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DICTIONNAIRE
DES SCULPTEURS
DE L'ÉCOLE FRANÇAISE
DICTIONNAIRE
DES
SCULPTEURS
DE L'ÉCOLE FRANÇAISE
DU MOYEN AGE AU RÈGNE DE LOUIS XIV
PAR
STANISLAS LAMI
STATUAIRE
Préface de GUSTAVE LARROUMET
Secrétaire perpétuel île l'Académie des Beaux-Arls
° BIBLOTHEQUES
., UBRARIES 0
PARIS
HONORÉ CHAMPION, Libhaire-Éditeur
9, Quai Voltaire, 9
1898
bl5
b
rST9.
|W6
EUGENE GUILLAUME
DE L'ACADÉMIE française
DIRECTEUR DE LACADÉMIE DE FRANCE A ROME
Ce livre est dédié.
PRÉFACE
Les artistes font volontiers de l'esthétique ; il est plus rare
qu'ils fassent de l'érudition. L'esthétique, spontanée et Imagi-
native, leur est comme un prolongement de l'art, c'est-à-dire un
moyen de plus pour traduire leur manière de sentir la nature et
la vie ; l'érudition, avec ses lenteurs et son apparente sécheresse,
ne leur inspire d'ordinaire qu'une tranquille indifférence. Ils
peuvent demander à celle-ci. s'ils abordent l'histoire, un moyen
de créer ; ils croiraient perdre leur temps à la traiter pour elle-
même, et ils la laissent aux spécialistes.
Le présent livre est donc une exception. L'auteur, M. Stanislas
Lami, un sculpteur très épris de son art, le pratique avec succès.
Il ne cesse pas de produire des œuvres auxquelles il se donne tout
entier. Mais le passé de l'art l'intéresse comme le présent, et à
l'élude de ce passé il consacre une part de sa vie, ces heures du
soir où, la journée finie et la lumière disparaissant, le livre et la
table à écrire peuvent, sans détriment pour la production, qui est
le premier but de tout artiste, remplacer la motte de glaise et la
selle à modeler.
II PltLFACE
Au service de ce goût, il met toutes les qualités du véritable
érudit, la patience et conscience, la méthode et le scrupule, si
différents de la fièvre et du jet prime-sautier d'où naît l'œuvre
d'art. Il prend des notes et classe (les fiches; il lit les gros livres
et les petites revues; il étend lentement une information minu-
tieuse.
De cette application est résulté le Dictionnaire des sculpteurs
de l'école française du moyen âge au siècle de Louis XIV, qu'il
veut bien me demander de présenter au public.
Ce livre est le premier de son espèce; il ne fait double emploi
avec aucun autre. L'auteur constate lui-même, dans son avant-
propos, que, depuis le commencement du siècle, une vaste enquête
se poursuit sur l'histoire de l'art français. Une laborieuse école
de chercheurs remet en lumière ses vieux titres, si longtemps truites
avec le plus injuste dédain. Un répertoire alphabétique, réunissant
les résultats partiels de cette enquête, nous manquait encore.
Pour s'éclairer sur les noms et les œuvres, pour préciser les
moindres recherches il fallait beaucoup de livres et beaucoup de
temps. M. Stanislas Lami met ce répertoire à notre disposition
pour la sculpture: souhaitons qu'il ait des émules pour toutes les
branches de l'art, car si les répertoires vraiment scientifiques
sur les matières artistiques abondent en d'autres pays, ils sont
encore rares dans le nôtre. Il nous présente sous la forme com-
mode du dictionnaire, l'état des résultats acquis ; il résume, en y
mettant du choix et de la lumière, la plus touffue et la plus con-
fuse bibliographie : il permet d'apprécier d'un coup d'œil l'énorme
labeur par lequel, en ce siècle, mille ans de production artistique
ont enfin reçu de nos érudits la justice et l'admiration à laque/le
ils ont droit : il réunit les arguments de fait sur lesquels s'appuie
la tfièse des Viollet-le-Duc et des Courajod.
Viollet-le-Duc a traité les anciens monuments avec un prodi-
gieux sans-gêne et Courajod portail dans les contreverses crudités
l'âme agressive et tumultueuse du XVI" siècle. Malgré leurs excès
de pratique cl de théorie, tous deux restent les chefs d'une entre-
prise singulièrement utile et méritoire. Ils ont rendu à leur pays,
à l'histoire et à l'art un signalé service en imposant à l'ignorance.
PREFACE
à la routine et au parti pris cette vérité que, non seulement l'art
français ne commence pas avec la Renaissance, mais que, né avec
la France elle-même, il u produit, depuis s, m origine, avec une
fécondité égale à celle des plus florissantes époques, des œuvres
qui réalisent beaucoup d'invention et de beauté.
Tous deux voyaient un malheur dans l'influence italienne qui,
à partir du XVI" siècle, domine l'art français. Ils s'efforçaient d'in-
troduire dans l'histoire de l'art une théorie qui bataillait aussi
dans l'histoire littéraire, avec les Gaston Paris et les Léon Gautier.
Malheureusement pour cette double thèse, des préférences person-
nelles ne peuvent rien contre les lois de l'histoire. Déplorer que la
civilisation ait marché en sens contraire de nos préjérences est le
plus vain des regrets. La France est gallo-germaine et chrétienne ;
elle est aussi gréco-romaine et païenne. Ce qu'elle a reçu du midi
l'emporte même sur ce qui lui vient du nord. Elle doit à sa situa-
tion géographique et aux éléments de sa population, à son sol, à
son climat, et à ce que Guizot appelait si justement l'histoire de
la civilisation, d'avoir été le trait d'union entre le vieux monde et
le nouveau. La tirer dans un sens ou dans Vautre, en art ou en
littérature, n'ébranle pas d'un pouce la vérité constatée quijait de
notre pays comme l'équateur de ces deux mondes. La Jorme fran-
çaise est d'essence classique, comme sa pensée.
Sous ces réserves, ceux qui restent le plus froids aux colères des
médiévistes et refusent tranquillement de partager leur engoue-
ment, ceux qui continuent à croire que l'Europe et la France ne se
sont pas trompés au XVI' siècle, ont beaucoup de reconnaissance
pour tout ce que les émules de Viollet-le-Duc et de Courajod, de
Gaston Paris et de Léon Gautier ont révélé d'énergie et de beauté,
pour tout ce qu'ils ont ajouté aux titres de la patrie. Grâce à eux,
le mépris classique pour le moyen âge est définitivement tenu
pour une erreur funeste. Les vieux monuments sont respectés, au
besoin contre eux, car les fervents du moyen âge, — architectes,
ou conservateurs de musées — sont de terribles gens ; il jant
souvent les empêcher de restaurer et d'emporter. Si la Chanson de
Roland continue à procurer moins d'émotion que les tragédies de
Racine, elle a repris sa place dans la suite du génie national et
IV PRÉFACE
l'éducation des esprits. Si la sculpture du moyen âge ne fait
pas dédaigner celle de la Renaissance et des siècles suivants, le
moyen âge et la Renaissance ont enfin leur place au Louvre.
Le livre de M. Stanislas Lami n'intervient pas dans ces dis-
cussions théoriques. C'est un simple répertoire de notas et d'oeuvres.
Inspiré par le plus sévère et le plus profond amour pour le vieil
art français, il se borne à réunir sous la forme la plus commode
les résultats présents de V enquête sur la sculpture du moyen âge.
C'est une œuvre de science et de conscience. Tous ceux qui aiment
l'art et l'admirent partout on il se révèle, seront reconnaissants à
l'auteur de les aider à le connaître et à le sentir dans un plus
large sentiment du beau.
6'
Gustave LARROUMET,
de l'Institut.
AYANT-PROPOS
Nos vieux monuments, cathédrales gothiques, palais historiés,
tombeaux des rois et des grands, mutilés mais encore debout après
les mauvais jours des guerres de religion et ceux de la Révolution,
nous incitent à rechercher et à connaître leurs auteurs. Ces
maîtres, subissant L'indifférence et l'oubli répandus autrefois sur
l'art du Moyen Age et de ia Renaissance, restèrent longtemps
ignorés, aucun historien ne s'étant rencontré à l'époque, pour
nous conserver les détails de leur vie et la description de leurs
œuvres.
C'est au début du siècle que les écrivains d'art et les érudits ont
commencé à porter leur attention sur ces artistes si délaissés
jusque-là. Eméric-David, un des premiers, dans son Tableau histo-
rique de la Sculpture française, nous a appris les noms de
quelques-uns de nos anciens imagiers. Plus tard, la publication des
comptes des bâtiments du roi a mis au jour de curieux indices et a
fourni des certitudes, là où il n'y axait que des suppositions.
Depuis une trentaine d'années, les recherches se sont accrues, les
VI AVANT-PROPOS
renseignements se sont précisés. Explorées avec soin, les archives
communales et départementales ont permis de recueillir de précieux
documents, et. aux ouvrages de Deville, de de Labofde, de La
Fons-Mélicocq, se sont ajoutés ceux de MM. de Montaiglon, de
Chennevières, Guiffrey, Mtintz, Palustre, Courajod, Dehaisnes,
Bernard Prosl, de Champeaux, Gonse, etc., qui ont apporté un
nouvel essor à l'étude de notre art national. Aujourd'hui, les
découvertes sont assez fructueuses pour qu'il faille grouper les
résultats acquis.
Les quittances, mandements et marchés, parfois, indiquent
seulement un nom : encore doit-on le conserver, car l'artiste dési-
gné a collaboré aux monuments de son temps et a été l'un de
ces sculpteurs qui, travaillant sous une même inspiration, sacri-
fiaient le plus souvent leur personnalité à la réussite générale de
l'œuvre.
D'après la modicité des prix alloués dans les comptes à nos
tailleurs d'images, il ne faudrait pas conclure, non plus, que nous
avons affaire à des manœuvres sans talent, la puissance de l'argent
étant alors bien supérieure à ce qu'elle est maintenant. Ne voyons-
nous pas Jean Goujon, le grand artiste de la Renaissance, toucher
à Rouen un salaire de quelques sous pour ses travaux à l'église
Saint-Maclou ? D'ailleurs, jadis comme de nos jours, les sculpteurs
étaient peu favorisés de la fortune. Devant les déboires et les diffi-
cultés de leur art, toute une existence laborieuse ne pouvait les
mettre à l'abri de la gène ou de la misère. Jacques Morel, l'auteur
du tombeau de Charles L'r de Bourbon érigé dans l'église de Souvi"
gny, au moment de sa mort, à Angers, n'est trouvé « riche en or
et en argent que de cinq sous ». Des maîtres tels que Sluter, Glaux
de Werve, Le Moiturier, après avoir terminé les mausolées des
ducs de Bourgogne et le Puits de Moise, qu'on peut classer parmi
les plus beaux chefs-d'œuvre, sont abandonnés par les princes au
service desquels ils ont passé leur vie : incapables de subvenir à
leurs besoins et à ceux de leur famille, ils adressent aux municipa-
lités des demandes en réduction d'impôts, se plaignant de ne
pouvoir plus travailler, car ils sont âgés ou malades et n'ont
« rentes, ni revenus, ni bienfaits quelconques pour vivre ».
AVANT-PROPOS VII
Au commencement du Moyen Age, nos imagiers, tout à la fois
sculpteurs et orfèvres, produisent des châsses richemenl ciselées,
des chefs de saints, des bas-reliefs, des croix en or et en argent.
Bientôt ils s'adonnent plus spécialement à la sculpture en pierre.
Employés de tous côtés, ils parcourent les provinces, allant de
ville en ville, acceptant les besognes les plus importantes comme
les plus infimes, étendant sur les tombeaux les gisants aux mains
jointes, sculptant aux portails des cathédrales les scènes de l'Ancien
et du Nouveau Testament, adossant contre les piliers les statues
aux larges draperies, taillant ces gargouilles, ces chimères aux
masques grimaçants, ces écussons, ces armoiries, qui concourent
si puissamment au bel ensemble décoratif de nos édilices.
Alors, la sculpture était intimement liée à l'art architectural;
aussi voyons-nous souvent un maitre d'œuvre, doublé d'un tailleur
d'images, ornant de son ciseau le monument qu'il vient de cons-
truire. On trouvera donc, dans cet ouvrage, quelques architectes,
mais ceux-là seuls, bien entendu, qui ont fait œuvre de sculpteurs.
De même, parmi les sculpteurs en bois ou Imchiers, si nombreux
à cette époque où le marbre et l'albâtre étaient des matières fort
chères., réservées surtout aux sépultures des rois et des person-
nages de marque, j'ai cité ceux qui, ayant exécuté des boiseries,
des stalles, des jubés, des retables, décorés de feuillages enroulés,
d'animaux fantastiques, de tètes expressives, de statuettes finement
sculptées, méritent d'être rangés au nombre de nos bons imagiers.
J'ai compris, au milieu des sculpteurs de l'école française,
plusieurs artistes d'origine étrangère, parce que ces derniers sont
venus en France, s'y sont implantés et y ont travaillé jusqu'à leur
mort, sans esprit de retour dans leur patrie. C'est ainsi que s'est
créée, à la cour des ducs de Bourgogne, l'école franco-flamande,
dont on possède tant d'œuvres remarquables, et que des artistes
nés eu Italie, comme les Juste cl Dominique Florentin, se sont ac-
climatés chez nous, adaptant leur talent au génie de notre race.
Je me suis arrêté à la moitié du dix-septième siècle, après eetli
période de transition, décadence de la Renaissance, qui s'étend
sous Henri IV et sous Louis XIII et va jusqu'aux premières années
du règne de Louis XIV.
VIII AVANT-PROPOS
Enfin, chaque notice est suivie d'une liste complète des ouvrages
consultés, pour permettre au lecteur de contrôler les sources où
j'ai puisé, et faciliter les recherches qui pourront être laites à
l'avenir sur l'histoire de la sculpture française au Moyen Age et à
la Renaissance.
S. L.
Mars 1898.
DICTIONNAIRE
DES
SCULPTEURS M L'ÉCOLE FRANÇAISE
.A.
Abbon, est le plus ancien sculpteur-orfèvre de l'école française dont
la mémoire soit venue jusqu'à nous. Il vivait dans le commencement du
vu siècle i6oo-63o ';, sous les enfants de Clotaire Ier et sous Clotaire II.
Il était directeur de la Monnaie fiscale de Limoges, et aurait été le maître
de saint Eloi, si, toutefois, on reconnaît à ce dernier la qualité d'artiste,
question très controversée.
Audoenus. Vita s. FAigii, cap. III : apud d'Achenj, SpiciL, t. II, p. 79. — L'abbé
Texier, Les argentiers de Limoges (Mëm. de la Soc. des Antiq. de l'Ouest, 1842,
p. 1 14)- — Idem, Dictionnaire de l'Orfèvrerie, 1837, p. 5o, 9^2, giïô. — Emeric-
David, Histoire de la Sculpture française, 1817-1872, p. 25. — E. Molimek, Diction-
naire des Emailleurs, i885, p. 7.
Abraham (Nicolas , demeurait à Rouen à la fin du xvi8 et au com-
mencement du XVIIe siècle. En 169.4, il était occupé à l'église Saint-
Maclou. En 1607, il exécutait un bénitier placé dans la cathédrale, pris
de la chapelle Saint-Mellon. A la même époque, il taillait dans l'église
Saint-Laurent quatre piliers en pierre, destinés à parfaire la clôture du
chœur, et sculptait une petite ligure de saint Laurent, fondue plus tard
en argent. Les comptes du chapitre de la cathédrale font encore mention
d'un Guillaume 'Abraham, qui travaillait, en 1639, à une statue de
la Vierge posée sous les orgues ; c'était peut-être le fils de Nicolas
Abraham.
Archives départ, de la Seine-Inférieure ; G. 2656, 282G, G8o3, 6900. — De Beau-
repaire, Inv.somm. des archives de la Seine-Inférieure, t. II, 1884, p. 584, 'h">; t. V,
1892, p. 229, 289.
2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Abram, artiste du xvc siècle, désigné sous le titre « d'imaigeur »,
résidait à Lyon de i4i« à i4a3.
Natalis Rohdot, Les Sculpteurs de Lyon du xive au xvine siècle, i88/|, p. 18.
Adam Laurent , sculpteur en bois du xve siècle, natif de la ville
d'Auxerre, vint à Rouen, où il exécuta, de i465 à 1 1<>»), la chaire archié-
piscopale de la cathédrale, dont la commande lui avait été donnée par
le chapitre. La dépense totale de l'œuvre fut de 712 livres. Cette chaire,
qui était ornée de nombreuses sculptures, a été détruite pendant la Ré-
volution.
Archives départ, de la Seine-Inférieure ; G. 25oi, 2.'>o4. — Langlois, Les stalles
île la cathédrale de Rouen, i838, p. 181, 198. — Du Seigxecr, Noies sur l'Hist. de la
sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. Ô09.
Adam Michel , sculpteur et architecte, né ii Jargeau Loiret,
vers i5i3, alla d'abord en Italie, où il serait devenu un des élèves de
Michel-Ange. De retour en France, en 1-140, il vint s'établir à Orléans
et y exéjuta de nombreux ouvrages. On lui attribue, en autres, la cons-
truction et la décoration de la maison, dite de Diane de Poitiers, sur
laquelle on lit la date de i.">^2.
De Buzonmère, Eisl. architecturale d'Orléans, i8/jg, t. 1, p. \-i ; t. Il, p. an. —
Ch. Bruxne, Les Hommes illustres 'le l'Orléanais, iSiia, t. I, p. 1G-17. — 11er-
luisox, Artistes Orléanais, i863, p. 7. — P. Lacroix, Revue univ. des Arts, t. XXII,
1866, p. 35 1.
Adam d'Aubelmer. Voir Aubelmer Adam d .
Adam de la Porto. Voir La l'orle Adam de .
Adam lo Cygne. Voir Lo Cygne Adam .
Adam de YVillbach. Voir Wiltbacb Adam de .
Aguillon de Droites. Voir Droues Âguillon de .
Villi Simon d' . sculpteur ornemaniste du commencement du xiv1" siè-
cle, était occupé, en i3ao, a la construction de la cathédrale de Sens.
Qdantin, Notice historique sur la construction de h cathédrale de Sens, \S(\i,
p. 10.
Aire Jean d' . sculpteur ornemaniste du xiv'" siècle, travaillait, en
i'3a4, au couvent de la Chartreuse de Gosnay, en Artois.
J.-M. Kichard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 5;o.
Aix la Chapelle Jean d'), est cité parmi les sculpteurs alsaciens
DE I. ECOLE FRANÇAISE )
de la fin du xv" et du commencement du xvic siècle. II résidait à Stras-
bourg, où il reçut le droit de bourgeoisie en i^j'3. Employé à la cathé-
drale, sous la direction de l'architecte Jacques de Landshut, il exécuta
les grandes statues du portail septentrional, connu sous le nom de portail
Saint-Laurent.
Ch. Gérard, Les Artistes de l'Alsace pendant le Moyen-Age, t. Il, 1870, p. 558.
Alain « L'entailleur d'ymages », demeurait à Paris à la fin du xm0 siè-
cle. Il est mentionné sur le rôle de la taille, en 1292, comme étant
imposé à 12 deniers, somme inférieure à celle payée par ses confrères.
H. Géraud, Le rôle de la taille à Paris, iSë>-, p. 2,3. (Doc. inéd. sur l'Histoire de
France.)
Maman Jean , sculpteur et peintre du xrve siècle, résidait à Mont-
pellier dès Tannée i33l. Cet artiste, probablement d'origine allemande,
obtint huit fois, de i354 à T388, la charge de consul de sa corporation.
Il dut avoir un fils, sculpteur comme lui, car on trouve le même nom
mentionné encore dans les archives de la ville en t 4 1 3 .
M a 11 1:1 11 Henri , parent et confrère du précédent, figure également
dans les comptes de la ville de Montpellier de 1 33 1 à i3(i.">.
Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, i844> !'• •><)• — F- Bourquelot, Hist. de la scidpt. et des arts plast. en
Fi-ancc, iS4<i. — Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculpl. franc. d'Eméric-David,
1862, p. 5o3.
A lard du iUoret. Voir lloref Alard du .
Albin Jean , sculpteur et peintre, résidait à Orléans, sa ville natale,
vers la fin du xvc siècle.
Herluison, Artistes Orléanais, 1860, p. 7.
AI lirai 11 Alexandre , travaillait au château de Fontainebleau, de
i53j à i.>4o, moyennant 1 \ livres par mois.
De Ladorde, La renaissance des arts à là cour de France, t. I, i85o, p. 4o3. —
Idem. Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i55.
Alexandre, sculpteur ornemaniste du commencement du xiv° siècle,
était au nombre des artistes employés, en i3ao, à la construction de la
cathédrale de Sens. Il recevait 9 sous tournois par semaine, pour ses
gages.
Quantin, Notice historique sur la construction de la cathédrale de Sens, 1842, p. to.
Alexandre de Yanes. Voir Vanes Alexandre de .
4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Allaiu Paquet , sculpteur et peintre de Rouen, était occupé, en iG35,
à l'église paroissiale de Saint-Éloi.
Archivi s départ, rfi la Seine- Inférieure, G. 644?- — De Beadrepaire, Inv. somm.
desarch. <!• la Seine-Inf., t. V, i8na, p. yii.
Almaiil Thomas), sculpteur en bois d'origine germanique, vint à
Rouen, en ifila. pour travailler sous la direction de Philippot Yiart, aux
stalles du chœur de la cathédrale.
Irehives départ. >l< la Seine-Inférieure, G. 2497. De Beaurepaire, Inv. somm. des
areh.de la Seine -Inférieure, t. II, 1874, p. 552.
.Mou Guillaume . vivait à Paris dans les premières années du
xive siècle. 11 l'ut un des collaborateurs de Jean-Pépin de Huy. dans
l'exécution du monument élevé à Robert d'Artois, fils d'Othon IV, comte
palatin de Rourgogne, et de Mahaut, comtesse d'Artois. Ce tombeau,
commencé en i3i8 et terminé en i3^o, se trouvait autrefois dans l'église
des Cordeliers à Paris. Il est placé aujourd'hui dans l'église abbatiale
de Saint-Denis.
Archioes départ, du Pus-de-CakUs ; A. 091. — J. -M. Richard, Le tombeau de
Robot l'Enfant aux Cordeliers 'le Paris item, de la Soe. de l'hist. de Paris, etc.,
t. VI, 1880, p. 200. — Idem, .1/ ih lut, imiesse d'Artois et de Bourgogne, 1887,
p. t)iG. — Deuaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., i88<i, p. 4"; Documents,
p. 291. — Col'rajod et Marcou, Musée de sculpture comparée; Catalogue raisonné,
189-2, p. 11.
Aloul Jean , sculpteur d'origine flamande, natif de Tournay, vint
séjourner en Artois au commencement du xiv° siècle. En i3a3, il fournit
pour le prix de - livres parisis, le marbre de l'autel de l'église de la
Chartreuse du Val- Saint-Esprit, àGosnay. Le 128 août de la même année,
il toucha 80 livres parisis, comme reliquat de paiement d'une tombe qui
lui avait été commandée par Mahaut d'Artois. Il est probable qu'il
s'agissait du tombeau en marbre de la comtesse, érigé dans le couvent
de la Thieuloye, près d'Arras. En i3aj, il exécuta pour la Chartreuse
de Gosnay, la tombe de Thierry d'Hireçon, prévôt d'Aire, l'homme de
confiance de Mahaut. Un compte porte en effet :
« A maistre Jehan Aloul, marbrier, pour une tombe qu'il a faite pour
monseigneur le prevost LX1II livres. »
L'année suivante, Thierry d'Hireçon étant devenu évèque d'Arras,
Jean Aloul fut obligé de changer la statue qui surmontait le tombeau. Il
reçut a3 livres pour ce travail, comme le prouve la mention suivante :
« A maistre Jehan Aloul. marbrier, pour recangier la figure de le
tombe monseigneur le evesque estant as Chartrous d'ales Gosnay à
manière de evesque lequel estoit à manière de prestre, XXIII livres. »
Archioes départ, du Pas-de-Calais; A. 4i5, 419, 866. — Dehaisnes, Histoin de
I>F. I. ÉCOLE FRANÇAISE 5
l'art dans la Flandre, etc., iSSG, p. i23, .422, 427, jôo, TijS; Documents, p. 248,
25o, 278. — J. -M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de' Bourgogne, 1887,
p. 27, 3 10, 3 1 2.
Al vérin gue Léon d'), appelé aussi Léon Alvernhas, c'est-à-dire
Léon l'Auvergnat, sculpteur et architecte du xv" siècle, originaire de
l'Auvergne, comme l'indique son surnom, était occupé, de t465 à i1"o,
à l'église de Saint-Maximin (Var), en collaboration de Pierre Soquet
ou Soquetti. En 1477, les deux artistes entreprirent, à Aix, en Provence,
la construction du portail de l'église Saint-Sauveur. Ce travail compre-
nant L'architecture et la sculpture, ne fut achevé que vers i5o5. Léon
d'Alvéringue cessa d'y travailler en i^BI, car, à partir de cette époque,
il n'est plus fait mention de lui.
Fauris Saint-Vincent, le fils, Mémoires et notices relatifs à la Provence, p. 5fi. —
Eméric-David, llist. de la Scutpt. franc., 1817-1872, p. i5o, i5i. — Numa Coste,
Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, 1896, p. 409 et suivantes.
\ m.'iui.'i I (Jacob), sculpteur ornemaniste, né dans le Bcrry, résidait
au xvie siècle à Bourges, où il travaillait à la cathédrale. Un extrait des
comptes, provenant des archives du Cher, le cite comme ayant touché en
i535, « 7 livres pour avoir sculpté 3 chapiteaux et un pied droit pour la
tour (1) ».
De Girardot, Artistes de la ville tir Bourges (Archives de l'art français, 2e série,
t. I, 1861, p. 225).
Xniiiuri sculpteur parisien de la finduxme siècle, est taxé à 16 sous,
sur le rôle de la taille, en 129a.
II. Géraud, Le rôle de la taille, i8r>7, p. 28 (Doc. inëd. sur l'Hist. de France].
Amniiry Jean , sculpteur et architecte du xme siècle, natif du Lan-
guedoc, serait venu à Montpellier, vers i'j'35. Désigné dans les archives,
sous le titre de « magister lapidum », il aurait été nommé, en ia'38,
maître des œuvres de la ville. Il vivait encore en 1204, car à cette date,
il prêtait serinent entre les mains des consuls, avec plusieurs de ses
confrères.
Renolvier et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, i844iP- '-4- — Ch. Bauchal, Noitv. dict. des architectes français, 1887,
page fi .
Ambroïse, dit maître Ambroise, sculpteur en bois duxvr5 siècle, alla
en Italie, où on le trouve, en i535, travaillant à Pérouse, aux stalles de
l'église Saint-Pierre.
Eugène Munt/, Chronique des arts, a0 du 9 octobre 1875.
(1) Campanile où était la cloche de l'horloge.
(J DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Aîné Carré. Voir Carré Amé .
Anieil Guillaume . sculpteur ornemaniste du xive siècle, travaillait
à Poitiers, en i383, à la tour de Maubergeon et au palais du due Jean de
Berry, sous la direction de Guy de Dammartin ; son salaire était de
G sous par jour.
A. dé Chasipeaux, Les travaua d'art exéi ut - pour Ji m de France, duc de Bcmj,
iSgr, p. 12.
Aniclunji'C Oswald , sculpteur alsacien, vivait à Strasbourg au
xv siècle. D'après une mention du Burgerbuch i , il fut admis dans la
bourgeoisie de la ville en I44I •
Ch. Gérard, Les Artistes de l'Alsace pendant le Moyen-Age, t. Il, 187S, p. io,î.
Ami Guillaume , était établi à Dijon vers le milieu du xv1* siècle,
lui 1 j4-j. il lut chargé, avec Jean de Contrecœur et Antoine Clérara-
bault, d'aller chercher en Franche-Comté, l'albâtre nécessaire à l'exé-
cution du tombeau de Jean sans Peur.
Bernard Prost, Une nouvelle source de documents sur les artistes dijonnais du
w sièele(Gaz. des Beaux-Arts, 5 pér. t. IV, 1890, p. 060).
Amiens Jean d' , exécuta, en i343, dans la cathédrale de Sens, dif-
férents travaux de sculpture en bois, parmi lesquels on cite un taber-
nacle qui se trouvait dans la chapelle Xotre-Dame.
Qoantin, Notice historique sur la construction de la cathédrale de Sens, 18^2,
p. i3.
Amiilian Durant , sculpteur el architecte du xive siècle, né vers
i'33o aux environs de Béziers, résidait à Montpellier, où il fut nommé,
en i36o, maître des œuvres de la ville. 11 occupa cette charge jusqu'en
i4l!"\ époque de sa mort. Son talent et sa grande réputation lui firent
obtenir vingt-deux fois les honneurs du consulat, de i'3"3 à 141S.
Rekocvier et Ricard, Des maîtres dt pierri el ■mires artistes gothiques de Mout-
1 r, iS'\\, p. 58. — Cli Baughal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. <ï.
A miitl F. R. . Ce nom qui doit désigner un sculpteur en bois du
xvi siècle, se trouve gravé, avec la date de i5'3a, sur les stalles de
l'église de Gonpillières , village situé aux environs de Beaumont-le-
Roger Eure .
L. Paixstre, La Renaissant en France, t. II. 1881, p. 266.
1 Registre contenant le nom des personnes à qui était accordé le droit de bour-
geoisie.
DE I. ECOLE FRANÇAISE
1
Aiiiory Robinet . sculpteur en Imis du \v siècle, vivait à Bourges,
oh il entreprit l'exécution du tabernacle de la Sainte-Chapelle. Il mourut
en i4'>5 sans pouvoir achever son œuvre.
A de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Brrr;/.
IN,,',, p. \-l.
Amv Philippe), sculpteur en bois de la ville de Saumur, fut chargé
au xv" siècle, en compagnie de trois de ses confrères, de terminer les
stalles de l'église Saint-Pierre, qui avaient été commencées par Pierre
Pintard et Haoullet Michau. En i1;.">, il reçut 7 livres 1- sous G deniers
tournois « pour avoir besongné à faire le couslé desd. chesres qui esloit
imparfait... et pour la faezon de xix coulonibectes icolonnettes qu'il a
faictes pour lesd. chesres ». Son lils, André Amy, travailla comme
architecte au château de Thouars, en Poitou, vers le commencement du
XVIe siècle.
C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. 248 à la note. — L. Palustre, La Renais-
sance en France, t. III, i885, p. 2i5.
Anrlos Gilles , était occupé, en i'i~~i-i'l-(i, à la décoration de la
(lèche de La cathédrale de Cambrai, à raison de G sous par jour.
Archives départ, du Nord, Comptes de la fabr. de la cath. de Cambrai; a" 20. —
Dehaisnes, Histoire de l'art dans la Flandre, de., iS8(ï, p. 'Hf) ; Doeicnents, p. 55'|.
André ou Andry, « tailleur d'ymagesi » de la fin du xvc et du com-
mencement du xvi° siècle, vivait à Lyon de i4lj'3 à iôo4-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au xvmc siècle, i884, p. 20,
André «le Herde. Voir llerde André de .
André Le Flament. Voir Le l-'lnmeiil André.
Andriu, dit l'Entailleur, est cité dans les archives de Valeneiennes
comme résidant dans cette ville vers i'3-o. Il serait allé plus tard
s'établir à Douai, et y aurait travaillé à l'ornementation de la cathé-
drale .
De La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI. iSfio, p. .m. — Bêrard,
Diet. biogr. des artistes français, 1872, col. i<i.
Anelicau (Cornille et Fléau), collaboraient à Poitiers, en i'38<j, aux
sculptures du château du duc de Berry et à la décoration de la tour de
Maubergeon ; ils touchaient 5 sous par jour pour leur salaire.
A. de Champeaux, Les travaux d'art e.récutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, P- i3, 89.
8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Aiiiïelol François , sculpteur du xvr siècle, natii de La Haye, en
Hollande, fut reçu bourgeois d'Arras en i53j.
A. Asselin, L'art en Artois au Moyen-Age Vém. de l'Aïad. des sciences et lettres
d'Arras, t. VIII, 1876, p. 345 .
Angers Jean d" , sculpteur-architecte du commencement du
xvi« siècle, né à Angers, quitta sa ville natale, et alla à Dijon, où il exé-
cuta en 1004, dans le palais des États, la grande cheminée de la salle des
gardes. Voici l'extrait des Archives départementales de la Côte-d'Or,
faisant mention de ce travail :
« L'an i5o4, le 28 octobre, le président de la Chambre des Comptes
fait marché avec Jean Dangers, maçon, de faire la cheminée de la grande
salle de la maison du roi à Dijon, suivant la pourtraiture en faite,
movennantla somme de 120 francs et les pierres qui lui seront fournies;
et sur ladite somme de 120 francs sera payé à chacun ouvrier, par jour,
2 sols. »
Cette cheminée, un des beaux spécimens de l'ornementation gothique,
existe encore aujourd'hui au musée de la ville ; elle mesure 9 mètres de
hauteur, sur 5 mètres 52 centimètres de largeur.
C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. ô. — Catalogue du Musée de Dijon,
1880, p. 087, 588, n° 1419.
Ango Roger. Cet architecte, qui succéda vers I470 à son père
Richard Ango, dans la conduite des oeuvres exécutées pour la ville de
Rouen, serait aussi considéré comme sculpteur. 11 dirigea jusqu'en 1009,
époque de sa mort, les travaux de construction du Palais de Justice. Ce
beau monument fut continué par Roullant Leroux.
De Jolimont, Les principaux édifices de Rouen, etc., \S\6. — F. Boirqif.lot,
Histoire de la sculpt. et des artsplast. en France, 1845. — Bérard, Dict. biogr. des
artistes français, 1872, col. ao.
Aiiiïolevaiit ou Aiigoiillevanl Germain , sculpteur et graveur du
commencement duxvie siècle, né à Saint-Vincent, près du Mans. D'après
un extrait des minutes de Jacques Foussedouaire, notaire royal à Tours,
il passa marché dans cette ville, le 10 juillet 1016. avec un maître fon-
deur nommé Jean Collas, pour « graver et remplir de couleurs, le plus
richement que faire se pourra, une tombe de cuivre et fonte de 8 pieds
de longueur sur 5 pieds et demi de largeur: laquelle il a promis rendre
prête de son métier quinze jours devant la fête de la Toussains prochain
venant. Le présent marché fait pour le prix et la somme de 35 livres
tournois ».
E. Gir.udlt, Les artistes tourangeaux, iS85, p. 5.
DE L ECOLE FRANÇAISE ;|
Aiigueri'iiiicl ou Enguerrand (Pierre), vivait à Paris au xive siècle
et avait le titre de sculpteur du roi. En i3G4, il travaillait au grand esca-
lier du Louvre, sous la direction de l'architecte Raymond du Temple.
Sauval, Histoire des Antiquités de Paris, i-->.\, t. II, p. 25. — De Clarac, Des-
cription du Louvre et des Tuileries, i8.r>"), p. 290, ôoy. — A. Michiels, Revue uni-
verselledes Avis, t. XV, i8fe, p. 23i.
Anguier François , naquit à Eu, en Normandie, vers 1604, selon la
plupart des biographes, ou en i6i3, si l'on s'en rapporte à son acte de
décès daté du 9 août 1669, qui le dit âgé de cinquante-six ans 11 . Il était
fils d'Honoré Anguier, menuisier de la ville, et il eut comme premier
maître, Martin Caron, sculpteur en bois à Abbeville, chez qui travaillait
aussi Thibaut Poissant, qu'il devait retrouver plus tard. Il se rendit à
Paris et entra dans l'atelier de Simon Guillain. Il collabora tout d'abord
avec lui à la décoration de l'autel du couvent des Carmes Déchaussés,
près du Luxembourg, puis il partit en Angleterre, et de là à Rome, où il
resta deux ans.
De retour à Paris, avant iG4'3, il fut employé aux travaux du Louvre,
avec 400 livres de gages et obtint un brevet de logement au palais des
Tuileries, où il habita pendant quelque temps, avec son frère Michel.
D'après d'Argenville, Louis XIII lui aurait accordé également la garde
du Cabinet des Antiques.
En i(55i, il fut appelé à Moulins par Marie-Félicie, princesse des
Ursins, qui désirait faire élever an monument à son mari, Henri II de
Montmorency, décapité à Toulouse en i(J3a. Ce mausolée, placé clans
l'église du couvent de la Visitation, devenue la chapelle du lycée,
existe encore aujourd'hui; il fut achevé en 1O08, et coûta la somme de
So.ooo livres. François Anguier, à qui l'on doit l'ordonnance générale de
l'œuvre, ainsi que les statues du duc et de la duchesse, fut aidé par son
frère Michel, par son élève, Thomas Regnauldin, et par Thibaut Pois-
sant.
L'artiste exécuta ensuite à Paris, dans l'une des chapelles de l'église
Saint- André-des-Arcs, le tombeau de Jacques- Auguste de Thou, prési-
dent à mortier du Parlement, mort en 1617. La statue en marbre du
défunt, celle de sa première femme, Marie de Barbençon (2), celle de sa
seconde femme, Gasparde de la Châtre, et un bas-relief en bronze repré-
(1) Jal fait observer que les erreurs dans les actes de l'état civil, n'étant pas pares
à l'époque, il devait avoir soixante-six ans et non cinquante-six, au moment de sa
mort. En ell'et, François Anguier était l'aîné de son frère Michel, qui, d'après son
acte de décès, mourut en itiSJ, agi'' de soixante-quatorze ans; il était donc ne en
1612. M. Henri Stein, dans sa notice sur les frères Anguier, place la naissi i de
François en 1613, et celle de Michel en 1014; dans ce cas, il y aurait toujours une
erreur à constater sur les registres de Saint-Huch, et je crois plus vraisemblable
l'opinion de Jal.
(2) Cette statue est l'œuvre de Barthélémy Prieur.
IO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
sentant VHistoire écrivant sur une tablette soutenue par un enfant,
ont été placés au Louvre, après avoir l'ait partie pendant la Révolution,
du Musée des Monuments français, et plus tard du Musée de Versailles.
Au Louvre également, se voient de François Anguier, le tombeau de
Henri Chabot, duc de Rohan, et le monument funéraire des ducs de
Longueville, provenant tous deux des Célestins, ainsi que le mausolée
de Jacques de Souvré, grand prieur de France, érigé autrefois dans
l'église de Saint-Jean-de-Lalran.
En i658, François reçut la commande du tombeau en marbre du car-
dinal de Bérulle i , destiné à l'église de l'Oratoire, rue Saint-Honoré.
La statue du prélat fut mutilée en 179,3, et il n'en subsiste que le buste,
qui se trouve actuellement dans la chapelle des Pères de l'Oratoire, rue
d'Orsel, à Montmartre. En ififi.^, il travailla à la décoration du Val-de-
Gràce et sculpta de chaque côté de la porte de cet édifice, deux grandes
figures de marbre blanc : un saint Benoit et une sainte Scolastique ;
ces statues ont été détruites. On lui doit encore, dans le parc de
Versailles, un vase de bronze placé dans le parterre du nord du côté de
la chapelle du château, et au Musée Carnavalet, deux statues symboli-
sant YEspérance et la Sécurité 2 . Enfin, on lui attribuait aussi une
Vierge en marbre, surmontant le maitre-autel de l'église Saint-Jean-de-
Latran, et une Vénus couchée qui ornait les jardins de l'hôtel d'Aumont,
rue de Jony ; ces œuvres n'existent plus.
François Anguier, connue je l'ai dit plus haut, mourut à Paris le
9 août iGfiy; il demeurait alors près de la porte Saint-Honoré et fut
inhumé dans l'église Saint-Roch.
Anguier Michel , frère du précédent, né à Eu le 28 septembre 1G12 3 ,
vint à Paris à l'âge de quinze ans et commença à travailler, comme son
frère François, avec Simon Guillain. En io+i, il partit pour Rome, où,
sous la direction de l'Algarde, sculpteur bolonais, il aurait entrepris
de nombreux ouvrages pour les palais de plusieurs cardinaux, ainsi que
dans les églises Saint-Pierre, Saint-Jean-des-Florentins et Sainte-
Marie-Majeure. Il resta dix ans en Italie et revint à Paris en 1601, rap-
portant des modèles d'antiques, tels que l'Hercule, la Flore, les Lutteurs
et le Laocoon, qui furent déposés dans les salles de l'Académie.
Il rejoignit d'abord son frère à Moulins, et collabora avec lui au tom-
beau du duc Henri II de Montmorency. On attribue en effet à Michel,
(1) Deux autres statues du cardinal de Bérulle ont été exécutées par Jacques
Sarazin.
[21 Ces statues provenant de l'ancienne porte Saint-Antoine, furent envoyées
après la Révolution, à l'église Saint-Roch, dont elles décorèrent la façade jusqu'en
1868.
(3) Ou, d'après Guillet de Saint-Georges, le 28 septembre 1614.
DE L WMLE FRANÇAISE II
la slatuc d'Hercule, qui se trouve à gauche du mausolée. Dans la cha-
pelle de la Visitation, il sculpta ensuite, par ordre de la duchesse de
Montmorency, un crucifix, une Vierge et un saint Jean. La même année,
il reçut la commande d'une statue de Louis XIII, en bronze, pour la
grande place de la ville de Narbonne. En i65a, il exécuta dans l'Insti-
tution des Uratoriens du faubourg Saint-Michel, à Paris, une Nativité,
dont les personnages étaient de grandeur naturelle, et plusieurs petites
ligures en bronze doré, qui décoraient le tabernacle de l'église. Il modela
aussi deux anges portant la tète de saint Rcini ; ces anges furent fondus
en argent et envoyés à Reims, dans l'église Saint-llemi, à l'occasion du
sacre de Louis XIV. Il fit encore six statuettes de divinités de l'Olympe,
pour M. Tessier de Montarsis, joailler du roi, et douze bas-reliefs figu-
rant les mois de l'année, destinés à orner l'hôtel de M. de Lorme, rue
Saint-Honoré. Enfin, il commença un crucifix en ivoire, qui ne fut
achevé qu'en 1668. Toutes ces œuvres ont disparu ; nous ne les connais-
sons que par les mémoires de Guillet de Saint-Georges et du comte de
Caylus.
En i054-i655, Michel Anguier collabora avec le peintre Romanelli et
le stucateur Pietro Sasso, à l'ornementation des appartements d'Anne
d'Autriche, situés au rez-de-chaussée du Louvre, au-dessous de la gale-
rie d'Apollon. Il y représenta les Saisons, les Quatre Eléments, la
Seine, le Rhône, la Garonne, la Loire, des Renommées portant les
armes de Louis XIII et celles de la reine, des figures symbolisant la
France et la Navarre, et quatre enfants tenant des Heurs de lis 1 . Cette
décoration existe encore aujourd'hui dans la partie du Musée des anti-
ques, qui comprend les salles actuelles, dites de Mécène, de la Paix, des
Saisons et des Empereurs.
De iG55 à i658, Fouquet l'employa à sa maison de Saint-Mandé et au
château de Vaux-le-\'icomte. Il fit, pour ces deux résidences, de nom-
breux ouvrages, parmi lesquels Guillet de Saint-Georges cite un groupe
de la Charité, figurant Madame Fouquet avec ses enfants, autrefois
dans le Cabinet de l'Orangerie, à Saint-Mandé. Il travailla ensuite
à l'hôtel d'Erval, rue Platrière, à Paris, au château duPlessis-Belleville
appartenant à M. de Guénégaud, trésorier de l'épargne, et à l'hôtel de
M. de Lorme. En iG5y, il exécuta, pour le jardin des Tuileries, un Mars
et une Minerve. En i663, il entreprit, par ordre d'Anne d'Autriche,
les travaux de sculpture du Val-de-Gràce, et les continua jusqu'en 1667.
C'est à lui qu'on doit la plus grande partie de l'ornementation de cet
édifice, commencé par l'architecte Mansart, en 1640. Il y fit aussi, poul-
ie maitrc-autel, un groupe en marbre de la Nativité, qui se voit main-
(1) Ces fleurs do lis ont été remplacées depuis par des lauriers.
12 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
tenant à Saint-Rich. dms la chapelle de la Vierge, et un bas-relief
en bronze doré, de la Dsscente de Croix, actuellement dans l'église
Saint-Paul-Saint-Louis. Entre temps, il exécutait pour l'église des Pères
de la Merci, dans le quartier Sainte- Avoye, deux statues de plus de deux
mètres de haut, représentant saint Pierre de Xolasqucet saint Raymond,'
et terminait, pour les jardins de Versailles, plusieurs figures de pierre.
En i66j, il était occupé à modeler des ornements qui lurent fondus en
bronze pour la chapelle des fonts baptismaux de l'église Saint-Eustache.
L'année suivante, il achevait dans l'église de Saint-Denis de la Châtre i
le grand bas-relief a du maître-autel, qui lui avait été commandé par
Anne d'Autriche. En 1669, il sculpta un saint Jean, un saint Benoit,
et deux anges, pour l'autel du couvent des Filles-Dieu, à Paris.
En 1670, il tailla trois grandes figures de pierre, placées à Sceaux, chez
le marquis de Seignelay, et un Enfant Jésus en marbre, couché sur une
croix, destiné à l'hôtel de la duchesse d'Aumont.
En i6j4i il commença, d'après les dessins de Lebrun, la belle "décora-
tion de la porte Saint-Denis, qui comprend des pyramides chargées de
trophées d'armes, deux grandes figures du Rhin et de la Hollande, des
Renommées, des lions accroupis, et deux bas-reliefs représentant l'un,
le Passage du Rhin par Louis XIV, et l'autre, la Prise de Maastricht.
C'est le dernier travail important qu'entreprit, sur la fin de sa carrière,
Michel Anguier, à qui on attribue encore l'érection d'un monument funé-
raire en l'honneur de l'évèque de Narbonne, dans l'église Sainte-Claire,
à Alençon, et le modèle du grand escalier du palais de Versailles. En
1684, il sculpta un crucifix en marbre pour l'autel de la Sorbonne ; ce
crucifix est aujourd'hui à Saini-Roch, dans la chapelle du Calvaire,
remplaçant un autre Christ en bois que l'artiste avait légué à sa paroisse.
Michel Anguier, reçu Académicien le 4 février 16O8, fut nommé profes-
seur, le 3 mars suivant, adjoint au recteur le - octobre 1666, et recteur
le ia juin 1671. Il mourut le n juillet 1686 et fut enterré dans l'église
Saint-Roch, à côté de son frère François.
Le Louvre possède de lui le buste en marbre de Colbert, une statue
d' 'Amphitrite qui provient du parc de Saint-Cloud, etungroupeen terre
cuite d'Hercule et d'Atlas soutenant le inonde, dont il avait fait hom-
mage à l'Académie.
I'igamolde la Force, Deseript. hislor. de la ville de Paris, 1760, t I, p. 252, ■>.">,";,
'[■i() : t. II, p. 284, 29 '1, '\-?.2. '1 •'-'>; t. III, p. '1 io ; t. IV, p. 208, 216, 297, 507 , 52g : t. V.
p. vs, 068,077, t. VI, p. i3^, 190, 192; t. IX, p. i.'y. — D'Argenville, Vie des fameux
Sculpteurs, t. II, 17^7, p. i5g. — De Chewf.yières et De Montuglon, Abecedario
(1 Dans le quartier de la Cité, à Paris.
(2 Ce bas-relief où étaient ligures saint Denis, saint Rustique et saint Eleu-
thère, communiant clans leur prison des mains de Jésus-Christ, est donné par
plusieurs auteurs à François Anguier.
de l'école française i'3
d Mariette, t. I, i855, p. 26. — Dussieux, Soi lié, de Chenne vibres, etc., Mémoin s iné-
dits sur lavie et les ouvrages des Membres de l'Académie royale de peinture et de sculplm 1 .
i8r>4, t. I, p. 400-450, /ir> i -4«>8 . — P. Chéron, Archives de l'art français, i855-i856,
Documents, t. IV, p. 201. — A. .Ial, Did. crit. de biogr. ci d'hist., 1872, p. 53-53.
— Heruuison, Actes d'état-civil d'Artistes français, 1870, p. 7, 8, — L. Dussielx,
Les Artistes français àl'étranger, 1876, p. 66, 101, 260, 471- — H. Barbet de Joly,
Musée national du Louve, Moyen Age et Renaissance, 1876, p. 100-104. — E. Léger,
Précis de biographies eudoises, 1881, p. 113-120. — J. Gdiffrey, Comptes des bâti-
ments du Roi sous lerègne de Louis XIV, t. I, 1881, p. 164, i65, 4o6, 462, 575, 6i5,
658, 722, 760, 789, 862, j)45, 1001, 1097, i2i5, 1290, iô55. — Armaud Sansox,
Deux sculpteurs normands, les frères Anguier, 1889. — Henri Stein, Les frères
Anguier {Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1889, p. ^27-609). — L. Gonse,
La Sculpture française, 1895, p. 166-171.
Anqiielil «le Petitville. Voir Petitville Anquetil de).
Anquiei' ou Aii«*<iuier Antoine , résidait ù Amiens au xvic siècle.
En i5i3, il sculpta, moyennant 3o livres, sur une tour neuve construite
au pont du Gange, les armes de la ville soutenues par une licorne. En
i525, il reçut 60 sous pour une image de la Vierge érigée sur la porte
du Pilori. Vers i53o, il exécuta dans la cathédrale la statue funéraire
d'Adrien de Henecourt, doyen du chapitre. Cette statue est placée dans
le déambulatoire contre le mur de clôture du chœur, sous une niche
ornée de bas-reliefs représentant l'histoire de saint Firmin.
H. Dusevel, Recherches historiques exécutées dans la ville d'Amiens, i858, p. 22,
2ô. — A. Dubois, L'œuvre de Blassel, célèbre sculpteur amiénois, 1862, p. 9. —
Jourdain et Duval, Les stalles et la clôture du chœur de la cathédrale d'Amiens,
1867, p. 96. — DehaisiNes, La cathédrale d'Amiens {La France monumentale, t. V,
p. 26'.
A 11 loine, artiste du commencement du xv" siècle, désigné sous le titre
« d'ymageur », vivait à Lyon vers 1408. On trouve encore un sculpteur
du même nom résidant dans cette ville, de 1496 à i499-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au mai" siècle, 1884, p. 17, 24.
Antoine, dit maître Antoine, exerçait son art à Dijon de 1467 à 1487.
Ce sculpteur, qu'il ne faut pas confondre avec Antoine Le Moiturier,
nous est connu par les requêtes qu'il adressait à la municipalité, pour
obtenir un dégrèvement d'impôts.
Bernard Prost, Une nouvelle source de documents sur les artistes dijonnais du
xve siècle (Gaz. des Beaux-Arts, 5 pér., t. V. 1891, p. 176.
Antoine «le Bruxelles. Voir Bruxelles (Antoine de .
Antoine de Haney. Voir Ilancy Antoine de).
Antoine delà Halle. Voir La Halle Antoine de
l4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Antoine «le Montyon. Voir Montyon Antoine de .
Anvers Hennequin d'), sculpteur en bois d'origine flamande, demeu-
rant à Rouen vers le milieu du xv' siècle, travaillait, de I407 à 14%; aux
stalles du chœur et à la chaire archiépiscopale de la cathédrale.
Arch. départ, delà Seine-Inférieure, C. 25o4, »5o5. — Langlois, Les stalles de la
cathédrale de 'Rouen, i838, p. i;i">. — De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1 849,
p. r.xix, 54i.
ApesiJieheni Henri d' , sculpteur ornemaniste d'origine flamande,
était occupé, en I35G-I357, au château d'Eseaudœuvres, près de Cam-
brai.
Arch. départ, du Nord; Registres relatifs au Hainaut; H. l>.h. — Dehaisnes, Hist.
tir Port dans la Flandre, etc., i88(>, Documents, p. 388.
Aplemain Pierre , vivait à la fin du xive et au commencement du
xv siècle. Il est cité au nombre des artistes qui ont travaillé, vers i^oi,
sous la direction de Claux Sluter, au portail de l'église de la Chartreuse
de Champmol, près de Dijon. Un extrait des comptes des ducs de Bour-
gogne porte :
« A Pierre Aplemain, 'tailleur d'ymaiges, pour la taille et la façon
de plusieurs tabernacles de pierre de portail de l'église, au pris de
XVIII gros chascun sepmaine. »
Arch. départ, de la Côle-d'Or ; B. 44jo. — Hossicnol, Ine. somm. des Arch. de
laCùle-d'Or, t. II, i8G4, p. 119. — Dehaisnes, Hist. del'art dans la Flandre, etc.,
i886, Documents, p. 7S2. — Cocrajod et Marcod, Musée de sculpture comparée,
Catalogue raisonné, 1892, p. 71.
Aipinsse lEnguerrand , sculpteur, architecte et peintre, était établi
au xiv° siècle en Picardie. En i344> on le trouve maître des oeuvres et
expert-juré de la ville de Noyon.
De La Fohs-Mélicocq, Les artistes du Nord de la France, 1848, p. 72. — Ch.
Baichal, Nom. di:l. des architectes français, 1887, p. ifi.
Ai'debolle ou Hardebolle Jacques, sculpteur en bois de la ville
de Saint-Omer, exécuta en i'322, pour l'église du couvent de Sainte-
Claire, quatre colonnes sculptées qui furent placées autour du grand
autel ; il reçut 48 sous pour ce travail.
J.-M. Hichard, Mahaut, comtesse a" Artois et de Bourgogne, 1887, p. 'no, 55i.
Ardenbourek Thomas d'i, sculpteur ornemaniste du xiv" siècle,
travaillait, en i356, au château d'Eseaudœuvres , près de Cambrai ,
et recevait pour ses gages 3 sous 6 deniers par jour. On rencontre
DE L ECOLE FRANÇAISE 10
aussi un Thomas de Lembourck, occupé à la même époque à Escau-
dœuvres ; ce doit être le même artiste.
Arch. dép. du Nord, Registres relatifs au Hainaul; II. a5i. — Dehusnes, Hist.
de l'art dans la Flandre, etc., 188G, Documents, p. 388.
Ardcnnois Jean, était au nombre des artistes employés, en i3j8,
aux sculptures de la flèche de la cathédrale de Cambrai.
Arch. dép. du Nord, Comptes de la fabrique d>- la calh. de Cambrai, uos ■>!>, ■>',,
•j.'i . — Deh.usnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 2g3 ; Documents,
p. ôôS, .">."> 4, 559.
AriiH'lin Dionise et Antoine , sculpteurs et peintres, résidant en
Anjou au commencement du xvn0 siècle, travaillent, en 1621, à l'église
du Puy-Notre-Dame arrond. de Saumur , et reçoivent 80 livres pour
avoir sculpté deux anges sur les portes du tabernacle du grand autel, et
pour les avoir dorés.
Arch. dép. de Maine-et-Loire; G. 2197. — C. Port, Lie. somm. des arch. de
Maint -et-Loire, tnno, p. ->j8.
Ai'iiiuis Jacques d' , sculpteur lorrain de la lin du xV et du com-
mencement du xvi'' siècle, se rendit en Italie et s'établit à Rome, où ou
le rencontre vers l'année 1600.
A. Bertolloti, Arlisti francesi in Roma nei secoli XV. XVI, XVII, i88«i, p. iiio.
— A. Jacquot, La sculpture en Lorraine. (Rt'un. des Soc. des beaux-arts des départ.,
1S88, p. 8.")(|.)
Arnaud (Daude , sculpteur-architecte, né vers 1262, vivait à Mont-
pellier; il y fut nommé consul de sa corporation en 1293 et en i323.
Il mourut vers i32<j. Il avait un frère, Guillaume Arnaud, architecte et
peintre, qui collabora à ses travaux et fut consul en i3'i5.
Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierres et autres aitistcs gothiques de Mont-
pellier, i844. P- •!■'•• — Bérard, Diet. des artistes français, 1872, col. 24.
\ 1-11:1 ml était établi à Perpignan au xiv" siècle. Le 10 avril i4i4i ^
passa un marché pour la construction d'un rétable destiné à l'église de
Bayes Pyrénées-Orientales .
I>i" Seigneur, Xoles sur l'Hist. de la sculpture française à" Eméric-David, 1S62.
p. .",„,,.
Arnaud (Pierre), sculpteur en bois, était fixé à Toulon dans la pre-
mière moitié du xvil0 siècle.
Cli. Ginoox, Revue de l'art français, 1892, p. 97, 98.
Arnaud do Solier. Voir Soliei' Arnaud del.
l6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEVRS
Arnauld «le Mozat- Voir Mozaf Arnauld de .
Arnault Guillaume , travaillait à Tours au xvif siècle. En 1620. lors
de l'entrevue de François Ier et du roi d'Angleterre, il exécuta une statue
de saint Michel, qui surmontait la tente du roi. Les comptes portent :
« A Guillaume Arnault, tailleur d'imaige, la somme de soixante et
dix livres tournois, pour l'image de saint Michel de six pieds de hault,
de boys de noyer, le serpent et pomme de dessous ; qu'il a baillé et livré
le tout prest de sa main, pour servir sur le hault du grant pavillon du-
dict seigneur, pour ce cy : la somme de LXX 1. tournois. »
Ce saint Michel fut peint par Jean Bourdichon.
De Labordf, Lu renaissance des arts à la cour it France, t. I, i85o, p. 181.
Ariiault Philippe , sculpteur et peintre du xvi" siècle, probable-
ment parent du précédent, résidait à Amboise, où il était occupé, en
i54*>. à peindre des armoiries pour la municipalité. Plus tard, en i55i,
il collaborait, sous la conduite de Jean Bassinet, aux préparatifs des
fêtes données par la ville, à l'occasion de l'entrée du roi Henri II.
Arch. comm. d' Amboise : AA. i32, fol. 63. — Chevalier. In», anal, 'les areh.
comm. d'Amboisi . i S74 , p. 55. — E. Giracdet, Les artistes tourangeaux, i88.">. p. li.
Arniel Jean , sculpteur ornemaniste, était employé à Dijon, en 1399,
à la décoration du tombeau de Philippe le Hardi, sous la direction de
Claux Sluter. Il recevait, pour ses gages, 1 franc par semaine.
Arch. départ. •/< la Côte-d'Or; B. 4447- — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 1886, Documents, p. 770.
Arnouv Pierre , surnommé le Lapidaire, sculpteur ornemaniste du
commencement du xvip siècle, originaire de la ville de Gray. en Franche-
Comté, fut probablement occupé dans sa ville natale aux travaux de
l'église paroissiale et à ceux de l'hôtel Gauthiot d'Ancier.
Arnouv Claude , fils du précédent, commença à travailler à Dôle,
en i545 ; il dessinait alors des plans pour les fortifications de la ville.
En i549, Pierre d'Andelot, abbé de Bellevaux, lui commanda des anges
en marbre pour son prieuré de Jouhe. L'artiste se rendit ensuite à
Besançon, et y fit, de i55o à i535, dans la cathédrale de Saint-Jean, un
jubé qui était orné de six statues et d'un bas-relief représentant la Cène.
Plusieurs de ces statues sont aujourd'hui à l'archevêché, et le bas-
relief de la Cène est. déposé dans la chapelle des fonts baptismaux, à la
cathédrale. De i536 à i563, il sculpta, dans l'église de Pesmes Haute-
Saùnc . le monument funéraire de Jean d'Andelot. bailli de Dùle, et
DE L ECOLE FRANÇAISE fj
de son frère, Pierre d'Andelot, abbé de Bellevaux ; cette œuvre existe
encore.
Parmi les autres ouvrages de Claude Arnoux, exécutés de 1064a i5^9,
on citait autrefois à Besançon, un Triton, une Nymphe et les Trois ('■ races,
décorant les fontaines de la ville, ainsi qu'une statue en bronze placée à
l'hôtel de ville, figurant Charles-Quint chevauchant un aigle à deux tôles ;
cette dernière statue a été détruite pendant la Révolution. A Salins,
en i5y8, il avait aussi enrichi les fontaines, d'un Hercule, d'une Isis et
d'un Neptune. On lui attribue, en outre, le beau buste en terre cuite
d'un seigneur franc-comtois, modelé en iôjo, qui se trouve à la Biblio-
thèque de Besançon, et le buste de Charles-Quint, posé autrefois au-
dessus de la porte de la grande salle du palais du Parlement, à Dôle.
Enfin, on serait porté à reconnaître la main de l'artiste, dans les mau-
solées de l'écuyer Jean de Visemal et de sa femme, Marie de Ghaussin,
qui se voient aujourd'hui dans l'église de Rahon Jura).
Arnoux Guillaume', dit Lulier, fils de Claude, naquit à Dôle, vers
le milieu du xvi° siècle. En i.">"9, il fit une statue de Bacchus, à Besan-
çon, et une statue de Neptune, à Salins. En i583, il travailla, dans cette
dernière ville, à la décoration d'une fontaine. L'année suivante, il re-
tourna dans sa ville natale, et y tailla, en albâtre, pour la chapelle de
la Chambre des Comptes, une Vierge, un saint Jean et un saint André.
Plus tard, en 1600, il était de nouveau à Salins, où il sculptait le tombeau
de Claude d'Eternoz. On lui doit encore une tombe, exécutée à Ghàteau-
Chalon, en l'an 1611.
L'art de la sculpture se continua longtemps dans cette famille, car
au xviii0 siècle, on trouve encore, à Besançon , un sculpteur du nom
d 'Arnoux.
Dom Grappin, Hist. abrégée d:i comtéde Bourgogne, 1780, p. 5i>4 - — BEciiET,Ikc7ier-
ches historiques sur la ville de Salins, i85o, t. Il, p. 296. — Castan, Mém. tir lu
Soc. d'émul. duDoubs, /\e série, 5° vol., 1867, p. 198. — Inventaire général des
Richesses d'art de la France (Province, monuments civils, t. II, 1887, p. i"\ 55.). —
J. Gauthier, Annuaire duDoubs, 18S7, p. ?■>- ; 1890, p. 48. — Idem, Bulletin de
l'Acad. de Besançon, 1890, p. 112, i.'ii. — Idem, L'ètjlise paroissiale de Pcsmes
(Congrès archéol. de France en 1891, p. 5o6, 007). — Idem, Dict. des artistes
francs comtois antér. au xix° siècle, 1892, p. 2. — Idem, Les initiateurs de l'art en
Franche-Comté (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 189^, p. ijn, à 621. et
pi. XXVII; 189G, p. 395 et suiv., pi. XXXI et XXXII).
Arnulplii Jean , sculpteur de la ville d'Aix en Provence. Son nom
est gravé sur une statue en bois représentant sainte Consorce ou Con-
sorcie, qui avait été commandée par le Parlement, lors de la peste, en
14GG. Celte statue, qui avait disparu, a été retrouvée dans des fouilles
faites aux environs d'Aix. et elle fait partie actuellement d'une coller-
l8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
tion particulière. On lit sur le piédestal : Su Consorcia. Virgo ij66 .
Hanc ymaginem. Fecit Jlr Arnulphy. Civitatis aquensis.
Au xvme siècle, on rencontre à Aix deux peintres, Claude et Pierre
Arnulphi, morts, l'un en 1786, et l'autre en i;65; seraient-ce des des-
cendants de notre sculpteur ?
Barthélémy, Documents inédits sur divers artistes inconnus de Marseille et d'Aix
du xiv* au \\t siècle, iSs:>, p. -S, 79.-
Arras Mathieu ou Mathias d . sculpteur-architecte du xive siècle,
originaire d' Arras, travaillait ii Avignon en i34'j, quand il l'ut appelé à-
Prague, par le roi Jean de Bohème. Il commença dans cette ville la
construction de la cathédrale dédiée à saint Wit, qui ne fut achevée
qu'eu i385. Il travailla également, en 1 348, au château de Karlstein, que
Charles IV Taisait alors édifier près de Béraun, en Bohème. Il mourut à
Prague, en i35a.
Le portrait de Mathieu d' Arras se trouve dans la galerie de la cathé-
drale de Prague, avec l'inscription suivante, datant de la fin du xivc ou
du commencement du xvc siècle:
« Mathias natus de Arras, civitate Francie, primus magister iabrice
hujus ecclesie. quem Carolus Quartus. pro tune inarchio Moravie, cuin
elevatus fuerat in regem Bomanorum in Avinione, abinde adduxit ad
fabricandam ceclesiam istam, quam a iundo incepit Anno Domiui
M°CCC XL1I et rexit usquead annum M'CCC LU, in quo obiit. »
On attribue à un autre artiste français, du nom de Pierre Arler, de
Boulogne-sur-Mer, la continuation des travaux laissés inachevés par
Mathias dArras. C'est une erreur, causée probablement par une mau-
vaise lecture de l'inscription mise sous le portrait du deuxième archi-
tecte-sculpteur de la cathédrale de Prague. Ce Pierre Arler ou Parler,
fils d'un maître Henri, architecte, natif de Gmiind en Souabe, devait
être originaire de la ville de Bologne. Il ne faut donc plus le compter au
nombre des artistes français qui ont travaillé à l'étranger.
Naglf.r, Kùnstler-Lexicon, t. I, i835, p. 162, 168. — Di Seigneur, Noies sur
l'Histoire de la sculpture française oVEtnéric-David, 1862, p. 3o3. — A Darcel, Les
architectes de la calhédraU d( Prague Annali s archéologiques, t. XXIV, 1864, p. 55 1-
550). — Dcssiecx, Les artistes français à Vétranger, 1S7G, p. 10, 1- \.
Arras Pierre d' . sculpteur-architecte, né à Arras vers i355, vint
s'établir à Amiens, où en i386, il dressa les plans des cinq tours du pont
de Mailly.
Dusevel, Recherches historiques sur les ouvrages exécutés dans Amiens, 1S08. —
Cli. Bait.hu., Nouo. diel. des architectes français, 1887, p. 18.
Arras Jean d' , résidait à Paris à la fin duxm' et au commencement
du xiv siècle. Il travailla, sous la direction de maître Pierre de Chelles,
DE LECOLE FRANÇAISE Te)
au tombeau de Philippe III, dit le Hardi, mort en i28."> à Perpignan,
dans le cours de son expédition contre le roi d'Aragon. Ce mausolée lut
exécuté de 1299 à i3o7, et placé dans l'église abbatiale de Saint-Denis.
On constate dans le journal du Trésor de i'3o8 (i), au 22 novembre, un
paiement de 110 sous parisis forts, à « Isabellis, relicta defuncti Johannis
de Atrabato, pro operibus factisper eum, dum vivebat, circa sepulturam
domini régis Pbilippi quondam ». Le tombeau en marbre noir a disparu,
et il ne reste aujourd'hui que la statue funéraire en marbre blanc :
c'est, à Saint-Denis, la plus ancienne des effigies authentiques des rois
de France. Jean d'Arias est peut-être un des deux artistes figurant
sur le rôle de la taille à Paris, en 1292, sous le nom de « Jehan l'yma-
gier ».
H. Géhai'd, Le rôle de la taille à Paris, i8.">7, p. 24, 70 (L)oe. inêd. sur l'Hisl. 'le
France). — Bernard Prost, Quelques documents sur l'histoire des arts ru France,
d'après un recueil ms. de la bibliothèque de Rouen (Gaz. des beaux-arts, 1 pér.,
t. XXXVI, 1887, p. aô6, 257). — Courajod et Marcou, Musée de sculpture comparée,
Catalogue raisonné, 1892, p. l\.
Arras Nicolas , né à Arras dans la première moitié du xvie siècle,
se rendit en Italie et se fixa à Rome. Il exécuta, dans cette ville, de nom-
breux travaux qui lui acquirent une grande réputation. Il fit d'abord
dans la chapelle Sixtinc, pour la famille Santa-Fiora, des bas-reliefs
figurant le comte de Santa-Fiora combattant les héréticpies. La même
famille lui commanda aussi une statue de Marc-Antoine Colonna.
Dans l'église Saint-Jean-de-Latran, il sculpta au tabernacle du maltre-
autel, un bas-relief, une statue deMelchisedech et un ange de grandeur
naturelle. Son œuvre la plus importante se trouvait dans l'église Santa
Maria delT Anima : c'était le mausolée de Charles-Frédéric, duc de
Clèves, mort à Rome, en i5^5, à l'âge de dix-neuf ans Le duc, armé de
pied en cap, était représenté à genoux sur le dé du tombeau ; surle pour-
tour, on voyait les statues de la Religion et de la Foi, ainsi que celle du
pape Grégoire XIII présentant au duc une épée ; au-dessus, était placé
un bas-relief du Jugement dernier. Nicolas d'Arras mourut h nome,
en 1598.
Baglio.ne, Le vile de piltori, scullori cd archilctti, p. 67. — L. Ddssieus, Les
artistes français à l'étranger, 187G, p. /|6i.
Arthur «le Loing. Voir I.oiiiiï (Arthur de).
Artois (Mathurin d'), était au nombre des sculpteurs employés au
château de Fontainebleau, de i537 à i54o; il recevait 3o livres par mois
pour ses gages.
De Labûrde, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. iôj.
(1) Tome III, f" 12.
20 DICTIONNAIRE DES SCI'LPTEURS
Avilis, sculpteur et architecte du xviic siècle, élève de Dominique
Bachelier, travaillait à Toulouse, où il donna le modèle d'un retable
pour l'église Saint-Nicolas, dans le faubourg Saint-Cyprien. En iGio, il
exécuta avec Guépin le Tourangeau, le jubé de l'église Saint-Etienne,
qui est aujourd'hui démoli, lui iliiii. il collabora, toujours avec Guépin,
à la décoration de l'hôtel du président Clary.
Cavla, Toulouse monumental et pittoresque, p. 12. — Cli. Bauchal, Nouv. dict.
des architectes français, 1887, p. n).-
.Ysqtlilinus, abbé du couvent de Moissac, près de Cahors, sculpteur-
architecte du commencement du xu- siècle, aurait construit, de 1104 a
no'i, lecloitreet le portail de l'église de son abbaye.
D'Acherit, Spicilegium, sive collectio, elc. — Bérard, Uicl. biogr. des artistes
français, 1872, col. 28. — Cli. Bauchal ,*2Voui; . diei des architectes français, 1887,
p. m,.
Asscv Philippe), était occupé, en 1601, à la cathédrale de Sens, et
recevait 20 écus pour différents travaux de sculpture exécutés au puits
du cloître de cette église.
Areh. départ, de l'Yonne, G. 843. — <Jl axtin, Inv. somm. des archives de l'Yonne,
l. II, i8;5, p. 171 .
Atlicnon Arnold , exerçait son art à Poitiers au xive siècle. Il
sculpta, en 1384, quatre tètes d'angelots et une tète de cerf pour le
bateau que le duc Jean de Berry se faisait alors construire. Il toucha,
comme salaire. 21 livres 4 sous.
A. de Champeadx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
IN;|'|, p. 16, 92.
Allaii Gérard , sculpteur d'origine anglaise, était établi à Avignon
au commencement du xvne siècle. En i6i5, il lit une croix qui fut élevée
sur la place Saint-Didier.
P. Achard, Notes sur qw Iqites ancii ns ai'lislcs d'Avignon [Archives de l'art fran-
çais, Docum nls.t. IV, i855-i856, p. i85).
Atibclmcr Adam d , sculpteur en bois, vivant à Troyes au
x\ i<= siècle, dirigeait, en i524-i525, les travaux des stalles du chœur de
la cathédrale; il gagnait par jour, •- sous G deniers.
Ai'li. défart, de l'Aube, <i. 1.590. — D'Arbois de Jibuntille, Inv. somm. des
ni hives de l'Aube, t. 1, 1869, p. Ô21. — Assier, Les arts et les urtistes dans l'an-
cienn capitale de la Champagne, 1876, p. io5.
Aiilu'i'l l'imagier, habitait !i Paris sur la paroisse Saint-Germain, à
la lia du xme siècle. En 1292, il figurait sur le rôle de la taille comme
DE L ECOLK FRANÇAISE 21
payant •!% sous. Il devait avoir une certaine situation, car de tous les
sculpteurs de l'époque, c'était de beaucoup Le plus imposé.
II. Géraud, La luillc à Paris, 18Ô7, p. 58. (Doc. inéd. sur l'ilist. de France.)
Auhcrl (Jean), artiste d'origine flamande, neveu d'un Pierre Aubcrt,
sculpteur de lâ'ville de Tournay, résidait à Paris vers Iafinduxve siècle ;
il était qualifié imagier d'ivoire. Les comptes de l'argenterie de Char-
les VI en l'ont mention au sujet de diverses réparations exécutées, en
l388, dans la chapelle et dans l'oratoire du roi :
« A. Jehan Aubcrt, ymagier, demourant à Paris, pour deniers à lui
paiez, qui deubz lui estaient pour sa paine et sallaire d'avoir rappareillé
et mis à point une crosse d'yvoire de la chapelle du Roy nostre sire, et
pour avoir burny, nectoyé et mis à point uns tableaux d'ivoire de ladicte
chapelle et oratoire LXXVI sols parisis i.»
En i3y5, Jean Aubcrt vendit à la reine Isabeau de Bavière « une
absconce (lanterne) d'ivoire pour mettre la chandelle quant la Royne dit
ses heures (2). »
Un sculpteur de ce nom travaillait à Lyon vers l'année i38(J ; il est
possible que ce soit le même artiste. On trouve encore trace d'un Jean
Aubert, sculpteur et orfèvre, établi à Tours en i36i.
Cli. Grapïdmaison, Doc. inéd. pour servir à l'hist. des arts en Towaine, 1S7",
p. a'i'i. — A. Jal, Met. erit. de biôgr. et d'hist., iStï, p. 78. — Natalis Rondot, Les
Si ulptcurs de Lyon du xive au xvm8 siècle, i88.'i, p. i5. — Dehaisnes, llisl. d: l'art
dans la Flandre, etc., 1886, Documents, p. .Vi7.
Aubin Nicolas , sculpteur et architecte, collaborait à Paris, en i55o,
avec son confrère Liger de Parou, à différents travaux de sculpture,
entrepris d'après les dessins de Philibert de l'Orme, dans la chapelle
des orfèvres ou de Saint-Kloi, rue des Orfèvres.
B.iron Pichon, Mémoires de la Société de l' Histoire de Paris, etc., t. IX, 18S2,
P !)r'-
Aiiliin 'Jeani, vivait à Avallon Yonne, au commencement du
xvii'' siècle. On lit dans les archives communales de la ville, à l'année
1624 :
« A Jean Aubin, menuisier, pour avoir fait les deux images N. D.
à côté du crucifix, 12 livres — Au même, pour avoir l'ait et taillé
l'image du Sauveur en pierre, mise sur legrand portail de la Maladière,
y compris i(i sols pour porter lad. image. 10 livres, <> sols. »
Jean Aubin travaillait encore ;i Avallon en i<)'3a .
Archives communales d'Avallon; GG. 181, 189. — L. IV.ot, lue. anal, des archives
d'Avillon, 1882, p. 3i8, ôao.
(1) Archives nationales; KK, l'J, folio '.»:> v .
(2) Archives nationales ; KK, 41, folio 60.
22 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
AiiIipj Jean , sculpteur en bois de la ville de Tours. Au mois
d'octobre i \~i, il prête serment de fidélité au roi Louis XI.
Aubrv Pierre , tils du précédent, passe marché à Tours, le
22 décembre i53i), pour « le parachèvement de deux tables d'autel qu'il
devra décorer d'imagerie bien et deument, ainsi qu'elles ont été com-
mencées, et cela moyennant le prix de 5 livres tournois ».
E. Giraddet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 7.
Audefroj Chrétien , sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle,
vivait à Béthune, où, en 1470, il exécutait un jubé pour la cathédrale. En
1 ',i),'i, il était occupé à divers ouvrages que lui avaient commandés les
échevins pour l'hôtel de ville.
Amlefroy Jean), lils du précédent, travaillait avec lui à Béthune
en 1 '(y.">. Plus tard, en 1010, il collaborait à la construction d'un pont de
la ville.
De la Fons-Mélicocq, Les artistes du nord de la France, i8'|8, p. 88, 191 . —
A. deChampeaox, Le meuble, t. I, i885, p. 108.
Audeiiehem Gilles d' , sculpteur en bois, qualifié « tailleur de
coutel », était au nombre des artistes employés, de 1299 à i3o6, par
Mahaut, comtesse d'Artois, à la décoration du château d'Hesdin Pas-
de-Calais .
Archives départ, du Pas-de-Calais, A., 180, igi, 19S. — Dehaisnes, Hist. de
l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 417; Documents, p. i5o, iâa, i58. — J.-M.
Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 5o8.
Audinel Etienne , sculpteur du xve siècle, originaire du diocèse de
Cambrai, se rendit dans le Midi, mais on ignore à quelle époque ; on sait
seulement qu'il se trouvait à Carpentras en i447- H '•* ensuite un
voyagea Marseille, et vint se fixer définitivement à Aix en Provence,
en i45o. Le 22 avril i44", il passa un marché avec les prieurs de la
Confrérie de Xotre-Dame-de-la-Garde, à Marseille, pour l'exécution de
sept bas-reliefs, représentant les sept mystères joyeux de la Vierge :
Y Annonciation, la Nativité de N.S., VAdoration des Mages, la
Résurrection, l'Ascension, la Transfiguration et l'Assomption. Ces
œuvres étaient destinées à orner les oratoires, construits sur le chemin
conduisant à l'église, sur le haut de la montagne. L'artiste s'engageait
pour 2'3'3 florins, à terminer sontravail en cinq ans et à faire transporter
à Marseille, chaque bas-relief à ses frais. Il est fait mention, pour la
dernière fois d'Etienne Audinet, en 1^66; il était alors occupé à sculpter
DE 1. ECOLE FRANÇAISE a'3
une croix en pierre, (jour un sieur Barthélémy Denan de Marseille; cet
ouvrage lui lut payé 20 florins.
. Barthélémy, Documents inédits sur divers artistes Inconnus de Marseille cl d'Aix
ilu xiv" ou xvi' siècle, i885, p. 7(1, 77.
Audis Jean . qualifié « ymagier en pierre ». travaillait à la cathé-
drale de Rouen vers le milieu du xve siècle. En i4">7, il recevait
10 livres « pour avoir fait ung grant ymag-e de Saint-Michel de la pierre
de l'œuvre à mestre au dessous de l'O du bas du portail aux libra-
tiers » 1 .
Archives départ, de la Seine-Inférieure, G. 24<tr>. — De Beairepaire, Inv. somm-
des archives de la Seine-Inférieure, t. II, p. .Vin, 55i.
Autlusson Jean . sculpteur en bois et maître menuisier de la ville
d'Angers, sculptait, en 1018, les stalles de l'église Saint-Pierre. En 10^1,
il était occupé à l'Hôtel-Dieu.
C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. 6. — A. de Champeaix, Le meuble, t. I,
i885, p. 1 G 1 . — E. Bonnaffé, Le meuble en France au svi° siècle, 1S87, p. 70.
Autreul, sculpteur angevin du xvne siècle, cité par M. CélestinPort,
d'après le passage suivant d'un manuscrit conservé à la cure de Candé
Maine-et-Loire : « Le ai avril 1G42, les images de saint François et de
sainte Marguerite ont été apposées sur l'autel de Saint-Denis de Candé,
par un nommé Augeul qui les avait f'aictes de terreau Gué-de-Louerre
et sont de deux ou trois lopins chaque ymage. »
Célestin Port, [.s artistes angevins, 1881, p. 8.
Aiiii'iei* Pierre , sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Montpellier, sculpte en i4'.)i, pour la salle des Conseils, de magnifiques
boiseries aux armes de la municipalité.
Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, 1844, P. 62. — Ed. Bomvaffé, Le meuble en France au xne siècle, 1887,
p . m.".
Aubiers (Jean), était établi à Tours, au commencement du xvie siècle.
11 exécuta, vers 1Ô1 1, la sculpture d'une grande croix en pierre, placée à
l'entrée du cimetière de Bueil Indre-et-Loire . Un extrait des comptes
de la fabrique de l'église collégiale de Bueil. dit en effet :
« A Pierre Chotard, maezon, pour sa peine d'avoir fait la grant croix
du cymetière, à lui marchandé par lesdits procureurs du consentement
des paroissiens «à la somme de CV s. t. — Item, à Jean Augiers, ymager,
pour sa peine d'avoir faict et enlevé les ymages de la dicte croix en
.1 Portail des libraires.
24 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
pierre, à luy payé tant pour sa peine que pour despens et de marché à
luv faict du consentement des paroissiens, la somme de CV s. t. »
Cette œuvre subsiste encore aujourd'hui.
Bourassé, Nolici sur l'église de Bucil Mémoire de la Soc. arehéol. de Touraine,
t. VII. p. i85 et suiv.J. — Cli. Grandmaison, Documents inédits pour servir àl'hisl.
des arts en Touraine, 1870, p. aïo. — E. Girudet, Les artistes tourangeaux, i885,
p. .,.
Aulbicr Raoul de 1" , sculpteur Orléanais du milieu du xvie siècle,
entreprit pour la chapelle du château de la Châtaigneraie, dans le Poitou',
entre Bressuire et Fontenay-le-Comte, la sculpture du tombeau d'un
seigneur, nommé André de Yivonne. Ce monument a disparu ; il se
composait d'une urne et d'un bas-relief, où le défunt était représenté à
genoux devant saint André, son patron. Voici, au sujet de cet ouvrage,
une quittance de l'artiste, datée du 10 août l556 :
« Honorable homme Raoul de l'Aulbier, maistre sculpteur à Orléans,
confesse, par ces présentes, avoir eu et receu de haulte et puissante dame
Jehanne de Yyvone, demeurant en ceste ville de Paris, en la cyté, la
somme de soixante-cinq escuz, pour le parfin du prix etcoult d'un tableau
de marbre blanc, ouquel est feu hault et puyssant André de Yyvone,
père d'ycelle dame, en priens de genoil, en avant de Monsieur sainct
André, son patron, et la boéste au cœur du dict seigneur icelle de
marbre noir, qui seront en la chappelle que le dict feu a ordonné estre
en sa maison de la Chastaigneraye : de laquelle somme le dict Raoul, se
contente et se tient pour et duement payé. Fait et passé à Paris, l'an mil
Ve cinquante et six, le dixiesme jour d'avril. Raoul de l'Aulbier. »
Benjamin Fillon, Poitou d Vendée, t. II, i865, article sur la Châtaigneraie, p. 3 —
L. Palcstre, La Renaissance en France, t. III, (885, p. -n-.
Aiileuil Gilon d' , sculpteur ornemaniste, travaillait à Poitiers, en
i38'3, sous la direction de Guy de Dammartin, à la tour de Maubergeon
et au palais du duc Jean de Rerry : il touchait 5 sous de gages par jour.
A. de Champeaix, Lis travaux d'art exécutés pour Jean de France, due de Berry,
1894, p. iô, 89.
Auther. Ce sculpteur, parait-il, d'origine italienne, était occupé, en
i~i-~. à l'ornementation intérieure du palais ducal de Nancy.
H. Lepaoe, Lepalais ducal de Nancy, 1802, p. 71.
Auvillei'S Jean d' , sculpteur en bois de la ville de Cambrai, tra-
vaillait, en 1398, à la cathédrale, et recevait i'3 livres 4 sous pour la
sculpture de la clôture de la chapelle Saint-Etienne.
J. Hoidov, Histoire artistique de la cathédrale de Cambrai, 1S80, p. 169.
DE L ÉCOLE FRANÇAISE 20
Axci'iiier (Antoine), résidait à Amiens au commencement du
xvie siècle. En i5oS, il fut chargé par le chapitre de la cathédrale, d'exé-
cuter les sculptures des stalles du chœur de cette église. Le registre ma-
nuscrit des chapitres généraux de la cathedra le porte : « Quant aux sculp-
tures et histoires des scelleltes stallesi le marché en l'ut t'ait à part, avec
Antoine Avernier, tailleur d'images à Amiens, moyennant 32 sols la
pièce ». Le travail, commencé le 3 juillet 1Ô08, fut terminé le 24 juin
i522 ; la dépense totale se monta à n,a3o livres 5 sous. Antoine Aver-
nier eut, comme collaborateurs, trois maîtres menuisiers ou sculpteurs
en bois de la ville. Le premier, Arnould Boullin, avait passé un marché
à part avec le chapitre, en i5o8, et s'était vu adjoindre, en iôo<),
Alexandre Hue t. Le dernier, Jean Turpin, apparaît en 1016; son nom
est gravé sur une des stalles, suivi de la mention : « Dieu te pourvoie »,
avec les dates i5io,-i52i.
Les chanoines Jourdain et Duval, qui ont écrit une étude spéciale sur
ces stalles, se sont livrés à une statistique assez curieuse ; ils ont relevé
plus de quatre cents sujets sculptés, et, malgré la suppression de huit
stalles au xvme siècle et le vol de quatre-vingts statuettes en i83g, ils
évaluent à trois mille six cent cinquante le nombre des personnages, des
figures, des animaux et des monstres qui se voient encore aujourd'hui.
Un tel ouvrage coulerait maintenant plus de cinq cent mille francs.
Jourdain et Duval, Les Slalles de la cathédrale d'Amiens, 1849, p. ^0 ; éd. 18G7,
p. 1-8. — II. Dusevel, Notice sur l'église cathédrale d'Amiens, 1853, p, <|o. —Idem,
'Recherches historiques sur les ouvrages exécutés dans la ville d'Amiens, i85S, p. 20.
— H. Dusevel et A. (Jozé, Les églises, châteaux et beffrois de la Picardie et de l'Artois
[La cathédrale d'Amiens, p. i(>). — Du Seigneur, Notes sur l'Hist, de la scnlpt.
franc. d'Eméric- David, i8(>2, p. 019. — Dehaisnes, La cathédrale d'Amiens (La
France monumentale, t. V, p. ■->!>). — L. Gonse, L'art gothique, 1890, p. 4")».
Avesnes (Jean d'j, sculpteur-architecte, demeurait à Lille et travail-
lait, en 138^, à l'église Saint-Pierre, à raison de 8 sous par jour. Il vivait
encore en i3t)7, car à cette époque, la municipalité l'envoya à Béthune
acheter des pierres pour le compte de la ville.
Archives départ dit Nord.. Fonds de St-Pierre de Lille; registre."/!. — Dehaisnes
Histoire de l'art dans la Flandre, etc., 1886, Documents, p. 655, 7/12.
. Vrigny (Simon), sculpteur et architecte de la ville de Chàlons, exé-
cuta en 1020, en collaboration de deux de ses confrères, Huguet et Jean
Lecomte, une chaire à prêcher en pierre, destinée à l'église du couvent
des Augustins. Cette chaire, commandée par une confrérie de la ville,
devait être ornée, d'après les termes du marché, de cinq figures, « assa-
voir, les quatre docteurs de l'Église et saint Paul, le tout taillé en la
pierre d'icelle chayère et au-dessus sera un crucifix fotirny de deux
yinages, Noslre Dame et saint Jehan, et au-dessus un pellican qui por-
26 DICTIONNAIRE 1>KS SCULPTEURS
tera les armoiries de ladite confrérie ». Cet ouvrage fut payé aux artistes
la somme de Ô.j livres tournois.
L. Grignok, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1889, p. 53.
Ayniard Simon , sculpteur ornemaniste, travaillait, en i'38'3, à la
décoration du château que le duc Jean de Berry se faisait construire à
Poitiers.
A. de Champkacx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Bevy,
1894, p. 12.
liaclielier Nicolas , naquit à Toulouse le 1- juin i|S5. Son père,
sculpteur et architecte, originaire de la Toscane, étant venu s'établir
dans la capitale du Languedoc, en 1^72, s'y était marié, et avait eu trois
fils, dont Nicolas, qui devint son élève et suivit sa carrière.
Nicolas Bachelier, sans doute d'après les conseils de son père, se ren-
dit, tout jeune encore, en Italie, pour se perfectionner dans son art. Il
étudia sous Michel-Ange et séjourna à Rome et à Florence, où il exécuta
différents ouvrages. Après être resté plusieurs années enltalie, il revint
à Toulouse en 1010. Nommé maître des œuvres de la ville, il fut chargé,
tout d'abord, de plusieurs travaux à l'intérieur de l'Hôtel de Ville, au
Capitole. Dans la cour, il éleva deux portes, dont lune subsiste encore
et est ornée de trois figures dues à son ciseau ; l'autre a été détruite en
1*1 - 1 . Il lit aussi une Renommée en bronze pour le dôme du donjon :
cette statue surmonte maintenant la colonne, érigée sur une place de la
ville, à la mémoire du général Dupuis. En i.Vjj, il donna les dessins des
superbes boiseries de l'église Sainte-Marie d'Auch, pour lesquelles il
tailla lui-même quatre grandes figures. En i533, il exécuta pour l'église
Saint-Bertrand de Comniinges, de magnifiques stalles sculptées en bois
d'olivier. De i53/| ii i.")'(ô. il construisit le château de Montai.
1 Plusieurs fragments de cette porte sont déposés au musée de la ville.
1>F. L ECOLE FRANÇAISE 2J
Ces travaux terminés, il commença le château et l'église d'Assier,
dans laquelle il éleva, en [555, le tombeau de Gabot de Genouilhac,
gouverneur du Languedoc. Entre temps, à Toulouse, il restaura et orna
de ses œuvres un grand nombre de monuments religieux, tels que : la
cathédrale Saint-Etienne, les églises des Cordeliers, des Trinitaires, de
Saint-Nicolas, de la Dalbade, des Chartreux et de Saint-Barthélémy. Il
entreprit également la construction du portail de la basilique de Saint-
Sernin ; ce portail est aujourd'hui un des plus beaux spécimens de l'orne-
mentation du commencement de la Renaissance. Parmi les édifices civils,
il décora l'hôtel d'Assezat, l'hôtel Bernouï (i) (en partie détruit), l'hôtel
Lasbordes, l'hôtel de Catalan et le portail de l'hôtel Saint-Jory. En iô4'3,
il commença le pont Saint-Cyprien, qu'il ne put achever. Il travailla
ensuite à la cathédrale de Rodez, où on lui doit la porte d'entrée de la
sacristie. Enfin, il dirigea les travaux du clocher de l'église collégiale
de Yillefranche-en-Rouergue.
Vers la fin de sa carrière, Nicolas Bachelier aurait été mandé en
Espagne par Charles-Quint ou par Philippe II, mais on ne possède à ce
sujet aucune donnée bien certaine. 11 serait aussi l'auteur d'un projet de
canal pour la jonction des deux mers, projet fait en i54a, qui, d'ail-
leurs, ne fut jamais mis à exécution. Il mourut en i5^2. Il jouissait à son
époque d'une grande réputation, qui se perpétua longtemps après sa
mort, car un de ses compatriotes, le peintre Hilaire Pater, qui vivait
cent ans après lui, le qualifie encore du titre de « grand et fier sculp-
teur». Son buste se trouve aujourd'hui dans la salle des Illustres, au
Capitole de Toulouse.
Bachelier Dominique , sculpteur et architecte, fils du précédent,
commença à travailler à Toulouse avec son père, auquel il succéda
dans la charge de maître des œuvres de la ville. En i58o, il était
occupé aux fortifications du vieux cimetière de l'église de Villefranehe-
en-Rouergue. Plus tard, à Toulouse, il construisit, en collaboration de
Pierre Soull'ron, l'hôtel du président Clary et édifia, de 160;; à 1612, le
portail de l'église Saint-Pierre. Il continua aussi les travaux du pont
Saint-Cyprien, qui avaient été entrepris par son père, et qui furent
terminés par Pierre Soufl'ron. Dominique Bachelier mourut en io'i5.
Hilaire Pater, Songe énigmatique sur la peinture, i658, p. 5o. — bulletin monu-
mental,t. I, 1 834, p. 2~-'i{)- — Eméric-David, Histoire, de la sculpture française,
1817-1812, p. 17;). — ■ Victor Advielle, Les beaux-arts en Rouerijue (Soc. des lettres,
sciences et arts de l'Aveyron, 1868, p. i34) — Cayla, Toulouse monumental et pitto-
resque. — L. Di'ssieox, Les artistes français à l'étrang r, 1876, p. 5(3r, /|fii. —
E. Jolibois, L'histoire des beaux-arts à Toulouse (Réun. des Soc. des beaux-arts des
départ , 1871), p. 5.Ï, 54).
(1) Aujourd'hui le lycée,
a8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Baelicl Macé , demeurant à Paris, s'engage, en iôu^. à sculpter
pour le couvent des Chartreux, moyennant 25 écus d'or soleil, « une
ymage de Nostre Dame assise dedens ung tableau ».
Coyecque, Bull. de la S"-, de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, iS;p, p. i3o.
— J. Gl'iffkev, Renue de l'art, français, i8qC>, p. 10.
liiii'luil Jacques . dut naître à Troyes en Champagne, vers i^~o.
C'est en i4<)'3 que les comptes de la ville en font mention pour la pre-
mière fois. Plus tard, en l5oo, il sculpta tous les marbres du tombeau
de Henri de Lorraine, évêque de Metz, et le mausolée de Ferry II, sei-
gneur de Joinville, et de sa femme, Yolande d'Anjou, reine de Sicile.
Ces tombeaux se trouvaient dans la collégiale Saint-Laurent, dépendant
du château de Joinville. Un compte rendu d'Arnoul Vivien, chanoine
de Troyes. secrétaire de l'évêque de Metz, nous donne sur ces travaux
les renseignements suivants :
« A Jacques Bachot, tailleur d'ymaiges, demourant à Troyes, la
somme de huit vingt livres tournois, c'est assavoir sept vingt dix livres
tournois pour sa peine et salaire avoir faict de son mestier les ouvrages
cy après déclarez: Premiers... pour avoir taillé et assise la pierre de
marbre faisant le soubzbasscment de la sépulture de mondit seigneur
que puis naguères il a faict mettre et asseoir en sa chapelle de nouvel
édiffîée en l'église collégiale Saint-Laurent de Joinville... — Item pour
avoir taillé et assis la tombe de marbre ensemble les soubzbassemens
que mondit seigneur a fait mettre et asseoir au cueur de ladite église
sous les sépultures de feuz de glorieuse recorda tion monseigneur le
comte Ferry et madame Volant d'Anjou, jadis son espouse... - Item
pour avoir taillé et assis les deux tables en pierres de marbre, ensemble
les soubzbassemens de deux petitz autels que mondit seigneur a fait
mectre et asseoir soubz le jubé de ladite église SaTnct-Laurent avec une
autre table en pierre de marbre pour servir au grant autel du cueur
d'icelle église. Et dix livres tournois que mondit seigneur a données et
octroyées audit Jacques pour le drap d'une robe... »
La statue, placée sur le tombeau de l'évêque de Metz, était en bronze
et représentait le prélat agenouillé, revêtu de ses habits sacerdotaux:
c'était l'ouvrage d'un artiste lorrain, nommé Henrion Costerel. Ces
monuments ont été détruits en l'JQ'S.
Jacques Bachot fit aussi de nombreux ouvrages pour les églises de
Troyes. En i5o4, il exécuta une statue de saint Pierre pour la cathédrale ;
en i5o6, une Xotre-Dame-de-pitié et deux anges pour l'église Saint-Jean;
en i524-iÔ25, une Xotre-Daine pour l'église Saint-Pantaléon, et une
autre pour le grand autel de l'église Saint-Xicolas. On rencontre
également son nom dans les comptes de l'église Saint-Jean en i5aG.
DE L ECOLE FRANÇAISE 29
L'artiste, qui devait jouir dans sa ville natale d'une assez grande répu-
tation, l'ut nommé, en i5i3, député des peintres, des brodeurs et des
tailleurs d'images. Dans la suite il fut appelé en Lorraine, où il sculpta,
dans l'abbaye de Saint-Nicolas-du-Port, une Mise au Sépulcre, placée
dans une crypte sous le chœur de l'église: cette œuvre existe encore
aujourd'hui. Dom Calmet en parle dans son histoire de la Lorraine :
« Jacques Bachot, dit-il, sculpteur laineux de son temps, a travaillé le
sépulcre qui se voit à Saint-Nicolas en Lorraine, avec les ligures qui y
sont. Chàteaurou, bourgeois de Troycs en Champagne, dans son voyage
manuscrit, qu'il fit à Saint-Nicolas, en i53a, dit que ce Jacques Bachot,
tailleur d'images, étoit un des plus singuliers ouvriers du royaume de
France. »
Jacques Bachot mourut probablement en Lorraine, vers i54o. On
trouve encore, dans les comptes de l'époque, un peintre de ce nom qui
résidait à Troyes en i5io, : c'est peut-être le même artiste.
ltiichof Mare , frère, ou tout au moins parent du précédent, naquit
à Troyes vers 1480. Il travaillait, en i5i5-i5i7, à l'église de Sainte-
Madeleine, et recevait, d'après les comptes de la fabrique, 90 sous en
paiement, « pour avoir fait du portier du sépulcre ung sainct Pierre —
lequel a refaict la teste tout entièrement, l'estomac, les bras, les elerfz
et reblanchi tout le reste d'icelluy ymage, -- que aussy pour avoir faict
une main et une croix à sainct Michel, lesquelz ymages sont assis d'une
part et d'autre du portail d'icclle église du costé devers le cyme-
tière » .
Une requête que la femme de Marc Bachot adressait, en i524, aux
échevins de la ville, afin d'obtenir pour son mari l'exemption du guet,
nous lait connaître différentes particularités de la vie du sculpteur. 11
était fort jeune alors, et les travaux dans sa ville natale ne suffisant pas
à assurer son existence, il devait souvent aller travailler au loin. Dans
cette requête, Barbe Bolin, femme de l'artiste, expose « que les dits con-
joints sont jeunes et nouvellement mariés et de petites faculletez, et
qui ont leurs vies à grant peines et labeurs, et n'ont aucunes rentes ou
revenus pour eux vivre sy non par le moyen de leur industrye, et que
le dit Marc au moyen de quoy ne pouroit bonnement gaingner sa vye,
de sa femme, enfants et famille, à faire continuelle résidence en ceste
ville de Troyes. Ains est conctraincts et luy est nécessaire pour gaingner
sa dicte vye de aller besongner en plusieurs lieux et places de ce
royaulme ; en telle sorte... que le dit Marc est aucunes foys l'espace de
neuf ou dix mois absent ».
ltaeliot (Y von , parent des précédents, né à Troyes vers 1490. tra-
3o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
vaille, en i.Vj'J-i.'iij.'S, à l'église de Saint-Nicolas. Les comptes de la cathé-
drale en font mention de i53i à 1Ô34 :
« A Yvon Bachot, ymagier, auquel a esté marchandé par messires en
leur chapitre de faire les quatre grandes... chaaires avec les deux
basses... dedans le cueur... le tout selon le pourtraict a luy montré et
exibé, moyennant VIXX X 1. »
L'année suivante, il reçoit G livres pour « la façon des anges qui sont
en la cloison du cueur de l'église », et 120 sous « pour avoir besongné
sur l'ymaige de Miséricorde ». Plus tard, il touche 10 livres « pour deux
petites hystoires qu'il a faictes pour le grand portail ».
En i534, Yvon Bachot collabore aux préparatifs faits par la ville
pour recevoir la reine Eléonore ; il est alors payé i5 sous tournois par
jour.
Archives municipales de Troyes : A A. i/|. — DomCauiit, flist. de Lorraine, t. IV,
hibl. lorr., i-jSi, col. 6g. — Ui Seigneur, Notes sur l'Hist. de lu sculp. franc.
d'Eméric- David, 1862, p. ii->.'\. — Chaibrv de Troxce.nord, Mém. de la Soc. d'agri-
culture, sciences et arts du départ, de la Marne, 1862, p. 279, 080. — L. Pigeotte,
Elude sur les travaux l'achèvement de la cathédrale de Troyes, etc., 1S70, p. 1 19, —
Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 1S79, p. 92,
93, i)4. — Babe.u, Les prédécesseurs de François Gentil, 1879, P- 'il' ao- — Socard,
Biographie des personnages de Troues, etc., 1882, p. 19, 20, ai. — Natalis Rondot,
Les sculpteurs de Troyes. {Revue de l'art français, 1S87, p. 78-80, 8f>, 87.)
Bade Jean de , sculpteur d'origine allemande, est classé parmi les
sculpteurs alsaciens du xve siècle. Il fut nommé bourgeois de Strasbourg
en 1479.
Ch. Gérard, Les altistes de l'Alsace pendant le Moyen-Age, t. II, 1873, p. 294, 295.
Ilailemrciler Clément de , sculpteur de l'école alsacienne, était
établi dans le dernier quart du xv° siècle à Hagueneau, où il travaillait
pour les maisons religieuses. Il exécuta, en collaboration avec un sculp-
teur allemand, nommé Jean de Coblentz, le Christ colossal qui se voit
dans l'église Saint-Georges de Hagueneau ; cette œuvre est datée de iftS,
Il existe aussi à Strasbourg une statue de sainte Barbe, provenant
de l'église monastique de Walbourg, située dans les environs de Hague-
neau, qui porte la date de 14^4 et la signature de Clément de Baden-
•\veiler. On attribue encore au même artiste plusieurs des statues qui
ornent l'église de Saint-Pierre et Saint-Paul, à Neuwiler.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen-Age, t. II, 1873, p. 520
à ■"> 2 1 .
Uaci'ze ou lïaei'S (Jacques de , natif de Termonde Flandre orien-
tale , exécuta en 1390, pour Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, deux
grands retables en bois sculpté, qui étaient les reproductions exactes
I>E LÉCOIJE FRANÇAISE il
de ceux qui se trouvaient, l'un, dans l'église de Termonde, et l'autre,
dans l'abbaye de Biloke, près de Gand. Ces œuvres étaient destinées
à la Chartreuse de Champmol-lès-Dijon. Un compte du -j'> mai i'3<)o,
porte en effet :
« A Pierre Machariis de Tenremonde, pour et au nom de Jacques de Bars,
tailleur d'ymaiges demourant audit Tenremonde, en déduction et rabat
de IIIIC frans que monseigneur a ordené avoir et baillier audit Jacques
de Bars, pour la façon et ouvraigc de deux grans tables d'autel de boiz
entaillés d'ymaiges et ouvrées de menuz tabernacles sur yceulx images,
c'est assavoir l'une d'icelles tables pareille d'ouvraiges et d'ymaiges à
celle qui est en l'église de mon dit seigneur, audit Tenremonde, hors du
cuer, derrière le grant autel, et l'autre pareille et semblable à celle qui est
en l'abbaye de la Hillocke, près de la ville de Gand, pour commencer
ledit ouvraige et pour avoir et quérir les estoffes à ce nécessaires, par
mandement de mon dit seigneur, quittence dudit Pierre Machariis, Le
XXVe jour de may mil CGCIIII xx et dix lie francs »
Ces deux rétables furent exécutés à Termonde et transportés ensuite à
Dijon, comme le prouve la mention suivante :
« A maistre Jacques du Bars, cntailleur d'ymaiges, demourant à Then-
remonde, pour don à lui fait pour récompense de plusieurs mises et
despences qu'il a eues et soutenues pour avoir fait par l'ordonnance de
monseigneur, mener deux tables d'autel qu'il avait faictes pour l'église
des chartreux de delès Dijon dudit Thenremonde audit Dijon, par man-
dement de mondit seigneur donné à Corbeil, XII octobre mil CCCIIII xx
et XII et quittance de luy et aussi sur ce certilicacion de Melchior Brœ-
derlam, paintre de mondit seigneur VII xx francs. »
(Quelques mois après, les retables furent renvoyés à Ypres , en
Flandre, pour être peints et dorés par Melchior Brœderlam, et ils
ne furent définitivement mis en place à la Chartreuse de Dijon,
qu'en i3t)9.
Ces deux œuvres, appelées vulgairement Chapelles portatives des
ducs de Bourgogne, avaient déjà subi de nombreuses dégradations, lors-
qu'elles furent déposées, pendant la Bévolution, dans la cathédrale de
Dijon. En 182^, le Conseil général du département les abandonna à la
ville, qui en ordonna la restauration et les lit placer au musée, où elles
se trouvent aujourd'hui.
Ces rétables, chefs-d'œuvre de la sculpture et de la dorure sur bois
du xive siècle, sont des triptyques, qui, fermés, ont 1 ni. 62 de hauteur
et a m. 60 de largeur ; ouverts, ils ont 5 m. 20 de développement. L'in-
térieur de chaque volet est orné de cinq statuettes de saints. Les sujets
du milieu, également en ronde-bosse, sont : pour le premier retable,
Adoration des Mages, le Calcaire et Y Ensevelissement ; pour le se-
32 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
cond, la Décollation de saint Jean-Baptiste, des Scènes de Martyrs et
la Tentation de Saint-Antoine,
Jacques de Baerze est souvent cité, sous le nom de Jacques de la Barse,
comme ayant collaboré, à Dijon, au tombeau de Philippe le Hardi : c'est
une erreur, car aucun document n'autorise à lui attribuer une part dans
les travaux exécutés en Bourgogne à la Un du xive siècle. C'était un
artiste essentiellement flamand, et je n'en parle ici que par exception.
Arch. dép. delà Côte-d'Or; B. t/tgH, i5oi, i5u, 11G71, 11672. — A. Michiels,
L'art flaman l dam l'est et le mi>1i de la France, 1877, p. i5, 09. — J. Rousseau,
L" sculpture flamande Bull, de la Soc. roy. d'art et d'archéol. de Bruxelles, 1877,
p. J26, 128. — E. Marchal, Sfim. sur la scutpt. aux Pays-Bas (M ém. publié
I m l'Acad. rotj. de Belgique, t. XLI, 1878, p. xxxm'). — Catalogue du Musée de
Dijon, 1S8Ô, p. 588, n° 1420. — Dehaisne3, Histoire de l'ait dans la Flandre, etc.,
1886, p. 5oô, 5o4, ôôi ; Documents, p. 676, 689, Ggfi, 699, 719, 75s, 7^0. — L Gonsk,
L'art gothique, 1890, p. 07G. - Coirajod et Marcoc, Musée de sculpture comparée,
Catalogue raisonné, 1892, p. 7/4-77.
Baillel Pierre , vivant à Dijon au commencement du xve siècle,
figure dans les archives de la ville . au nombre des artistes ayant
adressé à la municipalité une demande en réduction d'impôts.
Bernard Prost, Une nouvelle source de documents sur les artistes dijonnais du
xve siècle, {(hn. des beaux-arts, .1" pér., t. V, 1891, p. 176.)
liailli Jean , sculpteur ornemaniste du xive siècle, travaillait, en
i3a4. au couvent de la Chartreuse du Val-Saint-Esprit-de-Gosnay, en
Artois.
J.-.M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 3io.
Bâillon Nicolas de , est cité dans les comptes des bâtiments du roi,
comme participant aux travaux du château de Fontainebleau, de i53- à
i.Vjn. à raison de 19 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 402. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i~>\.
Baillv Jean , sculpteur et architecte du xvi" siècle, fils d'un architecte
de Troyes. est employé d'abord avec son père à la cathédrale de cette
ville. Ayant épousé la fille de Jean de Soissons. il est nommé le 1- mai
I.V3-2, maître de l'œuvre de l'église, en remplacement de son beau-père.
II travaille alors, d'après les plans de Martin Chambiges, au grand por-
tail et à la tour Saint-Pierre. En i554, il reçoit 1 "jo livres pour avoir
exécuté la clôture en pierre de la chapelle Druuyn aujourd'hui des
Fonts . Jusqu'en ioôç). époque de sa mort, il continue à diriger les tra-
vaux de la cathédrale. Comme sculpteur, on lui doit toute la partie
de l'école française 33
ornementale du grand portail ; il recevait pour ses gages <> sous et
8 deniers par jour.
L. Pigeotte, Etude sur les travaux d'achèvement de la cathédrale de Troyes, 1870,
p. 128, iôi, i.")2, i.k), 146, i5o, îfio, !()■>., 19Ô. — Assier, Les arts et les artistes dans
l'ancienne capitale de lu Champagne, 1876, p. 87.
Baillv Hugues), sculpteur et architecte, frère du précédent, était
occupé au jubé de l'église Sainte-Madeleine de Troyes, sous la direction
de Jean Gailde et en collaboration avec François Matray, Martin de
Vaux, Nicolas Mauvoisin et Jean Brissct. Cette œuvre, commencée en
1008, fut terminée en r5l6. Hugues Bailly exécuta aussi, pour le compte
de la ville, plusieurs travaux à la porte de Cronceaulx.
Vallet de Viriville, Les archives historiques du déparlement, de l'Aube, i84r,
p. 012. — Assier, Comptes île lu fabrique de l'éylise Suinte- Madeleine de Troyes,
iN.'i'i, p. 5(i, 47, 48. — Idem, Les urts et les artistes dans l'ancienne capitale de lu
Champagne, 187U, p. 70.
Btalloi'S (Henri), sculpteur et peintre du XVIe siècle, était employé, en
l536, à Fontainebleau, où il touchait ao livres par mois pour différents
ouvrages de stuc, faits dans la grande galerie du château.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 585, 385,
587, 5S<). — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. ;>5, g5, 07, 99,
100, 101, 102, :o.'i, io5.
Italme (Rosdei, dit Potus, sculpteur en bois du xve siècle, exécute
en i47°> pour la princesse Yolande de Savoie, les sculptures du buffet
des orgues, dans la chapelle du château de Chambéry. Un Johan de
Balme, également sculpteur en bois, était établi à Montpellier vers la
fin du xve siècle : peut-être ces deux artistes étaient-ils de la même
famille.
Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, 1842, p. 62. — A. Dufour et F. Rabut, Les sculpteurs et les sculptures ru
Savoie du xme au xixe siècle, 1S74, p. 17.
Italmonl (Jacques de), sculpteur et peintre, résidait à Lyon de i.m>
à r.")38. On rencontre encore un Jean de Balmont, sculpteur et peintre,
qui travaillait dans la même ville de 1024 à i538.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du mvc au xvm" siècle, [884. p. '7, 5o.
Italtazar du Chasleau. Voir Cliasleau Baltazar du .
Itanj>e Claudei, est occupé, en 1627, a la cathédrale de Troyes, et
reçoit 2.Ï livres i^ sous tournois « pour avoir refaict et nettoie des figures
5
34 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
en pierre qui estaient dans la chapelle de Saincte-Mastie et aussi pour
quatre pièces neufves de sculpture avec chérubins et images qu'il y a
ajoustez ». En i644i il sculpte une statue de la Vierge au grand portail
de l'église de Saint-Pantaléon.
Archives départ. del'Aube; G. i6;5. — Ii'Arbois db Jibm.nvii.le, Inv. sonvm. des
l l'Aube, t. I, 1869, p. •").";■.>. — Assïbr, Les arts et les artistes dans V ancienne
capitale de 1% Champagn , 1N7ii.11. i<>?.
Bar Bastien de . sculpteur lorrain du xvr siècle, travaille, en i53l,
à la décoration de la galerie du château de Gondreville, près de Toul.
en collaboration de Claude Champion.
Archives départ. ■! la Meurthe; 15. 6160, 6164. — H. Lepage, Inv. somm. des
arch.di la Meurthe, t. II, 1875, p. 234. — A. Jacquot, Ln sculpture en Lorraine
(Réunion des Soc. des b'i aux-ai'ts dru départ., 1888, p. 84/ •
Bar Simon de . sculpteur cl peintre, né probablement à Bar-le-Duc
à la fin du xve siècle, se rendit à Taris, où on le trouve, en i53a, travail-
lant au palais du Louvre. Il taisait partie des artistes employés aux bâti-
ments royaux et touchait 240 livres de gages.
F. Boit.qiei.ot. Uist. de la sculpt. et des arts plast. en France, 184G. — Ch.
Grandhaison, V" ' • irchives di l'art français, 1876 p. <)o. — De Laborde, Les
comptes des bâtiments du roi, t. II. 1880, p. ÔG4.
Baralli François . D'après un inventaire du trésor des Cordeliers
d'Avignon, fait en i'3.">;i. ce nom était gravé sur un groupe en argent,
représentant le Calvaire. M. Achard cite donc François Baralli comme
uu sculpteur-orfèvre, établi à Avignon dans la première moitié du
xive siècle ; peut-être n'était-il que le donateur du groupe.
P. Achard, Notes sur qu Iques m - d'Avignon Archives de l'art fran-
çais, Documents, t. IV, i855-i856, p. 180 .
Bai'belol Jacques , sculpteur en bois, résidait à Bourges quand il
fut mandé à Rouen, en 1 "î 1 ; ) - pour sculpter les stalles du chœur de la
cathédrale. Il passa un marché avec le chapitre Le i5 mars 1 45o, mais il
ne put entreprendre le travail, étant mort en janvier i^.h.
A. de Champeadx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de B rry,
1895, p. 09.
Barbcl Jean , dit de Lyon, était tout à la fois « tailleur d'images,
canonnier et bombardier » de la ville de Lyon. Il exécuta, en i\~"i. un
grand ange de bronze 1 , qui se trouve aujourd'hui dans le vestibule
I MM. Courajod et Marco u pensent que cette figure formait autrefois girouette
sur une tour du château. Léon Palustre combat cette opinion : selon lui, cet ange
doit provenir d'un ancien sanctuaire. Je me rangerais plus volontiers àce dernier
• 1 vis.
de l'école française 35
d'honneur du château du Lude Sarlhcl. Cette statue, dont on peut voir
un moulage au Musée du Trocadéro, porte sur l'une des deux ailes, en
caractères gothiques, l'inscription suivante en relief:
LE XXVIIe JOUR DE MARS L'AN MIL CCCCLX ET XV,
JEHAN BARBET, DIT DE LYON FIST CEST ANGELOT
Jean Barbet, de i4<)i à i-">o-, fut chargé, par la municipalité de Lyon,
de « alfuster et mettre à poinct l'artillerie de la ville » et de « faire les
pierres de fonte pour les bastons à feu ». En i'i;)i, il prenait le titre
de « canonnier du Roy ». Il dut mourir vers i5i4-
Natalis Rondot. Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvmc siècle, 1884, P- 20.
— Courajod et M.vrcou, Musée de sculpture comparée, Catalogue raisonné, 1892,
p. i5/|. — L. Palustre, Un bronze du xve siècle (Union historique ci littéraire du
Maine).
Itarhh'i; (Simon), demeurait à Laon au xvie siècle et collaborait à la
décoration des chapelles de la cathédrale. Aux années 1047 et i54<). il
figure sur le rôle de la taille comme étant affranchi de toute imposition.
Grandin, Les primitifs laonnois (Revue de l'art français, 1895, p. 7^,79).
ltai'illo (Jeani, sculpteur en bois, qui, d'après plusieurs auteurs,
serait allé à Rome, où il aurait exécuté en i5i8, sous la direction de
Raphaël, les sculptures des portes et des boiseries du Vatican.
Selon M. Eugène Mùntz, Jean Barille serait originaire de la ville de
Sienne en Toscane.
HuUel in du comité des arts et monuments, t. II, i842-i845, p. 5*47. — Du Sei-
gneur, Notes sur t'ilist. delà sculpt. franc. d'Eméric-David, 18G3, p. 020. — L. I)us-
sieux, Les artistes français à l'étranger, 1876, p. 55, 459- — Eugène Muntz, ('hro-
niquedes arts, n° du 9 octobre 1875.
Ilai'iscl (Jean), sculpteur en bois et ornemaniste du xv1' siècle, exer-
çait son art à Béthune vers i'Jtîô.
Barîsel Florent , fils du précédent, était également sculpteur en
bois. En i4<)2, il exécuta les stalles de l'église Saint-Barthélémy de
Béthune.
Itariscl (Mathieu), frère du précédent, aida celui-ci dans le travail
des stalles de Saint-Barthélémy ; il serait mort en ir\\\~.
ltarisH (Nyeti, fils et élève de Florent, travaillait à Béthune vers
i5og.
A. de la Foks-Mélicocq, Les artistes du nord de la France, [848, p. n5. - Ed.
Bonnafeé, Le meuble en France au xvic siècle, 1887, p. 36.
36 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Barly Pierre de , collaborait, de i'3;(> à i'3;t). aux travaux de sculp-
ture de la flèche de la cathédrale de Cambrai ; il recevait 4 sous par jour
pour ses gages.
Archives départ, du Nord ; Comptes de lu fabr. di la cath. /■ Cambt u, d" 20, 20,
■>i. — Dehaisnes, Hisl. de fart dans la Flandre, etc., 188C, p. 290; Documents,
llni'iilli' Jean, sculpteur et architecte établi dans la ville de Chau-
niont. travaillait, en i58j, aux fortifications et construisait la porte
Chamarandc qu'il ornait d'une statue de saint Michel. Ces ouvrages
n'existent plus aujourd'hui.
D. Jûliboi*. Histoire de la ville de Chaumont, etc., i856. — Cli. Baui hal, Nouv.
dict. des architectes français, . 1 887, p. 5i.
Barrey Guillaume . sculpteur et peintre normand du commencement
du xvne siècle, était occupé à Rouen, en i(>^, à l'église Saiut-Maclou :
il reçut alors \o \ livres « pour avoir fait toute la sculpture et enrichisse-
ment du tableau de la chapelle Notre-Dame », et 100 livres « pour une
châsse de boys doré pour mectre les relicques et ossements des martirs
qui ont été données à M. de Saint-Maclou ». En i6a5, il sculpta dans la
même ville, pour l'église paroissiale de Saint-Victor, un saint Jacques
et un saint André. En ili-J", il entreprit à Bernay Eure . dans l'église de
la Couture, différents travaux pour lesquels il toucha 900 livres tournois.
Archives départ, de la Seine-Inférieure; G. Oya'i, 7G 1 ^ . — De Beaerepairk, lue.
somm. d s an hio. de la Seine-Inférieure, t. V, 1892, p. i[)\ : t. VI. 1896, p. 1:7. —
E. Veoclir, Artistes normands. (Béun. des Soc. 'les beaux-arts des départ., 1892,
p. 549, .":>,, .
Barrir Hugues . sculpteur-architecte de la ville de Montpellier,
s'engagea par marché, en date du 19 avril i4i)^- à exécuter un retable
destiné au grand autel de l'église Saint-Aman de Rodez Cette œuvre,
payée à l'artiste 200 livres tournois, devait être terminée dans l'espace
de deux ans.
Archives départ . de l'Aveyron. — Ch. Bûchai.. Nouv. dict. des architectes fran-
çais, iss;. p. 5i.
Barlalaelte Simon . Un sculpteur de ce nom exerçait son art à
Avignon vers i6l5.
Acdard, Notes sur quelques anciens artistes d'Avignon [Archives de Vart français,
ni nls, t. IV, [855-i856, p. i85 .
Barthélémy, de Perpignan. Voir Perpignan Barthélémy de .
Bni'lliéleniv fin Trcmhlav. Voir Tremblav Barthélemv du
DE LÉCOLE FRANÇAISE '}-
Bnschel Nicolas, résidait ii Tours, quand il passa un contrat, le
•2\) juillet i.")i<), avec un nommé Jean Tliinel, secrétaire du roi et commis
du Receveur général de France, au sujet de l'exécution de plusieurs
ouvrages en terre cuite. Il s'obligeait à faire, moyennant le prix de
i><) écus 10 sous tournois, « ungymaige de Nostre-Dame tenant unenffant,
et ledit Jehan Tliinel à genoulx en priant devant ledit ymaige... Le
tout de terre bien et due ment i'aict cuyr, et estoffé et painct d'or et
d'azur... Aussi une médalle à la pourtraicture et face dudit Tliinel
depuis les cspaulles, et la pourtraicture en médalles de grandeur d'un
grand plat, des feuz Roy et Royne derniers décédez, du Roy qui est à
présent, La Royne, et madame mère du Roy, et semblableinent dujeune
(ils dudit Receveur général... »
De Grandmaison, Nouvelles Archives de l'art français, 2° sirie, t. I, 1879, p.
33,34
liasse! Guillaume , sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Rouen, travaillait aux stalles de la cathédrale, de 1 4.17 à i4'W, sous la
direction de Philippot Viart. En l458, il fut chargé d'acheter du bois
« pour emploier es voultes des chaires ». En i|<>.">, le chapitre désirant
faire hâter la besogne, il reçut la mission d'aller chercher des sculpteurs
en bois et de les embaucher. On trouve en effet, dans les comptes de la
cathédrale :
« Le 19 novembre i'î'35, à Guillaume Basset, huchier, pour avoir esté
à Apville, à Montreuii-sur-Mer, à l'abbaye de Fécamp, à Hesdin, à
Brusselles en Breban, à Nyvclle en Breban, à Lisle en Flandres, à
Tornay, à Aéras, à Amiens et en plusieurs lieux, pour trouver et avoir
des ouvriers de hueherie pour abréger l' délivre des chaercs. »
Archives départ, de la Seine- Inférieure, G. 25oi. — Langlois, Stalles de la
cathédrale de Rouen, 18Ô8, p. 182, i8i>, ig;, ig2. — De Laborde, Les ducs de
Bowtjoijne, 1 S 4 9, t. I, p. exix, 54i>..
Bassinet (Jean), vivait à Amboise au xvie siècle. En i55i, il fut
chargé d'organiser les fêtes qui furent données par la ville, lors de
l'entrée de Henri IL On lit dans un compte de l'époque :
a Plus payé à maistre Jehan Bassinet, la somme de 11 livres 6 solx
tournoys restant de toutes les journées par luy faictes pour l'entrée du
Boy et Royne et pour le reste de tous ses salaires et vacations comme
appert par quictance. Pour ce cy, XI 1. VI st. ».
Dans cette pièce, l'artiste est qualifié du titre « d'ymagier, de conduc-
teur et de maistre de l'œuvre faicte pour ladicte entrée »; il recevait
i5 sous par jour pour son salaire.
Archives cumin. d'Amboise; A.A. i">'«, fol. 4 et fol. .vj. — Cli. Grandmaison,
Documents inédits pour servir à l'histoire des arts en Touraine, 1870, p. 229. —
38 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Cli. Chevalier, Inventaire analytique des archives communales d'Amboise, iR-'\,
p. 54.
Bastion do Bar. Voir Bar Bastien de .
Bataille Jean , sculpteur ornemaniste du xive siècle, était occupé,
en i356-i35j, au château d'Escaudœuvres,près de Cambrai, à raison de
5 sous par jour.
Archives départ, du Nord. Registres relatifs au ïlainaut ; H. 2.')!. — Dehaiskes,
Bist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886; Documents, p. 388.
Baudessoii, sculpteur en bois, né a Troyes vers 1O00, aurait été le
premier maître de François Girardon. Il travailla pour le chancelier
Scguier, au château de Saint-Liebault, à Estissac. 11 mourut à Troyes à
la fin du xvne siècle et l'ut inhumé dans l'église de Saint-Urbain.
E. Socard, Biographie des personnages célèbres de Troyes, etc., 1S8?., p. 27.
Baudet de Merre. Voir M erre (Baudetde).
Baiidiehon, sculpteuren bois et ornemaniste du xv« siècle, collabo-
rait vers i4'>J, à l'ornementation des stalles de la cathédrale de Rouen,
sous les ordres de Philippot Viart.
Langlois, Stalles de la cathédrale de Rouen, i8ô8,p. 182.
Baudoin. En iG'35, un sculpteur de ce nom était occupé à Rouen, à
l'église paroissiale de Saint-Eloi.
Archives départ, de la Seine- Inférieure ; G. 6447- — De Beaurepaire, Inv. somm.
des archives de la Seine-Inférieure, t. V, 189'?, p. yfi.
Baudol Everard , sculpteur en bois, exécuta, en i5oi, la partie infé-
rieure du bull'et des orgues de l'église de la Ferté-Bernard , Cet ouvrage,
du gothique le plus flamboyant, existe encore aujourd'hui.
L. Charles, Bulletin monumental, 5' si'rie, t. X, 1864, p. 728. — Ed. Bonnaffé,
Le meuble en France au xvr siècle, i&ft-j, p. 58.
Baudriller (Jacques , sculpteur du xvie siècle, se rendit à Rennes,
en i5(>5, pour travailler aux préparatifs faits par la ville en prévision de
l'entrée 1 du roi Charles IX.
Mélanges d'histoire et d'archéologie bretonnes, t. II, 1808, p. 1 1 5 .
Baudi'v Jean . sculpteur, modeleur et peintre, était établi à Lyon de
i54'2 à 1048.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xniv siècle, 1884, p. 34.
(1) Cette entrée n'eut pas lieu.
de l'école franc vise i<,
lîiiiidiiiii Ilaniu . sculpteur en bois et ornemaniste du commence-
ment du xvie siècle, exerçait son art à Yalcncieimes vers r5l3.
A. Bérard, Dicl. biogr. des artistes français, 1872, col. 5o. — Ed. Bonn un , Le
meuble en France au xvt° siècle, iss;. p. 56.
IS:iii«I iiîn Ektstache), vivait à Arras au xvie siècle. En 1546-1547, il
était occupé à l'église <le Saint-Jean-en-Ronville, comme le prouve
l'extrait suivant tiré des registres de la fabrique :
« A Eustache Bauduin, tailleur d'ymage pour avoir fait le pourlraic-
ture de la closture des Ions en plat fourme et l'aict la devise pour une
closturede bois XX patars. »
Il mourut en i553, laissant inachevé un tombeau qui fut termine par
Van der Yan Hue. tailleur d'images, demeurant à Yalenciennes.
Bulletin du comtié des arts et monuments, t. II, i84a-i8.f5, p. '172. — Du Sei-
gneur, Notes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 5-îo. —
A. Assklim, L'art en Artois au Moyen-Age (Mém. de VAcad. des sciences et Litres
d'Arras, t. VIII, 1876, p. 554).
Bauduin <lo Bréquessent. Voir firéquessenl Bauduin de).
Baudnin «le Curlil. Voir ( m lu Bauduin de).
BaiHliiiu «le Faukemberghe. Voir Faukemberghe (Bauduin
de.
Bandiun «le Hai'difoi't. Voir BardiTorl Bauduin de).
Bau«liiin «le WÎSSOC. Noir Wissoc Bauduin de .
Baiim«>reliier Heinne de . sculpteur ornemaniste d'origine fla-
mande, résidait à la fin du xive siècle à Dijon, où il travaillait à la
Chartreuse de Champmol, sous les ordres de Claux Sluter. Les comptes
portent, en i'3<)--i'3<|K :
« A Heinne de Baumerchier, tailleur de pierre, pour avoir ouvré de
son mestier avec ledit Claux en ymaiges, tabernacleset autres besoignes
au prix de 11 florins, chascune scpmaine. »
An h. départ, de la Côle-d'Or; B. 4/i'il>- — Dehaisnes, llisi. de l'art en Flandre,
1886; Documents, p. 7^9.
Bâtissant Henri de, sculpteur ornemaniste et maître maçon de la
première moitié du xive siècle, fut employé à Paris, vers i'3i8, à la
construction de l'église Saint- Jacques-l'Hôpital ; il collabora à la sculp-
ture des piliers soutenant l'édifice et tailla une partie de l'entablement
au dehors.
Bordier, Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. XXVIII, i8G5,
p. 117.
'o DICTIONNAIRE BKS SCULPTEURS
Bavière Corneille <le . sculpteur et peintre, probablement d'origine
allemande, dont la présence est constatée à Lyon de IÔ23 à iôô~. Il
participa dans cette ville, aux décorations exécutées lors de l'entrée du
roi Henri II.
Natalis Rondot, Les s ulpteurs de Lyon du xiv" au xvifie siècle, 1884, p. 29.
Bayel Clément . sculpteur delà ville de Tours, reçoit le 28 septembre
î 189, une somme de 100 sous tournois pour avoir sculpté les armoiries
du roi Charles VIII, ainsi que celles de la ville et du maire, sur le
portail en pierre, élevé dans l'île qui séparait le pont de Tours en deux
parties. Voici l'extrait des comptes de la ville qui fait mention de ce
travail :
« A Clément Bayet, ymaginier, la somme de 100 solz tournois qui
deue lui estoit. d'appoinclement fait avecques lui, pour avoir fait et
taillé en pierre de Saint-Aignen, les armes du Roy, deux angelotz, les
armes de lad. ville et dud. maire, lesquelles ont esté assises et mises au
portai de pierre qui a esté fait neuf en l'isle des ponts de Loire, l'année
de ced. compte, laquelle somme de 100 solz tournois ledit receveur a
payée audit Bayet par mandement desd. maire esleuz et commis sur ce
donne le XXVIIIe jour de septembre l'an de ced. compte, cy rendu
avecque la quictance dud. Clément Bayet. Pour ce, cy 100 solz
tournois. »
Cli. Grandmaison, Documents inédits pour servir à l'histoire des arts en Touraine
1870, p. 191. — E. Giraodet, Les artistes tourangeaux, iSSô, p. 17.
Bcauee Jean de . VoirTexier Jean .
Bcaujcu Odet de . travaillait au xvr' siècle dans la ville de
Besançon.
J. Gauthier, Dict. des artistes francs- comtois antérieurs au xixc siècle, 1892, p. 5.
Bcaul Perrin . Voir Beauneveu Pierre .
Beauleorps Nicolas , sculpteur bourguignon de la fin du xve siè-
cle. Les archives de la ville de Dijon possèdent de lui plusieurs requêtes
en modération d impôts, écrites de i4;)4il Il{f>- H v est désigné comme
« tailleur d'imaiges, allant journellement par pays sa et là pour treuver
à besoingner ». Il avoue être allé à Autun. n'ayant pas a Dijon de tra-
vaux suffisants pour nourrir sa femme et ses enfants.
Archives 1 U'jon; L. 108,670,674- — Bernard Prost, Gazette des
l uix-arts,ù pér., t. V. 1^91, p. 176. — De Goovbmaix et Ph. Vallée, Inv. somm.
des ui Dijon, t. III, 1892, série L, p. 02, 188, 189.
Bcaunaîn Pierre , était au nombre des sculpteurs, qui, en i38'3,
DE L UCOLE FRANÇAISE (I
travaillaient en Auvergne à la décoration du palais de Riom pour le
compte du duc Jean de Berry. Ce Pierre Bcaunain ne serait-il pas Le
même artiste que Pierre Beauneveu dont je parle plus loin? Il est pos-
sible en elfet, qu'avant d'aller à Dijon, ce dernier ait été au service du
duc de Berry, comme son parent André Beauneveu.
A. de Champf.ux, Les travaux d'art exécutés pour Jeande France, due de Berry,
• 8-4, P- H-
Beauneveu Jean de), dit Poutrain, sculpteur-architecte du milieu
du xivc siècle, collaborait, en i348-i34<j, à l'ornementation, de la Ilèche
de la cathédrale de Cambrai. Peut-être élait-il de la même famille que
le célèbre André Beauneveu.
Archives départ, du Nord. Comptes de la fabr. de la catk. de Cambrai, n° 5. —
Deh.usnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc. [886, p. ^i)5 ; Documents, p. 565.
lïeauneveu (André), sculpteur, peintre et miniaturiste de la
deuxième moitié du xiv siècle, était originaire du Hainaut, et proba-
blement de la ville de Valenciennes. En i3Go, il travaillait au château
de Nieppe Nordi pour Yolande de Bar, dame de Cassel. Eu i'3(>i-i36a,
d'après les comptes de la municipalité de Valenciennes, il exécutait,
dans cette ville, des travaux de sculpture et de peinture à la halle des
Jurés. En i3(>4, il quitta la Flandre et vint à Paris, où le roi Charles V
le nomma son imagier et lui commanda, outre son propre mausolée, les
tombeaux de Philippe VI, de Jean II et de Jeanne de Bourbon, le tout
pour la somme de 4,700 francs d'or. Les statues, qui étaient placées sur
ces tombeaux, existent encore à Saint-Denis, et l'année de leur exécu-
tion nous est connue par les deux mandements suivants :
« A Paris, en nostre hostel lez Saint-Pol, 26 octobre 1864. — Charles
parla grâce de Dieu, roy de France, à nos amez et feaulx les généraulx
trésoriers a Paris sur les aides ordenées par la délivrance de nostre très
chier seigneur et père, que Dieux absoille, salut et dileccion. Nous avons
commis nostre aimé Andrieu Biauneveu, nostre ymager, à faire faire
les tumbes que nous avons ordenées estre faittes pour noz très chiers
seigneurs les roys Philippe et nostre père, pour nostre très chère dame
laroyne Jehannc de Bourgoingne, que Dieux absoille, et pour nous. Si
vous mandons et enjoingnons estroitteinent que, tantost et sans delay,
vous faciez bailler et délivrer par le receveur général des dictes aides
audit Andrieu la somme de cinq cenz francs d'or, pour faire prest et
paiement ans ouvriers qui font les dittes tumbes. et leur distribuer par
la fourme et manière que bon lui semblera, sur ce qui leur puet et
pourra être deu pour leur salaire... »
« A Paris, 12 décembre i3u4- — Charles, etc.. Xous vous mandons et
enjoingnons estroitement, veu ces présentes et sans autre mandement
42 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
attendre, que à Andrieu Beau Neveu, nostre ymager, sur la somme de
quatre mille et sept cens frans d'or que nous avons ordené qu'il ait et
doit avoir pour faire quatre tumbes, c'est assavoir de nostre très chier
seigneur et ayeul le roy Phelippe, de la royne Jehanne de lîourgoigne,
de nostre très chier seigneur et père, dont Dieux ait les âmes, et aussi
une tumbe pour nous, et sur laquelle somme il a ou doit avoir eu par
avant la date de ces présentes la somme de nuef cens francs, sur le
résidu, qui sont la somme de trois mille et huit cens francs d'or, vous li
bailliés et délivrés présentement la somme de deux cens francs d'or,
pour cest présent mois de décembre, et ensement li bailliés et délivrez
pour chascun mois continuelment ensuivant, pour le temps à venir, la
somme de deux cens francs d'or, pour la dicte cause et jusques à
l'acornplissement de la dicte somme de résidu de trois mille huit cens
francs, esquelles choses nous ne voulons estre l'ait aucun délay ou des-
tourbier, mais voulons que entièrement et continuelment soit paie par
la manière dessus dite... »
Vers la même époque, André Beauneveu sculpta, selon toutes proba-
bilités, la statue funéraire de Philippe VI (i), destinée au tombeau des
entrailles du roi, érigé autrefois dans l'église des Jacobins de la rue
Saint-Jacques, à Paris. Cette statue, après avoir fait partie, pendant la
Révolution, du Musée des Petits-Augustins, et plus tard du Musée
de Versailles, a été transportée au Louvre en 1889.
Ces ouvrages terminés, l'artiste retourna en Flandre. C'est là qu'on
le trouve décorant, en l'i'j^, la halle échevinale de la ville de Malines,
exécutant la même année plusieurs tombeaux, par ordre du comte Louis
de Maie, pour l'église collégiale de Courtray, et faisant, en i3~j, une
statue de la Vierge qui fut placée sur le beffroi de la ville d'Ypres.
Dans la suite, étant entré au service du due Jean de Berry, André
Beauneveu, d'après Froissart, dirigea, en ïiyo, les travaux de peinture
et de sculpture entrepris, au compte de ce prince, dans le château de
Mehun-sur-Yèvre Cher . Voici, à ce sujet, en quels termes le célèbre
chroniqueur parle de l'artiste, son compatriote : « Dessus ce maistre
Andrieu dont je parolle, n'avoit pour lors meilleur ne le pareil en nulles
terres, ne di qui tant de bons ouvraiges feust démouré, en France ou
en Haynau, dont il estoit de nacion et ou royaume d'Angleterre. »
Comme je l'ai dit plus haut, Beauneveu était aussi miniaturiste. On
possède de lui, à la Bibliothèque nationale, un psautier écrit en latin
et en français 11° i3oyi du fonds français . Ce psautier, qui fut peint
pour le duc de Berry, contient vingt-quatre miniatures représentant en
grisaille des prophètes de l'Ancien Testament et des apôtres. M. Delisle
(1) Un moulage de cette figure est placé au Musée du Trocadéro.
de l'école française ^J'3
lui attribue, en outre, un dessin qui t'ait partie d'un livre d'Heures de
la Bibliothèque royale de Bruxelles n° iioGoi. Il dut mourir vers i loo.
car un inventaire de la librairie du duc de Berry nous apprend qu'il
n'existait plus en 1401 i .
Froissard, Chroniques, éd. Buchon, t. III, liv. IV, cliap. xiv. — I.. Delisle,
Mandements et actes divers de Charles V, 1874, p> 55, 70 ; nos io;i, i/|4 (Doc. inéd.
sur l'Hist. de France). — Idem, Les Livres d'Heures du duc de Berry (Gaz. des
beaux-arts, i°. sér. t. XXIX, 1884, p. 97-110, 281-292, 3gi-4oâ). — Dehaisnes, André
Beauneveu [Revue de l'art chrétien, 5° sér. t. II, i884, p. i35-i45). — Idem, Histoire
île l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. i5g, a'12, 2^, 2^6, 247, 2."io, a5i, 293, 4 7 4 >
/17I), 48a, 53o, j^2, 545, .j.r»i ; Documents, p. }i6, 44°i 4 4 'J - 45a, 454i 522, 52g, 554,
.">(!<), 707, 779. — Colîrajod, Alex. Lenoir, son. journal, etc., t. III, 1887, p. 217-
2.33. — Courajod et Marood, Musée de sculpture comparée, Catalogue raisonné,
1892, p. 35-4i- — L. Gonse, L'art gothique, 1890, p. 2<i<>, 294, 362, ~>(i(i, 367, 574,
371), 58g, 401, 402, 4<>5\ 434, 43(>, 439, 443- — Idem. La sculpture française, 1895,
p. ig-25. — A. de Chahpeâux, Les travaux d'art exécutés par Juin de France, duc
de Berry, i8y4, p. 92-98.
Iteauiieveu Pierre , parent du précédent, collabora avec Claux
Slutcr, de i38y, à i'3yi, à la décoration du portail de l'église de la Char-
treuse de Ghampinol, près de Dijon, et au tombeau de Philippe le Hardi.
On lit dans les comptes des ducs de Bourgogne :
« A Perrin Beaulnepveu, tailleur d'ymaiges, ouquel Madame la
duchesse a ordonné paier par chascun jour que il ouvroit avec Claux...
au faire lesymaiges desdits Chartreux... ; pour ce paie à lui pour ses
gaiges de LXI jours entiers qu'il a ouvré avec le dit Claux depuis le dit
IIIe jour de septembre jusques au XX'' jour de novembre après enssui-
vant (13891, au faire les tabernacles qui sont dessus les ymaiges du
pourtail de l'église XV francs Y gros.
« A lui, pour XVIII jours qu'il a ouvré avec le dit Claux au faire les-
diz tabernacles, de novembre à décembre VII francs.
« Idem, de janvier à février pour le même ouvrage. . . XI francs ».
On attribuait aussi à Pierre Beauneveu des modèles d'anges, portant,
les uns, les insignes de la Passion, les autres, l'écusson et le heaume du
duc de Bourgogne ; ces anges, fondus en cuivre par Nicolas Josses, fon-
deur et canonnier du duc, étaient placés sur des colonnes qui entou-
raient l'autel de l'église de la Chartreuse.
Archives départ, de la Côte-d'Or ; B. 4434, 4435, 11671, — Dehaisnes, Histoire
de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 245, 498, 5i5, ">:7, 53 1 ; Documents, p. 66t,
G69, C78. — Coi'rajod et Marcou, Musée de sculpture comparée, Catalogue raisonné,
1890. p. 70. — A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France,
duc de Berry, 1894, p. <>•
(1) On a regardé encore André Beauneveu comme l'auteur d'une statue de
Charles V, adossée à l'un des contreforts de la tour septentrionale de la cathédrale
d'Amiens; mais rien n'est venu confirmer cette attribution.
\\ DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Béarnais Jean de . sculpteur en bois, travaillait, en i3ib\ à l'or-
nementation du château de Contlans. pour la comtesse Mahaut d'Artois.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse a" Artois et de Bourgogne, 1887, p. 'icyi.
Itôdiou Jean , sculpteur, architecte et poète normand du xvU siè-
cle, était l'auteur d'une croix monumentale, érigée devant l'église d'Ar-
qués, prés de Dieppe. Il devait être parent de Nicolas Bédiou, architecte
de l'église, mort en i5j2.
Barbikr, Esquisse historique sur l'ivoirerie, 1SJ7. — De Chenneviéres, Notes d'un
compilateur sur les sculpteurs et les sculptures en ivoire,]). 89. — Bérard, Dict.
biogr. des artistes français, 1877, col. 58.
Ilt'le Jacques . était établi à Chartres au xvie siècle. En i55j, d'après
les registres du chapitre de l'église Notre-Dame, il s'engagea envers Mi-
chel LaGogué, receveur du Tremblay-le-Vicomte et d'Eclimont Eure-et-
Loire ,à sculpter un saint .Marc, un saint Luc, un saint Mathieu et un
saint Christophe, moyennant la somme de a5 livres tournois. Ces statues
devaient être exécutées « de telle façon et ordonnance » que d'autres,
qu'il avait déjà faites auparavant dans l'abbaye d'Eclimont.
L. Meri.et et Bellier de la Chavignerie, Archives de l'art français, Documents,
t. IV, iN.Mi, p. 099, '|oo.
ltcllarl Henri . résidant à Lille au commencement du xve siècle,
reçoit, en 1400, un paiement de 14 livres 12 sous G deniers, pour avoir
taillé sept gargouilles en pierre à la porte de Fives. En 1416, il sculpte
la décoration d'une maison, y compris « le molure des crestiaulx, cham-
brandes, crestes, le investissement des pignons de capes franchoizes et
de dorons », le tout moyennant 18 livres 9 sous (> deniers.
Archives comm. de Lille: Comptes de 1099 et de 1^01. — De la Fons-Méi.icocq,
Rev. univers, des Arts, t. XV, i8(i>, p. 101, iô5. — Dehaisnes, Jlist. de l'art dans
laFlandre, de., iNSii, p. iiis, 172; Documents, p. 78"), 794.
Itcllccombc, vivait à Xevers au xvie siècle. Les archives de la ville
le citent comme ayant exécuté, au mois de janvier i58<), un tabernacle
pour la chapelle Saint-Sébastien.
De Sooltrait, Archives de l'art français, Documents, t. I, 1862, p. i38.
Bellenger Christophe , sculpteur normand demeurant à Saint-
Picrre-dc-Manneville, est occupé à Rouen, en i564, à l'église \otre-
Dame-de-la-Ronde; il touche 38 livres « pour reste et parpaye de ce qui
lui était dû pour avoir fait le crucifix de l'église et les 2 images ». Ces
dernières figures devaient représenter la Vierge et saint Jean.
De Beurkpaire, Nouveau recueil de notes historiques concernant le département de
la Heine-Inférieure, 1888, p. -■<..
DÉ L ECOLE FRANÇAISE j3
licllct Jean dit Thibaut . travaillait en i383, sous les ordres de
Pierre Juglar, à la décoration du palais de Riom, en Auvergne, poul-
ie compte du duc Jean de Berry.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés par Jean de France, duc de Berry,
:N;,Ï, p. il, 90.
Un-loir Colinet dei, sculpteur du xvie siècle, était établi à Lyon vers
I.VJÇ).
Natalis Rohdot, Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xvm° siècle, 1884, p. 5o.
ItHoslo Jacques . maître sculpteur, neveu de Jean Moriset, exerçait
son art à Chàlons, de i6o~ à r63i.
L. Grignon, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1889, p. 07.
Itënarri 1 Pierre . résidait à Paris au xvie siècle. Cet artiste est cité
dans un document conservé dans les archives du déparlement du Cher:
c'est un projet de sépulture (1), écrit de la main du sieur Jean Pot de
Chemault. qui voulait l'aire élever dans l'église de Boynes Loiret , un
monument à sa mère, Isabeau de Saffrey, et au premier mari de celle-ci,
Jean Potaire deMonceaulx.
Jean Pot de Chemault était un des grands personnages de l'époque;
célèbre diplomate, ce fut lui qui négocia la rançon de François 1er auprès
de Charles-Quint, du pape Paul II et d'Edouard VI enfant, et qui fut
chargé, comme commissaire pour Ledit de pacification, des provinces de
Touraine, Blaisois, Maine et Anjou, etc.. Dans son projet, il donne une
description détaillée du mausolée et désigne pour son exécution, les
sculpteurs Pierre Bénard, Pierre Gilet et Pierre de Brimbal. On ignore
la date exacte de ce monument.
D'après les comptes des bâtiments du roi, Pierre Bénard travaillait au
château de Fontainebleau, de ir>'i- a i55o; il touchait i3 et 14 livres de
gages par mois. Vers cette époque, on rencontre aussi un Philibert Bé-
nard et un Pasquicr Bernard, tous deux sculpteurs, employés également
à Fontainebleau ; ces artistes devaient faire partie de la même famille.
De Gikardot, Archives de l'art français, Documents, t. II, i855, p. i35. — De
Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85u, p. 4o3, $18. —
Idem. Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. c34, i33, 192, 197.
HtMiartf Pierre , probablement parent du précédent, demeurait à
Paris au commencement du xvnc siècle. En 1G07, il recevait 4-> livres
pour un travail exécuté à l'Hôtel-Dieu. Le -ri février 1G14. il faisait bap-
tiser un enfant sur la paroisse Saint-Benoit.
Archives hospitalières de la ville deParis, Hôtel-Dieu, t. II, 188/1, |>. 214, n° ()-',7< .
— Herluison, Aclcs (Celui civil d'artistes français, 1873, p. 5c.
1 J'ai reproduit ce documenta l'article sur Pierre de Brimbal.
4<> DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Bénai'rieaii Jean , natif d'Orléans, construisit, de i53o à i.">4'3, dans
l'abbaye de Saint-Père de Chartres, le jubé et le maître-autel de l'église,
qui furent décorés de statues et de bas-reliefs, par François Marchand.
Jean Bénardeau, architecte de talent, peut encore être considéré comme
un habile sculpteur ornemaniste, si l'on s'en rapporte à deux colonnes,
provenant du jubé de Saint-Père, qui se voient maintenant à Paris, à
l'entrée de la chapelle de l'Ecole des Beaux-Arts.
De Mont.uglok, Archives de l'art français. Documents, t. IV, iS5ô-i8j(j, p. 384.
— Coltajod, Alex. Lenoir, son Journal, etc., t. II, iSSG, p. i.'hj. — E. Muintz,
Guide de l'École nationale des Heaux-Arts, p. 370.
Benoïsy (Guillaume de), « ouvrier d'imaiges » originaire de l'Auxois,
pays de l'ancienne Bourgogne, vivait à la fin du xive siècle. En i3c)i, il
fut, à Dijon, l'un des collaborateurs de Glaux Sluter, dans l'exécution
du tombeau de Philippe le Hardi; il recevait 1 franc par semaine pour
ses gages.
■ Archives dépari . de la Côte-d'Or, B. 'l'jôy. — De Laboruk, Les durs de Bour-
gogne, t. I, 1849, p. j42- — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886,
p. 5 i.ï ; Documents, p. 6go.
Itenoil (le Kin<llini>on. Voir kiiMllingen Benoit de .
Benoit «le Monlagnn. Voir Monisiiïiin Benoit de).
Itenoil de Sei'ins. Voir Serins Benoit de).
Benyer Barthélémy , travaillait dans la ville de Lyon vers i535.
Xatalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au xviu" siècle, 1884, p. 55.
Bérenger, sculpteur-architecte, moine de l'abbaye de Fécamp,
vivait au XIe siècle. Il était élève de Guillaume, abbé du couvent de
Saint-Bénigne de Dijon, qui avait été appelé auprès de Richard, duc de
Normandie, pour fonder l'abbaye de Fécamp.
ëméric-David, Histoire de la sculpture française, 18 1 7-1872, p. 36.
Béi'eiiijer Etienne , qualifié « imaginier », était occupé à Rouen, en
1092, à l'église paroissiale de Saint-Pierre.
Archives départ, de la Seine-Inférieure ; G. 7484. — De Beaurepaire, Inv . somm.
des archives de la Seine-Inférieure, t. VI, 1896, p. 54.
Bérewarthe et I lihlebol . sculpteurs alsaciens du xie siècle, étaient
probablement moines. Les noms de ces deux artistes sont gravés sur
une des frises de l'église abbatiale du monastère d'Andlau, au milieu
de sculptures symboliques semblant rappeler la fondation de l'ab-
baye.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1S72, p. 20, ■>:.
11E LECOLE FRANÇAISE \-
Bergeron Louis , collabora, en 1564-i565, sous la conduite du Pri-
matice, à la partie décorative du tombeau de Henri II. En i.">-i, on le
trouve au nombre des sculpteurs employés au château de Fontaine-
bleau.
Iie Laborde, La renaissance des avis à la cour de France, t. I, i8.r>o, p. 5i3,
■ ion.
Hergoina,- Guillaume , travaillait en i383, à Riom, en Auvergne, au
palais que le duc Jean de Berry faisait alors construire.
A. de Champeadx, Lis iructiuj- d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
îs.i'i, p. 53.
llcrgW'i* Pierre , était occupé comme le précédent, en i38G, a la déco-
ration du palais de lliom, pour le compte du duc de Berry.
A. de Champeaix, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, P- 53.
Homard Ferrier ou Frédéric , sculpteur lorrain originaire des
environs de Toul, vient s'établir à Avignon vers la fin du xve siècle. En
1489, il travaille pour l'église Saint-Agricol, et donne quittance d'une
somme de i5 florins qui lui avait été accordée par le chapitre, pour une
statue de la Vierge, placée sur le trumeau du grand portail, dont on lui
attribue aussi l'ornementation. En I491* il exécute dans une chapelle
du couvent des Frères-Mineurs, le tombeau d'Antoine Gardiui, sei-
gneur de Fargues. En i4î)4i on lui commande le mausolée d'Antoine de
Comis, riche chevalier de la ville, mort la même année, qui avait
demandé, par testament, à être inhumé dans la chapelle du Bon-
Ange de l'église Saint-Didier: il touche, pour ce travail, 45o florins. Ce
monument sculpté en pierre fut détruit pendant la Révolution: plusieurs
de ses parties ont été sauvées et sont déposées au Musée d'Avignon,
notamment la statue du chevalier, une sainte Marguerite debout sur
un dragon et deux anges ailés tenant un heaume dans leurs mains.
Aussitôt cette œuvre terminée, Bernard est chargé d'importants tra-
vaux à l'Hôtel de Ville et reçoit 290 florins pour en décorer la façade:
cet ancien édilice n'existe plus, sauf la tour de l'horloge. En 1492, il
s'engage à élever une croix couverte à la porte d'Imbcrt, aujourd'hui porte
Limbert, que la municipalité vient malheureusement de faire démolir;
cet édicule fut achevé en i499, moyennant le prix de no florins. On
ne trouve plus trace de l'artiste jusqu'en 1.109, époque où il figure dans
un acte de location. Le 20 août i5io, étant gravement malade, il fait
son testament et meurt peu de temps après. D'après ses dernières vo-
lontés, il dut être enterré dans l'église Saint-Didier.
L'abbé Requin, Ferrier Bernard. (Béun. des Soc. des beaux-arts des départ., i8gi,
p. 387-4o4.)
48 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Bernard Bastien , sculpteur-tombier, était établi à Paris au com-
mencement du xvie siècle. On possède plusieurs marchés datés de 102-
et i5'28, par lesquels il s'engageait à livrer des pierres tombales pour les
églises de Mantes, de Corbeil, d"Evreux. de Fours Eure , de Rouville-
en-Beauce, etc.
Covkciuk, Bulletin '!■' l'i >'"'"'• ■'. l'histoire île Paris, etc., i8gj, p. 5>, 55, 55,
57, 78, 89, 16/j, 181, ai5. — J. Goiffreï, Revue de l'eut /'nuirais, i8g(î, p. ig, 20,
21, 22.
Bernard Jean , résidait à Lille dans les premières années du
xvie siècle. En i5o~, les échevins lui donnèrent la commande de quatre
statues, qui devaient orner la façade de l'hôtel de ville. Ces statues
représentaient : l'empereur Maximilien. Philippe le Beau, roi de Castille,
l'Archiduc plus tard Charles-Quint et son frère Ferdinand. Jean Ber-
nard exécuta encore, pour le même édifice, les statues de saint Adrien
et de saint Philippe, qui lui furent payées 14 livres.
J. Hoi'dov, La halle échevinalti de la ville de Lille, 1870, p. 16, iir.
Bernard Thierry , exerçait son art à Chàlons-sur-Marne au com-
mencement du xvne siècle.
L. Grignon, Recherches sur les artistes chdlonnais,' 1889, p. 07.
Bernard Pierre), Voir Bénard Pierre).
Bernardet Jean , sculpteur ornemaniste de la ville de Bourges,
collabore, en ioi3, aux travaux de la cathédrale.
De Girardot, Artistes de la ville de Bourges. {Archives de l'art français, 2e série,
t. I, 1861, p. 201.)
Bernardot Jean . sculpteur-architecte, exécute, en I4J4, l'autel de
la chapelle du château de Rbmorantin.
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. III, 1802, p. 966, n° <J798.
Bernelin et Bernnîn. sculpteurs-orfèvres du ixe siècle, étaient
chanoines de l'église de Sens. On leur devait un devant d'autel en
argent doré, orné de pierreries et d'inscriptions. Cette œuvre qui sub-
sista jusque sous le règne de Louis XV, fut fondue a cette époque, pour
subvenir aux frais de la guerre de 1 -<><>.
Daniel Rajiée, ffist. île F architecture, t. I!, i8:i5, p. 102. — Eméric-David, ïlist.
• le la sculpt. franc., 1817-1872, p. 2g.
Bénin Claude . demeurait à Lyon dans la première moitié du
xvne siècle.
Natalis Rokdoi . /. s si ulpt< urs de Lyon du \t\' nu xvuie siècle, 1884, P- ">i .
DE L ECOLE FRANÇAISE 'j,,
Iterny Quentin , sculpteur en bois de la ville de Troyes, travaille,
de 1007 à i559, * l'église Saint-Nicolas et à l'église Saint-Jean; il exécute,
pour cette dernière, des stalles et une chaire à prêcher.
Assikh, Les arts el les artistes dans l'ancienne capit<ile de ht Champagne, l 's— *î ,
p. io5. — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes (Bévue de l'ari français, 1886,
p. 86).
Beray Jean , sculpteur en bois, peut-être frère du précédent, était
occupé également à la cathédrale de Troyes. En 1Ô4O, il recevait 11 li-
vres 5 sous « pour la façon d'une colunme de bois avec le chapiteau
cornice et pied d'estrac piédestal ». Cette œuvre l'ut visitée par Fran-
çois Gentil, le célèbre sculpteur troyen, qui, avec deux autres artistes,
avait été chargé par le chapitre, de s'assurer si cette colonne « estoit
compassée et faiete selon ce qu'il appartient ».
Archiv. dép. de l'Aube; G. i5yi). — D'Arbois de Jdbainville, Tnv. somm. des
archives de l'Aube, 1869, p. 021;.
ltcrquiii Jean , sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Saint-Omer, sculpta en 1.J-2, pour l'église de l'abbaye de Saint-Berlin,
un retable où étaient figurées les scènes de la Passion.
Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 187a, col. 72. — Ed. Bonraffé, Le
meuble en France ciuxvr3 siècle, 1887, p. T><;.
Iterlhitut, sculpteur-architecte demeurant à Chartres, est présent,
en r3i6, lorsque Pierre de Chelles, maître de l'œuvre de Notre-Dame
de Paris, vient visiter la cathédrale. Dans le rapport l'ait à cette occa-
sion, il est désigné sous le titre de juré de l'<euvre.
Mémoires' de la Société d'Eure-et-Loir . — Cli. Bauchal, Nouveau dictionnaire des
architectes français, 1887, p. 48.
IW'HlH'Iol Guillaume , dut naître à Paris entre 1070 et i58o. Il se
rendit en Italie dans les premières années du xvne siècle et se fixa à
Rome, où le pape Paul Y lui donna de nombreuses commandes. Parmi
ses principaux ouvrages, tous en bronze, on cite : la Vierge colossale,
surmontant la colonne érigée devant Sainte-Marie-Majeure : dans la
même église, deux grands anges pour l'autel île la chapelle Paolo ;
une statue de saint Paul, placée à la porte principale du palais Monte-
Cuvallo ; un ange, ornant la Scala llegia de ce même palais ; enfin un
crucifix en bois, au-dessus du grand autel de Sainte Marie de la Yali-
cella. Il restaura aussi le Narcisse en marbre des Borghèse et en fit une
copie en bronze.
Il quitta Rome vers iCio ou 1G19 et revint à Paris. Il reçut, en 1G20,
le titre de sculpteur ordinaire de la reine mère, Marie de Médicis ; il
'1
5o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
habitait alors le palais du Luxembourg, où il entreprit différents tra-
vaux. Un compte, daté du n février if>'3<), porte :
« A Guillaume Berthelot, sculteur, deux mille cinq cens livres tourn.
sur et tant moings des ouvrages de bronze qu'il a l'aicts, fournis et
livrés pour les fontaines du grand palais le Luxembourg de lad. dame
Roy ne. »
Guillaume Berthelot sculpta encore pour l'église de la Sorbonne, à
Paris, des ligures d'apôtres et d'évangélistes. 11 travailla aussi au châ-
teau de Richelieu Indre-et-Loire , qui a été détruit au commencement
de ce siècle. Il y lit une Renommée en bronze, placée au-dessus de la
porte principale, et une statue en marbre, figurant le roi Louis XIII i
vêtu à la romaine, qui décorait la façade de cette même porte. M. Bar-
bet de Jouy lui avait donc attribué, avec assez de raison, la Renommée
déposée au Musée du Louvre. On sait aujourd'hui que la statue, prove-
nant du château de Richelieu, a été vendue, en i854, ;i l'hôtel
Drouot ii : et, d'après de nouveaux documents, on reconnaît mainte-
nant, dans le bronze du Louvre, uneœuvrede Pierre Biard, surmontant
autrefois le tombeau du duc d'Kpernon, à Cadillac.
Berthelot mourut à l'aris, le '3o juin iti^S ; il avait quitté le palais du
Luxembourg depuis i<>\-2, et demeurait alors rue Férou.
Baglione, Le vite de piltori, snulptori ri architetti, etc., p. 538. — Salval, Hist.
des antiquités de Paris, 1- •], t. I. p. 467. — Piganiol de la Force, Description de
1,1 aille de Paris, i;iiô, t. VI, p. ij.'ij. — Jal. Dict. crit. de biographie. 1872, p. -m.
— Herluison, Actes d'élat-rivil d'artistes français, 1873, p. 02. — Barbet de Jour,
Beseripl. des sculp. du Moyen Age et de ta Renaissance an Louvre, 1876, p. g5, g4,
n° 164. — Ddssieox, Les artistes frani lis à / Iranger, 1876, p. }6g. — Chabouillet,
B.evue des Soc. savantes, 6e sér., t III, 1R76, p. 332-54i. — Grandmaisoïî, Nouv.
Aveh. de l'art fiançais, 1882, p. 214, 2i5. — Ed. Bohwaffé, Recherehes sur les nol-
lections des Richelieu, i885, p. 28, 29, m;, ii8. — A. Bertolotti, Artisti francesi
in limai. 1886, p. i «î l» , îiiô. — L,. Uo>se, La sculpture française, r8g5, p. i58,
lôg, ilii.
ltcrlliol Jacques , sculpteur et peintre, vivait à Lyon vers la lin du
XV siècle. Il collaborait aux apprêts des fêtes données pal la ville, lors
de l'entrée du roi Louis XII, en i4(i'.)-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xviii" siècle, 1884, p, -i'a-
Hei'lhier Louis , sculpteur et orfèvre établi dans la ville de Lyon,
de i586 à 1609, était l'auteur du présent oll'ert à Henri IV, par la muni-
cipalité, en j.">(|."). Cette œuvre représentait « le Roy tiré au plus naturel
qu'il a esté possible, estant assis dans une chère fort eslaborée et tenant
en sa main dextre ung vaze versant de l'eau sur un braziev enflammé...
1 Un fragment de celle figure est conservé au Musée de Poitiers.
2 Un ignore ce qu'est devenue celte statue.
DE L ÉCOLE l'I! VXÇAISE ai
et en la main senestre deux rameaux, l'un d'olivier... et l'autre de gre-
nade... »
Natalis lio.MioT, l.<s sculpteurs <l: Lyon du xive au xvnr" siècle, 1884, p. 58.
Iterlin Jean , sculpteur en bois et ornemaniste du \\ siècle, exécu-
tait, en i4i<), différents travaux pour l'hôtel de ville de Lens.
A. de la Foks-Méhcocq, Les artistes lu nord de la Franci , t848, p. 88. — A. de
Champeaux, Le meublent. I, [885, p. 107.
Itci'liii «lu Val. Voir Val Berlin du .
Horion Pierre , sculpteur et architecte natif de Saint-Quentin,
appelé communément Pierre de Saint-Quentin, vivait à Paris vers le
milieu du xvr siècle. Vers i542i il travaillait au jubé de l'église de
Saint-Germain-l'Auxerrois, en collaboration de l'arcbitccte Pierre Les-
cot et de Jean Goujon. C'est ce que nous apprennent les extraits d'un
compte de la marguilleric de l'église :
«A Pierre de Sainct-Quenlin, maistre-tailleur de pierres à Paris,
demouranl rue des Estufes, la somme de dix escus soleil vallans vingt-
deux livres dix solz tournoys des deniers qui estoient deuz audict de
Sainct-Qucntin, oultre et par dessus ses journées, pour avoir taillé la
pierre et conduict la maçonnerie dudict pupitre et ce par accord faict
avec lesdietz marguilliers, parce que le dict de Sainct-Quenlin n'avait
que huict solz tournoys par jour et depuis lui lut accrue à diz sols tour-
noys pour chacun jour, ainsi qu'il est à plain déclairé par quiclance
dudict de Sainct-Quentin passée par devant deux notaires dudict Chas-
tellel... Au dict maistre Pierre de Sainct-Qucntin la somme de vingt-
cinq livres tournoys pour le parfait payement de ses peines, sallaires,
journées et vacations, d'avoir par luy faict et conduict la maçonnerie
dudict pupitre, à luy ordonné par lesditz marguilliers oultre et par
dessus ses sallaires, journées et vacations »
Ce jubé, commencé en i.VJi, fut terminé en i544- Sauvai, dans son
Histoire des antiquités de la ville de Paris, nous en fait connaître la
disposition : « Il est porté sur arcades, écrit-il, et fermé d'un mur à hau-
teur d'appui. Ces arcades sont élevées sur un grand zocle Sic) ou mar-
che. On entre dans le chœur par celle du milieu : les deux autres servent
de chapelles. Leurs jambages sont revêtus chacun de deux colonnes
corinthiennes, et leurs cintres ou reins rehaussés d'anges de bas-relief,
tenans à la main les instrumens de la Passion. Sur l'appui du Julie se
voient les quatre Evangélistcs de basse-taille et posés au-dessus des
colonnes. Au milieu, Goujon dans un grand bas-relief, a représente
Nicodème qui ensevelit le Sauveur, en présence de la Vierge, 'le saint
5a DICTIONNAIRE 1JKS SCULPTEURS
Jean et des Maries». En ij.">4- sous prétexte de donner du jour au
chœur de l'église, ce beau monument fut malheureusement détruit.
Pierre Berton n'était pas entièrement absorbé par ses travaux à
Saint-Gcrmain-l'Auxcrrois, car, à cette époque, il sculptait, pour l'église
Saint-Merri, un retable en pierre, composé de bas-reliefs peints etdorés,
représentant : la Cène, le Sacrifice d'Abraham, Je'sus au Jardin des
Oliviers, le Départ pour Ja terre de Ckanaan et la Pàque. Pendant la
Révolution, cette œuvre lit partie du Musée des Pelits-Augustins, et
Alexandre Lenoir découvrit l'inscription suivante, sur le chapiteau
d'une des colonnes, séparant les différents sujets : Pierre Berton a
fait ste Besoig-ne l'an 10J2 ; natif de Saint-Quentin. A la dis-
parition du musée, le cardinal Forbin Janson, évêque de Nancy, obtint
ce retable avec d'autres sculptures, pour orner la chapelle du calvaire
du Mont-Valérien, près de Paris, chapelle dont il était propriétaire. En
iK'3o, le sanctuaire ayant été saccagé par le peuple, les sculptures furent
mutilées et dispersées de divers côtés. M. de Champeaux nous apprend
qu'un ancien conseiller municipal, M. Périlleux-Michelez, se rendit
alors acquéreur des parties du retable de Pierre Berton. et en fit don.
plus tard, au musée Carnavalet, où elles se voient aujourd'hui.
On retrouve notre artiste, travaillant au Louvre d'une façon ininter-
rompue, de i5.ï5à i568. A cette dernière date, les comptes des bâtiments
royaux le citent, comme collaborant à la construction du nouveau pa-
lais, avec Guillaume Guillain i , maître des œuvres de maçonnerie de
la ville de Paris : c'est la dernière fois qu'on rencontre le nom de Pierre
Berton.
S uval, Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. 1, p. 5o4. — A. Lkno.r, Musée des
Monuments français, t. IV, i8o5, p. 19;. — De Labordk, La renaissance desuris à
la cour de France, t. I, i85o, p. Ifij, 4">o, 462, '171, 485, 487, ^96, 5oi, 5o5. 5 1 9. —
Idem, tes comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. xxvl, 2G0, 5o6, 38G ; t. Il,
1880, p. a.'i, 44i ''3, 79, yô, m, i2ô, 107,280,281,284,287. — Bertv, Topographie
historique du vieiuc Paris ; le Louvre et les Tuileries, 1. 1, 1 8G<>, p. 202. — A. de Cham-
peaux, Pierre Berton de Saint-Quentin {Gaz. des beaux-arts, 2e pér. t. XXII, 1880,
p. 34q-559.
Bertoul de Landas. VoirLandas Berloul de .
Bertrand, sculpteur en bois et en ivoire, résidant à Paris à la (indu
xnic siècle, exécute, en 129G, des pièces d'échiquier et autres images
destinées à Robert d'Artois : il touche, pour son travail, itS livres
parisis.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 5i2.
Hcrf rsincl, sculpteur en bois de la ville de Tours, passe un marché,
1 Les deux artistes reçurent pendant la durée de leurs travaux la son me de
119,400 livres tournois.
DE L ÉCOLE FRANÇAISE .")'}
le i3 février ifi32, par lequel il s'engage envers l'abbess? de Beaumont-
lez-Tours, à sculpter la contretable «le l'autel de la chapelle du couvent.
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 24.
Bertrand Jacques), demeurant à Dijon, sculpte en 1017, avec son
conirère Jean Colin, deux écussons armoiries aux deux portes de l'hôtel
de ville : ce travail est payé 12 livres. En ioai, il est employé aux déco-
rations commandées par la ville, à l'occasion de l'entrée du roi Fran-
çois I".
Archives communales de Dijon; I 11 ; K. .">.") ; L. 1 •"">.">, fol. 280. — De Gouvenain
et Vallée, Inv. somm. des arch. de Dijon, t III, 1895, série I, p. - ; K. p. 10, et L.
p. !\o.
Bertrand Simon . Un sculpteur de ce nom travaillait, en 1604, au
château de Cadillac Gironde , pour le compte du duc d'Epernon.
t'.h. Braquehaye, Les artistes du due (VEpernnn (Réunioi des Sociétés des beaux-
arts des départements, 1886, p. $65.)
Bertrand David , était établi à Paris dans la première moitié du
xvn1' siècle. Le nom de cet artiste figure, sur les registres de Saint-Ger-
inain-1'Auxerrois, dans l'acte de décès de sa femme, à la date du
1- mars i6aô.
IIeru ison, A'tes d'étal doit d'artistes français; 1 8-r>, p. r>~.
Bertrand de Fénéra. Voir Fénéra Bertrand de 1.
Bertrand de \leviial. Voir Weynal (Bertrand de).
Bertrand de l'an. Voir l'an Bertrand de .
Béry Jean), était occupé au château de Fontainebleau, de i53j à i.">',u.
à raison de l'A livres par mois.
De Laborde, La renaissante des arts à la cour de France, t. I, iS.So. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i35.
Besançon Jean , sculpteur ornemaniste du xive siècle, travaillait
en Auvergne, en 1 "383, à la décoration du portail de la Sainte-Chapelle
du palais de Riom, que faisait alors édifier le duc Jean de Bsrry ; il tou-
chait 0 sous par jour pour ses gages.
A. de Chuipeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, dm- </>• Berrj/,
i8ç)',.p. 11, 9o.
Belton, né à Sens, sculpteur-orfèvre et architecte des premières
années du xe siècle, devint évèque d'Auxerre 915-918 et enrichit sa
5^ DICTIONNAIRE l>i:s SCULPTE1 RS
cathédrale d'un grand nombre de ses ouvrages. On lui devait, entre
antres, les châsses de saint Loup et de sainte Colombe, ornées de bas-
reliefs de grand mérite.
Eméric-David, Bisloire de la s< ulplure française, 1817-1872, p. 5o.
Iielziiilior. sculpteur alsacien, travaillait à Strasbourg dans la
seconde moitié du XIVe siècle.
Cu Gérard, Les artistes de V Alsace pendant le Moyen Age, 1. 1, 1872, p. i'17, 4'i8.
lîcycliol Désidérius , sculpteur en bois de L'école alsacienne, aurait
exécuté, en 1 \>j>. l'autel consacré aux douze apôtres, dans la préceptorie
des Antonites, àlsseuheim. Cet autel fut démoli en 1590; plusieurs des
sculptures qui le composaient, se trouvent aujourd'hui au Musée de
Colniar. On attribue encore à Beychel, les stalles de l'église de Vieux-
Bi'isach.
Cli. Gérard, Les artistes /< l'Alsact pendant le Moyen Age, t. II, 1873, p. 367-570.
Bézarl Martin , est cité, dans les comptes des bâtiments du roi,
comme travaillant au château de Fontainebleau, de i54o à i55o, moyen-
nant 12 livres dégages par mois.
De Laborde, La renaissan des arts àla cour de France, t. I, i85o, p. '124. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 198.
ISijn'd Noël . sculpteur en bois, maître menuisier et ornemaniste,
vivait à Paris au xvr siècle. Il fut occupé au palais du Louvre sous la
direction de Pierre Lescot, qui l'employa de i55i à i568, à sculpter les
boiseries de la chambre du roi, dans le pavillon sud-ouest, là où se voit
maintenant la salle, dite des sept cheminées. Ces boiseries, dont Sauvai
vante beaucoup la perfection et le fini, ont été enlevées depuis, et pla-
cées dans une pièce derrière la colonnade.
De i5G8 à 1070, Xoél Biard, d'après les comptes des bâtiments royaux,
collabora à l'ornementation intérieure du château de Fontainebleau.
Peut-être élait-il parent de Colin Biard, l'architecte originaire d'Ain-
boise, qui, à la lin du xve et au commencement du xvr3 siècle, prit part
aux travaux du Pont Xotre-Danie il Paris, ainsi qu'à ceux du château de
Gaillon et du château de Blois.
Sauval, Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. II, p. 35. — De Laborde, La
renaissance des arts à lacourde France, t. I. i85o, p, 526. — Bïrtv, Topographie
historique </<< Vieux Paris, 1. 1, 1886. p. 200, 292, 253. — Jal. Dict. crit. de bio-
graphie, 1872. p. 21V — L. Palustre, La Renaissance enFrance, t. II, 1881, p. i64-
Hlard Pierre , sculpteur, architecte, peintre et graveur, fils du
précédent, naquit à Paris, en i55q. Après avoir appris de son père les
DE I. ÉCOLE IIIANCAISI. 55
premiers principes de l'art statuaire, il alla en Italie, pour se perfection-
ner, et s'attacha plus particulièrement à l'école de Michel Ange. De
retour à Paris, il entreprit de nombreux travaux, et, en i5o,o, par lettres
patentes du duc de Mayenne, lieutenant général du royaume, il fut
nommé surintendant des bâtiments du roi, en remplacement de Jean-
Baptiste Androuet du Cerceau. La cour des comptes ayant refusé de
reconnaître celte nomination, le duc de Mayenne dut lui adresser d'au-
tres lettres qui, cette fois, furent entérinées par la cour, le j octobre i."»<)j ;
il toucha alors, de ce fait, un traitement de 5oo cens environ 5ooo francs
de notre monnaie .
En i.»);, il se rendit à bordeaux, où il passa un marché, en date du
2*i août, au sujet de l'exécution d'un tombeau à élever, dans le chœur du
couvent des Augustins, à François de Foix-Candalle, évêque d'Aire.
Le 3 septembre suivant, il s'engagea envers Louis de Nogaret, duc
d'Epernon, à placer un mausolée dans l'église collégiale de Saint-Biaise
de Cadillac, sur la sépulture de Marguerite de Foix-Candalle, duchesse
d'Epernon. Ce monument funéraire, orné des statues en marbre du duc
et de la duchesse, devait être surmonté d'une ligure de Benoinniée en
bronze. C'est cette statue qui se trouve aujourd'hui au Musée du Louvre
et qui a été faussement attribuée à Guillaume Berthelot. Il était stipulé,
dans les deux contrats, que l'artiste exécuterait toutes ces œuvres à
Paris, et les ferait transporter ensuite à leur destination.
En 1600, Pierre Biard entreprit la construction du magnifique jubé de
Saint-Etiennc-du-Mont, dont il sculpta les statues, les ornements et le
grand Christ en bois dominant la galerie. Eu 1604, il commençala statue
équestre de Henri IV, destinée à orner le tympan de la grande porte de
l'Hôtel de Mlle. Ce bas-relief, en pierre bronzée, lui avait été com-
mandé par Miron, prévôt des marchands ; détérioré dans une émeute,
le % juillet i65a, il fut entièrement détruit en i;<)2 II lit encore, en 1G08,
pour le même édifice, une des deux grandes cheminées qui, jusqu'en
18-1, se voyaient dans la salle du Trône; l'autre était due à Thomas
Boudin.
Avant cette époque, Pierre Biard avait collaboré à la décoration du
Louvre, et on cite de lui deux ligures d'esclaves qui encadraient la porte
de l'appartement de Catherine de Médicis, ouvrant sur le jardin de l'In-
fante ; ces statues disparurent plus tard, lors des changements opérés au
Louvre, sous Anne d'Autriche. Sauvai, qui en déplore la perte, en donne
une description d'un enthousiasme peut-être un peu exagéré: « Ces
captifs, dit-il, étaient couchés à leur séant et courbés avec un abandon-
nement fort naturel et qui marquait bien l'excès de leur affliction. Leurs
corps pendaient à leurs mains garotées et attachées par derrière. Leurs
yeux étaient flétris et colés contre leurs genoux. La tète leur tombait
56 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
sur l'estomac, mais si appesantie de tristesse, qu'elle entraînait le rest
du corps par son poids. Un talon et une jambe semblaient venir au
secours d'un abattement si extraordinaire, avec si peu de fermeté pour-
taiit. qu'il était aisé déjuger que cela se faisait plutôt par quelque ins-
tinct de nature, que par aucun soin que ces pauvres malheureux prissent
de prolonger leur vie plus longtemps. En un mot. on ne pouvait pas
voir une tristesse, ni mieux conçue, ni exprimée plus naïvement, ni un
renversement de corps plus désespéré par tout le corps. L'anatomie
était si bien entendue, particulièrement sur les épaules et sur le ventre
couvert de quantité de plis écrasés, qu'on y remarquait toutes ces diffé-
rentes passions que la nature donne à ceux qui sont véritablement affli-
gés. Enfin ces captifs, en la position où Biart les avait mis, disaien
plus de choses par leur contenance muette, qu'ils n'auraient fait dans
une harangue longue et étudiée. »
Le prix touché par Biard pour ces deux statues, nous est connu par
une quittance, tirée de la collection de M. Benjamin Fillon, et
publiée dans les Nouvelles Archives de l'art français :
« En la présence des notaires soubzignez Pierre Biard, architecte et
sculpteur ordinaire du Boy, a confessé avoir eu et reçeu comptant, dès
le neufiesme jour de novembre mil six cens deux, de noble homme
M Henry Estienne, trésorier des bastimens du Roy, la somme de deux
cens vingt-deux livres dix sols tournoiz en [un blanc], a lny ordonnée
pour le reste et parfait payement de la somme de sept cens quatre-vingtz
livres tournois, à quoy monte les ouvraiges de sculpture par luy faietz
en pierre de Saint-Leu au portique de la petite Galerie du Chasteau du
Louvre du costé de l'église Saint-'i bornas, de laquelle somme de deux
cens vingt-deux livres dix solz tournoiz il s'est tenu contant, en a quieté
et quicte ledict sieur Estienne Trésorier. »
On attribue encore à l'artiste le modèle en cire d'un vaisseau, qui
devait être envoyé à Xotre-Dame-de-Lorette au nom de la ville de Paris,
en accomplissement d'un vœu fait pendant le siège de i5go.
Pierre Biard mourut le i- septembre 1609. Il habitait alors rue de la
Cerisaie, et fut enterré dans le cimetière de l'église Saint-Paul, où Sau-
vai a relevé cette épitaphe prétentieuse, reproduite également par
Piganiol de la Force:
Icy gist Pierre Biard. en son virant maistre sculpteur et architecte,
lequel iipi: de 5o ans est trépasse' te 1 ~" jour de septembre en l'an itiog.
Priez Dieu pour son âme.
,1 vivant i- fus,
Digne, s'il en fut one, d'un second Alexandi
I' is fut mon berceau : ma paroisse, un < 1 ndre :
El le ciel, mon esprit, qui me Vavoii infus,
DE I. ECOLE FRANÇAISE -i~
Le Démon de nature eut peur d'eslre confus.
En voyant mon courage à sa gloire prétendre
II aborde la Moit, il la force à me prendre-
« Volontiers! ce dit-elle, il n'est pas de refus. »
Elle me lire 'lune hors des gerbes charnelles,
Pour estre citoyen des villes éternelles
Oh le sang '/< Jésus me in <ie><ir nu lira:
Je travaillerais /" selon mon ordinaire,
Si tout ce qui ressent l'inconstance i/maire
Ne me desplaisoit point nul/ml que me plaist Dieu.
Après avoir veu Hume, en France je revins
Pour faire ma fortune avecques mon ouvrage ;
Moisson ingratitude abaissumon courage;
Tous biens aux ignorans, rien aux hommes divins.
Robert Duniesnil, dans son Peintre Graveur Français, a décrit les
planches gravées par l'artiste ; mais aucun de ses ouvrages de peinture
n'est venu jusqu'à nous.
Biai'ri Pierre II), sculpteur, architecte et graveur né vers la lin de
l'année i5c)2, fils du précédent, succéda à son père dans la charge de
sculpteur du roi, et acquit, en 1612, le titre de valet de chambre ; il tou-
chait alors 660 livres de gages. En i63o, il travaillait au palais du Luxeih-
bourg, comme le prouve un extrait des comptes des bâtiments de la
reine Marie de Médicis :
« A Pierre Byart, sculpteur du Roy, la som. de 5oo livres tourn. poul-
ies ouvrages de sculpture par lui faictes aud. palais de lad. dame Rnyne
niesmes aux figures des potiques (sic) qui sont au dessus de la grotte au
haut de l'orangerie.' »
En io'34, d'après la Gazette de France, il aurait fait une statue en
bronze de 12 pieds de haut, représentant une Galatée, ayant sous ses
pieds un monstre marin de 8 pieds de long. En i<>38, il exécuta, par
ordre de Richelieu, l'ancienne statue équestre de Louis XIII 1 . érigée
sur la place royale, avant la Révolution. Le 4 juillet i(55a, la statue de
Henri IV, placée au tympan de la porte de l'Hôtel de Ville, ayant été
abîmée par un incendie allumé dans une émeute, Biard fut chargé de
restaurer cette œuvre due à son père. 11 s'acquitta fort mal de sa tâche,
si toutefois l'on s'en rapporte à cette phrase de Sauvai: « Que si les
figures qu'on voit derrière le cheval du Roi semblent mal faites et les
jambes de devant déplaisent, il faut s'en prendre aux incendiaires de
l'Hôtel de Ville qui, en i65a, mirent le feu à la porte et à cette belle
figure qui la termine, et ont été cause que Biard le lils. ayant voulu res-
taurer l'ouvrage de son père, l'a gâté ». Comme je l'ai déjà dit plus liant,
ce bas-relief fut entièrement détruit en \~\yi.
(I) Le cheval était l'œuvre du sculpteur italien Daniel Ricciarelli
58 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
On attribue encore à Pierre II Biard deux figures de Mars et de Pal
las, à l'hôtel de Toulouse, et deux statues couchées, sur le fronton de
l'église Saint-Paul. De plus, il passa un marché en 1661, pour l'exécu-
tion du tombeau du duc de Tresmes, destiné au couvent des Gélestins ;
mais il mourut le 28 mai de la même année, sans avoir pu entreprendre
ce travail. 11 fut enterré dans l'église Saint-Paul.
Saoval, Hist. des Antiquités de Paris, 1724, t. I. p. J07, 44a ; t. Il, p. r>7, ',s_> ;
t. [II, p. 9. — Piganiol de la Force, Descript. histor. de la ville de Paris, 1765,
t. III, p. 256 ; t. IV, p. 97, 162, [63 ; t. VI, p. m. — Uobert Dumesnil, Le Peintre
Graveur Français, 18A1, t. V, p. 98-107. — Leroux de Likct, Hist. de l'Uni ri de Ville de
Paris, iS'|(>, p. aS, 26, \2. — P. Lacroix, Revue univ. des Arts, t. I, i885, p. 206. —
A. Iîertv, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. I, 1866, p. 262; t. Il, 1868, p. 7a, 77.
— Jal, Dict. crit. de biographie, 1872, p. 218-221. — Herluison, Actes d'état-civil
d'artistes français, 1875, p. 55. — .1. GriKKUKvet A. Lance, Nouv. Areh. de l'art fran-
çais, [87/4-1875, p. 170-178. — Inv. des i'icltesses d'art de la France (Paris mon.
relig.,t.l, 1877,]) 5og). — Bull, de la Sue. de l' hist. de Paris, etc., t. IX, 1882,
p. 26. — Bellier de la Chavigherie, Dict. </';». des artistes de l'école française, t. I,
[882, p. 87 . — A. Commdnay, Pierre Biard, architecte des mausolées de Foix-Can-
dalle et d'Epernon, i88fi. — De Groochï, Revue de l'art français, 1892, p. 252-234- —
L. Gonse, La sculpture française, 1895, p. i55-i5g. — De Momaiglox, Notice sur
l'ancienne statue équestre de Louis XIII, 1874-1896, p. 60, 6r. — Gh. Braquehaye,
Les artistes du due d'Epernon, 1888-1897, p. 20.5-206.
Biardeail René , maître sculpteur établi au Mans à la fin du xvie
et au commencement du xvn° siècle, reçut de la municipalité, en iG'38,
la commande de plusieurs Vierges, qui furent placées sur les portes de
la ville. Une de ces Vierges a été transportée dans la cathédrale, et les
autres ont disparu ; ces statues ont été attribuées par erreur à Pierre
Biardeau.
H. Chardon, Le sépu'.cre de la cathédrale du Mans, 1869. p. 5i. — C. Port, Les
artistes angevins, 1881, p. ■_>.'>.
Ithi rdeaii Pierre , sculpteur et architecte, fils du précédent, naquit
au Mans le 4 novembre 1608, sur la paroisse Saint-Hilaire. Il vint à
Angers, où il s'établit définitivement avant i(ii8. A cette date, il passa
un contrat pour la construction, dans l'église des Carmes, d'un autel et
du monument funéraire de M. Hercule de Charnacé. Il sculpta égale-
ment une statue de la Vierge, dite Vierge de Nozé, qui, provenant de la
Visitation, est maintenant à l'Ecole des Hautes Etudes Saint- Aubin. On
lui attribue aussi un groupe de saint Michel terrassant le Dragon,
conservé dans l'église du May Maine-et-Loire), et la Vierge avec /' En-
fant Jésus jouant avec le petit saint Jean, qui se trouve dans l'église
Saint-Jacques d'Angers; cette dernière œuvre parait d'ailleurs tellement
inférieure, qu'il est probable qu'elle n'est pas de la main de l'artiste. En
i65o, il fut chargé de la décoration du maitre-autel du prieuré de Brcuil-
Bellay. D'après Piganiol de la Force, il était encore l'auteur d'un groupe
DE 1. ÉCOLE FRANÇAISE .M)
en terre cuite, surmontant l'autel de l'église des Petits-Augustins, à
Paris. Ce groupe, qui a été détruit, représentait un agonisant soutenu
par un ange, ayant près de lui saint Nicolas de Tolentin ; sur les portes,
placées aux côtés de l'autel, se voyaient la statue de sainte Monique et
celle de sainte Claire de Montef'alcone.
C'est en i657-i65a, que Pierre Biardeau exécuta son ouvrage le plus
important : je veux parler des statues en terre cuite, désignées sous le
nom des Saints de la Barre, qui existent toujours dans la chapelle de la
Barre, érigée à la porte d'Angers, sur la route de Nantes. Voici la des-
cription qu'en donne un auteur du commencement du xvme siècle :
« C'est un Père éternel qui, voulant lancer ses foudres sur le monde, est
retenu par son tils entre les bras de sa mère, sa croix en main. La Sainte
Vierge, comme effrayée de cette vision, regarde saint Jacques-le-Majeur.
De l'autre côté, est la statue de saint Jean l'Evangéliste, qui sont des
statues accomplies ». Ce beau travail, payé à l'artiste 12,400 livres tour-
nois, plus des redevances en nature, de blé, de vin et de bois, fut ter-
miné en 1664.
Dix ans auparavant, en i(J54, Pierre Biardeau s'était engagé, envers
les Pères de l'Oratoire, à faire un retable pour l'autel de la Vierge,
dans l'église des Ardilliers de Saumur. L'année suivante, il signait un
marché, en collaboration d'un architecte nommé Florent Gondoin, pour
la reconstruction partielle de cette église. Ces travaux donnèrent lieu à
des constatations et à de nombreux procès ; l'artiste, dégoûté et appau-
vri, mourut dans les premiers jours d'octobre 1651, sans avoir pu les
achever.
Pigamol de la Force, Descript. hisl. de la ville de Paris, 1765, p. 247. — A.
Le.noir, Musée des Monuments français, t. III, 1802, p. 120. — Marchegay, Archi-
ves de l' Anjou, i853, t. II, p. 34i-346. — Revue des Sociétés savantes, i8.">4, 1. 1, p. s:,.
— G. Port, Bull, de la Soc. industr. de Maine-et-Loire, 1864, p. 96-126. — Idem,
Dictionnaire de Maine-et-Loire, t. I, p. 190, ô4<»- — Idem, les artistes angevins,
1881, p. 2J-/41. — H. Chardon, 1j sépulcre de ta eath. du Mans, 1869, p. 5i. —
J. Denais, Réunion des Sociétés des beaux-arts dis déparlements, i8g3, p. 575-379 ;
189G, p. 359-367.
ltiau Temps Girard). Un sculpteur de ce nom résidait dans la ville
de Troyes de i3G8 à 3^0.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes [Revue de l'art français, 1877, p. CM).
I ticl, cl Benaud sculpteur ornemaniste, travaille, en i3;8, à la
cathédrale de Camb. .i,à raison de G sous par jour. On le retrouve à
Lille, en i3yo.
Archives départ, du Nord. Comptes de la fabr. de la eath. de Cambrai ; û° 25. —
Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1S72, col. 70. — Dehaisxes, Ilist. de
l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 29a ; Documents, p. 559.
<)(> DICTIONNAIRE DF.S SCVLPTEÛRS
Bienvenu Jean . collaborait, de i383 à i38fi, à la décoration du châ-
teau de Riom. en Auvergne, pour le compte du duc Jean de Berry.
A. de Champeux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, due de Berry,
1894, p. :>'i, 90.
Itici'iiiers Jean , sculpteur en bois et ornemaniste de la lin du
xive siècle, était établi à Valenciennes vers i3<)8.
A. Bérard, Dicl. biogr. des artistes français, 1872, col. 79.
Biétremifii Renier , exerçait son état à Lille au xve siècle. En I422,
d'après les comptes des Argentiers, il reçut G livres pour avoir sculpté
un saint Georges et un saint Nicolas, placés sur le boulevard de la
ville.
De 1. \ Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, 1 XV, 1862, p. 107.
Bignnf Philippe . demeurant à Amiens sur la paroisse de Saint-
Firmin-le-Confesseur, s'engage, le 19 janvier i63g, à exécuter la partie
ornementale d'un retable en bois de chêne, destiné au couvent des Cor-
deliers de Beauvais. Les figures de ce retable devaient être sculptées par
Nicolas Blassel.
A. Di.boi*. L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, i8(î->, p. 07.
Itiu'oiîi'iK' Pierre , est cité parmi les artistes qui travaillèrent au
xvie siècle, sous la conduite de Pierre Bontemps, à la décoration du
tombeau de François Ier. La quittance pour le solde de ces travaux,
datée du 28 février i555, porte:
« A Bastien Galles, Pierre Bigoigne et Jean de Bourges, la somme
de 68 liv. (i s. \ d. pour ouvrages de taille par eux faits à la dite sépul-
ture. »
F. Bourquelot, Hlsl. de In scul/d. et des avis plast. en France, i8/|<> — De
Laborde, Lu renaissance des mis à la cour de France, t. I, i85n, p. 4'p. — Idem,
Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 292. — Dd Seigneur, Notes sur
l'Hisi. de la sculpt . franc . a" Eméric-David, 1882, p. 52.5.
Bigot Nicolas , était établi à Troyes à la fin du xvie siècle. En i5ai,
il exécutait une statue de saint Lambert pour l'église Saint-Jean; à la
même épocpie, il travaillait également à l'église Saint-Nicolas.
Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 1876',
p. 102.
Bilgmer Pierre . sculpteur alsacien du xve siècle, vivait à Colmar,
où il devait collaborer à la décoration de l'église Saint-Martin. D'après
les archives de la ville, il fut admis dans la bourgeoisie en 1 4 1 '> ■
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen-Age, t. II, 1875, p. 60.
DE L ÉCOLE FRANÇAISE 6l
Million Jacques , sculpteur-tombier, demeurant à Senlis dans la
première moitié du xvne siècle, est l'auteur d'une pierre tombale placée
dans l'église paroissiale de la commune de Plessis-Gassot Seine-et
Oise ; cette œuvre est datée de i63g. On rencontre aussi à Senlis, un
Pierre Billion, sculpteur et peintre, probablement le fds de Jacques,
qui exécute, de 1667 à l6o,3, plusieurs tombes qu'on voit encore dans les
églises d'Ezanville, du Mesnil-Aubry, de Villeron et de Marly-la-
Ville.
»
De Giilhermv. Inscriptions de la France du v" au xvnic siècle, t. II, 187c), p. 45y,
517, 5i8, J2i, fiiô, 614, <JJ3 [Doc. inéd. sur l'Bist. de France).
ltioulle Laurent , travaillait au palais de Fontainebleau de i54o à
iôoo, à raison de 10 livres par mois.
De Lvborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. 1, i85o, p. f\>o. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. iy'|.
lii/cnl Pierre , sculpteur en bois du xvie siècle, aurait lait, en i56i,
le jubé de la chapelle Saint-Avoye de Pluneret Morbihan-.
Bal'Chal, Nouv. dict. des architectes français. 1887, p. 55, art. Blanchart
(Pierre).
Itlaiicliarri Jean , est cité dans les comptes des bâtiments du roi
comme travaillant de i54o à l55o au château de Fontainebleau, il raison
de i'3 livres par mois.
ItlaiH'liarri Pierre , probablement parent du précédent, est occupé
également à Fontainebleau de i53j à i55o ; il touche aussi i3 livres par
mois.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I. i85o, p. 4o'J, }i8,
\>.~>; i855, p. ijô'|. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i.'i'i,
'i)2, 197.
r.l:i iK-h.i i(l Jean , maître sculpteur parisien né vers i5o,6, aurait
sculpté, en i6'38, une statue d'Aniphitrite. En 1641, il demeurait dans le
faubourg Saint-Honoré : ce sont les seuls renseignements que l'on pos-
sède sur cet artiste.
J.-J. Goiffrey, Revue de l'art français, 1884, p. 98.
ltlanelic Luc , reçoit iS livres par mois pour les travaux qu'il exé-
cute au château de Fontainebleau de t54o a i55o.
De Laborde, La renaissance îles arts à la cour de Fiance, t. I, i85o, p. -i\o.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1*77, p. ig4-
6a DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Itlanclicl Jean , sculpteur et architecte de Lyon, aurait donné dans
cette ville, en i5a5, les plans de l'église de l'Hôtel-Dieu.
L. Boitei. et 11. Lf.ïmarif., Lyon ancien et moderne, i s ', t - 1 s '( r, . — Badchal,
Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. 50.
Itlniicpi&'iioii Etienne . sculpteur en bois et ornemaniste de la ville
de Troyes, sculpte, en iôjj, un tableau d'autel pour l'église Saint-
Nicolas.
Bérari», Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 82. — Ed. Bonnaffé, Le
meuble en France au xvic siècle, 1887, p. 70.
ItlnmliirH Alexandre , était occupé au xvie siècle à la décoration
du château de Fontainebleau. D'après les comptes de i53j à i54o, il
touchait iS livres i3 sous 4 deniers par mois.
De Labobde, La renaissant des arts à la cour de France, t. F, i85o, p. ïuï- —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. iôG.
lllnsKcl Antoine , sculpteur et peintre de la ville de Nantes, sculpte
de i6o5 à 1608, avec son confrère Raoul Carré, les ornements de la façade
de l'Hôtel de Aille. Vers la même époque, il reçoit '3<> livres pour avoir
l'ait un ciboire ou sacrai re au grand autel de l'église de Notre-Dame-
dcs-Carmes.
Archives communales de Nantes; CC. iôo. — De la NicolliLrf.-Tei.if.iro, Inv.
somm. des arch. de Nantes, t. I, 1888, p. 14s.
ItliiSKH Philippe , sculpteur amiénois né vers i56j, est chargé, en
1600, de construire un tabernacle, en collaboration d'un maître menui-
sier, nommé Pierre Salle. En 1604, il sculpte une table d'autel pour le
chœur de l'abbaye de Saint-Pierre de Selincourt. En 1612, il s'engage à
exécuter, moyennant 78 livres, un jubé pour l'abbaye de Coi'bie ; ce
jubé devait être orné de quatorze images de deux pieds et demi de haut,
avec un Christ ayant à ses côtés la Vierge et saint Jean. La même année,
il l'ait un tabernacle pour l'église des Carmélites de Pontoise. En i6i3,
il travaille à l'hôtel de ville d'Amiens; les comptes portent en effet :
« A Philippe Blassel, maistre thailleur d'images, 12 livres tournois à
lui ordonné par mandement du 5 janvier iGi3, pour avoir faict et taillé
ung ange et une licorne qui tiennent les armes de France et de la dicte
ville, qui sont apposées sur les deux primaux esteulx de l'escalier de
l'hostel de ville. »
En 1618, il sculpte, dans la cathédrale de Saint-Quentin, la clôture
de la chapelle Saint-Nicolas et fait un tabernacle dans l'église Saint-
Martin de Noyon. Le 3o janvier 1619, il passe un contrat pour l'exécu-
de l'école française f>3
lion d'un autre tabernacle destiné au couvent des Ursulines d'Amiens;
c'est le dernier ouvrage.de Philippe Blassel, mentionné dans les
archives.
Itliisst'1 Nicolas , sculpteur et architecte, fds du précédent, né à
Amiens le 8 mai 1600, est le plus connu des artistes qui ont porté le nom
de Blassel; c'est d'ailleurs, de tous les sculpteurs amiénois, celui dont
les œuvres sont les plus célèbres. On trouve trace de ses premiers tra-
vaux en i(ïu4. A cette époque, il reprit à son compte un marché fait avec
son père, par le chapitre de l'église Notre-Dame, pour la confection
d'une table d'autel. La même année, il exécuta différents ouvrages à
l'occasion de l'entrée de la reine d'Angleterre à Amiens: à ce sujet, an
mandement du i'3 juillet 162^ dit qu'il reçut CS livres « pour avoir
trouve l'invention et faict le dessin de tous les théâtres qui ont esté faicts
lors de l'entrée de la roine de la Grande Bretagne enceste ville d'Amiens,
et avoir eu lesoing et la direction des ouvriers qui ont travaillé aux dits
théâtres l'espace de trois sepmaines. »
De 1626 à ilvjS, il fut occupé, comme architecte de la ville, à cons-
truire en fer la couverture du puits du marché au blé, à réparer la (lèche
de la cathédrale et à couvrir tout le côté droit de la nef du couvent des
Cordeliers. En même temps, il termina un groupe pour la confrérie du
Puy et un Ecce Huma qui fut placé au-dessus de la porte principale du
cimetière Saint-Denis. On lui devait aussi, dans le même cimetière, le
tombeau de François Ilémart, mort en i635; ce monument fort impor-
tant, se composait de vingt-cinq figures de pierre et d'un bas-relief
représentant la Résurrection de Lazare. En 1668, il fut employé à la
décoration des portes de Noyon et de la Hotoie, et sculpta quatre
grandes ligures en bois, destinées au couvent des Cordeliers de Beauvais.
Enfin, jusqu'en i65g, il enrichit les églises de sa ville natale, d'un grand
nombre de statues, de groupes et de bas-reliefs.
Dans la cathédrale, on voit encore de lui : la Vierge en marbre de la
chapelle Notre-Damc-dc-Bon-Secours, donnée en i634 par Jean Qui-
gnon, maître de la confrérie du Puy ; le tombeau du chanoine Guillain
Lucas, renommé surtout par son génie funéraire, connu sous le nom du
Petit Pleureur: le mausolée en marbre blanc élevé, en i644i « 1;1 mémoire
de Jean de Sachy ; le tombeau d'Antoine de Bâillon 1 644) > placé contre
un pilier, en face delà porte del'évcehé; le sarcophage de Claude Pierre,
religieux proies de l'abbaye de Saint-Acheul t65o , dans le transept de
droite; le monument du chanoine Niquet [602), en face de la porte du
cloître de l'Horloge, et une Annonciation, dans la deuxième chapelle du
coté droit.
L'église Saint-Remi possède de Blassel le mausolée de Nicolas de
g/J DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Lannoy, connétable héréditaire du Boulonnais, et une Vierge en marbre
blanc qui fut offerte, en i643, aux Prémontrés d'Amiens, par le grand
Condé, en souvenir de la bataille de Rocroy.
En i657, Nicolas Blassel se rendit à Abbeville, où il sculpta, dans
l'église des Minimes, le monument funéraire de la famille deRambures,
et un saint Vincent-de-Paul à genoux. Dans la cathédrale de cette même
ville, on lui attribue la décoration en marbre blanc de l'épitaphe de
Gabriel Briet, seigneur de Neuvillette ; on y remarque un enfant appuyé
sur une tête de mort et soufflant des bulles de savon, qui rappelle l'ange
pleureur du tombeau du chanoine Lucas.
Nicolas Blassel mourut à Amiens le 2 mars i65q, et fut inhumé dans
l'église de Saint-Firmin-le-Confesseur.
Blassel Nicolas,, oncle du précédent et père de Philippe, étaitétabli
à Amiens sur la paroisse de Saint-Firmin. En 160a, il sculptait une table
d'autel pour l'église Notre-Dame de la Neuville, dans le faubourg de
Corbie. En 160;, il s'engageait à exécuter un tabernacle à l'hôpital Saint-
Nicolas -en-Cocquerel. En 1610, il recevait 3g6 livres, pour avoir fait
un autre tabernacle, destiné à la chapelle de l'Hôtel-Dieu de la Made-
leine de Rouen ; en même temps, il était chargé d'entreprendre la clôture
d'une des chapelles de la cathédrale d'Amiens. Il vivait encore en 162;.
Blassel Bernard , fils du précédent, exécuta en 162a, dans l'église
de Cerisy-sur-Somme, un tabernacle orné des figures de saint Georges
et de saint Michel ; il reçut, pour ce travail, 4ao livres.
Blassel Jean , frère du précédent, né à Amiens le Ie' août 1602,
sculpta en 1626, pour l'église de Sailly-Lorette Somme , un tabernacle
en bois doré, richement ouvragé de bas-reliefs représentant la Résurrec-
tion et X Assomption, avec les images de saint Quentin, de saint Fran-
çois-de-Paule et de saint Charles Borromée.
Blassel Pierre , frère des deux précédents, né à Amiens le 21 jan-
vier 1610, travaillait en 1642, avec Robert Fissier, à la décoration de la
chapelle de la Vierge de l'église de Montdidier.
On trouve encore un sculpteur du nom de Blassel qui exécuta, dans
l'église Saint-Avoul de Provins, un retable en bois, surmonte d un
tabernacle orné de statuettes. Cet artiste mourut à Provins en i663 ; c est
probablement un des Blassel dont je viens de parler.
ICIO-
Biographie des hommes célèbres du département de la Somme t. I, .8o5, p.
,,,,. 1 Bulletin du comité historique des arts et monuments, t. Il, ^f-^'^l
1 Bibliothèque historique, monumentale, etc., de la Picardie et de l Artois, .844,
p , , 5 - D, sevei! Notice historique sur la cathédrale d'Amiens, .8o5,p. 4», **,
DE L ECOLE FRANÇAISE 05
4<>, /|R, 52, 77. — Idem, La aille de Montdidier, 1857, p. iô. — A. Dibuis, L'œuvre
de Blassel, célèbre sculptan amiénois, [86 •■.
Blaze de Brusle. Voir Brusle Blaze de .
Blois Jean de , sculpteur ornemaniste du xive siècle, était au nombre
des artistes employés par le duc Jean de Berry. En i38o, il participait à
la décoration du grand escalier du palais de Bourges, et recevait alors
6" sous tournois par jour. Plus tard, en i385, il était occupé au palais de
Poitiers.
A. de Champeadx, Les travaux d'art exécutéspour Jean de France, duc de Berry,
i8y4,p. 65, 89.
Blonrinu Pierre , vivait à Lyon dans la première moitié du
xvnc siècle.
Natalis RoisnoT, Les sculpteurs de Lyon du \ive au xvine siècle, 1884, p. 48.
ItlomlH Pierrotin , est reçu, eu 1626, bourgeois de la ville d'Arras.
A. Asselin, L'art en Artois au Moyen Age Mém. de l'Acad. des sciences et lettres
d'Arras, t. VIII, 1876, p. 344.
Blouclcl Luc , travaillait à Paris, au commencement du xvnc siècle,
dans l'atelier de Pierre Franqueville . Nous voyons ce dernier servir
de parrain à une fille de Blondel, baptisée le - novembre 1606, sur la
paroisse Saint-Eustachc.
F. Reiset, Archives deVarl français, Documents, t. III, i853-i855, p. îGG.— Her-
luiso.x, Actes d'état-civil d'artistes français, 1S7Ô, p. •",;).
I '.lundi 11 Enguerrand , sculpteur ornemaniste du xvie siècle, prit part
aux travaux de construction de L'hôtel de ville deCompiègne. Vers ijoo-
i5o8, il reçut en effet « 7 livres \ sols parisis pour ses peines etsallaires
d'avoir fait et taillé deux chappiteaulx avec l'amortissement pour
asseoir deux ymages au paont de devant l'ostel de Ville ».
De Marsy, L'Hôtel de Ville de Compiègne, p. 12, 24 Extrait des Comptes rendus
du congrès tenu à Sentis par tu Soc. franc, d'archéologie, mai 1877).
Itlnt Jacotin , sculpteur en bois et maître menuisier demeurant à
Tours, touche, en i^-X, 24 livres « pour ung tabernacle de boys
ouvré, qu'il a l'ait pour mectre en la chappelle du Plessis-du-Parc,
pour asseoir et mecttre en icelluy ung ymage de Nostre-Dame ».
Où
— A. DE
L. Douet d'Arcq, Comptes de l'hôtel des rois de France, i865, p.
Champeadx, Le meuble, t. I, i885, p. 102.
Blotin Jean . sculpteur en bois, fit de i5oa à r549, en collaboration
66 HICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
de Jacques Millon, les statues et les bas-reliefs décorant le grand autel
et les stalles de l'abbaye de Yauluysant, près de Sens.
Bulletin du comité hisloi ique des arts et monuments, t. II, 1842-1843, p. 47-r», 4/G.
— Do Seignedr, Notes sur THist. delà sculpl. franc. d'Kmcric-David, 1862, p. 019.
— Ed. Bonkaffjé, Lemeubleen France au xvi siècle, [887, p. 72.
Bouchon Imberl , vivait a Avignon au xvi° siècle. Il exécuta, dans
l'église Saint-Pierre, le tombeau ou retable de Perrinet Parpaille.
L'abbé Requin, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1897, p. m8.
Itohillct Etienne , travaillait à Bourges en i453, avec Pierre Mossel-
mann, à la partie ornementale et aux statuettes 1 du pourtour du tom-
beau du duc Jean de Berry. Ce mausolée, dont le gisant avait été sculpté
par Jean de Boupy, dit de Cambrai, fut terminé en i^'i~: il était destine
au chœur de la Sainte-Chapelle du palais de Bourges.
A. pk Chahpeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. 56, 59.
Horiin Jean , résidait à Lyon vers le milieu du xvie siècle. Les
archives en font mention, en 1548, au sujet des apprêts faits par la ville,
lors de l'entrée du roi Henri III.
Natalis Rondoï, Les sculpteurs de Lyon du xiv au wnr siècle, 1884, p. ô5.
HaMini Michel . sculpteur alsacien du xv« siècle, vivait à Strasbourg,
où il exécuta, en I410, une statue en bois représentant le Christ portant
la croix. Cette œuvre, qui jouissait d'une grande célébrité, avait été sur-
nommée Ylmage du, Christ douloureux. Elle subsista, à l'intérieur du
grand portail de la cathédrale, jusqu'en 1020, époque de la Béforme ;
elle fut alors détruite, ainsi qu'un grand nombre de monuments reli-
gieux du Moyen Age.
Oli Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II. 1890, p. 1i--'i<i.
Itoes Guillaume de . sculpteur en bois, était employé, vers 1 4 1 • > , au
château d'Aix en Savoie, avec un de ses confrères, nommé Perrin Lours.
Ces deux artistes sculptèrent, pour la nouvelle chapelle, une Vierge, un
saint Georges et un saint Michel, qui leur furent payés, en I4I". un prix
correspondant à environ 3oo francs de notre monnaie.
A. Dcfocr et F. Rvbit, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xinc au
\i\p sièclt . 187 '1. p. iô.
liolier Guillaume , sculpteur ornemaniste, collaborait, en 1 3bG , à la
J lii\ de cl-s statuettes ligurent aujourd'hui au Musée -le Bourges.
DE I. ÉCOLE FRANÇAISE
'"■:
décoration du château de Hiom, en Auvergne, pour le compte «lu (lui-
Jean de Berry.
A. dk Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de Foui' e, du* de Si 1 1 y,
1894, p. II, <JO.
Itoilcnu sculpteur parisien du commencement du xviie siècle, tra-
vaillait, de 1600 à i6o3, à la grande galerie du palais du Louvre. D'après
Sauvai, c'est à lui, ainsi qu'à son confrère Charles Morel qu'on doit la
sculpture des beaux chapiteaux d'ordre composite, ornés de feuilles et
de dauphins, qui se trouvent sous la corniche.
Sauvai., Ilisl. des antiquités de Paris, 1724, t. II, p. 41. — De Clarac, Description
ihi Louvre et des Tuileries, i855, p. 652. — Berty, Topographie hist. du Vieux Paris,
1868, p. 72.
ISois Pierre du , sculpteur-tombier, établi à Paris dans la première
moitié du xvie siècle. Cet artiste nous est connu par un marché daté
de i5aj, relatif à la commande d'une tombe.
Coïecque, Bulletin de la Soc. de l'hist. de Paris, 1894, p. 82. — J. Guîffrey
Uevue de l'art français, i8t)(>, p. 20.
IloiKSC Etienne de , sculpteur et émailleur vivant à Paris au com-
mencement du xme siècle, était l'auteur du tombeau d'Eudes de Sully,
évèque de Paris, mort en 1208. Ce monument, érigé dans l'église
Notre-Dame, se composait d'une tombe en cuivre, sur laquelle était
couchée la statue du prélat ; en haut, vers la tète du personnage, on
lisait l'inscription suivante gravée en lettres oncialcs : Stephanus de
Boisses me fecit. C'est un dessin de la collection Gaignières qui nous
a conservé le nom de cet artiste.
Gaignières, Bibl. nul. département des estampes; Pe 11 a fol. 26, et fonds latin
170/10 fol. g3. — H. Bouchot, Inventaire des dessins • xi cutés pour Hogi 1 de Gaignières,
1890, qos 4532 et 6792.
lloisselcrcl (Pierre), sculpteur et architecte demeurant au Mans au
xvie siècle, construisit, en i554, le jubé de l'église des Jacobins, en col-
laboration d'un autre artiste manceau, nommé lluet.
A. Lenoir, Miisi'-e îles Monuments français, t. III, 1802, p. 11g. — Ch. Cosxard,
Hist. du couvent des frà'es prêcheurs du Mans, is7;i, p. ir5. — L,- Palustre, La
Itenaissance en France, t. III, i885, p. îar.
Bollai'l Pierre , sculpteur bourguignon, ligure, en 1420, au nombre
des artistes qui adressaient ù la municipalité de Dijon des requêtes en
modération d'impôts.
13. I'iîost, Gazette des beaux-arts, 3e pér., t. V, 1891, p. 176.
68 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Bologne Jean de , né à Douai, en t5s4 d'après Baldinucci, ou en
1.529 selon Mariette, eut pour premier maître le sculpteur flamand
Jacques Beuch. De bonne heure, il se rendit en Italie et séjourna deux
ans à Rome. Il alla ensuite à Florence, où il entra dans l'atelier de Ber-
nard Vecchietti. Cet artiste, s'intéressant à lui. le chargea d'exécuter
différents travaux, dont une Vénus en marbre, et le présenta au prince
François, lils du grand duc de Toscane. (Rosine le Vieux, qui devint son
protecteur.
En i558, le grand duc ayant transporté sa résidence au Monte-Gomune
de Florence, Jean de Bologne reçut l'ordre de tailler en pierre les
armoiries mises au-dessus de la porte du salon, en haut des deux esca-
liers. Plus tard, il sculpta, pour le casino du grand duc François, le
groupe de Samson terrassait/ un Philistin, érigé sur la fontaine du Cor-
tile de Semplici. C'est alors qu'il se rendit à Bologne, où il exécuta la
fontaine de Neptune sur la Piazza-Maggiore. Cette belle œuvre fut ache-
vée en i563; l'architecture en était due à Thomas Laureti, artiste sicilien.
De retour à Florence, il commença un groupe symbolisant la Aille
foulant à ses pieds un prisonnier, qui fut placé dans le salon royal du
Palais-Vieux : il lit aussi un Mercure en bronze, qui fut donné à l'empe-
reur d'Allemagne. On cite encore de lui la fontaine du jardin Boboli,
où il représenta le NU, le Gangr et Y Euplirate, versant de l'eau dans
une large vasque : cette fontaine, ornée de bas-reliefs figurant des sujets
maritimes, fut surmontée d'une statue de Neptune. Dans le même jardin,
il sculpta une Vénus sortant du bain.
C'est vers celte époque que Jean de Bologne, arrivé à l'apogée de son
talent, exécuta la statue en marbre du grand duc Cosme Icl et le fameux
groupe de Y Enlèvement des Sabines, aujourd'hui dans la Loggia dei
Lanci. Ensuite, il lit : le colosse de Jupiter Pluvius, dans la villa
royale de Pratolino ; la statue en marbre du grand duc François, pour
un seigneur florentin nommé Simon Corsi ; un saint Luc, à Or San
Michèle ; enfin, le célèbre Mercure en bronze, qui fait partie de la galerie
de Florence. Entre temps, il alla deux fois à Lucques où il sculpta, pour
l'autel de la cathédrale, un Christ ressuscité, un saint Pierre et un saint
Paul ; dans la même église, il orna aussi deux chapelles de nombreuses
statues. A Florence, on lui devait encore : une statue de femme à sa
toilette, dans la villa de Sercnissiini ; une Vénus sortant du bain, pofir
Jean-Georges Césarino , et plusieurs bas-reliefs, décorant l'armoire
d'ébène de la Galerie royale. Ces bas-reliefs, représentant l'histoire du
grand duc François, iigurent maintenant au Cabinet des Gemmes. En
i58o, il séjourna à Gènes en compagnie de son élève Pierre Franqueville,
avec lequel il exécuta plusieurs statues de bronze destinées à la cha-
pelle de la Sainte-Croix appartenant aux Grimaldi, dans l'église de San-
DE LECOLE FRANÇAISE 6û
Francesco <li Castelletto. En 1691, Ferdinand Ier qui avait succédé à son
frère, mort en i58j, commanda à l'artiste la statue équestre en bronze
deCosme Ier; cette statue fut érigée à Florence, sur la place du Vieux-
Marché, en i5i)'J.
