre  de  «  l'ymagineur  »,  travaillait  à  Lyon 
de  1418  à  1428;  il  était  aussi  sculpteur  en  bois.  Un  autre  imagier,  du 
nom  de  Pierre,  vivait  également  dans  la  même  ville  vers  i4G3-i4t>4. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xvin8 siècle,  1884,  p.  18,  19. 
—  Idem,  L'art  du  bois  à  Lyon  (Héun.  des  Soe.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888, 
p.  679). 

Pierre,  dit  maître  Pierre,  sculpteur  lorrain  du  xve  siècle,  résidait  à 
Toul  quand  il  fut  mandé  à  Nancy  vers  1477,  par  le  duc  René  II  de  Lor- 
raine, pour  participer  à  la  décoration  du  palais  ducal.  En  i4yo,  il  exé- 
cuta, dans  la  même  ville,  une  Annonciation  destinée  au  couvent  des 
Cordeliers.  Son  fils  Jean-Pierre,  sculpteur  comme  lui,  travailla  au 
palais  ducal  vers  l'an  1000. 

Arch.  départ,  de  laMeurthe.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine;  B.  988.  —  II.  Le- 
PAGE,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  i852,  p.  27. 

Pierre  (Jean),  sculpteur  de  la  ville  de  Tours,  figure  au  nombre  des 
artistes  collaborant,  sous  la  direction  de  Pierre  Valence,  aux  préparatifs 
des  fêtes  données,  en  i5i5,  lors  de  l'entrée  de  François  Ier. 

E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  J2.ï. 

Pierre  Jean).  Un  sculpteur  de  ce  nom  est  occupé,  au  xvie  siècle,  aux 
travaux  du  château  de  Fontainebleau  ;  on  lui  alloue  10  livres  par  mois 
de  i53^  à  1040. 

De  [..aborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,  p.  4°2, 
'|22.   —    Idem.     Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,    1877,  p.  i35. 

Pierre  d'Arras.  Voir  Arras  (Pierre  d'). 

Pierre  de  Barly.  Voir  Barly  (Pierre  de). 

Pierre  «lu  Bois.  Voir  Bois    Pierre  du). 

Pierre  de  Brimbal.  Voir  Brimbal    Pierre  dej. 


446  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Pierre.  «Jean  de  Fisto.  Voir  Fisto  (Pierre,  Jean  de  . 

Pierre  de  Fontaines.  Voir  Fontaines    Pierre  de). 

Pierre  de  France.  Voir  France    Pierre  de  i. 

Pierre  dn  Fresnoy.  Voir  Fresnoy    Pierre  du  . 

Pierre  de  la  Croix.   Voir  La  Croix    Pierre  de  . 

Pierre  de  la  Place.  Voir  La  Place  iPierrede). 

Pierre  de  Liguerque.  Voir  Liguerque  i  Pierre  de). 

Pierre  de  Loches.  Voir  Loches  (Pierre  de). 

Pierre  de  Luez.  Voir  Luez  (Pierre  de  . 

Pierre  de  Malines.  Voir  Malines  (Pierre  de). 

Pierre  de  llonchy.   Voir  Monchy  (Pierre  de). 

Pierre  de  Xeufchàleaii.  Voir  Vcnfchàteaii  (Pierre  de). 

Pierre  de  Ponfemont.  Voir  Pontemonl    Pierre  de. 

Pierre  du  Préau.  Voir  Préau  (Pierre  du). 

Pierre  dn  Rolz.  Voir  Rotz    Pierre  du). 

Pierre  de  Sélongey.  Voir  Sélongej    Pierre  de). 

Pierre  de  Soliers.  Voir  Soliers  (Pierre  de  . 

Pierre  de  Thory.  Voir  Thory    Pierre  de  . 

Pierre  de  Tronssy.  Voir  Troussy  (Pierre  de). 

Pierre  de  Yimy.   Voir  Yimy  (Pierre  de). 

Pierret  ou  Peyret,  demeurant  à  Troyes  à  la  fin  du  xive  siècle,  tra- 
vaille, en  i38o.,  au  jubé  de  la  cathédrale  et  sculpte  une  statue  de  saint 
Jean . 

A.  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  rfnns  l'une,  cap.  de  la  Champagne,  187G,  p.  91. 
Pierron  de   I  oninie.  Voir  Loninie    Pierron  de). 


de  l'école  française  447 

Pietrequin,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle,  colla- 
borait en  1467,  sous  la  direction  de  Philippot  Viard,  à  l'ornementation 
des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen. 

Langlois,  Les  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  182. 

Pijçne  (Thomas),  sculpteur  parisien  du  xve  siècle,  alla,  en  1468,  à 
Compiègne,  pour  travailler  à  la  chapelle  de  la  Salvation  que  Louis  XI 
Taisait  élever  en  l'honneur  de  la  Vierge,  près  de  la  porte  de  Pierrel'onds. 
Il  y  exécuta  une  statue  représentant  le  roi  à  genoux  devant  un  prie- 
Dieu,  sous  un  dais  semé  de  fleurs  de  lis.  Cette  statue,  qui  devait  être 
mise  au  maître-autel  devant  l'image  de  Notre-Dame-de-Salvation,  dis- 
parut en  174  1,  époque  à  laquelle  la  chapelle  fut  démolie. 

Bulletin  de  la  Société  historique  de  Compiègne,  t.  I,  1869-1872,  p.  119.  —  Revue 
des  Sociétés  savantes,  5eséi\,  t.  VI,   187J,  p.  ao5. 

Pillet  (Germain),  est  au  nombre  des  sculpteurs  employés,  au  xvie  siè- 
cle, au  château  de  Fontainebleau.  Les  comptes  de  i54ok  i55o  le  citent 
comme  touchant  10  livres  par  mois.  Vers  le  même  temps,  un  Jacques 
Pilet  travaillait  aussi  à  Fontainebleau;  c'était  probablement  un  parent 
de  Germain. 

Ue  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de  France,  t.  I,  i85o,p.  426. 
—  Idem,  Les  comptes   des   bâtiments  du  roi,  t.  1,    1877,  p.   199. 

Pilon  (Germain).  Ce  grand  artiste,  qui  occupe  avec  Jean  Goujon  la 
première  place  parmi  les  sculpteurs  de  la  Renaissance,  naquit  à  Paris, 
dans  le  faubourg  Saint-Jacques,  vers  i535.  Il  était  fils  d'André  Pilon, 
tailleur  de  pierre,  originaire  du  Maine.  On  l'a  cru  longtemps  lui-même 
natif  du  bourg  de  Loué,  dans  les  environs  du  Mans;  mais  on  a  retrouvé 
le  procès-verbal  d'une  enquête  faite  en  15^3,  au  moment  où  il  fut  nommé 
conducteur  et  contrôleur  des  monnaies,  et  ce  document  donne  bien  la 
preuve  de  son  origine  parisienne. 

Germain  Pilon  reçut  probablement  de  son  père  les  premières  notions 
de  son  art  et  devint  ensuite,  selon  Palustre,  l'élève  de  Pierre  Rontemps; 
cela  expliquerait  sa  collaboration  au  tombeau  de  François  Ier,  en  i558, 
alors  qu'il  était  âgé  seulement  de  2'3ans.  D'après  le  contrat  suivant,  passé 
k  cette  époque  entre  lui  et  Philibert  de  l'Orme,  on  lui  doit  les  huit  ligu- 
res de  génies  décorant  la  voûte  du  mausolée. 

«  Germain  Pilon,  sculpteur,  demeurant  k  Paris,  confesse  avoir  fait 
marché  et  convenu  avec  noble  personne  maistre  Philbert  de  Lorme, 
abbé  d'Ivry,  conseiller  aumosnier  ordinaire  et  architecte  du  Roy,  que 
Dieu  absolve,  défaire  et  parfaire  bien  et  deuement  pour  le  Roy,  au  dit 
d'ouvriers  et  gens  k  ce  connoissans,  huit  figures  de  Fortune  en  bosse 
ronde  sur  marbre  blanc  pour  applicquer  k  la   sépulture  et  tombeau  du 


4-K 


DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEVRS 


feu  Roy.  chacune  desdites  figures  de  trois  pieds  de  hauteur  ou  environ, 
accompagnez  et  armez  selon  leur  ordre,  et  ainsy  qu'il  sera  advisé  et 
ordonné  par  ledit  sieur  architecte  suivant  l'ordonnance  et  commence- 
ment dudit  tombeau,  et  ainsy  qu'il  sera  advisé  pour  le  mieux,  et  pour  ce 
faire  a  promis,  sera  tenu,  promet  et  gage  ledit  Pilon  quérir,  fournir  et 
livrer  à  ses  propres  cousts  et  dépens,  peine  d'ouvriers  et  d'aydes,  outils 
et  toutes  choses  à  ce  nécessaires,  fors  et  excepté  le  marbre  qu'il  con- 
viendra, qui  luy  sera  fourny  et  livré,  aux  despens  du  Roy.  au  lieu  où  il 
fera  lesdits  ouvrages,  lesquels  ouvrages  il  sera  tenu  rendre  faits  et  par- 
faits, et  polis  bien  et  deuement,  ainsy  qu'il  appartient,  ce  marché  fait 
moyennant  le  prix  et  la  somme  de  i.  ioo  livres,  que  pour  lesdits  ouvrages 
de  taille  et  sculptures  desdites  huit  figures  en  sera  baillée  et  payée  audit 
Pilon  par  le  trésorier  desdits  bastimens  et  sépulture,  au  leur  et  ainsy 
que  ledit  Pilon  fera  lesdits  ouvrages,  lesquels  il  sera  tenu  faire  et  par- 
faire, et  polir  bien  et  deuement  audit  d'ouvriers  et  gens  à  ce  connais- 
sans.  comme  dit  est.  le  plus  tôt  que  faire  se  pourra.  ..  » 

On  trouve  encore  dans  les  comptes  des  bâtiments  royaux,  à  l'année 
1 563  : 

«  A  Germain  Pillon,  sculpteur,  la  somme  de  85o  liv.  3  sols  à  luy 
ordonnée  par  ledit  abbé  de  Saint-Martin  le  Primatice),  pour  lesouvrages 
de  sculpture  par  luy  faits,  tant  à  l'ordonnance  de  l'abbé  d'Ivry  (Phili- 
bert de  l'Orme  .  commissaire  desdits  bastimens.  que  dudit  abbé  de  Saint- 
Martin,  en  huict  figures  de  petits  enfans  de  marbre  blanc,  faits  pour  ser- 
vir au  tombeau  et  sépulture  du  feu  Roy  François  premier...  » 

En  i56l,  Germain  Pilon  travaille  au  château  de  Fontainebleau  et  exé- 
cute pour  le  jardin  de  la  reine,  aujourd'hui  jardin  de  Diane  ou  de 
l'Orangerie,  les  statues  en  bois  de  Mars,  de  Mercure,  de  Junon  et  de 
Vénus.  La  même  année,  Catherine  de  Médicis  lui  demande  trois 
figures  en  marbre  pour  la  sépulture  du  cœur  du  roi  Henri  II.  C'est  le 
groupe  des  Trois  Grâces  du  Musée  du  Louvre,  placé  jadis  dans  la  cha- 
pelle d'Orléans,  au  couvent  des  Célestins.  L'urne  qui  le  surmontait 
avait  été  modelée  par  Jean  Leroux,  dit  Picard,  et  fondue  par  Renoit 
Roucher  :  elle  a  été  remplacée  de  nos  jours  par  un  vase  moderne  en  bois 
doré.  Le  piédestal  est  l'œuvre  de  Dominique  Florentin. 

A  partir  de  i565,  Germain  Pilon  est  occupé  presque  exclusivement  au 
tombeau  de  Henri  II.  à  Saint-Denis.  Ce  superbe  mausolée  fut  érigé, 
selon  toute  vraisemblance,  d'après  les  dessins  de  Pierre  Lescot.  Dès  i56o, 
les  sculpteurs  Dominique  Florentin  et  Jérôme  délia  Robbia  avaient 
été  chargés,  sans  doute  sur  la  recommandation  du  Primatice,  d'en 
faire  plusieurs  modèles  :  mais  le  premier  de  ces  artistes  étant  mort  en 
i565  et  le  second  en  i566,  leurs  œuvres  furent  abandonnées,  et  Pilon 
resta  seul  à   la  tête  des  travaux  de  sculpture.  C'est  lui   l'auteur  des 


i>e  l'école  française  449 

deux  priants  en  bronze  et  des  deux  gisants  en  marbre  ;    les  comptes 
portent  en  i565  : 

«  A  Germain  Pilon,  sculpteur,  pour  ouvrages  de  sculpture  qu'il  a 
entrepris  faire  pour  la  sépulture  du  feu  Roy  Henry,  dernier  déceddé, 
assavoir  :  tant  pour  deux  figures  qu'il  doit  faire  de  bronze  que  pour  un 
gisant,  pour  quelques  basses  tailles  et  masques  qu'il  fait  en  marbre 
blanc,  à  luy  ordonnée  par  ledit  sieur  abbé  de  Saint-Martin,  la  somme 
de  55o  livres.  » 

Jusqu'en  iSjo,  date  où  furent  terminés  les  travaux,  il  touche  encore, 
en  différents  paiements,  3,4^  livres. 

Vers  le  même  temps,  Catherine  de  Médicis  faisant  construire  à  Saint- 
Denis  la  chapelle  des  Valois  (i),  Germain  Pilon  reçoit  pour  cet  édifice  la 
commande  de  plusieurs  statues  ;  il  sculpte  alors  les  deux  figures,  aujour- 
d'hui à  Saint-Denis,  représentant  le  roi  et  la  reine  étendus  dans  leurs 
vêtements  royaux,  les  mains  jointes.  On  a  conservé  la  lettre  par  laquelle 
Henri  III  enjoint  de  délivrer  le  marbre  nécessaire  à  l'artiste  : 

«  Monsieur  le  grand  prieur,  d'aultant  que  pour  la  perfection  de  l'ou- 
vrage encommancé  à  Saint-Denis,  de  la  sépulture  du  l'eu  Roy  Henry 
mon  père,  que  Dieu  absolve,  il  est  besoing  recouvrer  une  pierre  de 
marbre  de  belle  grandeur,  pour  y  représenter  l'effigie,  tant  dudit  sei- 
gneur que  de  la  Royne  madame  et  mère,  ainsi  qu'il  convient,  je  vous 
prie,  incontinent  la  présente  reçeue,  faire  deslivrer  à  Pilon,  mon  sculp- 
teur, ou  autre  de  sa  part,  une  qui  se  trouvera  dans  le  cimetière  de  ladite 
abbaye,  de  marbre  blanc,  en  longueur  de  six  pieds  et  demy,  plus  ou 
moins,  sur  la  largeur  de  quatre  pieds  et  demi  ou  environ  ;  ainsi  que 
vous  dira  plus  particulièrement  ledit  Pilon. 

Paris  le  X1IIP  jour  de  may  i5^3 

Signe  Henry.  » 

Germain  Pilon  fit  encore,  pour  orner  la  chapelle  des  Valois,  un  Christ 
ressuscité,  entre  deux  soldats,  une  Vierge  et  un  saint  François.  Ces 
œuvres  n'occupèrent  jamais  remplacement  auquel  elles  étaient  desti- 
nées ;  elles  restèrent  au  Louvre,  dans  le  dépôt  des  marbres  du  roi, 
jusqu'au  commencement  de  ce  siècle.  En  i8o3,  le  Christ  et  la  Vierge 
furent  donnés  à  l'église  Saint-Paul-Sainl-Louis  ;  malheureusement,  la 
statue  du  Christ  a  été  dénaturée,  car  on  lui  a  mis  une  coquille  à  la  main 
pour  en  faire  un  saint  Jean.  Les  deux  soldats  sont  depuis  181G  au  Musée 
du  Louvre,  faussement  inscrits  au  catalogue  de  Barbet  de  Jouy  comme 

(1;  Cette  chapelle,  commencée  par  Pierre  Lescot  et  continuée  par  Jean  Bull, ml 
et  Androuet  du  Cerceau,  ne  fut  jamais  achevée.  A  la  mort  de  la  reine,  en  1580.  les 
travaux  furent  délaissés,  et  plus  tard,  en  1719,  le  bâtiment  menaçant  ruine,  le 
Régent  donna  l'ordre  de  le  démolir. 


4oO  DICTIONNAIRE   DES   SCULPTEURS 

des  captifs  dus  à  Balthazar  Marsy  :  Louis  Courajod,  il  est  vrai,  a  relevé 
cette  erreur.  Quant  au  saint  François  d'Assise,  il  est  maintenant  dans 
le  chœur  de  L'église  Saint-Jean-Saint-François,  rue  Chariot,  au  Ma- 
rais. 

Germain  Pilon  fut  un  des  artistes  les  plus  féconds  du  xvie  siècle.  Il 
produisit  des  ouvrages  en  marbre,  en  bois,  en  pierre,  en  bronze  et  en 
terre  cuite  ;  on  lui  attribuait  même  un  crucifix  eu  carton-pàte,  exécuté 
pour  les  pénitents  noirs  du  collège  de  Saint-Michel.  Sauvai,  Piganiol, 
d'Argenville  et  Millin  citent  de  lui  de  nombreuses  sculptures  qui  de  leur 
temps  décoraient  encore  les  églises  de  Paris  ;  la  plupart  de  ces  œuvres 
ont  disparu,  et  leur  authenticité  n'est  d'ailleurs  confirmée  par  aucun 
document. 

En  dehors  du  groupe  des  Trois  Grâces,  dont  j'ai  parlé,  le  Louvre 
possède  du  grand  sculpteur  :  la  statue  en  marbre  de  Valentine  Balbiani, 
avec  deux  petits  génies  funéraires,  et  la  statue  en  bronze  du  cardinal 
René  de  Birague,  un  des  chefs-d'œuvre  de  la  Renaissance  ces  deux 
statues  surmontaient  les  tombeaux  placés  dans  l'église  de  Sainte-Cathe- 
rine-du-Val-des-Ecoliers  :  quatre  statues  en  bois,  représentant  les 
Vertus  cardinales,  qui  supportaient  la  châsse  de  sainte  Geneviève 
dans  l'abbaye  royale  de  Sainte-Geneviève-du-Mont  ;  la  belle  cheminée 
en  pierre  du  château  de  Villeroy  :  un  bas-relief  de  la  Prédication  de 
saint  Paul  i  et  quatre  figures  de  Vertus  portant  les  instruments  de  la 
Passion,  qui  faisaient  partie  de  la  chaire  à  prêcher  de  l'église  des 
Grands- Augustins  :  les  bustes  en  marbre  de  Henri  II,  de  Charles  IX  a 
et  de  Henri  III  ces  trois  bustes,  provenant  des  collections  de  Richelieu, 
avaient  été  relégués  avant  la  Révolution  au  château  du  Raincy)  ;  deux 
bas-reliefs  en  pierre,  symbolisant  la  Foi  et  la  Force,  rapportés  du  châ- 
teau d'Anet  ;  un  bas-relief  en  bronze  de  la  Déposition  du  Christ:  une 
tête  de  jeune  fille,  en  marbre  :  un  portrait  de  la  comtesse  de  La  Ferté  ; 
un  buste  d'enfant  ;  trois  bas-reliefs  en  albâtre,  figurant  Jésus  sur  la  mon- 
tagne des  Olit'iers,  Melchisedech  et  saint  Paul;  enfin  une  figure  de 
gisant  en  pierre  peinte,  retirée  des  magasins  de  Saint-Denis. 

Au  Musée  de  Versailles,  on  attribue  à  Germain  Pilon  le  buste  en 
marbre  de  Michel  de  l'Hôpital,  et  au  Musée  de  Besançon,  les  bustes  en 
terre  cuite  d'un  jeune  prince  et  d'une  jeune  princesse  de  la  cour  de 
Henri  II.  A  l'évêché  d'Orléans,  on  voit  de  lui  le  buste  en  bronze  de 

li  Ce  bas-relief  était  placé  au  centre  de  la  chaire;  celui  de  gauche,  représenlani 
la  Prédication  de  saint  Jean-Baptiste  dans  le  Désert,  orne,  depuis  1816.  une  des 
rhapelles  absidiales  de  l'église  de  Saint-Denis:  relui  de  droite,  où  l'artiste  avait 
l'ait  figurer  le  Christ  et  la  Samaritaine,  a  été  perdu.  Léon  Palustre  prétend  que  ces 
trois  Pas-reliefs  ont  été  faussement  attribués  à  Germain  Pilon,  mais  il  ne  fournit 
à  ce  dire  aucune  preuve  convaincante. 

2  La  tète  de  ce  buste  est  une  copie  refaite  à  une  époque  qu'il  est  difficile  de 
déterminer. 


DE   l'école   FRANÇAISE  4^1 

l'évoque  Jean  de  Morvillier,  garde  des  sceaux  de  France,  mort  en  i55a  ;  ce 
buste  provient  du  tombeau  que  Pilon  avait  été  chargé  d'élever  dans  la 
ville  de  Blois  à  la  mémoire  du  prélat.  En  1890,  une  œuvre  du  maître 
est  encore  entrée  au  Louvre  :  une  Vierge  de  Pitié  en  terre  cuite,  ayant 
probablement  servi  de  modèle  au  marbre  de  l'église  Saint-Paul-Saint- 
Louis  ;  elle  était  déposée  depuis  le  Consulat  dans  la  chapelle  de  l'Ecole 
militaire  de  Saint-Cyr,  après  être  restée  dans  la  Sainte-Chapelle  du 
Palais  pendant  le  xvne  et  le  xvme  siècle.  Une  autre  Vierge  en  marbre 
se  trouve,  au  Mans,  sur  le  maitre-autel  de  l'église  de  la  Couture  ;  Ger- 
main Pilon  l'exécuta,  en  i5~i,  pour  un  religieux  de  l'abbaye,  moyen- 
nant 35  écus  d'or  soleil.  La  même  année,  il  habitait  l'hôtel  de  Nesle  et 
travaillait  aux  décorations  faites  pour  l'entrée  de  Charles  IX  dans  la 
capitale.  A  cette  occasion,  un  marché  passé  avec  la  ville,  dans  lequel 
il  est  désigné  comme  sculpteur  du  roi  et  bourgeois  de  Paris,  nous 
apprend  qu'il  s'était  engagé  à  entreprendre  «  tous  et  chascuns  ouvraiges 
de  sculpture  et  autres  deppendans  de  son  art  »,  nécessités  par  cette 
solennité,  pour  le  prix  de  2,400  livres  tournois.  Dix  ans  auparavant,  il 
avait  déjà  collaboré  aux  préparatifs  d'une  première  entrée  de  Charles  IX 
et  d'Elisabeth  d'Autriche. 

En  1  .">7'3,  il  fut  nommé  conducteur  et  contrôleur  général  des  monnaies. 
Il  lit  donc  certainement  œuvre  île  médailleur,  et  c'est  avec  toute  proba- 
bilité qu'on  lui  attribue  les  grands  médaillons  en  bronze  des  Valois,  dont 
les  plus  remarquables  sont  ceux  de  Catherine  de  Médicis  et  de  Henri  III. 
En  i.")8o,  d'après  un  acte  conservé  dans  les  archives  du  Cher,  il  sculpta 
une  pierre  sépulcrale  pour  Guillaume  Pot,  chevalier  seigneur  de  Rodes, 
maître  des  cérémonies  de  France  et  premier  écuyer  tranchant  du  roi  ; 
ce  travail  lui  fut  payé  ilio  écus  soleil.  En  i585,  selon  Gilles  Corrozet,  il 
acheva  l'ornementation  du  cadran  extérieur  du  Palais  de  Justice,  où 
étaient  représentées  la  Loi  et  la  Justice  avec  les  armes  de  Henri  III.  En 
l58-,  il  s'obligea  par  contrat  à  exécuter,  pour  une  chapelle  de  l'abbaye 
de  Sainte-Geneviève,  le  tombeau  de  l'abbé  Joseph  Foulon.  Il  devait 
faire  «  la  représentation  et  ligure  dudit  seigneur  qui  sera  de  bronze  et 
de  cuivre,  grande  comme  le  naturel,  ayant  les  mains  jointes  et  le  visaige 
le  mieux  représentant  led.  Seig1'  Révérend  que  faire  se  pourra,  accom- 
pagné de  sa  mytre  et  crosse  proche  de  luy  à  main  senestre,  sur  la  cou- 
verture qui  se  fondera  ;  quant  et  pour  la  figure  d'icellui,  habillé  d'habits 
pontificaux  comme  robbes,  surplis,  soubztanne,  chazuble,  estolle  et 
gants  et  aullres  choses  il  ce  nécessaires...  ».  Celte  œuvre,  pour  laquelle 
l'artiste  toucha  5oo  écus  d'or  soleil,  n'existait  déjà  plus  au  moment  de  la 
Révolution  (1).  Les  archives  départementales  de  la  Creuse  nous  appren- 
ti) Millin.  ilans  ses  Antiquités  nationales,  reproduit  un  cro<|Uis  de  ce  tombeau. 


452  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

nent  qu'il  entreprit  encore,  la  même  année,   le  tombeau  d'Edmond  de 
Loge,  conseiller  d'Etat. 

Faut-il  aussi  reconnaître  Germain  Pilon  comme  l'auteur  du  mausolée 
de  Saint-Mégrin,  érigé  en  1.188  dans  l'église  Saint-Paul  et  détruit  dans 
une  émeute  moins  de  deux  ans  plus  tard  ?  On  a  retrouvé  un  dessin  de 
ce  monument,  derrière  lequel  on  lit:  v.  Parraphé  par  les  notaires  soubs- 
signez  ne  varietur,  suyvant  le  marché  passé  entre  madame  Chasse  ?)  et 
Germain  Pillon  par  devant  lesdits  notaires.  Ce  mercredi  dix  huictiesme 
jour  de  may  l'an  mil  cinq  cens  quatre  vingz  et  huict.  » 

Le  maître  mourut  le  .">  février  i."><)o.  Voici  l'acte  de  son  inhumation  : 

«  Maistre  Germain  Pillon  excellent  statuere  et  imaginier  sic)  du  Roy. 
trespassa  il  son  logis,  à  l'isle  du  Palais,  situé  au  bout  du  jardin  du  Roy. 
le  sainedy  troysiesme  jour  de  fébvrier  mil  cinq  cens  quatre  vingt  et  dix, 
et  est  inhumé  en  la  Saincte-Cha  pelle  en  bas.  Monsieur  l'abbé  de  Saincte 
Geneviève  feist  l'office.  » 

La  mort  du  sculpteur  est  marquée  au  dimanche  \  lévrier  1090  dans 
les  registres  capitulaires  de  la  Sainte-Chapelle,  où  on  trouve,  à  la  date 
du  samedi  '3  : 

«  Le  dimenche  suivant  mourut  niie  Germain  Pillon,  parroissien  de  la 
Saiucte-Chappelle,  et  l'ut  enterré  le  lundy  à  la  basse  chappelle  par  l'abbé 
de  S,c  Geneviève,  où  Messieurs  assistèrent  au  convoy  faict  depuis  sou 
logis  de  l'isle  du  Palais  par  la  rue  du  pont  Sainct-Michel,  et  entrèrent 
par  la  porte  de  la  rue  de  la  Calende(i  ).  » 

Germain  Pilon  avait  épousé,  vers  i.mj  ou  i558,  Madeleine  Beaudoux  ; 
celle-ci  étant  morte  le  -  septembre  i56-,  il  se  remaria  à  Germaine  Du- 
rand. De  ses  deux  mariages  il  eut  quinze  enfants,  huit  filles  et  sept  gar- 
çons dont  quatre  devinrent  sculpteurs  comme  lui. 

i'ilon  Haphaèl  ,  était  lils  de  Germain  Pilon  et  de  Madeleine  Beau- 
doux.  Dans  un  acte  daté  du  8  mars  i5<jo,  il  se  dit  «  maistre  sculpteur  et 
architecte  du  Roy,  demeurant  en  l'isle  du  Palais  »  et  «  âgé  de  3o  ans  ou 
environ»  ;  il  serait  donc  né  vers  i55q  ou  i56o.  Elève  de  son  père,  il  l'aida 
dans  ses  travaux  et  collabora  notamment  à  l'exécution  du  tombeau  du 
cardinal  de  Birague.  On  ne  sait  quand  il  mourut. 

Pilon  Gervais  ,  fils  de  Pilon  et  de  sa  seconde  femme,  succéda  à  son 
père  dans  la  charge  de  Contrôleur  général  des  effigies  et  monnaies  de 
France.  Il  avait  aussi  le  titre  de  sculpteur  du  roi.  Il  mourut  le  18  octo- 
bre i."><).">  et  fut  inhumé  à  la  Sainte-Chapelle. 

IMlon  Jean,  frère  germain  du  précédent,  naquit  le  21  mai    iôj8.  Il 
1    Aivli.  nat.  LL.  5S9.  f°  122,  V. 


I)1C    I.  ECOLE    FRANÇAISE  '(0 

obtint,  conjointement  à  Guillaume  Dnpré,  la  charge  de  Contrôleur  gé- 
néral des  poinçons,  charge  qu'avaient  déjà  occupée  son  père  et  son  frère 
Gervais.  Le  Conseil  d'Etat  déclare  en  effet,  le  '3i  janvier  1606,  que  Ici  ni 
«  ayant  recogneu  la  capacité  et  expérience  en  l'art  de  sculpture  desd. 
Dupré  et  Pillon,  a  ordonné  et  ordonne  que  Iesdicts  exerceront  ensemble 
led.  office  de  Contrôl1  g1,  et  que  chacun  d'iceulx  jouira  entièrement  des 
droits  et  gaiges  de  400  1.  par  an  attribués  and.  oflice  ».  Jean  Pilon  vivait 
encore  en  i(>  1 1 . 

Pilon  (Germain  II  ,  quatrième  fils  de  Germain  Pilon,  concourut  en 
1094,  avec  Barthélémy  Prieur,  pour  obtenir  le  titre  de  sculpteur  du  roi. 
Ce  dernier  ayant  été  nommé,  on  ignore  si  Germain  II  ne  renonça  pas  à 
poursuivre  la  carrière  de  sculpteur.  Il  mourut  à  Paris  le  3o  mars  i6i5. 

G.  Corrozet,  Les  antiquités  de  Paris,  i586,  p.  95,  io3,  120.  —  Lacp.oixdi  Maine, 
Bibl.  franc.,  i">«s,  p.  122.  —  Sauval,  Hist.  des  anliq.  'le  Paris,  ij->.'\.  t.  I,  p.  254, 
.Vu,,  365,  ',,>;■  io8,  i'i'',  448  :  t-  H,  P-  217,  241,  588;  t.  III,  p.  5,  ,ii,  •>,,  <;/j7.  _ 
Pigamol  de  la  Force,  Desci'ipl.  hist.  de  lu  aille  de  Paris,  i;ii~>,  t.  Il,  p.  n,  17,  177, 
i;)'i  ;  t.  III,  p.  ."io.'i  :  t.  IV,  p.  i ."".7, iS(ï,  198,  4i7  ;  t.  VI,  p.  67,  1  i5  :  t.  VII,  p.  124, 
1.V4. —  D'àrgenville,  Vie  des  fameux  sculpteurs,  t.  II,  1787,  p.  115-120.  —  Millin, 
Antiquités  nationales,  t.  I,  1790,  chap.  III,  p.  G5-Gi|,  121-122;  t.  III,  iyyi,  cliap. 
XXV,  p.  27.  7Ô;  t.  V,  an  7,  cliap.  LX,  pi.  III  et  p.  90,  102.  —  A.  Lexo:r.  Musée  des 
Mon.  franc.,  t.  III,  1802,  p.  lio,  87-8;),  gG,  (17,  100,  102-12Ô,  126,  1  ."> 2 ,  154  ;  t.  IV, 
[800,  p.  4-  ii'.  >'|2,  i."io-i'r>,  292;  t.  V,  i8o(i,  p.  ;|.  —Me  Girardot,  Bull,  du  co- 
mité hist.  des  langueset  monuments,  t.  If,  1842-1843,  p.  2^5,  i>44»  ^7">,  5cj-> .  —  !.. 
Douet  d'Arcq,  Revue  arcliéol.,  1849,  p.  587.  —  Barou  J.  Pichon,  Germain  Pillon, 
sculpteur  du  roi  [Mélanges  de  littérature  et  d'histoire  publiés  par  la  Société  des  Bi- 
bliophiles, i856,  p.  169-190). —  De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I, 
i85o,  p.  ''.Hi,  2Ô.">,  4Gd,  4SI,  /179,  'i<)2,  4!)4>  5éo,  5o5,  5m,  ~>i(i,  5a4,  528,  532,  558. 
—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I.  1877,  p.  252,  255  ;  t.  II,  1880, p.  !\, 
5o,  55,  70,  107,  119,  12S,  129,  17J,  i85,  197.  —  A.  .lu.,  Dict.  ait.  de  biographie  et 
d'histoire,  1872,  p.  971-975.  —  Barbet  de  Jouï,  Description  des  sculptures  du  Moyen 
Age  et  de  la  Renaissance  au  Musée  du  Loivore,  i^-.~>.  p.  72-85.  —  Bulletin  de  la  So- 
ciété des  Antiquaires  de  France,  1875,  p.  149'  —  Ulysse  Robert,  Nouvelles  Archives 
dePart  français,  1871;,  p.  n,  si,  24.  —  Bulletin  de  la  Soc.  de  l'hist.  de  Paris  et  de 
l'Ile-de-France,  t.  IX,  1882,  p.  i65.  —  H.  Havard,  Nouvelles  Archives  de  l'art  fran- 
çais, 1886,  5i2-3i5.  — L.  Courajod,  Germain  Pilon  et  le  tombeau  de  Birague  par 
devant  notaires,  1878.  —  Idem,  Germain  Pilon  et  les  monuments  de  la  chapelle  de  Bi- 
rague, i885,  —  Idem,  Alex.  Lenoir,  son  journal,  etc.,  t.  III,  p.  107-1Ô1,  26G-281, 
445-454-  —  L-  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t  II,  i88r,  p.  Vs.  10G-108,  u4- 
118,  14*!,  i5o-i52;  t.  III,  i88.">,  p.  118,  i4f).  i'io.  —  Idem,  Germain  Pilon  (tin;,  des 
beaux-arts, 3e  pér.,  t.  XI,  j8;)'),  p.  1-2.4,  275-298  ;  t.  XII,  p.  :  80-289  .  —  L.  Gonse, 
Lu  sculpture  française,  i8y5,  p.  i25-i36. 

l 'inlii  ri    Pierre  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Saumur,  est  associé 
en  i4"3,  avec  son  confrère  Raoullet  Michau,  pour  la  façon  des  stalles  du 
chœur  de  l'église  Saint-Pierre.  Prétendant  n'être  pas  assez   rémunérés, 
les  deux  artistes  laissent  leur  travail  inachevé  et  quittent  le  pays. 
C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  ''.'17  et  248  à  la  note. 

IMqueiiïiii    Paule  de  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  résidant  à  Paris 


^54  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

à  la  (in  du  xnr    siècle,  ligure,  en  i2<)2,  sur  le  rôle  de  la  taille,  comme 
étant  imposé  à  2  sous. 
H.  Cikru'd,  Le  rôle  de  la  taille,  iS~>;,  p.  2G  (Doc.  inéd    sur  l'Hist.  de  France  . 

Piquciifiii  ou  Pikeiiiiiy  Nicolas  de  ,  est  reçu  bourgeois  de  Yalen- 
ciennes  en  i382-i383.  A  la  même  époque,  il  est  mentionné  dans  les 
comptes  de  la  ville  pour  avoir  fourni  une  image  de  saint  Jean-Baptiste, 
destinée  à  l'autel  de  la  chapelle  de  la  duchesse  de  Brabant. 

Dk  [-aborde,  Les  dues  de  Bourgogne,  t.  Il,  i85i,  p.  289,  n°  4097.  —  Dehaisnes, 
llisi.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.  1886,  p.  579. 

Pire    Julien  ,  sculpteur-tombier  établi  à  Paris  au  commencement  du 

xvie  siècle,  passe  des  marchés,  de  1617  à  i5a4,  par  lesquels  il  s'engage  à 

livrer  différentes  tombes  sculptées. 

Covecqle,  Bull,  de  la  Soi .  /  l'Hist.  de  Paris,  etc.,  1890,  p.  4^>  i'r>.  —  J.  Guif- 
frey,  llevue  de  l'ail  français,  189G,  p.  iô,  18. 

Pissot  Bobin  .  sculpteur  en  bois,  vivait  à  Alençon  au  commence- 
ment du  xvie  siècle.  Divers  actes  en  font  mention  dès  l'année  i5o2.  Le 
qô  juillet  i.V3i,  les  trésoriers  de  Notre-Dame  d' Alençon  lui  commandent 
les  stalles  et  la  clôture  du  chœur  de  l'église.  Il  mourut  dans  sa  ville 
natale  avant  le  3o  décembre  i546. 

G.  Despierres,  Menuisiers-imagiers  ou  sculpteurs  d' Alençon  (Réun.  des  Soe.  de 
beaux-arts  des  départ.,  1S92,  p.  Iii-W"1  • 

Pissof  Pierre),  sculpteur  en  bois  du  xvie  siècle,  iils  d'un  Guillaume 
Pissot,  était  probablement  le  neveu  du  précédent  et  résidait  également  a 
Alençon.  En  i58o,  il  sculpta  pour  l'abbaye  de  Saint-Martin  de  Sées,  en 
collaboration  d'un  artiste  des  Andelys,  nommé  Pierre  Hardouyn,  un 
retable  où  étaient  figurées  la  Naissance,  la  Vie  et  la  Passion  de  Jésus- 
Christ.  En  i58;,  il  travailla  à  l'église  Notre-Dame  d'Alençon  et  toucha 
quinze  livres  «  pour  avoir  faict  et  fourny  un  ange  de  boys  de  nouier  et 
icelluy  placé  et  assis  au  devant  du  crucifix...  «.Pierre  Pissot  faisait 
partie  d'une  nombreuse  famille  dont  on  rencontre  la  trace  pendant  près 
d'un  siècle  et  dont  tous  les  membres  étaient  maîtres  menuisiers  à 
Alençon. 

L .  Duval.  Les  commissions  des  arts  dans  l'Orne  \Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts 
des  départ.,  1888,  p.  S99).  —  G.  Despierkes,  Menuisiers-imagiers  ou  sculpteurs 
d'Alençon  [Réun.   des  Soc.  des  beatix-arts    des    départ.,   ; 899.,  p.  425-427). 

Plagay  Hugues  de  .  sculpteur-architecte,  aurait  exécuté,  en  1236,  le 
tombeau  de  la  reine  Isemberge,  dans  l'église  Saint-  Jean-en-1'Ile,  à  Cor- 
beil. 

Cli.  Badchal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  477- 


de  l'école  française  J55 

IMalli  Guillaume  de  .  J'ai  relevé  le  nom  de  cet  artiste,  qui  devait 
vivre  au  xme  siècle,  sur  un  dessin  de  la  collection  Gaignières,  représen- 
tant le  tombeau  de  Philippe  de  Gahors,  évêque  d'Evreux,  mort  en  ijSi  . 
Le  tombeau  en  cuivre  jaune,  sur  lequel  se.  trouve  l'effigie  du  prélat  dans 
un  encadrement  gothique,  porte  l'inscription  :  Guillaume  de  Plalli  me 
fecit.  Ce  monument  était  placé  autrefois,  à  Evreux,  dans  l'église  des 
Jacobins. 

Gaignières,  Bibl.nal.  dép.  des  estampes  :  lJe  id  fol.  99,  cl  fonds  latin,  1 70"  1 . 
loi  gg.  _  H.  Boit.hot,  Inventaire  des  dessins  exécutés  pour  Roger  de  Gaignières, 
1890,  aos  2566  et  6725. 

I>  loin  beau  (Louis),  travaillait,  au  xvie  siècle,  dans  la  ville  de  Cambrai. 
En  i5'iy,  il  restaure  l'horloge  astronomique  de  la  cathédrale  et  y  sculpte 
extérieurement  des  ornements  et  des  petits  personnages  figurant  des 
scènes  de  la  Passion. 

J.  Hoi'doy,  Hist.  artist.  de  la  eath.  de  Cambrai,  1880,  p.  120. 

Plouviei*  Antoine-Léger  ,  sculpteur  et  architecte  angevin  du 
xvn'  siècle,  collabore  en  ib'Ja,  avec  Marc-Antoine  Charpentier  et  Roland 
Moynard,  à  une  Adoration  des  Mages  destinéeàl'église  de  Notre- Dame- 
de-Sous-Terre  d'Angers.  En  1  (>(>.">,  il  exécute  une  Notre-Dame-de-Bon- 
Secours,  dans  l'église  de  Bleré,  près  de  Châteaubriant.  En  1672,  il  passe 
marché  avec  l'abbé  de  Saint-Maur  pour  la  façon  d'un  autel  en  pierre, 
surmonté  d'une  statue  de  la  Vierge.  En  i6;5,  il  s'engage  à  tailler  pour  la 
même  église  un  crucifix  en  bois,  avec  une  Notre-Dame  de  Pitié  et  un 
saint  Jean  l'Evangéliste.  On  lui  attribuait  encore,  à  Angers,  un  saint 
Sébastien  et  un  saint-Roch,  dans  l'église  Saint-Serge,  et  le  tombeau  du 
doyen  Gabriel  Constantin,  dans  le  chœur  de  Saint-Maurice.  Enfin,  on 
regardait  comme  étant  de  lui,  dans  l'église  de  Saint- Augustin,  près 
d'Angers,  le  tombeau  de  Jacques  de  Mouchy,  fils  du  maréchal  d'Hoc- 
quincourt.  Antoine  Plouvier  mourut  en  juillet  i(j83  et  fut  enterré  dans 
l'église  des  Carmes. 

Revue  d'Anjou,  i835,  1. 1,  p.  536.  — C.  Port,  Les  artistes  angevins,  188  r,  p.  230,  a5i. 

l'oint'tai'l     (Jean  ,   sculpteur    ornemaniste    demeurant  à  Paris   au 

xvie  siècle,  travaillait,  en  i564,    à  la  sculpture  des  marbres  du  tombeau 

de  Henri  II.  De  1068  à  1570,  il  est  encore  cité  dans  les  comptes  royaux 

comme  étant  occupé   à  ce  môme  tombeau,  sous   la  conduite  de  Louis 

Lerambert  l'ainé,  à  raison  de  i5  livres  par  mois;  il  est  alors  désigné  sous 

le  nom  de  Jean  Poinctart,  dit  la  Bierre.  Il  dut  prendre  part  également  à 

la  construction  du  nouveau  Louvre. 

De  Laborde,  La  Renaissance  des  arts,  t.  1,  i83o,  p.  ôiô,  517,  5-1.7.  —  Idem,  Les 
Comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  1880,  p.  120,  128,  182. 


456  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Poîrol  Louis  ,  sculpteur  et  architecte  parisien,  fils  d'un  autre  sculp- 
teur, nommé  Guillaume  Poiret,  alla  en  Vendée  et  exécuta  de  1618  à 
1620,  avec  son  confrère  Claude  Gillot.  le  grand  autel  de  l'église  de  Fon- 
tenay-le-Comte  ;  cet  autel  n'existe  plus  aujourd'hui.  Louis  Poiret  se  fixa 
ensuite  définitivement  à  Fontenay. 

Benjamin  Fillon,  Poitou  et  Vendée,  t.  1,  i8(u,  art.  sur  Fontenay-le-Comte,]i.  -■:>. 

Pois  Guillaume  ,  sculpteur  et  architecte  de  Yalenciennes.  était,  en 
1390,  expert-juré  des  travaux  de  la  ville. 

A.  Bkrard,  Dict.  biogr.    '1rs  artistes  français,  1879,  col.  678. 

Poissanf  Thibault  .  sculpteur  et  architecte,  naquit  à  Estrées-les- 
Crécy  Somme  en  1600.  A  l'âge  de  seize  ans,  son  père  l'envoya  en 
apprentissage  à  Abbeville.  chez  Martin  Caron.  sculpteur  en  bois,  qui  fut 
aussi  le  premier  maître  de  François  Anguier.  11  se  rendit  ensuite  à 
Amiens  pour  étudier  la  sculpture  et  l'architecture  avec  Nicolas  Blassel, 
artiste  jouissant  en  Picardie  d'une  grande  notoriété.  Après  être  resté  deux 
ans  dans  cette  ville,  il  vint  à  Paris  et  entra  dans  l'atelier  de  Jacques 
Sarrazin,  avec  lequel  il  participa  à  l'ornementation  du  Louvre. 

Le  11  janvier  1642,  il  passa  marché,  avec  un  bourgeois  de  Fontenay- 
le-Comte,  en  Vendée,  pour  l'exécution  d'un  crucifix  en  bois  de  tilleul, 
de  6  pieds  de  haut  ;  il  demeurait  alors  rue  Neuve  de  la  Boucherie  Saint- 
Honoré,  sur  la  paroisse  Saint-Roch.  La  même  année,  le  roi  lui  ayant 
accordé  une  pension  de  5oo  livres  pour  aller  à  Rome,  il  partit  en  Italie, 
où  il  resta  pendant  cinq  ans. 

Ds  retour  à  Paris,  en  1O47,  il  obtint  un  logement  aux  Tuileries,  reçut 
le  titre  de  sculpteur  du  roi,  avec  4°°  livres  de  gages,  et  fut  chargé  de 
nombreuses  commandes  citées  par  Guillet  de  Saint-Georges  dans  ses 
Mémoires  historiques  sur  les  membres  de  l'Académie  royale  de  pein- 
ture et  de  sculpture.  Il  exécuta,  tout  d'abord,  un  retable  pour  l'autel  de 
l'église  canonicale  de  Saint-Honoré;  puis,  il  tailla  deux  figures  en  bois, 
symbolisant  la  Justice  et  la  Force,  destinées  k  la  grande  salle  de  la 
Chambre  des  Comptes,  et  fit  plusieurs  bas-reliefs  dans  l'hôtel  de 
M.  Goret  de  Saint-Martin,  situé  rue  des  Rats,  aujourd'hui  rue  de  1  Hôtel 
Colbert.  En  i65i.  appelé  à  Moulins  par  François  Anguier,  il  collabora 
avec  lui  au  tombeau  de  Henri  II  de  Montmorency,  érigé  dans  l'ancien 
couvent  de  la  Visitation  1  :  il  sculpta  les  deux  anges  soutenant,  en 
haut  du  mausolée,  l'écusson  de  Montmorency,  ainsi  que  les  deux  gran- 
des figures  de  la  Foi  et  de  Y  Espérance  et  le  bas-i'elief  de  la  Charité, 
décorant  la  grille  de  la  chapelle. 

vl    C'est  aujourd'hui  la  chapelle  du  lycée. 


nrc  l'école  française  4-^7 

On  le  retrouve  a  Paris,  à  partir  de  iC54,  travaillant  à  l'hôtel  Carnavalet, 
au  couvent  des  Minimes  de  Chaillot,  à  l'hôtel  de  M.  Le  Tellier,  conseillera 
la  Cour  des  Aides,  à  celui  du  maréchal  de  la  Ferté  Seneterre,  à  l'église 
Saint-Sulpice  et  aux  Capucins  de  la  rue  Saint-Honoré.  11  entreprit  aussi 
plusieurs  travaux  en  province  :  il  exécuta,  à  Reims,  un  tabernacle  dans 
l'église  du  couvent  des  religieuses  de  Saint-Pierre  et  un  mausolée  figu- 
rant le  martyr  de  saint  Nicaise  ;  il  modela,  pour  la  chapelle  du  château 
de  Saint-Fargeau  (Yonne  ,  un  saint  Joseph  et  une  sainte  Anne,  en  terre 
cuite  ;  il  sculpta  une  statue  de  Melpomène  pour  le  château  du  Bouchet, 
près  d'Etampes,  et  participa,  aux  Andelys,  à  la  construction  d'une  cha- 
pelle dédiée  à  sainte  Clotilde.  Vers  la  même  époque,  le  surintendant 
Fouquet  l'employa  à  la  décoration  de  son  château  de  Yaux-le-Vicomte. 
En  dehors  de  ces  travaux,  on  lui  devait  encore  six  grandes  figures 
ornant  le  pavillon  central  des  Tuileries,  du  côté  de  la  cour,  et  huit  ter- 
mes représentant  des  divinités,  placés  dans  les  jardins  de  Versailles. 

Thibault  Poissant  fut  nommé  membre  de  l'Académie  de  peinture  et 
de  sculpture  le  i-  mars  iW3  ;  il  présenta,  pour  sa  réception,  une  terre 
cuite  de  femme  nue  couchée,  faite  pendant  son  séjour  à  Rome.  Il  mou- 
rut à  Paris  le  10'  septembre  i6(i#  et  fut  inhumé  sur  la  paroisse  Saint- 
Cermain-1' Auxerrois . 

Poissant  Louis-Antoine  .  frère  du  précédent,  fat  un  des  maîtres  qui, 
le  4  août  i65i,  donnèrent  leur  adhésion  à  l'acte  de  jonction  passé  entre 
les  «  Académistes  »  et  la  corporation  des  maîtres  peintres  et  sculpteurs. 
Guillet  de  Saint-Georges  nous  apprend  qu'il  aida  son  frère  Thibault 
dans  les  travaux  du  couvent  des  Minimes  de  Chaillot  :  il  aurait  exécuté, 
pour  la  clôture  du  chœur  de  l'église,  les  figures  du  Christ,  de  la  Vierge 
et  de  saint  Jean.  Il  fut  occupé  aussi  au  Louvre,  aux  Tuileries  et  à  Ver- 
sailles. Ce  sont  les  seuls  renseignements  que  l'on  possède  sur  cet 
artiste. 

L.  Dossjeux,  E.  Soilik,  Pli.  de  Chennevières,  etc.,  Mémoires  inédits  sur  la  vie  et 
les  ouvrages  des  membres  de  l'Académie  royale  d  ■  peinture  et  de  sculpture,  t.  I,  i8'>4, 
p.  5 18-329.  —  De  Chexnevières  et  de  Moxtaiglon,  Abeeedario  de  Mariette,  t.  IV, 
i8f>7-iH58,  p.  ig').  —  J.  Guiffrey,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1872,  p.  \\. 
A.  Jal,  Dict.  crit.  de  biogr .  et  d'hist.,  1872,  p.  981 .  —  Herluisox,  Actes  d'étal  cioil 
d'artistes  français,  187.5,  p.  5.">8.  —  Ulysse  Robert,  Nouvelles  Archives  de  l'art 
français,  1876,  p.  \o.  —  J.  Guiffrey,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi  sous  le  règne 
de  Louis  XIV,  t.  I,  18S1,  p.  i5,  i/|,  1."),  ?.r,  22,  27,  59,70,  71,  80,  y'i,  io5,  ia5,  i3/|. 
181,  209,  245,277.  — H.  Stein,  Revue  de  l'art  français,  1886,  p.  020-522.  — De 
Grouchy, Revue  de  l'art  français,  1892,  p.  58.  —  H.  Macqoeron,  Thibaut  Poissant, 
sculpteur  picard,  189.5. 

l'oissi    Colin   de,    sculpteur  ornemaniste    du    commencement   du 
xvi"  siècle,  travaillait,  en  i320,  à  la  cathédrale  de  Sens. 
Qi  \ntin,  Notice  historique  sur  la  construction  de  ta  cathédrale  de  Sens,  1842,  p.  io. 


4-)0  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Poitevin  Arnoult  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  première  moitié  du 
xvne  siècle,  entreprend  à  Paris,  en  1647,  le  retable  du  maître  autel  de 
l'église  des  Chantres-et-Chanoines  de  Saint-Honoré. 

Ch.  Baochal,  Nouv.  die  t.  des  architectes  français,  1887,  p.  480. 

Pol  Jean  ,  sculpteur  d'origine  italienne,  résidant  en  Anjou  à  la  fin 
du  xvie  siècle,  vend  plusieurs  ligures  de  cire  à  Catherine  de  Bourbon, 
lors  du  passage  de  cette  princesse  dans  la  ville  d'Angers,  en  1098.  Cet 
artiste  ne  serait-il  pas  le  même  qu'un  Jean  Pol,  sculpteur  en  bas-relief, 
qui,  en  1G10,  habitait  à  Paris,  rue  de  Grenelle,  sur  la  paroisse  Sainte- 
Eustache,  et  touchait  une  rente  probablement  constituée  en  paiement 
d'ouvrages  exécutés  par  lui  dans  l'hôtel  du  duc  de  Xivernois  ? 

Àrch.  tUp.  des  Basses-Pyrénées  :  B.  145.  —  Bull,  de  la  Soc.  des  sciences  et  arts  de 
Pau,  1870-1874,  P-  4'4-  —  C  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  ?.r>'|.  —  J.  Gcie- 
frey.  Revue  de  l'art  français,  1890,  p.  1Ô8. 

Polel  Adam  .  sculpteur-architecte  du  xiv  siècle,  était  chanoine  de 
la  cathédrale  de  Metz,  dont  il  dirigeait  les  travaux.  Il  mourut  le  23  sep- 
tembre i'353  et  reçut,  pour  ses  mérites  d'artiste,  une  sépulture  somp- 
tueuse dans  l'église  même  qu'il  avait  aidé  a  construire. 

Du  Seigneur,  .Vote*  sur  l'hist.  de  la  sculpt.  franc  cFEméric-David,  1862,  p.  .~>o.~. 
—  A.  Bérard,  Dict.  biogr,  des  artistes  français,  1872,  col.  679.  —  Ch.  Baichal, 
Nouv.dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  'fia. 

Ponce  Les  .  Il  y  a  eu  trois  artistes  du  nom  de  Ponce,  qu'on  a  sou- 
vent confondus  entre  eux  :  Paul  Ponce  Trébatti,  Jacquio  Ponce  et  Guil- 
laume Ponce.  Le  fait,  comme  le  rappelle  Louis  Courajod,  avait  déjà  été 
pressenti  par  de  Clarac  lorsqu'il  écrivait  :  «  Quand  Sauvai  parle  de  maî- 
tre Ponce,  il  faut  entendre  sous  ce  nom  trois  personnages  ».  Il  est  donc 
fort  diflicile,  faute  de  documents,  de  faire  la  part  de  chacun  dans  les 
ouvrages  donnés  à  «  maître  Ponce  ». 

l'onee  Paul  ,  plus  connu  sous  le  nom  de  Paul  Ponce  Trébatti,  est  le 
Ponzio  dont  parle  Vasari.  D'origine  florentine,  il  vint  sans  doute  en 
France  vers  i53o,  avec  le  Rosso  et  le  Primatice,  et  fut  d'abord  em- 
ployé à  modeler  les  ligures  de  stuc,  dont  on  décorait  alors  le  château  de 
Fontainebleau.  La  première  œuvre  importante  que  lui  attribue  Sauvai 
est  le  tombeau  d'Albert  Pie  de  Savoie,  prince  de  Carpi,  mort  vers  i535. 
Ce  tombeau  se  trouvait  autrefois,  à  Paris,  dans  l'église  des  Cordeliers  ; 
la  statue  qui  le  surmontait  est  maintenant  au  Musée  du  Louvre.  Dans  le 
même  musée,  doit-on  regarder  aussi  comme  étant  de  lui  la  statue  de 
Charles  de  Magny,  capitaine  des  gardes  de  la  porte  du  roi  Henri  II, 
mort  vers  1 556,  et  celle  d'André  Blondel  de   Rocquencourt,   contrôleur 


DE    L ECOLE    FRANÇAISE  |M| 

général  des  finances,  mort  en  i558  ?  C'est  l'avis  de  Sauvai,  de  Germain 
Brice  etd'Eméric-David  ;  selon  Lenoir,  au  contraire,  ces  deux  œuvres 
seraient  plutôt  de  Jacquio  Ponce.  Barbet  de  Jouy,  qui  d'ailleurs  n'ad- 
met qu'un  seul  artiste  du  nom  de  Ponce,  donne  un  argument  en  faveur 
de  l'opinion  émise  par  Lenoir,  en  Taisant  remarquer  la  grande  analogie 
de  facture,  existant  entre  la  statue  d'André  Blondel  et  deux  figures  de 
bronze  du  tombeau  de  Henri  II,  figures  qu'on  sait  être  de  Jacquio 
Ponce. 

D'après  Germain  Brice,  Paul  Ponce  aurait  pris  part,  avec  Jean  Gou- 
jon, aux  travaux  du  Louvre,  et  d'après  Vasari,  il  aurait  été  occupé,  en 
i55a,  à  la  décoration  du  petit  château  de  Meudon  que  faisait  construire 
à  cette  époque  le  cardinal  de  Lorraine. 

Sauvai  cite  d'autres  ouvrages  de  Ponce  :  un  bas-relief  figurant  le  com- 
bat de  saint  Georges  contre  le  dragon,  placé  dans  la  rue  Saint-Denis  ; 
dans  la  même  rue,  un  autre  bas-relief  représentant  sainte  Anne  mon- 
trant à  lire  à  la  Vierge  ;  un  cheval  au-dessus  de  la  porte  des  écuries 
des  Tuileries  ;  un  bas-relief  à  l'Hôtel  de  Ville  ;  une  fontaine  dans  le  jar- 
din des  Tuileries  et  des  masques  en  pierre  à  l'hôtel  Carnavalet.  On  voit 
encore  au  Louvre,  sous  le  nom  de  Ponce,  le  buste  en  bronze  d'Olivier 
Lefèvre,  seigneur  d'Ormesson  (i),  qui  provient  de  l'église  des  Bons- 
Hommes  de  Passy.  Toutes  ces  attributions  sont-elles  bien  exactes,  et 
s'agit-il  de  Paul  Ponce  ou  de  Jacquio  Ponce?  On  l'ignore. 

l'once  (Jacquio),  ou  mieux  Ponce  Jacquio,  car  ce  dernier  nom  parait 
être  le  nom  de  famille,  travailla  d'abord  au  tombeau  de  François  Ier, 
avec  Ambroise  Perret  et  Germain  Pilon.  On  trouve  à  ce  sujet,  dans  les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  les  mentions  suivantes  : 

«  i55c)-i5Go.  A  Ponce  Jacquio,  sculpteur,  la  somme  de  3oo  liv.  à  luv 
ordonnée  par  ledit  abbé  de  Saint-Martin  le  Primatice  ,  pour  faire  et 
parfaire  huict  figures  en  bosse  ronde,  sur  marbre  blanc,  pour  applicquer 
au  tombeau  de  la  sépulture  du  feu  Boy  François,  chacune  desdites 
figures  de  trois  pieds  de  haull  accompagnez  et  ornez  selon  leur  ordre, 
suivant  le  marché  qu'il  en  a  fait  avec  ledit  de  Saint-Martin.  » 

«  i56o.  A  Ponce  Jacquio,  sculpteur  la  somme  de  200  livres  à  luy  ordon- 
née par  ledit  Primadicis,  pour  ouvrages  de  sculpture  de  huict  figures  de 
Fortunes  en  bosse  ronde  sur  marbre  blanc,  pour  appliquer  à  la  sépul- 
ture et  tombeau  du  feu  Roy  François.  » 

«  i56a.  A  Ponce  Jacquiau,  sculpteur,  la  somme  de  100  livres  pour  la 
sépulture  du  feu  Roy  François,  premier  de  ce  nom.  » 

Jacquio  fut  employé  ensuite,  de  i563  à  1070,  au  tombeau  de  Henri  II  : 

1  Courajod  pense  que  ce  buste  est  plutôt  celui  de  Jean  d'Alesso  dont  le  tom- 
beau so  trouvait  aussi  dans  l'éidisi'  des  Bons-IIn 's  de  Passy. 


46o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

on  rencontre,  entre  ces  dates,  plusieurs  paiements  en  sa  faveur  pour  la 
part  qu'il  prit  à  l'œuvre  de  ce  beau  mausolée  : 

«  i563.  A  Ponce  Jacquiau,  sculpteur  et  imager  la  somme  de  45o  liv.  à 
luy  ordonnée  par  ledit  abbé  de  Saint-Martin,  pour  ouvrages  demodelles 
qu'il  fera  en  terre  ou  piastre  représentant  partie  de  la  sépulture  du 
corps  du  feu  Roy  Henry  dernier.  » 

«  i565.  A  Ponce  Jacquio,  sculpteur,  pour  ouvrages  de  sculpture  qu'il 
a  entrepris  faire,  et  îles  ligures  pour  servir  à  la  sépulture  du  feu  Roy 
Henry,  dernier  déceddé.  et  avoir  fait  deux  modelles  de  chapiteaux,  l'un 
de  terre  et  l'autre  de  pierre,  et  deux  ligures  de  bronze  i  en  comman- 
cez,  et  autres  ouvrages  de  son  art  à  luy  ordonnée  par  ledit  abbé  de 
Saint-Martin  la  somme  de  648  liv.  » 

«  iôjo.  A  Ponce  Jacquiau.  sculpteur,  la  somme  de  35o  liv.  à  luy 
ordonnée  par  ledit  commissaire  pour  ouvrages  de  sculpture  par  luy 
faits,  tant  de  cuivre,  que  de  marbre  pour  servir  à  ladite  sépulture.  » 

On  a  attribué  encore  à  Ponce  Jacquio  la  colonne  en  marbre,  aujour- 
d'hui à  Saint-Denis,  qui  supportait  jadis  le  cœur  de  François  II  dans  la 
chapelle  d'Orléans,  au  couvent  des  Célestins.  Un  compte  daté  de  i566 
porte  en  eilét  : 

«  A  Ponce  Jacquio,  imager.  la  somme  de  3.1  liv.  à  luy  ordonnée  par 
ledit  Primaticis  sur  et  tant  moins  des  ouvrages  de  son  art  par  luy  iails 
aux  sépultures  de  feu  Roy  Henri  et  François  second.  » 

Ce  monument  est  l'oeuvre  de  Jean  Leroux,  dit  Picard,  aidé  par 
Jérôme  délia  Robbia  ;  Ponce  Jacquio  a  donc  pu  y  collaborer,  mais  il 
n'en  est  certainement  pas  l'auteur. 

l'once  on  Pons  Guillaume,  sculpteur  et  architecte  champenois  né 
à  Reims,  alla  à  Rome  et  s'y  établit  pendant  quelque  temps.  De  retour  en 
France,  en  i588,  il  se  fixa  à  Paris  et  travailla  au  Louvre  et  aux  Tuile- 
ries. Il  avait  épousé  à  Rome  Catherine  Ménart  dont  il  eut  un  fils  et  une 
fille  ;  voulant  donner  à  sa  femme  la  nationalité  française,  il  obtint  en 
1G10,  du  roi  Henri  IV,  des  lettres  de  naturalisation.  C'est  par  ce  docu- 
ment que  nous  connaissons  l'existence  de  cet  artiste  qui  avait  pu  être 
confondu  jusqu'ici  avec  Paul  Ponce  Trebatti  ou  Ponce  Jacquio. 

