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Full text of "Dictionnaire des sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d'après l'état actuel de nos connoissances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine, l'agriculture, le commerce et les artes. Suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes"

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DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES, 

DANS    LEQUEL 

ON  TRAITE  MéTHbDIQUEMENT  DES  DIFF^RENS  ÊïBES  DE  LA  NAïlTRE  . 
CONSIDÉRÉS  SOIT  EN  EUX-MÊMES,  d'aPRÈS  l'éTAT  ACTUEL  DE  ^0^ 
CONNOISSANCES,  SOIT  BELATIVEM  GNT  A  l'i.TIL1TÉ  Vu'en  PEUVENT 
RETIRER  LA  MÉDECINE  ,  LACalCULTURE  ,  LE  COMMEaCE  ET  LES  AnXS. 

SVIYI   D'UNE  BIOGRAPfflE  DES    PLUS    CÉLÈBRES 
NAllfRALISTES. 

PAR 

Plusieurs  Professeurs  du  Jardin  du  Roi  et  des  principales 
Ecoles  de  Paris. 

TOME  TRENTE- SEPTIÈME, 


OSE-PARM. 


F.  G.  Levratjlt,  Éditeur,  à  STRASBOURG, 

et  rue  de  la  Harpe,  N.°  81,  à  PARIS. 

Le  Normant,  rue  de  Seine,  N.**  8,  à  PARIS, 

1825. 


LIBRARY     OF 


1685- IQ56 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES. 

TOME  XXXV IL 


OSE  =  PARM. 


Le  nombre  d^ exemplaires  prescrit  par  la  loi  a  été  dé-r 
posé.  Tous  les  exemplaires  sont  ret^étits  de  la  signature 
de  l'éditeur. 


DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES, 


DANS   LEQUEL 

ON  TRAITE  MÉTHODIQUEMENT  DES  DIFFÉRENS  ÊTRES  DE  LA  NATURE, 
CONSIDÉRÉS  SOIT  EN  EUX-MEMES,  d'aPRÈS  l'ÉTAT  ACTUEL  DE 
NOS  C0NN0ISSANCE3,  SOIT  RELATIVEMENT  A  l'uTILITÉ  Qu'eN 
PEUVENT  RETIRER  LA  MÉDECINE,  l'aGRICULTURE  ,  LE  COMMERCE 
ET    LES    ARTS. 

SUIVI  D'UNE  BIOGRAPHIE  DES  PLUS  CÉLÈBRES 
NATURALISTES. 

Ouvrage  destiné  aux  médecins,  aux  agriculteurs,  aux  commerrans, 
aux  arlistc-s,  aux  manufacturiers,  et  k  tous  ceux  qui  ont  intérêt 
à  connoîtrelesproductionsdela nature,  leurs  caractèresgénériques 
et  spécifiques,  leur  lieu  natal,  leurs  propriétés  et  leurs  usages. 


plusieurs  Professeurs  du  Jardin  du  Roi ,  et  des  principales 
Ecoles  de  Paris. 

TOME  TRENTE-SEPTIÈME. 


F.  G.  Levuault,  Editeur,  à  STRASBOURG, 

et  rue  de  la  Harpe,  n."  8i,  à  PARIS. 
Le  NonMAisï,  rue  de  Seine,  N.°  8,    à  PARIS. 

1  8  3  5. 


Liste  des  auteurs  par  ordre  de  Matières. 


Physique  générale. 
M.  LACROIX  ,    membre  de  rAcadémie  des 
Sciences     et     professeur     au     Collège     d 
Frs^nce.  (L.) 

Chimie. 
M.  CIIEVREUL,  professeur  au  Collège  royal 
de  Charlemagne.   (Cb.) 

Minéralogie  et   Géologie. 
M.  BRONGNIART,   membre  de  l'Académie 

des  Sciences,    professeur   à  la  Faculté  des 

Sciences.  (B.) 
M.   BROCHANT   DE   VILLIERS  ,     membre 

de  l'Académie  des  Sciences.   (B.  de  V.  ) 
M.   DEFRANCE,    membre     de    plusieurs 

Sociélcs  savantes.  (D.  F.) 

Botanique. 

M.  DESFONTAINES,  membre  de  l'Académie 
des  Sciences.   (Desf.) 

M.  DE  JUSSIEU  ,  membre  de  l'Académie  des 

Sciences,  professeur  au  Jardin  du  Roi.  (J.) 
M.  MIRBEL,    membre    de    l'Académie    des 

Sciences  ,      professeur    à     la    Faculté    des 

Sciences.  (B.  M.) 
M.  HENRI  CASSINI  ,  membre  de  la  Société 

pbllomatique  de  Paris.  (H.  Cass.) 
M.  LEMAN,   raerubre  de  la  Société  philoma- 

tiijue  de  Paris.  (Lem.; 
M.  LOISELEUR   DESLONGCHAMPS, 

Docteur  en  médecine,  membre  de  plusieurs 

Sociétés  savantes.  (L.  D.) 
M.  MASSEY.  (Mass.) 
M.   POIRET ,  membre  de  plusieurs  Sociétés 

savantes    et    littéraires  ,     continuateur     de 

l'Encyclopédie  botanique.  (Pojr.) 
M.   DE   TUSSAC,    membre    de    plusieurs 

Sociétés   savantes ,   auteur  de  la   Flore   des 

Antilles.  (De  T.; 


Zoologie  générale ,  .Ânatomîe  et 
Physiologie. 
M.  G.  CUVIER,   membre  et  secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  des  Sciences,  prof,  au 
Jardin  du  Roi,  etc.  (G.  C.  ou  CV.  ou  C.) 
M.  FLOURENS.   (F.) 

Mammifères. 
M.  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE ,  membre 
de  l'Académie  des  Sciences,  prof,  au  Jardia 
du  Roi.  (G.) 

Oiseaux. 
M.  DUMONT  DE  s.i^  CROIX,    membre  de 
plusieurs  Sociétés  savantes.  (Ch.  D.) 

Reptiles  et  Poissons. 

M.  DE  LACÉPÈDE,  membre  de  l'Académie 
des.Sciences,  prof,  au  Jardin  du  Roi.  (L.  L.) 

M.  DUMERIL,  membre  de  l'Académie  de» 
Sciences,  prof,  à  l'Ecole  de  médecine.  (C  D.) 

M.  CLOQUET,  Docteur  en  médecine.  (H.  C.) 
Insectes. 

M.  DUMERIL,  membre  de  l'Académie  de» 
Sciences,  professeur  à  l'École  de  médecine. 
(C.  D.) 

Crustacés. 

M.  W.  E.  LEACH,  membre  de  la  Société  roy. 
de  Londres,  Correspond,  dn  Muséum  d'his- 
toire naturelle  de  France.  (  W.  E.   L.  ) 

M.  A.  G.  DESMAREST,  membre  titulaire  de 
l'Académie  roy.ile  de  médecine ,  professeoz 
à  l'école  royale  vétérinaire  d'Alfort,  etc. 

Mollusques ,  f^ers  et  Zoophytes. 

M.  DEBLAINVILLE,  professeur  à  la  Faculté 
des  Sciences.  (De  B.) 


M.  TURPIN,  naturaliste,  est  chargé  de 
Fexécution  des  dessins  et  de  la  direction  de 
la  gravure. 


MM.  DE  HUMBOLDT  et  RAMOND  donneront  quelques  articles  sur  les  objets  nouveaux 


qu'ils 


observés  da 


leurs  voy? 


sur  les  sujets  dont  ils  se  sont  plus  particuliè- 
rement ocrupés.    M.   DE    CANDOLCE   nous    a    fait    la    même    promesse. 

M.  PRÉVÔT  a  donné  l'article  Océan  ,  et  M.  VALENGIENNES  plusieurs  articles  d'Oi- 
nithologie. 

M.  F.  CUVIER  est  chargé  de  la  direction  générale  de  l'ouvrage,  et  il  coopérera  an» 
articles  généraux  de  loologie  et  à  l'histoire  des  mammifères.  (F.  C.) 


DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES. 

OSE 

VJSEILLE.  {Bot.)  Ce  nom,  qui  appartient  spécialement  à 
l'oseille  des  jardins,  rumex  acetosa,  et  à  quelques-unes  de  ses 
congénères  ,  est  aussi  donné  vulgairement  à  d'autres  plantes 
acides,  employées  en  divers  pays  aux  mêmes  usages.  Ainsi 
plusieurs  oxalides  portent  ce,  nom,  et  c'est  même  de  l'une 
d'elles,  plus  commune,  que  l'on  extrait  le  sel  d'oseille  du 
commerce.  Vliibiscus  sabdariffa ,  de  la  famille  des  malvacées, 
est  nommé  Oseille  de  Guinée.  La  bégonia  villosa  d'Aublet 
est  nommée,  selon  lui,  Oseille  des  bois  à  Cayenne  ;  une 
autre  bégonia  est  I'O.seille  sauvage  du  Malabar.  Un  rhexia 
est  nommé  Oseille  de    cerf.  (J.) 

OSEILLE.   (Bot.)  Voyez  Patience.   (L.  D.) 

OSEILLE   DES   BOIS.    (Bol.)    A  la  Guiane  on  donne  ce 
nom  à  une  espèce  de  bégonia.  (Lem.) 

OSEILLE  DE  BREBIS.  (Bot.)  C'est  encore  une  espèce  de 
patience.  (  L.  D.  ) 

OSEILLE  DE  BUCHERON.  (Bot.)  Un  des  noms  vulgaires 
de  l'oxalide  oseille.  (L.  D.) 

OSEILLE  DE  CERF.  (Bot.)  On  donne  ce  nom  au  Canada 
au  rhexia  alifanus.  (Lem.) 

OSEILLE   COMMUNE.    (  Bot.  )  C'est   la   patience  oseille. 
(L.  D.) 

OSEILLE  DE  GUINEE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  ketmie 
acide,  hibiscus  sabdariffa,  Linn.  (L.  D.) 
37. 


OSE 

OSEILLE  DU  MALABAR.  {Bot,)  C'est  la  bégonia  malaba- 
rica.  (LexM.) 

OSEILLE  RONDE.  (  Bot.  )  C'est  la  patience  à  écussons. 
(L.  D.) 

OSEILLE  ROUGE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  patience  san- 
guine. (  L.  D.) 

OSEILLE  DE  SAINT-DOMINGUE.  (Bot.)  Nom  de  Voxalis 
frutescens ,  qui   croit  à  Saint-Domingue.  (  Lem.  ) 

OSEILLE  SANGUINE.  (Bot.)  C'est  encore  une  espèce  de 
patience.  (  L.  D.) 

OSEILLE  A  TROIS  FEUILLES.  {Bot.)  Nom  vulgaire  de 
l'oxalide  oseille.  (L.  D.) 

OSEL.  {Mamm.)  Ce  nom  est,  chez  les  Russes ,  celui  de  l'àne. 
Ils  nomment  oslitza,  l'ànesse.  (Desm.) 

OSERAIE.  (Bot.)  On  donne  ce  nom  à  un  endroit  planté 
en  osiers.  (  L.  D.) 

OSERE.  {IclUhj'ol.)  Les  Russes  nomment  ainsi  I'Esturgeon. 
(Desm.) 

OSFOUR.  (Bot.)  Voyez  Kortom.   (J.) 

OSFRAIE.  {Ornith.)  Ce  nom  et  celui  ù'osfrague  étaient 
anciennement  donnés  à  l'orfraie,  en  latin  ossifraga.  (Ch.  D.) 

OSIER.  {Bot.)  On  désigi  e  vulgairement  sous  ce  nom  plu- 
sieurs espèces  de  saules  dont  les  jeunes  rameaux  sont  très- 
flexibles  et  se  coupent  tous  les  ans  pour  être  employés  à  di- 
vers ouvrages.  (L.  D.) 

OSIER  BLEU.  {Bot.)  Nom  vulgaire  du  salix  hélix.  (L.  D.) 

OSIER  FLEURI,  OSIER  SAINT-ANTOINE.  (Bot.)  Noms 
vulgaires   de  l'épilobe  à  feuilles  étroites.  (  L.  D.) 

OS! LIN.  {Conchjl.)  Adanson  (Sénégal,  p.  168,  pL  12) 
décrit  et  ligure  sous  ce  nom  une  espèce  de  toupie,  trochus 
tersoilatus,    Linn.  (DeB.) 

OSINOWIECK.  {Bot.)  Selon  Pallas ,  on  donne  ce  nom, 
dans  une  partie  de  la  Sibérie,  à  des  champignons  dont  la 
chair,  naturellement  blanche,  devient  bleue,  lorsqu'on  la 
déchire;  plusieurs  agarics  et  bolets  sont  dans  ce  cas.  (Lem.) 

OSIUM.  {Bot.)  Nom  donné  chez  les  Maures,  suivant  Rau- 
M^olf,  à  l'opium  ou  au  pavot  qui  le  fournit.   (J.) 

OSJIROI,  SJIRE,  SJIROI.  {Bot.)  Noms  japonois  du  lis 
blanc,  cité  par  Ksempfer.  (J.) 


OSM  5 

OSKAMPIA.  (Bot,)  Le  Uthospermum  orientale  de  Linnaus 
a  été  séparé  sous  ce  nom  par  Mœnch  ,  à  cause  de  son  c;Jice 
anguleux,  plus  profondément  divisé,  de  son  stigmate  en  tête 
et  de  ses  graines  chargée  s  d'un  petit  duvet.  Voyez  Grémil.  (J.) 

OS.^;ANTHLFS.  (Bat.,  Ce  genre  de  Loureiro  est  fondé  sur 
Voleafragrans  de  M.  Thunberg ,  différent  par  les  loges  de  ses 
deux  anthères  qui  sont  séparées  et  par  l'existence  de  deux 
styles'.  Willdenow  fait  observer  que  cette  plante,  vue  dans 
les  jardins  de  la  Cochiuchine  ,  n'y  fructifie  point,  et  que  ses 
deux  styles  sont  peut-être  une  monstruosité  résultante  de  la 
culture,  et  il  croit  que"  jusqu'à  présent  on  ne  peut  admettre 
ce  genre.  Voyez  Olivier.  (.1.) 

OSiMAZOME.  {aùiii.)  M.  Thénard  a  donné  jce  nom  au 
principe  aromatique  du  bouillon  de  viande,  qui  avoit  été 
signalé  par  Thouvenel.  Mais  plusieurs  des  propriétés  qu'on  a 
attribuées  à  ce  principe,  telles  que  la  couleur,  la  propriété 
de  précipiter  le  nitrate  d'argent,  etc.,  ne  lui  appartiennent 
certainement  pas. 

L'osmazôme  n'a  point  encore  été  obtenu  à  l'état  de  pureté, 
de  sorte  qu'on  ignore  toutes  ses  propriétés,  hors  son  odeur; 
c'est  en  traitant  la  viande  écrasée  dans  un  mortier,  par  l'al- 
cool concentré,  en  laissant  évaporer  spontanément  la  liqueur 
filtrée,  qu'on  obtient  l'extrait  auquel  on  a  appliqué  le  nom 
d'osmazôme.  M.  Proust  regarde  l'osmazôufe  comme  un  acide, 
qui  est  tout  formé  dans  les  viandes  rouges  fraîches;  et  il 
semble  croire  qu'il  a  les  plus  grands  rapports  avec  l'acide 
caséique,   s'il  ne   lui  est   pas  identique.  (  Ch.  ) 

OSMÈRE,  Osmerus.  {Ichthjol.)  Voyez  Éperlan.  (H.  C.) 

OSMIE,  Osmia.  [Entom.)  Panzer  a  employé  ce  nom  pour 
désigner  un  genre  d'insectes  de  la  famille  des  mellites  ou 
apiaires,  que  LinnîBus  et  M.  Kirby  avoient  rangés  parmi  les 
abeilles,  Fabricius  avec  les  anthophvres ,  Jurine  avec  les  tra~ 
chuses ,  et  Klug  avec  les  a-nhljdes.  Ce  sont  les  abeilles  ma- 
çonnes ,  dont  la  tête  est  garnie  de  pointes  cornées;  l'abeille  du 
pavot,  que  nous  avons  décrite  t.  l." ,  page  35,  souslen.°3oi 
l'empileuse,  que  nous  avons  également  fait  connoitre  sous  le 
n.°  2g  ,  et  fait  figurer  dans  l'atlas,  planche  -29  ,  fig.  5  et  3  a. 
sous  le  nom  de  pJiylloInme.  (  C.  D.) 

OSMITE,  Oiinites.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 


4  OSM 

à  fleurs  composées,  de  la  famille  des  corjmbifères ,  de  la  sjm- 
génésie  polygamie  fruslranée  de  Linna?iis,  offrant  pour  carac- 
tère essentiel:  Un  calice  commun,  à  folioles  imbriquées,  sou- 
vent scarieuses;  les  internes  élargies  à  leur  sommet;  les  fleurs 
radiées:  les  demi-fleurons  stériles  ;  les  fleurons  hermaphrodites; 
le  réceptacle  garni  de  paillettes;  les  semences  oblongues, 
surmontées  d'une  aigrette  à  paillettes  courtes  ou  d'un  simple 
rebord. 

OsMrrE  tomentelse:  Osmites  hellidiastrum ,  Linnaeus,  Spec. 
pL;  Amccn.  acad.,  4  ,  p.  53o.  Cette  plante,  remarquable  par  le 
duvet  cotonneux  et  blanchâtre  qui  recouvre  toutes  ses  par- 
ties, est  un  petit  arbrisseau  de  quinze  à  dix- huit  pouces  de 
haut,  offrant  l'aspect  d'une  santoline.  Sa  tige  se  divise  en  ra- 
meaux grêles,  presque  fascicules,  garnis  de  feuilles  nombreuses, 
éparses  ,  sessiles,  linéaires,  très-aiguès.  Les  fleurs  sont  sessiles, 
solitaires;  presque  terminales.  Leur  calice  est  composé  d'é- 
cailles  jaunâtres,  scarieuses,  imbriquées,  membraneuses  à 
leur  sommet;  elles  renferment  des  demi-fleurons  de  couleur 
blanche  et  de  fleurons  jaunes;  le  réceptacle  est  garni  de  pail- 
lettes sétacées.  Toutes  ses  parties,  d'après  Ray,  répandent  une 
odeur  de  c  iuiphre.  Cette  plante  croit  naturellement  au  cap 
de  Bonne  Espérance. 

OsMiTE  CAMPHKÉE  ;  Osmitcs  cawphorina ,  Linn.,  Lamk. ,  III. 
gen. ,  tab.  865,  fîg.  1  ;  Séba,  Mus.,  i  ,•  pag.  143,  tab.  90,  fig.  2. 
Cette  plante  tire  son  nom  de  la  forte  odeur  de  camphre  qu'elle 
exhale  dt  toutes  ses  parties.  Sa  tigt;  s'élève  à  la  hauteur  d'un 
pied;  elle  est  simple  ,  ligneuse,  garnie  de  feuilles  sessiles, 
alternes,  assez  nombreuses,  étroites,  lancéolées  ,  un  peu  den- 
tées à  leur  base,  couvertes,  ainsi  que  la  tige,  d'un  duvet  fin 
et  tomenteux.  La  fleur  est  terminale  ,  ordinairement  solitaire, 
portée  sur  un  pédoncule  aloagé  :  les  folioles  du  calice  sont 
imbriquées,  point  scarieuses;  les  demi-fleurons  blancs;  le 
disque  est  jaune;  les  paillettes  du  réceptacle  sont  teintes  de 
bleu  à  leur  sommet.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

OsMiTE  A  Fr.EUR  d'aster  :  Osmites  asteriscoides ,  Linn.,  Burm., 
Af:.,  pag.  161  ,  tab.  58,  fig.  i  ;  Séba,  Mus..  1,  tab.  16,  fîg.  4. 
Arbrisseau  d'environ  trois  pieds,  chargé  de  rameaux  nus, 
épais,  cylindriques,  divisés    en  d'autres  beaucoup  plus  pe- 


OSM  5 

tifs,  tomenteux,  garnis  de  feuilles  éparses,  sessiles,  un  peu 
épaisses,  lancéolées,  aiguës,  munies  de  trois  ou  quatre  dents 
vers  leur  sommet,  cotonneuses  et  couvertes  d\in  grand  nombre 
de  petits  poils  jaunâtres  ,  un  peu  glanduleux  à  leur  base  :  les 
fleurs  sont  sessiles  à  l'extrémité  des  rameaux;  elles  ont  au 
moins  quinze  lignes  de  diamètre  •  les  folioles  du  calice  sont 
ovales,  presque  lancéolées,  chargées  des  mêmes  poils  que  les 
feuilles;  les  demi-fleurons  g.  mds,  assez  nombreux,  de  cou- 
leur blanche  ;  le  disque  est  jaune.  Cette  plante  croît  au  cap 
de  Bonne -Espérance;  elle  est  le  type  du  genre  Osmitopse. 
Voyez  ce  mot.  (Poir.) 

OSMITOPSE,  Osmitopsis.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  que 
nous  avons  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences  d'Octobre 
1817  (pag.  104),  appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées,  à 
notre  tribu  naturelle  des  Anthémidces,  à  la  section  des  An- 
thémidées-Prototypes,  et  au  groupe  des  Anlhémidées-Proto- 
types  vraies,  dans  lequel  nous  l'avons  placé  entre  les  deux 
genres  Achillea  et  Osmites.  (Voyez  notre  tableau  des  Anthé- 
midées,  tom.  XXIX,  pag.  180.) 

Le  genre  Osmitopsis  présente  les  caractères  sui"ans,  que 
nous  avons  observés  sur  deux  échantillons  secs,  dans  les  her- 
biers de  MM.  Desfontaines  et  de  Jussieu, 

Calathide  radiée:  disque  multiflore,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore;  couronne  unisériée  ,  liguliflore  ,  neutriflo;  e.  Péri- 
cline  égal  aux  fleurs  du  disque,  formé  de  squames subtrisériées, 
peu  inégales,  foliacées,  ovales,  les  extérieures  plus  gr.mdes. 
Clinanthe  convexe ,  garni  de  squamelles  membraneuses,  éga- 
les aux  fleurs.  Fleurs  du  disque  :  Ovaire  ou  fruit  épais,  subcy- 
lindracé,  privé  d'aigrette,  mais  pourvu  d'un  bourrelet  basi- 
laire  et  d'un  bourrelet  apicilaire,  et  portant  un  grand  nec- 
taire sur  son  aréole  apicilaire.  Après  la  fécondation,  la  base 
de  la  corolle  s'amplifie ,  comme  dans  plusieurs  autres  An- 
thémidées.  Fleurs  de  la  couronne:  Faux -ovaire  loi^g ,  grêle, 
stérile.  Style  nul.  Corolle  à  languette  ovale,  parsemée  de 
glandes. 

Ce  genre,  qui  a  pour  tj'^pe  VOsmites  asteriscoides,  Lin.,  dif- 
fère des  vrais  Osmites,  principalement  par  l'absence  de  Pai- 
grette. 

Dans  la  troisième  et  dernière  édition  du  Species  plantarum 


6  OSM 

de  Linné,  nous  trouvons  le  genre  Osmites  composé  de  trois 
espèces.  La  première  (  O.  bellidiaslrum  ) ,  que  nous  n'avons 
point  vue,  correspond  au  genre  Bellidiastrum  de  Vaillant,  et 
a  été  rapportée  par  THérilier  à  son  genre  Relhania.  Si  cette 
attribution,  que  nous  n'avons  pas  pu  vérifier,  est  exacte,  la 
première  Osmites  de  Linné  seroit  une  inulée,  et  par  consé- 
quenl  elle  ne  pourroit  pas  être  congénère  des  deux  autres, 
qui  sent  des  Anthémidées.  Celles-ci,  nommées  camphorina  et 
asteriscoides ,  sont,  il  est  vrai,  de  la  même  tribu,  mais  non 
du  même  genre.  Gœrtner,  qui  a  décrit  et  figuré  les  caractè- 
res génériques  de  l'une  et  de  l'autre,  avoit  remarqué  leurs 
différences,  et  il  avoit  pensé  que  la  dernière  pourroit  con- 
stituer un  genre  particulier.  Nous  croyons  aussi  que  VOsmites 
camphorina  doit  être  co!;sidérée  comme  le  type  du  vrai  genre 
Osmites;  et  que  Vasteriscoides  doit  devenir  le  type  d'un  autre 
genre,  que  nous  avons  proposé  sous  le  nom  d'Osmitopsis ,  qui 
indique  sa  ressemblance  avec  le  précédent.  Quant  à  VOsmites 
calj'cina  de  Linné  fils,  que  l'Héritier  avoit  ensuite  attribuée 
au  genre  Relhania,  elle  est  déHnitivenient  devenue  le  type  du 
genre  Lapeirousia  de  Thunberg,  qui  appartient  probablement 
à  la  tribu  des  inulées.  Enfin,  il  y  a  encore  une  Osmites  den- 
tata  de  Thunberg,  dont  nous  ne  pouvons  déterminer  ni  le 
genre  ni  la  tribu.   (H.  Cass. ) 

OSMIUM.  (Min.)  Ce  métal  ne  s'est  pas  encore  montré 
isolé  dans  la  nature.  On  ne  l'a  même  trouvé  que  dans  les 
minerais  de  plr.tine,  où  il  est  allié  avec  l'iridium.  Jusqu'à 
présent  il  a  constamment  accompagné  ces  minerais;  car  on 
l'a  reconnu  dans  le  minerai  de  platine  du  nouveau  monde,  et 
dans  celui  qu'on  a  découvert  depuis  peu  dans  les  terrains 
aurifères  des  monts  Ourals.  (B.  ) 

OSMIUM.  (C/ii'rfi.)  Corps  simple,  appartenant  à  la  cinquième 
section  des  Métaux.  (Voyez  tom.  X,  p.  629  et  65o.) 

L'osmium  n'a  été  obtenu  jusqu'ici  que  sous  la  forme  d'une 
poudre  noire,  ou  bleuâtre  si  l'on  n'admet  pas  l'existence  d'un 
oxide  bleu  d'osmium. 

L'osmium  n'a  pu  être  fondu. 

Il  paroit  très-fixe,  toutes  les  fois  qu'il  est  chauffé  sans  le 
contact  du  gaz  oxigène. 

L'oxigène  se  combine  facilement  à  l'osmium  à  une  tempe- 


OSM  7 

ïature  peu  élevée.  Lorsque  le  premier  est  en  excès,  tout  le 
métal  se  convertit  en  un  oxide  volatil  b!anc  ,  cristallisable. 
Lorsqu'au  contraire  l'osmium  est  en  excès  sur  Tox^géne,  ainsi 
que  cela  a  lieu  quand  on  chauffe  le  métal  dans  une  petite 
cornue  de  verre,  adaptée  à  un  billion,  on  obtient  d'abord 
un  premier  sublimé  d'oxide  volatil  blanc,  puis  un  second  su- 
blimé bien  ,  que  M.  Vauquelin  considère  comme  un  oxide 
moins  oxigéné  que  le  précédent. 

Aucun  acide  simple  ou  mélangé  à  un  autre  n'attaque  l'os- 
mium. 

Quand  on  chauff'e  la  potasse  ou  la  soude  et  l'osmium  avec 
le  contact  de  l'air,  l'osmium  s'oxide. 

Suivant  Tennant,  l'osmium  s'allie  au  mercure,  à  l'or,  au 
cuivre  et  à  l'iridium. 

OxiDES  d'osmium. 
Oxide  o'osmiuji  ELA^3C  cristallisable. 

Cet  oxide  est  incolore,  susceptible  de  cristalliser. 

Il  se  sublime  aux  températures  ordinaires.  Lorsqu'on  le 
conserve  pendant  quelque  temps  dans  un  flacon  fermé,  qui 
n'en  est  pas  cnlièrement  rempli ,  il  se  sublime  de  Foxide 
dans  la  partie  supérieure  du  vaisseau. 

Lorsqu'on  le  jette  sur  un  corps  chaud  ,  il  se  volatilise  en  ré- 
pandant une  odeur  très -forte  ,  qui  a  de  l'analogie  avec  celle 
du  raifort.  C'est  d'après  cela  que  M.  Tennant  a  donné  le  nom 
d'osmium  au  métal  qui  acquiert  cette  propriété  en  se  com- 
binant avec  Toxigène. 

L'oxide  d'osmium  est  soluble  dans  l'eau.  La  solution  n'est 
point  acide;  elle  a  l'odeur  propre  à  l'oxide  et  une  saveur 
légèrement  douceâtre.  Elle  peut  être  distillée  sans  éprouver 
de  changement. 

L'oxide  d'osmium  est  susceptible  de  s'unir  à  la  potasse  et 
aux  alcalis  en  général;  mais  ces  combinaisons  sont  foibles. 
L'eau  de  potasse,  en  s'unissant  à  cet  oxide,  donne,  dit-on, 
une  solution  jaune.  Pour  en  séparer  l'oxide ,  il  suffit  de  neu- 
traliser l'alcali  par  l'acide  sulfurique  et  de  distiller.  L'oxide 
se  volatilise  avec  l'eau. 

La  plupart  des  combustibles  réduisent  l'oxide  d'osmium 
dissous  dans  l'eau.  C'est  ce  qu'on  peut  observer  en  mettant 


8  OS  M 

un  bâton  de  phosphore  dans  cette  solution.  Le  métal  est  pré- 
cipité à  l'état  d'une  poudre  noirâtre. 

La  plupart  des  métaux  produisent  cet  effet,  surtout  si  l'on 
a  soin  d'ajouter  à  la  liqueur  un  peu  d'acide.  On  observe,  au 
moins  dans  plusieurs  cas,  qu'il  se  manifeste  une  couleur  bleue 
avant  qu'on   obtienne  le  métal  à  l'état  d'une  poudre  noire. 

L'alcool,  léther,  agissent  encore  de  la  même  manière. 

La  solution  aqueuse  d'oxide  d'osmium  devient  pourpre  et 
ensuite  d'un  beau  bleu  quand  on  la  mêle  avec  l'infusion  de 
noix  de  galle. 

Elle  colore  en  bleu  le  linge,  le  liège,  l'épiderme,  etc. 

C'est  la  couleur  bleue  que  l'oxide  d'osmium  présente  par 
le  contact  de  plusieurs  corps  combustibles  ,  qui  a  conduit 
plusieurs  chimistis  à  admettre  un  oxide  bleu  d'osmium  qui 
contient  moins  d'oxigène  que  l'oxide  blanc.  Le  fait  qui  me 
paroit  le  plus  favorable  à  cette  opinion  ,  est  le  sublimé  l)leu 
que  MM.  Fourcro}^  et  Vauqueliu  ont  obtenu  en  chauffant  de 
l'osmium  métallique  dans  une  petite  corpue  contenant  de 
l'air. 

Amalgame  d'osmium. 

Suivant  Tennant,  le  mercure ,  agité  avec  la  solution  aqueuse 
d'oxide  d'osmium,  réduit  l'oxide  à  l'élat  métallique,  et  le 
mercure  qui  ne  s'est  pas  oxidé,  s'ainalgame  à  l'osmium  ré- 
duit. Lorsqu'on  distille  cet  amalgame  ,  le  mercure  seul  est 
volatilisé. 

Osmium  allié  avj:c  l'or  et  le  cuivre. 

Tennant  a  obtenu  ces  alliages  en  chauffant  l'osminm  avec 
l'or  ou  le  cuivre  dans  un  creuset  de  charbon.  Ils  sont  duc- 
tiles. Lorsqu'on  les  traite  par  l'eau  régale,  ils  sont  dissous:  si 
on  opère  Ja  dissolution  dans  un  appareil  dislillatoire  et  que 
l'on  y  concentre  la  liqueur,  on  obtient  dans  le  récipient  de 
l'oxide  blanc  d'osmium. 

Osmium  et  iridium. 

Cet  alliage  est  tout  formé  dans  la  mine  de  platine.  Voici 
les  propriétés  que  M.  Wollaslon  lui  a  reconnue  : 

Il  est  en  grains  métalliques.  Ils  sont  plus  durs  que  les  grains 
de  mine  de  platine. 

Ils  sont  sans  malléabilité  sous  le  marteau. 


OSM  0 

Leur  structure  est  sensiblement  lamelleuse. 

Leur  deusité  est  de  19,5.  Celle  des  grains  de  mine  de  pla- 
tine n'est  que  17,7  ,  et  ce  qu'il  y  a  de  remarquable  ,  c'est  que 
la  deusifé  de  la,  poudre  noire,  qu'on  obtient  en  tr.iitant  la 
mine  de  platine  par  l'eau  régale,  et  qui  est  en  grande  partie 
formée  d'iridium  et  d'osmium,  n'est  que  de  145^» 

Histoire. 

L'osmium  n"a  été  trouvé  jusqu'ici  que  dans  la  mine  de, 
platine. 

Tennant,  en  1800  ,  a  établi,  le  premier,  l'existence  de  l'os- 
mium comme  une  espèce  particulière  de  corps. 

MM.  Fourcroy  et  Vauquelin ,  en  examinant  la  mine  de 
platine,  avoient  bien  reconnu  plusieurs  des  propriétés  de  ce 
raiétal  ;  mais  ils  les  avoient  attribuées  à  l'iridium. 

Nous  parlerons  du  mode  de  préparer  l'osmium  à  l'article 
Platine.  (Ch.  ) 

OSMODIUM  de  Rafinesque-Schmaltz.  {Bot.)  Voyez  On os- 

MODIUN.    (LeM.  ) 

OSMUNDA,  Osmonàe.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  fou- 
gères: autrefois  très-nombreux  en  espèces,  et  maintenant  très- 
réduit.  Ses  caractères  sont  d'ofîrir  des  capsules  globuleuses, 
nues,  pédiceliées,  striées,  bivalves  à  moitié,  et  disposées  en 
panicule  ou  groupe.  Cette  panicule  n'est  autre  que  la  fronde 
déformée  par  le  grand  nombre  de  capsules  qui  la  couvrent. 

Le  genre  Osmunda ,  fondé  par  Tournefort  sur  la  plus  belle 
et  la  plus  grande  des  fougères  d'Europe,  VOsmuncla  regalis, 
a  été  adopté  par  Adanson  ,  Linna3us  et  tous  les  botanistes; 
mais  ces  derniers,  moins  circonspects  que  le  fondateur,  y  ont 
ramené  une  quantité  de  fougères  qui  maintenant  form  nt 
les  genres  Anémia,  Todea,  Botrjchium  ou  Lunaria,  Moliria, 
Struthiopteris  ,  et  des  espèces  mieux  placées  dans  les  genres 
Riedlea,  Acrosticlium ,  Blechnum,  Lomaria,  TVoodwarsia,  Pi  cris , 
Gymnogramma  et  Ejâroglossum.  Cavanilles,  qui  s'étoit  aperçu 
de  cette  confusion ,  avoit  de  son  côté  retiré  de  VOsmunda  l'es- 
pèce qui  en  est  le  type,  et  en  avoit  fait  son  AphjUucarpa. 
Ainsi  donc  il  auroit  détourné  !e  nom  d'osmwreda  de  sa  véri- 
table application  ,  et  mallieureusenient  il  n'agissoit  que  sur 
des  exemples  trop  connus  comme   celui  de  la  bruyère  com- 


GSM 

mune,  retiré  de  son  genre  pour  en  faire  un  particulier,  Cal' 
luna,  en  lui  ôtant  celui  d''Erica,  qu'elle  avoit  porté  de  toute 
ancienneté. 

Le  genre  Osmanda  ne  renferme  plus  qu'un-  douzaine  d'es- 
pèces tout  au  plus.  Ce  sont  de  très-belles  fougères,  d'un  beau 
port,  et  souvent  d'une  grande  stature,  simples,  ou  rameuses, 
à  frondes  presque  toujours  ailées  une  ou  deux  fois.  Elles  se 
plaisent  dans  les  parties  humides  et  découvertes  des  bois. 
Elles  naissent  en  touffes. 

1.°  L'OsML'NDA  royal:  ÙsmuTida  rcga/is;  Plum.  fil.,  55,tab.B, 
fig.  4;  Linn. ,  Sp.p!.;  FI.  dan.,  tab.  217;  Black w.,  tab.  5^4; 
Osmimda,  Lob.,  OZ>s.  474,  etc.;  Lam. ,  lllust.,  tab.  865,  fig.  2  ; 
Boit,  fil.,  tab.  5;  Filix,  Moris.  ,  3  ,  sect.  14,  tab.  4,  fig.  1  ; 
Dod.,  Pewpt.  473.  En  touffes,  hautes  de  deux  à  trois  pieds 
et  plus;  frondes  droites,  très-grandes,  deux  fois  ailées:  fron- 
dules  oblongues ,  lancéolées,  sessiles  ,  à  peine  dentées,  et 
presque  auriculées  à  la  base,  les  inférieures  opposées;  grappes 
fructifèr  s,  situées  à  l'extrémité  de  la  fronde.  Cette  magni- 
fique fougèi'e  croît  en  Europe  dans  les  bois  humides,  les 
lieux  marécageux  et  aquatiques.  On  rappelle/oug^re^eurie, 
à  cause  de  ses  nombreuses  grappes  fertiles;  fougère  royale, 
à  cause  de  sa  grandeur  et  de  sa  beauté.  Ses  frondes  sont 
portées  sur  des  pétioles  qui  naissent  de  la  racine.  Ceux-ci ,  par 
leur  grandeur,  ont  été  pris  par  les  anciens  botanistes  pour  des 
tiges  rameuses;  de  là  le  nom  de  filix  ramosa  (fougère  ra- 
meuse), qui  a  été  donné  à  cette  plante  par  C.  Bauhin  et 
ses  contemporains.  Les  frondules  offrent  une  nervure  mé- 
diane, d'où  partent  de  petites  veines  latérales,  très-nom- 
breuses. Les  capsules  forment  des  agglomérations  ou  paquets 
globuleux,  roussàtres,  très -rapprochés,  très -nombreux,  et 
qui  couvrent  l'extrémité  de  la  fronde,  et  très-rarement  toute 
la  fronde.  Les  divisions  inférieures  restent  le  plus  souvent  in- 
tactes. W'illdenow  en  indique  une  variété  à  fronde  stérile 
et  irondules  bifides  ou  trifides,  et  crispés. 

Cette  fougère  portoit  le  nom  à'osmunda  dès  le  temps  de 
Lobel  5  quoiqu'il  eût  été  chez  les  Latins  celui  d'une  phinte 
que  Tragus  croit  être  notre  vicia  Dumetorum.  On  employoit 
sa  racine  comme  vulnéraire  et  détersive;  on  en  faisoit  encore 
usage  dans  les  maladies   hépatiques   et  les  maux  d'estomac. 


OSM  M 

Actuellement  celte  fougère  n'est  plus  employée  à  ces  usage*: 
elle  sert  de  litière  pour  les  bestiaux  dans  les  pays  où  elle 
abonde.  Ses  cendres  contiennent  de  la  potasse,  qu'on  en  re- 
tire en  faisant  brûler  lentement  la  plante,  déjà  desséchée, 
dans  des  fosses  préparées  exprès. 

■2"  OsMCNDA  BEL-A-voiR  :  Osmundu  spectahilis  ,  ^'N^lld.,  Spec. 
pL,  598  ;  Osmunda  regalis ,  /3 ,  Linn.;  Osmunda  regalis,  Mich.  , 
Amer. ,  2  ,  pag.  2j5  ;  Filix,  Pluk. ,  Alw. ,  tab.  181,  fig.  4.  Il  dif- 
fère de  l'espèce  précédente  par  ses  frondules  dentelées,  cu- 
néiformes à  la  base,  toutes  alternes.  Cette  espèce  croit  en  Ca- 
nada, en  Pensylvanie  et  en  Virginie. 

3."  Osmunda  cannelle  :  Osmunda  cinnamomea.  Linn.;  Filix, 
Moris.,  Hist.,  5,  sect.  14,  tab.  4,  fig.  5.  Frondes  stériles,  dis- 
tinctes des  fertiles;  bipinnatifides,  à  découpures  ovales,  ob- 
longiies,  obtuses,  entières;  frondes  fertiles,  deux  fois  ailées, 
lanugineuses;  stipe  laineux.  Cette  belle  fougèi'c  croit  en 
grandes  touffes.  Elle  est  remarquable  par  ses  groupes  de 
fruits,  couverts  d'un  duvet  brun,  couleur  de  cannelle.  Eile 
est  particulière  aux  Etats-Unis. 

Nous  ferons  observer,  en  terminant  cet  article,  que,  1.° 
VOsinunda  spicant ,  L.,  est  décrite  à  l'article  Bkchnum  ,  Suppl. ; 
•j°  VOsrriunda  lunaria  ,  est  le  type  du  genre  Botrychium  (voyez 
ce  moi);  "à."  Y  Osmunda  crispa,  L.,  une  espèce  âe  pteris  ;  et  I^.'^ 
V Osmunda  struthiopteris,  un  genre  particulier  sous  ce  nom. 
(Lem.) 

OSMUNDARIA.  (Bot.)  Geure  de  la  famille  des  algues, 
établi  par  Lamouroux  et  qu'Agardh  nomme  Poljpaacum.  Son 
caractère  essentiel  consiste  dans  les  fructifications  :  elles  sont 
très-petites,  pédicellées,  situées  à  l'extrémité  des  frondes. 
A  la  surface  des  frondes  sont  épars  de  nombreux  petits  ma- 
melons rapprochés,  pédicellés  et  épineux.  Une  seule  espèce 
compose  ce  genre. 

L'OsMUNDARiA  proi.ikère;  Osm,  proliféra,  Lamk.,  Ess. ,  tab. 
1  ,  fig.  4,  5,  6.  Son  stipe,  anguleux,  rameux ,  produit  plu- 
sieurs frondes  planes,  lancéolées,  dentées,  amincies  en  forme 
de  pétiole  à  la  base,  marquées  d'une  nervure  peu  sensible, 
prolifère  sur  les  bords  ,  recouverte  sur  tous  les  points , 
excepté  sur  les  nervures,  de  verrues  pédicellées  et  tinement 
épineuses.  Les  fructifications  sont  rassemblées  à  l'extrémité 


OSM 

des  rameaux  et  représentent  de  petites  siliques.  La  plante 
desséchée  est  noire  et  coriace  :  elle  a  été  recueillie  à  la  Nou- 
velle-Hollande. (Lem.) 

OSMUNDULA.  (Bot.)  Lcnicerus  désigne  ainsi  une  petite 
espèce  de  fougère,  le  Poljpodium  calcareum  ,  Smith,  "VVilld. 
(Lem.) 

OSMYLE,  Osrnflus.  (Enlom.)  Ce  nom  est  indiqué  comme 
celui  d'un  genre  que  M.  Lalreille  a  formé  parmi  les  insectes 
névroptères  et  qui  appartient  à  la  famille  des  stégoptères, 
c'est  I'Hémérobe  tachetée,  Hemerobius  inaculatus  ,  distincte  des 
autres  espèces  du  genre  par  trois  stemmates  ou  yeux  lisses. 
(C.  D.) 

OSMYLUS.  (Malacoz.)  Nom  sous  lequel  Athénée  [Deipno- 
sopli.,  liv.  7,  p.  5i8),  ainsi  qu'Elien ,  désignent  une  espèce 
de  poulpe,  sans  le  caractériser,  et  qui  paroit  être  celui  que 
le»  Athéniens  donnoient  à  l'espèce  appelée  ozolis  par  Aristote. 
Voyez  Poulpe.  (De  B. ) 

OSO  MELERO.  (Mamm.)  Nom  du  kinkajou  dans  quelques 
parties  des  colonies  espagnoles  ou  portugaises  de  l'Amérique 
itîéridionale  :  il  signifie  ours  du  miel.  (F.  C.) 

OSORIA.  (Ornith.)  Nom  polonois  du  balbuzard  , /a/co  ha- 
lia-tus ,  Linn=   (Ch.  D.) 

OSPHRONÈME,  Osphronemus.  [Ichthfol.)  Dans  des  manus- 
crits précieux  que  M.  le  comte  de  Lacépède  a  arrachés  à 
l'oubli  qui  menacoit  de  les  dévorer,  et  d'après  le  verbe  grec 
c(r^pci(vo[xoti,  odorer ,  le  voyageur  Commerson  ,  le  premier, 
a  donné  ce  nom  à  un  poisson  qui  forme  le  type  d'un  genre 
distinct  dans  la  famille  des  léiopomes,  et  le  nom,  comme 
le  genre  ,  ont  été  conservés  par  les  ichthyologistes  qui  ont 
écrit  postérieurement. 

Les  osphronèmes,  que  M.  Cuvier  place  dans  la  famille  des 
acanthoptérygieus  squamipennes,  offrent  les  caractères  géné- 
riques suivans. 

Corps  épais,  comprimé  ;  catopes  sous  Les  pectorales ,  à  second 
Tayon  formant  une  longue  soie  articulée ,  et  à  premier  rayon  épi- 
neux; opercules  lisses  ;  base  des  nageoires  verticales  écailleuse , 
au  contraire;  bouche  petite;  dents  très-courtes  et  disposées  en 
velours  ;  plusieurs  épines  à  la  nageoire  dorsale. 

A  l'aide   de   ces  notes,  on  distinguera  sans  peine   les  Os- 


OSP  i3 

iHRONÈMEs  des  Trichopodes,  qui  n'ont  point  d'épines  aux 
catopes;  des  Monodactylfs  ,  chez  lesquels  ces  n^igeoires  n'ont 
qu'un  seul  rayon  ;  des  Chéilodiiteres  ,  des  Djptérodons  et 
des  Mulets,  qui  ont  deux  nageoires  dorsales;  des  Hiatules  , 
qui  manquent  de  nageoire  anale;  des  Hologymnoses,  dont 
les  écailles  sont  peu  distinctes;  des  T/ENlA^OTEs,  des  Bodians, 
des  LuTjANs ,  qui  ont  les  opercules  dentelées  ou  épineuses. 
(Voyez  ces  différens  noms  de  genres  et  Lb[ot'Omes.) 

Parmi   les  espèces  d'osphronèmes,  nous  citerons  : 

Le  GoiiAMY  ou  GouRAJiY;  Osphronemus  olfax,  Çommerson. 
Partie  postérieure  du  dos  trés-élevée  ;  ligne  latérale  droite-, 
nageoires  caudale  et  dorsale  arrondies;  dessous  du  ventre 
et  de  la  queue  caréné;  écailles  larges  sur  le  corps,  les  oper- 
cules et  la  tête  ;  plus  petites  sur  les  nageoires  du  dos  et  de 
l'anus  ;  dessus  de  la  tête  incliné  vers  le  museau  et  marqué 
de  deux  légers  enfoncemens;  mâchoire  supérieure  extensible; 
inférieure  plus  longue;  une  callosité  au  palais;  langue  blan- 
châtre et  retirée^au  fond  de  la  gueule;  anus  deux  fois  plus 
près  de  la  gorge  que  de  l'extrémité  de  la  queue  ;  teinte  géné- 
rale brune,  avec  des  nuances  rougeàtres  plus  claires  sur  les 
nageoires  que  sur  le  dos  ;  côtés  et  ventre  argentés,  à  écailles 
bordées  de  brun. 

En  ouvrant  la  bouche  de  ce  poisson,  on  aperçoit  ses  os 
pharyngiens,  dont  la  figure  est  très- compliquée  ,  et  qu'eu 
raison  de  leur  apparence  labjrinthiforrne ,  Commerson  a  con- 
sidérés comme  des  os  ethmoïdcs,  devant  servir  à  l'odorat,  ce 
qui  a  conduit  ce  naturaliste  à  créer  le  mot  osphronème. 
M.  Duméril  pense  que  l'appareil  dont  il  s'agit  ici ,  est  un 
organe  accessoire  aux  branchies  et  semblable  ,  quant  aux 
usages,  aux  sacs  à  air  qu'on  a  observés  dans  le  caméléon  et 
dans  les  oiseaux. 

Le  goramy  est  un  poisson  de  rivière,  remarquable  par  sa 
forme,  par  l'excellence  de  sa  chair  et  par  sa  grandeur, 
puisqu'il  parvient  à  la  taille  de  six  pieds.  On  peut  le  regarder 
comme  le  meilleur  et  un  des  plus  gros  poissons  d'eau  douce, 
et  quoique  sa  saveur  se  rapproche  un  peu  de  celle  de  la 
carpe,  elle  est  plus  délicate. 

Lorsqu'^  '77°?  P'T  ^^^  soins  de  M.  de  Séré,  commandant 
des  troupes  royales  de  la  Colonie,  Commerson ,  tout  en  mé- 


l'y  OSP 

ritant  l'estime  et  rafTeclion  des  aines  reconnoissantes  de  ceux 
qui  profitent  des  découvertts  de  la  science  et  des  bienlaifs 
de  la  philanthropie,  eut  l'occasion  d'observer  ce  poisson  h. 
l'Lsle-de-France,  il  apprit  qu'il  y  avoit  été  apporté  de  la 
Chine,  où  il  est  indigène,  et  de  Batavia,  où  on  le  trouve 
aussi,  d'après  l'assertion  de  Charpentier-  Cossigny  ;  qu'on 
l'avoit  d'abord  élevé  dans  des  viviers,  et  qu'il  s'étoit  ensuite 
répandu  dans  des  rivières,  où  il  s'étoit  multiplié  avec  une 
grande  facilité,  et  où  il  avoit  conservé  toutes  ses  qualités. 

<:<  Il  seroit  bien  à  désirer,  dit  à  cette  occasion  M.  le  comte 
de  Lacépède  ,  que  quelque  ami  des  sciences  nalurellcs, 
jaloux  de  favoriser  l'accroissement  des  objets  véritablement 
utiles,  se  donnât  le  peu  de  soins  nécessaires  pour  le  faire 
arriver  vivant  en  France,  l'acclimater  dans  nos  rivières  et 
procurer  ainsi  à  notre  patrie  une  nourriture  peu  chère, 
exquise,  salubre  et  très  -  abondante. '^ 

Disons  plus  :  quels  avantages  inappréciables  n'en  retireroieht 
pas  nos  malades  dans  les  hôpitaux,  où  souvent  les  mets  con- 
venables à  leur  état  ne  sauroient  leur  être  prescrits  par  les 
médecins  qui  les  visitent  et  qui  ne  peuvent  que  déplorer 
leur  impuissance  à  cet  égard  ! 

Un  vœu  fait  dans  des  intentions  si  pures  a  été  réalisé. 

M.  le  chevalier  Moreau  de  Jonnès ,  membre  correspondant 
de  l'Académie  royale  des  sciences,  a  proposé  à  S.  t.xc.  le 
Ministre  de  la  marine  d'envoyer  des  goramys  aux  colonies 
d'Améiiqne,  où  le  climat  semble  propre  à  en  laisser  per- 
pétuer la  race. 

Cette  idée  a  été  accueillie  avec  empressement  et  exécutée 
avec  rapidité. 

En  effet,  vers  la  fin  de  l'année  1819,  cent  individus  de 
cette  espèce  de  poissons  ont  été  embarqués.  Pendant  la  tra- 
versée,  beaucoup  d'entre  eux  sont  devenus  aveugles,  mais 
il  n'en  est  mort  que  vingt-trois;  tant  on  a  pris  de  précaution 
pour  les  préserver  de  tout  accident  dans  un  si  long  voyage. 

Cayenne  a  reçu  ainsi  vingt-cinq  de  ces  poissons;  le  n  ste 
a  été  partagé  entre  la  Guadeloupe  et  la  Martinique.  Dans 
la  première  et  la  dernière  de  ces  colonies  ils  ont  déjà  mul- 
tiplié, el  tout  fait  espérer  que  bientôt  on  en  pourra  distri- 
buer abondamment  la   chair  aux  hôpitaux  militaires  de  ces 


OSP  i5 

deux  contrées,  où  les  feux  d'un  soleil  toujours  ardent,  et 
la  présence  de  grands  marécages  ,  deviennent  la  cause  de  tant 
de  maladies. 

C'est,  au  reste,  M.  de  Séré ,  qui  a  élevé  les  premiers  gora- 
mys  a  risIe-de-Francc.  Le  savant  botaniste,  M.  Aubert  du 
Petit-Thouars,  membre  de  l'Académie  royale  des  sciences, 
nous  a  dit  avoir  vu  se  développer  ces  premiers  individus, 
qui  étoient  peu  farouches  et  comme  apprivoisés.  11  avoit  déjà 
conçu  ridée  d'en  faire  passer  aux  colonies  d'Amérique,  mais 
le  succès  ne  couronna  point  son  entreprise.  On  se  rappellera 
sans  (ioute  ici  que  c'est  le  même  M.  de  Séré,  qui,  le  pre- 
mier, a  introduit  à  l'Isle-de-France  ces  jolies  petites  carpes 
dorées  de  la  Chine ,  répandues  aujourd'hui  dans  toute  l'Europe, 
où  elks  font  l'ornement  des  bassins  et  des  fontaines,  à  cause 
de  l'éclat  et  des  variétés  de  leurs  couleurs.  Puisse  son  nom 
être  mieux  conservé  chez  nos  descendans  ,  que  ne  l'est,  chez 
nous,  celui  de  l'homme  recommandable  qui,  vers  le  moyen 
âge,  nous  a  fait  présent  de  la  carpe  ,  jusqu'alors,  à  ce  qu'il 
paroît ,  inconnue  en  France  ! 

Le  Gal  :  Osphronemus  galliis  ,  Lacépéde;  Lahrus  gallus , 
Linnseus;  Scarus  gallus,  Forsk.  Lèvre  inférieure  plissée  de 
chaque  côté;  nageoires  dorsale  et  anale  très-basses;  celle  de 
la  queue  fourchue;  écailles  striées,  peu  adhérentes;  teinte 
générale  d'un  vert  foncé;  une  petite  ligne  transversale  vio- 
lette ou  pourpre  sur  chaque  écaille;  deux  bandes  bleues  sur 
l'abdomen;  nageoires  du  dos  et  de  l'anus  violettes  à  la  base 
et  bleues  sur  le  bord  ;  pectorales  bleues  et  violettes  dans  leur 
centre;  caudale  jaune  et  aurore  dans  le  milieu;  violeltesur 
les  côtés;  bieue  dans  sa  circonférence;  iris  rouge  autour  de 
la  pupille  et  vert  dans  le  reste  de  son  disque. 

Ce  poisson  a  été  observé  par  Forskal  sur  les  côtes  d'Arabie. 
Les  habitans  des  rivages  qu'il  fréquente  le  regardent  comme 
muni  d'un  venin  des  plus  actifs  et  tellement  pénétrant  qu'il 
suffit  de  le  toucher  légèrement  pour  éprouver  des  accidcns 
graves.  (H.  C.  ) 

OSPHYE.  [Entom.)  lUiger  avoit  d'abord  employé  ce  nom, 
après  avoir  indique  celui  de  pa/^cme,  pour  indiquer  un  genre 
d'insectes  coléoptères,  retiré  de  celui  des  œdémères,  dont 
quelques  auteurs  ont  fait  depuis  le  genre  iVoih.«s.  (C.  D.) 


'6  OSP 

OSPREY.  (Oriiith.)  Nom  tinglois  du  balbuzard ,  yir/co  ha' 
liœlus,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

OSSA.  (Manim.)  C'est  peiit-êtrc  du  sarigue  à  oreille  bico- 
lore que  La  Hou  tan  parle  sous  ce  nom  américain.  C'est  aussi 
le  nom  de  la  femelle  de  l'ours  en  Espagne.  (F.  C.) 

OSSAR.  {Bot.)  Voyez  Beid-el-ossak.  {J.) 

OSSEA.  (Bot.)  Lonicer  ,  auteur  du  seizième  siècle,  nom- 
moit  ainsi  le  cornouillier  sanguin,  suivant  C.  Bauhin.  (J.) 

OSSELETS.  (Foss.)  On  a  donné  le  nom  d'osselels  d'oursins 
a  des  portions  détachées  de  têt  des  oursins  fossiles.  On  en 
voit  des  ligures  dans  le  Traité  des  pétrifications  de  Bourguet, 
tab.  53,  n."'  355  —  358.  (D.  F.) 

OSSEN  OOG.  (Mamm.)  Ce  nom,  qui  se  trouve  dans  Hout- 
tuyn  ,  a  été  rapporté  à  la  baleine  jubarte,  B.  boops.   (F.  C.) 

OSSEUX.  {Ichthyol.)  On  a  donné  le  nom  de  poissons  osseux 
à  ceux  dont  le  squelette  offre  la  dureté,  la  consistance,  de 
la  charpente  osseuse  des  autres  animaux  vertébrés. 

Le  nombre  des  poissons  osseux  surpasse  de  beaucoup  celui 
des  poissons  chdndroptérjgiens.  Voyez  Cartilagineux  et  Pois- 
sons. (H.  C.) 

OSSIFRAGA.  [Bot.)  La  plante  de  l'Inde,  décrite  sous  ce 
nom  par  Rumph ,  est  un  euphorbe,  euphorbia  tiru  calli ,  selon 
Burmann  ,  dont  l'écorce  pilée  est  appliquée  avec  succès  sur 
les  membies  fracturés,  au  rapport  de  Rumph.  (J.) 

OSSIFRAGE,  Ossifragum.  (Bot.)  Espèce  du  genre  Antheri- 
cum,  Linn.  On  prétend  dans  le  Nord  qu'elle  ramollit  et  dis- 
sout It  s  os  des  bestiaux  qui  en  font  leur  pâture.  Voyez  Nar- 

THÈCE.    (Lem.  ) 

OSSIPHAGE  ou  OSSIFAGE.  {Ichthjol.)  Nom  spécifique 
d'un  Labre,  décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tome  XXV,  p.  27. 
(H.  C.) 

OSSO.  (Mawm.)  Nom  espagnol  de  Fours.  (F.  C.  ) 

OSSO  HORMIGUERO.  (Mawm.)  Nom  espagnol  qui  signifie 
ours  fourmilier,  et  qui  est  communément  donné  au  Taman- 
dua.  (F.  C.) 

OSSON.  (Mamm.)  Nom  de  l'éléphant  chez  les  Nègres  de 
Guinée.  (Desm.) 

OSSUNA.  (Bot.)  Le  leucrium  polium  est  ainsi  nommé  dans 
l'Andalousie ,  suivant  Clusius  :  une  de  ses  variétés  est  Valta- 


OST  17 

misa  des  Espagnols,  une  autre  est  le  camarilla ,  potion  des 
Grecs.  (J.) 

OSTARDE.  (Omi7/i.)  Ce  nom  de  l'outarde,  otis  tarda,  Linn., 
a  été  appliqué  par  Albin  au  grand  pluvier  ou  œdicnème , 
adicnemus  europœus ,  et  c'est  ce  dernier  oiseau  que  Belon  dé- 
signe parle  nom  d'ostardeau.  (Ch.  D.) 

OSTEOCARPON.  (Bot.)  Plukenet  désigne  ainsi  les  espèces 
de  plantes  qui  ont  servi  de  type  au  genre  Osteosierme.  Voyez 
ce  mot.  (  Lem.) 

OSTÉOCOLLE.  (Min.)  Ce  sont  des  concrétions  calcaires, 
qui  ont  une  forme  cylindroïJe  avec  une  cavité  longitudinale 
ordinairement  remplie  d'une  matière  calcaire  plus  grossière, 
ce  qui  leur  donne  de  la  ressemblance  avec  la  structure  des 
os  longs.  La  nature  calcaire  de  ces  corps  qu'on  avoit  comparée 
avec  celle  qu'on  attribuoit  aux  os ,  la  ressemblance  de  forme 
avoient  suffi  dans  cette  partie  de  la  médecine  ancienne  qu'on 
appeloit  la  doctrine  des  signatures  pour  faire  attribuer  à  ces 
concrétions  prises  intérieurement  ou  ajoutées  aux  emplâtres 
la  propriété  de  faciliter  le  cal  des  os  fracturés  ou  l'ossifica- 
tion des  enfans.  Voyez  Calcaire  concrétxonné  ,  tome  "VIII, 
page  280.  (B.) 

OSTEOCOLLON.  (Bot.)  Daléchamps  cite  et  figure  sous  ce 
nom  un  sous-arbrisseau  à  rameaux  opposés,  dénués  de  feuilles, 
dont  il  n'a  vu  que  des  bourgeons  terminaux,  sans  fleurs  ni 
fruits.  11  dit  que  ce  végétal  croît  dans  le  Valais  sur  les  ro- 
chers qui  avoisinent  la  ville  de  Sion ,  et  que  son  nom  lui 
vient  de  la  propriété  qui  lui  est  attribuée  de  consolider  lc& 
os  rompus.  Il  ajoute  que  quelques-uns  le  nomment  poly- 
gondrum ,  probablement  à  cause  des  nœuds  fréquens  de  sa 
tige  ;  et  d'autres,  sjmphytum ,  a  cause  de  sa  propriété  de 
faire  reprendre  les  chairs  séparées ,  et  il  cite  ces  faits  d'a- 
près Hiéroclès  et  Absyrte.  C.  Bauhin  assimile  avec  doute 
cette  plante  à  son  polygonum  hacciferum,  qui  est  Vephedra 
distachja  des  modernes,  avec  lequel  il  a  en  effet  beaucoup 
de  rapport  extérieur  ;  mais  Vephedra  habite  les  bords  de  la 
mer  ou  des  fleuves.  Une  autre  plante  polygonée ,  le  calli- 
gonum  de  Linnasus,  que  Tourncfort  nommoit  poljgonoides , 
ressemble  aussi  un  peu  à  ïosteocollon  par  son  port  et  la  rareté 
de  ses  feuilles  très-petites,  mnis  ses  rameaux  sont  alternes, 
37.  2 


^s  OST 

et  Tournefort  l'avoit  trouvée  au  pied  du  mont  Ararat.  On 
ne  peut  donc  déterminer  avec  certitude  le  genre  auquel  ap- 
partient ros/''oco//';n.  (J.) 

OSTÉODERMES.  {Ichthjol.)  M.  le  professeur  Duméril  a 
donné  ce  nom  à  une  famille  de  poissons  cartilagineux  téléo- 
branches,  dont  les  branchies  sont  garnies  d'une  opercule  et 
d'une  membrafje,  mais  qui  sont  dépourvus  de  catopes  et 
dont  la  peau  est  couverte  d'une  cuirasse  ou  de  grains  osseux. 

Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  des  caractères  des 
genres  qui  composent  cette  famille. 

Famille  des  ostéodermes. 

iplus    de    six COFFBE. 

(  quatre TàiooDON. 

moins  de    1  ,  ...     ..i  r. 

SIX  ou  de    jdeus;  peau.}  .  *■ 

\  {   sans  aiguillons Mole. 

is  dents,  éiroire,  au  bout  d'un  f  très-alongé ,   non  comprimé.  Sïngmatbe. 

museau  ;  corps  j  comprimé  latéralement Hipi'Oc»ivii'K. 

^  deux  dents Kvoide. 

mal  boire  sun(=rieiire   divisée  en.  ..  \  ,  ^      .      . 

'  l    quatre  dents SfachOiDE. 

Voyez  ces  difTérens  noms  de  genres  et  Téléobr anches.  (H.C.) 

ObTÉOLlTHE.  (Foss.)  Synonyme  d'OssEMENT  pétrifié. 
(Desm.) 

OSTÉOMÉLÉS.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  polypétalées,  régulières,  de  la  famille  des 
rosacées,  de  \  icosandrie  pentagjnie  de  Linnœus,  offrant  pour 
car.ictére  essentiel  :  Un  calice  campanule;  le  limbe  à  cinq 
dents  ;  cinq  pétales  très-étalés  ,  attachés  au  limbe  du  calice; 
environ  vingt  ctamines  placées  de  même  ;  cinq  ,  rarement  trois 
ovaires  inférieurs,  adhérens  entre  eux  et  avec  le  tube  du  ca- 
lice ;  autant  de  styles,  barbus  à  leur  partie  inférieure.  Le  fruit 
tst   une  baie  contenant  cinq  osselets  monospcrmes. 

OsTBOMÉLÉs  A  FEUILLES  GLAiiR.Es;  OsteomeUs  glubrutu ,  Kuntli 
in  Humb.  ,  ISos'.  gen.  et  Spec. ,  vol.  6,  pag.  210,  tab.  555. 
Arbre  de  vingt-cinq  pieds  et  plus,  dont  la  cime  est  globuleuse. 
Les  rameaux  sont  bruns,  anguleux,  hérissés  de  très -petites 
verrues;  les  feuilles  éparses ,  très-peu  pétiolées,  ovales, 
arrondies,  crénelées  de  petites  glandes  entre  les  crénelures, 
glabres,  coriaces,  longues  de  deux  pouces;  les  stipules  lan- 
céolées, subulées,  de  la  longueur  des  pétioles;  les  fleurs  dis- 
posées en  corymbes   terminaux,  accompagnées  de  bractées^ 


OST  ig 

ayant  leur  calice  un  peu  pubescent;  la  corolle  blanche;  les 
pétales  glabres,  concaves,  elliptiques;  les  étduiines  un  peu 
inégyles ,  presque  de  la  longueur  des  dents  du  calice  ;  les  fila- 
niens  subulés,  aplatis  à  leur  partie  inférieure;  les  anthères 
à  deux  loges;  Je  pollen  rose;  l'intérieur  du  limbe  du  calice 
tapissé  par  un  disque  mince  et  pubescent.  Cette  plante  croit 
dans  les  forêts  des  Andes  du  Pérou. 

OsrÉOMÉLÉs  FERRUGiîsiEDx  :  Ostcomeles  feiTuginea ,  Kunth  ,  l.  c; 
Cratœgus  ferriiginca ,  Pers. ,  Sj-nops.,  2  ,  pag.  oj.  Cette  espèce 
a  des  rameaux  épars,  cylindriques,  brunâtres;  les  plus  jeunes 
ferrugineux,  tomenteux  au  sommet;  les  feuilles  éparses,  pé- 
liolées  ,  ovales,  oblongues,  arrondies  à  leurs  deux  extrémités, 
coriaces,  crénelées,  glabres  en  dessus,  tomenteuses  et  ferru- 
gineuses en  dessous,  longues  de  deux  pouces  et  demi  ;  les  sti- 
pules petites;  les  corymbes  rameux  ,  munis  de  bractées;  le 
calice  tomenteux,  à  demi  globuleux  :les  dents  du  limbe  ovales, 
subulées  ;  les  pétales  glabres,  presque  orbiculaires  ;  les  ovaires 
hérissés  à  leur  sommet;  les  stigmates  comprimés,  presque 
peltés.  Cette  plante  croît  dans  les  Andes  de  Quito. 

OsTÉOMÉLÉs  A  LARGES  FEUILLES;  Osteomeles  lutifoUa  ,  Knntli , 
/.  c,  tab.  554.  Ses  rameaux  sont  glabres,  anguleux,  roussâtres 
et  tomenteux  dans  leur  jeunesse;  les  feuilles  ovales,  un  peu 
arrondies,  médiocrement  en  cœur  à  leur  base,  quelquefais 
un  peu  échancrées  au  sommet,  crénelées  et  dentées  à  leur 
contour,  vertes  et  un  peu  pubescentes  en  dessus,  tomen- 
teuses et  roussâtres  en  dessous  ;  les  stipules  courtes  ,  linéaires, 
subulées  ;  les  corymbes  presqxie  sessiles  ;  les  bractées  ûliformes, 
pubescentes.  Les  fleurs  ont  le  calice  à  demi  globuleux,  to- 
menteux; la  corolle  blanche;  les  pétales  presque  elliptiques, 
frangés  et  velus  à  leurs  bords.  Cette  plante  croit  au  Pérou, 
dans  les  forêts.  (Poir.  ) 

OSTÉOPHILE,  Osteophilus.  (Entom.)  M.  Rafinesque  a  indi- 
qué sous  ce  nom  un  genre  d'insectes  aptèrt-s ,  de  la  famille 
des  nématoures  ou  séticaudes,  voisin  des  podures  ,  mais  dont 
les  antennes  sont  en  masse.  (  C.  D.) 

OSTÉOSPERME,  Osteospermum.  (Bot.)  Genre  de  plantes  di- 
cotylédones, k  fleurs  composées,  de  la  famille  des  <^oiymhi- 
fères,  de  la  sjagénèsie  nécessaire  de  Linna&us;  olTrant  pour  ca- 
ractère essentiel  :  Des  fleurs  radiées;  le  calice  siuiple,  a  plu- 


Eo  OST 

sieurs  folioles  ;  des  fleurons  mâles,  à  cinq  étaminessyngénéses  ,• 
un  ovaire  stérile  ;  des  demi-tleurons  femelles,  fertiles,  à  lon- 
gue languette  ;  le  réceptacle  nu  ;  des  semences  osseuses,  ar- 
rondies, sans  aigrette,  entourant  le  réceptacle  en  forme  de 
collier,  d'oîi  vient  le  nom  de  ce  genre. 

OsTÉospERME  ÉLANCÉ  ;  Osteospermum  junceum ,  Linn.  Cette 
plante  s'élève  à  la  hauteur  de  cinq  à  six  pieds  sur  une  lige 
ligneuse,  élancée,  ramifiée  en  corymbe  à  son  sommet.  Les  ra- 
meaux sont  cotonneux  à  leur  extrémité;  les  feuilles  petites , 
linéaires-lancéolées ,  éparses ,  sessiles ,  acuminées ,  très-entières . 
quelques-unes  munies  de  petites  dents  écartées,  tomenteuses 
dans  leur  jeunesse  ;  les  fleurs,  grandt-s  ,  radiées,  solitaires,  for- 
ment, par  leur  ensemble ,  un  corymbe  un  peu  lâche  :  les  fo- 
lioles du  calice  sont  oblongues,  acuminées,  quelques-unes 
chargées  d'un  duvet  blanchâtre;  les  semences  grandes,  un 
peu  coniques,  disposées  orbiculaireraent  pour  le  réceptacle. 
Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

OsTÉosPERME  A  FEUILLES  DE  HOUX  :  OsteospermuTti  HicifoHum  , 
Linn.;  Burm.,  Afr. ,  pag.  172,  tab.  62.  Arbrisseau  de  deux  ou 
trois  pieds,  remarquable  par  les  sinuosités  épineuses  de  ses 
feuilles;  ses  rameaux  sont  étalés  ,  striés,  flexueux;  les  feuilles 
sessiles,  éparses,  nombreuses,  presque  amplexicaules,  ovales- 
lancéolées,  acuminées,  d'un  vert  pâle,  parsemées,  à  leurs 
deux  faces  ,  de  petites  aspérités,  pubescentes  en  dessous  :  les 
fleurs  de  grandeur  médiocre  ,  solitaires  au  sommet  des  ra- 
meaux :  les  folioles  du  calice  égales,  linéaires,  subulées  ;  les 
corolles  de  couleur  jaune.  On  trouve  cette  plante  au  cap  de 
Bonne -Espérance. 

OsTÉospERME  ÉPINEUX:  Osteospcrmum  spjnosum  ,  Linn.;  Jacq.  , 
Hort.  Schanbr.,  3,  pag.  66,  tab.  Syy.  Toutes  les  parties  de 
cet  arbuste  sont  chargées  de  points  rudes  et  saillans ,  qui  le 
rendent  âpre  au  toucher.  Il  forme  un  petit  buisson  touffu  et 
piquant,  qui  ne  s'élève  guère  au-delà  d'un  pied  et  demi;  ses 
rameaux  se  terminent  par  de  fortes  et  longues  épines  souvent 
ramifiées  :  les  fleurs  sont  jaunes,  pédonculées,  solitaires  et 
terminales,  assez  grandes:  les  folioles  du  calice  ovales,  ai- 
guè's,  membraneuses  à  leurs  bords;  les  pédoncules,  inclinés 
après  la  floraison,  soutiennent  des  réceptacles  chargés  de  se- 
mences arrondies,  osseuses,  rougeàtres,  disposées  orbiculai- 


OST 

Tement.  Cette  plante  croît  dans  l'Ethiopie.  On  la  cultive  au 
Jardin  du  Roi. 

OsTÉospF.RME  FisiFKRE  :  Osteospermum  pi siferum,  Linn.  ;  Mill., 
Icon.,  pag.  129,  tab.  ig4,  fig.  1.  Arbuste  très-rapproché  du 
précédent,  dont  les  tiges  sont  glabres  et  raboteuses  ;  les  ra- 
meaux chargés  de  petits  angles  saillans,  denticulés,  qui  nais- 
sent de  la  base  de  chaque  pétiole.  Les  feuilles  sont  éparses, 
lancéolées,  cunéiformes,  pétiolées,  mucronées,  comme  ron- 
gées, dentées  principalement  vers  leur  sommet,  la  plupart 
longues  de  deux  pouces  :  le  pétiole  est  court,  linéaire,  muni 
d'un  tuberbule  à  sa  base  :  les  fleurs  petites,  portées  sur  des 
pédoncules  écailleux  et  ramifiés;  le  calice  est  hémisphérique 
avec  ses  folioles  ovales,  lancéolées,  aiguës;  les  demi-fleurons 
sont  très-ouverts  et  réfléchis,  de  couleur  jaune ,  ainsi  que  le 
disque;  les  semences  sont  très- grosses ,  ovales  et  entourent 
le  réceptacle.  Cette  espèce  croît  au  cap  de  Bonne -Espé- 
rance. 

OsTsosPERMEPOLVGALOÏDE  :  Osteospermuni  polyguloides ,  Linn.; 
Pluken.,  Mant.,  i^'j ,  tab.  382,  fig.  2.  Celte  plante  s'élève  à  la 
hauteur  d'un  pied  sur  une  tige  ligneuse,  divisée  à  son  som- 
met en  rameaux  paniculés,  garnis  de  petites  feuilles  éparses, 
linéaires,  lancéolées,  entières,  mucronées,  à  peine  longues 
d'un  pouce;  munies  dans  leur  aisselle  de  poils  longs  et  soyeux. 
Les  fleurs  sont  jaunes,  solitaires,  terminales;  les  pédoncules 
chargés  de  quelques  bractées  linéaires  :  les  folioles  du  calice 
linéaires,  aiguës,  hérissées  de  petites  épines  molles  et  courtes  ; 
les  demi- fleurons  réfléchis,  un  peu  plus  longs  que  le  calice; 
les  semences  osseuses,  oblongues,  striées.  Cette  plante  croît 
dans  l'Ethiopie. 

OsTÉosPERME  cxuÉ  :  Osleospermiim  ciliatum,  Linn.;  Burm.  , 
Afr.,  pag.  171,  tab.  61,  fig.  2.  Espèce  remarquable  par  la 
petitesse  de  ses  fleurs  et  par  les  petits  aiguillons  qui  bordent 
ses  feuilles  et  les  font  paroître  ciliées;  sa  tige  est  haute  d'un 
pied,  anguleuse;  les  feuilles  sont  sessiles  ,  alternes,  ovales, 
lancéolées,  aiguës,  crénelées  à  leurs  bords,  les  supérieures 
couvertes  d'un  duvet  blanc  et  cotonneux;  les  fleurs  jaunes, 
pédonculées  ,  solitaires  et  terminales;  les  folioles  du  calice 
striées ,  lancéolées ,  aiguës.  Cette  plante  croît  au  cap  de 
Bonne-Espérance. 


OST 

OsTÉosPERME  PORTE-COLLIER  :  Ostcospermiim  moniliferiim  ,  Linn.; 
Dill. ,  Hort.  Elth.,  tab.  G8,  fig.  79;  Pliiken. ,  Amalth.,  tab. 
382,  fig.  4;  Lamk.,  lll.,  tab.  714.  Sous-arbrisseau  de  trois 
ou  quatre  pieds,  dont  les  rameaux  sont  rapprochés  quatre 
à  six  de  distance  en  distance  ;  les  feuilles  ëparses,  nombreuses, 
ovales,  à  dentelures  mucronées,  longues  d'un  pouce  et  demi; 
les  pétioles  linéaires,  un  peu  ailéi,  terminés  au  sommet  par 
trois  tubercules  particuliers,  prolongés  sur  les  rameaux  en 
autant  d'angles  saillans  :  les  fleurs  sont  jaunes,  radiées,  de 
grandeur  moyenne,  pédonculées  et  terminales  :  les  folioles 
du  calice  inégales,  ovales-oblongues,  aiguës,  un  peu  ciliées, 
tomenteuses,  ainsi  que  les  pédoncules;  les  semences  grandes, 
osseuses,  arrondies,  au  nombre  de  cinq  à  six,  disposées  or- 
biculairement  surle  réceptacle.  Cette  espèce  croit  en  Ethiopie. 
On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi.  (Poir.) 

OSTÉOSTOMES.  (IchthjoL)  D'après  les  mots  grecs  ccrlsov , 
os,  et  /jojuict,  bouche,  M.  le  professeur  Duméril  a  créé  sous 
ce  nom  ,  dans  sa  Zoologie  analytique ,  une  famille  de  poissons 
dans  le  sous-ordre  des  holobranches  thoraciques,  famille  à 
laquelle  on  peut  assigner  les  caractères  suivans  : 

Branchi''i  munies  d'une  opercule  et  d^une  membrane;  catopes 
implantés  sous  les  nageoires  pectorales  ;  corps  épais,  comprimé  ; 
màclioires  tout -à-fait  osseuses. 

Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  des  caractères  des 
genres  qui  la  composent. 

Famille  des  Ostéostomes. 

i(  armée  d'aiguillons  ;  luàclioirPs  lisses.  LÉiockathe. 
umque,  ^              .      .,,              «    .     -             ... 

I  sans  aiguillons;niachoires  crénelées.  Scark. 

douhle;   mâchoires  crénelées OkTonHiKQUE. 

Voyez  ces  différens  noms  de  genres  et  ïhoraciql'es.  (H.  C.) 

OSTÉOZO AIRES.  [Zool.)  M.  de  Blainville  a  proposé  ce 
nom  pour  reuiplacer  celui  de  vertébrés,  donné  depuis  long- 
temps aux  animaux  des  quatre  premières   classes.  (Desm.) 

OSTERDAMIA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  détaché  de  Vagrostis 
par  Neckcr,  mais  non  encore  adopté.  (J.) 

OSTERDYCHIA.  (Bot.)  J.  Burmann  désignoit  ainsi  Van- 
tholjza  Cunonia,  Linn.,  dont  il  faisoit  un  genre  qui  n'a  point 
été  adopté.  (Lem.) 