Dans la suite, Jean de Bologne travailla à l'église du couvent de Saint"
Marc, en collaboration avec Pierre Franqueville. En i5ç)<), il acheva le
groupe d'Hercule tuant le Centaure, placé dans la galerie d'Orgagna,
En ilioi, il était à Pise où. toujours aidé de Franqueville, il refaisait
les portes du dôme, qui avaient été détruites en i5o,.">. Dans cette église,
on lui doit aussi un groupe en bronze du Baptême du Christ et un
crucifix. Plus lard, à Florence, il donna le plan de la façade de la mai-
son de son maître Bernard Yecchietti, située rue des Ferravecchi, et
dirigea la construction de la chapelle de Bon-Secours, derrière le chœur
de l'église de la Sainte-Annonciade : c'est là que se trouve son tom-
beau auquel travaillèrent ses élèves.
De 1601 à ifio.ï, il exécuta la statue équestre du grand duc Ferdinand,
pour la place de la Sainte-Annonciade, après en avoir fait une du même
prince, place d'Arezzo. En 1604, il commença la statue en bronze de
Henri IV, qui l'ut achevée, en 1611, par Pierre Tacca ; envoyée à Paris
en 161 4 à Marie de Médicis par le grand duc de Toscane, elle fut érigée
sur le Pont-Neuf, le a'3 août de la même année. Les quatre esclaves,
entourant le piédestal, étaient l'œuvre de Franqueville, et les bas-reliefs,
ajoutés plus tard, étaient dus il François Bordoni, à Thomas Boudin et
à Barthélémy du Tremblay. Cette statue fut démolie en 179a, et quel-
ques-uns de ses fragments ont été déposés au Louvre, avec les esclaves
de Franqueville.
Jean de Bologne, l'auteur de tant d'ouvrages importants, lit faire,
d'après ses œuvres, de nombreuses réductions répandues aujourd'hui
dans la plupart des musées de l'Europe. Le Louvre possède de lui un
Mercure en bronze provenant de l'ancienne collection du duc de Cossé-
Brissac. Ce grand artiste mourut à Florence, le 14 août 1608. Ses élèves
les plus connus furent : Pierre Franqueville, Adrien de Wries 1 ,
Antoine Susini, François délia Bella, Pierre Tacca et le Moca.
On voit au Musée du Louvre le buste de Jean de Bologne, qui était
altribué jusqu'ici à Franqueville, et que M. Gourajod a restitué, avec
raison, à Pierre Tacca.
D'Argf.nville, Vit des fameux sculpteurs, t. II, 1787, p. 120. — P. Baldikdcci,
N'Aizie de professori del dissegno, etc., 1811-1S12. — De Chennevières, et De Mon-
taiglon, Abecedario de Mariette, t. I, iSi.ï, p. 14B. — Cli. Perkins, Les sculpteurs
italiens, t. I, 1.869, p. .'ifi.'j-'^a. — H. Barbet de Jouy, Description des sculptures du
moyen-Age el de 1 1 H naissxnce, au Musée du Louore, 187(5, p. '^. — L. Dussieux,
(1 Le Louvre a de cet artiste un groupe de bronze : Mercure et Psyché.
70 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Les artistes français à l'étranger, 1876, p. .'in-'|i.s. — Abel Desjardins, Jean de Bo-
logne, sa oit et son œuvre, i883. — L. Codrajod, Uexandre Lenoir, son jour nul, etc.,
t. III, 1887, p. i5i-i'|2- — '-• Gonse, /. ' sculpture française, 1 890, p. 140-147-
Itomheraiilt Benoît , sculpteur Orléanais du commencement du
xvi° siècle, était établi dans sa ville natale, où il demeurait sur la
paroisse Saint-Victor. En 1 5 1 5 . il entreprit avec son confrère Jean (uni-
met, au château de Thouars, en Poitou, l'ornementation du portail delà
chapelle; il recevait alors I! sous par jour pour son travail. Le 16 jan-
vier iSig, il passa un contrat au sujet de la sculpture d'un groupe des-
tiné à la chapelle Saint-Sauveur 1) de l'église collégiale de Cléry, près
d'Orléans. Cette œuvre représentait le Christ, ayant à ses pieds l'évèque
Saint-Aignan et un priant, tous deux à genoux. La statue du priant
était le portrait du chanoine Pierre Potier, fondateur de la chapelle.
De i5a5 à i5i>8, il exécuta le tombeau de Guillaume de Montmo-
rency a et de sa femme Anne Pot, qui devait être érigé dans l'église
Saint-Martin de Montmorency. Martin Cloistre en avait reçu d'abord la
commande en 1024, mais, étant mort la même année sans avoir pu le
commencer, sa veuve. Isabelle Bourgeois, du consentement de Guil-
laume de Montmorency, avait cédé cette commande à Benoît Bornbe-
rault, qui, en lieu et place de Martin Cloistre, par acte passé à Senlis le
vendredi '3 mars i5a5, s'engagea à faire « les soubz bassemens d'ieelle
tumbe de marbre noir de sept piedz 011 environ de longueur, et de
quatre piedz de largeur, et les pierres de dessus ledict soubz bassement
de marbre ou albastre blanc, pour y apposer les douze apostres à l'en-
tour du tombeau, et lesdiets douze apostres de vingt poulces de haul-
teur bien entailliez et bien porcionnez, et entre chacun apostre, ung
pilier de grosseur et haulteurtel qu'il appartiendroit et seroit nécessaire
de faire, item tous les piliers faitz à l'anticque le mieulx que faire se
pouiToit et le plus richement Item sur chacun apostre, une belle
coquille, et ausdits piliers, les armes pendans de mondict seigneur et
de feue madamoiselle sa femme. Item par dessus lesdiets apostres et
piliers une belle tumbe de lin marbre noir, de sept piedz en longueur
et quatre piedz de largeur sur troiz piedz de haulteur ou environ comme
lesdiet soubz bassemens, selon le vouloir de mondict seigneur. Item sur
ladicte tumbe deux ymages gisans, l'une de la reprécentation de mondict
seigneur, et l'autre de sa dicte feue femme, qui auroient ehaseune
d'ieelles ymages cinq piedz de long, de fin albastre comme dit est et bien
porcionnés. Ladicte ymaige de la personne de mondict seigneur en sa
coste d'armes, avec son ordre au col. et son heaulme ou armes et ses
1 Cette chapelle fut détruite en 1820.
(2) Le père du connétable.
DE 1. ECOLE FRANÇAISE JI
ganteles auprès de luy, ou lieu le plus convenable. Item, espiedz d"icelle
ymage, ung lyon portant lesd. armes et ordre, et, aux piedzde l'ymage
de ma dicte damoiselle sa femme, deux petitz chiens, aussi portans les
armes desdicts seigneur et damoiselle. Item, soubz les testes desdictes
deux ymages desdicts sieur et damoiselle, deux carreaulx de marbre ou
albastrc ». L'artiste devait sculpter, en outre, cinq statues en albâtre,
figurant Dieu le père assis, la Vierge, saint Martin, saint Félix et saint
Denis, Pour l'ensemble de tous ces travaux, Guillaume de Montmo-
rency s'obligeait à payer à Benoit Bomberault « la somme de six cens
livres tournois restans, comme dict est, des huit cens livres tournois du
marché t'ait avec Ledict deffunt Martin Cloistre » r).
Ce superbe mausolée, mutilé pendant la Révolution, disparut
entièrement en 1806 ou 1S0S, par l'ignorance d'un curé qui vendit
toutes les sculptures, sous prétexte de débarrasser le chœur de son
église. On n'en a retrouvé aucune trace ; niais André Duchesne nous a
conservé l'aspect du monument par une gravure publiée dans son His-
toire de la maison de Montmorency.
A. Dk.hesne, Hist. de la maison de Montmorency, 1624, p. 3G4. — A. de Montai-
gi.ox, Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 3e série, t. II, p. 2G4-278. — Herluison,
Artistes Orléanais, i8(>r>, p. ia. — L. Palustre, La Renaissance en Frana', t. Il,
1881, p. ."o; t. III, i885, p. ai"). — L. Jarry, Réun. des Soc. îles beaux-arts des
dcimrt., 18S8, p. t)t.
Itomlicrniill Mathurin 1, dit l'Orléanais, était très certainement le
fils du précédent. En i55i, il sculpta huit des trente-quatre médaillons
de marbre blanc, représentant pour la plupart des empereurs romains,
qui décoraient le château d'Oiron, en Poitou ; onze de ces médaillons
existent encore aujourd'hui. D'après M. Palustre, il serait aussi l'auteur
de la fontaine, qui se voyait autrefois dans la cour du château, et que
M. de Montaiglon attribuait à tort il Jean .luste le père. Les débris de
cette fontaine ont été utilisés, dans l'église paroissiale d'Oiron, à faire
un bénitier et le support d'un pupitre.
Benjamin Fillon, L'art de la terre chez les Poitevins, 1 804, p. 7^, 76. — De Mon-
taiglon, Gazette des beaux- art s, 1876, p. 56o. — L. Palustre, La Renaissance en
France, t. III, i885, p. a36, 2Ô7.
Itoimrri Louis , sculpteur en bois, se rendit à Rome où on le trouve
établi vers 1049.
Eugène Mustz, Chronique des arts, n° du 9 octobre, 1 8 7 r> .
Bonaventure Philippe), sculpteur-architecte du xive siècle, résidait
1 Martin Cloistre qui, au moment de sa mort, avait, déjà touché 200 livrvs,
composa très probablement le modèle du monument, et Bomberault, dans la suite,
dut se servir de ses dessins.
-1 DICTIONNAIRE 1>P> SCULPTEURS
à Paris, quand il obtint, en i38çi. l'autorisation d'aller à Milan, où il resta
pendant dix ans maître de l'œuvre de la cathédrale. Il travailla au dôme
de cette église jusqu'en 1399. époque à laquelle il fut remplacé par deux
artistes normands, Jean Campanosen et Jean Mignot. Plus tard, à la
Renaissance, un autre sculpteur-architecte français, ?sicolas Bonaven-
ture, se trouvant à Milan, fut choisi au concours, en iôrjo, pour faire
l'une des trois fenêtres au fond du chœur de la cathédrale. Il est assez
curieux de voir, à deux siècles de distance, deux artistes français por-
tant le même nom, occupés en Italie au même monument.
DeClarac, Description du Louvre et des Tuileries, i8ôr>, p. 642. — L. Ddssiedx,
Les artistes français à l'étranger, 1876, p. i3, 5i, l\ui\, 407. — tin uni, Slemori spet-
tantialla storia... di Uilano, t. XI, p. 4.îS. — Francesco Pirovano, Milano nuova
descrizione, p. •">;.
Bonbei'g" Jean , d'Erfurt, est classé, au nombre des sculpteurs alsa-
ciens, comme ayant été reçu bourgeois de la ville de Strasbourg
en 1460.
Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Mm/en Age, t. II, 1873, p. 190,
,94.
Bonclct on Bourfcl Berthon , sculpteur ornemaniste du xv" siècle,
était employé en i383 et i38G, sous la conduite de Pierre Juglar, à la
décoration du château de Riom, en Auvergne, pour le compte du duc
Jean de Berry.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
i8y j . p. 1 1 , .'>"). ;|o.
Kiniilii' Jean-André . travaillait à Avignon au commencement du
xvne siècle. En 1029, il exécuta une statue de saint Agricol, que la muni-
cipalité fit placer sur les bords du Rhône.
Achard, Notes sur quelques anciens artistes d'Avignon (Archives de l'art français,
Documents ; t. IV, i855-i856, p. :85).
Bonis Pierre , sculpteur et peintre de la ville d'Aix, en Provence,
reçoit en I497, de Pierre d'Arbésio. châtelain de Chàteauneuf d'Oze
diocèse de Gap , la commande d'une statue de la Vierge, semblable à
celle qui orne encore maintenant le portail de l'église Saint-Sauveur
d'Aix, et qui est attribuée à Pierre Soquet.
Noma Coste, Réun. ' s s . des beaux-arts des départ., 189O, p. I r 5 .
Boimays Jean , était occupé, en i5o5, à l'église collégiale de Ville-
franche en Rouergue, et recevait, d'après un compte du syndic du cha-
de l'école française j3
itre, 2 livres *j sous tournois pour « la façon du crucifix avec deux
images qui sont sur la porte du chœur de ladite église ».
V. Advielle, Les beaux-arts en Rouergue (Société des lettres, sciences et arts de
l'Aveyron, i8(i8, p. 160). — Bion de Mablavagne, Hist. de tu cath. de Rodez, 1 87^,
p. 385.
Bonnechose Jacques , sculpteur ornemaniste et maître maçon
demeurant à Lille au xiv' siècle, reçoit 274 livres 18 sous, en i'iu'y, pour
différents travaux exécutés dans la collégiale Saint-Pierre. L'année sui-
vante, il touche encore ^'3 livres 3 sous pour avoir collaboré, dans la
même église, à l'ornementation du jubé.
Arch. dép. du Nord. Fonds de Saint-Pierre de Lille, registre 04. — Dehaisnes,
Hist. de l'art dans la Flandre, etc, iSS(>, p. 178 ; Documents, p. $92, 5oa.
lion m -11 il Etienne ou Pierre de), sculpteur-architecte du xme siècle,
qualifié « latomus » ou tailleur de pierre, travaillait à la cathédrale de
Paris, quand, par lettres patentes de Philippe le Bel, il reçut, en 128;,
l'autorisation d'aller bâtir l'église d'Upsal, en Suède. Il lui était permis,
disent les lettres, « d'aller en la dite terre, en Suèse, et de mener et con-
duire, au couz de la dite église avecqnes lui, tex compaignons et tex
bacheliers, comme il verra qu'il sera mestier et profit à ladite église ».
On ignore s'il revint en France ou s'il mourut à l'étranger.
Serodx d'Agincourt, Hist. de l'art par les monuments, arch. pi. xuu, not. 7.").
— E. -David, Hist. de la sculpt. franc., 1817-1872, p. 109. — L. Ddssikdx, Les artis-
tes français à l'étranger, 187H, p. 585. — Bull, de la Soc. de V Hist. de JJmis. etc.,
t. VI, 1878. p. 17a.
Itonlcmps Jean , sculpteur et peintre, était employé, en i536, au
château de Fontainebleau, à raison de (i livres i5 sous 8 deniers par
mois. De i54o à i55o, ses gages furent portés à 10 livres. Jean Bontemps
était peut-être parent de Pierre Bontemps ; mais, d'après la modicité de
son salaire- ce ne devait être qu'un artiste inférieur, n'approchant en
rien de son célèbre homonyme.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, 1800, p. 3gi, ."117,
4<jo, 4aô. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. io5, io5, io(>,
1 1 5, 1 52, 197.
Hontemps Pierre , naquit sans doute à Paris dans les premières
années du xvie siècle. Les comptes des bâtiments royaux en font mention
pour la première fois en [536; il travaillait alors à Fontainebleau,
moyennant i5 livres par mois. Plus tard, de i54o à i55o, on le trouve
occupé, toujours au même endroit, à plusieurs ouvrages que nous font
connaître les extraits suivants :
« A Pierre Bontemps, imager, pour avoir vacqiié tant au réparement
74 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
de la ligure du Lacon Laocoon en cuivre que à mousler en cire les
mousles pour jetter et fonder en cuivre les deux longues pièces de basse
taille pour servir aux deux costés du revestement et ornement de la
ligure du Tybre. »
« A Pierre Bontemps, iinager, pour avoir vacqué à rabiller la ligure
de Vulcan faite pour sonner les heures dndit grant orloge, que à la façon
et réparement du mousle de cire pour l'un des bras de la ligure d'Ap-
pollo. »
En i.")jS-i. ")',(), sous la direction de Philibert de l'Orme, il commença
à collaborer au tombeau de François Ier avec François Marchand, Ponce
Jacquio, François Carmoy, Germain Pilon, Ambroise Perret, etc. La
part qui revient à chaque artiste dans la sculpture de ce beau mausolée
est assez difficile à établir. Cependant on attribue à Pierre Bontemps :
les célèbres bas-reliefs de la bataille de Cérisoles et peut-être aussi tous
ceux qui décorent le soubassement ; les ligures couchées de François Pr
et de Claude de France, faites avec François Marchand; enfin les
statues agenouillées du dauphin François et de Charles d'Orléans. On
lui commanda aussi la statue de Louise de Savoie, mère de François I
mais cette statue ne parait pas avoir été mise à exécution. Voyons main-
tenant les documents relatifs à ces travaux. Le 1 1 janvier i55o, François
Marchand et Pierre Bontemps donnaient quittance au sujet du paiement
des gisants du roi et de la reine :
« Francoys Marchand et Pierre lîontemps, sculteurs et ymaigiers.
demeurant à Paris, confessent avoir eu receu comptant de maistre Simon
Grille, trésorier des menuz affaires de la chambre du Roy, commis par
ledit seigneur, à tenir le compte et faire le payement des fraiz de la cons-
truction de la sépulture du feu Roy, la somme de troys cens trente sept
livres dix sols tournois, à eux ordonnés par M . Philibert Delorme... sur
et tant moins de leur marché es ouvraiges de sculture des eftigies des
feux Roy et Royne derniers déceddez, oultrc les autres sommes de
deniers qu'ils ont cy devant receues pour semblable cause... »
Le G octobre i552. Pierre Bontemps passait marché avec Philibert de
l'Orme et s'obligeait à « faire et parfaire bien et deuement comme il
appartient, au dit d'ouvriers et gens à ce connoissans, les ouvrages de
basse taille qu'il convient faire en pierre de marbre blanc au siîlobastre,
entre la corniche et basse d'icelle, autant que contient une face de la
moitié de la sépulture dudit feu Roy François, pour eslever et ériger les
histoires de deffaitte de la journé de Sérisolles selon la tape de l'histoire
des annales et chroniques de France, ladite partie faisant le reste du
pourtour de ladite face et en ensuivant le commencement ia par luv fait
de la dite sépulture et tombeau, auquel reste dudit pourtour et face
seront faits, sculpez en taille et eslevez lesdites histoires en basses
DE L ECOLE FRANÇAISE -5
tailles de treize poulces de hauteur, selon la longueur de ladite tare et
entre les deux molures d*icelle, sur an poulce de relief ou environ, rem-
plir et garnir de chevallerie, gens de pied, artilleries, enseigne, esten-
dards, trompettes, clérons, tabours, phit'res, munitions, camps, pavil-
lons, bagages, villes, chasteaux, et autres choses approchans et suivant
la vérité historialle de ladite chronique, et pour ce faire, fournir et
livrer par ledit Pierre Bontemps les modelles déterre de la proportion
des personnages descripts et pourtraits sous la conduite de tels qu'il
plaira ordonner par ledit architecte faire les proflits qu'il appartiendra,
faire la taille tant du camp de ladite face que desdites histoires, para-
chever de blanchir et polir, requérir et fournir tous outils, et général-
lement toutes choses à ce nécessaires pour le regard des peines d'ouvriers
seullement... ». Pierre Bontemps était tenu, en outre, de « faire deux
prians par messieurs les deux Dauphin et duc d'Orléans enfants dudit
feu Boy » ; le tout moyennant une somme de 167g livres.
Il est évident que les ouvrages en marbre désignés plus haut sont
bien dus au ciseau de l'artiste, mais un doute subsiste quant aux
modèles. On possède, en effet, une pièce signée de Philibert de l'Orme,
constatant que les figures agenouillées du roi, de la reine, du dauphin
et du duc d'Orléans, étaient déjà ébauchées par François Carmoy, en
i548 ; de plus, par les termes mêmes du contrat que je viens de repro-
duire, Philibert de l'Orme se réservait de choisir l'artiste chargé de
faire les modèles en terre des bas-reliefs de la bataille de Cérisoles.
Pierre Bontemps, dans le tombeau de François Ier, n'aurait-il donc fait
qu'oeuvre de praticien habile, et non de créateur? C'est une question
délicate à résoudre.
En i556, on le retrouve à Fontainebleau, taillant, en bois, une sta-
tue de François Ier, qui fut mise sur un des piliers de la grande salle du
palais, et sculptant, pour la cheminée de la chambre du roi, un bas-relief
en marbre blanc, représentant les Quatre Saisons i . La même année,
il exécuta, dans l'église de l'abbaye des Hautes-Bruyères canton de
Chevreuse , un sépulcre de marbre, en forme de stylobate, destiné à
contenir le cœur de François Ier. Ce monument, après avoir fait partie
du Musée des Petits-Augustins, est aujourd'hui à Saint-Denis.
En i56i, Pierre Bontemps, habitant alors a Paris dans la rue Sainte-
Catherine, prit part à différents travaux de décoration, commandés par
leséchevins, lors de l'entrée de Charles IX. Dans le traité signé à cette
1 Ce bas-relief a été faussement attribué, dans les Archives de l'art français
(t. IV, p. 80), à un sculpteur du nom de Bertrand Picard. Cette erreur, reproduite
par Bérard, provient île la mauvaise lecture d'un compte daté de 1556. Bertrand
Picard était le trésorier chargé par Henri II de payer les gages des artistes
employés aux édifices royaux. Il faut donc rayer ce nom de la liste des artistes
français.
76
DICTIONNAIRE 1)F.S SCULPTEURS
occasion, l'artiste promettait de faire « vingt figures de diverses gran-
deurs comprins ung globe, pour mectre et asseoir dans ung arc triom-
phant qui sera dressé à la Porte au painctre de ceste dite ville... le tout
faict de piastre et aultres estofies ». Le 3 septembre i56i, il donna quit-
tance de 4oo Livres, somme allouée pour ce travail. C'est la dernière
t'ois que les comptes citent le nom de Pierre Bontemps i . On ne con-
naît pas la date de sa mort.
A. Lenoir, Must'c des Monuments français, t. 111, 1S02, p. -\, --, 79. — Bulletin
'lu comité des arts et monuments, t. Il, 1842-1845, p. 241-245. — Bulletin monumen-
tal, 2" série, t. Il, 1 s ', < ; , p. 418. — Iie Laborde, La renaissance des arts à la cour
de France, t. I, i85o, p. 589, 097, 4<>o, 416, 422, 45o, 452, 445, 445, 454, 455, 46o.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877,]!. 102, io3, io5, 106, n5, i."ia.
lyi, 190, 196, 2o5, 204, 292, 528, 529, 555. — De Montaiglon, Archives de l'art
français, Documents, t. V, 18.17-1858, p. 547-55o. — Champollion-Figeac, Le palais
île FnnlainebU-aii , iSiiii, p. ■>; \. — Ulysse Robert, Nouvelles Archives de l'art fran-
çais, 187(1, p. 9, 10, i5. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881,
p. 54-ô(S, io2-io.">. — E. Charvet, Revue de l'art français, 1891, p. a58-26o. —
L Gonse, La sculpture française, 189.Ï, p. 96-99.
Ronv Hance ou Jean de , vivait à Rouen au commencement du
xviç siècle et faisait partie de la corporation des imagiers de la ville.
Mandé au château de Gaillon, par le cardinal d'Amboise, il y exécuta,
de 1008 à 1609, une statue de saint Jean, un saint Georges en bronze 2 ,
et plusieurs motifs d'ornementation. Tous ces travaux lui furent payés
^4 livres. Les comptes de la construction du château de Gaillon portent
en elfet : en juillet i5o8, « pour avoir fait un saint Jehan pour asseoir
au pavillon du jardin » au prix de 12 livres; en août de la même année,
« pour avoir fait ung monstre, une mélusine, des anges de boiz », payés
24 livres; en avril iôoi), « pour quinze testes de serf de boiz », payées
18 livres, qui furent placées dans la galerie basse, allant de la tour au
portail du jardin; le même mois, « pour avoir faict la façon du sainct
Georges qui sera assiz sur la grant viz », moyennant 20 livres.
De retour à Rouen, en i5ii, Hance de Bony travailla au grand por-
tail de la cathédrale élevé par Roullant Leroux, et y fit deux statues qui
existent encore aujourd'hui. D'après les comptes manuscrits de la
fabrique, il reçut, pour chacune, la somme de 22 livres 10 sous.
Arcli. lép. de la Seine-Inférieure; G. G3i, 25Ô4- — A. Devil'e, Revue des archi-
tectes de la cathédrale de Rouen, 18^8, p. 5:«. — Idem, Comptes de dépenses de la
construction du château de Haillon, i8.'>o, p. exix, cxx, 5io, 3i 1,557, 'i°5, 4o6. —
'I Alexandre Lenoir, dans son Musée des Monuments français t. III. p. 52,
regarde encore Pierre Bontemps comme l'auteur d'un bas-relief provenant du
château d'Anet, qui figurait au Musée des Petits-Augustins dans la reconstitution
du tombeau de Villiers de l'Isle-Adam. Qu'est devenu ce bas-relief, et sur quelles
preuves Lenoir s'appuyait-il pour l'attribuer à Bontemps? On l'ignore.
2 Cette statur de saint Cn.'orues qui couronnait le faîte de l'escalier conduisant
à la chapelle du château, fut fondue en bronze par deux fondeurs ruuennais. Jac-
ques Billon et Jean Ib lot.
DE L ECOLE FRANÇAISE --
Di Seigneur, Noies sur l'ilist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, iS<ï2, p. 5i6,
.-,,-. _ \Jt Palustre, La Renaissance en France, t. Il, i88i,p. i<i4.
Bordel Pierre), est rite comme résidant à Lyon de ijfii à i4j3 ou
i4~5, époque de sa mort. Il était appelé le plus souvent, Pierre le fac-
teur ou le faiseur d'images; il était aussi sculpteur en bois.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive an xvnr- siècle, 1884, p. 19. —
Idem. L'art duboisàLyon(Réun. desSoc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 67g}.
Boi'dier Etienne , sculpteur en bois, demeurait à Parisau xvi° siècle,
quand il alla en Savoie, où il reçut, en i5(>4, le titre de sculpteur de Son
Altesse Royale le duc de Savoie, avec 3o livres de gages par mois.
A. Difour et F. Habit, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xi[ie au
mx' siècle. 1874, p- °'i-
Bordier Guillaume , sans doute parent du précédent, travaillait au
château de Fontainebleau, de 1.Ï4O à i55o, à raison de i5 livres par
mois.
De Labof.de, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 4'jo. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. 1877, p. 194.
Bosseron Noël , collaborait vers 1467, à la sculpture des stalles de
la cathédrale de Rouen, sous la direction de Philippot Yiart.
Langlois, Stalles de la cathédrale de Rouen, 1808, p. 182.
Bossel Pierre . qualifié « sculpteur apostolique », vivait à Lyon vers
t6o8.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du \iv an x\nr; siècle, j 884, p. 4'-
Bossue ou Bossiil Regnauldin de , résidait à la lin du xive siècle à
Poitiers, où il travaillait, en i385, au palais du duc Jean de Rerry. Au
mois de novembre de la même année, Guy de Dammartin étant chargé de
la conduite des travaux, il passa avec lui un marché, par lequel il s'obli-
geait à sculpter en bois, pour la décoration de lagalerie du palais, douze
tètes de cerfs, « à tout le cou et la poitrine hors du mur » ; chaque tête
devait être payée 6 livres.
Archives nationales: KK. 206. Bâtiments du duc de Berry. — Dehaisnes, Hisl. de
l'art en Flandre, etc., 188G; Documents, p. 626. — A. de Champeux, Les travaux
d'art exécutes pour Jean de France, due de Berry, 1894, p. 1;, 92.
BoiH'liains; Gilles de , sculpteur ornemaniste et maître maçon
établi à Cambrai vers la fin du xive siècle, exécutait, en i'igo, plusieurs
ouvrages pour la collégiale Saint-Géry.
Archives départ, du Nord. Comptes de la fabr. de Saint-Géry ; n° 1. — Dehaisnes,
Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886; Documente, p. 681.
78 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
lloiicliei* Pierre , sculpteur ornemaniste, demeurait à Paris au
xive siècle. En i.">4s), il était occupé, dans l'hôtel d'Etampes, à la sculpture
des marbres destinés au mausolée de François Ier ; il recevait, pour ses
gages, 10 sous tournois par jour.
Ulysse Robert, Nouvelles Archives de Fart français, 1876, p. 4-
lloiichcr Jean , seulpteur-tombier, vivait à Senlis dans la première
moitié du xvne siècle. Son nom est gravé, avec la date de i(>4<), sur une
pierre tombale placée dans le chœur de l'église de Chàtenay-en-France
Seine-et-Oise .
De Guilhermv, Inscriptions de la France du v siècle au xvni0, t. II, 1875, p. 633,
634. (Doc inéd. sur l'Hisi ',. de France.)
Itouclici* Alexandre . sculpteur en bois, travaillait à la cathédrale
de ïroyes vers i6o5.
Assier, Les arts el les artistes dans l'ancienne capitule de la Champagne, 187G,
p. 10(i.
Itondhi Guillaume, sculpteur parisien du xvie siècle, qualifié
« maître tailleur d'antiques ». Cet artiste nous est connu par son contrat
de mariage découvert récemment aux Archives nationales : l'acte est
daté de i588; Guillaume Boudin habitait alors rue Montorgueil. Il était,
très probablement, parent de Thomas Boudin, dont je parle dans l'ar-
ticle suivant.
J. Giifirey, Revue de l'art français, i8g5, p. 365. — I'. Vitry, Deux familles de
sculpteurs de la première moitié du xvne siècle. [Gaz. des beaux-arts, 3e pér., t. XVI,
1896, p. 288.)
Itoiiriin Thomas , était établi à Paris à la fin du xvie et au commen-
cement du xvne siècle. En 1610, il lit marché avec le chapitre de la
cathédrale de Chartres pour l'exécution de quatre groupes, placés autour
du chœur de l'église, représentant : la Résurrection, les Trois Marie,
les Pèlerins d'Emmaiïs et le Christ et saint Thomas. L'année suivante,
il passa encore un contrat pour trois nouveaux groupes : la Tentation
du Christ, l'Histoire de la Chananéenne et la Transfiguration. Voici
des extraits des deux marchés qui donnent une descriotion détaillée de
ces œuvres :
« Du mercredy, ue jour de juing 1610. — Furent présens vénérables
et discrettes personnes Mcs Paul Leprevost grand archidiacre etc
d'une part, et honneste personne Thomas Boudin, maître sculpteur,
demeurant à Paris rue de Mortorgueil, paroisse de St-Eustache, d'aultre
part, lesquelles partyes esdits noms ont recogneu et confessé avoir faict
et font cnsemblement les marché et convention qui s'ensuyvent : c'est à
DE L ECOLE FRANÇAISE jg
scavoir que ledit Boudin a entrepris et s'est submis et obligé envers
nous de l'aire, bien et deuement, de pierre de St-Aignan, les imaiges et
ligures cy après désignées pour estre par luy posées et appliquées, bien
e1 convenablement, entre les deux pilliers du chœur de notre église de
Chartres, du costé du revestiaire, soubz les quatre arcades qui y sont,
scavoir est : en l'une desdites arcades, qui est juxte la porte dudit chœur,
y faire ung tombeau sur lequel il posera la ligure de nostrc Seigneur
Jésus Christ et des deux disciples allans à Emaùs i ; en la troisième
arcade, en descendant, fera et posera ung ange assis sur le tombeau
et trois ligures représentant les Maries ; en la quatrième et dernière
arcade , fera et posera six ligures , l'une de Jésus-Christ , quatre
d'aspotre et la sixième de St-Thomas, à genoux, mectant la main
au costé de Jésus-Christ, toutes les ligures susdites de la proportion des
aultresqui sont es aultres arcades du tour dudit chœur, plus ung évesque
en une niche, de la proportion des aultres évesques, et au dessoubz
desdites arcades, racoustera ou fera tout à neuf et posera deux petit/,
imaiges qui sont rompus etc. etc. »
« Du sainedy. 21e jour d'aoust 1611. — Furent présens etc Les-
quelles partyes ont recongneu et confessé avoir faict et font ensemble
les marchés et convention qui ensuyvent ; c'est k scavoir que ledit Bou-
din a entrepris et s'est submis et obligé envers nous de faire, bien et deue-
ment, de pierre de St Aignan, les ymaiges et ligures cy après désignées,
pour estre par luy posées et appliquées, bien et convenablement, en trois
arcades estant à la suyte de l'histoire du baptesme de nostre Seigneur
derrière le chœur de nostrc église de Chartres, scavoir est : en la pre-
mière desdites arcades, qui est la plus proche dudit baptesme, repré-
senter, en ligures grandes, l'histoire de la Tentation de Xostre Seigneur
au désert, où seront la ligure de Nostre Seigneur et celle du Tentateur,
tenant deux pierres en la main, avec ung petit temple fait en dôme, au
dessous duquel y aura encore une petite ligure de Xostre Seigneur, plus
une montaigne sur laquelle y aura encore une petite ligure de Nostre-
Seigneur assis avec la ligure d'un dragon suspendu à la voulte de ladite
arcade. Et, en la seconde arcade, représentera l'histoire de la Caua-
née 2 , en laquelle y aura la ligure de Xostre Seigneur d'ung costé, et
de l'aultre costé la Cananée à genoux et ung petit chien entre deux. Et,
en la troisième arcade, représentera l'histoire de la Transfiguration de
Xostre Seigneur en la montaigne de Thabor, où seront les ymaiges de
Nostre Seigneur, celles de Elye, et Moyse portant en ses mains les
1 An cours ikj3 travaux cette disposition fut changée : ['Apparition de l'ange aux
Trois Maries prit place dans la dernière arcade, et les Pèlerins d'Emmaiis dans la
troisième.
(2) Sous cr groupe, on lit sur une petite plaque de marbre noir la signature
T. Boudin, avec la date de 1612.
80 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
tables du décalogue, avec les ligures des apostres saint Pierre,
saint Jehan et saint Jacques. »
Le premier marché attribuait à l'artiste 1600 livres tournois, et le
second, 800. Les groupes de Thomas Boudin, qui, avec ceux de Jean
Soûlas, de François Marchand et de Nicolas Guybert, ornent encore
maintenant le pourtour du chœur de la cathédrale, sont posés les
quatre premiers, du coté nord, et les trois derniers, du côté sud;
ceux-ci sont les plus célèbres.
En 1617, Thomas Boudin de retour à Paris, exécuta la grande che-
minée placée à L'Hôtel de ville dans la salle du Trône, en l'ace de celle
qui avait été laite par Pierre Biard, le père, en 1608 ; elle a été dé-
truite dans l'incendie de iSji. En 1618, on le nomma sculpteur des
bâtiments royaux, avec 3oo livres de gages. Le 16 janvier io"i9, il fut
un des signataires des nouveaux statuts de la communauté des maîtres
peintres et sculpteurs. La même année, il sculpta le tombeau de Diane
de France, duchesse d'Angoulème. Ce tombeau 1 était, avant la Bévo-
lution, dans la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de l'église des
Minimes, à la place Royale; la statue en marbre blanc qui le surmon-
tait, représentant la duchesse agenouillée devant un prie-Dieu, après
avoir figuré au Musée des Petits- Augustins, a été transportée dans la
crypte de la basilique de Saint-Denis, où elle se voit aujourd'hui. Dans
celte dernière église, Thomas Boudin, d'après Félibien. aurait encore
exécuté, en 1627, un autel des Saints-Martyrs; on ne sait ce qu'il est de-
venu. Enfin, Sauvai cite le même artiste comme ayant travaillé, avec
Barthélémy du Tremblay, à deux a) des cinq bas-reliefs en bronze,
commandés par le cardinal de Richelieu pour décorer le piédestal de
la statue équestre de Henri IV, sur le terre-plein du Pont-Neuf. Les trois
autres bas-reliefs étaient dus à François Bordoni.
Thomas Boudin mourut à Paris, le -i\ mars i(3'3j. Il habitait alors rue
Saint-Antoine et fut enterré dans la paroisse Saint-Paul ; sur le re-
gistre mortuaire, il est qualifié « sculpteur, peintre et architecte du
Boy ».
ltouclhi Barthélémy , né à Paris en 1G10, lils du précédent, est l'au-
teur du tombeau de Sully, que Bachel de Cochefilet, veuve du célèbre
ministre de Henri IV, fit élever, en 1642, dans un petit oratoire attenant
à l'hospice de Nogent-le-Botrou. Depuis sa construction, l'ensemble de
ce monument a dû subir divers changements ; mais la statue du duc et
celle de sa femme existent encore aujourd'hui. La première, seule, est
l Gaignières nous a conservé un dessin de ce monument.
2; Certains auteurs attribuent et travail à Michel Bourdin; je me range de l'avis
opposé, car il est plus naturel que Thomas Boudin, comme sculpteur du roi, nit été
chargé decollaborer au monument de Henri IV.
DE l'école française 8i
regardée comme étant, d'une façon authentique, de la main de Barthé-
lémy Boudin ; elle porte gravée, sur la plinthe, la signature de l'ar-
tiste
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; G. 249. — Féi.ibien, Hist. de l'abbaye de Saint-lion*,
t. VII, p. 448. — Sauvai., Hist. des antiquités de Paris, 1724. t. I, p. 206, Jo8, i45.
— Le Roux de Lincy. Hist. de l'Hôtel de Ville de Paris, 18461 p. 43. — Merlet,
Bulletin monumental, t. XXII, i856, p. 294. — Merlet et Bellier de la Chavigxerie,
Archives de l'art français, t. V, 1837-1858, p. 369-076. — Nouvelles Archives de
l'art français, 1872, p. 12. — A. Jal, Dict. crit. de biographie et d'histoire, 1872,
p. '".."iS. — Merlet, Inv. somm des archives d'Eure-et-Loir, t. VI, 1890, p. 5y, 38. —
De Mély, La cathédrale de Chartres li-'an. des Soc. îles beaux-arts des départ., 1890,
p. 53i-535 et pi. XXIV). — J. Guiffrey, Revue de l'art français, i8g5, p. 36i. —
L. Goxse, La sculpture française, i8g5. — P. Vitry, Le tombe ut de Sully à Nogent-
le-Hotiou [Revue archéologique, mars-avril i8g5). — Idem, Deux familles de sculp-
teurs (Gaz. des beaux-arts, 5e pér., t. XVI, 1896, p. 283 et suiv. .
Itoudrillcl ou ItaïKlrilIcl Jean , sculpteur en bois de la ville de
Troyes, quitta sa ville natale et vint se fixer à Dijon, en \~n~, pour en-
treprendre la sculpture des stalles de l'abbaye de Saint-Bénigne. Ce
travail, terminé en cinq ans, lui fut payé i,3oo livres tournois. Les
archives de la ville conservent de l'artiste une requête en modération
d'impôts, adressée vers cette époque à la municipalité : « Combien,
disait-il, qu'il ne soit résidant en la ville de Dijon que comme menuisier
de service et par marchief fait avec Messieurs les vénérables abbé et
couvent de Saint-Bénigne pour la construction des sièges du chœur de
leur grande église, par lequel lui doivent fournir logis pour la demeu-
rance de luy, sa femme et ses ouvriers, hasteliers pour besongner, en-
semble blé, vin et argent pour la nourriture de luy et sesdits ouvriers. »
Jean Boudrillet était le beau-père de 1' « architecteur » Hugues Sam-
bin. Il vivait encore en i564 et travaillait à cette date, sous la direction
de son gendre, aux préparatifs des fêtes ordonnées par la ville de Dijon,
lors de l'entrée du roi Charles IX.
Archives comm. de Injon ; L. 687. — A. Castan, L v architecteur » Hugues Sam-
bin (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1890, p. 224-227). — De Golyenaix et
Vallée, Inv. somm. des archives de Dijon, t. III, 1892, série L, p. 194.
Koiih* Guillaume), collaborait à llouen, en i56i, à la décoration inté-
rieure de l'église Saint-Jean.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure ; G. u'728. — De La udérière, Notice historique
sur l'ancienne église Saint-Jean de Rouen, 1860, p. 17. — De Beaerep.uke, Inv.
somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. V, 1892, p. 182.
lloiikicl Eustache , sculpteur ornemaniste du xive siècle, était occupé,
en i336-i35j, au château d'Eseaudœuvres, près de Cambrai.
Arch. dép. du Nord; Registres relatifs au Hainaut ; H. 2.5 1 . — Dehaisnes, Hist.
de l'arl dans la Flandre, etc., 1886 ; Documents, p. "sv
82 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Boulanrf Antoine , sculpteur et architecte de la fin du xvie sièc
exécute, en i."»8;, un autel dans l'église de Beaumont-lès- Tours Indre
et-Loire .
Mémoires delà Société cU Touraine — Bait.hu., \omu. dict. des architectes f
çais, 1887, p. 69.
Itoullni'tl Jean . sculpteur en bois et ornemaniste du xvie sièc
exerçait son art à Noyon vers i56j .
De La Foks-Mélicocq, Les artistes du r.ord de la France. 1848, p. 72. — Ed. Bos-
naffk, Le meuble en France awxvie siècle, 1887, p. !\o.
Itoullel Augustin , sculpteur de la ville de Vernon, travaille à Rouen,
dans l'église de Saint-Maclou vers i5j2.
Arch. dép. delà Seine-Inférieure; G. 6889. — De Bkaurepaire, Inv. somtn. des
arch. de la Seine-Inférieure, t. V, 1892, p. 285.
Boiillin Arnould , sculpteur en bois demeurant à Amiens dans les
premières années du xvie siècle, fut chargé, en 1Ô08, par le chapitre de
la cathédrale, d'entreprendre, dans le chœur de l'église, les stalles du
côté droit.
Jourdain et Du val, Les stalles de la cath. d'Amiens, i8/|5, p. 1o. — Dosevel et
Gozé, Les églises, châteaux el beffrois de la Picardie et de l'Artois Cath. d'Amiens,
p. 16). — Dusevel, Notice surlacath. d'Amiens, i855, p çio. — L. Go\se, L'art
gothique, 1890, p. /|.">o.
iîouloiiiH' Pierre de . Voir Arras Mathias d .
Iloui'cier Guillaume , sculpteur-tombier vivant à Paris au commen-
cement du xvie siècle, passe marché, en i5t>3, au sujet de l'exécution de la
tombe d'Ambroise de Yilliers, seigneur de Vallcngoujard. Cette tombd
placée autrefois dans l'abbaye de Notre-Dame-du-Val, a été détruite,
mais on en voit un dessin dans la collection Gaignières.
Bull.de lu Soc. des antiquaires di France, 188S, p. 199. — Collection Gaignières.
Département des estampes, Pc na; fol. 74. — H. Bouchot, Inventaire des dessins
exécutés pour Roger de Gaignières, t. 11. 1891, p. 1 iT, n° 458a.
lloui'flici' Guillaume , exerçait son art à Tours au xvie siècle.
D'après les archives municipales, il collabora aux préparatifs faits par la
ville lors de l'entrée du duc d'Anjou, au mois de mars i.">j".
E Giracdet, Les artistes tourangeaux, [885, p. .'|3.
Itourdin Michel , sculpteur en bois et ornemaniste, commence à
travailler à Fontainebleau en i53j. A partir de cette époque, jusqu'en
i566, il ligure souvent dans les comptes des bâtiments royaux, en
de l'école française 83
compagnie de ses confrères, Jacques Lardant et Francisque Seibecq,
pour différents ouvrages entrepris, soit dans Paris : au Louvre, au
Palais-Royal et a l'hôtel de Bourbon: soit dans les environs : aux châ-
teaux de Saint-Germain en-Lave, de Boulogne, de la Muette, de Villers-
Cotlerets, etc. Un Etienne Bourdin, maître menuisier, était aussi
employé, de i5a8 à i536, à la décoration des boiseries de la grande
galerie du château de Fontainebleau : il était sans doute parent de
Michel Bourdin. Quant à ce dernier, faut-il le regarder comme un des
ancêtres du sculpteur Michel Bourdin dont je parle dans l'article sui-
vant? Je n'ai trouvé, à ce sujet, aucun renseignement.
De Laborde, La renaissance des arls à la cour deFrance,t. I, r85o, p. 077. —
Idem, Le château du buis de Boulogne, l855. — Idem, Les comptes des bâtiments du
roi, t. I, 1877, p. 82-84, 109, 108, 1 '1", i55, 187, 208, 226, 229, '"i, 36o, .">(>■>. 563,
366, 091 ; t. II, 1880, p. 27, 28, ■">;, 81, 86, 87, f5r, 016. — Berty, Topogr. hist. du
vieux Paris, t. I, 1866, p. ->\i, i53, 254- — I-- Palustre, La Renaissance en France,
t. I, 1S79, p. 222, 224. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France au xvie siècle, 1877,
p. 58-6o.
Iloiirriin Michel , naquit à Orléans dans la seconde moitié du
XVIe siècle. Il alla se fixer à Paris, probablement en 1609. Vers cette
époque, il était occupé à modeler en cire un buste du roi Henri IV ;
cette ouvre figure aujourd'hui dans la collection de M. Desmottes. En
i(>ij, il était à Orléans, où il s'obligeait, par traité envers les commis-
saires du roi, à reconstruire le tombeau de Louis XI dans l'église col-
légiale de Gléry-sur-Loire. Le premier tombeau, détruit en i56a, pen-
dant les guerres de religion, avait été exécuté, en 1482, par Conrad de
Cologne et Laurent Wrine ; il était alors surmonté d'une statue de
bronze, représentant le roi à genoux. Michel Bourdin s'engagea à re-
faire la statue en marbre. Le marché fut passé moyennant le prix de
33oo livres; l'artiste y est désigné comme « maistre sculteur, pintre
et architecte, demourant à Paris faulxbourg Saiuct-Germain sur
le fossé à aller de la porte Sai net-Germain à la porte Sainct-Michel,
estant de présent en eeste ville d'Orléans ». La statue de Louis XI, qui
a fait partie pendant la Révolution du Musée des Petits-Augustins, a été
rendue, en 181O, à l'église de Gléry ; quant au tombeau 1 , il a été dé-
moli, mais on peut s'en faire une idée par un dessin conservé dans la
collection Gaignières. Michel Bourdin est aussi l'auteur de la Vierge en
marbre blanc placée dans la cathédrale d'Orléans, au-dessus de 1 autel
de la chapelle de Longueville; cette statue est signée : Aurélius Mi-
chael Bourdin fecit.
Une légende, qui a trouvé crédit auprès de certains auteurs, rapporte
1 On vient de reconstituer dans l'église de Clérj l'ensemble primitif de ce mau-
solée,
84 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
que L'artiste, au moment où il travaillait à Cléry, aurait volé dans l'église
une lampe d'argent, et qu'il aurait été pendu pour ce l'ait, en 1622. Cette
légende est fausse, car enjevrier îtrid, Bourdin demeurait à Paris dans
l'hôtel de Nevers et était occupé aux apprêts d'un ballet qui devait être
dansé devant Louis XIII, dans les salons de l'Hôtel de Ville : d'ailleurs,
Jal a donné la preuve qu'il vivait encore en 1629.
D'après Piganiol de la Force, on attribue encore à Michel Bourdin le
mausolée d'Amador de la Porte, grand prieur de France, mort en i<>4o:
ce mausolée, autrefois dans l'église du Temple, a Paris, se trouve main-
tenant au Musée du Louvre. Sauvai et Piganiol citent également, comme
étant de lui, les statues de saint Gervais et de saint Protais, sculptées
au portail de l'église de Saint-Gervais. Ces statues ont disparu depuis
longtemps ; mais on possède de Bourdin, dans la même église, les
ligures en bois des deux saints qui ornaient jadis le maître-autel. En
outre, on a retrouvé il y a quelques années deux ouvres signées du nom
de l'artiste : dans l'église de Nogent-les- Vierges, près de Creil. le loin-
beau de Jean Bardeau, trésorier général des finances, mort en iT3i> : et
dans l'église île Saint-Valérien Yonne . celui de Pierre Dauvet. capi-
taine du temps de Louis XIII, mort en ir/,j. Pour ce dernier monument
un doute subsiste, et on ne saurait guère affirmer s'il est de Michel
Bourdin ou de son fils Michel IL M. Gonse 1 . dans son bel ouvrage sur
la Sculpture française, serait aussi porté, avec raison selon moi, à re-
connaître la main de notre sculpteur dans la statue de l'église de
Magny-en-Yexin, représentant François-Nicolas de Neuville, duc de
Villeroy.
Bourdin a été souvent confondu, à tort, avec Thomas Boudin, l'auteur
d'une partie des sculptures ornant le pourtour du chœur de la cathédrale
de Chartres.
Boiii'riin Michel II , fils du précédent, naquit en 1609 et mourut en
1H7S. Dès l'année i63o, il dut collaborer aux travaux de son père. En
i653, il passa un marché au sujet de l'exécution du monument funéraire
élevé à François Le Gras, seigneur du Luart, et a sa famille, dont faisait
partie le poète Robert Garnier. Ce tombeau, placé autrefois au Mans,
dans une chapelle de l'église des Cordeliers, fut démoli en i'y'3 : les
différentes parties qui le composaient sont conservées aujourd'hui au
château du Luart Sarthe . En i656-i658, Michel II Bourdin était employé,
à Paris, à la restauration des tombes de l'abbaye de Saint-Germain-
des-Prés.
Saoval, Hist. des antiq. de Paris, i->.\. t. I, p. '1 .">">■ — Pigasiol de la I
li M. Gonse, d'après Lenoir, attribue encore à Michel Bourdin le tombeau de
Diane de Poitiers, qui se trouvait dans la chapelle du château d'Anet. Cette œuvre
datant de lôTT, il paraît impossible qu'elle soit de lui.
DE L KCOLE FRANÇAISE 85
Bescripl. hist.de Paris, 1765, t. IV, p. [3a, [55,545. — Beauvais du Préau, Des-
cript. de la aille d'Orléans, 1778 (remarques, p. 76) — Lenoir, Musée des Monu-
ments français, t. IV, i8o5, p. 125-126. — Ch. Brainne, Les hommes illustres de
l'Orléanais, 18^2, t. !, p. 18-20. —.lu., Dicl. crit. de biographie et d'histoire, 1872,
p. 271, 272. — Heiuuisox, Artistes Orléanais, i&65, p. 12. — Idem, Reconstruction
du tombeau <!•■ Louis XI [Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888 p. 71!.")-
769). — linil. de la'Sbc. des antiquaires de France, 1887, p. iti-118. — II. Boij-
ciiiit. lur des dessins exécutés pour Roger de Gaignières, 1890, nos 2018, uS'>(>. —
Dupi'is, Michel Bourdin, statuaire Orléanais Bull. delà Soc. archéologique du Loiret,
t. IV, p. 61, 65). — ii. Bapst, Gaz. des beaux-arts, 5 pér., t. VI, 1891, p. ■>.88-
2()7. — J. Gdiffrey, Revue de l'art françate, 1894, p. 5:19. -- Vacdih, Les Bourdin
père et fils, sculpteurs Orléanais, 1880. — L. Gonse, La sculpture française, (8g5,
p. i.'m, [58, i.'h). —P. Vitry, Deux familles de sculpteurs (Gaz. des beaux-arts,
5°pér., t. XVI. 1896, p. 295-298; t. XVII, [897, p. r ->■>. 1 '|f,-i.")S).
itoiii-ilha (Etienne), sculptait, en ifi'js, une croix de pierre pour Le
cimetière d'Epineuil Yonne et réparait diverses statues dans l'église
de cette paroisse. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'il fut parent de
Michel Bourdin. ce dernier, comme nous venons de le voir, ayant tra-
vaillé également dans l'Yonne.
Areh. dvp.de l'Yonne; G. ->445. — Quantin, lur. somm. des arch. de l'Yonne,
t. Il, i873, p. 43i.
Itoiirtlon Jacques), sculpteur en bois et ornemaniste du xvi° siècle.
résidait à Chartres et y exécutait, en i53i, en collaboration d'un autre
sculpteur en bois, Denis Montaudoin, les magnifiques stalles du chœur
de la cathédrale.
Herluison, Artistes Orléanais, i863, p. i5. — Bérard, Met. biogr. des artistes
français, 187 >, col. [<v>. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France au xvie siècle, 1887,
p. 58.
Bourdon François , de son vrai nom Francesco Bordoni, sculp-
teur florentin né vers 1.J70, était l'élève et le gendre de Pierre Franque-
ville. Il suivit celui-ci quand il revint en France, au commencement du
xvne siècle, et s'établit à Paris, où on le trouve, en 1608, occupé aux
Tuileries; il recevait alors 600 livres de gages. Il prit part ensuite aux
travaux de la statue de Hemù IV, érigée sur le Pont-Neuf; il acheva, en
1618, les quatre statues d'esclaves (1), que Franqueville. mort en i6i5,
avait laissé ébauchées, et plus tard, en 1621 ou ifij-2, il exécuta trois
des cinq bas-reliefs 21 en bronze qui ornaient le piédestal. En i6i5
Bordoni succéda à Franqueville dans la charge de premier sculpteur
du roi, avec 2,400 livres de pension; auparavant, en 1611, il avait déjà
obtenu deLouisXIII des lettres de naturalisation. En if>33, il entreprit,
moyennant 35,000 livres, la décoration de la chapelle de la Sainte-T ri-
1 <>s statues sont aujourd'hui au Musée du Louvre.
(2) Les deux autres étaient dûs à Thomas Boudin et à Barthélémy du Trem-
blay.
86 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
aité, au palais de Fontainebleau. Ce sont les seuls renseignements que
l'on possède sur cet artiste. Il mourut à Paris, le i5 lévrier 16124. °t 'l,t
inhumé sur la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois.
Bourdon Pierre . né à la fin du xvie siècle, fils du précédent, ligure
en i6'36, avec 600 livres de gages, sur l'état des artistes employés aux
bâtiments royaux. Après la mort de son père, il obtient la charge de
premier sculpteur du roi: sur différents actes de l'état civil, il est aussi
qualifié architecte et valet de chambre du roi. On ne sait rien de ses
travaux et on ignore l'époque de sa mort.
Sacval, Hisi. des antiquités Paris, 1724, 1. 1, p. 256. — Berti . Topogr. hist.
du 1 1 - . t. II. 1868, p. 2o5. — Jal, Diet. crtt. d biographie et d'histi
1872, p. :>-jci, a5i. — J. Guiffrky, Nouvelles Archives de l'art français, 1872, i>. i~>:
11--" p, 255 — Herlcisok, Actes d'état 'ici/ d'artistes français, 1S7Ô, p. 04. —
Baucbal, Nom hitectes français, 1887, p. (iii.
Bourgeois Jean . sculpteur en bois du xve siècle, aurait exécuté à
Arras, en 1437, le dais et la stalle d'honneur de l'abbé de Saint-
Bertin.
A. Bkrard, Di les artistes français, 1872, col. ioô.
Bourgeois Jean . était au nombre des sculpteurs qui collaboraient
à la décoration du palais de Fontainebleau. dei54oài55o; il touchait
i4 livres de gages par mois.
DeLaboriii, I s arts, etc., t. I, i85o, p.420. — Idem, Les comptes
des bâtiments durai, t. I, 1877, p. 194.
Bourgeois Daniel , maître sculpteur de la ville de Laon. donne
quittance, le - janvier 1610, d'une somme de 4° sous tournois, qui
lui est accordée pour avoir sculpté des armoiries à la porte Nou-
velle.
Arch. Laon; GC. 497. — Matton, Irai. somm. des orch de Laon, série
CC, p. ;i"). — Grandis, Revue de l'art français, 1895, p. i5i.
Bourses Guillaume de), résidait à Rouen, à la fin du xve et au
commencement du xvr' siècle, et y faisait partie de la corporation des
peintres et tailleurs d'images. En 1476, il habitait sur la paroisse Saint-
Nicolas, quand il fut envoyé à Lyon, à Grenoble et à Roanne, pour faire
venir l'albâtre nécessaire au tombeau que le cardinal d'Estouteville
désirait se faire élever dans la nef de la cathédrale. De i4'j4 " l5oo, il
fut occupé, avec Jean Pasquier. à sculpter des bas-reliefs et des figures
en bois pour le retable de l'autel de l'église Saint-Nicolas. En ijoj, il
alla travailler au château deGaillon. où sa présence est encore constatée
en 1009.
de l'école française sj
Un autre Guillaume de Bourges vivait dans sa ville natale à la lin du
xv siècle. Il collabora aux travaux de décoration laits lors de l'entrée
d'Anne de Bretagne à Bourges, en i\\ii. Il mourut de la peste en i4y<) ;
ii cette date, on lit, en effet, dans les comptes de la ville : « 6* L, bailliés
aux enfans de Guillaume, l'imageur, lesquels lurent mis hors de ladite
ville parce que leurs père et mère moururent de peste, et à ceste cause
fut leur maison fermée pour obvier à plus grant inconvénient ». Ce ne
peut donc pas être le même artiste que le Guillaume de Bourges qu'on
rencontre à Gaillon en t5op,.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure; *>. 72, 7025. — De Girardot, Artistes de la
ville de Bourges (Arch. de l'art franc., 20 série, t. 1, 1861, p. 240, 246). — Du Sei-
gneur, Notes sur l'Hist. de la sculp. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 3i8. — De
Cii.vmi-k.u ix, /.< Meuble, t. I, [885, p. m. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France
au xvie siècle, 1887, p. ."«y. — De Beadjrepaire, Inv. somm. des arch. de la Seine-
Inférieure, t. I, 1886, p. 25; t. V, !*;)•>, p. 464.
Bourges Jean de . sculpteur et peintre du xve siècle, vivait à Lyon
de 1489 à l4i)I-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au xvuic siècle, 1884, p. 2'.
Itourgcs (Jean de), travaillait a Fontainebleau de i5i7 à [55o ; il
était alors employé aux ouvrages de stuc de la grande galerie, à raison
de i5 livres par mois. Plus tard, d'après une quittance datée du
28 février i555, il exécuta, sous la direction de Pierre Bontemps, les
ornements du tombeau de François Ier, en collaboration de Pierre
Bigoigne et de Bastien Galles.
F. Bodrquf.lot, Hist. de la seulpt. et des arts plasl. en France, 1846. — De
Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. 1, i.sr>o, p. 420, 4'|5. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1S77, p. 1Ô4, 194, 292.
Hoill'ii'Oil'iM' Jean de , appelé aussi Jean Bourguignon, participait
à Bruges, en i4<J8, aux apprêts des l'êtes données à l'occasion du mariage
de Charles le Téméraire. En i485, il entreprit avec un artiste flamand,
Mathieu Keldermans, la construction d'un jubé, dans l'église de la
petite ville de Bourbourg Nord . Il mourut en 1490, avant la fin des
travaux qui furent achevés par Keldermans. Ce jubé n'existe plus
aujourd'hui.
De Laroriie, Les ducs de Bourgogne, t. II, l85i, p. 364, '"y"'- — L- t,E Blrdure,
Bulletin du comité flamand de France, i865, p. 225-233.
lioiirifogiie (Louis de), alla en Espagne et se fixa à Tolède vers
1537. 11 travailla, dans la cathédrale de la ville, aux sculptures du fron-
tispice de la chapelle de la Tour.
Hermudez, Dicciona.ro , hislorico de los mas illustres profesores de las bulles artes en
Espanaf 1800. — L. DussiEUX, Les artistes français à l'étranger, 1S76, p. 55, ."J0i,
88 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Bourgogne Philippe de . Voir Vîgarny Philippe de).
Bourguignon Jean de , sculpteur parisien de la première moitié du
xvne siècle, était occupé de 1G21 à iG3i, avec son beau-père, David de
Villiers, au château de Goulommiers que faisait édifier Catherine de
Gonzague, duchesse de Longueville.
bulletin monumental, t. XIX, i855, p. 6i5, G20. — Bulletin du comité de la langue
de l'histoireet des arts, t. II, i855-i855, p. 281.
U011 ricarl (Pierre), «né en Bretagne, résidait à Rennes au xvie siècle.
En i5G5, il fut chargé d'exécuter divers ouvrages pour la municipalité
de la ville ; il travailla aussi à Nantes. Dans les Comptes des bâtiments
du roi, on trouve un Pierre Bouricart employé au palais de Fon-
tainebleau, de 1040 à i55o, à raison de 7 livres par mois. Serait-ce le
même artiste?
Bulletin du comité de la langue de l'histoire et des arts, t. III, i855-i856, p. 227.
— Mélanges d'hist. et d'archéol. bretonnes, t. Il, i858, p. 116. — De Laborde, La
renaissance des arts, etc., t. I, 18S0, p. 420. — Idem, Les comptes des bâtiments du
roi, t. I, 1877, p. 194 •
Itouriii Coupelet, travaille, en i3a4> aux sculptures du cloître de
la Chartreuse du Val-Saint-Esprit de Gosnay, en Artois.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. ."no.
Bousson Claude , sculpteur-architecte de la ville de Besançon, est
occupé à la cathédrale Saint-Jean de i558 à i50o.
J. Gauthier, Dicl. des artistes franc-comtois au xix° siècle, 1892, p. 5.
Boulclon ou Bout clou Guillaume , sculpteur et peintre du
xvie siècle, collabore aux travaux du château de Fontainebleau, dei53-
à i54o, moyennant i5 livres par mois.
De Laborde, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i33.
Boulenois Henri . sculpteur ornemaniste, était au nombre des
artistes employés, en i356-i35;j, au château d'Escaudœuvres, près de
Cambrai ; il recevait 4 sous par jour.
Arch. dép. du Nord. Registres relatifs au Hainaul ; H. 201 . — Dehaisnes, Hisl.
de l'art dans la Flandre, etc., 1886 ; Documents, p. 388.
Boulin (Désiré), vivait à Saumur au xvie siècle. Ce sculpteur est cité
dans les archives de Maine-et-Loire comme ayant été mêlé aux protes-
tants qui, en 1062, pillèrent l'église Saint-Nicolas.
Archive» de Maine-et-Loire, Saint-Florent, Enquête, f. 56. — C. Port, Les artistes
angci ins, 1881 , p. 02.
de l'école française h<\
ltouvel (Gilles ), est compris, dans les états de salaires relatifs à
la sculpture du tombeau de Philippe le Hardi, au nombre des artistes
collaborant à Dijon, avec Jean de Mai-ville, de i386 à i38y ; il touchait
i franc par semaine pour ses gages.
Arch. dêp. delaCôle-d'Or; B. V129, 443i- — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 188G, p. 5i3 ; Documents, p. Gô8, 647.
Itoyc [Pierre , demeurait à Paris, où il travaillait, de i3ia à i3i5,
avec Jean de Bréquessent et Jean de Lamprenesse, sous la conduite de
Jean-Pépin de Huy, à l'exécution du tombeau d'Othon IV, comte palatin
de Bourgogne, qui avait été commandé par sa veuve, Mahaut, comtesse
d'Artois. Ce monument fut placé dans l'abbaye de Cherlieu, en Bour-
gogne. En i3ij, Pierre Boye sculpta « une ymage d'albastre de Nostre-
Dame » que la comtesse Mahaut envoya à Lons-le-Saunier, connue
présent destiné à sa nièce Alix de Vienne, supérieure du couvent des
Cordelières. D'après M Dehaisnes, c'est peut-être le même sculpteur
qu'un Pierre Boi qui résidait à Ypres en i'3u.
Arch. dép. du Pas-de-Calais; A. 007. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 1 88(3 ; Documents, p, 208. — J. -M. Richard, Mahaut, comtesse d'Ar-
tois et de Bourgogne, 1887, p. 3i3, ~>i'\, 319.
Boyer, sculpteur et architecte de la ville de Blois, est employé, sous
Henri IV, aux travaux de la grande galerie du château. Plus tard, on le
trouve au château de Chiverny (Loir-et-Cher), où il exécute une grande
cheminée et entreprend des ouvrages de décoration dans la salle des
gardes et dans la chambre du roi ; il construit aussi le corps de bâtiment
situé entre la cour et le parterre.
André Felibikn, Mémoires pour servir à l'histoire des maisons royales et basti-
mens de France, 1874, p. i!\, 64- — Badchal, ÏSouv. dict. des architectes français.
1887, p. 74.
lîoyer Simon), exerçait son art dans la ville d'Albi Tarn) au
xvie siècle.
E. Joubois, Béun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1878, p. 52.
Hrnbmit (Jacques de), sculpteur flamand du xive siècle, demeurait
à Tournay, où, de i36~ à i3j2, il prit part aux travaux du chœur de
l'église Saint-Jacques. En 1 3o,3, il fut mandé à Douai pour travailler à
la collégiale de Sainte-Anne. De retour à Tournay, en i'iyj, il fit
huit gargouilles pour la tour du bellroi. lise rendit à Cambrai en 1399,
et sculpta dans cette ville, au-dessus du maître-autel de la cathédrale,
un entablement orné de colonnettes et de figures d'anges, qui était des-
tiné à supporter la grande châsse de Noire-Dame. Il mourut en 1400,
()0 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
laissant inachevée cette oeuvre qui fut continuée par un autre artiste de
Tournay, JeanTuscap.
Les comptes des travaux exécutés au château d'Escaudœuvres, près
de Cambrai, font mention, en i'3.V. d'un sculpteur nommé Jacques de
Brabant. Il est possible que ce soit le même artiste, alors au début de
sa carrière.
.!/•//. dép. du Nord. Comptes de la fabr. de la cath. de Cambrai, a" \5, \\.
Registres relatifs au Hàinaut; II. a5i. — J. Hocdoy, Hist artist. delacath. deCam-
brai, 1880, p. r>4. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, ele , 1886, p. 124,
i:>-7, 128, mi), î'.g'-i ; Documtnts, p. ôS8. 483, 484, yiâ, 780, 798.
Itrahanl Jean de . sculpteur flamand, sans doute parent du précé-
dent, travaillait, en i366-i36j. à la cathédrale de Cambrai; son salaire
était de 5 sous par jour.
Arch. dép. du Nord. Comptes de la fabr. de la ealh. de Cambrai; 11" 11. — '■
Dehaisnes, Hist. deVarl dans la Flandre, etc., 1886, boniments, p. 466.
Itrachepot Jean), né aux environs de Douai, au commencement du
xve siècle, alla se fixer à Réthune, où il exerçait son art en i44~-
L'année suivante, il était employé à Lille à la décoration de la halle
échevinale.
A. de La Fons-Mélicocq, Les artistes du nord de la France, 1848, p. 85. — J Hoi-
doy, La halle échevinale de Lille, 1870, p. 56.
Iti'sicheuil Michel dei, sculpteur ornemaniste, était occupé à Paris,
dans la première moitié du xive siècle, à l'église Saint-Jacques-l'Hô-
pital .
BoRiHF.r, , M -moires de la Société des antiquaires de France, t. XXVIII, p. 117.
I ti-ii 111*01 irl Nicolas ou Colin de , sculpteur ornemaniste, est cité
parmi les artistes travaillant, en i'33<), à la cathédrale de Cambrai.
Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 188C, p. 2tj3 ; Documerits, p. 555.
P.i-ii mirai Gosset , sculpteur en bois du xvc siècle, collaborait, en
I4G7, à la sculpture des stalles de la cathédrale de Rouen, sous la direc-
tion de Philippot Viart.
Langlois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, 1898, p. 184.
ltrasselorl Guillaume , demeurait à Tours, vers le milieu du
xve siècle, lorsqu'il fut mandé à Paris, en 1460, pour exécuter les statues
destinées à l'ornementation du clocher de la Sainte-Chapelle. Un man-
dement de l'époque dit :
« Les trésoriers de France, à maistre Giles Cornu changeur du trésor
du Roy nostre Sire, salut. Nous vous mandons que des deniers de vostre
DE L ECOLE FRANÇAISE <)I
recepte. vous paie/, baillez et délivrez à Guillaume Brassefort, tailleur
d'ymaiges, demourantàTours, la somme de six livres douze sols parisis
que lui avons taaxée et ordonnée, tauxons et ordonnons par ces pré.
sentes, pour la récompense de ses peines et despenses, d'estre naguère
venu, de l'ordonnance d'aucuns de nous, de la ville de Tours en ceste
ville de Paris, pour veoir et visiter le clochier qui de présent se l'ait à
laSaincte-Cliapelle du Palais, à Paris, afin de marchander avecques luy
de l'aire plusieurs ymaiges qu'il faudra l'aire autour dudit clochier. Et
en rapportant ceste présente avecques quictance dudit Brassefort, lad.
somme de VI 1. XII s. p. sera allouée en son compte sans aucune diffi-
culté. Donné à Paris sous nos signez le XXVIe jour de janvier l'an mil
CCCC soixante. »
Cet artiste, vu l'époque à laquelle il résidait à Tours, a peut-être été
un des maîtres de Michel Colombe. On serait tenté aussi de lui attribuer
le tombeau d'Agnès Sorel, qui, placé primitivement à Loches, dans le
chœur de l'église Notre-Dame, se voit aujourd'hui dans la tour du châ-
teau, dite la Tour d'Agnès, où il a été transporté. Il est vrai de dire,
qu'on n'a retrouvé, à ce sujet, aucun document, et qu'on pourrait aussi
bien reconnaître, dans ce mausolée, une œuvre de Jacques Morel.
Bibliothèque de Tours; Orig. Fonds Salmon, Cart. i5. — Revue des Sociétés
savantes, 4e série, t. VII, 18GS, p. 217. — Ch. Grandmaison, Guillaume Brassefort,
sculpteur tourangeau [Bull, de la Soc. archéol. de Touraine, 1. 1, 1868-1870, p. 5a).
— Idem, Doc. inédits pour servir à l'hisl. des arts en Touraine, 1870, p. 189. —
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 47-48.
Iti'énu (Jean), maître sculpteur de la ville d'Angers, se rendit à
Albi, où, en compagnie d'un de ses confrères, Mathurin Haut-le-Pied,
il travailla, de iGi5 à 1617, à la restauration des sculptures du vieux
pont du Tarn.
E. Jolibois, Les beaux-arts dans le département du Tain [Réunion des Soc des
beaux-arts du départ, 1887. p. 4 15, 4'4)-
lircnii Pierre , sculpteur et architecte parisien de la fin du xvie et
du commencement du xvn" siècle, obtint la charge de maître des
ouvrages royaux. Il mourut ie 8 janvier 1607 et fut enterré au cimetière
Saint-Jean.
I'. Lacroix, Revue universelle des Arts, t. I, i*.">5, p. 208. — Bauchal, Nouv.dict.
îles architectes français, 1887, p. 76.
Brémontier Pierre, demeurait à Rouen dans les premières années
du xvn0 siècle. En iGo'3, il travaillait à la chapelle des Trépassés, dans le
cimetière Saint-Maur ; en 1614, à l'église Saint-Jean et, en io'a;, à la
cathédrale.
Areh. dép. de la Seine-Inférieure; G. 2G10, 6760. — De Beaurepaire, Nouv. recueil
93 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
de notes hist. sur le départ, de la Seine-Inférieure, 1888, p. n5. — Idem, lnv.
somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. II, 1874, p. 376; t. V, 1892, p. 1 85.
liréquessenl Jean de , probablement originaire de Brexent, dans
le canton d'Etaples Pas-de-Calais , résidait à llesdin à la lin du
xme siècle. En 1290,, il était occupé à la chapelle du château et recevait
la livres « pour tailler VI angelos et VI colombes colonnes ». Il alla
ensuite se fixera Paris, où, de i'3ii à i3i5, il collabora, avec Pierre Boye
et Jean de Lamprenesse, sous la direction de Jean-Pépin de Huy, au
tombeau d'OthonlV, comte palatin de Bourgogne, que Mahaut d'Artois,
sa veuve, voulait taire ériger dans l'abbaye de Cherlieu, en Bourgogne.
On a de lui la quittance suivante, datée de i3i4 :
« Je Jehan de Bresquesen, imagier, fais savoir à tous que j'ai eu et
receu de maistre Estienne Bricadel, tressorier madame la comtesse
d'Artois et de Bourgoingne, en paiement des ouvrages des arches de la
tombe de monseigneur de Bourgoingne, que Diex absoille, quinze livres
tornois. » Comme le prouve ce document, Jean de Bréquessent travailla
surtout à la partie ornementale du monument.
Arch. dêp. du Pas-de-Calais; A. i4y, 007, 5a4. — Dehaisnf.s, Hist. de Vart dans
la Flandre, etc., 188C, p. '117, 428; Documents, p. 108, aoS, ■.>.oç). — J.-M. Richard,
Mahaut, comtesse d'Artois, 1887, p. 5o6, 509, 5i5, 3t4- — Courajod et Marcou,
Musée de sculpt . comparée, Catalogue raisonné, 1892, p. iô.
Bréquessenl (Bauduin de), parent du précédent, vivait à Hcsdin
au commencement du xiv1' siècle. En i'J22, les comptes relatifs à la
construction de l'hôpital de la ville, le citent comme ayant fait, sur le
porche de cet édifice, un saint Jean, patron de la maison, et deux statues
figurant des pauvres :
« A maistre Bauduin de Breskelessent, pour faire III ymages au purge
dndit hospital plus que li machon ki lisent le machonuerie dudit hos-
pital n'en dévoient faire, l'un à le sanlanche ressemblance 1 de saint
Jehan, les deux autres à le sanlanche de plusieurs povres. pour che
faire, VI 1. »
Vers la même époque, il se rendit à Saint-Omer pour travailler au
couvent de Sainte-Claude. Il exécuta dans le cloître douze statues de
pierre et sculpta sur le portail : un christ en croix ; une Notre-Dame ;
un saint Jean ; Bobert II, comte d'Artois ; Mahaut, comtesse d'Artois,
portant probablement dans ses mains l'image du couvent : Jeanne sa
fille, veuve de Philippe V; enfin, Thierry d'Hireçon. prévôt d'Aire,
ces statues furent peintes et dorées par un artiste du temps, nommé
Toutes Colart de Closcamp.
J.-M. Richard, Mahaut, comtessse d'Artois et de bourgogne, iss;. p. 267,009,
35 1 .
de l"école française 93
Itrétigny Pierre , pratiquait son art à Paris, dans la première
moitié du xvue siècle. Il n'existait plus en 1668 ; k cette date, sa veuve,
âgée de -\) ans, fut inhumée dans le cimetière protestant des Saints-
Pères.
lh.ni.i sov Actes d'état civil d'artistes français, 1875, p. 57.
lii'iaiid Macé . était occupé à la cathédrale d'Angers au commence-
ment du xvi' siècle. En i5i6, il exécuta, pour le prix de 00 livres
10 sous, les statues de saint Maurice et de trois hommes d'armes, ses
compagnons, placées sur le front du clocher, ainsi que les douze apôtres
ornant les clochetons. Ces statues, mutilées en i533, ont disparu aujour-
d'hui. Vers la même époque, il s'engagea envers Antoinette de Souvre,
abbesse du couvent d'Etival-en-Charnie (Mayenne), à sculpter une
« contretable en pierre de Baraisse », moyennant « la somme de sept
vingt livres tournois ».
Ar> h. dép. de la Sarthe; série H, 1419, f i.Vj. — C. Port, Les artistes angevins,
1881, p. 55. — L. Palustre, !.■> Renaissant en France, t. III, i885, p. i5i, 186.
ltrhii'c Philippe , est mentionné dans les comptes des bâtiments
royaux, comme travaillant au palais de Fontainebleau de i54o à i55o;
il recevait 16 livres de gages par mois.
De Laisorde, La renaissance ies arts à la cour de France, t. II, i85o, p. 42."). —
Idem, Les comptes des bâtiments 'lu mi, t. I, 1877, p. 107.
I.mîiiiI Antoine , sculpteur et peintre de la ville d'Amboise, sculpte
et peint, en 1487, une image de saint Michel, destinée à l'Hôtel de
Ville. En i497> H taille les armes du roi au-dessus du portail des ponts
de la ville.
Arch. ri mini. d'Amboise; CC. 106, f° ."io et 112, l'° 25. — Cli. Chevalier, Invent.
anal, des arch. d'Amboise, 1874, p. i|ii>, 301.
Itl'iaiil Pierre , probablement, frère du précédent, résidait égale-
ment ii Amboise, où il travaillait, en i483, aux décorations comman-
dées par la ville, lors de l'entrée solennelle de Marguerite d'Autriche.
Arch. comm. d'Amboise; \X, 1Ô0, f° 27. — Ch. Chevalier, Inv. anal, 'les uni,.
d'Amboise, 1874, p. ">f •
Itrie François de . était au nombre des sculpteurs employés au
château de Fontainebleau vers le milieu du xvie siècle. En i56i, il
recevait 10 livres pour avoir fait plusieurs modèles destinés à orner le
jardin de la reine.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 4gt.
94 DICTIONNAIRE DES SCfLPTEVns
Bricr Louis , sculpteur et maître maçon de la ville de Yernon,
exécuta, en i5j'3, une croix de pierre pour le cimetière de l'église Saint-
Laurent, à Rouen.
Arch. dép. '/■ la Seine-Inférieure : G. 6802. — DeBeacrepaire, Inv. somm. des
arch. delà Seine-Inférieure, t. Y, 1892, p. 22<>.
Ilrière Thomas , sans doute parent du précédent, sculpta, en i58a-
[583, une croix en pierre de Yernon, ornée de quatre statues, qui fut
érigée à Rouen devant l'église Xotre-Dame-de-la-Ronde.
De Beauru'aire, Nouv. recueil de notes hist. concernant le dép. de la Seine-Infé-
rieure, 18S8, p. 72.
Hril'aut Nieaise . sculpteur ornemaniste, était occupé, en i3."><>-
i35-, au château d'Escaudoeuvres, près de Cambrai, à raison de 3 sous
par jour.
Arch. dép. du Nord. Itegistres relatifs au Hainaut; II. aâi. — Dehaisnes, Hist.
di l ai 1 ilnns la Flandre, etc., 1886, Documents, p. 588.
lli'i&'iic&'ny Gérard de . sculpteur et peintre, était établi à Paris
dans la première moitié du xvn' siècle. Il mourut le 2 novembre 1645 et
fut enterré sur la paroisse Sainl-Germaind'Auxerrois.
Herluson, Aetes d'état civil d'artistes français, 187.",, p. 5g.
Itrimhii I Pierre de , dit Chevrier, demeurait au xvr siècle à Paris,
où il avait le titre de sculpteur du roi. En I.Y33. un extrait des comptes
royaux, le cite comme l'auteur d'un ouvrage en marbre, entrepris par
ordre de François Ier :
« A Pierre de Brymbal, tailleur et ymagier. la somme de cinquante
escuz d'or soleil, auquel ledict seigneur François Ie' en a faict don
pour, en partie, le récompenser de la peine et travail qu'il a desja eue
et aura à faire et tailler une histoire faicte de marbre, en comman-
dement du Roy. commancée depuis ungan ou environ, et en laquelle il
besongne journellement ; et icelle somme avoir et prandresur les finances
ordinaires et extraordinaires dud. seigneur, ainsi que par Mons' le
légat sera advisé. »
En i334, Pierre de Brimbal, en collaboration des sculpteurs Pierre
Bénard et Pierre Gilet, reçut la commande du tombeau du sieur Jean
Potaire de Monceaulx et de sa femme Isabeau de Saifrey. Ce tombeau,
destiné k l'église de Roynes Loiret , devait être fait d'après le projet
suivant, écrit de la main de Jean Pot de Chemault. célèbre diplomate
de l'époque, qui désirait faire élever un mausolée à sa mère et au pre-
mier mari de celle-ci :
« Sera faicte une sépulture de pierre de Apremont.... et comble
DE L ÉCOLE FRANÇAISE 90
entre quatre pilliers avecques un soubassement et sur ladite sépulture
sera. . . . une pourtraicture de l'eu ma mère, à la main gauche ducousté
du cuer de L'églize, et sera escript du cousté de Mons' de Monceaulx :
« Cy gist noble seigneur Jehan l'otaire escuycr, en son vivant sei-
gneur de Chemault et de Monceaulx, gentilhomme de la chambre du
roy Charles VIII de ce nom, qui trespassa le... jour de l'an mil... Priez
Dieu pour lui.
« Et sera escript du cousté de la pourtraicture de l'eu nia mère :
« Et cy gist, noble dame Ysabcau de Saiïrcy, native du pays de Bre-
taigne, femme dud. sieur Jehan Potaire et depuys son trespas, dame
propriétaire desd. seigneuries de Chemault et Monceaulx, et femme
de noble seigneur, messire Guyot Pot, chevalier en son vivant, seigneur
de Roddes en Poitou et de Auzay, gentilhomme de la chambre du
roy Louis XII'' et Erançois premier de ce nom, lequel gist en l'église
du couvent Sainct Erancoys à Pavie où il trespassa le... jour de... l'an
mil V'' led. seigneur roy Erancoys estant aud. lieu de Pavie après
qu'il eust gaigné la bataille contre les Suisses et conquis le duché de
Millan, et laquelle dame Ysabeau.de Saffrey trespassa le... jour de...
l'an mil Ve Priez pour eidx.
« Aux bouts de lad. sépulture seront mis deux escussons dud.
Potaire, c'est à scavoir à chaseun desd. bouts ung, et au cousté de la
pourtraicture de l'eu ma mère, seront mis deux escussons, c'est à scavoir
du cousté du bas de lad. sépulture devers l'autel, les armes dud. Polaire
et celles de Saffrey, et plus en ça devers la porte de l'église, ung escus-
son de feu mon père et de Saffrey.
« Et sera assise ceste sépulture, après leurs corps réunis et le service
faict pour culx, en la voulte que l'on faict neufve pour l'autel de Notre-
Dame en l'église de Boynes, à la main droicte de lad. voulte contre la
muraille de l'églize le pillier qui sert à la première et seconde voulte.
Priez Dieu pour eulx. »
Le sieur Pot de Chemault avait ajouté ensuite une note, pour désigner
les artistes auxquels il voulait confier l'exécution du mausolée :
« A Paris, Pierre Bénard, ymager, demeurant en la rue de la Juyerie
au chasteau ; — Pierre Gilet, demeurant à Sainct Estienne du Mont; —
maistre Pierre de Brimbal, dict Chevrier, ymagier du roy, demeurant
en la rue Sainct Denys, devant les Trois Pucelles, oultre la rue aux
Ours. »
Cette pièce manuscrite est conservée dans les archives du département
du Cher.
DeGirardot, Archives do fart français : Documents, t. II, i852-i853, p. i35, [35.
— E. deFbéville, Archives de l'art français, Documents, t. III, i853-i855, p. 365,
■ïiïi;. — Dr. I, aborde, Les comptes 'les bâtiments du roi, t. Il, 1880, p. 260.
96 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Bi'iot François), sculpteur-orfèvre et graveur en médailles de la fin
du xvie et du commencement du xvne siècle, naquit à Damblain, en Lor-
raine, entre t55o et i56o. Il vint s'établir à Montbéliard en i58o, et y
resta jusqu'en 1601. En i585, il fut nommé graveur en titre de Jean-
Frédéric, duc de \Yurtemberg, comte souverain de la ville. En i6i5-
1616, il était à Besançon, patronnant un balancier monétaire inventépar
son parent Xicolas Briot. C'est le dernier renseignement qu'on ait sur
l'artiste, et à partir de cette époque, on ignore ce qu'il est devenu.
Le Musée de Cluny possède de lui une superbe aiguière en étain 1 .
décorée de figures et d'ornements en relief; sur le revers du bassin se
trouve son portrait avec l'inscription : Sculpebat Francisais Briot.
On voit aussi au Musée de Montbéliard, un demi-coin monétaire signé
F. Briot, représentant le portrait en buste du duc de AVurtemberg.
Chabocillet, Magasin pittoresqm . t. XX. in.v>, p. 214. — Jal, Dict. crU. de bio-
graphieet d'histoire, 187^, p. 284. — R. Mé.nard, L'art en Alsace-Lorraine, 1876,
p. 5o5. — A. Castan, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1879, p. no. —
Du Sommerard, Catalogue du Musée de Cluny, 1884, nos 0189, 5igo. — J. Gciftrey,
Revui de Fart français, 1887, p. '.187. — A. Tceïey, Le graveur lorrain François
Briot, 1887.
Iîriol Nicolas . sculpteur et graveur en médailles, oncle ou frère de
François, naquit également à Damblain, près de Xeufchàteau. vers i58o.
Il se rendit à Paris en 1602 et y obtint, en iGoô, des lettres patentes de
Henri VI. le nommant Graveur général des monnaies, en remplace-
ment de Philippe Danfrie. Ayant inventé une nouvelle machine à balan-
cier pour supprimer le marteau dans la frappe des monnaies, il publia
à ce sujet, en i6i5, un mémoire intitulé: « Raisons, moyens et proposi-
tions pour faire toutes les monnaies du royaume à l'avenir uniformes et
faire cesser toutes falsifications ». Son système fut adopté à Besançon,
sous la direction de François Briot : mais à Paris, l'artiste rencontra une
opposition telle, que. fatigué et dégoûté, il abandonna sa ebarge et alla
en Angleterre, où sa découverte fut favorablement accueillie. La frappe
au marteau ne fut abolie en France qu'en 1640, par décision de la Cou
des monnaies. Xicolas Briot revint-il dans sa patrie? On l'ignore. 1
devait être mort en 1600. On a de lui une médaille de Charles Ier, faite
k Edimbourg en ]633,;i l'occasion du couronnement du roi. Il exécuta
aussi de nombreuses médailles, d'après des personnages de la cour de
Louis XIII.
A. Dadban, Nicolas Bri~<t et la Cour des monnaies [Bévue numismatique t. 11,
1857, p. 14 64). — H. Lepace, Xicolas Briot, graveur de monnaies du duc de Lor-
raine, 1 858. — De Chenm:vieres et de Montaiglon, Abecedario de Mariette, t. VF,
1 On croit que le modèle original en argent de cette aiguière a été fondu à la
Monnaie de Rouen, en 1793.
DE L ECOLE FRANÇAISE 97
i86t, p. .Î02-Ô07. — Jal, Dict. cril. de biographie et d'histoire, 1872, p. 280. —
J. Guiffrey, Information sur Nicolas Briol (Nouvelles Archives de l'art français, 1877,
]). 406-420).
Ilrisebarre (Robert), était employé, au xvie siècle, aux travaux
exécutés au château de Chambéry. Les comptes portent à la date
de 1009 :
« Plus à Me Robert Brysebarre pour avoir f'aict les armoiries et tim-
bres de monseigneur et de madame faictes en reliefz sur la cheminée de
la grand sale du château de Chambéry par le commandem' de monseig1"
le Mc Duc et selon l'ordonnance et pris t'aict à luy baillié livré pour la
façon desd" armoiries le VI septembre i55<) huitescuz sol cy... VIII sol. »
Dufouk et Rabut, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xmc au xix* siècle,
1874, p. 22.
Krissel (Jean ou Jacques, exerçait son art à Troyes dans les pre-
mières années du xvic siècle. En i5o8, il collaborait aux travaux du jubé
de l'église Sainte-Madeleine, sous la conduite de Jean Gailde. En r5i3,
il était occupé, dans la même ville, aux sculptures des portes Saint-
Jacques et Comporté.
Vali.et de Viriviele, Arch. hisl . du départ, de l'Aube, 1841, P- 3i2. — Assif.r,
Comptes de la fabrique de Sainte-Madeleine île Troyes, iS54, p. 55, 43. — Du Sei-
gneur, Notes sur l'ilist. de la seutpt. franc. d'Eméric- David, 18G2, p. ôa5.
Bi'issonncl (Jean), sculpteur en bois et tailleur d'images du com-
mencement du xvr siècle, résidait à Troyes, où il travaillait, de i5o5 à
i5ai, aux églises Saint- Jean, Saint-Pantaléon et Sainte-Madeleine. Les
comptes de cette dernière église en font mention, en i520, comme étant
Fauteur d'une chaire à prêcher « à six pans à double draperie ».
Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 1876,
p. 104.— N'atalis Hondot, Les sculpteurs de Troues (Revue de l'art français, 1887,
p. 85).
ltrœucq (Jacques du), sculpteur et architecte originaire de Saint-
Omer, était établi, au xvie siècle, dans sa ville natale. Il sculpta le mauso-
lée d'Eustache de Croy, jadis évêque d'Arras et prévôt des églises d'Aire
et de Saint-Oincr ; ce monument, mutilé, existe encore dans la cathé-
drale de la ville. En 15^/J, l'artiste, alors fort âgé, aurait exécuté dans
la même église le tombeau de Philippe île Saint- Aldegonde, grand bailli
de Saint-Omer. De ce tombeau, il ne reste qu'un bas-relief déposé dans
une chapelle, près du mausolée d'Eustache de Croy ; il représente la
Vierge mère adorée par des anges.
On ne doit pas confondre Jacques du Brœucq avec un autre artiste de
ce nom. dont Van Dyek a fait le portrait, et qui, comme architecte,
98 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
construisit, en i634. dans la ville de Mons, les bâtiments de Saint-Gui-
lain. Il est probable que ce dernier était le parent et peut-être même le
fils de notre sculpteur.
G. de Moxnecove, Bull, de la Soc. des antiquaires de ta Morinie, janvier-mars,
187^. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. I, 1879, p. 26, 27.
Broqunrf de Frlbours;. Voir Fribourg Broquart de .
Broliu Charles , sculpteur et peintre angevin du commencement du
xvnc siècle, travaillait, en 1622, à l'église du Puy-Xotre-Dame. près de
Saumur.
Ai* h. dép. de Maine-et-Loire ; G. 2197. — C. Port, Inc. somm. des arch. de
Maine-et-Loire, 1880, p. 278. — Idem, Les artistes angevins, 1881, p. 525.
Bruey ou Braein Pierre , natif de Bruxelles, vivait, vers la fin du
xve siècle, à Montpellier, où il obtint, en 1492, les honneurs du consulat.
En 149a] il sculpta pour les portes de Lates. de la Saunerie et de Saint-
Gile, trois écussons en pierre aux armes du roi : ce travail lui fut payé
3o livres tournois. La même année, il fit une statue de la Vierge: cette
statue, placée sur le portail de Montpellier, fut peinte par un nommé
Guillemin. Les comptes de la ville portent :
« Pierre Bracin tailleur d'ymages. et Guillaume (îuilleni pintre, ont
passé quittance de la somme de cinq livres tournois tant pour une
image de Xostre-Dame taillée en pierre de deux pans et demy de long
que pour la peinture d'icelle mise au portai de Montpellieret. »
En 14!)^. il reçut encore 14 livres pour avoir taillé les armoiries des
médecins de la ville sur la porte de l'Université. Pierre Brucy travailla
également à Toulouse.
Renoivier et Ricird, Des maîtres de pierre et des autres artistes gothiques de
Montpellier, 1 S 4 4 , P- 77» «78. — Félix Boirqielot, Uist. de la sculpl. el des arts
plast.en France, 18 V>. — De Laborde, Les ducs de Bourgogne, iS^q, t I, p. lxx.m
à la note, et 545. — Di Seigneur, Notes sur l'Hist. de la seulpt. franc. d'Emérk-
David, 1862, p. 5n.
Bruges Hennequin ou Jean de , sculpteur ornemaniste d'origine
flamande, résidait à Poitiers à la fin du xiv siècle. Il était au nombre
des artistes employés, en i3s^ et i3^<>, à l'ornementation du palais du
duc Jean de Berry : il recevait 0' sous 8 deniers par jour. Les comptes le
désignent aussi sous le nom d'IIennequin le Flament.
Archives nationales ; KK. 256, B&timenls du duc de Berry. — Dehaisnes, Eisl. de
l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 582; Documents, p. 611.
Brulnrt, sculpteur en bois et ornemaniste du xvi° siècle, était occupé
DE L ÉCOLE FRANÇAISE Qf)
à Péronne, en iay4 et i5g5, aux décorations commandées par la muni-
cipalité, lors de l'entrée, dans la ville, du roi Henri IV
Bérabd, Bict, bi'ogr. des artistes français, 1872,001. 11O. — Ed. Bonnaffé, le
meuble en France au xvic siècle, 1887, p. 40.
Brusle Blaze du , était établi à Béthune au xvr siècle. De 1064 à
1670, il exécuta un crucifix, une Vierge et un saint Jean, pour décorer
la chambre des échevins.
Arch. eomm. de Béthune; BB. u, — E. Travers, Inv. somm. des arch. comm.
de Béthune, 1878, p. 5.
Bruxelles (Henncquin ou Jean dei, sculpteur d'origine flamande,
résidait à Troyes vers la fin du xiv° siècle. Il était au nombre des
artistes employés aux sculptures du jubé de la cathédrale, construit, de
i'3S.i à n'ibW, par l'architecte Henri de Bruxelles. En i'38<), il se rendit à
Dijon et collabora, jusqu'en i3<)i, au tombeau de Philippe le Hardi,
sous la direction de Claux Sluter. On cite encore un Janinde Bruxelles,
qui se trouvait en Savoie en i4'-4> époque où il exécutait différents
ouvrages pour le château de Chambéry ; c'était peut-être le même
artiste.
Arch. dcp. de la Cùle-d'Or: B. 4429, 4453) 44ôô. — De L.vborde, Les ducs de
Bourgogne, t. I, 1849, P- XL11I> "''tG- — Uufobr et Babit, Les sculpteurs et lessculp-
lures en Savoie, etc., 1874, p. i5. — Deiiaisnes, Histoire de l'art dans la Flandre, etc.,
i88(>, p. 5i3; Documents, p, (î58, G61, 679. — iNatalis Bondot, Les sculpteurs de
Troyes {Revue de l'art français, 1S87, p. 67).
Bruxelles (Girardin de), sculpteur en bois d'origine flamande,
sculptait, de i43."> à i44Ji des statues pour la cathédrale de Troyes.
N'atalis Bo.ndot, Les sculpteurs de Troyes {Revue de l'art français, [887, p. 71}.
Bruxelles Antoine de , sculpteur d'origine flamande, établi à
Orléans au xvc siècle, taille en i44^> cn collaboration de Jean Le Page,
des armoiries et plusieurs figures, dans l'escalier du beffroi de l'ancien
Hôtel de Ville 1 .
L. Jarry, llcun. des Soc., des beaux-arts des dcp., 1892, p. 197. — Idem, Congrès
archéologique de France en 1892, p. ôi<).
Bryet Nicolas , sculpteur franc-comtois du xvi' siècle, sculpte en
i565, à l'église de Pesmes 1 Haute-Saône), des statues de prophètes
pour la chapelle funéraire des d'Andelot. Dans la même église, il
travaille aussi, avec Claude Le Bupt, à la décoration de la chapelle du
Saint-Sépulcre. »
J. Gauthier et G. le Beauséjouk, L'église paroissiale de\Pesmes (Congrès aichéol.
t) Aujourd'hui le Musée.
100 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
de France en 1891, p. 3o8, •"<)<), 5n). — J. Gauthier, Dict. des artistes francs-com-
tois antérieurs au xixc siècle, i8cy>, p. 6.
Hua ni Richard . sculpteur et modeleur du xvie siècle, exerçait son
art à Lyon vers i.">48.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xi\- ou xvui" siècle, 1884, p. 55.
Hue Jean du), travaillait à Dijon au commencement du xvi° siècle.
En juillet i5i8, il recevait (> écus soleil « pour avoir fait et pariait deux
escussons en pierre blanche, armoyées des armes de la ville et deux
enffans deçà et delà, et fait quatre escussons mis es ogives et avoir mis
et assis lesdits deux escussons es deux portes de la maison de ladite
ville, et avoir hosté les vieux qu'ils y estoient ». On rencontre encore à
Dijon un Jean de Buys, « ymageur », qui figurait, à la fin du xvc siècle,
sur un rôle d"impôts de la paroisse Xotre-Dame ; c'était peut-être le
même artiste que Jean du Bue.
Arch.nomm.de Dijon; K. 55 et L. i.">i. — Bernard Prost, Gazette des beaux-
arts, 5° pér., t. V, i8()i, p. 176.— De Goivexain et Vallée, Inv. somm. des arch.
de Dijon, t. III, i8r)->; K. p. 10; L. p. 'il.
Hiu'lioi* Pierre , naquit à Grenoble vers i5io. Issu d'une famille
bourgeoise, il devint avocat et fut nommé, en i53q, substitut du procu-
reur général au Parlement. Plus tard, en i54a. il était professeur de
droit, et en i553, il recevait la charge de procureur général du Parle-
ment de Grenoble. Ses devoirs de magistrat ne l'empêchèrent pas de
devenir un sculpteur de talent. Un écrivain du xvnc siècle, Nicolas
Chorier, auteur d"une histoire du Dauphiné. rapporte que la maison
habitée par Pierre Bûcher, rue Brocherie, avait été construite d'après
les plans de ce dernier et décorée par lui : « Il était, dit cet historien,
un grand sculpteur, et l'on voit de ses marques dans la maison dont il
a été lui-même l'architecte et qui mérite l'admiration des plus excel-
lents ouvriers. » Henri IV, lors de son passage k Grenoble, en ifioo,
visita, paraît-il, cette maison et eut l'intention d'en faire enlever une
des cheminées qu'il destinait au château de Fontainebleau ; ce projet ne
fut pas mis à exécution. En i838, pendant des réparations faites dans la
maison portant le n" 2 de la rue Brocherie, on a retrouvé une cheminée
en marbre noir, dont le manteau était orné d'un médaillon représentant,
sans doute, l'empereur Justinien. Ce bas-relief est aujourd'hui au Musée
de Grenoble. La cheminée, qui porte gravé un monogramme composé
des lettres P. B. S. Petrus Bûcher sculpsit , a été transportée au châ-
teau de Biviers, à Montbonnot Isère. C'est le seul ouvrage qu'on
puisse attribuer avec certitude à'Pierre Bûcher, qui mourut à Grenoble
en 1676.
Nicolas Chorier, Histoire général'' du Dauphiné, 1672, t. II, p. (iii. — E. Mai-
DE L KCOLE FRANÇAISE 101
GxiF.x, Les artistes Grenoblois, 1887, p. 7I, 75. — .1. Roman, Le sculpteur Pierre
Bûcher (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 18S0, p. 610-619). — Bull, de la
Soc. des antiquaires de France, 1 889 , p. 10G. — Inventaire général des richesses d'art
de la France (Province, Monuments civils, t. V, 189 1, p. 3oo).
ltiilfen (André), sculpteur franc-comtois, travaillait, au xvie siècle,
dans la ville de Salins 1 Jurai.
J. Gauthier, Dictionnaire des artistes francs-comtois antérieurs au xi\« siècle, 1892,
p. (î.
lîulieré (Jean), sculpteur en bois du xv° siècle, résidait à Alençon, où
il était occupé à l'église Notre-Dame. Un compte de cette église, tiré des
archives de l'Orne, porte à la date de i444 :
« Payé à Jehan Buheré, ymagier, la somme de 9 livres sur ce qui lui
est dû pour le pourpistre. »
Jean Buheré mourut avant i4lJ'">-
G. Dksiherres, L'église de N.-D. d' Alençon (Réun. des Soc. des beaux-arts des
départ., 1891, p. /17a). —Idem, Menuisiers-imagiers ou sculpteurs d' Alençon (Réun.
des Soc. des beaux-arts des départ., 1892, p. /|io).
Buister ou lliiystei* (Philippe de), né k Anvers vers i.">;)5, vint à
Paris et fut admis, en 1622, dans la communauté des maîtres peintres et
sculpteurs. Employé, tout d'abord, dans divers ateliers comme ouvrier
sculpteur en bois, il entreprit bientôt plusieurs figures en pierre poul-
ie grand portail du couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré. A
partir de cette époque, il exécuta de nombreux ouvrages dans les églises
des Feuillants, des Quinze- Vingts, de Saint-Eustache, des religieux du
Calvaire au quartier du Marais, et des Carmélites de la rue Chapron.
Il travailla également pour l'église du Saint-Sépulcre dans la rue Saint-
Denis, pour le couvent des religieuses de la Visitation au faubourg
Saint-Jacques et pour l'hôtel des religieux Bernardins du Port-Royal.
En iG'Ja, il obtint le titre de sculpteur ordinaire du roi, aux gages de
(3oo livres, et reçut un brevet de logement aux Tuileries, où il demeurait
encore en 1667.
La reine Anne d'Autriche occupa l'artiste, en 1O46, à la décoration de
l'église du Val-de-Gràce, à laquelle collabora plus tard Michel Anguier;
il y sculpta des chapiteaux, des pilastres, deux figures d'anges surmon-
tant la porte, et des enfants portant sur leur tète des corbeilles de Heurs,
placés à l'extérieur, à l'entour du dôme. Au Louvre, il fit, d'après les
modèles de Jacques Sarrazin, deux des quatre groupes de cariatides
qu'on voit au-dessus de l'ordre attique, sur la façade du grand pavillon
qui regarde la cour, et une des deux Renommées du fronton. Aux Tui-
leries, il exécuta aussi plusieurs ligures. En province, il fut employé au
château de Maisons, près de Saint-Germain-en-Laye, à celui de Vide-
102 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
ville, pri's de Poissy, appartenant à M. de Bullion, surintendant des
finances, et à celui du Rincy. A Bourges, il sculpta, dans la cathédrale,
le mausolée en marbre de Guillaume de l'Aubespinc, baron de Chàteau-
neuf, et de Marie de la Châtre, dame de l'Aubespine. En i65o, il passa
un marché, avec le chapitre de l'église Saint-Maurice d'Angers, au sujet
de la statue en marbre de l'évèque de Rueil, destinée au tombeau de ce
prélat: l'œuvre lui fut payée i.3oo livres. Reléguée pendant la Révolu-
tion dans une arrière-cour de l'évèché, cette statue ne fut replacée dans
la cathédrale qu'en i85i.
L'ouvrage le plus important de Philippe de Buister se voyait, avant
ij<»3, dans une chapelle, à côté du grand autel de l'église abbatiale de
Sainte-Geneviève : c'était le monument du cardinal de La Rochcfou-
cault, qui se composait d'un sarcophage en marbre noir, sur lequel figu-
rait la statue en marbre blanc du prélat à genoux, revêtu d'un long
manteau, dont la traîne était portée par un génie funéraire. L'artiste
travailla aussi pour Versailles et y exécuta plusieurs statues de satyres
et de divinités. En i65i, il signa l'acte de jonction de la maîtrise dont il
faisait partie, avec l'Académie royale, fondée en 1648. Reçu académicien
le 2 septembre de la même année, avec un modèle en terre cuite du Dieu
Pan, il se trouva mêlé à diverses contestations et fut exclu de l'Académie,
où il ne rentra qu'en iGG'3. Au salon de iGj'3, il exposa une statue de
Ganymèdr. Le Louvre a de lui la statue en marbre de Marguerite de
Crèvecœur, morte en 1629, provenant de l'église Saint-Germain»
l'Auxerrois.
Buister mourut, fort âgé, le 16 mars 1688; il habitait alors aux Por-
cherons, sur la paroisse de Montmartre, et fut enterré dans la chapelle
Notre-Dame-de-Lorette, où il avait sculpté lui-même son épitaphe ainsi
que le tabernacle du maître-autel et deux bas-reliefs figurant la Pré-
sentation de la Vierge et celle de Jésus-Christ. M. Bellier de la Cha-
vignerie a reproduit son acte de décès dont M. Jal n'avait pas eu cou-
naissance ; en voici la teneur :
« Ce jourd'huy mercredy dix-septiesine mars 1688, a esté inhumé et
enterré dans la chapelle des Porcherons dépendante de Montmartre, en
présence et du consentement du curé de Montmartre assisté de ses
prestres et officiers, Me Philippe de Buyster sculpteur ordinaire du roy,
ancien conseiller, professeur en son Académie royalle de peinture et
sculpture, aagé de quatre-vingt-dix ans ou environ, décédé en sa maison
aux Porcherons; en la présence de Me René- Auguste Costard, procureur
fiscal de Mgr l'archevêque de Paris et de toutes les terres dépendantes
de l'archevesché, de Me Louis Hinart, bourgeois de Paris, et de Me Jean-
Bruneau-Henry Court sculpteur. »
D'après les comptes des bâtiments du roi, un Pierre Buister, sculp-
I>K I.'ÉCOLE FRANÇAISE Io3
leur, travaillait en 1671, au château de Versailles ; c'était probablement
le frère de Philippe.
PlGANiOLDE LA Force, Descripl. hisl. de Paris, i-()5, t. VI, p. (>(> ; t. VII, p. 410.
— De Chennevières et de Montaiglon, Abecedario de Mariette, t. I, iS.">ô, p. 308. —
Lagordaire, Archives de l'art français, Documents, t. III, i8.53-t855, p. 221. —
Dl'ssiedx, Sodlié, hé Chennevières, etc.. Mémoires inédit s sur la vieet lesouvrages des
m: mbres de l'Acad. royale de peint, et de sculpt., i854, t. I, p. 780-290. — A. Jal,
Dict. crit. de biographie et d'histoire, 1S72, p. 299. — C. I'ort, Les artistes angevins,
1881, p. 58. — .1. Guffrey, Comptes des bâtiments duroi sous lercgne de Louis XIV,
t. I, 1881. — Bei.lier de i.a Chavignerie-, Dict. général des artistes de l'école franc.,
1882, p. i85. — H. Jouin, Revue de l'art fronçais, 1 S «j 1 , p. >. — De Groi'giii,
Revue de l'art français, 1890, p. 5g.
I.ulhin Hubert , sculpteur et maître maçon, demeurant à Amiens
sur la paroisse Saint-Martin-au-Bourg, s'oblige, par contrat en date du
i5 mai 1084, à « construire, tailler et asseoir bien et sullisamment sui-
vant l'ai t de maçonnerie, et selon qu'il sera requis du dit art, l'histoire
des saints Fuseien, Gentien et Victorice, martyrs, ordonné par feu de
bonne mémoire révérend père en Dieu, Jacques Ledoux, à son trépas
évêque d'Esbron, au-dessus du portail du chœur de l'église d'Amiens,
du coté de l'évêché et des petites orgues ».
A. Ddrois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 18G2, p. 12.
Huilant i Jean . Faut-il admettre au nombre des sculpteurs français,
ce célèbre architecte né vers i5io et mort en i5;8? Il est possible qu'il
ait cultivé les deux arts, mais aucun ouvrage authentique de sculpture
ne peut lui être attribué. Plusieurs auteurs, il est vrai, lui reconnaissent
la qualité de sculpteur; cela, sans doute, sur la foi de Lenoir, qui le
regardait comme l'auteur des bas-reliefs décorant l'autel de la chapelle
d'Ecouen. Or, il est prouvé que ces bas-reliefs, qui se trouvent aujour-
d'hui dans la chapelle du château de Chantilly, sont l'œuvre de Jean
Goujon. De même quant au mausolée du connétable Anne de Montmo-
rency, Jean Bullant n'en a été que l'ordonnateur, et les sculptures en
sont dues à Barthélémy Prieur. Maintenant a-t-il sculpté personnelle-
ment des motifs décoratifs pour le château d'Ecouen ou pour les Tuile-
ries? Aucun document ne permet de l'affirmer.
A. Lexoir, Musée des Monuments français, t. III, 1802, p. 09; t. VI, i8oj, p. 86-
94, 104-10O; t. V, 1806, p. 6, 225, 235. — Eméric-David, Hist. de la sculpt. franc.,
1817-1872, p. 1O9, 170. — Idem, Vies des artistes anciens et modernes, 1872, p. 179.
— De Montaiglon, Archives de l'art français, Documents, t. VI, 1862, p. ôoâ-ôog. —
Bertï, Les grands architectes de la Renaissance, i8(io, p. i5i, — Idem. Topogr.
hist. du vieux Paris, t. I, 1866, p. 235, 2G3, 266, 275; t. II, 186S, p. 29-J7, 107. —
Balchal, Noiro. dict. des architectes français, 1887, p. 85.
Burdei.v Bonnet . Le nom de cet artiste est gravé sur une croix de
pierre sculptée, de 4 mètres de hauteur, placée dans le cimetière de
It>4 DICTIONNAIRE I>ES SCULPTEURS
Montfermy < Puy-de-Dôme . Outre la date de 1 536, l'inscription porte:
Fut faite par messire Bonnet Burdeix.
Bulletin du comité historique des arts et monuments, t. I, i84o-i8/(i. p. 5n. — Du
Seigneur, Notes sur l'Eist. de lasculpt. franc. d'Em&ric-David, 1862, p. Ô20.
Ituliii Adrien , résidait, en i5io„ dans la ville deNoyon, où il devait
travailler à la décoration de la cathédrale.
De la Fons-Mélicocq, Les artistes du Nord de la France; i8/|8, p. 71.
liiiMins Pierre), sculpteur et peintre du xyie siècle, était employé
à Lyon aux apprêts des fêtes données lors de l'entrée de la reine
Eléonore.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du XIVe au xvmc siècle, 1884, p. 5a.
Buys Jean du). Voir Hue (Jean de).
Iiuziel Jacquemart), est cité dans les archives de Valenciennes
comme exerçant son art dans cette ville vers i44?-
De la Fonï-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, 1860, p. 5o.
Byard (Pierre), demeurait, au commencement du xvic siècle, dans la
ville de Bourges, où il était occupé à la décoration de la cathédrale. En
juin i5ia, il lit « une pièce d'ymagerie pour la voussure du portail » ; ce
travail lui l'ut payé 60 sous.
De Girardot, Les artistes de Bourges (Archives de l'art français, 2e série, t. I,
1861, p. 200.
Cachet Jean , sculpteur-fondeur du xve siècle, travaillait, en 1460,
à la cathédrale de Valenciennes.
De L aborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, p. i.i\. — De la Fons-Mélicocq,
Revu mue. des Arts, t. XI, 1860, p. 287.
DE LECOLE FRANÇAISE ro.">
Cachet (Bastien), sculpteur et peintre, exerçait son art à Lyon
vers I54S.
Natalis Homiot, Les sculpteurs de Lyon du xive au XVIIIe siècle, 1884, p. 55.
i suidant Jean, sculpteur, peintre et architecte de la ville de
Bourges, est cité dans un cartulaire de l'église Saint-Etienne, daté
de i'3o4-
De Girardot, Les artistes de Bourges (Arcli. de Varl franc., ae série, t. I, i8(ii,
p. 2l5.
t'atlol Firmin), exécute en i545, avec Gérard de Financières, deux
images de prophètes, destinées à la grande salle de l'Hôtel de Ville
d'Amiens.
A. Dubois, L'œuvre de Blasscl, sculpteur amiénois, 1862, p. 1 1 .
Caillou ^Jean), sculpteur ornemaniste du xiv siècle, résidait à Poi-
tiers, où il dirigeait, en i'383, les travaux du palais construit pour le
duc Jean de Berry. En i385, il passa un marché avec Guy de Dammar-
tin, au sujet de la maçonnerie de plusieurs salles et de deux escaliers
conduisant à la tour de Maubergeon.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
i894, p. 12, i5,8().
i allonno Dumont de , tailleur d'images du xvi' siècle, est reçu, en
i535, bourgeois de la ville d'Arras.
A. Assei.in, L'art en Artois au Moyen Age {Mém. de l'Acad. dis sciences, lettres et
arts d'Arras, t. VIII, 1876, p, 545).
C'ambit'lie ou t bambiges Légier ou Léger . sculpteur-architecte,
travailla à la cathédrale de Beauvais et a celle de Troyes, sous la direc-
tion de son oncle, Martin Cliambiges, célèbre architecte du xvie siècle.
De i5og à i5i2, sa présence est constatée à Troyes ; il touchait pour son
salaire 4 sous 2 deniers par jour.
L. Pigeotte, Etude sur les trav. d'achèo. de lu cath. de Troyes, 1870, p. 85, 85,
87, 191. — Assier, les arts <' les artistes dans l'ane. capitale delà Champagne, 1876,
p. 84- — Bauchal, Nouv.Diet. des architectes franc., 1887, p. 106.
( ambrai (Jean de), naquit à Roupy, en Picardie, près de Saint-
Quentin. Il commença à travailler sous le nom de Jean de Roupy, et c'est
seulement en 13^5, quand il était employé à Cambrai à l'ornementation
de la (lèche de la cathédrale, qu'il prit le nom de Jean de Cambrai.
Attaché d'abord à la maison de Louis, comte de Flandre, il entra, vers
i38^, au service du duc Jean de Berry, qui le nomma son valet de
chambre. Il recevait alors i5 francs par mois pour ses gages et
I06 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
collaborait, avec André Bcauneveu dont il était probablement l'élève,
aux travaux commandés par le duc. Il s'établit définitivement ;i Bourges
en i3gj, et, à la mort de Bcauneveu, en i Joo, il devint l'imagier en titre
de Jean de Berry. Il exécuta, vers cette époque, le beau groupe déco-
rant autrefois l'autel de Xotre-Dame-la-Blanche. dans la Sainte-Cha-
pelle du palais de Bourges. Ce groupe se composait d'une Vierge eu
marbre doré et des statues de Jean de Berry et de Jeanne de Boulogne,
représentés agenouillés devant des prie-Dieu. Ces figures, mutilées
en 1793, ont été restaurées depuis 1 et déposées dans la chapelle absi-
diale de la cathédrale. On conserve, au Musée de Bàle, les dessins des
statues telles qu'elles se trouvaient au xvic siècle ; ces dessins ont été
exécutés par Holbein, lors d'un voyage à Bourges.
Après la mort du duc Jean de Berry. survenue en 1 jj 1 *>- Jean de Cambrai
fut chargé d'ériger le mausolée de ce prince. Il sculpta la ligure du gi-
sant : quant aux statuettes ornant le pourtour du cénotaphe, elles étaient
dues à Etienne Bobillet et à Paul Mosselmann, qui terminèrent l'en-
semble de l'œuvre en i4-">7- Ce monument, inspiré sans doute du tombeau
de Philippe le Hardi, à Dijon, fut placé dans le chœur de la Sainte-
Chapelle du palais de Bourges, où il resta jusqu'en 1757. Transporté
ensuite dans la crypte de la cathédrale, il fut démoli à l'époque de la
Révolution. De cette superbe sépulture, il ne re-te plus que la statue du
duc, fort endommagée, mais nous permettant cependant d'apprécier le
grand talent de 1 artiste, et plusieurs statuettes de pleurants, dont
dix sont au Musée Cujas, à Bourges, et six autres dans des collections
particulières.
Jean de Cambrai est aussi l'auteur de la Vierge en marbre de l'église
de Marcoussis, donnée autrefois par le duc de Berry au couvent des
Célestins de cette ville. On peut lui attribuer encore les statues funé-
raires de Louis II de Bourbon et d'Anne d'Auvergne, dans l'église de
Souvigny Allier . ainsi que la statue de Philippe de Morvilliers. aujour-
d'hui au Louvre ; cette statue, provenant de l'église Saint-Martin-des-
Champs, à Paris, date de l'année 1426. Il mourut à Bourges en i433 et
fut enterré dans la chapelle du Saint-Sépulcre. Voici l'épitaphe qu'on
lisait sur son tombeau :
« Cy devant gist Jehan de Rouppy, dit de Canibray, jadis valet de
chambre de très haut et très puissant prince Jehan, fils du roi de France,
premier duc de Berry. lequel de Canibray trépassa l'an de grâce i438, et
Marguerite Chambellan sa femme, fille de très noble bourgeois et bour-
geoise, David Chambellan et Margot de Clamecy : laquelle Marguerite
(1) Les têtes ont été refaites entièrement. La tète originale de la statue du duc
ligure au Musée Cujas. à Bourges.
DE L KCOLE FRANÇAISE IO7
trépassa le 7 septembre, l'an de grâce 14 1 3. Dieu ait leurs aines et de
tous les trépassés. »
Avrh. dép. du Nord. Comptes de la fuir, de la eath. de Cambrai, 11° '>o. —
Dehaisnes, Ilist. de Fart dans la Flandre, etc., i88<î, p. 29Ô ; Documents, p. ">.">4. —
Idem, L'art flamand eu France (Réun , îles Soe. des beaux-arts des départ., 1892,
p. 85). — De Champ eaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de
Berry, i8<)4, p. 28, 2g, 35, 57, 58, 98, 9g, 100, 101. — L. Gonse, L'art golhiquCt
i8|)o, p. 4'ïo, 4")8-41"- —Idem, La sculpture franeaise, i88f>, p. 2.~>-2.'>.
C'ampanosen Jean . sculpteur-architecte normand de la fin du
xive siècle, était occupé, en i3gg, au dôme de la cathédrale de Milan, en
collaboration de son compatriote Jean Mignot. Ces deux artistes rem-
plaçaient Philippe Bonaventure dans la conduite des travaux.
De Czarac, Descript. du Louvre et des Tuileries, i853, p. 642. — L. Dussiedx,
Les artistes français à l'étranger, 1876, p. iô, 4o<i.
< stiiipitoii'lio (Honoffre), sculpteur probablement d'origine italienne,
travaillait, en i5a6, au tombeau de Philibert le Beau, dans l'église de
Brou.
Rousselet, Hist. de l'église de Brou, 1826, p. m). — Du Seigneur, Notes sur
l'Hist. de la sculp. franc. d'Eméric-David, 1862, p. ">i~>. — A. Michiei.s, L'art
flamand dans l'est et le midi de la France, 1877, p. 247.
Camp y 1 Louis de '., exerçait son art, au xvi" siècle, dans la ville de
Ghàlons. Une pierre tombale, placée dans l'église Notre-Dame, porte
son nom gravé avec la date de i53i, époque de sa mort.
L. Grignon, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1889, p. ôa.
Campvon Mathieu 1, travaillait à Valenciennes au xvie siècle; les
archives de la ville en font mention vers 1049.
Delà Fons-Mémcogq, Revue universelle des Arts, t. XI, 18G0, p. jo.
Camus (Jean , sculpteur en bois du xive siècle, était employé, en
1329, à Arras, aux travaux entrepris dans l'hôtel de la comtesse
d'Artois.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bouigognc, 1887, p. ôia.
Camus Etienne , sculpteur en bois et ornemaniste du xv° siècle
collaborait, en 1409, à la sculpture des stalles de la cathédrale de Rouen,
sous la direction de Philippot Viart.
Langlois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i838, p. 182.
Canall de Berga (Jacques), sculpteur du Roussillon, taille, en i345,
108 DICTIONNAIRE DES SCULPTE! RS
un retable en marbre destiné au niaitre-autel de l'église de Corneilla-de-
Conllent Pyrénées-Orientales .
Revue des Sociétés savantes, 5* série, t. VI, iSyj, p. -G.
Cami iNicolas et Jean , sculpteurs ornemanistes et maîtres maçons
du xvr siècle, travaillent, de i5a- à 1029, à l'ornementation des piliers
supportant les ligures de la danse macabre, qui se trouvaient à Rouen
dans le cimetière Saint-Maclou.
H. Langlois, Rouen au xvic siècle et la danse 'les mort!, 'lu cimetière Saint-Maclou,
18ÔÔ. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1 88 1, p. 196, note.".
Canonne Chariot , était employé, au commencement du xvic siècle,
à la cathédrale de Cambrai. En 1007, il collaborait, avec son confrère
Cuillaume Titre, à la décoration du portail de Saint-Gengulphe. Le tra-
vail ayant été jugé insuffisant, on le fit démolir et on passa marché avec
un autre sculpteur nommé Franchequin. Les comptes de la iabrique
portent en ellet : « Quant ledit portai fut assis par Willaume Titre et
Chariot Canonne, fut trouvé qu'il n'estoie point bien et fut ordonné de
le mectre tout jus et rassir par ung aultre ouvrier et fut marchandé à
à Franchequin. »
.1. Hoi'iiov, Hist. artist. de lacath. de Cambrai, 1880, p. io5, 206.
Capitaine (Gilles), demeurait à Lille à la fin du xvic siècle. Eni538,
il exécuta, pour la halle échevinale, les statues du Christ, de la Vierge,
de l'empereur et du roi d'Espagne. En 1597, il était encore occupé au
même édifice et y restaurait différentes figures placées sur la façade.
J. Houdoy, La halle échevinale de la ville de Lille, 1870, p. (i-, 78.
Cappart (Philippe), travaillait au XVIe siècle à la cathédrale de
Cambrai. Les comptes de la fabrique de cette église contiennent les
mentions suivantes :
« i555. — A Philippot Capart escrinier pour la matière et œuvre
d'un porge et portail en descendant aux cloistres vers Sainte Croix
tenant au chapitre IIII" X 1. »
« i556. — - Pour avoir fait le portail envers St Gigoulle. . . IIe 1. »
« 1557. — Pour la fachon du portail au costé des enfans de chœur
(portai de l'orloge) IIIe LXVI 1. XIII s. »
« A lui a tant moings pour son ouvrage au portai vers St Au-
bert IIe XII 1. »
« i558. — Pour le reste du portai St Aubert CLXYI 1. »
Jules Holdoy, Hist. artisl. de la cath. de Cambrai, 1880, p. 218, si;).
Cardin «In Monstier. Voir Monstier (Cardin du).
DE L ECOLE FRANÇAISE IOO,
Carlier, dit maître Carlier, était établi à Cambrai vers la fin du
xiv' siècle. Eu i383, il sculptait, pour la cathédrale, une statue de saint
Jean-Baptiste, qui fut peinte à l'huile par un nommé Pierre de Lihons.
En i3g4> il recevait neuf livres treize sous « pour avoir entaillé un
tabernacle et une reprise (probablement un cul de lampe) pour l'image
de saint Jehan mise au cuer ». Les comptes de la ville citent, en 1437,
un Jean Le Carlier, sculpteur en bois. Peut être ce dernier était-il fils de
maître Carlier.
Jules Houdoy, llist. artist.de la cath. de Cambrai, 1880, p. 43, 167. — Dehus^es
Hist. de l'art dans la Flambe, etc., 1886, p. 292; Doc, p. 720. — A. Dirieiw, Notes
sur les artistes cambrésiens (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 5 07
n° 3o).
Carlier Nicolas, exerçait son art a Valeneiennes vers le milieu
XVIe siècle. Les comptes de la ville en font mention en i558. Il serait
mort en i585.
De la Fons-Méucocq, Revue universelle des Arts, t. XI, i8(>o, p. 5j.
t'arnioy Etienne), sculpteur parisien du xvie siècle. De i54<J à i55o,
on le trouve employé, au château de Fontainebleau, à la restauration
des marbres antiques apportés d'Italie. En 1 558, de retour à Paris, il
travailla au Louvre sous la direction de Pierre Lescot ; il reçut 1- livres
10 sous « pour avoir fait plusieurs enrichissemens de figures et autres
ornemens de sculpture par plusieurs et diverses fois es modèles des
planchers et plafonds des antichambre et chambre du Roy >;. Plus tard,
en 1 503, il sculpta, en collaboration de Martin Le Fort, la façade du
logis de la reine, du côté de Ja Seine. Les deux artistes touchèrent
3afi livres « pour avoir par eux taillé en pierre de Saint Leu, autour de
quatre ovalles de marbre mixte, à chacune un meufle de lion, et deux
festons de chesne pendans dudit meufle , lesdites ovalles estans
entre les colonnes du second estage ; plus, pour avoir esté taillé au-
dessus de trois fenestres du dernier estage, à chacun un trophée de mo-
rions, areqs, carquoys, flamberies et autres armes antiques. Plus, pour
avoir par eux esté taillez sur le tas en ladite pierre, aux costez de
ehascunes desdites fenestres, deux trophées d'armes antiques, comme
corcelets, toraces, tarques, pavois, espées, dagues, areqs, carquoys et
autres sortes d'armes antiques. Plus, pour avoir taillé sur le tas, en
ladite pierre de Saint Leu, sur quatre tablettes de marbre mixte, lesquels
sont posées entre les collonnes de l'estage du rez-de-chaussée, sur chas-
cune un K (1) couronné à l'impériale, enrichy de branches de lauriers.
Plus, pour avoir taillé sur le tas, en ladite pierre de Saint-Leu, en trois
1 Initiale du nom de Charles IX en latin [Karolus).
110 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
clefs qui sont cy trois arcades du premier estage, a chascune un K cou-
ronné d'une couronne de lauriers. Plus, pour avoir par eux achevé et
mis en perfection deux petits enfans nuds de la corniche du second
estage... » On paya aussi à Etienne Carmoy, toujours pour les mômes
travaux, ioo livres en i566, et 5o en i568. Les trophées, cités plus
haut, ont été détruits, mais le reste de la décoration existe encore au-
jourd'hui.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I. i85o, p. 4|f\ 4'>~>,
5o8, 3 1 4, 52o. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. ig5, 5 5G ;
t. Il, 1SS0, p. 112, iaô, i3g. — Berty, Topogr. hist. du vieux Paris, t. I, iSGG,
p. 2Ô2, 24°) 25o, 254,255. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881,
p. i58, il)!. — A. de Champeabx, Le Meuble, t. I, i885, p. 172.
Carmoy François , originaire d'Orléans, était probablement le
frère d'Etienne. Les comptes des bâtiments du roi le mentionnent au
nombre des sculpteurs travaillant, au xvic siècle, au château de Fontai-
nebleau. En i536, il recevait i5 livres de gages par mois. En loi-, il
touchait 20 livres « pour avoir vacqué esdits ouvrages de stucq » dans
la chambre de la reine. Les mêmes appointements lui furent accordés
de i54« à i55o. François Carmoy serait encore l'auteur des modèles
des statues du roi, de la reine, du dauphin et du duc d'Orléans, placées
sur le tombeau de François Ie', à Saint-Denis. En eifet, il se trouvait à
Orléans quand, le 26 mai 1048, Philibert de l'Orme lui envoya un mes-
sager pour le prévenir « à ce qu'il eust à tenir prestes et entièrement
ébauchées les ligures de marbre, » dont je viens de parler, « et les faire
incontinent voicturer et conduire d'Orléans à Paris ». Pierre liontemps,
à qui on attribue les statues du dauphin et du duc d'Orléans, n'aurait
donc fait que terminer le marbre de ces figures.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 3go, ."1,7,
4oo, 4iS, 422. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. ioo-io3,
io.'i, 10G, n5, i52, 192, 196. — Chami'ollion-Kh.ew'., Le palais de Fontainebleau,
1SGG, p. i55. — Charvet, Revue de l'art franc., 1891, p. 267 et suivantes.
( ariiin Jean de , vivait à Lille, à la fin du xvr siècle, et travaillait à
la décoration de la halle échevinale.
J. Hol'dov, La halle échevinale de la ville de Lille, 1870, p. Gg, 71!.
Caron Martin , sculpteur-architecte et menuisier résidant à Abbe-
ville, au commencement du xvne siècle, passe pour avoir été le premier
maître de François Anguier et de Thibault Poissant. On connaît de lui
un retable d'autel exécuté, en 1649, pour l'église Notre-Dame de la ville
d'Eu ; ce retable se trouve aujourd'hui dans l'église de Monchy Seine-
Inférieure . Martin Caron eut deux fils, Louis et Martin, sculpteurs
DE L ÉCOLE FRANÇAISE III
comme lui, qui allèrent travailler dans le Midi, aux environs de la ville
de Pau.
Baixhal, Nouv. dict. des architectes franc., 1S87, p. y5. — E. Desligxières, Il un.
des Soc. des beaux-arts des départ., 1896, p. 552 et suiv.
Carravaque Louis et Jean1, sculpteurs en bois de la ville de Tou-
lon, exécutent, de 1640 à 1G42, un tabernacle pour la chapelle du Cor-
pus Domini, à la cathédrale. Vingt ans après, ils font, d'après les des-
sins de Puget, l'autel et le riche retable de la môme chapelle.
Ch. Gi.xoix, Lu chapelle du Corpus Domini de la cathédrale de Toulon (Réun. des
Soc. des beaux-arts des départ., 189a, p. 159). —Idem, Artistes de Toulon [Revue
de l'art français, 1894, p. ai5, 216).
Carré ou Quarrel Amé . dit le Picard, fut employé à Brou, de
i5ii à i53o, aux sculptures décoratives des mausolées exécutés par
ordre de Marguerite d'Autriche, sous la conduite de Conrad Meyt. Il
suivit ensuite ce dernier en Franche-Comté et l'aida, de i5'3i à i534,
dans les travaux de la chapelle des Cordeliers de Lons-le-Saunier.
Rol'sselet, Hist. de l'église de Brou, i8a<>, p. 1 19. — Du Seigseor, Notes sur l'Ilist.
delasculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 3iô. — A. Michiels, L'art flamand
dans l'est et le midi de la France, 1877, p. 2'i;i- — •>• Gauthier, Les initiateurs de
l'art en Franche-Comté (Héun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1890, p. 6i4).
Carré Jean , sculpteur-architecte du \vi° siècle, dirigeait, en i53<),
les travaux de la ville de Bapaume, en Picardie.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes franc., 1872, col. i55. — Ch. Bauchal, y-ouv.
dict. des architectes franc., 1887, p. yi.
Carré Baoul , exerçait son art à Nantes dans les premières années
du xvne siècle. De iGoô à 1608, il collabora, avec Antoine Blassel, à la
décoration de la façade de l'Hôtel de Ville. Les deux artistes reçurent
342 livres tournois pour ce travail.
Arch. comm. de la aille de Nantes ; CC. i5o. — Me la Njcollière-Teijeiro, fnv.
somm. des arch. de Nantes, t. 1, 1888, p. i\H.
Cars Jean , sculpteur et peintre, était établi à Paris dans la première
moitié du xvn° siècle. Il n'existait plus en iG5i.
Herluison, Actes d'état civil d'artistes français, i8j3, p. G5.
Cartier Gabriel , demeurait à Paris à la fin du xvr siècle. Cet ar-
tiste ligure, avec le titre de sculpteur du roi, dans un acte de baptême
inscrit sur les registres de la paroisse Saint-Barthélémy à la date du
12 mars 1 58- .
Herluison. Actes d'état civil d'artistes français, 1870, p. 67. — E. Piot, Liât civil
de quelques artistes français, 1875, p. 22.
112 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Cartoys Mathurin , habitait, an xvie siècle, la ville de Tours, où, en
i563, il était qualifié sculpteur en bois de la reine Catherine de Médicis.
E. Giraddet, les artistes tourangeaux, i885, p. 5y. — Ed. Boknaffé, Le meuble
en France au xvi° siècle, 1887, p. 60.
Caruelles Guillaume , sculpteur et peintre, travaille, au xvie siècle
au château de Fontainebleau. En i53G, il reçoit i3 livres par mois pour
divers ouvrages entrepris dans la grande galerie ; plus tard, ses gages
s'élèvent à 120 livres.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, 1800, p. 5S i , 585,
587, 58g. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, P- 9^> !P, 97> 99"
101, io5-io5, 107.
t'astei'Oii G. , sculpteur-architecte breton du xvie siècle, aurait
exécuté une fontaine avec pignon et colonnettes, à Burgo, près de
Grandchamp Morbihan . Un autre artiste, L. Carteron, sans doute le
frère du premier, construisit dans les environs, en i588, la chapelle de
Sainte-Brigitte, a Locperhet.
Kosenzweig, Statistique archéol. de l'arrond. de Vannes, 1862, p. 16, 17.
Cas til le Colin ou Nicolas , sculpteur en bois, imagier et architecte,
qualifié aussi « tailleur d'antique », faisait partie de l'école rouennaise
au commencement du xvie siècle. En ioo3, on le trouve employé au châ-
teau de Gaillon, où sa présence est constatée jusqu'en i5o8; à cette
époque, il recevait 4,800 livres pour prix de différents travaux. En i5i4,
1 était à Bouen et y exécutait, pour la cathédrale, avec deux architectes,
Jean Derbe et Bichard Dubosc, le plan d'une nouvelle flèche, en rem-
placement de celle qui venait d'être brûlée ; ce projet n'eut pas de suite.
La même année, il terminait la porte en bois sculpté du grand portail.
De i5i6 à i5(8, il retournait à Gaillon et collaborait à l'exécution des
stalles de la chapelle du château, lesquelles après avoir été déposées,
pendant la Bévolution, au Musée des Petits- Augustins, sont maintenant
à Saint-Denis. Enfin, de 1018 à i5ai, il travaillait à Saint-Maclou et
sculptait, dans cette église,- plusieurs croix de bois, ainsi que le buffet
des orgues qui ne fut terminé qu'en i54o.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure ; arch. ecclés. ; G. 96, 98, G28, 62g, 2i4g, 6881.
— A. Deville, Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, i85o,
p. lxxvii, 11,28,42,57, 66, 117, 69, 70, 75, 77,80, 81, 83,84, i)7, 99) 101, io5, i55,
1 '|."i, 146-148, 256, ->4o, 241, 244. 24"), :>4g. 261, 2<Ï2, 277, 281, 284, 28."), 346, 35o,
55i, 5g5, 4o(i, 417. 427, 428, 4'52. — Idem, Revue des archit. de la cath. de Rouen,
1848, p. 55. — Abbé Cochet, Bull, monum., t. XIX, isr>;">, p. 586. — De Beaure-
i>aire, Inv. somm. des archives de la Seine-Inférieure, t. 1, 1866, p. 2.">, 5o. 1 47 ; t. V,
[892, p. 274. — A. de Champeacx, Le Meuble, t. I, i885, p. [52, [53.
Cateau Jean du . Voir France (Jean de .
DE l'ÉCOT.E FRANÇAISE Il3
( niipnin ou Copain Jean , sculpteur et peintre résidant à Troyes,
était occupé, de ij8o à i5i3, à la cathédrale et aux églises Saint-Etienne,
Saint-Jean, Saint-Pantaléon et Sainte-Madeleine. En 1531, il collaborait
aux préparatifs faits par la ville pour l'entrée de la reine Eléonore ; il
recevait alors iosous tournois par jour.
Caupain (Pierre), fils de Jean, était également sculpteur et peintre
de la ville de Troyes. De 1498 à i524, il prit part aux travaux exécutés
pour la municipalité et pour les églises Saint-Jean et Sainte-Madeleine.
M. Natalis Rondot cite encore un Colinel Copain, sculpteur et peintre,
qu'on rencontre à Troyes de i4«l4 à i5oo ; il devait sans aucun doute
faire partie de la même famille .
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes. {Revue de l'art français, 1887, p. 70-74,
78, 80).
Cauwi (Jean de), artiste de la ville de Cambrai, sculpte, en i55o.-
i56o, des écussons placés « à la citerne de la porte Saint-Sépulcre ».
A. Durieux, Les artistes cambrésiens du ix* au xix° siècle, 1874, p. 71.
» lia hola I J. , sculpteur ornemaniste dont le nom a été trouvé gravé,
dans la cathédrale de Sens, sur une colonnette décorée de fleurs.
Bulletin du comilédes arts et monuments, t. II, i84a-i84">, p. 54a.
< liafïtiiriicr (Huet'i, sculpteur ornemaniste, était au nombre des
artistes employés, en i3ao, à la construction de la cathédrale de Sens.
Quantin, Notice hist. sur la construction de la cathédrale de Sens, j s 't 2 , p. 10.
4 haillon (Jean), vivait à Rouen, au commencement du XVIe siècle,
et travaillait dans la cathédrale, de 1.V21 à i5a3, sous la direction de
Roullant Leroux, au mausolée élevé au cardinal d'Amboise, par ordre
de son neveu, Georges d'Amboise, deuxième du nom, archevêque de
Rouen.
A. Deville, Tombeaux de lu cath. de Rouen, 1837, p. 96. — Eméric-David, Hist.
de la sculpt. franc., 1817-1872, p. 141 à la note. — L. Palustre, La Renaissance
en France, t. Il, 1881, p. 261.
< haisincl (Guillaume ., sculpteur en bois et ornemaniste du XVe siècle,
né en Bretagne, alla s'établir, en i44^, à Mortain, dans la basse Nor-
mandie. On lui attribue les stalles de l'église, qui existent encore
aujourd'hui.
Bérari), D'ut, biograph. des artistes français, iS-j-i, col. 142.
C'halençon Guillot), demeurait à Tours, au \vr siècle, sur la
s
Il4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEUIIS
pai-oisse Saint-Vincent. D'après une minute d'Etienne Viau, notaire
royal, il est qualifié « tailleur d'ymaiges de pierre de marbre », dans un
contrat de vente où il figure comme témoin; ce contrat était passé, en
i5a;, au nom de Guillaume Regnault, sculpteur de la l'eue reine Anne
de Bretagne.
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, 18SÔ, p. ôy.
Chaleveau Guillaume), était établi à Tours au commencement du
xvie siècle. Aux termes d'un contrat, du 4 novembre i5a'3, passé devant
le notaire royal, Etienne Vian, contrat découvert récemment par
M. Louis de Grandmaison, il fut associé à Guillaume Regnault, neveu
de Michel Colombe, dans l'exécution du tombeau de Louis de Poncher,-
conseiller du roi, et de sa femme, Roberte Legendre. Ce tombeau,
sculpté à Tours, fut transporté à Paris dans l'église Saint-Germain-
TAuxerrois ; il est aujourd'hui au Louvre, après avoir fait partie du
Musée des Monuments français. Em5a4, on trouve le nom de Guillaume
Chaleveau dans un marché, par lequel Jean Le Moine et Julien Pire,
tombiers à Paris, s'engageaient a tailler et à polir une tombe de marbre
noir. En \~ri~, l'artiste ligure encore dans un acte comme paroissien de
l'église Saint-Etienne de Tours.
CoïECQUE, Bull, de tu Soc. de l'Hisl. de Paris, etc., iSy3, p. i .">:>. — J. GuiFFREV,
Revue de l'art français, 189G, p. 102. — L. de GrandmaisOiN', Les auteurs du tombeau
des Poncher Rêun. des Soc. des beaux-arts des départ., iîSyy, p. Sy-yfi).
Clialig'iiv Jean), sculpteur et fondeur du xvr' siècle, résidait à Nancy
et travaillait, en 1 559, au palais ducal. A cette date, il est mentionné,
dans les comptes, comme ayant fait « un angelot de cuivre » pour
décorer une fontaine. Cet artiste obtint plus tard une grande réputa-
tion. Au commencement du xvne siècle, deux fondeurs, Antoine et
Durand Chaligny, exerçaient leur métier à la cour du duc Henri II de
Lorraine; c'étaient sans doute les fils de Jean Chaligny.
II. Lepage, Le palais ducal de Nancy, i852, p. r>g, iuo. — A. Jacqdot, Hcuii. des
Soc. des beaux-arts dis départ.. i885, p. i5a.
i linlliiau Jean , était au nombre des sculpteurs qui collaboraient,
au xvie siècle, aux travaux du palais de Fontainebleau. Dans les comptes
de i54o à i55o, on trouve la mention suivante :
« A Jean Challuau, imager, pour avoir vacqué au réparement de la
figure de \ énus en cuivre à raison de i~ livres par mois. »
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. ~u)y, _'(i8, 42S. — Idem,
Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. n5, 192,201.
4 liàlons Jean de . travaillait, au \vi' siècle, au château de Fontaine-
DE L ECOLE FRANÇAISE IIO
bleau, à raison de 14 livres par mois. Los comptes de [54o à i55o
portent :
« A Jean de Chàlons, imager, pour avoir vacqué à faire et parfaire
une grande figure de la Foy, en bois de noyer, pour mettre et asseoir
dessus dans l'admortissement de la lanterne de pierre de taille de grez
estant dessus la haulte chapelle du donjon dudit ehasteau, à luy ordon-
née la somme de \o livres. »
De Laboude, La renaissance des arts à la cour de France, t. 1, iS.'xj, p. Iilj, 4i8,
/|2o. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. ly:, 192, 194.
Champion Claude , sculpteur-architecte lorrain, entreprend en
i53i, avec Bastien de Bar, la décoration de la galerie du château de
(londreville, près de Toul, pour le compte du duc de Lorraine.
Arch. départ-, de la Meurt! te. Chambre des comptes de Lorraine; 13. 6i65, 6164. —
A. JACQUOT, La sculpture en Lorraine (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ.,
1888, p. 847Ï-
( linntlurl Jean , sculpteur en bois de la ville de Ghâlons, exécute,
en 1 63G, les boiseries du buffet des orgues de l'église Notre-Dame; ce
buffet était surmonté d'un groupe en bois figurant la Résurrection.
L. Giugxon, Recherches sur les artistes chdlonnais, 18S9, p. 58.
( !handellier Guillaume . demeurant à Dijon, à la fin du xv siècle,
nous est connu par des demandes en réduction d'impôts, conservées
dans les archives de la ville. De 1 490 à 1498, il adresse plusieurs
requêtes il la municipalité, attendu qu'il est chargé de femme et d'en-
fants et qu'il est forcé de vendre une partie de ses biens, pour soulager
sa femme malade. Il n'existait plus en 1002.
Arch. comni. de Dijon, L. (>(>9, i56, fol. 71; 160, fol. 12, 679. — B. Prost,
Gazette des beaux-arts, ô8pér., t. V, 1891, p. 167, [71;. — De Gouvexaix et Vallée,
Inv. somm. des arch. de Dijon, t. III, 1892, série L. p. 46, 47, 188, 192.
l'Iianli'ol Jacques), sculpteur-architecte et sculpteur en bois du
xvie siècle, travaillait à Fontainebleau, en 1 555, aux lambris du cabinet
du roi, sous la direction de Philibert de l'Orme, et en collaboration
d'Ambroise Perret. Les deux artistes, qualifiés alors « tailleurs en
menuiserie », reçurent la somme de i,3oo livres. Le 2^ février de la même
année, Jacques Chantrel et Ambroise Perret, « tailleurs de marbre »,
passaient un marché à Paris, avec Philibert de l'Orme, au sujet de la
partie décorative du tombeau de François Ie''. Ils s'engageaient à exé-
cuter les pilastres, les colonnes, les corniches, les arceaux, la voûte et
les plafonds, et promettaient en plus, après avoir sculpté tous ces mar-
bres à Paris, de les faire transporter à Saint-Denis et de les mettre en
Il(J DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
place ; le tout pour 2,700 livres. En 1 558, ils touchaient « la somme de
i,o8<> liv. à eux ordonnée par ledit sieur de l'Orme, pour avoir fait le
premier ordre au-dessus de la corniche du tombeau de la sépulture du
feu Roy, un ornement de marbre gris, de la haulteur d'un pied ou envi-
ron, et enrichy d'une petite moulure. . . ».
Jacques Cb.an.trel avait probablement terminé les ornements de ce
mausolée quand il signa un contrat, le 5 septembre i55j, en association
d'un maître d'oeuvre de Blois, nommé Claude Lenfant, pour se rendre
au château de Chenonceaux dont il devait construire le pont et la gale-
rie. Il ne put s'occuper de ce travail que pendant un an, car il mourut
au mois d'août i558, sans avoir commencé la galerie et laissant le pont
inachevé.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. II, iS8t, p. 10G, 107.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. >S~), 291, 292, 294,025,
Ô27, J79. — Grasdmaison, Docum. inéd. pour servir à l'hist. des arts en Touraine,
1870, p. 1G0, i<3i. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 188;, p. io(i,
107.
( liapnrd Gabriel , sculpteur en bois et ornemaniste établi à Cler-
monl, en Auvergne, fut chargé, de i5o5 à 1016, par Jacques d'Amboise,
évêque de la ville, de refaire les stalles du chœur de la cathédrale. Ces
stalles ont été détruites pendant la Révolution.
Ed. Bonnaffé, Le meuble en France au wi" siècle. 1887, p. io4.
(h si peau Pierre , sculpteur en bois de la ville d'Orléans, exécute,
eniSia, dans l'église de Cléry-sur-Loire, une cloison en bois sculpté
destinée à être placée devant le grand autel. Cette boiserie, avec
colonnes et chapiteaux, était ornée des statues de saint André et de
saint Pierre et de deux anges portant des chandeliers.
L. Jarrv, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 91,
Chapoimct (Jacob , travaille à Fontainebleau, de i53^ à 1040, à
raison de i3 livres par mois. Vers la même époque, un maître maçon de
Paris, Jean Chaponnet, sans doute parent de notre artiste, visite comme
expert les ouvrages entrepris au palais .
De Laborde, La renaissance des arts ù la courde France, t. I, iS.">n, p. /|0'>, 455.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i34-
C'happellc Conrardin), sculpteur en bois et maître menuisier du
commencement du xvc siècle, demeurait à Orléans quand il exécuta en
14 1 3, avec deux de ses confrères, les stalles du chœur de l'abbaye de
Saint-Benoit-sur-Loire, qui existent encore aujourd'hui ; ces stalles
furent payées aux artistes 400 livres tournois. Dans la suite, en 1426,
DE LÉCOLE FRANÇAISE IIJ
Conrardin Chappclle était à Tours et passait marché avec le prieur de
l'hôpital de Saint-Jean-l'Evangéliste d'Angers, pour « sculpter trente-
six stalles d'église, tant hautes que basses de cpiatre pieds de hauteur,
grandes à crosses et entre clos » ; il devait recevoir 120 livres tournois
de salaire.
C. Port, Les Artistes angevins, 1881, p. 63. — E. Giraodet, Les artistes touran-
geaux, i885, p. 61. — Invent, génér. des richesses d'art de In France (Province mon.
relig., t. I, 1S8G, p. 25(>).
i happais Jean , artiste du xv« siècle, vivait à Lyon de i444 à.i447-
Il est désigné, dans les archives de la ville, comme « maistre imagier,
qui lîst l'image des Célestins » .
Natalis Rosdot, Ds sculpteurs de Lyon du xive au xvme siècle, 1884, p. 18.
lhapas Guillot , sculpteur du xvie siècle, originaire de Beaune, en
Bourgogne, travaille, vers i334, à Aix, en Provence, dans l'atelier de
Jean Guiramand. Pour l'aide qu'il apporte ; cet artiste, il n'exige de lui
que son entretien.
Numa Coste, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., i8g6, p, 420.
Charles Etienne et Jacques , sculpteurs ornemanistes, étaient occu-
pés, en i'383, au château de Biom, en Auvergne, pour le compte de Jean
de France, duc de Berry.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. 11, 90.
Charles (Mathieu), modeleur du xvie siècle, exerçait son art à Lyon
vers i54H. Auparavant, un autre Charles, cité comme imagier, résidait
dans la même ville de i5o8 à i524-
Natalis Hondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv< au xvm* siècle, 1884, p. afi, 3.">.
C'harlet ou Chérie (André , sculpteur rémois, exécute en 1619, avec
son confrère Pierre du Botz, un calvaire destiné au bourg de Craonne
(Aisne . Ce monument se composait d'une croix en pierre, avec un
crucifix et une Vierge tenant l'eni'ant Jésus ; cette croix, surmontée d'un
chapiteau corinthien, était placée sur un piédestal orné de quatre statues
en ronde bosse.
Arr.h. dép. de l'Aisne; R. ffi?.. — Cli. Granbin, Revue de l'art français, 1895,
p. iôi.
L'haraj'ères Jacques de1, est qualifié « tailleur d'ymaiges de mar-
bre », dans un extrait des minutes d'Etienne Viau, notaire royal à
Tours, relatant un acte passé le 26 avril i5ai, où il figure comme té-
II* DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
moin. Cet acte était au nom de Jérôme Pacherot, sculpteur et canon-
nier du roi.
E. OimuDET, Les ailistes tourangeaux, iSS'i, p. fiô.
Charpentier François , sculpteur-architecte du xvr siècle, peut-
être originaire de l'Anjou, commença par travailler au château de Saint-
Ouen pour Guy Leclerc, abbé de la Roé. On le trouve ensuite, dans le
Poitou, occupé, en i5i6, au château de Bonnivet ; puis k Oiron, où il dut
pratiquer l'art du potier i , car il est désigné, dans un document, comme
potier en titre d'Hélène de Hangest, veuve du grand maître de France,
Artus Gouffîer. En i5a5, il était employé à Thouars k la décoration de
la chapelle du château. François Charpentier mourut dans le courant
de l'année i5'3j. Le Musée des antiquaires de l'Ouest, à Poitiers, possède
un médaillon provenant du château de Bonnivet, que l'on croit être de
sa main. Ce médaillon représente le Christ et porte écrit sur une ban-
derole : Jésus Christas salvator mundi. Léon Palustre pense que l'ar-
tiste a voulu jouer sur la signification de son nom, en prenant comme
signature le portrait du Christ, fils de Joseph le charpentier : c'est peut-
être aller un peu loin dans les suppositions.
Benjamin Fillox, L'art de la terre chez les Poitevins, 1864, p. Sa, 85. — L. Pa-
lustre, La Renaissance en France, t. III, i885, p. 216-218, aao, 204, 2Ô5, 2.Ï8, 2Ô9.
Charpentier Marc-Antoine , sculpteur et architecte demeurant à
Tours sur la paroisse de Notre-Daine-la-Riche, fut mandé k Angers,
en 1642, pour exécuter, avec ses confrères Moynard et Plouvier, une
Adoration des Mages destinée à la chapelle de Notre-Dame-de-sous-
Terre. En i63o, il sculpta, dans une des chapelles du couvent des Mi-
nimes de Plessis-lez-Tours, un groupe représentant le Mariage de la
Vierge. Trois statues, qui faisaient partie de ce groupe, se trouvent
aujourd'hui à Tours, dans l'église Xotre-Daine-la-Riche ; le nom du
sculpteur se lit au bas de la statue de saint Joachim. De 1608 à i(>6o, il
fit, moyennant 4*000 livres tournois, la contretable de l'autel de l'église
des Bénédictins de Saint-Florent-le-Jcune, à Saumur. La même année, il
construisit le retable d'autel de l'église de Saint-Benoit-sur-Loire; cet
ouvrage, qui coûta 10,000 livres, fut détruit en 1660. En 1676, il s'en-
gagea îi terminer le grand autel de l'église des Ardilliers de Saumur,
Commencé par le sculpteur angevin, Biardeau. On attribue encore k
Charpentier deux bas-reliefs en pierre, placés à Tours dans l'ancienne
chapelle de Sainte-Anne. Il mourut en iô~~.
Cli. Ghandmaison, floî. inéd. pour servir à l'hist. des arts en Touraine, 18711,
(1) C'est à lui qu'on devrait le carrelage d'une partie de la chapelle du château.
DE I. i:C()I.IO FRANÇAIS]! I I<)
p. 2.">:>.. — C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. 6/|. — E. Giraudet, Les artistes
tourangeaux, i88.r>, p. 63.
Chartres Jacques de. Voir i ollcl (Jacques .
Chartres Thomas de!, sculpta à Paris, en i3ay, les dalles en marbre
destinées à recouvrir la sépulture de roi Robert d'Ecosse, dans l'abbaye
de Dunfermline ; ce travail lui fut payé 66 livres i3 sous 4 deniers. Les
tombes furent ensuite transportées, de Paris en Ecosse, par un ouvrier
tombier qui reçut 12 livres 10 sous pour son salaire.
Bull, de la Soc. de l'hist. <!<< Paris cl de l'Ile-de-France, t. V, 1878, p. i6a.
l'harlrc* Jean de , résidait à Tours à la lin du xve et au commence-
ment du xvi° siècle. Ce sculpteur nous est connu par la lettre que Micbel
Colombe écrivit, le '3 décembre i5ii, à Marguerite d'Autriche, au sujet
des tombeaux de l'église de Brou, et dans laquelle il désignait les artistes
appelés à le seconder dans son travail : « Jehan de Chartres, y est-il
dit, mon disciple et serviteur, lequel m'a servy l'espace de dix-huict ou
vingt ans, et maintenant est tailleur d'ymaiges de madame de Bourbon. »
Depuis i49'3, Jean de Chartres collabora certainement à la plupart des
ouvrages de son maître illustre, et il dut l'aider dans l'exécution du
tombeau de François II de Bretagne. Malgré son titre de sculpteur de la
duchesse de Bourbon, il continua à faire partie de l'atelier de Michel
Colombe, mais on ne sait rien de ses œuvres personnelles.
Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculpture française d'Emêric-David , iSfia
p. Ô12. — Ch. Grandmmson, Doc. inéd. pour servir à ihist. des arts en Touraine,
1870, p. 197-210. — L. Palustre, La Renaissance m France, t. III, [885, p. 80,
note 1 .
Chartres Philippe de , sculpteur et architecte, vivait au commence-
ment du xvie siècle. En iôn, mandé par Marguerite d'Autriche, il se
rendit à Brou, où il aurait succédé à André Colomban comme directeur
des travaux. Peut-être aida-t-il Jean Perréal dans la confection des pre-
miers plans de l'église.
Housselet, Hist. et descript. île l'église de Brou, 1826, p. 117. — Heri.uison, Ar-
tistes Orléanais, iS65, p. l'i. — Badchal, JVoui). dict. des architectes franc., 1887,
p. nô.
t hasteau (Baltliazar du , naquit dans les environs de Saint-Pol
Nord). Il alla d'abord en Italie, où il dut se perfectionner dans son art,
et revint se fixer à Valenciennes ; on le trouve mentionné, en 1008, dans
les archives de cette ville.
De La Fons-Méucocq, Revue universelle des Arts, t. XI. 1860, p. 3n.
Chastel Gillet du), sculpteur en bois d'origine flamande, est appelé
120 DICTIONNAIRE l'Es SCULPTEURS
;i Rouen, vers i4<35, pour travailler aux stalles de la cathédrale, sous
la direction de Philippot Viart. En i1<i-. il collabore avec Laurent
Adam à la décoration de la chaire archiépiscopale ; il est alors qua-
lifié « tailleur d'ymages et de feuilles de machonnerie » et reçoit 4 sous
6 deniers par jour.
Arck. de la Seine-lnférieuri : G. -moi, 0002. — De Labobde, Les ducs île Bour-
, t. I, 18 19, p. cxix, 548.
Chatelleraulx Etienne de , sculpteur en bois résidant à Tours au
xvi' siècle, exécute en i554, pour la municipalité, deux écussons aux
armes de la ville. Les comptes portent :
« A Eslienne de Chastelleraulx, la somme de vingt-cinq sols tour-
noys, que deuz luy estoient pour deux escussons de boys en bosse
dedans lesquels sont les armoiries de la ville, enlevez en deux pous-
teaulx mis et plantez sur les grèves en la paroisse Xostre Dame La Riche
pour servir à marquer la place et l'endroit pour mettre lesdictes boux
et immondices d'icelle ville, ainsy qu'il appert par certification desdiz
esleuz rescription et mandement de mondit sieur le maire et commis
dacté du XX de mars ou dict an XIVe LUI et quictance dudit Chastelle,
raulx, ey rendus : cy lad. somme de XXVsl . »
Ch. Grasdmaisoh, Doc. inéd. pour servir a Vhxsl. des arts m Touraine, 1870,
p. 229.
Chastenay Simon , est au nombre des sculpteurs travaillant au
palais de Fontainebleau, de i54o à i55o, à raison de 10 livres par mois.
Dk Laborde, La renaissance des arts à là com ' France, t. I. i85o, p. i^G. —
Idem. Les comptes des bâtiments du roi, 1. 1, 1877, p. 199.
( hatel Anatole , sculpteur, orfèvre et graveur franc-comtois, était
établi à Dùle Jura au commencement du xvii* siècle. En 1G14, il exé-
cuta, dans cette ville, la balustrade de la Sainte-Chapelle. De 1G14 à
i63l, il avait le titre de graveur de la monnaie du Comté.
.1. Gauthier, Ditt des artistes francs-comtois antérii urs au xixc siècle, 1892, p. 6.
i haumont Louis de , sculpteur ornemaniste, travaillait it Paris,
dans la première moitié du xiv siècle, à l'église Saint-Jacques-l'Hôpital.
Bos ier, 1/ m. de la Soc. tirs antiquair •■ d Fi 1 ice, 1. XXVIII, i865, p. 117.
Chauvin Pierre), sculpteur en bois et ornemaniste, sculpte, en [556,
un banc d'oeuvre pour la cathédrale de Valenciennes.
Bérard, Dict. biogr. des artistes franc., iS-jb, col. ii<i. — Ed. Bonnaffé, Le
ible en France 'i« xvi* siïck, p. 56.
DE L ECOLE FRANÇAISE 121
Chelles (Jean de), sculpteur-architecte du xm° siècle, demeurait à
Paris, où la direction des travaux de l'église Notre-Dame lui avait <ié
donnée par l'évêque Regnault de Gorbeil. Il construisit, en i2.V,le por-
tail méridional, orné de sculptures historiques et allégoriques repré-
sentant la Naissance de Jésus-Christ, l'Adoration des Mages, la Fui h'
en Egypte, le Massacre des Innocents et l'Histoire entière de saint
Etienne. Une inscription, gravée du vivant de l'artiste sur la plinthe de
ce portail, est ainsi conçue : Anno Domini MCCLVII, mensefebruario
idus secundo, hoc fuit, incentum finceptum) Chrisli genitris, honore
Kallensi, lathomo invente Johanne magistro.
Jean de Chelles mourut probablement vers 1270.
Chelles (Pierre de , fils ou neveu de Jean, dut lui succéder comme
maître d'oeuvre de la cathédrale de Paris. Il fut chargé, en i3oj. dépla-
cer dans l'abbaye de Saint-Denis le tombeau du roi Philippe III, dit le
Hardi, dont il avait sans doute donné le projet en 1298, et qui avait été
sculpté par Jean d'Arras. Un compte de juin à décembre contient la
mention suivante :
« A maistre Pierre de Chyelle, pour apparelier la tumbe du roy Phi-
lippe et la faire mener à Saint-Denis et assouoir, IIIL XXIII 1. XII s.
VIII d. parisis foibles, valent V1IXX 1. XXX sols X deniers parisis
fortz. »
On attribue aussi à Pierre de Chelles les plans du portail nord de
Notre-Dame, auquel il aurait travaillé de i'3i3 à i32o.
Sauval, Hisl. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. 072. — Eméric-David, Hist.
de la sculpt. franc , 1817-1872, p. 64, 10S, 109. — lue. gén. des richesses d'ai-
de la France (Paris, mon. relig.,t. I, 1877, p. 56a, .ïSo). — Badchal. JS'olre-
Dame et ses premiers architectes, 1882, p. 6-11. — B. Prost, Quelq. doc sur
l'hist. des arts en France (Gaz. des beaux-arts, ■>.' pér. t. XXXVI, 1887. p. 2.ïr> et
suivantes). — L. Gonse, L'art gothique, i8<|0, p. 142, 172, 2'i">, 24G, 2^7, 248, 255,
427. — Coi'rajoi) et Maiicoi , Musée de sculpture comparée, Catalogue raisonne,
1892, p. 5 et 4.
Chemin (Sainctot, sculpteur, menuisier, charpentier et dessinateur,
résidait, au xvie siècle, dans la ville de la Ferté-Bernard. Les comptes de
la fabrique de l'église paroissiale de Notre-Dame-des-Marais font men-
tion de cet artiste de i53i à 1542. En i534, il sculpta le bâton de la croix
de procession. En i535, il donna le dessin du Buffet des orgues qui sub-
siste encore actuellement. De i5.i2 à i555, il exécuta, pour la somme de
197 livres 5 sous tournois, une contretable en pierre représentant le
Crucifiement, qui était placée autrefois au milieu du chœur de l'église
de Souvigné-sur-Même Sarthe . Cette œuvre, disparue en i562 au
moment des guerres de religion, a été retrouvée, en iS;G, enfouie dans
122 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
le cimetière de Sonvigné. On ignore la date de la mort de Sainetot Che-
min; on sait seulement qu"il n'existait plus en i5jo.
L. Charles, Bull, m mum., '•' série, t. X, is ',',, p ?28. — L'abb ■ Il ibert Chaules,
V œuvre de Sainetot Chemin, sculpteur ferlois, 1876. — L. Palustre, /." Renais-
se ici en France, T. III, i885, p. i5i, i52.
l'heiievèi't* Claude . qualifié « ymageur ». travaille, en i548, aux
apprêts des fêtes, exécutés dans la ville de Dijon, lors de l'entrée du roi
Henri II.
Ai-rii. comm. ■!■ la rili, <i Dijon, L. \\->, fol. iN"i. — De Goovexaix et Vai.i.ér.
Inc. somm. des arch. de Dijon, t. III, 1892; série L. p. i35.
C henevîère Guillaume . sculpteur en bois de la ville de Besançon,
sculpte de i545 à i56o, avec Pierre Petitot, les stalles de l'église Saint-
Etienne et celles de l'église Saint-Jean. On rencontre encore à Besan-
çon, vers la fin du xvie siècle, un Jacques et un Pierre Chenevière . Ce
dernier aurait fait, d'après les dessins d'Hugues Sanibin. le beau buffet
des Gautliiot d'Ancier, qui se voit au musée de la ville. Ces artistes,
tous trois sculpteurs en bois, devaient être certainement de la même
famille.
Inventaire dt s rii hesses d'art de la France [Province mon. civ. , t. V, iSçii, p. 253 1.
— J. Gauthier, bi't. des artistes francs-comtois, 1892, p. <i, i<i — Idem, La sculp-
ture sur bois en Vranche-Comté [Réan. des Soc. des beaux-ails des départ., 1895,
p. 806, S07).
1 heniievière. Cesculpteur. d'après M. Gonse 1 , aurait travaillédans
la catbédrale de Rouen, de i4" à 1 \~<\. avec son confrère Desvignes, k
la décoration de l'escalier de la bibliothèque du chapitre, construit par
l'architecte Guillaume Pontifz.
L. Gonse, L'art gothique, i^;i<>, p. 276.
Chenu Toussaint . sculpteur et peintre demeurant à Paris au com-
mencement du xvne siècle, exécuta en i(3a4, moyennant la somme de
600 livres, une statue qui surmontait la fontaine érigée sur la place de
Grève, en face de l'Hôtel de Ville. Cette statue représentait « l'Abon-
dance, tenant une corne d'Amalthée remplie de fleurs et fruits». La fon-
taine fut détruite en 1698 et remplacée par un monument beaucoup
plus simple qui subsista jusqu'en i6;4-
Le Roux de Linct. Hist. de l'Hôtel de Ville de Paris, 184G, p. 61. — F. Bot noiE-
lot, Hist. de lasculpt. et des arlsplast. en France, 1846.
1 J'ignore où M. Gonse a puisé ce renseignement: je n'en ai trouvé trace ni
dans les archives de la Seine-Inférieure, ni dans la Revue des architectes de la
cathédrale de Rouen, de Deville. Ce Chennevière serait-il le même que le gendre de
Roullant Leroux, le maître d'œuvre Julien Chennevière qui travaillait vers lfiiT ?
On connaît aussi un autre maître d'œuvre de Rouen. Pierre Desvignes, qui existait
encore en 1521. Si on assimile ces derniers auxsculpteurs cités plus haut. iJsauraient
été bien jeunes en 1477.
DE L ÉCOLE FRANÇAISE 123
ClK'i'Niillt*» sculpteur ornemaniste du commencement du xvr siècle,
vivait à Bourges, où il était occupé à la cathédrale. En i5i3, il esl
cité, dans les comptes de la fabrique, comme ayant taillé une clef
de voûte pour le petit portail; ce travail lui fut pavé i-i livres. En i5i5,
il recevait 70 sons pour avoir sculpté les armes du cardinal Bohier. On
trouve aussi un Jean Chersalle travaillant, dans les premières années du
xvi" siècle, à la décoration du château de Gaillon; il est possible que ce
soit le même artiste.
A. Deville, Comptes de dépenses de le construction du château de Gaillon, i85o'
p. 55g, ô(io. — De Girardot, Artistes de la ville de Bourges (Archives de l'art fran-
çais, a0 série, t. I, 1861, p. aôi). — L. Courajod, Alexandre Lenoir et son journal,
t. II, 1886, p. 88.
Cliesneau (Toussaint), sculpteur-architecte du xvie siècle, recons-
truit, de 15/Jo à i54a, le clocher de l'église de Saint-Pierre-de-Bueil, en
Touraine. La même année, il reçoit la somme de i5 sous tournois pour
une image de sainte Néomaye, sainte qui était alors, dans la contrée,
l'objet d'une grande vénération.
E. liiRALDET, Les artistes tourangeaux, i8Sr>, p. fit). — Bauchal, Nom. dirt. des
architectes franc., 1887, p. n<).
Chevrier Pierre , exerçait son art dans la ville de Tours au
xvie siècle. Vers i522, il demeurait sur la paroisse Saint-Vincent.
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, iN.S">, p. -o.
ChevPÎez, élève du Hosso, résidait à Paris au xvie siècle. Il était
l'auteur de la statue d'Hercule, fondue en argent massif, qui fut olïérle.
en i539, à l'Empereur Charles-Quint, par les habitants de la ville de
Paris.
Félix Boi'RoiEi.oT, Ilisl. de la sculpt.et des artsplast. en France, i84(î.— BéRARd,
Vict. biogr. des artistes franc., 187s, col. i52.
Chevryol (Jean), sculpteur et peintre franc-comtois, exerçait son art
à Besançon de i5o.6 à 1610.
J. Gauthier, Dictionnaire îles artistes francs-comtois, 1892, p. 6.
Chillion (Jean-, sculpteur ornemaniste du xive siècle, travaillait à
Poitiers, en i383, au palais du duc de Berry, sous la conduite de Guy
de Dammartin.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. i5,
Chocquetu* ou t'hocquet Thomas, vivait à Paris, au xvie siècle, et
sculptait à l'Hôtel de Ville, en 1034, des médaillons dont les sujets
l-l\ DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
avaient été composés par un peintre de l'époque, nommé Charles Dori-
gny. Les anciens registres de l'Hôtel de Ville contenaient la mention
suivante :
« Du Yendredy XIX' jour de juing MV" XXXIV. Aujordhuy au petit
bureau, auquel estoient messieurs les prévost des marchans et esche-
vins de eeste ville de Paris, aesté ordonné que pour deviser les histoires
qu'il convient mettre es rondz, estant au corps d'hostel neuf de ladicte
ville, en sera paie à maistre Thomas Chocquet, à ce commis et qui en
a prins la charge, la somme de quatre livres tournois pour pièce. »
Le Horx de Lincy, Hist. del'Hôtel de Ville de Paris, i846, p. 17, ~>ô. — L.
Palustre, La Renaissance en France, t. Il, 1881, p. 1S2.
Chollîii Silvestre , était employé, en i54o, aux travaux du château
de Fontainebleau, à raison de 12 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arlsà la cour de France, t. I, i85o, p. jo3.
< honarf Jean , sculpteur en bois et ornemaniste du xvie siècle,
exécute à Montpellier, en i5o4, la boiserie du buffet des orgues de
l'église Xotre-Dame-des-Tables.
RE\oiviERet Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes de Montpellier, 1844,
p. io4. — Ed. Bonnaffé, Le un uble en Fiance au xvi- siècle, 1887, p. 1 10.
Chrétien Jean . Kn i556, les comptes du château de Fontainebleau
portent :
« A Jean Oirestien. tailleur d'images, la somme de 5o livres pour les
ouvrages et re.;tablissemens des images d'estucq qui sont aux chambres
des estuves et autres lieux dudit Fontainebleau. »
Un Jean Chrétien, « imageur ». figure, en 1049, sur un rôle d'impôts
de la paroisse Saint-Michel, à Dijon. 11 est possible que ce soit le même
artiste qui. mandé plus tard à Fontainebleau, aurait quitté la Bour-
gogne.
Arch . "mini . de Dijon ; L. i45, f" 194. — De laborde. La renaissance des arts a la
cour île France, t. I, i8.">o, p. 444- — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I,
1877, p. 284. — Cbampollion-Figeac, Le palais de Fontainebleau, 1 86(3, p. 214. —
De Got yenai.n et Vallée, In», sonnn. des arch. de Dijon, t. III, 1892, série I.. p. 45-
Christian Benoit, sculpteur du xve siècle, originaire de Bourg en
Bresse, se rend en Provence, où on le trouve, en i4^4- travaillant au por-
tai de l'église Saint-Sauveur d'Aix.
Noma Coste, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 189C, p. 4io.
Chriltin Jean et François , maîtres sculpteurs, exerçaient leur art
à Lyon vers le milieu du xyii" siècle.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au win' siècle, 1S84, p. 5i .
DE L ECOLE FRANÇAISE IUO
< laiiinian (André), sculpteur et peintre alsacien de la seconde moitié
du xive siècle, exerçait son art à Strasbourg, où il vivait encore en
i^oa.
Ch. Gérard, Les artistes de /'. -W.su nj pendant le Moyen Age, t. I, 187:!, p. 445-
447-
Clanionee Jean), demeurait à Paris au commencement du xvn? siècle;
il n'existait pins en 1646.
IIerixison, Actes d'état civil d'artistes français, 187."), p. 79.
Clarin Jean , sculpteur lorrain du commencement du xvie siècle. Un
extrait des archives du département de Meurthe-et-Moselle fait mention,
à la date de i5i7-i5i8, d'une somme payée à Jean Clarin, tailleur d'ima-
ges, pour avoir exécuté une paix d'argent « entretaillée à l'antiquaille
et moderne » avec une image de Notre-Dame.
Arch. départ, de Meurthe-et-Moselle: B. lo'îa. — H. Lepace, Inv. somm. des
arch. départ, de Meurthe et-Moselle, t. I, 187."), p. 127.
Clarisse Antoine , sculpteur en bois résidant à Lille au xvi° siècle,
termine, en 1037, une clôture en bois dans la chapelle de l'hospice et
reçoit, pour ce travail, 200 livres. La môme année, d'après les comptes
des hospices de la ville, il réclame 72 livres qui lui étaient dues comme
ayant sculpté les statues de saint Etienne et de saint Jean.
De La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XIII, i86i,p. 50.
Claude, dit maître Claude, sculpteur ornemaniste du xvic siècle,
aurait collaboré, sous le Rosso, à la décoration du château de Fontaine-
bleau. Peut-être travailla- t-il aussi au Louvre.
De Clarac, Description du Louvre et des Tuileries, iS.">ô,p. 4<|2, 67.Ï. — Bérard,
Dict. biog. des artistes français, 1 87^, col. 157.
Claude, dit Claude l'imagier, demeurait dans la ville de Troyes et y
était occupé, de i5a6 à i533, à l'église Saint-Nicolas.
A. Babeau, Les prédécesseurs de François Gentil, 1879, p. i(|. — A. Assier, Les
arts et les artistes dans Vane. capit. de la Champagne, 187O, p. g4.
Claudia «le llaull. Voir llaull Claudin de .
Claudot (François), sculpteur lorrain du commencement du xvne siè-
cle, résidait à Nancy, où il avait été admis dans la bourgeoisie. En iG3'3.
les comptes font mention d'une certaine quantité de blé, accordée à l'ar-
tiste comme récompense de ses services auprès du duc de Lorraine.
Arch. départ, de la Meurthe. Chambre des comptes de Lorraine : B. 7781. — H.
Lepage, Inv. somm. des arch. de la Meurthe, t. II, 187.1, p. 584.
126 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Clause ou Clausse, sculpteur-architecte de la ville de Metz, exé-
cute, dans la cathédrale, la chapelle de la Victoire ou des Lorrains. Cet
édifice, commencé en i^~. fut achevé en i4"^-
A. Bégin, Histoire de la cathédrale 'le Blelz, t. II, 1S42, p. ôyo, 409.
Clauss de Turkheim. Voir I urkbeim Clauss de.
Clauwelin de Mayence. Voir Mayence Clauwelin de .
( bmx d<> Mabeuse. Voir Mabetise Claux de .
Claux de Mayence. Voir Mayence Claux de.
Clav Jacques , sculpteur en bois et ornemaniste de la fin du xvc siè-
cle, vivait ii Saint-Omer, où il exécuta, en 149". une partie des stalles de
l'abbaye de Saint-Bertin.
A. Bérard, Diet. biogr. des ar listes français, 1872, col. t5S.
{ lémcnt Pierre , sculpteur en bois de la ville de Troyes, sculpte en
iô5o, avec Jacques Millon, le bullét des orgues de la cathédrale. Cette
œuvre subsiste encore maintenant.
Aï-sier, Les arts et les artistes dans finir, cap. delà Champagne, iN;(i, p io.">. — ■
E. Socard, Biogr. des personnages de Troyes, 1882, p. y.">. — Ed. Bowuté, Le
meuble en France au \\tc siècle, 1887, p. 7Ô.
Clément Pierre . sculpteur et maître maçon du xvne siècle, entre-
prend des travaux d'ornementation pour l'autel de l'abbaye de Saint-
Pierre, à Chàlons-sur-Marne : il reçoit i65 livres pour son salaire.
L. Grigson, Recherelics sur les artistes chdlonnais, i8Sy, p. 38.
Clément de Badenweiler. Voir liadenweiler Clément de .
Clérambnult Antoine , sculpteur bourguignon du milieu du xve siè-
cle, travaillait à Dijon, quand il fut envoyé en Franche-Comté, vers i44a>
avec ses confrères Guillaume Ami et Jean de Contrecœur, pour chercher
l'albâtre nécessaire au tombeau de Jean sans Peur. Ces trois artistes
découvrirent, près de Salins Jura , une carrière dont ils organisèrent
l'exploitation.
Bernard Prost, Une nouv. source de doc. sur les artistes dijonnais du \\e siècle
Gaz. des beaux-arts, 5e pér., t. IV, i8yo, p. ôiio .
Clerc Robert et Guillaume , sculpteurs en bois et ornemanistes de la
ville de Rouen, refont, en i565, le jubé et les stalles du chœur de l'église
Saint-Jean, qui avaient été détruits, en i5(j2, par les protestants.
De la Qcerière, Nolia hisi . sur l'anc. église de Saint-Jean de Rouen, 1860, p. :-.
DE L ECOLE FRANÇAISE I j-
Cloistre ou Claustre Martin, né à Grenoble vers 1480. On le
trouve, en i.ïii, sculptant dans sa ville natale deux chapelles de l'église
Notre-Dame, pour le prix de 100 florins. En i5i4, il quitta le Dauphiné
et vint à Orléans, où, le 17 juillet de la même année, il signa un contrat
avec Marguerite de Craesmes, veuve de Charles d'Argennes, seigneur
de Rambouillet, et Louis du Bellay, archidiacre de Paris et conseiller
du roi, pour l'exécution de « quatre ymages de pierre d'albastre, selon
la façon et devis contenu et déclairé, moiennant la somme de soixante
eseus d'or souleil ». Que représentaient ces statues, et où devaient-elles
être placées ? On l'ignore.
Martin Gloistre, le 10 décembre ioi5, était de nouveau à Grenoble,
acceptant la commande de huit statues de saints. En 1017, il se rendit à
Montereau-Eaut- Yonne; il demanda alors à la veuve de Philippe Prisié,
tombier à Paris, de lui livrer à Saint-Mesmes Seine-et-Marne , quatre
tombes de marbre noir. Deux ans plus lard, il passa marché avec Louis II
de la Trenioille, pour élever trois tombeaux dans la Sainte-Chapelle du
château de Thouars, en Poitou. Ces tombeaux (1), disparus aujourd'hui,
étaient ceux du duc de la Trenioille et de Gabrielle de Bourbon, du
prince de Talmont et de Louise de Coétivy, et enfin du cardinal Jean de
la Trenioille, archevêque d'Auch. Martin Cloistre les avait sans doute
terminés en 1021, car, il s'engagea vers cette époque, à sculpter, pour
l'église de la Motte-Eeuilly (Indre), le mausolée de Charlotte d'Albret,
duchesse de Valentinois, femme de César Borgia. Ce monument a
été démoli; la statue de la duchesse existe encore, mais fort détério-
rée.
Le 20 février i5a4, il demeurait à Blois, quand il fut chargé d'exécuter
le tombeau de Guillaume de Montmorency et de sa femme, Anne Pot,
destiné à l'église Saint-Martin de Montmorency. Le sculpteur avait déjà
fait venir les matériaux nécessaires, lorsqu'il mourut, en mai 1024, sans
avoir pu commencer l'ouvrage. L'année suivante, sa veuve, Isabelle
Bourgeois, céda la commande à Benoit Bomberault d'Orléans, qui acheva
le travail dans l'espace de trois ans.
Le traité passé entre Martin Cloistre et Guillaume de Montmorency,
nous fait connaître une autre œuvre de l'artiste. Le mausolée, d'après
les termes de l'acte, devait être sculpté « en marbre et albastre de Dau-
phiné telz et semblables que ledict Cloistre avoit auparavant baillez
pour le tombeau de feu Mons1 le maréchal de Chastillon ». On peut donc
supposer que Cloistre était encore l'auteur du monument funéraire de
Gaspard de Coligny, mort à Dax, le -i\ août 1022, et enterré à Châtillon-
l Ces tombeaux sont reproduits dans la collection Gaignières,
128 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
sur-Loing, dans la chapelle de son château. Il est vrai que c'est le seul
document qu'on possède à ce sujet.
De Montaiglon, Bibl. de l'Ecole des Chartes, 3e sér. t. II, i85i, p. 264-278. —
Marchegay, lira, des Soc. sav., uc série, t. I, p. 674. — Duc de la Trémoïlle,
Chartrier de Thpuars, 1877, p. ."54, 55. — Ed. Bonxaffé, Inv. de la duchesse de
Valentinois, 1878, p. 2<i. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881,
p. 5o, note 1 ; t. III, i885, p. 227-229. — E. Maignien, Les artistes grenoblois, 1887,
p. y8. — Herldison, Revue de l'art franc., 1889, p. 267. — J. Goiffrey, Revue de
l'art franc., 1896, p. 10.
C'ooliot ( Christophe , sculpteur du conimencenient du xvne siècle,
alla étudier à Rome, comme le prouve l'extrait suivant de l'état des
officiers entretenus par le roi pour l'année 1618 :
« A Christolle Cochet, sculpteur que Sa Magesté a retenu pour la
servir en sculpture à cause de son excellence et sur l'asseurance qui a
esté donnée à Sad. Magesté qu'il est des plus rares de son art, Pour son
entretenement à Rome où il est à présent estudiant . . . . IIILL 1. »
On devait à Cochet une statue de Didon en marbre qui se trouvait
dans les collections du cardinal de Richelieu. Cette statue, parait-il,
avait été donnée au ministre par le duc de Montmorency ; elle a ins-
piré, à un auteur du temps, quelques vers dont voici un échantillon:
Dklon, cet amant volage
Qui, mesprisant tes appas
Et le sceptre de Carthagc,
Fut cause de ton trespas,
Te fil une moindre injure
Que Cochet, dontle ciseau
Fait qu'auprès de ta figure
Tu n'eus jamais rien de beau.
Un Claude Cochet, très probablement le même artiste que Christophe,
figurait, en iG3o, dans les comptes des bâtiments de la reine Marie de'
Médicis. Un article de ces comptes dit :
« A Claude Cochet, sculpteur ordinaire du Roy, la somme de 2,000 1.
pour les ouvrages faits par led. Cochet au palais de ladicte Royne, pen-
dant les mois de janvier et février de l'année i63o. »
La même année, il toucha encore 9. 000 livres pour des travaux exé-
cutés à la grande galerie du palais du Luxembourg. Il entreprit aussi,
dans l'église de la Chartreuse de Gaillon, le mausolée de Charles de
Rourbon, tué, en 1G4I, à la bataille de Sedan. La sieur de l'artiste, Ger-
maine Cochet, avait épousé, en 1G12, le sculpteur Simon Guillain.
SAUVAL, Jlisl. des antiquités de Paris, 1724, t. III, p. 8. — DissiEl'X, SotJElÉ, DE
Chennevières, etc., Mêm. inéd. sur la vie et les ouvrages des membres de l'Acad.
royale de t, int . et de sculpt. , t. II, 1S.V1, p. t84- — De Montaiglon, Revue uitiv. des
Arts, t. VIII, 1858-1809, p. Thi-4'>. — Berti , Topogr. hist. du vieux Paris, t. II, (868,
DE L ECOLE FRANÇAISE I '2<J
p. 211. — Jal, Dict. cri/, de biogr. ei d'hist., 1872, p. 5g5. — Ed. Bonnaffé, Recher-
ches sur les collections de Richelieu, i883, p. 5g, /|<>.
Cochon Philippe , travaillait au Louvre en i3<)<>, époque où il l'ut
nommé sculpteur du roi. Ce l'ut un des artistes qui assistèrent à la lec-
ture des nouveaux règlements publiés le 12 août i3qi, en \ ertu desquels
le roi Charles V « confirmait, approuvait et ampliait » les anciens star
tuts de la confrérie de Saint-Luc. L'énoncé des lettres patentes donnait
les noms de Philippe Cochon et de quatre autres sculpteurs, désignés
tous les cinq comme faisant « la plus grande et saine partie des ouvrages
dudit mestier ».
Eméric-David, Hist. delà sculpt. franc., 1817-1872, p. n3. — Bérard, Dict.
biogr. dis artistes franc . , 1S72, col. 162.
C'OiÇiiai'd Jacques , était établi à Paris dans la première moitié du
xvne siècle. On le trouve qualilié « maistre sculpteur » dans l'acte de
décès d'un de ses entants, inscrit sur les registres de la paroisse Sainte-
Eustache, à la date du 10 juillet i0a3
Herixiso.n, Actes d'état civil d'artistes français, 1870, p. 84 .
Coi Mol Gédéon , sculpteur et «architecteur », résidait, au xvr- siècle,
dans la ville de Besancon. De i585 à 1687, il collabora à la décoration
du Palais de Justice, sous la conduite de Hugues Sambin. On lui doit
deux statues en pierre symbolisant la Paix et la Justice, qui se voient
encore aujourd'hui sur la façade de cet édifice.
A. Castan, V « architecteur Hugues Sambin (Réun. des Soc. des beaux-arts des
départ., 1890, p. 229). — J. Gauthier, Dict. des artistes francs-comtois, 1892, p. 7.
— Idem, La sculpture sur bois en Franche-Comté Réun. des Soc. des beaux-artsdi s
départ-, i8g5, p. $u-).
Coiiiii; Huguenin , dit Le Vis, qualifié imagier et tailleur de nacre,
exerçait son art à Lyon de i5io à i.V|,">.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvme siècle, 1884, p. 27.
Coiraud de llonlaiiiii (Jacques), sculpteur ornemaniste, proba-
blement originaire de Saint-deorges-de-Montaigu, près de la Roche-
sur- Yon, travaillait, de i53o à i53<), aux voûtes absidales de Notre-
Dame de Fontenay-le-Comte, en Poitou, et exécutait, dans la même
église, l'ornementation des chapelles placées derrière le maître-autel.
Benjamin Fillon, Poitou et Vendre, t. 1. 1861, Art. sur Fonti nay-le-Comte, p. 5i.
— L. Paldstre, La Renaissance en France, t. III. i885,p. 226. — Gaz. des beaux-
arts, 1890, t. I, p. 5u8.
Colnrl Jean . dit de Cologne ou de Coulonge, demeurait à Troyes
y
l3i) DICTIONNAIRE I1KS SCULPTEURS
vers 1 384 - En ' ^l1'- il se rendit à Amiens, où il reçut des échevins la
commande de trois statues qui devaient être placées, deux à la porte du
Gaiant et une à la porte de Montre-Eçu : ces statues lurent payées à
l'artiste 72 sous parisis. En i.joi. Jean Colart fut nommé bourgeois de
la ville.
.1. Quicheiut, ilém. de la Soc des antiq. de France, t. XIX. 1849, p. ~5. —
Dlsevel, Recherches hist. sur les ouvr. c.rcr. dans Amiens, 1808, p. 17. — Assier,
Les arls et les artistes dans l'une, capit. >!<■ la Champagne, 1*7»;. p. 91. — Dehais.nes,
L'art à Amiens [Congrès archéol. île France en 1893, p. MiG:.
Colas Antoine , sculpteur-architecte du xve siècle, résidant à Troyes,
dirigea, de 146a à i484s les travaux de construction de la cathédrale.
En 1470, il exécuta dans cette église la pierre tombale d'un nommé Ilen-
rion Dorey. En 1482, il sculpta la tombe de Guillaume Lesguisé, cha-
noine de l'église Saint-Pierre et curé de Sainte-Syre. Il travailla aussi
à l'église Saint-Urbain. En i485, il fut remplacé, comme maître d'œuvre
de la cathédrale, par Jehançon Garnache.
L. Pigeotte, Elude sur les trav. d'achèv. de lu cuth. de Troyes, i^-<<, p. 20, 2/1,
.">•>, ."hi, 58y, lin, i._)>. 1 s < ) , 1 ijo. — Assier, /.es mis ci 1rs artistes dans l'anc. cap. de
la Champagne, 1876, p. t><>. — Natalis Ho.ndot, Les sculpteurs de Troues {Revue de
l'art franc., 1887, p. 7.")!.
Colas Oudart , lils d'Antoine, vivait également a Troyes vers la lin
du xv' siècle. En i4iK>^ il tailla, en pierre de Tonnerre, un saint Michel
monumental qui, après avoir été peint et doré, fut placé, en i4'J2, en
haut du pignon de la cathédrale. Deux siècles plus tard, cette statue fut
la cause d'un grave accident : le S octobre 1700, s'étant détachée de sa
base, elle tomba, écrasant dans sa chute plusieurs ouvriers. En i5l3,
Oudart Colas, appelé aussi dans les comptes Oudin Nicolas, était au
nombre des artistes collaborant à la décoration du jubé de l'église
Sainte-Madeleine.
L. Pigeotte, Elude sur les Iran, d'achèv. de la cath. de Troyes, 1870, p. 5g. —
Assier, Lesarlset les artistes dans l'anc. capit. de la Champagne, 1N7O, p. 92. —
Babeau, Les prédécesseur, s de François Gentil, 1879, p. 17. — .Natalis Kumhjt, Les
sculpteurs de Troyes [Revue de l'art franc, 1887, p. 76).
< oliis Henri , sculpteur en bois de la ville de Tours, prête serment
de fidélité au roi Louis XI, en novembre t\~i.
L'Oins Jean , probablement lils du précédent, participe aux prépara-
tifs faits pour l'entrée de Louis XII, à Tours, le 24 novembre 1 5oo. D'après
les comptes municipaux, il reçoit 10 livres 10 sous tournois pour avoir
sculpté un lion en noyer, destiné à figurer au mystère de « Samson le
fort qui dellietun lyon avec les mains». Dans la suite, le 1 - décembre 1 022,
il |iasse marché, avec un sieur François Didier, pourlafaçon d'une table
de l'école française i ji
d'autel « à ymaigcs et histoires d'un crucifiement par deux hystoires aux
deux bouts, telles que Didier lui devisera les deux petits tableaux, l'un
d'un crucifix et l'autre de Sainte Suzanne sur boys ». Pendant la durée
de ce travail, il est logé et entretenu, et reçoit la somme de 5osous.
Registres munie, de la ville tic Tours, t. LUI. f° '|8-, — E. Giraudet, Lesarlisles
tourangeaux, i885> p. -- .
Colery Durant , sculpteur-architecte de Montpellier, prèle serment
devant les consuls en iu.">4. La même année, il est nommé expert des
travaux de la ville.
E. Kenouvikr et Ricard, Des maîtres de pierre ci îles autres artistes gothiques de
Montpellier, iN'i'i, P- ^4.
Colin Charles , sculpteur en bois et peintre du xvi° siècle, né à
Troyes vers iSao, va travailler au château de Fontainebleau, de i54o à
[55o. 11 y exécute différents ouvrages de peinture, probablement sous la
direction de Dominique Florentin et touche alors (J livres par mois. De
retour dans sa ville -natale, il reçoit la commande de sculpter en bois le
modèle du présent que les habitants de Troyes voulaient offrir au roi
Charles IX, lors de son entrée dans la ville.
De Labordf, Les comptes des bâtiments du roi t. I, 1877, p. iyg. — E. Socaud,
Biogr. des personnages île Troyes et du départ, de l'Aube 1882, p. i<>r>. — Ed. Bon-
nvfkk, Le meuble en France au \vr siècle, 1887, p. -~>.
< olin Jean , résidant à Dijon, au commencement du xvi" siècle, sculpte
eniSij, avec son confrère Jacques Bertrand, deux écussons armoiries
sur les deux portes de l'hôtel de ville.
Arch. connu, de Dijon; K. 35. — De Gouvenain et Vallée, Inv.somm. des arch.
de Dijon, t. III, i8;r„>, série K. p. 10.
(olin de lliii'ion. Voir I lin-ion Colin de .
Coliael de Beloir. Voir Beloir Colinet de .
4 ollel (Jacques , dit Jacques de Chartres ou Jacques le Maçon, né à
(martres, quitta sa ville natale et se rendit à Paris, où il travailla, en
i365, au vieux Louvre, sous la direction de Raymond du Temple, archi-
tecte de Charles V. Il y lit. pour le grand escalier, la statue du duc de
Uerry. qui lui l'ut payée i<> livres parisis (iCj fr. 54 C- • Il devint ensuite
imagier du duc Jean, avec 200 francs de gages par an, et s'établit
ii Bourges. Jacques Collet était, sans doute, le même artiste que le Jac-
ques de Chartres, charpentier du roi, qui construisit à Paris, en [3^5, la
charpente de la chapelle du collège de Dormans-Peauvais.
Sauval, Histoire des Antiquités de Paris, 17^1, t. II, p. •>■"">. — A. Micu;els,
lia DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
/; i a. unh rselle des Arts, t. XV, 1862, p. 23i. — Berty, Top. hist. du vieux Paris,
t. I. 1866, p. i5o. — A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de
France, dur de Berry, 1894, p. 20, gi, 92, 112.
Colh't Jeuet ou Guyot , demeurait à Troyes au xvie siècle. En I.V34,
il sculpta, pour l'église Saint-Nicolas, les statues décorant le grand autel.
Deux ans plus tard, il exécuta un Ecce Homo, qui fut placé dans la
même église, à la porte du Calvaire. Il travailla ensuite avec un autre
imagier, François Richard, à la chaire et aux stalles du chœur de la
cathédrale. Les registres de l'époque citent encore un Jean Colet, occupé,
en i5.")4, aux portails de l'église de Sainte-Madeleine ; c'est peut-être le
même artiste.
Archives départ, de l'Aube, G. r5g2. — D'Arbois de Jubainville, Inv. somm. des
arch. de l'Aube, t. I, 1869, p. ôaô. — Assier, Les arts et les artistes dans l'anc.
capitale de la Champagne, 1876, p. <i*. — E. Socard, Biographie des personnages
de Troyes et du départ, de l'Aube, 1882, p. ioj.
Collin Silvestre , est cité, dans les comptes des bâtiments royaux,
comme travaillant au palais de Fontainebleau, de i.î'ij à i54o, à raison
de 12 livres par mois.
De Laborde, Les comptes des bâtiments du coi, t. I, 187;, p. i55.
Collol Simon , sculpteur en bois, menuisier et tailleur d'images,
entreprend à Troyes, de i5i6 à i548, de nombreux ouvrages pour la
cathédrale et pour les églises Saint-Etienne, Saint-Jean et Sainte-Made-
leine. Lors de l'entrée de la reine Éléonore, il est chargé de diriger les
travaux de menuiserie et de sculpture en bois, commandés par la ville.
Le 6 août i54S, il est nommé député de la corporation des menuisiers
pour l'élection des échevins.
Assier, Les arts et les aiiistes dans l'anc. capit. de, la Champagne, ]87G, p. io.r>.
— Natalis Rosuot, Les Sculpteurs de Troyes [Revue de l'art français i8Sy, p. 86 .
Cologne ou Coulongc Jean de . Voir Colarl Jean .
Cologne Ilenriot ou Henriet de , exerçait son art dans la ville de
Troyes vers i4^'3.
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Troyes {Revue de l'arl français, 1887, p. 71).
Cologne ou Coiilongiie Jean de , sculpteur en bois, travaillait à
Rouen, de i4<>5 à il'»;), à l'ornementation de la chaire archiépiscopale
do la cathédrale, sous la direction de Laurent Adam.
Archives départ, de la Seine-Inférieure, G. a.'io'i.
Cologne ou Coulongne Conrad de), sculpteur-orfèvre résidant à
de l'école française i33
Tours au xvf siècle, passe, en i'JS'j, le marché suivant, en collaboration
d'un fondeur nommé Laurent Wrine, au sujet d'une statue de Louis XI,
en bronze, destinée au tombeau du roi, dans l'église collégiale de Cléry -
sur-Loire :
« Le XXIII jour de janvier l'an mil IIIL IIII" et ung ancien style a
esté faict marché et appoineteinent par noble homme maistre Jehan
Bourré, seigneur du Plessis-Bourré, conseiller du roy nostre sire, et
trésorier de France, avec Gonrat de Coulongne, orfèvre et maistre Lau-
rens Wrine, cannonier du roy nostre sire, demourans à Tours, tel qu'il
s'ensuit : c'est assavoir que les dessus dits et chascun d'eulx seul et pour
le tout sans division, ont promis et promettent faire une pourtreture à la
semblance et de la haulteur du roy nostre sire, qui soit à genoulz devant
l'image de Nostre Dame de Cléry, au bout de la tombe de pierre que
ledit seigneur a ordonné estre faicte sur la représentation de sa sépul-
ture. Et sera ladite pourtreture de cuyvre de fonte, de l'espesseur de
deux doiz et enlevé du grant et du gros, aprouchant de la personne du
Roy lcplusqu'ilz pourront et tout vermeil doré de fin or et deducatz; et
aura dessoubz les genoulz ung coessin esmaillé de fin azur et sepmé de
Heurs de lis dorées; et aura son ordre au coul et son chapeau entre les
mains joinctes, et selon le devis et patron de painture qui leur a esté
baillé par le dit seigneur du Plessis, lequel patron ils seront tenuz lui
rendre. Item seront aux coustez et aux deux boutz de la tumbe de pierre
six escussons aux armes du roy, de cuyvre de fonte et bien dorés : c'est
assavoir deux de chascun cousté et ung à chascun bout; et les y asser-
ront et aussi rendront le dit personnage assis en sa place en la dite église
Nostre Dame de Cléry, et aussi les dits écussons, à leurs propres coustz
et despens dedans ung an prouchain venant, ou plus toust, si possible
est, etc.. »
Les artistes s'engagent en outre à ne rien entreprendre au de-
hors, avant d'avoir achevé le monument qui devait leur être payé
loooécus d'or. Ce tombeau, exécuté peut-être d'après les plans de Michel
Colombe, fut détruit, en i56a, pendant les guerres de religion, et rem-
placé, en 1617, par un autre mausolée dû au ciseau de Michel Bour-
din.
Bkze, Hist. ecclésiastique, i.ri8o, t. Il, 1. VI, p. .">,-. — Lenoir, Musée des Mon.
franc, t. IV, i8o.">, p. 125. — Magasin pittoresque, i845, p. 363-564. — De Laborde,
La renaissance des avis à la Cour de France , t. I, i85'o, p. (ho, à la note. — Du
Seigneir, Notes sur l'Hist. de'la sculpt. franc. d'Eméric-Dovid, 1862, p. an. —
Grandjiaison, Doc. inéd. pour servira VHist. des mis en Touraine, 1870, p. 284. —
L. Palustre, La Renaissance en France, t. Il, i8or, p. 82, à la note.
Colomb ou ( olomlx' Michel , un des plus grands maîtres de la
vieille école française, vivait sous les règnes de Louis XI, de Charles VI H
l'3| DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
et de Louis XII. On le fait naître généralement vers l'an 14^0; mais on
est moins fixé sur son origine, la Bretagne et la Touraine se disputant
l'honneur de lui avoir donné le jour. Nous avons à ee sujet deux docu-
ments différents. Un magistrat de Nantes, nommé Mellier, qui a décrit,
en 1727, le tombeau de François II, duc de Bretagne, l'ouvrage le plus
important de Colombe, rapporte que le roi, ayant ordonné l'ouverture
du mausolée, on y trouva une inscription portant : « Par l'art et l'in-
dustrie de Michel Colombe, premier sculpteur de son temps, originaire
de l'évéché de Léon 1 . » Auparavant, un auteur du xvi° siècle, Jean
Brèche, jurisconsulte de la ville de Tours, dit au contraire, dans un
Commentaire publié en i55a, où il parle de sa ville natale, qu' « entre
les statuaires et les modeleurs que la ville de Tours a vu naître, Michel
Colombe est certainement le plus illustre [inter stataarios etplastas
e.xtidt Michael Colombus, liomo nostras, auo certe, aller non fuit
prœstantior 2 ». En tous cas. que l'artiste soit né à Saint-Pol-dc-Léon
ou à Tours, il a vécu pendant plus de quarante ans dans cette dernière
ville et y a exécuté la plupart de ses travaux.
On ne posssède pas de renseignements bien précis sur la jeunesse de
Michel Colombe : on sait seulement qu'avant de s'établir définitivement
à Tours, il dut séjourner à Dijon, où, comme il nous l'apprend lui-même,
dans sa lettre écrite en i5ii à Marguerite d'Autriche, il rencontra
« maistre Claux (3 , et maistre Anthoniet (Antoine Le Moiturier . sou-
verains tailleurs d'images ». Un document cité par M. de Grandmaison,
nous prouve aussi qu'en i4<>~ il demeurait probablement à Bourges,
jouissant déjà d'une si grande réputation , qu'il était qualifié prince
des sculpteurs français, (hielles œuvres, à cette époque, ont pu lui
donner une telle renommée ? On n'en a retrouvé jusqu'à présent aucune
trace.
En i4;3, Michel Colombe était à Tours ; on commence alors à con-
naître ses travaux. A cette date, Louis XI ayant échappé à un grand
danger dans une chasse aux environs de Mortagne, en Poitou, l'artiste
fut chargé de sculpter, en commémoration de Cet événement , un bas-
relief en albâtre pour l'église de Saint-Michel-en-1'Herm, en Vendée.
Ce bas-relief, représentant le roi à genoux ayant ii ses côtés saint
Michel à cheval, perçant de sa lance un sanglier furieux , fut détruit,
en i56f), par les protestants. L'année suivante, le roi lui commanda un
projet pour la sépulture qu'il désirait se faire élever dans l'église de
1 G. Mellier, Ouverture et description du tombeau de François 11, etc., Nantes,
1727.
[2] Johan. Brechaeus, De verb. et rer. signif. Comment., p. 410, 411.
(3 J'ignore quel est l'artiste désigné suus le nom de maître Claux. Ce ne peut
être, comme le supposent certains auteurs. Claux de Werve, puisque ce dernier
est murt en 1439.
de l'école française i35
Cléry, près d'Orléans. On trouve, en effet, dans un compte de Jean
Briconnet, receveur général des finances :
« A Michau Colombe, tailleur d'image, et Jehan Fouquet, peintre à
Tours. T2 1 i v . . sçavoir : audit Colombe. i3 liv. i."> s. pour avoir taillé
en pierre un petit patron en forme de tombe qu'il a fait du commande-
ment du Roy et à sa pourtraiture et semblancè, pour sur ce avoir avis
à la tombe que le roy ordonnera estre faite pour sa sépulture, etc. »
Ce projet n'eut pas de suite ; le tombeau du roi ne fut commencé
qu'en 1482, par Conrad de Cologne et Laurent Wrine (i . En 1480,
Michel Colombe lit encore une autre esquisse de tombeau pour Louis
Rohault, évoque de Maillezais, dans le bas Poitou.
A partir de ce moment jusqu'à L'année i5oo, les documents l'ont en-
tièrement défaut. Cependant, l'artiste était dans toute la force de son
talent: on est donc tenté de rapporter à celle période laissée dans
l'ombre les œuvres attribuées', sans preuves écrites, à Colombe, telles
que la Vierge d'Olwet du Musée du Louvre et le fameux Ensevelisse-
ment dn Christ de l'église de Solcsmes.
En i5oo, à l'occasion de l'entrée de Louis XII à Tours, il fit le modèle
d'une armure que devait revêtir un nommé Carreau, choisi pour repré-
senter le personnage de Turnus. le fondateur légendaire de la ville;
de plus, il donna le patron d'une médaille en or à l'elligie du roi. Un
exemplaire de cette médaille est conservé à la Bibliothèque nationale.
Il sculpta ensuite une statue de saint Maur qui se trouvait à Tours,
et un bas-relief de la Mort de la Vierge, placé dans la même ville, à
l'église Saint-Saturnin; ce dernier ouvrage, aujourd'hui disparu, passait
pour un chef-d'œuvre. Voici dans quels termes élogieux en parle un
écrivain du XVIe siècle (2) : « Je ne veux oublier de faire mention du
beau tableau d'icclle église, qui est le plus riche qui soit en France,
qui est le Trespassement de la glorieuse Vierge Marie, lequel tableau
est tout de marbre et est estimé par les bons maistres et ouvriers qui
ont veu ledict tableau le miculx fait qu'ils aient jamais veu, car ledict
tableau est fait selon le naturel, et diroit-on proprement qu'il ne reste
que la parolle, tant les choses sont bien faictes, ledict tableau est tout
painct d'or et d'azur: celuy qui le list s'appeloit Michel Colombe, estimé
le plus savant de son art qui fust en chrestienté, ledict tableau est tou-
jours ouvert aux bonnes lestes et ne se montre aultrement. »
De i5oa à ijo-, le grand artiste entreprit son œuvre principale : le
mausolée élevé, par ordre de la reine Anne de Bretagne, à François IL
duc de Bretagne, son père, et à Marguerite de Fois, sa mère. Ce monu-
'1 Peut-être ces deux artistes se servirent-ils du modèle de Colombe.
-'' Thibault Lenleignev, Décoration du pays et duché de Towaine, lb-il,
t" i:!. li.
l36 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
nient, érigé à Nantes dans le chœur de l'église des Carmes, a été trans-
féré, en i&tj, dans le transept sud de la cathédrale. Les figures de Fran-
çois II et de Marguerite de Foix, plus grandes que nature, sont couchées
sur un sacorphage de marbre blanc. Les pieds du duc sont appuyés
contre un lion, et ceux de la duchesse contre un lévrier. Trois anges
à genoux soutiennent un coussin sur lequel reposent les tètes des per-
sonnages. Le pourtour du sacorphage est décoré de deux rangs de sta-
tuettes posées dans des niches. Le rang supérieur repi'ésente, dans la
longueur, les douze apôtres, six de chaque côté; et dans la largeur,
à la tète, saint François d'Assise et sainte Marguerite, aux pieds, saint
Charlemagne et saint Louis. Le rang inférieur est occupé par des figures
de moines et de religieux de moindre dimension ; les vêtements de ces
fiarures sont en marbre noir, les tètes et les mains en marbre blanc.
Aux angles du monument, quatre statues debout symbolisent les vertus
cardinales: la Justice, la Prudence, la Tempérance et la Force.
Le dessin, l'ordonnance générale et l'architecture de ce superbe mau-
solée i sont dus à Jean Perréal, peintre et architecte, qui conçut et
dirigea la plupart des travaux artistiques entrepris pour Charles VIII,
Louis XII, Anne de Bretagne et Marguerite d'Autriche. La sculpture
des marbres se fit dans l'atelier de Colombe, à Tours, rue des Filles-
Dieu. Le maître, alors âgé de 70 ans, fut aidé par ses élèves, Guillaume
Regnault et Jean de Chartres : de plus, il employa, pour la partie déco-
rative, deux ornemanistes italiens dont l'un, Jérôme de Fiesole, colla-
bora à un grand nombre de ses ouvrages. Jean Perréal, dans une lettre
adressée, en iôii, à Louis Baranger. secrétaire de Marguerite d'Au-
triche, nous donne encore d'autres renseignements : « Monseigneur,
écrit-il, je vous ay envoyé le patron de la sépulture du duc de Bre-
taigne tout aussy qu'elle est faiste sans y adjouster ni diminuer tant
marbre blanc que noir. Les vertus ont VI piedz de hault. les gisants
XI et demy, les apostres deux piedz; ledit patron ay-je fait juste, vous
en povez parler bien au long; j'ay esté tousjours quant on la faisoit'ou
le plus du temps. Je l'ay posée en son lieu comme aultres foiz vous a y
conté... Michel Coulombe besongnoitau moizet avoit pour moizXXescus,
l'espace de sine ans: il y avoit deux tailleurs de massonnerie entique
italiens, qui avoient chacun VIII escus pour moiz l'espace de sine ans ;
on paioic tous fers asserez, tous oustilz, tous pollicemen, tous cymen.
Finallement la chose a esté s'y bien achevée, que je l'ay posée au lieu
désiré par ladicte dame Anne de Bretagne . et cousta à poser, tant pour
faire la voûte pour mettre les corps, que pour les engins, que pour
l'enrichir ung peu d'or, la somme de Ve soixante livres, car j'en ay tenu
1 On en voit un moulage au Musi edu Trocadéro.
de l'école française i'3;
le conte. » L'ensemble du tombeau, y compris l'achat des marbres, coûta
donc, plus de 5,ooo éeus, somme équivalente à environ 60,0000 francs
de notre monnaie.
Le monument de François II une ibis terminé, Michel Colombe passa
un marché avec la fabrique de l'église Saint-Sauveur de la Rochelle, au
sujet de l'exécution d'une Mise au tombeau. Dans ce contrat, il s'obli-
geait « à faire et enlever en pierre les pourtraicts et ymaiges ey après
déclairez ; c'est assavoir, Tymaige de Nostre-Dame, sainct Jehan
l'évangéliste, Marie Magdaleine, Marie Marte, Joseph Darmatie, Nyeo-
démus, avecques le gisant et tombeau dudit sépulcre, de la sorte et
manière que le cas le requiert et qu'il est accoustumé faire en tel cas,
de la grandeur et de telle pierre que sont faietz les ymaiges de la sépul-
ture ettrespassement de Nostre-Dame, de présent fait en l'église parros-
chal de Saint-Saturnin de Tours, et mieulx s'il est possible ». Le prix
convenu était de 280 écus. Cette œuvre subsista pendant cinquante
ans dans l'église Saint-Sauveur; elle a été détruite pendant les guerres
de religion.
Vers le même temps, Michel Colombe sculpta, pour le cardinal
Georges d'Amboise, un bas-relief en marbre blanc destiné à l'autel de
la chapelle du château de Gaillon. Ce beau bas-relief, représentant
saint Georges à cheval terrassant un dragon, est maintenant au
Louvre, après avoir fait partie, au moment de la Révolution, du Musée
des Petits- Augustins, où il servait de soubassement au tombeau de
Philippe de Commines. 11 fut longtemps attribué à Paul Ponce. La
publication des Comptes des dépenses de la construction du château de
Gaillon est venue faire justice de cette erreur, on y lit :
« A Michault Coulombe, sur le marché à lui fait pour la façon défaire
le saint Georges tailler et graver sur lcd. marbre, par certification de
Patris Binet, du a5e jour de février i5o8, pour ce cy, IIIe 1. »
Cette somme, considérable pour l'époque, témoigne de l'estime dont
jouissait l'artiste. Nous arrivons maintenant à la fin de la carrière du
sculpteur qui, malgré son grand âge, s'adonnait toujours à de nombreux
travaux. En i5io, il exécuta, pour la cathédrale de Nantes, le tombeau
en marbre blanc de l'évêque Guillaume Guéguen, prélat favori de la
reine Anne. La partie architecturale du monument existe encore dans
la chapelle Saint-Clair, autrefois chapelle de la Madeleine, où elle a été
retrouvée, en i883, par Léon Palustre, derrière de vieilles boiseries ;
malheureusement la statue a disparu (1).
En i5ii, Marguerite d'Autriche, voulant placer le tombeau de son
mari défunt, Philibert le Beau, et celui de sa mère, Marguerite de Bour-
(1) Gaigni ères nous a conservé un dessin de ce monument.
l38 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
bon. dans l'église qu'elle Taisait construire à Brou, envoya Jean Lemaire,
directeur de ses édifices, pour s'entendre avec Michel Colombe au sujet
de ces monuments funéraires. Jean Lemaire trouva le vieil artiste, âgé
d'environ quatre-vingts ans, fatigué et malade : « Mais, mande-t-il à
la princesse, le bonhomme rajeunit pour l'honneur de vous, madame
et a le cueur à vostre besoin autant et plus qu'il eut oneques à autre...,
je vous assure, madame, que vous ar.rcz un des plus grands chiefs
d'oeuvre qu'il fit oneques en sa vie. »
Michel Colombe ayant exécuté la maquette du tombeau de Philibert
le Beau, consentit, par une lettre datée du '3 décembre i5ii, à mener à
bonne fin le travail des mausolées, auquel devaient collaborer ses
neveux, Guillaume Regnault et Bastien François, et son élève, Jean de
Chartres. Désirant, sans doute, donner la preuve à Marguerite d'Autriche
qu'elle pouvait encore compter sur son savoir-faire, malgré son grand
ùge, il ajouta : « Ay taillé, de ma propre main, un visaige de Sainte-
Marguerite; et mon nepveu Guillaume l'a poly et mis en œuvre, dont je
fais un petit présent à ma dicte dame et lui prye qu'il lui plaise le rece-
voir en gré. » C'est une des dernières œuvres du vieux maître qui mou-
rut vers la fin de l'année 1.Ï12, laissant inachevé un retable, commandé
par la reine Anne pour l'autel placé en face du tombeau de François II,
dans l'église des Carmes de Nantes.
En dehors de tous ces ouvrages dont l'authenticité est certaine, on
attribue à Michel Colombe, comme je l'ai ditplus haut, la Vierge d'Oli-
vet du Musée du Louvre et Y Ensevelissement du Christ de l'abbaye de
Solesmes. La Vierge du Louvre, selon toute vraisemblance, est bien du
maître ; M. Gonse, dans sa Sculpture française, laisse subsister fort peu
de doute à cet égard. Quant à Y Ensevelissement du Christ, faut-il se
ranger de l'avis de Léon Palustre? Cette belle composition est évidem-
ment inspirée de l'école de Michel Colombe, mais elle peut être l'œuvre
de ses élèves, sans que lui-même y ait pris une part directe ; pourtant je
dois le reconnaître, les arguments de Palustre sont sérieux et méritent
qu'on s'y attache. Je ne parlerai pas de la collaboration possible du
sculpteur au mausolée du cardinal d'Amboise, dans la cathédrale de
Rouen, car, en l'absence de tout document, on en est réduit au domaine
des hypothèses.
Le Gi.w", AnnaleiUs hist., i858, p. 9-21. — Lambron de Lign;m. Recherches
hist.su> l'origine et les ouvrages de Michel Colombe, 1846. — A. Devii.le. Comptes
îles dépenses de l>< construction 'lu château de Gaillon, i85o, p. CXXIN, 1^9. — Ben-
j ami 11 Fii.i.ok, Poitou et Vendée, t. II. i865. — Eméric-David, Hist. de hi sculp.
franc., 1817-1872, p. iââ, i5'i. — Idem, Vie des artistes anciens etmodemes, 187 >,
p. 147-1. '19. — Antony Roulliet, Michel Columb cl ses œuvres Soc. des sciences
et belles lettres d'Indre-et-Loire 188V; • — Ch. Grandmaison, Doc. inêd. pour servir
à T hist. des arts en Touraine, 1870. p, i>> 1-1 ;i;i . — Idem, Slichel Colombe [Rénn,
DE i.Ï:o>i.i: i i: \\i use ri,,
des Soc. d s beaux-arts d s départ., 1887, p. -">-7s. — Bakbet de Jody, Descript.
des scuipt. du Moyen Age dt ta /•' naissun •■ du Louvi . 1876, p. .">ï. — \. Ramé,
Notes sur l'origine de Michel Colombe. (Bull, du comité des travaux hist. et sci
[883, ]>. i-">7). — L. Palustre, Mich l Colombe Gaz. des beaux-arts, ■■" pér.
t. XXIX, 1884, p. Jo6-.'|ig i't 5a5-53o). — Idem. La Renaissance en France, t. III.
i835, p. 76, 77-82, 85, 83-87, 117, i4É>, i43, 206-210. 291, 292. — E. Giracdet,
Les artistes tourangeaux, i885, p. 79-87. — L. Gonse, La sculpture française,
iBtp, p. ii4-65.
I olomhan André , sculpteur, architecte et peintre né il Dijon vers
1 \-\. Cet artiste aurait été chargé par Marguerite d'Autriche de diriger
les travaux de l'église de Brou de i5ia à [536. Certains affirment même
qu'il en fut le premier architecte : cependant, aucune preuve ne vient
corroborer cette assertion. André Colomban, comme architecte et
comme sculpteur, travailla sûrement à l'église de Brou ; mais on ne
peut désigner d'une façon certaine la part qui lui revient dans ce chef-
d'œuvre.
Rodsselet, Hist. de l'église royale de Brou, 182G, p. 116, 117. — Depery, Biogr.
des hommes célèbres du départ, de l'Ain, t. II. is'io, p. 247. — A Michikls, L'art
flamand dans l'est et le midi de la France, iN87,p. 232-207. — Bûchai., Nouv. diet.
des architectes franc., 1887, p. 129.
Colombier Pierre , sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle,
vivait ;i Montpellier, où il aurait exécuté, en I43+, les stalles de l'église
Notre-Dame-des-Tables.
Renoi'vif.r et Ricard, Des maîtres de pierre • I des autres ai tisles gothiques de Mont-
pellier, i 884, p. 61.
Commercy Jean de . Voir Jacqucmin Rogier .
Conrad, dit maître Conrad, sculpteur alsacien, travaillait, au
xv' siècle, à la décoration de la cathédrale de Strasbourg.
Conrad de Cologne Voir Cologne Conrad de .
Conrad de Strasbourg. Voir Strasbourg Conrad de .
Conrade Baptiste , sculpteur et potier vivant àNevers, au commen-
cement du xvii" siècle, reçoit 24 livres, en 1606, pour avoir fait une
ligure de terre et un lion de plâtre, lors de l'entrée dans la ville de la
duchesse de Mantoue.
Af-li. connu, de ffevers, CC. 260. — L'abbé Boitillier ; lire. somm. des archiv.
de Nevers, 187G ; série CC. p. 99.
Constantin de Jarnac. Voir Janine Constantin de .