Germain  Brice,  Description  de  Paris,  t.  II,  p.  291.  —  Sadval,  Hist.  des  anti- 
quités de  Puiis,  1724,  t.  I,  p.  101,  ôSi),  '|0o.  4<>i,  469,  582;  t.  II,  p.  55,  :">ç).  lin, 
045  ;  t.  III,  p.  9,  12,  iii,  i().  —  Vasari,  Vita  di  Fr.  Primalico,  1760,  t.  III,  p.  0(17. 
PiGANini.  de  la  Force,  Description  de  Paris,  i;i).">,  t.  I,  p.  rôg,  ."7")  :  t.  IV,  p.  199  ; 
t.  V,  p.  48,  ac4,  242.  —  Millin,  Antiquités  miliowdes,  t.  I,  1790,  chap.  III,  p.  .">•>, 
"17,  70.  --  A.  Lesoir,  Musée  des  .Monuments  français,  t.  III,   1802,  p.   84,  86,  89; 

(1)  Ces  deux  ligures  de  bronze  sont  les  statues  de  la  Tempérance  et  de  la  Peu- 
de  née  :  elles  ornent  encore  aujourd'hui  le  tombeau  de  Henri  II,  mais  leurs  attri- 
buts ont  été  brisés. 


de  l'école  française  i''1 

t.  V,  1886,  p.  255.  —  EmÉRIC-David,  Hist.  de  lasculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  117. 
De  Clarac,  Manuel  de  l'histoire  de  l'art,  1S47,  t.  I,  p.  091,  092,  4i5.  —  Idem, 
Musée  de  sculpture,  t.  I,  p.  564. —  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  18.').",, 
p.  -V'.(i.  V;.  4*3.  —  ''K  laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  4711, 
484,  ">oo,  5o(i,  jii,  517,  5 18,  5a8,  555,  554.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du 
roi,  t.  II.  1880,  p.  '1,  55,  70,  107,  ni),  128,  129,  185.  —  A.  Berty,  Topogr.  hist.  du 
Vieux  Pans,  t.  I,  18G6,  p.  a5o,  202,  255,  206,  207  ;  t.  II,  18G8,  p.  12.  —  Buibet 
de  Kiiv.  Description  des  srulpiurcs  du  Mot/en  Af/e  et  de  la  Renaissance  au  Louvre, 
187.Ï,  p.  5o-55.  -  !..  Codrajod,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1870,  p.  224. 
—  Idem.  Alexandre  Lenoir,  sonjournal,  etc.,  t.  III,  1887,  p.  190-204.  —  J.  Guik- 
frey,  Bévue  de  V art  français.  [890,  p.  ]•"■">.  —  I.-  GoN'SE,  La  sculpture  française, 
i8q5,  p.  91!,  97,  u/|,  i5o. 

l'oneelel  Carne,  sculpteur  ornemaniste  de  la  fin  du  xiv°  siècle) 
Taisait  partie,  à  Paris,  de  l'atelier  de  Robert  Loisel.  Il  est  cité  dans  un 
compte  de  Guillaume  de  Chevilly,  receveur  du  baillage  de  Dijon,  pour 
être  venu  travailler  dans  cette  ville,  en  iiioa,  au  tombeau  de  Philippe 
le  Hardi.  Voici  la  mention  concernant  cet  artiste  : 

«  A  Poncelet  Carne,  varlet  de  Robert  Loisel.  tumbier  et  ymaigeur 
demourant  à  Paris,  pour  avoir  poli  VI  pierres  d'alebastre  et  pour  avoir 
tourné  II  cartiers  de  la  dicte  alebastre  en  nom  de  Robert  son  maistre 
VIII  sols  parisis.  » 

Arch.  dép.  de  la  Càte-d'Or  ;  B.  'i'i4"-  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  1  S8(> ,  Documents,  p.  699. 

Ponce!   Jean/,  artiste  du  xv  siècle,  vivait  à  Angers,  où  il  lut  chargé 

en  i429,  Par  Ie  chapitre  de  la  cathédrale,  de  sculpter  une  statue  de 

saint  Maurice,  qui  fut  placée  au-dessus  de  la  porte  intérieure  de  l'église; 

cette  œuvre  subsista  jusqu'au  xvin0  siècle.  Le  3i  août  i45o,  il  passa  un 

marché  pour  l'exécution  du  tombeau  que  le  roi  René  voulait  se  faire 

ériger  dans  la  cathédrale  Saint-Maurice,  à  Angers.  Ce  monument,  élevé 

contre  le  mur  de  l'église,  devait  comprendre,  outre  les  statues  du  prince 

et  de  sa  femme  Isabelle  de  Lorraine,  un  sépulcre  avec  le  Christ  en  croix, 

Notre-Dame,  saint  Jean,  saint  Michel,   la  Madeleine,  trois  chevaliers 

debout  portant  des  étendards,  et  trois  dames  assises  tenant  à  la  main 

leur  livre  d'Heures  :  «  Lesquelles  choses  cousteront   d'après  les  termes 

du  contrat  pour  faire  et  fournir  de  toutes  choses,  fors  que  le  roy  doit 

fournir  de  marbre  et  d'albastre  tant  seulement,  la  somme  de  deux  mil 

cinq  cens  livres  tournois.  Et  sera  tout  ledit  encore  continué  et  parfait, 

aussi  richement  ou  plus  que  jà  en  est  fait,  dedens  le  temps  et  terme  de 

quatre    ans   entiers  à  compter  du   premier  jour   d'octobre    prouchain 

venant.  Et  tiendra  ledit  maistre   Poncel  continuellement  des  ouvriers 

en  ladicte  besongne,  en  manière  qu'elle  sera  parfaicte  et  acomplie  de 

toutes  choses  dedens  le  temps,  le  tout  pour  ladite  somme  de  II    Ve  livres 

tournois...  » 


462  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Jean  Poncet  mourut  en  i^'ri,  laissant  le  travail  inachevé  et  dans  un 
état  tellement  peu  satisfaisant  que  sa  succession  fut  saisie  en  garantie. 

A.  Lecoydela  Marche,  Extraits  des  comptes  et  mémoriaux  du  roi  René,  1875, 
nos  i5y,  161,  i65.  —  C.  Por.T,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  aô.'i.  —  J.  Menais, 
Le  tombeau  du  roi  René  (Réun.  des  Soc  des  beaux-arts  des  départ,  1891,  p.  i55- 
>54). 

l'oncefl  Pons  .  fils  du  précédent,  avait  été  associé  a  son  père  dans  le 
marché  passé,  en  i45o,  au  sujet  du  tombeau  du  roi  René  ;  il  renouvela  ce 
marché  pour  son  propre  compte  en  i^7yi  et.  le  18  mai  1404,  il  s'engagea 
«  à  réparer  à  ses  despens  toutes  les  faultes  qui  pourvoient  estre  trouvées 
estre  faictes  en  ladite  sépulture  par  le  deflault  dudit  feu  Poncet  son 
père  et  de  ses  gens....  ».  Quelques  années  plus  tard,  en  1459,  il  aban- 
donna le  travail  et  partit  à  Nantes.  L'œuvre  fut  alors  continuée  par  Jac- 
ques Morel  qui  y  travaillait  déjà  auparavant.  Ce  dernier  étant  mort  la 
même  année,  Pons  Poncet,  rappelé  a  Angers,  se  remit  aux  sculptures  du 
tombeau  royal  et  exécuta  en  même  temps  la  table  du  grand  autel  de 
l'église  Notre-Dame  des  Carmes.  Le  2O  juin  i43p,,  le  roi,  se  trouvant  à 
Aix.  écrivait  aux  t:ens  de  ses  comptes  :  «  Et  quand  au  fait  de  nostre  sé- 
pulture, de  laquelle  nous  escrivez  bien  au  long,  nous  vous  savons  très 
bon  gré  de  ce  que  avez  fait  venir  Poncet  pour  y  besongner,  vous  priant 
et  mandant  très  aeertes  que  le  vueillez  faire  continuer  à  y  besongner  en 
toute  diligence,  et  d'autre  part  que  luy  facez  faire  et  asseoir  la  table 
d'autel  qu'il  doit  faire  pour  mectre  au  grant  autel  de  l'église  de  Nostre- 
Darae  des  Carmes,  selon  le  marché  qui  fut  fait  avecques  luy  par  le  sire  de 
Beauveau,  lequel  vous  envoyons  cy  dedans  encloux  et  dedessus  ce  qu'il 
a  receu  sur  ledit  marché .   » 

Poncet  avait  établi  son  atelier  dans  le  château  ,  mais  il  était  si 
pauvre  que  les  gens  du  roi  devaient  lui  avancer  de  l'argent  au  jour  le 
jour  :  «  Poncet,  mandaient-ils  au  roi  René,  besongne  en  vostre  sépulture 
le  mieulx  qu'il  puet,  selon  sa  faculté  et  l'argent  qu'on  lui  baille.  Il  est 
seul  et  ne  trouverait  pas  ung  ouvrier.  Et  si  n'estoit  ce  petit  d'argent 
qu'on  luy  baille  par  sepmaine,  il  n'aurait  de  quoy  vivre  ;  il  fault  tirer  de 
luy  toute  la  peine  qu'on  pourra.  Toujours  dit  qu'il  parachèvera,  mais  à 
peine  le  eroions  ;  toutesvoies,  il  sera  avancé  le  plus  que  possible.  » 

Ce  tombeau,  qui  devait  se  rapprocher  par  son  ordonnance  du  type  ita- 
lien, après  avoir  subi  des  détériorations  au  xvine  siècle,  fut  entière- 
ment détruit  à  la  Révolution.  A  coté,  Poncet  avait  sculpté  un  sacraire  ou 
reliquaire  entouré  de  riches  moulures  et  orné  au  faite  d'un  élégant  pi- 
gnon ;  au  dessus  de  la  porte  de  ce  sacraire,  il  avait  représenté  en  relief 
le  Jugement  dernier.  Ce  monument,  creusé  dans  la  muraille  de  l'église, 
fut  démoli  en  1-81.  Le  roi  commanda  aussi  à  l'artiste  le  tombeau  de  sa 
nourrice  Thiphaine  pour  l'église  de  Nantilly  de  Saumur.    Dans   cette 


de  l'école  française  ',63 

ville,  on  lui  attribue  eneore  le  retable  de  Saint-Pierre,  Domine  quo  va- 
dis,  pour  lequel  les  chanoines  versèrent,  en  décembre  1^65,  la  somme 
de  cent  écus.  Il  dut  mourir  quelque  temps  après  cette  date. 

Archives  de  Maine-et-Loire  ;  G.  aùoa,  f°  49  v°.  —  A.  Lecov  de  la  Marche,  Ex- 
traits des  comptes  et  mémoriaux  du  roi  René,  iS-5,  n°s  159-163,  i65,  166,  168-174, 
219.  —  Idem,  Le  roi  René,  savie,  son  administration,  etc.,  1875,  t.  II,  p.  22,  28, 
Sa,  1 00,  104.  —  L.  de  Fakcy,  L'ancien  trésor  de  la  cathédrale  d'Angers,  [Revue  de  l'art 
chrétien,  t.  XIII,  1880,  p.  186).  —  C.  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  235,  256. 
—  J.  Dehais,  Le  tombeau  du  roi  René  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ., 
1891,  p.  i33-i54). 

l'oneol  (Etienne),  «  sculpteur  d'images,  maistre  sculpteur  en  yvoire  », 
exerçait  son  art  à  Lyon  vers  le  milieu  du  xvnc  siècle. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xvinc  siècle,  1S84,  p.  5i. 

l'onsarl  Jean!,  est  cité  dans  un  compte  daté  de  i3i8  comme  travail- 
lant à  Paris,  sous  la  direction  de  Jean-Pépin  de  Huy,  au  tombeau  de  Ro- 
bert d'Artois,  lils  d  Othon  IV,  comte  palatin  de  Bourgogne,  et  de  Ma- 
haut,  comtesse  d'Artois.  Ce  mausolée,  commencé  en  i3i8  et  terminé  en 
i'32o,  se  trouvait  autrefois  dans  l'église  des  Cordeliers,  à  Paris.  Il  est 
placé  aujourd'hui  dans  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis. 

J.-M.  Richard,  Mém.  de  la  Soc.  de  l'hisl.  de  Paris  et  de  l'Ile-de  France,  t.  VI,  1880, 
p.  290-Û04. — Idem,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  5 16.  — 
Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.  1886,  p.  1\ij.  —  L.  Courajod  et  F. 
Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  11, 

l'on!  (Thomas  du),  qualifié  «  l'ymager  »,  était  établi  à  Troyes  vers 
l'année  1406. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  àVTroyes  (Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  69). 

l'onlemoiit  Pierre  de  ,  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  vivait   k 
Strasbourg,  où  il  fut  admis  dans  la  bourgeoisie  en  i4<>9- 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1870,  p.  207. 

Pupelin  (Jean),  sculpteur  ornemaniste  du  xrv*  siècle,  collaborait,  en 
1386,  à  la  décoration  du  palais  et  de  la  Sainte-Chapelle  de  Riom,  en 
Auvergne,  pour  le  compte  du  duc  Jean  de  Berry. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  10,  89. 

Polier  (Pierre  ,  sculpteur  normand  du  xivB  siècle,  exécute  à  Rouen, 
en  i586,  une  statue  de  saint  André  pour  la  chapelle  des  Trépassés,  au 
cimetière  Saint-Maur. 

De  Reaurep aire,  Nouveau  recueil  de  notes  historiques  concernant  le  département 
de  la  Seine-Inférieure,  1888,  p.  1 12. 


4O4  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Potin  Jean  .  dit  Jean  d'Orléans,  sculpteur  et  peintre,  résidait  à 
Rouen  au  xvie  siècle.  En  1016,  il  travaillait  à  l'église  Saint-Maclou  et 
taillait,  en  bois,  le  modèle  d'une  figure  de  prophète,  qui  fut  fondu  en 
plomb  pour  décorer  la  flèche  de  l'église.  En  1024,  il  recevait  60  livres 
pour  une  table  d'autel  destinée  à  l'église  paroissiale  de  Saint-Vincent.  En 
i538,  il  exécutait  six  statues  pour  le  petit  portail  de  l'église  Saint-Jean. 
Enfin,  en  i54o,  il  était  occupé  à  la  cathédrale  et  touchait  (3  livres  pour 
avoir  sculpté  «4  images  de  pierre  de  Saint-Leu  pour  mettre  à  la  tourelle  » 
que  l'on  était  en  train  de  construire  «  jouxte  la  tour  de  beurre  ». 

Archives  dép.  de  lu  Seine-Inférieure;  G.  2S2Ô,  6737,  08711,7092.  — De  La  ijié- 
riere,  Notice  historique  sur  l'ancienne  église  paroissiale  de  Saint-Jean  de  Rouen. 
1860,  p.  :'|.  —  De  Béai  repaire,  Nouv.  recueil  de  notes  hist.  concern.k  départ,  de  la 
Seine-Inférieure,  1888,  p.  5oa.  —  Idem,  Inv.  somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure, 

t.  II.  1874,  p.  412;  t.  V,  1892,  p.  180.  271  ;  t.  VI,  189(1,  p.  i55. 

Pougiei*,  sculpteur  en  bois  de  la  fin  du  xvc  siècle,  dont  le  nom  est 
gravé,  avec  la  date  de  1487,  sur  une  superbe  porte  à  deux  vantaux,  en 
chêne  sculpté,  qui  se  trouvait  autrefois  dans  une  chapelle  attenante  à 
l'église  de  l'ancienne  abbaye  de  Ferrières  Loiret  .  Cette  porte  est  placée 
aujourd'hui  dans  un  des  châteaux  des  environs. 

.1.  Gitffrey,  Bull,  de  la  Soc.  à\  l'Hist.  de  l'art  français,  octobre  1877,  p,  1 5*j . 
—  E.  .Michel,  Mon.  rie. et  milit.  du  Gdtinais,  1879,  P-  '7-  —  Invent,  génér.  des  ri- 
chesses d'art  de  la  France   Province,  monum,  religieux,  t.  I,  1886,  p.  525). 

Fourreau  ou  Porreau  (Louis),  travaillait  dans  la  ville  de  Lyon 
vers  i548. 

Xatalis  Rondoï,   Les  sculpt.  de  Lyon  du  XIVe au  \\mc  siècle,  1884,  p.  3t>. 

Poyson  ou  Poyron  Nicolas,  était  occupé,  au  commencement  du 
xvie  siècle,  à  la  décoration  de  la  cathédrale  de  Bourges.  En  i5ia,  il 
reçut  18  livres  pour  trois  pièces  d'imagerie,  destinées  au  petit  portail. 
En  i5i3,  Nicolas  Poyson.  Marsault  Paule  et  Pierre  Byard,  touchèrent 
■0  livres  «  pour  avoir  faict  le  trespassement  de  Notre-Dame  tout  neuf, 
et  avoir  réparé  les  vieulx  images  du  vieil  portai  » .  Ces  artistes  em- 
ployaient, paraît-il,  pour  les  restaurations,  un  mastic  composé  de  cire 
vierge,  de  céruse  et  de  térébenthine.  En  i5i5,  Nicolas  Poyson  fit  encore 
pour  le  portail  neuf  une  statue  de  Notre-Dame,  qui  lui  fut  payée 
•20  livres. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  la  oUle  de  Bourges  {Archives  de  l'art  français 
2*  série,  t.  I,  1861,  p.  a5o,  25i).  —  A.  de  Champe.ux,  Les  travaux  d'art  exécutés 
pour  Jean  de  France,  duc  de  Betty,  1894,  p.  42- 

Pré  Guillaume  du  ,  sculpteur  en  bois  du  xiv«  siècle,  désigné  comme 
«  tailleur  de  coutel  »,  travaillait,  en  Artois,  à  la  Chartreuse  de  Gosnay. 


DE    l'ÉCOLE    FRANÇAISE  ^Gr> 

En  1824,  il  sculptait,  en  collaboration  de  Jean  de  Saint-Omer,  la  porte 
du  cloître,  donnant  sur  la  salle  du  chapitre. 

J.-M.  Richard,  Mahaul,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  188-,  p.  5io. 

Préau  (Pierre  du  ,  dit  d'Outreman,  vulgairement  nommé  Pierrart 
Marmouzet.  exerçait  son  art  k  Valenciennes  vers  la  fin  du  xve  et  au 
commencement  du  xvie  siècle.  On  lui  devait  l'ornementation  des  jubés 
qui  supportaient  les  orgues  dans  les  églises  de  Saint-Jean  et  de  Notre- 
Dame-de-la-Chaussée.  Il  travailla  aussi  à  l'abbaye  de  Vicoigne,  où  il 
sculpta  des  bas-reliefs  en  pierre.  Ces  différentes  œuvres  ont  été  détruites, 
les  unes  vers  la  fin  du  xvie  siècle,  et  les  autres,  lors  du  bombardement 
de  1793.  On  possède  encore  de  lui,  à  Valenciennes,  des  statues  d'apôtres, 
placées  au-dessus  de  la  grande  nef  de  l'église  Saint-Géry,  et  un  saint 
Christophe  en  marbre  dans  l'église  Saint-Nicolas.  Enfin  on  lui  attribue, 
au  musée  de  la  ville,  le  buste  de  l'historien  Henri  d'Outreman . 

E.  Grar,  Biographies  valenciennoises  {Revue  agric.,  induslr.  et  liltér.  du  Nord, 
t.  II,  i85o-i85i,  p.  067).  — De  Laborde,  Les  durs  de  Bourgogne  t.  II,  iobi, 
p.   XXIX. 

Prcstel  (Jean),  sculpteur  en  bois,  était  employé,  au  commencement 
du  xvie  siècle,  à  la  cathédrale  de  Cambrai,  comme  le  prouvent  les  extraits 
suivants  tirés  des  comptes  de  la  fabrique  : 

«  i5o8.  A  Jehan  Prestriel  pour  avoir  fait  la  porte  du  nouveau  portai 
vers  le  palais,  pourlafachon XL  1.  » 

«  i5i8.  Pour  avoir  faict  de  taille  et  hucherie  exquise  et  à  l'antique  le 
tabernacle  et  boiste  où  est  Notre  Dame  de  Grasce  et  livré  le  bos  bois) 
où  il  dit  avoir  vacqué  lui  et  ses  serviteurs  chinq  mois  et  plus.  VIXX  XI.  » 

«  A  lui  a  esté  baillé  sur  l'ouvrage  de  clousture  et  pepistre  fait  et 
encommenchié  à  l'entrée  du  vestiaire  .   .   .       LXXIII  1.  VII  s.  VIII  d.  ». 

J.  Holdov,  Hist.  artistique  de  la  cath.  tic  Cambrai,  1888,  p.  207-210. 

Prévost  (Jacques),  sculpteur,  peintre,  graveur  et  architecte  du 
xvie  siècle,  naquit  à  Gray,  en  Franche-Comté,  vers  i5oo.  Comme  peintre, 
il  exécuta,  en  i54o,  deux  grands  tableaux  aux  maitres-autels  des  églises 
de  Dôle  et  de  Gray  ;  il  fit  aussi,  de  i55o  à  i555,  un  Trépassemcnt  de  la 
Vierge  et  un  saint  Pierre  dans  sa  prison  pour  l'église  de  Langres  et,  en 
i56i,  une  Descente  de  croix  pour  l'église  de  Pesmes  (Haute-Savoie  .  On 
voyait  encore  de  lui  une  Judith  et  une  Vierge  dans  la  galerie  du  car- 
dinal de  Granvelle,  à  Besançon.  Comme  graveur,  on  lui  devait,  de  i54t>  à 
i547,  une  Vénus,  une  Cybèle  et  une  Charité  romaine.  Comme  sculpteur, 
Jacques  Prévost  travailla  au  jubé  de  l'église  de  Langres,  sur  lequel  il 
sculpta  un  Christ,  une  Vierge  et  un  saint  Jean  plus  grands  que  nature. 
Il  termina  en  outre  k  Besançon,  pour  le  cardinal  de  Granvelle,  un   bas- 


/J66  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

relief  de  la  Descente  de  croix,  un  Christ,  une  figure  de  la  Foi  et  des  sta- 
tuettes de  femmes  nues  et  couchées.  Une  partie  desœuvres  de  l'artiste  a 
disparu  avec  le  jubé  de  l'église  de  Langres  et  lors  de  la  démolition  dans 
cette  ville  du  palais  épiscopal.  Quelques-unes  de  ses  peintures  ont  été 
conservées,  entre  autres  :  un  fragment  du  Jugement  dernier,  à  Dôle;  la 
Descente  de  croix  de  l'église  de  Pesmes;  deux  Vierges,  au  Musée  de 
Besançon(n°s  3<)0,  3qi),  et  deux  portraits,  celui  de  Catherin  Mairot,  sei- 
gneur de  Mutigney  et  celui  de  Catherine  Lemoyne,  sa  femme. 

Magasin  pittoresque,  1857, p.  5i5,  018.  — Bull,  delà  Soc.  d'émulation  du  Doubs, 
1S68,  p.  299,  507.  —  J.  Gadthier,  Dict .  des  artistes  francs-comtois  antérieurs  au 
xix' siècle,  1892,  p.  r>.o. —  ldem,Les  initiateurs  de  l'art  en  Franche-Comté  (Rêun.  des 
Soc.  des  beaux-arts  îles  départ.,  189.1,  p.  611,  Gaô). 

Prévost  (Nicolas),  sculpteur  parisien  de  la  première  moitié  du 
xvne  siècle,  sculpte,  en  i635,  le  retable  du  maitre-autel  de  l'église  de 
Yilliers-le-Bel;  cette  œuvre  existe  encore  aujourd'hui. 

De  Guilhermy,  Inscriptions  de  la  France  du  ve  siècle  au  xviii",  t.  II,  1875,  p.  44 1 
(Doc.   inéd.  sur  VRist.  de  France  . 

Prévosl  (Pierre),  sculpteur  de  la  ville  de  Chàlons,  reçoit  46  livres, 
en  i(>4!):  pour  l'exécution  de  quatre  statues  placées  à  l'autel  de  l'Assomp- 
tion, dans  l'église  de  la  Trinité. 

L.  Gr igno n,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,  1889,  p.  .">8. 

Prévosteau,  sculpteur  ornemaniste  du  commencement  duxive  siè- 
cle, travaillait,  en  i320,  a  la  cathédrale  de  Sens,  moyennant  "j  sous 
6  deniers . 

Qdantin,  Notice  historique  sur  la  construction  de  la  cathédrale  de  Sens,  1842,  p.  10. 

Prieur  1  Pierre),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Troyes,  sculpte,  eniooG,  les  stalles  de  l'église  Saint-Jean.  Deux  ans  plus 
tard,  il  fait,  pour  la  même  église,  une  chaire  à  prêcher  soutenue  par  les 
quatre  Evangélistes  ;  cette  chaire  était  adossée  au  pilier  de  l'autel. 

Revue  des  Sociétés  savantes,  5e  série,  t.  IV,  1872,  p.  268.  —  Assier,  Les  comptes 
de  l'église  Saint-Jean  de  Troyes,  p.  20.  —  A.  Babeau,  Les  prédécesseurs  de  Fran- 
çois Gentil,  1879,  p.  18. —  Ed.  Bon.naffé,  Le  meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1887, 
p.  71. 

Prieur  Barthélémy).  On  ignore  la  date  delà  naissance  de  cet  artiste, 
un  des  meilleurs  sculpteurs  de  la  fin  du  xvie  siècle.  Il  demeurait  à  Paris 
et  fut  probablement  élève  de  Germain  Pilon.  C'était  lui  l'auteur  du 
tombeau  du  connétable  Anne  de  Montmorency  tué  à  la  bataille  de 
Saint-Denis  en  i56j  et  de  sa  femme,  Madeleine  de  Savoie-Tende,  morte 
en  1086,  Ce  monument,  érigé  autrefois  dans  l'église  Saint-Martin  de  Mont- 


de  l'école  française  \i,- 

morency,  ayant  été  démoli  pendant  la  Révolution,  les  deux  statues  funé- 
raires furent  placées  au  Musée  des  Petits- Atigustins;  elles  sont  main- 
tenant au  Louvre,  après  avoir  fait  partie,  sous  Louis-Philippe,  du  Musée 
de  Versailles. 

Barthélémy  Prieur  travailla  au  château  d'Ecouen  et  collabora  à  la 
décoration  de  la  petite  galerie  du  Louvre;  il  y  sculpta  deux  Renommées 
et  les  Génies  de  l'Astronomie,  de  l'Agriculture,  de  la  Musique  et  de 
l'Architecture.  Il  exécuta  en  i5^3,  pour  la  chapelle  d'Orléans,  au  cou- 
vent des  Célestins,  une  colonne  destinée  à  la  sépulture  du  cœur  du 
connétable  de  Montmorency  ;  cette  colonne  se  trouve  aujourd'hui  au 
Louvre.  On  possède  encore  de  lui,  dans  le  même  musée,  un  buste,  en 
marbre  polychrome,  de  Christophe  de  Thon,  mort  en  i582,  avec  deux 
Génies  en  bronze,  provenant  de  l'église  Saint-André-des-Arcs,  et  la 
statue  de  Marie  de  Barbançon  (i),  première  femme  de  Jacques-Auguste 
de  Thou,  figurant  sur  le  mausolée,  œuvre  de  François  Anguier.  Au  Musée 
de  Versailles,  on  peut  lui  attribuer,  selon  toute  vraisemblance,  la  statue 
agenouillée  de  Claude-Catherine  de  Clermont,  duchesse  de  Retz.  Ce 
bronze  ornait  le  jardin  de  l'Orangerie,  à  Fontainebleau  ;  enlevé  pendant 
la  Révolution,  il  fut  transporté  à  Paris  et  de  là,  à  la  Malmaison,  où  il 
a  été  retrouvé  en  1877.  Il  porte  les  initiales  B.  P.  et  la  date  1G02  (?). 
Cette  statue  est  déposée  au  Louvre  ainsi  que  des  chiens  en  bronze, 
de  la  main  du  même  artiste,  qui  entouraient  le  piédestal. 

Léon  Palustre,  d'après  le  dire  de  Piganiol  de  la  Force  reproduit  par 
Lenoir,  donne  comme  étant  de  lui  la  colonne  élevée  jadis  à  Saint-Cloud 
à  la  mémoire  de  Henri  III,  œuvre  qui,  après  avoir  passé  par  le  Musée 
des  Petits-Augustins,  est  déposée,  depuis  1816,  à  Saint-Denis.  Cette  at- 
tribution doit  être  écartée,  car  le  monument  est  dû  à  Jean  Pageot, 
sculpteur  occupé  au  château  de  Cadillac  (Gironde)  vers  le  commen- 
cement du  xvne  siècle;  il  a  été  exécuté  en  i(J'3'3,  par  ordre  du  duc 
d'Epernon,  et  non  pas  en  1094,  à  l'instigation  de  Charles  Benoise, 
secrétaire  intime  de  Henri  III,  comme  on  le  croyait  jusqu'alors. 

Prieur  avaitUe  titre  de  sculpteur  du  roi  et  recevait,  en  1608,  six  cents 
livres  de  gages,  En  1610,  il  participa  aux  travaux  faits  pour  l'entrée 
solennelle  de  Marie  de  Médicis  et  passa  marché  avec  la  Ville  au  sujet 
de  l'exécution  de  statues  en  plâtre  hautes  de  huit  pieds  ;  chacune  de  ces 
figures  lui  fut  payée  i65  livres  tournois.  Il  mourut  à  Paris  en  octobre 
161 1  et  fut  enterré  dans  le  cimetière  du  faubourg  Saint-Germain. 
Une  de  ses  filles,  Madeleine  Prieur,  avait  épousé,  en  1G10,  le  sculpteur- 
graveur  en  médailles,  Guillaume  Dupré. 

Barthélémy    Prieur   étant  protestant,   Sauvai    rapporte    qu'Anne   As 

t)  Jal  ne  pense  pas  que  Prieur  soit  l'auteur  de  cette  figure:  il  est  vrai  qu'il 
retire  aussi  à  François  Anguier  la  paternité  du  mausolée  de  Jacques  de  Thou. 


4<58  DICTIONNAIRE   DES   SCULPTEURS 

Montmorency  lui  sauva  la  vie  à  la  Saint-Barthélémy,  en  le  Taisant 
cacher  dans  son  hôtel  :  Barbet  de  Jouy  a  relevé  cette  erreur,  le  conné- 
table étant  mort  en  1667. 

Sacval,  Hisl.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  1,  p.  460;  t.  II,  p.  Ô7,  42.  — 
PiGAMOL  de  l\  Force,  Description  historique  de  la  ville  de  Paris,  176Ô,  t.  lV,  p.  201; 
t.  IX,  p.  5oi.  — Millix,  Antiquités  nationales,  t.  I,  1790,  ch.  III,  p.  77.  —  A.  Le- 
xoir,  Musée  des  Monuments  français,  t.  IV,  i8o.">,  p.  90,  94.  ;i">,  102,  i58,  i5g.  — 
De  Clarac,  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  i855,  p.  4°6.  —  A.  Berty, 
Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  II,  1868,  p.  G2,  70,  74,  ao5.  —  Jal,  Dict.  crit.  de 
biographie  et  d'histoire,  1872,  p.  1001.—  Barbet  de  Joly,  Descript.  des  scnlpt.  du 
Moyen  Age  et  de  la  Renaissance  au  Louvre,  1:870,  p.  85-88.  —  J.  Gi  iffrev,  Nouvelles 
Archives  de  l'art  français,  1877,  p.  iôi  et  suiv.  —  L.  Pallstre,  La  Renaissance  en 
France,  t.  I,  1879,  p.  02,  ôô.  —  Ch.  Braouehaye,  Les  artistes  du  duc  d'Epemon 
(Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1886,  p.  46Ô-471,  /|-3,  474)-  — 
L.  Courajod,  Alexandre  Lenoir,  son  journal,  etc.,  t.  III,  1887,  p.  280,  284,  299-004. 
—  L.  Gonse,  La  sculpture  française,  189.1,  p.  i4i-i45. 

Pl'indale  ou  Prindalles  Jean  ou  Hennequin  ,  artiste  d'origine 
flamande,  travaillait  à  Dijon,  vers  la  fin  du  xive  siècle,  sous  la  conduite 
de  Claux  Sluter.  En  i38g-i3<jo,  il  était  employé  aux  sculptures  du  por- 
tail de  la  Chartreuse  de  Champmol  et  recevait,  pour  son  salaire, 
2  francs  par  semaine.  En  1399-1400,  il  collaborait  à  une  statue  de  la 
Madeleine,  faisant  partie  du  calvaire  surmontant  le  Puits  de  Moïse  ;  des 
fragments  de  cette  statue  se  trouvent  aujourd'hui  au  Musée  de  Dijon. 
Dans  la  suite,  en  i4i8,  Jean  Prindale  se  rendit  en  Savoie,  où  il  dirigea 
les  travaux  entrepris  dans  la  chapelle  du  château  de  Ghambéry. 

Arch.  départ,  de  la  Cote-d'Or;  B.  4434>  4455,  4437,  444°>  444 1,  44^7.  4449-  — 
De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  P-  *~2-  —  Difoir  et  Rablt,   Le 
sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie,  etc.,  1874,  p.  i4>  i5-  —  Dehus.nes,  Hist.  d 
l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886, p.  5i5,  Ô18,  5r9  ;  Documents,  p.  662,  678,  690,  699, 
712,  770,  781. 

Prior  Barthélémy  ,  originaire  de  Bressuire,  en  Poitou,  alla  en  Savoie, 
où  il  reçut,  en  i564,  le  titre  de  sculpteur  de  son  Altesse  Royale,  avec 
45  livres  de  gages  par  mois. 

Dcfoir  et  Rabct,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie,  etc.,  1874,  p.  a>. 

Prisié  (Pierre  ,  sculpteur-tombier  demeurant  à  Paris  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvie  siècle.  On  a  retrouvé  la  trace  de  nombreux  mai-' 
chés  passés  par  lui,  de  ioi6  à  1629,  au  sujet  de  tombes  livrées,  tant  a 
Paris  que  dans  les  églises  de  Saint-Maurice,  près  de  Dourdan,  de  Saint- 
Roch,  à  Chàteaudun  et  dans  la  cathédrale  de  Laon.  Toutes  ces  pierres 
tombales  où  se  voyait  sculptée  l'efligie  du  défunt,  accompagnée  d'attri- 
buts et  d'inscriptions,  étaient  payées  à  l'artiste  de  neuf  à  trente-six 
livres  tournois. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE 


469 


Pi'isié  Philippe  ,  sculpteur-tombier,  parent  du  précédent,  travaillait 
h  Paris  à  la  fin  du  xve  et  au  commencement  du  xvie  siècle.  11  mourut 
avant  1017.  Sa  veuve  passa,  en  i5i8,  différents  contrats  pour  la  fourni- 
tare  de  tombes. 

Prisié  (André),  sculpteur-tombier  et  bourgeois  de  Paris,  parent  des 
précédents,  habitait,  au  commencement  du  xvi°  siècle,  dans  la  rue  Saint- 
Jacques.  Il  mourut  en  i522,  époque  où  l'on  dressa  l'inventaire  des 
monuments  funéraires  qui  se  trouvaient  dans  son  atelier.  Sa  veuve, 
en  i5a4,  s'associa  avec  Mathieu  Le  Moine  pour  continuer  le  même 
état  (1). 

Prisié  Philibert  ,  sculpteur-tombier  à  Paris,  parent  des  précédents, 
était  associé  en  1624,  avec  son  confrère  Jean  Le  Moine,  pour  livrer  à 
Etampes,  moyennant  25  livres  tournois,  une  tombe  à  deux  personnages 
représentant  un  bourgeois  et  une  bourgeoise,  avec  sur  chaque  tète,  «  un 
tabernacle  garni  d'un  Abraham  et  de  deux  anges  »,  et  aux  quatre  coins, 
les  Evangélistes. 

Coïecqi'e,  Bull,  de  la  Soc.  de  l'hist.  de  Paris  el.  de  l'Ile  de  France,  189a,  p.  4-<, 
45,  5a,  n5,  126,  128,  iôi,  i52,  1 5/|  ;  1894,  p-  4°>  1 1>8.  —  J.  Guiffrev,  Bévue  de  l'art 
français,  1896,  p.  12,  i5,  14,  i5,  :6,  17,  18,  19,  21. 

Privé  (Thomas),  résidait  à  Paris  à  la  fin  du  xive  et  au  commencement 
du  xv"  siècle.  Il  exécuta,  en  collaboration  avec  Robert  Loisel,  d'après 
les  plans  de  l'architecte  Raymond  du  Temple,  le  tombeau  de  Bertrand 
du  Guesclin  (2),  connétable  de  France,  mort  en  i38o;  ce  monument  est 
placé  dans  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis. 

De  Beairepaire  et  de  Montaiglon,  Thomas  Privé  et  Robert  Loisel  (Archives  de 
l'art  français.  Documents,  t.  V,  i855,  p.  129-104).  —  Bernard  Prost,  Quelques  do- 
cum.  sur  l'hist.  des  arts  en  France  (Gaz.  des  beaux-arts,  2e  pér.,  t.  XXXVI,  1887, 
p.  2.Ï8-240). 

Prouvaiisal  (Georges  ,  était  établi  à  Avignon  vers  le  milieu  du 
xviie  siècle  ;  les  archives  de  la  ville  en  font  mention  en  i658. 

P.  Achard,  Notes  sur  quelques  artistes  d'Avignon  (Archives  de  l'art  français,  Docu- 
ments, t.  IV,  i855-i856,  p.  i85). 

Prouvost  (Allard),  travaillait  à  Lille  au  commencement  du  xvie  siè- 
cle. En  i5i5,  il  sculptait  au  portail  de  l'église  de  l'hôpital  deux  images 

(1)  Les  tombiers  étaient,  tout  à  la  fois,  sculpteurs  et  entrepreneurs  de  monu- 
ments funéraires.  En  dehors  des  ouvrages  dus  à  leur  ciseau  et  exécutés  sur  com- 
mande, ils  devaient  donc  livrer  des  tombes  faites,  d'après  un  modèle  uniforme,  par 
des  ouvriers  qu'ils  dirigeaient. 

(2)  J'ai  reproduit,  à  l'article  sur  Robert  Loisel,  le  marché  concernant  ce  tom- 
beau. 


4^0  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

d'anges  et  deux  statues  représentant  probablement  les  comtesses 
Jeanne  et  Marguerite  de  Flandre.  Il  ne  subsiste  rien  de  ces  œuvres,  le 
portail  ayant  été  reconstruit  en  l65o,.  Allard  Prouvost  fut  occupé  aussi 
à  la  cathédrale  Saint-Pierre,  où  il  fit.  pour  le  jubé,  deux  anges  placés  de 
chaque  côté  de  la  porte  du  chœur. 

Archives  hospitalières  de  la  ville  de  Lille,  n°  44'J4-  —  J-  Hocdoy,  Etudes  artis- 
tiques, artistes  inconnus  des  xive,  xve  et  xvi°  siècles,  1877,  p.  42,  46,  47- 

Provins  Jean  de  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  établi  à  Troyes 
au  xve  siècle,  entreprit,  de  i3^5  à  i3o,o,  les  portes  et  les  stalles  de  la 
cathédrale  et  exécuta,  dans  la  même  église,  un  baldaquin  qui  fut  mis 
au-dessus  du  maitre-autel  et  un  buffet  d'orgues. 

Arch.  ihp.  de  l'Aube;  <i.  i.v>i,.  —  D'Arbois  de  .Iibainville,  Jnv.  somm.  des 
nn:h.  de  l'  \tilir,  1869,  p.  5o8.  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capir 
fale  de  la  Champagne,  1876,  p.   104.    —  Natalis  Ko:\dot,  iRevue  de   l'art  français, 


Q, 


yuenueflets  Guillaume  ,  sculpteur  en  bois,  exerçait  son  art  à 
Béthune  vers  le  milieu  du  xvie  siècle.  En  i54o,  il  travaillait  à  l'hôtel  de 
ville  et,  en  i565,  il  sculptait,  dans  la  cathédrale,  une  chaire  à  prêcher. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  du  nord  de  la  France,  1848,  p.  91.  —  Ed.  Box- 
naffé,  Le  meuble  en  France  au  xvic  siècle,  18S7,  p.  56. 

Quere  Nadal  ou  Noël),  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  originaire 
de  la  Bretagne,  collabora  en  i4">  avec  Barthélémy  Jossas,  à  la  sculp- 
ture des  stalles  du  chœur  de  l'église  Saint-Vincent  de  Lucq,  en  Béarn; 
on  alloua  aux  artistes,  pour  cet  ouvrage,  la  somme  de  100  écus. 

Paul  Raymond,  Les  artistesen  Béarn  avant  le  xvui*  siècle,  1874,  p-  170. 

Quesnel  Nicolas  ,  vivait,  au  commencement  du  xvie  siècle,  dans  la 
ville  de  Rouen,  où  il  travaillait  vers  ioi3,  sous  les  ordres  de  Roullant 
Leroux,  aux  ligures  du  portail  de  la  cathédrale.  De  1529  à  i53a,  il  était 


l)K    bKCOLK   FRANÇAISE  \~l 

occupé  à  l'église  paroissiale  de  Saint-Pierre-du-Chàtel.  En  iS/Jo,  il  lit  un 
saint  Georges  et  plusieurs  autres  statues  pour  mettre  en  haut  du  chœur 
de  la  cathédrale.  L'année  suivante,  il  exécuta,  dans  la  même  église,  une 
Vierge  de  plomb,  qui  fut  placée  sur  le  laite  de  la  chapelle  Notre-Dame. 
En  i542,  il  reçut  6-2  livres  pour  avoir  sculpté  six  statues  destinées  à 
l'ornementation  des  orgues  de  Téglise  Notre-Dame-de-la-Ronde.  Il  col- 
labora aussi,  avec  Jean  Goujon  dont  il  était  l'ami,  aux  travaux  des  orgues 
de  Téglise  Saint-Maclou.  On  attribue  à  Nicolas  Quesnel  une  grande  part 
dans  la  sculpture  du  tombeau  de  Louis  de  Brezé. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  12J,  128,  2525,  2822,  6864,  7J27.  — A. 
Deville,  Tombeaux  de  la  cath.  de  Rouen',  1H.Î7,  p.  1  r 7,  iôi  à  la  note.  —  Idem, 
Revue  des  architectes  de  la  cath.  de  Rouen,  1848,  p.  5a,  72  à  la  note.  —  L'abbé 
Cochet,  Bull,  monum.,  t.  XIX,  i853,  p.  58S,  58g.  —lu  Seigneur,  Notes  surl'Hist. 
de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  3i6.  —  De  Beaorbpaire,  Nouv.  rec. 
de  notes  hist.  concernant  le  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  iSnn,  p.  70.  —  L.  Gonse, 
La  sculpture  française,  iSyi,  p.  102. 

OilOlliilill  Jacques  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  employés,  en 
i384,  à  la  décoration  de  la  llèehe  de  la  cathédrale  de  Cambrai;  il  tou- 
chait alors  2  sous  6  deniers  par  jour.  En  1398,  on  le  trouve  travaillant 
encore  à  cet  édifice,  mais  avec  des  gages  plus  importants.  Un  Simon 
Quoniam,  maître-maçon,  probablement  le  frère  de  Jacques,  participait 
aux  travaux  de  la  même  église  en  i398-i3qq. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  cath.  de  Cambrai,  n°s  07,  42.  — 
Dehmsnes,  Hist,  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  [886,   Documents,  p-  723,775. 


IR 


Rabelot  Gaspard:,  sculpteur  breton  du  xvne  siècle,  exécute,  en 
1659,  le  maître-autel  de  l'église  Saint-Jean-de-Béré,  à  Chàteaubriant 
(Loire-Inférieure). 

Gl'illotin  de  Corso.n,  Les  églises  de  la  baronnie  de  Chàteaubriant,  1886,  p.  16. 
Raeet  de  Lance.  Voir  Uelanec   Racet  . 


^-■2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Racine   (Nicolas),  était  un  des  sculpteurs  occupés,   en    io'4o,  aux 
travaux  du  château  de  Fontainebleau,  sous  la  direction  de  Gilles  Gué 
rin. 

De  Laborde,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  IV,  iSJ6-i8f>7,  p.  aïo. 

Racine  Jean),  sculpteur  et  peintre  normand,  est  employé  à  la 
cathédrale  de  Rouen  de  1640  à  1643.  Il  fait  quatre  chandeliers  et  deux 
petites  crédences  pour  les  chapelles  de  Notre-Dame-du-Vœu  et  de  Saint- 
Pierre-en-la-Nef  et  sculpte  la  contretable  de  la  chapelle  de  la  Vierge. 
Il  travaille  aussi  à  une  des  croix  du  parvis  et  prend  part  à  la  restau- 
ration du  tombeau  de  Louis  de  Brezé.  En  1654,  étant  toujours  à 'Rouen, 
il  reçoit  4°  livres  pour  avoir  exécuté  un  crucifix  dans  la  chapelle  de 
l'hospice  général. 

An  h.  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  G.  2687,  2826.  — De  Beairepaire,  Inv. 
somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  II,  1874  p.  Ô90,  4>5-  —  Item,  Nouv.  rec. 
de  unies  hist.  concernant  le  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  1888,  p.  i56. 

Rniniondou  Raiimuiflus,  sculpteur-architecte  de  la  ville  de  Car- 
cassonne,  alla  en  11 69  en  Espagne,  où  le  chapitre  de  la  ville  de  Lugo 
passa  avec  lui  un  contrat  pour  l'œuvre  de  la  cathédrale.  Après  sa  mort, 
en  1176,  le  travail  fut  terminé  par  un  artiste  espagnol,  nommé  Mont- 
forte  de  Lemnos. 

Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  seulpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  298. 

I  !  ;i  nibon  1™  Baltazar  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Valenciennes, 
exécute  en  i5io,  dans  la  cathédrale,  un  très  beau  buffet  d'orgues  sou- 
tenu par  des  cariatides  terminées  en  cul-de-lampe. 

A.  de  La  Fons-Mélicocq,  Revue  aniv.  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  ôo.  —  Ed.  Bon- 
naffé,  Le  meuble  en  France  au  xvi"  siècle,  1887,  p.  56. 

Ramond.  dit  maître  Ramond,  résidait  à  Lyon  dans  la  première  moi- 
tié du  xvie  siècle.  En  i538,  il  se  rendit  à  Villefranche  en  Rouergue,  où 
il  sculpta  des  statues  de  pierre  pour  décorer  l'autel  de  la  chapelle 
Sainte-Marguerite,  dans  la  cathédrale. 

Y.  Advielle,  Les  beaux-arts  en  Rouergue  [Soc.  des  lettres,  sciences  et  arts  de  l'Avey- 
ron,  1SG8,  p.  i65).  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xviu0  siè- 
cle, 1884,  p.  34. 

Ramy  Jean),  «  talieur  de  ymaiges  »,  travaillait  à  Toulouse  vers 
i.">4'3:  il  serait  demeuré  au  service  de  Philippe  de  Lévis,  évèque  de 
Mirepoix,  l'espaoe  de  neuf  ans. 

De  Ciiampelays,  Notes  sur  Vanciemu  cathédrale  de  Mirepoix  Congrès  archéol.    'le 
1  n  1894,  p.  •>">•  . 


de  l'école  française  4"3 

Raoul  l'imagier,  demeurait  à  Paris  à  la  fin  du  xme  siècle  et  figurait 
en  1292,  sur  le  rôle  de  la  taille,  comme  payant  2  sous  d'impôts. 

H.  Gérabd, -Le  rôle   de.  la  taille  à  Paris,    i83-,   p.    i5i   {Documents  inédits  sur 

l'Hist .  de  France). 

Raoul  do  l'Aulbier.  Voir  Aulbier  (Raoul  de  1'). 

Raoul  de  Hédincourt.  Voir  Hédîncourt  Raoul  de). 

Raoullaud  Cardin),  collabore,  au  xvie  siècle,  à  la  décoration  du 
château  de  Fontainebleau.  Dans  les  comptes  des  bâtiments  royaux,  de 
i537  à  i55o,  ses  gages  sont  de  i3  livres  et  ensuite  de  11  livres  par  mois. 
On  rencontre  encore  à  Fontainebleau,  en  i538,  un  Joachim  Raoulland, 
tailleur  en  pierre  et  en  bois, 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  1800,  p.  4°â>  4ao.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i55,  ii)4,  t.  II,  1880,  p.  .ï-i. 

Rapl  (Guicbardl,  était  établi  à  Lyon  vers  le  milieu  du  xvie  siècle.  En 
1048,  il  participait,  comme  modeleur  et  maçon,  aux  apprêts  des  fêtes 
données  par  la  ville  à  l'occasion  de  l'entrée  de  Henri  11  et  de  Catherine 
de  Mëdicis. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvir  siècle,  1884,  p.  56. 

Raudiu,  sculpteur  en  bois  du  commencement  du  xvne  siècle,  exécute 
en  161 3,  dans  l'église  d'Arqués,  près  de  Dieppe,  la  clôture  et  les  lam- 
bris de  la  chapelle  de  la  Vierge. 

L'abbé  Cochet,  Les  églises  de  l'arrond.  de  Dieppe,  184.8,  p.  224. 

RauU  Pierre),  sculpteur  parisien,  était  occupé,  de  i5o8  à  1022,  aux 
sculptures  de  l'église  Saint-Jacques-de-la-Boucherie.  C'était  lui  l'auteur 
de  la  figure  de  saint  Jacques-le-Majeur  et  de  celles  du  lion,  de 
l'aigle  et  du  bœuf  symboliques,  posées  au  sommet  de  la  tour;  ces  œuvres 
lui  furent  payées  20  livres  tournois. 

La  statue  de  saint  Jacques,  jetée  à  bas  pendant  la  Révolution,  a  été 
rétablie  depuis,  et  les  animaux,  transportés  dans  le  jardin  du  Musée  de 
Cluny,  ont  été  remplacés  par  des  copies. 

Sav\ al,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,1.  III,  p.  56.  — Eméric-David,  llis- 
de  la  seulpt.  franc.,  1817-1872,  p.  i55.  —  De  Guilhermy,  Itinéraire  archéologique  de 
Paris,  l855,  p.  :>2.">. 

Ravaolio  Quentin  ,  demeurant,  au  xvie  siècle,  dans  la  ville  de  Cam- 
brai, touche  38  livres,  en  i556,  pour  différents  ouvrages  d'ornementa- 
tion entrepris  dans  le  palais  de  l'évèque. 

J.  Hoodoy,  Hist.  tniist.'jlc  la  cathéd.  de  Cambrai,  1880,  p.  235. 


4^4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Ravv  (Jean),  vivait,  au  xive  siècle,  à  Paris,  où  il  travailla  pendant 
26  ans  à  l'église  Notre-Dame.  Il  commença,  vers  i34o,  les  sculptures,  en 
ronde-bosse  et  en  bas-relief,  existant  sur  toute  la  longueur  du  pourtour 
extérieur  du  chœur  et  représentant  l'histoire  de  Jésus-Christ.  Cet 
ouvrage  ne  fut  achevé  qu'en  i53i,  par  son  neveu,  Jean  Le  Bouteiller. 

On  peut  mentionner,  comme  anecdote,  que  le  i01'  décembre  i44°>  l°rs 
de  l'entrée  de  Henri  V  et  du  duc  de  Bourgogne  dans  la  ville  de  Paris' 
après  la  défaite  des  troupes  du  Dauphin,  «  il  fut  fait  en  la  rue  de  la 
Kalande,  devant  le  Palais,  un  moult  pieux  mystère  de  la  Passion  de 
Notre-Seigneur  au  vif,  selon  qu'elle  est  figurée  autour  du  cueur  de 
Notre-Dame  de  Paris  et  duroient  les  échaffaulx  environ  cent  pas  de 
long  1)  ».  On  le  voit,  il  est  question  ici  de  l'œuvre  de  Jean  Ravy,  qui 
fournit  ainsi  au  poète  la  mise  en  scène  de  son  mystère. 

L'artiste  termina,  très  probablement,  le  portail  septentrional  de  Notre- 
Dame,  qui  avait  été  entrepris  par  l'architecte  Pierre  de  Chelles.  Il  dut 
mourir  vers  i345  ou  i346. 

G.  Corrozet  et  Nie.  Bonfons,  Les  antiquités  et  choses  les  plus  remarquables  de 
Paris,  ifioS,  p.  196.  — J.  du  Breui,,  Le  théâtre  des  antiquités  de  Paris,  1622,  p.  i3- 
14.  —  Sauval,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  077.  —  Eméric-David, 
Hist.  de  lasculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  83,  8/|,  85. —  Inv.  gén.  des  rich.  d'art  de 
la  France  (Paris,  mon.  relu/.,  t.  I,  1877  p.  3gr).  —  De  Guilhermy,  Ilin.  archéol.  de 
Paris,  i855,  p.  ni.  —  Ch.  Bauchal,  Noire-Dame  et  ses  premiers  architectes,  1882, 
p.  (î. 

Raymond,  sculpteur  établi  dans  le  Roussillon  au  commencement 
du  xme  siècle,  fait,  en  1202,  une  statue  d'évêque  pour  le  cloître  de  la 
ville  d'Elue  Pyrénées-Orientales)  et  sculpte,  l'année  suivante,  une  effigie 
de  chevalier. 

Alart,  Bull,  de  la  Soc.  agric.  scient  et  litt.  des  Pyrénées-Orientales,  t.  XIX,  1872. 
—  Revue  des  Sociétés  savantes,  5e  série,  t.  VI,  1873,  p.  76. 

Raymond  de  Lafont.  Voir  Lafont  (Raymond  de). 

Réau  (Liénard  de  la),  sculpteur  et  architecte  du  xvie  siècle,  travail- 
lait à  Fontenay-le-Comte,  en  Vendée,  de  1039  a  i543,  à  l'église  Notre- 
Dame  qui  fut  détruite  en  partie  en  i568  et  restaurée  en  1600.  En  i542,  il 
exécutait  une  fontaine  dans  la  ville.  Léon  Palustre  lui  attribue  aussi  la 
construction  du  château  de  Coulanges-les-Royaux.  Liénard  de  la  Réau 
mourut  vers  i565. 

Bull,  mon.,  t.  XIX,  i85a,  p.  i3o. —  Benjamin  Fillon,  Poitou  etVendée,  t.  I,  i86t, 
art.  sur  Fontenay-le-Comte,  p.  5o-5c.  —  L.  Palustre,  La  renaissance  en  France, 
t.  III,  i885,  p.  210,  224,  257.  —  Idem,  Liénard  de  la  Réau,  189:».  (Extrait  de  la 
Revue  du  Ras-Poitou) . 

(i)  Journal  de  Paris,  sous  les  règnes  de  Charles  VI  et  de  Charles  VII,  dans  les 
Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  de  France  et  de  Bourgogne,  p.  72. 


de  l'école  française  \-"> 

Rebouillon  Armentaire  ,  résidait  à  Toulon  à  la  fin  du  xvie  et  au 
commencement  du  xvii°  siècle.  Dans  les  archives  de  la  ville,  il  est  cité 
pour  avoir  passé  marché  en  1C07,  avec  les  consuls,  au  sujet  de  la  sculp- 
ture des  armoiries  du  roi  et  de  la  ville  sur  la  porte  de  l'hôtel  de  ville, 
du  côté  du  port. 

Ch.  Gmoux,  Peintres  et  sculpteurs  nés  à  Toulon  (Revue  'de  Part  français,  1888, 
p.  164). 

Itegnard  (Jacques),  collabore,  en  i537-i54o,  aux  travaux  du  château 

de  Fontainebleau,  à  raison  de  12  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc,  t.  I,  i85o.  —  Idem,  Les  comptes  des 
bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  i55. 

Reçnai'tl  (Nicolas),  est  employé,  de  1 585  à  1587,  à  la  décoration  de 

la  tour  de  l'église  Saint-Ambroise  de  Melun  ;  il  reçoit,  pour  son  salaire, 

6  écus  18  sous  tournois. 

Arch.  dép.  de  Seine-et-Marne  ;  G.  54i.  —  Revue  des  Sociétés  savantes,  5"  série, 
t.  IV,  1872,  p.  5og. 

Regnn  uUlin  Laurent!,  sculpteur  et  peintre  d'origine  florentine, 
travaille  au  château  de  Fontainebleau  dès  l'année  i534-  Son  nom  figure 
dans  les  comptes  relatifs  à  cette  résidence  jusqu'en  i55o.  En  i534,  on 
lui  alloue  170  livres  pour  avoir  «  vacqué  es  ouvrages  de  stucq,  es 
chambres  du  Roy  et  de  la  Reyne  ».  De  i54o  à  i55o,  il  est  occupé,  avec 
Jean  Leroux,  moyennant  20  livres  par  mois,  «  aux  réparemens  des 
figures  de  bronze  antiques,  fondues  en  la  fonderie,  audit  lieu  de  Fontai- 
naibleau,  et  à  réparer  la  cire  du  moulle  du  Lacon  fLaocoon)  et  de  ses 
enfants  » .  Vers  la  même  épocpie,  il  restaure  aussi  de  petites  figures  en 
corail,  placées  dans  le  cabinet  du  roi.  Eni54i,  il  interrompt  ses  travaux 
à  Fontainebleau  et  se  rend  à  Paris  pour  sculpter  des  figures  d'anges, 
destinées  au  jubé  de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  que  construisait  alors 
l'architecte  Pierre  Lescot.  En  i564,  il  est  au  nombre  des  artistes  qui 
collaborent  au  tombeau  de  Henri  II,  sans  qu'on  puisse  déterminer  exac- 
tement la  part  qui  lui  revient  dans  l'exécution  de  ce  monument.  Il 
touche,  en  effet,  35o  livres,  en  i565,  «  pour  ouvrages  de  sculpture  qu'il 
a  faits  en  marbre  blanc,  et  des  histoires  qu'il  fait  en  cire  pour  icelles 
mettre  en  bronze  pour  mettre  à  l'entour  de  la  sépulture  du  feu  Roy 
Henry  ».  Nous  voyons  par  là  que,  d'après  un  projet  primitif,  les  bas- 
reliefs  du  tombeau  devaient  être  fondus  en  bronze  et  non  sculptés  en 
marbre,  comme  ils  l'ont  été  définitivement. 

Laurent  Regnauldin  mourut  à  Paris  vers  la  fin  de  i56g,  car,  au  com- 
mencement de  1070,  sa  veuve,  Madeleine  Cotillon,  recevait  une  somme 
de  100  livres  due  à  sa  succession. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  58i,  58a,  Ô84,  38fi,  ."88, 


4j6  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

389,594,  097,  4oo,  417,  42),  429.  43°,  5i2,  '.17,  5i8.  —  Idem,  Les  comptes  des 
bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  xxvui,  89,  91,  94,  96,  98,  100,  102,  100,  104,  n5, 
192,  197.  2o3  ;  t.  II,  1880  p.  119,  128,  180,  282.  —  L.  Palustre,  Lu  Renaissance  en 
France,  t.  I,  1879,  p.  219,  228;  t.  II,  1881,  p.  114,  uii.  —  L.  Gonse.  La  sculpture 
française,  189.5,  p.  100,  128. 

Regnauldiii  de  Bossue.  Voir  Bossue   Regnauldin  de). 

Beicuault  Jean  .  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Chàlons,  exécute 
vers  i479,  avec  un  de  ses  compatriotes,  nommé  Gillet,  les  stalles  du 
chœur  de  la  cathédrale,  qui  avaient  été  commandées  par  l'évèque 
Geoffroy  Soreau. 

L.  Gmgnon,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,   1889,  p.  5i. 

Beg'iiault  Guillaume  ,  vivait  à  Tours  dans  la  seconde  moitié  du 
xve  et  au  commencement  du  xvie  siècle.  Il  dut  naître  vers  i45i. 
Il  était  neveu  par  alliance  de  Michel  Colombe  qu'il  aida  dans  ses  œuvres 
pendant  quarante  ans  et  auquel  il  succéda,  en  1012,  comme  valet  de 
chambre  et  sculpteur  de  la  reine  Anne  de  Bretagne.  11  travailla  au 
mausolée  de  François  II,  conservé  aujourd'hui  dans  la  cathédrale  de 
Nantes  et  participa,  sans  doute,  à  l'exécution  des  modèles  des  tom- 
beaux, faits  par  son  oncle  pour  l'église  de  Brou  par  ordre  de  Mar- 
guerite d'Autriche.  Dans  le  traité  du  3  décembre  i5n  relatif  à  ces 
derniers  travaux,  voici  en  quels  termes  Michel  Colombe  s'expri- 
mait sur  son  compte  : 

«  D'icy,  et  desja  j'asseure  et  afferme  que  Guillaume  Regnauld,  tailleur 
d'ymaiges  mon  nepveu  est  souftisant  et  bien  expérimenté  pour  réduire 
en  grand  volume  la  taille  des  ymaiges  servant  à  la  dicte  sépulture  en 
ensuivant  mes  patrons,  car  il  m'a  servy  et  aidé  l'espace  de  quarante  ans 
ou  environ,  en  telle  affaire,  en  toute  grande  besoigne,  petites  et 
moyennes,  que  par  la  grâce  de  Dieu  j'ay  eues  en  main  jusques  aujour- 
d'hui' et  auray  encoire  tant  qu'il  plaira  à  Dieu.  Mesmement  il  m'a  très 
bien  servy  et  aidé  en  la  dernière  euvre  que  j'ay  achevée  :  c'est  assavoir 
la  sépulture  du  duc  François  de  Bretaigne  père  de  la  Boyne,  de  laquelle 
sépulture  j'envoye  un  pourtraict  à  Madame.  » 

On  attribue  à  Guillaume  Begnault  les  statues  des  enfants  de 
Charles  VIII,  placées  sur  le  tombeau  qui  se  trouve  dans  la  cathédrale 
de  Tours.  Ce  monument,  dont  la  partie  décorative  est  due  à  Jérôme  de 
Fiésole,  un  des  aides  de  Michel  Colombe,  fut  achevé  en  idoq. 

Un  document,  découvert  récemment  par  M.  Louis  de  Grandmaison, 
vient  de  rendre  à  l'artiste  ainsi  qu'à  son  confrère  Guillaume  Chale- 
veau,  la  paternité  d'un  des  chefs-d'œuvre  de  la  sculpture  française  : 
c'est  le  beau  mausolée  de  Louis  de  Poncher,  conseiller  du  roi,  mort  en 


de  l'école  française  4"~ 

1.V21,  et  de  sa  femme,  Roberte  Legendre,  morte  en  i5ao.  Cette  œuvre, 
exécutée  à  Tours,  en  i5a3,  sur  la  commande  d'Etienne  Poncher,  arche- 
vêque de  Sens,  frère  de  Louis,  fut  transportée  k  Paris  et  érigée  dans 
l'église  Saint-Germain-l'Auxerrois.  Ses  débris,  dont  les  deux  gisants  et 
le  soubassement,  sont  aujourd'hui  au  Louvre,  après  avoir  fait  partie 
pendant  la  Révolution  du  Musée  des  monuments  français.  Les  artistes 
reçurent  douze  cents  livres  tournois  pour  leur  travail,  plus  cent  livres 
pour  faire  conduire  le  tombeau  à  sa  destination. 

Guillaume  Regnault  vivait  encore  en  i53a,  puisqu  à  cette  époque  il 
fit  l'acquisition  d'une  pièce  de  terre  située  à  Saint-Martin-de-Chan- 
ceaulx,  mais  il  mourut  peu  de  temps  après,  sa  veuve  (1)  figurant  dans 
un  contrat  daté  de  i534-  Une  de  ses  filles,  Marie  Regnault,  épousa  Ras- 
tien  François,  sculpteur  et  maître  d'œuvre  de  la  ville  de  Tours,  auteur 
de  la  fontaine,  dite  de  Reaune-Semblancay. 

Ch.  Grandmaison,  boniments  inédits  pour  servir  à  l'histoire  des  mis  en  Touraine, 
1870,  p.  208.  —  E.  Gibaudet,  Les  artistes  tourangeaux,  1880,  p.  544»  545.  — 
L.  Palustbe,  La  Renaissance  en  France,  t.  III,  188J,  p.  79,  80,  87.  —  L.  Gonse,  Lu 
sculpture  française,  1893,  p.  56,  58,  5y,  65.  —  L.  de  Grandmaison,  Les  auteurs  du 
tombeau  des  Poncher  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1897,  p.  87-96). 

Itegnntill  [Mathieu),  sculpteur-architecte  et  ingénieur  de  la  ville 
d'Amiens,  était,  en  i44°7  maître  des  œuvres  de  la  ville  et  construisait  le 
pont  de  Sire-Jean-Ducange  qui  existe  encore  aujourd'hui.  En  i44°\  il 
exécutait  une  croix  sur  laquelle  il  sculptait  les  armes  du  roi  et  du  dau- 
phin avec  les  armoiries  de  la  ville. 

Dusevel,  Recherches  hist.  sur  les  ouvrages  exécutés  dans  la  ville  d'Amiens,  etc., 
i858,  p.  8,  9. 

Regnault  Michau  ou  Michel),  demeurait  à  Tours  au  commencement 
du  xvie  siècle.  Il  devait  être  parent  de  Guillaume  Regnault  et  travaillait, 
probablement,  dans  l'atelier  de  Michel  Colombe.  On  ne  sait  rien  de 
positif  sur  cet  artiste. 

Ch.  Grandmaison,  Documents  inédits  pour  servir  ù  l'histoire  des  arts  en  Touraine, 
1870,  p.  209.  —  E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  546. 

Régnier  (Jean),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  ville  de 
Valenciennes,  restaure,  en  1087,  les  stalles  de  la  cathédrale  et  sculpte 
un  banc  d'œuvre  pour  les  marguilliers  de  cette  église. 

A.  Bérard,  Dict.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  709. 
Régnier  Laurent),  résidait  à  Rourges  au  xvie  siècle.  Il  est  mentionné 

(1)  Marie  de  Pommiersqu'il  avait  épousée  avant  1516.  après  la  mort  de  *a  pre- 
mière femme^  Louise  Colombe. 