OST  23 

OSTERICUM.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  omhellifères, 
établi  par  Hoffuiann  (Gen.  umbell.)  sur  Yangelica  pratensis, 
Marsch.  et  Bieb. ,  mais  qui  n'a  pas  été  adopté,  à  cause  qu"il 
ditï'ère  à  peine  de  Vangelica.  Beaucoup  plus  anciennement 
les  botanistes,  comme  Tragus,  C.  Bauhin,  etc.,  ont  nommé 
ostericum  l'angélique  sauvage,  angelica  syheslris ,  Linn,,  avec 
laquelle  peut-être  ils  ont  confondu  Vimperatoria  paluslris , 
Besser.  Voyez  Rœm.,  Sjst.  veget. ,  6  ,  p.  6o5.  (Leai.) 

OSTERITIUM.  {Bot.)  Cette  plante  de  Tragus  est  reportée 
par  C.  Bauhin  à  Tastrance ,  astrantia  major.  Il  croit  encore 
qu'un  autre  osleritium  sauvage,  du  même,  est  la  podagraire, 
œgopodium  podagraria.  (J.  ) 

OSTOME.  {Entom.)  Nom  donné  par  Lalcharting  au  genre 
des  NiTiDui.ES  de  Fabricius.  (C.  D.) 

OSTORHINQUE,  OsLorhinchus.  (Ichthj'ol.)  En  prenant 
pour  type  un  poisson  décrit  et  dessiné  par  le  voyageur  Com- 
merson  ,  M.  le  comte  de  Lacépéde  a  établi  sous  ce  nom  un 
genre  qui  se  rapporte  à  la  famille  des  ostéostomes,  et  dont 
les  caractères  sont  les  suivans  : 

Mâchoires  osseuses,  très  -  avancées ,  crénelées,  tenant  lieu  de 
dents;  deux  nageoires  du  dos. 

Les  OsTORHiNQUEs  sout  donc  faciles  à  distinguer  des  Léio- 
GNAXHEs  et  des  Scares  ,  qui  n'ont  qu'une  nageoire  dorsale. 
(Voyez  Léiognathe,  Ostéostomes,  Scare. ) 

Ce  genre  ne  renferme  encore  qu'une  espèce. 

L'OsTORHiNQL'E  Fleurieu  ,  Ostorilinchus  Fleurieu.  Nageoire 
caudale  en  croissant;  mâchoire  inférieure  un  peu  avancée; 
yeux  gros;  une  bande  transversale  d'une  couleur  vive  auprès 
de  la  nageoire  de  la  queue. 

Ce  poisson  habite  la  grande  mer  Equinoxiale.  (H.  C.) 

OSTRACÉES,  Oslracea.  (Conchjl.)  M.  de  Lamarck,  dans 
son  Système  de  conchyliologie ,  avoit  établi  sous  ce  nom  une 
famille  de  coquilles  bivalves ,  à  têt  feuilleté  ou  papyracé , 
monomyaires  ,  ou  à  une  seule  impression  musculaire  sub- 
centrale,  à  ligament  non  marginal,  intérieur  ou  demi-inté- 
rieur, quelquefois  inconnu.  Il  la  subdivisoit  ensuite  en  deux 
sections:  dans  la  première,  à  ligament  inconnu,  ou  ostracées 
anomales,  il  plaçoit  les  genres  Calcéole,  Radiolite  et  Cranie; 
et  dans  la  seconde ,  ou  ostracées  franches  ,  il  mcttoit  les  genres 


24  '  OST 

Grvphée.  Huître,  Vulselle ,  Placune,  Anomie  ;  mais  dans  la 
seconde  édition  des  Animaux  sans  vertèbres  il  ne  conserve 
dans  cette  famille  que  la  seconde  section,  la  première  cons- 
tituant une  partie  de  la  division  des  Rudistes. 

M.  de  Blainville  adopte  aussi .  sous  le  même  nom  ,  cette 
famille  dans  son  Système  de  conchyliologie.  (De  B.) 

OSTRACÉS.  OsTracea.  {Malacoz.)  M.  G.  Cuvier,  dans  son 
Système  de  malacologie,  donne  ce  nom  à  la  première  famille 
de  ses  acéphales  testacés,  et  il  la  caractérise  ainsi  :  Manteau 
ouvert ,  sans  ouvertures  ni  tubes  particuliers  ;  pied  nul  ou 
très-petit:  coquille  le  plus  souvent  fixée  aux  roches  par 
sa  propre  substance  ou  par  des  fils,  ou  aux  autres  corps 
plongés  sous  Teau.  Il  la  partage  ensuite  en  deux  sections, 
suivant  le  nombre  des  muscles  adducteurs  :  dans  la  première, 
à  un  seul  muscle,  sont  les  genres  Acarde  ,  Huître,  Gryphée, 
Peigne,  Lime,  Houlette,  Anomie,  Placune,  Spondyle,  Pli- 
catule,  Marteau,  Vulselle  et  Perne  ;  dans  la  seconde,  à  deux 
muscles,  sont  les  genres  Avicule  .  Crénatule,  Jambonneau, 
Arche,  Pétoncle,   Kucule   et  Trigonie. 

M.  de  Blainville  avoit  aussi  adopté  le  nom  d'ostracés  pour 
une  famille  de  son  ordre  des  Malacozoaires  lamellibranches. 
Dans  son  Gênera  il  la  caractérise  ainsi  :  Lobes  des  manteaux 
entièrement  séparés  dans  presque  toute  la  circonférence,  si 
ce  n'est  vers  le  dos  :  abdomen  entièrement  caché  par  la  réu- 
nion des  lames  branchiales  dans  toute  la  ligne  médiane,  et 
sans  prolongement  musculaire  ou  pied.  Coquille  plus  ou 
moins  grossièrement  lamelleuse  ,  irrégulière  ,  inéquivalve  , 
inéquilatérale  ,  sans  appareil  régulier  d'articulation  ,  et  avec 
une  seule  impression  musculaire  subcentrale. 

11  y  place  les  genres  Anomie,  Placune  ,  Harpace,  Huître, 
Gryphée  et  Pachyte  ou  Podopside.  (DeB.) 

bSTRACHODES  ou  OSTRACODES.  (Crust.)  Noms  d'une 
famille  de  crustacés  de  la  sous-classe  des  entomostracés,  fon- 
dée par  M.  Latreille,  et  renfermant  les  Cypris,  les  Cythérées  , 
les  Lyncés  et  les  Daphnies,  tous  caractérisés  par  leur  têt,  qui 
est  en  forme  de  valves  et  qui  renferme  leurs  pattes  ,  dont 
les  formes  et  les  fonctions  varient  selon  les  genres.  "Soyez 
Partifle  Malacostracés  ,  tome  XXVllI,  page  399.  (Desm.) 

OSTR-VCIA.  (Fos5,)  Pline  a  donné  ce  nom  à  une  coquille 


OST  25 

fort  dure  dont  on  se  servoit  pour  polir  les  pierres  précieuses 
{Hist.  nat.,  lih.  Sy,  cap.  lo);  mais  on  ne  sait  de  quelle  co- 
quille il  a  entendu  parler.  (D.  F.) 

OSTRACINS  ou  BITESTACÉS.  {Crust.)  Les  Entomostracés 
de  Muller,  dont  l'enveloppe  générale  est  comme  divisée  en 
deux  valves,  forment ,  selon  M.  Duméril ,  une  petite  famille , 
à  laquelle  il  a  donné  ce  nom.  Les  genres  qui  y  sont  com- 
pris, sont  les  suivans  :  Daphnie,  Cyprxs,  Cythériîe  et  Lynci^e. 
Cette  famille  correspond  exactement  à  celle  que  M.  La- 
treille  avoit  anciennement  établie  sous  le  nom  d'OsTRACHODEs. 
(Desm.) 

OSTRACION.  (Iclithyol.)  Voyez  Coffre.  (H.  C) 

OSTRACITES  ou  OSTRÉITES.  {Foss.)  On  a  autrefois  donné 
ces  noms  aux  huîtres ,  aux  gryphées  et  aux  pernes  fossiles. 
(D.  F.) 

OSÏRACOMORPHITES.  (Foss.)  Synonyme  d'OsTRACiTEs. 
(Desm.) 

OSTRALEGA.  (Ornith.)  Ce  nom  désigne  Fhuifrier,  hœ- 
niatopus  ostralegus ,  Linn.   (  Ch.  D.) 

OSTRAPODES.  (Crust.)  Ordre  de  crustacés  entomostracés. 
fondé  par  M.  Straus,  et  ne  renfermant  que  les  genres  Cypris 
et  Cythérée.  Voyez  l'article  Maj.acostracés,  tome  XXVIII, 
pag.  408.  (Desm.)    • 

OSTREA.  (Bot.)  Voyez  Huître.  (Desm.) 

OSTRÉOCAMITES.  (  Foss.  )  C'est  ainsi  qu'on  a  nommé 
quelquefois  les  cames  fossiles.  (D.  F.) 

OSTRÉOPECTINITES.  {Foss.)  Les  anciens  orycfographes 
ont  donné  autrefois  ce  nom  à  quelques  espèces  de  térébra- 
tules.  (D.  F.) 

OSÏRICH.  (Ornith.)  Nom  anglois  de  Fautruche,  struihio 
camelus,   Linn.  (  Ch.  D.  ) 

OSÏROSVIDZ.  {Mamm.)  Nom  polonois  d'une  espèce  de 
lynx.  (F.  C.) 

OSTRUÏIUM.  (Bot.)  Nom  donné  par  Dodoëns  à  la  grande 
impératoire,  que  Linnœus  a  nommée  pour  cette  raison  impe- 
ratoria  ostrutium,  (J.) 

OSTRYA.  (Bot.)  Lobel  croyoit  que  cette  plante  de  Théo- 
phraste  pouvoit  être  le  sorbier  des  oiseleurs.  Daléchamps 
dit  que  quelques-uns  reportoient  ce  nom  au  lilas.  Suivant 


26  OST 

Clusius  et  Cordus  c'est  le  charme,  carpinus  hetulus  ,  que 
Théophraste  nommoit  ainsi;  et  c'est  l'opinion  la  plus  reçue. 
Une  espèce   de    ce  genre  est   le  carpinus   ostrja.  Voyez  Os- 

TRYER.    (  J. ) 

OSTRYER,  Oshya,  Michéli.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dico- 
tylédones apétales,  de  la  famille  des  amenfacées ,  Ji.ss. ,  et  de 
la  monoéciz  polyandrie ,  Linn.,  dont  les  fleurs  mâles  et  femelles 
sont  séparées  les  unes  des  autres  sur  le  même  individu  ,  et 
dont  les  principaux  caractères  sont  les  suivans  :  Fleurs  mâles 
rassemblées  en  chatons  cylindriques,  fascicules,  formés  de 
nombreuses  écailles  contenant  chacune  une  fleur  dépourvue 
de  calice  et  de  corolle,  et  consistant  en  plusieurs  étamines 
à  filamens  rameux.  Les  fleurs  femelles  forment  un  chaton 
ovale  ou  ovale-oblong ,  composé  d'écaillés  nombreuses,  ren- 
flées en  vessie,  aplaties,  imbriquées,  contenant  un  ovaire 
surmonté  de  deux  styles.  Le  fruit  est  une  petite  noix  ino- 
nosperme,  renfermée  à  la  base  dis  écailles  renflées  en  vessie. 
Les  ostryers  sont  des  arbres  a.  feuilles  simples,  alternes.  On 
n'en  connoit  que  deux  espèces. 

OsTRYER  COMMUN  :  Ostrja  vulguris  ,  Willd.,  Spec,  4,  p.  4(^9; 
Ostrja  italica,  carpinifolia ,  Mich. ,  Gen. ,  -2  23,  t.  104,  fig.  ij 
Carpinus  Ostrja,  Linn.,  Spec,  1417.  ^rbre  de  trente  à  qua- 
rante pieds  de  hauteur,  dont  les  feuilles  sont  ovales,  termi- 
nées en  pointe,  bordées  de  dents  aiguës,  inégales,  et  portées 
sur  des  pétioles  velus.  Les  fleurs  màlfs  sont  disposées  en  cha- 
tons fascicules,  longs  et  pendans;  les  femelles  forment  des 
chatons  ovales,  auxquels  succèdent  des  espèces  de  cônes  de 
même  forme,  pendans,  ayant  l'aspect  d'un  fruit  de  houblon, 
et  composés  d'écaillés  comprimées,  un  peu  renflées,  renfer- 
mant chacune,  dans  la  cavité  qui  est  à  leur  base,  une  petite 
graine  dure  ,  conique  et  lisse.  Cette  espèce  croît  en  Italie 
et  dans  le  Midi  de  l'Europe.  On  la  cultive  dans  quelques 
jardins.  Elle  n'est  que  peu  répandue.  On  l'élève  plus  rare- 
ment de  graines  qu'on  ne  la  greffe  sur  le  charme  commun. 

OsTRYER  DE  ViRGiNiE  :  Osfrja  vlrginica,  Willd.,  Spsc. ,  4, 
p.  469  ;  Carpinus  virginica ,  Lam. ,  Dict.  enc. ,  1,  p.  708. 
Cet  arbre  ressemble  beaucoup  au  précédent  ,  mais  il  paroît 
en  différer  par  ses  feuilles  plus  grandes,  plus  molles,  ovales- 
oblongues,  acumiaéts,  et  par  ses  fruits  une  fois  plus  longs, 


OSY  27 

pendans.  Cette  espèce  croit  naturellement  dans  la  Virginie 
et  dans  plusieurs  parties  des  Etats-Unis  d'Amérique.  Son 
bois  est  blanc,  et  il  a  le  grain  fin  et  serré,  ce  qui  le  rend 
très-compacte  et  très-pesant.  Il  paroitroit  propre  à  faire  des 
dents  d'engrenage  pour  les  moulins,  des  vis,  des  maillets; 
mais  il  est  de  peu  d'usage  ,  parce  qu'il  n'acquiert  jamais 
que  de  foibles  dimensions.  Il  est  cultivé  dans  quelques  jar- 
dins, mais  peu  répandu.  (L.  D.) 

OSTRZI SS.  (  Ornu//.)  Ce  nom  illyrien  ,  qu'on  écrit  aussi 
oslrzjz  ,  désigne  le  balbuzard  , /a/co  lialiœtus ,  Liim.  (Ch.D.) 

OSYRIDEES.  (Bot.)  Nous  avons  réuni  primitivement  dans 
une  seule  lamille  de  plantes  dicotylédones  apétales,  à  ovaire 
adhérent  et  à  étamines  périgynes,  sous  le  nom  de  chalefs , 
elœagni,  plusieurs  genres  répartis  dans  deux  sections.  Plus 
tard,  en  1802,  dans  les  Annales  du  Muséum,  vol.  5,  nous 
avions  reconnu  que  la  seconde  section  devoit  former  une 
famille  riistincte  sous  celui  de  miroboîanées ,  et  nous  avions 
conservé  la  première  sous  celui  de  chalefs  ou  osyridées. 
En  observant  néanmoins,  d'après  Gœrtner  et  Richard,  que 
plusieurs  des  genres  de  cette  section  présentoient  des  diffé- 
rences notables  dans  l'union  du  calice  à  l'ovaire,  la  situation 
de  la  graine  et  de  son  embryon  dans  le  fruit,  la  présence 
ou  l'absence  d'un  périsperme,  nous  en  avons  conclu  que 
cette  section  renfermoit  problablement  les  élémens  de  plu- 
sieurs familles.  M.  R.  Brown  l'a  également  reconnu ,  et  dans 
son  Pj-odrome,  publié  en  1810,  ouvrage  rempli  d'observations 
importantes  et  de  vues  nouvelles,  il  a  nommé  d'abord  la  fa- 
mille des  éléagnées,  caractérisée  par  un  ovaire  non  adhérent, 
un  fruit  monosperme,  dont  la  graine,  dénuée  du  périsperme, 
est  att:.chée  au  bas  de  la  loge  et  munie  inférieurement  d'un 
embryon,  la  radicule  descendante;  dans  laquelle  il  a  réuni 
deux  seuls  genres,  l'hippophaë,  décrit  par  Gœrtner,  etVelœa- 
gnus,  observé  par  lui-même.  Ensuite,  trouvant  dans  d'autres 
genres  un  ovaire  adhérent,  uniloculaire,  rempli  de  trois 
ovules  portés  au  sommet  d'un  placentaire  entre  un  fruit 
monosperme  par  avortement,  une  graine  insérée  au  sommet 
df>  la  loge  ,  munie  d'un  périsperme  cliarnu  et  d'un  embryon 
cylindrique,  central,  à  radicule  ascendante,  il  en  a  formé 
une  famille  distincte,  à  laquelle  il  a  rapporté  le  santalum , 


i8  OSY 

auparavant  placé  dans  les  myrtoïdes,  par  suite  d'une  mau- 
vaise description ,  et  il  l'a  enrichie  de  plusieurs  genres  nou- 
veaux de  la  Nouvelle-Hollande  :  c'est  sa  famille  des  santala- 
cées  dans  laquelle  il  n'admet  pas  Vosjris ,  quoique  conforme 
dans  presque  tous  les  points,  parce  que  selon  M.  Gaertner 
fils,  t.  216,  son  embryon  s'écarte  un  peu  de  l'axe  central 
du  périsperme;  mais,  suivant  M.  Gaertner,  son  ovaire  a  de 
même  trois  ovules,  et  la  graine  restante  dans  le  fruit  adhère 
par  son  sommet  à  un  filet,  lequel,  parti  du  fond  de  la  loge, 
s'élève  sur  son  côté  jusqu'à  son  ombilic  et  remplit  le  même 
office  que  le  placentaire  des  santalacées.  Ce  genre  ne  peut 
donc  en  être  séparé,  et  s'il  diffère  un  peu  de  la  famille, 
c'est  parce  qu'il  est  dioique;  mais,  suivant  les  observations 
de  Scopoli  et  de  Willdenow,  cette  séparation  des  sexes  n'est 
que  le  résultat  d'un  avortement ,  et  chaque  fleur  offre  le 
rudiment  de  l'organe  avorté.  Quoiqu'il  paroisse  prouvé  que 
ce  genre  appartient  à  la  famille,  cependant  nous  ne  propo- 
serons pas  de  restituer  à  cette  série  le  nom  d'osyridées , 
d'abord ,  parce  que  c'est  sous  celui  de  santalacées  que  M. 
Brown  a ,  le  premier,  bien  établi  son  caractère  général,  en- 
suite, parce  que  le  caractère  se  retrouve  peut-être  plus 
complètement  dans  le  zantalum.  11  faut  cependant  observer 
que  ce  genre  porte  sur  son  calice  quatre  écailles  ou  glandes 
alongées  ,  alternes,  avec  ses  divisions  et  avec  les  étamincs, 
écailles  qui  n'existent  pas  dans  les  autres  genres  de  la  famille, 
ou  du  moins  dans  plusieurs  avec  lesquels  en  ce  point  Vosyris 
auroit  plus  d'afKnité.  Cette  différence  pourroit  donner  lieu 
à  rétablissement  de  deux  sections  caractérisées  par  la  pré- 
sence ou  l'absence  de  ces  glandes.  Nous  aurons  occasion 
d'en  reparler  à  l'article  Santalacées.    (J.) 

OSYRIS.  (Bot.)  Ce  nom  a  été  donné  par  les  anciens  à 
diverses  plantes.  Matthiole  et  Fuchs  s'en  servoient  pour  dé- 
signer la  linaire  vulgaire.  Lobel  l'étendoit  à  d'autres  liiiaires. 
Dodoëns  l'appliquoit  à  une  ansérine  ,  chenopodium  scoparia; 
Clusius  à  une  plante  composée,  chorjsocoma  Ij'nosiris  ;  C. 
Bauhin  à  un  arbrisseau  nommé  alors  à  Montpellier,  et  en- 
suite par  Tournefort ,  casia  poetica,  que  Bauhin  croit  être 
Yoxjris  de  Pline.  C'est  à  cette  dernière  que  Linnaeus  a  con- 
servé ce  nom  ,  et  cette  plante  devient  le  type  d'une  nouvelle 


OTH  29 

famille  des  sanlalacées  ou  Osvridée^.  (Voyez  ce  dernier  mot.) 
Cet  auteur  lui  avoit  associé  un  autre  arbrisseau,  qu'il  a  re- 
connu ensuite  très- différent ,  et  dont  il  a  fait  le  genre  Ni- 
Iraria ,  qui  appartient  à  une  autre  famille.  (  J.  ) 

OSYRIS  ;  Osyris ,  linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, qui,  dans  la  Méthode  naturelle  de  M.  de  Jussieu ,  .1 
donné  son  nom  à  la  famille  naturelle  des  osyridées  ou  sanla- 
lacées ,  et  qui,  dans  le  Système  sexuel,  appartient  à  la  dioé- 
cie  Lriandrie.  Ses  principaux  caractères  sont  d'avoir  :  Des 
fleurs  unisexuelles  séparées  sur  des  individus  différens  ;  dans 
les  mâles ,  un  calice  monophylle  ,  à  trois  divisions  égaies  ; 
point  de  corolle;  trois  élamines  :  dans  les  fleurs  femelles, 
calice  et  corolle  comme  dans  les  mâles;  un  ovaire  infère, 
conique  ,  surmonté  d'un  style  à  stigmate  trifide  ;  une  baie 
globuleuse  ,  ombiliquée  ,  à  une  loge  ,  renfermant  un  petit 
noyau  arrondi  et  monosperme.  Ce  genre  ne  comprend  qu'une 
seule  espèce. 

Osyris  blanc,  vulgairement  Rouvet;  Osyris  alha,  Linn., 
Spec. ,  1460.  Arbuste  dont  la  tige,  haute  de  deux  pieds  ou 
environ ,  se  divise  en  rameaux  grêles ,  striés  ,  garnis  de  feuilles 
alternes,  sessiles,  linéaires,  pointues,  glabres  et  entières.  Ses 
fleurs  sont  d'un  vert  jaunâtre,  petites,  agréablement  odo- 
rantes, pédonculées  et  éparses.  Il  succède  aux  fleurs  femelles 
des  petites  baies  rougeàtres,  peu  succulentes,  d'une  odeur 
et  d'une  saveur  désagréables.  Cette  plante  croit  naturellement 
dans  le  Midi  de  la  France,  en  Espagne,  en  Italie,  dans  le 
Levant,  etc.  (L.  D.  ) 

OTA-PULLU.  (Bot.)  Un  des  noms  malabares  du  gultier, 
cambogia  gutta.  (J. ) 

OTARDE,  OTARDEAU.  {Ornith.)  On  trouve  le  nom  de 
l'outarde  ,  otis  tarda,  Linn.,  ainsi  écrit  parles  anatomistes  de 
l'Académie  des  sciences ,  dans  les  Mémoires  pour  servir  à 
l'histoire  des  animaux.  (Ch.  D.) 

OTARIES.  (Mamm.)  Nom  que  Péron  a  donné  aux  phoques 
à  oreilles,   dont  il  a  fait  un   genre.  Voyez  Phoque.  (F.  C.) 

OTB,  ODJAS.  {Bot.)  Noms  arabes  d'un  cotonnier,  gossjy- 
pium  ruhrum  de  Forskal.  (J.) 

OTHÈRE,  Othera.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées ,  de  la  famille  des  sapotées, 


5o  OTH 

de  la  tétrandrie  monogjnie  de  Linnasus;  offrant  pour  caractèro 
essentiel  :  Un  calice  persistant ,  à  quatre  divisions  ;  quatre 
pétales  ovales  ;  quatre  étamines  insérées  à  la  base  des  pétales  ; 
un  stigmate  sessile  ;  une  capsule  ? 

Othère  du  Japon  :  Othera  japonica,  Thnnb.,  Flor.  Japon,, 
4  et  61  ;  A'of.  gen. ,  36.  Arbrisseau  originaire  du  Japon,  dé- 
couvert par  Thunberg,  et  que  les  Japonois  nomment  Mikade 
KOiE  (millepeda  plania).  Ses  rameaux  sont  cylindriques,  striés 
et  rougeàtres;  ses  feuilles  alternes,  pétiolées,  ovales,  obtuses, 
glabres,  coriaces,  entières,  étalées,  longues  d'environ  un 
demi-pouce;  les  pélioles  à  demi  cylindriques,  longs  au  plus 
d'une  ligne  :  les  fleurs  sont  blanches,  axillaires,  agrégées, 
portées  sur  des  pédoncules  à  peine  longs  d'une  demi -ligne  ; 
leur  calice  est  glabre ,  à  découpures  ovales;  la  corolle  blanche , 
à  pélales  plans,  ovales,  obtus;  les  étamines  sont  deux  fois 
plus  courtes  que  la  corolle  ;  les  anthères  à  deux  lobes ,  à 
quatre  sillons;  le  style  est  nul.  Le  fruit  n'a  pas  été  observé, 

(POIR.) 

OTHONNA.  {Bot.)  C.  Bauhin  soupçonne  que  la  plante 
ainsi  nommée  par  Dioscoride  et  Pline,  est  l'œillet  d'Inde,  ta- 
gctes  patula,  et  il  rapporte  aussi  à  ce  tagetes  ïothonna  de  Lo- 
bel.  Linnaeus  s'est  emparé  de  ce  nom  pour  désigner  un  autre 
genre  delà  même  famille,  voisin  du  séneçon.  (J.  ) 

OTHONNE,  Othonna.{Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  composées,  delà  fumille  des  corymhifères ,  de  la  s^'n^ 
génésie  nécessaire  de  Linnaeus;  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  Un  calice  monophylle,  à  plusieurs  divisions;  des  corolles 
radiées;  les  fleurons  mâles  ou  hermaphrodites,  stériles;  les 
demi-fleurons  femelles  et  fertiles  ;  cinq  étamines  syngénèses; 
le  réceptacle  nu;  les  semences  oblongues,  presque  nues  ou 
chargées  d'une  aigrette  soyeuse. 

Othonne  a  feuilles  de  GÉaoFLiER  :  Othonna  clieirifolia,  Linn.; 
Duham.,  Arb.,  2  ,  pag.  94  ,  tab.  17.  Ses  tiges  sont  longues  d'en- 
viron deux  pieds,  presque  ligneuses,  couchées  à  leur  base , 
rameuses,  garnies  de  feuilles  sessiles,  glauques,  alternes,  spa- 
tulées,  entières,  un  peu  charnues,  cartilagineuses  à  leurs 
bords,  les  inférieures  obtuses,  les  supérieures  aiguës,  longues 
d'environ  deux  pouces  :  les  fleurs  sont  belles,  radiées,  ter- 
minales,  de  couleur  jaune ,  d'environ  deux  pouces  de  dia- 


OTH  Si 

mètre,  portées  sur  de  longs  pédoncules  simples,  uniflores,  un 
peu  rentlés  à  leur  sommet  ;  leur  calice  est  presque  cylindrique , 
dune  seule  pièce,  à  huit  ou  dix  découpures;  les  fleurons 
hermaphrodites  sont  stériles,  à  cinq  dents;  les  demi-fleurons 
femelles,  fertiles,  lancéolés,  un  peu  élargis  ;  le  réceptacle  est 
nu  ;  les  semences  sont  glabres,  oblongues ,  cylindriques,  sur- 
montées d'une  aigrette  velue  et  blanchâtre.  On  cite  cette 
plante  comme  originaire  de  l'Ethiopie.  M.  Desfontaines  l'a 
observée  dans  le  royaume  de  Tunis ,  sur  les  côtes  maritimes, 
eu  iieur  dans  l'hiver. 

Cette  belle  plante,  par  la  grandeur  et  la  beauté  de  ses 
fleurs ,  mérite  d'être  employée  à  la  décoration  de  nos  par- 
terres. Elle  supporte  fort  bien  les  gelées  ,  et  n'est  point  déli- 
cate sur  la  nature  du  terrain.  On  la  multiplie  par  les  semences 
et  les  marcottes.  Comme  elle  ne  quitte  point  ses  feuilles,  on 
peut  la  placer  dans  les  bosquets  d'hiver.  Chez  nous  elle  donne 
ses  fleurs  vers  la  fin  de  Mai. 

Othonne  a  feuilles  menues  :  OtJionna  lenuissima ,  Linn.  ;  Jacq., 
Hort.  Schanbr. ,  vol.  2,  tab.  SSg  ;  Pluken.,  Phjt.,  tab.  oig. 
fig.  5.  Cette  plante  s'élève  à  la  hauteur  d'environ  un  pied  et 
demi  sur  une  tige  glabre ,  ligneuse ,  divisée  en  rameaux  droits , 
rapprochés  cinq  à  six  ensemble,  garnis  dans  leur  partie  su- 
périeure de  feuilles  linéaires,  éparses,  nombreuses,  filiformes, 
glabres,  charnues,  terminées  en  pointe,  longues  de  dix  à 
quinze  lignes  :  les  fleurs  sont  petites  ,  radiées,  et  forment  de 
jolis  corymbes  au  sommet  des  rameaux  ;  elles  sont  portées  sur 
des  pédoncules  simples ,  filiformes,  très-longs;  leur  calice  est 
ovale  ,  jaunâtre  ,  scarieux,  divisé  en  huit  dents  larges  et  poin- 
tues; les  semences  sont  couronnées  d'une  longue  aigrette 
pileuse.  Elle  croit  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Othonne  corne -de- cerf  :  Othonna  coronopifolia  ,  Linn.; 
Lamk. ,  lil.gen.,  tab.  7 14.  Très-belle  espèce  d'ornement,  dont 
la  tige  est  ligneuse,  haute  d'environ  deux  pieds;  les  rameaux 
sont  légèrement  pubescens;  les  feuilles  éparses,  sessiles,  glabres 
à  leurs  deux  faces,  entières,  un  peu  épaisses:  les  supérieures 
munies  de  dents  sinueuses,  aiguës  et  distantes;  les  fleurs, 
jaunes  ,  radiées,  naissent  en  petit  nombre  au  sommet  des  ra- 
meaux ;  les  pédoncules  sont  garnis  de  quelques  bractées 
étroites.  Les  calices  sont  glabres,  d'une  seule  pièce,  à  huit 


02  OTH 

divisions  assez  profondes  ,  ovales ,  aiguës ,  membraneuses  à  leurs 
bords;  les  semences  surmontées  d'une  longue  aigrette  pileuse. 
Cette  plante,  originaire  d'Ethiopie  ,  est  cultivée  au  Jardin  du 
Roi.  Elle  est  d'orangerie. 

Othonne  a  petites  fleurs  :  Othonna  pan'ijlora ,  L.  ;  Commel. . 
Hort. ,  2  ,  pag.  143,  tab.  72  ;  Volkam. ,  Norih.,  tab.  226.  Cette 
plante  s'élève  à  la  hauteur  de  deux  pieds  sur  une  tige  glabre, 
ligneuse,  cylindrique,  ramifiée  en  corymbe  à  son  extrémité; 
les  feuilles  inférieures  sont  grandes,  sessiles,  amplexicaules, 
glabres,  un  peu  épaisses,  élargies,  lancéolées;  les  supérieures 
plus  courtes  ,  lancéolées,  munies  de  quelques  petites  dents  ai- 
guës. Les  fleurs  sont  assez  petites ,  de  couleur  jaune  ,  réunies 
en  panicules  serrées;  leur  calice  est  glabre  ,  d'une  seule  pièce, 
un  peu  cylindrique,  à  huit  dents;  les  semences  sont  sur- 
montées d'une  aigrette.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne- 
Espérance,  dans  les  lieux  humides  et  marécageux. 

OxHONNE  ARBORESCENTE  :  Otlioniia  urborescens ,  Linn.  ;  Dill. , 
Hort.  Eltham.,  ipag.  i23,  tab.  io3,fig.  1  2  3.  Cette  espèce  s'élève 
à  la  hauteur  d'un  pied  et  plus;  sa  tige  est  droite,  épaisse,  li- 
gneuse, divisée  vers  son  sommet  en  plusieurs  rameaux  assez 
courts,  garnis  à  leur  partie  supérieure  de  feuilles  sessiles, 
très  -  rapprochées  ,  charnues  ,  oblongues,  obtuses,  entières, 
d'un  vert  blanchâtre,  tomenteuses  à  leur  insertion  :  les  fleurs 
naissent  à  l'extrémité  de  pédoncules  simples,  filiformes, 
garnis  d'une  bractée  laineuse  à  leur  partie  moyenne;  les  ca- 
lices sont  monophylles,  cylindriques,  à  cinq  dents;  cinq  demi- 
fleurons  larges  et  ouverts  à  la  circonférence ,  de  couleur  jaune  , 
ainsi  que  le  disque;  les  semences  surmontées  d'une  aigrette 
pileuse  et  touffue.  On  trouve  cette  plante  dans  l'Afrique. 

Othonne  fectinée  :  Othonna  pectinata  ,  Linn.  ;  Commel. , 
Hort. ,2,  p.  1 07  ,  tab.  69  ;  Mill. ,  Icon. ,  tab.  194,  fig.  1 .  Fort 
belle  espèce,  remarquable  par  la  grandeur  de  ses  fleurs,  par 
le  duvet  court ,  tomenteux  et  blanchâtre  ,  qui  recouvre  toutes 
ses  parties  ;  sa  tige  est  ligneuse ,  haute  de  trois  ou  quatre  pieds , 
cendrée,  cylindrique,  de  la  grosseur  du  petit  doigt,  ramifiée, 
et  feuillée  à  son  sommet;  les  feuilles  sont  alternes,  pinnati- 
fides  à  leur  moitié  supérieure ,  rétrécies  et  linéaires  à  leur 
base;  les  découpures  opposées,  parallèles,  linéaires,  obtuses: 
les  fleurs  sont  belles,  grandes  et  radiées,  de  couleur  jaune. 


OTH  33 

portées  sur  des  pédoncules  longs  de  quatre  à  cinq  pouces, 
uniflores;  les  calices  divisés  à  leur  bord  en  huit  dents;  les 
demi-fleurons  grands  ,  ouverts;  les  semences  aigrettées.  Cette 
plante  croit  dans  l'Etluopie. 

Othonne  a  feuilles  d'auronne  :  Othonna  ahrotanifolia,  Linn.  ; 
Séba,  Mus.,  2,  tab.  23,  fig.  6  ;  Pluk. ,  ?hyt.,  tab.  023,  fig.  6. 
Arbuste  originaire  du  cap  de  Bonne-Espérance,  dont  la  lige 
s'élève  à  la  hauteur  d'environ  trois  pieds;  les  rameaux  sont 
droits,  striés,  disposés  par  faisceaux,  garnis  de  feuilles  nom- 
breuses, éparses,  découpées,  fort  menues,  ayant  presque  l'as- 
pect de  celles  de  l'auronne,  glabres,  charnues,  longues  d'en- 
viron un  pouce.  Les  fleurs  sont  portées  à  l'extrémité  de  pé- 
doncules longs  de  quatre  à  cinq  pouces,  filiformes,  striés, 
réunis  en  petit  nombre  au  sommet  de  chaque  rameau  ;  le  ca- 
lice est  petit ,  strié  ,  ouvert,  à  douze  divisions  aiguës;  les  fleu- 
rons et  demi -fleurons  sont  de  couleur  jaune;  les  semences 
aigrettées.  On  cite  de  Volkamer  le  jacohœa  africana ,  crithmi 
major  et  minor  ^  Norib. ,  pag.  2  25,  mais  non  la  figure  2  25, 
qui  est  une  variété  du  senecio  elegans. 

Othonne  renversée  :  Othonna  retrofracta  ,  Willd. ,  Spec.  ; 
Jacq. ,  Hort.  Schanhr. ,  3,  tab.  5j6.  Arbrisseau  du  cap  de 
Bonne-Espérance  ,  facile  à  reconnoître  par  la  disposition  de 
ses  rameaux  trés-irrég«liers,  diffus,  la  plupart  fortement  re- 
courbés ;  les  tiges  sont  brunes,  hautes  de  deux  pieds;  les  feuilles 
éparses,  presque  sessiles,  épaisses,  lancéolées,  étroites,  gla- 
bres, un  peu  obtuses,  presque  glauques,  rétrécies,  longues 
d'environ  un  pouce,  les  unes  entières,  d'autres  pourvues 
d'une  dent  de  chaque  côté;  les  pédoncules  axillaires,  uni- 
flores,  solitaires  ou  agrégés:  les  fleurs  odorantes,  de  couleur 
jaune,  et  ayant  le  calice  à  cinq  dents;  les  fleurons  femelles 
peu  nombreux,  à  peine  de  la  longueur  du  calice.  (Poir.) 

OTHROB.  {Bot.)  Nom  arabe,  selon  Forskal ,  de  son  ?-umex 
persicarioides ,  espèce  de  patience,  qui  est  le  rumex  neryosus 
de  Vahl.  (J.) 

OTHRYS.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  polypétalées ,  régulières,  de  la  famille  des  cappa- 
ridées,  de  la  dodécandrie  monogjnie  de  Linnseus,  qui  a  des  rap- 
ports avec  les  capparis  et  les  cratœ^a,  dont  il  diffère  parla 
régularité  de  toutes  ses  parties  et  par  l'absence  des  glandes. 
37.  5 


34  OTI 

Il  comprend  des  arbustes  de  l'île  de  Madagascar,  à  feuilles 
alternes,  caduques,  à  trois  folioles  ovales,  alongées,  très- 
glabres,  !:e  paroissant  qu'après  les  fleurs;  celles-ci  sont  élé- 
gantes, disposées  en  un  thyrse  terminal,  presque  en  ombelle, 
soutenues  par  de  longs  pédoncules;  leur  calice  est  plan  ,  'dis- 
coïde, à  quatre  folioles  étalées;  la  corolle  composée  de  quatre 
pétales  onguiculés,  alternes  avec  les  divisions  du  calice,  in- 
sérés sur  le  même  disque  ,  avec  douze  filamens  placés  sur  le 
même  réceptacle,  connivens  à  leur  base,  grêles,  alongés, 
disposés  en  rond,  portant  des  anthères  oblongues  ;  un  ovaire 
soutenu  par  un  pédicelle  de  la  longueur  des  étamines.  Le 
fruit  est  une  baie  cylindrique,  recourbée  au  sommet;  les 
semences  sont  éparses,  réniformes;  l'embryon  est  recourbé; 
le  périsperme  nul.  (Poir.) 

O'JIDEA.  {Bot.)  Nom  d'une  sous- division  du  genre  Péziza 
dans  Persoon  :  elle  comprend  des  espèces  en  forme  de  cu- 
pule sessiie,  fendue  sur  un  côté,  souvent  enroulée  ou  alon- 
gée  de  manière  à  imiter  une  oreille,  otis  en  grec.  Pries  a 
pareillement  nommé  otites  une  division  du  genre  Telephora, 
qui  comprend  des  champignons  dimidiés  imitant  des  oreilles. 
(Lem.) 

OTION.  (Malentoz.)  Genre  établi  par  M.  le  docteur  Leach, 
parmi  les  anatifes  de  Bruguière ,  pour  les  espèces  dont  la  co- 
quille est  rudimentaire ,  et  qui  ont  pour  caractère  plus  re- 
marquable d'avoir  l'extrémité  postérieure  (ici  supérieure,  à 
cause  de  la  position  renversée  de  l'animal)  du  manteau  pro- 
longée en  deux  tubes  en  forme  de  longues  oreilles,  ce  qui 
m'a  fait  nommer  ce  gCîire  Aurifère  (voyez  ce  mot  au  Suppl. 
du  tome  III,  page  i35),  et  ajoutez  qu'outre  Pespèce  qui 
sert  de  type  à  ce  genre  {Lepas  auritus,  Linn.),  qui  se  trouve 
dans  les  mers  du  Nord,  et  que  M.  Leach  nomme  POtion  de 
CuviER,  O.  Cuvieri,  il  en  dislingue  une  seconde  espèce,  qu'il 
appelle  PO.  de  Blainville,  O.  BlainvilUi ,  et  qui  ne  diffère 
guère  de  la  précédente  que  parce  qu'ille  est  en  général  plus 
grêle ,  et  que  son  manteau  et  ses  tubes  sont  sans  taches.  M. 
Olfers  en  avoit  fait  le  type  de  son  genre  Conchoderme:  dans 
mon  Gênera  des  Mollusques  (qui  fait  la  fin  de  cet  article), 
ce  genre  d'anatifes  est  nommé  Gymnolepe.  (DeB.) 

OTIOPHORES.  {Entom.)  M.  Latreille  avoit  d'abord  employé 


OTO  S5 

ce  nom,  qui  signifie  porte-oreîlles  ,  pour  designer  une  petite 
ùimillc  d'insectes  coléoptères,  qui  comprenoit  les  paines  et 
les  tou/niquets.  Il  les  a  depuis  séparés ,  comme  nous  l'avons 
fait  en  replaçant  les  gyrins  ou  tourniquets  avec  les  (arnas- 
siers,  et  non  avec  les  NECTOPonES;  les  parnes  ou  dryops  avec 
les  clavicornes,  qui  sont  nos  Hblocèkes.  (CD.) 
OTIS.  (Ornith.)  Nom  latin  de  l'outarde.  (Cn.  D.) 
OTITE,  Otites.  (Entom.)  Nom  donné  d'abord  au  genre  Os- 
cine  par  M.  Latreille,  insectes  diptères,  dont  Fabricius  a  fait 
des  tepJirites.  (  C  D.) 

OTITES,  (Bot.)  La  plante  à  laquelle  Tabernaemontanus 
donnoit  ce  nom,  adopté  ensuite  par  Adanson  comme  géné- 
rique, est  maintenant  le  cucubalus  otites  de  Linnasus.  Voyez 
Otidea.  (J.  ) 

OTOBA.  {Bot.)  Espèce  de  Muscadier.  (Poir.) 
OTO  GINSO.  {Bot.)  M.  Thunberg  cite  ce  nom  japonois  d'un 
millepertuis,  qui  est  son  hypericum  erectum  ;  Voto-siri  est  son 
hjpcrictim  japonicum;  Veto  kobosi  est  son  valeriana  viilosa ,  qui, 
ayant  quatre  étaiiiines.  doit  rentrer  dans  lé  genre  Pairinia. 
(J.) 

OTOLICNUS.  {Mamm.)  Nom  dérivé  du  grec,  qui  signifie 
grandes  oreilles  et  qu'Uliger  donne  au  genre  Galago.  (F.  C.) 
OTOLITHE,  Otolitlius.  {IchthjoL)  M.  G.  Cuvier  a  donné 
ce  nom  à  un  genre  de  poissons  acanthopîérygiens ,  apparte- 
nant à  la  seconde  tribu  de  la  seconde  section  de  la  famille 
des  perches. 

Les  poissons  qui  le  composent,  ont  la  forme  et  les  nageoires 
des  Jvhnius,  les  dentelures  à  peine  sensibles  des  sciènes;  mais 
leur  museau  nest  pas  renflé;  leurs  dents  de  la  rangée  externe 
sont  plus  fortes,  et  if  y  en  a  surtout  deux  longues  à  la  mâ- 
choire supérieure. 

Les  Johnius  rubcr  et  Johnius  regalis  de  Schneider,  le  pcche- 
pierre  de  Pondichéry  ,  ainsi  nommé  à  cause  des  grosses  pierres 
qu'il  a  dans  les  oreilles,  comme  toutes  les  sciènes,  appar- 
tiennent à  ce  genre  nouveau.  (H.  C.  ) 

OTOLITHES  ou  PIERRES  DE  L'OREILLE  DES  POISSONS. 
[Ichthjot.)  Voyez  Poissons.  (H.   C.) 

OTOMYS.  (  Mamm.  )  Genre  nouveau  ,  voisin  des  Rats. 
Voyez  ce  mot.  (F.  C.) 


36  OTO 

OTOO.  (Ornith.)  Nom  d'un  héron  à  Taïlî.  (Ch,  D.) 

OTORNO.  (Ornith.)  Nom  donné  dans  le  Trentin  à  la  ge- 
linotte ou  lagopède  ordinaire,  tetrao  lagopus,  Linn.  (Ch.  D.) 

OTOS.  [Ornitli.)  Nom  grec  du  hibou  ou  moyen-duc,  strix 
otus ,  Liun.  (Ch.  D.) 

OTRELITE.  (Min.)  Hauy  a  reconnu  pour  être  de  la  dial- 
lage  lamelliforme  noire  les  paillettes  cristallines  brillantes 
qu'on  trouve  disséminées  dans  un  stéaschiste  grisâtre  d'Otrée 
prés  de  Spa ,  en  Belgique,  et  qu'on  avoit  nommé  otrélite. 
Voyez  DxALi.AGE.  (  B.  ) 

OTTA'HA.  {Ornith.)  L'oiseau  ainsi  nommé  aux  Isles  de  la 
Société,   est  la  hégute  ,  pelecanus  aquilus  ,  Linn.  (Ch.  D.) 

OTTAY.  (  Mamm.  )  Sadgard  Théodat  ,  dans  son  Voyage 
au  pays  des  Hurons ,  parle  sous  ce  nom  d'un  petit  animal  à 
poil  noir,  doux  et  poli  ,  que  Buffon  rapporte  au  vison. 
(F.  C.) 

OTTEL-AMBEL.  (Bot.)  Nom  malabare ,  cité  par  Rhéede, 
du  stratiotes  alismoides  de  Liuna:-us,  qui  est  maintenant  le 
genre  Ottelia  de  la  famille  des  hydrocharidées.  Quelques  au- 
teurs lui  ont  donné  le  nom  de  Damasonium  ,  appartenant  plus 
anciennement  à  un  autre  genre,  de  la  famille  des  alismacées. 
(J.) 

OTTELIE,  Ottelia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylé- 
dones,  de  la  famille  des  hj'drocharidées ,  de  VJiexandrie  kexa- 
gjnie  de  Linnaeus  ;  offrant  pour  caractère  générique  :  Une 
spathe  d'une  seule  pièce;  un  calice  à  trois  divisions;  une  co- 
rolle à  trois  pétales;  un  ovaire  inférieur;  six  étamines,  autant 
de  styles.  Le  fruit  est  une  baie  à  dix  loges,  renfermant  plu- 
sieurs semences. 

OiTÉLiE  DES  Indes  :  Ottelia  alismoides,  Pers.,  Sjnops.,  i  ,  pag. 
400;  Stratiotes  alismoides,  Linn.  ;  Damasonium  indicum,  Willd., 
Spec,  2,  pag.  276;  Botan.  Magaz.,  tah.  1201  ;  Roxb. ,  Corom., 
2,  pag.  45,  t.ib.  i85;  Ottel-yimbel ,  Rhéed.,  Hort.  malab. ,  11, 
pag.  96,  lab.  46.  Cette  plante  produit  de  ses  racines  j)lusieurs 
feuillts  pétiolées,  glabres,  nerveuses,  en  cœur,  très-entières  ; 
de  leur  centre  s'élève  une  hampe  terminée  par  une  seule  Heur, 
composée:  d'une  spathe  d'une  seule  pièce,  à  cinq  ailes  ondu- 
lées; d'un  calice  partagé  en  trois  découpures;  d'une  corolle 
composée  de  trois  pétales;  de  six  étamines;  d'autant  de  styles. 


OTU  57 

Le  fruit  est  une  baie  à  dix  loges  polyspermes.  Cette  plante 
croit  dans  les  eaux,  aux  Indes  orientales,  (I'oir.) 

OTTER.  (Mamm.)  Nom  de  la  loutre  commune,  dansles  lan- 
gues germaniques.   (F.  C.) 

OTTILAOUMA.  (Erpét.)  Quelques  voyageurs  ont  parlé, 
sous  ce  nom  caraïbe,  d'un  petit  lézard  des  Antilles,  dont  le 
genre  nous  est  inconnu.  (H.  C.) 

OTTOA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
polygames,  de  la  famille  des  ombellifères,  de  la  pentandrie 
digjnie  de  Linnœus;  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un 
calice  à  rebord  sans  dents;  cinq  pétales  égaux,  acuminés , 
subulés  et  courbés  à  leur  sommet;  cinq  étamines  ;  un 
ovaire  inférieur;  deux  styles;  les  stigmates  presque  en  tête. 
Le  fruit  est  oblong  ,  à  dix  côtes  membraneuses  ,  très- 
glabre. 

Ce  genre  est  peu  naturel  :  il  offre  le  port  et  une  grande 
partie  des  caractères  de  Vananthe;  il  n'en  diffère  principale- 
ment que  par  ie  bord  du  calice  sans  divisions. 

OrroA  FAUx-ŒNANTHE;  Ottoci  ananthoides  ,  Kunth  in  Humb., 
Nov,  gea.,  5,  pag.  21,  tab.  420.  Cette  plante  s'élève  à  la  hau- 
teur d'un  à  deux  pieds  sur  une  tige  droite ,  simple ,  listuleuse , 
striée,  très-glabre  ;  les  feuilles  radicales  sont  cylindriques, 
fistuleuses,  cloisonnées,  longues  de  neuf  à  dix  pouces,  vagi- 
nales à  leur  base  ;  celles  de  la  tige  de  même  forme,  mais  plus 
courtes;  les  fleurs  en  une  ombelle  terminale,  solitaire,  sans 
involucre ,  à  douze  ou  quinze  rayons;  les  ombellules  presque 
à  dix  fleurs,  quelques-unes  polygames  à  la  circonférence, 
trois  ou  quatre  hermaphrodites,  les  autres  mâles;  les  pétales 
oblongs,  lancéolés,  tous  égaux  ;  les  étamines  alternes  avec  les 
pétales  ;  les  filamens  capillaires;  les  anthères  presque  orbicu- 
laires ,  à  deux  loges;  les  ovaires  glabres,  oblongs,  à  dix 
côtes  membraneuses;  les  styles  longs,  filiformes,  divergens 
et  réfléchis;  les  stigmates  presque  en  tète.  Celte  plante  croit 
dans  le  royaume  de  Quito  ,  aux  lieux  montagneux  et  ombra- 
gés.  (POIR.) 

OTUS.  {  Ornilh.)  Ce  nom  lalin ,  formé  du  grec,  et  qui 
désigne  en  général  le  hibou,  est  appliqué  par  Barrère, 
genre  Sy  ,  à  la  demoiselle  de  Numidie  ,  ardea  virgo ,  Linn. 
(Ch.  D.) 


38  OU  A 

OUAICARI.  (Mamm.)  Nom  que  les  naturels  de  la  Guian^ 
donnent  au  paresseux  aï,  suivant  Barrère.  (F.  C ) 

OUAIKON.  (Ornith.)  Voyez  Oiseau  de  l'esprit.  (Ch.  D.) 

OUAKAKA.  (Ornith.)  Nom  par  lequel  on  désigne,  à  la 
Guiane,  les  goélands  et  les  mouettes.  (Ch.  D.) 

OUAKITCHITCH.  (  Ornith.)  Nom  sous  lequel  les  pies  sont 
connues  au  Kamtschatka.  (Ch.  D.  ) 

OUALIAROUTIM.  {Bot.)  Nom  caraïbe-,  cité  par  Suiian, 
du  psychotriaherbacea.  (J.) 

OUALIRAOUA.  (Bot.)  Nom  caraïbe,  cité  par  Surian , 
d'une  morelle  épineuse  des  Antilles  ,  solanum  sarmentosum. 
(J.) 

OUALOFES  ou  ZALOFES.  (Mamm.)  Selon  Adanson  les 
Nègres  du  Sénégal  nomment  ainsi  FAktilope  guib.  (Dèsm.) 

OUALOUAKÉ.  (Bot.)  Nom  caraïbe  d'une  espèce  de  gui- 
mauve des  Antilles,  cité  dans  le  catalogue  de  Surian.  (J.) 

OUALOUCOUMA.  (Bot.)  Surian  cite  sous  ce  nom  ca- 
raïbe une  plante  des  Antilles,  qui  est  le  petrœa  volubilis. 
(J.) 

OUALOUMEEROU.  (Bot.)  Le  crotum  populifolium  est  cité 
sous  ce  nom  caraïbe  par  Surian.  Nicolson  cite  à  Saint-Do- 
mingue le  même  nom  pour  une  plante  qu'il  nomme  d'ail- 
leurs sauge  puante,  solanum  fatidum ,  et  qui  est  peut-être  la 
même,  mal  désignée.  (J.) 

OUALPIGALI.  (Ornith.)  Espèce  de  canard  chez  les  Ko- 
riaques.  (Cii,  D.) 

OUANDEROU.  (Mamm.)  Nom  que  l'on  donne  aux  Indes 
orientales  à  une  espèce  de  macaque  de  ces  contrées.  Voyez 
Macaque.  (F.  C.) 

OUANDOU.  (Bot.)  Nicolson  cite  à  Saint-Domingue  ce 
nom  caraïbe  pour  le  pois  d'Angole  ou  de  Congo,  cytisus  ca- 
jan  de  Linnœus,  cajan  d'Adanson  et  cajanus  de  M.  De  Can- 
doUe,  genre  qui,  selon  ces  deux  auteurs,  devroit  être  réta- 
bli, et  même  éloigné  du  cytise,  pour  être  rapproché  du  hari- 
cot. (J.) 

OUANTOU.  (Ornith.)  Le  pic  de  Cayenne,  ainsi  nommé, 
est  le  picus  lineatus  ,  Linn.  (  Ch.  D.  ) 

OUAPE.  (Bot.)  Voyez  VoNAPA.  (Lem.) 

OUAPISSIEU.  (Ornith.)  Nom  que  les  Klisteneaux  donnent 


OUB  59 

au   cygne,   qui  est  nommé   oua-pé-sj  chez   les  Algonquins. 
(Ch.D.) 

OUARAN.  (Erpét.)  Nom  donné  au  Mokitor  par  les  ha- 
bitans  de  la  haute  Egypte.  (Desm.) 

OUARI.  (Bot.)  Nom  du  fruit  de  l'icaquier  au  Sénégal. 
(Lem.) 

OUARINE,  OUARIN.  (Mamm.)  Sapajous  hurleurs  de  l'A- 
mérique méridionale  ,  désignés  ainsi  par  le  P.  d'Abbeville. 
Ce  nom  a  été  restreint  par  Bufibn  à  une  seule  espèce.  Voyez 
Sapajou.  (F.  C.) 

OUARIRI.  (Mamm.)  Le  fourmilier  tamanoir  reçoit  ce  nom 
des  naturels  de  la  Guiane.  (F.  C.) 

OUARNAK.  (Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  poisson  du 
genre  Pastenague.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

OUAROU.  (Ornith.)  Voyez  Aourou.  (Ch.D.) 

OUASPOLJ.  (Mamm.)  On  trouve  un  grand  phoque  désigné 
sous  ce  nom  dans  la  Relation  de  la  Gaspésie  du  P.  C.  Leclerq. 
(F.  C.)    • 

OUASSA  COa.  (Bot.)  C'est  à  la  Guiane  le  nom  d'une  es- 
pèce de  phfUanthus ,  dont  Aublet  avoit  fait  son  genre  Co- 
>'AMi.  (Lem.) 

OUASSE.  (Ornith.)  Nom  de  la  pie,  cornus  pica ,  Linn. , 
en  vieux  françois.  (  Ch.  D.  ) 

OUATIRIOUAOU.  (Mamm.)  Barrère  rapporte  ce  nom  des 
naturels  de  la  Guiane,  à  son  petit  tamandua  jaunâtre,  mjrmt- 
copliaga  didactjia,  Linn.  (F.  C.) 

OUATTE.  (Bof.)  Nom  vulgaire  de  Papocynde  Syrie.  (L.  D.) 

OUAYCHO.  (Ornith.)  L'oiseau  que  Jean  de  Laet  désigne 
par  ce  nom  est  le  toucan  à  gorge  jaune  du  Brésil,  ramphas- 
tos  tucanus  ,   Linn.  (Ch.  D.) 

OUBLIE.  (Conchyl.)  Nom  spécifique  d'une  espèce  de  co- 
quille du  genre  Bulle,  B.  lignaria,  type  du  genre  Scaphandre 
de  Denys  de  Montfort,  ainsi  nommée  à  cause  de  sa  couleur 
rousse  et  de  la  manière  dont  elle  commence  à  s'enrouler, 
(DeB.) 

OUBOU.  (Bot.)  Nom  caraïbe  du  monbin.  (Lem.) 

OUBOUERI.  (Bot.)  C'est  Pancien  nom  caraïbe  de  Pacajou 
à  meubles  ou  cedrela.  (Lem.) 

OUBRA.  (Ornith.}  Suivant  M.  Guillemeau  jeune,  on  appelle 


4»  OUB 

ainsi,  dans  les  environs  de  Niort,  le  hobereau  ,  f aie  o  suhhu- 
teo  ,   Linn.  (  Ch.  D.  ) 

OUBRON.   {Bot.)  Un  des  noms  du  charme  houblon  ou  os- 
tryer  commun.   Voyez  Ostryer.  (Le:m.) 
OUCDNEH.  (Bot.)  Voyez  Odejn.  (J.) 
OUCHILOUA.  (Bol.)   Nom  caraïbe,  ci(é  parSurian,  du 
frangipanicr  à  fleurs  blanches  ,  pZumerfa  nivea.   (J.) 
OUCYAOUX.  {Bot.)  Voyez  Maraye.  (J.) 
OUCY-OUOÏS.  {Ornith.)   Nom    d'une   pie    blanche  chez 
les  Klisteucaux.  (Ch.  D.  ) 

OUD  EL-KARAH.  {Bot.)  Nom  arabe  du  cacalia  soncJii- 
folia,  suivant  Forskal  ;  il  le  cile  aussi  pour  son  scnecio  radien- 
sis.  (J.) 

OUD-ESSYM ,  SCHAGAR.  (J5o/.)  Noms  arabes  d'un  câprier, 
capparis  mithridatea  de  h'orskal,  qui  dit  que  c'est  un  contre- 
poison assuré  contre  la  morsure  des  serpens,  et  contre  l'ac- 
tion de  ïaden,  dont  la  poudre  des  jeunes  rameaux,  mêlée  dans 
une  liqueur  quelconque  et  prise  à  l'intérieur,  occasionne 
l'enflure  de  tout  le  corps.  (  J.  ) 

OUDNEH-ROUMY.  [Bot.)  Nom  arabe,  signifiant  oreille 
grecque  ,  donné  au  saclantnus  rotundifolius  de  Forskal,  qui  est 
le  cissus  rotundifolius  de  Vahl.  (J.  ) 

OLîDRE.  {Mamm.)  Synonyme  d'orque.  (F.  C.) 
QUE.  {Ornith.)   C'est  en  vieux  françois  le   nom  de  l'oie. 
(Ch.D.) 

OUEBOULOU.  '{Bot.)  Surian  cite  ce  nom  caraïbe  pour 
deux  plantes  des  Antilles  très-différentes  ;' savoir  :  le  hignonia 
stans  de  Linnœus,  ou  tecoma  stans  des  modernes,  et  le  cap- 
paris  breynia.  (J.) 

OUEDNEH.  {Bot.)  Nom  arabe  ,  cité  par  M»  Delile,  du 
Icalanchoe  œgyptiaca  de  M.  De  Candolle ,  nommé  maintenant 
crcssuAa.  (J,) 

OUEDNEH  CHEYTANY.  (  Bot.  )  Nom  arabe  signifiant 
oreille  diabolique,  donné,  selon  M.  Delile,  au  stratiotes  alis- 
moides  de  Einnœus,  maintenant  ottelia  alismoides  de  M.  Fer- 
soon,  dans  la  famille  des  hydrocharidées.  (J.) 

OUEOUEBOULOU.  {Bot.)  Surian,  dans  son  Catalogue, 
cite  sous  ce  nom  caraïbe  un  arbre  figuré  par  Plumier  sous 
celui   de  armeniaca  forte  ,    ingens   latifolia.    Ses  feuilles   sont 


OUI  41 

grandes,  alternes,  ovales -lancéolées;  ses  fruits  ont,  suivant 
Plumier,  la  forme  d'une  prune,  et  contiennent  une  noix 
moiiosperine  :  il  n'a  point  vu  les  fleurs,  que  Surian  dit  être 
blanches  et  odorantes.  Celui-ci  fait  encore  mention  d'un  autre 
Oueouehciilou,  très-différent,  qui  est  un  câprier,  capparis  cj'no- 
phaUophora.  Nicolson  cite  à  Saint-Domingue  un  ouebouhou 
ou  faux  quinquina,  qu'il  dit  être  un  robinia.  (3.) 

OUETSx\H.  (Ornith..)  Carver  dit,  page  565  de  son  Voyage 
dans  l'Amérique  septentrionale  ,  que  cet  oiseau  est  ainsi 
nommé  à  cause  de  son  cri,  qui  ressemble  au  bruit  d'une  scie 
qu'on  aiguise.  I/ouetsah  vit  solitaire  dans  les  bois,  où  on  l'en- 
tend quelquefois  pousser  son  cri  mélancolique  et  désagréable. 
Il  est  de  la  grosseur  du  coucou,  et  c'en  est  probablement 
une  espèce.  (Ch.  D.  ) 

GUETTE.  (Ornith.)  Espèce  de  Cotinga.  Voyez  ce  mot. 
(Ch.  D.) 

OUGALGAPIL.  (Omith.)  Nom  d'une  espèce  de  canard 
chez  les  Koriaques,  (Ch.  D.  ) 

OUIAKOU.  (Omith.)  Voyez  Oiseau  de  l'esprit.  (Ck.  D.) 

ouïes.  (Anat.  et  Phjs.)  Voyez  Respiration  et  Branchies. 
(F.  C.) 

OUIKITCHIKITCHAN.  {Ornith.)  Nom  du  pic  vert  chez 
les  Koriaques.   (Ch.D.) 

OUIRITTIGIN.  {Ornith.)  Les  Koriaques  appellent  ainsi 
les  pies.  (Ch.  D.  ) 

OUI  LLARD.  (Ornith.)  Nom  picard  d'une  maubèchc.  (Ch.  D.) 

OUIPROUIL.  (OrMj7?i.)  L'oiseau  d'Amérique  auquel,  d'après 
son  cri,  l'on  a  donné  ce  nom,  qui  s'écrit  aussi  whippoor-v^'ill , 
et  dont  parle  Carver  à  la  page  555  de  son  Voyage  dans  l'in- 
térieur dePAmérique  septentrionale,  estPengoulevent  criard, 
caprimulgus  virginianus ,  Linn.,  que  M.  Vieillot  a  figuré  pi.  23 
de  son  Histoire  naturelle  des  Oiseaux  de  l'Amérique  septen- 
trionale. (Ch.D.) 

OUÏRA  -  OUASSOU.  (Ornith.)  Voyez  Ouvra- Ouassod. 
(Ch.  d.) 

OUISTITI.  (Mamm.)  Nom  propre  donné  par  Buffon  à  une 
espèce  de  ses  sagouins,  et  tiré  par  imitation  delà  voix  de  cet 
animal.  11  est  devenu  générique  pour  plusieurs  auteurs. 
Voyez  Sagouin.  (F.  C) 


42  OUI 

OUITTARAOUA.  (Bot.)  Nicolson  cite  ce  nom  caraïbe 
pour  une  sensilive  épineuse,  commune  à  Saint-Domingue. 
(J.) 

OULABOULÎ.  (Bot.)  Surian  cite  sous  ce  nom  caraïbe  une 
plante  composée,  qu'i!  range  parmi  les  eupatoires.   (J.) 

OULASSANI.  [Bot.)  Voyez  Pie-oula.  (J.) 

OULASSO.  (Bol.)  Un  des  noms  brames  du  pula  des  Ma- 
labarcs,  qui  paroît  être  une  espèce  de  Gnetum,  genre  voisin 
des  poivres.  (  J.  ) 

OULEBOUHOU.  (Bot.)  Voyez  Oijeoueboulou.  (J.) 

OULEMARY.  (Bot.)  Nom  d'un  arbre  de  la  Guiane ,  cité 
par  Barrère,  qui  est  le  même  que  le  Courimapu  d'Aublet. 
Voyez  ce  mot.  (  J.  ) 

OULEOUMELÉ.  (Bot.)  Un  des  noms  vulgaires  donnés, 
suivant  Nicolson  ,  à  la  morelle  ordinaire,  solanum  nigruin  , 
ou  à  une  espèce  voisine,  dans  l'île  de  Saint-Domingue. 
(J.) 

OULIAPA.  (Bot.)  Surian  dit  que  les  Nègres  des  Antilles 
nomment  ainsi  le  Tournefortia  cjrnosa.  Une  autre  espèce  du 
même  genre,  qui  est  le  bol  à  malingres,  est  nommée  ou- 
louake  par  les  Caraïbes.  (J.  ) 

OULIERA.  (Bot.)  Nom  caraïbe,  cité  par  Nicolson,  d'un 
raisinier  de  Saint-Domingue  ,  coccoloba  uvifera ,  ainsi  nommé , 
parce  que  ses  fruits  sont  disposés  en  grappe  ;  ils  ont  un  goût 
agréable,  et  on  les  mange  avec  plaisir.  (J.) 

OUI.OQUA-PALOU.  (Bot.)  Nom  galibi,  cité  par  Aublet, 
de  son  glocinea  sinemariensis  ,  en  francois  qiiapalier ,  grand 
arbre  de  la  Guiane.  (J.  ) 

OULOUAKE.  (Bot.)  Voyez  Ouliapa.  (J.) 

OULOUC.  (Ornith.)  Nom  que  porte  à  Turin  le  grand  duc, 
slrix  buho ,  Linn.   (Ch.   D.) 

OULOUDIAN.  (Bot.)  Nom  grec  vulgaire,  cité  par  Dalé- 
champs,  d'une  plante  bulbeuse  que  l'on  tient  communément, 
dit -il,  pour  être  une  tulipe,  et  que  les  Grecs  cultivent  dans 
leurs  jardins.  G.  Bauhin  croit  que  ce  peut  être  la  tulipe 
jaune-,  mais  il  est  probable  que  c'est  une  espèce  plus  esti- 
mée. (J.) 

OULOUNDOU.  (Bot.)  Nom  d'un  haricot,  pliaseolus  mungo, 
dans  la  langue  tamoule  ,  suivant  M.  Leschenault,   qui   dit 


OUR  45 

qu'à  Pondichéiy  on  le  mêle  avec  des  bananes  et  du  sucre 
pour  en  faire  une  pâte,  qui ,  frite  ,  est  un  bon  mets,  (  J.) 

OUMASOUCOU-MARAHEN.  (Bot.)  Nom  caraïbe  du  ro- 
landra  argentea,  cité  par  Surian.   (J.) 

OUMBRINO.  [Ichthyol.)  Voyez  Ombrtno.  (H.  C.) 

OUME.  {Bot.)  Nom  provençal  de  l'orme,  suivant  Gari- 
del.  (J.) 

OUMÉGAL.  {Bot.)  Voyez  Orongefranchc  n.°  VIII,  à  Tarticle 
Oronge.  (Lem.) 

OUMEN.  {Ornith.)  Nom  d'un  vautour  au  Malabar ,  suivant 
le  P.  Paulin  de  S.  Barthelémi.  (Ch.  D.) 

OUMMO,  ZILLEH.  {Bot.)  Noms  arabes  du  zilla  myagroides 
de  Forskal ,  reporté  au  bunias  spinosa  de  Linnaeus.  (J.  ) 

OUNCE.  {Mamm.)  On  trouve  le  lynx  ainsi  désigné  dans 
Ray.  (F.  C.  ) 

OUMTZ.  {Bot.)  Voyez  HouNiTS.  (J.) 

OUNKO.  {Mamm.)  Nom  que  les  Malais  donnent*à  une 
espèce  de  gibbon.  Voyez  Orang.  (F.  G.) 

OUOI-OUOÏS.  {Ornith.)  L'oiseau  que  les  Algonquins  nom- 
ment ainsi,  est  une  pie  blanche.  (Ch.  D.) 

OUONG-CHU,  ou  OM-CHU.  {Bot.)  L'arbre  ainsi  rommé 
dans  la  Chine,  selon  Lecomte  et  Duhalde  ,  jésuites  mission- 
naires, est  indiqué  dans  TEncjclopédie  comme  le  même  que 
le  sterculia  platanifolia.  U  paroi  1  que  c'est  encore  celui  cité 
auparavant  par  Cavanilles  sous  le  nom  chinois  ou  -  tom  -  chu , 
comme   appartenant  à  la   même   espèce*   Voyez    Culhamia. 

(J.) 

OUORO.  {Bot.)  Nom  brame  du  Cametti  du  Malabar  (voyez 
ce  mot) ,  qui  est  le  excœcaria  camettia  de  WiUdenow ,  rap- 
porté à  la  famille  des  euphorbiacées.  (J.) 

OUPADA.  (Ornith.)  On  nomme  ainsi  à  Turin  le  cochevis, 
alauda  cristata,    Linn.   (Ch.  D.) 

OUPAS.  {Bot.)  Voyez   Upas.  (Lem.) 
OUPIN-PAROUTI.  {Bot.)  Voyez  Parouti.  (J.) 
OUPO-CY-TSÉ.  {Entom.)  Nom  chinois  donné  à  une  sorte 
de  galle  qui  ressemble  à  celle  des  pucerons  de  l'orme ,  et  qui 
est  employée,  selon  le  père  Duhalde,  aux  mêmes  usages  que 
notre  noix  de  galle.  (Desm.) 

OURA-ARA.   {Bot.)    Nom  galibi  de  Vouratea  d'Aubiet, 


44  OUR 

que  Richard  a  reporté  augomphia  dans  les  Ochnacées  comme 
espèce  congénère.  (J.  ) 

OURAGAN.  {Phjs.)  Vent  très-inipétueux  qui  renverse  les 
maisons,  déracine  les  arbres  et  cause  les  plus  grands  ravages. 
Voyez  Vents.  (  L.  C.  ) 

OURAl.  (Bot.)  Le  fruit  oc  Vicaquier ,  chrjsobalanus  icaco , 
porte  ce  nom  au  Sénégal.  (E.em.) 

OURANA.  {Mamm.)  Suivant  Barrère,  les  naturels  de  la 
Guiane  donnent  ce  nom  au   paca.  (F.  C.  ) 

OURAITERIX.  {Entom.)  M.  le  dovteur  Leach  a  désigné  sous 
ce  nom,  qui  paroit  signifier  ailes  et  queue,  quelques  espèces 
de  phiilènes,  insectes  lépidoptères,  dont  les  ailes  se  termi- 
nent par  des  prolongemcns  ;  teile  est  la  soufrée  à  queue,  de 
Geoffroy,  phalena  sanibucaria.  (C.  D.) 

OURAQUE.    {Anat.  et  Phys.)   Voyez  Système  de  la  géné- 

BATION.    (F.) 

OURATE,  Ouralea.  [Bot.)  Genre  de  plantes  à  fleurs  com- 
plètes, polypétalées,  de  la  famille  des  ochnacées  ,ûe  la  décan- 
drie  rnonogjnie  de  Linnœiis  ,  qui  paroit  pouvoir  être  réuni  aux 
gomphia,  dont  le  caraclère  essentiel  consiste  dans  un  calice 
à  cinq  folioles;  une  corolle  à  cinq  pétales;  dix  anthères  réu- 
nies en  un  tube  traversé  par  le  style  ;  un  ovaire  supérieur  ; 
le  st3lesétacé;  le  stigmate  presque  à  cinq  divisions.  Le  fruit 
inconnu. 

OuRATE  DE  LA  Guiane  ;  Ouralea  guianensis  ,  Aubl.,  Guian.^ 
vol.  1  ,  pag.  097,  tab.  162.  Arbre  de  plus  de  soixante  pieds 
de  haut,  pourvu  d'un  tronc  droit,  revêtu  d'une  écorce épaisse, 
dure,  rougeàtre,  raboteuse.  Le  bois  est  tendre  et  blanc.  Les 
branches  et  les  rameaux  sont  touffus,  nombreux,  très-étalés;  les 
feuilles  simples,  alternes,  pétiolées,  roides .  glabres,  ovales- 
oblongues,  entières,  très-aiguës,  presque  longues  d'un  pied, 
larges  de  deux  ou  trois  pouces,  d'un  vert  jaunâtre;  les  pé- 
tioles courts,  épais,  munis  à  leur  base  de  deux  longues  sti- 
pules caduques,  à  demi  amplexicaules  ;  les  fleurs  disposées  en 
une  panicule  lâche ,  terminale,  répandant  au  loin  une  odeur 
très-agréable,  approchant  de  celle  du  giroflier;  leur  calice  est 
à  cinq  divisions ,  épaisses  ,  aiguè's ,  de  couleur  jaune  en  dedans  ; 
les  pétales  sont  jaunes,  élargis,  un  peu  arrondis,  d'un  tiers  plus 
grandi,  que  les  calices,  insérés  sur  le  réceptacle  de  l'ovaire, 


OUR  45 

ainsi  que  les  étamines,  au  nombre  de  dix;  les  anthères  rap- 
prochées en  un  tube  un  peu  conique  ;  l'ovaire  a  cinq  côtes  , 
surmonté  d'un  long  style  sétacé,  qui  traverse  le  tube  des  an- 
thères et  se  termine  par  un  stigmate  fort  petit,  à  cinq  divi- 
sions peu  apparentes.  Cet  arbre  croit  à  Cayenne  ,  sur  le  bord 
de  la  Crique  des  Galibis.  Il  fleurit  dans  le  mois  de  Mai.  Les 
Galibis  le  nomment  oiira-ara,  et  les  Garipons ,  avouou-jra. 
(PoiR.) 

OURATEA.  {Bot.)  Voyez  Ourate.  (J.) 

OURAX.  {Ornitii.)  Nom  grec  du  coq  de  bruyère,  que  M, 
Cuvier  a  a[)p]iqué  à  son  genre  Pauxi.  (Ch.  D.) 

OURDE.  {Bot.)  Suivant  M.  Bosc,  on  donne  ce  nom,  à  l'em- 
bouchure du  Rhône,  au  salsola  frutescens ,  espèce  de  soude. 
(  Lem.  ) 

OURDON.  {Bot.)  M.  Delile  a  reconnu  que  les  feuilles 
mêlées  avec  celles  du  séné  du  commerce,  et  nommées  our- 
dou, sont  celles  d'une  espèce  de  cjnanchum.  (Lem.) 

OUREGOU.  {Bot.)  Nom  galibi  à  Cayenne  du  cananga,  sui- 
vant Aublet.  Voyez  Guatïerie.  (J.) 

OURET.  {Bot.)  Adanson  donnoit  ce  nom  au  genre  de  la 
famille  des  amarantacées  plus  connu  sous  celui  d\Erua.  (J.  ) 

OUR-  HAN.  {Ornith.)  Frisch  désigne  par  ce  nom  allemand  , 
qu'il  écrit  aussi  oer-han ,  le  coq  de  bruyère  ,  tetrao  urogallus , 
Linn.  (Ch.  D.) 

OURl.  {Bot.)  Nom  du  bonduc  au  Sénégal,  suivant  Adan- 
son. (  Lem.) 

OURIAGOU.  {Bot.)  Nicolson  cite  à  Saint-Domingue  ce 
nom  caraïbe  du  piment,  capsicum.  (J.  ) 

OURICO-CACHEIREO.  {Mamm.)  Nom  que  les  Portugais 
donnent  au  coendou.  (F.  C.) 

OURIE.  {Ovnith.)  Salerne  dit,  p.  377,  que  ce  mot  est  l'an- 
cien nom  par  lequel  on  désignoit  le  grand  plongeon  de  ri- 
vière. (Ch.  d.) 

OURIEU.  (Ornith.)  On  donne,  dans  quelques  cantons  du 
Piémont,  ce  nom  et  celui  d''ourieul,  au  loriot  comn^un  ,  or/o- 
lus  galhula,  Linn.   (Ch.  D.) 

OURIGOURAP.  i^OrnitL.)  L'oiseau  de  ce  nom,  qui  signifie 
corbeau  blanc  en  langage  namaquois,  est  décrit  par  Levaillant 
dans  ses  Oiseaux  d'Afrique,  tom.  1  ,  p.  /|0 ,  et  figuré,  pi.  14  , 


46  OUR 

à  la  suite  des  vautours.  j\I.  Savigny  range  Vourigoiirap  au 
nombre  des  synonymes  de  son  neophron  percnoptcrus ,  ou  vul- 
tur percnopleriis ,  Linn. ,  avec  Je  vautour  de  MaKc.  (Ch.  D.) 

OURIKINA.  {Ornilh.)  Les  Holtentots  appellent  ainsi  l'es- 
pèce de  francolin  ,  qui  est  le perdix  afra  de  Latham  ,  et  dont 
la  description  se  trouve  au  lom.  3  ,  p.  oSy,  de  l'Histoire  des 
gallinacés  de  M.  Temminck.  (  Ch.  D.  ) 

OURILE.  (Ornith.)  L'oiseau  qu'on  nomme  ainsi  au  Kamt- 
schatka,  est  le  cormoran,  pclccanus  carbo ,  Linn.  (Ch.  D.) 

OURINTL  {Bot.)  Nom  brame  du  sapindus  Irifoliatus.    (J.) 

OURIRI.  (Bot.)  L'arbre  ou  arbrisseau  cilé  sous  ce  nom 
caraïbe  dans  l'herbier  de  Surian,  paroît  être  une  plante  apo- 
cinée,  ayant  quelque  affinité  avec  la  tahemœmontana.   (J.) 

OURISIE,  Ourisia.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  famille  des  rliinan- 
thées,  de  la  didjnamie  angiospermie  de  Linnseus;  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  lobes  inégaux,  presque 
à  deux  lèvres;  une  corolle  canipanulée  ,  élargie  à  son  oriKce; 
le  limbe  à  cinq  lobes  presque  égaux  ;  quatre  étamines  didy- 
names;  point  de  filament  stérile;  un  ovaire  supérieur;  un 
style;  un  stigmate  en  tête;  une  capsule  à  deux  loges,  à  deux 
valves  opposées  à  la  cloison;  plusieurs  semences. 