Contrecœur ou Conteke Jehannin de . sculpteur d'origine
I^O DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
flamande, résidait à Dijon vers le milieu du xve siècle. En 1 442. il fut
chargé, avec deux de ses confrères, Guillaume Ami et Antoine Cléram-
bault, de chercher, en Franche-Comté, l'albâtre nécessaire au tombeau
de Jean sans Peur. En iî">4. les archives communales de Dijon le citent
comme ayant adressé à la municipalité une requête en modération
d'impôts, parce qu'il était, disait-il, « endebté en grande somme d'ar-
gent pour certaines pierres qu'il a pour faire ses ymaiges ». Il mourut
en 1 '|5().
An h. 11,111111. di Dijon, L. ti.'.o. — Bernard Prost, Une nouv. source de doc. sur
les artistes dijonnais [Gaz. </ s Beaux-Arts, 5e pér. t. IV, iSçjo, p. 56o). — De Gou-
yknun et Vallée, Inc. somm. des arch. comm. de Dijon, 1892, série L. p. 182.
l'oppin Antoine , travaillait, vers le milieu du xvie siècle, à la déco-
ration de la halle échevinale de Lille. En i55o, il obtenait 40 sous « pour
avoir tailliet les boucquetz de la maison des bouchiers ».
De La Fons-mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XV, 1862, p. 19g.
t'orbie Hugues de , sculpteur ornemaniste et architecte du
xive siècle, était occupé, vers i356, au château d'Escaudœuvres Nord :
il touchait alors 4 sous par jour. Plus tard, de i3;S à i3;)o. époque de sa
mort, on le retrouve maître des œuvres de la ville de Cambrai, aux gages
de 20 livres par an.
Arch. départ, du Nord. Registres relatifs au Hainaut, 11. 25i. — Arch. comm. de
brai. Compli s >i ta aille, n" 6. — Dehaisnes, Hist. de foi ' dans la Flandre, etc.,
i^vii. Documents, p. 388, (Î90.
Cordici* Nicolas , né en Lorraine vers i.Vij. se rendit très jeune en
Italie et y passa toute sa vie. Il se fixa à Rome, où, après avoir étudié
pendant quelque temps la gravure sur bois, il s'adonna à la sculpture et
devint élève de Michel-Ange.
Nicolas Cordier, surnommé Le Franciosino, exécuta de nombreux ou-
vrages, dont M. Dussieux, d'après Baglione, nous a donné la nomencla-
ture. Il sculpta pour le cardinal Baronius. dans l'église Saint-Grégoire,
une statue de sainte Sylvie et termina une statue de saint Grégoire, qui
avait été ébauchée par Michel-Ange. Dans l'église de la Minerve, il lit.
par ordre du cardinal Aldobrandini. un saint Sébastien et un petit
groupe de la Charité. Dans la même église, on lui devait aussi les sta-
tues couchées du père et de la mère du pape Clément VIII. On cite
encore de lui : sur la façade de Saint-Paul-des-Trois-Fontaines. les sta-
tuettes de saint Paul et de saint Pierre : au Vatican, sous l'horloge, un
grand ange soutenant les armes du pape ; à la sacristie de Sainte-Marie-
Majeure, un ange semblable tenant aussi les armoiries papales ; à
Saint-Agnès-hors-des-murs, une sainte Agnès placée sur le maître autel :
de l'école française i'ji
à sainte-Marie-Majeure, les statues de David, d'Aaron, de saint Atha-
nase et de saint Bernard. Enfin, il décora le confessionnal de Saint-
Sébastien-hors-des-murs, des bustes de saint Pierre et de saint Paul,
qui lui avaient été commandés par le cardinal Scipion Borghèse, et il
entreprit, pour le chapitre de Saint-J ean-de-Latran, une statue colossale
de Henri IV ; eette statue en bronze, représentant le roi debout, l'ut éri-
gée, en i(îo8, sur le mont Célio. Nicolas Cordier jouissait d'une grande
réputation et était, parait-il, très en laveur auprès des papes Clé-
ment VIII et Paul V. Il mourut à Rome, le a5 novembre 1G12.
Baguons, Le vile de pillori, seulptori et architetti, etc., iyôô, p. 108. — Nagler,
Kùnstler-Lexicon, t. 1(1, 1806, p. «•>.. — De Ciienivevikres et De Moktaiglon,
Abecedario de Mariette, (Arch. de l'art franc., t. IV, i855-i854, p. 4)-— L. Ddssiei x,
Les artistes français à l'étranger, iSyii, p. 462. — A. Bertolotti, Aiiixli francesi in
Huma, 1886, p. i58-i(io.
Cordonnier ou Cordonanîer Nicolas I , sculpteur et peintre,
appelé encore Nicolas « le Flament », vint s'établir à Troyes, où il tra-
vaillait de i4o-j à i4o(l. Faisant partie d'une nombreuse famille d'artistes
d'origine flamande, c'est lui qui le premier est cité dans les comptes de
la ville.
Cordonnier 1 Jacquet I), résidait aussi à Troyes, de 1^1» à i!\-2\). et
y exécutait différents travaux à la cathédrale et à l'église Saint-Etienne.
Cordonnier (Jacquet II), sculpteur et peintre de la même ville, fut
occupé assez longtemps à la cathédrale. Voici quelques extraits des
comptes de cette église le concernant :
t462-i463. — « Pour avoir faict III I ymages petis de Cayn et Abel en
Tune des pierres du portail XX s. »
1470-1471. — « Pour tailler en bois deux anges et ung sainct Pierre
pour faire patron et la faire d'argent pour ledict tableau (des reli-
ques) XV s. »
14H0-1481. — m Pour avoir faict ung crucefix de bois pour mooler et
faire ungaultre de cuivre pour faire le crucefiz de ladicte crois d'ar-
gent XX s. »
En i48'i, il collabora aux préparatifs faits par la ville, lors de l'entrée
de Charles VIII. De i4g5 à i4i><J, on le trouve employé à l'église de
Sainte-Madeleine.
Cordonnier (Nicolas II), sculpteur, peintre et peut-être aussi
verrier, fils du précédent; ses premiers travaux dans la ville de Troyes
datent de i^Sd. Il parait avoir eu surtout de la réputation connue peintre,
et les comptes le désignent habituellement sous le nom de « Nicolas Le
painctre » ; je ne m'occuperai ici que de ses ouvrages de sculpture.
1^2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
En i5oo, il participait aux travaux de décoration ordonnés par la
municipalité pour l'entrée de Louis XII; il exécuta à ce sujet une statue
d'Hector, placée à la porte de Belfroy, et des enfants destinés à orner
une fontaine. De i5oi ii i5o3, il fit. pour la cathédrale, trois statues de
saint Pierre. De i5o4 à i5o8, il fut employé aux fortifications de la ville
et à la tour de Belfroy. En idio, il sculpta une statue de saint Pantaléon
pour l'église du même nom. De idio, a i5ai, on le retrouve à la cathé-
drale faisant les « VII ymaiges pour les VII autelz députez pour les visi-
tacions ». Enfin, en i,">l><>. on lui devait, dans l'église Saint-Nicolas,
« une ymage de crucifix, une ymage de résurrection, une armoyrie du
pape... ». Nicolas Cordonnier, nommé prudhomme de son quartier et
député de la corporation des peintres, brodeurs et libraires de la ville,
vivait encore en i34o.
Cordonnier Jacquinot , sculpteur et peintre, gravait, en i5o4, une
tombe dans l'église Saint-Pierre de Troyes. En i5o<), il sculptait des
gargouilles de pierre, pour la chapelle des Rois, à l'église Saint-Panta-
léon. En l5i5, il faisait une statue de saint Eloi, qui fut posée sur l'autel
de la chapelle des Orfèvres, dans l'église de Sainte-Madeleine. Peut-être
Jacquinot Cordonnier est-il le même artiste que Jacquet II: il serait
alors parvenu à un âge assez avancé.
Cordonnier Etienne , frère du précédent, futemployé, en qualité de
tailleur d'images, aux apprêts des fêtes données, en i5oo, par la ville de
Troyes, pour la première entrée du roi Louis XII. En 1020, il travailla à
l'église Saint Pantaléon avec un salaire de ."> sous par jour. Il dut mourir
entre i.">i>j et i54o.
Alex. Assier, Les arts ei les artistes dans l'ancienne capitale de A' Champagne,
iN;ii.]i. ;c>. — A. Babead, Les prédécesseurs de François Gentil, 1879, p. 18. —
E. Socard, Biogr. des personn. de Troyi s ' du départ, de l'Aube, iSfyj, p. m. —
Natulis Ro.ndot, Les sculpteurs de Troyes Hev de l'uit franc., 1887, p, <><), 71, ~\-
;ii, 8o, 81 .
Cornalle ou Cornille Jean , était établi à Troyes au xvie siècle
En i52i-i522, il sculpta, sur une clef de voûte de la cathédrale, les armoi-
ries de Monseigneur Oudard Hennequin. aumônier du roi. Les comptes
portent :
« Pour avoir taillé les armes de Monseigneur l'ausmonier en la clef
de la dernière chapelle, à luy pour ce X s. t. »
« Et encor pour avoir taillé les armes de l'église en la clef de la
petite volte d'icelle chapelle VIII s. t. »
Archiv. dép. de l'Aube; G. i58j). — D'Arbois de Jibaiwille, Inv. somm. des
archives de l'Aube, t. I. 1869, p. 021. — Assier, Lesarts et les artistes dans l'ancienne
capitale tf< la Champagne, is7'i, p. çh. — \. Babeac, Les prédécesseurs de François
1)1. I.'ii ol E FRANÇAISE 1 J3
Gentil, 1*879, P- '8. — Natalis Ronpot, /-es sculpteurs de Troyes (/!- u de Fart franc,
1887, p. 87).
Comédien Pierre), sculpteur en bois et ornemaniste de L'école
roueniiaise. Mandé, vers le commencement du svie siècle, au château de
Gaillon, par le cardinal d'Amboise, il y travailla, jusqu'en i5i8, aux
stalles de la chapelle, avec Richard Guerpe, Colin Castille et Richard de
La Place. Ces stalles sont aujourd'hui à Saint-Denis.
A. Deviixe, Comptes de dépenses de la construction il" château de Guillon, i85o,
p. i.wvii, 5, 546,392. — A. de Champeaux, Le Meuble, t. I, r885, p. :35. — Ed.
Bo.nnaffé, Lemeubleen France auxvi' siècle, 1887, p. J5.
Corneille de Bavière. Voir Bavière Corneille de .
Corneille de Sept Granges. Voir Sept Granges Corneille de .
i ornie Frédéric , prend part aux travaux du palais de Fontainebleau,
de i.YJ- à i.'i'jo, à raison de la livres par mois.
L)e L aborde, La renaissance des arts etc., t. I, i85o, p. !joô — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I. 1877, p. i55.
Cornossa Giraud de), peut-être originaire de Cornuse, dans l'arron-
dissement de Saint- Amand Cher), vivait à Bourges vers i-j-j^- Un acte,
consigné au grand Cartulaire de Saint-Etienne de Bourges, lui faisant
remise de la mortaille, le désigne sous le titre de « magister simula-
crorum », maître des statues, des ligures, des images. M. Didron aine,
l'ait observer cpie cette qualification était unique jusqu'alors.
Didron, Bii/I. arcliéol., t. 11. p. 537. — lu Seigneur, Notes iur l'Hist. delà
scidpt. franc. d'Eméric-Bavid, [8*32, p. 001.
Coroier Jacques1*, collaborait à Arras, en r53a, à la décoration de
la nouvelle salle que le Conseil provincial d'Artois faisait construire
dans les dépendances de la Cour-le-Comte, ancienne résidence des
comtes de Flandre et des comtes d'Artois. 11 reçut 4 livres 1 a sous
« pour avoir laillié trois médales de pierre blanee, mises au pignon de
lad" chambre, sur la court, assr assavoir ung empereur, une empereix
impératrice et ung turc... ». Il exécuta encore sur le vieux pignon
« dix bestes ou marmousets » qui lui furent payées 4 sous pièce. U ne
leste aucun vestige de ce bâtiment qui, ruiné déjà vers lj5o, disparut
complètement à la Révolution.
Victor Advielle, Les ouvriers d'art et d'industrie à Arras ni 1532 (li'toi. des
Sir. des beaux-arts des départ., 1890, p. 212, 210).
Coroyer Pierre . sculpteur et peintre parisien de la première moitié
du xviic siècle, élail l'auteur des tombeaux que Sébastien Zamet, évêque
l44 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
et duc de Langres, avait fait élever, en i634, à son frère Jean Zaniet,
gentilhomme de la chambre du roi et maréchal de camp, et à son père,
Sébastien Zamet, financier célèbre vivant sous les règnes de Henri III,
de Henri IV et de Louis XIII. Ces tombeaux ont été détruits à la Révo-
lution .
PigaiMolde la Force-, Descript. histor. d la oilL de Paris, 1765, t. l\',p. a44-
— Millis, Antiquités nationales, t. I. 1790, chap. m, p. 3g. — De Gcilhermy, Ins-
criptions dt la Franct du Ve siècle au .\\mL, t. II [Doc. inéd. sur l'Hist. de France).
Cossart Jean , sculpteur-architecte de la fin du xve et du commence-
ment du xvic siècle, travaillait à Evreux sous la direction de Pierre
Moteau. En i4<)i- il toucha 100 livres pour avoir sculpté, sur la tour de
l'horloge de la cathédrale, les armes du Roi et celles du dauphin. En
i5o4, étant devenu maître de l'œuvre de la cathédrale, il fut occupé au
portail nord de cette église jusqu'en i53l.
Chassant, La tow rtogi d'Evreux, 18/14-1859. — Ch. Badcbal, Xouv.
ili'-j . 1 - o) hitectes français, 1887, p. 1Ô7.
i Osle Jean , sculpteur et peintre établi à Lyon, vers le milieu du
xvi' siècle, passe marché, en i548. avec les échevins de la ville, pour
des travaux à entreprendre, lors des fêtes données à l'occasion de l'entrée
solennelle de Henri II et de Catherine de Médicis.
Arch. comm. de Lyon, CC. 98?.. — G. Gdigne, In», somm. des arch. de Lyon,
t. III, 1S-7, p. 219. — F. Rolle, Arch. de l'art franc., --V1 série, 1. 1, 1861, p. 4 19-
( osterel Henrion , résidait à Troyes à la fin du XVe et au commence-
ment du xvie siècle. Vers l5oo, il sculpta, pour l'église collégiale de
Joinville, en Champagne, la statue en bronze de Henri de Lorraine,
évêque de Metz. Il représenta le prélat revêtu des habits sacerdotaux et
agenouillé sur sa tombe. Les sculptures en marbre du mausolée étaient
l'œuvre de Jacques Rachot. Ce monument ayant été saccagé en i~{)3, le
bronze en fut jeté à la fonte.
Bulletin du comité des arts et monuments, t. II. 1842-1840, p. 476. — F. Bolr-
qi'elot, Hist. d.i- la sculpt. et tirs "ris plast. ../< France, [846. — Revue des Soc. sav.,
ôe série, t. III, 1864, p. ^>-o. — Chacbry de ïroncenord, Mém. de I" S^r. d'agric.
comm., sciences et arts du départ, de la Marne, 1862, p. 279-380. — Do Seigneur,
Jfotes sut illhi. delà sculpt. franc. d'Eméric-Da\ id, 1862, p. 524.
Coteleur Jeande , sculpteur natif de Tournai, exécute, en i^'ji, dans
la cathédrale de Cambrai, le tombeau du chanoine Jean du Rosut : il
reçoit 44 livres pour son travail.
Jules Hoidov. Hist. artist. de la cathéd. de Cambrai, 1880, p. ''71.
( olelle Antoine . originaire de Namur, vint à Dijon, où il collabora
de l'école française 145
en i3<)7-i'i<)8, sous la direction de Claux Sluter, ;i la sculpture du loin-
beau de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne.
Archives départ, de la Cùte-oVOr; B. 4446- — Dehaiskes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., i8,S(i; Documents, p. 7.");).
< olillon Jean), taisait partie des sculpteurs employés, au xvie siècle,
au château de Fontainebleau. De i53jài54o, il recevait 7 livres par mois;
de i54o à i55o, ses gages furent portés à 11 livres. En i555, il était oc-
cupé, avec Jean Mathieu, « aux ouvrages de stucq qui estoient rompus en
plusieurs chambres dudit lieu, à raison de 8 sols par jour ». Les comptes
des bâtiments du roi l'ont encore mention, jusqu'en i56a, d'un Jean Co-
tillon, peintre et doreur ; il est possible que ce soit le même artiste.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i83o, p. 4"~>i ^ iS, !\:>.i, 444, J84,
490, 4'j^. 499- — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t I, 1877, p. [35, 192, i<)<>,
284; t. II, 1880, p. 3t, 4y, 5i, m, «7.
Couachon (René), sculpteur breton du cominenecmcnt du xvue siè-
cle. Le nom de cet artiste figure, avec la date de [623, sur une tribune
où sont sculptés les douze apôtres, dans la chapelle N.-D. de la Miséri-
corde de l'église de Pluvigncr arrond. de Lorient).
Rosenzweig, Statistique archéol. de i arrond. de Lorient; 1860, p. .">G.
Coulle iNicolasi, était occupé, vers le milieu du xvie siècle, à l'église
Saint-Gervais et Saint-Protais de Gisors. En i536, il sculpta, pour la
tour de cette église, des statues représentant le Christ et les douze
apôtres. On lit dans les comptes :
« Il a esté paie à Nycoullas Coulle, ymaginier, douze ymages en fasson
d'apostres, avesque l'yinagc de Nostre-Signieur, posées à la tour de
ladite église, estant de VIII à X sols la piesse, valent la somme de
LVIII livres et X sols. »
Il tailla également, pour la même tour, « les sept Vertus avesques sept
autres ymages ». En i.">4o, il lit « ung ymage qui a été mis sur le grant
portail de ladite église auprès de la tour qui fait l'amortissement ».
Enfin, de i552 à i554, il exécuta « les ymaiges des Trois Marie, mises
entor la tour neufve et portail de ladite église ». Les comptes de la
fabrique le citent pour la dernière fois en i556. Les oeuvres de Nicolas
Coulle, qui existent encore aujourd'hui, font supposer que l'artiste devait
appartenir à l'école des imagiers de Rouen.
De Laborde, Gisors, doc. inécl. tirés des arch. de St-Gervais et il*' St-Prolais
(Ann. archéol., t. IX, 1849, p. 206-212. — Du Seigneur, Notes sur l'Hist. île la
sculpt. franc. d'Emeric- David, 1862, p. 5i.8. — L. Palustre, La Renaissana en
France, t. Il, i8Sj, p. w:>.^
( oiiIohiIh'I Jean , sculpteur ornemaniste et maître maçon vivant à
IV' DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Paris, au xivp siècle, travaillait, en i364, au grand escalier du vieux
Louvre, sous la direction de Raymond du Temple, architecte de
Charles V. Il mourut avant i'3(>j.
Sauvai,, Hist. des Antiquité* deParis, i--\, t. Il, p. 2a. — De Clarac, Vescript.
ilu Louvre et des Tuilei ies, :855, p. ô;io. - A . Michiels, Revue unie, des Arts, t. XV,
1862, p. 201. — A. Berty, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. !, iSG(i, p. i5i.
i oiir<*iii;iull ou i oiissinaiiH Pierre , est cité, dans les comptes
des bâtiments du roi, comme touchant 10 livres par mois pour différents
ouvrages exécutés, en i536 , au château de Fontainebleau. En i.">|(>, il
sculpte le modèle en bois d'un vase, qui devait être fondu en métal pré-
cieux par 1rs orfèvres italiens établis à Paris à l'hôtel du Petit-Xesle.
De L.usoi'.uk. La renaissance des arts à la cour de France, t. I, iS.ïo, p. 591. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, P- "'"> J0"'> IO,i-
Cmii'dior Jacques , sculpteur ornemaniste, collaborait en Auvergne.
en i386, â la décoration du château de Riom, que faisait alors construire
le duc Jean de Bèrry.
A. de Champeaux, Les travaux d'art ex cutis pour '■"» de France, duc de Bcrry,
lNçi'l. p. .").").
Courtier Pierre , sculpteur en bois et ornemaniste, exerçait son art
dans la ville de Chartres au xvr siècle.
Herloison, Artistes Orléanais, [865, p. ig. — Béraru, Diet. bioyr. des artistes
franc, 1872, col, 18H.
i ourlait Jean , dit l'Espagnol, sculpteur-architecte résidant à Troy es,
était occupé, en i5o8, au jubé de l'église de la Madeleine, sous la con-
duite de Jean Gailde. En i5ia, il travaillait aux fortifications connue
maître des œuvres de la ville.
Assier, Comptes de la fabr. de l'église dt Ste-iladeleinc 'le Troyes, . s.">i. p. 55,
55. — Idem, Les arts et les artistes dans fane. cap. de la Champagne, 1S7G, p. Gg.
i mirloîs Charles , originaire de Nouàtre, petite ville de l'arrondis-
sement de Loches, était établi, au commencement du xvr' siècle, dans la
ville de Tours, où il habitait rue des Filles-Dieu, sur la paroisse Saint-
Etienne. Cet artiste nous est connu par son contrat de mariage, daté du
4 novembre 1008, dans lequel figure comme témoin Guillaume Regnault,
neveu et élève de Michel Colombe. Charles Courtois est encore men-
tionné dans un acte de vente passé le i5 juillet i5i5. Quoiqu'on ne puisse
citer aucune de ses œuvres, il devait jouir dans sa ville d'une certaine
réputation.
Ch. Grakdmaison, Doc. in> 1 poui servir à l'hist. des arts en Touraine, 1S70,
p. 211. — E. Giraddet, Les artistes tourangeaux, i885, p. < >"» .
DE L ECOLE FRANÇAISE I \~
Courtois Mathurin , était employé an château de Fontainebleau, où,
de i54o à i.">r>o, il exécutait, sous la direction du Primatice, plusieurs
motifs de décoration ; il touchait 14 livres de gages par mois.
Courtois Christophe , peut-être frère du précédent, travaillait avec
lui à Fontainebleau, à raison de 14 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts à ta cour de France, t. t. i85o, p. \-'<.
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. F, 1 S77, p. 1117.
Cousin Jean , sculpteur, peintre, peintre-verrier, dessinateur et gra-
veur né dans le village de Soucy, près de Sens, en i5oi, et mort vers
i58<). Aucune carrière d'artiste n'a été plus disculée que celle de Jean
Cousin. Comme peintre, on lui attribue, sans conteste, le Jugement
dernier du Louvre, provenant des Minimes de Yineennes, et le tableau
du Musée de Sens, portant l'inscription d'Eca prima Pandora. Comme
peintre verrier, on cite de lui, les vitraux de la cathédrale de Sens et
de la chapelle de Yineennes, qui existent encore aujourd'hui, et ceux
qu'on voyait autrefois, à Paris, dans les églises Saint-Gervais, des Ja-
cobins, Saint-Etienne-du-Mont, ainsi que ceux des châteaux d'Anel.
d'Ecouen, etc.
Au sujet de ses œuvres de sculpture, la question devient plus compli-
quée, et, malgré la tradition qui fait de lui l'auteur du tombeau de Phi-
lippe de Chabot, on se demande s'il faut reconnaître à l'artiste la qualité
de sculpteur. Deux opinions opposées sont en présence. Les uns veulent
que Jean Cousin ait sculpté cette statue de sa propre main ; ils s'appuient
sur le dire de Félibien et s'en rapportent à Taveau, avocat et procureur
du bailliage de Sens, qui a écrit, en iôja, à propos de l'artiste, son con-
temporain et son compatriote, qu' « il estoit entendu à la sculpture de
marbre, comme le tesmoigne assez le monument de feu admirai Chabot
en la chapelle d'Orléans, au monastère des Célcstins de Paris, qu'il a
faict et dressé et monstre l'ouvrage l'excellence de l'ouvrier ». Les au-
tres, au contraire, ne peuvent admettre qu'un artiste, produisant une
œuvre aussi admirable, s'en soit tenu là. « Le sculpteur qui a trouvé
cette pose, dit M. de Montaiglon, n'en était pas à son coup d'essai ; le
sculpteur qui a ciselé ce marbre en a taillé bien d'autres auparavant : il
avait déjà produit beaucoup d'autres ouvrages, car celle sûreté, celle
maestria d'exécution, jointe à une mesure et à une délicatesse aussi par-
faites, sont le fait non seulement d'un praticien consommé, mais d'un
homme dont, sinon l'unique, certes le plus grand génie est la sculpture,
dans tout ce qu'elle doit au don naturel le plus beau et à la science pra-
tique la plus exercée. »
On a attribué encore, il est vrai, à Jean Cousin, le tombeau «le Jacques
Brezé, dans la cathédrale de Rouen, le bas-relief de François de La
1^8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Rochefoucauld et J'Aime de Polignac, au Louvre, et, dans le même
musée, les bustes de François Ier et de Charles-Quint; mais toutes ces
attributions dues à Lenoir sont fantaisistes, aucune preuve n'est venue
les confirmer et on ne peut sérieusement s'y arrêter.
La note exacte dans ce débat a été donnée, selon moi, par MM. de
Montaiglon, Courajod et Gonse. Non, Jean Cousin n'a pas sculpté la
statue de Philippe de Chabot : il est seulement l'auteur de l'ensemble
décoratif du monument, exécuté postérieurement; les affirmations de
Taveau et de Félibien se trouvent ainsi expliquées. D'ailleurs, l'aspect
du mausolée que nous ont conservé Piganiol et Millin, et les deux Génies
funéraires ainsi que la Fortune, placés au Musée du Louvre, œuvres
inférieures à la ligure couchée de l'amiral, ne doivent laisser, à cet égard,
aucun doute Jean Cousin a donc bien été sculpteur, mais sculpteur de
talent moyen, et il ne peut être considéré comme un des grands maîtres
de l'école française.
Pigasiol de la Force, Descript. hisl. de l<> ville de Paris, 1 7<>-"> , t. IV, p. 204. —
Millin, Antiquités nationales, t. I, 1790, p. 56, pi. 12. — A. Lenoir, Musée des Mon.
franc., t. III, 180a. p. 101 : t. IV. p. i8o5. p. 4;, i56, 184. — P- Béclard, Revue
de l'Anjou et du Maine, 1857, t. II, p. i55, 162. — I>e .Montaiglon, Archives de
l'art français. Roc, t. V, t857-iS58, p. 55i-362. — F. Yillot. Notice des tableaux
du Louer::, i85S, p. S2-84. — A. Firmw-Didot, Etude sur Jean Cousin, 1872. —
Barbet de Jooy, Descript. des sculpt. du Moyen Age et de lu Renaissance du Musée
du Louvre, l^;<;, p. 67-71. ~ '• I-obkt. Quelques preuves sur Jean Cousin, 1881.
— L. Palustre, La Renaissance en France, t II, 1881, p. 142-145. — H. Monceaux,
L'art (?i du 5 mars et du I avril / s.s î . — .1. Goiffret, Revue de l'art français,
i884-'885, p. 57. — L. Courajod, Alex. Lenoir, son journal, etc., t. II, 1886,
p. iiis et suiv. — L. Gonse, L>< s ulpture française, i<Sg5, p. 119-122, 124, 125.
Cousin Jean , né a Pithiviers. travaillait, au xvie siècle, dans sa ville
natale. En 1079, ^ exécuta, pour l'église Saint-Salomon, une statue de
Saint-Manr, qui lui tut payée '3j sous G deniers. Il Ht aussi, moyennant
4 écus, une statue de saint Roch, avec des bas-reliefs représentant les
principaux épisodes de la vie de ce saint. Un peu plus tard, il était
occupé, dans la même église, à peindre le cadran de l'horloge. D'après
Léon Palustre, cet artiste serait le même que le Jean Cousin figurant
dans les comptes du château de Fontainebleau, entre les années i54o
et i55o, et recevant, en i563, 3.5 livres. « pour vente d'une pierre de
marbre » destinée au tombeau de Henri IL
De Laborde, La renaissanci des arts à !■> cour de France, t. I, i85o, p. 425,555.
— Idem, Les comptes des bâtiments du fui. t. I, 1877, p. 1117. — Herluison, les
artistes Orléanais, i865, p. 20.— L. Palestre, La Renaissance en France, t. Il, 18S1,
p. 80.
CousJm'îer Claude , dit de Chambéry, sculpteur et modeleur du
xvi siècle, probablement originaire de la Savoie, résidait à Lyon de
i546 ii 1-5.5.5. Il était au nombre des artistes travaillant, en [548, aux de-
DE L ECOLE FRANC USE
■V.»
corations ordonnées par la ville lors de l'entrée du roi Henri II cl de la
reine Catherine de'Médicis.
An h. comm. de Lyon; CI.'. i.V|S. — Natalis Rondot, Les sculpteurs île Lyon 'In
\iv au fcviit* siècle, 188/1, p. 34. — 'i. (joigne, Inv. somm. des arch. 'le Lyon, t. III,
1887, p. 217.
Cozier Claude , était établi à Lyon de i564 à i.">(>(>. Il collabora aux
apprêts des l'êtes données par la ville pour l'entrée du roi Charles IX.
C'est le premier artiste de Lyon qui, dans les comptes, est désigné
comme sculpteur ; la qualilieation dont on se servait jusqu'alors était
celle d'imagier.
Cozier Pierre , sans doute parent du précédent, exerçait également
son art à Lyon de i584 à i."><)u.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon 1/11 \iv" nu xwir siècle, i88'i, p. 07-58.
Cramoy [Etienne . Voir Carmoy Etienne .
Cramoy François. Voir Carmoy François.
Creslc iJacquemon , sculpteur-architecte de Lille, était chargé,
en i'3j)o, de la direction des travaux entrepris pour la ville.
Rkrard, Dict. biogr. des artistes français, 1873, col. 192. — Bauchal. Nouv. dict.
des architectes français, 1887, p. c44 ■
Crooï (Jacques), était employé au château de Fontainebleau, de i54o
à [55o, à raison de 10 livres par mois.
De Labordr, La renaissance des arts àla cour 'de Fronce, t. I, i85o, p. <ji8. —
Idem, Les comptes des bâtiments 'In mi, t. I, 1877, p. 192, 410.
{ 'i*o<*(g Jean, sculpteur du duc de Lorraine, sans doute d'origine
flamande, qualifié « ymageur et tailleur en pierre et bois », était établi
à Bar-le-Duc dès 1487. En 1490, il travaillait à la décoration de la
bibliothèque du palais ducat de Nancy ; les comptes du trésorier général
portent :
« A Jehan Crocq, ymageur, pour avoir faictes deux chaires de boys
pour le Roy, sept florins d'or XII II fr. »
En i.Wi-r.mj, il exécuta par ordre du duc René, dans l'église collé-
giale de Saint-Ceorges de Nancy, le mausolée de Charles le Téméraire.
Ce tombeau fut démoli en \-\ki; le corps du duc de Bourgogne en avait
été retiré, en ]55o, et rendu à la sœur de Charles Quint.
Crocq Martin1, peut-être lîls du précédent, résidait également à
Nancy, où il était occupé, en i54o, aux apprêts des fêtes données à l'oc-
IDO DICTIONNAIRE DES SCILITEL HS
casion du mariage de la princesse Anne, lille du duc Antoine de Lor-
raine, avec René de Ghâlons, prince d'Orange. En 104I, il collaborait,
avec Pierre DesMarets, à l'ornementation d'une fontaine élevée dans le
palais ducal. 11 dut mourir vers i545. La famille des Crocq était assez
nombreuse à Nancy, car. vers cette époque, on y rencontre encore un
peintre et un graveur de ce nom.
Arch. dép. '/' Ueurttie-el-Moselle ; B. 994, 996, 1007. — Arch. dép. de la Meurlhe,
Chambre des comptes de Lorraine; B. 7628. — H. Lepage, Le palais ducal de
Nancy, r85a, p. r>.a, J6, i85. — A. Jagqdot, /.'' sculpture en Lorraine, [liéun.
des ?o des beaux-arts d s ''':/<., iniss. p. 846, 8^8 . — Maxe Werly, Jean Crocq et
sa famille, 1897 Extrait des Mém. de la Soc. des l ttres, etc., de Bar-le-Duc, 5e série,
t. VI.)
C'riispoiiilere Jean , vivait à Saint-Omer à la lin du xive siècle.
En i3gi, il sculptait des statues de bois, destiné à la collégiale Notre-
Dame, et touchait 3o sous pour ce travail.
Arch. de Saint-Omer. Fonds de la collégiale N. D.: n° 2802. — Dehaisnes, Ilist. de
l'art dans laFlandre, etc., 1886, p. 3.ïo; Doc, p. 694.
Cueiiot François , sculpteur et architecte franc-comtois né vers 1G10,
exécute, vers io'36, les boiseries du chœur de l'église de Guyans-Venncs
Doubs . En 1667, on le trouve à Ghambéry avec le titre de sculpteur du
duc de Savoie ; cette même année, il sculpte, pour l'église de Belieu
Doubs . le retable de l'autel de la Vierge.
J. Gauthier, Dict. des artistes franc-comtois antèr. au xixp siècle, 1892, p. 7.
Cuevas ou Crueyas Jean , sculpteur et architecte de la fin du
xiv- et du commencement du xve siècle, né dans le Bas-Languedoc, était
établi à Montpellier, où il devint maître des œuvres de la ville. De i3Gj
à I4KJ. date de sa mort, il obtint vingt-cinq fois les honneurs du con-
sulat. Il eut un iils, Firmin Gueyas, qui lui succéda dans sa charge.
Renoevier et Ricard, Des maîtres de pi rre et aubes artistes gothiques de ilont-
pellier, • 1 S \ \ , p. 56 42.
t'uiio Noël , sculpteur breton du xvie siècle dont le nom est gravé,
avec la date de i58~, sur une croix de pierre sculptée, qui se voit à
Saint-Nolff, dans le Morbihan.
Rosexzweig, Statistique archéol. de l'arrond. de Vannes, iS6î, p \-.
C'iirlu Baudouin de , était au nombre des sculpteurs collaborant, en
i'3;/3-i3o4, à la décoration de la cathédrale de Cambrai.
Arch. dép. du Nord, Comptes de la fahr. de la calh. de Cambrai ; 56. — Dehusxes,
Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 188C, p. 2g5 ; Doc , p. 710.
DE LÉCOLE III vm:msi: ,5r
Cussel Guillaume . sculpteur-architecte et peintre du commence-
nient du xvi° siècle, aurait étudié d'abord en Italie. En i.">io, on le trouve
établi à Rodez, où il entreprend, en style ogival, la construction du clo-
cher de la cathédrale.
De Gaujal, Etudes hist. sur le Rouergue, i858-i85g. — V. Advielle, Les beaux-
arts en Rouevgue [Sôc. des lettres, sciences et mis de l'Aveyron, 1868). — Bion df,
Marlavagne, Luenih. de Rodez, 1876.
Cuveliei' ou Cavelîer Hugues, fut nommé, en 141)4. maître de
l'œuvre de la cathédrale de Sens, en remplacement de Martin Cliam-
biges, dont il était l'élève. Il travailla d'abord au transept nord. En
t5oi, il commença le portail et l'acheva en cinq ans. En r5o5, les
comptes en font mention comme sculpteur ; il recevait alors 70 sous
tournois pour avoir exécuté deux tabernacles. L'année suivante, il tail-
lait encore deux autres tabernacles et touchait 110 sous. En i5i'3, il
passa marché avec le chapitre au sujet de l'achèvement du portail
d'Abraham ; cet ouvrage fut terminé en i5i6, pour le prix de 722 livres.
Cuvelier se rendit aussi plusieurs l'ois à Troyes, avec Martin Cbambiges,
pour y faire entreprendre les travaux de la tour Saint-Pierre. 11 mourut
à Sens en i5i>(J.
Arch. dép. de PYonne;G. 11 41. u45. — Quamtin, Notice hist. sur ht construc-
tion de la ciiilt. de Sens, 1 s ', ■ > , p, :>;>, 26, 5o. — Larcher de Laverna, Histoire delà
ville de Sois, 184-.
t'uysel Girard de , maître maçon et « ymageur », résidait à Lyon de
i38oà i4o4.
Cuysel Guillaume de , sans doute frère du précédent, travaillait
également à Lyon de i386 à i3qo.
Natalis Hondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au xvm« siècle, 1884, P- '4i '5-
Cyberl Bartholomé , sculpteur ornemaniste du xive siècle, était au
nombre des artistes occupés, en i3~5, à la cathédrale de Cambrai ; son
salaire était de 5 sous par jour.
Arch départ, du Nord, Comptes de la fabr. de la cath. de Cambrai; n" 20. —
DeiiaisiNes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 2<)ô ; Dor., p. 554.
!■>'! DICTIONNAIRE DES ^CfLPTEVRS
JD
Datlii Simon , sculpteur ornemaniste établi en Picardie, refait, en
i '-h. ileux des stalles en pierre du chœur de l'église Saint-Pierre de
Roye, dans l'arrondissement de Montdidier Somme . Ces stalles
furent détruites en ijoa et remplacées par un ouvrage de menuiserie.
F. Bocrqcelot, Hist. de In sculpl. et des arts plast. en France, 1846. — H.
Di sevel et A. Gozk. /. s êglist ». • hdt aux ei beffrois de la Picardie et de l'Artois
[L'église de Roi/c, p. 8). — Du Seignecr, Noies sur l'Hist. de la seulpt. franc.
d'Eméric-David, 1S62, p. ~>io.
Dallein Jean . sculpteur en bois de l'école lorraine, était occupé en
i5i6, dans le palais ducal de Nancy, à la décoration du cabinet de la
duchesse Renée de Bourbon.
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy. 1862, p, 07. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en
France.au xvi» siècle, 1887, p. 77.
iinmbry Pierre] , dit le Marbreur ou le Marbreux, travaille, en i53G,
au château de Fontainebleau. :'i raison de i5 livres de gages par mois.
En 1. Vi."), on le trouve à Paris au nombre des sculpteurs qui collaborent,
sous la conduite du Primatice, à la partie ornementale du tombeau de
Henri II : il est alors désigné sous le nom de Pierre Mambreux.
Dnmbry Thomas . sculpteur et peintre, probablement frère du pré-
cédent, était employé, à Fontainebleau, aux ouvrages de peinture et de
stuc exécutés dans la grande galerie du château Les comptes portent en
l'année r536 :
« A Thomas Dambry. paintre et imager. pour avoir vacqué esdits
ouvrages, à raison de 10 livres par mois. »
De i.";4oà i55o, il recevait 12 livres.
De Laborde, La renaissance des art* à la > our di France, t. I. i85o, p. 58(3, 087,
588, 089, jo2, [2 ', 5i5. — Idem. Les comptes des bdlimi nts du roi, t. I, 1877. p. 98,
çp<i, 100, 101. 1 o-.>. 10"). io'i: t. II, 18S0, p. 120.
DE I. ÉCOLE FRANÇAISE T.V]
Oaniicn Martin , originaire de Guise, travaille à Laon au commen
cernent du xviie siècle. En iliiS, il s'engage, moyennant la somme de
<)o livres, à taire une table d'autel pour l'église de Montcornet Aisne .
La même année, il sculpte, dans l'église Notre-Dame de Laon, la tombe
d'un chanoine. Plus tard, on le retrouve à Sens et ensuite à Amiens, où
il achève, en 1620, le mausolée de M'' Adrien Pécoul, grand vicaire de
Tévèché. En 1621, il exécute dans cette dernière ville, pour le cloître de
l'abbaye de Corbie, un monument représentant VAssomption de la
Vierge. En 1626, il est encore à Amiens et termine un jubé dans l'église
de l'abbaye de Saint-Martin-aux-.lumeaux.
A. Dubois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, [862. — <1. Grammn, Revuede
l'art français, 1896, p. 103.
Dsiniiiiarlin ou l>:iiii|>iiiarlin Drouet de , sculpteur et architecte
du xive siècle, demeurait, en i365, à Paris, dans la rue de Joigny, près
delà porte Baudet. Il était occupé alors au vieux Louvre et y sculptait,
pour 8 livres tournois, une huisserie a voussure avec les armes de la
reine. En i3C>9, il se rendit à Bourges et entra, avec son frère Guy de
Danimartin, au service du duc Jean de Berry." En i38o, il fut mandé à
Troyes pour visiter, comme expert, la maçonnerie de la cathédrale, lui
i383, il fut nommé, par lettres patentes, maître général des œuvres du
due de Bourgogne et vint diriger à Dijon la construction de la grande
Chartreuse de Champmol. Eni384, il vérifiait, avec l'architecte Ray-
mond du Temple, l'état des travaux entrepris au château de Rouvres,
par ordre de Philippe le Hardi. En 1 38^, il travaillait au portail de la
Sainte-Chapelle de Dijon. Il resta en Bourgogne jusqu'en 1 3o,6 et fut
ensuite rappelé dans le Berry. Il prit une part active aux constructions
exécutées à Mehun-sur-Yèvre, à Poitiers, à Bourges, à Riom, à Lusi-
gnan, et il dut continuer les travaux du château de Coneressault Cher ,
commencés par son frère Guy ; ce château est aujourd'hui détruit. Drouet
de Dammartin mourut à Jargeau (Loiret, au mois de février i4i'i. 11
.laissa un fils, Jean de Dammartin, qui fut employé comme architecte ;i
la cathédrale du Mans et à celle de Tours.
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, P- ">~rl- — A. Berty, Topogr. Iiisl.
du vieux Paris, t. I, 18(16, p. 187. — Assier, Les arts et les artistes dans l'une.
capil. de la Champagne, 1876, p. 63. — Dehaisnes, Histoire de l'art dans la Flan-
dre,etc., 1886 ; Doc.', p. 602, (in. — A. de Champeal'x, Les travaux d'art exécutés
pour Jean de France, duc de Berry, 1894, p. 76-87, 200.
Dammarliii ou Dampmartiii Guy de), sculpteur et architecte du
xive siècle, frère du précédent, vivait à Paris et participait, en 1 365, aux
travaux du Louvre, sous la direction de Raymond du Temple. D'après
Sauvai, on lui devait, dans le grand escalier, la statue du duc de Bour-
I.V, DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
gogne ainsi qu'uneclef de voûte, où il avait sculpté, en collaboration de
Jean de Saint-Romain, les armes de Charles V et de Jeanne de Bour-
bon. En i ")-t>, il fut nommé maître îles œuvres du duc Jean de Berry.
En i'>~'3, il obtint le titre de valet de chambre, avec ioo francs de gages
par an; il résidait alors à Bourges, où il exécuta divers ouvrages pour
la cathédrale et pour le palais du duc. Vers [383, il dirigea la construc-
tion des châteaux de Mehun-sur-Yèvre et de Biom : il commença aussi
le château de Concressault Cher , continué, dans la suite, par son frère
Drouet. A la même époque, i! se rendit à Poitiers et entreprit, toujours
pour le duc de Berry, la restauration du palais i qui avait été brûlé
parles Anglais en i'3|ô: il touchait alors 20 sous par jour de salaire.
Dans cette ville, de [385 à 1 3ao, il édilia encore la grosse horloge pour
le compte de la municipalité. Enfin, on lui attribue aussi une part dans
les travaux du château de Lusignan.
Ëauval, Hisl. 'lis Antiq. de la ville de Paris, 1724, t. II, p. ■:>'<. — A. Michiels,
Re». univers, des Ails. t. XV, > Mi- , p. 25i . — A. Hkrtv, Topogr. hist. 'tu vieux Paris,
t l. 1 866, p. r5o. — Dehaisnes, Hisl. 'I' l'art dans lu Flandre, ele . p. ^S.'j ; Doc,
p. 611. — h. Coi rajod et Marcoi . Musée de sculpture comparée, Catalogue raisonné,
1892, p '>-■ — h. Gonse, l'Art gothique, 1890, p. -'711. 292. 294, 295, 438. — klem,
La Sculpture française, 1895, p. 22. — A. De Champeaux, Les Travaux d'art exécuté
pour Jean de France, duc de Berry, 1894, P- i- 6, >o, 1 1, .">, 19, 4g, •""• 53, ">7, 6
64, :■"'. ;'i- t"'- 86, 88-90, 9_>, ij», 200, 201.
iianiofle Jean , dit Regnard, résidait à Dijon au XVIe siècle. En
i.")jS, il collabora aux décorations faites dans la ville lors de l'entrée
du roi Henri II. En i55o, il s'obligea, moyennant 20 cens, à tailler
pour l'entrée du duc d'Aumale. gouverneur de la province, trois statues
de bois « représentant trois preulx, assavoir : Alexandre le Grant, Cy-
pion et Josué ». En 10G1 , il fit quatre colonnes aux armes de la ville et
sculpta les statues de sainte Marthe et de sainte Madeleine, destinées au
maître-autel de la chapelle de la Maladrerie.
La même année, il reçut 100 sous tournois pour avoir réparé le
« Dieu de pitié » de la grande place Saint-Jean, la Vierge « qui est en
l'aultel et crois du Morimont » et enfin le crucifix de la place de la
Sainle-Chapelle. Il mourut en i.">(iv.
Arrh. comm. de Dijon; E. 17, fol. ii'i, fol. 117; I. .ïi ; L. 1Ô7, fol. 187; L. 7>sc>,
fol. ."m ; L. 442, fol. 180. — De Godvenain et Vallée, Jnv. somm. des arch. de Dijon,
t. II. 1880, série E, p. 6; t. III, 1892, série I, p. 17; série L, p. \\. Ii5, i53.
Dninvcii Jean), sculpteur en bois de l'école lorraine, était occupé.
en i55o, au palais ducal de Nancy.
II. Lepage, Le Palais ducal de Nancy, i8.V>, p. 56. — Ed. Bon.vaffk, Le meuble
en France au xxi° siècle, 1887, p. 77.
1 Peut-être Guj de Dai artin est-il l'auteur îles statues qui ornent la célèbre
cheminée de la grande salle de ce palais.
DE I. ECOLE FRANÇAISE !.>.>
It;i m/ois Jacques), travaillait au château de Fontainebleau de i.Yî-
à l54o; il touchait [3 livres par mois pour ses gages.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, 1. 1, i85o, p. 4o3. — [dero,
les Comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. t55.
Dancoiii'l Jean . sculpteur ornemaniste de la ville de Cambrai.
Les comptes le citent, en i55o-i55i, pour avoir exécuté des moules en
pierre servant à fondre des jetons et des méreaux.
A. Durieux, Notes sur 1rs artistes cambrésiens [Réun. '1rs So<-. des beaux-arts des
départ., 1888, p. 385).
Dniiel 1 Jeani, sculpteur en bois et ornemaniste de la fin du xv siècle.
vivait à Saint-Omer et travaillait, en iloo. aux stalles de l'abbaye de
Saini-Bertin. Il eut un fils qui devint maître des œuvres de la ville.
Disevel et Gozé, Les églises, châteaux et beffrois de la Picardie et de l'Artois, i858.
Danis Bacehus , établi, au xvic siècle, dans la ville de Cambrai, était
occupé, en i5a6, à la cathédrale, avec un autre sculpteur nommé Séverin
Titre ; les comptes de la fabrique disent en effet :
« Le XIIe jour du mois de mai XVe XXV fut marchandé à Sévering
Tiltre et à Bacus Danis tailleurs de pierres de ceste ville de faire et
parfaire une œuvre déclarée au long sur une devise et patron pour les
huisseryes du chœur .. . »
Le dessin de cet ouvrage était dû au peintre Jean Bellegambe.
Jules Houdoy, Hisl. artist. de lu cath. de Cambrai, 1880, p. :>n.
Dankni't Jean , résidait à Lille, où il modelait, vers 1468, pour
riiùpilal de la ville, deux statues en terre représentant, l'une, saint Jean,
et l'autre, saint Clément.
Archives hospitalières de la ville de Lille, n° .'|5|i!i-
Diimiollo (Guillaume), né vers la fin du xvc siècle, vivait, en i5i5,
dans la ville de Cambrai. A cette date, les comptes des exécutions testa-
mentaires de la cathédrale font mention d'un payement en sa faveur de
10 livres 3 sous tournois « pour avoir fait ung patron pour ung épitaphe
de S'-Druon et avoir encoinmenchié l'ouvraige ». Cette image de saint
Druon était destinée à orner la tombe d'un chanoine, dans la chapelle
Saint-Laurent. En l'ni, il sculpta « ung petit épitaphe de pierre de deux
pies de hault ayant l'ymage Nostrc-Daine et Saint-Gilles », pour le tom-
beau d'un grand vicaire du nom de Gilles Oston; il reçut a'| livres pour
ce travail. En 1026, il toucha 33 livres 5 sous C> deniers, comme ayant
fait un « piteux Dieu et Pilate ». dans le cloître de l'abbaye du Saint-
Sépulcre.
l56 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Les archives de la ville de Cambrai citent l'artiste une dernière l'ois.
en i5o2-i553, voici à quelle occasion: le 18 janvier i55o, Jean de Bove,
bailli de Marcoing, ayant arrêté arbitrairement un certain Jean de
Tournay et ayant été condamné, pour usurpation de pouvoir, à payer
une amende de 3oo florins et à faire exécuter, en bronze, deux person-
nages qui devaient être mis au-dessus de la porte latérale gauche de la
grande halle de l'hôtel de ville, on chargea Guillaume Dannolle de
sculpter, en bois, les modèles de ces statues. Les comptes portent :
« A Guillaume Danolle, tailleur, pour avoir faict et tailliet en bois
deux imaiges, assavoir une justice et ung pryant qui sont les patrons
pour faire de cuivre la réparation de Jehan de Bove, luy a esté payé par
marchet à luy faict XL 1. t. »
Ces deux figures furent enlevées en ij86, lors de la restauration de
l'hôtel de ville. Pendant la Révolution, on les transporta ;i Douai, où
elles servirent à la fonte des canons. Les deux modèles en bois ont été
retrouvés et sont déposés aujourd'hui au Musée de Cambrai.
Dannolle Jean , fils du précédent, travaillait également dans la
ville de Cambrai. En i546, il relit, dans la cathédrale, un saint Sébastien
placé sur un tombeau et plusieurs images ornant un autel dans le bras
gauche du transept. En i.">48, il collabora, avec son frère Robert, à la
décoration de l'hôtel de ville. Les deux artistes touchèrent 4° florins
« oultre le marchet à eulx faict et pour toute récompense et amende-
ment de l'ouvrage par eulx faict, tant de huisserie, fenestres et aultres
parties qu'ils ont faict approuver par gens congnoisseurs ».
En i55i, Jean Dannolle répara, dans la chapelle Sainte-Anne de
l'église Notre-Dame, une statue de Saint- Jean-Baptiste. En 1 554, il
sculpta, moyennant 4'»° livres, « ung épitaphe » pour la tombe d'un
chanoine nommé Jean Maloé et une Notre-Dame des Sept-Douleurs. En
i555, Jean de Courouble, docteur en théologie et chanoine de la cathédrale,
ayant ordonné, par testament, défaire une table d'autel dans la chapelle
Sainte-Elisabeth, où il devait être inhumé, le travail fut confié à Jean
Dannolle qui exécuta deux anges de chaque côté de l'autel, sur lequel
il plaça un retable en albâtre orné d'un grand nombre de personnages,
le tout pour le prix de 5oo florins. De i556 à i55<), il entreprit la clô-
ture du chœur de la chapelle Notre-Dame-de-Gràce, qui lui fut payée
i.35o livres, sur un legs de François de Raisse, seigneur de la Hangci ie.
En i.V'n, il aida son frère Robert dans les travaux de l'hôtel de ville :
les deux artistes furent chargés de sculpter la partie ornementale de la
bretèque i qu'on était en train de reconstruire devant la chambre de
1 Terrasse du haut de laquelle se faisaient les publications légales.
DE L ECOLE FRANÇAISE l5^
Paix. En 1 566, Jean, Robert et Jérôme Dannollese partagèrent j3olivres
pour avoir fait le monument de Me Jean Happe, archidiacre d'Anvers.
Les comptes font encore mention de Jean Dannolle en i5o,/J; il était
alors employé à lever le plan de la ville de Cambrai. Il dut mourir peu
de temps après.
Bhimiollc Robert . frère de Jean, collabora à une grande partie des
ouvrages exécutés par ce dernier. En i5(8, il sculpta dans « la cha-
pelle de paix », à l'hôtel de ville, « des armoyrics et trois culz de
lampe » ornés de « foeuillaige, et aultres besognes ». La même année,
il loucha 108 livres tournois « pour avoir taillié une queminée (che-
minée] semblable à une de l'hostel Sainet-Andrieu en le... maison de le
ville », dans la chambre des échevins. En [56a, il éleva, dans la cathé-
drale, le tombeau du chanoine Jean Soudan. En i565, il reçut 5o livres
pour une image d'albâtre posée sur l'autel de la chapelle du palais de
l'évèque, au Cateau-Cambrésis.
Ihinnolle (Jérôme , pelit-fds de Guillaume, travaillait, en i5j«j, pour
le compte de l'évèque de Cambrai. En i(ioo, il était occupé à la cathé-
drale et recevait -j \ livres « pour avoir refait une ymage et un povre et
raccommodé plusieurs pièces à la table d'autel de Ne-Dame-la-Grande
et refait et collet le pied de St Christophe avec le pupitre du trin (lutrin)
où on chante à l'épilre ». En i6o.">, il fit des moules à fondre des balles
pour l'artillerie de la ville. En 1612, il sculpta à l'hôtel de ville, dans
la salle d'assemblée de l'échevinage, une statue de saint Léonard, qu'il
peignit ensuite à l'huile.
Jérôme Dannolle n'est pas le dernier artiste de ce nom établi dans la
ville de Cambrai ; on cite aussi un Claude Dannolle qui devait être le
frère de Jérôme et qui participait, en i6i5, aux travaux de la cathé-
drale.
Lefèvre, Matériaux pour l'hist. des arts dans le Cambrésis, 1870, p. 25, 54, 35. —
Jules Hocdov, Eist. artist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. :ii), 120, 218, 219, 222,
2."),"), 254, é,.77, 282, a85. — A. Dorieox, Les artistes Cambrésiens du iv au xiv siècle,
1874, p. '><), 70, 75. — Idem, La famille îles Dannolle (Béun. îles Soc. îles beaux-
arts îles départ., 1884, p. 61-72). — Idem, Notes sur lesarlisles Cambrésiens Réun.
des Soc. îles beaux-aris des dép.', 1888, p. 584, 585, 4o4-4oG, 43o).
Dniivin Denis), sculpteur de la première moitié duxvne siècle, dont
le nom est gravé sur une crois de pierre qui s'élève au milieu du cime-
tière d'Epiais-lès-Louvres !Seine-et-Oise ; cette croix, d'un travail
remarquable, date de l'année i645.
De Guilhebmv, Inscriptions île la Frana 'lu v siècle an \vin(',t. Il, 1875, p. 602,
I>'j.-> (Doc. inéd. sur 1,'llist. de France).
lOO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Diircbe Miche] . sculpteur en bois de la ville de Noyon, passe un
marché en i5( 5, avec le chapitre de la cathédrale, au sujet de divers
ouvrages à exécuter dans celte ctrlise.
Dk la Fo.ns-Mêlicocq, Les artisti s lu Nord de /" Frana , 1848, p. -■>.
Diironl Jean . sculpteur établi à Amiens, de i54<> à 10-8, reçoit
1 écu 10 sous pour un Ecce Homo placé sur le buffet de la chambre du
Conseil, à l'hôtel de ville.
V Dibois. L'œuvre de Blassel, sculpU ur amii nois, 1862, p. 12.
Dauché Daumars . sculpteur ornemaniste, travaillait, en i386, à la
décoration du château de Riom. en Auvergne, pour le compte du duc
Jean de Berry.
A. de Chajipeaox, Les travaux d'art I le France, duc di fi
is:iï. p. ''■■
BïHiicy Jacquemart , vivait à Lille, où on le trouve occupé, vers le
milieu du xve siècle, à la décoration du boulevard de la ville.
Delà Foss-Mélicocq, Revu universelle des Arts, c. XV, 1862, p. 107.
Ihuii'imon Jean . sculpteur en bois et maître menuisier demeurant
à Bordeaux dans la première moitié du xvne siècle, était au nombre des
artistes engagés au service du duc d'Epernon. En i63a, il exécuta,
moyennant 200 livres tournois, un autel pour l'église Sainte-Biaise de
Cadillac. 11 fut aitlé par son fils Jean, sculpteur comme lui, qui devint
plus tard professeur à l'Académie Royale de peinture et de sculpture de
Bordeaux. Daurimon père mourut en i65o.
Ch. Braquehaye, Rêun. des Soc. à e-arls des départ., iSSî, p. 465, '17».
i;"). — [dem, /, s artistes du duc d'Epernon, 18S8-1897, p. 255-2.Ï7.
Dauten Pierre . collaborait, en 1012, à la sculpture du grand portail
de la cathédrale de Rouen, construit par Roullant Leroux.
Archives départi mi ntales de la Seine- Infêriew ; G. •"> : î .
I>sivi Jean . sculpteur-architecte, établi à Rouen à la fin du
xme siècle, était qualilié, en 1278, citoyen de la ville et maître de
l'œuvre de la cathédrale. Il construisit le portail nord de cette église,
dit portail des Libraires, et sculpta, sur le tympan, le bas-relief des Bons
et des Méchants. On lui attribue aussi, mais sans preuve, la chapelle de
la Vierge, commencée, en i3o2, sur l'ordre de l'archevêque Guillaume II
île Flavacourt.
A. Deville, Rcbui des architectes de b> calh. ri R . 1848, p. 1-, 18, 19.
— L>l Seigneur, Notes sui I Hist. de la scidpt. franc. d'Eméric- David, 1862, p. Soi-
— L'abbé Cochet, Répert . archeolog.de la Seine-Info" rieure, 1871, col. 420-421;.
DE L ECOLE FRANÇAISE loi)
David Jean), sculpteur du xrve siècle, aida ses confrères, Pierre
Roye et Jean de Sànholis, dans L'exécution du tombeau ii\> pape Clé-
ment VI, érigé, en i35i, dans l'abbaye de la Chaise-Dieu, en Auvergne.
Eug. Muntz, Les tombeaux des papes en France Gaz. des beaux-arts, :>.' pér.,
t. XXXVI, 1887, p. 365-387).
David (Honoré), sculpteur provençal, travaillait à Toulon dans la
première moitié du xvir siècle.
Cli. Gihodx, Revue de l'art français, 189a, p. 98.
David de \ ailiers. Voir \ illiers David de .
B*n\ iiiiion Pierre . figure sur le registre des dépenses occasionnées
par l'entrée solennelle de François I>r à Tours, le 21 août i5i<>.
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. im.
Deeamps llance , est qualifié « tailleur d'yinaiges, demourant à
Châlons », dans une lettre de rémission qui lui est accordée, en novembre
i5'j(i, après un meurtre qu'il commit sur un cerlain Pierre de Reims. Le
nom de cet artiste ne nous est connu que par ce document.
J. Guiffrey, Nowo. Areh. de l'art français, ae série, t. I, [879, p. 55-59.
Deele (Adam), sculpteur-architecte du xvie siècle, était occupé, en
i548, aux fortifications d'Amiens. En 154;), il exécuta sur deux courtines
les armoiries du roi et celles de La ville ; on trouve, en effet, à cette date.
mention d'un paiement en sa faveur « pour faire et tailler en pierre de
Faloize deux grands escussons, L'un des armoiries du Roy et l'autre des
armoiries de la ville pour mettre aux deux courtynes du bolvert de la tour
de Guyencourt ». L'année d'après, il compléta la décoration de cette tour
par la sculpture de quatre nouveaux écussons et de deux IL couronnes.
11. Dusevel, Rech historiq. sur les ouvr, exéc. ,1 Amiens pendant les xtv*, xve et
xvi° siècles, [858. — A. Dubois, L'œuvrede Blassel, sculpteur amiênois, 1862, p. 108.
— Ch. Bauchal, Nouveau dictionnaire des architectes français, 1887, p. i58.
Deeuei'S (Antoine), sculpteur provençal, travaillait à Toulon dans la
première moitié du xvne siècle.
Cii. Ginoux, Bévue de l'art français, 1892, p. 99.
DH'reiine Jacques , sculpteur ornemaniste et tailleur de marhre,
établi à Douai au xiv° siècle, passe un marché, en novembre i'3'j5, en
collaboration d'un de ses confrères, Jean Harbouillet, au sujet de l'exé-
cution du lomlieau d'un bourgeois delà ville, nommé Guillaume Catel;
le prix de L'ouvrage était fixé à I11 livres. On rencontre encore, dans les
archives du Nord, un Jacques le jeune ou Jacquemart le marbrier, qui,
l6o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
en i344, s'engage à sculpter une tombe et, en i'34'j, restaure plusieurs
monuments dans le cloître de la collégiale Saint-Amé de Douai ; il est
possible que ce soit le lils de Jacques Defrenne.
Arch. de Douai, série FF. Actes passés devant échevins ; années iôa5-i544. —
Arch. départ, du Nord. Fonds de la collégiale Saint-Amé; registre n° 849. —
Dehaiskes, Ilisl. de l'art dans la Flandre, 1886, p. 204, 206, 216 ; I)oc, p. 261, a(î.î,
347, 3.">4. — F. Brassant, Souvenirs de la Flandre Wallonne, t. XX, 1880,
p. 55-64-
DH'romoiit Pierrel, entreprend, en 1621, différents travaux dans
l'église du prieuré de Saint- Valérien, àChâteaudun. Le contrat passé par
l'artiste, porte qu'il doit l'aire, moyennant la somme de 3S livres, « trois
piramides qui auront chascune quatre estages au dessus dumaistre-autel
de l'église de Saint- Valérien ; item mettre sur chacune des petites pira-
mides qui y sont à présent un vase de diverses façons et sur les trois
premières, sur celle du milieu une ymage du crucifix au pied duquel une
ymage de la Madeleine, sur celle du costé droit une ymage Nostre-Dame
et sur l'autre une ymage saint Jehan ».
Arch. départ. d'Eure-et-Loir, E. 3.3o4- — L. Merlet, Inv. somm. des arch.
d'Eure-et-Loir, t. II, 1886, p. 422.
Dohainc (Nicolas), sculpteur d'origine flamande, résidait à Dijon et
y travaillait, en i386, au tombeau de Philippe le Hardi, sous la direc-
tion de Jean de Marville. Les comptes des ducs de Bourgogne disent :
« A Claux De Haine, ouvrier et tailleur d'images, lequel mon dit sei-
gneur a ordonné pour ouvrer de son mestier pour ses gaiges qui sont de
VI gros par jour, c'est assavoir pour IVXX et VI jours qu'il a ouvré en la
dicte sépulture et besoingne par l'ordonnance de Jehan de Marville, dès
le XXVIII jour d'août mil CCG IIII" et VI. »
On cite encore un Nicolas de Hans qui, mandé de Tournay, en i386,
par le duc Philippe le Hardi, se rendit d'abord à Gand, et de là à Dijon,
pour exécuter des statues de pierre destinées à la Chartreuse de
Champmol. On lit dans les archives :
« A Nicolas De Hans, tailleur d'ymages, pour don à lui fait par mon
seigneur ceste fois de grâce espécial, en recompensation des missions et
despens que il fist à suivre mon dit seigneur de Tournay à Gand et par
aler dudit Gand à Dijon pour faire pour mon dit seigneur certains
ymages de pierres que il fist du commandement de mon dit seigneur,
par mandement d'icellui donné III d'Aoust CCG MI" et VI. XX fr. »
Il est fort possible que Nicolas De Hans soit le même artiste que Nico-
las Dehaine, car bien souvent dans les comptes de l'époque, on voit le
même nom écrit de diverses façons.
Arch. départ, de la Côte-d'Or; B. i465, 44 2<> . — Dehaisnes, Hist. de l'art
dans la Flandre, etc., 1886, p. 124, 4>jy> 5i5;Doc, p. (i32, 638.
m: I. ÉCOLE FRANÇAISE ifll
Helmut- Amand , sculpteur d'origine flamande, était au nombre îles
artistes qui collaboraient à Dijon, de i385 à i38j, sous la conduite de
Jean de Marville, à la sculpture du tombeau de Philippe le Hardi ; il rece-
vait i franc par semaine pour son salaire.
Deliane (Lieslvin), frère du précédent, travaillait également à Dijon,
de i384 à i388, au tombeau de Philippe le Hardi, à raison de 3 florins par
semaine.
Arch. départ, de la Côte-d'Or; B. 44a6, 4-1^9. 443' • — Dehaisnes-, Hist. île l'art
dans la Flandre, etc., i88(i, p. 012, ,ïiô; Doc., p. 6s5. fi.ïS, <S4ô, C>\-.
Dehors, sculpteur-architecte du xvr siècle, né à Châtillon-sur-Seine,
exécute dans cette ville, en 103;, une Mise au tombeau placée dans
l'église Saint- Vorles.
Gh. Bauchal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. r6i.
Delabarrc (Gervais), sculpteur et peintre né au Mans dans la
deuxième moitié du xvr' siècle, travailla d'abord dans sa ville natale et
sculpta, dans la cathédrale, un Saint-Sépulcre qui tut détruit en 17; (3-
Il alla ensuite à Angers, où il exécuta, en i5q3, les deux autels qui enca-
draient autrefois le grand autel de l'église Saint-Serge. Os autels étaient
enterre cuite; pour le premier, il modela une Mise an tombeau repré-
sentant Nieodème et Joseph d'Arimathie ensevelissant le Christ, aux
pieds duquel se trouvait le donateur, à genoux, revêtu d'habits religieux,
et autour, la Madeleine et les douze apôtres; pour le second, il lit la scène
du Tripassement de Notre-Dame et se figura lui-même dans un person-
nage qui soutenait la tète de la Vierge en détournant le visage, geste
expliqué, parait-il, par ce fait que l'artiste appartenait à la religion
protestante.
En 1619, Delabarre était à Poitiers quand il fut appelé pour entre-
prendre la construction du maitre-autel de l'église du Puy-Notre-Dame
(arrond. deSaumur . Le 3 3 septembre de la même année, il passa un marché
avec la fabrique, par lequel il s'engageait, moyennant 3,000 livres, plus
3(5 livres pour le pot de vin et les dépenses de voyage, à « construire,
piire etbastir de neuf le grand autel de l'église et le rendre tout estofle,
fors qu'il ne debvoit fournir de pierre ». Cette œuvre fut terminée ii latin
de l'année 1621. On rencontre encore trace de l'artiste en 1642, époque
où il louchait jo livres tournois pour des travaux exécutés au compte
de la reine Anne d'Autriche.
Arch. départ de Maine-et-Loire; G. 2197. — A. Lenoir, Musée des Monum.
franc., t. III, 1802, p. 120. — D. Piolin, Hisl. de l'église du Mans, t. Y, p. 621 ;
t. VI, p. i5y. — Chardon, Le sépulcre de la cath. du Mans (Bull, de la Soc d'agr.
sciences et arts de la Sarthe, %' série, t. XI, 1869, p. 279,280;. — -tu., Dict. crit. de
I(V2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
biogr. et d'hist., 187a, p. 116 (art. Barre G. de la). — C. Port, Inv. somm. des
arch. dt Maine-et-Loire, 1880, p. 278. — Idem, Les artistes angevins, 18S1, p. e,o,
525.
Delaborde Mathurin , sculpteur et architecte de la ville de Char-
tres, est mandé à Dreux, en i.">3o, pour visiter les travaux de l'hôtel de
ville, lui i535, il se rend à la Ferté-Hernard, où il est nommé maître de
l'œuvre de l'église, avec - sous de salaire par jour. De i535 à i544j il fait
les voûtes, les bas-reliefs sculptés des chapelles absidales et le bas chœur
méridional de cette église. On lui attribue aussi la porte sud du château
de Courtenvaux, et on croit également qu'il a travaillé à l'église de
l'abbaye de Solesmes.
11. Hocher, Etude sur Vhist. et les mon. du départ, delà Sarthe, i856. — Bull.
mon., 18G4. - L- Chaules, Hisl. de laFertê-Bernard, 1869. — L. Gonse, La sculp-
ture française, i8y5, p. 85.
Delacourt, sculpteur en bois et architecte de la première moitié du
xvne siècle, résidait à Brie-Comte-Robert quand il signa un contrat, le
fi juin 1626, par lequel il s'obligeait à faire, pour l'église Saint-Aspais
de Melun, un retable pareil à celui qui se trouvait à l'aris dans l'église
Saint-Martin-des-Champs et un jubé semblable à celui des Blancs-
Manteaux.
Revue des sociétés savantes, 1870, 5' série, t. Il, p. no.
Delafosso Martin et Michel , sculpteurs et architectes normands du
Xvie siècle, travaillent de 1.Ï47 à i553, en collaboration des frères Des-
hayes. au nouveau portail de l'église de Lillebonne Seine-Inférieure ,
construit d'après les plans de l'architecte Thomas de Caudebec. L'ancien
portail avait été détruit par la foudre en i.>43.
L'abbé Cochet, Enlises de l'arrond. du Havre, i845-i84t>, t. II, p. i85.
Dclaiiiai't» David . sculpteur rouennais du commencement du
XVIIe siècle, touche i5 livres, en 1611, pour avoir exécuté « l'image des
Macabey Machabées », dans la chapelle des Trépassés, au cimetière
Saint-Maclou de Rouen.
Ch. de Beauhep aire, Nouv. recueil de notes hist. concern. le départ, de la Seine-
Inférieure, 18S8, p. 1 14.
Dclaniotlc Jacques , sculpteur et architecte de Toul, reçoit dans
cette ville, en i3Go, le titre de maître de l'œuvre de la cathédrale et, en
i36a, celui de maître des œuvres du duché de Lorraine.
Ch. Bûchai,, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. i65.
Oelsinct' Racet . sculpteur en bois et ornemaniste, travaillait, en
de l'école française i<>'}
1.W7, au château de Gaillon, où il décorait les voussures et les penden-
tifs du cabinet du cardinal d'Amboise.
A. De ville, Comptes de dépenses du château de Gaillon, is.'m, p. 278, 552. — A.
de Champealx, Le Meuble, t. I. i885,p. [35. — EiLBonnaffé, Lemeuble >» France
au \\v siècle, 1887, p. 45.
Delaplace Richard . Voir l.si Place Richard de .
lU'Isiporlc Etienne), maître sculpteur parisien né vers 1 591. Le nom
de cet artiste ligure dans un acte de procédure daté du n(i août i(i'|i ; il
demeurait alors dans la rue Saint-Honoré.
.1. Goiffrey, Revue «/< l'art français, i884j p. 98.
Delarue Nicolle), sculpteur-architecte établi à Rouen, exécute, de
i5ao à i5a8, la sculpture décorative des voûtes de l'église Saint-André;
il reçoit t5ao livres pour son salaire.
Delarue Jean', sculpteur-architecte, (ils du précédent, travaille
d'abord, en 1,522, à l'église Saint-Laurent de Rouen. En r5aj, il colla-
bore, avec son père, à l'ornementation des voûtes de Saint-André. En
i536, il est occupé à sculpter les meneaux de L'église de Doudeville
1 Seine-inférieure . D'après M. Ch. Rauchal, ou pourrait peut-être lui
attribuer le portail de l'église Saint-André de Rouen, qui date de i555.
On lui devait aussi la construction de l'église Saint-Martin.
Deville, Revue des archit. de la aalhéd. de Rouen. 18/48, p. 66. — L'abbé Cochet,
Les églises de l'àrrond. d'Yvetot, i.s.v», t. I, p. jh. — Me la Querière, Notice sur
Sainl-André-la-Ville, ancienne paroisse de Rouen, 1862, p. <i. — Baochal, Nom.
dicl. des anhit. franc-, 18K7, p. i(i(>.
Delarue (Hans'ou Hance , sculpteur-architecte du xvie siècle, était
employé à Nogent-sur- Seine à la décoration de l'église Saint-Laurent. 11
mourut en 1. ">.">•_!.
Bûchai,, Nouv. dict., des archit. franc., 1887, p. 1C7.
Delavacquerie (Jonas), sculpteur-architecte du commencement du
xvi'' siècle, est nommé, en i.ho, maître désœuvrés delà ville d'Amiens.
Dcsevel, Reclierches hist. sur les ouvr, exéc. dans Amiens pendant les xiv*, \\"
et xvi° siècles, i858.
Delavol (Simon). Le nom de cet artiste serait gravé en caractères du
xvie siècle sur les murs du château de laChapelle-Bellouin, près Loudun
Vienne), avec les dates de r55i, i.">."i!-t, i.V.V Du Seigneur, d'après Didron.
le cite dans ses JVotes sur la Sculpture française : peut-être, cependant.
Simon Dclavot était-il architecte et non sculpteur.
Didron, Annales archéol., t. XI, i85i,p. 572. — lu Seigneur, Notes siu l'Hist.
de lu sculpl, franc. d'Emérir-David, 1862, p. 520.
j<5^ DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Delecroix Wallebain , sculpteur en bois de la ville de Lille, tra-
vaille, en i4o<j, à la décoration de L'horloge de la halle éclievinale.
Mes HotinoY, Lahalle échevinale de Lille, 1870, p. -V>.
Delorme Mathurin , naquit à Chartres vers la fin du xv' siècle. En
,5n. on le trouve à Gisors, aidant Pierre Desaubeaux à sculpter un
groupe du Trépassement de la Vierge pour l'église de la ville. En i5i;,
îl était de retour à Chartres. En i5ai, il passa le marché suivant, au
sujet de l'exécution dune Trinité destinée à l'église Je Saint-Sauveur en
Thvmerais , :
«' Jeudi seizième jour de mai V XXI, Mathurin Delorme, ymaiger,
demourant à Chartres, confesse avoir marchandé avec vénérable et dis-
crète personne, maistre Symon l'alluart, chanoine de Chartres et curé
de Sainct Saulveur en Thimerays, absent, en la personne de W Guil-
laume Berou. son chapelain, ad ce présent et stipulant pour luy, et luy
avoir promis et promet taire ung ymage de Trinité en pierre, pareil et
semblable à l'vmaige de Trinité qui est dessus la table de devant le
maistre autel de l'église des Jacobins de cette ville de Chartres, auquel
ymaige v a ung Dieu le père assis, tenant entre ses mains une croix, en
laquelle est lymaige du crucifix, et devant la bouche dudit ymaige de
Dieu le père y a ung pigeon sortant de la dite bouche. Et aussi a promis
le dit Delorme faire le dit ymaige de Trinité de bonne pierre, etc »
L'œuvre fut payée à l'artiste la somme de g livres tournois. On attribue
aussi à Mathurin Delorme quelques-uns des groupes du pourtour du
chœur de la cathédrale de Chartres, exécutés de i5ai à i53o.
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; G. t85. - L. Merlet et Bellier de la Chav.gkerie,
Arch de l'artfranc, Doc., t. IV, iS56, p. 368-37o. - Hihldison, Artistes Orléanais
l863 p „2 _ l. Merlet, Inv. somm. desarch. d'Eure-et-Loir, t. VI, i8go,p.27.
_ De Mély, La cath. de Chartres Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1890,
p. 526).
Delorme Toussaint , sculpteur-architecte rouennais, était occupé à
Gaillon en r5o8. Il collabora, avec Michellet Loir, h l'ornementation de
la grande galerie du château. C'est à ces deux artistes qu'on devait les
piliers en marbre de celte galerie, dont les bases et les chapiteaux étaient
décorés de motifs sculptés.
Delorme Pierre, sculpteur-architecte, probablement parent du pré-
cédent, travailla d'abord à Rouen, en 1 5oa, au palais archiépiscopal.
Plus tard, en i5o(i, il était employé au château de Gaillon dont il fut un
des principaux architectes et où il exécuta d'importants travaux.
I] Aujourd'hui, Saint-Sauveur-Levavule, dans l'arrondissement de Dreux.
de l'école française i65
Comme sculpteur, il y tailla, eu pierre, les armoiries du cardinal
d'Amboise.
A. De ville, Comptes des dépenses de la construction du château de Gaillon, r85o,
p. 188, 191-205, 208, 2^0, 244. 24g, 256-258, 262, 269, 270, 27:!. 277, 292, 2i|'i, 295,
ôo.S ,"jio, "us, 5i8, 525, ôal), 529-427.
I)cniaisièi*e (Nicolas), était occupé au château de Fontainebleau
vers 1642 ; il recevait 3o sous par jour pour son salaire.
De Laborde, Bévue universelle des Arts, t. IV, 1856-1807, p. 217.
Deneuvre (maître Pierre de , sculpteur lorrain du xve siècle, reçoit
un paiement, en i44o» Poul> avoir taillé les armes de Thiébaut de Neuf-
chàtel, entre les deux portes du château de Chàtel.
Arch. dép. de la Meurthe ; chambre des comptes de Lorraine; B. 4i56. — H. Lepage,
Inv sniiiin. des arch. de la Meurthe, t. Il, 1875, p. 68.
hoiiis <lo Foix. Voir Foix D?nis de).
Deilizol, sculpteur et peintre de la ville de Troyes, travaille, avec
Drouin de Mantes, au jubé de la cathédrale, construit, de i3S5 ;i i'3SN,
par l'architecte Henri de Bruxelles. Ce jubé a été détruit en i7<)3.
Cii icbry de Tron enord, Mém. de la Soc. d'agr., eomm., sciences et arts du départ.
île la Marne, 1862, p. 279. — Du Seigneur, Noies sur VHist. de lu sculpt. franc.
oVEméric- David, [862, p. 3o4. — Hernie des Sociétés savantes, 5" série, t. III,
i8(>4, p. 570. — L. Pigeotte, FAudc sur les Irav. d'aehèo. de la cath. de Troyes,
1870, p. m.
Donviiu Julien;, sculpteur en bois demeurant à Tours, passe un
marché, le 21 décembre i.53<), par lequel il s'engage à terminer deux
tables d'autel en bois avec imagerie, pour la somme de a5 livres tour-
nois.
Miaules de Martin Jaloigne, notaire royal à Tours — E. Giraddet, Les artistes
tourangeaux, 1 885, p. 119, 120.
Derorié ou Desrode Jean-Baptiste), était établi à Paris dans la
première moitié du xvne siècle. Le 2 août i643, il fit baptiser une
fille qui eut comme parrain le peintre Philippe de Champagne. Il mourut
le 10 juillet 1646.
Heiîluson, Actes d'état civil d'artistes français, 1S70, p. 107. — E. Piot, Etui civil
de quelques artistes français, 187"), p. ô^.
IhM'oin Gilles), exerçait son art à Tours vers la fin du xvi" siècle.
En i5qi, Henri IV ayant ordonné, par lettres patentes, d'entourer la
ville de nouvelles fortifications, les registres des comptes municipaux
lG6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
nous apprennent que cet artiste fut chargé, par l'architecte Androuet du
Cerceau, d'exécuter, en petit, le modèle en relief d'un bastion.
Registres des comptes municipaux de la ville de Tours, t. CIII — E. Giiuudet, Les
artistes tourangeaux, iSSô, p. iao.
lU'i'pin Jacques , sculpteur résidant à Lille au xvr siècle, reçoit 90 li-
vres, en i."i 19, pour avoir sculpté « trente histoires », en pierre d'Avennes,
sur le jubé de l'église Saint-Pierre. L'année suivante, il touche encore
102 livres, « prix de dix-sept autres histoires, à raison de VI s. chaque ».
En iSau, il figure dans les comptes des hospices comme demandant
100 sous « pour tailler une coulombe colonne servant à une uisserie ».
En i5a4, il travaille dans la cathédrale aux sculptures des portes et
des clôtures du chœur. Enfin, en i53(), on lui paie i(3 livres un saint
Martin en albâtre.
De la Fo.ns-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, i8(io, p. 288, 289; t. XIII,
1861, p. 56. — J. Hoddot, Eludes artistiques, artistes inconnus des xiv, xve et
xvie siècles, 1877, p. 47-49-
Desaubeaux Raymond , était peut-être originaire d'une petite loca-
lité, voisine de Lille, appelée Les Aubeaux. Vers la fin du xvc siècle, il
résidait à Rouen, où il était domicilié sur la paroisse Saint-Nicolas-le-
Painteur. Il travailla à la cathédrale, sous la direction de l'architecte
Guillaume Pontifz, et termina, en ifôG, pour le porche de la cour des
Libraires, les stalues de saint Jacques et de sainte Catherine.
Archives de la Seine-Inférieure. Fonds du Chapitre de la cath. de Rouen, G. ai43,
20 1 1 .
Desaubeaux Pierre , fils ou neveu du précédent, naquit à Rouen
vers la fin du xve siècle. En i5oo,, il était occupé, dans cette ville, à
l'église paroissiale de Saint-Etienne-la-Grande-Eglise. En i5ii, il se
rendit à Gisors, où il sculpta un Trépassement de la Vierge dans la
chapelle de l'Assomption de l'église Saint-Gervais et Saint-Protais . Ce
groupe, composé d'une vingtaine de ligures plus grandes que nature, fut
terminé dans l'espace de deux ans. Il a été détruit en 179^ mais Millin
nous en a conservé la description suivante : « La Vierge est représentée
couchée et entourée des douze apôtres, des saintes femmes, de Joseph,
de Lazare et d'autres personnages ; elles les figures) ne sont pas d'un
beau choix de dessin, mais les expressions en sont variées et en général
elles sont remplies de vérité. Le sculpteur a jugé à propos d'habiller ses
personnages comme les prêtres d'aujourd'hui, avec des chappes, des
chasubles et des tuniques, de leur faire tenir des croix, des bénitiers,
des goupillons et des encensoirs ; mais cela n'a rien d'étonnant, parce
que cette sculpture est de l'époque du renouvellement des arts en
France . »
DE L ECOLE FRANÇAISE lt>-
Dc retour à Rouen, Pierre Desaubeaux prit part aux travaux de La
cathédrale; il y exécuta, de i5i3 à i5ao, plusieurs statues pour le portail
de la façade et particulièrement le grand bas-relief du tympan de la
voussure, représentant l'arbre généalogique de Jessé. Cet ouvrage re-
marquable lui fut payé 5oo livres, somme considérable pour l'époque.
En i5ao, il fut mis à la tète des sculpteurs collaboiant, d'après les plans
de Roullant Leroux, au tombeau érigé dans la chapelle de la Vierge, par
Georges d'Amboise, deuxième du nom, archevêque de Rouen, à son
oncle, le cardinal d'Amboise, décédé en i5io. Pierre Desaubeaux, à qui
on peut attribuer spécialement, les ligures d'apôtres placées à la partie
supérieure du mausolée, reçut une somme trois fois plus forte que
celle donnée aux autres artistes, preuve qu'il devait jouir alors d'une
grande réputation.
Archives départ, de la Seine-Inférieure; G. 108, 2524, aja5, 6558. — A. Millik,
Antiquités nationales, t, IV, 179a. chap. XLV, p. n, 12. — A. Deville, Tombeaux
de la cath. de Rouen, 18.I7, p. 9IS-97. — Idem, Revue des archit. de la cath. de Rouen,
p. 53. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881, p. ig5, 261. —
L'abbé F. Blanquart, L'imagier Pierre Des Aubeaux, 1891.
Des Itl.-iiisnions (Jacques), de Wires, travaille, au xive siècle, à
Valenciennes. En i384, il est admis dans la bourgeoisie. En i3<)<), il est
mentionné dans les comptes de la ville comme ayant sculpté, par ordre
de la municipalité, des armoiries dans le palais désigné sous le nom de
Salle-le-Comte.
Arch. départ, du Nord; Registres relatifs au Bainaut. Comptes de la ville et pré-
vôté de Valenciennes; V. 56. — Dkh.usnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., t886,
p. 240,249. ; Doc. p, 6o4, 783.
iN-sHuuiips Jean , sculpteur-architecte du xme siècle, probable-
ment originaire du Rouergue, commença en 1248, sous l'épiscopat de
Hugues de la Tour, la construction de la cathédrale de Clermont-Fer-
rand. Jean Deschainps mourut en ia65 et fut enterré dans l'église ;
ceci est prouvé par l'inscription suivante, trouvée, en 1400, sous l'un des
portails :
« Menioria sit quod magister Johannes de Campis incepit banc eccle-
siam, anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo octavo, qui
jacet, cum Maria uxore suà et liberis eoruin, in tumulo inciso ante Yalvas
beata- Maria-. »
Il eut un (ils, Léon Deschamps, qui lui succéda, en I2u'5, comme maître
d'oeuvre de la cathédrale.
Cu. Blteux, Observations sur l'architecture ogivale, etc., 18G2. — A. Tardjei , Hist.
de la ville de Clermont-Ferrand, 1870-187".
iM'schaiill'oiir Firmin , sculpteur en bois du XVIe siècle, travaille à
l68 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Fontainebleau, où il exécute, avec le sculpteur Pierre Loisonnicr, dif-
férent* ouvrages pour l'horloge de la chapelle du château. Les comptes
portent de i54o à i55o :
« A Fremin Deschauffour, imager, pour avoir vacqué à parfaire une
grande figure de Vulcan en bois, pour servir à ladite orloge, à raison de
12 liv. par mois. »
« Ausdits Deschauffour et Loysonnier, imager s, la somme de 210 liv.,
pour avoir par eux taillé en bois de noyer sept figures chacune de six
pieds de hault, scavoir la figure d'Appollo. Luna. Mars, Mercure,
Jupiter. Vénus et Saturne, représentais les sept jours de la semaine,
pour servir à ladite orloge. »
De Laborde, La renaissance des arts à lacour de France, t. I, i85o, p. 428- —
Idem. Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 201-202.
Descombert Michel , sculpteur rouennais, est mandé, en i5oj,
au château de Gaillon, que faisait alors construire le cardinal d'Am-
boise, et y entreprend plusieurs travaux en collaboration d'un autre
sculpteur rouennais, Pierre Le Masurier. On lit dans les comptes :
« Micbellet Descombert et Pierre Le Mazurier, ymagiers, demeurant
à Rouen, ont fait marché le ...jour de may Vc et huit de faire entailler
tous les marmoucetz de bois qu'il faudra faire sur les lices qui seront
faictes et assises au long du chemin à venir de la porte des plans au
long des galleries du jardin du chasteau tout ainsi et selon les deux
marmoucetz qui ja ont esté fais, moiennant Y sols pour pièce et
XXXY sols pour leur voyage d'estre venuz, allez et retournez quérir
leurs utilz de Gaillon à Rouen. »
Arch. départ, de la Seine- Inférieure, <i. fiât). — A. Deville, Comptes de dépenses
de la construction du château • />_■ Gaillon, i85o, p. cxxxi, ô.i.~>. — De Iîeairepaike,
Inv.somm. des arch. <!>■ /•> Seine-Inférieure, t. I, 1866, p. 147. — Ed. Bonnaffé,
/.< meuble en France au xvi° siècle, 1887, p. ï">-
Deslloques Jacques |, sculpteur du xvie siècle. Le nom de cet
artiste et celui d'un de ses confrères, Jean Gauthier, ont été trouvés
dans un acte daté de i'i-a, par lequel les deux sculpteurs s'engageaient
à sculpter un crucifix de 12 à 10 pieds de haut pour une église voisine
de Pontoise.
Bull. <!<■ h\ Soc. de l'Hist. de Paris et de l'Ile-de-France, t. XVI, 1889, p. 162.
Desfosses Guillaume , vivait au xve siècle à Rodez, où il exécuta
avec Pierre Yiguier, vers I4G0, les sculptures du portail méridional de
la cathédrale.
Biom de Mam.ayagxe, Ann. archéol., t. XI, i85i, p. 120. — Idem. LLisl. de la
de l'école française [69
rnili. de Rodez, 187O, p. fir, 149. — V. Advielle, Les beaux-arts en Rouergue [So
des lettres, si iences et (tris de l'Av yron, 1888, p. t/|o à la notej.
Deshaves Henri , sculpteur et architecte normand du xvie siècle,
travaille, avec son frère Jean et avec Martin et Michel Delafosse, au
portail de l'église de Lillebonne Seine-Inférieure , commencé en ihfyj
et achevé en i.">.Y3, d'après les plans de l'architecte Thomas de Gaudebec.
L'abbé Cochet, Les églises de l'arrond. du Havre, i845-i84<>, t. Il, p. iS.">.
DeshouriiH's Nicolas), sculpteur, peintre et sculpteur en bois ori-
ginaire de Fougères, en Bretagne, vint à Rennes, en i5oo, pour collabo-
rer aux apprêts faits par la ville, lors de rentrée de la reine Anne de
Bretagne.
Mélanges d'kist. et d'archéol. bretonnes, t. II, i858, p. 11 4- — Ed. Bon.naffé, Le
meuble en Fnmce au xvr siècle, 1887, p. .">:>.
Dcsmarais Jean, exécutait à Angers, en r53i, deux grands écus-
sons pour la cheminée de l'hôtel de ville. En I.V34, il se rendit à
Nantes, où il visita, à titre d'expert, avec trois maîtres maçons, Jean
Tuffereau, Jean Morel et Jean de la Noé, le retable commencé par
Michel Colombe, dans l'église des Carmes, et que la mort du grand
artiste avait laissé inachevé. Il s'agissait de terminer les trois figures de
la Vierge, de saint Jean et de sainte Madeleine. Ce retable a disparu au
moment de la Révolution.
En i536, il était de retour à Angers et touchait i5 livres pour un
crucifix destiné à l'église de l'Hôtel-Dieu. En i53j, il reçut du chapitre
de la cathédrale, en collaboration de Jean Giffard, la commande des
huit statues représentant saint Maurice et ses compagnons, qui ornent
aujourd'hui le fronton de l'église ; il toucha, pour sa part, iS livres
10 sous 4 deniers. Il vivait encore en i.Vfj). Léon Palustre attribue à
Jean Desmarais, ainsi qu'à Jean Giffart et à l'architecte Jean Lespine,
la décoration de la chapelle nord de l'église de Solesmes
Arch. départ, de la Loire-Inférieure, H. 224. — C. Port, Les artistes angevins,
1881, p. 07. — Léon Maître, hw. somm. des arch. de lu Loire-Inférieure, t. IV,
1884, p. 1711. — L. Paldstre. La Renaissance en France, t. III. i885, p. .s-^, iôf>,
i58, iV-i, 186. — L. Gonse, La sculpture française, 1895, p. 87.
Desnisii'es, sculpteur en bois et ornemaniste du XVe siècle, demeurant
à Rouen, travaillait, vers i4^7, aux stalles de la cathédrale, sous la con-
duite de Philippot Yiart.
Langlois, Les stalles 'le la cathédrale de Rouen, iS.îS, p. 182.
De* llarets Pierre), originaire de Pont-à-Mousson, se rendit Nancy,
où il prend part aux travaux du palais ducal. En 1Ô41, il exécute les
I^o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
sculptures d'une fontaine élevée dans l'éeliansonnerie ; les comptes du
Gellerier, pour i54o-i54i, portent :
« A M" Pierre des Maretz, ymaigier , pour avoir fait au mylieude
ladicte fontaine ung pilier garny de bassins, gargouilles, vazes, feuil-
laiges anticques, escussons, armoiries et autres enriebissemens,
cent francs. »
Deux ans plus tard, on le retrouve dans sa ville natale collaborant à
la décoration de la cbapelle du couvent de Sainte-Glaire.
Arch. départ, de lu Mcurthe. Chambre des comptes de Lorraine, B. 1049, 7(!'>8. —
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, [852, p. 47, 4<i- — Idem, Inv. somm. des
areh. de Meurthe-et-Moselle, t. I, 1S7J, p. 101.
Dcsmazes Bernard , sculpteur et arebitecte de Montpellier, est
employé, dès 1^79, à l'église Notre-Dames-des-Tables ; il travaille aussi
aux fortifications de la ville et à la fontaine Saint-Berthomieu. Il obtient
huit fois les honneurs du Consulat, de 1480 à i4y8.
Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre ei mitres artistes gothiques de Mont-
pellier, 1844, P- 53, i5q.
Desniazes Pierre , sculpteur du xvie siècle, exerçait son art à
Gabriac Aveyron . 11 n'existait plus en i5;2.
Arch. dép. de l'Aveyron; E. 991. — H. Affre, Inv. somm. des arch. de l'Aveij-
on, iS77, p. 179.
Des Il oui signes Nicolas , était établi à Lyon vers la moitié du
xvi'' siècle.
Natalis Rondot, Les seidpleurs de Lyon du xivc au xvm8 siècle, 1884. p. Jo.
Desplanclies [Etienne , dit de Rouen, résidait dans cette ville, au
xvi' siècle, sur la paroisse de Saint-Pierre-l'Honoré. En i554, il tra-
vaillait au buflet des orgues de l'église Saint-Jean ; on lit dans les
comptes :
« A Estiennc Desplanches dict de Rouen, pour avoir faict deux his-
toires, scavoir Jubal et Tubal, et pour la doreure des dictes histoires
cpii ont été assis aux deux costés des orgues. »
Eu i56'3, il passait un contrat avec la fabrique de la cathédrale, par
lequel il s'obligeait, moyennant aoo livres, a refaire, pour le jubé, un
calvaire semblable à celui qui avait été détruit pendant les guerres de
religion. 11 promettait aussi, le 10 juin i5<>4, d'exécuter trois images de
la Vierge, dont deux pour le grand autel du chœur et une pour l'autel
de la cbapelle Notre-Dame. En i566, il était occupé à l'église Saint-
Maclou et, dans la suite, en i5"7, à l'église Saint-Michel, où il sculpta la
contretable de l'autel qui lui fut payée 100 écus. Jusqu'en 1002, on
DE I. ÉCOLE FRANÇAISE j -\
retrouve la trace de ses travaux dans les églises paroissiales de Saint-
Candé-lc-Yieux, de Saint-Etienne-la-Grande-Eglise, de Saint- Laurent et
de Saint-Jean. On lui devait aussi, en i5qi, une statue de Notre-Dame
de Pitié, placée à la cathédrale, dans la chapelle de la Belle- Verrière.
Arch. départ. delà Seine-Inférieure; ii. 2825, 654*-, 6360,6727, 6802, 6887, 7166,
71H7. — De la Querière, Notice historique sur l'ancienne église de Saint-Jean de
Rouen, 18G0. — De Beal'rei'Aire, Inv. somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. Il,
iN;ï, p. '|I."> ;t. V, [892, p. 45, in;, 181, 1 -S ', , 227, 282, 58;, 388, 38g.
Desoulelie* Nicolas , sculpteur ornemaniste de la ville de Bourges,
était employé, en i5i3, à la décoration de la cathédrale.
De Girardot, Artistes de la ville de Bourges [Arch. de l'art franc., 2e série, t. I,
(86 1 , p. 23r.
Destouches Jean , travaillait à Paris à la sculpture ornementale du
tombeau de Henri II ; les comptes des bâtiments du roi portent, en effet,
à la date de i565 :
« A Jean Destouches la somme de ioo livres pour plusieurs ouvrages
de chapiteaux, pour ladite sépulture. »
De Lvborde, La renaissance des arts ù ta cour de France, t. I. i85o, p. .'117. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. II, 18S0, p. 128.
Désirez Guillaume , était au nombre des sculpteurs occupés, en
i5l3, aux travaux de la cathédrale de Bourges.
De Girardot, Artistes de lu ville de Bourges. (Arch. de l'art franc., '>e série,
t. I, 1861, p. 23l).
Desvignes 1 , sculpteur du xve siècle, aurait collaboré à Rouen, de
\r\" à i47«), à la décoration de l'escalier de la librairie, construit par
l'architecte Guillaume Pontifz.
L. Goxse, L'art gotliii/uc, i8<|o, p. 276.
Didier Colas , demeurant à Troyes, sculpte, en iôoi, dans la cathé-
drale, « les armes de feu Me Oudard Hennequin, jadiz doyen de Saint-
Urbain et chanoine de Saint-Pierre, lesquelles sont soutenues par deux
anges et assises en la seconde t'ormette de la nef ».
Assikr, Les arts et les artistes dans l'une . capit.de la Champagne, 1876, p. çja.
— A. Babeac, Les prédécesseurs deFrançois Gentil, 1879, p. 18. — .Natalis Rondot,
Les sculpteurs de Troyes (Revue de l'art français, 1887, p. 80).
Didier «le Neufchâtel. Voir \eufchàtel Didier de .
Diestre Jean, sculpteur-architecte établi à Nevers au xv siècle,
1 Voir Chennevière, à la note,
\--l DICTIONNAIRE DKS SCULPTEURS
reçoit, en i 4.60, i; livres i5 sous tournois pour avoir sculpté, au-dessus
d'une des portes de l'hôtel de ville, un ange tenant de la main droite,
nue bannière aux armes du comte de Nevei's, et de la main gauche, un
écusson avec les armoiries de la ville. En I470, on le trouve occupé à la
construction de la chapelle du marché au blé.
Arch. comm de Nevers; CC. 55, iS.~>. — L'abbé Boctellikr, lin:, somm. des areh.
de Nevers, 1876, série CC. p. s.">, 5t.
Dijon Jean de , sculpteur-architecte, travaillait h la cathédrale de
Reims quand il fut mandé à Troyes, en 1402, pour visiter l'église Saint-
Etienne: il toucha <i livres i."> sous pour prix de son déplacement.
De Laborde, Les ducs de Bourgogm . t. 11!, i852, p. 4.S1. — Assier, Les avis elles
artistes dans l'anc. capit. de la Champagne, 1876, p. 66.
Diiinnl .Jean de . sculpteur et tondeur d'origine flamande. Selon
M. Bérard, il vivait à Béthune vers i'i--i. De Laborde le cite seulement
comme l'auteur du pupitre de la cathédrale de Tongres, en Belgique ;
cette œuvre porte gravée la signature de l'artiste : Jehans Joses de
Dinant, 1 3 y 2.
De Laborde, Les dues de Bourgogne, t. I, 1849, p. ">">2. — A. Bérard, Dicl.
biogr. des artistes français, 1872, col. ]'>].
Dînant Cilles de , sculpteur d'origine flamande, résidant à Dijon à
la fin duxive siècle, travaillait de 1398 à i'3q9. sous la direction de Claux
Sluter. au Puits de Moïse qui occupait le centre du cloître de la Char-
treuse de Ghampmol.
Arch. départ, de la Côte-d'Or,B. V\\-. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans In
Flandre, etc., 1886, Doc., p. 770. — B. Prost, Gazette des beaux-arts, 1890, p. 554.
Dinde Henri . sculpteur ornemaniste du xiV siècle, était au nombre
des artistes employés, vers i'3.">ii-r}.")-. au château d'Escaudœuvres, près
de Cambrai .
Arch.dép. du Nord. Registres relatifs au Hainaut; H. 25i. — Dehaisnes, Hisl.
de l'art dans la Flandre, etc., 1886; Doc, p. ô8S.
Dionise Mathieu .sculpteur etpeintre du commencement du XVIIe siè-
cle, demeurant au Mans, s'engagea, en i6i33 à exécuter, moyennant
Ôo livres, une image de Notre-Dame, destinée à la paroisse de Parigué-
l'Evèque. Son neveu, nommé de La Barre, sculpteur comme lui, colla
bora également à cette statue.
Arch départ, de la Sarthe ; G. 869. — A. Bellée, Inv. somm. des arch.de la
Sarthe . t. 11. 1876, p. 55g. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. 111. i885,
p. i."i 1.
de l'école française i-3
Dionyse Pierre), sculpteur "en l)ois, entreprend à Paris vers ilî'îj,
avec Pierre Sarazin, la sculpture des boiseries ornant l'infirmerie du
couvent des Feuillants, rue Saint- Honoré. Pierre Dionyse était peut-
être parent du sculpteur nianceau, Mathieu Dionise.
Sauvai,, Hisl. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. 486. — Mili.in, Antiquités na-
tionales, t. I, 1 790, cliap. v, p. 6g. — A. Berty, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. I,
1866, p. 5oà.
Dostis Girard), sculpteur-architecte établi à Montpellier, vers le mi-
lieu du xme siècle, exécuta de nombreux travaux dans la ville et fut
nommé consul de sa corporation de 1265 à 1269.
Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, 1884, p. ?4.
Dœrger Marc , sculpteur et peintre alsacien du xv° siècle, vivait à
Strasbourg, où il jouissait, en 1467, du droit de bourgeoisie. En i4;">, il
passa un traité avec la ville d'Obernay pour l'exécution d'un maître-
autel destiné à être placé dans l'église paroissiale. Il devait y sculpter
une série de statues représentant le Christ en croix, ayant à ses côtés la
Vierge, saint Pierre, saint Jean-Baptiste, saint Jean l'Evangéliste, saint
Paul et saint Michel. Cet artiste mourut en i4"o' ou i4"-
Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant lu Moyen Age, t. II, 1870, p. 266-368.
8 lomiiiiqiie Florentin, de son vrai nom Dominique Rinucci, appelé
encore Dominique del Barbiere, était au nombre des artistes italiens qui,
venus en France à la suite du Rosso et du Primatice, s'implantèrent
dans notre pays et devinrent absolument français. Tout à la fois sculp-
teur, peintre, architecte et graveur, on le trouve occupé au château de
Fontainebleau, entre les années i.V3- et i54o. Les comptes nous appren-
nent qu'il recevait alors 20 livres de gages par mois et exécutait, en col-
laboration de Jean Leroux dit Picard, des travaux de mosaïque :
« A. Jean le Roux dit Picart, et Dominique Florentin, imagers, pour
avoir fait vingt- deux tableaux, façon de grotesse, dedans les comparti-
mens faits de pierres cristallines, dedans lesquels y a des masques faits
de petits cailloux de diverses couleurs, aussy pour avoir fait la ligure
d'un chien, en façon de grotesse, de petits cailloux de diverses cou-
leurs. »
En i.54i, Dominique Florentin était à Troyes, où il fut attiré, sans
doute, par les artistes originaires de cette ville, qu'il avait rencontrés à
Fontainebleau, tels que les Julyot et Nicolas Cordonnier. Peut-être aussi
fut-il amené en Champagne par le Primatice, avec lequel il travailla,
en i544, au château de Polisy, appartenant à François de Dinteville.
évêque d'Auxerre.
\-\ DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Etabli à Troyes. il ne tarda pas à jouir d'une grande notoriété, et on
lui attribuait, dans les églises Saint-Pantaléon, Saint-Pierre et des Jaco-
bins, de nombreuses œuvres qui malheureusement ont disparu. En
i548, il organisa les préparatifs de la réception faite à Henri II et à
Catherine de Médicis, lors de leur entrée dans la ville ; ceci est attesté
par un acte extrait des archives municipales :
« Le deuxième jour d'avril, l'an mil cinq cens quarante-huit, en la
chambre de l'échevinage de Troyes,
« Cedil jour a esté convenu à maistre Dominique Florentin, ymageur
et painctre, demeurant à Troyes, de conduyre et soy donner garde et
besongner en tout et partout des affaires ettriumphes de l'entrée du Roy
et de la Reyne quy se fera de brief audit Troyes, moyennant de dix
escuz soleil, qui luy seront payez pour et durant quinze jours entiers, à
compter du jour de demain, si tant l'affaire dure »
A cette occasion, Dominique fut chargé d'exécuter le modèle du pré-
sent cpie les échevins désiraient faire au roi, tandis {me François Gentil,
qu'on lui donne souvent pour élève et qu'on associe, sans preuves d'ail-
leurs, à la plupart de ses travaux, fut choisi pour faire celui du cadeau
destiné à la reine. Ces deux modèles furent fondus en argent par l'or-
fèvre Henrict Boulanger.
Le 4 janvier u">4<), Dominique Florentin et son gendre Gabriel Fave-
reau passèrent marché avec le chapitre de la collégiale Saint-Etienne,
pour élever dans cette église un jubé de pierre, en remplacement du jubé
de bois cpii s'y trouvait alors. D'après les ternies mêmes du contrat, les
deux artistes « promectent faire et parfaire de leur mestier de masson
dedans le jour de feste de Pascpies que l'on dira mil Ve cinquante ung
en lad. église monsieur Sainct Estienne de Troyes, entre deux des pil-
liers de la nef et au lieu où est de présent ung ancien jubé de boys, et en
la place que leur a esté montré par lesd. vénérables, présens lesd. no-
taires, ung jubé de pierre de Tonnerre et le rendre faict et parfaict,
comme dict est, dedans le temps dessus dut, bien et deument au dict de
gens a ce congnoissans de leur d. mestier et art de masson, avec les
yinageries es lieux ordonnés selon lesd. devis et pourtraietz, assavoir
sur le front de la cornette de la part de la nèfles ymages Foi et Charitté,
et sur le front d'espice ung crucifiement avec les ymages de Nostre
Dame et sainct Jehan, le tout de pierre... plus quatre ystoires de nions1'
sainct Estienne, aussy de pierre à demy taille.... ». Le travail, achevé
en i555, fut payé 800 livres tournois. Ce beau monument ayant
été démoli pendant la Révolution, il n'en reste, à Troyes, que les statues
de la Foi et de la Charité, déposées dans le chœur de l'église Saint-
Pantaléon, et une colonne, surmontée d'un chapiteau corinthien, placée
dans la cour de l'église Sainte-Madeleine ; quant aux quatre bas-reliefs
DE L ECOLE FRANÇAISE I ;.>
figurant des scènes de la vie de saint Etienne, ils ont été transportés
dans l'église de Bar-sur-Seine.
Avant d'avoir terminé le jubé de Saint-Etienne, Dominique Florentin
entreprit un de ses ouvrages les plus importants : le tombeau de Claude
de Lorraine, due déduise, et de sa femme, Antoinette de Bourbon, érigé,
avant la Révolution, dans l'église collégiale de Saint-Laurent, dépendant
du château de Joinville. Ce mausolée « de marbre blanc et noir, de
Jaspe, d'albâtre et de porphyre, l'un des plus magnifiques tombeaux de
France, était orné de quantité de belles sculptures représentant les ba-
tailles et les rencontres et prises de villes où il le duc de (luise s'étoit
trouvé. Dessus la tombe estoient les statues nues du duc et de la du-
chesse, gisants morts. Au dedans de la chapelle étoient quatre statues de
marbre représentant les quatre vertus fort bien taillées, lesquelles sou-
tenoient une corniche de pierre sur laquelle estoient des statues de
marbre blanc, revestues chacune du manteau ducal, de monseigneur
Claude de Lorraine et d Anthoinette de Bourbon à genoux, vivants. On
y voyoit aussi le casque et l'espée et les gantelets dont il se servist, aussi
bien que les espérons i . » Dominique exécuta ce tombeau, aidé de Jean
Leroux, avec lequel il avait déjà travaillé à Fontainebleau. La collabo-
ration des deux artistes est prouvée par les quittances suivantes :
« Ku présence de nous, notaires au tabellionnage de Joinville, sous-
crits, à Troyes et à Fontainebleau, ont cognus et confessez avoir eu et
receu de Denis Rochereau, escuyer, thrésorier de haulte et puissante
princesse Mmc la duchesse douairière de Guise et dudit Joinville, la
somme de 4« écus au soleil, sur et en desduisant de ce qui leur est due
pour la sépulture de feu M-r le duc de Guise, qu'ils ont convenu et mar-
chandé faire. De laquelle somme de \o éeus, lesdits Florentin et le Roux
se sont tenus pour contents. ïémoings nos seings manuels cy mis. le
pénultième jour de janvier i55i. Signés : R. Hayot et de Rinel. »
« Je Dominique Florentin, demeurant à Troyes, confesse avoir receu.
tant pour moy que au nom de Me Jehan Picard dict Le Roux, demeurant
pour le présent à Meudon, la somme de soixante-quatre livres dix-neuf
sols tournois pour la parpaye de la somme de G5o écus soleil, qu'ils
dévoient avoir pour la façon de la sépulture de feu M-"' le duc de Guise ;
et ce par les mains de Denys Rochereau, thrésorier et receveur général
des finances de Mm0 la duchesse douarière de Guise ; de laquelle somme
ledit Dominique a promis acquitter ledit sieur thrésorier envers ledit
Picard et tous autres, pour la présente signée de sa main, le -jç) décem-
bre i 55a. Signé: Domenico Fiorentino. »
Le mausolée fut détruit en 1793, mais plusieurs parties enontété sau-
1) Cartulaire de Joinville, mss. Bibliothèque nationale, Suppl. franc. 1054.
1^6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
vées. Les statues de la Tempérance et delà Justice qui étaient placées
devant le tombeau et qui, privées de leurs attributs, ont figuré aux fêtes
de la Révolution comme statues de l'Egalité et de la Liberté, sont aujour-
d'hui dans la salle de la mairie de Joinville ; quatre autres figures de
marbre provenant de la voûte intérieure du monument et symbolisant
l'Abondance, la Charité, la Foi et la Religion, se trouvent dans l'esca-
lier du Musée de Chaumont ; le Louvre possède un écusson aux armes
de Lorraine et deux génies funéraires : enfin quelques-uns des bas-reliefs
du sarcophage font partie, depuis 1H84, de la collection de M. Emile
IVyre. .
En i56o, Dominique Florentin retourna à Fontainebleau, où il sculpta
neuf statues de bois qui devaient orner le jardin de la reine. L'année
suivante, il était à Paris et recevait 1120 livres « pour avoir fait un pié-
destail en soubassemens servans à trois figures de marbres, pour le
tabernacle et sépulture du cœur du feu Roy Henry, et sous icelluy pie-
destail mettre et asseoir une plainte de pierre de marbre noir, et au dessus
un autre portant corniche, aussy avoir fait un vase de cire dedans lequel
a esté mis le cœur d'icelluy défunct, réparé nettoyé et poly le vase de
cuivre qui a esté fait sur le modelle dudit vase de cire ». C'est du pié-
destal supportant le groupe des Trois Grâces de Germain Pilon, dont il
s'agit ici. D'autre part, les comptes attribuent aussi à Jean Leroux le
modèle du vase soutenu par les figures. Il est certain que Dominique a
exécuté le piédestal en marbre; quant au vase de bronze contenant le
cœur de Henri II, on pense généralement que Jean Leroux en était
l'auteur.
En io(>'3, on retrouve Dominique Florentin, à Troyes, présidant, avec
François Gentil, à l'organisation des fêtes données lors de l'entrée de
Charles IX. En i565, appelé de nouveau à Paris par Catherine de
Médicis, il fut chargé de modeler pour le tombeau de Henri II la statue
du roi a genoux. Ce modèle, qui devait être fondu en bronze, ne fut pas
employé, car la statue, qu'on admire aujourd'hui à Saint-Denis, est
l'œuvre de Germain Pilon. C'est la dernière fois qu'on rencontre trace
du grand artiste troyen, et on ignore s'il mourut à Paris ou dans sa ville
adoptive.
Comme je l'ai déjà dit plus haut, la plupart de ces ouvrages n'exis-
tent plus; cependant, on lui attribue encore, dans l'église Saint-Panta-
léon de Troyes, en dehors de la Foi et de la Charité du jubé de Saint-
Etienne, la Rencontre sous la porte dorée, le groupe de saint Joachim
et de sainte Anne, ie saint Jean-Baptiste qui se trouve dans le chœur et
la belle statue de saint Jacques posée à l'entrée de la nef.
On ne connaît aucune des peintures de l'artiste, mais il n'en est pas
de même de ses gravures ; la Bibliothèque Nationale en possède seize
DE L ECOLE FRANÇAISE I"
signées de son nom, et Bartsch, dans son Peintre Graveur, a donné la
description d'un grand nombre de ses estampes exécutées d'après
Michel-Ange, Le Rosso, le Primatice et le Titien.
Grosley, Ephémérides, 1811, t. Il, p. \<t\. — Adam Bartsch, Le Peintre Gra-
veur, iSrii, ]). •">.")(;, 56o. — Arnaud, Voyag. archéol. elpiltor. dans le départ, de
l'Aube, 1 837, p. 58. - Vallet de Viriville, Les arch. Iiist. du départ, de l'Aube,
184 1, p. 12O. — Vasari, Vie des peintres, sculpteurs, etc., traduction de F. Leclanché,
1841-1842, t. V, p. 83. — De Chennevières et De Montaiglon, Abeeedario de Ma-
riette, t. I, i855,p. 61. — De Laborde, La renaissance des arts à la tour de France,
t. I, i8.->o, p. 4«;>, 4i8, 4'J'i 422, Vj"< 4<Mi -'lii'i- 5o°) ôi3i 535- —Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 106, 192, ig5, 11)7, 4oy; t. II, 1880, p. 4g, 3o, 56,
70, 120. II. Barbet de Juiv, Musée naliohaldu Louvre, descript.des scalpt. duMoyen
Age et de la Renaissance, 1870, p. 7."). — A. Babeai , Notes sur Dominique et Gentil
Annuaire de l'Aube, 1876). — Idem, Dominique Florentin, sculpteur du xna siècle
Rev. des Soc. sav. des départ., 1877, p. 108). — L. Palustre, La Renaissance en
[■'nuire, t. II, 1881, p. n.'i, r'iii. — Ed. Bonnaffé, Le mausolée de Claude de Lor-
raine (Gazette des beaux-arts, >.' pér., t. XXX, 1884, p. 5i4, 022). — L. Gon'se, La
sculpture française, i<s>i">, p. 127, 128.
Dore M. , sculpteur breton du commencement du xvne siècle. Son
nom est gravé sur une statue de saint Jean L'Evangéliste dans l'église
de Saint -Thégonnec Finistère). L'inscription porte : M.Doremafaict
1620.
L. Palustre, La Renaissance en France, t. III, i885,p. 'n, note 1.
Dolzinffcr Jost , de Worms, sculpteur-architecte de l'école alsa-
cienne, résidait à Strasbourg, où il fut nommé maître de l'œuvre de la
cathédrale vers i45o, en remplacement de l'architecte Jean Hultz.
A cette époque, il commença le beau baptistère de l'église. Ce monument
fut terminé en 1453. Placé à l'origine dans le collatéi'al du midi, près de
la chapelle de Sainte-Catherine, il a été transporté depuis dans le bras
septentrional du transept, où il se voit encore aujourd'hui. De i4">'"> a
i)()o, l'artiste s'occupa de la restauration du chœur ainsi que de la
réfection de la couverture et des voûtes de la grande nef. 11 mourut en
i4;a.
Dotzinger passe pour avoir été un des grands maîtres de la franc-
maçonnerie ; ce fut lui qui, en 1462, réunit la plupart des loges alle-
mandes en une association générale ayant son siège à Strasbourg. Il eut
un fils, Nicolas Dotzinger. reçu comme maître d'oeuvre en l'i'iS.
Nagler, Kùnstler-Lexkon, t. III, ifcôG, p. '|f.">- — Ch. Gérard, Les artistes de
l'Alsace pendant le Moyen Age, t. Il, 187"!, p. 247, «57. — René Mknard, Vart en
Alsace-Lorraine, 187B, p. \- .
Douhlcl, sculpteur enbois et ornemaniste natif de la ville d'Amiens,
vivaitii Troyes au xvie siècle. En i534, ii sculpta le buffet des orgues de
l~o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
l'église Saint-Martin et. en i538, il lit, pouf l'église Saint-Nicolas, un
brancard de la Vraie-Croix, orné de feuillages et de ligures d'anges.
A. Bérard, l'id. bknjf. des artistes français, 1872, col. nô'|.
Doudcmure (ailles . sculpteur en bois et peintre de la ville de
Rouen, exécuta en i5j9, pour le maître-autel de l'église Saint-Xicaise,
un retable de bois dont le sujet principal représentait la Résurrection du
Christ; il reçut, pour ce travail. \- livres 7 sous.
Arch. départ, di la Seine-Inférieure, G. -ôôo. — ht: Beaurepaire, Inv. somm.
d s arch. de la Seine-Inf., t. V, i8;>->, p. J68.
Donin. sculpteur ornemaniste de la ville de Cambrai, restaure en
161 1. avec son confrère Toussaint, les fleurons du campanile de l'horloge,
à la cathédrale.
A. Duriedx, Les artistes cambrésiens, [87 i, p. 101.
Doiii'len?* Pierre1, demeurait à Cambrai au xvie siècle. En 1 3( » 4 . il
travaillait à Pévêché; les comptes portent :
« A Pierre Dourlens, tailleur de pierre et aux mâchons pour avoir
taillé et mâchonné la gallerie du pallais de l'évêque allant depuis P or-
loge jusques au clocher de Notre-Dame CIII" Y 1. XIII s. »
En i.Vi-iô-a, il était occupé a la restauration de l'horloge de la ville,
dont il retailla les armoiries et le cadran.
Jules Hol'dov. Hist. arlist. delà cath. de Cambrai, 1880, p. 202. — A. Durieix,
Xotes sur les artistes cambrésiens Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888,
p . 590, n° 1 23
Douvelles Jean , sculpteur en bois de la fin du xive siècle, exécute
en i3<)8. dans la cathédrale de Cambrai, la clôture en bois de la cha-
pelle Saint-Etienne.
Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc. 1886, p. 290.
Dravel Benoit , sculpteur et maçon, exerçait son art à Lyon vers le
milieu du xvr siècle.
Natalis Roxdut, Les sculpteurs <7< Lyon du xi\ au wiir- siècle, 1884, p. 55.
Dreufavier, sculpteur ornemaniste et maître d'oeuvre parisien du
xivc siècle, travaille au vieux Louvre, où il élève, en i'3(><), un portail en
pierre. On trouve dans les comptes des dépenses de Charles Y :
« Maistre Dreufavier, tailleur de pierre, pour avoir taillé et i'aict
l'appareil aux maçons d'un portail de pierre qui est assis au mur neuf
entre la rue l'roidmantel et les murs desd. jardins, de dix pieds de haut
DE LKCOLE FRANÇAISE I ~()
el huit de lé, à voulsure, chanfranc par dehors, entre lesquelz murs est
le mon/oir du lîoi et de la Reine. »
A. Bkhtv, Topographie historique du Vieux Paris, t. I, 1866, p. i<)S.
Ih'inrd Antoine , sculpteur et peintre, était établi à Paris dans la
première moitié du xvir siècle. Il mourut le 21 octobre i65j et fut
enterré sur la paroisse Sainl-Sulpice.
Hkruison, Actes d'élat civil d'artistes français, 187.Î, p. 118.
Droites Aiguillon de). Le nom de ce sculpteur se voit gravé sur le
portail principal de la cathédrale de Bourges ; ce portail, datant du
milieu du xive siècle, représente l'histoire de Noë. Peut-être l'artiste
était-il originaire du pays chartrain, où l'on trouve une localité du nom
de Droue.
F. Bol'rquelot, Hist. de la saillit, el des avis plust. en France, 1846. — De
Girardot, Les ai listes de Bourges (Arr.h. de l'art français, 2' série, t. I, 1861,
p. ->.io). — bu Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 186 »,
p. rio5.
Droucl (Nicolas), sculpteur en bois de la ville de Tours, passe mar-
ché le i5 novembre 155^, avec Antoine de Créquy, évèque de Nantes,
pour l'exécution des boiseries de la salle haute du palais épiscopal.
E. Girapdet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 126.
Di'oiiH <1<* Dammartin. Voir Dammartin (Drouet de).
Di'ouin. Plusieurs artistes de ce nom ont travaillé dans la ville de
Troyes au xivc et au xv° siècle. De 13^6 à i3oo, un Drouin, sculpteur et
peintre, exécutait et réparait des statues pour les églises Saint-Etienne
et Saint-Urbain; les comptes portent, en i3K(>-i38j :
« Pour son salaire de remettre à point la main de l'image Saint-Urbain
qui est au portai de l'église par devers la grand rue, laquelle main estoit
brisée, et pour refaire la croison dessus la croiz qui estoit cheu et brisé. »
De l494 'A l5o8, un autre Drouin était également occupé aux églises de
la ville ; on lui devait une statue de Notre-Dame placée dans la cathé-
drale. Il serait peut-être risqué de vouloir établir un degré de parenté
entre ces artistes et les Drouin de Lorraine : il faut se garder aussi de les
confondre avec Drouin de Mantes qui résidait à Troyes au xiv' siècle.
Natalis Ro;vdot, Les sculpteurs de Troyes [Revue de l'art français, 1877, p. 60, 68,
78, 80).
Drouin Florent , dit le Jeune, sculpteur et architecte lorrain du
xvr siècle, né vers i.'S'Jo, alla d'abord ;i Home, où il travailla en 10G8. De
l8o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
retour dans sa patrie, nommé maître des œuvres de i'évèché de Metz, il
fut appelé à Nancy, vers 1071, par Charles III, duc de Lorraine. Comme
il faisait partie d'une famille d'artistes qui tous demeuraient dans cette
ville, il est assez difficile de déterminer la part de chacun dans les
nombreux travaux attribués aux Drouin. Un, entre autres, Florent
Drouin. dit « le Viel », maître d'oeuvre et ingénieur du duc de Lorraine,
portant le même prénom que notre artiste et vivant en même temps que
lui, il devient à peu prés impossible, quant aux ouvres d'architecture,
de donner une désignation bien certaine.
Florent Drouin le Jeune commença à travailler au palais ducal
en i.Va: la même année, il lit une statue d'Adonis, qui lui fut payée
3oo florins. En i5-(>, d'après les comptes du Trésorier, il exécuta une
cheminée dans la grande salle du château et loucha, pour cet ouvrage,
la somme de 33o francs. Eo 1 .">;<). il collabora aux préparatifs des réjouis-
sances données par Charles III, it l'occasion de l'arrivée du duc Casimir,
de Monseigeur de Retz et du cardinal de Yaudemont. En i58i, il obtint
la charge de maître des œuvres du duché de Lorraine. L'année suivante,
il reçut la commande d'une Cène (1) pour l'église des Cordeliers de
Nancy. En 1 58o, il sculpta, dans la même église, le mausolée du cardinal
de Yaudemont, mort en iôS-; ce tombeau existe encore aujourd'hui.
Auparavant, en i583, il aurait dirigé les travaux du château de Yéze-
lise. En l5o,4, il était au nombre des artistes occupés aux apprêts des
l'êtes du mariage de la princesse Elisabeth, fille de Charles III, avec
Maximilien de Bavière. Eu i">||fi, il orna de sculptures la porte Notre-
Dame. En 1698, Drouin. qui semble avoir eu la spécialité des travaux
de décoration, comme l'eurent plus tard à la cour de France les artistes
des Menus-Plaisirs du roi, construisit, à l'occasion d'un ballet donné
parla duchesse de Bar, « une machine en forme de fontaine et jardin,
dans laquelle estoient douze cheises et y assises madame la duchesse
et unze tant princesses que damoiselles estantes de sa suytte ». En ifioi,
on lui alloua 1,47-2 francs 0 gros pour avoir décoré le cabinet de la
duchesse, « cabinet artiliciel suspendu et advancé du dedans du jardin
de la court ». En i(io~. il dessina le plan d'une fontaine destinée it la
grande place de l'hôtel de ville. En i(i<>S. aidé de Simon Drouin et de
Jean Hichier, il surveilla toute l'ordonnance de la pompe funèbre du
duc de Lorraine, Charles III. La même année, moyennant la somme de
2,419 francs- sous, il s'engagea ii placer une statue de saint Georges sur
la porte de ce nom. En 1609, il fournit encore les modèles des motifs
d'ornementation, élevés lors de l'entrée solennelle dans la ville du nou-
veau duc Henri IL
'1 Cette œuvre su trouve aujourd'hui dans le Musée lorrain, à Nancy.
DE I. ECOLE FRANÇAISE iSl
Florent Drouin mourut le 8 novembre 1612. D'après M. Bauchal, on
lui attribue, mais sans preuves, les sculptures de la façade de l'hôtel
Lunatis-Visconti, à Nancy, façade transportée depuis à Jarville.
Drouin (Jessé), sculpteur et architecte, probablement frère cadet du
précédent, résidait à Nancy, où il travaillait au palais ducal. En !■)-<),
dans un marché passé par Thierry Marchai, maître maçon, il fut chargé
d'exécuter la décoration de la grande porte des nouvelles écuries du
château En i6o5, il ht le maitre-autel de l'église Saint-Georges. En
itiio, il était occupé dans le cabinet de la duchesse, comme le prouve
la mention suivante :
« A Me Jessé Drouin, sculpteur demeurant à Nancy, dix francs pour
avoir desposé ung oratoire de pierre de marbre ou de couleur, du com-
mandement de madame, qui estoit en son cabinet. »
Ensuite, il quitta Nancy et on ne le retrouve qu'en io'lj'J, employé aux
travaux de la cathédrale de Toul. Le 12 novembre ife.">. il donna quit-
tance de 100 francs lui restant dus sur une somme de 4,000 francs, qui
lui avait été attribuée pour la réfection et l'ornementation de trois
arcades placées derrière l'autel de Notre-Dame-aux-Pieds-d'Argent. 11
dut mourir peu de temps après.
Deux autres sculpteurs, sans aucun doute de la même famille, Simon
et Nicolas Drouin. entreprirent à Nancy, au xvn° siècle, de nombreux
travaux ; le premier serait mort en i65a et le second en 1669.
Arch. dép. de la Mcurtlie. Chambre des comptes de Lorraine; B. 1161, n85, i5it,
1Ô71, i.'çp, 7^1)6, 7G60, 77U0. — Bull, de la Soc. ffarchéol. lorraine, 1861, :8(>o,
[865, 1864. — H. I.epage, Le palais ducal de Nancy, i8.V>, p 70, 71. 7."), 7<i, 77. —
\dcm, Invent, sommaire des archives de la Mcurlhe, t. I, 1870, p. 14 5, i'i~>, i54,
160; t. Il, 1875, p. Ô36. — A. Bertolloti, Ârtisli franeesi in Roma nei secolixy, xvi,
« xvn, i88(i, p. 44- — BAiiCHA[,,iYo«u. dict. des urchit. franc, 1887, p. 1 94. — Albert
Jacql'Ot, La sculpture en Lorraine (Réun. des Soc. des beaux-arts des dép., 18SS,
p. m)-
Drouin do Munies. Voir liantes Drouin de).
Dubois Jean , travaillait, au xve siècle, à la cathédrale de Cambrai.
Il sculpta dans cette église, en i4'>4, l'autel, le tabernacle et une statue
de Notre-Dame; ces ouvrages lui furent payés plus de 5oo livres. Il com-
mença également une « clerevoye de franque pierre », qui fut terminée
par Jean Percot.
J. Houuov, Hisl. artist. de lu cath. de. Cambrai, 1880, p. ig5.
Dubois Jean), sculpteur en bois et ornemaniste de l'école rouen-
naise, se rend, en 1008, au château de Gaillon, où il collabore à la déco-
ration des stalles de la chapelle.
A. Deville, Comptes de dépenses du châleait de Gaillon, i85o. — A. m: Cham-
l8u DICTIONNAIRE 1>KS SCULPTEURS
peadx, Le meuble, t. I, i8»5, p. i53. — Ed. Bonvutk, Le meuble en France au
xvie siècle, i ss7, p. 45.
Dubois Claude , sculpteur en bois delà ville de Bordeaux, est au
nombre des artistes qui travaillent, au commencement du xvnc siècle,
au château de Cadillac Gironde , appartenant au duc d'Epernon. En
i ' » 1 1> . il exécute un autel pour le couvent des Capucins de Bordeaux,
Ch. Braquf.hayk, Iitun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1S84, p. 187, 421.
— Idem, Les artistes du duc d'Epernon, 1880-iSj,-, p. 233.
IMibnni'n Claude , vivait à Bodez vers le milieu du xvie siècle. En
[553, d'après les archives de l'Aveyron, il passe marché pour une statue
de Xotre-Danie-de-Pitié destinée à l'église de Coussergues.
Ch. Bacckal, Nouv. dicl. des architectes français, iss;. p. x ; l' ï -
lïucellef Guillaume), sculpteur et architecte établi à Lyon dans la
première moitié du xvne siècle, signe, en i63;, plusieurs contrats pour
la construction de l'église de l'IIôtel-Dieu.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xivf au xvm° siècle, 1884, p. 48.
Ducliusfel Gillet ou Guillaume), sculpteur d'origine flamande, rési-
dait, au xv siècle, dans la ville de Bouen. En 1467, il était qualifié
« tailleur des yinages et de feuilles de machonnerie » et travaillait pour
le chapitre de la cathédrale, sous la conduite de Laurent Adam, aux
sculptures de la chaire archiépiscopale. Un peu plus tard, il tailla, au
prix de 4o sous, onze « ymages en bois pour placer aux croches des
chaires stalles du chœur ».
Langlois, Stalles delà cathédrale de Bouen, i858, p. 1S4, i;>ï.
DucliasIH, sculpteur de la ville de Chàlons. exécuta, en [655, les
statues qui ornaient les jardins du château de Sarry Marne .
L. (jrigxon, Reclterches sur les artistes ehdlonnais, 1889, p. 5g.
Duchcne Guillaume), sculpteur en bois du xvie siècle, natif de
Paris, vint à Oloron, en Béarn, où, en i5ao, il reçut la commande d'un
retable en bois destiné à l'église de Monein. Le marché portait que ce
retable aurait 2 m. 4» de large, sur 2 ni. 88 de haut ; l'artiste devait tou-
cher i'3 écus et en plus une barrique de vin rouge ou blanc. Guillaume
Duchcne parait s'être établi à Oloron, car on l'y retrouve achetant une
maison en i538 et signant comme témoin, dans un acte notarié, en [556.
Arch. des Basses-Pyrénées: E. M70, f° ô. — Paul Raymond, Les artistes en Béarn
avant le xvm' siècle, 1874,0. i<~>.
DE I. ECOLE FRANÇAISE I S'5
Dialan Jean , travaille à Rouen, en 1082, àl'église Saint-Godard ; il
reçoit '36 éeus pour avoir l'ait un crucifix.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure; G. 6617. — De Beaurepaire, Inv. somm. des
archives de la Seine-Inférieure, t. Y, 1892, p. [58.
Dii^arriin Jean . sculpteur en bois et ornemaniste vivant à Lille au
xve siècle, sculpte, en 1428, pour l'église Saint-Etienne, un bahut, riche-
ment décoré, qui devait servir à renfermer les ornements du culte.
J. Holdov, La halle échevinale de Lille, 1870. — Bérârd, Dicl. biogr, des artistes
français, 187-2, col. ->\\.
Du Ilsin ou Do Haut François), sculpteur ornemaniste qualifié
« tailleur en marbre ». Etabli à Paris, au xvie siècle, il était occupé
en i549, dans l'hôtel d'Etampes, sous la direction de Philibert de
l'Orme, à la sculpture des marbres du tombeau de François Ier. Dans la
suite, il fut employé aux travaux du nouveau Louvre que construisait
Pierre Lescot ; en i568, il recevait, en effet, 3,563 livres 8 sous 6 deniers
« pour ouvrages de son art par luy laits et qu'il fera cy après audit chas-
teau du Louvre ». Vu la somme élevée touchée par l'artiste, ces ouvrages
devaient être fort importants.
De Laborde, La renaissance des ans a la cour de France, t. I, iS.'io, p. .Vu». —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. II, 1889, p. i5g. — A. Bïrty, Topog. Itist.
da Vieux Paris, t. I, 1866, p. 252. — Ulysse Hubert, Nouv. Arch. de l'art français,
i87(3, p. 1.
Du Ha y (Fernand . sculpteur et peintre, travaillait à Rouen, en i.">o.o,
à l'église paroissiale de Saint-Sauveur.
Archives départ, de la Seine-Inférieure, G. -:<(',',. — |ir l!i. u rkpairk, Inc. somm.
des arch.de la Seine-Inférieure, t. VI, 189'), p. <|ii.
DiiImisiii Marin, exerçait son art à Lyon vers la moitié du
xvii' siècle. Il figure, sur les registres de l'église Saint-Nizier. comme
ayant fait baptiser un fils le 1 1 août 16 ji.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xviue siècle, 1884, p. 4g.
— Idem, Revue de l'art français, 1887, p. 29G.
Dulis Pierre , sculpteur de la ville de Rouen, travaille de i5i3 à
1020, sous la direction de Roullant Leroux, aux statues qui décorent le
portail de la cathédrale.
Aroh. dép. de la Seine-Inférieure ; G. 25:>4. — Deville, Revue des architectes de
laealh. de Rouen, i8/|8, p. 52. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, r88i,
P- ig4-
Duniosnil Nicolas , sculpteur ornemaniste et maître maçon de la
ville de Rbiiett, était employé, vers i.Vj-, à l'ornementation des piliers
l84 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
soutenant les ligures de la danse macabre, dans le cimetière Saint-
Maclou.
Arch. dép. de la Seine-Inférieuri . G. 6882. — De Beurepaire, Inv. somm. des
arch. de la Si im -Infi 1 i wri . t. \ . 1893, p. ■•-'<■
Diimoiiliii Michel , exerçait son art dans la ville d'Albi Tarn
au xvie siècle.
E. Jolibois, It'iai. des Soc. savantes des départ., 1878, p. ai.
Diimoiiliii Robert . sculpteur en bois de l'école normande, résidait
à Bernay Eure . où. en 1618, il était occupé, avec son lils Michel, à
sculpter la clôture et les stalles du chœur de l'église de la Couture. Les
deux artistes reçurent, pour leur travail. i65o livres tournois.
E. Vedclin, Artistes normands [Réunion des Soc. des beaux arts des départ., 1892,
p. 5'|7).
Duniotistici* Guillaume , sculpteur en cire demeurant à Paris
dans la première moitié du xvne siècle, figure, comme parrain, dans un
acte de baptême, inscrit le i5 décembre 1662, sur les registres de la pa-
roisse Saint- Jacques-la-Bouchcrie.
Heruison, Actes oVétat civil d'artistes français, 1870, p. 121s. — E. Piot, EUf
— il il de quelques arlisti s fi ont ais, is:". p. 5g.
Dunder Mathias , sculpteur et peintre alsacien, exerçait son art à
Strasbourg dans la seconde moitié du XIVe siècle.
Ch. Gérard, Les Artistes de V Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872, p. '\\-.
Du Parvis Jaccpies , sculpteur en bois, travaillait, vers i'3G-, à la
décoration et à l'aménagement de la bibliothèque du vieux Louvre.
A. Bertv, Topogr. hist. du Vieua Paris, t. I. 1866, p. i45, ii)4-
Dtipavagc Guillaume . sculpteur ornemaniste de la lin du xiv siècle,
était occupé, en i3q3-i3q4, à l'ornementation de la (lèche de la cathédrale
de Cambrai, à raison de 4 sous fj deniers par jour.
Arch. dép. duNord. Fonds d\ la cath. rf< I i, comptes de la foin., nos 56, 'i>.
— Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., iNSti, p. 2(,ô ; Doe.. p. 715, 77Ô.
Duponf Jean . sculpteur en bois de la ville de Rouen, refait, en
iJGa, les boiseries du chœur de l'église Saint-Jean qui venait d'être
il :vàstée par les protestants.
De La Qdkrièrk, Notice hist. sur l'anc. église de Saint-Jean de liouen, 18G0, p. 17.
— Ed. Bo.nnaffé, Le meuble en France au \\v.w. / . 1877, p. ôr.
iMijd-c Guillaume . sculpteur et graveur en médailles, naquit à Sis-
de l'école française is.">
sonne, près de Laon, en i.ï~4i e' mourut à la fin de 1642011 an commen-
cement de i643- H épousa, en ifioo, la fille du sculpteur Barthélémy
Prieur qui faisait partie, comme' lui, de la religion réformée. En i(io'3,
ayant déjà le titre de sculpteur ordinaire du roi, il obtint le privilège de
foudre lui-même ses médailles, en or et en argent, dans la galerie du
Louvre, où Henri IY lui avait accordé un logement. En 1O04, il devint
contrôleur général des effigies des monnaies et commissaire général des
fontes de l'artillerie de France. Tels sont les seuls renseignements que
l'on possède jusqu'à présent sur la vie de cet artiste, le plus célèbre mé-
dailleur de l'école française.
Quant à ses œuvres, outre un grand nombre de médailles de toute
beauté, on connaît de lui , à la Bibliothèque nationale, un grand mé-
daillon représentant Henri IV et Catherine de Médicis, et au Louvre,
le médaillon en bronze de Brulart de Sillery, chancelier de France,
et le buste en marbre de Dominique de Vie, vicomte d'Ermenonville.
M. Germain Bapst lui attribue aussi, avec toute vraisemblance, le buste
en cire de Henri IV, qui se trouve au château de Chantilly. En effet,
Guillaume Dupré et Germain Jacquet, dit Grenoble, ayant été chargés,
au lendemain de la mort du roi, de modeler son masque, en vue des
funérailles, l'œuvre de Jacquet, choisie pour figurer à la cérémonie,
fut perdue ou détruite : c'est donc évidemment celle de Dupré qui
subsiste aujourd'hui.
Dussieux, dans ses Artistes français à l'étranger, cite encore, comme
étant de lui, la statue en bronze de Victor- Amédée Ier de Savoie, placée
dans le vestibule d'honneur du palais royal de Turin. Enfin, d'après
une opinion émise par M. Chabouillet dans les Nouvelles Archives de
l'art français, Guillaume Dupré a peut-être pratiqué l'art de la gravure
en pierres fines, si. toutefois, on s'en rapporte à un saphir gravé repré-
sentant Maurice de Nassau, qui appartient maintenant au Cabinet des
médailles.
L'artiste eut plusieurs enfants, dont un fils, Abraham Dupré, graveur
en médailles, auquel il laissa sa charge de contrôleur général des mon-
naies et de commissaire des fontes de l'artillerie ; ce dernier mourut le
8 juin i(>47-
Jal, Dict. crit. de biogr. et d'hist., 1871, p. :>iS. — J. Gdiffrey, Nom. Arch. de
l'art français, 187a, p. 17.S ; 1876, p. 172-224. — Dussieux, Les artistes français a
l'étranger, 1876, p. :>io. — A. Chabouillet, Bull, de la Soc. de l'hist. de l'art fran-
çais, i.S;."-, p. 37-41;. — Idem, Nouv. Arch. de l'art fiançais, 1881, p. 182-189. —
E. Fleury, Guillaume Dupré de Sissonne, iS8i>. — L. Gonse, La sculpture fran-
çais,', iSi|">, p. i48-i5o.
«Kupio Jacques , sculpteur ornemaniste et maître maçon, résidait, au
MV siècle, à Poitiers, et y travaillait, de i'383 à i38;, au palais et à la
l86 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
grosse horloge. Un Robert Dupré, probablement frère de Jacques, fai-
sait partie également des artistes à la solde du duc Jean de Berry et
collaborait en i384, sous les' ordres de Pierre Juglar, à la décoration
du château de Riom. en Auvergne.
A. de Ciumpe.u'x. Les travaux d'art exéeui s poui Jean de France, duc de Berry,
i8;)<i, p. il, lô, I;, Sy, 90.
Dupré François , sculpteur en bois et ornemaniste natif de Roye, en
Picardie, exerçait son art à Amiens vers le milieu du xvie siècle.
A. Bérard, Iii'i. biogr. des artistes français, 1872, col. 2Ô2.
Dupréau Miquelot , sculpteur en bois et ornemaniste né aux envi-
rons de Lille, travaillait, en iôaa, dans la ville de Valenciennes. Il était
probablement parent de Pierre Dupréau ou du Préau.
Areh. munie, de Valenciennes. — A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français,
1872. col. 25>. — Ed. Bonxaffé, Le meuble en France au \vi" siècle, 1SS7, p. ôG.
Dupréau Pierre . Voir Préau Pierre du .
Durand, sculpteur-architecte du xme siècle. On a trouvé ce nom
gravé, dans la cathédrale de Rouen, sur la clef de voûte principale de la
dernière travée de la nef. représentant l'Agneau de Dieu. L'inscrip-
tion porte : Durandas me fecit. Cette clef de voûte, déplacée pour
cause de réparations, est aujourd'hui au Musée de Rouen. Deville, dans
sa Revue des architectes de la cathédrale, pense que ce nom doit se
rapporter à l'artiste qui a exécuté les voûtes. Il aurait succédé au maître
d'oeuvre Ingelram, en ia'35, et aurait été lui-même remplacé, en ia5i,
par un autre maître d'oeuvre de la cathédrale, nommé Gauthier de
Saint-Hilaire.
A. Deville, Revue des architectes de la cath. de Rouen', 1848, p. iï, i5. — De Ski-
cnktr, Notes sur l'hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, iS(î2, p. Soi.
Durand Mathelin , sculpteur ornemaniste de la ville* de Bourges,
était au nombre des artistes employés, en i5i3, aux travaux delà cathé-
drale.
De Iiirardot. Les artistes de Bourges [Arch. de Fart français, 2" série, t. 1, 1SG1,
p. 25l).
Durant Jacques , sculpteur ornemaniste qualifié tailleur de grès,
travaillait à Lille, où. en i3ç)C, il était occupé à la décoration de la halle
échevinale.
De La Fons-Mélicocq, Revue univers, des Arts, t. XV, 1862, p. 129. — DkhAiskBS,
Hist. de tari dans la Flandre, etc. 188G, : Doc., p. -\-x.
I>E L15C0LE FRANÇAISE I»;
Dui'anl Pierre!, sculpteur en bois résidant à Amiens, au xv1' siècle,
sculpta en 1464, pour la municipalité, deux tableaux où étaient repré-
sentés, avec une grande richesse d'ornementation, les écussons des cor-
porations delà ville.
II. Dcisevel, Recherches hisl. sur les ouvrages exéc. dans la ville d'Amiens aux
xiv", xve et xvi° siècles, i858, p. 20.
Dura ni (Guillaume), sculpteur et fondeur parisien du xvie siècle, prit
part aux travaux du château de Fontainebleau. On lit dans les comptes,
de i54o à i55o :
« A Guillaume Durant, tondeur, pour avoir vacqué aux réparemens
des ligures d'Apollo et Venus à raison de 12 livres par mois. »
Plus tard, il toucha la même somme pour avoir réparé « plusieurs
branches et petites ligures de courail qui estoient rompues et démolies et
plusieurs tableaux de courail que le Roy a fait mettre dans ses cabinets
audit lieu de Fontainebleau ». Guillaume Durant exécuta ce dernier
travail avec Laurent Regnauldin, Pierre Bontemps, Louis Lerambert et
Claude Luxembourg.
De Laborde, La renaissance îles arts à la cour de France, t. I, i8.r>o, p. 4271 4^0.
— Idem., Les comptes des bâtiments du roi, t. 1, 1877, p. 201, 2o5.
IMirnnl (Nicolas), sculpteur en bois du xvf siècle, termina, en i565,
des boiseries sculptées, pour la chapelle des Orfèvres, à Paris; il reçut
000 livres pour son travail.
Baron Pichox, Noie sur la chapelle des Orfèvres (Mém. de la Soc. de l'Hist. de
Paris, t. IX, 1882, p. 99).
Ournnli Pierre , sculpteur, architecte et peintre du xnr siècle, né
en Languedoc, était établi à Montpellier en 1248. Six ans après, il fut
nommé maître des œuvres de la ville.
IUaouvier et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, 1844, p. a4 •
Durelorl (Guillaume), collaborait, au xvie siècle, à l'ornementation
du château de Fontainebleau. Il ligure dans les comptes, de i53y à i54o,
comme touchant i5 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts èi la cour de France, t. I, i85o, p. 4°2. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877^. 1.Ï4.
Durit'r (Pierre), sculpteur et architecte de la lin du xve siècle, résidait
à Paris, où, en 1496, il était maître des œuvres des bâtiments royaux.
On cite une quittance de cet artiste, datée du i5 juillet 1496, Pal' bv
l88 DICTIONNAIRE HES SCULPTEURS
quelle il reconnaît avoir reçu pour le montant de ses gages, pendant un
semestre, la somme de 200 écus soleil.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. a55. — Bauchal, Noue.
dict. des architectes français. 1887, p. ao5.
Ihirieu ou lin Rien Jeam, exécutait, en i38y, différents ouvrages
dans la ville de Yalenciennes. M. Dehaisnes pense que Jean Durieu
pourrait être le même artiste que le Jean de Yalenciennes qui, un peu
avant cette époque, était occupé aux sculptures de l'hôtel de ville de
Bruges.
Dehaisnes, Hist. de l'art dans lu Flandre, etc., 1886, p. a'io.
Dusaull Jacques . sculpteur ornemaniste de la ville de Bourges,
sculpte, en i5iC, une gargouille pour le premier étage de la tour du nord
de la cathédrale : ce travail lui est payé 5o sous.
T)e Girardot, Les Artistes de Bourges (Archives de l'art français, 2e série, t. I,
i8fii, p. 25 1).
Huval ou De Val (Pierre), sculpteur-architecte du commencement
du xiv siècle, était qualifié « latomus », tailleur de pierre. La reine
Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel, le mit à la tête des
artistes auxquels elle confia l'exécution des statues qu'elle lit placer sur
le portail du collège de Navarre, fondé a Paris en i3o4- L'inscription
constatant la munificence royale rappelait le nom du sculpteur-archi-
tecte ; on n'a pas d'autres détails sur les œuvres de cet artiste.
J. Dl'rrei'il, Le théâtre des antiquités de Paris, 1622, p. 498. — Eméric-David,
Hist. de la seulpt. franc, 1817-1872, p. m.
Durai Nicolas , sculpteur de la ville du Mans, travaille, en i5oo,, à
l'abbaye d'Etival-en-Charnie Mayenne , pour l'abbesse Jeanne de Laval.
La même année, il reçoit « 4 livres 18 sols (! deniers restans de 12 livres
tournois par marché fait pour trois ymages qu'il a faiz et baillez à
Madame, savoir est, l'un de la Trinité qu'elle a fait mectre et est en
ladicte chappelle de Gouevron, l'autre de Nostre Dame en ladite chap-
pelle de Yallemée, et l'autre de sainct Loys en la chappelle des Vicomtes
dedans ladicte abbaye ».
Arch. dép. de laSarlhe; série H. i4'8, f° 267. — V. Ddubemin, Inv. somm. des
areh. de la Sarthe, t. IV, 1880, p. 120. — L. Palustre, La Renaissance en France,
t. 111, i883, p. i.'u, note 1.
de l"école française 189
E
Eberhart «l<* Mayence. Voir Mayence Eberhart de .
Edouard ou Edwards Richard , résidait à Tours, au commence-
ment du xvne siècle, sur la paroisse Saint-IIilaire. Cet artiste, peut,
être d'origine anglaise, nous est connu par le marché suivant, retrouvé
dans les minutes de Pierre Cognard, notaire royal à Tours :
« Le vingt-deuxième jour de novembre i6i3, en la court du roy
N. S. etc. Richard Edouard, sculpteur demeurant en cette ville de Tours,
au cloître des Augustins, d'une part; et honnestes personnes, Martin
Thorigny et Macé Proust, maîtres jurés ciergicrs, chandeliers, et Pierre
Seguin, procureur de la communaulté du dict estât... Lesquelles partyes
ont faict et l'ont le marché et obligacions qui s'ensuivent, c'est assavoir
que le dict Edouart a promis de l'aire pour le dict corps et communaulté,
deux ymaiges et ligures : l'une de Saint-Loys, l'autre de sainte Gene-
viet've ..
« Lesquelles figures seront faictes assavoir : le Saint-Loys aura ses
vêtements semez de fleurs de lys et armines enlevées en bosse, dorées et
le bord du dict habit, avec son sceptre dans une main et dans l'autre
ung baston royal, avec la couronne imperialle.
« La sainte Geneviel've aura une figure d'ange qui allumera ung cierge
qu'elle aura dans la main et ung diable qui le tura l'éteindra ; elle sera
faicte en religieuse et les vêtements dorez par les bords ;
« Et rendra le tout faict et parl'aict bien et deueinent, comme il appar-
tient, les mettera et posera en l'église des Cordeliers, dans la chapelle
de Saint-Erançoys, desdyée pour la confrairye dud. corps et commu-
naulté des eiergiers et chandeliers, le tout rendu en sa perfection, le
Ier janvier prochain, pour et moyennant le prix et la somme de ein"
quante-trois livres etc.. »
E. Giraudkt, Les artistes tourangeaux, 1880, p. i52-i33.
IfjO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
liliiiuii'il Jean, sculpteur et peintre du xvie siècle, exerçait son art
à Lyon de i533 à i55i.
N'atalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvin0 sièele, 1884, p. ôô.
Kgrel (Mathieu), sculpteur ornemaniste du xive siècle, travaille,
en i536, au château d'Escaudœuvres, près de Cambrai.
Arch. dép. du Nord. Registres relatifsau Hainaut; H, a.">i. — Dehaisnes, Ilisl.
de l'art dans la Flandre, etc., îSSti, Documents, p. 588.
Elie de Lisle. Voir Lisle (Elie de).
l'Jiol «le Lachassaigne. Voir Lachassaigne Eliot de .
l'.loi (Saint] ou r.ligius, natif de Limoges, vivait dans la première
moitié du viie siècle, et aurait eu comme maître, Abbon. il vint à Paris
sous Glotaire II qui l'employa à l'ornementation de son argenterie. Plus
tard, sous le règne de Dagobert, il exécuta un grand nombre d'œuvres
de sculpture et d'orfèvrerie. On donne comme le plus célèbre de ses
ouvrages, le tombeau connu sous le nom de l'autel de Saint-Denis :
c'était un baldaquin recouvert d'argent et supporté par des colonnes de
marbre. Nommé directeur de la Monnaie de Paris, trésorier du roi et
enfin évèque de Noyon, il fonda à Solignac, près de Limoges, un cou-
vent, dont tous les moines devaient être artistes. Il mourut, le i"' dé-
cembre 65g, à Noyon, où la reine Bathilde, femme de Glotaire II, grande
admiratrice de son talent, lui lit élever un tombeau.
On a souvent discuté sur la qualité d'artiste accordée à saint Eloi,
sans qu'on puisse, il est vrai, s'appuyer sur des documents bien certains,
aucune de ses œuvres n'étant parvenue jusqu'à nous.
Audoenus, Vita S. Etigii. — Nagler, Kiinstler -Lexicon, t. IV, 1897. — L'abbé
Texier, Essai Iris t. sur les argentiers et les émailleurs de Limoges (Mém. de la Soc.
des Antiq. de l'Ouest, 1842, p. 116 et suiv). — Idem, Dicl. de l'Orf'èvr, i85;,
p. i|^a, o-'ii. — Eméric-David, Histoire de la Sculpture française, 1817-1872, p. 2."),
■jii. — A. de la Porte, Un artiste du vne tiède. Eligius aurifaber, i8(>(>.
Emery (Augustin . exécute, en i54a, plusieurs travaux dans l'église
de Saint-Pierre d'Epernon, près de Chartres, pour le compte de la con-
frérie de Saint-Roch.
Arch. dép: d'Eure-et-Loir; E. 2G5(i. — !.. Mlrlet, Inv. somm. des arelt. d'Eure
el-Loir,t. Il, 2e partie, i88<>, p. 3n.
I ii^tiiiiHiil/ sculpteur-architecte du xmc siècle, né en Languedoc,
vint s'établir à Montpellier, où il fut nommé, en 1249, maître des œuvres
de la ville. De i25o à ia65, il fut élu plusieurs fois consul de sa corpo-
ration.
Re.noivier et Ricard, Des maîtres de pieire et autres artistes gothiques de Montpel-
lier, |8.'|4, p. 2'|.
DE L KCOLE FRANÇAISE I f) I
Erembert, sculpteur-orfèvre du xie siècle, naquit aux environs de
Metz et devint abbé du monastère de Vaulson ou Vaussoire, situé dans
le même diocèse. Parmi ses œuvres, qu'on admirait encore, parait-il,
deux cents ans après sa mort, on cite la décoration du maitre-autel de
son église, où il représenta la Vierge accompagnée d'autres figures. Il
mourut en io33.
Eméric-David, Hisl. de la sculpt. franc., 1817-1872, p. 09. — L'abbé Texieh. Dict.
de Vorfèor. i8.">7, p. (j8o.
Ei'lcbolil. Voir Yalelier
I '.i-iirUiii do Malignes. Voir Maliffnes (Ernekin de).
Ernoulet, sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle, travaillait,
en i4'!o, aux stalles de la cathédrale de Rouen, sous la direction de Phi-
lippot Viart.
Langlois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i8()8, p. t8a.
Erwin <l<» Steinbach. Voir Sleinbacb (Erwin de .
I '*»«"n 111:1 îtiii" Jacques d' , sculpteur et tailleur de marbre de Touruay,
est appelé à Lille, où les échevins lui confient, de i'348 à i35o, l'exécution
de l'entablement de la porte Saint-Sauveur; il reçoit 12 livres pour ce
travail. En i3uV)-i3-o, il entreprend, dans la même ville, la décoration de
la fontaine des Poissonniers. En i'3<)i, de retour à Tournay, il grave une
tombe de cuivre pour un bourgeois de la ville.
Arch. commun, de Lille ; année i5Gtj. — Arch. de Tournai/. Actes passés devant
échevins; année i3gt. — Dehaisxes, llist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 124,
1G8; Documents, p. 4;)">i 686.
Escofliei' Poncet , ditPoncet l'imagier, sculpteur et architecte de la
fin du xv1- et du commencement du xvie siècle, vivait à Lyon de i4g3 à
i5ia. Il travailla, sous la direction du peintre Jean Perréal, aux prépa-
ratifs des fêtes données par la ville, lors des entrées d'Anne de Bre-
tagne, en 1494, de Louis XII, en i4«)!)i et du cardinal d'Amboise, légat de
France, en i5oi. Les comptes portent :
En 1.494- — « Pms pour Poncet, tailleur d'images, qui a fait le signe
cygne et le mosle des seraines moule des sirènes), pour VI journeez, à
X solz pour jour monte ni fr. »
« Plus, à Poncet, tailleur d'images, qui a aidé à faire le signe et taillé
le lis et besongné à la grant chaîne de bois pour le signe VI jours à
VIII gros pour jour monte ni fr. »
« Plus, pour Poncet, tailleur d'ymages, qui a taillé le mosle du lis et
I<)2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
fait le lis et les mosles des visages, à YII1 gros pour jour. VI jours.
monte 1 1 1 fr. »
En i499- — « A Poucet ymaginier, n journées à inoller. XX s. t. »
F. Rolle, Jean Perréal Arch. de Fart français. 2e série, 1. 1, i86i, p. 62,68, 71 .
— Natalis Roxdot, les sculpteurs de Lyon du xiveau xwir w'écfe, 1884, p. 23.
Esmeii* ou Esneir Jenin . sculpteur ornemaniste, était au nombre
des artistes employés, de i383 à i385, à la décoration du château de Poi-
tiers, pour le compte du duc Jean de Berry.
A. de Champeadx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. iô, 89.
Eslevenard Georges . dit La Seigne, sculpteur et architecte né au
Russey Doubs , vers le commencement du xvne siècle, quitta sa ville
natale, en i<>1;. et alla travailler à Fribourg, puis à Dôle, où il fut admis
dans la bourgeoisie en 166;. Il sculpta dans cette ville, de ififij à 1669,1e
retable du maître-autel et le jubé. Il mourut en 1630.
J. Gauthier, Dict. des artistes francs-comtois antérieurs au xiv siècle, iSya,
p. 12.
Esloiirnean Jacques-Mathieu , sculpteur et architecte du xvic siècle,
naquit à La Flèche en i486. Françoise de Vendôme, duchesse d'Alençon,
qui appréciait beaucoup son mérite, l'attacha à sa personne et lui fit
exécuter à Vendôme, en i53j, un tombeau pour son époux Charles de
Bourbon, surnommé le Magnanime. Plus tard, en 1.J4O, elle employa ses
talents d'architecte et lui fit construire le château seigneurial de Chà-
teauneuf-sur-Cher .
J.-F. Bodiw Rech. histor. sur l'Anjou, 1 8 4 7 - — Ch. Baochal, Nouv. dict. des
architectes français, 18S7, p. 2i5.
Estrées Nicolas d' , travaillait, de i5o5 à i5oS. à la façade de l'hôtel
de ville de Compiègne. On lit dans les comptes :
« A Nicolas d'Estrées. tailleur d'ymages a esté payé la somme de
ii) livres 4 sols parisis pour la façon de six ymages qu'il afaictes et tail-
lées, pour mectre au devant de l'ostel de la ville, comme l'Annonciation,
le roy Charllemaine et aultres saincts à plain desclarez en six mande-
ments. »
Nicolas d'Estrées sculpta aussi, pour le même édifice, un écusson aux
armes de France, sur la cheminée de la grande salle.
De Marsy, L'hôti I di ville d C ympiegne, p. 22, 2.ï, 2- [Extrait des comptes rendus
du congrès tenu a Senlispar la Soc. franc, d'archéol. en IS77 .
Etienne, exerçait son art dans la ville de Troyes de i'3|8 à 1351.
.Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Troyes (Beu. dt l'art franc., 1887, p. 66).
de l'école française 193
Etienne, sculpteur et architecte de la ville de Limoges, devint, en
i'35-, maître de l'œuvre de la cathédrale, charge qu'il conserva jusqu'en
1370, époque de sa mort.
Aroh. munie, de Limoyes. — Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 187a,
col. 268.
Etienne, dit Etienne l'imagier, était établi à Lyon vers i382-i383.
Un autre sculpteur, nommé Etienne, résidait dans la même ville vers
i5i6-i5ij.
Natalis Romdot, Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xvm" siècle, 1884, p. i4> 27.
Etienne (Jean), passe un marché, en i54i, pour l'exécution du reta-
ble de la chapelle du Saint-Esprit, dans l'église de Vence (Alpes-Mari-
times).
Hevue des Sociétés savantes, 1860, 1" semestre. — Ch. Bauchal, JSouv. dicl. des
architectes français, 1887, p. 2i4-
Etienne de Boisse. Voir Boisse Etienne de).
Etienne «le Bonneuil. Voir Bonneuil Etienne de).
Etienne de Chastelleraulx. Voir Chaslelleraiiv Etienne de .
Etienne de Loueciennes. Voir Loueciennes (Etienne de).
Etienne de Neuville. Voir Neuville (Etienne de).
Eudes de llontreuil. Voir Monlreuil Eudes de).
Eustaclie, sculpteur en bois et ornemaniste de l'école rouennaise,
travaillait, en 14^9, aux stalles de la cathédrale de Rouen, sous la direc-
tion de Philippot Viart.
L,Ai\GLOis, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i838, p. 182.
Evrard d'Orléans. Voir Orléans Evrard de).
194 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
IF
Fabien de Fleschieres. Voir Flescbieres Fabien de .
Fabro Jean , sculpteur et architecte, peut-être d'origine italienne,
résidait à Troyes au commencement du XVIe siècle. Il devint le gen-
dre de Jean Gailde et collabora, de i5iô à idij, aux travaux du jubéde
l'église delà Madeleine.
Ilém. dt laSoc.acad. de l'Aube. — Ch. Haichal, Nowo. dict. des architectes
français, 1887, p. 2i5.
Faffol Nicolas, sculpte, de 1600 à 1608, trois statues en pierre poui
la façade de l'hôtel de ville de Nantes ; il reçoit, pour son salaire,
202 livres tournois.
Arch. comm. de Nantes, CC. i5o. — De la Nicollière-Tzueiro, Inc. somui. des
arch. comm. de Nantes, t. I, 1S88, p. 148.
Fa in Pierre . sculpteur et architecte rouennais du commencement
du xvie siècle, travaille d'abord, de i5oi à i5oj, au palais archiépiscopal
de la ville et au manoir abbatial de Saint-Ouén. En 1008, il se rend à
Gaillon, appelé par le cardinal d'Amboise, et entreprend, avec d'autres
maîtres d'oeuvre, la construction de la chapelle haute du château. En
1.109, il reçoit lion livres pour l'exécution, en pierre de Vernon, du grand
portique de la cour ; ce monument qui, pendant la Révolution, fit par-
tie du Musée des Petits-Augustins, se trouve aujourd'hui à l'Ecole des
Beaux-Arts, à Paris. Pierre Fain sculpta, en outre, pour le grand corps
de bâtiment de Gaillon, deux fenêtres et une lucarne qui lui furent
payées 324 livres 10 sous.
A. Deville, domptes d dépenses di la construction du château de Gaillon, iSôo,
p. LXXIX, 45c. — Do Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-
David, 1862, p. 007. — E. Mûntz, Guide dt l'Ecole des Beaux-Arts, p. 57,08. —
L. Palustre, La Renaissant en France, t. II, jssr.p. ■»<;;, 1-, ■■}-■>.
DK L ÉCOLE FRANÇAISE j 5
Falaize (Richard), sculpteur en boïs né à Paris, sculpta, en 1022
les cinquante-quatre stalles historiées de l'église collégiale de Saint-
Martin de Champeaux, dans le canton de Mormant (Seine-et-Marne
Ces œuvres dénotent chez l'artiste beaucoup d'imagination, mais un
talent d'exécution assez inférieur.
Arch. dêp. de Seine-et-Marne; G r,„ _.«„// ,/„,.„, -u , ,
r 11 .a/- o/- / - r, „ •'" o"u- un comité des arts c mon
t. H, '842-1845 p. 473.-E. Patv, Bull, monum., 2« série, t. Il ,846 p 4,7
Revue des Sociétés savantes, ,866, t. VU, ,,. 555 ; l. VIII, p a39 - L Palu™7
La nemissance en France, t. I, ,879, p. l4g. _F. „EGun, owvet R m Un™
mlTH" ncedu y'sUcle "" *VI,I°' l' v' l883> p- (o-
i;t(îd. si»'
Fanar (Simon), sculpteur de la ville de Bruyères (Aisne), s'engage
en 1624, visa vis d'un maître peintre de Laon, nommé Pierre Le Lon-
a lui livrer « deux images et figures de bois de noier, scavoir • la figure'
de Nostre Dame et sainct Jehan de la hauteur de cincq piedz bonne et
loyalle marchandise, bien façonné, rendu au logis dudict Le Long cl ce
nioiennant la somme de vingt-deux livres dix sols tournois ».
G- Gkammn, Mme de l'art fiançais, i8g5, p. ,34.
Fauchîep ou Fouchier (Robert), sculpteur et architecte né à
Melun, en r358, travaillait, en r383, à Poitiers, pour le duc Jean de
Berry ; ,1 remplaçait alors Guy de Dammartin dans la conduite des tra-
vaux du palais et était payé a raison de 7o sous par semaine. II revint
ensuite a Melun, où il devint maître des œuvres de la ville. En i4o3 il
fut mandé par le roi Charles VI qui lui confia la restauration de son
château.
is'«)i, 7'. SA68E*DX' US '""""'' 'r"rl eXéClUéS >mirJc"u de Fra»^> duc de Berry,
Faukemberghc (Baudouin de), résidait, au x,ye siècle, dans la
ville de Saint-Omer et sculptait, en ,'3,2, des statues pour le cloître de
Sainte-Claire.
droite' %^n^'i"CffS: ^ 4°5" ~ "E"AISNKS< HisL de Mdansla Flan-
aie, eu., 188b ; UOC, p. 2^8,
Favereau (Gabriel), appelé aussi, à tort, Gabriel Le Fandreau
demeurait à Troyes al, xvr' siècle; il était le gendre de Dominique
Morentm. Le 4 janvier i5'l{,, on le trouve figurant dans un marché
passe, par devant notaires, entre son beau-père et lui d'une part et le
chapitre de l'église Saint-Etienne d'autre part, au sujet d'un jubé de
pierre à exécuter dans cette église. En i559) il fut nommé maître maçon
de la cathédrale, charge qu'il occupa jusqu'en ,.V(i, époque de sa mort ;
il lut enterre dans l'église Saint-Nizier.
Arch. dép. de l'Aube, G. ,60a à .(i,,',. - Vallet de Vi.uvu.le, Lesarch.hisl. du
g DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
départ, de VAule, ,«., p. ..6, S,«. - L. Pigbottb, M ,«r ta fr». d»
delacalh.deTroyes, 1870, p. ;5o, -5a, M, 160, ,90. - As sier, Z« artarf ta
artiste* dans ranc. c.//..ï. de /a Champagne, .876, p. 88. - A. Babeau, Btfim. des
Soc. rta beauaî-arts des départ., 1877, p. n5, 102.
Fébuimonl Nicolas de), sculpteur de la ville de Tournai, travaille,
de 1619a i6a3, à L'hôpital de Séclin (Nord) ; il reçoit 548 livres « pour
avoir faict livré et assis au cœur, dudit hospital ung repositoire du
vénérable' Saint-Sacrement, de pierres d' Avenues de XVIII piedlz de
hault et six piedtz et deroy de larghe, alabastre et doré »
Invent. somm. des arch. de l'hôpital de Séclin, 1886, E. i5, p. 58.
Fécamp Garnie.- de , sculpteur-architecte du xm" siècle, dont le
nom se lit dans une charte donnée à Etrctat et conservée dans les
archives de la Seine-Inférieure. Il est cité comme ayant collaboré à la
construction de l'église Notre-Dame d'Etretat entre les années 1218 et
ia38 ; cette église a été détruite.
Bull, du comité des arts clmon., t. II, .842-843, p. 576. - F- nBou*Q,™'
Hisi delasculpt. etdesarlsplast. en France, .846. - L»u Fe.gneor, Notes su.
FHist. de la sculp. franc, d' Eméric-David, 1862, p. 002.
Fegiiculx (Jean., exerçait son art dans la ville de Nantes au
xvie siècle.
Bull, du comité de la langue, de l'hist. et des arts, t. III, .855-. 836, p. 227.
Félibanl Barthélémy), sculpteur parisien du commencement du
xvii" siècle, fait baptiser un fils, sur la paroisse Saint-Sulpice, le
28 décembre 1609.
Herluison, Actes d'état civil d'artistes français, .87.',, p. .58. - E. Piot, Etat
civil de quelques artistes français, 1875, p. 4&-
Fenera 1 Bertrand de), sculpteur en bois et ornemaniste du xv° siècle,
né en Languedoc vers i4i5, résidait à Montpellier en 1^-2.
Rf.nouv.er et Ricabd, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, .844, P- 61.
Feneslre (Robert de la), sculpteur en bois du xvi* siècle, exécute,
en i545, les portes de l'église de Gaudebec, en Normandie.
Ch. Bacchal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p, 220.
Ferier Jean , dit Grosjean, travaille, au xvi<= siècle, à l'hôtel de ville
de Cambrai; en i534-i535, il reçoit soixante-quinze sous tournois pour
avoir, avec d'autres ouvriers, « faict et tiré ung patron et pourtraict en
DK L ECOLE FRANÇAISE lÇfj
papier de l'ouvraige nécessaire à faire en la maison de le ville et bre-
tesque (i) ».
Lefèvre, Matériaux pour l'hist. des arts dans le Cambrésis, 1870, p. 24. —
A. Ddriecx, Les artistes cambrésiens du i.v au xi.r siècle. 187I, p. 60. — Idem,
Notes sur les artistes cambrésiens (Itev. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888,
p. 38i, a' 97).
Fermiii (Jeanl, sculpteur ornemamiste du xve siècle, était établi à
Cambrai vers i45<).
De Laborde, Les ducs de Boun/ogne, t. I. 1849, p. 554.
Forriol (Louis(, sculpteur et architecte, résidait à Nevers à la (in du
xvic et au commencement du xvn" siècle. Le 14 janvier i5o.o, il s'obligea,
par contrat passé avec les échevins, à exécuter six écussons aux armes
de Louis de Gonzague et d'Henriette de Clèves, duc et duchesse de
Nevers. Ces écussons en pierre, ornés des ordres de Saint-Michel et du
Saint-Esprit, étaient placés aux six portes de la ville ; ils furent payés à
l'artiste 60 écus. En i(!oG, on retrouve Louis Ferriol modelant en terre
trois grandes figures, à l'occasion de l'entrée k Nevers de la duchesse
de Mantoue. En i(îio, il visitait avec les échevins, en compagnie d'un
de ses confrères, Jean Portier, l'endroit le plus propice à l'établissement
d'un pont sur la Loire.
Arch. comm. de Nevers, CC. a38, 260, 268. — De Soultrait, Àrch. de l'art
franc., Doc., t. I, i852, p. i38. — L'abbé Bodtillier, Inv. somrn. des arch. de
Nevers, 1876, série CC. p. 91, 99, io3.
Fessel (Pietrequin , sculpteur en bois, probablement d'origine
flamande, travaille, en 1462, aux stalles de la cathédrale de Rouen,
sous la direction de Philippot Viart.
Arch. départ, de la Seine-Inférieure, G. 249G. — De Beaurepaire, Inv. sornm. des
arch. île la Seine-Inférieure, t. II, 1874, p. 35 1.
Fevin (Jean de), sculpte, en i38o, plusieurs motifs d'ornementation
pour la chapelle du château d'Hesdin Pas-de-Calaisi.
Arch. départ, du Pas-de-Calais, A. 781. — J.-M. Richard, Inv. somrn . des arch.
du Pas-de-Calais, t. II, 1887, p. 11G.
Fiosole (Jérôme île , ornemaniste italien vivant en France au com
mencement du xvi° siècle, résidait à Tours, où il travaillait dans l'ate-
lier de Michel Colombe. Il dut collaborer, sous la conduite de ce grand
maître, à la décoration du mausolée de François II, duc de Bretagne.
Léon Palustre, d'après un manuscrit provenant des archives du dôme
(1) Balcon du haut duquel se faisaient les publications légales.
198 DICTIONNAIRE DKS SCULPTEUftS
de Florence, lui attribue également une part dans l'exécution du tom-
beau m des enfants de Charles VIII, tombeau qui, placé autrefois à
Tours dans l'église Saint-Martin, se trouve aujourd'hui dans la cathé-
drale. Faut-il aussi, toujours d'après Palustre, reconnaître la main de
Jérôme de Fiesole dans l'ornementation du sépulcre de l'abbaye de
Solesme ? C'est une question qui, faute de documents, est encore diffi-
cile à résoudre.
L. Palustre, La Renaissance en France, t. III, iS85, p. 79, So, 8(î, 117, i4~>.
l'ii'iiiin, sculpteur ornemaniste delà fin du xive siècle, est employé,
en i386, à la cathédrale de Cambrai, à raison de 5 sous par jour.
Arch. dép , du Nord. Fonds de la cath. de Cambrai. Comptes de la fuir. n° 5i. —
Dehaisnes, tlisl. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 2g3; Doc. p. 653.
Fiselier ou Lefiselier (Jean), sculpteur en bois du xvc siècle, était
au nombre des artistes collaborant à Rouen, vers ifo~, à la sculpture
des stalles de la cathédrale, sous la direction de Philippot Viart. Aupa-
ravant, en i4-"'!), il avait travaillé à une chaire archiépiscopale; celle-ci,
n'ayant pas été trouvée assez riche, fut recommencée, plus tard,
d'après les dessins de Laurent Adam à qui on en conlia l'exécution.
Langlois, Les slalles de la cathédrale de Rouen, i838, p. 182 et 190 à la note.
Fissier Robert', sculpteur picard établi à Montdidier, dans la pre-
mière moitié du xviie siècle, exécuta la belle chaire de marbre de
l'église du Saint-Sépulcre : sur la première marche de l'escalier, on lit
en effet : J'ai esté faite par Robert Fissier, 16 3o. En 16^-2, il aurait
décoré, dans l'église Saint-Pierre, le maître autel de la chapelle de la
Vierge, en collaboration de Pierre Rlassel, sculpteur amiénois.
II. DisF.vEi., La ville de Montdidier, 1837, p. i3. — V. de Beadvillé, Hist. de la
ville de Montdidier, 1SÔ7, t. II, p. 78.
Fislo Pierre, Jean de), sculpteur et architecte du xme siècle, né en
Languedoc, est cité, dans une charte datée de 12.54, comme ayant tra-
vaillé vers cette époque dans la ville de Montpellier.
Renouviek et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Mont-
pellier, i88'i, p. 24.
Fïves Jacquemard ou Jakemon de), sculpteur, peintre et architecte,
demeurait à Lille dans la première moitié du xiv" siècle. D'après un
compte des argentiers de la ville, il était occupé, en i'iuj, à l'église
Saint-Ftienne :
(1) Le Musée duTrocadéro en possède un moulage.
DE L KCOLE FRANÇAISE IÇ)9
« A maistre Jakemon de Fives pour L'ouvrage de la capiele Saint-
Jacques à Saint-Estienne... X 1. »
En i3a3, il travaillait à la porte Saint-Sauveur. En i328, il recevait
4i sous 3 deniers pour la réparation d'un bas-relief représentant le
Christ et la Madeleine, placé à la porte de Courlrai :
« A Jakemon de Fives pour les ymages de le porte de Courtrai mettre
plus parfond et pour repaindre les aumaires volets de bois XLI s.
III d. »
De la Pons-Mélicocq, Rev . univ des Arts, t. XV, 1862, p. 129. — llounov, Etudes
artistiques, artistes inconnus des xivc, sve et XVIe siècles, 1877, p. ">.
I lamaiis. sculpteur-orfèvre du xme siècle. Dans le grand Cartulaire
de Saint-Etienne de Bourges, un acte daté de 1224, lui accordant remise
de la mortaille, le qualifie magister de capsâ maître des châsses .
Didron, Bull, archéol., t. II, p. .lôy. — De Seigneur, Notes sur t'ilist. delasculpt.
franc. d'Eméric-David, 18G2, p. 3oi.
I liiiiiriM| Jean , sculpteur en bois du xve siècle, originaire de Tou-
lon, est mentionné dans un titre, à la date du 10' août I42G, comme ayant
exécuté plusieurs ouvrages dans le couvent de Saint-Maximin Var . On
lui attribue la sculpture des stalles qui décoraient autrefois le chœur de
l'église ; il y aurait travaillé avec un de ses confrères, Antoneile Ger-
vaut.
L'abbé Albanes, Hist. du couvent royal de Saint-Maximin, 1880. — Ch. Ginoux,
Revue de l'art français, 1888, p. i<;ô; 1894, p. 246.
Fleschieres Fabien de, résidant, au xvie siècle, à Cambrai, est
cité plusieurs fois dans les comptes de la ville. En i3;3, il reçoit Go sous
tournois « pour avoir faict une teste et racoustré raccommodé les mains
de l'ymaige S1 Jehan à la porte de Scelles ». En iô-$, on lui paye 20 li-
vres tournois « pour avoir taillié en pierres blanches, trois lyons de
trois pieds de hault, et iceulx mis a la justice de la ville». En i58i, il
touche encore 72 sous tournois.
Lefèvre, Matériaux pour l'hist. des arts dans le Cambrésis, 1870, p. 26. — A. Du-
rieux, Les artistes cambrésiens du ixe au \\\e siècle, 1 S74, p. 86. — Idem, Notes sur
les artistes cambrésiens [Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 188S, p. 5gi,
592, n° 12")).
Fleury Nicolas , était au nombre des sculpteurs qui travaillaient,
en 1G40, au château de Fontainebleau, sous la direction de Gilles Gué-
rin.
De LABORDE, Revue unie, des Arts, t. IV, iS.VÏ-iS.")-, p. 215.
Floc'li M.-J. , sculpteur breton du \\V siècle, dont le nom se lit
200 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
sur une des statues du porche de l'église de Landivisiau Finistère : cet
édifice fut terminé en i554- On rencontre, en i^~o, un Jehan Floc'h,
orfèvre à Morlaix, et en if>.">4, un Laurent Floc'h, maître brodeur à
Quimper : ce nom était donc assez répandu parmi les artistes bretons.
L. Palustre, La Renaissance en France, t. III, i885, p. 'il note i.
Foix Denis de , fut appelé à Auch, vers le milieu du xvie siècle, par
l'architecte Jean de Beaujeu. De i56o à i56~, il travailla, dans la cathé-
drale, aux sculptures de la façade et à la décoration intérieure du porche.
Il dut s'établir définitivement à Auch, car c'est comme citoyen de la
ville qu'il fit partie, le 7 mai i5j4i de l'assemblée communale.
P. Lafforgue, Recherches sur les mis et les artistes en Gascoyne nu xvie siècle, 1868,
p. Ô2. — Idem. Hist. de l<i ville d'Auch, t. I, p. 198.
Foncières (Philippe de , résidait, au xv siècle, à Paris, où il devint
sculpteur du roi. De i4'3<> à 1440, il exécuta avec Guillaume Josse, pour
le grand portail du Louvre, les statues de Charles VI et de Charles 'S'IL
Su vu., Hist. des ant. de Paris, 172A, t. II, p. 20. — Eméric-David, Hist. de '<<
sculpt. franc., 1817-1872^. 149. — Bertï, Topoyr. hist du Vieux Paris, t. I, :S66,
p. i'i7.
Fontaine, sculpteur en bois et ornemaniste duxve siècle, travaillait,
en 14G7. aux stalles de la cathédrale de Rouen, sous la direction de Phi-
lippot Viart.
Langi.ois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, iSSS, p. 182.
Fontaine Mathurin . était au nombre des sculpteurs qui collabo-
raient, au xvie siècle, à la décoration du château de Fontainebleau ; de
153; à i54o, il touchait i3 livres de gages par mois.
De Laborde, La m naissance des arts, etc., 1. 1, i85o, p. 4o3.' — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i55.
Fontaines Michelet de , sculpteur de la ville de Xevers, qualifié
dans les archives « menuisier en pierre », est occupé, eu 1470, aux tra-
vaux de la chapelle du marché au blé. L'année suivante, il sculpte, sur
les clefs de voûte de cette chapelle, les armoiries du duc de Brabant,
celles du comte de Xevers et celles de la ville ; il reçoit alors 4 livres
10 sous.
Af h. comm. deNevers, CC. 65, 6fi. — L'abbé Boitillier, Inv. somm. des arch.
de Nevers, 1S76, CC. p. 3i.
Fontaines Pierre de , sculpteur et peintre établi à Lyon, est em-
ployé, en i499. aux décorations commandées par la ville, à l'occasion de
de l'école française 201
l'entrée du roi Louis XII. Sa présence est encore constatée à Lyon en
i5i8.
Natalis Rondot, .Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xniVsiècle, 1884, p. 28.
Fontanl (Antoine), sculpteur et architecte du xvie siècle, fut occupé,
pendant dix ans, au château de la Rochefoucauld, dans rAngoumois. 11
y exécuta : la façade décorée de quatre-vingts chapiteaux ; le grand esca-
lier, au haut duquel il sculpta son buste avec la date de i538 ; la galerie
à jour qui donne sur la cour ; enfin la chapelle, avec seize clefs de voûte
ornées de riches écussons .
Michon, Statist. rrionum. de la Charente, 1844-1848, — Ch. Bauchal, Nouv. dicl.
des architectes français, 1887, p. 2«5.
Fonlay (Jean de), serait l'auteur du tombeau d'Alain Chartier, qui se
trouvait, à Avignon, dans l'église des chanoines de Saint-Antoine. Ce
tombeau aurait été commandé à l'artiste, le 2'3 août 14)8, par le frère du
poète, Guillaume Chartier, évèque de Paris.
Congrès des sociétés savantes, section d'archéologie (Communication de l'abbé Re-
quin,à la séance du 7 juin 1892).
Forest (Huguelin de la), sculpteur ornemaniste, travailla à Paris, en
i3y9, au couvent des Célestins et à l'église Saint-Paul, pour le compte
du duc d'Orléans.
De Labokde, Les ducs de Bourgogne, t. III, i852, p. 578, 180.
Fore y (Perrin de), demeurait à Dijon et collaborait, en i3c)i, sous la
direction de Claux Sluter, à la décoration de l'église de la Chartreuse
de Champmol.
DeLaborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, p. 555.
Foi'lier (Pierre), établi à Dreux au commencement du xvir siècle,
exécuta, en 1 6 1 4 , le buffet des orgues de l'église Saint-Pierre. En 1G20,
il construisit le jubé de la même église, qui fut détruit plus tard, en
1793.
Mém. de la Soc. d'Eure-et-Loir. — Mme Lesiaitre, Hist. de la ville et du château
de Dreux, i85o.
Forlin (Philippe), sculpteur en bois, vivait à Gisors au xvi° siècle.
En i566, il fit deux portes pour le grand portail de l'église Saint-Gervais
et Saint-Protais; en 10^8, il sculpta, dans la même église, le buffet des
orgues. Les portes, qui existent encore aujourd'hui et où sont représen-
tés les douze apôtres, furent payées à l'artiste 140 livres ; c'est un tra-
vail assez médiocre.
De Laborde, Gisors, doc. inéd. lier* des arch. de St-Protais et St-Gervais [Ann.
202 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
archéol., t, IX, 1849, p. 212. — L. Palustre, La Renaissance enFrance, t. III, i88t,
p. 206. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France au x\T siècle, 1887, p. 5i.
Foufoerl Rolland , sculpteur en bois, entreprend, en i545, l'exécu-
tion du bufl'et des orgues de la cathédrale de Chartres.
Arc. dép. d'Eure-et-Loir; (}. 212. — L. .Merlet, Inv. somm. des arch. d'Eure-et-
Loir, t. VI, 1890, p. 3f.
Foucault Mathurin , désigné dans les archives comme « excellent
tailleur de pierres », résidait, au xvie siècle, à Orléans. Il est compris
parmi les artistes protestants massacrés dans cette ville, en 1072, a la
Saint-Barthélémy.
De Montaigi.on, Arch. de l'art français, Doc, t. V, i85t-i858, p. 565. —
Herluison, Artistes Orléanais, 186Ô, p. a4-
Foucault Pierre . sculpteur en bois de la ville de Troyes , exécute,
en i5o8-i3oç), une chaire à prêcher pour l'église Saint-Jean, et donne,
en i525, le modèle des stalles du chœur de la cathédrale.
Assier, Les arts cl les artistes dans l'anc. capit. de la Champagne, 1876, p. 104.
Fouehé Hugues , sculpteur ornemaniste, était an nombre des ar-
tistes qui travaillaient, en i386, au château de Riom, en Auvergne, pour
le compte du duc Jean de Berry.
A. De Cuampeu x, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Beny,
1894, p. :>4.
Fouget Simonet , sculpteur ornemaniste, collaborait avec le précé-
dent, en i'386, à la décoration du château de Riom.
A. De Champkaox, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry
1894, p. 55.
I 1 mi Mo 11 César , sculpteur lorrain demeurant à Nancy, au commen-
cement du xvne siècle, sculpte, en 1621, des figures en bois destinées à
orner le carrosse de la duchesse de Lorraine. En 1G24, il reçoit du duc
Henri II un don en nature « en considération des peines qu'il a mises,
dès son bas âge, à apprendre cet art de sculpture ».
Arch. départ, de la Meurthe. Chambre des comptes d>- Lorraine, B. i\i\, snyji. —
H. Lepage, Inv. somm. des archives de la Meurthe, t. I, 1870, p. 172, 240.
Foulques, moine et sculpteur du xne siècle, vivait à Reims, où il
exécuta d'importants ouvrages de sculpture. Vers n35, il travaillait à
l'église Saint-Remi.
F. BoiRQiELOT, Hist. delà sculpt. et des arts plast. en France, 1846, — Chaubrï
de l'école française jo'J
de Troncenord, Mém. de la Soc. d'agrieult., comm., sciences et arls du dép. de la
Munie, 1862, p. 77. — Revue des Sociétés savantes, 5e série, l. III, 1 8G4, p- 56g.
l'oiilquot Pierre , était établi, à la fin du xve siècle, dans la ville
d'Aix, en Provence. Le S juillet 1^4, il passa marché, avec les chanoines
de l'église Saint-Sauveur, pour l'exécution du tombeau du neveu du roi
René, Charles III, dernier comte de Provence, mort à Marseille en 14H1.
L'artiste s'engageait à terminer cette œuvre dans l'espace d'un an,
moyennant la somme de 1000 florins. Ce mausolée, où le prince était
représenté couché sur une table de marbre noir, avec deux anges k la
tète et deux lions aux pieds, a été détruit en 179,3 ; Millin nous en a con-
servé un dessin.
Millin, Voyage dans le Midi de la France, t. II, pi. 45. — Barthélémy, bocum.
inéd. sur divers artistes inconnus de Marseille et d'Aix, du xiv" au xvie siècle, 1 88"> ,
p. 82.
Fouqucrcl Jean , travaillait, au xve siècle, dans la ville de Dijon.
En i44"i il se vendit à Beaune, où il fut employé à la construction de
l'hôpital. En i454, il était de retour à Dijon; il y mourut l'année sui-
vante.
Arch. comm. de Dijon, L. 17Ô, f. i/|ô et L. 714. — B. Prost, Gaz. des Beaux-Arts,
3° pér., t. V, 1 891 , p. 17(1.
Fournier Jean , sculpteur et fondeur résidant, au commencement
du xvie siècle, dans la ville de Chàteaudun, s'engage, en i5ic), vis-à-vis
des chanoines de l'église Saint-André, k faire « ung aygle de cuivre en
façon de lutrin k six pends, soubz troys d'ieeulx pends . . . ung lyon et
contre les troys autres d'ieeulx troys pilliers sur chacun ung ymaige, et
ou tiers poinct de la tige dudit aigle troys ymaiges de sainct André,
sainct Pierre et sainct Paol ; avecques ce une crosse aussi de cuy vre
pour servir et mectre sur le maistre-autel de ladicte esglise, pour en
icelle crosse mectre le Corpus Domini ». La même année, l'artiste fournit
trois cloches pour l'église Saint-Médard. On trouve encore un Jean
Fournier, imagier k Paris, dont le nom figure, en i526, dans un acte
notarié ; serait-ce le même artiste ?
Arch. départ. d'Eure-et-Loir, K. 9887. — L. Merlet, Inv. somm. des arch. d'Eure-
et-Loir, t. II, 1' partie, i88(i, p. 356. - Coyecqie, Bull, de la Société de l'histoire de
Paris, el de f Ile-de-France 189^, p. 4^. — J. Guiffrey, Revue de l'art français, i8<)C,
p. H).
Fournier Innocent, sculpteur en bois, travaille, en i525-i5a6, aux
stalles du chœur de la cathédrale de Troyes.
Assier, Les arts el les artistes dans l'anc. capil. de ta Champagne, 187G. p. 104.
204 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Fournier Antoine et Noëb, sculpteurs en bois de la ville de Troyes,
sans doute, parents du précédent, exécutent des stalles pour les églises
de Sainte-Madeleine, de Saint-Etienne, de Saint-Nicolas et de Saint-
Remi. En 1G00, ils sculptent le buffet des orgues de l'église Saint-Jean.
Le 4 janvier illafî, ils passent marché, avec le conseil de fabrique de l'é-
glise Sainte-Savine, pour faire la chaire à prêcher de cette église;
l'œuvre existe encore aujourd'hui, mais on a eu la malheureuse idée de
la recouvrir d'une peinture imitant le bois.
Assier, Les arts et les artistes dans l'anc. capit, de la Champagne, 187H, p. io5. —
E. Socard, Biogr. des personnages de Troyes et du département de l'Aube, 1882,
p. iSy. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France au xvi* siècle, 1887, p. 74.
Fournie!' (Nicolas , frère des précédents, termine, de 1623 à iG32,
la chaire à prêcher de l'église Saint-Nicolas de Troyes.
Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne , 1876,
p . 1 o(i .
Franco | Jean de), nommé aussi Jean du Gâteau, vivait, au xvie siècle,
dans la ville de Cambrai, où il était occupé à l'hôtel de ville. Les
comptes du domaine portent, en i533-i534 :
« A ung nommé Jehan de France, demeurant au chastel en Cam-
brésis, maistre tailleur d'imaiges et de pierres, pour son salleire d'avoir
a la charge de messrs (les échevinsï, fait ung patron en platte fourme pour
le bretecque de la cité, luy a esté donné par le XIX briefvet, 75 sols
tournois. »
A. Dirikux, Les artistes cambrésiens, 187/1, p. 60. — Idem, Notes sur les artistes
cambrésiens, (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 58i, 11. 96).
France (Pierre de , maître sculpteur parisien, va travailler dans la
ville d'Albi, au commencement du xvne siècle, avec un de ses confrères,
Bastien Gayou. Les deux artistes sont chargés de faire un nouveau pi-
lier de justice qui devait être dressé au milieu de la place de la ville.
En i0o2-iCo3, ils terminent ce pilier, sur lequel ils sculptent les armes
de Monseigneur d'Albi et celles de la ville ; ils reçoivent alors 48
livres.
Arch. comm. de la ville d'Albi; CC. 285. 286. — E. Jolibois, Inv. somm. des areh.
d'Albi, 1869, p. 71, 72.
Franceqnîn ou Frnncisqnin (Jean), sculpteur et architecte lor-
rain du commencement du xviic siècle, exécute en 161 3, avec son con-
frère Jean de Trémont, diverses « pièces d'ouvrages d'architecture et
sculpture », dans l'église des Minimes de Nancy.
H. Lepage, Le Palais ducal de Nancy, i.s.">2, page yf», note 2.
DE L ECOLE FRANÇAISE 200
Fraiichequîii, résidait à Cambrai dans les premières années iln
xvie siècle. La décoration du portail Saint-Gengulphe, à la cathédrale,
ayant été confiée, en i5o^, à Gilles Titre et à Chariot Canonne, le
travail de ces deux artistes fut jugé insuffisant par les administra,
tenrs de la fabrique, qui chargèrent Franchequin de le refaire entière-
ment.
J. Hoi'uov, Hist. arlist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. 100, 206.
Francheville ou Franqueville Pierre , sculpteur, architecte et
peintre né à Cambrai en i548, ou, d'après Jal, en i553, se rendit d'abord
à Paris pour étudier le dessin. Bientôt après, il partit en Allemagne et
resta pendant cinq ans, à Inspruck, chez un sculpteur en bois qui lui
apprit les premières notions de son art. Ayant attiré sur lui l'attention de
l'archiduc Ferdinand, celui-ci l'envoya en Toscane, en i56q, après lui
avoir donné une recommandation pour Jean de Douai, dit Jean de
Bologne. Il fut bien accueilli par ce maître dont il devint un des meil-
leurs élèves et collabora avec lui à de nombreux travaux.
Francheville fit presque toute sa carrière en Italie. En 10-4, il tra-
vaillait pour l'abbé Antoine Bracci et sculptait dans la villa Bovezzano,
près de Florence, moyennant 5oo écus d'or par mois, de nombreuses
statues en marbre destinées à l'embellissement des jardins. En i585, il
alla à Gênes et y exécuta, pour la cour du palais Grimaldi, deux figures
colossales de Jupiter et de Janus, et pour la cathédrale, les statues de
saint Ambroise, de saint Etienne et des quatre Evangélistes.
De retour à Florence, il termina à Santa Croce, dans la chapelle des
Nicolini, les statues de Moïse, d'Aaron, de la Prudence, de l'Humilité et
de la Virginité. En i58f), il sculpta, d'après les modèles de Jean de Bo-
logne, pour l'église de Saint-Marc des Frères prêcheurs, six grandes
statues en marbre représentant saint Dominique, saint Jean-Baptiste,
saint Thomas d'Aquin, saint Ambroise, saint Philippe et saint Edouard.
On lui devait encore, à Florence, une statue de Jason tenant la Toison
d'or, dans le palais de la famille Bicasoli-Zanchini, et une statue du
Printemps, placée sur le pont de la Sainte-Trinité.
Envoyé à Pise par le grand due, il entreprit, sur la place Cavalieri,
une fontaine surmontée de la statue de Cosme Ier, et exécuta, sur le côté
du palais ducal, un groupe figurant Ferdinand Ie'' sauvant la ville. Il
resta plusieurs années à Pise, et, pendant ce temps, aida Jean de Bo-
logne à remplacer les fameuses portes du dôme, dues au sculpteur
pisan, Bonami, qui avaient été détruites dans un incendie, en 159."). Il
donna aussi les plans du palais public et s'occupa beaucoup d'anatomie
et de sciences mathématiques. La ville, pour le récompenser de ses tra-
vaux, lui octroya le droit de cité.
2o(> DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Revenu à Florence, où on le trouve encore en 1604, comme le prouve
un testament conservé dans les archives municipales, il acheva, à cette
époque, différents ouvrages, entre autres : un Mercure, placé plus tard
au jardin Boboli : une statue en marbre du grand duc Ferdinand Ier,
pour la ville d'Arezzo ; plusieurs bustes, dans le cloître de la sacristie du
couvent de Sainte-Marie-des-Anges et un Mercure tuant Argus, dans le
palais Pitti.
Un noble florentin, Jérôme de Goiuli, résidant à Paris, ayant fait faire
à Francheville, en t. "198, une statue d'Orphée aujourd'hui au Louvre ,
cette œuvre fut admirée par Henri IV qui appela l'artiste à Paris, lui
accorda un logement au Louvre et lui donna de nombreuses commandes.
De cette époque, datent le groupe du Temps et de la Vérité et celui de
Saturne enlevant Qybèlr, placés au jardin des Tuileries, ainsi que le
David vainqueur de Goliath du Musée du Louvre 1 .
A la mort de Henri IV, il continua d'être en faveur auprès de Louis XIII
et fut chargé de la décoration du piédestal qui, sur le Pont-Neuf, devait
supporter la statue équestre du roi défunt, commencée à Florence par
Jean de Bologne et terminée par Pierre Tacca. 11 adossa aux quatre
angles des esclaves enchaînés 2 et modela pour les faces des bas-
reliefs rappelant la bataille d'Arqués, celle d'Ivry et l'entrée du roi à
Paris. Il fut secondé par son gendre, François Bordoni, qui dut achever
le travail en 1618, après la mort de Francheville, survenue à Paris, le 25
août i6i5.
Pierre Francheville s'adonna également à la peinture ; on cite de lui
deux madones et les portraits de Henri IV, de Ferdinand Ie' et de Jean
de Bologne. Il a laissé aussi un traité d'anatomie. intitulé Le Microcos/nr.
et deux ouvrages de géométrie et de cosmographie.
Au sujet de ses œuvres de sculpture, on rapporte qu'en i853, on a
trouvé, en Angleterre, dans le parc de Windsor, plusieurs figures en
marbre signées Petrus Francavilla Flandrus ; il est évident que ces
statues devaient provenir d'Italie. On a attribué encore au même artiste
le buste de Jean de Bologne, qui figure au Musée de la Renaissance, au
Louvre ; mais Louis Courajod a rendu cette œuvre à Pierre Tacca, pen-
sant avec raison, que la manière sèche et froide de Francheville ne
pouvait s'accommoder avec la souplesse et l'ampleur de ce beau buste.
P. Baldinucci, Notizie de professori del disegno, 1681-1728. — Sacval, Hist. des
antiquités de Paris, 1 7 ï> '1 , p. 255, %i6. — Pigamol de i.a Force, Descript. hist. de
Paris, t. II, i-G5, p. .">5. - D'Abgenville, Vies des fameux sculpteurs, t. Il, 1787,
p. 23"). — Jal, Dict. cril. de biogr. et d'hist., 187a, p. (ioj-Goj). — H. Barbet de
Jolv, Descript des sculptures du Moyen Age et de la Renaissance au Lowre, 1875,
(1 Le même musée possède aussi de lui une statue de Mercure.
2* Ils sunt maintenant au Louvre.
DE L ECOLE FRANÇAISE 20-
p. 4j-4t ; nos G2, (iô, <J4-t>7, 08. — A. Dgrieux, Les artistes Cambrésiens, 1874,
p. lij-Gg. — L. Ddssiedx, Les artistes français à l'étranger, 187IJ, p. 418-419- — 1- Coc-
r.AJOD, Alex. Lenoir, son journal 't le Maséedes Monum. franc., t. III, 1887, p. i5i, iô<).
Financières ou Franssîères Gérard de , exécute en i545, avec
Firmin Cadot, deux images de prophètes pour la grande salle de l'hôtel
de ville d'Amiens. En i54<j, il sculpte dans la même ville, pour François
Louvel, sieur de Glisy. un groupe représentant la Samaritaine donnant
à boire au Christ. Cette œuvre, détruite aujourd'hui, se trouvait autre-
fois dans l'ancien cimetière Saint-Denis.
H. Dusevel, Rech. hist. sur les ouvr. exéc. dans Amiens pendant les xive, xvc et
xvie siècles, 1808, p. 20. — A. Dubois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1862,
p. il, 12.
Francières (Jean de , sans doute parent de Gérard, demeurait à
Beauvais en i.">-ç)-i58o; il travaillait alors à l'ornementation de diverses
pièces de bois destinées à la clôture du chœur de l'église Saint-Vivien
de Rouen. Plus tard, on le retrouve à Amiens, exécutant, en i5g4, un
retable pour l'église Saint-Pierre de Roye Somme , et sculptant, en 1095,
les armes du roi sur le nouvel hôtel de ville.
Arch. départ, de la Seine-Inférieure , G. 7709. — H. Dlsevel et A. GozÉ,
L'église de Roye, p. 10 [Les églises, châteaux et beffrois de la Picardie et de l'Artois),
— A. Dibois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1863, p. iô. — De Beaurepaire,
Inv. somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. VI, 189G, p. 189.
I i-:i iicini Alexandre , sculpteur, probablement d'origine italienne,
travaillait, sous Henri IV, au palais de Fontainebleau. Il érigea, dans la
Cour des fontaines, la fontaine dite du Perséeet décora aussi la fontaine
de Diane et les cascades du parc. Ces ouvrages furent démolis en partie
sous Louis XIV. Francini vivait encore en 1648.
Bulletin du comité de l'hisl. et des arts, t. II, i855-i855, p. 27.1.
François Jacquet , sculpteur en bois établi à Tours de 1478 à i48'5,
devint sculpteur du roi et lit pour Louis XI, en J$~8, une statue en bois
représentant saint Martin à cheval. Cette œuvre, après avoir été peinte
par Jean Rourdichon, fut placée au château de Plessis-lès-Tours. Voici
l'extrait d'un compte de la chambre du roi faisant mention de ce tra-
vail :
« A Jacquet Francoys, faiseur d'imaiges, et Jehan Rourdichon, paintre
enlumineur, la somme de cent neuf livres, ung soit, huit deniers tour-
noys, à eulx ordonnée par ledit seigneur 1 Louis XI), ou mois d'avril
ensuivant 14^8 , en XVIII escus d'or. C'est assavoir audit Jaquet pour
une imaige de bois de Monseigneur Saint Martin à cheval et le povre,
qu'il a fait et livré par l'ordonnance dudit seigneur durant le mois de
2û8 DICTIONNAIRE DES^SCCLPTEURS
mars, oudit an, pour mectre en la chapelle du Plessis du Parc, XYIII escuz
d'or. Audit Bourdichon, pour avoir estoffé et paint ledit saint Martin, le
cheval et le povre, de fin or moulu et de fin azur et autres couleurs
riches, XX escus d'or. »
Jacquet François devait être parent de Bastien et de Martin François
dont je parle dans les articles suivants.
De Montaiglon, Arch. de l'art français, Doc-, t. IV, [856, p. 5. — Ch. Gra:\d-
maison, Doc. inéd. sur les arts en Toitraine, 1870, p. i<)o. — L. Bouet-d'Arcq,
Comptes de l'hôlel <l>-s rois de France, t865, p. Ô65. — E. Giraudet, Les artistes
tourangeaux, i885, p. 177.
François Bastien ou Sébastien , sculpteur et architecte demeurant
à Tours à la finduxve et au commencement du xvie siècle, avait épousé
Marie Begnault, fille du sculpteur Guillaume Begnault, neveu par
alliance de Michel Colombe. En 1000, il était maître de l'œuvre de la
cathédrale, et c'est à lui, ainsi qu'à son frère Martin, qu'on doit l'édifi-
cation du clocher de la tour du nord; le travail, commencé en i5o4,
l'ut achevé en i5o^. Les deux artistes signèrent leur œuvre : leur
monogramme se trouve gravé sous le dôme de la lanterne. De i5o8
à i5oq, Bastien et Martin François construisirent le cloître de l'église
Saint-Martin ; ce cloître, richement décoré de sculptures, quoique
fort mal entretenu et dans un état avoisinant la ruine, existe encore
aujourd'hui. En i.">oS, Bastien, qui travaillait dans l'atelier de Michel
Colombe, fut désigné par ce dernier, en compagnie de Guillaume
Begnault, son beau-père, pour conduire les travaux de l'église de Brou ;
ceci ressort des termes de la lettre que le grand sculpteur écrivit, le
3 décembre i5n, à l'archiduchesse d'Autriche :
« J'envoie a nia dicte dame deux pourtraietz, l'un en platte forme pour
le gisant, l'aultre en élévation, faitz les diz patrons de la main des dicts
François Couloinbe, enlumineur, et Bastyen François, masson, mes
nepveux.
« Et le dict Bastyen fera de pierre de taille toute la massonnerie ser-
vant à la dicte sépulture en petit volume par vrayz traicts et mesures,
tellement que, en réduisant le petit pied au grand, Madame pourra veoir
toute la sépulture de mon dict feu seigneur de Savoye, dedans le terme
de Pâques...
« D'autre part, le dict Bastyen François, gendre de mon dict neveu,
j'afferme estre souffisant pour exploiter et dresser en grand volume, les
patrons de la dicte sépulture, quant à l'art de massonnerie et architec-
ture.
« En après les dietz patrons achevez... je dessoulz signé prometz
envoier les dicts Guillaume Begnault mon neveu, et Bastien François
son gendre, porter la dicte sépulture en petit volume, à madame et
DE L ECOLE FRANÇAISE !><><;
aussi le dict Bastyen François portera lamontéede L'élévation duportal
et des arcz bputans par dehors; pour lesquelles choses estre faictes par
les dicts Bastyen François... Et quant les dicts Guillaume et Bastyen,
mes neveux, auront présenté la dicte sépulture en petit volume à ma
dicte dame... j'entreprendray volontiers la charge et marché d'icelle
faire réduire en grand volume par le dict Guillaume, tailleur d'ymages,
et Bastyen, masson. Lesquels j'envoiray sur le lieu du dict couvent lez
Bourg en Bresse... »
Michel Colombe étant mort l'année suivante, et Jean Perréal. tombé
en disgrâce auprès de Marguerite d'Autriche, ayant été remplacé à Brou
par l'architecte flamand Louis Van Beughen, Bastien François ne put
donner suite à ces travaux.
En i5io, aidé de son frère Martin, il exécuta son œuvre capitale de
sculpture : la fontaine dite de Beaune-Semblançay, érigée par la ville de
Tours à l'angle de la rue Traversaine et de la Grand'Piiie, avec le con-
cours de Jacques de Beaune, baron de Semblançay, surintendant des
finances. Cette fontaine, construite peut-être d'après les plans de Michel
Colombe, se compose d'un bassin en pierre de Yolvic, décoré d'écus-
sons entourés de rinceaux ; au centre, s'élève une pyramide en marbre,
où l'on voit sculptés les armes de France, les armoiries de Beaune-
Semblançay et celles de la ville de Tours, les chiffres de Louis XII et
d'Anne de Bretagne, et enfin les instruments de la Passion. Les comptes
de la municipalité portent à ce sujet les mentions suivantes:
u A Bastien et Martin les Françoys, maezons, la somme de trois cens
quarante livres tournois fi, 800 francs , pour avoir taillé les pierres de
marbre, et perachevé de tailler les pierres grises de Volvic et icelles
assises ainsi qu'elles sont de présent audit quairoy de monseigneur le
général de Beaune, tant le pillier de la saincture de la citerne par mar-
ché l'ait avec eulx à la dite somme. Et pour ce cy IIIe XL 1. t.
« Plus à Bastien Françoys la somme de dix livres tournoys à lui
taxée et allouée... pour avoir relevé et rassis le circuyt des pierres
grises de Yolvic... pour avoir taillé quatre marches de ladicte pierre de
Yolvic. le tout outre le marché cy-dessus, etc.. (1) »
D'après M. Grandmaison, la pyramide était surmontée, à l'origine,
d'une terrasse ornée de fleurs au naturel ; au milieu, se trouvait une cou-
ronne dominée par un Christ en croix ayant à ses cotés la Yierge et la
Madeleine, le tout en bronze doré. Cette fontaine, déjà mutilée, eu
[562, par les protestants, fut démolie lors de la construction de la rue
Boyale ; elle a été réédifiée, en 1820, sur la place du marché où 011
l'admire aujourd'hui.
1 Registres îles comptes municipaux de in cille tic Tours, t. Vin, p. 135.
H
210 nu ï loNx.viltl-: DES set i.i-Tia us
Los œuvres de celle époque sont assez rares pour qu'on exprime le
regret de ne pas voir ce monument ï placé dans un musée, à l'abri de
détériorations toujours possibles.
lui i5i3: Bastien François fut nommé maître des œuvres de la ville
de Tours. Il dut mourir en i5a3, car, à partir de cette date, il n'est plus
question de lui dans les comptes municipaux.
I- 'rançois [Martin), sculpteur et architecte, frère de Bastien, résidait
à Tours sur la paroisse Saint-Etienne, quand il fut appelé à Amboise,
en ï Jgo, pour bâtir un pont sur l'Amasse et réparer le grand pont de la
Loire. Dans la suite, il fut associé à tous les travaux entrepris par son
frère. En 1007, il construisit avec lui le couronnement de la tour du
nord de la cathédrale de Tours. De i5o8 à 1019, il travailla au cloître de
de l'église Saint-Martin. En i5io, il fut occupé à la fontaine de Beaune-
Semblançay et restaura, toujours en collaboration de Bastien, le grand
pont de la Loire; les deux artistes reçurent, pour ce travail, la somme
de joo livres tournois ji4,5oo francs). En 1 5 1 5 . il est encore cité
dans les comptes de la ville comme ayant touché, seul cette fois,
(Via livres tournois pour d'autres réparations faites à ce même pont. En
i.")i<), il fut employé, avec le maître d'oeuvre ( 'ration François, son neveu
ou peut-être son second frère, à l'église des Minimes de Plessis-lès-
Tours. Enfin, en 1024, il bâtit l'église de Marchenoir.
En terminant, je mentionnerai, d'après M. Grandmaison, un document
qui n'est pas artistique, il est vrai, mais qui jette un jour curieux sur la
vie intime de notre sculpteur-architecte : c'est un acte daté du 16' novem-
bre i5o2 et signé de Foussedouaire, notaire royal à Tours, par lequel
un nommé Pierre Musnier et sa fille Perinne, reconnaissent avoir reçu
de Martin François « la somme do huit livres dix-sept sols six deniers
de laquelle iceluy Martin Francoys leur estoit tenu », au sujet d'un
procès pendant entre eux « pour raison de ce que le dit Musnier et sa
dite fille disoient et maintenoient icelluy Martin Francoys avoir enf-
fancté enflant à la dite Périne de ses œuvres et oppéracion, elle
estant et demourant k la maison ». Après avoir touché cette somme,
le père et la fille se déclarent satisfaits !
Martin François mourut avant le mois d'avril 1527; on trouve, en
ellét, le 110111 de sa veuve, Marguerite de Forcelles, iigurant à cette
époque dans un acte notarié.
Cli. Grandmason, li'ir. iiif'rl. pour servir à t'kisl. des arts en Touraine, 1*70,
p. i/jo-i J5, 195-197, 199-208. — Idem, IS'ouv. Arch. de l'art français, 1*79, p. 55-07.
— Idem, Revue de l'ail français, 18S8, p. 11."). — K. Giraudet, Les artistes touran-
geaux^ 18S-, |>. 177-182. — Musée tic sculpture comparée. Catalogue des moulages de
sculptures, 1890, p. 83, 11" 4o5 D.
l; Le Musée duTrocadéro en possède un moulage.
DE L ECOLE FRANÇAISE 211
François (Jacques , sculpteur-tombier, vivait à Senlis dans la pre-
mière moitié du xvir* siècle. On possède de lui plusieurs pierres tom-
bales placées dans les églises de Villiers-le-Sec, de Villeron et de
Marly-la-Ville, dans le département de Seine-et-Oise.
De Gdilhermy, Inscriptions de la France dit v° siècle au xvnr, t. II, !*;,'>, p. Jy/|,
lllO, ()l'>, 6ï2, 6'lf\, ()."l2.
François de Brie. Voir Itrie François de .
François «le ll.ml Voir llaul (François de .
François «le llédineourl. Voir llédineom I François de).
François de la Vaequerie. Voir Vacquerie François de la).
François de Viesac. Voir Yiesae (François de).
Franquette (Jacques), travaillait à Dijon, en 1398-1899, au tombeau
de Philippe le Hardi: il recevait iô deniers par jour [tour son salaire.
Arcfc. dri>. de la Côte-d'Or; B. 'i 1 4 7" - — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 1886, Doc, p. 770.
I rapparl (Jean), est cité dans les comptes du duc de Bourgogne
comme collaborant en i'3o,8, sous la direction de Claux Sluter, à la
décoration du Puits de Moïse, dans le cloître de laChartreuse de Champ-
mol, près de Dijon.
Arch. dép. de la Côte-d'Or; B. 4447- — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 1886, Doc, v- 770. — B. Prost, Gaz. îles beaux-arts, ôc pér. , t. IV,
iKc|0, p. ô.")4.
Frèredoux André), sculpteur et architecte de la cathédrale de
Tours, au xiv° siècle, nous est connu par le compte des exécutions tes-
tamentaires de Jean Gervaise, chanoine de l'église métropolitaine, mort
à Tours, au commencement de r 385 . Voici les articles qui l'ont mention
de notre artiste :
« A maistre André Frèredoux, maçon de l'œuvre, pour la façon de la
tombe dudit feu, XII livres. — A maistre André Frèredoux, maçon,
pour la façon de 1 autier (autel), fait en l'église de Tours, pour la cha-
pelle fondée par ledict feu en ladicte église, IIII livres. »
André Frèredoux vivait encore en i3t)8. On rencontre à Tours, an
xve siècle, deux architectes de la cathédrale, nommés Aimery et Olivier
Frèredoux ; ils devaient être les fils d'André.
A. Salmon, Arch.de l'art français, Doc, t. Il, i855, p. '<■>.:]. — Ch. Grand.uaison,
Doc. inéd. pour servir à l'hist. des arts en Tourame, iSyo, p. 117. — E. Giraddet,
Les artistes tourangeaux, i885, p. i8y.
212 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
l'rémv. sculpteur lorrain du wi siècle, exécute, eu lô^a. les armoi-
ries du duc de Lorraine, sur la muraille du jardin du couvent de Sainte-
Claire, à Pont-à-Mousson.
Arch. dép. il' la Veurlhe. Chambre i > d< Lorraiw : B. 8i38. --
II. Lepage, Inv. somm. d* - m i h. & la Mi w the, t. III . 1879, p. 55.
Fresniol Jean . sculpteur originaire de la ville de Mons, travaillait,
en i356-i35j, au château d'Escaudoeuvres, près de Cambrai, à raison de
4 sous par jour.
Arch. dép. du Nord. Régi itifs au Hainaul; II. >'u. — Dehaisnes, Ilitt.
di l'art dans laFlandr* . eU ., 1886, Dotf., p. ~>x-. 588.
Fresnoy Pierre du . exerçait son art à Beauvais à la tin du
xvi siècle. En r585, il se rendit à Gisors, où il sculpta, pour l'église
Saint-Gervais et Saint-Prolais, un grand bas-relief en pierre, de
10 mètres de haut, placé dans la chapelle du Rosaire. Les comptes de
l'église portent :
« Payé à Pierre du Fresnoy, ymagier de Beauvais, sur et tant moins
son marché de la contretable du Chapelet, suivant sa quilance XV 1. »
Cette ouvre, qui représente l'arbre de Jessé, et dont la grande dimen-
sion ne rachète pas la médiocrité, existe encore aujourd'hui.
De Laborde, Gis •■ ■■ - inéd. tirés des arch. dt Si Geroais • t de SI Protais Ann.
archéol., t. IX, 1849, !'• ,r>24)- — Du Seigneur, Notes surl'Hist. de lasculpt. fra
d'Eméric-David, 1862, p. 5i8. — L. Palustre, La Renaissanci en France, t. II,
1881, p. 207.
Presse! Pietrequin , sculpteur en bois établi à Paris au xvi' siècle,
fut mandé à Rouen, en i^'îi, pour collaborer à l'ornementation des
stalles' de la cathédrale, sous la direction de Philippot Wiart.
A. de Champeaux, Les travaux d'art France, due de-Berry,
1894, p. 40.
Frevins Froment , tailleur d'images natif de Mallain ? , est admis,
en i.">a3, dans la bourgeoisie de la ville d'Arras.
A. Assellx, L'art en Artois au Moyen Age Mém. de l'Acad. des sciences et lettres
d'Arras, t. VIII, 1876, p. 544).
I rihoui-ii' Broquart de , sculpteur ornemaniste, résidait, au xive siè-
cle, dans la ville de Bourges, où il travaillait, en l38o, à la décoration
du grand escalier du palais; il recevait alors, pour ses gages, - sous
8 deniers tournois par jour.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, dur de Berry,
1 ^ : 1 1 . p. 65.
de l'école française 2i3
Froissarl Philippei, demeurait à Amiens vers le milieu du xiv siè-
cle. En i54i, il toucha 16 livres pour avoir taillé, à la porte de la Hotoie,
deux salamandres, six F couronnés, six Heurs de lys aussi couronnées
et un écusson aux armes de la ville.
A. Hi mus L'triinr i/r lilasscl, sculpteur amiénois, 1862, p. n.
Fromaig'C (Jean), sculpteur en bois du xvi° siècle, ligure au nombre
des artistes travaillant, en i5j7, aux préparatifs des (êtes données par la
ville de Tours, lors de l'entrée solennelle du due d'Anjou et de Touraine.