4^8  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

au  nombre  des  artistes  occupés,  en   i5i3,  à  la  décoration  de  la  cathé- 
drale. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  franc.,  2e  série,  t.  I,   1861, 

p.    2Jl). 

Régnier  Laurent),  travaille,  en  i56o-i56i,  à  Fontainebleau,  où  il 
exécute,  en  collaboration  de  Fremin  Roussel,  sur  la  commande  du  Pri- 
matice,  plusieurs  tigures  en  bois,  destinées  à  orner  le  jardin  de  la  reine. 
Vu  la  différence  des  dates,  il  me  parait  impossible  d'identifier  cet 
artiste  avec  le  précédent. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  491-  —  Idem,  Les 
co7nptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  1880,  p.  5o.  —  L.  Gonse,  La  sculpture  fran- 
çaise, 1893,  p.   127. 

Regnoulx,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Bourges,  reçoit,  en 
i55ç),  «  26  escus  d'or  soleil  valant  65  1.,  pour  avoir  faict  une  figure  de 
pierre  d'Apremont,  en  forme  de  Justice,  laquelle  il  a  rendu  saine  et 
entière  en  la  maison  de  ladite  ville  ». 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Archives  de  l'art  français,  20  série,  t.  I, 
1861,  p.  256.) 

Rénioml  (Pierre),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle, 
résidait  k  Rouen,  où,  après  la  mort  de  Paul  Mosselmann,  en  1467,  il  fut 
chargé  de  continuer  la  sculpture  des  stalles  dans  le  chœur  de  la  cathé- 
drale. Vers  cette  époque,  un  Jean  Raymond,  sculpteur  en  bois,  origi- 
naire de  Cambrai,  était  employé  aussi  k  ce  même  travail. 

Arch.  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  G.  25o4,  25o5.  —  Langlois,  Stalles  de  la 
cathédrale  de  Rouen,  i858,  p.  184. 

Remy  de  la  Gombaude.  Voir  Gombautle  (Remy  de  la). 

Renaud,  sculpteur  en  bois,  établi  k  Paris  au  commencement  du 
xive  siècle,  sculpte,  en  i3o4,  deux  chaires  pour  l'hôtel  de  la  comtesse 
Mahaut  d'Artois;  il  touche  100  sous  pour  son  salaire. 

Arch.  départ,  du  Pas-de-Calais  ;  A.  199.  —  Dehaisxes,  liist.  de  l'art  en  Flan- 
dre, etc.,  1886,  Documents,  p.  160.  —  J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et 
de  Bourgogne,  1887,  p.  012. 

Renaud  de  Verdun.  Voir  Verdun  (Renaud  de). 

Rentzelin  Jacques),  sculpteur  alsacien  du  xive  siècle,  né  k  Rouf- 
fach,  était  occupé,  dans  cette  ville,  k  l'église  Sainte-Arbogaste.  En  i3j3, 
il  alla  demeurera  Bàle  et  y  séjourna  huit  années.  Il  revint  en  i38i  k 


de  l'école  française  I79 

Colmar,  se  fit  recevoir  bourgeois  de  la  ville  et  fut  attaché  aux  travaux 
d'ornementation  de  l'église  collégiale  de  Saint-Martin. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  1872,11.  435,436. 

Reuzère  (Gillequin),  résidait  à  Lille  au  commencement  du  xvie  siè- 
cle. En  i5o8,  il  travaillait  à  la  halle  échevinale  et  touchait  19  livres 
«  pour  avoir  taillé  un  ymage  grant  de  la  représentation  de  la  Vierge 
Marie  de  pière  franque,  lequel  est  mis  au  devant  de  le  halle  de  la  dite 
ville  ». 

,1.  Hoi'dov,  La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1870,  p.  i5,  lio. 

Reverdy  (Georges),  sculpteur,  peintre  et  graveur  du  xvie  siècle, 
était  établi  à  Lyon  de  1629  a  i55j.  Un  de  ses  contemporains,  le  poète 
Nicolas  Bourbon  de  Vandœuvre,  a  écrit  sur  lui  : 

«  De  Hanso  Ulbio  (Holbein),  et  Georgio  Reperdio, 

«  Picloribus. 
«  Videre  qui  vult  Parrhasium  cum  Zeuzide, 

«  Accersat  à  Britannia 
«  Ilansum  ulbium,  et  Georgiutn  Reperdium 

«  Lugduno  ab  urbe  Gallioe.  » 

Nicolai  Borbonii  Vandoperani  Lingonensis  Nugarum  libri  octo...  Lugduni,  i558, 
p.  i53.  —  Natalis  Ronuot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv"  au  xv'iu0  siècle,  1884, 
p.  Si. 

Rlieims  (Jeandej,  alla  en  Italie,  où  on  le  trouve,  en  i3;o,  au  nombre 
des  artistes  employés,  sous  la  direction  de  Jean  Moregia  de  Milan,  à  la 
reconstruction  de  l'abbaye  du  Mont-Cassin,  dans  l'ancien  royaume  de 
Naples.  Jean  de  Rheims  aurait  exécuté  les  stalles  du  chœur  de  l'église, 
qui  étaient  ornées  de  feuillages  et  d'arabesques. 

Bulletinde  la  Société  de  l'histoire  de  France,  i844?  P-  35-  —  L.  Dussieux,  Les  ar- 
tistes français  à  l'étranger,  1876,  p.  44'- 

Ribel  1  Guillaume  1,  sculpteur  ornemaniste  demeurant  à  Rouen  au 
xvie  siècle,  sculpte,  de  1627  à  1529,  dans  le  cimetière  Saint-Maclou,  des 
piliers  destinés  à  supporter  les  figures  de  la  danse  macabre. 

H.  Langlois,  Rouen  awxvi0  siècle  et  la  danse  des  morts  au  cimetière  Saint-Maclou 
1 885 .  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  iy(3. 

Ribon  (François),  sculpteur  et  fondeur  du  xvie  siècle,  travaille,  de 
i5^o  à  i55o,  au  château  de  Fontainebleau,  à  raison  de  20  livres  par 
mois. 

De  Laborde,  Les   comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.    I,  1877,  p.  jy8,  200. 


4oO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Ribourl   Benoit  .  modeleur  et  peintre  du  xvr  siècle,  exerçait  son  art 
à  Lyon  vers  i548. 
Natalis  Roxbot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  \ive  au  xvtn0  siècle,  1884,  p.  36. 

Rieliai'd  (Jean  ,  vivait  à  Bourges  au  xve  siècle.  En  i4^",  on  lui  al- 
louait «  6  sols  pour  avoir  faict  ung  image  de  N.  D.  de  pitié,  lequel  a  esté 
mis  au  portai  d'Auron  ». 

De  (jirardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Archives  de  l'art  français,  i'  série,  t.  I, 
1861,  p.  240). 

Ki<*hur<1  Jean),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Lille,  dirigeait, 
en  1 5 1  (3 ,  la  construction  du  jubé  de  l'église  Saint-Pierre  ;  ce  jubé  fut 
abattu  en  1-19  par  ordre  du  chapitre.  Vers  i55o,  il  était  occupé,  avec 
Pasquier  de  Gand,  à  la  décoration  des  boucheries  et  halles  nouvelles  de 
la  ville.  Voici,  d'après  les  comptes,  les  différentes  sommes  touchées  par 
les  deux  artistes  pendant  la  durée  de  ces  travaux  :  280  livres,  «  pour 
avoir  faict  aux  boucheries  et  halles  nouvelles  plusieurs  parties  des  tailles 
de  blancq  ;  premiers,  cincq  grans  tabernacles  avec  leurs  entrepiedz  et 
dossiet,  comprins  trois  chambrans  deseure  les  huiseries  desdittes  halles, 
sur  les  devant  »  ;  3o  livres,  «  pour  cinq  fenestres  aux  pignons  de  de- 
vant »  ;  3a  livres,  «  pour  l'enrichissement  deseure  lesdites  fenestres  »  ; 
(\i  livres,  «  pour  deux  cleres  voies  aux  costés  du  grand  pignon  »;  11 
livres,  «  pour  le  furnissement  des  trois  pignons  de  devant,  comprins  le 
trépied  du  lion  »  ;  30  livres,  «  pour  trois  tabernacles,  entrepied  et  dos- 
sal,  pour  trois  chambrandes  deseure  les  huisseries  de  derrière  »;  3a  li- 
vres, «  pour  quatre  fenestres  a  double  croisillon,  à  VIII 1.,  la  pièche  »  ; 
18  livres,  «  pour  l'enrichissement  deseure  lesdittes  fenestres  »\  10  sous, 
«  pour  les  tablettes  et  glachis  de  pignons  de  derieres  ». 

De  La  Fons-Mélicocq,  Bévue  univers,  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  19S,  199.  —  J. 
HoiiDov,  Etudes  artistiques,  Artistes  inconnus  des  xive,  xv°  etxvi'  siècles,  1877,  p.  46. 
—  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t. 1.  1879,  p.  5. 

Richard    François),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Troyes,  taille 

vers  i53i,  avec  son  confrère  Genêt   Collet,  cinquante  quatre  culs  de 

lampe  pour  les  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale. 

Arch.  dép.  de  l'Aube  ;  G.  i5g2.  —  D'Arbois  de  Jubainyille,  Inv.somm.  des  arch. 
de  l'Aube,  t.  I,  1869,  p.  525.  — Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  ca- 
pitale  de  la   Champagne,  1876,  p.  98. 

Richard  de  La  Place.  Voir  La  Place   Richard  de). 

Richarl,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  était  employé  à  Poi- 
tiers, en  i383,  à  la  décoration  du  palais  du  duc  de  Berry;  il  touchait 
5  sous  de  gages  par  jour. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  i3,  89. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  4°I 

I!  icliaull  (Rieul  ,  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier,  travaille,  en 

l55l,  au  château  de   Fontainebleau,  sous  la  direction  de  Philibert  de 

l'Orme.  De  i55~  kiS^i,  il  est  occupé  k   la  sculpture  des  boiseries   du 

Louvre,  de  l'hôtel  de  Bourbon  et  du  château  de  Vincennes. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  44a,  4-Jo-  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I  1877, p.  24'ti  '282, 3o8  ;  t.  II,  1880,  p.  ffi,  ni, 
116,  i4;i,  102,  190.  — A.  Bertv,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  II,  1866,  p.  ■•'■. 
•l'y'-,  ih'i.  ?ôô-2j5. 

Iticher,  religieux  de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  au  couvent  de  Sénones, 
dans  les  Vosges,  est  le  premier  sculpteur  que  nous  offre  lexine  siècle.  Il 
exécuta  pour  l'église  de  sa  communauté  le  tombeau  de  l'abbé  Antoine, 
son  supérieur,  mort  en  ia36;  il  le  représenta  couché,  revêtu  de  ses  habits 
pontificaux  et  tenant  k  la  main  son  bâton  pastoral.  Il  sculpta  également 
un  mausolée  pour  le  seigneur  Henri  de  Bayon  et  sa  femme  ;  ce  monu- 
ment était  orné  de  bas-reliefs,  de  fleurs  et  d'inscriptions. 

On  lui  doit  une  chronique  de  son  monastère,  où  il  mentionne  ses  ou- 
vrages de  sculpture  et  où  il  fournit  de  précieux  renseignements  pour 
l'histoire  de  l'art  au  Moyen  Age.  11  y  indique,  entre  autres,  la  forme  du 
premier  tombeau  érigé  au  roi  Charles  le  Chauve  dans  l'église  de  Saint- 
Denis  :  il  se  composait  d'un  lion  en  bronze  1  ,  plus  grand  que  nature, 
posé  sur  le  sarcophage,  a  quodet  ego  propriis  oculis  vidi  »,  écrit  l'artiste 
écrivain.  Il  mourut  vers  l'an  1267. 

Cronic.  abb.  Senon.,  lib.  II,  cap.  XXII,  lit).  IV,  cap.  XXVII;  apud  d'Achenj,  Spi 
cil,  t.  II,  p.  Ht  y,  640.  —  Nagler,  Kûnstler  Lexicon,  t.  XIII,  1845,  p.  128.  —  Eméric- 
David,  Hist.  delasculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  65,  106.  —  Idem,  Vie  des  artistes 
anciens  et  modernes,  1872,  p.  110.  —  Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant 
le  Moyen  Age, t.  I,  1872,  p.  147-149- 

Kichier  Geoffroy),  sculpteur-architecte  du  xv  siècle,  devint  maître 
de  l'œuvre  de  la  cathédrale  de  Rouen,  le  i«r  février  ijâz,  en  remplacement 
de  Jean  Roussel.  En  ï^6l,  il  restaura  le  tombeau  de  Charles  V,  exécuté 
en  i36^  par  Hennequin  de  Liège.  Les  registres  capitulaircs  portent  : 

«  A  maistre  Geoflroy  Richier  maistre  machon  de  l'église  pour  avoir 
rassis  et  mis  en  leur  deu  plussieurs  petitz  ymages  dentour  la  sépulture 
du  Roy  estante  au  ceur  de  l'église  et  y  avoir  vasque  par  demy  jour  e 
plus  payé  k  lui  pour  sa  paine  le  1  Ie  jour  du  moys  de  juillet.     III  s.  IX  d.  » 

La  même  année,  il  éleva  sur  le  parvis  de  l'église  une  fontaine  sur-t 
montée  d'un  ange.  Auparavant,  en  i458,  il  avait  donné  les  plans  de  l'ar- 
chevêché ;  il  en  commença  les  travaux  en  1460  et  les  continua  jusqu'à  sa 
mort,  en  1462. 

A.  Devii.i.e,  Tombeaux  de  la  cathédrale  de  Rouen,  18Ô7,  p.  iSfià  la  note.  — Idem 
Revue  des  architectes  de  la  cathédrale  de  Ilouen,  1848,  p.  34-55. 

1  Plus  tard,  cette  œuvre  fut  enlevée  et  remplacée  par  une  statue  du  roi.  en 
demi-relief,  accompagnée  de  quatre  figures  d'évêques,  en  ronde-bosse. 


(j8a  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEUR? 

Hichicr  Ligier  .  est  le  plus  célèbre  des  sculpteurs  qui  Ont  porté  le 
nom  de  Richier.  Il  appartenait  à  une  famille  lorraine  vivant  à  Saint- 
Mihiel,  dans  le  duché  de  Bar,  vers  la  première  moitié  du  xvie  siècle. 
Il  naquit  dans  cette  ville  en  i.'oo,  et  non  à  Dagonville  Meuse  comme 
l'ont  rapporté  plusieurs  auteurs  ;  ceci  est  formellement  prouvé  par  des 
lettres  patentes  du  duc  Antoine  de  Lorraine,  datées  de  i53o,  lesquelles 
exonèrent  Ligier  Richier.  à  l'occasion  de  son  mariage,  de  toutes  tailles 
el  impositions  : 

S  ivoir  faisons,  dit  le  due.  que  pour  le  bon  rapport  que  fait  à  nous 
a  été  de  la  personne  de  nostre  bien-aimé  Lieger  Richier.  imagier,  natif 
et  à  présent .  deinourant  en  ceste  notre  ville  de  Saint  Miliiel,  lequel  s'es 
puis  naguières  marié,  sous  nous,  en  ce  dit  lieu  et  est  expert  de  son  art, 
comme  avons  entendu  pour  ces  causes  et  autres  à  ce  nous  mouvans,  en 
sur  ce,  l'advis  de  nos  officiers  de  ce  dit  lieu. 

«  Avons  icelui  Lieger  affranchi  et  exempté  et  par  la  teneur  de  ces 
présentes  affranchissons  et  exemptons,  jusques  a  notre  bon  plaisir,  tant 
qu'il  se  tiendra  ;i  demeure  en  ce  ditlieu,  de  toutes  tailles,  aydes,  prières, 
subsides,  droictures,  subventions  et  impositions  et  autres  choses  quel- 
conques, à  nous  dues  eu  ceste  nostre  dite  ville  de  Saint-Mihiel,  sauf 
guetz  et  gardes-portes  et  murailles.  » 

On  n'a  aucun  renseignement  sur  la  première  jeunesse  de  Ligier 
Richier  et  on  ignore  quels  furent  les  débuts  de  son  éducation  artistique. 
Certains  ont  prétendu  qu'il  était  allé  étudier  en  Italie,  mais  rien  n'est 
moins  probable.  D'ailleurs,  de  toutes  les  légendes  formées  sur  ce  grand 
artiste,  aucune  ne  mérite  qu'on  s'y  arrête. 

L'œuvre  exécutée  tout  d'abord  par  Ligier  est  le  retable  en  pierre  qui 
se  voit  derrière  le  maître-autel  de  l'église  d'Hattonchàtel,  entre  Saint- 
Mihiel  et  Pont-à-Mousson.  Ce  monument,  divisé  eu  trois  parties,  repré- 
sente le  Portement  de  croix,  le  Crucifiement  et  la  Mise  au  tombeau  ; 
il  est  daté  de  i.ïu3,  époque  où  Ligier  avait  23  ans.  Le  Christ  et  les  deux 
larrons  en  bois,  accrochés  à  trois  piliers  de  la  nef  dans  l'église  de  Bar- 
le-Duc,  doivent  appartenir  aussi  à  cette  période  de  la  vie  de  l'artiste, 
ainsi  qu'une  sainte  Madeleine  provenant  probablement  d'un  sépulcre 
démoli,  placée  aujourd'hui  dans  la  chapelle  de  Sainte-Anne,  à  Clcr- 
mont-en-Argonne  Meuse  .  Dans  la  cure  de  la  même  ville,  on  possède 
encore  de  lui  une  petite  Pieta  en  terre  cuite,  modelée  en  i53o,  qui  sem- 
ble être  une  réduction  dune  autre  Pieta  en  pierre  ornant  la  chapelle  du 
Sacré-Cœur,  dans  l'église  paroissiale  d'Etain  Meuse).  Ce  dernier 
ouvrage,  dont  les  figures  sont  plus  grandes  que  nature,, est  connu  sous 
lé  nom  du  Bon  Dieu  de  Pitié  d'Etain;  il  était  destiné  primitivement  à 
un  monument  funéraire  et  a  été  sculpté  par  Richier  en  i5a8. 

Voyons  maintenant  les  autres  travaux  de  l'artiste.   Vers   i55i,   il  fît 


de  l'école  français:  483 

pour  l'église  des  Bénédictins  de  Saint-Michel,  à  Saint-Mihi«l,  un  cal- 
vaire en  bois  de  noyer,  dont  la  description  nous  a  été  conservée  par 
Doin  Calniet,  d'après  une  relation  du  temps,  due  à  un  bourgeois  de 
Troyes  : 

«  En  i53a,  écrit-il,  ce  Champenois  nommé  Chatouru,  en  se  rendant  à 
Saint-Nicolas-de-Port,  près  de  Nancy,  admira,  dans  l'église  de  l'abbaye 
des  Bénédictins,  plusieurs  ouvrages  de  sculpture  faits  par  maître 
Ligier,  tailleur  d'images,  demeurant  audit  lieu  de  Saint-Mibiel,  que 
l'on  tient  le  plus  expert  et  meilleur  ouvrier  audit  art  que  l'on  vit 
jamais. 

«  11  parle  en  particulier  du  crucifix,  de  la  sainte  Vierge  de  Pitié  sou- 
tenue par  saint  Jean,  de  saint  Longuin,  de  Marie-Madeleine,  des  quatre 
anges  qui  tenaient  chacun  un  calice  pour  recevoir  le  sang  du  Sauveur. 
qui  accompagnent  la  croix.  » 

De  ce  beau  groupe,  détruit  en  1720,  il  ne  reste  que  la  tète  du  Christ, 
dont  on  a  un  moulage  au  Musée  de  Nancy,  et  les  statues  de  la  Vierge  et 
de  saint  Jean  ;  ces  deux  figures,  formant  un  ensemble  désigné  sous  le 
titre  de  Y  Evanouissement  de  la  Vierge,  ont  été  mises  au  chevet  de 
l'église  de  Saint-Michel,  à  Saint-Mibiel. 

En  i533,  Ligier  Richier  modela  les  «  pourtraictures  en  terre  »  d'An- 
toine de  Lorraine,  de  la  duchesse  et  d'autres  personnages  de  la  cour  ; 
tous  ces  portraits  ont  disparu.  En  iô'|0,  il  travailla  encore  pour  le  duc, 
car  un  compte  fait  mention,  à  cette  date,  d'une  somme  de  60  francs 
payée  «  à  Me  Legier  demeurant  à  Saint-Mibiel  en  considération  de 
quelque  œuvre  qu'il  a  fait  présent  à  Monseigneur  ». 

En  1544,  René  de  Chalon,  prince  d'Orange,  ayant  été  tué  au  siège  de 
Saint-Dizier,  sa  veuve,  Anne  de  Lorraine,  commanda  son  tombeau  à 
Richier.  L'artiste  sculpta  alors  la  statue  funéraire  appelée  la  Mort, 
YEcorché  ou  le  Squelette  (1),  qui  surmontait  jadis  le  mausolée  du 
prince,  dans  l'ancienne  collégiale  de  Saint-Maxe,  à  Bar-lc-Duc.  Epar- 
gnée à  la  Révolution,  cette  figure  se  dresse  maintenant  au-dessus  d'un 
autel,  dans  le  transept  gauche  de  l'église  Saint-Pierre  de  Bar-lc-Duc. 

Après  avoir  terminé  le  monument  de  René  de  Chalon,  Ligier  Richier 
entreprit  une  de  ses  œuvres  les  plus  remarquables  :  la  statue  de  Philippe 
de  Gueldre,  deuxième  femme  de  René  II,  décédée,  le  28  février  i.">4", 
dans  le  couvent  des  Clarisses  de  Pont-à-Mousson,  où  elle  s'était  retirée 
depuis  vingt-sept  ans.  Cette  statue  se  trouvait  sous  une  arcade  entre  la 
nef  et  le  chœur  de  l'église  du  couvent.  Pendant  la  Révolution,  on  l'en- 
terra dans  le  monastère  pour  la  sauver  de  la  destruction;  retrouvée 
plus  tard,  en  1822,  elle  fut  transportée  à  Nancy  dans  l'église  des  Gorde- 

(1)  Le  Musée  du  Trocadéro  en  a  le  moulage, 


484  DICTIONNAIRE    DÉS    SCULPTEURS 

liers,  où  on  l'admire  aujourd'hui.  La  princesse  est  étendue  sur  son  tom- 
beau, revêtue  de  l'habit  religieux;  k  ses  pieds,  une  figurine  de  sœur 
Clarisse  agenouillée  porte  la  couronne  ducale  de  Lorraine.  Les  mains 
et  le  visage  sont  de  marbre  blanc:  la  robe  est  de  marbre  noir  et  le  inan- 
teau  de  marbre  gris.  Par  cette  polychromie,  le  sculpteur  a  donné  à  son 
œuvre  un  aspect  plus  saisissant  et  plus  réaliste. 

Nous  arrivons  au  Sépulcre  ou  Mise  au  tombeau  i  de  l'église  Saint- 
Etienne,  k  Saint-Mihiel,  le  dernier  ouvrage  de  Ligier  Richier,  le  plus 
important  et  le  plus  connu.  Commencé  vers  i553,  il  ne  fut  entièrement 
achevé  qu'après  la  mort  de  l'artiste.  Il  se  compose  d'un  groupe  de  treize 
ligures  de  grandeur  naturelle,  sculptées  dans  la  pierre  de  la  Meuse.  Au 
centre,  le  Christ  est  porté  par  Nicodème  et  Joseph  d'Arimathie,  tandis 
que  la  Madeleine  agenouillée  lui  embrasse  les  pieds  ;  au  second  plan, 
la  Vierge  s'affaisse  entre  les  bras  de  saint  Jean  et  de  Marie  Cléophas  ;  k 
droite,  en  avant,  sainte  Véronique  tient  dans  ses  mains  la  couronne 
d'épines  :  derrière  elle,  deux  soldats  jouent  aux  dés  sur  un  tambour  ;  k 
gauche,  Salomé  prépare  le  tombeau  où  va  être  enseveli  le  corps  du 
Sauveur  ;  enfin,  k  l'extrémité  de  droite,  est  assis  un  centurion.  Ligier 
n'ayant  pu  présider  k  la  mise  en  place  de  son  œuvre,  il  est  certain  que 
la  sainte  Véronique  et  les  soldats  n'ont  pas  été  disposés  d'après  son 
projet.  La  sainte,  plus  en  arrière,  devait  sans  doute  suivre  le  cortège 
funèbre,  faisant  ainsi  pendant  k  Salomé  ;  quant  aux  soldats,  il  est  plus 
que  probable  qu'ils  n'étaient  pas  destinés  k  faire  partie  du  monument. 

On  possède  encore  de  Ligier  Richier  :  au  Musée  de  Verdun,  une  tête 
de  mort  en  pierre;  k  la  cure  de  Han-sur-Meuse,  une  cheminée  qui  ornait 
la  maison  qu'il  habitait  k  Saint-Mihiel  ;  au  Musée  lorrain,  k  Nancy,  les 
statues  de  René  de  Reauvau  et  de  Claude  de  Raudoche,  sa  femme,  pro- 
venant d'un  tombeau  élevé  autrefois  dans  l'église  de  Noviant-aux- 
Prés    a  . 

Quant  aux  autres  ouvrages  qu'on  pourrait  attribuer  au  grand  artiste 
lorrain,  les  opinions  sont  divisées  ;  ces  ouvrages  sont-ils  de  lui  ou  de 
ses  descendants'.'  Il  est  difficile  de  se  prononcer,  d'autant  plus  que 
d'après  la  tradition,  deux  de  ses  frères,  Claude  et  Jean,  sculpteurs 
comme  lui,  auraient  travaillé  k  la  même  époque  et  l'auraient  aidé  dans 
plusieurs  de  ses  œuvres. 

M.  Léon  Germain  regarde  Ligier  comme  un  des  auteurs  du  tombeau 
de  Claude  de  Lorraine,  duc  de  Guise,  et  d'Antoinette  de  Rourbon,  sa 
femme,  érigé,  avant  la  Révolution,  dans  l'église  Saint-Laurent,  k  Join- 
ville. 

;i)  On  en  voit  un  moulage  au  Musée  du  Trocadéro. 

(2)  Ces  deux  statues  ont  été  achetées  à  la  fabrique  de  l'église  par  le  musée  lor- 
rain, en  1886.  pour  le  prix  de  1500 francs. 


de  l'école  française  485 

Ses  collaborateurs  auraient  été  Dominique  Florentin  et  Jean  Leroux, 
dit  Picard.  Pour  ces  deux  derniers,  il  n'y  a  aucun  doute  ;  mais  on  doit 
être  moins  affirmatif  à  l'égard  de  Richier,  les  débris  du  monument  ne 
permettant  pas  de  reconnaître  la  manière  du  maître,  et  les  documents, 
sur  ce  point,  faisant   entièrement  défaut . 

Ligier  Richier  pratiquait  la  religion  réformée;  il  fut  un  des  signa- 
taires de  la  pétition  que  les  protestants  adressèrent,  en  i56o,  au  duc 
Charles  III,  pour  obtenir  le  libre  exercice  de  leur  culte.  Forcé  de  quit- 
ter la  Lorraine,  il  se  rendit  à  Genève  en  1064  et  y  mourut  en  1067. 

Richier  (Gérard),  né  en  1 534  à  Saint-Mihiel,  fils  du  précédent,  s'oc- 
cupa en  i55g,  avec  son  père,  des  fêtes  données  par  la  ville  à  l'occasion 
de  l'entrée  du  duc  Charles  III  de  Lorraine  et  de  la  duchesse  Claude  de 
France.  En  i5(>o,  il  signa  la  pétition  des  protestants  et  accompagna  ensuite 
Ligier  Richier  à  Genève.  Après  la  mort  de  celui-ci,  il  revint  à  Saint- 
Mihiel, où  il  fut  chargé,  en  i5^8,  de  dresser  des  plans  pour  la  rectification 
des  places  et  des  rues.  La  même  année,  il  était  au  nombre  des  sculpteurs 
employés  au  palais  ducal  de  Nancy  ;  les  comptes  le  désignaient  alors 
sous  le  nom  de  «  petit  maître  Gérard  ».  En  i586,  il  était  de  retour  à 
Saint-Mihiel  et  y  prêtait  sa  maison  aux  professeurs  de  droit  donnant 
momentanément  leurs  cours  dans  cette  ville.  En  1098,  il  passa  un  mar- 
ché pour  sculpter  les  armoiries  du  duc  sur  les  nouveaux  bastions  de 
Nancy.  Il  mourut  entre  1601  et  i6o3,  laissant  plusieurs  fils  dont  deux 
au  moins,  Jean  et  Jacob,  furent  sculpteurs  comme  lui. 

On  lui  attribue  de  nombreux  ouvrages,  parmi  lesquels  des  bas-reliefs 
et  des  statuettes  conservés  à  Saint-Mihiel,  à  Chauvoncourt,  à  Bar-le- 
Duc  et  à  Nancy,  puis,  quatre  cheminées  exécutées  dans  sa  ville  natale  ; 
une  de  celles-ci,  qu'on  dit  provenir  du  couvent  des  Bénédictins,  est 
ornée  de  deux  figures  symbolisant  la  Foi  et  l'Espérance  et  d'un  bas- 
relief  représentant  la  mise  en  scène  de  la  parole  du  Christ  :  «  Laissez 
venir  à  moi  les  petits  enfants.  »  Le  même  sujet  se  retrouve  sur  le  bas- 
relief  en  marbre  du  Cabinet  des  médailles,  à  la  Ribliothèque  nationale  ; 
on  peut  donc  le  donner  aussi  à  Gérard  ainsi  que  le  Jugement  de 
Suzanne,  au  Louvre,  inscrit  sous  le  nom  de  Ligier  Richier. 

Richier  (Jean),  fils  du  précédent,  s'établit  à  Metz  après  la  mort  de 
son  père  ;  mais  il  quitta  bientôt  cette  ville  et  vint  travailler  à  Grenoble, 
où  sa  présence  est  constatée,  en  1604,  par  le  document  suivant  conservé 
aux  archives  de  la  Chambre  de  Grenoble  : 

«  L'an  mil  six  cent  quatre  et  le  huictiesme  juing  après-midy,  person- 
nellement constitué  noble  Philippe  Gillier,  mestre  d'hostel  de  Mgr  Des 
Diguyères,  de  son  gré  a  baillié  à  priffaict,  à  Me  Jehan  Richier,  fils  à  feu 


486  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Girard,  de  Saint-Myel  en  Lliorreynnc,  mestre  sculpteur,  présent,  stipu- 
lant, acceptant,  scavoir  :  à  faire  quatre  armoiries  de  mondict  seigneur, 
relevées  en  bosse,  avec  le  timbre  et  écussons,  scavoir,  Tune  de  pierre 
de  marbre,  et  ladicte  aultre  de  pierre  d'alebastre,  laquelle  sera  finye  et 
livrée  à  mondict  seigneur  là  où  il  sera  advizé  par  M0  Pierre  La  Cuisse, 
archetictateur  de  mondict  seigneur,  l'une  desquelles  armoyries  sera  de 
cinq  pieds  de  long  et  l'aultre  de  quatre  et  les  aultres  de  trois  pieds 
d'haulteur,  suyvant  la  proportion  en  suyvant  le  portraict  qu'a  esté  faict 
par  ledict  priflacteur  et  monstre  à  mondict  seigneur,  le  tout  bien  et 
deubuement  faict  et  bien  polly,  et  à  dicte  de  inestres  expertz,  entre  cy 
à  la  fin  de  septembre  prochain,  pour  le  prix  de  troys  cent  soixante 
livres...  Fait  et  passé  à  Grenoble  dans  la  maison  de  mondict  sei- 
gneur etc..  » 

Jean  Richier  était  de  retour  à  Metz  en  1607,  époque  où  on  l'admit 
dans  la  bourgeoisie.  En  1608,  il  offrit  à  la  ville  un  buste  du  roi,  qui  fut 
érigé  devant  la  place,  sur  la  galerie  du  corps  de  garde.  En  1612,  il  sculpta, 
aidé  de  son  neveu  Toussaint  Hainzelin  de  Saint-Mihiel,  la  fontaine 
Saint-Jacques  représentant  le  saint  avec  son  bourdon  au  milieu  de  trois 
enfants  chevauchant  des  dauphins.  En  1624,  il  fut  employé  au  Haut 
Palais  et  exécuta  d'importantes  décorations  pour  l'entrée  du  marquis  de 
la  Valette,  gouverneur  de  Metz.  Rien  n'a  subsisté  de  tous  ces  travaux. 

Jean  Richier  mourut  à  Metz  le  16  décembre  i6a5.  Il  avait  épousé,  en 
161 5,  Judith  de  La  Cloche,  fille  d'un  orfèvre  qui,  comme  lui,  faisait  par- 
tie de  la  religion  réformée. 

D'après  M.  Natalis  Rondot,  il  serait  encore  l'auteur  de  quatre  médail- 
lons en  plomb,  appartenant  au  Cabinet  des  médailles  du  Musée  royal 
de  Berlin .  Ces  médaillons  sont  ceux  de  Gérard  Richier  et  de  Margue- 
rite Groulot,  père  et  mère  de  l'artiste,  de  Claude  de  la  Cloche  et  de 
Barbe  Hayotte,  ses  beau-père  et  belle-mère. 

Richier  Jean),  cousin  du  précédent,  avec  lequel  il  ne  faut  pas  le 
confondre,  et  petit-neveu  de  Ligier  Richier,  naquit  à  Saint-Mihiel  le 
17  juin  i58i.  Il  était  tout  à  la  lois  sculpteur  et  architecte,  et  c'est  en  qua- 
lité de  «  maistre  masson  »  qu'il  collabora  à  Nancy  en  1 608,  avec  les 
Drouin,  à  l'ordonnance  delà  pompe  funèbre  du  duc  Charles  III.  La  même 
année,  il  fit  le  modèle  d'une  statue  équestre  pour  décorer  la  porte  Saint- 
Georges,  mais  ce  travail  fut  confié  définitivement  à  Florent  Drouin.  De 
1609  à  i(n.">.  il  travailla,  avec  l'architecte  Pierre  Michel,  dit  Lancelot,  à 
la  construction  et  à  l'ornementation  de  la  Chapelle  Ducale  joignant 
l'église  des  Cordeliers  de  Nancy.  Il  mourut  en  1624. 

On  attribue  à  cet  artiste,  dans  l'église  Saint-Etienne,  à  Saint-Mihiel, 
un  groupe  de  la  Charité  et  deux  enfants  en  pierre. 


DE    L-ÉGOLE    FRANÇAISE  '|S; 

Rifhiei*  (Jacob),  fils  de  Gérard,  est  celui  des-Richier,  avec  soii  grand- 
père  Ligier,  dont  l'existence  est  la  plus  connue  et  dont  les  travaux 
offrent  le  plus  de  certitude.  Né  à  Saint-Mihicl  vers  i585,  il  était  employé 
à  Grenoble,  en  1611,  par  le  chic  de  Lesdiguières,  au  service  duquel  il 
resta  longtemps  attaché.  Le  due,  qui  lui  avait  déjà  confié  la  décorâtron 
de  son  château  de  Vizille,  le  chargea,  en  1612,  d'ériger  le  tombeau  de  sa 
première  femme,  Claudine  Bérenger,  morte  en  1G08,  et  lui  fit  faire  éga- 
lement, de  son  vivant,  son  propre  mausolée.  Louis  Videl,  secrétaire  dé 
Lesdiguières,  nous  apprend  en  effet,  dans  son  Histoire  du  connétable, 
que  celui-ci  étant  mort  le  28  décembre  1G28  son  corps  fut  porté  dans  la 
chapelle  du  château  des  Diguières,  «  dans  un  sépulcre  que  de  longtemps 
il  s'y  était  fait  dresser  par  Jacob  Richier,  excellent  sculpteur,  monu- 
ment certes  digne  de  la  main  de  l'ouvrier  ». 

Ces  deux  tombeaux  restèrent  au  château  des  Diguières,  dans  la  com- 
mune du  Glaisil  (Hautes- Alpes),  jusqu'en  1798.  Ils  furent  alors  trans- 
portés à  Gap,  dans  la  salle  du  Conseil  général,  à  l'hôtel  delà  préfecture, 
où  ils  sont  aujourd'hui. 

En  i6i3,  Jacob  Richier  modela  un  petit  médaillon  de  Marie  Vigmm, 
marquise  de  Treffort,  qui  épousa  Lesdiguières  en  1G17.  On  connaît  deux 
exemplaires  en  bronze  de  ce  médaillon,  l'un,  au  Cabinet  de  France, 
l'autre,  dans  la  collection  des  Jésuites  de  Lyon. 

En  i6i5,  l'artiste  était  occupé,  à  Grenoble,  à  la  porte  Saint-Laurent  ; 
il  y  sculpta  les  armoiries  du  roi,  celles  de  la  ville  et  celles  du  maréchal. 
De  1616  à  1624,  il  travailla  au  grand  portail  du  château  de  Vizille, 
comme  nous  l'apprend  la  quittance  suivante  : 

«  A  Me  Jacob  Richier,  esculpteur  de  monseigneur,  la  somme  de 
3oo  livres  tournois  à  luy  deslivrée,  pour  le  parffait  et  entier  payement 
du  prilfait  à  luy  baillé  le  XVI  mars  1616,  de  faire  le  grand  pourtal  du 
château  de  monseigneur  a  Vizille  et  autres  besongnes  mentionnées  audit 
priffait,  comme  il  se  voit  plus  particulièrement  par  la  î-éception  quy  en 
a  esté  faicte  le  20  mai  1624,  certiffié  par  M.  de  La  Croix  le  3odudit  mois, 
au  pied  de  laquelle  il  y  a  ordonnance  de  monseigneur,  du  XXVII1'  sep- 
tembre 1624,  avec  quittance  passée  par  ledit  Richier,  le  tout  cy  rapporté, 
pour  la  somme  de  IIIe  liv.  » 

Vers  la  même  époque,  Jacob  Richier  exécuta  le  bas-relief  en  bronze 
de  Lesdiguières  à  cheval,  qui  se  voit  au-dessus  de  la  porte  d'entrée  dvi 
château  de  Vizille.  Cette  statue,  enlevée  en  1793,  fut  déposée  pendant 
quelque  temps  au  Musée  de  Grenoble;  elle  a  repris  maintenant  sa  place 
primitive.  En  1621,  il  érigea,  dans  la  cathédrale  de  Grenoble,  le  tom- 
beau de  Meraude  Baro,  femme  de  Pierre  de  Cornu,  conseiller  au  Parle- 
ment. Le  document  faisant  mention  de  cet  ouvrage  porte  qu'il  toucha 
0  livres  tournois  «  pour  avoir  fait  l'épitaphe  de  marbre  blanc  et  noir 


^o»  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

gravée  en  lettres  d'or  à  la  mémoire  de  feue  damoiselle  Meraude  Baro, 
femme  dudit  conseiller,  en  sa  chapelle  appelé  le  sainct  sépulchre  en 
l'église  cathédrale  Xostre-Dame  de  Grenoble,  tant  pour  la  façon  et  tra- 
vail que  pour  toutes  fournitures  y  employées  ». 

En  162a,  il  participa  aux  préparatifs  ordonnés  pour  la  réception  du 
connétable  à  Vizille  et  fit,  pour  l'entrée  de  Louis  XIII  à  Grenoble, 
deux  statues  de  plâtre,  représentant  une  Paix  et  une  Victoire  tenant  une 
couronne  de  lauriers.  En  1625,  Marie  Vignon,  duchesse  de  Lesdiguières, 
lui  commanda  un  mausolée  pour  elle  et  pour  sa  fille  aînée,  la  comtesse 
de  Sault,  morte  en  1621,  k  l'âge  de  quinze  ans.  Ce  monument,  élevé  dans 
l'église  du  couvent  des  religieuses  de  Sainte-Claire,  à  Grenoble,  fut 
détruit  pendant  la  Révolution,  mais  on  en  possède  la  description  1  : 
«  Chaque  statue  était  à  genoux  sur  un  coussin  de  marbre  dont  la  dra- 
perie était  merveilleusement  sculptée  et  imitée,  les  deux  prie-Dieu,  vis- 
à-vis  l'une  et  l'autre  statues,  étaient  très  remarquables  ainsi  que  les  den- 
telles, les  frises  et  robes  traînantes  de  Marie  Vignon  et  de  sa  fille.  La 
ciselure,  les  plis,  les  ondes,  les  rebords  de  leurs  habits  étaient  d'un  tra- 
vail exquis,  d'une  beauté  achevée  et  inimitable.  L'expression  des  figures 
était  sublime,  leurs  yeux  s'élevaient  sans  efforts  vers  l'autel  où  leurs 
vœux  semblaient  s'adresser.  Ces  deux  statues  étaient  placées  sur  un 
massif  de  marbre  au  fond  d'une  niche  faisant  un  demi-cercle  à  gauche 
vis-à-vis  la  chaire  à  prêcher...  On  remarquait  au-dessus  de  l'autel  les 
armes  de  M.  de  Lesdiguières.   » 

On  attribue  encore  à  Jacob  Richier  de  nombreuses  fontaines  ornant 
le  château  de  Vizille,  celui  de  Montbive  et  le  jardin  de  l'hôtel  de  Lesdi- 
guières, à  Grenoble.  Dans  la  même  ville,  on  regarde  aussi  comme  étant 
de  lui  un  Hercule  en  bronze  provenant  de  Vizille,  aujourd'hui  dans  le 
jardin  de  l'hôtel  de  ville,  et  le  buste  de  Lesdiguières  figurant  à  la  biblio- 
thèque. 

M.  Natalis  Rondot  rapporte  que  Jacob  séjourna  à  Lyon,  d'abord  vers 
1619,  ensuite  en  i634  et  en  i635;  cela  est  certain,  car  il  était  l'auteur  des 
tombeaux  de  Charles  de  Neufville,  marquis  d'Halincourt,  gouverneur 
du  Lyonnais,  et  de  Jacqueline  de  Harlay,  sa  seconde  femme.  Ces  mau- 
solées, surmontés  des  statues  en  bronze  des  défunts  à  genoux,  étaient 
placés  dans  l'église  des  religieuses  Carmélites  de  Lyon  ;  ils  ont  disparu 
en  1793.  Jacob  Richier  mourut  à  Grenoble  à  la  fin  de  l'année  i63g  ou  au 
commencement  de  janvier  1640. 

Richier  Joseph),  frère  cadet  du  précédent,  naquit  à  Saint-Mihiel  le 
20  octobre  i58i.  On  a  peu  de  renseignements  sur  cet  artiste.  On  l'a  re- 

1    .1.  Cl.  Martin.  Histoire  de  François  de  Beaumont,  baron  desAdret*.  p.  108,  100. 


de  l'école  française  4^9 

gardé  comme  l'auteur  de  deux  monuments  funéraires  existant  a  Saint- 
Mihiel  :  celui  de  Warin  de  Gondrecourt,  dans  la  chapelle  des  fonts  bap- 
tismaux de  l'église  Saint-Michel,  et  celui  de  la  famille  de  Pourcelet, 
dans  l'église  Saint-Etienne.  L'exécution  de  ce  dernier  ouvrage  se  rap- 
proche beaucoup  de  celle  de  l'Enfant  à  la  Crèche  du  Musée  du  Louvre, 
autrefois  dans  la  chapelle  des  Princes,  à  Bar-le-Duc.  On  peut,  selon  moi, 
leur  donner  une  commune  origine  ;  par  contre,  je  doute  que  la  même 
main  ait  travaillé  au  monument  de  Gondrecourt.  bien  inférieur  à  celui 
de  Pourcelet. 

Rom  Cai.mf.t,  Histoire  de  la  Lorraine,  Bibliothèque  lorraine,  i-j^i,  p.  820-825.  — 
Docteur  Denys,  M  ém.  sur  le  Sépulcre  de  Saint-Mihiel  et  sur  Biehier  (Léger  ou  Li- 
gier), son  auteur,  i.S'17.  —  H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  1 8 5 *» ,  p.  44,  108. 
—  C.  A.  Dacban,  Ligier  Biehier,  sculpteur  lorrain.  Etude  sur  sa  vie  et  ses  ouvrages, 
1861  (Extrait  de  la  Bévue  des  Sociétés  savantes.  — Demont,  Hist.  de  la  ville  de  Sain 
Mihiel,  t.  III,  p.  020  ;  t.  IV,  p.  402.  —  Idem,  Les  ruines  de  la  Meuse,  18158-1869.  — 
A.  Lepage,  Ligier  Biehier  (Académie  des  bibliophiles,  juin  1868). —  R.  Ménard,  L'art 
en  Alsace-Lorraine,  1876,  p.  292-298,  520-53 1.  —  J.-A.  Pilot,  Notice  sur  Biehier 
et  quelques-uns  de  ses  ouvrages  (Bull .  tic  la  Soc.  de  statistique  de  l'Isère,  2"  série, 
t.  IV,  p.  14-25)  — Abbé  Sot  hait,  Les  Biehier  et  leurs  œuvres,  1880.  — J.  Bonnet, 
Ligier  Biehier  (Bull,  du  protestantisme  français,  n°  du  i5  avril  1880).  —  Dannreu- 
ther,  Ligier  Richier  ou  la  Réforme  à  Saint-Mihiel  (Extrait  du  tome  II,  2e  série  des 
Mém.  de  la  Soc.  des  lettres,  sciences  et  arls  de  Bar-le-Duc,  i88.">).  —  L.  Germain, 
.Voticc  sur  le  tombeau  de  Warin  de  Gondrecourt,  etc.,  1882.  —  Idem,  La  famille  des 
Biehier,  i885  (Extrait  des  Mém.  de  la  Soc.  des  lettres,  sciences  et  arts  de  Bar-le-Duc, 
t.  IV,  2e  série).  —  Idem,  De  la  collaboration  de  Ligier  Richier  au  tombeau  de  Claude 
de  Lorraine,  duc  de  Guise,  à  Joinville  (Extrait  du  Journal  de  la  Soc.  d'archéologie 
lorraine,  18801.  —  Idem,  Mon.  fun.  de  l'église  Saint-Michel  à  Saint-Mihiel  (Extrait 
îles  Mém.  de  la  Soc.  des  lettres,  sciences  et  arts  de  Bar-le-Duc,  188G).  —  Idem,  Le 
retable  d'HatlonchcUel,  etc.,  Ligier  Richier,  1886.  —  Idem,  La  chapelle  de  Dom  Loup- 
vent  et  les  Biehier,  1886.  —  Jacob  Richier,  sculpteur  lorrain  (Extrait  de  Nancy-ar- 
tiste, 16  janvier  1887).  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au 
xvinc  siècle,  1884,  p.  4«i  4'i-  —  Idem,  Jacob  Richier,  sculpteur  et  médaillew,  i885. — 
Ed.  Maignien,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  290-011.  —  A.  Jacqcot,  La  sculp- 
ture en  Lorraine  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  849-858).  — 
Ch.  Courn'allt,  Ligier  Richier,  sculpteur  lorrain  du  xvic  siècle.  —  L.  Gonse,  La 
sculpture  française,  1895,  p.  106-140. 

Rieu  (Jean  de),  est  cité  dans  les  archives  de  l'hôtel  de  ville  de  Valen- 
ciennes  comme  exerçant  son  art  dans  cette  ville  vers  1889. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Rcviip  universelle  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  5n. 

RJgny  Jean  de!,  sculpteur  et  maître  d'oeuvre  résidant  à  Dijon  à  la 
fin  du  xive  siècle,  était  occupé  en  i3g8,  sous  la  direction  de  Claux  Slu- 
ter,  aux  sculptures  du  Calvaire  ou  Puits  de  Moïse,  dans  la  Chartreuse 
de  Champmol.  Vers  le  même  temps,  on  le  trouve  employé  à  la  décora- 
tion du  château  de  Germoles,  près  de  Màcon. 

Arch.  dép.  de  la  Cote-d'Or  ;  B.  082,  1G72,  444j,  4449-  — De  Laborde,  Les  ducs 
de  Bourgogne,  t.  1.  1849,  p.  570. —  Dehaisnes,  Hisl.de  l'art  dans  la  Flandre,  etc., 
1886,  Documents,  p.  705,  709,  770,  781. 


49*>  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Riçoley  Les  frères),  sculpteurs  en  bois  du  xvie  siècle,  originaires 
de  Nuits-sous-Ravières  Yonne  .  On  leur  attribue  les  stalles  de  l'église 
collégiale  de  Montréal,  qui  datent  de  1622.  Les  artistes  se  seraient  re- 
présentés eux-mêmes  dans  un  groupe  sculpté  au-dessus  d'un  panneau 
figurant  la  Sainte  Famille. 

A.  litii.LON,  Réunion  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i8y.">,  p.  626  et  suiv. 

Rinuecini    Dominique-.  Voir  Dominique  Florentin. 

Rissio  Jean),  demeurait»  Lyon  dans  les  premières  années  du  xvne  siè- 
cle. Les  comptes  de  la  ville  le  mentionnent,  en  1612,  pour  «  avoir  taillé 
et  polly  les  corniches  de  la  pierre  d'attente  du  portail  d'Esnay  ». 

Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de.  Lyon  du  xiv°  au  xvm*  siècle,  1884,  p.  43. 

Robbia  Jérôme  délia),  sculpteur,  émailleur  et  architecte,  naquit  à 
Florence  le  9  mai  1488.  Il  était  fils  d'Andréa  délia  Robbia  et,  par  consé- 
quent, petit-neveu  du  célèbre  Lucas.  Il  vint  en  France  vers  la  fin  de  102- 
et  commença,  dès  l'année  1528,  à  travailler  au  château  de  Boulogne,  dit 
château  de  Madrid,  que  François  Ier  faisait  alors  construire.  Il  orna  cet 
édifice  d'un  grand  nombre  de  médaillons  en  terre  cuite  émaillée  et  col- 
labora, d'abord  avec  Pierre  Gadier  et  ensuite  avec  Gatien  François,  à  la 
conduite  générale  de  l'œuvre.  En  même  temps,  d'après  les  comptes  des 
bâtiments  royaux,  il  exécuta  difiérents  ouvrages  pour  le  château  de  Fon- 
tainebleau. On  lit  à  la  date  de  i53j  : 

«  A  maistre  Jhierosme  de  la  Robie,  esmailleur  et  sculpteur  florentin, 
pour  avoir  fait  un  grand  rond  de  terre  cuitte  et  esmaillée  sur  le  portail 
et  entrée  dudit  chasteau  de  Fontainebleau,  garny  d'un  grand  chappeau 
de  triumphe  tout  autour  remply  de  plusieurs  sortes  de  fueillages  et 
fleurs,  melons,  concombres,  pommes  de  pin,  grenades,  raisins,  pavots, 
artichaux,  citrons,  orenger,  pesches,  pommes,  grenouilles,  lézards  et 
limats  et  plusieurs  autres  par  l'ordonnance  desdits  de  Neufville  et  la 
Bourdaizière,  la  somme  de  2.5o  livres.  » 

Dans  la  suite,  Jérôme,  qui  résidait  à  Paris  avec  son  frère  Luc  venu 
d'Italie  pour  l'aider  dans  ses  travaux,  fut  exempté  d'impôts  par  un  bre- 
vet, daté  du  1-  février  i546,  portant  : 

«  Le  dict  seigneur  François  P*  a  afl'ranchy  me  Jherosme  de  la  Robie, 
son  me  maçon  de  son  bastiment  de  Boullongne.  et  Luc  de  La  Robyeson 
frère,  me  esmailleur  et  sculpteur  dud.  seigneur,  de  tailles,  aydes,  impo- 
sitions, empruntz  et  subsides  quelz  conques,  tout  ainsy  qu'en  jouissent 
ses  oflîciers  domestiques » 

En  i553,  Jérôme  délia  Robbia  retourna  sans  doute  à  Florence,  car  son 
nom  ne  figure  plus  dans  les  comptes  royaux    On  le  retrouve  à  Paris  en 


de  l'école  française  491 

i563;  ilétait  alors  chargé  de  sculpter  deux  petitsenfants  en  marbre,  desti- 
nés à  la  sépulture  du  cœur  de  François  II,  dans  la  chapelle  d'Orléans,  aux 
Célestins.  En  1551,  il  reçut  la  commande  du  gisant  en  marbre  de  la  reine 
Catherine  de  Médicis,  qui  devait  faire  partie  du  mausolée  de  Henri  II. 
Cette  statue  ne  fut  pas  employée  ;  celle  qui  se  voit  aujourd'hui  sur  le 
tombeau  est  due  à  Germain  Pilon.  L'œuvre  de  Jérôme  n'a  pourtant  pas 
été  détruite;  déposée  pendant  la  Révolution  au  Musée  des  Monuments 
français,  elle  est  maintenant  dans  la  chapelle  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts. 
L'artiste  mourut  le  3  août  i5C6;  il  habitait  alors  l'hôtel  de  Nesle  et  fut 
enterré  dans  le  couvent  des  Augustins  sur  la  paroisse  Saint-André-des- 
Arcs. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  395,  507,  5i",  531.  — 
Idem,  Le  château  du  bois  de  Boulogne,  i855.  —  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du 
roi,  t.  I,  1877,  p.  112,  117,  118,  i58,  207,  208,  209,  212;  t.  II,  1880,  p.  55,  99, 
io5,  107,  108,  120  067,369.  —  Barbet  de  Jody,  Les  délia  Robbia,  i855 .  — A.  Jal, 
Dict.  crit.  de  biographie  et  d'histoire,  1872,  p.  1065-10G7.  —  Docteur  Bode,  Die 
Kvnstlerfamilie  délia  Robbia,  1878.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  II, 
1881,  p.  u5,  116,  148,  182,183,  i8.">.  —  E.  Molinier  et  J.  C.avallucci,  Les  délia 
Robbia,  1884,  p.  i63-ifi<>.  —  L.  Courajod,  Alexandre  Lenoir,  son  journal,  etc.,  t.  Il, 
1886,  p.  160-1G6. 

Robelin,  sculpteur  ornemaniste  parisien,  se  rendit  à  Blois,  en  1G00, 
pour  travailler  à  la  grande  galerie  du  château  que  faisait  édifier 
Henri  IV. 

André  Félibien,  Mém.  pour  servir  à  l'hist.  des  maisons  royales  et  bastimens  de 
France,  1874,  p.  24. 

Robert,  artiste  du  xne  siècle,  dont  le  nom  a  été  lu  sur  un  des  chapi- 
teaux de  l'église  abbatiale  de  Rainsey,  en  Angleterre,  par  M.  Thomas 
"Wright,  autrefois  correspondant  de  l'Institut  de  France  à  Londres.  Dans 
l'église  de  Saint-Révérin  (Nièvre),  Didron  aîné  a  vu  également,  à  la  base 
de  l'une  des  colonnes  dont  les  chapiteaux  sont  romans,  le  même  nom 
deux  fois  répété  : 

Robertus  me  fecit. 
Robertus  me  fecit. 

Didrox,  Bulletin  archéologique,  t.  III.  —  Du  Seigneur,  Notes  sur  VHist.de  la 
sculpt.  franc.  d'Eméric-Davi.d,  1862,  p.  297. 

Robert  (Jean),  sculpteur-architecte  du  xve  siècle,  résidait  à  Tarascon, 
quand  il  fut  mandé  à  Avignon,  en  1480,  pour  diriger  les  travaux  de  la 
ville.  Il  était  probablement  le  fils  d'un  Jean  Robert  de  Tarascon,  maître 
des  œuvres  du  roi  René. 

A.  BÉRARD,  Dict.  bio/r.  des  artistes  français,  1872,  col.  723.  —  Ch.  Bauchal, 
Nouv.  dict-  des  archit.  franc.,  1887,  p.  007. 


492  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Robert  Etienne),  qualifié  «  faiseur  d'ymaiges  de  terre  »,  vivait  à 
Lyon  vers  i5o3. 

N'atalis  Rosdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xi\*  ini  \vme  siècle,  i  mm'i  ,  p.  20. 

Robert  Georges  ,  demeurant  à  Bourges  au  commencement  du 
xvi1  siècle,  était  au  nombre  des  sculpteurs  employés,  en  iôi3,  à  la  déco- 
ration de  la  cathédrale. 

De  Girardot,  Artistes  de  la  ville  de  Bourges  (  Archives  de  Part  français,  r>e  série, 
t.  I,  1861,  p.  a5i). 

Robert  (Michaud),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Rodez,  exécute 
en  i58o,  pour  lemaitre-autel  de  l'église  d'Espalion  Aveyron),  un  retable 
représentant  la  Vierge,  le  martyre  de  saint  Hilarion,  patron  de  la  ville, 
et  la  décollation  de  saint  Jean-Baptiste. 

Bion  de  Mahlavagne,  Bist.  de  la  calh.  de  Rodez.  1876,  p.  585.  —  Ed.  Bonxaffé, 
Le  meuble  en  France  au  xvi'  siècle,  1887,  p.  118. 

Robert  (Jacques),  originaire  de  Fontenay-le-Comte,  en  Vendée,  tra- 
vaille, au  xvne  siècle,  dans  sa  ville  natale. 

BeQJamin  Fillon,  Poitou  et  Vendée,  t.  I,  1861,  art.  sur  Fontenay-le-Comte,  p.  72, 
et  7r..  ' 

Robert  de  la  Fenestre.  Voir  Fenestre  (Robert  de  la). 

Robert  de  Gonnesse.  Voir  Gonnesse  (Robert  de  |. 

Robei't  de  Launay.  Voir  Launay   Robert  de). 

Robiae  Bartholomé),  qualifié  «  ymaginator  »,  exerçait  son  art  à 
Montpellier  au  xive  siècle.  Il  est  cité  dans  les  archives  de  la  ville  comme 
ayant  servi  de  caution,  en  136^,  à  un  peintre  d'Avignon,  nommé  Le 
Tengart,  qui  avait  peint  la  bannière  des  «  peyriers  »  (maçons). 

Renouvier  et  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de  Montpel- 
lier, 1844,  P-  71. 

Robin.  Un  sculpteur  de  ce  nom  était  occupé,  en  i335,  à  la  décora- 
tion du  château  du  Bourget,  en  Savoie. 

Dufoi'r  et  Rabut,  Les  sculpteurs  et  les  sculptures  en  Savoie  du  xur  au  xixe  siè- 
cle, 1874,,  p.  9. 

Robin  de  Gisors.  Voir  Gisors  Robin  de). 

Robinet,  sculpteur  en  bois  et  maître  menuisier  de  l'école  lorraine, 
employé,  vers  i5i6,  au  palais  ducal  de  Nancy,  exécute  «  ung  buffet  à  la 


bE  l'école  française  49^ 

taille  d'anctique  »  pour  l'appartement  des  filles  d'honneur  de  la  duchesse 
Renée  de  Bourbon. 

H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  i852,  p.  07.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble 
en  France  au  xvic  siècle,   1887,  p.  77. 

Roeh  (Claude),  sculpteur  et  peintre  résidant  à  Lyon  au  xvie  siècle, 
participait,  en  i548,  aux  apprêts  des  l'êtes  données  par  la  ville,  lors 'de 
l'entrée  de  Henri  II  et  de  Catherine  de  Médicis. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvtn0  siècle,  1884,  p.  36. 

Koeliefort  (François),    sculpteur   et  peintre  de  la  fin  du  xv°  et  du 
commencement  du  xvie  siècle,  vivait  à  Lyon  de  1^94  à  i5o2. 
N'atalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvme  siècle,  1884,  p.  24. 

Rocliejean  (Jacques^,  sculpteur  en  bois,  originaire  de  Noël-Cer- 
neux  (Doubs  ,  sculpte  en  i634,  avec  son  confrère  Jean  Petit,  le  retable 
«  en  ordre  salomonique  »  qui  existe  encore  sur  l'autel  de  la  Vierge,  dans 
l'église  de  Beaume-les-Dames. 

J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  francs-comtois  antérieurs  au  xix°  siècle,  1892, 
p.  ai. 

Rodas  (Jean-Petit  de  ,  natif  de  Chauny,  en  Picardie,  se  rendit,  en 
i523,  en  Béarn,  où,  d'après  un  document  tiré  des  archives  des  Basses- 
Pyrénées,  il  passa  marché  pour  l'exécution  d'un  sépulcre  destiné  à  être 
placé  sur  le  maître-autel  de  l'église  de  Monein.  Cet  ouvrage  assez  impor- 
tant devait  comprendre  les  figures  grandeur  nature  de  Jésus-Christ,  de 
la  Vierge,  de  saint  Jean,  des  saintes  femmes  et  des  Juifs,  plus  vingt 
anges  de  «  petite  stature  ».  Au-dessus,  l'artiste  s'engagea  à  représenter 
la  Résurrection,  la  Vierge  tenant  l'Enfant  et  saint  Girons  ;  ces  dernières 
statues  devaient  avoir  1  mètre  8a  de  hauteur.  Un  an  fut  accordé  à  Jean- 
Petit  de  Rodas  pour  terminer  ce  travail  qui  fut  payé  35o  livres  tour- 
nois. 

Arch.  des  Rasses-Pyrénées,  E.  1471,  f°  uô.  —  Paul  Raymond,  Les  artistes  en 
Béarn  avant  le  xvmc  Siècle,  1874,  p.  97,  100,  101. 

Rodolphe,  sculpteur-orfèvre  du  xic  siècle,  élève  d'Erembert  auquel 
il  succéda  comme  abbé  du  monastère  de  Vaulsor,  dans  le  diocèse  de 
Metz.  C'était,  parait-il,  un  artiste  habile,  mais  on  ne  mentionne  aucune 
de  ses  œuvres.  Il  mourut  en  io35. 

Eméric-David,  Hist.   de  la  sculpt.    franc.,    1817-1872,  p.  40. 

Roger,  sculpteur  normand  du  commencement  du  xn"  siècle,  vivait 


494  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

en  Italie  dans  la  ville  d'Amalfi .  Il  exécuta,  à  Canosa,  la  porte  en  bronze 
du  tombeau  de  Bohémond,  prince  d'Antioche,  mort  en  mi. 

L.  Dussieux.  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1S76,  p.  4o5. 

Roger  (Jean),  sculpteur  en  bois  du  xvie  siècle,  était  occupé,  en  i533, 
à  l'église  de  la  Ferté-Bernard. 

L.  Charles,  Les  vieilles  maisons  de  la  Ferlé-Bernard  {Bull,  montait.,  5e  série,  t.  X, 
i864). 

Roghenet,  sculpteur  ornemaniste,  travaillait,  en  1378,  à  la  cathé- 
drale de  Cambrai  ;  il  touchait  4  sous  par  jour  pour  son  salaire. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  cath.  de  Cambrai,  n°  a5. — 
Dehaisnes,  Hist.  de   l'art  dans  la  Flandre,   etc.,  1886,  p.  2y5  ;   Doc,  p.  55g. 

Rogier  Jacquemine  Voir  Jaequemin   Rogier). 

Rogier  (Gérard  .  Voir  «Jaequemin  (Gérard). 

Rogier  (Jean),  établi  à  Saint-Omer  à  la  fin  du  xvi"  et  au  commen- 
cement du  xvne  siècle,  reçoit  9  livres,  en  1092,  pour  avoir  taillé  une 
image  de  saint  Pierre.  En  1619,  il  raccommode  une  main  et  fait  une 
clef  à  la  même  statue.  En  1621,  il  sculpte,  moyennant  5  livres,  quatre 
chandeliers  en  bois  qui  furent  placés  dans  la  chapelle  de  la  confrérie 
des  poissonniers. 

Deschamps  de  Pas,  Bull.  hist.  trimestriel  des  antiquaires  de  la  Morinie,  t.  III, 
1862-1866,  p.  28.  —  Revue  des  Sociétés  savantes,  5e  série,  t.  I,  1870,  p.  622. 

Rogier  de  Westerhen.  Voir  Weslerlien  Rogier  de). 

Roisnel  (Nicolas  de),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvi°  siècle, 
demeurant  à  Béthune,  fut  mandé  à  Arras,  en  1622,  pour  réparer  les 
stalles  de  la  cathédrale. 

De  La  Foxs-.Mélicocq,  Les  artistes  du  Nord  de  la  France,  1848,  p.  116.  —  Ed. 
Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  XVIe  siècle,  1887,  p.  56. 