OuRisiE  DE  Magellan  :  Ourisia  magellanica,  Pers. ,  Sj'nops,, 
2,  pag.  169;  Gsertn.  fils,  Carp.,  tab.  i85;  Chelone  ruelloides , 
Linn.  fils,  SuppL,  279.  Cette  plante  a  des  tiges  couchées  ou 
inclinées  ,  à  peine  plus  longues  que  les  feuilles  radicales;  celles- 
ci  sont  au  nombre  de  deux,  ovales,  dentées,  portées  sur  de 
longs  pétioles,  cendrées  en  dessous  et  un  peu  nerveuses,  cré- 
nelées et  dentées  en  scie;  les  feuilles  des  tiges  opposées,  am- 
plexicaules  et  distantes,  en  forme  de  bractées;  les  pédoncules 
sont  axillaires,  opposés,  alongés,  portant  une  seule  fleur  ;  les 
divisions  du  calice  obtuses,  ciliées  à  leurs  bords;  la  corolle 
est  courbée,  purpurine.  Cette  plante  croît  à  la  Terre-de-feu, 
au  détroit  de  Magellan. 

OuRisiE  A  FLEURS  ÉCARLATEs  :  Ourîsia  coccinca ,  Pers. ,  Sjnops., 
L  c;  Dichroma  coccinea ,  Cavan. ,  Icon.  rar. ,  6,  pag.  69,  tab. 
582.  Plante  qui  croît  au  Chili,  aux  lieux  humides  et  ombragés; 
elle  est  herbacée,  velue;  ses  racines,  glabres,  fibreuses,  pro- 
duisent des  feuilles  radicales  à  longs  pétioles,  ovales,  crénelées, 


OUR  h1 

en  cœur,  longues  de  trois  pouces,  larges  de  deux,  vertes  en 
dessus,  velues  ef  d'un  rouge  violet  en  dessous;  de  leur  centre 
s'élève  une  tige  tétragone ,  nue,  purpurine,  haute  de  huit 
pouces,  où  elle  se  divise  en  unepanicule  bifurquée  ;  à  la  base 
de  chaque  bifurcation  existent  deux  folioles  scssiles ,  opposées, 
dentées,  laciniées  ;  les  pédoncules  partiels  sont  uniflorcs:  le 
calice  est  d'un  vert  tirant  sur  le  rouge;  la  corolle  d'un  très- 
beau  rouge  écarlate;  son  tube  long  d'un  pouce  et  plus  ;  les  fila- 
menssontd'un violet  rougeàtre;  les  anthères  jaunes;  les  capsu- 
les petites,  renfermant  des  semences  luisantes,  ferrugineuses. 
OuRisiE  A  FEUILLES  ENTIERES;  Ourisia  înte grifoUa ,  Rob.  Brown, 
iSov.  HolL,  pag.  45g.  Cette  espèce  est  glabre  sur  toutes  ses 
parties;  ses  tiges  sont  rampantes ,  herbacées;  les  feuilles  op- 
posées, en  ovale  renversé,  très-entières  ;  le  pédoncule  est  ter- 
minal, presque  solitaire,  uniflore,  dépourvu  de  bractées;  le 
calice  à  cinq  divisions  profondes,  égales;  la  corolle  en  forme 
d'entonnoir;  le  limbe  à  cinq  lobes  égaux,  obtus;  le  stigmate 
à  deux  lobes  ;  la  capsule  bivalve,  à  deux  lobes  ;  les  semences 
sont  recouvertes  d'un  test  lâche,  en  forme  d'ariile.  Cette 
plante  croît  à  la  terre  de  Diémen,  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

(POIR.) 

OURISSIA.  (Ornith.)  C'est  dans  Niércmberg  la  dénomina- 
tion des  oiseaux-mouches.  (Ch.  D.) 

OURITE.  (Malacoz.)  Nom  sous  lequel  les  Nègres  de  l'ile 
de  Bourbon  désignent  une  espèce  de  poulpe,  suivant  M.  Bosc. 
(De  B.) 

OURIZO.  (Mamm.)  Nom  portugais  du  hérisson  d'Europe. 
(F.  C.) 

OURLON  ou  HOURLON.  (Enlom.)  Nom  du  hanneton  en 
Picardie.  (Desm.  ) 

OUROU.  {OrnUh,)  On  trouve  au  tom,  14,  in-4.%  de  l'His- 
toire générale  des  voyages,  p.  o\j  ,  parmi  les  oiseaux  indi- 
qués comme  habitant  Pile  de  Maragnon ,  celui-ci,  qui  est  dit. 
de  la  grandeur  d'une  perdrix,  et  dont  la  tête  est  ornée  d'une 
crête  et  le  plumage  mélangé  de  rouge,  de  noir  et  de  blanc. 
(Ch.  D.) 

OUROUA.  {Ornith.)  L'oiseau  ainsi  nommé  parles  habitans 
de  Cayenne ,  est  le  vautour  urubu  ou  gaUinaze  urubu  de  M. 
Vieillot.  (Ch.  D.) 


48  OUR 

OUROUANKLE.  (Bot.)  Voyez  Bois  laiteux.   (J.) 

OUROUCOIS.  (Ornilh.)  Nom  que  les  couroucous,  trogon, 
Linn.,  portent  à  la  Cuiane.  (Ch.  D.) 

OUROUCOUCOU.  (Erpét.)  Les  Nègres  de  Surinam  appel- 
lent ainsi  Vélaps  galonné,  serpent  très-venimeux.  Voyez  Elaps. 
(H.C.). 

OUROU-COUCOU.  {Ornith.)  Espèce  de  hibou,  dont  S(ed- 
man  fait  mention  au  3.^  volume  de  son  Vo3age  dans  Tinté- 
rieur  de  la  Guiane  ,  p.  02,  et  qu'il  dit  être  ainsi  nommé 
d'après  son  cri.  Cet  oiseau,  de  la  grosseur  d'un  pigeon,  a  le 
plumage  d'un  brun  clair,  excepté  à  la  gorge  et  au  ventre, 
qui  sont  blancs  avec  des  taches  grises.  (  Ch.  D.) 

OUROUCOU  MEREPA.  [Bot.)  Nom  galibi  a  Cayenne , 
suivant  Aublet,  de  son  parinari  montana,  qui  est  le  parinari 
desGaripous,  placé  dans  la  famille  des  rosacées  sous  celui  de 
parinarium.  (  J.  ) 

OUROUCOUREA.  (Ornith.)  Nom  d'une  hulotte  au  Kamt- 
schatka.  (Ch.  D.) 

OUROUPARIA.  (Bot.)  Ce  genre  d'Aublet,  qui  est  Vjou- 
roupari  de  Cayenne,  a  été  reconnu  depuis  long -temps  pout 
n'être  qu'une  espèce  de  nauclea  dans  la  famille  des  rubiacées. 
Voyez  Nauclé.  (J.) 

OUROUTARAN.  (Ornith.)  Voyez  Orltaurana.  (Ch.  D.) 

OUROVANG.  (Ornith.)  Ce  merle  de  Madagascar,  qui  est 
lîguré.dans  Buffon  ,  planche  5èj  ,  est  le  turdus  ouroyang ,  Lath. 
(Ch.  d.) 

OURQUE.  (Mamm.)  Voyez  OayuE.  (F.  C.) 

OURS;  Vrsus ,  Linn.  (Mamm.)  Nom  d'une  espèce  de  mam- 
mifère carnassier,  qui  ne  paroit  être  que  la  contraction 
d'ursus,  nom  que  ce  même  animal  recevoit  des  Latins.  Ce 
nom,  de  spécifique  qu'il  étoit  à  son  origine,  est  devenu  gé- 
nérique, et  est  aujourd'hui  commun  à  plusieurs  espèces  très- 
distinctes. 

Ce  genre  est  un  des  plus  parfaits  que  la  nature  ait  produit: 
tous  les  animaux  qui  s"y  rapportent  sont  si  évidemment  for- 
més sur  le  même  type,  la  physionomie  de  l'un  rappelle  à  un 
tel  point  celle  de  l'antre,  les  différences  qui  les  distinguent 
tiennent  à  des  parties  organiques  si  superficielles,  que  dans 
l'état  où  est  aujourd'hui  la  science,  il  est  impossible  de  dé- 


OUR  49 

cider  absolument  si  plusieurs  de  ces  différences  caractérisent 
des  espèces  ou  ne  sont  qu'individuelles  et  les  simples  effets 
de  causes  fortuites  et  passagères. 

Ces  difficultés,  qui  n'ont  fait  que  s'accroître  par  de  nou- 
velles observations,  et  qui  ne  peuvent  être  levées  que  par 
des  observations  plus  nombreuses,  nous  détermineront  à  dé- 
crire séparément  les  ours  qui  présentent  des  différences  de 
nature  spécifique,  sans  que  pour  cela  nous  les  donnions  tous 
pour  des  espèces  réelles  ;  cependant  nous  aurons  soin  d'in- 
diquer ceux  qui  sont  admis,  ou  qui  paroissent  devoir  être 
admis,  comme  tels. 

Tous  les  ours  atteignent  à  une  taille  fort  élevée;  aucun 
autre  carnassier  ne  les  surpasse  sous  ce  rapport;  ils  égalent 
les  lions  et  les  tigres;  et  cette  circonstance  est  remarquable, 
car  les  genres  de  carnassiers  qui  contiennent  les  plus  grandes 
espèces  en  contiennent  aussi  de  fort  petites.  Les  ours  seuls 
font  exception  à  cette  règle. 

On  connoît  la  physionomie  générale  de  ces  animaux,  leurs 
formes  trapues,  l'épaisseur  de  leur  taille  et  de  leurs  membres, 
et  la  pesanteur  de  leurs  allures,  qui  semblent  annoncer  un 
naturel  grossier  et  sauvage.  Cependant  leur  front  large,  leur 
museau  fin,  leur  tête,  qu'iis  portent  ordinairement  haute, 
détruisent  en  partie  l'impression  qui  résulte  de  leurs  pro- 
portions générales;  c'est  qu'en  effet  ils  se  distinguent  par 
tout  ce  qui  tient  à  l'intelligence. 

Ce  sont  les  moins  carnassiers  de  tous  les  animaux  qui  s'as- 
socient, par  l'ensemble  de  leur  organisation,  aux  chats,  aux 
martes,  à  ceux  en  un  mot  qui  sont  formés  pour  vivre  de  sang. 
Aussi  leurs  dents  molaires,  au  lieu  d'être  tranchantes,  sont 
plates  et  couvertes  de  tubercules  mousses.  Us  ont  en  tout 
quarante-deux  dents:  vingt  à  la  mâchoire  supérieure,  qui 
consistent  en  six  incisives,  deux  canines,  six  fausses molaiz'es, 
deux  molaires  carnassières  et  quatre  molaires  tuberculeuses, 
et  vingt-deux  à  la  mâchoire  inférieure ,  c'est-à-dire ,  six  in- 
cisives, deux  canines,  huit  fausses  molaires,  deux  carnassières 
et  quatre  tuberculeuses. 

Leurs  organes  du  mouvement  rendent  bien  raison  de  la 
pesanteur  de  leurs  allures:  au  lieu  de  marcher  sur  le  bout 
des  doigts,  comme  tous  les  animaux  légers  et  coureurs,  ils 
37.      ^  ■  4 


5o  OUR 

marchent  sur  la  plante  entière  des  pieds;  chacun  de  leur» 
pieds  a  cinq  doigts  armés  d'ongles  forts  et  crochus  très-pro- 
pres à  fouir ,  et  ils  sont  presque  entièrement  privés  de  queue. 
Mais,  si  leur  marche  plantigrade  s'oppose  à  la  vélocité  de 
leurs  mouvemens,  la  structure  de  leurs  membres  leur  donne 
la  faculté  de  se  tenir  debout  avec  une  singulière  facilité, 
de  monter  sur  les  arbres  dont  ils  peuvent  embrasser  le  tronc 
et  saisir  les  branches  ;  et  la  forme  de  leur  corps  ,  comme 
la    quantité  de  leur  graisse,   en  font  de  très- bons  nageurs. 

Leurs  yeux  sont  petits,  mais  ils  ont  une  très-bonne  vue; 
et  quoique  la  conque  externe  de  leur  oreille,  qui  est  ar- 
rondie, soit  d'une  médiocre  grandeur,  ils  ont  l'ouïe  délicate. 
C'est  l'odorat  qui  est  leur  sens  le  plus  étendu  :  outre  l'alon- 
gement  de  leur  museau  ,  ils  ont  des  narines  fort  grandes, 
entourées  d'un  mufle  dont  le  cartilage  a  une  mobilité  singu- 
lière; il  en  est  même  une  espèce  chez  laquelle  cette  partie 
est  si  large  et  si  mobile  qu'elle  semble  former  de  véritables 
valvules.  Les  lèvres  sont  également  d'une  extrême  mobilité, 
et  la  langue  est  fort  longue  et  fort  douce.  Ces  animaux  ont 
l'air  de  se  servir  de  ces  organes  pour  palper  les  corps,  et  ce 
qui  est  certain ,  c'est  que  le  goût  chez  eux  est  aussi  lin  que 
l'odorat. 

Ils  se  nourrissent  de  substances  végétales  et  animales,  et 
s'habituent  aussi  bien  aux  unes  qu'aux  autres;  ce  sont  cepen- 
dant les  matières  sucrées  qui  leur  plaisent  le  plus;  ils  aiment 
le  miel  avec  une  sorte  de  fureur,  et  vont  le  chercher 
sur  les  arbres  en  détruisant  les  ruches.  Dans  la  nature  ils 
mangent  les  jeunes  pousses,  les  fruits  et  les  racines  succu- 
lentes, et  lorsque  la  faim  les  presse,  ils  attaquent  les  animaux; 
mais  ils  ne  s'y  déterminent  qu'à  la  dernière  extrémité;  ce- 
pendant, quand  ils  se  sont  familiarisés  avec  le  danger  qu'ils 
courent  en  attaquant  les  animaux  qu'ils  peuvent  vaincre  , 
ils  s'y  exposent  et  le  bravent  quelquefois.  C'est  sûrement  pour 
avoir  observé  des  ours  placés  dans  des  circonstances  diffé- 
rentes, à  l'égard  de  la  nourriture  qu'ils  avoient  été  plus  ou 
moins  à  même  de  se  procurer,  que  quelques  auteurs  ont 
distingué  ces  animaux  en  espèces  carnassières  et  en  espèces 
herbivores;  car,  sous  ce  rapport,  tous  ont  le  même  naturel^ 
excepté  l'oui^s  blanc  ou  maritime  qui,  par  le  goût   qu'il  » 


OUR  5i 

pour  la  chair  dans  son  état  de  nature,  confirme  ce  que  je 
viens  de  dire  sur  les  effets  de  l'habitude.  En  effet,  ces  ani- 
maux ne  se  nourrissent  exclusivement  de  chair  que  parce 
qu'ils  ne  peuvent  trouver  d'autre  nourriture  dans  les  ré- 
gions glacées  qu'ils  habitent  ;  et  la  preuve  ,  c'est  qu'en  do- 
mesticité on  les  habitue  sans  peine  à  ne  se  nourrir  que  de 
pain.  Les  ours  boivent  en  humant  au  moyen  de  leurs  lèvres 
extensibles. 

Ce  sont  des  animaux  qui  aiment  la  retraite  et  la  solitude. 
Ce  que  dit  Buffon  de  l'ours  brun,  peut  s'appliquer  à  tous  les 
autres,  si  ce  n'est  toutefois  à  l'ours  blanc  qui  n'est  pas  moins 
sauvage,  mais  qui  ne  peut  chercher  son  abri  dans  le  creux 
des  arbres  et  dans  l'épaisseur  des  forêts.  «  L'ours,  dit-il,  est 
«  non-seulement  sauvage,  mais  solitaire;  il  fuit  par  instinct 
«  toute  société;  il  s'éloigne  des  lieux  oii  les  hommes  ont 
«  accès;  il  ne  se  trouve  à  son  aise  que  dans  les  endroits  qui 
«  appartiennent  encore  à  la  vieille  nature  ;  une  caverne  an- 
«  tique  dans  des  rochers  inaccessibles;  une  grotte  formée 
«  par  le  temps ,  dans  le  tronc  d'un  vieux  arbre ,  au  milieu 
«  d'une  épaisse  forêt,  lui  servent  de  domicile;  il  s'y  retire 
«  seul,  y  passe  une  partie  de  l'hiver  sans  provisions,  sans 
«  en  sortir  pendant  plusieurs  semaines.  Cependant  il  n'est 
«  point  engourdi  ni  privé  de  sentiment,  comme  le  loir  ou 
«  la  marmotte;  mais,  comme  il  est  naturellement  gras,  et 
«  qu'il  l'est  excessivement  sur  la  fin  de  l'automne,  temps 
«  auquel  il  se  recèle ,  cette  abondance  de  graisse  lui  fait 
,t  supporter  l'abstinence  ,  et  il  ne  sort  de  sa  bauge  que  lors- 
<<  qu'il  se  sent  affamé.  '^  L'espèce  de  léthargie  de  l'ours  varie 
suivant  la  rigueur  de  l'hiver;  lorsque  cette  saison  est  très- 
douce  il  n'y  tombe  point  ;  au  contraire  ,  son  sommeil  de- 
vient assez  profond  quand  le  froid  est  rigoureux. 

C'est  au  mois  de  Juin  ou  de  Juillet,  en  Europe  du  moins, 
que  les  ours  entrent  en  rut;  alors  les  mâles  et  les  femelles  se 
recherchent,  et  ils  se  séparent  dès  que  leurs  besoins  sont  sa- 
tisfaits. La  gestation  dure  sept  mois;  car  les  femelles  mettent 
bas  en  Décembre  ou  Janvier,  et  leur  portée  est  de  deux  ^ 
cinq  ou  six  petits.  La  nécessité  de  l'allaitement  les  empêche 
sans  doute  de  tomber  dans  leur  sommeil  hybernal;  mais  c'est 
un  fait  qui  n'a  point  encore  été  constaté  par  l'observation'. 


è2  OUR 

A  l'état  domestique ,  ou  plutôt  d'esclavage  ,  Tours  est  près» 
que  aussi  éveillé  en  hiver  qu'en  été;  cependant  il  mange 
beaucoup  moins,  on  le  voit  même  souvent  passer  plusieurs 
jours  sans  prendre  aucune  nourriture. 

Ces  animaux  sont  recherchés  à  cause  de  leur  fourrure , 
principalement  en  hiver,  dans  les  pays  froids,  parce  qu'alors 
elle  est  plus  épaisse  et  plus  brillante.  En  automne,  la  chair 
des  jeunts  est  succulente,  et  l'on  dit  que  les  pattes  sont  un 
mets  délicat.  Dans  les  contrées  oii  ils  sont  nombreux,  leur 
fourrure  devient  l'objet  d'un  assez  grand  commerce,  et  la 
manière  de  les  chasser  diffère  suivant  leur  nombre  et  le  degré 
d'industrie  des  peuples  qui  se  livrent  à  cet  exercice.  Partout 
où  les  armes  à  feu  sont  en  usage ,  ce  sont  elles  qu'on  préfère 
à  tout  autre  moyen;  il  est  des  contrées  où  les  hommes  vont 
attaquer  corps  à  corps  ces  animaux,  ce  qu'ils  peuvent  faire 
avec  succès,  parce  que,  pour  se  défendre  comme  pour  atta- 
quer, l'ours  se  dresse  sur  ses  pieds  de  derrière  et  présente 
au  pieu  dont  son  adversaire  est  armé,  les  parties  les  plus 
vulnérables  de  son  corps.  Les  pièges  sont  aussi  employés  pour 
les  détruire,  mais  leur  extrême  défiance  rend  souvent  ce 
moyen  inutile.  Pour  lés  y  faire  tomber,  il  faut  les  attirci* 
par  celui  de  leurs  sens  qui  a  le  plus  d'empire  sur  eux,  par 
la  gourmandise  ;  et  le  miel  est  la  substance  la  plus  agréable 
qu'on  leur  puisse  offrir.  Les  peuplades  sauvages  qui  habitent 
les  forêts  de  l'Amérique ,  où  les  ours  sont  en  assez  grand 
nombre  ,  font  des  battues  ,  rassemblent  ces  animaux  sur  un 
point,  et  parviennent  de  la  sorte  a  en  tuer  beaucoup  ;  mais 
comme  c'est  à  l'époque  de  leur  sommeil  léthargique  qu'ils 
sont  les  plus  recherchés,  on  va  les  tuer  dans  leur  retraite, 
quand  elle  a  été  découverte. 

C'est  la  prudence  qui  fait  le  caractère  principal  de  l'ours: 
on  ne  porte  pas  plus  loin  que  lui  la  circonspection  ;  il  s'é- 
loigne, lorsqu'il  le  peut,  de  tout  ce  qu'il  ne  connoît-pas: 
s'il  est  forcé  de  s'en  approcher,  il  ne  le  fait  que  lentement 
et  en  s'aidant  de  tous  ses  moyens  d'exploration ,  et  il  ne 
passe  outre  que  quand  il  a  bien  cru  s'assurer  que  l'objet  de 
sa  crainte  est  pour  lui  sans  danger.  Ce  n'est  cependant  ni  la 
résolution  ni  le  courage  qui  lui  manquent;  il  paroit  peu 
susceptible  de  peur  :  on  ne  le  voit  point  fuir:  confiant  ta 


OUR  53 

ïuï-même,  il  résiste  à  la  menace,  oppose  la  force  à  la  force, 
et  sa  fureur,  comme  ses  efforts,  peuvent  devenir  terribles  si 
sa  vie  est  menacée.  Mais  c'est  surtout  pour  défendre  leurs 
petits  que  les  ours  femelles  déploient  toutes  les  ressources 
de  leur  puissance  musculaire  et  de  leur  courage  :  elles  se 
iettent  avec  fureur  sur  tous  les  êtres  vivans  qui  leur  causent 
quelques  craintes,  et  ne  cessent  de  combattre  qu'en  cessant 
de  vivre. 

Ce  qui  ajoute  en  quelque  sorte  au  mérite  de  leur  pru- 
dence et  de  leur  courage,  c'est  la  singulière  étendue  de 
leur  intelligence,  qui  semble  ôter  à  toutes  leurs  autres  qua- 
lités ce  qu'elles  pourroient  avoir  d'aveugle  et  de  machinal. 
On  connoit  l'éducation  que  reçoivent  les  ours  de  la  part 
des  hommes  dont  la  proftssion  consiste  à  conduire  ces  ani- 
maux de  ville  en  ville,  en  les  faisant  danser  grossièrement 
au  son  d'un  flageolet  et  appuyés  sur  un  bâton,  et  l'on  con- 
çoit que  par  le  moyen  des  chàtimens  et  des  récompenses,  et 
en  plaçant  forcément  l'animal  dans  toutes  les  circonstances 
de  ces  actions,  on  parvienne  à  les  lui  faire  répéter  au  com- 
mandement. Ce  sont  de  ces  associations  que  l'on  parvient 
toujours  à  former  chez  les  animaux  même  les  plus  brutes. 
Mais  nous  avons  pu  voir  l'éducation  de  plusieurs  espèces 
d'ours,  faite  librement,  et  par  ces  animaux  eux-mêmes,  nous 
présenter  des  résultats  plus  remarquables  que  l'éducation 
forcée  dont  nous  les  savions  susceptibles.  Elle  nous  a  été 
offerte  par  les  ours  qui  vivent  dans  les  fosses  de  notre  mé- 
nagerie sous  la  seule  influence  dii  public,  qui  leur  parle  et 
qui  leur  donne  des  gourmandises.  A  l'aide  de  ces  deux  uni- 
ques moyens,  ces  animaux  ont  appris  à  faire  une  foule  d'exer- 
cices qu'ils  répètent  au  simple  commandement  et  par  le  seul 
espoir  d'être  recompensés  par  un  gâteau  ou  par  un  fruit. 
Ainsi ,  à  ces  mots  :  monte  à  l'arbre  ;  ils  montent  au  tronc 
dépouillé  qui  a  été  placé  dans  leur  fossé.  Si  on  leur  dit  : 
fais  le  beau  ;  ils  savent  qu'ils  doivent  se  coucher  sur  le  dos  et 
réunir  leur  quatre  pattes.  Au  mot  de  priez,  ils  s'asseyent  sur 
leur  derrière  et  joignent  leurs  pieds  de  devant.  Au  mot 
tourne,  ils  pirouettent  sur  leurs  pieds  de  derrière,  etc.  Ces 
actions  sans  doute  peuvent  finir  par  ne  suivre  ces  comman- 
dcmens  qu'au   moyen  d'une   véritable   association  ;   c'est  ce 


54  OUR 

que  rhabitude  produit  même  en  nous;  mais  les  ours  qui 
nous  les  ont  présentés,  ont  dû  les  commencer  librement,  et 
après  plus  ou  moins  d'hésitation  et  d'erreurs  comprendre  le 
sens  précis  de  ces  mots,  ou  plutôt  de  ce  signe,  monte  à  l'arbre: 
or,  c'est  là  un  des  résultats  les  plus  élevés  auxquels  puisse 
atteindre  l'intelligence  des  brutes;  mais  il  est  constant  qu'ils 
arrivent  à  comprendre  la  valeur  des  signes  artificiels  sans  les 
moyens  qui  forment  immédiatement  les  associations. 

On  conçoit  tout  ce  que  peut  produire  l'application  des 
facultés  d'où  résulte  ce  fait  général,  qui  explique  les  récits 
singuliers  dont  les  ours  ont  dû  être  l'objet  ;  aussi  ne  rapporte- 
rai-je  point  ces  récits,  qui  peuvent  amuser  ,  mais  non  pas  ins- 
truire, et  en  les  dépouillant  des  erreurs  qu'ils  renferment, 
ils  perdroient  leur  principal  intérêt,  tout  ce  qu'ils  ont  de 
merveilleux. 

On  rencontre  des  ours  dans  toutes  les  parties  du  monde 
et  sous  toutes  les  latitudes,  depuis  le  pôle  nord  jusqu'aux 
îles  de  la  Sonde  et  à  la  terre  des  Papous.  Les  seules  contrées 
où  il  ne  paroît  point  s'en  trouver ,  sont  l'Australasie  et 
l'Afrique  méridionale,  car  il  s'en  trouve  au  nord  de  l'Atlas; 
mais  on  est  loin  de  connoître  tous  ces  ours  indiqués  par  les 
voyageurs  et  de  les  rapporter  à  leurs  espèces. 

On  en  a  plus  ou  moins  distingué  quatre  d'Europe,  trois 
d'Asie,  trois  d'Amérique,  et  l'ours  maritime  qui  appartient 
à  toutes  les  parties  du  inonde  Boréal.  C'est  dans  cet  ordre 
que  nous  allons  exposer  leurs  principaux  caractères. 

Ou?^s  d'Europe. 

1.  L'OuRS  DES  Alpes  ou  I'Ours  brun:  Vr&us  arctos ,  Linn.  ; 
Buff. ,  t.  VIIl ,  pi.  3i;  Ménagerie.  Cette  espèce  peut  attein- 
dre à  une  longueur  de  quatre  à  cinq  pieds,  et  sa  hauteur 
au  garrot  va  à  plus  de  trois  pieds.  Elle  est  entièrement  cou- 
verte d'un  poil  très-épais  et  touffu,  excepté  sur  les  pattes  et 
le  museau  où  il  est  court.  Ce  poil  est  d'un  brun -marron, 
tirant  au  noir  sur  les  épaules,  le  dos,  les  cuisses  et  les  jam- 
bes, et  prend  une  teinte  jaunâtre  sur  les  côtés  de  la  tête, 
les  oreilles  et  les  flancs.  Lorsque  l'animal  est  en  bon  état, 
ses  épaules  sont  surmontées  d'une  sorte  de  protubérance  ou. 
de  loupe  entièrement  formée  de  graisse.  Les  petits  paroissent 


OUR  55 

naître  de  la  couleur  des  adultes,  mais  avec  un  demi-collier 
hianc  sous  le  cou.  C'est  cet  ours  qu'en  Europe  quelques 
hommes  dressent  à  certains  exercices  pour  faire  leurs  moyens 
d'existence. 

On  trouve  des  individus  de  cette  espèce  entièrement  blancs. 
Buffon  donne  une  figure  de  cette  variété,  t.  VIII  ,  pi.  32. 

2.  L'Ours  des  Pyrénées,  Ours  des  Asturies;  Histoire  natu- 
relle des  mammifères,  liv.  Z|5,  Octobre  1824.  Cet  ours  ne 
paroit  pas  atteindre  tout-à-fait  à  la  taille  du  précédent.  Dans 
ses  premières  années  tout  son  pelage  est  d'un  blond  jaunâtre, 
excepté  la  tête,  qui  est  d'un  blond  plus  foncé,  et  les  pieds, 
qui  sont  noirs.  L'extrémité  des  poils  seule  est  blonde  ;  dans 
le  reste  de  leur  longueur  ils  sont  bruns,  et  il  paroît  que 
cette  couleur  devient  celle  de  Tanimal  lorsqu'il  arrive  à 
l'âge  adulte. 

3.  L'Ours  de  Norwége  ;  Histoire  naturelle  des  mammi- 
fères, liv.  7,  Avril  1819.  Cet  ours  ne  m'est  connu  que  par 
un  jeune  individu  âgé  de  cinq  semaines,  qui  différoit  des 
deux  précédens  en  ce  qu'il  étoit  entièrement  d'un  brun  terre 
d'ombre,  sans  aucune  trace  de  collier  blanc. 

4.  L'Ours  de  Sibérie;  Histoire  naturelle  des  mammifères, 
liv.  42,  Juin  1824.  J'ai  vu  plusieurs  de  ces  ours  qui  attei- 
gnent à  la  plus  grande  taille.  Leur  pelage  est  brun  chez  les 
jeunes  comme  chez  les  adultes,  et  chez  les  femelles  comme 
chez  les  mâles;  les  membres  sont  noirs,  et  les  épaules  cou- 
vertes d'une  bande  blanche  qui  m'a  paru  varier  de  largeur. 

Out's  de  l'Asie  méridionale. 

1.  L'Otjrs  jongleur  ;  Ursus  labiatus,  Histoire  naturelle  des 
mammifères,  liv.  Sg  et  46,  Février  1823  et  Décembre  1824. 
Cette  espèce  est  sans  contredit  la  plus  remarquable  de  toutes 
celles  de  ce  genre;  c'est  elle  qui  présente  les  modifications 
les  plus  considérables  au  type  commun  des  ours. 

Lorsqu'on  vit  cet  ours  pour  la  première  fois  on  le  prit 
pour  un  paresseux,  tant  sa  physionomie  paroissoit  singulière; 
aussi  en  donnerons -nous  une  description  plus  détaillée  que 
des  autres,  à  cause  des  traits  particuliers  qui  le  distinguent. 

Cette  espèce  est  d'un  huitième  moins  grande  que  celle  des 
Alpes,  a  le  museau   épais  et  fort  alongé,  la  tête  petite,  les 


56  OUR 

oreilles  grandes.  Le  cartilage  du  nez  consiste  dans  une  large 
plaque  plane  et  mobile.  Le  bout  de  la  lèvre  inférieure  dépasse 
la  supérieure  ,  ce  qui  donne  à  cet  animal  une  figure  stupi- 
dement animée.  Dans  le  jeune  âge,  les  poils  de  cette  espèce 
n'étant  pas  fort  longs,  elle  paroît  assez  élevée  sur  jambes  et 
très- libre  dans  ses  mouvemens;  mais,  eu  devenant  vieille, 
les  poils  qui  entourent  sa  tête  donnent  à  celle-ci  des  pro- 
portions presque  monstrueuses,  et  ceux  du  reste  du  corps, 
tombant  presque  jusqu'à  terre,  cachent  ses  jambes  et  la  font 
paroitre  beaucoup  plus  lourde  qu'elle  n'est  en  effet.  Elle  est 
entièrement  noire,  si  ce  n'est  sur  la  poitrine,  où  se  voit  une 
tache  blanche  en  forme  de  fer  à  cheval  dont  les  branches 
descendent  sur  les  bras.  Cet  ours,  commun  au  Bengale,  et 
qui  paroît  avoir  plus  d'intelligence  et  plus  de  docilité  que 
les  autres  espèces  de  cette  contrée  ,  est  celui  que  les  jon- 
gleurs s'associent  pour  amuser  le  public. 

2.  L'Olrs  des  Malais:  Ursus  Malajanus ,  Raffles,  Trans. 
Liiin. ,  vol.  Xlll  ;  Horsfield  ,  Zool.  Rech.  in  Java,  n.°  4;  His- 
toire naturelle  des  mammifères,  liv.  47,  Février  i8a6.  C'est 
la  seule  espèce  d'ours  qui  ait  encore  été  découverte  dans  les 
îles  de  la  Sonde;  elle  paroît  se  trouver  à  Sumatra  et  à  Java, 
mais  elle  existe  aussi  sur  le  continent.  C'est  la  plus  petite  des 
trois  ours  de  l'Asie  méridionale;  elle  est  d'un  sixième  moins 
grande  que  la  précédente.  Sa  tête  est  ronde,  son  front  large, 
et  son  museau  plus  court  proportionnellement  que  celui  des 
autres.  Le  cartilage  des  narines  est  semblable  à  celui  de 
l'ours  des  Alpes.  Le  pelage  noir  est  assez  raz  et  luisant;  l'on 
remarque  en  dessus  des  yeux,  chez  les  jeunes,  une  tache 
fauv.e-pàle  qui  disparoît  avec  l'âge.  Le  museau  est  également 
d'un  fauve  roussàtre ,  et  la  poitrine  est  couverte  d'une  tache 
de  cette  couleur ,  qui  présente  la  figure  imparfaite  d'un 
large  cœur. 

5.  L'Ours  du  Thibet;  Vrsus  tibetanifs.  Histoire  naturelle  des 
mammifères,  liv.  41  •'^5  Mai  1824.  Cette  espèce  est  intermé- 
diaire, pour  la  grandeur,  entre  l'ours  jongleur  et  celui  des 
Malais.  Elle  a  été  découverte  dans  le  Silhet  par  M.  Alfred 
Devaucel.  Ses  caractères  distinctifs  consistent  dans  la  ligne 
droite  de  son  chanfrein  et  dans  ses  couleurs.  Elle  est  générale- 
nieiit  couverte  d'un  poil  lisse  et  noir;  mais  sa  lèvre  inlerieura 


OUR  57 

est  blanche,  ainsi  qu'une  tache  en  forme  d'Y  sur  la  poitrine, 
dont  les  deux  petites  branches  se  trouvent  en  avant  des 
épaules,  et  la  plus  longue,  entre  les  jambes,  s'étendant  jus- 
qu'au milieu  du  ventre.  Le  museau  a  une  légère  teinte  de 
roussàtre. 

Ours  d' Amérique. 

1.  L'Ours  terrible  ou  gris:  Vr&us  cinereus ,  Desm.;  Ferox, 
Lewis  et  Clark;  Horribilis,  Clit. ,  Mém.  de  la  Soc.  litt.  et 
phil.  de  New-York.  Cette  espèce  paroit  se  trouver  dans  l'Amé- 
rique septentrionale ,  principalement  vers  le  nord  et  l'ouest. 
Hearne  l'a  trouvée  chez  les  Eskimaux;  Lewis,  Clark  et  Long 
dans  la  ligne  qu'ils  ont  parcourue,  et  M.  Coris  en  Californie. 

C'est  le  plus  grand  de  tous  les  ours  :  il  a,  dit-on,  jusqu'à 
dix  pieds  de  longueur  et  sa  force  est  prodigieuse.  D'après 
ce  qu'on  en  a  dit,  et  une  figure  qui  m'a  été  communiquée 
par  M.  Coris,  cette  espèce  paroit  ressembler  tout- à- fait  à 
notre  ours  des  Alpes  par  ses  formes,  et  avoir  un  pelage  lai- 
neux très- épais  et  entièrement  gris,  excepté  au  bord  des 
oreilles ,  qui  seroit  brun. 

2.  L'Ours  NOIR  :  Ursus  americanus  ,  Pallas,  Ménagerie;  Oors 
NOIR  d'Amérique,  Histoire  naturelle  des  mammifères  ,  Octobre 
1820.  Il  a  des  rapports  avec  l'ours  du  Thibet,  mais  son  chan- 
frein présente  une  ligne  courbe,  uniforme,  au  lieu  d'une 
droite  ,  et  il  devient  presque  aussi  grand  que  l'ours  des  Alpes. 
Son  pelage  est  lisse,  et,  excepté  le  museau,  qui  est  fauve, 
il  est  entièrement  noir.  11  a  été  trouvé  dans  toute  l'Amérique 
septentrionale,  et  comme  il  est  répandu  très-abondamment, 
ses  peaux,  d'un  noir  brillant,  font  un  objet  de  commerce 
considérable.  On  dit  qu'en  hiver  il  établit  sa  retraite  dans 
les  troncs  creux  des  arbres  où  on  le  découvre  à  la  vapeur 
qui  en  sort.  C'est  un  des  plus  légers,  qui  grimpent  le  plus 
facilement  aux  arbres  et  qui  détruisent  le  plus  de  ruches. 
On  assure  même  qu'il  aime  le  poisson  et  l'attrappe  fort  adroi- 
tement. Les  petits  naissent  entièrement  gris. 

5.  L'Ours  des  Cordillères  du  Chili  ;  Ursus  ornatus ,  Histoire 
naturelle  des  mammifères,  liv.  5o ,  Juin  182 5.  Cette  espèce 
ne  m'est  encore  connue  que  par  un  individu  qu'a  possédé  la 
Ménagerie  du  Roi;  il  étoit  jeune.  Sa  longueur,  du  bout  du 


^S  OUR 

museau  à  l'extrëmitë  de  son  train  de  derrière,  éfoît  de  trois 
pieds,  et  il  avoit  environ  seize  pouces  de  hauteur.  Tout  le 
pelage  de  son  corps  étoit  lisse  et  noir  ;  mais  le  dessous  et  les 
côtés  de  sa  mâchoire  inférieure  ,  le  dessous  du  cou  et  la  poi- 
trine jusqu'aux  jambes  de  devant,  étoient  blancs,  et  de  son 
museau  ,  d'un  gris  roux ,  partoit  une  ligne  fauve  qui  passoit 
entre  les  deux  yeux,  se  séparoit  ensuite  en  deux  pour  for- 
mer, au-dessus  de  ces  organes,  deux  demi-cercles.  C'est  le 
premier  ours  dont  on  ait  vu  le  pelage  orné  d'une  manière 
aussi  remarquable. 

Ours  polaires. 

L'Odrs  blanc  :  Vrsus  maritimus ,  Linn.;  Buffon ,  Suppl.  III, 
planche  84  ;  Cuv. ,  Ménagerie  du  Muséum.  Quoique  cette 
espèce  d'ours  ait  été  long -temps  méconnue  ,  elle  est  une  de 
celles  qui  sont  le  mieux  caractérisées,  et  que  l'on  distingue 
le  plus  aisément  de  toutes  les  autres.  Elle  est  bas  sur  jambes, 
et  néanmoins  son  corps ,  son  cou  ,  et  surtout  sa  tête ,  sont  plus 
alongés  que  ceux  d'aucune  des  espèces  que  nous  venons  de 
décrire.  Elle  devient  fort  grande  et  paroît  ati  moins  égaler 
l'ours  des  Alpes.  Si  l'on  en  croyoit  même  quelques  voya- 
geurs, elle  atteindroit  à  une  taille  encore  plus  grande,  et 
qui  ne  différeroit  point  de  celle  de  l'ours  terrible.  Un  de  ses 
traits  le  plus  remarquable  est  la  saillie  de  ses  sourcils  qui 
résulte  de  la  conformation  particulière  des  os  du  front;  et 
il  est,  je  crois,  le  seul  ours  qui  ait  l'intérieur  de  sa  bouche 
entièrement  noir. 

L'ours  blanc  habite  les  régions  glacées  de  notre  hémisphère , 
où  il  se  nourrit  de  poissons,  de  jeunes  cétacés  et  d'amphibies; 
cependant  il  n'est  pas  plus  carnassier  que  les  autres  ours  et 
s'habitue  très  -  bien  à  ne  vivre  que  de  pain.  Il  nage  avec 
une  étonnante  facilité  et  plonge  de  même  ;  et  on  le  rencontre 
quelquefois  formant  des  troupes  assez  nombreuses,  ce  qui  le 
distingue  encore  des  autres  ours,  qui  sont  toujours  solitaires; 
mais  il  leur  ressemble  par  le  besoin  d'une  retraite  en  hiver. 
On  dit  que  les  femelles  mettent  bas  au  mois  de  Mars  des 
petits  tout-à-fait  blancs.   (F.  C.) 

OURS  D'AMÉRIQUE.   (Mamm.)  Voyez  Ours  ^'OIR  d'Amé- 

■RiyUE.    (DeSM.  ) 


OUR  59 

OURS   BLANC  de  Buffon.    (Mamm.)   Variété   de  I'Ocrs 

BRUN.    (DesM.) 

OURS  CRABIER.  (Mamm.)  Voyez  Raton  crabier.  (Desm.) 

OURS  DORÉ.  (Mamm.)  Variété  de  I'Ours  brun  ,  dont  les 
pointes  des  poils  sont  jaunâtres.  (Desm.) 

OURS  FAUVE.  (Mamm.)  Autre  variété  de  I'Ours  brun. 
(  Desm.  ) 

OURS  FOURMILIER  des  Espagnols  du  Paraguay  (Mamm.)  : 
c'est  le  Fourmilier  tamanoir;  le  Petit  Ours  fourmilier  est  le 
Tamandua.  (Desm.) 

OURS  MANGEUR  DE  FOURMIS.  (Mamm.)  Wormius 
donne  ce  nom  à  une  race  d'ours  qu'il  dit  exister  en  Nor- 
wége.  On  Va  également  appliqué  au  Fourmilier  tamanoir. 
(Desm.) 

OURS  MARIN.  (Mamm.)  Voyez  Ours  blanc.   (Desm.) 

OURS  DE  LA  MER  GLACIALE.  (Mamm.)  Voyez  Ours 
BLANC.  (  Desm.) 

OURS  A  MIEL.  (Mamm.)  Les  missionnaires  de  la  Nouvelle- 
Grenade  et  du  Rio-Négro  donnent  le  nom  d'oso  melero ,  ours 
à  miel,  au  Kinkajou.  (Desm.) 

OURS  RATON.  (Mamm.)  Voyez  Raton.  (Desm.) 

OURS  ROUGE.  (Mamm.)   Variété  de  I'Ours  brun.  (Desm.) 

OURS  ROUX.  (Mamm.)  Autre  variété  du  même  animal. 
(Desm.) 

OURS  TERRESTRE.  (Mamm.)  Le  nom  donné  au  Zokor, 
espèce  de  Rat-taupe,  sur  les  bords  de  la  mer  Caspienne,  équi- 
vaut à  cette  dénomination.  (Desm.) 

OURSIN,  Echinus.  (Actinozoaires.)  Sous  cette  dénomina- 
tion Linné  et  les  zoologistes  de  son  école  comprenoient  tous 
les  animaux  plus  ou  moins  orbiculaires,  dont  l'enveloppe 
crétacée,  composée  d'un  très-grand  nombre  de  petites  pièces 
polygones,  est  hérissée  d'espèces  d'épines  de  forme  très-va- 
riable, constamment  calcaires;  ce  qui  les  a  fait  comparer 
à  des  hérissons.  Aussi  ces  animaux  sont- ils  connus  généra- 
lement sous  le  nom  de  hérissons  ou  de  châtaignes  de  mer. 
Mais,  aujourd'hui,  parmi  les  zoologistes  modernts,  depuis 
les  travaux  de  M.  de  Lamarck,  ce  nom  est  réservé  à  un 
certain  nombre  d'espèces,  à  celles  qui  méritent  réellement 
mieux  le  nom    d'oursins ,  à   cause  des  longues  épines  dont 


^o  OUR 

elles  sont  armées;  et  l'on  donne  le  nom  (I'Échinides  à  louf 
le  genre  de  Linné  ,  de  même  qu'on  applique  depuis  Bru- 
guiére  la  dénomination  d'EcHiNODERMEs  à  la  classe  ou  au 
groupe  qui  renferme  ses  oursins  et  ses  éistéries  (voyez  ces 
différens  noms).  Les  caractères  du  genre  Oursin,  tel  que 
M.  de  Lamarck  l'a  circonscrit  dans  son  Traité  des  animaux 
sans  vertèbres  ,  peuvent  être  exprimés  ainsi  :  Corps  régu- 
lièrement orbiculaire,  quelquefois  subpentagonal  ou  même 
ovalaire,  presque  toujours  un  peu  déprimé,  couvert  de 
piquans  de  forme  très -variable ,  articulés  sur  des  mame- 
lons non  perforés,  et  pourvu  d'ambulacres  complets  ;  bouche 
et  anus  médians  et  opposés,  l'une  en  dessous  et  l'autre  en 
dessus.  D'après  cette  caractéristique,  on  voit  que  ce  genre 
ne  diffère  d'une  manière  évidente  des  espèces  d'oursins  dont 
M.  de  Lamarck  a  fait  son  genre  Cidarite,  que  par  une  forme 
moins  élevée,  moins  régulièrement  circulaire  et  surtout  par 
la  non-perforation  des  tubercules  d'afticulation  des  épines  ; 
cartons  les  autres  principaux  caractères  sont  à  peu  près  les 
mêmes.  Mais ,  pour  mieux  apprécier  ces  différences  et  con- 
cevoir la  distribution  méthodique  de  toutes  les  espèces  de  la 
famille  des  échinides,  il  ne  sera  pas  inutile  d'étudier  un  peu 
complètement  l'organisation  des  oursins  véritables,  afin  qu'elle 
nous  serve  ensuite  de  type  ou  de  point   de  départ. 

La  forme  générale  du  corps  des  oursins  peut  être  com- 
plètement circulaire  et  aussi  régulière  que  dans  les  cidarites  ; 
mais  le  plus  souvent  elle  est  subpentagonale,  et  quelquefois 
même  elle  devient  ovalaire,  les  deux  extrémités  parfaite- 
ment semblables.  Un  autre  caractère  que  Ton  peut  observer 
Jans  leur  forme ,  c'est  que ,  plus  ou  moins  déprimée ,  leur  par- 
tie inférieure,  plus  ou  moins  concave,  ne  présente  presque 
jamais  la  même  convexité  que  la  partie  supérieure,  au  con- 
traire de  ce  qui  a  lieu  dans  les  cidarites.  Ce  corps  est  en 
outre  constamment  hérissé  d'épines  ,  de  grandeur  et  de 
forme  extrêmement  variables  ,  qui  cachent  quelquefois  en 
partie  la  forme  générale  de  l'animal,  et  dont  nous  allons 
parler  avec  plus  de  détails  dans  un  moment.  Entre  ces 
épines,  dont  la  disposition  est  beaucoup  plus  régulière  à 
Ja  base  qu'on  ne  pourroit  souvent  le  croire  d'après  ce  qu'elles 
sont  à  leur  pointe  ,  se  remarquent  des  espèces  de  tentaculesou 


OUR  éi 

mieux  de  cirres  tentaciilaires ,  qui  sortent  aussi  d'une  ma- 
nière fort  régulière  des  trous  qui  forment  ce  qu'on  nomme 
les  anibulacres  des  échinidcs.  A  la  partie  inférieure  du  corps 
de  l'animal,  et  dans  une  étendue  plus  ou  moins  considérable 
de  sa  base,  est  un  espace  enfoncé,  membraneux,  non  hérissé 
d'épines,  au  milieu  duquel  est  percé  l'orifice  buccal  du 
canal  intestinal.  A  la  base  opposée,  c'est-à-dire  ,  à  l'extrémité 
anale  et  complètement  supérieure ,  existe  un  espace  mem- 
braneux, beaucoup  plus  petit,  percé  également  d'un  trou 
rarement  dans  son  milieu  pour  l'anus,  et,  enfin,  à  quelque 
distance  de  cette  ouverture  est  un  cercle  de  dix  orifices,  dont 
cinq  plus  grands,  que  nous  verrons  plus  tard  servir  de  ter- 
minaison aux  oviductes. 

L'enveloppe  extérieure  qui  détermine  la  forme  d'un  our- 
sin, ne  peut  être  comparée  à  rien  de  ce  qui  existe  dans  les 
autres  animaux.  Dans  la  plus  grande  partie  de  son  étendue  elle 
est  formée  par  deux  membranes,  l'une  externe,  plus  épaisse, 
l'autre  interne ,  si  mince  que  le  nom  de  pellicule  lui  con- 
vient parfaitement ,  et  entre  lesquelles  existe  un  têt  assez  épais , 
solide,  complètement  calcaire  et  composé  d'un  très- grand 
nombre  de  petites  pièces  polygones,  évidemment  immobiles, 
mais  non  soudées,  du  moins  pendant  la  durée  de  l'accroisse- 
ment de  l'animal.  Dans  les  environs  de  la  bouche  et  de  l'anus, 
la  peau  n'est  point  ainsi  solidifiée;  aussi  est-elle  sensiblement 
plus  épaissie  et  bien  plus  résistante. 

Le  têt  des  oursins  est  entièrement  calcaire,  presque  sans 
partie  mucilagineuse  ou  animale.  Les  nombreuses  pièces  qui 
le  composent  offrent  cela  de  particulier,  que  leur  tissu  est 
fibreux  ,  perpendiculairement  à  leurs  surfaces  ;  ce  qui  montre 
que  le  mode  d'accroissement,  quoique  se  faisant  sur  les  bords, 
diffère  cependant  beaucoup  de  ce  qui  a  lieu  dans  la  coquille 
des  malacozoaires. 

-  Les  pièces  qui  constituent  le  têt  d'un  oursin  peuvent  être 
partagées  en  coronales  et  en  terminales.  Je  nomme  coronales, 
celles  qui,  par  leur  réunion,  forment  la  partie  la  plus  im- 
portante, la  plus  étendue  et  qui  circonscrit  le  corps  dans 
sa  circonférence,  et  je  nomme  au  contraire  terminales,  celles 
qui  entourent  l'orifice  buccal  et  l'orifice  anal,  et  qui  rem- 
plissent  les  deux    ouvertures  plus   ou   moins  considérables 


^2  OUR 

que  laisse  en  bas  ou  en  haut  l'assemblage  de  la  partie  co- 
ronale. 

Les  pièces  coronales  se  subdivisent  en  dix  groupes  ou 
séries,  qui  s'irradient  d'un  orifice  à  l'autre,  un  peu  à  la 
manière  des  côtes  de  melons,  et  qui  forment  des  aires  alter- 
nativement pleines  et  perforées,  égales  ou  inégales.  On  donne 
le  nom  d'ambulacraires  aux  séries  qui  sont  perforées,  et  d'an- 
ambulacraires  à  celles  qui  ne  le  sont  pas. 

Les  anambulacraires  sont  constamment  formés  eux-mêmes 
de  deux  séries  de  pièces,  plus  ou  moins  hexagones  et  ordi- 
nairement transverses,  qui  se  joignent  entre  elles  par  une 
extrémité  dans  le  milieu  de  l'anambulacraire,  et  par  l'autre, 
mais  moins  anguleusement ,  avec  les  ambulacraires.  Chaque 
pièce  est  relevée  à  sa  surface  externe  d'un  nombre  variable 
de  mamelons  plus  ou  moins  saillans ,  bien  arrondis ,  polis 
à  leur  sommet  et  élargis  à  la  base ,  sans  aucune  trace  de 
perforation. 

Les  ambulacraires ,  quelquefois  beaucoup  plus  étroits  que  les 
anambulacraires,  sont  cependant  aussi  formés  de  deux  séries 
de  pièces  polygones ,  réunies  anguleusement  entre  elles  dans 
la  ligne  médiane  de  l'ambulacraire ,  et  eu  dehors  avec  les  pièces 
des  anambulacraires.  Elles  sont  aussi  relevées  de  mamelons 
plus  ou  moins  saillans;  mais,  en  outre,  elles  sont  percées  à 
leur  côté  externe  par  des  pores  variables  en  nombre  et  en 
disposition  pour  chaque  espèce,  mais  qui  traversent  toujours 
le  têt  de  part  en  part;  c'est  ce  qui  constitue  les  ambulacres 
proprement  dits. 

La  largeur  des  anambulacraires  est  généralement  plus 
grande  au  milieu  qu'aux  deux  extrémités;  mais  il  n'en  est  pas 
de  même  pour  les  ambulacraires  :  elles  sont  toujours  plus 
grandes  vers  la  bouche  ,  et  la  dernière  présente  à  l'intérieur 
une  espèce  d'apophyse  ou  de  lame,  percée  d'un  trou  dans  son 
milieu  et  qui  donne  attache  aux  muscles  moteui's  des  dents; 
c'est  ce  que  je  nommerai  auricules. 

La  peau  qui  entoure  la  bouche,  est  à  peine  rude  ;  on  y 
remarque  cependant  des  paires  d'écaillés  subcirculaires,  un 
peu  concaves  ,  et  qui  sont  justement  placées  deux  à  deux 
dans  la  direction  du  rayon  qui  iroit  dans  l'interstice  des 
dents;  chacune  est  percée  d'un  orifice. 


OUR  €3 

Autour  de  l'anus  les  pièces  coronales  sont  plus  nombreuses 
et  remplissent  presque  en  totalité  l'espace  que  laissent  les 
aires.  Elles  sont,  comme  celles-ci,  au  nombre  de  dix,  alter- 
nativement grandes  et  petites;  toutes  sont  ordinairement 
granuleuses  et  percées  d'un  trou  bien  plus  large  cependant 
dans  les  grandes  que  dans  les  petites  ,  qui  correspondent 
aux  ambulacraires;  les  grandes,  aux  anambulacraires. 

Les  trous  dont  sont  percées  les  pièces  des  ambulacraires, 
donnent  passage  à  de  petites  ventouses  tentaculaires,  prove- 
nant de  la  lame  intérieure  de  la  peau  ,  peut-être  des  lames 
respiratoires  creuses  dans  toute  leur  longueur  et  terminées 
à  leur  extrémité  par  un  petit  renflement,  susceptible  de  s© 
dilater  en  ventouse  ou  en  disque  denticulé  à  sa  circonférence. 
Ces  organes  sont  remarquables  par  la  grande  contractilité 
dont  ils  jouissent,  et  peuvent  rentrer  complètement  à  l'inté- 
rieur ,  un  peu  comme  les  tentacules  des  limaçons,  ou  s'alonger 
considérablement  à  l'extérieur.  Ils  sont,  du  reste,  parfaite- 
ment transparens,  et  il  est  impossible  d'y  apercevoir  de  fibres 
contractiles  distinctes. 

Une  autre  partie  de  l'appareil  locomoteur  des  oursins  est 
celle  qui  leur  a  valu  leur  nom ,  quoique  assez  souvent  ces 
organes  méritent  mieux  les  noms  de  bâtons  ou  de  tubercules 
que  celui  de  piquans;  ce  qu'ils  offrent  de  commun,  c'est 
d'avoir  à  leur  base  une  petite  tête  sphérique ,  concave,  avec 
un  bourrelet  circulaire  au-dessus.  Leur  longueur,  leur 
forme,  leur  grosseur,  du  reste,  sont  extrêmement  variables 
et  généralement  en  rapport  avec  celles  des  mamelons  du  têt. 
Leur  structure  est  également  particulière  ;  ils  ont  une  cassure 
et  un  éclat  un  peu  vitrés;  leur  surface  extérieure  est  presque 
toujours  finement  striée,  et  ils  sont  composés  de  couches 
concentriques,  dont  chacune  est  formée  d'un  grand  nombre  de 
fibres  irradiées.  Ils  sont,  du  reste,  d'un  tissu  fort  peu  serré, 
et  par  conséquent  d'une  pesanteur  spécifique  extrêmement 
peu   considérable. 

Ces  organes  ,  articulés  en  genou  sur  les  mamelons  du  têt, 
sont  mis  en  mouvement  dans  tous  les  sens  par  la  lame  ex- 
terne de  l'enveloppe  cutanée,  qui  s'attache  à  la  eiroonfé- 
rence  du  bourrelet  de  leur  base  et  qui  m"a  paru  plus  forte, 
plus  évidemment  musculaire  aux  épines  de  la  base  de  l'oursin. 


64  OUR 

Par  la  dessiccation  il  m'a  été  possible  d'y  apercevoir  des  fibres 
musculaires  distinctes,  et  quelquefois  même  des  muscles  pro- 
prement dits.  11  en  existe  surtout  pour  les  mouvemens  de 
l'appareil  masticateur. 

Le  système  digestif  des  oursins  est  en  effet  assez  complet. 

Nous  avons  déjà  dit  que  la  bouche  est  formée  par  un  ori- 
fice arrondi,  lisse  ,  assez  grand,  percé  au  milieu  de  la  mem- 
brane qui  remplit  la  grande  excavation  inférieure  du  têt. 
Un  peu  plus  d'épaisseur  dans  cette  partie  de  la  peau  en  fait 
une  espèce  de  bourrelet  labial. 

Elle  conduit  dans  une  cavité  buccale  assez  grande,  cylin- 
drique, verticale,  à  la  circonférence  de  la  partie  inférieure 
de  laquelle  est  un  rang  circulaire  de  véritables  glandes  sa- 
livaires  ;  mais,  ce  qu'elle  offre  de  plus  remarquable,  c'est 
l'appareil  masticateur  très-solide  qui  l'entoure,  et  qui  forme 
à  la  fois  des  mâchoires  et  des  dents. 

Les  mâchoires,  au  nombre  de  cinq,  bien  semblables  et 
disposées  radiairement,  constituent  par  leur  réunion  une  sorte 
de  cage  conique,  la  base  en  haut  et  le  sommet  en  bas,  formée 
par  les  dents  proprement  dites.  Chaque  mâchoire  est  elle- 
même  composée  de  deux  pièces  triangulaires  ,  placées  en 
rayons  autour  de  la  masse  buccale,  dont  le  bord  externe, 
arrondi,  est  soucié  dans  une  partie  plus  ou  moins  considé- 
rable de  son  étendue,  et  dont  le  bord  interne,  libre  et  tran- 
chant, est  denticulé  transversalement  dans  toute  sa  longueur. 
Les  deux  pièces  formant  chaque  mâchoire,  sont  en  outre^ 
retenues  à  leur  base  supérieure  par  une  sorte  d'arc -bou- 
tant, qui  passe  ti-ansversalement  de  l'une  à  l'autre.  Enfin, 
entre  deux  mâchoires  contiguës  et  à  leur  base,  s'irradiant 
de  la  circonférence  de  l'œsophage,  sont  deux  autres  pièces, 
placées  l'une  sur  l'autre,  l'une  plus  profonde  ou  plus  infé- 
rieure et  plus  épaisse,  un  peu  bifurquée  à  ses  extrémités; 
chaque  bifurcation  s'appliquant  sur  une  arrête  de  la  pièce 
correspondante  des  deux  mâchoires,  et  l'autre,  plus  grêle, 
plus  arquée,  dont  l'extrémité  externe  dépasse  un  peu  celle 
de  la  pièce  sousposée,  limite  la  partie  supérieure  du  sillon 
de  séparation  des  mâchoires;  ainsi  dans  ce  singulier  appareil 
masticateur  il  y  a  vingt-cinq  pièces  sans  compter  les  dents. 

Celles-ci,  au  nombre  de  cinq,  une  pour  chaque  mâchoire, 


OUR  65 

forment  un  corps  subcylindrique  alongé,  pointu  et  aminci  à 
l'extrémité  supérieure,  qui  est  molle  et  tlexible  ,  se  solidiiiant 
et  s' épaississant  infériturement ,  où  il  se  termine  par  une  sorte 
de  lame  un  peu  arquée,  à  bords  tranchans,  coupés  en  biseau 
de  chaque  côté,  de  manière  à  produire  une  pointe  tranchante, 
fort  aiguë  et  résistante.  Cette  longue  dent  est  collée  et  même 
soudée,  dans  une  assez  grande  partie  de  sa  longueur,  en  dedans 
de  la  ligne  médiane  de  chaque  mâchoire,  en  sorte  que  ses 
mouvemens  sont  les  mêmes. 

Les  muscles  de  ce  singulier  appareil  sont  fort  distincts  et 
de  deux  sortes  :  des  longitudinaux  et  des  transverses. 

Les  muscles  transverses  sont  très-épais,  très-considérables, 
et  composés  d'une  quantité  extrêmement  grande  de  fibres 
contractiles  très-courtes,  qui  remplissent  tout  l'intervalle  qui 
existe  entre  deux  mâchoires  contigues. 

Un  autre  muscle  transverse  est  situé  à  la  base  de  la  masse 
maxillaire ,  et  se  porte  en  dedans  de  leur  arc-boutant  entre 
une  pièce  rayonnante  superficielle  et  l'autre,  de  manière 
à  ce  que  ces  cinq  muscles  forment  une  espèce  de  pentagone. 

Les  muscles  longitudinaux  principaux  sont  au  nombre 
de  dix,  deux  pour  chaque  mâchoire.  Ils  s'insèrent  d'une  part 
à  la  lame  apophysaire  de  la  pièce  inférieure  de  l'ambulacre 
ou  à  l'auricule,  et  de  l'autre  dans  presque  toute  la  surface 
externe  de  chaque  côté  de  la  mâchoire  ,  c'est-à-dire  qu'ils 
remontent  de  bas  en  haut. 

On  peut  encore  regarder  comme  longitudinaux  des  muscles 
épais  ,  courts,  situés  à  la  base  des  précédens,  et  qui  de  la  corne 
de  l'apophyse  de  la  pièce  inférieure  de  l'ambulacre  se  por- 
tent presque  transversalement,  mais  non  pas  de  haut  en  bas, 
à  l'extrémité  inférieure  de  chaque  mâchoire.  Ils  doivent 
évidemment  agir  en  écartant  Its  dents  de  l'axe  de  la  bouche 
comme  les  précédens,  dont  ils   ne  sont  que  des  auxiliaires. 

En  outre  il  part  de  chaque  bifurcation  de  la  pièce 
rayonnante  superficielle  un  filament  tendineux  ou  muscu- 
laire, qui  descend  verticalement ,  pour  se  fixer  au  milieu  du 
rebord  de  l'auricule  de  l'ambulacraire. 

La  membrane  qui  tapisse  l'intérieur  de  cette  cavité  buccale, 
est  assez  peu  épaisse  et  présente  des  plis  ou  rides  longitudi- 
nales, qui  partent  de  la  circonférence  de  la  bouche  et  vont  se 
57.  5 


66  OUR 

rendre  à  la  naissance  de  l'œsophage.  Ces  rides  se  moulenî 
ou  s'attachent  sur  les  dentelures  du  bord  interne  des  mâ- 
choires, mais  sans  que  celles-là  y  pénètrent  pour  pouvoir  agir 
dans  la  mastication.  A  l'origine,  à  la  racine  des  dents,  il  y 
a  un  véritable  rebord  labial  épais,  et  même  ,  sinon  ten- 
taculaire,  au  moins  sublobé. 

L'œsophage,  qui  nait  du  pharynx  ,  se  dilate  d'abord  d'une 
manière  sensible  ,  puis  se  rétrécit  un  peu  ;  ses  parois  sont 
excessivement  minces  ,  comme  celles  de  l'intestin  proprement 
dit;  cependant  on  y  remarque  aisément  des  pores  nombreux, 
qui  sont  peut-être  aussi  des  cryptes  salivaires.  Au-delà, 
l'œsophage  continue  à  monter  jusque  tout  près  de  l'anus  , 
accompagné  qu'il  est  du  rectum;  après  quoi  il  redescend, 
obliquement  et  forme  l'estomac.  Celui-ci  n'est  qu'une  dila- 
tation assez  peu  sensible,  avec  quelques  renllemens  irrégu- 
liers et  peut-être  accidentels.  Il  se  place  dans  la  circonfé- 
rence inférieure  du  têt,  entre  lui  et  la  saillie  pyramidale 
formée  par  la  masse  buccale  et  les  auricules.  Ses  parois  sont 
excessivement  minces;  mais  elles  sont  un  peu  épaissies  par  le 
foie,  qui  est  formé  par  des  plaques  jaunes,  irrégulières,  qui 
sont  collées  contre  la  membrane  de  l'estomac,  de  manière  à 
paroitre  en  faire  partie.  Cette  disposition  ne  permet  pas  de 
croire  qu'ily  ait  pour  canal  excréteur  autre  chose  que  des  pores 
nombreux;  mais  c'est  ce  que  je  ne  veux  pas  assurer,  parce 
que  je  ne  les  ai  pas  vus.  L'intestin  ne  diffère  de  l'estomac  que 
parce  que  les  plaques  hépatiques  ne  l'enveloppent  plus,  et 
que  son  diamètre  diminue  sensiblement  :  après  avoir  terminé 
le  contour  du  têt,  il  remonte  collé  contre  l'œsophage,  et 
vient,  peut-être,  après  une  petite  dilatation  en  forme  d'am- 
poule, se  terminer  à  l'anus.  Cet  anus  n'est  réellement  jamais 
rigoureusement  médian ,  mais  plus  ou  moins  latéral  entre 
les  plaques  operculaires  qui  remplissent  le  milieu  des  termi- 
nales fixes. 

Il  se  pourroit  que  l'on  dût  regarder  comme  des  organes 
spéciaux  de  respii^alion ,  comme  des  espèces  de  poumons  aqua- 
tiques, des  lames  à  peu  près  triangulaires,  situées  immédiate- 
ment dessous  ou  en  dedans  des  ambulacres,  dont  elles  ont  ri- 
goureusement la  forme  et  auxquelles  elles  adhèrent  assez  for- 
tement. On  y  distingue  aisément  une  sorte  de  vaisseau  médian, 


OUR  B'j 

fort  large,  éte/idu,  de  la  circonférence  inférieure  du  têt  jus- 
qu'au sommet  de  l'ambulacre  ,  de  chaque  côté  duquel  sont 
des  lames  ou  feuillets  fort  minces,  fort  nombreux,  qui  se 
continuent  ou  sont  attachés  à  la  membrane  péritonéale  par 
leur  sommet.  Ils  m'ont  également  paru  en  communication 
directe  avec  les  suçoirs  tentaculaires  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut,  et  comme  ceux-ci  sont  complètement  creux,  je 
ne  serois  pas  éloigné  de  penser  que  le  fluide  qu'ils  absorbent 
se  portât  ensuite  dans  les  organes  lamelleux  que  nous  venons 
de  décrire,  et  qui  sont  peut-être  les  analogues  des  branchies 
tentaculaires  des  holothuries.  Ce  qui,  ouire  cettt-  analogie, 
me  porteroit  volontiers  à  regarder  ces  organes  comme  bran- 
chiaux,  c'est  que  les  oursins  sont  bien  évidemment  pourvus 
d'un  appareil  circulatoire. 

Le  cœur  est  très -aisé  à  apercevoir  :  c'est  un  petit  corps 
ovale -alongé,  à  parois  assez  épaisses  et  évidemment  char- 
nues, situé  le  long  de  l'œsophage,  sans  être  contenu  dans 
un  péricarde  ou  cavité  particulière.  En  le  coupant  en  tra- 
vers,  on  voit  l'épaisseur  de  ses  parois,  et  que  sa  cavité  Qst 
à  peu  près  cylindrique.  De  chacune  de  ses  extrémités  part 
un  vaisseau,  dont  l'un  est  probablement  la  veine  branchiale, 
et  l'autre  l'artère  aorte  ;  mais  il  est  assez  difticile  de  se  déci- 
der. L'inférieur  est  sensiblement  d'un  diamètre  moins  con- 
sidérable que  l'autre;  il  descend  verticalement  le  long  de 
l'œsophage  jusqu'à  la  circonférence  de  sa  sortie  de  la  ca- 
vité buccale,  et  là  il  forme  une  couronne  ou  un  anneau 
d'un  diamètre  plus  grand  ,  et  qui  envoie  des  branches  pour 
chaque  côté  de  la  masse  buccale.  Je  n'ai  pas  pu  les  suivre 
pour  connoître  leur  distribution  ;  mais  je  ne  serois  pas  étonné 
qu'elles  allassent  à  chaque  lame  prétendue  branchiale,  en 
sorte  que,  dans  cette  hypothèse,  elles  en  reviendroient  plu- 
tôt, et  alors  le  tronc  auquel  elles  se  réunissent,  scroit  une 
veine  pulmonaire,  et  par  conséquent  l'autre  vaisseau  qui  sort 
du  c(eur,  devroit  être  considéré  comme  l'aorte.  Quoi  qu'il 
en  soit  de  cette  conjecture,  ce  vaisseau  est  bien  plus  consi- 
dérable que  l'autre.  Après  être  remonté  quelque  temps  avec 
l'œsophage,  il  se  recourbe  et  redescend  avec  lui  pour  se 
placer  dans  la  concavité  de  l'estomac,  qu'il  suit  jusqu'à  la 
naissance  de  l'intestin.  A  cet  endroit  il  s'en  approche  beau- 


58  OUR 

coup  plus  et  semble  se  perdre  dans  son  tissu.  Je  ne  puis 
cependant  dire  qu'il  s'y  ramifie  ou  même  qu'il  envoie  des 
rameaux  à  l'estomac  pendant  qu'il  l'accompagne,  parce  qu'il 
m'a  été  imiîossible  de  les  voir. 

L'appareil  de  la  génération  dans  les  oursins  est  de  la  plus 
grande  évidence,  et  consiste  dans  un  nombre  d'ovaires  égal 
à  celui  des  parties  du  têt,  c'est-à-dire  de  cinq.  Ils  sont 
situés  tout  autour  de  l'anus,  d'une  manière  bien  radiaire, 
et  appliqués,  dans  la  position  renversée  de  l'animal,  au-dessus 
et  plus  ou  moins  autour  de  la  cavité  viscérale,  suivant  qu'on 
les  étudie  à  des  époques  différentes  de  développement. 
Généralement  d'une  forme  à  peu  près  ovalaire  ,  chacun  peut 
être  partagé  en  deux  parties  égales  par  une  ligne  longitudi- 
nale. 11  m'a  semblé  cependant  que  ce  n'est  pas  une  véri- 
table poche,  à  la  face  interne  de  laquelle  les  œufs  seroient 
attachés.  J'ai  cru  quelquefois  que  c'étgient  de  longs  filamcns 
considérablement  repliés  sur  eux-mêmes  dans  tous  les  sens. 
Le  canal  excréteur  est  très-court,  très-petit;  il  naît  du 
milieu  de  l'extrémité  anale  de  l'ovaire  et  aboutit  à  la  plaque 
terminale  de  la  circonférence  de  l'anus,  dont  il  a  été  parlé 
plus  haut. 

Les  œufs,  qui  sont  extrêmement  nombreux,  m'ont  paru 
quelquefois  très- gros  et  irrégulièrement  entassés. 

Quant  au  système  nerveux,  je  crois  l'avoir  aperçu  à  la 
circonférence  de  la  base  inférieure  des  mâchoires,  à  l'endroit 
où  la  peau  molle  qui  remplit  la  grande  ouverture  inférieure 
du  têt,  s'attache  à  la  masse  buccale  pour  y  former  une  espèce 
de  lèvre  intérieure.  Il  m'a  même  semblé  qu'il  étoit  composé 
de  deux  ganglions  membraneux,  semi-circulaires,  placés  à 
l'extrémité  inférieure  de  l'interstice  de  chaque  mâchoire  et 
fournissant  des  rameaux  ascendans  au  muscle  intermaxillaire  ; 
mais  je  n'ai  pu  voir  si  ces  deux  ganglions,  n'en  formant  qu'un  , 
communiquent  circulairement  entre  eux,  comme  cela  a  lieu 
dans  les  astéries  :  cela  est  cependant  fort  probable. 

Voilà  tout  ce  que  je  sais  aujourd'hui  d'après  mes  propres 
observations  de  l'organisation  des  oursins.  Quant  à  leur  phy- 
siologie et  à  leur  histoire  naturelle ,  j'en  sais  encoi'e  bien 
moins.  Ces  animaux  sont  tous  aquatiques  et  marins.  Ils  vivent 
cependant  constamment  sur  les  rivages  de  la  mer,  dans  les 


OUR  ^9 

Hcux  rocailleux  et  sablonneux.  On  les  trouve  très -rarement 
abandonnés  par  la  uiarée.  S'ils  étoient  trop  avancés  pour 
craindre  de  restera  découvert,  il  paroît  qu'ils  ont  la  faciillé 
de  s'enfouir  plus  ou  moins  profondément  dans  le  sable.  Dans 
ce  cas  on  reconnoît  aisément  la  place  oii  ils  sont,  à  l'existence 
d'un  petit  trou  en  forme  d'entonnoir,  qui  se  remarque  à  la 
surface  du  sable.  Les  pêcheurs  de  vers  sur  les  côtes  de  la 
Manche  prétendent  juger  de  la  probabilité  de  la  tempête 
par  la  position  plus  ou  moins  voisine  de  la  surface  et  du  bord 
du  rivage  que  prennent  les  oursins.  Dans  le  beau  temps  ils 
s'enfoncent  et  séloignent  beaucoup  moins.  Nous  devons  à 
Réaumur  des  observations  curieuses  sur  le  mode  de  locomo- 
tion de  ces  animaux.  Il  m'a  été  facile  de  les  confirmer. 

L'oursin  se  sert  dans  la  locomotion ,  qui  n'est  jamais  bien 
prompte,  de  ses  suçoirs  tentaculaires  et  de  ses  piquans ,  et 
surtout  des  inférieurs  ;  mais  il  paroît  que  ce  ne  peut  être 
que  sur  un  sol  résistant.  Dans  le  premier  cas  il  alonge  ,  autant 
qu'il  lui  est  possible  (et  ils  peuvent  l'être  d'une  manière 
réellement  étonnante),  un  certain  nombre  des  suçoirs  qui  se 
trouvent  dans  la  direction  où  il  veut  aller;  il  les  attache 
fortement  à  quelque  corps  solide,  en  faisant  le  vide  à  l'aide 
des  ventouses  qui  les  terminent,  et  après  quoi  il  les  contracte 
et  tire  ainsi  son  corps  vers  ce  point.  En  réitérant  ainsi  la  même 
manœuvre  ,  l'oursin  peut,  sans  doute,  avancer  avec  quelque 
i^apidité.  Dans  le  second  cas,  où  il  emploie  ses  piquans,  il 
étend  ceux  du  côté  où  il  veut  aller  le  plus  possible  ;  puis  il 
les  abaisse,  se  poussant  avec  ceux  du  côté  opposé,  et  comme 
il  en  a  dans  toutes  les  directions,  il  est  évident  qu'il  peut 
marcher  dans  tous  les  sens.  En  général,  sa  marche  se  fait  en 
tournoyant,  quoique  cependant  l'animal  finisse  par  arriver 
au  but  qu'il  désire  d'atteindre. 

Les  oursins  sont,  dit- on,  éminemment  carnassiers;  on  ad- 
met même  qu'ils  se  nourrissent  de  crustacés  et  de  bivalves, 
probablement  plutôt  par  raisonnement  déduit  de  la  force  de 
leur  mâchoire,  que  d'une  intuition  directe.  J'avoue  que  j'en  ai 
ouvert  un  assez  grand  nombre  vivans  ou  conservés  dans  l'esprit 
de  vin  ,  et  je  n'ai  jamais  trouvé  que  du  sable  dans  leur  estomac. 
M.  Bosc,  cependant,  a  été  témoin  de  la  manière  dont  un 
oursin  s'empara  d'un  crustacé ,    et  il  paroît  qu'aussitôt  que 


70  OUR 

celui-ci  fut  atteint  par  quelques  suçoirs  tentaculaires  ,  il  fut 
bientôt  broyé  et  avalé. 

L'honiuie  mange  certaines  espèces  d'oursins  clans  toutes  les 
parties  du  inonde,  mais  seulement  à  l'époque  où  les  ovaires 
sont  bien  renflés;  on  dit  que  ce  manger  est  fort  agréable 
pour  les  personnes  qui  y  sont  habituées,  et  auxquelles  ne  ré- 
pugne pas  l'apparence  puriforme  que  ces  œufs  ont,  quand 
on  les  mange  avec  des  mouillettes,  à  la  manière  des  œufs  de 
poule.   Le  goût  a  quelque  chose  de  celui  des  écrevisscs. 

On  ignore  encore  bien  davantage  le  mode  de  reproduc- 
tion des  oursins  ;  on  sait  seulement  que  c'est  au  printeu)ps 
qu'ils  déposent  leur  frai,  qui  paroît  contenir  une  quantité 
presque  innombrable  d'œufs  ,  et  il  est  probable  qu'il  est  rejeté 
en  masse,  tout  à  la  fois  ;  mais  aucun  naturaliste  ne  l'a  vu, 
du  moins  à  ce  qu'il  paroît. 

On  connoît  des  oursins  véritables  dans  toutes  les  parties 
du  monde.  Les  espèces  les  plus  grosses  et  les  plus  nom- 
breuses appartiennent  cependant  toujours  aux  mers  des  pays 
chauds. 

M.  de  E,amarck,  dans  la  nouvelle  édition  de  ses  Animaux 
sans  vertèbres,  porte  le  nombre  des  espèces  de  ce  genre  à 
une  trentaine  environ.  Mais,  d'après  ce  que  nous  avons  vu 
dans  les  collections,  le  nombre  de  celles  qui  existent  est  bien 
plus  considérable.  Malheureusement  il  est  fort  rare  de  trouver 
des  oursins  complets,  c'est-à-dire  pourvus  de  leurs  piquans 
et  eu  même  temps  des  individus  qui  en  soient  dépourvus,  de 
manière  à  pouvoir  donner  des  caractères  distinctifs  complets. 
Les  ligures  que  les  auteurs  en  ont  données,  et  surtout  Klein 
et  Leske  ,  copiées  dans  lEncyclopédie  ,  sont  sans  doute 
bonnes  ;  mais  elles  ne  le  sont  cependant  pas  assez  pour  qu'on 
puisse  's'en  servir  d'une  manière  un  peu  certaine  en  syno- 
nymie. Nous  allons  cependant  faire  nos  efforts  pour  distin- 
guer les  espèces  d'oursins  un  peu  plus  complètement  qu'on 
ne  l'a  peut-être  fait  jusqu'ici. 

Commençons  par  itidiquer  les  parties  qui  nous  paroissent 
devoir  fournir  les  meilleurs  caractères,  et  qui  se  tirent  de 
l'oursin  considéré  en  totalité  ou  lorsqu'il  a  été  dépouillé  de 
sespi-uans,  et  même  des  membranes  qui  remplissent  les  vides 
du  têt  autour  de  la  bouche  et  de  l'anus. 