Les comptes lui attribuent l'exécution « de deux petits navires destines
à faire un combat naval, sur le bassin de la grande fontaine du carroi
de Beaune ».
E. Gm.u'DET, Les artistes tourangeaux, i885, p. 19a.
l'i'Oiiienlan Jean , était employé, en i<>4o, au château de Fontaine-
bleau, sous la direction de Gilles Guérin; il était payé 3o sous par jour.
De Labordk, Revue universelle des Arts, t. IV, [856-i857, p. 210.
l'rvon (Georges), sculpteur en bois et ornemaniste du xvr siècle,
originaire de Cambrai, était occupé, en i55o, à la sculpture des boiseries
de la cathédrale de Valencienncs.
A. Bérard, Blet, biograph. des artiste! français, 1872, col. 5o/|. — Ed. Bon-
naffé, Le meuble en France au \vic siècle, 1887, p. .">(>.
Fulcon, moine du xie siècle, sculpteur en pierre et en bois, vivait à
Reims vers l'an 1060.
Eméric-David, flist. de la Sculpt. franc., 1817-1872, p. 45.
l-'urcl Claude , dit le Maçon, travaillait en Provence au commence-
ment du xviie siècle. En 1 600, il sculptait des armoiries sur une des
portes de Yilleneuve-lès-Arles. En 1612, il décorait, desarmes de France
et de Pologne, la porte Marcat-Nou, dans la ville d'Arles.
Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, t. II. — Ch. Bauchal, Nouv. die/, des archi-
tectes français, 1887, p. 234.
I urno Jean de), sculpteur ornemaniste du commencement du
xivc siècle, était au nombre des artistes employés, en i32o, à la cons-
truction de la cathédrale de Sens ; il recevait, pour ses gages, 9 sous
tournois par semaine.
Quantin, Notice hisl. sur la construction de la cath. de Sens, 1842, p. 10.
ai4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
C3-
Gabilleau [Guillaume . sculpteur et maître maçon de la ville
d'Amboise, touche 8 livres tournois, en i4<j!"<, « pour avoir fait de pierre
et maçonnerie ung tabernacle onquel a esté mise l'ymage de Notre-Dame
appelée la Meyte (Notre-Dame de la Majesté! au bout des ponts dud.
Amboise, au-dedans de lad. ville ».
Arch. cornm. d'Amboise, CC. 8g, f 12. — Ch. Chevalier, Inv. anal, des arch.
foniffl. (TAmboist , 1874, p. 181.
Gabriel <lc Langres. Voir Langres (Gabriel de).
Gabriel Simon «le [Veufchâteau. Voir Xeuf château Gabriel
Simon de).
Gaby Chariot , travaillait à Tours aux préparatifs des fêtes données
lors de l'entrée de la reine Anne de Bretagne, le a(» novembre de
l'an iôoo. Il est cité dans les comptes de la ville comme ayant reçu une
somme de cent livres pour avoir modelé, en cire. « une espine lleurye.
un olivier, un morier, un guignyer. un cerizier, un oranger, un grand
lys. ainsi qu'une grande quantité de roses tant blanches que rouges et
aultres fleurs de toutes coulleurs ».
E. Giracdet, Les artistes tourangeaux, iS<S5, p. 190.
Gage! Paul . sculpteur lorrain du xvi1' siècle, natif de Bar-le-Duc,
aurait été élève de Ligier Richier. Dom Calmet en parle, dans son His-
toire de la Lorraine, comme ayant fait, vers iôôô, deux retables de la
plus grande beauté, l'un à Verdun, dans la chapelle Sainte-Anne, à
l'abbaye de Saint- Vannes, l'autre à Bar-le-Duc, dans la chapelle des
Princes ; ce dernier représentait la Natipitéet {'Adoration des Bergers.
Dom Calmet, Histoire de lu Lorraine, t. IV, bibliothèque lorraine, 1701, col. 'ioô
— F.Mhr.'.LiAviD, Hist. de la seulpl. franc., 1817-1872^. 177.
DE L ÉCOLE FRANÇAISE 2It)
<»iiU'oine (Léon), sculpteur en bois et maître menuisier, travaille à
Fontainebleau, de i568 à i-ï"o, en collaboration de Noël Biard, de Noël
Millon et de Gilles Bauge. Tous ces artistes reçoivent 1,292 livres pour
différents ouvrages exécutés au château.
De Laborde, La renaissance des arts à lu cour de France, t. I, i85o, p. !>■>.(>. —
< «aiguières (Jean), sculpteur et peintre du xvi siècle, vivait à
Lyon de i486 à i4<) 1.
Natalis Kondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xvnie siècle, 1SS4, p. 20.
Gailde (Jean), sculpteur et architecte, résidait à Troyes à la lin du
xve et au commencement du xvie sièle. Les comptes du temps en font
souvent mention et l'appellent généralement « Grant Jehan Gailde » ou
encore « maistre Grant Jehan ». D'autre part, une tradition rapportée
par Grosley en fait un artiste d'origine italienne, Giovanni Gualdo,
qui, dans la suite, francisa son nom; mais on ne possède à ce sujet
aucune certitude.
Il commença à travailler pour la ville en i4<)'3; on le trouve alors
occupé aux fortilications et à la tour de Belfroy, sur laquelle il sculpta
un écusson aux armes de France. En i4<)5, il devint maître de l'œuvre
de Sainte-Madeleine et garda cette charge jusqu'à l'époque de sa mort.
C'est dans cette église qu'il exécuta ses ouvrages les plus importants,
dont le principal est le jubé regardé, à juste titre, comme son chef-
d'œuvre. 11 en entreprit la construction en 1008, aidé de ses élèves
François Matray, Hugues Bailly, Martin de Vaux, Nicolas Mauvoisin et
Jean Brisset, qui furent plus tard des artistes distingués. Ce travail,
pour lequel Jean Gailde toucha 5 sous et jusqu'à 7 sous 6 deniers par
jour, fut terminé en loi 7, et le monument fut inaugure le jour de Noël
de la même année. Comme architecte, il reconstruisit, em5o6, le chœur,
l'abside et le déambulatorinm de l'église. En \ ."> 1 8, il sculpta les statues
de saint Pierre et de saint Michel, « sur deux pilliers de la porte de
vers le cymetière ». Auparavant, il lit aussi des statues pour l'église
Saint-Jean.
Jean Gailde mourut en l5ig et fut inhumé dans un caveau juste au-
dessous du Jubé de Sainte-Madeleine. Sa tombe, sur laquelle était
gravée l'épitaphe suivante, se voyait encore à la lin du x.vme siècle :
« Ci gist Jehan Gualde, maître maçon, qui attend ici la résurrection sans
crainte d'être écrasé. » Allusion originale à la hardiesse, à la légèreté
et ii la délicatesse de ce beau juin''.
Grosley, Mém . de la ville de Troyes. — Vai.i.f.t de Viriville, Les areh. hisL. du
départ, de l'Aube, i8/|i, p. 5ta, 3i5. — Dr Seigneur, Notes sur l'Ilist. de lu sculpl.
franc, d'Etnéric-David, isr>'>, p. 5a/|-5a5. — I,. Pigeotte, Etude sur les travauz
lilf) DICTIONXAIHK I>i:s SCULPTEURS
d'achâo. delà calh. d> Troyes, 1870, p. 55, 64-69. — Assier, Comptes de la fabriqui
de l'église Sainte- Madeleine de Troyes, 1 85 4 , p - 55,56,57, V'. 4r>, \t'i. — [dem,
lesartset le* artistes dansl'anc. capit. de In Champagne, 1876, p. 69-71. — Nata-
le Rondot, Les si utpteurs de Troyes [Revue de l'un français, 1887, p. 76-78 .
Gaillardon ou Gallardon Jean , travaillait, de iô'ij à i35o, au
château de Fontainebleau, à raison de i5 livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissance des mis n la eour de Franee, t. I. i85o, p. 4°>> 427.
— Idem, Les comptes des bâtiments du. rai, t. I, 1877, p. i55, aoo.
Gallnnl François . sculpteur ornemaniste demeurant à Paris, colla-
bore, sous la direction du Primatice, de i5<>8 à i5jo, ii la décoration du
tombeau de Henri 1 1 .
De Laborde, Lu renaissance des arts à In cour de France, 1. 1, i85o, p. 527.
<»nllart Laurent , sculpteur et architecte du xvi* siècle, s'engage,
par marché en date du 8 août i548, à construire, moyennant 100 livres,
dans l'église de Gorbiach, une chapelle avec un retable et un calvaire,
et, dans cette chapelle, le tombeau de D. Jehan de Cruyelles. Toutes ces
ouvres ont été détruites.
Ttevue îles Sociétés savantes, 186 1 . — Gh. Badchal, N0uv.dict.d4s architectes fran-
çais, 1887, p. ■> 'm .
Galles Bastien travaillait aux ornements du tombeau de François I*'
avec Pierre Bigoigne et Jean de Bourges, sous la conduite de Pierre
Bontemps. La quittance pour solde du paiement de ces travaux est datée
du 28 février 1 55.").
F. Bourqcelot, Hist. de In seulpt. et des mis plasl. en France, 1846. — De
Laborde, Ln réunissante des mis 11 la cour de France, t. 1, i.S.'io, p. 4'i&- — Idem,
Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 29a. — ■ Ou Seigneur, yoles sur
l'Ilisl. delà seulpt. franc. d'Eméric-David, iS(i:>, p. 525.
<.;i!l<'( Laurent), sculpteur et architecte de la ville de Cambrai, passe
un contrat, le 9 mars itii -, moyennant le prix de 3, 000 florins, pour la
continuation du jubé de l'église. de l'abbaye de Saint Waast d'Arras. Il
exécute également, pour la même église, un calvaire avec quatre per-
sonnages. En i63i, il sculpte une statue de Notre-Dame pour la porte
du Malle à Cambrai. En iG'3'3. il est nommé grand maieur de sa corpo-
ration.
A. de Cardevaqcje, L'abbayi de Saint-Waast d'Arras, 1866-1869. — A. Dirieux,
Les artistes cambrésiens, iS-l*, p. 1 54- — Idem, Réun. des Snc. des beaux-arts des
départ., 1888, p. 4Ô2.
GalliCC Andréi étaitoccupé, en i(>4<>, à l'église collégiale d'Avallon
Yonne . Les comptes de la fabrique portent :
ni: LECOIiE FRANÇAISE :> I "
<( A maistre André Gallice, yinageur, pour avoir fait une petite châsse
où est un crucifix, en une croys et deux anges, pour porter les sanc-
tuaires des mistères de la Passion, et pour mettre la sainte esponge,
y livres. »
Arch. dép. de l'Yonne: G. 2i5o. — Qcantin,. Inv. somm. des arch. de l'Yormt ,
t. Il, !,S75, p 575.
< >;i iiiiM'Iirs (Pierre), sculpteur en bois du xve siècle, était au nombre
des artistes cpii travaillaient à Rouen, vers 1467, aux stalles de la cathé-
drale, sous la conduite de Philippot Viart.
Langlois, Stalles de la cathédrale de Rouen, 1808, p. 182.
(■iiiul (Wuillaume ou Guillaume de . sculpteur en bois d'origine fla-
mande, résidant en Artois, sculpte, en 1 324, les stalles du chœur de
l'église de la Chartreuse de Gosnay et exécute, pour la comtesse Mahaut
d'Artois, de nombreux meubles en bois sculpté.
J.-.M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 010.
Gand (Pasquier de), sculpteur d'origine flamande, travaille, au
xvie siècle, à la décoration des boucheries et halles de la ville de Lille.
Il figure dans les comptes aux années i53o, i5'34 et i55o.
Delà Fons-Mélicocq, Revueuniv. des Arts, t. XV, 18112, p. 198, 199. — J. Ifoi -
pov, Eludes artistiques, artistes inconnus des xiv1', \ve et xvie siècles, 1877, p. \(i,
(«anscl (Jean), sculpteur et architecte vivant à Paris au xve siècle,
reconstruit, de i435 à 1 43y, le grand portail de Saint-Germain-l'Auxer-
rois, tel qu'il existe aujourd'hui, et le décore de six statues sculptées de
sa main, représentant saint Vincent, saint Marcel, un ange, sainte Ge-
neviève, le roi Ghildebert et la reine Ultrogothe ; il reçoit 960 livres
tournois pour prix de son travail.
Sauvai., Hist. des antiquités de Paris, i->.\. t. I, p. 299, ôoa. — Eméric-L>avid,
llisl. delà sculpt. franc., 1817-1872, p. ia4> '5o.
Garcia (Antoine), « maître d'oeuvre en sculpture ». originaire de
Marseille, fut chargé, par contrat passé le 5 janvier 1628, d'exécuter,
moyennant la somme de 2,000 livres, la décoration d'une galère royale
en construction dans le port de Toulon.
Cli. Ginoux, Bwue de Tari français, 1888, p. 164.
GargauJtou Garnaull François), sculpteur et architecte résidant
à Bourges, s'engage en i5yy, envers le maire et les échevins de la ville,
à faire « une Croix de pierre de Charly qui sera de haulteurde quatorze
pieds et de grosseur de dix poulces de l'ordre de ïuscane garnye de son
2l8 1HCTIOXXAIKE DES SCULPTEURS
croisillon, ung crucifix qui se tiendra dans led. croisillon avec une teste
de mort et ossements dessoubz le pieds d'icelluy du costé de la ville et
de 1 auttre costé une nostre dame qui sera appliequée audict croisillon,
dessoubz les pieds de laquelle y aura ung chérubin de la pierre de la
dicte croix et mettre au pied destra (sic) les armoiries de ceste ville qui
sont de troys moutons avec ung compartiment ; icelle croix garnir de
deux assiettes de marche de pierre dure de sept à huict pieds en carré. ...»
Le marché était conclu pour le prix de « vingt huict escus ung tiers ».
Cette croix, qui en remplaçait une autre abattue par les protestants, sub-
sista jusqu'à la Révolution ; elle était érigée k l'endroit appelé Moulte-
Joye, lieu du champ de bataille, où les habitants de Bourges, au xvp siè-
cle, avaient victorieusement repoussé les Anglais.
Les archives de la ville font encore plusieurs ibis mention de François
Gargault. On le trouve en eflet réparant, en i6i'3, la fontaine Saint-
Firmin. dans le faubourg de Saint-Privé, et élevant, en 1620, avec An-
toine Gargault, probablement son frère, une grande croix au milieu des
arènes détruites et comblées.
Gargaull ou Garnault (Antoine . également sculpteur et archi-
tecte à Bourges, parait, pour la première fois, dans les comptes, en
io'io. époque à laquelle il sculpte, sur les remparts, les armoiries de la
ville et du maire. En 1619, il reçoit 218 livres « pour avoir faict ung
portail de pierres de taille k la première entrée de l'église des Pères-
Minimes, et avoir taillé trois grandes pierres, et en icelîes fait des ins-
criptions et armoiries delà ville ». En 1622, il taille les armes du roi,
celles de M. le Prince, celles de la ville, du maire et des échevins au
portail Saint-Privé nouvellement rebâti. En 1 622-1 62'i. aidé de son
confrère Lejuge, il construit une galerie à l'ancien hôtel de ville (aujour-
d'hui petit collège et. en 1625, surélève la tour de cet édifice. Il l'ait
aussi un perron de pierre et un clocher de bois au couvent des Carmes.
La même année, il touche 12 livres pour avoir exécuté une figure de
pierre k l'hôtel de ville. Enfin, en 1620-1691, il sculpte une Notre Dame
et deux armoiries au portail d'Auron; ce travail lui est payé 4'' livres.
1 »e Girardot. Antoin l nçuis Garnault [Archivesde l'art français, Doc, t. IV,
i85G, p. 129-1 5a . — Idem. Les artistes de Bourges Ai ftièi s de l'art français, ■>'' sé-
rie, t. I, 1861, p. 273-279, 281, 282, 280, 284, 285 .
Garin, sculpteur-architecte de la tin du xn* siècle, faisait partie de
l'école messine et lorraine ; il travailla avec Guillaume, prieur de Fla-
vigny et Philippe, abbé d'Etanche, k la reconstruction de plusieurs
églises incendiées.
L)i Seignbdr, fioles sur VHist. de lu sculpt. franc. d'Brnéric-David, 1862, p. 298,
2<»9-
DE L ECOLE FRANÇAISE Ul<)
Garmeau Simon), sculpteur ornemaniste, collaborait, en i383, à la
décoration du château de Poitiers, pour le compte du duc Jean de Berry;
il était payé (> sous par jour.
A. de Champeaux, Lrs travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
l8g/l. p. 13.
GarnaSz, sculpteur et maître maçon résidant à Paris, à la fin du xve
et au commencement du xvie siècle, alla entreprendre différents ouvrages
dans la ville de Troyes vers i5o'3-i5o4.
Natalis Homjot, Les sculpteurs de Troyes [Revue de l'art français, 18S7, p. 85).
Garnier do Fécamp. Voir Fécanip (Garnier de).
Garnier (Jean), vivait à Troyes, où il exécuta un grand nombre d'œu-
vresde 14 1 7 à i44^; il travailla notamment à l'ornementation de l'église
Saint-Jean.
A. Bérard, Diet. biogr. des artistes français, 1872, col. 5i2.
Gaspard «le la Val. Voir Val Gaspard de lai.
Gasvre (Pacquet de, sculpteur en bois, est occupé, en 147"'. à la
sculpture des stalles du chœur de l'église Saint-Pierre de Saumur.
C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. 2^8 à la aote.
Gaudeer Pierre , sculpteur ornemaniste, travaille à Paris, dans la
première moitié du xive siècle, au portail de l'église Saint-Jacques-
l 'Hôpital, donnant sur la rue Saint-Denis.
Bordier, Mém. île la Sue. des Antiquaires de France, t. XXVIII, i8(>5,p. 122.
Gaudrillet, sculpteur et architecte du xvie siècle, gendre de Hugues
Sainbin, prit part avec ce dernier aux travaux du portail de L'église
Saint-Michel de Dijon.
Baichal, Nouv.diel. des architectes français, 1887, p. 2^7.
Gaultier Michel), dut naître entre i53? et i54--s- H demeurait à Paris,
où il épousa, vers 10G7, Noémie Pilon, sœur du grand artiste Germain
Pilon. On trouve mention, eni568, dans le registre de la paroisse de
Saint-André-des-Arcs, du baptême de Germaine, fille de Michel Gaul-
tier; la marraine était Germaine Durand, deuxième femme de Germain
Pilon. Celui-ci fut parrain de Germain Gaultier, né le 19 janvier 1071,
second enfant de Michel. On n'a aucun renseignement sur les œuvres de
notre sculpteur connu surtout à cause de su parenté avec Germain
Pilon; on sait seulement qu'en 1 564 il était au nombre des artistes
220 DICTIONNAIRE T)KS SCULPTEURS
employés à l'ornementation du tombeau de Henri II. On lit. en effet,
dans un compte de la maison du roi :
« A Michel Gaultier, sculpteur, pour ouvrages de sculpture par luy
laits à ladite sépulture du l'eu Roy Henry, la somme de ~ô liv. à luy
ordonnée par ledit abbé de Saint Martin Le Primatice . »
En [565, il reçut encore. à ce sujet, ■>."> livres tournois. Michel Gaultier
aurait aussi collaboré dans sa jeunesse, probablement vers i5.18, à la
décoration du cbâteau de Monteeanx-cn-Brie, pour le compte de Cathe-
rine de Médicis.
De Laborde, l.'i renaissance '1rs 'iris n hi cour de France, t. I. i85o, p. Si4- —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. Il, [880, p. 1 12 1. — A. Jal, Dict. crit.
de biogr. et d'hist., is--<, p. 654. — Ulysse Robert, Nouv. Archives de l'arl fran-
çais, 1876, p. 2i . — Th. Lhcillier, L'ancien château royal de Montceaux-en-Brie
}\iin. des Soi . des beaux-arts des départ., 1884, p. 254).
Gaultier Germain , sans doute lils du précédent, serait alors né le
19 janvier 1 671. De i5o,4 à i5g6, il travaillait à Tours oùil sculpta, pour
la grande salle de l'hôtel de ville, les armoiries du sieur de Lavallière,
premier échevin. et celles de sire Victor lîrodeau, sieur de Candé. maire
de Tours. La ville lui alloua pour ces travaux la somme de trente-quatre
écus. Pins tard, on trouve Germain Gaultier à Orléans, passant marché
le 3o octobre 1599, pour l'exécution d'un ouvrage de sculpture destiné à
1 église Saint-Salomon de Pithiviers. Il s'engageait à faire « l'effigie et
ymage au naturel du roy Henry quatre à présent régnant, et tout en
bosse et sculpture de la grandeur et grosseur de la personne de sa
Majesté, à prendre depuis la teste jusqu'il quatre poulces au dessoubz de
la seinture. laquelle ymage vestir d'habitz decentz et convenables et
garnir d'un sceptre en main et au dessoubz de laquelle faire ung pied
d'estaut sur lequel lad. effigie seraainse et au-dessoubz de la teste d'icelle
faire ung ange sortant des nuages tenant dans sa main des branches en
forme de couronne de laurier qui sera au dessus de lad. teste, plus au
dessus dud. ange faire les armes de France et de Navarre... et au dessus
desd. armes mettredeux médaillons et un cul de lampe au milieu, et sur
le fronton aux deux costés desd. armes faire deux figures de bosse et
sculpture et en forme de vertus ou victoires qui soubstiendront lesdictes
armes...». Cette œuvre, placée au dessus du grand portail de l'église, fut
payée au sculpteur neuf cent vingts écus.
M. Célestin Port cite encore un Germain Gaultier résidant à Angers
en i6o5 ; il est évident qu'il s'agit toujours du même artiste qui alla,
très probablement, de ville en ville entreprendre différents travaux.
Registres municipaux dt lavilh di Tnurs, t. CXII, fol. 1tï>" 'i<ss - — Herixisox,
Artistes Orléanais, 186.Ï, p. 75-80. — Célestin Port, Les artisti s angevins, 1 88 c ,
p. iao. — E- Giraodet, Les artistes tourangeaux, i885, p. aao.
DE L KCOLE FRANÇAISE 221
Gauterin de VItel. Voir Vitel Gauterin de .
(■aiilhier Etienne . sculpteur en bois de la ville de Besançon, ter-
mine en i5!S.x avec son confrère Mathieu Vigneron, un retable monu-
mental pour l'église Saint-Pierre de Dôle. Ce retable « en ordre salomo-
nique » se compose d'un tableau où est sculpté le Crucifiement avec
quatre niches contenant les statues de saint Jérôme, de saint Sébastien,
de saint Pierre et de saint Paul ; au-dessus de la corniche supportée par
quatre colonnes, apparaît Dieu le père entouré d'anges et de-feuillages.
Bull, du comité des travaux histor., 1884 ■ — Ed. Bonxaffé, Le meuble en France
au xvic siècle, 1887, p. 86. — J. Gauthier, La sculpture en bois en. Franche-Comté
(Réun. des Soc. des beaux-arts dudèpart., i8g5, p. 8071.
Gauthier (Jean), sculpteur du xvi8 siècle, dont le nom figure avec
celui d'un de ses confrères, Jacques Deslloques, dans un marché passé
en 1072. Par cet acte, les deux artistes promettaient d'exécuter un cru-
cifix qui devait être placé dans une église voisine de Pontoise.
Bulletin de la Soc. de l'Hist. de Paris et de l'Ile-de-France, t. XVI, 1889.
G a 11 1 hier Jean , sculpteur franc-comtois, vivait a Ornans (Doubs
vers le milieu du xvnc siècle.
J. Gaithilr, Dict, des artistes francs- comtois antérieurs au xixc siècle, 1892, p. 10.
Gautier ou Gaultier, sculpteur parisien du xvc siècle, alla travail-
ler à Troyes de 1419 à i435.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes {Revue de l'art français, 1887, p. 70).
Gautier Charles , exerçait son art dans la ville de Lyon vers le
milieu du xvie siècle.
N'atalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du \ive au xviii" siècle, 1884, P- 35.
(jlauvaîu Mansuy), demeurait à Npncy au commencement du
xvi" siècle. Dès i5o5, il collaborait à l'ornementation du palais ducal,
avec le titre de sculpteur du duc Antoine de Lorraine. En 1 5 1 1 - 1 5 1 2 , il
taillait des gargouilles à la façade du palais et exécutait, pour la porte
principale, dite la Porterie, la statue équestre du duc, qui fut brisée en
171)'-' 1 ; il reçut, pour cette oeuvre, une somme de 14'i francs '3 gros.
En 1028, il travaillait à la fontaine construite dans le jardin du palais,
comme le prouvent les extraits suivants, tirés des comptes du receveur
général :
(1^ Cette statue a été refaite, en 1851, par Giorne Viarcl de Saint-Clément, pension-
naire du département de la Meurthe et de la ville de Nancy.
222 DICTIONNAIRE DES SCfLPTEURS
« A Mansuy, ymaigier, pour l'appoinctement fait avec lui d'avoir poly
et nettoyé les six colombes colonnes que l'on a amené de Lombardie
et qui sont assises à l'entour de ladicte fontaine, ensemble les sour-
basses et chappitelz les bases et chapiteaux XXXVI francs valant
XXVIII livres XVI sols.
« A lui pour avoir taillé les deux colombes sourbasses et chappitelz
de la pierre que l'on a amené de la poirière carrière de Vy, les nettoyé
et poly, XXVIII francs valant XXII livres VIII sols. »
En t5go, il sculptait une cheminée de marbre pour le cabinet de la
duchesse. L'année suivante, aidé de son lils Jean, il décorait une nou-
velle fontaine élevée « en la galerie du jardin de monseigneur ». En
i538, il terminait un bas-relief représentant l'Apparition pour l'oratoire
de la duchesse. L'artiste, pauvre comme la plupart de ses confrères,
n'ayant pas touché de suite le prix de son travail, adressa à ce sujet
une requête k la duchesse Renée de Bourbon : « Plaise à vostre
bénigne grâce, écrivait-il, souveraine dame, faire payer et contenter
vostre très humble subiect sujet Mensuy Gauwain. imaigier demeu-
rant en ce lieu de Nancy, d'ung tableau... qu'il a faict pour votre ora-
toire, pour lequel il demande trente-six francs qu'est au plus bas pris
que lny est possible sans y avoir grosse perte, car le pouvre homme est
endebté k plusieurs et nécessiteux, et n'a argent pour subvenir à ses
nécessitez, ace bonjour. Ce faisant qu'il priera Dieu pour vous i . »
lui plus de ses travaux au palais ducal, où il était encore employé en
i."))'i. Mansuy Gauvain prit part k la décoration de la chapelle du cou-
vent de Saint-Claire, k Pont-k-Mousson, et fit les portraits des enfants
du duc pour l'église des Cordeliers de Nancy. En i584, on le trouve tra-
vaillant aux tombeaux des ducs Jean et Nicolas.
Enfin , on le regarde aussi comme l'auteur des mausolées du duc
René II, mort en 1008, et de l'évêque Hugues des Hazards, mort avant
1020. On lui attribue également la Vierge de Bon-Secours, dans l'an-
cienne chapelle de ce nom, le tombeau du duc de Bassompierre, dans
l'église des Minimes de Nancy, et l'ornementation de la chapelle Saint-
Hubert, dans l'église de la ville de Charmes.
Arch. département, de la ileurthe. Cluimbre des Comptes de Lorraine ; B. ioo5,
1009, i<m-!, io^T: io'|i), io53, 7605, — <i ■ >• » . 7630. — 11. Lepage, Mansuy Gauvain,
Bulletin de la Soc. d'archéol. lorraine, t. 11, i85i, p. 55. — Idem, L< palais ducal
de Nancy, i85a, p. ôt, 52, V. 'i">, i'i. i">- J8, 49- — Idem, Inventaire somm.
des arch. de la Meurlhe, t. I, iS-5, p. 12g, iôo. i3i ; t. II, 1875, p. 5H6, 368, 56g. —
René Ménard, L'art en Alsace- Lorraine, 1876, p. 298-000. — A. Jacqdot, laSculp^
Une en Lorraine. [Réunion des Soc. des beaux-arts des départements, 188,8, p. 846,
847).
Gauvain Jean), fils du précédent, vivait k Nancy et travaillait avec
1) Pièces justificatives des comptes du Oellérier pour 15o7-153s.
i>r. l'école française aa'3
sou père, vers i53a, à la nouvelle fontaine érigée dans le jardin du
palais ducal. En l54a-l543, il collaborait à la décoration de la chapelle
du couvent de Sainte-Claire de Pont-à-Mousson et y sculptait un (rtui-
fiement en marbre.
Arch. dép. de la Meurlhe, B. io5.î, io;r. — H. Lepage, Le palais ducat de Nancy,
i852, p. \5, J4i 'm- — Idem, lnv. somm. des arch. de la Meurlhe. t. I, 1873, p. i5r,
i55. — A. Jacqdot, Lu Sculpture en l.m raine [Réunion delà Soc. des beaux-arts
des départ.) 1888, p. 847.
Gauzef rendus, résidait au Puy, en Languedoc, au commencenient
du xive siècle. 11 est cité, dans plusieurs actes du temps, comme ayant
pris part, vers i3ao, aux travaux de la cathédrale.
A. Bérard, Dicl. biogr. des artistes français, 18-2, col. 5i8.
Gay Girard ou <>ir;ir<l <l<* llan. était établi à Troyes à la fin du
xive siècle. De i383 à i385, il sculpta, pour la cathédrale, deux statues
de saint Paul, dont une fut placée à l'entrée du jubé.
J. QdiCHERAT. Mém. de la Soc. des Antiquaires de France, t. XIX, i84g, p. 76. —
Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 187(3, p. i|i .
— Natalis RoNDOï, Les Sculpteurs de Troyes {Revue de l'art français. 1887, p. O7).
Gay Michel), sculpteur franc-comtois demeurant, à la fin du
xvie siècle, dans la ville de Pontarlier, exécute, en i5p4, plusieurs statues
pour la chapelle Saint-Roch.
J. Gauthier, Dict. des artistes franc-comtois, antér. au xix° siècle, 1892, p. 10.
GayOU Bastien , maître sculpteur parisien, alla travailler à Albi.
au commencement du xvne siècle, avec son confrère Pierre de France.
En i6o3, les deux artistes reçurent 48 livres pour avoir sculpté des ar-
moiries au nouveau pilier de justice qu'ils avaient élevé sur la place de
la ville.
Arch. comm. d'Albi; CC. 185, '.'.si;. — G. Jolibois, lnv. somm. des arch. d'Albi,
1869, p. 71, 72.
Gendre Clément , sculpteur et graveur vivant à Lyon, dans la pre-
mière moitié du xvne siècle, exécuta, en 1627-1628, le modèle d'une
statue équestre que la municipalité voulait faire ériger dans la ville,
en l'honneur de Louis XIII. Un dessin à la plume de cette statue, fait
de la main de l'artiste, figure dans les archives sur le registre des actes
consulaires de l'époque. Clément Gendre avait le titre de graveur parti-
culier de la Monnaie de Lyon.
Natalis Roudot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xviii0 siècle, 1884. p. 45. — Idem,
Ri vue de l'art français, 1887, p. 294.
224 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Gendre! Jean . exerçait son art à Troyes au \vie siècle. En l'année
l546, les registres de l'église Saint-Urbain mentionnent cet artiste, mais
sans taire connaître aucun de ses ouvrages.
Assier, Les arts et h s artistes dans l'anc. capit. de la Champagne, 187O, p. 98.
Genelle Jean , sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle,
travaillait, en i'^~, à L'hôtel de ville et au beffroi de Béthune.
A. Ih. La Fons-Mélicocq, Lesartistes du nord >>• la France, 1848, p. 85, 87, 101.
Geneteau Hector , sculpteur en bois et ornemaniste établi à Rouen,
au commencement du xvi' siècle, se rend, en 1007, à Gaillon, où il col-
labore à la décoration de la chaire et des lambris de la chapelle du châ-
teau.
A. Deville, Comptes des dépenses du château de Gaillon, i85o, p. ag3.
Génois Albert , sculpteur d'origine flamande, natif de ïournay,
était occupé, au XVe siècle, à la cathédrale de Cambrai. En i4">î">, il
exécuta le tombeau d'un chanoine nommé Jean Piquet: le registre des
exécutions testamentaires porte :
« Pour 1 marbre qui sera mis sur ledit défunct et 1 tableau de laiton
ou seront certaines ymages et escriptures attaquiez à 1 piller devant la
capelle de tous les sains a esté marcandé à Alart Génois. . . LU 1. »
En I402, il toucha encore cinquante deux-livres « pour avoir livré
1 marbre à ung personnage de keuvre cuivre mis sur le tombe » de
Jean Grenet, chanoine.
J. Hocdoy, Hist. artist. de la cath. de l'ambrai, 1880, p. 262, 265.
Gentil Jean , résidait à Avignon à la fin du xvr et au commencement
du xvie siècle. Vers i5oo, il fut chargé de sculpter, à l'hôtel de ville, la
Vierge de la façade et le rétable de la chapelle. Quelques années plus
tard, de i5o6 à i.ïoy, on le retrouve à Dijon, adressant à la municipalité
une requête en modération d'impôts : « Il se perforée de travailler,
écrit-il, pour gaingner sa vie, quoique ayant une jambe perdue. »
Arch. romm. de Dijon; L. 685. — L'abbé Requin, Rèun. des Soc. des beaux-arts
des départ., 189 1, p. 5<>8. — De Godvenain et Valikï. Im:. somm. îles arch. de
Dijon, t. III, 1892, série L, p. 195.
Gentil (François . naquit à Troyes au commencement du xvie siècle,
probablement vers iôio. On pense qu'il lit un séjour en Italie, quoiqu'il
soit impossible de rien préciser à ce sujet, pas plus que sur son associa-
tion légendaire avec Dominique Florentin, qu'aucune preuve n'est venue
continuer. Les deux artistes travaillèrent à Troyes a la même époque,
de l'école française U25
cela est certain, mais on ne peut s'appuyer sur des documents pour citer
une œuvre déterminée due à leur collaboration.
C'est de i535 à i54o, qu'on trouve trace pour la première ibis des
travaux de François Gentil dans sa ville natale. La plupart de ses
ouvrages lurent détruits pendant la Révolution. Parmi les sculptures
qu'on possède encore aujourd'hui dans les églises de la ville, on regarde
comme étant de lui : les bas-reliefs de l'autel du Saint-Ciboire et le
groupe de la Visitation, à Saint-Jean; le Christ à la colonne et une
Résurrection, à Saint-Nicolas et une suite de bas-reliefs et de statues,
dans l'église Saint-Pantaléon.
En 1Ô47, Gentil travailla au portail principal de la cathédrale et, en
i549, il exécuta, pour l'abbaye de Saint-Loup, le Baptême de saint Au-
gustin, qui fut déposé plus tard, dans la chapelle des fonds baptismaux,
à la cathédrale. En i55q, il fit une statue de Saint-Yves, un crucifix et
d'autres figures de pierre, au portail de Saint-Nicolas, ainsi que deux
anges pour le Ciborium de la même église. On lui attribuait : k Saint-
Etienne, des bas-reliefs et des statues pour le jubé ; à Sainte-Madeleine,
une statue de la Madeleine; à Saint-Jean, un saint Jean l'Evangéliste et
un crucifix placé au-dessus du bénitier; à Saint-Urbain, un retable et
un monument funéraire; à Saint-Remi, un Ecce Homo : enfin, dans la
nef de la cathédrale, un Trépassement de la Vierge.
En i548, Gentil collabora, sous la direction de Dominique Florentin,
aux apprêts faits par la ville à l'occasion de l'entrée de Henri II et de
Catherine de Médicis et fut chargé d'exécuter le modèle du présent
olfert à la reine. Il prit part également aux travaux entrepris lors de
l'entrée de Charles IX, en i.Vij.
Certains prétendent que François Gentil et Dominique Florentin ont
construit les portails des églises Saint-Nicolas, Saint-Frobert, Saint-
André et Saint-Nizier ; ces attributions sont erronnées sauf peut-être en ce
qui concerne le portail de Saint-André. D'ailleurs, pour toutes les œuvres
un peu importantes de sculpture et d'architecture exécutées à Troyes ou
dans les environs pendant le xvie siècle, on cite toujours le nom de
Gentil et celui de Florentin, et cela, sans une preuve et sans aucun dis-
cernement.
François Gentil, qui jouissait d'une grande notoriété, travailla aussi
en dehors de sa ville natale ; il est désigné, en effet, par un auteur du
temps, comme « sculpteur tant renommé par les ouvrages qu'il a si
bien faicts, tant en ladicte ville en plusieurs places que hors d'icelle ».
On lui attribue donc la décoration de plusieurs églises de la contrée et
plus particulièrement celle de l'église de Rumilly-lcs-Vandes, localité
où il séjourna longtemps. A Langres, il aurait sculpté, dans la cathé-
drale, le tombeau du cardinal de Givry, démoli en 1789, et dans l'église
i5
aa(i DICTIONNAIRE DliS SCULPTEURS
Saint-Martin, un Christ fort réputé. Dans l'église de Saint-Florentin
Yonne , un escalier k jour k double révolution et plusieurs sculptures
sont dus à un Gentil ayant le titre de sculpteur de François Ie' et de
Léon X ; il est possible que ce soit le même que notre artiste. Enfin,
Sauvai, parlant de deux tombeaux du cimetière des Innocents, à Paris,
en donne un k François Gentil, « sculpteur peu connu mais cependant
admirable » ; il le mentionne également comme l'auteur d'un bas-reliel
du maitre-autel de l'église Saint-Gervais , représentant les lrois-lJè-
lerins.
François Gentil mourut k Troyes en 1088 et fut enterré dans l'église
Saint-Remi.
Sauval, Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. 45ô ; t. II, p. 344- — Yali.lt
pk Viriville, Les arch. histor. du départ, de l'Aube, 1841, p. ô 1 4 ■ — LeBrun-Dal-
BANNE, Les bas-reliefs de Saint-Jean-au-Harché de Troyes [Mém. de la Hoc, acad.
d'agr., sciences, arts et belles-lettres du départ, de l'Aube, t. XXIX). — Jaqlot, Essai
sur 1rs artistes Troyens, etc. [Mém. de la Soc. acad. de Troyes, t. XXXUI, 1869,
p. 226, 275.) — Assier, Les arts et les artistes dans l'une, capit. de ta Vliampayne,
1876, p. ion. — A. Babeau, Notes sur Dominique et Gentil (Annuaire de l'Aube, 1876).
— J. GoiFFREY, Smtv. Arch. de l'art français, 1876, p. 12G. — E. Socard, Biogr.
des personn. remarquables de Troyes et du départ, de l'Aube, 188-2, p. 168-169.
GeoITroy de Viji'iies. Voir Vignes Geoffroy de .
Georges de Hayence. Voir Jlayenee Georges de .
Gérard-Miel, sculpteur-architecte de l'école lorraine, né k Metz au
commencement du xine siècle, alla, en iu4^> à Cologne, pour remplacer
Volbert comme maitre de l'œuvre de l'église des Saints-Apôtres. Il
mourut dans cette ville vers 1298.
Du Seignelr, Notes sur l'Hist. de la sculpture française d'Emérie-bavid, 1862,
p. r,o 1 .
Gérard de ltrignegny. Voir lirignegny Gérard dej.
Gérard de Francières. Voir Financières Gérard de .
Gerharl Nicolas , sculpteur alsacien, est cité dans les archives de
Strasbourg comme vivant dans cette ville au xve siècle.
Cli. Gérard, Les artistes de. VAlsace pendant le Moyen Age, t. II, 1870, p. 298.
Gérines ou Gernes Jacques de), sculpteur, fondeur et ciseleur
d'origine flamande, demeurait à Bruxelles quand il fut chargé, en i453,
d'exécuter, en bronze, un tombeau pour Louis le Maie, comte de Flandre;
ce monument était destiné k la chapelle Notre-Dame, dans l'église Saint-
l'ierre, k Lille. Par marché en date du a5 octobre i453, l'artiste s'enga-
DE L KCOLE FRANÇAISE 22^
geaità placer sur la tombe trois statues en bronze : « Assavoir au milieu
ung ymaige ligure comme ung prince en armes de VII pies de long-,
comme le patron contient, et à chascun costé dudit ymaige du prince
ung ymaige de princesse selon ledit patron chascune contenant en lon-
gueur VI pies et demy. Item, et aux chiefs desdictes yinaiges doivent
estre lais deux angeles taisant manière d'estre à genoulx, tenant de l'une
des mains ung beaume et tymbre deseure le chief dudit prince, et
ebascun de l'autre main tenant un escu des armes desdites dames, et est
assavoir que les armes de l'écu du prince et desdites dames doivent
être eslevées comme le cire d'un scel. Item tout autour de ladicte table
au-dessus de la molure aura escripture de lettres de laton et le camp des-
dites rempli de noircyment le mieulx qu'on pourra, laquelle escripture
contendra le title du prince et des princesses et, la date de leur trespas.. »
Le pourtour du tombeau était orné d'arcatures, dans lesquelles se
trouvaient des statuettes en bronze de princes et de princesses au
nombre de vingt-trois. Ce mausolée exista à Saint-Pierre de Lille jus-
qu'en 1806, époque de la démolition de cette église ; transporté alors a
l'hôtel de ville, il fut détruit postérieurement à iS'3o.
Arch. dép. du Nord. Chambre des comptes de Lille: B. ôô;."). — Montfaucon,
Les mon. de la monarchie franc., 1729-17.13, t. III, pi. XXIX. — Mii.i.iw Antiquités
nationales, t. V, an VII, chap. LIV, p. 58. — L'abbé Texier, Dict. de l'orfèvrerie, i8.r>7,
p jo48-io5o. — J. Houdov, Revue des Sociétés savantes, 1876, p. ."117. — L. Quarre-
Heibourbon, Les mémoriaux d'Antoine Succa(Réun. des Soc. des beaux-arts des dép.
1888, p. 792-796). — J. Finot, Inv. somm. des arch. du départ. duNord, t. VII, 1892,
p. 364-365. — A. Wauters, Bull, de l'Acad. royale de Belgique, ifty'i, p. 627.
(iermain, artiste du xve siècle, vivant à Lyon de 1/420 à i423, était
désigné sous le titre d' « ymageur ».
Natalis Kondot, Les sculpteurs de Lyon du x<.\" au xvin» siècle, 1884, p. 18.
< ■ei'iiiii in Jean , sculpteur de la ville de Tonnerre, alla travailler à
Dijon, en i564, aux apprêts des fêtes données à l'occasion de l'entrée du
roi Charles IX.
Arch. comm. de Dijon; I. 18. — De Gouvenaix et Vallée, Inv. somm. des arch.
de Dijon, t. III, 1892, série I, p. 11.
Gervais, sculpteur en bois et ornemaniste originaire de Domfront,
aurait exécuté, en i535, les stalles de l'église de Lonlay (Orne), qu'on
voit encore aujourd'hui . Ces stalles, surmontées de dais soutenus par des
colonnettes corinthiennes, ont un double rang de miséricordes ornées
de motifs ouvragés.
Rérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 3a4. — Ed. Bonxaffé, Le
meuble en France au xvie siècle, 1887, p. 41!.
228 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
GePVa.nl (Àntonelle), sculpteur en boisdu xve siècle, aurait collaboré,
avec Jean Flamenq, vers 1426, à la décoration des stalles qui se trouvaient
autrefois dans le chœur de l'église de Saint-Maximin Var .
Ch. Gixoiw, Hicw: de l'art français, 1894, p. i'fi-
Gessart Jean , sculpteur ornemaniste duxive siècle, était au nombre
des artistes employés, de r383 à i385, à la construction du château de
Poitiers, pour le duc Jean de Berry.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Ber ry
1894» P- i3.
(.«■iilh Jean , sculpteur alsacien, vivait à Strasbourg au xve siècle.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 187^, p. 208.
Ghillebiet, sculpteur du xiv siècle, né aux environs d'Arras, alla se
fixer à Yalenciennes, où il est cité dans les actes du temps comme
travaillant, vers i3i2, à différents ouvrages.
Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872,001. Ô2U.
Giffard Jean , résidait à Angers au xvi° siècle. En i.Y3j. il sculpta,
avec Jean Desmarais, les huit statues de saint Maurice et de ses compa-
gnons, qui se trouvent sur le fronton de l'église Saint-Maurice. D'après
le marché, ces statues devaient avoir « sept pieds de long » et devaient
porter « la cotte d'armes, l'épée, la lance et le pavois ». L'artiste reçut
48 livres pour son salaire. En i565, d'après les comptes de la ville, il
participa, sous la direction de l'architecte Nicolas Yiriot, aux prépara-
tifs de l'entrée du roi Charles IX. Palustre attribue encore à Giffard une
part dans la sculpture de la chapelle nord de l'église de Solesmes.
Célestin Port, Les artistes angevins, 1881, p. 128. — L. Palustre, La Renais-
sance en France, t. II, l88l, p. l35, I.")S-l'|2, 186.
(■ifl'ard François , « ymaigier et stucteur ». sans doute fils du précé-
dent, travaillait aussi à Angers , où il exécuta en i556-i55j, pour l'hô-
pital Saint-Jean, un Trépassent/ nt de la Vierge, placé derrière le chœur
de l'église des pauvres. La Vierge était représentée couchée sur un lit et
entourée de saint Pierre, de saint Jean et des principaux apôtres :
au-dessus étaient sculptés des anges. Ce monument passait pour un chef-
d'œuvre, il fut mutile au xvme siècle. François Giffard, qui appartenait
à la religion réformée, fut pendu au carroi de la Trinité, près de l'Hôtel-
Dieu, le 11 mai i562.
I 11 autre François Giffard, également « secuiteur et tailleur de pierre »,
obtint de la ville, en i58i, un emplacement près de la Croix-Dorée pour
y bâtir son atelier.
DE L ÉCOLE FRANÇAISE 22C)
<»ill°;ir<l Pierre , taisait partie de la même famille; il exerçait son art
à Angers, on sa présence est constatée en 1061.
Louvet, Revue de l'Anjou, i854, t. I, p. 210. — Célestin Port, Les artistes ange-
vins, i88t, p. 128, 129.
(.ill;ii «I (René), probablement d'origine angevine et parent des pré-
cédents, était au nombre des sculpteurs employés à Fontainebleau en
i535-i53j. On lit dans les comptes des bâtiments royaux :
« A René Giffart, imager, pour avoir vacqué esdits ouvrages de stncq,
à la première chambre sur le portai et l'entrée dudit château, à raison
de 10 liv. par mois. »
En 1.540, il travaillait encore pour le même édifice.
De Laborde, la renaissance des arts à la cour de France, t. I, t85o, p. ôqi, 402.
Gilabert, sculpteur du xii" siècle, dont le nom est gravé sur deux
figures en marbre, l'une de saint Thomas et l'autre de saint André. Ces
œuvres dressées aux parois d'une porte romane provenant de la chapelle
du chapitre de Saint-Etienne, a Toulouse, se trouvent maintenant au
musée de cette ville. On lit sur la plinthe de la première : Gilabertas me
fecit. L'inscription de la seconde porte : Yir non incertas Gilabertas
me celavit; inscription quelque peu orgueilleuse, comme le fait remar-
quer M. Didron aine, dans les Annales archéologiques.
Didron, Amttdfs archéologiques, t. I, i844, P- 78. — Uu Seigneur, Notes sur l'Hist.
de lu sculpt. franc. d'Eméric- David, 1862, p. 2<)8. — Bernard Bénazet, Hist. de
l'un méridional au Moyen Age et à la Henaissance, i885, p. 20.
Gilbert, sculpteur ornemaniste résidant à Bourges au commencement
du xvi° siècle, était au nombre des artistes qui travaillaient, en i5i3, à la
cathédrale.
DeGirardot, Les artistes de Bourges (Arch. de l'art français, 2e série, t. I,
186 1, p. 23l).
Gilberl duPérier. Voir Périer (Gilbert du).
Gilebert, exerçait son art à Paris vers la fin du xiw siècle, il
figure sur le rôle de la taille, en 1292, comme payant 12 sous d'imposi-
tion.
H. Géraid, Le rôle de la taille à Paris, 1807, p. Ç-, (Doe. inéd. sur l'Hist. de
France).
Gilel i Pierre , vivait à Paris au xvie siècle. Il fut chargé, avec Pierre
Bénard et Pierre de Brimbal, d'exécuter, pour l'église de Boynes Loiret ,
le tombeau du sieur Jean Potaire de Monceaulx et de sa femme Isabeau
^3o DICTIONNAIRE I>ES SCULPTEURS
de Saffrey. C'est le lils de cette dernière, Jean Pot de Chemault, laineux
diplomate de l'époque, qui écrivit de sa propre main le projet de ce
monument. Ce projet est conservé dans les archives du département du
Cher ; Pierre Gilet y est désigné comme demeurant à Paris « à Sainct
Estienne du Mont ». On ne peut préciser exactement à quelle date a été
l'ait le mausolée.
De Girardot, Archives de l'art français, Doc, t. II. i855, p. i55.
Gille, sculpteur lorrain de la ville de Neufchàteau, travaillait, en
i5o(i, au tombeau de l'évèque de Toul, Olry de Blamont ; ce tombeau t'ti
placé dans l'église collégiale de Deneuvre arrond. de Lunéville .
Arch. dép. de la Meurthe; B. 3235, 5i34. — H. Lepage, Inv. somm. des arch.
de la Meurthe, t. I, 187."), p. 547; t. II, 1S7."), p. 147.
Gillcbcrt, demeurant, au commencement du xiV siècle, à Valen-
ciennes, sculpta dans cette ville, en i3i'3, le tombeau du comte et de la
comtesse de Hainaut, qui lui fut payé 125 livres 5 sous. Il alla plusieurs
fois à Dinant, choisir les pierres destinées à ce monument, pour lequel
il exécuta encore un Calvaire avec plusieurs personnages. Il fut aidé
dans ses travaux par Jean de Trehaille. En i334-i335, il recevait, sur la
recette générale du Hainaut, une pension à vie de ^3 livres 4« sous et
10 deniers.
Arch. dép. du Non!. Chambre des comptes. Rouleau en parchemin des comptes de
Vhôtel de Hainaut; a" 5oo8 bis. — Dehaismes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc.,
i88<>, p. 4 ■">■"> ; Doc, p. i;|.ï, 196, 198.
Gillopin le Long, sculpteur en bois et ornemaniste du xvc siècle, était
occupé, en i4t>7> à la sculpture des stalles de la cathédrale de Rouen,
sous la conduite de Philippot Wiart.
Langlois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i838, p. 182.
Gillequc Noé), sculpteur en bois et ornemaniste vivant à Saint-
Omer, l'ut chargé, en i4<)7, de l'exécution des stalles de l'abbaye de
Saint-Bertin.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français; 1^72, col. 5a8.
Gillequin, sculpteur en bois et imagier du xve siècle, exerçait son
art dans la ville de Lyon de i43^ à i4^8.
Natal is Bondot, L'art du bois à Lyon, [Rêun. dis Soc des beaux-arts des départ.
1888, p. (>7y .
Gilles Isaac . sculpteur et architecte, était établi à Auxerre au coin-
de l'école française a'3t
niencement duxvn" siècle. En i6i5, il construisit une chapelle et sculpta
des autels, dans l'église paroissiale d'Appoigny (Yonne .
Arch. départ, de l'Yonne, G. 2.">f>,->. — Qoanthi, Inv. somm. des arch. de l'Yonne,
t. II, 187^, p. 4i5.
Gilles d'Audenehem. Voir Audenehem Gilles d' .
Gilles de Itoiirliainu'. Voir lîoiu'luiim; Gilles de).
Gilles de IMnnnl Voir IMiiant Gilles de .
Gilles de 4 ■■•Il VoirGult (Gilles de).
Gilles «le Neufchàteau. Voir Xeuiehàleau Gilles de .
Gilles de Senef. Voir Senef Gilles deï.
Gillet. sculpteur en bois de la ville de Châlons, exécute en ij~i),
avec un de ses confrères, Jean Hegnault, pour le compte de l'évêque
Geoffroy Soreau, les stalles du chœur de la cathédrale ; les artistes
reçoivent, pour leur travail, la somme de a83 livres 3 sous 10 deniers
tournois. Ces stalles furent détruites au xvne siècle.
L. Grignon, Recherches sur tes artistes châlonnais, 188;), p. 5i.
Gillet du Chastel. Voir Chastel Gillet du).
Gillol ou Guyol Claude , sculpteur parisien du commencement du
xvne siècle. De i(ii8 à 1620, on le trouve sculptant, en collaboration de
Louis Poiret, le retable du maître-autel de l'église de Fontenay-le-
Comte, en Vendée.
Benjamin Fillon, Poitou et Vendre, t. I, 1861, Art. sur Fontenay-le-Comte, p. 72.
Gilo, vivait à Saint-Pont, dans l'Hérault, au xne siècle. On a décou-
vert le nom de cet artiste sur un beau bas-relief de cette époque. L'ins-
cription porte : Sol. Gilo mejecit.
Félix Bourquei.ot, Histoire de la sculpt. el des arts pktst. en France, 18&6.'
Gilon d'Auteuil. Voir Auteuil (Gilon d' .
Girard. Un moine de ce nom, sculpteur et architecte, aurait tra-
vaillé à Dijon, en 1^6^-1^60, au tombeau de Jean Sans Peur, sous la
direction d'Antoine Le Moiturier.
Arch. de la Côte-d'Or, t. I. — Ci. Bauchal, Noue. dict. des archllicles français,
1887, p. 258,
•j'32 lUCTIOXNAIRE DES SCULPTEURS
Girard Pierre . sculpteur ornemaniste, résidait, au xive siècle, à
Poitiers, et y était occupé, en i383, à la décoration du palais du duc de
Berry, sous la direction de Jean Caillou.
A. de Champeaux, Les travaux d'art ex ulès pour Jeun de France, duc de Berry,
lS,l, p. 10, 34, 89.
Girard Nicolas), sculpteur de la ville de Grenoble, commença en
i'353, par ordre d'Humbert II, les quatre tombeaux des Dauphins de
Viennois enterrés dans l'église Saint-André. Ces tombeaux, pour les-
quels l'artiste toucha îoo florins d'or, Curent terminés en i3j(iet détruits
par les protestants en i5(ia. On attribue encore à Nicolas Girard le taber-
nacle de la cathédrale.
Girard (Thibault , était sans doute un des descendants de Nicolas ;
il vivait également à Grenoble et exécutait, en 1 4(Î5, diverses répara-
tions à la chapelle d'un nommé Claude Coct, trésorier delphinal.
Ed. Maignjeh, Les artistes Grenoblois, 1887, p. i56, i.'>;.
Girard de Cuysel. Voir Cuysel (Girard de .
Girard île Nevers. Voir Xevers Girard de .
Girard d'Orléans. Voir Orléans Girard d' .
Girnrtlin île Bruxelles. Voir Bruxelles Girardin de .
Girardin île Mous, Voir Mous Girardin de .
Giraud de Cornossa. Voir Cornossa Giraud de .
Girnuld. Ce nom, qui doit appartenir à un sculpteur du commence-
ment du xne siècle, se lit sur le portail de l'ancienne église Saint-
Ursin de Bourges, placé aujourd'hui, dans cette ville, k l'entrée du
jardin de la préfecture. Le tympan en pierre, richement sculpté, repré-
sente les emblèmes des douze mois de l'année, surmontés de sujets de
chasse et porte l'inscription : Girauldus fecit islas portas.
Bull, du comité' des monum. et des "ris. t. Il, 1842-1845, p. 537. — Didron,
Annules arckéol., t. I, 1844. P- 7*- — De Gibardot, Les m-tistes de Bourges [Arch.
de l'art franc., 2» série, t- I, i8(ii, p. 210Î. — De Seigneur, Notes sur l'Bisl. de la
sculpi. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 298.
Gii'omontl Gilles,, « tailleur ou sculpteur eu bois ou en pierre »,
exerçait son art à Lyon dans la première moitié duxvn' siècle.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xviii0 siècle, 1884, p. j5. —
Idem, Bévue de luit français, i**-, p. 290.
de l'école française -j33
Giroux (Léonard), sculpteur ornemaniste, collaborait en iûjo, sous
la direction du Primatice, à la partie décorative du tombeau de Henri II ;
il recevait i5 livres par mois pour ses gages. Il travailla probablement
aussi au palais du Louvre.
De Clarac, Description du Louvre et des Tuileries, [853, p. 6'|(>- — De Laborde,
La renaissance des arts à la Cour de France, t. I, i85o, p. r«8. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. II, 1880, p. 182.
Gislcberl, artiste du xn' siècle, est l'auteur des sculptures du tym-
tan de l'entrée principale de la cathédrale d'Autun, figurant la Résur-
rection et le Jugement dernier. L'inscription suivante se trouve gravée
dans la pierre :
Quisque resurget ila quem non trahit impia vita,
Et lueebit ei sine pie lucerna diei.
Gislebertus hoc fecit
Terreat hicterror quos terreus alligat error;
Nam fore sic verum notai hic horror specierum.
Au centre du tympan, le Ghist est représenté dans une Gloire autour
de laquelle sont les deux vers :
Omnia dispono solies, meritosque corono ;
Quos scelas exercel, mejudicc pœna coercet.
Un moulage de ce beau monument est placé au Musée de sculpture
comparée du Trocadéro.
Devoucodx, Le sculpteur Gislebert [Soc. éduenne, compte rendu de ses travaux,
iSôG-iSôy, p. 71). F. Bourquelot, llisl. de la sculpt, et des arts plust. en France,
184G. — Didron, Bull, archéol., t. I, 2e partie, p. 25y. — Du Seigneur, Notes sur
l'Hisl. de la sculpt. franc, d Eméric-David, 1862, p. 2i)o. — Catalogue des moulages
des sculptures exposées au Trocadéro, 1890, p. 07, u° 24.
Gisors (Robin de), sculpteur en bois et peintre du xive siècle, entre-
prit à Paris, en i'3i'3, différentes œuvres pour l'hôtel de la comtesse
Mahaut d'Artois.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 520, 555.
Gissey (Germain), né en i5ç)4, demeurait à Paris, où il épousa, en
1620, Marie du Tremblay, fille du sculpteur Barthélémy du Tremblay.
On a peu de renseignements sur les œuvres de Germain Gissey ; on
sait seulement qu'il exécuta, dans l'église de Saint-Eustache, le mausolée
de son beau-père, mort en i'ii;). La même année, on trouve encore men-
tion de lui dans les comptes des bâtiments du roi :
« A Germain Jessé sic, pour Gissey , Me sculpteur à Paris, la somme
de 600 1. pour partie de son payement d'une ligure du déffunct Roy
u'34 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
(Henri IV en marbre blanc qui avait été commencée par le s1 Tremblay,
son beau-père. »
Cette statue est déposée aujourd'hui au Musée du Louvre.
En i63(i, Germain Gissey figure sur les états de gages des artistes
employés à l'embellissement et à l'entretien des châteaux royaux
comme touchant quatre cents livres. Il mourut en octobre 1O40 et fut
inhumé dans l'église de Saint-Eustache. à côté de son beau-père. On
lisait à la suite de l'épitaphe de du Tremblay :
(Cy-gisi aussi) Gissey, le gendre
Dudil Tremblai/, qui d'amour tendre
Mit ce monument en ce lieu.
Il eut même, en pareil office,
L'honneur de rendre au roi service.
Pour l'un et Vautre priez Dieu.
Germain eut un lils, Henri Gissey. ingénieur et dessinateur des plai-
sirs du roi, qui fut nommé membre de l'Académie, le 3i mars iG63.
De Montaiglon, Henri Gissey de Paris, i85/(. —A. Jal, Dict. crit. de biogr. et
d'hist., 1872, p, (i44i 1201. — .1. Guiffrey, Nouv. Archives de l'art français, 1872,
p. 27. — Herluison, Actes d'état civil d'artistes français, 1873, p. 192.
Glasset (Jean), sculpteur en bois et ornemaniste du xv siècle, tra-
vaillait, en i4(>7. aux stalles de la cathédrale de Rouen, sous la direc-
tion de Philippot Viart.
Langloïs, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i838, p. ig5.
Glave Adam , sculpteur lorrain de la première moitié du xvir siècle,
se rendit en Italie et se fixa ;'i Rome, où on le rencontre vers iG3G.
A. Bertolloti, Arlisti francesi in Romd nei secoli xv, xvt, \vn, 1886, p. 168.
— A. Jacquot, La sculpture en Lorraine (Itéun. des Soc. îles beaux-arts des départ.,
1888, p. 85g).
< ni un 11 Régnier , résidait à Bourges au commencement du xvie siècle.
En i5i'3, il était occupé à la décoration de la cathédrale.
De Girardot, Les artistes de Bourges [Archives de l'art français, 20 série, t. I,
lSlil, p. 2Ôl).
Gobin Jean , né en Champagne, collaborait à Troyes, en 1 5 1 4» »llx
travaux du jubé de l'église Sainte-Madeleine.
Assier, Comptes </>■ la fabrique de l'église Sainte-Madeleine de Troyes, i.v. ',,
p. 56, 55.
Godard Claude), sculpteur et architecte né à Orléans en i58o,
construisit dans sa ville natale un des portails du grand cimetière, sur
lequel il sculpta deux squelettes ; ce monument a disparu à la Révolu-
de l'école française h'3.">
tion. On lui attribue aussi l'autel de la chapelle des Minimes aujour-
d'hui la Bourse , exécuté en i6i5. 11 serait mort à Paris, fort âgé, vers
i6:-2.
Cli. Bralnne, Les hommes illustres de l'Orléanais, iSSa, t. I, p. 17-18. — Patron,
Recherches historiques sur l'Orléanais 1870-1872, t. I, p. '>oS.
Goricf'i'în, sculpteur ornemaniste de la fin du xiv siècle, était au
nombre des artistes employés, en 1 398-1399, à la décoration de la flèche
de la cathédrale de Cambrai.
Arch. dép. du Nord. Comptes de lafabr. de la cath. de Cambrai, 11° 42. —
Dehaisnes, Hist. de l'arl dans la Flandre, etc., 1886, p. 295 ; Doc, p. 77."!.
Godier Colot , sculpteur en bois, menuisier et tailleur d'images,
travaillait à Troyes à la fin du xve et au commencement du xvi" siècle.
Il sculpta dans la cathédrale le buffet des orgues et la chaire à prêcher.
Il fut occupé aussi à l'église Saint-Etienne. L'artiste, dont la présence
est constatée à Troyes de 1:48a à i53o, était, en i483, au nombre des
habitants « faisant guet et garde de la ville ». En i5i'3, il était député
de la corporation des maîtres menuisiers et, en i5ii), prudhomme de
son quartier.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes (Revue de l'art français, 1887, p. 74).
Godier (Jean), sculpteur en bois de la ville de Troyes, probablement
frère du précédent, lit pour la cathédrale, en i5io, « un aigle pour
mettre le livre où l'on chante au jubé ».
Assier, Les arts et les artistes dans l'une, capit. de la Champagne, 1876, p. 104. —
Natalis Rondot, Les seulp leurs de Troyes (Revue de l'art f ramais, 1887, p. 80}.
Gondin Jean , sculpteur-architecte vivant à Bourges au xvi° siècle,
passa un marché le 7 novembre 1 b-2-2, en collaboration de P. Gouly et
d'Etienne Saincton, au sujet de la construction de la vis du portail et
des deux pignons de la chapelle de l'Hôtel-Dieu. Les artistes s'engagè-
rent encore à exécuter les sculptures qui devaient orner ces ouvrages.
De Girardot, Les artistes de Bourges (Arch. de l'art franc., 20 série, t. I, 1861,
p. 2Ô<>).
Gonnesse (Robert), sculpteur parisien de la fin du xnr siècle, est
mentionné dans le rôle de la taille, en 1292, comme payant 2 sous d'im-
position ; il demeurait alors dans la rue Rolant-L'Avernier.
H. Geraud, Le rôle de la taille à Paris. 1857, p. •■..">, 4,") 1 Doc. inéd. sur l'Hist. de
France).
Gordin Jean , sculpteur ornemaniste du xiV siècle, travaillait ii
Poitiers, en i383, au palais du duc Jean de Berry.
De Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jeun de Frai,,,-, duc de lier eu.
1894, p. lô, 89.
■2% DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
(jlosselin Frémin . était occupé, en 1 534, dans la ville d'Amiens, à
la porte Montre-Ecu. Les comptes relatifs à la sculpture de ce monu-
ment portent :
« A Frémin Gosselin pour trois jours, lui troisième, qu'il a taillé le
Triumphe de Ercules au dit Bolvert, à 9 sols le jour, 27 sols. Les cinq
autres jours qui lui ont suffi pour terminer son ouvrage lui ont été payés
à 8 sols. »
En i535, il exécutait, moyennant 60 sous, un crucifix et une Notre-
Dame-de-Pitié, pour la croix des Jacobins.
A. Dubois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1862, p. in. 11.
> ■on ion (Jean). Ce célèbre sculpteur, d'après Sauvai « le plus excel-
lent qu'il y ait jamais eu en France », était aussi un arcbitecte de grand
talent. Plusieurs auteurs, ses contemporains, lui reconnaissent cette
qualité. L'un, Jean Martin, dans sa dédicace de la traduction de Yitruve,
publiée en 1 .>47, dit, en s'adressant au roi Henri II, que cette traduction
est « enrichye de figures nouvelles concernantes l'art de la massonnerie,
par maistre Jehan Goujon, n'aguères architecte de monseigneur le Con-
nétable 11) et maintenant l'un des vostres ». Plus tard, dans l'Epitomé
de Yitruve, que Jean Gardet et Dominique Bertin firent paraître à Tou-
louse en i556, il est traité de « sculpteur et architecte de grand bruit ».
On ne connaît ni la date ni le lieu de sa naissance. On le fait naître
généralement en Normandie, à Rouen, à Alençon, ou bien à Saint-Lau-
rent-de-Condé, près de Falaise. D'autres, au contraire, le croient pari-
sien, et cela, en se basant sur un recueil de portraits de la lin du
xvi' siècle, où il est désigné comme tel. Malgré ce document, l'origine
normande de l'artiste parait plus vraisemblable, car c'est à Rouen, en
i54o, qu'on trouve la trace de ses premiers travaux. A cette époque, il
était occupé à l'église Saint-Maclou et touchait a(i sous 8 deniers « pour
sa peine d'avoir faict 2 pourtraicts pour faire une custode pour porter
le corps de Notre Seigneur ». Outre cet ouvrage d'orfèvrerie, il exécuta
dans le même édifice les deux colonnes en marbre noir et en albâtre qui
soutiennent aujourd'hui le buffet des orgues. On lui attribue aussi les
fameuses portes en bois de l'église et une petite iontaine placée à l'exté-
rieur, sur la face latérale gauche, après le porche ; cette fontaine étant
une œuvre fort médiocre, on peut douter qu'elle soit de la main de
l'artiste.
Dans le même temps, et jusqu'à la lin de l'année i54 1, il travailla à la
cathédrale de Rouen, oii il collabora au tombeau du cardinal d'Amboise.
Les comptes du chapitre font mention d'une somme de 3o livres allouée
1 Le connétable Anne de Montmorency.
DE l'ÉCOLE^FRANÇAISE l'\~
à « Jchau Goujon, tailleur de pierre et massion pour faire la teste du
priant et ez sépulture de Monseigneur et pour parfaire et asseoir icelle
en la place où elle doibt demourer ». C'est de la statue de Georges II
d'Amboise dont il s'agit ici. Quelques années après, cette statue fut en-
levée et remplacée parcelle qu'on voit maintenant. En elfet, Georges II
nommé cardinal en i 545, voulut être représenté sur le tombeau revêtu
des insignes de sa nouvelle dignité : peu de jours avant sa mort, en i55o,
il mit donc dans son testament la clause suivante : « Pour ce que notre
pourtraiture de priant qui est de présent près celle audit feu légat, n'est
qu'en babit d'archevêque, nous voulons qu'au Jieu d'icelle en soit mise
une autre de marbre ou d'albâtre portant babit de cardinal. » On ignore
ce qu'est devenue la première statue .
Faut-il maintenant reconnaître une œuvre de Jean Goujon dans le
monument de Louis de Brézé, sénéchal de Normandie, érigé dans la
cathédrale de Rouen, en face du tombeau des cardinaux d'Amboise?
L'attribution est tentante, car la faveur dont jouit plus tard l'artiste au-
près de Diane de Poitiers pourrait avoir eu comme première cause
l'érection de ce mausolée. Léon Palustre ne serait pas très éloigné de
penser que Goujon a pu travailler au gisant. M. Gonse va plus loin, et
en dehors de cette figure, il lui attribue toute la partie basse, frises, car-
touches et chapiteaux. Malheureusement les documents font entièrement
défaut; on sait seulement que la présence du sculpteur dans la ville de
Rouen concorde avec l'exécution du monument, qui eut lieu de i536 à
1544-
Jean Goujon vint à Paris à la fin de i54 1 - H fut alors employé au jubé
de Saint-Germain-rAuxerrois, commencé par le maître maçon Louis
Poireau et continué par Pierre Berton, dit de Saint-Quentin, sous la
direction de Pierre Lescot. Il y sculpta un grand bas-relief de la Mise
au Tombeau, les quatre Evangélistes et plusieurs tètes d'anges. Voici
l'extrait des comptes de la marguillerie de l'église, faisant mention de
ces travaux :
« Au dict Jehan (loujon, maistre tailleur d'ymages à Paris, la somme
de vingt- deux livres dix solz tournoys, assavoir neuf livres tournoys
faisant la parpaye de la somme de six-vingtz-quinze livres tournoys,
pour le marché faict avec le dict Goujon par lesdictz marguilliers pour
une Notre-Dame de Pitié et quatre evangélistes à demye-taille servant
au dict pupitre d'icelle église, et treize livre dix solz tournoys, oultre et
pardessus la dicte somme de six-vingtz-quinze livres cl oultre luy a esté
payé cinq escus soleil, pour avoir par luy faict six testes de chérubins
pour le dict pupitre, ainsi qu'il est plus a plain déclairé par quietance
du dict Jehan Goujon, en dacte du jeudi neufiesme jour de janvier, l'an
mil cinq cens quarante- quatre. Pour ce icy. . . XXXIII 1. XV s. t. »
a'jS DICTIONNAIRE DKS SCULPTEURS
Ce jubé fut termine en 1.144 : Sauvai nous en a conservé la description,
dans l'état où il se trouvait en 1660 : « Le jubé, dit-il, est porté sur trois
arcades et fermé d'un mur à hauteur d'appui. Ces arcades sont élevées
sur un grand zocle sic ou marche. On entre dans le chœur par celle du
milieu ; les deux autres servent de chapelles. Leurs jambages sont revê-
tus chacun de deux colonnes corinthiennes, et leurs cintres ou reins
rehaussés d'anges de bas-reliefs, tenants à la main les instruments de la
Passion. Sur l'appui du Jubé se voient les quatre Evangélistes de basse-
taille et posés au-dessus des colonnes. Au milieu Goujon dans un grand
bas-relief, a représenté Xicodème qui ensevelit le Sauveur, en présence
de la Vierge, de saint Jean et des Maries. . . Principalement l'art et le
savoir de Goujon éclatent dans la ligure de Jésus-Christ, où il s'est sur-
passé lui-même, sa tête tombe négligemment, son bras droit suit le
branle que Xicodème lui donne : le ventre et l'estomac sont confondus
l'un dans l'autre ; toutes les parties en semblant démises, et il n'y en a
pas une où on ne voit un embarras de plis rompus par la pesanteur de
la tète et par l'absence de la vie. Eniin ce bas-relief est admirable, et le
serait encore bien plus si les marguilliers ne l'avaient point barbouillé
de dorure. » Ce beau monument ayant été détruit en 1704, sous le pré-
texte de donner du jour au chœur de l'église, les sculptures de Goujon
furent encastrées dans les autels des chapelles latérales. A la Révolu-
tion, le bas-relief de la Mise an Tomberai fut acheté par Alexandre
Lenoir et placé au Musée des Petits-Augustins ; il est maintenant au
Louvre, avec les quatre figures d'Evangélistes qui, scellées en i~{0, de
chaque côté de la porte du club des Jacobins, ont été acquises longtemps
plus tard 1) parle musée.
En IÔ45 et i54<>. Jean Goujon alla travailler au château d'Ecouen, que
faisait construire le connétable Anne de Montmorency. On y voit de lui
deux Renommées sur le cintre de l'arcade servant de passage pour aller
de la cour dans le parc, et deux autres sur le bâtiment en avant-corps
donnant sur la terrasse. Il fit aussi le bas-relief de la grande Victoire
qui orne la cheminée de la salle des gardes et sculpta l'autel de la cha-
pelle, dont le sujet principal représente le Sacrifice d'Abraham : cet
autel se trouve aujourd'hui au château de Chantilly.
En i.VJj, il était occupé à Paris à l'hôtel Carnavalet. C'est à lui qu'on
doit les tètes de satyres sculptées sur les claveaux de l'ancienne galerie
à jour, ainsi que la décoration de l'are triomphal de l'entrée (a) avec les
bas-reliefs des deux lions.
Vers la même époque, Jean Goujon exécuta une de ses œuvres les plus
1} En 1850.
■> Il faut en excepter le bas-relief principal qui serait l'œuvre rie Germain Pilou.
de l'école française 'j3o,
célèbres : la fontaine dédiée aux Nymphes des sources, connue sous le
nom de fontaine des Innocents. Inaugurée lors de l'entrée de Henri II
dans la ville, le [6 juin i|.">4!). elle était adossée originairement à l'angle
de la rue Saint-Denis et de la rue aux Fers. Elle fut transportée en 1788,
au milieu du marché des Innocents, et subit différentes modifications.
L'artiste, en ellét, n'ayant sculpté que cinq Nymphes, on en ajouta trois
pour compléter l'ensemble du monument ; et, clans la suite, trois des
bas-reliefs placés au soubassement de la nouvelle fontaine, menaçant de
se détériorer, on les déposa au Musée du Louvre et on les remplaça par
des copies.
En i55o, et probablement jusqu'en i553, il travailla au château d'Anet,
avec Philibert de l'Orme. Il décora le portail n formant l'entrée prin-
pale du château, au fond de la cour d'honneur, et exécuta toutes les
sculptures qui tapissent les voûtes de la chapelle. C'est de cette période
que date le beau groupe en marbre de la Diane au cerf, qu'on admire
au Louvre; il surmontait une fontaine érigée dans une cour latérale du
château de la duchesse de Valentinois.
De retour à Paris, Jean Goujon s'adonna entièrement aux travaux de
sculpture du Louvre dont Pierre Lescot avait entrepris la reconstruc-
tion, en i546. Les œuvres, du maître existent encore aujourd'hui, à
savoir : les belles cariatides de la tribune des musiciens dans la grande
salle des fêtes 1 Musée des Antiques); les trois œils-de-bœuf du rez-de-
ehaussée, sur la grande cour, représentant, celui de la porte centrale, la
Guerre et la Paix, celui de la porte de l'escalier de Henri II, l'Histoire
et la Victoire, celui de l'encoignure sud-ouest, la Renommée et la
Gloire du Roi ; deux grandes figures allégoriques de femmes, ornant le
fronton de l'attique de l'aile en retour, qui ont été placées, pendant le
premier empire, sous le passage de la colonnade; enfin les sculptures
plafonnant la voûte de l'escalier de Henri IL
On trouve dans les comptes du Louvre de nombreux ordonnance-
ments de paiements en faveur de Jean Goujon. Il reçut pour les caria-
tides de la tribune -]3-j livres, et pour l'ensemble de ses autres ouvrages,
la somme de 4,665 livres, qui lui fut remise en plusieurs fois; dans
cette somme, d'ailleurs, étaient sans doute compris les gages des sculp-
teurs qu'il avait sous ses ordres.
Le (i septembre i5(J^, son nom est mentionné pour la dernière fois
dans les comptes des bâtiments royaux. Appartenant à la religion réfor-
mée, il dut tomber en disgrâce auprès du roi, et prévoyant, sans doute,
les dangers auxquels allaient être exposés les protestants, il quitta Paris
(1) Ce portail sert maintenant de façade à la chapelle de l'Ecole des beaux-arts ■
on y remarque des bas-reliefs de Goujon, figurant Junon, Jupiter, Minerve et Mars'
ainsi nue deux Renommées.
24o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
et se réfugia en Italie, avec quelques-uns de ses coreligionnaires. Ceci
est formellement prouvé par un document que M. Tommaso Sandon-
nini a retrouvé dans les archives de Modène. Ce document, publié par
M. de Montaiglon dans la Gazette des Beaux-Arts, nous apprend que
le grand artiste habitait à Bologne en 10G2, sur la petite place de Saint-
Michel, près Saint-Mamolo. 11 mourut dans cette ville entre i564 et
i568. Ainsi est anéantie la légende qui le faisait périr à Paris, pendant
les massacres de la Saint-Barthélémy.
En plus de toutes les œuvres citées plus haut, on attribue encore à
Jean Goujon divers travaux dans l'hôtel de Guise Archives nationales ,
des boiseries i pour l'Hôtel de Ville, décorées de sculptures figurant
les douze mois de l'année, et une Vénus pour l'hôtel de Soissons. Enfin,
des écrivains du xvme siècle, tels que Sauvai, Piganiol, d'Argenville
le reconnaissent souvent, à tort, comme l'auteur de nombreux ouvrages
auxquels, bien certainement, il n'a pris aucune part.
Sauvai., llist. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. i3i, 5r>4, 5,'xj; t. II, p. 29,
5o, 3i, 55. — Piganiol de la Force, Descripl. hist. de Paris, 1760, t. I, p. 447 :
t. II, p. 132; t. IV, p. 277, 421; t. V, p. 48. — D'Argenville, Vies des fameux
sculpteurs, t. II, 1787, p. 109. — A. Lenoir, Musée des monuments français, t. III,
1802, p. 17, 93, 07, 98, i36; t. IV, i8o5, p. 1, 5o, 85, i55, i54. — A. Deville,
Tombeaux de la cath. de Rouen, 1807, p. :oo, 101, 129, i3o, i3i, r5a, i53. — De
Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 458, 45o, 465,
471, 483, 488, 497- — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. ix,
xxv-xxix, i.vii, 261, 556, 587; t. II, 1S80, p. 25, 44, 45, 282, 280. — A. Berty, Les
grands architectes de la Renaissance, 1860, p. 79 et suiv. — Idem, Topogr. hist. du
Vieux Paris, t. I, i86(î, p. 232-235, 202, 255, appendicp, p. xi ; t. II, 1868, p. 106.
— Arch. dép. de la Seine- Inférieure ; G. i3o, 25.19, 6884. — De Beaurepaire, Inv.
somm. des arch. de la Seine-Inférieure ; t. I, 1866, p. 58 ; t. II, 1874, p. 564; t- V,
1892, p. 278, 279. — Barbet de Jooy, Description îles sculptures du Moyen Age et de
la Renaissance au Louvre, 1873, p. 61-67. — E. Muntz, Guide de VEcole nationale des
beaux-arts, p. 5o-53. — L. Palustre. La Renaissance en France, t. II, 1881 , p. 5a,
60, i55, 1 58, 161, 162, 179, 181, 260, 265, 264. — Ch. Baughal, Le Louvre et les
Tuileries, 1882, p. 58. — A. de Montaiglon, Jean Goujon et la vérité sur la date
de sa mort {Gaz. des beaux-arts, ■->:' pér., t. XXX, 1884, p. 577-59'!). — L. Gonse,
La sculpture française, 189.5, p. 99-125.
fiouly (P. , sculpteur-architecte du xvie siècle, résidait dans la ville
de Bourges, où il collaborait vers i532, avec Jean Gondin et Etienne
Saincton, à la construction et à la décoration des deux pignons et de la
vis du portail de la chapelle de l'Hôtel-Dieu.
De Girardot, Les artistes de Bourges (Arch. de l'art franc., 2e s., 1. 1, 1861, p. 256).
(■Oiihit Humbert , était occupé à Brou en lôaô. Le nom de cet
artiste serait gravé sur un des bas-reliefs de l'église.
F. Boirqlelot, Hist. de lasculpt. et des artsplast. enFrance, 1846. — A. Bérard,
Dicl. biogr. des artistes franc., 1872, col. 51 1.
'1 Ces boiseries • > 1 1 L été brûlées dans l'incendie do 1871; il est probable qu'elles
n'avaient pas été sculptées de la main même de Jean Goujon.
DE LKCOLE FRANÇAISE J.\l
Goussin Louis . était établi à Troyes à la fin du xvi s i < ■ < • I e . En
i.">( )j- iool, ^ travaillait au maître-autel de l'église Saint-Pantaléon.
Assier, Les mis ci les artistes dans l'anc. cap. delà Champagne, iS;1», p ro2.
(■ramain Pierre , sculpteur et architecte du xve siècle, demeurait à
Auxerre, quand il l'ut mandé dans la ville de Sens pour prendre part
aux travaux de la cathédrale, lui i1;)o. il lut chargé d'acheter la pierre
destinée à la construction de la vis qu'on regarde généralement comme
son œuvre. En 1491-1492, il sculpta huit statues pour « le portail de la
croisée » : il recul alors 21 livres tournois. Dans la suite, le a3 avril i5o'3,
il passa marché avec le chapitre pour l'exécution, moyennant, 60 livres
tournois, de « a(i yinag'es en la voussure du portail de croison » ; cet
ouvrage fut terminé le i>4 mai i5o4- .
Quahtin, Notice hist. .sur la construct. de la calh. de Sens, i8/(2, p. ■_>.">, 29.
Gramaim llcinzcl, sculpteur et architecte alsacien du xive siècle,
vivait à Haguenau, où il dut travailler à l'église Saint-Georges. Il est
cité dans un acte, daté de i34o, qui ligure dans l'ancien inventaire du
fonds des Cordeliers de Haguenau.
Cli. Gérard, Les ai'tistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872, p. 281.
Gramljean, sculpteur et architecte, exerçait son art à Metz à la fin
du xve et au commencement du xvr siècle. En i5io, il entrepritla déco-
ration de la porte Serpenoise. En r5i5, il posa la première pierre de la
tour de la porte Champenoise. De 1021 à i53<S, il fut employé aux tra-
vaux du chœur et du jubé de la cathédrale. Grandjean était regardé
comme un des artistes les plus habiles de l'école messine et lorraine.
A. Bégin, Histoire </< lu cathédrale de Mets, t. I, 1840, p. i<j<), :>o<>, 028 et suiv. :
t. Il, 1S42, p. 412.
Grandvarlel Jacquinet . tailleur d'images du xv siècle, est reçu
bourgeois de la ville d'Arias en 1 466.
A. Asseun, L'art ru Artois au Moyen Age [Mim. dcVAcad. des sciences, lettres et
arts d'Arras, t. VIII, 1876, p. :>\\).
Grangier ou (.l'iiinrr Esprit , travaillait a Avignon dans la pre-
mière moitié du xvir? siècle.
D. Achard, archives de l'art français, !)>"■. . t. IV, i855-i856, p. :85.
(■raill Jehan, désigné comme modeleur, était établi il Lyon vers
l.V39-l54o.
."Niit.Uis Rondot, Les Si ulpti urs du Lyon du xiv au svnr siè< 1. , 188/), p. 3 i
242 DICTIONNAIRE DES SCULPTEVUS
Gi'iuilin ou Gralin Claude . sculpteur en bois du xvie siècle, se
rendit en Italie et se fixa k Rome, où on le trouve, en 1073-107 4, sculp-
tant au Vatican les armoiries du pape au-dessus des portes de la salle
des Rois.
Eugène Mûntz, Chronique des arls, n° du g octobre 187a.
Gi'antcourt Claude', participe, au xvr siècle, à la décoration du
château de Fontainebleau : il touche 12 livres de gages par mois, de
i53j à i5|0, et 1 ( livres, de i54o à i55o.
t >e L aborde, Lu renaissance des arts n lu cour de France, t. I, i8.">o, p. 1o5, 420.
— Idem, Les comptes des bdlimenls du roi, t. I. 1877, p. i55, 1 ip— .
Grapeil Robert . demeurait, vers la fin du xvr siècle, dans la ville
de Lille, où il était occupé, en 1096, aux travaux de la halle échevi-
nale.
Jules Hoiuov, La hall échevinale dt la mil de Lille, 1870, p. 69.
Grappin Robert , sculpteur et architecte établi à Gisors, travaillait
au commencement du xvic siècle, à l'église Saint-Gervais et Saint-Pro-
tais. En 1020. les comptes le qualifient du titre de « maistre maçon et
ymagier >> : il était alors employé au portail du côté nord de l'église,
sous la direction du maître maçon Robert Jumel. En 1021, il exécuta
sept grandes statues qui furent placées dans des niches, au-dessus de
ce portail. Les archives de l'église portent à ce sujet :
« Item a este payé à maistre Robert Grappin, maistre maçon de l'œu-
vrage de ladicte église, sur et tant moings de la somme de 20 livres
tournois, par marché ii luy faict, pour faire tous les ymaiges qui con-
viendra faire au dernier et plus haut estaige du portail neuf, pour ce
XIII livres X sols. »
Ces statues existent toujours, mais elles sont fort mutilées. En 1024, il
sculpta quatorze ligures pour le même portail. En i53G, les comptes de
la fabrique le mentionnent encore: il avait alors comme aides ses fils
Jacques et Jean. Il dut mourir en i.Yjj. Robert Grappin fut le chef d'une
famille d'artistes, qui. pendant près d'un siècle, se consacra entièrement
à la construction et à la décoration de l'église de sa ville natale.
Grappin Jean I ] , sculpteur et architecte, fils de Robert, collabore
avec lui à l'église de Gisors jusqu'en i.ïij. En i53o„ il sculpte deux sta-
tues pour le grand portail dont il décore plus tard la voussure. On lit
dans les comptes :
« i53o,. — Item a esté payé k Jehan Grappin, tailleur et ymaginier,
pour par luy avoir faict une Nostre-Dame, ung saint Michel estant au
DE L ECOLE FRANÇAISE 2^3
grand portail et plusieurs autres petits ymages et avoir menuysé phi-
sieurs pierres, estantes audit grant portail à luy payé, par pris faietavec
luy la somme de XI livres Y1I sols. »
« i.">4u. — A Jehan Grappin, fils de maistre Robert pour son sallaire
d'avoir fait et taillé les petits yinaiges i>stans à la voulsure du por-
tail LXsols. «
A cette époque, il restaure la nef de l'église et reçoit, pour ses gages,
-j sous 6" deniers par jour; son frère Jacques et un Robert Grappin
étaient employés sous ses ordres. En i.">4j, il cesse de paraître dans les
comptes et est remplacé par un maître maçon, nommé Pierre de Mon-
teroult.
Léon Palustre attribue à Jean Grappin une part dans la construction
de l'église de Magny-en-Ycxin ; il est possible, en ell'et, qu'il ait tra-
vaillé à cet édifice entre les années i54'3 etiÔ/Jj. Le même auteur regarde
encore notre artiste comme ayant élevé, dans les environs, les portails
des églises de Saint-Gcrvais et de Vétheuil : ces monuments datant de
i. ").")() à i. 55i, on ne peut guère s'arrêter à ces attributions, Jean Ier étant
mort en i54~, et son fils, Jean II, devantêtre trop jeune alors pourentre-
préndre ces travaux .
Gi'sippîn Jean II. fils du précédent, est d'abord occupé à l'église
Saint-Gervais et Saint-Protais de Gisors, sous la direction de Pierre
de Monteroult, auquel il succède comme maître de l'œuvre en i5o'2 ;
c'est à lui qu'on doit la grosse tour sud de la façade. En i5jo, il se rend
à Vernon pour choisir la pierre destinée au pupitre ou jubé qu'il cons-
truit dans l'église de 1070 à 1072. Ce monument, formant la clôture du
chœur, coûta ;3."> livres; il a été détruit. De i5;'3 à 1676, Jean Grappin
termine une chapelle et donne les dessins des fonts baptismaux et les
plans d'un escalier qui devait conduire à la tribune des orgues. Il exé-
cute cette tribune en i.">-8 et y sculpte des Renommées. En i5Ko, il est
remplacé, comme maître de l'œuvre, par le maçon Boguet ; mais il ne
cesse pas pour cela de travailler à l'église, car, en i583, il reçoit
loo livres, et beaucoup plus tard, en i5<)8. on trouve dans les
comptes :
« A Jehan Grappin, maistre maçon et à Boguet, pour leur peine et
pierre qu'il a convenu pour racoustrer le pilier du pupitre. »
C'est la dernière fois qu'il est question de Jean II Grappin. Palustre
le suppose aussi l'auteur du portail de l'église de Montjavoult Oise ,
qui date de i565; on ne possède, à ce sujet, aucun document.
De Labordf., Doc. inéd. tirés des arch. de Saint-Gervais cl de Saint-Protais de
Gisors [Annales archéol., t. IX, i84g, p. i44, 161, 206, 214, 5ig, 528). — Do Sei-
gneur, Noies sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Emérir-Ducid, 1862, p. 017. —
L. Palustre, La Renaissance en France, t. I, 1879, p. 6g, 71 ; t. II, 1881, p. 13-
244
i>
i'i, 17. 18, 200,
20.),
2o(i
1887, p. 270.
DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Ch. Bal'Chai., Nouv.dict. des architectes français,
di'ay Pierrot de , sculpteur ornemaniste du xive siècle, était au nom-
bre des artistes qui collaboraient, en i383, à la décoration du palais de
Poitiers, pour le duc Jean tic Berry.
A. de ChampeÂux, tes travauc l'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, |1. 12.
< ii**»l1it*i* Jacques, sculpteur et peintre demeurante Châteaudun au
commencement du xvr siècle, passe marché, en i5i3, avec la fabrique
de l'église de Moléans Eure-et-Loir , pour l'aire « ung crucifix de cinq
piez de haulteur et deux ymaiges, l'un de Nostre-Dame et l'autre de
Saint-Jehan, chacun de trois piez de kault, avec trois petiz anges, le
tout de bois ».
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; E. 2855. — L. Mf.rlet, Inc. somm. des m eh. d'Eure-
et-Loir, t. II, 2e partie, 1886, p. 3/|8.
Grégoire, sculpteur orfèvre du xne siècle, était, en ii5~, abbé du
monastère d'Andernes, dans le diocèse de Boulogne. Il commença la
construction du portail de l'église de son couvent; cet ouvrage fut ter-
miné, en 117S, par Guillaume, son successeur.
Emébic-David, Ilisi. le la sculpt. franc. 1817-1872, p. '|5.
Gl'égOÎl'e Pierre , sculpteur et architecte de Rouen, est nommé, vers
toi5, maître de l'œuvre de l'église Saint-Maclou. De i5i8 ii i5ao, il cons-
truit et décore l'escalier conduisant aux orgues; il reçoit '20.") livres pour
ce travail.
De Jolimont, Les principaux édifices de Rouen, i846- — Hn!l. monum., t. XIX. —
Cil. Bacchal, Xouv.Di't. des architectes franc., 1887, p. 272.
Grégoire de Sninl-Oniei'. Voir Saint-Omer Grégoire de).
Grégoire deVigarny. Voir Vigaray Grégoire de .
Gressol Jean . sculpteur en bois vivant à Ornans Doubs dans la
première moitié du xvii' siècle, travaillait avec son fils Jean, vers iG3a,
à Montgesoye, près de Besançon et exécutait, pour l'église de cette
ville, une statue équestre de saint Gengoul et une Notre-Dame.
.1. Gauthier; Annuaire du Doubs, i^s;. p. 60,61. — Idem, Dict. des artistes
francs-comtois antérieurs au xixc si de, 1892, p. 11.
(ii-ifFaiil Jean . était établi à Cambrai au xiv siècle. En i3j5-i3j6,
DE L ÉCOLE FRANÇAISE 2^5
on lo trouve au nombre des artistes collaborant à l'ornementation delà
flèche de la cathédrale; il recevait alors \ sous par jour pour ses gages.
Arch. dép. du Nord. Comptes de la fabr. de la cath. de l'ombrai, n° :>.o. —
Dehaiskes, Hisl. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. ag.î; Doc, p. 554.
Groelicq Hausse , dit le Ricque, artiste du xv siècle, est cité dans
les archives de l'hôtel de ville de Valenciennes comme résidant dans
cette ville en 14 +<J- On l'y retrouve vingt ans plus tard, en 1 4'»'j-
Grœlicq Hanssequih), fils du précédent et sculpteur comme lui,
habitait également Valenciennes. Son nom figure dans les archives de
la ville, à la date de i4"9-
De La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, 18C0, p. .">o.
(jrt'OS-Bois Jean), sculpteur en bois et ornemaniste du xivr siècle,
vivait ii Paris, où il fut nommé sculpteur du roi, en i36o. 11 travaillait à
la bibliothèque du Louvre en i36j.
A. Bertï, Topographie kist. du Vieux Taris, t. I, 1866, p. i45, 194, ig5.
(««•ohm* Jean , sculpteur et architecte établi à Chàteaudun au
xvr siècle, s'engage, en (555, à exécuter différents travaux dans l'église
de Saint-Jean-de-la-Chaîne. Le marché, passé avec la fabrique, stipule
(jue l'artiste « fera le contretable de l'autel de Nostre-Dame, guarnie de
six coulonnes et les pillastres par derrière pour trouver le platfons qui
sera vousté par parequet de moulousses, sur les([uels parquetz y aura
troys histoires de la Passion, connue ung battement de Jésus et archer
au pillier, avec ung crucifiment au inillieu, lequel crucifiment sera accom-
paigné des images Nostre-Dame et sainet Jehan, de haulteur de troys
pieds, et à l'autre un portement de croix, et le sépulcre qui se montre au
millieu de ladicte contretable. duquel les ymages auront chacun quatre
pieds de haulteur ».
En i556, Jean Grosse sculpte, dans le prieuré de Saint- Valérien, le,
portail de la chapelle Notre-Dame-de-Champdé.
Arch. départ. d'Exira-et-Loir; E. ôooo, 5027. — L. Mkri.et, [av. somm. des
arch. d'Eure-et-Loir, t. [I, •2e partie, 1886, p. 572,376.
Gruyelle Baudouin , sculpteur ornemaniste de la fin du xiv" siècle,
était occupé à Lille, en 1396, à la porte du Molinel; il gagnait alors
7 sous par jour.
De la Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XV, 1862, p. 129.
<>lié«lon Hegnault , sculpteur et fondeur résidant à Paris au xv1' siè-
.'!4<J DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
cle, avait épousé la fille du fondeur Jean Morand et était associé, en
i^Sà. aux travaux entrepris par son beau-père.
E. de Frèville, Archives de l'art français; Doc, t. III, i855, p. 'n-.
Guépin le Tourangeau, sculpteur et architecte du commence-
ment du xvn" siècle, élève de Dominique Bachelier, exécuta à Toulouse
en itiio, en collaboration de son confrère Artus, le jubé de l'église
Saint-Etienne, aujourd'hui détruit. En i'iia. il aurait collaboré, sous la
direction de Bachelier, à la décoration de l'hôtel Clary.
Cayla, Toulouse monumental et pittoresque, p. nS. — Ch. Baochal, Nouv. dict.
îles architectes français, 1887, p. 374.
Guérard le jeune, sculpteur en bois et ornemaniste du XVe siècle,
travaillait, en i^G~, aux stalles de la cathédrale de Rouen, sous la di-
rection de Philippot Yiart.
Lahglois, les stalles de la cathédrale de houen, iSëS, p. iyô.
Guérln Perrot, sculpteur ornemaniste, était employé, en i383, au
château de Poitiers, pour le compte du duc Jean de Berrv ; il recevait
fi sous par jour.
A. de Champeagx, L s jf(n <"i d'art ex< 1 uU s pi w Jean di France, (?«■' de Berry,
i8g4, p. iô.
(■iiérin Gilles . fils d'un père aveugle, naquit à Paris à l'hôpital des
Quinze- Vingts vers l'année 1609 1 . Après avoir terminé son appren-
tissage chez le statuaire Lebrun, père du peintre célèbre, et probable-
ment aussi chez Simon Guillain, il commença à travailler au château du
comte de Chiverny. près de Blois. De retour à Paris, il sculpta au grand
pavillon du Louvre, d'après les modèles de Jacques Sarazin, les deux
groupes de cariatides 2 , placés à gauche de la façade qui regarde la
cour, ainsi que la Renommée qui les surmonte. Il exécuta ensuite six
figures qui décoraient le retable de l'ancienne église Saint-Germain-le-
Vieux aujourd'hui démolie. De 1640 à i<>4 1 . il fut occupé au château de
Fontainebleau ; M. de Laborde a publié, en efTet, les extraits suivants
tirés des comptes de l'époque:
« A Gilles Guérin. sur les ouvrages de sculpture faits pour le Roy en
son chasteau de Fontainebleau, tant au cadran du clocher de la belle
chapelle et à l'avant-portail de la cour du Donjon, que pour deux mo-
delles de dauphins envoyés au fondeur . -." XVIIIe L liv.
(1) La plupart des auteurs le font naître en 1603 ; pourtant, dans son acte d'inhu-
roation, date du 27 lévrier 1G7S, il est dit àsé de tjs ans.
-' Les cariatides et la Renommée du côté droit sont l'œuvre de Philippe Buys-
ter.
de l'école française 247
« Audit Guérin — pour les journées do tailleurs de pierres qui ont
travaillé soubz la conduite dudit Guérin. tant à l'esbauchage du cadran
de l'orloge de la grande chapelle du chasteau dudict Fontainebleau, que
à dégrossira la carrière du Mont-Channet, danslaforest dudict lieu, les
deux grands blotz de pierre de gressine, destinés pour les bustes que le
Roy a commandé estre faicts et posés sur les pieds d'estaux de l'avant-
portail du Donjon pour les rendre eharossables, avec autres trais l'aictz
pour les modelles, tant desdicts bustes que des dauphins pour les des-
sentes IIIMUP* Vliv.XIXs. . »
Ces travaux terminés, il reçut la commande du mausolée de Henri de
Bourbon, prince de Condé, qui fut élevé dans l'église du village de
Vallery Yonne), où on l'admire encore maintenant. Plus tard, il tra-
vailla, pour le président René de Longueil. au château de Maisons, près
de Saint-Germain-en-Laye ; il y sculpta deux cheminées et quatre bas-
reliefs représentant les quatre parties du monde. Pour le même person.
nage, il exécuta également les modèles d'un retable destiné à l'église de
Conçues, en Normandie. Le maréchal de La Mothe-Houdancourt l'em-
ploya ensuite à son château du Fayel, dans les environs de Compiègne,
et Hesselin, maître de la Chambre aux deniers, lui confia la décoration
de l'hôtel qu'il venait de faire bâtir à Paris, dans l'île Notre-Dame, en
face du quai de la ïournelle.
A Soissons, il construisit le jubé de l'église Saint-Gervais et fit plu-
sieurs statues pour le monastère royal des fdles de Notre-Dame et pour
le couvent de Saint-Jean. A l'abbaye de Ferrières, près de Montargis, il
exécuta le retable du grand autel. Au château de Guermande, près de
Lagny, appartenant à M. Viole, président aux enquêtes, il décora la
cheminée de la grande salle d'un bas-relief où se voyait un lion jouant
avec des amours. A Paris, il dirigea l'ornementation de la chambre du
roi, au Louvre ; il y sculpta les motifs du plafond et quatre figures d'en-
fants soulevant les rideaux de l'alcôve. Il travailla aussi à l'église Saint-
Laurent et à l'église des Minimes de la place Royale ; dans cette dernière,
il orna le maître-autel de quatre grandes statues représentant la Vierge
avec l'enfant Jésus, saint François-de-Paulc et deux anges en adoration.
Dans la même église, on lui devait le mausolée du duc Charles de la
Vieuville, ministre d'Etat et surintendant des finances sous les règnes
de Louis XIII et de Louis XIV. La statue du duc et celle de sa femme»
Marie Bouhier de Beaumarchais, après avoir fait partie du Musée des
Petits-Augustins et ensuite du Musée de Versailles, ont été déposées au
Louvre.
Gilles Guérin, ([ni était fort réputé comme portraitiste, fit encore, pour
l'église Saint-Etienne-du-Mont, le médaillon en marbre de René Des-
cartes. En iG53, il passa marché, avec les prévôts et les échevins de la
2 |t> IMCTIONX.URï DES SCULPTEURS
ville de Paris, an sujel de L'exécution d'un groupe en marbre figurant
Louis XIV adolescent terrassant la Fronde. Ce groupe, posé dans la
cour de l'hôtel de ville sur un piédestal orné de trophées, fut enlevé en
1689 el remplacé par un bronze de C03 se^ os 1 : il se trouve aujourd'hui
dans la cour intérieure du petit château de Chantilly. Guérin sculpta,
comme dernière ouvre, les deux chevaux de marbre abreuvés par des
Tritons, qui lurent placés à Versailles dans le bosquet des bains d'Apol-
lon.
L'artiste, porté en 1648 sur l'état des officiers de la Maison du Roi en
qualité de sculpteur ordinaire, avec Joo livres de gages, fut nommé, le
7 mars de la même année, membre de l'Académie royale de peinture et
de sculpture ; il présenta, pour sa réception, une Vierge et un Atlas. Il
mourut le 2G février 1678 : il habitait alors rue de Bourbon et fut enterré
à l'église Saint-Laurent qui renfermait plusieurs de ses ouvrages.
Germain limer., Dcscript. de Paris, 1867. — Piganiol delà Force, Leseript. hist.
de Paris, i —*;.">. t. IV, p. 64, 101, <~>-i, i55, 441 , 446; t. IX, p. 49- — -V Lenoir,
.1/«nm des Monum. franc., t. Y, iSofi, p. 80, 81. — De Chi.nneviéres et de
Montaiglon, Abecedario de Mariette, t. II, i855-i854, p. 538. — Dcssieox, Soulié,
de Chennevières, Maktz, de Moktaiglok, Mém. inéd. sur la oie et les ouvrages des
membres de l'Acad. royale de peint, et de sculpt., ■ 854: f- '• P- 259-268. — De La-
borde, Travaux exécutéi auchâteaude Fontainebleau Revue univ rs. des Aiis, t. IV,
is.Mi, p. 2i5-2i6). — Champollion-Figeac, Le pa/aw de Fontainebleau., 1866,
p. 027, 529, 5ô4. — A. Jal, Dict. crit. de biogr. et d'hist., 1 S72 . p. C65. — Hbr-
uis(i\. Actes d'état civil d'artistes français, 1870, p. 168. — E. Vaudin, Gilles Gué-
rin, sculpteur du mausolét de Vallery, 1880. — .1. Guiffreit, Comptes des bâtiments
duroi sous lerègne de Louis XIV, t. I, 18S 1 , p. 98, i55, 169, ■>.">■>, -m^, 553, \i-,
562,5i4,546,575,6i5, ii>'|, 658, -?>.. 760, ;Sg, S29, 862, 902, 964, 1 102, io48. —
Idem, Vouv. Arch.de l'art français, 1882, p. 85. — L. Gonse, La sculpture fran-
çaise, 1895, p. 169, 171, 172.
Guérin de Lorignes. Voir Lorignes Guérin de .
Guernier, sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle, colla-
borait, en i.">(ij, à la sculpture des stalles de la cathédrale de Rouen,
sous la direction de Philippot Viart.
Lahglois, Les stalles de la calhédral de Rouen, i858, p. [82.
Guéronel (Lucas, sculpteur et architecte normand du commence-
ment du xvii" siècle, travailait au Havre, où, en 1619, il fut nommé
architecte de l'église Notre-Dame. En 1622, il construisit dans cette
église la chapelle de la Vierge, dont il sculpta lui-même le pendentif de
la clef de voûte.
Bull, du comité hist. des arts et monum., t. III. — Ch. Bauchal, Noue. dict. des
architectes français, iss;. p. 275.
li Ce bronze a été détruit dans l'incendie de 1871,
i>f. i. école i-'ii yxç v isr. •. ^.|
Guerpe ou Carpe Richard, sculpteur en bois de L'école rouen-
naise du commencement du xvic siècle, se rendit à Gaillon, où, de i ."> i ( ;
à i5i8, il fut employé, pour le compte du cardinal d'Amboise, à la déco-
ration des stalles de la chapelle du château. Ces stalles, qui. pendant la
Révolution, firent partie du .Musée des Petits-Augustins, sont mainte-
nant dans l'abbaye de Saint-Denis.
A. Deville, ' "m! nses rfi i<i construction <hi château 3e <',<iilinu. |\.,„.
p. LXXVII, K)S. 110. i i >- 1 ', '| . I Hi. 120, I>'|.i'i;. Mi', 167, 170. 180,261,278, Ô91.
— A. De C^ampeaux, Le meuble, t. !, i885, p. 102. — Ed. Boknaffé, L* meubl
France mi \\ i ' sièt '- , 1887, p. J5.
Gueydan Jacques et Esprit . sculpteurs en bois, (les deux frères,
étahlis à Grenoble dans la première moitié du \\n siècle, sculptèrent,
en i(i'ti , pour le duc de Lesdiguières, un lambris autour du cabinet que
celui-ci faisait alors construire dans son hôtel. L'année suivante, ils re-
çurent 800 livres pour un travail exécuté dans l'église Notre-Dame.
Eu 164", Jacques Gueydan, avec un autre de ses frères, nommé Pierre,
maître menuisier, prit l'engagement . envers Anne de La Magdelaine
de Ragny, femme du comte de Sault, lieutenant général du Dauphiné,
« de faire ung restable de bois blanc au grand bostel du monastère de
Sainte-Marie, de la hauteur de 19 pieds et de largeur de i>'3 pieds, avec
les pieds d'estals, bases et colonnes, chapiteaux, frize et corniche suivant
leurs proportions et cimetrie. . . Plus de faire deux grandes ligures. . .
de la hauteur de cinq pieds 1 2, pour mettre dans les niches au-dessus
de a portes carrées qui seront chacun costé dudit hostel, moyennant le
prix de 7/00 livres ».
Edmond Maionien, Les artistes gren èlois, 1887, p. 162.
Giiii'ii Nicolas . sculpteur et peintre établi à Rouen au commence-
ment du xvii- siècle, exécute, en 1608, un bénitier dans l'église parois-
siale de Saint-Vivien et est occupé, en i<>-^'>. a l'église Notre-Dame-de-
la-Ronde. Vers cette époque, il signe un contrat, avec le chapitre de la
cathédrale, pour la restauration de l'arbre de Jessé sculpté cent ans
auparavant, sur le tympan du grand portail, par Pierre Desaubeaux.
Il s'engage à refaire « 3 figures neufves à la représentation de 3 rois
et leurs tiges et les branches de vieilles ligures qui sont rompus, avec
les testes de dix ligures et quatre testes à la représentation de \ pro-
testes estant aux deux costés de Jessé. même refaire les bras de \ petits
populos qui sont à leurs piez ». Il travaille aussi, dans la même église
au portail Saint-Mellon. En ifi-iS. il taille une croix en pierre dans le
cimetière de Thietré ville Seine-Inlérieure et touche ij livres pour son
salaire.
Ai h. </</>. rfi ii Seine-Inférieure, 'i. 2608, 2826, 7'ui, 7777. — L'abbé Cochet,
200 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Les églises de l'arrond. d'Yvelot, i85a, p. gâ. — De Beu repaire, Iîvo. somm. des
nrrli . de la Seine-Inférieure, t. Il, 1874, p. 075, 4i5; t. VI, p. 55, 195.
Guiberl Nicolas , demeurait à Chartres quand , le 14 janvier 1626,
il passa marché pour différents travaux à exécuter dans l'église d'Ablys
arrondissement de Rambouillet : « c'est assavoir : une platte-bende
de pied et deniy de haultcur, huit loises ou environ de longueur: et sera
icelle platte-bende enrichie juxte le portraict sur ce faict ou myeulx,
avecques quatre pilliers en long des autelz, lesquelz pilliers auront
chacun d'iceulx sept piedz et demy de haulteur ou environ et demy pied
de large, chacun d'iceulx quatre pilliers. qui seront enrichiz bien et
deuement, selon ledit portraict signé au doz. Item aura quatre autres
pilliers, qui seront de la haulteur desdits deux autelz, ainsi que de pré-
sent sont assis lesdits autelz : et seront chacun d'iceulx pilliers enrichiz
selon la besongne et devis. Item y aura entre le maistre autel et l'huis-
serie, une piscine remplie d'un tabernacle à l'antique, et le dessus de
l'huisserie sera honnestement enrichy à l'équipolent de l'autre semblable
besongne. Item y aura une autre seconde piscine à l'autel Notre-Dame,
faicte et enrichie comme ladite première piscine, et tout ce sera tenu et
a promis faire et parfaire, etc. »
La fabrique de l'église devait fournir de la pierre de Saint-Leu-d'Es-
serent et l'artiste devait toucher, pour son travail, la somme de 40 livres
tournois.
En 1Ô40. Nicolas Guibert habitait toujours à Chartres, dans la rue
de la Porte-Chàtelet. En i54'3, il était occupé à la cathédrale et y sculp-
tait le Baptême du Christ, un des groupes qui ornent encore auj ourd'hui
le pourtour du chœur. Enfin, en i54;, il exécutait plusieurs ouvrages
« d'imagerie » dans l'église Saint- Arnoult- des- Rois arrond. de
Chartres .
L. Mf.rlet et Bellier de La Chayignerie, Arch. de l'arl français, Doc., t. IV,
i855-i856, p. "70-Ô72. — Herluson, Artistes Orléanais, i865, p. 29. — F. De Mki.y,
Lu cutli. de Chartres [Réun. des Soc. des beaux-arls des départ., 1890, p. "129, Vu,
pi XXIII). — Arch. dép. d 'Eure-et-Loir, G. 214. — L. Merlet, Inv. somm. des arh ■
d'Eure-et-Loir, 1. VI, 1890, p. ôi.
Guilbert Martin . sculpteur en bois, travaille, de i538 à 104I, à la
tribune des orgues de l'église Saint- Maclou de Rouen.
Bulletin monumental, t. XIX, [855, p. ôs-.
i' 11 il lai 11 Nicolas , dit Cambrai, était originaire de cette ville et ré-
sidait à Paris à la lin du xvi- et dans la première moitié du xvne siècle.
Sauvai le cite comme l'auteur d'un tombeau « fort galant » placé dans
une chapelle de l'église des Minimes, chapelle dite de Castille. En 1600,'
1>K L KCOLE FRANÇAISE 231
il fut charge d'exécuter trois statues pour la chapelle de l'hôpital Saint-
Louis. Il sculpta aussi, dans l'église des Feuillants de la rue Saint-Ho-
noré, un crucifix placé au-dessus de la balustrade du grand autel et
deux figures d'une Annonciation. On lui attribue encore les statues fu-
néraires du président Jeannin et de sa femme, dans la cathédrale d'Au-
un, ainsi que les deux tombeaux des du Bellay, dans l'église de Gizeirx
Indre-et-Loire .
En i<J2<|. Nicolas Guillain demeurait à Paris, vue Saint-Martin; ceci
est prouvé par un acte daté du u'3 août de la même année, dans lequel
l'artiste se reconnaît débiteur de la somme de /Joo livres envers Domi-
nique Fournier, marchand marbrier de la reine-mère. Il mourut en i63i)
et fut enterré dans l'église Saint-Merry, sa paroisse. Sa tombe, qui se
trouvait dans la nef, portait l'épitaphe suivante :
Gy gist honnorable Nicolas Guillain, en son vivant maistre sculp-
teur à Paris, et sa femme, Jeanne de Latte , sage-femme , décédée le
6 juin 1626, et ledit Guillain le •20e majr i63g. Ensemble repose
honnorable femme. Françoise Moreau, su 21' femme décédée. . ,
Cambrai/ a basti ce tombeau
Aux os de sa chère lignée :
Il en bâtira un plus beau
Dans le roc de son amitié.
Nicolas Guillain fut le maître de son fils Simon Guillain et de Jacques
Sarazin.
Sadval, Hist . des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. f\\â. — Eméric-David, Eist.
delasculpt. franc , 1817-1872,13. i8.">. — Di'ssieux, Soulie, etc., Mém. inêd. sur
la vie et les ouvrages des membres de l'Acad. royple de priai, ci de sculpt., i85/|,
t. I, p. 1 16. — P. Lacroix, Revue universelle des Arts, t. I. jS3.">, p. 210. — Jal,
Bict. crit. de biogr. et d'hist., 1872, p. 664-665. — J. Guiffrey, Nouv. Arch. de
l'art franc., 1882, p. if>. — Archives hospitalière* de Paris, Hôtel-Dieu, t. II,
1884, p. io5. — L. Goxse, La scuplture française, 18;)."), p. 162.
Gliiillaiii Simon , né à Paris en 1081, (ils et élève du précédent, alla
d'abord étudier en Italie. De retour à Paris, il exécuta de nombreux
ouvrages parmi lesquels on cite : quatre statues d'Evangélistes, pour le
portail de l'église Saint-Gervais ; quatre grandes ligures sculptées, en
1G24, au portail de l'église du couvent des Feuillants, rue Saint-Honoré ;
le grand autel de l'église de Saint-Eustache : le mausolée de Charlotte-
Catherine de la Trémoille, princesse de Condé, morte en 1629, qui se
trouvait dans le chœur de l'église des religieuses de Sainte-Claire, dites
de l'Ace Maria la statue en marbre de la princesse, après avoir lait par-
tie pendant la Révolution du inusée des Monuments français, est placée
maintenant au Louvre ; une statue en pied de Louis XIII, surmontant
autrefois le portail des Juges-Consuls, derrière l'église de Saint-Médé-
202 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
rie ; une Résurrection de Jésus-Christ, au-dessus de la porte du loge-
ment des chanoines du Sépulcre, rue Saint-Denis ; cies entants en
bronze doré, dans l'église des Filles de Sainte-Marie ou de la Visita-
tion, rue Saint-Antoine ; un Hercule et un Mercure en pierre, sur le
fronton de la façade de l'hôtel de Longueville, dans la rue Saint-Tho-
mas du Louvre ; une Annonciation, sur la grande porte du couvent des
.Minimes de Chaillot ; une grande statue en pierre de saint Guillaume,
archevêque de Bourges, pour la chapelle du collège de Navarre : le
retable du maître-autel de l'église des Carmes Déchaussés du faubourg
Saint-Germain : enfin, plusieurs des statues en pierre décorant l'inté-
rieur et l'extérieur de l'église de la Sorbonne.
L'œuvre la plus importante de l'artiste fut le monument du Pont-au-
Change, qu'il érigea, en i'ifj, à la gloire de Louis XIII et d'Anne d'Au-
triche. Ce monument, dont la municipalité lui avait donné la com-
mande, de préférence à Jacques Sarazin, s'élevait à la pointe du pont
qui regarde le palais: il fut détruit en 1787. Les trois statues en bronze
de Louis XIII, de Louis XIV enfant et d'Anne d'Autriche, ainsi qu'un
grand bas-relief en pierre représentant des captifs et des trophées, sont
aujourd'hui au Musée du Louvre.
En dehors de Paris, Simon Guillain travailla au château de Plois,
pour Gaston de France, duc d'Orléans, au château de Caves, près de
Emigrés, et à lieauvais. où il lit, dans la cathédrale Saint-Pierre, un
crucifix de bois placé sur la porte du chœur. On lui a attribué encore,
dans la ville de Moulins Allier . le mausolée de Henri II de Mont-
morency, qui se voit dans la chapelle du couvent de la Visitation au-
jourd'hui le lycée ; mais celte ouvre, terminée en i654, est de Fran-
çois Anguier.
En idft. Simon Guillain fut nommé un des douze premiers profes-
seurs de l'Académie royale de peinture et de sculpture ; il fut élu rec-
teur en i65j. Il mourut, le 26 décembre i658, à l'âge de 75 ans. Il avait
épousé, en 1612, Germaine Cochet, sœur du sculpteur de ce nom, et eut,
d'après Jal, dix enfants de son mariage. Jouissant d'une grande
aisance que lui avait rapportée ses nombreux travaux, capitaine de son
quartier et marguillier de sa paroisse, Guillain était le type du bour-
geois de Paris riche et considéré.
Suval, Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. 453, 584. — Piganiol du la
Force, Description de Paris. 1765, t. II, p. 17. — D'Argenville, Vie '1rs fameux
sculpteurs, t. II. 1787, p. 107. — Millin, Antiquités nationales, t. I, 1790, chap. V.
p. 1.'. — A. Lemiir. Musée des Wonum. franc., t. Y, 1806, p. >* î- < ; — . — De Chenne-
vières et de Montaiglon, Abecedai 'io di Mariette Arch. tic l'art franc., t. IV.
i8ô5-i854, p. "hi l. — Dossieox, Soulie, etc., Mém. inéd. sur la vie 'I 1rs ouvrages
des membres de l'Acad. royale dé priai, ri de sculpt., i854> t. I. p. 184-194- — Jal,
Diri. crit. de biogr. • 1 d'hist., 1872, p. 664 — Barbet de Jour, Descripl. des sculpt.
de l'école française 233
du Moyen Age et de la Renaissance du Louvre, 1870, p. <.t't-'j~, n°" i65 à 169, — ■
!.. Gonse, La sculpture française, 1895, p. !<h-i62.
Guillaume, sculpteur-orfèvre, abbé de Saint-Bertin, près de Saint.
Orner, vivait vers le milieu du xe siècle. Il exécuta, pour l'autel de son
église, un retable en vermeil orné de figures en bas-relief.
Eméric-David, Histoire delà sculpture française, 1817-1872, p. 55.
Guillaume- sculpteur-architecte, abbé de Saint-Bénigne de Dijon,
florissait vers la fin du x° et au commencement du xie siècle. Quoique
né à Verceil, en Italie, d'une famille suédoise, il doit être classé, par
ses travaux, parmi les artistes de l'école franc-aise. Il traça, en moi, les
plans de l'église de Saint-Bénigne dont le portail, seule partie du monu-
ment n'ayant pas été détruite, fut achevé en ioi5. Il travailla ensuite à la
reconstruction de plusieurs églises et forma un grand nombre d'élèves.
Ce fut lui qui, appelé par Richard, duc de Normandie, fonda l'abbaye
de Fécainp. Le style qui distingue le taire de cet artiste olfrc tout le
caractère des sculptures et des peintures grecques, à en juger par les
hauts-reliefs des portails des églises de Vézelay, de Verinantou, d' A va-
Ion et des Bénédictins de Nantua, monuments édifiés par lui ou par ses
élèves. Il mourut en io3i.
Eméric-David, Histoire de lu sculpture française, 1817-1872, p. 35-36.
Guillaume, abbé d'Andernes, dans le diocèse de Boulogne, sculp-
teur du xn1' siècle, termina le portail de son église qui fut consacrée en
..;S.
Eméric-David, Histoire de la sculpture française-, 1817-1S72, p. 45.
Guillaume, prieur de Flavigny, sculpteur architecte de la lin du
xne siècle, appartenait à l'école messine et lorraine. Il travailla à la
réédification de plusieurs églises incendiées.
Du Seigneur, Notes sur l'Ilist. de la sculpt. franc, d' Eméric-David, 1862,
p. 298, 299.
Guillaume. Un sculpteur de ce nom, qualifié « ymagier, ymagi-
nier », résidait à Lyon de e5i6 à i5a4-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvme siècle, i884> P- 27.
Guillaume, dit le Parisien, alla en Savoie, où, en ifoo, il exécuta,
avec un peintre nommé Nicolas Robert, une statue de cire, de grandeur
naturelle, représentant le jeune duc de Savoie. Cette statue, qui pesait
60 livres, fui donnée par la princesse Yolande, alors régente de Savoie,
2»4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
au couvent de Saint-Bernardin en Ivrée, pour demander la guérison du
duc Charles; cette œuvre fut payée aux artistes deux florins.
Dofocr et Rabdt, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xiir au
XIX* siècle, 1874, p. 19.
Guillaume de Benoisy. Voir Benoisy (Guillaume de).
Guillaume «le Bocs. Voir Boes (Guillaume del.
Guillaume de Bourges. Voir Bourges (Guillaume de).
Guillaume de Cuysel. Voir Cuysel (Guillaume de).
Guillaume de Lacour. Voir Lacour Guillaume de).
Guillaume de L'Hôpital. Voir L'Hôpital (Guillaume de).
Guillaume de Heulent. Voir lleulenf (Guillaume de .
Guillaume d<> Xouriehe. Voir Xouriche Guillaume de .
Guillaume de Plalli. Voir l'Ialli Guillaume de .
Guillaume du Pré. Voir Pré Guillaume du).
Guillaume de Saint-Lucien. Voir Saint-Lucien Guillaume de).
Guillaume de Saint-Omer. Voir Saint-Omer (Guillaume de).
Guillaume de Sens. Voir Sens Guillaume de).
Guillaume deThiell. Voir Tliicll (Guillaume de).
Guillaume de Valence. Voir Valence (Guillaume de).
Guillaume de Véluton. Voir Véluton Guillaume de .
Guillaumci'l Pierre . sculpteur et architecte de la ville d'Orléans,
reçoit, le 1-2 mai iôji, 45 livres tournois pour avoir exécuté le pié-
destal sur lequel était placé le monument de la Pucelle, érigé sur le pont
de la ville .
Herluison. Artistes Orléanais, i865, p. 3o.
(■iiillemai'd Pierre , sculpteur en bois natif de Lyon, résidait à
Rome au commencement du xvie siècle ; il mourut à Florence en 1019.
Cet artiste nous est connu par son testament retrouvé dans les archives
DE L ECOLE FRANÇAISE 200
de Florence et reproduit par M. Eugène Mùntz. Outre le nom de Pierre
Guillemard, ce document nous apprend encore celui de son frère uté-
rin, Pierre, fils de Mathieu, qui exerçait à Rome la même profession de
sculpteur en bois intagliator , el celui de son aide, Grégoire de Nor-
mandie. M. Dussieux, dans ses Artistes français à l'étranger, ne fait pas
mention de ces sculpteurs.
Eug. Muntz, Chronique des arts, n° du y octobre 1873. — Idem, Nouv. Arch. de
l'art franc., 1877, p. 106-140. — Natalis Rohdot, Les sculpteurs de Lyon du XIV
au xviii' siècle, 1 884, P- 28. — Idem, L'art du bois à Lyon (Méun. des Soc. des
beaux-arts des départ., 1888, p. G8Ô). — VA. Bonnaffé, Le meuble en France au
xvic siècle, 1887, p. :n.
< ■iiillcmin. vivait à Lyon de 1 4*>0 à \-\~-i ; il était connu sous le nom
de Guillemin le tailleur d'images.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xivea« xvnr' siècle, 1884, p. o0.
< -aiillcmin Jean , sculpteur en bois de la ville de Dijon, reçoit, en
1Ô00, une somme de l> francs pour avoir « bien et dehuement fait ung
Jacquemart de bois de nouhier, tout d'une pièce, de la haulteur de
(> pieds de hault, armé et taillé en façon d'un homme d'armes, et icellui
avoir mis ou gros orloige de la ville ».
Arch. comm. de Dijon, K. 5a. — De Gouvenain et Vallée. Ino. somm. des arch.
de Dijon, t. III, iSya ; série K. p. i5.
Guillemot Pierre , est au nombre des artistes cpii travaillent, au
xvie siècle, à la décoration du château de Fontainebleau ; de 1.V40 à i55o,
il touche 10 livres de gages par mois.
Lie Laborde, La renaissance des arts a la mue de France, t. I, i85o, p. 4i8. —
Idem, Les comptes des bâtiments du coi. t. I, 1877, p. 192.
Guillci-miu Jacques), « sculpteur ordinaire du Roi en bois et en
ivoire », exerçait son art à Lyon dans la première moitié du xvn« siècle.
11 eut deux fils, sculpteurs comme lui, Jacques et Jean-Baptiste ; ce der-
nier est l'auteur du fameux crucifix en ivoire conservé aujourd'hui au
Musée Calvet, à Avignon.
Natalis Komjot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xxm* siècle, 18S4, P- 4^. -~
Idem, Revue de l'art français, 18S7, p. a<)j.
Guillol. sculpteur parisien de la fin du xme siècle, demeurait sur la
paroisse Saint-Gile et payait en 1292, d'après le rôle de la taille,
12 deniers d'imposition.
H. Geraud, Le rède de la taille à Paris, 18Ô7, p. 55 Doc. inéd. sur l'Ilist. de
France).
a56 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
(■iiilmH Jean . entreprend en i5i5, avec Benoit Bomberault, la
sculpture du portail de la chapelle du château de Thouars, en Poitou ;
il reçoit, pour son salaire, \ sous par jour.
L. Palustre, ht 'Renaissance en France, t. III, i885, p. :n~>.
Guinamond, sculpteur-orfèvre et architecte, moine du monastère
de la Chaise-Dieu, près de Périgueux, vivait auxi" siècle et appartenait
ii l'école de Limoges. De iojj à 1082, il exécuta le tombeau de saint
Front, ancien évèque du diocèse. Voici une description de ce monument
extraite du liçre rouge de la mairie de Périgueux : « Entre les ruines,
en l'ut faicte par les protestants) une signalée du tabernacle où estoit
gardé le chef de saint Front, et plusieurs autres sainctes reliques, lequel
estoit éJilié en rond, couvert d'une voûte faicte en pyramide, mais tout
le dehors estoit entaillé de ligures de personnes à l'antiquité, et de
monstres, de bêtes sauvages de diverses figures, de sorte qu'il n'y avoit
pierre qui ne fust enrichie de quelque taille belle et bien tirée et plus
recommandable pour la façon fort antique, enrichie de pierre de vitre
verre) de diverses couleurs, et de lames de cuivre dorées etémaillées. »
C'est par erreur que l'abbé Tcxicr, dans son Essai sur les argentiers
et émailleurs de Limoges, a identifié cet artiste avec un Guinamond
orfèvre et émailleur du xne siècle.
Nagler, Kûnsller-Lexicon, t. V, 1807, p. 'i'id- — L'abbé Texier, Essai sur les
argentiers et émailleurs de Limoges Mém. de la Soc. des antiqu. de l'ouest, 1842,
p. i54-i35). — Idem, Met. tic l'orfèvrerie, 1857, I' h1"'- — ''• Bourqoelot, Hist. de
ht sciilpl. et des artsplast. en France, i84<i. — Guigne, Arch.de l'art franc., Doc.
t. V, i857-i858, p. 3o. — Chaibrv de Troncenord, Mém. de In Soc. d'agr. com
sciences et arts 'le la Munir, 18G2, p. 2-6-377. — Eméric-David, Hist. de lu sculpt.
futur., 1817-187-2, p. ji. — lu Seigneur, Notes sur FHist. de la sculpt. futur.
A' Eméric-David, 1862, p. 296.
Guinel Nicolas , était employé au château de Fontainebleau de i535
a 1 ■">')-, à raison de i5 livres par mois.
De Laborde,Ik renaissance des arts a la cour de France, t. I. i85o, p. 58;). —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1*77, p. 100.
Giiîramniiri Jean, sculpteur et peintre originaire de Toulon, rési-
dant à Aix, en Provence, au commencement du xvie siècle, passe un
marché, en 1008, par lequel il s'engagea exécuter, moyennant 180 florins,
la sculpture des portes de l'église Saint-Sauveur, qui existent encore
aujourd'hui (1 . En i5i8, il travaille à Saint-Maximin Var), à la déco-
ration de l'église de la Sainte-Beaume. En 1020, de retour à Aix. il
s'associe avec un menuisier de Marseille pour sculpter tous les retables
M 1 in en voit un moulage .m Musée du Trocadérd
de l'école française 25y
en boisa faire dans la ville. En i522, il termine une contrôlable poul-
ies syndics de La Valette. En 1Ô24, il reçoit la commande du portail et
des portes de l'église de Saint-Maximin ; ce travail lui est payé
4oo florins. Deux ans plus tard, il sculpte encore dans cette église un
retable en bois destiné à la chapelle Saint- Jean-Baptiste . Il dut mourir
en i557-
Barthélémy, Doc. inéd. sur divers artistes inconnus de Marseille et d'Aix, etc.,
i885, p. 76. — Ch. Ginoi \, Revue de l'art français, inn.n, p. i4->, 164 ; 1 8y4, p. 264.
— Numa Coste, Réun. îles Soc. des beaux-arts des départ., i8g6j p. 4ij et suiv.
( -uiiM iii.iikI Jean . sculpteur et peintre, un des descendants du
précédent, était fixé à Toulon dans la première moitié du XVIIe siècle.
Ch. Gl\oux, Revue de l'art français, 1892, p. 97.
< .uii mm-., sculpteur-architecte du commencement du xin' siècle,
était, en 12 18, maître de l'œnvre du monastère de Saint-Remi.
A. BÉRAfcD, Bict. biogr. des artistes français, 1872, col. 067.
Guii'and «le Larcan. Voir Larcan (Guiraud de .
Guisbei'f. Un sculpteur de ce nom travaillait à l'église de Brou, de
i5nà i53o, pour le compte de Marguerite d'Autriche.
Michiels, L'art flamand dans l'est et le midi de la France, 1877, p. s4g.
Guissiii, artiste de la finduxmc et du commencement du xive siècle,
qualifié dans les comptes « tailleur de coutel », était au nombre des
artistes employés, dès 1299, à Hesdin (Pas-de-Calais , par Mahaut, com-
tesse d'Artois. Il était sculpteur en titre pour les ouvrages du château
et recevait pour ce fait 2 sous parisis de gages par jour. Il exécuta un
Crucifiement pour l'autel de la cbapelle, en collaboration de Bauduin
de Vissoc, fit encore d'autres travaux pour l'oratoire de la comtesse et
décora la chambre de celle-ci de statuettes représentant des rois et une
reine. Il s'occupa aussi de construire des instruments d'astronomie et
des engins de guerre.
Arch. départ, du Pas-de-Calais; A. i')7, 107, 160, 166, 168, 180, 191, 198, 211.
— Arch. départ. duNord. Comptes du baillage d'Artois; A. 099. — Dehaisnes,
Hisl. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 4*6, 1i-, \~» : Due., p. 107, m, 120,
i2i, i5o, [52, t58, [67, 169, — J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de
Bouigogne, 1887, p. 265, 006-009, ~'~'°> "' 'i> ^77-
(■11II Gilles de , vivait à Lille vers la fin du xiv siècle. En i\)~. il
décorait de sculptures les piliers du balcon de l'hôtel de ville et rece-
vait 8 livres pour ce travail.
.1. HoiDov, La halle échevinale de la ville de Lille, 1870, p li .
'7
258 Dl( riOXXAIRE DES SCULPTEURS
Gundelandus, abbé du monastère de Lauresheim, sculpteur-archi-
tecte de l'école messine et lorraine, reconstruisit, en 1 '3~a. l'église de son
couvent et l'orna de nombreuses sculptures.
A. Bérard, Dicl. biogr. des artistes français, 1873, col. 067. — Ch. Bauchal
\ ■ Ucl. des archit. franc., 1887, p. ?85.
(■uohin Pierre . sculpteur ornemaniste et maître maçon du XIVe siè-
cle, était employé, en i'3j;i. aux travaux du château de Riom. en
Auvergne, pour le compte du duc Jean de Berry.
A. de Chahpeaux, Les travaux d'art exéi ulés pour Joui de France, duc de Berry,
i^ii. p. 11.
<iiiv Iv Maçon, artiste du xn siècle, né à Florey. près de Dijon,
exerçait son art dans cette dernière ville, où il reçut, en i3.V. la somme
de 2Ô0 llorins pour avoir sculpté les tabernacles décorant le pourtour
du tombeau de Philippe, duc de Bourgogne, tombeau exécuté par Jean
de Soignoles.
F. Bourquki.ot, Hist. de la iculpt. et des / ince, i846- — De
Laborde, /. • I S ■'■■:■ me, 1849, t I. p. 564- — liém. delà ■ mmiss. les
l Or, t. II. p. ").">. — Ileviu det Sociétés s wanU s, 5' série, t. IV,
IS|U. ['• i-M- -i'>">.
Guy de ihiiiiinnrtin. Voir Danimai'tin Guy de .
Guyon Pierre, sculpteur ornemaniste, était occupé, en i38G, au
château de Riom, en Auvergne, sous la direction de l'architecte Pierre
Juglar.
A. de Champeadx, Les travaua d'art exécutés pour Jean d, France, duc de Berry,
1894, p. 55 90
Guyon Raoul , sculpteur en bois, exerçait son art dans la ville de
Tours au xvic siècle. Dans les registres des délibérations municipales de
l'an i385, on trouve mention d'un paiement fait à L'artiste pour avoir
sculpte, sur un grand panneau de bois, les armoiries du maire et de la
ville. Fa même année, il passa un contrat pour l'exécution des stalles du
chœur de la nouvelle église des Frères Minimes de l'ordre de Saint-
François-de-Paule.
Regisln des délib. munie, di la ville di Tours, t. XX.I11, i585. — E. Giraudet,
Les artisli - 1 turo g aux, i885, p. 214, ai5.
Guyon Thomas et Jacques , sculpteurs eu bois du xvr siècle, termi-
nent, en 1 .">i> 1 . le jubé de l'église de Yillemaur. en Champagne. Ce
superbe monument, fort bien conservé, existe encore aujourd'hui à
l'entrée du chœur de l'église; il se compose d'un soubassement suppor-
l)li LKCOLE FRANÇAISE 20Q
tant des piliers à claire-voie qui soutiennent une tribune ornée de pan-
neaux sculptés représentant des scènes du Nouveau Testament. Un
moulage de cejubë se voit au Musée duTrocadéro;
Magasin pittoresque, t. XVI, p. (io. — Ed.BoivMAFFÉ, Le meuble en France au
xvi° siècle, 1887, p. 72. — A. Babeau, Le musée de sculpture de Troyes (Réun . des
Suc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 85s).
G11 yol Pierre), sculpteur en bois et ornemaniste originaire de Don-
cbin, exerçait son art à Valenciennes vers l565.
Bérard, Dict. biograph. des artistes français, 1872, col. 568. — Ed. Bonnaffé, Le
meuble en Fiance au XVIe siècle, 1887, p 36.
Guvol Jean , sculpteur ornemaniste du xvi' siècle, travaille, à Rouen,
à la (lèche de l'église paroissiale de Saint-André; en i544i il reçoit
4 livres « pour la façon de 5 bestions ou gargouilles ». Cette flèche fui
renversée par un ouragan en iliK'3.
Aich. dép. de. la Seine-Inférieure; G. 6> ')."> . — De la Qcébièbe, Notice surSaint-
André de Rouen, [862, p. :o. — De Beaurepaire, Inc. somm. des arch. de la Seine-
Inférieure, t. V, 1892, p. 10.
Guyol <l<> \ ïllï«-i*js. Voir \ illicrs Guyot de .
ZE3I
1I:m*IicI Pierre), sculpteur en bois résidant à Amiens au xve siècle,
aurait exécuté, vers 1 4-^7, une grande table avec une frise sculptée repré-
sentant des sujets de l'Histoire Sainte
Dusevel, Recherches hist. sur les ouvrages exécutés à Amiens, etc., i858, p. 20.
Iia< s (Jean de', sculpteur lorrain du commencement du xvi° siècle,
né à Metz, alla en Italie où il séjourna quelque temps. Après son retour,
il se rendit à Ain ers et y rencontra Albert Durer. Celui-ci, dans le
Journal de smi voyage dans les Pays- Bas pendant les années 1020-
1 52 1, écrit en effet :« Maître Jean de Haës, bon statuaire, né à Metz,
a6o DI< IIOXXAIHE PES SCULPTEURS
qui a étudié en Italie, m'a prié Je dessiner son portrait au crayon ; je
l'ai fait avec plaisir. » Durer fit aussi le portrait d'une des tilles de l'ar-
tiste ; ce dernier dessin est conservé en Bavière, dans la ville de Bam-
berg.
Nagler, Kùntsler-Lexicon, t. V, 1807, p. ."1;."). — Bull, de la Soc. d'archéologie et
Uoire de la Moselle, iS(>7, p. \, .">.
Ilni;'iHMiaii Nicolas de , sculpteur et architecte de la fin du xve el dn
commencement du xvie siècle, vivait à Strasbourg, où il exécuta, en i5oi,
L'ancien maître-autel de la cathédrale. 11 travailla également dans la
même église, sous la direction de l'architecte Jacques de Landshut. au
portail Saint-Laurent terminé en i5o3 et à la chapelle Saint-Michel
construite en [5i5.
Nagler, Kùnstler-Lexicon, t. V, 1867, p. 5oô. — Dr Seigneur, Notes sur l'Hist
de la sculpt. franc. d'Eméric-David, i862,p. 3ig. — Ch. Gérard, Les artistes de
l'Als " pen lanl le Moyen Age, t. II, 1S7Ô, p. .">6o.
llîiU'iHMiaiHM' Frédéric . sculpteur alsacien delà ville de Strasbourg,
était occupé, vers i53o, à Augsbourg, en Bavière.
Nagleu, Kûnstler-Lexicon, t. V, 1 ^ " 7 . p . ."m>.'<.
Haine Nicolas de . Voir Doliainc .Nicolas .
Il;i iii/s'liii Toussaint . originaire de Saint-Mihiel, était le neveu de
Jean Richier, petit-fils de Ligier Richier. Il collabora avec son oncle,
dans la ville de Metz, en 10'rj, à la sculpture de la fontaine Saint-Jac-
ques. Cette fontaine représentait le saint tenant son bourdon à la main,
et entouré de trois dauphins portant chacun un enfant.
DwMu.i Tiii:ii. Ligier Richier ou la Réforme à Sainl-Mihiel, 1881, p. ar. — Léon
Germain, La famille des Richier, :885, p. 18, note 5.— Ch. Codrnadlt, Là
Richier, p. i"<. (G.
Blallain. llaslin ou ilavclin Nicolas . sculpteur et peintre d'ori-
gine flamande, résidait à Troyes au commencement du xvie siècle. Il
travailla d'abord à l'église de Sainte-Madeleine, où. de ion à l5i2, il
sculpta trois figures en ronde bosse qui furent placées sur le devant du
magnifique jubé, ouvre île Jean Gailde. De i.Vj'3à i5a-, il exécuta pour
la cathédrale la décoration des trois portails: sur celui du milieu, il
représenta les différents épisodes de la Passion, sur celui de droite,
l'histoire de saint Pierre et sur celui de gauche, celle de saint Paul. Les
comptes de la fabrique lui attribuent encore un reliquaire en bois, une
civière ornée de quatre statuettes de prophètes, pour porter l'hostie le
jour du Saint-Sacrement, et le modèle d'une statue de sainte Marguerite,
destiné à être fondu eu argent. Vers la même époque, il était occupé aussi
de l'école française ->(li
;'i l'église Saint-Nicolas. En i53i, il passa marché pour l'exécution dans
la cathédrale de trois statues: une Notrc-Dame-de-Pitié, un saint Jean
et une sainte Madeleine. En i534, il fut employé aux préparatifs ordon-
nés par la ville, à l'occasion de l'entrée de la reine Eléonorc ; il touchait
alors iô sous par jour. En i538, on le trouve faisant des piliers pour
une châsse de saint Aventin, qui appartenait au chapitre de l'église
Saint-Etienne.
Nicolas Hallain, après celte date, quitta la ville de Troyes et se ren-
dit à Fontainehleau, où il collabora, de i54o à i55o, « aux ouvrages de
peinture et de stucq, tant en la salle du lloy près sa chambre, qu'en la
salle, chambres et estuves estans sous la grande gallerie audict chas-
teau ». Les comptes des bâtiments royaux, qui le désignent comme
peintre, fixent ses gages à 9 livres par mois. Il dut rester à Fontaine-
bleau jusqu'à la fin de sa carrière, car on le voit figurant comme parrain,
dans un acte de baptême signé le 17 octobre i56i, sur les registres de
la paroisse d Avon.
Archives départ. del'Aube,G. 1589-1590, i5gi-i5g2. — Vali.kt de Viriville,
Arch. hist. du départ, de l'Aube, 1841, p. 3i2. — Du Seigneur, Notes sur l'Hist.
delà sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 325. — L. Pigeotte, Etude sur les
Irai), d'achèv. de la cal h. de Troyes, 1870, p. u5-r:>.o. — Assier, Comptes de la
fabrique de Sainte-Madeleine de Troyes, 1854, p. 5<>, /j6. — Idem, Les arts et les
artistes <lans l'ancienne capitale delà Champagne, 187G, p. g4, g5, g6. — De La-
rorde, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 198. — Babeau, Les prédéces-
seurs de F. Gentil, 1879, p. 21, 25. — E. Socard, Biogr. des personnages de
Troyes etc., 1883, p. 189.
llallsiin ou lliiiins (Jean), probablement frère du précédent, tra-
vaille, en i5a8-i5a9, à la cathédrale de Troyes. Il taille peur le portail
Saint-Pierre « deux anges tenans l'escu de France avec l'ordre d'environ
les dictes armes ». Il sculpte, en outre, septsujets représentant des scènes
de la vie de saint Paul, la Résurrection et Jonas sortant de la baleine.
Archiv. dép. de l'Aube; G. iSgo. — D'Arbois de Jubainvili.e, Inv. somm. des
àrch. île l'Aube, 1869, p. 022.
Ilsillcl (Mathieu), sculpteur en bois et ornemaniste du xvie siècle,
demeurant à Douai, exécutait, en io^a, un magnifique banc-d'œuvre
pour la cathédrale.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 187a, co!. 071. — Ed. Bonnaffé,
Le meuble en France au xvi" siècle, 1SS7, p. ."SU.
Malin tu (Jacques), sculpteur en bois et ornemaniste du commen-
cement du xvie siècle, exerçait son art à Lille vers ioo5.
A. Bérard Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 3-r. — Ed. Bonnaffé,
Le meuble en France au xvi° siècle, 1887, p. 5G.
262 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Ilalluai'l Jean , sculpteur en bois, travaillait, en i533, à l'église de
la l'erté-Bernard,
L. Hharles, h'u'l. monum., 5e sér., t. X, 186/1, p. -i*.
îl.ih|iii- Jean , sculpteur en bois et ornemaniste de la fin du xve siè-
cle, établi à Saint-Omer, était occupé, en i\\)~, aux stalles de L'abbaye
de Saint-Bertin.
A. Bi':rard, Dict. biog. des artistes français, 187?, col. r. - 1 .
Ilamcl Jacques1, sculpteur en bois de la fin du xvi" siècle, curé de
la Trinité-du-Mesnil-en-()uche, en Normandie, sculpte pour l'église de
sa paroisse un bas-relief représentant Y Adoration de la Ti'ès Sainte'
Trinité. Cette œuvre existe encore; on y voit la signature de Jacques
Hamel avec la date de i5Sli.
E. Veucliv Artistes normands [Réun. îles Soc. des beaux-arts des dép., 1892,
p. 546).
Ilamnicrcr Jean), sculpteur et architecte alsacien, dut naître entre
i44° et i445- Cet artiste, un des plus célèbres de son époque, vivait à
Strasbourg, où il travaillait ii la décoration de la cathédrale. Il y exé-
cuta, vers i486, la chaire de pierre regardée comme un des plus beaux
monuments de la sculpture ogivale fleurie. On lui doit également la
chaire de l'églisede Saverne, qui porte, avec le monogramme del'artiste,
la date de 1 49 7 • En iooy, il remplaça, comme maître de l'œuvre de la
cathédrale de Strasbourg, l'architecte Jacques de Landshut et construi-
sit le chœur de cette église. L'année suivante, on le trouve occupé,
comme expert, à la cathédrale de Constance. Il mourut vers 1020.
Nauler, Kùnstler-Lexicon, t. V, 18.37, P- "''i"'- — Daniel Ramée, Hist. de l'archi-
tecture, t. II, i8.|5, p. 559. — Revue d'Alsace, i85a, p. \Sz. — Ch. Gérard, Les
artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, iNj.'m'- V'ir'i'i"- — René Mé.wrd,
L'art eu Alsace- Lorraine, 187(1, p. 61, G2.
llsin François du . Voir l>u Ilan François .
Han Girard de . Voir tiay (Girard .
Hance Jean . collaborait aux travaux du château de Fontainebleau,
de i53j à 10G7, à raison de i5 livres par mois.
De Laborue, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 5g".
Hancc do Ilony. Voir Itony (Hance de .
lEaiioy ou llansy Antoine de . sculpteur en bois, exerçait son art
à Paris dans la première moitié du xvu'' siècle. D'après Sauvai, il
de l'école française 2fi3
aurait exécuté à Saint-Médéric la clôture du chœur et à Saint-Gervais,
les portes du grand portail ainsi que le retable de la chapelle de la
Vierge, qui est une copie réduite tlu portail de l'église. Sauvai parle
également d'un du Hancv, célèbre menuisier vivant sons le règne de
Louis XII, qui aurait apporté d'Italie une nouvelle manière de décorer
les boiseries. Eméric-David, se basant sur ce dire, cite Antoine de
Hancv comme un artiste du commencement du xvi siècle, (l'est une
erreur, car le portail de Saint-Gervais l'ut construit par l'architecte Sa-
lomon de Brosse de 161G à 1621. De plus, on sait qu' Antoine Hancv
mourut à Paris en février itj'jli et qu'il fut enterré sur la paroisse Saint-
Séverin ; il habitait alors rue « du Chat-qui-Pesche. »
^\iv\l, Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. i58, J55 ; t. II. p. !\\ t. III,
p. 8. — Piganioi. de la. Force, Descript. de Paris, 1 —<;.">, t. IV, p. i55. — Eméric-
David, Hisl. delà sculpt franc., 1817-1872, p. i5i. — Keri.uisok, Actes d'état
civil d'artistes français, 1870, p. 175. — Ed. Boxxaffe, Le meuble en France au
xvie siècle, 18S7, p. 56.
liane ïAmand et Liesfin de). Voir Dchanc Amand et Liesfin .
Il.i nequier Martin , né dans le Berry vers la lin du xV siècle, rési-
dait ii Bourges, où, en ioi'i, on le trouve employé à décoration de la
cathédrale.
Df. Girardot, Artistes de Bourges (Arch. de l'art franc., 1' sér., t. I, i86r,
p. a5o).
I lit mi î«*«| (icorges , sculpteur d'origine flamande, né à Mons, tra-
vaillait à Lyon vers le milieu du XVIIe siècle lui i(>1(>, il exécuta, moyen-
nant 2,4oo livres, pour le grand portail du chœur de l'église de l'Hôtel-
Dieu, « trois ligures relevées en bosse : un crucifix, la Vierge et saint
Jean l'Evangéliste ».
Nataïis Rom>ot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au xvm" siècle, 1R84, p. Si .
Ilaiiiiolin. sculpteur établi, au xvc siècle, dans la ville de Cambrai,
était occupé, en i^-id, aux travaux de la cathédrale.
.1. Houdoy, Hist. iirtist.de In cathéd. </< Cambrai, 1880, p. 1S0.
Ilanon ou llannon (Pierre), sculpteur ornemaniste et maître maçon
du xvic siècle, travaillait, en i53y, aux Célestins de Paris. On conserve
à la bibliothèque de l'Arsenal les comptes du boursier de ce couvent,
où on lit l'extrait suivant :
« L'an de grâce mil cinq cens trente-neuf, le huitième jour d'août, fut
commancé le cloistre de céans par maistre Pierre Hanon, tailleur île
pierre et masson, demourant à Paris... -- Ledict jour pénnltiesme
d'avril, mil cinq cens quarante et ung, fut faist marché avec ledit maistre
2<>4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Pierre Hanon de parfaire nostre cloistre, de la fasson et manière qu'il
estoit par luy comancée.
Les travaux de ce cloître, entrepris en I.V3-. ne furent terminés qu'en
i55o; la dépense totale s'éleva à 10,778 livres.
Pigakiol delà Force, Descript. de Paris, 1765, t. IV, p. :>.">ô. — M11.1.1 \ , Anti-
quités nationales, t. I, 1790, art. III, p. id2-i53. — ht Laborde, La renaissance
des arls, etc., t. I, iS5o, p. 29^. — De Montaiglon, Arch. de l'art franc., t. V,
iS.".7-i,sj8, p. 68 et suiv.
Ilanscmanii Si frit , sculpteur alsacien de la fin du xv° siècle,
demeurait à Strasbourg, où il fut admis, en 1 1<)!S. au droit de bourgeoi-
sie.
Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 187."), p. 596-
Ilanvaus ou Haiivaus Gauthier, sculpteur ornemaniste du
xive siècle, était employé, en i3a3, à la Chartreuse du Val-Saint-Esprit
de Gosnay Pas-de-Calais , par ordre de Mahaut d'Artois. En i3a4, il
touchait soixante sous parisis pour avoir sculpté une niche ou taber-
nacle en pierre. Les comptes portent :
<( A tous ceuls qui ces lettres verront, Jehans Li Fevre, garde de le
bailli d'Arras, salut. Sacent tout que par devant nous recognut Wau-
tiers Hanyaus taillieres d'images avoir eu et receu par la main Andrin
de Monci, receveur d'Artois, sissante sauls paresis en rabais d'un ciboire
fait pour l'église de Gosnay. Donné à Arras sous le contre scel de
ledicte baillie la nuit de la Purification l'an Mllb et XXIII. »
Arrlt départ. 1I11 Pas-de-Calais; A. 45i. — Dehaisnes, Ilisl. de l'art dans la
Flandre, etc., 1886, p. 422; Doc, p. 256. — J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d' Ar-
tois et de Bourgogne, 1887, p. ."no.
Haquinot, dit sans Terre ou Santerre, résidait à Valenciennes au
commencement du xvi" siècle. On rencontre son nom dans les archives
de la ville aux années iÔoGet i5oo,.
De La Foxs-Mélicocq, Revue universelle îles Arts, t. XI, iSfio, p. 5o.
llarbouillcl Jean . sculpteur ornemaniste et tailleur de marbre du
xive siècle, demeurant à Douai, s'engage en i3a5, avec son confrère Jac-
ques Defrenne, à exécuter, moyennant 40 livres, un tombeau pour un
bourgeois, nommé Guillaume Catel.
Arch. de Douai, série FF. Actes passés devant échevins; années iÔ95, iô'i'i- —
Dehaisnes, Histoire de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 204, 206; Doc, p. 261,
2(j5, _ f. Brassart, Souvenirs de la Flandre wallonne, t. XX, 1880, p. 55-64.
HartlH'ort Bauduin de , sculpteur d'origine flamande, exerçait son
art à Chàlons vers i5a8.
L. Gbignon , Recherches sur les artistes châlonnais, 1889, p. 5i.
de l'école française îii.")
i I ;i ri loi m Simon . sculpteur établi à Lyon dans la première moitié
du xvii siècle, figure comme parrain dans un acte de baptême daté du
12 mai 1G26. Le 16 décembre de la même année, il fait baptiser aussi
deux de ses enfants.
Natalis RoiNdot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xvmc siècle, 1884, p. Ifi. —
Idem, Revue de l'art français, 1887, p. 291, 294.
Ilni'rioiiin Les , sculpteurs en bois du xvie siècle, travaillaient à
Paris au palais du Louvre, sous la direction de Pierre Lescot. Vers i55G,
ils étaient employés à la décoration des boiseries de la chambre du roi,
dite Chambre de parade.
Sauvai., Hist. des Antiquités de Paris, 172$, t. Il, p. ô.">. — A. Berti , Topogr.
hist. du Vieux Paris, t. I, i8G(i, p. %>o, ■>.">2. — Eméric-David, llisl. de la sculpt.
franc., 1817-1872, p. 181.
Ilnrdotiin Simon , sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
lîeauvais, exécuta, dans la cathédrale, en i54o, la balustrade de la cha-
pelle Saint-Léonard. En i543, il fit dans la même église un dais en bois
avec clochetons et pignons sculptés ; ce dais surmontait les châsses de
saint Just, de saint Evroult et de saint Germer. En i556, il sculpta
pour les prêtres officiants trois sièges semblables aux stalles du chœur.
G. Desjardins, Hist. île la cath. 'le Beauvais, i865, p. 61,67, "8. — Ed. Bonnaffé,
Le meuble en France au xvic siècle, 1887, p. k'1-
lin rilouiii Pierre , sculpteur en bois demeurant au xv!e siècle dans
la ville des Andelys, entreprend en i58o, en collaboration de Pierre
Pissot, la sculpture d'un retable pour l'abbaye de Saint-Martin de Sées
(Orne,. Il commence également les stalles du chœur de cette église, qui
furent achevées par Gaspard Musnier, sculpteur natif de la Ferté-Ber-
nard.
On trouve encore un Pierre Hardouin résidant à Rouen au commen-
cement du xvne siècle. Ce dernier prend part, en 1G17, aux préparatifs
faits pour l'entrée de Louis XIII. Il est cité dans les archives en i6a.">.
Enfin, il aurait travaillé, en i63o. à l'église Notre-Dame du Havre. Peut-
être est-ce le même artiste que le précédent ; il serait mort alors dans un
âge fort avancé.
L. Duval, Les commissions des arls dans l'Orne (Réun. des Soe. des beaux-arts des
départ., 1888, p. 899). — G. Despierres, Menuisiers-imagiers ou sculpteurs d'Alen-
çon (Béitn. des Soc. des beaux-arls des départ., 1891, p. 4af>).
Ilarvioii Jean , sculpteur de la ville de Blois, exécute en I4J7, pour
la duchesse d'Orléans, deux statues en pierre représentant l'une, saint
Adrien et l'autre, saint Sébastien. Voici l'extrait des comptes delà ville
faisant mention de cet artiste :
266 DICTIONNAIRE DKS SCULPTEURS
« A Jehan Harvieu, tailleur d'ymaiges, le XXV" jour du dit moys,
pour deux ymages de pierre, l'une de saint Adrian, et l'autre de saint
Sébastien, lesquelz ymages ont esté données par ma dame la duchesse à
la chappelle de saincte Katherine, assise près la chappelle el église de
Nostre-Dame de Champbourdin, pour ce XIIII 1. XV s. t. »
Tir Laborde, Les ducs île Bourgogne, t. 111, 1802, p. 586.
lias Jacques de , sculpteur en bois établi ii Lille, sculpte en i3;o-i3ji,
pour la chapelle de l'hospice des malades bourgeois, un pupitre destiné
à supporter le missel.
Dehaisxes, Histoire île Fart dans la Flandre, etc., 1886, p. 17a ; Doe., p. .">n">.
lias ou Hac Jacques , sculpteur, probablement d'origine flamande,
résidait à Amiens au xv° siècle. Il lit, pour la porte Saint-Michel, une
statue de l'Archange terrassant le Démon. Cette statue, plus grande que
nature, fut mise en place en i^JSi : elle avait été commencée en 1464.
Jacques lias est encore cité comme ayant sculpté, en 1489-90, « une
ymage de St Frémin le martir ».
lias ou Mac Jean . sans doute frère du précédent, exécuta, en 1460,
un magnifique lutrin pour l'abbaye de Cercamps, en Artois. Il travailla
ensuite dans la ville d'Amiens, où, en I460, il décora le fronton des
halles d'un écusson aux armes du roi. En i$~ô, il fit, dans la même
ville, un bas-relief du Jugement dernier pour la porte du cimetière
Saint-Denis. Enfin, en 14K6-I4K7, il sculpta « ung escu des armes de la
ville, mis à la Tour-du-Vidanie ». En i5a8, on trouve encore à Amiens
un Jean Has taillant, sur la porte de Montre-Ecu. les armes de France
avec deux salamandres.
H. Dusevel, Recherches hist. sur les ouvr. exée. dans Amiens, etc., i858, p. 19. —
A. DiBois. L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 18(12, p. 9. — G. I.if.mvv, Jiouv.
An h. de l'art franc., 1878, p. 226. — Dehaisnës, L'art à Amiens Congrès archiol,
de France en IS93. p if>8).
lias Maurice , parent du précédent, sculpte en i544i sur la grosse
tour de la Haye, à Amiens, les armoiries de la ville avec deux salaman-
dres et les armes du roi.
A. Dubois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1862, p. ti,
Ilault Claudin de . sculpteur lorrain du xvie siècle, travaillant au
palais ducal de Nancy, exécute, en i55c), deux tètes de lions en pierre
pour le bassin de la fontaine du jardin.
An-h. de Meurthe-et-Moselle; B. mS. — H. Lepage, Le palais ducal de Nancy,
i8.v>, p. :>s. — Idem, Inv. sninm. des arch. de Meurthe. et-Moselle, t. I, iS-ô,
p. 108.
de l'école française uH-
lliiiiro ou llsivre Macé , collabore, au xvr siècle, àla décoration de
la grande galerie du château de Fontainebleau. Dans les comptes de
l54oà l55o, il est cité connue touchant 1-2 livres par mois.
De L abord f, La renaissance des arts à la cow de France, t. I, i85o, p. \->.o. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi t. 1. 1877, p. içi'i, t\ta.
Il nul François de , sculpteur ornemaniste, est au nombre des artis-
tes occupés à Paris, en i549, dans l'hôtel d Etampes, à la sculpture des
marbres du tombeau de François Ier. Il reçoit, pour son salaire, 7 sous
tournois par jour
I lysse Robert, Nouvelles Archives de l'art français, 1876, p. \.
Ilnvcl (Jean), sculpteur en bois du xiv siècle, demeurant à Paris,
commence, en l'iSj, les stalles de la chapelle du collège de Dormans-
Beauvais.
A. dk Champeadx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de
Berry, i8;)4, p. 1 12.
Hayeneufve Simon), sculpteur, architecte et peintre jouissant, au
xvie siècle, d'une grande réputation, naquit en 1400, à Ghâteau-Gontier ,
en Anjou. Il se rendit d'abord en Italie et y fit un long séjour. De retour
en France, vers l'an iooo, il vint au Mans, où il fut chargé, par le cha-
pitre de la cathédrale, de conduire les travaux de la nouvelle châsse de
Sainte-Scolastique. Quelques années plus tard, il lut employé, par le
cardinal Philippe de Luxembourg, à la reconstruction de la chapelle de
l'évèclié, chapelle détruite aujourd'hui. M. II. Chardon serait porté à
lui attribuer un retable daté de i5oi, qui a été découvert en io-o, à
Douillet, dans l'arrondissement de Mainers. M. Palustre combat cette
opinion et pense qu'on doit plutôt voir un ouvrage exécuté d'après ses
modèles, dans un reliquaire du XVIe siècle, placé dans l'église d'Evron
(Mayenne). Le même auteur regarde aussi comme étant de lui, la déco-
ration d'une maison, dite de l'Aneien-Evèché, située au Mans dans la
rue Dorée. En résumé, les œuvres de l'artiste ont dû disparaître au
moment des guerres de religion et pendant la Révolution ; si par hasard
quelques-unes ont survécu, il est difficile de se prononcer sur elles
d'une manière bien certaine.
Simon Hayeneufve mourut en 1 546 et fut enterré dans la nef de
l'église Saint-Vincent du Mans. L'épitaphe suivante, qui nous a été con-
servée dans la collection Gaignières, se voyait autrefois sur sa tombe:
Arestetoy passant et contemple
que sous ceste pierre repose
le corps de maistre Symon Hayeneufve
issu Dangeoti
268 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
A passé jeunesse avecqs les Italiens, après
en l'an mil cinq rens nagé de cinquante ans
s'en vint au Mans où a fini le reste de sa vie
finalement en laage de quatre vingts
et seize ans etc. .
A. Lenoir, Musée des Mon. franc., t. III, 1802, p. 12a. — H. Chardon, Les
artistes du Af ans jusqu'à la Renaissance, 1879. — L. Palustre, La Renaissance en
France, t. III. i885,p. 116, 117. 1120, 121. 164, i<i">. — Ch, But.hu., Nouv. dict.
des archit. franc, 1887, p. 289. — Collection Gaignières, Pe 1 h. fol. 18. —
H. Bocchot, lue des dessins exécutés pour Rogi 1 de Gaignières, t. I, 1891, n° 2780,
p. ")52.
Hébert Louis , aide, en i5ii, Pierre Desaubeaux dans l'exécution
du groupe du Trépassement de la Vierge, placé autrefois dans l'église
de Gisors.
L'abbé F. Blanqoart, L'imagier Pierre Des Aubeaux, 1891.
Ileec|iiel Pierre , sculpteur en bois de la ville d'Amiens, l'ait, en
i45a, une chaire pour l'église Saint-Germain.
Registres aux maîtrises de la mairie d'Amiens. — A. Didois. L'ftur.re de M
sculpteur amiénois, 1862, p. io5.
Heclor Jacques , sculpteur ornemaniste, travaillait à Poitiers, en
i383. au palais du duc Jean de Berry.
A. de Chasipeacx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Rerry,
1894, p. [5, 89.
Ilcdiiirl Damien , était occupé, vers la fin du xve siècle, à la cathé-
drale de Cambrai. En i4;is- il collaborait avec Jacquemard Lcscot a
l'ornementation de la cbapelle de Notre-Dame-la-Flamande ou Notre-
Dame-de-Pitié.
J. Holdov, Eist. art. de la eath. de Cambrai, 1880, p. «17, 2o5.
Hédincourt Raoul ou Raoulet de , vivait à Paris au xiv? siècle. De
i3i8 à i320, il travailla, sous la direction de Jean-Pépin de Huy, au tom-
beau de Robert d'Artois, fils d'Othon IV. comte palatin de Bourgogne,
et de Mabaut. comtesse d'Artois. On possède au sujet de ce travail la
quittance suivante, datée du i3 juillet i3i8 :
<' Par devant nous vint en jugement Raoulet de Hédincourt, ymagier.
et recongnut avoir eu de très liante dame, madame la comtesse d'Artois,
quatre livres parisis qui li estoient deus, ou mois dejuing derrainpassé,
en menuisant déplus grant sommes pour la sepouture de noble home
Robert, liuz de ma dame d'Artois, desqueles quatre livres parisis ledit
Raoulet quitta la dite comtesse. »
de l'école française 269
Ce tombeau, autrefois clans l'église des Cordeliers à Paris, se trouve
maintenant dans l'église abbatiale de Saint-Denis. Raoul de Hédincourt
fut également chargé de la décoration du portail de l'église de Saint-
Jacques-aux-Pélerins. Il y exécuta les statues de la comtesse Mahaut,
de sa lille Jeanne, reine de France, et de ses petites-filles, Jeanne, Mar-
guerite, Isabelle et Blanche. Il ne reste rien de ces œuvres qui dispa-
rurent lors de la démolition de l'église de Saint- Jacques-aux-Pélerins.
Arch. dép. du Pas-de Calais; A. 7>C,a. — II. Bornier, Laconfrérie de Saint-
Jacques-aux-Pélerins [Mêm. de la Soc. de l'Hisl. tic Paris et de l'lle-de-Fiance,
t. [I). — Idem, Mém. de la Soc. des antiqu. de France, t. XXVIII, i8(35, p. 120,
i'>2. — J.-M. Richard, Le tombeau de Robert l'Enfant (Mém, de la Soc. de Pavis cl.
de l'Ile-de-France, t. VI, 1880, p. 290-304). — Idem, Mahaut, comtesse d' Artois et de
Bourgogne, 1887, p. ôi<>, 5iy. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc.,
1886, p. 425; hoc, p. 222.
Ili (liiK-oiii I François de), était sans doute frère du précédent. Il
participait également, de i3 18 à i'iao, à la sculpture du tombeau de
Robert d'Artois, sous la direction de Jean-Pépin de Huy.
J.-M. Richard, Le tombeau de Robert l'Enfant (Mém. de la Soc. de l'hist. de Paris
et de V Ile-de-France, t. VI, 1880, p. 290, 5o4. — Idem, Mahaut, comtesse d'Arloiset
de Bourgogne, 1887, p. 5i6.
Ilériouiii Roger, sculpteur en bois de la fin du xv° siècle, était
employé, en 1497, aux travaux de la cathédrale de Rouen. Il faisaitalors
des moules ou modèles destinés probablement à servir aux tailleurs de
pierre occupés à la décoration de la tour neuve.
Arch. dép. de la, Seine-Inférieure; G. 25i(i. — De Beaurkpaire, Inv. somm. des
archiv. de la Seine- Inférieure, t. II, 1874, p. ô58.
HéjïOi' (Jean), sculpteur alsacien de la lin du xve siècle, né à Schles-
tadt, exerçait son art à Colmar en i483. Il revint ensuite dans sa ville
natale et y passa un traité, en 1 49 r > pour différents travaux d'ornemen-
tation a exécuter dans l'église paroissiale de Saint-Georges. Plusieurs
années après, il alla s'établir à Strasbourg, où il acquit le droit de
bourgeoisie en i4<)7-
Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 1870, p. ."i,.").
Heinne <l<* Baumerchïer. Voir Baumerchier (Ileinne de).
I!< iîil/ciiiiiiin sculpteur alsacien du xive siècle, vivait à Strasbourg
et y travaillait, vers i3j2, à la décoration de la cathédrale.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872, p. i5i.
Helffer (Jean), sculpteur alsacien établi à Colmar au xve siècle, fut
reçu dans la bourgeoisie le 24 février i4"-
Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 1870, p. 281.
2-0 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
lit lin Pierre , sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de Valen-
ciennes, travaillait, en i4^o. au château d'Hesdin Pas-de-Calais .
A. Bérard, Dictionnaire biographique des artistes français, 187a, col. 173.
Ilcliol Berthelot . résidant à Dijon à la fin du xiv" siècle, était atta-
ché, en qualité de valet de chambre, à la personne de Philippe, duc de
Bourgogne, pour lequel il sculpta, en i3q3, deux grands bas-reliefs en
ivoire 1 placés à la Chartreuse de Dijon et représentant l"un, la Pas-
sion de Jésus- Christ, l'autre, la vie de saint Jean-Baptiste. Les comptes
portent :
« A Berthelot Héliot, varlet de chambre de mon seigneur, pour deus
grans tableaux d'yvoire à ymaiges dont Pun d'iceulx est de la Passion
Nostre Seigneur et l'autre est de la vie monsieur saint Jehan Baptiste,
lesquelz tableaux mondit seigneur a achetez dudit Berthelot et yceulx
donnez à l'église des Chartreus dudit Champinol. . . . V° francs. »
Arch. départ, de lu Côle-d'Or; B. 11672. — De Laborde, Les ducs de Bout-
goyne, t. I. i84g, l>- 558. — A. Michiels, L'art flamand dans l'est cl le midi de la
France, 1877, p. i5. — A. de Champeadx, Le meuble, t. I, i885, p. 97, 98. —
Dehaisnes, Hist. • /. l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 499; Doc, p. 677, 712.
llcllovilh» Michel de), demeurant, au commencement du xivE siècle,
dans la ville de Noyon, en Picardie, y travaillait, en i5i5, ;i l'ornemen-
tation de la cathédrale.
A. de La Fows-Mélicocq, tes artistes dunord de la France, 1808, p. 48, 71.
Ilcnaiill Jean , sculpteur et peintre du XVe siècle, exerçait son art à
Lyon de i4g3 à 1000.
Natalis Ron'Dot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvm* siècle, i.s.s/j, p. 20.
Hendricy Martin , sculpteur, médailleur. peintre et architecte,
naquit à Liège en i*> 1 4 - H vint s'établir à Lyon en i643, reçut le titre de
sculpteur ordinaire de la ville en i(!jS et obtint, en i65i), des lettres de
naturalisation. 11 travailla beaucoup pour les églises et fut occupé long-
temps à l'hôtel de ville. C'est à lui qu'on attribue la plupart des statues
et des ornements de cet édifice. En 1646, il exécuta, moyennant
i3oo livres, une fontaine placée près de l'église des Feuillants. En 1646.
il sculpta, pour le prix de 900 livres, « deux grandes ligures et elligies
représentant Nostre Dame la Vierge Marie tenant le petit Jésus en ses
bras, relevez en bosse et sculpture, en deux pierres de marbre blanc —
lesdites ligures vouées et destinées — pour estre mises, l'une au devant
1 M. de Cbampeaux fait observer que Berthelol Héliot n'était peut-être que le
fournisseur de ces deux bas- reliefs qui, d'après le. caractère du travail, pouvaient
provenir de l'Italie septentrionale.
DE L ECOLE FRANÇAISE -i-\
de la loge des changes de ladite ville, et l'autre à L'endroit de la croix du
grand pont de pierre traversant depuis la place desdits changes jusques
à celle de herberie sur la rivière Saône ». En 1009, il fit encore une autre
statue delà Vierge, destinée à une maison située en face des Feuillants.
Martin Hendricy a modelé aussi plusieurs médailles. On ignore la date
de sa mort.
Natalis ROHPOT, Les sculpteurs de Lyon du xiv° au XVIIIe siècle, 1884, p. 4~>- —
Idem, Revue de l'art français, 1887, p. 29a. — Idem, Lalyame, Eendricy etMimerel,
sculpteurs et médailleurs à Lyon, 1888, p. 19-33.
lIeiin(M|iiiii, sculpteur d'origine flamande, vivait à Lyon vers l'année
i'34<>. Au xvc siècle, vin autre artiste de ce nom résidait dans la ville de
1482 a 1484. Peut-être ce dernier est-il le même que le sculpteur Ilenne-
quin d'Anvers qui travaillait à Rouen en i^G'j.
.Natalis Homiot, Les sculpteurs de Lyon du xiv- au xvin' siècle, 1884, p. i5, 20.
Hennequin d'Anvers. Voir Anvers Hennequin de).
Hennequin de Bruges. Voir Bruges Hennequin de .
Hennequin de Bruxelles. Voir Bruxelles Hennequin de .
Hennequin de La Place. Voir La Place Hennequin de .
Hennequin de Lnuvain. Voir Louvain (Hennequin de).
Hennequin de Tournay. Voir Tournay Hennequin de .
Ilemiiiier Guillaume , sculpteur angevin du xvne siècle, était
employé, vers it>4i, à la décoration du château de Brissac Maine-et-
Loire .
Célestin Fort, Les artistes angevins, 1881, p. i.">o.
Henri nommé aussi Henri le Flament, demeurait, au xve siècle, à
Troyes, où il était occupé à la cathédrale vers i436. Il mourut dans
cette ville entre i438 et i44h-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes [Revue de l'art franc., 1887, p. 71).
Henri d'Apeghehem. Voir Apegheheni Henri d' .
Henri de Montriehart. Voir .llontricharl Henri de .
Henri le Bon, sculpteur-architecte lorrain du xr siècle, abbé de
Gorze, dans le diocèse de Metz, exécuta, parait-il, un grand nombre
d'œuvreset mourut à Metz le i« mai io<j'3.
lu Seigxecb, Notes sur l'Hisl. de la sculpt . franc . d' Eméric-David, [862^.297
2"2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Henriet, résidait ù Lyon à la fin du XVe et au commencement du
xvie siècle. En i5io, il se rendit à Brou et travailla à l'église que faisait
alors édifier Marguerite d'Autriche. Il collabora à la construction de ce
monument jusqu'en i5i8, époque de sa mort. Il eut un fils, Jean Henriet,
qui, en i5o6, était maître de l'œuvre de l'église Saint-Jean, à Lyon, et qui,
plus tard, se rendit à Bourges, pour reconstruire la Tour du Nord de la
cathédrale. Jean Henriet mourut en i535.
De Girardot, Les artistes de la ville de Bourges [Archives de l'art français,
ie série, t. I, 1861, p. 228). — Natalis Ro>dot, Les sculpteurs de Lyon du xiVuu
xvui" siècle, 1884, p. 26.
Henriet «le Cologne. Voir Cologne Henriet de .
lleiirion Nicolas , était au nombre des sculpteurs occupés, au
xvie siècle, à la décoration du château de Fontainebleau. En i53i. il
recevait 1 5 livres par mois « pour lesdits ouvrages de stucq à la première
chambre sur le portail chambre de la reine ».
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, iS5o, p. 092. — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. io5, 106.
llerde André de , sculpteur alsacien du xve siècle, vivait à Stras-
bourg, où il faisait partie du sénat de la république en l'année 1427.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyi n Age, t. II, 187 j, p. 73-77.
llérel ou Horol Jean , sculpteur et architecte de la fin du xV siècle,
exécute, en 1491, la table d'autel de la chapelle de la Vierge, dans
l'église de Péronne, en Picardie.
Duskvel et A. GozÉ, Les églises, châteaux et beffrois de la Picardie et de l'Artois.
— Ch. Badchal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. 295.
llei'luison Toussaint , sculpteur en bois et ornemaniste du XVIe siè-
cle, sculpte, en i53o, une chaire à prêcher pour l'église Sainte-Savine
de Troyes.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1^72, col. .">8S. — Ed. Bonnufé,
Le meuble en France au xvi* siècle, 1887, p. 72.
Hermann. sculpteur alsacien du xive siècle, natif de la petite localité
de Lahr en Brisgau, vint s'établir à Colmar en i'3G6. Il fut nommé
bourgeois de la ville et travailla sans doute à l'église Saint-Martin.
Cli. Gérard, Les artistes de V Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872, p. 4°o.
Hernien Jean . sculpteur en bois d'origine llamande, résidait à
Rouen au xve siècle. Eu i^Cr, il était occupé aux stalles de la cathé-
drale : la même année, il collaborait aussi a l'ornementation de la
DE I.'ÉCOLE FRANÇAISE 2^3
chaire archiépiscopale dont les dessins avaient été laits par Laurent
Adam. En i'JfiS, il fut chargé par le chapitre d'aller en Picardie embau-
cher des ouvriers pour activer ces différents travaux.
Arch. départ, de la Seine- Inférieure, G. 25o/j. — Langlois, La stalles de la ca-
thédrale de Rouen, i8y8, p. 184, ig5,
llerne Gilet , sculpteur en bois du xivc siècle, termine les stalles du
chœur «le la chapelle du collège de Dormans-Heauvais, à Paris, qui
avaient été commencées, en i387, par Jean Havet.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
l8t)4i p. I12-
Ilâlt'iix Abraham , sculpteur originaire de Tournay, résidant à Lille
ii la lin du xvi° siècle, exécute, en i5g6, la cheminée de la grande salle
de la halle échevinale et y sculpte quatre statues ligurant la Force,
la Justice, la Prudence et la Tempérance. Il reçoit 1160 livres pour ce
travail.
J. HoLDov, Lu halle échevinale de la ville de Lille, 1N70, p. 76-77.
Hock Paul , curé de Saverne, sculpteur alsacien du w siècle, serait
l'auteur du baptistère placé dans le Musée de Saverne. (le monument,
qui provient de l'église paroissiale de la ville, porte, en caractères go-
thiques, l'inscription suivante : Nisi. qs. nat. fueit de nvo. no. pt.
VIDE. REO. DeF. PlUS. VICAR. TPR. RuPÏI. DUC. BAVARIE. EPS. ARG.
fecit. Paul. Hock. pleb. an. i4?5. ('Nisi quia natus fuerit tir novo,
non potesl videre regnum Dei. Pian vicarius, /empare Ruperti ducis
Bacariœ episcopi argenlinensis, fecit Panlns Hock, plebanus, anno
C.li. Gérard, /.en artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. Il, 1875, p. 2<>5-265.
Hollande Nicaise de . Voir \icaise.
Houe Adrien , sculpteur-architecte de la ville d'Arras, dirigeait,
en i345, les travaux entrepris dans l'abbaye de Saint- Waast. Vers
celte époque, il fut appelé à Lille pour visiter le clocher de l'église
Saint-Etienne.
De La Fons-Mélicocq, Revue univers. îles Arts, t. XV, i.sij2, p. 121).
Ilonel Jean ou Jehennin de j, sculpteur ornemaniste, travaillait à
Dijon, de i3gg à 1401, au portail de l'église de la Chartreuse de Champ-
mol, sous la conduite de Claux Sluter. On lit dans les comptes :
« A Jehennin de Honel, ouvrier d'entailleure, pour avoir ouvré par
l'ordonnance dudit Claux en l'ouvraige de massonnerie d'un tabernacle
18
ï-'l DICTIONNAIRE r>F.s SCt'LPTEURS
de pierre blanche en l'ostel ou demeure ledit Clanxà Dijon, pour mettre
sus ung ymaige aux Chartreux de Champmol. »
Aruh. déptrt, de la Côte-d'Or; B. I^G. — De Laborde, Les ducs de Bourgogne,
iiS'içj, t. I, p. "iiio. — Dehaisnes, Ilist. de l'art dans la Vl'indre. etc., i88ti : Doc,
|). 759.
lloiiiiecoui'l Villard de , sculpteur-architecte du xmc siècle, naquit
à Honnecourt, près de Cambrai. Il partit, en la'n, pour la Hongrie et
construisit dans ce pays plusieurs églises. De retour en France, en ia4",
il parait avoir travaillé à la cathédrale de Cambrai jusqu'en ia5i,
époque où les travaux furent suspendus. On lui attribue encore le
chevet de l'église de Meaux et les plans de la collégiale de Saint-
Quentin.
Il existe à la Bibliothèque nationale un manuscrit provenant du l'omis
de Saint-Germain-des-Prés, qui semble avoir été l'album de croquis
de cet artiste; sur le premier feuillet on lit : « Vilars de Honecort
vous salue. » M. Quicherat a donné une bonne description de ce ma-
nuscrit publié plus tard par MM. Lassus et Darcel.
Quicherat, Bévue archéol., ir* sér., t. VI, 1840, p. (iii-ii;. — Idem, liull. du
comité histor. des arts et mon., t. II, iîSôo, p. 71, i5/|, ilia. — Lassus, Album de
Villard de Honnecourt, etc., ouvrage mis au jour pai Alfred Darcel, i858. — L. Dis-
siklx, Les artistes français à V étranger, 187G, p. 189. — Bénard, Notice sur Villard
de Honnecourt. — L. Goxse, L'art gothique, 1890, p. 228-231.
Il m c Pierre . sculpteur et peintre alsacien, exerçait son art à
Strasbourg dans la seconde moitié du XIVe siècle.
Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, p. '1^7-
lloi'daiiiu,' Colartde , est reçu, en i4'3'3, bourgeois de la ville d'Arras.
« moyennant avoir promis de faire une image de Notre Dame à son
consentement et volonté à mettre à la rappelle de la Halle ».
\. AssKUN, L'art eu Artois au Moyeu Age (Mém. de VAcad. des seienes, lettres
,1 arts d'Arras, t. VIII, 1876, p. ~\\<.
Ilostelain Robert . sculpteur en bois, travaillait, au xvr siècle, à la
décoration de la chapelle de l'hôtel de ville de Béthune.
De L\ Fons-Mélicocq, Les artistes du Nord de la France, 1 8 ^ s , p. ;iii.
llo>;iu Jean . sculpteur en bois de la ville d'Orléans, exécute,
en iôi6, les boiseries des grandes et des petites orgues de l'église collé-
giale de Cléry-sur-Loire.
I . .I\nr.\. Réun. 'l.s So des beaux-arts des déport , [888, p. 90.
!lo>;ni Charles), maître sculpteur île la ville du Mans, vient Ira
iie l'école française 2?5
vailler en Touraine dans La première moitié du xviic sièele. En i63i, il
sculpte les statues du grand autel de l'église de Plessis- lès-Tours, comme
le prouve un extrait de l'inventaire des archives de ce couvent : « Toutes
les figures du grand autel de l'église des Minimes du Plessis savoir :
la Sainte-Vierge, les quatre évangélistes, les deux anges qui sont sur les
frontons de l'autel, ainsi que les trois ligures qui sont à la chapelle du
tombeau, ont été faites par Charles Hoyau, sculpteur du Mans, en ifi'3i
ou i63a, lorsque l'on changea la forme de l'église. 11 a mis son nom au
bas de la statue de Saint-Marc, a L'année suivante, il passe marché, avec
l'abbesse de Beaumont-lès-Tours, pour faire, moyennant aS'3 livres tour-
nois, un groupe de la Nativité. En i634, il exécute dans l'église de
Marolles-lès-Braux Sarthe un sépulcre et une ligure de saint François-
d' Assise. On lui attribue aussi le Sépulcre de la cathédrale du Mans
provenant du couvent des Cordeliers de cette ville. Claude Hoyau était
probablement parent de l'architecte Hoyau qui restaura la cathédrale
du Mans de 1604 à r6io.
Arch. d'Indre-et-Loire, Notes préliminaires de l'inv. des arch. des minimes de
Plessis-lès-Totifs, p. 107. — Chroniques de l'abbaye de Beaumont-lès-Tours, p. aoii.
-H. Chardon, Bull, de la Soc. d'agric.,sciencesetarlsde la Sarthe, 2csér.,t. XI,
iNiii), p. 2(ji, ay5-29.">. — Hlciic des Sociétés savantes, 3cséi\, t. II, 18-0, p. 1 y(j. —
Cu. Grandmaisox, Doc. inéd. pour servir à l'hist. des mis en Touraine, 1870, p. 200.
— E. GiKADDET,/.es artistes tourangeaux, i885, p. 219.
llnmlH'ld Jean, sculpteur-architecte de la ville de Troyes, colla-
bore, en r5i6, aux travaux du jubé de l'église de la Madeleine.
Assier, Complus de lafabr. de l'cglise Sainte-Madeleine de Troyes, i85'i, p. (J8.
Iliihcrl, sculpteur ornemaniste, résidait au xv siècle en Picardie. En
14^, on le trouve occupé dans la ville de Roye Somme) à l'ornemen-
tation de l'église Saint-Pierre.
H. Dlsevkl et A. GozÉ, Eglise de Roye, p. .'>. [Les égliies, châteaux et beffrois de
In Picardie et de l'Artois, i853).
Hubert Nicolas , sculpteur Orléanais «lu xvir siècle, lit toute su
carrière dans sa ville natale qui possédait, avant la Révolution, un
grand nombre de ses ouvres. 11 exécuta pour les Filles de la Visitation
de Sainte-Marie douze figures en pierre représentant les apôtres. Il
sculpta pour les Chartreux un saint Bruno cl pour les Minimes un
saint François-de Paulc : ces deux statues étaient placées au-dessus de
la porte d'entrée des couvents. On lui attribue aussi une croix érigée au
Portereau-Tudelle. Il mourut à Orléans en 1670.
Ch. Brukxk, Les hommes illustres de l'Orléanais, i8.">2, t. I. p. 20, 21.
Iluchoii. sculpteur en bois et ornemaniste de la ville d'Arras, vivait
l'G DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
à la fin du xvc siècle. En i4'J7- il travaillait aux stalles de l'abbaye de
Saint-Bertiu, près de Saint-Omer.
A. Bérard, Dicl . biugr. des artistes franc., 1872,00!. ■">;)<>. — Ed. Bonnaffï, Le
meuble en France au xvic sièele, 1887, p. 3(5.
Iludric Jean , collaborait, en i.">i3, aux travaux de décoration de la
cathédrale de Bourges.
De Girardot, Les artistes Je Bourges, [Arch. de l'art franc., 2e sér., t. I, i8<ii,
p. 201).
II110I, demeurait au Mans vers le milieu du xvic siècle. En i55o, il
sculptait plusieurs bustes en pierre dure et, en i554, il travaillait, avec
Boiseleret, au jubé de l'église des Jacobins ; cette œuvre fut détruite en
i8i3.
A. Lenoir, Musée des Mon. franc., t. III, 1802, p. i>o. — L. Palosthe, La
'Renaissance en France, t. III, i885, p. 121-122.
IliK'l Alexandre . sculpteur en bois de la ville d'Amiens, fut chargé
en ijoo, par le chapitre de la cathédrale, d'exécuter les stalles placées à
gauche dans le chœur de l'église. Un de ses confrères, Arnould Boullin,
avait déjà commencé les stalles du côté droit.
II. Dcsevel et A. Gozé, Cathédrale d'Amiens Les églises, châteaux et beffrois de
la Picardie et de l'Artois, i855\ — Jourdain et Dcval, Les stalles de la cath.
(/'Amiens, i845, p. !\o. — Disevel, Notice sur l'église cath. d'Amiens, i855, p. yo.
— L. Gonse, L'arl gothique, i8;io, p. fao.
Iluel Jean), sculpteur en bois, ornemaniste et maître menuisier éta-
bli à Paris au xvr" siècle, entreprit, en i5(>a, la décoration des boiseries
du château de Boulogne, dit de Madrid.
Ue Laborde, Le château du bois de Boulogne, i855, p. Gô.
MiliïiiC Piercequin , sculpteur en bois et ornemaniste du XV siècle,
sculpta vers i44^> pour le duc d'Orléans, la décoration d'un navire.
C'est l'extrait suivant, tiré des archives de la chambre des comptes de
Blois, qui nous fait connaître cet artiste :
« A Piercequin Hugue, huchier et son petit varlet, pour xi jours demi
qu'il a ouvré à icelle nef, ou mois de mars mil CCCCC XL VIII, ii tailler
les dragons estant au dessoubz du chasteau devant d'icelle nef et, outre
ce, les petits sarpens et elles yssuans au pris de V sols pour jour, pour
lui II, sont et pour ce paie LVII s. VI d., et pour autres XVIII jours
que lui et, son dit varlet ont ouvré au dit ouvrage, ou mois d'avril ensui-
vant, en ataillier de grandes lectres, sur le bois d'Islande, d'escripture
que MDS y a fait faire, qui est le non tel que lui a pieu donner a icelle
nef et. outre ce, faire les lambrusses de bois estant au hourdis dessus
DE L KCOLE FRANÇAISE 1~-
le gouvernail et fait les peneaux du chasteau devant, ou pris de III s.
VI d. le jour, pour ledit Piercequin et XVIII den. pour son dit varlet,
sont en tout I III liv., 10 s. »
De Labordk, Les (lues de Bourgogne, t. III. is.v>, p. 345, a" <!(i8i. — A. deCh iM-
peu'X, Le menhir, t. I, i885, p. mo.
Huguelin de la Fores!. Voir Fores! (Huguelin de la).
HiiiïiHMiin, sculpteur du xv siècle, originaire de la Navarre, vécut
à Lyon de i45a à r499- On lui devait trois figures mises au pignon de la
façade de l'église Saint-Jean. Il fut un des signataires des statuts des
tailleurs d'images, peintres et verriers de Lyon ; ces statuts furent con-
lirmés en i4<)<'> par le roi Charles VIII.
Nataiis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xviii" siècle, 1884, p. 18.
Uniques, sculpteur et peintre, moine de l'abbaye de Montier-en-Der,
près de Brienne (Haute-Marne, naquit dans la seconde moitié du
Xe siècle, entre 960 et 970. Il quitta son couvent et vint à Châlons-sur-
Marne, où l'évoque Giboin II le fit travailler à la cathédrale. Il était,
parait-il, encore plus renommé comme peintre que comme sculpteur.
Il mourut à Montier-en-Der, mais on ignore à quelle époque.
Eméric-David, Hist. de la sculpt. franc., 1817-1872, p. 34. — Idem, Vie des
artistes anciens et modernes, p. 8.î . — F. Bouroi/elot, Hisl . de la sculpt. et des
arts plusl. in France, 1846. — Rev. des Soc. sav., ô" sér., t. III, i8(5'(, p. 5Gcj . —
Chaubry dk Troncenord, Mém. de la Soc. d'agr., etc., du dép. de la Marne, 18G2,
p. 376, 277. — E. Socard, Biogr. des personnages remarquables de Troyes, etc.,
1887, p. 20.I .
Hugues «le Corbïe. Voir < orbie Huguei de .
Iliiirucs «le Plagny. Voir l'Iagny Hugues de).
Iluii'iiH, sculpteur et architecte établi, au xvie siècle, dans la ville de
Chàlons, exécute en i535, avec deux de ses confrères, Simon Avigny et
Jean Lecomte, une chaire à prêcher en pierre destinée à l'église des
religieux Augustins.
On trouve encore à Ghâlons, en i55o, un Hugues Lallement qui
sculpte les vantaux en bois de la porte du sud de la cathédrale ainsi
que deux belles cheminées placées aujourd'hui à Paris au Musée de
Cluny. Ces cheminées sont ornées chacune d'un motif représentant l'un,
Diane surprise par Actcon, l'autre, Jésus à la fontaine. Hugues Lalle-
ment est probablement le même artiste que Huguet.
Chaubry de Troncenord, Mém. de la Soc. d'agr., comm., sciences et ails île la
Marne, 186% p. 28a, 280. — I{ev. des Soc. sav., t. III, 18U4, p. 570. — Du Somme-
rard, Catalogue du Musée de Cluny, 1884, p. i4> i5. — Grignon, Recherches sur les
artistes châlonnais, 1889, p. .".">.
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lih ï h>\\ aiki: m> StX'Ll'TKVRS
Hiilol dil le Rentier, sculpteur parisien de la fin du xiv° siècle, alla
d'abord en Italie et revint en i'3<Sj à Paris, où quatre aus plus tard il
fut nommé sculpteur du roi. Ce fut un des artistes qui assistèrent à la
lecture des nouveaux règlements par lesquels Charles V « confirmait,
approuvait, et ampliait » les anciens statuts de la confrérie de Saint-Luc.
L'énoncé des lettres patentes donne les noms de cinq sculpteurs,
savoir : Hulol le Rentier, .lean Petit, Philippe Cochon. Gilbert du
Périer et Guillaume de Saint-Lucien. Ils étaient désignés comme luisant
< la plus grande et saine partie des ouvrages dudit mestier ».
Eméric-David, Hist. de lu seul p. franc., [817-1872, p. n5. — A. Bérard, Dicl.
biogr. des artistes français, 187a, col. foi.
IIiiInI .lean de . sculpteur d'origine flamande, résidait à Dijon à la
lin du xive siècle. En i'3||S-i'3<|o,. il collaborait, sous la direction de Claux
Sluter, à l'ornementation du portail de l'église de la Chartreuse de
Champmol, où il sculptait une partie des dais ou tabernacles qui sur-
montaient les figures. Vers la même époque, il travaillait aussi au Puits
de Moïse érigé au milieu du cloître. Un extrait des comptes des dues de
Bourgogne porte :
<< A Jehan Hust, tailleur de pierres, pour avoir ouvré avec Claux
Sluter en certains escus armoyés des armes monseigneur et ma dame la
duchesse, pour mettre sur le chapiteau de la grant crois que fait ledit
Claux et eu un tabernacle pour mettre au grand portai de la dite église
sur une ymaige de Nostre Dame et en une autre yniaige de Xostre-Dame
([lie fait ledit Claux pour mettre dessus la porte du ehasteau de Ger-
molles 1 . XYIII gros chascun sepmaine. »
Arch. dé[>art. de la Côte-d'Or; H. '\\\-. — A. Michiki.s. L'art flamand dans l'est et
le midi de !<i Franei . 1877, p. :■>. — Dehaisxes, J/i.w. de l'art 'lims lu Flandre, etc.,
i88ii, : Doe., p. 770. — I.. Courajod et F. Marcou, Musée de sculpture comparée.
Catalogue raisonné, 1 899, p. S r.
iliiiiiiuil ou lliiiisi ml. sculpteur architecte du xie siècle, moine de
Saint-Bénigne de Dijon, collabora, sous les ordres de son supérieur.
l'abb'é Guillaume, à l'ornementation de L'église de son couvent et cons-
truisit la rotonde qui en formait le chevet. Cette église fut détruite par
un incendie en 1 i'3j.
F. BouRQUBLOT, Hist. de la seulpt. et des arts plast. en France, 1846. — Chabbry
de Tro.v imiiih Hém.de laSoc.d'agr.,comm., sciences et arts du départ, de la Marne,
18 \ p. 277. — Eméric-David, Hist. de la seulpt. franc., 1817-1872, p. 5(">.
tfurion Colin de , était établi, au xve siècle, dans la ville d'Angers.
En i45l>. il soumissionna, en concurrence de Pons Poncet. pour la four-
1 Près de Màcon Saône-et-Loire .
DE I. KCOLK I FRANÇAISE \~>\
niture du marbre noir destiné ii la sépulture du roi René et en obtint
l'adjudication au prix de trois cents écus. En i454, n'ayant pas encore
livré le marbre qu'il devait l'aire venir de Liège ou de Dinant, il fut
mandé à la Chambre des Comptes et reçut un délai de quinze jours pour
s'exécuter. En 1^9, il quitta Angers et se rendit au Mans. Peut-être
Colin de Hurion n'était-il qu'un marbrier et non un sculpteur comme
Pons Poucet.
Lecoy de la Marche, Extraits des uumples et mémoriaux du roi René, 18;."),
nos i(ï 2, 164, 169, 170. — Célestin Port, Les artistes angevins, 1881, p. 155. —
H. Chardon, Le* artistes du Mans, jusqu'à ta Renaissance, p. 18, i;i.
Iliissoii. sculpteur-architecte, exerçait son art à Barde-Duc au xv siè-
cle. En 1460, il fut appelé ;i Toul pour donner son avis sur les plans du
portail de la cathédrale de cette ville, faits par son confrère Tristan .
L'abbé Guillaume, Lu cath. de Toul. — Bagchal, No}iv. dict, '1rs archit. franc-,
1KK7, p. 5oo.
Iluv Jean-Pépin de , désigné dans les comptes comme « tombier,
entailleur d'alabastre, bourgeois de Paris », était originaire de Huy,
petite ville près de Liège. Il vint se fixera Paris au commencement du
xive siècle . Une seule œuvre reconnue de cet artiste est parvenue jusqu'à
nous : c'estle tombeau de Robert d'Artois, dit Robert l'Enfant, né vers
1298, mort en [3 1 7, (ils d'Othon IV, comte palatin de Bourgogne, et de
Mahaut, comtesse d'Artois. Ce tombeau, commencé en 1 3 1 8 et terminé
en i33o, se trouvait autrefois dans l'église des Cordeliers, à Paris. Pen-
dant la Révolution, la statue funéraire 1) en marbre fut portée au Musée
des Petits-Augustins ; après la dispersion de ce musée, elle fut placée
dans l'église de Saint-Denis. Voici la description qu'en donne M. Richard:
« Le personnage figuré est un jeune homme revêtu du costume de che-
valier en usage au commencement du xive siècle. La tète nue repose sur
un coussin; le visage, imberbe et jeune, est encadré de longs cheveux;
la chemise de mailles aux manches demi-larges, au chaperon rabattu
sur les épaules et sur la poitrine, est recouverte d'une cotte d'armes
tombant jusqu'aux genoux; les jambes sont vêtues de chausses de
mailles, le devant seul est protégé par une armure de fer battu qui
monte du pied aux genoux ; un large baudrier orné de têtes humaines
barbues, en relief, soutient l'épée; l'écu, suspendu à l'épaule droite par
un cordon, recouvre en partie l'épée posée le long de la jambe gauche et
porte de France au lambel à quatre pendants ; les mains sont jointes
sur la poitrine, les pieds éperonnés s'appuient sur un lion. » Un compte
,r On en voit un moulage au Muséf du Trocadéro.
ySo DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
<1 une quittance de l'époque nous donnent les noms des collaborateurs
de Jean-Pépin de Huy dans l'exécution de cet ouvrage.
« A Jehan Pépin de Huy. tombier, à Maciot, Jehan Ponsart, François
et Raoulet de Hédincourt ses compagnons, sur 1 1 1 1 XL lb. qu'ils
dévoient avoir pour la façon et toute la sépoulture Bobei-t monseigneur,
dont Diex ait l'auie, leur fu paie pour les mois de novembre, décembre,
janvier, février, mars, avril, may, pour chascun mois XX lb.. et C lb.
qu'ils reçurent avant la main IL XL lb. »
« A tous ceus qui ces lettres verront, Gilles Haquin, garde de la pré-
vosté de Paris, salut. Sachent tuit que par devant nous vindrent en
jugement Jean de Huy, Maciot Pavoche. Baudet de Merre, Guillaume
Alou et Renaut de Verdun, touz tombiers, affirmèrent en droit et en
bonne vérité, recongnurent de leur bon gré avoir eu et receu de mestre
Estienne Bricadel, jadis trésorier de très noble et puissante dame,
madame la comtesse d'Artois, trente livres parisis en bons deniers comp-
tais, eu pur ihm que la dite madame la contesse leur avoir fait donner
et délivrer de grâce especial pour cause de la façon et ouvraige de la
tombe de très noble homme monseigneur Robert d'Artois, jadis liuz de
la dite contesse, que ils avoient faite, dont il avoient esté poyé entire-
ment avant la confection de ces lettres... En tesmoing de ce nous avons
mis en ces lettres le scel de la prévosté de Paris, l'an de grâce mil CCI '■
vint le mardi avant la sainte Luce. »
Jean-Pépin de Huy, qui était un des sculpteurs attitrés de Mahaut,
comtesse d'Artois, reçut de cette princesse la commande de nombreux
travaux. En i3i2, elle lui acheta « une ymage de alebastrc », au prix de
S livres; la même année, il exécuta pour l'abbaye de Maubuisson le
soubassement du mausolée de Robert II, comte d'Artois, père de
Mahaut, tué, en i3o2, à la bataille de Courtrai. La statue du défunt,
fondue en argent, était l'ouvre de Guillaume Perrier, orfèvre parisien.
Ce mausolée disparut au xvne siècle. De i3i2 à i3i 3. aidé de Jean Bré-
quessent, de Pierre Boye et de Jean de Lamprenesse. il sculpta le tom-
beau d'Othon IV, mort en i'3o3. Le marché, en date du i ', juin i3i2,
stipulait qu'il devait faire « d'alebastre blanc, bon et fin. une ymage
d'un chevalier armé, un escu. une espée, unes bracières en tour ledit
ymage et deux angelos aus deux espaules, qui tendront les mains à un
oriller. qui sera sous le chiefdudit ymage, et lettres tout entour la
tombe devant dite... » : le tout pour la somme de i4o livres parisis. Ce
monument, placé dans la chapelle de la Trinité, à l'abbaye de Cherlieu,
en Bourgogne, fut détruit en 1 7<»3 . En [3i5, il grava sur une pierre tom-
bale l'effigie de Jean, lils de Mahaut. mort au berceau. Cette œuvre se
trouvait en Bourgogne au couvent des frères prêcheurs de Poligny.
Dans les années 1 322, i3aGeti32Q, il tailla plusieurs statues pour les
DE LKCOLE FRANÇAISE nSl
dames religieuses dominicaines de Thieulloye, près d'Arras, pour les
(lames eliarlreuses de Gosnay, en Artois, pour le monastère de Sainte-
Claire et pour les frères prêcheurs de Saint-Omer. Vers la même
époque, il éleva dans la chapelle de Saint-Thomas-d'Aquin, au grand
couvent des Jacobins de Paris, par ordre de Louis, comte de Clermont.
le tombeau de sa sœur, Marguerite de Clermont, comtesse de Namur,
morte en i3oç). On a retrouvé, au sujet de ce travail, la quittance sui-
vante, datée du 20 novembre i3a(j :
« A tous ceux qui ces lettres verront, 'Hugues de Crusi garde de la
prevosté de Paris, salut. Sachent tuit que pardevant nous vint en juge-
ment Jehan de Huy, tombier et bourgeois de Paris [lequel] reeognut et
confessa en droit [soi] avoir eu et receu entier paiement de haut homme,
noble et puissant nions' Loys, conte de Clermont, seigneur de Bourbon,
ehamberier de France, ou de ses gens pour lui, de tout ce qui il ocour-
roit demander pour cause de la façon de la tombe que ilavoit faite pour
haute dame et noble, de elère mémoire, jadiz madame la comtesse de
Namur. jadiz suer don dit nions1' Loys, sauf et réservé au tabernacle de
marbre et d'alabastre, pour mettre sur la dicte tombe, de qui il n'avoit
eu point de paiement, si comme il disoit : des quiex choses dessusdictes,
sauf ledit tabernacle, le dit Jehan de Huy quitta bonnement à touz jours
le dict nions1' Loys, ses hoirs et touz autres à [qui] quittance en puct et
doit appartenir et promist, par sa foy et serement et sur l'obligacion de
touz ses biens et de ses hoirs, meubles et non meubles, présens et à ve-
nir, a non venir ou faire venir jaincs, à nul jour, par lui ne par autre,
contre ceste quitance et autres choses ci dedens contenues. En tesinoing
de ce, nous avons mis k ces lettres le scel de la Prevosté de Paris, Juesdi,
vint jours en novembre, en Tan de grâce mil trois cens vint et sis. Et pro-
mist le dit Jehan à livrer toute ladite tombe parfaite dedenz ceste pro-
chaine Chandeleur. »
Jean-Pépin de Huy avait son atelier à Paris ; c'est là qu'il fit la plu-
part de ses œuvres qui, une fois terminées, étaient transportées ensuite
à leur destination. On ignore la date de sa mort.
Arch. dép. du Pas-de-Calais; A. 2S.5, 5o2, 5i2,323, 534, 057, 538, 5gr, 4i)<;. —
C. Gdigne, Arch de l'artfranç., Doc., t. V. i855-i858, p. 53.3. — J.-M. Richard,
Le tombeau de Robert l'Enfant aux Cordeliers de Paris (Mêm. de la Soc. de l'Hist.
île ['arts et de l'Ile-de-France, t. VI, 1880, p. 2go-3o4). — Idem, Mahaut, comtesse
d'Artois et. de Bourgogne, 1887, p. i5, 84, 3n-5ic), 535, 538, 57.3, 592. — Dehaisnes,
llisl. de l'artdans la Flandre, etc., 1886, p. 422-423, 461, 53o; Doc, p. 198, tçij),
202, 2o3, 2o5, 207, 209, ai5, 214, ai5, 217, 23i, 280. — L. Gonse, L'art gothique,
1890, p. 5(>2, 452, 454. — Idem, La sculpture française, 189.5, p. 17, 18. — L.
CouRA.ion et F. Marc.ou, Musée de sulpture comparée, Catalogue raisonné, 1892,
11" (il;,, p. io-i5.
Ilu.v Jean de, sculpteur ornemaniste d'origine flamande, sans doute
•2&-2 DICTIONNAIRE 1>KS SCI LPTEURS
parent du précédent, résidait à Paris en i'3;.">. Il travaillait alors, sous
la direction de L'architecte Raymond du Temple, à la chapelle du col-
lège de Dormans-Beauvais. Il se rendit ensuite à Poitiers, et fut employé,
de 1384 à i'3S<>. aux sculptures du palais du duc Jean de Berry. En 1890.
il était à Bourges : il mourut dans cette ville en i'iya.
Dehaisnes, Hist de l'art dans I" Flandre, ete., iSSfi, p. .ïs^; Doc, p. 611. —
A. de Champeacx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, due de Berry,
l.Nil'l, p. !•>, 112, I !■">.
Illlbei'l, sculpteur et architecte, était occupé, en i55l, à la décoration
de la cathédrale de Sens. 11 devait être parent de Mieheletlmhert, maitre
d'œuvre de la ville de Sens, qui conduisait, en iôi3. les travaux du
portail d'Abraham, à la cathédrale.
A. Bkrard, /)/'•/. biogr. des artistes fiançais, 1872, col. 4<>5.
Isamba i'(l ou Isambei't, sculpteur-architecte du xie siècle, dirigea
probablement la construction de l'église du Mont-Sainte-Catherine de
Bernay Eure . On lit en ell'el sur un des chapiteaux : Isembardus me
t'ecil . Peut-être est-ce le même artiste que le moine Isambert qui, vers
le même temps, éleva l'église Sainte-Catherine de Rouen.
Bull, monum., t. IV. i858, p. i5o. — Daniel Ramée, Hist. de l'architecture, t. Il,
18VÏ, p. 16g. — Leprevost, itéra, et notes pour servir à l'hist.du départ. deVEwre,
l8fr!-lS-2.
ni: i- kcolf i ii ui use 283
J"
Jacob, dit maître Jacob, exerçait son art en Lorraine au xvr siècle.
En i53i. il était au nombre des artistes employés au château de Gon-
Jreville: on lui devait des armoiries sculptées à l'entrée du grand esca-
lier
Arch. départ, de ht Meurthe. Chambre des comptes <!<■ Lorraine : B. 6160. — A. Jac-
oiot, La sculpture en Lorraine It'im. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888,
P- 847 •
Jacquemard Jean-Amédée), sculpteur et architecte originaire de
la ville de Lyon, travaille, de i3^2 à i346, à l'ornementation du château
de Pont-d'Ain, près de Bourg-, appartenant au comte de Savoie. 11 y fait
une grande fenêtre ouvragée et trois autres petites, pour le prix de -jà
florins. 11 décore aussi la chapelle pour laquelle il exécute une piscine
et une statue de la Vierge. M. Natalis Rondot mentionne un Jacquemet
résidant à Lyon en i363. C'est peut-être le même sculpteur que Jacque-
mard qui serait alors retourné dans sa ville natale.
A. Dufoiir et F. Rabut, Les sculpteurs et les sculptures en Saooie 'lu \m" nu
\i\r- siècle, i S'17 , p. i|. — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du siv" au
\"iir siècle, i88/|, p. i~>.
Jacquemard de Fiyes. Voir Iïv«*n Jacquemard de .
Jacquemart, dit Le Ghistreneur, sculpteur ornemaniste d'origine
flamande, demeurait à Cambrai, où il collaborait, en i3o,8-i399, à la
décoration de la flèche de la cathédrale. Il recevait 5 sous par jour
pour ses gages.
Arch départ, du Nord, Fonds de la cath. de Cambrai; Comptes delà fabr.;
n° 4a. — Dehaisnes, Hist. de Fart dans la Flandre, etc., 1886, p. 2g5 ; Doc,
P- 77r>-
Jacquemet Pierre , exerçait son art dans la ville de Lyon de i4;8
à 1480.
a»4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
•ïacquemel Etienne , était peut-être le fils du précédent : il travail-
lait à Lyon de i538 à ri 545.
>'atalis Hondot, Les sculpteurs de Lyon da xiv au wm- siècle, iW|, p. 30,34.
Jacquemin Rogier . dit aussi Jean de Gommercy, sculpteur et
architecte du xve siècle, né à Gommercy, alla à Toul en l 'fît) et y exécuta
la décoration du portail de la cathédrale. Mandé à Metz par l'évêque
Gonrard Bayer de Bonpant, il termina, en i\'fî, la chapelle des
Evoques, dans la cathédrale, et travailla aux fortifications de la ville.
11 revint mourir à Toul le 11 février i'J'jd et fut enterré aux Corde-
liers.
Dom Oalmet, Hist. de la Lorraine, t. VI, Biblioth. lorraine, ly-w, col. 556. — A.
Bégin, Hist. de la ville de Metz, t. I, 18/10, p. 170-172 ; t. II, 1842, p. 410-41 i.
Jacquemin Gérard ou Rogier , lils du précédent, sculpteur et
architecte lorrain originaire de Commercy ou de Lenoncourt, fut appelé
en 1 4'îo, par le duc René II, pour « historier et entailler une cheminée »
du château de Joinville. La même année, il se rendit dans la ville de
Toul, où le chapitre de la cathédrale lui confia l'exécution du grand
portail de l'église. Les travaux commencèrent de suite et ne furent
entièrement terminés qu'en IÔ^", plus de cinquante ans après la mort
de l'artiste. En i47Î> il aRa à Pont-à-Mousson pour construire le por-
tail de l'église. Vers 1480, on le retrouve à Nancy travaillant à la cha-
pelle du palais ducal ; on lit en ellet dans les comptes du Receveur
général, pour les années 1 ',80-1481 :
« A Gérard Jacquemin, ymagier, demeurant à Toul. pour une Nun-
ciade avec les armes de monseigneur qu'il a ordonné mettre sous la
tablette sur l'autel de la chapelle de monseigneur. »
Plus tard, il était de nouveau a Toul, car un mandement du Ier jan-
vier I48G ordonnait le paiement de « cent cinquante escus à raison de
vingt-cinq gros pièce restans de deux cens escus à quoi le Roy de Sicile
avoit marchandé à Me Jacquemin l'imagier, me des œuvres du grand
portail de l'église cathédrale de Toul, de faire et tailler l'image du Roy
de Sicile avec ses armoyries en ouvrage eslevé et icelle asseoir audit
grand portail ». Jacquemin dut mourir en i4i)i. Avant sa mort, il aurait
exécuté les plans de la nouvelle chapelle de l'église Saint-Georges de
Nancy, dont les travaux furent achevés par ses ouvriers en 1492.
Don. Calmet, Hist. de la Lorraine, t. IV, 173 1 , col. 556, 5Ô7. — Arch. dép. de
la Meurthe. Chambre des comptes de Lorraine ; B. 5, 9,-6, 979, 988, 9716. — H.
Lf.page, Le palais ducal de Nancy, i85a, p. 20. — Idem, Inv. somm. des arch. de
la Meurthe, t. I, 1873, p. 2, ni, 123, i?.5; t. III, 1879, p. 184. — A. Jacquot, La
sculpture en Lorraine {Rétin. des Soc. des beaux -art s des départ., 1888, p. 845).
.laeques, sculpteur ornemaniste du xive siècle, travaillait à Lille,
DE L ECOLE FRANÇAISE 280
en i38--i388, à la collégiale Saint-Pierre; il recevait, pour ses gages,
6 sous par jour.
Arch. dép. du Nord. Fonds de Saint-Pierre de Lille ; registre 04. — Ukiiaisnes,
Hisl. de l'art dans la Flandre, etc., 1886 ; Doe., p. 653.
Jacques, dit des Stalles, sculpteur en bois de l'école bourguignonne,
sculptait, en 1870, les stalles de la chapelle Saint-Laurent, dans le palais
archiépiscopal de Sens.
Bull, du comité des monum. et des arts, t. II, 1842-184"). p. 725. — Chaubki de
Troncenord, Mém. de la Soc. d'agric. coinm., sciences el arts de la Marne, i8(>2,
p. 278, 271). — Dl Seigneur, Notes sur l'Hist. de la senl.pt. franc. d'Eméric-
Uuvid, 1862, p. 3o4.
Jacques, artiste de la lin du xiv et du commencement du x\-e siè-
cle, désigné dans les comptes comme « mestre imageur », travaillait à
Lyon de i38o à i4u3. On trouve encore mention de deux sculpteurs du
nom de Jacques, résidant dans la même ville, l'un, de i&\) à 1 13'-*.
l'autre, de i4{)3à i4'j4-
Natalis Koivdot, Les sculpteurs de Lyon dit xivc au xviu" siècle, 1884. p. i'i,
18, 22.
Jacques, sculpteur lorrain établi à Toul à la (in du xve siècle, exé-
cutait en 1487, pour la confrérie de Saint-Nicolas-des-Clercs, un cru-
cifix qui fut placé dans l'église Saint- Vast.
Arch. départ, de Meurthe-et-Moselle. Chambre des comptes de Lorraine ; (i. 1211U.
— H. Lepage, Inv. sonem. des arch. de Meurthe-et-Moselle, t. IV, 1880, p. 102.
Jacques, sculpteur lorrain, exerçait son art à Lyon en 1024. C'est
peut-être le même artiste que le précédent, alors à la fin de sa carrière.
Un autre Jacques, désigné comme sculpteur en ivoire, travaillait aussi
à Lyon vers i545.
.Natalis Koxdoï, Les sculpteurs de Lyon du xi\< au xviu° siècle, 1884, p. 29, 04.
Jacques (Pierre), dit Jacques d'Angoulême, sculpteur et architecte
du xvie siècle, naquit à Reims, probablement vers t.">20. L'archevêque
Robert de Lenoncourt, s'intéressant à l'artiste, l'envoya à Rome termi-
ner ses études. A son retour d'Italie, Pierre Jacques aurait résidé quel-
que temps à Angoulême, et ce serait à la suite de ce séjour qu'il aurait
pris le nom de Jacques d'Angoulême. Rappelé à Reims, on lui attribue
tout d'abord, dans sa ville natale, le magnifique tombeau de saint Rémi
démoli en i~y'3 et reconstruit en 1807, derrière l'autel de l'église Saint-
Remi, à l'aide des débris anciens 1 qui ont pu être sauvés. En i54<>, il
li Les statues des douze pairs ecclésiastiques.
286 DICTIONNAIRE 1>ES SCULPTEURS
travailla aux sculptures du petil portail latéral île l'ancienne église
d'Epernay. Vers i54i, il sculpta les figures du retable des Apôtres ou
de la Résurrection qu'on voit encore dans la cathédrale de Reims. On
donne aussi comme étant de lui un Christ en croix provenant de l'en-
trée du chœur de Saint-Pierre-le- Vieil, placé maintenant dans l'église
Saint-Jacques, et un retable de la Nativité, aujourd'hui au musée de la
ville.