Roissiaeo  ou  Roissi  (Pierre),  sculpteur  ornemaniste,  était  employé, 
en  i3ao,  à  la  construction  de  la  cathédrale  de  Sens;  il  recevait,  pour 
ses  gages,  i5  sous  tournois  par  semaine,  plus  5o  sous  de  pension  par 
an. 

Roissiaeo  (Gérard),  probablement  frère  du  précédent,  travaillait 
en  même  temps  à  la  cathédrale  de  Sens,  à  raison  de  9  sous  tournois  par 
semaine. 

Quâhtin,  Notice  historique  sur  la  construction  de  la  cathédrale  de  Seyis,  1842-  p.  *o. 


bE  l'école  française  4q5 

Rolland  (Alexandre  ,  «  maistre  scultenr  »,  exerçait  son  art  à  Gre- 
noble, sa  ville  natale,  vers  le  milieu  du  xvne  siècle.  Il  mourut 
avant  1672. 

Ed.  Maignien,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  3i5. 

Rollin  (Jeanj,  sculpteur  de  la  ville  de  Lyon,  était  au  nombre  des 
artistes  collaborant  aux  travaux  de  l'église  de  Brou  de  i5i5  à  i53o  ;  il 
fut  surtout  occupé  aux  sculptures  de  la  chapelle  de  Marguerite  d'Au- 
triche . 

Roi'sselet,  Hist.  et  description  de  l'église  de  Brou,  1826,  p.  119.  —  Du  Seigneur, 
Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  3i3.  —  A.Michiels, 
L'art  flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  P-  249-  —  Natalis  Rondot, 
Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  au  xviii"  siècle,  1884,  p.  26. 

Roiiimelles  (Mathieu  de  ,  sculpteur  en  bois,  vivant  à  Troyes,  acheva, 
en  i53o,  les  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale,  commencées  par  son 
beau-père,  Adam  d'Aubelmer  ;  celles  des  dignitaires  du  chapitre  étaient 
à  dossier  et  ornées  de  clochetons  à  jour.  Mathieu  de  Rommelles  tra- 
vailla aussi  au  jubé  de  Notre-Dame-en-1'Ile  et  exécuta  de  i533  à  i548, 
avec  Jacques  Millon  et  Simon  Collot,  les  stalles  de  la  collégiale  Saint- 
Etienne  . 

Arch.  dêp.  de  l'Aube;  G.  1592,  1601 .  —  D'Arbois  de  Jubainville,  Inv.  somin.  des 
arch.  de  l'Aube,  1. 1,  1869,  p.  ôaô,  ,V27.  —  Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'an- 
cienne  capitale  de  la  Champagne,  1876,  p.  io5. 

Ros  de  Rai  me.  Voir  Ralmc  (Ros  de). 

Rosselay  (Jean  de),  sculpteur-architecte  originaire  du  Brabant, 
résidait,  au  xve  siècle,  à  Besançon;  il  sculpta,  dans  cette  ville,  les  stalles 
de  l'église  Saint-Paul. 

J.  Gauthier,  Dict.  des  artistes  franc-comtois  antérieurs  au  xixc  siècle,  189a,  p.  22. 

Rotz  (Pierre  du),  sculpteur  rémois  du  commencement  du  xvne  siècle, 
s'oblige  en  1619,  moyennant  i5o  livres,  à  faire,  en  collaboration  de  son 
confrère  André  Charlet,  un  calvaire  monumental  en  pierre,  orné  de 
figures  en  ronde-bosse.  Cette  Oîuvre  fut  placée  dans  le  bourg  de  Craonne 

(Aisne). 

Arch.  dép.  de  l'Aisne;  E.  I\x>ï.  —  G.  Grandin,  Revue  de  l'art  français,  1895, 
p.   i3i. 

Rouard  Antoine,  sculpteur  du  xvie  siècle,  dont  le  nom  est  gravé 
sur  les  fonts  baptismaux  de  l'église  de  Beaumont-sur-Sardolle  [Nièvre). 
Ceux-ci  sont  de  forme  octogone  ;  on  y  voit  sculptées  des  guirlandes  de 
feuillages,  des  pampres  et  deux  figures  ;   dans  le  bas  on  lit  en  lettres 


4g6  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

gothiques:    Ces  f'ons . . . .    a  fait  faire  par  Anthoene  Rouard,   le  10 
mars  VXLI  (io$i). 

De  Chenxeyiéres  et  de  Momaiglon,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  I, 
i852,  p.  157-108. 

Rouen  (Jean  de  ,  sculpteur-architecte  du  commencement  du  xviesiècle, 
quitte  sa  ville  natale  et  se  rend  en  Portugal,  où  il  se  fixe  d'abord  à 
Lisbonne.  En  i5io,  il  va  à  Coïmbre  et  y  travaille,  comme  architecte,  à 
l'église  Sainte-Croix,  avec  ses  compatriotes  Nicolas  de  Rouen,  Jacques 
Longuin  et  Edouard  Philippe  ;  comme  sculpteur,  il  exécute  pour  cette 
église  plusieurs  rétables  en  pierre. 

Raczvnski,  Les  arts  en  Portugal,  1846,  p.  53i.  —  Idem,  LHct.  historico-artisligac 
■  lu  Portugal,  1847,  p.  202.  —  Th.  Lebreto>,  Biographie  normande,  t.  III,  1861, 
p.  5c)5.  —  L.  Dcssiecx,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  535. 

Rouen  Jean  de  ,  se  trouvait  à  Gisors  en  ion  et  aidait  Pierre  De- 
saubeaux  dans  la  sculpture  du  groupe  du  Trépassement  de  la  Vierge 
de  l'église  Saint-Gervais  et  Saint-Protais.  En  1020,  de  retour  k  Rouen, 
il  collabora,  dans  la  cathédrale,  au  tombeau  du  cardinal  Georges  d'Am- 
boise. 

Un  autre  Jean  de  Rouen,  cité  dans  les  archives  de  la  Seine-Inférieure, 
était  occupé  dans  sa  ville,  en  1088,  à  tailler  une  statue  de  saint  Louis 
pour  l'église  Notre-Danie-de-la-Ronde .  Le  i5  mars  1091,  il  réclamait 
du  chapitre  de  la  cathédrale  une  somme  de  5  écus  pour  la  façon  d'une 
image  de  Notre-Dame-de-Pitié  placée  à  l'autel  de  la  chapelle  de  la 
Relie-Verrière. 

Arch.  départ,  de  la  Seine- Inférieure,  G.  2177,  7084.  —  A.  Deville,  Tombeaux 
de  la  cath.  de  Rouen,  1807,  p.  96.  —  De  Beairepaire,  Inv.  somm.  des  arch-  de  la 
Seine-Inférieure,  t.  II,  1874,  p.  277:  t.  VI,  1896,  p.  7.  —  L.  Palustre,  La  Renais- 
sance en  France,  t.  II,  1881,  p.  261. 

Rouen  Nicolas  de  ,  sculpteur-architecte  normand,  alla  en  1010  en 
Portugal,  avec  Jacques  Longuin,  Jean  de  Rouen  et  Edouard  Philippe. 
Il  fut  chargé  tout  d'abord  de  la  construction  de  l'église  Sainte -Croix,  à 
Coïmbre,  et  se  rendit  ensuite  à  Lisbonne,  où  il  entreprit,  en  101-.  le 
portail  principal  de  l'abbaye  de  Bélem.  Il  fit  aussi  l'autel  du  couvent  de 
Notre-Dame  de  la  Péna,  près  de  Cintra. 

Raczyxski,  Les  arts  en  Portugal,  1S46,  p.  255,  207,  55i,  544,  440,  469.  —  Idem, 
Dicl.  historico-artistique  du  Portugal,  1847,  p.  207.  —  L.  Dossiecx,  Les  artistes 
finirais  à  l'étranger,   187(1,  p.  5i,  534. 

Rouen  (Etienne  de) .  Voir  Desplanches  (Etienne  . 

Rouhier  Pierre,  sculpteur  franc-comtois  du  xvie  siècle,  demeurant 


de  l'école  française  \<f- 

à  Gray  i  Haute-Saône),  sculpte  en  i55(),  sur  la  porte  d'Apremont,  les 
armoiries  de  Philippe  II. 

J.   Gauthier,   Met .  des  artiste*  francs-comtois   antérieurs  au  xix°  siècle,    1892, 

p.  22. 

Itoupy  Jean  de  .  Voir  <  sinibrai   Jean  de  . 

Itoussel  (Frémin),  est  un  des  artistes  qui,  sous  la  direction  du  l'ri- 
matice,  ont  le  plus  contribué  à  l'embellissement  du  château  de  Fon- 
tainebleau. En  i56o,  il  taille  plusieurs  statues  de  bois,  placées  ensuite 
dans  le  jardin  de  la  reine  ;  il  touche  alors  20  livres  de  gages  par  mois. 
En  r56a,  il  reçoit  la  somme  de  40  livres  «  pour  avoir  fait  en  la  lecterie 
le  sodiacles  du  ciel  avec  les  douze  signes,  le  tout  en  piastre,  trois  his- 
toires de  bassetail  de  stucq,  une  figure  de  bois  de  Sibèle  (Cybèle)  qui 
doit  être  mise  au  bout  du  noyau  de  la  vis  qui  est  entre  la  chambre  et  le 
cabinet  de  la  Reyne,  et  aussy  plusieurs  testes  de  figures  de  bassetail 
pour  en  faire  des  moules  de  piastre  ». 

Les  comptes  des  bâtiments  royaux  font  mention  de  nombreuses 
œuvres  dues  à  Frémin  Roussel  : 

«  i565.  — A  Frémin  Roussel,  sculpteur  et  imager,  la  somme  de  20  liv. 
à  luy  ordonnée  par  ledit  abbé  de  Saint  Martin  iLe  Primatice),  sur  et 
tantmoins  de  quatre  petits  enfans,  une  couronne  et  autres  ouvrages  de 
sculpture  qu'il  a  entrepris  faire  en  pierre  de  Saint  Leu  pour  servir  et 
mettre  au  grand  pavillon  estant  près  et  attenant  le  grand  escalier  au 
corps  de  logis  neuf  audit  Fontainebleau.  » 

«  i566.  —  A  Frémin  Roussel,  sculpteur,  la  somme  de  60  liv.,  à  luy 
ordonnée  par  ledit  sieur  abbé  de  Saint  Martin,  pour  avoir  fait  quatre 
enfans  avec  leur  corniche  et  un  grand  ordre  à  l'entour  d'un  épitaphe  de 
marbre,  le  tout  en  pierre  tendre,  applicquez  sur  la  haute  corniche  du 
pavillon  fait  de  neuf  audit  Fontainebleau.  » 

Frémin  Roussel  est  également  l'auteur  du  bas-relief  en  marbre  delà 
Charité,  ornant  le  soubassement  du  tombeau  de  Henri  II,  dans  l'église 
de  Saint-Denis.  Un  compte,  daté  de  i565,  parle,  en  effet,  «  d'un  bosse 
taillée  qu'il  a  fait  pour  servir  à  la  sépulture  du  feu  Roy  Henry  qui 
représente  Charité,  en  pièces  de  marbre  »,  et,  en  i566,  il  louche 
100  livres  «  pour  les  ouvrages  de  sculpture  par  luy  faits  pour  le  Roj  . 
en  une  basse  taille  de  marbre  blanc  et  en  un  masque  de  marbre  rouge 
pour  servir  à  ladite  sépulture  ». 

En  i50'3,  il  avait  été  chargé,  de  sculpter  une  statue  en  marbre,  des- 
tinée au  monument  du  cœur  de  François  II.  On  lit,  toujours  dans  les 
"omptes  royaux  : 

A  Fresmin  Roussel,  sculpteur,  la  somme  de  i5o  liv..    pour  faire 


4q8  dictionnaire  Des  sculpteurs 

tailler  bien  et  deuement  une  figure  d'ange  dedans  une  pierre  de  marbre 
qui  luv  a  esté  par  ledit  Saint-Martin  baillée  à  la  haulteur  de  trois  pieds 
ou  environ,  laquelle  figure  tiendra  un  tableau  faisant  mention  de  la 
figure  du  feu  Roy  François  dernier  déceddé.  » 

«  A  Fremyn  Roussel,  sculpteur,  pour  avoir  tenu  plus  hault  et  de  gros- 
seur de  demy  pied  ou  environ  une  figure  de  marbre  par  luy  faitte  cour- 
bée et  tenant  un  livre  en  l'orme  de  tables  de  Moïse,  qui  doit  servir  à 
l'un  des  angles  de  la  collonne  et  piedestail  fait  de  marbre  et  pierre 
mixte  de  la  sépulture  du  cœur  du  feu  Roy  François...  » 

Cette  statue,  pour  une  cause  ignorée,  ne  fit  pas  partie  du  tombeau  du 
cœur  de  François  II,  qui  avait  été  sculpté  par  Jean  Leroux,  dit  Picard, 
pour  la  chapelle  d'Orléans,  dans  le  couvent  des  Célestins  de  Paris. 
Déposée  à  l'abbaye  de  Saint-Denis,  elle  fut  transportée  pendant  la  Révo- 
lution au  Musée  des  Petits-Auguslins.  Lenoir  ignorait  quel  était  son 
auteur  et  l'attribuait  à  des  artistes  italiens  ;  c'est  la  publication  des 
comptes  des  bâtiments  royaux,  qui  a  rendu  cette  œuvre  à  Frcmin  Rous- 
sel. Elle  est  aujourd'hui  au  Louvre,  désignée  sous  le  titre  d'Un  Génie 
de  l'Histoire.  Le  même  musée  possède  aussi  de  notre  artiste  un  bas- 
relief  en  marbre,  le  Réceil  des  Nymphes,  que  Lenoir  dans  son  Musée  des 
Monuments  français  donne  à  tort  à  Jean  Goujon. 

On  trouve  encore  dans  les  comptes  royaux,  à  la  date  de  i5~o  : 

«  A  François  Roussel,  sculpteur,  la  somme  de  ioo  liv.,  pour  ouvrages 
de  sculpture  d'une  figure  de  pierre  de  Saint  Leu  de  Serans,  représen- 
tant la  religion  catholique,  apostolique  et  romaine,  grande  de  six  pieds 
et  tenant  en  la  main  gauche  une  église  qu'il  auroit  fait  pour  le  Roy, 
laquelle  auroit  été  posée  sur  la  corniche  du  corps  de  logis  neuf  entre  la 
court  de  la  fontaine  et  la  chaussée  de  son  chasteau  de  Fontainebleau, 
et  aussy  pour  avoir  vacqué  à  faire  et  parfaire  une  figure  de  Justice  plus 
grande  que  le  naturel,  de  pierre  tendre  de  Saint  Leu  de  Serans.  » 

Ce  François  Roussel  est  certainement  le  même  artiste  que  Frémin 
Roussel,  quoique  de  Laborde  cite  ces  deux  noms  comme  se  rappor- 
tant à  des  sculpteurs  différents. 

A.  Lenoir,  Musée  des  Monuments  français,  t.  III,  1802,  p.  92,  pi.  114  bis; 
t.  IV,  i8o5,  p.  106,  10-.  —  De  Laborde,  La  renaissance  des  arts  à  la  cour  de 
France,  t.  I,  18.Ï0,  p.  491,  4g4.  498,  5o4,  5o6,  5lo,  5i2,  5:6,  617,  526,  535.—  Idem, 
Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t  II,  i88i>,  p.  5o,  66,  96,  107,  u5,  119,  120,  125, 
128,  179.  — H.  Barbet  de  Joiy,  Description  des  scidptures  du  Moyen  Age  et  de  la 
Renaissance  au  Musée  du  Louvre,  1873,  p.  71,  72,  nos  1 10,  ni .  —  L.  Gonse,  La 
sculpture  française,  189.S,  p.  127,  128. 

Roussel   Jean  ,  «  faiseur  d'ymaiges  »  ou  «  ymaigier  »,  était  établi  à 
Lyon  de  i5ji  à  i5-6. 

Natalis  Koxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  mv  au  xvmc  siècle,  1884,  p.  57. 


de  l'école  française  499 

Koy  (Hugues),  sculpteur  de  la  ville  de  Tonnerre,  vint  à  Dijon,  en 

i564,  pour  travailler  aux  préparatifs  entrepris  à  l'occasion  de  l'entrée  du 

roi  Charles  IX.  Il  reçut  une  gratification  de  la  municipalité  qui  le  solli 

cita  de  demeurer  à  Dijon,    «  attendu  la  rareté  des  gens   de  son  art  en 

cette  ville  ».  Il  mourut  avant  1074- 

Arch.  comm.  de  Dijon  :  I.  18  et  L.  69a.  —  De  Golvexain  et  Vallée,  Ino.  somm. 
des  arch.  de  Dijon,  t.  III,  1892,  série  1,  p.  11  ;  série  L,  p.  197. 

Koy  (Jean),  sculpteur  et  architecte  résidant  à  Tours  au  xvir  siècle. 
passe  un  contrat  en  i566,  avec  le  conseil  de  fabrique  de  l'église  Saint- 
Saturnin,  «  pour  faire  au  cimetière  de  ladite  église  une  grande  croix  en 
pierre;  plus,  ung  autel  de  pierre  d'escorcheveau  et  au-dessus  la  coulonne 
de  pierre  qui  est  audit  eymetière,  au-dessus  de  laquelle  sera  la  croix  de 
hauteur  de  trois  pieds  et  demy  ;  à  l'un  des  coustés  sera  le  signe  et  figure 
d'ung  crucifix  et  à  l'autre  cousté  une  Nostre-Dame  tennant  un  enflant  ; 
le  tout  bien  et  deuenient  selon  le  patron  et  portrait  baillé  audict  Roy 
qui  fournira  de  toutes  estoffes,  fors  la  coulonne  (Extrait  des  minutes  de 
Pierre  Digoys,  notaire  royal  à  Tours).  » 

E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  5frr. 

Roy  Jean),  travaillait,  au  commencement  du  xvir3  siècle,  à  la  déco- 
ration  du  château  que  le  duc  d'Epernon  se  faisait  construire  à  Cadillac 
(Gironde). 

Ch.  Braqlehaye,  Les  artistes  du  duc  d'Epernon,  1888-1897,  P-  22-'- 

Roye    Pierre),  exécuta,  avec  Jean  de  Sanhoiis  et  Jean  David,  le 

tombeau  du  pape  Clément  VI,  érigé  dans  l'abbaye  de  la   Chaise-Dieu, 

en  Auvergne.  Les  trois  artistes  reçurent,  comme  salaire,  35oo  florins 

d'or,  somme  considérable  pour  l'époque.  Ce   monument,  terminé  en 

l55r,  du  vivant  du  pape,  était   entouré   de  quarante-quatre  statuettes 

symboliques  et  d'une  balustrade  d'albâtre,  qui  furent  brisées,  en    i56a, 

pendant  les  guerres  de  religion.  Il  ne  reste  aujourd'hui  que   la  statue 

funéraire  en  marbre  blanc,  étendue  sur  un  sarcophage  de  marbre  noir. 

Le  pape  est  représenté  reposant  sur  un  coussin,  la  tète  ceinte  de  la  tiare 

et  les  pieds  appuyés  sur  deux  lions  qui  gardent  encore  quelques  traces 

de  dorure. 

Eugène  Mûntz,  Les  tombeaux  des  papes  en  France  (Gaz.  des  beaux-arts,  a"  pér., 
t.  XXXVI,  1887,  p.  ô<>5,  087). 

Roze  (Jean),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Bourges,  louche, 
en  1667,  quinze  livres  dix-huit  sous  «  pour  avoir  taillé  une  pierre  de 
trois  pieds  et  demi  de  hauteur,  deux  pieds  quatre  pouces  de  largeur  et 
de  dix   d'épaisseur,  et  en  icelle  taillé  en  bosse  l'escu  et  armes   cou- 


OOO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

roniié  du  roy  Charles  IX)  avec  son  ordre,  sa  devise,  à  chascun  costé  de 
deux  coulonnes,  couronnées,  avec  leurs  rouleaux,  et  au  dessoubs  les 
anciennes  et  modernes  armes  de  ceste  dicte  ville  pour  inectre  au  portai 
du  ravelin  Saint-Sulpice  ». 

En  i5~o.  Jean  Roze  construit  un  pont  hors  de  la  porte  Saint-Sulpice  ; 
on  lui  alloue  80  livres  pour  ce  travail.  En  i585,  il  refait  cette  porte, 
moyennant  le  prix  de  020  écus;  deux  ans  plus  tard,  il  est  occupé  aux 
murailles  de  la  ville. 

De  Girardot,  Les  artistes  île  Bourges  [Archives  de  l'art  français,  2e  série,   t.   I, 

1861,  p.  '(.ni,  272). 

Itue  Jean  de  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xve  siècle,  né  en 
Picardie,  entreprend,  en  iô4°>  les  stalles  de  l'église  de  Rue   Somme  1. 

A.  Bérard,  Dicl.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  425.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le 
meuble  en  France  au  xvi°  siècle,  1887,  p.  ôC>. 

Runescure  Jean  de  ,  sculpteur  ornemaniste,  travaille,  en  i32g,  au 
couvent  des  religieuses  de  la  Thieulloye,  près  d'Arras. 

J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d' Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  ôn>. 

|{ii*li<*o  ou  itiisfiei  Jean-François).  Ce  sculpteur  italien,  que  je 
cite  par  exception,  vint  en  France,  appelé  par  François  Ier  qui  désirait 
lui  Caire  exécuter  sa  statue  équestre.  Rustici,  élève  de  Verrochio,  avait 
déjà  modelé  à  Florence  un  groupe  en  bronze,  ornant  la  porte  nord  du 
Raptistère.  A  son  arrivée  à  Paris,  il  fut  nommé  sculpteur  du  roi,  avec 
100  livres  de  gages  par  mois.  Les  comptes  des  bâtiments  royaux,  en 
l'année  i5'3i,  font  mention  de  lui  en  ces  termes  : 

«  A  François  Roustichy,  sculpteur,  lequel  l'ait  le  grand  cheval  de 
cuivre  à  Paris  pour  sa  pension  de  sept  mois  entiers,  commencez  le  pre- 
mier jour  dejuing  mil  Ve  XXXI  et  finissant  le  dernier  jour  de  décembre 
ensuivant.  à  CL  par  mois...  » 

Le  cheval  fut  fondu  en  bronze  vers  i53-  ou  i538,  mais  on  ignore  ce 
qu'il  est  devenu.  A  la  mort  de  François  Ier,  en  i547,  Rustici  retourna 
en  Italie,  où  il  reçut  l'hospitalité  dans  une  abbaye  appartenant  au  car- 
dinal Strozzi.  Il  dut  mourir  en  i554,  dans  un  âge  fort  avancé. 

D'argenville,  Vies  des  fameux  sculpteurs,  t.  II,  1787,  p.  19. —  Baldim/cci,  Noti- 
fie de  professori  del  disegno,  t.  VI,  p.  42.  —  Cli.  Perkws,  Les  sculpteurs  italiens, 
1SG9,  t.  I.  p.  221-220,  2*5.  —  De  Laborde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  II, 

l88o,    p.    200,    ''10,    564,    .")().">. 

ityhoii  François  ou  Francisque  ,  sculpteur  et  fondeur,  travaillait,  de 
i54o  à  i55o,  au  château  de  Fontainebleau,  à  raison  de  20  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  424)  427. 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE 


S 


Saillant  i François  ,  sculpteur  du  xvie  siècle,  était  occupé  au  château 
de  Fontainebleau,  vers  i53t),  sous  la  direction  du  Rosso  et  du  Primatice. 
Plus  tard,  il  collabora  probablement  aux  travaux  du  nouveau   Louvre. 

De  Clara c,  Description  du  Louvre  et  des  Tuileries,  i853,  p.  6/j6.  —  Bérard,  tiiet. 
biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  yài. 

Saillj'  iJean  de),  établi  à  Lille  vers  le  milieu  du  xvie  siècle,  reçoit 
12  livres  4°  sous  pour  avoir  sculpté,  sur  le  pignon  des  halles  de  la 
ville,  un  lion,  «  deux  hommes  saulvaiges  »  et  une  Heur  de  lis. 

De  la  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  19;,. 

Saïiictier  (Lidoire  ,  sculpteur  et  architecte  de  Tours,  taille  en  i58i, 
sur  le  premier  pilier  du  pont  de  Sainte-Anne,  les  armes  de  la  ville  et 
celles  du  maire,  Jacques  de  Beaune,  sieur  de  la  Gharmoise  ;  cet  ouvrage 
lui  est  payé  sept  écus.  En  i5&4,  il  exécute,  pour  la  grande  salle  de  L'hô- 
tel de  ville,  les  armoiries  de  Guillaume  Charbonneau,  ancien  maire, 
mort  depuis  peu  de  temps. 

E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  564- 

Saiiicton  (Etienne  ,  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Bourges, 
travaille  en  i522,  à  l'Hôtel-Dieu,  avec  Jean  Gondin  et  P.  Goidy. 

De  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges  (Arch.  de  l'art  français,  2e  série,  t.  I,  i86r, 
p.  206). 

Sains  (Jean  de),  demeurant  à  Lille  au  xvie  siècle,  sculpte,  moyen- 
nant 20  livres,  une  statue  de  la  Vierge  pour  la  halle  échevinale. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  univ.  des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  199.  —  J.  Honmv, 
La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  18/p,  p.  71. 

Saint-Denis  1 Jean  de),  est  employé  au  château  de  Fontainebleau  de 
i54o  à  i55o,  à  raison  de  10  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  1. 1,  i85o,  p.  427.  —  Idem,  Les  comptes  îles 
bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  200. 


5o2  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Saint-Lucien  Guillaume  de  .  sculpteur-architecte  de  la  tin  du 
XIVe  siècle,  vivait  à  Paris  et  devait  travailler  au  Louvre  vers  iSgo.  Ce 
fut  un  des  artistes  présents  à  la  lecture  des  nouveaux  règlements  publiés 
le  12  août  i'itji.  en  vertu  desquels  le  roi  Charles  V  «  confirmait  approu- 
vait et  ampliait  »  les  anciens  statuts  de  la  confrérie  de  Saint-Luc.  L'é- 
noncé des  lettres  patentes  donnait  les  noms  de  cinq  sculpteurs,  parmi 
lesquels  Guillaume  de  Saint  Lucien;  ces  sculpteurs  étaient  désignés 
comme  «  faisant  la  plus  grande  et  saine  partie  des  ouvrages  dudit  mes- 
tier  ». 

Eméric-Dayid,  Hist.  de  lasculpt.  franc.,  1817-1873,  p.  n3.  —  A.  Bérard,  Bict. 
biogr.  des  artistes  t'"!<>-''i<s,  1872,  col.  060. 

Saïiit-Onier  Jean  de  .  sculpteur  en  bois,  qualifié  «  tailleur  de  cou- 
teb»,  était  au  nombre  des  artistes  participant,  au  commencement  du 
mv  siècle,  à  la  décoration  du  château  d'Hesdin  Pas-de-Calais  ,  pour  le 
compte  de  Mahaut  d'Artois;  il  recevait  16  deniers  par  jour.  En  1299,  il 
sculpta  plusieurs  anges  dans  l'oratoire  de  la  comtesse  ainsi  qu'une 
statue  de  saint  Louis  et  lit  des  engins  de  guerre  et  des  instruments  d'as- 
tronomie. En  r3oo,  il  était  occupé  à  la  porte  de  la  chapelle.  Son  nom 
ligure  encore  dans  les  comptes  du  château  en  i32o.  L'année  suivante,  on 
le  trouve  à  Saint-Omer  entreprenant  divers  ouvrages  dans  le  cloître  du 
couvent  des  Clarisses. 

Saint-Omer  Guillaume  de  .  peut-être  parent  du  précédent,  était 
employé  aussi  au  château  d'Hesdin  vers  i3o4- 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais;  A.  147,  i">7,  it>.ï,  if)(3.  —  Arch.  nat.  de  Paris.  Col- 
l  lion  Uonteil;  KK.  090.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886, 
p.  417:  Documents,  p.  107,  111,  120,  i58,  204,  249-  —  J.-M.  Richard,  Mahaut, 
comtesse  d'Artois  et   de  Bourgogne,  1887,  p.  006,  007,  ôio. 

Saiut-Onier  Simon  de),    sculpteur   et  peintre  du  xive  siècle,  tra- 
vaille k  l'abbaye  Saint-Jean  de  Yalencieunesde  i35oà  i355. 
Dkhaisnes,  flist.  de  l'art  dans  hi  Flandre,  etc.,  1886;  Documents,  p.  Ô7.3. 

Saiiit-Omei*  (Martin  de  .  originaire  de  Tournay.  vient  résider  à  Lille 
à  la  lin  du  xivc  siècle.  En  i3gi,  il  est  occupé  au  beffroi  de  la  ville  et 
touche  26  livres  S  sous  «  pour  son  sallaire  d'avoir  taillé  deux  taberna- 
cles qui  sont  de  franque  pierre,  et  livré  à  Douay  pour  assire  aux  deux 
piliers  qui  sont  sur  le  pan  devant  du  belfroy,  par  marché  fait  à  luy  en 
tasque  ».  En  i3g8.  il  se  rend  à  Cambrai  et  visite  les  travaux  de  la  cathé- 
drale . 

Arch.  dép.  'lu  Word.  Comptes  de  la  fabr.  de  la  <ath.  de  Cambrai  ;  n°4a. —  Dehais\es> 
Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  210  ;  Documents,  p.  704,  7-0,  777. 


de  l'école  française  5o3 

Saint-Omei*  (Grégoire  de;,  demeurant  à  Lille  à  la  fin  du  xive  siècle, 
exécute,  en  1 396 ,  plusieurs  œuvres  pour  la  Chambre  des  échevins,  à  l'hô- 
tel de  ville. 

Dehaisnes,  Hist.  de  Part  dans  la  Flandre,  etc.,  1886;  Documents,  p.  742. 

Saint-Omer  fSimon  de),  sculpteur  et  architecte,  vivait  à  Beauvais, 
quand  il  fut  amené  à  Troyes  en  1607,  par  l'architecte  Nicolas  Chambiges, 
afin  de  collaborer  aux  sculptures  de  la  cathédrale  ;  il  recevait  4  sous 
a  deniers  par  jour. 

Léon  Pigeotte,  Etude  sur  les  travaux   d'achèvement  de  la  cathédrale  de  Troyes 
1870,  p.  83,  85,  87,  191.  — A.  Assier, Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale 
de  la  Champagne ,  187(1  p.  78,  80,  8/|. 

Saint-Priest  (Jean  de),  était  établi  à  Lyon  à  la  fin  du  xve  et  au 
commencement  du  xvic  siècle.  Il  fit,  dans  cette  ville,  de  nombreuses  sta_ 
tues  et  un  grand  nombre  d'ouvrages  d'ornementation.  Lors  de  l'entrée 
de  Louis  XII,  en  1490,  il  sculpta  sur  la  porte  de  Bourgneuf  un  motif'  de 
décoration,  représentant  «  ung  escu  de  France  en  pierre  avec  deux  anges 
tenant  ledit  escu  es  deux  coustés,  ung  autre  ange  au-dessus  et  ung  lion 
au  pied  d'icelluy  en  soubstenant  ledit  escu  (1)  ». 

Il  travailla  aussi,  avec  Nicolas  le  Clerc,  à  l'exécution  d'une  médailfe 
d'or  qui  fut  offerte  par  le  Consulat  a  Anne  de  Bretagne,  à  l'occasion  de 
sa  deuxième  entrée  dans  la  ville  de  Lyon,  le  i5  mars  i5oo. 

On  possède  de  l'artiste  les  deux  quittances  suivantes  : 

14  juin  i5i5.  —  «  Je  Jehan  de  St  Prier  confesse  avoir  heu  et  receu... 
la  somme  de  dix  livres  tournois  que  messls  les  conseillers  m'ont  baillé  à 
faire  en  trois  hystoires  d'ung  sert  (cerf),  d'une  sallemandre  et  d'une 
ly corne...  » 

25  février  i5i6.  —  Je  Jehan  de  St  Priest  ay  receu...  la  somme  de  dix 
livres  tournois  pour  avoir  fait  la  molleure  d'ung  lion. .  .  » 

Jean  de  Saint-Priest  fut  un  des  signataires  des  statuts  des  peintres, 
des  tailleurs  d'images  et  des  verriers  de  Lyon.  On  ignore  la  date  de  sa 
mort. 

Saint-Priest  (Laurent  de),  fils  du  précédent,  résidait  également  à 
Lyon,  où  sa  présence  est  constatée  de  i5i5  à  i548.  Il  était  au  nombre  des 
«  mouleurs  et  tailheurs  d'ymaiges  »  qui  travaillèrent  aux  préparatifs 
des  fêtes  données  par  la  ville,  lors  des  entrées  de  la  reine  Eléonore  et  de 
Henri  IL 

M.  Natalis  Rondot  cite  un  autre  Laurent  de    Saint-Priest  qui  séjour- 

(1)  Cel  éçu  fut  peint  par  Jean  Perréal, 


Ôo4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

nait  k  Lyon  vers  la  même  époque:  on  ne  sait  quel  degré  de  parenté  pou- 
vait exister  entre  ces  deux  artistes. 

Saint-I'riesl    Nicolas  de1,  frère  du  précédent,  pratiquait  son  art  à 

1  m  m  vers  i  âai. 

Ai' h.   de  Lyon;  BB.  f°  -'.'>i  verso.  — Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du 
xive  >i»  XVIIIe siècle,  [884,  p.  21,  ■»•>,  27,  28,  29.  —  Idem,  Revue  de  l'art  fiançais, 
1887,  p.  289-290. 

Saint-Romain  Jean  de  .  sculpteur,  peintre  et  architecte  du xive  siè- 
cle, réputé  le  plus  fameux  artiste  de  son  temps,  vivait  k  Paris  où  il  fut 
nommé  sculpteur  du  roi.  En  j364,  on  le  trouve  occupé  k  donner  les  mo- 
dèles des  chandeliers  qui  furent  placés  autour  du  catafalque  du  feu  roi 
Jean  le  Bon.  De  i365  à  iB^o,  il  participa  aux  travaux  du  Louvre,  sous  la 
direction  de  l'architecte  Raymond  du  Temple;  il  y  fit,  pour  le  grand 
escalier,  une  Vierge,  un  saint  Jean,  deux  sergents  d'armes  et  la  statue  du 
duc  d'Anjou.  Il  exécuta  aussi  sur  le  pont-levis  du  pignon  de  la  grosse 
tour  une  ligure  de  (maries  Y,  haute  de  quatre  pieds,  représentant  le  roi 
un  sceptre  à  la  main,  et  sculpta,  en  collaboration  de  Guy  deDammartin, 
une  clef  de  voûte  ornée  des  armoiries  royales.  Enfin,  d'après  Sauvai,  il 
mit  au  fronton  du  portail  de  la  chapelle  du  château  une  image  de  Notre- 
Dame  avec  deux  anges  tenant  des  encensoirs  et  cinq  autres  jouant  des 
instruments  de  musique  et  portant  les  armes  de  Charles  Y  et  de  Jeanne 
de  Bourbon.  Comme  peintre,  on  lui  devait,  parait-il,  les  cartons  des 
vitraux  du  Louvre  et  de  L'hôtel  Saint-Paul. 

Sacval.  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  II,  p.  17,  22,  2.5,  i(\.  —  De 
Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  i.sr>2,  p.  462.  —  De  Clarac,  Description 
du  Louvre  ei  des  Tuileries,  i855,  p.  288,  290,  5if>.  —  De  Cuilhermy,  Itinéraire 
archéologique  de  Paris,  i85.=>,  p.  264.  —  A-  Micbiels.  Revue  universelle  des  Arts, 
t.  XV.  1862,  p.  2Ô0,  2Ô1.  —A.  Bertï,  Topographie  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866, 
p.  i3o,  i.'ki,  i54,  '87,  188.  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  1890,  p.  292,  55o,  562,588, 
095,    156,   î>.  —   Idem,  La  sculpture  française,  1893,    p.  22,  79. 

Sainte-Catherine  Jean  de),  sculpteur  et  peintre,  demeurait  k  Lille 
au  XIVe  siècle.  En  i'3'3t.  il  était  employé,  comme  peintre,  k  la  cathédrale. 
En  i3)2.  il  sculptait  un  crucifix.  En  1 343,  il  entreprenait  plusieurs  ou- 
vrages de  peinture  k  la  halle  échevinale  et,  l'année  suivante,  il  décorait 
vingt-trois  bannières  pour  les  milices  communales.  Jean  de  Sainte- 
Catherine  avait  une  sœur,  Marie  «  la  poindresse  »,  qui  collabora  à  ses 
travaux;  il  eut  aussi  un  fils  nommé  Pierre,  peintre,  qui  exerça  son  art 
dans  la  ville  de  Lille. 

,1.  Hoodov,  Etudes  artistiques,  artistes  inconnus  des,  xiv*,  nv  et  xvie  siècles,  1877, 
p.   1,  ■'-,  6,  8. 

Sales   Pierre  .  sculpteur  en  bois  du  xv  siècle,  établi  k  Montpellier, 


de  l'école  française  5o5 

exécute,  en  i4"3,  les  portes  du  grand  portail  de  l'église Notre-Dame-des- 

Tables. 

Renodvief  et  Kicard,  Les  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de 
Montpellier,  [872,  nol.  743- 

Salins  Jean  de  ,  était  au  nombre  des  sculpteurs  participant  en  i'iyB, 
sous  la  direction  de  Claux  Sluter,  à  la  décoration  du  tombeau  de  Phi- 
lippe le  Hardi.  Peut-être  Jean  de  Salins  est-il  le  môme  artiste  que  Jean 
Selles  qui,  vers  cette  époque,  était  occupé  a  Dijon. 

Arch.  dép.  delà  Côte-d'Or;  B.  4447-  —  Dbhaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre, 
etc.,  1886,  Documents,  p.  770. 

Salins  (Thiébaud  ou  Thibault  de),  résidait  à  Brou  au  commencement 
du  xvie  siècle  et  travaillait  à  la  sépulture  de  Philibert  de  Savoie.  En 
1609,  il  reçut 35o  florins  pour  son  salaire;  mais  on  n'était  pas  satisfait 
de  lui,  et  Jean  Lemaire,  directeur  des  édifices  de  Marguerite  d'Autriche, 
écrivait  à  ce  sujet  à  la  princesse  :  «  Madame  je  suis  contraint  avec  ledit 
de  Paris  Jean  Perréal)  de  poursuivre  toutes  choses  à  noz  despens.  Car 
le  tailleur  d'ymaiges  de  Salins,  lequel  on  vous  asseure  d'estre  plus 
grand  ouvrier  cent  t'ois  qu'il  n'est,  n'a  voulu  venir  à  Tours  avec  moy, 
jasoit  ce  qu'il  en  ayt  esté  pressé  par  Messieurs  de  vostre  Conseil  de 
Bourg.  Puis  a  dit  qu'il  a  déjà  despendu  les  cent  escuz  d'ères  (arrhes)  que 
lui  lurent  délivrez  par  vostre  trésorier  Yvonet  du  commandement  de 
mesdits  sieurs  de  vostre  Conseil.  D'autre  part,  nulz  ouvriers  d'estime  ne 
veullent  besoigner  soubz  lui,  ni  lui-même  n'en  scauroit  firier  pour  ce 
qu'ils  le  desdaignent  et  est  mauvais  païeur.  » 

En  i5ii,  Jean  Perréal  mandait  à  son  tour  à  l'archiduchesse  :  «  Si  vous 

entendez  que  de  vostre  esglise  je  y  ay  l'ouel  (l'œil)  ainssy  que  m'avez 

rescript,  il  faudroit  que  j'eusse  par  vous  quelque  peu  d'auctorité  et  pour 

vostre  profit,  car  à  présent  je  n'y  ay  pas  grand  crédit.  Ce  que  j'en  dis  est 

afin  tendent  de  bien  conduire  voz  affaires,   car  ce  dis-je  pour  maistre 

Thibault  duquel  ne  puis  chevir  et  ne  puis  avoir  ouvriers  tant  qu'il  y 

sera,  et  puis  il  ne  scet  rien  et  veult  tout  faire,  ele » 

Legi.ay,  Nouveaux  Analectes  (Mém.  de  la  Soc.  d'agriculture,  des  sciences  et  arts  de 
Lille,  i85o,  p.  535,  556).  — J.  Finot,  Louis  van  Boghem  (Rêun.  des  Soc.  des  beaux- 
arts  des  départ.,  1888,  p.  192  et  suiv.).  — Charvet,  tes  édifices  de  Brou  (Réun.  des 
Soc.  des  beaux-arts  desdépart.,  1897,  p.  54'J,  ~>'\?>)- 

Salle  (Jacques  et  Abraham),  sculpteurs  et  peintres  parisiens  du  com- 
mencement du  xvne  siècle,  exécutent,  en  1614.  deux  figures  représen- 
tant l'une,  le  feu  roi  Henri  IV,  et  l'autre,  la  reine  régente  Marie  de 
Médicis.  Ces  œuvres  étaient  destinées  à  être  posées  dans  deux  niches 
au  grand  portail  de  la  chapelle  de  l'hôpital  Saint-Louis. 

Archives  hospitalières  de  la  ville  de  Paris.  Hôtel-Dieu,  t.  II,  1884,  p.  ai8,  n°  6747. 


5o6  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Salvau  Antoine  ,  sculpteur  ornemaniste  du  commencement  du 
xvie  siècle,  signe  un  contrat,  en  i5o8,  au  sujet  de  la  construction  du  jubé 
de  l'église  d'Aubrac  (Aveyron  . 

Arch.  dtft.  de  F  Aveyron;  E.  8i3.  —  H.  Affre,  Inn.  somm.  des  areh.  de  F  Aveyron, 
1877,  p.  1Ô6. 

Sambin  Hugues  ,  sculpteur,  architecte,  sculpteur  en  bois  et  ingé- 
nieur du  xvie  siècle,  qualifié  «  architecteur  »,  naquit,  entre  i5i5  et  i520, 
à  Saint-Claude,  dans  le  Jura,  ou  à  Talant,  près  de  Dijon,  ou  enfin,  sui- 
vant une  dernière  hypothèse,  à  Gray,  dans  la  Haute-Saône.  La  tradition 
rapporte  qu'au  début  de  sa  carrière  il  serait  allé  en  Italie  et  aurait  été 
l'ami  et  le  collaborateur  de  Michel-Ange.  Cette  assertion  est  fausse  ;  l'art 
italien,  à  cette  époque,  avait  déjà  suffisamment  pénétré  en  France  pour 
expliquer  la  tendance  qu'on  peut  rencontrer  dans  les  œuvres  de  l'artiste. 
On  le  trouve  à  Dijon  dès  1048,  lors  de  son  mariage  avec  la  fille  de  Jean 
Baudrillet,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Troyes,  fixé  en  Bourgogne 
depuis  l'année  1527. 

Le  8  mars  1649,  Hugues  Sambin  fut  admis  dans  la  corporation  des 
maîtres  menuisiers,  qui  le  choisit  plus  tard  comme  juré  en  i553,  en  i555 
et  en  i556.  Sa  présence  à  Dijon  est  constatée  jusqu'en  i565.  Pendant  ce 
laps  de  temps,  il  fit  métier  d'architecte  et  d'ingénieur  et  donna  à  la  mu- 
nicipalité les  dessins  d'un  abattoir,  d'un  moulin  et  d'un  abreuvoir.  En 
1009,  il  reçut  un  paiement  «  pour  l'édifiîce  d'une  nouvelle  porte  advisée 
estre  nécessaire  à  faire  à  l'endroit  de  la  rue  es  Chanoines,  au  lieu  de  la 
porte  neufve  desmolie  pour  la  construction  du  boulevard  de  Saulx  et 
de  ses  courtines  ».  En  1061,  il  étudia  un  projet  d'adduction  des  sources 
du  Val-Suzon,  pour  alimenter  plus  abondamment  les  fontaines  de  la 
ville.  En  i564,  il  dirigea  les  préparatifs  des  fêtes  données  à  Dijon  à  l'oc- 
casion de  l'entrée  du  roi  Charles  IX  ;  il  touchait  alors  20  sous  par  jour. 
C'est  vers  cette  époque  qu'il  dut  travailler  au  portail  de  l'église  Sainf 
Michel,  dont  le  tympan  est  orné  d'un  grand  bas-relief  représentant  le 
Jugement  dernier.  Cette  belle  composition,  existant  encore  aujourd'hui 
et  signée  Hugue  Saxbix,  fut  enlevé  en  1794  et  replacée  en  1804,  après 
avoir  été  restaurée  par  M.  Borhier,  sculpteur  de  la  ville  de  Dijon.  Mal- 
heureusement la  signature  est  apocryphe,  et  si  on  reconnaît  que  Sambin 
a  pu  avoir  une  part  dans  la  décoration  du  portail  de  Saint-Michel,  on 
est  d'accord  pour  lui  retirer  la  paternité  du  Jugement  dernier.  M.  Ber- 
nard Prost  pense  que  cette  œuvre  est  d'une  époque  antérieure,  et  Cou- 
rajod  l'attribuerait  plus  volontiers  à  Dominique  Florentin. 

De  i566  à  i5;ji,  Sambin  se  rendit  à  Vienne,  en  Dauphiné,  pour  entre- 
prendre différents  travaux.  En  i5j2,  il  publia  à  Lyon  un  livre  sur  les 
Termes  ou  cariatides   dont  on  use  en  architecture  et  le  dédia  à  Léonor 


de  l'école  française  5o; 

de  Chabot-Charny,  lieutenant-général  de  la  province  de  Bourgogne. 
Dans  la  suite,  ce  dernier  le  chargea  d'exécuter  d'importants  ouvrages 
d'embellissement  dans  le  château  de  Pagny  (Côte-d'Orj.  Il  y  fut  occupé 
pendant  près  de  deux  ans,  puis  revint  à  Dijon,  où  il  travailla  au  Palais 
de  Justice  dont  on  lui  avait  conlié  toute  la  menuiserie  d'art.  Ceci  résulte 
d'un  ordre  de  paiement  daté  du  16  septembre  i583  : 

«  A  Hugues-Sambin,  maistre  menusier  de  ceste  ville  de  Dijon,  la 
somme  de  vingt-quatre  escuz,  laquelle  nous  luy  avons  ordonnée  et  or- 
donnons par  la  présente,  pour  le  parfaiet  payement  de  la  somme  de 
neuf  vingtz  dix-huict  escuz,  à  laquelle  il  avoit  marchandé  les  ouvrages 
de  menuiserie  à  faire,  tant  pour  la  fermeture  de  la  chapelle  de  la  salle 
dudict  palais,  vossure  d'icelle,  que  une  petite  porte  pour  entrer  en  la 
chambre  du  serin  (des  archives),  avec  ung  châssis  et  une  fenestre  qui 
donne  sur  ladicte  porte.  » 

Après  avoir  terminé  toutes  ces  boiseries,  Hugues  Sanibin  fut  mandé 
à  Besançon,  où  il  fournit  à  la  municipalité  les  plans  d'un  logis  commu- 
nal qui,  transformé  plus  tard  en  Palais  de  Justice,  est  maintenant  le  seul 
édifice  auquel  le  nom  de  l'artiste  soit  authentiquement  attaché.  En  1692, 
le  Parlement  de  Franche-Comté  lui  demanda  le  modèle  d'un  jubé  destiné 
à  l'église  de  Dôle.  En  i5o,5,  il  alla  à  Salins,  en  qualité  de  «  maître  archi- 
tecteur  »,  pour  mettre  les  fortifications  de  la  ville  en  état  de  résister  aux 
troupes  de  Henri  IV.  Il  retourna  ensuite  à  Dijon,  où  il  dut  mourir,  fort 
âgé,  entre  1600  et  1602. 

En  dehors  de  ses  œuvres  de  sculpture  et  d'architecture,  Hugues  Sani- 
bin, qu'on  peut  regarder  comme  le  créateur  de  l'école  bourguignonne 
de  menuiserie  d'art  au  xvie  siècle,  exécuta  les  dessins  de  nombreux 
meubles  en  bois  sculpté  ;  deux  de  ceux-ci,  un  cabinet  et  une  table,  se 
voient  au  Musée  d'antiquités  de  Besançon. 

Arch.  comm.  de  Dijon;  H.  179.  —  Arch.  de  la  Côte-d'Or,  C.  ao85,  f°  486.  —De  Che- 
nevières-Pointel,  Recherches  sur  la  vie  et  les  ouvrages  de  quelques  peintres  de  l'an- 
cienne France,  i854,  t.  III,  p.  29-39.  —  A.  de  Champeaux,  Le  meuble,  t.  I,  i885, 
p.  194.  —  Ed.  BoxiN'affé,  Le  meuble  en  France  au  xvi"  'siècle,  1887,  p.  8o-85.  — 
A.  Arnoult  (Henri  Chabeuf),  La  Renaissance  en  Bourgogne  :  Hugues  Sambin  (Jour- 
nal des  arts,  n™  des  10  août,  12  octobre,  2  novembre  et  23  décembre  1888).  — 
A.  Castan,  L'  «  Architecteur  »,  Hugues  Sambin  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1890,  p.  217-240).  —  Noël  Garmer,  Contribution  à  l'histoire  de  Hugues 
Sambin,  1891  (Extrait  desmém.  de  la  Soc.  bouryuign.  de  géogr.  etd'hisl.).  —  Inv. 
desrich.  d'art  de  la  France  (Province,  mon.  civ.,  t.  V,  1891,  p.  253).  —  B.  Prost, 
Hugues  Sambin  (Gaz.  des  beaux-arts,  3e  pér.,  t.  VII,  1892,  p.  i2ô-i35).  —  J.  Gau- 
thier, Dicl.  des  altistes  franc-comtois  antérieurs  au  XIXe  siècle,  192,  p.  22. 

Samin  (Jean),  établi  à  Cambrai  au  xve  siècle,  entreprend,  en  1448, 
différents  travaux  à  l'hôtel  de  ville.  On  lit  dans  les  comptes  : 

«  A  Jehan  Samin,  entailleur,  pour  sa  paine  et  sallaire  de  avoir  tailliç 


5o8  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

deux  coulombes  (colonnes  et  trois  cappitaulx  chapiteaux),  à  manière 
de  cul  de  lampe,  et  aussi  pour  avoir  taillié  une  soubz  basse  surquoy 
l'imaige  Nre-Dame  siet.  et  à  ladite  yrnaige  refait  et  réparé  deux  bras  et 
deux  mains,  pour  icelle  rasir  à  la  devanture  de  le  maison  de  le  ville,  à 
l'endroit  de  la  halle  au  lin,  pour  ce.  par  marchiet  l'ait  en  tasque.  III 1.  V  s.  » 
En  1 548.  il  touche  8  livres  <•  pour  avoir  talliet  le  croix,  les  ymaiges 
du  crucifix  et  de  Nre-Dame  assis  sur  le  noyel  et  estanfique  base)  de  le 
croix  à  l'autel  ■>.  Ce  calvaire  était  planté  à  la  bifurcation  des  chemins  de 
Naves  et  d'Escaudœuvres,  a  la  porte  de  la  ville. 

Lefkvre,  Matériaux  pour  Vhist.  des  arts  dans  le  Cambrésis,  1870,  p.  19,20. — 
A.  Tu  Rifiox,  Les  artistes  cambrésiens  du  ix"-  nu  xix"  siècle,  1874,  p.  40.  —  Idem,  Notes 
sur  les  artistes  cambrésiens  (Rênn.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  55çi, 
36  1 ,  rr  5;  . 

Sandom.    sculpteur  en  bois   et  ornemaniste ,   travaillait   à  Arras, 
en  1399,  pour  le  compte  du  duc  de  Bourgogne. 
De  I. aborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  i85i,  t   II,  p.  2o5. 

Samlrin  Jean  ,  sculpteur,  architecte  et  peintre  delà  ville  de  Rouen, 
était  occupé,  en  i433,  à  l'abbaye  du  Bec. 

A.  Leprbvost,  Mém.  et  notes  pour  servir  a  l'hist.  du  départ.  </<  l'Eure,  1862-1873. 
—  Bauchal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  525. 

Sanholis  Jean  de),  sculpteur  du  xive  siècle,  exécuta,  avec  ses 
confrères  Pierre  Roye  et  Jean  David,  le  tombeau  du  pape  Clément  IV, 
érigé  dans  l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu,  en  Auvergne.  Ce  monument  fut 
terminé  en  i35i.  Jean  de  Sanholis  aurait  aussi  travaillé,  en  i36o,  au 
nouveau  palais  d'Avignon. 

Eug.  Mûhtz,  Les  tombeaux  des  papes  en  France  Gaz.  des  beaux-arts,  2e  pér. 
t.  XXXVI.  1887,  p.  565-587). 

Saillis  Jean  de,  résidait  à  Nancy  au  xvie  siècle  et  y  collaborait, 
en  i523,  à  la  décoration  du  palais  ducal,  par  ordre  d'Antoine  de  Lorraine. 
Les  comptes  du  temps  le  désignent  comme  «  imagier  de  terre  ». 

Arch.  dép.  de  la  Meurthe,  Chambre  des  comptes  de  Lorraine;  B.  1028,  ioôo,  5261. — 
H.  Lepage,  Le  palais  dacal  de  Nancy,  i852,  p.  4o-  —  A.  Jacqdot,  La  sculpture  en 
Lorraine  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  8/17). 

Sarrazin  Michaud  ,  sculpteur  ornemaniste  demeurant,  au  xvie  siè- 
cle, dans  la  ville  de  Cognac,  reçoit,  en  i533,  un  paiement  de  100  sous 
tournois  pour  avoir  sculpté  dans  la  chapelle  de  la  Tour-Notre-Dame 
un  tabernacle  en  pierre,    qui  devait  renfermer  une  statue  de  la  Vierge. 

L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  III,  i885,  p.  281. 

Sarrazin  ou  Sarazin    Jacques  ,   naquit  à  Noyon,   en  Picardie, 


de  l'école  française  5og 

vers  i588.  Il  alla  à  Paris  et  devint  l'élève  de  Nicolas  Guillain,  dit  Cam- 
brai, qui  l'occupa  aux  travaux  entrepris  par  lui  à  l'église  des  Feuillants, 
rue  Saint-Honoré.  En  1610,  Jacques  Sarrazin  partit  pour  Rome,  où  il 
resta  pendant  dix-huit  ans.  Protégé  par  le  cardinal  Aldobrandini,  neveu 
du  pape  Clément  VIII,  il  exécuta  pour  ce  prélat,  dans  sa  villa  de  Fras- 
cati,  deux  ligures  en  pierre  d'Atlas  et  de  Polyphonie.  Il  sculpta  aussi 
plusieurs  statues  pour  le  maltre-autel  de  l'église  de  Saint-André-della- 
Yalle  et  deux  Termes  en  stuc,  qui  accompagnaient  un  tableau  du  Domi- 
niquin,  dans  l'église  de  Santo-Lorenzo-in-Miranda.  En  revenant  en 
France,  il  s'arrêta  à  Florence,  puis,  vers  la  fin  de  son  voyage,  il  séjourna 
à  Lyon,  où  il  fit,  pour  la  Chartreuse  de  la  ville,  un  saint  Bruno  et  un 
saint  Jean-Baptiste. 

De  retour  à  Paris,  en  1628,  il  travailla  tout  d'abord  à  quatre  anges  en 
stuc,  destinés  au  grand  autel  de  l'église  Saint-Nicolas-des-Champs.  Il 
sculpta  ensuite  deux  statues,  l'une  de  sainte  Anne  et  l'autre  de  saint 
Louis,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  à  l'église  Notre-Dame.  Vers  la 
même  époque,  on  lui  devait  encore  la  décoration  d'une  maison  de  la 
rue  Michel-le-Comte,  appartenant  à  M.  Jacquelin,  trésorier  des  bâti- 
ments, ainsi  qu'un  saint  Pierre  et  un  saint  Paul  mis  par  ordre  de  Riche- 
lieu au  portail  de  l'église  paroissiale  de  Rueil.  En  i63o,  il  l'ut  employé 
par  le  maréchal  d'Efiiat,  surintendant  des  finances,  aux  sculptures  de  la 
chapelle  et  de  la  grande  galerie  du  château  de  Gilly  Haute-Savoie) . 
Quelque  temps  après,  il  fut  chargé  par  François  Sublet  des  Noyers,  secré- 
taire d'Etat,  de  composer  les  modèles  des  belles  cariatides,  des  Renom- 
mées et  des  trophées  (1  qui  décorent  le  pavillon  central  du  Louvre,  dit 
pavillon  de  l'Horloge,  construit  par  Jacques  Lemercier.  Jouissant  alors 
d'une  grande  réputation,  Sarrazin  obtint  du  roi  une  pension  de  mille 
livres  et  un  logement  au  Louvre. 

En  163g,  la  reine  Anne  d'Autriche,  voulant  s'acquitter  d'un  vœu 
qu'elle  avait  fait  l'année  précédente  pendant  sa  grossesse,  commanda  à 
l'artiste  un  ange  en  argent  tenantdans  ses  bras  un  enfant  en  or  représen- 
tant le  Dauphin;  cette  œuvre  fut  envoyée  en  Italie,  à  Notre-Dame-de-Lo- 
rette.  En  1640,  il  exécuta,  pour  les  jardins  de  Marly,  un  groupe  de  deux 
enfants  jouant  avec  une  chèvre,  groupe  relégué  aujourd'hui  au  Muséum 
d'histoire  naturelle.  En  i6"43,  toujours  par  ordre  d'Anne  d'Autriche,  il 
modela  deux  grands  anges  portant  au  ciel  le  cœur  de  Louis  XIII.  Ces 
anges,  fondus  en  bronze  et  en  argent,  furent  fixés  sous  une  arcade  (a),  à 
l'entrée  de  la  chapelle  Saint-Sauveur,  dans  l'église  des  Jésuites  de  la  rue 

(1)  Philippe  de  Buister  et  Gilles  Guérin  exécutèrent  ces  sculptures,  en  pierre, 
d'après  les  modèles  de  Jacques  Sarrazin. 

(2)  Cette  arcade  était  ornée  de  bas-reliefs  en  marbre,  dus  également  à  Jacques 
Sarrazin.  Quatre  de  ces  bas-relief,  de  forme  ovale,  sont  au  Musée  du  Louvre  ;  ils 
représentent  la  Justice,  la  Pi'udence,  la  Tempérance  et  la  Force. 


010  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Saint-Antoine  église  Saint-Paul-Saint-Louis  ;  ils  ont  été  détruits  à  la 
Révolution.  La  même  année,  il  fit  un  buste  en  bronze  de  Louis  XIV 
enfant,  qui  fut  placé,  au  Palais-Royal,  dans  les  appartements  de  la 
reine. 

Parmi  les  autres  ouvrages  de  Jacques  Sarrazin,  Guillet  de  Saint- 
Georges  mentionne:  deux  crucifix,  l'un  en  or  et  l'autre  en  argent,  ainsi 
que  deux  anges  en  stuc,  dans  la  chapelle  du  château  de  Saint-Germain- 
en-Laye  ;  un  crucifix  en  bois,  sur  l'autel  du  Noviciat  des  Jésuites  ;  un 
autre  sur  la  porte  du  chœur  de  l'église  Saint-Gervais  ;  un  autre  a  Saint- 
Jacques-de-la-Roucherie  ;  plusieurs  statues  pour  la  propriété  de  M.fiul- 
lion,  sise  à  Videville,  près  de  Poissy,  et  pour  le  château  du  marquis  de 
Maisons,  près  de  Saint-Germain;  un  buste  de  Gaston  d'Orléans,  au  châ- 
teau de  Rlois;  enfin,  un  Christ  et  des  apôtres  en  terre  cuite  (i),  qui  se 
trouvaient  dans  le  cabinet  du  roi,  à  l'ancien  hôtel  de  Grammont,  et  deux 
statuettes  en  marbre  de  saint  Pierre  et  de  sainte  Madeleine,  provenant 
de  la  chapelle  de  l'hôtel  du  chancelier  Séguier,  qui  sont  aujourd'hui  au 
Leuvre. 

En  i65i,  Jacques  Sarrazin  sculpta  pour  la  sépulture  de  l'abbé  de  Rer- 
nay,  élevée  dans  le  chœur  de  l'église  de  Sainte-Croix-de-la-Rretonnerie, 
un  bas-relief  ovale  en  marbre,  où  il  figura  la  Douleur  sous  les  traits 
d'une  femme  assise  prés  d'un  tombeau  et  accompagnée  d'un  enfant  qui 
joint  les  mains  avec  tristesse  ;  ce  bas-relief  est  au  Louvre  après  avoir 
fait  partie  du  Musée  des  Monuments  français.  En  i656-i657,  il  exécuta 
deux  statues  en  marbre  du  cardinal  de  Rérulle,  l'une  surmontant  un 
mausolée  dans  la  chapelle  de  l'Oratoire  et  l'autre  érigée  dans  l'église  des 
Carmélites  du  faubourg  Saint- Jacques.  Ces  figures  furent  transportées 
pendant  la  Révolution  au  Musée  des  Petits-Augustins;  la  première,  une 
des  œuvres  les  plus  remarquables  de  Sarrazin.  fut  rendue,  en  1806,  aux 
Oratoriens  qui  la  déposèrent  dans  la  chapelle  du  Collège  de  Juilly,  où  on 
l'admire  aujourd'hui. 

Le  dernier  ouvrage  auquel  travailla  l'artiste  fut  le  mausolée  2)  des- 
tiné à  renfermer  le  cœur  de  Henri  deRourbon,  prince  de  Condé,  mort  en 
1646.  Ce  monument,  autrefois  dans  l'église  des  Jésuites  de  la  rue  Saint- 
Antoine,  est  maintenant  dans  la  chapelle  du  château  de  Chantilly. 
Quatre  statues  assises,  de  grandeur  naturelle,  personnifiant  la  Religion,  la 
Justice,  la  Piété  et  la  Force,  ornent  les  quatre  angles  du  soubassement; 
quatorze  bas-reliefs,  symbolisant  les  triomphes  de  la  Mort,  de  la 
Renommée,  du  Temps  et  de  VÉternité,  complètent  l'ensemble  décoratif 

(1)  Maintenant  à  Versailles,  au  rpz-de-ehaussée  de  la  chapelle  du  palais. 

(2)  Ce  mausolée,  qui  coûta  200,000  livres,  fut  élevé  aux  irais  de  Jean  Perrault, 
président  de  la  Chambre  des  Comptes  et  intendant  de  la  maison  du  prince  de 
Condé.  * 


De  l'école  française  5îi 

du  mausolée.  Toutes  ces  œuvres  ont  été  fondues  en  bronze  par  Henri 
Perlan  (i),  le  plus  habile  tondeur  de  l'époque. 

Jacques  Sarrazin  était  aussi  l'auteur  de  plusieurs  ouvrages  de  pein- 
ture. On  citait  de  lui  :  une  Sainte  Famille,  dans  l'église  des  Minimes  ; 
un  Christ  en  croix,  au  Palais  de  Justice,  et  plusieurs  figures  de  Vierges. 
Aucun  de  ces  tableaux  n'est  venu  jusqu'à  nous.  Il  fut  nommé,  en  i654, 
recteur  de  l'Académie  royale  de  peinture  et  de  sculpture,  dont  il  avait 
été  un  des  fondateurs  en  1O48.  H  mourut  le  3  décembre  1660  (2). 

Sarrazin  (Pierre),  frère  et  élève  du  précédent,  né  a  Noyon  en  1601, 
et  mort  à  Paris  le  7  avril  1679.  On  ignore  ce  que  sont  devenues  ses 
œuvres;  on  sait  seulement  qu'il  aida  son  frère  Jacques  dans  la  plupart 
de  ses  travaux.  D'après  Sauvai,  il  aurait  exécuté,  vers  1637,  la  sculpture 
des  boiseries  de  l'Apothicairerie  du  couvent  des  Feuillants,  rue  Saint- 
Honoré.  Pierre  Sarrazin  fut  élu  membre  de  l'Académie  royale  de  pein- 
ture et  de  sculpture  le  6  juin  i665;  il  présenta,  comme  morceau  de 
réception,  une  statue  en  bois. 