OUR  71 

La  forme  générale  de  l'oursin,  complètement  et  régulière- 
ment circulaire,  ou  plus  ou  moins  pentagonale  et  même  ova- 
laire  ,  un  des  diamètres  étant  sensiblement  plus  long  que 
l'autre,  fournit  un  caractère  de  première  valeur  pour  la  spé- 
citication  des  oursins,  d'autant  plus  que  les  espèces  ovales 
tendent  à  passer  vers  les  autres  genres  d'échinites,  dont  les 
ouvertures  ne  sont  plus  centrales.  Quant  à  la  forme  plus  ou 
moins  déprimée,  subcylindrique  ou  conoïdale,  elle  est  beau- 
coup moins  importante  à  considérer,  quoique  cependant  elle 
soit  assez  fixe  dans  chaque  véritable  espèce.  Malheureusement 
la  forme  générale  de  l'oursin  est  souvent  un  peu  cachée  par 
les  piquans  dont  sa  superficie  est  hérissée. 

La  structure ,  la  forme  de  ces  piquans ,  sont  sans  doute 
d'une  assez  grande  importance  dans  la  distinction  des  espèces 
d'oursins;  mais  ils  sont  généralement  assez  peu  connus,  ou  du 
moins  on  les  rapproche  assez  difficilement  du  têt  auquel  ils 
ont  appartenu.  On  sait  seulement  que  ces  piquans  sont  assez 
proportionnels  aux  tubercules  qui  les  portent;  mais  on  ne 
peut  en  déduire  leur  forme  particulière  et  encore  moins  leur 
longueur  proportionnelle.  Il  faut  en  outre  observer  que  sur 
les  mêmes  espèces  les  piquans  diffèrent  souvent  beaucoup, 
suivant  qu'ils  sont  à  la  circonférence  de  la  bouche,  à  celle  du 
corps,  à  sa  face  dorsale,  ou  autour  de  l'anus.  Au  contraire, 
ils  ne  diffèrent  pas  suivant  qu'ils  appartiennent  aux  aires 
ambulacraires  ou  aux  anambulacraires. 

Quant  à  la  forme  spéciale  de  ces  différens  piquans,  elle 
distingue  assez  bien  au  moins  chaque  groupe  d'espèces,  et  il 
sera  bon  d'y  avoir  égard ,  autant  que  cela  se  pourra ,  dans  les 
descriptions. 

S'il  nous  étoit  possible  d'observer  les  suçoirs  tentaculaires 
qui  sortent  par  les  trous  nombreux  des  ambulacres ,  on  conçoit 
que  l'on  pourroit  y  trouver  quelques  différences  de  forme  et 
de  longueur  proportionnelle  .  qui  seroient  utilement  em- 
ployées à  la  distinction  des  espèces;  mais  un  très-petit  nombre 
d'oursins  nous  sont  connus  sous  ce  rapport.  Nous  allons  ce- 
pendant voir  que  le  nombre  et  la  disposition  de  ces  suçoirs, 
dont  nous  pouvons  juger  par  les  trous  des  ambulacres,  ne 
sont  pas  sans  importance. 

Nousconnoissons  également  trop  peu  la  forme  des  dents  qui 


72  OUR 

arment  les  mAchoires,  ainsi  que  ces  mâchoires  elles-mêmes  et 
leurs  pièces  appcndicnlaircs,  pour  en  tirer  quelque  parti  dans 
la  classiliciition  des  oursins.  Nous  pouvons  cependant  supposer 
avec  beaucoup  de  raison  qu'il  y  a  sous  ce  rapport  des  diffé- 
rences saisissables  pour  chaque  espèce.  Nous  allons  voir  qu'il 
y  en  a  de  bien  évidentes  dans  la  grandeur  proportionnelle 
de  la  membrane  qui  entoure  la  bouche,  comme  on  eu  peut 
juger  par  celle  de  l'ouverture  buccale  du  têt. 

La  forme  des  plaques  calcaires  qui  revêtent  la  partie  mem- 
braneuse du  têt  autour  de  l'orifice  anal,  et  qui  sont  percées 
par  la  terminaison  des  ovaires  ,  nous  est  bien  plus  connue 
que  celle  de  l'appareil  masticatoire  ;  parce  qu'elles  pestent  sou- 
vent avec  le  têt  sur  des  individus  dont  tout  le  reste  n'existe 
plus.  Nous  avons  déjà  fait  observer  que  ces  pièces  sont  cons- 
tammentau  nombre  de  dix  ;  cinq  alternativement. plus  petites 
que  les  cinq  autres.  Celles-là  sont  toujours,  à  très -peu  de 
chose  près,  semblables  en  forme  et  en  grandeur.  11  n'en  est 
pas  lie  même  de  celles-ci  ;  il  y  en  a  toujours  une  qui  est  d'une 
dimension  plus  grande  et  d'une  forme  un  peu  différente 
que  les  autres.  Sa  surface  externe  est  en  outre  constamment 
granulée  et  poreuse  d'une  manière  fort  reconnoissable.  J'ai 
dit  que  j'ignorois  à  quoi  tient  cette  particularité  qui  existe 
aussi  dans  les  étoiles  de  mer,  mais  que  l'on  ne  trouve  que 
dans  les  véritables  oursins  et  dans  les  cidarites.  Ce  que  je 
dois  faire  observer  ici,  c'est  que  la  forme  de  cette  plaque 
est  réellement  particulière  à  chaque  espèce,  et  que  sa  posi- 
tion est  différente  dans  les  oursins  circulaires  ou  polygo- 
nes, et  dans  ceux  qui  sont  ovales.  En  effet,  dans  les  pre- 
miers elle  est  toujours  à  gauche,  comme  dans  les  cidarites, 
tandis  que  dans  les  autres  elle  est  toujours  à  droite,  en 
prenant  pour  point  de  départ  l'angle  le  plus  aigu  de  l'ou- 
verture anale  du  têt  dont  nous  allons  parler  maintenant 
avec  quelques  détails,  parce  que  c'est  la  seule  partie  que 
l'on  trouve  le  plus  fréquemment  dans  les  collections,  soit 
à  l'état  vivant,  soit  à  létat  fossile,  sur  laquelle  les  espèces 
sont  le  plus  généralement  établies ,  et  peut-être  avec  raison; 
car  c'est  la  partie  qui  offre  le  plus  de  caractères. 

Nous  avons  dit,  en  parlant  de  l'organisation  des  oursins, 
que  leur  têt  proprement  dit,  étendu  de  la  circonférence  de 


OUR  73 

l'espace  membraneux  oral  à  celle  de  l'espace  membraneux 
anal,  est  divisé  en  dix  aires  dont  chacune  est  formée  d'une 
double  série  de  pièces  parfaitement  semblables;  l'étendue 
proportionnelle  de  ces  aires  est  fixe,  c'est-à-dire,  que  les 
aires  ambulacraires  son  t  assez  égales  aux  aires  anambulacraires , 
ou  l)ien  plus  grandes,  ou  bien  plus  petites,  ce  qui  est  le  cas 
le  plus  commun.  Les  formes  des  pièces  composantes  ont  donc 
part  à  ces  différences.  Le  mode  de  jonction  de  ces  pièces 
dans  chaque  aire  produit  dans  la  ligne  médiane  de  chacune 
une  ligne  presque  droite,  flexueusc  ou  fortement  anguleuse, 
ce  qui  varie  plus  ou  moins  pour  chaque  espèce.  Comme  cette 
ligne  est  beaucoup  plus  évidente  en  dedans  qu'en  dehors, 
et  qu'elle  est  creuse,  c'est  ce  qui  fait  que  les  oursins  fossiles, 
qui  ne  sont  souvent  que  des  moules  ,  l'offrent  plus  ou  moins 
manifeste. 

La  surface  extérieure  de  ces  aires  est  constamment  relevée 
de  mamelons  qui  sont  bien  régulièrement  en  même  nombre 
pour  chaque  double  pièce,  en  sorte  qu'il  en  résulte  un  plus 
ou  moins  grand  nombre  de  séries  égales  ,  subégales  ou  très- 
inégales  en  grosseur,  et  bien  semblablement  correspondantes 
à  droite  et  à  gauche  de  la  ligne   médiane. 

Outre  ces  lignes  de  mamelons,  les  aires  ambulacraires  pré- 
sentent de  chaque  côté  des  séries  de  pores  ou  de  trous  très- 
fins,  ordinaiiement  au  nombre  de  deux,  mais  quelquefois 
en  plus  griind  nombre  :  le  nombre,  la  disposition  plus  ou 
moins  tortueuse,  anguleuse,  de  ces  lignes  de  pores  sont 
d'une  fixité  telle  que  toutes  les  véritables  espèces  que'  j'ai 
pu  observer  complètement  sont  aisées  à  caractériser  par  celle 
seule  considération,  et  cela  est  d'autant  plus  important  que 
les  moules  des  espèces  fossiles  présentent  souvent  des  tuber- 
cules ou  même  des  trous  qui  indiquent  fort  bien  cette  dis- 
position des  ambulacres.  Nous  devons  cependant  faire  l'Abser- 
vation  que  la  forme  des  ambulacres  extérieurement  n'est 
pas  toujours  exactement  semblable  à  ce  qu'elle  est  intérieu- 
rement. Nous  aurons  soin  de  noter  ces  différences  quand 
nous  le  pourrons. 

On  pourra  encore  trouver  d'excellens  caractères  distinctifs 
dans  la  forme  particulière  de  la  lame  apophysaire  de  la  der- 
nière pièce  des  ambulacres,  celle  sur  laquelle  s'attachent  les 


7^  OUR 

muscles  principaux  des  tnàchoires.  Je  lui  donnerai  le  nom 
d'auricule  pour  être  plus  court.  Les  deux  dernières  pièces 
des  aires  ambulacraires  contribuent  toujours  également  à  leur 
formation  ;  le  plus  souvent  les  deux  élémens  sont  bien  com- 
plètement réunis,  et  ne  laissent  entre  eux  qu'un  trou  plus 
ou  moins  grand;  mais  quelquefois  ils  restent  distincts. 

La  forme  et  la  proportion  relative  des  deux  grandes  ou- 
vertures du  têt  ne  sont  pas  non  p^us  sans  conséquence. 

Dans  les  cidarites ,  ces  deux  ouvertures  sont  assez  souvent 
presque  égales  et  à  peu  de  chose  près  rondes,  au  point  qu'il 
est  souvent  fort  dilticile  de  distinguer  l'orale  de  l'anale. 

Dans  les  oursins  réguliers  il  y  a  déjà  une  grande  différence  : 
l'orale  étant  toujours  bien  plus  grande  que  l'anale.  Enfin  , 
dans  les  oursins  ovales  la  disproportion  est  bien  plus  grande 
encore  à  l'avantage  de  celle-là.  En  outre,  elles  sont  souvent 
assez  irrégulières,  surtout  la  supérieure. 

Quant  à  la  couleur  du  corps  de  l'oursin,  elle  est  rarement 
îipercevable  et  même  encore  plus  rarement  un  peu  impor- 
tante. Celle  des  piquans  offre  des  caractères  un  peu  meil- 
leurs; mais  on  les  possède  trop  rarement,  pour  que  l'on 
puisse  s'en  servir  dans  la  distinction  des  espèces. 

D'après  ce  qui  vient  d'être  dit  sur  les  parties  qui  peuvent 
fournir  des  caractères  distinctifs  des  espèces  d'oursins,  il  est 
évident  qu'elles  peuvent  être  partagées  en  plusieurs  sections, 
suivant  la  forme  générale  parfaitement  symétrique,  c'est-à- 
dire,  circulaire  ou  polygonale,  ou,  au  contraire,  subsymé- 
trique, c'est-à-dire,  ovale,  plus  ou  moins  alongée ,  et  suivant 
la  forme  particulière  des  ambulacres.  C'est  ainsi  que  nous 
allons  distribuer  les  espèces  qui ,  pour  être  bien  caractérisées  , 
ont  besoin  d'être  connues  avec  aussi  bien  que  sans  leurs  pi- 
quans. Malheureusement  il  est  fort  rare  que  les  collections 
les  possèdent  sous  ces  deux  états;  alors  la  distinction  est  plus 
facile  par  le  têt  seulement ,  que  lorsqu'il  est  pourvu  de  ses 
piquans;  ceux-ci  étant  souvent  presque  tout-à-fait  semblables 
dans  un  assez  grand  nombre  d'espèces. 


OUR  75 

A.  Espèces  parfaitement  j^égulières ,  ordinairement 
déprimées;  les  aires  très-inégales;  les  ambulaci  aires 
très-étroites ,  bordées  par  des  ambulacres  presque 
droits  et  composés,  à  droite  et  à  gauche,  d'une 
double  série  de  pores  rapprochés  ;  les  auricules 
dii>isées  et  spatulées. 

Ce  groupe,  dont  malheureusement  je  ne  connois  pas  les 
piquans,  a  pour  type  l'E.  piistulosus  des  auteurs.  11  renferme 
un  assez  grand  nombre  d'espèces  dont  aucune  n'est  de  nos 
mers.  Elles  diffèrent  essentiellement  par  le  nombre  des  tu- 
bercules des  aires  anambulacraires.  Leur  ouverture  inférieure 
est  toujours  très-grande,  lobée,  pentagone  et  foinme  circons- 
crite par  cinq  grandes  parenthèses;  l'ouverture  supérieure, 
médiocre,  est  fermée  par  un  rang  de  cinq  pièces  presque 
égales,  dont  la  poraire  est  moins  distincte  que  dans  diiutres 
groupes.  Le  trou  de  l'anus  est  ovale  et  paroit  être  formé 
par  quatre  pièces  opercuiaires. 

L'O.  PUSTULEUX  :  E.  pustulosus  de  Lamarck-,  Klein,  Leske, 
p.  ]5o,  tab,  XI,  fîg.  D.  Têt  hémisphérique,  convexe  en  des- 
sus, plan  en  dessous  ;  les  deux  rangs  de  tubercules  des  aires 
ambulacraires  serrés  ;  quatre  à  cinq  tubercules  mauielonnés 
sur  chaque  plaque  des  anambulacraires,  ou  dix  rangées  pour 
chaque  aire,  peu  marquées  sur  le  dos;  couleur  gris-rougeàtre, 
les  tubercules  rouges. 

Patrie  inconnue. 

L'O.  PIQUETÉ  :  E.  punctidatus  de  Lamarck;  Séba ,  Mus.,  3, 
tab.  io,£ig.  10,  a,  b.  Têt  assez  petit,  orbiculaire ,  un  peu  co- 
noïde ,  beaucoup  plus  tuberculeux  vers  la  circonférence  que 
sur  le  dos;  les  interstices  finement  piquetés;  les  deux  rangs 
de  tubercules  des  aires  ambulacraires  fort  serrés;  deux  rangs 
latéra^jx  dans  la  moitié  supérieure,  se  doublant  chacun  vers 
la  circonférence  des  anambulacraires  ;  ambulacres  étroits  et 
purpurins. 

De  l'Océan  des  grandes  Indes. 

Je  n'ai  pas  comparé  la  figure  citée  de  Séba  ;  quant  à  celle 
de  Rumph  ,  pi.  14,  fig.  ^ ,  elle  me  paroit  appartenir  à  une 
autre  espèce,  ainsi  que  celle  de  la  fig.  D,  tab.  XI,  de  Klein. 

L'O.  LGCULÉ  :  E.  loculatus ;  Cidaris  pustulosa ,  Klein,  pi.  XI, 


75  OUR 

fig.  D,  Têt  hëmisphérîque ,  un  peu  conoïdal  ;  les  lignes  în- 
terstitiales  très -marquées  ;  deux  rangs  peu  serrés  de  petits 
tubercules  sur  les  aires  ambulacraires  ;  quatre  au  plus  sur 
les  anambulacraires  ;  les  doubles  pores  des  ambulacres  dans 
une  seule  excavation,  et  comme  confondus.  Couleur  d'un 
cendré  verdâtre  avec  le  milieu  des  aires  et  le  tour  de  l'anus 
rougeàtres  ;  les  tubercules  blancs. 

Cette  espèce,  que  je  n'ai  pas  vue,  me  paroît  cependant 
devoir  être  distinguée  de  toutes  celles  que  je  connois. 

L'O.  ÉTOILE;  E.  stellatus.  Têt  orbiculaire,  un  peu  aplati; 
deux  rangs  de  gros  tubercules  bien  distincts  et  bien  séparés 
sur  les  ambulacraires,  et  quatre  bien  plus  gros  et  dans  toute 
l'étendue  des  anambulacraires;  ambulacres  étroits,  peu  si- 
nueux; ouverture  supérieure  sans  plaque  poreuse  évidente. 
Couleur  générale  rose,  avec  une  jolie  étoile  d'un  rouge  plus 
foncé  sur  le  milieu  du  têt. 

J'ai  établi  cette  espèce  d'après  un  individu  de  la  collection 
du  MusfJum,  confondu  à  tort  avec  l'O.  piqueté  de  M.  de 
La  marc  k. 

L'O.  ÉyurruEERCULÉ;  E.  œquituberculatiis.  Têt  déprimé,  orbi- 
culaire, parois?ant  pentagone  par  la  saillie  des  aires  ambu- 
lacraires extrêmement  étroites,  et  garni  d'assez  gros  tuber- 
cules partout  presque  égaux  en  deux  rangs  bien  formés  sur 
les  ambulacraires,  et  jusqu'en  neuf  à  la  circonférence  des 
anambulacraires.  Ambulacres  très-serrés,  à  peine  sinueux; 
les  doubles  pores  un  peu  confondus.  Couleur  générale  rouge 
de  brique  peu  foncée,  les  ambulacres  violacés. 

D'après  un  individu  de  ma  collection  dont  j'ignore  la  patrie. 

L'O.  DE  Dufresne;E.  Diifresnii.  Têt  circulaire,  quelquefois 
un  peu  pentagone,  déprimé,  rarement  un  peu  conique, 
plan  on  très-peu  excavé  en  dessous;  deux  rangs  de  petits 
tubercules  sur  les  aires  ambulacraires;  deux  rangs  seulement, 
dont  l'intérieur  très-petit,  de  chaque  côté  des  anambulacraires 
dans  toute  la  face  supérieure,  devenant  quadruples  à  la  cir- 
conférence ;  le  milieu  de  ces  aires  lisse  ou  finement  granu- 
leux ;  les  interstices  linéaires  non  granulés.  Couleur  générale 
blanche,  avec  une  large  croix  de  Malte  verte,  occupant  les 
espaces  non  tubercules  des  anambulacraires.  Les  ambulacres 
de  la  même  couleur;  les  tubercules  blancs. 


OUR  77 

Très-jolie  espèce  bien  distincte,  établie  sur  des  individus 

que  m'a  donnés  M.  Dufresne,  du  Jardin  du  Roi ,  et  qu'il  avoit 

obtenus  à  Dieppe  de  pêcheurs  de  la  morue  :  elle  vient  donc 

du  banc  de  Terre-neuve. 

Un  de  ces  individus  est  beaucoup  plus  conique  que  l'autre. 
Il  faut  sans'doute  aussi  rapporter  à  cette  section  VE.  lixula, 
Linn.  {Mus.  Lud.  Ulr.  707.)  Je  ne  serois  pas  même  étonné 
que  ce  fût  mon  O.  équituberculé,  ce  qu'il  est  cependant 
difficile  d'assurer:  la  description  de  Linné  étant  incomplète 
et  sans  figure. 

B.  Espèces  réaulières ,  de  forme  très -variable ,  dont 
les  amhulacres  forment  à  l'extérieur  des  espèces  de 
dents  plus  ou  moins  marquées  et  constamment  com- 
posées de  trois  paires  de  pores. 

Les  espèces  de  cette  section  sont  bien  plus  nombreuses 
que  celles  de  la  précédente;  on  peut  les  partager  en  deux: 
groupes,  suivant  que  les  angles  de  l'ouverture  inférieure 
sont  simples  ou  prolongés  par  une  tissure.  On  devra  ensuite, 
dans  chaque  section,  avoir  égard  à  la  proportion  des  deux 
sortes  d'aires. 

a.  Angles  de  l'ouverture  inférieure  non  fissurés. 

'^ Aires  amlnilacraires    moitié  seulement    des    anamhulacraires. 

L'O.  MELON  DE  MEii  :  E.  uielo  de  Lamarck ,  Anim.  sans 
vert.,  t.  3  ,  p.45  ,  n.°  8  ;  Gualt. ,Ind. ,  t.  107  ,  fig.  E.  Têt  fort 
mince,  circulaire,  globuleux,  conique,  très-élevé,  fort  peu 
tuberculeux  et  épineux;  de  couleur  variée  de  jaune,  de 
brun  et  de  rouge;  une  seule  double  rangée  de  petits  tuber- 
cules très-épais  sur  les  deux  espèces  d'aires;  épines  courtes, 
coniques,  striées,  verdàtres  ou  rougeàtres. 

Cette  espèce,  qui  paroit  provenir  de  la  Méditerranée,  est 
bien  distincte. 

L'O.  faux-melon;  E.  pseudo-melo.  Têt  circulaire,  conique, 
mais  beaucoup  moins  élevé  que  dans  le  précédent  et  évi- 
demment plus  épais  et  plus  tubercule:  défis,  rangs  de  tuber- 
cules bien  formés,  outre  beaucoup  d'autres  plus  petits  et 
épars  dans  le  milieu  des  axubulucraires,  et  six  rangs  au  moins 


78  OUR 

bien  formés  dans  les  ananibulacraires  ;  épines  courtes,  striées, 
vioiettt's.  si  ce  n'est  au  sommet,  qui  est  blanchâtre  ;  auricules 
larges,  presque  carrées,  bilobées  au  sommet  et  à  trou  ovale 
médiocre. 

J'ai  distingué  cette  espèce  sur  un  individu  conservé  au 
Muséum  sous  le  nom  de  melon  de  mer,  dont  il  diffère  par 
plus  d'épaisseur,  plus  de  tubercules,  et  une  forme  moins 
conique. 

L'O.  PERLÉ;  E.  margaritaceus  de  Lamarck ,  loc.  cit.,  n."  16. 
Têt  hémisphérique,  déprimé;  quatre  rangs  de  tubercules, 
dont  les  extrêmes  sont  les  plus  gros  sur  les  ambulacraircs; 
dix  rangs,  dont  le  médian  de  chaque  côte  plus  gros  sur  les 
anambulacraires  ;  les  séries  des  plus  gros  tubercules  conver- 
gentes vers  l'ouverture  inférieure;  épines  et  auricules?  Cou- 
leur de  chair  avec  les  tubercules  verts. 

Cette  espèce,  qui  existe  dans  la  collection  du  Muséum, 
vient  peut-être  des  mers  Australes,  suivant  M.  de  La- 
marck. 

L'O.  pointu;  £.  acutus  de  Lamarck  ,  loc.  cit.,  n.°  10.  Têt 
oçbiculaire  conique  au  sommet  ou  subpyraniidal  ;  deux  rangs 
de  tubercules  mamelonnés  disfans  et  espacés  sur  les  ambula- 
craircs ;  quatre  rangs  encore  plus  espacés  et  dist>;ns  sur  les 
ananjbulacraires,  dont  les  internes  sont  beaucoup  plus  petits 
que  les  autres;  auricules  plus  larges  que  hautes,  à  branches 
fortes;  sommet  bilobé  et  trou  grand  et  lozangique.  Couleur 
rougeàtre,  plus  foncée  dans  le  milieu  des  aires. 

Cette  espèce ,  dont  il  existe  un  individu  au  Muséum  et  dont 
on  ignore  la  patrie,  a  réellement  quelque  chose  de  l'O.  melon 
de  mer  :  elle  est  cependant  bien  distincte. 

L'O.  SUBANGULEUX  :  £.  subdugulosus  dc  Lamarck.  loc.  cit.^ 
n.°  21  ;  Cidaris  angulosa  minor ,  Klein  ;  Leske  ,  p.  94,  tab.  3, 
hg.  A,  B  ;  cop.  dans  l'Encycl.  méthod.,  pi.  i35,  fîg.  5  et  6. 
Têt  hémisphérique,  peu  déprimé,  subpenlagone;  deux  rangs 
de  tubercules  pttits,  serrés,  partagés  par  deux  autres  plus 
petits  sur  les  ambulacraires  ;  huit  sur  les  anambulacraires, 
dont  les  quatre  intérieurs  un  peu  plus  petits  et  fort  disfans; 
les  trois  paires  de  pores  des  dents  des  ambulacres  disposées 
de  manière  à  former  trois  lignes  parallèles  verticales  ;  auri- 
cules peu  élevées,  fort  larges,  réunies  entre  elles,  à  sommet 


OUR  79 

I 

coupé  carrément  et  bilobé;  trou  fort  petit  et  circulaire.  Cou- 
leur générale  verdàtre. 
Indes  orientales? 

L'O.  QiiNQUANGULEUx  ;  E.  quinqucangulatus.  Têt  héuiisphc- 
rique,  subpentagone,  subdéprimé,  à  sommet  un  peu  coni- 
que, plan  en  dessous,  couvert  de  tubercules  nombreux  et 
presque  égaux  ;  les  interstices  bien  marqués  et  granuleux  ; 
deux  seuls  rangs  de  tubercules  peu  serrés  sur  les  iimbula- 
craires;  huit  mal  formés  sur  les  anambulacraires;  épines  très- 
courles,  coniques  et  striées;  auricules  très-fortes,  très-élevces, 
obliques,  à  branches  larges;  sommet  chargé  et  bilobé;  trou 
ovale  et  médiocre.  Couleur  ronge  de  brique  peu  foncée , 
avec  les  lignes  interstitiales  fauves. 

Je  distingue  cette  espèce  d'après  un  individu  de  ma  col- 
lection ,  portant  pour  étiquette  :  Oursin  de  la  Manche  par 
M.   Freret. 

L'O.  GLOBiFORME  ;  E.  glohiformis  de  Lamarck ,  loc.  cit., 
n."  5.  Têt  sphéroïdal ,  subconique  en  dessus,  assez  convexe 
en  dessous  ;  quatre  rangs  bien  formés  de  tubercules  assez 
gros,  outre  des  intermédiaires  plus  petits  sur  chaque  aire 
ambulacraire  ;  dix,  dont  le  médian  de  chaque  côte  plus  gros 
sur  les  anambulacraires;  auricules  grandes  et  conformées  à 
peu  près  comme  dans  l'espèce  précédente.  Couleur  générale 
orangée  avec  les  tubercules  blancs. 

M.  de  Lamarck,  qui  a  distingué  le  premier  cette  espèce, 
doute  que  ce  soit  VE.  sphœra  de  Graelin.  Je  ne  comprends  piis 
ce  qu'il  a  voulu  dire  par  :  fascies  de  pores  subquadriporécs. 
L'O.  ORANGE  DE  MEK  ;  E.  ouranticus.  Têt  sphéroïdal  un  peu 
conoïde;  tubercules  en  général  moins  nombreux  et  plus 
petits  proportionnellement  que  dans  le  globiforme,  mais  for- 
mant le  même  nombre  de  rangées  ;  ouverture  inférieure 
beaucoup  plus  petite,  quoique  de  même  ibrme;  auricules 
petites,  basses  ,  à  branches  assez  étroites;  sommet  peu  chargé, 
à  peine  bilobé  ;  trou  lozangique.  Couleur  orangée  avec  les 
tubercules  blancs. 

Celte  espèce  ,  dont  j'ai  vu  deux  individus  sans  épines  au 
Muséum  où  elle  est  confondue  avec  le  globiforme,  me  pa- 
roît  devoir  en  être  distinguée,  principalement  par  la  forme 
de  ses  auricules.  On  ignore  sa  patrie. 


6o  .  OUR 

L'O.  violet:  E.  violaceus.  Têt  globiforme ,  pentagonal  ;  tu- 
bercules au  nombre  de  deux  sur  cliaque  plaque  des  ambu- 
lacraires  et  de  sept  eu  deux  lignes  sur  celle  des  anambula- 
craires,  ne  constituant  cependant  pas  de  rangées  longitudi- 
nales bien  formées;  épines  et  auricules  inconnues.  Couleur 
d'un  beau  violet  avec  les  tubercules  blancs. 

J'ai  observé  deux  individus  tout-à-fait  semblables  de  cette 
espèce  dans  la  collection  du  Muséum.  Quoique  encore  con- 
fondus avec  ro.  globiforme .  ils  s'en  distinguent  assez  bien. 

'•*■*  Aires   amhulacraires  égalant  les  deux  tiers  des  autres. 

L'O.  MiLiAïKE  :  E.  wiliaris,  Linn.;  Cidaris  miliaris  saxatilis. 
Klein,  Leske ,  page  82,  tab.  2,  fîg.  A,  B,  C,  D.  Tét  hémi- 
sphérique, quelquefois  subpentagonal ,  déprimé,  peu  con- 
vexe en  dessus,  un  peu  excavé  en  dessous;  deux  rangs  bien 
formés  d'assez  gros  tubercules  dans  les  deux  sortes  d'aires, 
outre  un  assez  grand  nombre  de  beaucoup  plus  petits,  assez 
mal  rangés;  épines  assez  longues,  aciculées ,  striées  et  vio- 
lettes ouverdàtres;  auricules  surbaissées,  à  sommet  très-peu 
chargé,  assez  profondément  bifide;  trou  rond  ou  à  peine 
ovale.  Couleur  ordinairement  verdàtre  ou  légèrement  viola- 
cée, d'après  les  individus  que  j'ai  vus,  et  assez  variable,  puis- 
que M.  de  Lamarck  attribue  pour  caractère  à  cette  espèce 
d'être  fasciée  de  blanc  et  de  rouge. 

Cet  oursin,  bien  distinct,  est  commun  dans  nos  mers,  où 
on  le  trouve  dans  les  excavations  des  rochers;  ce  qui  l'a  fait 
appeler,  O.  des  rochers  par  quelques  auteurs:  c'est  celui  que 
j'ai  disséqué. 

L'O.  PAUCiTUBERCULÉ;  E.  paucitubercululus.  Corps  hémisphé- 
rique, un  peu  pentagonal,  un  peu  déprimé,  couvert  d'un 
petit  nombre  de  tubercules  fort  gros  proportionnellement, 
sur  deux  rangs,  dans  chaque  espèce  d'aires;  les  doubles  pores 
des  ambulacres  séparés  par  un  petit  trait  oblique  et  creux; 
auricules  basses,  trapézoïdales,  à  sommet  coupé  carrément, 
échancré;  trou  à  peu  près  rond  et  très-grand.  Couleur  ver- 
dàtre ;  les  tubercules  blancs. 

Jolie  petite  espèce  de  l'Inde,  de  la  collection  de  la  Faculté 
des  sciences. 

L'O.  mignon;  e.  minimus.  ïêt  très-petit,  hémisphérique, 


OUR  81 

fiubpenlagone  et  très  -déprimé  en  dessus,  plan  en  dessous; 
deux  rangs  d'assez  gros  tubercules  serrés  et  nombreux  dans 
chaque  aire,  outre  une  double  rangée  extrême  dans  les  an- 
ambulacraires  et  de  plus  petits  irréguliers  dans  le  milieu; 
épines  courtes,  roides ,  proportionnellement  assez  grosses, 
solides  et  striées;  auricules  larges,  surbaissées,  à  orifice 
arrondi.  Couleur  générale  d'un  gris  verdàtre. 

J'ai  établi  cette  nouvelle  espèce  ,  voisine  des  deux  précé- 
dentes et  encore  plus  petite,  d'après  deux  individus  rappor- 
tés dans  l'esprit  de  vin,  du  cap  de  Bonne  -  Espérance ,  par 
MM.  Quoy  et  Gaimard. 

L'O.  œuf;  E.  ovum  de  Lamk. ,  loc.  cit.,  n.°  19.  Tét  fort 
mince,  fragile,  régulièrement  oviforme ,  c'est-à-dire,  aussi 
pointu  en  dessus  qu'en  dessous ,  fort  élevé  et  comme  rugueux 
par  la  grande  finesse  de  ses  tubercules  sur  quatre  rangs 
très-espaces  dans  les  ambulacraires  et  sur  dix  dans  les  anam- 
bulacraires;  le  milieu  de  chaque  aire,  ainsi  que  les  inters- 
tices, qui  sont  larges,  tout-à-fait  lisses.  Les  trois  paires  de 
pores  des  dents  des  ambulacres  disposées  de  manière  à  pro- 
duire trois  séries  longitudinales  de  doubles  pores  ;  auricules 
assez  courtes,  parallélogrammiques,  largement  réunies,  à 
sommet  peu  chargé,  subbilobé,  à  trou  triangulaire;  ouver- 
ture supérieure  pentagonale ,  avec  une  entaille  au  milieu  de 
chaque  côté.  Couleur  d'un  gris  roussàtre. 

Très-jolie  espèce ,  rapportée  par  MM.  Péron  et  Lesueur  des 
mers  de  la  Nouvelle- Hollande. 

VO.  ?A.LE;  E.  pallidus  de  Lamarck,  lod  cit.,  n."  20.  Corps 
globuleux,  suboviforme ,  mais  évidemment  plus  aplati  en 
dessous  que  dans  l'œuf,  à  tubercules  un  peu  plus  saillans  et 
plus  serrés,  sur  six  rangs  aux  ambulacraires  et  sur  quatorze 
aux  anambulacraires  ;  auricules  plus  larges ,  plus  surchar- 
gées au  sommet,  bilobé  et  à  trou  proportionnellement  plus 
petit  que  dans  l'œuf;  du  reste,  couleur  et  aspect  semblables. 
Quoique  fort  rapprochée  de  la  précédente,  cette  espèce 
paroît  réellement  distincte.  On  suppose  qu'elle  vient  des 
mêmes  mers. 

L'O.  gris;   E.  griseus.  Têt  encore  plus  déprimé  que  dans 
rO.  pâle;   du  reste  hémisphérique  ;    les  interstices  peu  mar- 
qués et  peu  sinueux  ;  ambulacraires  encore  plus  larges  que 
37.  ,  6 


32  DUR 

dans  ro.  pâle,  avec  quatre  rangs  de  petits  tubercules;  le* 
anambulacraires  avec  dix  rangs,  dont  les  extrêmes  sont  les 
plus  gros;  ambulacres  un  peu  enfonces;  épines  nombreuses, 
égales,  courtes,  finement  striées,  obtuses  et  même  un  peu 
renflées  au  sommet. 

Cette  espèce,  qui  est  confondue  au  Muséum  avec  TO.  pâle, 
dont  elle  a  en  effet  l'asppct  et  la  couleur,  me  paroit  en  être 
distincte,  au  moins  autant  que  celui-ci  l'est  de  l'O.  œuf.  Elle 
vient  aussi  du  voyage  de  MM.  Péron  et  Lesueur. 

*'^'^'  Aires  égales. 

L'O.  PETIT-GLOBE  :  E.  glohulus ,  Linu.  ;  Cid.  granulata ,  Leske, 
Klein,  lab.  XI ,  fig.  £,  F,  page  162?  Têt  oviforme,  subpen- 
tagonal ,  assez  solide;  ligne  interstitiale  des  aires  flexueuse, 
avec  un  enfoncement  poreux  à  chaque  angle  des  plaques; 
six  lignes  de  tubercules  assez  bien  rangés  sur  les  ambula- 
craires  et  ceux  des  anambulacraires  très-nombreux,  mais  mal 
rangés;  les  lignes  obliques  de  trois  paires  de  pores  des  am- 
bulacres presque  horizontales  supérieurement  ;  auricules 
à  branches  très- grêles,  à  sommet  large,  carré,  subbilobc  , 
très-peu  chargé,  avec  un  trou  grand  et  parallélogrammique. 
Couleur  généralement  roussâtre. 

J'ai  caractérisé  cette  espèce  d'après  un  joli  oursin  sans 
épines,  rapporté  par  MM.  Péron  et  Lesueur,  et  qui  existe 
dans  la  collection  du  Muséum.  J'y  ai  rapporté  ÏE,  globulus  de 
Linné,  ainsi  que  le  C.  granulata  de  Leske,  quoique  la  forme 
soit  assez  différente,  puisque  ceux-ci  sont  hémisphériques  « 
globuleux  et  non  oviformes  ,  parce  qu'ils  ont  le  caractère 
d'espèces  de  pores  ou  d'enfoncemens  à  l'angle  des  plaques. 

L'O.  SCULPTÉ:  E.  toreumaticus ,  Linn.;  Leske,  Klein  ,  p.  i55, 
pi.  D,  lig.  E.  ïêt  orbiculaire,  conique,  comme  sculpté  ou 
ciselé  par  des  excavations  profondes  à  l'endroit  de  l'articula- 
tion des  pièces  qui  le  composent;  deux  rangs  de  tubercules 
sur  les  ambulacraires  et  quatre  sur  les  autres,  assez  espacés 
et  mamelonnés  ;  les  lignes  de  trois  paires  de  pores  très- 
obliques ,  presque  longitudinales;  auricules  assez  basses, 
larges,  triangulaires,  à  sommet  subbilobé  :  trou  OA'ale  ;  ouver- 
ture supérieure  médiocre,  ronde  et  festonnée  presque  régu- 
lièrement. Couleur  gris  cendré- 


OUR  83 

De  rOcéan  indien. 

M.  de  Lamarck  a  eu  quelques  doutes  que  l'espèce  qu'il 
a  nommée  O.  sculpté  ,  E.  sculplus ,  appartienne  à  l'E.  toreu- 
maticus  de  Linné;  mais  il  nous  semble  que  cela  est  à  peu  près 
indubitable. 

&.  Angles  de  l'ouverture  inférieure  plus  ou  moins 
profondément  fissurés. 

La  plupart  des  espèces  de  cette  section  ont  les  aires  sen- 
siblement égales,  sauf  les  deux  premières. 

L'O.  ExcAVÉ;  E.  excavatus ,  Gualt. ,  lad.^  pi.  107  ,  fig.  F.  ïét 
un  peu  pentagone,  très -fortement  déprimé,  excavé  en  des- 
sous; aires  ambulacraires  de  moitié  plus  petites  que  les 
autres  et  portant  deux  rangs  de  tubercules  très-serrés  avec 
un  grand  intervalle  rempli  de  tubercules  plus  petits  ;  quatre 
rangs  et  un  espace  médian  nu  sur  les  anambulacraires  ;  ou- 
verture inférieure  pentagonale,  à  côtés  presque  égaux  et  à 
angles  profondément  fissurés;  auricules  subcarrées,  à  branches 
larges  ;  sommet  assez  surchargé ,  un  peu  excavé  ;  trou  sub- 
triangulaire ,   médiocre. 

M.  de  Lamarck  fait  de  cet  oursin  ,  qui  existe  dans  la  col- 
lection du  Muséum,  une  simple  variété  de  son  O.  panaché; 
mais,  quoiqu'il  en  soit  assez  rapproché,  cependant  sa  forme 
beaucoup  plus  déprimée  et  celle  de  ses  auricules  l'en  distin- 
guent aisément. 

L'O.  PANACHÉ  :  £.  variegatus  de  Lamk. ,  loc,  cit.,  n.°  22  ; 
Cid.  variegata,  Leske  ,  Klein,  page  149,  tab.  10,  tig.  B ,  C  ; 
cop.  dansl'Enc.  méth.,pl.  141,  tig.  4,  E?  Tétsubpcntagone,  dé- 
primé ,  un  peu  convexe  en  dessus,  légèrement  concave  tn 
dessous;  quatre  rangs  de  tubercules  assez  gros  sur  les  ambu- 
lacraires, d'un  tiers  seulement  plus  petits  que  les  anambula- 
craires ;  six  rangs  de  tubercules  mamelonnés,  assez  serrés  et 
bien  rangés  sur  celles-ci  ;  épines  médiocres  assez  fortes  ,  aiguil- 
lonnées ,  striées  et  vertes;  fissures  de  l'ouverture  inférieure 
anguleuses  et  fort  petites;  auricules  petites,  étroites,  à 
branches  grêles;  sommet  peu  surchargé,  subbilobé;  à  trou 
grand  et  triangulaire.  Couleur  blanche,  variée  irrégulière- 
ment de  vert. 


64  OUR 

J'ai  observé  quatre  individus  de  cette  espèce  dans  la  col- 
lection du  Muséum.  Je  ne  voudrois  pas  assurer  que  l'espèce 
de  Leske  fût  certainement  la  même. 

L'O.  TRizoNÉ  ;  E.  trizonalis.  Têt  bien  circulaire,  hémisphé- 
rique, un  peu  déprimé,  convexe  en  dessus,  plan  en  des- 
sous; aires  égales,  ayant  toutes  deux  rangées  terminales  de 
tubercules  assez  peu  considérables,  bordant  le  reste  de  l'aire 
rempli  de  tubercules  médiocres,  irréguliers;  ambulacres  for- 
tement dentées  en  dehors;  ouverture  inférieure  très-grande, 
à  fissures  ovales,  assez  peu  profondes;  auricules  triangu- 
laires, assez  petites,  coupées  carrément  au  sommet;  trou 
médian  et  ovale.  Couleur  blanche,  avec  des  rayons  rouges 
peu  marqués  de  chaque  côté  des  anambulacraires  et  trois 
zones  de  taches  noires. 
Mer  des  Indes? 

J'établis  cette  espèce  sur  un  joli  petit  oursin  de  la  collec- 
tion de  la  Faculté  des  sciences. 

L'O.  DÉPRIMÉ  :  E.  depressus.  Têt  orbiculaire,  subpentagonal, 
déprimé  et  même  assez  excavé  en  dessus;  aires  subsemblables; 
trois  ou  quatre  rangs  de  petits  tubercules  sur  les  ambula- 
craires,  et  huit,  à  peine  un  peu  plus  gros,  sur  les  anambu- 
lacraires; dents  des  ambulacres  presque  horizontales  et  dis- 
posées de  manière  à  produire  trois  rangées  verticales  de 
doubles  pores;  ouverture  inférieure  grande,  circulaire,  avec 
une  incision  arrondie  au  sommet  de  chaque  angle  ;  teinte 
générale  violette. 

J'ai  pu  caractériser  cette  espèce  d'après  deux  individus  de 
la  collection  du  Muséum,  rapportés  par  MM.  Pérou  et  Le- 
sueur.  Elle  me  paroit  assez  bien  représentée  par  la  figure  A, 
pi.  107  de  Gualtieri. 

L'O.  voLvzoNAL  :  E.  poly'zonalis  de  Lamk.  ;  Gua]t.,tab.  107, 
fig.  M.  Têt  circulaire,  quelquefois  subpentagonal,  déprimé, 
aplati  en  dessus  ,  concave  en  dessous  ,  couvert  d'un  assez  grand 
nombre  de  petits  tubercules  égaux;  aires  presque  égales: 
quatre  rangs  sur  lesambulanraires,  six  sur  les  anambulacraires, 
dont  les  extrêmes  sont  très-petits,  très-espaces,  outre  les  mé- 
dians irréguliers  ;  ambulacres  triangulaires  formés  de  dents 
arquées  ou  de  séries  très-serrées  ;  angles  de  l'ouverture  déca- 
gonale  très-excavés f  auricules  à  branches  grêles,  à  sommet 


OUR  85 

large,  subbiiobë  ;  trou  très-grand  et  triangulaire.  Couleur 
verdàtre,  le  plus  souvent  zonée  en  travers  par  des  bandes 
blanches. 

La  collection  du  Muséum  possède  plusieurs  individus  de 
cette  belle  espèce  qui  viennent  de  l'Océan  indien. 

Après  une  comparaison  minutieuse  ,  je  rapporte  à  cette 
espèce,  comme  une  simple  variété,  Toursin  dont  M.  de 
Lamarck  a  fait  son  O.  obtusangle,  E.  oblusangulus,  loc.  cit., 
n.°  i'2  ;  mais  ce  n'est  pas  le  cidaris  angulosa  de  Leske,  Klein, 
page  92,  tab.  12,  fig.  F.  Cette  figure  appartient  plutôt  à 
l'oursin  pentagone  de  M.  de  Lamarck. 

C.  Espèces  régulières ,  de  forme  un  peu  variable;  les 
amhulacres  formant  à  l'extérieur  des  dentelures 
droites  ou  arquées ,  de  quatre  paires  de  pores. 

Les  espèces  de  cette  section  ressemblent  beaucoup  à  celles 
de  la  précédente.  On  peut  également  y  établir  une  sous-di- 
vision d'après  l'intégrité  ou  la  fissure  des  angles  de  l'ouver- 
ture inférieure.  '  ^ 

L'O.  comestible;  E.  esculentus,  Linn.  Têt  hémisphérique, 
globuleux,  un  peu  déprimé,  couvert  d'un  très-grand  nombre 
de  tubercules  égaux  et  assez  petits;  aires  peu  dissemblables; 
les  ambulacraires  d'un  tiers  plus  petites  que  les  autres,  avec 
quatre  rangs  de  tubercules  ;  douze  rangées  aux  anambula- 
craires;  dents  de  l'ambulacre  peu  marquées,  un  peu  arquées 
et  presque  constamment  de  quatre  paires  de  pores  ;  épines 
nombreuses,  courtes,  obtuses  et  striées;  auricules  larges,  à 
sommet  coupé  carrément,  assez  surchargé;  le  trou  grand  et 
ovale.  Couleur  variable ,  mais  ordinairement  violette. 

Comme  on  mange  un  assez  grand  nombre  d'espèces  d'our- 
sins,  soit  en  Europe,  soit  dans  l'Inde  et  en  Amérique,  il  est 
difficile  d'assurer  que  tous  les  auteurs  ont  entendu  sous  le 
nom  d'O.  comestible  la  même  espèce.  Je  l'ai  caractérisée 
d'après  plusieurs  individus  du  Muséum  portant  ce  nom, 
qui  sont  d'une  assez  grande  taille,  et  qui,  probablement, 
ont  été  nommés  par  M.  de  Lamarck.  La  figure  que  ce  zoolo- 
giste cite  de  Leske  ,  ne  lui  paroit  pas  appartenir ,  et,  en  effet, 
elle  a  ,  d'après  la  description  même  et  la  figure  de  celui-ci , 


86  OUR 

Tin  tout  autre  système  d'ambulacres  :  c'est  l'O.  ventru  du 
zoologiste  François. 

L'O.  vulgaire;  E.  t^wZgarjs.  Têt  hémisphérique,  subdépriiné, 
un  peu- convexe  en  dessus,  assez  concave  en  dessous;  aires 
ambulacraires  de  moitié  plus  petites  que  les  autres  et  garnies 
de  deux  rangs  de  tubercules  assez  gros  ;  dix  sur  les  anambu- 
laci'aires,  dont  le  médian  est  le  plus  gros;  dents  arquées 
des  ambulacres  de  quatre  et  quelquefois  de  cinq  paires  de 
pores;  épines  assez  longues,  aciculées,  striées  et  violettes  ; 
auricules  assez  grandes,  à  branches  larges;  sommet  assez 
chargé  etsubbilobé;  le  trou  petit  et  triangulaire.  Couleur 
verdàtre  ou  violette. 

C'est  cette  espèce  que  je  crois  l'O.  comestible  de  la  Médi- 
terranée; mais  ce  que  je  ne  puis  positivement  assurer.  Au 
premier  aspect  elle  ressemble  beaucoup  à  l'O.  livide  de 
M.  de  Lamarck;  mais  le  nombre  des  doubles  pores  des  dents 
de  ses  ambulacres,  ainsi  que  la  forme  de  ses  auricules,  l'en 
font  aisément  distinguer. 

L'O.  DE  Gaibîard;  E.  Gaimardi.  Têt  orbî*culairc ,  très-dé- 
primé, aplati  en  dessus,  légèrement*cpncaveen  dessous  ;  aires 
ambulacraires  deux  tiers  des  autres,  avec,  deux  rangs  laté- 
raux de  tubercules  mamelonnés  ;  dix  sur  les  anambulacraires, 
1  dont  le  moyen  de  chaque  càté  est  de  beaucoup  plus  gros; 
dents  des  ambulacres  arquées  et  constamment  de  quatre 
paires  de  doubles  pores;  épines  courtes,  assez  fines,  striées, 
subfusiformes  et  de  couleur  verte  ;  auricules  assez  grandes , 
très-rapprochées,  réunies;  sommet  chargé;  trou  très-petit  et 
ovale.  Couleur  générale  verdàtre. 

J'ai  vvi  deux  individus  dans  l'esprit  devin  de  celle  espèce, 
rapportés  de  Rio -Janeiro  par  MM.  Quoy  et  Gaimard.  Elle 
est  assez  petite. 

L'O.  ÉQUiTUBERCur.É  ;  E.  equituherculatus.  Têt  orbiculaire  , 
hémisphérique,  subdéprimé  ou  globuleux;  couvert  partout 
de  tubercules  presque  égaux  sur  quatre  rangs  aiix  ambula- 
craires et  sur  douze  aux  anambulacraires,  celles-ci  doubles 
de  celles-là;  denticules  des  ambulacres  constamment  quadri- 
porées;  épines  assez  courtes,  coniques,  obtuses,  striées,  de 
pouleur  violette,  si  ce  n'est  à  l'extrémité,  qui  est  blanche; 
nuyerturc  inférieure  petite ,    suborbiculaire ,   avec  des   en-s 


OUR  8; 

taillcs  aiiriculces  assez  profondes;  auricules  très-obliqncs,  pa- 
rallélogrammiques,  non  réunies,  à  branches  assez  grêles,  à 
sommet  épais,  bilobé;  le  trou  grand  et  subcàrré.  Couleur 
générale  violacée.  Les  tubercules  blancs. 

J'ai  caractérisé  cette  espèce  d'après  deux  individus  de  trois 
ou  quatre  pouces  de  diamètre  ,  dont  l'un  est  cependant  bien 
plus  déprimé  que  l'autre,  et  qui  pourroient  en  outre  être 
distingués  par  un  plus  grand  nombre  de  rangs  de  tubercules 
dans  les  aires  et  par  une  forme  d'auricules  un  peu  différente. 
Ils  sont  dans  la  collection  de  la  Faculté  des  sciences,  sans 
indication  du  lieu  dont  ils  proviennent.  C'est  une  espèce 
assez  rapprochée  du  comestible,  et  qui  en  diffère  surtout 
par  l'incisure  des  angles  de  l'ouverture  inférieure. 

L'O.  douteux;  £.  dubius.  Têt  hémisphérique,  un  peu  dé- 
primé, assez  convexe  en  dessous,  assez  équituberculé  ;  aires 
ambulacraires  égalant  les  'deux  tiers  des  autres  et  pourvues 
de  quatre  rangs  de  tubercules,  dont  les  internes  assez  mal 
formes;  huit  aux  anambulacraires ,  dont  six  seulement  vont 
jusqu'à  l'ouverture  inférieure;  denticules  des  ambulacres  d'a- 
bord de  cinq  paires  de  pores ,  puis  de  quatre  dans  tout  le  reste 
de  leur  étendue;  ouverture  inférieure  subcrénulaire  avec  une 
fissure  assez  peu  profonde  à  chaque  angle;  auricules  incon- 
nues.   Couleur  générale   violette,  même  sur   les  tubercules. 

J'ai  établi  cette  espèce  sur  un  têt  un  peu  incomplet  de 
ma  collection,  dont  j'ignore  l'origine. 

L'O.  MACULÉ;  E.  maculalus  de  Lamarck,  loc.  cit.,  n."  ]4. 
Têt  hémisphérique,  déprimé,  peu  convexe  en  dessus,  assez 
excavé  en  dessous  ;  aires  et  tubercules  à  peu  près  comme 
dans  l'espèce  précédente;  ambulacres  à  denticules  arquées, 
très-serrées,  de  quatre  paires  de  pores  chaque;  ouverture 
inférieure  assez  grande,  décagone,  avec  une  incisuré  pro- 
fonde aux  angles;  auricules  assez  petites,  à  sommet  épais, 
carré,  étroit  et  à  trou  très-petit  et  rond.  Couleur  blanche 
avec  des  taches  verdàtrcs,  irrégulières,  mais  formant  des 
cercles  incomplets. 

Océan  indien  ? 

Cette  espèce  est  établie  sur  un  individu  du  Muséum,  dont 
on  ignore  au  juste  la  patrie.  Elle  est  plus  voisine  de  l'oursin 
comestible  que  de  tout  autre. 


88  OUR 

D.  Espèces  réguïièi^es ,  de  forme  un  peu  variable;  les 
denticules  des  ambulacres  droites  ou  arquées  et 
de  cinq  paires  de  pores  au  moins. 

Cette  division  a  beaucoup  de  rapports  avec  la  précédente. 
On  y  Jrouve  également  des  espèces  avec  et  sans  fissure  et 
dans  une  proportion  variable  des  aires. 

L"0.  livide;  E.  lividus  de  Lamarck,  loc,  cit.,  n."  28.  Têt 
hémisphérique,  assez  déprimé  ;  aires  ambulacraires moitié  des 
autres,  avec  un  double  rang  de  tubercules  assez  serrés;  six 
rangs  sur  lesanambulacraires;  denticules  des  ambulacres  peu 
arquées  et  formées  de  cinq  paires  de  pores;  épines  acicu- 
laires  un  peu  longues,  striées ,  d'un  brun  livide;  ouverture 
inférieure  non  fissurée;  les  auricules  petites,  surbaissées,  à 
peu  près  carrées,  à  sommet  large,  bilobé,  à  trou  subcarré. 
Couleur  verdàtre. 

Cette  espèce  vient  de  la  Méditerranée.  M.  de  Lamarck  Ta 
distinguée  avec  raison  de  l'oursin  miliaire,  mais  ce  sont  ses 
ambulacres  plutôt  que  ses  épines  qui  l'en  séparent. 

Quant  à  l'oursin  négligé,  E.  neglectus  ,  n."  26,  du  même  au- 
teur ,  les  deux  individus  de  la  collection  du  Muséum  qui 
portent  ce  nom,  étiqueté  par  M.  de  Lamarck  lui-même, 
appartiennent  certainement  à  son  oursin  livide,  et  celui-ci 
diffère  évidemment  de  l'oursin  miliaire. 

L'O.  iMiCROTUEERCULÉ;  E.  microtuberculatus.  Têt  circulaire, 
hémisphérique,  subdéprimé,  légèrement  concave  en  dessous; 
aires  ambulacraires  égalant  les  deux  tiers  des  autres,  et  por- 
tant comme  elles  un  double  rang  de  tubercules  assez  petits, 
fort  distans  et  espacés,  au  milieu  d'une  foule  d'autres  très- 
petits,  irrégulièrement  dispersés;  ambulacres  à  denticules 
très-arquées  et  composées  de  six  paires  de  pores;  épines 
très-courtes,  coniques,  obtuses,  striées  et  de  couleur  verte; 
ouverture  petite,  fissurée  aux  angles;  auricules  médiocres, 
étroites,  triangulaires,  distinctes;  le  trou  très-grand.  Cou- 
leur verdàtre. 

D'après  un  individu  de  ma  collection  dont  j'ignore  la 
patrie. 

L'O.  Aïeule;  E.  molaris ,  Têt  circulaire,  déprimé,  comme 
enfoncé  çn  dessus  ainsi  qu'en  dessous;  aires  ambulacraires  un 


OUR  89 

peu  plus  grandes  que  les  autres  ,  deux  rangs  seulement  de 
tubercules  sur  chacune;  denticules  des  ambulacres  arquées  et 
formées  de  cinq  paires  de  pores;  ouverture  inférieure  sans 
traces  de  fissures  ;  auricules  assez  grandes  proportionnellement, 
à  sommet  peu  chargé,  bilobé,  et  à  trou  long  et  ovale.  Cou- 
leur générale  verte. 

D'après  deux  individus  de  la  collection  du  Muséum,  rap- 
portés par  MM.  Pérou  et  Lesueur. 

L'O.  longue-épine;  E.  longispina.  Têt  petit,  circulaire,  très- 
déprimé,  presque  aussi  convexe  en  dessus  qu'en  dessous; 
aires  presque  semblables,  avec  deux  rangs  de  tubercules  assez 
gros  chacune,  à  peu  près  comme  dans  l'oursin  miliaire  ;  dents 
des  ambulacres  arquées ,  formées  de  cinq  paires  de  pores  en 
dessus  et  de  quatre  seulement  en  dessous  ;  épines  fortes, 
très-longues ,  aciculées ,  striées  et  égalant  au  moins  la  moitié 
du  diamètre  du  têt;  ouverture  avec  de  très- petites  échan- 
crures  triangulaires  aux  angles  ;  auricules  ?  Couleur  d'un 
vert  livide. 

Cette  petite  espèce,  que  je  possède  dans  ma  collection, 
vient  de  la  Méditerranée. 

L'O.  suBGLOBiFORME;  E.  suhglobîformis.  TH  c'iTCulaire ,  suh- 
globuleux  ,  assez  déprimé  cependant;  aires  ambulacraircs 
égalant  la  moitié  seulement  des  autres;  quatre  rangs  de  tu- 
bercules bien  formés  sur  les  premières,  huit  sur  les  autres; 
dents  des  ambulacres  arquées  et  chacune  de  cinq  paires  de 
pores;  épines  assez  courtes,  striées,  violettes,  blanches  au 
sommet;  ouverture  fissurée  profondément  à  ses  angles;  au- 
ricules larges ,  carrées,  à  branches  courtes  et  épaisses;  trou 
ovale,  médiocre. 

D'après  deux  individus  de  la  collection  du  Muséum  dont 
on  Ignore  la  patrie. 

E.  Espèces    régulières;  ambulacres  formés  de  séries 
obliques  et  simples  de  six  pores. 

Je  ne  connois  encore  qu'une  seule  espèce  qui  appartienne 
à  cette  section  ;  son  système  des  pores  des  ambulacres  est  vé- 
ritablement tout  particulier  :  il  semble  que  les  deux  rangs 
des  espèces  à  trois  doubles  pores  se  soient  placés  bout  à  bout. 


go  OUR 

L'O.  CALOTTE;  E.  pileolus  de  Lamarck,  loc.  cit.,  n.°  7.  Tct 
orbiculaire  ,  large,  convexe  en  dessus,  fortement  concave 
en  dessous,  ou  en  forme  de  calotte  à  bords  épais,  couvert 
d'un  très -grand  nombre  de  tubercules  assez  petits;  aires 
presque  égales;  ambulacres  de  forme  triangulaire  et  com- 
posés de  séries  obliques  de  six  pores  simples;  épines  courtes, 
obtuses,  striées,  rouges  à  la  base  et  d'un  vert  blanchâtre  à 
l'extrémité. 

Des  mers  de  FIsle-de-France,  d'où  elle  a  été  rapportée  par 
M.  Mathieu. 


F.  espèces  régulières;  ajnhulacres  festonnés  ou  com- 
posés d'espèces  de  dents  très-arquées ,  de  sept  paires 
de  pores. 

C'est   encore   un  groupe  assez  peu  nombreux  en  espèces. 

L'O.  variolaire;  £.  variolaris  ,  de  Lamarck,  loc.  cit.,  n.°  i5. 
Têt  circulaire,  quelquefois  un  peu  pentagonal ,  déprimé; 
aires  ambulacraires  égalant  les  deux  tiers  des  autres;  deux 
rangs  de  tubercules  mamelonnés  assez  serrés  sur  les  unes,  et 
quatre,  dont  deux  assez  mal  formés,  sur  les  autres  ;  ambulacres 
larges,  festonnés;  chaque  feston  composé  de  sept  paires  de 
pores,  dont  l'inférieure  rentre  fortement  en  dedans.  Couleur 
violacée  ou  violette. 

Des  mers  de  la  Nouvelle -Hollande,  rapportée  par  MM. 
Péron  et  Lesueur. 

L'O.  TUBERCULE;  E.  tuberculatus,  de  Lamarck,  loc.  cit.,  n."  2g. 
Têt  semi-globuleux  en  dessus,  plan  en  dessous,  hérissé  d'un 
grand  nombre  de  tubercules  mamelonnés  assez  gros,  sur  deux 
rangs  dans  les  aires  ambulacraires,  et  sur  six  dans  les  autres  ; 
festons  des  ambulacres  de  neuf  paires  de  pores;  ouverture 
inférieure  très-festonnée ,  à  angles  sinueux  et  arrondis;  au- 
ricules  assez  élevées,  à  branches  grêles,  à  sommet  peu  chargé 
et  à  trou  grand,  ovale-alongé. 

Cette  espèce,  qui  est  fort  voisine  de  la  précédente,  en, 
diffère  cependant  par  un  plus  grand  nombre  de  mamelons 
et  de  paires  de  pores  aux  ambulacres.  Elle  a  été  ég;ilement 
rapportée  par  MM.  Péron  et  Lesueur. 


OUR  jt 

G.  Espèces   régulières ,   à    aires   égales  par  le  grand 

élargissement    des    amhulacres    formés   par    trois 

séries   verticales    de   doubles  pores  ;    les  angles  de 

l'ouverture  constamment  et  profondément  fissurés. 

Cette  section  ,  qui  renferme  des  espèces  de  toutes  les  mers, 
est  tellement  naturelle,  que  l'on  pourroit  très-bien  en  former 
un  sous-genre  distinct.  Le  \èi  est  toujours  mince,  souvent 
lisse,  couvert  de  très-petits  tubercules,  et  par  conséquent 
d'épines  fort  petites. 

L'O.  ENFLÉ:  E.  injlalus;  E.  sardicus  de  Lamarck,  loc.  cit., 
n.°  g.  Têt  orbiculaire ,  subdéprimé,  conoïde,  venfru;  deux 
rangs  de  petits  tubercules  entre  les  trois  bandes  de  pores  des 
ambulacres;  les  deux  extrêmes  presque  droites,  l'intermé- 
tliaire  un  peu  flexueuse  ;  auricules  larges,  à  sommet  peu 
chargé ,  subéchancrées  au  sommet  ;  le  trou  fort  grand  et  pa- 
rabolique. Couleur  d'un  jaune  pourpré. 

J'ai  caractérisé  cette  espèce  d'après  deux  individus  qui 
existent  au  Muséum,  avec  le  nom  donné  par  M.  de  La- 
marck. J'ai  cru  devoir  lui  retirer  le  nom  de  sardicus  qu'il 
lui  a  donné,  parce  que  cette  espèce  n'est  certainement  pas 
celle  qui  a  été  figurée  par  Klein  ni  décrite  par  Leske  ;  en 
effet,  celui-ci  dit,  dans  l'excellente  description  qu'il  donne 
de  son  cidaris  sardica,  p.  146  ,  que  les  ambulacres  sont  formés 
par  des  arcs  de  cinq  paires  de  pores,  ce  qui  ne  convient  à 
aucune  espèce  de  cette  section. 

Je  crois  devoir  aussi  rapporter  à  cette  espèce  celle  que 
M.  de  Lamarck  a  distinguée,  loc,  cit.,  n.°  4,  sous  le  nom 
d'O.  FLAMMÉ,  E.  virgatus ,  et  de  laquelle  il  dit  qu'elle  tient 
de  l'oursin  ventru  par  ses  bandelettes  poreuses  ;  car  en 
comparant  avec  soin  l'individu  qui  porte  ce  nom  au  Mu- 
séum ,  il  est  aisé  de  voir  qu'il  ne  diffère  de  l'oursin  enflé 
que  parce  que  le  milieu  des  aires  ambulacraires  est  plus 
violet. 

L'O.  VENTRU  :  E.  ventricosus  de  I,amarck  ;  Cidaris  esculenta, 
Klein  ,  Leske,  p.  74  ,  tab.  1  ,  fig.  a,  b;  cop.  dans  l'Encyc.  méth., 
pi.  102,  fig.  2  et  5.  Têt  hémisphérique,  un  peu  élevé,  élargi 
et  assez  excavé  en  dessous,  couvert  d'un  grand  nombre  de 
tubercules  peu  saillaris  ,  formant  quatre  rangs  assez  distincts 


î)2  OUR 

dans  les  ambulacraires ,  et  huit  dans  les  anambulacraires-,  de 
trois   séries    de    doubles   pores  des    ambulacres ,  l'externe  à 
grandes  flexions  de  douze  paires  de  pores;  auricules  grandes, 
élevées,  à  branches  très-grêles,  laissant  entre  elles  un  trou 
de  forme  triangulaire  fort  grand. 

L'individu  du  Muséum  sur  lequel  est  pris  ma  description, 
est  étiqueté  comme  provenant  des  mers  de  Saint-Domingue. 
M.  de  Lamarck  l'indique  cependant  comme  provenant  de 
l'Océan  des  grandes  Indes. 

Je  rapporte  à  cette  espèce  I'Oursin  a  bandes  ,  E.  fasciatus 
de  M.  de  Lamarck,  et  qui  existe  au  Muséum,  rapporté  des 
mers  de  FIsle-de-France  ;  la  disposition  fasciculée  des  épines 
lient  à  ce  que  dans  le  milieu  des  aires  anambulacraires  il  n'y 
a  presque  que  de  petits  poils,  ce  qui  doit  être  absolument 
de  même  dans  l'oursin  ventru. 

L'O.  BLEUATRE;  E.  subcœruleus  de  Lamarck,  loc.cit.,  n."  23. 
Têt  orbiculaire,  globuleux,  subdéprimé;  les  trois  séries  de 
pores  des  ambulacres  comme  dans  l'oursin  enflé,  mais  plus 
rapprochées;  deux  rangs  très-espaces  de  tubercules  plus  gros 
dans  les  aires  anibulacraires  ;  quatre  dans  les  anambulacraires  ; 
auricules  assez  petites,  à  branches  grêles,  arquées;  sommet 
entier;  trou  grand  et  sublozangique.  Couleur  générale  blan« 
che,  avec  les  aires  ambulacraires  bleuâtres. 

Mers  Australes  ? 

C'est  une  espèce  bien  rapprochée  de  la  variété  flammulée 
de  l'oursin  ventru.  Il  se  pourroit  qu'une  figure  delouvrage 
de  Klein  la  représentât. 

L'O.  DE  Péron  ;  E.  Peronii.  Têt  subconique,  un  peu  penta- 
gonal,  à  tubercules  très -petits,  très -nombreux ,  assez  mal 
semés  pour  qu'on  distingue  à  peine  deux  rangées  extrêmes 
sur  les  ambulacraires  et  huit  ou  dix  sur  les  anambulacraires; 
des  trois  séries  de  chaque  côté  de  Tambulacre  ,  l'intermédiaire 
très-flexueuse  et  formée  par  des  groupes  de  trois  paires  de 
pores;  ouverture  inférieure  petite,  ronde,  subdécagonale  ; 
auricules  élevées,  à  branches  Irès-grêlcs;  sommet  assez  chargé, 
subbilobë  et  le  trou  étroit,  élargi  à  la  base. 

Il  existe  un  individu  de  cette  espèce  dans  la  collection 
du  Muséum,  où  elle  est  étiquetée  comme  rapportée  de  l'ile 
Kiûg,  par  MM.  Péron  et  Lesueur.  Quoique  assez  rapprochée 


OUR  93 

de  la  suivante,  elle  en  est  cependant  bien  distincte,  surtout 
parce  que  le  milieu  des  aires  anambulacraires  n'est  pas  ex- 
cavé  comme  dans  l'oursin  pentagone. 

L'O.  pentagone;  E.  pentagonus  de  Lamarck,  loc.  cit. ,  n,"  1*1. 
Têt  globuleux,  renflé  en  dessus  comme  en  dessous,  bien  évi- 
demment pentagonal,  convexe  à  chaque  angle  et  excavé  dans 
le  milieu  de  chaque  côté;  tubercules  verruqueux,  en  séries 
latérales  mal  formées,  au  nombre  de  deux  sur  les  ambuîa- 
craires  et  de  six  à  huit  pour  les  anambulacraires  ;  les  deux 
bandes  externes  des  ambulacres  flexueuses;  ouverture  petite  ^ 
auriculcs  larges,  triangulaires,  à  branches  assez  étroites; 
sommet  carré  ,  peu  chargé,  circonscrivant  un  trou  grand  et 
triangulaire.  Couleur  générale  roussâtre  ,  mais  peut-être  par 
l'ancienneté  de  sa  conservation. 

Patrie  inconnue.    Collection  du  Muséum. 

H.  Espèces  plus    ou    moins   irrégulières ,  c  est-à-dire 
ovales f  couvertes  ordinairement  de  mamelons  bien, 
plus  gros ,    et  par   conséquent  d'épines  bien  plus 
fortes,  que  dans  les  sections  précédentes. 
L'O.  DE  Leschenault  ;  £.  Leschenaulti.  Têt  ovale ,  subcircu- 
laire, un  peu  déprimé,  assez  tubercule;   deux  rangs  de  ma- 
melons alternativement  médiocres  et  petits,  avec  une  ligne 
médiane  imprimée   et  sinueuse  sur  les  ambulacraires  ;  deux 
rangs  de  tubercules  mamelonnés,  à  mamelons   petits  sftr  les 
anambulacraires,   outre  deux  autres  rangs  de  chaque  côté, 
beaucoup    plus  petits,   et  ne  commençant  qu'à  la  circonfé- 
rence   de   la   face    inférieure  ;  ligne  médiane   également   si- 
nueuse, imprimée  et  tuberculeuse;  ambulacres  assez  larges  et 
formés  de  trois  files  verticales  distinctes,  quoique  serrées,  un 
peu  sinueuses,  mais  non  dentées  ni  festonnées  de  paires  de 
pores;    épines   du    disque    fortes,  assez  coniques,  fortement 
striées,  un  peu  obtuses  au  sommet;  les  inférieures  beaucoup 
plus  petites;  ouverture  inférieure  petite;  auricules?  Couleur 
du  têt  violacée;  les  épines  violettes. 

Cette  espèce  ,  bien  particulière  par  la  forme  de  ses  ambula- 
cres, est  établie  d'après  un  individu  assez  gros,  rapporté  par 
M.  Leschenault,  probablement  de  l'Inde. 

L'O.  DE  Maugé;  £»  Maugei.  Têt  ovale,  assez  alongé;  deux 


94  OUR 

rangs  de  tubercules  dans  les  anibulacraîrcs  ;  six  dans  les 
aiiarabulacraires ,  dont  les  internes  moins  distincts  que  les 
externes  ;  ambulacres  subfestonnés  ,  chaque  feston  de  quatre 
paires  de  pores  seulement  dans  toute  leur  longueur;  épines 
longues,  étroites,  effilées,  striées;  au ricules  petites,  à  som- 
met arrondi,  à  peine  bilobé,  à  trou  alongc,  rétréci  dans  son 
tiers  supérieur.  Couleur  violette. 

J'ai  vu  un  individu  assez  petit  de  cette  espèce,  rapporté 
de  File  Saint-Thomas  par  Maugé.  11  étoit  confondu  avec  les 
suivans  sous  le  nom  d'E.  lucunter.  Trois  autres  individus, 
dont  Tun  étiqueté  comme  provenant  de  la  Baie  des  chiens 
marins,  m'ont  ofTert  les  mêmes  caractères  à  peu  près  :  les  au- 
ricules  étoient  brisées. 

L'O.  DE  Mathieu,  E.  Mathœi.  Têt  ovale,  alongé,  peu  com- 
primé; deux  rangs  de  tubercules  mamelonnés  dans  les  aires 
ambulacraires,  outre  un  rang  médian  en  zigzag  bien  formé; 
huit  rangs  dans  les  anambulacraires,  outre  un  médian  flexueux  ; 
ambulacres  de  dents  arquées  ,  foi'mées  de  quatre  paires  de  po- 
res; épines  presque  égales,  coniques,  striées,  aiguës,  un  peu 
effilées;  auricules  triangulaires,  étroites,  à  sommet  chargé, 
arrondi  ;  branches  étroites  ;  trou  triangulaire  ,  également  étroit. 
Couleur  du  têt  blanche,  des  épines  d'un  vert  porreau. 

Cette  espèce  est  établie  sur  un  assez  petit  oursin  bien  con- 
servé de  la  collection  du  Muséum,  envoyé  de  l'Isle-de-France 
par  W.  le  colonel  Mathieu. 

L'O.  PORTE-AIGUILLE  ,  E.  acufer.  Têt  ovale  ,  assez  bombé  ;  deux 
rangs  de  tubercules  assez  peu  serrés  dans  les  ambulacraires; 
deux  rangs  de  même  dans  les  anambulacraires,  et  des  traces 
de  deux  autres  beaucoup  plus  petits;  ambulacres  à  festons 
peu  arqués,  et  de  quatre  paires  de  pores;  épines  peu  nom- 
breuses, assez  fortes,  mais  très-longues  et  très-aiguës,  striées 
finement  dans  toute  leur  longueur;  auricules  assez  larges, 
triangulaires,  à  branches  très-grêles  ;  sommet  très- peu  sur- 
chargé, et  à  trou  très- grand  et  triangulaire.  Couleur  du  têt 
violacée  ;  celle  des  épines  d'un  violet  de  janthine. 

Quoique  cette  espèce  soit  assez  voisine  de  la  précédente,  et 
qu'elle  provienne  des  mêmes  mers,  je  la  crois  cependant  dis* 
tincte,  non-seulement  par  sa  couleur,  mais  encore  par  la 
forme  de  ses  épines  et  de  ses  auricules. 


OUR  95 

Ces  trois  espèces  sont  confondues  dans  la  collection  du 
Muséum  sous  le  nom  d'O.  forte -i^pIxne,  avec  le  véritable  E. 
lucunter,  Linn.,  qui  en  diffère  par  la  forme  de  ses  ambu- 
lacres. 

L'O.  OBLONG  ;  E.  oUongus.  Têt  ovale,  oblong,  un  peu  con- 
vexe en  dessus,  excavé  et  comme  arqué  en  dessous,  couvert 
d'un  assez  grand  nombre  de  tubercules  mamelonnés,  presque 
égaux,  sur  deux  rangs  dans  les  ambulacraires  ,  sur  six  dans 
les  autres  :  ambulacres  à  dents  un  peu  arquées,  de  quatre  et 
une  fois  par  ambulacre  de  cinq  doubles  pores  ;  auricules 
assez  étroites,  réunies  à  la  base  et  élevées,  à  sommet  sur- 
chargé, arrondi;  trou  fort  petit,  étroit  et  triangulaire.  Cou- 
leur blanche,  peut-être  violacée. 

J'ai  défini  cette  espèce  d'après  deux  individus  assez  petits 
de  ma  collection.  Je  ne  connois  pas  de  figure  qui  lui  con- 
vienne. 

L'O.  FORTE-ÉPINE:  E.  lucunter ,  Linn.;  Leske ,  Klein,  p.  109, 
tab.  4,  lîg.  c,  d,  e,f?  Corps  ovale,  peu  alongé  ou  subcir- 
culaire, assez  large  et  déprimé  en  dessus,  un  peu  excavé  en 
dessous;  deux  rangs  bien  formés  de  mamelons  assez  gros  et 
bien  rangés  dans  les  ambulacraires  ;  quatre  et  presque  six 
dans  les  anambulacraires,  dont  les  seconds  sont  beaucoup 
plus  gros  ;  ambulacres  à  dents  arquées ,  formées  chacune  de 
cinq  et  rarement  de  six  paires  de  pores;  épines  fortes,  lon- 
gues, aciculées  et  striées;  ouverture  inférieure  très-grande, 
décagone,  les  angles  échancrés;  auricules  très-élevées,  large- 
ment réunies  entre  elles,  à  sommet  très-surcharge,  crénelé 
sur  ses  bords,  à  trou  très -petit  et  ovale.  Couleur  générale 
violette,  sur  les  ambulacres  surtout  et  sur  les  épines. 

J'ai  caractérisé  cette  espèce  sur  un  individu  presque  com- 
plet de  ma  collection  et  dont  j'ignore  au  juste  l'origine.  Un 
individu  de  la  collection  du  Muséum  est  aussi  sans  nom  de  pa- 
trie. Il  me  paroit  assez  bien  représenté  par  la  figure  citée  de 
Klein  et  par  la  description  de  Leske,  puisque  ce  commen- 
tateur de  Klein  dit  que  les  dents  des  ambulacres  sont  arquées, 
et  de  quatre ,  cinq  et  six  paires  de  pores. 

L'O.  FESTONNÉ;  E.  lobatus.  Têt  ovale,  quelquefois  sub- 
circulaire, déprimé,  convexe  en  dessus,  concave  et  comme 
arqué  en  dessous,   très -granuleux,   outre   deux   rangs  bien 


96  OUR 

formés  de  petits  tubercules  sur  les  ambulacraires,  et  six,  dont 
deux  de  mamelons  beaucoup  plus  gros  que  les  autres,  sur  les 
anambulacraires  ;  ambulacres  larges  très -festonnés,  chaque 
feston  de  six  et  rarement  de  cinq  paires  de  pores;  épines 
grosses,  courtes,  ovales,  alongécs  et  striées;  auricules  élevées, 
à  sommet  très  -  surchargé ,  quelquefois  lobé  sur  ses  bords. 
Couleur  blanche  ;  épines  d'un  violet  sale. 

C'est  encore  une  espèce  établie  d'après  des  individus  de 
ma  collection  au  nombre  de  trois,  et  dont  l'un,  le  plus  gros, 
de  deux  pouces  dans  son  plus  grand  diamètre,  est  plus  cir- 
culaire que  les  autres. 

L'O.  ARTICHAUT  :  E.  utratus ,  Linn.  ;  Cidaris  violacea,  Klein, 
Leske ,  p.  1 17  ,  tab.  47  5  fîg*  1  et  2  ,  avec  ses  piquans ,  et  tab.  4 , 
£g.  a,  b,  sans  ses  piquans.  Têt  ovale,  subhémisphérique, 
convexe  en  dessus,  plan  et  recourbé  en  dessous,  hérissé  d'un 
assez  grand  nombre  de  tubercules  mamelonnés,  un  peu  plus 
gros  vers  la  circonférence,  très-petits  en  dessous,  sur  deux 
rangs  dans  les  ambulacraires ,  sur  six  dans  les  interambula- 
craires  ;  ambulacres  larges,  festonnés  ou  à  dents  arquées, 
composées  de  sept  à  huit  rangs  de  pores  ;  les  premiers  dou- 
bles,  les  trois  derniers  quadruples;  épines  de  deux  sortes; 
celles  du  disque  très-courtes,  aplaties  et  imbriquées  au  som- 
met ;  celles  de  la  périphérie  plus  longues,  épaisses  et  plus 
ou  moins  élargies;  auricules  .très-foibles,  obliques,  subspa- 
tulées  et  à  peine  fermées;  le  trou  grand  et  ovale.  Couleur 
d'un  blanc  violet  foncé  presque  noir. 