En I .">4<j. Pierre Jacques repartit pour l'Italie avec le cardinal Charles
de Lorraine et se lixa à Rome, où il obtint bientôt une grande réputa-
tion. Deux auteurs contemporains, J.-C. Boulenger et Biaise de Vige-
nère, en l'ont le plus grand éloge. Ils rapportent qu'en i55o, Michel-
Ange et Jacques d'Angouléme ayant exécuté tous deux une statue de
saint Pierre, l'œuvre du dernier fut jugée la plus belle. « Maître
Jacques, dit Vigenère, s'osa bien parangonner à Michel l'Ange, poul-
ie modelle de 1 image S. Pierre à Rome, et de faict l'emporta lors par-
dessus luy. au jugement de tous les maistres mesme italiens. » Bou-
lenger écrit : « Palmam prœripuit Romœ Michaeli-Angelo, sculptoruni
omnium judicio. »
En dehors de cette statue, Jacques dut entreprendre à Rome un grand
nombre d'ouvrages qui ne sont pas venus jusqu'à nous. Vigenère cite
de lui trois ligures, œuvres d'anatomie artistique : " Et de luy encore
sont ces trois grandes figures de cire noire au naturel, gardées pour un
très excellent joyau en la librairie du Vatican, dont l'une monstre
l'homme vif, l'autre comme s'il estoit escorché, les muscles, nerfs,
veines et artères et fibres, et la troisième est, un Skeletos, qui n'a que
les ossements avec les tendons qui le lient et accouplent ensemble. »
Pendant son séjour ii Borne, il reçut du cardinal de Lorraine la com-
mande d'une statue en marbre, grandeur nature, symbolisant l'dii-
tomne. Elle était destinée au petit château appelé la Grotte que le
cardinal avait l'ait construire à Meudon en iô.Vj et où il réunissait des
chefs-d'œuvre de toutes les écoles. Pierre Jacques exécuta cette statue
ii Rome et l'envoya à Paris. Boulenger. qui la vit avant son départ, dit
qu'elle excitait l'admiration de tous. Il nous apprend également que
l'artiste était aussi habile à tailler le marbre qu'à fondre le bronze, « sive
marmor sculperet, sive o*s funderet. nobilissimus statuarius ».
Pierre Jacques revinl en France en i553 et retourna en Champagne.
Il dirigea alors la construction de la chapelle Saint- André, dans l'église
Saint-Alpin, à Chàlons. En i565, il sculpta pour l'église de Saint-Pierre-
les-Dames, à Reims, le tombeau monumental de Marie de Guise, mère
de Marie Stuart : cette princesse était morte en i56i. A Chàlons, on
signale encore de lui le tombeau de Jérôme Bourgeois, évèque de la
ville, mort en i.">-'3. tombeau qui décorait, avant la Révolution, la nef
df. l'école française 281
de l'église de l'abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts. A Reims, on possède
de l'artiste une statue de saint André portant la date de i58<J ; eette sta-
tue, provenant de l'ancienne église Saint-André, se voit aujourd'hui sur
l'autel de la chapelle voisine du grand portail, dans la nouvelle église.
Telles sont les œuvres nombreuses que la tradition donne comme étant
de Pierre Jacques ; malheureusement, aucun document authentique ne
vient confirmer ces attributions, et on n'a retrouvé, à ce sujet, ni mar-
chés, ni quittances de l'époque, sauf, cependant, un contrat passé à
Reims, le ?<) août i58'3, par lequel l'artiste s'engageait à construire l'au-
tel principal de Saint-Pierre-le-Vieil, moyennant la somme de « deux
cent quatre vingt unze escus deux tiers ».
Biaise de Vigenère, Images ou tableaux de plate peinture de Philostrate l'Ancien,
mis en français, édit. de 1614, p. 855. — Jules-César Boilenger, Depicturd, plas-
iicc, slaluarid, etc., Iib. 2, cap. 7. — E. Castaigne, Le sculpteur Jacques d'Angou-
leme iBull. de la Soc. arck. de la Charente, i8/|6, p. i<jij. — L. Paris, Revue unie.
des Arts, t. III, i85;j, p. i8:'.-i8r>. — Eméric-David, Rtvue imiv. des Arts, t. III,
i856, p. 5-io. — Idem, llist. de la sculpt. franc., 1817-1872^. 178, 179, 262-266.
— De Gui.hermï, Revue des Sociétés saiantis, 1860, 2e sem., p. ôoy. — Chaibrv de
Trongenord, Além. de la Soc. </'«;//•., comm., sciences et arts de ta Marne, 1862,
p. 285-289. — Revue des Sociétés savantes, ">'■ sér., t. 111, i8G'i, p. Ô71, 572. —
L. Ddssieux, Les artistes français a l'étranger, 1876, p. 460, 461. — Cli. Loriquet,
Calai, hist. et descript. du Musée de Reims, 1S81, p. 520-022, Û:J, ,">4'i. — A. ijee-
froy, L'Album de Pierre Jacques de Reims Mél. d'arch etdhisl. publiés par l'Ecole
franc, de Rome, t. \, 1890). — II. Jadart, Les Jacques, sculpteurs rémois iRéun. des
Soe. îles beaux-arts des départ., 1890, p. 56_8-5g6).
Jacques Nicolas , (ils du précédent, né k Reims vers 1078, travail-
lait en itiio, dans sa ville natale, aux préparatifs entrepris pour le
sacre de Louis XIII. On lui devait, parait-il, à cette occasion, une statue
du roi érigée sur un arc de triomphe, dont un contemporain, Nicolas
Bergier, célèbre antiquaire rémois, parle en ces termes: « Cette statue,
à cause de la hauteur du lieu où elle devoit estre mise, fut faite en
forme île Colosse, beaucoup plus grande que le naturel, tenant la place
du Génie, auquel tout ce grand corps d'architecture estoit voué et dédié
par le Sénat et le Peuple de Reims. Elle estoit bronzée par tout, sinon
que sa couronne de laurier estoit dorée, et que son manteau Impérial
qui luy pendoit par un nœud del'espaule, et faisoit plusieurs plis genti-
ment range/, et agencez sur la poitrine, estoit parsemé de Fleurs
de Lis d'or. L'autel, l'assiette et la statue avoient environ douze pieds
de hauteur. »
En 1626, Nicolas Jacques passa un marché pour l'exécution d'un
tabernacle destiné à l'église du couvent des Carmes. En i<>a8, il s'enga-
gea envers Nicolas Thiret, écuyer, à construire, « en l'abbaye Notre-
Dame- du -Trésor en Normandie, un devant d'autel, moyenn' fioo livres
tournois ». Eu ift'5.>. il sculpta au fronton de l'hôtel de ville de Reims la
288 DICTIONNAIRE DES SCULPTE! RS
statue équestre de Louis XIII. En i6"3o", il fit « six statues d apôtres en
pierre de Lagery, de grandeur naturelle, pour être placées sur les con-
soles encore existantes aux piliers du chœur de l'église Saint-Mau-
rice ». En i644> il grava dans l'église des Carmes l'épitaphe de Gérard
Siga, chapelain de la cathédrale. Enfin, en 1648, il entreprit différents
travaux dans l'église Saint-Remi, entre autres, le jubé, les portiques et
les clôtures du chœur. Il mourut à Reims en 1649.
Nicolas Jacques eut un fils et un petit-fils, sculpteurs comme lui. La
Camille des Jacques fournit donc quatre artistes qui, pendant deux siè-
cles, embellirent leur ville natale d'importants ouvrages.
Nicolas Bergier, Le Bougm 1 royal ou Parterre des riches Inventions qui ont servi/
à l'Entrée du Roy Louis le Justi en sa ville di Reims, ouvrage posthume publié par
P. de la Salle, i65;, f° .">o. — Chaubm de Troncenord, Uém. di la Soc. d'ayricul.
comm., sciences et arts du départ, de la Marne, 1862, p. a85, :>;ii>. — H. J ad art
Les Jacques, sculpteurs rémois (Réun. des Soc. des beaux-arts des dép., 1890,
p. 568-596 .
Jacques d'Armuis. Voir Aruiuis Jacques d' .
Jacques <\v Baei'ze. Voir Baerze Jacques de .
Jacques <lv Italmoul. Voir Hulmoiit Jacques de
Jacques de Brabant. Voir Hrahaut Jacques de .
Jacques de Brœucq. Voir Brœucq Jacques de .
Jacques de Charnyères. Voir Chariiyères Jacques de).
Jacques d'Escamaiusr, Voir Escamaiug Jacques d' .
Jacques de Gérines. VoirGérines Jacques de .
Jacques de lias. Voir lias Jacques de .
Jacques de Paris. Voir Paris Jacques de .
Jacques de la Tour. Voir Tour Jacques de la .
Jacques «I»' Tréhout. Voir Ti'cliout Jacques de .
Jacquet, sculpteur et tombier vivant à Troyes à la fin du xive siè-
cle, exécuta, en i3o,8, la tombe d'un artiste nommé Jean, maître d'oeuvre
de la cathédrale. Cet ouvrage consistait en une dalle tumulaire où était
gravé en creux le portrait du défunt.
N'aialis Komjot, Les sculpteurs de Troyes [Revue de l'art français, ivs;. p. 6s.
de l'école française y*9
•lacqiiel Perrin), sculpteur eu bois et maître imagier du xvi° siè-
cle, exerçait son art à Lyon de i53o à i548. Il entreprit différents tra-
vaux pour le Consulat et collabora aux apprêts des l'êtes données par la
ville, lors des entrées de la reine Eléonore et du roi Henri II. Dans les
registres des comptes relatifs à cette dernière entrée, en 1.Ï48, il est cité
au nombre des « mouleurs pour les termes et grandz ligures tant de
piastre et colle que terre et albastre ». Perrin Jacquet était marié et
avait deux lils, sculpteurs comme lui.
Arch. comm. de Lyon ; CC. i|8'». — G. Guigne, Inv. somm. des arcli . de Lyon
t. III, 1887, p. 21g. — Natalis Roxnor, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xvm" siè-
cle, 1884, p. 3i. — Idem, L'ait du bois à Lyon (Héun. des Soc. des beaux-arts des
dép., 1888, p. 684).
I.'ic(|iicl (Pierre), (ils du précédent, vivait également à Lyon. On
trouve trace de cet artiste dans les comptes de i.ï'3'3 à i5j4- H prit part
aux décorations commandées par la ville pour les entrées de la reine
Eléonore, de Henri II et de Charles IX.
tlacqucf Nicolas;, frère du précédent, travaillait aussi à Lyon, en
i.">48, pour l'entrée de Henri II et de Catherine de Médicis.
Natalis H0M1OT, Les sculpteurs de Lyon dwxtv" au xviuc siècle, 1884, p. 53, 35.
«Jacquet Mathieu, Jacques et Jean . Ces trois frères, sculpteurs
ornemanistes, demeuraient à Paris au xvi° siècle. En i54'-2, ils étaient
occupés à l'église Saint-Gervais et y exécutaient, dans la chapelle de la
Vierge, une clef en pendentif qui formait une masse de pierre ouvragée
de 2 mètres de diamètre sur 1 m. 00 centimètres de saillie. Cette œuvre,
très fouillée et d'une grande légèreté, représentait des entrelacs de (leurs,
de feuilles et d'animaux. Mathieu Jacquet serait mort en i5~9 et Jean,
en iGo3, sans doute dans un âge fort avancé. Ce dernier fut enterré
dans l'église Saint-Gervais.
Sauvai., Hisl. des antiquités de Paris, 1 7 ■_> ') , t. I, p. 455. — Piganiol de la Force,
Dcscript. de Paris, 1765, t. IV, p. iô.'i. — P. Lacroix, Heu. univ. des Arts, t. I,
i8j.r), p. 'joa. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881, p. 1 5:»- 1 55,
note 4-
«Jacquet Antoine , dit Grenoble, né dans cette ville à la fin du
xve ou au commencement du xvi" siècle, était au nombre des artistes
employés à la décoration du château de Fontainebleau. Les comptes de
I.Y38 à i.")5o portent :
« A Anthoine Jacquet, dit Grenoble, imager, pour avoir vacqué et
nettoyé tous les ouvrages de stucq et tableaux a Irez '.ant de la chambre
et salle du Roy et de la chambre de la Rcync , que de la grande
«y
:>yo DICTIONNAIRE l>Ls SCULPTEURS
gallerie el de la salle et trois chambres des esluves, à raison de i5 liv.
par mois. »
« A Anthoine Jacquet, ilit Grenoble, imager, pour avoir vacqué
esdites Cgures ligures antiques en bronze et avoir t'ait deux inodelles
de terre, l'un pour le devant de la voulte du pavillon faisant le coing de
la grande liasse court sur le jardin du clos de l'estang dudit lieu, et
l'autre pour le portail île la chapelle qui sera faitte audit chasteau sur
la grande basse court. »
lui to55, il travaillait avec un maître maçon, Pierre Girard, dit Cas-
ioiel Tous deux touchèrent « la somme de 8.85o 1. à eux ordonnée par
M' Philbert de Lorme. abbé d'Ivry et commissaire ordonné par le Roy
sur le l'ait de ses batimens, pour tous les ouvrages de maçonnerie et taille
par eux faicts à Fontainebleau ». En [558, il reçurent .V3o2 livres.
En [564, Antoine Jacquet collabora à Paris, sous la direction du Prima-
tiee, à la partie ornementale du mausolée de Henri II, avec Louis Le-
rambert, Jean Le Mercillon, Louis Bergeron, Marin Lemoyne et Pierre
Dairibry, dit le Marbreux. II est encore mentionné dans les comptes de
Fontainebleau de [568 à i.Vo. 11 mourut en 1.1-2. D'après de Montai-
glon, on pourrait attribuer à Antoine Jacquet, avec quelque vraisem-
blance, le tombeau du cardinal Duprat érigé dans la cathédrale de
Sens.
elacquel Mathieu , dit Grenoble, Mis du précédent, dut naître vers
le milieu du xvr siècle. Attaché dès 1Ô90 à la maison du roi, il était,
en i5<);. sculpteur et valet de chambre de sa Majesté et recevait i33 li-
vres de pension. En i<>o8. il avait le titre de garde des antiques, avec
200 livres de gages. En 1097, on trouve dans un compte de l'Hôtel-Dieu
de Paris la mention d'un travail exécuté par lui :
A Mathieu Jacquet, dit de Grenoble, maître sculpteur et peintre à
Paris. V escus pour ung épitaphe t'aiete par led. Grenoble et opposée
dans le cœur dud. Hotel-Dieu, pour exécuter la vollonté de M. Loys
Robin, prebtre habitué en l'esglise Sainl-André-des-Artz. >/
En ilio'j. d'après le catalogue de Joursanvault n" H^H . il lit quatre
petites tables de marbre enchâssées dans du bois pour la chapelle de
la reine.
Mathieu Jacquet est certainement le Jacquet de Grenoble cité comme
l'auteur du haut-relief équestre de Henri IV qu'on admire au château
de Fontainebleau. Ce beau marbre, avec d'autres bas-reliefs de moindre
importance représentant la bataille d'Ivry, la reddition de Mantes et des
Génies portant en mains les insignes de la royauté, composait l'ensemble
décoratif d'une cheminée qui fut élevée, eu i.V);i, dans la grande salle
du château. Cette cheminée fut démolie, en ija5. pour faire place aux
Di; l kcui.k française 291
constructions J"un théâtre, et les sculptures en marbre restèrent enfer-
mées dans un magasin pendant un siècle. Sous le régne de Iamis-Plii-
lippc. on transporta la statue de Henri IX dans la chambre, dite de
Saint-Louis, où elle se voit aujourd'hui et on déposa les autres bas-
reliefs i au Musée du Louvre.
Mathieu Jacquet mourut avant iliio. Il eut trois lils, Nicolas. Pierre et
Germain, sculpteurs comme lui. On ne possède que peu de renseigne-
ments sur les deux premiers. Eu iGo6, Nicolas, demeurant alors à Paris.
rue Maubuée, est qualifié sculpteur et peintre ; en 1612, il est désigne
sous le titre de sculpteur du roi. Pierre habitait en itiiiS sur la pa-
roisse de Saint-Jean-en- Grève ; il vivait encore en ifi'iX. On rencontre à
Tours, en ï63a, un Pierre Grenoble recevant <)o livres tournois pour
avoir sculpté les armes du roi et de la ville sur des écussons de pierre
destinés à être placés au-dessus de la première porte des grands ponts
de Loire ; serait-ce le même artiste que Pierre Jacquet ?
.I;k<|m<I Germain , dit Grenoble, tils de Mathieu, succéda ii son
père, en 1610, dans la charge de sculpteur de la maison du roi et de
garde des antiques, avec 200 livres dégages. A la mort de Henri IV,
Germain Jacquet et Guillaume Dupré ayant été chargés de modeler en
cire l'effigie du roi défunt, Pieuvre de Jacquet fut choisie pour figurer
aux funérailles. On lit dans les comptes :
« A Germain du Grenoble, maître sculpteur, 800 livres pour avoir
fait l'effigie du feu Roy garnie d'une couronne à lTmpérialle. »
C'est à Germain qu'on attribue généralement le haut-relief de Henri 1 V
du château de Fontainebleau. Il est évident pour moi, je viens de le dire,
que cet ouvrage est de Mathieu. En ellel, celui-ci, en 1099, ayant le titre
de sculpteur du roi, il est tout naturel que ce soit lui qui ait obtenu la
commande royale ; maintenant, peut-être Germain a-t-il aidé son père
dans l'exécution de ce beau travail.
Germain Jacquet est inscrit jusqu'en i<i'3(i sur l'état des artistes de la
maison du roi. Son (ils, Alexandre Jacquet, dit Grenoble, né vers 1614,
obtint également la double charge de sculpteur du roi et de garde des
antiques. Ce dernier est cité dans un acte notarié daté du 'Xj juillet i63o :
dans cet acte, il « s'engageait à faire une tombe de pierre de liesse sic ,
longue de (> pieds et large de 3, sur laquelle il devait graver l'épitaphe
qui lui serait baillée par M. Laisné, s' de la Tremblaye. ii la mémoire
de Robert Boneste, doyen de la cathédrale de Chartres; il s'engageait en
outre à faire transporter la dite tombe à Chartres et ii la poser dans
l'église des Capucins de cette ville, le tout moyennant la somme de
il Le bas-relief de la bataille d'Ivry lit ] it> r t i « ■ . pendant la Révolution, du Musée
■ les PcUts-AuKiistins, ou l.i'iioii l'avait faussement attribue à Pierre Francheville.
2t|2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
■2~o livres tournois. » Alexandre Jacquet mourut à Paris et fut enterré
à Saint-Hippolyte, le 29 mai 1G86.
L'abbé Guilbert, Descripl. hist. de Fontainebleau, 17.Ï1, t. 11, p. 4<H>2. — De La-
borde, La renaissance des arts à la cour de France, t. Ier, i85o, p. t\ib, 417,425,
42g, 442j -\'HJ< 'r,i5, Sa5. — Idem, Les comptes îles bâtiments du roi, t. I, 1877,
p. 190, 192, 197, îi«, ô'jô ; t. Il, 18S0, p. 120, 178. — Bull, du comité de la langue,
de I hist. et des arts, t. II, i853-i85.">, p. 255-256. — J. Guimhey, Nouv. Areh. de l'art
franc., 1872, p. 5i-3a. — Jal, Tiict. crit. de biogr. et d'hist., 1872, p. (J5(i. — Revue
des Sociétés savantes, 5e série, t. IV, 1872, p. f>oô. — Barbet de Jouv , Descripl. des
stulpt. du Moyen Age et de la Renaissance au Musée du Louvre, 18-73, p. 89-90. —
De Ghennevières, Rev. de l'art français, i885, p. 162. — De Montaiglon, Gaz. des
beaux-arts, 2e pér., t. XXII, p. 241. — Idem, Rev. de l'art français, i883, p. 1 85. —
E. Uiraudet, Les artistes tourangeaux, i85.%, p. 207-208. — Ed. Maignien, Les ar-
tistes grenoblois, 1887, p. 177-178. — L. Courajod, Alex. Lenoir, son journal, etc.,
t. III, 1887, p. 295. — G. Bapst, Le masque de Henri IV (Gaz. des beaux-arts,
5e pér., t. VI, 1891, p. 288).
«laequel de I.a Bouticle. Voir La Kouliele Jacquet de .
•laequiii François , maître sculpteur du xvne siècle, était établi à
Lyon de i(>4G à 1 <><'>(!.
rlaequiu Jean , exerçait également son art à Lyon de 1G47 à 1602.
Natalis Hondot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvin" siècle, 1884, p. 5i, 52.
rlacqiiin Nicolas , probablement parent des précédents, maître sculp-
teur originaire de Lyon, travaillait à Grenoble en iû'4o. On le retrouve
à Lyon en 1648. Il fut le parrain du célèbre sculpteur Nicolas Goustou,
né en i658.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvin0 siècle, 1884, p. j2. —
Ed. Maignien, Les sculpteurs grenoblois, 18S7, p. 178.
«lanin, artiste du commencement du xve siècle, désigné dans les
comptes sous le titre d' « ymageur », vivait à Lyon de 1404 à 1409.
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" nw wiuc siècle, 1884, p. 17.
Janvier Jean , sculpteur en bois résidant au Mans au xvic siècle,
alla travailler à Alencon, où, d'après un compte extrait des archives de
l'Orne, il reçut du trésorier du chapitre de l'église Notre-Dame la
somme de « soixante-dix sous pour ung imaige de saint Nicolas par lui
l'aict et vendu au présent comptable, et par lui l'ait mettre et placer sur
l'autel de la chapelle de Monsieur saint Nicolas, en la dite église Notre-
Dame d'Alençon ».
d. Dvspwrrzs, Menuisiers-imagiers ou sculpteurs d'Alençon H' un. des Soc des
leuux-arls des départ., 1892, p. Ifii).
de l'école française 393
Jardinier Nicolas, sculpteur en bois et tailleur d'images, travail-
lait dans la ville de Lyon de i.V(."> à 1 548-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de LyonduxW au xvrne siècle, p. 54. — Idem,
L'art du bois à L1/011 (IU-un. des Soc. des beaux-arts des départ., isss, p. 686).
•lai'cli'in Jacques et Pierre . Ces deux frères, sans doute les (ils de
Guillot Jardrin, architecte de l'église de la Ferté-Bernard, étaient éta-
blis, au xvie siècle, à Laval. Ils décorèrent plusieurs autels de la cathé-
drale et sculptèrent, en i55a, quatre statues destinées à l'ancien portail
de la même église. Ces statues leur furent payées 35 livres chaque.
J. Bouu.iKR, Rech. hist. sur l'église et laparoisse de la Trinitêde Laval, etc., i8/|5.
— Ch. Bauchal, Nouv. dict. des archit. franc., 1887, p. 5o8.
•lai'iiac Constantin de), artiste du XIIe siècle, dont le nom est gravé
sur le couronnement du tombeau d'un évèque, nommé Jean d'Asside,
mort en 1169. Ce tombeau se trouve dans l'église de Saint-Etienne, àPé-
rigueux ; l'inscription porte en caractères du xne siècle : Constantinus
de Jarnac fecit hoc opas. Un moulage de cette œuvre se voit au musée
de sculpture comparée du Trocadéro.
Didron, Ann. archéol., t. I, 184/1, P- 78. — Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de
la sculpt. franc. d'Eméric- David, 1862, p. 2(|8. — Catalogue du Musée de sculpture
comparée, 1890, p. 121, n° 1129.
•laspard, probablement pour Gaspard, est qualifié « ymagineur »
sur le registre des comptes du boursier du couvent des Célestins de Pa-
ris, déposé à la bibliothèque de l'Arsenal. Cet artiste, qui vivait à Paris
au XVIe siècle, exécuta, en i548, un modèle en terre représentant un
crucifix, les quatre Evangélistes et la Madeleine, pour orner la fontaine
placée au milieu du cloître des Célestins construit par Pierre Hanon.
Cet ouvrage, coulé en bronze, fut payé à l'artiste la somme de 11 livres
5 sous tournois.
De Laborde, La renaissance des arts il la cour de France, t. I, 1800, p. 2<)5. — A.
de Montaiglon, Arch. de l'art franc., Doc, t. V. 1857-18S8, p, 70.
«lasse ou Josse Guillaume), était établi à Paris au xve siècle. En
i4'38, il travaillait au Louvre et sculptait, avec Philippe de Foncières,
les statues de Charles VI et de Charles VII qui furent posées dans des
niches décorant la grande entrée du palais.
Sauval, Hist. des antiq. de Paris, 1724. t. II, p. 20. — Eméric-David, Hist. de la
sculpt. franc., 18 17-1872, p. 149. — A. Michiels, Revue univ. des Arts, t. XV, 1862,
p. 222. — Bebty, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. I, 1866, p. 1/17.
«lean l'imagier. Deux sculpteurs de ce nom figuraient à Paris sur
:i\)\ inci ion'Naihi; dks sciT.PTi'.rns
rôle de la taille en 1293. L'un payait 3 sous d'imposition et l'autre,
2 sous.
H. Gkr.ud, J,e nie de lu taille à Paris. 1817, p. 24, 70 [Doc. inéd. sur t'Hist de
France).
«Jean, sculpteur du xive siècle, demeurait à Lyon de \"i-- à i382. date
de sa mort,
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au xviu* siècle, 188I, p. 1 \.
«Ican, sculpteur alsacien, chanoine de Marbach, devait vivre dans la
seconde moitié du xv' siècle, maison ne sait rien de bien positif à cet
égard. Il est cité dans le nécrologie de l'abbave de Marbach. Il travailla,
selon toute vraisemblance, à la décoration de son monastère.
C.li. Gérard, Les artistes de l'Alsace au Moyen Ane. t. II, 1870, p. 18H.
«Peau le Boucher, originaire de Malines, collaborait à Troyes, au
xve siècle, avec Petit Jean, son compatriote et son cousin. Ces deux ar-
tistes tirent, en r463, « ung ymaige de S. Christophe et un S. Nicolas »
pour placer au portail septentrional de la cathédrale.
Ass:er. Les arts • l h s artisL s dans l'anc. capit. de la Champagne, 187H, p. iy>. —
Natalis FIosdot, Les sculpteurs de Troyes (Rev. de l'art français, 1887, p. -■".
Jean le Cybouleur. sculpteur de la ville de Lille, fait, en i34a, un
tabernacle dans l'église Saint-Pierre, pour le prix de soixante sous. En
1349. employé à la halle échevinale, il est chargé de décorer le tableau
contenant les reliques des saints sur lesquelles se prêtaient les serments.
En i365, ayant pris part à une émeute, il comparait devant le chapitre
de la cathédrale qui le condamne à faire un pèlerinage. Les archives de
la ville constatent qu'il se soumit à ce jugement et entreprit le voyage
ordonné. Eu i'3(>-, il est reçu bourgeois de la ville. En i36q, il exécute
dans l'église Saint-Pierre, moyennant « LXXI11 gros », la sculpture du
portail construit par l'architecte Liotard de Riauvoir. L'année suivante,
il sculpte un aigle et des bas-reliefs pour le jubé. Les comptes du cha-
pitre portent :
« A maistre Jehan le Chibouleur pour faire l'ouvrage du dit pupitre
jubé bien et suffisamment XLIIl livres 1111 sols. — Pour faire
l'irglc qui est au pupitre X gros. ,,
En i38o-i38i, on retrouve encore l'artiste occupé à différents travaux
dans le chœur de la même église.
Arch. di,i- <la Xnrd, Fonds de la cûlli''yi'tle Saint-Pierre de Lille, année i">'|i;
registre 5 \. — Arch. comm. de Lille; comptes des années 1349, '■"'•''i. i">(>7, i38o.
Registres aux bourgeois, année 1369. — De la Fons-Mélicocq, Revue universelli
des 4rts. t. XII, i8(5i, p. '5711. — ,1. Ilornoï. Artistes inconnus, etc., 1877, p. 7, 8,
|)F, L ÉCOL1Î l'l!AN<:A|SE ■>()."
— Dëhaiske<, Hhl. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 169, 172, 178, 1 s 2 : Doc ,
p, ô4o,ôG;), ^56, /|(îo, I7."), '|8o. 492, 5o2, ."> 7 r ,
Jean le I lainand. travaillait, au xve siècle, ii la cathédrale de
Cambrai. En 1409, il entreprit des réparations à l'horloge de l'église On
lit en elfetdans les comptes de la fabrique :
« A Jehan le Flamand entaillent' pour avoir réparé et entaillé plu-
sieurs images rompues entour le dit orloge et nettyé tous les person-
nages et entailleries XXX s. »
Jules Hol'doy, Hisl . artist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. 192.
Jean, dit le Maçon, sculpteur et architecte du comnienccmenl du
xve siècle, maître de l'œuvre du château de Josselin, en Bretagne, était
peut-être l'auteur du tombeau d'Olivier deGlisson, mort en i/Joôet de sa
femme, Marguerite de Rohan. Ce tombeau a été détruit : celui qu'on voit
aujourd'hui est une restauration.
Rizf.ii., Bulletin monumental, t. IX, 1 s ', r, , p. -:■,-.
Jean, dit maître Jean, habitait Rome vers le milieu du xv° siècle,
sous le pontificat de Pie II. 11 était occupé au Vatican. Du as juin 1 £63
au 20 avril 1 463, les archives romaines le mentionnent comme ayant
touché 3- florins pour ses travaux. Au xvi° siècle, un autre artiste du
même nom résidait aussi à Rome, où il exécutait plusieurs ouvrages
pour l'église Saint-Louis-des-Francais. En i5^5 , un maître Jean
fmagister Joannes Gallus fut appelé de Rome à Xaples par le duc de
Ribera, vice-roi de Xaples; c'était sans doute le même sculpteur. Enfin,
dans un livre de Félibien, intitulé Des principes de l'architecture, de la
sculpture et de la peinture, on trouve le passage suivant : « Il y a
environ cent ans qu'il y avait à Florence un sculpteur français, nommé
maître Jauni qui coupait si parfaitement le bois, qu'il en faisait des
images aussi achevées que de marbre. Le Vasari parle d'un saint Roch
qu'il fit, qu'on regardait comme une chose merveilleuse. »
Félibien, Des principes de l'architecture, etc., éd. 1690, p. 5n. — Ann. de l«
Sur. îles antiq. de France, i854, P- i45, 'V>- — De Mohtaiglon, Revue des beaux-
arts, 1860, p. 102, 107, i."i-, 147.— Dussieux, tes artistes français a l'étranger,
187(1, p. '|2'>. — LECHEVALUER-CHEvrGNARD, Nouv. Arch. de l'art franc., ?.° série,
1. I, 1N711, p. (io, fia. — E. Muntz, Les arts à la cour des papes, ir* partie, 1878,
p. ■>(>•>. — A. Bf.rtoi.otti, Artisti francesi ia Roma. i88fi, p. i'|. '|."i.
Jean «l'Aire. Voir Aire (Jean d .
Jean d'Aix-la-Chapelle. Voir Aix-la-Chapelle Jean d' ;.
Jean d'Amiens, Voir Amiens (Jean d ,
■2jl'i DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Jean d'Angers. Voir Angers Jeun d' .
Jean d'Arras. VoirArras Jean d" .
Jean d'Aurimon . Voir Aurimon Jeand').
Jean d'Auvillers. Voir Auvillers Jean d' .
Jean d'Avesnes. Voir Avesnes Jeand').
Jean de Bade. Voir Bade Jean de
Jean de Beauce. Voir Texier (Jean).
Jean de Beauneveu. Voir Beauneveu Jean de).
Jean de Beauvais. Voir Beauvais (Jean de) .
Jean d<* Blois. Voir Blois Jean de .
Jean de Bologne. Voir Bologne (Jean de).
Jean de Bourges. Voir Bombes (Jean de .
Jean de Bourgogne. Voir Bourgogne f Jean de).
Jean de Brabanl. Voir Brnbanl Jean de).
Jean de Bréquessent. Voir Bréquessent (Jean de .
Jean de Bue. Voir Bue Jean de).
Jean de Cambrai Voir (ambrai Jean de).
Jean de Carnin. Voir Carnin Jean de).
Jean de Cauwi. Voir 1 auwi (Jean de).
Jean do Châlons. Voir Châlons (Jean de).
tlean «le Chartres. Voir Chartres (Jean de).
Jean de Chelles. Voir Chelles (Jean de).
Jean de Cologne. Voir Cologne Jean (de .
Jean de Coteleur. Voir Coteleur Jean de).
ni: i.'kcoi.i: FUAXÇAISE 29J
Jean de Dijon Voir Dijon Jean de
Jean de Dînant. Voir Dlnanl (Jean de).
Jean «le Févin. Voir l'ôvin Jean de).
Jean de Fonlay. Voir Fontay Jean de .
Jean de Francières. Voir Francières Jean de).
Jean «le Furno. Voir Furno Jean de).
Jean de Haës. Voir Haës Jean de).
Jean de lias. Voir lias Jean de).
Jean de Honet. Voir Honel Jean de).
Jean de Unlsl. Voir llulsl Jean de).
Jean-Pépin de llny. Voir lluy (Jean-Pépin de).
Jean de llny. Voir llny Jean de).
Jean de La Chapelle. Voir La Chapelle (Jean de).
Jean «le Lamprenesse. Voir Lamprenesse (Jean de).
Jean-Michel et Georges de La Sonnette. Voir La Sonnette
(Jean-Michel et Georges de).
Jean de Lannay. Voir Lannay (Jean de).
Jean de Liège. Voir Lièii'e (Jean de).
Jean de Lonen. Voir Louen (Jean de) .
Jean «le Luxembourg. Voir Luxembourg (Jean de).
Jean el Pierre de llarbaix. Voir uarbaix (Jean et Pierre de).
Jean de Marquette. Voir Marqnelle (Jean de).
Jean de Marville. Voir Marville (Jean de).
Jean de Melim. Voir Melun( Jean de);
298 DICTKiW Ml'.i: DES SGDLPTKtTRS
Jean «le Metz. Voir Metz Jean de).
Jean «le Xamur. Voir Vnninr Jean de .
Jean «le Navarre. Voir Navarre (Jean de).
Jean «le Provins . Voir Provins (Jean de).
Jean «le Rheims. Voir Rheims Jean de .
Jean «1<» Rien. Voir Rien Jean de .
Jean <l«> Rijiiiy. Voir Rigny Jean de .
Jean-Pelil <l«k Rodas. Voir Rodas (Jean-Petit de .
•lenn «1«* Rosselay. Voir Rosselay Jean de).
Jean «le Rouen. Voir Rouen Jean de
Jean «!«' Rue. Voir lîn«' Jean de .
Jean <l«' Sailly. Voir Saill> Jean de .
Jean «!«' Sains Voir Sains Jean de .
Jean «le Saint-Denis. Voir Saint-Denis Jean de .
Jean «le Saint-Omer. Voir Saint-Omer Jean de .
Jean «le Sainl-Priest. VoirSaint-Priest Jean de
Jean «le Saint-Roniàin. Voir Saint-Romain Jean de .
Jean «le Sainte-< atherîne. Voir Sainte-Catherine Jean de .
Jeun «l«k Salins. Voir Salins Jean de .
Jean «le Sanholis. Voir Sanhoiis Jean de .
Jean «l<* S«»nlis. Voir Senlîs (Jean de .
Jean de Selles. Voir St4-ll«*s. Jean de .
Jean «!«' Soignoles Voir Soignoles Jean de .
Jean «le Thory. Voir Thorj Jean de
DE LÉCOLE FRANÇAISE 30,0,
Jean «le Tombe. Voir Tombe Jean de.
.Jean «le Trehaille. Voir IVehaille (Jean de .
Jean «le Trémont. Voir Trémonl Jean de),
»lean «le Valence. Voir Valence (Jean de .
Jean «le Valenctennes. Voir Valenciennes Jean de)
Jean «le Véraine. Voir Véraine Jean de .
Jean «l«> Vernay. Voir Vernay Jean de .
Jean «l<* Vernoil. Voir Vernoil Jean de.
J«»nii «1<> Vienne. Voir Vienne (Jean de).
Jean <l«' Vitry. Voir Vîlry Jean de .
Jean <l<" Wavrechain. Voir Wavrechain (Jean de
Jeannih, sculpteur en bois et tailleur d'images du xive siècle, vivait
à Troyes de i345 à i3;;o. On rencontre encore un autre sculpteur du
nom de Jeannin résidant dans la même ville au commencement du
xv siècle. Les comptes citent ce dernier comme travaillant à la cathé-
drale de 1^-20 à 1428. 11 sculpta dans cette église un ange de bois placé
au-dessous des orgues et répara les statues de saint Pierre et de saint
Paul qui ornaient l'ancien portail. Il exécuta aussi différents ouvrages
pour les églises Sainte-Madeleine et Saint-Urbain.
L. Pigeotte, Etude sur les travaux d'achèv. de la cath. de Troyes, 1870, p. 11. —
Assif.r, Les arts et les artistes dans l'une, capit. de la Champagne, 1876, p. 91 . —
Natalis Ronoot, Les Sculpteurs de Troyes Rev. de l'art franc., 1887, p. fi(>, 70 .
Jehannin <1«» Contrecoeur. Voir Contrecoeur (Jehannin de).
Jennecœur (François), sculpteur et peintre du xvie siècle, demeu-
rait à Dijon de i535 à t5j4- H était au nombre des artistes qui collabo-
raient aux apprêts des fêtes commandées par la ville pour les entrées
de Henri II en i548 et de Henri III en r5^4- En i56q, il fut nommé
député de la corporation des peintres.
.Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du \iv au \vn:* siècle, 188/1, p. 55, ."'1
Jérôme, travaillait à Laon au svr siècle. En 1547-1048, il ligure sur
300 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
le rôle de la taille comme payant J 8 sous d'impôts. Peut-être a-t-il pris
part à la décoration des chapelles de la cathédrale.
Grakdin, Revue de l'art français, i s t , 't , p. - ; i8g5, p. 78, 79.
Jérôme de Fiesole. Voir Fiesole Jérôme de).
Jérôme délia Robia. VoirRobbîa Jérôme délia).
Joees. Ce nom, qui doit appartenir à un sculpteur ornemaniste du
xive siècle, est gravé au bas d'un écusson dans le cloître de l'ancienne
abbaye de Beauport (Côtes-du-Nord .
A. Barthélémy, Bulletin monumental, t. XV, iS^cj, P- '4-
Jodoigne ou Jourdogne Gilles de , était occupé, en i35G-i33;;, à
la décoration du château d'Escaudœuvres, près de Cambrai.
Arch. dép. du Nord. Reg . niai, au Rainant; H. a5i. — Dehaisnes, Hisl. de
l'art dans la Flandre, etc.. 1886; Doc, p. 388.
Jœrehe (Jean , sculpteur alsacien du xve siècle, exerçait son art à
Strasbourg vers i4'-J~- Cet artiste, qui était surtout sculpteur en bois,
nous est connu par une sentence émanée du magistrat de Strasbourg au
sujet d'une contestation survenue entre les charrons et les peintres,
les premiers voulant, à tort, faire rentrer Jean Jœrehe dans leur cor-
poration.
Ch. Gérard, Lis artistes de l'Alsace pendant le Moyen A<jr, t. II, 187"), p. -i--\.
J<rrj;-e ou fieoriïes, sculpteur alsacien du xve siècle, était établi à
Colmar, sa ville natale, et y travaillait à l'ornementation de l'église
Saint-Martin. Il mourut avant i4'»o, car, à cette date, un ancien registre
de la paroisse mentionne la fondation d'un anniversaire pour le repos
de son âme.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 1S70, p. 187.
Joigueau Pierre , figure dans les comptes des bâtiments du roi
comme participant aux travaux du château de Fontainebleau, de i54o à
i55o, à raison de 14 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts à la conr de France, t. I, tS5o, p. 427.
Joly Gabriel , sculpteur du xvie siècle, alla d'abord en Italie et se
rendit ensuite en Espagne, où il se fixa dans la province d'Aragon. Il
fit en i536, pour l'église de la ville de Téruel, un grand retable sur
lequel il sculpta douze bas-reliefs d'après des sujets de l'Histoh'e sainte,
une Assomption de la Vierge et trente statues de saints placées dans
de l'école française 3oi
des niches. Il exécuta encore un retable pour l'église Saint-Pierre, dans
la même ville, et un autre pour l'église de Cella, dans la province de
Téruel.
Bermudkz, Dicriiiiiitrio hislorko de los mas ilustres proffessores de las bellasarles
en Espana, 1H00. — L. Dissieux, Les artistes français à l'étranger, 1*711, p. 56.
Jonchet Louis , exerçait son art à Lyon de 1017 à iÔ20. En i5iS, il
tailla un écusson aux armes de la ville « pour mectre sur le tbrneau de
la première chambre de l'ostel commun ».
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du \\\" au XVIIIe siècle, 1884, p. 28.
tloi'lel ou Sorlet Bastien , travaillait à Lyon, en i548, aux apprêts
des fêtes données par la ville, lors de l'entrée de Henri II et de Cathe-
rine de Médicis.
Arch. eomm. de Lyon, CC. 1 548 . — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lynx du
xiv° om xviii" siècle, 1884, p. 56. — Ci. G digne, Inc. somm. des arch. de Lyon,
t. III, 1887, p. 217.
•fossas Barthélémy , sculpteur en bois du xve siècle, exécutait en
i447? avec son confrère Nadal Quere, les stalles du chœur de l'abbaye
de Saint- Vincent de Lucq, en Béarn.
Raymond, Les artistes en Béarn avant le xviuc siècle, 187'!, p. 170.
•Joseph Germain , sculpteur ornemaniste de la ville de Bourges,
esteité parmi les artistes qui collaboraient, en i5i3, h la décoration de
la cathédrale.
De GlRARDOT, Les artistes de Bourges (Arch. de l'art franc., 2e sér., t. I, 1861,
p. 23l).
•Josson Simon .travaillait à Valenciennes au xve siècle. Son nom se
trouve mentionné dans les archives de l'hôtel de ville à la date de i4'3a.
De La Fons-Mklicocq, Revue univ. des Arts, t. XI, 1860, p. >o.
■ IoiijiIÏ sculpteur-architecte breton du xvic siècle, était occupe, en
i.Vî.5, à l'église de Trédrez (Côtes-du-Nord . On voit le monogramme de
cet artiste gravé sur les chapiteaux du chœur.
Mélanges d'Histoire et d'archéologie bretonnes, t. \, i855, p. 12.
•Julienne Jean , sculpteur en bois originaire d'Alençon, travaillait
dans cette ville, en 1 +44> à l'église Notre-Dame. Il sculptait également
la pierre ; ceci est prouvé par un contrat d'apprentissage daté du i3 jan-
vier i.">oi. Il dut mourir après i5io.
ii. Despiërres, menuisiers-imagiers ou sculpteurs d'Alençon Rcun. des Soc. des
beaux-arts des départ., ism-'; p. '»io, '1 ■ 1 •
}()j MCTIONXAllUi DES SCULPTEURS
rloulhi in Jean , sculpteur angevin du commencement du xviï siècle.
reçoit de la ville d'Angers, en i(>i4- la commande de statues destinées à
être mises « au portai Saint-Aubin ». lors de l'entrée de Louis XIII et
de Marie de Médicis.
Célestiu Port, Les artistes angevins, 1881, p. i">çi-
doiilv Hugues , était établi à Bourges quand il fut mandé à Riom.
en Auvergne, en i'38'3, pour entreprendre la sculpture du portail de la
chapelle du château du duc Jean de Berry. Hugues Jouly secondait Guy
de Dammartin dans la conduite générale des travaux ; il recevait - sous
de gages par jour.
A. me Champeadx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
i894, p. 11, .">."), 90.
Joimliiin Philippon , sculpteur ornemaniste, ('lait employé à Poi-
tiers, en i'iS'5, ;i la décoration du palais du duc de Berry.
A. de Champeadx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc du BeiTy,
iN,,',, p. 12.
Journol Laurent , demeurait ;i Amiens en î.VJ'j. A cette date, ou lit
dans les comptes relatifs aux dépenses faites pour les travaux de sculp-
ture de la porte Montre-Ecu :
« A maistre Laurens Journot, pour avoir par luy fait le nombre de 8;
tant salamandres, Heurs de lys comme lîouronnies (leurons , Ii5 livres
i<) sols 10 deniers. »
« Au mesnie. escarry. fait les joints, taille et enrichy de menuiserie,
de cordelières, branches et feuillages, dou channes doubles de costé et
d'autre, et de candellabres denffans et bastons dedans les dits candel-
labres et cordelières, le nombre et quantité de 48 assiettes de pilliers de
pierres de Faloize, auquel est entaillé un angle ange portant les
armoiries de la ville, et une salamandre portant les armoiries du Roy,
la dite pierre contenant \ pieds de long 2 pieds de large, 8 livres. »
A. Dubois, L'œuvre de Blasscl, sculpteur amiénois, 1862, p. in.
•louvenel Louis, sculpteur et peintre du x\r siècle, exerçait sou
art à Lyon vers i548.
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Lyon du xiv' au XVIIIe siècle, 1884, p. 3.').
Jubert, devait résider à Troycs vers la lin du xve siècle. Le nom de
ce sculpteur est gravé sur un cul-de-lampe en pierre (i) qui se trouvait
autrefois dans la chapelle de la Passion, au couvent des Cordeliers de
il) Le Musée du Trocadéro en possède un moulage.
/•
de l'école kiiam.msk k>'5
Troyes, et qui est conservé aujourd'hui au musée archéologique de la
ville. Dans le même musée, ou attribue aussi à Jubert un bas-relief de
provenance identique représentant deux anges soutenant un écu aux
armes de Champagne.
\. Babeau, Un bas-relief de l'une, couvi nt des Cordeliers de Troyes et le sculpleu
Jubert (Ann. de l'Aube, 1887). L. LeClert, Catalogue du Musée île Troyes, arehéo
logie monumentale^ 1890, 11" 297. — L. Courajod et F. Makcou, Musée desculpt.
comparée, catalogue raisonné, 1892, p. i45, i'i'i- pi- 716-
•lubei't Jacques , était peut-être le lils du précédent. 11 vivait à
Troyes au commencement du xvie siècle et serait l'auteur dune Mater
dolorosa qui se voit dans l'église de Saint l'antaléon. Il se rendit aussi
à Provins et y sculpta plusieurs ligures pour l'église Saint- Avoul. Dans
cette dernière ville, en i.Vjii, il reçut par traité, moyennant le prix de
yo livres tournois, la commande de six statues en pierre de Tonnerre
destinées à la chapelle de la Maladrerie de Close-Barbe. Le marché por-
tait que l'œuvre principale devait être « une image de Notre-Dame de
Pitié qui sera assise au milieu de l'autel tenant sur ses genoux laremem-
brance de Nostre Seigneur. Taisant même grandes pleurs selon que
l'histoire le requiert ».
Ë. Socard, Biogr. des personnages de Troyes et du départ, de l'Aube, 1882, p. ■>•>,(!,
227. — L. Courajod et F. Marcod, Musée de sculpt. comparée, catalogue raisonné,
1892, p. I'i'i.
«Inde Paul . sculpteur en bois établi à Grenoble au xvi€ siècle,
aurait exécuté les belles boiseries de la Chambre des Comptes entre les
années i.">ai et i.5a'3.
Ed. Maigniepî, Les artistes grenoblois, 1887, p. 188.
oliii£l:ir Pierre , sculpteur ornemaniste et architecte du xiv siècle,
était occupé en i'3S'}, à Riom, en Auvergne, à décorer le palais et la
Sainte-Chapelle du duc Jean de Berry,sous la direction de Guy de Dam-
martiu qu'il remplaçait souvent dans la conduite des travaux. En avril
i'iS|, les comptes portent :
« A niestre Pierre Juglar pour V jours qu'il a demouré avec ledit
inestre Guy à 1ère les molles pour 1 apareille du portail de la sainte
chapelle, etc. »
tliiii'hir (Jean), travaillait, en i'iiS'3. au palais de Riom, sous les
ordres de son parent, Pierre Juglar. L'année suivante, il se rendit à
Marseille où il reçut de la municipalité la commande de deux statues en
pierre représentant saint Lazare et saint Louis, évêque de Toulouse,
qui devaient être mises à la porte du Laurel.
Barthélémy, Doc. inéd. sur diveis artistes inconnus de Marseille* et d'Air, etc.,
304 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
iS85, p. -r>. — A. dï, Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France,
duc de Berry, 1894, p. 10, 89, .90.
Julinl ou •lulvol Jacques Ier), né à Troyes vers la fin du XVe siècle,
faisait partie d'une nombreuse famille d'artistes dont trois portaient le
prénom de Jacques ; il est donc fort difficile de désigner avec certitude
les œuvres dues à chacun de ces sculpteurs. En i5ii, Jacques Ier reçoit
79 livres 10 sous pour avoir orne la table de l'autel Notre-Dame 1 ,
dans l'église Saint-Jean. En i5i6, il travaille à Sainte-Madeleine « au
portail devers le cimetière ». En i534, il exécute pour le couvent de
Moutier-la-Celle le tombeau de l'abbé de ce monastère. En i.Y3<), il
sculpte le retable de l'abbaye de Larrivour. Dom Marlène, au xviie siè-
cle, dans son Voyage littéraire, décrit ainsi ce beau monument : « Le
retable de l'autel est quelque chose d'admirable. Il est fait d'un jaspe
de Venise ; on y voit la vie de la Vierge en bas-relief, d'un travail qui
semble surpasser l'art. Toutes les figures sont admirables ; il y en a si
l'on croit M. Girardon le plus habile sculpteur de nos jours, qu'on ne
paierait pas leur pesant d'or. » (les bas reliefs, qui jouissaient d'une
grande renommée et qui furent longtemps attribués à François Gentil et
à Dominique Florentin, font partie maintenant de la collection de
M. Julien Gréau, à Troyes. Juliot entreprit encore un autre retable en
marbre pour l'église Saint-Nizier ; ce dernier était de proportions plus
petites que celui de l'abbaye de Larrivour, mais il lui ressemblait par
la facture et par le sujet. Deux fragments mutilés de ce retable ont été
retrouvés, en 1800, sous le dallage de l'église et sont aujourd'hui au
Musée de Troyes. Jacques Ier Juliot mourut avant i55a,
•luliol (Jacques II . dit le jeune, peut-être fils du précédent, naquit
à Troyes vers le commencement du xvi° siècle. Il alla à Fontainebleau
et y collabora, de i54o à i55o, à la décoration du château, à raison de
14 livres par mois. Il revint ensuite dans sa Aille natale et exécuta un
grand tableau d'autel pour l'église Saint-Urbain. C'est dans cette
paroisse, dont il était marguillier. qu'il fut enterré en 10G-. L'épitaphe
suivante fut gravée sur son tombeau placé deA'ant le chœur de l'église :
« Cy gist noble homme Jacques Juliot, maître sculpteur et mariglier
de céans, lequel a donné la table du grant hostel. Il décéda le XII jor
de novèbre i5(>~. Priez pour les trépassez. »
Son fils, Jacques III Juliot, né à Troyes le 16 septembre i544, fut
également sculpteur, mais on ne connaît aucune de ses a3uvres.
tfuliot Hubert ou Imbert , sculpteur et peintre natif de. Troyes au
l Ce beau retable, dont la partie centrale représente le Cène, existe encore
lujourdhui.
de l'école française '5o.")
commencement du xvie siècle, va à Fontainebleau où il est oeccupé au
château dès l'année i535. Dans la suite, de i54o à i55o, on lit dans les
comptes des bâtiments royaux :
« A Inibert Julliot, imager, pour avoir vac4iié aux réparemens et
raccoustrement des niédalles, testes et corps de marbre antique, puis
naguères apportées de Rome audit lieu de Fontainebleau, à raison de
\- liv. par mois. »
Hubert Juliot aurait aussi travaillé, en i548, au château de l'olisy
Aube .
rliiliof François , sculpteur de la ville de Troyes, était également au
nombre des artistes employés, au XVIe siècle, au château de Fontaine-
bleau. De i53j à i54o, il recevait i3 livres de gages par mois.
*l il lïol Antoine , de la même famille que les précédents, travaillait
comme eux, de i54oà i55o, à la décoration du château de Fontainebleau,
à raison de 14 livres par mois.
Dom Martkne, Voyaye littéraire, 1-24. — Grosle\ Kphémérides troyennes, 1764,
p. j. — De Labordk, La renaissance des arts à ta cour de France, t. I. i85o,
p. .'|oô, 4'JÔ. — Idem, Les amples îles bâtiments du roi, t. I, 1N77, p. m'i, i55,
192, 197. — Champollios-Figeac, Le palais de Fontainebleau, 1866, p. i.'^-iâ.s. —
Assier, Comptes de la fabr. de Saint-Jean de Troyes, p. 25. — Idem, Comptes
'le la fabr. de Sainte-Madeleine de Troyes, i854, p. 48- — Idem, Les arts et
les artistes dans fane. cap. de la t'hampayne, 187G, p. ;|l>-97. — A. Babeu', Do-
minique Florentin [Réun. des Soc. des beatur-arts des départ., ■ *--, p. i52). —
Idem, Les prédécesseurs de François Gentil, 1879, p. 20-24.— '-• Socard, Bioyr.des
personnages de Troyes, etc., 1882, p. 227 à 200. — L. Gonse, La sculpture française,
iSi|.">. p. 90.
elulvol Jean , vivait à Besançon dans la première moitié du xvir siècle.
On lui attribue la sculpture des stalles de l'église abbatiale de Montbe-
noit Doubs . Ces stalles furent exécutées, de i5a5 ii 1027, par ordre de
l'abbé Ferry Carondelet, maître des requêtes au grand conseil de Ma-
lincs et procureur en cour de Rome de Marguerite d'Autriche.
cliiiyot Rémond , fils de Jean, sculptait, en i555, un retable en
pierre pour l'une des chapelles de l'église Saint-Maurice de Besançon.
J. Gauthier, Annuaire du Doubs, i8y4, P- 4'- — Idem, Réun. des Soc. des beaux-
arts des départ., i8g5, p. 806 ; 1897, p. 246-2I7.
rliinekhoi* Les . On n'a pas de renseignements bien positifs sur
cette famille d'artistes du XIVe siècle, qui se composait, d'après la tradi-
tion, de trois frères architectes et sculpteurs. Leur nationalité a été très
controversée. Les uns, les plus nombreux, les rattachent à la Bohême,
d'autres les considèrent comme originaires de l'Alsace et pensent qu'ils
3oG DICTIONNAIBE DES SCLLl'TEUBS
ont été appelés à Prague par Charles IV. Ce qui demeure certain, c'est
que des artistes de ce nom ont travaillé à la cathédrale de Strasbourg,
et qu'on leur attribue dans cette église la construction de la tour supé-
rieure octogonale avec ses quatre tourelles. On fixe, mais sans aucune
preuve, la durée de ces travaux de i365 à i383. La légende rapporte que
les Junckher, étant retournés en Bohême, envoyèrent à Strasbourg,
en i4°4> une statue de la Vierge qui fut placée dans la cathédrale; cette
statue jouissait au Moyen Age d'une renommée universelle. On a re-
trouvé, parait-il, dans la Bibliothèque de Strasbourg des comptes de la
cathédrale où figure le nom des Junckher jusqu'en i4io; après un séjour
en Bohème, ils seraient donc revenus en Alsace.
Sbebkrg, Die Junckher cou Prag. Domlmumeisler uni 400, und der Slrassb. Muus-
terbau, Leipz, 1871. — Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age,
t. II, i8;3, p. i-i5.
Jurant] Jean . sculpteur franc-comtois, exerçait son art à Besançon
vers 16-28.
J. Gauthier, l)h:t. des artistes franc-comtois, etc., 189:», p. 12.
Juste Les . Ces artistes d'origine italienne, dont le nom de famille
était Betti. vinrent en France au commencement du xvic' siècle, proba-
blement en i5o4- Us étaient trois frères, Antoine, Jean et André, fils
d'un sculpteur florentin. Antoine eut un fils, Juste de Juste, et Jean en
eut un également qui porta le même prénom que lui. Fixés à Tours, les
trois frères, qui avaient le titre de sculpteurs du roi, reçurent, eni5i3,
des lettres de naturalisation.
•lusle Antoine), est ne en i4'9> '<l San Martino a Mensola, petit vil-
lage pies de Florence. Comme je viens de le dire, il se rendit en France
avec ses frères vers i5o4- On suppose qu'il avait été mandé par Jean
James, commanditaire de l'abbaye de Lehon, neveu de Thomas James,
évèque de Dol en Bretagne. Ce dernier étant mort le 5 avril i5o4,
Antoine fut chargé, avec son frère Jean, de lui élever un tombeau en
pierre dans la cathédrale de Dol. Ce monument, achevé en 1007, existe
encore aujourd'hui sur le mur du transept gauche de l'église ; la statue
de l'évêque a disparu. L'inscription suivante, en lettres gothiques, se
lit sur un des pilastres : Scelle sti'uxit </jhik magister istud Juhannes
cujus cognomen est Justits et Florenlinus. D'après cela, on pourrait
regarder Jean Juste comme le seul auteur du tombeau: mais il faut
observer que l'inscription a été placée plus tard, vers i53i, alors que
l'artiste avait une grande réputation, ce qui explique pourquoi son nom
fut gravé de préférence ;i celui de son frère.
Antoine Juste alla ensuite à Caillou et y exécuta, de t5o8 à ijoy,
DE I. ECOLE IH \M ihK nr
douze figures d'apôtres en albâtre [mur la chapelle <lu château. Les
comptes, qui le qualifient « fleurentin faiseur d'images », citent aussi de
lui un grand bas-relief en marbre île la bataille de Gênes, décorant la
galerie de la cour principale, un buste du cardinal d'Amboise. un grand
lévrier, un entant et enfin une grande tète de cerf. Toutes ces œuvres lui
furent payées \%~ livres.
En t5io, on trouve encore mention d'un «le ses ouvrages. A celle
dale, il touche en effet ^1 livres tournois « pour avoir par luy l'ait une
bische de cire ouvrée que ledit seigneur Louis XII a ordonné estre
assise et mise au haut de la gallerie du grand jardin du chasteau de
llloys et icelle estofl'ée et peinte des couleurs nécesssaires ».
En i5i(i, Antoine fit venir à Tours, où il avait établi son atelier, des
marbres de Carrare destinés au tombeau de Louis XII et travailla, avec
Jean, à ce beau mausolée qui ne fut mis en place à Saint-Denis
([u'en i53i. (l'est à lui qu'on attribue la partie décorative du monument,
avec les magnifiques bas-reliefs du soubassement, qui représentent l'un,
le passage des montagnes de Gènes, l'autre, l'entrée du roi à Milan et
les deux derniers, la bataille d'Agnadel.
Antoine Juste mourut à Tours en i.*>i<). car. à cette dale, sa veuve,
Lsabeau de l'asche et son (ils, Juste de Juste, figurent dans un acte nota-
rié . Le Louvre possède une tète de jeune guerrier en marbre qu'on croit
être de sa main: elle provient du château de Gaillon.
Juste Jean , frère du précédent, naquit dans les environs de Flo-
rence en i485. L)e tous les Juste, Jean est certainement le plus connu.
Après avoir terminé le tombeau de l'évêque de Dol, il vint se fixer à
Tours, où, naturalisé en rai3, il reçut le titre de sculpteur du roi. C'est
dans cette ville qu'il entreprit, en i5i-, le mausolée de Louis XII, qui
fut achevé eu 1.YJ1. A cette époque, les marbres furent transportés de
Tours ;i Saint-Denis, comme le prouve un marché passé par l'artiste, le
iK janvier i53i, avec Guillaume Carrondeau, « marchand voyclurier par
eau, bastellier du Roy sur la rivière de Loyre demeurant à Bloys ». Ce
dernier s'engageait, moyennant 4°° écus d'or, « à mener et conduire
tant par eau que par terre de ceste ville de Tours, maison et asteiier du
dict Juste, jusques audedans de l'entrée de l'Eglise Mgr Sainct Denis,
en France, la sépulture de pierre de marbre des l'eiiz Loys douziesme et
Anne. Royne de France, que Dieu absoille, estant de présent entassée
en soixante-trois (juesses tant grandes que petites, en bonne seurcté, au
myeulx que luy sera possible, sans rien desmolir, dedans le temps que
plus loust faire se pourra ».
Jean Juste se rendit lui-même à Saint-Denis pour mettre en place le
monument. < leci est constaté par deux ordonnances extraites descomptes
3o8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
des bâtiments du roi et datées, la première, du 2; mai i53i, la seconde,
du -2-2 novembre de la même année :
« A Jehan Juste, tailleur et sculpteur du Roy, la somme de quatre
censcscuz sur huict cens escuz à lui deubz, rcstans de la somme de XIIe
qui luv a esté accordée pour la eonduicte et assiette de la sculpture du
l'eu Roy à prendre des deniers de l'espargne. »
« Monseigneur le Légat, il est deu à Jehan Juste mon sculpteur ordi-
naire, porteur de cestes, la somme de quatre cens escuz restans des
douze cens que je luy avoys par cidevant ordonnez pour l'aménage et
eonduicte de la ville de Tours, au lieu de Sainct Denys en France, de la
sépulture de marbre des t'euz Roy Loys et Royne Anne que Dieu absoille,
et oultre cela lui est encores deu la somme de soixante escuz, qu'il a
l'ouruye et advancëe de ses deniers, pour la cave et voulte qui a esté
i'aicte soubz la dite sépulture pour mectre les corps des dits feuz Roy et
Royne, desquelles deux sommes je veulz etentendz que le dict Juste soit
satisfait, comme la raison le veult... »
Ce beau mausolée, qu'on admire dans la basilique de Saint-Denis, se
compose d'un édicule en marbre dont le soubassement est orné des bas-
reliefs dont j'ai parlé plus haut. Au dessus se trouvent douze arcades,
quatre sur les grands côtés et deux sur les petits ; sous ces arcades sont
assis les douze Apôtres. A l'intérieur, on aperçoit un long sarcophage
sur lequel sont étendus les cadavres du roi et de la reine. Sur le dessus
du plafond, le roi et la reine sont agenouillés, les mains jointes, devant
des prie-Dieu. Aux angles du monument sont placées quatre statues
symbolisant la Force, la Tempérance, la Prudence et la Justice. Jean
Juste exécuta de sa main les statues agenouillées de Louis XII et d'Anne
de Bretagne ainsi que les deux gisants ; pour le reste, il fut aidé par
son frère Antoine, auteur des bas-reliefs du soubassement, et par son
neveu Juste de Juste, auquel on attribue généralement les douze Apô-
tres et les quatre figures de Vertus, œuvres inférieures aux autres sculp-
tures du tombeau.
En dehors du mausolée de Louis XII. qui a rendu célèbre le nom de
Jean Juste, l'artiste entreprit à Tours d'autres ouvrages, aujourd'hui
détruits, dont voici la liste :
i° Le monument funéraire de Jean IV de Rieulx, baron d'Ancenis,
maréchal de Bretagne, qui fut enterré en 1018, à Ancenis, dans l'église
des Cordeliers, à gauche de l'autel.
2° Le tombeau de Thomas Bohier, le fondateur de Chenonceaux, maire
de Tours, notaire et secrétaire du roi, mort dans le Milanais le 2.4 mars
1Ô23 et de Catherine Bricon.net, sa femme, morte en novembre i5a6. Ce
tombeau était érigé dans l'église Saint-Saturnin de Tours: il subsista
jusqu'il la Révolution,
I>IÎ L'ÉCOLE FRANÇAISE 3ot)
'3° La sépulture de Louis de Grèvent, abbé régulier de la Trinité de
Vendôme, sculptée à Tours et transportée ensuite à Vendôme en i53o.
Ce monument, où Louis de Grèvent était représenté revêtu de ses habits
pontificaux, existait encore en partie en i8a3 ; à cette date, la fabrique
de l'église le fit disparaître entièrement.
De i53aà i53i), Jean Juste termina, par ordre d'Hélène de Hangest,
pour la chapelle du château d'Oiron Deux-Sèvres), le tombeau de son
mari, Artus Gouffier, et celui de sa belle-mère, Philippe de Montmo-
rency. Ces tombeaux, mutilés par les protestants en i5(>8, se voient
maintenant dans l'église paroissiale d'Oiron.
A partir de i.Y3(), on ne sait plus rien sur les travaux de Jean Juste. Il
habitait alors à Tours, rue Raguenau, sur la paroisse Saint-Saturnin, et
possédait, dans les environs de la ville, deux fiefs, les Jouanceaulx et la
Bodinière. Il avait ajouté le nom de ce dernier fief au sien, et se faisait
appeler sieur de la Bodinière, titre que prit également son fils Jean. Il
mourut en i549, âgé de 64 ans.
♦Iiisle (André), frère des précédents, né^cn Italie entre i4^3 et 1487,
vint en France où il s'établit à Tours. Il se fit naturaliser en i5i'3 et fut
nommé sculpteur du roi. On ne possède aucun autre renseignement sur
cet artiste. Il est probable qu'il prit part aux travaux de ses frères et
qu'il aida Jean dans l'exécution du tombeau de Louis XII.
•luslo Juste de), fils d'Antoine, naquit à Tours en i5o5. Il fut l'élève
de son oncle Jean Juste et collabora probablement dans son atelier à
différents ouvrages, parmi lesquels on cite les Apôtres et les Vertus du
monument de Louis XII. En i5u<), il travaillait pour le roi François Ie' ;
c'est ce que nous apprennent les deux mentions suivantes :
« i5 mars 1029. — A Juste de Just, tailleur en marbres, demourant à
Tours, la somme de 102 1. 10 s. tourn., pour commencer à besongner à
deux statues en marbre, l'une de Herculles et l'autre de Léda, lesquelles
led. seig' luy a ordonné (aire pour son service. »
« 27 sept. 1529. ■ — A Juste de Just, ymmager en marbre, demourant à
Tours, la somme de 102 1. 10 s. tourn., sur les fraiz, sallaires et payement
de certaines ymaiges de marbre que led. seig1' luy a donné charge de faire
pour son service. »
Il dut quitter la ville de Tours, en i53i, pour se rendre à Fontainebleau,
où on le trouve, en i535-i536, occupé aux travaux de la grande galerie du
château. Les comptes portent :
« A Just de Just, imager, pour avoir vacqué esdits ouvrages de stucq
etpainture à raison de 20 liv. par mois. »
En i533, l'artiste avait le titre de sculpteur du roi, avec 120 livres par
3lO DICTIONNAIRE DES SCULPTKUHS
an, et en i5'3s, ses gages furent portés à 240 livres. Il revint à Tours en
i53;, car on possède dans les archives de la ville une quittance de lui,
datée de la même année, an sujet d'une statue de la Vierge qu'il avait
sculptée pour le portail de Notre-Dame-de-la-Riehe :
« Je Juste de Juste, confesse avoir reeeu de M. le receveur sire
G. Aherl. la somme de six escus d'or soleil, pour le paiement d'une
Notre-Dame que ay faicte pour la porte de la Riche, par le commande-
ment de Mgr le mère maire . »
Juste de Juste continua à vivre à Tours de i53; à i55q, époque de sa
mort. Il avait épousé, avant i538, Françoise Lopin, fille de Jean Lopin,
notaire à Tours; celle-ci lui survécut jusqu'en i58a.
«luslo Jean II , fils de Jean Juste et par conséquent cousin du pré-
cédent, travailla sans doute avec son père, de i532 à i339, aux tom-
beaux d'Artus Gouffier et de Philippe de Montmorency, dans l'église
d Oiron. En tout cas. il est l'auteur du mausolée élevé dans la même
église à Claude Goullier, grand écuyer de France, précepteur de Henri II
et à sa première femme, Jacqueline de la Trémoïlle. On a. an sujet de
cet ouvrage, une quittance du 10 février i5.")S, ainsi conçue :
« J'ay, Jehan Juste, sculteur en marbre, confesse avoir aeu et reeeu
comptant de monseigneur Le Grand, par les mains de Loys Perrinet,
son argentier, la somme de vingt-cinq livres tournois, pour mes vaca-
tions d'avoir achevé de pollir et assir la sépulture de mon dict seigneur
et de deffuncte madame La Grand, de laquelle somme je me tiens con-
tant, tesmoing mon sing manuel cy-mis, le Xe février mil cinq cent cin-
quante et hiiict, et en quicte le dict seigneur et tous aultres. »
Ce monument a été démoli en 1793. et il ne reste maintenant cpie la
statue de Claude Gouffier, représenté nu, étendu sur un linceul.
On attribue encore à Jean II Juste, à Oiron, le tombeau de Guillaume
Goufller, plus connu sous le nom de l'amiral Bonhivet; ce personnage fut tué
devant Pavie. le 24 juin i5a5. Il aurait aussi sculpté le tombeau de Guy
d'Espinay, placé dans l'ancienne collégiale de Champeaux, près de
Vitré, en Bretagne.
En [5Go, il était à Tours, collaborant, avec un peintre nommé Fran-
çois Valence, aux préparatifs faits par la ville, lors de l'entrée de Fran-
çois II et de Marie Stuart. Les deux artistes touchèrent pour leurs tra-
vail-: 260 livres tournois qui leur furent versées en trois paiements, le
7 mars, le 10 avril et le 21 août i56o. En î.Vii, Jean II exécuta à Tours
une fontaine, place de la Foire-le-Roi. Un registre des comptes munici-
paux de la ville nous a conservé la description de cette œuvre. Elle se
composait d'un piédestal revêtu de quatre pilastres en marbre, dont les
chapiteaux d'ordre dorique et les bases étaient de bronze; les archi-
DK l'école française 3ii
traves, les frises et les corniches de ce piédestal étaient en marbre ; les
aveades, placées entre les pilastres, étaient ornées de bas-reliefs en
bronze figurant des nymphes et des naïades ; enfin, trois vasques en
pierre dure, dont une grande et deux petites, complétaient l'ensemble
du monument.
Il est fait mention pour la dernière fois de Jean II Juste, le ij février
i562 ; il signait alors le contrat de location d'une maison située à Tours,
rue de la Scellerie. Il dut mourir en i5-- ou en 1079.
A. Deville, Comptes de dépenses du château de Gaillon, i85o, p. e.xxiv, cxxv,
/|ô(i. — Du Seigneir, Noies sur l'Hlst. de la sculpt. franc. d'Emèric-Bavid, 1862,
p. 3i5, 5i4. — Benjamin Fillon, LaH de la terre chez les Poitevins, 1864, p. -■•>. —
De Laborde, La renaissance des arts à lu emie île France, t. I, i85o, p. 58<i, 588,
Ô89, '|or. — Idem, Glossaire français du Moyen Age, 187s, p. 2i5. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. (i*>. 98, 99, nu, 102 ; t. !I, 1SS0, p. 200,
2of>, 210, 240. — A. Jal, Met. cril. de biogr. et d'hist., 1872, p. 711. — De Montai-
Glon, La famille des Juste en France (Gaz. des beaux-arts, 1* pér., t. XII, 187."!. p. 585
à \n\, 5i5 à 526 ; t. XIII, p. 55a à MIS, Ii."i7 à (170; t. XV, 1877, p. 221 à 234). —
Idem, Noitv. Arch. de l'art français, 1879, p. 8 à 10. -- Ch. Grakdmaison, Dor.
inéd. sur les arts en Touraine, 1870, p. 218 à 228. — Idem, Nouv. Arch. de l'art
franc, 1878, p. 253 à ^55. — Idorn , Berne de l'art français, i885, p. 07 h 99. —
E. Giraddet, Jehan Juste et Michel Colombe, 1875. — Idem, La famille des Juste,
1882. — Les artistes tourangeaux, i88'>, p. 22.S à 23g. — L. Palustre. La Renais-
sance en France, t. II, 1881, p. 85 à 89, 92 à 98 ; t. III, i885, p. 86 à 89, ■>~o ,\
255, — l.. Gonse, L" sculpture française, 1895, p. 63 à 77.
IK
litiiiientsclzer Jean , d'Ulm, sculpteur alsacien du xve siècle, fut
reçu dans la bourgeoisie de Slrasboui'g en 1471.
Revue d'Alsace, i854, p. 5.'i4- — Ch. Gérard. Les artistes de l'Alsace pendant le
Moyen Age, t. II, 1875, p. 240-242.
Keltlcrmans Mathieu), sculpteur architecte d'origine flamande,
était employé, en I487, aux travaux de la cathédrale d'Anvers. En i5o4,
il fut nommé maître des œuvres de la ville de Louvain. Auparavant, il
travailla, avec Jean de Bourgogne, au jubé de l'église de Bourbourg
'3li> DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
NorJ. commencé en t485. Jean de Bourgogne étant mort en i-y.i"-
Mathieu Keldermans acheva seul le monument en i4i)i : ce jubé est
aujourd'hui détruit.
[if. Burbi'Re, Bull, du comité flamand de France, i*(iï, p. 22Ô-255.
Kindlingen (Benoit de), sculpteur alsacien du xv' siècle, vivait à
Strasbourg, où il acquit le droit de bourgeoisie en I4H0.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace fendant !< Moyen Age, t. II, 187a, p. 5io,
Kiiillelniever Michel . de Batisbonne, sculpteur alsacien du
xv" siècle, fut nommé, en i4"4> bourgeois de la ville de Strasbourg.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 187"), p. 261.
Kotter Luc . sculpteur alsacien de la lin du XVe et du commence-
ment du xvie siècle, était établi à Strasbourg, oii il exécuta, en iôoo,
une statue de sainte Anne qui fut placée dans la cathédrale.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 187Ô, p '|i»>
linirei* André . sculpteur alsacien, exerçait son art à Strasbourg
au xve siècle : il devint bourgeois de la ville en I4Ô0.
Ch. Gérard, Les artistes •'< l'Als \ce pendant le Moyen A/ . t II. 187.". p. iV>-
Laboureur Jacques , sculpteur ornemaniste qualifié 0 tailleur
d'antiquités >. demeurait à Paris vers la fin du xvi' siècle. En iô&J, il
sculpta des trophées à la barrière et à la porte neuve de l'Arsenal. Voici
la quittance qui fait mention du travail de l'artiste : elle a été retrouvée
dans des papiers administratifs du Cabinet des médailles :
« Jacques Laboureur, tailleur d'antiquités, demourant a Paris, rue
Montmorancy. confesse avoir eu et receu de noble homme M Anthoiue
de l'école française '3i3
Bourderel, cous" du roy et trésorier général de son artillerie, la somme
de vingt-deux eseus et demy pour son entier et parfait payement de la
somme de vingt-sept escus et demy à luy ordonnée par le sieur de la
Foucodière, Lieut1 de monsieur le Grand-Maistre de lad. artillerie en
l'Arsenacdud. Paris, pour avoir par luy taillé plusieurs trophées tant ù
la barrière de la porte dud. Arsenac qu'au cinctre de la porte neufe
faiete à l'entrée dud. Arsenac, icelle barrière et porte enrichye de plu-
sieurs trophées, comme canons, boulets, cacques, picz et toutes sortes
d'armes pour marque du lieu, le tout suyvant le marché qui a esté de ce
i'aict entre led. sieur de la Foucodière et led. Laboureur, le tout faict
depuis trois sepmaines en ça, donc quiet., promet', oblig1, renonl'. Faict
et passé avant midy es estudes des notaires, l'an mil Ve quatre-vingt-
quatre, le vingtiesme jour de septembre.
Jacques Laboureur. »
La grande porte de l'Arsenal, qui était à coté de celle du couvent des
Célestins, fut construite en 1084. C'est donc, sans aucun doute, la porte
neuve dont il est question ici. Elle était ornée, au lieu de colonnes, de
quatre canons qui devaient compléter la décoration due au ciseau de
Jacques Laboureur.
Dom Fklibif.n, Uisl. de Paris, t. Il, p. 1087. — Germain Krice, Descripl. de Pa-
ris, t. II, p. 355. — PiGANioL de la Force, Descript. de Paris, i7<>.">, t. IV, p. 277.
— Chabocillet, Noiw. Arch. de l'art franc., 2* série, t. II, 1880-1881, p. i36-i4o.
la Itouliele Jacquet de), sculpteur et architecte de la lin du xv siè-
cle, résidait, de i4<>8 à i5oo, dans la ville de ïroyes, où il travaillait à
la cathédrale et aux églises Saint-Etienne et Saint-Urbain.
Archiv. départ, de l'Aube; G. i56y, i568, 1572. — D'Arbois de Jubainville, Inc.
somm. des arch. de l'Aube, t. 1, 1869, p. 3i2, 5i5. — L. Pigeotte, Elude sur les
trav. d'achèv. de la cath. de Troyes,in-jo, p. igo. — Natalis Rondot, Les sculpteurs
de Trni/es (Rev. de l'art franc., 1887, p. ;">).
I.a Chapelle Jean de , sculpte dans la ville d'Amiens, en i'38<), deux
statues placées sur l'ancienne porte de Montre-Eeu ; il reçoit ^S sous
parisis pour son salaire.
Dusevel, hecherches hist. sur les ouw. exéc. dans Amiens, ele,, i8.*is. p. 17.
Lachassaigne (Eliot de), exécutait diflérents travaux de sculpture
dans la ville d'Orléans vers i'jiy.
De Montaiglon, Bibliothèque de l'École des Chartes, 3* sér.,t. II. i-s.'m, p. 266.
Laeordaize Christophe, fils de Nicolas Lacordaize, architecte de
Tours, demeurait dans cette ville au commencement du xvir siècle. En
1601, il toucha quinze écus pour avoir sculpté, sur la porte d'entrée delà
'3l ( DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
place de la Foire-le-Roi, les armes du roi ainsi que les armoiries du
maréchal de Souvré et celles de la ville.
E. fiiRACDET, Les artistes tourangeaux, r885, p. a/jo.
Lacour Nicolas de , travaillait à Dijon au xvie siècle. En iôoi, il
reçut 4° sous pour avoir fait le modèle de deux chandeliers en vermeil,
représentant « Hercule au vif ». Ces chandeliers furent offerts par la
ville au duc de Bourgogne.
Arch. comm. de Dyon;L. ï'i1'. f" 54-87. — Dr. Gouvenal\ et Vallée, Inv. soram.
des arch. de Dijon, t. III, 1892, série L.. p. iâ.">.
Lacour Guillaume de , sculpteur en bois du commencement du
XVIIe siècle, résidant à Bric-Comte-Robert, exécute, en 1626, un projet
de jubé pour l'église Saint- Aspais de Melun.
E. P\tv, Bulletin monumental, t. XII, 1846, p. 4rg.
La i roix Pierre de . était occupé, vers le milieu du xvne siècle, à
l'ornementation du portail de la cathédrale de Rennes. Il toucha 200
livres « tant pour la façon des armes et écussons en taillebourg de M>-'r
l'évèque de Rennes et de M. de la Meilleraye que pour quatre culs-de-
lampe qui sont entre les colonnes de pierre de grain ». Ces écussons,
détériorés pendant la Révolution, existent encore aujourd'hui à la hau-
teur du deuxième étage.
Mélanges d'histoire et d'archéologie bretonnes, t. II, i858, p. i55,
Lafoat Raymond de , entreprend, en 124;. le portail de l'église
Saint-Severin à Bordeaux, représentant le Jugement dernier.
L. Goxse, L'art gothique, 1890, p. 255.
Lafrimpe Jean . était établi à Bourges au commencement du
XVIIe siècle. Voici ce qu'on trouve dans les comptes de la ville au sujet
de ses œuvres :
En 1601. « A J. Lafrimpe, 24 1. pour la Notre Dame de pitié du portai
Saint-Privé. »
En i(3o5. « A J. Lafrimpe, 111e sculpteur, 7 1. pour avoir l'aiet et gravé
en boys 1 petites armoyries, et icelles attachées aux sièges à S. Estienne
et pour avnir refaict l'image de la Justice à la maison de ville. »
En 1609. «■ A J. Lafrimpe, me architecte et ymagier, 40 1. pour avoir
faict et façonné en pierre l'image et représentation de S. Austregesile,
archevêque de Bourges, en sa forme archiépiscopale, et icelluy image
peinct et posé sur ung pied d'estal pour le haulser dans la bahe haie où
autrefois y avoit eu pareil image auparavant les troubles de ce royaulme,
i>e e'ecole française 3i5
et ce après que ledict image a esté bénit par le R. arckevesque dans sa
ebapelle à l'esglise cathédrale. »
En j<ij<>. « A Jehan Lafrimpe, maître sculpteur, ■>.- liv. pour ung
image de Notre Dame qu'il a faict et sculpté en pierre cl mis dans la
niche qui est au-dessus de la porte et entrée de Saint-Sulpice, au dedans
de la ville, »
En 1618, l'artiste passa le marché suivant, avec dame Gabrielle de
Crevant, veuve de François Lagrange, seigneur de Montigny, maréchal
de France, pour la décoration et l'appropriation de la chapelle de Mon-
tigny. aujourd'hui des fonts, dans la cathédrale de Bourges.
« Fut présent en sa personne Jehan Lafrimpe, me sculpteur et tail"
leur de pierres demourant à Bourges, parroisse de Sainct Ambroise,
lequel de son bon gré a promis et s'est obligé à haulte et puissante
Dame Gabrielle de Crevant vefve de l'eu hault et puissant seigneur
messire Francoys de Lagrange. chevallier des ordres du Roy, estant de
présent en ceste ville de Bourges présente, d'abattre une muraille de
présent construite sur les fondemens de l'Eglise monsieur Sainct-
Estienne de ceste ville de Bourges, à l'endroict de la chapelle, en
laquelle a esté inhumé le dict deffunct seigneur le mareschal, où y a eu
apparance d'y avoir autrefois eu une vistre, et icelle abattue faire le glas-
sis de dessoubs de pierre de Charly de mesme fasson et structure que
ont faicts les glassis des austres vistres estans es chapelles proches et
eireonvoisines la susdite et sur ledict glassis y faire et construire à
neuf trois mesneaux avec le remplissage propre à y mettre des vistres
aussi de pierre de Charly en la forme et suivant le desseing qui lui a
esté montré par ladicte dame la mareschal, et dont il a retiré coppie,
plus de faire une paire d'armoyries par le dehors de ladicte chapelle,
au dessus de ladicte vistre, où seront empraintes et figurées les armes
et ordres dudict seigneur le mareschal portés par deux licornes avec
une forme et ligure de peau de Lion pour couvrir le timbre et les
dictes armes et par le dedans de la dicte chappellc une autre petite
armoyrie où seront simplement figurées les armes dudict seigneur le
mareschal, et le tout bien taillé et gravé en pierre de Charly rendu faict,
parfaict et recevable au dire de maistres et experts à ce congnoissans
dans le jour et feste de Toussaincts prochaine venant, à peine de se voir
tenir prison et ce moyennant le prix et somme de cent cinquante livres
et sur lequel prix ladicte dame a paie comptant réellement et de faict
audict Lafrimpe par advancè, et pour luy donner moyen de faire ses
préparatifs et matériaux la somme de dix huict livres dont il se tient
content et le surplus qui est la somme de six vingt douze livres, ladicte
dame a promis payer ou l'aire payeraudict Lafrimpe par ceulx à qui elle
baillera charge d'avoir l'œuil à la construction desdicts ouvrages au fur
3l6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
et à mesure que ledict Lafrimpe y travaillera à peine d'exécution. Car
ainsy promectans, obligeans, faict audict Rourges en l'hostel de
ladicte Daine après midy le vingt deuxième jour de juing mil six cents
dix huict, etc. »
Ce travail fut terminé à la fin de l'année 1619. On ignore la date de la
mort de Jean Lafrimpe.
Arch. de Tort franc., Doc, t. I, 1852, p. 277. — De Girardot, Les artistes 'le
de Bourges [Archives de l'art français, :>.e série, t. I, 1861, p. 274, 277, 278,
280).
I.a < »omhau«le Rémy de , sculpteur et maître maçon de la ville de
Yernon, travaillait, au xvie siècle, pour les églises de Rouen. En 1064, il
sculptait un saint Vivien et une Xotre-Dame dans l'église paroissiale de
Saint-Yivien. L'année suivante, il recevait 240 livres, de la fabrique de
l'église Saint-Jean, « pour avoir faict les ymages du crucifix, de Notre-
Dame et saint Jehan avec -i histoires du vieux et du nouveau testa-
ment ». Il était mort en 10-2, car à cette époque, sa veuve, Françoise
Voisin, touchait une somme d'argent, en paiement d'un travail exécuté
par son mari à l'église Saint-Maclou.
Archives dép. de la Seine-Inférieure; G. (>7-'.s, 6889,7755. — De La Qdérièrk,
Nolicehist. sur l'une 11/I. paroiss. de Saint-Jean de Rouen. 18U0, p. 17. — Du Beau-
repaire, Inv. somm. des arch. ■/'■ /" Seine-Inférieure, t. Y, 1892, p. is.'i. 285; t. IV,
1896, p. i85.
La llii Ile Mathieu de . exerçait son art à Amiens an xve siècle. En
i44°- il ht une statue de saint Jean-Baptiste, qui fut placée sur le pont
Sire-Jean-du-Cange.
H. Dosevel, Recherches hist. sur Us ouvrages exécutés « Amiens, etc., i858, p. 18.
La Halle Antoine de . sculpteur en bois demeurant à Paris dans la
première moitié du xvne siècle, nous est connu par son acte de mariage
inscrit sur les registres de l'église Saint-Sulpice, à la date du a'3 novem-
bre l()2J.
E. Piot, Etal civil de quelques artistes français, 1S70, p. 65. — Herluison, Actes
d'état civil d'artistes français, 1S7Ô, p. 202.
La IIueHa Jean de . Voir Le Moilui'ier.
Laiu'iiel Mathieu . vivait à Rouen au commencement du xvie siècle.
Il était au nombre des imagiers qui travaillèrent de i5ao à i5a'3, sous la
conduite de Pierre Desaubeaux, à l'exécution du mausolée érigé, dans la
cathédrale, au cardinal d'Amboise, par son neveu Georges d'Amboise.
A I > r \ ii.i.f. , Tombeaux 'le /" cathédrale de Rouen, is.V. p. 96, 97. -- Eméric-David,
de l'école française 3ij
llist. de lasculpt. franc., 1862, p. i'|i à la note. — L. Palustre, La Renaissant en
France, t. II, 188 r, p. 261.
Laisné Jean , était occupe à la cathédrale de Cambrai vers le
milieu du xve siècle. En i&, il réparait le tombeau de l'évèque Jean de
Lens, placé dans le chœur de l'église.
J. HoonoY, Hisl. artistique de la cath. de Cambrai, 18S0, p. 68, 19*.
Laissequoy Baudouin, exécutait à Amiens, en i4i<), différents tra-
vaux à la porte tle Beauvais.
\. Dubois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1862, p. 7.
Lalemenl Jean , sculpteur, tailleur de pierre et maçon du xiv siè-
cle, peut-être d'origine allemande, résidait dans la ville de Troyes de
i'J(Ï2 à i'3;o.
Natalis Honbot, Les sculpteurs de*Troyes Revuede l'art français, 1887, p. 66).
Laliame ou Lalyame Philippe ou Philibert), sculpteur, archi-
tecte et médailleur, était établi à Lyon à la fin du xvie et au commence-
ment du xviie siècle. En 1G00, il sculpta plusieurs statues pour l'église
Saint-Jean. En 1609, il travailla au collège de la Trinité et lit pour l'hô-
tel de ville un buste en bronze du roi Henri IV, qui fut mis au milieu
d'un cartouche en pierre. Au sujet de cette dernière œuvre, on possède
le document suivant :
« i4 janvier 1610. — Les Prévost des marchans et Eschevins de la
ville de Lion. Me Anthoine llougïer... Vous payés et baillés comptant à
Philippe Lalliame, maître sculpteur à Lion, la somme de quarante-cinq
livres tournois d'accord t'aict avec luy pour avoir élevé et posé en l'hos-
tel de ville le chef du Boy à présent régnant jecté en bronze avec les
tables et enrichisseiuens de pierres et graveures des lettres y escriptes. »
En 1622, Laliame modela différentes figures destinées à décorer les
arcs de triomphe élevés à l'occasion de l'entrée de Louis XIII. Plus
tard, les consuls de la ville, désirant conserver ces statues, les firent
tailler en pierre.
On doit encore à Philippe Laliame une médaille de bronze à
l'effigie de Pierre de Moneonys, lieutenant-général criminel de la ville
de Lyon.
Natalis HoNDOT, Les scnlpt. de Lyon du xivc au xvme siècle, i8<p, p. 38 à 40. —
Idem, Revue de l'art français, 1887, p. 2()o-2<)r. — Idem, Lalyame, Héndrky et Mi
merel, sculpteurs et médaillcurs à Lyon, au xvir siècle, 1888, p. 1Ô-18.
laliame Louis, sculpteur, graveur, tailleur de pierre et maître
maçon, parent du précédent, exerçait son art à Lyon de 1622 a 1624.
'3lS DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
En 1648, il lut nommé graveur ordinaire delà ville. On a retrouve
trace de quelques travaux peu importants exécutés par lui pour le
Consulat.
Nalalis Rosdot, Lt> sculpteurs dt Lyon du \n* ait xviii" siècle, 1884, p. Vi-
Lallenienf Hugues . Voir IIii^iiH
Lallement Pierre, sculpteur en bois demeurant, au xvie siècle, à
Chàlons-sur-Marne, travaillait dans cette ville, en iôSq. à la Chambre
du Parlement.
L. Grigkon, Recfti rches sur les arlistt s Chdfonnais, 1889, p. 07.
I.aloy sculpteur et architecte résidant à Agen à la tin du xv siècle,
était employé, de 1 490 à i5iç), à la restauration de l'ancienne cathédrale
Saint-Etienne dont il refit la grosse tour du beffroi, les piliers du chœur
et le cloître. Cette église n'existe plus aujourd'hui.
Ch. Badchal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. 5a5.
Lalje Michel . sculpteur et architecte de la ville de Beauvais, suc-
céda en i.Y3:>. à Martin Cliambiges, comme maître d'oeuvre de la cathé-
drale. En i53j, il entreprit dans cette église les voûtes et le portail nord
du transept. En i-">4^: il termina le portail sud II recevait, pour ses
gages. 120 livres par an. plus 5 sous et deux pains par jour.
m Desjardins, Uistoin de l". cathédrale de Beauvais, i865, p. \i<-\-.
l.simbci'l, moine artiste du xnc siècle, est cité comme vivant enii<i.">
au monastère de Vezelay. oii il s'adonnait à la sculpture en bois. Le
même nom aurait été trouvé gravé, en caractères du xn' siècle, autour
d'une couronne encadrant une croix, qui servait de table d'autel à l'église
Saint-Martial de Limoges.
F. Bousqi EU>T,Eist. de lasculpt. et des artsplast.en Franct , 1886. — L'abbé Texier,
Manuel d'Epigraphie, p. i5a.— Emkrh -David, Hist. de la sculpl. franc . , 1S17-1872,
p. 'i'|. — Iti Seigneur, V</ s sur l'Hist. d< lasculpt. franc., d' Eméric-David, 1862,
P- -!I7-
I ambilloil Humbert . originaire de Namur, résidait à Dijon vers
la lin du xiV siècle. En i'3')--i'3;)8, il était au nombre des sculpteurs
employés à la décoration du tombeau de Philippe le Hardi, sous la di-
rection de Claux Sluter.
Arch. départ, de la Côte d'Or, B. in1'--- Dehaisnes, Hist. dt Varl dans la Flandre,
etc., 1886, p. 5i5 ; Doc. ]>. 7D9.
Lanière Guillaume . sculpteur et peintre du XVe siècle, ligure dans
les archives de la ville de Rodez de i4'3; à 144^-
Bios dl Marlayagne, Hist. '- la cuih. de hodez, 1876, p. 384.
de l'école française '.I19
l.tuiiprc'iicssi' Jean île , demeurait à Pai'is au commencement du
xiv' siècle. De i'3ii à i3i5, il collabora sous la conduite de Jean-Pépin
de Huy, avec Pierre Boye et Jean de Bréquessent, à l'exécution du toiu-
heau d'Otlion IV , comte palatin de Boui'gogne, qui avait été commandé
par sa veuve, Mahaut, comtesse d'Artois, pour être érigé dans l'abbaye
de Gherlieu, eu Bourgogne.
Arch. dép. du Pas-de-Calais ; A. Ô3--5Ô8. — Dehaisnes, llist. de l'art dans la.
Flandre,etc . , i&ttti, p. 4'M ; Doc, p, 213,214,215. — J -M. Richard, Mahnxd,
comtesse d'Artois et de Bonn/aune, 1887, p. 5 1 4 - — L- Courajod et F. Marcou, Musée
de sculpl. comparée, Catalogue raisonné, 1892, p. i~>.
I.aniys Hacquinet , sculpte, en i455, dans l'église Saint-Ladre, à
Amiens, une custode avec un pinacle orné des images du Christ et de la
Madeleine ; ce travail lui est payé 9 livres.
A. Dlrois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiênois, 1862, p. 8.
I.andas Bertoul de , sculpteur établi à Lille au xvie siècle. Les
comptes des hospices de la ville le mentionnent, en 1027, comme ayant
touché (i livres « pour avoir tailliet le coulombe la colonne de la porte,
à Iront de rue, où il y a plusieurs imaiges et aultres tailles ». Dix ans
après, en i53;, il reçoit 9 livres « pour avoir taillié trois brocques, où
sont tailliez trois dragons, ayant anneaulx de 1er en la geulle ; six bouc-
quetz, où sont tailliez six dragons, et une ymaige de sainct Jacques,
deseure l'huich d'une maison appartenant à l'hospital ». En i55a, on le
retrouve réclamant 21 livres « pour avoir taillié la croche à laquelle est
pendant le Saint-Sacrement ».
A. de La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XIII, 1861, p. 56.
Landry François, natif de la ville de Salins Jura, travaillait au
compte des Granvelle et sculptait, en i54o, pour leur galerie de Besan-
çon, vingt-quatre médaillons d'albâtre représentant les douze Césars
et d'autres personnages. Trois de ces médaillons existent encore, dont
deux au Musée de Lons-le-Saulnier. On possède aussi du même
artiste, au Musée de Besançon, le profil en marbre du cardinal Perrenol
de Granvelle, évêque de Malines. En i55i, François Landry était occupé
aux sculptures de la fontaine des Clercs du Grands-Puits, à Salins, et
recevait 3 écus pour son salaire.
Arch. dép. du Doubs; B. iij.">. - A. Marquiset, Slatist. mon. de Varrond. de Dôle,
1 S 4 1 , t. p. 255. — A. Delacroix, Notice sur le palais de Granvelle [ilém. de la Soc.
d'imul. du Doubs, in sér. t. II, 1842, p. 8 à la note), luv. des rich. d'art de la France
[Province, mon. cio., t. V, 1891, p. 224). — J. Gacthier, Inc. somm. des arch. du
Doubs, t. I, [885, p. 82. — Idem, Dict des artistes franc-comtois, etc., 1892, p. 12.
— Idem, Les initiateurs de tari en Franche-Comté. lt>uo. des Soc des beaux-arls des
dép. , iSçi"), p. iii|i et pi. XXVI).
320 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Langevin Guillaume . sculpteur de la ville de Tours, passe un
contrat, le 28 juillet i5 19, par lequel il s'engage à exécuter « un yinaige
de monsieur St Honoré, de bonne pierre de lyez. de cinq pieds et demy
de haulteur, bien et deuement faict et taillé comme il appartient, au plus
près du vif que faire pourra, en babit d'Evesque, en chappe et rocquet
dessoubz les orfrais de lad. chappe , à ymaigeries et tabernacles y
appartenans, comme est dit etc.. ». Cette statue était destinée à l'église
Saint- Augustin de Tours. Le nom de Guillaume Langevin se lit aussi
dans un acte de vente daté du 0 septembre i522; il mourut la même
année.
Ch. Grandmaison, Documents inédits pour servir à l'hist. des arts en Touraine,
1870, p. 228. — Idem, Nouvelles Archives dt l'art français, 1S78, p. i\\--i'\'>. —
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. ■')].
l.nii&'evin Denis , collaborait, en 1610, à la décoration du château
de Fontainebleau, sous la direction de Gilles Guérin: il recevait, pour
ses gages, 3o sous par jour.
DeLaborde, Revue universelle des Arts, t. IV, i856-i8»7, p. si5.
I.aug'loi* Jean , était occupé au château de Fontainebleau, de i54o
à i55o, à raison de 10 livres par mois.
DeLaborde, La renaissanci des arts, etc., t. F, i85o, p. '118. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi. t. II, 1877, p. 192.
I.anglois Jean . sculpteur et architecte de la lin du xvr et du com-
mencement du xvii° siècle, travaille, de 1604 a i(>o(>. au château de Cadil-
lac Gironde , appartenant au duc d'Epernon. Il exécute trois cheminées
monumentales, pour la somme de 3. 600 livres, et dirige la construction
de la chapelle. En i6o5, il s'oblige envers Jacques Lagrave, marchand
de Saint-Martin-Lars en Poitou, à sculpter cinq épitaphes en marbre
noir ; cet ouvrage lui est payé sa."» livres tournois. Vu la différence des
dates, il n'est pas possible que ce soit le même artiste que le précédent.
De Castelnàu, Revue de l'art français, 1884, p. n;- — Ch. Braqlehaye, Les archi-
tectes, sculpteurs, etc., du duc d'Epernon (Réun. des Soc. des beaux arts des départ.,
issj.p. 187, 188, tS<), u)3, 19J; 1S86, p. ^65). — Idem, Les artistes du duc
d'Epernon, 1888-1897, p. 21 5, 220.
I.aiiii'i't's Gabriel de), résidait à Verdun au commencement du
xvne siècle. En 1612, comme il habitait près de la cathédrale, les cha-
noines de cette église demandèrent à la municipalité de le forcer à
déménager. Dans leur requête, ils se plaignent « de la grande incommo-
dité qu'il apporte au voisinage, par le bruit du marteau des pierres qu'il
met en œuvre»; pour ce déplacement le chapitre offrait à l'artiste
de l'école française 821
.m francs d'indemnité. C'est par ce document conservé dans les archives
de la ville que ce sculpteur nous est connu.
Arch. comm. delà ville de Verdun ; BB. 4. — H. Labande et J. Vernier, Ino.
somm. des archives de Verdun, 1 891 , p. rs.
I ,;i Place Hennequin de . sculpteur et tombier de la fin du xive siè-
cle, originaire de Tournay, vivait à Troyes, où il exécuta en 1878, dans
L'église Saint-Etienne, le tombeau du chanoine Jean Bizet de Barbonne ;
ce tombeau fut payé à l'artiste 2<> livres tournois. Un sculpteur du même
nom était établi à Lyon de i3g6 à 1^02.
Natalis Rordot, Les sculpteurs de L>/'>n duxive au xviii0 siècle, 1884, p. 16. —
— Idem, Les sculpteurs de Troyes Revui de Varl français, 1887, p. 67). — Cloquet
de la Gram;;e, Hist. de l'art à Tournay, t. I, p. 9t. — ■ Dehaisnes, L'art flamand en
France [Iiéun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1892, p. 96).
La Place Richard de . sculpteur en bois et ornemaniste de la ville
de Rouen, est employé, de i5i6 à i5i8, à la sculpture des stalles de la
chapelle du château de Gaillon. Ces stalles sont aujourd'hui à Saint-
Denis.
A. Deville, Comptes des dépenses de la construction du château de Gaillon, i85o
p. i.xxvn, 3ga. — Ed. Bo.vnaffé, Le meuble en France au xvr' siècle, 1887, p. 4.").
La Place Pierre de, sculpteur lyonnais du xvie siècle, taille, en
i53o-i53i, des écussons aux armes du roi et de la ville, destinés à être
mis au portail du grand boulevard Saint-Sébastien et sur une pile du
pont du Rhône.
Natalis Roùdot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvme siècle, 1884, p. ôo, ôi .
La Porte Adam de), était au nombre des sculpteurs travaillant, en
i3o.">, au château d'Hesdin Pas-de-Calais , par ordre de Mahaut, coin
tesse d'Artois.
Archives nationales de Paris. Collectùm Monteil; KK. ôgô. — Dehaisnes, Hist. de
l'art dans la Flandre, etc., 1886, Doc, p. 1G8.
Lni'bilrc Pierre , sculpteur et architecte de la ville de Rouen, se
rendit au Havre, en i5o,8, pour continuer la construction de l'église
Notre-Dame, en collaboration de l'architecte Etienne Ilallinguer. De
i5f)8 à 1G12, ces deux artistes terminèrent dans cette église les chapelles
des basses nefs, les pendentifs des voûtes de la grande nef et les portails
latéraux. On devait aussi à Pierre Larbitre les croix des cimetières de
Lillebonne et de Montivilliers, aujourd'hui détruites, et un retable repré-
sentant l'histoire de Lazare, qui se trouvait dans l'église Saint-Sauveur
de Montivilliers. Le meilleur ouvrage qu'on possède encore de lui au
Havre est le portail de l'église donnant sur la rue des Drapiers.
'Arch. départ, de la Seine- Inférieure, G. 838 1 . — Bull, du comité hist. des arts
21
322 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
et monuments, iS5o, p. 107, 108. — Bellieh de la Chavig.nkrie, Arch. dt Varl fran-
Douuments, t VI, 1862, p. .">■_■ àla note — L'alji.'é Cuuihr. /_■.> <///.■. ./, l'.u-
l.du Uavre, 1840-1846, t- IL !'• lSli- — Lkbbeton, Biographie normande, t. III,
1861, [). ^(17. — [il Beaurepaire, Inc. somm. des arch. de la Seine-Inf., 1. VI,
iSuli. p. J2I.
Larcan Guiraud de . sculpteur et architecte établi à Auchau com-
mencement du svie siècle, exécute, de 1008 à r5io. d'importants travaux
dans La ville.
I'. Lakkorgue. Recherches sut les arts et les artistes en Gascogne, 1868, |>. 11.
Larcllier Guillaume;, sculpteur en bois originaire d'Abbeville,
était fixé ii Paris au commencement du xiV siècle. Eu i3ai, il toucha
3a livres tournois pour différents meubles sculptés qu'il avait tournis à
Mahaut. comtesse d'Artois, à savoir : « une chaière de cor chaise en
chêne , une damoiselle petite table de toilette et 1 Letry (lutrin . Plus
tard, en i322 et i324. il lui vendit encore un autre lutrin et « uns tau-
bliers ovrez de pièces table de jeu avec ses accessoires ».
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d' Artois et de Bourgogne, 1887, p. 021.
Larda ni Jacques , sculpteur en bois et maître menuisier du xvie siè-
cle, collabore dès i.Yi-, avec son confrère Michel Bourdin, à la sculpture
des boiseries du château de Fontainebleau. Dans la suite, il travaille,
toujours avec Bourdin. à la décoration et à l'ameublement des châteaux
de Boulogne, de Yillers-Cotterets et de Saint-Germain-en-Laye .
Ol Laborde, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 108, i5o, i5S. i43,
[55, 208,226, 22çj, 2.">4; t. Il, 1880, p. 5iG. — L. Palustre, La Renaissance en Fronce.
t. I, 1879, p. 222, ■•■>.] — Ed. Boxnaffé, Le meuble en France au \\i' siècle, 1887,
p. 58.
La Salle. Ce sculpteur est cité par Sauvai comme l'auteur des bas-
reliefs qui ornaient le piédestal de l'ancienne statue de Louis XIII, sur
la place Royale. Il vivait donc a Paris dans la première moitié du
xvir siècle. C'est le seul renseignement qu'on ait sur cet artiste.
Sauvai,, Uist. des antiquités de Faits, 17241 t. I, p. 627. — De Mo.ntaiglo.v,
\ sui Vancienne statue équestre de Louis XIII, 1*74-180)6, p. 65.
La Sonnet le Jean-Michel et Georges de , exécutent, en i453, le
Saint-Sépulcre de l'hôpital de la ville de Tonnerre.
L. Gohse, La sculpture française, i8<p, p. 5j.
Lauiisiy «m Lnunoy Robert de . sculpteur et peintre parisien du
xive siècle. Eu i3i-, la comtesse Mahaut d'Artois l'employa à son chà-
teau 'le Conllans et à son hôtel a Paris. En i3aj, les comptes de la
confrérie de Saint-Jacques le mentionnent comme ayant sculpté dix
de l'école française '3^3
statues d'apôtres pour l'église Saint-Jacques-l'Hôpital et lui attribuent
encore, dans le même édifice, de nombreux travaux de peinture et de
sculpture.
L'église Saint-Jacques-l'Hôpital fut démolie en iSois. On retrouva la
plupart îles statues dans des fouilles faites, en rS'jo, au coin des rues
Saint-Denis et Mauconseil. Plusieurs, complètement mutilées, restèrent
abandonnées; d'autres servirent d'enseigne à un magasin, dit Aux sta-
tues de Saint- Jacques, et plus tard furent brisées ; enlin cinq de ces sta-
tues ont été déposées, en iHôu, au Musée de Cluny.
Arch. départ, du Pas-de-Calais, A. 556. — A. Bord:er, Uém. de la Soc. des Anti-
quaires de France, t. XXVIII, 1 865, p. rn-i32. — Idem. Mém. de laSoc. det'hist.
de Paris et de l'Ile-de-France, t. I, iN/â, p. 18(1-228; t. 11, 187O, p. 300-597. —
E. nu Sommerard, Catalogue du Musée deCluny, 1881, nos 242-24G. — lue. somm.
des arch. hospital. de Paris, t. III, 1886, p. (in, n" [345 et p. 75, 11" i565. — J.-M.
Richard, Mahuict, comtesse d'Artois cl de Bourgogne, 1887, p. Ni, ag5, 519, ,").").">. —
!.. Codrajod et. F. Marcou, Musée de sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1892,
p. i5.
I.siiiiiiiy Jean de), probablement parent du précédent, demeurait a
Paris au \iv siècle et travaillait au Louvre, en [365, sous la direction de
Raymond du Temple, architecte de Charles Y. Il tailla pour le grand
escalier du château la statue du due d'Orléans, qui lui fut payée seize
livres parisis 164 fr. 54 <•■ •
Sauvai, Histoire des antiquités de Paris, 1724,1. Il, p. 2~>. — A. Berïy, Topo-i
graphie hislor. du Vieux Paris, t. 1. 1866, p. i5o.
Laiirnnn Francesco). Cet artiste italien 1 lit presque toute sa car-
rière au service des princes de la maison d'Anjou. De 1461 ;i 1466, il
modela les médailles de Charles IV, comte du Maine, du roi René, de
Jeanne de Laval et de plusieurs personnages de la cour. De 1468 à
i^-o, il était en Sicile, et, en i4~i, il sculptait à Naples une Vierge des-
tinée à la porte du château. On le retrouve fixé en France en i4^5 :
c'est à cette date qu'il dût terminer le tombeau de Charles IV, qu'on
admire à la cathédrale du Mans. Fn i4"- il habitait Marseille et entre-
prenait, en collaboration d'un de ses compatriotes, Toraaso Malvito, la
décoration de la chapelle Saint-Lazare, dans l'église de la Mavor,
ancienne cathédrale de la ville. Vers I4S1, il exécuta à Avignon pour le
ouvent des Célestins un grand retable eu marbre représentant le
Portement de Croix ; ce retable, commandé par le roi René, existe encore
aujourd'hui dans l'église paroissiale de Saint-Didier.
D'après M. Fugène Miïntz, Francesco Laurana serait aussi l'auteur
(I Je n'ai pas la prétention, bien entendu, de compter Francesco Laurana au
nombre îles sculpteurs de l'école française: je n'en parle ici <[ue pour citer les
œuvres qu'on lui doit en Franoe.
3a4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
du mausolée de Jean Cossa, grand sénéchal de Provence, conservé dans
l'église Sainte-Marthe, à ïarascon. L'artiste est rencontré pour la der-
nière fois à Marseille en i4<"*3.
P. Aghard, Archives de l'art français, Doc, t. IV, [855-i856, p. 182-18.Î. -•
Lecoydela Marche, Le roi René, i<S;5, t. Il, p. 70, 104, 125,378. — De Montai-
glon, Chronique des arts, iSSr, p. 79-80, 111-112. — P. Trabaod, Gazette des
Beaux-Arts, 2" pér. t. xxiir, 1881, p. 175-177. — Aloïss Heiss, Les médailleurs de
la Renaissance, Fr. Laurana, 18S2, p. 14, i.">, 27, 28. pi. II. — Barthélémy, Cha-
pelle Saint-Lazare à la cathédrale de Marseille, i885. — L. Palustre, La Renais-
sance en France, t. III, i885, p. 1 i'i, n5, i'i4, i45. — W. Bode, Desiderio daSelti-
gnano und Francesco Laurana [Jahrbuch der Koniglich preussischen Kunstsamm-
lungen, t. IX. 1888, p. 209-227; t. X, 1889, p. 28-35). — L. Courajod et F. Marcoi,
Musée de sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1892, p. i36- 1 4 1 ■ — E- MOsiz,
Chronique des arts, 1881, p. 111, — Idem, Bulletin de la Soc. des antiquaires de
France, 1894, p. 120.
Laurent, sculpteur de lafinduxive etdu commencement du xvc siècle,
était occupé, en i'3;)o, à la cathédrale de Saint-Omer et décorait, en 1408,
le grand autel de l'église de l'abbaye de Saint-Bertin.
A. Bérard, Dkt. biogr. des artistes français, 1872, col. 48o.
Laurent, sculpteur et peintre du xve siècle, exerçait son art à Lyon
de 1429 à 1439.
Natalis Rondgt, Les sculpteurs de Lyon du xiVaw xvmc siècle, 1884, p. 18.
Laurent Jean , sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle, tra-
vaille à Rouen aux stalles de la cathédrale, sous la conduite de Philippot
Viart. En 1^6-, il reçoit 5o sous pour avoir taillé « deux poupées et
onze feuilles en ouvrage de machonnerie aux chaeres stalles ».
Langlois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i858, p. i84, ig5.
Laurent Jean , sculpteur ornemaniste et maître-maçon, sans doute
parent du précédent, collabore, en \~v2~, à la décoration des piliers sup-
portant les ligures de la danse macabre, dans le grand cimetière Saint
Maclou, à Rouen.
Archives dép. de la Seine-Inférieure, G. (5882. — De Beairepaire, Inc. s^rmn. des
archives de la Seine-Inférieure, t. V. 1892, p. 27.").
Laurent Jean , vivant à Sens au xvie siècle, touche 58 sous, en i5<3o,
pour avoir exécuté les armoiries du chapitre de la cathédrale et pour en
avoir fait un moule; ces armoiries étaient destinées à orner les cloches.
En 1 5S."Î , un maître Laurent, tailleur de pierre, probablement le même
artiste, est mandé de Sens à Appoigny, près d'Auxerre, afin de se
rendre compte des plans d'un jubé qui devait être élevé dans l'église
paroissiale.
Archives dép. de l'Yonne, G. 1233, 2Ô1JÔ. — Qdantjh, Inc. somm. des archives de
1 Yonne, t. II, 1870, p. 23o, j}i5.
de l'école française 3a5
Laurenf Pierre , sculpteur ornemaniste originaire de la Picardie,
ligure au nombre des artistes travaillant, au xvie siècle, sons la direction
du Rosso, de Philibert de l'Orme et du Primatiee.
De Clarac, Descript. du Louvre ut des Tuileries, i855, p. 4;,3, (i;."!. — Bkrard,
Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. $8o.
Laurent <l<» îlugiano. Voir tliiginno (Laurent de .
I «1 tire 11 ( <le Saint-Priest. Voir Saint-Priesl Laurent de .
Laurent de Vendenheîm. Voir \ cnricnlieiiu (Laurent de .
Laverde (Guillemin , collaborait à Poitiers, en i383, à la décoration
du palais du duc Jean de Berry ; il recevait, pour son salaire, G sous
par jour.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
i894,p. i3, i5, 89.
Lavei'iiîer (Jean , dit Jean de Paris, résidait à Avignon vers le
milieu du xive siècle. M. Eugène Mïintz lui attribue le tombeau du pape
Benoit XII, exécuté en i34a. Ce monument, qui coûta 65o florins d'or, a
été détruit, et il n'en reste aujourd'hui que trois fragments d'arcades,
conservés à Avignon, au Musée Calvet. Un Jean de Paris travaillait, en
i'344î au château d'Hesdin Pas-de-Calais , résidence des comtes d'Ar-
tois; serait-ce le même artiste?
R. MOntz, Bulletin de la Soe. des Antiquaires de France, 1S82, p. 261, 26.Ï. — ■
Idem, Les tombeaux des papes en France (Gaz. des beaux-arts, ae pér., t. XXXVI,
18S7, p. 27."), 28a). — Archives nationales de Paris. Collection Monteil ; KK. 5g5. —
Dehaisxes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., i88(i, Documents, p. 348.
I.ebel 1 Jean , sculpteur-tombier, exerçait son art à Senlis dans la
première moitié du xvne siècle. Son nom est gravé sur une pierre tom-
bale qui se voit encore dans l'église de Marly-la- Ville Seine-et-Oise :
cette œuvre date de l'année i633.
De Glii.hermv, Inscriptions de la Franct du v au \vmc siècle, t. II, 1870,
p. 65 1 (Doc. inéd. sur l'Eist. de France).
Le lîei'i'iiyei' Pauli , sculpteur en bois de la ville de Rouen,
sculpte en i5o,o, dans l'église paroissiale de Saint-Sauveur, la clôture
du chœur ornée d'un crucifix et de plusieurs ligures ; ce travail lui est
payé (îoo livres.
Arch. départ, de la Seine-Inférieure ; G. -563. — De Beaurepaire, Inv. somm,
des archives de la Seine- Inférieure, t. VI, i8y6, p. 96.
i-.î(> DICTIONNAIRE OF.S SCULPTEURS
l.<» ltlo«* II fini , sculpteur en bois établi a Saint-Onier, exécute.
en i3aa, des tables d'autel pour l'église de l'abbaye de Sainte-Glaire.
J.-M. Richard, Mahaui, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. ">io.
I.ehlond Faron . était occupé au château de Fontainebleau de i'i'iy,
ii itij'j. On lit dans les comptes :
« A Faron Leblond, sculpteur, la somme de vingt livres, pour avoir
refaict de neuf et restauré avecq piastre plusieurs oreilles et aultres
ornemens des testes de cerfz de la gallerie des Cerfs dudit chasteau. »
hi L&borde, Revue universelle des Arts, t. IV, 1856-1857, p. '212.
I.e Itonhomnie Jacques, dit Cauchois, sculpteur et peintre de la
ville de Lisieux, se rend à Bernay, où il passe un marché, le 20 avril
io'io, par lequel il s'engage envers la confrérie de Sainte-Anne à sculpter
pour l'église de Sainte-Croix quatre statues, « l'ung de madame Sainte-
Anne, l'autre de la Vierge Marie et les deux autres des deux Marie,
pour iceuls ymages estre mis et posez par led. sculpteur en lad. églize
de Sainte-Croix en l'autel Nostre-Dame, à la charge par led. Bonhomme
de faire lesd. ymages desd. sainetes aud. autel, et lesd. peindre, dorer,
azurer, sculturer et painturér à ce convenables Le tout moyennant la
somme de soixante-neuf livres tournois pour le principal et six livres
de vin ».
E. Vedcmw, Artistes normands [Réun. desSoc. des beaux-arts 'les départ., i8;c>,
p. •">i«!-")'i;
l.obosqué Jean;, sculpteur et architecte demeurant au Havre dans
la première moitié du xvn« siècle, construisit, en i(J3o, le portail de
l'église Saint-Martin d'Harfleur Seine-Inférieure . 11 orna ce portail des
statues de saint Martin, de saint Eustaehe et de saint Denis : il y tailla
aussi les armes du roi et du cardinal de Richelieu, ainsi que les armoiries
de la ville représentant un navire voguant sur les flots. Tout ce travail
nii fut payé 400 livres.
L'abbé Cochet, Les églises de l'arrondisement dit Havre, i845-i84fi, t. I, p. iT>.
Le ItoutHliei* Jean , vivait à Paris au xiV siècle. Il initia dernière
main aux sculptures en ronde-bosse et en bas-relief décorant le pour-
1 mit extérieur du chœur de Notre-Dame : elles avaient été commencées,
en i'34o. par son oncle Jean Ravy. Ces sculptures ont été détruites en
partie en 1699 et 1709, sous l'épiscopat du cardinal de Xoailles; il ne
reste plus aujourd'hui que les groupes placés sur les faces nord et sud.
Jean Le Bouteillier, chose rare à cette époque, osa tracer son nom et
celui de son oncle au bas de l'ouvrage, avec la date de io.H :
DE L'ECOLE FRANÇAISE 3a"
C'est maistre Jehan Raoy, qaifust masson de Nostre-Dame rie Paris
par l'espace de 26 ans, et commença ces nouvelles histoires : Et maistre
Jehan le Bouteiller, son neveu les a parf aides, en Van i35i.
Cette inscription, disparue au commencement du xvnr siècle, mais
conservée par Gilles Corrozet et par J. du Breul qui l'avaient vue avant
sa destruction, a été rétablie, lors de la restauration du chœur par Viollet-
le-Duc. D'après MM. Courajod et Marcou, l'Apparition du Christ à
Madeleine, un des bas-reliefs sculptés en dernier lieu, doit avoir pour
auteur Jean Le Boutellier seul. Cet artiste mourut avant i3;o.
G. Corrozet et Nie. Bonfons, Les antiquités et choses plus remarquables de Paris,
ifioS, p. 196. — J. Dr Breue, Le théâtre des antiquités de Paris, i<>22, p. 1 5 - 1 4 . -
Sauvai., Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. 072. — Invent, génér. des ri-
chesses d'art de la France (Paris, mon. rel , t. 1, 1877, P- "'il')' — Bauchal, Notre-
Dame et ses premiers architectes, 1882, p. i4- — L. Courajod et I". Marcou, Musée de
sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1*92, p. .30-54.
Le Braelier (Jean), sculpteur, ciseleur, orfèvre [et émailleur, était
établi à Paris au xiv« siècle. Dès i35i, il était chargé, comme sculpteur
du roi, de diriger les travaux d'art exécutés pour Jean le Bon. Les
comptes de l'argentier Etienne de la Fontaine font mention d'un assez
grand nombre d'ouvrages dus à l'artiste, mais qui, pour la plupart, se
rapportent à l'orfèvrerie. Ce sont entre autres : la monture en or
émaillé d'un hanap, une couronne d'or, une tête d'ange et enfin le trône
du roi, qui fut payé 774 écus d'or. Dans l'inventaire de Charles V, fait
en 1377, Jean Le Braelier, qui devait être mort à cette époque, est dé-
signé comme l'auteur de « deux grands beaulx tableaux d'yvoire des
Trois-Maries ». Ces œuvres se trouvaient alors « dans la chappelle
estant emprès l'oratoire du roy en la grant tour du boys de Vin-
cennes » .
L. Douet-d'Arcq, Comptes de l'argenterie des rois de France au xiv° siècle, i85i,
p. i23, i5.r>, i6"i. — J. Labarte, Extrait de l'inventaire de Charles V, 187g, p. a8[,
n° 2622. — Idem, Description de la collation Dubruge-Duménil, p. 28. — Idem, Hist.
des arts industriels, 2e éd., t. I, p. 129, 2'>.H; t. Il, p. 47» ^2; t. III, p. <ii'">- — A. de
Chami'eaux, Le meuble, t. I, 188"), p. 81.
Le Bref (Josse) , exerçait son art dans la ville de Lyon de r5a3
à I.V38.
Natnlis Rondot, Les sculpteurs de Lyondu xiv au xvur siècle, 1884, P- 29.
Le Breton Jean), était un des sculpteurs ornemanistes employés à
Poitiers, en [383, à la construction du palais du duc Jean de Berry : il
recevait 5 sous de gages par jour.
A. Pf. Champeux, Les travaux d'art exécutés /mur Jeun de France, due de Berry,
i8<)'|, p. i3, Ro.
'5-2$ DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Lebrun Jean . sculpteur en bois du xve siècle, collaborait, eni4<J;,
à la sculpture des stalles de la cathédrale de Rouen, sous la conduite de
Philippot Viart.
Lwglois, Les Slalles de la cathédrale de Rouen, i858, p. jyj.
Lebrun Antoine , sculpteur en bois du xve siècle, demeurant à
Tours, dans la rue de la Scellerie, sur la paroisse Saint-Saturnin, était,
en 1471. au nombre des notables qui prêtèrent serment de fidélité à
Louis XL Son nom figure également, l'année suivante, dans les lettres
patentes accordées par le roi à sa corporation. Beaucoup plus tard,
en 1.106, il passa un marché avec le conseil de fabrique de Saint-Satur-
nin pour exécuter les stalles et la boiserie du chœur de cette église. Il
mourut en i5ao, laissant trois fils sculpteurs comme lui.
Lebrun Antoine II , fils du précédent, résidait à Tours sur la paroisse
Saint-Hilaire. En i5_ja, il s'engagea, par contrat, à entreprendre toute la
sculpture des boiseries du château d'Entraines, près de Laval, apparte-
nant à Gilles de la Pommeraye, président de la Chambre des Comptes de
Bretagne.
Lebrun Jean , frère d'Antoine II, fut reçu, en i5o8, dans la corpo-
ration des maîtres sculpteurs en bois de la ville de Tours. En 101G, il
travailla aux préparatifs des fêtes données à l'occasion de l'entrée de
François Ie' dans la ville. Il n'existait plus en i5aa.
Lebrun Aman , frère des deux précédents, habitait à Tours sur la
paroisse Saint-Vincent. Il exécuta, vers i53o, plusieurs ouvrages de
sculpture en bois destinés au château de Fontainebleau. Ces ouvrages,
après avoir été terminés à Tours, furent transportés à leur destination.
Aman Lebrun mourut avant i54i. 11 avait un fils, nommé Antoine,
qu'il associa à ses différents travaux.
E. Gir.ADDF.T, Les artistes tourangeaux, i885, p. 249, a5ô — A. de Champeaox,
Le meuble, t. I, i885,p. 107.
Le Brun Nicolas , maître sculpteur et peintre du commencement du
xvne siècle, natif de Jouy-sous-Thelle, près de Beauvais, vint s'établir à
Paris, où il demeura d'abord rue Saint-Martin et ensuite place Maubert.
Le ai décembre 1646, il prit l'engagement, par devant notaire, de faire
une épitaphe ou pierre tombale en l'honneur de René de Rousseau,
maître d'hôtel dn comte deSoissons: cette œuvre devait être placée dans
l'église Saint-Séverin. Nicolas Le Brun mourut le 9 février 1G48. Il était
le père du célèbre peintre, Charles Le Brun, né à Paris le 24 février 1619.
L. Dossieux, E. Soulié, etc., Mém. inéd. sur la vie et les ouvrages des membres de
de l'école française 329
l'Académie royale de peinture et sculpture, t. I, 1854, p- 3, 5,6,25g. — A. .lu..
Uni. crit. de biographie et d'histoire, 1872, p. -'u. — Hf.ru is<>\. Actes d'état civil
d'artistes français, 187.Ï, p. 221.
Le Camus de Itanteul, sculpteur ornemaniste de la ville de Cam-
brai, est cité au nombre des artistes employés, en 13^5, à l'ornementa-
tion de la (lèche de la cathédrale; il recevait 5 sous par jour.
Arch. départ, du Nord. Comptes de la fabrique de la cath. de Cambrai, 11" ao. —
Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc. 1886, p. 293; Doc, p. .">5!>, 508.
Ce Cai'Oii 'Antoine , travaillait, au commencement du xvr siècle, à
la décoration de la façade de l'hôtel de ville de Compiègne. On trouve
dans les comptes de i5oo à i5o8 :
« A Anthoine le Caron, tailleur d'ymages, 64 sols parisis pour avoir
entretaillé et faict les armes de la ville, ensemble nng pot et litz pour
mettre au devant de l'ymage Notre-Dame aupaom de devant dudithostel
de la ville. »
De Marsy, L'hôtel de ville de Compiègne, p. iTifJExtrait des comptes rendus du con-
grès tenu à Sentis par la Soc. d'arch. franc, en mai t81~ •.
Ce Challeu Jacques , natif de Normandie, était établi à Lyon au
xvie siècle. Faisant partie de la religion réformée, il fut massacré à la
Saint-Barthélémy en 15^2.
De Chenneviéres et De Montaiglon, Archives de l'art français, Doc, t. V, i85y-
i858, p. 566.
Ce Charron 1 Colin , sculpteur ornemaniste, figure dans les comptes
des dépenses faites au Louvre par Charles V de i362 à 13^1. Il reçoit
1 \ livres parisis « pour avoir taillé une huisserie et la voussure em-
pointée une ogive et un chanteau (tympan d'arc ouquel a un archet; et
dedans iceluy un escu de France adestré de deux angelos ; icelle huis-
serie entre la salle neuve du Roy et sa chambre devers la rue d'Otherice
aud. Louvre ».
A. Berty, Topographie historique du Vieux Paris, t. I, 1866, p. 187.
Ce Charron ou Ce Chasson Jeani, était occupé à Poitiers, en
i383, à la décoration du palais du duc Jean de Berry.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
lNi)'|, p. i3, 89.
Ceehevalier (Nicolas), sculpteur en bois de la ville des Andelys, est
mandé à Rouen en i4<>6, par le chapitre de la cathédrale, pour donner
son avis sur les stalles qu'on exécutait alors dans le chœur de l'église et
dont on voulait hâter le travail.
Archives dép. de la Seine-Inférieure; G. >3oi. — Langlois, Les stallesde ht cathé-
drale de Rouen, [838, p. 192.
3'3o DfCTIONNAlRE DÈS SCULPTEURS
Le Clair, dit Gapitoli, sculpteur ornemaniste, peut-être d'origine ita-
lienne, résidait à Paris au commencement du xvii' siècle. En 1 638, il
sculptait au palais du Louvre les chapiteaux des colonnes du grand
pavillon.
De Clarac, Description du Louvre et des Tuileries, i&55, p. 654, 677-
l.eclei'f* Jean . demeurait, au xve siècle, dans la ville de Nantes et
travaillait, de i 'JSh à i'JS'J. à la décoration delà porte de Sauvctout
Arch. comm. de Nantes; GC. 258. — I»f. la .Nrcoi.r.iKRF.-TF.UEiRO, hvo. somrn. des
arch de Hantes, t. I, 1888, p. 191.
Le Clerc Nicolas , était établi à Lyon de 1487 à i5o;j. En 1 4f) 1 , il
sculpta un écusson royal entouré de figures pour la porte de Bourg neuf.
Un mandement consulaire daté de la même année ordonne en effet de
bailler et délivrer « à maistre Nicolas le Clerc, tailleur d'ymages,
demourant au dit Lion, la somme de dix livres tournois à lui accordée
de par la dicte ville pour avoir fait ung escu de France en une grant
pierre, avec la couronne pardessus, deux anges es deux coustez, ung lion
au dessoubz, soubstenant le dit escu, et ung aultre ange soubstenant la
dicte pierre, marché fait avec ledit maistre Nicolas pour le dit pris, et
pour mectre la dite pierre ainsi taillée au pourtal de Bourgneuf, de
nouvel repareillé. . . » Cet écusson fut peint par Jean Perréal.
Plus tard, Nicolas Le Clerc exécuta pour la ville, à l'occasion des
entrées de Louis XII, de nombreux ouvrages de sculpture et d'orne-
mentation. Il ne reste de lui qu'une médaille aux effigies de Louis XII et
d'Anne de Bretagne, qu'il fit en collaboration avec Jean de Saint-Priest.
Cette médaille, coulée en or, fut offerte par le Consulat à la reine, lors de
sa seconde entrée dans la ville de Lyon, le i5 mai i5oo. Les comptes
portent à ce sujet :
m A maistres Nicolas et Jehan de Sainet Priest pour la taille et façon
des portraietz et molles faiz pour la médaille ordonnée pour le service et
présent fait à ladite dame... quatre escus d'or. »
Nicolas Le Clerc fut un des signataires des statuts des peintres, des
tailleurs d'images et des verriers de Lyon. On ignore la date de sa
mort.
F. Roi.le, Arritiees de l'art français, 2° sér., t. I, 1861, p. \\ et 1 r> à la note. —
Idem, Tnv. somm. des archives de Lyon, t. I, i865, p. m, 12. — Natalis Rondot,
Les sculpteurs de Lyon du \ive au \viir siècle, 1884, p. si.
Le Clerc Guillaume . vivait à Armentières au xv* siècle. Les
comptes des hospices de Lille renferment, à l'année i't55. la mention sui-
vante :
« XXIII s., payés à Picquart. pour le vin donné à Willaume Le Clerc,
DE L'ECOLE VU WCAISE VU
tailleur d'ymages, demourant à Armentières, pour ce qu'il avoit l'ait
«mener audict lieu de Lille une table d'autel, pour monstrer ausdis
ministres, qui ne furent point contens de l'achater. »
On trouve encore un Guillaume Leclerc, sculpteur en bois et ornema-
niste, exerçant son art à Valenciennes vers i^ç>3 : c'était peut-être le
même artiste arrivé alors à la lin de sa carrière.
DkL\ Fons-Mklicocq, Revue universelle des Arts, t. XIII, i86r,p. 55, 5(5. — A.
Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 487.
Le t'oeq Pierre), travaillait à Cambrai au xvie siècle. En 1062 il
reçut vingt livres tournois « pour avoir raccoustré raccomodé et net-
toie la table d'autel de la chapelle du palais de l'évèque ». En i566-i56;7,
il est cité dans les comptes du domaine de la ville « pour avoir l'aict et
taillé une croix pour mettre sur la colombe colonne de la croix de
Selles nom d'un carrefour) et à icelle taillé à l'ung des costés, l'ymaige
decrucxefix et à l'aultre de Notre Dame ».
Lefèvre, Matériaux pour l'his1. '1rs mis dans le Cambrésis, 1870, p. 2.'>. —
V. Dorieux, Les artistes cambrésiens, 1874, p. 76. —Idem, Notes sur les artistes
r.ambrêsiens {Bev. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 38g, iv n; . — .1.
Houdoy, Hist.art, de laeath.de Cambrai, 1880, p. -ï5».
I.epoina; Pierre , sculpteur rouennais du xvr* siècle, exécutait en
i56i, pour l'église Saint-Jean, un crucifix, un saint Jean-Baptiste et un
saint Jean l'Evangéliste.
Areh. départ, de lu Seine- Inférieure. G. C,7'>.R. — Dk i.\ Qcerikre. Notice sur
l'église paroissiale de Saint-Jean de Rouen, iSfio, p. 17. - De Beadrrpaire, /»''.
somm. 'les arch. de lu Seine-Inférieure, t. V, 1892, p. 182.
Lecomtc. M. de Montaiglon, d'après une épigranime de Ronsard,
donne ce nom comme étant celui d'un artiste du xvie siècle, originaire
du Mans, qui aurait sculpté dans une niche au-dessus de la porte d'une
maison une statue du Temps représenté debout, chauve par derrière,
des ailes aux pieds, et un rasoir à la main. Voici l'épigramme en ques-
tion intitulée : De l'image du Temps.
Qui et d'où est l'ouvrier ? — Du Mans. — Son nom ? — Le Conte
— Et mais toy, qui es-tu ? Le Temps qui tout surmonte.
— Pourquoy sur tes ergos vas-tu toujours coulant ?
— Pour montrer que je suis incessamment roulant.
— Pourquoy te sont les piedz ornez de doubles aisles ?
— Affin de m'envoler, comme vent, dessus elles.
— Pourquoy vas ta main dextre un rasoier touchant?
— Pour montrer que je suis plus agu qu'un treuchant.
— Pourquoy dessus les yeux voltige ta crinière?
— Pour estre pris d'avant et non par le derrière.
— Et pourquoy chauve ? — Affin de ne me voir hapé,
Si des le premier coup je ne suis atrapé.
332 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Tel peint au naturel Le Conte me decueuvre
Et pour toy sur ton huys a mis ce beau chef-d'œuvre.
Ronsard, Les Foldtrerles, Paris, i555, p.'65, 66. — A. de Montaigi.ox, Arch. de
fart français, 2e sér., t. I, 1861, p. 184.
Lecomte Jean , sculpteur et architecte de la ville de Chàlons-sur-
Marne, collabore eu i535, avec deux de ses confrères, Huguet et Simon
Avigny. à l'exécution d'une chaire à prêcher en pierre qui l'ut placée
dans l'église du couvent des Augustius. Ou cite encore un Jean Lecomte,
sculpteur et bourgeois de Chàlons, mort le i5 février 1610, dont la pierre
tombale se trouve dans l'église Notre-Dame.
L. Grignon, Recherches sur les artistes ehdlonriais, i8.S<(, p. ô.ï.
Le Conte Jean , sculpteur normand du xvc siècle. Il est fait mention
de cet artiste au sujet de travaux exécutés en 1.467, dans le prieuré de
Longueville, aux monuments de Duguesclin, de la Hire et de Dunois
qui tous trois avaient été comtes de Longueville. Voir Lesvignières
Pierre .
De Moktaiglon, Archives de l'art français ; Documents, t. III, i855, p. i55.
l.ecoc| André, dit Deo Gratias, travaillait, au commencement du
XVIe siècle, à la cathédrale de Sens. En i5o6, il relit le dragon en bois
qu'on portait aux processions et aux Rogations. En 1010, il sculpta six
grandes statues « au portail du croison du cloistre » ; ces statues
n'existent plus aujourd'hui. On lui attribue dans la même église les
figures de saint Augustin et de Moïse.
Arch. dép de l'Yonne; G. n4~>, 1 1 44 , — Bulletin du comité des arts et monuments,
t. II, 1842-1843, P- 543. — Quantin, Notice hist. sur laconstr. de la cath. de Sens,
1842, p. ôo. — Idem, Inv. somm. des archives de l'Yonne, t. II, 187Ô, p. 217.
Lecoi'iiet ou Leeoriiuel, sculpteur en bois de la Renaissance, dont
le nom est gravé en relief sur un écusson décorant la tribune de l'orgue
de l'église de Moret-sur-Loing, près de Fontainebleau. Cette œuvre doit
dater du commencement du xvie siècle.
E. Paty, Bulletin monumental, t. XII. iS^fi, p. 4'9-
Le Costre François et Jean . Ces deux frères collaboraient, de i3;G
à 1378, à la décoration de la flèche de la cathédrale de Cambrai ; ils re-
cevaient 5 sous de gages par jour.
Arch. dép. du Noid. Comptes de la fabr. de la enth.de Cambrai, nos 20, 24. —
J. Houdoy, Eisl. art. de la cath. de Cambrai. 1880, p. 1 63 . — Dehaishes, Hist. de
l'art dans la Flandre, etc., 188G, p. 290; Doc. p. 508,554-
Le Court Jean , résidait à Avignon au xiv« siècle. Le 7 août i38g, il
de l'école française 333
donna quittance d'une somme de 35o florins d'or reçue en paiement de
l'exécution du tombeau de Guillaume de Chanac, cardinal de Me iule,
mort le 3o décembre i384- Le monument, transporté d'Avignon à Limo-
ges, lut mis en place dans le chœur de l'ancienne église de l'abbaye de
Saint-Martial par un nommé Jean de Fribourg, tailleur de pierre du
diocèse de Lausanne, qui devait être l'élève et le praticien de Jean Le
Court. Ce tombeau a disparu aujourd'hui.
Louis Gdibert, Le tombeau d'un cardinal (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ.,
1896, p. My-ioô).
Le C'içne (Adam1, sculpteur en bois de l'école lorraine, était occupé,
en i5i6, au palais ducal de Nancy, à l'occasion de l'arrivée de Renée de
Hourbon, épouse du duc Antoine. Les comptes du cellerier de Nancy,
pour les années i5i--i5i8, portent qu'il fit « un lit de camp taillé d'ou-
vrage plat et les molures étant avec rassemblement à mode d'Italie ».
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, r852, p 07. — Ed. Boxnyffé, Le meuble
en France au xvi° siècle, 1887, p. 77.
Le Despencier (Roger ou Jean), sculpteur et architecte de la ville
de Rouen, travaille à l'église Saint-Jean de i535 à i538. Cette der-
nière année, il reçoit ioo sous pour avoir sculpté sur un pilier un taber-
nacle en pierre.
De la Quérière, Notice sur l'église Saint-Jean de Rouen, 1860, p. 4.
Lediet ou l.ediot Jean, sculpteur et maître maçon demeurant à
Tours, taille, en i497, *es armoiries de Pierre Rriconnet, maire de la
ville. On lit dans les comptes :
« Au moys de juing ensuivant à ung nommé Lediot, masson, pour
avoir fait et taillé les armoiryes du maire de ceste dicte année, mises
et apposées ou pain de mur qui a esté l'ait neuf près la porte de l'Esco-
herie. Pour ce t. LXXV s. t. »
Rey. des comptes munir. ,/, /,/ eilir de Tours, t. L, année i4<)7- — Ch. Grandmai-
son, Doc. inéd. pour servir à l'hist. des arts en Touraine, 1870, p. i.">4. — E. Girau-
det, Les artistes tourangeaux, i885, p. 255.
Le Fandreau Gabriel. Voir r'avereau Gabriel).
Lefebvre (Georges), sculpteur en bois, était au nombre des artistes
employés à Saumur, en i4y«), à la sculpture des stalles de l'église Saint-
Pierre.
G. Port, Les artistes angevins, 1881, p. 248 à la note.
Lefebvre Jacques ou Jacob , sculpteur en bois et architecte du
J'34 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
xvic siècle, ué à Caen, se rendit à Baveux, où il exécuta, de i588 à
1089, les stalles du chœur et le butl'et d'orgues de la cathédrale. Les
stalles existent encore, mais le buffet d'orgues a été détruit. Jacques
Lei'ebvre fut aussi appelé en Angleterre par la reine Elisabeth qui l'em-
ploya à de nombreux travaux.
F. Bodrqdelot, Bist. de l'i sculpt. et des arts plus t. en France, 1846. — Boiter
et Marcel. L'art architectural - n Franee, 1. 11, p. i<>. — Bulletin monumental, t. IV,
|i i"i;; t. XVII. i85i, p. 412, A<">; t. XVIII, i85a, p. \%. 44- — Ed. Boxxaffé, Le
meuble en France au xvie siècle, [887, p. 5a
Lefefovre Jean , natif de Caen, lils du précédent, était également
sculpteur en bois et architecte. Il travaillait dans sa ville natale et sculp-
tait, en i6i.">,les stalles de l'église Saint-Etienne. Un document du temps,
dans lequel il est qualifié « sculleur, bourgeois de Sainct-Pierre de
Caen ». nous apprend qu'en iGifi il lit pour « madame l'abesse de Caen »
un retaille en bois blanc orné « d'un fort beau tableau et d'une Xostre-
Dame au-dessus et de deux anges aux deux costés d'icelle tous
dorés .. ». En 1O1-. il termina pour l'église Saint-Pierre un Christ eu
croix avec la Vierge et saint Jean de chaque côté, et la Madeleine à ses
pieds : toutes ces ligures étaient en bois doré. Jacob Lei'ebvre, frère de
Jean, était occupé aussi, vers la même époque, à la cathédrale de Caen.
Bulletin monumental, t. IV, p. 157. — De Chexxevières, Artistes normands Nou-
velles Archives de i'art français, 3e série, t. II, 1886, p. 1*7).
Lefebvre Jean. Un sculpteur de ce nom collaborait, de 160ZJ a
[608, à la décoration du château de Cadillac Gironde appartenant au
duc d'Epernou.
Ch. Braqiehaye, Les architectes, sculpteurs, etc. du 'lue d'Epernon [Réun. des Soc.
des beaux-arts des départ., 1SS4, p. 187, i8y). — Idem, Les artistes du duc d'Eper-
non, 1888-I897, p. 221-2'îÔ.
Le l'euilleux Guillaume , « maître tailleur et imager en bois » de-
meurant à Illiers arrond. de Chartres , passe un marché, en 1648, pour
divers ouvrages à exécuter dans l'église de Sandarville ( Eure-et-
Loir .
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; E. 25;>4. — L. Merlet, Inc. somm. des arch. d'Eure-et-
Loir, t. 11, 2" partie, iKK<3, p. 5o5.
Lefeure Jean . Voir Le Fèvre Jean .
Lefeuvre Jean , sculpteur parisien du commencement du xvie siè-
cle, sculptait, en i5io, des fonts baptismaux pour l'église Notre-Dame-
des-Champs.
A. Békard, Ui't. biogr. les artistes français, 1872, col. 4y*>.
de l'école français] 335
Lerèvre Thomas . dit l'Ermite ou Larmite, originaire de la ville
d'Ypres, est cité dans les comptes des ducs de Bourgogne pour avoir
collaboré à Dijon, de l385 à i388, au tombeau de Philippe le Hardi,
sous la direction de Jean de Marvillc, à raison de 18 gros par semaine.
Il était de retour dans son pays en i38o,.
Arch. dép. de lu Côte-d'Or; B., .''•-'.'>, Vi-Mb 4-'i3x. — Dehaiskes, Hist. de l'art
dans la Flandre, etc. 1886, p ">i3 : Doc, p. i5a3j 638, 6/17, 65/|, 68t.
le Fèvre (Jean , sculpteur et architecte de la fin du xiv siècle, était
employé, en i3j3, au château de Conflans. En 1*396, il était à Lille, où il
travaillait à la porte du Molinel et à la porte Royale; ses gages s'éle-
vaient alors à fi sous par jour. La même année, il reçut, d'après les
comptes des argentiers de la ville, 4 livres 16 sous comme ayant taillé
deux gargouilles « par plusieurs jours de lieste et par plusieurs nuys à
la candeille ». Il se rendit ensuite à Douai et à Cambrai pour inspecter
certains travaux commencés. A son retour à Lille, il toucha 12 livres
« pour se boine diligence d'avoir fait le pourtraict en parquemin, tant
del ouvrage de le bastide de le porte Royaulx, comme del ouvrage de le
porte du Moliniel ». En i'3g-, il exécutait plusieurs ouvrages de maçon-
nerie à la porte Royale, avec les maçons Jean d'Avesnes, François
de La Croix, Jean de la Croix et Pierart Bointemps.
On trouve dans les archives de l'hôtel de ville de Valencienncs un
sculpteur, nommé Jean Let'eure. terminant, en 1406, une Résurrection
destinée au niaitre-autel de la cathédrale ; c'est peut-être le même artiste
(pie Jean Le Fèvre.
Arch. départ, du Pas-de-Calais ; A. 7.">r>. — De La Fons-Mélicocq, Revue univer-
selle des Arts, t. XI, i8('o, p. 3o; t. XV, 1862-, p. 1-29, iôo.
I.efèvre Jean , né dans le Yimeux, en Picardie, est reçu, en if\i-2,
bourgeois d'Amiens et exécute dans cette ville différents travaux.
Dehusnes, L'art à Amiens Congrès archéol. 'A France en 1893, p. 166).
I.efèvre Jean , sculpteur en bois et ornemaniste du xv» siècle, par-
ticipait, en 1466, à la décoration des stalles de la cathédrale de Rouen.
Langlois, Les stalles de tu cathédrale île Rouen, i.sricS, p. 1S3.
I.efèvre (Robert , travaillait vers 1000, avec Arthur de Loing, aux
voûtes du chœur de l'église Saint-Pierre de Roye Somme . Les deux
artistes taillèrent des pendentifs et des culs-de-lampe représentant des
sujets fantastiques.
II. DtsEVELetA. (iozÊ, L'église 'le tioy, p. i5 [Les églises, châteaux et beffrois <>•
hi Vu initie et de FArtois).
336 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Lefèvre Jean , vivait à Dreux au xvip siècle et sculptait, en i532, la
façade de l'hôtel de ville, qui existe encore maintenant.
A. Bérard, Dicl. biogr. des altistes français, 1872, col. i(>.">.
Lefiselier Jean). Voir Fiselier Jean).
Le Manienl André, résidait à Rouen au commencement du
xvic siècle et était occupe en i5ao-i52i, avec Pierre Desaubeaux et
Regnaud Thérouyn. aux sculptures du couronnement du mausolée
érigé, dans la cathédrale, au cardinal d'Amboise, décédé en i5io.
A. Deville, Les tombeaux de la calh. de Rouen. isr>-, p. 84, 91, g45 !>8- — Emé-
riu-David, Risi. de lu sculpl. franc., 1817-1872, p. i4i.
l.o Forl Martin), était établi à Paris au xvie siècle. De i562 à i56j,
on le trouve employé aux travaux du Louvre, sous la direction de
Pierre Lescot. Dans les comptes royaux, il est souvent associé à Etienne
Carmoy, à Pierre et François L'Heureux ainsi qu'à Pierre Nanyn.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. 1, i85o, p. 5oi, 5o8, 5 1 4, 5ao. —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. Il, 1MS0, p. 79, 112, 12Ô, 109. —
A. Bertv, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. I, 1866, p. 200, 2.">2. — L. Palustre,
La Renaissance eu France, t. Il, 1881, p. 158-162.
Legaulf (Etienne), sculpteur-tombier demeurant à Paris dans la
première moitié du xvie siècle, nous est connu par son contrat de
mariage daté de décembre i5a<).
Coïecqle, Bull, de la Soc. de l'iiist. de Paris, 1894, p. 21."). — J. GciFFREY,
Revue de l'art français, 3896, p. 22.
l.eGavaielie Pierre , sculpteur et peintre du xvie siècle, exerçait
son art à Lyon vers i533.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xviu° siècle, 1884, p. 02.
Legay, sculpteur ornemaniste, était au nombre des artistes employés
à Paris, en i564, à la partie décorative du tombeau de Henri IL
De Laborde, Larenaissance des arts à la cour de France, 1. 1, i85o, p. 554.
Le Gendre Augustin , était occupé, de 153^ à i55o, au château de
Fontainebleau, à raison de 14 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, t. I, i85o, p. 4o5, 425. — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1S77, p. i35, 197.
Légère! Pierre , sculpteur rouennais, entreprend, eni<ii>iS. différents
ouvrages dans l'église de Plainville Eure .
E. Vedclin, Artistes normands H* un. des Soc. des beaux-arts des départ., 1892,
p. r.:>o).
de l'école française i'5-
l,e Gerys Jean), sculpteur ornemaniste, travaillait, de 1 535 à i.Y5;.
au château de Fontainebleau, dans la chambre de la reine, moyennant
i5 livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissance des arts ii lu cour de France, t. I, i85o, p. ~>if>.
Legoaraglier Pierre), sculpteur et architecte breton du xve siècle,
construisit, de \\~~ à i i"!h le croisillon nord du transept de la cathé-
drale île Quimper, En i "JS."» , il était employé à Locronan [Finistère .
I .egoaraguer Guillaume , probablement frère du précédent, colla-
borait avec lui aux travaux île la cathédrale de Quimper. 11 ligure dans
les comptes du chapitre dès l'année i4j4- En r4?9, il reçut i5 livres
pour avoir sculpté cinq niches avec culs de lampe. De 14H0' à i493, il
exécuta les voûtes du transept et celles de la net', qui lui lurent payées
9600 livres. Dans la même église, on lui doit encore le reliquaire ou
ossuaire de style ogival, surmonté d'un fronton triangulaire. Il donna
aussi les plans du palais épiscopal commencé en 1.S0-. Il mourut en 1.114.
Le Men, Monographie delà cathédrale </< Quimper, 1878.
I.egi'siiu Pierre , était occupé, en i5'3S, aux sculptures de la façade
de l'église Saint-Jean de Rouen.
De la Quérière, Notice hist. sur l'une. r<j\. dt Saint-Jean >/.' Rouen, iStio, p. i.
I .< -li-i-si ■■« I Noël , sculpteur normand du XVe siècle, est chargé, en
i44*N de « tailler deux angelos à mettre image 1 » au pilier de la cha-
pelle Saint-Louis, dans l'église Saint-Maelou de Rouen.
De Beadkepaire, Nouv. recueil de notes hisl. concernant le départ. de Ut Seine-
Inférieure, 1888, p. 1*99.
I«gi*anl Jacques et Jean), étaient au nombre des sculpteurs orne-
manistes employés, en i'l;.Vi'3;<i, à la décoration de la llèche de la
cathédrale de Cambrai ; ils recevaient G sous par jour.
Arch. dép. Ju Noid. Comptes de I" fabr. de Cambrai, n" 20. — Dehaisnes, Hist.
de l'art dans lu Flandre, etc., 1886, p. 290 ; Doc. p. 534.
Le (iuisCre Guillaume , sculpteur en bois établi à Rouen au xve siè-
cle. En 1468, le chapitre de la cathédrale l'envoie à Cambrai, à Douai
et à Bruxelles, afin de ramener des artistes capables de travailler aux
stalles du chœur de l'église.
Arch. départementales de la Seine-lnférieun . G. 2ôo5.
1, C'étaient des consoles ou culs-de-lampe.
j'38 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
'; <l s| PieiTe . sculpteur de la ville de Bourges, était occupé, eu
iôi3, aux travaux entrepris dans la cathédrale.
Dk Girardot, Les artistes de Bourges Archives dt l'ari français, %' série, t. I,
l86l , ]i 201 .
Le Ilitclier Louis . sculpteur et peintre rouennais. visite en iti 1 a,
en compagnie de Jérémie Le Pilleur, un tabernacle exécuté par Michel
Lourdel pour l'église paroissiale de Saint- André de Rouen.
Arch. départ, de ii Seine-Inférieure, G. ii:>'|ii. — De Beurepaire, Inc. somm. des
arch. de la Si im -Infi Heure, 1. V, 1 89a, p. i5.
I.e Hun (Jean , vivait à Rouen au commencement du xve siècle et
travaillait, de 1 1<>; ii 1420, au grand portail de la cathédrale, sous la
direction de l'architecte Jenson Salvart. Il lit u lui seul dix-neuf statues
qui se voient encore du côté de la tour Saint-Romain; chaque statue lui
fut payée S livres tournois.
Arch. dép. de la Seine-In) <.■■ , G. 2486. — A. Deville, Itevut des architectes
1 calhédralt di Rouen, i848, p. 27. — De Beurepaire, Inv. somm. 'lis unir.
de la Seine-Inft < < un . t. II, 1874, p- :,is-
Lejeune Nicaise , était employé au château de Fontainebleau, de
1040 à i.Vm. à raison de 12 livres par mois.
De Laborde, J.cs comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i<)2, igg.
Le »lonie Jean . résidait au xve siècle dans la ville de Cambrai. En
i45a. on le trouve occupé à la cathédrale.
J. Houdot, llisi. art. de la cath. de Cambrai, 18*0, p. j8g.
I.ejour Jean1, sculpteur ornemaniste établi à Amiens au commence-
ment du xvl siècle, exécutait, en 1.410, divers ouvrages pour le beffroi
de la ville. Les comptes portent :
« A Jehan Lejour. pour sa paine et labeur d'avoir taillié en temps
d'iver à la candeille un tabernacle (dais ... une somme de VI liv. VI sols.
— Pour plusieurs corbeaux à lèuilles ou entrelacs servant à décorer la
voie à vis (escalier qui conduisait à la chambre où l'on administrait la
question aux prisonniers . XV sols : et pour deux gargouilles de
1 bestes servant h jetter au loin les eaux dudit Beffroy, LVI sols. »
II. Dusevel, Recherches historiques no- /• - 5 es eûtes dans la utile
d'Amiens, i858, p. 17, 18. -H. Dosevel et A. GozÉ, Beffroi d'Amiens, p. 7 {Les
c, beffrois de lu Picot l'Artois).
Lejutre Jean , sculpteur et architecte, exerçait son art à Bourges
dans la première moitié du xvn siècle. De io'aa à 1626, aidé de son
confrère Antoine Gargault, il construisit une galerie à l'ancien hôtel de
DE l'ÉCOLK FRANÇAISE ')]()
ville f aujourd'hui petit collège) et haussa de (i pieds la tour de cet édi-
fice. En i6'38, il éleva la chapelle Saint- lloch, près de l'hospice des pes-
tiférés. En i6'4^, il reçut i5o livres pour avoir sculpté dans cette cha-
pelle les statues de la Vierge, de saint Roch et de saint Sébastien.
De Girardot, Les artistes de la ville de Bourges (Archives de l'art français,
a« série, t. I, 1861, p. 282, 280, 286).
I.e l.oei'tfan (Olivier), sculpteur breton du xv'' siècle, exécuta, en
1480, le beau jubé en bois de la chapelle de Saint-Fiacre, près du Faouet,
dans les environs de Quimperlé (Morbihan). Le nom de l'artiste nous
est connu par une inscription gravée sur le monument :
L'an mil mi"
Mil™ FUT I'AICTE CESTE
œuvre var olr (olivier
Le Loergan.
De Ocii.hermv, Annales- archéologiqttes, i845, t. III. p. 12-24. — Houel, Bulletin
monumental, t. XIII, 18/17, p. (>44-'>">o. — L. Palustre, Lu Renaissance en France,
t. III, 1885, p. 72, note 1.
Leniftire (Pierre), travaillait en 1^07, à la cathédrale de Rouen, aux
sculptures du portail Saint-Jean, sous la direction de l'architecte Jenson
Salvart.
Areh. dép. de la Seine-Inférieure; G. 2481. —A. Deville, Revue des architectes
de la cath. de Rouen, 1848, p. 27.
Le Vin lire (Pierre), sculpteur en bois de la fin du xiue et du com-
mencement du xive siècle, vivait à Paris, où il demeurait au « vieil
cimetière Saint-Jehan ». Vers 1 3 1 ."S , il lit, moyennant 10 livres parisis,
un banc sculpté qui l'ut placé dans une des salles de l'hôtel de la com-
tesse d'Artois.
H. Demat, Nouvelles Archives de Fart français, 1878, p. 225. — A. de Champeaox,
Le meuble, t. I, 1 885, p. 7;). — J.-M. Richard, iVahaul, comtesse d'Artois cl de
Rourgogne, 1887, p. ^20.
I.e Maislre Jean , exerçait son art à Lyon vers i.i^o-iô^a.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvnic siècle, 1884, p. .I7 .
I.e llart'sHial Antoine), sculpteur et peintre du xve siècle, rési-
dait à Lyon de î^'iH à i4*>'3. Il est désigné dans les archives de la ville
sous le titre de « faiseur d'ymages ».
Natalis Rondot, [.es sculpteurs de Lyon du xiv° awxvm0 siècle, 1884, p. i<)-
Leilliirié, sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle, collabo-
34" DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
rait, eu i4°7- a la décoration des stalles de la cathédrale de Rouen, sous
la conduite de Philippot Viart.
Larglois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i858, p. i^a.
I.euiarié (Guillemin . travaillait, au commencement du xvie siècle,
au couvent d'Etival-en-Charnie Mayenne , pour le compte de l'abbesse
Jeanne de Laval. Les archives de l'abbaye contiennent en effet les men-
tions suivantes :
« Le Vendredi sixiesme octobre audict an 1.108, en présence et par
commandement de madame, paia ledict receveur à Guillemin Lemarié
pour la faczon de l'ymaige de la Magdelaine qui a esté mis en la cha-
pelle de Vallemée, en ce comprins. 2 solsfï deniers que ieelluy Le Marié
a voit baillez pour parpaiement de la pierre dont il avoit faict ledict
ymaige, oultre .ï sols qu'il avoit reccuz paravant par les mains de
madame, 3'2 sols <> deniers. »
En i5oq. — « Au dict Guillemin Le Marié, sur la faczon de l'ymaige
de Sainct Marner que madame a fait faire et mectre en sa chapelle de
Sainct Jehan de Ghampfleury. »
Archives dép. i< la Sarlhe ; II. r4i8, fos 256, 25g. — V. Duchemin, Ino. somm.
des archives de la Sarthe, t. IV, i885, p. 120. — L. Palustre, La Renaissance en
France, t. III, t885, p. i5i.
I.eniaryé (Richart), sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Rouen, était occupé, en 1007, aux travaux du château de (laillou.
A. Devlle, Comptes de dépenses de la construction du château de Haillon, i85o.
— A. de Champeaux, Le meuble, t. I, i885, p. iôô. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en
France au XVIe siècle, 1887, p. /|5.
Le llasson Jean , sculpteur rouennais, visite, en i53o,, la charpen-
terie exécutée dans le choeur de la cathédrale de Rouen pour soutenir
une statue de saint Georges, œuvre de Nicolas Quesnel.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure ; G. 2825, f\\->. ■>.. -■ I>e Beaubepairk, Ino. somm.
des arch. de la Sein, -Inférieure, t. II, 1874, p. îi''-; t. III, 1881, p. 370.
I.e Masurier Pierre, résidait à Rouen au commencement du
xvie siècle. En 1007, on le trouve travaillant à la décoration du château
de Gaillon, en collaboration de Michel Descombert.
A. Deville, Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, i85o,
p. cxxi, 323. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France au xvie siècle, 1SS7, p. /j5.
I.O Mazuriei' Jean;, sculpteur normand du xvi« siècle, peut-être
parent du précédent, était employé, en i.">4-">, à l'église de Caudebec. On
serait tenté de lui attribuer la tribune des orgues de cette église.
Ch. Balchal. Nouv. diet. des architectes français, 1887, p. 555.
dk l'école française 341
Le Meilleur (Henri et Jean , prirent part. île i55J à i.Vlo. aux tra-
vaux d'ornementation de l'église île Sainte-Avoye, commune de Plune-
ret Morbihan . Ce sont probablement ces deux frères qui exécutèrent
dans cette église le jubé qu'on admire encore aujourd'hui.
L. Palustre, La Renaissance en France, t. III, iS85, p. 72.
Le Mereillon ou Le Merillon Jean, demeurant à Paris au
xvie siècle, figure en i565, dans les comptes des bâtiments du roi, au
nombre des sculpteurs qui collaborent, sous la direction du Priinatice,
à la partie décorative du mausolée de Henri II.
DeLarorde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. .">:."">, :n-. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t II, 1880, p. i'>.o, 128.
Lemere ou l.emire (Perrin ou Pierre), est mentionné dans les
archives des ducs de Bourgogne comme ayant travaillé à Dijon, de
i'38t>à 1389, au tombeau de Philippe le Hardi, sous la conduite de Jean
de Marville, à raison de 11 florins par semaine.
Arch. dép. de la Côte-d'Or ; B. ij43i. — Uehaisnes, Hisl. de l'art dans ta Flun-
dre, etc., 1886, p. 5i3; Documents, p. 647.
Le Mère (Marquet), sculpteur grenoblois du xve siècle, reçut, en
i4^4i lft commande du tombeau de François d'Orléans, comte de Lon-
gueville et de Dunois. Le mausolée, qui fut payé à l'artiste 180 écus d'or,
se composait d'une table d'albâtre, sur le milieu de laquelle était repré-
sentée la Cène avec les douze Apôtres ; d'un côté, étaient sculptées les
images de saint François, du comte et de son fils ; de l'autre, celles de
sainte Claire, de la comtesse et de sa lille. Ce monument fut érigé dans
la chapelle de Longueville, à Notre-Dame de Cléry, près d'Orléans. Le
comte de Dunois. étant mort d'apoplexie à Chateaudun. y fut inhumé
en i4<»i.
Ed. Maignien, Les artistes grenoblois, 1887, p. 212.
Le Mère (Pierre), dit Marquet, sculpteur en bois né à Grenoble, fils
du précédent, travaille, en i5ou, pour l'église de Villard-de-Lans. Kn
iâi8, il passe marché avec un nommé Jean Basset, de la paroisse
d'Aoste, pour l'exécution d'un crucifix en noyer, de i5 pieds de haut.
M. Natalis Rondot cite un Marquet, sculpteur, établi à Lyon de i4{)3 à
iôo3; serait-ce le même artiste?
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du \i\' au xvme siècle, 1884, p. 2'. —
Ed. Maignien, Les artistes grenoblois, 1887, p. «i3.
Le Mère
(Barthélémy1, sans doute parent des précédents, nous est
'3^2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
connu par un acte de vente, passé à Grenoble en 1093, où il est désigné
comme imagier.
Ed. Mugnif.n, Les artistes grenoblois, 1887, p. 2i5.
Le Mesle Pierre , vivait à Bourges à la fin du xve siècle. En 1489»
il était occupé aux sculptures de la porte du pont Saint-Privé; on lit en
effet dans les comptes de la ville :
« A Pierre Le Mesle, ymagier, la somme de 4 escus d'or, a lui donnés *
pour img grant ymage de Nostre-Dame et ung angelot, qui a esté mis au
portail Sainct-Privé. »
De Girardot, Annules archéologiques, t. I, 1844, p. 229. — Idem, Les artistes de
Iti ville de Bourges (Archives de Fart français, 2e série, t. I, 1861, p. 245). — Ijl' Sei-
GNECR, Notes sur l'Rist. de la sculpt. franc. d'Emerie-bavid, 1862, p. 3n.
Lenienx Simon , sculpteur de la ville d'Amiens, exécute en 14B8,
dans l'église Saint-Pierre de Roye Somme , un devant d'autel représen-
tant le Baptême de Jésus-Christ.
H. Di'seyei. et A. fiozÉ, L'église de lioi/r, p. 9 [Les églises, châteaux et beffrois de
la l'ieaedie et de l'Artois ■
Lemtre Nicolas), est cité au nombre des sculpteurs employés en
i5ia, sous la conduite de Jean Gailde, à l'ornementation du jubé de
l'église Sainte-Madeleine de Troyes.
Vali.et iie Viriville, Les archives hist . du départ, de l'Aube, i84i, p. 5ia. —
Assier, Comptes de la fabr. de l'église Sainte-Madeleine de Troyes, i8.'>4, p. ."(>, }3.
Lemoi^'iie Jean , sculpteur et architecte normand de la fin du
xve siècle, vivait à Dreux, où il travaillait, vers i4^~, à la chapelle du
château, pour le compte de l'historien Philippe de Commines et de sa
femme Hélène de Chambes. Voici le document qui fait mention de l'ar-
tiste :
« Nous, Hélène de Jambes, dame de Dreux, au nom et comme ayant
procuration généralle de messire Phelipes deCommynes, chevalier, sei-
gneur d'Argenton, conte et seigneur du dit Dreux, confessons avoir
receu cejourd'huy de Léonard Jabin, recepveur de nostre dit conté etsei-
gneurcrie, la somme de deux cens sept livres tournois, sur ce que le dit
recepveur peult ou pourra nous debvoir, k cause de sa dite recepte. ra-
battu oultre la somme de trente huit livres tournois délivrées à Jehan
Le Moigne, ymagier, pour le pris de certains ouvrages de son mestier
faiz es chapelle du chasteau du dit Dreux... »
En 14^8, Jean Lemoigne se rendit à Argentan pour prendre part
aux travaux entrepris dans l'église Saint-Germain. Ceci est prouvé
par l'inscription suivante tracée sur un des piliers de l'église :
de l'école française 'J'J'i
Mil quatre cent quatre-vingt-huit : par Jehan Lemoine, hou maçon,
quecepilier ici construit ; Dieu pardonne le mal façon.
Bulletin monumental, t. VI, i84o, p. /|if>. — A. de Montaiglov, Archives de l'art
français, v série, t.I, i8(îr,p. 445-447-
Le Moine (Jean), scalpteur-tombier du xvie siècle, demeurait à Paris
dans la rue Saint-Jacques. Il devait jouir d'une grande réputation, car
on possède des marchés, datés de r5a3 à t53o, prouvant que l'artiste avait
de nombreuses commandes tant pour Paris que pour la province. Son
nom se lit sur une pierre tombale d'une grande richesse d'ornementa-
tion, servant de table à l'autel de la chapelle du Vivier-en-Brie.
E. Paty, Bail, mon., t. XI, i8/|5, p. Va; t. XII, iS'|(>, P- 4iS. — L. Palustre,
La Fienaisnance en France, 1. 1, 1870, p. i5o, note a. — Coykcque, Bull, de la Soc.
del'hist. île Paris, etc., i!S<|5, p. 118, 119, 121, [3r, iô >, iô.ï ; 1894, p. 77, [55, 2 L 4 -
— .1. Guiffreï, Revue de l'art français, 1896, p. 14, i5, 17, 18, 19, ao, ai, aa.
I.e Jloine (Mathieu), sculpteur-tombier, parent du précédent, rési-
dait également à Paris au xvi" siècle. Il exécuta pour l'église Saint-
Pierre de Beauvais la tombe de Louis Villicrs de l'Isle-Adain, évèque
de Beauvais mort en 1620. Cette tombe était en cuivre ; l'effigie du pré-
lat y était gravée dans un encadrement gothique, et une inscription por-
tait: Fet par Mathieu Le Moine, tombier à Paris. Gaignières nous a
conservé un dessin de ce monument.
En i5a4, Mathieu Le Moine passa un contrat par lequel il s'engageait,
moyennant trente livres tournois, à livrer trois tombes dans l'église de
la Chapelle-Iger Seine-et-Marne . (les tombes appartenaient à Tristan
de Verdelot, écuyer, sieur de Champguel'Iier-cn-Brie, a Marie de Folen-
l'ant, dame de Loisel, sa femme, et à Jacques de Verdelot. En i33<), on
trouve encore trace de l'artiste qui habitait alors rue de la Harpe, près
de la porte Saint-Michel; à cette date, il signait, au profit de Philippe le
Bel, abbé de Sainte-Geneviève-du-Mont, une reconnaissance d'un prêt de
douze livres tournois.
Gaigmkres, Bill. nat. départ. îles estampes. Pe n a, f° raa. — II. Bouchot, Inv.
îles dessins exécutés pour Roger de Gaignières, i8gt, iv 465o. — Coyecque, Bull, de
la Soc. île l'hist. de Paris, etc., i8g3, p. 12a, i3o : i8g5, p. .So. — ,1. Gdiffrey, Revue
de l'art français, 1896, p. i">, i(!, aa. aô.
LeMoîiH' Nicolas , sculpteur-tombier, parent des précédents, demeu-
rait à Paris près de la porte Saint-Michel. Son nom est gravé, avec la
date de i503, sur une table de pierre attachée au second pilier du chœur
de l'église annexe de Saint-Fiacre de la Yille-du-Bois, à Nozay Seinc-et-
Oisc .
De Guilhermy, Inscriptions de la France du v° siècle awxvni", t. III, 1877, p. >"",
Soi I)'" . inéd. surl'Hisl. de France).
>'\\ DICTIONNAIRE 1>KS SCULPTEURS
Le \ioini' Jacques . exerçait sou art à Beanvais dans la première
moitié du xvie siècle. Le nom de cet imagier figure dans un acte notarié
daté de i5^6. Il était sans doute parent des trois précédents.
Coyecque, Bull, de la Soc. de FHisl. de Paris, etc., i8g4, p. \%. — J. Guiffrey,
Revue de l'art français, 1896, p. 10.
I.e Aioiturier ou Le Hlouturier Pierre, Antoine, dit « maistre
Anthoniet », naquit à Avignon vers 1420. Il était le neveu de Jacques
Morel qu'il dut avoir très probablement pour maître pendant le séjour
de ce dernier à Avignon de I441 à 1 4 4 ■ ' - H travailla, de i45a à i4'ii, à
l'abbaye de Saint-Antoine-de-Yienne, dans le Dauphiué ; il était alors
qualifié 0 le meilleur ouvrier d'ymagerie de France ». En i4'5i, il se ren-
dit à Dijon pour terminer le mausolée que Philippe le Bon, duc de
Bourgogne, voulait l'aire élever dans le chœur de l'église de la Char-
treuse de Champmol à Jean sans Peur et à Marguerite de Bavière. Ce
tombeau, commencé en i444 Par nn sculpteur espagnol, Jean de la
Huerta ou Werta, avait été laissé par lui complètement inachevé en
Jean de la Huerta, natif d,j Daroca, petite ville d'Aragon, près de
Sarragosse, était venu à Dijon en 1 \\"i et avait passé marché, lea'3 mars
de la même année, pour l'exécution du tombeau. Voici des extraits de
ce marché :
« En nom de Notre Seigneur je Jehan de Lawerta, dit Daroca.
natif du pais Darragon, tailleur d'imaiges. demeurant à Dijon, savoir
fais à tous présens et avenir que j'ay l'ait et par des présentes fait mar-
chié de loyalment faire et rendre toute parfaite, assise et assouvie en
l'église des Chartreux le-; Dijon, la sépulture de feux très excellans
prince et princesse de nobles mémoires monseigneur le duc Jehan et ma
Dame Marguerite de Bavière, sa compaigne ; laquelle sépulture sera
aussi bonne ou meilleur de telle longueur et haulteur et d'aussi bonnes
pierres et matières qu'est celle de feu très excellent prince le duc
Phelippe sur laquelle sépulture qui se fera seront les ymaiges ou
représentations des personnes dudit feu monseigneur le duc Jehan et
de leue madite dame sa compaigne, selon le pourlraict qui sur ce sera
baillé à moi ledit Jehan de Lawerta et de semblable longueur qui est
l'ymaige dudit feu monseigneur le duc Phelippe estant sur sadite sépul-
ture. Et à la teste d'une chacune desdites deux ymages aura deux anges
qui tendront c'est assavoir : les deux qui seront au-dessus de la teste
dudit monseigneur le duc Jehan un heaume et les autres deux qui seront
,:i la teste de feue madite Dame un escu armoyé aux armes d'icelle, et en
laquelle sépulture qui se fera, je ledit Jehan feray autant d'imaiges et de
telle haulteur et grosseur tant pleurants que angelots et autres et aussi
de l'école française 345
autant île tabernacles comme il y a en la sépulture de feu monseigneur
le duc Phelippe, et oultre plus y t'eray sur chacun angelot qui assis y
seraung tabernacle ce qui n'est pas en ladite sépulture je ledit Jehan
rendrai toute asouvie et assise de parfaicte en ladite église bien et loya-
lement dedans quatre ans prochainement venant à compter et commen-
cer du jour que ladite pierre de marbre me sera livrée en ladite ville de
Dijon Et mondit Seigneur pour toutes lesdites choses faire et accom-
plir par moy ledit Jehan en la manière que dessus, me fera paier. bailler
et délivrer comptant la somme de quatre mil livres tournois monnaie
courant »
La limite fixée à l'artiste pour l'achèvement de son œuvre était de
quatre ans ; mais loin de remplir ses engagements et de s'occuper exclu-
sivement de cette commande. Jean de la Huerta, comme nous l'apprend
M. Bernard Prost, s'adonna à de nombreux travaux. En i444< il sculpta
un groupe de la Visitation pour une chapelle de l'église Saint-Jean de
Dijon ; en i44^i il alla en Franche-Comté et s'obligea envers Louis de
Chalon, prince d'Orange, à exécuter un mausolée qui d'ailleurs ne fut
jamais commencé et donna lieu à un procès plaidé entre lui et le prince
devant l'oflicialité de Besancon ; de i44i) à i453, il organisa en Bour-
gogne une société d'exploitation de mines plus ou moins probléma-
tiques ; enfin, en i44^-i44;)' ayant menacé un jour de sa dague « monsieur
le vicomte mayeur de Dijon », il fut condamné à porter ses excuses au
magistrat en plein conseil et à tailler pour la porte de l'hôtel de ville
une statue de Notre-Dame sur un socle aux armes de la ville. Après
avoir touché plusieurs acomptes, il quitta définitivement Dijon en jan-
vier i457, n'ayant terminé du tombeau que les anges, les pleurants, les
angelots et une partie des tabernacles du cénotaphe ; quant aux gisants,
ils devaient être refaits entièrement, n'étant pas « de net albastre » et
ayant été « rompus de travers ».
C'est sur la recommandation d'Agnès de Bourgogne, duchesse de
Bourbon, que l'exécution du monument de Jean sans Peur fut confiée à
Antoine Le Moiturier : « Maistre Anthoine, avait-elle écrit à mes-
sieurs des comptes, est l'un des notables et expers bons ouvriers pour
besoingner en la perfection et assouvissement de la dite sépulture et
aussi pour faire lesdiz gisans, qui soit es marches de par deçà. »
L'artiste ne fit d'abord qu'un court séjour à Dijon, car après avoir
réclamé pour le tombeau du marbre de Saint Lothain, pris Poligny, il
revint exécuter à Avignon, vers i463, un grand retable destiné au maî-
tre-autel de l'église Saint-Pierre. Cette œuvre, détruite au commence-
ment du xvne siècle pour faire place à des boiseries, avait ~ mètres de
haut. La composition, très importante, comprenait dans un encadrement
d'architecture: une Pieta avec quatre lias-reliefs : un Jugement dernier
'5$C> DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
entre deux statues de saint Pierre et de saint Paul; un Christ entre
quatre anges dont deux portaient les instruments de la Passion et les
deux autres sonnaient de la trompette. Par traité passé le 14 avril 1461
entre Le Moiturier et Jacques Oboli, chanoine de l'église Saint-Pierre,
l'artiste devait recevoir, pour son salaire, « une maison située à Avi-
gnon dans la rue des Trois-Pilats sur la place du Petit Paradis, un jar-
din contigu à la maison, un autre jardin à peu de distance, aboutissant
à la rue de la Colombe aujourd'hui des Trois-Golombes , 3o florins,
deux tonneaux de vin clair, et deux banaux (environ 100 litres) de vin
du pressoir ». Plus tard, dans un nouveau marché daté du 0 août i463,
le prix fut augmenté de 2 3 florins.
En i464i Le Moiturier se fixa à Dijon et commença les sculptures du
tombeau de Jean sans Peur. Le 4 novembre 146G, dans un dernier con-
trat, il s'engagea à « faire, parfaire et assouvir bien et convenablement
de son mestier les deux gisans de la sépulture... que mondit seigneur
fait faire... selon les patrons... qui ont été corrigez et amandez par
mondit seigneur, et aussi parfaire, polyr, et achever tous les angelos,
plourans, tabernacles, lampettes... et semblablement asseoir toute la
maçonnerie d'alabastre et y faire au surplus toutes autres choses y
nécessaires de sondit mestier, le mieux que faire ce pourra en dedans
le terme de trois ans prouchainement venant moiennant la somme de
six cens cinquante livres tournois. .. »
L'ouvrage, selon les conventions, fut terminé en i4^o- Ce superbe
mausolée, dont l'exécution dura vingt-six ans, coûta, le marbre fourni,
4,000 livres qui représenteraient actuellement à peu près 25, 000 francs.
Démoli pendant la Révolution et restauré en 182;, il se trouve aujour-
d'hui au Musée de Dijon.
Antoine Le Moiturier continua à résider en Bourgogne, où sa pré-
sence est constatée au rôle des tailles jusqu'en i49". époque présumée
de sa mort. Sur ses vieux jours, il ne parait pas avoir été dans une
situation de fortune bien prospère, car, en 1488-1489, il adresse au Con-
seil de la ville une requête en réduction d'impôts : il « tient maison et
place, que lui coste chier de louhaige pour mectre ses pierres, et si tient
des serviteurs de grant pris et qui le destruisent, car jasoit ce qu'il ne
face guières, si lui est il forcé d'en tenir, à cause qu'il ne peut manier
ne guères faire de son mestier qu'il n'ait aide et pour les mener maintes
fois bien loing ses ouvrages. Finalement, il est povre homme, non
marié, qui passe le temps au mieux qu'il peut, et si ne gaingne riens à
ses voisins, car il n'a besoingne qui lui vienne de loingt. »En mai 1 \<j \.
nouvelle demande de dégrèvement : il « n'a maison, héritaiges, censés
ne rentes, à la ville ne ailleurs, dont il puisse vivre ne gaigner sa vye,
fort seullement à son mestier, et avec ce, pour gagner sadicte vye, corn-
de l'école française 'i'ij
l>ien qu'il soit vvcx et ancien homme luy convient prandre grant peinne
et travail a aler sur les champs en loingtain pays hors cette ville pour
trouver à besoingner. »
On ne connait aucun des ouvrages sortis des mains de l'artiste de
1 4;o à 1 49" ; cependant, on est tenté de lui attribuer le tombeau de Phi-
lippe Pot, grand sénéchal de Bourgogne, sculpté entre 1477 et i4^3, et
qui, provenant de l'abbaye de Citeaux, est déposé aujourd'hui au Musée
du Louvre.
Antoine Le Moiturier est regardé par beaucoup d'auteurs comme un
des maîtres de Michel Colombe, et cela, d'après les termes dont s'est
servi ce dernier dans sa lettre du 3 décembre i5ii à Marguerite d'Au-
triche : « .... Maistre Claux et maistre Anthoniet, souverains tailleurs
d'ymaiges, dont je, Michel Coulombe, ayautrelïois eu la cognoissance. »
C'est peut-être aller un peu loin, à mon avis, de conclure, de cette seule
mention, que Michel Colombe a été l'élève de Le Moiturier.
Arch, comm. (/<■ Dijon; L. (>(>8-67o. — Catalogue du Musée de Dijon, i88ô, n° 1417,
p. 383. — Bernard Prost, Les tombeaux des durs de Bourgogne à Dijon (Revue des
Musées, 1S90, n° 5g). — Idem, Une nouvelle source de documents sur les artistes di-
jonnais du xve siècle [Gaz. des beaux-arts, 3e pér. t. V, 1891, p. 167-176). — L'abbé
Requin, Antoine Le Moiturier (Rhin, des Soc. des beaux-arts des départ., 1890, p. 96-
107). — Henri Chabeuf, Jean de la Huerta, Antoine Le Moiturier et le tombeau de
Jeun sans Peur. 1891, passim. — L. Courajod et F. Marooi', Musée de sculpture
comparée, Catalogue raisonné, 1892, p. 1 17-120. — De Gouvenam et Vallée, Inv.
«muni, des arch. comm. de Dijon, 189a, p. 187-188. — L. Gonse, l'Art gothique, 1890,
p. 'i'i'i- — Idem, La sculpture française, 189.'), p. 32.
Lemopf Jean, né à Saint-Omer à la lin du xve siècle, sculpte
en i525, dans sa ville natale, des statues pour l'église de l'abbaye de
Saint-Bertin.
A. Bérard, Dict. biogr, des artistes français, 1872, col, 5o/|.
Le Moyne Estevenin , était établi à Châlons-sur-Marne au commen-
cement du xve siècle. On trouve dans les archives de Laon à la date
de 1409 :
« Paiement de 64 sols parisis pour fourniture par Estevenin Le
Moyne tailleur de ymages demourant à Chàlons, d'une y mage de Notre-
Dame par lui faite et livrée à Pancy (Aisne), pour mettre a le grant porte
à Lupsault. »
Arch. comm. de la ville de Laon ; CG. 38o. — A. Mathon, Inv. somm. des arch. de
Laon, i885, sérip CC. p. 68.
Le Moyne (Biaise,, sculpteur ornemaniste de la ville de Tours, tra-
vaillait, en i54-">, à une fontaine érigée en face de l'église Saint-Martin.
On lit dans les comptes :
« A Biaise Le Moyne, la somme de six escus dor soleil que deue luy
Sft DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
estoit par ladicte ville pour la pomme de Heur de lis estant sur la fon-
taine nouvellement faicte en l'aire Sainct-Martin de Tours, le tout comme
appert par rescription de monsieur l'esleu Houtruau et de monsieur le
maire et quictance signée de Jehan Robin à la requeste dudict le Moyne,
le tout cy rendu, ey ladicte somme de XIII 1. X s. »
Rey. des comptes de Taws pour un un finissant le 31 oct. /S45, chap. « Despense
commune «. — Ch. Gra'ndmaison. Doc. inéd. pour servir à l'hist. des arls en Tou-
raine, 1870, p. 228.
I.t* Moyne Marin , sculpteur ornemaniste, collaborait à Paris, de
[564 ^l iSjo, ;i la décoration du tombeau de Henri II, sous la direction
du Primatice. Les comptes des bâtiments du roi portent :
A Marin Le Moyne. tailleur de pierre, pour avoir vacqué, esdits
ouvrages, pour ladite sépulture, à raison de ij liv. par mois. »
Db Laborde, La Renaissant -les arts, etc., t. Il, i85o, p. 5iô, 597. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I 1880, p. 120, 182.
I.e Xalier Jean , résidait à Troyes au xvic siècle. En 1626, on le
trouve occupé à l'église Saint-Jacques et. en i5ag-i53o, à l'autel de la
chapelle Notre-Dame-de-Lorelte, dans l'église Saint-Xicolas. A la
même époque, vivaient encore à Troyes un Pierre et un Etienne Le
Natier ; ce dernier, sculpteur et orfèvre, prit part, en i5ai, à l'exécution
de la pièce d'orfèvrerie offerte à François Ier lors de son entrée dans la
ville.
Assier, Les arts et les artistes dans Vancienne capitale de la Champagne, 187(1,
p . 95-9$ . — A . BABE.\r, Les prédécesseurs de François Gentil, 1879, p. 19. — Xatalis
Hondot, Les sculpteurs de Troyes (Revue de l'art français, 1887, p. 8687).
Lené ou Lesné Denis . sculpteur tourangeau du xvi^ siècle, dut
quitter sa patrie pour aller exercer son art à l'étranger, car, en i34o\
il passait un contrat avec un compagnon sculpteur, nommé Jeunesse,
qui s'engageait à le suivre en Allemagne, en Lorraine et autres pays.
E. Giraddet, Les artistes tourangeaux, <^<>. p. 260-261.
Le fo'eveu Adin . de Bouchain, sculpteur ornemaniste de la fin
du xive siècle, était employé, en i3o3-i394. à la cathédrale de Cambrai.
Arch. dép. du Nord. Comptes de la fabi . de la calh. de Cambrai ; a- 56.— Dehaiskes,
Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 39a : Doc., p. 715.
I engle y ou Lenglesch Jacques ou Jean . demeurait à Cambrai à la
fin du xive siècle. En i3o4-i395, il collaborait a l'ornementation de
l'église de Saint-Géry. En 1398-1399, il travaillait à la flèche de la ca-
thédrale, à raison de 6 sous 6 deniers par jour.
ArcA. dép. du Nord. Comptes de la fabr. de l'église Saint-Géry de Cambrai: n" 1.
de l'école française 349
Comptes de la fabr. de la cath. de Cambrai ; 11" a. — Dehaisnes, Hist. de l'art duiis
la Flandre, etc., i88<3, p. 293; Doc, p. 720, 770.
I .éon, sculpteur et architecte alsacien vivant à Rouffach au xive siècle,
l'ut sans doute occupé dans celte ville a la construction de l'église pa-
roissiale qui était dédiée à la Vierge et à Saint- Arbogaste. Il est cité
dans une charte de l'empereur Louis V de Bavière, datée de Francfort
du vendredi avant la fête de la Sainte-Croix de l'année i34a.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872, p. ''.79-2X0.
Léon d'Alvéringue. Voir Alvéringue (Léon d').
I .e Page Jean , résidait, au xv siècle, à Orléans et sculptait en i44^»
avec son confrère Antoine de Bruxelles, des armoiries et différents per-
sonnages dans l'escalier de la tour de l'ancien hôtel de ville 1 que
construisait alors l'architecte Colin Galier.
L. Jarry, Notes historiques -sur le Musée d'Orléans (Congrès archéologique Je France
en 1892, p. 3ig). — Idem, tiéun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1892, p. 197.
Le Pelletier (Jehannot , sculpteur et architecte d'Amboise, exé-
cute en i^~\), avec Henri de Montrichart, un portail situé entre le Petit-
Fort et la ville. Les deux artistes taillent sur ce portail les armes du
roi soutenues par deux anges.
Archiv. comm d'Amboise; CC. 101, fol. iô. — Ch. Chevalier, lnv. anal, des arch.
eotnm. d'Amboise, iS-'\, p. 191.
I.epellelier iNicolas , sculpteur en bois établi à Gisors, sculpte de
i584 à i585, dans l'église Saint-Gervais et Saint-Protais, la clôture et
les stalles du chœur.
D. I.aborde, Annales archéologiques, t. IX, 1849, p. ifio et suiv. — Du Seignk.ur,
Notes sur l'IIist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, i8(ia, p. 3i8.
Le Perrier Guillaume , sculpteur-orfèvre parisien du coniinence-
cement du xiv" siècle, fait en 1307, par ordre de la comtesse Mahaut
d'Artois, une statue en argent à L'effigie de son père, Robert II d'Artois,
tué a la bataille de Courtrai. Cette statue fut déposée à l'abbaye de
Maubuisson, près dePontoise; elle n'existait plus au xvnc siècle.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1&87, p. 206, 207.
Le Pilleur (Jérémie), sculpteur et peintre de la ville de Rouen,
visite en 161-2, avec Louis Le Hucher, un taberuacle exécuté par Michel
Lourdel dans l'église Saint-André.
Archives départ, de la Heine-Inférieure, G. 6246. — De Beaurepaire, lnv. somm;
des arch. de la Seine-Inférieure, t. V, 1892, p. i.">.
1, Aujourd'hui le musée do la ville.
350 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
l.e l'ortre François . sculpteur en bois du xive siècle, fit en i322,
pour l'abbaye de Sainte-Claire, à Saint-Omer, an crucifiement représen-
tant le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean: cette œuvre, placée
sur la clôture de l'arrière-chœur de l'église, fut payée aa livres à l'ar-
tiste.
Dehaisxes, Hist. de Part dans I" Flandre, etc., 1886; Dm., p. 264. — J.-M.
Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 5io, 35», 55i.
Le Pot Jean . né àBailleulval, près d'Arras. était établi, au xvie siè-
cle, à Beauvais, oii il travaillait à la cathédrale. C'est à lui qu'on doit les
clôtures des chapelles Saint-Vincent et du Saint-Sacrement ainsi que
les portes des transepts. Sur la porte du transept nord, il sculpta les
quatre Evangélistes: sur celle du transept sud.il représenta la Conver-
sion de saint Paul et la Guérison du boiteux par saint Pierre à la
porte du Temple 1 .
Jean Le Pot passe pour avoir décoré dans la contrée de nombreuses
églises. On le regardait aussi comme l'auteur d'un monument élevé à
Beauvais, dans le cimetière Saint-Laurent, par la femme d'un boucher
d'Amiens, à l'endroit où son mari avait été tué ; cette œuvre, figurant un
homme couché au pied d'une croix entre deux squelettes, était déjà
presque ruinée au commencement du dix-huitième siècle.
Jean le Pot avait épousé à Beauvais, en 1020, la fille d'Enguerrand
Le Prince, le grand artiste verrier. Il mourut le 12 juillet i563 et fut
enterré dans l'église Saint-Etienne; sa tombe se trouvait autrefois près
de la tribune aux harangues.
Simon, Supplément a fhistoiri du Beuuvaisis, 1704, p. 120, 121. — P. Lacroix,
II* aie universelle dus Arts, t. XIV, 1862, p. 078, 379. — G. Desjardi.ns, Hist. de
la cathéd. de Beaucais, i865, p. ">(>, iii,6ô, 64, 68, 229. — L. Palustre, Lu Benais-
sance en France, t. 1, 1879, p. 54, -">8. — Ed. Bo.nnakfé, Le meuble en France au
\vic siècle, 1887, p. 42. — Catalogue des moulages du Musée du Trocadéro, 1890,
p. 7Ô. — L. Gonse, La sculpture française, 1895, p. 91, 92.
Leprevosl Gauthier . vivait kBouen au commencement du xvie siè-
cle. De 1.527 à i5aQ, il taillait au cimetière Saint-Maclou deux
ligures de la danse des morts. En i543, il était occupé à l'église Saint-
André et recevait 32 sous <i deniers « pour avoir faict les médailles des
claires- voies de la tour ». On rencontre encore h Rouen un Jacques
Leprevost exécutant, de i5i2 à i.">i~. le jubé de l'église Saint-Etienne
moyennant 3, 35o livres ; c'était peut-être le frère de Gauthier.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure ; G. 62^5, 6882. — H. La.xglois, Rouen an
\\ ie siècle, etc., i855. De la Oiériére, Notice sur Saint-André de Rouen,
1862, p. 9. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881, p. 196, note 3.
1 Un moulage de ces deux derniers vantaux se voit au Musée du Troi
de l'école française 35 i
De Beaurepaire, Inv. smiiui. des at'eh. de la Seine-Infërkure, t. V, i8ya, p. (3,
276.
Leprince Nicolas, né à Beauvais, exerçait son art dans sa ville
natale auxvie siècle. En i564, il sculpta pour la cathédrale un Christ en
croix entouré des quatre Evangélistes. Nicolas Leprince était sans doute
parent d'Enguerrand Leprince et de son (ils Nicolas, les laineux verriers
de la ville de Beauvais.
G. Desjardins, Ristde la cath. de Beauvais, i8(>r>, p. 65, note 5.
Lerambert (Les). Famille d'artistes parisiens du xvie et du
xvii" siècle.
Lcrauiberl (François), est cité dans les comptes des bâtiments du
roi au nombre des artistes employés, vers le milieu du xvr siècle, au
palais de Fontainebleau. De t53j à i54o, on lui paie 14 livres par mois
pour des ouvrages de sculpture. En i549, il travaille à Paris dans l'hôtel
d'Etampes au tombeau de François Ie'' et touche i5 livres tournois pen-
dant un mois. En i55j, toujours au sujet du même tombeau, il reçoit
3o livres, mais il est alors qualifié maître maçon. En i.ï^o, il exécute
divers travaux de maçonnerie pour la sépulture de Henri IL
Lerambert Germain , sculpteur et peintre né en 1 56i, demeurait à
Paris sur la paroisse des Saints Innocents. Il mourut en 1619 et lut
inhumé, d'après son désir, à Saint-Nicolas-des-Ghamps ; voici ce qu'on
lisait sur son tombeau :
Cy gist honnorable homme Germain Le Rambert, vivant sculpteur
et peintre et bourgeois de Paris, lequel décéda aagé de 48 ans Ie
mardy 1 3 jour d'aoust 161 g et a chargé sa vefve de faire poser
ceste tombe à ses despens pour la mémoire de ses a/yeuls et de leur
postérité.
I.eranihei'l Louis l'aîné), travaille à Fontainebleau dès l'année
1 536; il est payé d'abord i5 livres par luois et ensuite 20 livres. Il ligure
encore dans les comptes du château de i54o à i55o. En 1070, il dirige,
sous la surveillance du Primatice, les travaux du tombeau de Henri II
et reçoit -io livres 1 G sous 8 deniers par mois « pour avoir vacqué à
tailler plusieurs collonues, basses, chapiteaux, corniches et autres pièces
de pierre de marbre, pour servir à ladite sépulture ».
I.eramhei't (Louis le jeune), né en i538, commence à être occupé à
Fontainebleau, en i56j, k raison de 10 livres par mois. La même année,
en décembre, il participe à une ordonnance de paiement pour travaux
352 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
exécutés au tombeau de Henri II. En 1070, il continue à collaborer à la
sculpture de ce tombeau, sous la conduite de Louis Lerambert l'aine. Le
\- août i5o,". il est nommé garde des marbres du Louvre et, en 1602, il
a la même charge pour le palais des Tuileries et le château de Saint-
Germain-en-Laye : il touche alors 200 livres par an. et ses gages sont
portés à 3oo livres en i<>i2. Louis Lerambert le jeune avait son loge-
ment au Louvre, où il mourut en i'i \\. Il fut enterré à Saint-Nicolas-des-
Champs; sa tombe, placée à côté du chœur, portait l'épitaphe suivante :
Ç>* dessous reposent les corps de honnorable homme Louis Le
Rambert, en son vivant garde-marbre du Roy et bourgeois de Paris,
qui décéda âgé de 56 ans, le 12e jour d'aoust 16 14 et Magdeleine
Maillard, sa femme, âgée de 64 ans, décédée le 121 septembre 16 10.
De ses deux fils, sculpteurs comme lui, l'un, Nicolas, né en 1087, mou-
rut le 22 juin 1616 ; l'autre, Simon, lui succéda dans sa charge de garde
des marbres du roi et fut lui-même le père de Louis Lerambert, le sculp-
teur du xvn siècle, membre de l'Académie royale de peinture et de
sculplure. M. Jal, dans son Dictionnaire critique de biographie et d'his-
toire, a commis à ce sujet une erreur en donnant Germain Lerambert
comme le père de Simon et en attribuant à ce dernier, dès l'année 1602,
la charge de garde des marbres, charge qu'il n'obtint qu'à la mort de son
père, en 1614.
En dehors de la libation que j'ai indiquée, il est assez difficile d'atlir-
mer les liens de parenté existant entre les membres de cette nombreuse
famille d'artistes, qui subsista pendant plus d'un siècle et demi. Plu-
sieurs auteurs ont pris pour les deux frères Louis Lerambert l'aîné et
Louis Lerambert le jeune : c'étaient plutôt, je crois, l'oncle et le neveu,
car il est invraisemblable que deux frères aient le même prénom : de
plus, la différence d'âge entre eux aurait été trop grande, Louis l'aîné
travaillant déjà à Fontainebleau en i53(>, deux ans avant la naissance
de Louis le jeune.
Outre les sculpteurs dont je viens de parler. M. de Laborde cite
encore deux peintres. Henri et Jean Lerambert. figurant à la même
époque dans les comptes de Fontainebleau.
Bévue univi rsellt des Arts, t. I, iS.ïS, p. 207. — Archives d, Fart français, Docu-
ments, t. II, i853, p. 196-198; t. III. i855, p. aaS-oôi. — De Laborde, La renais-
sance des arts, etc., t. I. i85o, p. 588, 0S9, 097, 402, '118, 4^4, 4>o 456, 5i5, .".17.
527, âaS, .").").î. — Idem, Les ',,!/,}, tes îles bâtiments du roi, t. I, 1*77, p. 98, 100-
io'i. u5. i34, iï-, 193, 198, 529; t. II, 1S80, p. 179, 181, 182. — A. Bertv, Topo-
graphie hist. du Vieux Paris, t. I, 1866, p. 9 ; t. II, 18G8, p. 200, 211, 219. —
Nouvelles Arch. de l'art français, t. I, 1872, p. ôii : t. II. 1871. p. u.ï ; t. V, 1871;,
p. ">, 4. — A. Jal, Diet. ait. de biogr. et d'hist., 187a, p. 771-777- - Herluson,
Actes d'état civil d'artistes français, 1870, p. -î47-
Lerebours Denis , faisait partie de la corporation des imagiers de
de l'école française 353
Rouen au commencement du xvie siècle. En 1007, il travaillait au châ-
teau de Gaillon, où il taillait des armoiries et des ornements à la mai-
son de Pierre Delorme. En i5io, il collaborait aux sculptures du grand
portail de la cathédrale de Rouen, élevé par Roullant Leroux.
Arch. départ, delà Seine-Inférieure; G. 2.r>24. — E.Deville, Revue des architectes
de la cath. de Rouen, 1848, p. 5a. — Idem, Comptes de dépenses de la construction du
château de Gaillon, i85o, p. c.xxi, 5o8. — L. Palestre, Lu Renaissance en France,
t. II, 1881, p. ig4.
I.ereboui's Richard), sculpteur rouennais, peut-être le fils du pré-
cédent, confesse, le 17 juin i553, avoir reçu de la fabrique de la cathé-
drale de Rouen cent sous tournois « pour avoir taillé ung image de
boys en façon d'angelot ».
Arch. dép. de la Seine-Inférieure, il. 2.">4S, 282a. — De Beaurepaire, Inv. somm.
des arch. de la Seine-Inférieure, t. II, 1874, p. 566, 4i5-
I.C Itoux (Baudouin), exerçait son art à Cambrai au xive siècle. On
trouve dans les archives communales de la ville, à la date de i366, le
mandement suivant :
« Payet le XXVIe jour de julle juillet) à maistre Bauduin Le Roux,
pour ouvrer en le maison de le Puis et en le cambre des IIII hommes
et pour visiter les ouvrages XX s. »
Arch. comm. de Cambrai, Comptes de la ville, n" 1. — Dehaismes, Hist. de l'art
dans laFlandre, etc., 1886, Documents, p. 470.
Leroux (Roullant), architecte-sculpteur, naquit à Rouen dans la
seconde moitié du xvD siècle et fit toute sa carrière dans sa ville natale.
Cet artiste, un des plus célèbres de la capitale de la Normandie, suc-
céda, le 8 lévrier 1008, à son oncle Jacques Leroux, comme maître de
l'œuvre de la cathédrale. Après avoir soumis divers projets aux délibé-
rations du chapitre, il fut chargé de la construction du grand portail,
magnifique chef-d'œuvre auquel travaillèrent plusieurs artistes, tels que
Pierre Desaubeaux, Jean Théroulde, Pierre Dulis, Richard Leroux,
Nicolas Quesnel, Denis Lerebours, Hance de Bony, etc. Roullant
Leroux lui-même, et c'est pourquoi je le classe parmi les sculpteurs, y
exécuta de sa propre main plusieurs figures en pierre. Les comptes de
la fabrique nous renseignent sur ce beau travail : ils nous apprennent
qu'il y avait à ce portail deux cent soixante et une statues petites ou
grandes, que les grandes étaient payées depuis i-i livres 10 sous jusqu'à
55 livres 10 sous pièce, les moyennes, 4 livres, et les petites, 10 sous.
Les travaux commencèrent en i5ot) et ne lurent terminés qu'en i53o,
trois ans après la mort de l'artiste.
Le cardinal Georges d'Amboise, archevêque de Rouen, étan* décédé
354 DICTIOXXAIHE DES SCULPTEURS
le 25 mai ioio, son neveu, deuxième du nom, voulant se conformer ii sa
volonlé, résolut de lui élever dans la cathédrale un magnifique mauso-
lée. Le testament du cardinal portait en effet : « S'il plaist à Messieurs du
chapitre, ils feront mettre mon corps devant Nostre-Damc, en la grande
chapelle, où sont enterrés mes prédécesseurs ; et, pour faire ma tombe,
je ordonne deux mille écus au soleil, et je entens qu'elle soit de
marbre. »
Georges II d'Amboise appela d'abord à lui Pierre de Valence, archi-
tecte de la ville de Tours, qui avait conduit les constructions du châ-
teau de Gaillon, et le chargea d'entreprendre cette œuvre ; celui-ci ayant
refusé, pour une cause inconnue, l'évêque s'adressa alors à lloullant
Leroux, lui demanda un plan du tombeau et il lui en confia définitive-
ment l'exécution.
Ce beau mausolée, commencé en 1020, fut achevé en i525; on l'admire
encore aujourd'hui à la cathédrale de Rouen dans la chapelle de la
Vierge. Voici la description qu'en donne Deville : « Entre deux piliers
latéraux, s'étend un vaste soubassement orné de pilastres et de niches
avec statues. Il supporte une table en marbre noir, sur laquelle les deux
figures principales sont représentées à genoux, de grandeur un peu
au-dessus de nature. Ces figures se détachent sur un fond richement
décoré de caissons et de sculptures. Une espèce de dais en voussure
s'élève au-dessus de la tète des deux personnages. Il est couronné par
un entablement que surmonte un allique chargé de tourelles et de clo-
chetons ; le tout accompagné de figurines. »
La plupart des sculpteurs dont j'ai déjà parlé connue étant occupés
au portail de la cathédrale collaborèrent à ce monument. On attribue
plus spécialement les figures d'apôtres de la partie supérieure à Pierre
Desaubeaux, à Régnaud Thérouyn et à André Le Flament.
Nous venons de voir dans la description de Deville que les statues
des deux Georges d'Amboise sont placées sur le sarcophage ; primitive-
ment, il n'en était pas ainsi, la statue de Georges Ier se trouvait seule
sur la dalle du tombeau, accompagnée d'anges pleurants. C'est en 10^2,
que Georges II, désirant être inhumé plus tard avec son oncle, com-
manda sa statue à Jean Goujon, et la fit mettre à la gauche de la pre-
mière. Le grand artiste avait sculpté le prélat revêtu de ses habits
déveque, lorsque trois ans après celui-ci fut nommé cardinal. Pour se
conformer à son testament, cette statue fut enlevée après sa mort et
remplacée par une autre de moindre mérite, le représentant dans son cos-
tume de cardinal : c'est celle qui existe maintenant. Quant au marbre
de Jean Goujon, on n'en a malheureusement retrouvé aucune trace. La
dépense totale du tombeau se monta à la somme de (><j5:2 livres tour-
nois; Roullant Leroux toucha pour sa part 4o écus au soleil valant
So livres.
de l'école française 3.").")
Le dernier ouvrage de l'architecte rouennais fut la reconstruction de
la (lèche de la cathédrale, qui avait été détruite dans un incendie le
4 octobre 1014. Il en refit la base qu'il suréleva d'un étage ; la partie su-
périeure fut édifiée en bois par le maître charpentier Robert Becquet.
Auparavant, Leroux avait été nommé architecte du Palais de Justice, où
il travailla à la grande salle. On pense aussi qu'il a pu avoir une paît
dans les travaux du bel hôtel Bourgthéroulde.
L'artiste, dont la réputation était grande, fut mandé à Angers, en i5i8,
par l'archevêque de la ville, François de Rohan, fils du maréchal deGié,
mais il dut revenir peu de temps après à Rouen. Il mourut en i"r>~, et
eut comme successeur, dans la charge d'architecte de la cathédrale,
Simon Vitecoq.
A. Deville, Tombeaux de In cath. </<■ Rouen, i*~>-, p. 70, io5. — Idem, Rcvuedcs
architectes de In calh. de Rouen, i*i<s, p. 49-56, 58, 60-62, 71. — Eméric David»
Hisl.de la scùlpt. franc., 1817-1872, p. i4o. — Du Seigneur, Noies sur l'Hist. de In
sculpt. franc. d'Eméric-David, 1S62, p. 3i5. — L. Palustre, La Renaissance in
France, t. II, 1881, p. 198, 1 <) 4, 2615t. III, i885,p. 180. — Bauchal, Nouv.dkl.dcs
architectes français, 1887, p. 366, r>(>7.
i.«M'Oii\ [Richard), vivait à Rouen au commencement du xvie siècle.
De i5i3 à i5ao, il exécuta des statues pour le portail de la cathédrale,
construit par Roullant Leroux dont il était très probablement parent.
Arch. dép. de In Seine-Inférieure : *'<■ 2â2/(. — Deville, Bévue des architectes //'■
In calh. de Rouen, 1848, p. 52. — Du Seigneur, Noies sur l'Hist. île In sculpt. franc.
tfEmérie- David, 1862, p. 016. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881,
P- 194.
Leroux Jean), sculptait en 1077, dans l'église Saint-Nicaise de Rouen,
plusieurs figures d'anges qui lui furent payées 10 livres. Il était peut-
être aussi, comme le précédent, de la famille du grand architecte Roul-
lant Leroux.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure; G. 7166. — De Beaurepaire, Inv. somm. des
arch. île la Seine-Inférieure ; t. V, 1892, p. 387.
Leroux Jacques), ligure au nombre des sculpteurs employés, au
XVIe siècle, à la décoration du château de Fontainebleau. Dans les comptes
des bâtiments du roi de i.V3; à i54o, il est cité comme touchant i5 livres
par mois.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. tfoa.—
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i54.
Leroux Jean . dit Picard, sculpteur, peintre, mosaïste et architecte,
frère du précédent, travaillait aussi au château de Fontainebleau dès
l'année i.Yilj et recevait alors i5 livres de gages par mois. De 1Ô40 à
i55o, les comptes en font souvent mention : on y lit:
356 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
« A Jean le Roux, dit Picart, imagcr, pour avoir vacqué aux répare-
mens de la figure du Vulcan, ea cuivre, et sesdits deux enfans —
Pour avoir vacqué à assembler en la fonderie les mousles de deux figures
de satyres, et au commencement de l'assemblable du mousle du grand
cheval, aussy puis naguères apporté de Rome — Pour avoir vacqué
à jetter en piastre la figure d'un grand cheval sur les mousles qui sont
aussy de piastre qui ont esté apportez de Rome audit Fontainebleau, et
à jetter aussy en piastre sur austres mousles, aussy apportez de Rome à
Fontainebleau, une grande ligure et image de Nostre Dame de Pitié,
dedans la haulte chapelle du donjon dudit chasteau... — Pour avoir
vacqué à dresser et réparer les mousles de cire de l'une des figures de
harpies ou sphinges et du Commode et austres mousles »
Tous ces travaux étaient payés 20 livres par mois. A la même époque,
Jean Leroux exécuta, avec Dominique Florentin, différentes œuvres de
mosaïque. En i5.">2, le cardinal de Lorraine l'employa à son château de
Meudon. En i556, il était de nouveau à Fontainebleau occupé à des ou
vrages de maçonnerie. Dans la suite, en i56a, il commença, d'après les
dessins du Primatice, un monument destiné à renfermer le cœur de
François II : ce monument fut placé dans la chapelle d'Orléans, aux Cé-
lestins de Paris. Les comptes portent à ce sujet :
« A Jean le Roux dit Picart, sculpteur et imager, la somme de 525
livres, à luy ordonnée par ledit abbé de Saint-Martin le Primatice ,
pour trois modelles en piastre par luy faits, représentans trois figures
de marbre qu'il convient faire pour servira la sépulture du cœur du feu
Roy François dernier, pour icelle porter à Orléans, et de faire un pie-
destail de marbre et de cuivre au dessus duquel doit estre passé une
coullonne aussy de marbre enrichie selon les devis à luy baillée, ser-
vans à mettre le cœur du feu Roy François dernier, et sur un chapiteau
faire aussy un enfant de cuivre tenant une couronne impérialle, le tout
suivant le portraict et modelle qui luy a esté baillée par ledit abbé de
Saint-Martin. »
Jean Leroux toucha pour ce travail 260 livres, en i565, et 100 livres,
en i5jo. L'ensemble du monument fut complété par le sculpteur floren-
tin Jérôme délia Robbia, qui sculpta de chaque côté du piédestal deux
petits enfants en marbre blanc, et peut-être aussi par Jacquio Ponce, cité
comme ayant pris part à cet ouvrage. Jean Leroux collabora en outre,
avec Dominique Florentin, à la sépulture du cœur du roi Henri II, des-
tinée a l'église des Célestins ; on trouve dans un compte daté de i56i :
« A Jean Picart, maçon et sculpteur, la somme de 100 liv. pour les
modelles en terre, cire, bois, et autres matières du pied dextre et vaze
pareillement du cœur et couronne, qu'il est besoin faire pour l'ornement
du simulacre du ca>ur du feu Roy Henry. »
de l'école française 35j
Il est évident pour moi que ce Jean Picard ne peut être un autre ar-
tiste que Jean Leroux, dit Picard. Ce serait doue lui l'auteur du modèle
de l'urne que supportaient les Trois Grâces de Germain Pilon. Cette
urne (i), à laquelle travailla également Dominique Florentin, fut fondue
en bronze par Benoit Boucher.
En dehors des ouvrages dont je viens de parler, Jean Leroux exécuta,
toujours avec Dominique Florentin, le célèbre tombeau de Claude de
Lorraine, duc de Guise, élevé autrefois dans l'église Saint-Laurent,
à Joinville; ce superbe mausolée a été détruit pendant la Révolu-
tion.
De Labop.de, La renaissance des nets, etc., t. I, 18.10, p. ôq5, 097, 4iG, 4 ■ 7 - 4'^.
419, 421, 428, 429, 494, 5b4, .r>o(i, !>i2, fw5, f>2«, 55o, 553.— Idem, Les comptes des
bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 108, n.r>, [52, 191, 190, 195, 196, 201 ; t. II, 1880,
p. .'>(i, !07, 119, 12."), 179, 19."). — L. Palustre, La Renaissance en France, t. Il,
1881, p. 1 /| < j , 148. — lid. Bonnaffé, Gazette des beaux-arts, 2e pér., t. XXX, 1884,
p. 5 14-552. -- L. Gonse, La sculpture française, 1895, p. 128.
Le Roy (Martin), résidait à Compiègne au commencement du xvi" siè-
cle et y collaborait à la décoration de la façade de l'hôtel de ville. Les
comptes de 1000 à i5o8 portent :
« A Martin Le Roy, tailleur d'ymages a esté payé la somme de 50 sols
parisis pour ses peines et sallaires d'avoir taillé les armes du Roy nostre
Sire pour mettre au devant de l'ostel de la ville. »
De Marsy, L'hôtel de ville de Compiègne, p. 24 (Extrait des comptes rendus du congrès
tenu à Senlispar la Société d'arehcol'ajic française en mai 1811).
LePOy (Simon), sculpteur et peintre employé au château de Fontaine-
bleau dès l'année i5'34, prend part aux travaux exécutés dans la grande
galerie et touche 20 livres de gages par mois. Il reste à Fontainebleau
jusqu'en i54o, puis revient à Paris, où, en i54i, il sculpte six anges
pour le jubé de l'église Samt-Germam-l'Auxerrois, jubé que Pierre
Lescot était en train de construire ; il reçoit alors 140 livres en divers
paiements dont le dernier est daté de i544- Les comptes des bâtiments
royaux citent encore un Jacques Leroy, peintre et sculpteur, occupé,
en i535, à Fontainebleau; c'était peut-être un frère de Simon.
De Clarac,, Description du Louvre et des Tuileries, i85!ï, p. 492, 675. — De La-
BonnE, La renaissance des arts, etc., t. I, i8.r>o, p. 382, 383, 385, 387, 389, 4n2. —
Idem, Les Comptes des bâtiments du roi, t. I, p. 1877, p. xxvnr, p. 90. g3, g.r>, 97,
c,8, 99, 101, 102, io'i, io5, i33 ; t. It, 1880, p. j8i, 182.
Le Roy (Jean), est compris au nombre des sculpteurs qui, sous la
direction de l'architecte Gilles de la Touche, travaillaient, de 1608 à
(1) Elle i'sl remplacée aujourd'hui par un vase moderne en bois dore.
358 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
i6i5, à la décoration du château de Cadillac Gironde . pour le compte
du duc d'Epernon.
Ch. Bkaqoehaye, Ih'im. des Soc. des beaux-arts des départ., (884, p. 187, Vu. —
— Idem, Les artistes du due d'Epernon, 1888-1897, p. 225.
Le Kiipl Antoine), sculpteur-architecte, demeurait, au commence-
ment du xvic siècle, à Dijon, oii il participait à la décoration de la porte
d'Ouche. Il quitta bientôt cette ville et vint se fixer à Dôle, en Franche-
Comté.
Arch. comm. de Dijon; H. hJ-j. — De Ooivenun, Inc. somm. desarch, de Dijon,
t. II, iSS.ï, série H. p. ;>5.
l.C Rupt Denis), sculpteur-architecte, fils d'Antoine, résidait en
Franche-Comté dans la ville de Dole. En i553, il exécuta une chaire
en marbre polychrome pour l'église Notre-Dame. De i56a à i5-i», il
sculpta dans la même église le jubé des orgues et un bénitier. En i5;4-
ij;,"), il tailla des armoiries clans la chapelle de la Chambre des Comptes.
Il vivait encore en iô".
Le Rupt lingues . fils du précédent, né à Dôle vers iôb'o, exerçait
son art dans sa ville natale, où il construisit la chapelle de la Sainte-
Hostie de 1G08 à 1614. On lui devait aussi, en iGi'J, la sculpture d'un
calvaire érigé sur la place de Vui lia fans Doubs).
J. Gauthier, Annuaire du Loubs, 1887, p. 58; 1890, p. Vs- — Idem, Diet. des
artistes francs-comtois antérix urs au \iv siècle, 1892, P- i3.
l.i' Rupl Claude . M. Gauthier, dans le compte rendu du congrès
archéologique de France tenu en 1891, cite cet artiste comme ayant été
occupé, entre i555 et iôli'i. à la chapelle funéraire des d'Andelot, dans
l'église de Pesmes Haute-Saône . Il lui attribue également dans la
même église la chaire à prêcher et l'ornementation de la chapelle du
Saint-Sépulcre, entreprise en collaboration de Nicolas Bryet. Claude Le
Rupt devait être le frère de Denis 1 .
J. Gauthier et G. de Bacséjoo, L'église paroissiale de Pesmes Congrès archéolo-
gique de France en IS9I, p. 007, 5oS, on).
Le Seelleur Jean , sculpteur en ivoire du xiv« siècle, était fixé à
Paris, où il travaillait pour la comtesse Mahaut d'Artois. Voici les dif-
férentes mentions qui sont faites de cet artiste dans les comptes de
l'hôtel d'Artois, de i'3i5 à i3a5 :
« A Jehan le Sceleur de Paris, pour II piegnes d'yvoere achetés en
I \ moins que ce De soit le même artiste. En effet. M. Gauthier, dans son
Dictionnaire des artistes franc-comtois, publié en 1892. ne mentionne que Denis
Le Rupt. sans faire allusion, il est vrai, aux travaux de l'église de Pesn-.es.
de l'école française '5.V)
la présence madame, XVI s. Audit Jehan, pour II foureaus pour lediz
peignes, et pour une broche, et pour le miroer madame enluminer,
IX s. VI d. — A Jehan Le Sceleur yvorier, pour raparellier une ymaige
d'ivire que fut achetée des exécuteurs la royne Marie, LX s. — Pour une
ymaige de Notre-Dame d'ivire à tabernacle, XIX 1. parisis. Item, pour
une croiz de sèdre à ymaige d'ivire. VIII 1. parisis. »
En i'i-2-, il fournit une nouvelle image d'ivoire qui lui fut payée y livres
i."> sous.
Arch. dép. du Pas-de-Calais; A. 029, /|.~m). — Df.haisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 1S86, p. 566 ; Doc, p. 216, 273, 274. — J.-M. Richard, Mahnut,
comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 321-522.
Lesclive (Jean), était employé au château de Fontainebleau, de io^o
à i55o, à raison de i5 livres par mois.
De Laborde, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 200.
Lt'SCOt Jacquemard , sculpteur de la ville de Cambrai, était occupé
en 1 498 , dans la cathédrale, avec Damicn Hédiart, à la décoration
de la chapelle de Notrc-Dame-la-Flamande ou Notre-Dame-dc-Pilié ;
les deux artistes reçurent, pour leur salaire, une somme de i33 livres.
.Iules Hol'dov. Hist. art. delà calh. de Camlrai, 1880, p. 97, 2o'>.