Ch.  Perrault,  Hommes  illustres  du  xvne  siècle;  Vie  de  J.  Sarazin,  11)96-1700.  — 
Sauval,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  I,  p.  426,  462,  4*54,  465,  486,  5oo; 
t.  II,  p.  29,01,  i58,  192,  ig6,545;  t.  III,  p.  2,  5,  14,  16,  44-—  Piganiol  delà 
Force,  Descripl.  hist.  de  la  ville  de  Paris,  176."),  t.  I,p.  2i3,  2i5,238,  240  ;  t.  II,  p.  84, 
219,  246,  45i,  473;  t.  III,  p.  225,  2S1  ;  t.  IV,  p.  "10,  i53;  t.V,p.  8,9, 12;  t.VIl,p.5oi; 
t.  IX,  p.  344-  —  D'Argenville,  Vie  des  fameux  sculpteurs,  t.  II,  1787,  p.  r45-j5g.  — 
A.  Lenoir,  Must'e  des  Monuments  français,  t.  V,  1806,  p.  20,  46,  47>  »"  et  sui\.  — 
V.  Tremblay,  Notice  sur  Sarrazin  (Bull,  de  l'athénée  dit  Beauvaisis,  t.  III,  1848-1849- 

l85o,  p.    l6l-l65).  —  DuSSIEl'X,   SOOLIÉ,    DE  ChENNEVIÈRES,     MANTZ,     DE    MONTAIGLON, 

Mémoires  inédits  sur  la  vie  et  les  ouvrages  des  membres  de  l'Académie  royale  de  pein- 
ture et  de  sculpture,  t.  I,  i8.>4,  p-  na-126.  —  De  Chexnevières  et  de  Montaiglon, 
Abecedario  de  Mariette,  t.  V,  1858-1859,  p.  177-185.  —  De  Chennevières,  Peintres 
provinciaux,  t.  III,  p.  100.  —  A.  Jal,  Dict.  erit.  de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  1102, 
1  io3.  —  J.  Guiffrey,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  t.  I,  1872,  p.  48.  —  Her- 
luison,  Actes  d'état  civd  d'artistes  français,  1873,  p.  597-599.  —  H.  Barbet  de  Jouy, 
Musée  national  du  Louvre.  Description  des  sculptures  du  Moyen  Age  et  de  la  Renais- 
sance, 1876,  p.  98-100.  —  L.  Dussieux,  Les  artistes  français  à  l'étranger ,  1876,  p.  66, 
101,  434,  456.  —  L.  Gonse,  La  sculpture  française,  189.5,  p.  162-16H. 

Sarsay  (Etienne),  sculpteur  et  peintre,  travaillait  a  Lyon  de  i386  à 
1429. 

Natalis  Rondot,   Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au   xvni"  siècle,  1884,  p.    i5. 

Saussart  (Thevenin;,  sculpteur  ornemaniste,  était  occupé,  de  i383à 

1387,  au  palais  du  duc  Jean  de  Beri-y;  il  recevait  6  sous  par  jour  pour 

son  salaire. 

A.  de  Champeaux,  Les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
1894,  p.  i5,  58. 

(1)  Perlan  avait  fondu  également  les  anges  portant  le  cœur  de  Louis  XIII. 

(2)  11  avait  épousé,  en  1631,  une  nièce*  du  peintre  Simon  Vouet;  il  eut  de  son 
mariage  seize  enfants  dont  deux  lils  qui  furent  peintres,  mais  sans  grande  réputation. 


012  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Sauvage  Jean),  sculpteur  établi  a  Paris  vers  le  milieu  du  xvne  siè- 
cle, fait  baptiser  une  fille,  le  20  mai  1644.  sur  la  paroisse  de  Saint-Jean- 
en-Grève. 

Herldison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1870,  p.   099. 

Satina  (Jean1,  demeurait,  au  commencement  du  xvie  siècle,  dans  la 
ville  de  Riez  Basses- Alpes;.  En  i5o3,  il  se  rendit  à  Marseille  et  y  passa 
un  contrat  par  lequel  il  s'engageait,  envers  un  marin  nommé  François 
Sicanesi,  à  exécuter  en  pierre,  moyennant  90  florins,  une  Adoration 
des  Mages  pour  la  chapelle  de  Notre-Dame-du-Bon-Voyage  et  de  Con- 
solation, dans  l'église  des  Frères-Mineurs. 

Barthélémy,  Documents  inédits  sur  divers  artistes  inconnus  de  Marseille  et  d'Aix, 
i885,  p.  83. 

Savine,  faussement  appelée  Sabine  de  Steinbach,  statuaire  alsacienne 
vivant  à  Strasbourg  à  la  lin  du  xne  ou  dans  les  premières  années  du 
xnr  siècle,  entreprit  l'ornementation  du  portail  méridional  de  la  cathé- 
drale, représentant  les  douze  apôtres  dont  l'un,  saint  Paul,  tenait  à  la 
main  un  phylactère  sur  lequel  était  entaillée  une  inscription  ainsi 
conçue  : 

Gratia  dicinœ  pietatis  adesto  Saeinee 
Dépêtra  dura  perquam  sum  fada  figura. 

Elle  sculpta  également,  au  premier  plan  en  avant  du  portail,  les  deux 
statues  qui  personnifient  le  Christianisme  et  le  Judaïsme.  Cette  belle 
œuvre,  mutilée  pendant  la  Révolution,  a  été  restaurée  depuis,  mais  il 
n'en  reste  que  peu  de  parties  anciennes. 

L.  Schneegans,  Revue  d'A  Isace ,  1  juin  i85o,  p.  262-291.  —  Ch.  Gérard,  Les 
artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I.  1872,  p.  100-117.  —  R.  Mé\ard, 
L'art  en  Alsace-Lorraine,  1876,  p.  55-40. 

Sawalle,  résidait  à  Cambrai  au  xive  siècle.  En  i3-6,  il  était 
employé,  avec  son  fils  Jean,  à  la  décoration  de  la  flèche  de  la  cathé- 
drale. 

,1.  Hol'doy,  Hist.  artist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  it>5. 

Sçeutre   Jean  ,  sculpteur-architecte,  exerçait  son  art  à  Lille  à  la  fin 

du  xiv°  et  au  commencement  du  xv°  siècle.  En  1399,  il  travaillait  à  la 

halle  échevinale  et,  l'année  suivante,  à  la  porte  de  Fives.  En   1402,  il 

touchait  10  sous  par  jour  pour  tailler  les  armoiiies  delà  ville  a  l'àlre 

de  Saint-Etienne. 

Arch.  comm.  de  Lille  ;  années  1.39S-1Ô99.  —  De  la  Fons-Mélicocq,  Revue  univer- 
selle des  Arts,  t.  XV,  1862,  p.  101.  —  Dehaiskes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre, 
etc.,  1886,  p.  192;  Documents,  p.  774.  786. 


de  l'école  française  5i'3 

Schleiff  on  Scleiff  Pierre),  sculpteur  et  architecte  né  vers  l'an 
1600,  était  établi  à  Valenciennes  dans  la  première  moitié  duxvir2  siècle. 
Il  exécuta  différents  travaux  dans  l'abbaye  de  Vicoigne,  entre  autres 
le  jubé,  le  niaitre-autel  et  un  immense  bénitier.  A  Valenciennes,  il 
sculpta  également  quatre  bas-reliefs  de  marbre  blanc,  qui  se  trouvaient  à 
l'entrée  du  chœur  de  Notre-Dame-la-Grande  ;  puis,  il  entreprit  la  cons- 
truction d'oratoires  élevés  sur  les  remparts  de  la  ville  et  conduisant  à 
un  calvaire  situé  entre  la  porte  de  Tournay  et  celle  de  Notre-Dame.  Ces 
monuments,  achevés  en  16%,  furent  entièrement  détruits  avant  i~SCy. 
On  attribue  encore  à  l'artiste,  mais  sans  preuves  et  probablement  à  tort, 
deux  bas-reliefs  provenant  de  l'abbaye  de  Saint-Amand,  placés  dans  la 
chapelle  dite  du  Calvaire,  à  l'église  Saint-Pierre  de  Douai,  et  un  buste 
en  marbre  1  ,  au  Musée  de  Valenciennes.  Pierre  Schleiff  mourut  dans 
cette  ville  le  14  août  1641  •  Il  lut  inhumé  dans  la  nef  gauche  de  l'église 
des  Carmes  Chaussés  qu'il  avait  édifiée;  on  lisait  autrefois  sur  sa  tombe 
l'épitaphe  suivante  : 

Ci-gît  Pierre  Schleiff]  bourgeois  de  cette  cille,  maître  architecte  et 
sculpteur,  qui  a  conduit  et  achevé  le  do.xal  et  le  grand  autel  de  l'ab- 
baye de  Vicoigne,  et  item  a  conduit  cette  nef  et  les  trois  pignons  de 
cette  église,  lequel  décéda  le  14e  jour  du  mois  d'Août  164 1  »'  et  auprès 
de  lui  le  corps  d'Agnès  Caremaux,  sa  femme,  laquelle  décéda  le 
16e  jour  dudit  mois  et  même  an.  Priez  pour  leurs  âmes. 

Vers  le  même  temps,  on  rencontre  aussi  à  Valenciennes  un  sculpteur, 
du  nom  de  Hendrich  Schleiff,  qui  devait  être,  sans  doute,  sinon  le  frère 
de  Pierre,  du  moins  son  cousin. 

E.  Giuit,  Biographies  valenciennoises  [Revue  agricole  industrielle  et  littéraire 
du  Nord,  t.  IV,  i852-i655,  p.  5">4,  35ô,  ô.îU).  —  Bellier  de  la  Chavlgnerie,  Dict.  des 
artistes  de  l'école  franc.,  t.  II,  i885,  p.  478.  —  Balchal,  Nouv.  dict.  des  archi- 
tectes français,  1887,  p.  f>27.  —  M.  Hénault  et  Moi  iult,  Réun.  des  Sur.  des  beaux- 
arts  des  départ.,   1807,  p.  536  et  suivantes. 

Scliolt  i Frédéric  ,  sculpteur  et  graveur  sur  bois  de  l'école  alsa- 
cienne, résidant  à  Strasbourg  au  xve  siècle,  est  surtout  connu  pour  avoir 
gravé  des  planches  représentant  des  scènes  de  l'Histoire  Sainte  et 
pour  avoir  contribué  au  perfectionnement  de  l'art  typographique.  On 
lui  attribue  aussi  des  statues  de  bois  qui  se  voyaient  autrefois  à  Stras- 
bourg. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,    t.  Il,  1870,  |).  192 
iitô. 

Scibecq  ou  Serbeeq  Francisque),  dit  de  Carpy,  sculpteur  en  bois 

(1)  C'est  le  portrait  de  Simon  Leboucq,  seigneur  de  la  Mouzelle.  prévôt  et  histo- 
rien de  la  ville  de  Valenciennes;  ce  buste  provient  d'un  monument  funéraire. 

53 


5l4  MCTIO.N.V.V1R.E    DES    SCULPTEURS 

et  ornemaniste  d'origine  italienne,  demeurant  à  Paris  vers  le  milieu  du 
xvr  siècle,  travaille,  dès  l'année  i53-.  à  Fontainebleau,  aux  boiseries 
de  la  galerie  de  François  1er,  de  la  galerie  d'Ulysse  et  du  pavillon  des 
Poêles.  De  i55o  à  i5<3o.  il  est  occupé  au  Louvre,  au  château  de  Vin- 
cennes  et  à  la  chapelle  de  Saint-Germain-cn-Laye,  pour  laquelle  il  s'en- 
gage par  marché  à  exécuter  une  clôture  à  colonnes  corinthiennes,  entre 
la  nef  et  le  chœur.  Francisque  Scibecq,  qui  était  aux  gages  du  roi,  rece- 
vait ioo  livres  par  quartier. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arls,  etc.,  t.  I,  i8r>o,  p.  4'2,  437,  443,  4",(>,  468. 

—  Idem,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,t.  I,  1877,  P-   n'8>    llk>  '^0-  '8-6,  2Ô4, 
•  !  1.  55o,  558,  ô;").  587,  4°8,  4°9  ■  t.    II,  1880,    p.    'j6,   210,  017.  364,  365,  Ô71.  — 

A.  Berty.  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I.  i8(J(),  p.  a5o,  202,  20g,  s'^i,  if\b,  2^. 

—  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  I,  1879,  p.  190,  220,  m5  ;  t.  Il, 
1881,  p.  i65.   —  A.    de  Champeadx,    Le   meuble,  t.  I,  r885,  p.   167-170. 

Sciovin  ou  Chauvin  Nicolas  ,  sculpteur  en  bois,  né  à  Paris,  se  ren- 
dit en  Italie,  où  on  le  trouve  fixé  à  Ferrare  vers  i555. 
Eus.  Muntz.  Chronique  des  arls,  n°  du  .9  octobre,  1876. 

Sejçosne  Jacques  ,  était  considéré  jusqu'ici  comme  un  sculpteur 
du  xvi'  siècle,  auteur  d'un  retable  en  bois  représentant  la  Vendange 
divine,  placé  dans  l'église  de  Recloses,  près  de  Fontainebleau.  Une 
communication,  faite  dernièrement  a  la  Réunion  des  Sociétés  des  beaux- 
arts  des  départements,  nous  apprend  que  ces  sculptures  ne  sont  dans 
l'église  de  Recloses  que  depuis  le  commencement  de  ce  siècle  et  qu'en 
1767  elles  étaient  la  propriété  d'un  Jacques  Segogne.  Ce  nom,  inscrit 
sur  les  bas-reliefs,  ne  se  rapporte  donc  pas  à  un  artiste,  et  il  faut  le 
rayer  dorénavant  de  la  liste  des  sculpteurs  français. 

E.  Grésy,  Bull,  de  la  Soc.  archéol.  de  Seine-et-Marne,  1867,  p.  353.  —  Revue  des 
Sociétés  savantes,6'  série,  t.  IV,  1876,  p.  ^o"-  —  Lhlillier,  Bulletin  archéologique 
in  comité  des  travaux  historiques,  1^90,  p.  \n.  —  E.  Thoisox,  Réun.  des  Soc.  des 
beaux-arts  des  départ.,  1897,  p.  38g  et  suiv. 

Séjourne  (Jean  ,  sculpteur  et  fontainier,  figure  parmi  les  artistes 
parisiens  à  qui  Henri  IV  confère  le  logement  dans  la  grande  galerie  du 
Louvre,  par  lettres  patentes  du  22  décembre  1608. 

A.   Bertv,   Topographie  historique  du  Vieux  Paris,  t.  II,  1868,  p.  101. 

Selles  Jean  dej,  est  cité  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne 
comme  résidant  à  Dijon,  où  il  était  employé,  vers  la  fin  du  xive  siècle, 
aux  ouvrages  exécutés  dansla  Chartreuse  de  Champmol,  sousla direction 
de  Claux  Sluter.  En  i3o,o,  il  collaborait  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi, 
à  raison  de  1  franc  et  demi  par  semaine.  Le  22  mai  de  la  même  année,  il 
donnait  quittance  de  <  la  somme   de  dix  francs  et   demie  pour  VII  sep- 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  DIO 

niaincs  qu'il  a  ouvré  continuelment  avec  Claux  Sluter,  ouvrier  de  mon- 
seigneur de  Bourgong'iie,  es  ouvraiges  d'ymaiges  et  autres  ». 

Arch.  dép.  de  la  Càte-d'Or;  B.  082,  '\'\~>'\-  —  De  Labokde,  Les  ducs  de  Bourgoym  , 
i84;i,  t  I.  p.  548.  —  Dehaisses,  llisi.  de  l'art  dans  la  Flandre, etc.,  1886,  p.  5i5; 
Documents,  p.  662,  674. 

Selon  ou  Seron  (André),  sculpteur  et  peintre,  était  occupé,  en  i535, 
à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau,  il  raison  de  20  livres  de 
gages  par  mois. 

De  Laborde,  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,    1877,  p.  89,  90. 

Selonjçoy  Pierre  de),  étahlià  Dijon  au  xvi°  siècle,  participe,  en  t564, 
aux  préparatifs  des  l'êtes  données  par  la  ville  lors  de  L'entrée  du  roi 
Charles  IX;  il  reçoit  3  livres  18  sous  pour  son  travail. 

Arch.  f-omm.  de  Dijon;  1.  18.  —  De  Gouvenain  et  Vallée,  Inv.  somm.  des  arch. 
de  Dijon,  t.  111,  189:!,  série  1,  p.  n. 

Semollre  Jean1,  sculpteur  d'origine  flamande,  travaille,  au  xvr"  siè- 
cle, à  l'église  Saint-Pierre  de  Lille.  En  i5iq-i520,  il  touche  12  livres 
«  pour  une  histoire  du  couronnement  de  Notre-Dame  »,  qu'il  avait 
sculptée  sur  le  jubé. 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  287.  —  J.  Hou- 
doy,  Eludes  historiques,  artistes  inconnus  des  \iv\  \vc  et  xvie  siècles,  1877,  p.  46. 

Senailll  (François),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Rouen,  était 
employé,  en  i5o7,  au  château  de  Gaillon  et  taillait  les  armoiries  du  car- 
dinal Georges  d'Amboise  sur  les  portes  du  parc.  Il  était  le  fils  de  Guil- 
laume Senault,  un  des  principaux  architectes  chargés  de  la  construction 
du  château. 

A.  Deville,  Comptes  des  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Gaillon,  îS.'m, 
p.  16,  17,  88,   108. 

Senef  (Gilles  de),  sculpteur  d'origine  flamande,  résidait  à  Dijon 
vers  la  fin  du  xive  siècle.  Il  collabora  en  1397-1398,  sous  la  direction  de 
Claux  Sluter,  aux  travaux  exécutés,  par  ordre  du  duc  de  Bourgogne, 
dans  la  Chartreuse  de  Champinol. 

Arch.  dêp.  de  ta  Côte-d'Or;  B.  /i 4 4 *> -  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre, 
etc.,  1886,  p.  5i5  ;  Documents,  p.  759.  —  L.  CotiRAJODet  Marcou,  Musée  de  sculp- 
ture comparée.  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  g5. 

Senlis  Perrin  de),  passe  marché  vers  i36i),  avec  le  chapitre  de  la 
cathédrale  de  Chartres,  au  sujet  de  la  sculpture  du  tombeau  d'un  cha- 
noine nommé  Geoll'roy  Lelebvre. 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  G.  1 54 .  —  L.  Merlet,  biv.  somm.  des  archives  d'Eure 
et-Loir,t.  VI.  1890,  p.  21. 


OlG  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Sens  Guillaume  de),   sculpteur-architecte  du  XIIe  siècle,  était  maître 

de  l'œuvre  de  la  cathédrale  de  Sens,  quand  il  fut  appelé  en  Angleterre 
pour  reconstruire  l'église  cathédrale  de  Cantorbéry,  ravagée  par  un 
incendie  en  n;1-  11  rebâtit  cet  édifice  dans  le  style  ogival,  couvrant  de 
sculptures  les  chapiteaux  des  piliers  et  des  colonnes  ainsi  que  les  arcs 
delà  voûte.  Son  œuvre  était  déjà  fort  avancée,  lorsqu'en  travaillant  sur 
un  échafaud  élevé,  il  trébucha  et  fut  précipité  sur  le  sol.  Relevé  griève- 
ment blessé,  il  eut  encore  la  force  de  diriger  pendant  quelque  temps  la 
construction  de  l'autel  majeur  et  revint  mourir  en  France  en  1180. 

Bulletin  monumental,  t.  XV,  p.  5o3.  —  Eméric-David,  Hist.  de  la  Sculpt.  franc., 
1817-1871!,  p.  V'i,  45.  —  L.  Dussieux.  Les  artistes  français  «  l'étranger,  1876, 
p.  11,  -j(io.  —  CI).  Bauchal,  Nouv.  iliri.  </cs  architectes  français,  1887,  p.  529.  — 
L.  Gokse,  L'art  gothique,  1890,  p.  7,  îo't,  1 4 2,  210,  .V|o. 

Sons  Girard  de),  est  cité  dans  l'épitaphier  manuscrit  des  environs  de 
Paris,  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale,  connue  l'auteur  du  tombeau 
élevé  autrefois  dans  l'abbaye  de  Preuilly  (Seine-et-Marne)  à  Jean  de 
Ghanlay,  ancien  évéque  du  Mans,  mort  en  1291 .  D'autre  part,  un  dessin 
du  tombeau,  faisant  partie  de  la  collection  Gaignières,  porte  la  mention: 
Maist[ré]  G.  Palu  me  feis[t\. 

E.  Gkksv,  Mém.de  la  Suc.  des  Antiquaires  de  France,  t.  XXIII,  1807,  p.  574.375, 
58i.  —  Gaignières,  Bibl.  nat.  Départ,  des  Estampes,  Pe  11  a,  fol.  47  et  fonds  latin 
17026,  RI.  197.  —  H.  Boic.HOT,  Inv.  des  dessins  exécutés  pour  R.  de  Gaignières, 
1890,  nos  5554,  6749.  —  J-  Chappée,  Revue  hist.  et  aichéol.  du  Maine,  1896, 
p.  52-55. 

Sentier  Pierre),  sculpteur  et  peintre  du  xvr3  siècle,  établi  à  Lyon  de 
i54t  à  i55a,  était  au  nombre  des  artistes  participant,  eni548,  aux  déco- 
rations ordonnées  par  la  ville  lors  de  l'entrée  du  roi  Henri  II  et  de  la 
reine  Catherine  de  Médicis. 

Sentier  (Bastien),  sculpteur  et  peintre,  probablement  parent  de 
Pierre,  demeurait  à  Lyon  de  1 548  à  i554;  il  travailla  également  pour 
l'entrée  de  Henri  IL 

Natalis  Hom>ot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xivc  au  xvme  siècle,  1884,  p.  3^,  S7. 

Sept  Granges  (Corneille  de),  était  tout  à  la  fois  sculpteur,  peintre 
et  imprimeur;  on  le  rencontre  à  Lyon  de  ioa3  à  i566. 
Natalis  Iio.ndot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  mv°  au  xvai0  siècle,  1884.  p.  ay. 

Serjionnos  Jean.  Joseph  et  Simon  de  ,  sculpteurs  et  architectes  du 
xvi"  siècle,  réparent,  avec  leur  confrère  Pierre  Vieillard,  le  portail  de 
l'église  de  Montereau-Faut- Yonne  Seine-et-Marne  et  exécutent,  de 
ï549ài556,  d'importants  travaux  dans  cette  église.  Jean  de  Sergonnes, 


de  l'école  française  5 re- 

connue conducteur  de  l'œuvre,   reçoit  six  sous  par  jour:   les   autres  ne 
touchent  que  trois  et  quatre  sous. 

Arch.  dip.de  Seine-et-Marne;  GG,  ri',.  —  Revue  des   Sociétés   savantes,  '<'  série, 

t.  IV,  1N72,  p.  ">io. 

Serins  Benoit  de  ,  est  mentionné  parmi  les  artistes  occupés,  an 
\vie  siècle,  à  l'église  de  lîrou,  pour  le  compte  de  Marguerite  d'Autriche. 
11  sculpte  en  i52(>,  sur  le  tombeau  du  duc  Philibert  le  Beau,  les  deux 
génies  placés  à  la  tète  de  la  statue  et  celui  qui  soutient  le  casque.  Les 
trois  autres  sont  l'œuvre  d'un  sculpteur  d'origine  italienne,  Honoffre 
Campitoglio. 

Roi'sselet,  Hisl .  de  l'église  royale  de  Brou,  1826,  p.  119.  —  Du  Seigneur,  Notes 
sur  mis  t.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  1862,  p.  .iiô.  —  A.  Michiels,  L'art 
flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  p.  i!\-. 

Servant  (Bastien  ,  sculpteur  et  modeleur  du  xvie  siècle,  travaillait  à 
Lyon,  en  i54<^,  aux  apprêts  des  l'êtes  données  lors  de  l'entrée  de  Henri  II 
et  de  Catherine  de  Médicis. 

Natalis  Ronuot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  X'.V  au  xvni"  siècle,  i884,  p.  36. 

Setai'be  Laurens),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  de  la  fin  du 
XVIe  et  du  commencement  du  xvir"  siècle,  était  au  nombre  des  artistes 
ayant  obtenu  du  roi,  en  1608,  un  logement  dans  la  grande  galerie  du 
Louvre. 

A.  Rertv,  Topogr.  hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1868,  p.  101. 

Sibreeq  Bernard),  exerçait  son  art  à  Lyon  dans  la  première  moitié 
du  xvne  siècle. 

Sibreeq  (Gérard),  sculpteur  d'origine  wallonne,   sans  doute  parent 
de  Bernard,  était  établi  à  Lyon  de  i635  à  1643. 
Natalis  Koxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvme  siècle,  1884,  p.  ,\-j . 

Sieart  (Jean),  sculpteur  en  bois,  demeurant  à  Bourges  au  xvie  siècle, 
est  occupé,  en  1023,  à  l'Hùtel-Dieu  et  reçoit  10  livres  tournois  «  pour 
cinq  escussons  garnis  de  chappelets,  de  monseigneur  d'Orval  et  de 
madame  ladouarière  deNever,  faits  es  bouts  des  grans  pièces  de  bois  de 
la  charpenterie  de  l'Ostel  Dieu,  pour  ce  que  mondit  sieur  et  madame 
ont  donné  ledit  bois  dudit  Ostel  Dieu  ». 

De  Girardot,  Les  artistes  Je  Bourges,  (Archives  île  l'art  français,  2e  sér.,  t.  I, 
1861,  p.  207).  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  Fiance  au  xvf  siècle,  1887,  p.  5S. 

Sierck    Thierry  de),    sculpteur-architecte  lorrain,    fut   chargé,    en 


.">lN  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

i4oo.  d'élever,  dans  la  cathédrale  de  Metz,  un  tombeau  a  Pierre  Perral, 
maître  de  l'œuvre  de  cette  église  ;  ce  tombeau,  où  le  défunt  était  repré- 
senté à  genoux,  se  trouvait  placé  près  de  l'autel  de  la  Vierge. 

A.  Bégis.  Hist.  de  la  cath.  de  Vetz,  t.  !.  1 8 -, 0 ,  p.  164,  169;  t.  Il,  1S42,  p.  4rr.— 
Ch.  Bûchai.,  Novv.  die  t.  des  architectes  français,  1S87,  p.  !\G2. 

Sifrid  de  Worms.  Voir  Worms  Sifrid  de). 

SigOii,  moine  du  xie  siècle,  sculpteur,  savant  et  musicien  auquel  on 

attribuait   les    sculptures   ornant    autrefois    le    tombeau  de    Fulbert, 

évéque  de  Chartres.  Il  fut  élu,  en  io55,  abbé  de  Fougères. 

Maeii.i.on,  Annal,  ord-  S.  Bened.  t.  [V,  p.  55i.  —  Eméric-David,  Hist.  de  la 
sculpt.  franc.,  iMy-iSya,  p.  4'- 

Sinia  Pierre  ,  sculpteur  et  peintre  rémois,  travaillait  à  Laon  en 
i(>2~.  11  exécuta  d'abord  un  grand  tabernacle  en  chêne,  destiné  au  cou- 
vent des  Capucins.  Plus  tard,  il  en  sculpta  un  autre,  décoré  de  deux 
figures  d'anges,  pour  l'église  de  Vaux-sous-Laon  :  ce  dernier  existe 
encore  aujourd'hui. 

G.  Grandin,  Revue  de  l'art  français,  1895,  p.  i5i. 

Simai'l   Etienne},  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  résidait  dans  la 
ville  de  Troyes  de  1^21  à  i4^4- 
Natalis  Rondot,  Les  sculptt  urs  de  Troyes   Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  71). 

Simarl  Colas  ou  Nicolas  ,  était  employé,  au  commencement  du 
xvie  siècle,  à  la  cathédrale  de  Troyes.  sous  la  direction  de  l'architecte 
Jean  de  Soissons  ;  il  recevait,  par  jour,  2  sous  6  deniers  en  hiver  et 
3  sous  9  deniers  en  été. 

Vallet  de  Viriville,  Les  archives  historiques  du  département  de  l'Aube,  184 1, 
p.  5:2. 

Simon.   Deux  sculpteurs   de  ce  nom  vivaient  à  Paris  à  la  fin  du 

xme  siècle.  Ils  sont  mentionnés  dans  le  rôle  de  la  taille,  en  1292.  comme 

étant  imposés,  l'un,  de  12  deniers  et  l'autre,  de  12  sous. 

H.  Géraud,  I.  roli  de  la  taille  a  Paris,  is,>.  p.  53  [Doc.  inéd.  sur  l'hisi.  de 
France).    ' 

Si  midi  Gabriel  ,  sculpteur  lorrain  demeurant  à  Xeufchàteau  au  com- 
mencement du  xvne  siècle,  exécute  en  1606,  pour  la  ville  de  Mattain- 
court  Vosges  ,  un  écusson  aux  armes  du  duc  Charles  III.  En  i6i3,  il 
sculpte  les  armoiries  du  duc  Henri  II,  que  ce  prince  avait  ordonné  de 
placer  sur  les  portes  du  couvent  et  de  l'église  des  Minimes  d'Epinal. 

Arch.  dép.  de  la  Meurlhe,  Chambre  îles  comptes  de  Lorraine;  B.  0998,  6ooo, 
7089.  —  H.  Lepage,  Inv  somm.  des  arch.  -/•-  Ai  Meurthe,  t.  II,  187."),  p.  220,  017. 


DE    L'KCOLE    FRANÇAISE  .H<j 

Simon  Mathiasi,  exerçait  son  art  à  Lyon  vers  le  milieu  du 
xvii"  siècle.  Il  est  cité  dans  les  archives,  à  la  date  de  1602,  pour  avoir 
fait  «  deux  modèles  d'enfans  sur  des  lyons  et  le  modèle  du  marteau  de 
la  grande  porte  de  l'hostel  de  ville,  et  encores  le  modèle  du  dormant  sur 
la  porte  du  grand  degré  dudit  hostel,  pour  estre  le  tout  jeté  en  fonte  ». 

.\atalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvnie  siècle,  1884,  p.  48. 

Simon  d'Ailli.  Voir  Ailli  Simon  d). 

Simon  de  Bar.  Voir  Bai*  Simon  de). 

Simon  de  Saint-Omer.  Voir  Saint-Omer  (Simon  de  . 

Simonin  (Nicolas,  sculpteur  et  architecte  demeurant  à  Cravant 
(Yonne),  entreprit,  vers  le  milieu  du  xvic  siècle,  différents  travaux  dans 
l'église  d'Irancy,  près  d'Auxerre. 

Arch.  dép.  de  l'Yonne;  G.  24O0.  —  Qeantin,  Inv.  soinm.  des  areh.  de  l'Yonne, 
t.  Il,  1875,  p.  434. 

Simonin  (Claude),  sculpteur  lorrain,  était  occupé,  en  1629,  au  palais 
ducal  de  Nancy. 

H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  1862,  p.  108,  note  t. 

Sirasse  (Philippe),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  parisien  du 
xive  siècle,  sculpta,  en  i3Gc),  une  boîte  d'horloge  qui  fut  placée  au 
Louvre  dans  la  chambré  du  dauphin. 

A.  Bertv,  Topographie  historique  lu  Mcu.c  Paris,  t.  II,  1868,  p.  198. 

Shiler,  Selnslre  ou  Celoistre  (Glaux  ou  Nicolas  ,  fut  un  des  plus 
grands  maîtres  parmi  les  artistes  florissant  en  Bourgogne  à  la  fin  du 
xiv«  siècle.  Originaire  du  comté  de  Hollande,  il  vint  à  Dijon  eu  i'384  et 
y  collabora  tout  d'abord,  sous  les  ordres  de  Jean  de  Marville,  au  tom- 
beau de  Philippe  le  Hardi  ;  il  recevait  alors  2  francs  par  semaine  pour 
vses  gages. 
'  A  la  mort  de  Marville,  en  1 38ç) ,  il  lui  succéda  dans  la  conduite  des 
ouvrages  de  sculpture  exécutés  pour  le  duc  de  Bourgogne.  Ce  prince,  par 
lettres  patentes  datées  de  Melun  le  2'3  juillet  i'3^i),  le  nomma  en  effet 
«  son  ouvrier  d'imaigerie  à  exercer  ledit  ouvraige  d'imaigerie  a  autel 
gaigez  et  par  la  manière  que  faisait  feu  Jehan  de  Manreville  ».  Il  lui 
était  donc  accordé  8  gros  deux  tiers  d'un  franc  par  jour,  pour  lui,  un 
aide  et  un  domestique  avec  un  cheval.  Dans  la  suite,  en  i3;)3,  il  fut 
attaché  à  la  personne  du  duc  en  qualité  de  «  varlet  de  chambre  ». 

De  i38c)  à  i3c>3,  il  continua  la  décoration  du  portail  de  l'église  de  la 


OUO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Chartreuse  de  Chainpmol,  commencée  en  i38j.  On  lui  attribue  les  quatre 
statues  des  pieds-droits,  représentant  :  à  gauche,  Philippe  le  Hardi  age- 
nouillé, les  mains  jointes,  et  derrière  lui.  saint  Jean  debout,  portant  sur 
le  bras  droit  un  agneau  :  à  droite,  Marguerite  de  Flandre,  duchesse  de 
Bourgogne,  également  agenouillée,  et  derrière  elle,  sainte  Catherine 
reconnaissable  à  la  roue  qu'elle  tient  de  la  main  gauche.  En  i3y3,  il  lut 
envoyé  par  le  duc.  au  château  de  Meliun-sur-Vèvrc  Cher  ,  pour  exami- 
ner les  travaux  entrepris  par  ordre  de  Jean  de  Berry,  sous  la  direction 
d'André  Beauneveu;  c'est  ce  que  nous  apprend  un  compte  de  la  trésore- 
rie du  duc  de  Bourgogne  : 

«  A  Jehan  de  Beaumès,  paintre  et  varlet  de  chambre  de  monseigneur. 
etClaux  Slutre,  son  ouvrier  d'entailleure,  pour  eulx  deffrayer  des  frais 
et  despens  qu'ils  firent  en  allant  de  Dijon  à  Mehun  sur  Yèvre,  où  mon 
dit  seigneur  les  envoya  pour  visiter  certains  ouvraiges  de  peintures, 
d'ymaiges  et  d'entailleure  et  aultres  que  monseigneur  de  Berry  fait  faire 
audit  Mehun,  par  mandement  de  monseigneur  le  XXIe  jour  de  novembre 
mil  CCC  ÎIII»"  et  XIII .     XL  francs.  » 

De  i3o,5  à  1402,  l'artiste  exécuta  son  œuvre  capitale  :  le  luits  de  Moïse, 
appelé  aussi  Puits  de  Prophètes,  qui  occupait  jadis  le  centre  du  cloitrede 
la  Chartreuse  de  Champmol  et  qui  fait  partie  aujourd'hui  de  l'asile  des 
aliénés,  à  Dijon.  J'emprunte  à  MM.  Courajod  et  Marcou  la  description  de 
ce  beau  monument  de  pierre,  autreiois  peint  et  doré:  «  Sur  une  pile  hexa- 
gonale à  parements  unis  qui  couronne  une  puissante  moulure  est  monté 
un  piédestal  à  six  pans  qui  présente  sur  chacune  de  ses  faces  une  figure 
de  prophète  i  portée  sur  une  console  ornée  de  feuillages  variés,  vignes, 
chardons,  chicorées,  choux,  etc.  Au-dessous  des  prophètes,  une  inscrip- 
tion peinte  porte  le  nom  de  chacun  d'eux.  Les  angles  du  massif  sont 
garnis  de  colonnettes  dont  les  chapiteaux  soutiennent  des  figures  d'anges 
pleureurs  qui  déploient  leurs  ailes  sous  la  saillie  de  la  corniche.  » 

Le  Puits  de  Moïse,  un  des  chefs-d'œuvre  de  la  sculpture,  qu'on  peut 
comparer  avec  raison,  sinon  même  le  préférer,  aux  plus  belles  produc- 
tions de  la  Benaissance  italienne,  ne  mesure  pas  moins  de  4  ln-  5o  de 
hauteur  sur  2  m.  60  de  largeur.  Il  servait  de  piédestal  à  un  calvaire  où 
étaient  groupés,  aux  pieds  du  Christ  en  croix,  la  Vierge,  saint  Jean  et 
sainte  Madeleine.  Sluter.  dans  l'exécution  de  ce  dernier  ouvrage  et  peut- 
être  aussi  dans  celle  de  trois  des  prophètes  du  piédestal,  fut  aidé  par  son 
neveu,  Claux  de  Werve,  qu'il  avait  associé  à  ses  travaux  depuis  l'année 
i3ç)8.  A  la  Bévolution,  lors  de  la  suppression  du  monastère,  le  calvaire 
n'existait  déjà  plus,  et  on  ne  peut  assigner  une  date  à  sa  destruction  ; 
plusieurs  de  ses  fragments,  retrouvés  en  1842,  sont  aujourd'hui  au   Mu- 

1  L^s  six  prophètes  représentés  sont:  Moïse,  David.  Jérémie,  Zaeharie.  Daniel 
•■t  [sa'ie. 


DE    L  KCOLE    FRANÇAISE  021 

sée  de  Dijon.  Un  beau  moulage  du  Puils  de  Moïse  se  voit  au  Musée  de 
sculpture  comparée,  au  Trocadéro. 

Pendant  ce  temps,  Sluter  n'abandonna  pas  le  tombeau  de  Philippe  le 
Hardi,  commencé  en  i383  par  Jean  de  Marville,  et  il  acheva,  jusqu'en 
1 4o4,  la  partie  ornementale  du  pourtour  du  dé  et  deux  statuettes  de  pleu- 
rants. 

Le  il  juillet  l4o4>  deux  mois  et  demi  après  la  mort  de  Philippe  le 
Hardi,  le  nouveau  duc  Jean  sans  Peur  mande  à  Guillaume  Chenili,  re- 
ceveur général  de  ses  finances  en  Bourgogne,  «  qu'il  a  traitté  par  ses 
gens  avec  led.  Claux,  pour  achever  la  sépulture  du  duc  defiunt,  son 
père,  commencée  en  l'église  des  Chartreux  de  Ghampmol  lez  Dijon, 
pour  l'ymage  ou  sa  représentation  qui  y  doit  estre  mise,  avec  deux  grands 
anges  qui  tiendront  un  heaume  ou  bassinet  atout  son  timbre,  un  lion 
aux  pieds,  laquelle  représentation  sera  armée,  ou  en  habit  royal,  selon 
qu'il  jugera,  suivant  son  agrément,  le  plus  convenable,  accompagnée  de 
4o  ymages  pleurants,  semblables  aux  deux  qui  sont  déjà  faittes,  54  an- 
gelots d'albastre,  etc.,  que  led.  Claux  s'est  engagé  à  finir  à  ses  frais  et 
dépens  dans  4  ans,  en  fournissant  tout  ce  qui  sera  nécessaire  pour  cela 
généralement,  outre  les  provisions  de  matière  et  d'outils  qui  y  sont  déjà, 
lesquels  lui  resteront  à  la  fin  de  l'ouvrage,  moyennant  qu'il  luy  donnera 
pour  cela,  pour  ses  gages,  lesd.  4  ans,  960  1.  qui  luy  seront  payez  de 
quart  d'an  en  quart  d'an,  outre  ses  gages  de  8  gros  par  jour,  depuis  la 
mort  du  feu  duc  son  père  jusqu'au  dit  jour  XI  juillet,  et  2,000  francs  d'or 
pour  tous  frais  qu'il  fera  pour  ce,  tant  en  fourniture  de  matière,  outils, 
ouvriers  qu'en  autres  choses  quelconques,  savoir  chacun  d'iceux  4  ans 
5oolrancs,  qui  luy  seront  tellement  payez  qu'au  defiàut  led.  ouvrage  ne 
soit  nullement  retardé  et  qu'il  ne  puisse  point  alléguer  au  bout  desdits 
4  ans,  si  la  dite  sépulture  n'estoit  point  finie,  auquel  cas,  s'il  l'alleguoit, 
il  s'est  engagé  de  luy  donner  lesd.  8  gros  par  jour  de  gages,  pour  tout  le 
tems  qu'il  mettra  à  l'achever:  de  plus,  qu'il  a  été  convenu  avec  luy  que, 
si  la  grande  pièce  de  marbre  qui  est  en  l'église  desd.  Chartreux  venoit 
à  rompre  ou  endommager  en  aucune  manière  en  la  travaillant  et  la  pla- 
çant, il  n'en  repondroit  de  rien,  à  moins  que  ce  ne  fût  par  sa  faute  propre 
évidemment  ;  et  en  outre  qu'il  aura  sa  demeure  où  il  est  logé  actuelle- 
ment jusqu'à  ce  qu'il  ait  achevé  l'ouvrage,  avec  l'exemption  de  tout 
payement  et  de  touts  aydes  et  subvention  qui  se  lèveront  durant  lesd . 
tems  à  Dijon,  pour  quelque  raison  que  ce  soit.  C'est  pourquoi,  il  luy 
enjoint  de  le  payer  exactement  aux  termes  et  de  la  manière  que  dessus 
est  dit,  de  façon  que  tout  s'exécute  ponctuellement,  ainsy  qu'il  a  esté 
convenu  de  part  et  d'autre,  etc.   » 

J'ai  cité  ce  document  en  entier,  car  il  nous  fait  connaître  l'état  dans 
lequel  se  trouvait  la  sépulture  au  moment  ou  Sluter  cessa  de  s'en    occu- 


022  DICTIOXXAIRE    DES    SCULPTEURS 

per.  Nous  y  voyons  que  la  statue  du  duc  n'était  pas  commencée  et  qu'il 
manquait  4o  pleurants  et  5o  angelots.  La  part  la  plus  importante  dans 
la  sculpture  de  ce  beau  mausolée  n'appartient  donc  pas  à  Sluter,  mais  à 
Claux  de  Werve,  son  neveu,  qui  termina  complètement  l'ensemble  du 
monument  en  I412. 

En  dehors  des  œuvres  dont  je  viens  de  parler.  Claux  Sluter  fit  encore 
un  saint  Georges  pour  l'église  de  la  Chartreuse,  quelques  statues  pour 
la  chapelle  des  anges  et  pour  celle  de  GuidelaTrémoïlle.  dans  la  même 
église,  et  d'autres  figures  destinées  au  château  de  Germolles  Saône-et- 
Loire  .  En  i4<>4,  après  avoir  travaillé  dix-neuf  ans  à  tous  ces  ouvrages, 
il  se  retira  dans  l'abbaye  de  Saint-Etienne  de  Dijon,  où  il  s'était  assuré 
un  asile  pour  ses  vieux  jours  ;  car,  malgré  les  chefs-d'œuvre  qu'il  avait 
exécutés  et  l'estime  dont  il  jouissait  auprès  du  duc  de  Bourgogne,  le 
grand  artiste  était  loin  de  se  trouver  dans  une  position  aisée.  C'est  là 
qu'il  mourut  à  la  fin  de  1404  ou  au  commencement  de  i4oô,  et  son  corps 
fit  inhumé  dans  l'église  du  monastère. 

Arch.  dép.  de  la  Côte-d'Or;  B.  .".',2,  iï*'i  1  /4 1 , r> ,  i5oo,  i5oô,  i5i4,  i534,  4426, 
4V'y,  4431,  4454,  4435,  444o,  'li'ii.  4446,  ï'1'17,  4449,  11673.  —  Maillard  de  Cham- 
bire.  Voyage  pittoresque  en  Bourgogne,  i833,  p.  4g-5o.  —  De  Saint-Mémin, Rapport 
sur  les  restes  des  monuments  de  l'ancienne  Chartreuse  de  Dijon  (Mém.  de  la  commis- 
sion des  antiquités  de  la  Côte-d'Or,  série  in-8, 1. 1,  i852-i833,p.  1-45.  et  série  in-4,  1842, 
P  1  i-i5.  16-Ô1,  52-35).  —  Daniel  Ramée,  Le  moyen  âge  monumental  et  archéologique, 
iS-V",  t.  I,  p.  ni.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  i84g,  p.  Sj.î.  — 
Marcel  Canat,  Notes  sur  les  maîtres  des  mm  n  s  dés  durs  de  Bourgogne  (Bull,  monum. 
t.  XXI  i8Sr,  p.  17-30).  —  Eméric-David,  Eist.  de  la  sculpi.  franc.,  1817-1872,  p.  118- 
iiç).  —  A.  Michiels,  L'art  flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  p.  5-55. 
—  Deraisnes,  histoire  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  18SG,  p.  5n,  5i2,  5i6-5i8, 525- 
.'■■•:.,  55i  ;  Documents,  p.  623,  658,  647,  661,  674,  678,  689,  690,  695,  696,  G98,  699, 

7°^  7°7>  7<°>  712'  72°i  7a6i  728>  733i  759>  7i;S'  77°.  771-  78L  792>  79f'i  799-  — 
Eugène  Mûntz,  Claux  Sluter  et  la  sculpture  flamande  au  xve  siècle  (Magasin  pitto- 
resque,  20  série,  t.  VII,  1889,  p.  585-586,  J05-407).  —  L.  Courajod  et  F.  Marcoc, 
Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  i*<|2.  p.  4°,  67,  77,  88-99;  n°  675- 
675,  (177,  679-684.  —  L.  Gonse,  L'art  gothique,  i*<|i>,  p.  268,075,  44°~443- —  Idem, 
La  sculptai,  française,  1895,  p.  a5,  26-30,  44.  45,  46,  54. 

Smont  Villequin  .  sculpteur  d'origine  flamande,  résidait  à  Dijon  en 
i3<)3-i3p,4.  H  est  cité  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne  au  nombre 
des  collaborateurs  de  Claux  Sluter  dans  l'exécution  du  tombeau  de  Phi- 
lippe le  Hardi  et  dans  les  travaux  d'ornementation  entrepi'is  au  portail 
de  l'église  de  la  Chartreuse  de  Champmol  ;  il  recevait  alors,  pour  son 
salaire,  1  franc  et  demi  par  semaine.  Plus  tard,  en  i3o,8,  sous  le  nom 
de  Villequin  le  flamand,  on  le  retrouve  à  Lyon,  où  il  fut  peut-être  le 
maître  de  Jacques  Morel. 

Arch.  dép.  de  la  Côte-d'Or  :  B.  4434,  4435,  4437,  444o,  444 r-  —  De  Laborde, 
Les  dura  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  370.  —  A.  Michiels,  L'art  flamand  dans  l'est 
t(  le  midi  de  la  France.  1877,  p.  12.  —   Natalis  Roxdot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du 


de  l'école  française  5a3 

xive  ou  xviii"  siècle,   1884,  p.  16.  —  Df.haisnes,  Uist.  de  l'art  dans  laFlandre,  etc., 
i88(î,  p.  5i3,  ")i8;  Documents,  p.  (ifi'2,  G79,  690,  699,  712. 

Soignoles  Jean  de  ,  vivait  à  Paris,  au  xive  siècle,  quand  il  fut 
mandé  à  Dijon  pour  exécuter  le  tombeau  de  Philippe  de  Bourgogne  et 
de  sa  femme.  Voici  un  extrait  du  marché  passé  à  ce  sujet  le  18  sep- 
tembre i358  : 

«  Maistre  Jehan  deSoignoles,  maccon  et  ymaigier,  demourant  à  Paris 
en  la  rue  saint  Anthoine.  ...  a  marchandé.  ...  de  fayre  une  sépulture 
en  la  chapelle  Monseigneur  le  Duc  à  Dijon,  pour  la  manière  qui  s'en- 
suit. C'est  assavoir  qu'il  doit  faire  la  dite  sépulture,  dont  la  tombe  sera 
de  marbre  noir  de  Dînant,  ensemble  les  appondes  et  les  subassements 
d'icelle,  sur  laquelle  tombe  il  fera  deues  ymaiges.  deux  orilliers,  trois 
angeles,  et  deux  tabernacles,  un  lion  et  deux  ehienez  (chiens)  de  pierre 
d'alabastre.  Et  a  l'environ  de  la  dite  tombe  fera  arches  et  ymaiges  dedans 
de  tel  grant  comme  elles  y  pourront  estre  bonnement,  tout  d'alabastre. 
Lesquelles  deues  ymaiges  qui  seront  sur  la  dite  tombe,  l'une  sera  pour 
la  remembrance  de  feu  Monseigneur  Philippe  de  Bourgogne,  que  Dieux 
absoille,  aus  piez  du  quelz  sera  li  diz  lions.  Et  l'autre  ymage  sera  pour 
la  remembrance  de  ma  dite  dame  la  Royne  aus  piedz  de  laquelle  seront 
li  dit  deus  chienez.  Etc..  » 

Philippe  de  Bourgogne,  fils  du  duc  Eudes  IV  et  de  Jeanne  de  France, 
était  mort  d'une  chute  de  cheval  en  i346.  Sa  veuve,  Jeanne,  comtesse 
d'Armagnac ,  qui  s'était  remariée  au  roi  Jean ,  mourut  le  27  sep- 
tembre i3Go;  c'est  donc  deux  ans  avant  son  décès  qu'elle  commanda  à 
Jean  de  Soignoles  un  mausolée  pour  elle  et  son  premier  mari.  L'artiste 
toucha  un  salaire  de  35o  florins .  Ce  monument  n'existe  plus  aujourd'hui  ; 
il  devait  se  l'approcher  beaucoup,  par  son  ordonnance,  du  tombeau  de 
Philippe  le  Hardi,  et  il  est  possible  que  Jean  de  Marville,  Claux  Sluter 
et  Claux  de  Werve  s'en  soient  inspiré  plus  tard  pour  composer  leur 
œuvre . 

Arch.  de  la  Cote-d'Or,  Protoc.  a"  28.  —  De  L aborde,  Les  dues  de  Bourgogne,  t.  I, 
1849,  p.  .r>75 .  — Revue  îles  Sociétés  savantes,  "'  série,  t.  IV,  18O4,  P-  453-455. 

Sogues  (Martin  ,  sculpteur  établi  à  Tours  au  xvie  siècle,  nous  est 
connu  par  un  contrat,  daté  de  i585,  où  il  figure  comme  témoin  avec  le 
titre  de  «  faiseur  de  figures  ». 

E.  Giraddet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  071. 

Solîer  Arnaud  de  ,  sculpteur  et  architecte  travaillant  à  Montpellier 
au  xive  siècle,  fut  nommé  dix  fois  consul  de  sa  corporation  de  i36a 
a  1398. 

Renouvier  et  Hiçard,  Les  maîtres  de  pierre  et  autres  artisle$  gothiques  de  Mont- 


Ô24  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

pellier,  iS'i't,  I1-  32.  —  Bérard,  Dicl .  des  artistes  français,  1872,  col.  aâ.   —  Bac- 
chal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  535. 

Solier?»  Pierre  de  ,  peut-être  parent  du  précédent,  florissait  a  Avignon 
au  xive  siècle.  Un  troubadour  provençal,  B.  de  Parasolz,  a  célébré  son 
talent. 

Achard,  Noies  sur  quelques  anciens  artistes  d'Avignon  (Arch.  de  l'art  français, 
Documents,  t.  IV,  i855-i856,  p.   1711  . 

Sollel  François  ,  demeurait  à  Paris  au  xvi"  siècle.  Les  comptes  des 
bâtiments  royaux  le  citent  comme  recevant,  en  i566,  une  somme  de 
3o  livres  pour  des  travaux  exécutés  au  tombeau  du  roi  Henri  II.  François 
Sollet  était  sans  doute  un  sculpteur  ornemaniste. 

De  Laborde,  Lu  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I.  i83o,  p.  317.  —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  II,  1S80,  p.  128. 

Soquel  (Pierre),  appelé  aussi  Soquetti ,  sculpteur-architecte  du 
xve  siècle,  originaire  de  la  ville  de  Saint-Quentin,  en  Picardie,  se  rend 
en  Provence  et  y  travaille  de  1460  à  1470,  avec  Léon  d'Alveringue  ou 
Léon  l'Auvergnat,  à  l'église  de  Saint-Maximin.  Dans  la  suite,  en  i4", 
les  deux  artistes  entreprennent  la  construction  et  la  décoration  du  por- 
tail de  l'église  Saint-Sauveur  d'Aix.  A  partir  de  i4^4,  Pierre  Soquet  est 
seul  chargé  des  travaux  qu'il  conduit  jusqu'à  leur  achèvement  en  i5o3, 
époque  présumée  de  sa  mort. 

Un  marché  passé  à  Aix,  en  i499> "ous  fait  connaître  un  autre  ouvrage 
de  l'artiste  :  un  autel  en  pierre  commandé  par  un  jurisconsulte,  Jean 
Rabaud,  et  par  sa  femme  Jeanne  Porchier,  pour  être  placé  dans  la  cathé- 
drale au  milieu  de  la  nef  du  Corpus  Domini.  Cette  œuvre,  terminée  en 
1000,  moyennant  le  prix  de  3oo  florins,  se  composait  de  cinq  statues 
représentant  saint  Antoine,  saint  Maximin,  sainte  Madeleine  et  sainte 
Maxime,  autour  dune  Pieta.  Ce  groupe,  complété  par  un  homme  et 
deux  femmes  dans  l'attitude  de  la  prière,  était  supporté  par  un  socle, 
où  étaient  sculptés  cinq  bas-reliefs  figurant  une  sainte  Trinité  et  des 
épisodes  de  la  vie  de  saint  Maximin  et  de  sainte  Madeleine. 

Fauris  Saint- Vimcent  le  fils,  Mémoires  et  notices  relatifs  à  la  Provence,  p.  36.  — 
Eméric.  David,  Hist.  de  la  sculpt.  franc.,  1817-187-!.  p.  i5«>,  i5i.  —  Nu  ma  Coste,  Le 
mouvement  artistique  au  xv*  siècle  en  Provence  (Réun.  des  Soc.  sava/ites  des  départ ., 
1890,  p.  682-684;  1896,  p.  409  et  suiv.). 

Souflroii  Pierre»,  est  surtout  connu  comme  architecte,  mais  on  peut 
le  «lasser  aussi  au  nombre  des  sculpteurs.  Il  naquit  à  Auch  en  i555  ou 
ï565.  Plusieurs  auteurs  lui  donnent  une  origine  italienne  et  le  désignent 
sous  le  nom  de  Sufroni;  cette  opinion  ne  repose  sur  aucun  document. 
Peut-être  alla-t-il  étudier  son  art  en  Italie  ;  ce  qu'il  y  a  de  certain,   c'est 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  020 

qu'il  se  trouvait  à  Aueh  quand  il  lut  mandé  à  Toulouse,  en  1697,  pour 
terminer,  en  collaboration  avec  Dominique  Capmartin,  maître  des 
œuvres  et  réparations  royales  en  la  sénéchaussée  de  Toulouse,  le  pont 
Saint-Cyprien  qui  avait  été  commencé  en  i543  par  Nicolas  Bachelier  et 
continué  par  son  fils  Dominique.  Ce  travail,  achevé  en  1600,  fut  repris 
plus  tard  ;  Pierre  Souffron  y  était  encore  occupé  en  1612  et  1614.  Entre 
temps,  il  aurait  édilié,  avec  Dominique  Bachelier,  l'hôtel  Glary,  à  Tou- 
louse. Nommé,  en  1698,  architecte  de  l'église  Sainte-Marie  d'Auch,  il 
exécuta  pour  cette  église,  de  i6o5  à  1609,  le  maitre-autel  orné  de  sculp- 
tures et  les  travées  extérieures  de  l'abside.  Il  aurait  dirigé  également, 
de  1099  à  l6o3,  la  construction  du  château  de  Cadillac  appartenant  au 
duc  d'Epernon  ;  il  est  en  efiét  mentionné  dans  les  archives  départe- 
mentales de  la  Gironde  sous  le  titre  «  d'architecte  et  ingénieur  des 
bâtiments  de  la  maison  de  Navarre  et  conduisant  le  bâtiment  de  Cadil- 
lac ». 

Pierre  Soullron  vivait  encore  en  1621,  car  on  trouve  sa  signature  sur 
un  contrat  de  location  du  26  avril  de  la  même  année  ;  il  mourut  avant 
le  10  mai  1622,  sa  veuve.  Gailhardine  Marmande,  figurant,  à  cette  date, 
dans  un  acte  de  mainmise.  C'est  donc  a  un  autre  Pierre  Souffron  qu'il 
faut  attribuer,  dans  la  ville  d'Auch,  l'autel  du  chœur  de  la  chapelle  du 
lycée  et  la  porte,  aujourd'hui  mutilée,  de  l'ancienne  église  des  Carmé- 
lites, ces  œuvres  ayant  été  faites  postérieurement  à  l'année  1622.  Ce 
deuxième  Pierre  Soullron  était  maître  d'œuvre  de  l'église  Sainte-Marie 
d'Auch  en  1O4+.  On  ne  sait  quel  degré  de  parenté  pouvait  exister  entre 
ces  deux  artistes  qui,  portant  le  même  nom,  vivaient  tous  deux  à  Aueh 
presqu'à  la  même  époque. 

Prosper  Lafforgue,  Recherches  sur  les  arts  et  les  artistes  en  Gasgogne  au  xvi*  siè- 
cle, 186S,  p.  54-4o>  5y,  60,  61,  (ri.  —  Ch.  Balxhal,  Nouv.  die  t.  des  architectes 
français,  1887,  p.  557.  —  Braquehaïe,  Les  architectes,  sculpteurs,  etc.,  du  due 
d'Epernon  Réun.  des  Soc  des  beaux-arts  des  départ.,  i88/|.  p  i85,  i85).  —Idem, 
Les  artistes  du  duc  d'Epernon  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i88(i, 
p.  463).  —  Idem,  Pierre  Souffron  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i8c)o, 
p.  855-S.">3). 

Soulas  ou  Sola*  Jean  ,  était  établi  à  Paris  au  commencement  du 
xvie  siècle.  Le  3  octobre  i5o5,  il  passa  un  marché  avec  Jean  Tronsson, 
marchand  drapier  et  bourgeois  de  Paris,  pour  sculpter  une  Mise  au 
Tombeau  et  une  Résurrection  dans  la  chapelle  Notre-Dame,  située 
au  chevet  de  l'église  Saint-Germain-l'Auxerrois.  Voici  un  extrait  de  ce 
marché  : 

«  Jehan  Solas,  tailleur  d'ymaiges,  demeurant  à  Paris,  confesse  avoir 
fait  marché  et  convenant  avec  honorable  homme  Jehan  Tronsson,  mar- 
chant drappier  et  bourgeois  de  Paris,  à  ce  présent  et  comparant,  de  faire 


02b  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

pour  luy  en  l'église  Monseigneur  Saint  Germain  l'Auxerrois  à  Paris,  ou 
chevet  d'icelle  église,  à  l'un  des  costez  de  la  chapelle  Nostre-Dame.  ung 
sépulcre  de  Nostre  Seigneur,  ou  quel  y  aura  les  ymaiges  aussi  bien 
i'aictes,  de  telles  grandeurs  que  le  lieu  se  comporte,  et  d'aussi  bonne 
pierre  que  le  sépulcre  qui  est  fait  à  Saint  Ynocent,  contre  la  chapelle 
d'Orgemont,  ou  mieulx  se  l'aire  se  peult.  Item  de  faire  de  l'autre  costé 
de  la  dite  chapelle  Nostre  Dame  la  Résurrection  de  Nostre  Seigneur, 
c'est  assavoir  ung  tombeau  aussi  grand  que  faire  se  pourra,  où  aura 
1  imaige  de  Nostre  Seigneur  qui  resuccitera  et  ystera  du  dict  tombeau, 
en  la  forme  et  manière  connue estre  doit;  etaux  deux  costez  deux  angles; 
et  au  bas,  à  l'entour  du  dit  tombeau,  trois  chevaliers  aussi  en  la  forme 
et  manière  qu'il  appartient  et  qui  sera  advisé  pour  le  mieulx,  le  tout 
aussi  de  pierre  de  Tonnarre  la  milleure  que  faire  se  pourra.  Et  les 
dictes  ymaiges  de  la  plus  grant  grandeur  semblahlement  que  faire  se 
pourra  selon  le  lieu,  etc..  » 
Ce  travail  fut  payé  à  l'artiste  la  somme  de  200  écus  d'or. 
En  1019,  nous  trouvons  Jean  Soûlas  occupé  à  la  cathédrale  de  Char- 
tres. Les  registres  du  chapitre  de  cette  église  renferment  en  eflet  le 
traité  suivant,  par  lequel  l'artiste  s'obligeait  à  exécuter  plusieurs 
groupes  de  pierre  destinés  à  orner  le  pourtour  du  chœur: 

«  Dimanche  2  janvier  i5io,.  Vint  et  fut  présent  en  sa  personne  Jehan 
Soûlas  maislre  yuiager,  demourant  à  Paris  au  cymetière  Saint  Jehan, 
paroisse  de  St  Jehan  en  Grève,  le  quel  congnut  et  confessa  avoir  mar- 
chandé, etc..  C'est  assavoir  que  ledit  Jehan  Soûlas  a  promis  faire  bien 
et  deuement,  ainsi  qu'il  appartient,  de  bonne  pierre  de  la  carrière 
de  Tonnerre,  les  ymages  qu'il  fault  pour  quatre  histoires  cy  après  dési- 
gnées. En  la  première  histoire  sera  figuré  Joachim.  en  l'aage  de  qua- 
rante ans  ou  environ,  gardant  les  bestes,  assavoir  deux  chèvres,  trois 
moutons  et  deux  aigneaulx,  deux  bergers  et  ung  chien,  et  l'ange  descen- 
dant du  ciel  et  parlant  à  luy.  En  la  seconde  ou  figurera  Anne  en  l'aage 
aussi  de  XL  ans  ou  environ,  triste  et  dolente,  gardant  sa  maison  avec  sa 
chamberière  et  l'ange  descendant  du  ciel  parlant  à  elle,  et  devant  elle 
ung  oratoire,  et  près  d'elle  un  orillier  et  ung  chien  barbet  sortant  de 
dessoubz  l'oratoire.  En  la  tierce  sera  figurée  la  ville  de  Jérusalem  et  en 
une  des  portes,  qui  sera  dite  la  porte  dorée,  arriveront  Anne  et  Joa- 
chym  l'un  d'un  costé  et  l'autre  de  l'autre,  et  derrière  Joachym  ung 
lévrier  et  du  costé  de  saincte  Aune  sa  chamberière.  Et  en  la  quatriesme 
histoire  sera  figurée  saincte  Anne  couchée  au  lict,  et  une  femme  qui 
tiendra  la  vierge  Marie,  et  deux  autres  femmes,  l'une  tenant  ung  pot,  en 
façon  d'argent,  descouvert,  et  l'autre  faisant  de  la  bouillie,  et  au  des- 
soubz du  lit  une  cuvete,  et  au  cousté  du  lict,  joignant  le  bort.  sur  une 
escabelle,  aiant  ung  linge  dessus,  ung  bassin  et  une  coupe  en  façon  d  ai- 


ce  l'école  française  5aj 

gcnt,  le  lict  à  pilliers  et  du  linge  à  l'entour  des  pilliers  en  façon  de 
rideaulx  de  lict,  et  au  dessus  ung  ciel  où  il  y  a  des  cam panes  pendantes 
au  long  du  lict,  et  le  tout  aussi  bien  ou  mieulx  qu'il  est  figuré  et  que  les 
dites  histoires  sont  pourtraictes  et  figurées  de  blanc  et  de  noir  sur  deux 
pièces  de  toille  pour  ce  faietes  et  présentement  exhibéees  sic,  baillées 
et  délaissées  au  dit  Jehan  Soûlas  pour  l'aire  les  dicts  ymaiges  à  la  sem- 
blance  du  pourtraict.  Lesquelles  deux  pièces  de  toille,  ainsi  pourtraictes 
et  figurées  :  iceluy  Soûlas  sera  tenu  rendre  à  mes  dits  sieurs  de  chap- 
pittre  avecques  les  dits  ymaiges,  et  si  a  promis  le  dit  Soûlas  fairre  les 
dits  ymaiges  aussi  bien  ou  mieulx  que  ceulx  qui  sont  autour  du  chœur 
de  l'église  Nostre  Dame  de  Paris,  pour  les  devant  dites  ymaiges  asseoir 
en  la  clôture  du  cueur  de  la  dite  église  de  Chartres  du  costé  destre,  sur 
la  seconde  chapelle  en  laquelle  est  de  présent  la  chapelle  Saint 
Lubin,  etc.,  etc.   » 

Jean  Soûlas  prenait  l'engagement,  après  avoir  terminé  ces  ouvrages  à 
Paris,  de  les  faire  transporter  à  Chartres  et  de  les  mettre  en  place.  Il 
toucha  pour  le  tout  deux  cent  quatre-vingts  livres  tournois. 