L'O.  DE  QuoY,  E.  Qiioj.  ïêt  ovale,  subcirculaire,  ti'ès- 
déprimé,  convexe  en  dessus,  très-plat  et  un  peu  courbé  en 
dessous,  couvert  de  tubercules  assez  peu  nombreux  et  bien 
plus  gros  à  la  circonférence;  aires  subégales;  deux  rangs  de 
tubercules  peu  serrés  dans  les  ambulacraires;  deux  seulement 
de  bien  évidens  dans  les  anambulacraires,  et  formés  de  six 
mamelons  au  plus,  outre  des  indices  de  quatre  autres  rangs 
très- petits;  ambulacres  festonnés,  un  peu  relevés,  chaque 
feston  de  dix  doubles  pores  simples;  épines  plates,  courtes 
et  élargies  à  leur  extrémité  dans  le  disque;  un  ou  deux  rangs 
au  plus  de  pétaliformes  à  la  circonférence;  auricules  mé- 
diocres, à  branches  grêles;  le  trou  très-grand  ,  subtriangulaire; 
le  sommet  bilobé.    Couleur  du   têt  violacée;  les  ambulacres 


OUR  97 

plus  fonces;  les  épines  d'un  violet  presque  noir,  du  moins 
en  dessus. 

Cette  espèce,  que  j'avois  d'abord  cru  ne  pas  différer  de 
l'oursin  artichaut  ordinaire,  offre  cependant  des  caractères 
distinctifs  dans  sa  petitesse,  sa  forme,  celle  de  ses  atiibula- 
cres ,  le  nombre  de  ses  rangs  de  mamelons  et  même  dans  ses 
épines.  J'en  ai  vu  au  moins  dix  ou  douze  individus  rapportés 
des  iles  Waigiou  ,  Rawak  et  Sandvi^ich ,  par  MM.  Quoy  et 
Gaimard.  Le  plq^  grand  n'avoit  pas  plus  de  quinze  lignes  de 
diamètre. 

L'O.  roRTE-HOULETTE;  E.  pcdifcr.  Têt  ovale,  subcirculaire, 
déprimé,  convexe  en  dessus,  plan  et  un  peu  concave  en 
dessous,  couvert  d'un  grand  nombre  de  mameLoiis  presque 
égaux,  sur  deux  rangs  serrés  dans  les  ambulacraires ,  sur  six 
dans  les  anambulacraires  ;  ambulacres  très-festonnés  ,  chaque 
feston  de  onze  ou  douze  paires  de  pores  un  peu  alternans  et 
comme  percés  à  l'extrémité  d'un  demi-tube  intermédiaire; 
piquans  du  disque  très-courts  et  plats  à  l'extrémité,  comme 
dans  l'oursin  artichaut;  les  périphériens  bien  plus  grands, 
aplatis  et  élargis  à  leur  extrémité  en  forme  de  houlette;  au- 
riciiles  inconnues-  Couleur  générale  d'un  vert  bleuâtre  ;  les 
mamelons  verts;  les  épines  livides. 

Cette  belle  espèce,  tout-à-fait  nouvelle ,  quoique  du  même 
groupe  que  l'artichaut,  a  été  rapportée  des  mers  Australes 
par  MM.  Lesson  et  Garnot. 

L'Ô.  MAMELONNÉ:  E.  mammilialus ,  Linn.  ;  Klein,  Leske, 
tab.  59,  fig.  1  ,  avec  ses  épines,  et  tab.  39,  lîg.  1  ,  dépouillé. 
Têt  ovalè ,  un  peu  alongé,  convexe  en  dessus,  suhplan  et 
un  peu  arqué  en  dessous,  couvert  de  gros  mamelons  très-peu 
nombreux,  sur  deux  rangs  dans  les  deux  espèces  d'aires; 
ceux  des  ambulacraires  inliniment  plus  petits  dans  la  moitié 
supérieure;  ambulaci'es  fortement  festonnés;  chaque  feston 
composé  de  six  à  dix  paires  de  pores  ;  les  épines  des  mamelons 
oblongues,  épaisses  ,  subclaviformes  et  subtrigones  au  sommet; 
auricules  assez  petites,  assez  peu  chargées  au  sommet,  arron- 
dies ;  le  trou  ovale.  Couleur  du  têt  roussàtre  ;  les  épines  sou- 
vent barrées  de   blanchâtre. 

De  la  mer  des  Indes  et  de  la  mer  Rouge. 

MM.  Quoy  tt  Gaimard  ,  de  l'expéditiou  du  capitaine  Frey- 
37.  7 


9S  OUR 

cinet,  ont  rapporté  des  îles  Waigiou  et  Rawak  un  oursin 
extrêmement  rapproché  du  précédent,  mais  dont  les  baguettes, 
également  zonées  de  blanc,  sont  beaucoup  moins  trigones  au 
sommet. 

L'O.  A  BAGUETTES  CARÉNÉES;  E.  carinutùs.  Têt  ovale,  couvert 
de  très-gros  mamelons,  sur  deux  rangs  dans  les  aires  ambu- 
lacraires,  à  peu  près  sur  quatre  ,  dont  les  extrêmes  sont  bien 
plus  petits  et  plus  incomplets,  dans  les  anambulacraires  ;  am- 
bulacres  forteaient  sinueux;  chaque  sinuosité  de  deux  à  cinq 
paires  de  pores  fort  rapprochées;  épines  épaisses,  assez  lon- 
gues, subcylindriques,  obtuses  au  sommet,  avec  une  carène 
plus  OTi  moins  marquée  dans  toute  leur  face  inférieure.  Cou- 
leur d'un   blanc  jaunàtrt  ;  les  épines  violacées. 

Cette  belle  espèce  ,  qui  me  paroU  bien  distincte  de  Toursin 
trigonaire  de  M.  de  Lamarck,  dont  cependant  elle  est  cap- 
prochée,  a  été  rapportée  par  MM.  Lesson  et  Garnot  de  l'ex- 
pédition du  capitaine  Duperrey. 

L'O.  trigonaire;  E.  trigonarius  de  Lamarck,  loc.  cit.,  n.°35. 
Têt  fort  grand  (de  près  de  quatre  pouces  de  diamètre),  fort 
épais,  ovale,  subcirculaire,  couvert  de  très- gros  mamelons ,r 
sur  deux  rangs,  de  seize  chacun  dans  les  ambulacraires , 
sur  quatre,  dont  les  extrêmes  peu  complets,  si  ce  n'est -in- 
férieuremcnt,  sur  les  anambulacraires;  ambulacres  flexueux  , 
festonnés  :  les  premiers  festons  composés  dune  double  rangée 
de  doubles  pores;  les  médians  d'une  seule  rangée,  forte- 
ment alternans;  les  pores  inférieurs  par  rangs  obliques  très- 
nombreux,  comme  dans  les  espèces  précédentes;  tubercules 
mamelonnés,  fort  gros,  ceux  des  ambulacraires  plissés  au  côté 
externe  de  leur  base;  épines  longues,  trigones,  s'atténuant 
peu  à  peu  jusqu'au  sommet,  qui  est  obtus;  auricules  grandes, 
triangulaires,  à  sommet  élargi,  arrondi,  très -surchargé;  le 
trou  petit  et  ovale. 

De  la  Méditerranée  ;  ce  qui  paroit  avec  juste  raison  fort 
douteux  à  M.  de  Lamarck.  C'est  une  espèce  dont  le  têt  est 
commun  dans  les  collections. 

Pendant  l'impression  de  cet  article  je  me  suis  assuré  que, 
sous  le  nom  de  L'O.  forte-épine,  on  a  confondu  au  Muséunl 
au  moins  trois  espèces  distinctes.  (De  B.) 

OURSIN.  (Foss.)  On  a  autrefois  donné  le  nom  générique 


OUR  99 

d'oursin  aux  difTérens  genres  d'Lchinides ,  que  nous  connois» 
sons  aujourdhui  sous  les  noms  de  scutelle  ,  clypéastre ,  fibu- 
laire,  échinonée  ,  galérite  ,  ananchite,  spatangue  ,  cassidule  , 
nucléolite,  oursin  et  cidarite ,  et  dont',  à  l'exception  de  l'ar- 
ticle oursin,  il  a  été  parlé  à  ceux  qui  y  ont  rapport.  Ceux 
qu'on  trouvoit  à  l'état  fossile  ont  porté  les  noms  de  eclùniLi , 
echinometra ,  echinodermata ,  ovarium,  brontias,  lapis  iridis  ,  bu- 
fonita  ,pileus ,  galea  ,  hisLiyx  ,  chelonitas  et  bratachitas.  Rumphius 
a  cru  que  ces  corps  tomboient  du  ciel  ainsi  que  les  bélemnites , 
et  les  a  appelés  bronita ,  tonitra,  ombrias;  enfin,  "VVormius  a 
cru  que  c'étoienl  des  œufs  de  serpent  pétrifiés. 

Les  Romains  croyoient  que  ces  corps  tomboient  sur  la 
terre  avec  de  grosses  pluies  ou  avec  la  foudre  ,  ou  qu'ils 
étoient  des  œufs  de  crapauds  et  des  crapauds  pétrifiés.  Pline, 
lib.  oj ,  cap.  97  ;  lit).  29,  cap.  5. 

Les  auteurs  du  lô.*"  siècle  ont  cru  ce  qui  avoit  été  dit  par 
Pline.  Agricola  fut  le  premier  qui  rejeta  ces  fables;  mais  il 
n'indiqua  pas  leur  A'éritable  origine.  Mercatus  les  prit  pour 
des  pierres  figurées,  auxquelles  la  nature  avoit  pris  plaisir  à 
donner  de  pareilles  formes,  et  rapporta  qu'on  s'en  étoit  servi 
autrefois  dans  les  enchantemens.  Gesner  tomba  dans  l'erreur 
de  ceux  qui  dirent  qu'elles  étoient  tombées  du  ciel,  et  ignora 
que  les  pierres  judaïques,  qui  sont  des  pointes  d'oursin  et 
dont  il  parla  ,  eussent  quelques  rapports  avec  les  échinites. 
11  paroît  que  c'est  Ferrand  lmi;érati  qui,  au  commencement 
du  17."  siècle,  rapporta  le  premier  ces  pierres  à  des  oursins 
de  mer,  et  qui  démontra  que  les  pierres  judaïques  n'étoient 
que  les  pointes  pétrifiées  de  ces  oursins.  Mais,  malgré  ce  qui 
en  avoit  été  dit  par  ce  naturaliste,  les  anciennes  erreurs  sur 
l'origine  des  échinites  subsistèrent  jusqu'à  Aldrovande,  qui 
démontra  la  véritable  origine  de  ces  corps  fossiles. 

Luid  a  été  le  dernier  des  auteurs  qui  ait  douté  que  les 
échinides  fossiles  fussent  de  véritables  oursins  de  mer,  attendu 
qu'on  ne  les  trouvoit  jamais  munis  de  leurs  pointes;  mais  l'ana- 
logie de  ces  corps  fossiles  avec  ceux  qui  sont  vivans ,  étoit 
bien  suffisante  pour  le  faire  croire  ,  lors  même  que  l'on 
n'auroit  pas  des  exemples,  comme  on  en  a ,  d'oursins  fossiles 
trouvés  avec  leurs  pointes. 

JSfous  ne  traiterons  dans  cet  article  que  des  oursins  fossiles 


100  OUR 

proprement  dits.  On  en  trouve  dans  les  couches  antérieure^ 
à  la  craie  et  dans  celles  qui  sont  postérieures  à  cette  subs- 
tance ;  mais  il  est  plus  rare  d'en  rencontrer  dans  cette  dernière  , 
dans  laquelle  les  cidarites  et  les  spatangues  sont  communs; 
et  peut-être  que  ceux  qu'on  y  a  trouvés  dépendoientdu  genre 
Cidarite  autant  que  de  celui  des  Oursins,  entre  lesquels  la 
ligne  de  démarcation  ne  paroît  pas  clairement  tracée  pour 
ceux  qu'on  trouve  à  l'état  fossile. 

M.  Desmarest,  qui  s'occupe  de  la  publication  d'un  ou- 
vrage sur  les  échinides  fossiles,  a  bien  voulu  nous  com- 
muniquer les  figures  et  les  noms  de  ceux  des  oursins  pro- 
prement dits  qu'il  doit  décrire,  et  nous  a  permis  de  les 
présenter  ici. 

Echinus  perlatus  ,  Desm.  Corps  hémisphérique  ,  couvert  de 
petits  tubercules  disposés  eu  rangées,  qui  s'étendent  du  centre 
Supérieur  jusqu'à  la  bouche.  Dix  bandes  multipores  se  trou- 
vent sur  ce  corps  et  divisent  sa  surface  en  autant  de  parties, 
dont  cinq  plus  grandes  et  les  autres  plus  petites.  Diamètre, 
un  pouce;  élévation,  six  lignes.  Localité  inconnue  :  mais  il 
y  a  lieu  de  croire  que  c'est  dans  des  couches  plus  anciennes 
que  la  craie.  On  pourroit  regarder  comme  une  variété  de 
cette  espèce,  des  oursins  qui  ont  quelquefois  plus  de  deux 
pouces  de  diamètre,  qu'on  trouve  à  Pfcffingue,  et  dont  on 
voit  une  ligure  dans  l'ouvrage  de  Kuorr,  sur  les  pétrifications, 
vol.  2,  tab.  11,  E,  lig.  i."^^  On  trouve,  à  Saint-Paul-trois-châ- 
teaux  et  dans  le  Jura  ,  des  espèces  qui  paroissent  avoir 
beaucoup  de  rapport  avec  celle-ci. 

Echinus  monilis,  Desm.  Celte  espèce,  qui  n'a  que  six  à  sept 
lignes  de  diamètre,  est  hémisphérique ,  un  peu  déprimée  et 
couverte  de  tubercules  peu  élevés;  elle  a  de  très-grands  rap- 
ports avec  l'espèce  qui  est  fort  commune  dans  les  couches  du 
calcaire  de  Doué  en  Anjou  ,  qui  n'est  point  pétrifiée ,  et  à  la- 
quelle il  manque  presque  toujours  les  pièces  de  la  bouche  et 
celles  de  l'anus.  Ces  petits  oui-sins  étant  légers,  solides  et 
percés  de  part  en  part ,  il  arrive  que  quelques  personnes  , 
en  passant  un  cordon  au  travers,  en  forment  des  sortes  de 
colliei's.  On  trouve  àThorigné,  près  d'Angers  ,  dans  la  couche 
du  calcaire  grossier,  de  petits  oursins  qui  ont  encore  beau- 
coup d'analogie  avec  cette  espèce. 


OUR  !•! 

Echinus  Milleri,  Desm.  Cette  espèce  a  de  très-grands  rap- 
ports avec  les  cidarites,  à  cause  de  ses  tubercules  gros  et  éle- 
vés, et  sa  forme  est  très-déprimée.  Diamètre,  quelquefois  un 
pouce  et  demi;  élévation,  dix  lignes.  On  la  trouve  à  Mar- 
gate  et  à  Gravesend  en  Angleterre  ,  dans  les  couches  supé- 
rieures de  la  craie. 

Echinus  Doma ,  Desm.  Je  ne  connois  de  cette  espèce  que 
le  seul  individu  qui  se  trouve  dans  ma  collection  ,  et  quoique 
son  têt  paroisse  exister  dans  toute  son  épaisseur ,  il  ne  porte 
aucune  trace  d'épines  ou  de  tubercules  qu'à  sa  partie  infé- 
rieure; celle  qui  est  supérieure  est  couverte  de  stries  très- 
fines.  Sa  forme  est  très-remarquable  par  les  cinq  côtes  élevées 
que  forment  ses  ambulacres.  Diamètre,  quatorze  lignes;  élé- 
vation, un  pouce.  Patrie  inconnue. 

Echinus  petaliferus ,  Desm.  ;  Parkinson  ,  Organ,  rem. ,  tab. 
1."',  lig.  12  et  i3.  Cette  espèce,  que  l'on  trouve  au  cap  de 
la  Hève  dans  une  couche  de  craie  chloritée,  a  Paspect  d'un 
cidarite  ,  à  cause  des  gros  tubercules  dont  sa  surface  est 
couverte.  Au  milieu  de  sa  partie  supérieure  il  se  trouve 
autour  de  l'anus  une  pièce  divisée  sur  ses  bords  en  cinq  com- 
partimens,  qui  portent  chacun  une  trace  ronde  au  milieu. 
Cette  pièce  représente  assez  bien  la  trace  d'une  fleur  divisée 
en  cinq  pétales.  Diamètre,  neuf  lignes;  hauteur,  cinq  lignes. 
On  trouve  dans  Pouvrage  de  Knorr,  ci-dessus  cité,  pi.  77, 
fig.  5  ,  la  figure  d'une  espèce  qu'on  rencontre  dans  le  canton 
de  Bàle  et  qui  a  beaucoup  de  rapport  avec  celle-ci;  mais 
elle  ne  porte  pas  d'aussi  gros  tubercules,  et  la  pièce  de  l'anus 
est  un  peu  différente. 

Echinus  Menardi,  Desm.  Corps  hémisphérique,  un  peu  dé- 
primé, dont  les  cinq  ambulacres  sont  accompagnés  de  deux 
rangées  de  petits  tubercules,  entre  chacune  desquelles  il  se 
trouve  deux  autres  rangées  de  tubercules  plus  gros,  comme 
l'espèce  qui  précède.  Il  porte  à  sa  partie  supérieure  une 
pièce  découpée  sur  ses  bords  en  dix  parties.  Diamètre,  neuf 
lignes;  hauteur,  six  lignes.  On  le  trouve  dans  les  environs 
du  Mans. 

L'Oursin  rotulaire  :  Echinus  rotularis,  Lam. ,  Anim.  sans 
vert.,  t.  3,  p.  5o,  n.°  27;  Desm.,  Monog.  des  échinid.  foss. 
Corps  hémisphérique,  déprimé;  à  ambulacres  droits,    com- 


102  OUR 

posés  de  chaque  cAté  d'un  double  rang  de  pores;  les  tuber- 
cules de  la  partie  inférieure  sont  plus  gros  que  ceux  de  la 
partie  supérieure.  Diamètre,  un  pouce:  hauteur,  six  lignes. 
On  le  trouve  dans  les  environs  de  Toul  et  de  Vendôme. 

Echinus  obsoletus ,  Desm.  Cette  espèce  a  dû  porter  des 
épines  très-fines,  car  on  aperçoit  à  peine  les  tubercules  dont 
sa  surface  est  couverte.  Son  diamètre  est  de  dix  à  sept  lignes, 
et  sa  hauteur  de  dix  lignes.  Sa  forme  est  un  peu  elliptique, 
et  son  têt  est  un  peu  élevé  aux  endroits  où  se  trouvent  les 
ambulacres.  Patrie  inconnue. 

Echinus  Brongniarti ,  Desm.  Cette  espèce,  dont  le  têt  est 
bien  conservé,  se  trouve  à  Vérone.  Les  rangées  de  tuber- 
cules qui  le  couvrent,  laissent  un  assez  grand  espace  entre 
chacune  d'elles.  Diamètre,  quinze  lignes;  hauteur,  huit 
lignes. 

L'OunsiN  TUBERCULE;  Ecliiiius  luberculaLus  ,  Def.  Corps  hé- 
misphérique, déprimé,  couvert  de  tubercules  élevés  comme 
Yechiniis  Milleri;  mais  très-remarquable  par  ses  ambulacres, 
qui,  de  chaque  côté,  sont  bordés  par  des  rangées  de  pores 
au  nombre  de  quatre  et  placés  un  peu  obliquement  sur  cha- 
que ligne.  Diamètre,  quatorze  lignes;  élévation,  six  lignes. 
On  le  trouve  à  Mirambeau  ,  département  de  la  Gironde  , 
dans  une  couche  qui  a  beaucoup  de  rapports  avec  celles  de 
la  montagne  de  Saint-Pierre  de  Maè'stricht. 

On  trouve  des  oursins  fossiles  près  de  Dresde  ;  à  Varsy , 
département  de  la  Nièvre:  dans  les  collines  de  Messine;  dans 
la  montagne  des  Fis;  à  Ranville ,  près  de  Caen  ;  à  Bade;  à 
Sienne,  et  dans  beaucoup  d"autres  endroits.   (D.  F.) 

OURSIN.  [Mamm.)  Ce  nom  est  quelquefois  donné  au  pho- 
que, lion  marin  de  l'hémisphère  austral.   (Desm.) 

OURSINE,  Arctopus.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  pol)fgames,  de  la  famille  des  ombellifères ,  de 
la  poljgamie  dioécie  de  Linnœus ,  offrant  pour  caractère  es- 
sentiel. Des  fleurs  polygames,  les  unes  mâles,  disposées  en 
ombelles,  composées  d'un  involucre  à  cinq  folioles;  un  calice 
fort  petit,  à  cinq  divisions;  cinq  pétales  oblongs  ,  entiers, 
égaux;  cinq  étamines:  deux  ovaires  qui  avortent.  Les  fleurs 
femelles  sont  androgynes.  Des  fleurs  mâles  mêlées  avec  les 
fleurs  femelles;  les  mâles  semblables  aux  précédentes  ;  un  in- 


OUR  loS 

volucre  très-grand,  épineux,  à  quatre  divisions  profondes; 
un  ovaire  inférieur,  surmonté  de  deux  styles  courts;  deux 
semences  hispides ,  accolées  Tune  à  l'autre.  Ce  genre  ne  ren- 
ferme qu'une  seule  espèce,  dont  les  feuilles,  hérissées  d'épines 
iines  et  nombreuses,  l'ont  fait  comparer  à  la  patte  d'un  ours, 
d'où  lui  vient  son  nom  ,  composé  de  deux  mots  grecs,  arclos 
(ours),  pous  (pied).  Nous  en  devons  la  découverte  à  Burmann. 

OoasiNE  HÉRISSÉE:  Arclopus  ecJiinatus ,  Linn. ,  Hort.  Cliff.  ; 
Burm.,  Afric,  page  i  ,  tab.  i:  Pluken.,  Mant. ,  tab.  271, 
fig.  5;  Lamck.,  lU.  gen. ,  tab.  855.  Cette  plante  a  une  grosse 
racine  longue  ,  noueuse  ,  rampante  ,  d'où  s'élève  une  tige 
droite,  épaisse,  très-simple  ou  crevassée,  nue  dans  sa  lon- 
gueur, terminée  par  huit  à  dix  feuilles  très-grandes,  dis- 
posées en  un  faisceau  étalé.  Ces  feuilles  sont  larges,  planes, 
pétiolécs,  épaisses,  nerveuses,  profondément  sinuées  ,  pres- 
que laciniées,  garnies  en  leurs  bords  de  petites  épines  sé- 
tacées  très-nombreuses,  qui  les  font  paroitre  comme  frangées 
ou  ciliées.  Leur  face  supérieure  est  également  hérissée  d'épines 
jaunâtres,  très-aiguës,  fasciculées  ou  en  étoile,  insérées  vers 
l'angle  de  chaque  échancrure.  Les  pétioles  sont  rudes,  élar- 
gis, en  gaine  à  leur  base. 

Les  fleurs,  disposées  en  ombelle,  naissent  au  centre  du  fais- 
ceau que  forment  les  feuilles  :  elles  diffèrent  suivant  les  in- 
dividus. Dans  les  uns,  elles  sont  uniquement  composées  de 
fleurs  mâles;  dans  d'autres,  elles  sont  androgynes,  portant 
des  fleurs  de  deux  sexes,  séparées.  Les  ombelles  sont  lâches, 
divisées  en  ombellules,  portées  sur  d'assez  longs  pédoncules. 
Les  rayons  sont  très-longs  ,  inégaux  ,  et  soutiennent  des  om- 
bellules courtes,  uniformes,  bien  garnies.  L'involucre  et  les 
involucelles  sont  composés  de  cinq  folioles  sessiles ,  oblongues , 
aiguës.  Les  ombelles  des  fleurs  androgynes  sont  très-simples, 
et  consistent  en  un  grand  nombre  de  fleurs  sessiles,  entourées 
d'un  involucre  très-grand,  persistant,  ftndu  en  quatre  par- 
ties, ouvert,  épineux  sur  ses  bords.  Les  fleurs  mâles  sont 
nombreuses  et  occupent  le  centre  de  l'ombelle;  les  femelles  , 
au  nombre  de  quatre  seulement,  sont  placées  à  la  circonfé- 
rence. Cette  plante  croît  en  Afrique  ,  dans  les  lieux  arides 
et  sablonneux  du  cap   de  Bonne-Espérance.  (Poir.) 

OUKSIMEjSS.  (Mamm.)  Famille  fondée  par  Vicq  d'Azyr, 


ïo4  OUR 

et  adoptée  par  nous,  correspondant  au  genre  IJrsus  de 
Linné;  c'est-à-dire  comprenant  les  grands  carnassiers  planti- 
grades de  nos  méthodes  récentes.  (  Desm.) 

OURSON.  {Mamm.)  Ce  nom  est  donné  vulgairement  au 
petit  de  l'ours,  et  aussi  à  l'ours  noir  d'Amérique.  Une  es- 
pèce de  singe  du  genre  Alouate  a  également  reçu  ce  nom. 
(Desm.) 

OURTIGO  et  OURTIGUE.  {Bot.)  Noms  des  orties  en  Pro- 
vence. (Lem.) 

OURTOUf-AN.  {Ornith.)  Nom  provençal  de  l'ortolan,  em- 
heriza  hortulana,  Linn.  (Ch.  D.) 

OURYAGON.  (Bot.)  Nom  caraïbe ,  cité  parNicolson, 
du  piment,  capsicum  ,  très- employé  à  Saint-Domingue  en 
assaisonn!  ment.  (J.) 

OUSLE.  (Ornilh.)  On  appelle  ainsi ,  dans  le  Piémont,  l'émé- 
rillon  à  culottes  rousses ,  _/à/co  rufipes.   (Ch.  D.) 

OUTAPASEU.  [Ornith.)  Ce  nom,  qui  se  trouve  écrit  tantôt 
outatapaseu ,  tantôt  oulaseu,  est  celui  d'une  espèce  de  bruant 
de  la  terre  de  Labrador,  dont  M.  Vieillot  a  fait  sa  passeiùne 
outalapaseu  ,  passerina  flavifrons.   (Ch.  D.) 

OUTARDE,  Otis,  Linn.  (Ornith.)  U  y  a  peu  d'oiseaux  à 
l'égard  desquels  la  nomenclature  ait  été  aussi  discordante  que 
sur  celui-ci  ;  et  la  ressemblance  des  mots  otis  et  otus,  dont  le 
premier  désigne  l'outarde,  et  le  second  le  hibou,  a  surtout 
occasioné  des  méprises  et  une  confusion  qui,  pendant  long- 
temps,  ont  embrouillé  son  histoire.  On  a  aussi  appliqué  à  la 
grande  outarde  les  noms  d'atis  tarda,  de  raphos ,  d''anapha,  de 
tetrix,  de  starna.  etc.  Tantôt  on  en  a  fait  un  oiseau  aquatique, 
et  tantôt  un  oiseau  carnassier;  enfin  on  l'a  rapprochée  avec 
plus  de  raison  des  gallinacés;  mais,  si  elle  a  le  bec  et  la  pe- 
santeur de  ceux-ci,  elle  en  dilfère  essentiellement  en  ce 
qu'elle  n'a  que  trois  doigts,  et  les  grandes  espèces  de  ce  genre 
viennent  naturellement  à  la  suite  des  grands  oiseaux  coureurs, 
tels  que  les  autruches,  les  casoars ,  tandis  que  les  plus  pe- 
tites se  lient  aux  œdicnèmes,  aux  pluviers,  etc. 

Les  caractères  génériques  de  l'outarde  consistent  dans  un 
bec  médiocre,  dont  la  mandibule  supérieure,  un  peu  voûtée 
à  la  pointe,  est  légèrement  arquée  ;  des  narines  grandes,  ou- 
vertes et  situées  vers  le  milieu  du  bec;  une  langue  charnue, 


OUT  îo5 

frangée  vers  le  bout  et  dont  la  pointe  est  aiguë  et  dure;  des 
pieds  longs  et  nus  jusqu'au-dessus  du  genou  ;  point  de  pouce, 
et  seulement  trois  doigts  en  avant,  réunis  à  leur  base  par  de 
très-petites  pafmures;  le  tarse  réticulé;  les  ongles  courts  et 
convexes;  les  ailes  médiocres  et  dont  les  deuxième  et  troi- 
sième rémiges  sont  les  plus  longues. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont  des  oiseaux  pesans, 
qui  volent  très-peu,  mais  qu'on  voit  raser  la  terre  avec  rapi- 
dité, lorsque  la  course  ne  leur  fournit  plus  de  moyens  suffi- 
sans  pour  se  soustraire  aux  poursuites.  Ces  animaux  crain- 
tifs ne  se  perchent  pas,  mais  ils  fuient  précipitamment  à  la 
moindre  apparence  de  danger.  lisse  plaisent  dans  les  plaines 
sablonneuses  et  rocailleuses  ;  se  tiennent  écartés  des  eaux  et 
se  nourrissent  de  graines,  d'herbes,  de  vers  et  d'insectes.  Ua 
mâle  suffit  à  plusieurs  femelles.  Leur  ponte,  peu  considé- 
rable, se  fait  au  milieu  des  blés  dans  un  endroit  creux,  et 
leurs  petits  courent  et  mangent  seuls  dès  leur  naissance.  Les 
mâles,  chez  le  plus  grand  nombre  des  espèces,  différent  des 
femelles  par  des  ornemens  extraordinaires  et  par  un  plumage 
plus  bigarré. 

M.  Temminck,  qui  ne  décrit  que  trois  espèces  d'outardes 
dans  la  deuxième  édition  de  son  Manuel  d'ornithologie,  les 
divise  en  deux  sections,  dont  la  première,  comprenant  la 
grande  outarde  et  la  canepétière,  se  distingue  par  les  man- 
dibules comprimées  à  la  base,  et  la  seconde,  consacrée  à  l'ou- 
tarde houbara ,  par  les  mandibules  déprimées  à  la  même 
place. 

Grande  outarde  :  Olis  tarda,  Linn.  ;  pi.  enl.  de  Buflfon , 
n.°  245  ,  le  mâle;  Edwards,  pi.  78  et  74,  mâle  et  femelle; 
Lewin,  t.  5,  pi.  140,  le  mâle.  On  a  remarqué  de  grandes  diffé- 
rences dans  le  poids,  la  longueur,  l'envergure  et  les  propor- 
tions des  individus  qui  ont  été  mesurés  dans  des  lieux  et  à 
des  âges  divers;  mais,  en  prenant  un  terme  moyen,  la  lon- 
gueur ordinaire  du  mâle  peut  être  fixée  à  environ  trois  pieds 
du  bout  du  bec  à  celui  de  la  queue,  le  poids  à  vingt  livres 
et  l'envergure  à  près  de  sept  pieds.  Les  dimensions  de  la  fe- 
melle sont  d'un  tiers  moins  fortes  que  celles  du  mâle,  et  l'on 
y  a  aussi  remarqué  beaucoup  de  variations,  desquelles  il  ré- 
sulte que  ces  oiseaux  sont  plusieurs  années  à  prendre  leur  en- 


^oG  OUT 

lier  accroissement.  L'outarde  mâle  est  le  plus  gros  de  nos 
oiseaux  terrestres.  Brisson  ne  lui  a  compté  que  vingt-six  pennes 
aux  ailes,  où  Edwards  en  a  trouvé  trente-deux.  Les  pennes 
caudales  sont  au  nombre  de  vingt.  Les  pieds  offrent  un  tu- 
bercule calleux ,  qui  tient  lieu  de  talon  ;  la  poitrine  est  grosse , 
arrondie ,  et  l'on  voit  à  la  naissance  des  plumes  un  duvet 
couleur  de  rose.  Le  mâle  ,  sous  son  plumage  d'hiver,  a  la 
tête  ,  le  cou ,  la  poitrine  et  le  bord  des  ailes  cendrés  ;  des 
plumes  eflilées  d'un  cendré  clair,  et  longues  de  trois  a  quatre 
pouces  ,  forment ,  de  chaque  côté  du  menton  ,  des  moustaches 
dont  la  femelle  est  privée,  et  il  y  a,  sur  les  côtés  du  cou  , 
deux  places  nues,  de  couleur  violette,  qui  ne  se  voient  que 
quand  le  cou  est  fort  tendu  ;  le  dos  est  varié  de  noir  et  de 
roux,  disposés  en  ondes  et  par  taches.  Les  premières  pennes 
des  ailes  sont  noirâtres  elles  autres  ont  plus  ou  moins  de  blanc  ; 
des  bandes  noirâtres  et  terminées  de  gris-blanc  traversent  la 
queue,  dont  le  dessus  est  roussàtre  et  le  dessous  blanchâtre. 
L'iris  est  orangé;  le  bec  d'un  gris  brun  ;  le  bas  des  jambes  et 
les  pieds  sont  couverts  de  petites  écailles  cendrées,  et  les 
ongles  sont  gris. 

On  ne  s'est  pas  écarté  dans  la  description  ci-dessus  de  celle  du 
plumage  d'hiver  qu'a  donnée  M.  Vieillot ,  d'après  M.  de  Rio- 
court;  car  ce  naturaliste,  qui  lui  a  fourni  un  mémoire  sur 
les  outardes,  parolt  les  avoir  examinées  avant  et  après  la  mue 
du  printemps,  tandis  que  les  autres  n'ont  pas  déterminé  les 
difî'érences  que  présentent  ces  deux  états.  Dans  l'été  le  mâle 
est  d'un  beau  roux  sur  la  tête ,  le  cou  et  la  poitrine  ;  les  bandes 
noires  et  rousses  des  parties  supérieures  du  corps  ont  plus 
d'éclat,  et  lorsque  l'oiseau  est  vieux,  if  porte  sur  la  poitrine, 
comme  le  dindon,  un  bouquet  de  crins  long  de  trois  à  quatre 
pouces.  M.  de  Riocourt  possède  un  individu  dans  cet  état, 
et  le  même  fait,  dit  M.  Vieillot,  a  été  également  vérifié  par 
d'autres  naturalistes. 

La  femelle,  dépourvue-  des  plumes  longues  et  désunies 
qui  forment  une  sorte  de  barbe  sous  le  menton  du  mâle,  a 
le  sinciput  orangé  et  traversé  de  lignes  noires;  le  reste  de  la 
tête  bruni  le  bas  du  cqu  cendré  par  devant  :  plus  petite 
d'un  tiers  ou  de  moitié  que  le  mâle,  elle  lui  ressemble  d'ail- 
leurs, mais  les  teintes  de  son  plumage  sont  plus  foibles. 


OUT  107 

Les  côtés  (le  la  langue  de  l'outarde  sont  hérissés  de  poirjtes, 
et  il  y  a  au  palais  et  dans  la  partie  intérieure  du  bec  de  petites 
glandes,  dont  les  pores  sont  fort  visibles.  Il  en  existe  aussi  le 
long  de  l'œsophage;  mais  ce  qui  est  plus  remarquable,  c'est 
une  sorte  de  sac  ou  de  poche,  découverte  par  le  D/  Douglas 
à  la  partie  supérieure  du  cou  du  mâle,  et  figurée  sur  la 
planche  yS  d'EdA\'ards.  On  voit  aussi  cette  poche  à  la  page  3 17 
du  premier  volume  de  l'Histoire  des  oiseaux  d'Angleterre,  pu- 
blié à  Ne\vcastle,en  1797,  par  T.  Bewick,  avec  de  très-belles 
gravures  en  bois.  Ce  singulier  réservoir,  dont  l'entrée  est 
sous  la  langue,  peut  contenir  plusieurs  pintes  d'eau,  des- 
tinée à  servir  de  provision  au  milieu  des  plaines  arides, 
habitées  par  l'outarde  ,  qui  ,  selon  Bewick ,  s'en  serviroit 
aussi  peur  se  défendre  contre  les  attaques  des  oiseaux  de 
proie  sur  lesquels  elle  la  lanceroit  avec  violence.  G.  Mon- 
tagu  ,  qui,  dans  son  Dictionnaire  ornithologique ,  Londres 
î8o2,  parle  également  de  ce  réservoir,  pense  que  sa  prin- 
cipale destination  est  de  fournir  au  mâle  le  moyen  de  procu- 
rer à  la  femelle  couveuse  et  aux  petits  une  boisson  qu'ils  ne 
pourroient  aller  chercher  à  de  trop  grandes  distances. 

Ces  oiseaux  timides  ,  et  dont  la  course  est  rapide  ,  se  tien- 
nent habituellement  dans  les  plaines  découvertes  et  spacieuses. 
On  en  trouve  dans  quelques  départcmens  de  la  France,  no- 
tamment près  de  Fère  Champenoise  et  de  Sainte-Menehould  ; 
dans  plusieurs  contrées  de  l'Italie,  de  l'Allemagne  ,  de  l'An- 
gleterre, etc.,  et  surtout  dans  les  parties  septentrionales  de 
l'ancien  continent,  mais  point  en  Amérique. 

Quoique  la  dénomination  d'ai/is  tarda,  donnée  par  Pline, 
semble  indiquer  une  démarche  lente  et  pesante,  l'opinion  gé- 
nérale est  que  l'outarde  court  avec  rapidité  et  vole  difficile- 
ment. Mais  M.  de  Riocourt  pense,  au  contraire,  qu'elle  peut 
entreprendre  de  longs  voyages.  Il  cite,  à  l'appui  de  son  ap- 
titude au  vol ,  ses  migrations  du  continent  en  Angleterre,  où 
Mauduyt  suppose,  de  son  côté,  qu'elle  se  sera  trouvée  en- 
fermée avant  que  cette  île  ait  été  séparée  du  continent.  Sans 
vouloir  établir  ici  une  discussion  sur  ce  point,  l'on  croit  de- 
voir faire  observer  que  les  migrations  périodiques ,  au-delà  d'un 
bras  de  mer  de  sept  lieues  d'étendue  ,  et  de  la  part  d'oiseaux 
qui ,  en  général,  fuient  l'eau  ,  sont  loin  d'être  prouvées  ,  tan- 


io8  OUT 

dis  qu'au  contraire  les  auteurs  anglois,  et  notamment  Mon- 
tagu ,  dans  son  Dictionnaire  ornithologique  déjà  cité,  et 
dans  Je  Supplément,  publié  eu  i8i3,  font  observer  que  ces 
oiseaux  ne  se  trouvent  plus  en  Ecosse  ,  et  sont  très-rares  dans 
les  plaines  des  comtés  d'Yorck,  de  AViUs  et  de  Dorsets,  où 
l'on  en  voyoit  autrefois  un  assez  grand  nombre;  que  les  ber- 
gers n'en  rencontrent  plus  dans  les  endroits  auparavant  les 
plus  fréquentés,  et  que  la  race  y  a  tellement  décru,  que 
bientôt  elle  sera  éteinte  dans  la  Grande-Bretagne,  tandis 
qu'elle  est  commune  dans  les  déserts  de  la  Russie,  et  que, 
suivant  Acerbi ,  on  la  trouve  même  en  Laponie.  Ces  faits  ne 
semblent  point  favorables  au  système  de  la  périodicité  des 
passages  en  Angleterre.  11  paroît  même  que  les  outardes  tien- 
nent aux  lieux  qui  les  ont  vu  naître,  et  qu'on  ne  sauroit 
considérer  comme  de  véritables  migrations  les  changemens  de 
retraites  qui  s'effectuent  accidentellement  dans  les  hivers 
rudes,  et  lorsque  la  terre  est  pendant  long-temps  couverte 
de  neiges. 

Outre  les  herbes,  les  graines,  notamment  celles  de  ciguë, 
et  les  insectes  et  vers,  indiqués  comme  la  nourriture  ordi- 
naire des  outardes,  on  prétend  que  celles-ci,  quoique  princi- 
palement granivores,  mangent  aussi  des  mulots,  des  gre- 
nouilles, des  crapauds,  de  petits  lézards,  et  dans  les  temps 
de  neige,  Técorce  des  arbres  et  des  feuilles  de  choux  et  de 
turneps.  On  ajoute  même  qu'à  l'instar  de  l'autruche,  elles 
avalent  de  petites  pierres  et  des  pièces  de  métal. 

Dans  la  saison  des  amours  le  mâle  va  piaffant  autour  de  la 
femelle  et  fait  une  espèce  de  roue  avec  sa  queue.  Il  y  a  po- 
lygamie parmi  ces  oiseaux,  et  les  femelles  vivent  solitaire- 
ment après  la  fécondation.  Elles  déposent  au  mois  de  Mai, 
dans  un  trou  en  terre  et  en  un  champ  de  seigle  ou  de  blé, 
deux  et  quelquefois  trois  œufs 5  qu'elles  couvent  environ  trente 
jours,  mais  qu'elles  abandonnent  quand  elles  s'aperçoivent 
qu'on  les  a  touchés  pendant  leurs  absences  forcées  pour 
alltr  chercher  leur  nourriture.  Ces  œufs,  de  la  grosseur  de 
ceux  des  oies,  et  d'un  brun  olive,  avec  des  taches  foncées, 
sont  représentés  dans  le  cinquième  tome  des  Oiseaux  de  la 
Grande-Bretagne,  par  Lewin  ,  pi.  52,  fig.  i.  Les  petits,  qui 
sortent  du  nid  dès  qu'ils  sont  éclos ,  ressemblent  beaucoup  à 


OUT  109 

ceux  de  rœdicrième  ,  en  ce  qu'ils  sont ,  comme  eux ,  couverts 
d"un  duvet  blanc;  mais  ils  s'en  distini^uent  bientôt  par  l'ac- 
croissement de  leur  taille.  Quand  on  veut  élever  des  outar- 
deaux,  on  leur  donne  de  la  mie  de  pain  de  seigle  détrempée 
avec  des  jaunes  d'œufs,  et  lorsqu'ils  deviennent  plus  forts, 
du  pain  de  seigle  découpé  par  petits  morceaux  et  mêlé  avec 
du  foie  de  bœuf. 

Les  outardes,  que  quelques-uns  réputent  de  simple  passage 
en  France^  où  elles  arriveroient  au  commencement  de  Dé- 
cembre pour  n'y  rester  que  jusqu'au  mois  de  Mars  et  se  retirer 
ensuite  dans  les  pays  plus  au  Noi'd  ,  après  s'être  réunies  en 
petits  groupes  et  quelquefois  en  bandes  de  trente  et  quarante, 
se  voient  assez  communément  dans  les  vastes  plaines  connues 
sous  le  nom  de  Champagne  pouilleuse ,  dans  le  Poitou ,  dans  le 
territoire  d'Arles  et  dans  le  Tientain  près  d'Avignon;  mais, 
pendant  les  hivers  rigoureux  et  quand  les  neiges  sont  abondan- 
tes, elles  cherchent  une  température  plus  douce  et  se  répan- 
dent presque  partout,  excepté  dans  les  lieux  couverts  de  forêts 
montagneuses  ou  aquatiques.  Elles  donnent  toujours  la  pré- 
férence aux  endroits  écartés  de  toute  habitation  et  aux  places 
un  peu  élevées  d'où  elles  puissent  découvrir  une  grande  éten- 
due de  terrain  et  se  mettre  à  l'abri  des  poursuites  des  chas- 
seurs et  de  leurs  chiens,  qui,  n'étant  propres  qu'à  leur  causer 
des  inquiétudes  et  non  à  forcer  les  outardes  adultes  à  la  course, 
ne  doivent  être  employés  que  dans  les  temps  de  verglas.  On 
sait  que  C(  s  oiseaux  ne  s'envolent  que  difficilement  et  après 
avoir  d'abord  couru  en  étendant  les  ailes;  mais  quand  ils  ont 
remarqué  qu'on  cherchoit  à  les  tourner,  ils  saisissent  l'ins- 
tant où  ils  cessent  de  voir  leur  ennemi  pour  prendre  leur  vol 
du  côté  opposé  à  celui  où  il  s'est  montré.  Comme  on  a  beau- 
coup de  peine  à  les  approcher  et  qu'on  parvient  difficile- 
ment à  les  tirer,  même  avec  du  grosplomb  ou  des  chevrotines, 
on  a  imaginé  plusieurs  moyens  pour  tâcher  de  tromper  leur  dé- 
fiance, et  tels  sont  la  vache  artificielle,  la  charrette  et  la  hutte 
ambulante:  mais  Magné  de  Marolles,  dans  sa  Chasse  au  fusil, 
Paris  1788,  p.  584,  indique  comme  préférable  un  autre  stra- 
tagème. Les  outardes  se  cantonnant  par  bandes  et  s'éloignant 
peu  des  endroits  qu'elles  ont  choisis  pour  leur  résidence  ha- 
bituelle, il  conseille  au  chasseur  de  creuser  avec  promptitude, 


aio  OUT 

et  lorsque  ces  oiseaux  sont  occupés  à  chercher  leur  nourriture; 
un  trou  assez  profond  pour  s'y  cacher  et  de  le  recouvrir  de 
fougère  ou  de  gazon,  en  ménageant  seulement  quelques  petits 
trous  pour  passer  le  fusil  et  sy  mettre  à  Taffût.  Si  c'est  en 
temps  de  neige,  la  hutte  se  recouvre  d'un  drap  blanc  ou  de 
la  neige  même,  et  de  manière  à  ôter  toute  défiance  à  l'oi- 
seau qui  s'en  approcheroit. 

Les  outardes,  et  surtout  les  jeunes,  sont  un  gibier  très-re- 
cherché ,  et  leurs  plumes  sont  employées  ,  comme  celles  d'oie 
et  de  cygne,  pour  l'écriture.  Mauduyt  et  d'autres  auteurs  ont 
émis  le  vœu  que  des  tentatives  fussent  faites  pour  rendre  la 
grande  outarde  domestique:  mais,  quoique  l'identité  de  cli- 
mat et  la  facilité  avec  laquelle  on  est  parvenu  à  apprivoiser 
des  jeunes,  semblent  devoir  être  des  motifs  pour  entreprendre 
ces  essais,  le  petit  nombre  de  leurs  œufs  suffira  sans  doute  pour 
en  détourner.  Pallas  dit  même  dans  ses  Nouveaux  voyages 
dans  les  contrées  méridionales  de  la  Russie,  que  les  outar- 
deaux,  élevés  et  apprivoisés  facilement  en  Crimée,  n'y  ont 
jamais  pondu  ;  et  Montagu  ,  dans  le  Supplément  à  son  Diction- 
naire ornithologique,  annonce  d'ailleurs  qu'on  n'est  point 
parvenu  à  en  conserver  en  Angleterre  pendant  plus  de  deux 
ou   trois  ans. 

Outarde  CANEPÉnfeRE  :  OUs  tetrar,  Linn.  ;  pi.  enl.  de  Buffon, 
n."  25  ,  le  mâle,  etn.°  lo,  la  femelle  ;  Lewin  ,  pi.  141  ,  le  mâle. 
Ce  seroit  avec  raison  que  Montbeillard  auroit  préféré  le  nom 
i]c  petite  outarde  à  celui  de  canepétière ,  si  l'on  ne  connoissoit 
que  deux  espèces  de  ce  genre;  mais  la  dénomination  de  petite 
ne  pouvant  caractériser  suffisamment  cette  espèce,  on  est 
obligé  d'employer  une  épithète  qui  la  fasse  mieux  distinguer, 
et,  quelque  impropre  que  doive  paroitre  un  terme  qui  semble 
rapprocher  un  oiseau  nullement  aquatique,  d'un  palmipède, 
dont  les  eaux  sont  le  séjour  habituel,  le  nom  de  canepétière 
est  d'un  trop  ancien  usage  pour  pouvoir  être  maintenant  re- 
jeté, quand  l'étymologie  de  cane-pétière ,  cane-pétrace  ou  cane- 
pélrote,  ne  seroit  fondée  que  sur  quelque  ressemblance  dans 
le  vol  ou  l'attitude  par  terre  avec  le  canard  sauvage,  et  sur 
l'habitation  des  outardes  dans  les  lieux  pierreux.  La  seule 
innovation  qu'on  semble  pouvoir  se  permettre ,  c'est  celui 
de  retrancher  le  trait  d'union  entre  cane  et  pétière  et  de  n'en 


OUT 

former  qu'un  mot,  pour  ôler  davantage  l'idée  d'une  analogie 
avec  le  canard. 

La  taille  de  Toutarde  canepétière  n'excède  pas  celle  du 
faisan.  Sa  longueur  est  d'environ  dix-huit  pouces  du  bout  du 
bec  à  celui  de  la  queue,  dont  les  pennes  ont  quatre  pouces; 
elle  a  deux  pieds  huit  pouces  de  vol,  et  ses  ailes,  pliées,  at- 
teignent un  peu  au-delà  des  trois  quarts  de  la  queue.  L'aile  est 
composée  de  vingt -sept  {)ennes,  variées  de  noir  et  de  blanc, 
et  sur  les  dix-huit  de  la  queue,  les  quatre  du  milieu  sont 
fauves  et  les  autres  blanches  avec  des  bandes  noirâtres.  Les 
plumes  de  la  tête  du  mâle  sont  d'un  brun  noir  et  ont  à  leur 
centre  une  tache  longitudinale  d'un  fauve  rougeàtre.  Les 
joues  et  le  haut  de  la  gorge  sont  cendrés;  un  collier  blanc  ,  en 
sautoir,  part  de  l'occiput  et  descend  au  bas  de  la  gorge:  le 
haut  et  le  derrière  du  cou  jusqu'à  la  nuque  sont  noirs;  ia 
poitrine  offre  un  large  collier  blanc,  au-dessous  duquel  se 
trouve  un  collier  noir,  plus  étroit;  le  reste  des  parties  infé- 
rieures,  le  bord  de  l'aile  et  les  plumes  anales  et  uropygiales 
sont  blancs  ;  tout  le  dessus  du  corps  est  fauve  avec  des  points  et 
des  zigzags  noirâtres  et  nonibreux,  qui  suivent  le  contour  de 
chaque  plume,  et  l'on  voit  sur  le  haut  du  dos  quelques  taches 
noires  assez  grandes;  le  bec  est  gris;  les  pieds  et  les  ongles 
sont  bruns  et  l'iris  est  orangé.  Le  haut  de  la  tête  et  toutes  les 
parties  supérieures  du  corps  offrent  chez  la  femelle  un  mé- 
lange de  brun  et  de  fauve,  présentant  des  raies  et  des  zig- 
zags, avec  des  taches  noires  plus  multipliées  sur  le  dos  que 
chez  le  mâle;  mais  elle  est  dépourvue  des  colliers  blancs  et 
noirs  qui  distinguent  celui-ci.  Les  zigzags  fauves  et  bruns  oc- 
cupent le  derrière  du  cou  ,  ses  côtés  et  la  poitrine;  la  gorge 
seule  est  blanche ,  ainsi  que  l'abdomen  et  les  parties  infé- 
rieures. On  remarque  sur  le  haut  du  Acntre  et  sur  les  flancs 
quelques  raies  noires  transversales,  en  forme  d'écaillés.  Les 
jeunes  mâles  de  l'année  ne  diffèrent  point  des  femelles. 

Quoique  l'outarde  canepétière  ne  soit  pas  commune  eu 
France  et  qu'elle  n'y  soit  que  de  passage  ,  il  paroît  que  c'est 
un  des  pays  où  elle  est  le  moins  rare,  surtout  dans  les  dépar- 
temens  formés  du  Maine,  du  Poitou,  du  Bcrry,  de  la  Beauce, 
de  la  Normandie,  et  principalement  aux  environs  de  Bourges 
et  de  Chàteauroux  ;  mais  elle  n'y  est  pas  sédentaire  comme  ea 


ai2  OUT 

Sardajgne ,  où  on  la  nomme  gallina  pratajuola  ,  et  où  elle 
passe  toute  l'annét^  ainsi  qu'il  résulte  des  détails  donnés  par 
Cetti,  dans  ses  UccelLi  di  Sardegna,  page  1^:2  et  suivantes,  et 
que  l'atteste  Azuni,  dans  son  Histoire  naturelle  et  civile  de 
ce  pays,  t.  1.*',  p.  iSy.  On  en  voit  aussi  dans  d'autres  parties  de 
l'Italie  ,  en  Espagne  ,  où  on  l'appelle  sison  ,  en  Grèce  ,  dans 
l'Asie  mineure;  mais  il  y  en  a  ti'ès-peu  en  Angleterre,  en 
Allemagne ,  en  Suède.  Pallas  en  a  cependant  rencontré  fré- 
quemment de  petites  troupes  dans  les  plaines  du  Midi  de  la 
Russie  ,  chez  les  Cosaques  du  Jaik  et  jusque  dans  les  déserts 
de  la  Tartarie. 

Les  petites  outardes,  qui  sont  aussi  farouches  et  aussi  dé- 
fiantes que  la  grande,  s'éloignent  à  quelque  distance,  d'un 
vol  bas  et  roide,  aussitôt  qu'elles  aperçoivent  quelqu'un,  et 
elles  courent  ensuite  très- rapidement.  Au  printemps  elles 
arrivent  en  France,  d'où  elles  partent  vers  la  fin  de  Septembre. 
Elles  se  plaisent  dans  les  chanips  ensemencés  d'avoine  et 
d'orge,  et  dans  les  prairies  artificielles,  c'est-à-dire  le  sain- 
foin,  la  luzerne,  etc.;  ce  qui  leur  a  fait  donner  le  nom  de 
poules  des  prés.  Elles  se  nourrissent  d'herbes,  de  semences,  de 
vers  et  d'insectes.  Au  mois  de  Mai,  époque  de  l'accouplement, 
le  mâle,  qui  suffit  à  plusieurs  femelles,  les  appelle  par  le 
cri  prout,  prout,  qui  s'entend  d'assez  loin  pendant  la  nuit,  et 
la  place  du  rendez-vous  se  trouve  battue  comme  l'aire  d'une 
grange.  Elles  nichent  dans  les  herbes  et  pondent  trois  à  cinq 
œufs  d'un  vert  luisant.  La  mère  conduit  ses  petits  aussitôt 
qu'ils  sont  éclos ,  comme  les  gallinacés. 

Ces  oiseaux  vont  ordinairement  seuls  ou  deux  à  deux,  ex- 
cepté aux  approches  de  leur  départ,  où  ils  se  rassemblent. 
Leur  chair,  qui  est  noire,  est  un  mets  très  -  recherché,  et 
les  chasseurs  sont  obligés  de  recourir  pour  elles  aux  mêmes 
ruses  que  pour  les  grandes  outardes.  Les  mâles  pe'uvent  toute- 
fois être  attirés  parle  moyen  d'une  femelle  empaillée,  dont 
on  imite  le  cri. 

Outarde  holbara  ;  Otis  houhara.  Gmel.  et  Lalh.  Cette  es- 
pèce ,  qui  est  la  même  que  la  petite  outarde  huppée  d'Afrique 
de  Buffon,  forme,  ainsi  (ju'on  l'a  déjà  observé,  une  section 
particulière  dans  le  Manuel  ornithologique  de  M.  Temminck, 
en  ce  que  son  long  bec  est  déprimé  à  la  base.  Le  même  au- 


OUT  1.3 

leur  ajoute  à  ce  caractère  essentiel  ceux  d'avoir  sur  la  tcte 
une  grande  huppe  de  plumes  effilées,  et  sur  les  côtés  du  cou 
des  plumes  pareilles,  dont  les  plus  longues  ont  quatre  pouces 
et  peuvent  être  étalées.  Ces  particularités  étoieiit  assez  mal 
figurées  dans  la  planche  du  D.'  Shaw,  opposée  à  la  page  026 
du  1."  volume  de  la  Traduction  de  ses  Voyages  en  Barbarie 
et  au  Levatjt,  n.°  1  ;  mais  Sonniiii  eu  a  donné  une  meilleure, 
pi.  55  du  toine  41  de  son  édition  de  Buffon.  Le  n."  2  de  la 
planche  de  Shaw,  que  l'on  vient  de  citer,  est  consacré  à  une 
autre  outarde,  connue  chez  les  Barbaresques  sous  le  nom  do 
rhaad ;  et  quoique  Gmelin  et  Latham  aient  donné  celle-ci 
comme  une  espèce  différente  de  la  première,  M.  Temminck 
les  a  réunies  dans  sa  Synonymie ,  en  considérant  les  différences 
de  leurs  couleurs,  et  surtout  celles  de  la  huppe,  comme  pro- 
venant de  l'âge  des  individus  mâles  qui  ont  été  décrits.  Pour 
mettre  à  portée  d'adopter  ou  de  rejeter  cette  réunion,  l'on 
suivra  de  près  le  texte  de  cet  auteur. 

Les  vieux  mâles  houbara,  dont  la  longueur  est  de  vingt- 
quatre  à  vingt-cinq  pouces,  et  la  grosseur  celle  d'un  chapon, 
ont  le  front  et  les  côtés  de  la  fête  d'un  cendré  roux  avec  de 
petits  points  bruns  ;  le  sinciput  garni  de  plumes  blanches  , 
effilées;  l'occiput,  les  joues  et  le  haut  du  cou  blanchâtres, 
avec  des  lignes  brunes  et  cendrées.  On  voit  sur  les  côtés  du 
cou  une  rangée  de  longues  plumes  noires,  suivies  de  quel- 
ques plumes  blanches,  toutes  à  barbes  décomposées.  La  poi- 
trine t't  le  dessous  du  corps  sont  d'un  blanc  pur:  le  dos  et  les 
ailes  sont  d'un  jaune  d'ocre  avec  des  raies  très-rapprochées 
dans  leur  contour;  les  rémiges  sont  blanches  et  noires,  et  les 
rectrices  ,  longues  de  huit  pouces  et  roussàtres,  sont  traversées 
par  trois  bandes  larges  et  cendrées;  le  bec  est  d'un  brun  noi- 
râtre ,   et  les  pieds  sont  verdâtres. 

Chez  les  jeunes  mâles  les  côtés  de  la  tête  présentent  plus  de 
raies  en  zigzags  ,  et  les  plumes  blanches  de  la  huppe  sont  plus 
courtes  et  coupées  vers  la  pointe  par  de  fines  raies  cendrées 
et  rousses;  le  devant  du  cou  est  roussàtre,  avec  des  zigzags 
bruns,  et  les  plumes  du  dos  et  des  ailes,  variées  des  mêmes 
zigzags,  ont  leur  centre  marqué  de  taches  noires;  les  plumes 
noires  et  blanches  de  la  partie  latérale  du  cou  sont  moins 
longues  que  chez  les  vieux  et  souvent  mélangées  de  bru  a 
57.  8 


3?4  OUT 

foncé  et  de  blanchâtre.    Le  dessous  du  corps  est  d'un  blanc 
cendré. 

MM.  Vieillot  et  Temminck  pensent  uniformément  que  l'oi- 
seau figuré  dans  Jacquin  sous  le  nom  de  psophia  striata ,  n'est 
pas  un  agami ,  mais  qu'il  se  rapporte  au  houbara  ;  et  à  l'égard 
dcïotisrhaad,  Gmel.  et  Lath. ,  qui  est  de  la  taille  du  houbara, 
il  est  décrit  comme  ayant  la  tète  noire  ;  la  huppe  occipitale 
d"un  bleu  foncé  ;  le  dessus  du  corps  et  les  ailes  tachetés  de  brun  > 
le  ventre  blanc  ;  la  queue  rayée  transversalement  de  noir. 
M.  Temminck  n'a  point  vu  la  femelle  de  cet  oiseau  ;  mais  pro- 
bablement c'est  elle  que  Shaw  dit  être  de  la  taille  d'une  poule , 
et  dépourvue  de  huppe,  avec  un  plumage  qui ,  d'ailleurs, 
est  le  même  que  chez  le  précédent. 

On  prétend  que  le  nom  de  i^haad,  qui  signifie  tonnerre  ,  a 
été  donné  à  cet  oiseau  à  cause  du  bruit  qu'il  fait  lorsqu'il 
s'élance  de  terre,  et  que  son  autre  nom,  saf-saf,  est  un  son 
imitatif  du  bruit  de  ses  ailes  quand  il  vole. 

On  trouve  ces  oiseaux  en  Barbarie,  en  Arabie,  en  Tur- 
quie, et  ils  sont  de  passage  accidentel  en  Espagne  et  en  Si- 
lésie.  Ceux  qu'on  a  rencontrés  dans  la  Numidie  ,  vers  les  con- 
fms  du  désert,  y  vivoient  d'insectes  et  de  jeunes  pousses  de 
plantes.  Ils  étoient  rusés  et  défians  comme  les  outardes  de 
notre  pays. 

Le  major  Taylor,  qui  a  vu,  dans  les  environs  de  Bassora, 
des  outardes  de  l'espèce  houbara ,  par  lui  nommée  hjbarra , 
dit,  dans  ses  Voyages,  traduits  par  Grandpré,  tom..i ,  p.  280, 
que  la  couleur  de  l'oiseau  est  d'un  brun  cannelle;  qu'on  le 
regarde  comme  le  meilleur  gibier  du  pays;  que  son  vol  est 
lent  et  qu"il  se  fie  davantage  à  son  astuce  et  à  la  vitesse  de  sa 
course  qu'à  ses  ailes.  Les  Arabes  le  suivent  quelquefois  pen- 
dant une  demi-journée,  et  ils  ne  parviennent  que  très-diffi- 
cilement à  l'approcher  à  soixante  ou  quatre -A'ingts  toises, 
même  en  se  tapissant  avec  précaution. 

Outarde  cburge;  Otis  bengalensis ,  Lath.  Cette  espèce,  qui 
est  aussi  nommée  par  Buffon  outarde  moyenne  des  Indes, 
est  figurée  dans  Edwards,  Glan. ,  tom.  1  ,  pi.  260.  Elle  a  vingt 
pouces  de  hauteur  et  environ  vingt-six  de  longueur  totale. 
Comme  dans  l'outarde  d'Europe,  le  noir,  le  fauve,  le  blanc 
et  le  gris  sont  les  couleurs  de  son  plumage,  mais  leur  distri- 


OUT  no 

Li-ition  est  diflTéjento.  Le  haut  de  la  tête,  le  cou  et  toutes  les 
parties  inférieures  du  corps  sont  noirs;  les  côtés  (ie  la  tête  et 
le  tour  des  yeux  sont  d'un  fauve  clair,  qui  est  plus  brun  et 
mêlé  avec  du  noir  sur  le  dos,  la  queue  ,  et  le  haut  de  la  poi- 
trine ,  où  il  forme  une  large  ceinture  sur  un  fond  noir.  I,es 
ailes  ont  des  portions  blanches,  d'autres  mêlées  de  noir,  et 
leur  extrémité  est  d'un  gris  foncé. 

Cet  oiseau  est  originaire  du  Bengale,  dont  le  climat  est  à 
peu  près  le  même  que  celui  de  l'Arabie  ,  de  rAb3Ssinie  et  du 
Sénégal.  Il  y  porte  le  nom  de  churge.  La  couleur  générale  de 
la  femelle  est  un  cendré  pâle.  Celle  de  la  tête  ,  du  cou  et  du 
ventre  est  uniforme,  mais,  ailleurs,  elle  offre  des  nuances 
plus  foncées  et  noirâtres. 

Latham  soupçonne  qu'il  y  a  identité  entre  le  churge  et  le 
korhann,  otis  afra,  Linn.,  qu'on  trouve  au  cap  de  Bonne-Es- 
pérance et  qu'il  a  représenté  dans  son  Synoiisis  ,  pi.  69.  Cette 
dernière  outarde  a  vingt-sept  pouces  de  longueur  to(ale  ,  et  sa 
queue,  légèrement  arrondie  et  composée  de  quatorze  pennes, 
est  longue  de  cinq  pouces.  Le  mâle  a  le  sommet  de  la  tête 
d'un  brun  noirâtre  ,  avec  des  barres  blanches ,  irrégulières  -,  une 
ligne  de  la  mênje  couleur  sur  chaque  côté,  et  une  large  tache 
également  blanche  sur  les  oreilles  ;  le  reste  de  la  tùie  est  noi- 
râtre,  ainsi  que  les  parties  inférieures  du  corps  et  le  cou  sur 
lequel  on  voit  un  demi-collier  blanc  ;  des  stries  irrégulières, 
rousses,  se  font  remarquer  sur  un  fond  d'un  brun  noirâtre  au 
dos,  aux  ailes  et  à  la  queue;  les  pennes  primaires  des  ailes 
sont  noires  et  moins  longues  que  les  pennes  secondaires  ;  une 
large  bande  blanche  règne  sur  presque  toute  leur  longueur. 
La  jambe  est  entourée  dune  sorte  de  bracelet  blanc  ;  les  pitds 
sont  jaunes  et  les  ongles  noirs.  La  femelle,  privée  de  la  tache 
blanche  des  oreilles  et  du  demi-collier  de  la  même  couleur^ 
a  la  tête  et  le  cou  noirs  avec  des  lignes  plus  fines.  Les  parties 
inférieures  sont  pareilles  à  celles  du  mâle. 

Outarde  lohong  ;  Otis  arabs,  Linn.  Cet  oiseau  ,  de  la  grosseur 
delà  grande  outarde,  que  les  Arabes  appellent  lohong ,  et 
qui  est  le  même  que  l'outarde  huppée  d'Arabie ,  est  ligure 
par  Edwards  ,  Hist. ,  n.°  12.  Son  bec ,  son  cou  et  ses  pieds  sont 
plus  longs,  et  elle  a  sur  la  tête  une  huppe  pointue,  noire  et 
couchée  en  arrière.  Gueiicau  de  Montbcillard  pense  que  Jt^. 


u6  OUT 

ressemblance  de  cette  huppe  avec  les  aigrettes  ou  oreilles  âii 
hibou,  otus  ou  o/os,  aura  contribué  à  faire  donner  à  cet  oiseau 
le  nom  analogue  cfoLis,  quia  occasioné  tant  de  confusions.  Le 
front  est  blanchâtre ,  et  Ton  voit  sur  chaque  côté  de  la  tête 
une  tache  noire  :  le  reste  de  la  tête,  le  cou  et  le  dessus  du 
corps,  sont  d'un  marron  mélangé  de  noir,  comme  chez  la  bé- 
casse ;  la  gorge  et  le  devant  du  cou  sont  d'un  cendré  bleuâtre  , 
traversé  par  des  lignes  brunes;  le  dessous  du  corps  est  blanc; 
les  pennes  secondaires  sont  tachetées  de  noir  e't  de  blanc  ;  les 
primaires  tout-à-fait  noires,  et,  à  l'exception  des  deux  rec- 
trices,  qui  sont  blanchâtres ,  les  pennes  intermédiaires  sont 
blanches  avec  des  bandes  noires  transversales:  les  plumes  du 
cou  sont  longues  et  très- épaisses;  les  pieds  sont  d'un  brun 
pâle  ;  le  bec  est  de  couleur  de  corne  et  l'iris  d'un  brun 
foncé. 

Cette  espèce,  d'un  fumet  très-agréable,  est  probablement 
la  même  qu'on  appelle  improprement  paon  sauvage,  en  Afrique 
et  dans  diverses  contrées  de  l'Asie;  et  Barrow,  qui  l'a  vue 
approcher  des  habitations  au  cap  de  Bonne-Espérance,  croit, 
d'après  cela,  qu'on  l'élèveroit  aisément  en  domesticité. 

Latham  regarde  cette  outarde  de  l'ile  de  Luçon  comme 
la  même  qui  a  été  figurée  par  Sonnerat,  Voyage  à  la  Nou- 
velle-Guinée, pag.  86  et  pi.  49.  Elle  a  trois  pieds  de  l'extré- 
mité du  bec  à  celle  de  la  queue,  et  on  l'appelle  aussi  paon 
sauvage  comme  au  cap  de  Bonne-Espérance.  Elle  porte  d'ail- 
leurs une  huppe  pareille  à  celle  du  lohong,  et  ces  circons- 
tances paroissent  justifier  sulfisamment  l'identité  présumée  ])ar 
Latham,  malgré  les  différences  que  Sonnini  a  observées  sur 
quelques  parties  du  plumage. 

11  n'en  est  pas  de  même  d'une  autre  outarde  de  la  taille 
de  la  canepétière  qu'on  trouve  aussi  dans  l'Inde  et  qui  a  le  bec 
long,  grêle  et  brun;  la  tête,  le  cou,  le  ventre  et  la  poi- 
trine noirs.  Cet  oiseau  ,  auquel  on  a  donné  le  nom  impropre 
de  pluvier  passarage  .  puisqu'il  n'a  pas  les  caractères  du  plu- 
vier, est  l'OuTARDE  passarage,  Otis  aurila,  Lath.  Une  large 
tache  blanche  entoure  ses  oreilles,  et  il  y  a  aussi  du  blanc  à 
la  jonction  de  son  cou  et  de  son  dos.  Les  plumes  des  parties 
supérieures  des  ailes  et  de  la  queue  sont  blanches,  avec  des 
traits  fins,  noirs  et  bruns,  disposées  en  forme  de  maille  de 


OUT  117 

£lef.  Il  y  a  de  chaque  côté  de  l'occiput  quatre  plumes  étroites 
et  effilées,  qui  se  terminent  en  fer  de  lance.  L'individu  re- 
gardé comme  la  femelle  a  environ  dix-huit  pouces  de  lon- 
gueur. Les  Indiens  appellent  cet  oiseau  oorail  et  les  Anglois 
slercher. 

Levaillant  a  tué  en  Cafrerie  une  outarde,  qui  paroît  d'une 
nouvelle  espèce,  et  dont  il  est  fait  mention  au  tom.  2  ,  in-S.", 
de  son  Voyage  dans  l'intérieur  de  l'Afrique  ,  p.  226.  et  dans 
celui  de  Barrow  aux  mêmes  contrées,  tom.  2,  p.  i53  delà 
traduction  françoise.  Cet  oiseau  a  tout  le  dessus  du  corps 
roussàtre  ,  pointillé  et  rayé  de  noirâtre.  Le  cou,  la  poitrine 
et  le  ventre  ont  une  teinte  d'après  laquelle  Sonnini  a  donné 
le  nom  de  bleuâtre  {otis  cœrulescens)  à  cette  espèce,  plus 
forte  que  la  petite  outarde  d'Europe,  et  dont  le  cri  a  du  rap- 
port avec  celui  du  crapaud. 

Miller  a  décrit  sous  la  dénomination  vague  d'outarde  in- 
dienne, otis  indica,  Gmel.  et  Lath. ,  une  espèce  qu'il  dit  être 
de  la  taille  de  Foedicnème ,  dont  la  gorge  est  blanche,  la  tête 
noire,  le  dessous  du  corps  blanchâtre,  le  dessus  brun,  avec 
des  ondes  blanches  et  noires,  et  qui  a  les  pieds  d'un  brun 
lavé. 

Le  chevalier  Jauna  dit,  dans  son  Hist.  générale  de  Chypre  , 
de  Jérusalem,  d'Arménie  et  d'Egypte,  tom.  i.^',  in-4.°,  p.  69, 
«  qu'on  prend  quelquefois  dans  l'ile  de  Chypre  des  outardes 
«  d'une  grosseur  prodigieuse ,  dont  le  plumage  est  extrême- 
«  ment  blanc  et  la  chair  très-délicate  ^^  Mais  cet  auteur  ne 
donne  pas  assez  de  détails  pour  faire  reconnoître  si  c'est  un 
oiseau  de  ce  genre. 

Enfin,  Molina  a  décrit,  dans  son  Histoire  du  Chili,  trad. 
franc.,  p.  241  ,  sous  le  nom  de  piouquen,  en  latin  Otis  chi- 
LENSis  ,  un  oiseau  qui  a  tous  les  traits  de  l'outarde  et  beaucoup 
de  rapports  avec  elle;  mais,  outre  qu'il  se  trouve  dans  un 
pays  jusqu'à  présent  regardé  comme  étranger  au  genre  Otis, 
il  a  quatre  doigts  à  chaque  pied,  tandis  que  ce  genre  n'en 
a  que  trois. 

Les  navigateurs  de  l'expédition  de  Bougainville  ont  mal  à 
propos  donné  le  nom  d'outarde  aux  oies  antarctiques  et  des 
îles  Malouines.  (Ch.  D.) 

OUTASEU.  {Ornith.)  Voyez  Outapaseu.  (Ch.  D.) 


^i3  OUT 

OUTÂY,  JOUTAY,  Outea.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dico- 
tylédones, à  fleurs  complètes,  irrégulières,  de  la  famille  des 
légumineuses ,  de  la  triandrie  moiiog)nie  de  I.innaeiis;  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  turbiné,  à  cinq  dents , 
muni  de  deux  grandes  bractées  à  sa  base;  la  corolle  com- 
posée de  cinq  pétales,  le  supérieur  très-grand  ,  les  autres  plus 
petits ,  tous  égaux  :  quatre  étamines  ,  dont  une  stérile  ;  son  fila^ 
ment  velu,  court  et  placé  sous  le  pétale  supérieur;  les  trois 
autres  très-longs;  les  anthères  versatiles;  l'ovaire  supérieur, 
pédicellé.  Le  fruit  inconnu. 

Ce  gerre  ,  établi  par  Aublet,  rapproché  des  tamarins,  a 
beaucoup  de  rapports  avec  les  vouapa  du  même.  Willdcnow 
Ji'en  a  fai:  qu'un  seul  genre,  sous  le  nom  de  macrololium.  (Voyez 
Macroi.oik.) 

OuTAY  DE  TA  GiJiANE;  Outen  sfuianciisis  ,  Aubl.,  G'iian.  , 
pag.  29  ,  tab.  g.  Arbre  dont  le  tronc  s'élève  à  cinquante  pieds 
sur  un  pied  de  diamètre;  il  a  Técorce  lisse  et  grisâtre;  le 
Lois  peu  compacte,  rougeâtre  vers  l'intérieur,  blanc  à  son  au- 
bier; les  rameaux  très-étalés,  garnis  de  feuilles  alternes,  ai- 
lées sans  impaires ,  composées  de  deux  paires  de  folioles  ovales, 
obtuses  ,  entières,  lisses,  vertes;  deux  stipules  opposées  :  les 
fleurs  violettes,  pédicellées ,  réunies  en  épis  axillaires ,  longs 
de  trois  pouces  ;  chaque  fleur  accompagnée  sous  le  calice 
de  deux  bractées  ovales,  concaves;  le  calice  fort  petit,  à 
quatre  ou  cinq  dentelures;  la  corolle  composée  de  cinq  pé- 
tales inégaux,  le  supérieur  relevé,  très-grand;  les  quatre  au- 
tres très-petits,  attachés  au  calice;  trois  étamines  fertiles  ,  à 
longs  lilamens,  avec  des  anthères  vacillantes,  presque  tétra- 
gones;  un  filament  stérile,  court,  velu,  attaché  h  la  base  de 
l'onglet  du  pétale  supérieur;  l'ovaire  ovale-oblong ,  porté  sur 
un  long  pédicellé ,  qui  nait  du  fond  du  calice  ;  le  style  simple , 
le  slii^-niate  arrondi,  concave.  Le  fruit  est  inconnu.  Cet  arbre 
croît  dans  les  forêts  de  la  Guiane  ,  près  la  source  de  la  Crique 
des  Galibis.  Les  Garipous  le  nomment  joH/çy.  Il  fleurit  dans 
le  mois  de  Mai.  (Poir.) 

OUTENU.  [Bot.)  Nom  ouolof  du  coton,  gossrpium  herha- 
çeiim,  cité  par  Adanson  dans  son  Herbier.  Vnutenador  est 
yne  autre  espèce,  dont  le  coton  est  supérieur.  (J.  ) 

OUTHA.  [Ornith.)  Nom  géiiéj-ique  des  canards  en  Russie, 
(Ca,  PO 


OUV  ivj 

OUTHEC-QUAN-NOW.  {Ornith.)  Nom  donné,  par  les  na- 
turels qui  habitent  près  du  fort  d'Albany,  au  pic  doré,  picus 
aurai  us ,  Linn.,  que  M.  Vieillot  a  figuré  pi.  1^3  de  son  His- 
toire naturelle  des  oiseaux  de  l'Amérique  septentrionale. 
(Ch.  D.) 

OUTIAS.  (Mflmm.)  Voyez  Utia.  (Desm.) 

OUTIMOUTA.  {Bot.)  C'est  à  la  Guiane  le  nom  que  les 
naturels  donnent  au  hauhinia  outimonta  d'Aublet.  (  Lem.) 

OUTRE-MER.  {MUiér.)  C'est  le  lapis  réduit  en  poudre,  et 
préparé  pour  la  peinture.  On  se  rappelle  qu'autrefois  on 
l'apportoit  du  Levant.  (  Lem.  ) 

OUTRE-MER.  {Ornith.)  Ce  nom  a  été  donné  aucomba-sou, 
espèce  d'oiseau  du  genre  Moineau  ,  fringilla  ultramarina. 
(Desm.) 

OU-TUM-CHU.  {Bot.)  Voyez  Culhamia.  (  J.  ) 

OUVAPAVI.  {Mamm.)  Quadrumane  de  l'Amérique  méri- 
dionale ,  décrit  par  M.  de  Humboldtj  qui  paroit  appartenir 
à  la  famille  des  sapajous.  (F.  C.) 

OUVENA.  {Ornith.)  Nom  piémontois  du  Pipi  des  buissons. 
(Desm.) 

OUVERT,  patens.  apertus,  {Bot.)  Les  rameaux,  les  feuilles, 
etc. ,  sont  ouverts ,  lorsqu'ils  font  avec  la  tige  un  angle  d'en- 
viron quarante -cinq  degrés;  exemples,  les  rameaux  de 
Verysimum  officinale,  les  feuilles  du  laurier  -  rose  ,  etc.  La 
calathide  est  ouverte,  lorsque  ses  Heurs  ne  sont  pas  cachées 
par  l'involucre  ;  exemples,  helijinthus ,  scabieuse ,  dorstenia. 
{ La  calathide  est  entr'ouverte  dans  Vambora  et  close  dans  le 
figuier.)  Le  calybion  est  ouvert  lorsque,  comme  dans  le 
chêne,  le  gland  n'est  pas  recouvert  et  caché  totalement  par 
la  cupule.  On  a  un  exemple  du  contraire  dans  le  châtai- 
gnier. (Mass.) 