Lcscol (Jean), sculpteur rouennais du commencement du xve siècle,
exécuta, en 1407, quelques unes des statues du grand portail de la cathé-
drale de Rouen, sous la direction de l'architecte Jenson Salvart.
En 1412, il sculpta diverses images pour la porte de Martainville.
Peut-être était-il un des ancêtres du célèbre architecte Pierre Lescot ?
Archives dép. de la Seine-Inférieure; il. 2428. — Deville, Revue des architectes
de la calh. de Rouen, :H.\8, p. 27. — De Béai repaire, Inv. somm. des archives de
la Seine-Inférieure, t. H, 1874, p. 548.
Leseot (Hector), dit Jacquinot, sculpteur et fondeur de la ville
d'Orléans, passe marché avec les échevins, en i5;;o, pour reconstruire
le monument de Jeanne d'Arc, qui, élevé en i458, avait été détérioré
par le-; protestants, en 10O7. Ce monument en bronze, dont les figures
étaient grandeur nature, représentait la Vierge au pied de la croix,
tenant sur ses genoux le corps du Christ; à ses cotés, Jeanne d'Arc et
Charles VII, tête nue, semblaient implorer la délivrance de la France.
Ce groupe était érigé sur un pont qui menaçait ruine, lorsqu'en i~^ô,
il fut transporté dans un hangar de l'hôtel de ville ; on le replaça,
en 177 1 , à l'angle de la rue royale et de la rue de la Vieille-Poterie. Il
fut détruit pendant la Révolution, et les statues furent fondues pour
faire des canons.
MlLMN, Antiquités nationales, LU, 1791, chap. IX. — Eméric-Davi», Hist. de la
36o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
senlpt. franc., 1817-1872, p. 127, 180. — Vallet de Viriviu.e, Mémoires de ta So-
dés antiquaù - d France, t. XXIV. 1859, p. 109.
I .eselin Adam et Denis . Ces deux frères, établis à Rouen au xvie siè-
cle, travaillaient, de i52- ù 1Ô2;). aux figures de la danse macabre du
cimetière Saint-Maclou.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure-; G. 688a. — lî. Langlois, Rouen au xvie siècle,
etc., i855. — L. Paldstre, J.a Renaissance en France, t. II, 1881, p. 196, note5.
— De Beaurepaire, Inv. somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. V, 1892,
p. 276.
Le Seneselial (Pierre, sculpteur normand demeurant à Rouen,
restaure, en 1609, la croix du cimetière Saint -Maur. En 1G16, on le
trouve occupé à la cathédrale ; à cette date, d'après les comptes de la
fabrique, il reçoit 12 livres « pour la façon et enrichissement d'une che-
minée en la chambre du maître des enfants de chœur ».
Arch. dép. de la Seine-Inférieure; G. 2.198, 266Ô. — Dr. Beacrepaire, Inv. somm.
• / s arch. de la Seine-Inférieure, t. II, 1S74, p. 7^-\, 5S5. — Idem, Nouv. rec. de
noies hist. sur le il' pari. ■/< /<> S* me Inférieure, isss, p, nô.
Lespaffiiaiidel ou Espagnaudel Mathieu , sculpteur tourangeau
de la première moitié du xvir siècle, était employé, en 1640, à la déco-
ration du château de Richelieu. Après la mort du cardinal, en 1642, il
vint à Paris, où il sculpta plusieurs statues pour les jardins de Ver-
sailles. L'église de Saint-Paterne Indre-et-Loire possède de lui un bas-
relief provenant de l'abbaye de la Clarté-Dieu.
Félix Boirqlelot, Histoire de la sculpt. et des arts plast. en France, 18 40. —
E. Giraidet, Les artistes tourangeaux, i883, p. 270.
Le Soudoyer Jean, sculpteur-architecte parisien du xive siècle,
travaillait, en i38j, au collège de Dormans-Beauvais. Le 10 juillet de la
même année, il signait un contrat, en collaboration de Jean Filleul
maître maçon, au sujet de la construction d'un nouveau corps de logis
s' étendant rue du Mont-Saint-Hilaire-des-Carmes.
A. de Chaupeaux, Les intente d'art ex eûtes pour Jean de France, duc de Berry,
189/1, p. 112.
Le Sueur Hubert . passe pour avoir été un des élèves de Jean de
Bologne. En 1G02, on le trouve à Paris figurant à titre de témoin dans
un acte de baptême inscrit sur les registres de la paroisse Saint-Sulpice.
Le 3 janvier 1619, il est nommé sculpteur du roi avec trois cents livres
de gages. En 1618 et en 1624, il est désigné sur l'état des officiers du
roi comme « sculpteur ayant fait preuve de jecter excellemment en
bronze toutes sortes de ligures ». En i(33o, il va en Angleterre et entre au
de l'école française 3<>i
service de Charles Ier. Il exécute alors de nombreux ouvrages parmi les-
quels on cite : une statue équestre de Charles Pr, aujourd'hui disparue,
dressée jadis à Rohampton : une autre statue équestre du roi, à Charing-
Cross 1 1 ! ; un Mercure décorant une fontaine ; trois modèles en cire repré-
sentant un Bacchus et deux Vénus ; un buste de Charles 1e' avec une
couronne dorée; un buste en bronze de Jacques Ier, placé k Whitehall;
la statue de sir Georges Villiers, à Westminster; dans la même abbaye,
le monument du juge sir Thomas Richardson, daté de i(535; un groupe
de Caïn et Abel, à Yorkhouse; six statues pour le jardin de Saint-James;
la fontaine de Sommerset-House; enfin la statue du comte de Pem-
broke, dans la galerie de peinture d'Oxford.
Hubert Le Sueur serait mort à Londres en 1670 ; à cette époque il devait
être fort âgé. Entre temps il revint certainement en France, car, en l'an-
née i643, il reçut de la duchesse d'Aiguillon, nièce de Richelieu, la
commande de faire quatre bustes en bronze du cardinal, d'après le mo-
dèle de Jean Warin. On lit en effet dans les comptes d'administration
de la duchesse :
« Au sr Hubert Le Sueur, 111e sculpteur, pour quatre bustes de bronze
de son Eminence, suivant quittance du 12 juin i64'3 . . . . 3, 000 l'r. »
Nagler, KùnstUr-Lexicon, t. XVII, 18^7, p 552-555. — A. Bkrtv, Topogra"
■phie kist. du Vieux Paris, t. II, 1 Kf»8, p. 211. — Arch. de l'art français, :•: série,
t. II, i865-i866, p. 042. — Nom. Archives de l'art français, t. 1, 1872, p. ."7. —
A. Jal, Dict. crit. de biogr. et d'hist., 1872, p. 780. — Herluisok, Actes d'état civil
d'artistes français, 1875, p. 25 1. — L. Dussieux. Les artistes français a l'étranger,
1876, p. a63.
Lesviiçiiièi'es (Pierre), exerçait son art à Rouen au xve siècle. En 1467,
il sculpta des dais ou tabernacles pour orner les monuments de Dugues-
clin, de la Hire et de Dunois, érigés dans le prieuré de Longueville
(Seine-Inférieure ; cette décoration lui fut commandée par Dunois.
Voici en quels termes les registres du receveur du comté de Longueville
font mention de cet ouvrage :
« Autre despence et deniers paies pour trois tabernacles fais à Rouen
par maistre Pierre Lesvignierre, mis et assis sur les reprécentations de
mons. dont Dieu veulle avoir l'âme, sur celle de messire Bertran du
Glesquin et l'autre sur la Hire, en leurs vivants comtes de Longue-
ville.
« Audit maistre Pierre Lesvignierre, tailleur et maçon, auquel mondit
seigneur, lui estant en sa place dudit lieu de Longueville, au inoys de
juing IIIICLXVII, list marché de faire les d. trois tabernacles de pierre
de Vernon, pour la somme de XLV 1. t., dont le receveur, pour deux
(1) Cette slati st de toutes 1rs œuvres de l'artiste celle qui est la plus connue;
elle a été fondue en 1633.
362 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
d'icealx faire de pierre de Caen, avoit couché et assis en son compte
rendu pour l'an IIIIC LXYI, entre les parties de la despenee d'icelui,
XX 1. t. sur les noms de Guieffroy des Vignes, el Jehan le Conte, aus-
quelz ledit receveur et Perrin Santin avoient marchandé pour l'aire et
taillier deux des d. tabernacles de pierre de Caen, et, depuis que mondit
Sr fust venu en sa dicte place et qu'il ouït veu icelles reprécentations, il
voullu et ordonna que le tabernacle, qui estoit sur sa représentacion, fut
osté et qu'il y en fust faictung autre plus riche de pierre de Yernon, et
que pareillement en l'eussent faiz deux autres sur les d. reprécentations
de messire Bertrand et la Hire, où il n'y en avoit point, et pour ce avoit
fait en personne ledit marché audit Lesvignierre par icelle somme de
XLY 1. t.. et par ce n'avoit point eu de lieu le marchié fait par icellui
receveur ausd. des Vignes et le Conte et ne leur avoit point paie les d.
XX 1. pour le fournissement desd. XLY1.. et pour ce paie par quittance
d'icellui Lesvignierre cy rendue, oullre les d. XX 1. la dite somme de
XXVI.»
En i474î Pierre Lesvignières fit le modèle du tombeau que l'arche-
vêque de Rouen, Guillaume d'Estouteville, désirait se faire élever dans
la nef de la cathédrale; ce modèle lui fut payé 6o sous. En 1480, le nom
de l'artiste ligure encore dans les comptes de la ville.
Arch. départ. </>■ la Seine-Inférieure; G. ;■>. — De Montaiglox, Arch. de l'art
français, Documents, t. III, i85.">, p. i35. — De Beairepaire, Inv. somm. des arch.
dt la Seine-Inférieure, t. I. iSijii, p. 23.
Leureux Simon . était établi à Arras au xvr siècle. Em5o--i5o8, il
reçut un paiement de la fabrique de l'église Sainte-Croix « pour avoir
remis à point » une image de Xotre-Dame. En i5kj. il était employé à
l'abbaye de Saint-YVaast : les comptes portent :
« A Simon Leureux, tailleur d'images, pour avoir fait 2 gargouilles
mises par les mâchons sur les combles nœufs des cappellcs Saint-Pierre
au préau Saint- YVaast, livré pierre et ouvre, pour ce 3o s. Item, pour
2 lyons et 2 ours tenans trois armoiries mis sur le pignon de le cambre
nœufve de dortoir, livré pierre et œuvre. 54 s.% etc. »
Simon Leureux ne serait-il pas le même sculpteur que Simonet
Lheureux qu'on rencontre à Amiens en i483?
Leureux (Jean), sans doute parent du précédent, était occupé, en
102.5, à l'abbaye de Saint- YVaast, à Arras.
A. Asselin, L'art en Artois au Moyen Age (ttém. de l'Acad. des sciences, arts et
lettres d' Arras, t. VIII, 1876, p. 074-576).
Le Yaehat ou Le Yaehier Jacquet, sculpteur, tailleur de pierre
de l'école française 363
et architecte du xv siècle, résidait à Troyes et y travaillait à la cathé-
drale de 1 ,.Vj à 1484.
Le Vachal ou Le Yaehier Jean , probablement frère de Jacquet,
vivait aussi à Troyes et exécutait, en 1462, différents travaux à la cathé-
drale, dans la chapelle Saint-Louis.
Arch. dép. de l'Aube; <ï. 1^67, [568. — D'Arbois de Jubainville, Inv. sorn,m. des
arch. de l'Aube, t. I, 1869, p. 5i2. L. Pigeotte, Elude sur les travaux d'ach. de
lacath. de Troyes, 1870, p. 189, igo. — Assier, Comptes de l'œuvre de l'iglise de
Troyes, i855, p. 4y- — Idem, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de
la Champagne, 1876 p. O7, 92. — Natalis Roindot, Revue de l'art français, 1887,
p. 72, 7r,.
Le VœsseuP (Jean), sculpteur ornemaniste du commencement du
xive siècle, demeurait à Arras, où il était employé à l'ornementation de
l'hôtel delà comtesse Mahaut d'Artois. En i3ia, il sculpta, avec un de ses
confrères, Thomas « l'imagineur », les bases, les couronnements et les
cimaises de deux cheminées construites derrière l'oratoire de la com-
tesse. Les deux artistes reçurent iG sous pour leur salaire.
Arch. dép. du Pas-de-Calais; A. açjfi. — Dfhaisxks, Hist. de l'art dans laFlandre,
etc., 1886, p. 'ii'i; Doc, p. 204. — J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et île
Bourgogne, 1887, p. 5i2.
Le Wallon [Georges), sculpteur d'origine flamande, établi à Lyon
vers le milieu du xviie siècle, décore de statues plusieurs maisons
de la ville. M. Natalis llondot fait observer que Georges Le AVallon
est peut-être le même artiste que Georges Hannicq.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xn au xvme sièrle, 1884, p. jo.
Lherlrîer (Jean . sculpteur en bois du xve siècle, travaillait, vers
i4Î7, à L'hôtel de ville de Béthune.
De L'a Kons-Mklicocq, Les artistes <lu Mord de la France, 1848, p. 89. — A. de
Champeaux, Le meuble, t. I, iSS.">, p. 108.
Llienreux Simonel , sculpteur de la ville d'Amiens, fut chargé, en
i48'3, de tailler en bois une (leur de lis double destinée à servir de mo-
dèle pour en couler de semblables en plomb ; ces dernières furent mises
sur le haut du puits de la Belle-Croix. En 1484, il exécuta, moyennant
4 livres, une statue de saint Pierre qui fut placée sur la porte de Beau-
vais.
A. Dubois, L'œuvre de lilassel, sculpteur amiénois, 1862, p. 8.
Lheni'enx Jeani, était occupé, en i4;3, à l'église Saint- Vulfran
364 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
cl'Abbeville. Un sculpteur du môme nom travaillait, vers la même
époque, à l'église d'Hénin-Liétard, près de Douai.
Dehaisnes, L'art àAmiens Congrès archéologique de France, en iSgô, p. i(ï-j.
Lheureux (Pierre), né en Picardie, vivait, au commencement du
xvic siècle, à Abbeville où il participait à la décoration de l'église de
Saint- Vulfran. Un registre du temps contient les mentions suivantes :
« i5oi-i5oa. Pour une ymage de Nostre-Dame. paie à maistre Pierre
Lœureux, XII livres et XIII sols VI deniers. — Paie à Pierre Lœureux,
tailleur d'ymages, pour avoir (fait] deux ymages, l'ung de Marie. .-
Marie Salomé . l'autre de Marie... Marie Cléophe , X livres. — i5o3-
i5o4- Paie à maistre Pierre Lheureux, entailleur, qui luy fust ordonné
aux derrains (derniers comptes payés, pour ce qu'il se plaindroit des
ymages qu'il avoit (faites} plus riches qu'il n'avoit marchandé, comme
appert par sa quittance, XL sols. »
Pierre Lheureux était peut-être parent des précédents ainsi que des
Lheureux qui travaillèrent au Louvre à la fin du xvie siècle et dont je
parle dans l'article suivant.
Mémoires de la Société d'émulation d' Abbeville, 1861, p. 90, 21G. — A. de Montai-
clon, Archives de Fart français, ■> série, t. Il, 1863-1866, p. 22, 2.".
Lheureux Pierre et François). Ces deux frères résidaient à Paris
au milieu du xvi° siècle et étaient occupés, en i56i, au palais du Louvre,
sous les ordres de Pierre Lescot. Les comptes des bâtiments du roi de
1062 à i56"3 portent :
« A. Pierre l'Heureux, François l'Heureux, Martin le Fort et Pierre
Xanyn, sculpteurs, la somme de 140 liv., à eux ordonnée par ledit
sieur de Clagny (Pierre Lescot), pour avoir taillé et enrichy une frise de
festons composée de plusieurs fruictages aux petits enfans et oiseaux y
entremeslez, et pour avoir posé et assis ladite frize sur l'architecture,
collonncs et pilastres du second estage du bastiment que l'on édiilioit
pour les antichambres et cabinets de la Reyne du costé de la cour du
Louvre, et pour avoir taillé quarante-trois petits masques pour orne-
ment d'une corniche servant d'entablement esdits logis de la Reyne. »
En 1. ")()(), les deux artistes reçurent 60 livres pour différents travaux
exécutés toujours au Louvre. Sauvai leur attribue la décoration de la
première partie de l'ancienne galerie longeant la Seine et touchant au
pavillon du jardin de l'Infante ; ils y auraient sculpté, au milieu
des attributs de la marine, des enfants se jouant avec des monstres
marins.
On devait également à François Lheureux d'importants ouvrages de
sculpture en bois. En i5G5, on lui paya la somme de 100 livres « à luy
de l'école française 365
ordonnée par ledit seigneur de Glagny, pour avoir taillé en bois une
grande armoirie de la Reyne, enrichie de masques, festons et autres
ornemens, pour estre applicqué au ciel et plattbns de la chambre de la
Reyne, et aussy avoir taillé en bois, dans un grand panneau, un grand
chappeau de triumphe de i'euilles de chesne, et dans icelluy un bassin
antique enrichy de plusieurs ouvrages, pour estre ledit panneau applic-
qué au milieu d'un ciel et platfons de la chambre du rez de chaussée, au
dessous de celle de la Reyne, du costé de la rivière. » Sauvai le regarde
encore comme l'auteur d'un lion ornant le portail de l'hôtel d'O, rue
Vieille-du-Temple.
On a souvent rapporté que les frères Lheureux étaient élèves de Rarthé-
lemy Prieur; cela me parait improbable, car ce dernier, mort en 1611,
devait avoir à peu près le même âge que nos artistes.
Sauval, liist. des antiquités de Paris, 179.4, t. II, p. 4°. — De Laborde, La
renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 5oi, 5og, 5r5. — Idem,
Les comptes des bâtiments durai, t. Il, 1880, p. 7g, 112, 123. — A. Berty, Topogra-
phie historique du Vieux taris, t. I, 1866, p. 25o, a5a, ar>5. — L. Palustre, La
Renaissance en France, t. II, i88i,p. i58, 16a, 169.
I .heureux (Florent), sculpteur de la ville de Rouen, exécute, de 1646
à 1648, un crucifix pour l'église Saint-Maclou. On ne sait s'il faut lui
reconnaître un degré de parenté avec Pierre et François Lheureux.
Archives départ, delà Seine-Jnférieunj G. 6946.
I. 'Hôpital Guillaume de), aurait travaillé, en 1292, au château du
Rourget, en Savoie.
A. Dufour et F. Babut, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xine au
xix° siècle, 1874, p. 7, 8.
I.housle (Gabriel , « tailleur d'images » à Verneuil (Indre-et-Loire),
nous est connu par un acte conservé dans les archives d'Eure-et-Loir,
par lequel il s'engageait entre i533 et 1 538, envers Claude de la Fédédie,
dame de Lévéville, à sculpter un groupe en pierre pour l'église de Rail-
leau-L'Evêque (arrond. de Chartres). D'après les termes de ce marché,
l'artiste devait faire « une ymage et figure de Nostre-Dame-de-Pitié de
hauteur de trois piedz, de bonne pierre de Mellerault, qui sera assise
sur une roche de pierre, ayant les mains jointes sur sesgenouilz, tiendra
son filz, la figure de Nostrc-Seigneur ; et son manteau qui aura deulx
doys de largeur ; au boult dudit manteau escript de lettre romaine ou
feillaige, comme il appartient à tel ouvrage. Item une ymaige de Mag-
deleinc qui sera aux piedz de Nostre-Seigneur, tenant en sa main une
boitte demie-ouverte, de hauteur convenable audict ymaige de Noslrc-
Dame ayant ung genoil sur ladicte roche, habillée de telz habitz qu'il
366 DICTIONNAIRE DES SCt'LPTEVRS
appartient d'antique. Item ung ymaige de saint Jehan l'Evangéliste,
estant à la teste Nostre-Seigncur, tenant en ses mains un chappeau d'es-
pines, ayant ung genoil sur ladicte roche, habillé de telz habillemens
qu'il appartient, et son manteau à demysur luy bourde de lettre romaine
ou de feuillaige comme il appartient. Item une croix de boys platte
estant derrière Nostre-Dame. de haulteur par-dessus ledict ymaige de
deulx piez et demy. Et sera tenu ledict Lhouste de tailler ung rainceau
de vigne garny de grappes et de feuillaige de vigne au soubasse-
ment. »
Archives départ. d'Eure-et-Loir, E. ^oo. — L. Merlet, Jnv. somm. des archives
d'Eure-et-Loir, ■>' partie, 1SS6, p. aSy. a58.
I.ibon François , sculpteur et fondeur, figure au nombre des artistes
employés, au xvir siècle, par le Rosso, Philibert de l'Orme et le Prima-
tice. Il dut prendre part aux travaux entrepris au château de Fontaine-
bleau et au Louvre.
De Clarac, Desi rii lion du Louvrt cl des Tuil ries, is">~, p. 675.
I. huilier (Jacques , sculpteur en bois, travaille, en i58l, à la cathé-
drale de Troycs.
Assier, Les arts el les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, is;ii.
p. 106.
l.ièii'O Jean ou Hennequin de , appeléencore Hennequin de la Croix,
sculpteur d'origine flamande, vivait à Paris au xiv° siècle. Il eut comme
maître Jean-Pépin de Huy. Un seul de ses ouvrages nous a été conservé :
c'est, dans l'église abbatiale de Saint-Denis, la statue funéraire de
Blanche de France, fille de Charles IV le Bel et femme de Philippe,
duc d'Orléans, cinquième fils de Philippe VI. L'artiste mourut avant
que ce tombeau ne soit définitivement érigé à la place qu'W devait occu-
per, et on suppose que Robert Loisel, son élève, y mit la dernière main.
Les comptes du temps nous ont transmis la mention d'un grand nom-
bre de travaux dus à Jean de Liège. En i56r, il exécutait, moyennant
4.10 écus, pour la chapelle du couvent des dominicains d'Orléans, la
tombe de la comtesse Jeanne de Bretagne, femme de Robert de Flandre.
En i365, il travaillait au Louvre, sous la direction de l'architecte Ray-
mond du Temple, et décorait le grand escalier du château des statues
du roi et de Jeanne de Bourbon, qui lui furent payées 16 livres parisis
chaque 164 fr. •">+ c. .
En i'ifij, Charles Y. jadis duc de Normandie, voulant faire élever
dans la cathédrale de Rouen un monument destiné à renfermer son
cœur, ce fut Jean de Liège qui, en collaboration de Jean de Marville,
entreprit la construction de ce mausolée :
de l'école française 36j
« Nous vous mandons et enjoignons estroitement », ordonnait le roi
à son receveur général, par mandement en date du 5 décembre i'3G8,
« que tantost et sans delay, ces lettres veues, vous bailliez et délivriez...
à Hennequin de Liège, ymagier, la somme de troiz cens franz, en rabat
de la somme de mil franz d'or, en laquelle nous sommes tenuz à lui à
cause d'une tumbe d'albâtre et de marbre, que nous li faisons faire pour
nous, laquelle nous avons ordenés estre mise au cueur de l'église de
Rouen, où nous voulons que nostre cueur soit enterré, quand il plaira à
Dieu que nous yrons de vie à trespassement. »
Mutilée par les protestants en i56a, cette œuvre fut complètement
démolie en ij3a et remplacée par une dalle en marbre noir, qui elle-
même a disparu aujourd'hui.
En i'}~-2, Jean de Liège sculpta pour l'abbaye de Maubuisson, près de
Pontoise, la tombe qui devait recevoir les entrailles du roi Charles le
Bel, mort en i328 et celles de la reine Jeanne d'Evreux, décédée en
1371. Le compte des obsèques et de l'exécution du testament de la reine,
cité par M. Bernard Prost d'après un recueil manuscrit de la Biblio-
thèque de Bouen, contient le passage suivant :
« A Hennequin du Liège... pour une tumbe de marbre noir de Dinant,
d'environ 5 pieds de lonc et de 4 pieds de lé, bouée taillée en forme de
moulure) aux 4 eostez à espondes 1 faces du tombeau) et soubassemens
boucz dud. marbre tout autour de lad. tumbe, et dessus ycelle a 2 images
d'albastre blanc, l'un pour un roy, l'autre pour une reyne, chacune
image de un doit d'eslevence par dessus led. marbre, qui tiennent en
leurs mains chacune une ronde chose sic , et dessous leur teste chacun
un tanne orilier, et dessus a tabernacles d'albastre blanc à 3 pignons
bien ouvrez et 3 longues colombes colonnes) d'albastre, et dessous les
pieds de l'ymage pour un roy a un petit lion, et de la reyne un chiennet
(petit chien; et sont lesd. ymages oll'roisiez d'or où il appartient, et
autour de lad. tumbe a lettres gravées et dorées ; laquelle tumbe a esté
assize sur les entrailles du roy Charles et de mad. dame son espouse,
en l'église des religieuses de Maubuisson lez Pontoise ; pour ce, pour
pierres, peine et fraiz de les faire mener en lad. église, par marché
faict, avec sa quictance du... l'i'js YLfransà 16 sols IIIPXL 1. parisis. »
Vers la même époque, Jean de Liège fut également chargé de metlrc
en place les deux monuments recouvrant l'un, le corps de la reine, dans
l'abbaye de Saint-Denis, et l'autre, le cœur de celle-ci, dans l'église des
Cordelicrs, à Paris. Enfin, en 1370, il acheva le mausolée de Thévenin
de Saint-Légier, fou de Charles Y. Ce tombeau, érigé dans l'église Saint-
Maurice de Senlis, existait encore vers le milieu du xvme siècle: Sau-
vai, qui l'avait vu, en donne une description détaillée. Le fou était
représenté couché sur le côté, revêtu d'un habit long, et coiffé d'un
368 DICTIONNAIRE DES SCVLPTEURS
bonnet terminé par une houppe: cTune main, il tenait une marotte, et
de l'autre, deux bourses appuyées sur sa poitrine. La statue était sur-
montée d'un tabernacle orné de sept figures en ronde bosse. L'épitaphe
portait :
Cy gist Thevenyn de S. Légier fol du Roy- nostre Sire, qui tres-
passa le unsieme juillet, l'an de grâce M.CCC. LXXIIII. Priez Dieu
pour l'âme de [y.
Un inventaire des créances dues à la succession de Jean de Liège,
inventaire dressé après sa mort, en l'iS-i. nous fait connaître d'autres
ouvrages de l'artiste, mais sans qu'on puisse assigner une date à leur
exécution ; il est probable, cependant, qu'il s'agit ici de ses derniers
travaux, à savoir : « Un doucier de marbre de Dynant de VI piez de lonc
et une table de pierre du franc de Vitré, en laquelle a une ystoire de la
vie de Saint-Martin : — une ymage de Notre-Dame de V piez et demi
de lonc avec une ymage de saint Jehan Baptiste ; — un cruxilïement où
sont les ymages du Crucefilx, de Notre Dame, de monsieur saint Jehan
lévangeliste, l'annonciation Notre Dame, où est l'ymage de Notre
Dame et de saint Gabriel, la gésine Notre-Dame et de Joseph et II ymages
de Notre Dame, une ymage de monsieur saint Jehan Bauptiste, toutes
d'alebastre et d'un pié de lonc ou environ, et III pignons d'un taber.
nacle avec les colombes (colonnes qui y appartiennent pour estre
gisans sur une tombe enlevée d'alebastre blanc ; — la sépulture de mon-
sieur d'Aunoy et de madame sa faîne, c'est assavoir la tombe de lyais.
II ymages de lyais. les visaiges et mains d'alebastre, avec les apperte-
nances à ladite sépulture ; — une ymage d'alebastre faite en manière
d'un bourgeois vestu et en houce ; — et une ymage de pierre tendre
faite en manière d'un chevalier. »
Faut-il reconnaître Jean de Liège dans le Hacokin Liège de France,
auteur du tombeau élevé dans l'église de Westminster à Philippine de
Hainaut, femme d'Edouard III. roi d'Angleterre, morte en i3(x), et dans
le Jacques de Liège occupé, en i3j5, aux sculptures du portail et des
autels de la chapelle du collège de Dormans-Beauvais? Il est possible
que ce soit le même artiste, mais on ne peut rien affirmer, car un Jac-
ques de Liège, probablement parent de noire sculpteur, a pu exercer son
art à Paris vers cette époque.
Arch. dép. du Nord. Fonds de la Chambre des comptes île Lille; nu 8592. — Sao-
\\L,Hist. des antiquités de Paris, 1 r ' ' * - *■ h P- •"*' : t- Mj P- ''-'> I (- "I> P- ~,4- —
Deville, Les tombeaux de la cath. de Rouen, 18Ô7, p. 182, 180. — Idem, Revw des
archit. de la calhéd. de Rouen, i8'|8, p. 21. — De Laborde, Les ducs de Bourgogne,
t. I. i84<i, p. xxii : t. III, 1802, p. 177, 181. — Eméric-David, Htsf. de la sculpt.
franc., 1817-1872, p. 9'.!. — Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculp. franc,
d' Eméric-David, iSija, p. Ô02, ôoô. — A. Bertt, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. 1,
1866, p. i5o. — L. Delisle, Mandements et actes de Charles Y, 1874, p. 242, n* 4-9 A.
— Dehais.nes, Hist. de l'art clans la Flandre, etc., 1886, p. 47"> 482, 4*'i> -^oS; Doc,
de l'école française 3<x)
p. /(.Ï2, 486. — Idem, L'arl flamand [Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 189s,
p. 82). — Bernard E'rost, Quelques documents sur l'histoire des arts en France [Gai.
des beaux-arts, :>.' pér., t XXXVI, 1887, p. 238). — V'° H. François Delaborde,
Bull, de la Soc. des Antiquaires de France, 4 mars 1891. — L. Coira.iod et F.
Maimov, Musée de sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1892, p. 5i-55, n" 664.
— A. de Champealx, Les travaux d'art exécutés pour Jeun de France, duc de
Bcrry,\Hij\, p. 112. — L. Gonse, L'art gothique, iN;i», p. 292, Vil, 456, '407. —
Idem, La sculpture française, 1896, p. 22.
Liège Jean de . sculpteur et maître charpentier, qu'on ne doit pas
confondre avec le précédent, vivait à Paris à la lin du xive siècle quanti
il fut appelé à Dijon, en i'3<)o, pour participer aux travaux de la Char-
treuse de Champmol. A cette date, il est cité dans les comptes de Phi-
lippe le Hardi, duc de Bourgogne, comme ayant exécuté les grandes
portes en bois de l'église ; il les décora de quatre écussons représentant
les armes de Bourgogne, celles du duc, de la duchesse et de Jean, comte
de Nevers . Ces portes se voient encore aujourd'hui à l'entrée de la cha-
pelle de l'asile des aliénés de Dijon. Il resta dans cette ville jusqu'en
i'if)9 et y sculpta, toujours pour la Chartreuse, des stalles ornées de
dais, qui lui furent payées 35o francs. Le Musée de Dijon possède, depuis
1810, un fragment de ces stalles, qui permet d'apprécier toute la délica-
tesse du talent de Jean de Liège.
De retour à Paris, l'artiste travailla pour le duc Louis d'Orléans (1) ;
les comptes de la Chambre de Blois de 1399 a 1401 font mention d'une
de ses œuvres : c'était une « ymage d'alebastre de la présentation de
Nostre Dame » offerte par le prince au couvent des Célestins de Paris.
D'après les mêmes comptes, Jean de Liège aurait également collaboré à
différents ouvrages entrepris dans l'église Saint-Paul.
Arch. dép. de la Cote-d'Or; B. 1490, 11671, 1 1 fj 7 • > , iiiiy.". — De Laboede,
Les ducs de Bourgogne, t. III, i8.Vj, p. 177, 181. — Catalogue du Musée de Dijon,
i885, p. 095, n° i.'râ. — A. de Champeaux, Le meuble, t. I, i885, p. 78, 94. —
Dehacsnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 188G, p. 48/1, 485; Doc, p. 676,
688,699, 777, 780. — L. Coira.iod et F. Marcoi, Musée de sculpture comparée.
Catalogue raisonné, 187a, p. 54, 72. — L. (Io.nse, La sculpture française, 1895, p. 22.
I.iéiiai'l, sculpteur en bois du XVe siècle, était au nombre des artistes
employés à la décoration des stalles de la cathédrale de Rouen. En mai
i458, il travaillait, à raison de 5 sous par jour, « aux branches et espis »
et faisait « ung ymage nommé profète, pour servir aux chaires stalles ».
Arch. dép. delà Seine-Inférieure : G. 2492. — LANGLOIS, Les stalles de la ralln-
drale de Rouen, i858, p. 184, 186.
I.iénarri de la Résiu. Voir Réau Liénard de la).
(1) Jean de Liège _.
la Vierge, surmontant
château (ut en effet
serait-il aussi l'auteur du beau bas-relief iiu Couronnement de
int la porte d'entrée du château de la Ferté-Milon (Aisne ' Ci
construit, par ordre du duc Louis d'Orléans, de L392 à 1407.
H
3;<> DICTIONNAIRE DKS SCULPTEURS
Liénhart, d'Aix-la-Chapelle, est compris parmi les artistes alsaciens
de la fin du XVe siècle. Il résidait à Strasbourg, où il obtint le droit de
bourgeoisie en i £91 . Il mourut dans cette ville avant l'an iôoo.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I], 1875, p. 544-
l.iévin, dit maître Liévin le tailleur, exécuta à Valenciennes, en
1 353. cinq images de cire qui furent ensuite portées à Anchin.
Arch. dép. du Nord. Comptes dugrandbaillagede Hainaut; H. 45o. — Dehaisnes,
Hist. de l'art dans lu Flandre, etc., 1886, Doc., p. Ô78.
User Guillaume), était employé, au xvie siècle, à la décoration du
château de Fontainebleau', d'après les comptes de i54oà i55o, il rece-
vait iS livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissance des uns, etc., t. I, i85o, p. 42c. — Idem, Les
comptes des bâtiments dit roi, t. I, 1877, p. 194.
I.iu,'(>i* «l<* Parou. Voir Parou Liger de .
ï in\iv)-i\if Pierre de), sculpteur d'origine flamande, est cité au
nombre des artistes qui ont travaillé vers i4oi, sous la direction de
Claux Sluter, aux tabernacles du portail de la Chartreuse de Champmol-
lès-Dijon.
Arch. dép. delà Côle-d'Or; B. S44s- — De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I,
i84y, p. 564- — A. Michiels, L'art flamand dans l'est et le midi de la France, 1877,
p. 12. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 5i8 ; Documents,
p. 781.
1JnI<> Elie de), était occupé k Lyon en i585, avec Antoine Parnien-
tier, aux apprêts des l'êtes données par la ville à l'occasion de l'entrée du
roi Henri IX. On lit dans les comptes de l'époque :
« A Hélie de Lisle et à Anthoine Parmentier, seulteurs, la somme
<lc cent escuz soleil pour avoir par eux l'ait et eslevé six statues pour
servir à ladite entrée du Roy //
Ces deux artistes se seraient arrêtés à Lyon au retour d'un voyage en
Italie.
rVutalis Kondot, Les sculpteurs de Lyon du w au xvnr siècle, 1884, p. 38.
Lizel (Charles , sculpteur de la ville de Lyon, collabore, en i548, aux
préparatifs qui lurent laits lors de l'entrée de Henri II et de Catherine de
Mcdicis.
Natalis Kokdot, Les sculpteurs de l.<j'<n du \iv au xvni siècle, 1884, p. 55. — L.
Guigne. Inv. somm. des archivesde Lyon, t. III. 1887, p. 217.
I.ocelîn, sculpteur-architecte, moine de l'abbaye de Fécainp. vivait
i)F, l'école française Vi
au commencement du xi' siècle. Il avait eu comme maître, Guillaume,
abbé de Saint-Bénigne de Dijon, fondateur de l'abbaye de Fécamp.
Eméric-David, llist. de la Sculpt. franc., 1817-1872, p. ."><>.
Loches Pierre de), sculpteur en bois et imagier résidant à Lyon,
sculpte en i5a4, par ordre du Consulat, un écusson aux armes de la
ville. En i5aa, i5a3 et l5^6, il est député, par la corporation des menui-
siers, aux assemblées générales tenues en vue des élections écbevinales.
En i533, il travaille pour l'entrée de la reine Eléonore et, en 1048, pour
celle du roi Henri II.
Natalis Hoïvdot, Les sculpteurs de Lyon du \ivu ou xviri0 siècle, 1 JS8 4 . p. 28. — Idem,
L'art du bois à Lyon (Réun. desSov. des beaux-arts des départ., 1888, p. 683).
Logea} (Jean), sculpteur né à Fontenay-le-Comte, en Vendée, an
commencement du xvue siècle, reste établi dans sa ville natale où il
meurt fort âgé en 1681.
Benjamin Fillon, Poitou il Vendée, t. I, 18G1, ml. sur Fonlenay-le-Comte,
p. 7% 7ô.
Lohiei* (iuillaunie , sculpteur ornemaniste du xiv siècle, était
occupé, en r3a4, à la Chartreuse du Val-Saint-Esprit de Gosnay, en
Artois.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 5io.
I.oing (Arthur de , sculpteur ornemaniste établi en Picardie à la fin
du xve et au commencement du xvi" siècle, exécute, avec un de ses con-
frères, Robert Lefèvre, dans la ville de Roye (Somme , la décoration
des voûtes du choeur de l'église Saint-Pierre. Les deux artistes sculptent
des pendentifs et des culs-de-lampe représentant des génies dont les
membres se terminent par des feuillages, ainsi que d'autres sujets fan-
tastiques.
H. Dusevel et A. Gozé, L'église de Roye, p. 5 (Les églises, châteaux et beffrois de la
Picardie et de l'Artois).
I oiso! Robert, élève de Jean de Liège, vivait à la fin du xive et au
commencement du xvc siècle. A la mort de son maître, il termina plu-
sieurs ouvrages laissés interrompus par lui, entre autres, en l382, le
tombeau de Blanche de France, placé dans l'abbaye de Saint-Denis. En
i383, il érigea dans l'église des Cordeliers, à Paris, le mausolée d'Isa-
belle de France, fille de Philippe VI et femme de Pierre Ier de Bourbon.
Voici la quittance faisant mention de cette œuvre :
« A Robin Loisel, tumbier demourant à Paris, pour sa paine et sal-
laire d'avoir fait et pourtrait l'ymage et façon de la dicte dame avec
3^2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
plusieurs autres ymages et menues choses faietes environ le dit yniage
assise aux frères meneurs de Paris sur sa tumbe, par quictance donnée
XV aoust CCC IIII» et III IIII" 1. p. »
Ce monument lut anéanti. em58o, dans l'incendie qui détruisit l'église
des Cordeliers. En i3o,2, les comptes des ducs de Bourgogne citent Loi-
sel comme travaillant à Dijon pour Philippe le Hardi. Enfin, de i38g à
1397. il fit. en collaboration de Thomas Privé, d'après les plans de Ray-
mond du Temple, architecte des rois Charles V et Charles VI, le tom-
beau de Bertrand du (luesclin, connétable de France, mort en i3So ; ce
tombeau se trouve dans l'église abbatiale de Saint-Denis. Un extrait de
la Chambre des Comptes, reproduit par AI. Bernard Prost, porte :
« A Thomas Privé et Robert Loisel ymagiers et tumbiers à Paris,
pour avoir faict les ouvrages qui ensuivent, a scavoir en l'église Saint-
Denis en France, en la chapelle où gist le roy Charles et la royne de
Bourbon, la sépulture de messire Bertrand du Guesclin, comte de Lon-
gueville, connestable de France, dont lad. sépulture est faicte et assize
au bout de la sépulture du roy. entre le bout de l'autel de lad. chapelle
et la petine piscine d'icelle. où le corps dudit connestable gist, endroit
l'huisserie de lad. chapelle emprez led. autel, par où l'on porte les
relicques de lad. église à entrer ou cimetière d'icelle église, dont la
tumbe et espondes (aces du tombeau sont de inarbre noir, et a lad.
tumbe (> pieds et 2 pouces de long sur 2 pouces et 1 pouce de lé, à comp-
ter la saillie des bonnemens (bouemens, moulures . et de 4 pouces
d'espoisse. Item, les espondes dessusd. atout un pied et demy et 2 pouces
de haut sur 5 pouces d'espoisses, à compter la saillie de l'embassement,
voire d'un pouce de saillie outre le parement desd. espondes, dont le
parement d'icelles espondes à 4 pouces d'espoisse, et oud. parement a
1 pouce de parfond pour les escus d'albastre de chacun costé, et en cha-
cun bout un escu enclavez, dont chacun escu a 1 pied de long et plus
entre le chief et la pointe au-dessus de l'embassement, et de costé comme
il appartiendra. Et dedans lesd. escus sont gravées les armes dud. seigneur
et emplies des plus vives couleurs que l'on a pu trouver, selon l'armoi-
rie des armes dud. seigneur. -- Item, au-dessus de lad. tumbe est faicte
l'image d'albastre blanc de 4 pieds et 10 pouces de long, à compter l'es-
poisse de la reprise par manière d'un lévrier qui est au-dessous des
pieds d'iceluy seigneur. — Item, sur lad. tumbe a un tabernacle à
3 pans, lequel a 1 pied de long, pour trouver les arches et les pignons
et les fillioles clochetons et est led. tabernacle vuide jusqu'à l'escointe-
ment de la voûte pour mettre les arches d'entre les pignonceaux à jour,
voir de voirre, par dedans led. tabernacle, d'azur ou d'autre coulour,
et au bout dud. tabernacle est iaict une enclave par manière d'une feuil-
lure pour y mettre une pièce d'albastre où les lettres du nom et de la
de l'école française i-'i
datte sont escrites et gravées et emplies de coulours. telles comme il
appartient, et la voulte peinte des armes dud. seigneur. Kl sur lad.
tumbe a a piliers corgnyers, et la membreure boute pour recevoir le
tabernacle dessusd. etausorties à feuillollées île même pierre dud. taber-
nacle, enibossés et enchapitelées et reprinse pour recevoir les basses et
encliapeinens entre les basses et chapiteaux, et au-dessus de l'encliape-
ment à arches, et pignonceaux dessous l'enchapement, formoiant aux
lineaux des chapiteaux dud. tabernacle. Lequel ouvrage couste par mar-
chié faict avec les dessusd. par maistre Raymond du Temple, maistre
maçon du roy, nostre sire, Viiii" X livres parisis ; pour ce, par mande-
ment du roy nostre sire, donné le 28 jour d'octobre l"an i3<jj, la devise
dud. ouvrage faicte sous le scel dud. maistre Remond, le XI jour de
février ensuivant, avec le marché et 3 quictances desd. ouvriers,
cy 212 1. 10 s. t. »
En 1^08. Robert Loisel existait encore et habitait à Paris, rue de la
Rretonnerie. Au 14 septembre de cette même année, il passait en effet
marché, avec le sacristain deSaint-Martin-des-Chanips. pour l'exécution
d'un lutrin ou k aigle en lecton » qui devait être placé dans cette église.
Ch. de Beairepaire et A. de Montaiglon, Thomas Privé et Robert Loisel ar-
chives de l'art français, Documents, t. III, i853-i855, p. 129-134). — C. Guigne,
Robin Loisel (Archives de l'art français, Documents, t. V, 1867-1858, p. 337-358 . —
ii. Demav, Marché pour un aigle, en (408 Bull, de t'i Soc. d'hist. dr Paris, etc.,
t. X, i883,p. ■">()). — Dehaishes, llisl. de l'art dans lu Flandre, etc., 1886; Docu-
ments, y. ihiii-;oo. — B. Prost, Gazette des beaux-arts, 2cpér., t. XXXVI, 1887,
p. 258-24o. — H. François Delaborde, Bull, de l'i Soc. des Antiquaires de
France, avril 1891. — L. CouRAJODet Marcou, il usée de sculpture comparée. Cata-
logue raisonné, 1892, p. 61-67.
Loisonnier Pierre , sculpteur en bois et imagier établi à Orléans,
travailla sans doute, au commencement du xvr siècle, à l'église deClérv,
pour le compte de François de Pontbriant qui, au moment de sa mort,
devait à l'artiste la somme de 54 livres. Pierre Loisonnier se rendit
ensuite à Fontainebleau, où il fut occupé de i.VJo ài55o; il touchait alors,
tantôt i3 livres, tantôt 18 livres île gages par mois et collaborait, avec
Frémin Deschaulfour, à l'exécution de ligures en bois représentant
Apollon, la Lune, Mars, Jupiter, Vénus et Saturne, figures destinées à
l'horloge de la chapelle du château. Les deux artistes reçurent 210 livres
pour ces travaux.
De Laborde, Lu renaissance '1rs urls à la cour de France, t. I, i85o, p. 4 18, 420,
428. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, r S7-, p. 192, ic>4 j 202, Jio.
— L. Jarrv, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. <r>.
Loinnie Pierron de , exerçait son art ii Lille au xive siècle. En 136g,
il ornait l'église Saint-Pierre île nomhreuses statues.
A. Bérard, hi'i. biogr. des artistes français, is;'', col. 667.
'3'4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Loiiii'iiol (Pierre), sculpteur de Bourges, était employé à la cathé-
drale de la ville au commencement du xvie siècle; en i5ia, il touchait
60 livres pour avoir sculpté un dais en pierre au-dessus d'une statue.
Longuet (Jean , probablement frère du précédent, travaillait en
même temps que lui à la cathédrale de Bourges.
De Girardot, Artistes de la ville de Bourges [Arch, de l'art frai/mis, 30 série,
t. I, 1861, p. 200-201 ).
Longiiin Jacques], sculpteur-architecte né à Rouen vers la lin du
\\ siècle, quitta sa ville natale et se rendit en Portugal, où on le ren-
contre, en i5io, collaborant aux travaux de l'église Sainte-Croix de
Coïmbre, avec ses compatriotes, Nicolas et Jean de Rouen et Edouard
Philippe.
A. Raczvnski, Les arts en Portugal, 1846, p. 55r. — Idem, Dict. hist. du Portu-
.'/"', i|S'i;, P- '74- — L- Dossikdx, Les artistes français à Vélrangar, 1876, p. 5i.
Loi'fU'f (Pierre , résidait à Dijon au XVIe siècle. D'après les archives
de la ville, il reçut 8 livres 2 sous (J deniers pour avoir exécuté, en
i5j3, deux statues en bois mises à droite et à gauche de la croix de
l'hospice ; ces statues représentaient la Vierge et saint Jean.
Arch. comm. de Dijon; E. rg, fol. 162. — De Goivenain, Inv. somm. des arch.
de Dijon, t. II, i883, série E, p. 7.
Loi'é Salomon), sculpteur parisien, passe marché en 1 619, avec les
religieux de Saint François, à Chàteaudun, au sujet d'un crucifix en
bois qu'il s'engage à sculpter pour l'église de leur couvent, moyennant
80 livres.
Arch. dép. d' Eure-et-Loir ; E. ôag3. — L. Merlet, Inv. somm. des archives d'Eure-
et-Loir, t. II, a" partie, iSSfi, p. 42».
Lorignes ou Loi*cia,'iies, sculpteur-architecte établi à Paris au
xive siècle, construisit, en i'3aG, le portail de l'église du Saint-Sépulcre,
situé autrefois rue Saint-Denis. Il orna ce portail des statues de Jésus-
Christ et des douze Apôtres ainsi que de bas-reliefs figurant la Mise au
Tombeau ci la Résurrection. On lisait sur ce monument :
« L'an de grâce M CCG XXVII, le vendredi devant Noël, fut chante la
première messe de cette église et ses fondements levés, si, comme il
appert, par Me Guérin de Lorcignes, qui érigea ce portail et le fonda pre-
mièrement, etc. »
Dubreuil, Antiquités de Paris, p. 775. — Mili.ix, Antiquités nationales, t. III,
1791, caap, XXVII, p. 718, pi. 1.
I1E I. UCOLE FRANÇAISE >;.>
Lolliollo Jean-Paul , sculpteur d'origine italienne, travaillait, en
i.">", ii L'ornementation intérieure du palais ducal de Nancy.
il. Lepaoe, Le palais ducal deNancy, i.s.'u, page 71.
I ol 1 111.-1 11 Adam), naquit sans doute à Coulogne, petit village près de
Calais, vers [583. Installe'' à Valencieiines en i6i4i il exécutait alors le
doxal ou jubé de l'église de Notre-Dame-de-la-Chaussée, qui fut achevé
en [617. Il alla ensuite à Saint-Omer, où il s'engagea par contrat, en
1619, àélever, en collaboration de maître Guillaume Tabaget, architecte,
moyennant la somme de a'3.i5o florins, le célèbre jubé de l'église abba-
tiale de Saint-Bertin ; ce bel ouvrage lut détruit pendant la Révolution.
En i6a5, il se rendit à Calais pour construire' dans le chœur de l'église
Notre-Dame le retable du maître-autel, qui coûta 3o\ 000 livres tournois
à la municipalité. Cette œuvre existe encore aujourd'hui : c'est la seule
qui nous reste de l'artiste. Km(h-, ilievintà Yalcnciennes et entreprit
le jubé de Notre-Dame-la-Grande : ce monument en albâtre, décoré de
statues et de bas-reliefs, fut payé ao,5oo florins. Eni63i, Lottman se lit
recevoir bourgeois de Valencieiines. En io"3o, il commença un nouveau
Jubé dans l'église Saint-Amé de Douai ; il le termina en i(i 47. Vers i(35o,
il quitta Valencieiines et vint se fixer à Saint-Omer, où il dut mourir en
1660.
E. Grab, Biographies valencicnnoises Revue agric. industr. el Unir, du Nord,
t. IV, i852-i655, p. 555, 554). — H. de LTaplane, Bull, hisl. trirri. des ànliq. de la
Morinie, t. III, 1862-1866, p. 550. — Revue des Sociétés savantes, 8° série, t. I,
1870, p. ">25. — P. Foucart, Adam Lollmann Réun. des Soc. des beaux-arts des
départ. 1894, p. i20u-i55o).
Loueciennes Etienne de , sculpteur ornemaniste du commence-
ment du xive siècle, était occupé, en i3ao, à la construction de la cathé-
drale de Sens. Il recevait, pour ses gages, 7 sous 6 deniers tournois par
semaine.
Quantin, Notice historique sur la construction tir la cathédrale de Sens, iS'ia,
p. 10.
Louoil Jean de, est cité au nombre des sculpteurs qui, de i5ii à
i53o, travaillaient à l'église de Brou, pour le compte de Marguerite
d'Autriche.
Roi ssei.et, Hisl. de l'églist nyah de Brou, 1826, p. 5iy. — Emkric-David,
Hist. île la sculpl. franc., 1817-1872, p. if>5. — A. Mu hiels, L'art flamand dans l'est
ri le midi de In France, 1877, p. 249.
Louis de Bourgogne. Noir ltoiu*ii,ogne Louis de .
Louis de Campy. Voir Campy Louis de .
3"() DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Louis de Marque. Voir Marque Louis de .
Lourdel où Lourde! Michel . sculpteur et peintre demeurant à
liouen à la fin du xvie et au commencement du xvn<= siècle, sculpte en
i55q, pour l'église paroissiale de Xotre-Danie-de-la-Ronde, une contre-
table ou haut d'autel représentant la Nativité, l'Annonciation, le Tré-
passement et l'Assomption de la Vierge. En i (>o3, il est occupé
ii la cathédrale. En 1G09, il participe à la décoration du grand
autel de Saint-Maclou. En 1611 . la confrérie des merciers lui
accorde 54 livres pour avoir taillé dans l'église Saint-Jean « l'i-
mage de Mons. S. Marcouf, avec le petit priant, ensemble tant pour
la dorure et l'entrepié que pour le poser au chœur de lad. église ». Il
fait encore, en 161a, des châsses destinées à renfermer dans la cathé-
drale les reliques de saint Severet sculpte un tabernacle pour l'église
Saint-André, qui lui est payé 20(ï livres. Quelquetemps après, sa répu-
tation s'étant répandue en dehors de la ville de Rouen, il passe marché
le 12 février 161(1, avec les Cordeliers deValognes, pour la construction
d'une eontretable. moyennant la somme de i,.">oo livres. 11 exécute, la
même année, le tabernacle de l'église Saint-Jean de Rouen et, l'année
suivante, un autre tabernacle dans l'église Saint- Laurent, pour rempla-
cer celui qui avait été achevé, en i58-, par Etienne Desplanches. En
1621, il se rend à Berna y, où il est employé à la restauration du grand
autel de l'église de la Couture, datant du \ive siècle; cette œuvre l'ut
détruite en ij68. En îCrïi. il termine, toujours pour la même église, une
statue de saint Michel en bois. On lui attribue encore, à Rouen, un
Christ mis au jubé de Saint-Maclou et différents travaux pour les églises
des Carmes et de Saint-Candé-le-Jeune. Enfin, en i636, il entreprend à
l'église de Caudebec le tabernacle el le retable de l'autel de la Vierge.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure; G. a5.Sii. a5g5, 2661, 6246. (iyôo. 691a («927,
7~74. 7JÔ0. — L'abbé Cochet, Les églises de l'arrond. d'Yvelot, iS.V>. t. I. p. 19. —
De la Quérière, Notice liist. *ui l'anc. église Saint-Jean </•• Rouen, 1860, p. i*. —
Hem, Notice sur Saint-André de Rouen, 1862, p. 19. — De Beairepaire. Inv.
somm. des archives de la Seine-Inférieure, t. II, 1874, p. 07a. 575, 585; t. V.
[892, p. i.">. i85, 292, 2g5; t. VI, 1896, p. 8, 78. — Idem, Nouv. recueil de notes
liist. concernant le départ, de la Seine-Inférieure. 1888, p. 56-58. — E. Vkcclix, Ar-
tistes normands (Bévue des Soc. des beaux-arts et des départ., 1892, p. 548, 049).
Lourdel ou Lourdel Pierre), fils de Michel, né eu i586, fut,
comme son père, sculpteur et peintre à Rouen. En if>45, il fit pour
l'église de l'abbave du Mont- Saint-Michel le grand crucifix au-dessus
de l'autel Saint-Michel et les figures de saint Benoit et de sainte Scho-
lastique ainsi que deux anges en bois doré. Il mourut dans la misère
en 16-6 et fut enterré au cimetière Saint-Godard.
De Beaorepaire, Nom . recueilde notes hist. concernant le départ, de la Seine-Infé-
rieure, 1888, p. 58.
de l'école française S--
l.ours Perrin , sculpteur en bois du xvn siècle, travaillait au château
d'Aix, en Savoie, vers 1 4 1 •"> • U y sculpta pour la nouvelle chapelle, en
collaboration de Guillaume <lc Boes, trois statues en bois représentant
la Vierge, saint Georges et saint Michel.
A. Dufour et F. Kabut, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xm" au
xviii0 siècle, 1874, p. i3.
l.oiiYSiiii Hennequin de), sculpteur d'origine flamande, exerçait son
art à Troyes vers i4<Jo. il mourut dans cette ville avant 1^-2.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes {Revue de l'art français, 1887, p. 7'.».).
I.ouvel (Jean), sculpteur ornemaniste du xvi" siècle, établi à Rouen,
exécute de 1027 à 1629, dans le cimetière Saint-Maclou, la décoration
de plusieurs des piliers supportant les figures de la danse macabre.
H. Laxglois, Rouen au \vi° siècle, etc., i833. — L. Palustre, La Renaissance en
France, t. II, 1881, p. 196, note .">.
I.oysiau Henri), sculpteur ornemaniste et maître- maçon , était
occupé, de i5aj à 1029, au grand cimetière Saint-Maclou de Rouen.
Arch. dép. de ta Seine-Inférieure, G. (i88u. — De Beairepaire, Inv. somm. des
arck. de la Seine-Inférieure, t. V, 1892, p. 275.
I.uoz (Pierre de), sculpteur d'origine flamande, dont le nom serait
gravé (1) sur la statue de Jeanne de Flandre, femme d'Enguerrand IV
de Coucy, entrée en religion après la mort de son mari, en t3ii, et
morte, abbesse du couvent de Sauvoir-sous-Laon, en 1 '334 • Lorsqu'on
vendit à la Révolution l'abbaye des Filles bénédictines de Sauvoir-sous-
Laon, la statue fut achetée par un habitant de la ville, qui, pour la
soustraire à la destruction, l'enterra dans un jardin dépendant de l'an-
cien couvent occupé par les capucins, auprès du Champ-Saint-Martin.
Plus tard, la statue, retrouvée en parfait état de conservation, fut placée
dans l'église Saint-Martin, à Laon, où elle se voit aujourd'hui.
Le Musée du ïrocadéro en possède un moulage.
Edouard Fi.eit.v, Antiquités et monuments du département de l'Aisne, t. IV, 1882,
p. i<).'i. — Dehaisnes, La France artistique et monumentale, t. IV, p. 89. —
L. Gonse, L'art gothique, 1890, p. 4'>4- — L. Coora.iod et F. Margou, Musée de
sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1892, p. ôo.
Luittefort (Michel), sculpteur et peintre de la ville d'Amiens, exé-
cute, en i445, un groupe figurant le martyr de saint Firmin. Les
comptes portent :
(1) M. Grandin, conservateur du Musée de Laon, doute de l'authenticité de cette
signature qu'il lit Pierre de Puez.
3;8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
« A Miquelet Luittefort, tailleur de y mages, demeurant à Amiens le
XXVII jour de juillet IV XLV. pour avoir taillé et fait un personnage
et \ mage de saint Frémin le martyr, et le personnage d'un tyran qui
fait mine de décoller le quief dudit ymage saint Frémin... XXXII sols
parisis. »
L "année suivante, il sculpte un Christ et nue Vierge sur une croix
élevée à un carrefour de la ville. Il reçoit en effet 24 sous, par mande-
ment du (> mars 1 \'^>. « pour son salaire painne et desserte d'avoir tail-
lié et faicl en et sus ung croisillon de pierre de Croissy le pourtraic-
ture et renieinbrance de Nostre Dame à l'antre lez tenant son enfant
lequel croisillon on assiet sur et au bout de le flesque ou coulombe
colonne) de piet droit estant et posée sur le cauchie en terre au milieu
de le rue qui maine des frères prescheurs Jacobins à Saint-Denis et à le
porte de Paris à laquelle croix le procession de Xostre Dame d'Amiens
et les habitants d'ieelle ville viennent chacun an le jour de Pâques
llouries pour ce par marché et accord ». Cette croix était l'œuvre de
.Mathieu Regnault.
Un autre sculpteur, nommé .Iran Luittefort. sans doute le frère de
Michel, travaillait à Amiens à la même époque.
H . Doseyel, Recherches historiques sin les ouvrages exécutés dans Amiens, clc
iv'.s, p. (|, 18, K|. — A. Dubois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1862, p. 7.
— Dehaisnes, L'art à Amiens [Congrès archéologique dt France en 4893, p. i<>8).
Lulier Claude). Voir Arnoux Claude.
Lulier Guillaume . Voir Arnoux (Guillaume).
I un [Robert . sculpteur ornemaniste et maître maçon du xvie siècle,
demeurait à Rouen, où il travaillait, en i5"2;, dans le grand cimetière
Saint-Maclou.
Arch. dép. dt la Seine-Inférieure, G. U882. — De Beadrkpaire, Inv, sotnm. des
archivesde la Seine-Inférieure, t. V. 1892, p. 27.").
Lusenier, sculpteur lorrain du xvie siècle, était fixé à Rome vers
1 .">(>o.
A. Bertolotti, Artisli francesi in Roma nei secoli xv, xvi et xvh, 18SG, p. '(m,
&A, ;:■-
Luxembourg Jean de , sculpteur et fondeur lorrain du xve siècle.
vivait à Metz en 14-28 et y fondait, en association d'un nommé Jean de
Guérie, la grosse cloche de la cathédrale, dite la Mutte. En 1 +5i, on le
rencontre à Avignon exécutant une croix couverte dans le cimetière
Saint-Didier.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 4i"'- — L'abbé Reocix,
](,h,i. des Soc, des beaux-arts des départ., 189:, p. 5p6,
de l'école française '\-
I uxciiihoiii'n Claude . sculpteur et peintre, est au nombre des
artistes collaborant, au xvi° siècle, a la décoration du château de Fontai-
nebleau. Dans les comptes de i54<> à i55o, il est mentionné comme rece-
vant i 2 livres 10 sous par mois pour avoir restauré des petites figures
en corail placées dans le cabinet du roi et pour avoir entrepris d'autres
ouvrages de son métier.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I. i85o, p. 4^4, /|.~o. — Idem, Les
comptes /les bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i<|8, 200.
Lyé (Gilles), sculpteur de la ville de Troyes, travaillait, en i.h'5. au
jubé de l'église Sainte-Madeleine.
AssiF.n, Comptes de la fahr. de l'église de Sainte- Madeleine de Troyes, i854i P- 5(5,
Lysorgues ou Lissorgues (Guillaume , sculpteur et architecte
résidant en Rouergue au xvie siècle, aurait été employé, vers i.>45, au
château de Bouruazel. On lui attribue aussi le grand portail et la gale-
rie de la cour du château de Graves construit en i553.
De Gaujal, Etudes historiques surir Rouergue, 1868-1859. ™ Bacchal, Pfouv.
ilirt. des architectes français, 1887, p. 3go,
^r
\l :i :i loi (Jean). Ce sculpteur figure sur le rôle de la taille à Paris en
1292; il demeurait alors près la porte Saint-Denis et payait G sous d'im-
pôts.
H. Géraud, Le rôle de la taille à Paris, 18Ô7, p. 4'"> (Doc. inéd. sur l'Hist. de
Fumée).
tlsi si lot (Martin), parent du précédent, vivait également à Paris, où
il fut nommé sculpteur du roi en i'3iG. Cette même année, Geoffroy de
Fleuri, argentier du roi Philippe le Long, lui paya G livres 10 sous
« pour la façon de 2 faus d'esteurs, qu'il a fet pour notre sire le Roy ».
380 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Martin Maalot travailla ensuite au Louvre jusqu'à l'époque de sa mort
survenue en i"i^i.
Dodet-d'Arcq, Comptes de l'argenterie des rois de France, i85r, p. 14, 17. —
A. Bébard, Dict. biogr. des artistes français; 1872, col. 509. — A. de Champeaox,
Le meuble, t. I, 188"), p. 65.
ïlabense Claux de , était employé, en i38a, aux sculptures du châ-
teau de Riom. en Auvergne, pour le compte du duc Jean de Berry ; il
aidait Pierre Juglar dans la confection des modèles d'ornementation.
A. de Champeaux, Les travaux d'arl exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
i8çi'i, p. m, 89.
Macelarl ou ilaclart, sculpteur d'origine flamande, résidant à
Dijon à la fin du xiV siècle, était occupé vers i38j), sous la conduite de
Claux Sluter, au tombeau de Philippe le Hardi et au portail de la Char-
treuse de Champniol. On lit dans les comptes des ducs de Bourgogne,
en i38;|-i3i)0:
« A Macelart, ouvrier d'images qui a ouvré de janvier à novembre
avec ledit Claux en la sépulture de mon dit seigneur, au prix de
XIII gros et demie chascune sepmaine. »
Arch. dép. delà Côte-oVCr; lî, 'i-i">'i- > i(i7' • — De Laborde, Les dues de Bourgogne,
t. I, iS4çi, |>. 565. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandn , etc., 1886, p. 5i5,
5:8; Documents, p. 662, liiïy.
\ln<*iol Pavoche, sculpteur parisien du commencement du
xive siècle, fut un des collaborateurs de Jean-Pépin de Huy dans l'exé-
cution du tombeau de Robert d'Artois, fils d'Othon IV, comte palatin
de Bourgogne, et de Mahaut, comtesse d'Artois. Ce monument, com-
mencé en i3i8 et terminé en i3ao, était érigé autrefois dans l'église des
Cordeliers. à Paris; il est placé aujourd'hui dans l'église abbatiale de
Saint-Denis.
Arch. dép. <la Pas-de-Calais : A. ôyr. — J.-M. Richird, Mi' in. de la Soc. de l'hisl. de
Paris, lie., t. IV, 1880, p. ago-So/i,. — Idem, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bour-
gogne, 1887, p. ôifi. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., iSsc, p. V»-">:
Documents, p. "ïôi .
ïlacj l'imagier, est mentionné sur le rôle de la taille à Paris en
i2c)2. Il payait 3 sous pour l'impôt et demeurait près de la porte Saint-
Denis.
H. Géradd, Le rôle de la taille a Paris. 1807, p. 53 Doc. inéd. sur l'Hist. de
France).
Madel Huguenin , résidait à Troyes au commencement du xvie siè-
de l'école française 38i
elc. Il est cité parmi les sculpteurs travaillant, en i5i3, au jubé de
l'église Sainte-Madeleine.
Assier, Comptes de la fabr. de l'église Sainte-Madeleine de Troyes, i854, p. 56,
Î5.
Mag'iiior (Pierre, maître sculpteur du commencement du xvnc siè-
cle, habitait à Paris, rue Saint-Martin. Il eut plusieurs enfants, dont
trois fils qui devinrent sculpteurs comme lui. On ne connaît aucune de
ses œuvres.
A. Jal, Iiict. crit. de biographie et d'histoire, 1872, p. 819.
llagueron Jean , sculpteur et architecte établi au xvT siècle à Sainl-
Brieuc, en Bretagne, exécute, de 10-7 à 1084, une fenêtre à meneaux et
un autel dans l'église Saint-Guillaume.
Cli. Bauchax, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. Ô92.
Mahicl Mathieu), travaille au château de Fontainebleau, de i54o à
r55o, à raison de 14 livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 420. — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 194.
Maillard Rolland , sculpteur en bois et ornemaniste du xvie siècle,
était occupé, de i55j à i568, à la décoration intérieure du palais du
Louvre, sous la direction de Pierre Lescot. C'est à lui qu'on devait la
sculpture d'une partie des boiseries qui concouraient à l'ornementation
de la chambre du roi, dite chambre de parade. Il eut comme collabora-
teurs Rieul Richault, Francisque Scibeeq, Noël Biard et les Har-
douin.
SADVAE, Hist. des antiquités de Paris, 172.4, t. II, p. ô.'i. — Berty, Topogr. hist. du
Vient Paris, t. I, i86(j, p. aôo, 202, 2.39, a/j t , 247, a54> 25.>. — De Labof.dk, La
renaissance des arts, etc., t. I, i8r>o, p. 4i>o. — Idem, Les comptes des bâtiments du
roi, t. I, 1877, p 5o8, 558; t. II, 1880, p. 26, 93, n4, 124, i3;. — L. Palustre,
La Renaissance en France, t. II, 1881, p. 164.
\l:i il l«> Micheb, sculpteur-architecte résidant à Lille, sculpte, en
i'}<)7, une cheminée pour la halle échevinale : il reçoit a5 livres 10 sous
pour ce travail. En 1 (o'3, il est employé aux fortifications de la ville.
De La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XV, 18G2, p. 1Ô2. — J. Ilor-
DOY, La halle échevinale de Lille, 1870, p. 4 1 .
Maille ou Maillot [Roland'., sculpteur vivant à Cambrai, travaille,
en iôSj, ii l'hôtel de ville et fait « six mannequins » de pierre placés,
quatre au-dessus de la bretèque balcon d'où se faisaient les publications
légales , et deux au bout de la cheminée de la nouvelle maison du con-
3ta DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
cierge. En 1591-1692, il touche 4^ livres pour avoir taillé deux armoi-
ries à la chambre des arbalétriers. En i5y4> il lève le plan de la ville,
aidé du sculpteur Jean Dannolle et d'un maître maçon nommé Armand.
La même année, il sculpte une croix de pierre élevée au milieu d'un carre-
four. Eu iSqô, la ville de Cambrai, prise par le comte de'Fuentes, étant
redevenue espagnole, il est chargé par ordonnance des échevins d'effacer
du pignon de la maison des canonniers les armes de Montluc, seigneur
de Balagny et celles de ses enfants, qu'il avait exécutées l'année précé-
dente.
Lefèvre, Matériaux pour l'histoire des arts dans le Cambrésis, 1870, p. 27, 28, 35 .
— A. Durieux, Les artistes cambrêsiens du m" au xixe siècle, 187.Î, p. 94. — Idem,
Notes sur les artistes Cambrêsiens (Réun. des Suc. des beaux-arts des départ., 188N,
p. 3g4, D98 .
Msiit'C Perrin , sculpteur ornemaniste de la (in du xive siècle, était
au nombre des artistes employés à Poitiers, en i383, à la construction
du palais du duc Jean de Berry ; il recevait pour son salaire ."> sous par
jour.
A. m. Champbaux, Les travaux d'arl exécutés pour Jean de France, due de Bi rry,
1894, P- i3, 89.
Mnlcu'amlic Jacques), travaillait, en iij.Vi'ijG, à la cathédrale de
Cambrai. D'après les comptes de la fabrique, ses gages s'élevaient à
G sous par jour.
Arch. dtp. du Nord. Comptes de la fabr. de lu cath. de Cambrai; n° 20. — De-
haisnes, Uist. de l'art dans lu Flandre, etc., 188G; Documents, p. 55 4 -
\ln lignes pour Malincs Ernekin ou Cillequin de , sculpteur orne-
maniste d'origine flamande, était occupé, en i35G, à la décoration du
château d'Escaudteuvres, près de Cambrai.
Arch. dép.duNor. Reg. Relatifs au Uainaut : H. 2.">i. — Dehaisxes, Hisl. de l'art
dans la Flandre, etc.. i88(i; Documents, p. 387-Ô88.
Miilincs (Pierre de , sculpteur d'origine flamande, établi à Cambrai
au xve siècle, travaille, en 1 4*'4 > ^l la cathédrale ; on lit en ell'et dans les
comptes de la fabrique :
« Payé à Piètre de Malines yinaginier pour avoir fait une main et
1 livre à X. Dame et ossi ung brach bras à 1 des images de la capellc
Ste Elisabeth XXXV s. »
« Pour avoir fait l'image de St-Jehan et ossi les II aultres dessoubs
notre Dame IX 1. »
En i4G5-i4GG, il exécute une statue de la Vierge, de six pieds de haut,
qui fut mise ii la porte de Cantimpré, à l'intérieur de la ville. En 1 J66-
de l'école française 383
\'\i'*-- il sculpte pour l'hôtel de ville « une ymaige de N. Dame, servant
deseure le fenestre du combleau de le bretesque balcon , avec ossi
le reprinse d'ung bonhominc (cul-de-lampe dessoubz ladite ymaige et
ung tabernacle... »
Les comptes de la fabrique de l'église Sainte-Croix de Cambrai
citent encore, en i\~t>, un Pierre « entailleur », à qui on commande,
pour le placer sur la tombe d'un chantre nommé Guillaume Bouchel,
« un tavelet de pierre où il y aura les ymages de Notre-Dame, St-
Jherome et Ste Barbe avec les deux angèles tenant deux rollés, en lung
escript : Ave Maria et en l'autre : Regina celi, et un priant ainsi que la
ordonné le défunct ». Il est probable que cet artiste n'est autre que
Pierre de Malines.
M. Durieux, dans la Reçue de V art français, confond notre sculpteur
avec Pierre Van Pulaère ; cependant les archives de Cambrai t'ont men-
tion de Pierre de Malines de i4"4 à i4<>~ et ne parlent de Pierre Van
Pulaère qu'à partir de 1498. Je crois donc qu'il faut en faire deux artistes
différents, tous deux d'ailleurs d'origine flamande.
Lepèvre, Matériaux pour Vhisloire des arls dans le Cambrés is, 1870, p. 20. —
J. Hocdoy, Hist. artist. de la calh. de Cambrai, 1880, p. 7."), [95,092. — A. 1 1 l —
luiax, Revue de l'art français, t884-i8ô5, p. 129. — Idem, Réun. des Soc. des beaux-
arts des départ. , [888, p. 564.
\lnlole Daniel . sculpteur franc-comtois, est occupé à Besançon, de
1626 a 162-, au jubé de l'église Saint-Etienne ; il travaille aussi dans la
même église aux chapelles Saint-Georges et Saint-Théodule.
J. Gauthier, Dirt. des artistes franc-comtois au xixe sièete, 1893, p. i5.
\lnlyoii ou Maulyon (Yvonnet , sculpteur-architecte de la ville de
Tours, construit, de 1421 à i4^5, une grosse tour ronde au coin du
cloître Saint-Martin et l'orne de trois écussons aux armes du roi
Charles VII, du régent et de la ville ; on lui donne pour ces écussons
100 sous tournois. En i4'J~>. il exécute plusieurs ouvrages d'architecture,
tels qu'un beffroi sur le portail de Notre-Dame-la- Riche et un clocher
sur la tour Feu-Hugon. En i4'3'j, il est appelé à vérifier la solidité de
cette même tour, en compagnie d'autres architectes et de Jean de Damp-
martin, maître des ouvres de la cathédrale. Kn i44^> il touche .V3 sous
pour avoir sculpté les armes du roi à trois Heurs de lis sur une tour du
cloître Saint-Martin; ces armes furent peintes par Denis Mauclerc. Dans
la suite, en i'j.'i'i, il reçoit encore 43 sous pour tailler un écusson royal
surmonté d'une couronne, destiné au nouveau portail de Saint-Vincent.
On ignore la date de sa mort.
Cli. Grandmaisok, Documents pour servit à l'histoire dv s arls en Touraine, 1870,
p. g. — E. Girai'det, Les artistes tourangeaux, i885, p. 278-279.
384 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
.Uni von Yvonnet IL, sculpteur-architecte, fils du précédent, figure
pour la première fois dans les comptes de la ville de Tours en i4"-
On lui attribue les sculptures du « portai de l'entrée de l'hostel de
la ville de Tours, ainsi que les pinacles de devant et derrière le dit
hostel ».
E. Giral'det, Les artistes tourangeaux , i885, p. 279.
tlnii<*el Guillaume , sculpteur en bois de la ville de Rouen, travaille,
au xve siècle, à l'église paroissiale de Saint-André. Il reçoit 3o livres
10 sous, en i53a, « pour parpaye de la hucherie du cœur» et ~o livres
10 sous, en i536, « pour avoir faict les portes de l'église du portail de
devant la rue ». En 1 54 7 . il est encore occupé à la même église. Il meurt
l'année suivante.
Anli. dép. de la Seine-Inférieure ; G. 6245. — De la Qiériere, Notice sur Saint-
André de Rouen, 1862, p. S. — De Beaurepaip.e, Inv. somm. des arch. de la Seine-
Inférieure, t. V, i.s<)2, p. i5.
Mandereau (Denis , est employé, de i54o à i55o, à la décoration du
château de Fontainebleau, à raison de 20 livres par mois.
De Laborde, /.'/ renaissana dis arts, etc., 1. 1, i85o, p. 427- — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1S7-, p. 200.
liane Pierre , était établi à Lille au xvie siècle et travaillait
en i5a4, dans la cathédrale Saint-Pierre, aux sculptures des portes et
des clôtures du chœur.
Delà Fons-Mélicocq, Revue univ. des Arts, t. XI, 1860, p. 289.
\lnnsarl Jean , sculpteur parisien du commencement du xvn* siècle,
donne quittance, en 1600, d'une statue de Thétis en bois « aïant les
bras ouvers, soutenue sur deux grands daufains, attenans à chascune
main ung Triton, ensemble ung caducée acompaigné de deux cornes
d'abondance ». En i6o5, il figure dans trois actes de l'état civil, où
il est désigné comme « maître en l'art de sculpture et peinture ». Le 11 jan
vier [606, il obtient le brevet de sculpteur des bâtiments du roi, avec
5oo livres de gages. Peut-être cet artiste etait-il parent du célèbre
architecte François Mansart .
llansarl Pierre , fils de Jean, lui succède, en t6i8, dans sa charge de
sculpteur du roi. aux gages de 5oo livres par an.
F. Reiseï, Archives de l'art français, Documents, t. III, i855, p. 1G2, iG3, i65. —
A. Berty, Topogr. hist. lu Vieux Paris, t. II, 1868, p. 206, 211. — A. Jal, Dict. ait-
de biogr. et d'hist., 1872, p. S53. — I lysse Robert, Nouvelles Archives de l'art
français, 1876, p. ! 8.
de l'école française 385
liantes Drouin de . Ce sculpteur, originaire de la ville de Mantes,
résidait à Troycs au xive siècle. De i3Ni à i38i>, il est employé à la res-
tauration du portail de la cathédrale. Les comptes disent en eflet,
« qu'il nettoie et blanchit les ymaiges du porteau devant, refait le dya-
dième de l'ymaige de Dieu, la main dextre, la teste de l'aigle.... et met
ledit porteau en premier estât qu'il fut >>. Drouin de Mantes, d'après
M. Natalis Rondot, aurait aussi prit part aux travaux du jubé construit,
de i385 à i388, par l'architecte Henri de Bruxelles, et y aurait exécuté
une statue de saint Pierre qui lui fut payée ioo sous. Ce jubé a été
démoli en 1 7<)'3.
J. Quicberat, Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. XIX, 1849, p. 76.
— Chadbrï f>k Troncenor», Mém. de ta Soc. d'agr. cumin, sciences et arts de /<( Marne,
1862, p.'2-jQ. — Revue des Sociétés su en nies, 5e serin, t. III, i8(>4, p. ô-o.— Pigeotte,
Etude sue Us travaux d'achèvement de 1,1 cath. deTroyes, 1*70, p. 10. — Assier,
Les mis et les artistes dansl'anc. capit. de i,i Champagne, is;ii, p. 90. — Natalis
Ro.NDOT, Reçue de l'ml fnll ÇOÏS, 1887, p. 67.
Murale François , était occupé à Dijon de i38q à i3g3, sous la con-
duite de Claux Sluter, au tombeau de Philippe le Hardi et au portail de
la Chartreuse de Champmol. On lit dans les comptes des ducs de Bour-
gogne, aux années i 389-1390 :
« A François .Marate, ouvrier d'ymaiges, pour XV journées par les-
quelles il a ouvré ou mois de décembre mil ecc mi x" et îx et pour i\
sepmaines du mois de juillet à novembre mil ecc un xx et dix qu'il a
ouvré avec le dit Claux es ymaiges et autres besoingnes de mon dit
seigneur, à i franc demi par sepmaine. »
De L aborde. Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, p. 565. — Dehaishes, llisi de
Fart dans ht Flandre, • U . , 1886, p. £>i3 ; Documents, p. 662,678.
Uurhnix (Jean et Pierre de , collaborent, en i356-i35j, à la décora-
tion du château d'Escaudœuvrcs, près de Cambrai. Jean reçoit 5 sous
de gages par jour, et Pierre, 3 sous.
Arch. dép. du Nord. Reg. relatif au Hainaul; 11. 25i. — Dehaisnes, Uhl. de
l'art dans la Flandre, etc . , 1886; Documente, p. 588.
llarclinnri Aubert ou Hubert, né à Orléans vers le milieu de la
seconde moitié du xve siècle, travaille dans cette ville, où il exécute
en (Soi, au compte de la nation germanique en l'université d'Orléans,
un retable d'autel figurant l'Histoire des trois Rois . Le 10 avril i5i8,
il s'engage par marché à sculpter pour la chapelle Sainte-Barbe de
l'église de Cléry Loiret cinq statues de pierre représentant la Vierge,
sainte Barbe, saint Claude, saint Jérôme et un priant, le chanoine
Jean des Roches, fondateur de la chapelle. Celle-ci existe encore aujour-
d'hui sous le vocable de saint Joseph.
J. BlMBENET, Histoire de l'Université d'Orléans, i855, p. /|" — HERLDISOK,
>-" DICTIONNAIRE DÈS SCULPTEURS
ricanais, iS(J5, p. 58 — L. Jarrï, Réun. des & part.,
i^V p. ç)2.
tî;M'('li;i nd François . peut-être fils du précédent; naquit, vers i5oo,
à Orléans. En t542, il était encore dans sa ville natale, car, à cette date,
un compte (ait mention d'un paiement en sa laveur pour la restauration
d'une statue de Jeanne d'Arc placée a l'ancien hùtel de ville. La même
année, il se rend à Chartres, où il passe un contrat, avec les adminis-
trateurs de la fabrique de la cathédrale, an sujet des sculptures du pour-
tour du choeur de l'église. L'acte porte qu'il doit tailler en pierre de
Tonnerre « deux histoires, avec le revestement d'un pillier, pour mettre
au tour du cueur île L'église Notre Dame de Chartres; la première his-
toire sera de la purification Nostre Dame, la seconde des Innocents.
chacune des deux histoires portant cinq personnages, de la grandeur et
haulteur île celles que a faict par c\ devant, au dit tour du cueur. déf-
funct M Jehan Soûlas, et aussi bonnes ou meileures que icelles, tant au
plain que à la taille, la dite seconde histoire semée de petitz Innocents
entiers et par menbres, oultre les dits cinq personnages, et au reveste-
ment du dit pillier sera l'histoire de la fuytte d'Egypte, qui sera de
basse taille et à demye hosse comme celluv de la Nativité nostre Sei-
gneur, suyvant en perfection et bonté de taille les deux histoires dessus
dites, et. pour ce faire suyvre le calibre et ordonnance qui luy sera
baillée par les dits maistres de l'eiivre dedans Noël prochainement
venant... moiennant le pris et somme de quatorze vingtz livres tour-
nois ... »
La Présentation de la Vierge au Temple, le Massacre des Innocents,
la Faite eu Eg)-plc et la Purification se voient aujourd'hui au pourtour
du chœur de la cathédrale: mais dans le dernier groupe, la Vierge a été
brisée et remplacée par un autre personnage.
Vers la même époque. François Marchand entreprend dans l'église de
l'abbaye de Saint-Père en Vallée la décoration du jubé dont la maçon-
nerie était l'œuvre de son compatriote Jean Bénardeau, maître maçon
de la ville d'Orléans. Il y exécute les statues de la Vierge, de saint
Pierre, de saint Paul et des bas-reliefs figurant les Actes des Apôtres.
Neuf de ces bas-reliefs, qui ont lait partie pendant la Révolution du
Musée des Monuments français, ont été transportés, en iS4'>, à Saint-
Denis, dans la deuxième et troisième chapelle de droite de la crypte.
Depuis, quatre de ceux-ci ont pris place au Louvre : ils représentent :
la Conversion de sain/ Paul, un Apôtre guérissant un possédé, la Mort
à"Ananie et Saphire aux pieds de saint-Pierre . ! ne statue de saint
Paul, provenant du même jubé, est déposée au Musée de Chartres
n° 10; .
On devait également à François Marchand, dans l'abbaye de Saint-
de l'école française 38^
Père, la contretable en albâtre du grand autel, sur laquelle étaient
sculptés le Portement de Croix, la Crucifixion et la Descente de Croix.
Ces trois bas-reliefs, qui ont figuré au Musée des Petits-Augustins, sont
maintenant dans la chapelle de l'Ecole des beaux-arts. Enfin, en i.">43,
il travaillait encore, moyennant « cens écus d'or soleil», aux sculptures
de la chapelle de la Conception, dans la môme abbaye.
Après avoir terminé ces différents ouvrages, pour lesquels il reçut
la somme de i6a5 livres, Marchand se rendit à Paris, où, sous la direc-
tion de Philibert de l'Orme, il collabora à l'exécution du tombeau de
François I" et sculpta, avec Pierre Rontemps, les statues couchées du
roi et de la reine Claude de France. Ceci est prouvé par la quittance
datée de i55o que j'ai reproduite à l'article sur Pierre liontenips. On
serait tenté d'attribuer à celui-ci la statue du roi et à Marchand celle
de la reine.
Lenoir indique comme étant de notre artiste un bas-relief provenant
de la cathédrale de Chartres, jadis au Musée des Petits-Augustins :
c'est la Nativité du Christ, placée maintenant au Louvre. Lenoir était
dans l'erreur, car cette sculpture serait plutôt de Jean Soûlas. On a
donne aussi à Marchand plusieurs œuvres exécutées à Orléans, entre
autres, une cheminée .(ii qui se trouve au musée de la ville ; mais on ne
possède à ce sujet aucun document authentique. François Marchand dut
mourir à Paris vers i553,
A. Lenoir, Descript. des mon. de sculpt. du Musée des Mon. franc., an X, p. 178,
n°" t\!\o, 44[- — Idem, Musée des Mon. franc, t. III, 180a, p. 5o et suiv., pi. ic>3;
t. Vlli, 1821, p. ."6 et suiv. — De Bdzonnière, Hist. arch. d'Orléans, 1849, t. Il,
p. 3oS-5o8. — Braimne, Les hommes illustres de l'Orléanais, :852, t. I, p. 1 r> - 1 G . —
L. Merlet, de la Chayignerie et de Montaiglon, Archives de l'art français, Docu-
ments, t. IV, r855-i856, p. r>,S'.-ô94. — L. Meri.et, Bidl. monumental, t. XXII,
i856, p. 'j()3-2()4- — Herluison, Artistes Orléanais, i8R5, p. 58. — E. Muntz, Gaz. des
beaux-arts, 5° pér. t. IV, p. .ïo-58. — F. de Méi.v, Réun. des Soc. des beaux-arts
des départ., 1887, p. 215-228.— L. Jarry, Congrès archéologique de Fronce en ISD2,
p. .Ï2(i. — L. Gonse, La sculpt. française, i8<)5, p 87, <)(i-<j7.
>lni'4*liitn( Bcrnardi, exerçait son art à Amiens au xve siècle.
D'après les comptes de la ville, il fit, en i4"5-i47<>, une grande statue
de saint Louis qui fut mise à la porte Montre-Ecu.
G. DeMay, Quelques artistes cl artisans picards et artésiens {Nouvelles Archives de
l'art français, 1878, p. 9,25).
Ilni'chsiiil Jeani, résidait, au commencement du xvi' siècle, dans la
ville de Lille où il travaillait, en 1009, à la halle cchevinale.
J. IIoldoy, La halle échevinale de Lille, 1870, p. 61.
(1) On i'ti voit un moulage au Musée ilu Trocailéroi
388
DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Marchant Jean , sculpteur ornemaniste demeurant à Paris, est
chargé, en i548, d'exécuter une fontaine en pierre pour le château de
Saint-Gerniain-en-Laye. En 1 549, il est au nombre des artistes employés
dans l'hôtel d'Etampes, sous la conduite de Philibert de l'Orme, à la
sculpture des marbres destinés au mausolée de François Ier.
De Laboude, Les comptes des bâtiments du roi, t. II, 18S0, p. ôoô. — Ulysse
Kobert, Nouv. Arch. de l'art français, 187G, p. \.
Marcoïng (Mathieu de), sculpteur ornemaniste du xivc siècle, était
occupé, en i356, au château d'Escaudœuvres, près de Cambrai.
Arch. départ, du Nord. Reg. relatifs au Hainaut; H. 2.I1. — Dehaisnes, Hàt.
de l'art dans la Flandre, etc., iSSfi ; Documents, p. 388.
Maréchal Philippe, était établi, au xvic siècle, à Saint-Omer, sa
ville natale, et travaillait, en i.ïio, à l'abbaye de Saint-Bertin.
A. Bérard, Dicl. biogr. des artistes français, 187-2, col. ô 5 4 .
Marcl (Pierre). Voir Des Marets Pierre .
Mariage (Soyer), sculpteur ornemaniste résidant à Lille vers la fin
du xiv siècle, reçoit, en i394-i3qo, 29 sous 6 deniers « pour avoir ouvré
in jours et demi à VIII s. li jour au pont de la porte Regaulx ».
Dehaisses, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, Documents, p. -■•]■
\l:i 1 imion Jean , exécutait à Amiens, en 1419, différents travaux de
restauration dans l'église Saint-Ladre.
A. Dubois, L'oeuvre de Blassd, sculpteur amiénois, 1862, p. 7.
Marin, Martin ou Yrniarin Cornille , demeurait a Dijon, sur la
paroisse Notre-Dame, au commencement du xvie siècle. En i5oo et 1006,
il adresse à la municipalité des demandes en modération d'impôts, sup-
pliant les échevins « d'avoir esgard à ce que son mestier d'ymaigerie est
cejourd'huy en petite requeste, et lui convient aler le plus du temps
hors la ville et en lieu estrangé sercher ouvraigc et qui plus est, est
chargé de femme et de plusieurs enfants ». En 1008, il était occupé à
sculpter les armes du roi à la porte d'Ouche.
Arch.comm. de Dijon, H. 162; L. 1)78, G81, 682. — De Godvenain et Vallée, /ne.
somm. des arch. de Dijon, t. II, i.ss."). si'-rie H. p. 53; t. III, 1892, série L. p. 191,
192.
Mariolto Jean-Baptiste, sculpteur d'origine florentine, collaborait
vers i53a, avec Conrad Meyt, à l'exécution des tombeaux de Jean de
Chalon, prince d'Orange, et de sa première femme, Jeanne de Bourbon;
de l'f.colf. française 38g
ces tombeaux étaient destinés à la chapelle du couvent des Cordeliers de
Lons-le-Saunier.
J. Gauthier, Dict, des artistes frànc-comtois, anlér. au xix° siècle, iflga, p. i5.
Marisa I, sculpteur ornemaniste et maître maçon du xive siècle, tra-
vaillait, en i36-, k l'église Saint-Pierre de Lille.
Arch. dép. du Nord. Fonds Saint-Pieirc de Lille; reg. r>4- — Dehaisnes, Bist.
de l'art dans la Flandre, etc., [886, p. 178; Documents, p. '167.
Mai'inoutier, sculpteur établi k Béthune au commencement du
xvic siècle, entreprend plusieurs travaux pour l'hôpital de la ville. En
i5o'3, les comptes de la maladrerie le citent comme recevante sous pour
avoir fait « ung chief neuf k l'ymaige de la Magdelaine estant en la cha-
pelle ».
De la Fons-Mélicocq, Annales archéologiques, t. XI, i85r, p. 176.
Ha rque Louis de , sculpte en ij~'ï, pour la chapelle de l'hôpital de
Lille, une image de sainte Elisabeth ainsi qu'un Christ en croix entre
les statues de la Vierge et de saint Jean.
J. Hoidoy, Etioles artistiques, artistes inconnus des xive, XVe et xvie siècles, 1877,
p. 52.
llarquet. Voir Le Mère Pierre , dit Marquet.
Marquet, dit maître Marquet, était employé, en i^~o, au château de
Chambéry, pour le compte de la princesse Yolande, régente de Savoie.
A. Di'foir et F. Rabit, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xm* au
xix* siècle, 1874, p- 19.
Marquette Jean de , sculpteur en bois du xve siècle, résidant k
Cambrai, prend part aux travaux de la cathédrale. Les comptes de la
fabrique de cette église en font mention de 1404 k 1425.
J. Hoidoy, Hist. artist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. i8r, i85.
Marses [Mathieu , sculpteur en bois et ornemaniste établi k Rouen
au xve siècle, est cité dans les comptes de la cathédrale comme sculp-
tant, en 1467, les « dossiers, feuilles et poupées » des stalles du chœur,
sous la conduite de Philippot Yiard.
Langlois, Stalles de la cathédrale de Rouen, 1808, p. 182 , 184, 194.
Marsv Gaspard , né k Cambrai, serait allé d'abord en Italie et aurait
séjourné k Florence 1). De retour dans sa ville natale, il exécuta, en
(1) On n'est pas encore bien fixé ;i ce sujet. On trouve travailla = t à Rome, de
'Î9° DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
i6a5, une statue de saint Sébastien qui fut mise sur In tombe d'un cha-
noine, contre un des piliers de la grande nef de l'église Notre-Dame ;
cette figure en marbre est aujourd'hui au musée de la ville. En 1629, il
tailla plusieurs ligures pour la chapelle de la « maison Notre-Dame ».
En i63i, il était occupé à l'église métropolitaine. En i(iT3. il travailla
dans la collégiale de l'église Saint-Géry à la sépulture du chanoine
Grégoire d'Andregny et reçut 1008 livres pour son salaire. De 1O40 à
164»). il fit divers ouvrages pour l'église Notre-Dame. En i65o, il sculpta
dans la chapelle haute de l'hôpital Saint-Julien une figure de saint
Nicolas, un bas-relief de la Passion et une statue de saint Joseph. 11
quitta ensuite Cambrai et se rendit à Paris, où il mourut, le i'i mai iô"74>
dans un âge fort avancé ; il fut inhumé à l'église Saint-Eustache. Il est
qualifié, dans son acte de décès, « sculpteur et architecte, bourgeois de
Paris, demeurant rue des Prouvaires ». Il était le père des frères Bal-
thazar et Gaspard Marsy, membres de l'Académie royale de peinture et
de sculpture, qui, sous Louis XIV, décorèrent la galerie d'Apollon, au
Louvre, firent le tombeau de Casimir, roi de Pologne, dans l'église de
Saint-Germain-des-Prés, et ornèrent les jardins de Versailles d'un grand
nombre de Leurs œuvres.
IM ssieux, Sodlié, etc., M' ni. inédits sur les ouvrages des membres de l'Acad. roy.
de peint, et de sculpt., t. I, 1804. p- ôo-. — A. Jal, Dict. cril. debiogr. et d'hist.,
187'.», p. 84 1. — Heri.i'ison, Actes d'état civil d'artistes français, 1870, p. 28a. —
A. DipiEix, Les artistes cambrésiens, 1874, p. 120, 121. — Idem, Gaspard Marsy
(Réun. des Soc. des beaux-arts à\ s départ., 1882, p. 99).
Martel Pierre , est au nombre des sculpteurs collaborant.de iô'jj à
1040, a la décoration du château de Fontainebleau; il reçoit 10 livres de
gages par mois.
De Laborde, Lu renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 4"4- — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 409.
Martin, religieux du xnc' siècle, sculpta dans la ville d'Autun, en
1178, un mausolée en marbre recouvrant la sépulture de saint Lazare
dans l'église consacrée à ce saint ; ce monument subsista jusqu'en i;(>5.
Hosny, Hisl. de la ville d'Autun, p. 2.VS. — Eméric-David, Hist. de la sculpt.
franc., 18 17- 1872, p. ï'i-
Martin, sculpteur du xmc siècle, né à Bourges, exerçait son art dans
sa ville natale vers iuufi, époque à laquelle, d'après un acte consigné au
1628 à 1656. un Balthazar Marsy qui était sans doute son parent. En tout cas. il De
faut pas confondre ce dernier, comme le fait M.Bertolotti ArtistifrancesiinRomà,
p. 165), avec le Balthazar Marsy qui, avec son frère Gaspard II. travailla à Ver-
sailles. Ces deux artistes, lils de notre Gaspard, étant nés. le premier en 1628 et
le second en 1624 .
de l'école française '3< » r
grand cartulaire de Saint-Etienne de Bourges, il aurait reçu remise de
la mortaille.
Bull, du comité des monuments et des arts, t. II, i84a-i843, p. 356. — Di Sei-
gneur, Notes sur l'Hisl. delà sculpt . franc . d'Eméric-David, 18Q2, p. 5oi.
U.-ii'liii (lolin et Perrot), collaboraient à Poitiers, eu i'38'3, à la déco-
ration du palais du duc Jean de Berry ; ils recevaient G sous par jour de
gages.
A. de Champeaox, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de
Berry, i8t)!\, p. i3.
Martin, dit maître Martin, sculpteur alsacien du xv* siècle, origi-
naire de la ville de Rouffach, dut travailler à l'abbaye de Marbach
entre les années i^u'i et 1I70; celle abbaye, fondée au xic siècle, lui
détruite après la Révolution.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 1870, p. 298-500.
Martin (Thomas:, sculpteur en bois et ornemaniste demeurant à
Rennes au xvie siècle, participe, en ioo5, aux apprêts laits par la ville
pour l'entrée de la reine Anne de Bretagne.
Mélanges d'hisl. et d'archéol. bretonnes, t. II, i858, p. u4- — EiI. Bonnaffé,
Le meuble en France au xvie siècle, 1887, p. ô5.
Martin Adam , modeleur du xvie siècle, exerçait son art a Lyon de
i.VjS à 1001. Il collabora, en i548, aux décorations commandées par la
ville lors de l'entrée de Henri II et fut surtout occupé, à cette occasion,
au modelage des « termes et grandz ligures ».
Natalis Roindot, Les sculpteurs de Lyon du xv au \viu° siècle, 1884, p. ~<~-
\l si i-l in (Charles), modeleur et peintre, probablement parent du pré-
cédent, travaillait à Lyon vers i5'(S.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au win siècle, [884, p. 55, 56.
Martin Andrieu , sculpteur rouennais du xvie siècle, mourut en
i55i2 et fut enterré à l'église Saint-Jean de Rouen dans la chapelle de
Saint-Nicolas.
Arch. dèp. de la Seine-Inférieure, G. 8727. — De Baurepaire, lue. somm. îles
archives de la Seine-Inférieure, t. V, 1892, p. t8i.
Martin Nicolas et Noël, père et fils dils , sculpteurs en bois de la
ville de Rouen, sont employés, en i58(>, à l'ornementation du chœur de
L'église Saint-Jean. Ils reçoivent 200 livres 10 sous « pour les clostures
des deux arches proches du maistre autel » et 201 livres 10 sous « pour
3«|2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
la devanture et closture de devant le maistre autel, avec les deux
grandes colonnes supportant des anges ».
Deia QcÉRiÈRBt Notice hist. sur l'anc . église paroissiale de Saint-Jean de Rouen,
1860, p. 18. — Ed. Bonkaffé, Le meuble en France au xvic siècle, 1887, p. 5i.
Martin «le Saint-Omer. Voir Saînt-Omer Martin de .
Martin <l<* Vaux. Voir Vaux Martin de .
Marville .ucrvillt* ou uoinieville Jean de , sculpteur d'origine
flamande, natif de Merville Nord), ou de Marville, près du Luxem-
bourg, ou bien encore de Mervel, dans le pays de Liège. En i3(>G, on le
rencontre à Lille travaillant à l'église Saint-Pierre. L'année suivante, il
était à Rouen et y collaborait dans la cathédrale, avec Jean de Liège, à
l'exécution du monument funéraire destiné à recevoir le cœur du roi
Charles V. Un mandement royal du 6 juin 1 36g porte :
« A Hennequin de Merreville, ymaginier, la somme de soixante franz
d'or, pour faire certaines ymages et maçonneries que nous li faisons
faire pour mettre en la chapelle par nous ordenée et fondée en l'église
de Rouen. »
Dans la suite, Jean de Marville se rendit en Bourgogne, et, en i'i~-2,
imagier et valet de chambre en titre de Philippe le Hardi, aux gages de
8 gros ou deux tiers d'un franc par jour, il devint l'ordonnateur de tous
les travaux de sculpture exécutés pour ce prince. IL résidait alors à
Dijon, où il vécut pendant dix-sept ans. En i383, il commença le tom-
beau du duc de Bourgogne, auquel il fut occupé jusqu'à sa mort. Conti-
nué par Claux Sluter et terminé, en I412, par Claux de Werve, ce monu-
ment, chef-d'œuvre de l'école bourguigonne, était placé autrefois dans le
chœur de la Chartreuse de Champ mol, près de Dijon, ainsi que le mau-
solée de Jean sans Peur, sculpté plus tard par Jean de la Huerta et
Antoine Le Moiturier.
En 1793, la destruction des tombeaux des ducs de Bourgogne fut
ordonnée par une délibération du conseil général de la commune, con-
firmée par les arrêtés du district de l'arrondissement et du directoire
du département de la Côte-d'Or, du a'3 frimaire an II ia'3 décembre
i~93 . Heureusement les termes de ces arrêtés n'obligeaient pas à briser
les figures, mais à les réduire en blocs, et il était prescrit de prendre
des mesures pour la conservation des autres parties des monuments. Les
fragments en avaient été dispersés dans les différents édifices publics et
dans des magasins où ils subissaient des dégradations journalières,
lorsqu'en 1818, le conseil général du département confia à M. Saint-
père, professeur d'architecture à l'Ecole de Dijon, la reconstitution et la
restauration des mausolées. Le travail fut achevé en i8a^. pour le prix
DE L KCOLE FRANÇAIS]
•3gi
de 25,ooo francs, et les tombeaux furent remontés dans la salle du
musée, dite salle des gardes, où ils se trouvent aujourd'hui.
En i387-i388,' Jean de Marville travailla au portail de. l'église de La
Chartreuse de Ghampinol, terminé, en i3o,3,par Claux Sluter. En dehors
du groupement des figures et de l'ordonnance générale de l'ensemble,
on croit pouvoir lui attribuer la Vierge du trumeau, ayant à sa droite
la statue agenouillée de Philippe le Hardi et à sa gauche celle de Mar-
guerite de Flandre, duchesse de Bourgogne. Les bâtiments de la Char-
treuse furent démolis pendant la Révolution, et il ne reste plus aujour-
d'hui qu'une tourelle d'escalier et le portail de l'église. On voit au
Musée du Trocadéro les moulages des statues qui décorent ce dernier.
Jean de Marville mourut à Dijon vers le milieu de l'année i38o,.
Arcli. dép. du nord. Fonds de Saint-Pierre de Lille, registre 34. — Arch. dép.
delaCôte-d'Or;B. 1425, i/|58, i44'i, i/|65, '1422, 4V-'4. 4425, 4426, 4429, 445i,
4453. — De Saint-Mémin, Rapport sur les restes des monuments de l'ancienne char-
treuse de Dijon [M&m. de la Soc. des antiquités de la Côte-d'Or, série in-S, i852-
i853, p. [-45 ; série in-4, 1842, p u-i5). — Léopold Dkusle, Mandements et actes
de Charles V, pièce 545. — A. Michiels, L'art flamand dons l'est et le midi de la
Fronce, 1877, p. 12. — Catalogue du Musée de Dijon, i885, p. 377-580. — Dehaisnes,
Jlistoircde l'art dons laMandre, etc., 1886, p. 178, 485, 5io, 5n, :>5i ; Documents,
p. 41Ï7, 4;i<), 509, 524, :'":'- 552, :«.".,). 554, 558, Viy, <>o4, G22. (558, 647, 661. —
L. Courajod, De la part de la Fronce du Nord d.ous l'œuvre de la Renaissance, 1886,
p. '.>.4, 2ii. — L. Courajod et F. Marcou, Musée de sculpture comparée. Catalogue
raisonné, 1892, p. 67-74, 88-99. — L. Gonse, L'art gothique, 1890, p. 44'- — Idem,
La sculpture française, i8g5, p, 26, 27, 3o.
Musquillof Louis , passe un contrat dans la ville de Chàlons, le
19 mars r533, par lequel il promet d'exécuter pour le tombeau d'un sieur
Pierre de la Haye une épitaphe qui devait être placée « contre le
sacraire de l'église Saint- Alpin, laquelle épitaphe aura en hauteur douze
pieds et en largeur neuf pieds. Et au milieu, y aura une image de Nostre-
Dame de pitié avec une ymage de Jhésus en son giron ; et a coste
dextre d'icelle une ymage de saint Pierre, un priant de grant stature et
quatre petit/, prians après lui ; et au coste senestre une ymage de saint
Martin de semblable hauteur tenant une priante et quatre petites après
elle. Et au-dessus des deux piliers et anticques, sur chascun un ange
tenant un escusson en la main, et au milieu un autre ange selon que le
cas le requerra. Au dessus d'icelle Ndstre-Dame les armoiries de France
et au dessous celles dudit défunt et de sa femme. Le tout bien et deu-
ment fait et parfait et assis audit lieu et place dedans le jour de la mi
août prochain venant. Moyennant le prix et somme de 4» livres tour-
nois ».
L. Grignon, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1S89, p. 32-35.
\l:issin (Nys), sculpteur en bois et ornemaniste de la fin du xve siècle,
'3ç)4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
vivait à Saint-Omer et travaillait, en 1497. aux stalles de l'abbaye de
Saint-Bertin.
A. Bérard, Dict.biogr. des artistes français, 1872, col. 566. — Ed. Boxxaffé. Le
meuble en France au \\r siècle, 1887, p. 56.
Piaillé Jean . était occupé à Poitiers, en i'383, aux travaux du palais
du duc Jean de Berry, à raison de 6 sous par jour.
A. nr. Cimii'Kux, Les trar>iu:t- d'iu-t e.rértités pour Jeun de France, duc de Berry,
1894, p. i3.
Ma I hicii I .e Pérïer, sculpteur architecte établi au Mans au xve siè-
cle. Le nom de cet artiste se lit sur une pierre tombale, où il est repré-
senté avec un marteau k pointe comme attribut de son métier.
II. Chardon, Les artistes du Mans jusqu 'à la Renaissance, p. ■>.- [Extrait des
comptes rendus du congrès tenu au Mans et à Laval par la Sur. franc d'archéol. en
mai IS78).
Mathieu Jean , était au nombre des sculpteurs employés, aux vr° siè-
cle, à la décoration du château de Fontainebleau. Les comptes en font
mention en i555, époque où il collaborait avec Jean Cotillon à divers
ouvrages de stuc.
De Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I. i85o, p. -UA- —
Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 284.
Mathieu Pierre . sculpteur en bois de la ville de Lyon, frère utérin
de Pierre Guillemard, se rend en Italie au commencement du xvie siè-
cle. En 1319, il est à Rome, et plus tard il se lixe à Florence.
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Lyon du xi\< auxvm' siècle, 1884-, p. 'Jy- —
Idem. Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 684).
Mathieu d'Appas. Voir Appas Mathieu il .
Mathieu de la Halle. Voir La Halle Mathieu de .
Mathieu de Marcoing. VoirMarcoing Mathieu de .
Mathieu de Roiumelles. Voir Komiuelles Mathieu de .
Mathis, sculpteur alsacien du xive siècle, était, eni'ib'i, bourgeois de
la ville de Colmar, où il dut exécuter différents travaux à l'église Saint-
Martin. Le rôle des admissions à la bourgeoisie cite encore Mathis eu
i'ijô et en i386.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872, p. 565.
lia I lui lin Haiil-Le-Pied, sculpteur angevin du commencement du
DE l'école FRANÇAISE 3o,5
XVIIe siècle, se rendit dans la ville d'Albi et y travailla de i(ii 5 à 1617,
avec un autre artiste nommé Jean Bréau, à la restauration du vieux pont
du Tarn.
E. Jolibois, Les beaux-avis dans le départ, du Tarn [Réun. des Soc. des beaux-arts
des départ., 1887, p. 4'3-4> '1 •
Mathurin d'Artois. Voir Artois (Mathurin d').
Maton Jean), sculpteur en bois de la ville de Cambrai, était employé,
en i433, aux travaux de la cathédrale.
J. Houdov, Hisl. art. île la cath. de Cambrai, 1880, p. i85.
Matray (François), sculpteur-architecte, participe, de i5û8 à 1317, à
la décoration du jubé de l'église Sainte-Madeleine de ïroyes, sous la
direction de Jean Gailde.
Vallet de Viriville, Les arch. hîst. du département de l'Aube, i84i, p. S12. —
Du Seigneur, Notes sur F Hîst. de la sculpt. franc. d'Ernéric-David, 1862, p. 525.
— Assier, Comptes de la fabr. de Sainte-Madeleine de Troyes, i854, p. 35, 4a, 47- —
Idem, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 1876,
p. 6;,.
Maiirion (Nicolas de), sculpteur angevin du xvie siècle, est chargé en
i565. avec l'architecte Nicolas Viriot, de diriger les préparatifs faits par
la ville d'Angers lors de l'entrée du roi Charles IX.
Célestin Port, Les artistes angevins, 188 1, p.2i5.
Mnupin (Gérard), sculpteur et orfèvre vivant, au xvc siècle, dans la
ville de Sens, sculpte, en 1480, huit gargouilles au clocher de la cathé-
drale. Plus tard, en 1489, le chapitre de la même église lui accorde
24 livres « pour avoir mis à point la châsse de saint Gervais ».
Arch. dép. de l'Yonne. G. n'10, n'(i- — QnANTlN, Inv. somm. des archives , le
l'Yonne, t. II, 1873, p. 2i5.
\liiupiii (Etienne), sculpteur et peintre du xvif' siècle, établi à Lyon
de i524 à i56i, collabore aux décorations commandées par la ville à
l'occasion de l'entrée de la reine Eléonore, en i533. M. Natalis Rondot
cite encore un Bastien Maupin, sculpteur, peintre et modeleur, résidant
dans la même ville vers i548; ces deux artistes étaient parents sans aucun
doute.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvnr siècle, 1884, p. 5o, 56.
Maurice. Un sculpteur de ce nom était occupé, au xvr siècle, à
l'église Saint-Loup de Montereau-Faut-Yonne 1 Seine-et-Marne . En
15^0, il recevait 7 livres tournois pour avoir achevé un tabernacle.
Arch. dép . de Seine-et-Marne ; GG. 55. — Lemaire, Inv. somm, des archives de
Seine-et-Marne, t IV, 1880, p. 292.
3Ç)(> DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
llsiui'oj" Simon , résidant à Troyesau commencement du xvie siècle,
exécute, en i5iG, des écussons et des armoiries au jubé de l'église Sainte-
Madeleine.
Assier, Comptes de lafabr. de l'église Sainte-Madeleine de Troyes, i85'i, p. l\-. —
Idem, le* arts et les artistes dans l'anc. cap. de la Champagne, 1876, p. 92. —
Babeac, Les prédécesseurs de François Gentil, 1879, p. 18. — Natalis Rondot, Les
Sculpteurs de Troyes (Revue de l'art français, 188-, p. 85).
\lsuivie ou Mamvé (Pierre , exerçait son art à Lille au xve siècle.
En 1 4'3 1 . il travaillait au boulevard de la ville et, en i453, il entrepre-
nait divers ouvrages pour la fêle offerte à la municipalité par le duc de
Bourgogne.
De la Foxs-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XV, 1862, p. iô-. — Bkrard,
Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 571.
Mauvic ou Mauivé Jean . sculpteur en bois, probablement parent
du précédent, sculpte, au commencement du xvie siècle, les boiseries de
l'autel Saint-Nicolas, dans la cathédrale de Lille; il reçoit iô livres
10 sous pour son salaire.
De La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, 1860, p. 289.
MsitiYoisiii Nicolas , sculpteur et architecte du commencement du
xvie siècle, demeurait à Troyes, où, sous la conduite de Jean Gailde, il
collaborait, en i5ii. à l'ornementation du jubé de Sainte-Madeleine.
En i525, il travaillait au portail de la même église. Auparavant, en
i5i3, il était occupé pour le compte de la ville aux portes Saint-Jacques
et Comporté. Son fils. Rémy Mauvoisin, devint plus tard maître des
œuvres de la ville de Troyes et dirigea, en i558, les travaux de l'église
Saint-Jean et, en i5", ceux de l'église Saint-Nicolas.
Vallet de Viriville, Les arch. hist . du départ, de l'Aube, 184 1, p. Ô12. — Du
Seigneur, Notes sur l'Hisi.de la sculpt. franc. d'Eméric-Daùid, 1862, p. 525. —
Assikr, Comptes de lafabr. de Saints-Madeleine de Troyes, i85q, p. 56, 43, 48. —
Idem, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 187G,
p. 69.
Mayai'fi Antoine , « tailleur d'images de la paroisse de Meaulx ».
était employé, au xvie siècle, a la décoration du château de Fontaine-
bleau. Le 28 janvier id;-, il figure comme parrain sur les registres de
la paroisse d'Avon.
Bull, ducomitêdela langue, de V hist. et des arts, t. II, i855-i855, p. 255. —
De Laborde, La renaissance des arts, etc., i855, p. 666.
ilayence Claux de , sculpteur ornemaniste, sans doute d'origine
allemande, résidait à Bourges, où, en i38o, il touchait ; sous tournois
de l'école française 397
par jour pour travailler au grand escalier du palais du duc Jean de
Berry.
Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 58a; Doc, p. G 1 1 . —
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
l8.|'|, p. (J5.
Mayence Eberhart dei, sculpteur alsacien du xve siècle, fut reçu
bourgeois de Colmar en 1427 et exécuta dans cette ville de nombreux
travaux. En i43o et en i4^i), il représentait sa corporation dans le corps
des échevins.
Mayence Clauwelin de , fds d'Eberhart, est classé au nombre des
sculpteurs alsaciens du xv° siècle. Il l'ut admis dans le corps de la bour-
geoisie de Colmar en i43u.
Arch. de Colmar. Bote desadmiss. dans la bourgeoisie; ann. i'\-i-, 1 1 5 a . —
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. Il, 187Ô, p. 7^,
75, ç|5.
ïliiyencc (Georges de), sculpteur alsacien du commencement du
xvic siècle, résidant à Strasbourg, est inscrit dans le Biirgerbuch de la
ville comme ayant obtenu, en i5oo, le droit de bourgeoisie.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant te Moyen Age, t. II, 187.", p. a'ii.
Mayuni (Michel), sculpteur et architecte de la ville d'Angoulème,
restaure, en 1611, la façade de l'église de Malaville Charente . On lit
près de la porte de cette église l'inscription suivante : L'an mil VIC et
unze fut fait le davent de l'église par moy Michel Mayum.
Michon, Slastique monumentale de la Charente, 1844-1848-. — Ch. Balchai., iVou».
dict. des architectes français, 1887, p. Ji5.
Maxelinc (Etienne), sculpteur et peintre rouennais, se rend, en 1620,
à Rernay Eure , oii il entreprend différents ouvrages dans l'église de la
Couture. Il sculpte un autel pour la chapelle de Sainte-Anne ainsi
qu'une statue de sainte Geneviève et taille une croix en pierre dans le
cimetière de l'église, le tout, moyennant 700 livres tournois.
E. Veucun, Artistes normands {Réun. des Soc. des beaux-arts des dép., 1892,
p. r,:,i).
ilazeline (Robert), parent du précédent, exécute, en 1617, la contre-
table de l'église Saint-Michel de Rouen.
De Buaurepaire, Nouv. recueil de notes hist. concernant le départ, de la Seine-
Inférieure, 1888, p. 1i-
Méguyei* Jean, sculpteur et architecte delà ville d'Orléans, est
3g8 DICTIONNAIRE 1)KS SCULPTKI RS
appelé à Bourges, en 1.108. pour visiter les travaux delà cathédrale. On
le retrouve à Orléans en i.Y3o.
Bull, du comité hist. des arts et monuments, t. II. — Bkrard, Dici. des artistes
f nuirais, 1 S-:>. col. ">;".
M élu 11 Jean de , travaille, de ia3."i à 1207, aux stalles de la cathé-
drale de Poitiers.
Cb. Adbkr, Hist. de ta cath. Je Poitiers, i85o. — Bûchai., Nouv. dict. des
architectes français, i*s;. p. 417-
Menai' Alphonse . était établi à Paris dans la première moitié du
xvne siècle. Le nom de ce sculpteur figure dans un acte mortuaire
(celui de sa fille inscrit en i6a5 sur les registres de la paroisse Saint-
( iermain-l'Auxerrois.
Herluisoh, Actes d'état civil d'artistes français, 1875, p. 294.
Ménard Jean , sculpteur lorrain du xvie siècle, se rendit en Italie
et se fixa à Rome de i5j'3 à i583
A. Bertolotti, A rtisli francesi in Borna, etc., 1886, p. 55. — A. Jacqoot, La
sculpture en Lorraini [Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 848).
Ménart Robert , sculpteur ornemaniste et tailleur de marbre, demeu-
rant à Paris au commencement du XVIIe siècle, nous est connu par la
pièce suivante conservée aux Archives nationales :
« Henry, à noy amez et leaulx Conseillers les gens de noz comptes et
trésoriers généraux de France à Paris, salut, scavoir faisons que vou-
lans recongnoistre les bons et agréables services que nous a faictz et
continue chacun jour nostre cher et bien aimé Robert Ménart, l'un de
noz tailleurs de marbre, nous luy avons pour ces causes et autres a ce
nous mouvans. faict et faisons don et remise par ces présentes signées
de nostre main des lotz et ventes et autres droicts et proflictz seigneu-
riaulx qu'il nous peult debvoir à cause de l'acquisition par luy f'aicte
d'une place en l'isle du palais audict Paris, à quelque somme qu'ilz se
puissent monter et revenir. A ceste cause... Donné à Fontainebleau le
3o may i(io<). Signé Henry. »
Robert Ménart devait être parent de la femme de Guillaume Ponce,
et, par conséquent, d'origine italienne.
Archives nationales, '/.. 5g65, fol. ).">; Y". — Nouvelles Archives de l'art français,
187.5, p. >.ïo.
Menuisier Jacob , né à Toul, était établi dans sa ville natale, au
commencement du xvie siècle, quand il fut mandé à Nancy, en 1.J28, par
m: l'école française $99
le duc de Lorraine. Il entreprit dans cette ville la décoration de la fon-
taine élevée dans le jardin du palais ducal.
H. Lepage, Le infinis ducal de Nancy, rSâa, p. t\i.
Iléric Méry de), sculpteur et tailleur de nacre, exerçait son art à
Lyon vers i5'3(i-i538.
Natalis Koxhot, Les sculpteurs de /..'/"" du xiv° au xvnr siècle, t884,p. ">4.
Morillon (Jean), vivait au Mans au xvie siècle et' exécutait différentes
œuvres pour les églises de la ville. On cite de lui une Assomption qui
était placée sur le maître-autel de l'église Saint-Vincent . Son fils
Jacques, sculpteur comme lui, l'aida dans ses travaux. On attribuait à
ces artistes un Sépulcre dans l'église des Cordeliers. Jean Mérillon
serait-il le même que Jean Le Mérillon occupé à Paris, en 1 565, au tom-
beau de Henri 1 1 .'
A. Lenoir, Musée des Mon. franc., t. III, i8tj, p. 121. — A. Bérard, Dicl.
biogr. des artistes français, 1872,001. 577.
ïloriu* (Baudet ou Baudouin de), sculpteur-tombier résidant à
Paris au commencement du XIVe siècle, fut un des collaborateurs de
Jean-Pépin de Huy dans l'exécution du tombeau de Robert d'Artois, fils
d'Otbon IV, comte palatin de Bourgogne, et de Mahaut, comtesse d'Ar-
tois. Ce tombeau, commencé en i3itf et terminé en i320, était autrefois
dans l'église des Cordeliers, à Paris; il est placé aujourd'hui dans l'église
abbatiale de Saint-Denis.
Dehwsxes, Bist. de Fart dans la Flandre, etc., 1886, p. 42.1 ; Hoc, p. :>.5i. —
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 5i(î. — L. Cou-
rajod et F. Marcou, Musée de sculpture comparée, Catalogue raisonné, 1892, p. u,
lléry <lo Iléric. Voir Méric Méry de .
Mesiiard 1 Robert, peut-être parent de Jean Ménard que j'ai cité
plus haut, vivait à Nancy, où il travaillait, en 109.5, à la décoration du
palais ducal. L'année suivante, il sculpta des fonts baptismaux en marbre
pour l'église Saint-Georges.
H. Lepage, Lr palais ducal de Nancy, i852, 75-76.
Mcsnnrd (Jean), originaire de Fontenay-le-Comte, en Vendée, exer-
çait son art, au XVIIe siècle, dans sa ville natale.
Benjamin Fillon, Poitou et Vendée, t. I, 1861, art. sur Fontenay-le-Comte,
\lclz ^Jean de), sculpteur lorrain du XVe siècle, était établi à Troyes
ts i4'|5 • *
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes (Bévue de l'art français, i**-, p. 7^ •
400 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Meule ni Guillaume de , sculpteur parisien de la fin du xni' siècle,
figure sur le rôle de la taille, en 1292, comme payant 4 sous d'impôts.
A la même époque, un autre sculpteur du nom de Guillaume demeurait
à Paris dans la rue Saint-Sauveur.
il. Géraud, h rôle dt la taille n Paris, 1857, p. i", 5o. [Documents inédits sur
l'hist. de France.)
Ileusnier Jacques, sculpteur et peintre à Abondant (arrond. de
Dreux , passe marché en 1590, avec la fabrique de Mézières-en-Drouais
Eure-et-Loir, pour faire, moyennant <> écus soleil, « deux images,
scavoir est l'image saint Sébastien faict en terre cuitte à potier et
l'image saint Jacques faict de piastre, pour mettre sur l'hostel Saint-
Jehan en ladicte église. Et sera tenu faire saint Sébastien de deux pieds et
demy, tout painct de bland de plomb bravé à l'huille, et le linge de de-
vant sera d'or ducat et l'arbre de vert et cordes dorées, le tout bravé à
l'huille ; et ledit image saint Jacques de trois pieds et demy etc. »
Art h. dép. d'Eure-et-Loir; E. 58i5. — L. Merlet, Inv. somm. des arck. d'Eure-
et-Loir, t. II, 2' partie, 1886, p. "ion.
Mevnal Bertrand de , sculpteur d'origine suisse ou italienne, tra-
vaillait, au commencement du xvic siècle, au château de Gaillon, où il
était principalement chargé des ouvrages de sculpture en marbre.
En 1008, aidé de Jérôme Pacherot, il mettait en place au centre de la
grande cour une magnifique fontaine envoyée au cardinal d'Amboise
par la République de Venise et ajoutait à ce monument un bassin infé-
rieur orné de bas-reliefs. Cette fontaine fut détruite en i-ô^ : il ne faut
donc pas la confondre avec celle de même provenance, qui, après avoir
fait partie du Musée des Petits-Augustins, se trouve aujourd'hui au
Louvre. Bertrand de Meynal, toujours en collaboration de Pacherot,
exécuta aussi à Gaillon un cadre pour le Saint-Georges terrassant le
dragon, œuvre de Michel Colombe, qui décorait l'autel de la chapelle
du château.
A. Deville, Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, i85o,
p. xuii cm, 1,558, 56i. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 188 r,
p. 272. — L. Codrajod, Alexandre /.'-noir, son journal etc., t. II, 1886, p. 87.
\lo>i Conrad, suisse d'origine, résidait au commencement du
xvic siècle à Malines, où, dès 1 ."> 1 4 - il était au nombre des sculpteurs
employés par Marguerite d'Autriche. On trouve en effet dans les
comptes de la princesse plusieurs mandements relatifs à des travaux
de l'artiste. Celle-ci écrit le 10 janvier i.uS :
« Payez à Conrat Meyt, nostre tailleur d'ymages. la somme de qua-
rante philippus d'or, laquelle somme lui avons ordonné prendre et avoir
de l'école française 401
de nous, oultre et par dessus ses gages ordinaires pour les pièces d'ou-
vraige ci-après déclairées, assavoir : pour deux Hercules de cuyvre, l'ung
desquels donné à nostre cousin, le comte de Nassau, et l'autre avons
retenu pour nous, vingt phillippus ; pour un aultre Hercule de bois
dix philippus et pour deux visaiges de bois à nostre semblanee huit
philippus. »
Le -j mai i.">i<), nouvelle ordonnance de paiement « de 5o. philippus
d'or », au profit de Conrad Meyt, « pour une ymaige de bois à la
semblanee de nostre Dame de Pitié, pour le couvent de Bruges» . Le a.j
mai 1019, il reçoit encore a5 livres pour deux statues en bronze, repré-
sentant Adam et Eve.
En 1626, Conrad Meyt se rendit à Brou, mandé par Marguerite d'Au-
triche, avec laquelle, avant son départ de Malines, il avait passé le mar-
ché suivant daté du 14 avril de la même année :
« Premièrement, a esté dit et accordé que ledit m° Conrard se trans-
portera d'icy en Bresse ou couvent de Brouz, pour besoignier aux
sépultures que madicte dame entend estre i'aictes en icelle église de
Brouz et selon le pourtraict pour ce fait par ledit maistre Loys van
Beughen. fera les pièces que s'enssuyvent de sa main, assavoir : les
visaiges, mains et les vil'z, et au surplus se pourra faire aidier par
son frère ou autres bons et experts ouvriers que m* Loys lui baillera
comment cy-après est déclairé.
« Premier la figure et représentacion au vif de feu mons1' le duc Phi-
libert de Savoie illhecques reposant, avec le lion couchant aux pieds, et à
l'entour les six enfians dont les quatre tiendront les armes et épitaphe,
et les deux du milieu, L'ung les ganttelletz et l'autre le timbre, et cecy
se fera de marbre blanc.
« Item, fera au dessoubz la figure de la mort selon le pourject et icelle
figure sera d'albastre.
« Item, fera le personnaige de la figure et représentacion de madame
au vif, avec le lévrier couchant aux pieds et à l'entour quattre eniïans
tcnansles armoyries, le tout de marbre blanc.
« Et fera au dessoubz la représentacion de la mort d'albastre.
« Item, fera aussi le personnaige de la représentacion de madame
Marguerite de Bourbon, mère de feu mondit seigneur de Savoie, et
quatre enfTans à l'entour tenans les armoyries, lesquelles pièces il fera
d'albastre à cause que ladite sépulture est en lieu remot (écarté- qui ne
se peut dampniflier (endommager) comme les autres.
« Et quant aux vertuz et autres pièces nécessaires à faire autour des-
dites trois sépultures par dessus ce que dessus, ledit maistre Loys van
Beughen les fera faire sur sa charge le tout d'albastre comme il apertient.
« Le dit m' Conrard rendra le tout fait et parfait deueinent au dit de
26
4oa DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
maistres, deans le temps et ternie de quatre ans prouchain venans, il
compter dois le XVe de may prouchain venant anno XVe XXVI, moïen-
nant la lionne assistenee que ledit Me Loys luy fera d'ouvriers, que sera
de trois bons ouvriers, au nombre desquelzle frère dudit maistre Conrard
sera eomprins, aux raisonnables gaiges de inadite dame, et lui fera aussy
la délivrance des pierres de marbre et d'albastre nécessaires pour l'ou-
vraige que dessus, ce que ledit maistre Loys a promis faire en présence
que dessus.
« Et pour son sallaire et payement de ses paines et labeurs dudit
ouvraige, aura icellui me Conrard de madame la somme de IIIe livres
de XL gros par an dont il sera payé de quatre mois en quatre mois par
esgale porcion, etc.. »
Conrad Meyt reçut donc la commande d'exécuter, en marbre, les
grandes statues des tombeaux de Brou d'après les dessins de l'architecte
Louis Van Boghem qui, ayant remplacé Jean Perréal dans la conduite
des travaux, s'était sans doute inspiré des premiers plans faits par ce
dernier. Meyt eut probablement aussi à sa disposition les maquettes en
terre cuite, modelées auparavant par Michel Colombe ; il fut aidé par
son frère Thomas, par Benoit de Serins et par deux sculpteurs italiens,
Gilles Vanibelli et Honoilre Campitoglio.
L'artiste devait être en grande faveur auprès de Marguerite d'Au-
triche, car après la mort de celle-ci, en 1020, il toucha 100 livres tour-
nois « pour le récompenser des services par luy faietz à icelle feue dame
pendant le temps qu'il a esté et demeuré avec elle en son service et
jusques à l'heure de son trespas » .
Le 12 mars i53a, les mausolées étaient terminés, et le prieur de Brou,
frère Louis de Glegrens, donnait à Conrad Meyt un certilicat, par lequel
il affirmait que le sculpteur était resté « audict lieu de Brouz environ
cincq ans, à tailler les ymaiges et piesses k luy chargées par feuz très-
digne et louable mémoire dame, madame Marguerite, archiduchesse
d'Autriche, etc.; » il reconnaisait aussi les « ouvraiges dudict Conrard
estre bons et recepvables, selon le marché et convention faictes avecq
luy ». Ces beaux monuments existent encore aujourd'hui dans l'église
de Brou. Le tombeau de Philibert le Beau est élevé au milieu du
cho-ur ; à droite est érigé celui de Marguerite de Bourbon, et à gauche,
celui de Marguerite d'Autriche.
Conrad Meyt alla ensuite à Lons-le-Saunier, appelé par Philiberte de
Luxembourg, gouvernante de la Franche-Comté, pour faire, en collabo-
ration de Jean-Baptiste Mariotto, sculpteur italien, la sépulture de Jean
de Chalon (1 . prince d'Orange, et celle de sa première femme. Jeanne de
1 Epoux de Philiberte de Luxembourg.
1)1£ L ÉCOLE FRANÇAISE 4°^
Bourbon. Les deux artistes s'engagèrent aussi à sculpter l'effigie de
Philibert (i), vice-roi de Naples, sous une chapelle en torme d'arc de
triomphe, richement décorée ; au-dessus devait être placée une statue de
Notre-Dame-de-Lorette. Ces œuvres étaient destinées au couvent des
Cordeliers de Lons-le-Saunier. Philiberte de Luxembourg étant morte
en i53c), les travaux lurent interrompus, et les statues seules furent
achevées; elles ont disparu aujourd'hui.
Meyt (Thomas], frère de Conrad, travailla avec ce dernier aux tom-
beaux de l'église de Brou. On lui doit les deux Génies en marbre,
posés aux pieds de la statue représentant Marguerite d'Autriche
vivante.
Archives défi, du Nord. Chambre des comptes de Lille : H, 5386. — Roisselet,
Ilist. de l'église royale de Brou, 1826, p. 118. — Bidl. du comité des arts et monum.
t. II, [842-i843, p. i83, 478, 479- — 1Mdro:\, Annales archéologiques, t. I, i844.
p. 94, 9-5. — Dufay, Notice sur Brou, 1 844, p. 12-14, 2?., 25. — Do Seigneur, Notes
sur l'Hist.de lasculpt. franc. d'Eméric-Daoid, 1862, p. 3i2. — J. Houdoy, Mar-
guerite a" Autriche. L'église de Brou. Les artistes de la Renaissance en Flandre (Gaz.
des beaux-arts, t. VI, 1872, p. 170-176). — A. Michiels, L'art flamand d'ans l'est et
le midi de la Francs, 1877, p. 229-247. — J. Finot, Inc. somm. ries an-hiecs départ .
du Nord, t. VII, 1892, p. 57(1. — A. Rousset, Dict. hist.du Jura, t. III, p. 606. —
J. Gauthier, Documents pour servira l'histoire des artistes francs-comtois (Annuaire
du Uoubs, i8g3, p. !\ù). — Idem, Les initiateurs de l'art en Franche-Comté <Réun.
des Soc. des beaux-arts des départ., i8g5, p. 6i5, 614).
Mie h nu Raoullet), sculpteur en bois de la ville de Saumur, entre-
prend en i^j'i, avec Pierre Pintard, l'exécution des stalles du chœur de
l'église Saint-Pierre. 11 quitte bientôt la ville, avec son compagnon,
sans avoir terminé son travail.
Célestin Port, Les artistes angevins, 1881, p. 247 et 248 à la note.
Michuiill François), vivant à Cambrai au xvie siècle, reçoit 35 sous
tournois, en i556-i55j, « pour avoir taillé et faict les moules des armoy-
ries de le ville pour mectre sur les nouvelles pièces d'arthilleries ». En
i5g6, il est occupé à la cathédrale et touche 4& livres « pour avoir faict
une Sle Barbe et 1 pryant mise en la chapelle de St Jacques au bois ».
Enfin, en 161 1, on lit encore dans les archives de la ville :
« A François Michau, pour avoir taillé trois lyons de bois, de deux
piedz et demy de hault chacun, leur avoir baillé une couleur roussate
et couleur de cataigne, à l'huille de paintre, par marchet faict avecq
Messrs les quattre (les échevins), douze florins; et pour avoir cizelé en
pierre dure ung capitau de la iustice, rompu en deux pièces, pour y
1 Fils de Philiberte du Luxembourg.
4»4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
mectre quattre ancres de ter, six 1., ensamble réduict et passé le IXe
brevet, XXIX 1. »
J. Hocdoy, Hist. artisl. de la cath. de Cambrai, 1880, p. 291. — A. Durieox, Notes
sur les artistes cambrésiens (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. ô8(i,
4o5, n° m).
Michel, dit Michel-des-images, travaillait à Sens, en i54i, à l'église
paroissiale de Saint-Pregts. Les comptes de la fabrique de cette église
portent :
« A Micbel-des-ymages, pour la façon de deux yniages de Nostre
Dame et saint Jehan (5 livres. — Au même pour la façon de six apolres,
4 livres 10 sous; et pour la façon de six enfants nus, 4 livres. Plus au
dit Michel, pour avoir achevé les balustres et fait des roses à la chaire
et un chérubin 45 sous. »
Arch. départ, de l'Yonne; G. ajo;. — Qdantih, Inv. sotnm. des arch. de l'Yonne,
t. II, i875, p. V12.
Michel Didier , était au nombre des sculpteurs appelés à la cour du
duc Henri II de Lorraine, au commencement du xvne siècle, pour colla-
borer à l'ornementation du palais ducal de Nancy.
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, 1802, p. 100.
Michel de Helleville. Voir Ilelleville Michel de .
Michelel de Fontaines. Voir Fontaines Michelet de .
Midev Jean , sculpteur d'origine flamande, établi à Dijon à la fin du
xive siècle, est cité dans les comptes des ducs de Bourgogne comme tra-
vaillant, en i3p,3-i394, à la décoration du portail de l'église de la Char-
treuse de Champmol, sous la direction de Claux Sluter. Ses gages, qui
étaient d'abord de 5 gros par semaine, furent portés ensuite à 10 gros.
Arch. dép. de la Cote-d'Or; B. 444», 444 1- — De Labobde, Les ducs de Bourgo-
gne, t. I, 1 84 f » , p - 567. — Dehais>es, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 188G,
p. 5i8; Documents, p. 699, 712.
Mii^iiol Jean , sculpteur-architecte normand de la fin du xive siècle,
alla en Italie, où il fut employé en 1399, avec son compatriote JeanCam-
panosen, aux travaux du dôme de la cathédrale de Milan, en remplace-
ment de Philippe Bonaventure.
De Clarac, Descript. du Louvre et des Tuileries, i853, p. (142. — L. Dussielx,
Les artistes français à l'étranger, 1876, p. iô, 4o6.
Mille! Antoine , sculpteur en bois, originaire de Fertans Doubs , est
de l'école française 4°5
reçu, en 1662, citoyen de Besançon, après avoir exécuté dans cette ville
un Jacquemard en bois pour le clocher de l'église Sainte-Madeleine.
J. Gauthier, Dict. des artistes franc-comtois antérieurs au xix° siècle, 1892, p. i5.
\MII011 Jacques), sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Troyes, sculpte, de i53'3 à 1048, les stalles de Saint-Etienne, en collabo-
ration de Mathieu de Rommelles et de Simon Collot, et passe marché le
i5 janvier i55o, avec le chapitre de cette église, pour la décoration du
bull'et d'orgues, à laquelle participe également Pierre Clément. Quel-
ques années auparavant, Jacques Millon avait travaillé à l'autel et aux
stalles de l'abbaye de Vauluysant, près de Sens.
Bulletin du comité hist. des arts et monuments, t. Il, 1842-1843, P- 47-">, 476. —
Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, r . 520. —
Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 1876, p. io5
— E.Socard, Biographie des personnages de Troyes etc., 1882, p. 3o8, 009.
Millon (Noël), sculpteur en bois, probablement originaire de la ville
de Troyes et parent du précédent, était occupé au château de Fontaine-
bleau de i562 à iô'jo.
De Laborde, La renaissance des arts etc., t. I, i85o, p. 526. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. II, 1880, p. f>4 , 180, 194. — Ed. Bonnaffé, Le
meuble en France au XVI" siècle, 1887, p. G5.
Millon (Pierre), sculpteur lorrain du commencement du xvne siècle,
demeurant à Damvillers, sculpte dans cette ville, en 1601, les armoiries
du duc Charles III.
Arch. département, de la Mcurthe. Chambre des comptes de Lorraine ; B. (Ï558. —
H. Lepage, Inv. somm.des arch. de la Meurthe, t. II, 1870, p. 270.
Mimci*el Jacques ), sculpteur, architecte et médailleur né à Amiens,
exerçait son art à Lyon de iC49^ 1669. Il exécuta dans cette ville de
nombreux travaux de sculpture, tant à l'hôtel de ville que pour les
églises et les maisons particulières. Il dirigea aussi comme architecte la
construction de l'église Saint-Antoine. En i654, il fut nommé sculpteur
et graveur de la ville de Lyon. De 16G8 à 1670, il sculpta, dans l'église de
l'abbaye de Saint-Antoine de Viennois (Isère), un tombeau dans lequel
on renferma des reliques de saint Antoine ; ce monument, payé à l'ar-
tiste 10,000 livres tournois, existe encore maintenant. Enfin, on possède
plusieurs médaillons modelés de sa main. Un de ses fils, Louis Mimerel,
travailla comme sculpteur à Lyon de 1689 à 1696.
Natalis Bondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xvme siècle, 1884, p. 5a, 55. —
Idem, Lalyame, Hendricy et Mimerel, 1888, p. 34-44- — V. Advielle, Réun. des Soc.
des beaux-arts, 1884, p. 198-206.
Mochet (Pierre), natif de Genève, entreprend en i494> pour l'évéque
4ofi DICTIONNAIRE T)KS SCULPTEURS
Etienne Morel, les stalles et le ciborium du chœur de la cathédrale de
Saint-Jean-de-Maurienne.
Angley, Bist. du diocèse de Maurienne, p. >.i). - Dufoir et Rabit, Les sculp-
teurs et la sculptureen Savoii du \iiic au xixe siècle, 1874, p. ai.
Molart Jacquemart , sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle,
est occupé, vers i446, à l'hôtel de ville de Béthune.
A. de la Foxs-Mélicocq, Les artistes du nord de la France, 1848, p. 87.
Mollet Mathieu, sculpteur en bois de la ville de Lille, sculpte, en
1023, une chaire à prêcher, dans la cathédrale.
Mollet (Benoît , probablement fils de Mathieu, était également sculp-
teur en bois. En iô58, il lit, pour la halle échevinale de Lille, des buf-
fets et des crédences décorés de nombreuses sculptures.
J. Hoi'Dov, La halle échevinale de la ville de Lille, 1870, — A. Bérard, Dict.
biogr. des artistes français, 1872, col. 390. — Ed. Bonhaffé, Le meuble en France
au xvi» siècle, 1887, p. 56.
Mollin Adrien, sculpteur établi à Lyon au xvie siècle, travaille aux
apprêts des fêtes données par la ville, en i548, lors de l'entrée de Henri II
et de Catherine de Médicis. Dans les comptes dressés à cette occasion,
on trouve encore un Jean Mollin et un André de Mollin, sculpteurs ; ces
trois artistes étaient sans doute de la même famille.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvni' siècle, 1884, p. ")3, •><>,
Molli ou M0I11 Christophe , sculpteur en bois et tailleur d'images,
vivait à Troyes dans la première moitié du xvie siècle. En 1028. il sculpta
une Xotre-Dame-de-Lorette pour l'église Saint-Nicolas. En 1 538, il lit un
bas-relief en bois doré, retraçant le martyr de saint Etienne, destiné à
l'église Saint-Etienne. On lui devait aussi, sur le maître autel de l'église
Saint-Remi, un très grand retable en pierre, où étaient représentées les
scènes de la Passion. Enfin, Christophe Molu travailla en général pour
les églises de Troyes, qui possédaient presque toutes quelques-uns de
ses ouvrages. Ceux-ci ont disparu ; cependant, on croit reconnaître un
fragment du retable de Saint-Remi dans un bas-relief ornant la première
chapelle latérale de gauche de l'église Saint-Urbain. L'artiste figurait
encore en i548 sur le rôle des impositions de la ville de Troyes.
Revue des sociétés savantes, ôe série, t. III, 1864, p. 570. — Chaibry de Tronce-
xord, Mém. de la Soc. d'agriculture, commerce, sciences et arts du départ, de la Marne,
1862, p. 280. — Assier, Les arts et les artistes de Vancienne capitale de la Cham-
pagne, 187G, p. 94. — Babeau, Les prédécesseurs de François Gentil, 1879, p. 21. —
Socard, Biogr. des personnages de Troyes et du départ, de l'Aube, 1882, p. 5n,
de l'école française 1<>"
Monchy Pierre de , sculpteur eu bois et ornemaniste du xvie siècle,
exerçait son art à Lille vers r549-
A. Bkraiîd. Met. bioijr. des artistes français, iX-:>, col. fi(i3. — Ed. Borsaffé,
Le meuble en France me xvi« siècle, 1887, p. ,"ii;.
Jlonchy Thomas de ), sculpteur et architecte du xvie siècle, demeu-
rant à Amiens, sur la paroisse Saint-Sulpice, s'engage par contrat, le
17 mai 1084, à exécuter un monument funéraire pour Mathieu Gueudon,
bourgeois de la ville, ainsi que pour sa femme et ses enfants au nombre
de dix-sept. Ce mausolée, outre les statues des défunts, devait com-
prendre une Notre-Dame-de-Pitié et les images de saint Mathieu et de
saint Jacques, « le tout enrichi de cornettes et moulures et pyramides,
pour asseoir au cymetière Saint-Denis, au cinquième arche en entrant ii
droite du costé du préau du dit cymetière, moyennant LUI escus ».
A. Dubois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1862, p. 12.
ïloneret iLouis , était établi à Lyon au xvip siècle. Il est cité au
nombre des artistes qui prirent part aux apprêts des fêtes données par
la ville, en i548, à l'occasion de l'entrée de Henri II et de Catherine de
Médicis.
Natalis Rondot, Les seul/Urnes de Lyon du \ive au xvm6 siècle, 1884, p. 56.
Monnoiei' Georges), sculpteur du xvie siècle, est l'auteur d'un bas-
relief en marbre placé dans la cathédrale de Saint-Omer contre un des
piliers du chœur, à l'entrée de la chapelle de Saint-Jean-1'Evangéliste.
Cette œuvre, exécutée en i534, représente les trois jeunes hébreux,
Sidrac, Misac et Abdénago, dans la fournaise, et en face, un homme
agenouillé en costume religieux : c'est le portrait de Sidrach de Lalaing,
chanoine et doyen de la cathédrale. Le sujet de cet ex-voto fut choisi à
cause de la similitude de nom entre un des enfants et le défunt cha-
noine.
En i54g, Georges Monnoier, qui jouissait certainement en son temps
d'une grande réputation, se trouvait à Lille, quand il fut chargé de
l'exécution du monument funéraire élevé dans le chœur de la Char-
treuse de Chercq, près de Tournai, à Antoine de Werchin, sénéchal de
Hainaut et seigneur de Houbaix. La description de cette œuvre, détruite
en i566, nous a été conservée dans le marché passé par l'artiste. Le tom-
beau devait être « en la forme et manière qu'il s'ensuyt. Assavoir : la
reprécentation du dit feu s1 de lin albastre blancq estant en armes ('ou-
vert de sa coste d'armes, à genoulx, les mains joinctes, et au devant de
luy un schabeau couvert d'un drap aussi armoyé de ses dictes armes, et
auprès du dit scabeau ses armes et gantelets. La dite représentation de
4<J* DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
quatre pieds et demy de haulteur et de trois pieds de large. Icelle ligure
et représentation entièrement eslevée se raonstrant de tous costés et les
armoyries tant de la dicte coste d'armes que du dit drap eslevées et cou-
lourées selon que les armes le requereront, etc... » Le prix convenu
pour ce mausolée était de « cent cinquante florins carolus de vingt
patars le florin ».
On attribue encore k Georges Monnoier le tombeau de Charles de
Lalaing, mort en i558; ce tombeau, érigé autrefois dans l'abbaye des
Prés, sur la paroisse de Saint-Albin, k Douai, fait partie maintenant du
musée de la ville. D'après M. Palustre, on pourrait aussi reconnaître
la main de l'artiste dans le monument de François d'Audenfort, qui se
voit dans le collatéral de l'église Saint-Denis, à Saint-Omer.
Bull, du comité des arts et monuments, t. III, p. t)5. — Vallet de Viriville,
Mém. de la Soc. des Antiquaires de lu Morinie, 1840, p. xliii, — Du Seigseuk, Notes
sur l'Rist. de la sculpt. franc, d' Eméric-David, 1 8O2, p. 021. — Jules Hoidov,
Etudes artistiques, artistes inconnus des xiv", xv« et xvie siècles, 1 «77, p. 5i-.">:>. —
L. Palustre, La] Renaissance en France, t. I, 187g, p. 9-12, 20-20.
Monnol Jean , sculpteur franc-comtois originaire de Noël-Cerneux
Doubs , travaillait, de 1628 à i634, à l'église de Beaume-les-Dames. Son
iils, Daniel Monnot, fut également sculpteur.
J. Gauthier, lhet. des artistes francs-comtois antérieurs au xixe sièele, 1893,
p. i5.
Jlons Girardin de , sculpteur et maître d'œuvre d'origine flamande, ré-
sidait kTroyes dei'385k i388et étaitoccupéaujubéde la cathédrale, sous la
conduite de l'architecte Henri de Bruxelles ; il recevait, pour ses gages,
■2 sous 6 deniers par jour. En même temps, un autre artiste flamand,
Henri de Mons, était aussi employé k ce jubé et touchait le même
salaire que son compatriote.
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Troyes {Revue de l'art fra?içais, 1887, p. 68).
Moiislici* Cardin du , participait, au xvie siècle, aux travaux du châ-
teau de Fontainebleau. Les comptes de 1040 k iolîo portent:
« A Cardin du Monstier, imager, pour avoir vacqué k nettoyer la
figure de Cléopatre, naguères jettée en cuivre k la fonderie des ligures
antiques amenées de llome pour ledit chasteau, k raison de 12 liv. par
mois. »
De Laborde, La renaissance des arts, t. I, i85o, p. 42;). — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1877, P- ""-'•
Moiituifiisi Benoit de , « architecte pourtrayeur », géomètre et tail-
leur de pierre, est mentionné par un auteur du temps comme ayant col-
de l'école française 4°9
laboré aux travaux de l'église de Brou dans la première moitié du
xvic siècle. Faut-il le ranger parmi les sculpteurs?
Revue des Sociétés savantes, 1872. — Ch. Buchal, Nouv. die t. des arckitecl
français, 1887, p. 4^2.
Muni ;i inloiiiii Denis , sculpteur en bois et ornemaniste de la ville
de Chartres, sculpta, en i53i, les stalles de la cathédrale, avec son con-
frère Jacques Bourdon.
Herluison, Artistes Orléanais, 186Ô, p. 40. — Ed. Bonnaffé, Le meubl en France
au xvie siècle, 1887, p. 48.
tlonlul Balthazar , sculpteur en bois et ornemaniste né à Luné ville,
était établi à Nancy au xvie siècle et y exécutait, en i5Go, différents tra-
vaux dans l'église des Cordeliers.
A. Bkraud Dictionnaire Id'ujrajjhique •/ s artisti s français, 1872, col. .'>i|.~.
Montreuil Eudes de , sculpteur-architecte et ingénieur du xme siècle,
était sans doute parent du célèbre architecte Pierre de Montreuil ou de
Montereau qui commença, en 1239, la Sainte-Chapelle de Paris et qui,
lui aussi, pratiquait probablement la sculpture. En 1243, Eudes de Mon-
treuil suivit Louis IX en Palestine comme ingénieur et édifia, vers
i2Ôo ou i25i, les fortifications de Jall'a. De retour en France, en 12Ô4,
il bâtit, à Paris, l'église et l'hôpital des Quinze-Vingts. En J2G2, il
éleva l'église des Cordeliers et, en 1276, celle des Chartreux. Il entre-
prit également la construction des églises de Sainte-Catherine-du-Yal-
des-Ecoliers, de l'Hôtel-Dieu, des Blancs-Manteaux, des Mathurins et
de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Enfin, on lui attribue encore une
grande part dans les travaux de l'église Notre-Dame de Mantes.
Eudes de Montreuil, mort en 1289, fut inhumé dans l'église des Cor-
deliers où il avait sculpté son propre tombeau deux ans auparavant.
La décoration de ce mausolée se composait d'un bas-relief le représen-
tant de grandeur naturelle entre ses deux femmes ; il tenait de la main
droite un compas avec lequel il semblait tracer le plan d'une église, et
de la gauche, une équerre ; à côté était un ciseau de statuaire. Ce monu-
ment, détruit dans un incendie en i58o, nous est connu par un dessin
fait, avant sa destruction, par Thévet, historien du temps de Henri II.
Tikvet, Hist. des hommes illustres, t. III, fol. 5g5. — J. Dibreiil, Thédtri d
antiquités de Paris, i65i), p. 35i, 724. — Sauvai., Hist. des antiquités de Paris,
1724, t. I, p. fiôo. — Eméric-David* Vie des artistes anciens et modernes, 1872,
p. n3. — A. Bertv, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. I, 1866, p. 68. — L. Di s-
siecx, Lesartistes français a l'étranger, 187!), p. 391. — Inv . yen. des richesses d'art
de la France (Province, mon. relig., t. I, 188G, p. 18.3, 184). — L. Gonse, L'art
gothique, 1890, p. a'i .">.
tjIO 1UCTIONNAIRK DES SCULPTEURS
Mont l'ioharl Henri de , sculpteur-architecte de la ville d'Amboise,
éleva en i479, avec Jehannot Le Pelletier, un portail placé entre le
Petit-Fort et la ville. D'après les archives, les deux artistes sculptèrent
les armes du roi soutenues par deux anges, sur la face du portail,
regardant la rivière.
Archives eomm. d'Amboise, CC. loi, fol. iô. — Ch. Chevalier, Inv. anal, desaroh,
eomm. d'Amboise, i8;'|, p. 191.
\lonlyon Antoine de , était, en i386, au nombre des sculpteurs
employés à la décoration du château de Riom, en Auvergne, pour le
compte du duc Jean de Berrv.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, due de Berry,
lSl|'|, p. 10. 89.
\loiijel Pierre , demeurait, à la fin du XVIe siècle, dans la ville
d'Amiens et sculptait, en 1090. plusieurs statues pour la cathédrale.
A. Bérard, Dicl. biogr. des artistes français, 1872,001. r^/j.
Morant Jean , sculpteur et fondeur établi à Paris au xve siècle, exé-
cuta, en 1468, les tombeaux en bronze de Jean, bâtard d'Orléans, comte
de Dunois, et de Marie d'Harcourt. sa femme, qui furent placés dans la
chapelle de Saint- Jean-Baptiste, en l'église collégiale de Cléry Loiret'.
Les comptes portent :
« A Jehan Morant fondeur, demourant à Paris, la somme de
IIII c XII 1. X s. à lui paiée, par les mains de Denis le Breton, par l'or-
donnance des exécuteurs, sur la sépulture par lui faicte pour feu mondit
seigneur, tant pour cuyvre que pour façon. En ce non compris ce que le
bailli de Dunois en a baillé, comme appert par le marché de ce fait et
quictance dudit Morant rendus au doz dudit marché. »
« Jehan Morant de Paris pour le reste à lui deu de la sépulture de
feu mondit seigneur et dame, de cuyvre, et pour les journées dudit
Morant et de ses varletz à asseoir ladite sépulture. . . . IIIIXV XVIII 1.
XIII s. IX d. ».
Ces tombeaux furent enlevés par les protestants en 1062 et fondus à
l'arsenal d'Orléans.
Jean Morant fit également un aigle de cuivre que le comte de Dunois
lui avait commandé pour orner le chœur de la chapelle du château de
Chàteaudun. On lisait sur le piédestal le huitain suivant :
Très haut, excellent et puissant
Jehan, jadis comte de Dunois,
Me fil faire, en son vivant
Par Jehan Morant, fondeur courtojs
de l'école française "in
Et fut cy mis en ce beau mois
Murs mil quatre cent soixante huit
Priez tous Dieu d'une voix
Qu'en Paradis soit conduit.
Plus lard, en 148."), s'étant associé son fils Adam et son gendre
Régnault Guédon, il signa un contrat avec Louis d'Amboise, évêque
d'Albi, frère du ministre de Louis XII, pour l'exécution d'un pupitre
en bronze destiné à l'église Sainte-Cécile d'Albi, semblable à celui qui
était k cette époque dans le chœur de l'église des Cordeliers, à Paris. Ce
pupitre, décoré des statues de la Vierge, de sainte Cécile, de saint Valé-
rien, de saint Salvi, de saint Tiburce et de saint Michel, devait être
entouré de six colonnes surmontées d'anges tenant les instruments de
la Passion, colonnes pareilles à celles existant à Saint-Jacques-la-Bou-
cherie. Les artistes s'engageaient en outre à fournir un support en forme
de crosse, enrichi de figures, pour soutenir le dais protégeant l'osten-
soir. De plus, Morant promettait d'aller mettre son œuvre en place « ou
envoyer homme qui soit soullisant pour ce faire ».
Jean Morant était aussi l'auteur d'un mausolée en bronze, érigé dans
l'abbaye de Saint-Denis à Arnaud Guilhem de Barbazan, chevalier,
conseiller de Charles VII, tué à Bulgneville en i43i. Ce monument,
aujourd'hui détruit, portait gravé : A Paris par la main de Jehan
Morand. Gaignières nous en a conservé un dessin. C'était assurément
une des premières œuvres de notre artiste qui se trouvait par con-
séquent dans un âge assez avancé, lors de son traité avec l'évèque
d'Albi.
E. de Fréville, Archives de l'aii français, Documents, t. III, i855, p. 317-326. —
E. Molinier, Bull, de la Soc. de l'histoire de Paris, etc., t. IX, 1882, p. 43, 44- —
E. .Ioubois, Les beaux-wts dans le département ilu Tarn (Réun. des Soc. desbean.e-
arts des départ., 1887, p. 41°. 4'0- — Gaignières, Bibl. nat. départ, des estampes,
Pe 11 a, fol. 26. — H. Boichot, ïnv. des dessins exécutés pour Roger de Gaignières,
1890, n° 4â3a. — L. Jarrv, Artistes aux gages de Jean, bâtard d'Orléans {Réun. des
Soc. des beaux-arts des départ., 1890, p. lïi;, 618, Gaô, 624).
Morant (Adam |, sculpteur et fondeur, fils du précédent, vivait à
Paris au xve siècle et collaborait aux travaux entrepris par son père.
E. de Fréville, Archives de l'art français , Documents, t. III, i855, p. ."17-526.
lloi'eau (Pierre), maître sculpteur établi à Grenoble au commence-
ment du xvne siècle, figure, en 1616, comme témoin dans un acte de
mariage.
Ed. Maigmen, Les artistes grenoblois, 1887, p. 25i.
Uorca 11 (Pierre), sculpteur et architecte du XVIIe siècle, travaillait à
Angers de 1624 à iG5o. Serait-ce le même artiste que le précédent ?
Célestin Port, Les artistes angevins, 188 1, p. 222.
4l2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Morel Etienne , exerçait son art à Lyon de i358 à i363.
\Iorel Perrin , appelé aussi « maistre Perrin le ymageur», proba-
blement fils d'Etienne, résidait également k Lyon de i384 k i4o5.
Xatalis Rosdot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvni" siècle, 1884, p. iô, 14.
Mord Jacques , fils du précédent, naquit il Lyon à la fin du xiv< siè-
cle. De 1418 à i425, il était occupé dans sa ville natale comme maître de
l'œuvre de la cathédrale Saint-Jean, pour laquelle il sculpta, en 1420, le
tombeau du cardinal de Saluées. Ce monument, qui coûta i,5oo francs
d'or, somme représentant de nos jours environ ^1.000 francs, fut détruit
par les prolestants en 1662. Il se rendit ensuite à Toulouse, où il se ma-
ria. Le 10 mai 1429, il s'engagea à entreprendre un retable en argent,
destiné au maître -autel de la cathédrale d'Avignon, mais il ne put com-
mencer cet ouvrage et il en fournit seulement un dessin. En i433, il était
à Béziers ; de I441 à J445. il restait à Avignon et s'y remariait, après
être devenu veuf en i44^'. enfin, de i44^> à i44^> il demeurait k Mont-
pellier. C'est dans cette ville qu'il reçut la commande du tombeau que
Charles Ie' de Bourbon avait résolu de se faire élever ainsi qu'à sa
femme, Agnès de Bourgogne, dans la chapelle neuve de l'église du
prieuré de Souvigny en Bourbonnais.
Par acte passé k Lyon, le 24 juin i44^> Jacques Morel promettait de
« faire k mondit seigneur le duc, en la ville de Souvigni, dedans l'église
du monastère dudit lieu, devant l'autier de monseigneur Saint Mérilou
en tel autre lieu et place en ladicte église qu'il plaira k mondit seigneur
le duc, une sépulture pour mondit seigneur le duc et pour madame la
duchesse, en la manière qui s'ensuit : c'est assavoir que ladite sépulture
sera toute carrée, de dix piez de long et de six piez de large, et de la
haulteur de la sépulture de feu monseigneur le duc de Bourgogne (Phi-
lippe le Hardi estant k Dijon. Et sera la tumbe de dessus ladicte sépul-
ture, où les personnages de mesdis seigneur et dame gerront, de marbre
noir de quatre piesses, et l'embassement de ladicte sépulture dessoubs
sera semblablenient de marbre noir de quatre piesses ; les espondes et
cotières de ladicte sépulture seront de pierre tendre. Item, dessus ladicte
tumbe de marbre noir, aura deux ymages d'albâtre blanc de Salins, re-
présentens les personnages de mesdis seigneur et dame de la grandeur
qu'il s'apartiendra ; l'un desdiz ymages représentent mondit seigneur, et
l'autre y mage représentent madicte dame. Lesquelx deux ymages ledit
maistre Jacques fera de telle façon qu'il plaira k mondit seigneur le duc.
Et soubs la teste de chacun ymage ; aura ung aurilier de mesme ledit
ymage et k la teste de l'ymage de mondit seigneur aura deux anges d'al-
bâtre, tenans ung bassinet (casque d'albâtre ; derrière ladite teste et aux
ùe l'école française $i3
piez dudit ymage aura ung lion d'albâtre. Et derrière la teste de l'vrnage
de madicte dame aura deux anges d'albâtre qui tiendront ung escu aux
armes de madicte dame ; et aux piez dudit ymage deux petites chiennes
d'albâtre ou ce que bon semblera à madicte dame. Item, tout à l'entour
de ladite sépulture, aura vingt tabernacles d'albâtre, aiucors plus que
moins, que grands que petis, assis sur pilliers, ainsi qu'il appartiendra,
pour lesdiz tabernacles. Et sur chacun pillier aura un angelot d'albâtre, .
chacun angelot tenant un eseusson d'albâtre aux armes de mondit sei-
gneur et de madicte dame. Et dedens lesdiz tabernacles aura quarente et
quatre personnages d'albâtre, ou plus ou moins, plorans et portant
dueil. Item, dessus ladicte sépulture aura une croix de cuivre dorée
d'or qui couvrira les quatre jointes de la tuinbe de marbre noir de des-
sus ladicte sépulture. Et seront les esles de tous les anges et angelots,
estans en la dicte sépulture, de cuivre doré ; et les lettres du tiltre qui
sera à l'entour de ladicte tuinbe seront aussi de cuivre. Laquelle sépul-
ture, par la manière que dit est, ledit maistre Jacques a promis de taire
et accomplir bien et dénuement à ses despens, fournir et bailler tout
albâtre blanc neccesserre et appartenant à faire ladicte sépulture, etc.. ».
L'artiste devait toucher, pour la façon du tombeau et pour la fourniture
de l'albâtre, la somme de 3,5oo écus d'or. Ce mausolée fut terminé en
i453 ; quoique fort mutilé, on l'admire encore aujourd'hui dans l'église
de Souvigny Allier 1 .
La même année, Jacques Morel se trouvait à Saint-Pourcain, dans le
Bourbonnais, lorsqu'il fut appelé à Angers pour travailler au tombeau
que le roi René désirait se faire ériger dans la cathédrale Saint-Mau-
rice, tombeau commencé par Jean Poncet, sculpteur angevin. On lit en
effet dans les comptes :
« A maistre Jacques Moreau ymaigier le 18 may, XXXIV livres VII solz
VI deniers à luy ordonez par ledit seigneur pour supportacion de sa
despence allant à Angers partant de Saint Poursaint pour visiter la
sépulture d'icelluy seigneur que fait le iîls de feu Ponset l'ymaigier. »
Jacques Morel se fixa à Angers et se mit au travail. Dans la suite, le
19 juillet 1409, le roi René résidant en Provence, ses gens lui écrivaient :
« Maistre Jacques Moreau est presque à la (in des chevaliers et
dammes de vostre sépulture. Nous les visitons souvent, et est très belle
et riche besongne. Le maistre de voz cuvres dit que en ce royaume n'a
ouvrier qui sceust approucher en ce cas dudit maistre Jacques. Il est
seul et besongne tout de luy, et par ce convient que l'ouvraige prenne
long train » Un mois après, Jacques Morel mourut à Angers, lais-
sant cette œuvre inachevée. « Maistre Jacques Moreau, mandait-on
[X) On voit au Musée du Trocadéro les moulages des statues funéraires de Charles
de Bourbon et d'Agnès de Bourgogne.'
-4I4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
alors au roi René, est allé de vie à trespassement, en debte envers plu-
sieurs personnes, et n'a esté trouvé riche en or et en argent que de
V sols. » Malgré les nombreux travaux qu'il avait exécutés, la situation
du sculpteur, au moment de sa mort, était donc des moins prospère.
On cite un Jacques Maurel qui, de 144& à i436\ éleva le portail méri-
dional de la cathédrale de Rodez. Il est possible que ce soit le même
artiste, dont les loisirs ont pu ne pas être entièrement absorbés, à cette
époque, par l'exécution du tombeau de l'abbaye de Souvigny. M. Gonse
attribue encore à Jacques Morel la statue funéraire d'Agnès Sorel. dépo-
sée maintenant au château de Loches.
Ch. G01GNK, Jacques Morel, sculptew dt Monlpelliei [Archives de l'art français,
Documents, t. IV, i855-i856, p. 5ii-Ô2o). — A. Lecoy de i.a mvrche, Extraits des
comptes et mémoriaux du roi Ih né, 1870, n05 169-17-', i-'t. 485. — Idem, Le roi René
1875, t. II, p. '2-.'., 38, 52, 100, 104. — C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. 221.
— Natalis Rondot, Les artistes et les maîtres de métiers de Lyon au xive siècle, 1882,
p. 49. — Idem, Les sculpteurs de Lyon ditxw au xvm* siècle, 1884, p. 17, 1*.
— Idem, Jacques Morel, sculpteur lyonnais IRéun. des Soc. des beaux-arts des
départ., 1889, p. 622-652). — L. Courajod, Jacques Morel, sculpteur bourguignon
(Gaz. archéol. i8N">, p. j.ïii. -.>:>."> . — L. Courajod >■{ F. Marcou, Musée d\ sculp-
ture comparée. Catalogm aisonné, 1N92, p. iaô-iôo. — L'abbé Reqcix, Le sculp-
teur Jacques Mord Réun. des So . des beaux-arts des départ , 1890, p. 87-9.')). —
Idem, Revue de l'art français, 1890, p. loi. — J. Denais, Le tombeau du roi hené
à la cathédrale d'Angers (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ. 1890, p. :")-
154. — L. Gonse, L'art gothique, 1890, p. ]]'>, 44-j- — Idem, La sculpture fran-
çaise, i8g5, p. 52-35. — A. deChampeadx, Les travaux d'art exécutés pour Jean de
France, duc de Berry, 1894, p. ~>ù.
Morel Jean , vivait, au xvi siècle, à Noyon, en Picardie, et y tra-
vaillait, en i543, à la décoration de la cathédrale.
A. de La Fons-Mélicocq, Les artistes et les ouvriers du Nord de la France, 1848,
p. 71.
Mord Charles , était au nombre des sculpteurs ornemanistes
employés, vers le commencement du xvne siècle, au palais du Louvre.
D'après Sauvai, il sculpta de 1600 à i6o3, avec son confrère Boileau.
les beaux chapiteaux surmontant les pilastres, au-dessous de la corniche
de la grande galerie.
Sauval, Hist. des Antiquités de la ville de Paris, 1 7 ■ > 4 , t. II, p. \i, — De Cla-
rai , Description du Loum ei des Tuileries, iS.ïô, p. 652. — A. Bertv, Topographù
historique du Vieux Paris, t. II. iM<>8, p. 72.
Morel Alard du , sculpteur d'origine flamande, natif de Tournay,
exécute en i44°- pour la cathédrale de Cambrai, le tombeau d'un cha-
noine nommé Toussaint Le Mercier, qui était placé entre la chapelle de
la Trinité et celle de Sainte-Elisabeth. Quatre ans plus tard, il fait un
tombeau semblable pour un autre chanoine.
J. Hoidoï, Histoire artistique de la cathédrale de Cambrai, î.s.So, p. 261.
DE L'ÉCOLE FRANÇAISE ^ir>
ïlor«?l Aubcrt , prend part, au xvie siècle, aux travaux de sculpture
du château de Fontainebleau. Dans les comptes des bâtiments du roi,
il est mentionné, de 153^ à i54o, comme recevant i3 livres de gages par
mois.
De Labokde, Lu 'Renaissance des tirts, etc., t. I, i85o, p. 4<>,">. — Idem, Les
comptes des bâtiments durai, t. I, 187-, p. i35.
lloi'is Jean;, sculpteur et modeleur du xvie siècle, exerçait son art
à Lyon de i54^ à i55a.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv au xvine siècle, ik,s/|, p. '■,-,
llorisel sculpteur ornemaniste, travaillait à Paris, dans la pre-
mière moitié du xive siècle, à l'église Saint-Jacques-l'Hôpital.
Boriiier, Mémoires de la Sociétêdes antiquaires de France, t. XXVIII, 1864, p. 117.
Morisel 'Jean), sculpteur vivant à Ghàlons à la fin du xvie et au com-
mencement du XVIIe siècle, nous est connu par l'épitaphe suivante pla-
cée dans la net' nord de la cathédrale.
Celui qui de rien feit ceste machine ronde
Qui dispose ça bas des esprits de ee monde
Créa Jean Moriset, bon sculpteur le faisant,
Puis reprit son esprit ; son corps est ci gisant, etc.
Cet artiste mourut en 1007.
L. Grignon, Recherches sur les artistes chàlonnais, 1889, p. 55.
llorissel (Robert), est au nombre des sculpteurs occupés, au
xvie siècle, au château de Fontainebleau ; en i537-i54o, il reçoit i(5 livres
par mois.
De Labokde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 402. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877. p. i5'|.
Moi 11:1111 (Henri), était établi, au xivu siècle, à Poitiers. Le a5 juin
i385, il s'engagea par contrat à sculpter trente-et-une tètes de bois
destinées au pavillon du palais du duc Jean de Berry.
A. de Champeaox, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
»8y4, p- 1-, <j2.
lloi'leaii (Pierre , sculpteur ornemaniste du xv" siècle, tut employé
en i4^4> Par Ie duc d'Orléans, à la décoration du château de Romoran-
tin. Voici ce qu'on lit au sujet de cet artiste dans les comptes de la ville
de Blois :
« A Pierre Morteau masson, le XXe jour d'aoust CCGC L IIII, XIII s.
IX den., pour sa peine et salaire, d'avoir taillé, en pierre, III écussons
4l6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
aux armes de M. S. le duc d'Orléans, de M. S. le conte et de madame la
contesse, à l'une des portes de la visz de l'ostel dudit chastel de Romo-
rantin. pour ce : XIII s. IX den. »
On cite un Pierre Moteau, sculpteur-architecte, dirigeant, en i4°,o,
les travaux de la tour de l'Horloge, à Evreux, et exécutant lui-même les
sculptures qui ornent cet édifice. Il est possible que ce soit le même
artiste que Pierre Morteau, celui-ci pouvant avoir moins de trente ans
lorsqu'il travaillait à Romorantin.
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. III, 1862, p. 067. — Chassant, La tour
de l'Horloge d'Evreux, 184/4-1 85g.
Mosselmann Paul , originaire de la ville d'Ypres, collaborait à
Bourges en i4-">3, avec Etienne Bobillet, à la partie ornementale et aux
statuettes du mausolée 1 du duc Jean de Berry, érigé dans la chapelle
du château ; onze de ces statuettes sont placées aujourd'hui au Musée
de Bourges. Plus tard, en î^ô', il se rendit à Bouen, où il participa à la
sculpture des stalles de la cathédrale. Les comptes du chapitre, au 28
juillet i458, portent :
« Marché faict à Paoul Mosselamen ymagier par M. M... qu'il doit
faire en ymages XXIIII apostres et XX1III anges ainsi qu'il est contenu
par escript en sa sedule, et aussi ymages en VI selletes pour ladicte
œuvre et doit avoir pour principal XLIX 1. X s. t., et pour le vin du
marchié X s. »
En avril i4'>a, il livra un saint Philippe, un saint Jean l'Evangéliste,
un saint Jacques le Mineur et un saint Pierre. La même année, il entre-
prit six nouvelles ligures. En i4'35, il tailla « troys lampetes pour mettre
dessoubz les pilliers soubspendus des chaeres ». En 1^66, il ht encore
deux autres ligures. Enfin pour résumer, de i'(ô8 à 1467, il sculpta, au
prix de ao sous la pièce, soixante-quatorze statuettes ; la plupart de
celles-ci, qui devaient faire partie des dais, ont été détruites. PaulMos-
selmann fut donc un des artistes ayant le plus travaillé aux stalles de la
cathédrale de Bouen. En outre, il termina aussi pour la même église un
crucifix de bois destiné à servir le jour du Vendredi saint, et pour la
salle du chapitre, un saint Bomain, une Notre-Dame ainsi que deux
statuettes représentant des archevêques de Bouen.
Paul Mosselmann mourut en I467, sur la paroisse Saint-Maclou. Il
laissa un fils, Guillaume Mosselmann, qui s'établit à Bouen et exécuta
plusieurs ouvrages de peinture dans la cathédrale.
Arch. départ, de la Seine-Inférieure : G. 2^92, 249G, 2497, 25oi, a5o2, 25oô. —
Langlois, Les Stalles de la cathédrale de Rouen, 18Ô8, p. 184, i85, 187, 189, 190,
191, 190, 190. — De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, p. 568. — Dd
fl) Le gisant était l'œuvre de Jean de Roupy, dit de Cambrai.
de l'école française /ji-
Seigneub, Notes sur l'Hist. de la sculpl. franc. d'Eméric-David, 1862,^.010. —
Dehaisnes, L'art flamand en France (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ.,
1892, p. 85). — A. de Chami'Eaia, Les travaux d'art exécutés pour Jean d? France,
duc de Berry, 1894, p. 36, 5g, 4°> 4i-
Motet Gilles , sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Troyes, entreprend, en i56f), les stalles du chœur de l'église Sainte-Ma-
deleine.
Assier, Comptes de la fabr. de l'église Sainte-Madeleine de Troyes, 1S54, p. 55.
— Ed. Bonîvàffé, Le meuble m France au xvi° siècle, 1887, p. 70.
Woiiflsirt Jean, sculpteur établi à Laon au commencement du
XVIIe siècle, travaillait, en ifiiS, à l'église de la paroisse de Saint-
Marcel .
G. Grandis, Revue de l'art français, ;*<)•">, p. i55.
\loull Jacques , sculpteur et peintre employé à Nancy aux travaux
du palais ducal, reçoit, en i5i6, le titre de sculpteur ordinaire du duc
de Lorraine.
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, in.v>, p. -W
Moui'ette Jean , sculpteur en bois et ornemaniste, exerçait son art
à Abbeville au xvic siècle. En 1048, il exécutait une des portes de l'église
Saint- Vulfran, représentant des scènes de la vie de la Vierge ; cette porte
existe encore maintenant.
A. de Champeadx, Le meuble, t. I, i885, p. 149. — Ed. Bonn vffé, Le meuble en
France au xvie siècle, 1887, p. 40.
Mourier Louis , vivait en Anjou au commencement du x\T siècle,
lorsque Jean Duplessis Bourré, un des généraux des finances de
Louis XI, ayant fondé un chapitre à Jarzé, lui commanda, en i5o4, un
magnifique Sépulcre pour son église. Le monument se composait d'un
groupe de seize figures : sous une voûte occupée par six anges en ado-
ration, Joseph d'Arimathie et Nicodème ensevelissaient le Christ dans
un tombeau de forme antique ; à la suite, se trouvaient la "Vierge, saint
Jean, la Madeleine, les deux Marie et deux soldats romains. Ces statues
étaient dorées et polychromées. L'artiste sculpta encore pour la môme
église un saint Christophe et une Nostre-Dame avec l'Enfant. Toutes
ces œuvres ont disparu aujourd'hui.
On possède à la Bibliothèque nationale, au département des manus-
crits 1), la lettre suivante écrite à Jean Bourré par Louis Mourier,
1 Fonds de Gnipnières n° 372.
^l8 DICTIONNAIRE DÉS SCULPTEURS
quand celui-ci eut achevé ses travaux : on y voit que les ouvrages exé-
cutés à Jarzé n'avaient pas beaucoup enrichi le sculpteur :
« Mon très honoré Seigneur, je me recommande humblement à votre
bonne grâce. Monseigneur, plaise vous me mander en quel lieu de
l'église j assoierai la besoigne que je vous ay faicte, et envoier gens se
bien cognoissans en art d'ymagerie pour veoir s'elle est telle que je la
vous ay promise, ce que je crois qu'elle soit est mieulx. Le piège, que je
vous ay baille, vieulx avoir à descharge et aussi me viens-je descharger
de ia besoigne et du louage du logeis, oii elle est icy. Il nie faut aller
besoigner ailleurs qu'icy. pour veoir si je le prolliteray mieux que je
n'ay icy.
« Monseigneur, je prie Dieu qu'il vous doint très bonne vie et longue.
Jarzé, ce 21 jour de juillet, votre très humble serviteur.
Louis MorniER. »
Gh. Graxdmaisox, Archives de l'art français, Documents, t. I, 1802, p. 260. —
ftevue des Sociétés savantes, .">" série, t. II, 1*70, p. 195-196. — Célestin Port, Les
artistes angevins, 1SS1. p. 326.
Mouy Pierre , demeurait à Paris dans la première moitié du
xvne siècle. Son nom ligure sur les registres de la paroisse Saint-Ger-
main-l'Auxerrois, dans l'acte mortuaire de son fils, à la date du 12 dé-
cembre 1628.
Herli ison, Actes d'état civil d'artistes français, 1875, p. 017.
Movnarri ou Hoenaerl (Roland), résidait à Angers dès avant
i63^ et sculptait en 1642, avec ses confrères Charpentier et Plouvier.
un groupe de l'Adoration des Mages pour l'église Notre-Dame-de-
Sous-Terre. Il mourut à la lin de i65o ou dans les premiers jours de
janvier i65i.
Revue d'Anjou, i8ôô, t. I , p. ô.î8. — C. Port, Les artistes angevins, 1881,
p. 219.
Movne Philibert), était occupé, en i386, à la décoration du château
de Rioin, en Auvergne, pour le compte du duc Jean de Berry.
A. de Chami'eaix, Les travail.' d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. 54.
Moyneau Philippe, sculpteur ornemaniste, travaille, de i568 à
lô^o, au tombeau de Henri II. à raison de iô livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. '■>■>-.
tlo/al Arnauld de . était au nombre des artistes employés à Rioin,
DE I. ECOLE FRANÇAISE ,ig
en Auvergne, vers i'38(i, à l'ornementation du château que le tlur Jean
de Berry faisait alors construire.
A. de Champeaex, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894. P- 55, 90.
Miiz'iiHio (Laurent de), sculpteur milanais du xvi siècle. Eni5o8, il
sculpta pour le château de Gaillon le Louis XII qui se trouve mainte-
nant au Louvre et dont le torse seul est authentique, la tète ayant été
détruite pendant la Révolution ; on lit sur cette statue : Mediolànensis.
Laurencias. Demugiano. opus fecit. Il aurait exécuté aussi, toujours
pour Gaillon, deux statues, l'une, du cardinal Georges d'Amboise,
l'autre, de Charles d'Amboise; ces deux œuvres ont disparu. Je ne cite
cet artiste que pour rappeler les travaux qu'il entreprit en France, car
ne peut être considéré comme taisant partie de l'école française.
De Clarac, Musée de la sculpture française, 1824, n° 58, p. 2/1. — 11. Barbet dk
Jouy, Description des sculptures du Moyen Age et de lu Renaissance au Musée du Lou-
vre, 1876, p. i5. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881, p. 27.1.
Murer (Jean), sculpteur alsacien de la lin du xve siècle, vivait à
Rouffach, où il fît, en i4f)3, une chaire de pierre pour l'église Saint-
Arbogaste. Ce monument, regardé comme un ouvrage excellent de l'art
gothique, subsista dans l'église de Roull'ach jusqu'en 1822.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 1875, p. 544-
Mium'I 'Jeannin , sculpteur ornemaniste, était occupé ii Poitiers, en
i383, à la construction du palais du duc Jean de Berry; il recevait.") sous
de gages par jour.
A. de Champeaux, Les travaux d'art, exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
89/1, p. 18,89.
M usiner Gaspard , sculpteur en bois, natif de la Ferté- Bernard,
travaillait, vers la fin du xvie siècle, à l'abbaye de Saint-Martin de Sées
Orne). Il acheva dans cette église les stalles du chœur qui avaient été
commencées par Pierre Hardouin.
L. Duval, Les commissions des arts dans VOrne{Réun. des Soc. des beaux-arts de*
départ., 1888, p. 899).
420 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
ztsr
Xanuii* Jean de , sculpteur-tombier d'origine flamande, résidait a
Parisau xive siècle. En i3i5, il se rendit en Bourgogne, au couvent des
Frères Prêcheurs dePoligny, pour mettre en place la tombe de Jean, fils
de Mahaut, comtesse d'Artois; cette tombe avait été sculptée par Jean-
Pépin de Huy.
Arrli. départ, du Pas-de-Calais; A. 3ô4- — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 188G, p. 42.Ï ; Doc., p. 217. — J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d' A r-
tois et de Bourgogne, 1887, p. ."ii6 à la note.
Xanyn (Pierre , sculpteur parisien du xvi* siècle, collaborait de lôtri
à i568, sous la direction de Pierre Lescot, avec les frères Lheureux et
Martin Le Fort, à la décoration de l'aile occidentale du Louvre.
De Laborde, La renaissance des arts à la Cour de France, t. I, i85o, p. 5ot.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. II, 1880, p. 79. — Bertï, Topogr.
hist. du Vieux Paris, t. I, i86(j, p. 200, 2.12. — L. Palustre,/.'; Renaissance en
France, t. Il, 1881, p. i58, 162.
Navarre Jean de), exerçait son art à Lyon de i442 à i4^6 ou 1 (5".
époque de sa mort.
\atalis Komiot. Les sculpteurs de Lyon du xiv au xvni" siècle, i88'i. p. 18.
Xepveur (Guillaume . travaillait à Lyon à la fin du xv et au com-
mencement du xvie siècle. Il mourut dans cette ville vers i5u2.
Natalis Koxdot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xvih* siècle, 188/1, p. 2>\.
Xérol Gilbert . était établi à Nevers au commencement du xvie siè-
cle. En i3a4, il recevait i5 sous tournois pour avoir taillé les armoiries
de la ville sur le pont de Mouësse.
Archives comm . de Nevers; CC. 98. — L'abbé Boltillier, Inv. somm. des areh.
comm. de Nevers, 18713, série CC. p. ,'|(j-
Xpufeliàteaii Pierre de , sculpteur en bois et ornemaniste lorrain,
de l'école française "Jar
exécuta, <lc l'i^S à i'i~y, les belles stalles de la cathédrale de Toul,
moyennant la somme de n5 francs, plus '3i florins 5 gros.
Bérard, Dict. biof/r. des artistes français. i8y>, pal. 660. — A. de Champeaux,
Le meuble, t. I, i88.">, p. 8^.
Xeiifeliàteaii (Gilles de), sculpteur lorrain du commencement du
xvie siècle, sculpta en i5o6, pour l'église collégiale de Deneuvre, le mo-
nument funèbre d'Olry de Hlamont, évéque de Toul.
Archives de la Lorraine; M. 5za4. -- A.. Jacquot, /." sculpture en lorraine
Hriin. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. s '1 7 ) .
Xeufchàteau (Gabriel-Simon de), sculpteur ornemaniste lorrain, lit
au commencement du xviie siècle, dans la ville de Nancy, de nombreuses
armoiries sculptées pour le duc Henri II.
A. Jacqcot, La sculpture en Lorraine, {Réun. des Soc. des beaux-arts des départ.,
1888, p. 858).
Vcufeliàlel Didier de), sculpteur-architecte vivant k Nancy au
xv siècle, travaillait, vers 1488, au palais ducal, en collaboration avec
Mengin Noyer. Les comptes du Cellérier de Nancy pour 1488-1489 con-
tiennent la mention suivante :
« Payé à Mengin Noyer d'Essey et Didier de Neui'chastel, pour la
marchandie faite avec eux de faire tout à neuf la vis escalier) de la
chambre des comptes, LXXY fr. — A eux pour l'huiscerie bas (la porte
d'en bas) de ladite vis k molure et à pilliers aux armes de Monseigneur
avec deux anges d'une part et d'autre, XX fr. »
Arch. de la Meurthe, t. II, p. 56a. — H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, i85a.
p. ->A.
Neuville Etienne de), sculpteur normand du xvnc siècle, exécute,
en 1602, différents travaux dans la chapelle de l'hospice général de
Rouen.
Gh. de Beaurepaire, Nouveau recueil de notes historiques concernant le département
de lu Seine-Inférieure, 1888, p. i55.
\evers (Girard de), sculpteur ornemaniste duxiv" siècle, collaborait
k Poitiers, de i383 k i386, k la décoration du palais du duc Jean de
Berry ; il recevait, pour son salaire, 5 sous par jour.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. i3.
\evers (Thévenin de), était au nombre des artistes appelés k Riom
\-X1- DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
et à Poitiers. Je i383 à iJSlj. pour décorer les palais du duc Jean de
Berry.
\. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc île Berry,
iSg4, p. 55, 89, 90.
Nicaise le Jeune, sculpteur et peintre, travaille, en 1040. au château
de Fontainebleau, a raison de ia livres par mois.
Dk Laborde, Lu Renaissance des mis, etc., t. I, i85o, p. '40.1,417, 426.
Nicaise, sculpteur de la ville de Lille au commencement du xvie siè-
cle, devait être d'origine hollandaise, car il est souvent désigné sous le
nom de Nicaise de Hollande. En i5i6, d'après les comptes des Argen-
tiers de la ville, il recevait 24 livres « pour avoir fait deux lyons, pour
mettre et assir sur les deux pignons de le carpenterie de le ville ». En
i.ny-iôao, il était occupé à la cathédrale Saint-Pierre et exécutait pour
le jubé quatre statues représentant les docteurs de l'église.
De la Fons-Mélicocq, Llevue unie, des Arts, t. XI, 1860, p. 0.88; t. XV, 1862,
p. iôfi. — J. Hoddoy, Etudes artistiques, Artistes inconnus des xivc, xv° et xvie siè-
cles, 1877, p. 4,;-
Nicaise «le Péronne. Voir Péronnc Nicaise de .
Nicolas. Un artiste de ce nom, qualifié « ymageur ». exerçait son art
à Lyon de 1484 à 1488.
Natalis Roxdot, tes sculpteurs de Lyon du xiv au xviue siècle, 1884, p. 20.
Nicolas, dit maître Nicolas, se rendit à Rome, où il sculpta, de 1072
à 15^3, deux portes dans les appartements de la « ïorre Pia », au Vati-
can.
Eug. Mûntz, Chronique des arts, n° du 9 octobre 1875.
\icolas le Flamand, vivait à Troyes au commencement du
xvie siècle. Il refit plusieurs figures de bois à la petite horloge de la
cathédrale et travailla, vers i5a5-i526, à l'église Saint-Nicolas. On a
souvent confondu Nicolas Le Flamand avec Nicolas Hallain ; c'est une
erreur 1 . car un compte de l'église Saint-Pierre a révélé que ces deux
artistes occupaient en i533, dans la rue de la Cité, deux maisons diffé-
rentes appartenant au chapitre de la cathédrale.
Archiv. dép. de l'Aube: G. i5c)5. — D'Arbois de Jdbainville, Inv. sornm. des
areh. de l'Aube, t. I, 1869, p. 524, r>25. — Assier, Les arts et les artistes dans l'an-
cienne capitale de !" Champagne, 1 -^ 7 < "> , p. 94.
I M. Natalis Etondot, dans son étude sur les sculpteurs de Troyes (Revue de l'art
français, 1887, p. 81), regarde donc, à lort. Nicolas Le Flamand coin nie étant le même
artiste que Nicolas Hallain,
DE I. ÉCOLE FRANÇAISE f!i3
Xicolas d'Arras. Voir \rras Nicolas d' .
Nicolas de Haillon. Voir Haillon (Nicolas de),
Nicolas de Rraneourt. Voir Hrancourl Nicolas de),
Nicolas d'Estrées. Voir Estrées (Nicolas d').
Nicolas de Fébuimont. Voir Fébuimonl (Nicolas de).
Nicolas de Haguenau. Voir Haguenau (Nicolas de),
Vicolas de Laeour. Voir Lacoui' (Nicolas de).
Nicolas de >landon. Voir llandon Nicolas de .
Nicolas de Piquei&ni. Voir Piqucii>iii Nicolas de .
Nicolas de Roisnel. Voir Roisncl Nicolas de).
Nicolas de Rouen. Voir Rouen Nicolas de).
Nicolas de Saint-Priest. Voir Sainl-Priesl Nicolas de).
Nicolas de Werve. Voir Werve (Nicolas de .
Niesse, sculpteur alsacien du xive siècle, était bourgeois de Colmar
et devait travailler dans cette ville à l'église Saint -Martin. Les archives
le citent dans un acte daté de l'année i3ji.
Ch. Gérard, le* artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, 1. 1, 1872, p. 4»9-
Noblet Roger), sculpteur en bois et architecte de la ville de Rouen,
visite, en iâi4, les portes du grand portail de la cathédrale, exécutées
par son confrère Colin Castille.
A. Df.ville, Revue des architectes de la cathédrale de Rouen, 1848, p. .'>•">, à la note
— L. I'vlustre, La Renaissance en France, t. II, 1881, p. 137.
Noblel Gabriel, résidait à Troyes au xvie siècle. Pendant les années
1 57 1 et iô"2, on le trouve occupé à l'église Saint-Jean: il sculpta pour le
maître-autel une statue du patron de l'église.
Valletde Viriviixe, Archives hist de l'Aube.— Du Seigneur, Notes sur l'Hisl. de
la sculpt. franc. d'Emério- David, 1 s < i • » , p. .">•>..">. — IïcI.Bokxaffé, Le meuble en France
an XVI0 siècle, 1887, p. 70.
N offre ou M offre, sculptem* demeurant à Lyon au xvie siècle, figure
dans les comptes de la ville de i.Y/5 it iS'jtf.
Natalis Rosdot, Les sculpteurs de Lyon du xiV au xvuie siècle, 1884, p. 29.
JJ24 OU IloWAlllK DES SCULPTEURS
\ool ou \ouot Colin . sculpteur en bois et imagier du xve siècle,
établi à Troyes, était employé, eu i4n, à l'église Sainte-Madeleine et.
en i4'33, à l'église Notre-Dame-aux-Noimains. Vers la même époque,
deux autres artistes de ce nom, Jean et Gilles Noot, travaillaient égale-
ment à Troyes aux églises de la ville. De 1428 à ifia, Gilles Noot ter-
mina deux chaires à prêcher, l'une pour la cathédrale et l'autre pour
l'église Sainte-Madeleine.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes (Reçue de l'art français, 1887, p. 69,
7o .
X'orel Pierre . maître tailleur de pierre, architecte et« pourtrayeur »,
est mentionné, dans un ouvrage publié en 1009, comme ayant collaboré,
vers i5io, aux travaux de l'église de Brou. Il serait mort dans cette
localité.
Rivue des Sociétés savantes, 1872. — Ch. Bauchal, Nouv. dict. des architectes
frac ais. [887, p. 44;i-
X01 'main. Plusieurs sculpteurs de ce nom, taisant partie de la même
famille, vivaient a Paris à la fin du xvi^ et au commencement du
xviie siècle. On ne connaît aucune de leurs œuvres et on n'a sur eux
que les renseignements fournis par des actes d'état civil.
\oi"ii;iiii (Pierre . demeurant rue Yieille-Tisseranderie, est qualifié
« maistre iinager et peintre » dans l'acte de baptême d'une de ses filles,
en date du 5 décembre i58i.
>Oi'iiiain Zacharie I , probablement frère de Pierre, fait baptiser un
fils le 11 janvier 1.190. Il meurt entre 1607 et 161 5.
Xorninin (Bertrand), inaitre sculpteur, était marié avant i6o5.
11 figure dans un acte de baptême en 1646 à moins pourtant que ce ne
soit un de ses fils, nommé Bertrand comme lui'1 .
Xorninin Zacharie II), fils de Zacharie I, épousa, en 1629, Louise
Boudin, fille du sculpteur Thomas Boudin. 11 mourut le 9 mars 1648.
A. Jai., Dictionnaire critique de biographie et /l'histoire, 1872, p. 918.
Xoi'iiinnl Louis , travaille, de 1 54° à i55o, au château de Fontaine-
bleau, à raison de i5 livres de gages par mois.
De Ladorde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 42a- — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 1(17.
Xntin [Jean), était occupé au xvie siècle à la cathédrale de Sens. En
i.Y35, il exécuta pour cette église un saint Jean et un Christ tenant une
de l'école française 425
croix à la main. Cette dernière statue, après avoir été dorée, fut mise
en haut de la tour de l'horloge ; elle subsista jusqu'en i58a, époque oii
elle fut remplacée par une figure en bois recouverte de plomb. En i54i,
Jean Notin sculpta un saint Michel pour l'église paroissiale de Saint-
Pregts.
An h. départ, de l'Yonne, G. n5o, 2.507. — Quantis, Notice historique sur la
construction de la cathédrale de Sens. 1842, p. .">5.
.Vouriche Guillaume de), est cité dans les comptes de la confrérie
de Saint-Jacques comme ayant travaillé à Paris, vers i3i8-i'3ic), à deux
statues d'apôtres placées à l'église Saint-Jacques-l'Hôpital : les autres
étaient dues à Robert de Launay.
H. Bokdier, Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. XXVIII, i8fiô,
p. i3i. — Idem, Mém. de la Soc. del'hist. de Paris, etc., t. I, 187a, p. 186-328;
t. II, 1876, p. 330-597. — L. Cour.uod et F. Marcou, Musée de sculpt. comparée.
Catalogue raisonné, 1892, p. i">.
Xoyer Mengin), sculpteur et architecte originaire d'Essey, en Lor-
raine, résidant à Nancy auxve siècle, touche, en 1481, « 1 1 1 1 « IIII francs
XI gros sur certain ouvrage qu'il a fait de l'ordonnance de madame la
duchesse de Lorraine) en une petite chapelle commencée à faire à Sainct
Thiebaut devant Nancy, que madite dame avoit dévotion ». En I488, il
collabore aux travaux du palais ducal avec Didier de Neufchàtel. Les
deux artistes refont l'escalier de la Chambre des comptes et sculptent
sur la porte de cet escalier les armes du duc René II, soutenues par
deux anges.
H. Lti'AGK, Le palais ducal de Nancy, 18.Ï2, p. 24. — Archives de la Mciathc,
t II, p. 563.
Odérisius, sculpteur normand du xne siècle, établi en Italie dans la
ville de Rénévent, exécute, en 11 19, les portes de bronze de la cathé-
drale de Troja.
L. Dussiel'x, Les artistes français à l'étranger, 1876, p. 4o5.
4^6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Odet de Beuujeu. Voir Beaujieii Odet de .
Odon Jean , sculpteur et architecte de la ville de Troyes, travaillait
à l'église Saint-Loup de 1490 à 1498. On cite encore dans la même ville
un François Odon employé, en i5i6, à l'ornementation du jubé de
l'église de la Madeleine.
Assier, Comptes de la fabrique de l'église de Sainte-Madeleine de Troyes, i854,
p. 48. — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes {Revue de l'art franc, 1887,
p. 76).
Odoraime, naquit à Sens en 98a et entra au couvent de Saint-Pierre-
le-Vif, où il étudia la sculpture et l'orfèvrerie. Ayant sculpté un Christ
en croix, qui lui acquit une grande notoriété, le roi Robert et la reine
Constance lui commandèrent, en 1006. une châsse pour les reliques de
saint Savinien et une autre pour celles de saint Potentien. Ces deux
châsses, ornées tout autour de figures en relief, subsistèrent dans
l'église de Sens jusqu'au xvn' siècle. Littérateur et historien, on lui doit
aussi un chronique sur les événements survenus de 670 à io'32. Ayant
subi des persécutions dans son couvent à cause de ses écrits, il se
retira dans celui de Saint-Denis où il mourut.
Eméric-David, Hist. de la sculpc. franc., 1817-1872, p. 09. — L'abbé Texikr,
Dict. de l'orfèvrerie, 1857, p. 1241 .
Ogiei* Georges , sculpteur et peintre du xvie siècle, était fixé à Lyon
vers 1 533-1 536.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon dwxiV au svnie siècle, i88'|, p. 02.
Ohnmacht, sculpteur alsacien, exerçait son art dans la ville de
Colmar vers i525.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 616.
Ollivier Macé . sculpteur en bois du commencement du xvne siècle,
résidant à Tours sur la paroisse Saint-Pierre-du-Chardonnay, passe
marché pour l'exécution des stalles du chœur de l'église Saint-Julien.
Les termes du contrat stipulent que « lesdites chaires seront faictes en
chantournement manière d'arpies, enrichies de feuillages pourfillées
avec leurs embasses. Les sellettes seront enrichies de consoliez, roulleaux
et feuillaciers et emoulleures ». Le marché était conclu « pour les cin-
quante haultes chaires y compris les abbatiales à raison de trente-six
livres pièce ». En 1627, Macé Ollivier s'engage encore a faire de nou-
velles stalles pour l'abbaye de Marmoutier. L'artiste avait un fils
nommé François, sculpteur comme lui, dont on trouve la trace dans les
comptes de la ville de Tours en itij4-
K. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. .">i4.
de l'école française \>-
Ouiont Baudet, Jacques et Jean . Ces trois sculpteurs, faisant partie
sans aucun doute de la même famille, travaillaient, en i356'-i'357, à la
décoration du château d'Escaudceuvres, près de Cambrai .
Archives dép. du Nord. Rc<j. relatifs au Hainaut, H. 2">r. — Dehaisnes, Hist, <ic
l'art dans la Flandre, etc., i88f>, Documents, p. 588.
Orléans (Evrard d). sculpteur-architecte et peintre de la fin du
xme et du commencement du xiv" siècle, demeurait en 1292, à Paris,
dans « la grant rue », sur la paroisse Saint-Eustache, et figurait alors
comme imagier sur le rôle de la taille pour la somme de 4 sous. Il était
au nombre des artistes employés par Mahaut, comtesse d'Artois et de
Bourgogne. En i'3i3, il dirigeait les travaux de l'hôtel d'Artois, k Paris,
et en i3i4, il bâtissait une salle du château de Conflans; on possède en
effet un acte, daté du 18 juin, dans lequel il déclare avoir reçu d'avance
3oo livres petits tournois sur 1200 livres « pour un marché fait à madame
du bastiment d'une sale à Esconflans ou manoir madite dame ». La
même année, il collaborait avec Jean de Rouen à la peinture du tom-
beau d'Othon, comte palatin de Bourgogne, tombeau exécuté par Jean-
Pépin de Huy. En même temps, il recevait, comme sculpteur, la com-
mande de l'image de Robert II d'Artois, qui devait être placée au pied
d'une croix, devant l'abbaye de Maubuisson, près de Pontoise: le 2 1 juin
i3i4, il donnait quittance du prix de cette œuvre :
« Je Evrart d'Orliens, ymagier, bourgeois de Paris, fais savoir à touz
que j'ai eu et receu de maistre Estienne Bricadel, trésorier, madame la
comtesse d'Artois et de Bourgoignc, pour les ouvrages d'une crois et
d'une ymage de monsgr. d'Artois que Diex absoille, que je doi l'aire
devant l'abaye de Malbuisson jouxte Pontoise, vint livres paresis bons,
et m'en tien à bien paie. En tesmoing de ce que j'ai mis mon scel à ces
lettres. Donné à Esconflans, le XXIe jour de juing, l'an mil III' et
XIIII. »
De 1317 à i3i9, Evrart d'Orléans terminait des peintures]dans la cha-
pelle et dans une galerie du château de Conflans ; c'est la dernière fois
que les comptes mentionnent son nom.
Archives dép. du Pas-de-Calais: A. 5a4. — H. Géraid, Le rôle de la taille a
Paris, 18Ô7, p. 46 (Doc. inéd. sur l'Hist. de France). — Dehaisnes, Histoire île
l'art dans la Flandre, etc., i88fi, p. 4 1 4 ; Documents, p. 206,209, 2IO< alI> a'^- —
De Montaigi.on, Bibliothèque de l'École des Chartes, 3» sér., t. II, i85i, p. 266. —
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 288, 291, 5o3,
5i5, 3ii), 35/(, 355.
Orléans iGirard d'i, sculpteur et peintre, parent d'Evrart, résidait à
Paris au xive siècle. Un mandement, tiré de la Chambre des Comptes
de Blois, le cite, en i344, comme ayant sculpté une litière pour la coin-
^■2$ DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
tcsse de Blois. Kn i35i, il étaitau service du roi Jean le Bon. En i334-
i355, il travaillait pour le duc de Normandie (Charles Y au château du
Vaudreuil. Enfin, dans l'inventaire que le roi Charles Y fit faire en
1379, on trouve les extraits suivants :
« Item, une autre chappelle cothidiane de samit blanc, portraicte
comme dessus, et en la table de dessoulz ung image de Nostre-Dame et
en celle d'en hault ung crucifiement environné de plusieurs yruages et
histoires, garnye comme dessus : et est ladicte chappelle brodée de
gresles bisectes d'or: nommée la chapelle maistre Girard. » Cette cha-
pelle, dont l'artiste avait dessiné les cartons, faisait partie de la collec-
tion des ornements nécessaires pour décorer un autel.
« Item, ung tableaux de boys de quatre pièces que Girard d'Orléans
fist. » Ce tableau, qui devait être un retable, ornait à cette époque « la
chappelle estant emprès l'oratoire du roy en la grant tour du boys de
Vincennes » .
De Laborde, Les <in<-.s ,1, Bourgogne, t. III. i852, p. 12, 4i;o. — De Montaiglon,
Arch. de l'art franc., t. Il, isr>r>, p. 353. — DiSeigneir, Soles sur l'Hist. delà sculpl.
franc. (FEméric-Daoid, 1862, p. 004. — Jules Labarte, Extrait de l'inventaire du
mobilier de Charles V, 187;), p. i4y, 282 (Doc. inëd. de l'Hist. de France). — A. de
Champeaix. Le meuble, t. I, i885, p. 68, fie). — L. Gonse, L'art gothique, i8;k>,
p. 56i.
Orléans (Philippot d'), sculpteur du xve siècle, vivant à Orléans,
exécute, en iî3o, une statue en cuivre, représentant le Christ: il reçoit
pour cette œuvre la somme de 108 sous parisis.
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. III, i85a, p. fro.
Orléans Jean d' . Voir Pofin Jean .
Orsniond, sculpteur-orfèvre, devait être établi à Reims au commen-
cement du xiie siècle, les historiens le citant comme un contemporain
du pape Pascal II qui mourut en 11 18. On ne sait rien de cet artiste.
Eméric-David, Hist. de la sculpt. franc. 1817-1872, p. 45. — L'abbé Texif.r,
JHet. de l'orfèvrerie, iS.r>;, p. i25o.
OII1011. sculpteur-orfèvre delà fin du XIe siècle, était l'auteur du tom-
beau de Guillaume le Conquérant, érigé à Caen, en 108;. dans l'église
de l'abbaye de Saint-Etienne . Ce mausolée était orné de pierres pré-
cieuses et de bas-reliefs d'or et d'argent.
Eméric-David, Hist. de la sculpt. franc., 1817-1872. — F. Bocrqielot, Hist. de
la sculpt- et des arts plast. en France, 1846.
Oudot Jean I , sculpteur en bois et imagier du xive siècle, demeurait
à Troyes. où il était employé à l'église Saint-Etienne de i33o à i33;.
de l'école française 429
Oiulol Jean II ou Jeannih), était également sculpteur en bois et ima-
gier à Troyes auxiv siècle. En l'i'j'j. il travaillait à la cathédrale. En
1389 et de 139.5 ii i'3<)<;, il était occupé à l'église Saint-Urbain.
Oiulol Jean III , appelé aussi Jehannin le tailleur d'images, était
lils du précédent. De 1401 à i4>i, il entreprit k Troyes de nombreux tra-
vaux de sculpture en bois dans la cathédrale et dans les églises de Saint-
Etienne, de Saint-Jean, de Saint-Urbain et de Notre-Dame-aux-Non-
nains. Ses ouvrages les plus importants se trouvaient à la cathédrale :
il y sculpta les anges du maître-autel, la porte du jubé, le buffet des
orgues, la chaire épiscopale et un tabernacle à mettre les châsses ; il l'ut
aidé dans cette dernière œuvre par ses deux lils Joseph et Thévenin,
sculpteurs en bois comme lui.
Ouclol Joseph et Thévenin , lils du précédent, collaborent aux tra-
vaux de leur père dès l'année i4'38. Les comptes de la ville de Troyes en
font encore mention en 1461.
Archiv. départ, de l'Aube; G. i56i, i565. — D'Arbois de Jdbainville, Inv. somm.
des arch. de. l'Aube, 18G1), p. .Ï09, ôio. — Assier, Les arts et lesarlistes dans Fane,
capitale de la Champagne, 1876, p. 104. —Idem, Comptes de V œuvre de l'église de
Troyes, i85â, p. 46, 4?- — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes (Rev. de l'art
franc., 1887, p. m, f,8, 69).
Ouvry Pierre), sculpteur de la ville de Rouen, exécute en i55o, pour
l'église Saint-Laurent, les statues de saint Pierre, de saint Paul et de
saint André.
Arch. départ, de ta Seine- Inférieure ; G. 6801. — De Beaurepaire, Inv. somm. des
archives de la Seine-Inférieure, t. V, 1893, p. 324.
l'acherot (Jérôme), sculpteur né à Florence en i4<>3, figure sur un
état de gages des ouvriers italiens employés, en i4f)~, par Charles VIII .
Il vint en France vers la fin du xv*" siècle et s'établit d'abord à Ara-
4^0 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
boise, où il épousa une nommée Jeanne Mennette. Mandé au château
de Gaillon par le cardinal d'Amboise, il travailla de i5oj à i5o9, en
collaboration de Bertrand de Meynal, à la fontaine de marbre de la
grande cour et à l'autel de la chapelle, pour lequel il sculpta le cadre i
du saint Georges de Michel Colombe. Plus tard, on le retrouve demeu-
rant à Tours dans le faubourg Saint-Etienne. Un acte, passé dans cette
ville en 1627, le qualifie « tailleur de marbre pour le Roy ». Cet artiste,
qui devait s'appeler Pachiarotti et qui avait francisé son nom, fît toute
sa carrière en France sans esprit de retour dans sa patrie. Il mourut
dans un âge fort avancé, car sa présence est constatée à Tours jus-
qu'en i54o.
Deville, Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, i85o,
p. 5.M,, r>Go. — Ch. Grandmaison, Doc. inéd. pour servir à l'hist. des arts en Tou-
raine, 1870, p. 216. — Idem, Nouvelles Archives de l'art français, 2e série, t. II,
1880-1881, p. 20. — De Boislile, Nouvelles Archives de l'art français, 187g, p. 8,
<i. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881, p. 272. — E. Giraidet,
Les artistes tourangeaux, i885, p. 3i5, 3i6.
Paequel de Gasvre. Voir Gasvre Pacquet de).
Pa&anio Guido , de son vrai nom, Guido Mazzoni, sculpteur et
peintre italien originaire de Modène, avait déjà exécuté plusieurs
œuvres dans sa ville natale ainsi qu'à Venise et à Ferrare, quand il fut
amené d'Italie en France par Charles VIII, lors de la campagne de
Naples, en i49». Le roi étant mort en 1498, Guido Paganino fut chargé
de sculpter son tombeau. Ce mausolée 2 , érigé autrefois dans l'abbaye
de Saint-Denis, fut détruit pendant la Révolution ; mais Félibien nous
en a conservé une description détaillée. Le cénotaphe en marbre noir
était orné de figures en bronze doré, et surmonté de la statue de Char-
les VIII représenté à genoux devant un prie-Dieu. Après être resté
20 ans en France, l'artiste revint à Modène, où il mourut en i5i8.
Félibien, Bist. de l'abbaye de Saint-Denis, p. 55o-5.'ig. — De Montaiglon, Ar-
rhives de l'art français, t. I, i85i-i852, p. 108, 117, 125-102. — Ch. Perkiss, Les
sculpteurs italiens, t. II, 186g, p. 283-285. — L. Palestre, La Renaissance en France.
t. II, 1881, p. 8a,83.
I*ag-eol (Jean), dit l'aîné, sculpteur ornemaniste né à Bordeaux en
1Ô9.5, fils de Girard Pageot, maître peintre, résidait à Cadillac (Gironde ,
otil travaillait, en 1608, à la décoration du château du duc d'Epernon.
C'est lui l'auteur de la colonne funéraire destinée à supporter le cœur
de Henri III, colonne sculptée à Cadillac et transportée ensuite, par
1 Ce cadre en marbre décore aujourd'hui au Musée du Louvre le bas-relief d
Colombe.
(2) C'est à rause de ce monument que je cite cet artiste italien parmi les srulp-
teurs de l'école française.
de l'École française îli
ordre du duc d'Epernon, dans l'église paroissiale de Saint-Cloud. Cette
œuvre fut payée 2,100 livres tournois, non compris le marbre, comme
l'atteste un marché, passé le i3 octobre io"33, par lequel l'artiste s'enga-
geait « à faire une colonne de marbre avec son piédestal et surhausser
le tout de la haulteur de i5 pieds et demy où seront les armes du Roy
en deux endroictz à droict et à gauche avec la verge torse accompagnée
de son chapiteau, et le vase au dessus où sera le cœur dudict seigneur
Roy, et autour les ouvrages et eppitall'es nécessaires et le tout suivant
le desain que le diet Pageot en a dressé et laict voir et parrafïer à mon-
seig'.... laquelle besongne ledict Pageot sera tenu avoir... faicte et
parfaicte et preste à pozer dans dix-huit moys prochaings à compter
d'aujourd'huy ».
A la Révolution, cette colonne fut placée au Musée des Petits-Augus-
tins, où elle était attribuée à tort à Barthélémy Prieur ; elle est mainte-
nant dans l'église de Saint-Denis.
Jean Pageot mourut à Omet, près de Cadillac, le 4 février 16H8. Il eut
un fils, Jean, sculpteur comme lui, qui naquit le 26juin 1639.
Ch. Braquehaye, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1884. p. 187; i88ri,
p. 460-471, 473, 474; iS(|4, P- "65. — Idem, Les artistes du duc d'Epernon, 1888-
1897, p. ?.24-a5a.
l'siilhirl (Pierre de , sculpteur ornemaniste, travaillait à Paris, à la
fin du xivp siècle, à l'église Saint-Jacques-l'Hôpital.
Bordier, Mém. de la Société des Antiquaires de France, t. XXVIII, i8(i5, p. 117.
Pain (G.), sculpteur de la fin du xvir siècle, aurait exécuté le tom-
beau de Jean de Chanlay ou de Tanlay, évêque du Mans, mort en 1291.
Ce tombeau, en cuivre jaune, sur lequel était gravée dans un encadre-
ment gothique l'efiigie du prélat crosse, mitre et bénissant, se trouvait
dans l'abbaye de Preuilly (Seine-et-Marne) ; à droite on lisait : Maist[ve]
G. Palti me feis[t]. Ce document provient de la collection Gaignières
qui possède un dessin du monument.
D'après l'épitaphier manuscrit des environs de Paris, conservé à la
Bibliothèque nationale, l'auteur du tombeau de Jean de Chanlay serait
au contraire un nommé Girard de Sens.
E. Grésy, Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. XXIII, i8.">-,
p. 374, 076, 081. — Gaignières, Bibl. nat. Dép. des estampes, I'e u a, fol. 47, et
fonds latin 17056, fol. 197. — H. Bouchot, Inv. des dessins exécutés pour Royier de
Gaignières, 1890, nos 4554 et 6749. — J. Chappée, Revue historique et archéologique
du Maine, 1896, p. 52-55.
Pniion (Pierre), sculpteur provençal, était établi à Toulon dans la
première moitié du xvne siècle.
Ch. Ginotjx, Revue de l'art français, 1892, p. 98, 99.
43a DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Paperoelia Jacotin , désigné aussi sous le nom de Jacotin Picard-
était originaire du diocèse de Beauvais et résidait à Avignon vers le
milieu du xve siècle. En i4"~> il exécuta, moyennant 26 écus d'or, un
grand crucifix destiné à Ventrée du chœur de l'église de Saint-Maximin
Yar . En 1478. il travailla pour le roi René et sculpta une statue de
saint Jérôme et une Annonciation qui furent transportées à Marseille.
Au sujet de ces ouvrages, les registres de la Cour des Comptes d'An-
gers contiennent les mentions suivantes:
« A Jacotin, ymaigier d'Avignon, le XXVllme jour de mars i4j8 la
somme de cinquante escus à lui délivrés en Avignon, à plusieurs foys,
pour ung saincl Jeroisme et une Annonciade à grans ymaiges qu'il faict
présentement pour l'église de l'Observance, fondée du dict sainct
Jeroisme près la Bastide du Roy à Marseille, par marché faict avecques
lui par le Roy, pour ce a XXX gros pour escu, pour ce qu'ils furent pris
audit lieu d'Avignon, la somme de CXXilorins. »
« Don à l'ymaigier d'Avignon i5 juin 1478 delà somme de dix florins
pour la peine d'estre allé et venu diverses foys devers le Roy à sa bas-
tide de Marseille pour l'ouvraige de sainct Jeroisme près la ditte bas-
tide, et aussi pour la despense de ses eompaignons. »
« A Jacotin ymaigier d'Avignon, ledit jour (ai août i4^8) la somme de
sept florins pour son veiage d'aller à Marseille asseoir l'ymaige de sainct
Jeroisme près la bastide dudit sieur Roy lès Marseille. »
« A Jacotin ymaigier d'Avignon, ledit jour 14 septembre 1 la somme
de 23 florins, 4 gros, pour une Annunciade (en pierre qu'il a faicte
pour l'église de sainct Jeroisme près la bastide du Roy lès Marseille. »
Le roi René étant mort en 1480, Paperocha se rendit à Aix, où on le
trouve, en 1484, occupé au portail de l'église Saint-Sauveur. Il vint
ensuite à Marseille et obtint bientôt dans cette ville le droit de cité. Là,
il signa un contrat au sujet d'un retable qu'il s'engagea à sculpter, poul-
ie couvent des Augustins. aux frais d'un riche marchand marseillais
nommé Jean Dauron. Ce retable devait être orné de cinq statues et
d'autant de bas-reliefs représentant le donateur, sa femme, ses enfants,
saint Jean-Baptiste, saint Jacques le Majeur, sainte Marthe avec la
Tarasque, sainte Catherine et la Vierge avec l'enfant Jésus. Cette œuvre
fort importante fut payée 400 florins. Dans le même contrat, l'artiste
traita avec le prieur du couvent des Augustins pour deux statues, l'une
de saint Nicolas de Tolentino et l'autre de saint Augustin. Ce sont les
seuls renseignements qu'on ait sur les travaux exécutés à Marseille par
l'artiste. Xe se contentant pas des profits de son art, toujours aléatoires,
il s'adonna en même temps au commerce et acquit comme armateur
une fortune assez considérable. Il mourut à Marseille en i532.
Lecoy de la Marche, René ci son administration, 1R7S, t. II, p. ôSo. — Barthe-
DE I.'ÉCOLE FRANÇAISE fil
lemy, Documents inédits sur divers artistes inconnus de Marseille et d'Aix, etc., i885,
p. 79-82. — Numa Coste, Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, i8g6,
p. 4 10.
Paris (Jean de). Voir Lavernier Jean).
Paris (Jacques de;, sculpteur parisien, fut appelé à Auch, vers le
milieu du xvie siècle, par l'architecte Jean de Beaujeu. De i56o à iôO;;,
il entreprit à la cathédrale une partie des sculptures de la façade et de
l'intérieur du porche. En i5j4, il était encore à Auch et figurait
à l'assemblée communale tenue le 7 mai, en qualité de citoyen de la
ville.
Prosper Lafforgue, Recherches sur les arts et les artistes en Gascogne au x\v: siècle,
18O8, p. Ô2. — Idem, Histoite de la ville d'Aueh, t. I, p. 198.
Parmcnlier Antoine), s'arrêta à Lyon en revenant d'Italie, avec
un de ses confrères, Elie de Lisle, et coopéra, en collaboration de ce
dernier, aux apprêts ordonnés par la ville, lors de l'entrée de Henri IV,
en 1695.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvmc siècle, 1884, p. 58.
Parou (Liger de;, était établi à Paris au xvie siècle. En i55o, il était
occupé à la chapelle des Orfèvres, où il exécutait différents ouvrages de
sculpture, en compagnie de Nicolas Aubin.
Baron Picho.n, Mém. de ta Soc de l'hist. de Paris et de l'Ile de France, t. IX,
p. g5.