Nous  voyons  par  ce  contrat  que  l'invention  et  la  composition  de  ces 
quatre  bas-reliefs  ne  sont  pas  l'œuvre  de  l'artiste,  celui-ci  devant  s'en 
rapportera  la  description  détaillée  qui  lui  était  donnée  et  aux  dessins 
qui  lui  étaient  confiés.  Ces  sculptures  existent  toujours  et  concourentau 
bel  ensemble  décoratif  du  pourtour  du  chœur  de  la  cathédrale  de  Char- 
tres, dont  les  autres  parties  ont  été  exécutées  par  François  Marchand 
en  i542,  par  Nicolas  Guibert  en  i543,  par  Thomas  Boudin  en  1610- 
1611,  et  plus  tard,  parTuby  le  jeune,  Simon  Mazières,  etc. 

On  peut  encore  attribuer  à  Jean  Soûlas  un  bas-relief  de  la  Nativité  du 

Christ,  qui  figurait,  au  xvie  siècle,    dans  la   cathédrale  de  Chartres  sur 

l'autel  de  la  chapelle  des  Vierges  ;  placé  aujourd'hui  au  Louvre  dans  le 

Musée  de  la  Renaissance,  il  a  fait  partie  pendant  la  Révolution  du  Musée 

des  Petits- Augustins,  où  Lenoir  l'avait  désigné,  à  tort,  comme  un  ouvrage 

de  François  Marchand,  représentant  Y  Adoration  des  Mages. 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  G.  181.  —  Leroux  de  Linct,  Jehan  Solas  (Archives  de 
l'art  français,  Documents,  t.  IV,  18Ô12,  p.  i33-i35).  —  L.  Merlet,  Bkllier  de  la 
Chavignerie  et  de  Montaiglon,  Jehan  Solas,  sculpteur  de  Paris  (  Archives  de  l'art 
français,  Documents,  t.  IV,  i855-i856,  \>.  194-199).  —  L.  Merlet,  Bull,  monumental, 
t.  XXII,  i856,  p.  291-294.  —  Idem,  Inv.  somm.  des  arch.  d'Eure-etLoir,  t.  VI,  1890, 
p.  25.  —  F.  de  Mély,  Jehan  Soûlas  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ., 
1889,  p.  796-80.")).  —Bull,  de  la  Soc,  des  Antiq.  de  France,  1S89,  p.  i5a.  — 
L.  Uonse,  La  sculpture  française,  1895,  p  87. 

Sourissrau  Denisy,  exerçait  sou  art  à  Poitiers  au  xvi8  siècle.  On 
trouve  trace  de  cet  artiste  vers  iô6a. 

Bull,  du  comité  des  mon.  et  des  arts.  t.  II,  1842-1840,  p.  Wj  .  —  F.  Bourquelot, 
Hist.    de  la  sculpl.  et    des  arts  plast.  en  France,  18^6. 


Ô28  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

Soyer  Jean  ,  sculpteur  parisien  de  la  première  moitié  du  xvn*  siècle, 
fit  baptiser  une  fille,  le  Ier  septembre  1608,  sur  la  paroisse  Saint-Sul- 
pice.  Il  dut  avoir  un  fils,  Bertrand  Soyer,  sculpteur  comme  lui,  qui 
mourut  à  Paris  en  i663,  à  l'âge  de  60  ans. 

Herllison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  1870,  p.  416. 

Speradoii  Herment  ,  vivait,  au  xve  siècle,  à  Orléans  et  y  exécutait 
différents  travaux.  Les  comptes  de  la  ville,  en  l'année  1461,  font  men- 
tion de  cet  artiste  de  la  façon  suivante  : 

«  Il  fut  payé  i5  liv.  8  sous  a  Herment  Speradon,  tailleur  d'ymages  de 
pierre,  pour  avoir  taillé  ung  ymage  de  Nostre-Dame  des  Miracles,  ung 
autre  de  saint  Paoul,  les  armes  du  roy  couronné,  celles  de  MS  le  duc 
d'Orliens  et  de  Milan  avec  les  armes  de  la  ville,  tout  couvert  de  deux 
tabernacles  lesquels  ont  été  ordonnés  être  assis  au  portail  du  boulouard 
de  la  porte  Renard,  en  fournissant  tout.  » 

Archives  municipales  d'Orléans,  n"  2625.  —  De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne, 
t.  III,  i85a,p.   453. 

Sprale  François),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvie  siècle^ 
était  occupé,  en  i549,  aux  apprêts  des  fêtes  données  par  la  ville  en 
l'honneur  du  prince  d'Espagne. 

A.  Bérard,  Dict.biogr.  des  artistes  français,  iH--i,  col.  76.").  —Ed.  Bonnaffé,  Le 
meuble  en  France  au  xvi°  siècle,  1887,  p.  36. 

Stein  Ulrich  de),  sculpteur  alsacien,  travaillait,  au  xve  siècle,  à  Stras- 
bourg, où  il  acheta  le  droit  de  bourgeoisie  en  i4~3. 

Ch.  (JÉr.ARD,    Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  1873,  p.  257. 

Steinbach  Erwin  de  .  Ce  célèbre  architecte  et  sculpteur  du- 
xinc  siècle  naquit  selon  les  uns,  dans  le  margraviat  de  Bade,  ou  d'après 
les  autres,  dans  le  village  de  Steinbach,  près  de  Thann  :  quoiqu'il  en 
soit,  il  fit  toute  sa  carrière  en  Alsace.  Il  devait  être  employé  à  la  recons- 
truction de  l'église  monastique  de  Haslach,  quand  il  fut  nommé  maître 
des  œuvres  de  la  cathédrale  de  Strasbourg,  en  ia;5,  sous  l'épiscopat  de 
Conrad  III  de  Lichtemberg.  Il  acheva  d'abord  les  voûtes  de  cette  cathé- 
drale dont  il  commença  la  façade  en  1277:  ceci  est  prouvé  par  une  ins- 
cription qui  se  lisait,  jusqu'en  1720,  sur  le  portail  gauche  de  l'église  : 

Anno  Dom.  MCC.  LXXVII in  diebeati  Urbani  hoc  gloriosum  opus 
incoadt  magister  Ej\ciniis  de  Steinbach. 

De  1291  à  1294,  Erwin  reconstruisit,  dans  la  ville  de  Rhinau,  le  monas- 
tère de  Hanau  qui  avait  été  englouti  par  le  Rhin  en  1290.  Après  l'in- 
cendie de  la  cathédrale  de  Strasbourg,  survenu  le  14  août  1298,  il  entre- 


de  l'école  française  029 

prit  la  réfection  complète  du  monument  et  y  travailla  jusqu'à  sa  mort. 
Le  dernier  chef-d'œuvre  qu'il  y  exécuta  fut  la  chapelle  de  la  Vierge,  ter- 
minée en  i3i6.  Cette  chapelle,  adossée  au  jubé,  subsista  jusqu'en  1681, 
époque  où  elle  fut  malheureusement  détruite  par  les  architectes  chargés 
de  la  restauration  de  l'édifice  reconquis  sur  le  protestantisme. 

Le  seul  ouvrage  de  sculpture  qu'on  puisse  attribuer  incontestablement 
a  l'artiste  est,  dans  la  cathédrale  de  Strasbourg,  le  tombeau  de  l'évèque 
Conrad,  mort  en  1299.  Ce  mausolée,  placé  clans  la  chapelle  de  Saint- 
Jean-Bapliste,  représente  l'évèque  couché  sur  une  dalle,  revêtu  de  ses 
habits  pontificaux,  la  crosse  à  la  main  et  les  pieds  appuyés  sur  un 
lion. 

Erwin  de  Steinbaeh,  regardé  d'après  la  tradition  comme  le  fondateur 
des  premières  loges  maçonniques,  mourut  à  Strasbourg  le  ij  janvier 
i'3i8.  Il  fut  enterré  dans  le  petit  cimetière  situé  entre  la  chapelle  Saint- 
Jean-Baptiste  et  le  grand  séminaire;  l'épitaphe  suivante,  en  majuscules 
gothiques,  s'y  trouve  conservée  : 

Anno  Dom.  MCCC.  XVIII.  XVI.  KL.  Februarii,  obiit  magister 
Encinus  gubernatov  fabrica  ecclesiœ  avgentinensis . 

Daniel  Ramée,  Hist.  de  l'architecture,  t.  II,  1845.  p.  289,  555.  —  Revue  archéolo- 
gique, 1870-1871.  —  Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age, 
t.  I,  1872,  p.  iyo-25(|.  —  H.  Ménard,  L'art  en  Alsace-Lorraine,  1876,  p.  43-46.  — 
L.  Goxse,  L'art  gothique,  1890,  p.  547. 

Steinbaeli  iJean  Erwin  de  ,  sculpteur  alsacien  du  xivc  siècle,  petit- 
fils  du  précédent,  dut  travaillera  la  décoration  de  la  cathédrale  de  Stras- 
bourg. On  lui  attribue  une  statue  de  saint  Jean-Baptiste,  placée  dans 
l'église  de  Dorlisheim.  Il  mourut  en  i33g. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  187:2.  p.  'vu, 
022. 

Strasboura,-  Conrad  ou  Coinrot  de  ,  sculpteur  alsacien  résidant  à 
Troyes  au  xiv°  siècle,  était  occupé,  en  i384,  au  jubé  de  la  cathédrale 
et  recevait  4  sous  2  deniers  par  jour.  Ce  salaire,  élevé  pour  l'époque 
i'i3  fr.  40  c.  de  nos  jours  ,  était  le  même  que  celui  attribué  à  l'architecte 
de  l'église,  Henri  Soudan  ;  les  travaux  exécutés  par  Conrad  de  Stras- 
bourg devaient  donc  avoir  une  certaine  importance. 

J.  Quicherat,  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  France,  t.  XIX,  1849, p.  :•"'. 
-  L.  Pigeottk,  Etude  sur  les  travaux  d'achèvement  de  lu  cathédrale  de  Troyes, 
1870,  p.  188.  —  Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  h  Moyen  Age, 
t.  I,  1872,  p.  (58.  —  Assier,  Les  aris  et  la  artistes  dans  l'ancienni  capitalt 
rfe  '<'  Champagne,  1876,  p.  91.  —  Natalis  Roxdot,  Ro.io  de  l'urt  français,  188 
p.  67. 

Supplice  ou  Sulpiee  (André  ,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  ori- 

54 


53o  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

ginaire  de  la  ville  de  Bourges,  vient  se  fixer,  en  1^62,  à  Mende  et  y 
sculpte  les  boiseries  du  chœur  de  la  cathédrale.  On  le  trouve  encore 
dans  cette  ville  en  I469.  Plus  tard,  il  se  rend  à  Marvejols  et,  ensuite, 
dans  le  diocèse  de  Rodez,  où  il  entreprend  d'abord  les  stalles  de  la 
Chartreuse  de  Ville  franche  pour  le  compte  de  Dom  Alain  de  Saint- 
Goésnon,  recteur  du  monastère.  Le  chapitre  de  l'église  collégiale  de 
Vilk'iVanchC;  pouvant  ainsi  apprécier  son  talent,  lui  donne,  en  147^,  la 
commande  de  quarante  stalles  hautes  et  de  trente  basses,  moyennant  le 
prix  de  600  livres  en  argent  et  de  Co  pipes  de  vin  ;  le  travail  fut  terminé 
en  1487.  Mutilées  par  les  protestants  en  i56i,  ces  stalles  existent  encore 
en  partie. 

Pendant  le  même  temps,  en  i4yB,  André  Sulpice  fait  marché  avec 
Bertrand  IV  de  Chalençon,  évèque  de  Rodez,  pour  la  confection  des 
stalles  de  sa  cathédrale.  Cet  ouvrage,  le  dernier  de  l'artiste  et  le  plus 
important  assurément,  fut  achevé  dans  l'espace  de  huit  ans  ;  il  fut  payé 
1700  livres  tournois,  plus  des  redevances  en  nature.  C'est  un  des  plus 
beaux  spécimens  qui  nous  restent  de  la  sculpture  en  bois  du  xve  siècle. 

On  attribue  encore  à  André  Sulpice  les  boiseries  du  choeur  de  la 
cathédrale  de  Béziers,  celles  de  l'ancienne  cathédrale  de  Vence,  près  de 
Nice,  et  enfin  les  stalles  de  l'abbaye  de  Locdieu,  qu'il  aurait  exécutées, 
en  14^9,  par  traité  passé  avec  Etienne  Firminhac  de  Conques,  abbé  du 
couvent.  Il  mourut  entre  î^Sg  et  i49°- 

B10N  de  Marlayagne,  Anciens  artistes  du  Rouergue  (Annules  archéologiques, 
1.  XI,  i.S.'m,  p.  120).  — Idem.  Hist.  de  la  cath.  de  Rodez,  1876,  p.  63,  G4.  65.  — 
F.  André,  Un  artiste  sculpteur  de  Bourges  [Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ.,  i88ti,  p.  2Û2-239,  pi.  V).  —  Victor  Laffo.w  Historique  du  chœur  et 
iconologie  des  stalles  de  l'église  N.-D.  de  Villefranche  de  Rouergue,  188g,  p.  6,  7, 
ir,  37. 


Tablin  ou  Cablan,  «  maistre  ymageur  »  de  la  ville  de  Nevers, 
reçoit,  en  i538,  35  livres  tournois  pour  avoir  placé,  à  l'entrée  du  portail 
de  Loire,  une  statue  de  la  Vierge  avec  son  piédestal  sur  lequel  il  avait 


iif  l'école  française  53i 

sculpté  les  armes  du  roi  ainsi  que  celles  de  la  duchesse  de  Nevers  et  de 
son  fils  ;  ces  armoiries  étaient  accompagnées  de  deux  salamandres. 

Arch.  comm.  de  la  mile  de  Nevers  ;  CC.  109.  —  L'abbé  Bodtillier,  Inv.  somm. 
des  arch.  'muni,  de  la  mllede  Nevers,  1876,  série  CC,  p.  >. 

Tacoul  Pierre  .  travaillait  à  Lille  vers  la  fin  du  xvr  siècle.  En  i5g6, 
il  était  occupé  à  la  halle  échevinale  et  touchait  78;  livres  pour  avoir 
décoré  un  pignon  et  plusieurs  cheminées. 

.!.  Houpor,    La  halle  échevinali   de  Lille,   1870,  p.    69,   70.  —   Bak.hu,    ÎVoi 
tli<t., les  architectes  français,  1887,  p.  54t. 


IV. 


Taillt'bois  Guillerain  ,  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  Troyes  au 
commencement  du  xve  siècle.  Il  mourut  en  i4afi. 

Natalis  Rondot,  Ias  sculpteurs  de  la  aille  de  Troyes  [Revue  de  fan  français,  1887, 
p.  71). 

Tailleleu  Gilles  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  est  cité  dans  les 
comptes  des  ducs  de  Hourgogne  comme  ayant  été  employé  à  Dijon,  de 
i384  à  i388,  à  l'exécution  du  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  sous  la 
direction  de  Jean  de  Marville.  Il  touchait  2  francs  par  semaine  pour  ses 
gages. 

Tailleleu  Tassin  .  fils  du  précédent,  travaillait  à  Dijon,  en  même 
temps  que  son  père,  au  tombeau  de  Philippe  le  Hardi,  à  raison  de  1  franc 
par  semaine. 

Arch.  dép.  de  la  Çàte-d'Or;  B.  4426,  4-/i2;i,  443',  4453.  —  De  Laborde,  Les  ducs 
de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  376.  —  Dehaisxes,  llist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc., 
1886,  p.  5ia  ;  Documents,  p.  65a,  058,  647,  66i. 

Tailleur  Jehannin  le  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Troyes,  est 
occupé,  vers  1420,  à  la  décoration  du  bull'et  des  orgues  delà  cathédrale; 
il  reçoit  100  sous  pour  avoir  sculpté  l'auge  placé  au  sommet. 

Revue  des  Sociétés  savantes,  o»  série,  t.  III,  1872,  p.  467. 

Talon  (Pierre),  sculpteur  et  peintre  du  xvie  siècle,  était  établi  à  Lyon 
de  i533  a  i548. 

Natalis  Ro.vdot,  Les  sculpteurs  île  Lyon  du  xive  au  xviu6  siècle,  1884,  p.  53. 

Taquet  ou  Tacel  Jean,,  sculpteur  en  bois,  résidant  à  Paris  au 
xvi°  siècle,  collaborait  aux  travaux  du  Louvre,  sous  la  direction  de 
Pierre  Lescot.  En  1066,  les  comptes  des  bâtiments  royaux  portent  : 

«  A  JeanTacquet,  tailleur  en  bois,  la  somme  de  40  liv.,  sur  et  tant- 
moins  de  ce  que  luy  pourra  estre  deub,  pour  tailler  en  bois  de  feuillages 
et  autres  oruemens,  huict  pommeaux   pour  estre  applicquez  au  ciel  et 


5'3'2  DICTIONNAIRE    DÈS    SCULPTEURS 

plat  fond  de  l'antichambre  de  la  Reyne,   au  corps  d'hostel  que  l'on  a 
basty  du  costé  de  la  rivière,  pour  loger  Sa  Majesté.  » 

En  i368,  il  recevait  encore  une  somme  de  5o  livres,  «  à  luy  ordonnée 
par  ledit  sieur  de  Clagny  (Pierre  Leseot  ,  pour  avoir  vendu  quatre 
chandelliers  de  bois  de  noyer,  ayant  chacun  cinq  branches,  tout  enri- 
chis de  vazes  avec  gauderons,  feuillages,  masques,  guillochis  et  autres 
ornemens  antiques  pour  être  pendus  à  l'antichambre  et  celle  de  la 
Reyne  audit  bastiment  neuf  du  Louvre.  » 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  5i5,  52o.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  1,  1880,  p.  124,  i38,  i3g.  —  Bebty,  Topogr.  hist.  du 
Vieux  Paris,  t.  I,  iS(>6,  p.  2.12,  255.  —  A.  de  Champeaux,  Le  meuble,  t.  I,  i885, 
p.  172.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvie  siècle,  1887,  p.  05. 

Taroii   Jacquemart),  exerçait  son  art  à  Valenciennes  au   commence 

ment  du  xvie  siècle.  En  i5oq,  il  serait  allé  à  Saint-Omerpour  participer 

à  la  sculpture  du  portail  de  la  cathédrale. 

De  La  Fons-Melicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  1860,  p.  5o.  —  Bérard, 
liiri .  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  770. 

Tartier  (Guillaume),  sculpteur  en  bois  du  xvr2  siècle,  travaillait  à 
Chàlons-sur-Marne  vers  i533. 
I,.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  chàlonnais,  1889,  p.  36. 

Tassîn    Claude  ,  vivait  à  Troyes  au  commencement  du  xvie  siècle. 

En  i5i3,  il  était  occupé  au  jubé  de  l'église  Sainte-Madeleine,  sous  la 

direction  de  Jean  Gailde. 

Assier,  Comptes  de  la  fabrique  de  ièijlise  de  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  1854, 
p.  .ï(i,  .'\'i,  (\6. 

Tassin  Jean  .  sculpteur  en  bois,  était  établi  a  Paris  au  xvie  siècle.  Il 
mourut  le  i5  novembre  i5o,5  et  fut  inhumé  sur  la  paroisse  Saint-Paul. 
Ne  serait-ce  pas  le  même  artiste  que  Jean  Taquet  ou  Tacet  qui  était 
employé  au  Louvre  vers  i5(i6  et  dont  j'ai  parlé  plus  haut? 

Heri.uison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  187.Î,  p.  420.  —  Eug.  Piot, 
Etat  civil  de  quelques  artisies  français,  i*-~>,  p.  119. 

Taurigny  ou  Taurin  Richard  ,  sculpteur  en  bois,  né  à  Rouen,  rési- 
dait dans  sa  ville  natale  à  la  fin  du  xve  et  au  commencement  du  xvie  siè- 
cle. Après  avoir  travaillé  au  château  de  Gaillon,  entre  1002  et  i5io,  il 
se  rendit  en  Italie,  où  il  exécuta,  dans  l'église  Sainte-Justine  de  Padoue, 
des  stalles  ornées  de  sujets  tirés  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament. 
Il  sculpta  également  sur  les  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale  de  Milan 
plusieurs  épisodes  de  la  vie  de  saint  Ambroise.  Richard  Taurigny 
avait  deux  fils  qui  l'aidaient  dans  ses  travaux. 

Bull,  du  comité  des  monum.  et  des  arts,  t.  II,  1842-1 843.   —  Eméric-David,  Hist 


de  l'école  française  .V3'3 

de  la  sculpt.  franc.,  1817-1873,  p.  i.">r.  —  Eugène  MOntz,  Chroniqui  des  arts,  u°du 
ci  octobre  1875.  —  L.  Dussiei\,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  i8;ii,  p.  54,  55, 
436,  4/(7-  —  Ed.  Bohnaffé,  L  m  ubl:    m  France  au  xvr  siècle,  1887,  p.  5a. 

Terrassoii    Pierre  ,  originaire  de  Bourg  en  Bresse,  sculpteur  en 

bois  et  ornemaniste  du  commencement  du  xvr  siècle,  demeurait  à 
Lyon  quand  on  l'appela  à  Brou,  en  i.">ra,  pour  lui  confier  la  direction  de 
tous  les  travaux  de  sculpture  en  bois,  entrepris  pour  le  compte  de  Mar- 
guerite d'Autriche.  Il  est  l'auteur  d'une  partie  des  stalles  de  l'église, 
représentant  des  scènes  de  l'Ancien  Testament. 

Roi'ssei.et,  Hist.  de  l'église  royale  de  Brou,  1826,  p.  nô.  —  Eméric-David,  Bist. 
de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  i">">.  —  A.  de  Champeaux,  Le  meuble,  t.  I,  i885, 
p.  22G.  —  Ed.  Bonnaffé,  Le  meuble  en  France  auxvi0  siècle,  1887,  p.  r,6.  —  Natalis 
Hoxdot,  L'art  ilu  bois  à  Lyon  Réun.  des  Suc  des  beaux-arts  des  départ.,  [8S8, 
p.  682). 

Testaull  Georges  ,  tailla  en  i5g6,  dans  la  grande  salle  de  l'hôtel 
de  ville  de  Tours,  les  armoiries  du  sieur  de  la  Briaudière,  ancien  maire 
de  la  ville  ;  il  reçut  i.ï  écus  pour  son  salaire. 

E.  Giraudet,  Les  artistes  tourangeaux,  i885,  p.  ~>-~>. 

Testu  Gilles  .  collaborait,  en  15/Jo,  à  la  décoration  du  château  de 
Fontainebleau.  Un  autre  sculpteur,  François  Testu,  travaillait  aussi  à 
Fontainebleau  en  i56o.  Enfin,  vers  la  même  époque,  un  fondeur,  Lau- 
rent Testu,  était  employé  au  Louvre  ;  tous  ces  artistes  faisaient  certai- 
nement partie  de  la  même  famille. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i83o,  p.  488.  —  Bull*  lin  <ln  comité 
de  la  langue,  de  l'histoire  et  des  arts,  t.  II,  i853-i855,  p.  271.  —  Bertv.  Topogr. 
hist.  du  Vieux  Paris,  t.  I,  1866,  p.  242,  253. 

Testu  Mathmïn  ,  peut-être  parent  des  précédents,  était  occupé,  au 
xviie  siècle,  au  château  de  Fontainebleau  ;  un  compte  daté  de  1642 
porte  : 

«  A  Mathurin  Testu,  sculpteur,  demeurant  audict  Fontainebleau  pour 
son  paiement  d'avoir  taillé  et  insculpté,  en  pierre  de  Sainct-Leu,  un 
grand  armoirie  de  Sa  Majesté XXXVI  livres.  » 

De  Laborde,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  IV,  i85(î- 1 85y,  p.  217. 

Texier  Jean  ,  dit  Jean  de  Beauce,  sculpteur-architecte  de  la  fin  du 
xve  et  du  commencement  du  xvie  siècle,  dut  travailler  d'abord  dans  le 
Maine.  Les  comptes  de  la  ville  du  Mans  citent  en  effet,  en  i4j4,  un  Jean 
Texier,  maçon,  et  il  est  possible  que  ce  soit  notre  artiste,  alors  à  ses 
débuts.  On  le  trouve  ensuite  à  Vendôme  employé  à  l'église  de  la  Tri- 
nité. En  i5o6,  il  fut  mandé  à  Chartres  par  le  chapitre  de  la  cathédrale 


534  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

pour  reconstruire  le  clocher  qui  avait  été  détruit  par  la  foudre.  Cet 
ouvrage  terminé  en  i5i'3,  Jean  Texier  commença  la  clôture  extérieure 
du  chœur,  qui  n'était  pas  encore  achevée  au  moment  de  sa  mort,  le  29 
décembre  1629. 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  G.  i85.  —  Eméric-Dayid,  Hisi.  de  la  sculpl.  franc, 
1817-1872,  p.  i56,  160.  —  H.  Chardon,  Les  artistes  du  Maine  jusqu'à  la  Renais- 
sance, p.  19-23.  —  L.  Merlet,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  IV,  i855- 
:856,  p.  552-563.  —  Idem,  Inv.  somm.  des  arch.  d'Eure-et-Loir,  t.  VI,  1890,  p.  26. 
—  L.  Gon>e,  L'art  gothique,  1890,  p.  110,  i5is,  281.  —  Idem,  La  sculpture  fran- 
çaise, 1893,  p.  8;. 

Tltéloppc  Michel  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Tours,  entre- 
preml,  de  1  '((|o  à  i49^>  de  nombreux  travaux  au  couvent  des  Minimes 
de  Saint-Francois-de-Paule,  entre  autres  le  tabernacle  gothique  placé 
dans  l'église  sur  le  grand  autel. 

E.  Giraidet.  Les  artistes  tourangeaux,  iNsr>,p.  373,574. 

Tliénertli   Jean),  sculpteur  de  la  ville  d'Aix,   en  Provence,   figure 
dans  un  acte  passé  le  8  juillet  1472. 
Ni  ma  Coste,  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  i8g3,  p.  <i8a. 

I  IhimIoii.  sculpteur  du  xvie  siècle,  serait  l'auteur  du  beau  retable  du 
maître-autel  de  l'église  de  Plessy-Pacy  (Seine-et-Marne  ,  représentant 
sainte  Madeleine  et  le  martyr  de  saint  Victor. 

E.  Patv,  Bull,  monum.,  2"  série,  t.  II,  1846,  p.  '|i8.  —  L.  Palustre,  LaRenais- 
sance  en  France,  t.  I,  1878,  p.  149,  i5o. 

Thei'ines  Jean  de  ,  vivant  à  Paris  dans  la  première  moitié  du 
xivc'  siècle,  sculpte  deux  angelots  au  grand  portail  de  l'église  Saint-Jac- 
ques l'Hôpital,  construit  sur  la  rue  Saint-Denis. 

Bordier,  Mémoires  de  laSociélé  des  Antiquaires  de  France,  t.  XXVIII,  i865,  p.  122. 

Théi'Oiilrie  Jacques  et  Guérouldin),  sont  cités  dans  lescomptesde  la 
cathédrale  de  Rouen  comme  ayant  reçu  4o  livres,  en  1460,  pour  avoir 
exécuté  la  tombe  de  la  mère  du  cardinal  d'Estouteville,  archevêque  de 
la  ville  ;  cette  tombe  fut  transportée  à  Valniont  Seine-Inférieure).  Jac- 
ques Théroulde,  en  i4'>~>,  travaillait  à  la  chaire  archiépiscopale,  sous  la 
conduite  de  Laurent  Adam. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure,  G.  58,  -_>')Oi.  —  De  Bairepaire,  lnv.  somm. 
des  archives  de  la  Seine-Inférieure,  t.  I,  i86fi,  p.  19  ;  t.  II,  1874.  p.  355. 

Tlléroiilclt*  Jean  .  parent  des  précédents,  résidait  à  Rouen  au  com- 
mencement du  xvie  siècle.  En  i5io,  il  était  au  nombre  des  artistes  em- 
ployés par  Roullant  Leroux  à  la  décoration  du  nouveau  portail  de  la 


de  l'école  française  535 

cathédrale.  De  iôii  à  1019,  il  était  occupé  à  l'église  Saint-Laurent,  où  il 

taillait  les  statues  dujubé  et  restaurait  la  croix  du  cimetière.  En  i5aa,  il 

sculptait,  sur  le  parvis  de  la  cathédrale,  une  fontaine  qui  est  aujourd'hui 

détruite.  En  i52b',  on  le  retrouve,  à  l'église  Saint-Laurent,   touchant  7 

livres  pour  avoir  fait  deux  anges  destinés  à  orner  les  orgues. 

Arch.  dép.  de  la  Heine-Inférieure;  G.  2526,  «799,  6800.  —  Devili.e,  Revue  des  ar- 
chitectes de  la  cathédrale  de  Rouen,  18/48,  p.  52.  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en 
France,  t.  II,  i88i,p.  261.  —  De  Beaurepaire,  lnv.  somm.  des  areh.  de  la  Seine- 
Inférieure,  t.  11,  1874,  p.  56i  ;  t.  V,  1892,  p.  218,  222. 

Thérouyn  Régnault),  sculpteur  et  architecte  de  la  ville  de  Rouen, 
visitait,  comme  expert,  en  i5ao,  l'église  de  Saint -Nicolas  d'Aliermont 
'arrond.  de  Dieppe  .  L'année  suivante,  il  travaillait  au  tombeau  élevé 
dans  la  cathédrale  de  Rouen  au  cardinal  d  Amboise.  par  son  neveu  Geor- 
ges d'Amboise,  archevêque  de  la  ville.  Régnault  Thérouyn,  en  collabo- 
ration de  Pierre  Desaubeaux  et  d'André  Le  Flament,  fut  occupé  spécia- 
lement aux  sculptures  du  couronnement  du  mausolée. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  100.  —  Emeric-David,  Hist.  de  la  sculpt. 
franc,  1817-1872,  p.  1 4 1 .  —  A.  Deville,  Tombeaux  de  la  cathédrale  de  Rouen,  1857, 
p.  ()fi,  97.  —  De  Beaurepaire,  Jnv.  somm.  des  arch.  de  la  Seine-Inférieure,  t.  1, 
18GG,  p.  ."h.  —  L.  Palustre,  la  Renaissance  en  France,  t.  II,  1881,  p.  261. 

Tlieiiflon,  sculpteur-architecte  du  x°  siècle,  florissait  vers  y36.  On 
lui  devait  le  portail  de  l'ancienne  cathédrale  de  Chartres  et  la  châsse  où 
étaient  renfermés  la  chemise,  le  voile  et  la  ceinture  de  la  Vierge. 

Sébastien  Rouli.iard,  Hist.  de  l'église  de  Chartres,  fol.  i'>4.  —  Eméric-David, 
Hist.  de  lu  sculpt.  franc.,  18 1 7-1872,  p.  5o.  —  Gilbert,  Descript.  de  la  cath.  de 
Chartres,  p.  112. 

Thévenier  Etienne  ou  Claude  ,  dit  de  Chàlons,  vivait  à  Orléans 
vers  la  fin  du  xvie  siècle.  Le  10  septembre  i553,  il  passa  marché,  avec  le 
chapitre  de  l'église  Saint -Salomon  de  Pithiviers,  au  sujet  de  l'exécution 
de  trois  statues  représentant  la  Vierge,  la  Madeleine  et  saint  Jean  l'Evan- 
géliste.  On  trouve  encore  le  nom  de  l'artiste,  avec  la  date  de  i5j8,  sur  une 
épitaphe  en  pierre  attachée  à  un  pilier  de  l'église  Saint-Paul  d'Orléans. 

De  Montaiglon,  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  3e  série,  t.  II,  i85i,  p.  2(17. 
—  Herluison,  Les  artistes  Orléanais,  i8ti5,  p.  52. 

Thévenin  de  Xevers.  Voir  Xevers  Thévenin  de). 

Tllévenot    Jacques),  travaillait  à  Rouen,  en  i58o,  au  jubé  de  pierre 

de  l'église  Saint-Vivien.  La  même  année,  un  autre  sculpteur,  Jean  Tlié- 

venot,  probablement  le  frère  de  Jacques,  était   occupé  à  l'église  Saint- 

Nicaise. 

Archives  départ,  de  la  Seine-Inférieure,  G.  75.10,  7709.  —  De  Beaurepaire,  lnv. 
somm. des  arch.de  la  Seine -Inférieure,  t.  V,  1892,  p.  429.  t.  VI,  1S9G,  p.  189. 


536  DICTIONNAIRE    DES   SCULPTEURS 

Thibaut,  sculpteur  eu  bois  et  tailleur  d'images  du  xiv'  siècle,  rési- 
dait à  Troyes  de  i368  à  i'3;o. 

Natalis  Ronhot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Rev.  de  l'art  franc.,  1887,  p.  66  . 

Thibaut,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvie  siècle,  était  em- 
ployé, en  i563,  à  la  cathédrale  de  Beauvais. 

Ed.   Bonxaffé,  Le  meubl  en  France  au  X\ie  siècle,  1887,  p.  4a. 

Thibaut  Jean  .  sculpteur  et  architecte  du  xvie  siècle,  aurait  reçu 460 
livres,  en  i583.  pour  la  restauration  du  clocher  de  l'église  Notre- Dame- 
de  Fontenay-le-Comte,  en  Vendée. 

Benjamin  Fii.i.on,  Poitou  et  Vendée,  t.  I,  1861,  article  sur  Fontenay-le-Comte.  — 
Badchal,  Nouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  546. 

Thiebaud  de  Salins.  Voir  Salins  Thiebaud  de). 

I  hic!!  Guillaume  de  ,  nommé  aussi  «  le  Chiboleur  »,  demeurait  à 
Ypres,  où  il  était  occupé,  en  i3j;j,  à  la  décoration  des  halles  de  la  ville. 
Plus  tard,  en  1 391-1392,  il  se  rendit  à  Lille  et  y  collabora  aux  travaux 
delà  halle  échevinale.  En  i3y-,  il  touchait  36  sous  «  pour  avoir  tailliet 
ung  vironicle  Véronique,  image  de  la  sainte  l'ace  ,  à  deux  teste  d'angèle 
mis  dessoubz  les  baulx  du  comble  de  le  cambre  d'escheviens  ».  La  même 
année,  il  recevait  Go  sous  pour  avoir  sculpté,  toujours  dans  la  chambre 
des  échevins,  »  la  coulombe  de  l'huys  la  colonne  de  la  porte  ».  Eni4o5, 
il  travaillait  encore  au  même  édifice. 

Arch.  comm.  de  LiUe;  année  1 097.  —  De  la  Fons-Mélicocq,  Bévue  universelle 
des  Arts,  t.  \ll.  iMio,  p.  277  ;  t.  XV,  1862,  p.  199. —  Dehaisnbs,  Hist.  de  l'art  dans 
la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  160,  170.  172;  Documents,  p.  704,  742,  -\ô,  765. 

Thierry  Jean  ,  sculpteur  de  Lyon,  naquit  dans  cette  ville  en  août 
1609  et  y  mourut  en  juin  16-9.  Un  de  ses  fds,  Jean  II  Thierry,  devint 
sculpteur  ordinaire  du  roi  et  professeur  à  l'Académie  royale  de  peinture 
et  de  sculpture. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvme  siècle,  1884,  p.  4a.  — 
Idem,  Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  391. 

Thierry  «le  Sierek .  Voir  Sierek  Thierry  de  . 

Tliieullier  Thomas  ,  exerçait  son  art  à  Arras  vers  le  commence- 
ment du  xvnB  siècle.  E.D..1601,  il  exécuta  une  cheminée  monumentale 
pour  le  réfectoire  de  l'abbaye  de  Saint- Waast.  Cette  cheminée,  ornée 
de  colonnes  et  de  chapiteaux,  lui  fut  payée  65o  florins.  En  1602,  il  passa 
un  contrat  par  lequel  il  s'engageait  à  sculpter,  moyennant  2,100  florins, 


i>e  l'école  française  537 

le  mausolée  de  Mathieu  Moulart,  évêque  d'Arras,  qui  devait  être  érigé 
dans  la  cathédrale,  près  du  maître-autel. 

De  Cardevaqde,  L'abbaye  de  Snint-Waast  d'Arras,  1866-1869.  —  Baughal,  Nouv. 
die  t.  des  architectes  français  1887,  p.  .V'i7- 

Thomas,  sculpteur  parisien  de  la  fin  du  xme  siècle,  figure  sur  le  rùle 
de  la  taille,  en  1292,  comme  étant  imposé  de  5  sous. 

H.  Géraud,  Le  ride  de  la  taille  à  Paris,  18.37,  p.  i\  (Doc.  inéd.  sur  l'Hist.  de 
France). 

Thomas,  qualifié  «  l'imagineur  »,  sculpteur  du  commencement  du 
XIVe  siècle,  était  employé  à  Arras  à  la  décoration  de  l'hôtel  des  comtes 
d'Artois.  En  i3i2,  il  entreprenait,  avec  Jean  Le  Voesseur,  la  sculpture 
de  deux  cheminées  placées  derrière  l'oratoire  de  la  comtesse  Mahaut. 
En  i322,  il  travaillait  au  monastère  de  la  Thieulloye,  près  d'Arras. 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais;  A.  iijti.  —  Dehais.nes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flan- 
dre, etc..  i88(>,  p.  4i5;  Documents,  p.  ao/|.  —  J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse 
d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  271,  272,  5 12. 

Thomas,  dit  maître  Thomas,  sculpteur  en  bois  du  xvie  siècle,  se 
rendit  en  Italie,  où  on  le  trouve  occupé  à  Pérouse  en  i535. 

Eug.  Mûntz,  Chronique  des  arts,  ti°  du  i)  octobre  1875. 
Thomas  d'Ai'denbourek  Voir  Ardenbourck  Thomas  d'I. 
Thomas  de  Chartres.  Voir  Chartres  Thomas  de  . 
Thomas  de  Monchy.  Voir  Monchy   Thomas  de), 
Thomas  du  Pont.  Voir  Pont   Thomas  du). 

Thomassin,  dit  Thomassin  le  Flament,  sculpteur  en  bois  et  tailleur 
d'images,  d'origine  flamande,  résidait,  au  xve  siècle,  dans  la  ville  de 
Troyes  et  y  collaborait  aux  travaux  de  la  cathédrale  de  i44°  «  i44^- 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  (Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  71). 

Thory  ou  Thury  Jean  de).  On  rencontre  plusieurs  fois  ce  nom 
s'appliquant  à  des  sculpteurs  de  la  fin  du  xive  et  du  commencement  du 
xve  siècle,  qui  tous  devaient  être  originaires  du  Nord.  Un  Jean  de 
Thory  vivait  à  Arras  en  i365  et  y  participait  à  la  décoration  de  la  cathé- 
drale. Un  autre  est  mentionné  dans  les  archives  de  Valenciennes  comme 
travaillant  dans  cette  ville  en  i3jo,  époque  où  il  fut  admis  dans  la  bour- 
geoisie ;  on  peut  supposer  que  c'est  le  même  artiste.  Enfin,  dans  un 
mandement  du  roi  Charles  X,  daté  du  18  juin  i3j8,  il  est  dit  : 


538  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

«  XXX  francs  paiez  à  Jehan  de  Thory,  ymagier,  pour  une  ymage  de 
saint  Pierre  Gelestin.  qu'il  a  fait  pour  nous.  » 

De  plus,  on  cite  encore  un  Jean  de  Tlmrv,  «  imaginier  de  Paris  »,  qui, 
en  i388,  reçut  226  livres  pour  avoir  sculpté  le  tombeau  de  l'archevêque 
de  Rouen,  et  un  Jean  de  Thoiry,  sculpteur  et  bourgeois  de  Paris,  qui 
fit  en  1409,  pour  l'église  des  Célestins,  le  mausolée  du  duc  Louis  d'Or- 
léans et  de  sa  femme,  la  duchesse  Valentine  de  Milan.  Il  est  probable 
que  ces  derniers  noms  se  rapportent  à  un  seul  artiste,  parent  de  Pierre 
de  Thory. 

Areh.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  9.  —  Biblioth.  de  Valenciennes,  registre  aux 
bourgeois,  année  1370.  —  De  la  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI, 
1860,  p.  5o.  —  Léopold  Delisle,  Mandements  et  actes  divers  de  Charles  V,  1874, 
p.  855,  n°  1757.  —  J.  Guiffrey,  Revue  de  l'art  français,  i885,  p.  i46.  —  B.  Pbost, 
Quelques  documents  sur  l'histoire  des  arts  en  France  (Gaz.  des  beaux-arts,  2e  pér., 
t.  XXXVI,  1887,  p.  242).  —  Coi'rajod  et  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée. 
Catalogue  raisonné,  189a,  p.   112. 

Thory  ou  Thury  Pierre  de),  sans  doute  originaire  de  l'Artois  ou  du 
Hainaut,  était  fixé  à  Paris,  où  il  exécuta,  de  1425  à  1429,  le  tombeau  du 
roi  Charles  XI  et  de  la  reine  Isabeau  de  Bavière.  Ce  monument,  dont  le 
pourtour  était  orné  de  trente  statuettes  en  ronde-bosse,  était  érigé  dans 
la  chapelle  Saint-Jean-Baptiste  de  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis. 
Pendant  la  Révolution,  le  sarcophage  ayant  été  détruit,  les  statues  furent 
transportées  au  Musée  des  Petits-Augustins,  et  ce  n'est  qu'en  1816 
qu'elles  furent  replacées  à  Saint-Denis  ;  les  deux  figures  qui  reposaient 
primitivement  côte  à  côte  sont  aujourd'hui  séparées.  Pour  régler  le  prix 
de  cette  œuvre,  on  dut  vendre  au  représentant  en  France  du  roi  d'Angle- 
terre la  bibliothèque  que  Charles  V  avait  formée  au  Louvre  et  qui  se 
trouvait  dans  la  tour  de  La  librairie.  Sauvai  dit  en  effet  dans  son 
Histoire  des  antiquités  de  la  ville  de  Paris  : 

«  Le  onze  avril  de  la  même  année  i4"-*3|  un  auditeur  des  Comptes  fit 
l'inventaire  des  manuscrits  du  Louvre. ...  et  les  registres  de  la  Chambre 
nous  apprennent  que,  peu  de  temps  après,  le  Duc  de  Bethfort  les  achetta 
douze  cens  francs,  et  que  cette  somme  fut  donnée  comptant  à  Pierre 
Thuri,  entrepreneur  du  Mausolée  de  Charles  VI  et  d'Isabeau  de  Ba- 
vière. » 

L'artiste  reçut  encore  d'autres  paiements,  comme  nous  le  voyons  par 
des  extraits  tirés  du  compte  des  obsèques  de  Charles  VI,  clos  le  16 
juillet  1429  : 

«  A  Maistre  Pierre  de  Tury,  tumbier,  pour  encommencer  la  tumbe 
de  feu  le  roy,  dont  il  doit  avoir  par  marché  faict  avec  luy  par  Mgr  le 
Chancelier  et  gens  du  conseil,  la  somme  de  XIII c  1.  sur  quoy  luy  a  esté 
payé  400  1.  a  luy  le  surplus. 


de  l'école  française  53g 

«  A  maistre  Pierre  de  Tury,  la  somme  de  X  1.  à  luy  payée  outre  et  par 
dessus,  laquelle  avoit  esté  promise  à  cause  de  la  ferme  des  lumbiers  que 
led.  de  Tury  avoit  mis  à  prix,  cy.  XII  1.   X  s. 

«  Sunima  deuariorum  magistro  P.  de  Tury  traditorum  pro  tumba  et 
representatione  dicti  domini,  XIIII  -  XII  1.  X  s.  » 

Vers  la  même  époque,  Pierre  de  Thury  sculpta,  en  pierre,  une  autre 
statue  du  roi  Charles  VI.  Cette  statue,  peinte  et  dorée,  était  placée  dans 
la  grande  salle  de  la  Table  de  marbre,  au  Palais  de  Justice  ;  elle  dispa- 
rut dans  l'incendie  du  'j  mars  1618,  avec  toutes  les  autres  figures  des 
rois  de  France,  depuis  Pharamond  jusqu'à  Charles  IX,  dont  la  collection 
avait  été  commencée  par  Philippe  le  Bel. 

Sauvai.,  Hist.  des  antiquités  de  Paris,  1724,  t.  N,  p.  i5.  —  Félibien,  Hist.  de  Paris, 
t.  II,  p.  82.  —  Le  Laboireur,  Hist.  de  Charles  VI,  t.  I,  introduction,  p.  iôô.  — 
B.  Pkost,  Quelques  documents  sur  l'histoire  des  arts  en  France,  d'après  un  recueil 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  de  Rouen  (Gaz.  des  beaux-arts,  1887,  t.  XXXVI,  p.  240- 
242).  —  Codrajod  et  Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné, 
1892,  p.  109-112,  n°  692. 

Thruii  ou  Ti'iin  (Mathias),  sculpteur  et  architecte  travaillant  à  Arras 
dans  les  premières  années  du  xvii"  siècle,  exécuta,  en  1612,  moyennant 
400  livres,  la  clôture  de  la  chapelle  des  Trépassés,  dans  l'abbaye  de 
Saint-Waast;  il  commença  aussi  le  jubé  de  cette  église,  mais  le  laissa 
inachevé. 

De  Cardevaque,  Vabbaye  Saint-Waast  d'Arras,  1866-1869.  —  Bauchal,  N ouv. 
dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  549. 

l 'humas  Haquinet),  vivait  à  Lille  au  xve  siècle.  Il  est  cité  dans  les 
archives  de  la  ville,  à  l'année  i453,  comme  ayant  collaboré  à  la  décora- 
tion d'une  salle  où  le  duc  de  Bourgogne  donna  un  banquet;  les  comptes 
portent  : 

«  A  Haquinet  Thumas,  tailleur  d'images,  pour  son  sallaire  de  vint 
jours  qu'il  a  ouvré  de  son  mestier  pour  le  fait  dudit  banquet,  au  pris  de 
huit  solz  par  jour,  valent  VIII  1.  » 

De   Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  *\i&,  n°  r556. 

l 'liiii'in  (Thomas),  sculpteur  parisien  du  commencement  duxvii'siè- 
cle,  avait  le  titre  de  maître  sculpteur  et  garde  des  marbres  du  roi  au 
Louvre.  Il  mourut  le  5  décembre  1629  et  fut  inhumé  sur  la  paroisse 
Saint-Boch.  Son  fils,  Louis  Thurin,  dans  un  acte  d'état  civil  daté  du 
23  mai  i63o,  est  qualifié  aussi  «  garde  des  antiques  et  marbres  du  Boy, 
en  son  chasteau  du  Louvre  ». 

A.  Berty,  Topogr.  hist.  du  Yieuc  Paris,  t.  II,  1868,  p.  io3.  —  A.  Jal,  Dict.  <nl. 
de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  n85. 


,Ï40  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Tilnian,  était  occupé,  au  xvie  siècle,  à  la  cathédrale  de  Cambrai:  on 
lit  dans  les  comptes  : 

«  A  Tilman,  tailleur  d"iinages  pour  deux  pieches,  assavoir  :  Sainte 
Cécile  et  ung  priant  mise  deseure  la  table  d'autel  de  la  chapelle  du 
sépulcre CV  s.  » 

J.  Hoi'doï,  llist.  arttsl.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p. 385. 

Timothée.  Un  sculpteur  de  ce  nom  travaillait,  de  1621  à  i63i,  au 
château  de  Coulommiers  que  faisait  construire  la  duchesse  de  Longue- 
ville,  Catherine  de  Gonzague. 

Bull,  du  comité  de  la  langue,  de  l'histoire  et  des  arts,  t.  II,  i8.">5-i8ôë>,  p.  281. 

Tiregenf  Diericq  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  était  employé,  au 
xvie  siècle,  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau.  En  i53G,  il 
touchait  i'i  livres  de  gages  par  mois  pour  différents  ouvrages  exécutés 
dans  la  grande  galerie. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i8.">o,  p.  588,  089.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1S77,  p   98,  99,  100,  102,  100,  io4,  ioâ. 

Titre  Gilles  ou  Guillaume  .  résidait  à  Cambrai  à  la  lin  du  xvc  et  au 
commencement  du  xvie  siècle.  En  1  490-1496,  il  travaillait  à  l'hôtel  de 
ville.  De  1007  à  1012,  il  collaborait  avec  un  de  ses  confrères,  Chariot 
Canonne.à  l'ornementation  du  portail  de  Saint-Gengulphe,  à  la  cathé- 
drale. Le  travail  des  deux  artistes  ayant  été  jugé  mauvais,  on  le  fit 
démolir  et  on  passa  un  nouveau  marché  avec  un  autre  sculpteur  du  nom 
de  Franchequin. 

J.  Houdoy,  Hist.  artist.  delà  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  100,  206.  —  A.  Durieux, 
Notes  sur  les  artistes  Cambrésiens  (Réun.  des  Suc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888, 
p.  369,  n°  74). 

Titre  Séverin  .  probablement  parent  du  précédent,  était  établi  aussi, 
vers  la  même  époque,  dans  la  ville  deCambrai.  En  \âiG.  ilsculptaavec 
Bacchus  Danis,  dans  le  chœur  de  la  cathédrale,  un  ouvrage  dont  le  des- 
sin avait  été  donné  par  le  peintre  Jean  Bellegambe. 

J.  Hocdov,  Hist.  artist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  au. 

Tîverand  Jsaac  ,  sculpteur  et  architecte  demeurant  à  Chàlons  dans 
la  première  moitié  du  xvne  siècle,  exécute  en  i63i,  dans  la  chapelle  du 
couvent  des  Augustins,  un  autel  surmonté  d'une  statue  de  sainte  Marie 
l'Egyptienne;  cette  œuvre  lui  est  payée  180  livres.  Jusqu'en  i634,  il 
ligure  au  nombre  des  artistes  employés  à  la  construction  du  grand  por- 
tail de  la  cathédrale. 

L.  Grignon,  Recherches  sur  les  artistes  chdlonnais,  1889,  p.  .";. 


1>E    L  ECOLE    FRANÇAISE  0^1 

Toicj  Perrin  ou  Pierre  de  ,  est  cité  dans  les  comptes  des  ducs  de 
Bourgogne  comme  travaillant  vers  1391-1392,  sous  la  direction  de  Claux 
Sluter,  aux  ouvrages  de  sculpture,  commandés  par  Philippe  le  Hardi 
pour  la  Chartreuse  de  Champmol,  près  Dijon.  Il  recevait  2  gros  par  jour 
de  salaire. 

Arch.    dép.  de  la   Côte-d'Or;    B.    4iT>7-    —    Dehaisxes,  Hist.   de  1,1,1  dans  la 

Flandre,   etc.,     i88(i,  p.  f>i3;  Documents,^.  690, 

Tollat  Thomas  ,  originaire  de  la  ville  de  Liège,  fut  mandé  à  Nevers 
en  1090,  par  le  duc  Louis  de  Gonzague,  pour  exécuter,  dans  la  cathé- 
drale, la  table  de  l'autel  et  l'oratoire . 

G.  de  Soultp.ait,  Archives  de  l'art  français,  Documents,  t.  1,  i852,  p.  «58. 

Tombe  Jean  de  ,  était  établi  à  Amiens  au  xvie  siècle.  On  lui  attribue, 
mais  sans  preuves,  les  sculptures  du  clocher  doré  de  la  cathédrale, 
reconstruit  sous  François  Ier  par  l'architecte  Simon  Tanneau. 

H.  Dusevel,  Recherches  historiques  sur  les  ouvrages  exécutés  dans  la  ville 
d'Amiens,  1808,  p.  22.  —  Deiiaisnf.s,  L'art  à  Amiens  {Congrès  archéologique  'l< 
France  en    1893,  p.    170). 

Touche!  Guillaume  ,  sculpteur  architecte  de  la  ville  de  Rouen, 
était,  en  i5i5,  maître  d'a-uvre  de  l'église  Saint-Vincenl.  De  i5ai  à 
1626,  il  était  occupé  a  l'église  Saint-André  (aujourd'hui  détruite  ;  le 
8  avril  i52i,  il  recevait  16  livres  pour  y  avoir  sculpté  des  gargouilles. 

De  la  Ouérière,  Description  de  l'église  paroissiale  de  Saint-Vincenl  ,/,■  Rouen, 
18.14,  p.  b.  —  Idem,  Notice  sur  Saint-André  de  Rouen,   1862,  p.  5. 

Tour  Jacques  de  la),  sculpteur  parisien  du  commencement  du 
xvne  siècle,  figure,  comme  parrain,  dans  un  acte  de  baptême  inscrit  sur 
les  registres  de  Saint-Sulpiceà  la  date  du  28  décembre  1609. 

Heuluison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  [nuirais,  187Ô,  p.  i38.  —  E.  Piot,  Etat 
civil  de  quelques  artistes  français,  1870,  p.  45- 

Toiii'iu,  dit  maître  Tourin,  travaillait  à  Fontainebleau  au  commen- 
cement du  xvne  siècle  ;  son  nom  est  inscrit  sur  un  acte  d'état  civil  daté 
du  3  septembre  1607. 

Bulletin  du  comité  de  la  langue,  de  l'histoire  et  des  arts,  t.  II,  [i855-i855-, 
p.  272. 

Ton  ma  y  Hennequin  de),  artiste  d'origine  flamande,  résidait  à 
Troyesvers  le  milieu  du  xve  siècle  et  sculptait  dans  la  cathédrale,  en 
i444_I445,  mi  tabernacle  destiné  à  renfermer  les  châsses.  M.  Natalis 
Rondot  cite  aussi  un  Haquinet  de  Tournay  qui,  demeurant  à  Troyes  à 
la  même  époque,  aurait  collaboré  à  ce  travail.  11  mentionne  encore   un 


Ô42  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Robert  de  Tournay  ;  ce  dernier  aidait,  parait-il,  les  précédents  comme 

élève  ou  comme  «  varlet  ». 

Assier,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  18-6, 
p.  91.  —  Natalis  Ro.ndot,  Les  sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  français,  1887, 
p.  72). 

Touniemine  Jacques  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  du  xvc  siè- 
cle, vivait  à  Lille,  où  il  était  occupé,  en  i4^3,  à  la  décoration  des  stalles 
de  l'église  Saint-Pierre. 

Bér.ard.  Dict.  biogr.    des  artistes  français,  1872,  col.  785. 

Toiiroude    Jacques  ,  sculpteur  parisien  de   la  première  moitié  du 

xviie   siècle,    dont  le   nom  figure  sur  les  registres  mortuaires   de    la 

paroisse    Saint-Roch   à  l'année  1648,   lors  du  décès  de  sa  femme.  Un 

acte  de  procédure,  du  26  août  1641,  mentionne  également  un  Thou- 

roulde,  maître  sculpteur  parisien  :  il  est  évident  qu'il  s'agit  du  même 

artiste. 

Herlu>o.\.  Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  187.S,  p.  45o. —  J.  Gciffre\, 
Revue  de  l'art  français,  1884,  p.  99. 

Toussai*  Conrard  .  sculpteur  ornemaniste  de  la  première  moitié  du 
xive  siècle,  est  occupé  à  Paris,  vers  i3i8.  à  l'église  Saint-Jacques-1'Hô- 
pital.  D'après  les  archives  de  la  confrérie,  il  taille  les  bases  et  les  cha- 
piteaux des  colonnes  ainsi  que  l'entablement,  au  dehors. 

Bordier,  Mémoires  de   la  Société   des  Antiquaires   de  France,   t.   XXVIII,   i865, 

p.   m-. 

Toussaint,  sculpteur  ornemaniste  établi  à  Cambrai,  restaurait  en 
1611,  avec  son  confrère  Douin,  les  fleurons  du  campanile  de  l'horloge,  à 
l'église  Notre-Dame. 

A.  Dirieux,  Les  artistes  cambrésiens  du  ixe  au  xixe  siècle,  1874,  p.  101. 

Toutbeau,  sculpteur-architecte  de  la  fin  du  xiV  siècle,  sculpte,  en 
1390,  un  tabernacle  au  portail  delà  Chartreuse  de  Champmol.  près  de 
Dijon. 

Ch.  Badchal,  Xouv.  dict.  des  architectes  français,  1887,  p.  35i 

Tranchelion  Guillaume  .  est  cité  au  nombre  des  sculpteurs  tra- 
vaillant, au  xvi°  siècle,  à  la  décoration  du  château  de  Fontainebleau.  De 
i54o  à  i55o,  il  reçoit  i5  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissana  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  420.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  ig4- 

Trassabol,  sculpteur,  architecte,  peintre  et  graveur  du  xvie  siècle 


de  l'école  française  .">  ^ 'i 

aurait  collaboré  vers  ià'ia,  avec  Nicolas  Bachelier,  aux  travaux  entre- 
pris dans  la  ville  de  Toulouse  ;  il  vivait  encore  en  i55o. 

Cayla,  Toulouse  monumental  et  pittoresque.  —  A.  LJérard,  ttict.  biogr.  des  artistes 
français,  187-4,  col.  787. 

Tréliaille  Jean  de  ,  exerçait  son  art  à  Valenciennes  au  commence- 
ment  du  xiV  siècle.  En  i3i3,  il  aida  son  confrère  Gillebert  dans  l'exé- 
cution du  tombeau  du  comte  de  Hainaut. 

Arch.  départ,  du  Nord.  Comptes  de  l'hôtel  du  Hainaut,  n°  r>oo8  bis.  —  Dehaisnes, 
Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  i88(i,  p.  4*"  ;  Documents,  p.  198. 

Ti'éhout  (Jacques  de),  travaillant  à  Lille  à  la  fin  du  xive  siècle, 
touche  70  sous,  en  i3ç)4,  pour  deux  statues,  l'une  du  Christ  et  l'autre  de 
saint  Eloi,  destinées  à  la  porte  Saint-Sauveur. 

Arch.  comm.  de  Lille.  — Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886, 
Documents,  p.  yi't. 

Tremblay  Barthélémy  du  ,  naquit  à  Louvres,  près  de  Paris,  en 
1068.  Il  épousa,  en  1096,  Jeanne  du  Breuil,  sœur  du  peintre  Toussaint 
du  Breuil  ;  le  mariage  eut  lieu  à  Fontainebleau,  comme  le  prouve  un 
extrait  des  registres  de  l'église  d'Avon  : 

«  Le  Xe  jour  de  may  mil  cinq  cens  quatre  ving  et  sayze  fut  t'aict  le  ma- 
riage entre  Berthelemy  Trembert  [sic)  et  Jehanne  Dubreul  de  cette  pa- 
roisse. Pour  leurs  plaiges  et  caution  honeste  personne  maistre  Dubreu 
paintre  du  Boy  en  son  chasteau  de  Fontainebleau.  » 

Barthélémy  du  Tremblay  était  sculpteur  ordinaire  du  roi.  En  1600,  il 
donnait  quittance  de  70  livres  tournois  pour  le  premier  quartier  de  son 
traitement;  en  1608,  il  touchait  encore  3oo  livres  par  an,  et  en  1618, 
000  livres.  Malgré  les  gages  de  sa  charge  et  le  produit  de  ses  œuvres, 
nous  voyons,  par  un  document  publié  par  de  Montaiglon  dans  les 
Archives  de  l'art  français,  que  l'artiste  était  parfois  à  court  d'argent;  ce 
document  est  une  reconnaissance  de  la  somme  de  4oo  livres  qu'il  avait 
été  forcé  d'emprunter,  en  1619,  à  un  «  valet  de  chambre  et  tailleur  d'ha- 
bits »  de  la  comtesse  de  Soissons,  «  pour  subvenir  à  ses  affères  ». 

On  sait  fort  peu  de  choses  sur  les  travaux  de  Barthélémy  du  Trem- 
blay. Sauvai  nous  apprend  qu'en  1697  Henri  IV,  voulant  rétablir  à 
Paris  les  manufactures  de  tapisseries,  fit  venir  de  Fontainebleau  un  ta- 
pissier nommé  Laurent,  l'installa  dans  la  maison  professe  des  Jésuites, 
rue  Saint-Antoine,  et  lui  adjoignit,  comme  collaborateur,  sans  doute 
pour  dessiner  et  peindre  les  cartons,  «  du  Breuil  peintre  fameux  et 
Tremblai  fort  bon  sculpteur  ».  Le  même  auteur  attribue  à  notre  artiste 
un  des  cinq  bas-reliefs  qui  ornaient  le  piédestal  exécuté  par  Pierre  de 
Francheville  pour  la  statue  équestre  de  Henri  IV,   érigée  sur  le   Pont- 


0^4  DICTIONNAIRE    DES    SCt'LPTEtJRS 

Neuf;  cet  ouvrage  dut  être  terminé  de  1621  à  1623.  Enfin  Jal.  dans  un 
des  comptes  des  bâtiments  du  roi,  tenus  de  i6i5  à  1666,  a  trouvé  un  ar- 
ticle de  dépense,  daté  de  1639,  se  rapportant  à  une  œuvre  de  du  Trem- 
blay : 

«  A  Germain  Jessé  sic,  pour  Gissey)  M1  sculpteur  à  Paris,  la  somme 
de  600  livres,  pour  partie  de  son  payement  d'une  figure  du  defiunct  Roy 
(Henri  IV  en  marbre  blanc  qui  avoit  esté  commencé  par  le  sr  Tremblay 
son  beau-père.   » 

Cette  statue  est  aujourd'hui  au  Louvre.  Le  même  musée  possède  en- 
core de  lui  le  buste  de  Henri  IV,  donné  pendant  longtemps  k  Barthé- 
lémy Prieur. 

Du  Tremblay  mourut  en  1629.  Il  habitait  alors  rue  des  Vieux-Augus- 
tins  et  fut  enterré  dans  l'église  Saint-Eustache.  Sa  tombe,  sur  laquelle 
était  placé  son  buste  sculpté  par  son  gendre  Germain  Gissey,  portait 
l'épitaphe  suivante  : 

Loiwres  me  donna  l'estre,  et  Paris,  ma  fortune. 
J aj-  l'honneur  d'estre  au  Roj' :  S.  Eustache  a  mes  os. 
Passant,  au  nom  de  Dieu,  si  je  ne  t'importune, 
Durant  ce  mien  sommeil  prie  pour  mon  repos. 
Il  décéda  le  i3  aoust  16 2y,  l'an  61  de  son  âge. 

Du  Tremblay  avait  des  armes  qui  étaient  d'argent  k  un  olivier  de 
sinope,  au  chef  d'azur  k  trois  écussons  d'argent.  Il  existe  un  portrait  de 
lui  par  Michel  Lasne,  graveur  célèbre  du  xvne  siècle. 

Sacval,  Hisi.  des  antiquités  de  Paris,  i/.î'i,  t.  I,  p.  23(3  ;  t.  II,  p.  fioli.  —  l'uul 
Lacroix,  Revue  universelle  des  Arts,  1. 1,  i855,  p.  207-208.  —  De  Momaiglox, 
Henri  de  Gissey,  1804.  —  Idem,  Archives  de  l'art  français,  J5e série,  t.  Il,  i8<>5-i86g, 
p.  56y.  —  Bert y,  Topoyr.  hist .  du  Vieux  Paris,  t.  II,  1868,  p.  2oS,  211.  —  Jal, 
Dict.  crit.  de  biogr.  et  d'hist.,  1872,  p.  1200-120?..  —  J.  Guiffrey',  Nouvelles  Archi- 
ves de  l'art  français,  t.  I,  1872,  p.  V.  ">°-  —  Ulysse  Robert,  Nouvelles  Archives  de 
l'art  français,  t.  IV,  187b,  p.  28. 

I  l'émonl  Jean  de),  sculpteur  lorrain  établi  à  Nancy  au  commence- 
ment du  xviie  siècle,  exécute  en  i(ii3,  avec  un  de  ses  confrères,  Jean 
Francequin,  plusieurs  ouvrages  d'architecture  et  de  sculpture,  dans  une 
chapelle  que  la  duchesse  Marguerite  de  Gonzague  faisait  alors  cons- 
truire k  l'église  des  Minimes. 

Arch.  département,  de  ta  Meurthe.  Chambre  des  comptes  de  Lorraine;  B.  i54<i.  — 
H.  Lepage,  Le  palais  ducal  de  Nancy,  1802,  p.  g.i,  100.  —  lnv.  somm.  des  arch. 
de  la  Meurthe,  t.  I,  187Ô,  p.  iii^. 

Treiichon  [Nicolas  ,  vivait  k  Béthuneau  commencement  du  xvi°  siè- 
cle. En  1009,  d'après  les  comptes  de  la  ville,  il  sculptait,  pour  l'escalier 


de  l'école  française  545 

du  beffroi,  «  deux  lions  a  deux  visages  »  a\  ec  deux  armoiries  et  touchait 
18  sous  pour  ce  travail. 