OUVI.  {Bot.)  Nom  primitif  des  racines  tubéreuses,  et  par- 
ticulièrement des  diverses  espèces  ou  variétés  d'ignames,  dios- 
ccrea,  à  Madagascar,  suivant  Flaccourt.  L'espèce  réputée  la 
meilleure,  est  \'ouA-foutchi  ,  dont  la  racine  acquiert  un  a^o- 
lume  considérable,  et  atteint  l'épaisseur  de  la  cuisse  d'un 
homme  ou  quelquefois  de  son  corps.  Les  ouvihavres  et  les 
camhares  sont  moins  grosses  d'un  cinquième,  mais  elles  se 
multiplient  davantage,  et  chaque  plante  a  quelquefois  deux 


320  OUV 

à  cinq  racines,  ce  qui  les  fait  préférer  assez  généralenienf 
par  les  maîtres  qui  en  nourrissent  leurs  esclaves.  On  donne 
encore  le  nom  de  owvi  à  d'autres  racines  épaisses  et  tubé- 
reuses, également  employées  comme  nourriture,  qui  ne  sont 
pas  cultivées,  et  croissent  naturellement.  Telles  sont  Vouvi- 
pasxo,  de  la  grosseur  du  bras,  que  l'on  trouve  dans  les  bois  et 
sur  le  bord  de  la  mer;  Yousndanhou ,  qui  appartient  à  une  es- 
pèce de  vigne,  dont  les  tiges  annuelles  portent  des  raisins 
noirs,  ayant  le  goût  de  muscat  et  de  l'àpreté  ;  V ou^irandra , 
plante  herbacée,  croissant  dans  les  étangs,  dont  la  racine, 
bonne  à  manger,  n'a  que  la  grosseur  du  pouce,  et  dont  les 
feuilles  ont  la  largeur  de  deux  doigts  et  la  longueur  de  la 
main.  Cette  dernière,  examinée  sur  les  lieux  par  M.  du  Pe- 
tit-Thouars ,  a  été  établie  par  lui  comme  genre,  que  l'on 
range  dans  la  famille  des  saururées.  Deux  autres  sont  traitées 
ci -après  dans  les  articles  particuliers. 

Le  mot  ouvi  se  change  dans  les  îles  Malaises  en  celui  de 
uli,  qui  se  propage  dans  d'autres  lieux  de  l'Asie,  et  jusque 
dans  des  îles  de  la  mer  du  Sud.  (J. ) 

OUVI -LASSA.  {Bot.)  Flaccourt,  dans  son  Histoire  de  Ma- 
dagascar, cite  sous  ce  nom  une  plante  dont  la  racine,  sem- 
blable à  celle  du  jalap  ,  donne  une  gomme  ou  résine  qui 
approche  de  la  scammonée.  Suivant  le  témoignage  des  natu- 
rels du  pays,  cette  racine,  mangée,  purge  violemment.  On 
pourroit  conclure  de  cet  énoncé  que  l'ouvi -lassa  est  une 
espèce  du  genre  Liseron,  qui  fournit  plusieurs  purgatifs  très- 
actifs,  ou  mieux  encore  une  espèce  de  bryone.  (  J.) 

OUVIER.  {Ornith.)  Nom  que  porte,  dans  le  département 
de  la  Somme,  le  vanneau  suisse,  Iringa  hehetica,  Linn. 
(Ch.  D.) 

OUVIRAKDRA.  (Bot.)  Voyez  Hydrogeton.  (Lem.) 

OUVIVAVE.  (Bot.  )  Nom  que  porte  dans  l'île  de  Mada- 
gascar le  Jlagcllaria  indica  des  botanistes,  genre  déplantes 
rapporté  à  la  famille  des  asparaginées.  Suivant  Flaccourt,  sa' 
racine  est  bonne  à  manger,  comme  celle  de  l'igname.  (J.) 

OUYAMACA.  (Bot.)  Nom  caraïbe,  cité  par  Surian ,  d'une 
fougère  des  Antilles,  qui  étoit  un  Hemionitis  de  l'iuniicr, 
et  que  VV'illdenow  reporte  à  son  aspidium  herac'leifoliuin. 
(J.) 


0\  A  Ï2I 

OUYLTARAOUA.  (Bot.)  Nom  caraïbe  d'une  sensltlve  épi- 
neuse, suivant  Nicolson.  (J.) 

OUYRA-OUASSOU.  (Ornith.)  Suivant  Léry,  le  mot  oiijra 
est,  chez  les  Topinambous ,  un  nom  générique  de  tous  les  oi- 
seaux de  proie,  et  chez  les  peuples  du  Maragnon ,  ïoujyra 
o^assou  est  un  grand  oiseau  de  proie  par  excellence.  Aussi 
BufTon  a-t-il  accolé  ce  nom  à  celui  de  condor  ,  et  l'ouyra-ouas- 
sou  n'a-t-il  cessé  d'être  considéré  comme  un  vautour,  que  d'a- 
près la  description  et  la  figure  qu'on  en  a  trouvées  dans  un 
manuscrit  du  Portugais  Don  Laurent  de  Potflitz,  fait  au  Para. 
Cette  figure  a  été  copiée  sur  la  7."  planche  du  tooje  38  de 
l'édition  de  Buffon  ,  donnée  par  Sonnini ,  et  c'est  aussi  du 
même  manuscrit  qu'a  été  tirée  la  description  qui  est  analysée 
dans  le  tom.  1."''  de  ce  Dictionnaire,  p.  070.  M.  Vieillot  n'hé- 
site point  à  déclarer  dans  la  2.''  édition  du  Nouveau  Diction- 
naire d'histoire  naturelle,  tom.  24,  p.  298  ,  qu'on  ne  peut  sur 
ces  documens  se  dispenser  de  considérer  l'oiseau  dont  il 
s'agit  comme  appartenant  au  genre  Aigle;  mais  les  mœurs 
attribuées  à  cet  oiseau  feroient  toutefois  désirer  qu'il  fut  plus 
connu.  (Ch.D.) 

OUYRAREMA.  (Bot.)  Nom  galibi  du  mimosa  oujrarema 
d'Aublet.  (J.) 

OUZE.  (Ornilh.)  Nom  de  l'oie,  anser,  en  arabe.  (Ch.  D.) 

OUZEL.  (Ornith.)  Nom  du  merle,  turdus,  en  anglois.  Ce 
mot  est  quelquefois  écrit  ozel.  (Ch.  D.) 

OV^AIRE.  (Anat,  et  Phjys.)  Voyez  Système  de  la  généra- 
tion. (F.) 

OVAIRE.  (Bot.)  L'ovaire,  presque  toujours  la  partie  in- 
férieure du  pistil  et  en  même  temps  la  plus  épaisse ,  est 
comparable  ,  sous  beaucoup  de  rapports,  à  l'ovaire  des  ani- 
maux. Il  renferme  les  ovules ,  graines  naissantes ,  attachées 
par  leur  cordon  ombilical  ou  funicule  à  la  paroi  d'une 
cavité  intérieure  souvent  divisée  en  plusieurs  loges  par  des 
cloisons;  lovaire  abrite  les  graines  jusqu'au  temps  de  la  ma- 
turiié,  et  il  élabore  dans  son  tissu  les  sucs  nutritifs  qui  ser- 
vent à  leur  développement. 

Presque  toujours  Povaire  porte  le  style,  et  toujours  il  existe 
entre  ces  deux  parties  une  liaison,  soitimmcdiate,soitmédiate. 

La  base  du  pistil  est  en  même  temps  la  base  de  l'ovaire. 


OVA 

I-e  sommet  de  l'ovaire  peut  ùtre  déterminé  de  deux  ma- 
nières ,  i.°  par  rapport  à  l'organisation,  et  l'on  obtient  le 
sommet  organique';  2."  par  rapport  à  la  masse,  et  l'on  obtient 
le  sommet  géométrique.  Cette  distinction  est  d'un -emploi  jour- 
nalier pour  indiquer  la  forme  du  pistil,  la  position  du  style 
relativement  à  la  masse  de  l'ovaire  ,  et  la  situation  des  ovules 
dans  its  cavités  qui  les  contiennent. 

Le  sommet  organique  de  l'ovaire  n'existe  qu'autant  que 
l'ovaire  porte  le  style  ,   et  sa  place  est  à  la  base  du  style. 

Le  sommet  géométrique  de  l'ovaire  existe  toujours  :  c'est 
le  point  le  plus  élevé  de  la  surface  de  l'ovaire  que  puisse 
atteindre  un  axe  central,  parti  de  sa  base. 

Dans  les  pistils  d'une  forme  régulière,  qui  n'ont  qu'un  style 
(liseron,  pervenche,  lis,  hyacinthe,  lilas),  ou  qui  ont  plu- 
sieurs styles  nés  d'un  même  point  (œillet,  silène),  le  sommet 
organique  de  l'ovaire  est  aussi  son  sommet  géométrique- 
Dans  les  pistils  d'une  forme  régulière,  qui  ont  plusieurs 
styles  éloignés  les  uns  des  autres  {nigella  hispanica)  ,  il  y  a 
p'ir  cette  raison  plusieurs  sommets  organiques,  et  le  sommet 
géométrique  est  déterminé  par  un  plan  fictif,  placé  horizon- 
talement au  niveau  des  parties  les  plus  élevées  de  l'ovaire. 

Comme  les  pistils  irréguliers  d'une  même  fleur  (aconit, 
pied  d'alouette)  ne  sont,  anatomiquement  parlant,  que  les 
parties  séparées  et  irrégulières  d'un  pistil  régulier,  les  som- 
mets organiques  et  géométriques  des  ovaires  de  cette  fleur 
se  déterminent  de  la  même  manière  que  si  ces  ovaires  étoient 
unis  symétriquement  autour  d'un  axe  central  et  formoient  la 
partie  inférieure  d'un  seul  pistil  régulier. 

Dans  les  pistils  solitaires  et  irréguliers  (  noix  d'acajou  , 
légumineuses),  les  souimels  organique  et  géométrique  des 
ovaires  peuvent  être  situés  au  même  point  ou  à  des  points 
différens,  selon  l'espèce  d'irrégularité  dont  le  pistil  est  affecté. 

Quant  aux  ovaires  qui  ne  portent  pas  immédiatement  le 
style  {gomphia,  labiées),  ou  dans  lesquels  le  style  part  de  la 
base  (arbre  à  pain)  ,  il  est  évident  qu'il  n'y  a  point  de  som- 
met organique  ,  mais  seulement  un  sommet  géométrique. 

Ces  considérations  paroissent  inutiles  au  premier  coupd'œil, 
mais  l'expérience  prouve  qu'elles  sont  nécessaires  pour  distin- 
guer avec  netteté  la  situation  du  style  et  celle  des  ovules. 


OVA  123 

Tantôt  Tovairc  est  libre  et  dégagé  jusqu'à  sa  base  (œillet 
et  autres  caryophillées  ,  crucifères,  etc.),  tantôt  il  adhère 
plus  ou  moins  au  périanthe  dans  sa  longueur  (potiron  et 
autres  cuciirbitacces,  in)^rte,  eucaljptus  et  autres  myrtacées). 

La  partie  interne  de  l'ovaire  à  laquelle  est  attaché  chaque 
ovule  ,  soit  immédiatement  ,  soit  par  l'intermédiaire  d'un 
funicule,  prend  le  nom  de  placenta.  Le  placenta  diffère 
dans  les  différentes  espèces;  il  se  présente  sous  la  forme  d'un 
renflemejit,  d'une  aréole  glanduleuse,  ou  bien  d'une  ligne 
ou  même  d'un  simple  point. 

La  réunion  de  plusieurs  placentas  constitue  un  placen- 
laire;  quelquefois  le  placentaire,  en  forme  d'axe  ou  de  colu- 
încUe  centrale,  fixée  par  ses  deux  bouts,  sert  en  même  temps 
de  support  aux  graines  et  d'appui  aux  cloisons  (rliododen- 
drum):  d'autres  fois  le  placentaire  se  montre  comme  une  sphère 
(mouron  rouge)  ou  un  cône  attaché  inférieurement  (prime- 
vère); d'autres  fois  encore  le  placentaire  tapisse  toute  la  su- 
perficie intérieure  des  valves  (  lulomus  )  ou  des  cloisons 
(pavot),  ou  bien  s'alonge  à  leur  bord  (pois  de  senteur, 
chou),  ou  dans  la  partie  mitoyenne  de  chaque  valve  (or- 
chidées, violette,  ciste). 

Le  nombre  des  ovules  varie  selon  les  espèces  :  il  y  a  des 
espèces  dont  les  ovaires  ne  contiennent  jamais  plus  d'un 
ovule  (renoncule),  il  y  en  a  d'autres  dont  les  ovaires  en 
contiennent  plusieurs  milliers  (pavot,  tabac). 

Comme  il  arrive  fréquemment  que  l'ovaire  ,  en  passant  à 
l'état  de  fruit,  subit  des  modifications  essentielles,  non-seu- 
lement dans  sa  forme  extérieure ,  mais  encore  dans  le  nom- 
hve  de  ses  loges  et  de  ses  graines  ,  parce  qu'il  y  a  des  cloi- 
sons qui  se  détruisent  et  des  ovules  qui  avortent  (marronier, 
frêne,  etc.),  les  botanistes  judicieux  s'appliquent  à  connoitre 
les  caractères  primitifs  du  fruit  par  la  dissection  de  l'ovaire. 
Cette  sage  pratique  découvre  souvent  des  rapports  naturels 
qu'on  ne  soupçonnoit  point,  et  fait  rentrer  dans  leurs  genres 
et  dans  leurs  familles  beaucoup  d'espèces  dont  la  place  étoit 
ignorée.  Mip.bel,  Elém.  (Mass.) 

OVAIRE.  {Foss.)  0x1  a  donné  le  nom  de  pierre  ovaire  aux 
oplithes,  et  quelquefois  à  certains  oursins  fossiles.  (P.  F.) 

OVAIJAE.  {Ornith.)  Voyez  Oiseaux.  (Ch.  D.) 


»=4  OVA 

OVALLÏERT.  (Bot.)  Nom  caraïbe,  cité  par  Surian,  d'une 
grande  ortie  des  Antilles,  urtica  coryfolia.  Il  lui  trouva  quel- 
que rapport  avec  le  pmo  du  Brésil ,  qui  est  Yurtica  œstuans.  (J.) 

OVA  PISCIUM.  {Bot,)  C'est  dans  Rumphius  la  larmille  , 
coix  Lacrima,   (1,em.) 

OVARIA.  [Bot.)  Gesner ,  cité  par  C.  Bauhin,  nommoit 
ainsi  la  menthe  coq,   balsamila  suaveolens.   (J.  ) 

OVÉOLITE.  (Foss.)  Voyez  Ovulite.  (Desm.) 

OVERGNE.  {Oniilh.)  On  nomme  ainsi,  dans  le  département 
de  la  Somme,  le  vanneau  huppé,  tringa  vanellus,  Lath.,  et 
vanellus  cristatus,  Meyer.  (Ch  D.) 

OVJBOS.  (Mamm.)  M.  de  Blainville  a  formé  sous  ce  nom 
un  genre  du  bœuf  musqué  de  l'Amérique  méridionale;  espèce 
qui  diffère  des  buffles  par  la  privation  du  mufle;  aussi  est-ce 
principalement  par  ce  caractère  que  le  genre  Ovibos  se  dis- 
lingue des  autres  bœufs.  Voyez  Buffle  musqué  à  l'article 
Bœuf.  (F.  C.  ) 

OVICAMELUS.  [Mamm.)  Nom  latin  qu'on  a  quelquefois 
donné  aux  lamas.  (F.  C. ) 

OVIDUCTE.  {Anat.  et  Phys.)    Voyez  Svstème  de  la  géné- 

RATION.    (  F.  ) 

OVIDUCTUS.  (Ornith.)  Voyez  Ojseaux.  (Ch.  D.) 

OVIDUE.  (Bot.)  Nom  arabe,  cité  par  Rauwolf,  d'une 
espèce  de  gouet,  arum,  à  feuilles  en  fer  de  lance,  nommé 
aussi  Carsami.  Voyez  ce  mot.  (J.  ) 

OVIEDA.  (Bot.)  Ce  nom,  consacré  depuis  long -temps  à 
un  genre  de  la  famille  des  verbénacées,  a  été  appliqué  récem- 
ment par  M.  Sprengel  à  un  autre,  de  la  famille  des  iridées, 
le  lapejrousa  deM.  GaAvler,  qui  paroît  congénère  ou  au  moins 
très -voisin  du  glayeul.  (J.  ) 

OVIEDE,  Ovieda.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  monopélalécs,  delà  famille  des  verbénacées, 
de  la  didynamie  angiospermie  de  Einnœus  ;  offrant  pour  carac- 
tère essentiel  :  Un  calice  à  cinq  divisions;  une  corolle  mono- 
pétale; le  tube  très -long  ;  le  limbe  à  trois  lobes;  quatre  éta- 
mines  plus  longues  que  la  corolle;  un  ovaire  supérieur;  le 
style  de  la  longueur  des  étamines  ;  un  stigmate  bifide.  Le  fruit 
est  une  baie  à  une  loge  ,  recouverte  par  le  calice,  renfermant 
quatre  noyaux  monospermes. 


OVI  125 

OviÈDE  ÉPINEUSE  :  Ovicda  spinosa,  Linn.  ;  Lamk. ,  III.  gen., 
fab.  538,  fig.  i;  Plum.,  Gen. ,  14,  I-con. ,  2SG.  Arbrisseau  de 
rAinérique  méridionale  ;  il  a  la  tige  épaisse  ;  les  feuilles 
grandes,  soutenues  par  de  courts  pétioles,  opposées,  ovales, 
obloiigues,  bordées  de  dentelures  inégales,  épineuses,  termi- 
nées en  pointe.  Les  fleurs  naissent  sur  des  pédoncules  rameux, 
opposés,  réunis  en  un  corynrbe  très-dense  et  terminal,  munies 
de  bractées  linéaires;  leur  calice  est  court,  persistant,  à  cinq 
découpures  étalées,  aiguës;  le  tube  delà  corolle  grêle,  très- 
long,  renflé  dans  sa  partie  supérieure;  le  limbe  très -court, 
divisé  en  trois  lobes  aigus  ;  l'ovaire  globuleux  :  le  fruit  est  une 
baie  bleuâtre,  uniloculaire,  presque  sphérique. 

OviÈDE  iNERME  :  Ovicda  inermis ,  Burm. ,  IncL,  tab.  45,  fig. 
1,2;  Lamk.,  lll.  gen.,  tab.  538,  lig.  2  ;  Gaertn.,  Defruct., 
tab.  57;  Siphonanthus  indica  ,  Linn.;  Clerodendrum  siphonan- 
thus,  Ait.,  Hort,  Kew.  Arbrisseau  de  l'ile  de  Java;  il  a  la 
tige  grêle  ;  les  feuilles  pétiolées,  opposées,  étroites,  lancéo- 
lées, aiguës,  un  peu  ondulées  à  leurs  bords,  glabres,  en- 
tières; les  fleurs  portées  sur  des  pédoncules  lâches,  rameux, 
axillaires  ,  garnis  à  leurs  divisions  de  deux  bractées  petites  et 
subulées;  les  divisions  du  calice  profondes:  le  tube  de  la  co- 
rolle très-long  et  très-grêle;  les  divisions  du  limbe  larges,  ar- 
rondies au  sommet.  Le  fruit  consiste  en  baies  globuleuses, 
d'abord  molles,  puis  se  desséchant  à  leur  maturité,  s'ouvrant 
en  quatre  parties,  renfermant  quatre  osselets,  dont  deux 
avortent  très-souvent,  durs,  coriaces,  convexes  d'un  côté, 
concaves  de  l'autre:  ils  contiennent  une  semence  roussàtre. 

OviÈDE  a  feuilles  ovales  ;  Ovieda  ovalifolia ,  iuss,. ,  Arin.  du 
Mus.,  7,  pag.  76,  vulgairement  Sangangoapi  et  Picotati.  Ar- 
brisseau qui  ressemble,  par  son  port  et  sa  grandeur,  au  la^^- 
sofu'a.  Ses  tiges  sont  droites,  glabres  ,  rameuses,  revêtues  d'une 
écorce  blanchâtre;  les  rameaux  garnis  de  feuilles  opposées, 
très-médiocrement  pétiolées,  glabres ,  petites,  ovales,  entières, 
rétrécies  à  leur  base;  les  pédoncules  axillaires,  chargés  de 
trois  fleurs,  ayant  le  calice  turbiné,  à  cinq  dents;  la  corolle 
tubuleuse  ,  beaucoup  moins  longue  que  le  calice;  les  éta- 
mines  saillantes.  Le  fruit  est  turbiné,  environné  à  sa  base  par 
le  calice,  à  quatre  loges,  dont  deux  avortées;  deux  semences 
dans  chaque  loge.  Cette  plante  croit  à  Pondichéry.  (Poir.) 


1.6  OVI 

OVILLA.  {Bot.)  Le  genre  Ovilla  d'AuaiiSon  correspond 
au  genre  Jasione  de  Linnacus.  (Lem.) 

OVIPARE.  {Anat.  et  Phjs.)    Voyez  SvsiÈme  de  la  généra- 

TIOK.    (F.) 

OVIPARES.  {Ornith.)  Les  oiseaux  diffèrent  surtout  des 
mammifères  par  la  naissance  des  petits  dans  des  œufs,  dont 
l'incubation  est  bien  plus  courte  que  la  gestation  des  ani- 
maux à  mamelles,  et  par  la  faculté  qu'a  le  poussin  de  se 
mouvoir  dans  sa  coquille  et  de  la  rompre  ,  tandis  que  le  fœ- 
tus reste  pendant  l'accouchement  dans  un  élat  absolu  d'inac- 
tion. Voyez  OisEAi;x.  (Ch.  D.) 

OVIS.  (Mamm.)  Nom  que  les  Latins  donnoient  au  mouton. 
(F.  C.) 

OVIVAU.  (Bot.)  Arbre  de  Madagascar,  dont  l'amande  du 
fruit  donne  une  huile  par  expression,  très-bonne,  employée 
dans  les  alimens  et  pour  graisser  les  cheveux.  Flaccourt , 
qui  le  cite,  ne  donne  pas  d'autre  indication.  (J. ) 

OVIVORE.  (Erpétol.)  Nom  spécifique  d'une  couleuvre  dé- 
crite dans  ce  Dictionnaire,  tome  XI ,  page  igS.  (H.  C.) 

OVOÏDE.  (  Ichthjol.  )  D'après  une  description  trou- 
vée dans  les  manuscrits  de  Coiiîmerson  ,  M.  le  comte  de 
Lacépède  a  créé  sous  ce  nom,  dans  la  famille  des  ostéo- 
dermes ,  un  genre  de  poissons  qui  offre  les  caractères  sui- 
vans  : 

Galopes  nuls;  nageoires  dorsale,  caudale  et  anale  nulles 
aussi;  peau  à  grains  osseux;  mâchoires  avancées,  osseuses  et 
divisées  en  deux  dents. 

Ce  genre  se  distingue  aisément  des  Coffres  ,  des  Tétrodons  , 
des  DiODONS  ,  des  Mor,i;s  ,  des  Syngnathes,  des  Hippocampes, 
qui  ont  des  nageoires  impaires ,  et  des  Sphéroïdes  ,  qui  ont 
les  mâchoires  divisées  en  quatre  dents.  (Voyez  ces  noms.de 
genres  et  Ostéodermes.) 

Il  ne  renferme  encore  qu'une  espèce. 

L'Ovoïde  fascié,  Lacép.  :  Tetraodon  Oi-iformis ,  Coinmerson  ; 
Ovum  Cominersoni ,  Schn. ,  108.  Des  bandes  blanches,  étroites, 
horizontales  et  divisées  à  leur  extrémité  de  manière  à  repré- 
senter un  Y. 

Commerson  est  jusqu'à  présent  le  seul  naturaliste  qui  ait 
vu  ce  poisson  ,  encore  n'a-t-il   observé  qu'un  individu  des- 


OVU  127 

séché  et  bourré,  qu'il  a  soupçonné  lui-même  n'être  qu'un 
tctrodon  mutilé  ,  et  qui  venoit  de  la  mer  des  Indes. 

L'ovoïde  examiné  par  Commerson  étoit  alongé  ,  mais 
arrondi  dans  tout  son  contour  de  manière  à  représenter  la 
figure  d'un  œuf.  Il  avoit  un  pouce  et  demi  de  longueur,  et 
ses  nageoires  pectorales  étoient  aussi  petites  que  les  ailes  d'une 
mouche  ordinaire.  Sa  peau  ,  d'un  brun  noirâtre,  étoit  hérissée 
de  petits  piquanj  à  base  étoilée.  (H.  C) 

OVOVIVIPARES.  {Zool.)  Ce  nom  est  donné  à  ceux  des 
animaux  des  classes  ovipares,  dont  les  œufs  éclosent  dans  le 
corps  des  femelles.  (Desm.) 

OVULE.  {Bot.)  Rudiment  de  la  graine  dans  l'ovaire. 
Voyez  Ovaire.  (Mass.) 

OVULE ,  Ovula.  (Cunchjl.)  Genre  de  coquilles  établi  par 
Bruguière  pour  un  certain  nombre  d'espèces  que  Linné 
plaçoit  dans  son  genre  Volute,  et  que  l'on  peut  caractériser 
ainsi  :  Animal  tout-à-fait  semblable  à  celui  des  porcelaines; 
coquille  également  comme  dans  celles-ci,  c'est-à-dire  lisse, 
involvée ,  sans  spire  apparente;  ouverture  très-étroite,  aussi 
longue  que  la  coquille,  souvent  prolongée  en  tube  aux  ex- 
trémités, le  bord  gauche  n'étant  jamais  denté.  Nous  avons 
observé  l'animal  de  l'ovule  des  Moluques,  rapporté  par  MM. 
Quoy  et  Gaimard  :  il  est  figuré  d'après  nos  dessins  dans  l'atlas 
du  Voyage  du  capitaine  Freycinet.  Il  offre  la  ])lus  grande 
ressemblance  avec  celui  de  la  porcelaine  tigre,  comme  pouvoit 
le  faire  présumer  le  grand  rapprochement  des  coquilles:  sa 
forme  générale  est  tout-à-fait  la  même;  le  manteau  qui  en- 
veloppe le  corps  se  termine  également  dans  sa  circonférence 
par  deux,  lobes  latéraux  presque  égaux,  un  peu  moins  grands 
cependant  que  dans  les  porcelaines,  etdont  les  bords  sont  moins 
extensibles.  Au-delà  de  cette  bande  marginale  en  est  une 
autre,  plus  épaisse,  évidemment  plus  musculaire,  et  qui  est 
garnie  à  l'intérieur  de  petits  cirres  tentaculaires  ,  pédicules 
et  un  peu  renflés  en  champignon  à  l'extrémité:  ils  sont  un 
peu  moins  nombreux  et  d'une  autre  forme  que  dans  les  por- 
celaines. En  avant  et  en  arrière  les  deux  lobes  du  manteau 
sont  réunis,  ou  mieux,  se  continuent  sans  former  de  canal 
proprement  dit,  si  ce  n'est  en  avant,  oîi  l'on  voit  qu'à  cet 
endroit  le  bord  du  manteau  est  épaissi  par  un  rudiment  de 


128  ovu 

tube,  ou  plutôt,  par  une  expansion  musculaire  venant  du  fais- 
ceau columellaire.  Le  pied  est  tout-à-fait  conformé  comme 
dans  les  porcelaines,  c'est-à-dire  fort  grand,  ovale,  à  bords 
minces ,  l'antérieur  étant  également  traversé  par  un  sillon 
marginal.  Dans  le  seul  individu  que  nous  avons  disséqué,  il  y 
avoit  en  outre,  dans  le  milieu  delà  partie  antérieure  du  pied  , 
une  sorte  de  ventouse  assez  profonde,  à  bords  épais,  plissés 
et  assez  réguliers;  mais  nous  n'oserions  assurer  que  ce  fut 
une  disposition  normale.  La  tête  ressemble  entièrement  à 
celle  des  porcelaines,  ainsi  que  les  tentacules  et  les  yeux,  qui 
étoient  cependant  évidemment  plus  petits.  La  bouche,  éga- 
lement à  l'extrémité  d'une  sorte  de  petite  trompe  labiale, 
nous  a  paru  susceptible  de  se  dilater  en  pavillon.  Nous  avons 
vu  distinctement  un  rudiment  de  dent  labiale  supérieure  en 
forme  de  fer  à  cheval ,  fort  étroite  et  collée  à  la  peau , 
de  manière  sans  doute  à  n'avoir  pas  une  grande  action  dans 
la  mastication.  La  masse  linguale  est  épaisse,  ovale,  s'avance 
en  partie  libre  dans  la  cavité  buccale  ,  et  se  prolonge  dans 
la  cavité  viscérale.  Elle  est  du  reste  armée  de  petits  crochets 
comme  à  l'ordinaire.  L'anus  est  aussi,  comme  dans  les  por- 
celaines, à  l'extrémité  d'un  petit  tube  flottant,  dirigé  en  ar- 
rière dans  la  partie  tout-à-fait  postérieure  de  la  cavité  bran- 
chiale ;  celle-ci  est  réellement  énorme,  puisqu'elle  occupe 
tout  le  dernier  tour  de  la  coquille;  elle  est  pourvue,  comme 
il  a  déjà  été  dit,  d'un  rudiment  de  tube  à  son  extrémité  anté- 
rieure. Les  branchies  sont  encore,  comme  dans  les  porce- 
laines ,  au  nombre  de  deux  ;  l'une  grande  et  l'autre  fort  petite; 
la  première,  dont  les  lames  sont  très-nombreuses  et  très-lon- 
gues, constitue  une  sorte  de  fer  à  cheval  ouvert  en  avant,  et 
dans  les  branches  duquel  est  la  seconde  branchie  en  forme  de 
petite  plume  tout-à-fait  à  l'entrée  du  tube.  En  arrière  de  la 
grande  branchie  sont  toujours  les  plis  moqueux,  au  nombre 
de  sept  à  huit,  et  qui  accompagnent  le  rectum  et  l'oviducte. 
Celui-ci  se  termine  par  un  tube  libre,  flottant  dans  la  cavité 
branchiale,  et  dirigé  d'arrière  en  avant.  Le  reste  de  l'orga- 
nisation est  encore  plus  semblable  à  ce  qui  existe  dans  les 
porcelaines.  Le  système  nerveux  offre  un  ganglion  latéral  de 
la  locomotion  bien  évidemment  séparé ^par  un  cordon  d'un 
demi-pouce  de  long  du  cerveau  lui-même,  placé  et  composé 


OVU  -     12g 

comme  à  l'ordinaire.  D'après  cette  ressemblance  extérieure 
et  intérieure  entre  l'ovule  des  Moluques  et  la  porcelaine  tigre , 
il  est  évident  que  ce  sont  deux  genres  à  peine  distincts,  puis- 
que les  coquilles  ne  différent  guère  que  parce  que  le  bord 
columellaire  n'est  jamais  denté  dans  l'ovule  et  l'est  constam- 
ment dans  les  porcelaines,  lorsqu'elle  est  arrivée  à  son  état 
complet  de  développement,  à  l'époque  où  l'animal  ne  croît 
plus.  Nous  n'oserions  assurer  qu'il  y  ait  la  même  ressem- 
blance avec  les  autres  espèces  d'ovules,  et  entre  autres  avec 
l'ovule  birostre. 

On  n'a  aucun  renseignement  sur  les  mœurs  et  les  habitudes 
des  ovules;  on  sait  seulement  que  les  espèces  de  ce  genre 
appartiennent  aux  mers  des  climats  chauds.  L'ovule  spelte , 
et  quelques  autres  très -petites  espèces,  se  trouvent  dans  la 
Méditerranée  et  dans  la  mer  Adriatique. 

Le  petit  nombre  des  espèces  qui  constituent  ce  genre  peuvent 
être  disposées  d'après  l'accroissement  de  la  longueur  du  canal 
ou  tube  qui  termine  l'ouverture  à  ses  deux  extrémités. 

A.  Espèces  qui  ont  te  bord  droit  denté ,  avec  une 
échancrure  et  un  bouton  au-dessus  à  chaque  extré- 
mité (G.  Calpurke,  Den.  de  Montfort). 

L'O.  A  VERRUES  :  O.  verrucosa,  Bulla  verrucosa ,  Linn.  ;  Gmel. , 
p.  54:23,  n."  5;  Encycl.  méthod. ,  pi.  oSj ,  fig.  S  ,  a,  b.  Assez 
petite  coquille  ovale,  gibbeuse  sur  le  dos,  avec  une  verrue 
arrondie  au-dessus  de  chaque  échancrure  ;  couleur  d'un  beau 
blanc  ,  ou  bleuâtre ,  quelquefois  avec  un  peu  de  rose  aux 
extrémités. 

Océan  des  grandes  Indes. 

B.  Espèces  qui  ont  le  bord  droit  denté,  avec  un  tube 

asse^  évident  à  chaque  extrémité. 

L'O.  DES  MoiUQUES  :  O.  oviformis ,  Bulla  ovum  ,  Linn.;  Gmel., 
p.  0422  ,  n.°  1  ;  Enc.  p.  358,  fig.  1  ,a,  b.  Coquille  assez  grosse, 
lisse ,  oviforme  ,  un  peu  ventrue  au  milieu  ,  un  peu  saillante 
et  tronquée  aux  extrémités;  couleur  blanc  de  lait  en  dehors, 
orangée -foncée  en  dedans. 

De  l'Océan  des  Moluques  et  des  îles  des  Amis. 

L'O.  ANGutEUSE  ;  O.  angulosa,  de  Lamarck,  Auim.  sans 
37-  9 


i3o  ovu 

vertèbres,  tom.  7,  pag.  067,  n.°  -j.  Coquille  ovale,  un  peu 
bossue,  avec  une  sorte  d'angle  obtus  et  des  lignes  trans- 
verses dans  le  milieu  du  dos;  les  extrémités  obtuses;  couleur 
blanche  en  dehors,  d'nn  rose  violet  en  dedans.  Espèce  fort 
voisine  de  la  précédente,  et  qui  n'en  est  peut-être  qu'une 
simple  variété  dont  on  ignore  la  patrie. 

L'O.  LACTÉE  ;  O.  lactea,  de  Lamarck  ,  loc.  cit. ,  p.  368  ,  n.°  4- 
Petite  coquille  ovale  ,  à  peine  bossue,  non  rostrée  aux  extré- 
mités ,  la  columelle  comprimée  en  avant  ;  couleur  toute 
blanche  en  dehors  comme  en  dedans. 

Mer  de  Timor. 

L'O.  incarnate:  O.  carnea,  Bulla  carnca,  Unn.  ;  Gmel. , 
p.  3434,  n."  5o;  Encycl.  méthod. ,  pi.  567,  fig.  2  ,  a,  b.  Très- 
petite  coquille  de  cinq  lignes  de  long,  un  peu  bossue,  un  peu 
rostrée  aux  deux  extrémités,  avec  un  pli  antérieur  à  la  colu- 
melle ;  le  bord  droit  arqué;  couleur  de  chair  rougeàtre  ou 
vineuse. 

De  la  Méditerranée  et  des  côtes  de  Barbarie. 

L'O.  GRAiN-DE-BLÉ;  O.  tr'uicea  de  Lamarck,  lue.  cit.,  p.  368, 
n."  6.  Très-petite  coquille  ovale-oblongue,  assez  semblable  à 
la  précédente,  dont  elle  n'est  peut-être  qu'une  variété,  par 
la  couleur  et  la  forme ,  mais  dont  le  bord  extérieur  est  pres- 
que droit,  blanc,  ainsi  que  le  pli  de  la  columelle. 

Côtes  d'Afrique. 

L'O.  GRAIN  d'orge  ;  O.  liordeacea  de  Lamarck,  loc.  cit., 
p.  369,  n."  7.  Très-petite  coquille,  plus  grêle,  plus  cylindra- 
cée  que  la  précédente,  avec  un  angle  peu  marqué  sur  le  dos 
et  un  gros  pli  blanc  à  la  columelle:  couleur  d'un  brun  rouge. 

Côtes  de  l'Afrique  ? 

C.  Espèces  qui  n'ont  aucun  bord  denté ,  dont  les 
tubes  sont  peu  marqués ,  et  dont  le  dos  est  cerclé 
par  une  carène  (G.  Ultime,  Den.  de  Montfort). 

L'O.  GiBBEUSE  :  O.  gibbcsa,  Bulla  gibbosa ,  Linn.  ;  Gmel., 
p.  5423,  n.°  6;  Encycl.  méth. ,  pi.  567  ,  fig.  l^  ,  a,  b.  Coquille 
ovale-oblongue,  obtuse  aux  deux  extrémi;és,  avec  une  carène 
obtuse  dans  le  milieu  du  dos  :    couleur  d'un  blanc  jaunâtre. 

Des  mers  du  Brésil. 


ovu  iSi 

D.  Espèces  qui  n'ont  aucun  hoid  denté  ni  épaissi, 
et  dont  les  extrémités  se  prolongent  en  un  tube 
qui  s'accroît  a\>ec  l'âge  (  G.  Navette  ,  Den.  de 
•Montfort  ). 

L'O.  AcicuLAiRE  ;  O.  acicularis  de  Lamarck  ,  loc.  cit. ,  p.  36g  , 
n."  9.  Coquille  d'un  demi- pouce  de  long,  subcylindrique, 
grêle ,  diaphane  ,  subaiguë  aux  extrémités  :  couleur  d'un  cen- 
dré blexiàtre. 

Mer  des  Antilles. 

L'O,  sPELTE  :  O.  spelta,  BuUa  spelta,  Linn.  ;  Gmel. ,  p.  3423, 
n.°  4  ;  Gualt. ,  Te5f . ,  tab.  i5,  fig.  4.  Coquille  oblongue,  sub- 
rostrée  à  chaque  extrémité ,  un  peu  renflée  sur  le  dos  ;  bord 
externe  un  peu  arqué  et  marginé  en  dedans ,  un  petit  pli  à 
]a  colunielle  :  couleur  blanche. 

De  la  Méditerranée. 

L'O.  HALiOTiDE,  O.  haliotidea ,  Renieri.  Coquille  assez  grande 
(quinze  lignes  environ  de  longueur),  étroite,  alongée,  assez 
rostrée  aux  deux  extrémités  :  un  gros  pli  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  columelle;  le  bord  droit  rebordé  en  dedans. 

J'ai  vu  cette  espèce  dans  la  Collection  de  coquilles  de 
l'Adriatique,  rapportée  par  M.  Bertrand  Geslin ,  avec  des 
annotations  de  M.  Renieri  lui-même.  Elle  ne  me  paroit 
guère  différer  du  B.  spelta,  étiqueté  par  le  même  comme 
de  l'Adriatique  ,  que  par  plus  de  grandeur  en  général  et 
surtout  par  plus  d'alongement.  Ne  seroit- ce  pas  la  coquille 
que  M.  Renieri  a  donnée  à  M.  Brocchi  comme  le  Bulla 
hirostris  de  Linné,  et  qui  a  fait  admettre  à  celui-ci  que  cette 
coquille,  qui  est  des  côtes  de  Java,  se  trouve  fossile  dans 
les  collines  subappennines  ? 

L'O.  RinosTRE  :  O.  hirostris,  Bulla  birostris ,  Linn.;  Gmel.. 
p.  54^3,  n.°  3;  Encycl.  métliod. ,  pi.  357,  ^ë'  ^'  a,  b.  Co- 
quille oblongue,  un  peu  renflée  sur  le  dos,  évidemment 
rostrée  à  chaque  extrémité,  et  pourvue  d'un  bourrelet  exté- 
rieur au  bord  droit  :  couleur  blanche. 

Des  côtes  de  Java. 

L'O.  NAVETTE:  O.  roh'a,  Bulla  voh-a,  Linn.;  Gmel,,  p.  3422, 
n.°  2  ;  Encycl.  méthod. ,  pi.  âSy,  fig.  3 ,  a,  b.  Coquille  pres- 
que globuleuse  dans  sou  milieu ,  et  terminée  à  chaque  extré- 


ï35  OYU 

mité  par  un  long  tube  droit  et  grêle,  souvent  strié  oblique- 
ment :  couleur  toute  blanche  ou  teintée  de  rose. 

De  l'Océan  des  Antilles.  (De  B.) 

OVULE.  (Foss.)  Les  coquilles  de  ce  genre  ne  se  sont  ren- 
contrées jusqu'à  présent  à  l'état  fossile  que  dans  les  couches 
plus  nouvelles  que  la  craie. 

Ovule  passerinale;  Ovula  passerinalis  ,  Lamk. ,  Anim.  sans 
vert.,  tom.  6,  pag.  071.  Coquille  ovale,  ventrue ,  àpeineros- 
trée,  qui  n'offre  ni  dents  ni  plis  sur  le  bord  droit.  La  colu- 
melle  porte  un  gros  pli  vers  son  extrémité  antérieure.  Elle 
est  de  la  grosseur  d'un  oiuf  de  moineau.  On  la  trouve  dans 
les  environs  de  Fiorenzola  dans  le  Plaisantin. 

Ovule  birostre  ;  Ovula  hirostris ,  Lamk. ,  loc.  cit. ,  même  page. 
Il  paroît  qu'elle  ressemble  en  tout  à  son  analogue  vivant,  qui 
habite  les  côtes  de  Java.  Son  bord  extérieur  est  bien  marginé 
en  dehors.  Elle  a  un  pli  oblique  sur  la  columelle  du  bec  an- 
térieur. Longueur  un  pouce.  Dans  les  environs  de  Fiorenzola. 

Ovule?  fragile;  Ovula  ?  fragilis ,  Def.,  Vélins  dti  Mus., 
n.°4,  fig.  5.  J'ai  trouvé  rarement,  dans  des  coquilles  uni- 
valves  de  Grignon,  de  petites  coquilles  très- fragiles,  qui  ont 
quatre  à  cinq  lignes  de  longueur  ,  et  qui  sont  enroulées  sur 
elles-mêmes,  comme  les  ovules.  Elles  sont  très- minces;  le 
bord  droit  est  un  peu  marginé  extérieurement  et  n'est  point 
roulé  en  dedans  ;  sa  spire  est  rostrée  et  son  ouverture  ne 
s'étend  pas  jusqu'au  bout  du  rostre. 

Ovule  tuberculeuse;  Ovula  tuherculosa,  Duel.  Cette  espèce, 
que  M.  Duclos  a  découverte  depuis  peu  de  temps,  auroit  dû, 
à  cause  de  sa  grosseur,  être  connue  depuis  long>temps,  puis- 
qu'elle a  plus  de  quatre  pouces  de  longueur  sur  près  de  trois 
pouces  de  diamètre.  Elle  a  l'aspect  d'une  porcelaine,  et  ne 
porte  de  dentelure  qu'à  la  base  du  bord  droit.  Elle  diffère 
de  toutes  les  espèces  de  son  genre,  ainsi  que  des  porcelaines, 
en  ce  qu'elle  porte  quelques  gros  tubercules,  placés  sur  le 
dos  vers  la  partie  supérieure  du  dernier  tour  de  la  spire  et 
sur  cette  dernière.  Trouvée  aux  environs  de  Laon ,  dans  une 
couche  de  grès  supérieure  ? 

Ovule  semence;  Ovula  semen,  Def.  Coquille  oblongue,  à 
dos  uni ,  pointue  aux  deux  bouts ,  portant  un  pli  au  haut  de 
sa  columelle  et  une  callosité  au  bord  gauche  de  son  cuver- 


OVU  i33 

ïure;  le  bord  droit  étant  marginé  en  dedans.  Longueur  six 
lignes.  Trouvée  dans  les  faluns  de  la  Tourraine.  Elle  est  rare.  Il 
paroit  qu'elle  a  quelques  rapports  avec  Vovula  triticea ,  Lamk. , 
qui  vit  sur  les  côtes  d'Afrique. 

M.  Brocchi  annonce  {Conch.  foss.  subapp.,  tom.  2,  pag. 
378)  que  dans  le  Plaisantin  on  trouve  à  l'état  fossile  Vovula 
spelta,  qui  vit  dans  la  mer  Adriatique  et  dans  la  Méditer- 
ranée. (D.  F.) 

OVULE  GIBBEUSE.  (Conch^l.)  Espèce  d'ovule  {Buila  gib- 
hosa ,  Linn.)  dont  Denys  de  Montfort  a  fait  un  genre  qu'il  a 
nommé  Ultime,  parce  qu'en  effet,  dans  son  Système  de  con- 
chyliologie des  univalves,  il  l'a  placé  le  dernier.  (De  B.  ) 

OVULE  VERRUQUEUSE.  {Conchyl.)  Espèce  d'ovule  {Bulla 
verrucosa ,  Linn.),  type  du  genre  Calpurne  de  Denys  de  Mont- 
fort.  (De  B.) 

OVULITE.  (Fo5s.)  Polypier  pierreux,  ovuliforme  ou  fcy- 
lindracé,  creux  intérieurement,  percé  aux  deux  bouts.  Tels 
sont  les  caractères  que  M.  de  Lamarck  a  assignés  à  de  petits 
corps  très-fragiles  qu'on  trouve  assez  abondamment  dans  les 
coquilles  univalves  des  couches  du  calcaire  coquillier  gros- 
sier des  environs  de  Paris. 

Comme  on  ne  remarque  sur  eux  aucune  trace  d'adhérence, 
on  peut  soupçonner  qu'ils  étoient  libres  et  contenus  dans  les 
corps  qui  les  ont  formés,  comme  les  oryzaires,  les  fabulaires, 
les  dactylopores  et  les  véritables  turbinolies  ,  autrement  on 
ne  peut  concevoir  comment,  sans  avoir  eu  un  point  d'appui, 
ils  auroient  pu  prendre  de  l'accroissement  et  comment  il 
auroitpu  être  ajouté  à  la  partie  qui  auroit  déjà  été  commencée. 
Ces  corps  sont  creux,  et  non-seulement  ils  sont  constamment 
percés  aux  deux  bouts  ,  mais  encore  on  en  voit  quelques- 
uns  qui  ont  deux  trous  distincts  au  bout  le  plus  gros,  et  il  est 
aisé  de  voir  que  leur  forme ,  de  ce  côté ,  dépend  des  deux  trous 
qui  s'y  trouvent.  En  les  regardant  avec  une  très-forte  loupe, 
on  aperçoit  de  très-petits  pores  sur  leur  surface  extérieure, 
mais  ils  sont  hors  de  proportion  avec  ceux  des  autres  poly- 
piers connus.  Ils  étoient  déjà  solides  quand  ils  étoient  dans 
la  mer,  car  j'ai  trouvé  de  très -petites  serpules  attachées 
dessus. 

On  eu  trouve  de  plusieurs  espèces  ;  savoir  : 


i54  OWA 

OvuLiTE  PERLE  ;  OvuUtes  margaritula,  Lamk. ,  Anim.  sans 
vert.,  tom.  2  ,  pag.  194  ;  Atlas  de  ce  Dict.,  pi.  de  foss.  :  Lamx., 
Exp.  méth.  de  l'ord.  despolyp.,  tab.  71,  fig.  9  et  10;  Enc. , 
pi.  479,  tig.  7  (mauvaise).  Corps  pierreux,  ovuliforme,  creux 
intérieurement  et  percé  aux  deux  bouts.  Longueur,  une  ligne 
et  demie. 

OvuLTTE  ALONGBE  ;  OvuUtes  elougala  ,  Lamk.,  loc.  cit.,  même 
page  ;  Vélins  du  Mus. ,  u."  48  ,  fig.  8  ;  Atlas  de  ce  Dict.  ;  Lamx. , 
même  pi.,  fig.  11  et  12;  Enc,  même  jtl. ,  fig.  8  (mauvaise). 
Ces  petits  corps  différent  de  l'espèce  précédente,  en  ce  que 
leur  forme  est  cylindrique;  leur  grosseur  varie  depuis  celle 
d'un  gros  fil,  jusqu'à  celle  d'un  crin  de  cheval.  Longueur, 
jusqu'à  deux  lignes.  Ils  sont  quelquefois  plus  gros  par  un  bout 
que  par  l'autre  ;  d'autres  fois  on  en  trouve  qui  sont  d'une 
forme  qui  tient  de  celle  des  deux  espèces. 

OvuLiTE  sPHÉRiQUE  :  OvuUles  globulosu,  Def.  ;  Vélins  du  Mus., 
11.°  48  ,  fig.  9.  Cette  espèce  ,  qui  n'est  pas  aussi  grosse  qu'un 
grain  de  moutarde  ,  est  à  peu  près  sphériq<je.  Les  deux  petits 
trous  qu'on  voit  bien  distinctement  aux  d^ux  autres  espèces, 
sont  à  peine  visibles  dans  celle-ci.  On  la  rencontre  à  Grignon  et 
Villiers,  département  de  Seine-et-Oise  et  aussi  à  Courtagnon 
près  de  Reims,  On  trouve  dans  les  sables  de  Rimini  de  petits 
corps  qui  ont  les  plus  grands  rapports  avec  ceux-ci. 

On  est  exposé  à  confondre  avec  l'ovulite  sphérique  un  petit 
polypier  de  même  forme  et  de  même  grosseur,  qu'on  trouve 
dans  la  même  couche  à  Villiers  et  aussi  dans  les  sables  de  Ri- 
mini ;  mais  celui-ci  est  massif  et  solide,  et  il  est  plus  sphéri- 
que. Il  est  difficile  d'être  certain  de  quel  genre  dépend  ce 
petit  corps.  (D.  F.) 

OWATERIVAU.  {Mamrn.)  C'est  le  même  nom  qu'OuATi- 
RiouAon.  Voyez  ce  mot.  (F.  C.) 

OWCA  et  OWIECZKA.  {Mamm.)  Ce  sont  des  noms  polo- 
nois  de  la  brebis.  (F.  C. ) 

OWEN.  (Mamm.)  Nom  russe  du  mouton.  Owza  est  celui 
de  la  brebis.  (F.  C.  ) 

OWEWAER.  {Ornith.)  Nom  flamand  delà  cigogne  blanche, 
ardea  ciconia,  hinn.  (Ch.  D.) 

OWL.  {Ornith.)  Nom  générique  des  oiseaux  de  proie  noc- 
turnes en  anglois.  (Ch.  D,) 


OXA  ï35 

OX.  (Mamm.)  Nom  anglois  du  bœuf.  (F.  C.  ) 
OXALIDE;  Oxalis,  Linn.  (JBo^)  Genre  rie  plantes  dicoty- 
lédones polypétales,  placées  d'abord  par  M.  de  Jussieu  dans 
la  famille  des  géraniacées ,  mai.s  dont  on  a  fait  depuis  le  type 
de  celle  des  oxalidces;  il  appartient  d'ailleurs  à  la  décandrie 
pentagjynie  du  système  sexuel,  et  ses  principaux  caractères 
sont  d'avoir  :  Un  calice  persistant,  à  cinq  folioles,  ou  partagé 
profondement  en  cinq  divisions;  cinq  pétales  égaux,  hypo- 
gines,  légèrement  réunis  par  leurs  onglets;  dix  étamines  hy- 
pogines,  à  filamens  réunis  par  leur  base  et  alternativement 
plus  courts;  un  ovaire  supère,  à  cinq  angles,  et  surmonté  de 
cinq  styles;  une  capsule  pentagone,  à  cinq  loges,  à  cinq  val- 
ves, s'ouvrant  longitudinalement  par  les  angles  avec  élasticité, 
et  contenant  dans  chaque  loge  une  ou  plusieurs  graines. 

Les  oxalides  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  très-rare- 
ment simples,  ordinairement  ternées  ou  digitées,  dont  les 
fleurs  sont  solitaires  ou  réunies  en  ombelle,  et  portées  sur 
des  pédoncules  axillaires  ou  des  hampes  radicales.  On  en 
connoit  aujourd'hui  plus  de  cent  cinquante  espèces,  dont 
trois  seulement  croissent  naturellement  en  France;  parmi  les 
exotiques,  il  y  en  a  beaucoup  qui  croissent  au  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Ces  plantes  sont  en  général  difliciles  cà  distinguer 
les  unes  des  autres,  la  plupart  ayant  le  même  port,  les  mêmes 
caractères  dans  la  disposition  des  feuilles  et  des  fleurs.  Plu- 
sieurs d'entre  elles  sont  cultivées  dans  les  jardins;  leurs  fleurs 
sont  en  général  jolies;  mais  elles  ne  sont  que  de  peu  de 
durée.  Nous  ne  citerons  qu'une  ou  deux  espèces  dans  cha- 
cune des  sections  que  les  botanistes  ont  établies  pour  diviser 
ce  grand  genre. 

'''  Feuilles  simples. 

OxALiPE  A  FEUILLES  SIMPLES;  Oxal'is  Tnonoph.ylla  ,  Linn., 
Mant. ,  241.  Sa  racine  est  une  petite  bulbe  arrondie;  elle 
produit  plusieurs  feuilles  radicales,  ovales,  entières,  un  peu 
échancrées  à  leur  sommet,  portées  sur  des  pétioles  un  peu 
hispides.  Ses  fleurs  sont  mêlées  de  jaune  et  de  rougeàlre,  soli- 
tairessur  des  pédoncules  légèrement  hérissés  de  poils,  et  trois 
fois  plus  longs  que  les  pétioles.  Cette  espèce  croit  au  cap  de 
Bonne  -  Espéra  nce. 


j36  OXA 

'•^  '•'  Feuilles  géminées. 

OxALiDE  CREPUE:  Oxalis  crîspa ,  Jacq. ,  Oxal.,  n.'oy,  p.  58, 
t.  25.  Ses  feuilles  sont  composées  de  deux  folioles  ovales, 
presque  rondes,  crépues  et  denticulées  en  leurs  bords,  por- 
tées sur  des  pétioles  ailés.  Ses  fleurs  sont  grandes,  blanchâtres, 
rayées,  solitaires  sur  des  hampes  plus  longues  que  les  feuilles. 
Cette  plante  croît  naturellement  au  cap  de  Bonne-Espérance. 
On  la  cultive  dans  les  jardins  en  France. 

*  *  '■'"  Feuilles   ternées  ;   tige  nulle  ;    hampes   unijlores. 

OxALiDE  purpurine;  Oxalis  purpurea,  Jacq.,  Oxal.,  n.°  71  , 
p.  94,  t.  67.  Sa  racine  est  une  bulbe  qui  produit  plusieurs 
feuilles  pétiolées ,  composées  de  trois  folioles  élargies,  un, 
peu  émoussées  à  leur  sommet,  cunéiformes  à  leur  hase,  ciliées 
en  leurs  bords.  Ses  fleurs  sont  purpurines ,  à  fond  jaune , 
portées  sur  des  hampes  plus  longues  que  les  feuilles;  leurs 
styles  sont  plus  courts  que  les  étaœines.  Cette  espèce  est 
originaire  du  cap  de  Bonne-Espérance  ;  on  la  cultive  en  Eu- 
rope dans  les  jardins. 

OxALiDE  OSEILLE,  vulgaircment  Alléluia,  Surelle  ,  Herbe- 
DU-BCEUF  ,  Pain-de- coucou  ,  Trèile  AIGRE  ;  Oxalis  acetosella , 
Linn.,  Spec,  620.  Sa  racine  est  écailleuse  ,  comme  articulée, 
rampante,  blanchâtre;  elle  produit  des  feuilles  longuement 
pétiolées,  composées  de  trois  folioles  en  cœur  renversé,  d'un 
vert  pâle;  elle  donne  aussi  naissance  à  plusieurs  hampes  lon- 
gues de  trois  à  quatre  pouces,  garnies  à  leur  partie  moyenne 
de  deux  petites  bractées  opposées,  et  terminées  à  leur  som- 
met par  une  seule  fleur  blanche,  veinée  de  violet.  Cette 
plante  croit  dans  les  bois  et  dans  les  haies  à  l'ombre,  en 
France  et  dans  la  plus  grande  partie  de  l'Europe. 

Les  feuilles  de  cette  oxalide  ont  une  saveur  acide  et  assez 
agréable;  on  en  faisoit  autrefois  usage  en  médecine,  comme 
rafraîchissantes,  apéritives,  diurétiques  et  antiscorbutiques. 
On  en  préparoit  aussi  jadis,  dans  les  pharmacies,  un  sirop, 
une  conserve,  un  extrait,  une  eau  distillée,  toutes  choses 
qui  ne  sont  plus  en  usage  maintenant.  En  Suisse  et  en  Alle- 
magne, où  cette  plante  est  très-commune,  on  en  retire,  par 
les  procédés  convenables,  un  sel  particulier,  connu  dans  le 


OXA  1^7 

commerce  sous  le  nom  de  sel  d'oseille,  et  que  les  chimistes 
ont  appelé  oxalate  de  potasse.  Ce  sel  sert  habituellement  à 
enlever  les  taches  d'encre  de  dessus  le  linge,  les  étofTes 
blanches,  le  bois,  l'ivoire,  etc. 

■^'■^"^'^  Feuilles  ternées;  hampes  portant  plusieurs 
Jleurs. 

OxALiDE  COMPRIMÉE;  Oxal'is  compressa ,  Thunb. ,  Oxal. ,  p.  6 
et  11,  ji.°  7.  Sa  racine  produit  plusieurs  feuilles  pétiolées, 
composées  de  trois  folioles  en  cœur  renversé,  glabres  et  vertes 
en  dessus,  velues  et  blanchâtres  en  dessous.  Ses  fleurs  sont 
jaunes,  ordinairement  deux,  ensemble  sur  les  hampes.  Cette 
plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance  dans  les  terrains  hu- 
mides et  sablonneux.  Thunberg  dit  que  les  habitans  de  ce 
pays  en  expriment  le  suc,  et  qu'ils  obtiennent  par  la  cristal- 
lisation un  sel  qui  a  toutes  les  propriétés  de  Toxalate  de  po- 
tasse, et  qui  peut  servir  aux  mêmes  usages. 

OxALiDE  PIED-DE- CHÈVRE;  OxuUs  pcs  cùprœ ,  Linn. ,  Spec.y 
622.  Sa  racine  est  longue,  filiforme,  fibreuse,  accompagnée 
à  son  collet  de  petites  bulbes  ;  elle  produit  une  touffe  de 
feuilles  pétiolées  ,  composées  chacune  de  trois  folioles  sessiles , 
élargies,  profondément  échancrées  à  leur  sommet,  glabres 
en  dessus,  blanchâtres  et  légèrement  pubescentes  en  dessous. 
Les  hampes  ont  plus  de  deux  fois  la  longueur  des  pétioles, 
sont  cylindriques,  flexueuses ,  et  portent  chacune  une  om- 
belle composée  de  quinze  à  vingt  fleurs  jaunes  ,  d'un  aspect 
agréable ,  mais  qui  ne  se  développent  que  successivement. 
Cette  espèce  est  originaire  du  cap  de  Bonne-Espérance;  on 
la  cultive  dans  les  jardins. 

*  "■  ':-  "•  --;■  Feuilles  ternées  ;  tige  portant  des  pédoncules 
unijlores. 
OxALiDE  versicolore;  Oxalis  versicolor,  Jacq. ,  Oxal.  ,n.°  Si, 
p.  72,  t.  36  et  t.  77,  fig.  4.  Sa  racine  est  une  bulbe  ovale, 
presque  lisse,  qui  produit  une  tige  simple,  cylindrique, 
redressée,  haute  de  trois  à  six  pouces,  garnie  dans  sa  lon- 
gueur de  quatre  à  cinq  écailles  alternes,  membraneuses,  am- 
plexicaules.  Les  feuilles  sont  ramassées  en  un  faisceau  qui 
termine  les  tiges,  et  elles  sont  composées  chacune  de  trois 


i5P.  OXA 

folioles  sessiles  ,  linéaires,  canaliculëes,  remarquables  par 
deux  petites  callosités  luisantes,  purpurines,  placées  vers 
leur  sommet.  Les  fleurs  sont  assez  grandes,  mêlées  de  jaune 
et  de  rouge  clair,  portées  sur  des  pédoncules  axillaires , 
uniflores,  plus  longs  que  les  pétioles.  Cette  oxalide  croît 
naturellement  au  cap  de  Bonne -Espérance. 

^  -•  *  '!■  '■!■  •■!-  Feuilles  ternées;  tige  portant  des  pédoncules 
multijlores. 

Oxalide  cornue  :  Oxalis  corniculata ,  Linn.  ,  Spec.  ,  623; 
Jacq. ,  Oxal. ,  n.°  jo,  p.  3o,  t.  5.  Sa  racine  est  fibreuse, 
annuelle  ;  elle  produit  une  tige  longue  de  quatre  à  huit 
pouces,  rameuse,  couchée,  diffuse,  garnie  de  feuilles  pé- 
tiolées ,  composées  de  trois  folioles  en  cœur  renversé  et  légè- 
rement velues.  Ses  fleurs  sont  jaunes,  assez  petites,  portées 
deux  à  cinq  ensemble  sur  des  pédoncules  axillaires.  Ses  cap- 
sules sont  prismatiques,  droites.  Cette  plante  croit  dans  les 
champs  et  les  lieux  cultivés  en  France  et  dans  le  Midi  de 
l'Europe. 

Oxalide  roide  :  Oxalis  stricta ,  Linn.,  Spec,  624;  Jacq., 
Oxal. ,  n.°  g,  p.  29,  t.  4.  Cette  espèce  diffère  de  la  précé- 
dente par  sa  tige  droite  et  non  couchée  ni  rampante  ;  par 
ses  feuilles  glabres,  et  par  ses  pétales  toujours  très  -  entiers. 
On  la  dit  originaire  de  l'Amérique;  mais  elle  est  commune 
dans  les  haies  et  les  lieux  cultivés  de  plusieurs  parties  de  la 
France,  de  l'Allemagne,  de  la  Suisse ,  de  l'Italie,  etc. 

""  "^  '■'  ''  '•"  '•■  ""  Feuilles   digitées. 

Oxalide  pectinée;  Oxalis  pectinata,  Jacq.,  Oxal.,  n.°  g5, 
p.  118,  t.  76.  Sa  racine  est  rampante;  elle  produit  de  son 
collet  plusieurs  feuilles  pétiolées ,  glabres,  digitées,  compo- 
sées de  sept  à  huit  folioles  linéaires  ,  obtuses,  vertes  des  deux 
côtés,  un  peu  purpui-ines  à  leur  base.  Ses  fleurs  sont  jaunes, 
portées  sur  des  hampes  glabres  ,  uniflores  ,  de  la  longueur 
des  péiioles;  les  filamens  des  étainines  sont  glanduleux,  ainsi 
que  les  styles.  Cette  oxalide  croit  naturellement  au  cap  de 
Bonne  -Espérance. 

Les  oxalides  exotiques,  qui  sont  cultivées  dans  les  jardins, 
se  plantent  en  pot  dans  du  terreau  de  bruyère,   et  on  les 


OXA  139 

rentre,  pendant  la  saison  froide,  dans  la  serre  tempérée. 
On  peut  les  ninlliplier  de  graines,  mais  comme  les  racines 
de  plusieurs  sont  bulbeuses,  c'est  parla  séparation  des  cayeux 
qu'elles  produisent  qu'on  les  propage  le  plus  ordinairement. 
Ces  plantes  ont  besoin  d'être  assez  fréquemment  arrosées 
pendant  qu'elles  sont  en  végétation.  Les  fleurs  de  plusieurs 
espèces  ne  s'ouvrent  qu'au  soleil.  (L.  D.) 

OXALIQUE  [Acide]  et  OXALATES.  (Chim.)  L'acide  oxa- 
lique est  un  acide  organique  qu'on  a  décrit  d'abord  sous  le 
nom  d'acide,  du  sucre  ou  acide  saccliarin ,  parce  qu'on  le  pré- 
paroit  en  faisant  réagir  l'acide  nitrique  sur  le  sucre.  Plus  tard  , 
lorsqu'on  a  eu  découvert  son  identité  avec  l'acide  extrait  du 
sel  d'oseille,  on  lui  a  donné  le  nom  d'acide  du  sel  d'oseille 
ou  d'acide  oxalique.  On  applique  à  cet  acide  les  deux  hy- 
pothèses que  l'on  a  faites  sur  la  nature  du  gaz  acide  hydro- 
chlorique,  c'est-à-dire  qu'on  peut  le  considérer  comme  l'hy- 
drate d'un  acide  formé  d'oxigéne  et  de  carbone  dans  une 
proportion  moyenne  entre  celles  qui  constituent  le  gaz  oxide 
de  carbone  et  le  gaz  acide  carbonique,  ou  bien  comme  un. 
hydracide  formé  d'acide  carbonique  et  d'hydrogène. 

Je  vais  faire  l'histoire  chimique  de  l'acide  oxalique  et  des 
oxalates,  suivant  la  première  manière  de  voir;  dans  l'histoire 
des  travaux,  auxquels  ces  corps  ont  donné  lieu  ,  j'expliquerai 
les  faits  selon  la  théorie  des  hydracides. 

Préparation. 

On  adapte  à  une  cornue  de  verre  tubulée  un  récipient  à 
long  col  tubulé.  A  la  tubulure  de  celui-ci  on  ajuste  un  long 
tube  droit,  ouvert  aux  deux  extrémités.  On  introduit  dans 
la  cornue  1  p.  d'amidon  et  8  p.  d'acide  nitrique  à  32*^.  On 
chauife  doucement.  Il  se  dégage  du  gaz  acide  carbonique, 
du  gaz  nitreux  et  de  l'acide  nitreux. 

Quand  l'action  paroît  diminuer,  on  élève  la  température 
du  liquide  jusqu'à  le  faire  bouillir;  on  le  concentre;  puis 
on  le  verse  dans  une  capsule  pour  le  faire  cristalliser.  Les 
cristaux,  séparés  de  l'eau-mère ,  doivent  être  lavés  à  l'eau 
froide;  puis  redissous,  et  la  solution  doit  être  mise  à  cris- 
talliser. Quant  à  l'eau-mère,  on  peut  la  traiter  par  de  nouvel 
acide  nitrique. 


'4o  OXA 

On  a  conseillé  de  ne  verser  d'abord  que  4  p.  d'acide  ni- 
trique sur  l'amidon  ;  de  faire  cristalliser  l'acide  oxalique 
produit  par  ce  traitement  ,  et  de  soumettre  ensuite  l'eau- 
mère  à  deux  traitemens  successifs  par  l'acide  nitrique,  dans 
chacun  desquels  on    emploie  -i  p.  d'acide  nitrique. 

On  peut  obtenir  encore  l'acide  oxalique  du  sel  d'oseille, 
en  précipitant  la  solution  de  ce  sel  par  l'oxalate  dépotasse, 
et  décomposant  ensuite  le  précipité  d'oxalate  de  plomb  par 
l'acide  sulfurique  foible.  Il  se  forme  du  sulfate  de  plomb, 
qui  se  dépose,  et  l'acide  oxalique  isolé  se  dissout  dans  l'eau. 

Composition. 
L'acide  oxalique  cristallisé,  obtenu  par  le  procédé  précé- 
dent ,  est  un  hydrate  formé  de 

Berzelius. 

Acide  sec 58 

Eau L\i. 

Lorsqu'on  l'expose  à  la  chaleur  avec  les  précautions  con- 
venables,  on  en    chasse    28  p.  d'eau    pour    100  p.  d'acide. 
M.  Berzelius  regarde  le  résidu,  formé  de 
Acide  sec. ...      86 

Eau 14, 

comme  le  véintable  liydrate  d'acide  oxalique,  par  la  raison 
que  cette  proportion  d'eau  contient  autant  d'oxigène  que  la 
quantité  d'une  base  oxidée  qui  est  nécessaire  pour  neutra- 
liser l'acide  sec;  en  conséquence  il  regarde  les  0,28  d'eau, 
que  la  chaleur  dégage  de  l'acide  oxalique  ,  comme  de  l'eau 
de   cristallisation. 

Suivant  lui,  l'acide  oxalique  sec  est  formé  de 

Oxigène....      66,22....      3 

Carbone....      33,78....      2, 

et  il  neutralise  une  quantité  de    base  qui   contient  le  tiers 

de  son  oxigène.  M.  Berzelius  avoit  d'abord  cru  que  l'acide 

oxalique  sec  étoit  formé  de 

Oxigène 64, 3o 

Carbone 35, 02 

Hydrogène 00,68  ; 

niaisM.  Dulong  ayant  démontré  l'absence  de  l'hydrogène  dans 


OXA  Ui 

l'oxalate  de  plomb,  M.  Berzelius  a  reconnu  la  première 
composition. 
Propriétés  physiques  de  l'acide  oxalique  hydraté. 
L'acide  oxalique  hydraté  est  solide  :  il  cristallise  en 
prismes  quadrangulaires,  terminés  par  des  sommets  dicdres. 
Pour  peu  que  la  cristallisation  de  cet  acide  soit  rapide,  il 
se  présente  sous  la  forme  d'aiguilles  ou.  de  prismes  qui  ré- 
sultent de  l'assemblage  de  prismes  aciculaires.  Ces  cristaux 
sont  transparens,  très- éclatans. 

a)  Cas  où  l'acide  oxalique  n'éprouve  aucun  change- 

ment. 

Lorsqu'on  met  l'acide  cristallisé  en  contact  avec  l'eau 
froide,  on  entend  souvent  un  petit  bruit,  qui  est  dû,  sui- 
vant toute  apparence,  à  la  rupture  des  cristaux. 

11  est  soluble  dans  le  double  de  son  poids  d'eau  froide, 
et  dans  un  poids  d'eau  bouillante  égal   au  sien. 

loo  p.  d'alcool  froid  en  dissolvent  40  de  cet  acide,  et 
100  p.  d'alcool  bouillant  en  dissolvent  46. 

11  est  soluble  dans  les  acides  hydrochlorique  et  acétique. 

L'acide  oxalique  s'unit  à  plusieurs  bases  sans  perdre  de 
l'eau. 

b)  Cas  où  Facide  oxalique  éprouve  un  changement 

dans   la  proportion  de  son  eau. 

Lorsqu'on  distille  de  l'acide  oxalique,  il  perd  de  l'eau  et 
il  se  sublime  de  l'acide  hydraté  au  minimum.  Les  dernières 
portions  d'eau  qui  se  volatilisent  ,  entraînent  avec  elle  de 
l'acide  :  c'est  ce  qui  rend  très-difliclle  à  déterminer  la  pro- 
portion d'eau  que  l'acide  oxalique  cristallisé  peut  perdre  par 
l'action  de  la  chaleur.  Entin  il  ne  reste  dans  la  cornue  qu'une 
trace  de  charbon  ,  provenant  d'une  petite  quantité  d'acide 
qui,  à  la  lin  de  l'opération,  a  été  réduite  en  acide  carbo- 
nique et  en  gaz  intlammable. 

L'acide  oxalique  perd  toute  son  eau  lorsqu'il  se  com- 
bine à  plusieurs  oxides  ,  notamment  à  l'oxide  de  plomb. 
On  considère  d'après  cela  l'acide  de  l'oxalate  de  plomb 
comme  parfaitement  sec.  Aussi  est-ce  ce  sel  qu'on  analyse 


î42  OXA 

pour  (déterminer  la  proportion  des  éléinens  de  l'acide  oxa- 
lique. 

c)   Cas  où   l'acide   oxalique  est  complètement  altéré. 

Lorsqu'on  fait  passer  la  vapeur  d'acide  oxalique  dans  un 
tube  rouge  de  feu,  on  obtient  beaucoup  d'acide  carbonique 
et  un  gaz  inflauimable  qui  contient  de  l'oxigène,  du  carbone 
et  de  l'hydrogène;  ce  gaz  est  A'raisemblablement  un  mélange 
d'oxide  de  carbone  et  d'hydrogène. 

L'acide  nitrique  bouillant  convertit  l'acide  oxalique  en 
eau  et  en  acide  carbonique:  c'est  même  par  ce  moyen  que 
M.  Vauquclin  avoit  tenté  de   l'analyser. 

L'acide  sulfurique  le  dénature  et  met  du  charbon  à  nu. 

Le  chlorure  d'or  a  sur  l'acide  oxalique,  soit  libre  ,  soit  uni 
à  une  base,  une  action  remarquable,  qui  a  été  décrite  par 
M.  Van  Mons  et  examinée  de  nouveau  par  M.  J.  Pelletier  et 
par  M.  Berzelius. 

Si  l'on  met  de  l'acide  oxalique  dans  du  chlorure  d'or, 
i'acidc  est  réduit  en  acide  carbonique,  le  chlore  passe  à  l'état 
d'acide  hydrochlorique  ,  et  l'or  se  précipite  à  l'état  métalli- 
que ;  la  lumière  accélère  cet   effet. 

Si  l'on  emploie  l'oxalate  neutre  de  potasse,  reffet  est  plus 
rapide  ;  le  gaz  carbonique  se  dégage  en  faisant  une  vive  effer- 
vescence. 

OXALATES. 

Tous  les  oxalates  sont  décomposables  par  le  feu. 

OXALATE    d'alumine. 

L'acide  oxalique  dissout  l'alumine  en  gelée.  La  solution  ne 
cr-istallise  pas.  Quand  on  l'évaporé ,  elle  laisse  une  masse 
transparente,  qui  a  la  saveur  astringente  et  sucrée  des  %t\.s 
d'alumine,  et  qui   est  déliquescente. 

L'acide  oxalique  ne  décompose  pas  le  sulfate ,  le  nitrate 
et  l'hydrochlorate  d'alumine. 

OxALATE    d'ammoniaque. 

Berzelius. 

Acide 67,71 

Ammoniaque 82,29. 

On  le  prépare  en  neutralisant  l'acide  oxalique  par  l'ammo- 


OXA  143 

Iliaque  étendue  et  en  faisant  évaporer  doucement  la  liqueur. 
Si  révaporatiou  se  fait  à  une  température  assez  élevée  pour 
chasser  une  quantité  notable  de  l'ammoniaque,  il  est  néces- 
saire dajouter  quelques  gouttes  de  cet  alcali  concentré  avant 
que  la  cristallisation  s'opère. 

L'oxalate  d'ammoniaque  cristallise  en  prismes  tétraèdres 
terminés  par  des  sommets  dièdres. 

II  est  assez  soluble  dans  l'eau  et  presque  insoluble  dans 
l'alcool.  , 

Il  est  employé  surtout  pour  précipiter  la  chaux  de  ses 
solutions  salines. 

BiNOXALATE    d'aMMONIAQUE. 

Il  contient  deux  fois  plus  d'acide  que  le  précédent. 

Il  cristallise  en  petites  aiguilles. 

Il  est  moins  soluble  dans  l'eau  que  l'oxalate  neutre. 

OxALATE    d'argent. 

Acide 23,74 

Oxide 76,26. 

On  le  prépare  en  précipitant  le  nitrate  d'argent  par  l'oxa- 
late de  potasse. 

Il  est  peu  soluble  dans  l'eau. 

Il  détone  à  la  manière  de  la  poudre  quand  on  le  chauffe 
dans  une  cuiller. 

OxALATE    DE    BARYTE. 

Acide 3  2,07 

Baryte 67,90. 

On  l'obtient  en  neutralisant  l'eau  de  baryte  par  l'acide 
oxalique ,  ou  en  précipitant  un  sel  soluble  de  baryte  par 
l'oxalate  d'ammoniaque. 

Il  est  très -peu  soluble  dans  l'eau. 

Il  est  décomposé  par  l'acide  sulfurique. 

BiNOXALATE    DE    BARYTE. 

Ce  sel  a  été  découvert  par  Darracq  et  analysé  par  Berard. 
Pour  le  préparer,  il  faut  faire  bouillir  de  l'hydrochlorate 
de  baryte  sur  Tacide  oxalique  cristallisé.  La  liqueur,  en 
refroidissant,  laisse  déposer  des  cristaux. 

Il  suflit  de  faire  bouillir  de  l'eau  sur  ces  cristaux  pour  les 


144  OXA 

réduire  en  acide,  qui  se  dissout,  et  en  oxalate ,  qui  se  dé- 
pose pour  la  plus  grande  partie. 

Oxalate  de  bismuth. 

Berzelius. 

Acide 3  1,40 

Oxide 68,60. 

On  l'obtient  en  précipitant  le  nitrate  de  bismuth  par 
l'acide  oxalique. 

Ce  sel  n'est  presque  pas  soluble  dans  Teau. 
Oxalate  de  chaux. 
Berzelius.  Berard. 

Acide....   55,93...   49,09...  Acide  et  eau...    62 

Chaux....   44,07...   38,69...   Chaux 58 

Eau 12,22. 

On  le  prépare  en  précipitant  de  l'hydrochlorate  ou  du 
nitrate  de  chaux  par  l'oxalate  d'ammoniaque. 

Ce  sel  est  en  poussière  cristalline  blanche,  pesante,  inso- 
luble dans  l'eau  ,  extrêmement  peu  soluble  dans  un  excès 
de  son  acide,  assez  soluble  dans  l'acide  nitrique,  l'acide 
hydrochlorique ,  etc. 

Il  est  décomposable  par  les  sous- carbonates  de  potasse  et 
de  soude.  Les  alcalis  caustiques  n'en  séparent  que  des  quantités 
d'acide  extrêmement  petites. 

L'oxalate  de  chaux  se  rencontre  dans  un  grand  nombre 
d'écorces  et  de  bois. 

Oxalate  de  cobalt. 

Berzelius- 

Acide 59,43 

Oxide 40,94 

Eau 19,63. 

On  peut  l'obtenir  par  double  décomposition  ou  en  neu- 
tralisant l'acide  oxalique  par  l'hydrate  ou  le  sous -carbo- 
nate de  cobalt. 

Ce  sel  est  insoluble  dans  l'eau.  11  y  est  soluble  au  moyen 
d'un  excès  de  son  acide. 

Il  est  très -soluble  dans  l'ammoniaque. 
Il  est  susceptible  de  former  un  oxalate  ammoniacal  double, 
dont  la  solution  est  d'une  belle  couleur  rouge. 


OXA  ï45 

OXALATE    DE    CUIVRE. 

Berzelius, 

Acide 47,^8 

Oxide  de  cuivre 52,32. 