Pascalis (Jean, sculpteur en bois et ornemaniste, décorait, en i4<)8
la salle des Consuls, dans la ville de Montpellier.
Kenoi'vieh et Ricard, Des maîtres dr pierre el autres artistes gothiques de Mont-
pellier, [844, p. 62. — Ed. Bosnaffé, Le meuble en France au xvie siècle. 1887, p. n5.
Pasquiep de Garni. Voir Gand (Pasquier de).
Pasquiep Jean , demeurait à Rouen à la fin du xvie siècle. En 1 J94,
il participait, avec Guillaume de Bourges, à la sculpture du retable de
l'église Saint-Nicolas. En 1497, il travaillait à l'église Saint-Nicaise et
recevait a5 livres tournois pour « une ystoire de mons. sainct Grégoire
pour mettre au dessous du crucifix ». Deux ans plus tard, il était employé
à la cathédrale.
Archives :lèp. de la Seine- Inférieure; G. 25i8, 7625. — De Beacrepaire, Inv .
somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. II, 1874, p. 358 ; t. V, 1S92, p. 464. —
A. de Champeaux, Le meuble, t. I, i8(J5, p. m.
Passot Jacquinot 1. Les archives de Troyes en font mention, de i5oi
s8
4'34 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
;i l5o6, connue ayant sculpté à une des portes de la ville « Il ange?.
L'escu de France. IIII fleurs de liz, II tabernacles pour couvrir deux
personnaiges ou ymaiges ».
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes [Revue de l'art fiançais. 1887, p. 80, 85).
Pasfenaque ^Romain . sculpteur d'origine flamande, était aunombre
des artistes occupés, de i535 à i53j, au château de Fontainebleau : on lui
allouait 12 livres de gages par mois.
lit. Laborde, Lu 1,: s les arts, etc. t. I, i85o, p. 087, 090. — Idem. Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 98, 101, n>2, io5, io4, io5.
Pasluron Antoine . sculpteur et architecte, construisit à Amiens,
de i55- à i58a, le bastion de Longueville : il y sculpta, par ordre des
échevins, les armes de France et les armoiries de la ville supportées
par des licornes.
Ddskvel, Recherches historiques sur les ouvrages exécutés à Amiens, etc., 18.18,
p. iô. — Baichu.. Moue, dict. des architectes franc., 1887, p. 458.
Pale Jacques . sculpteur ornemaniste de la ville de Lille, exécute,
en i38j-i388, divers travaux à la collégiale Saint-Pierre, à raison de
6 sous par jour.
Arch. dép. du Nord. Fonds Saint-Pierre de Lille ; reg. 34- — Dehaismes, Hist.
de l'art dans la Flandre. etc., 1S86, Documents, p. 653.
Piititt'iiv Pierre-Guillaume , sculpteur parisien de la première moitié
du xvne siècle, fait baptiser une tille sur la paroisse Saint-Barthélémy
le 21 janvier i635.
Herluison, Actes d'état civil d'artistes français, 187.1, p. 53.
Patin Jean), sculpteur ornemaniste et maître maçon, collaborait,
en i3a4, à la sculpture des fenêtres de la Chartreuse de Gosnay, en
Artois. Vers i32;, il était employé à la construction du château de Ba-
peaume appartenant à la comtesse Mahaut d* Artois.
J.-.M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne. 1887, p. 270, 284, 3io
Pau Bertrand de . né à Pau vers 1020, fut mandé à Auch par l'archi-
tecte Jean de Beaujeu pour travailler à la cathédrale, où, de i56oà i56j,
il fut occupé aux sculptures de la façade et de l'intérieur du porche. Dans
la suite, il s'établit définitivement à Auch et devint citoyen de la ville;
c'est en effet en cette qualité qu'il lit partie de l'assemblée communale
tenue le 5 mai ij*4-
Prosper Lafforgie, Recherches sur les arts et les artistes en Gascogne au xvie sièele,
- - p. 3a. — Idem. Histoire de la ville d'Auch, t. I, p. 198.
m-: l'école française 'i '•">
Paul, dit « maistre Paul hymaigier », résidait à Laon au \vie siècle.
11 ligure en i538 sur le rôle de la taille comme étant taxé ;i •>.<> sous. 11 a
dû prendre part aux travaux de la cathédrale.
Grandin, Les primitifs Laonnois (Revue de l'art français, 1893, p. 78-79).
Paularl Jean), demeurant à Valencicnnes au xive siècle, reçoit
7 livres 7 sous, en 13^6, pour avoir fait un autel destiné à la chapelle
du château ; ce château était désigne alors sous le nom de la Salle-le-
Comte.
Arch. dép . du Nord. Comptes du domaine de la vil le et prévôté de Valenr.iennes ;
V. 5i. — Dehaisnes, Hisl. de l'art dans hi Flandre, etc.. 1886, p. 448; Documents,
p. 535.
l'aille (Gilles), vivait à Lille au xve siècle. En 1 %Zi, il sculpta, moyen-
nant 36 livres, une statue de la Vierge, qui fut placée au milieu de la
façade de la halle échevinale. Cette statue fut peinte et dorée par un
artiste nommé Jean Lenfant.
J. Houdoy, La halle échevinale de la ville de Lille, 1N70, p. 5'!.
Paule (Marsault), résidait, au commencement du xvi8 siècle, dans la
ville de lioui'ges, où il participait à la décoration de la cathédrale. Il
était fils de Christophe Paule, orfèvre établi à Bourges au xvc siècle. En
i5o(i, il touche 2 écus « pour le patron en pierre du don fait au roy ». Le
."> juillet i5ii, il reçoit 60 sous « pour une pièce d'ymage qu'il a faicte de
son mestier » pour la tour de la cathédrale. En i5i5, dans le même édi-
fice, il termine quatre ouvrages d'imagerie et une statue de saint Guil-
laume mise contre le trumeau du dernier portail à gauche. Cette statue
existe encore, mais elle est décapitée ; elle fut payée 20 livres. En 1021,
on lui alloue 8 livres tournois « pour le moule des médailles que l'on
vouloit faire pour donner à la royne, madame, et madame la duchesse ».
En i522, il exécute encore toutes les sculptures de l'Hôtel-Dieu, y com-
pris les sujets de la Passion, sculptés à la porte d'entrée d'après les des-
sins de Guillaume Dallida, peintre verrier.
De Girardot, Artistes de la ville de Bourges (Archives de l'art /nuirais, •>'' série,
t. I, i8(ù, p. a5o, 2.Ï1, 306, a/|N).
Paule de Piqueiiïni. Voir Piqueia;iii Paule de
Paillette ou Poulette Hue), sculpteur-architecte établi à Amiens à
la lin du xive et au commencement du XVe siècle, travaille, en i38(>, aux
fortifications de la ville. En i3<)o, il pose la première pierre de l'an-
cienne porte de Montre-Ecu et, en 1401, il sculpte une statue de saint
Nicolas pour placer au sommet de la tour du même nom. En ifyz5, Hue
436 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Paulette avait le titre de « maître général des œuvres du roy au baillage
d'Amiens, et de la ville et forteresse d'icelle ».
II. Dcsevel, Recherches historiques sur les ouvrages exécutés dans la ville d'Amiens,
etc., i858, p. 718. — Ddsevel et A. Gozé, Les églises, châteaux et beffrois de la Pi-
cardie et de l'Artois Beffroi d'Amiens, p. 7). — G. Demay, Quelques artistes et arti-
sans picards et artésiens (Nouvelles Archives de l'art français, 1878, p. 227).
l'siiipoIiiM* Augustin , exerçait son art à Troyes dans la première
moitié du xvn'' siècle. En 1612, il reçoit 5o sous pour avoir exécuté, dans
l'église Saint-Jean, « une crosse a l'image saint Bonaventure et avoir re-
faict la mytre ». En 1G14, il sculpte une Vierge à un des portails de
Saint-Nicolas. En 1620, il passe marché avec la fabrique de l'église
Sainte-Savine : il s'engage à faire « trois images pour mestre devant le
grand portail de ladite église: deux desquelles seront chascun de quatre
pieds de hauteur et représentant l'une sainct Savinien et l'autre saincte
Savine : quant au troisième qui représentera monsieur sainct Fiacre, il
doit le faire de trois pieds de hauteur. Et les dictes trois images 1 pour
la somme de LX livres tournois ». Il exécute aussi, à l'église Saint-Jean,
le tabernacle de la confrérie du Saint-Sacrement. Il meurt en 1659 et est
inhumé à Saint-Urbain, où son épitaphe se voyait encore au xvme siècle.
A. Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 1876,
p. io(î. — E. Socard, Biogr. des personnages remarquables de Troyes et du départ,
de l'Aube, 1882, p. "4o, 54 t.
Païuskier Jean , sculpteur ornemaniste de la ville de Cambrai, est
employé en i366, par la municipalité, à raison de 3 sous parisis par
jour.
Arch. comm. de Cambrai. Comptes de la ville n° 1. — Dehaisnes, Hist. de l'art
dans la Flandre, etc., 18S6, Doc, p. 4~o.
Pelle&Tiii Francisque!, sculpteur et peintre du xvi« siècle, participe,
de i534 à i536, à la décoration de la grande galerie du château de Fon-
tainebleau, moyennant 20 livres de gages par mois. Francisque Pelle-
grin était Orléanais: c'est le même artiste que maître François d'Orléans
dont parle Vasari.
De Laborde, les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 89, go, gô, y."), 97,
99-102, io4, io5. — L. Palustre, Im Renaissance en France, t II, 1881, p. 219, 238.
l'erdry Jacques , demeurait à Rouen au commencement du xviic siè-
cle. D'après les comptes du chapitre de la cathédrale, il exécuta, en
1626, divers travaux dans cette église.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure; G. 2609,22670. — De Béai repaire, Inv. somm.
des arch. de la Seine-Inférieure, t. I, 1874, p. 076, 587.
1 Ces statues existent encore aujourd'hui.
DE T. ÉCOLE FRANÇAISE \'ï-
Pereot Jean , travaillait, au x\" siècle, a la cathédrale de Cambrai .
En i4C3, il termina une « clerevoye de franque pierre », qui avait été
commencée par Jean Dubois.
J. Hoddoy, Ilist. cniist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. 196.
Périer Gilbert du , exerçait son art à Paris vers i3c)o, époque où il
fut nommé sculpteur du roi. Il assista à la lecture des nouveaux règle-
ments publiés le 12 août i'igi , par lesquels le roi Charles V« confirmait,
approuvait et ampliait » les anciens statuts de la confrérie de Saint-Luc.
L'énoncé des lettres patentes nommait cinq sculpteurs, parmi lesquels
Gilbert du Périer, désignés comme faisant « la plus grande et saine par-
tie des ouvrages dudit mestier ».
Eméric-David, Histoire de la sculpture française, 1817-1872, p. n3.
Périer Jean), sculpteur normand occupé, au xvie siècle, à la cathé-
drale de Rouen, reçoit « 10 florins francs », en 1082. pour avoir sculpté
douze figures de pierre au portail Saint-Romain.
Arch. dép. de la Seine-Infériewe; Ci. 248Ô. — De Beairrpaire, Inv. somm. des
archio. de la Seine-Inférieure, t. II, 1874, p. 047 -
Périer (Guillaume), résidait à Paris au commencement du xvn' siècle.
En 1604. il figure sur les registres de la paroisse Saint-Eustache, avec
le titre de sculpteur du roi, comme parrain d'un fils de son confrère
Thomas Boudin,
P. Vitry, Gazette des beaux-arts, ôc pér., t. XVI, 1896, p. 289.
Périer Jacques , peut-être parent du précédent, travaillait, en 1640,
au château de Fontainebleau, sous la direction de Gilles Guérin.
De Laborde, Revue universelle des Arts, t. IV, 1806-1857, p. 2i5.
Péi'in (Valentin), artiste de la fin du xvie et du commencement du
xviie siècle, élève de Germain Pilon, aurait sculpté un retable qui se
voyait autrefois, à Alençon, dans l'église Saint-Léonard.
E. Duval, Les commissions des arts dans l'Orne (Réun. des Soc. des beaux-arts
îles départ., 1888, p. 896).
Périnemi (Jean), dit Coursillon, sculpteur angevin du commence-
ment du xvie siècle, exécute en i5ii, pour l'église de Varennes-sous-
Montsoreau (arrond. de Saumnr), les statues de saint Laurent et de
sainte Eniérance.
Arch. dép. de Maine-et-Loire, G. 2770. — C. Port, Inv. somm. des arch. de
Maine-et-Loire, 1880, p. >2ô. — Idem, Les artistes angevins, 1881, p. 242.
438 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Perlan Henri , sculpteur et fondeur né à Paris le 4 avril 109;.
Connue fondeur, il jouissait d'une grande réputation. Ce fut lui qui jeta
en moule, pour l'église des Jésuites de la rue Saint-x\ntoine église
Saint-Paul-Saint-Louis), les anges portant au ciel le cajur de Louis XIII,
qui avaient été faits par Jacques Sarazin dont il était l'ami. Pour la
première église, il exécuta, encore d'après les modèles de Sarazin, les
bronzes du tombeau de Henri de Bourbon, prince de Condé, tombeau
se trouvant aujourd'hui dans la chapelle du château de Chantilly ; ces
bronzes sont remarquables par leur finesse et leur belle patine. L'ar-
tiste fondit aussi les deux tètes de Méduses placées autrefois sur les
vantaux de la porte d'entrée de l'Hôtel de Ville ; ces deux tètes, retrou-
vées dans les décombres après l'incendie de 1871, ont été déposées au
Musée Carnavalet. En i643, il fut chargé par la duchesse d'Aiguillon,
nièce de Richelieu, de faire deux bustes en bronze du cardinal d'après
un plâtre de Jean Warin. Il mourut en 1662.
Sauvai,, Hist. des antiquités île Paris, 1724, t. I, p. 464 : t. II, p. 543. — Pigakiol
de la Force, Descrii>t. hist. <i la ville de Paris, 176.S, t. V, p. 12. — A. Jal, Met.
n il. de biogr. et d'hist., 1872, p. 954. — L. Gosse, La sculpture française. iSçp,
p. 164.
Perpetuus, sculpteur-orfèvre, vivait à Angers vers l'an 877. On lui
devait plusieurs châsses en or et en argent ornées de bas-reliefs.
Eméric-David, Hist de la sculpt. franc. 1817-1872, p. 29.
Pei'pijçiian Barthélémy de , exécute avec ses deux iils, en 1294,
une partie des stalles du chœur de l'église d'Elne (Pyrénées-Orientales).
Revue des Socû t< s savantes, ">c série, t. VI, 187"), p. 76.
Péroime Xicaise de , sculpteur ornemaniste du xive siècle, était au
nombre des artistes employés, en i'356-i357, au château d'Escau-
dceuvres, près de Cambrai.
Arch. dép. du Nord. Registres relatifs au Hainaut, H. •>.">!. — Dehaisnes, Hist.
de l'art dans la Flandre, etc., 1886, Documents, p. 388.
Perreau ou Perrault Claude), vivait à Venise vers le milieu du
XVIIe siècle. Il sculpta, pour l'église de Saint-Job, le mausolée de l'am-
bassadeur de France, René de Voyer de Paulmy, comte d'Argenson,
mort en i65i. Existait-il un lien de parenté entre ce sculpteur et le célèbre
architecte de la colonnade du Louvre ? Je n'en ai trouvé aucune trace.
Giaunaotonio MoscHwr, Nuova guida per Yenezia, 1828, p. i36. — Nagler,
Kùnsller'-Lexivon, t. XI, 1841, p. 120. — L. Dussieox, Les artistes français à
l'étranger, 1S7G, p. 101, 52i.
Peri'enel, Penne ou Prieur Berthault , sculpteur résidant à
de l'école française |'3o,
Chartres au xvi° siècle, travaillait à la cathédrale et avait la charge de
« sergent du tjur de la dite église », poste correspondant à peu près à
celui de premier bedeau ; c'est ce qui ressort de l'acte de vente suivant,
daté du 24 mai i520, par lequel il résignait son oflice :
« Berthault Perrenet, ymagier, demeurant à Chartres et sergent du
tour de l'église de Chartres, vend, cède et transporte dès maintenant à
toujoursmais, à Maulry Revel, marchant demeurant à Chartres, ad ce
présent, acheteur pour luy, l'office de sergent du tour de la dite église,
que ledit Berthault obtenoit en icelle église, lequel office icelluy Ber-
thault a promis resigner es mains de vénérable personne Jehan Clausse,
chanoine et cheveeier de la dite église de Chartres, au prouffit dudit
Maulry et non aultre, pour par icelluy Maulry en estre pourveu et en
jouir ainsi que faisait ledit vendeur. Ceste vente faicte pour le prix et
somme de quatre vingts livres tournois, que ledit Bertault en a confessé
avoir eu et reçu dudit acheteur. »
Peut-être pourrait-on attribuer à Berthault Perrenet quelques-uns des
groupes sculptés au pourtour du chœur de la cathédrale de i52i à i53o.
Arch. dép. d'Eure-et-Loir, G. i85. — L. Merlet et Bellier de la Chavigkerie,
Archives de l'art français, Documents, t. IV, i855-i856, p. 566-367. — Herluison,
Artistes Orléanais, 186Ô, p. 4/4. — L. Merlet, Bulletin monumental, t. XXII, p. 291.
— Idem, ]>w. somm. drs arch. d'Eure-et-Loir, t. VI, 1890, p. 27. — F. de Mély,
La cathédrale de Chartres {Rcan. des Soc. des beaux arts des départ., 1890
p. 52!>, 326).
Perret (Ambroisei, sculpteur, sculpteur en bois et menuisier établi
k Paris au xvie siècle, travaille, de i53^ à i54o, au château de Fontai-
nebleau, à raison de i5 livres par mois. En 155^, il entreprend dans le
même édifice, sous la direction de Philibert de l'Orme, plusieurs
ouvrages de menuiserie, entre autres, ceux « du plat fonds qu'il con-
vient faire de neuf au premier estage au dessus du rets de chaussée du
pavillon où sont les poésies, du costé de l'estang, et pareillement au
planchement du parterre de ladite chambre et du cabinet joignant la
dite chambre érigée au dessus de la terrasse de la galleric basse sur
ledit estang ». Ce plafond devant être richement orné, l'artiste s'engage
il y sculpter, outre les armoiries du roi, le Soleil sur un char triomphal
attelé de deux chevaux, le dieu Mars assis sur un trophée d'armes et
une Vénus entourée de fleurs ; le tout, pour la somme de 1100 livres.
Jusqu'en i56i, il est occupé à Fontainebleau ; les comptes de cette
année portent en effet :
« A Ambroise Perret, menuisier, la somme de 25o liv., à luy accor-
dée par ledit abbé de Saint-Martin Le Primatrice), pour vingt quatre
grandes collonnes de bois qu'il a faittes et qui ont esté posées audit jar-
din de la Hevne. »
44t) DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Auparavant, le 28 février i555, Ambroise Perret, aidé de son confrère
Jacques Chantrel, avec lequel il collaborait à Fontainebleau, avait passé
marcbé avec Philibert de l'Orme, moyennant 2-00 livres, au sujet delà
partie ornementale du tombeau de François l". C'est lui l'auteur des
bas-reliefs des quatre Evangélistes, ornant la voûte du mausolée, et des
quatre figures de génies, placées dans les demi-tympans, au-dessus du
grand arc central. On peut donc le considérer comme un des trois
artistes principaux chargés de la sculpture de ce superbe monument ;
les deux autres étaient Pierre Bontemps et Germain Pilon.
Ambroise Perret mourut avant i56p,, car à cette date, nous voyons sa
veuve, Catherine Bourienne, toucher la somme de 210 livres, restant
due à sa succession pour les travaux qu'il avait exécutés au tombeau
de François Ier.
A. Lexoir, Musée des Monuments français, t. III, 1802, p 78. — De Ladorde,
La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 4OI> 'i'r-> 446, 454, 46o, 466, 468, 470.
491, J22. — Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. tôô, 280, 292-
2(|'|, Ô2Ô, .127, 5.')2, "171, 573, '-()'. t. II, 1880, p. 5o, 47, 5<>, i57- — L. Palustre,
La Renaissance en France, t. II, i88r, p. 106, 107. — A. de Champeaix, Le meuble,
t. I. i885, p. 171. — L. Goxse, La sculpture française, i8g5, p. 90, 97.
Perret Guillaume , sculpteur du roi, figure comme parrain, le
16 avril 160-, au baptême d'une fille du sculpteur Thomas Boudin. C'est
le seul renseignement qu'on ait sur cet artiste. Peut-être était-il un des
descendants d'Ambroise Perret.
A. Jal, Dici. erit. Je biographie et d'histoire, 1872, p. 259.
Perrier Antoine , travaillait à Lyon vers le milieu du xvn" siècle.
On lui devait, d'après les archives de la ville, « une effigie du Boy en
relief ».
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xviii0 siècle, 1884, p. 5a.
Perrin, « maitre ymageur », vivait à Lyon dans la seconde moitié
du xive siècle. Il mourut dans cette ville entre i383 et i385.
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xvme siècle, 1884, p. 14.
Perrin de Forey. Voir Forey Perrin de).
Perrin de Senlis. Voir Senlis (Perrin de .
Perrin de Toiey. Voir Toicy (Perrin de).
Perrol de Gray. Voir Gray Perrot deï.
Perry Charles , sculpteur en bois, établi à Chàlons au xvie siècle,
de l'école française yfa
s'engage [iar contrat à exécuter de nouvelles stalles dans le chœur de
l'église du couvent des Augustins, savoir : « l'aire les ch'ayëres haultes
et basses où lesdits religieux sont journellement assis et en la mesme
place où de présent sont les vieilles. Faire le dessus d'icelles chayères à
colonnes doriques et cannelées, enrichir le dessus de tables d'attente,
et le dessus d'icelles tables qui est le demi-rond sera du tout enrichi et
taillé selon l'ordre des colonnes. — Idem faire lesdites chayères tant
haultes que basses entrecloses et avec sellettes ; lesdites sellettes tail-
lées en cul de lampe de marmouseux et enrichir les basses crosses de
compartiments ou d'imageries au choix desdits religieux». Ce travail
fut payé à l'artiste 900 livres tournois, somme assez considérable pour
l'époque.
L. Grignon, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1889, p. 56, "17.
Pclit (maître Pierre le), sculpteur en bois du commencement du
xive siècle, résidait à Paris, où, vers i3i3, il entreprit plusieurs ouvrages
pour l'hôtel de la comtesse d'Artois.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artoiset de Bourgogne, 1887, p. 020.
Petit (Jean), vivait à Paris à la fin du xive siècle. Il fut nommé sculp-
teur du roi en 1390 et assista à la lecture des nouveaux règlements don-
nés le 12 août 1391, en vertu desquels Charles V approuvait les anciens
statuts de la confrérie de Saint-Luc.
Eméric-David, Histoire de la sculpture française, 1817-1872, p. n5.
Petit Claude , sculpteur en bois et ornemaniste établi à Abbeville
au commencement du xvi0 siècle, travaillait, en i5o3, aux stalles de
l'église Saint- Vulfran.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 6/|6. — Ed. Bonnaffé,
Le meuble en France au xvi6 siècle, 1887, p. !\o.
Petit Gilles , sculpteur en bois, était occupé, en 1076, à la restaura-
tion du jubé de la cathédrale de Beauvais.
G. Desjardins, Hist. de la cath. de Beauvais, i8G5, p. 100. — Ed. Box.naffk, Le
■meuble en France au xvie siècle, 1887, p. /)•!.
Petit (Jean), exerçait son art dans la ville de Bourges vers l'année
ijoG. On lui allouait à cette époque, pour G journées de travail, 37 sous
6 deniers.
De Girardot, Les artistes de Bourges (Archives de l'art français, 1' sèr., t. I,
1861, p. 249).
Petit (Luci, sculpteur de la ville de Lille, était employé, en 1G00,
à l'ornementation de la halle échevinale ; on lit dans un compte :
j42 dictionnaire des sculpteurs
« A Lucq Petit, tailleur d'images pour avoir faict ung crucifix avecq
les images de Notre-Dame et saint Jehan mis au-devant de la chapelle
de la maison echevinale XLVIII 1. ».
Quelque temps après, en i(k>4-i6o5, il se rendit à Cambrai; il figure
dans les archives de cette ville comme ayant touché 4 livres « pour
avoir faict et taillé six croix de buisset ibuis et deux chandeliers ser-
vans sur le grand autel des Recollets ».
J Hoidov, La halle echevinale de Lille, 1870, p. 79. — A. Ddrieux, Les artistes
eatnbri'siens, 1S7I, p. 99- — Idem (Réunion des Sociétés des beaux-arts des départi -
ments, 1888, p. 4o4).
Petit Antoine1, très probablement parent du précédent, travaillait à
Cambrai au commencement du xvne siècle. D'après les actes du chapitre
de la cathédrale, il fut chargé, en 1602, d'exécuter neuf figures repré-
sentant la Passion, destinées à l'horloge de l'église. Un Jacques Petit
exerçait également à Cambrai son métier de sculpteur vers le milieu du
xviie siècle.
Lefèvre, Matériaux pour l'histoire des arts dans le Camhrésis, 1870, p. i4, 28. —
A. Dcriedx, Les artistes cambrésiens, 1874, p. 99. — Idem, Rèun. des Soc. des
beaux-arts des départ., 1888, p. 425.
Petit Daniel., sculpteur normand demeurant au Havre au commen-
cement du xvne siècle, sculpte, vers iGo5, un autel et une contretable
en pierre pour l'église de Saint- Vincent-Crasmenil Seine-Inférieure).
On trouve dans les comptes de la paroisse :
« Payé à Daniel Petit, sculpteur du Havre, pour avoir fait l'image de
monsieur Saint-Vincent et racousté celle de Notre-Dame, de Sainte-
Barbe et de Saint-Léonard, 20 livres 5 sous. »
Ces statues existent encore aujourd'hui.
L'abbé Cochet, Les églises de l'arrondissement du Havre, 1845-1846, t. II, p. 524.
Petit Nicolas , sculpteur et peintre vivant à Rouen dans la pre-
mière moitié du xvne siècle, était occupé, en 1622, à l'église Saint-Ma-
clou .
Arch. dép. de la Seine-Inférieure, G. 6924. — De Beacrepaire, Inv. Summ. des
archives de la Seine-Inférieure, t. V. 1892, p. 294.
Petit Jean), sculpteur en bois originaire de la Chenalotte (Doubs ,
exécute en i634, avec son confrère Jacques Rochejean. le retable de la
chapelle de la Vierge dans l'église de Beaume-les-Dames.
J. Gai'thier. Dictionnaire des artistes francs-comtois antérieurs an xvi° siècle, 189."!,
p. 19.
Petit .Pean. Voir Le Boucher Jean .
de l'école FRANÇAISE 44^
Petit Jean, pratiquait son art à Lille au commencement du xvi« siè-
cle. Les comptes du chapitre de la collégiale Saint-Pierre nous appren-
nent qu'il reçut 60 sous, en i5o6, pour avoir refait, d'après l'ancien mo-
dèle,une tête dans laquelle on conservait les reliques de sainte Concorde.
De La Foks-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, 1S60, p. 277.
Petilol (Pierre), sculpteur en bois de la ville de Besançon, exécute
de i543 à 1049, en collaboration de Guillaume Chenevière, cent stalles
dans la cathédrale Saint-Etienne. Cet édifice ayant été démoli par
Vauban en 1674, les stalles furent transportées dans l'église abbatiale
de Luxeuil. Vers la même époque, de 1 545 à i5Go, les deux artistes
entreprennent également les stalles de l'église Saint-Jean, sur lesquelles
ils sculptent les portraits des évèques de la ville. Enfin, en 1 553,
Pierre Petitot fait un candélabre pour le chœur de cette dernière
église.
Pelitot (Guillaume et Hilaire), sculpteurs en bois, fils et petit-fils du
précédent, commencent, en i5^3, le jubé de Notre-Dame de Dôle (Jura)
et le terminent en deux ans. Guillaume vivait encore en i5g5. On cite
aussi un Amédé Petitot, sculpteur en bois, qui résidait à Besançon dans
les premières années du xvne siècle.
J. Gauthier, Dict, des artistes franc-comtois antérieurs au xix" siècle, 1892, p. 19.
— Idem, La sculpture en bois en Franche-Comté (Rcun. des Soc. des beaux arts des
départ., 1895, p. 806, 807}.
Petitville (Anquetil de), sculpteur et architecte du xme siècle. Une
charte, donnée à Etretatet conservée dans les archives de la Seine-Infé-
rieure, nomme cet artiste comme ayant travaillé à Notre-Dame d'Etre-
tat entre les années 1218 et 1228. Il ne reste rien de cette église.
Bulletin du comité des arts et monuments, t. II, 1842-1843, p. 576. — F. Bourque-
lot, Hist. de la sc.ulpt. et des arts plast . en France, 1846. — Du Seig.neur, Notes
sur l'Hist. de la scutpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 3o2.
Philibert (Antoine), sculpteur eu bois de l'école lorraine, collabo-
rait, en i5i5, a la décoration intérieure du palais ducal de Nancy.
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy , 1802, p. .17. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en
France au xvr siècle, 1887, p. 77.
Philippe, abbé d'Etanches, sculpteur-architecte de la fin du xne siè-
cle, appartenant à l'école messine et lorraine, semplovaà la reconstruc-
tion de plusieurs églises incendiées.
Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 298-
299-
DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
tl t
Philippe Edouard . fut un des sculpteurs qui, avec Nicolas de Rouen,
se rendirent en Portugal au commencement du xvie siècle et travail-
lèrent, en i5io. à l'édification et à l'ornementation de l'église Sainte-
Croix de Coïnibre.
A. Raczikski, Les arts en Portugal, 1846, p 33i. — Dcssiecx, Les artistes fran-
■ m : ' ;' an ; r, 1876, p. 5i.
Philippe de Buister. Voir Buister Philippe de .
Philippe de Chartres. Voir Chartres Philippe de).
Philippe de Foncières. Voir Foncières Philippe de .
Philippe de Vigarny. Voir Vigarny Philippe de .
Philîppon Jean . sculpteur en bois, résidant àTroyes au xvie siècle,
entreprit, de i5i8 a 1Ô-6, de nombreux travaux dans les églises de la
ville. Pour la cathédrale, il sculpta des panneaux de bois, ornés de fleurs
de lis et d'armoiries.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes {Rcv. de l'art français, 1887, p. 86).
Philippot d'Orléans. Voir Orléans Philippot d" .
Picard Jean . Voir Leroux Jean .
Pieart Pierre , sculpteur, fondeur et ciseleur de la ville de Rennes,
exécuta en i'(i2, pour la cathédrale de Dol, des colonnes en bronze,
ornées des armes de l'évèque Etienne Cœuret et surmontées de statues
d'anges tenant en mains les instruments de la Passion: ces colonnes
étaient placées dans l'église au pourtour du maître-autel.
Mélanges d'histoire ci d'archéologie bretonne, t. I, i855, p. 261, 262. ' — L'abbé
Tf.xier, Dictionnaire de l'orfèvrerie, 1SÔ7, p. 12.S.S. — A. Bérard, Dict. biograph.des
artistes français, 1872, col. 653.
Piédeehaiiv. sculpteur lorrain du xvie siècle, travaille en i53i.
pour le duc de Lorraine, à l'ornementation de la galerie du palais de
Gondreville.
Arch.. dép. de lu Meurtke. Chambre des comptes de Lorraine : H. 6i65. — H. Le-
page, Inv. somm. des arch. de la Meurthe, t. II. 187a, p. a.î^.
Piedoux Olivier , sculpteur et peintre, était établi à Avignon dans
la première moitié du xvne siècle. Les archives de la ville en font men-
tion de i634 à i638.
P. Achard. Noti s su) quelques anciens artistes d'Avignon [Archives de l'art fran-
çais, Document*, t. IV. i.sVi-i^fi, p. iN."> .
de l'école française 445
Pierre, sculpteur alsacien de la fin du xme siècle, frère de l'ordre de
Saint-Dominique, prit part à la construction du monastère des Domini-
caines de Saint-Jean, à Colmar.
Cl). Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872, p. 2.45
Pierre Nicolas , sculpteur et architecte du xme siècle, exerçait son
art à Paris vers 126^.
A. Béraro, Dictionnaire biographique des artistes français, 1872, col. 658.
Pierre, désigné sous le titre de « l'ymagineur », travaillait à Lyon
de 1418 à 1428; il était aussi sculpteur en bois. Un autre imagier, du
nom de Pierre, vivait également dans la même ville vers i4G3-i4t>4.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvin8 siècle, 1884, p. 18, 19.
— Idem, L'art du bois à Lyon (Héun. des Soe. des beaux-arts des départ., 1888,
p. 679).
Pierre, dit maître Pierre, sculpteur lorrain du xve siècle, résidait à
Toul quand il fut mandé à Nancy vers 1477, par le duc René II de Lor-
raine, pour participer à la décoration du palais ducal. En i4yo, il exé-
cuta, dans la même ville, une Annonciation destinée au couvent des
Cordeliers. Son fils Jean-Pierre, sculpteur comme lui, travailla au
palais ducal vers l'an 1000.
Arch. départ, de laMeurthe. Chambre des comptes de Lorraine; B. 988. — II. Le-
PAGE, Le palais ducal de Nancy, i852, p. 27.
Pierre (Jean), sculpteur de la ville de Tours, figure au nombre des
artistes collaborant, sous la direction de Pierre Valence, aux préparatifs
des fêtes données, en i5i5, lors de l'entrée de François Ier.
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. J2.ï.
Pierre Jean). Un sculpteur de ce nom est occupé, au xvie siècle, aux
travaux du château de Fontainebleau ; on lui alloue 10 livres par mois
de i53^ à 1040.
De [..aborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o, p. 4°2,
'|22. — Idem. Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i35.
Pierre d'Arras. Voir Arras (Pierre d').
Pierre de Barly. Voir Barly (Pierre de).
Pierre «lu Bois. Voir Bois Pierre du).
Pierre de Brimbal. Voir Brimbal Pierre dej.
446 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Pierre. «Jean de Fisto. Voir Fisto (Pierre, Jean de .
Pierre de Fontaines. Voir Fontaines Pierre de).
Pierre de France. Voir France Pierre de i.
Pierre dn Fresnoy. Voir Fresnoy Pierre du .
Pierre de la Croix. Voir La Croix Pierre de .
Pierre de la Place. Voir La Place iPierrede).
Pierre de Liguerque. Voir Liguerque i Pierre de).
Pierre de Loches. Voir Loches (Pierre de).
Pierre de Luez. Voir Luez (Pierre de .
Pierre de Malines. Voir Malines (Pierre de).
Pierre de llonchy. Voir Monchy (Pierre de).
Pierre de Xeufchàleaii. Voir Vcnfchàteaii (Pierre de).
Pierre de Ponfemont. Voir Pontemonl Pierre de.
Pierre du Préau. Voir Préau (Pierre du).
Pierre dn Rolz. Voir Rotz Pierre du).
Pierre de Sélongey. Voir Sélongej Pierre de).
Pierre de Soliers. Voir Soliers (Pierre de .
Pierre de Thory. Voir Thory Pierre de .
Pierre de Tronssy. Voir Troussy (Pierre de).
Pierre de Yimy. Voir Yimy (Pierre de).
Pierret ou Peyret, demeurant à Troyes à la fin du xive siècle, tra-
vaille, en i38o., au jubé de la cathédrale et sculpte une statue de saint
Jean .
A. Assier, Les arts et les artistes rfnns l'une, cap. de la Champagne, 187G, p. 91.
Pierron de I oninie. Voir Loninie Pierron de).
de l'école française 447
Pietrequin, sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle, colla-
borait en 1467, sous la direction de Philippot Viard, à l'ornementation
des stalles de la cathédrale de Rouen.
Langlois, Les stalles de la cathédrale de Rouen, i838, p. 182.
Pijçne (Thomas), sculpteur parisien du xve siècle, alla, en 1468, à
Compiègne, pour travailler à la chapelle de la Salvation que Louis XI
Taisait élever en l'honneur de la Vierge, près de la porte de Pierrel'onds.
Il y exécuta une statue représentant le roi à genoux devant un prie-
Dieu, sous un dais semé de fleurs de lis. Cette statue, qui devait être
mise au maître-autel devant l'image de Notre-Dame-de-Salvation, dis-
parut en 174 1, époque à laquelle la chapelle fut démolie.
Bulletin de la Société historique de Compiègne, t. I, 1869-1872, p. 119. — Revue
des Sociétés savantes, 5eséi\, t. VI, 187J, p. ao5.
Pillet (Germain), est au nombre des sculpteurs employés, au xvie siè-
cle, au château de Fontainebleau. Les comptes de i54ok i55o le citent
comme touchant 10 livres par mois. Vers le même temps, un Jacques
Pilet travaillait aussi à Fontainebleau; c'était probablement un parent
de Germain.
Ue Laborde, La renaissance des arts à la cour de France, t. I, i85o,p. 426.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. 1, 1877, p. 199.
Pilon (Germain). Ce grand artiste, qui occupe avec Jean Goujon la
première place parmi les sculpteurs de la Renaissance, naquit à Paris,
dans le faubourg Saint-Jacques, vers i535. Il était fils d'André Pilon,
tailleur de pierre, originaire du Maine. On l'a cru longtemps lui-même
natif du bourg de Loué, dans les environs du Mans; mais on a retrouvé
le procès-verbal d'une enquête faite en 15^3, au moment où il fut nommé
conducteur et contrôleur des monnaies, et ce document donne bien la
preuve de son origine parisienne.
Germain Pilon reçut probablement de son père les premières notions
de son art et devint ensuite, selon Palustre, l'élève de Pierre Rontemps;
cela expliquerait sa collaboration au tombeau de François Ier, en i558,
alors qu'il était âgé seulement de 2'3ans. D'après le contrat suivant, passé
k cette époque entre lui et Philibert de l'Orme, on lui doit les huit ligu-
res de génies décorant la voûte du mausolée.
« Germain Pilon, sculpteur, demeurant k Paris, confesse avoir fait
marché et convenu avec noble personne maistre Philbert de Lorme,
abbé d'Ivry, conseiller aumosnier ordinaire et architecte du Roy, que
Dieu absolve, défaire et parfaire bien et deuement pour le Roy, au dit
d'ouvriers et gens k ce connoissans, huit figures de Fortune en bosse
ronde sur marbre blanc pour applicquer k la sépulture et tombeau du
4-K
DICTIONNAIRE DES SCULPTEVRS
feu Roy. chacune desdites figures de trois pieds de hauteur ou environ,
accompagnez et armez selon leur ordre, et ainsy qu'il sera advisé et
ordonné par ledit sieur architecte suivant l'ordonnance et commence-
ment dudit tombeau, et ainsy qu'il sera advisé pour le mieux, et pour ce
faire a promis, sera tenu, promet et gage ledit Pilon quérir, fournir et
livrer à ses propres cousts et dépens, peine d'ouvriers et d'aydes, outils
et toutes choses à ce nécessaires, fors et excepté le marbre qu'il con-
viendra, qui luy sera fourny et livré, aux despens du Roy. au lieu où il
fera lesdits ouvrages, lesquels ouvrages il sera tenu rendre faits et par-
faits, et polis bien et deuement, ainsy qu'il appartient, ce marché fait
moyennant le prix et la somme de i. ioo livres, que pour lesdits ouvrages
de taille et sculptures desdites huit figures en sera baillée et payée audit
Pilon par le trésorier desdits bastimens et sépulture, au leur et ainsy
que ledit Pilon fera lesdits ouvrages, lesquels il sera tenu faire et par-
faire, et polir bien et deuement audit d'ouvriers et gens à ce connais-
sans. comme dit est. le plus tôt que faire se pourra. .. »
On trouve encore dans les comptes des bâtiments royaux, à l'année
1 563 :
« A Germain Pillon, sculpteur, la somme de 85o liv. 3 sols à luy
ordonnée par ledit abbé de Saint-Martin le Primatice), pour lesouvrages
de sculpture par luy faits, tant à l'ordonnance de l'abbé d'Ivry (Phili-
bert de l'Orme . commissaire desdits bastimens. que dudit abbé de Saint-
Martin, en huict figures de petits enfans de marbre blanc, faits pour ser-
vir au tombeau et sépulture du feu Roy François premier... »
En i56l, Germain Pilon travaille au château de Fontainebleau et exé-
cute pour le jardin de la reine, aujourd'hui jardin de Diane ou de
l'Orangerie, les statues en bois de Mars, de Mercure, de Junon et de
Vénus. La même année, Catherine de Médicis lui demande trois
figures en marbre pour la sépulture du cœur du roi Henri II. C'est le
groupe des Trois Grâces du Musée du Louvre, placé jadis dans la cha-
pelle d'Orléans, au couvent des Célestins. L'urne qui le surmontait
avait été modelée par Jean Leroux, dit Picard, et fondue par Renoit
Roucher : elle a été remplacée de nos jours par un vase moderne en bois
doré. Le piédestal est l'œuvre de Dominique Florentin.
A partir de i565, Germain Pilon est occupé presque exclusivement au
tombeau de Henri II. à Saint-Denis. Ce superbe mausolée fut érigé,
selon toute vraisemblance, d'après les dessins de Pierre Lescot. Dès i56o,
les sculpteurs Dominique Florentin et Jérôme délia Robbia avaient
été chargés, sans doute sur la recommandation du Primatice, d'en
faire plusieurs modèles : mais le premier de ces artistes étant mort en
i565 et le second en i566, leurs œuvres furent abandonnées, et Pilon
resta seul à la tête des travaux de sculpture. C'est lui l'auteur des
i>e l'école française 449
deux priants en bronze et des deux gisants en marbre ; les comptes
portent en i565 :
« A Germain Pilon, sculpteur, pour ouvrages de sculpture qu'il a
entrepris faire pour la sépulture du feu Roy Henry, dernier déceddé,
assavoir : tant pour deux figures qu'il doit faire de bronze que pour un
gisant, pour quelques basses tailles et masques qu'il fait en marbre
blanc, à luy ordonnée par ledit sieur abbé de Saint-Martin, la somme
de 55o livres. »
Jusqu'en iSjo, date où furent terminés les travaux, il touche encore,
en différents paiements, 3,4^ livres.
Vers le même temps, Catherine de Médicis faisant construire à Saint-
Denis la chapelle des Valois (i), Germain Pilon reçoit pour cet édifice la
commande de plusieurs statues ; il sculpte alors les deux figures, aujour-
d'hui à Saint-Denis, représentant le roi et la reine étendus dans leurs
vêtements royaux, les mains jointes. On a conservé la lettre par laquelle
Henri III enjoint de délivrer le marbre nécessaire à l'artiste :
« Monsieur le grand prieur, d'aultant que pour la perfection de l'ou-
vrage encommancé à Saint-Denis, de la sépulture du l'eu Roy Henry
mon père, que Dieu absolve, il est besoing recouvrer une pierre de
marbre de belle grandeur, pour y représenter l'effigie, tant dudit sei-
gneur que de la Royne madame et mère, ainsi qu'il convient, je vous
prie, incontinent la présente reçeue, faire deslivrer à Pilon, mon sculp-
teur, ou autre de sa part, une qui se trouvera dans le cimetière de ladite
abbaye, de marbre blanc, en longueur de six pieds et demy, plus ou
moins, sur la largeur de quatre pieds et demi ou environ ; ainsi que
vous dira plus particulièrement ledit Pilon.
Paris le X1IIP jour de may i5^3
Signe Henry. »
Germain Pilon fit encore, pour orner la chapelle des Valois, un Christ
ressuscité, entre deux soldats, une Vierge et un saint François. Ces
œuvres n'occupèrent jamais remplacement auquel elles étaient desti-
nées ; elles restèrent au Louvre, dans le dépôt des marbres du roi,
jusqu'au commencement de ce siècle. En i8o3, le Christ et la Vierge
furent donnés à l'église Saint-Paul-Sainl-Louis ; malheureusement, la
statue du Christ a été dénaturée, car on lui a mis une coquille à la main
pour en faire un saint Jean. Les deux soldats sont depuis 181G au Musée
du Louvre, faussement inscrits au catalogue de Barbet de Jouy comme
(1; Cette chapelle, commencée par Pierre Lescot et continuée par Jean Bull, ml
et Androuet du Cerceau, ne fut jamais achevée. A la mort de la reine, en 1580. les
travaux furent délaissés, et plus tard, en 1719, le bâtiment menaçant ruine, le
Régent donna l'ordre de le démolir.
4oO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
des captifs dus à Balthazar Marsy : Louis Courajod, il est vrai, a relevé
cette erreur. Quant au saint François d'Assise, il est maintenant dans
le chœur de L'église Saint-Jean-Saint-François, rue Chariot, au Ma-
rais.
Germain Pilon fut un des artistes les plus féconds du xvie siècle. Il
produisit des ouvrages en marbre, en bois, en pierre, en bronze et en
terre cuite ; on lui attribuait même un crucifix eu carton-pàte, exécuté
pour les pénitents noirs du collège de Saint-Michel. Sauvai, Piganiol,
d'Argenville et Millin citent de lui de nombreuses sculptures qui de leur
temps décoraient encore les églises de Paris ; la plupart de ces œuvres
ont disparu, et leur authenticité n'est d'ailleurs confirmée par aucun
document.
En dehors du groupe des Trois Grâces, dont j'ai parlé, le Louvre
possède du grand sculpteur : la statue en marbre de Valentine Balbiani,
avec deux petits génies funéraires, et la statue en bronze du cardinal
René de Birague, un des chefs-d'œuvre de la Renaissance ces deux
statues surmontaient les tombeaux placés dans l'église de Sainte-Cathe-
rine-du-Val-des-Ecoliers : quatre statues en bois, représentant les
Vertus cardinales, qui supportaient la châsse de sainte Geneviève
dans l'abbaye royale de Sainte-Geneviève-du-Mont ; la belle cheminée
en pierre du château de Villeroy : un bas-relief de la Prédication de
saint Paul i et quatre figures de Vertus portant les instruments de la
Passion, qui faisaient partie de la chaire à prêcher de l'église des
Grands- Augustins : les bustes en marbre de Henri II, de Charles IX a
et de Henri III ces trois bustes, provenant des collections de Richelieu,
avaient été relégués avant la Révolution au château du Raincy) ; deux
bas-reliefs en pierre, symbolisant la Foi et la Force, rapportés du châ-
teau d'Anet ; un bas-relief en bronze de la Déposition du Christ: une
tête de jeune fille, en marbre : un portrait de la comtesse de La Ferté ;
un buste d'enfant ; trois bas-reliefs en albâtre, figurant Jésus sur la mon-
tagne des Olit'iers, Melchisedech et saint Paul; enfin une figure de
gisant en pierre peinte, retirée des magasins de Saint-Denis.
Au Musée de Versailles, on attribue à Germain Pilon le buste en
marbre de Michel de l'Hôpital, et au Musée de Besançon, les bustes en
terre cuite d'un jeune prince et d'une jeune princesse de la cour de
Henri II. A l'évêché d'Orléans, on voit de lui le buste en bronze de
li Ce bas-relief était placé au centre de la chaire; celui de gauche, représenlani
la Prédication de saint Jean-Baptiste dans le Désert, orne, depuis 1816. une des
rhapelles absidiales de l'église de Saint-Denis: relui de droite, où l'artiste avait
l'ait figurer le Christ et la Samaritaine, a été perdu. Léon Palustre prétend que ces
trois Pas-reliefs ont été faussement attribués à Germain Pilon, mais il ne fournit
à ce dire aucune preuve convaincante.
2 La tète de ce buste est une copie refaite à une époque qu'il est difficile de
déterminer.
DE l'école FRANÇAISE 4^1
l'évoque Jean de Morvillier, garde des sceaux de France, mort en i55a ; ce
buste provient du tombeau que Pilon avait été chargé d'élever dans la
ville de Blois à la mémoire du prélat. En 1890, une œuvre du maître
est encore entrée au Louvre : une Vierge de Pitié en terre cuite, ayant
probablement servi de modèle au marbre de l'église Saint-Paul-Saint-
Louis ; elle était déposée depuis le Consulat dans la chapelle de l'Ecole
militaire de Saint-Cyr, après être restée dans la Sainte-Chapelle du
Palais pendant le xvne et le xvme siècle. Une autre Vierge en marbre
se trouve, au Mans, sur le maitre-autel de l'église de la Couture ; Ger-
main Pilon l'exécuta, en i5~i, pour un religieux de l'abbaye, moyen-
nant 35 écus d'or soleil. La même année, il habitait l'hôtel de Nesle et
travaillait aux décorations faites pour l'entrée de Charles IX dans la
capitale. A cette occasion, un marché passé avec la ville, dans lequel
il est désigné comme sculpteur du roi et bourgeois de Paris, nous
apprend qu'il s'était engagé à entreprendre « tous et chascuns ouvraiges
de sculpture et autres deppendans de son art », nécessités par cette
solennité, pour le prix de 2,400 livres tournois. Dix ans auparavant, il
avait déjà collaboré aux préparatifs d'une première entrée de Charles IX
et d'Elisabeth d'Autriche.
En 1 .">7'3, il fut nommé conducteur et contrôleur général des monnaies.
Il lit donc certainement œuvre île médailleur, et c'est avec toute proba-
bilité qu'on lui attribue les grands médaillons en bronze des Valois, dont
les plus remarquables sont ceux de Catherine de Médicis et de Henri III.
En i.")8o, d'après un acte conservé dans les archives du Cher, il sculpta
une pierre sépulcrale pour Guillaume Pot, chevalier seigneur de Rodes,
maître des cérémonies de France et premier écuyer tranchant du roi ;
ce travail lui fut payé ilio écus soleil. En i585, selon Gilles Corrozet, il
acheva l'ornementation du cadran extérieur du Palais de Justice, où
étaient représentées la Loi et la Justice avec les armes de Henri III. En
l58-, il s'obligea par contrat à exécuter, pour une chapelle de l'abbaye
de Sainte-Geneviève, le tombeau de l'abbé Joseph Foulon. Il devait
faire « la représentation et ligure dudit seigneur qui sera de bronze et
de cuivre, grande comme le naturel, ayant les mains jointes et le visaige
le mieux représentant led. Seig1' Révérend que faire se pourra, accom-
pagné de sa mytre et crosse proche de luy à main senestre, sur la cou-
verture qui se fondera ; quant et pour la figure d'icellui, habillé d'habits
pontificaux comme robbes, surplis, soubztanne, chazuble, estolle et
gants et aullres choses il ce nécessaires... ». Celte œuvre, pour laquelle
l'artiste toucha 5oo écus d'or soleil, n'existait déjà plus au moment de la
Révolution (1). Les archives départementales de la Creuse nous appren-
ti) Millin. ilans ses Antiquités nationales, reproduit un cro<|Uis de ce tombeau.
452 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
nent qu'il entreprit encore, la même année, le tombeau d'Edmond de
Loge, conseiller d'Etat.
Faut-il aussi reconnaître Germain Pilon comme l'auteur du mausolée
de Saint-Mégrin, érigé en 1.188 dans l'église Saint-Paul et détruit dans
une émeute moins de deux ans plus tard ? On a retrouvé un dessin de
ce monument, derrière lequel on lit: v. Parraphé par les notaires soubs-
signez ne varietur, suyvant le marché passé entre madame Chasse ?) et
Germain Pillon par devant lesdits notaires. Ce mercredi dix huictiesme
jour de may l'an mil cinq cens quatre vingz et huict. »
Le maître mourut le ."> février i."><)o. Voici l'acte de son inhumation :
« Maistre Germain Pillon excellent statuere et imaginier sic) du Roy.
trespassa il son logis, à l'isle du Palais, situé au bout du jardin du Roy.
le sainedy troysiesme jour de fébvrier mil cinq cens quatre vingt et dix,
et est inhumé en la Saincte-Cha pelle en bas. Monsieur l'abbé de Saincte
Geneviève feist l'office. »
La mort du sculpteur est marquée au dimanche \ lévrier 1090 dans
les registres capitulaires de la Sainte-Chapelle, où on trouve, à la date
du samedi '3 :
« Le dimenche suivant mourut niie Germain Pillon, parroissien de la
Saiucte-Chappelle, et l'ut enterré le lundy à la basse chappelle par l'abbé
de S,c Geneviève, où Messieurs assistèrent au convoy faict depuis sou
logis de l'isle du Palais par la rue du pont Sainct-Michel, et entrèrent
par la porte de la rue de la Calende(i ). »
Germain Pilon avait épousé, vers i.mj ou i558, Madeleine Beaudoux ;
celle-ci étant morte le - septembre i56-, il se remaria à Germaine Du-
rand. De ses deux mariages il eut quinze enfants, huit filles et sept gar-
çons dont quatre devinrent sculpteurs comme lui.
i'ilon Haphaèl , était lils de Germain Pilon et de Madeleine Beau-
doux. Dans un acte daté du 8 mars i5<jo, il se dit « maistre sculpteur et
architecte du Roy, demeurant en l'isle du Palais » et « âgé de 3o ans ou
environ» ; il serait donc né vers i55q ou i56o. Elève de son père, il l'aida
dans ses travaux et collabora notamment à l'exécution du tombeau du
cardinal de Birague. On ne sait quand il mourut.
Pilon Gervais , fils de Pilon et de sa seconde femme, succéda à son
père dans la charge de Contrôleur général des effigies et monnaies de
France. Il avait aussi le titre de sculpteur du roi. Il mourut le 18 octo-
bre i."><)."> et fut inhumé à la Sainte-Chapelle.
IMlon Jean, frère germain du précédent, naquit le 21 mai iôj8. Il
1 Aivli. nat. LL. 5S9. f° 122, V.
I)1C I. ECOLE FRANÇAISE '(0
obtint, conjointement à Guillaume Dnpré, la charge de Contrôleur gé-
néral des poinçons, charge qu'avaient déjà occupée son père et son frère
Gervais. Le Conseil d'Etat déclare en effet, le '3i janvier 1606, que Ici ni
« ayant recogneu la capacité et expérience en l'art de sculpture desd.
Dupré et Pillon, a ordonné et ordonne que Iesdicts exerceront ensemble
led. office de Contrôl1 g1, et que chacun d'iceulx jouira entièrement des
droits et gaiges de 400 1. par an attribués and. oflice ». Jean Pilon vivait
encore en i(> 1 1 .
Pilon (Germain II , quatrième fils de Germain Pilon, concourut en
1094, avec Barthélémy Prieur, pour obtenir le titre de sculpteur du roi.
Ce dernier ayant été nommé, on ignore si Germain II ne renonça pas à
poursuivre la carrière de sculpteur. Il mourut à Paris le 3o mars i6i5.
G. Corrozet, Les antiquités de Paris, i586, p. 95, io3, 120. — Lacp.oixdi Maine,
Bibl. franc., i">«s, p. 122. — Sauval, Hist. des anliq. 'le Paris, ij->.'\. t. I, p. 254,
.Vu,, 365, ',,>;■ io8, i'i'', 448 : t- H, P- 217, 241, 588; t. III, p. 5, ,ii, •>,, <;/j7. _
Pigamol de la Force, Desci'ipl. hist. de lu aille de Paris, i;ii~>, t. Il, p. n, 17, 177,
i;)'i ; t. III, p. ."io.'i : t. IV, p. i ."".7, iS(ï, 198, 4i7 ; t. VI, p. 67, 1 i5 : t. VII, p. 124,
1.V4. — D'àrgenville, Vie des fameux sculpteurs, t. II, 1787, p. 115-120. — Millin,
Antiquités nationales, t. I, 1790, chap. III, p. G5-Gi|, 121-122; t. III, iyyi, cliap.
XXV, p. 27. 7Ô; t. V, an 7, cliap. LX, pi. III et p. 90, 102. — A. Lexo:r. Musée des
Mon. franc., t. III, 1802, p. lio, 87-8;), gG, (17, 100, 102-12Ô, 126, 1 ."> 2 , 154 ; t. IV,
[800, p. 4- ii'. >'|2, i."io-i'r>, 292; t. V, i8o(i, p. ;|. —Me Girardot, Bull, du co-
mité hist. des langueset monuments, t. If, 1842-1843, p. 2^5, i>44» ^7">, 5cj-> . — !..
Douet d'Arcq, Revue arcliéol., 1849, p. 587. — Barou J. Pichon, Germain Pillon,
sculpteur du roi [Mélanges de littérature et d'histoire publiés par la Société des Bi-
bliophiles, i856, p. 169-190). — De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I,
i85o, p. ''.Hi, 2Ô.">, 4Gd, 4SI, /179, 'i<)2, 4!)4> 5éo, 5o5, 5m, ~>i(i, 5a4, 528, 532, 558.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi, t. I. 1877, p. 252, 255 ; t. II, 1880, p. !\,
5o, 55, 70, 107, 119, 12S, 129, 17J, i85, 197. — A. .lu., Dict. ait. de biographie et
d'histoire, 1872, p. 971-975. — Barbet de Jouï, Description des sculptures du Moyen
Age et de la Renaissance au Musée du Loivore, i^-.~>. p. 72-85. — Bulletin de la So-
ciété des Antiquaires de France, 1875, p. 149' — Ulysse Robert, Nouvelles Archives
dePart français, 1871;, p. n, si, 24. — Bulletin de la Soc. de l'hist. de Paris et de
l'Ile-de-France, t. IX, 1882, p. i65. — H. Havard, Nouvelles Archives de l'art fran-
çais, 1886, 5i2-3i5. — L. Courajod, Germain Pilon et le tombeau de Birague par
devant notaires, 1878. — Idem, Germain Pilon et les monuments de la chapelle de Bi-
rague, i885, — Idem, Alex. Lenoir, son journal, etc., t. III, p. 107-1Ô1, 26G-281,
445-454- — L- Palustre, La Renaissance en France, t II, i88r, p. Vs. 10G-108, u4-
118, 14*!, i5o-i52; t. III, i88.">, p. 118, i4f). i'io. — Idem, Germain Pilon (tin;, des
beaux-arts, 3e pér., t. XI, j8;)'), p. 1-2.4, 275-298 ; t. XII, p. : 80-289 . — L. Gonse,
Lu sculpture française, i8y5, p. i25-i36.
l 'inlii ri Pierre , sculpteur en bois de la ville de Saumur, est associé
en i4"3, avec son confrère Raoullet Michau, pour la façon des stalles du
chœur de l'église Saint-Pierre. Prétendant n'être pas assez rémunérés,
les deux artistes laissent leur travail inachevé et quittent le pays.
C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. ''.'17 et 248 à la note.
IMqueiiïiii Paule de , sculpteur d'origine flamande, résidant à Paris
^54 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
à la (in du xnr siècle, ligure, en i2<)2, sur le rôle de la taille, comme
étant imposé à 2 sous.
H. Cikru'd, Le rôle de la taille, iS~>;, p. 2G (Doc. inéd sur l'Hist. de France .
Piquciifiii ou Pikeiiiiiy Nicolas de , est reçu bourgeois de Yalen-
ciennes en i382-i383. A la même époque, il est mentionné dans les
comptes de la ville pour avoir fourni une image de saint Jean-Baptiste,
destinée à l'autel de la chapelle de la duchesse de Brabant.
Dk [-aborde, Les dues de Bourgogne, t. Il, i85i, p. 289, n° 4097. — Dehaisnes,
llisi. de l'art dans la Flandre, etc. 1886, p. 579.
Pire Julien , sculpteur-tombier établi à Paris au commencement du
xvie siècle, passe des marchés, de 1617 à i5a4, par lesquels il s'engage à
livrer différentes tombes sculptées.
Covecqle, Bull, de la Soi . / l'Hist. de Paris, etc., 1890, p. 4^> i'r>. — J. Guif-
frey, llevue de l'ail français, 189G, p. iô, 18.
Pissot Bobin . sculpteur en bois, vivait à Alençon au commence-
ment du xvie siècle. Divers actes en font mention dès l'année i5o2. Le
qô juillet i.V3i, les trésoriers de Notre-Dame d' Alençon lui commandent
les stalles et la clôture du chœur de l'église. Il mourut dans sa ville
natale avant le 3o décembre i546.
G. Despierres, Menuisiers-imagiers ou sculpteurs d' Alençon (Réun. des Soe. de
beaux-arts des départ., 1S92, p. Iii-W"1 •
Pissof Pierre), sculpteur en bois du xvie siècle, iils d'un Guillaume
Pissot, était probablement le neveu du précédent et résidait également a
Alençon. En i58o, il sculpta pour l'abbaye de Saint-Martin de Sées, en
collaboration d'un artiste des Andelys, nommé Pierre Hardouyn, un
retable où étaient figurées la Naissance, la Vie et la Passion de Jésus-
Christ. En i58;, il travailla à l'église Notre-Dame d'Alençon et toucha
quinze livres « pour avoir faict et fourny un ange de boys de nouier et
icelluy placé et assis au devant du crucifix... «.Pierre Pissot faisait
partie d'une nombreuse famille dont on rencontre la trace pendant près
d'un siècle et dont tous les membres étaient maîtres menuisiers à
Alençon.
L . Duval. Les commissions des arts dans l'Orne \Réun. des Soc. des beaux-arts
des départ., 1888, p. S99). — G. Despierkes, Menuisiers-imagiers ou sculpteurs
d'Alençon [Réun. des Soc. des beatix-arts des départ., ; 899., p. 425-427).
Plagay Hugues de . sculpteur-architecte, aurait exécuté, en 1236, le
tombeau de la reine Isemberge, dans l'église Saint- Jean-en-1'Ile, à Cor-
beil.
Cli. Badchal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. 477-
de l'école française J55
IMalli Guillaume de . J'ai relevé le nom de cet artiste, qui devait
vivre au xme siècle, sur un dessin de la collection Gaignières, représen-
tant le tombeau de Philippe de Gahors, évêque d'Evreux, mort en ijSi .
Le tombeau en cuivre jaune, sur lequel se. trouve l'effigie du prélat dans
un encadrement gothique, porte l'inscription : Guillaume de Plalli me
fecit. Ce monument était placé autrefois, à Evreux, dans l'église des
Jacobins.
Gaignières, Bibl.nal. dép. des estampes : lJe id fol. 99, cl fonds latin, 1 70" 1 .
loi gg. _ H. Boit.hot, Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières,
1890, aos 2566 et 6725.
I> loin beau (Louis), travaillait, au xvie siècle, dans la ville de Cambrai.
En i5'iy, il restaure l'horloge astronomique de la cathédrale et y sculpte
extérieurement des ornements et des petits personnages figurant des
scènes de la Passion.
J. Hoi'doy, Hist. artist. de la eath. de Cambrai, 1880, p. 120.
Plouviei* Antoine-Léger , sculpteur et architecte angevin du
xvn' siècle, collabore en ib'Ja, avec Marc-Antoine Charpentier et Roland
Moynard, à une Adoration des Mages destinéeàl'église de Notre- Dame-
de-Sous-Terre d'Angers. En 1 (>(>.">, il exécute une Notre-Dame-de-Bon-
Secours, dans l'église de Bleré, près de Châteaubriant. En 1672, il passe
marché avec l'abbé de Saint-Maur pour la façon d'un autel en pierre,
surmonté d'une statue de la Vierge. En i6;5, il s'engage à tailler pour la
même église un crucifix en bois, avec une Notre-Dame de Pitié et un
saint Jean l'Evangéliste. On lui attribuait encore, à Angers, un saint
Sébastien et un saint-Roch, dans l'église Saint-Serge, et le tombeau du
doyen Gabriel Constantin, dans le chœur de Saint-Maurice. Enfin, on
regardait comme étant de lui, dans l'église de Saint- Augustin, près
d'Angers, le tombeau de Jacques de Mouchy, fils du maréchal d'Hoc-
quincourt. Antoine Plouvier mourut en juillet i(j83 et fut enterré dans
l'église des Carmes.
Revue d'Anjou, i835, 1. 1, p. 536. — C. Port, Les artistes angevins, 188 r, p. 230, a5i.
l'oint'tai'l (Jean , sculpteur ornemaniste demeurant à Paris au
xvie siècle, travaillait, en i564, à la sculpture des marbres du tombeau
de Henri II. De 1068 à 1570, il est encore cité dans les comptes royaux
comme étant occupé à ce môme tombeau, sous la conduite de Louis
Lerambert l'ainé, à raison de i5 livres par mois; il est alors désigné sous
le nom de Jean Poinctart, dit la Bierre. Il dut prendre part également à
la construction du nouveau Louvre.
De Laborde, La Renaissance des arts, t. 1, i83o, p. ôiô, 517, 5-1.7. — Idem, Les
Comptes des bâtiments du roi, t. II, 1880, p. 120, 128, 182.
456 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Poîrol Louis , sculpteur et architecte parisien, fils d'un autre sculp-
teur, nommé Guillaume Poiret, alla en Vendée et exécuta de 1618 à
1620, avec son confrère Claude Gillot. le grand autel de l'église de Fon-
tenay-le-Comte ; cet autel n'existe plus aujourd'hui. Louis Poiret se fixa
ensuite définitivement à Fontenay.
Benjamin Fillon, Poitou et Vendée, t. 1, i8(u, art. sur Fontenay-le-Comte,]i. -■:>.
Pois Guillaume , sculpteur et architecte de Yalenciennes. était, en
1390, expert-juré des travaux de la ville.
A. Bkrard, Dict. biogr. '1rs artistes français, 1879, col. 678.
Poissanf Thibault . sculpteur et architecte, naquit à Estrées-les-
Crécy Somme en 1600. A l'âge de seize ans, son père l'envoya en
apprentissage à Abbeville. chez Martin Caron. sculpteur en bois, qui fut
aussi le premier maître de François Anguier. 11 se rendit ensuite à
Amiens pour étudier la sculpture et l'architecture avec Nicolas Blassel,
artiste jouissant en Picardie d'une grande notoriété. Après être resté deux
ans dans cette ville, il vint à Paris et entra dans l'atelier de Jacques
Sarrazin, avec lequel il participa à l'ornementation du Louvre.
Le 11 janvier 1642, il passa marché, avec un bourgeois de Fontenay-
le-Comte, en Vendée, pour l'exécution d'un crucifix en bois de tilleul,
de 6 pieds de haut ; il demeurait alors rue Neuve de la Boucherie Saint-
Honoré, sur la paroisse Saint-Roch. La même année, le roi lui ayant
accordé une pension de 5oo livres pour aller à Rome, il partit en Italie,
où il resta pendant cinq ans.
Ds retour à Paris, en 1O47, il obtint un logement aux Tuileries, reçut
le titre de sculpteur du roi, avec 4°° livres de gages, et fut chargé de
nombreuses commandes citées par Guillet de Saint-Georges dans ses
Mémoires historiques sur les membres de l'Académie royale de pein-
ture et de sculpture. Il exécuta, tout d'abord, un retable pour l'autel de
l'église canonicale de Saint-Honoré; puis, il tailla deux figures en bois,
symbolisant la Justice et la Force, destinées k la grande salle de la
Chambre des Comptes, et fit plusieurs bas-reliefs dans l'hôtel de
M. Goret de Saint-Martin, situé rue des Rats, aujourd'hui rue de 1 Hôtel
Colbert. En i65i. appelé à Moulins par François Anguier, il collabora
avec lui au tombeau de Henri II de Montmorency, érigé dans l'ancien
couvent de la Visitation 1 : il sculpta les deux anges soutenant, en
haut du mausolée, l'écusson de Montmorency, ainsi que les deux gran-
des figures de la Foi et de Y Espérance et le bas-i'elief de la Charité,
décorant la grille de la chapelle.
vl C'est aujourd'hui la chapelle du lycée.
nrc l'école française 4-^7
On le retrouve a Paris, à partir de iC54, travaillant à l'hôtel Carnavalet,
au couvent des Minimes de Chaillot, à l'hôtel de M. Le Tellier, conseillera
la Cour des Aides, à celui du maréchal de la Ferté Seneterre, à l'église
Saint-Sulpice et aux Capucins de la rue Saint-Honoré. 11 entreprit aussi
plusieurs travaux en province : il exécuta, à Reims, un tabernacle dans
l'église du couvent des religieuses de Saint-Pierre et un mausolée figu-
rant le martyr de saint Nicaise ; il modela, pour la chapelle du château
de Saint-Fargeau (Yonne , un saint Joseph et une sainte Anne, en terre
cuite ; il sculpta une statue de Melpomène pour le château du Bouchet,
près d'Etampes, et participa, aux Andelys, à la construction d'une cha-
pelle dédiée à sainte Clotilde. Vers la même époque, le surintendant
Fouquet l'employa à la décoration de son château de Yaux-le-Vicomte.
En dehors de ces travaux, on lui devait encore six grandes figures
ornant le pavillon central des Tuileries, du côté de la cour, et huit ter-
mes représentant des divinités, placés dans les jardins de Versailles.
Thibault Poissant fut nommé membre de l'Académie de peinture et
de sculpture le i- mars iW3 ; il présenta, pour sa réception, une terre
cuite de femme nue couchée, faite pendant son séjour à Rome. Il mou-
rut à Paris le 10' septembre i6(i# et fut inhumé sur la paroisse Saint-
Cermain-1' Auxerrois .
Poissant Louis-Antoine . frère du précédent, fat un des maîtres qui,
le 4 août i65i, donnèrent leur adhésion à l'acte de jonction passé entre
les « Académistes » et la corporation des maîtres peintres et sculpteurs.
Guillet de Saint-Georges nous apprend qu'il aida son frère Thibault
dans les travaux du couvent des Minimes de Chaillot : il aurait exécuté,
pour la clôture du chœur de l'église, les figures du Christ, de la Vierge
et de saint Jean. Il fut occupé aussi au Louvre, aux Tuileries et à Ver-
sailles. Ce sont les seuls renseignements que l'on possède sur cet
artiste.
L. Dossjeux, E. Soilik, Pli. de Chennevières, etc., Mémoires inédits sur la vie et
les ouvrages des membres de l'Académie royale d ■ peinture et de sculpture, t. I, i8'>4,
p. 5 18-329. — De Chexnevières et de Moxtaiglon, Abeeedario de Mariette, t. IV,
i8f>7-iH58, p. ig'). — J. Guiffrey, Nouvelles Archives de l'art français, 1872, p. \\.
A. Jal, Dict. crit. de biogr . et d'hist., 1872, p. 981 . — Herluisox, Actes d'étal cioil
d'artistes français, 187.5, p. 5.">8. — Ulysse Robert, Nouvelles Archives de l'art
français, 1876, p. \o. — J. Guiffrey, Les comptes des bâtiments du roi sous le règne
de Louis XIV, t. I, 18S1, p. i5, i/|, 1."), ?.r, 22, 27, 59,70, 71, 80, y'i, io5, ia5, i3/|.
181, 209, 245,277. — H. Stein, Revue de l'art français, 1886, p. 020-522. — De
Grouchy, Revue de l'art français, 1892, p. 58. — H. Macqoeron, Thibaut Poissant,
sculpteur picard, 189.5.
l'oissi Colin de, sculpteur ornemaniste du commencement du
xvi" siècle, travaillait, en i320, à la cathédrale de Sens.
Qi \ntin, Notice historique sur la construction de ta cathédrale de Sens, 1842, p. io.
4-)0 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Poitevin Arnoult , sculpteur et architecte de la première moitié du
xvne siècle, entreprend à Paris, en 1647, le retable du maître autel de
l'église des Chantres-et-Chanoines de Saint-Honoré.
Ch. Baochal, Nouv. die t. des architectes français, 1887, p. 480.
Pol Jean , sculpteur d'origine italienne, résidant en Anjou à la fin
du xvie siècle, vend plusieurs ligures de cire à Catherine de Bourbon,
lors du passage de cette princesse dans la ville d'Angers, en 1098. Cet
artiste ne serait-il pas le même qu'un Jean Pol, sculpteur en bas-relief,
qui, en 1G10, habitait à Paris, rue de Grenelle, sur la paroisse Sainte-
Eustache, et touchait une rente probablement constituée en paiement
d'ouvrages exécutés par lui dans l'hôtel du duc de Xivernois ?
Àrch. tUp. des Basses-Pyrénées : B. 145. — Bull, de la Soc. des sciences et arts de
Pau, 1870-1874, P- 4'4- — C Port, Les artistes angevins, 1881, p. ?.r>'|. — J. Gcie-
frey. Revue de l'art français, 1890, p. 1Ô8.
Polel Adam . sculpteur-architecte du xiv siècle, était chanoine de
la cathédrale de Metz, dont il dirigeait les travaux. Il mourut le 23 sep-
tembre i'353 et reçut, pour ses mérites d'artiste, une sépulture somp-
tueuse dans l'église même qu'il avait aidé a construire.
Du Seigneur, .Vote* sur l'hist. de la sculpt. franc cFEméric-David, 1862, p. .~>o.~.
— A. Bérard, Dict. biogr, des artistes français, 1872, col. 679. — Ch. Baichal,
Nouv.dict. des architectes français, 1887, p. 'fia.
Ponce Les . Il y a eu trois artistes du nom de Ponce, qu'on a sou-
vent confondus entre eux : Paul Ponce Trébatti, Jacquio Ponce et Guil-
laume Ponce. Le fait, comme le rappelle Louis Courajod, avait déjà été
pressenti par de Clarac lorsqu'il écrivait : « Quand Sauvai parle de maî-
tre Ponce, il faut entendre sous ce nom trois personnages ». Il est donc
fort diflicile, faute de documents, de faire la part de chacun dans les
ouvrages donnés à « maître Ponce ».
l'onee Paul , plus connu sous le nom de Paul Ponce Trébatti, est le
Ponzio dont parle Vasari. D'origine florentine, il vint sans doute en
France vers i53o, avec le Rosso et le Primatice, et fut d'abord em-
ployé à modeler les ligures de stuc, dont on décorait alors le château de
Fontainebleau. La première œuvre importante que lui attribue Sauvai
est le tombeau d'Albert Pie de Savoie, prince de Carpi, mort vers i535.
Ce tombeau se trouvait autrefois, à Paris, dans l'église des Cordeliers ;
la statue qui le surmontait est maintenant au Musée du Louvre. Dans le
même musée, doit-on regarder aussi comme étant de lui la statue de
Charles de Magny, capitaine des gardes de la porte du roi Henri II,
mort vers 1 556, et celle d'André Blondel de Rocquencourt, contrôleur
DE L ECOLE FRANÇAISE |M|
général des finances, mort en i558 ? C'est l'avis de Sauvai, de Germain
Brice etd'Eméric-David ; selon Lenoir, au contraire, ces deux œuvres
seraient plutôt de Jacquio Ponce. Barbet de Jouy, qui d'ailleurs n'ad-
met qu'un seul artiste du nom de Ponce, donne un argument en faveur
de l'opinion émise par Lenoir, en Taisant remarquer la grande analogie
de facture, existant entre la statue d'André Blondel et deux figures de
bronze du tombeau de Henri II, figures qu'on sait être de Jacquio
Ponce.
D'après Germain Brice, Paul Ponce aurait pris part, avec Jean Gou-
jon, aux travaux du Louvre, et d'après Vasari, il aurait été occupé, en
i55a, à la décoration du petit château de Meudon que faisait construire
à cette époque le cardinal de Lorraine.
Sauvai cite d'autres ouvrages de Ponce : un bas-relief figurant le com-
bat de saint Georges contre le dragon, placé dans la rue Saint-Denis ;
dans la même rue, un autre bas-relief représentant sainte Anne mon-
trant à lire à la Vierge ; un cheval au-dessus de la porte des écuries
des Tuileries ; un bas-relief à l'Hôtel de Ville ; une fontaine dans le jar-
din des Tuileries et des masques en pierre à l'hôtel Carnavalet. On voit
encore au Louvre, sous le nom de Ponce, le buste en bronze d'Olivier
Lefèvre, seigneur d'Ormesson (i), qui provient de l'église des Bons-
Hommes de Passy. Toutes ces attributions sont-elles bien exactes, et
s'agit-il de Paul Ponce ou de Jacquio Ponce? On l'ignore.
l'once (Jacquio), ou mieux Ponce Jacquio, car ce dernier nom parait
être le nom de famille, travailla d'abord au tombeau de François Ier,
avec Ambroise Perret et Germain Pilon. On trouve à ce sujet, dans les
comptes des bâtiments du roi, les mentions suivantes :
« i55c)-i5Go. A Ponce Jacquio, sculpteur, la somme de 3oo liv. à luv
ordonnée par ledit abbé de Saint-Martin le Primatice , pour faire et
parfaire huict figures en bosse ronde, sur marbre blanc, pour applicquer
au tombeau de la sépulture du feu Boy François, chacune desdites
figures de trois pieds de haull accompagnez et ornez selon leur ordre,
suivant le marché qu'il en a fait avec ledit de Saint-Martin. »
« i56o. A Ponce Jacquio, sculpteur la somme de 200 livres à luy ordon-
née par ledit Primadicis, pour ouvrages de sculpture de huict figures de
Fortunes en bosse ronde sur marbre blanc, pour appliquer à la sépul-
ture et tombeau du feu Roy François. »
« i56a. A Ponce Jacquiau, sculpteur, la somme de 100 livres pour la
sépulture du feu Roy François, premier de ce nom. »
Jacquio fut employé ensuite, de i563 à 1070, au tombeau de Henri II :
1 Courajod pense que ce buste est plutôt celui de Jean d'Alesso dont le tom-
beau so trouvait aussi dans l'éidisi' des Bons-IIn 's de Passy.
46o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
on rencontre, entre ces dates, plusieurs paiements en sa faveur pour la
part qu'il prit à l'œuvre de ce beau mausolée :
« i563. A Ponce Jacquiau, sculpteur et imager la somme de 45o liv. à
luy ordonnée par ledit abbé de Saint-Martin, pour ouvrages demodelles
qu'il fera en terre ou piastre représentant partie de la sépulture du
corps du feu Roy Henry dernier. »
« i565. A Ponce Jacquio, sculpteur, pour ouvrages de sculpture qu'il
a entrepris faire, et îles ligures pour servir à la sépulture du feu Roy
Henry, dernier déceddé. et avoir fait deux modelles de chapiteaux, l'un
de terre et l'autre de pierre, et deux ligures de bronze i en comman-
cez, et autres ouvrages de son art à luy ordonnée par ledit abbé de
Saint-Martin la somme de 648 liv. »
« iôjo. A Ponce Jacquiau. sculpteur, la somme de 35o liv. à luy
ordonnée par ledit commissaire pour ouvrages de sculpture par luy
faits, tant de cuivre, que de marbre pour servir à ladite sépulture. »
On a attribué encore à Ponce Jacquio la colonne en marbre, aujour-
d'hui à Saint-Denis, qui supportait jadis le cœur de François II dans la
chapelle d'Orléans, au couvent des Célestins. Un compte daté de i566
porte en eilét :
« A Ponce Jacquio, imager. la somme de 3.1 liv. à luy ordonnée par
ledit Primaticis sur et tant moins des ouvrages de son art par luy iails
aux sépultures de feu Roy Henri et François second. »
Ce monument est l'oeuvre de Jean Leroux, dit Picard, aidé par
Jérôme délia Robbia ; Ponce Jacquio a donc pu y collaborer, mais il
n'en est certainement pas l'auteur.
l'once on Pons Guillaume, sculpteur et architecte champenois né
à Reims, alla à Rome et s'y établit pendant quelque temps. De retour en
France, en i588, il se fixa à Paris et travailla au Louvre et aux Tuile-
ries. Il avait épousé à Rome Catherine Ménart dont il eut un fils et une
fille ; voulant donner à sa femme la nationalité française, il obtint en
1G10, du roi Henri IV, des lettres de naturalisation. C'est par ce docu-
ment que nous connaissons l'existence de cet artiste qui avait pu être
confondu jusqu'ici avec Paul Ponce Trebatti ou Ponce Jacquio.
Germain Brice, Description de Paris, t. II, p. 291. — Sadval, Hist. des anti-
quités de Puiis, 1724, t. I, p. 101, ôSi), '|0o. 4<>i, 469, 582; t. II, p. 55, :">ç). lin,
045 ; t. III, p. 9, 12, iii, i(). — Vasari, Vita di Fr. Primalico, 1760, t. III, p. 0(17.
PiGANini. de la Force, Description de Paris, i;i).">, t. I, p. rôg, ."7") : t. IV, p. 199 ;
t. V, p. 48, ac4, 242. — Millin, Antiquités miliowdes, t. I, 1790, chap. III, p. .">•>,
"17, 70. -- A. Lesoir, Musée des .Monuments français, t. III, 1802, p. 84, 86, 89;
(1) Ces deux ligures de bronze sont les statues de la Tempérance et de la Peu-
de née : elles ornent encore aujourd'hui le tombeau de Henri II, mais leurs attri-
buts ont été brisés.
de l'école française i''1
t. V, 1886, p. 255. — EmÉRIC-David, Hist. de lasculpt. franc., 1817-1872, p. 117.
De Clarac, Manuel de l'histoire de l'art, 1S47, t. I, p. 091, 092, 4i5. — Idem,
Musée de sculpture, t. I, p. 564. — Description du Louvre et des Tuileries, 18.').",,
p. -V'.(i. V;. 4*3. — ''K laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 4711,
484, ">oo, 5o(i, jii, 517, 5 18, 5a8, 555, 554. — Idem, Les comptes des bâtiments du
roi, t. II. 1880, p. '1, 55, 70, 107, ni), 128, 129, 185. — A. Berty, Topogr. hist. du
Vieux Pans, t. I, 18G6, p. a5o, 202, 255, 206, 207 ; t. II, 18G8, p. 12. — Buibet
de Kiiv. Description des srulpiurcs du Mot/en Af/e et de la Renaissance au Louvre,
187.Ï, p. 5o-55. - !.. Codrajod, Nouvelles Archives de l'art français, 1870, p. 224.
— Idem. Alexandre Lenoir, sonjournal, etc., t. III, 1887, p. 190-204. — J. Guik-
frey, Bévue de V art français. [890, p. ]•"■">. — I.- GoN'SE, La sculpture française,
i8q5, p. 91!, 97, u/|, i5o.
l'oneelel Carne, sculpteur ornemaniste de la fin du xiv° siècle)
Taisait partie, à Paris, de l'atelier de Robert Loisel. Il est cité dans un
compte de Guillaume de Chevilly, receveur du baillage de Dijon, pour
être venu travailler dans cette ville, en iiioa, au tombeau de Philippe
le Hardi. Voici la mention concernant cet artiste :
« A Poncelet Carne, varlet de Robert Loisel. tumbier et ymaigeur
demourant à Paris, pour avoir poli VI pierres d'alebastre et pour avoir
tourné II cartiers de la dicte alebastre en nom de Robert son maistre
VIII sols parisis. »
Arch. dép. de la Càte-d'Or ; B. 'i'i4"- — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 1 S8(> , Documents, p. 699.
Ponce! Jean/, artiste du xv siècle, vivait à Angers, où il lut chargé
en i429, Par Ie chapitre de la cathédrale, de sculpter une statue de
saint Maurice, qui fut placée au-dessus de la porte intérieure de l'église;
cette œuvre subsista jusqu'au xvin0 siècle. Le 3i août i45o, il passa un
marché pour l'exécution du tombeau que le roi René voulait se faire
ériger dans la cathédrale Saint-Maurice, à Angers. Ce monument, élevé
contre le mur de l'église, devait comprendre, outre les statues du prince
et de sa femme Isabelle de Lorraine, un sépulcre avec le Christ en croix,
Notre-Dame, saint Jean, saint Michel, la Madeleine, trois chevaliers
debout portant des étendards, et trois dames assises tenant à la main
leur livre d'Heures : « Lesquelles choses cousteront d'après les termes
du contrat pour faire et fournir de toutes choses, fors que le roy doit
fournir de marbre et d'albastre tant seulement, la somme de deux mil
cinq cens livres tournois. Et sera tout ledit encore continué et parfait,
aussi richement ou plus que jà en est fait, dedens le temps et terme de
quatre ans entiers à compter du premier jour d'octobre prouchain
venant. Et tiendra ledit maistre Poncel continuellement des ouvriers
en ladicte besongne, en manière qu'elle sera parfaicte et acomplie de
toutes choses dedens le temps, le tout pour ladite somme de II Ve livres
tournois... »
462 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Jean Poncet mourut en i^'ri, laissant le travail inachevé et dans un
état tellement peu satisfaisant que sa succession fut saisie en garantie.
A. Lecoydela Marche, Extraits des comptes et mémoriaux du roi René, 1875,
nos i5y, 161, i65. — C. Por.T, Les artistes angevins, 1881, p. aô.'i. — J. Menais,
Le tombeau du roi René (Réun. des Soc des beaux-arts des départ, 1891, p. i55-
>54).
l'oncefl Pons . fils du précédent, avait été associé a son père dans le
marché passé, en i45o, au sujet du tombeau du roi René ; il renouvela ce
marché pour son propre compte en i^7yi et. le 18 mai 1404, il s'engagea
« à réparer à ses despens toutes les faultes qui pourvoient estre trouvées
estre faictes en ladite sépulture par le deflault dudit feu Poncet son
père et de ses gens.... ». Quelques années plus tard, en 1459, il aban-
donna le travail et partit à Nantes. L'œuvre fut alors continuée par Jac-
ques Morel qui y travaillait déjà auparavant. Ce dernier étant mort la
même année, Pons Poncet, rappelé a Angers, se remit aux sculptures du
tombeau royal et exécuta en même temps la table du grand autel de
l'église Notre-Dame des Carmes. Le 2O juin i43p,, le roi, se trouvant à
Aix. écrivait aux t:ens de ses comptes : « Et quand au fait de nostre sé-
pulture, de laquelle nous escrivez bien au long, nous vous savons très
bon gré de ce que avez fait venir Poncet pour y besongner, vous priant
et mandant très aeertes que le vueillez faire continuer à y besongner en
toute diligence, et d'autre part que luy facez faire et asseoir la table
d'autel qu'il doit faire pour mectre au grant autel de l'église de Nostre-
Darae des Carmes, selon le marché qui fut fait avecques luy par le sire de
Beauveau, lequel vous envoyons cy dedans encloux et dedessus ce qu'il
a receu sur ledit marché . »
Poncet avait établi son atelier dans le château , mais il était si
pauvre que les gens du roi devaient lui avancer de l'argent au jour le
jour : « Poncet, mandaient-ils au roi René, besongne en vostre sépulture
le mieulx qu'il puet, selon sa faculté et l'argent qu'on lui baille. Il est
seul et ne trouverait pas ung ouvrier. Et si n'estoit ce petit d'argent
qu'on luy baille par sepmaine, il n'aurait de quoy vivre ; il fault tirer de
luy toute la peine qu'on pourra. Toujours dit qu'il parachèvera, mais à
peine le eroions ; toutesvoies, il sera avancé le plus que possible. »
Ce tombeau, qui devait se rapprocher par son ordonnance du type ita-
lien, après avoir subi des détériorations au xvine siècle, fut entière-
ment détruit à la Révolution. A coté, Poncet avait sculpté un sacraire ou
reliquaire entouré de riches moulures et orné au faite d'un élégant pi-
gnon ; au dessus de la porte de ce sacraire, il avait représenté en relief
le Jugement dernier. Ce monument, creusé dans la muraille de l'église,
fut démoli en 1-81. Le roi commanda aussi à l'artiste le tombeau de sa
nourrice Thiphaine pour l'église de Nantilly de Saumur. Dans cette
de l'école française ',63
ville, on lui attribue eneore le retable de Saint-Pierre, Domine quo va-
dis, pour lequel les chanoines versèrent, en décembre 1^65, la somme
de cent écus. Il dut mourir quelque temps après cette date.
Archives de Maine-et-Loire ; G. aùoa, f° 49 v°. — A. Lecov de la Marche, Ex-
traits des comptes et mémoriaux du roi René, iS-5, n°s 159-163, i65, 166, 168-174,
219. — Idem, Le roi René, savie, son administration, etc., 1875, t. II, p. 22, 28,
Sa, 1 00, 104. — L. de Fakcy, L'ancien trésor de la cathédrale d'Angers, [Revue de l'art
chrétien, t. XIII, 1880, p. 186). — C. Port, Les artistes angevins, 1881, p. 235, 256.
— J. Dehais, Le tombeau du roi René (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ.,
1891, p. i33-i54).
l'oneol (Etienne), « sculpteur d'images, maistre sculpteur en yvoire »,
exerçait son art à Lyon vers le milieu du xvnc siècle.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xvinc siècle, 1S84, p. 5i.
l'onsarl Jean!, est cité dans un compte daté de i3i8 comme travail-
lant à Paris, sous la direction de Jean-Pépin de Huy, au tombeau de Ro-
bert d'Artois, lils d Othon IV, comte palatin de Bourgogne, et de Ma-
haut, comtesse d'Artois. Ce mausolée, commencé en i3i8 et terminé en
i'32o, se trouvait autrefois dans l'église des Cordeliers, à Paris. Il est
placé aujourd'hui dans l'église abbatiale de Saint-Denis.
J.-M. Richard, Mém. de la Soc. de l'hisl. de Paris et de l'Ile-de France, t. VI, 1880,
p. 290-Û04. — Idem, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 5 16. —
Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc. 1886, p. 1\ij. — L. Courajod et F.
Marcou, Musée de sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1892, p. 11,
l'on! (Thomas du), qualifié « l'ymager », était établi à Troyes vers
l'année 1406.
Natalis Rondot, Les sculpteurs àVTroyes (Revue de l'art français, 1887, p. 69).
l'onlemoiit Pierre de , sculpteur alsacien du xve siècle, vivait k
Strasbourg, où il fut admis dans la bourgeoisie en i4<>9-
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 1870, p. 207.
Pupelin (Jean), sculpteur ornemaniste du xrv* siècle, collaborait, en
1386, à la décoration du palais et de la Sainte-Chapelle de Riom, en
Auvergne, pour le compte du duc Jean de Berry.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. 10, 89.
Polier (Pierre , sculpteur normand du xivB siècle, exécute à Rouen,
en i586, une statue de saint André pour la chapelle des Trépassés, au
cimetière Saint-Maur.
De Reaurep aire, Nouveau recueil de notes historiques concernant le département
de la Seine-Inférieure, 1888, p. 1 12.
4O4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Potin Jean . dit Jean d'Orléans, sculpteur et peintre, résidait à
Rouen au xvie siècle. En 1016, il travaillait à l'église Saint-Maclou et
taillait, en bois, le modèle d'une figure de prophète, qui fut fondu en
plomb pour décorer la flèche de l'église. En 1024, il recevait 60 livres
pour une table d'autel destinée à l'église paroissiale de Saint-Vincent. En
i538, il exécutait six statues pour le petit portail de l'église Saint-Jean.
Enfin, en i54o, il était occupé à la cathédrale et touchait (3 livres pour
avoir sculpté «4 images de pierre de Saint-Leu pour mettre à la tourelle »
que l'on était en train de construire « jouxte la tour de beurre ».
Archives dép. de lu Seine-Inférieure; G. 2S2Ô, 6737, 08711,7092. — De La ijié-
riere, Notice historique sur l'ancienne église paroissiale de Saint-Jean de Rouen.
1860, p. :'|. — De Béai repaire, Nouv. recueil de notes hist. concern.k départ, de la
Seine-Inférieure, 1888, p. 5oa. — Idem, Inv. somm. des arch. de la Seine-Inférieure,
t. II. 1874, p. 412; t. V, 1892, p. 180. 271 ; t. VI, 189(1, p. i55.
Pougiei*, sculpteur en bois de la fin du xvc siècle, dont le nom est
gravé, avec la date de 1487, sur une superbe porte à deux vantaux, en
chêne sculpté, qui se trouvait autrefois dans une chapelle attenante à
l'église de l'ancienne abbaye de Ferrières Loiret . Cette porte est placée
aujourd'hui dans un des châteaux des environs.
.1. Gitffrey, Bull, de la Soc. à\ l'Hist. de l'art français, octobre 1877, p, 1 5*j .
— E. .Michel, Mon. rie. et milit. du Gdtinais, 1879, P- '7- — Invent, génér. des ri-
chesses d'art de la France Province, monum, religieux, t. I, 1886, p. 525).
Fourreau ou Porreau (Louis), travaillait dans la ville de Lyon
vers i548.
Xatalis Rondoï, Les sculpt. de Lyon du XIVe au \\mc siècle, 1884, p. 3t>.
Poyson ou Poyron Nicolas, était occupé, au commencement du
xvie siècle, à la décoration de la cathédrale de Bourges. En i5ia, il
reçut 18 livres pour trois pièces d'imagerie, destinées au petit portail.
En i5i3, Nicolas Poyson. Marsault Paule et Pierre Byard, touchèrent
■0 livres « pour avoir faict le trespassement de Notre-Dame tout neuf,
et avoir réparé les vieulx images du vieil portai » . Ces artistes em-
ployaient, paraît-il, pour les restaurations, un mastic composé de cire
vierge, de céruse et de térébenthine. En i5i5, Nicolas Poyson fit encore
pour le portail neuf une statue de Notre-Dame, qui lui fut payée
•20 livres.
De Girardot, Les artistes de la oUle de Bourges {Archives de l'art français
2* série, t. I, 1861, p. a5o, 25i). — A. de Champe.ux, Les travaux d'art exécutés
pour Jean de France, duc de Betty, 1894, p. 42-
Pré Guillaume du , sculpteur en bois du xiv« siècle, désigné comme
« tailleur de coutel », travaillait, en Artois, à la Chartreuse de Gosnay.
DE l'ÉCOLE FRANÇAISE ^Gr>
En 1824, il sculptait, en collaboration de Jean de Saint-Omer, la porte
du cloître, donnant sur la salle du chapitre.
J.-M. Richard, Mahaul, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 188-, p. 5io.
Préau (Pierre du , dit d'Outreman, vulgairement nommé Pierrart
Marmouzet. exerçait son art k Valenciennes vers la fin du xve et au
commencement du xvie siècle. On lui devait l'ornementation des jubés
qui supportaient les orgues dans les églises de Saint-Jean et de Notre-
Dame-de-la-Chaussée. Il travailla aussi à l'abbaye de Vicoigne, où il
sculpta des bas-reliefs en pierre. Ces différentes œuvres ont été détruites,
les unes vers la fin du xvie siècle, et les autres, lors du bombardement
de 1793. On possède encore de lui, à Valenciennes, des statues d'apôtres,
placées au-dessus de la grande nef de l'église Saint-Géry, et un saint
Christophe en marbre dans l'église Saint-Nicolas. Enfin on lui attribue,
au musée de la ville, le buste de l'historien Henri d'Outreman .
E. Grar, Biographies valenciennoises {Revue agric., induslr. et liltér. du Nord,
t. II, i85o-i85i, p. 067). — De Laborde, Les durs de Bourgogne t. II, iobi,
p. XXIX.
Prcstel (Jean), sculpteur en bois, était employé, au commencement
du xvie siècle, à la cathédrale de Cambrai, comme le prouvent les extraits
suivants tirés des comptes de la fabrique :
« i5o8. A Jehan Prestriel pour avoir fait la porte du nouveau portai
vers le palais, pourlafachon XL 1. »
« i5i8. Pour avoir faict de taille et hucherie exquise et à l'antique le
tabernacle et boiste où est Notre Dame de Grasce et livré le bos bois)
où il dit avoir vacqué lui et ses serviteurs chinq mois et plus. VIXX XI. »
« A lui a esté baillé sur l'ouvrage de clousture et pepistre fait et
encommenchié à l'entrée du vestiaire . . . LXXIII 1. VII s. VIII d. ».
J. Holdov, Hist. artistique de la cath. tic Cambrai, 1888, p. 207-210.
Prévost (Jacques), sculpteur, peintre, graveur et architecte du
xvie siècle, naquit à Gray, en Franche-Comté, vers i5oo. Comme peintre,
il exécuta, en i54o, deux grands tableaux aux maitres-autels des églises
de Dôle et de Gray ; il fit aussi, de i55o à i555, un Trépassemcnt de la
Vierge et un saint Pierre dans sa prison pour l'église de Langres et, en
i56i, une Descente de croix pour l'église de Pesmes (Haute-Savoie . On
voyait encore de lui une Judith et une Vierge dans la galerie du car-
dinal de Granvelle, à Besançon. Comme graveur, on lui devait, de i54t> à
i547, une Vénus, une Cybèle et une Charité romaine. Comme sculpteur,
Jacques Prévost travailla au jubé de l'église de Langres, sur lequel il
sculpta un Christ, une Vierge et un saint Jean plus grands que nature.
Il termina en outre k Besançon, pour le cardinal de Granvelle, un bas-
/J66 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
relief de la Descente de croix, un Christ, une figure de la Foi et des sta-
tuettes de femmes nues et couchées. Une partie desœuvres de l'artiste a
disparu avec le jubé de l'église de Langres et lors de la démolition dans
cette ville du palais épiscopal. Quelques-unes de ses peintures ont été
conservées, entre autres : un fragment du Jugement dernier, à Dôle; la
Descente de croix de l'église de Pesmes; deux Vierges, au Musée de
Besançon(n°s 3<)0, 3qi), et deux portraits, celui de Catherin Mairot, sei-
gneur de Mutigney et celui de Catherine Lemoyne, sa femme.
Magasin pittoresque, 1857, p. 5i5, 018. — Bull, delà Soc. d'émulation du Doubs,
1S68, p. 299, 507. — J. Gadthier, Dict . des artistes francs-comtois antérieurs au
xix' siècle, 1892, p. r>.o. — ldem,Les initiateurs de l'art en Franche-Comté (Rêun. des
Soc. des beaux-arts îles départ., 189.1, p. 611, Gaô).
Prévost (Nicolas), sculpteur parisien de la première moitié du
xvne siècle, sculpte, en i635, le retable du maitre-autel de l'église de
Yilliers-le-Bel; cette œuvre existe encore aujourd'hui.
De Guilhermy, Inscriptions de la France du ve siècle au xviii", t. II, 1875, p. 44 1
(Doc. inéd. sur VRist. de France .
Prévosl (Pierre), sculpteur de la ville de Chàlons, reçoit 46 livres,
en i(>4!): pour l'exécution de quatre statues placées à l'autel de l'Assomp-
tion, dans l'église de la Trinité.
L. Gr igno n, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1889, p. .">8.
Prévosteau, sculpteur ornemaniste du commencement duxive siè-
cle, travaillait, en i320, a la cathédrale de Sens, moyennant "j sous
6 deniers .
Qdantin, Notice historique sur la construction de la cathédrale de Sens, 1842, p. 10.
Prieur 1 Pierre), sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Troyes, sculpte, eniooG, les stalles de l'église Saint-Jean. Deux ans plus
tard, il fait, pour la même église, une chaire à prêcher soutenue par les
quatre Evangélistes ; cette chaire était adossée au pilier de l'autel.
Revue des Sociétés savantes, 5e série, t. IV, 1872, p. 268. — Assier, Les comptes
de l'église Saint-Jean de Troyes, p. 20. — A. Babeau, Les prédécesseurs de Fran-
çois Gentil, 1879, p. 18. — Ed. Bon.naffé, Le meuble en France au xvie siècle, 1887,
p. 71.
Prieur Barthélémy). On ignore la date delà naissance de cet artiste,
un des meilleurs sculpteurs de la fin du xvie siècle. Il demeurait à Paris
et fut probablement élève de Germain Pilon. C'était lui l'auteur du
tombeau du connétable Anne de Montmorency tué à la bataille de
Saint-Denis en i56j et de sa femme, Madeleine de Savoie-Tende, morte
en 1086, Ce monument, érigé autrefois dans l'église Saint-Martin de Mont-
de l'école française \i,-
morency, ayant été démoli pendant la Révolution, les deux statues funé-
raires furent placées au Musée des Petits- Atigustins; elles sont main-
tenant au Louvre, après avoir fait partie, sous Louis-Philippe, du Musée
de Versailles.
Barthélémy Prieur travailla au château d'Ecouen et collabora à la
décoration de la petite galerie du Louvre; il y sculpta deux Renommées
et les Génies de l'Astronomie, de l'Agriculture, de la Musique et de
l'Architecture. Il exécuta en i5^3, pour la chapelle d'Orléans, au cou-
vent des Célestins, une colonne destinée à la sépulture du cœur du
connétable de Montmorency ; cette colonne se trouve aujourd'hui au
Louvre. On possède encore de lui, dans le même musée, un buste, en
marbre polychrome, de Christophe de Thon, mort en i582, avec deux
Génies en bronze, provenant de l'église Saint-André-des-Arcs, et la
statue de Marie de Barbançon (i), première femme de Jacques-Auguste
de Thou, figurant sur le mausolée, œuvre de François Anguier. Au Musée
de Versailles, on peut lui attribuer, selon toute vraisemblance, la statue
agenouillée de Claude-Catherine de Clermont, duchesse de Retz. Ce
bronze ornait le jardin de l'Orangerie, à Fontainebleau ; enlevé pendant
la Révolution, il fut transporté à Paris et de là, à la Malmaison, où il
a été retrouvé en 1877. Il porte les initiales B. P. et la date 1G02 (?).
Cette statue est déposée au Louvre ainsi que des chiens en bronze,
de la main du même artiste, qui entouraient le piédestal.
Léon Palustre, d'après le dire de Piganiol de la Force reproduit par
Lenoir, donne comme étant de lui la colonne élevée jadis à Saint-Cloud
à la mémoire de Henri III, œuvre qui, après avoir passé par le Musée
des Petits-Augustins, est déposée, depuis 1816, à Saint-Denis. Cette at-
tribution doit être écartée, car le monument est dû à Jean Pageot,
sculpteur occupé au château de Cadillac (Gironde) vers le commen-
cement du xvne siècle; il a été exécuté en i(J'3'3, par ordre du duc
d'Epernon, et non pas en 1094, à l'instigation de Charles Benoise,
secrétaire intime de Henri III, comme on le croyait jusqu'alors.
Prieur avaitUe titre de sculpteur du roi et recevait, en 1608, six cents
livres de gages, En 1610, il participa aux travaux faits pour l'entrée
solennelle de Marie de Médicis et passa marché avec la Ville au sujet
de l'exécution de statues en plâtre hautes de huit pieds ; chacune de ces
figures lui fut payée i65 livres tournois. Il mourut à Paris en octobre
161 1 et fut enterré dans le cimetière du faubourg Saint-Germain.
Une de ses filles, Madeleine Prieur, avait épousé, en 1G10, le sculpteur-
graveur en médailles, Guillaume Dupré.
Barthélémy Prieur étant protestant, Sauvai rapporte qu'Anne As
t) Jal ne pense pas que Prieur soit l'auteur de cette figure: il est vrai qu'il
retire aussi à François Anguier la paternité du mausolée de Jacques de Thou.
4<58 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Montmorency lui sauva la vie à la Saint-Barthélémy, en le Taisant
cacher dans son hôtel : Barbet de Jouy a relevé cette erreur, le conné-
table étant mort en 1667.
Sacval, Hisl. des antiquités de Paris, 1724, t. 1, p. 460; t. II, p. Ô7, 42. —
PiGAMOL de l\ Force, Description historique de la ville de Paris, 176Ô, t. lV, p. 201;
t. IX, p. 5oi. — Millix, Antiquités nationales, t. I, 1790, ch. III, p. 77. — A. Le-
xoir, Musée des Monuments français, t. IV, i8o.">, p. 90, 94. ;i">, 102, i58, i5g. —
De Clarac, Description du Louvre et des Tuileries, i855, p. 4°6. — A. Berty,
Topogr. hist. du Vieux Paris, t. II, 1868, p. G2, 70, 74, ao5. — Jal, Dict. crit. de
biographie et d'histoire, 1872, p. 1001.— Barbet de Joly, Descript. des scnlpt. du
Moyen Age et de la Renaissance au Louvre, 1:870, p. 85-88. — J. Gi iffrev, Nouvelles
Archives de l'art français, 1877, p. iôi et suiv. — L. Pallstre, La Renaissance en
France, t. I, 1879, p. 02, ôô. — Ch. Braouehaye, Les artistes du duc d'Epemon
(Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1886, p. 46Ô-471, /|-3, 474)- —
L. Courajod, Alexandre Lenoir, son journal, etc., t. III, 1887, p. 280, 284, 299-004.
— L. Gonse, La sculpture française, 189.1, p. i4i-i45.
Pl'indale ou Prindalles Jean ou Hennequin , artiste d'origine
flamande, travaillait à Dijon, vers la fin du xive siècle, sous la conduite
de Claux Sluter. En i38g-i3<jo, il était employé aux sculptures du por-
tail de la Chartreuse de Champmol et recevait, pour son salaire,
2 francs par semaine. En 1399-1400, il collaborait à une statue de la
Madeleine, faisant partie du calvaire surmontant le Puits de Moïse ; des
fragments de cette statue se trouvent aujourd'hui au Musée de Dijon.
Dans la suite, en i4i8, Jean Prindale se rendit en Savoie, où il dirigea
les travaux entrepris dans la chapelle du château de Ghambéry.
Arch. départ, de la Cote-d'Or; B. 4434> 4455, 4437, 444°> 444 1, 44^7. 4449- —
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, P- *~2- — Difoir et Rablt, Le
sculpteurs et les sculptures en Savoie, etc., 1874, p. i4> i5- — Dehus.nes, Hist. d
l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 5i5, Ô18, 5r9 ; Documents, p. 662, 678, 690, 699,
712, 770, 781.
Prior Barthélémy , originaire de Bressuire, en Poitou, alla en Savoie,
où il reçut, en i564, le titre de sculpteur de son Altesse Royale, avec
45 livres de gages par mois.
Dcfoir et Rabct, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie, etc., 1874, p. a>.
Prisié (Pierre , sculpteur-tombier demeurant à Paris dans la pre-
mière moitié du xvie siècle. On a retrouvé la trace de nombreux mai-'
chés passés par lui, de ioi6 à 1629, au sujet de tombes livrées, tant a
Paris que dans les églises de Saint-Maurice, près de Dourdan, de Saint-
Roch, à Chàteaudun et dans la cathédrale de Laon. Toutes ces pierres
tombales où se voyait sculptée l'efligie du défunt, accompagnée d'attri-
buts et d'inscriptions, étaient payées à l'artiste de neuf à trente-six
livres tournois.
DE L ECOLE FRANÇAISE
469
Pi'isié Philippe , sculpteur-tombier, parent du précédent, travaillait
h Paris à la fin du xve et au commencement du xvie siècle. 11 mourut
avant 1017. Sa veuve passa, en i5i8, différents contrats pour la fourni-
tare de tombes.
Prisié (André), sculpteur-tombier et bourgeois de Paris, parent des
précédents, habitait, au commencement du xvi° siècle, dans la rue Saint-
Jacques. Il mourut en i522, époque où l'on dressa l'inventaire des
monuments funéraires qui se trouvaient dans son atelier. Sa veuve,
en i5a4, s'associa avec Mathieu Le Moine pour continuer le même
état (1).
Prisié Philibert , sculpteur-tombier à Paris, parent des précédents,
était associé en 1624, avec son confrère Jean Le Moine, pour livrer à
Etampes, moyennant 25 livres tournois, une tombe à deux personnages
représentant un bourgeois et une bourgeoise, avec sur chaque tète, « un
tabernacle garni d'un Abraham et de deux anges », et aux quatre coins,
les Evangélistes.
Coïecqi'e, Bull, de la Soc. de l'hist. de Paris el. de l'Ile de France, 189a, p. 4-<,
45, 5a, n5, 126, 128, iôi, i52, 1 5/| ; 1894, p- 4°> 1 1>8. — J. Guiffrev, Bévue de l'art
français, 1896, p. 12, i5, 14, i5, :6, 17, 18, 19, 21.
Privé (Thomas), résidait à Paris à la fin du xive et au commencement
du xv" siècle. Il exécuta, en collaboration avec Robert Loisel, d'après
les plans de l'architecte Raymond du Temple, le tombeau de Bertrand
du Guesclin (2), connétable de France, mort en i38o; ce monument est
placé dans l'église abbatiale de Saint-Denis.
De Beairepaire et de Montaiglon, Thomas Privé et Robert Loisel (Archives de
l'art français. Documents, t. V, i855, p. 129-104). — Bernard Prost, Quelques do-
cum. sur l'hist. des arts en France (Gaz. des beaux-arts, 2e pér., t. XXXVI, 1887,
p. 2.Ï8-240).
Prouvaiisal (Georges , était établi à Avignon vers le milieu du
xviie siècle ; les archives de la ville en font mention en i658.
P. Achard, Notes sur quelques artistes d'Avignon (Archives de l'art français, Docu-
ments, t. IV, i855-i856, p. i85).
Prouvost (Allard), travaillait à Lille au commencement du xvie siè-
cle. En i5i5, il sculptait au portail de l'église de l'hôpital deux images
(1) Les tombiers étaient, tout à la fois, sculpteurs et entrepreneurs de monu-
ments funéraires. En dehors des ouvrages dus à leur ciseau et exécutés sur com-
mande, ils devaient donc livrer des tombes faites, d'après un modèle uniforme, par
des ouvriers qu'ils dirigeaient.
(2) J'ai reproduit, à l'article sur Robert Loisel, le marché concernant ce tom-
beau.
4^0 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
d'anges et deux statues représentant probablement les comtesses
Jeanne et Marguerite de Flandre. Il ne subsiste rien de ces œuvres, le
portail ayant été reconstruit en l65o,. Allard Prouvost fut occupé aussi
à la cathédrale Saint-Pierre, où il fit. pour le jubé, deux anges placés de
chaque côté de la porte du chœur.
Archives hospitalières de la ville de Lille, n° 44'J4- — J- Hocdoy, Etudes artis-
tiques, artistes inconnus des xive, xve et xvi° siècles, 1877, p. 42, 46, 47-
Provins Jean de , sculpteur en bois et ornemaniste établi à Troyes
au xve siècle, entreprit, de i3^5 à i3o,o, les portes et les stalles de la
cathédrale et exécuta, dans la même église, un baldaquin qui fut mis
au-dessus du maitre-autel et un buffet d'orgues.
Arch. ihp. de l'Aube; <i. i.v>i,. — D'Arbois de .Iibainville, Jnv. somm. des
nn:h. de l' \tilir, 1869, p. 5o8. — Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capir
fale de la Champagne, 1876, p. 104. — Natalis Ko:\dot, iRevue de l'art français,
Q,
yuenueflets Guillaume , sculpteur en bois, exerçait son art à
Béthune vers le milieu du xvie siècle. En i54o, il travaillait à l'hôtel de
ville et, en i565, il sculptait, dans la cathédrale, une chaire à prêcher.
De La Fons-Mélicocq, Les artistes du nord de la France, 1848, p. 91. — Ed. Box-
naffé, Le meuble en France au xvic siècle, 18S7, p. 56.
Quere Nadal ou Noël), sculpteur en bois du xve siècle, originaire
de la Bretagne, collabora en i4"> avec Barthélémy Jossas, à la sculp-
ture des stalles du chœur de l'église Saint-Vincent de Lucq, en Béarn;
on alloua aux artistes, pour cet ouvrage, la somme de 100 écus.
Paul Raymond, Les artistesen Béarn avant le xvui* siècle, 1874, p- 170.
Quesnel Nicolas , vivait, au commencement du xvie siècle, dans la
ville de Rouen, où il travaillait vers ioi3, sous les ordres de Roullant
Leroux, aux ligures du portail de la cathédrale. De 1529 à i53a, il était
l)K bKCOLK FRANÇAISE \~l
occupé à l'église paroissiale de Saint-Pierre-du-Chàtel. En iS/Jo, il lit un
saint Georges et plusieurs autres statues pour mettre en haut du chœur
de la cathédrale. L'année suivante, il exécuta, dans la même église, une
Vierge de plomb, qui fut placée sur le laite de la chapelle Notre-Dame.
En i542, il reçut 6-2 livres pour avoir sculpté six statues destinées à
l'ornementation des orgues de Téglise Notre-Dame-de-la-Ronde. Il col-
labora aussi, avec Jean Goujon dont il était l'ami, aux travaux des orgues
de Téglise Saint-Maclou. On attribue à Nicolas Quesnel une grande part
dans la sculpture du tombeau de Louis de Brezé.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure ; G. 12J, 128, 2525, 2822, 6864, 7J27. — A.
Deville, Tombeaux de la cath. de Rouen', 1H.Î7, p. 1 r 7, iôi à la note. — Idem,
Revue des architectes de la cath. de Rouen, 1848, p. 5a, 72 à la note. — L'abbé
Cochet, Bull, monum., t. XIX, i853, p. 58S, 58g. —lu Seigneur, Notes surl'Hist.
de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 3i6. — De Beaorbpaire, Nouv. rec.
de notes hist. concernant le départ, de la Seine-Inférieure, iSnn, p. 70. — L. Gonse,
La sculpture française, iSyi, p. 102.
OilOlliilill Jacques , était au nombre des sculpteurs employés, en
i384, à la décoration de la llèehe de la cathédrale de Cambrai; il tou-
chait alors 2 sous 6 deniers par jour. En 1398, on le trouve travaillant
encore à cet édifice, mais avec des gages plus importants. Un Simon
Quoniam, maître-maçon, probablement le frère de Jacques, participait
aux travaux de la même église en i398-i3qq.
Arch. dép. du Nord. Comptes de la fabr. de la cath. de Cambrai, n°s 07, 42. —
Dehmsnes, Hist, de l'art dans la Flandre, etc., [886, Documents, p- 723,775.
IR
Rabelot Gaspard:, sculpteur breton du xvne siècle, exécute, en
1659, le maître-autel de l'église Saint-Jean-de-Béré, à Chàteaubriant
(Loire-Inférieure).
Gl'illotin de Corso.n, Les églises de la baronnie de Chàteaubriant, 1886, p. 16.
Raeet de Lance. Voir Uelanec Racet .
^-■2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Racine (Nicolas), était un des sculpteurs occupés, en io'4o, aux
travaux du château de Fontainebleau, sous la direction de Gilles Gué
rin.
De Laborde, Revue universelle des Arts, t. IV, iSJ6-i8f>7, p. aïo.
Racine Jean), sculpteur et peintre normand, est employé à la
cathédrale de Rouen de 1640 à 1643. Il fait quatre chandeliers et deux
petites crédences pour les chapelles de Notre-Dame-du-Vœu et de Saint-
Pierre-en-la-Nef et sculpte la contretable de la chapelle de la Vierge.
Il travaille aussi à une des croix du parvis et prend part à la restau-
ration du tombeau de Louis de Brezé. En 1654, étant toujours à 'Rouen,
il reçoit 4° livres pour avoir exécuté un crucifix dans la chapelle de
l'hospice général.
An h. départ, de la Seine-Inférieure, G. 2687, 2826. — De Beairepaire, Inv.
somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. II, 1874 p. Ô90, 4>5- — Item, Nouv. rec.
de unies hist. concernant le départ, de la Seine-Inférieure, 1888, p. i56.
Rniniondou Raiimuiflus, sculpteur-architecte de la ville de Car-
cassonne, alla en 11 69 en Espagne, où le chapitre de la ville de Lugo
passa avec lui un contrat pour l'œuvre de la cathédrale. Après sa mort,
en 1176, le travail fut terminé par un artiste espagnol, nommé Mont-
forte de Lemnos.
Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de la seulpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 298.
I ! ;i nibon 1™ Baltazar , sculpteur en bois de la ville de Valenciennes,
exécute en i5io, dans la cathédrale, un très beau buffet d'orgues sou-
tenu par des cariatides terminées en cul-de-lampe.
A. de La Fons-Mélicocq, Revue aniv. des Arts, t. XI, 1860, p. ôo. — Ed. Bon-
naffé, Le meuble en France au xvi" siècle, 1887, p. 56.
Ramond. dit maître Ramond, résidait à Lyon dans la première moi-
tié du xvie siècle. En i538, il se rendit à Villefranche en Rouergue, où
il sculpta des statues de pierre pour décorer l'autel de la chapelle
Sainte-Marguerite, dans la cathédrale.
Y. Advielle, Les beaux-arts en Rouergue [Soc. des lettres, sciences et arts de l'Avey-
ron, 1SG8, p. i65). — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xviu0 siè-
cle, 1884, p. 34.
Ramy Jean), « talieur de ymaiges », travaillait à Toulouse vers
i.">4'3: il serait demeuré au service de Philippe de Lévis, évèque de
Mirepoix, l'espaoe de neuf ans.
De Ciiampelays, Notes sur Vanciemu cathédrale de Mirepoix Congrès archéol. 'le
1 n 1894, p. •>">• .
de l'école française 4"3
Raoul l'imagier, demeurait à Paris à la fin du xme siècle et figurait
en 1292, sur le rôle de la taille, comme payant 2 sous d'impôts.
H. Gérabd, -Le rôle de. la taille à Paris, i83-, p. i5i {Documents inédits sur
l'Hist . de France).
Raoul do l'Aulbier. Voir Aulbier (Raoul de 1').
Raoul de Hédincourt. Voir Hédîncourt Raoul de).
Raoullaud Cardin), collabore, au xvie siècle, à la décoration du
château de Fontainebleau. Dans les comptes des bâtiments royaux, de
i537 à i55o, ses gages sont de i3 livres et ensuite de 11 livres par mois.
On rencontre encore à Fontainebleau, en i538, un Joachim Raoulland,
tailleur en pierre et en bois,
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, 1800, p. 4°â> 4ao. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i55, ii)4, t. II, 1880, p. .ï-i.
Rapl (Guicbardl, était établi à Lyon vers le milieu du xvie siècle. En
1048, il participait, comme modeleur et maçon, aux apprêts des fêtes
données par la ville à l'occasion de l'entrée de Henri 11 et de Catherine
de Mëdicis.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvir siècle, 1884, p. 56.
Raudiu, sculpteur en bois du commencement du xvne siècle, exécute
en 161 3, dans l'église d'Arqués, près de Dieppe, la clôture et les lam-
bris de la chapelle de la Vierge.
L'abbé Cochet, Les églises de l'arrond. de Dieppe, 184.8, p. 224.
RauU Pierre), sculpteur parisien, était occupé, de i5o8 à 1022, aux
sculptures de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie. C'était lui l'auteur
de la figure de saint Jacques-le-Majeur et de celles du lion, de
l'aigle et du bœuf symboliques, posées au sommet de la tour; ces œuvres
lui furent payées 20 livres tournois.
La statue de saint Jacques, jetée à bas pendant la Révolution, a été
rétablie depuis, et les animaux, transportés dans le jardin du Musée de
Cluny, ont été remplacés par des copies.
Sav\ al, Hist. des antiquités de Paris, 1724,1. III, p. 56. — Eméric-David, llis-
de la seulpt. franc., 1817-1872, p. i55. — De Guilhermy, Itinéraire archéologique de
Paris, l855, p. :>2.">.
Ravaolio Quentin , demeurant, au xvie siècle, dans la ville de Cam-
brai, touche 38 livres, en i556, pour différents ouvrages d'ornementa-
tion entrepris dans le palais de l'évèque.
J. Hoodoy, Hist. tniist.'jlc la cathéd. de Cambrai, 1880, p. 235.
4^4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Ravv (Jean), vivait, au xive siècle, à Paris, où il travailla pendant
26 ans à l'église Notre-Dame. Il commença, vers i34o, les sculptures, en
ronde-bosse et en bas-relief, existant sur toute la longueur du pourtour
extérieur du chœur et représentant l'histoire de Jésus-Christ. Cet
ouvrage ne fut achevé qu'en i53i, par son neveu, Jean Le Bouteiller.
On peut mentionner, comme anecdote, que le i01' décembre i44°> l°rs
de l'entrée de Henri V et du duc de Bourgogne dans la ville de Paris'
après la défaite des troupes du Dauphin, « il fut fait en la rue de la
Kalande, devant le Palais, un moult pieux mystère de la Passion de
Notre-Seigneur au vif, selon qu'elle est figurée autour du cueur de
Notre-Dame de Paris et duroient les échaffaulx environ cent pas de
long 1) ». On le voit, il est question ici de l'œuvre de Jean Ravy, qui
fournit ainsi au poète la mise en scène de son mystère.
L'artiste termina, très probablement, le portail septentrional de Notre-
Dame, qui avait été entrepris par l'architecte Pierre de Chelles. Il dut
mourir vers i345 ou i346.
G. Corrozet et Nie. Bonfons, Les antiquités et choses les plus remarquables de
Paris, ifioS, p. 196. — J. du Breui,, Le théâtre des antiquités de Paris, 1622, p. i3-
14. — Sauval, Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. 077. — Eméric-David,
Hist. de lasculpt. franc., 1817-1872, p. 83, 8/|, 85. — Inv. gén. des rich. d'art de
la France (Paris, mon. relu/., t. I, 1877 p. 3gr). — De Guilhermy, Ilin. archéol. de
Paris, i855, p. ni. — Ch. Bauchal, Noire-Dame et ses premiers architectes, 1882,
p. (î.
Raymond, sculpteur établi dans le Roussillon au commencement
du xme siècle, fait, en 1202, une statue d'évêque pour le cloître de la
ville d'Elue Pyrénées-Orientales) et sculpte, l'année suivante, une effigie
de chevalier.
Alart, Bull, de la Soc. agric. scient et litt. des Pyrénées-Orientales, t. XIX, 1872.
— Revue des Sociétés savantes, 5e série, t. VI, 1873, p. 76.
Raymond de Lafont. Voir Lafont (Raymond de).
Réau (Liénard de la), sculpteur et architecte du xvie siècle, travail-
lait à Fontenay-le-Comte, en Vendée, de 1039 a i543, à l'église Notre-
Dame qui fut détruite en partie en i568 et restaurée en 1600. En i542, il
exécutait une fontaine dans la ville. Léon Palustre lui attribue aussi la
construction du château de Coulanges-les-Royaux. Liénard de la Réau
mourut vers i565.
Bull, mon., t. XIX, i85a, p. i3o. — Benjamin Fillon, Poitou etVendée, t. I, i86t,
art. sur Fontenay-le-Comte, p. 5o-5c. — L. Palustre, La renaissance en France,
t. III, i885, p. 210, 224, 257. — Idem, Liénard de la Réau, 189:». (Extrait de la
Revue du Ras-Poitou) .
(i) Journal de Paris, sous les règnes de Charles VI et de Charles VII, dans les
Mémoires pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne, p. 72.
de l'école française \-">
Rebouillon Armentaire , résidait à Toulon à la fin du xvie et au
commencement du xvii° siècle. Dans les archives de la ville, il est cité
pour avoir passé marché en 1C07, avec les consuls, au sujet de la sculp-
ture des armoiries du roi et de la ville sur la porte de l'hôtel de ville,
du côté du port.
Ch. Gmoux, Peintres et sculpteurs nés à Toulon (Revue 'de Part français, 1888,
p. 164).
Itegnard (Jacques), collabore, en i537-i54o, aux travaux du château
de Fontainebleau, à raison de 12 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, etc, t. I, i85o. — Idem, Les comptes des
bâtiments du roi, t. I, 1877, p. i55.
Reçnai'tl (Nicolas), est employé, de 1 585 à 1587, à la décoration de
la tour de l'église Saint-Ambroise de Melun ; il reçoit, pour son salaire,
6 écus 18 sous tournois.
Arch. dép. de Seine-et-Marne ; G. 54i. — Revue des Sociétés savantes, 5" série,
t. IV, 1872, p. 5og.
Regnn uUlin Laurent!, sculpteur et peintre d'origine florentine,
travaille au château de Fontainebleau dès l'année i534- Son nom figure
dans les comptes relatifs à cette résidence jusqu'en i55o. En i534, on
lui alloue 170 livres pour avoir « vacqué es ouvrages de stucq, es
chambres du Roy et de la Reyne ». De i54o à i55o, il est occupé, avec
Jean Leroux, moyennant 20 livres par mois, « aux réparemens des
figures de bronze antiques, fondues en la fonderie, audit lieu de Fontai-
naibleau, et à réparer la cire du moulle du Lacon fLaocoon) et de ses
enfants » . Vers la même épocpie, il restaure aussi de petites figures en
corail, placées dans le cabinet du roi. Eni54i, il interrompt ses travaux
à Fontainebleau et se rend à Paris pour sculpter des figures d'anges,
destinées au jubé de Saint-Germain-l'Auxerrois, que construisait alors
l'architecte Pierre Lescot. En i564, il est au nombre des artistes qui
collaborent au tombeau de Henri II, sans qu'on puisse déterminer exac-
tement la part qui lui revient dans l'exécution de ce monument. Il
touche, en effet, 35o livres, en i565, « pour ouvrages de sculpture qu'il
a faits en marbre blanc, et des histoires qu'il fait en cire pour icelles
mettre en bronze pour mettre à l'entour de la sépulture du feu Roy
Henry ». Nous voyons par là que, d'après un projet primitif, les bas-
reliefs du tombeau devaient être fondus en bronze et non sculptés en
marbre, comme ils l'ont été définitivement.
Laurent Regnauldin mourut à Paris vers la fin de i56g, car, au com-
mencement de 1070, sa veuve, Madeleine Cotillon, recevait une somme
de 100 livres due à sa succession.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 58i, 58a, Ô84, 38fi, ."88,
4j6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
389,594, 097, 4oo, 417, 42), 429. 43°, 5i2, '.17, 5i8. — Idem, Les comptes des
bâtiments du roi, t. I, 1877, p. xxvui, 89, 91, 94, 96, 98, 100, 102, 100, 104, n5,
192, 197. 2o3 ; t. II, 1880 p. 119, 128, 180, 282. — L. Palustre, Lu Renaissance en
France, t. I, 1879, p. 219, 228; t. II, 1881, p. 114, uii. — L. Gonse. La sculpture
française, 189.5, p. 100, 128.
Regnauldiii de Bossue. Voir Bossue Regnauldin de).
Beicuault Jean . sculpteur en bois de la ville de Chàlons, exécute
vers i479, avec un de ses compatriotes, nommé Gillet, les stalles du
chœur de la cathédrale, qui avaient été commandées par l'évèque
Geoffroy Soreau.
L. Gmgnon, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1889, p. 5i.
Beg'iiault Guillaume , vivait à Tours dans la seconde moitié du
xve et au commencement du xvie siècle. Il dut naître vers i45i.
Il était neveu par alliance de Michel Colombe qu'il aida dans ses œuvres
pendant quarante ans et auquel il succéda, en 1012, comme valet de
chambre et sculpteur de la reine Anne de Bretagne. 11 travailla au
mausolée de François II, conservé aujourd'hui dans la cathédrale de
Nantes et participa, sans doute, à l'exécution des modèles des tom-
beaux, faits par son oncle pour l'église de Brou par ordre de Mar-
guerite d'Autriche. Dans le traité du 3 décembre i5n relatif à ces
derniers travaux, voici en quels termes Michel Colombe s'expri-
mait sur son compte :
« D'icy, et desja j'asseure et afferme que Guillaume Regnauld, tailleur
d'ymaiges mon nepveu est souftisant et bien expérimenté pour réduire
en grand volume la taille des ymaiges servant à la dicte sépulture en
ensuivant mes patrons, car il m'a servy et aidé l'espace de quarante ans
ou environ, en telle affaire, en toute grande besoigne, petites et
moyennes, que par la grâce de Dieu j'ay eues en main jusques aujour-
d'hui' et auray encoire tant qu'il plaira à Dieu. Mesmement il m'a très
bien servy et aidé en la dernière euvre que j'ay achevée : c'est assavoir
la sépulture du duc François de Bretaigne père de la Boyne, de laquelle
sépulture j'envoye un pourtraict à Madame. »
On attribue à Guillaume Begnault les statues des enfants de
Charles VIII, placées sur le tombeau qui se trouve dans la cathédrale
de Tours. Ce monument, dont la partie décorative est due à Jérôme de
Fiésole, un des aides de Michel Colombe, fut achevé en idoq.
Un document, découvert récemment par M. Louis de Grandmaison,
vient de rendre à l'artiste ainsi qu'à son confrère Guillaume Chale-
veau, la paternité d'un des chefs-d'œuvre de la sculpture française :
c'est le beau mausolée de Louis de Poncher, conseiller du roi, mort en
de l'école française 4"~
1.V21, et de sa femme, Roberte Legendre, morte en i5ao. Cette œuvre,
exécutée à Tours, en i5a3, sur la commande d'Etienne Poncher, arche-
vêque de Sens, frère de Louis, fut transportée k Paris et érigée dans
l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Ses débris, dont les deux gisants et
le soubassement, sont aujourd'hui au Louvre, après avoir fait partie
pendant la Révolution du Musée des monuments français. Les artistes
reçurent douze cents livres tournois pour leur travail, plus cent livres
pour faire conduire le tombeau à sa destination.
Guillaume Regnault vivait encore en i53a, puisqu à cette époque il
fit l'acquisition d'une pièce de terre située à Saint-Martin-de-Chan-
ceaulx, mais il mourut peu de temps après, sa veuve (1) figurant dans
un contrat daté de i534- Une de ses filles, Marie Regnault, épousa Ras-
tien François, sculpteur et maître d'œuvre de la ville de Tours, auteur
de la fontaine, dite de Reaune-Semblancay.
Ch. Grandmaison, boniments inédits pour servir à l'histoire des mis en Touraine,
1870, p. 208. — E. Gibaudet, Les artistes tourangeaux, 1880, p. 544» 545. —
L. Palustbe, La Renaissance en France, t. III, 188J, p. 79, 80, 87. — L. Gonse, Lu
sculpture française, 1893, p. 56, 58, 5y, 65. — L. de Grandmaison, Les auteurs du
tombeau des Poncher (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1897, p. 87-96).
Itegnntill [Mathieu), sculpteur-architecte et ingénieur de la ville
d'Amiens, était, en i44°7 maître des œuvres de la ville et construisait le
pont de Sire-Jean-Ducange qui existe encore aujourd'hui. En i44°\ il
exécutait une croix sur laquelle il sculptait les armes du roi et du dau-
phin avec les armoiries de la ville.
Dusevel, Recherches hist. sur les ouvrages exécutés dans la ville d'Amiens, etc.,
i858, p. 8, 9.
Regnault Michau ou Michel), demeurait à Tours au commencement
du xvie siècle. Il devait être parent de Guillaume Regnault et travaillait,
probablement, dans l'atelier de Michel Colombe. On ne sait rien de
positif sur cet artiste.
Ch. Grandmaison, Documents inédits pour servir ù l'histoire des arts en Touraine,
1870, p. 209. — E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 546.
Régnier (Jean), sculpteur en bois et ornemaniste de la ville de
Valenciennes, restaure, en 1087, les stalles de la cathédrale et sculpte
un banc d'œuvre pour les marguilliers de cette église.
A. Bérard, Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 709.
Régnier Laurent), résidait à Rourges au xvie siècle. Il est mentionné
(1) Marie de Pommiersqu'il avait épousée avant 1516. après la mort de *a pre-
mière femme^ Louise Colombe.
4^8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
au nombre des artistes occupés, en i5i3, à la décoration de la cathé-
drale.
De Girardot, Les artistes de Bourges (Arch. de l'art franc., 2e série, t. I, 1861,
p. 2Jl).
Régnier Laurent), travaille, en i56o-i56i, à Fontainebleau, où il
exécute, en collaboration de Fremin Roussel, sur la commande du Pri-
matice, plusieurs tigures en bois, destinées à orner le jardin de la reine.
Vu la différence des dates, il me parait impossible d'identifier cet
artiste avec le précédent.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 491- — Idem, Les
co7nptes des bâtiments du roi, t. II, 1880, p. 5o. — L. Gonse, La sculpture fran-
çaise, 1893, p. 127.
Regnoulx, sculpteur et architecte de la ville de Bourges, reçoit, en
i55ç), « 26 escus d'or soleil valant 65 1., pour avoir faict une figure de
pierre d'Apremont, en forme de Justice, laquelle il a rendu saine et
entière en la maison de ladite ville ».
De Girardot, Les artistes de Bourges (Archives de l'art français, 20 série, t. I,
1861, p. 256.)
Rénioml (Pierre), sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle,
résidait k Rouen, où, après la mort de Paul Mosselmann, en 1467, il fut
chargé de continuer la sculpture des stalles dans le chœur de la cathé-
drale. Vers cette époque, un Jean Raymond, sculpteur en bois, origi-
naire de Cambrai, était employé aussi k ce même travail.
Arch. départ, de la Seine-Inférieure, G. 25o4, 25o5. — Langlois, Stalles de la
cathédrale de Rouen, i858, p. 184.
Remy de la Gombaude. Voir Gombautle (Remy de la).
Renaud, sculpteur en bois, établi k Paris au commencement du
xive siècle, sculpte, en i3o4, deux chaires pour l'hôtel de la comtesse
Mahaut d'Artois; il touche 100 sous pour son salaire.
Arch. départ, du Pas-de-Calais ; A. 199. — Dehaisxes, liist. de l'art en Flan-
dre, etc., 1886, Documents, p. 160. — J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et
de Bourgogne, 1887, p. 012.
Renaud de Verdun. Voir Verdun (Renaud de).
Rentzelin Jacques), sculpteur alsacien du xive siècle, né k Rouf-
fach, était occupé, dans cette ville, k l'église Sainte-Arbogaste. En i3j3,
il alla demeurera Bàle et y séjourna huit années. Il revint en i38i k
de l'école française I79
Colmar, se fit recevoir bourgeois de la ville et fut attaché aux travaux
d'ornementation de l'église collégiale de Saint-Martin.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1872,11. 435,436.
Reuzère (Gillequin), résidait à Lille au commencement du xvie siè-
cle. En i5o8, il travaillait à la halle échevinale et touchait 19 livres
« pour avoir taillé un ymage grant de la représentation de la Vierge
Marie de pière franque, lequel est mis au devant de le halle de la dite
ville ».
,1. Hoi'dov, La halle échevinale de la ville de Lille, 1870, p. i5, lio.
Reverdy (Georges), sculpteur, peintre et graveur du xvie siècle,
était établi à Lyon de 1629 a i55j. Un de ses contemporains, le poète
Nicolas Bourbon de Vandœuvre, a écrit sur lui :
« De Hanso Ulbio (Holbein), et Georgio Reperdio,
« Picloribus.
« Videre qui vult Parrhasium cum Zeuzide,
« Accersat à Britannia
« Ilansum ulbium, et Georgiutn Reperdium
« Lugduno ab urbe Gallioe. »
Nicolai Borbonii Vandoperani Lingonensis Nugarum libri octo... Lugduni, i558,
p. i53. — Natalis Ronuot, Les sculpteurs de Lyon du xiv" au xv'iu0 siècle, 1884,
p. Si.
Rlieims (Jeandej, alla en Italie, où on le trouve, en i3;o, au nombre
des artistes employés, sous la direction de Jean Moregia de Milan, à la
reconstruction de l'abbaye du Mont-Cassin, dans l'ancien royaume de
Naples. Jean de Rheims aurait exécuté les stalles du chœur de l'église,
qui étaient ornées de feuillages et d'arabesques.
Bulletinde la Société de l'histoire de France, i844? P- 35- — L. Dussieux, Les ar-
tistes français à l'étranger, 1876, p. 44'-
Ribel 1 Guillaume 1, sculpteur ornemaniste demeurant à Rouen au
xvie siècle, sculpte, de 1627 à 1529, dans le cimetière Saint-Maclou, des
piliers destinés à supporter les figures de la danse macabre.
H. Langlois, Rouen awxvi0 siècle et la danse des morts au cimetière Saint-Maclou
1 885 . — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II, 1881, p. iy(3.
Ribon (François), sculpteur et fondeur du xvie siècle, travaille, de
i5^o à i55o, au château de Fontainebleau, à raison de 20 livres par
mois.
De Laborde, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. jy8, 200.
4oO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Ribourl Benoit . modeleur et peintre du xvr siècle, exerçait son art
à Lyon vers i548.
Natalis Roxbot, Les sculpteurs de Lyon du \ive au xvtn0 siècle, 1884, p. 36.
Rieliai'd (Jean , vivait à Bourges au xve siècle. En i4^", on lui al-
louait « 6 sols pour avoir faict ung image de N. D. de pitié, lequel a esté
mis au portai d'Auron ».
De (jirardot, Les artistes de Bourges (Archives de l'art français, i' série, t. I,
1861, p. 240).
Ki<*hur<1 Jean), sculpteur et architecte de la ville de Lille, dirigeait,
en 1 5 1 (3 , la construction du jubé de l'église Saint-Pierre ; ce jubé fut
abattu en 1-19 par ordre du chapitre. Vers i55o, il était occupé, avec
Pasquier de Gand, à la décoration des boucheries et halles nouvelles de
la ville. Voici, d'après les comptes, les différentes sommes touchées par
les deux artistes pendant la durée de ces travaux : 280 livres, « pour
avoir faict aux boucheries et halles nouvelles plusieurs parties des tailles
de blancq ; premiers, cincq grans tabernacles avec leurs entrepiedz et
dossiet, comprins trois chambrans deseure les huiseries desdittes halles,
sur les devant » ; 3o livres, « pour cinq fenestres aux pignons de de-
vant » ; 3a livres, « pour l'enrichissement deseure lesdites fenestres » ;
(\i livres, « pour deux cleres voies aux costés du grand pignon »; 11
livres, « pour le furnissement des trois pignons de devant, comprins le
trépied du lion » ; 30 livres, « pour trois tabernacles, entrepied et dos-
sal, pour trois chambrandes deseure les huisseries de derrière »; 3a li-
vres, « pour quatre fenestres a double croisillon, à VIII 1., la pièche » ;
18 livres, « pour l'enrichissement deseure lesdittes fenestres »\ 10 sous,
« pour les tablettes et glachis de pignons de derieres ».
De La Fons-Mélicocq, Bévue univers, des Arts, t. XV, 1862, p. 19S, 199. — J.
HoiiDov, Etudes artistiques, Artistes inconnus des xive, xv° etxvi' siècles, 1877, p. 46.
— L. Palustre, La Renaissance en France, t. 1. 1879, p. 5.
Richard François), sculpteur en bois de la ville de Troyes, taille
vers i53i, avec son confrère Genêt Collet, cinquante quatre culs de
lampe pour les stalles du chœur de la cathédrale.
Arch. dép. de l'Aube ; G. i5g2. — D'Arbois de Jubainyille, Inv.somm. des arch.
de l'Aube, t. I, 1869, p. 525. — Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne ca-
pitale de la Champagne, 1876, p. 98.
Richard de La Place. Voir La Place Richard de).
Richarl, sculpteur ornemaniste du xive siècle, était employé à Poi-
tiers, en i383, à la décoration du palais du duc de Berry; il touchait
5 sous de gages par jour.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. i3, 89.
DE L ECOLE FRANÇAISE 4°I
I! icliaull (Rieul , sculpteur en bois et maître menuisier, travaille, en
l55l, au château de Fontainebleau, sous la direction de Philibert de
l'Orme. De i55~ kiS^i, il est occupé k la sculpture des boiseries du
Louvre, de l'hôtel de Bourbon et du château de Vincennes.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 44a, 4-Jo- — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I 1877, p. 24'ti '282, 3o8 ; t. II, 1880, p. ffi, ni,
116, i4;i, 102, 190. — A. Bertv, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. II, 1866, p. ■•'■.
•l'y'-, ih'i. ?ôô-2j5.
Iticher, religieux de l'ordre de Saint-Benoit, au couvent de Sénones,
dans les Vosges, est le premier sculpteur que nous offre lexine siècle. Il
exécuta pour l'église de sa communauté le tombeau de l'abbé Antoine,
son supérieur, mort en ia36; il le représenta couché, revêtu de ses habits
pontificaux et tenant k la main son bâton pastoral. Il sculpta également
un mausolée pour le seigneur Henri de Bayon et sa femme ; ce monu-
ment était orné de bas-reliefs, de fleurs et d'inscriptions.
On lui doit une chronique de son monastère, où il mentionne ses ou-
vrages de sculpture et où il fournit de précieux renseignements pour
l'histoire de l'art au Moyen Age. 11 y indique, entre autres, la forme du
premier tombeau érigé au roi Charles le Chauve dans l'église de Saint-
Denis : il se composait d'un lion en bronze 1 , plus grand que nature,
posé sur le sarcophage, a quodet ego propriis oculis vidi », écrit l'artiste
écrivain. Il mourut vers l'an 1267.
Cronic. abb. Senon., lib. II, cap. XXII, lit). IV, cap. XXVII; apud d'Achenj, Spi
cil, t. II, p. Ht y, 640. — Nagler, Kûnstler Lexicon, t. XIII, 1845, p. 128. — Eméric-
David, Hist. delasculpt. franc., 1817-1872, p. 65, 106. — Idem, Vie des artistes
anciens et modernes, 1872, p. 110. — Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant
le Moyen Age, t. I, 1872, p. 147-149-
Kichier Geoffroy), sculpteur-architecte du xv siècle, devint maître
de l'œuvre de la cathédrale de Rouen, le i«r février ijâz, en remplacement
de Jean Roussel. En ï^6l, il restaura le tombeau de Charles V, exécuté
en i36^ par Hennequin de Liège. Les registres capitulaircs portent :
« A maistre Geoflroy Richier maistre machon de l'église pour avoir
rassis et mis en leur deu plussieurs petitz ymages dentour la sépulture
du Roy estante au ceur de l'église et y avoir vasque par demy jour e
plus payé k lui pour sa paine le 1 Ie jour du moys de juillet. III s. IX d. »
La même année, il éleva sur le parvis de l'église une fontaine sur-t
montée d'un ange. Auparavant, en i458, il avait donné les plans de l'ar-
chevêché ; il en commença les travaux en 1460 et les continua jusqu'à sa
mort, en 1462.
A. Devii.i.e, Tombeaux de la cathédrale de Rouen, 18Ô7, p. iSfià la note. — Idem
Revue des architectes de la cathédrale de Ilouen, 1848, p. 34-55.
1 Plus tard, cette œuvre fut enlevée et remplacée par une statue du roi. en
demi-relief, accompagnée de quatre figures d'évêques, en ronde-bosse.
(j8a DICTIONNAIRE DES SCULPTEUR?
Hichicr Ligier . est le plus célèbre des sculpteurs qui Ont porté le
nom de Richier. Il appartenait à une famille lorraine vivant à Saint-
Mihiel, dans le duché de Bar, vers la première moitié du xvie siècle.
Il naquit dans cette ville en i.'oo, et non à Dagonville Meuse comme
l'ont rapporté plusieurs auteurs ; ceci est formellement prouvé par des
lettres patentes du duc Antoine de Lorraine, datées de i53o, lesquelles
exonèrent Ligier Richier. à l'occasion de son mariage, de toutes tailles
el impositions :
S ivoir faisons, dit le due. que pour le bon rapport que fait à nous
a été de la personne de nostre bien-aimé Lieger Richier. imagier, natif
et à présent . deinourant en ceste notre ville de Saint Miliiel, lequel s'es
puis naguières marié, sous nous, en ce dit lieu et est expert de son art,
comme avons entendu pour ces causes et autres à ce nous mouvans, en
sur ce, l'advis de nos officiers de ce dit lieu.
« Avons icelui Lieger affranchi et exempté et par la teneur de ces
présentes affranchissons et exemptons, jusques a notre bon plaisir, tant
qu'il se tiendra ;i demeure en ce ditlieu, de toutes tailles, aydes, prières,
subsides, droictures, subventions et impositions et autres choses quel-
conques, à nous dues eu ceste nostre dite ville de Saint-Mihiel, sauf
guetz et gardes-portes et murailles. »
On n'a aucun renseignement sur la première jeunesse de Ligier
Richier et on ignore quels furent les débuts de son éducation artistique.
Certains ont prétendu qu'il était allé étudier en Italie, mais rien n'est
moins probable. D'ailleurs, de toutes les légendes formées sur ce grand
artiste, aucune ne mérite qu'on s'y arrête.
L'œuvre exécutée tout d'abord par Ligier est le retable en pierre qui
se voit derrière le maître-autel de l'église d'Hattonchàtel, entre Saint-
Mihiel et Pont-à-Mousson. Ce monument, divisé eu trois parties, repré-
sente le Portement de croix, le Crucifiement et la Mise au tombeau ;
il est daté de i.ïu3, époque où Ligier avait 23 ans. Le Christ et les deux
larrons en bois, accrochés à trois piliers de la nef dans l'église de Bar-
le-Duc, doivent appartenir aussi à cette période de la vie de l'artiste,
ainsi qu'une sainte Madeleine provenant probablement d'un sépulcre
démoli, placée aujourd'hui dans la chapelle de Sainte-Anne, à Clcr-
mont-en-Argonne Meuse . Dans la cure de la même ville, on possède
encore de lui une petite Pieta en terre cuite, modelée en i53o, qui sem-
ble être une réduction dune autre Pieta en pierre ornant la chapelle du
Sacré-Cœur, dans l'église paroissiale d'Etain Meuse). Ce dernier
ouvrage, dont les figures sont plus grandes que nature,, est connu sous
lé nom du Bon Dieu de Pitié d'Etain; il était destiné primitivement à
un monument funéraire et a été sculpté par Richier en i5a8.
Voyons maintenant les autres travaux de l'artiste. Vers i55i, il fît
de l'école français: 483
pour l'église des Bénédictins de Saint-Michel, à Saint-Mihi«l, un cal-
vaire en bois de noyer, dont la description nous a été conservée par
Doin Calniet, d'après une relation du temps, due à un bourgeois de
Troyes :
« En i53a, écrit-il, ce Champenois nommé Chatouru, en se rendant à
Saint-Nicolas-de-Port, près de Nancy, admira, dans l'église de l'abbaye
des Bénédictins, plusieurs ouvrages de sculpture faits par maître
Ligier, tailleur d'images, demeurant audit lieu de Saint-Mibiel, que
l'on tient le plus expert et meilleur ouvrier audit art que l'on vit
jamais.
« 11 parle en particulier du crucifix, de la sainte Vierge de Pitié sou-
tenue par saint Jean, de saint Longuin, de Marie-Madeleine, des quatre
anges qui tenaient chacun un calice pour recevoir le sang du Sauveur.
qui accompagnent la croix. »
De ce beau groupe, détruit en 1720, il ne reste que la tète du Christ,
dont on a un moulage au Musée de Nancy, et les statues de la Vierge et
de saint Jean ; ces deux figures, formant un ensemble désigné sous le
titre de Y Evanouissement de la Vierge, ont été mises au chevet de
l'église de Saint-Michel, à Saint-Mibiel.
En i533, Ligier Richier modela les « pourtraictures en terre » d'An-
toine de Lorraine, de la duchesse et d'autres personnages de la cour ;
tous ces portraits ont disparu. En iô'|0, il travailla encore pour le duc,
car un compte fait mention, à cette date, d'une somme de 60 francs
payée « à Me Legier demeurant à Saint-Mibiel en considération de
quelque œuvre qu'il a fait présent à Monseigneur ».
En 1544, René de Chalon, prince d'Orange, ayant été tué au siège de
Saint-Dizier, sa veuve, Anne de Lorraine, commanda son tombeau à
Richier. L'artiste sculpta alors la statue funéraire appelée la Mort,
YEcorché ou le Squelette (1), qui surmontait jadis le mausolée du
prince, dans l'ancienne collégiale de Saint-Maxe, à Bar-lc-Duc. Epar-
gnée à la Révolution, cette figure se dresse maintenant au-dessus d'un
autel, dans le transept gauche de l'église Saint-Pierre de Bar-lc-Duc.
Après avoir terminé le monument de René de Chalon, Ligier Richier
entreprit une de ses œuvres les plus remarquables : la statue de Philippe
de Gueldre, deuxième femme de René II, décédée, le 28 février i.">4",
dans le couvent des Clarisses de Pont-à-Mousson, où elle s'était retirée
depuis vingt-sept ans. Cette statue se trouvait sous une arcade entre la
nef et le chœur de l'église du couvent. Pendant la Révolution, on l'en-
terra dans le monastère pour la sauver de la destruction; retrouvée
plus tard, en 1822, elle fut transportée à Nancy dans l'église des Gorde-
(1) Le Musée du Trocadéro en a le moulage,
484 DICTIONNAIRE DÉS SCULPTEURS
liers, où on l'admire aujourd'hui. La princesse est étendue sur son tom-
beau, revêtue de l'habit religieux; k ses pieds, une figurine de sœur
Clarisse agenouillée porte la couronne ducale de Lorraine. Les mains
et le visage sont de marbre blanc: la robe est de marbre noir et le inan-
teau de marbre gris. Par cette polychromie, le sculpteur a donné à son
œuvre un aspect plus saisissant et plus réaliste.
Nous arrivons au Sépulcre ou Mise au tombeau i de l'église Saint-
Etienne, k Saint-Mihiel, le dernier ouvrage de Ligier Richier, le plus
important et le plus connu. Commencé vers i553, il ne fut entièrement
achevé qu'après la mort de l'artiste. Il se compose d'un groupe de treize
ligures de grandeur naturelle, sculptées dans la pierre de la Meuse. Au
centre, le Christ est porté par Nicodème et Joseph d'Arimathie, tandis
que la Madeleine agenouillée lui embrasse les pieds ; au second plan,
la Vierge s'affaisse entre les bras de saint Jean et de Marie Cléophas ; k
droite, en avant, sainte Véronique tient dans ses mains la couronne
d'épines : derrière elle, deux soldats jouent aux dés sur un tambour ; k
gauche, Salomé prépare le tombeau où va être enseveli le corps du
Sauveur ; enfin, k l'extrémité de droite, est assis un centurion. Ligier
n'ayant pu présider k la mise en place de son œuvre, il est certain que
la sainte Véronique et les soldats n'ont pas été disposés d'après son
projet. La sainte, plus en arrière, devait sans doute suivre le cortège
funèbre, faisant ainsi pendant k Salomé ; quant aux soldats, il est plus
que probable qu'ils n'étaient pas destinés k faire partie du monument.
On possède encore de Ligier Richier : au Musée de Verdun, une tête
de mort en pierre; k la cure de Han-sur-Meuse, une cheminée qui ornait
la maison qu'il habitait k Saint-Mihiel ; au Musée lorrain, k Nancy, les
statues de René de Reauvau et de Claude de Raudoche, sa femme, pro-
venant d'un tombeau élevé autrefois dans l'église de Noviant-aux-
Prés a .
Quant aux autres ouvrages qu'on pourrait attribuer au grand artiste
lorrain, les opinions sont divisées ; ces ouvrages sont-ils de lui ou de
ses descendants'.' Il est difficile de se prononcer, d'autant plus que
d'après la tradition, deux de ses frères, Claude et Jean, sculpteurs
comme lui, auraient travaillé k la même époque et l'auraient aidé dans
plusieurs de ses œuvres.
M. Léon Germain regarde Ligier comme un des auteurs du tombeau
de Claude de Lorraine, duc de Guise, et d'Antoinette de Rourbon, sa
femme, érigé, avant la Révolution, dans l'église Saint-Laurent, k Join-
ville.
;i) On en voit un moulage au Musée du Trocadéro.
(2) Ces deux statues ont été achetées à la fabrique de l'église par le musée lor-
rain, en 1886. pour le prix de 1500 francs.
de l'école française 485
Ses collaborateurs auraient été Dominique Florentin et Jean Leroux,
dit Picard. Pour ces deux derniers, il n'y a aucun doute ; mais on doit
être moins affirmatif à l'égard de Richier, les débris du monument ne
permettant pas de reconnaître la manière du maître, et les documents,
sur ce point, faisant entièrement défaut .
Ligier Richier pratiquait la religion réformée; il fut un des signa-
taires de la pétition que les protestants adressèrent, en i56o, au duc
Charles III, pour obtenir le libre exercice de leur culte. Forcé de quit-
ter la Lorraine, il se rendit à Genève en 1064 et y mourut en 1067.
Richier (Gérard), né en 1 534 à Saint-Mihiel, fils du précédent, s'oc-
cupa en i55g, avec son père, des fêtes données par la ville à l'occasion
de l'entrée du duc Charles III de Lorraine et de la duchesse Claude de
France. En i5(>o, il signa la pétition des protestants et accompagna ensuite
Ligier Richier à Genève. Après la mort de celui-ci, il revint à Saint-
Mihiel, où il fut chargé, en i5^8, de dresser des plans pour la rectification
des places et des rues. La même année, il était au nombre des sculpteurs
employés au palais ducal de Nancy ; les comptes le désignaient alors
sous le nom de « petit maître Gérard ». En i586, il était de retour à
Saint-Mihiel et y prêtait sa maison aux professeurs de droit donnant
momentanément leurs cours dans cette ville. En 1098, il passa un mar-
ché pour sculpter les armoiries du duc sur les nouveaux bastions de
Nancy. Il mourut entre 1601 et i6o3, laissant plusieurs fils dont deux
au moins, Jean et Jacob, furent sculpteurs comme lui.
On lui attribue de nombreux ouvrages, parmi lesquels des bas-reliefs
et des statuettes conservés à Saint-Mihiel, à Chauvoncourt, à Bar-le-
Duc et à Nancy, puis, quatre cheminées exécutées dans sa ville natale ;
une de celles-ci, qu'on dit provenir du couvent des Bénédictins, est
ornée de deux figures symbolisant la Foi et l'Espérance et d'un bas-
relief représentant la mise en scène de la parole du Christ : « Laissez
venir à moi les petits enfants. » Le même sujet se retrouve sur le bas-
relief en marbre du Cabinet des médailles, à la Ribliothèque nationale ;
on peut donc le donner aussi à Gérard ainsi que le Jugement de
Suzanne, au Louvre, inscrit sous le nom de Ligier Richier.
Richier (Jean), fils du précédent, s'établit à Metz après la mort de
son père ; mais il quitta bientôt cette ville et vint travailler à Grenoble,
où sa présence est constatée, en 1604, par le document suivant conservé
aux archives de la Chambre de Grenoble :
« L'an mil six cent quatre et le huictiesme juing après-midy, person-
nellement constitué noble Philippe Gillier, mestre d'hostel de Mgr Des
Diguyères, de son gré a baillié à priffaict, à Me Jehan Richier, fils à feu
486 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Girard, de Saint-Myel en Lliorreynnc, mestre sculpteur, présent, stipu-
lant, acceptant, scavoir : à faire quatre armoiries de mondict seigneur,
relevées en bosse, avec le timbre et écussons, scavoir, Tune de pierre
de marbre, et ladicte aultre de pierre d'alebastre, laquelle sera finye et
livrée à mondict seigneur là où il sera advizé par M0 Pierre La Cuisse,
archetictateur de mondict seigneur, l'une desquelles armoyries sera de
cinq pieds de long et l'aultre de quatre et les aultres de trois pieds
d'haulteur, suyvant la proportion en suyvant le portraict qu'a esté faict
par ledict priflacteur et monstre à mondict seigneur, le tout bien et
deubuement faict et bien polly, et à dicte de inestres expertz, entre cy
à la fin de septembre prochain, pour le prix de troys cent soixante
livres... Fait et passé à Grenoble dans la maison de mondict sei-
gneur etc.. »
Jean Richier était de retour à Metz en 1607, époque où on l'admit
dans la bourgeoisie. En 1608, il offrit à la ville un buste du roi, qui fut
érigé devant la place, sur la galerie du corps de garde. En 1612, il sculpta,
aidé de son neveu Toussaint Hainzelin de Saint-Mihiel, la fontaine
Saint-Jacques représentant le saint avec son bourdon au milieu de trois
enfants chevauchant des dauphins. En 1624, il fut employé au Haut
Palais et exécuta d'importantes décorations pour l'entrée du marquis de
la Valette, gouverneur de Metz. Rien n'a subsisté de tous ces travaux.
Jean Richier mourut à Metz le 16 décembre i6a5. Il avait épousé, en
161 5, Judith de La Cloche, fille d'un orfèvre qui, comme lui, faisait par-
tie de la religion réformée.
D'après M. Natalis Rondot, il serait encore l'auteur de quatre médail-
lons en plomb, appartenant au Cabinet des médailles du Musée royal
de Berlin . Ces médaillons sont ceux de Gérard Richier et de Margue-
rite Groulot, père et mère de l'artiste, de Claude de la Cloche et de
Barbe Hayotte, ses beau-père et belle-mère.
Richier Jean), cousin du précédent, avec lequel il ne faut pas le
confondre, et petit-neveu de Ligier Richier, naquit à Saint-Mihiel le
17 juin i58i. Il était tout à la lois sculpteur et architecte, et c'est en qua-
lité de « maistre masson » qu'il collabora à Nancy en 1 608, avec les
Drouin, à l'ordonnance delà pompe funèbre du duc Charles III. La même
année, il fit le modèle d'une statue équestre pour décorer la porte Saint-
Georges, mais ce travail fut confié définitivement à Florent Drouin. De
1609 à i(n.">. il travailla, avec l'architecte Pierre Michel, dit Lancelot, à
la construction et à l'ornementation de la Chapelle Ducale joignant
l'église des Cordeliers de Nancy. Il mourut en 1624.
On attribue à cet artiste, dans l'église Saint-Etienne, à Saint-Mihiel,
un groupe de la Charité et deux enfants en pierre.
DE L-ÉGOLE FRANÇAISE '|S;
Rifhiei* (Jacob), fils de Gérard, est celui des-Richier, avec soii grand-
père Ligier, dont l'existence est la plus connue et dont les travaux
offrent le plus de certitude. Né à Saint-Mihicl vers i585, il était employé
à Grenoble, en 1611, par le chic de Lesdiguières, au service duquel il
resta longtemps attaché. Le due, qui lui avait déjà confié la décorâtron
de son château de Vizille, le chargea, en 1612, d'ériger le tombeau de sa
première femme, Claudine Bérenger, morte en 1G08, et lui fit faire éga-
lement, de son vivant, son propre mausolée. Louis Videl, secrétaire dé
Lesdiguières, nous apprend en effet, dans son Histoire du connétable,
que celui-ci étant mort le 28 décembre 1G28 son corps fut porté dans la
chapelle du château des Diguières, « dans un sépulcre que de longtemps
il s'y était fait dresser par Jacob Richier, excellent sculpteur, monu-
ment certes digne de la main de l'ouvrier ».
Ces deux tombeaux restèrent au château des Diguières, dans la com-
mune du Glaisil (Hautes- Alpes), jusqu'en 1798. Ils furent alors trans-
portés à Gap, dans la salle du Conseil général, à l'hôtel delà préfecture,
où ils sont aujourd'hui.
En i6i3, Jacob Richier modela un petit médaillon de Marie Vigmm,
marquise de Treffort, qui épousa Lesdiguières en 1G17. On connaît deux
exemplaires en bronze de ce médaillon, l'un, au Cabinet de France,
l'autre, dans la collection des Jésuites de Lyon.
En i6i5, l'artiste était occupé, à Grenoble, à la porte Saint-Laurent ;
il y sculpta les armoiries du roi, celles de la ville et celles du maréchal.
De 1616 à 1624, il travailla au grand portail du château de Vizille,
comme nous l'apprend la quittance suivante :
« A Me Jacob Richier, esculpteur de monseigneur, la somme de
3oo livres tournois à luy deslivrée, pour le parffait et entier payement
du prilfait à luy baillé le XVI mars 1616, de faire le grand pourtal du
château de monseigneur a Vizille et autres besongnes mentionnées audit
priffait, comme il se voit plus particulièrement par la î-éception quy en
a esté faicte le 20 mai 1624, certiffié par M. de La Croix le 3odudit mois,
au pied de laquelle il y a ordonnance de monseigneur, du XXVII1' sep-
tembre 1624, avec quittance passée par ledit Richier, le tout cy rapporté,
pour la somme de IIIe liv. »
Vers la même époque, Jacob Richier exécuta le bas-relief en bronze
de Lesdiguières à cheval, qui se voit au-dessus de la porte d'entrée dvi
château de Vizille. Cette statue, enlevée en 1793, fut déposée pendant
quelque temps au Musée de Grenoble; elle a repris maintenant sa place
primitive. En 1621, il érigea, dans la cathédrale de Grenoble, le tom-
beau de Meraude Baro, femme de Pierre de Cornu, conseiller au Parle-
ment. Le document faisant mention de cet ouvrage porte qu'il toucha
0 livres tournois « pour avoir fait l'épitaphe de marbre blanc et noir
^o» DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
gravée en lettres d'or à la mémoire de feue damoiselle Meraude Baro,
femme dudit conseiller, en sa chapelle appelé le sainct sépulchre en
l'église cathédrale Xostre-Dame de Grenoble, tant pour la façon et tra-
vail que pour toutes fournitures y employées ».
En 162a, il participa aux préparatifs ordonnés pour la réception du
connétable à Vizille et fit, pour l'entrée de Louis XIII à Grenoble,
deux statues de plâtre, représentant une Paix et une Victoire tenant une
couronne de lauriers. En 1625, Marie Vignon, duchesse de Lesdiguières,
lui commanda un mausolée pour elle et pour sa fille aînée, la comtesse
de Sault, morte en 1621, k l'âge de quinze ans. Ce monument, élevé dans
l'église du couvent des religieuses de Sainte-Claire, à Grenoble, fut
détruit pendant la Révolution, mais on en possède la description 1 :
« Chaque statue était à genoux sur un coussin de marbre dont la dra-
perie était merveilleusement sculptée et imitée, les deux prie-Dieu, vis-
à-vis l'une et l'autre statues, étaient très remarquables ainsi que les den-
telles, les frises et robes traînantes de Marie Vignon et de sa fille. La
ciselure, les plis, les ondes, les rebords de leurs habits étaient d'un tra-
vail exquis, d'une beauté achevée et inimitable. L'expression des figures
était sublime, leurs yeux s'élevaient sans efforts vers l'autel où leurs
vœux semblaient s'adresser. Ces deux statues étaient placées sur un
massif de marbre au fond d'une niche faisant un demi-cercle à gauche
vis-à-vis la chaire à prêcher... On remarquait au-dessus de l'autel les
armes de M. de Lesdiguières. »
On attribue encore à Jacob Richier de nombreuses fontaines ornant
le château de Vizille, celui de Montbive et le jardin de l'hôtel de Lesdi-
guières, à Grenoble. Dans la même ville, on regarde aussi comme étant
de lui un Hercule en bronze provenant de Vizille, aujourd'hui dans le
jardin de l'hôtel de ville, et le buste de Lesdiguières figurant à la biblio-
thèque.
M. Natalis Rondot rapporte que Jacob séjourna à Lyon, d'abord vers
1619, ensuite en i634 et en i635; cela est certain, car il était l'auteur des
tombeaux de Charles de Neufville, marquis d'Halincourt, gouverneur
du Lyonnais, et de Jacqueline de Harlay, sa seconde femme. Ces mau-
solées, surmontés des statues en bronze des défunts à genoux, étaient
placés dans l'église des religieuses Carmélites de Lyon ; ils ont disparu
en 1793. Jacob Richier mourut à Grenoble à la fin de l'année i63g ou au
commencement de janvier 1640.
Richier Joseph), frère cadet du précédent, naquit à Saint-Mihiel le
20 octobre i58i. On a peu de renseignements sur cet artiste. On l'a re-
1 .1. Cl. Martin. Histoire de François de Beaumont, baron desAdret*. p. 108, 100.
de l'école française 4^9
gardé comme l'auteur de deux monuments funéraires existant a Saint-
Mihiel : celui de Warin de Gondrecourt, dans la chapelle des fonts bap-
tismaux de l'église Saint-Michel, et celui de la famille de Pourcelet,
dans l'église Saint-Etienne. L'exécution de ce dernier ouvrage se rap-
proche beaucoup de celle de l'Enfant à la Crèche du Musée du Louvre,
autrefois dans la chapelle des Princes, à Bar-le-Duc. On peut, selon moi,
leur donner une commune origine ; par contre, je doute que la même
main ait travaillé au monument de Gondrecourt. bien inférieur à celui
de Pourcelet.
Rom Cai.mf.t, Histoire de la Lorraine, Bibliothèque lorraine, i-j^i, p. 820-825. —
Docteur Denys, M ém. sur le Sépulcre de Saint-Mihiel et sur Biehier (Léger ou Li-
gier), son auteur, i.S'17. — H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, 1 8 5 *» , p. 44, 108.
— C. A. Dacban, Ligier Biehier, sculpteur lorrain. Etude sur sa vie et ses ouvrages,
1861 (Extrait de la Bévue des Sociétés savantes. — Demont, Hist. de la ville de Sain
Mihiel, t. III, p. 020 ; t. IV, p. 402. — Idem, Les ruines de la Meuse, 18158-1869. —
A. Lepage, Ligier Biehier (Académie des bibliophiles, juin 1868). — R. Ménard, L'art
en Alsace-Lorraine, 1876, p. 292-298, 520-53 1. — J.-A. Pilot, Notice sur Biehier
et quelques-uns de ses ouvrages (Bull . tic la Soc. de statistique de l'Isère, 2" série,
t. IV, p. 14-25) — Abbé Sot hait, Les Biehier et leurs œuvres, 1880. — J. Bonnet,
Ligier Biehier (Bull, du protestantisme français, n° du i5 avril 1880). — Dannreu-
ther, Ligier Richier ou la Réforme à Saint-Mihiel (Extrait du tome II, 2e série des
Mém. de la Soc. des lettres, sciences et arls de Bar-le-Duc, i88.">). — L. Germain,
.Voticc sur le tombeau de Warin de Gondrecourt, etc., 1882. — Idem, La famille des
Biehier, i885 (Extrait des Mém. de la Soc. des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc,
t. IV, 2e série). — Idem, De la collaboration de Ligier Richier au tombeau de Claude
de Lorraine, duc de Guise, à Joinville (Extrait du Journal de la Soc. d'archéologie
lorraine, 18801. — Idem, Mon. fun. de l'église Saint-Michel à Saint-Mihiel (Extrait
îles Mém. de la Soc. des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, 188G). — Idem, Le
retable d'HatlonchcUel, etc., Ligier Richier, 1886. — Idem, La chapelle de Dom Loup-
vent et les Biehier, 1886. — Jacob Richier, sculpteur lorrain (Extrait de Nancy-ar-
tiste, 16 janvier 1887). — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au
xvinc siècle, 1884, p. 4«i 4'i- — Idem, Jacob Richier, sculpteur et médaillew, i885. —
Ed. Maignien, Les artistes grenoblois, 1887, p. 290-011. — A. Jacqcot, La sculp-
ture en Lorraine (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 849-858). —
Ch. Courn'allt, Ligier Richier, sculpteur lorrain du xvic siècle. — L. Gonse, La
sculpture française, 1895, p. 106-140.
Rieu (Jean de), est cité dans les archives de l'hôtel de ville de Valen-
ciennes comme exerçant son art dans cette ville vers 1889.
De La Fons-Mélicocq, Rcviip universelle des Arts, t. XI, 1860, p. 5n.
RJgny Jean de!, sculpteur et maître d'oeuvre résidant à Dijon à la
fin du xive siècle, était occupé en i3g8, sous la direction de Claux Slu-
ter, aux sculptures du Calvaire ou Puits de Moïse, dans la Chartreuse
de Champmol. Vers le même temps, on le trouve employé à la décora-
tion du château de Germoles, près de Màcon.
Arch. dép. de la Cote-d'Or ; B. 082, 1G72, 444j, 4449- — De Laborde, Les ducs
de Bourgogne, t. 1. 1849, p. 570. — Dehaisnes, Hisl.de l'art dans la Flandre, etc.,
1886, Documents, p. 705, 709, 770, 781.
49*> DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Riçoley Les frères), sculpteurs en bois du xvie siècle, originaires
de Nuits-sous-Ravières Yonne . On leur attribue les stalles de l'église
collégiale de Montréal, qui datent de 1622. Les artistes se seraient re-
présentés eux-mêmes dans un groupe sculpté au-dessus d'un panneau
figurant la Sainte Famille.
A. litii.LON, Réunion des Soc. des beaux-arts des départ., i8y.">, p. 626 et suiv.
Rinuecini Dominique-. Voir Dominique Florentin.
Rissio Jean), demeurait» Lyon dans les premières années du xvne siè-
cle. Les comptes de la ville le mentionnent, en 1612, pour « avoir taillé
et polly les corniches de la pierre d'attente du portail d'Esnay ».
Natalis Roxdot, Les sculpteurs de. Lyon du xiv° au xvm* siècle, 1884, p. 43.
Robbia Jérôme délia), sculpteur, émailleur et architecte, naquit à
Florence le 9 mai 1488. Il était fils d'Andréa délia Robbia et, par consé-
quent, petit-neveu du célèbre Lucas. Il vint en France vers la fin de 102-
et commença, dès l'année 1528, à travailler au château de Boulogne, dit
château de Madrid, que François Ier faisait alors construire. Il orna cet
édifice d'un grand nombre de médaillons en terre cuite émaillée et col-
labora, d'abord avec Pierre Gadier et ensuite avec Gatien François, à la
conduite générale de l'œuvre. En même temps, d'après les comptes des
bâtiments royaux, il exécuta difiérents ouvrages pour le château de Fon-
tainebleau. On lit à la date de i53j :
« A maistre Jhierosme de la Robie, esmailleur et sculpteur florentin,
pour avoir fait un grand rond de terre cuitte et esmaillée sur le portail
et entrée dudit chasteau de Fontainebleau, garny d'un grand chappeau
de triumphe tout autour remply de plusieurs sortes de fueillages et
fleurs, melons, concombres, pommes de pin, grenades, raisins, pavots,
artichaux, citrons, orenger, pesches, pommes, grenouilles, lézards et
limats et plusieurs autres par l'ordonnance desdits de Neufville et la
Bourdaizière, la somme de 2.5o livres. »
Dans la suite, Jérôme, qui résidait à Paris avec son frère Luc venu
d'Italie pour l'aider dans ses travaux, fut exempté d'impôts par un bre-
vet, daté du 1- février i546, portant :
« Le dict seigneur François P* a afl'ranchy me Jherosme de la Robie,
son me maçon de son bastiment de Boullongne. et Luc de La Robyeson
frère, me esmailleur et sculpteur dud. seigneur, de tailles, aydes, impo-
sitions, empruntz et subsides quelz conques, tout ainsy qu'en jouissent
ses oflîciers domestiques »
En i553, Jérôme délia Robbia retourna sans doute à Florence, car son
nom ne figure plus dans les comptes royaux On le retrouve à Paris en
de l'école française 491
i563; ilétait alors chargé de sculpter deux petitsenfants en marbre, desti-
nés à la sépulture du cœur de François II, dans la chapelle d'Orléans, aux
Célestins. En 1551, il reçut la commande du gisant en marbre de la reine
Catherine de Médicis, qui devait faire partie du mausolée de Henri II.
Cette statue ne fut pas employée ; celle qui se voit aujourd'hui sur le
tombeau est due à Germain Pilon. L'œuvre de Jérôme n'a pourtant pas
été détruite; déposée pendant la Révolution au Musée des Monuments
français, elle est maintenant dans la chapelle de l'Ecole des Beaux-Arts.
L'artiste mourut le 3 août i5C6; il habitait alors l'hôtel de Nesle et fut
enterré dans le couvent des Augustins sur la paroisse Saint-André-des-
Arcs.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 395, 507, 5i", 531. —
Idem, Le château du bois de Boulogne, i855. — Idem, Les comptes des bâtiments du
roi, t. I, 1877, p. 112, 117, 118, i58, 207, 208, 209, 212; t. II, 1880, p. 55, 99,
io5, 107, 108, 120 067,369. — Barbet de Jody, Les délia Robbia, i855 . — A. Jal,
Dict. crit. de biographie et d'histoire, 1872, p. 1065-10G7. — Docteur Bode, Die
Kvnstlerfamilie délia Robbia, 1878. — L. Palustre, La Renaissance en France, t. II,
1881, p. u5, 116, 148, 182,183, i8.">. — E. Molinier et J. C.avallucci, Les délia
Robbia, 1884, p. i63-ifi<>. — L. Courajod, Alexandre Lenoir, son journal, etc., t. Il,
1886, p. 160-1G6.
Robelin, sculpteur ornemaniste parisien, se rendit à Blois, en 1G00,
pour travailler à la grande galerie du château que faisait édifier
Henri IV.
André Félibien, Mém. pour servir à l'hist. des maisons royales et bastimens de
France, 1874, p. 24.
Robert, artiste du xne siècle, dont le nom a été lu sur un des chapi-
teaux de l'église abbatiale de Rainsey, en Angleterre, par M. Thomas
"Wright, autrefois correspondant de l'Institut de France à Londres. Dans
l'église de Saint-Révérin (Nièvre), Didron aîné a vu également, à la base
de l'une des colonnes dont les chapiteaux sont romans, le même nom
deux fois répété :
Robertus me fecit.
Robertus me fecit.
Didrox, Bulletin archéologique, t. III. — Du Seigneur, Notes sur VHist.de la
sculpt. franc. d'Eméric-Davi.d, 1862, p. 297.
Robert (Jean), sculpteur-architecte du xve siècle, résidait à Tarascon,
quand il fut mandé à Avignon, en 1480, pour diriger les travaux de la
ville. Il était probablement le fils d'un Jean Robert de Tarascon, maître
des œuvres du roi René.
A. BÉRARD, Dict. bio/r. des artistes français, 1872, col. 723. — Ch. Bauchal,
Nouv. dict- des archit. franc., 1887, p. 007.
492 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Robert Etienne), qualifié « faiseur d'ymaiges de terre », vivait à
Lyon vers i5o3.
N'atalis Rosdot, Les sculpteurs de Lyon du xi\* ini \vme siècle, i mm'i , p. 20.
Robert Georges , demeurant à Bourges au commencement du
xvi1 siècle, était au nombre des sculpteurs employés, en iôi3, à la déco-
ration de la cathédrale.
De Girardot, Artistes de la ville de Bourges ( Archives de Part français, r>e série,
t. I, 1861, p. a5i).
Robert (Michaud), sculpteur en bois de la ville de Rodez, exécute
en i58o, pour lemaitre-autel de l'église d'Espalion Aveyron), un retable
représentant la Vierge, le martyre de saint Hilarion, patron de la ville,
et la décollation de saint Jean-Baptiste.
Bion de Mahlavagne, Bist. de la calh. de Rodez. 1876, p. 585. — Ed. Bonxaffé,
Le meuble en France au xvi' siècle, 1887, p. 118.
Robert (Jacques), originaire de Fontenay-le-Comte, en Vendée, tra-
vaille, au xvne siècle, dans sa ville natale.
BeQJamin Fillon, Poitou et Vendée, t. I, 1861, art. sur Fontenay-le-Comte, p. 72,
et 7r.. '
Robert de la Fenestre. Voir Fenestre (Robert de la).
Robert de Gonnesse. Voir Gonnesse (Robert de |.
Robei't de Launay. Voir Launay Robert de).
Robiae Bartholomé), qualifié « ymaginator », exerçait son art à
Montpellier au xive siècle. Il est cité dans les archives de la ville comme
ayant servi de caution, en 136^, à un peintre d'Avignon, nommé Le
Tengart, qui avait peint la bannière des « peyriers » (maçons).
Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de Montpel-
lier, 1844, P- 71.
Robin. Un sculpteur de ce nom était occupé, en i335, à la décora-
tion du château du Bourget, en Savoie.
Dufoi'r et Rabut, Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du xur au xixe siè-
cle, 1874,, p. 9.
Robin de Gisors. Voir Gisors Robin de).
Robinet, sculpteur en bois et maître menuisier de l'école lorraine,
employé, vers i5i6, au palais ducal de Nancy, exécute « ung buffet à la
bE l'école française 49^
taille d'anctique » pour l'appartement des filles d'honneur de la duchesse
Renée de Bourbon.
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, i852, p. 07. — Ed. Bonnaffé, Le meuble
en France au xvic siècle, 1887, p. 77.
Roeh (Claude), sculpteur et peintre résidant à Lyon au xvie siècle,
participait, en i548, aux apprêts des l'êtes données par la ville, lors 'de
l'entrée de Henri II et de Catherine de Médicis.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvtn0 siècle, 1884, p. 36.
Koeliefort (François), sculpteur et peintre de la fin du xv° et du
commencement du xvie siècle, vivait à Lyon de 1^94 à i5o2.
N'atalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvme siècle, 1884, p. 24.
Rocliejean (Jacques^, sculpteur en bois, originaire de Noël-Cer-
neux (Doubs , sculpte en i634, avec son confrère Jean Petit, le retable
« en ordre salomonique » qui existe encore sur l'autel de la Vierge, dans
l'église de Beaume-les-Dames.
J. Gauthier, Dict. des artistes francs-comtois antérieurs au xix° siècle, 1892,
p. ai.
Rodas (Jean-Petit de , natif de Chauny, en Picardie, se rendit, en
i523, en Béarn, où, d'après un document tiré des archives des Basses-
Pyrénées, il passa marché pour l'exécution d'un sépulcre destiné à être
placé sur le maître-autel de l'église de Monein. Cet ouvrage assez impor-
tant devait comprendre les figures grandeur nature de Jésus-Christ, de
la Vierge, de saint Jean, des saintes femmes et des Juifs, plus vingt
anges de « petite stature ». Au-dessus, l'artiste s'engagea à représenter
la Résurrection, la Vierge tenant l'Enfant et saint Girons ; ces dernières
statues devaient avoir 1 mètre 8a de hauteur. Un an fut accordé à Jean-
Petit de Rodas pour terminer ce travail qui fut payé 35o livres tour-
nois.
Arch. des Rasses-Pyrénées, E. 1471, f° uô. — Paul Raymond, Les artistes en
Béarn avant le xvmc Siècle, 1874, p. 97, 100, 101.
Rodolphe, sculpteur-orfèvre du xic siècle, élève d'Erembert auquel
il succéda comme abbé du monastère de Vaulsor, dans le diocèse de
Metz. C'était, parait-il, un artiste habile, mais on ne mentionne aucune
de ses œuvres. Il mourut en io35.
Eméric-David, Hist. de la sculpt. franc., 1817-1872, p. 40.
Roger, sculpteur normand du commencement du xn" siècle, vivait
494 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
en Italie dans la ville d'Amalfi . Il exécuta, à Canosa, la porte en bronze
du tombeau de Bohémond, prince d'Antioche, mort en mi.
L. Dussieux. Les artistes français à l'étranger, 1S76, p. 4o5.
Roger (Jean), sculpteur en bois du xvie siècle, était occupé, en i533,
à l'église de la Ferté-Bernard.
L. Charles, Les vieilles maisons de la Ferlé-Bernard {Bull, montait., 5e série, t. X,
i864).
Roghenet, sculpteur ornemaniste, travaillait, en 1378, à la cathé-
drale de Cambrai ; il touchait 4 sous par jour pour son salaire.
Arch. dép. du Nord. Comptes de la fabr. de la cath. de Cambrai, n° a5. —
Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 2y5 ; Doc, p. 55g.
Rogier Jacquemine Voir Jaequemin Rogier).
Rogier (Gérard . Voir «Jaequemin (Gérard).
Rogier (Jean), établi à Saint-Omer à la fin du xvi" et au commen-
cement du xvne siècle, reçoit 9 livres, en 1092, pour avoir taillé une
image de saint Pierre. En 1619, il raccommode une main et fait une
clef à la même statue. En 1621, il sculpte, moyennant 5 livres, quatre
chandeliers en bois qui furent placés dans la chapelle de la confrérie
des poissonniers.
Deschamps de Pas, Bull. hist. trimestriel des antiquaires de la Morinie, t. III,
1862-1866, p. 28. — Revue des Sociétés savantes, 5e série, t. I, 1870, p. 622.
Rogier de Westerhen. Voir Weslerlien Rogier de).
Roisnel (Nicolas de), sculpteur en bois et ornemaniste du xvi° siècle,
demeurant à Béthune, fut mandé à Arras, en 1622, pour réparer les
stalles de la cathédrale.
De La Foxs-.Mélicocq, Les artistes du Nord de la France, 1848, p. 116. — Ed.
Bonnaffé, Le meuble en France au XVIe siècle, 1887, p. 56.
Roissiaeo ou Roissi (Pierre), sculpteur ornemaniste, était employé,
en i3ao, à la construction de la cathédrale de Sens; il recevait, pour
ses gages, i5 sous tournois par semaine, plus 5o sous de pension par
an.
Roissiaeo (Gérard), probablement frère du précédent, travaillait
en même temps à la cathédrale de Sens, à raison de 9 sous tournois par
semaine.
Quâhtin, Notice historique sur la construction de la cathédrale de Seyis, 1842- p. *o.
bE l'école française 4q5
Rolland (Alexandre , « maistre scultenr », exerçait son art à Gre-
noble, sa ville natale, vers le milieu du xvne siècle. Il mourut
avant 1672.
Ed. Maignien, Les artistes grenoblois, 1887, p. 3i5.
Rollin (Jeanj, sculpteur de la ville de Lyon, était au nombre des
artistes collaborant aux travaux de l'église de Brou de i5i5 à i53o ; il
fut surtout occupé aux sculptures de la chapelle de Marguerite d'Au-
triche .
Roi'sselet, Hist. et description de l'église de Brou, 1826, p. 119. — Du Seigneur,
Notes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. 3i3. — A.Michiels,
L'art flamand dans l'est et le midi de la France, 1877, P- 249- — Natalis Rondot,
Les sculpteurs de Lyon du xiv° au xviii" siècle, 1884, p. 26.
Roiiimelles (Mathieu de , sculpteur en bois, vivant à Troyes, acheva,
en i53o, les stalles du chœur de la cathédrale, commencées par son
beau-père, Adam d'Aubelmer ; celles des dignitaires du chapitre étaient
à dossier et ornées de clochetons à jour. Mathieu de Rommelles tra-
vailla aussi au jubé de Notre-Dame-en-1'Ile et exécuta de i533 à i548,
avec Jacques Millon et Simon Collot, les stalles de la collégiale Saint-
Etienne .
Arch. dêp. de l'Aube; G. 1592, 1601 . — D'Arbois de Jubainville, Inv. somin. des
arch. de l'Aube, 1. 1, 1869, p. ôaô, ,V27. — Assier, Les arts et les artistes dans l'an-
cienne capitale de la Champagne, 1876, p. io5.
Ros de Rai me. Voir Ralmc (Ros de).
Rosselay (Jean de), sculpteur-architecte originaire du Brabant,
résidait, au xve siècle, à Besançon; il sculpta, dans cette ville, les stalles
de l'église Saint-Paul.
J. Gauthier, Dict. des artistes franc-comtois antérieurs au xixc siècle, 189a, p. 22.
Rotz (Pierre du), sculpteur rémois du commencement du xvne siècle,
s'oblige en 1619, moyennant i5o livres, à faire, en collaboration de son
confrère André Charlet, un calvaire monumental en pierre, orné de
figures en ronde-bosse. Cette Oîuvre fut placée dans le bourg de Craonne
(Aisne).
Arch. dép. de l'Aisne; E. I\x>ï. — G. Grandin, Revue de l'art français, 1895,
p. i3i.
Rouard Antoine, sculpteur du xvie siècle, dont le nom est gravé
sur les fonts baptismaux de l'église de Beaumont-sur-Sardolle [Nièvre).
Ceux-ci sont de forme octogone ; on y voit sculptées des guirlandes de
feuillages, des pampres et deux figures ; dans le bas on lit en lettres
4g6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
gothiques: Ces f'ons . . . . a fait faire par Anthoene Rouard, le 10
mars VXLI (io$i).
De Chenxeyiéres et de Momaiglon, Archives de l'art français, Documents, t. I,
i852, p. 157-108.
Rouen (Jean de , sculpteur-architecte du commencement du xviesiècle,
quitte sa ville natale et se rend en Portugal, où il se fixe d'abord à
Lisbonne. En i5io, il va à Coïmbre et y travaille, comme architecte, à
l'église Sainte-Croix, avec ses compatriotes Nicolas de Rouen, Jacques
Longuin et Edouard Philippe ; comme sculpteur, il exécute pour cette
église plusieurs rétables en pierre.
Raczvnski, Les arts en Portugal, 1846, p. 53i. — Idem, LHct. historico-artisligac
■ lu Portugal, 1847, p. 202. — Th. Lebreto>, Biographie normande, t. III, 1861,
p. 5c)5. — L. Dcssiecx, Les artistes français à l'étranger, 1876, p. 535.
Rouen Jean de , se trouvait à Gisors en ion et aidait Pierre De-
saubeaux dans la sculpture du groupe du Trépassement de la Vierge
de l'église Saint-Gervais et Saint-Protais. En 1020, de retour k Rouen,
il collabora, dans la cathédrale, au tombeau du cardinal Georges d'Am-
boise.
Un autre Jean de Rouen, cité dans les archives de la Seine-Inférieure,
était occupé dans sa ville, en 1088, à tailler une statue de saint Louis
pour l'église Notre-Danie-de-la-Ronde . Le i5 mars 1091, il réclamait
du chapitre de la cathédrale une somme de 5 écus pour la façon d'une
image de Notre-Dame-de-Pitié placée à l'autel de la chapelle de la
Relie-Verrière.
Arch. départ, de la Seine- Inférieure, G. 2177, 7084. — A. Deville, Tombeaux
de la cath. de Rouen, 1807, p. 96. — De Beairepaire, Inv. somm. des arch- de la
Seine-Inférieure, t. II, 1874, p. 277: t. VI, 1896, p. 7. — L. Palustre, La Renais-
sance en France, t. II, 1881, p. 261.
Rouen Nicolas de , sculpteur-architecte normand, alla en 1010 en
Portugal, avec Jacques Longuin, Jean de Rouen et Edouard Philippe.
Il fut chargé tout d'abord de la construction de l'église Sainte -Croix, à
Coïmbre, et se rendit ensuite à Lisbonne, où il entreprit, en 101-. le
portail principal de l'abbaye de Bélem. Il fit aussi l'autel du couvent de
Notre-Dame de la Péna, près de Cintra.
Raczyxski, Les arts en Portugal, 1S46, p. 255, 207, 55i, 544, 440, 469. — Idem,
Dicl. historico-artistique du Portugal, 1847, p. 207. — L. Dossiecx, Les artistes
finirais à l'étranger, 187(1, p. 5i, 534.
Rouen (Etienne de) . Voir Desplanches (Etienne .
Rouhier Pierre, sculpteur franc-comtois du xvie siècle, demeurant
de l'école française \<f-
à Gray i Haute-Saône), sculpte en i55(), sur la porte d'Apremont, les
armoiries de Philippe II.
J. Gauthier, Met . des artiste* francs-comtois antérieurs au xix° siècle, 1892,
p. 22.
Itoupy Jean de . Voir < sinibrai Jean de .
Itoussel (Frémin), est un des artistes qui, sous la direction du l'ri-
matice, ont le plus contribué à l'embellissement du château de Fon-
tainebleau. En i56o, il taille plusieurs statues de bois, placées ensuite
dans le jardin de la reine ; il touche alors 20 livres de gages par mois.
En r56a, il reçoit la somme de 40 livres « pour avoir fait en la lecterie
le sodiacles du ciel avec les douze signes, le tout en piastre, trois his-
toires de bassetail de stucq, une figure de bois de Sibèle (Cybèle) qui
doit être mise au bout du noyau de la vis qui est entre la chambre et le
cabinet de la Reyne, et aussy plusieurs testes de figures de bassetail
pour en faire des moules de piastre ».
Les comptes des bâtiments royaux font mention de nombreuses
œuvres dues à Frémin Roussel :
« i565. — A Frémin Roussel, sculpteur et imager, la somme de 20 liv.
à luy ordonnée par ledit abbé de Saint Martin iLe Primatice), sur et
tantmoins de quatre petits enfans, une couronne et autres ouvrages de
sculpture qu'il a entrepris faire en pierre de Saint Leu pour servir et
mettre au grand pavillon estant près et attenant le grand escalier au
corps de logis neuf audit Fontainebleau. »
« i566. — A Frémin Roussel, sculpteur, la somme de 60 liv., à luy
ordonnée par ledit sieur abbé de Saint Martin, pour avoir fait quatre
enfans avec leur corniche et un grand ordre à l'entour d'un épitaphe de
marbre, le tout en pierre tendre, applicquez sur la haute corniche du
pavillon fait de neuf audit Fontainebleau. »
Frémin Roussel est également l'auteur du bas-relief en marbre delà
Charité, ornant le soubassement du tombeau de Henri II, dans l'église
de Saint-Denis. Un compte, daté de i565, parle, en effet, « d'un bosse
taillée qu'il a fait pour servir à la sépulture du feu Roy Henry qui
représente Charité, en pièces de marbre », et, en i566, il louche
100 livres « pour les ouvrages de sculpture par luy faits pour le Roj .
en une basse taille de marbre blanc et en un masque de marbre rouge
pour servir à ladite sépulture ».
En i50'3, il avait été chargé, de sculpter une statue en marbre, des-
tinée au monument du cœur de François II. On lit, toujours dans les
"omptes royaux :
A Fresmin Roussel, sculpteur, la somme de i5o liv.. pour faire
4q8 dictionnaire Des sculpteurs
tailler bien et deuement une figure d'ange dedans une pierre de marbre
qui luv a esté par ledit Saint-Martin baillée à la haulteur de trois pieds
ou environ, laquelle figure tiendra un tableau faisant mention de la
figure du feu Roy François dernier déceddé. »
« A Fremyn Roussel, sculpteur, pour avoir tenu plus hault et de gros-
seur de demy pied ou environ une figure de marbre par luy faitte cour-
bée et tenant un livre en l'orme de tables de Moïse, qui doit servir à
l'un des angles de la collonne et piedestail fait de marbre et pierre
mixte de la sépulture du cœur du feu Roy François... »
Cette statue, pour une cause ignorée, ne fit pas partie du tombeau du
cœur de François II, qui avait été sculpté par Jean Leroux, dit Picard,
pour la chapelle d'Orléans, dans le couvent des Célestins de Paris.
Déposée à l'abbaye de Saint-Denis, elle fut transportée pendant la Révo-
lution au Musée des Petits-Auguslins. Lenoir ignorait quel était son
auteur et l'attribuait à des artistes italiens ; c'est la publication des
comptes des bâtiments royaux, qui a rendu cette œuvre à Frcmin Rous-
sel. Elle est aujourd'hui au Louvre, désignée sous le titre d'Un Génie
de l'Histoire. Le même musée possède aussi de notre artiste un bas-
relief en marbre, le Réceil des Nymphes, que Lenoir dans son Musée des
Monuments français donne à tort à Jean Goujon.
On trouve encore dans les comptes royaux, à la date de i5~o :
« A François Roussel, sculpteur, la somme de ioo liv., pour ouvrages
de sculpture d'une figure de pierre de Saint Leu de Serans, représen-
tant la religion catholique, apostolique et romaine, grande de six pieds
et tenant en la main gauche une église qu'il auroit fait pour le Roy,
laquelle auroit été posée sur la corniche du corps de logis neuf entre la
court de la fontaine et la chaussée de son chasteau de Fontainebleau,
et aussy pour avoir vacqué à faire et parfaire une figure de Justice plus
grande que le naturel, de pierre tendre de Saint Leu de Serans. »
Ce François Roussel est certainement le même artiste que Frémin
Roussel, quoique de Laborde cite ces deux noms comme se rappor-
tant à des sculpteurs différents.
A. Lenoir, Musée des Monuments français, t. III, 1802, p. 92, pi. 114 bis;
t. IV, i8o5, p. 106, 10-. — De Laborde, La renaissance des arts à la cour de
France, t. I, 18.Ï0, p. 491, 4g4. 498, 5o4, 5o6, 5lo, 5i2, 5:6, 617, 526, 535.— Idem,
Les comptes des bâtiments du roi, t II, i88i>, p. 5o, 66, 96, 107, u5, 119, 120, 125,
128, 179. — H. Barbet de Joiy, Description des scidptures du Moyen Age et de la
Renaissance au Musée du Louvre, 1873, p. 71, 72, nos 1 10, ni . — L. Gonse, La
sculpture française, 189.S, p. 127, 128.
Roussel Jean , « faiseur d'ymaiges » ou « ymaigier », était établi à
Lyon de i5ji à i5-6.
Natalis Koxdot, Les sculpteurs de Lyon du mv au xvmc siècle, 1884, p. 57.
de l'école française 499
Koy (Hugues), sculpteur de la ville de Tonnerre, vint à Dijon, en
i564, pour travailler aux préparatifs entrepris à l'occasion de l'entrée du
roi Charles IX. Il reçut une gratification de la municipalité qui le solli
cita de demeurer à Dijon, « attendu la rareté des gens de son art en
cette ville ». Il mourut avant 1074-
Arch. comm. de Dijon : I. 18 et L. 69a. — De Golvexain et Vallée, Ino. somm.
des arch. de Dijon, t. III, 1892, série 1, p. 11 ; série L, p. 197.
Koy (Jean), sculpteur et architecte résidant à Tours au xvir siècle.
passe un contrat en i566, avec le conseil de fabrique de l'église Saint-
Saturnin, « pour faire au cimetière de ladite église une grande croix en
pierre; plus, ung autel de pierre d'escorcheveau et au-dessus la coulonne
de pierre qui est audit eymetière, au-dessus de laquelle sera la croix de
hauteur de trois pieds et demy ; à l'un des coustés sera le signe et figure
d'ung crucifix et à l'autre cousté une Nostre-Dame tennant un enflant ;
le tout bien et deuenient selon le patron et portrait baillé audict Roy
qui fournira de toutes estoffes, fors la coulonne (Extrait des minutes de
Pierre Digoys, notaire royal à Tours). »
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 5frr.
Roy Jean), travaillait, au commencement du xvir3 siècle, à la déco-
ration du château que le duc d'Epernon se faisait construire à Cadillac
(Gironde).
Ch. Braqlehaye, Les artistes du duc d'Epernon, 1888-1897, P- 22-'-
Roye Pierre), exécuta, avec Jean de Sanhoiis et Jean David, le
tombeau du pape Clément VI, érigé dans l'abbaye de la Chaise-Dieu,
en Auvergne. Les trois artistes reçurent, comme salaire, 35oo florins
d'or, somme considérable pour l'époque. Ce monument, terminé en
l55r, du vivant du pape, était entouré de quarante-quatre statuettes
symboliques et d'une balustrade d'albâtre, qui furent brisées, en i56a,
pendant les guerres de religion. Il ne reste aujourd'hui que la statue
funéraire en marbre blanc, étendue sur un sarcophage de marbre noir.
Le pape est représenté reposant sur un coussin, la tète ceinte de la tiare
et les pieds appuyés sur deux lions qui gardent encore quelques traces
de dorure.
Eugène Mûntz, Les tombeaux des papes en France (Gaz. des beaux-arts, a" pér.,
t. XXXVI, 1887, p. ô<>5, 087).
Roze (Jean), sculpteur et architecte de la ville de Bourges, louche,
en 1667, quinze livres dix-huit sous « pour avoir taillé une pierre de
trois pieds et demi de hauteur, deux pieds quatre pouces de largeur et
de dix d'épaisseur, et en icelle taillé en bosse l'escu et armes cou-
OOO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
roniié du roy Charles IX) avec son ordre, sa devise, à chascun costé de
deux coulonnes, couronnées, avec leurs rouleaux, et au dessoubs les
anciennes et modernes armes de ceste dicte ville pour inectre au portai
du ravelin Saint-Sulpice ».
En i5~o. Jean Roze construit un pont hors de la porte Saint-Sulpice ;
on lui alloue 80 livres pour ce travail. En i585, il refait cette porte,
moyennant le prix de 020 écus; deux ans plus tard, il est occupé aux
murailles de la ville.
De Girardot, Les artistes île Bourges [Archives de l'art français, 2e série, t. I,
1861, p. '(.ni, 272).
Itue Jean de , sculpteur en bois et ornemaniste du xve siècle, né en
Picardie, entreprend, en iô4°> les stalles de l'église de Rue Somme 1.
A. Bérard, Dicl. biogr. des artistes français, 1872, col. 425. — Ed. Bonnaffé, Le
meuble en France au xvi° siècle, 1887, p. ôC>.
Runescure Jean de , sculpteur ornemaniste, travaille, en i32g, au
couvent des religieuses de la Thieulloye, près d'Arras.
J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d' Artois et de Bourgogne, 1887, p. ôn>.
|{ii*li<*o ou itiisfiei Jean-François). Ce sculpteur italien, que je
cite par exception, vint en France, appelé par François Ier qui désirait
lui Caire exécuter sa statue équestre. Rustici, élève de Verrochio, avait
déjà modelé à Florence un groupe en bronze, ornant la porte nord du
Raptistère. A son arrivée à Paris, il fut nommé sculpteur du roi, avec
100 livres de gages par mois. Les comptes des bâtiments royaux, en
l'année i5'3i, font mention de lui en ces termes :
« A François Roustichy, sculpteur, lequel l'ait le grand cheval de
cuivre à Paris pour sa pension de sept mois entiers, commencez le pre-
mier jour dejuing mil Ve XXXI et finissant le dernier jour de décembre
ensuivant. à CL par mois... »
Le cheval fut fondu en bronze vers i53- ou i538, mais on ignore ce
qu'il est devenu. A la mort de François Ier, en i547, Rustici retourna
en Italie, où il reçut l'hospitalité dans une abbaye appartenant au car-
dinal Strozzi. Il dut mourir en i554, dans un âge fort avancé.
D'argenville, Vies des fameux sculpteurs, t. II, 1787, p. 19. — Baldim/cci, Noti-
fie de professori del disegno, t. VI, p. 42. — Cli. Perkws, Les sculpteurs italiens,
1SG9, t. I. p. 221-220, 2*5. — De Laborde, Les comptes des bâtiments du roi, t. II,
l88o, p. 200, ''10, 564, .")().">.
ityhoii François ou Francisque , sculpteur et fondeur, travaillait, de
i54o à i55o, au château de Fontainebleau, à raison de 20 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 424) 427.
DE L ECOLE FRANÇAISE
S
Saillant i François , sculpteur du xvie siècle, était occupé au château
de Fontainebleau, vers i53t), sous la direction du Rosso et du Primatice.
Plus tard, il collabora probablement aux travaux du nouveau Louvre.
De Clara c, Description du Louvre et des Tuileries, i853, p. 6/j6. — Bérard, tiiet.
biogr. des artistes français, 1872, col. yài.
Saillj' iJean de), établi à Lille vers le milieu du xvie siècle, reçoit
12 livres 4° sous pour avoir sculpté, sur le pignon des halles de la
ville, un lion, « deux hommes saulvaiges » et une Heur de lis.
De la Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XV, 1862, p. 19;,.
Saïiictier (Lidoire , sculpteur et architecte de Tours, taille en i58i,
sur le premier pilier du pont de Sainte-Anne, les armes de la ville et
celles du maire, Jacques de Beaune, sieur de la Gharmoise ; cet ouvrage
lui est payé sept écus. En i5&4, il exécute, pour la grande salle de L'hô-
tel de ville, les armoiries de Guillaume Charbonneau, ancien maire,
mort depuis peu de temps.
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 564-
Saiiicton (Etienne , sculpteur et architecte de la ville de Bourges,
travaille en i522, à l'Hôtel-Dieu, avec Jean Gondin et P. Goidy.
De Girardot, Les artistes de Bourges (Arch. de l'art français, 2e série, t. I, i86r,
p. 206).
Sains (Jean de), demeurant à Lille au xvie siècle, sculpte, moyen-
nant 20 livres, une statue de la Vierge pour la halle échevinale.
De La Fons-Mélicocq, Revue univ. des Arts, t. XV, 1862, p. 199. — J. Honmv,
La halle échevinale de la ville de Lille, 18/p, p. 71.
Saint-Denis 1 Jean de), est employé au château de Fontainebleau de
i54o à i55o, à raison de 10 livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, 1. 1, i85o, p. 427. — Idem, Les comptes îles
bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 200.
5o2 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Saint-Lucien Guillaume de . sculpteur-architecte de la tin du
XIVe siècle, vivait à Paris et devait travailler au Louvre vers iSgo. Ce
fut un des artistes présents à la lecture des nouveaux règlements publiés
le 12 août i'itji. en vertu desquels le roi Charles V « confirmait approu-
vait et ampliait » les anciens statuts de la confrérie de Saint-Luc. L'é-
noncé des lettres patentes donnait les noms de cinq sculpteurs, parmi
lesquels Guillaume de Saint Lucien; ces sculpteurs étaient désignés
comme « faisant la plus grande et saine partie des ouvrages dudit mes-
tier ».
Eméric-Dayid, Hist. de lasculpt. franc., 1817-1873, p. n3. — A. Bérard, Bict.
biogr. des artistes t'"!<>-''i<s, 1872, col. 060.
Saïiit-Onier Jean de . sculpteur en bois, qualifié « tailleur de cou-
teb», était au nombre des artistes participant, au commencement du
mv siècle, à la décoration du château d'Hesdin Pas-de-Calais , pour le
compte de Mahaut d'Artois; il recevait 16 deniers par jour. En 1299, il
sculpta plusieurs anges dans l'oratoire de la comtesse ainsi qu'une
statue de saint Louis et lit des engins de guerre et des instruments d'as-
tronomie. En r3oo, il était occupé à la porte de la chapelle. Son nom
ligure encore dans les comptes du château en i32o. L'année suivante, on
le trouve à Saint-Omer entreprenant divers ouvrages dans le cloître du
couvent des Clarisses.
Saint-Omer Guillaume de . peut-être parent du précédent, était
employé aussi au château d'Hesdin vers i3o4-
Arch. dép. du Pas-de-Calais; A. 147, i">7, it>.ï, if)(3. — Arch. nat. de Paris. Col-
l lion Uonteil; KK. 090. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886,
p. 417: Documents, p. 107, 111, 120, i58, 204, 249- — J.-M. Richard, Mahaut,
comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 006, 007, ôio.
Saiut-Onier Simon de), sculpteur et peintre du xive siècle, tra-
vaille k l'abbaye Saint-Jean de Yalencieunesde i35oà i355.
Dkhaisnes, flist. de l'art dans hi Flandre, etc., 1886; Documents, p. Ô7.3.
Saiiit-Omei* (Martin de . originaire de Tournay. vient résider à Lille
à la lin du xivc siècle. En i3gi, il est occupé au beffroi de la ville et
touche 26 livres S sous « pour son sallaire d'avoir taillé deux taberna-
cles qui sont de franque pierre, et livré à Douay pour assire aux deux
piliers qui sont sur le pan devant du belfroy, par marché fait à luy en
tasque ». En i3g8. il se rend à Cambrai et visite les travaux de la cathé-
drale .
Arch. dép. 'lu Word. Comptes de la fabr. de la <ath. de Cambrai ; n°4a. — Dehais\es>
Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 210 ; Documents, p. 704, 7-0, 777.
de l'école française 5o3
Saint-Omei* (Grégoire de;, demeurant à Lille à la fin du xive siècle,
exécute, en 1 396 , plusieurs œuvres pour la Chambre des échevins, à l'hô-
tel de ville.
Dehaisnes, Hist. de Part dans la Flandre, etc., 1886; Documents, p. 742.
Saint-Omer fSimon de), sculpteur et architecte, vivait à Beauvais,
quand il fut amené à Troyes en 1607, par l'architecte Nicolas Chambiges,
afin de collaborer aux sculptures de la cathédrale ; il recevait 4 sous
a deniers par jour.
Léon Pigeotte, Etude sur les travaux d'achèvement de la cathédrale de Troyes
1870, p. 83, 85, 87, 191. — A. Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale
de la Champagne , 187(1 p. 78, 80, 8/|.
Saint-Priest (Jean de), était établi à Lyon à la fin du xve et au
commencement du xvic siècle. Il fit, dans cette ville, de nombreuses sta_
tues et un grand nombre d'ouvrages d'ornementation. Lors de l'entrée
de Louis XII, en 1490, il sculpta sur la porte de Bourgneuf un motif' de
décoration, représentant « ung escu de France en pierre avec deux anges
tenant ledit escu es deux coustés, ung autre ange au-dessus et ung lion
au pied d'icelluy en soubstenant ledit escu (1) ».
Il travailla aussi, avec Nicolas le Clerc, à l'exécution d'une médailfe
d'or qui fut offerte par le Consulat a Anne de Bretagne, à l'occasion de
sa deuxième entrée dans la ville de Lyon, le i5 mars i5oo.
On possède de l'artiste les deux quittances suivantes :
14 juin i5i5. — « Je Jehan de St Prier confesse avoir heu et receu...
la somme de dix livres tournois que messls les conseillers m'ont baillé à
faire en trois hystoires d'ung sert (cerf), d'une sallemandre et d'une
ly corne... »
25 février i5i6. — Je Jehan de St Priest ay receu... la somme de dix
livres tournois pour avoir fait la molleure d'ung lion. . . »
Jean de Saint-Priest fut un des signataires des statuts des peintres,
des tailleurs d'images et des verriers de Lyon. On ignore la date de sa
mort.
Saint-Priest (Laurent de), fils du précédent, résidait également à
Lyon, où sa présence est constatée de i5i5 à i548. Il était au nombre des
« mouleurs et tailheurs d'ymaiges » qui travaillèrent aux préparatifs
des fêtes données par la ville, lors des entrées de la reine Eléonore et de
Henri IL
M. Natalis Rondot cite un autre Laurent de Saint-Priest qui séjour-
(1) Cel éçu fut peint par Jean Perréal,
Ôo4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
nait k Lyon vers la même époque: on ne sait quel degré de parenté pou-
vait exister entre ces deux artistes.
Saint-I'riesl Nicolas de1, frère du précédent, pratiquait son art à
1 m m vers i âai.
Ai' h. de Lyon; BB. f° -'.'>i verso. — Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du
xive >i» XVIIIe siècle, [884, p. 21, ■»•>, 27, 28, 29. — Idem, Revue de l'art fiançais,
1887, p. 289-290.
Saint-Romain Jean de . sculpteur, peintre et architecte du xive siè-
cle, réputé le plus fameux artiste de son temps, vivait k Paris où il fut
nommé sculpteur du roi. En j364, on le trouve occupé k donner les mo-
dèles des chandeliers qui furent placés autour du catafalque du feu roi
Jean le Bon. De i365 à iB^o, il participa aux travaux du Louvre, sous la
direction de l'architecte Raymond du Temple; il y fit, pour le grand
escalier, une Vierge, un saint Jean, deux sergents d'armes et la statue du
duc d'Anjou. Il exécuta aussi sur le pont-levis du pignon de la grosse
tour une ligure de (maries Y, haute de quatre pieds, représentant le roi
un sceptre à la main, et sculpta, en collaboration de Guy deDammartin,
une clef de voûte ornée des armoiries royales. Enfin, d'après Sauvai, il
mit au fronton du portail de la chapelle du château une image de Notre-
Dame avec deux anges tenant des encensoirs et cinq autres jouant des
instruments de musique et portant les armes de Charles Y et de Jeanne
de Bourbon. Comme peintre, on lui devait, parait-il, les cartons des
vitraux du Louvre et de L'hôtel Saint-Paul.
Sacval. Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. II, p. 17, 22, 2.5, i(\. — De
Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. III, i.sr>2, p. 462. — De Clarac, Description
du Louvre ei des Tuileries, i855, p. 288, 290, 5if>. — De Cuilhermy, Itinéraire
archéologique de Paris, i85.=>, p. 264. — A- Micbiels. Revue universelle des Arts,
t. XV. 1862, p. 2Ô0, 2Ô1. —A. Bertï, Topographie hist. du Vieux Paris, t. I, 1866,
p. i3o, i.'ki, i54, '87, 188. — L. Gonse, L'art gothique, 1890, p. 292, 55o, 562,588,
095, 156, î>. — Idem, La sculpture française, 1893, p. 22, 79.
Sainte-Catherine Jean de), sculpteur et peintre, demeurait k Lille
au XIVe siècle. En i'3'3t. il était employé, comme peintre, k la cathédrale.
En i3)2. il sculptait un crucifix. En 1 343, il entreprenait plusieurs ou-
vrages de peinture k la halle échevinale et, l'année suivante, il décorait
vingt-trois bannières pour les milices communales. Jean de Sainte-
Catherine avait une sœur, Marie « la poindresse », qui collabora à ses
travaux; il eut aussi un fils nommé Pierre, peintre, qui exerça son art
dans la ville de Lille.
,1. Hoodov, Etudes artistiques, artistes inconnus des, xiv*, nv et xvie siècles, 1877,
p. 1, ■'-, 6, 8.
Sales Pierre . sculpteur en bois du xv siècle, établi k Montpellier,
de l'école française 5o5
exécute, en i4"3, les portes du grand portail de l'église Notre-Dame-des-
Tables.
Renodvief et Kicard, Les maîtres de pierre et autres artistes gothiques de
Montpellier, [872, nol. 743-
Salins Jean de , était au nombre des sculpteurs participant en i'iyB,
sous la direction de Claux Sluter, à la décoration du tombeau de Phi-
lippe le Hardi. Peut-être Jean de Salins est-il le môme artiste que Jean
Selles qui, vers cette époque, était occupé a Dijon.
Arch. dép. delà Côte-d'Or; B. 4447- — Dbhaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre,
etc., 1886, Documents, p. 770.
Salins (Thiébaud ou Thibault de), résidait à Brou au commencement
du xvie siècle et travaillait à la sépulture de Philibert de Savoie. En
1609, il reçut 35o florins pour son salaire; mais on n'était pas satisfait
de lui, et Jean Lemaire, directeur des édifices de Marguerite d'Autriche,
écrivait à ce sujet à la princesse : « Madame je suis contraint avec ledit
de Paris Jean Perréal) de poursuivre toutes choses à noz despens. Car
le tailleur d'ymaiges de Salins, lequel on vous asseure d'estre plus
grand ouvrier cent t'ois qu'il n'est, n'a voulu venir à Tours avec moy,
jasoit ce qu'il en ayt esté pressé par Messieurs de vostre Conseil de
Bourg. Puis a dit qu'il a déjà despendu les cent escuz d'ères (arrhes) que
lui lurent délivrez par vostre trésorier Yvonet du commandement de
mesdits sieurs de vostre Conseil. D'autre part, nulz ouvriers d'estime ne
veullent besoigner soubz lui, ni lui-même n'en scauroit firier pour ce
qu'ils le desdaignent et est mauvais païeur. »
En i5ii, Jean Perréal mandait à son tour à l'archiduchesse : « Si vous
entendez que de vostre esglise je y ay l'ouel (l'œil) ainssy que m'avez
rescript, il faudroit que j'eusse par vous quelque peu d'auctorité et pour
vostre profit, car à présent je n'y ay pas grand crédit. Ce que j'en dis est
afin tendent de bien conduire voz affaires, car ce dis-je pour maistre
Thibault duquel ne puis chevir et ne puis avoir ouvriers tant qu'il y
sera, et puis il ne scet rien et veult tout faire, ele »
Legi.ay, Nouveaux Analectes (Mém. de la Soc. d'agriculture, des sciences et arts de
Lille, i85o, p. 535, 556). — J. Finot, Louis van Boghem (Rêun. des Soc. des beaux-
arts des départ., 1888, p. 192 et suiv.). — Charvet, tes édifices de Brou (Réun. des
Soc. des beaux-arts desdépart., 1897, p. 54'J, ~>'\?>)-
Salle (Jacques et Abraham), sculpteurs et peintres parisiens du com-
mencement du xvne siècle, exécutent, en 1614. deux figures représen-
tant l'une, le feu roi Henri IV, et l'autre, la reine régente Marie de
Médicis. Ces œuvres étaient destinées à être posées dans deux niches
au grand portail de la chapelle de l'hôpital Saint-Louis.
Archives hospitalières de la ville de Paris. Hôtel-Dieu, t. II, 1884, p. ai8, n° 6747.
5o6 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Salvau Antoine , sculpteur ornemaniste du commencement du
xvie siècle, signe un contrat, en i5o8, au sujet de la construction du jubé
de l'église d'Aubrac (Aveyron .
Arch. dtft. de F Aveyron; E. 8i3. — H. Affre, Inn. somm. des areh. de F Aveyron,
1877, p. 1Ô6.
Sambin Hugues , sculpteur, architecte, sculpteur en bois et ingé-
nieur du xvie siècle, qualifié « architecteur », naquit, entre i5i5 et i520,
à Saint-Claude, dans le Jura, ou à Talant, près de Dijon, ou enfin, sui-
vant une dernière hypothèse, à Gray, dans la Haute-Saône. La tradition
rapporte qu'au début de sa carrière il serait allé en Italie et aurait été
l'ami et le collaborateur de Michel-Ange. Cette assertion est fausse ; l'art
italien, à cette époque, avait déjà suffisamment pénétré en France pour
expliquer la tendance qu'on peut rencontrer dans les œuvres de l'artiste.
On le trouve à Dijon dès 1048, lors de son mariage avec la fille de Jean
Baudrillet, sculpteur en bois de la ville de Troyes, fixé en Bourgogne
depuis l'année 1527.
Le 8 mars 1649, Hugues Sambin fut admis dans la corporation des
maîtres menuisiers, qui le choisit plus tard comme juré en i553, en i555
et en i556. Sa présence à Dijon est constatée jusqu'en i565. Pendant ce
laps de temps, il fit métier d'architecte et d'ingénieur et donna à la mu-
nicipalité les dessins d'un abattoir, d'un moulin et d'un abreuvoir. En
1009, il reçut un paiement « pour l'édifiîce d'une nouvelle porte advisée
estre nécessaire à faire à l'endroit de la rue es Chanoines, au lieu de la
porte neufve desmolie pour la construction du boulevard de Saulx et
de ses courtines ». En 1061, il étudia un projet d'adduction des sources
du Val-Suzon, pour alimenter plus abondamment les fontaines de la
ville. En i564, il dirigea les préparatifs des fêtes données à Dijon à l'oc-
casion de l'entrée du roi Charles IX ; il touchait alors 20 sous par jour.