De  la  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  et  les  ouvriers  du  nord  de  la  France,  1848,  p. 
1 10. 

Trentous  Mathieu  ,  résidait  à  Avignon  dans  la  première  moitié  du 
xvne  siècle.  Les  archives  de  la  ville  en  font  mention  en  i63i. 
P.  Achard,  Archives  de  Varl  français,  Documents,  i855-i856,  p.  i85. 

Triboulel,  sculpteur  en  bois,  travaillait,  en  1468,  aux  stalles  du 
chœur  de  la  cathédrale  de  Rouen. 

Arr.h.  dép.  de  la  Seine-Inférieure  ;  <i.  25o5. 

Tristan,  sculpteur-architecte  originaire  d'Hattonchàtel  Meuse, 
exécuta,  en  1460,  les  plans  du  portail  de  la  cathédrale  de  Toul. 

L'abbé  Guillaume,  La  cathédrale  de  Toul.    —  Baichal,    Nouv.    dict,  des   arch. 

franc.,  1887,  p.  288. 

Tronssy  Pierre  de),  sculpte,  en  i65i,  deux  statues  représentant 
l'une,  sainte  Colombe  et  l'autre,  saint  Louis  ;  ces  statues  se  voient  en- 
core aujourd'hui  dans  l'église  de  Servon  Seine-et-Marne  . 

E.  Patï,  Bulletin  monumental,  t.  XII.  18'4'i.  p.  4r9- 

Trubert  (Jeannin),  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  ïroyes  de  i36{ 
à  1070. 

Trubert  Thomas  ,  probablement  parent  de  Jeannin,  résidait  aussi 
à  Troyes  de  1370  à  i3j6 

Trubert  (Perrin  I  ,  sculpteur  en  bois  et  tailleur  d'images,  frère  de 
Thomas,  travaillait,  de  1390  à  1402,  dans  la  ville  de  Troyes  où  il  demeu- 
rait rue  Notre-Dame. 

Trubert  Perrin  II  ,  également  sculpteur  en  bois  et  tailleur  d'images, 
était  établi  à  Troyes  comme  les  précédents  dont  il  était  sans  doute 
parent.  En  i4",  il  sculptait  des  gargouilles  pour  la  cathédrale.  En 
1412.  il  était  occupé  à  l'église  Sainte-Madeleine,  où  il  refaisait  et  tail- 
lait deux  des  colonnes  du  grand  autel.  En  i43g-i440*  toujours  pour  la 
même  église,  il  réparait  des  statues  de  bois  et  exécutait,  l'année  sui- 
vante, le  modèle  d'un  reliquaire  représentant  l'image  de  saint  Jean  ;  il 
recevait  aussi  un  paiement  «  pour  avoir  vacqué  pour  plusieurs  fois  .1 
mettre  à  point  les  orgues  de  l'église  et  avoir  fait  plusieurs  ymaiges  d'or 
moulu  du  pié  de  l'ymaige  sainct  Jehan  ».  De  14G1  à  14G2,  il  était  encore 


546  DICTIONNAIRE    DÈS    SCULPTEURS 

employé  ii  l'église  Sainte-Madeleine  et  entreprenait  différents   travaux 
dans  l'église  Saint-Etienne.  Il  dut  mourir  clans  un  âge  fort  avancé. 

A ssier,  Comptes  de  la  fabrique  de  l'église  Sainte-Madeleine  de  Troyes,  i85/|.  — 
Idem.  /.'  s  arts  el  les  ai  listes  dans  l'ancienne  capitale  de  la  Champagne,  187(1,  p.  i|i .  — 
Natalis  Rondot,  les  Sculpteurs  de  Troyes  (Revue.de  l'art  français,  1887,  p.  6i>, 
«8,  70  . 

Trnbort  François  ,  sculpteur  en  bois  du  xve  siècle,  vivait  à  Rouen 
où  il  travaillait  aux  stalles  de  la  cathédrale,  sous  la  direction  de  Phi- 
lippot  "Viart.  En  une  année,  de  1461  à  1462,  il  sculpta  trente-six  sta- 
tuettes, parmi  lesquelles  un  saint  Georges,  un  saint  Grégoire,  un  saint 
Ambroise,  Jes  sept  Vertus  théologales,  etc.  Toutes  ces  figures  lui  turent 
payées,  en  moyenne,  2.1  sous  chaque,  sauf  le  saint  Georges  pour  lequel 
il  toucha  3;;  sous  6  deniers.  La  part  attribuée  à  François  Trubert 
dans  la  décoration  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Rouen  est  donc  assez 
importante. 

Arch.  départ.  de  la  Seine-Inférieure  ;  G.  2496,  2^97.  —  Langlois  Les  stalles  'le 
In  cathédrale  de  Rouen,  1808,  p.  180,  184,  188,  189. 

Trubert  (Guillaume),   sculpteur  ornemaniste,   peut-être  parent   du 

précédent,  était  occupé  à  Rouen,  de  1527  à  i529,à  lasculpture  des  piliers 

destinés  à  supporter  les  figures  de  la  danse  macabre,  dans  le   cimetière 

Saint-Maclou. 

Arch.  dép.  de  la  Seine-Inférieure;  G.  <>882.  —  Langlois,  Rouen  au  xvi8  siècle  et 
la  danse  des  morts  du  cimetière  de  Saint-Mac Lou,  i8ôô.  —  L.  Palustre,  La  Renais- 
sance en  France,  t.  II,  1881,  p.  196. 

Tumbes  Charles  de  ,  «  maistre  tailleur  d'imaiges  »,  résidait,  au 
xvie  siècle,  à  Roulogne-sur-Mer.  En  1566-1667,  il  recevait  4  livres 
10  sous  «  pour  trois  niandequins  (mannequins!  par  luy  faietz  pour  appo- 
ser sur  trois  pilliers  des  fontaines  de  la  ville  ». 

.).  Vaillant,  Revue  de  l'art  français.  189."),  p.  118. 

l 'urckbcini   Claux  de),   sculpteur  alsacien  du  xive  siècle,  est  cité 
dans  les  archives  de  Fribourg  en  Rrisgau;  il  a  dû  travailler  à  l'église  de 
cette  ville. 
Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Aye,  t.  I.  1872.  p.  234. 

Tut'piii  Jean),  sculpteur  en  bois  du  commencement  du  xvi"  sièclei 
collabore,  en  i5i6,  à  la  sculpture  des  stalles  de  la  cathédrale  d'Amiens, 
sous  la  direction  d'Antoine  Avernier.  Le  nom  de  Jean  Turpin,  suivi  de 
la  mention  Dieu  te  pourvoie,  est  gravé  sur  une  des  stalles,  avec  les  dates 
1519-1021. 

Jourdain  et  Ddval,  Les  stalles  de  la  cath.  d'Amiens,  i845,  p.  40.  —  A.  Dise- 


oe  l'école  française  t>_ 

vel,  Notice  sur  l'église  cathédrale  d'Amiens,  i855,  p.  9u.  -  Idem,  Recherches  histo- 
riques sur  les  ouvrages  exécutés  dam  la  ville  d'Amiens,  etc.,  ,858,  p.  20  — 
L.  Gonse,  L'art  gothique,  1890,  p.  J5o. 

Turquel  Pierre  ,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  travaillait  à 
Arras  vers  i3i)<j. 

Tuscap  (Jeani,  originaire  de  Tournay,  est  reçu,  en  i39a,  bourgeois 
de  cette  ville,  où,  en  riyy,  on  le  trouve  occupe  aux  travaux  du  beffroi. 
En  1399,  il  se  rend  à  Cambrai  et  y  exécute,  dans  le  chœur  de  la  cathé- 
drale, des  motifs  d'ornementation,  commandés  d'abord  à  un  de  ses  com- 
patriotes, Jacques  de  Brabant,  mort  avant  d'avoir  pu  les  commencer  ;  il 
construit  «  un  rencorbeillement  rempli  de  fuelles  »  et  taille  une  clef  de 
voûte  au-dessus  de  l'autel  de  Saint- Jean-Baptiste.  En  ^01,  il  entreprend 
certain  ouvrage,  «  derrière  le  grant  autel  par  dessus  le  petit  autel  de 
requiem  où  est  faite  de  nouvel  la  sépulture  de  M.  S.  de  Cambray  ». 

Les  archives  de  Tournay  citent  encore  un  Pierre  Tuscap,  tailleur  de 
pierre,  qui  aurait  sculpté,  en  1460,  le  tombeau  de  Corneille,  s'  de 
Bévéren,  bâtard  de  Philippe  le  Bon:  c'était  peut-être  un  tils  de  Jean 
Tuscap. 

,  A,''Ch\tJTTK:  Roj-  aUX  bmr9eois;  aQnée  i592.  -  Arch.  dép.  du  Nord.  Fonds 
de  la  cathédrale  de  Cambrai,  Comptes  de  la  fabr.;n°  44-  -  Dehais.xes,  Hist.  ,lc  fart 
dans  la  Flandre,  etc.,  t886,  p.   12',,  ,25,  292;  Documents,  p.   695,  73.,  796,  798. 

Tiitilon,  moine  du  couvent  de  Saint-Gall,  sculpteur,  peintre,  orfèvre 
et  musicien,  florissait  vers  la  fin  du  ix'  siècle.  Il  vint  à  Metz  et  y  fit  une 
statue  de  la  Vierge  représentée  assise,  qui  jouissait,  parait-il,  dune 
grande  célébrité.  Il  serait  mort  vers  l'an  898. 

F  Bodbquelot,  Hist.de  la  sculpt.et  des  arts  plast.en  France,  i846.-Eméric-David, 
Htst.  de  ta  sculpl.  franc. ,  l8. 7-1872,  p.  3y.  _  L'abbé  Te.uer,  Dictionnaire  d'orfèvre- 
rie, i8j7,  p.   1  ',10-14,8.   -  E.  Bégin,  La  cathédrale  de  Metz,  t.  [,  p.  ,,i . 


548  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 


TJ 


l'Iberger  Jean,  sculpteur-architecte  du  xvie  siècle,  résidant  à 
Strasbourg,  fut  chargé  dans  cette  ville,  en  i5j5,  de  la  direction  des  tra- 
vaux exécutés  à  l'église  Notre-Dame. 

A.  Bérard,  Divt.  biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  791. 

Ulrich  de  Siein    —  Voir  Slein   Ulrich  de  . 

limberlus,  sculpteur-architecte  du  xie  siècle,  dont  le  nom  se  trouve 
gravé,  au  porche  de  l'église  de  Saint-Benoit-sur-Loire,  sur  un  chapiteau 
représentant  des  scènes  de  l'Apoealyse. 

Bull,  du  comité  des  monuments  et  des  arts,  t.  11,  1842-1840,  p.   '174.  —  Didror, 

Annales  archéologiques,  t.  I.  i844,  p.  78.  —  Ch.  Brunne,  Les  hommes   illustres  de 

l'Orléanais,  i8.V>.  t.  1.  p.  1.  —  Du  Seignedr,  Notes  sur  l'Hist.  de  la   seulpt.   franc. 

d'Eméric- David,  1862,  p.  297.  —  Inv.gén.  des  rich.  d'art  <!'.  a  France  [Province, 

mon.  reli'j..  t.  I,  188U,  p.  2Ô4). 


V 


Vachal  ou  \  nehier  Jacquet  le  .  Voir  Le  Vacliat  Jacquet 

\  acquerie  François  de  la  .  sculpteur  du  roi.  travaillait  a  Fontai- 
nebleau au  commencement  du  xvn1  siècle.  De  160;  à  1016,  son  nom 
figure  plusieurs  fois  dans  des  actes  d'état  civil.  Son  frère,  Jacques  de  la 


I)E    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  549 

Vacquerie,  également  sculpteur  du  roi.   était  établi  aussi  à  Fontaine- 
bleau vers  la  même  époque. 

Bulletin  du  comité  de.  lu  langue,  de  l'histoire  et  des  arts,  t.  Iï,  i853-i855,  p.  272, 

\  :ill";ii-l  Pierre  ,  sculpteur  en  bois,  demeurant  à  Marseille  au 
\vie  siècle,  passe  un  contrat  en  i53a,  avec  des  apothicaires,  prieurs  de 
la  confrérie  de  Saint-Michel,  pour  l'exécution  d'une  statue  de  leur 
patron.  Il  reçoit  7  écus  pour  son  salaire. 

Barthélémy,  Documents  inédits  sur  divers  artistes  inconnus  de  Marseille  et  d'A  in- 
du xrv°  au  xvi*  siècle,  i885,  p.  83. 

Vaissenr  Pierre),  sculpteur  et  fondeur  du  xvi"  siècle,  établi  à  Beau- 
vais,  fit  en  i5()2,  pour  la  cathédrale  de  la  ville,  un  lutrin  en  bronze,  très 
riche  d'ornementation,  dont  le  pupitre  était  soutenu  par  un  aigle  aux 
ailes  déployées. 

A.  Bérard,  nid.  biogr.  des  artistes  français,  1S72,  col.  7<j3. 

Val  (Bertin  du),  natif  de  Normandie,  avait  le  titre  de  sculpteur  et 
peintre  du  roi  François  Ier.  Il  résidait  au  Mans,  où  il  figurait  comme 
expert,  en  i5(5a,  dans  le  procès-verbal  relatant  les  dégâts  que  les  protes- 
tants avaient  fait  subir  à  la  cathédrale  de  la  ville. 

D'Espaulart,  Archives  de  l'art  français,  i"  série,  t.  II,  1862-1866,  p.  53-56. 

Val  Gaspard  de  la),  était  employé,  au  xvr  siècle,  à  la  décoration  du 
château  de  Fontainebleau.  Les  comptes  le  citent,  de  i54o  à  i55o,  comme 
touchant  18  livres  de  gages  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I.  i85o,  p.  427.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  200. 

Valance  (Jean  de),  exerçait  son  art  à  Dijon  vers  le  milieu  du 
xve  siècle.  En  i479,  il  adressait  à  la  municipalité  une  requête  en  modé- 
ration d'impôts. 

B.  Prost,  Une  nouvelle  source  de  documents  sur  les  artistes  dijonnais  du  xv  siècle 
(Gaz.  des  beaux-arts,  5e  pér.,  t.  V,  1891,  p.  176). 

Valence  Guillaume  de),  travaillait  à  Blois,  en  i4'3'3,  pour  le  duc 
d'Orléans.  Les  comptes  de  la  ville  le  désignent  sous  le  titre  d'  «  inter- 
taillatore  lapidorum  ». 

De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  i85a,  p.  5gô,  n°  702^. 

Valence  ou  De  Valence  (Pierre),  sculpteur-architecte,  peintre, 
émailleur   et   ingénieur  hydraulicien,   demeurait  à  Tours  à  la   fin    du 


OOO  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

xv  et  au  commencement  du  xvie  siècle.  Il  était  occupé,  vers  i5oo,  à 
l'église  Saint-Gatien,  quand  il  fut  mandé  à  Gaillon  par  le  cardinal 
d'Amboise  qui  lui  donna  l'inspection  générale  des  travaux  du  château. 
En  i5o4.  il  vint  à  Rouen,  où  il  fut  employé  au  palais  archiépiscopal,  il 
lit.  pour  cet  édifice,  un  pavé  émaillé  dans  la  galerie  du  jardin  et  sculpta 
un  cerf  avec  les  armes  du  roi.  La  même  année,  il  fut  appelé  à  donner 
son  avis  sur  la  construction  de  la  flèche  de  la  cathédrale.  En  1006,  il 
était  de  nouveau  à  Gaillon  et  y  dirigeait  la  sculpture  de  la  chapelle  et 
de  la  grande  galerie  donnant  sur  le  jardin  :  en  même  temps,  il  entre- 
prenait aussi  la  conduite  des  eaux  du  château.  En  i5o-,  il  travaillait  à 
Tours  aux  fontaines  de  Beaune,  de  Foire-le-Roi  et  de  Saint-Hilaire.  En 
l5o8,  de  retour  à  Gaillon.  il  mettait  en  place,  dans  la  première  cour, 
une  fontaine  de  marbre  qui  avait  été  envoyée  d'Italie  au  cardinal  d'Am- 
boise ;  il  allait  aussi  à  Rouen  exécuter  diflérents  ouvrages  dans  l'ab- 
baye de  Saint-Ouen.  En  iôn,  il  signait  un  contrat  pour  édifier  des  fon- 
taines dans  la  ville  de  Blois. 

En  1016.  Georges  d'Amboise,  désirant  faire  élever  à  son  oncle  le  car- 
dinal un  tombeau  dans  la  cathédrale  de  Rouen,  envoya  un  de  ses  gens 
à  Tours,  où  se  trouvait  l'artiste,  «  pour  avoir  son  oppinion  sur  le  faict 
de  la  d.  sépulture  et  pour  scavoir  s'il  voudroit  entreprendre  l'ouvrage 
d'icelle  avec  ses  compagnons  ».  Pierre  Valence  refusa  de  se  charger  de 
l'érection  de  ce  mausolée,  qui  fut  alors  confiée  à  Roullant  Leroux.  Fixé 
définitivement  a  Tours,  il  participa,  la  même  année,  aux  apprêts  faits  à 
l'occasion  de  l'entrée  de  François  Ier.  En  i5i8,  il  vivait  encore  et  tou- 
chait <jo  livres  par  an  comme  hydraulicien  de  la  ville.  Il  dut  mourir 
vers  cette  époque.  Il  laissa  deux  fils,  Germain  et  Michel,  qui,  après 
avoir  collaboré  à  plusieurs  de  ses  œuvres,  lui  succédèrent  dans  la  direc- 
tion des  travaux  commandés  par  la  ville  de  Tours. 

A  Dkville,  Tombeaux  de  la  cathédrale  de  Rouen,  i85y,  p.  94.  --  Idem,  Comptes 
de  dépenses  de  la  construction  du  château  de  Haillon,  i85o.  —  De  Jolimoxt,  Les 
principaux  édifices  de  Rouen,  1846.  —  Ch.  Grandmusox,  Documents  inédits  pour 
servir  à  l'hist.  des  'iris  en  Touraine,  1870,  p.  i43-i46.  — E.  Giraidet,  Les  artistes 
aux,  :ss"'.  p.  38i,  582.  —  Bacchal,  Nouv  dict,  des  architectes  français, 
[887,  p.  556. 

Valenciennes  Jean  de  .  La  présence  de  cet  artiste  est  constatée  à 
Bruges  dès  l'année  i'3j8.  Plus  tard,  en  i386,  il  était  employé,  dans  la 
même  ville,  aux  sculptures  des  clefs  de  voûte  de  la  halle  échevinale;  il 
recevait  12  sous  par  jour. 

Gilliodts  Van  Severen,  lu  <<  ut  ai  n  des  chartes  de  la  cille  de  Bruges,  t.  III,  p.  488, 
489.  Notes  et)  flamand.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886, 
p.  1 49»  1J0  ;  /' "  '""  nts,  p.  5(io,  626. 

Yaleiicieimes    Jean  de  ,  sculpteur   en  bois  et  ornemaniste,   était 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  .i.)I 

établi  a  Cambrai  à  la  lin  du  xve  et  au  commencement  du  xvi"  siècle.  Les 
comptes  du  domaine  en  font  plusieurs  l'ois  mention.  En  1480-1481,  il 
sculptait,  à  Thùtel  de  ville,  la  cheminée  de  la  chambre  de  la  Paix.  La 
même  année,  il  était  occupé,  dans  la  cathédrale,  à  la  chapelle  de  la  Tri- 
nité. En  i5i7-i5i8,  il  exécutait,  toujours  pour  l'hôtel  de  ville,  trois  sta- 
tues de  bois  et  taillait  les  images  de  la  nouvelle  maison  de  Saint-Chris- 
tophe (maison  des  archers)  située  devant  l'église  Saint-Eloi,  au  bout  de 
la  rue  Saint-Lazare,  vers  la  porte  de  Selles  ;  il  recevait,  pour  ce  dernier 
travail,  nGsousS  deniers. 

Lefèvre,  Matériaux  pour  l'histoire  des  arts  dans  le  Cambrésis,  1870,  p.  25.  — 
.1  Hounov,  Hist.  artist.  de  la  cath.  de  Cambrai,  1880,  p.  2o5.  —  A.  Ddrieux,  Les 
artistes  cambrésiens  du  ixc  au  xix°  siècle,  1874,  p.  56-  —  Idem,  Notes  sur  les 
artistes  cambrésiens  (Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1888,  p.  5G7,  078, 
57g,  n°  65). 

Valleroy  [Jacques],  sculpteur  parisien  du  xvi«  siècle.  Cet  artiste 
nous  est  connu  par  le  marché  suivant  passé  avec  le  chapitre  de  Saint- 
Denis,  le  4  octobre  i53o,  au  sujet  de  la  sépulture  du  cœur  du  cardinal 
Louis  de  Bourbon,  premier  abbé  commendataire  de  l'abbaye  ;  ce  marché 
a  été  reproduit  par  M.  de  Champeaux  dans  une  étude  publiée  par  la 
Gazette  des  beaux-arts  : 

«  Jacques  Valleroy,  tailleur  de  pierre,  demeurant  à  Sainct-Denis  en 
France  confesse  avoir  l'aict  le  marché  et  convenance  qui  s'ensuict:  à 
honorable  home  Jehan  de  la  Mare,  voier  de  l'abbaye  dudict  Sainct- 
Denis,  présent  religieuse  et  honneste  personne  frère  Loys  Benoist,  pen- 
nettier  d'icelle  abbaye,  assavoir  est  de  faire  ung  piedt  d'estrat  piédes- 
tal) de  pierre  de  liaiz  revestu  de  moullure  anticque  avecq  les  enchas- 
syures  pour  y  mectre  les  quatre  vertus  de  pierre  d'albâtre  tailleez  à 
demi-bosse  pour  mectre  aux  quatre  faces  dudict  piedt  d'estrat.  Les- 
quelles vertus  seront  nectement  tailliez  et  polliez  ainsi  qu'il  appartient. 
Et  au  dessus  dudict  piedt  d'estrat  faire  une  bosse  de  pierre  d'albâtre 
portant  moullure  anticque  nectement  taillée  et  pollie  comme  dessus, 
plus  faire  deux  chapiteaulz  à  mode  anticque,  dont  l'un  sera  de  pierre  de 
liaiz  revestu  de  son  fueillaige  ainsy  qu'il  appartient,  et  l'autre  sera  de 
pierre  d'albâtre  revestu  de  fueillaige  ainsy  nect  taillé  et  polli.  Et  aux 
quatre  coings  du  dict  piedt  d'estrat  seront  faitz  quatre  petites  eoulonnes 
d'anticque  de  pierre  d'albâtre,  le  tout  nect  taillé  et  polli  comme  dessus, 
ainsy  qu'il  apartient,  lesdictes  eoulonnes  revestuez  de  leurs  chappi- 
taulx,  bosses  et  piedt  d'estrat,  revestu  de  feuillaiges  d'anticque.  faire 
les  enclaves  et  entailles  dedens  les  pierres  de  liaiz  pour  asseoir  la  cou- 
lonne  de  porphire,  faiete  l'entaille  de  ladiete  coulonne  et  faire  les  trous 
pour  mectre  les  barraulx  et  crampons  de  cuyvre  pour  attacher  icelle  et 
et  la  pollir  nectement  avec  tout  ledict  albâtre,  letoutassoir  à  sa  plasse 


.102  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Ce  présent  marché  faict  moyennant  la  somme  de  cent  dix  livres  tour- 
nois, lesquelles  luy  seront  payées  par  ledict  pennetier,  au  i'ur  et  ainsy 
qu'il  fera  lesdicts  ouvirages,  etc.   .  » 

Cette  colonne,  avec  son  chapiteau  sur  lequel  sont  sculptés  des  fruits, 
des  enfants,  une  tète  de  mort,  des  griffons  et  des  animaux  fantastiques, 
fut  achevée  en  moins  d'un  an,  car,  le  8  juillet  i53i,  l'artiste  donnait 
quittance  de  la  somme  promise. 

Louis  de  Bourbon  étant  mort  en  iô.>7,  c'est  de  son  vivant  que  fut 
érigée  cette  sépulture  dans  le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denis.  Le 
monument,  jusqu'à  la  fin  du  siècle  dernier,  était  surmonté  de  la  statue 
agenouillée  du  cardinal.  Comme  on  n'a  pas  retrouvé  le  marché  relatif 
à  cette  dernière  œuvre,  on  ne  sait  si  Jacques  Valleroy  en  était  l'auteur. 
Pendant  la  Révolution,  la  statue  fut  brisée  et  la  colonne  seule  lit  partie 
du  Musée  des  Petits-Augustins  (i)  ;  elle  est  maintenant  à  Saint-Denis 
dans  le  croisillon  nord,  à  la  place  qu'elle  occupait  primitivement. 

A.  Lenoir,  Musée  des  monuments  français,  t.  III.  1S02,  p.  i55,  n°  117,  pi.  124.  — 
\.  de  Champeaux,  Le  tombeau  du  cardinal  de  Bourbon  à  Saint  Denis  [Gaz  desbeaux- 
arls,  2'  m  r..  t.  III.  p.  92-96).  —  L.  Palustre,  La  Renaissance  en  France,  t.  I,  1879, 
p.  VII. 

Vamhelli  Gilles  .  sculpteur  sans  doute  d'origine  italienne,  travail- 
lait vers  i5'2(î,  pour  le  compte  de  Marguerite  d'Autriche,  au  tombeau 
de  Philibert  le  Beau,  dans  l'église  de  Brou. 

Rousselet,  Hist.  de  l'église  royale  de  Brou,  1826,  p.  119.  —  De  Seigneur,  Notes 
sur  l'Ilist.  île  ta  sculpt.  franc.  d'Eméric-Oavid,  1862,  p.  ôiî.  —  A.  Michiels, 
L'art  flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  p.  a'17. 

Van  Itusett'eiii  François  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  résidant 
à  Dijon  à  la  fin  du  xive  siècle,  aida  Jean  de  Marville,  de  i386  à  138^, 
dans  l'exécution  du  mausolée  de  Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bourgogne. 

Dehaisxes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  5x5.  —  Courajod  et 
Marcou,  Musée  de  sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  g5. 

\  an  cler  Yan  Hue  (Bastien  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  établi, 
au  xvie  siècle,  dans  la  ville  de  Valenciennes,  termine,  à  Arras,  un  tom- 
beau laissé  inachevé  en  i553  par  Eustache  Bauduin. 

Bulletin  du  comité  'les  arts  et  monuments,  t.  II,  1847-1845,  p.  '\--i.  —  Félix 
Bocrqoei.OT,    Hist.  île    la  sculpt.  et  des  arts    plast.  en  France,    184(1. 

Van  Ilrciii    Philippe  .    sculpteur  d'origine  flamande,   travaillait   à 

[  Alexandre  Lenoir,  faisant  contusion  entre  les  deux  cardinaux  de  Bourbon, 
''■  it  désigné  faussement  cette  colonne,  dont  il  ignorait  l'auteur,  comme  un  m  mii- 
ment  élevé  à  la  mémoire  de  Charles  de  Bourbon,  oncle  de  Henri  IV,  décéd» 
en  15C0. 


DE  l'école  française  553 

Dijon  «Je  i'3S4  k  i3go,  sous  la  direction  de  Jean  de  Mar ville,  au  tombeau 
de  Philippe  le  Hardi.  Il  collabora  surtout  à  l'ornementation  de  la  galerie 
qui  entoure  le  dé  du  mausolée  ;  on  lit,  en  effet,  dans  les  comptes  des 
ducs  de  Bourgogne. 

«  A  Phelippe  Vanerain  pour  la  taille  de  XIII  chappteaulx  pendens  de 
pierre  d'alebastre  qu'il  a  taillées  et  asovys  pour  la  sépulture  de  mon  dit 
seigneur,  au  prix  de  III  francs  chascun  chapteaul.  » 

Arch.  dép.  de  la  Côle-d'Or ;B,  442<>,  4'|29,  4 4 ■"> 4 -  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans 
la  Flandre,  etc.,  iHHG,  p.  Bu,  5i2  ;  Boniments,  p.  623,  658,  66i. 

\'an  Opslal  ou  Obslal  Gérard,  naquit  à  Anvers,  en  1094  selon 
Guillet  de  Saint-Georges,  ou  à  Bruxelles,  en  1604,  si  l'on  s'en  rapporte 
à  Jal.  Celui-ci  se  base,  pour  déterminer  la  date  de  la  naissance  de  l'ar- 
tiste, sur  un  extrait  des  registres  de  Saint-Sulpice,  qui,  au  moment  de 
sa  mort,  en  1668,  le  dit  âgé  d'environ  04  ans. 

Van  Opstal  aurait  eu  comme  maître  Van  Milder,  sculpteur  flamand 
dont  il  épousa  plus  tard  la  fille.  Il  commença  sa  réputation  dans  les 
Flandres  en  exécutant  des  bas-reliefs  et  des  statuettes  d'ivoire.  Appelé 
en  France  par  Richelieu,  il  dut  venir  à  Paris  vers  i63o.  Il  fut  employé 
tout  d'abord  au  Louvre,  où  il  sculpta,  d'après  les  modèles  de  Jacques 
Sarrazin,  deux  Renommées,  au-dessus  d'une  porte  située  à  l'extrémité 
gauche  de  la  cour.  Puis,  il  fit  pour  les  Tuileries  un  groupe  en  marbre 
de  trois  enfants  portant  un  panier  de  fleurs.  A  l'hôtel  Carnavalet,  dans 
la  cour  d'honneur,  on  lui  doit  huit  figures  en  bas-relief,  représentant 
Junon,  Hébé,  Diane,  Flore  et  les  quatre  Eléments.  11  orna,  par  ordre  du 
cardinal  Mazarin,  le  portail  de  l'hôpital  de  la  Salpétrière  de  deux 
figures  en  pierre,  la  Charité  et  Y  Espérance .  On  voyait  encore  de  ses 
œuvres  :  dans  la  maison  du  jardin  royal  des  Plantes,  au  faubourg  Saint- 
Victor  ;  dans  le  couvent  des  religieuses  de  l'Assomption,  rue  Saint- 
Honoré  ;  au  Palais-Royal,  sur  la  façade  regardant  le  jardin,  et  au  Palais 
de  Justice,  dans  la  troisième  chambre  des  Enquêtes.  Il  entreprit  aussi 
la  sculpture  décorative  de  nombreuses  maisons  particulières,  parmi 
lesquelles  on  cite  surtout  l'hôtel  Lambert,  dans  l'île  Notre-Dame. 

En  province,  il  travailla  an  château  de  Maisons,  près  de  Saint-Ger- 
main-en-Laye,  et  à  celui  de  Bisseaux,  dans  la  Brie,  appartenant  à 
M.  Duchemin,  intendant  de  son  Altesse  Boyale,  Mademoiselle  d'Orléans. 
Il  fut  occupé  également  à  Vincennes,  à  Fontainebleau  et  à  Versailles. 

Dans  l'église  des  Incurables,  à  Paris,  il  érigea  le  mausolée  de  Jean- 
Baptiste  Lambert,  conseiller  et  secrétaire  du  roi.  Dans  l'ancien  hôtel  de 
Grammont,  il  était  l'auteur  d'un  crucifix  de  bronze  et  de  plusieurs 
petits  bas-reliefs  en  ivoire  et  en  marbre,  faisant  partie  du  cabinet  du 
roi  ;    quelques-uns    de    ces    derniers ,    figurant    des    Enlèvements   de 


554  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Nymphes  par  des  Tritons  et  par  des  Centaures,   sont   aujourd'hui   au 
Musée  du  Louvre. 

Un  des  ouvrages  les  plus  connus  de  Gérard  Van  Opstal  était  la  déco- 
ration de  la  porte  Saint- Antoine,  du  côté  du  faubourg;  il  y  avait  sculpté, 
à  l'occasion  de  l'entrée  de  la  reine  Marie-Thérèse,  en  1660,  un  buste  de 
Louis  XIV  et  trois  statues  symbolisant  la  France,  l'Espagne  et  YHy- 
ménée. 

L'artiste,  qui  avait  le  titre  de  sculpteur  ordinaire  des  bâtiments  du 
roi.  aux  gages  de  200  livres  tournois,  reçut,  jusqu'à  la  fin  de  sa  carrière, 
la  commande  d'importants  travaux  :  on  trouve  dans  les  comptes,  à 
l'année  1669  : 

«  Aux  héritiers  de  deffunct  Girard  Van  Opstal  sculpteur,  pour 
payement  de  quarante-quatre  pièces  de  sculpture,  tant  bas-reliefs, 
groupes,  que  figures  de  marbre  bronze  et  d'y  voire  ....     i835oliv.   » 

Gérard  Van  Opstal  fut  un  des  douze  anciens  de  l'Académie  de  pein- 
ture et  de  sculpture,  lors  de  sa  création,  le  Ier  février  1648.  Elu  plu- 
sieurs fois  recteur,  il  exerçait  cette  charge  au  moment  de  sa  mort, 
le  1"  août  1668.  Il  fut  enterré  dans  l'église  Saint-Germain  l'Auxerrois. 

Sauvai.,  Hist.  des  Antiquités  de  Paris,  1724,  t.  II,  p.  29.  —  Pigamol  de  la  Force, 
Description  de  la  ville  de  Paris,  1765,  t.  V,  p.  48-4g-  —  Dossieux,  Sollié,  de  Chen- 
xevières,  Mantz,  de  MoxTAiGLON.  Mém.  inédits  sur  la  vie  et  les  ouvrages  des  membres  de 
VAcadéntie  royale  de  peintureel  de  sculpture,  i854,  t.  I,  p  174-183.  —  A.  Jal,  Dict. 
cril  de  biogr.  et  d'hist.,  iS75,  p.  925.  —  Herliison,  Actes  d'état  civil  d'artistes 
fraticais,  1870,  p.  142.  —  Ulysse  Robert,  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1876, 
p.  58.  —  L.  Coi'Rajod,  Sculptures  de  Gérard  Van  Obstal  conservées  au  Musée  du 
Louvre,  1876.  —  J.  Gciffrey.  Les  comptes  des  bâtiments  du  roi  sous  le  règne  de 
Louis  XIV,  t.  I.  1881,  p.  i54,  142,  ['46.  ig5,  201,  3o2,  558.  —  A.  de  Champeadx, 
L'art  décoratif  dans  le  vieux  Paris,  1898,  p.  172. 

Van  Pulaei'e  Pierre  ,  sculpteur  d'origine  flamande,  fixé  à  Cambrai, 
travaillait,  en  1498,  à  la  cathédrale  de  la  ville  et  y  sculptait,  par  ordre 
du  chapitre,  dans  la  chapelle  de  Nolre-Dame-la-Flamande,  un  groupe 
représentant  une  Pieta,  qui  comprenait,  d'après  les  comptes,  «  quatre 
personnages  et  six  petites  histoires  ». 

En  i5o2,  il  exécuta,  aidé  de  son  fils  Félix,  le  tombeau  de  l'évèque  Henri 
de  Berghes,  mort  en  i5oo.  Ce  monument  en  marbre  et  en  bronze,  élevé 
à  l'entrée  du  chœur  de  la  cathédrale,  était  orné  de  figures  décoratives 
et  de  la  statue  du  prélat.  Tous  les  marbres  furent  taillés  par  les  Van 
Pulaere  qui  reçurent  100  livres  pour  leur  salaire  ;  les  bronzes,  y  compris 
l'inscription  funéraire  composée  par  Erasme,  alors  étudiant  à  Louvain, 
furent  fondus  à  Tournay  par  un  nommé  Jean  Maldeuré.  Le  plan  général 
de  ce  mausolée  avait  été  dessiné  par  le  peintre  Gabriel  Clouet,  parent, 
sans  doute,  du  fameux  Jean  Clouet. 

En  i5io-i5ii,  Pierre  Van  Pulaere,  toujours  en  collaboration   de  son 


de  l'école  française  555 

fils,  fut  chargé  de  sculpter,  en  bois,  les  modèles  de  deux  personnages 
automates  devant  servira  «  taper  les  heures  »  à  l'horloge  de  la  ville.  Ces 
deux  statues,  de  plus  de  deux  mètres  de  haut,  qu'on  «  accoustra  à  la 
mauresque  »  et  qu'on  nomma  les  Martin  de  Cambrai,  lurent  coulées  en 
bronze;  elles  subsistèrent  jusqu'en  1786,  époque  où  elles  furent  rem- 
placées par  des  figures  à  peu  près  semblables  qui  se  voient  encore 
aujourd'hui. 

Après  i5ii,  les  comptes  de  la  ville  ne  font  plus  mention  de  Pierre 
Van  Pulaere.  Ce  sculpteur,  jouissant  d'une  grande  réputation,  était  sou- 
vent appelé  pour  entreprendre  des  travaux  dans  les  villes  voisines  de 
Cambrai  ;  il  existe  même  à  ce  sujet  une  supplique  des  imagiers  et 
huchiers  de  Douai,  dans  laquelle  ceux-ci  demandent  que  l'artiste  cam- 
brésien  ne  vienne  pas  leur  faire  concurrence. 

Van  Pulaere  (Félix i,  fils  du  précédent.  En  dehors  des  ouvrages 
auxquels  il  collabora  avec  son  père,  il  tailla,  en  i5o4,  pour  décorer  la 
fenêtre  de  la  grande  salle  du  palais  épiscopal,  les  armoiries  de  Jacques 
de  Croy,  évêque  de  Cambrai,  et  celles  de  son  prédécesseur.  En  i5io- 
i5ii,  l'empereur  Maximilien  ayant  érigé  en  duché  le  comté  de  Cambrai 
en  faveur  de  cet  évêque,  Félix  Van  Pulaere  toucha  20  sous  tournois 
«  pour  avoir  fait  le  manlle  du  chappeau  de  duc  mis  deseure  l'escut  de 
monsgr  de  Cambray,  à  le  devanture  des  halles  »  et  5o  sous  tournois 
«  pour  avoir  tailliet  en  bois,  trois  escus,  où  sont  les  armes  de  l'Empe- 
reur, de  monseg'  le  duc  de  Cambray  et  de  la  ville,  pour  les  maulles  des- 
sus le  timbre  de  l'orloge  »,  à  l'hôtel  de  ville.  En  i5i3,  il  exécuta  une 
épitaphe  en  marbre  devant  le  tombeau  du  chanoine  Guillaume  de 
Boyenval,  placé  dans  la  cathédrale.  En  i5ic),  il  travailla,  dans  la  même 
église,  à  la  décoration  de  la  sépulture  du  chanoine  Yvon  Leroy  ;  on  lit 
dans  le  registre  des  exécutions  testamentaires  : 

«  Pour  ung  épitaphe  que  le  défiant  par  son  testament  a  ordonné  de 
faire,  pour  lequel  faire  et  parfaire  et  assir  emprès  la  chapelle  de 
Ste  Blaze  selon  la  devise  a  esté  payé  à  Félix  van  Pulaer  cent  philippus 
d'or  sont  VIIXX  XII  florins,  et  entant  que  ledit  Félix  ne  se  contentoit 
point,  affirmant  par  son  serment  qu'il  avoit  grand  dommage  et  intérêt 
audit  épitaphe  tant  pour  la  cherté  de  la  pierre  d'alebastre  que  auctre- 
ment,  pour  ce,  lui  a  esté  ordonné  à  condition  qu'il  fera  encore  VII 
petis  prophètes  d'albastre  convenables  et  servans  audit  épitaphe 
XXIIII  florins,  et  pour  le  vin  des  compagnons  serviteurs  dudit  Félix 
cinq  philippus  d'or...  » 

Il  dessina  aussi,  pour  mettre  devant  cette  épitaphe,  le  modèle  d'un 
candélabre,  qui  fut  fondu  en  bronze. 

De  xô'ii  à  1524,  les  comptes  citent  Félix  Van  Pulaere,  mais  pour  des 


556  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

travaux   insignifiants,   tels  que  la  confection  de   moules  a  couler  des 
jetons.  Il  vivait  encore  en  i,")28. 

Lefèvre,  Matériaux  pour  l'histoire  des  arts  dans  le  Cambrésis,  1870,  p.  23.  — 
J.  Houdoy,  Histoire  artistique  de  la  cathédrale  de  Cambrai,  1880,  p.  97,  102,  114, 
117,  204,  179.  —  A.  Dur  1  eux,  Les  artistes  cambrésiens  du  ixe  au  xi\'  siècle,  1874, 
p.  ">2.  —Idem,  Les  Van  Pulaere  {Revue  de  l'arl  français,  i884-i885,  p.  129,  i45). 
—  Idem,  Notes  sur  les  artistes  cambrésiens  {Réun .  des  Soc.  des  beaux-arts  îles 
départ.,  1888,  p.  .572,  ôy5,  374,  ,"77,  58o,  n"  80). 

Yan  Homme  Jean),  sculpteur  en  bois,  d'origine  llamande,  exerçait 
son  art  à  Lille  au  xve  siècle.  En  1480-1481,  il  exécutait  différentes 
œuvres  pour  orner  la  chapelle  de  l'hôpital  de  la  ville  ;  les  comptes  por- 
tent : 

«  A  Jehan  Van  Romme,  tailleur  d'images,  pour  avoir  fait  et  taillé 
IIII  coulombes  colonnes  de  bois  et  sur  icelles  IIII  angeles  chascun  de 
IIII  pies  de  long  et  une  image  de  Saint-Bernard  et  une  autre  de  Saint- 
Anthoine,  chascune  de  III  pies  demie  de  long  et  deux  tirans  à  chascuns 
lés  du  dit  saint  de  III  pies  de  long  et  tout  de  bos  de  quesne  (bois  de 
chêne  ,  pour  tout  ce L  1.   » 

Jules  Houdoy,  Eludes  artistiques,  artistes  inconnus  des  xiv,  xve  et  xvi°  siècles, 
1877,  p.  42. 

Yanelier  (Mathelin  ,  vivait,  au  commencement  du  xvie  siècle,  à 
Bourges,  où  il  était  employé,  en  i5i3,  à  la  décoration  de  la  cathédrale. 

De  Girardot.  Les  artistes  de  la  ville  de  Bourges  (Archives  de  l'art  français, 
2e  série,  t.  I,  1861,  p.  a5o). 

Yanes  (Alexandre  de),  sculpteur  et  fondeur  parisien,  passe  marché 
vers  le  milieu  du  xve  siècle,  avec  le  chapitre  de  la  cathédrale  de 
Chartres,  pour  la  confection  de  quatre  anges  en  cuivre  destinés  à  être 
posés  sur  des  colonnes,  aux  quatre  coins  du  maitre-autel  de  l'église. 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir  ;  G.  170.  —  L.  Meri.et,  Inv.  somm.  des  arch.  d'Eure- 
et-Loir,  t.  IV,  (890,  p.  24. 

\ "ailier  Jean  ,  maître  sculpteur,  pratiquait  son  art  à  Lyon  vers  le 
milieu  du  xvne  siècle. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xvme  siècle,  1884,  p.  5i. 

\  a  uniolie  Antoine),  sculpteur  et  graveur  en  médailles,  établi  à  Gre- 
noble au  xvie  siècle,  exécute,  en  i528,  une  médaille  de  la  valeur  de  cent 
écus,  que  la  ville  devait  offrir  au  nouveau  gouverneur. 

Ed.  Maigmen,  Les  artistes  grenoblois,  1887,  p.  362,  3fi3. 

Yaseoquiii  (Hennequin  ou  Jean  ,  sculpteur  originaire  de  la  Flandre, 


DE    L  ECOLE    FRANÇAISE  .">.> 

est  cité,  dans  les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne,  au  nombre  des 
artistes  travaillant,  vers  i3g3-i3g4)  au  portail  de  la  Chartreuse  de 
Chainpmol,  près  Dijon,  sous  la  direction  de  Claux  Sluter  ;  il  recevait 
\%  gros  par  semaine. 

Arch.  de  la  Côle-d'Or;  B.  444' •  —  Db  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I, 
iS4y,  p.  ">78.  —  Dehaishes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  5i8  ; 
'Documents,  p.  71'. 

Vassé  Antoine  ,  sculpteur  provençal,  demeurait  à  Toulon  dans  la 
première  moitié  du  \vne  siècle. 

Cil.  GlROCX,  Revue  île  l'art  français,  189a,  p.  100. 

Yauclaiire  Hennequin  et  Thierry  ,  sculpteurs  d'origine  flamande, 
collaboraient  à  Dijon,  de  i385  à  i388.  à  la  décoration  du  tombeau  de 
Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bourgogne,  sous  la  direction  de  Jean  de  Mar- 
ville  ;  ils  étaient  payés  i3  gros  par  semaine. 

Arch.  dép.  '!<■  ta  Côle-d'Or;  B,  44'-it>-  44-!t,  't'i'"-  —  Dehais.nes,  Histoire  de  l'art 
dans  la  Flandre,  etc.,    i88fi,  p.   Si5;    Documents,  p.  !)■»,  638,  <>47- 

Vaugontly  Olivier  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Tours,  s'engage 
par  marché  en  date  du  28  août  i53i  à  sculpter  un  cadre  pour  le  tableau 
du  maitre-autel  de  l'église  du  Plessis-du-Parc. 

E.  Giraidet,  Les  artistes  tourangeaux,  188."),  p.  ôs.î. 

\  aulthier  Nicolas,  Antoine  et  Louis  ,  nés  à  Troyes  au  commence- 
ment du  xvne  siècle,  travaillent,  jusqu'en  1679,  pour  les  églises  Saint- 
Pantaléon  et  Sainte-Madeleine.  On  attribue  généralement  à  ces  trois 
artistes  la  plupart  des  statues  exécutées  a  Troyes  vers  cette  époque. 

E.  Socard,  Biographie  des  personnages  remarquables  de  Troyes  et  du  déparle- 
ment de  l'Aube,  1882,  p.  425. 

\  aulx  (Pierre  ,  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Blois,  vint  à  Troyes, 
au  commencement  du  xvie  siècle,  pour  donner  «  le  pourtraict  des 
chaires  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale  ».  Un  JeandeVaulx  partici- 
pait aussi  à  la  sculpture  de  ces  stalles  eu  1Ô25. 

A.  Assit!-,.  Les  arts  et  les  artistes  dans  l'ancienne  capital  de  la  Champagne,  1H-6, 
p.  104. 

Vanquier,  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste  établi  à  Lille,  au 
xive  siècle,  était  occupé,  en  13^3,  aux  stalles  de  l'église  Saint-Pierre. 

Bérard,  bictionnain  biographique  des  artistes  français,  i^-':   ci,\     ,,,, 

\  aux  ou  \  aulx  Martin  de  ,  sculpteur  et  architecte,  était  employé 
à  Troyes,  en  1S11,  aux  travaux  des  portes  Saint-Jacques  et  Comporté. 


558  DICTIONXAIRE    DÈS    SCULPTEURS 

De  i5o8  à  1017.  il  collabora  k  l'ornementation  du  jubé  de  l'église  de 
Sainte-Madeleine,  sous  la  conduite  de  Jean  Gailde  dont  il  était  l'élève. 
En  1520,  il  travailla  à  l'église  Saint-Pantaléon  et  devint  maître  de  l'œuvre 
de  l'église  Sainte-Madeleine.  De  i533  à  i555,  il  entreprit  différents 
ouvrages  dans  l'église  Saint-Jean.  Il  mourut  en  i558.  Ses  fils.  Claude 
et  Jean,  lurent  occupés  tous  deux  à  la  cathédrale  et  à  l'église  Saint-Jean; 
peut-être  le  dernier  est-il  le  même  artiste  que  le  Jean  de  Vaulx  cité  dans 
l'article  précédent. 

Vai.i.et  de  Virivillk.  L  s  arch.  hist.  du  département  de  l'Aube,  1 84 1 .  p.  3ia.  — 
Di  Seigneur,  Notes  sur  t'Hist  de  lasculpt.  franc  d'Emérie-David,  1862,  p.  ôa5.  — 
A.  Assier  ,  Comptes  de  la  fabr.  de  l'église  de  Sainte-Madeleine,  18^4,  P-  ~>*, 
42,  47.  —  Idem,  Les  arts  et  les  artistes  dans  l  ani  i  «m  1  apitoie  de  la  Champagne, 
1876,  p.  86.  —  Revue  des  Sociétés  savantes,  1878. 

Yeloux  Jean  ,  sculpteur  de  petites  figurines,  qualifié  «  pouppetier  », 
travaillait  à  Fontainebleau,  en  i54o,  à  raison  de  20  livres  par  mois. 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  1. 1,  i85o,  p.  4o.i.  —  Idem,  Les  comptes 
des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.  107. 

Yeluton  ou  Ylueleii  Guillaume  de  ,  vivait  à  Paris  au  xvp  siècle. 
Il  exécuta  en  1+t2:  aus  frais  de  Philippe  le  Bon,  le  tombeau  de  sa  sœur, 
Anne  de  Bourgogne,  fille  de  Jean  sans  Peur  et  femme  de  Jean  de  Lan- 
castre,  duc  de  Bedfort,  morte  le  14  novembre  i43a.  Ce  tombeau,  sur 
lequel  se  trouvait  couchée  la  statue  en  marbre  de  la  duchesse,  était  érigé 
dans  le  chœur  de  l'église  du  couvent  des  Célestins.  La  statue,  enlevée 
au  moment  de  la  Bévolution,  fut  placée  au  Musée  des  Petits- Augustins  ; 
elle  est  aujourd'hui  au  Louvre,  après  avoir  fait  partie  du  Musée  de 
Versailles. 

Guillaume  de  Yeluton  n'existait  plus  en  i45o,  car  le  document  suivant 
nous  apprend  qu'à  cette  date  sa  veuve  recevait  1  '35  livres  tournois 
restant  dues  sur  le  prix  de  l'œuvre,  plus  le  montant,  pendant  huit 
années,  du  loyer  de  l'hôtel  où  le  monument  avait  été  sculpté  : 

«  Phelippe.  par  la  grâce  de  Dieu    duc  de   Bourgogne  etc Pour  la 

partie  de  la  vesve  et  héritiers  de  feu  Guillaume  de  Yeluton,  en  son 
vivant  tailleur  d  ymages,  demourant  à  Paris,  nous  a  esté  exposé  que 
ledit  déffunct  fut  de  par  nous  commis  et  ordonné  à  parfaire  la  sépulture 
de  feu  nostre  sœur  Anne,  duchesse  de  Bedfort  dont  Dieu  ait  l'àme;, 
lequel  feu  Guillaume  se  emploïa  à  l'accomplissement  de  ladicte  sépul- 
ture, et  y  fist  plusieurs  parties  d'ouvrage  de  son  meslier.  dont  est  deu  de 
reste  ausdis  exposans,  ses  aians  cause,  YI  "  XIII1  livres  YIl  solz  VI  de- 
niers tournois,  et  pour  le  louage  d'un  hostel  à  Paris  où  ladicte  sépulture 
a  esté  par  VIII  années,  au  louage  de  III  frans,  monnaie  royale,  pour 
chascun  an....  Vous  mandons  que  par  nost>'e  amé  et.  féal  conseillier  et 


i>K  l'école  française  559 

receveur  général  de  nos  dictes  finances  Guillaume  de  Poupet,  vous  faictes 

aux  devantdis  suppliants,  paier  et  délivrer  ladicte  somme,  etc..    Donné 

en  nostre  ville  de  Lille,  le  second  jour  de  décembre.  Fan  de  grâce  mil 

quatre  cens  cinquante.   » 

De  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  II.  i85i ,  p.  2i5.  —  Barbet  de  Jouy,  Des- 
cription des  sculptures  du  Moyen  Age  et  de  la  Renaissance  au  Musée  du  Louvre, 
1876,  p.  5ô,  n°  82.  —  Alex.  Pinchart,  Le  tombeau  d'Anne  de  Bourgogne  (Nouvelles 
Archives  de  l'art  français,  ie  série,  t.  I,  1879,  p.  t<|5  et  suivj.  —  Courajod,  Bul- 
letin de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  1873,  p.  144- '46. 

Vandcnlieim  ou  Vcnrlcrlicim  Laurent  de  ,  sculpteur-architecte 
alsacien  du  xv"  siècle,  résidait  à  Strasbourg,  où  il  acquit  le  droit  de 
bourgoisie  en  1482.  Il  fut  nommé  maître  d'œuvre  de  la  cathédrale  de 
i4g3  à  1495. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  187.1,  p.  5o5. 

Véi'aine  iJeande),   sculpteur  lorrain  de  la  fin  du  xvie  siècle,    figure 

dans  les  comptes  comme  ayant  touché  onze  florins,  en  iôtfo,  pour  avoir 

exécuté  plusieurs  travaux  dans  la  ville  de  Bitche. 

Archives  dép.  de  la  Mewthc  ;  B,  ô<)4g.  —  H.  Lepage,  Inv.  somm.  des  arch.  de 
la  Meurthe,  t.  I,  187Ô,  p.  Tmo. 

Verdun  (Jean),  participait,  au  xvie  siècle,  à  la  décoration  du  château 
de  Fontainebleau  ;  de  153?  à  i54o,  il  recevait  1 3  livres  de  gages  par 
mois.  Serait-ce  le  même  artiste  que  l'architecte  Jean  de  Verdun  qui  tra- 
vailla, en  1078,  à  la  confection  des  plans  de  construction  du  Pont-Neuf 
et  mourut,  en  i588,  à  l'âge  de  soixante-dix-sept  ans  ? 

De  Laborde,  La  renaissance  des  arts,  etc.,  t.  I,  i85o,  p.  !\oô.  —  Idem,  Les 
comptes  des  bâtiments  du  roi,  t.  I,  1877,  p.   1 55. 

Verdun  (Renaud  de),  fut,  à  Paris,  un  des  collaborateurs  de  Jean- 
Pépin  de  Huy  dans  l'exécution  du  tombeau  de  Robert  d'Artois,  fils 
d'Othon  IV,  comte  palatin  de  Bourgogne,  et  de  Mahaut,  comtesse  d'Ar- 
tois. Ce  monument,  commencé  en  i3i8  et  terminé  en  i320,  était  érigé 
autrefois  dans  l'église  des  Cordeliers  ;  il  est  placé  maintenant  dans 
l'église  abbatiale  de  Saint-Denis. 

Arch.  dép.  du  Pas-de-Calais;  A.  591.  —  J  -M.  Richard,  Le  tombeau  de  Robert 
l'Enfant  aux  Cordeliers  de  Pai  is  (Mém.  de  la  Soc.  de  Pwis  et  de  l'Ile-de-France,  t.  IV 
1880,  p.  290,  5o4).  —  Idem,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887, 
p.  3i6.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  4a5  ;  Docu- 
ments, p.  a3 1. 

Vernay    Jean),   sculpteur  du   xvie   siècle,    originaire   d'Arras,  alla 

d'abord  à  Paris  et  revint  ensuite  exercer  son  art  à  Valenciennes,  où  son 

nom  figure  dans  les  archives  en  i564- 

De  La  Fons-Mélicocq,  Revue  universelle  des  Arts,  t.  XI,  1860.  —  Bérard,  Dict. 
biogr.  des  artistes  français,  1872,  col.  802. 


560  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

Verne v  Jean  de;,  sculpteur  et  peintre  résidant  à  Chinon  dans  la 
première  moitié  du  xvnc  siècle,  passe  un  marché,  en  1648,  par  lequel  il 
s'engage  à  sculpter  un  autel  pour  l'église  de  l'abbaye  de  Fontevraud. 
Cet  autel,  payé  à  l'artiste  3oo  livres,  fut  placé  «  dans  le  chœur  du  grand 
monastère,  près  le  dossier  du  siège  abbatial,  du  côté  des  cloîtres  ». 

Célestin  Port,  Les ■  artistes  angevins ,  1881, p.  5i2. 

Vernoil  (Jean  de),  sculpteur  en  bois  de  la  ville  de  Sauniur,  termine 
en  i47û,  avec  Georges  Lefèvre,  Philippe  Amy  et  Pacquet  de  Gasvre. 
les  stalles  du  chœur  de  l'église  Saint-Pierre,  laissées  inachevées  par 
Pierre  Pintard  et  RaoulletMichau. 

Célestiu  Port,  Les  artistes  angevins,  1881,  p.  248  à  la  note. 

Yiart  (Philippot  ,  sculpteur  en  bois,  qualifié  «  maistre  huchier  de 
Rouen  »,  vivait  dans  cette  ville  au  xvc'  siècle.  11  lit  le  plan  et  le  dessin 
des  stalles  de  la  cathédrale,  dont  la  commande  lui  l'ut  donnée  le  3o  sep- 
tembre i457-  Ayant  apporté  une  certaine  lenteur  dans  la  conduite  des 
travaux,  il  se  vit  soumis  à  des  mesures  vexatoires  de  la  part  du  chapitre 
qui,  par  décision  en  date  du  i<)  janvier  i^6i<,  l'expulsa  avec  sa  famille 
de  l'atelier  qu'il  occupait.  De  plus,  on  exigea  de  lui  caution  pour  la 
communication  de  ses  plans  et  de  ses  dessins  et  on  demanda  sa  mise  en 
prison  et  la  confiscation  de  ses  biens  ;  il  resta  libre  cependant. 

Les  premières  stalles  furent  placées  en  1467,  et  l'ouvrage  fut  enfin  ter- 
miné en  14^9-  Ce  chef-d'œuvre  de  la  sculpture  en  bois  fut  donc  exécuté 
dans  l'espace  de  douze  années;  il  coûta  6()6i  livres  12  sous  5  deniers, 
somme  énorme  pour  le  temps,  qui  vaudrait,  de  nos  jours,  environ 
i3o,ooo  francs.  Philippot  Yiart  était  payé  à  la  journée  ainsi  que  les 
ouvriers  qu'il  dirigeait;  il  recevait  5  sous  10  deniers,  et  son  aide  oupra- 
ticien  qu'on  appelait  son  «  varlet  »,  e  sous  6  deniers.  On  ignore  l'époque 
de  sa  mort . 

Arch.  dep.  de  la  Seine-Inférieure,  G.  2492,  2491.  3497,  2004.  —  A.  Deville, 
Tombeaux  de  la  cath.  de  Rouen,  1S07,  p.  193  à  la  note. —  Lainglois,  Stalles  de  la 
cathédrale  de  Rouen,  i838,  p.  179-198.  —  De  Laborde,  Les  dues  de  Bourgogne,  t.  1, 
18411,  p.  exix,  5-S.  —  Lit  Seigneir,  Notes  sur  l'Hist.  de  la  seulpt.  franc.  d'Emérk- 
David,  1862,  p.  009,  ôio. 

Vieillard  (Pierre,  sculpteur  et  architecte  duxvie  siècle,  travaille  de 
i549  à  i566,  avec  ses  confrères  Jean,  Simon  et  Joseph  de  Sergonnes,  à 
l'église  de  Montereau-Faut- Yonne   Seine-et-Marne). 

Rmue  des  Sociétés  savantes,  5e  «ne,  t.  IV.  iSy-i.  p.  >io.  —  Bulletin  '•  la  Sociéti 
de  Seine-et-Marne,  t.  VU  et  !\. 

Vieil   Charles),  sculpteur  et  peintre  établi  à  Paris  dans  la  première 


1)K    L  ÉCOLE    FRANÇAISE  56] 

moitié  du  XVIIe  siècle.  Le  nom  de  cet  artiste  figure  dans  L'acte   de  décès 
de  sa  femme  inhumée,  le  27  septembre  1640,  sur  la  paroisse  Saint-Paul. 

Eug.  I'iot,  Etui  rii n  tir  ,/ii,i,/iies  m -listes  français,  1873,  p.  128.  —  Herldison, 
Actes  d'état  civil  d'artistes  français,  187Ô,  p.  449- 

Vienne  Jean  de  ,  sculpteur  du  xv«  siècle,  né  à  Vienne,  en  Dauphiné, 
résidait  à  Lyon  et  y  exécutait,  en  i4<)o.  différents  motifs  «le  décoration 
pour  l'entrée  du  roi  Charles  VIII. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  XIVe  au  xvine  siècle,  1884,  p.  21. 

Vierge  Michel),  sculpteur  en  bois  du  xvie  siècle,  s'engage,  en  i558, 
à  fournir,  moyennant  33  livres,  pour  l'église  de  Bouvray-Saint-FIoren- 
tin  'arrond.  de  Chartres  ,  «  ung  crucifix  de  cinq  pieds  de  haull  garny 
d'un  sainct  Jehan  et  une  Notre-Dame  de  haulteur  de  chacun  troys  piedz 
et  demy,  troys  anges  et  la  croix  ronde  à  brossons  aiant  Heur  dé  lys  au 
bout  ». 

1    Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  E.  ."022.  — L.  Meiuet,  Inv.  somm.  îles  arch.  d'Eure- 
et-Loir,  t.  II,  2'  partie,  1886,  p.  â-j. 

Vieri£<*  (Jean),  originaire  de  Brou  [Eure-et-Loir),  sans  doute  fils  du 
précédent,  sculpte  à  Châteaudun,  en  1  ."><)<>,  une  Notre-Dame  en  pierre, 
destinée  à  l'église  Saint-Médard.  L'année  suivante,  il  l'ail  une  statue  de 
saint  Anne  pour  la  même  église  et  une  Vierge  pour  l'église  de  la  Made- 
leine. 

Arch.  </<;//.  d'Eure-etr-Loir,  E.  ."h, s.",.  —  L.  Merlet,  Inv.  somm.  des  arch.  il  Eure- 
et-Loir,   t.  Il,  2°  partie,    1886,  p.  4^2 

Viésac,  François  de,,  sculpteur  et  architecte  du  xvie  siècle,  termine, 
de  i5a2à  i.">24,  les  travaux  de  l'église  de  la  Borne  Creuse  . 

Ch.   Baiichal,    Nouv.  dict.  des  architecte*  frar.çais,  1887,  p.  566. 

Vijçai'iiy  Philippe  de),  nommé  aussi  Philippe  de  Bourgogne,  sculp- 
teur et  architecte  du  commencement  du  xvie  siècle,  quitta  son  pays  et 
alla  en  Espagne,  où,  vers  i5oo,  on  le  trouve  établi  à  Burgos.  En  1602,  il 
fut  mandé  à  Tolède  par  le  cardinal  Cisncros  qui  lui  confia  l'exécution 
du  grand  retable  de  la  cathédrale.  Vers  le  même  temps,  on  lui  devait 
les  portraits  du  cardinal  Antoine  de  Nebrija.  Plus  tard,  il  se  rendit  à 
Grenade  et  y  fit  un  retable  pour  la  chapelle  royale.  De  i5a4  à  1.V2-,  il 
revint  à  Tolède  pour  entreprendre,  dans  la  cathédrale,  des  sculptures 
en  albâtre  et  donner  le  dessin  du  grand  retable  de  la  chapelle  des  Reyes 
nuecos.  Bappelé  à  Burgos  par  le  chapitre  de  la  cathédrale,  il  recons- 
truisit le  centre  du  transept  de  cette  église,  qui  s'était  écroulé  en  i539. 
Ensuite,  il  retourna  de  nouveau  à  Tolède.  011,   avec  Berniguete,   il  tra- 

56 


562  bICTIONNAÎRE    DES    SCULPTEURS 

vailla  aux  stalles  hautes  du  chœur  de  la  cathédrale;  il  exécuta  celles  qui 

sont  placées  à  gauche   en    regardant  l'autel.    Ces    stalles    magnifiques 

furent  ornées   de    statues   de    saints  et  de  bas-reliefs  représentant  des 

sujets  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament. 

Philippe  de  Vigarny  mourut  à  Tolède   le  10  novembre   i54a.  Il  laissa 

une  grande  réputation  et  fut  considéré  comme  le  chef  d'une  école  ayant 

eu,  sur  l'art  espagnol,  une  haute  influence. 

Bebmadez,  Diccionaro  historico  de  los  mas  ilustrès  professores  de  las  bellasartes  en 
Espana,  1800.  —  !..  Dbssieux,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  55,  ô ."1  y 
;-,G0.  — A.  R.OSWA.G,  Espagne  et  Portugal,  itinéraire  artistique,  iN;<i,  p.  70. 