L'acide  oxalique  précipite  tous  les  sels  solubles  de  cuivre 
en  un  oxalate  pulvérulent  verdâtre. 

Cet  oxalate  est  soluble  dans  un  excès  de  son  acide. 

Oxalate  d'étain. 
Suivant  Bergman,  l'acide  oxalique  attaque  Tétain  métal- 
lique. Il  se  dégage  du  gaz  hydrogène  ;  et  la  liqueur  est  sus- 
ceptible de  donner  des  cristaux  prismatiques. 

D'après  ce  qu'ajoute  Bergman  ,  le  peroxlde  d'étain  se  dis- 
sout très- bien  dans  l'acide  oxalique. 

Oxalate  de  pbotoxide  de  fkh. 
Berzelius. 

Acide 60,72 

Oxide 49,28. 

L'acide  oxalique  dissout  le  fer  avec  effervescence.  La  so- 
lution,    évaporée  convenablement,    donne   un    oxalate  cris- 
tallisé en  prismes  verts,  qui  est  très- soluble  dars  l'eau. 
Oxalate  de  peroxide  de  fer. 
Berzelius. 

Acide 58,09 

Peroxide 4i>9'' 

L'acide  oxalique  dissout  l'hydrate  de  peroxide  de  ftT;  mais 
en  faisant  évaporer  à  sec  et  reprenant  le  résidu  par  l'eau  , 
on  obtient  un  sous  -  oxalate  en  poudre  jaune,  presque  in- 
soluble. 

C'est  sur  la  solubilité  du  peroxide  de  fer  dans  l'acide  oxa- 
lique et  sur  l'insolubilité  de  l'oxalate  de  protoxide  de  co- 
balt, qu'est  fondée  la  séparation  de  ces  deux  oxides. 

0XAL.\TE    DE    G  LU  CINE. 

Berzelius. 

Acide S8,47 

Glucine 41, 53. 

Ce  sel  est  soluble  dans  l'eau.  La  solution  ne  cristalline  pas; 
37.  10 


i4(i  OXA 

elle  se  prend  par  Févaporation  en  une  masse  visqueuse  el 
transparente. 

OxALATE    DE    MAGNÉSIE. 
Berzelius. 

Acide 63,62 

Magnésie....  36,38. 
On  le  prépare  en  décomposant  le  sulfate  de  magnésie  par 
l'oxalate  d'ammoniaque.  Le  précipité  ne  se  forme  pas  sur- 
le-champ,  suivant  la  remarque  de  M.  Bérnrd.  Cependant  ce 
sel  est  extrêmement  peu  soluble  dans  l'eau  et  dans  un  excès 
de  son  acide. 

M.  Berzelius  admet  l'existence  d'un  binoxalate  de  ma- 
gnésie. 

OxAtATE    DE    MANGANÈSE, 

Berzelius. 

Acide i 49^78  . 

Protoxide  de  manganèse 60,22. 

L'acide  oxalique  dissout  le  protoxide  d>e  manganèse;  mais 
il  paroît  que  la  solution  ne  s'opère  que  par  un  excès  d'acide. 

OxALATE    DE    PROTOXIDE    DE    MERCURE. 

Acide 14,65 

Protoxide....      85,55. 
Ce  sel  est  peu  soluble  dans  Peau. 
Il  est  un  peu  plus  soluble  dans  un  excès  d'acide. 

OxALATE    DE    NICKEL. 

Berzelius. 

Acide 49,02 

Oxide 5o;98. 

Ce  sel  est  insoluble  dans  l'eau. 

Il  forme  avec  launnoniaque  un  sel  double,  qui  est  so- 
luble dans  l'ammoniaque  et  insoluble  dans  l'eau  et  le  sous- 
carbonate  d'ammoniaque.  Or,  comme  Poxalate  ammoniaco- 
de-cobalt  est  soluble  dans  l'ammoniaque  et  le  sous-carbonate 
d'au moniaque,  lorsqu'on  a  une  soluli(m  de  ces  deux  oxa- 
lales  doubles  ammoniacaux  dans  l'ammoniaque,  il  suffit  de 
la  laisser  à  Pair  pour  obtenir  Poxalate  ammouiaco-de-nickel 
précipité. 


OXA  1A7 

OXALATE    DE    PLOMB. 

Berzelius. 

Acide ^4,47 

Proloxide  de  plomb 75,55. 

Ce  sel  se  prépare  par  la  voie  -des  doubles  affinités. 
Il  est  très -légèrement  soluble  dans  l'eau. 
L'acide  suUurique   étendu    le   décompose    avec    assez    de 
facilité. 

OxALATE    DE   POTASSE. 

Berzelius. 

Acide 43,37 

Potasse 56,63. 

On  prépare  ce  sel  en  neutralisant  l'acide  oxalique,  ou,  ce 
qui  est  plus  économique  ,  le  binoxalate  de  potasse,  par  l'eau 
de  potasse  ou  le  sous-carbonate  de  cette  base. 

Ce  sel  est  difficile  à  obtenir  sous  la  forme  cristalline, 
parce  qu'il  est  très-soluble  dans  l'eau. 

La  plupart  des  acides  le  convertissent  en  binoxalate.  Les 
plus  énergiques  le  convertissent  en  quadroxalate. 

Tous  les  sels  dont  la  base  forme  avec  l'acide  oxalique  un 
sel  peu  soluble  dans  l'eau,  le  décomposent. 
Il  existe  dans  le  suc  du  bananier. 

Binoxalate  de  potasse  (Sel  d'oseille). 


Berzelius. 

Acide 

60, 5o. . . 

.     56,26 

Potasse  .  . . 

09,50... 

.     3i,74 

Eau 

.       7,00. 

On  le  prépare  en  présentant  à  l'acide  oxalique  la  moitié  de 
l'alcali  qui  seroit  nécessaire  pour  le  neutraliser,  ou,  ce  qui 
est  plus  économique,  on  l'extrait  du  rumex  acetosafoliis  sa- 
gittatis,  par  le  procédé  suivant,  pratiqué  en  Souabe  : 

1."  On  sème  le  rumex  au  mois  de  Mars;  on  le  fauche  au 
mois  de  Juin. 

2."  On  écrase  la  plante  dans  une  sorte  de  mortier  carré, 
formé  avec  de  gros  madriers,  exactement  joints  ensemble  et 
assujetis  par  des  cercles  de  fer.  Ce  mortier  peut  contenir 
3 00  pintes  de  Paris.  Le  pilou  du  mortier  a  la  forme  d'uu 


^48  OXA 

marieau.  Il  est  mis  en  mouvement  au  moyen  d'une  roue 
à  eau.         , 

5.°  On  tire  le  suc  et  le  marc  de  la  plante  par  une  petite 
porte  pratiquée  sur  un   des  côtés  du  mortier. 

On  met  le  suc  et  le  marc  dans  des  cuves  de  bois  avec  de 
l'eau.  Après  quelques  jours  de  macération  ,  ou  porte  la  ma- 
tière dans  un  pressoir  à  raisin.  Le  marc  exprimé  est  rebattu 
dans  le  mortier  avec  de  l'eau.  On  continue  ces  opérations 
jusqu'à  ce  que  le  marc  soit  épuisé  de  sel. 

4-°  On  fait  légèrement  chauffer,  dans  une  grande  cuve, 
tous  les  sucs  obtenus;  on  y  ajoute  de  l'eau,  dans  laquelle  on 
a  délayé  de  l'argile  très-fine.  On  agite,  on  laisse  en  repos; 
après  vingt-quatre  heures,  la  liqueur  est  clarifiée  ;  on  la  dé- 
cante; on  la  filtre  sur  des  étoffes  de  laine.  II  reste  sur  l'étoffe 
des  parties  terreuses ,  des  débris  ligneux  et  une  matière 
azotée. 

5.°  On  fait  bouillir  très-légèrement  le  suc  clarifié  dans  des 
chaudières  de  cuivre  étamé,  jusqu'à  ce  qu'il  se  forme  une 
pellicule  ;  à  ce  moment  on  le  verse  dans  des  terrines  de  grès, 
oii  on  le  laisse  en  repos  pendant  un  mois;  on  décante  la 
liqueur  ,  et  on  obtient  des  cristaux  d'oxalate  acidulé.  On 
fait  évaporer  et  cristalliser  l'eau-mère  jusqu'à  ce  qu'elle  ne 
donne  plus  rien:  à  chaque  opération  qu'on  lui  fait  subir,  on 
y  ajoute  de  l'argile  et  on  a  soin  de  filtrer. 

6.°  On  purifie  le  sel  d'oseille  en  le  faisant  dissoudre  dans 
une  suffisante  quantité  d'eau,  faisant  évaporer,  filtrant  et 
mettant  à  cristalliser. 

Ce  procédé  a  été  décrit  par  Baunach  avec  beaucoup  de 
détails  dans  le  2.*  volume  des  Mémoires  de  Bayen. 

Le  binoxalate  de  potasse  cristallise  en  petits  parallélipi- 
pèdes,  qui  sont  presque  toujours  opaques. 

Il  a  une  saveur  piquante,  légèrement  acre  et  amère. 

Il  exige  10  p.  d'eau  bouillante  pour  se  dissoudre  et  beau- 
coup plus  d'eau  /roide.  C'est  à  ce  peu  de  solubilité  qu'il 
faut  attribuer  le  précipité  qui  est  manifesté  dans  la  solution 
d'oxdiate  de  potasse  neuire  lorsqu'on  y  ajoute  de  Facide  oxa- 
lique ou  une  quantité  d'un  autre  iicide  suffisamment  éner- 
gique pour  s'emparer  de  la  moitié  de  la  base. 

Le  binoxalate  de  potasse,  traité  par  les  acides  sulfurique, 


OXA  149 

nitrique  et  hydrochlorique ,  leur  cède  la  moitié  de  son 
alcali  et  devient  quadroxalate  ,  suivant  l'observation  de  M. 
Wollaston. 

I,e  binoxalate  dépotasse  est  susceptible  de  former  des  com- 
binaisons avec  la  plupart  des  bases  saliliables  qu'on  lui  pré- 
sente dans  la  proportion  nécessaire  pour  neutraliser  l'excès 
de  son  acide  ,  qui  n'ont  point  encore  été  suflfisamuient  étu- 
diées. C'est  une  combinaison  de  ce  genre  qu'il  forme  avec  le 
peroxide  de  fer  lorsqu'on  emploie  le  binoxalate  pour  enlever 
les  taches  d'encre  ou  de  rouille  de  dessus  le  linge.  Pour  cet 
usage  le  binoxalate  est  préférable  à  l'acide  oxalique. 

Quadroxalate  de  potasse. 

Bcrzelius. 

Acide 75,39....      66,09 

Potasse....      24,61....      21,69 

Eau 12,32. 

Ce  sel,  découvert  par  M.  Wollaston,  peut  être  préparé 
en  traitant  l'oxalate  ouïe  binoxalate  de  potasse  parles  acides 
sulfurique  ,  nitrique  ou  hydrochlorique  ,  ou  bien  en  fai- 
sant bouillir  la  solution  de  chlorure  de  potassium  sur  des 
cristaux  d'acide  oxalique.  Le  sel  se  sépare  en  petits  cris- 
taux. 

Ce  sel  est  encore  moins  soluble  dans  l'eau  que  le  bin- 
oxalate. 

11  est  insoluble  dans  l'alcool. 

Il  accompagne  quelquefois  le  binoxalate  de  potasse  dans 
les  végétaux. 

OXALATE    DE    SODDE. 

Berzelius, 

Acide 63, 61 

Soude 46,39. 

On    le   prépare    en   neutralisant   l'acide   oxalique    par   la 
soude  ou  le  sous-carbonate  de  soude. 
H  cristallise. 

Il  est  très-peu  saluble  dans  l'eau  :  en  cela  il  diffère  extrê- 
mement de  l'oxalate  de  potasse. 

M.  Vauquelin  l'a  trouvé  dans  les  salsola. 


35o  OXA 

BlNOXAIATE    DE    SOUDE. 

On  peut  le  préparer  direclenieni  en  unissant  la  soude  ou 
son  sous -carbonate  avec  Facide  oxalique,  ou  en  faisant 
i)ouillir  l'acide  oxalique  avec  du  chlorure  de  sodium. 

11  est  encore  moins  soluble  que  l'oxalate  neutre  de  soude. 

M.  Bérard  n'a  pu  former  un  quadroxalate  de  soude. 

OXALATE    DE    STRONTIANE. 
Bcrzeliiis. 

Acide 415I0 

Strontiane  . . . .      68,90. 

Ce  sel  se  prépare,  soit  en  neutralisant  l'eau  de  strontiane 
par  l'acide  oxalique,  soit  en  décomposant  un  sel  soluble,  à 
base  de  strontiane  ,  par  l'oxalate  de  potasse  ou  d'ammo- 
niaque. 

L'oxalate  de  strontiane  est  presque  entièrement  insoluble 
dans  l'eau. 

M.  Thompson  a  admis  un  binoxalate  de  strontiane;  mais 
M.  Bérard  n'a  pu  parvenir  à  le  préparer. 

OxALATE    DE    TriANE. 

Ce  sel  est  insoluble  :  c'est -.pourquoi  on  se  sert  de  l'acide 
oxalique  et  de  ses  combinaisons  solublcs  pour  séparer  l'oxide 
de  titane  du  peroxide  de  fer. 

OxALATE    d'yIIRIA. 

Ce  sel  est  insoluble  dans  l'eau  :  en  cela  l'yttria  diffère  de 
l'alumine  et  de  la  glucine. 

OxALATE    DE    ZINC. 

L'oxalate  de  zinc  est  peu  soluble  dans  l'eau.  Il  s'y  dissout 
au  moyen  d'un  excès  d'acide.  Cet  oxalate ,  comme  celui  de 
plomb,  ne  contient  point  d'eau  de  cristallisation. 

OxALATE    DE    ZIRCONE. 

Il  est  insoluble.  Aussi  l'acide  oxalique  précipite  -  t-il  le 
nitrate  et  l'iiydrochlorate  de  zircone. 

État. 

L'acide  oxalique  se  trouve  à  Tétat  libre  dans  plusieurs 
plantes,  notamment  dans  les  pois  chiches.  Il   existe  à  l'éiat 


OXÀ  ^5i 

d'oxalate  de  potasse  neutre  dans  le  bananier,;  à  l'état  de  bin- 
oxalate  et  quelquefois  de  quadroxalate  de  potasse  dans  les 
patiences,  les  oseilles;  à  l'état  d'oxalate  de  soude  dans  les 
salsola;  à  l'état  d'oxalate  de  chaux  dans  presque  tous  les  bois 

de   nos  forêts. 

Histoire. 

Bergman  décrivit,  en  1776  ,  les  propriétés  de  l'acide  oxa- 
lique,  qu'il  obtint  en  traitant  le  sucre  par  l'aci  !e  nitrique. 
En   1784,  Schéele  prouva  que  l'acide   du  sel  d'oseille  étoit 
identique  avec  le  précédent,  et  que  l'oxalate  de  chaux  existe 
dans  les  écorces  et  les  racines  d'un  grand  nombre  de  plantes. 
M.  Deyeu  découvrit  l'acide  oxalique  dans  les  pois  chiches. 
M.  Vauquelin  reconnut  l'oxalate  dépotasse  dans  le  bananier, 
l'oxalate  de  soude  dans  le  salsola.  M.  ^\  oUaston  fixa  la  com- 
position  des   trois   oj;alates  de  potasse,  et  fit  connoître  en 
meute  temps  les  propriétés  du  quadroxalate.  Le  travail  de  M. 
AVollaston  est  d'autant  plus  remarquable,  qu'il  a  eu  beaucoup 
d'influence  pour  démontrer  la  loi  des  combinaisons  définies. 
M.  Thompson,   et  ensuite  M.  Berard  en   1810,   firent  con- 
noître la  composition  d'un  grand  nombre  d'oxalates;  mais  M. 
Berard  considéra  l'acide  oxalique  sublimé  comme  un   acide 
pur,  et  l'oxalate  de  chaux  comme  un  sel  anhydre  ;  et  d'après 
cela  il  indiqua  dans  tous  les  oxalates  une  proportion  d'acide 
plus  grande  que  celle  qui  existe  :  c'est  ce  qui  nous  a  décidé 
à  donner  les  résultats  des  analyses  de  M.  Berzelius.   Ce  chi- 
miste, en   1812,  observa  que  l'acide  oxalique  sublimé  con- 
tient 0,21  d'eau,  qu'il  ne  perd  pas,   au  moins  en  totalité, 
quand    il  s'unit  à  la  chaux  ;    mais  qu'il    perd    quand  il  se 
combine  avec  l'oxidc  de  plomb.  En  i8i5,  M.  Dulong,  ayant 
été   frappé  de  la  petite  quantité  d'hydrogène  indiquée  par 
M.   Berzelius  dans  l'oxalate  de  plomb  ,   quantité  qui    donne 
pour  100  parties  d'acide  oxalique  sec,  0,68  de  parlie  d'hy- 
drcène,  fut  conduit  à  des  conséquences  très-remarquables 
sur  "la  nature  de  l'acide  oxalique.  Voici  les  faits  qu'il  établit 
et  qu'il  expliqua  suivant  la  théorie  que  nous  avons  donnée 
et  suivant  la  théorie  des  hydracides. 

(a)  Si  l'on  unit  à  chaud  l'acide  oxalique  sublimé  à  la  ba- 
ryte, à  la  sfrontiane,  à  la  chaux,  aux  oxides  d'argent,  de 
cuivre  et  de  mercure  ,  il  ne  se  sépare  pas  d'eau. 


ï52  OXA 

Les  oxalatesde  baryte,  de  stronlianeet  de  chaux,  donnent 
à  la  distillation  de  l'eau,  de  l'acide  carbonrque,  de  l'oxide 
de  carbone,  de  l'acide  acétique,  de  riuiile ,  de  l'hydrogène 
carburé  et  un  résidu  de  sous-cavbonate  mêlé  de  charbon. 

Les  oxalates  d'argent,  de  cuivre  et  de  mercure,  ne  don- 
nent à  la  distillation  que  de  l'eau,  du  gaz  carbonique  et  du 
métal. 

(b)  Si  l'on  unit  l'acide  oxalique  sublimé  avec  les  oxides  de 
plomb  et  de  zinc,  il  se  dégage  de  l'eau,  et  les  compasés 
fixes  qu'on  obtient,  soumis  à  la  distillation,  ne  donnent  que 
des  gaz  acide  carbonique  et  oxide  de  carbone,  et  un  résidu 
que  M.  Dulong  regarde  comme  un  oxide  moins  oxidé  que 
celui  qui  a  été  soumis  à  l'action  de  l'acide  oxalique,  tandis 
qu'un  grand  nombre  de  chimistes  le  considèrent  comme  un 
mélange  de  métal  et  d'oxide  semblable  à  celui  qui  a  été 
chaufî'é  avec  l'acide. 

Ces  faits  sont  susceptibles  d'être  expliqués  selon  la  ma- 
nière dont  la  nature  de  l'acide  oxalique  a  été  envisagée  dans 
cet  article,  c'est-à-dire  en  considérant  l'acide  oxalique 
sublimé  comme  l'hydrate  d'un  acide  carhoneux ,  formé  de  i 
proportion  de  carbone  et  de  i'/^  proportion  d'oxigène,  ou 
ce  qui  revient  au  même,  de  i  proportion  d'oxide  de  car- 
bone et  de  I  proportion  d'acide  carbonique.  Suivant  cette 
manière  de  voir,  les  oxalates  de  baryte,  de  slrontiane,  de 
chaux,  d'argent,  de  cuivre  et  de  mercure,  seroient  des  sels 
hydratés,  renfermant  toute  l'eau  contenue  dans  l'acide  qu'on 
a  employé  pour  lf"s  fabriquer,  tandis  que  les  oxalatesde  plomb 
et  de  zinc  seroient  des  sels  anhydres,  des  carbonites  secs. 
L'on  concf  vroit  sans  peine  : 

1.°  Comment  les  oxulates  hydratés  de  baryte,  de  stron- 
tiane  et  de  chaux,  dont  la  base,  indécomposable  par  la 
chaleur  et  le  carbone  ,  est  en  outre  susceptible  de  former 
un  sous -carbonate  qui  résiste  à  la  chaleur  rouge  naissante, 
donnent  à  cette  même  température  des  produits  hydrogénés 
et  un  résidu  de  sous-carbonate   et  de  charbon. 

2,°  Comment  les  oxalates  d'argent,  de  cuivre  et  de  mer- 
cure ,  dont  les  bases  sont  réductibles  par  la  chaleur  et  le 
carbone,  ne  donnent  que  de  Feau ,  de  l'acide  carbonique 
et  du  métid. 


OXB  i53 

3."  Enfin,  comment  les  oxalates  de  plomb  'et  de  zinc, 
étant  privés  d'eau,  ne  donnent  pas  de  produits  hydrogénés. 

Tels  sont  les  faits  précis  que  M-  Duloi.'g  a  fournis  a  l'his- 
toire de  l'acide  oxalique  :  voyons  comment  ils  sont  suscep- 
tibles d'être  interprétés  dans  l'hypothèse  où  l'on  regarderoit 
l'acide  oxalique  sublimé  comme  un  composé  d'acide  carb».- 
nique  et  d'hydrogène,  en  un  mot,  comme  un  hydracide 
dans  lequel  l'acide  carbonique  seroit  le  principe  comburant. 

Lorsqu'on  met  cet  hydracide  en  contact  avec  la  baryte, 
Ja  strontiane,  la  chaux  et  les  oxides  d'argent,  de  cuivre  et 
de  mercure  ,  l'hydracide  se  combine  sans  éprouver  de 
changement  dans  sa  composition  et  forme  des  hydrocar- 
honates. 

Lorsqu'on  met  cet  hydracide  en  contact  avec  les  oxides 
de  plomb  et  de  zinc  ,  tout  l'hydrogène  de  l'acide  s'unit  à 
l'oxigène  de  la  base,  et  les  deux  élémens  se  séparent  à  l'état 
deau,  tandis  que  l'acide  carbonique,  en  s'unissant  au  plomb 
et  au  zinc  métallique,  forme  un  composé  que  M.  Dulong  a 
proposé  d'appeler  un  carhonide ,  mais  qui  me  paroit  devoir 
être  nommé  carbonure ,  si  l'on  veut  se  conformer  ù  la  nomen- 
clature des  hydracides.  Lorsqu'on  distille  ces  composés,  une 
portion  d'acide  carbonique  se  change  en  oxide  de  carbone 
et  en  oxigène ,  qui  se  porte  sur  le  plomb  ou  sur  le  zinc  pour 
former  un  protoxide.  M.  Dulong,  sans  prononcer  définitive- 
ment entre  ces  deux  hypothèses,  penche,  cependant,  pour 
la  seconde.  Le  seul  fait  peut-être,  qui  dans  cette  hypothèse 
ne  semble  pas  conforme  à  ce  qu'on  sait  de  l'affinité  du  plomb 
pour  l'oxigène,  est  la  décomposition  d'une  portion  d'acide 
carbonique  par  ce  métal,  qu'il  faut  admettre  pour  expliquer 
la  nature  des  produits  de  la  distillation  de  l'oxalate  de  plomb. 
(Ch.) 

OXALIS.  (Bot.)  Ce  nom,  que  Dodoëns  et  quelques  autres 
employoient  pour  désigner  l'oseille,  acetosa  de  Tournefort, 
a  été  transporté  par  Linnaeus  au  genre  que  Tournefort  et  ses 
prédécesseurs  nommoient  Oxys.  Voyez  Oseilie.  (J.) 

OX-BIRD.  (Ornifh-.)  Le  docteur  Shavv,  dans  ses  Voyages  en 
Barbarie  et  au  Levant,  tom.  i."  de  la  traduction  françoisc. 
p.  33o,  dit  que  Cemseesy  ou  ["oiseau  du  hauf,  en  anglois  ox- 
hird ,  est  de  la  grandeur  du  corlieu ,  qu'il  est  d'un  blanc  de 


ï54  OXE 

lait  sur  tout  le  corps,  excepté  au  bec  et  aux  jambes,  lesquels 
sont  rouges,  et  qu'il  se  tient  dans  les  prairies  auprès  des  bes- 
tiaux. Cet  oiseau  a  été  rapporté  au  héron  blanc  d'Hasselquist , 
que  les  Européens  établis  en  Egypte  désignent  aussi  sous  le 
nom  de  garde-bauf,  et  les  Arabes  sous  celui  d'abougardan , 
ou  père  aux  tiques,  à  cause  des  insectes  parasites  qu'il  prend 
sur  le  bétail.   (Ch.  D.  ) 

OXEE,  Oxea.  (Entom.)  Nom  d'un  genre  établi  par  M.  Klug, 
de  Berlin ,  pour  y  placer  une  espèce  d'abeille  du  Brésil.  (C.  D.) 

OXERA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  monopétalées,  très-voisin  de  la  famille  des  higno- 
niées  ,  delà  didjnamie  angiosperinie  de  Linna"us  ;  offrant  pour 
caractère  essent/'el  :  Un  calice  scarieux,  à  quatre  divisions-, 
la  corolle  tubuleuse  à  sa  base,  dilatée  à  son  orifice  ;  le  limbe 
à  quatre  lobes  inégaux  ;  quatre  é  ta  min  es  ,  dont  deux  stériles; 
un  oyaire  supérieur  à  quatre  lobes,  placé  sur  un  disque  glan- 
duleux; les  ovules  nombreux,  attachés  à  des  réceptacles  cen- 
traux, d'où  s'élève  un  style  recourbé,  terminé  par  un  stigmate 
bifide.  Le  fruit  n'est  pas  connu.  II  paroit  devoir  être  une  baie. 

OxERA  élégant;  Oxera  pulchella.  Labill. ,  Sert.  aust.  Caled. , 
pag.  25,  tab.  28.  Arbrisseau  d'environ  six  pieds,  dont  les  ra- 
meaux sont  verruqueux,  d'un  jaune  de  soufre  pâle,  un  peu 
glauques  et  cylindriques  dans  leur  jeunesse;  les  feuilles  sont 
opposées,  ovales-oblongues,  sans  stipules;  les  pétioles  canne- 
lés, de  moitié  plus  courts  que  les  feuilles;  les  grappes  sont 
axillaires,  opposées  à  des  feuilles  souvent  déjà  tombées;  les 
fleurs  pendantes,  presque  en  ombelle;  le  calic:e  est  coriace, 
dune  seule  pièce,  à  quatre  divisions  oblongnes,  elliptiques; 
le  tube  de  la  corolle  très- court  ,  puis  dilaté  et  ventru; 
le  limbe  à  quatre  lobes  ;  les  deux  latéraux  plus  petits,  à  demi 
orbiculaires;  l'inférieur  ovale,  un  peu  plus  long  que  le  su- 
périeur; les  étamines  attachées  à  l'orifice  de  la  corolle;  deux 
plus  petites,  stériles,  non  saillantes;  deux  autres  très-longues; 
leurs  anthères  à  deux  loges;  l'ovaire  à  quatre  lobes  ovales, 
placé  sur  un  disque  glanduleux  et  charnu  -,  les  ovules  nom- 
breux,  ovales,  striés:  le  réceptacle  libre;  le  style  placé  dans 
le  centre  des  quatre  lobes,  un  peu  plus  long  que  les  étamines, 
courbé  ,  terminé  par  un  stigmate  à  deux  découpures  aiguës. 
Cette  plante  cro/t  daos  la  iNouvelIe-Calédonie.  (Poir.) 


OXI  i55 

OXEYE  ou  OXET.  {Ornifh.)  Nom  anglois  de  la  mësan-e 
charbonnière  ou  grosse  uicsange,  parus  major,  Linn.  (Ch.  D.) 

OXIA.  (Bot.)  Nom  grec,  cité  par  Belon ,  du  hêtre,  fagus, 
CoTil  on  distingue,  dit  Merîtzel  .  T^spèce  blanche  des  mon- 
tagnes et  l'espèce  ou  variété  noire  des  champs.  (J.) 

OXIDATION.  (Chim,)  Acte  par  lequel  Toxigèr-e  se  com- 
bine avec  un  corps  pour  produire  xin  composé  qui  ne  rougit 
pas  la  teinture  de  tournesol.  (Ch.) 

OXIDE  CYSTIQUE.  (Chim.)  Nom  qu'on  a  donné  à  un 
principe  immédiat,  qui  n'a  été  trouvé  jusqu'ici  que  dans  les 
calculs  urinaires.  Voyez  tome  VI ,  Suppl. ,  p.3i  et  02.  (Ch.) 

OXIDES.  (Chim.)  Combinaisons  de  l'oxigène,  qui  sont 
dépourvues  de  la  propriété  de  rougir  la  teinture  de  tour- 
nesol. (Ch.  ) 

OXIGÉNATION.  (  Chim.  )  Acte  par  lequel  l'oxigène  se 
combine  à  un  corps  quelconque,  soit  que  le  composé  ait  la 
propriété  de  rougir  la  teinture  de  tournesol,  soit  qu'il  ne 
l'ait'pas. 

D'après  cette  définition  ,  l'oxidation  est  un  cas  particulier 
de  l'oxigénation.  (  Ch.  ) 

OXIGENE.  (Chim.)  Nom  adopté  par  les  auteurs  de  la  nou- 
velle nomenclature  pour  désigner  un  des  principes  de  l'air 
atmosphérique  qui  est  nécessaire  à  l'entretien  de  la  vie  et  à 
toutes  les  combustions  que  nous  faisons  pour  nous  procurer 
de  la  lumière  ou  de  la  chaleur.  C'est  d'après  ces  propriétés 
que  l'oxigène  avoit  reçu  la  dénomination  d'air  tntal  et  d'a/r 
de  feu,  ou  d'air  déphlogistiqué. 

Le  nom  d'oxigène  est  dérivé  de  o^vçy  acide,  et  de  yclvo/xcie-, 
yengendre.  Lavoisier  proposa  ce  nom,  parce  qu'il  lui  parois- 
soit  que  le  corps  auquel  il  l'appliquoit ,  étoit  un  principe 
nécessaire  à  l'acidité  :  aujourd'hui  que  l'opinion  contraire  est 
démontrée  ,  les  chimistes  continuent  à  employer  le  mot  oxi- 
gène;  mais,  en  s'en  servant,  ils  oublient  son  étymologie. 

Propriétés  physiques. 

L'oxigène  est  gazeux ,  même  aux  températures  les  plus 
basses  auxquelles  on  l'a  exposé ,  et  sous  les  pressions  les  plus 
fortes  auxquelles  on  l'a  soumis. 


^56  OXI 

Sa  densité  est  de  i,io25;  le  décimètre  cube  pèse  i^,4a25 
à  o",76o  de  pression  de  mercure  et  à  la  température  de  zéro. 

M.  de  Saissy  a  observé  que  l'oxigène  devient  lumineux 
quand  on  le  comprime  fortement  dans  un  cylindre  de  verre, 
et  qu'il  ne  partage  cette  propriété  qu'avec  le  chlore.  La  cha- 
leur qui  se  dégage  alors,  est  assez  forte  pour  porter  la  tempé- 
rature de  l'amadou  au  degré  convenable  pour  qu'il  prenne 
feu  dans  l'air,  ainsi  que  le  prouve  l'expérience  du  briquet 
pneumatique. 

L'oxigène  est  incolore;  de  tous  les  gaz  c'est  celui  qui  a  le 
plus  foible  pouvoir  réfringent. 

L'oxigène,  séparé  par  l'électricité  voltaïque  de  presque 
toutes  ses  combinaisons  ,  va  toujours  au  pôle  positif. 

Il  doit  nous  paroître  inodore,  insipide,  puisqu'il  est  de- 
puis notre  naissance  en  contact  continuel  avec  les  organes 
de  l'odorat  et  du  goût. 

C'est  le  seul  gaz  propre  à  la  respiration  :  en  général,  un 
mammifère  ou  un  oiseau  vit  de  quatre  à  cinq  fois  plus  long- 
temps dans  l'oxigène  pur,  que  dans  un  volume  égal  d'air 
atmosphérique. 

Propriétés  chimiques. 

OxiGÈNE     ET     CORPS     SIMPLES. 

L'oxigène  ne  s'unit  point  directement  au  chlore;  mais,  sous 
l'influence  de  plusieurs  corps,  il  est  susceptible  de  donner 
avec  lui  au  moins  trois  combinaisons,  dont  deux  sont  acides. 

Il  ne  s'unit  à  l'iode  que  sous  l'influence  de  plusieurs  corps, 
particulièrement  sous  celle  du  chlore.  Il  en  résulte  de  l'acide 
iodique  concret. 

Il  se  combine  directement  à  l'azote  par  une  élévation  de 
température  ou  par  l'étincelle  électrique.  Il  se  -produit  de 
l'acide  nitreux  ;  mais  les  deux  oxides  d'azote,  l'acide  nitrique 
et  l'acide  hyponitreux,  ne  peuvent  être  formés  directement 
en  présentant  l'oxigène  à  l'azote. 

L'oxigène  forme  quatre  combinaisons  acides  avec  le  soufre: 
une  seule,  l'acide  sulfureux,  est  produite  directement  en 
plongeant  le  soufre  allumé  dans  l'oxigène ,  ou  en  chauffant 
ce  combustible  au  moyen  d'une  lentille  dans  une  cloche 
d'oxigène. 


OXI  i57 

II  forme  deux  combinaisons  avec  le  sélénium;  Tune  est 
l'acide  sélénique  :  on  l'obtient  en  chauffant  un  peu  de  sé- 
lénium dans  un  litre  au  plus  d'oxigène;  l'autre,  qui  est  un 
oxide  gazeux,  se  produit  en  chauffant  le  sélénium  dans  un^ 
ballon  de  plusieurs  litres  de  capacité.  Dans  ces  combustions 
il  y  a  dégagement  de  lumière. 

II  s'unit  au  phosphore  en  quatre  proportions  au  moins. 
L'acide  phosphorique  se  produit  toutes  les  fois  que  le  phos- 
phore est  chauffé  dans  Toxigène  ;  l'acide  phosphatique  ou  hy- 
pophosphorique,  l'est  par  la  combustion  lente  du  phosphore 
dans  l'air.  On  a  parlé  d'un  oxide  blanc  et  d'un  oxide  rouge 
de  phosphore;  mais  l'existence  de  ces  combinaisons  est  encore 
problématique. 

L'oxigène  s'unit  à  l'arsenic  en  deux  proportions  au  moins. 
L'acide  arsenieux  est  le  seul  qui  se  forme  directement. 
Pendant  sa  formation  il  se  dégage  de  la  lumière,  si  la  com- 
bustion est  vive.  Suivant  M.  Berzelius ,  l'oxigène  se  combine 
lentement  avec  l'arsenic  à  la  température  ordinaire;  l'oxide 
produit  est  noir. 

Le  bore  rouge  de  feu  I?rùle  dans  l'oxigène:  il  se  produit  de 
l'acide  borique. 

Le  silicium  pur  ne  se  combine  point  à  l'oxigène  ;  mais 
sous  l'influence  de  plusieurs  corps  il  s'y  unit,  et  forme  l'acide 
silicique  ou  la  silice. 

Le  carbone  dont  les  particules  sont  très  -  cohérentes ,  ne 
brûle  dans  l'oxigène  qu'à  une  température  rouge.  Le  car- 
bone d'un  charbon  végétal  très-poreux  peut  brûlerlentement, 
même  jusqu'à  un  certaiji  point ,  à  la  température  ordinaire. 
Lorsque  l'oxigène  se  porte  sur  le  carbone ,  il  .se  forme  dq 
l'acide  carbonique;  mais  il  faut  remarquer  que,  si  l'acide 
carbonique  produit  restoit  pendant  un  certain  temps  en  con- 
tact avec  le  combustible  à  une  température  suffisante ,  il  se 
produiroit  de  l'oxide  de  carbone. 

Le  molybdène  rouge  de  feu  forme  avec  l'oxigène  un  acide 
concret.  Il  existe  en  outre  un  acide  molybdeux  bleu  et  un 
oxide  brun. 

Le  chrome  ne  peut  s'unir  à  l'oxigène  qu'à  une  tempéra- 
ture très-élevée.  Le  produit  est  un  oxide. 

Le  tungstène,  fortement  chauffé,  est  susceptible  de  former 


i68  OXI 

avec  l'oxigène  un  oxide  brun.  II  existe  en  outre  un  acide 
tungslique. 

Le  tantale  ou  colombium,  cliauffé  au  rouge  avec  l'oxigène, 
s'embrase  et  se  convertit  en  acide  tantaiique  ou  coiombique. 

Le  titane  forme  au  moins  deux  oxides,  un  oxide  bleu  et 
un  oxide  d'un  blanc  jaunâtre,  qu'on  a  appelé  aussi  acide 
titanique.  C'est  le  premier,  dit-on,  qui  se  forme  quand  on 
chauffe  le  titane  avec  le  contact  de  l'air. 

L'antimoine  s'unit  à  l'oxigène  en  deux  proportions,  suivant 
]\I.  Proust  ;  et  en  quatre  ,  suivant  M.  Berzelius.  Le  protoxide 
de  Berzelius  se  forme  quand  l'antimoine  est  exposé  à  l'air 
humide.  M.  Proust  regarde  ce  protoxide  comme  un  mé- 
lange de  métal  et  de  peroxide  :  l'antimoine  rouge  de  feu 
s'unit  à  l'oxigène  en  dégageant  de  la  lumière.  M.  Proust 
regarde  l'oxide  qui  se  produit  alors  comme  un  peroxide  j  M. 
Berzelius  le  regarde  comme  un  tritoxide. 

Le  tellure  brûle  avec  flamme  lorsqu'il  est  chauffé. 

Comme  je  l'ai  dit  au  mot  Or  ,  la  combinaison  de  ce  métal 
chaud  avec  l'oxigène  de  l'air,  est  encore  problématique. 

L'étain  s'unit  à  l'oxigène  en  deux  proportions;  lorsque  ce 
métal  brûle  dans  l'oxigène ,  il  se  forme  du  deutoxide.  Il  y 
a  dégagement  de  lumière. 

L'osmium,  chauffé  avec  le  contact  de  l'air,  en  absorbe 
l'oxigène  ;  il  se  convertit  en  un  oxide  blanc  au  maximum. 
Suivant  quelques  chimistes,  il  se  produit  un  oxide  bleu, 
quand  le  métal  est  exposé  au  contact  de  l'air  à  une  tempé- 
rature moins  élevée  que  celle  nécessaire  pour  le  convertir  en 
oxide  blanc. 

L'oxigène  s'unit  à  l'hydrogène  en  deux  proportions,  mais 
il  n'y  a  que  le  protoxide  qu'on  puisse  produire  directement, 
soit  en  chauffant  ou  comprimant  un  mélange  de  i  volume 
d'oxigène  et  de  2  volumes  d'hydrogène ,  soit  en  faisant  passer 
une  étincelle  électrique  dans  ce  mélange,  soit  encore  en  y 
portant  une  éponge  de  platine. 

L'iridium,  le  rhodium ,  le  platine,  ne  s'unissent  pas  direc- 
tement à  l'oxigène,  mais  tous  s'y  combinent  indirectement. 

Suivant  M.  Vauquelin  le  palladium  est  susceptible  de  brû- 
ler, lorsqu'on  le  place  sur  un  charbon  ardent,  et  qu'on  di- 
rige dessus  un  courant  d'oxigène. 


OXI  i59 

Le  bismuth  chaud  s'y  combine  en  dégageant  de  la  lu- 
mière. 

Le  cuivre  forme  trois  oxides  ;  les  deux  premiers  peuvent  Ctre 
produits  directement  sans  qu'il  y  ait  dégagement  de  lumière. 

Le  nickel  forme  deux  oxides,  mais  le  protoxide  est  le 
seul  qu'on  obtienne  directement ,  et  encore  quand  on  chauffe 
Je  nickel,  il  n'y  a  qu'une  foible  portion  du  métal  qui  s'oxide. 

Le  cobalt  est  plus  combustible  que  le  précédent  ;  il  est 
susceptible  de  dégager  de  la  lumière  ;  le  produit  est  un 
peroxide  :  il  forme  trois  oxides. 

L'urane  rouge  de  feu  s'embrase  à  l'air;  il  en  résulte  un 
oxide  noirâtre.  Il  se  combine  àl'oxigène  en  deux  proportions 
au  moins. 

Le  fer  forme  trois  oxides  :  les  deux  derniers  sont  les  seuls 
qu'on  puisse  produire  immédiatement.  Lorsque  la  combinai- 
son qui  donne  le  deutoxide  est  rapide,  il  se  dégage  beau- 
coup de  lumière;  c'est  un  des  plus  beaux  exemples  de  com- 
bustion que  l'on  puisse  donner  dans  un  cours  de  chimie. 

Le  manganèse  forme  au  moins  quatre  oxides  avec  l'oxi- 
gène,  mais  le  deutoxide  est  le  seul  qu'on  produise  direc- 
tement. Si  la  combinaison  est  rapide,  il  y  a  émission  de 
lumière. 

Le  cérium  est  susceptible  de  s'unir  à  l'oxigène  en  deux, 
proportions;  en  admet  généralement  que  le  cérium  chaud 
peut  absorber  l'oxigène  et  se  convertir  en  peroxide. 

Le  mercure  s'unit  à  l'oxigène  en  deux  proportions;  l'oxide 
au  maximum  est  le  seul  qu'on  puisse  former  directement. 

L'argent  s'unit  à  une  certaine  température  avec  l'oxigène: 
il  n'existe  qu'un  seul  oxide  de  ce  métal. 

Le  plomb  est  susceptible  de  brûler  dans  l'oxigène  en  dé- 
gageant de  la  lumière  ;  le  protoxide  et  le  deutoxide  sont  les 
seuls  qu'on  puisse  former  directement. 

Le  zinc  brûle  avec  une  belle  flamme  dans  l'oxigène;  c'est 
le  seul  oxide  qu'on  produise  directement.  Il  en  existe  un 
autre,  que  l'on  obtient  en  faisant  réagir  l'eau  oxigénée  sur 
l'hydrate  du   protoxide. 

Le  magnésium  ,  le  calcium  ,  le  strontium  ,  le  lithium,  brû- 
lent avec  flamme  dans  l'oxigène.  Ces  métaux  ne  forment 
qu'un  oxide. 


i6o  OXI 

Le  barium,  le  potassium,  le  sodium,  brûlent  également  dans 
l'oxigène.  Tls  sont  susceptibles  de  former  deux  oxides.  Quand 
la  combustion  est  rapide,  c'est  le  peroxide  qui  se  produit. 

On  ignore  l'action  de  l'oxigène  sur  le  zirconium  ,  l'alumi- 
nium ,  le  glucinium,  l'yttrium.  On  ne  connoit  qu'un  seul 
oxide  de  ces  métaux. 

On  ne  connoit  pas  de  combinaisons  d'oxigène  et  de  phthore. 

OxiGÈNE    ET    CORPS    COMPOSÉS    BINAIRES. 

Lorsque  l'acide  nitreux  est  en  contact  avec  l'oxigène  et 
une  base  salifiable  humide,  il  peut  se  produire  de  l'acide 
nitrique. 

L'oxigène  s'unit  à  l'acide  sulfureux  dissous  dans  T'^au;  il 
se  forme  de  l'acide  sulfurique. 

A  une  température  suffisante  et  en  concourant  avec  l'action 
de  la  chaleur  et  de  l'eau,  l'oxigène  est  susceptible  de  con- 
vertir en  acide  phosphorique  les  acides  phosphatique,  phos- 
phoreux et  hypophosphoreux  hydratés. 

L'oxigène,  mêlé  au  double  de  son  volume  d'oxide  de  car- 
bone et  soumis  à  l'action  de  la  chaleur  ou  de  rétincelle  élec- 
trique, produit  2  volumes  d'acide  carbonique. 

Le  protoxide  d'étain ,  chauffé  avec  le  contact  de  l'air,  brûle 
en  dégageant  de  la  lumière. 

L'oxigène  brûle  la  plupart  des  gaz  binaires  dont  l'hydro- 
gène est  un  des  élémens;  tels  sont  l'acide  hydriodique,  l'am- 
moniaque, l'acide  hydrosulfurique  ,  l'acide  hydrosélénique  , 
l'hydrogène  arseniqué,  les  hydrogènes  phosphurés,  les  hydro- 
gènes carbures,  l'acide  hydrotellurique. 

11  est  susceptible  de  convertir  en  deutoxide  les  protoxides 
de  cuivre,  de  cobalt,  de  cérium,  de  cuivre,  de  manganèse, 
de  plomb  ,  de  barium  ,  de  potassium,  de  sodium  ;  il  convertit 
le  deutoxide  de  fer  en  tritoxide. 

L'oxigène  a  en  général  peu  d'action  sur  les  chlorures  secs, 
lors  même  que  la  température  est  élevée.  11  expulse  le  chlore 
des  chlorures  de  phosphore. 

Il  a  en  général  beaucoup  d'action  sur  les  indurés  ;  à  chaud 
il  brûle  le  soufre  de  l'iodure  de  soufre  et  expulse  l'iode  de 
tous  ies  iodures  métalliques,  excepté  ceux  de  potassium,  de 
sodium,  de  plomb  et  de  bismuth. 


OXI  161 

I,'oxîgène  brûle  le  carbone  qui  est  uni  à  l'azote  dans  l'azo- 
fure  de  carbone  ou  le  cyanogène. 

Il  brûle  le  soufre  et  le  carbone  qui  sont  à  l'état  de  sulfure 
liquide. 

Il  altère  la  plupart  des  sulfures  métalliques,  mais  en  agis- 
sant très-diversement;  i."  suivant  la  force  de  laflinilé  de  la 
base  du  sulfure  pour  le  soufre;  2.°  suivant  que  la  base  du 
sulfure,  en  passant  à  l'état  d'oxide ,  est  susceptible  de  former 
une  base  salitiablc  plus  ou  moins  énergique;  3.°  suivant  la 
fixité  au  feu  du  sulfate  qui  peut  résulter  de  l'oxigénation  du 
sulfure. 

Par  exemple,  1.°  les  sulfures  des  potassium  et  des  autres 
métaux  alcalins  qui  forment  des  sulfates  fixes  au  feu  ,  se  con- 
vertissent en  sulfates  quand  ils  sont  chauffés  avecl'oxigène;  •2" 
les  sulfures  de  fer  et  de  cuivre,  chauffés  fortement  dans  l'oxi- 
gène,  sont  réduits  en  acide  sulfureux  et  en  oxldes;  3.°  le  sul- 
fure d'or,  dont  la  base  n'a  qu'une  foible  affinité  pour  le 
soufre,  et  qui  ne  forme  pas  un  oxide  capable  de  saturer 
l'acide  sulfurique  chauffé  dans  l'oxigène,  se  convertit  en 
acide  sulfureux  et  en  or. 

Les  séléniures  éprouvent  de  la  part  de  l'oxigène  des  chan- 
gemens  analogues  à  ceux  que  les  sulfures  éprouvent  de  la 
part  du  même  corps. 

Les  arseniures  métalliques  chauffés  avec  le  contact  de  l'air, 
sont  tous  décomposés;  tous  ou  presque  tous  perdent  leur 
arsenic,  qui  est  converti  en  acide  arsenieux  ;  et  si  le  métal 
uni  à  l'arsenic  est  susceptible  de  s'oxider  à  la  température 
où  cette  décomposition  a  lieu  ,  on  obtient  un  oxide  pour 
résidu, 

La  plupart  des  phosphures  métalliques  paroisscnt  suscep- 
tibles de  former  des  phosphates,  lorsqu'ils  sont  chauffés  avec 
le  contact  de  l'oxigène. 

Parmi  les  alliages  binaires,  autres  que  les  arseniures  mé- 
talliques, celui  d'étain  et  de  plomb,  appelé  soudure  des 
plombiers,  éprouve  une  action  remarquable  de  la  part  de 
l'oxigène  ;  lorsqu'il  est  suffisamment  chauffé  au  milieu  de 
l'air,  il  prend  feu  à  la  manière  d'un  pyrophore  ,  et  produit 
un  stannate  de   plomb. 

57. 


Î02  oxi 

Action  de  Voxigène  siii^  les  sels  inorganiques  à  base 
d'oxide. 
Nous  ne  pouvons  examiner  en  détail  l'action  de  l'oxigène 
sur  les  sels;  nous  nous  bornerons  à  dire  qu'il  peut  se  porter 
ou  sur  leur  acide,  ou  sur  leur  base.  Dans  le  premier  cas  il 
peut  donner  lieu,  i.°  à  un  acide  plus  oxigéné  :  tel  est  le 
phénomène  que  présentent  les  sulfites  alcalins,  quand  leur 
acide  se  convertit  en  acide  sulfurique  par  le  contact  de  l'air; 
2."  à  un  nouveau  composé  non  acide:  tel  est  l'oxigène  qui  se 
porte  sur  l'hydrogène  des  acides  hydriodique  et  hydrotellu- 
rique  qui  sont  unis  à  des  bases.  Dans  le  second  cas,  où  la 
base  absorbe  de  l'oxigène,  l'état  de  saturation  de  la  combi- 
naison est  constamment  changé;  telle  est  l'action  de  l'oxi- 
gène sur  le  sulfate  de  protoxide  de  fer  :  la  base,  en  se  sur- 
oxidant,  donne  lieu  à  un  dépôt  de  sous-sulfate  et  à  un  sul- 
iate  soluble  de  peroxide. 

Action  de  Voxigène  sur  les  composés  organiques. 

Tous  les  principes  immédiats  organiques  qui  contiennent 
du  carbone  et  de  l'hydrogène  peuvent  brûler  dans  l'oxigène 
à  une  température  suffisamment  élevée,  et  donner  de  l'acide 
carbonique  et  de  l'eau;  quand  ils  contiennent  de  l'azote, 
celui-ci  est  mis  en  liberté. 

Aux  températures  ordinaires,  l'oxigène  a  de  l'action  sur 
la  plupart  de  ces  mêmes  principes,  surtout  quand  ils  sont 
humides  ,  délayés  ou  dissous  dans  l'eau  ;  et  s'il  est  vrai  de 
dire  ,  qu'après  un  temps  suffisant  ces  principes  se  réduisent  eu 
eau,  en  acide  carbonique,  et  en  azote,  s'ils  contiennent  ce 
principe,  il  faut  reconnoîfre  cependant  qu'il  en  est  un  grand 
nombre  qui  n'éprouvent  celte  altération  qu'après  un  temps 
très-long,  par  la  raison  que  la  première  action  de  l'oxigène 
développe  souvent  une  substance  moins  altérable  à  l'air  , 
que  ne  l'étoit  le  principe  immédiat  d'où  elle  provient. 

J'ai  démontré,  dans  ces  derniers  temps,  que  la  présence 
d'une  base  alcaline  a  une  iniluence  très-grande  pour  déter- 
miner l'oxigène  à  se  porter  sur  des  matières  organiques  qui 
sont  en  dissolution  dans  l'eau. 

iLtat  naturel. 
L'oxigène  est  extrêmement  répandu  ;   il  existe  dans  l'air 


OXI  i65 

atmosphérique  à  l'état  gazeux.  L'eau  et  une  foule  de  com- 
posés inorganiques  nous  le  présentent  à  i"éfat  solide,  liquide 
et  gazeux.  Enfin,  il  est  un  des  principaux  élémens  des  ma- 
tières végétales  et  animales.  C'est  donc  un  des  corps  les  plus 
répandus. 

Pj'éparation  du  gaz  oxîgêne. 

On  introduit  dans  une  cornue  de  verre  lutée  du  chlorate 
de  potasse;  on  atlapte  un  tube  recourbé  à  la  cornue;  on  la 
place  dans  un  fourneau  à  réverbère.  On  chauffe  doucement. 
Quand  le  gaz  commence  à  se  dégager,  ce  qu'on  reconnoît  au 
mouvement  rapide  d'une  bulle  de  mercure  qu'on  a  mise  dans 
la  courbure  inférieure  du  tube,  on  engage  cette  partie  du 
tube  sous  l'ouverture  d'un  flacon  renversé  et  plein  d'eau  , 
qui  repose  sur  la  planche  de  la  cUve  pneumafo-chimique. 
On  continue  de  chauffer  jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  de  dé- 
gagement de  gaz.  II  reste  du  chlorure  de  potassium  dans  la 
cornue,  conséquemment ,  par  la  seule  force  expansive  de  la 
chaleur,  l'acide  chlorique  et  l'oxide  de  potassium  ont  perdu 
leur  oxigène. 

Lorsqu'on  veut  se  procurer  de  grandes  quantités  de  gaz 
oxigène,  on  peut  faire  usage  de  pcroxide  de  manganèse, 
qu'on  distille  dans  une  cornue  de  grès. 

Le  deutoxide  et  le  peroxide  de  plomb,  le  peroxide  de 
mercure,  peuvent  également  donner  du  gaz  oxigène  par  la 
distillation. 

Pour  reconnoitre  la  pureté  de  l'oxigène ,  on  en  fait  passer 
dans  un  tube  gradué  plein  de  mercure.  On  note  le  volume 
et  on  l'agite  avec  la  potasse;  s'il  est  pur,  il  ne  doit  pas  être 
absorbé;  s'il  conlenoit  de  l'acide  carbonique,  celui-ci  seroit 
dissous. 

Pour  savoir  s'il  est  exempt  d'azote,  on  prend  le  gaz  qui  a 
été  agité  avec  la  potasse  et  qui  en  a  été  séparé.  On  en  fait 
passer  bulle  à  bulle  un  volume  connu  dans  un  tube  de  verre 
fermé  à  un  bout  plein  de  mercure  et  dans  lequel  on  a  fondu 
un  petit  morceau  de  phosphore.  La  combustion  s'opère  vive- 
ment et  il  n'y  a  pas  de  résidu  gazeux  si  l'oxigène  est  pur. 

Usages. 
Le  gaz  oxigène  est  indispensable  à  la  respiration  et  à  l.i 


i64  OXI 

germination;  son  action  sur  les  combustibles  est  la  source 
principale  du  calorique  et  de  la  lumière  que  nous  nous  pro- 
curons par  les  actions  chimiques.  Il  étend  son  influence  sur 
presque  tous  les  arts,  tels  que  ceux  du  blanchiment,  de  la 
teinture,  etc. 

Histoire. 

L'oxigéne  a  été  obtenu,  dans  le  mois  d'Avril  1774,  de 
i'cïxide  de  mercure  rouge  par  Bayen,  qui  l'annonça  comme 
étant  la  cause  de  l'augmentation  de  poids  de  plusieurs  mé- 
taux calcinés.  Priestley,  en  Août  1774,  reconnut  les  princi- 
pales propriétés  de  ce  corps.  En  1777,  Schéele  en  parla 
comme  d'une  substance  qu'il  avoil  découverte  depuis  long- 
temps. Priestley  Tavoit  nommé  air  déphlogistiqué;  Schéele, 
air  du  feu  ;  Condorcet  le  nomma  air  vital;  enfin,  les  auteurs 
de  la  nouvelle  nomenclature  le  nommèrent  oxigène,  d'après 
Lavoisier. 

Considérations  générales. 

Nous  n'avons  pu  envisager  sous  tousses  rapports  l'influence 
de  l'oxigéne  dans  les  actions  chimiques,  ni  développer  les 
heureux  résultats  que  son  étude  a  eus  sur  l'avancement  de 
la  philosophie  expérimentale;  car,  traiter  ces  sujets  avec 
les  détails  qu'ils  comportent ,  c'eût  été  s'exposer  à  des  re- 
dites, et  faire,  au  lieu  d'un  simple  article  d'un  Diction- 
naire, un  traité  de  chimie  et  l'histoire  des  progrès  de  cette 
science.  En  effet,  l'oxigéne  est  de  tous  les  corps  celui  dont 
les  affinités  sont  les  plus  nombreuses;  excepté  le  phthore, 
il  s'unit  à  tous  les  corps  simples  :  en  se  combinant  avec  le 
plus  grand  nombre,  il  donne  lieu  aux  phénomènes  les  plus 
remarquables  de  l'action  moléculaire;  tels  qu'un  vif  déga- 
gement de  lumière  et  de  chaleur  (voyez  Attraction  molrcu- 
LAïKE,  tom.  III,  p.  91  du  Supplément;  et  Flamme,  t.  XVII); 
et  parce  que  c'est  de  l'union  de  l'oxigéne  avec  les  corps  com- 
bustibles que  nous  tirons  la  chaleur  et  la  lumière  dont  nous 
avons  besoin  pour  suppléer  à  celles  du  soleil,  il  en  est  ré- 
sulté que,  dès  que  l'attention  des  philosophes  s'est  portée 
sur  des  actions  chimiques,  elle  a  dû  nécessairement  se  diri- 
ger sur  la  combustion  :  c'est  pourquoi  l'étude  de  la  combus- 


OXI  i«5 

tîon  est  devenue  celle  de  la  chimie  mcine.  (Voyez  Coups  com- 
BURANs  et  Combustibles,  tom.  X,  pag.  ôSg.) 

Si  Ton  jette  les  yeux  sur  la  propriété  des  combinaisons  de. 
l'oxigéne ,  on  verra  que  la  plupart  ont  des  propriélés  toutes 
différentes  de  celles  des  élémens  qui  les  constituent  (voyez 
Attraction  moléculaire,  tom.  111,  p.  gi  et  92  du  Supplément), 
et  que  les  élémens  de  ces  combinaisons  se  sont  unis  en  des 
proportions  définies  (même  mot.  p.  g5  ).  Parmi  les  composés 
d'oxigène  on  en  remarque  qui  sont  acides  (voyez  AciorrÉ, 
Acide,  tome  1/%  Supplém.ent),  et  d'autres  qui  sont  alcalins 
(voyez  Alcalinité  et  Alcalis,  tom.  1.'"%  Supplément). 

Or,  l'acidité  et  l'alcalinité  sont  les  propriétés  les  plus  re- 
marquables, les  plus  caractéristiques  que  présentent  les  corps 
composés.  Les  acides  et  les  alcalis,  en  perdant  leurs  propriétés 
distinctives  par  leur  action  mutuelle,  présentent  le  phéno- 
mène de  la  neutralité  au  plus  haut  degré,  et  donnent  par  là 
l'cxcinple  le  plus  frappant  des  propriétés  corrélatives  qu'of- 
frent les  combinaisons  chimiques.  (Voyez  t.  X,  p.  5i5  et  5 16.) 

Ce  phénomène  de  la  neutralité,  envisagé  sous  le  rapport 
de  la  corrélation  des  forces  élémentaires  dont  il  est  le  ré- 
sultat, conduit  à  considérer  l'action  de  l'oxigéne  sur  les 
combustibles  d'une  manière  analogue  à  celle  des  acides  sur 
les  alcalis,  et  conséquemment  à  distinguer  dans  l'action  mu- 
tuelle des  premiers  corps  deux  forces  élémentaires,  la  force 
comburante  et  la  force  combustible.   (Voyez  tom.  X,   p.   5 16.) 

La  combustion,  étudiée  sous  ce  point  de  vue,  non-seule- 
ment devient  claire  et  précise ,  mais  l'histoire  des  travaux 
auxquels  elle  a  donné  lieu,  est  facile  à  exposer,  et  celui  qui 
la  retrace,  est  nécessairement  juste,  lorsqu'il  s'agit  de  pro- 
noncer sur  la  théorie  de  Lavoisier  et  sur  la  valeur  des  mo- 
difications dont  elle  a  été  l'objet  depuis  que  le  clilore  a  été 
rangé  dans  la  classe  des  corps  simples.  (  Voyez  tome  X , 
pages  542  et  suivantes.) 

Enfin,  ajoutons  à  ces  considérations  rapides  sur  l'oxigéne, 
que  sa  présence  est  une  condilion  d'existence  de  tout  être 
organisé,  non-seulement  il  est  un  de  leurs  élémens  essentiels, 
mais  son  contact  est  nécessaire  à  toute  germination,  comme 
il  est  indispensable  à  tout  être  doué  d'organes  respira- 
toires. 


^6*^  OXl 

Ai)pendic< . 

Des  oxides  de    chlore  ou   chlorures   d'oxigène  et  de 
l'acide  chlorique  oxigénë. 

PflOTOXIDE    PE   CHLORE    (PERCHLOrxCRE   d'o.XIGÈnE:    EuCHLORINe). 

Conip  ositlon . 


Oxigène....      22,79...,      -    )  r       t 

^.  ,  ,        condense  en  5  volumes. 

Chlore 100,00....      4    \ 

Propriétés. 

11  a  luu;  couleur  d'un  jaune  verdâtre  ,  plus  intense  que 
celle  du  chlore,  et  sensiblement  orangée. 

Il  a  une  odeur  mixte  de  chlore  et  de  caramel. 

Son  poids  spécifique  est  de  2,41744. 

L'eau  en  dissout  8  ou  10  fois  son  volume.  Elle  acquiert 
tine  saveur  aigre  et  une  couleur  orangée.  Il  ne  seroit  pas 
impossible  qu'il  se  produisît  un  acide  pendant  la  dissolution 
du  gaz;  car,  outre  la  saveur  aigre  qui  paroit  l'annoncer,  on 
observe  encore,  en  mettant  le  peroxide  de  chlore  en  contact 
avec  la  teinture  de  tournesol,  que  celle-ci  passe  au  rouge 
avant  de  se  détruire. 

Cas  où  le  protoxlde  de  chlore  se  décompose. 

"Une  très-légère  chaleur  le  décompose.  Davy  prétend  que 
celle  de  la  main  est  quelquefois  suffisante  pour  cela,  ainsi  qu'il 
l'a  observé  lorsqu'il  transvasoit  ce  gaz  d'une  cloche  dans  une 
autre  ;  et  il  est  remarquable  que  ,  quoique  5c  volumes  de  gaz 
se  réduisent  par  leur  décomposition  en  4  volumes  de  chlore 
et  2  volumes  de  gaz  oxigène ,  il  y  ait  un  dégagement  sensible 
de  chaleur  et  de  lumière.  Pour  faire  cette  expérience  on 
introduit  .'>  volumes  de  protoxide  dans  une  petite  cloche  de 
verre,  dont  on  élève  ensuite  la  température  aA'ec  une  lampe 
à  esprit  de  vin. 

Lorsqu'on  échauffe  ou  qu'on  électrise  5  volumes  de  pro- 
toxide de  chlore  et  10  volumes  de  gaz  hydrogène,  il  y  a  4 
volumes  de  chlore  qui  s'unissent  à  4  volumes  d'hydrojène, 


OXI  1G7 

et  2  d'oxigène  qui  s'unissent  à  4  d'hydrogène  ;  il  reste 
21  de  gaz  hydrogène.  La  quantité  d'eau  formée  condense  tout 
l'acide  hydrochlorique  produit. 

Si  l'on  fait  détoner  5  volumes  de  protoxide  de  chlore  avec 
4  de  gaz  hydrogène,  il  se  produit  8  v.  de  gaz  hydrochlori- 
que et  2  V.  de  gaz  oxigène;  d'où  il  faut  conclure  que  le  chlore 
a  plus  d'afEnité  que  l'oxigène  pour  Thydrogène  à  une  tem- 
pérature élevée. 

Le  charbon  incandescent,  plongé  dans  ce  gaz,  continue 
de  brûler.  Il  se  produit  1  volume  d'acide  carbonique,  et  2 
volumes  de  chlore  sont  mis  en  liberté. 

Le  phosphore  le  décompose  avec  une  grande  rapidité.  11 
y  a  une  détonation  très-forte,  accompagnée  de  lumière  :  il 
se  produit  de  l'acide  phosphorique  et  du  chlorure  de  phos- 
phore. 

Le  soufre,  à  froid,  ne  le  décompose  pas  instantanément; 
mais  après  quelque  temps  il  se  produit  une  détonation,  et 
il  se  forme  de  l'acide  sulfureux  et  du  chlorure  de  soufre.  A 
chaud,  la  décomposition  a  lieu  au  moment  du  contact. 

Le  gaz  nitreux  lui  enlève  l'oxigène. 

Le  fer,  l'antimoine,  le  cuivre  ,  l'arsenic,  le  mercure  ,  etc., 
n'ont  pas  d'action  à  froid;  mais  à  chaud  le  gaz  se  décom- 
pose et  ses  deux  principes  s'unissent  aux  métaux.  Avec  le 
fer,  l'antimoine,  le  cuivre  et  l'arsenic,  il  y  a  dégagement 
de  lumière. 

Une  expérience  très-propre  à  démontrer  l'action  de  l'oxide 
de  chlore  sur  les  métaux,  consiste  à  introduire  une  feuille 
de  clinquant  dans  un  flacon  plein  de  ce  gaz.  Il  n'y  a  pas 
d'action:  mais,  porte -t -on  un  tube  de  verre  légèrement 
échauffé  dans  le  gaz,  tout  à  coup  celui-ci  se  décompose;  la 
feuille  métallique  s'enflamme. 

L'oxide  de  chlore  décompose  le  gaz  hydrochlorique,  surtout 
à  une  légère  chaleur.  Il  se  forme  de  l'eau  ,  qui  se  dépose  sur 
la  paroi  de  la  cloche  où  l'on  a  fait  le  mélange,  et  il  reste 
du  chlore. 

Cette  expérience  ne  semble  pas  d'accord  avec  celles,  1." 
où  4  volumes  d'hydrogène,  mêlés  à  5  volumes  d'oxide  de 
chlore,  ont  donné  de  l'acide  hydrochlorique  et  du  gaz  oxi- 
gène ;  2.°  où  l'eau  est  décomposée  à  chaud  par  le  chlore; 


es  OXI 

mais  il  paroit  que  cela  tient  à  ce  que  l'oxigène  a  plus  d'affi- 
nité que  le  chlore  pour  Thydrogène  à  la  température  or- 
dinaire ,  tandis  qu'à  chaud  le  contraire  à  lieu.  11  n'est  pas 
inutile  de  remarquer  que  la  composition  du  protoxide  de 
chlore  est  telle  que,  lorsque  Tcau  est  décomposée  par  le 
chlore,  la  quantité  d'oxigéne  mise  en  liberté  est  dans  la 
proportion  propre  à  convertir  le  chlore  qui  est  uni  à  l'hydro- 
gène en  oxide. 

Prépoj'alion. 

On  met  danstine  fiole  à  médecine  5o  grammes  de  chlorate 
de  potasse  avec  3o  grammes  d'acide  hydrochlorique  qui  ré- 
sulte du  mélange  de  volumes  égaux  d'eau  et  d'acide  con- 
centré ;  on  adapte  un  tube  recourbé  à  la  fiole  ;  on  fait  chauffer 
doucement,  et  on  recueille  le  gaz  sur  le  mercure  dans  de 
très  petites  cloches.  Il  est  bon,  avant  d'examiner  le  produit, 
de  le  laisser  séjourner  quelques  heures  sur  le  mercure  pour 
que  celui-ci  absorbe  le  chlore,  qui  est  toujours  mêlé  à  l'eu- 
chlorine.  En  opérant  comme  nous  Amenons  de  le  dire,  on 
évite  les  accidens.  qui  pourroient  être  fort  graves  si  on  rece- 
voit  beaucoup  de  ga^  dans  un  même  vaisseau. 

I.'acide  hydrochlorique  se  décompose  certainement  dans 
cette  opération  :  i.°  une  portion  ,  en  réagissant  sur  la  potasse 
du  chlorate  ,  donne  naissance  à  de  l'eau  et  à  du  chlorure  de 
potassium:  2."  une  autre  portion  d'acide  hydrochlorique, 
en  réagi.ssant  sur  l'acide  chlorique ,  donne  naissance  à  du 
protoxide  de  chlore  et  à  de  l'eau,  et  il  paroit  qu'en  outre 
il  y  a  toujours  une  portion  de  chlore  qui  est  mise  à  nu. 

Histoire. 

W.  H.  Davy  le  découvrit  en  1811, 

Deutoxide  de  chlore  ou  Protochlorure  d'oxigèxe. 
Composition. 

Volumes. 

Oxîgène 2    ) 

^,  /  >    condensés  en  2  volumes. 

Chlore 1    ) 

Propriétés. 

Ce  gaz  a  une  couleur  plus  brillante  que  celle  du  protoxide 

de  chlore. 


OXI  '  1^9 

Il  a  une  odeur  particulière,  qui  est  plus  aromatique  que 
celle  du  protoxide. 

Il  est  plus  soluble  dans  l'eau  que  le  protoxide.  La  solution 
n'est  point  aigre  :  elle  est  très-astringente  et  corrosive,  et 
laisse  dans  la  bouche  un  goût  désagréable.  Cette  solution  dé- 
truit la  couleur  bleue  de  tournesol  sans  la  rougir. 
Cas  où  il  se  décompose. 

A  loo''  il  fait  explosion;  2  volumes  donnent  2  volumes 
d'oxigène  et  1  volume  de  chlore.  Le  feu  est  plus  vif  que 
celui  qui  se  manifeste  dans  la  décomposition  du  protoxide. 

A  la  température  ordinaire  il  n'y  a  guère  que  le  phos- 
phore qui  le  décompose.  11  se  produit  alors  de  l'acide  phos- 
phorique. 

Lorsqu'on  mêle  à  3  volumes  de  chlore  2  volumes  de  deu- 
toxide,  le  chlore  qui,  à  l'état  de  pureté,  enflamme  le  clin- 
quant, na  plus  d'action  sur  lui  à  l'état  de  mélange.  Plus 
bas  nous  reviendrons  sur  ce  résultat. 

Préparation. 

On  l'obtient  en  pulvérisant  de  2  à  3^  de  chlorate  de  po- 
tasse ,  les  mélangeant ,  au  moyen  d'une  spatule  de  platine ,  avec 
de  l'acide  sulfurique  concentré,  de  manière  à  en  faire  une 
masse  solide  d'une  couleur  orangée  brillante:  en  introduisant 
cette  masse  dans  une  cornue  et  en  la  distillant  dans  un  bain 
d'eau  et  d'alcool ,  le  deutoxide  de  chlore  se  dégage  :  on  le 
recueille  sur  le  mercure  dans  de  petites  cloches. 

M.  Gay-Lussac  prescrit  d'ajouter  à  l'acide  sulfurique  la 
moitié  de  son  poids  d'eau  et  d'introduire  le  mélange,  réduit  en 
pâte,  dans  un  tube  de  \evve  de  o'",o2  de  diamètre  et  de 
o",!   de  hauteur. 

Histoire, 

Ce  gaz  a  été  décrit  le  4  Mai  i8i5  par  sir  H.  Davy.  Quelque 
temps  après,  le  comte  de  Stadion  ,  qui  n'étoit  pas  instruit  de 
la  découverte  du  chimiste  anglois,  l'obtenoit  en  même  temps 
qu'il  découvroit  l'acide  chlorique  oxigéné. 

Sir  H.  Davy,  ayant  remarqué  que  5  volumes  de  protoxide  de 
chlore  se  réduisent  par  l'action  de  la  chaleur  à  4  volumes  de 
chlore  et  2  volumes  d'oxigène ,  a  été  conduit  à  penser  qu'il 


I7«  OXI 

n'est  pas  impossible  que  cet  oxide  soit  un  mélange  de  3  vo- 
lumes de  chlore  et  de  2  volumes  de  deutoxide.  En  effet,  ce 
mélange,  chauffé,  donne  4  volumes  de  chlore  et  2  volumes 
d'oxigène,  précisément  comme  le  font  5  volumes  d'euchlo- 
rine.  En  outre,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  plus  haut,  ce  mé- 
lange, comme  Teuchlorine,  n'enflamme  point  à  froid  une 
feuille  de  clinquant.  D'un  autre  c6lé,  sir  H.  Davy  ayant  ob- 
servé que  1  volume  de  chlore,  mêlé  à  2  volumes  dair,  agit 
encore  sur  le  clinquant,  il  est  porté  d'après  cela  à  peqser 
que,  dans  l'euchlorine  ou  dans  le  mélange  de  3  volumes  de 
chlore  et  de  2  volumes  de  deutoxide  ,  il  y  a  plus  qu'un  simple 
mélange.  Mais  ce  raisonnement  de  sir  H.  Davy,  pour  démon- 
trer l'existence  du  protoxide  de  chlore,  n'est  point  à  fabri 
de  toute  objection  (voyez  la  note  delà  page  11  du  tome  IX). 
L'observation  que  M.  Gay-Lussac  a  faite,  que  les  dernières 
portions  de  gaz  qu'on  obtient  dans  la  préparation  de  l'euchlo- 
rine sont  formées  de  1  volume  d'oxigène  et  de  2  volumes  de 
chlore,  sont  beaucoup  plus  favorables  à  l'existence  d'un  pro- 
toxide de  chlore,  que  l'induction  que  M.  H.  Davy  a  tirée  de 
ces  dernières  expériences. 

Acide  chlorique  oxtgéné. 
Composiùon. 

F.  Stadion  , 
eu  volumes. 

Oxigène 3,5 

Chlore 1. 

Propriétés  de  l'acide  chlorique  oxigéné  hydraté. 

Il  est  incolore. 

Il  est  liquide  jusqu'à  la  température  de   i/|o''. 
Il  est  inodore. 
Il  a  une  saveur  aigre. 

Il  se  dissout  dans  l'eau  en  foutes  proportions. 
Il  rougit  le  tournesol  sans  en  détruire  la  couleur. 
Il    n'est   pas    décomposé   par  les  acides    hydrochlorique, 
hydrosulfurique  et  sulfureux. 

Il  ne  précipite  pas  le  nitrate  d'argent. 


OXI  17Ï 

Prêpmalion  de  l'acide  chloriquc  oxigéné. 

On  pulvérise  du  chlorate  de  potasse;  on  le  mêle  par 
petites  parties  avec  le  double  de  son  poids  d'acide  sulfurique 
concentré.  Après  une  macération  de  24  heures,  pendant  la- 
quelle on  a  remué  fréquemment  le  mélange  ,  on  l'expose  à 
une  chaleur  graduée  de  bain -marie,  jusqu'à  ce  qu'il  ait 
perdu  sa  couleur  et  son  odeur  :  alors  on  le  délaie  dans 
l'eau;  on  le  verse  sur  un  filtre,  où  on  le  laisse  égoutler;  puis 
on  le  lave  avec  de  l'eau  froide  jusqu'à  ce  que  le  lavage  ne 
rougisse  plus  le  tournesol.  Le  résidu  doit  représenter  les 
0,28  du  poids  du  chlorate  de  potasse  qui  a  été  traité  :  c'est 
le  chlorate  oxigéné  de  potasse.  On  met  6  p.  de  chlorate 
oxigéné  dans  une  cornue  de  verre  ;  on  verse  dessus  5  p. 
d'acide  sulfurique ,  étendu  de  1  p.  d'eau  ;  on  adapte  un  ré- 
cipient à  la  cornue,  et  on  distille,  en  graduant  la  chaleur 
jusqu'à  faire  bouillir  le  mélange.  11  passe  d'abord  de  l'eau 
dans  le  récipient,  ensuite  de  Facide  chloricjue  oxigéné  hy- 
draté, mêlé  d'acides  sulfurique  et  hydrochlorique.  On  pré- 
cipite le  premier  de  ces  acides  par  l'eau  de  baryte  et  le 
second  par  l'oxide  d'argent.  Enfin  ,  on  peut  concentrer  l'acide 
par  la  chaleur  ou  en  l'exposant  au  vide  sec. 

La  formation  du  chlorate  oxigéné  de  potasse  est  facile  à 
concevoir.  L'acide  sulfurique  se  porte  sur  la  potasse  d'une 
portion  du  chlorate.  L'acide  chlorique  de  cette  portion  se 
transforme  en  deutoxide,  et  en  oxigène  qui  se  porte  sur  l'a- 
cide chlorique  de  la  seconde  portion  de  chlorate  pour  la 
convertir  en  chlorate  oxigéné. 

Le  chlorate  oxigéné  de  potasse  est  blanc.  Sa  saveur  est 
légèrement  amère  ; 

Il  est  neutre  aux  coulevirs  végétales;  inaltérable  à  l'air; 

Il  est  peu  soluble  dans  l'eau  froide  et  très-soluble  dans  l'eau 
bouillante. 

11  cristallise   en  octaèdres. 

Il  ne  détone  que  très-foiblement  avec  la  plupart  des  qorps 
combustibles,  même  avec  le  soufre,  qui  agit  si  fortement 
sur  le  chlorate  de  potasse. 

Dans  ce  sel  l'acide  contient  7  fois  autant  d'oxigène  que 
Iq  base.  (Ch.) 


172  OXI 

OXIMEL.  (Chitn.)  On  appelle  oximel  une  sorte  de  sirop 
composé  essentlelleinent  de  miel  et  de  Aànaigre.  (Ch.) 

OXISMA.  {Conchj'l.)  M.  Rafinesque  a  proposé  (Journ.  de 
phys. ,  Janv.  i8ig,  p.  417)  d'établir  un  genre  sous  ce  nom 
avec  une  coquille  fossile,  bivalve,  qui  diffère,  dit- il,  des 
jambonneaux,  pinna ,  parce  que  la  charnière  est  latérale, 
plissée  et  membraneuse.  11  l'appelle  O.  bifide,  O.  bifida ,  et 
la  caractérise  ainsi:  Coquille  droite,  noire,  scabre  ;  base 
tronquée;  extrémité  bifide,  ouverte;  les  deux  valves  aiguës, 
plates,  un  peu  anguleuses  vis-à-vis  de  la  charnière:  longueur 
trois  quarts  de  pouce.  (DeB.) 

OXOPHYLLUM.  (Bot.)  Nom  substitué  par  des  botanistes 
modernes  à  celui  de  Ticorea,  employé  par  Aublet.  Voyez 
TlCORÉE.   (  PoiR.  ) 

OXYA  et  OXYNE.  (Bot.)  Noms  grecs  anciens  du  hêtre. 
(Lem.) 