C'est vers cette époque qu'il dut travailler au portail de l'église Sainf
Michel, dont le tympan est orné d'un grand bas-relief représentant le
Jugement dernier. Cette belle composition, existant encore aujourd'hui
et signée Hugue Saxbix, fut enlevé en 1794 et replacée en 1804, après
avoir été restaurée par M. Borhier, sculpteur de la ville de Dijon. Mal-
heureusement la signature est apocryphe, et si on reconnaît que Sambin
a pu avoir une part dans la décoration du portail de Saint-Michel, on
est d'accord pour lui retirer la paternité du Jugement dernier. M. Ber-
nard Prost pense que cette œuvre est d'une époque antérieure, et Cou-
rajod l'attribuerait plus volontiers à Dominique Florentin.
De i566 à i5;ji, Sambin se rendit à Vienne, en Dauphiné, pour entre-
prendre différents travaux. En i5j2, il publia à Lyon un livre sur les
Termes ou cariatides dont on use en architecture et le dédia à Léonor
de l'école française 5o;
de Chabot-Charny, lieutenant-général de la province de Bourgogne.
Dans la suite, ce dernier le chargea d'exécuter d'importants ouvrages
d'embellissement dans le château de Pagny (Côte-d'Orj. Il y fut occupé
pendant près de deux ans, puis revint à Dijon, où il travailla au Palais
de Justice dont on lui avait conlié toute la menuiserie d'art. Ceci résulte
d'un ordre de paiement daté du 16 septembre i583 :
« A Hugues-Sambin, maistre menusier de ceste ville de Dijon, la
somme de vingt-quatre escuz, laquelle nous luy avons ordonnée et or-
donnons par la présente, pour le parfaiet payement de la somme de
neuf vingtz dix-huict escuz, à laquelle il avoit marchandé les ouvrages
de menuiserie à faire, tant pour la fermeture de la chapelle de la salle
dudict palais, vossure d'icelle, que une petite porte pour entrer en la
chambre du serin (des archives), avec ung châssis et une fenestre qui
donne sur ladicte porte. »
Après avoir terminé toutes ces boiseries, Hugues Sanibin fut mandé
à Besançon, où il fournit à la municipalité les plans d'un logis commu-
nal qui, transformé plus tard en Palais de Justice, est maintenant le seul
édifice auquel le nom de l'artiste soit authentiquement attaché. En 1692,
le Parlement de Franche-Comté lui demanda le modèle d'un jubé destiné
à l'église de Dôle. En i5o,5, il alla à Salins, en qualité de « maître archi-
tecteur », pour mettre les fortifications de la ville en état de résister aux
troupes de Henri IV. Il retourna ensuite à Dijon, où il dut mourir, fort
âgé, entre 1600 et 1602.
En dehors de ses œuvres de sculpture et d'architecture, Hugues Sani-
bin, qu'on peut regarder comme le créateur de l'école bourguignonne
de menuiserie d'art au xvie siècle, exécuta les dessins de nombreux
meubles en bois sculpté ; deux de ceux-ci, un cabinet et une table, se
voient au Musée d'antiquités de Besançon.
Arch. comm. de Dijon; H. 179. — Arch. de la Côte-d'Or, C. ao85, f° 486. —De Che-
nevières-Pointel, Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres de l'an-
cienne France, i854, t. III, p. 29-39. — A. de Champeaux, Le meuble, t. I, i885,
p. 194. — Ed. BoxiN'affé, Le meuble en France au xvi" 'siècle, 1887, p. 8o-85. —
A. Arnoult (Henri Chabeuf), La Renaissance en Bourgogne : Hugues Sambin (Jour-
nal des arts, n™ des 10 août, 12 octobre, 2 novembre et 23 décembre 1888). —
A. Castan, L' « Architecteur », Hugues Sambin (Réun. des Soc. des beaux-arts des
départ., 1890, p. 217-240). — Noël Garmer, Contribution à l'histoire de Hugues
Sambin, 1891 (Extrait desmém. de la Soc. bouryuign. de géogr. etd'hisl.). — Inv.
desrich. d'art de la France (Province, mon. civ., t. V, 1891, p. 253). — B. Prost,
Hugues Sambin (Gaz. des beaux-arts, 3e pér., t. VII, 1892, p. i2ô-i35). — J. Gau-
thier, Dicl. des altistes franc-comtois antérieurs au XIXe siècle, 192, p. 22.
Samin (Jean), établi à Cambrai au xve siècle, entreprend, en 1448,
différents travaux à l'hôtel de ville. On lit dans les comptes :
« A Jehan Samin, entailleur, pour sa paine et sallaire de avoir tailliç
5o8 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
deux coulombes (colonnes et trois cappitaulx chapiteaux), à manière
de cul de lampe, et aussi pour avoir taillié une soubz basse surquoy
l'imaige Nre-Dame siet. et à ladite yrnaige refait et réparé deux bras et
deux mains, pour icelle rasir à la devanture de le maison de le ville, à
l'endroit de la halle au lin, pour ce. par marchiet l'ait en tasque. III 1. V s. »
En 1 548. il touche 8 livres <• pour avoir talliet le croix, les ymaiges
du crucifix et de Nre-Dame assis sur le noyel et estanfique base) de le
croix à l'autel ■>. Ce calvaire était planté à la bifurcation des chemins de
Naves et d'Escaudœuvres, a la porte de la ville.
Lefkvre, Matériaux pour Vhist. des arts dans le Cambrésis, 1870, p. 19,20. —
A. Tu Rifiox, Les artistes cambrésiens du ix"- nu xix" siècle, 1874, p. 40. — Idem, Notes
sur les artistes cambrésiens (Rênn. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 55çi,
36 1 , rr 5; .
Sandom. sculpteur en bois et ornemaniste , travaillait à Arras,
en 1399, pour le compte du duc de Bourgogne.
De I. aborde, Les ducs de Bourgogne, i85i, t II, p. 2o5.
Samlrin Jean , sculpteur, architecte et peintre delà ville de Rouen,
était occupé, en i433, à l'abbaye du Bec.
A. Leprbvost, Mém. et notes pour servir a l'hist. du départ. </< l'Eure, 1862-1873.
— Bauchal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. 525.
Sanholis Jean de), sculpteur du xive siècle, exécuta, avec ses
confrères Pierre Roye et Jean David, le tombeau du pape Clément IV,
érigé dans l'abbaye de la Chaise-Dieu, en Auvergne. Ce monument fut
terminé en i35i. Jean de Sanholis aurait aussi travaillé, en i36o, au
nouveau palais d'Avignon.
Eug. Mûhtz, Les tombeaux des papes en France Gaz. des beaux-arts, 2e pér.
t. XXXVI. 1887, p. 565-587).
Saillis Jean de, résidait à Nancy au xvie siècle et y collaborait,
en i523, à la décoration du palais ducal, par ordre d'Antoine de Lorraine.
Les comptes du temps le désignent comme « imagier de terre ».
Arch. dép. de la Meurthe, Chambre des comptes de Lorraine; B. 1028, ioôo, 5261. —
H. Lepage, Le palais dacal de Nancy, i852, p. 4o- — A. Jacqdot, La sculpture en
Lorraine [Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 8/17).
Sarrazin Michaud , sculpteur ornemaniste demeurant, au xvie siè-
cle, dans la ville de Cognac, reçoit, en i533, un paiement de 100 sous
tournois pour avoir sculpté dans la chapelle de la Tour-Notre-Dame
un tabernacle en pierre, qui devait renfermer une statue de la Vierge.
L. Palustre, La Renaissance en France, t. III, i885, p. 281.
Sarrazin ou Sarazin Jacques , naquit à Noyon, en Picardie,
de l'école française 5og
vers i588. Il alla à Paris et devint l'élève de Nicolas Guillain, dit Cam-
brai, qui l'occupa aux travaux entrepris par lui à l'église des Feuillants,
rue Saint-Honoré. En 1610, Jacques Sarrazin partit pour Rome, où il
resta pendant dix-huit ans. Protégé par le cardinal Aldobrandini, neveu
du pape Clément VIII, il exécuta pour ce prélat, dans sa villa de Fras-
cati, deux ligures en pierre d'Atlas et de Polyphonie. Il sculpta aussi
plusieurs statues pour le maltre-autel de l'église de Saint-André-della-
Yalle et deux Termes en stuc, qui accompagnaient un tableau du Domi-
niquin, dans l'église de Santo-Lorenzo-in-Miranda. En revenant en
France, il s'arrêta à Florence, puis, vers la fin de son voyage, il séjourna
à Lyon, où il fit, pour la Chartreuse de la ville, un saint Bruno et un
saint Jean-Baptiste.
De retour à Paris, en 1628, il travailla tout d'abord à quatre anges en
stuc, destinés au grand autel de l'église Saint-Nicolas-des-Champs. Il
sculpta ensuite deux statues, l'une de sainte Anne et l'autre de saint
Louis, dans la chapelle de la Vierge, à l'église Notre-Dame. Vers la
même époque, on lui devait encore la décoration d'une maison de la
rue Michel-le-Comte, appartenant à M. Jacquelin, trésorier des bâti-
ments, ainsi qu'un saint Pierre et un saint Paul mis par ordre de Riche-
lieu au portail de l'église paroissiale de Rueil. En i63o, il l'ut employé
par le maréchal d'Efiiat, surintendant des finances, aux sculptures de la
chapelle et de la grande galerie du château de Gilly Haute-Savoie) .
Quelque temps après, il fut chargé par François Sublet des Noyers, secré-
taire d'Etat, de composer les modèles des belles cariatides, des Renom-
mées et des trophées (1 qui décorent le pavillon central du Louvre, dit
pavillon de l'Horloge, construit par Jacques Lemercier. Jouissant alors
d'une grande réputation, Sarrazin obtint du roi une pension de mille
livres et un logement au Louvre.
En 163g, la reine Anne d'Autriche, voulant s'acquitter d'un vœu
qu'elle avait fait l'année précédente pendant sa grossesse, commanda à
l'artiste un ange en argent tenantdans ses bras un enfant en or représen-
tant le Dauphin; cette œuvre fut envoyée en Italie, à Notre-Dame-de-Lo-
rette. En 1640, il exécuta, pour les jardins de Marly, un groupe de deux
enfants jouant avec une chèvre, groupe relégué aujourd'hui au Muséum
d'histoire naturelle. En i6"43, toujours par ordre d'Anne d'Autriche, il
modela deux grands anges portant au ciel le cœur de Louis XIII. Ces
anges, fondus en bronze et en argent, furent fixés sous une arcade (a), à
l'entrée de la chapelle Saint-Sauveur, dans l'église des Jésuites de la rue
(1) Philippe de Buister et Gilles Guérin exécutèrent ces sculptures, en pierre,
d'après les modèles de Jacques Sarrazin.
(2) Cette arcade était ornée de bas-reliefs en marbre, dus également à Jacques
Sarrazin. Quatre de ces bas-relief, de forme ovale, sont au Musée du Louvre ; ils
représentent la Justice, la Pi'udence, la Tempérance et la Force.
010 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Saint-Antoine église Saint-Paul-Saint-Louis ; ils ont été détruits à la
Révolution. La même année, il fit un buste en bronze de Louis XIV
enfant, qui fut placé, au Palais-Royal, dans les appartements de la
reine.
Parmi les autres ouvrages de Jacques Sarrazin, Guillet de Saint-
Georges mentionne: deux crucifix, l'un en or et l'autre en argent, ainsi
que deux anges en stuc, dans la chapelle du château de Saint-Germain-
en-Laye ; un crucifix en bois, sur l'autel du Noviciat des Jésuites ; un
autre sur la porte du chœur de l'église Saint-Gervais ; un autre a Saint-
Jacques-de-la-Roucherie ; plusieurs statues pour la propriété de M.fiul-
lion, sise à Videville, près de Poissy, et pour le château du marquis de
Maisons, près de Saint-Germain; un buste de Gaston d'Orléans, au châ-
teau de Rlois; enfin, un Christ et des apôtres en terre cuite (i), qui se
trouvaient dans le cabinet du roi, à l'ancien hôtel de Grammont, et deux
statuettes en marbre de saint Pierre et de sainte Madeleine, provenant
de la chapelle de l'hôtel du chancelier Séguier, qui sont aujourd'hui au
Leuvre.
En i65i, Jacques Sarrazin sculpta pour la sépulture de l'abbé de Rer-
nay, élevée dans le chœur de l'église de Sainte-Croix-de-la-Rretonnerie,
un bas-relief ovale en marbre, où il figura la Douleur sous les traits
d'une femme assise prés d'un tombeau et accompagnée d'un enfant qui
joint les mains avec tristesse ; ce bas-relief est au Louvre après avoir
fait partie du Musée des Monuments français. En i656-i657, il exécuta
deux statues en marbre du cardinal de Rérulle, l'une surmontant un
mausolée dans la chapelle de l'Oratoire et l'autre érigée dans l'église des
Carmélites du faubourg Saint- Jacques. Ces figures furent transportées
pendant la Révolution au Musée des Petits-Augustins; la première, une
des œuvres les plus remarquables de Sarrazin. fut rendue, en 1806, aux
Oratoriens qui la déposèrent dans la chapelle du Collège de Juilly, où on
l'admire aujourd'hui.
Le dernier ouvrage auquel travailla l'artiste fut le mausolée 2) des-
tiné à renfermer le cœur de Henri deRourbon, prince de Condé, mort en
1646. Ce monument, autrefois dans l'église des Jésuites de la rue Saint-
Antoine, est maintenant dans la chapelle du château de Chantilly.
Quatre statues assises, de grandeur naturelle, personnifiant la Religion, la
Justice, la Piété et la Force, ornent les quatre angles du soubassement;
quatorze bas-reliefs, symbolisant les triomphes de la Mort, de la
Renommée, du Temps et de VÉternité, complètent l'ensemble décoratif
(1) Maintenant à Versailles, au rpz-de-ehaussée de la chapelle du palais.
(2) Ce mausolée, qui coûta 200,000 livres, fut élevé aux irais de Jean Perrault,
président de la Chambre des Comptes et intendant de la maison du prince de
Condé. *
De l'école française 5îi
du mausolée. Toutes ces œuvres ont été fondues en bronze par Henri
Perlan (i), le plus habile tondeur de l'époque.
Jacques Sarrazin était aussi l'auteur de plusieurs ouvrages de pein-
ture. On citait de lui : une Sainte Famille, dans l'église des Minimes ;
un Christ en croix, au Palais de Justice, et plusieurs figures de Vierges.
Aucun de ces tableaux n'est venu jusqu'à nous. Il fut nommé, en i654,
recteur de l'Académie royale de peinture et de sculpture, dont il avait
été un des fondateurs en 1O48. H mourut le 3 décembre 1660 (2).
Sarrazin (Pierre), frère et élève du précédent, né a Noyon en 1601,
et mort à Paris le 7 avril 1679. On ignore ce que sont devenues ses
œuvres; on sait seulement qu'il aida son frère Jacques dans la plupart
de ses travaux. D'après Sauvai, il aurait exécuté, vers 1637, la sculpture
des boiseries de l'Apothicairerie du couvent des Feuillants, rue Saint-
Honoré. Pierre Sarrazin fut élu membre de l'Académie royale de pein-
ture et de sculpture le 6 juin i665; il présenta, comme morceau de
réception, une statue en bois.
Ch. Perrault, Hommes illustres du xvne siècle; Vie de J. Sarazin, 11)96-1700. —
Sauval, Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. I, p. 426, 462, 4*54, 465, 486, 5oo;
t. II, p. 29,01, i58, 192, ig6,545; t. III, p. 2, 5, 14, 16, 44-— Piganiol delà
Force, Descripl. hist. de la ville de Paris, 176."), t. I,p. 2i3, 2i5,238, 240 ; t. II, p. 84,
219, 246, 45i, 473; t. III, p. 225, 2S1 ; t. IV, p. "10, i53; t.V,p. 8,9, 12; t.VIl,p.5oi;
t. IX, p. 344- — D'Argenville, Vie des fameux sculpteurs, t. II, 1787, p. r45-j5g. —
A. Lenoir, Must'e des Monuments français, t. V, 1806, p. 20, 46, 47> »" et sui\. —
V. Tremblay, Notice sur Sarrazin (Bull, de l'athénée dit Beauvaisis, t. III, 1848-1849-
l85o, p. l6l-l65). — DuSSIEl'X, SOOLIÉ, DE ChENNEVIÈRES, MANTZ, DE MONTAIGLON,
Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de pein-
ture et de sculpture, t. I, i8.>4, p- na-126. — De Chexnevières et de Montaiglon,
Abecedario de Mariette, t. V, 1858-1859, p. 177-185. — De Chennevières, Peintres
provinciaux, t. III, p. 100. — A. Jal, Dict. erit. de biogr. et d'hist., 1872, p. 1102,
1 io3. — J. Guiffrey, Nouvelles Archives de l'art français, t. I, 1872, p. 48. — Her-
luison, Actes d'état civd d'artistes français, 1873, p. 597-599. — H. Barbet de Jouy,
Musée national du Louvre. Description des sculptures du Moyen Age et de la Renais-
sance, 1876, p. 98-100. — L. Dussieux, Les artistes français à l'étranger , 1876, p. 66,
101, 434, 456. — L. Gonse, La sculpture française, 189.5, p. 162-16H.
Sarsay (Etienne), sculpteur et peintre, travaillait a Lyon de i386 à
1429.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvni" siècle, 1884, p. i5.
Saussart (Thevenin;, sculpteur ornemaniste, était occupé, de i383à
1387, au palais du duc Jean de Beri-y; il recevait 6 sous par jour pour
son salaire.
A. de Champeaux, Les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry,
1894, p. i5, 58.
(1) Perlan avait fondu également les anges portant le cœur de Louis XIII.
(2) 11 avait épousé, en 1631, une nièce* du peintre Simon Vouet; il eut de son
mariage seize enfants dont deux lils qui furent peintres, mais sans grande réputation.
012 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Sauvage Jean), sculpteur établi a Paris vers le milieu du xvne siè-
cle, fait baptiser une fille, le 20 mai 1644. sur la paroisse de Saint-Jean-
en-Grève.
Herldison, Actes d'état civil d'artistes français, 1870, p. 099.
Satina (Jean1, demeurait, au commencement du xvie siècle, dans la
ville de Riez Basses- Alpes;. En i5o3, il se rendit à Marseille et y passa
un contrat par lequel il s'engageait, envers un marin nommé François
Sicanesi, à exécuter en pierre, moyennant 90 florins, une Adoration
des Mages pour la chapelle de Notre-Dame-du-Bon-Voyage et de Con-
solation, dans l'église des Frères-Mineurs.
Barthélémy, Documents inédits sur divers artistes inconnus de Marseille et d'Aix,
i885, p. 83.
Savine, faussement appelée Sabine de Steinbach, statuaire alsacienne
vivant à Strasbourg à la lin du xne ou dans les premières années du
xnr siècle, entreprit l'ornementation du portail méridional de la cathé-
drale, représentant les douze apôtres dont l'un, saint Paul, tenait à la
main un phylactère sur lequel était entaillée une inscription ainsi
conçue :
Gratia dicinœ pietatis adesto Saeinee
Dépêtra dura perquam sum fada figura.
Elle sculpta également, au premier plan en avant du portail, les deux
statues qui personnifient le Christianisme et le Judaïsme. Cette belle
œuvre, mutilée pendant la Révolution, a été restaurée depuis, mais il
n'en reste que peu de parties anciennes.
L. Schneegans, Revue d'A Isace , 1 juin i85o, p. 262-291. — Ch. Gérard, Les
artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I. 1872, p. 100-117. — R. Mé\ard,
L'art en Alsace-Lorraine, 1876, p. 55-40.
Sawalle, résidait à Cambrai au xive siècle. En i3-6, il était
employé, avec son fils Jean, à la décoration de la flèche de la cathé-
drale.
,1. Hol'doy, Hist. artist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. it>5.
Sçeutre Jean , sculpteur-architecte, exerçait son art à Lille à la fin
du xiv° et au commencement du xv° siècle. En 1399, il travaillait à la
halle échevinale et, l'année suivante, à la porte de Fives. En 1402, il
touchait 10 sous par jour pour tailler les armoiiies delà ville a l'àlre
de Saint-Etienne.
Arch. comm. de Lille ; années 1.39S-1Ô99. — De la Fons-Mélicocq, Revue univer-
selle des Arts, t. XV, 1862, p. 101. — Dehaiskes, Hist. de l'art dans la Flandre,
etc., 1886, p. 192; Documents, p. 774. 786.
de l'école française 5i'3
Schleiff on Scleiff Pierre), sculpteur et architecte né vers l'an
1600, était établi à Valenciennes dans la première moitié duxvir2 siècle.
Il exécuta différents travaux dans l'abbaye de Vicoigne, entre autres
le jubé, le niaitre-autel et un immense bénitier. A Valenciennes, il
sculpta également quatre bas-reliefs de marbre blanc, qui se trouvaient à
l'entrée du chœur de Notre-Dame-la-Grande ; puis, il entreprit la cons-
truction d'oratoires élevés sur les remparts de la ville et conduisant à
un calvaire situé entre la porte de Tournay et celle de Notre-Dame. Ces
monuments, achevés en 16%, furent entièrement détruits avant i~SCy.
On attribue encore à l'artiste, mais sans preuves et probablement à tort,
deux bas-reliefs provenant de l'abbaye de Saint-Amand, placés dans la
chapelle dite du Calvaire, à l'église Saint-Pierre de Douai, et un buste
en marbre 1 , au Musée de Valenciennes. Pierre Schleiff mourut dans
cette ville le 14 août 1641 • Il lut inhumé dans la nef gauche de l'église
des Carmes Chaussés qu'il avait édifiée; on lisait autrefois sur sa tombe
l'épitaphe suivante :
Ci-gît Pierre Schleiff] bourgeois de cette cille, maître architecte et
sculpteur, qui a conduit et achevé le do.xal et le grand autel de l'ab-
baye de Vicoigne, et item a conduit cette nef et les trois pignons de
cette église, lequel décéda le 14e jour du mois d'Août 164 1 »' et auprès
de lui le corps d'Agnès Caremaux, sa femme, laquelle décéda le
16e jour dudit mois et même an. Priez pour leurs âmes.
Vers le même temps, on rencontre aussi à Valenciennes un sculpteur,
du nom de Hendrich Schleiff, qui devait être, sans doute, sinon le frère
de Pierre, du moins son cousin.
E. Giuit, Biographies valenciennoises [Revue agricole industrielle et littéraire
du Nord, t. IV, i852-i655, p. 5">4, 35ô, ô.îU). — Bellier de la Chavlgnerie, Dict. des
artistes de l'école franc., t. II, i885, p. 478. — Balchal, Nouv. dict. des archi-
tectes français, 1887, p. f>27. — M. Hénault et Moi iult, Réun. des Sur. des beaux-
arts des départ., 1807, p. 536 et suivantes.
Scliolt i Frédéric , sculpteur et graveur sur bois de l'école alsa-
cienne, résidant à Strasbourg au xve siècle, est surtout connu pour avoir
gravé des planches représentant des scènes de l'Histoire Sainte et
pour avoir contribué au perfectionnement de l'art typographique. On
lui attribue aussi des statues de bois qui se voyaient autrefois à Stras-
bourg.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. Il, 1870, |). 192
iitô.
Scibecq ou Serbeeq Francisque), dit de Carpy, sculpteur en bois
(1) C'est le portrait de Simon Leboucq, seigneur de la Mouzelle. prévôt et histo-
rien de la ville de Valenciennes; ce buste provient d'un monument funéraire.
53
5l4 MCTIO.N.V.V1R.E DES SCULPTEURS
et ornemaniste d'origine italienne, demeurant à Paris vers le milieu du
xvr siècle, travaille, dès l'année i53-. à Fontainebleau, aux boiseries
de la galerie de François 1er, de la galerie d'Ulysse et du pavillon des
Poêles. De i55o à i5<3o. il est occupé au Louvre, au château de Vin-
cennes et à la chapelle de Saint-Germain-cn-Laye, pour laquelle il s'en-
gage par marché à exécuter une clôture à colonnes corinthiennes, entre
la nef et le chœur. Francisque Scibecq, qui était aux gages du roi, rece-
vait ioo livres par quartier.
De Laborde, La renaissance des arls, etc., t. I, i8r>o, p. 4'2, 437, 443, 4",(>, 468.
— Idem, Les comptes des bâtiments du roi,t. I, 1877, P- n'8> llk> '^0- '8-6, 2Ô4,
• ! 1. 55o, 558, ô;"). 587, 4°8, 4°9 ■ t. II, 1880, p. 'j6, 210, 017. 364, 365, Ô71. —
A. Berty. Topogr. hist. du Vieux Paris, t. I. i8(J(), p. a5o, 202, 20g, s'^i, if\b, 2^.
— L. Palustre, La Renaissance en France, t. I, 1879, p. 190, 220, m5 ; t. Il,
1881, p. i65. — A. de Champeadx, Le meuble, t. I, r885, p. 167-170.
Sciovin ou Chauvin Nicolas , sculpteur en bois, né à Paris, se ren-
dit en Italie, où on le trouve fixé à Ferrare vers i555.
Eus. Muntz. Chronique des arls, n° du .9 octobre, 1876.
Sejçosne Jacques , était considéré jusqu'ici comme un sculpteur
du xvi' siècle, auteur d'un retable en bois représentant la Vendange
divine, placé dans l'église de Recloses, près de Fontainebleau. Une
communication, faite dernièrement a la Réunion des Sociétés des beaux-
arts des départements, nous apprend que ces sculptures ne sont dans
l'église de Recloses que depuis le commencement de ce siècle et qu'en
1767 elles étaient la propriété d'un Jacques Segogne. Ce nom, inscrit
sur les bas-reliefs, ne se rapporte donc pas à un artiste, et il faut le
rayer dorénavant de la liste des sculpteurs français.
E. Grésy, Bull, de la Soc. archéol. de Seine-et-Marne, 1867, p. 353. — Revue des
Sociétés savantes,6' série, t. IV, 1876, p. ^o"- — Lhlillier, Bulletin archéologique
in comité des travaux historiques, 1^90, p. \n. — E. Thoisox, Réun. des Soc. des
beaux-arts des départ., 1897, p. 38g et suiv.
Séjourne (Jean , sculpteur et fontainier, figure parmi les artistes
parisiens à qui Henri IV confère le logement dans la grande galerie du
Louvre, par lettres patentes du 22 décembre 1608.
A. Bertv, Topographie historique du Vieux Paris, t. II, 1868, p. 101.
Selles Jean dej, est cité dans les comptes des ducs de Bourgogne
comme résidant à Dijon, où il était employé, vers la fin du xive siècle,
aux ouvrages exécutés dansla Chartreuse de Champmol, sousla direction
de Claux Sluter. En i3o,o, il collaborait au tombeau de Philippe le Hardi,
à raison de 1 franc et demi par semaine. Le 22 mai de la même année, il
donnait quittance de < la somme de dix francs et demie pour VII sep-
DE L ECOLE FRANÇAISE DIO
niaincs qu'il a ouvré continuelment avec Claux Sluter, ouvrier de mon-
seigneur de Bourgong'iie, es ouvraiges d'ymaiges et autres ».
Arch. dép. de la Càte-d'Or; B. 082, '\'\~>'\- — De Labokde, Les ducs de Bourgoym ,
i84;i, t I. p. 548. — Dehaisses, llisi. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 5i5;
Documents, p. 662, 674.
Selon ou Seron (André), sculpteur et peintre, était occupé, en i535,
à la décoration du château de Fontainebleau, il raison de 20 livres de
gages par mois.
De Laborde, Les comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 89, 90.
Selonjçoy Pierre de), étahlià Dijon au xvi° siècle, participe, en t564,
aux préparatifs des l'êtes données par la ville lors de L'entrée du roi
Charles IX; il reçoit 3 livres 18 sous pour son travail.
Arch. f-omm. de Dijon; 1. 18. — De Gouvenain et Vallée, Inv. somm. des arch.
de Dijon, t. 111, 189:!, série 1, p. n.
Semollre Jean1, sculpteur d'origine flamande, travaille, au xvr" siè-
cle, à l'église Saint-Pierre de Lille. En i5iq-i520, il touche 12 livres
« pour une histoire du couronnement de Notre-Dame », qu'il avait
sculptée sur le jubé.
De La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, 1860, p. 287. — J. Hou-
doy, Eludes historiques, artistes inconnus des \iv\ \vc et xvie siècles, 1877, p. 46.
Senailll (François), sculpteur et architecte de la ville de Rouen, était
employé, en i5o7, au château de Gaillon et taillait les armoiries du car-
dinal Georges d'Amboise sur les portes du parc. Il était le fils de Guil-
laume Senault, un des principaux architectes chargés de la construction
du château.
A. Deville, Comptes des dépenses de la construction du château de Gaillon, îS.'m,
p. 16, 17, 88, 108.
Senef (Gilles de), sculpteur d'origine flamande, résidait à Dijon
vers la fin du xive siècle. Il collabora en 1397-1398, sous la direction de
Claux Sluter, aux travaux exécutés, par ordre du duc de Bourgogne,
dans la Chartreuse de Champinol.
Arch. dêp. de ta Côte-d'Or; B. /i 4 4 *> - — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre,
etc., 1886, p. 5i5 ; Documents, p. 759. — L. CotiRAJODet Marcou, Musée de sculp-
ture comparée. Catalogue raisonné, 1892, p. g5.
Senlis Perrin de), passe marché vers i36i), avec le chapitre de la
cathédrale de Chartres, au sujet de la sculpture du tombeau d'un cha-
noine nommé Geoll'roy Lelebvre.
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; G. 1 54 . — L. Merlet, biv. somm. des archives d'Eure
et-Loir,t. VI. 1890, p. 21.
OlG DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Sens Guillaume de), sculpteur-architecte du XIIe siècle, était maître
de l'œuvre de la cathédrale de Sens, quand il fut appelé en Angleterre
pour reconstruire l'église cathédrale de Cantorbéry, ravagée par un
incendie en n;1- 11 rebâtit cet édifice dans le style ogival, couvrant de
sculptures les chapiteaux des piliers et des colonnes ainsi que les arcs
delà voûte. Son œuvre était déjà fort avancée, lorsqu'en travaillant sur
un échafaud élevé, il trébucha et fut précipité sur le sol. Relevé griève-
ment blessé, il eut encore la force de diriger pendant quelque temps la
construction de l'autel majeur et revint mourir en France en 1180.
Bulletin monumental, t. XV, p. 5o3. — Eméric-David, Hist. de la Sculpt. franc.,
1817-1871!, p. V'i, 45. — L. Dussieux. Les artistes français « l'étranger, 1876,
p. 11, -j(io. — CI). Bauchal, Nouv. iliri. </cs architectes français, 1887, p. 529. —
L. Gokse, L'art gothique, 1890, p. 7, îo't, 1 4 2, 210, .V|o.
Sons Girard de), est cité dans l'épitaphier manuscrit des environs de
Paris, conservé à la Bibliothèque nationale, connue l'auteur du tombeau
élevé autrefois dans l'abbaye de Preuilly (Seine-et-Marne) à Jean de
Ghanlay, ancien évéque du Mans, mort en 1291 . D'autre part, un dessin
du tombeau, faisant partie de la collection Gaignières, porte la mention:
Maist[ré] G. Palu me feis[t\.
E. Gkksv, Mém.de la Suc. des Antiquaires de France, t. XXIII, 1807, p. 574.375,
58i. — Gaignières, Bibl. nat. Départ, des Estampes, Pe 11 a, fol. 47 et fonds latin
17026, RI. 197. — H. Boic.HOT, Inv. des dessins exécutés pour R. de Gaignières,
1890, nos 5554, 6749. — J- Chappée, Revue hist. et aichéol. du Maine, 1896,
p. 52-55.
Sentier Pierre), sculpteur et peintre du xvr3 siècle, établi à Lyon de
i54t à i55a, était au nombre des artistes participant, eni548, aux déco-
rations ordonnées par la ville lors de l'entrée du roi Henri II et de la
reine Catherine de Médicis.
Sentier (Bastien), sculpteur et peintre, probablement parent de
Pierre, demeurait à Lyon de 1 548 à i554; il travailla également pour
l'entrée de Henri IL
Natalis Hom>ot, Les sculpteurs de Lyon du xivc au xvme siècle, 1884, p. 3^, S7.
Sept Granges (Corneille de), était tout à la fois sculpteur, peintre
et imprimeur; on le rencontre à Lyon de ioa3 à i566.
Natalis Iio.ndot, Les sculpteurs de Lyon du mv° au xvai0 siècle, 1884. p. ay.
Serjionnos Jean. Joseph et Simon de , sculpteurs et architectes du
xvi" siècle, réparent, avec leur confrère Pierre Vieillard, le portail de
l'église de Montereau-Faut- Yonne Seine-et-Marne et exécutent, de
ï549ài556, d'importants travaux dans cette église. Jean de Sergonnes,
de l'école française 5 re-
connue conducteur de l'œuvre, reçoit six sous par jour: les autres ne
touchent que trois et quatre sous.
Arch. dip.de Seine-et-Marne; GG, ri',. — Revue des Sociétés savantes, '<' série,
t. IV, 1N72, p. ">io.
Serins Benoit de , est mentionné parmi les artistes occupés, an
\vie siècle, à l'église de lîrou, pour le compte de Marguerite d'Autriche.
11 sculpte en i52(>, sur le tombeau du duc Philibert le Beau, les deux
génies placés à la tète de la statue et celui qui soutient le casque. Les
trois autres sont l'œuvre d'un sculpteur d'origine italienne, Honoffre
Campitoglio.
Roi'sselet, Hisl . de l'église royale de Brou, 1826, p. 119. — Du Seigneur, Notes
sur mis t. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 1862, p. .iiô. — A. Michiels, L'art
flamand dans l'est et le midi de la France, 1877, p. i!\-.
Servant (Bastien , sculpteur et modeleur du xvie siècle, travaillait à
Lyon, en i54<^, aux apprêts des l'êtes données lors de l'entrée de Henri II
et de Catherine de Médicis.
Natalis Ronuot, Les sculpteurs de Lyon du X'.V au xvni" siècle, i884, p. 36.
Setai'be Laurens), sculpteur en bois et ornemaniste de la fin du
XVIe et du commencement du xvir" siècle, était au nombre des artistes
ayant obtenu du roi, en 1608, un logement dans la grande galerie du
Louvre.
A. Rertv, Topogr. hist. du Vieux Paris, t. I, 1868, p. 101.
Sibreeq Bernard), exerçait son art à Lyon dans la première moitié
du xvne siècle.
Sibreeq (Gérard), sculpteur d'origine wallonne, sans doute parent
de Bernard, était établi à Lyon de i635 à 1643.
Natalis Koxdot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvme siècle, 1884, p. ,\-j .
Sieart (Jean), sculpteur en bois, demeurant à Bourges au xvie siècle,
est occupé, en 1023, à l'Hùtel-Dieu et reçoit 10 livres tournois « pour
cinq escussons garnis de chappelets, de monseigneur d'Orval et de
madame ladouarière deNever, faits es bouts des grans pièces de bois de
la charpenterie de l'Ostel Dieu, pour ce que mondit sieur et madame
ont donné ledit bois dudit Ostel Dieu ».
De Girardot, Les artistes Je Bourges, (Archives île l'art français, 2e sér., t. I,
1861, p. 207). — Ed. Bonnaffé, Le meuble en Fiance au xvf siècle, 1887, p. 5S.
Sierck Thierry de), sculpteur-architecte lorrain, fut chargé, en
.">lN DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
i4oo. d'élever, dans la cathédrale de Metz, un tombeau a Pierre Perral,
maître de l'œuvre de cette église ; ce tombeau, où le défunt était repré-
senté à genoux, se trouvait placé près de l'autel de la Vierge.
A. Bégis. Hist. de la cath. de Vetz, t. !. 1 8 -, 0 , p. 164, 169; t. Il, 1S42, p. 4rr.—
Ch. Bûchai., Novv. die t. des architectes français, 1S87, p. !\G2.
Sifrid de Worms. Voir Worms Sifrid de).
SigOii, moine du xie siècle, sculpteur, savant et musicien auquel on
attribuait les sculptures ornant autrefois le tombeau de Fulbert,
évéque de Chartres. Il fut élu, en io55, abbé de Fougères.
Maeii.i.on, Annal, ord- S. Bened. t. [V, p. 55i. — Eméric-David, Hist. de la
sculpt. franc., iMy-iSya, p. 4'-
Sinia Pierre , sculpteur et peintre rémois, travaillait à Laon en
i(>2~. 11 exécuta d'abord un grand tabernacle en chêne, destiné au cou-
vent des Capucins. Plus tard, il en sculpta un autre, décoré de deux
figures d'anges, pour l'église de Vaux-sous-Laon : ce dernier existe
encore aujourd'hui.
G. Grandin, Revue de l'art français, 1895, p. i5i.
Simai'l Etienne}, sculpteur en bois du xve siècle, résidait dans la
ville de Troyes de 1^21 à i4^4-
Natalis Rondot, Les sculptt urs de Troyes Revue de l'art français, 1887, p. 71).
Simarl Colas ou Nicolas , était employé, au commencement du
xvie siècle, à la cathédrale de Troyes. sous la direction de l'architecte
Jean de Soissons ; il recevait, par jour, 2 sous 6 deniers en hiver et
3 sous 9 deniers en été.
Vallet de Viriville, Les archives historiques du département de l'Aube, 184 1,
p. 5:2.
Simon. Deux sculpteurs de ce nom vivaient à Paris à la fin du
xme siècle. Ils sont mentionnés dans le rôle de la taille, en 1292. comme
étant imposés, l'un, de 12 deniers et l'autre, de 12 sous.
H. Géraud, I. roli de la taille a Paris, is,>. p. 53 [Doc. inéd. sur l'hisi. de
France). '
Si midi Gabriel , sculpteur lorrain demeurant à Xeufchàteau au com-
mencement du xvne siècle, exécute en 1606, pour la ville de Mattain-
court Vosges , un écusson aux armes du duc Charles III. En i6i3, il
sculpte les armoiries du duc Henri II, que ce prince avait ordonné de
placer sur les portes du couvent et de l'église des Minimes d'Epinal.
Arch. dép. de la Meurlhe, Chambre îles comptes de Lorraine; B. 0998, 6ooo,
7089. — H. Lepage, Inv somm. des arch. -/•- Ai Meurthe, t. II, 187."), p. 220, 017.
DE L'KCOLE FRANÇAISE .H<j
Simon Mathiasi, exerçait son art à Lyon vers le milieu du
xvii" siècle. Il est cité dans les archives, à la date de 1602, pour avoir
fait « deux modèles d'enfans sur des lyons et le modèle du marteau de
la grande porte de l'hostel de ville, et encores le modèle du dormant sur
la porte du grand degré dudit hostel, pour estre le tout jeté en fonte ».
.\atalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvnie siècle, 1884, p. 48.
Simon d'Ailli. Voir Ailli Simon d).
Simon de Bar. Voir Bai* Simon de).
Simon de Saint-Omer. Voir Saint-Omer (Simon de .
Simonin (Nicolas, sculpteur et architecte demeurant à Cravant
(Yonne), entreprit, vers le milieu du xvic siècle, différents travaux dans
l'église d'Irancy, près d'Auxerre.
Arch. dép. de l'Yonne; G. 24O0. — Qeantin, Inv. soinm. des areh. de l'Yonne,
t. Il, 1875, p. 434.
Simonin (Claude), sculpteur lorrain, était occupé, en 1629, au palais
ducal de Nancy.
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, 1862, p. 108, note t.
Sirasse (Philippe), sculpteur en bois et ornemaniste parisien du
xive siècle, sculpta, en i3Gc), une boîte d'horloge qui fut placée au
Louvre dans la chambré du dauphin.
A. Bertv, Topographie historique lu Mcu.c Paris, t. II, 1868, p. 198.
Shiler, Selnslre ou Celoistre (Glaux ou Nicolas , fut un des plus
grands maîtres parmi les artistes florissant en Bourgogne à la fin du
xiv« siècle. Originaire du comté de Hollande, il vint à Dijon eu i'384 et
y collabora tout d'abord, sous les ordres de Jean de Marville, au tom-
beau de Philippe le Hardi ; il recevait alors 2 francs par semaine pour
vses gages.
' A la mort de Marville, en 1 38ç) , il lui succéda dans la conduite des
ouvrages de sculpture exécutés pour le duc de Bourgogne. Ce prince, par
lettres patentes datées de Melun le 2'3 juillet i'3^i), le nomma en effet
« son ouvrier d'imaigerie à exercer ledit ouvraige d'imaigerie a autel
gaigez et par la manière que faisait feu Jehan de Manreville ». Il lui
était donc accordé 8 gros deux tiers d'un franc par jour, pour lui, un
aide et un domestique avec un cheval. Dans la suite, en i3;)3, il fut
attaché à la personne du duc en qualité de « varlet de chambre ».
De i38c) à i3c>3, il continua la décoration du portail de l'église de la
OUO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Chartreuse de Chainpmol, commencée en i38j. On lui attribue les quatre
statues des pieds-droits, représentant : à gauche, Philippe le Hardi age-
nouillé, les mains jointes, et derrière lui. saint Jean debout, portant sur
le bras droit un agneau : à droite, Marguerite de Flandre, duchesse de
Bourgogne, également agenouillée, et derrière elle, sainte Catherine
reconnaissable à la roue qu'elle tient de la main gauche. En i3y3, il lut
envoyé par le duc. au château de Meliun-sur-Vèvrc Cher , pour exami-
ner les travaux entrepris par ordre de Jean de Berry, sous la direction
d'André Beauneveu; c'est ce que nous apprend un compte de la trésore-
rie du duc de Bourgogne :
« A Jehan de Beaumès, paintre et varlet de chambre de monseigneur.
etClaux Slutre, son ouvrier d'entailleure, pour eulx deffrayer des frais
et despens qu'ils firent en allant de Dijon à Mehun sur Yèvre, où mon
dit seigneur les envoya pour visiter certains ouvraiges de peintures,
d'ymaiges et d'entailleure et aultres que monseigneur de Berry fait faire
audit Mehun, par mandement de monseigneur le XXIe jour de novembre
mil CCC ÎIII»" et XIII . XL francs. »
De i3o,5 à 1402, l'artiste exécuta son œuvre capitale : le luits de Moïse,
appelé aussi Puits de Prophètes, qui occupait jadis le centre du cloitrede
la Chartreuse de Champmol et qui fait partie aujourd'hui de l'asile des
aliénés, à Dijon. J'emprunte à MM. Courajod et Marcou la description de
ce beau monument de pierre, autreiois peint et doré: « Sur une pile hexa-
gonale à parements unis qui couronne une puissante moulure est monté
un piédestal à six pans qui présente sur chacune de ses faces une figure
de prophète i portée sur une console ornée de feuillages variés, vignes,
chardons, chicorées, choux, etc. Au-dessous des prophètes, une inscrip-
tion peinte porte le nom de chacun d'eux. Les angles du massif sont
garnis de colonnettes dont les chapiteaux soutiennent des figures d'anges
pleureurs qui déploient leurs ailes sous la saillie de la corniche. »
Le Puits de Moïse, un des chefs-d'œuvre de la sculpture, qu'on peut
comparer avec raison, sinon même le préférer, aux plus belles produc-
tions de la Benaissance italienne, ne mesure pas moins de 4 ln- 5o de
hauteur sur 2 m. 60 de largeur. Il servait de piédestal à un calvaire où
étaient groupés, aux pieds du Christ en croix, la Vierge, saint Jean et
sainte Madeleine. Sluter. dans l'exécution de ce dernier ouvrage et peut-
être aussi dans celle de trois des prophètes du piédestal, fut aidé par son
neveu, Claux de Werve, qu'il avait associé à ses travaux depuis l'année
i3ç)8. A la Bévolution, lors de la suppression du monastère, le calvaire
n'existait déjà plus, et on ne peut assigner une date à sa destruction ;
plusieurs de ses fragments, retrouvés en 1842, sont aujourd'hui au Mu-
1 L^s six prophètes représentés sont: Moïse, David. Jérémie, Zaeharie. Daniel
•■t [sa'ie.
DE L KCOLE FRANÇAISE 021
sée de Dijon. Un beau moulage du Puils de Moïse se voit au Musée de
sculpture comparée, au Trocadéro.
Pendant ce temps, Sluter n'abandonna pas le tombeau de Philippe le
Hardi, commencé en i383 par Jean de Marville, et il acheva, jusqu'en
1 4o4, la partie ornementale du pourtour du dé et deux statuettes de pleu-
rants.
Le il juillet l4o4> deux mois et demi après la mort de Philippe le
Hardi, le nouveau duc Jean sans Peur mande à Guillaume Chenili, re-
ceveur général de ses finances en Bourgogne, « qu'il a traitté par ses
gens avec led. Claux, pour achever la sépulture du duc defiunt, son
père, commencée en l'église des Chartreux de Ghampmol lez Dijon,
pour l'ymage ou sa représentation qui y doit estre mise, avec deux grands
anges qui tiendront un heaume ou bassinet atout son timbre, un lion
aux pieds, laquelle représentation sera armée, ou en habit royal, selon
qu'il jugera, suivant son agrément, le plus convenable, accompagnée de
4o ymages pleurants, semblables aux deux qui sont déjà faittes, 54 an-
gelots d'albastre, etc., que led. Claux s'est engagé à finir à ses frais et
dépens dans 4 ans, en fournissant tout ce qui sera nécessaire pour cela
généralement, outre les provisions de matière et d'outils qui y sont déjà,
lesquels lui resteront à la fin de l'ouvrage, moyennant qu'il luy donnera
pour cela, pour ses gages, lesd. 4 ans, 960 1. qui luy seront payez de
quart d'an en quart d'an, outre ses gages de 8 gros par jour, depuis la
mort du feu duc son père jusqu'au dit jour XI juillet, et 2,000 francs d'or
pour tous frais qu'il fera pour ce, tant en fourniture de matière, outils,
ouvriers qu'en autres choses quelconques, savoir chacun d'iceux 4 ans
5oolrancs, qui luy seront tellement payez qu'au defiàut led. ouvrage ne
soit nullement retardé et qu'il ne puisse point alléguer au bout desdits
4 ans, si la dite sépulture n'estoit point finie, auquel cas, s'il l'alleguoit,
il s'est engagé de luy donner lesd. 8 gros par jour de gages, pour tout le
tems qu'il mettra à l'achever: de plus, qu'il a été convenu avec luy que,
si la grande pièce de marbre qui est en l'église desd. Chartreux venoit
à rompre ou endommager en aucune manière en la travaillant et la pla-
çant, il n'en repondroit de rien, à moins que ce ne fût par sa faute propre
évidemment ; et en outre qu'il aura sa demeure où il est logé actuelle-
ment jusqu'à ce qu'il ait achevé l'ouvrage, avec l'exemption de tout
payement et de touts aydes et subvention qui se lèveront durant lesd .
tems à Dijon, pour quelque raison que ce soit. C'est pourquoi, il luy
enjoint de le payer exactement aux termes et de la manière que dessus
est dit, de façon que tout s'exécute ponctuellement, ainsy qu'il a esté
convenu de part et d'autre, etc. »
J'ai cité ce document en entier, car il nous fait connaître l'état dans
lequel se trouvait la sépulture au moment ou Sluter cessa de s'en occu-
022 DICTIOXXAIRE DES SCULPTEURS
per. Nous y voyons que la statue du duc n'était pas commencée et qu'il
manquait 4o pleurants et 5o angelots. La part la plus importante dans
la sculpture de ce beau mausolée n'appartient donc pas à Sluter, mais à
Claux de Werve, son neveu, qui termina complètement l'ensemble du
monument en I412.
En dehors des œuvres dont je viens de parler. Claux Sluter fit encore
un saint Georges pour l'église de la Chartreuse, quelques statues pour
la chapelle des anges et pour celle de GuidelaTrémoïlle. dans la même
église, et d'autres figures destinées au château de Germolles Saône-et-
Loire . En i4<>4, après avoir travaillé dix-neuf ans à tous ces ouvrages,
il se retira dans l'abbaye de Saint-Etienne de Dijon, où il s'était assuré
un asile pour ses vieux jours ; car, malgré les chefs-d'œuvre qu'il avait
exécutés et l'estime dont il jouissait auprès du duc de Bourgogne, le
grand artiste était loin de se trouver dans une position aisée. C'est là
qu'il mourut à la fin de 1404 ou au commencement de i4oô, et son corps
fit inhumé dans l'église du monastère.
Arch. dép. de la Côte-d'Or; B. .".',2, iï*'i 1 /4 1 , r> , i5oo, i5oô, i5i4, i534, 4426,
4V'y, 4431, 4454, 4435, 444o, 'li'ii. 4446, ï'1'17, 4449, 11673. — Maillard de Cham-
bire. Voyage pittoresque en Bourgogne, i833, p. 4g-5o. — De Saint-Mémin, Rapport
sur les restes des monuments de l'ancienne Chartreuse de Dijon (Mém. de la commis-
sion des antiquités de la Côte-d'Or, série in-8, 1. 1, i852-i833,p. 1-45. et série in-4, 1842,
P 1 i-i5. 16-Ô1, 52-35). — Daniel Ramée, Le moyen âge monumental et archéologique,
iS-V", t. I, p. ni. — De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, i84g, p. Sj.î. —
Marcel Canat, Notes sur les maîtres des mm n s dés durs de Bourgogne (Bull, monum.
t. XXI i8Sr, p. 17-30). — Eméric-David, Eist. de la sculpi. franc., 1817-1872, p. 118-
iiç). — A. Michiels, L'art flamand dans l'est et le midi de la France, 1877, p. 5-55.
— Deraisnes, histoire de l'art dans la Flandre, etc., 18SG, p. 5n, 5i2, 5i6-5i8, 525-
.'■■•:., 55i ; Documents, p. 623, 658, 647, 661, 674, 678, 689, 690, 695, 696, G98, 699,
7°^ 7°7> 7<°> 712' 72°i 7a6i 728> 733i 759> 7i;S' 77°. 771- 78L 792> 79f'i 799- —
Eugène Mûntz, Claux Sluter et la sculpture flamande au xve siècle (Magasin pitto-
resque, 20 série, t. VII, 1889, p. 585-586, J05-407). — L. Courajod et F. Marcoc,
Musée de sculpture comparée. Catalogue raisonné, i*<|2. p. 4°, 67, 77, 88-99; n° 675-
675, (177, 679-684. — L. Gonse, L'art gothique, i*<|i>, p. 268,075, 44°~443- — Idem,
La sculptai, française, 1895, p. a5, 26-30, 44. 45, 46, 54.
Smont Villequin . sculpteur d'origine flamande, résidait à Dijon en
i3<)3-i3p,4. H est cité dans les comptes des ducs de Bourgogne au nombre
des collaborateurs de Claux Sluter dans l'exécution du tombeau de Phi-
lippe le Hardi et dans les travaux d'ornementation entrepi'is au portail
de l'église de la Chartreuse de Champmol ; il recevait alors, pour son
salaire, 1 franc et demi par semaine. Plus tard, en i3o,8, sous le nom
de Villequin le flamand, on le retrouve à Lyon, où il fut peut-être le
maître de Jacques Morel.
Arch. dép. de la Côte-d'Or : B. 4434, 4435, 4437, 444o, 444 r- — De Laborde,
Les dura de Bourgogne, t. I, 1849, p. 370. — A. Michiels, L'art flamand dans l'est
t( le midi de la France. 1877, p. 12. — Natalis Roxdot, Les sculpteurs de Lyon du
de l'école française 5a3
xive ou xviii" siècle, 1884, p. 16. — Df.haisnes, Uist. de l'art dans laFlandre, etc.,
i88(î, p. 5i3, ")i8; Documents, p. (ifi'2, G79, 690, 699, 712.
Soignoles Jean de , vivait à Paris, au xive siècle, quand il fut
mandé à Dijon pour exécuter le tombeau de Philippe de Bourgogne et
de sa femme. Voici un extrait du marché passé à ce sujet le 18 sep-
tembre i358 :
« Maistre Jehan deSoignoles, maccon et ymaigier, demourant à Paris
en la rue saint Anthoine. ... a marchandé. ... de fayre une sépulture
en la chapelle Monseigneur le Duc à Dijon, pour la manière qui s'en-
suit. C'est assavoir qu'il doit faire la dite sépulture, dont la tombe sera
de marbre noir de Dînant, ensemble les appondes et les subassements
d'icelle, sur laquelle tombe il fera deues ymaiges. deux orilliers, trois
angeles, et deux tabernacles, un lion et deux ehienez (chiens) de pierre
d'alabastre. Et a l'environ de la dite tombe fera arches et ymaiges dedans
de tel grant comme elles y pourront estre bonnement, tout d'alabastre.
Lesquelles deues ymaiges qui seront sur la dite tombe, l'une sera pour
la remembrance de feu Monseigneur Philippe de Bourgogne, que Dieux
absoille, aus piez du quelz sera li diz lions. Et l'autre ymage sera pour
la remembrance de ma dite dame la Royne aus piedz de laquelle seront
li dit deus chienez. Etc.. »
Philippe de Bourgogne, fils du duc Eudes IV et de Jeanne de France,
était mort d'une chute de cheval en i346. Sa veuve, Jeanne, comtesse
d'Armagnac , qui s'était remariée au roi Jean , mourut le 27 sep-
tembre i3Go; c'est donc deux ans avant son décès qu'elle commanda à
Jean de Soignoles un mausolée pour elle et son premier mari. L'artiste
toucha un salaire de 35o florins . Ce monument n'existe plus aujourd'hui ;
il devait se l'approcher beaucoup, par son ordonnance, du tombeau de
Philippe le Hardi, et il est possible que Jean de Marville, Claux Sluter
et Claux de Werve s'en soient inspiré plus tard pour composer leur
œuvre .
Arch. de la Cote-d'Or, Protoc. a" 28. — De L aborde, Les dues de Bourgogne, t. I,
1849, p. .r>75 . — Revue îles Sociétés savantes, "' série, t. IV, 18O4, P- 453-455.
Sogues (Martin , sculpteur établi à Tours au xvie siècle, nous est
connu par un contrat, daté de i585, où il figure comme témoin avec le
titre de « faiseur de figures ».
E. Giraddet, Les artistes tourangeaux, i885, p. 071.
Solîer Arnaud de , sculpteur et architecte travaillant à Montpellier
au xive siècle, fut nommé dix fois consul de sa corporation de i36a
a 1398.
Renouvier et Hiçard, Les maîtres de pierre et autres artisle$ gothiques de Mont-
Ô24 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
pellier, iS'i't, I1- 32. — Bérard, Dicl . des artistes français, 1872, col. aâ. — Bac-
chal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. 535.
Solier?» Pierre de , peut-être parent du précédent, florissait a Avignon
au xive siècle. Un troubadour provençal, B. de Parasolz, a célébré son
talent.
Achard, Noies sur quelques anciens artistes d'Avignon (Arch. de l'art français,
Documents, t. IV, i855-i856, p. 1711 .
Sollel François , demeurait à Paris au xvi" siècle. Les comptes des
bâtiments royaux le citent comme recevant, en i566, une somme de
3o livres pour des travaux exécutés au tombeau du roi Henri II. François
Sollet était sans doute un sculpteur ornemaniste.
De Laborde, Lu renaissance des arts, etc., t. I. i83o, p. 317. — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. II, 1S80, p. 128.
Soquel (Pierre), appelé aussi Soquetti , sculpteur-architecte du
xve siècle, originaire de la ville de Saint-Quentin, en Picardie, se rend
en Provence et y travaille de 1460 à 1470, avec Léon d'Alveringue ou
Léon l'Auvergnat, à l'église de Saint-Maximin. Dans la suite, en i4",
les deux artistes entreprennent la construction et la décoration du por-
tail de l'église Saint-Sauveur d'Aix. A partir de i4^4, Pierre Soquet est
seul chargé des travaux qu'il conduit jusqu'à leur achèvement en i5o3,
époque présumée de sa mort.
Un marché passé à Aix, en i499> "ous fait connaître un autre ouvrage
de l'artiste : un autel en pierre commandé par un jurisconsulte, Jean
Rabaud, et par sa femme Jeanne Porchier, pour être placé dans la cathé-
drale au milieu de la nef du Corpus Domini. Cette œuvre, terminée en
1000, moyennant le prix de 3oo florins, se composait de cinq statues
représentant saint Antoine, saint Maximin, sainte Madeleine et sainte
Maxime, autour dune Pieta. Ce groupe, complété par un homme et
deux femmes dans l'attitude de la prière, était supporté par un socle,
où étaient sculptés cinq bas-reliefs figurant une sainte Trinité et des
épisodes de la vie de saint Maximin et de sainte Madeleine.
Fauris Saint- Vimcent le fils, Mémoires et notices relatifs à la Provence, p. 36. —
Eméric. David, Hist. de la sculpt. franc., 1817-187-!. p. i5«>, i5i. — Nu ma Coste, Le
mouvement artistique au xv* siècle en Provence (Réun. des Soc. sava/ites des départ .,
1890, p. 682-684; 1896, p. 409 et suiv.).
Souflroii Pierre», est surtout connu comme architecte, mais on peut
le «lasser aussi au nombre des sculpteurs. Il naquit à Auch en i555 ou
ï565. Plusieurs auteurs lui donnent une origine italienne et le désignent
sous le nom de Sufroni; cette opinion ne repose sur aucun document.
Peut-être alla-t-il étudier son art en Italie ; ce qu'il y a de certain, c'est
DE L ECOLE FRANÇAISE 020
qu'il se trouvait à Aueh quand il lut mandé à Toulouse, en 1697, pour
terminer, en collaboration avec Dominique Capmartin, maître des
œuvres et réparations royales en la sénéchaussée de Toulouse, le pont
Saint-Cyprien qui avait été commencé en i543 par Nicolas Bachelier et
continué par son fils Dominique. Ce travail, achevé en 1600, fut repris
plus tard ; Pierre Souffron y était encore occupé en 1612 et 1614. Entre
temps, il aurait édilié, avec Dominique Bachelier, l'hôtel Glary, à Tou-
louse. Nommé, en 1698, architecte de l'église Sainte-Marie d'Auch, il
exécuta pour cette église, de i6o5 à 1609, le maitre-autel orné de sculp-
tures et les travées extérieures de l'abside. Il aurait dirigé également,
de 1099 à l6o3, la construction du château de Cadillac appartenant au
duc d'Epernon ; il est en efiét mentionné dans les archives départe-
mentales de la Gironde sous le titre « d'architecte et ingénieur des
bâtiments de la maison de Navarre et conduisant le bâtiment de Cadil-
lac ».
Pierre Soullron vivait encore en 1621, car on trouve sa signature sur
un contrat de location du 26 avril de la même année ; il mourut avant
le 10 mai 1622, sa veuve. Gailhardine Marmande, figurant, à cette date,
dans un acte de mainmise. C'est donc a un autre Pierre Souffron qu'il
faut attribuer, dans la ville d'Auch, l'autel du chœur de la chapelle du
lycée et la porte, aujourd'hui mutilée, de l'ancienne église des Carmé-
lites, ces œuvres ayant été faites postérieurement à l'année 1622. Ce
deuxième Pierre Soullron était maître d'œuvre de l'église Sainte-Marie
d'Auch en 1O4+. On ne sait quel degré de parenté pouvait exister entre
ces deux artistes qui, portant le même nom, vivaient tous deux à Aueh
presqu'à la même époque.
Prosper Lafforgue, Recherches sur les arts et les artistes en Gasgogne au xvi* siè-
cle, 186S, p. 54-4o> 5y, 60, 61, (ri. — Ch. Balxhal, Nouv. die t. des architectes
français, 1887, p. 557. — Braquehaïe, Les architectes, sculpteurs, etc., du due
d'Epernon Réun. des Soc des beaux-arts des départ., i88/|. p i85, i85). —Idem,
Les artistes du duc d'Epernon [Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., i88(i,
p. 463). — Idem, Pierre Souffron [Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., i8c)o,
p. 855-S.">3).
Soulas ou Sola* Jean , était établi à Paris au commencement du
xvie siècle. Le 3 octobre i5o5, il passa un marché avec Jean Tronsson,
marchand drapier et bourgeois de Paris, pour sculpter une Mise au
Tombeau et une Résurrection dans la chapelle Notre-Dame, située
au chevet de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Voici un extrait de ce
marché :
« Jehan Solas, tailleur d'ymaiges, demeurant à Paris, confesse avoir
fait marché et convenant avec honorable homme Jehan Tronsson, mar-
chant drappier et bourgeois de Paris, à ce présent et comparant, de faire
02b DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
pour luy en l'église Monseigneur Saint Germain l'Auxerrois à Paris, ou
chevet d'icelle église, à l'un des costez de la chapelle Nostre-Dame. ung
sépulcre de Nostre Seigneur, ou quel y aura les ymaiges aussi bien
i'aictes, de telles grandeurs que le lieu se comporte, et d'aussi bonne
pierre que le sépulcre qui est fait à Saint Ynocent, contre la chapelle
d'Orgemont, ou mieulx se l'aire se peult. Item de faire de l'autre costé
de la dite chapelle Nostre Dame la Résurrection de Nostre Seigneur,
c'est assavoir ung tombeau aussi grand que faire se pourra, où aura
1 imaige de Nostre Seigneur qui resuccitera et ystera du dict tombeau,
en la forme et manière connue estre doit; etaux deux costez deux angles;
et au bas, à l'entour du dit tombeau, trois chevaliers aussi en la forme
et manière qu'il appartient et qui sera advisé pour le mieulx, le tout
aussi de pierre de Tonnarre la milleure que faire se pourra. Et les
dictes ymaiges de la plus grant grandeur semblahlement que faire se
pourra selon le lieu, etc.. »
Ce travail fut payé à l'artiste la somme de 200 écus d'or.
En 1019, nous trouvons Jean Soûlas occupé à la cathédrale de Char-
tres. Les registres du chapitre de cette église renferment en eflet le
traité suivant, par lequel l'artiste s'obligeait à exécuter plusieurs
groupes de pierre destinés à orner le pourtour du chœur:
« Dimanche 2 janvier i5io,. Vint et fut présent en sa personne Jehan
Soûlas maislre yuiager, demourant à Paris au cymetière Saint Jehan,
paroisse de St Jehan en Grève, le quel congnut et confessa avoir mar-
chandé, etc.. C'est assavoir que ledit Jehan Soûlas a promis faire bien
et deuement, ainsi qu'il appartient, de bonne pierre de la carrière
de Tonnerre, les ymages qu'il fault pour quatre histoires cy après dési-
gnées. En la première histoire sera figuré Joachim. en l'aage de qua-
rante ans ou environ, gardant les bestes, assavoir deux chèvres, trois
moutons et deux aigneaulx, deux bergers et ung chien, et l'ange descen-
dant du ciel et parlant à luy. En la seconde ou figurera Anne en l'aage
aussi de XL ans ou environ, triste et dolente, gardant sa maison avec sa
chamberière et l'ange descendant du ciel parlant à elle, et devant elle
ung oratoire, et près d'elle un orillier et ung chien barbet sortant de
dessoubz l'oratoire. En la tierce sera figurée la ville de Jérusalem et en
une des portes, qui sera dite la porte dorée, arriveront Anne et Joa-
chym l'un d'un costé et l'autre de l'autre, et derrière Joachym ung
lévrier et du costé de saincte Aune sa chamberière. Et en la quatriesme
histoire sera figurée saincte Anne couchée au lict, et une femme qui
tiendra la vierge Marie, et deux autres femmes, l'une tenant ung pot, en
façon d'argent, descouvert, et l'autre faisant de la bouillie, et au des-
soubz du lit une cuvete, et au cousté du lict, joignant le bort. sur une
escabelle, aiant ung linge dessus, ung bassin et une coupe en façon d ai-
ce l'école française 5aj
gcnt, le lict à pilliers et du linge à l'entour des pilliers en façon de
rideaulx de lict, et au dessus ung ciel où il y a des cam panes pendantes
au long du lict, et le tout aussi bien ou mieulx qu'il est figuré et que les
dites histoires sont pourtraictes et figurées de blanc et de noir sur deux
pièces de toille pour ce faietes et présentement exhibéees sic, baillées
et délaissées au dit Jehan Soûlas pour l'aire les dicts ymaiges à la sem-
blance du pourtraict. Lesquelles deux pièces de toille, ainsi pourtraictes
et figurées : iceluy Soûlas sera tenu rendre à mes dits sieurs de chap-
pittre avecques les dits ymaiges, et si a promis le dit Soûlas fairre les
dits ymaiges aussi bien ou mieulx que ceulx qui sont autour du chœur
de l'église Nostre Dame de Paris, pour les devant dites ymaiges asseoir
en la clôture du cueur de la dite église de Chartres du costé destre, sur
la seconde chapelle en laquelle est de présent la chapelle Saint
Lubin, etc., etc. »
Jean Soûlas prenait l'engagement, après avoir terminé ces ouvrages à
Paris, de les faire transporter à Chartres et de les mettre en place. Il
toucha pour le tout deux cent quatre-vingts livres tournois.
Nous voyons par ce contrat que l'invention et la composition de ces
quatre bas-reliefs ne sont pas l'œuvre de l'artiste, celui-ci devant s'en
rapportera la description détaillée qui lui était donnée et aux dessins
qui lui étaient confiés. Ces sculptures existent toujours et concourentau
bel ensemble décoratif du pourtour du chœur de la cathédrale de Char-
tres, dont les autres parties ont été exécutées par François Marchand
en i542, par Nicolas Guibert en i543, par Thomas Boudin en 1610-
1611, et plus tard, parTuby le jeune, Simon Mazières, etc.
On peut encore attribuer à Jean Soûlas un bas-relief de la Nativité du
Christ, qui figurait, au xvie siècle, dans la cathédrale de Chartres sur
l'autel de la chapelle des Vierges ; placé aujourd'hui au Louvre dans le
Musée de la Renaissance, il a fait partie pendant la Révolution du Musée
des Petits- Augustins, où Lenoir l'avait désigné, à tort, comme un ouvrage
de François Marchand, représentant Y Adoration des Mages.
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; G. 181. — Leroux de Linct, Jehan Solas (Archives de
l'art français, Documents, t. IV, 18Ô12, p. i33-i35). — L. Merlet, Bkllier de la
Chavignerie et de Montaiglon, Jehan Solas, sculpteur de Paris ( Archives de l'art
français, Documents, t. IV, i855-i856, \>. 194-199). — L. Merlet, Bull, monumental,
t. XXII, i856, p. 291-294. — Idem, Inv. somm. des arch. d'Eure-etLoir, t. VI, 1890,
p. 25. — F. de Mély, Jehan Soûlas (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ.,
1889, p. 796-80.")). —Bull, de la Soc, des Antiq. de France, 1S89, p. i5a. —
L. Uonse, La sculpture française, 1895, p 87.
Sourissrau Denisy, exerçait sou art à Poitiers au xvi8 siècle. On
trouve trace de cet artiste vers iô6a.
Bull, du comité des mon. et des arts. t. II, 1842-1840, p. Wj . — F. Bourquelot,
Hist. de la sculpl. et des arts plast. en France, 18^6.
Ô28 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Soyer Jean , sculpteur parisien de la première moitié du xvn* siècle,
fit baptiser une fille, le Ier septembre 1608, sur la paroisse Saint-Sul-
pice. Il dut avoir un fils, Bertrand Soyer, sculpteur comme lui, qui
mourut à Paris en i663, à l'âge de 60 ans.
Herllison, Actes d'état civil d'artistes français, 1870, p. 416.
Speradoii Herment , vivait, au xve siècle, à Orléans et y exécutait
différents travaux. Les comptes de la ville, en l'année 1461, font men-
tion de cet artiste de la façon suivante :
« Il fut payé i5 liv. 8 sous a Herment Speradon, tailleur d'ymages de
pierre, pour avoir taillé ung ymage de Nostre-Dame des Miracles, ung
autre de saint Paoul, les armes du roy couronné, celles de MS le duc
d'Orliens et de Milan avec les armes de la ville, tout couvert de deux
tabernacles lesquels ont été ordonnés être assis au portail du boulouard
de la porte Renard, en fournissant tout. »
Archives municipales d'Orléans, n" 2625. — De Laborde, Les ducs de Bourgogne,
t. III, i85a,p. 453.
Sprale François), sculpteur en bois et ornemaniste du xvie siècle^
était occupé, en i549, aux apprêts des fêtes données par la ville en
l'honneur du prince d'Espagne.
A. Bérard, Dict.biogr. des artistes français, iH--i, col. 76."). —Ed. Bonnaffé, Le
meuble en France au xvi° siècle, 1887, p. 36.
Stein Ulrich de), sculpteur alsacien, travaillait, au xve siècle, à Stras-
bourg, où il acheta le droit de bourgeoisie en i4~3.
Ch. (JÉr.ARD, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 1873, p. 257.
Steinbach Erwin de . Ce célèbre architecte et sculpteur du-
xinc siècle naquit selon les uns, dans le margraviat de Bade, ou d'après
les autres, dans le village de Steinbach, près de Thann : quoiqu'il en
soit, il fit toute sa carrière en Alsace. Il devait être employé à la recons-
truction de l'église monastique de Haslach, quand il fut nommé maître
des œuvres de la cathédrale de Strasbourg, en ia;5, sous l'épiscopat de
Conrad III de Lichtemberg. Il acheva d'abord les voûtes de cette cathé-
drale dont il commença la façade en 1277: ceci est prouvé par une ins-
cription qui se lisait, jusqu'en 1720, sur le portail gauche de l'église :
Anno Dom. MCC. LXXVII in diebeati Urbani hoc gloriosum opus
incoadt magister Ej\ciniis de Steinbach.
De 1291 à 1294, Erwin reconstruisit, dans la ville de Rhinau, le monas-
tère de Hanau qui avait été englouti par le Rhin en 1290. Après l'in-
cendie de la cathédrale de Strasbourg, survenu le 14 août 1298, il entre-
de l'école française 029
prit la réfection complète du monument et y travailla jusqu'à sa mort.
Le dernier chef-d'œuvre qu'il y exécuta fut la chapelle de la Vierge, ter-
minée en i3i6. Cette chapelle, adossée au jubé, subsista jusqu'en 1681,
époque où elle fut malheureusement détruite par les architectes chargés
de la restauration de l'édifice reconquis sur le protestantisme.
Le seul ouvrage de sculpture qu'on puisse attribuer incontestablement
a l'artiste est, dans la cathédrale de Strasbourg, le tombeau de l'évèque
Conrad, mort en 1299. Ce mausolée, placé clans la chapelle de Saint-
Jean-Bapliste, représente l'évèque couché sur une dalle, revêtu de ses
habits pontificaux, la crosse à la main et les pieds appuyés sur un
lion.
Erwin de Steinbaeh, regardé d'après la tradition comme le fondateur
des premières loges maçonniques, mourut à Strasbourg le ij janvier
i'3i8. Il fut enterré dans le petit cimetière situé entre la chapelle Saint-
Jean-Baptiste et le grand séminaire; l'épitaphe suivante, en majuscules
gothiques, s'y trouve conservée :
Anno Dom. MCCC. XVIII. XVI. KL. Februarii, obiit magister
Encinus gubernatov fabrica ecclesiœ avgentinensis .
Daniel Ramée, Hist. de l'architecture, t. II, 1845. p. 289, 555. — Revue archéolo-
gique, 1870-1871. — Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age,
t. I, 1872, p. iyo-25(|. — H. Ménard, L'art en Alsace-Lorraine, 1876, p. 43-46. —
L. Goxse, L'art gothique, 1890, p. 547.
Steinbaeli iJean Erwin de , sculpteur alsacien du xivc siècle, petit-
fils du précédent, dut travaillera la décoration de la cathédrale de Stras-
bourg. On lui attribue une statue de saint Jean-Baptiste, placée dans
l'église de Dorlisheim. Il mourut en i33g.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 187:2. p. 'vu,
022.
Strasboura,- Conrad ou Coinrot de , sculpteur alsacien résidant à
Troyes au xiv° siècle, était occupé, en i384, au jubé de la cathédrale
et recevait 4 sous 2 deniers par jour. Ce salaire, élevé pour l'époque
i'i3 fr. 40 c. de nos jours , était le même que celui attribué à l'architecte
de l'église, Henri Soudan ; les travaux exécutés par Conrad de Stras-
bourg devaient donc avoir une certaine importance.
J. Quicherat, Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. XIX, 1849, p. :•"'.
- L. Pigeottk, Etude sur les travaux d'achèvement de lu cathédrale de Troyes,
1870, p. 188. — Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant h Moyen Age,
t. I, 1872, p. (58. — Assier, Les aris et la artistes dans l'ancienni capitalt
rfe '<' Champagne, 1876, p. 91. — Natalis Roxdot, Ro.io de l'urt français, 188
p. 67.
Supplice ou Sulpiee (André , sculpteur en bois du xve siècle, ori-
54
53o DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
ginaire de la ville de Bourges, vient se fixer, en 1^62, à Mende et y
sculpte les boiseries du chœur de la cathédrale. On le trouve encore
dans cette ville en I469. Plus tard, il se rend à Marvejols et, ensuite,
dans le diocèse de Rodez, où il entreprend d'abord les stalles de la
Chartreuse de Ville franche pour le compte de Dom Alain de Saint-
Goésnon, recteur du monastère. Le chapitre de l'église collégiale de
Vilk'iVanchC; pouvant ainsi apprécier son talent, lui donne, en 147^, la
commande de quarante stalles hautes et de trente basses, moyennant le
prix de 600 livres en argent et de Co pipes de vin ; le travail fut terminé
en 1487. Mutilées par les protestants en i56i, ces stalles existent encore
en partie.
Pendant le même temps, en i4yB, André Sulpice fait marché avec
Bertrand IV de Chalençon, évèque de Rodez, pour la confection des
stalles de sa cathédrale. Cet ouvrage, le dernier de l'artiste et le plus
important assurément, fut achevé dans l'espace de huit ans ; il fut payé
1700 livres tournois, plus des redevances en nature. C'est un des plus
beaux spécimens qui nous restent de la sculpture en bois du xve siècle.
On attribue encore à André Sulpice les boiseries du choeur de la
cathédrale de Béziers, celles de l'ancienne cathédrale de Vence, près de
Nice, et enfin les stalles de l'abbaye de Locdieu, qu'il aurait exécutées,
en 14^9, par traité passé avec Etienne Firminhac de Conques, abbé du
couvent. Il mourut entre î^Sg et i49°-
B10N de Marlayagne, Anciens artistes du Rouergue (Annules archéologiques,
1. XI, i.S.'m, p. 120). — Idem. Hist. de la cath. de Rodez, 1876, p. 63, G4. 65. —
F. André, Un artiste sculpteur de Bourges [Réun. des Soc. des beaux-arts des
départ., i88ti, p. 2Û2-239, pi. V). — Victor Laffo.w Historique du chœur et
iconologie des stalles de l'église N.-D. de Villefranche de Rouergue, 188g, p. 6, 7,
ir, 37.
Tablin ou Cablan, « maistre ymageur » de la ville de Nevers,
reçoit, en i538, 35 livres tournois pour avoir placé, à l'entrée du portail
de Loire, une statue de la Vierge avec son piédestal sur lequel il avait
iif l'école française 53i
sculpté les armes du roi ainsi que celles de la duchesse de Nevers et de
son fils ; ces armoiries étaient accompagnées de deux salamandres.
Arch. comm. de la mile de Nevers ; CC. 109. — L'abbé Bodtillier, Inv. somm.
des arch. 'muni, de la mllede Nevers, 1876, série CC, p. >.
Tacoul Pierre . travaillait à Lille vers la fin du xvr siècle. En i5g6,
il était occupé à la halle échevinale et touchait 78; livres pour avoir
décoré un pignon et plusieurs cheminées.
.!. Houpor, La halle échevinali de Lille, 1870, p. 69, 70. — Bak.hu, ÎVoi
tli<t., les architectes français, 1887, p. 54t.
IV.
Taillt'bois Guillerain , exerçait son art dans la ville de Troyes au
commencement du xve siècle. Il mourut en i4afi.
Natalis Rondot, Ias sculpteurs de la aille de Troyes [Revue de fan français, 1887,
p. 71).
Tailleleu Gilles , sculpteur d'origine flamande, est cité dans les
comptes des ducs de Hourgogne comme ayant été employé à Dijon, de
i384 à i388, à l'exécution du tombeau de Philippe le Hardi, sous la
direction de Jean de Marville. Il touchait 2 francs par semaine pour ses
gages.
Tailleleu Tassin . fils du précédent, travaillait à Dijon, en même
temps que son père, au tombeau de Philippe le Hardi, à raison de 1 franc
par semaine.
Arch. dép. de la Çàte-d'Or; B. 4426, 4-/i2;i, 443', 4453. — De Laborde, Les ducs
de Bourgogne, t. I, 1849, p. 376. — Dehaisxes, llist. de l'art dans la Flandre, etc.,
1886, p. 5ia ; Documents, p. 65a, 058, 647, 66i.
Tailleur Jehannin le , sculpteur en bois de la ville de Troyes, est
occupé, vers 1420, à la décoration du bull'et des orgues delà cathédrale;
il reçoit 100 sous pour avoir sculpté l'auge placé au sommet.
Revue des Sociétés savantes, o» série, t. III, 1872, p. 467.
Talon (Pierre), sculpteur et peintre du xvie siècle, était établi à Lyon
de i533 a i548.
Natalis Ro.vdot, Les sculpteurs île Lyon du xive au xviu6 siècle, 1884, p. 53.
Taquet ou Tacel Jean,, sculpteur en bois, résidant à Paris au
xvi° siècle, collaborait aux travaux du Louvre, sous la direction de
Pierre Lescot. En 1066, les comptes des bâtiments royaux portent :
« A JeanTacquet, tailleur en bois, la somme de 40 liv., sur et tant-
moins de ce que luy pourra estre deub, pour tailler en bois de feuillages
et autres oruemens, huict pommeaux pour estre applicquez au ciel et
5'3'2 DICTIONNAIRE DÈS SCULPTEURS
plat fond de l'antichambre de la Reyne, au corps d'hostel que l'on a
basty du costé de la rivière, pour loger Sa Majesté. »
En i368, il recevait encore une somme de 5o livres, « à luy ordonnée
par ledit sieur de Clagny (Pierre Leseot , pour avoir vendu quatre
chandelliers de bois de noyer, ayant chacun cinq branches, tout enri-
chis de vazes avec gauderons, feuillages, masques, guillochis et autres
ornemens antiques pour être pendus à l'antichambre et celle de la
Reyne audit bastiment neuf du Louvre. »
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. 5i5, 52o. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. 1, 1880, p. 124, i38, i3g. — Bebty, Topogr. hist. du
Vieux Paris, t. I, iS(>6, p. 2.12, 255. — A. de Champeaux, Le meuble, t. I, i885,
p. 172. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France au xvie siècle, 1887, p. 05.
Taroii Jacquemart), exerçait son art à Valenciennes au commence
ment du xvie siècle. En i5oq, il serait allé à Saint-Omerpour participer
à la sculpture du portail de la cathédrale.
De La Fons-Melicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, 1860, p. 5o. — Bérard,
liiri . biogr. des artistes français, 1872, col. 770.
Tartier (Guillaume), sculpteur en bois du xvr2 siècle, travaillait à
Chàlons-sur-Marne vers i533.
I,. Grignon, Recherches sur les artistes chàlonnais, 1889, p. 36.
Tassîn Claude , vivait à Troyes au commencement du xvie siècle.
En i5i3, il était occupé au jubé de l'église Sainte-Madeleine, sous la
direction de Jean Gailde.
Assier, Comptes de la fabrique de ièijlise de Sainte-Madeleine de Troyes, 1854,
p. .ï(i, .'\'i, (\6.
Tassin Jean . sculpteur en bois, était établi a Paris au xvie siècle. Il
mourut le i5 novembre i5o,5 et fut inhumé sur la paroisse Saint-Paul.
Ne serait-ce pas le même artiste que Jean Taquet ou Tacet qui était
employé au Louvre vers i5(i6 et dont j'ai parlé plus haut?
Heri.uison, Actes d'état civil d'artistes français, 187.Î, p. 420. — Eug. Piot,
Etat civil de quelques artisies français, i*-~>, p. 119.
Taurigny ou Taurin Richard , sculpteur en bois, né à Rouen, rési-
dait dans sa ville natale à la fin du xve et au commencement du xvie siè-
cle. Après avoir travaillé au château de Gaillon, entre 1002 et i5io, il
se rendit en Italie, où il exécuta, dans l'église Sainte-Justine de Padoue,
des stalles ornées de sujets tirés de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Il sculpta également sur les stalles du chœur de la cathédrale de Milan
plusieurs épisodes de la vie de saint Ambroise. Richard Taurigny
avait deux fils qui l'aidaient dans ses travaux.
Bull, du comité des monum. et des arts, t. II, 1842-1 843. — Eméric-David, Hist
de l'école française .V3'3
de la sculpt. franc., 1817-1873, p. i.">r. — Eugène MOntz, Chroniqui des arts, u°du
ci octobre 1875. — L. Dussiei\, Les artistes français à l'étranger, i8;ii, p. 54, 55,
436, 4/(7- — Ed. Bohnaffé, L m ubl: m France au xvr siècle, 1887, p. 5a.
Terrassoii Pierre , originaire de Bourg en Bresse, sculpteur en
bois et ornemaniste du commencement du xvr siècle, demeurait à
Lyon quand on l'appela à Brou, en i.">ra, pour lui confier la direction de
tous les travaux de sculpture en bois, entrepris pour le compte de Mar-
guerite d'Autriche. Il est l'auteur d'une partie des stalles de l'église,
représentant des scènes de l'Ancien Testament.
Roi'ssei.et, Hist. de l'église royale de Brou, 1826, p. nô. — Eméric-David, Bist.
de la sculpt. franc., 1817-1872, p. i">">. — A. de Champeaux, Le meuble, t. I, i885,
p. 22G. — Ed. Bonnaffé, Le meuble en France auxvi0 siècle, 1887, p. r,6. — Natalis
Hoxdot, L'art ilu bois à Lyon Réun. des Suc des beaux-arts des départ., [8S8,
p. 682).
Testaull Georges , tailla en i5g6, dans la grande salle de l'hôtel
de ville de Tours, les armoiries du sieur de la Briaudière, ancien maire
de la ville ; il reçut i.ï écus pour son salaire.
E. Giraudet, Les artistes tourangeaux, i885, p. ~>-~>.
Testu Gilles . collaborait, en 15/Jo, à la décoration du château de
Fontainebleau. Un autre sculpteur, François Testu, travaillait aussi à
Fontainebleau en i56o. Enfin, vers la même époque, un fondeur, Lau-
rent Testu, était employé au Louvre ; tous ces artistes faisaient certai-
nement partie de la même famille.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i83o, p. 488. — Bull* lin <ln comité
de la langue, de l'histoire et des arts, t. II, i853-i855, p. 271. — Bertv. Topogr.
hist. du Vieux Paris, t. I, 1866, p. 242, 253.
Testu Mathmïn , peut-être parent des précédents, était occupé, au
xviie siècle, au château de Fontainebleau ; un compte daté de 1642
porte :
« A Mathurin Testu, sculpteur, demeurant audict Fontainebleau pour
son paiement d'avoir taillé et insculpté, en pierre de Sainct-Leu, un
grand armoirie de Sa Majesté XXXVI livres. »
De Laborde, Revue universelle des Arts, t. IV, i85(î- 1 85y, p. 217.
Texier Jean , dit Jean de Beauce, sculpteur-architecte de la fin du
xve et du commencement du xvie siècle, dut travailler d'abord dans le
Maine. Les comptes de la ville du Mans citent en effet, en i4j4, un Jean
Texier, maçon, et il est possible que ce soit notre artiste, alors à ses
débuts. On le trouve ensuite à Vendôme employé à l'église de la Tri-
nité. En i5o6, il fut mandé à Chartres par le chapitre de la cathédrale
534 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
pour reconstruire le clocher qui avait été détruit par la foudre. Cet
ouvrage terminé en i5i'3, Jean Texier commença la clôture extérieure
du chœur, qui n'était pas encore achevée au moment de sa mort, le 29
décembre 1629.
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; G. i85. — Eméric-Dayid, Hisi. de la sculpl. franc,
1817-1872, p. i56, 160. — H. Chardon, Les artistes du Maine jusqu'à la Renais-
sance, p. 19-23. — L. Merlet, Archives de l'art français, Documents, t. IV, i855-
:856, p. 552-563. — Idem, Inv. somm. des arch. d'Eure-et-Loir, t. VI, 1890, p. 26.
— L. Gon>e, L'art gothique, 1890, p. 110, i5is, 281. — Idem, La sculpture fran-
çaise, 1893, p. 8;.
Tltéloppc Michel , sculpteur en bois de la ville de Tours, entre-
preml, de 1 '((|o à i49^> de nombreux travaux au couvent des Minimes
de Saint-Francois-de-Paule, entre autres le tabernacle gothique placé
dans l'église sur le grand autel.
E. Giraidet. Les artistes tourangeaux, iNsr>,p. 373,574.
Tliénertli Jean), sculpteur de la ville d'Aix, en Provence, figure
dans un acte passé le 8 juillet 1472.
Ni ma Coste, Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., i8g3, p. <i8a.
I IhimIoii. sculpteur du xvie siècle, serait l'auteur du beau retable du
maître-autel de l'église de Plessy-Pacy (Seine-et-Marne , représentant
sainte Madeleine et le martyr de saint Victor.
E. Patv, Bull, monum., 2" série, t. II, 1846, p. '|i8. — L. Palustre, LaRenais-
sance en France, t. I, 1878, p. 149, i5o.
Thei'ines Jean de , vivant à Paris dans la première moitié du
xivc' siècle, sculpte deux angelots au grand portail de l'église Saint-Jac-
ques l'Hôpital, construit sur la rue Saint-Denis.
Bordier, Mémoires de laSociélé des Antiquaires de France, t. XXVIII, i865, p. 122.
Théi'Oiilrie Jacques et Guérouldin), sont cités dans lescomptesde la
cathédrale de Rouen comme ayant reçu 4o livres, en 1460, pour avoir
exécuté la tombe de la mère du cardinal d'Estouteville, archevêque de
la ville ; cette tombe fut transportée à Valniont Seine-Inférieure). Jac-
ques Théroulde, en i4'>~>, travaillait à la chaire archiépiscopale, sous la
conduite de Laurent Adam.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure, G. 58, -_>')Oi. — De Bairepaire, lnv. somm.
des archives de la Seine-Inférieure, t. I, i86fi, p. 19 ; t. II, 1874. p. 355.
Tlléroiilclt* Jean . parent des précédents, résidait à Rouen au com-
mencement du xvie siècle. En i5io, il était au nombre des artistes em-
ployés par Roullant Leroux à la décoration du nouveau portail de la
de l'école française 535
cathédrale. De iôii à 1019, il était occupé à l'église Saint-Laurent, où il
taillait les statues dujubé et restaurait la croix du cimetière. En i5aa, il
sculptait, sur le parvis de la cathédrale, une fontaine qui est aujourd'hui
détruite. En i52b', on le retrouve, à l'église Saint-Laurent, touchant 7
livres pour avoir fait deux anges destinés à orner les orgues.
Arch. dép. de la Heine-Inférieure; G. 2526, «799, 6800. — Devili.e, Revue des ar-
chitectes de la cathédrale de Rouen, 18/48, p. 52. — L. Palustre, La Renaissance en
France, t. II, i88i,p. 261. — De Beaurepaire, lnv. somm. des areh. de la Seine-
Inférieure, t. 11, 1874, p. 56i ; t. V, 1892, p. 218, 222.
Thérouyn Régnault), sculpteur et architecte de la ville de Rouen,
visitait, comme expert, en i5ao, l'église de Saint -Nicolas d'Aliermont
'arrond. de Dieppe . L'année suivante, il travaillait au tombeau élevé
dans la cathédrale de Rouen au cardinal d Amboise. par son neveu Geor-
ges d'Amboise, archevêque de la ville. Régnault Thérouyn, en collabo-
ration de Pierre Desaubeaux et d'André Le Flament, fut occupé spécia-
lement aux sculptures du couronnement du mausolée.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure ; G. 100. — Emeric-David, Hist. de la sculpt.
franc, 1817-1872, p. 1 4 1 . — A. Deville, Tombeaux de la cathédrale de Rouen, 1857,
p. ()fi, 97. — De Beaurepaire, Jnv. somm. des arch. de la Seine-Inférieure, t. 1,
18GG, p. ."h. — L. Palustre, la Renaissance en France, t. II, 1881, p. 261.
Tlieiiflon, sculpteur-architecte du x° siècle, florissait vers y36. On
lui devait le portail de l'ancienne cathédrale de Chartres et la châsse où
étaient renfermés la chemise, le voile et la ceinture de la Vierge.
Sébastien Rouli.iard, Hist. de l'église de Chartres, fol. i'>4. — Eméric-David,
Hist. de lu sculpt. franc., 18 1 7-1872, p. 5o. — Gilbert, Descript. de la cath. de
Chartres, p. 112.
Thévenier Etienne ou Claude , dit de Chàlons, vivait à Orléans
vers la fin du xvie siècle. Le 10 septembre i553, il passa marché, avec le
chapitre de l'église Saint -Salomon de Pithiviers, au sujet de l'exécution
de trois statues représentant la Vierge, la Madeleine et saint Jean l'Evan-
géliste. On trouve encore le nom de l'artiste, avec la date de i5j8, sur une
épitaphe en pierre attachée à un pilier de l'église Saint-Paul d'Orléans.
De Montaiglon, Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 3e série, t. II, i85i, p. 2(17.
— Herluison, Les artistes Orléanais, i8ti5, p. 52.
Thévenin de Xevers. Voir Xevers Thévenin de).
Tllévenot Jacques), travaillait à Rouen, en i58o, au jubé de pierre
de l'église Saint-Vivien. La même année, un autre sculpteur, Jean Tlié-
venot, probablement le frère de Jacques, était occupé à l'église Saint-
Nicaise.
Archives départ, de la Seine-Inférieure, G. 75.10, 7709. — De Beaurepaire, lnv.
somm. des arch.de la Seine -Inférieure, t. V, 1892, p. 429. t. VI, 1S9G, p. 189.
536 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Thibaut, sculpteur eu bois et tailleur d'images du xiv' siècle, rési-
dait à Troyes de i368 à i'3;o.
Natalis Ronhot, Les sculpteurs de Troyes (Rev. de l'art franc., 1887, p. 66 .
Thibaut, sculpteur en bois et ornemaniste du xvie siècle, était em-
ployé, en i563, à la cathédrale de Beauvais.
Ed. Bonxaffé, Le meubl en France au X\ie siècle, 1887, p. 4a.
Thibaut Jean . sculpteur et architecte du xvie siècle, aurait reçu 460
livres, en i583. pour la restauration du clocher de l'église Notre- Dame-
de Fontenay-le-Comte, en Vendée.
Benjamin Fii.i.on, Poitou et Vendée, t. I, 1861, article sur Fontenay-le-Comte. —
Badchal, Nouv. dict. des architectes français, 1887, p. 546.
Thiebaud de Salins. Voir Salins Thiebaud de).
I hic!! Guillaume de , nommé aussi « le Chiboleur », demeurait à
Ypres, où il était occupé, en i3j;j, à la décoration des halles de la ville.
Plus tard, en 1 391-1392, il se rendit à Lille et y collabora aux travaux
delà halle échevinale. En i3y-, il touchait 36 sous « pour avoir tailliet
ung vironicle Véronique, image de la sainte l'ace , à deux teste d'angèle
mis dessoubz les baulx du comble de le cambre d'escheviens ». La même
année, il recevait Go sous pour avoir sculpté, toujours dans la chambre
des échevins, » la coulombe de l'huys la colonne de la porte ». Eni4o5,
il travaillait encore au même édifice.
Arch. comm. de LiUe; année 1 097. — De la Fons-Mélicocq, Bévue universelle
des Arts, t. \ll. iMio, p. 277 ; t. XV, 1862, p. 199. — Dehaisnbs, Hist. de l'art dans
la Flandre, etc., 1886, p. 160, 170. 172; Documents, p. 704, 742, -\ô, 765.
Thierry Jean , sculpteur de Lyon, naquit dans cette ville en août
1609 et y mourut en juin 16-9. Un de ses fds, Jean II Thierry, devint
sculpteur ordinaire du roi et professeur à l'Académie royale de peinture
et de sculpture.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvme siècle, 1884, p. 4a. —
Idem, Revue de l'art français, 1887, p. 391.
Thierry «le Sierek . Voir Sierek Thierry de .
Tliieullier Thomas , exerçait son art à Arras vers le commence-
ment du xvnB siècle. E.D..1601, il exécuta une cheminée monumentale
pour le réfectoire de l'abbaye de Saint- Waast. Cette cheminée, ornée
de colonnes et de chapiteaux, lui fut payée 65o florins. En 1602, il passa
un contrat par lequel il s'engageait à sculpter, moyennant 2,100 florins,
i>e l'école française 537
le mausolée de Mathieu Moulart, évêque d'Arras, qui devait être érigé
dans la cathédrale, près du maître-autel.
De Cardevaqde, L'abbaye de Snint-Waast d'Arras, 1866-1869. — Baughal, Nouv.
die t. des architectes français 1887, p. .V'i7-
Thomas, sculpteur parisien de la fin du xme siècle, figure sur le rùle
de la taille, en 1292, comme étant imposé de 5 sous.
H. Géraud, Le ride de la taille à Paris, 18.37, p. i\ (Doc. inéd. sur l'Hist. de
France).
Thomas, qualifié « l'imagineur », sculpteur du commencement du
XIVe siècle, était employé à Arras à la décoration de l'hôtel des comtes
d'Artois. En i3i2, il entreprenait, avec Jean Le Voesseur, la sculpture
de deux cheminées placées derrière l'oratoire de la comtesse Mahaut.
En i322, il travaillait au monastère de la Thieulloye, près d'Arras.
Arch. dép. du Pas-de-Calais; A. iijti. — Dehais.nes, Hist. de l'art dans la Flan-
dre, etc.. i88(>, p. 4i5; Documents, p. ao/|. — J.-M. Richard, Mahaut, comtesse
d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 271, 272, 5 12.
Thomas, dit maître Thomas, sculpteur en bois du xvie siècle, se
rendit en Italie, où on le trouve occupé à Pérouse en i535.
Eug. Mûntz, Chronique des arts, ti° du i) octobre 1875.
Thomas d'Ai'denbourek Voir Ardenbourck Thomas d'I.
Thomas de Chartres. Voir Chartres Thomas de .
Thomas de Monchy. Voir Monchy Thomas de),
Thomas du Pont. Voir Pont Thomas du).
Thomassin, dit Thomassin le Flament, sculpteur en bois et tailleur
d'images, d'origine flamande, résidait, au xve siècle, dans la ville de
Troyes et y collaborait aux travaux de la cathédrale de i44° « i44^-
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Troyes (Revue de l'art français, 1887, p. 71).
Thory ou Thury Jean de). On rencontre plusieurs fois ce nom
s'appliquant à des sculpteurs de la fin du xive et du commencement du
xve siècle, qui tous devaient être originaires du Nord. Un Jean de
Thory vivait à Arras en i365 et y participait à la décoration de la cathé-
drale. Un autre est mentionné dans les archives de Valenciennes comme
travaillant dans cette ville en i3jo, époque où il fut admis dans la bour-
geoisie ; on peut supposer que c'est le même artiste. Enfin, dans un
mandement du roi Charles X, daté du 18 juin i3j8, il est dit :
538 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
« XXX francs paiez à Jehan de Thory, ymagier, pour une ymage de
saint Pierre Gelestin. qu'il a fait pour nous. »
De plus, on cite encore un Jean de Tlmrv, « imaginier de Paris », qui,
en i388, reçut 226 livres pour avoir sculpté le tombeau de l'archevêque
de Rouen, et un Jean de Thoiry, sculpteur et bourgeois de Paris, qui
fit en 1409, pour l'église des Célestins, le mausolée du duc Louis d'Or-
léans et de sa femme, la duchesse Valentine de Milan. Il est probable
que ces derniers noms se rapportent à un seul artiste, parent de Pierre
de Thory.
Areh. dép. de la Seine-Inférieure; G. 9. — Biblioth. de Valenciennes, registre aux
bourgeois, année 1370. — De la Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI,
1860, p. 5o. — Léopold Delisle, Mandements et actes divers de Charles V, 1874,
p. 855, n° 1757. — J. Guiffrey, Revue de l'art français, i885, p. i46. — B. Pbost,
Quelques documents sur l'histoire des arts en France (Gaz. des beaux-arts, 2e pér.,
t. XXXVI, 1887, p. 242). — Coi'rajod et Marcou, Musée de sculpture comparée.
Catalogue raisonné, 189a, p. 112.
Thory ou Thury Pierre de), sans doute originaire de l'Artois ou du
Hainaut, était fixé à Paris, où il exécuta, de 1425 à 1429, le tombeau du
roi Charles XI et de la reine Isabeau de Bavière. Ce monument, dont le
pourtour était orné de trente statuettes en ronde-bosse, était érigé dans
la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l'église abbatiale de Saint-Denis.
Pendant la Révolution, le sarcophage ayant été détruit, les statues furent
transportées au Musée des Petits-Augustins, et ce n'est qu'en 1816
qu'elles furent replacées à Saint-Denis ; les deux figures qui reposaient
primitivement côte à côte sont aujourd'hui séparées. Pour régler le prix
de cette œuvre, on dut vendre au représentant en France du roi d'Angle-
terre la bibliothèque que Charles V avait formée au Louvre et qui se
trouvait dans la tour de La librairie. Sauvai dit en effet dans son
Histoire des antiquités de la ville de Paris :
« Le onze avril de la même année i4"-*3| un auditeur des Comptes fit
l'inventaire des manuscrits du Louvre. ... et les registres de la Chambre
nous apprennent que, peu de temps après, le Duc de Bethfort les achetta
douze cens francs, et que cette somme fut donnée comptant à Pierre
Thuri, entrepreneur du Mausolée de Charles VI et d'Isabeau de Ba-
vière. »
L'artiste reçut encore d'autres paiements, comme nous le voyons par
des extraits tirés du compte des obsèques de Charles VI, clos le 16
juillet 1429 :
« A Maistre Pierre de Tury, tumbier, pour encommencer la tumbe
de feu le roy, dont il doit avoir par marché faict avec luy par Mgr le
Chancelier et gens du conseil, la somme de XIII c 1. sur quoy luy a esté
payé 400 1. a luy le surplus.
de l'école française 53g
« A maistre Pierre de Tury, la somme de X 1. à luy payée outre et par
dessus, laquelle avoit esté promise à cause de la ferme des lumbiers que
led. de Tury avoit mis à prix, cy. XII 1. X s.
« Sunima deuariorum magistro P. de Tury traditorum pro tumba et
representatione dicti domini, XIIII - XII 1. X s. »
Vers la même époque, Pierre de Thury sculpta, en pierre, une autre
statue du roi Charles VI. Cette statue, peinte et dorée, était placée dans
la grande salle de la Table de marbre, au Palais de Justice ; elle dispa-
rut dans l'incendie du 'j mars 1618, avec toutes les autres figures des
rois de France, depuis Pharamond jusqu'à Charles IX, dont la collection
avait été commencée par Philippe le Bel.
Sauvai., Hist. des antiquités de Paris, 1724, t. N, p. i5. — Félibien, Hist. de Paris,
t. II, p. 82. — Le Laboireur, Hist. de Charles VI, t. I, introduction, p. iôô. —
B. Pkost, Quelques documents sur l'histoire des arts en France, d'après un recueil
manuscrit de la Bibliothèque de Rouen (Gaz. des beaux-arts, 1887, t. XXXVI, p. 240-
242). — Codrajod et Marcou, Musée de sculpture comparée. Catalogue raisonné,
1892, p. 109-112, n° 692.
Thruii ou Ti'iin (Mathias), sculpteur et architecte travaillant à Arras
dans les premières années du xvii" siècle, exécuta, en 1612, moyennant
400 livres, la clôture de la chapelle des Trépassés, dans l'abbaye de
Saint-Waast; il commença aussi le jubé de cette église, mais le laissa
inachevé.
De Cardevaque, Vabbaye Saint-Waast d'Arras, 1866-1869. — Bauchal, N ouv.
dict. des architectes français, 1887, p. 549.
l 'humas Haquinet), vivait à Lille au xve siècle. Il est cité dans les
archives de la ville, à l'année i453, comme ayant collaboré à la décora-
tion d'une salle où le duc de Bourgogne donna un banquet; les comptes
portent :
« A Haquinet Thumas, tailleur d'images, pour son sallaire de vint
jours qu'il a ouvré de son mestier pour le fait dudit banquet, au pris de
huit solz par jour, valent VIII 1. »
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, p. *\i&, n° r556.
l 'liiii'in (Thomas), sculpteur parisien du commencement duxvii'siè-
cle, avait le titre de maître sculpteur et garde des marbres du roi au
Louvre. Il mourut le 5 décembre 1629 et fut inhumé sur la paroisse
Saint-Boch. Son fils, Louis Thurin, dans un acte d'état civil daté du
23 mai i63o, est qualifié aussi « garde des antiques et marbres du Boy,
en son chasteau du Louvre ».
A. Berty, Topogr. hist. du Yieuc Paris, t. II, 1868, p. io3. — A. Jal, Dict. <nl.
de biogr. et d'hist., 1872, p. n85.
,Ï40 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Tilnian, était occupé, au xvie siècle, à la cathédrale de Cambrai: on
lit dans les comptes :
« A Tilman, tailleur d"iinages pour deux pieches, assavoir : Sainte
Cécile et ung priant mise deseure la table d'autel de la chapelle du
sépulcre CV s. »
J. Hoi'doï, llist. arttsl. de la cath. de Cambrai, 1880, p. 385.
Timothée. Un sculpteur de ce nom travaillait, de 1621 à i63i, au
château de Coulommiers que faisait construire la duchesse de Longue-
ville, Catherine de Gonzague.
Bull, du comité de la langue, de l'histoire et des arts, t. II, i8.">5-i8ôë>, p. 281.
Tiregenf Diericq , sculpteur d'origine flamande, était employé, au
xvie siècle, à la décoration du château de Fontainebleau. En i53G, il
touchait i'i livres de gages par mois pour différents ouvrages exécutés
dans la grande galerie.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i8.">o, p. 588, 089. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1S77, p 98, 99, 100, 102, 100, io4, ioâ.
Titre Gilles ou Guillaume . résidait à Cambrai à la lin du xvc et au
commencement du xvie siècle. En 1 490-1496, il travaillait à l'hôtel de
ville. De 1007 à 1012, il collaborait avec un de ses confrères, Chariot
Canonne.à l'ornementation du portail de Saint-Gengulphe, à la cathé-
drale. Le travail des deux artistes ayant été jugé mauvais, on le fit
démolir et on passa un nouveau marché avec un autre sculpteur du nom
de Franchequin.
J. Houdoy, Hist. artist. delà cath. de Cambrai, 1880, p. 100, 206. — A. Durieux,
Notes sur les artistes Cambrésiens (Réun. des Suc. des beaux-arts des départ., 1888,
p. 369, n° 74).
Titre Séverin . probablement parent du précédent, était établi aussi,
vers la même époque, dans la ville deCambrai. En \âiG. ilsculptaavec
Bacchus Danis, dans le chœur de la cathédrale, un ouvrage dont le des-
sin avait été donné par le peintre Jean Bellegambe.
J. Hocdov, Hist. artist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. au.
Tîverand Jsaac , sculpteur et architecte demeurant à Chàlons dans
la première moitié du xvne siècle, exécute en i63i, dans la chapelle du
couvent des Augustins, un autel surmonté d'une statue de sainte Marie
l'Egyptienne; cette œuvre lui est payée 180 livres. Jusqu'en i634, il
ligure au nombre des artistes employés à la construction du grand por-
tail de la cathédrale.
L. Grignon, Recherches sur les artistes chdlonnais, 1889, p. .";.
1>E L ECOLE FRANÇAISE 0^1
Toicj Perrin ou Pierre de , est cité dans les comptes des ducs de
Bourgogne comme travaillant vers 1391-1392, sous la direction de Claux
Sluter, aux ouvrages de sculpture, commandés par Philippe le Hardi
pour la Chartreuse de Champmol, près Dijon. Il recevait 2 gros par jour
de salaire.
Arch. dép. de la Côte-d'Or; B. 4iT>7- — Dehaisxes, Hist. de 1,1,1 dans la
Flandre, etc., i88(i, p. f>i3; Documents,^. 690,
Tollat Thomas , originaire de la ville de Liège, fut mandé à Nevers
en 1090, par le duc Louis de Gonzague, pour exécuter, dans la cathé-
drale, la table de l'autel et l'oratoire .
G. de Soultp.ait, Archives de l'art français, Documents, t. 1, i852, p. «58.
Tombe Jean de , était établi à Amiens au xvie siècle. On lui attribue,
mais sans preuves, les sculptures du clocher doré de la cathédrale,
reconstruit sous François Ier par l'architecte Simon Tanneau.
H. Dusevel, Recherches historiques sur les ouvrages exécutés dans la ville
d'Amiens, 1808, p. 22. — Deiiaisnf.s, L'art à Amiens {Congrès archéologique 'l<
France en 1893, p. 170).
Touche! Guillaume , sculpteur architecte de la ville de Rouen,
était, en i5i5, maître d'a-uvre de l'église Saint-Vincenl. De i5ai à
1626, il était occupé a l'église Saint-André (aujourd'hui détruite ; le
8 avril i52i, il recevait 16 livres pour y avoir sculpté des gargouilles.
De la Ouérière, Description de l'église paroissiale de Saint-Vincenl ,/,■ Rouen,
18.14, p. b. — Idem, Notice sur Saint-André de Rouen, 1862, p. 5.
Tour Jacques de la), sculpteur parisien du commencement du
xvne siècle, figure, comme parrain, dans un acte de baptême inscrit sur
les registres de Saint-Sulpiceà la date du 28 décembre 1609.
Heuluison, Actes d'état civil d'artistes [nuirais, 187Ô, p. i38. — E. Piot, Etat
civil de quelques artistes français, 1870, p. 45-
Toiii'iu, dit maître Tourin, travaillait à Fontainebleau au commen-
cement du xvne siècle ; son nom est inscrit sur un acte d'état civil daté
du 3 septembre 1607.
Bulletin du comité de la langue, de l'histoire et des arts, t. II, [i855-i855-,
p. 272.
Ton ma y Hennequin de), artiste d'origine flamande, résidait à
Troyesvers le milieu du xve siècle et sculptait dans la cathédrale, en
i444_I445, mi tabernacle destiné à renfermer les châsses. M. Natalis
Rondot cite aussi un Haquinet de Tournay qui, demeurant à Troyes à
la même époque, aurait collaboré à ce travail. 11 mentionne encore un
Ô42 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Robert de Tournay ; ce dernier aidait, parait-il, les précédents comme
élève ou comme « varlet ».
Assier, Les arts et les artistes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 18-6,
p. 91. — Natalis Ro.ndot, Les sculpteurs de Troyes {Revue de l'art français, 1887,
p. 72).
Touniemine Jacques , sculpteur en bois et ornemaniste du xvc siè-
cle, vivait à Lille, où il était occupé, en i4^3, à la décoration des stalles
de l'église Saint-Pierre.
Bér.ard. Dict. biogr. des artistes français, 1872, col. 785.
Toiiroude Jacques , sculpteur parisien de la première moitié du
xviie siècle, dont le nom figure sur les registres mortuaires de la
paroisse Saint-Roch à l'année 1648, lors du décès de sa femme. Un
acte de procédure, du 26 août 1641, mentionne également un Thou-
roulde, maître sculpteur parisien : il est évident qu'il s'agit du même
artiste.
Herlu>o.\. Actes d'état civil d'artistes français, 187.S, p. 45o. — J. Gciffre\,
Revue de l'art français, 1884, p. 99.
Toussai* Conrard . sculpteur ornemaniste de la première moitié du
xive siècle, est occupé à Paris, vers i3i8. à l'église Saint-Jacques-1'Hô-
pital. D'après les archives de la confrérie, il taille les bases et les cha-
piteaux des colonnes ainsi que l'entablement, au dehors.
Bordier, Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. XXVIII, i865,
p. m-.
Toussaint, sculpteur ornemaniste établi à Cambrai, restaurait en
1611, avec son confrère Douin, les fleurons du campanile de l'horloge, à
l'église Notre-Dame.
A. Dirieux, Les artistes cambrésiens du ixe au xixe siècle, 1874, p. 101.
Toutbeau, sculpteur-architecte de la fin du xiV siècle, sculpte, en
1390, un tabernacle au portail delà Chartreuse de Champmol. près de
Dijon.
Ch. Badchal, Xouv. dict. des architectes français, 1887, p. 35i
Tranchelion Guillaume . est cité au nombre des sculpteurs tra-
vaillant, au xvi° siècle, à la décoration du château de Fontainebleau. De
i54o à i55o, il reçoit i5 livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissana des arts, etc., t. I, i85o, p. 420. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. ig4-
Trassabol, sculpteur, architecte, peintre et graveur du xvie siècle
de l'école française ."> ^ 'i
aurait collaboré vers ià'ia, avec Nicolas Bachelier, aux travaux entre-
pris dans la ville de Toulouse ; il vivait encore en i55o.
Cayla, Toulouse monumental et pittoresque. — A. LJérard, ttict. biogr. des artistes
français, 187-4, col. 787.
Tréliaille Jean de , exerçait son art à Valenciennes au commence-
ment du xiV siècle. En i3i3, il aida son confrère Gillebert dans l'exé-
cution du tombeau du comte de Hainaut.
Arch. départ, du Nord. Comptes de l'hôtel du Hainaut, n° r>oo8 bis. — Dehaisnes,
Hist. de l'art dans la Flandre, etc., i88(i, p. 4*" ; Documents, p. 198.
Ti'éhout (Jacques de), travaillant à Lille à la fin du xive siècle,
touche 70 sous, en i3ç)4, pour deux statues, l'une du Christ et l'autre de
saint Eloi, destinées à la porte Saint-Sauveur.
Arch. comm. de Lille. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886,
Documents, p. yi't.
Tremblay Barthélémy du , naquit à Louvres, près de Paris, en
1068. Il épousa, en 1096, Jeanne du Breuil, sœur du peintre Toussaint
du Breuil ; le mariage eut lieu à Fontainebleau, comme le prouve un
extrait des registres de l'église d'Avon :
« Le Xe jour de may mil cinq cens quatre ving et sayze fut t'aict le ma-
riage entre Berthelemy Trembert [sic) et Jehanne Dubreul de cette pa-
roisse. Pour leurs plaiges et caution honeste personne maistre Dubreu
paintre du Boy en son chasteau de Fontainebleau. »
Barthélémy du Tremblay était sculpteur ordinaire du roi. En 1600, il
donnait quittance de 70 livres tournois pour le premier quartier de son
traitement; en 1608, il touchait encore 3oo livres par an, et en 1618,
000 livres. Malgré les gages de sa charge et le produit de ses œuvres,
nous voyons, par un document publié par de Montaiglon dans les
Archives de l'art français, que l'artiste était parfois à court d'argent; ce
document est une reconnaissance de la somme de 4oo livres qu'il avait
été forcé d'emprunter, en 1619, à un « valet de chambre et tailleur d'ha-
bits » de la comtesse de Soissons, « pour subvenir à ses affères ».
On sait fort peu de choses sur les travaux de Barthélémy du Trem-
blay. Sauvai nous apprend qu'en 1697 Henri IV, voulant rétablir à
Paris les manufactures de tapisseries, fit venir de Fontainebleau un ta-
pissier nommé Laurent, l'installa dans la maison professe des Jésuites,
rue Saint-Antoine, et lui adjoignit, comme collaborateur, sans doute
pour dessiner et peindre les cartons, « du Breuil peintre fameux et
Tremblai fort bon sculpteur ». Le même auteur attribue à notre artiste
un des cinq bas-reliefs qui ornaient le piédestal exécuté par Pierre de
Francheville pour la statue équestre de Henri IV, érigée sur le Pont-
0^4 DICTIONNAIRE DES SCt'LPTEtJRS
Neuf; cet ouvrage dut être terminé de 1621 à 1623. Enfin Jal. dans un
des comptes des bâtiments du roi, tenus de i6i5 à 1666, a trouvé un ar-
ticle de dépense, daté de 1639, se rapportant à une œuvre de du Trem-
blay :
« A Germain Jessé sic, pour Gissey) M1 sculpteur à Paris, la somme
de 600 livres, pour partie de son payement d'une figure du defiunct Roy
(Henri IV en marbre blanc qui avoit esté commencé par le sr Tremblay
son beau-père. »
Cette statue est aujourd'hui au Louvre. Le même musée possède en-
core de lui le buste de Henri IV, donné pendant longtemps k Barthé-
lémy Prieur.
Du Tremblay mourut en 1629. Il habitait alors rue des Vieux-Augus-
tins et fut enterré dans l'église Saint-Eustache. Sa tombe, sur laquelle
était placé son buste sculpté par son gendre Germain Gissey, portait
l'épitaphe suivante :
Loiwres me donna l'estre, et Paris, ma fortune.
J aj- l'honneur d'estre au Roj' : S. Eustache a mes os.
Passant, au nom de Dieu, si je ne t'importune,
Durant ce mien sommeil prie pour mon repos.
Il décéda le i3 aoust 16 2y, l'an 61 de son âge.
Du Tremblay avait des armes qui étaient d'argent k un olivier de
sinope, au chef d'azur k trois écussons d'argent. Il existe un portrait de
lui par Michel Lasne, graveur célèbre du xvne siècle.
Sacval, Hisi. des antiquités de Paris, i/.î'i, t. I, p. 23(3 ; t. II, p. fioli. — l'uul
Lacroix, Revue universelle des Arts, 1. 1, i855, p. 207-208. — De Momaiglox,
Henri de Gissey, 1804. — Idem, Archives de l'art français, J5e série, t. Il, i8<>5-i86g,
p. 56y. — Bert y, Topoyr. hist . du Vieux Paris, t. II, 1868, p. 2oS, 211. — Jal,
Dict. crit. de biogr. et d'hist., 1872, p. 1200-120?.. — J. Guiffrey', Nouvelles Archi-
ves de l'art français, t. I, 1872, p. V. ">°- — Ulysse Robert, Nouvelles Archives de
l'art français, t. IV, 187b, p. 28.
I l'émonl Jean de), sculpteur lorrain établi à Nancy au commence-
ment du xviie siècle, exécute en i(ii3, avec un de ses confrères, Jean
Francequin, plusieurs ouvrages d'architecture et de sculpture, dans une
chapelle que la duchesse Marguerite de Gonzague faisait alors cons-
truire k l'église des Minimes.
Arch. département, de ta Meurthe. Chambre des comptes de Lorraine; B. i54<i. —
H. Lepage, Le palais ducal de Nancy, 1802, p. g.i, 100. — lnv. somm. des arch.
de la Meurthe, t. I, 187Ô, p. iii^.
Treiichon [Nicolas , vivait k Béthuneau commencement du xvi° siè-
cle. En 1009, d'après les comptes de la ville, il sculptait, pour l'escalier
de l'école française 545
du beffroi, « deux lions a deux visages » a\ ec deux armoiries et touchait
18 sous pour ce travail.
De la Fons-Mélicocq, Les artistes et les ouvriers du nord de la France, 1848, p.
1 10.
Trentous Mathieu , résidait à Avignon dans la première moitié du
xvne siècle. Les archives de la ville en font mention en i63i.
P. Achard, Archives de Varl français, Documents, i855-i856, p. i85.
Triboulel, sculpteur en bois, travaillait, en 1468, aux stalles du
chœur de la cathédrale de Rouen.
Arr.h. dép. de la Seine-Inférieure ; <i. 25o5.
Tristan, sculpteur-architecte originaire d'Hattonchàtel Meuse,
exécuta, en 1460, les plans du portail de la cathédrale de Toul.
L'abbé Guillaume, La cathédrale de Toul. — Baichal, Nouv. dict, des arch.
franc., 1887, p. 288.
Tronssy Pierre de), sculpte, en i65i, deux statues représentant
l'une, sainte Colombe et l'autre, saint Louis ; ces statues se voient en-
core aujourd'hui dans l'église de Servon Seine-et-Marne .
E. Patï, Bulletin monumental, t. XII. 18'4'i. p. 4r9-
Trubert (Jeannin), exerçait son art dans la ville de ïroyes de i36{
à 1070.
Trubert Thomas , probablement parent de Jeannin, résidait aussi
à Troyes de 1370 à i3j6
Trubert (Perrin I , sculpteur en bois et tailleur d'images, frère de
Thomas, travaillait, de 1390 à 1402, dans la ville de Troyes où il demeu-
rait rue Notre-Dame.
Trubert Perrin II , également sculpteur en bois et tailleur d'images,
était établi à Troyes comme les précédents dont il était sans doute
parent. En i4", il sculptait des gargouilles pour la cathédrale. En
1412. il était occupé à l'église Sainte-Madeleine, où il refaisait et tail-
lait deux des colonnes du grand autel. En i43g-i440* toujours pour la
même église, il réparait des statues de bois et exécutait, l'année sui-
vante, le modèle d'un reliquaire représentant l'image de saint Jean ; il
recevait aussi un paiement « pour avoir vacqué pour plusieurs fois .1
mettre à point les orgues de l'église et avoir fait plusieurs ymaiges d'or
moulu du pié de l'ymaige sainct Jehan ». De 14G1 à 14G2, il était encore
546 DICTIONNAIRE DÈS SCULPTEURS
employé ii l'église Sainte-Madeleine et entreprenait différents travaux
dans l'église Saint-Etienne. Il dut mourir clans un âge fort avancé.
A ssier, Comptes de la fabrique de l'église Sainte-Madeleine de Troyes, i85/|. —
Idem. /.' s arts el les ai listes dans l'ancienne capitale de la Champagne, 187(1, p. i|i . —
Natalis Rondot, les Sculpteurs de Troyes (Revue.de l'art français, 1887, p. 6i>,
«8, 70 .
Trnbort François , sculpteur en bois du xve siècle, vivait à Rouen
où il travaillait aux stalles de la cathédrale, sous la direction de Phi-
lippot "Viart. En une année, de 1461 à 1462, il sculpta trente-six sta-
tuettes, parmi lesquelles un saint Georges, un saint Grégoire, un saint
Ambroise, Jes sept Vertus théologales, etc. Toutes ces figures lui turent
payées, en moyenne, 2.1 sous chaque, sauf le saint Georges pour lequel
il toucha 3;; sous 6 deniers. La part attribuée à François Trubert
dans la décoration des stalles de la cathédrale de Rouen est donc assez
importante.
Arch. départ. de la Seine-Inférieure ; G. 2496, 2^97. — Langlois Les stalles 'le
In cathédrale de Rouen, 1808, p. 180, 184, 188, 189.
Trubert (Guillaume), sculpteur ornemaniste, peut-être parent du
précédent, était occupé à Rouen, de 1527 à i529,à lasculpture des piliers
destinés à supporter les figures de la danse macabre, dans le cimetière
Saint-Maclou.
Arch. dép. de la Seine-Inférieure; G. <>882. — Langlois, Rouen au xvi8 siècle et
la danse des morts du cimetière de Saint-Mac Lou, i8ôô. — L. Palustre, La Renais-
sance en France, t. II, 1881, p. 196.
Tumbes Charles de , « maistre tailleur d'imaiges », résidait, au
xvie siècle, à Roulogne-sur-Mer. En 1566-1667, il recevait 4 livres
10 sous « pour trois niandequins (mannequins! par luy faietz pour appo-
ser sur trois pilliers des fontaines de la ville ».
.). Vaillant, Revue de l'art français. 189."), p. 118.
l 'urckbcini Claux de), sculpteur alsacien du xive siècle, est cité
dans les archives de Fribourg en Rrisgau; il a dû travailler à l'église de
cette ville.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Aye, t. I. 1872. p. 234.
Tut'piii Jean), sculpteur en bois du commencement du xvi" sièclei
collabore, en i5i6, à la sculpture des stalles de la cathédrale d'Amiens,
sous la direction d'Antoine Avernier. Le nom de Jean Turpin, suivi de
la mention Dieu te pourvoie, est gravé sur une des stalles, avec les dates
1519-1021.
Jourdain et Ddval, Les stalles de la cath. d'Amiens, i845, p. 40. — A. Dise-
oe l'école française t>_
vel, Notice sur l'église cathédrale d'Amiens, i855, p. 9u. - Idem, Recherches histo-
riques sur les ouvrages exécutés dam la ville d'Amiens, etc., ,858, p. 20 —
L. Gonse, L'art gothique, 1890, p. J5o.
Turquel Pierre , sculpteur en bois et ornemaniste, travaillait à
Arras vers i3i)<j.
Tuscap (Jeani, originaire de Tournay, est reçu, en i39a, bourgeois
de cette ville, où, en riyy, on le trouve occupe aux travaux du beffroi.
En 1399, il se rend à Cambrai et y exécute, dans le chœur de la cathé-
drale, des motifs d'ornementation, commandés d'abord à un de ses com-
patriotes, Jacques de Brabant, mort avant d'avoir pu les commencer ; il
construit « un rencorbeillement rempli de fuelles » et taille une clef de
voûte au-dessus de l'autel de Saint- Jean-Baptiste. En ^01, il entreprend
certain ouvrage, « derrière le grant autel par dessus le petit autel de
requiem où est faite de nouvel la sépulture de M. S. de Cambray ».
Les archives de Tournay citent encore un Pierre Tuscap, tailleur de
pierre, qui aurait sculpté, en 1460, le tombeau de Corneille, s' de
Bévéren, bâtard de Philippe le Bon: c'était peut-être un tils de Jean
Tuscap.
, A,''Ch\tJTTK: Roj- aUX bmr9eois; aQnée i592. - Arch. dép. du Nord. Fonds
de la cathédrale de Cambrai, Comptes de la fabr.;n° 44- - Dehais.xes, Hist. ,lc fart
dans la Flandre, etc., t886, p. 12',, ,25, 292; Documents, p. 695, 73., 796, 798.
Tiitilon, moine du couvent de Saint-Gall, sculpteur, peintre, orfèvre
et musicien, florissait vers la fin du ix' siècle. Il vint à Metz et y fit une
statue de la Vierge représentée assise, qui jouissait, parait-il, dune
grande célébrité. Il serait mort vers l'an 898.
F Bodbquelot, Hist.de la sculpt.et des arts plast.en France, i846.-Eméric-David,
Htst. de ta sculpl. franc. , l8. 7-1872, p. 3y. _ L'abbé Te.uer, Dictionnaire d'orfèvre-
rie, i8j7, p. 1 ',10-14,8. - E. Bégin, La cathédrale de Metz, t. [, p. ,,i .
548 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
TJ
l'Iberger Jean, sculpteur-architecte du xvie siècle, résidant à
Strasbourg, fut chargé dans cette ville, en i5j5, de la direction des tra-
vaux exécutés à l'église Notre-Dame.
A. Bérard, Divt. biogr. des artistes français, 1872, col. 791.
Ulrich de Siein — Voir Slein Ulrich de .
limberlus, sculpteur-architecte du xie siècle, dont le nom se trouve
gravé, au porche de l'église de Saint-Benoit-sur-Loire, sur un chapiteau
représentant des scènes de l'Apoealyse.
Bull, du comité des monuments et des arts, t. 11, 1842-1840, p. '174. — Didror,
Annales archéologiques, t. I. i844, p. 78. — Ch. Brunne, Les hommes illustres de
l'Orléanais, i8.V>. t. 1. p. 1. — Du Seignedr, Notes sur l'Hist. de la seulpt. franc.
d'Eméric- David, 1862, p. 297. — Inv.gén. des rich. d'art <!'. a France [Province,
mon. reli'j.. t. I, 188U, p. 2Ô4).
V
Vachal ou \ nehier Jacquet le . Voir Le Vacliat Jacquet
\ acquerie François de la . sculpteur du roi. travaillait a Fontai-
nebleau au commencement du xvn1 siècle. De 160; à 1016, son nom
figure plusieurs fois dans des actes d'état civil. Son frère, Jacques de la
I)E L ÉCOLE FRANÇAISE 549
Vacquerie, également sculpteur du roi. était établi aussi à Fontaine-
bleau vers la même époque.
Bulletin du comité de. lu langue, de l'histoire et des arts, t. Iï, i853-i855, p. 272,
\ :ill";ii-l Pierre , sculpteur en bois, demeurant à Marseille au
\vie siècle, passe un contrat en i53a, avec des apothicaires, prieurs de
la confrérie de Saint-Michel, pour l'exécution d'une statue de leur
patron. Il reçoit 7 écus pour son salaire.
Barthélémy, Documents inédits sur divers artistes inconnus de Marseille et d'A in-
du xrv° au xvi* siècle, i885, p. 83.
Vaissenr Pierre), sculpteur et fondeur du xvi" siècle, établi à Beau-
vais, fit en i5()2, pour la cathédrale de la ville, un lutrin en bronze, très
riche d'ornementation, dont le pupitre était soutenu par un aigle aux
ailes déployées.
A. Bérard, nid. biogr. des artistes français, 1S72, col. 7<j3.
Val (Bertin du), natif de Normandie, avait le titre de sculpteur et
peintre du roi François Ier. Il résidait au Mans, où il figurait comme
expert, en i5(5a, dans le procès-verbal relatant les dégâts que les protes-
tants avaient fait subir à la cathédrale de la ville.
D'Espaulart, Archives de l'art français, i" série, t. II, 1862-1866, p. 53-56.
Val Gaspard de la), était employé, au xvr siècle, à la décoration du
château de Fontainebleau. Les comptes le citent, de i54o à i55o, comme
touchant 18 livres de gages par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I. i85o, p. 427. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 200.
Valance (Jean de), exerçait son art à Dijon vers le milieu du
xve siècle. En i479, il adressait à la municipalité une requête en modé-
ration d'impôts.
B. Prost, Une nouvelle source de documents sur les artistes dijonnais du xv siècle
(Gaz. des beaux-arts, 5e pér., t. V, 1891, p. 176).
Valence Guillaume de), travaillait à Blois, en i4'3'3, pour le duc
d'Orléans. Les comptes de la ville le désignent sous le titre d' « inter-
taillatore lapidorum ».
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. III, i85a, p. 5gô, n° 702^.
Valence ou De Valence (Pierre), sculpteur-architecte, peintre,
émailleur et ingénieur hydraulicien, demeurait à Tours à la fin du
OOO DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
xv et au commencement du xvie siècle. Il était occupé, vers i5oo, à
l'église Saint-Gatien, quand il fut mandé à Gaillon par le cardinal
d'Amboise qui lui donna l'inspection générale des travaux du château.
En i5o4. il vint à Rouen, où il fut employé au palais archiépiscopal, il
lit. pour cet édifice, un pavé émaillé dans la galerie du jardin et sculpta
un cerf avec les armes du roi. La même année, il fut appelé à donner
son avis sur la construction de la flèche de la cathédrale. En 1006, il
était de nouveau à Gaillon et y dirigeait la sculpture de la chapelle et
de la grande galerie donnant sur le jardin : en même temps, il entre-
prenait aussi la conduite des eaux du château. En i5o-, il travaillait à
Tours aux fontaines de Beaune, de Foire-le-Roi et de Saint-Hilaire. En
l5o8, de retour à Gaillon. il mettait en place, dans la première cour,
une fontaine de marbre qui avait été envoyée d'Italie au cardinal d'Am-
boise ; il allait aussi à Rouen exécuter diflérents ouvrages dans l'ab-
baye de Saint-Ouen. En iôn, il signait un contrat pour édifier des fon-
taines dans la ville de Blois.
En 1016. Georges d'Amboise, désirant faire élever à son oncle le car-
dinal un tombeau dans la cathédrale de Rouen, envoya un de ses gens
à Tours, où se trouvait l'artiste, « pour avoir son oppinion sur le faict
de la d. sépulture et pour scavoir s'il voudroit entreprendre l'ouvrage
d'icelle avec ses compagnons ». Pierre Valence refusa de se charger de
l'érection de ce mausolée, qui fut alors confiée à Roullant Leroux. Fixé
définitivement a Tours, il participa, la même année, aux apprêts faits à
l'occasion de l'entrée de François Ier. En i5i8, il vivait encore et tou-
chait <jo livres par an comme hydraulicien de la ville. Il dut mourir
vers cette époque. Il laissa deux fils, Germain et Michel, qui, après
avoir collaboré à plusieurs de ses œuvres, lui succédèrent dans la direc-
tion des travaux commandés par la ville de Tours.
A Dkville, Tombeaux de la cathédrale de Rouen, i85y, p. 94. -- Idem, Comptes
de dépenses de la construction du château de Haillon, i85o. — De Jolimoxt, Les
principaux édifices de Rouen, 1846. — Ch. Grandmusox, Documents inédits pour
servir à l'hist. des 'iris en Touraine, 1870, p. i43-i46. — E. Giraidet, Les artistes
aux, :ss"'. p. 38i, 582. — Bacchal, Nouv dict, des architectes français,
[887, p. 556.
Valenciennes Jean de . La présence de cet artiste est constatée à
Bruges dès l'année i'3j8. Plus tard, en i386, il était employé, dans la
même ville, aux sculptures des clefs de voûte de la halle échevinale; il
recevait 12 sous par jour.
Gilliodts Van Severen, lu << ut ai n des chartes de la cille de Bruges, t. III, p. 488,
489. Notes et) flamand. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886,
p. 1 49» 1J0 ; /' " '"" nts, p. 5(io, 626.
Yaleiicieimes Jean de , sculpteur en bois et ornemaniste, était
DE L ECOLE FRANÇAISE .i.)I
établi a Cambrai à la lin du xve et au commencement du xvi" siècle. Les
comptes du domaine en font plusieurs l'ois mention. En 1480-1481, il
sculptait, à Thùtel de ville, la cheminée de la chambre de la Paix. La
même année, il était occupé, dans la cathédrale, à la chapelle de la Tri-
nité. En i5i7-i5i8, il exécutait, toujours pour l'hôtel de ville, trois sta-
tues de bois et taillait les images de la nouvelle maison de Saint-Chris-
tophe (maison des archers) située devant l'église Saint-Eloi, au bout de
la rue Saint-Lazare, vers la porte de Selles ; il recevait, pour ce dernier
travail, nGsousS deniers.
Lefèvre, Matériaux pour l'histoire des arts dans le Cambrésis, 1870, p. 25. —
.1 Hounov, Hist. artist. de la cath. de Cambrai, 1880, p. 2o5. — A. Ddrieux, Les
artistes cambrésiens du ixc au xix° siècle, 1874, p. 56- — Idem, Notes sur les
artistes cambrésiens (Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1888, p. 5G7, 078,
57g, n° 65).
Valleroy [Jacques], sculpteur parisien du xvi« siècle. Cet artiste
nous est connu par le marché suivant passé avec le chapitre de Saint-
Denis, le 4 octobre i53o, au sujet de la sépulture du cœur du cardinal
Louis de Bourbon, premier abbé commendataire de l'abbaye ; ce marché
a été reproduit par M. de Champeaux dans une étude publiée par la
Gazette des beaux-arts :
« Jacques Valleroy, tailleur de pierre, demeurant à Sainct-Denis en
France confesse avoir l'aict le marché et convenance qui s'ensuict: à
honorable home Jehan de la Mare, voier de l'abbaye dudict Sainct-
Denis, présent religieuse et honneste personne frère Loys Benoist, pen-
nettier d'icelle abbaye, assavoir est de faire ung piedt d'estrat piédes-
tal) de pierre de liaiz revestu de moullure anticque avecq les enchas-
syures pour y mectre les quatre vertus de pierre d'albâtre tailleez à
demi-bosse pour mectre aux quatre faces dudict piedt d'estrat. Les-
quelles vertus seront nectement tailliez et polliez ainsi qu'il appartient.
Et au dessus dudict piedt d'estrat faire une bosse de pierre d'albâtre
portant moullure anticque nectement taillée et pollie comme dessus,
plus faire deux chapiteaulz à mode anticque, dont l'un sera de pierre de
liaiz revestu de son fueillaige ainsy qu'il appartient, et l'autre sera de
pierre d'albâtre revestu de fueillaige ainsy nect taillé et polli. Et aux
quatre coings du dict piedt d'estrat seront faitz quatre petites eoulonnes
d'anticque de pierre d'albâtre, le tout nect taillé et polli comme dessus,
ainsy qu'il apartient, lesdictes eoulonnes revestuez de leurs chappi-
taulx, bosses et piedt d'estrat, revestu de feuillaiges d'anticque. faire
les enclaves et entailles dedens les pierres de liaiz pour asseoir la cou-
lonne de porphire, faiete l'entaille de ladiete coulonne et faire les trous
pour mectre les barraulx et crampons de cuyvre pour attacher icelle et
et la pollir nectement avec tout ledict albâtre, letoutassoir à sa plasse
.102 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Ce présent marché faict moyennant la somme de cent dix livres tour-
nois, lesquelles luy seront payées par ledict pennetier, au i'ur et ainsy
qu'il fera lesdicts ouvirages, etc. . »
Cette colonne, avec son chapiteau sur lequel sont sculptés des fruits,
des enfants, une tète de mort, des griffons et des animaux fantastiques,
fut achevée en moins d'un an, car, le 8 juillet i53i, l'artiste donnait
quittance de la somme promise.
Louis de Bourbon étant mort en iô.>7, c'est de son vivant que fut
érigée cette sépulture dans le chœur de l'église de Saint-Denis. Le
monument, jusqu'à la fin du siècle dernier, était surmonté de la statue
agenouillée du cardinal. Comme on n'a pas retrouvé le marché relatif
à cette dernière œuvre, on ne sait si Jacques Valleroy en était l'auteur.
Pendant la Révolution, la statue fut brisée et la colonne seule lit partie
du Musée des Petits-Augustins (i) ; elle est maintenant à Saint-Denis
dans le croisillon nord, à la place qu'elle occupait primitivement.
A. Lenoir, Musée des monuments français, t. III. 1S02, p. i55, n° 117, pi. 124. —
\. de Champeaux, Le tombeau du cardinal de Bourbon à Saint Denis [Gaz desbeaux-
arls, 2' m r.. t. III. p. 92-96). — L. Palustre, La Renaissance en France, t. I, 1879,
p. VII.
Vamhelli Gilles . sculpteur sans doute d'origine italienne, travail-
lait vers i5'2(î, pour le compte de Marguerite d'Autriche, au tombeau
de Philibert le Beau, dans l'église de Brou.
Rousselet, Hist. de l'église royale de Brou, 1826, p. 119. — De Seigneur, Notes
sur l'Ilist. île ta sculpt. franc. d'Eméric-Oavid, 1862, p. ôiî. — A. Michiels,
L'art flamand dans l'est et le midi de la France, 1877, p. a'17.
Van Itusett'eiii François , sculpteur d'origine flamande, résidant
à Dijon à la fin du xive siècle, aida Jean de Marville, de i386 à 138^,
dans l'exécution du mausolée de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne.
Dehaisxes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 5x5. — Courajod et
Marcou, Musée de sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1892, p. g5.
\ an cler Yan Hue (Bastien , sculpteur d'origine flamande, établi,
au xvie siècle, dans la ville de Valenciennes, termine, à Arras, un tom-
beau laissé inachevé en i553 par Eustache Bauduin.
Bulletin du comité 'les arts et monuments, t. II, 1847-1845, p. '\--i. — Félix
Bocrqoei.OT, Hist. île la sculpt. et des arts plast. en France, 184(1.
Van Ilrciii Philippe . sculpteur d'origine flamande, travaillait à
[ Alexandre Lenoir, faisant contusion entre les deux cardinaux de Bourbon,
''■ it désigné faussement cette colonne, dont il ignorait l'auteur, comme un m mii-
ment élevé à la mémoire de Charles de Bourbon, oncle de Henri IV, décéd»
en 15C0.
DE l'école française 553
Dijon «Je i'3S4 k i3go, sous la direction de Jean de Mar ville, au tombeau
de Philippe le Hardi. Il collabora surtout à l'ornementation de la galerie
qui entoure le dé du mausolée ; on lit, en effet, dans les comptes des
ducs de Bourgogne.
« A Phelippe Vanerain pour la taille de XIII chappteaulx pendens de
pierre d'alebastre qu'il a taillées et asovys pour la sépulture de mon dit
seigneur, au prix de III francs chascun chapteaul. »
Arch. dép. de la Côle-d'Or ;B, 442<>, 4'|29, 4 4 ■"> 4 - — Dehaisnes, Hist. de l'art dans
la Flandre, etc., iHHG, p. Bu, 5i2 ; Boniments, p. 623, 658, 66i.
\'an Opslal ou Obslal Gérard, naquit à Anvers, en 1094 selon
Guillet de Saint-Georges, ou à Bruxelles, en 1604, si l'on s'en rapporte
à Jal. Celui-ci se base, pour déterminer la date de la naissance de l'ar-
tiste, sur un extrait des registres de Saint-Sulpice, qui, au moment de
sa mort, en 1668, le dit âgé d'environ 04 ans.
Van Opstal aurait eu comme maître Van Milder, sculpteur flamand
dont il épousa plus tard la fille. Il commença sa réputation dans les
Flandres en exécutant des bas-reliefs et des statuettes d'ivoire. Appelé
en France par Richelieu, il dut venir à Paris vers i63o. Il fut employé
tout d'abord au Louvre, où il sculpta, d'après les modèles de Jacques
Sarrazin, deux Renommées, au-dessus d'une porte située à l'extrémité
gauche de la cour. Puis, il fit pour les Tuileries un groupe en marbre
de trois enfants portant un panier de fleurs. A l'hôtel Carnavalet, dans
la cour d'honneur, on lui doit huit figures en bas-relief, représentant
Junon, Hébé, Diane, Flore et les quatre Eléments. 11 orna, par ordre du
cardinal Mazarin, le portail de l'hôpital de la Salpétrière de deux
figures en pierre, la Charité et Y Espérance . On voyait encore de ses
œuvres : dans la maison du jardin royal des Plantes, au faubourg Saint-
Victor ; dans le couvent des religieuses de l'Assomption, rue Saint-
Honoré ; au Palais-Royal, sur la façade regardant le jardin, et au Palais
de Justice, dans la troisième chambre des Enquêtes. Il entreprit aussi
la sculpture décorative de nombreuses maisons particulières, parmi
lesquelles on cite surtout l'hôtel Lambert, dans l'île Notre-Dame.
En province, il travailla an château de Maisons, près de Saint-Ger-
main-en-Laye, et à celui de Bisseaux, dans la Brie, appartenant à
M. Duchemin, intendant de son Altesse Boyale, Mademoiselle d'Orléans.
Il fut occupé également à Vincennes, à Fontainebleau et à Versailles.
Dans l'église des Incurables, à Paris, il érigea le mausolée de Jean-
Baptiste Lambert, conseiller et secrétaire du roi. Dans l'ancien hôtel de
Grammont, il était l'auteur d'un crucifix de bronze et de plusieurs
petits bas-reliefs en ivoire et en marbre, faisant partie du cabinet du
roi ; quelques-uns de ces derniers , figurant des Enlèvements de
554 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Nymphes par des Tritons et par des Centaures, sont aujourd'hui au
Musée du Louvre.
Un des ouvrages les plus connus de Gérard Van Opstal était la déco-
ration de la porte Saint- Antoine, du côté du faubourg; il y avait sculpté,
à l'occasion de l'entrée de la reine Marie-Thérèse, en 1660, un buste de
Louis XIV et trois statues symbolisant la France, l'Espagne et YHy-
ménée.
L'artiste, qui avait le titre de sculpteur ordinaire des bâtiments du
roi. aux gages de 200 livres tournois, reçut, jusqu'à la fin de sa carrière,
la commande d'importants travaux : on trouve dans les comptes, à
l'année 1669 :
« Aux héritiers de deffunct Girard Van Opstal sculpteur, pour
payement de quarante-quatre pièces de sculpture, tant bas-reliefs,
groupes, que figures de marbre bronze et d'y voire .... i835oliv. »
Gérard Van Opstal fut un des douze anciens de l'Académie de pein-
ture et de sculpture, lors de sa création, le Ier février 1648. Elu plu-
sieurs fois recteur, il exerçait cette charge au moment de sa mort,
le 1" août 1668. Il fut enterré dans l'église Saint-Germain l'Auxerrois.
Sauvai., Hist. des Antiquités de Paris, 1724, t. II, p. 29. — Pigamol de la Force,
Description de la ville de Paris, 1765, t. V, p. 48-4g- — Dossieux, Sollié, de Chen-
xevières, Mantz, de MoxTAiGLON. Mém. inédits sur la vie et les ouvrages des membres de
VAcadéntie royale de peintureel de sculpture, i854, t. I, p 174-183. — A. Jal, Dict.
cril de biogr. et d'hist., iS75, p. 925. — Herliison, Actes d'état civil d'artistes
fraticais, 1870, p. 142. — Ulysse Robert, Nouvelles Archives de l'art français, 1876,
p. 58. — L. Coi'Rajod, Sculptures de Gérard Van Obstal conservées au Musée du
Louvre, 1876. — J. Gciffrey. Les comptes des bâtiments du roi sous le règne de
Louis XIV, t. I. 1881, p. i54, 142, ['46. ig5, 201, 3o2, 558. — A. de Champeadx,
L'art décoratif dans le vieux Paris, 1898, p. 172.
Van Pulaei'e Pierre , sculpteur d'origine flamande, fixé à Cambrai,
travaillait, en 1498, à la cathédrale de la ville et y sculptait, par ordre
du chapitre, dans la chapelle de Nolre-Dame-la-Flamande, un groupe
représentant une Pieta, qui comprenait, d'après les comptes, « quatre
personnages et six petites histoires ».
En i5o2, il exécuta, aidé de son fils Félix, le tombeau de l'évèque Henri
de Berghes, mort en i5oo. Ce monument en marbre et en bronze, élevé
à l'entrée du chœur de la cathédrale, était orné de figures décoratives
et de la statue du prélat. Tous les marbres furent taillés par les Van
Pulaere qui reçurent 100 livres pour leur salaire ; les bronzes, y compris
l'inscription funéraire composée par Erasme, alors étudiant à Louvain,
furent fondus à Tournay par un nommé Jean Maldeuré. Le plan général
de ce mausolée avait été dessiné par le peintre Gabriel Clouet, parent,
sans doute, du fameux Jean Clouet.
En i5io-i5ii, Pierre Van Pulaere, toujours en collaboration de son
de l'école française 555
fils, fut chargé de sculpter, en bois, les modèles de deux personnages
automates devant servira « taper les heures » à l'horloge de la ville. Ces
deux statues, de plus de deux mètres de haut, qu'on « accoustra à la
mauresque » et qu'on nomma les Martin de Cambrai, lurent coulées en
bronze; elles subsistèrent jusqu'en 1786, époque où elles furent rem-
placées par des figures à peu près semblables qui se voient encore
aujourd'hui.
Après i5ii, les comptes de la ville ne font plus mention de Pierre
Van Pulaere. Ce sculpteur, jouissant d'une grande réputation, était sou-
vent appelé pour entreprendre des travaux dans les villes voisines de
Cambrai ; il existe même à ce sujet une supplique des imagiers et
huchiers de Douai, dans laquelle ceux-ci demandent que l'artiste cam-
brésien ne vienne pas leur faire concurrence.
Van Pulaere (Félix i, fils du précédent. En dehors des ouvrages
auxquels il collabora avec son père, il tailla, en i5o4, pour décorer la
fenêtre de la grande salle du palais épiscopal, les armoiries de Jacques
de Croy, évêque de Cambrai, et celles de son prédécesseur. En i5io-
i5ii, l'empereur Maximilien ayant érigé en duché le comté de Cambrai
en faveur de cet évêque, Félix Van Pulaere toucha 20 sous tournois
« pour avoir fait le manlle du chappeau de duc mis deseure l'escut de
monsgr de Cambray, à le devanture des halles » et 5o sous tournois
« pour avoir tailliet en bois, trois escus, où sont les armes de l'Empe-
reur, de monseg' le duc de Cambray et de la ville, pour les maulles des-
sus le timbre de l'orloge », à l'hôtel de ville. En i5i3, il exécuta une
épitaphe en marbre devant le tombeau du chanoine Guillaume de
Boyenval, placé dans la cathédrale. En i5ic), il travailla, dans la même
église, à la décoration de la sépulture du chanoine Yvon Leroy ; on lit
dans le registre des exécutions testamentaires :
« Pour ung épitaphe que le défiant par son testament a ordonné de
faire, pour lequel faire et parfaire et assir emprès la chapelle de
Ste Blaze selon la devise a esté payé à Félix van Pulaer cent philippus
d'or sont VIIXX XII florins, et entant que ledit Félix ne se contentoit
point, affirmant par son serment qu'il avoit grand dommage et intérêt
audit épitaphe tant pour la cherté de la pierre d'alebastre que auctre-
ment, pour ce, lui a esté ordonné à condition qu'il fera encore VII
petis prophètes d'albastre convenables et servans audit épitaphe
XXIIII florins, et pour le vin des compagnons serviteurs dudit Félix
cinq philippus d'or... »
Il dessina aussi, pour mettre devant cette épitaphe, le modèle d'un
candélabre, qui fut fondu en bronze.
De xô'ii à 1524, les comptes citent Félix Van Pulaere, mais pour des
556 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
travaux insignifiants, tels que la confection de moules a couler des
jetons. Il vivait encore en i,")28.
Lefèvre, Matériaux pour l'histoire des arts dans le Cambrésis, 1870, p. 23. —
J. Houdoy, Histoire artistique de la cathédrale de Cambrai, 1880, p. 97, 102, 114,
117, 204, 179. — A. Dur 1 eux, Les artistes cambrésiens du ixe au xi\' siècle, 1874,
p. ">2. —Idem, Les Van Pulaere {Revue de l'arl français, i884-i885, p. 129, i45).
— Idem, Notes sur les artistes cambrésiens {Réun . des Soc. des beaux-arts îles
départ., 1888, p. .572, ôy5, 374, ,"77, 58o, n" 80).
Yan Homme Jean), sculpteur en bois, d'origine llamande, exerçait
son art à Lille au xve siècle. En 1480-1481, il exécutait différentes
œuvres pour orner la chapelle de l'hôpital de la ville ; les comptes por-
tent :
« A Jehan Van Romme, tailleur d'images, pour avoir fait et taillé
IIII coulombes colonnes de bois et sur icelles IIII angeles chascun de
IIII pies de long et une image de Saint-Bernard et une autre de Saint-
Anthoine, chascune de III pies demie de long et deux tirans à chascuns
lés du dit saint de III pies de long et tout de bos de quesne (bois de
chêne , pour tout ce L 1. »
Jules Houdoy, Eludes artistiques, artistes inconnus des xiv, xve et xvi° siècles,
1877, p. 42.
Yanelier (Mathelin , vivait, au commencement du xvie siècle, à
Bourges, où il était employé, en i5i3, à la décoration de la cathédrale.
De Girardot. Les artistes de la ville de Bourges (Archives de l'art français,
2e série, t. I, 1861, p. a5o).
Yanes (Alexandre de), sculpteur et fondeur parisien, passe marché
vers le milieu du xve siècle, avec le chapitre de la cathédrale de
Chartres, pour la confection de quatre anges en cuivre destinés à être
posés sur des colonnes, aux quatre coins du maitre-autel de l'église.
Arch. dép. d'Eure-et-Loir ; G. 170. — L. Meri.et, Inv. somm. des arch. d'Eure-
et-Loir, t. IV, (890, p. 24.
\ "ailier Jean , maître sculpteur, pratiquait son art à Lyon vers le
milieu du xvne siècle.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xvme siècle, 1884, p. 5i.
\ a uniolie Antoine), sculpteur et graveur en médailles, établi à Gre-
noble au xvie siècle, exécute, en i528, une médaille de la valeur de cent
écus, que la ville devait offrir au nouveau gouverneur.
Ed. Maigmen, Les artistes grenoblois, 1887, p. 362, 3fi3.
Yaseoquiii (Hennequin ou Jean , sculpteur originaire de la Flandre,
DE L ECOLE FRANÇAISE .">.>
est cité, dans les comptes des ducs de Bourgogne, au nombre des
artistes travaillant, vers i3g3-i3g4) au portail de la Chartreuse de
Chainpmol, près Dijon, sous la direction de Claux Sluter ; il recevait
\% gros par semaine.
Arch. de la Côle-d'Or; B. 444' • — Db Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I,
iS4y, p. ">78. — Dehaishes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 5i8 ;
'Documents, p. 71'.
Vassé Antoine , sculpteur provençal, demeurait à Toulon dans la
première moitié du \vne siècle.
Cil. GlROCX, Revue île l'art français, 189a, p. 100.
Yauclaiire Hennequin et Thierry , sculpteurs d'origine flamande,
collaboraient à Dijon, de i385 à i388. à la décoration du tombeau de
Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, sous la direction de Jean de Mar-
ville ; ils étaient payés i3 gros par semaine.
Arch. dép. '!<■ ta Côle-d'Or; B, 44'-it>- 44-!t, 't'i'"- — Dehais.nes, Histoire de l'art
dans la Flandre, etc., i88fi, p. Si5; Documents, p. !)■», 638, <>47-
Vaugontly Olivier , sculpteur en bois de la ville de Tours, s'engage
par marché en date du 28 août i53i à sculpter un cadre pour le tableau
du maitre-autel de l'église du Plessis-du-Parc.
E. Giraidet, Les artistes tourangeaux, 188."), p. ôs.î.
\ aulthier Nicolas, Antoine et Louis , nés à Troyes au commence-
ment du xvne siècle, travaillent, jusqu'en 1679, pour les églises Saint-
Pantaléon et Sainte-Madeleine. On attribue généralement à ces trois
artistes la plupart des statues exécutées a Troyes vers cette époque.
E. Socard, Biographie des personnages remarquables de Troyes et du déparle-
ment de l'Aube, 1882, p. 425.
\ aulx (Pierre , sculpteur en bois de la ville de Blois, vint à Troyes,
au commencement du xvie siècle, pour donner « le pourtraict des
chaires stalles du chœur de la cathédrale ». Un JeandeVaulx partici-
pait aussi à la sculpture de ces stalles eu 1Ô25.
A. Assit!-,. Les arts et les artistes dans l'ancienne capital de la Champagne, 1H-6,
p. 104.
Vanquier, sculpteur en bois et ornemaniste établi à Lille, au
xive siècle, était occupé, en 13^3, aux stalles de l'église Saint-Pierre.
Bérard, bictionnain biographique des artistes français, i^-': ci,\ ,,,,
\ aux ou \ aulx Martin de , sculpteur et architecte, était employé
à Troyes, en 1S11, aux travaux des portes Saint-Jacques et Comporté.
558 DICTIONXAIRE DÈS SCULPTEURS
De i5o8 à 1017. il collabora k l'ornementation du jubé de l'église de
Sainte-Madeleine, sous la conduite de Jean Gailde dont il était l'élève.
En 1520, il travailla à l'église Saint-Pantaléon et devint maître de l'œuvre
de l'église Sainte-Madeleine. De i533 à i555, il entreprit différents
ouvrages dans l'église Saint-Jean. Il mourut en i558. Ses fils. Claude
et Jean, lurent occupés tous deux à la cathédrale et à l'église Saint-Jean;
peut-être le dernier est-il le même artiste que le Jean de Vaulx cité dans
l'article précédent.
Vai.i.et de Virivillk. L s arch. hist. du département de l'Aube, 1 84 1 . p. 3ia. —
Di Seigneur, Notes sur t'Hist de lasculpt. franc d'Emérie-David, 1862, p. ôa5. —
A. Assier , Comptes de la fabr. de l'église de Sainte-Madeleine, 18^4, P- ~>*,
42, 47. — Idem, Les arts et les artistes dans l ani i «m 1 apitoie de la Champagne,
1876, p. 86. — Revue des Sociétés savantes, 1878.
Yeloux Jean , sculpteur de petites figurines, qualifié « pouppetier »,
travaillait à Fontainebleau, en i54o, à raison de 20 livres par mois.
De Laborde, La renaissance des arts, etc., 1. 1, i85o, p. 4o.i. — Idem, Les comptes
des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 107.
Yeluton ou Ylueleii Guillaume de , vivait à Paris au xvp siècle.
Il exécuta en 1+t2: aus frais de Philippe le Bon, le tombeau de sa sœur,
Anne de Bourgogne, fille de Jean sans Peur et femme de Jean de Lan-
castre, duc de Bedfort, morte le 14 novembre i43a. Ce tombeau, sur
lequel se trouvait couchée la statue en marbre de la duchesse, était érigé
dans le chœur de l'église du couvent des Célestins. La statue, enlevée
au moment de la Bévolution, fut placée au Musée des Petits- Augustins ;
elle est aujourd'hui au Louvre, après avoir fait partie du Musée de
Versailles.
Guillaume de Yeluton n'existait plus en i45o, car le document suivant
nous apprend qu'à cette date sa veuve recevait 1 '35 livres tournois
restant dues sur le prix de l'œuvre, plus le montant, pendant huit
années, du loyer de l'hôtel où le monument avait été sculpté :
« Phelippe. par la grâce de Dieu duc de Bourgogne etc Pour la
partie de la vesve et héritiers de feu Guillaume de Yeluton, en son
vivant tailleur d ymages, demourant à Paris, nous a esté exposé que
ledit déffunct fut de par nous commis et ordonné à parfaire la sépulture
de feu nostre sœur Anne, duchesse de Bedfort dont Dieu ait l'àme;,
lequel feu Guillaume se emploïa à l'accomplissement de ladicte sépul-
ture, et y fist plusieurs parties d'ouvrage de son meslier. dont est deu de
reste ausdis exposans, ses aians cause, YI " XIII1 livres YIl solz VI de-
niers tournois, et pour le louage d'un hostel à Paris où ladicte sépulture
a esté par VIII années, au louage de III frans, monnaie royale, pour
chascun an.... Vous mandons que par nost>'e amé et. féal conseillier et
i>K l'école française 559
receveur général de nos dictes finances Guillaume de Poupet, vous faictes
aux devantdis suppliants, paier et délivrer ladicte somme, etc.. Donné
en nostre ville de Lille, le second jour de décembre. Fan de grâce mil
quatre cens cinquante. »
De Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. II. i85i , p. 2i5. — Barbet de Jouy, Des-
cription des sculptures du Moyen Age et de la Renaissance au Musée du Louvre,
1876, p. 5ô, n° 82. — Alex. Pinchart, Le tombeau d'Anne de Bourgogne (Nouvelles
Archives de l'art français, ie série, t. I, 1879, p. t<|5 et suivj. — Courajod, Bul-
letin de la Société des Antiquaires de France, 1873, p. 144- '46.
Vandcnlieim ou Vcnrlcrlicim Laurent de , sculpteur-architecte
alsacien du xv" siècle, résidait à Strasbourg, où il acquit le droit de
bourgoisie en 1482. Il fut nommé maître d'œuvre de la cathédrale de
i4g3 à 1495.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 187.1, p. 5o5.
Véi'aine iJeande), sculpteur lorrain de la fin du xvie siècle, figure
dans les comptes comme ayant touché onze florins, en iôtfo, pour avoir
exécuté plusieurs travaux dans la ville de Bitche.
Archives dép. de la Mewthc ; B, ô<)4g. — H. Lepage, Inv. somm. des arch. de
la Meurthe, t. I, 187Ô, p. Tmo.
Verdun (Jean), participait, au xvie siècle, à la décoration du château
de Fontainebleau ; de 153? à i54o, il recevait 1 3 livres de gages par
mois. Serait-ce le même artiste que l'architecte Jean de Verdun qui tra-
vailla, en 1078, à la confection des plans de construction du Pont-Neuf
et mourut, en i588, à l'âge de soixante-dix-sept ans ?
De Laborde, La renaissance des arts, etc., t. I, i85o, p. !\oô. — Idem, Les
comptes des bâtiments du roi, t. I, 1877, p. 1 55.
Verdun (Renaud de), fut, à Paris, un des collaborateurs de Jean-
Pépin de Huy dans l'exécution du tombeau de Robert d'Artois, fils
d'Othon IV, comte palatin de Bourgogne, et de Mahaut, comtesse d'Ar-
tois. Ce monument, commencé en i3i8 et terminé en i320, était érigé
autrefois dans l'église des Cordeliers ; il est placé maintenant dans
l'église abbatiale de Saint-Denis.
Arch. dép. du Pas-de-Calais; A. 591. — J -M. Richard, Le tombeau de Robert
l'Enfant aux Cordeliers de Pai is (Mém. de la Soc. de Pwis et de l'Ile-de-France, t. IV
1880, p. 290, 5o4). — Idem, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887,
p. 3i6. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 4a5 ; Docu-
ments, p. a3 1.
Vernay Jean), sculpteur du xvie siècle, originaire d'Arras, alla
d'abord à Paris et revint ensuite exercer son art à Valenciennes, où son
nom figure dans les archives en i564-
De La Fons-Mélicocq, Revue universelle des Arts, t. XI, 1860. — Bérard, Dict.
biogr. des artistes français, 1872, col. 802.
560 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
Verne v Jean de;, sculpteur et peintre résidant à Chinon dans la
première moitié du xvnc siècle, passe un marché, en 1648, par lequel il
s'engage à sculpter un autel pour l'église de l'abbaye de Fontevraud.
Cet autel, payé à l'artiste 3oo livres, fut placé « dans le chœur du grand
monastère, près le dossier du siège abbatial, du côté des cloîtres ».
Célestin Port, Les ■ artistes angevins , 1881, p. 5i2.
Vernoil (Jean de), sculpteur en bois de la ville de Sauniur, termine
en i47û, avec Georges Lefèvre, Philippe Amy et Pacquet de Gasvre.
les stalles du chœur de l'église Saint-Pierre, laissées inachevées par
Pierre Pintard et RaoulletMichau.
Célestiu Port, Les artistes angevins, 1881, p. 248 à la note.
Yiart (Philippot , sculpteur en bois, qualifié « maistre huchier de
Rouen », vivait dans cette ville au xvc' siècle. 11 lit le plan et le dessin
des stalles de la cathédrale, dont la commande lui l'ut donnée le 3o sep-
tembre i457- Ayant apporté une certaine lenteur dans la conduite des
travaux, il se vit soumis à des mesures vexatoires de la part du chapitre
qui, par décision en date du i<) janvier i^6i<, l'expulsa avec sa famille
de l'atelier qu'il occupait. De plus, on exigea de lui caution pour la
communication de ses plans et de ses dessins et on demanda sa mise en
prison et la confiscation de ses biens ; il resta libre cependant.
Les premières stalles furent placées en 1467, et l'ouvrage fut enfin ter-
miné en 14^9- Ce chef-d'œuvre de la sculpture en bois fut donc exécuté
dans l'espace de douze années; il coûta 6()6i livres 12 sous 5 deniers,
somme énorme pour le temps, qui vaudrait, de nos jours, environ
i3o,ooo francs. Philippot Yiart était payé à la journée ainsi que les
ouvriers qu'il dirigeait; il recevait 5 sous 10 deniers, et son aide oupra-
ticien qu'on appelait son « varlet », e sous 6 deniers. On ignore l'époque
de sa mort .
Arch. dep. de la Seine-Inférieure, G. 2492, 2491. 3497, 2004. — A. Deville,
Tombeaux de la cath. de Rouen, 1S07, p. 193 à la note. — Lainglois, Stalles de la
cathédrale de Rouen, i838, p. 179-198. — De Laborde, Les dues de Bourgogne, t. 1,
18411, p. exix, 5-S. — Lit Seigneir, Notes sur l'Hist. de la seulpt. franc. d'Emérk-
David, 1862, p. 009, ôio.
Vieillard (Pierre, sculpteur et architecte duxvie siècle, travaille de
i549 à i566, avec ses confrères Jean, Simon et Joseph de Sergonnes, à
l'église de Montereau-Faut- Yonne Seine-et-Marne).
Rmue des Sociétés savantes, 5e «ne, t. IV. iSy-i. p. >io. — Bulletin '• la Sociéti
de Seine-et-Marne, t. VU et !\.
Vieil Charles), sculpteur et peintre établi à Paris dans la première
1)K L ÉCOLE FRANÇAISE 56]
moitié du XVIIe siècle. Le nom de cet artiste figure dans L'acte de décès
de sa femme inhumée, le 27 septembre 1640, sur la paroisse Saint-Paul.
Eug. I'iot, Etui rii n tir ,/ii,i,/iies m -listes français, 1873, p. 128. — Herldison,
Actes d'état civil d'artistes français, 187Ô, p. 449-
Vienne Jean de , sculpteur du xv« siècle, né à Vienne, en Dauphiné,
résidait à Lyon et y exécutait, en i4<)o. différents motifs «le décoration
pour l'entrée du roi Charles VIII.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du XIVe au xvine siècle, 1884, p. 21.
Vierge Michel), sculpteur en bois du xvie siècle, s'engage, en i558,
à fournir, moyennant 33 livres, pour l'église de Bouvray-Saint-FIoren-
tin 'arrond. de Chartres , « ung crucifix de cinq pieds de haull garny
d'un sainct Jehan et une Notre-Dame de haulteur de chacun troys piedz
et demy, troys anges et la croix ronde à brossons aiant Heur dé lys au
bout ».
1 Arch. dép. d'Eure-et-Loir; E. ."022. — L. Meiuet, Inv. somm. îles arch. d'Eure-
et-Loir, t. II, 2' partie, 1886, p. â-j.
Vieri£<* (Jean), originaire de Brou [Eure-et-Loir), sans doute fils du
précédent, sculpte à Châteaudun, en 1 ."><)<>, une Notre-Dame en pierre,
destinée à l'église Saint-Médard. L'année suivante, il l'ail une statue de
saint Anne pour la même église et une Vierge pour l'église de la Made-
leine.
Arch. </<;//. d'Eure-etr-Loir, E. ."h, s.",. — L. Merlet, Inv. somm. des arch. il Eure-
et-Loir, t. Il, 2° partie, 1886, p. 4^2
Viésac, François de,, sculpteur et architecte du xvie siècle, termine,
de i5a2à i.">24, les travaux de l'église de la Borne Creuse .
Ch. Baiichal, Nouv. dict. des architecte* frar.çais, 1887, p. 566.
Vijçai'iiy Philippe de), nommé aussi Philippe de Bourgogne, sculp-
teur et architecte du commencement du xvie siècle, quitta son pays et
alla en Espagne, où, vers i5oo, on le trouve établi à Burgos. En 1602, il
fut mandé à Tolède par le cardinal Cisncros qui lui confia l'exécution
du grand retable de la cathédrale. Vers le même temps, on lui devait
les portraits du cardinal Antoine de Nebrija. Plus tard, il se rendit à
Grenade et y fit un retable pour la chapelle royale. De i5a4 à 1.V2-, il
revint à Tolède pour entreprendre, dans la cathédrale, des sculptures
en albâtre et donner le dessin du grand retable de la chapelle des Reyes
nuecos. Bappelé à Burgos par le chapitre de la cathédrale, il recons-
truisit le centre du transept de cette église, qui s'était écroulé en i539.
Ensuite, il retourna de nouveau à Tolède. 011, avec Berniguete, il tra-
56
562 bICTIONNAÎRE DES SCULPTEURS
vailla aux stalles hautes du chœur de la cathédrale; il exécuta celles qui
sont placées à gauche en regardant l'autel. Ces stalles magnifiques
furent ornées de statues de saints et de bas-reliefs représentant des
sujets de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Philippe de Vigarny mourut à Tolède le 10 novembre i54a. Il laissa
une grande réputation et fut considéré comme le chef d'une école ayant
eu, sur l'art espagnol, une haute influence.
Bebmadez, Diccionaro historico de los mas ilustrès professores de las bellasartes en
Espana, 1800. — !.. Dbssieux, Les artistes français à l'étranger, 1876, p. 55, ô ."1 y
;-,G0. — A. R.OSWA.G, Espagne et Portugal, itinéraire artistique, iN;<i, p. 70.
\ ijisii'ii\ Grégoire de), né en Bourgogne, était le frère et l'élève de
Philippe qu'il accompagna en Espagne et qu'il aida dans ses nombreux
travaux. Il avait un réel talent, et bien souvent ses œuvres ont été con-
fondues avec celles de son frère. Il fut occupé surtout à la cathédrale de
Tolède: en I.Ï3;. il tailla, dans la chapelle de la Tour, des colonnes, des
chapiteaux et six statues en pierre de Regachuelo; en iô3<), il sculpta,
dans le transept des Lions, un grand bas-relief du Couronnement de la
Vierge; en i542, il lit un médaillon de sainte Léocadie : enfin, en i54^.
il termina un bas-relief en marbre pour orner la stalle épiscopale. Il dut
mourir quelque temps après cette époque.
Bermcdez, Diccionaro historico de los unis iluslres professores de las bellasartes
en Espana, 1800. — L. Dussiecx, Les artistes français à l'étranger, 1876, p. 55,
361.
Vigneron Mathieu), sculpteur en bois, originaire de Besancon, exé-
cute en i585, avec un de ses confrères, Etienne Gauthier, un retable
monumental « en ordre salomonique » pour l'église Saint-Pierre, à Dole;
ce retable existe encore aujourd'hui.
Ed. Boskaffé, Le meuble en France au xvic sii1*!,', [887, p. 86. — J. Gauthier, La
sculpture en bois en Franche-Comté Réun. des Soc. des beaux-arts des départ., 1895,
p. 807).
Vignes Geoffroy des , sculpteur normand du xve siècle. Le nom de
cet artiste se trouve cité, en i$6j, dans un compte relatif à des travaux
it entreprendre, dans le prieuré de Longueville (Seine-Inférieure), aux
monuments de Duguesclin. de la Hire et de Dunois. Voir Lesvignières
Pierre).
Me Mostaiglon, Archives de l'art français, t. III, i855, p. iâô.
Yiguier Pierre , vivant à Rodez au xv,: siècle, sculpte de i^Ç) à
1 (lio. en association avec Guillaume Desfosses, le portail méridional de
la cathédrale de la ville.
Bios de Mahlavagke, Anciens artistes du Rouer gue (Annules archéol., t. XI, 1801,
de l'école française .">63
p. 120). — Idem, Bist. de la cath. de Rodez, 1876, p. 61, i">o — V. Advielle, Les
beaux-arts en Uouergue (Soc. des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, 1868, p. 1 '\o à
la note).
Viguier (Jacques), sculpteur en bois et ornemaniste du XVe siècle,
demeurait à Montpellier et y exécutait en i4^3, pour l'église Notre-
Dame-des-Tahles, un grand autel surmonté d'un tabernacle et un buffet
d'orgues.
J. Renouvier et A. Ricard, Des maîtres de pierre et autres artistes gothiques de
Montpellier, iX:'i4, p. 62. — Ed. Bonkaffé, Le meuble en France au xvi* siècle,
1887, p. ii.l.
Villardde llonnccoiii'l. Voir Ilonnecourt Villard de).
Villiei's (Guyot de , sculpteur ornemaniste du xive siècle, résidait à
Poitiers, où il collaborait, en i"383, aux travaux du palais du duc Jean
de Berry; il recevait ."> sous par jour pour ses gages.
A. de Champeaux, les travaux d'art exécutés pour Jean de France, duc de Berry
1894, p. 15,89.
Villiers(Davidde , était établi à Paris au commencement duxvir siè-
cle. De 1621 à r63i, il travailla avec son gendre, Jean Bourguignon, au
château de Coulommiers que faisait alors construire Catherine de Gon-
zague, duchesse de Longueville.
Bulletin monumental, t. XIX, i85c>p. 6i5. — Bulletin du comité de la langue, de
l'histoire et des arts, t. II, i&.r»ô-i855, p. 281.
Viuiy (Pierre de), sculpteur ornemaniste de la lin duxiv siècle, était
occupé à Lille, vers i3g5, à la décoration de la porte du Molinel.
Dehaisnes, Hist.de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. 168; Documents,
p. ;5o.
\ iiiiiin Maurice), exerçait son artii Lyon de ioi5à i5a3.
Natalis Rondot, Les sculpteurs de Lyon du xive au xviii" siècle, 188 '1, p. 27.
Vincent (Bernard , artiste de la ville de Chartres, sculpte en i4o.5,
pour le monastère de Bourg-Moyen, le tombeau de Girard Grandin,
chanoine de la cathédrale; cette œuvre lui est payée 200 écus d'or.
Arch. dép. d'Eure-et-Loir; G. io5. — L. Merlet, Inv. somm. des arch. d'Eure-
et-Loir, t. VI, îSyo, p. 22.
Vilecocq Simon,. Cet architecte, qui était aussi sculpteur, vivait à
Rouen au xvie siècle. Le 29 juin 1627, il succéda à ltoullanl Leroux
connue maître de l'œuvre de la cathédrale. En i532, il termina, avec un
.Vî^ DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
autre architecte, nommé Catheline, le jubé de l'église Saint-Laurent,
commencé vers i5ii. En j534, il exécuta les entrepieds et épitaphes que
portent les anges sur le mausolée du cardinal d'Amboise. En i536, il
travailla à l'église Saint- André. De i.">4i à i54;, il fut occupé à l'église
Saint-Jean et entreprit à la cathédrale toute la décoration de la cha-
pelle de la Vierge. D'après M. Bauchal, il serait aussi l'auteur des plans
du magnifique tombeau de Dreux-Brézé (i . Il mourut en i548 et fut
remplacé dans la charge de maître de l'œuvre de la cathédrale par son
fils, Pierre Vitecocq.
A. Deville, Revue des architectes de la cathédrale de Rouen, 1848, p. 62, (î^-GG,
71-7". 84-98. — Ch. Bauchal, Xouv. dict. des architectes français. 1887, p. 5ya.
Yitcl Gauterin ou Gaucheran de , sculpteur en bois et tailleur
d'images du commencement du xve siècle, résidait à Troyes et y répa-
rait, en 1401-1402, les stalles du chœur de la cathédrale. Il fut employé
aussi à l'église Saint-Urbain.
Natalis Kondot, tes sculpteurs de Troyes {Revue de l'art français, 1887, p. 68).
Vitry Jean de), sculpteur en bois du xV siècle, natif de Genève, est
l'auteur des stalles qui se voient encore aujourd'hui dans l'église Saint-
Pierre, à Saint-Claude Jurai. On lit sur la face interne de l'une des
jouées, un peu au dessus de la naissance des dais:
Mil. LXV. quatre cens.
De. La. main. de. Jehan, de.
Vitry. furent, parfais.
Les. sièges.
Ces stalles, exécutées aux frais des religieux de Saint-Claude, furent
commencées avant le mois de juin i449 et achevées en 1460. Elles sont
ornées de saints, de moines et de personnages du temps, sculptés en
haut relief. L'artiste, pour signer son œuvre, s'est représenté lui-même
dans une statuette d'homme à genoux vêtu d'un manteau à manches
crevées; un grand chaperon à crête avec une écharpe tombant jusqu'à
terre est rejeté sur son épaule ; sur la plinthe de la statuette est gravé :
/. de Vitr. Ces belles stalles ont été détériorées au xvme siècle, mais
on les a restaurées de 1869 à iK;4-
Do Seigneur, A'otes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Emérie-David, 1862, p. 5u>.
\. Vayssikre, Etude archéologique sur les stalles de la cathédrale de Saint-Claude
{Mém. delà Soc. d'émul. du Jura. 1874, p. 79-110). — B. Prost, Note sur Jean de
Vitry {Mém. de !•< Soc. d'émul. du Jura. 1S7G. p. 37.~>-578).
1 Cette opinion parait juste, car, en 1536, époque nù l'ut commencé le monument,
li. .allant Leroux était mort depuis neuf ans et Jean Goujon, qui dans la suite a
peut-être travaille au tombeau, était bien jeune pour qu'on lui eonliàt le plan
_ aérai de l'œuvre.
de l'école française 565
Vivian ou Vivien Jean), travaillait, vers la fin du xvr* siècle, à
résriise Saint-Gervais et Saint-Protais de Gisors ; on trouve dans les
comptes de la fabrique, à l'année i5<)5 :
« A maistre Jehan, pour avoir l'ait une histoire du preschement de
Saint Jehan. .. XXXV s. — A maistre Jehan Vivian sur son marché de
la contretable ni escus ».
De Laborde, Annales archéologiques, t. IX, 18/19, P- ^26.
Volard (Antoine), sculpteur en bois, originaire du Dauphiné, était
établi à Avignon au xvr' siècle. En i55i, il exécuta, moyennant Go écus
d'or, les deux grandes portes de l'église Saint-Pierre, qui existent encore
aujourd'hui. En i554, il sculpta les boiseries d'une chapelle dans l'église
Notre-Dame de la Merci.
L'abbé Requin, Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, iSi)7,
p. 3II-22I.
Volberl ou Wolbero, sculpteur-architecte lorrain du xm° siècle
se rendit à Cologne et y collabora, de 1219 à 1248, à la construction de
l'église des Saints-Apotres.
Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de ta sculpt. franc. d'Emêric-David, 18G2, p. loi.
— Bérari), Dict. bioijr. des artistes français, 1872, col. 8i3.
Voilier (Ulrich), sculpteur alsacien de la fin du xve siècle, vivait à
Schlestadt et y passait un traité avec la ville, en i494i pour entre-
prendre des travaux d'ornementation dans l'église paroissiale de Saint-
Georges.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 187.Ï, p. 386.
Vousonne (Thierron), travaillait en 138?, avec Jean de Marville,
aux tombeaux de la Chartreuse de Dijon.
De Labobde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, p. 5-<j-
Vrechot Jean et Thomas), étaient employés, en i3oo, au château
d'Hesdin Pas-de-Calais), résidence des comtes d'Artois.
Arch. départ, du Pas-de-Calais ; A. i.">y. — Dehaisnes, Hist. de l'art dans la
Flandre, etc., 188G, p. 417; Documents, p. 110.
."><>(> DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
w
Wafflaii (Amieux), sculpteur en bois et ornemaniste, collaborait,
en 141G, aux travaux de l'hôtel de ville de Lens.
De la Fons-Mélicocq, Les artistes du nord de la France, 1S48, p. 89, — A. de
Champeaix, Le meuble, 1. 1, i885, p. 107.
Wagner Veit), sculpteur alsacien du xve siècle, demeurait à Stras-
bourg-, où il exécuta vers i5oo, pour l'église de Saint-Pierre-le-Yieux,
un autel en bois, qu'on lui paya 200 florins. Cette œuvre fut détruite en
i524, à l'époque de la Réforme, mais il en reste quatre panneaux
enchâssés dans le lambris du chœur de l'église ; ils sont regardés
comme une des plus belles productions de la sculpture en bois au
xv" siècle.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace -pendant le Moyen Age, t. II. 187^, p. 4^2-428.
W'aleli, né à Colmar, est cité comme travaillant en Alsace, vers
1 i'j;, à la décoration de plusieurs monuments.
De Seigneur, Notes sur l'Hist. de lu sculpt. franc. d'Emêric- David, i8(io, p. ,"oô.
— Bérard, Dict. biogr.des artistes français. 1872, col. 8:5.
Walcher, sculpteur, archidiacre de l'église du Saint-Sépulcre, à
Cambrai, vivait au xie siècle. Il fut employé par l'évèque Lietbert à
l'ornementation de son église reconstruite de 1048 à 1064. Cet artiste,
avec son confrère Erlebold qui avait été en Terre-Sainte, sculpta un
groupe représentant les saintes femmes au Sépulcre ; ce groupe, placé
dans le cloître, devait être colorié.
Emérig-David, Bist. de la sculpt. franc., 1817-1872, p. ^o .
Walleraiid- Allai'l, résidant, au commencement du xvie siècle,
à Saint-Quentin, y exécuta, dans l'église Saint-André, plusieurs sculp-
tures figurant la Mort et l'Ensevelissement du Christ. On le regarde
aussi comme l'auteur d'une Mise au tombeau qui se trouve dans la cha=
de l'école française M'<-
pelle des Endormis, it l'église de Sissy. village dii département de
l'Aisne.
Ch. Gomart, La chapelle des Endormis Itevuc de Varl chrétien, t. VI. i8(>.î,
p. 169, 1-4}-
Wnrin, sculpteur-arcliitecte lorrain du xne siècle, abbé de Saint-
Avold, dans le diocèse de Metz, érigea l'église de son couvent, qui fut
dédiée à saint Martin.
Du Seigneur, Notes sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David, 18G2, p. ■>(»— .
Wai'iu Jean), sculpteur de la ville d'Amiens, fait, en I4ÎP, "ne sta-
tue de saint Michel pour placer sur un pont qui, à partir de ce moment,
prit le nom de pont Saint-Michel. En j4<)8, il taille deux écussons aux
armes de la ville sur le mur île clôture du Four-des-Champs. En i5o8-
[5oo, il sculpte les armoiries du Roi et de la ville « à la pointe du Bole-
voir de la porte de Beauvais ». Plus tard, il livre « un capiteau chapi-
teau) où sont empraintes les armes du Roy ». Jean Warin devait être un
des ancêtres du peintre Quentin Warin qui, né à Beauvais et reçu
bourgeois d'Amiens en [609, mourut à Paris en 1 634 -
\.. Dmois, L'œuvre de Blassel, sculpteur amiénois, 1862, p. 8, 9. — J. Demay,
Nouvelles Archives de l'art français, 1878, p. 226,
\\ n ri 11 Guillaume), sculpteur en cire, demeurant à Paris au commen-
cement du xvne siècle, figure comme parrain dans un acte de baptême
daté du 3o octobre i<>aS.
A. J\l, Die. erit. de biogr. et (Phist., 1N72. p. 1296.
Warin Antoine , établi ii Nevers au commencement du xvir siècle,
reçoit, en 1620, douze livres tournois restant d'un compte qui lui était
dû pour l'exécution d'une statue de la Vierge, mise sur la fontaine de
Loire. La même année, il sculpte une autre Vierge destinée au portail
de Loire et raccommode les images de saint Nicolas et de saint Vincent,
placées à la porte Saint-Nicolas.
Arch. comm. de la ville de Nevers ; CC. 287. — L'abbé Bodtillier, lnv. somm,
des arch. comm. de Nevers ; 1876, série CG p. 112.
Warin (Jean), sculpteur et graveur en médailles du xvir2 siècle.
Charles Perrault, dans ses Hommes illustres, s'exprime ainsi sur le
compte de cet artiste célèbre : « Il était né à Liège, de Pierre Warin,
sieur de Blanchard, gentilhomme du comte de Rochefort, prince du Saint
Empire. Jean Warin fut donné à ce prince à l'âge d'onze à douze ans
pour estre son page. Son inclination naturelle le portant à dessiner, il y
réussit en peu de temps, et parfaitement. Comme le dessin est un che-
.ViS DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
min à la sculpture et à la gravure, il se rendit également habile dans les
trois arts : de plus, étant fort industrieux, il imagina plusieurs machines
très ingénieuses pour monnayer les médailles qu"il avoit gravées. »
Ce passage de la biographie de Jean Warin est-il bien exact? C'est
possible ; Jal, cependant, l'ait remarquer que jamais Warin ne prit le
surnom de « sieur de Blanchard » attribué à son père. Ce qu'on peut
affirmer, c'est qu'il naquit à Liège, en 1G04, d'un père français originaire
de la ville de Reims et qu'il vint à Paris vers 162G ; ces renseignements
ne sont pas douteux, ils proviennent des lettres de naturalisation accor-
dées it l'artiste en 1600.
Chez Jean Warin, la renommée du médailleur dépasse beaucoup celle
du statuaire. Peu de temps après son arrivée en France, en 1629, il
exécuta la médaille de Louis XIII et, en i(53o, celle de Richelieu; en
i635, il grava le sceau de l'Académie française. On lui doit aussi les
médaillons de Mazarin, de Philippe, duc d'Orléans, du prince de Conti,
de Colbert, de Christine de Suède, etc. Enfin, il lit une nombreuse suite
de médailles pour rappeler les événements importants accomplis sous la
régence d'Anne d'Autriche et pour commémorer la fondation d'édifices,
tels que la colonnade du Louvre, le Yal-de-Cràce et l'Observatoire.
Protégé par le cardinal Richelieu qui le sauva même d'une condamna-
tion encourue pour faux monnayage, il succéda, en 1629, comme maître-
garde et conducteur de la monnaie du moulin, à René Olivier dont il
épousa la veuve, Jeanne Desjours, le 11 février de l'année suivante. En
1(14;. à la mort d'Abraham Dupré, il fut nommé Contrôleur général des
monnaies de France. A ces charges, il ajouta plus tard celles de Con-
seiller secrétaire du roi et d'intendant des bâtiments royaux.
Les œuvres de sculpture de Jean Warin, quoique moins appréciées
que ses médailles, dénotent néanmoins un grand talent caractérisé sur-
tout par la finesse d'exécution et par les soins, peut-être un peu exagé-
rés, donnés aux détails. On ne saurait donc mieux juger l'artiste que ne
l'a fait Courajod dans une étude très documentée, où il dit que si "Warin
s'est montré grand sculpteur dans ses médailles, il est resté quelque peu
graveur en médailles dans ses statues. On possède de lui, à Versailles,
1 • buste en marbre de Louis XIV et la statue du même roi, placée sur le
palier de l'escalier des Princes, et au Musée du Louvre, le buste de
Louis XIII en bronze. On connait encore du maître deux autres ouvrages
disparus aujourd'hui : un buste de Richelieu en bronze 1 , légué à la
bibliothèque delà Sorbonne parla duchesse d'Aiguillon, bronze qui,
après avoir fait partie pendant la Révolution du Musée des Pelits-Au-
1 Deux épreuves en bronze- de ce buste, f ai les ;'l l'époque, existent l'une, à la
Bibliothèque Mazarine, et l'autre, dans la collection de M"" Edouard André.
de l'école française 56g
gustins, a été perdu depuis, et un second buste du cardinal, fondu en
or, du poids de 55 louis, qui appartenait, en 1700, à M. de Ménars, pré-
sident à mortier.
Jean Warin fut reçu le 27 septembre i665 membre de l'Académie
royale de peinture et de sculpture. Il mourut le a(i août U'fj-i et fut
inhumé dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois ; il était alors proprié-
taire d'un hôtel situé rue des Orties, non loin du Louvre, hôtel figurant
sur le plan de Paris de Gombousl.
Ch. Perrault, Les hommes illustres qui ont paru en France pendant un siècle,
1700, p. 8(i. — G. Brice, Description de Paris, t. Il, p. 1 17. — L. Moreri, Grand dict.
hist., !7")(), t. X, p. 765-7<>(>. — Piganiol de la Force, bescripl. hist. de Paris, 17O5,
t. II, p. iH'i, aiy, 220, 271 ; t. VI, p. 54 1- — Fétis, Lus artistes belges à l'étranger,
t. 1, p. 1-Ô2. — Archives de l'art français, t. 1, i85a, p. 387; t. VI, r862, p. 221.
— De Chenkevières et deMontakilon, Abecedario de Mariette, t. VI, 1862, p. 35-58.
— A. Mertv, Topogr. hist, du Vieux Paris, t. I, i8(>G, p. 76. — .lu., Dict. erit. de
biogr. et à" hist., 187a, p. I2t)3-i2y(5. — Nouvelles Archives de l'art français, 187.5,
p. 236. — Herluison, Actes d'état civil d'artistes français. 187a, p. 458, 4:Ml- —
L. Coorajod, Jean Warin, (Extrait de la revue L'Art, n°s du 2."> sept, et du ■>.
oct. 1881). — L. Gosse, La sculpture française, 189"), i5i-i54.
Warin Claude), sculpteur et médailleur, était très probablement
parent de Jean Warin, car lors du mariage de ce dernier, le 11 février
i(J'3o, il lui servit de premier témoin. Après avoir séjourné à Paris,
Claude Warin serait allé à Londres, où, d'après M. Natalis Rondot, il
aurait modelé les onze médaillons de personnages anglais, signés
Warin, qui font partie du Musée Britannique. II revint en France et
se fixa à Lyon vers 164-. En i65o, il était « maistre graveur en la îuon-
noye de Lyon », mais il abandonna celte charge en i65i, lorsqu'il fut
nommé graveur ordinaire de la ville. La même année, il termina quatre
grands médaillons, en bronze, mesurant <)i centimètres de diamètre,
qui furent placés à la grande façade de l'hôtel de ville (1) ; un mande-
ment, conservé dans les archives de Lyon, nous fait connaître les sujets
de ces bronzes :
« Les Prévost des marchans et Eschevins de la ville de Lyon à
Me Pierre Perrin, receveur des deniers communs, dons et octroys de
ladicte ville et comnmnaulté de Lyon. Nous vous mandons que des
deniers de vostre charge vous payez et deslivriez comptant à sieur
Claude Varin maistre graveur en la Monnoye dudict Lyon la somme de
deux mil livres tournoiz que nous luy avons ordonnée en desduclion
et à bon compte de celle de quatre mil livres qui luy a esté promise
pour graver et faire quatre portraiclz ou effigies en bronze -- Le pre-
mier du Roy à présent régnant — Le second de la Reyne Régente sa
(i) Ces médaillons, enlevés pendant la Révolution, furent fans doute jetés i la
fonte.
• >Jo DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
mère — Le troisième du feu roy Louis treiziesnie et le quatriesme du
feu roy Henry quatriesme. — Lesquelles efligies seront posées es quatre
rondeaulx de pierre de taille qui ont été laissez au fronstipice et
devant du nouveau hostel de ville qui se construict proche la place des
Terreaulx, suivant le priffaict qui a esté cejourd'huy passé par le Con-
sulat aveeques ledit sieur Varin par devant M" Jasserant notaire royal
audict Lyon. »
M. Natalis Hondot, qui a écrit sur Claude Warin une notice détaillée,
nous apprend que son œuvre se compose de soixante-cinq médaillons,
tous sans revers. Beaucoup de ces médaillons ont été longtemps attri-
bués à Jean Warin, quoique cet artiste soit bien supérieur au médail-
leur lyonnais. Claude Warin mourut à Lyon en i(>54-
F. Holi.e, Claude Warin, sculpteur et graveur tir monnaies ! Archives île l'art
français, 2e série, t. I, 1861, p. 299-504). — Natalis Rondot, Les sculpteurs île
Lyon du xivc au xvm» siècle, 1884, p. 40, 47. — Idem, Claude Warin graveur et
médaUleur, 1888.
Warnier Jacques), résidait, au xvie siècle, dans la ville de Noyon,
en Picardie, et y travaillait, en 102G, à la cathédrale.
A. de la Fons-Mkucocq, Les artistes et les ouvriers du nord de la France, 1848,
p. 71.
AYaulllier Jean , vivait à Lille à la fin du xvie siècle. En 109G, on
le trouve occupé, dans cette ville, à la décoration de la façade de la halle
échevinale.
J. Holdov, La halle échevinale de la ville de Lille, 1870, p. 71.
Wavrechaîn ou Wauvrechin (Jean de , était employé à Cambrai,
en i366, pour le compte de la municipalité, à raison de 2 sous parisis
par jour.
Archives comm. de Cambrai. C ample s de ville ,■ nn 1. — Dehaisnes, Hist, de l'art
dans la Flandre, etc., 1886. Documents, p. 470.
Woiiclelinjï» sculpteur alsacien du xve siècle, originaire de Hague-
nau, exerçait son art à Strasbourg, où il fut admis dans la bourgeoisie
en 1482.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age. t. II, p. ."04.
Werve (Claux ou Nicolas de , appelé aussi, à tort. Claux de Vou-
zonne, natif de Hattem, dans le comté de Hollande, fut, avec Jean de
Marville et Claux Sluter dont il était le neveu, un des artistes les plus
célèbres parmi ceux qui laissèrent des œuvres en Bourgogne. Il est fait
mention de lui, pour la première fois, en i3g8; il travaillait alors à
Dijon dans l'atelier de Sluter. Jusqu'en 1402, il collabora, avec ce der-
DE I. ECOLE FRANÇAISE .>"I
nier, à l'exécution du Puits de Moïse, connue le prouvent des extraits
des comptes des ducs de Hourgogne :
« A Claes Yen den Werve, ouvrier d'ymaiges, pour avoir ouvré avec
Claux Celustre en une ymaige de Notre Dame et un cruxcifi pour le
grant croix. »
Au même, « pour la taille de plusieurs ymages de pierre mis et il
meetre sur la terrasse de la croix. »
En 1401, il donnait quittance de « (>o francs, 4 gros, ."> deniers pour
plusieurs ouvrages laits pour mondit S, et entr'autres pour plusieurs
ymages de prophètes 1 etc., pour la croix qui est au grand cloître ».
En 1401-1402, Claux de Werve était qualifié « ouvrier et tailleur
d'ymages du duc de Hourgogne ». et en i4<>5, après la mort de son
oncle, il devint « varlet de chambre et tailleur d'ymages >> du nouveau
duc, Jean sans Peur. Il s'engagea alors à terminer le tombeau de Phi-
lippe le Hardi, commencé, en i'38'3, par Jean de Marville et continué
par Claux Sluter jusqu'en I404. Il exécuta tout ce qui restait à l'aire de
la statuaire, c'est-à-dire le gisant, 4° pleurants et 54 angelots. L'œuvre
fut entièrement achevée en i'Jiii : elle coûta 3:(ii2 livres environ
ufi.ooo francs .
Erigé jadis dans le chœur de l'église des Chartreux de Champinol, ce
magnifique monument fut démoli au moment de la Révolution : res-
tauré en 182-. il se trouve aujourd'hui au Musée de Dijon.
Aucun des ouvrages (2) que Claux de AVerve a pu entreprendre dans
la suite ne nous est connu. Dès 1410, le duc Jean sans Peur, désireux
lui aussi de se faire élever un tombeau, lui demanda des esquisses et des
plans. Pendant de longues années, la pensée de l'artiste ne fut occupée
(pu- de ce projet qu'il ne put mettre à exécution. Il mourut, en i43y,
dans la plus extrême pauvreté, après avoir subi de nombreux déboires.
Les archives communales de Dijon nous ont en effet conservé la
trace de plusieurs requêtes adressées par lui à la municipalité pour
réclamer une diminution d'impôts. Il écrivait, en 1420, au maire et aux
échevins : « Ce n'est pas tout or quanque reluist. Et de rechief ma
anchienne maledye m'est renouvellée, ne ne puis aller ung pas hors de
l'ostel il y a XVI jours passée sic). Sy veullez eslre misericors et je
pryeray Dieu pour vous a ; et plus tard, en i434 : « Vous savez long
temps a, comme je suiz malaides et non puissant de mon corps, par
quoy je pers tous biens mondains, ne ne puis aler ne venir pour gagner
ma pouvre vie. . . et n'ay rentes, ne revenues, ne bienfaiz quelconques
pour vivre ».
(1) On pense que Claux de Werve est l'autour des trois prophètes, Zacharie
Daniel et Isaïe : Slutor a exécuté les trois autres. Moïse. David et Jérémie.
2 D'après M. Gonse, il aurait travaillé à Semur. à l'église Saint-Bénigne de
Dijon, ù Beaume-les-Messieui's et à Poligny.
0J2 DICTIONNAIRE HKS SClLPTEUItS
Il fut enterré dans l'église de l'abbaye Saint-Etienne de Dijon. Son
épitaphe. qui existait encore au xvme siècle, était ainsi conçue :
Gy gist Claus de Werve, de Hatheim.au comté de Hollande, tailleur
d'im aiges et varlet de chambre de monseigneur le duc de Bourgogne,
qui trespassaj- le jeudy VIII* jour d'octobre M.CCCC.XXX IX .
Dieu ait son âme. Amen.
Arch. dép. delaCôle-aVOr; B. 44'i7- Vii'.i. 4 V"'"- — Arch. comm. de Dijon;
L. 63g, ii'|o. — Me Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. I, 1849, p. 27, 58o. —
Emeric-David, Uiit. de la sculpt. franc., 1817-1872, p. 118-120. — A. Pinchart,
Archives des arts, sciences et lettres, t I, 1860, p. .'11-42: t. II, îSii.ï, p. 290-2117.
— A. Michiels, L'art flamand dans l'est et le midi de la France, 1877, p. 12, 53. —
Catali-i'jw hisl. et descript. du Musée de Dijon, i883, p. 58o, 38l, n° i4iG. —
Dehaisnes, tlist. de l'art dans la Flandre, etc., 1886, p. ">i5, 5ig, 524; Documents,
p. 770, 781, 7|)2. — H. Chabecf, Mein. de la Soc. bourguignonne de géographie et
d'histoire, t. VI, 1887. — B. Prost, Revue des musées, 1890, n° 5g. — Idem, Gaz.
des beaux-arts, 5e pér., t. VI, 1890, p. 547-56o. — Courajod et M\rcod, Musée de
sculpture comparée. Catalogue raisonné, 1892, p. 77, 88, 11G. — L. (Jonse, L'art
gothique, 1890, p. ï4o, 444- — Idem, La sculpture française, 1890, p. 28, 3o, 52
YVesterhen (Rogier de , sculpteur d'origine llamande était occupé à
Dijon, vers 1400, aux travaux de la Chartreuse de Chainpmol, sous la
direction de Claux Sluter; les comptes portent :
« A Rogier de YVesterhen. tailleur d'ymages, pour plusieurs ymages
mis et à mettre audit grand cloistre et es plusieurs tabernacles, X gros
la sepmaine. »
Arch. dép. de la Gôte-d'Or; B. 445o. — De Laborue, Les ducs de Bourgogne,
t. III, 1849, p. 58o. — Rossignol, ïnv. somm. des arch. delà Cote-d'Or, 1864,
p. 119. — A. Michiels, L'art flamand dans l'est el le midi île la France, 1887, p. 12.
— Dehaisnes, Hisl, dt l'art dans la Flandre, etc.. 1886; Documents, p. 792.
Y\ itlilz Barthélemi). Cet artiste, originaire de Meissen, en Saxe,
vint s'établir à Strasbourg, où il obtint, en i^>~, le droit de bourgeoisie.
Il fut le père de Jean AViditz, peintre et graveur qui obtint a Stras-
bourg, au xvie siècle, une grande réputation.
Cil. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant b- Moyen Age, t. 11, 1873, p. 219.
Wit't Jean), dit de Douai, sculpteur ornemaniste du milieu du
xive siècle, travaillait, en i35<>, au cbàteau d'Escaudœuvres, près de
Cambrai : ses gages étaient de (i livres 9 sous G deniers par jour.
Arch. dép. du Nord. Registres relatifs au Ilainaul, H. 25i. — Dehaisnes, Hist.
de Varl dans la Flandre, etc., 1886, Documents, p. 388.
YViltbach Adam de), sculpteur alsaciendu xve siècle, vivaitàStras-
bourg, où il fut admis dans la bourgeoisie en I481.
Ch. Gérard, Les artistes" de l'A Isace pendant L Moyen Age, t. II, 187.",, p. 504.
de l'école française 5^3
Wion (Baudouin), exerçait son art dans la ville de Cambrai au
xvic siècle.
A. Durieux, Noies sur les artistes cambrésiens {Réun. des Soc. des beaux-arts des
départ., 1888, p. 442, n° .235) .
Wiriol ou \V'o»ii*iol. (Pierre I), artiste lorrain né en i^C>o, était tout
à la fois orfèvre, graveur, sculpteur et architecte. Il résidait à Neufchà-
teau, où on lui devait, paraît il, la construction de la chapelle des fonts
baptismaux dans l'ancienne église Saint-Christophe. Il aurait élevé ce
monument, en i5o5, à ses propres frais; c'est là qu'il fut enterré en
i53o.
Wii'îol ou Wo'ii'iot (Pierre II). Ce graveur célèbre, petit-fils du
précédent, était aussi sculpteur et orfèvre. Il naquit en Lorraine, à
Neufchàteau, en i532. Il serait allé demeurer à Lyon de i554 à i566. On
ne connaît aucune de ses œuvres de sculpture; on sait seulement que
dans des lettres patentes du roi, datées du 18 octobre i556, il est désigné
sous le titre de « sculpteur du Duc de Lorraine », et que plus tard, en
iaj2-i5-3, dans un compte du trésorier général de Lorraine, il est qualifié
« ymagier » ayant exécuté « des figures taillées et gravées en bronze ».
Arch. départ, de la Meurlhe; li. 1161. — René Ménard, Les arts en Alsar.e-Lor-
raine, 1876, p. ôot. — Natalis Kondot, Les sculpteurs de Lyon du xiv° nu
xvtn° siècle, 1884, P- 5t-3a. — A. Jacquot, Les Wiriot-Vœiriot {liéun. des Soe. des
beaux-arts des départ., 1891, p. 184, 2Ô2).
\\ issoc (Bauduin de), sculpteur de la fin du xme et du commence-
ment du xive siècle, était employé aux travaux entrepris à Hesdin (Pas-
de-Calais), par ordre de Mahaut, comtesse d'Artois. En 1299, il sculpta,
avecGuissin, un crucifiement qui fut placé au-dessus de l'autel dans la
chapelle du château.
Dehaisnes, Hisi. de l'art dans In Flandre,elc , 1886, p. 417- Documents, p. 107, m8.
— J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, 1887, p. 506-007.
Wflp ITelin. sculpteur-architecte alsacien de la première moitié du
xive siècle, était originaire de Rouffach, où il travailla il l'église Sainte-
Arbogaste et où il vécut jusqu'en 1 34i • Il se rendit, à cette époque, à
Strasbourg et devint bourgeois de la ville. On connait de lui deux
œuvres authentiques : la tombe d'Irmengarde, veuve de Ilerman V de
Bade, fondatrice du couvent de Lichtenthal, morte un siècle auparavant,
et le mausolée d'Ulric, landgrave de la Basse- Alsace, mort en i344 et
de son frère, Philippe de Werd, chanoine du chapitre de la cathédrale
de Strasbourg, mort en i33a ; ce dernier tombeau, sculpté en grès rouge
et sur lequel est gravé le nom de l'artiste, se trouve encore à Strasbourg
.i;4 DICTIONNAIRE DES SCULPTEURS
dans l'église Saint-Guillaume. On ignore la date de la mort de Wœl-
felin ; il n'existait plus en i355.
Cli. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant te Moyen Age, t.], 1872, p. ôaa-528.
W'oi'ins Sifrid de), sculpteur alsacien dont le nom se lit sur une des
quatre colonnes qui supportent la tribune de l'église du petit village de
Bergholtz-Zell : l'inscription est ainsi conçue :
Hanc sculpturam fecit Sifridus de Wormacia capeUanus fut/us
ecclesie circa annos domini MCCC quadragesimo VI.
Bull, de la Se»-, des monum. hislor. d'Alsace, t. 111, 2" partie, p. yii. — Ch. Gé-
rard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. I, 1N72, p. 292, 297.
"Y
Ysbre Laurent , sculpteur en bois, d'origine flamande, résidait a
Rouen au xve siècle et y était occupé à la confection des stalles de la
cathédrale, sous la conduite de l'hilippot Viart. Il était chargé principa-
lement de la partie ornementale de l'œuvre : le 3o septembre 1 4 -î 7 , il
recevait 35 sous « pour avoir ouvré VII couples et VII espis en façon de
façon de feuilles de choux et de cardons... ».
Arch.dép. d, la Seine-Inférkun : G. 2492. — Langlois, Stalles de la cathédrale
de Rouen, 18.18, p. 184, i85. 186. — De I. aborde, h s dues de Bourgogne, t. I, 1 s 4 ;, ,
p. exocet 582. — Di Setgnecr, Soles sur l'Hist. de la sculpt. franc. d'Eméric-David,
1862, p. ÔIO.
Yvoniiel, sculpteur poitevin du xve siècle, nous est connu par le
testament de Guillaume de Yauconcour. bourgeois et échevin de Poi-
tiers, publié par M. Alfred Richard dans l'inventaire des archives du
château de la Barre. Cet acte, daté de i444? contient en effet l'article
suivant relatif à des travaux que le testateur voulait faire exécuter dans
l'église Saint-Etienne de Poitiers, sa paroisse :
« Item veulx et ordonne que mes diz exécuteurs lacent parachever
l'autier ou tabernacle, qui est aucommaincé chez Yvonnet l'ymaigier,
in; i. ecoi,e française
.)-.>
ainsi que j'ay fait cominancier, et qu'il soit assis sur ledit autier de
Nostre-Dame en ladicte eglize de Sainct-Estienne, lequel pourra eouster,
s'il est fait bien à point, trente livres ou environ, auquel seront mis les
douze appoustres (apôtres) d'alebastre que j'ay par devers nioy, lequel
Yçonnet doit avoir neuf escuz, de marché fait avec luy, dont je luy ay
payé cinq. »
Alfred Richard, Inventaire du château de ta Barre, 1868, 1. 1, 2C9-75. — De Mon-
t.wglon', Nouvelles Archives de l'art français, 1874-187J, p. 161.
Xilmnmi Martin), sculpteur alsacien du xvu siècle, originaire de
Reichshofen, vivait à Strasbourg, où il acquit le droit de bourgeoisie
en 1480.
Ch. Gérard, Les artistes de l'Alsace pendant le Moyen Age, t. II, 187"), p. ôoo.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
Page io. — A Anjçuiei* François, rectijier : La statue de Henri
Chabot, duc de Rohan, est au Musée de Versailles et non pas au Louvre.
— Ajouter : L'artiste fît aussi, dans l'église Saint-Nicolas-du-Char-
donnet, quatre figures, en pierre de Tonnerre, décorant le tombeau de
Jérôme Bignon, conseiller d'Ktat, avocat général au Parlement et grand
maître de la bibliothèque du Roi, mort en i656. Ce mausolée, qui fit
partie pendant la Révolution du Musée des monuments français, a été
rétabli dans l'église en 1818 ; des quatre statues symbolisant les vertus
cardinales, il ne reste plus aujourd'hui que la Justice et la Tempérance.
Page 12. — A Anguier Michel . La statue d'Ampliitrite, qui est
maintenant au Louvre, a été exécutée en 1680 pour le Bosquet des
Dômes, k Versailles.
Page i5. — A Ai'imiis Jacques), lir/ne 1 : de la fin du xvc et du
commencement du xvr siècle, lire : de la fin du xvr' et du commence-
ment du xvii" siècle.
Page i5. — A Arnaud, ligne 1 : au xivc siècle, lire .-au xve siècle.
Page 17. — A Arnouv (Claude). On donne encore comme étant de
lui le Sépulcre en marbre ornant la chapelle des fonts baptismaux, à
ADDITIONS ET CORRECTIONS .)"
l'église de Gray, et, dans la même ville, le buste de Simon Gautliiot
d'Ancier, en terre cuite poly chromée, placé dans le vestibule de l'hôtel
de ville.
Page ai. — A Auberl (Jean), ligne i : vers la fin du xV siècle,
lire: vers la fin du xive siècle.
Page 28. — A Bachot Jacques), ligne 28 : revêtu de ses habits
sacerdotaux, lire : revêtu de ses habits pontificaux.
Page 3o. — Ajouter : Bacin (Jean), sculpteur en bois, résidant à
Paris au xive siècle, reçoit, en i3iG, 110 sous « pour 3 chaires, deux à
laver et une à seoir, destinées à la Royne ».
Page 59. — A Itian Temps (Girard), ligne 2 : de i368 à 370, lire :
de i368 à 1370.
Page 72. — A Bondcl (Berthon), ligne 1 : du xve siècle, lire: du
xvi° siècle.
Page 78. — A Boucher Pierre , ligne 2 : au xiv siècle, lire : au
xvie siècle.
Page 80. — A Boudin (Thomas), rectifier : La statue de la duchesse
d'Angoulême n'est plus à Saint-Denis; elle a été transportée récemment
au Musée de Versailles. — Ajouter : Le marché passé par Boudin, le
29 août 1626, au sujet de l'exécution de l'autel des Saints-Martyrs dans
l'abbaye de Saint-Denis, stipule que l'artiste devait recevoir, pour son
travail, la somme de 12,000 livres tournois. Ce document est reproduit
par M. Guiftrey dans la Revue de Vart français (1897, p. Gi-j'3 .
Page 92. — A Bréquessenf (Bauduin de, lignes 17 et 18 : ces statues
furent peintes et dorées par un artiste du temps, nommé Toutes Colart
de Closeamp, lire: Toutes ces statues lurent peintes et dorées par un
artiste du temps, nommé Colart de Closeamp.
Page 101. — A Buister (Philippe), ligne 11 : pour l'hôtel des reli-
gieux Bernardins de Port-Royal, lire : pour l'hôtel des religieuses
Bernardines de Port-Royal.
Page 102 — Au même. Le tombeau du cardinal François de La Ro-
chefoucauld, après avoir figuré pendant la Révolution au Musée des
.1-8 ADDITIONS ET CORRECTIONS
monuments français, fut réédifié, en 1817, dans la chapelle de l'Hôpital
des Incurables. Lorsque cet établissement fut remplacé par l'hospice
Laénnec, on transporta le monument à Ivry dans les nouveaux bâti-
ments de Saint-Frambourg. La statue du prélat, en marbre blanc, est
posée sur un cénotaphe en marbre noir, mais il ne reste plus trace de
la partie décorative du mausolée.
On peut encore ajouter aux œuvres de Buister les bustes en marbre
du cardinal de La Rochefoucauld et de Jean-Pierre Camus, évoque de
Bellcy, autrefois dans la salle de l'Hôpital des Incurables, et le tombeau
du président Nicolas de Bailleul, dans l'église de Soisy-sous-Etioles
Seine-et-Oise : ce dernier monument existe encore, mais la statue du
défunt a disparu.
Page 119. — A Chartres Thomas de, ligne 2 : de roi Robert
d'Ecosse, lire : du roi Robert d'Ecosse.
Page 129. — A Cochon Philippe), rectifier : cet artiste ne devait
pas être qualifié sculpteur du roi, ce titre n'ayant presque jamais été
appliqué à cette époque
Page i44 — A Costercl Henrion , ligne 4 : habits sacerdotaux,
lire : habits pontificaux.
Page 1 \~. — A Cousin Jean), ligne 33 : Jacques Rrézé, lire : Louis
de Brézé.
Page ijo. — A Cruspondere Jean, ligne 1 : destiné, lire : des-
tinées.
Page 106. — A Dannolle Jean , ligne 10 :une statue de Saint-Jeau-
Baptiste. lire : une statue de saint Jean-Baptiste.
Page iG3. — A Oelarue Jean , ligne a : en 1,622, lire : en 1022.
Page iG5. — Ajouter : De l.orine Simon , sculpteur et religieux-
lai du xvie siècle, travaille, en 1029, à l'église abbatiale de Saint-Jean
de Laon, où il exécute des figures en pierre pour décorer le jubé. Cet
artiste nous est connu par un marché reproduit par M. Grandin dans la
Renie de l'art français 189;. p. ;9-8o .
Page 200. — A Foncières Philippe de . rectifier : Il ne devait pas
avoir le titre de sculpteur du roi,
ADDITIONS ET CORRECTIONS .>79
Page 207. — A François (Jacquet). Je l'ai cilé, d'après MM. Graud-
înaison et Giraudet, comme sculpteur du roi, mais il ne devait pas avoir
ee titre.
Page 212. — A Fressel Pietrequin), ligne 1 : au xvr siècle, lire:
au xvc siècle .
Page 2i3. — A Froissart (Philippe), ligne i : du xive siècle, lire:
du xvic siècle.
Page 2i5. — A <«aia,-nièi'OS Jean), ligne i : du xvi'; siècle, lire :
du xve siècle.
Page ai 5. — A <.ail«le Jean), ligne 2 : sièle, lire: siècle.
Page iii8. — A GargauM (Antoine), ligue 14 : en i<>2o-i6qi, lire :
en i63o-i63i.
Page 224. — A (lienlil iJean), ligne i : à la fin du xvi° siècle, lire:
à la fin du xve siècle.
Page u4o. — A («oujjon (Jean). On attribue encore à Jean Goujon la
sculpture de la porte, dite de Nazareth, cpii servait autrefois d'entrée au
Parlement. Cette porte, provenant de l'ancienne Préfecture de police,
fait partie maintenant des bâtiments du Musée Carnavalet.
M. Henri Stein (i) regarde aussi le grand artiste comme l'auteur de la
maison de Diane de Poitiers, élevée à Ktampes en i544- En effet, pour
une raison que l'on ignore, Jean Goujon fut interné dans cette ville de
la fin de i544 jusqu'en septembre i555.
Page a48. — A Guérin (Gilles), lire à la note i : Ce beau bronze
n'a pas été détruit dans l'incendie de 1871 ; il orne aujourd'hui la cour
d'honneur du Musée Carnavalet.
Page 1248. — A Guernier, ligne 2 : en 1567, lire : en 1467-
Page 248. — A Gueronel (Lucas), ligne 2 : travailait, lire : tra-
vaillait.
Page a5 1. — A Guillain Nicolas), lignes 5 et G: d'Auun, lire :
d'Autun.
(1) Jean Goujon el la maison de Diane de Poitiers à Êtampes, 1890.
58o ADDITIONS ET CORRECTIONS
Page 2(53. — A Hancy Antoine de). Le retable sculpté par de Hancy
pour l'autel de la chapelle de la Vierge, à Saint-Gervais, se trouve ac-
tuellement dans la chapelle des fonts baptismaux.
Page 26-. — A Hayeneiifve Simon), ligne 9 : en iôjô, lire : en
i8;5.
Page 2-0. — A Helleville Michel de , ligne 1 : duxive siècle, lire :
du xvie siècle.
Page 278. — A llulet. rectifier : Il ne devait pas avoir le titre de
sculpteur du roi.
Page 3^5. — A l.ottninn Adam , ligne i5 : un nouveau Jubé, lire:
un nouveau jubé.
Page 379. — A Maalot Martin . rectifier : Cet artiste ne devait pas
avoir le titre de sculpteur du roi.
Page 386. — A Marchand François , ligne 3- : saint-Pierre, lire :
saint Pierre.
Page 388. — A Mai iniioii Jean . ligne 1 : en 1419- lire : en i44°-
Page 394. — A Mathieu Jean, ligne 1: aux vie siècle, lire: au
xvie siècle.
Page 402. — A Me>t Conrad , ligne 1- : Louis de Glegrens, lire :
Louis de Gleyrens.
Page 433. — A Pasquiei' 'Jean , ligne 1 : du xvie siècle, lire : du
xve siècle.
Page 43". — A l'érier Gilbert du . rectifier: Cet artiste ne devait
pas avoir le titre de sculpteur du roi.
Page ||i. — A Polit Jean), rectifier : Il ne devait pas avoir le titre
de sculpteur du roi.
Page 45i. — A Pilon Germain . La décoration de l'horloge du
Palais de Justice, due à Germain Pilon, a été refaite il y a plusieurs
années par le sculpteur Toussaint .
ADDITIONS ET CORRECTIONS 58l
Page 436. — A Poissant Thibault'. Les ligures de la Justice et de
la Forci', eu bois doré, exécutées pour la Chambre des comptes, sont
placées dans l'une des salles de la Cour d'appel.
Page 4-">9- — A l'once Paul . M. de Champeaux (1 attribue à Paul
Ponce les bas-reliefs des deux lions décorant la porte du Musée Carna-
valet, bas-reliefs regardés généralement comme étant de la main de
Jean Goujon.
Page 467- — A Prieur (Barthélémy), ligne 17, ajouter: Il fit aussi
une copie en bronze de la Diane à la Biche. Ce bronze ornait,... etc.
Page 470. — A Provins (Jean de), figue 1 : au xv siècle, lire: au
xive siècle.
Page 4>4- — A. Ravy (Jean), ligne 5 : i53i, lire : i35i.
Page 487. — A Itichier (Jacob), ligne 4a, lire : 100 livres tournois.
Page 5oo. — A Une (Jean de , ligne 1 : duxv1' siècle, lire : du xvr siècle.
Page 5o4- — A Saint-Romain Jean de), rectifier : Cet artiste ne
devait pas avoir le titre de sculpteur du roi.
Page 5n. — A Sarrnzin (Jacques). On possède encore à Paris,
dans L'église Saint-Jean-Saint-François, une statue en marbre, repré-
sentant saint Denis, que la reine Anne d'Autriche avait commandée à
Jacques Sarrazin pour l'abbaye de Montmartre.
Page 547. — A l 'iirqnel Pierre), ajouter après la notice :
De L aborde, Les duns de Bourgogne, t. II, i85r, p. ao(>.
(il ViiH décoratif dans le Vieux Paris, 1893, p. 172.
BEAUVAIS — IMPRIMERIE PROFESSIONNELLE
J
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Echéance
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Date Due
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NB
552 Lami, S.
.L3D
1898 Dictionnaire des
sculptBtirs de l'Eco-
le français du M. A.
au règne de Louis X3V
CE NB 0552
.L3D 18«58
C00 LAM, STANIS
ACC# 1174384
CICTIONNAIRE