\  ijisii'ii\  Grégoire  de),  né  en  Bourgogne,  était  le  frère  et  l'élève  de 
Philippe  qu'il  accompagna  en  Espagne  et  qu'il  aida  dans  ses  nombreux 
travaux.  Il  avait  un  réel  talent,  et  bien  souvent  ses  œuvres  ont  été  con- 
fondues avec  celles  de  son  frère.  Il  fut  occupé  surtout  à  la  cathédrale  de 
Tolède:  en  I.Ï3;.  il  tailla,  dans  la  chapelle  de  la  Tour,  des  colonnes,  des 
chapiteaux  et  six  statues  en  pierre  de  Regachuelo;  en  iô3<),  il  sculpta, 
dans  le  transept  des  Lions,  un  grand  bas-relief  du  Couronnement  de  la 
Vierge;  en  i542,  il  lit  un  médaillon  de  sainte  Léocadie  :  enfin,  en  i54^. 
il  termina  un  bas-relief  en  marbre  pour  orner  la  stalle  épiscopale.  Il  dut 
mourir  quelque  temps  après  cette  époque. 

Bermcdez,  Diccionaro  historico  de  los  unis  iluslres  professores  de  las  bellasartes 
en  Espana,  1800.  —  L.  Dussiecx,  Les  artistes  français  à  l'étranger,  1876,  p.  55, 
361. 

Vigneron  Mathieu),  sculpteur  en  bois,  originaire  de  Besancon,  exé- 
cute en  i585,  avec  un  de  ses  confrères,  Etienne  Gauthier,  un  retable 
monumental  «  en  ordre  salomonique  »  pour  l'église  Saint-Pierre,  à  Dole; 
ce  retable  existe  encore  aujourd'hui. 

Ed.  Boskaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvic  sii1*!,',  [887,  p.  86.  — J.  Gauthier,  La 
sculpture  en  bois  en  Franche-Comté  Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des  départ.,  1895, 
p.  807). 

Vignes   Geoffroy  des  ,  sculpteur  normand  du  xve  siècle.  Le  nom  de 

cet  artiste  se  trouve  cité,  en  i$6j,  dans  un  compte   relatif  à  des  travaux 

it  entreprendre,  dans  le  prieuré  de  Longueville  (Seine-Inférieure),  aux 

monuments  de  Duguesclin.  de  la  Hire  et  de  Dunois.  Voir   Lesvignières 

Pierre). 

Me  Mostaiglon,  Archives  de  l'art  français,  t.  III,  i855,  p.  iâô. 

Yiguier  Pierre  ,  vivant  à  Rodez  au  xv,:  siècle,  sculpte  de  i^Ç)  à 
1  (lio.  en  association  avec  Guillaume  Desfosses,  le  portail  méridional  de 
la  cathédrale  de  la  ville. 

Bios  de  Mahlavagke,  Anciens  artistes  du  Rouer gue  (Annules  archéol.,  t.  XI,  1801, 


de  l'école  française  .">63 

p.  120).  — Idem,  Bist.  de  la  cath.  de  Rodez,  1876,   p.  61,  i">o    —  V.  Advielle,  Les 

beaux-arts  en  Uouergue  (Soc.  des  lettres,  sciences  et  arts  de  l'Aveyron,  1868,  p.  1  '\o  à 
la  note). 

Viguier  (Jacques),  sculpteur  en   bois  et  ornemaniste  du  XVe  siècle, 

demeurait  à  Montpellier  et  y  exécutait  en  i4^3,  pour  l'église  Notre- 
Dame-des-Tahles,  un  grand  autel  surmonté  d'un  tabernacle  et  un  buffet 
d'orgues. 

J.  Renouvier  et  A.  Ricard,  Des  maîtres  de  pierre  et  autres  artistes  gothiques  de 
Montpellier,  iX:'i4,  p.  62.  —  Ed.  Bonkaffé,  Le  meuble  en  France  au  xvi*  siècle, 
1887,  p.  ii.l. 

Villardde  llonnccoiii'l.  Voir  Ilonnecourt  Villard  de). 

Villiei's  (Guyot  de  ,  sculpteur  ornemaniste  du  xive  siècle,  résidait  à 
Poitiers,  où  il  collaborait,  en  i"383,  aux  travaux  du  palais  du  duc  Jean 
de  Berry;  il  recevait  .">  sous  par  jour  pour  ses  gages. 

A.  de  Champeaux,  les  travaux  d'art  exécutés  pour  Jean  de  France,  duc  de  Berry 
1894,  p.  15,89. 

Villiers(Davidde  ,  était  établi  à  Paris  au  commencement  duxvir  siè- 
cle. De  1621  à  r63i,  il  travailla  avec  son  gendre,  Jean  Bourguignon,  au 
château  de  Coulommiers  que  faisait  alors  construire  Catherine  de  Gon- 
zague,  duchesse  de  Longueville. 

Bulletin  monumental,  t.  XIX,  i85c>p.  6i5.  —  Bulletin  du  comité  de  la  langue,  de 
l'histoire  et  des  arts,    t.  II,  i&.r»ô-i855,  p.  281. 

Viuiy  (Pierre  de),  sculpteur  ornemaniste  de  la  lin  duxiv  siècle,  était 
occupé  à  Lille,  vers  i3g5,  à  la  décoration  de  la  porte  du  Molinel. 

Dehaisnes,  Hist.de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  168;  Documents, 
p.  ;5o. 

\  iiiiiin  Maurice),  exerçait  son  artii  Lyon  de  ioi5à  i5a3. 

Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xive  au  xviii"  siècle,  188 '1,  p.  27. 

Vincent  (Bernard  ,  artiste  de  la  ville  de  Chartres,  sculpte  en  i4o.5, 
pour  le  monastère  de  Bourg-Moyen,  le  tombeau  de  Girard  Grandin, 
chanoine  de  la  cathédrale;  cette  œuvre  lui  est  payée  200  écus  d'or. 

Arch.  dép.  d'Eure-et-Loir;  G.  io5.  —  L.  Merlet,  Inv.  somm.  des  arch.  d'Eure- 
et-Loir, t.  VI,  îSyo,  p.  22. 

Vilecocq  Simon,.  Cet  architecte,  qui  était  aussi  sculpteur,  vivait  à 
Rouen  au  xvie  siècle.  Le  29  juin  1627,  il  succéda  à  ltoullanl  Leroux 
connue  maître  de  l'œuvre  de  la  cathédrale.  En  i532,  il  termina,  avec  un 


.Vî^  DICTIONNAIRE   DES    SCULPTEURS 

autre  architecte,  nommé  Catheline,  le  jubé  de  l'église  Saint-Laurent, 
commencé  vers  i5ii.  En  j534,  il  exécuta  les  entrepieds  et  épitaphes  que 
portent  les  anges  sur  le  mausolée  du  cardinal  d'Amboise.  En  i536,  il 
travailla  à  l'église  Saint- André.  De  i.">4i  à  i54;,  il  fut  occupé  à  l'église 
Saint-Jean  et  entreprit  à  la  cathédrale  toute  la  décoration  de  la  cha- 
pelle de  la  Vierge.  D'après  M.  Bauchal,  il  serait  aussi  l'auteur  des  plans 
du  magnifique  tombeau  de  Dreux-Brézé  (i  .  Il  mourut  en  i548  et  fut 
remplacé  dans  la  charge  de  maître  de  l'œuvre  de  la  cathédrale  par  son 
fils,  Pierre  Vitecocq. 

A.  Deville,  Revue  des  architectes  de  la  cathédrale  de  Rouen,  1848,  p.  62,  (î^-GG, 
71-7".  84-98.  —  Ch.  Bauchal,  Xouv.   dict.  des  architectes  français.  1887,  p.  5ya. 

Yitcl  Gauterin  ou  Gaucheran  de  ,  sculpteur  en  bois  et  tailleur 
d'images  du  commencement  du  xve  siècle,  résidait  à  Troyes  et  y  répa- 
rait, en  1401-1402,  les  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale.  Il  fut  employé 
aussi  à  l'église  Saint-Urbain. 

Natalis  Kondot,  tes  sculpteurs  de  Troyes  {Revue  de  l'art  français,  1887,  p.  68). 

Vitry  Jean  de),  sculpteur  en  bois  du  xV  siècle,  natif  de  Genève,  est 
l'auteur  des  stalles  qui  se  voient  encore  aujourd'hui  dans  l'église  Saint- 
Pierre,  à  Saint-Claude  Jurai.  On  lit  sur  la  face  interne  de  l'une  des 
jouées,  un  peu  au  dessus  de  la  naissance  des  dais: 

Mil.  LXV.  quatre  cens. 
De.  La.  main.   de.  Jehan,  de. 
Vitry.    furent,  parfais. 
Les.  sièges. 

Ces  stalles,  exécutées  aux  frais  des  religieux  de  Saint-Claude,  furent 
commencées  avant  le  mois  de  juin  i449  et  achevées  en  1460.  Elles  sont 
ornées  de  saints,  de  moines  et  de  personnages  du  temps,  sculptés  en 
haut  relief.  L'artiste,  pour  signer  son  œuvre,  s'est  représenté  lui-même 
dans  une  statuette  d'homme  à  genoux  vêtu  d'un  manteau  à  manches 
crevées;  un  grand  chaperon  à  crête  avec  une  écharpe  tombant  jusqu'à 
terre  est  rejeté  sur  son  épaule  ;  sur  la  plinthe  de  la  statuette  est  gravé  : 
/.  de  Vitr.  Ces  belles  stalles  ont  été  détériorées  au  xvme  siècle,  mais 
on  les  a  restaurées  de  1869  à  iK;4- 

Do  Seigneur,  A'otes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Emérie-David,  1862,  p.  5u>. 

\.  Vayssikre,  Etude  archéologique  sur  les  stalles  de  la  cathédrale  de  Saint-Claude 

{Mém.  delà  Soc.  d'émul.  du  Jura.  1874,  p.  79-110).  —  B.  Prost,  Note  sur  Jean  de 
Vitry  {Mém.  de  !•<  Soc.  d'émul.  du  Jura.  1S7G.  p.  37.~>-578). 

1  Cette  opinion  parait  juste,  car,  en  1536,  époque  nù  l'ut  commencé  le  monument, 
li. .allant  Leroux  était  mort  depuis  neuf  ans  et  Jean  Goujon,  qui  dans  la  suite  a 
peut-être  travaille  au  tombeau,  était  bien  jeune  pour  qu'on  lui  eonliàt  le  plan 
_  aérai  de  l'œuvre. 


de  l'école  française  565 

Vivian  ou  Vivien  Jean),  travaillait,  vers  la  fin  du  xvr*  siècle,  à 
résriise  Saint-Gervais  et  Saint-Protais  de  Gisors  ;  on  trouve  dans  les 
comptes  de  la  fabrique,  à  l'année  i5<)5  : 

«  A  maistre  Jehan,  pour  avoir  l'ait  une  histoire  du  preschement  de 
Saint  Jehan. ..  XXXV  s.  —  A  maistre  Jehan  Vivian  sur  son  marché  de 
la  contretable ni  escus  ». 

De  Laborde,  Annales  archéologiques, t.  IX,  18/19,  P-  ^26. 

Volard  (Antoine),  sculpteur  en  bois,  originaire  du  Dauphiné,  était 
établi  à  Avignon  au  xvr'  siècle.  En  i55i,  il  exécuta,  moyennant  Go  écus 
d'or,  les  deux  grandes  portes  de  l'église  Saint-Pierre,  qui  existent  encore 
aujourd'hui.  En  i554,  il  sculpta  les  boiseries  d'une  chapelle  dans  l'église 
Notre-Dame  de  la  Merci. 

L'abbé    Requin,  Réunion  des  Sociétés    des  beaux-arts   des  départements,    iSi)7, 

p.   3II-22I. 

Volberl  ou    Wolbero,  sculpteur-architecte  lorrain  du  xm°  siècle 
se  rendit  à  Cologne  et  y  collabora,  de  1219  à  1248,  à  la  construction  de 
l'église  des  Saints-Apotres. 

Du  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  ta  sculpt.  franc.  d'Emêric-David,  18G2,  p.  loi. 
—  Bérari),    Dict.  bioijr.  des  artistes  français,   1872,  col.  8i3. 

Voilier  (Ulrich),  sculpteur  alsacien  de  la  fin  du  xve  siècle,  vivait  à 
Schlestadt  et  y  passait  un  traité  avec  la  ville,  en  i494i  pour  entre- 
prendre des  travaux  d'ornementation  dans  l'église  paroissiale  de  Saint- 
Georges. 

Ch.   Gérard,   Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  187.Ï,  p.  386. 

Vousonne  (Thierron),  travaillait  en  138?,  avec  Jean  de  Marville, 
aux  tombeaux  de  la  Chartreuse  de  Dijon. 

De  Labobde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  5-<j- 

Vrechot  Jean  et  Thomas),  étaient  employés,  en  i3oo,  au  château 
d'Hesdin   Pas-de-Calais),  résidence  des  comtes  d'Artois. 

Arch.  départ,  du  Pas-de-Calais  ;  A.  i.">y.  —  Dehaisnes,  Hist.  de  l'art  dans  la 
Flandre,  etc.,  188G,  p.  417;  Documents,  p.  110. 


."><>(>  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 


w 


Wafflaii  (Amieux),  sculpteur  en  bois  et  ornemaniste,  collaborait, 
en  141G,  aux  travaux  de  l'hôtel  de  ville  de  Lens. 

De  la  Fons-Mélicocq,  Les  artistes  du  nord  de  la  France,  1S48,  p.  89,  — A.  de 
Champeaix,  Le  meuble,  1. 1,  i885,  p.  107. 

Wagner  Veit),  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  demeurait  à  Stras- 
bourg-, où  il  exécuta  vers  i5oo,  pour  l'église  de  Saint-Pierre-le-Yieux, 
un  autel  en  bois,  qu'on  lui  paya  200  florins.  Cette  œuvre  fut  détruite  en 
i524,  à  l'époque  de  la  Réforme,  mais  il  en  reste  quatre  panneaux 
enchâssés  dans  le  lambris  du  chœur  de  l'église  ;  ils  sont  regardés 
comme  une  des  plus  belles  productions  de  la  sculpture  en  bois  au 
xv"  siècle. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  -pendant  le  Moyen  Age,  t.  II.  187^,  p.  4^2-428. 

W'aleli,  né  à  Colmar,  est  cité  comme  travaillant  en  Alsace,  vers 
1  i'j;,  à  la  décoration  de  plusieurs  monuments. 

De  Seigneur,  Notes  sur  l'Hist.  de  lu  sculpt.  franc.  d'Emêric- David,  i8(io,  p.  ,"oô. 
—  Bérard,  Dict.  biogr.des  artistes  français.  1872,    col.  8:5. 

Walcher,  sculpteur,  archidiacre  de  l'église  du  Saint-Sépulcre,  à 
Cambrai,  vivait  au  xie  siècle.  Il  fut  employé  par  l'évèque  Lietbert  à 
l'ornementation  de  son  église  reconstruite  de  1048  à  1064.  Cet  artiste, 
avec  son  confrère  Erlebold  qui  avait  été  en  Terre-Sainte,  sculpta  un 
groupe  représentant  les  saintes  femmes  au  Sépulcre  ;  ce  groupe,  placé 
dans  le  cloître,  devait  être  colorié. 

Emérig-David,  Bist.  de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  ^o . 

Walleraiid- Allai'l,  résidant,  au  commencement  du  xvie  siècle, 
à  Saint-Quentin,  y  exécuta,  dans  l'église  Saint-André,  plusieurs  sculp- 
tures figurant  la  Mort  et  l'Ensevelissement  du  Christ.  On  le  regarde 
aussi  comme  l'auteur  d'une  Mise  au  tombeau  qui  se  trouve  dans  la  cha= 


de  l'école  française  M'<- 

pelle  des    Endormis,  it  l'église  de  Sissy.    village   dii  département  de 
l'Aisne. 

Ch.  Gomart,  La  chapelle  des  Endormis  Itevuc  de  Varl  chrétien,  t.  VI.  i8(>.î, 
p.  169,  1-4}- 

Wnrin,  sculpteur-arcliitecte  lorrain  du  xne  siècle,  abbé  de  Saint- 
Avold,  dans  le  diocèse  de  Metz,  érigea  l'église  de  son  couvent,  qui  fut 
dédiée  à  saint  Martin. 

Du  Seigneur, Notes  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc.  d'Eméric-David,  18G2,  p.  ■>(»— . 

Wai'iu  Jean),  sculpteur  de  la  ville  d'Amiens,  fait,  en  I4ÎP,  "ne  sta- 
tue de  saint  Michel  pour  placer  sur  un  pont  qui,  à  partir  de  ce  moment, 
prit  le  nom  de  pont  Saint-Michel.  En  j4<)8,  il  taille  deux  écussons  aux 
armes  de  la  ville  sur  le  mur  île  clôture  du  Four-des-Champs.  En  i5o8- 
[5oo,  il  sculpte  les  armoiries  du  Roi  et  de  la  ville  «  à  la  pointe  du  Bole- 
voir  de  la  porte  de  Beauvais  ».  Plus  tard,  il  livre  «  un  capiteau  chapi- 
teau) où  sont  empraintes  les  armes  du  Roy  ».  Jean  Warin  devait  être  un 
des  ancêtres  du  peintre  Quentin  Warin  qui,  né  à  Beauvais  et  reçu 
bourgeois  d'Amiens  en  [609,  mourut  à  Paris  en  1 634 - 

\..  Dmois,  L'œuvre  de Blassel,  sculpteur  amiénois,  1862,  p.  8,  9.  —  J.  Demay, 
Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1878,  p.  226, 

\\  n  ri  11  Guillaume),  sculpteur  en  cire,  demeurant  à  Paris  au  commen- 
cement du  xvne  siècle,  figure  comme  parrain  dans  un  acte  de  baptême 
daté  du  3o  octobre  i<>aS. 

A.  J\l,  Die.  erit.  de  biogr.  et  (Phist.,  1N72.  p.    1296. 

Warin  Antoine  ,  établi  ii  Nevers  au  commencement  du  xvir  siècle, 
reçoit,  en  1620,  douze  livres  tournois  restant  d'un  compte  qui  lui  était 
dû  pour  l'exécution  d'une  statue  de  la  Vierge,  mise  sur  la  fontaine  de 
Loire.  La  même  année,  il  sculpte  une  autre  Vierge  destinée  au  portail 
de  Loire  et  raccommode  les  images  de  saint  Nicolas  et  de  saint  Vincent, 
placées  à  la  porte  Saint-Nicolas. 

Arch.  comm.  de  la  ville  de  Nevers  ;  CC.  287.  —  L'abbé  Bodtillier,  lnv.  somm, 
des  arch.  comm.  de  Nevers  ;  1876,  série  CG  p.  112. 

Warin  (Jean),  sculpteur  et  graveur  en  médailles  du  xvir2  siècle. 
Charles  Perrault,  dans  ses  Hommes  illustres,  s'exprime  ainsi  sur  le 
compte  de  cet  artiste  célèbre  :  «  Il  était  né  à  Liège,  de  Pierre  Warin, 
sieur  de  Blanchard,  gentilhomme  du  comte  de  Rochefort,  prince  du  Saint 
Empire.  Jean  Warin  fut  donné  à  ce  prince  à  l'âge  d'onze  à  douze  ans 
pour  estre  son  page.  Son  inclination  naturelle  le  portant  à  dessiner,  il  y 
réussit  en  peu  de  temps,  et  parfaitement.  Comme  le  dessin  est  un  che- 


.ViS  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

min  à  la  sculpture  et  à  la  gravure,  il  se  rendit  également  habile  dans  les 
trois  arts  :  de  plus,  étant  fort  industrieux,  il  imagina  plusieurs  machines 
très  ingénieuses  pour  monnayer  les  médailles  qu"il  avoit  gravées.  » 

Ce  passage  de  la  biographie  de  Jean  Warin  est-il  bien  exact?  C'est 
possible  ;  Jal,  cependant,  l'ait  remarquer  que  jamais  Warin  ne  prit  le 
surnom  de  «  sieur  de  Blanchard  »  attribué  à  son  père.  Ce  qu'on  peut 
affirmer,  c'est  qu'il  naquit  à  Liège,  en  1G04,  d'un  père  français  originaire 
de  la  ville  de  Reims  et  qu'il  vint  à  Paris  vers  162G  ;  ces  renseignements 
ne  sont  pas  douteux,  ils  proviennent  des  lettres  de  naturalisation  accor- 
dées it  l'artiste  en  1600. 

Chez  Jean  Warin,  la  renommée  du  médailleur  dépasse  beaucoup  celle 
du  statuaire.  Peu  de  temps  après  son  arrivée  en  France,  en  1629,  il 
exécuta  la  médaille  de  Louis  XIII  et,  en  i(53o,  celle  de  Richelieu;  en 
i635,  il  grava  le  sceau  de  l'Académie  française.  On  lui  doit  aussi  les 
médaillons  de  Mazarin,  de  Philippe,  duc  d'Orléans,  du  prince  de  Conti, 
de  Colbert,  de  Christine  de  Suède,  etc.  Enfin,  il  lit  une  nombreuse  suite 
de  médailles  pour  rappeler  les  événements  importants  accomplis  sous  la 
régence  d'Anne  d'Autriche  et  pour  commémorer  la  fondation  d'édifices, 
tels  que  la  colonnade  du  Louvre,  le  Yal-de-Cràce  et  l'Observatoire. 

Protégé  par  le  cardinal  Richelieu  qui  le  sauva  même  d'une  condamna- 
tion encourue  pour  faux  monnayage,  il  succéda,  en  1629,  comme  maître- 
garde  et  conducteur  de  la  monnaie  du  moulin,  à  René  Olivier  dont  il 
épousa  la  veuve,  Jeanne  Desjours,  le  11  février  de  l'année  suivante.  En 
1(14;.  à  la  mort  d'Abraham  Dupré,  il  fut  nommé  Contrôleur  général  des 
monnaies  de  France.  A  ces  charges,  il  ajouta  plus  tard  celles  de  Con- 
seiller secrétaire  du  roi  et  d'intendant  des  bâtiments  royaux. 

Les  œuvres  de  sculpture  de  Jean  Warin,  quoique  moins  appréciées 
que  ses  médailles,  dénotent  néanmoins  un  grand  talent  caractérisé  sur- 
tout par  la  finesse  d'exécution  et  par  les  soins,  peut-être  un  peu  exagé- 
rés, donnés  aux  détails.  On  ne  saurait  donc  mieux  juger  l'artiste  que  ne 
l'a  fait  Courajod  dans  une  étude  très  documentée,  où  il  dit  que  si  "Warin 
s'est  montré  grand  sculpteur  dans  ses  médailles,  il  est  resté  quelque  peu 
graveur  en  médailles  dans  ses  statues.  On  possède  de  lui,  à  Versailles, 
1  •  buste  en  marbre  de  Louis  XIV  et  la  statue  du  même  roi,  placée  sur  le 
palier  de  l'escalier  des  Princes,  et  au  Musée  du  Louvre,  le  buste  de 
Louis  XIII  en  bronze.  On  connait  encore  du  maître  deux  autres  ouvrages 
disparus  aujourd'hui  :  un  buste  de  Richelieu  en  bronze  1  ,  légué  à  la 
bibliothèque  delà  Sorbonne  parla  duchesse  d'Aiguillon,  bronze  qui, 
après  avoir  fait  partie  pendant  la  Révolution   du  Musée  des  Pelits-Au- 


1    Deux  épreuves  en  bronze-  de  ce  buste,  f ai  les  ;'l  l'époque,   existent  l'une,  à  la 
Bibliothèque  Mazarine,  et  l'autre,  dans  la  collection  de  M""  Edouard  André. 


de  l'école  française  56g 

gustins,  a  été  perdu  depuis,  et  un  second  buste  du  cardinal,  fondu  en 
or,  du  poids  de  55  louis,  qui  appartenait,  en  1700,  à  M.  de  Ménars,  pré- 
sident à  mortier. 

Jean  Warin  fut  reçu  le  27  septembre  i665  membre  de  l'Académie 
royale  de  peinture  et  de  sculpture.  Il  mourut  le  a(i  août  U'fj-i  et  fut 
inhumé  dans  l'église  Saint-Germain-l'Auxerrois  ;  il  était  alors  proprié- 
taire d'un  hôtel  situé  rue  des  Orties,  non  loin  du  Louvre,  hôtel  figurant 
sur  le  plan  de  Paris  de  Gombousl. 

Ch.  Perrault,  Les  hommes  illustres  qui  ont  paru  en  France  pendant  un  siècle, 
1700,  p.  8(i.  —  G.  Brice,  Description  de  Paris,  t.  Il,  p.  1 17.  —  L.  Moreri,  Grand  dict. 
hist.,  !7")(),  t.  X,  p.  765-7<>(>.  —  Piganiol  de  la  Force,  bescripl.  hist.  de  Paris,  17O5, 
t.  II,  p.  iH'i,  aiy,  220,  271  ;  t.  VI,  p.  54 1-  —  Fétis,  Lus  artistes  belges  à  l'étranger, 
t.  1,  p.  1-Ô2.  —  Archives  de  l'art  français,  t.  1,  i85a,  p.  387;  t.   VI,  r862,  p.  221. 

—  De Chenkevières  et  deMontakilon,  Abecedario  de  Mariette,  t.  VI,  1862,  p.  35-58. 

—  A.  Mertv,  Topogr.  hist,  du  Vieux  Paris,  t.  I,  i8(>G,  p.  76.  —  .lu.,  Dict.  erit.  de 
biogr.  et  à" hist.,  187a,  p.  I2t)3-i2y(5.  — Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  187.5, 
p.  236.  —  Herluison,  Actes  d'état  civil  d'artistes  français.  187a,  p.  458,  4:Ml-  — 
L.  Coorajod,  Jean  Warin,  (Extrait  de  la  revue  L'Art,  n°s  du  2.">  sept,  et  du  ■>. 
oct.  1881).  —  L.  Gosse,  La  sculpture  française,  189"),  i5i-i54. 

Warin  Claude),  sculpteur  et  médailleur,  était  très  probablement 
parent  de  Jean  Warin,  car  lors  du  mariage  de  ce  dernier,  le  11  février 
i(J'3o,  il  lui  servit  de  premier  témoin.  Après  avoir  séjourné  à  Paris, 
Claude  Warin  serait  allé  à  Londres,  où,  d'après  M.  Natalis  Rondot,  il 
aurait  modelé  les  onze  médaillons  de  personnages  anglais,  signés 
Warin,  qui  font  partie  du  Musée  Britannique.  II  revint  en  France  et 
se  fixa  à  Lyon  vers  164-.  En  i65o,  il  était  «  maistre  graveur  en  la  îuon- 
noye  de  Lyon  »,  mais  il  abandonna  celte  charge  en  i65i,  lorsqu'il  fut 
nommé  graveur  ordinaire  de  la  ville.  La  même  année,  il  termina  quatre 
grands  médaillons,  en  bronze,  mesurant  <)i  centimètres  de  diamètre, 
qui  furent  placés  à  la  grande  façade  de  l'hôtel  de  ville  (1)  ;  un  mande- 
ment, conservé  dans  les  archives  de  Lyon,  nous  fait  connaître  les  sujets 
de  ces  bronzes  : 

«  Les  Prévost  des  marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Lyon  à 
Me  Pierre  Perrin,  receveur  des  deniers  communs,  dons  et  octroys  de 
ladicte  ville  et  comnmnaulté  de  Lyon.  Nous  vous  mandons  que  des 
deniers  de  vostre  charge  vous  payez  et  deslivriez  comptant  à  sieur 
Claude  Varin  maistre  graveur  en  la  Monnoye  dudict  Lyon  la  somme  de 
deux  mil  livres  tournoiz  que  nous  luy  avons  ordonnée  en  desduclion 
et  à  bon  compte  de  celle  de  quatre  mil  livres  qui  luy  a  esté  promise 
pour  graver  et  faire  quatre  portraiclz  ou  effigies  en  bronze  --  Le  pre- 
mier du  Roy  à  présent  régnant  —  Le  second   de  la  Reyne  Régente  sa 

(i)  Ces  médaillons,  enlevés  pendant  la  Révolution,  furent  fans  doute  jetés  i  la 
fonte. 


•  >Jo  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

mère  —  Le  troisième  du  feu  roy  Louis  treiziesnie  et  le  quatriesme  du 
feu  roy  Henry  quatriesme.  —  Lesquelles  efligies  seront  posées  es  quatre 
rondeaulx  de  pierre  de  taille  qui  ont  été  laissez  au  fronstipice  et 
devant  du  nouveau  hostel  de  ville  qui  se  construict  proche  la  place  des 
Terreaulx,  suivant  le  priffaict  qui  a  esté  cejourd'huy  passé  par  le  Con- 
sulat aveeques  ledit  sieur  Varin  par  devant  M"  Jasserant  notaire  royal 
audict  Lyon.  » 

M.  Natalis  Hondot,  qui  a  écrit  sur  Claude  Warin  une  notice  détaillée, 
nous  apprend  que  son  œuvre  se  compose  de  soixante-cinq  médaillons, 
tous  sans  revers.  Beaucoup  de  ces  médaillons  ont  été  longtemps  attri- 
bués à  Jean  Warin,  quoique  cet  artiste  soit  bien  supérieur  au  médail- 
leur  lyonnais.  Claude  Warin  mourut  à  Lyon  en  i(>54- 

F.  Holi.e,  Claude   Warin,  sculpteur  et  graveur  tir  monnaies  !  Archives  île   l'art 

français,  2e  série,  t.  I,  1861,  p.    299-504).  —  Natalis  Rondot,  Les  sculpteurs  île 

Lyon  du  xivc  au  xvm»  siècle,  1884,  p.  40,  47.  —  Idem,  Claude  Warin  graveur  et 
médaUleur,  1888. 

Warnier  Jacques),  résidait,  au  xvie  siècle,  dans  la  ville  de  Noyon, 
en  Picardie,  et  y  travaillait,  en  102G,  à  la  cathédrale. 

A.  de  la  Fons-Mkucocq,  Les  artistes  et  les  ouvriers  du  nord  de  la  France,  1848, 
p.  71. 

AYaulllier  Jean  ,  vivait  à  Lille  à  la  fin  du  xvie  siècle.  En  109G,  on 
le  trouve  occupé,  dans  cette  ville,  à  la  décoration  de  la  façade  de  la  halle 
échevinale. 

J.  Holdov,  La  halle  échevinale  de  la  ville  de  Lille,  1870,  p.  71. 

Wavrechaîn  ou  Wauvrechin  (Jean  de  ,  était  employé  à  Cambrai, 
en  i366,  pour  le  compte  de  la  municipalité,  à  raison  de  2  sous  parisis 
par  jour. 

Archives  comm.  de  Cambrai.  C ample s  de  ville  ,■  nn  1.  —  Dehaisnes,  Hist,  de  l'art 
dans  la  Flandre,  etc.,  1886.  Documents,  p.  470. 

Woiiclelinjï»  sculpteur  alsacien  du  xve  siècle,  originaire  de  Hague- 
nau,  exerçait  son  art  à  Strasbourg,  où  il  fut  admis  dans  la  bourgeoisie 
en  1482. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age.  t.  II,  p.  ."04. 

Werve  (Claux  ou  Nicolas  de  ,  appelé  aussi,  à  tort.  Claux  de  Vou- 
zonne,  natif  de  Hattem,  dans  le  comté  de  Hollande,  fut,  avec  Jean  de 
Marville  et  Claux  Sluter  dont  il  était  le  neveu,  un  des  artistes  les  plus 
célèbres  parmi  ceux  qui  laissèrent  des  œuvres  en  Bourgogne.  Il  est  fait 
mention  de  lui,  pour  la  première  fois,  en  i3g8;  il  travaillait  alors  à 
Dijon  dans  l'atelier  de  Sluter.  Jusqu'en  1402,  il  collabora,  avec  ce   der- 


DE    I.  ECOLE    FRANÇAISE  .>"I 

nier,  à  l'exécution  du  Puits  de  Moïse,  connue  le  prouvent  des  extraits 
des  comptes  des  ducs  de  Hourgogne  : 

«  A  Claes  Yen  den  Werve,  ouvrier  d'ymaiges,  pour  avoir  ouvré  avec 
Claux  Celustre  en  une  ymaige  de  Notre  Dame  et  un  cruxcifi  pour  le 
grant  croix.  » 

Au  même,  «  pour  la  taille  de  plusieurs  ymages  de  pierre  mis  et  il 
meetre  sur  la  terrasse  de  la  croix.  » 

En  1401,  il  donnait  quittance  de  «  (>o  francs,  4  gros,  .">  deniers  pour 
plusieurs  ouvrages  laits  pour  mondit  S,  et  entr'autres  pour  plusieurs 
ymages  de  prophètes    1    etc.,  pour  la  croix  qui  est  au  grand  cloître  ». 

En  1401-1402,  Claux  de  Werve  était  qualifié  «  ouvrier  et  tailleur 
d'ymages  du  duc  de  Hourgogne  ».  et  en  i4<>5,  après  la  mort  de  son 
oncle,  il  devint  «  varlet  de  chambre  et  tailleur  d'ymages  >>  du  nouveau 
duc,  Jean  sans  Peur.  Il  s'engagea  alors  à  terminer  le  tombeau  de  Phi- 
lippe le  Hardi,  commencé,  en  i'38'3,  par  Jean  de  Marville  et  continué 
par  Claux  Sluter  jusqu'en  I404.  Il  exécuta  tout  ce  qui  restait  à  l'aire  de 
la  statuaire,  c'est-à-dire  le  gisant,  4°  pleurants  et  54  angelots.  L'œuvre 
fut  entièrement  achevée  en  i'Jiii  :  elle  coûta  3:(ii2  livres  environ 
ufi.ooo  francs  . 

Erigé  jadis  dans  le  chœur  de  l'église  des  Chartreux  de  Champinol,  ce 
magnifique  monument  fut  démoli  au  moment  de  la  Révolution  :  res- 
tauré en  182-.  il  se  trouve  aujourd'hui  au  Musée  de  Dijon. 

Aucun  des  ouvrages  (2)  que  Claux  de  AVerve  a  pu  entreprendre  dans 
la  suite  ne  nous  est  connu.  Dès  1410,  le  duc  Jean  sans  Peur,  désireux 
lui  aussi  de  se  faire  élever  un  tombeau,  lui  demanda  des  esquisses  et  des 
plans.  Pendant  de  longues  années,  la  pensée  de  l'artiste  ne  fut  occupée 
(pu- de  ce  projet  qu'il  ne  put  mettre  à  exécution.  Il  mourut,  en  i43y, 
dans  la  plus  extrême  pauvreté,  après  avoir  subi  de  nombreux  déboires. 
Les  archives  communales  de  Dijon  nous  ont  en  effet  conservé  la 
trace  de  plusieurs  requêtes  adressées  par  lui  à  la  municipalité  pour 
réclamer  une  diminution  d'impôts.  Il  écrivait,  en  1420,  au  maire  et  aux 
échevins  :  «  Ce  n'est  pas  tout  or  quanque  reluist.  Et  de  rechief  ma 
anchienne  maledye  m'est  renouvellée,  ne  ne  puis  aller  ung  pas  hors  de 
l'ostel  il  y  a  XVI  jours  passée  sic).  Sy  veullez  eslre  misericors  et  je 
pryeray  Dieu  pour  vous  a  ;  et  plus  tard,  en  i434  :  «  Vous  savez  long 
temps  a,  comme  je  suiz  malaides  et  non  puissant  de  mon  corps,  par 
quoy  je  pers  tous  biens  mondains,  ne  ne  puis  aler  ne  venir  pour  gagner 
ma  pouvre  vie. . .  et  n'ay  rentes,  ne  revenues,  ne  bienfaiz  quelconques 
pour  vivre  ». 

(1)  On  pense  que  Claux   de   Werve   est   l'autour   des   trois    prophètes,  Zacharie 
Daniel  et  Isaïe  :  Slutor  a  exécuté  les  trois  autres.  Moïse.  David  et  Jérémie. 

2  D'après  M.  Gonse,  il  aurait  travaillé  à  Semur.  à  l'église  Saint-Bénigne  de 
Dijon,  ù  Beaume-les-Messieui's  et  à  Poligny. 


0J2  DICTIONNAIRE    HKS    SClLPTEUItS 

Il  fut  enterré  dans  l'église  de  l'abbaye  Saint-Etienne  de  Dijon.  Son 
épitaphe.   qui  existait  encore  au  xvme  siècle,  était  ainsi  conçue  : 

Gy  gist  Claus  de  Werve,  de  Hatheim.au  comté  de  Hollande,  tailleur 
d'im  aiges  et  varlet  de  chambre  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgogne, 
qui  trespassaj-  le  jeudy  VIII*  jour  d'octobre  M.CCCC.XXX  IX  . 
Dieu  ait  son  âme.  Amen. 

Arch.  dép.  delaCôle-aVOr;  B.  44'i7-  Vii'.i.  4  V"'"-  —  Arch.  comm.  de  Dijon; 
L.  63g,  ii'|o.  —  Me  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  I,  1849,  p.  27,  58o.  — 
Emeric-David,  Uiit.  de  la  sculpt.  franc.,  1817-1872,  p.  118-120.  —  A.  Pinchart, 
Archives  des  arts,  sciences  et  lettres,  t    I,  1860,  p.  .'11-42:  t.   II,  îSii.ï,  p.  290-2117. 

—  A.  Michiels,  L'art  flamand  dans  l'est  et  le  midi  de  la  France,  1877,  p.  12,  53.  — 
Catali-i'jw  hisl.  et  descript.  du  Musée  de  Dijon,  i883,  p.  58o,  38l,  n°  i4iG.  — 
Dehaisnes,  tlist.  de  l'art  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  p.  ">i5,  5ig,  524;  Documents, 
p.  770,  781,  7|)2.  —  H.  Chabecf,  Mein.  de  la  Soc.  bourguignonne  de  géographie  et 
d'histoire,  t.  VI,  1887.  —  B.  Prost,  Revue  des  musées,  1890,  n°  5g.  —  Idem,  Gaz. 
des  beaux-arts,  5e  pér.,  t.  VI,  1890,  p.  547-56o.  —  Courajod  et  M\rcod,  Musée  de 
sculpture  comparée.  Catalogue  raisonné,  1892,  p.  77,  88,  11G.  —  L.  (Jonse,  L'art 
gothique,  1890,  p.  ï4o,  444-  —  Idem,  La  sculpture  française,   1890,  p.  28,  3o,  52 

YVesterhen  (Rogier  de  ,  sculpteur  d'origine  llamande  était  occupé  à 
Dijon,  vers  1400,  aux  travaux  de  la  Chartreuse  de  Chainpmol,  sous  la 
direction  de  Claux  Sluter;  les  comptes  portent  : 

«  A  Rogier  de  YVesterhen.  tailleur  d'ymages,  pour  plusieurs  ymages 
mis  et  à  mettre  audit  grand  cloistre  et  es  plusieurs  tabernacles,  X  gros 
la  sepmaine.  » 

Arch.  dép.  de  la  Gôte-d'Or;  B.  445o.  —  De  Laborue,  Les  ducs  de  Bourgogne, 
t.  III,  1849,  p.  58o.  —  Rossignol,  ïnv.  somm.  des  arch.  delà  Cote-d'Or,  1864, 
p.  119.  —  A.  Michiels,  L'art  flamand  dans  l'est  el  le  midi  île  la  France,  1887,  p.  12. 

—  Dehaisnes,  Hisl,  dt  l'art  dans  la  Flandre,  etc..  1886;  Documents,  p.  792. 

Y\  itlilz  Barthélemi).  Cet  artiste,  originaire  de  Meissen,  en  Saxe, 
vint  s'établir  à  Strasbourg,  où  il  obtint,  en  i^>~,  le  droit  de  bourgeoisie. 
Il  fut  le  père  de  Jean  AViditz,  peintre  et  graveur  qui  obtint  a  Stras- 
bourg, au  xvie  siècle,  une  grande  réputation. 

Cil.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  b-  Moyen  Age,  t.  11,  1873,  p.  219. 

Wit't  Jean),  dit  de  Douai,  sculpteur  ornemaniste  du  milieu  du 
xive  siècle,  travaillait,  en  i35<>,  au  cbàteau  d'Escaudœuvres,  près  de 
Cambrai  :  ses  gages  étaient  de  (i  livres  9  sous  G  deniers  par  jour. 

Arch.  dép.  du  Nord.  Registres  relatifs  au  Ilainaul,  H.  25i.  —  Dehaisnes,  Hist. 
de  Varl  dans  la  Flandre,  etc.,  1886,  Documents,  p.  388. 

YViltbach  Adam  de),  sculpteur  alsaciendu  xve  siècle,  vivaitàStras- 
bourg,  où  il  fut  admis  dans  la  bourgeoisie  en  I481. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes" de  l'A Isace  pendant  L    Moyen  Age,  t.  II,  187.",,  p.  504. 


de  l'école  française  5^3 

Wion  (Baudouin),  exerçait  son  art  dans  la  ville  de  Cambrai  au 
xvic  siècle. 

A.  Durieux,  Noies  sur  les  artistes  cambrésiens  {Réun.  des  Soc.  des  beaux-arts  des 
départ.,  1888,  p.  442,  n° .235) . 

Wiriol  ou  \V'o»ii*iol.  (Pierre  I),  artiste  lorrain  né  en  i^C>o,  était  tout 
à  la  fois  orfèvre,  graveur,  sculpteur  et  architecte.  Il  résidait  à  Neufchà- 
teau,  où  on  lui  devait,  paraît  il,  la  construction  de  la  chapelle  des  fonts 
baptismaux  dans  l'ancienne  église  Saint-Christophe.  Il  aurait  élevé  ce 
monument,  en  i5o5,  à  ses  propres  frais;  c'est  là  qu'il  fut  enterré  en 
i53o. 

Wii'îol  ou  Wo'ii'iot  (Pierre  II).  Ce  graveur  célèbre,  petit-fils  du 
précédent,  était  aussi  sculpteur  et  orfèvre.  Il  naquit  en  Lorraine,  à 
Neufchàteau,  en  i532.  Il  serait  allé  demeurer  à  Lyon  de  i554  à  i566.  On 
ne  connaît  aucune  de  ses  œuvres  de  sculpture;  on  sait  seulement  que 
dans  des  lettres  patentes  du  roi,  datées  du  18  octobre  i556,  il  est  désigné 
sous  le  titre  de  «  sculpteur  du  Duc  de  Lorraine  »,  et  que  plus  tard,  en 
iaj2-i5-3,  dans  un  compte  du  trésorier  général  de  Lorraine,  il  est  qualifié 
«  ymagier  »  ayant  exécuté  «  des  figures  taillées  et  gravées  en  bronze  ». 

Arch.  départ,  de  la  Meurlhe;  li.  1161.  —  René  Ménard,  Les  arts  en  Alsar.e-Lor- 
raine,    1876,    p.    ôot.    —    Natalis   Kondot,    Les  sculpteurs  de  Lyon  du  xiv°  nu 
xvtn°  siècle,   1884,  P-  5t-3a.  —  A.  Jacquot,    Les  Wiriot-Vœiriot  {liéun.  des  Soe.  des 
beaux-arts  des  départ.,  1891,  p.  184,  2Ô2). 

\\  issoc  (Bauduin  de),  sculpteur  de  la  fin  du  xme  et  du  commence- 
ment du  xive  siècle,  était  employé  aux  travaux  entrepris  à  Hesdin  (Pas- 
de-Calais),  par  ordre  de  Mahaut,  comtesse  d'Artois.  En  1299,  il  sculpta, 
avecGuissin,  un  crucifiement  qui  fut  placé  au-dessus  de  l'autel  dans  la 
chapelle  du  château. 

Dehaisnes,  Hisi.  de  l'art  dans  In  Flandre,elc  ,  1886,  p.  417-  Documents,  p.  107,  m8. 
—  J.-M.  Richard,  Mahaut,  comtesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  1887,  p.  506-007. 

Wflp ITelin.  sculpteur-architecte  alsacien  de  la  première  moitié  du 
xive  siècle,  était  originaire  de  Rouffach,  où  il  travailla  il  l'église  Sainte- 
Arbogaste  et  où  il  vécut  jusqu'en  1 34i  •  Il  se  rendit,  à  cette  époque,  à 
Strasbourg  et  devint  bourgeois  de  la  ville.  On  connait  de  lui  deux 
œuvres  authentiques  :  la  tombe  d'Irmengarde,  veuve  de  Ilerman  V  de 
Bade,  fondatrice  du  couvent  de  Lichtenthal,  morte  un  siècle  auparavant, 
et  le  mausolée  d'Ulric,  landgrave  de  la  Basse- Alsace,  mort  en  i344  et 
de  son  frère,  Philippe  de  Werd,  chanoine  du  chapitre  de  la  cathédrale 
de  Strasbourg,  mort  en  i33a  ;  ce  dernier  tombeau,  sculpté  en  grès  rouge 
et  sur  lequel  est  gravé  le  nom  de  l'artiste,  se  trouve  encore  à  Strasbourg 


.i;4  DICTIONNAIRE    DES    SCULPTEURS 

dans  l'église  Saint-Guillaume.    On  ignore  la  date  de   la  mort  de  Wœl- 
felin  ;  il  n'existait  plus  en  i355. 
Cli.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  te  Moyen  Age,  t.],  1872, p. ôaa-528. 

W'oi'ins  Sifrid  de),  sculpteur  alsacien  dont  le  nom  se  lit  sur  une  des 
quatre  colonnes  qui  supportent  la  tribune  de  l'église  du  petit  village  de 
Bergholtz-Zell  :  l'inscription  est  ainsi  conçue  : 

Hanc  sculpturam  fecit  Sifridus  de  Wormacia  capeUanus  fut/us 
ecclesie  circa  annos  domini  MCCC  quadragesimo  VI. 

Bull,  de  la  Se»-,  des  monum.  hislor.  d'Alsace,  t.  111,  2"  partie,  p.  yii.  —  Ch.  Gé- 
rard, Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  I,  1N72,  p.  292,  297. 


"Y 


Ysbre  Laurent  ,  sculpteur  en  bois,  d'origine  flamande,  résidait  a 
Rouen  au  xve  siècle  et  y  était  occupé  à  la  confection  des  stalles  de  la 
cathédrale,  sous  la  conduite  de  l'hilippot  Viart.  Il  était  chargé  principa- 
lement de  la  partie  ornementale  de  l'œuvre  :  le  3o  septembre  1 4 -î 7 ,  il 
recevait  35  sous  «  pour  avoir  ouvré  VII  couples  et  VII  espis  en  façon  de 
façon  de  feuilles  de  choux  et  de  cardons...   ». 

Arch.dép.  d,  la  Seine-Inférkun  :  G.  2492.  —  Langlois,  Stalles  de  la  cathédrale 

de  Rouen,  18.18,  p.  184,  i85.  186.  —  De  I. aborde,  h  s  dues  de  Bourgogne,  t.  I,  1  s 4 ;, , 
p.  exocet  582. —  Di  Setgnecr,  Soles  sur  l'Hist.  de  la  sculpt.  franc. d'Eméric-David, 

1862,  p.  ÔIO. 

Yvoniiel,  sculpteur  poitevin  du  xve  siècle,  nous  est  connu  par  le 
testament  de  Guillaume  de  Yauconcour.  bourgeois  et  échevin  de  Poi- 
tiers, publié  par  M.  Alfred  Richard  dans  l'inventaire  des  archives  du 
château  de  la  Barre.  Cet  acte,  daté  de  i444?  contient  en  effet  l'article 
suivant  relatif  à  des  travaux  que  le  testateur  voulait  faire  exécuter  dans 
l'église  Saint-Etienne  de  Poitiers,  sa  paroisse  : 

«  Item  veulx  et  ordonne  que  mes  diz  exécuteurs  lacent  parachever 
l'autier  ou  tabernacle,  qui  est  aucommaincé  chez  Yvonnet  l'ymaigier, 


in;  i.  ecoi,e  française 


.)-.> 


ainsi  que  j'ay  fait  cominancier,  et  qu'il  soit  assis  sur  ledit  autier  de 
Nostre-Dame  en  ladicte  eglize  de  Sainct-Estienne,  lequel  pourra  eouster, 
s'il  est  fait  bien  à  point,  trente  livres  ou  environ,  auquel  seront  mis  les 
douze  appoustres  (apôtres)  d'alebastre  que  j'ay  par  devers  nioy,  lequel 
Yçonnet  doit  avoir  neuf  escuz,  de  marché  fait  avec  luy,  dont  je  luy  ay 
payé  cinq.  » 

Alfred  Richard,  Inventaire  du  château  de  ta  Barre,  1868,  1. 1,  2C9-75. —  De  Mon- 
t.wglon',  Nouvelles  Archives  de  l'art  français,  1874-187J,  p.  161. 


Xilmnmi  Martin),  sculpteur  alsacien  du  xvu  siècle,  originaire  de 
Reichshofen,  vivait  à  Strasbourg,  où  il  acquit  le  droit  de  bourgeoisie 
en  1480. 

Ch.  Gérard,  Les  artistes  de  l'Alsace  pendant  le  Moyen  Age,  t.  II,  187"),  p.  ôoo. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 


Page  io.  — A  Anjçuiei*  François,  rectijier  :  La  statue  de  Henri 
Chabot,  duc  de  Rohan,  est  au  Musée  de  Versailles  et  non  pas  au  Louvre. 
—  Ajouter  :  L'artiste  fît  aussi,  dans  l'église  Saint-Nicolas-du-Char- 
donnet,  quatre  figures,  en  pierre  de  Tonnerre,  décorant  le  tombeau  de 
Jérôme  Bignon,  conseiller  d'Ktat,  avocat  général  au  Parlement  et  grand 
maître  de  la  bibliothèque  du  Roi,  mort  en  i656.  Ce  mausolée,  qui  fit 
partie  pendant  la  Révolution  du  Musée  des  monuments  français,  a  été 
rétabli  dans  l'église  en  1818  ;  des  quatre  statues  symbolisant  les  vertus 
cardinales,  il  ne  reste  plus  aujourd'hui  que  la  Justice  et  la  Tempérance. 

Page  12.  —  A  Anguier  Michel  .  La  statue  d'Ampliitrite,  qui  est 
maintenant  au  Louvre,  a  été  exécutée  en  1680  pour  le  Bosquet  des 
Dômes,  k  Versailles. 

Page  i5.  —  A  Ai'imiis    Jacques),    lir/ne  1  :  de  la  fin  du  xvc  et  du 

commencement  du  xvr  siècle,  lire  :  de  la  fin  du  xvr'  et  du   commence- 
ment du  xvii"  siècle. 

Page  i5.  —  A  Arnaud,  ligne  1  :  au  xivc  siècle,  lire  .-au  xve  siècle. 

Page  17.  —  A  Arnouv  (Claude).  On  donne  encore  comme  étant  de 
lui  le  Sépulcre  en  marbre  ornant  la  chapelle  des  fonts  baptismaux,  à 


ADDITIONS    ET    CORRECTIONS  .)" 

l'église  de  Gray,  et,  dans  la  même  ville,  le  buste  de  Simon  Gautliiot 
d'Ancier,  en  terre  cuite  poly chromée,  placé  dans  le  vestibule  de  l'hôtel 
de  ville. 

Page  ai.  —  A  Auberl  (Jean),  ligne  i  :  vers  la  fin  du  xV  siècle, 
lire:  vers  la  fin  du  xive  siècle. 

Page  28.  —  A  Bachot  Jacques),  ligne  28  :  revêtu  de  ses  habits 
sacerdotaux,  lire  :  revêtu  de  ses  habits  pontificaux. 

Page  3o.  —  Ajouter  :  Bacin  (Jean),  sculpteur  en  bois,  résidant  à 
Paris  au  xive  siècle,  reçoit,  en  i3iG,  110  sous  «  pour  3  chaires,  deux  à 
laver  et  une  à  seoir,  destinées  à  la  Royne  ». 

Page  59.  —  A  Itian  Temps  (Girard),  ligne  2  :  de  i368  à  370,  lire  : 
de  i368  à  1370. 

Page  72.  —  A  Bondcl  (Berthon),  ligne  1  :  du  xve  siècle,  lire: du 
xvi°  siècle. 

Page  78.  —  A  Boucher  Pierre  ,  ligne  2  :  au  xiv  siècle,  lire  :  au 
xvie  siècle. 

Page  80.  —  A  Boudin  (Thomas),  rectifier  :  La  statue  de  la  duchesse 
d'Angoulême  n'est  plus  à  Saint-Denis;  elle  a  été  transportée  récemment 
au  Musée  de  Versailles.  —  Ajouter  :  Le  marché  passé  par  Boudin,  le 
29  août  1626,  au  sujet  de  l'exécution  de  l'autel  des  Saints-Martyrs  dans 
l'abbaye  de  Saint-Denis,  stipule  que  l'artiste  devait  recevoir,  pour  son 
travail,  la  somme  de  12,000  livres  tournois.  Ce  document  est  reproduit 
par  M.  Guiftrey  dans  la  Revue  de  Vart français  (1897,  p.  Gi-j'3  . 

Page  92.  —  A  Bréquessenf  (Bauduin  de,  lignes  17  et  18  :  ces  statues 
furent  peintes  et  dorées  par  un  artiste  du  temps,  nommé  Toutes  Colart 
de  Closeamp,  lire: Toutes  ces  statues  lurent  peintes  et  dorées  par  un 
artiste  du  temps,  nommé  Colart  de  Closeamp. 

Page  101.  —  A  Buister  (Philippe),  ligne  11  :  pour  l'hôtel  des  reli- 
gieux Bernardins  de  Port-Royal,  lire  :  pour  l'hôtel  des  religieuses 
Bernardines  de  Port-Royal. 

Page  102  —  Au  même.  Le  tombeau  du  cardinal  François  de  La  Ro- 
chefoucauld, après  avoir  figuré  pendant   la   Révolution  au   Musée  des 


.1-8  ADDITIONS    ET    CORRECTIONS 

monuments  français,  fut  réédifié,  en  1817,  dans  la  chapelle  de  l'Hôpital 
des  Incurables.  Lorsque  cet  établissement  fut  remplacé  par  l'hospice 
Laénnec,  on  transporta  le  monument  à  Ivry  dans  les  nouveaux  bâti- 
ments de  Saint-Frambourg.  La  statue  du  prélat,  en  marbre  blanc,  est 
posée  sur  un  cénotaphe  en  marbre  noir,  mais  il  ne  reste  plus  trace  de 
la  partie  décorative  du  mausolée. 

On  peut  encore  ajouter  aux  œuvres  de  Buister  les  bustes  en  marbre 
du  cardinal  de  La  Rochefoucauld  et  de  Jean-Pierre  Camus,  évoque  de 
Bellcy,  autrefois  dans  la  salle  de  l'Hôpital  des  Incurables,  et  le  tombeau 
du  président  Nicolas  de  Bailleul,  dans  l'église  de  Soisy-sous-Etioles 
Seine-et-Oise  :  ce  dernier  monument  existe  encore,  mais  la  statue  du 
défunt  a  disparu. 

Page  119.  —  A  Chartres  Thomas  de,  ligne  2  :  de  roi  Robert 
d'Ecosse,  lire  :  du  roi  Robert  d'Ecosse. 

Page  129.  —  A  Cochon  Philippe),  rectifier  :  cet  artiste  ne  devait 
pas  être  qualifié  sculpteur  du  roi,  ce  titre  n'ayant  presque  jamais  été 
appliqué  à  cette  époque 

Page  i44  —  A  Costercl  Henrion  ,  ligne  4  :  habits  sacerdotaux, 
lire  :  habits  pontificaux. 

Page  1  \~.  —  A  Cousin  Jean),  ligne  33  :  Jacques  Rrézé,  lire  :  Louis 
de  Brézé. 

Page  ijo. — A  Cruspondere  Jean,  ligne  1  :  destiné,  lire  :  des- 
tinées. 

Page  106.  —  A  Dannolle  Jean  ,  ligne  10  :une  statue  de  Saint-Jeau- 
Baptiste.  lire  :  une  statue  de  saint  Jean-Baptiste. 

Page  iG3.  —  A  Oelarue   Jean  ,  ligne  a  :  en  1,622,  lire  :  en  1022. 

Page  iG5.  — Ajouter  :  De  l.orine  Simon  ,  sculpteur  et  religieux- 
lai  du  xvie  siècle,  travaille,  en  1029,  à  l'église  abbatiale  de  Saint-Jean 
de  Laon,  où  il  exécute  des  figures  en  pierre  pour  décorer  le  jubé.  Cet 
artiste  nous  est  connu  par  un  marché  reproduit  par  M.  Grandin  dans  la 
Renie  de  l'art  français   189;.  p.  ;9-8o  . 

Page  200.  —  A  Foncières  Philippe  de  .  rectifier  :  Il  ne  devait  pas 
avoir  le  titre  de  sculpteur  du  roi, 


ADDITIONS    ET    CORRECTIONS  .>79 

Page  207.  —  A  François  (Jacquet).  Je  l'ai  cilé,  d'après  MM.  Graud- 
înaison  et  Giraudet,  comme  sculpteur  du  roi,  mais  il  ne  devait  pas  avoir 
ee  titre. 

Page  212.  —  A  Fressel  Pietrequin),  ligne  1  :  au  xvr  siècle,  lire: 
au  xvc  siècle . 

Page  2i3.  —  A  Froissart  (Philippe),  ligne  i  :  du  xive  siècle,  lire: 
du  xvic  siècle. 

Page  2i5.  —  A  <«aia,-nièi'OS  Jean),  ligne  i  :  du  xvi';  siècle,  lire  : 
du  xve  siècle. 

Page  ai 5.  —  A  <.ail«le  Jean),  ligne  2  :  sièle,  lire:  siècle. 

Page  iii8. — A  GargauM  (Antoine),  ligue  14  :  en  i<>2o-i6qi,  lire  : 
en  i63o-i63i. 

Page  224.  —  A  (lienlil  iJean),  ligne  i  :  à  la  fin  du  xvi°  siècle,  lire: 
à  la  fin  du  xve  siècle. 

Page  u4o.  —  A  («oujjon  (Jean).  On  attribue  encore  à  Jean  Goujon  la 
sculpture  de  la  porte,  dite  de  Nazareth,  cpii  servait  autrefois  d'entrée  au 
Parlement.  Cette  porte,  provenant  de  l'ancienne  Préfecture  de  police, 
fait  partie  maintenant  des  bâtiments  du  Musée  Carnavalet. 

M.  Henri  Stein  (i)  regarde  aussi  le  grand  artiste  comme  l'auteur  de  la 
maison  de  Diane  de  Poitiers,  élevée  à  Ktampes  en  i544-  En  effet,  pour 
une  raison  que  l'on  ignore,  Jean  Goujon  fut  interné  dans  cette  ville  de 
la  fin  de  i544  jusqu'en  septembre  i555. 

Page  a48.  —  A  Guérin  (Gilles),  lire  à  la  note  i  :  Ce  beau  bronze 
n'a  pas  été  détruit  dans  l'incendie  de  1871  ;  il  orne  aujourd'hui  la  cour 
d'honneur  du  Musée  Carnavalet. 

Page  1248.  —  A  Guernier,  ligne  2  :  en  1567,  lire  :  en  1467- 

Page  248.  —  A  Gueronel  (Lucas),  ligne  2  :  travailait,  lire  :  tra- 
vaillait. 

Page  a5 1.  —  A  Guillain  Nicolas),  lignes  5  et  G:  d'Auun,  lire  : 
d'Autun. 

(1)  Jean  Goujon  el  la  maison  de  Diane  de  Poitiers  à  Êtampes,  1890. 


58o  ADDITIONS   ET    CORRECTIONS 

Page  2(53.  —  A  Hancy  Antoine  de).  Le  retable  sculpté  par  de  Hancy 
pour  l'autel  de  la  chapelle  de  la  Vierge,  à  Saint-Gervais,  se  trouve  ac- 
tuellement dans  la  chapelle  des  fonts  baptismaux. 

Page  26-.  — A  Hayeneiifve    Simon),  ligne  9  :  en    iôjô,    lire  :  en 

i8;5. 

Page  2-0.  —  A  Helleville  Michel  de  ,  ligne  1  :  duxive  siècle,  lire  : 
du  xvie  siècle. 

Page  278.  —  A  llulet.  rectifier  :  Il  ne  devait  pas  avoir  le  titre  de 
sculpteur  du  roi. 

Page  3^5.  —  A  l.ottninn  Adam  ,  ligne  i5  :  un  nouveau  Jubé,  lire: 
un  nouveau  jubé. 

Page  379.  —  A  Maalot  Martin  .  rectifier  :  Cet  artiste  ne  devait  pas 
avoir  le  titre  de  sculpteur  du  roi. 

Page  386.  —  A  Marchand  François  ,  ligne  3-  :  saint-Pierre,  lire  : 
saint  Pierre. 

Page  388.  —  A  Mai  iniioii    Jean  .  ligne  1  :  en  1419-  lire  :  en  i44°- 

Page  394.  —  A  Mathieu  Jean,  ligne  1:  aux  vie  siècle,  lire:  au 
xvie  siècle. 

Page  402.  —  A  Me>t  Conrad  ,  ligne  1-  :  Louis  de  Glegrens,  lire  : 
Louis  de  Gleyrens. 

Page  433.  —  A  Pasquiei'  'Jean  ,  ligne  1  :  du  xvie  siècle,  lire  :  du 
xve  siècle. 

Page  43".  —  A  l'érier  Gilbert  du  .  rectifier:  Cet  artiste  ne  devait 
pas  avoir  le  titre  de  sculpteur  du  roi. 

Page  ||i.  —  A  Polit  Jean),  rectifier  :  Il  ne  devait  pas  avoir  le  titre 
de  sculpteur  du  roi. 

Page  45i.  —  A  Pilon  Germain  .  La  décoration  de  l'horloge  du 
Palais  de  Justice,  due  à  Germain  Pilon,  a  été  refaite  il  y  a  plusieurs 
années  par  le  sculpteur  Toussaint . 


ADDITIONS    ET    CORRECTIONS  58l 

Page  436.  —  A  Poissant  Thibault'.  Les  ligures  de  la  Justice  et  de 
la  Forci',  eu  bois  doré,  exécutées  pour  la  Chambre  des  comptes,  sont 
placées  dans  l'une  des  salles  de  la  Cour  d'appel. 

Page  4-">9-  —  A  l'once  Paul  .  M.  de  Champeaux  (1  attribue  à  Paul 
Ponce  les  bas-reliefs  des  deux  lions  décorant  la  porte  du  Musée  Carna- 
valet, bas-reliefs  regardés  généralement  comme  étant  de  la  main  de 
Jean  Goujon. 

Page  467-  —  A  Prieur  (Barthélémy),  ligne  17,  ajouter:  Il  fit  aussi 
une  copie  en  bronze  de  la  Diane  à  la  Biche.  Ce  bronze  ornait,...  etc. 

Page  470.  —  A  Provins  (Jean  de),  figue  1  :  au  xv  siècle,  lire:  au 
xive  siècle. 

Page  4>4-  —  A.  Ravy  (Jean),  ligne  5  :  i53i,  lire  :  i35i. 

Page  487.  —  A  Itichier  (Jacob),  ligne  4a,  lire  :  100  livres  tournois. 

Page  5oo.  — A  Une  (Jean  de  ,  ligne  1  :  duxv1' siècle,  lire  :  du  xvr  siècle. 

Page  5o4-  —  A  Saint-Romain  Jean  de),  rectifier  :  Cet  artiste  ne 
devait  pas  avoir  le  titre  de  sculpteur  du  roi. 

Page  5n.  —  A  Sarrnzin  (Jacques).  On  possède  encore  à  Paris, 
dans  L'église  Saint-Jean-Saint-François,  une  statue  en  marbre,  repré- 
sentant saint  Denis,  que  la  reine  Anne  d'Autriche  avait  commandée  à 
Jacques  Sarrazin  pour  l'abbaye  de  Montmartre. 

Page  547.  —  A    l 'iirqnel    Pierre),  ajouter  après  la  notice  : 
De  L aborde,  Les  duns  de  Bourgogne,  t.  II,  i85r,  p.  ao(>. 

(il  ViiH  décoratif  dans  le  Vieux  Paris,  1893,  p.  172. 


BEAUVAIS   —   IMPRIMERIE  PROFESSIONNELLE 


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Date  Due 


<$> 


a39003 


99998b 


NB 

552  Lami,  S. 

.L3D 

1898  Dictionnaire  des 
sculptBtirs  de  l'Eco- 
le français  du  M. A. 
au  règne  de  Louis  X3V 


CE    NB       0552 
.L3D    18«58 
C00       LAM,    STANIS 
ACC#    1174384 


CICTIONNAIRE