OXYACANTHA.  (Bot.)  L'arbre  ou  arbrisseau  que  Dios- 
coride  nommoit  ainsi,  est,  suivant  la  plupart  des  auteurs  an- 
ciens, le  cynosbatos  de  Théophraste,  et  le  même  que  l'aubé- 
pin ,  alba  spina ,  et  par  corruption  la  noble  épine,  arbrisseau 
commun  dans  les  haies.  Tournefort  distinguant  l'alisier ,  cra- 
tœgus,  quia  des  pépins,  du  néflier,  mespilus,  qui  a  des  noyaux, 
plaçoit  Voryacanlha  dans  son  genre  Mespilus.  Linngsus,  admet- 
tant cinq  styles  et  cinq  graines  dans  le  mespilus,  et  seule- 
ment deux  styles  et  deux  graines  dans  le  crattrgus,  et  trou- 
vant ce  dernier  caractère  dans  l'arbrisseau  de  Dioscoride, 
l'a  nommé  mespilus  oxjacantha.  Nous  avons  préféré  la  déter- 
mination de  Tournefort,  comme  plus  naturelle.  Galien  ad- 
mettoit  un  autre  oxjacanlha ,  qui  est  l'épine-vinette  ou  vinet- 
tier  ,  bcrberis ;  mais  on  l'a  seulement  cité  sans  l'adopter.  (J.) 

OXYANTHUS  [Bot.);  Decand.,  Ann.du  Mus.,  vol.  9  ,  p.  218. 
Ce  genre  a  été  établi  par  M.  De  CandoUe.  Il  appartient  à  la 
famille  des  rubiacées  ,  à  la  pentandrie  monosynie  de  Linnaeus. 
Il  entre  dans  la  section  des  cinchona,  et  a  beaucoup  de  rap- 
ports avec  les  locoyena  et  les  posoqueria.  11  diffère  de  l'un  et 
l'autre  par  son  stigmate  simple  ;  par  les  lobes  très-aigus  du  ca- 
lice et  de  la  corolle  ;  par  son  fruit ,  qui  paroit  devoir  êtie  cou- 
ronné par  le  calice;  enfin,  par  son  inflorescence  latérale, 
doù  résulte  le  caractère  suivant  : 


OXY  373 

Un  calice  adhérent  par  son  tube  avec  Tovaire,  resserré  à 
son  sommet;  le  limbe  à  cinq  décovipurcs  très-aigues  ;  une  co- 
rolle en  forme  d'entonnoir;  son  tube  cylindrique,  très-long; 
son  limbe  à  cinq  lobes  trés-aigus  ;  cinq  étamines  sessiles  à  l'o- 
ritice  du  tube;  les  anthères  saillantes,  très-aiguës  ;  l'ovaire 
ovale  ,  surmonté  d'un  style  et  d'un  stigmate.  Le  fruit  est  à  deux 
loges  polyspermes. 

M.  De  CandoUe  ne  cite  pour  ce  gé'nre  qu'une  seule  espèce,, 
qu'il  appelle  oxjanllius  speciosus ,  mais  sans  aucune  autre  des- 
cription. Elle  est  indigène  de  Sierra-Léone ,  d'où  elle  a  été 
apportée  par  Smithmann.  Il  est  très-probable  que  cette  plante 
est  la  même  que  le  gardénia  tubijlora  d'Andrews,  Bot.  repos., 
tab.  i85,  ou  du  même  genre  que  celui-ci.  C'est  un  arbrisseau 
dont  les  feuilles  sont  opposées,  médiocrement  pétiolées,  glabres, 
alongées,  elliptiques,  entières ,  ondulées,  aiguës,  acuminées, 
longues  de  trois  ou  quatre  pouces;  les  fleurs  sessiles,  axiî- 
laires,  très-odorantes,  souvent  réunies  au  nombre  de  trois j 
leur  calice  est  glabre,  tubulé,  à  cinq  dents  droites,  aiguës; 
la  corolle  blanche,  à  tube  grêle,  long  de  cinq  à  six  pouces 
et  plus,  ayant  les  divisions  du  limbe  linéaires,  lancéolées, 
réfléchies,  longues  d'un  pouce;  les  anthères  sont  sessiles,  si- 
tuées à  l'orifice  du   tube.  (Poir.) 

OXYARCEUTIS.  {Bot,)  Voyez  Oxycédrus.  (J.) 

OXYBAPHE,  Oxjbaphus.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  monopétalées,  régulières,  de  la  famille  des 
nictagjnées ,  de  la  tétrandrie  nionogj'nie  de  Linna?us  ;  oflVant 
pour  caractère  essentiel:  Un  calice  (un  involucre,  Juss.  ) 
campanule,  à  cinq  divisions;  une  corolle  (un  calice,  Juss.) 
en  forme  d'entonnoir  ;  le  limbe  à  cinq  lobes;  trois  ,  quelque- 
fois quatre  étamines  ;  l'ovaire  entouré  par  la  base  de  la  co- 
rolle; un  seul  style;  une  noix  monosperme ,  recouverte  par 
la  base  durcie  de  la  corolle,  et  fermée  au  sommet,  contenue 
dans  le  calice  agrandi  et  membraneux. 

Ce  genre  ,  établi  par  l'Héritier  ,  diffère  des  mirabilis  par  sa 
corolle  courte,  divisée  en  cinq  lobes,  débordant  à  peine  le 
calice,  et  par  les  étamines,  qui  ne  sont  qu'au  nombre  de  trois 
ou  quatre. 

OxYBAPHE  VISQUEUX  :  Oxjhaplius  viscosus,  l'Hérit.,  A/onogr. 
icon.;  Mirabilis  viscoia,  Cavan.,  Icon.  rar.,  1  ,  pag.  i3  ,  tab.  19, 


i74  0\Y 

Plante  du  Pérou,  dont  les  tiges  sont  molles,  herbacées,  ve- 
lues, longues  de  six  à  sept  pieds,  couchées  et  rampantes, 
fortement  glutineuses,  ainsi  que  toute  la  plante;  les  feuilles 
sont  grandes,  en  cœur,  opposées,  molles,  pétiolées,  tomen- 
teuses,  velues  des  deux  côtés  :  les  deux  lobes  de  la  base  larges 
et  arrondis;  le  sommet  terminé  en  pointe;  les  fleurs  dispo- 
sées en  grappes  terminales,  réunies  en  petits  paquets,  sortant 
de  deux  larges  bractées*  leur  calice  est  plan,  plissé,  velu, 
à  cinq  dents,  traversé  par  cinq  nervures  épaisses;  la  corolle 
est  fort  petite,  purpurine;  son  tube  à  peine  de  la  longueur 
du  calice,  renfermant  trois  ou  quatre  étamines  ;  les  filamens 
de  couleur  purpurine.  Le  fruit  est  renfermé  dans  le  fond  du 
calice  agrandi  et  à  cinq  plis  ;  la  semence  est  à  quatre  ou  cinq 
côtes  saillantes,  ovale  et  ridée. 

OxYBAPHE  A  FEUILLES  GLABRES  :  Oxjhaphus  glabrifuUiis ,  Vahl , 
Enum,,  1  ,  pag.  40  ;  Mirabilis  corjmbosa ,  Cavan  ,  Icon.  rar, .  4  , 
tab.  379  ;  Caljxh^'rnenia  glabrifolia,  Orteg.  ;  Decand. ,  5  ,  tab.  1 . 
Cette  plante  est  d'une  couleur  glauque,  d'une  saveur  acre;  en 
vieillissant,  elle  perd  une  partie  de  ses  poils  ;  ses  tiges  sont 
tétragones,  hautes  de  trois  pieds  et  plus;  les  rameaux  inférieurs^ 
étalés,  dichotomes,  chargés  de  poils  glanduleux;  les  feuilles 
opposées,  pétiolées,  ovales,  en  cœur,  très-entières,  rudes  à 
leurs  bords  ;  les  fleurs  sont  disposées  presque  en  corymbe;  leur 
calice  rougeàtre  à  son  sommet  ;  la  corolle  purpurine,  une  fois 
plus  longue  que  le  calice  ;  les  étamines  plus  courtes  que  la  co- 
rolle ;  les  semences  brunes  et  grenues.  Cette  plante  croît  au 
Pérou. 

OxvBAPHE  OVALE  :  Oxjbaphus  ovutus ,  Vahl,  /.  c.  ;  Calyxhy- 
menia  ovata,  Flor.  per, ,  i  ,  pag.  46  ,  tab.  76  ,  fig.  b.  Plante  vis- 
queuse ,  hérissée  de  poils  articulés  et  glanduleux;  ses  tiges 
sont  hautes  de  trois  pieds;  les  feuilles  pétiolées,  ovales,  ai- 
guës, épaisses,  entières,  rudes  à  leurs  bords;  les  pédoncules 
dichotomes,  terminaux;  les  pédicelles  uniflores;  le  calice 
s'élargit  en  une  membrane  veinée  ,  réticulée  ;  la  corolle  est 
rouge  ,  une  fois  plus  grande  que  le  calice ,  plissée  à  son  limbe  ; 
les  étamines  presque  aussi  longues  que  la  corolle  ;  la  semence 
lisse,  en  ovale  renversé.  Cette  plante  croit  au  Pérou  ,  sur  les 
collines  et  les  montagnes. 

OxyBAPHE  COUCHÉ:  Oxjbaphus  prostratus,  Vahl,  l.  c;  Caljx- 


OXY  ;;5 

liymenia  proslrata  ,  Flor.  per.,  i ,  pag.  46  ,  (ab.  7?  ,  fig.  c.  Cette 
espèce  a  des  tiges  striées ,  couchées,  un  peu  pubesccnles, 
longues  de  trois  pieds;  les  rameaux  alternes,  dichotomes;  les 
feuilles  ovales,  en  cœur,  veinées,  pubescentes,  ondulées  et 
crénelées  ;  les  fleurs  axillaires,  terminales,  presque  en  co- 
rymbe;  les  pédoncules  courts,  glanduleux  ,  portant  cinq  à  huit 
fleurs  médiocrement  pédicellées;  les  divisions  du  calice  ova- 
les; la  corolle  purpurine,  plisséc,  trois  fois  plus  longue  que 
le  calice;  les  élamines  plus  courtes  que  la  corolle.  Cette  plante 
croit  au  Pérou  ,  sur  les  collines. 

OxYBAPHE  ÉTALÉ:  Oxjbaphus  cxpunsus ,  Vahl,  l.  c;  Calyxhy- 
menia  expansa ,  Flor.  per.,  1  ,  pag.  4^  ,  tab.  7 5  ,  fig.  a.  Sa  tige 
est  haute  de  six  pieds;  ses  feuilles  glabres,  opposées,  pélio- 
lées,  ovales,  aiguës,  veinées,  médiocrement  crénelées,  un 
peu  sinuées  à  leurs  bords;  les  feuilles  florales  presque  ses- 
siles  ;  les  pédoncules  terminaux,  dichotomes  ,  presque  eu 
corymbe ,  chargés  de  dix  à  onze  fleurs  pédicellées  ;  leur  ca- 
lice est  pubescent,  glutintux;  la  corolle  purpurine  ,  presque 
campanulée  ;  les  étamines  de  la  longueur  de  la  corolle;  la  se- 
mence rude,  alongée,  en  ovale  renveisé.  Cette  plante  croît 
sur  les  collines  arides,  aux  environs  de  Lima. 

OxvjiAPHE  AGRÉGÉ  :  Oxjbaphus  aggregatus  ,  Vahl ,  l.  c.  ;  Mi- 
rabilis aggregata ,  Cavan.,  Icon.  rar.,  5,  pag.  22,  tab.  457; 
Orteg.  ;  Decand.,  81  ,  tab.  1 1.  Plante  de  la  Nouvelle-Espagne, 
qui  s'élève  à  la  hauteur  d'un  pied  et  plus,  dont  les  liges  sont 
rameuses  dès  leur  base,  garnies  de  feuilles  lancéolées,  un  peu 
épaisses,  glabres,  aiguës,  à  peine  denticulées,  longues  d'un 
pouce  et  demi  ;  les  pétioles  courts;  les  pédoncules  solitaires, 
axillaires  et  dans  la  bifurcation  des  rameaux,  courts  et  in- 
clinés a  l'époque  de  la  fructification,  soutenant  deux  ,  trois  ou 
quatre  fleurs  sessiles,  renfermées  dans  un  involucre  commun  , 
campanule,  à  cinq  découpures  ovales,  inégales,  agrandi  après 
la  floraison  ;  point  de  calice  propre  ;  la  corolle  rougeàtre;  les 
étamines  de  la  longueur  de  la  corolle;  trois  noix  assez  gran- 
des, velues.  (PoiR.) 

OXYBELE,  Oxjhelus.  {Enlorn.)  M.  I.atreille  a  réuni  sous 
ce  nom  de  genre  un  certain  nombre  d'espèces  d'insectes  hy- 
ménoptères, que  la  plupart  des  auteurs  d'entomologie  avoient 
rapportés  aux  genres  Crabron  ,  Melline  ou  Nomade.  Ce  sont  de 


'7G  OXY 

petites  espèces  ,  qui  difiFèrent  essentiellement  des  asiates  ou 
des  nyssons,  qui  ont,  comme  eux,  les  yeux  entiers,  surtout 
parce  que  leurs  ailes  n'ont  qu'une  cellule  cubitale  fermée,  au 
lieu  que  les  autres  en  ont  trois.  Telle  est  la  guêpe  uniglume 
de  Linnasus  ouïe  crabro  uniglumis,  Fabr.  Les  femelles  parois- 
sent  déposer  de  petits  cadavres  d'insectes  auprès  de  leurs 
œufs,  qu'elles  placent  profondément  dans  le  sable  eu  y  creu- 
sant des  trous.  (C.  D.) 

OXYCARPUS.  (Bot.)  Genre  de  Loureiro,  depuis  long- 
temps réuni  au  hrindonia.  Voyez  Brindonier.  (J.) 

OXYCEDRUS.  (Bot.)  Théophraste  et  Galien  ,  ainsi  que 
Dodoëns  et  Belon  ,  désignent  sous  ce  nom  le  cade  de  Provente  , 
espèce  de  genévrier,  juniperus  oxjcedrus  de  Linnaeus,  que 
Pena  nommoit  oxjarceutis,  c'est-à-dire  genévrier  aigu,  et  dont 
on  extrait  par  distillation  une  huile  essentielle  estimée.  (J.  ) 

OXYCEPHAS.  (Ichthj'oL)  M.  Rafinesque-Schmaltz  a  créé 
sous  ce  nom  un  genre  de  poissons  reconnoissables  à  leur 
corps  conique,  comprimé,  couvert  d'écailles  dures  ,  ou  même 
de  plaques  en  bouclier;  à  leur  nageoire  caudale  réunie  avec 
l'anale  et  la  seconde  dorsale  ;  à  leur  tête  pointue  et  revêtue 
de  larges  boucliers  squameux. 

Ce  genre  ne  renferme  encore  qu'une  espèce,  Vorycephas 
scabrus,  dont  les  écailles  sont  épineuses;  dont  le  menton  porte 
deux  barbillons  et  dont  la  nageoire  caudale  est  échancrée. 

Les  pêcheurs  siciliens,  quoique  connoissant  à  peine  cet  ani- 
mal fort  rare,  lui  donnent  le  nom  de  pizzone.  On  ne  sauroit 
d'ailleurs  le  manger,  car  il  paroît  manquer  de  chair  et  ne 
consister  absolument  qu'en  écailles.  Il  est  d'une  couleur  fauve 
uniforme.  (  H.  C.) 

OXYCÈRE ,  Oxycera.  {Enlom.)  Ce  nom,  qui  signifie  an- 
tenne pointue  ,  a  été  créé  par  Illiger  pour  faire  connoître 
un  genre  d'insectes  à  deux  ailes,  voisin  des  mouches  armées 
ou  stratyomes,  dont  ils  diffèrent  un  peu  par  la  manière  dont 
les  antennes  se  terminent.  Nous  avons  décrit  ce  genre  sous 
le  nom  d'HYP0i,É0N ,  et  nous  l'avons  fait  figurer  dans  l'atlas 
de  ce  Dictionnaire ,  planche  48 ,  fig.  5.  C'est  l'hypoléon  à  trois 
lignes,  que  Geoffroy  à  fait  connoître  sous  le  nom  de  mouche 
armée  à  bandes  noires.  Voyez  l'article  Hvpoléon.    (C.  D.  ) 

05CYCER0S.  (Bof.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 


OXY  i';7 

Gomplèles,  inoiiopétalées ,  régulières,  delà  famille  âcs  mbia- 
cées,  (le  la  pentandrie  monogjnie  de  Lirina»us,  que  quelques 
botanistes  réunissent  au  randia ;  et  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  à  cinq  dents  ;  une  corolle  presque  en 
soucoupe  ;  son  limbe  très  -  ample  ,  à  cinq  lobes;  le  tube 
court;  cinq  étamincs  attachées  à  l'orifice  du  tube;  les  fila- 
niens  presque  nuls;  les  anthères  filiformes,  étalées  sur  le  lim'ie; 
rovaire  inférieur;  un  style  de  la  longueur  du  tube;  un  stig- 
mate ovale,  alongé,  à  plusieurs  canutlures.  Le  fruit  est  une  baie 
fort  petite,  couronnée  par  le  calice  ,  à  deux  loges  polyspermes. 

OxYCEROs  HÉRISSÉ;  Oxjceros  horridus  ,  Lour.,  Fi.  coch.,  i, 
pag.  187.  Arbrisseau  découvert  dans  les  forêts  de  la  Cochin- 
chine  ,  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  huit  pieds  sur  une  tige  droite 
dont  les  branches  sont  alongées  et  renversées  ;  les  rameaux 
courts,  nombreux,  étalés,  opposés  en  croix,  armés  de  forts 
aiguillons  opposés ,  presque  cornés,  très- aigus;  les  feuilles 
glabres,  opposées,  très-entières,  ovales ,  lancéolées  :  les  Heurs 
blanches,  presque  terminales,  disposées  en  grappes  tricho- 
tomes;  les  baies  noires. 

OxYCEROs  DE  LA  Chine  ;  Oxj'ceros  chinensis ,  Lour.,  Flor.  co- 
chin. ,  1  ,  pag.  187.  Arf)uste,  dont  les  tiges  sont  droites,  hautes 
d'environ  cinq  pieds,  très-rameuses,  armées  de  plusieurs  ai- 
guillons obliques,  courts  ,  aigus  ;  les  feuilles  sont  glabres  ,  op- 
posées, lancéolées,  nerveuses,  très-entières  ;  les  fleurs  blan- 
ches, disposées  en  grappes  courtes,  terminales;  leur  corolle 
en  soucoupe:  son  tube  alongé;  son  limbe  plan  ,  à  cinq  lobes; 
cinq  filamens  très-courts,  si.tués  à  l'orifice  du  tube;  les  an- 
thères linéaires;  un  stigmate  ovale,  bifide.  Le  fruit  est  une 
petite  baie  arrondie,  à  deux  loges  renfermant  des  semences 
peu  nombreuses,  petites,  arrondies.  Celte  plante  croît  aux 
environs  de  Canton.  (Poir.) 

OXYCOCCUM.  [Bot.)  Cordus  et  Clusius  nommoient  ainsi 
une  espèce  d'airelle  qui  habite  les  lieux  marécageux,  et  que 
Linnseus  a  nommée  vuccinium  oxjcoccos.  Il  diflère  du  vacci- 
nium  par  sa  corolle  fendue  profondément  en  quatre  parties. 
C'étoit  pour  Tournefort  un  genre  distinct,  Oxycoccos,  que 
quelques  auteurs  modernes  ont  tenté  de  rétablir.   (J.  ) 

OXVDENIA.  (Bot.)  Ce  genre  de  graminées  de  M.  Nuttai 
paroit  le  même  que  le  LeptoclUoa  de  Beauvois.  (  J.) 
3j.  12 


178  OXY 

OXYLAPATHUM.  (Bot.)  Nom  rlonné  par  Dioscoride  et 
Pline  à  la  patience  aiguë,  lapallium  de  plusieurs  auteurs,  ru- 
mex  acutus  de  Linnœiis:  le  même  avoit  été  adopté  par  Mat- 
thiole  ,  Fuchs  et  Dodoëns.  On  trouve  encore  sous  ce  nom 
dans  Daléchamps  le  polamogeton  serrai um.  (J.  ) 

OXYLOBE,  O.rjdobium.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes,  papilionacées,  de  la  famille  des 
légumineuses,  de  la  décandrie  monogynie  de  Linna^us  ;  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  divisions  profondes, 
presque  à  deux  lèvres;  une  corolle  papilionacée  ;  la  carène 
comprimée,  de  la  longueur  des  ailes;  Tétendard  plan,  de 
même  longueur;  dix  étamines  libres;  le  style  ascendant;  le 
stigmate  simple;  une  gousse  ovale,  ventrue,  aiguë,  à  plu- 
sieurs semences. 

Ce  genre,  très-voisin  des  gompholobium ,  avoit  été  établi  par 
Andrews  ,  admis  par  Alton.  Il  est  le  même  que  le  calljstachis 
de  Ventenat.  On  y  rapporte  Tespèce  suivante,  rangée  par 
M.  LabilLardière  parmi  les  gompholohiurn. 

OxYLOBE  ELLIPTIQUE  :  Oxjlohiurn  eUipticum ,  Ait, ,  Hort.  feet-v.; 
Gompholobium  eUipticum ,  Labill.,  JVok'.  HolL,  vol.  a,  pag.  106  , 
tab.  i35  ;  Callystachis  elliptica,  Vent.,  Jard.  Malm.  Arbrisseau 
découvert  par  M.  de  Labillardière ,  au  cap  Van-Diémen  ,  dans 
la  Nouvelle -Hollande.  Il  s'élève  à  la  hauteur  de  huit  à  neuf 
pieds  sur  une  tige  droite,  épaisse,  cylindrique,  chargée  de 
rameaux  alternes,  redressés,  quelquefois  un  peu  verticillés, 
couverts  de  poils  soyeux;  les  feuilles  sont  légèrement  pétio- 
lées,  alternes,  éparses  ou  rapprochées  quatre  à  cinq  en, 
verticillés,  très-simples,  ovales-elliptiques,  un  peu  alongées, 
entières,  repliées  à  leurs  bords,  mucronées  au  sommet,  gla- 
bres en  dessus,  soyeuses  en  dessous,  longues  d'un  pouce,  larges 
de  trois  ou  quatre  lignes;  le  pétiole  court,  soyeux.  (Poir.) 
OXYMALVA,  c'est-à-dire  MAUVE  ACIDE.  (Bot.)  On  a 
désigné  ainsi  l'oseille  de  Guinée,  hibiscus  sabdariffa^  Linn. 
Voyez  Ketmie'.  (Lem.) 

OXYMYRSINE.  [Bot.)  Voyez  Ocneros.  (J.)  • 
OXYOIDES.    {Bot.)    Garcin  ,  dans  les  Actes  de  la  société 
royale  de  Londres,  avoit  distingué  sous  ce  nom  Voxalis  sen- 
sitiva  de  ses  congénères,  dont  il  diffère  surtout  par  ses  feuilles 
pennées  et  se  refermant  au  moindre  contact.  (J.) 


OXY  1-79 

OXYOPE,  Oryopés.  {Enlom.)  M.  Lafreille  désigne  sous  ce 
nom  lin  démembrement  du  genre  Araignée,  dont  M.  Wal- 
ckenaer  a  fait  le   genre  qu'il  rtomme  Sphase.  (CD.) 

OXYPETALUM.  (Bot.)  Genre  détaché  par  M.  R.  Brown 
de  Vasclepias,  dont  il  diffère  par  les  cornets  intérieurs  de  la 
fleur,  qui  sont  arrondis,  simples,  charnus,  et  par  sa  corolle 
renflée.  On  n'est  pas  encore  d'accord  sur  l'admission  de  ce 
genre  émané  de  celui  de  Linnaeus.  Voyez  Gothofreda.  (J.  ) 

OXYPHiERlA.  (  Bot.  )  Dans  le  Nomenclator  botanicus  de 
M.  Steudel  ce  nom  est  cité  comme  synonyme  du  calomeria 
de  Ventenat,  genre  de  plante  composée.  (J.  ) 

OXYPHANIA.  {Bot.)  Nom  donné  mal  à  propos,  suivant 
Césalpin,  par  quelques  personnes  au  tamarin,  qu'elles  croyoient 
produit  par  un  palmier.  On  le  retrouve ,  cité  parDaléchamps, 
sous  le  nom  de  Oxyph.enicum  ,  que  Lobel  rapporte  aussi  au 
tamarin,  en  quoi  C.  Bauhin  n'est  pas  de  son  avis.  (J. ) 

OXVPHŒNIX.  (Bot.)  Nom  donné  par  les  Grecs  au  tama- 
rin. (Lem.) 

OXYPHYLLUM  et  OXYTRIPHYLLON.  (Bot.)  Noms  don- 
nés anciennement  à  des  plantes  à  feuilles  pointues,  qu'on 
croit  avoir  été  des  espèces  de  trèfle,  peut-être  la  Surelle  et 
le  lotier  velu.  (  Lem.) 

OXYPOGON.  {Bot.)  On  cite  ce  nom  générique  de  M.  Ra- 
fînesque  comme  synonyme  de  lathjrus  venosus  de  Willd.  (J. ) 

OXYPORE,  Oxfponis.  {Entom.)  Nom  d'uU  genre  d'insectes 
coléoptères ,  de  la  famille  des  brévipennes  ou  brachélytres , 
dont  les  espèces  étoient,  avant  Fabricius,  confondues  avec 
celles  du  genre  Staphylin  ,  auxquelles  elles  ressemblent  en 
effet  beaucoup  par  le  port  et  par  les  habitudes. 

Les  oxypores  ont  cinq  articles  à  tous  les  tarses.  Ils  peuvent 
être  ainsi  caractérisés  :  Élytres  très-courts ,  durs,  ne  couvrant 
pas  l'abdomen  ;  tête  engagée  dans  le  corselet  ;  à  yeux  simples  ; 
à  palpes  renflés  en  croissant  à  leur  extrémité  libre  :  antennes 
grosses  ,  comprimées,  pcrfoUées;  mandibules  saillantes,  cour- 
bées, longues,  croisées. 

A  l'aide  de  ces  caractères  il  est  facile  de  distinguer  les 
oxypores  des  autres  genres  de  la  même  famille  des  brachély- 
tres. D'abord,  dans  les  stènes, les  yeux  sont  globuleux  et  font 
paroître  la  lêie  plus  large  quelong^ue,  tandis  que  ,  dans  le  genre 


,8o  OXY 

dont  nous  traitons,  les  yeux  sont  simples,  non  saillans,  et, 
par  conséquent,  la  tête  est  plus  longue  de  devant  en  arrière 
que  large  de  droite  à  gauche  ou  transversalement.  Seconde- 
ment, les  staphjLins  et  les  lestèves  ont  les  palpes  maxillaires 
sinijiles,  t.indis  que  dans  lesoxyporcs,  comme  nous  l'avons 
indiqué,  les  palpes  maxillaires  sont  renflés  à  l'extrémité 
libre.  C'est  à  la  vérité  de  même  dans  les  pœdcres ,  mais  ceux- 
ci  ont  les  mandibules  foibles  tt  très-courts,  quand  les  oxypores 
les  ont  longues,  courbées,  acérées,  croisées. 

liCs  mœurs  des  oxypores  sont  à  peu  près  les  mêmes  que 
celli  s  des  staphylins;  mais  on  les  observe  plus  particulière- 
ment dans  le  parenchyme  des  bolets  et  des  agarics,  qu'ils  dé- 
truisent et  perforent  de  foute  part.  C'est  même  de  cette  cir- 
constance qu'ils  semblciit  avoir  reçu  leur  nom  :  le  mot  grec 
Cc,Ô7ropûç  signifiant,  qui  traverse  rapidement.  En  effet,  quand 
on  soulève  l'une  de  ces  plantes  cryptogames  ,  les  oxypores 
se  précii)itcnt  hors  des  galeries  qu'ils  se  sont  creusées  ;  ils 
tombe;  t  vivement,  et  ne  tardent  pas  à  se  soustraire  aux 
recherches.  Il  paroit  que  leurs  larves  se  développent  dans 
ces  mêmes  matières  organisées. 

INous  a*  ons  fait  figurer  i'unedes  espèces  de  ce  genre,  sur  la 
planche  111  de  l'atlas  joint  à  ce  Dictionnaire,  sous  le  n.°  2  : 
c'est  i'OxvpoRE  ROUX,  O.  rufus.  11  a  été  décrit  par  Geoffroy 
comme  le  staphylin  jaune,  à  tête,  extrémités  postérieures 
des  éiytres  et  du  ventre  noires.  C'est,  en  effet,  le  caractère 
distiuctif  de  cette  espèce. 

Il  y  a  une  autre  espèce  voisine,  qui  a  été  décrite  par  Fa- 
bricius  sous  le  nom  de  grandes  mâchoires  ,  O.  maxillosus. 

Car.  Noir;  à  élytres  pâles,  noirs  à  l'extrémité  libre;  ab- 
domen roux,  terminé  par  une  tache  brune. 

Les  autres  espèces  ne  se  sont  pas  encore  trouvées  en 
Europe.  (CD.) 

OXYPTÈRE.  (Maivin.)  Genre  de  cétacés  voisins  des  dau- 
phins, établi  par  M.  Rafinesque  sur  une  espèce  caractérisée 
par  deux  nageoires  dorsalts.  (F.  C.) 

OXYPTERIJS.  {Oniith.)  Voyez  Ocypterds.  (Ch.  D.) 

OXYRHINQUE.  {IchthjoL)  On  a  donné  ce  nom  à  plu- 
sieurs poissons,  et  d"abord  à  uiiC  espèce  de  Mohmvre,  que 
nous  avons-décrite  dans  ce  Dictionnaire  (t.  XXXIII,  p.  12), 


OXY  181 

puis  à  un  CoRRÉGONE,  dont  nous  avons  parlé  (t.  X,  p.  SG-j), 
et,   enfin,  à  une  Raie.  Voyez  ce  mot.  (H.   C.  ) 

OXYRHYNQUES.  {Crust.)  MM.  Laireilic  et  Duméril  ont 
composé  sous  ce  nom  une  division  de  crustacés  décafîodes 
macroures,  qui  renferme  tous  les  genres  dont  !e  fêt  est  pro- 
longé en  pointe  en  avant,  tels  que  les  Maias  ,  les  Inachiis, 
les  LiTHODF.s ,  les  Macropodies,  etc.  Selon  M.  Latreille ,  les 
genres  Dorippe,  Mictyre,  Leiicosie,  Coryste ,  Oritliyie,  Ma- 
tute  et  Ranine,  s'y  rangeroient  aussi.  En  dernier  lieu  ce  na- 
turaliste a  démembré  sa  tribu  des  oxyrhynques,  et  les  genres 
de  la  division  du  même  nom,  admise  par  M.  Duméril,  com- 
posent maintenant  la  sous-famille  des  Triangulaires.  (Desm.) 

OXYRTNQUE.  {Ornith.)  M.  Temminck  a,  dans  l'Analyse  de 
son  système-  général  d'ornithologie,  en  tête  de  la  seconde  édi- 
tion de  son  Manuel ,  p.  lxxx,  établi  ce  genre,  en  latin  tiré  du 
grec,  oxyruncus,  et  il  lui  a  donné  pour  caractères  :  Vn  bec 
court,  droit,  triangulaire  à  sa  base,  très-effilé  en  alène  a  sa 
pointe;  des  narines  basales,  latérales,  comme  celles  des  tor- 
cols;  le  tarse  court,  à  peu  près  de  la  longueur  du  doigt  du 
milieu  des  trois  antérieurs;  les  latéraux  égaux,  l'externe 
soudé  à  la  base  et  l'interne  divisé  ;  la  première  rt  mige 
nulle;  les  deuxième  et  troisième  plus  courtes  que  les  deux 
suivantes,  qui  sont  les  plus  longues. 

M.  Temminck  indique  une  espèce  de  ce  genre,  qui  est  de 
l'Amérique  méridionale,  et  dont  la  tête  est  un  peu  huppée. 
Le  dessus  du  corps  est  verdàtre  et  les  parties  inférieures  pré- 
sentent des  taches  noires  sur  un  fond  d'un  blanc  jaunâtre. 
Une  autre  espèce  est  figurée  dans  les  Oiseaux  coloriés  sous 
le  nom  d'oxyrinque  en  feu,  oxjrtincus  flammiceps ,  Tenim. 
(Ch.  D.) 

OXYRINCHUS.  (Foss.)  Dans  le  Dictionnaire  des  fossiles, 
Bertrand  dit  qu'on  s'est  quelquefois  servi  de  ce  nom  pour  dé- 
signer des  pierres  coniques,  alongées  et  aiguës,  comme  quel- 
ques pointes  d'oursin  et  quelques  bélemnites.  (D.  F.) 

OXYS.  (Bot.)  Voyez  Oxaus.  (J.  ) 

OXYSCH^NUS.  {BoL.)  Une  variété  du  juncus  wjlexus  à 
panicule  éparse ,  est  ainsi  nommée  par  Dodoëns  au  rapport 
de  Daléchamps.  (J.) 

OXYSTELME,  Oxj^stdma.  (Bot.)  Genre  déplantes  dicoty- 


1*2  OXY 

lédopes,  à  fleurs  complètes,  monopëtalées,  régulières,  de  la 
famille  des  apocinées  ,  de  la  pentandrie  monogjnie  de  Liniiaeus  ; 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  fort  petit,  à  cinq 
divisions;  une  corolle  presque  en  roue;  le  tube  court;  un  ur- 
céole  à  cinq  découpures  comprimées ,  entières,  aiguës;  cinq 
étamines  ;  les  anthères  saillantes,  terminées  par  une  membrane , 
un  ovaire  supérieur;  le  stigmate  mutique;  deux  follicules  ses- 
siles,  renfermant  des  semences  aigrettées. 

OxYSTELME  CHARNU;  Oxjstelma  carnosa ,  Rob.  Brown  ,  ISov. 
Holl.  1  ,  pag.  402.  Cette  plante  a  des  tiges  grimpantes,  gar- 
nies de  feuilles  glabres  à  leurs  deux  faces,  opposées,  charnues, 
presque  ovales,  très-entières,  mucronées  à  leur  sommet  :  les 
fleurs  sont  situées  dans  faisselle  des  feuilles,  portées  sur  des 
pédoncules  réunis  en  un  fascicule  presque  en  forme  d'om- 
ielle,  composées  d'un  très-petit  calice  et  d'une  corolle  mono- 
pétale,  à  tube  court  ;  le  limbe  est  partagé  en  cinq  découpures 
linéaires.  Cette  plante  croit  sur  les  côtes  de  1*  Nouvelle- 
Hollande. 

Oxy^TELME  COMESTIBLE:  Oxystclma  esculenla,  Rob.  Brown, 
/.  c;  Periploca  esculenta,  Linn.  fils,  SuppL,  pag.  168;  Roxb. , 
Corom. ,  vol.  1  ,  pag.  1 3  ,  tab.  1 1  ;  Apocjnum  maderaspata- 
num.  etc.,  Pluken. ,  Amalth.,  19,  tab.  3  69,  fig.  6.  Cette  plante, 
placée  d'abord  parmi  les  periploca  par  Linné  lils  ,  est  rapportée 
à  VuxyUelma  par  M.  Erown.  Ses  tiges  sont  grêles,  souples  et 
grimpantes,  garnies  de  feuilles  opposées,  pétiolées,  un  peu 
variées  dans  leur  forme,  longues,  étroites,  linéaires,  subu- 
lées  ou  lancéolées  ,  les  unes  rétrécies  à  leur  sommet,  d'autres 
plus  larges,  arrondies  à  leur  base.  Les  fleurs  ,  au  nombre  de 
trois  à  huit,  et  toutes  pédicellées,  sont  disposées  en  grappes 
simples,  axillaires  ;  leur  corolle  est  blanche  ou  un  peu  jau- 
nâtre, marquée  de  veines  purpurines  ou  ferrugineuses,  qui 
s'élèvent  du  centre  et  s'étendent  jusqu'à  la  circonférence.  Elle 
se  divise  en  cinq  découpures  en  roue.  Elle  renferme,  dans  le 
fond  de  son  tube,  cinq  filamens  cornus.  Le  fruit  consiste  en 
deux  follicules  g!abres,  oblongs,  enflés,  remplis  de  semences 
aigrettées.  Cette  plante  croît  au  Malabar  et  à  Ceilan  ,  parmi 
les  broussailles,  sur  îe  bord  des  fleuves.  D'après  le  rapport  de 
plusieurs  voyageurs ,  elle  sert  d'aliment  aux  indigènes  du 
pays.  (PoiK.  ) 


OXY  ï83 

OXYSTOME,  Oxjysloma.  {Enlom.)  Nom  d'un  genre  d'in- 
sectes coléoptères,  à  quatre  articles  à  tous, Us  tarses,  de  la 
famille  des  rliinocères  ou  roslricornes. 

Ce  genre  avoit  été  établi  par  nous  depuis  long- temps  et 
employé  depuis  sous  ce  nom  dans  la  Zoologie  analytique  pour 
réunir  certaines  espèces  d'attelabes  de  Linnaeus  et  de  Fabri- 
cius,  dont  la  tête  et  le  corselet  sont  plus  étroits  que  les  élytres, 
qui  embrassent  l'abdomen  et  lui  donnent  la  forme  d'unepoire 
dont  la  trompe  seroit  la  queue. 

Le  caractère  du  genre  peut  être  ainsi  exprimé  :  An- 
tenues  en  masse,  droites  ou  non  brisées;  a^fant -  dernier  article 
des  tarses  à  deux  lobes  ;  tête  et  corselet  pointus  en  alêne  ;  abdomen 
ovale. 

Les  entomologistes  ont  préféré  le  nom  d'apion,  donné  par 
Herbst  à  ce  genre,  quoiqu'il  ait  été  établi  d'abord  par  nous: 
ce  nom  d'apion,  tiré  du  grec  ,  signifiant  poire,  et  celui  d'oxys- 
tome,  emprunté  de  deux  mots  de  la  même  langue,  o^vç, 
pointue,   et  (r]ojXA,  bouche. 

Ce  genre  se  distingue  parfaitement  de  ceux  des  bruches, 
des  brentes  et  des  becmares ,  qui  n'ont  pas  les  antennes  en 
masse;  de  ceux  des  charansons ,  des  ramphes  et  des  rhyn- 
chènes,  dont  les  antennes  sont  brisées  ou  coudées;  des  bra- 
chycères,  dont  l'avant-dernier  article  des  tarses  est  entier  et 
non  bilobé,  et  enfin  de  ceux  des  attelabes  et  des  anthribes, 
dont  l'abdomen,  au  lieu  d'être  ovale ,  est  à  peu  près  carré. 

Les  mœurs  des  oxystomes  sont  à  peu  près  les  mêmes  que 
celles  des  attelabes.  Les  insectes  parfaits  se  rencontrent  sur 
les  feuilles  des  arbres  et  des  plantes,  dont  ils  se  nourrissent. 
La  plupart  proviennent  de  larves  qui  se  développent  dans  le 
tissu  même  des  tiges  ou  des  racines. 

Le  plus  grand  nombre  des  espèces  ont  été  décrites  comme 
des  attelabes.  Tels  sont  : 

1.°  L'OxysTOME   DU  FROMENT,   Oxjstoma  frumentarium. 

Car.  Rouge;  à  élytres  sillonés  en  longueur  de  stries  cré- 
nelées. 

On  le  trouve  dans  les  tas  de  blés  que  l'on  conserve. 

2.°  L'OxYSTOME  DE  PoMONE;  O.  Pomonœ.  C'est  celui  que  nous 
avons  fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  planche  16, 
n.°  6. 


i84  OXY 

Car.  Noir ,  bleu  :  à  bec  un  peu  comprimé  à  son  origine  ; 
à  antennes  roussàtres. 

On  le  trouve  sur  les  pommiers. 

5.°  L'OxYSTOME  nu  ]>RiNTEMPS  ,'0.  vemalc. 

Car.  Noir;  à  élytres  cendrés;  à  deux  bandes  noires  ;  pattes 
rousses. 

Il  est  commun  sur  l'ortie  au  printemps.  (  C.  D.) 

OXYSTOMES,  Oxystomata.  (Conchjl.)  M.  de  Blainville  , 
dans  son  S3'Stènie  de  conchyliologie,  a  désigné  sous  ce  nom 
une  petite  famille  remarquable  par  l'acuité  de  la  columelle, 
qui  se  prolonge  en  pointe  en  avant,  et  par  la  minceur  et  le 
tranchant  du  bord  droit.  Elle  ne  comprend  que  le  genre 
Hiantine,  qu'il  est  si  difficile  de  placer  convenablement  dans 
les  autres  familles.  (De  B. ) 

OXYTELE  ,  Oxytelus.  (  Enlom.  )  Nom  donné  par  Graven- 
horst,  dans  son  Histoire  des  insectes  microptcres ,  à  un  petit 
genre  de  coléoptères  de  cette  famille  des  brachélylres.  Ce 
sont  de  petites  espèces  de  Staphylins.  Voyez  ce  mot  et  celui 
de  Brachéi-vtres.  (  C.  D.) 

OXYTEMOS.  (Bot.)  Ruellius,  commentateur  de  Diosco- 
ride.  cite  ce  nom  grec  ancien  du  coquelicot,  papaver  rhœas , 
qui  est  plus  connu  sous  celui  de  rhœas.  (J.) 

OXYTPvÊME,  O.ijtrema.  (Conchjyt.)  Genre  de  coquilles 
établi  par  M.  Riifinesque  (Journ.  de  phys. ,  Juin  1819,  p,  42  5) 
pour  trois  coquilles  fluviatiles  de  l'Amérique  septentrionale, 
qu'il  dit  de  la  famille  des  néritacés,  et  qu'il  caractérise  ainsi  : 
Têt  ovale,  oblong  ou  ventru;  un  petit  nombre  de  tours.de 
spire,  le  dernier  fermant  presque  toute  la  coquille;  ouver- 
ture aiguë  aux  deux  extrémités;  l'antérieure  se  prolongeant 
en  une  longue  poinle  aiguë.  (De  B.) 

OXYTRIFHYLLUM.  {Bot.)  C'est  ainsi  que  Tragus  nommoit 
en  grtc  Vo-.tjs  de  tous  les  anciens  auteurs  et  de  Tournefort, 
que  Linnaeus  a  supprimé  pour  lui  substituer  le  nom  oxalis, 
que  ces  mêmes  anciens  donnoient  à  l'oseille  ordinaire  et  à 
plusieurs  de  ses  congénères.  (J.  ) 

OXYÏROPIS,  Oxylropis,  Decand.  {Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  polypétales ,  de  la  famille  d^s  légumineuses, 
Juss. ,  et  de  la  diadeiphie  décandrie,  Linn. ,  dont  les  princi- 
paux caractères  sont  les  suivans  :  Calice  monophylle,  à  cinq 


OXY  185 

denfs  aiguës;  corolle  papilionacée,  à  étendard  plus  long  que 
les  ailes  et  la  carène,  cette  dernière  prolongée  au  sommet 
en  pointe  droite  ;  dix  étamines,  dont  neuf  ont  leurs  tilcts 
réunis  inférieurement  en  une  g  :ine  qui  enveloppe  le  pistil, 
et  la  dixième  a  son  filet  libre;  un  ovaire  supère,  surmonté 
d'un  style  légèrement  courbé,  terminé  par  un  stigmate  obtus; 
une  gousse  divisée  en  deux  loges  complètes  ou  in-.ouiplètes, 
au  moyen  d'une  cloison  formée  par  le  repli  de  la  suture 
supérieure. 

J-es  oxytropîs  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  ailées 
avec  impaire,  accompagnées  de  stipules;  leurs  Heurs  sont  dis- 
posées en  épis  axillaires  ou  portées  sur  des  pédoncules  qui 
partent  immédiatement  des  racines.  On  en  connoit  quarante 
et  quelques  espèces  :  les  suivantes  croissent  naturellement  en 
France. 

OxvTROPis  DE  MONTAGNE  :  Oxytiopis  montaiia  ,  Decand.  ; 
Astrag.  ,  63;  Astragalus  montanus ,  Linn.  ,  Spec. ,  1070.  Sa 
racine  est  ligneuse,  rampante;  elle  se  divise  au  collet  en 
quelques  souches  cotirtes,  garnies  de  feuilles  péliolées ,  ac- 
compagnées à  leur  base  de  stipules  écailleuses  ;  ces  feuilles 
sont  composées  de  vingt-une  à  vingt- cinq  folioles  ovales- 
oblongues,  un  peu  velues  en  dessus,  glabres  en  dessous. 
Ses  fleurs  sont  purpurines  ou  violettes,  disposées,  au  noui- 
bre  de  sept  à  douze,  en  un  épi  porté  sur  un  pédoncule  long 
d'environ  trois  pouces  et  qui  paroît  naître  du  collet  de  la 
racine.  Les  fruits,  qui  succèdent  aux  fleurs,  sont  des  gousses 
oblongues  ,  presque  cylindriques,  velues,  divisées  en  deux 
loges  par  une  cloison  complète.  Cette  plante  est  assez  com- 
mune dans  les  prairies  sèches  et  élevées  des  Alpes,  des  Py- 
rénées et  des  hautes  montagnes  de  l'Europe. 

OxYTROFis  DE  l'Oural:  Oxjtropis  uvaleiisis ,  Dccaud.  ;  Astvag.  ^ 
55  ;  AsLragalus  uralensis ,  Linn.  ,  Spec,  1071  ;  Jacq.  ,  7c.  rar. , 
1  ,  t.  i55.  Sa  racine  est  ligneuse;  elle  produit  une  lige  très- 
courte,  garnie  de  feuilles  accompagnées  de  stipules  écailleuses, 
et  composées  de  vingt-sept  à  trente- une  folioles  oblongues, 
pointues ,  chargées  en  dessus  et  en  dessous  de  longs  poils 
soyeux  et  blanchâtres.  Les  fleurs  sont  purpurines  ou  violettes , 
disposées,  au  nombre  de  vingt  à  vingt-cinq  ,  en  épis  portés 
sur  des  pédoncules  plus  longs  que  les  feuilles.    Les  gousses 


ï«6  OXY 

sont  cylindriques  ,  pointues  ,  légèrement  velues,  à  deux  loge& 
complètes.  Cette  espèce  croît  dans  les  pâturages  des  Pyré- 
nées,  des  Alpes,  en  France,  en  Italie,  etc. 

OxYTROPis  DES  CHAMPS  :  Oxytropis  campestris  ,  Decand.  , 
Astrag. ,  69;  Astragalus  campestris,  Linn.  ,  Spec,  1072.  Sa 
racine  est  cylindrique  ,  alongée  ,  divisée  au  collet  en  plusieurs 
souches  courtes,  garnies  de  stipules  écailleuses  adhérentes  au 
pétiole.  Ses  feuilles  sont  radicales,  composées  de  dix-sept  à 
vingt-une  folioles  ovales-oblongues,  pointues,  plus  ou  moins 
velues.  Les  fleurs  sont  d'un  blanc  jaunâtre,  disposées  en  épis 
ovales,  portés  sur  des  pédoncules  radicaux,  de  la  longueur 
des  feuilles.  Les  gousses  sont  ovoïdes,  légèrement  renflées, 
divisées  par  une  cloison  incomplète.  Cette  plante  croît  dans 
les  prairies  sèches  des  montagnes  et  sur  les  collines  décou- 
vertes. 

OxYTROPis  FÉTIDE  :  Oxyh'opis  fœliàa  ,  Decand.;  Astrag. ,  60; 
Astragalus  fœtidus ,  Vill. ,  Dauph. ,  3,  p.  466,  t.  43.  Cette 
espèce  ressemble  beaucoup  à  la  précédente;  mais  toutes  ses 
parties  sont  glabres,  un  peu  visqueuses  et  ont  une  odeur 
fétide;  ses  folioles  sont  plus  petites,  plus  nombreuses;  ses 
pédoncules  sont  un  peu  laineux  au-dessous  de  l'épi,  qui  est 
composé  de  cinq  à  six  fleurs  d'une  teinte  plus  blanchâtre; 
enfin,  ses  gousses  sont  cylindriques,  deux  fois  plus  longues. 
Cet  oxytropis  vient  dans  les  lieux  pierreux  des  Alpes  et  des 
hautes  montagnes. 

Oxytropis  velu  :  Oxjtropis  pilosa  ,  Decand.,  Astrag.,  j3  ; 
Astragalus  pilosus ,  Linn.,  Spec,  106 5.  Sa  racine  pousse  plu- 
sieurs tiges  simples,  droites,  hautes  de  huit  à  dix  pouces, 
chargées  de  poils  blanchâtres,  et  garnies  de  feuilles  compo- 
sées de  vingt-une  à  vingt-cinq  folioles  oblongues,  pointues, 
velues.  Ses  fleurs  sont  d'un  blanc  jaunâtre,  disposées,  par 
quinze  à  dix -huit  ensemble,  en  épis  portés  sur  des  pédon- 
cules axillaires  de  la  longueur  des  feuilles.  Les  gousses  sont 
cylindriques,  sillonnées,  à  deux  loges  complètement  séparées. 
Cette  espèce  croît  parmi  les  rochers  des  montagnes  du  Midi 
de  la  France  et  de  l'Europe.  (  L.  D.) 

OXYURE,  Oxyurus.  (Entomoz.)  Genre  de  vers  intestinaux, 
établi  par  M.  Rudolphi  pour  un  certain  nombre  d'espèces 
que   la  plupart   des  auteurs  systématiques,  comme  Goëze, 


OXY  187 

Schrank,  Gmelîn,  Bruguière,  plaçoient  dans  le  genre  Tricho- 
céphale,  parce  qu'ils  uA^oient  pris  la  Icte  pour  la  queue,  et 
quavoit  déjà  proposé  Zeder  sous  le  nom  de  Mastigode.  M. 
Breuiscr,  depuis,  a  montré  que  l'on  devoity  ajouter  l'ascaride 
vermiculaire  de  l'homme  et  plusieurs  autres  espèces  d'asca- 
rides de  M.  Rudolphi.  Les  caractères  de  ce  genre  peuvent 
être  exprimés  ainsi  :  Corps  rond  ,  élastique,  très-atténué  ou 
finement  subulé  en  arrière  dans  la  femelle.  Bouche  orbicu- 
laire,  grande;  anus  se  terminant,  ainsi  que  l'appareil  géné- 
rateur de  la  femelle,  dans  une  sorte  de  cloaque  ou  d'ouver- 
ture extérieure  commune  ;  l'organe  excitateur  du  màle  dans 
une  gaine.  Toutes  les  différentes  espèces  d'oxyures  connues 
jusqu'ici,  ont  été  trouvées  dans  le  canal  intestinal  des  ani- 
maux mammifères.  M.  Rudolphi ,  dans  son  Systema  Entozoorum, 
n'admeltoit  dans  ce  genre  que  l'espèce  qui  lui  a  servi  de  type, 
le  trichocéphale  du  cheval,  des  planches  de  l'Encyclopédie. 
Dans  son  Sjnopsis  il  en  a  ajouté  deux,  sous  les  noms  fl'O.  alata 
et  O.  amhigua;  enfin,  M.  Bremser,  ayant  soigneusement  étu- 
dié l'ascaride  vermiculaire  de  l'homme,  ainsi  que  plusieurs 
autres  espèces,  les  a  rapportées  aux  oxyures. 

L'OxYURK  DU  CHEVAL  :  O.  curvula ,  Rudolph. ,  Entoz.,  tab.  1  , 
iig.  56;  et  Encycl.  méth. ,  tab.  33  ,  fig.  g;  Trich.  equi ,  d'après 
Goeze  :  Corps  de  deux  ou  trois  pouces  de  long  sur  deux  tiers 
de  ligne  de  diamètre,  un  peu  courbé  dans  sa  partie  anté- 
rieure, un  peu  renflé  au  milieu,  obtus  en  avant  et  plus  ou 
moins  longuement  atténué  en  arrière. 

Ce  ver,  qui  se  trouve  communément,  et  à  toutes  les  épo- 
ques de  l'année,  dans  le  cœcum  du  cheval,  quelquefois  en 
très-grande  abondance,  offre  quelques  variations  pour  la  lon- 
gueur de  la  partie  subulée  de  l'extrémité  postérieure;  la  tète 
non  distincte ,  est  obtuse;  la  bouche,  orbiculaire,  est  comme 
plissée  à  sa  circonférence.  La  partie  antérieure  ,  épaisse,  cylin- 
drique et  égale,  après  une  courbure  plus  ou  moins  mar- 
quée ,  se  continue  dans  la  partie  postérieure ,  qui  s'atténue  peu 
à  peu  ;  l'extrémité  postérieure  est  un  peu  obtuse.  L^  cloaque 
ou  l'orifice  commun  de  l'anus  et  de  l'organe  femelle,  est  situé 
assez  en  avant  de  cette  extrémité.  Le  canal  intestinal,  à  quel- 
que distance  de  la  bouche,  se  dilate  en  une  espèce  d'estomac, 
puis  se  relire,  se  fléchit  de   différentes  manières  et  se  ter- 


iB3  OXY 

mine  par  une  partie  grêle  dans  le  cloaque.  Il  est  le  plus 
souvent  rempli  par  une  matière  grise,  ce  qui  donne  à  l'ani- 
mal une  couleur  d'un  blanc  sale.  Quoique  M.  Rudolphi  ad- 
mette des  sexes  difTérens  dans  cette  espèce,  il  dit  cependant 
que  tous  les  individus  qu'il  a  observés  contenoient  dans  la 
partie  atténuée  des  œufs  elliptiques  avec  un  point  noir  au 
milieu. 

L'Oxyure  de  l'homme;  O.  howinis,  Bremser,  Vers  intest. 
de  l'homme,  pi.  i  ,  fig.  3,  le  mâle,  et  pi.  1 1  ,  lig.  i  ,  la  fe- 
melle, de  la  traduction  françoise.  Oxyure  à  tête  obtuse,  ac- 
compagnée de  chaqiie  côté  par  une  membrane  vésiculaire  ; 
la  queue  du  mâle  en  spirale  et  obtuse,  celle  de  la  femelle 
subulée  et  droite.  C'est,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
l'ascaride  vermiculaire  de  tous  les  zoologistes  el  les  patholo- 
gistes  jusqu'à  M.  Bremser  et  M.  de  Lamarck ,  qui  a  adopté 
la  manière  de  voir  de  Iheloiinthologue  de  Vienne. 

Ce  ver,  qui  séjourne  si  communément  dans  le  gros  intes- 
tin ,  et  principalement  dans  le  rectum  de  l'homme,  est  connu 
des  médecins  de  temps  immémorial:  le  mâle,  de  la  longueur 
d'une  ligne  ou  d'une  ligne  et  demie,  a  le  corps  mince,  très- 
élastique  et  de  couleur  blanche  ;  la  partie  antérieure,  obtuse, 
est  entourée  d'une  membrane  transparente,  formant  une 
espèce  de  vessie,  à  travers  laquelle  on  aperçoit  l'œsophage, 
d'abord  cylindrique,  puis  claviforme ,  avant  qu'il  se  change 
en  un  estomac  globuleux.  Le  canal  intestinal  se  continue 
ensuite  dans  toute  la  longueur  du  corps  jusqu'à  sa  terminaison. 
M.  Bremser  convient  qu'il  n'a  pas  vu  les  vaisseaux  sperma- 
tiques  entourant  le  canal  intestinal,  non  plus  que  le  pénis, 
dans  cette  espèce ,  comme  il  les  a  observés  dans  l'oxyure  des 
lapins  sauvages.  La  femelle,  beaucoup  plus  grosse,  puisqu'elle 
atteint  une  longueur  de  quatre  à  cinq  lignes,  et  beaucoup  plus 
commune  à  ce  qu'il  m'a  semblé,  est  tout -à- fait  comme  le 
mâle  jusqu'à  la  terminaison  de  l'estomac;  mais  à  partir  de 
cet  organe  l'intestin  est  enveloppé  de  toutes  parts  par  les 
oviductes,  qui  se  terminent  comme  il  a  été  dit. 

Les  enfans,  les  femmes,  les  personnes  d'un  tempérament 
lymphatique ,  et  qui  se  nourrissent  mal ,  ou  qui  boivent  de 
mauvais  cidre,  y  sont  plus  sujets  que  les  autres;  mais  j'en  ai 
observé  dans  des  vieillards.  Ce  ver  est  remarquable  par  la 


OYE  189 

vivacité  de  ses  inouvemens,  et  par  la  faculté  qu'il  a  de  sauter 
à  quelque  distance  par  l'élasticité  de  son  corps.  Il  est  égale- 
ment sujet  à  une  rupture  des  parois  abdominales,  de  ma- 
nière à  produire  une  véritable  éventi'ation. 

L'Oxyure  de  la  souris;  O.  ohrelatus;  Ascaris  ohrelaLa,  Rud. 
Ver  de  trois  à  quatre  lignes  de  long;  la  tête  obtuse,  avec  une 
membrane  latérale,  vésiculaire,  et  la  pointe  de  la  queue 
courte  et  un  peu  obtuse  :  dans  les  gros  intestins  de  la  souris. 

C'est  encore  à  M.  Bremser  qu'est  dû  le  passage  de  ce  ver 
dans  le  genre  Oxyure:  Frœlich  avoit  donc  raison,  en  le  re- 
gardant comme  une  variété  de  l'oxyure  vermiculaire.  Il  pa- 
roît  qu'elle  existe  dans  plusieurs  autres  rongeurs. 

L'Oxyure  microcéphale;  O.  microcephalus ;  Ascaris  micro- 
cephala,  Rud.  Ver  d'un  pouce  tt  quelques  lignes  de  long, 
à  tête  petite,  rétrécie ,  sans  membrane  latérale;  la  queue, 
plus  épaisse,  terminée  par  une  pointe  courte  et  arquée-,  de 
la  cavité  abdominale  de  l'ardea  comata. 

Quoique  M.  Bremser  assure  que  cette  espèce  appartienne 
à  ce  genre,  M.  Rudolphi  dit  dans  sa  phrase  caractéristique, 
caput  trivalve. 

L'Oxyure  du  lapin  sauvage;  O.  ambiguus,  Bremser.  Cette 
espèce  ,  que  je  n'ai  pas  vue  et  dont  je  ne  puis  donner  la 
phrase  caractéristique  ,  paroît  être  commune  dans  les  gros 
intestins  du  lapin  sauvage.  C'est  en  l'observant  que  M.  Brem- 
ser a  été  conduit  à  sa  découverte  sur  l'oxyure  de  l'homme. 
Le  trichocéphale  onguiculé  de  M.  Rudolphi,  trouvé  dans  le 
gros  intestin  du  lièvre,  et  dont  Zeder  faisoit  une  espèce 
de  mastigode  ,  n'appartiendroit  -  il  pas  aussi  à  ce  genx-e  ? 
(DeB.) 

OYA.  (  Bot.  )  Voyez  Helm.  (  J.  ) 

OYAT.  (Bot.)  Nom  qu'on  donne  sur  la  côte  de  Boulogne 
au  roseau  des  sables,  arundo  arenaria,  Linn.  (  Lem.  ) 

OYE.  {Ornith.)  Ancienne  orthographe  du  nom  de  I'Oie. 
(Desm.) 

OYÈNE.  (Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  Labre  que  nous 
avons  décrit  dans  ce  Dictionnaire  ,  tome  XXV,  pag.  55. 
(H.  C.) 

OYEVAERT,  (Ornith.)  Un  des  noms  flama^nds  de  la  ci- 
gogne blanche,  ardea  ciconia,  Linn.  (Ch.  D.) 


190  OYO 

OYOT.  [Bot.)  Nom  javanois  de  Vipomcea  paniculala  de 
Burmann.  (J.  ) 

OYSANITE.  (A/m.)  Nom  donné  d'abord  au  minéral  nommé 
ensuite  par  HaiiyANATASE,  et  qui  est  un  oxide  de  Titane  (voj'-. 
ce  mot),  du  nom  du  bourg  d'Oysans  en  Dauphiné ,  lieu  re- 
marquable par  le  grand  nombre  d'espèces  de  minéraux  et  de 
roches  qu'on  a  reconnus  dans  ses  environs.  (B.) 

OYSTERCATCHER.  {Oniith.)  Nom  anglois  de  Thuîtrier, 
hœmafopus  oslralegus,  Linn.  (Ch.  D.) 

OYUNERNEMR.  {Bot.)  Nom  égyptien,  suivant  Forskal, 
d'un  fusain  ,  evonynius  inermis.  (  J.  ) 

OZEL.  (Ornith.)  Voyez  Ouzel.  (Ch.  D.) 

OZÈNE;  Ozena,  Oliv.  {Entom.)  Genre  de  coléoptères  carnas- 
siers de  la  section  des  pentamérés,  voisin  des  scarites ,  ayant 
le  port  des  insectes  de  la  fiimille  des  lucifuges,  et  étant  parti- 
culièrement distingué  des  genres  à  côté  desquels  il  doit 
prendre  place,  par  ses  antennes,  dont  les  quatre  premiers 
articles  sont  serrés  et  cylindriques,  et  les  derniers  monili- 
formes,  avec  le  dernier  plus  gi'os  que  les  autres,  et  com- 
primé. 

L'OzÈNE  dentipède  dé  Cayenne  a  dix  lignes  de  longueur; 
les  élytres  striées;  les  jambes  antérieures  échancrées.  Il  est 
noir.  (Desm.) 

OZINISCAN.  (Ornith.)  Voyez  Arc-en-queue.  (Ch.  D.  ) 
OZŒNA.  (Malacoz.)  Dénomination  employée  par  Pline 
(liv.  IX,  chap.  3o)  vraisemblablement  pour  l'espèce  de  poulpe 
qu'Aristote  a  nommée  ozolis ,  et  qui  étoit  ainsi  appelée  à 
cause  de  l'odeur  forte  de  sa  tête.  Nous  ignorons  à  quelle 
espèce  connue  convient  ce  caractère.  (De  B.  ) 

OZOLE.  {Crust.)  M.  Latreille  a  donné  ce  nom  à  un  ento- 
mostracé  ,  nommé  Binocle  par  Geoffroy,  et  Argcle  par  M.  de 
Jurine  fils.  II  est  décrit  sous  cette  dernière  dénomination  dans 
l'article  Malacostracés.  Voyez  tome  XXVIII ,  p.  Sgi.  (Desm.) 
OZOLIS.  [Malacoz.)  Aristote ,  en  parlant  des  espèces  de 
poulpes,  après  en  avoir  énuméré  trois,  dit  qu'il  y  en  a  une 
quatrième,  que  l'on  nomme  Bolystème  ou  Ozolis  ,  mais  il  n'en 
dit  rien  autre  chose,  en  sorte  qu'il  est  à  peu  près  impossi- 
ble de  déterminer  si  nous  connoissons  ou  non  cette  espèce. 
(De  B.) 


OZO  39» 

OZONIUM.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champignons  de 
Tordre  des  Mucédinés  et  de  la  série  des  Bjssoïdées  de  la  mé- 
thode de  Link.  Il  est  caractérisé  par  ses  filamens  fibreux, 
longs,  libres,  rameux,  cloisonnés,  rampans,  un  peu  sem- 
blables à  de  la  bourre;  Icspriaiaires  plus  épais,  cylindriques, 
presque  glabres. 

Ce  genre  de  Link,  adopté  par  la  plupart  des  mycologues, 
a  beaucoup  de  rapport  avec  les  Himantia  et  Dematium  ,  dont 
ses  espèces  faisoient  partie  autrefois.  Tous  les  trois  ont  été 
considérés  comme  des  Bjssus ,  dont  en  effet  ils  ont  le  port 
et  la  ressenil)lance  par  leur  manière  de  croître  sur  les  feuil- 
les et  les  herbes  sèches,  et  dans  les  lieux  souterrains. 

1.°  OzoNiUM  COULEUR  DE  SAFRAN  :  Ozonîtim  croceum ,  Pers. , 
Mfcol.  eur.,  1  ,  pag.  86;  Himantia  sulfurea,  Pers.,  Sjnops.;  Spo- 
rolrichum  croceum,  Kunze  ,  Mjeol. ,  1  ,  p.  81  ,  e.r  Pers.  11  forme 
des  taches  ou  plaques  éparses,  un  peu  épaisses,  d'un  jaune  safran  ; 
ses  fibres  sont  difformes  et  rameuses  ça  et  là.  11  se  rencontre 
sur  les  branches  mortes  tombées  ,  et  quelquefois  dans  la  terre. 
Ses  fibres  ont  six  lignes  de  long  au  plus,  et  souvent  elles  sont 
irrégulièrement  renflées.  Pcrsoon  se  demande  si  cette  plante 
ne  seroit  pas  un  jeune  état  de  l'athelia  cilrina. 

■2°  OzoNiuM  COULEUR  DE  TUILES:  Ozonium  latcritium ,  Feis. , 
loc,  cit. ,  Himantia,  ejusd. ,  Syn.;  Clavariafiliformis ,  Sow. ,  Enql. 
fung.,  tab.  387  ,  fig.  4.  Ses  fibres,  rameuses  çà  et  là,  sont  iné- 
galement renflées,  glabres,  roussàtres.  On  le  trouve  en  au- 
tomne sur  les  feuilles  desséchées  du  châtaignier,  qu'il  recouvre 
entièrement  le  plus  souvent,  et  qu'il  agglutine  entre  elles: 
sa  couleur  est  presque  celle  du  safran.  Le  plus  souvent  il  est 
libre,  quelquefois  cependant  redressé,  rarement  rameux,  et 
d'une  couleur  roussàtre  ou  baie,  ou  semblable^ à  celle  des 
tuiles,  avec  les  extrémités  blanches. 

5.°  OzoNiUM  ENTREMÊLÉ  :  Ozonium  stuposum ,  Pers.,  loc.  cit.; 
Dematium,  ejusd.,  Sjn.;  Bjyssus  interte.rta ,  Decand,,  FI.  fr.  En 
touffes  grandes  de  diverses  formes,  de  couleur  de  rouille  ou 
d'un  fauve  jaunâtre;  filamens  entrecroisés,  opaques,  presque 
glabres,  offrant  çà  et  là  des  tubercules  arrondis.  On  le  ren- 
contre dans  les  caves,  les  lieux  souterrains,  les  carrières, 
les  minières,  etc. 

4'°  OzoNiDM  FAUVE  :  Ozonium  fulvum ,  Pers. .  loc.  cit. ,  t.  8  , 


'92  ozo 

fig.  1  et  2  ;  Ozonium  auricomum  ,  Link ,  im  Berl.  Mag.  5  ,  p.  igj 
Dematium  sLrigosum ,  Vers. ,  Sjn. ;  Byssusfulva  Huds.,  Humboldt  : 
Bjssus  barbata,  Engl.  Bot.,  tab.  701.  Ses  gazons  sont  très- 
denses,  d'une  fauve  couleur  de  rouille,  iotniés  de  fîbies 
roides  et  longs.  On  le  rencoutic  sur  les  Ironcs  d'arbres  des- 
séchés, mais  exposés  à  Thumidité,  surfout  sous  l'écorce  ou 
entre  ses  tissures^  il  finit  par  blaiichir.  Dans  les  Vosges  on 
trouve  sur  les  tiges  sèches  de  la  gentiane  jaune  une  variété 
de  cette  espèce  dont  les  filaniens  sont  plus  longs,  plus  dis- 
tincts, divergens  à  Textrémité,  et  d'une  couleur  de  jaune 
sale. 

5."  Ozonium  rayonnant  :  Ozonium  radians,  Pers. ,  loc.  cit., 
pi.  8,  fig.  3  ;  Bjssus  parietina ,  var.  a,  Decaud.  ,  FI.  fr.  Il 
forme  des  plaques  d'un  jaune  pâle  ,  assez  étendues  et  élégan- 
tes ,  composées  de  fibres  principales,  divergentes,  très-ra- 
meuses, capillaires,  comme  velues.  Celte  belle  espèce  forme 
des  plaques  membraneuses  sur  les  murailles  des  caves  et  des 
lieux  obscurs  et  humides.  Cette  plante,  comme  la  précé- 
dente, ne  sont  pas  des  espèces  de  mesenterica,  Pers.,  comme 
l'ont  cru  MM.  De  Candolle  et  Link.  Voyez  Mesenterica  et 
Phlebomorpha.  (Lejï.) 

OZOPHYLLUM.  {Bot.)  Schreber  avoit  substitué  ce  nom 
pour  désigner  le  ticorca  d'Aublet,   (J.) 

OZOTHAMNUS.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes  composées  est 
établi  par  M.  R.  Brown  sur  des  plantes  extraites  d'autres 
genres.  11  lui  donne  pour  caractères  des  fleurs  et  fleurons 
au  nombre  de  moins  de  vingt,  tous  hermaphrodites  ou  en- 
tourés de  quelques  fleurons  femelles  plus  grêles;  les  anthères 
incluses  sont  munies /le  deux  soies  à  leur  base.  L'aigrette 
des  graines  e^  sessile  ,  composée  de  poils  quelquefois  plumeux. 
Le  réceptacle  ou  clinanthe  est  n-u  et  lisse.  Le  périanthe  ou 
péricline  est  coloré,  composé  de  plusieurs  écailles  scarieuses 
et  imbriquées. 

L'auteur  rapporte  à  ce  genre  les  eupatorium  ferrugineum  et 
rosinarinifolium  de  M.  Labillardière  ,  la  chrjsocoma  cnierea  du 
même  et  peut-être  la  colea  picrifolia  de  Forster.  Ce  sont  des 
arbrisseaux  de   la  Nouvelle- Hollande,   de  la  Nouvelle -Zé- . 
lande  et  de  l'Afrique  australe,  ayant  une  odeur  forte  et  idésa-I 
gréable  ;  leurs  feuilles  sont  alternes ,   étroites,    entières  ,  à 


PAC  195 

bords  recourbés  en  dehors.  Les  fleurs  sont  petites,  disposées 
en  corymbes  terminaux.  C«  genre  doit  être  placé  dans  la  fa- 
mille des  corymbifères ,  section  des  réceptacles  nus,  graines 
aigrettées,  et  fleurs  à  fleurons,  non  loin  de  reupatoire,avccle- 
quel  il  a  beaucoup  d'alKnité.  (J.  ) 

OZYMUM.  (Bot.)   Voyez  OcYMCM.  (Lem.) 
OZZANE.  {Ichthjol.)  Voyez  Muggini.  (H.  C.) 


PAAFUEL.  {Ornith.)  Le  paon,  pavo ,  Linn.,  se  nomme 
ainsi  en  Hollonde.  (Ch.  D.) 

PAAKARIKHOU.  {Ornith.)  Nom  kourile  d'une  espèce  de 
canard.  (Ch.  D.) 

PAAPUIN.  [Bot.)  Nom  hébreu  du  champignon,  cité  par 
J.  Bauhin  et  Menizel.  (J.) 

PAA-TSYANS.  {Bot.)  Nom  chinois  delà  banane,  cité  dans 
le  Recueil  abrégé  des  Voyages.  (J.) 

PABA.  {Bot.)  Nom  de  Vophioglossum  Jlexitosum  dans  Pile 
de  Ceilan.  (J.) 

PABO  DE  MONTE.  {Ornith.)  Ce  nom,  qui  signifie  dindon 
de  montagne  ,  a  été  donné  par  les  Espagnols  du  Mexique  au 
hocco  mituporanga,  Marcgr. ,  crax  alector,  Linn.  La  même 
dénomination  est  aussi  appliquée  à  Pyacou  ,  jacuhu,  dans 
les  environs  de  la  rivière  de  la  Plata.  (Ch.  D.) 

PAC.  {Mamm.)  C'est  le  même  nom  que  Paca.  (F.  C.) 

PAC.  {Ornith.)  Voyez  MAnor.v.  (  Ch.  D.  ) 

PACA:  Cavia ,  Gmel,  ;  Cœlogenus.  {Mamm.)  Nous  avons 
établi  ce  genre  en  donnant  dans  ce  Dictionnaire,  tome  Vf, 
page  20,  l'histoire  des  animaux  qu'on  réunissoit  alors  sous 
le  nom  dç  Cabiais.  A  cette  époque  (1806)'  nous  ne  distin- 
guions encore  qu'une  seule  espèce  de  paca.  Depuis  nous 
en  avons  reconnu  deux  ,  dont  nous  avons  exposé  les  traits 
distinctifs  dans  le  tome  10,  page  203,  des  Annales  du  Mu- 

1  Ce  VI. '  volume  du  Dictionnaire  a  réeilement  été  publié  en  i8o6, 
quoique  dans  la  nouvelle  édition  qui  en  a  élé  faite  il  porte  U  date 
de    1817. 

57.  ]3 


^94  PAC 

séum    d'histoire   naturelle.    Nous    nous    bornerons    donc    à 

ajouter  ici  ce  qui  peut  servir  à   compléter  notre  première 

description. 

Aux  singulières  poches  extérieures  que  ces  animaux  ont 
sous  les  arcades  zygomatiques,  se  joignent  encore  des  poches 
dans  l'intérieur  de  la  bouche,  qui  ne  .ressemblent  point 
aux  abajoues  des  singes,  mais  sont  plutôt  formées  acciden- 
tellement d'une  part  par  le  jugal  creusé  à  sa  face  interne, 
qui  en  fait  le  côté  extérieur,  et  de  l'autre  par  les  muscles 
des  joues,  qui  en  font  le  côté  intérieur.  Cette  poche  ou  plu- 
tôt cette  cavité  s'ouvre  vis-à-vis  du  vide  qui  sépare  les  inci- 
sives des  màchelières,  et  elle  ne  paroît  pas  être  plus  utile 
à  l'animal  que  ses  poches  externes.  Elle  n'a  point  de  liga- 
mens ,  point  de  muscles  propres  à  la  fermer;  elle  n'est  point 
extensible  à  l'extérieur,  où  une  partie  osseuse  fait  ses  parois, 
et  elle  ne  peut  l'être  à  l'intérieur  qu'en  s'avançant  sous  les 
maxillaires. 

La  verge  est  plus  remarquable  encore  que  ces  singulières 
poches.  Elle  est  cylindrique  dans  la  plus  grande  partie  de  sa 
longueur  et  terminée  en  un  cône  obtus;  toute  sa  surface  est 
couverte  d'une  grande  quantité  de  papilles  aiguës  plus  ou  moins 
saillantes  et  plus  ou  moins  cornées,  excepté  le  long  d'un  fort 
ligament ,  qui  la  garnit  en  dessous  dans  toute  sa  longueur.  Le 
gland  n'est  distingué  du  corps  de  la  verge  que  par  un  sillon 
transversal  situé  en  dessus  à  la  naissance  du  cône.  L'orifice  de 
l'urètre  est  perpendiculaire  à  ce  sillon  ,  et ,  comme  lui,  en  des- 
sus du  gland.  Mais,  ce  qui  fait  le  caractère  le  plus  remarqxiable 
de  cet  organe,  ce  sont  deux  crêtes  osseuses,  dentelées  et 
mobiles,  qui  se  trouvent  situées  parallèlement  au  ligament 
inférieur  dans  les  trois  quarts  de  sa  longueur.  Les  dente- 
lures de  ces  crêtes,  dont  les  pointes  sont  dirigées  en  arrière, 
ne  peuvent  guère  être  comparées  qu'aux  fortes  épines  des 
ronces,  et  leur  objet  évident  est  d'empêcher  la  femelle  de 
se  soustraire  à  la  consommation  de  sa  fécondation.  Cette 
crête  peut  être  couchée  ou  redressée  à  la  volonté  de  l'anî- 
mal. 

L'espèce  que  j'ai  décrite  à  l'article  Cabiai  ,  est  celle  du 
Paca  noir  ,  Cœlogenus  suhniger.  Outre  la  teinte  de  son  pe- 
lage,  elle  se  caraciérise  encore  par  la  surface  très-lisse  des 


PAC  195 

os  de  sa  tête  et  par  des  arcades  zygomatiques  moins  saillantes 
que  celles  de  l'autre  espèce. 

Le  Paca  fauve  [Cœlogenus  fulvus)  a  surtout  pour  carac- 
tère un  pelage  d'un  beau  fauve  doré,  au  lieu  d'être  brun 
noirâtre,  et  une  tête  osseuse,  couverte  de  fortes  et  nom- 
breuses rugosités,  qui  s'aperçoivent  au  dehors  par  les  irré- 
gularités de  la  peau. 

Les  auteurs  originaux  qui  ont  parlé  du  paca  noirâtre, 
sont  Marcgrave,  Maffé,  Leri,  Buffon  ,  Suppl.  3,  qui  donne 
la  figure  d'une  femelle  adulte,  d'Azara  et  Barrère.  Ceux  qui 
ont  parlé  du  paca  fauve,  sont:  Brisson  ,  Buflon  ,  tome  10,  qui 
donne  la  figure  d'un  jeune  mâle,  et  M.  Geoffroy.  (Je  dois 
renvoyer  pour  cette  dernière  citation  à  la  note  qui  se  trouve 
page  1206  de  mon  Mémoire  sur  le  genre  Paca,  tome  10  des 
Annales  du  Muséum  d'histoire  naturelle.)  (F.  C.) 

PACAES ,  GUABAS.  {Bot.)  11  est  dit  dans  le  Petit  recueil 
des  Voyages,  que  ces  noms  sont  donnés  à  un  fruit  des  envi- 
rons de  Quito,  qui  a  la  forme  d'une  gousse  un  peu  aplatie, 
remplie  d'une  moelle  succulente.  MM.  de  Humboldt  et  Bon- 
pland,  qui  l'ont  vu  sur  les  lieux,  l'ont  reconnu  pour  une 
espèce  à'inga,  que  M.  Kunth  a  nommée  inga  insignis.  (Voyez 
Banco.)  Feuillée  cite  le  nom  de  pacai  dans  le  Chili  pour  l'es- 
pèce qui  est  maintenant  l'inga  angustifoUa  de  Willdenow. 
C'sst  quelque  espèce  de  ce  genre  que  Ton  nomme  ailleurs 
pois  sucrin.  (J.) 

PACAI.  {Bot.)  Voyez  Pacaes.   (J.) 

PACAL.  {Bot.)  Monardez,  cité  par  J.  Bauhin,  parle  d'un 
arbre  de  ce  nom  qui  croît  à  cinq  lieues  de  Lima,  sur  le  bord 
d'un  fleuve.  11  ne  le  décrit  point,  il  indique  seulement  ses 
vertus  médicales,  mais  beaucoup  trop  vaguement.  C.  Bauhin 
le  cite  à; la  lin  de  son  article  sur  l'orme  avec  lequel  il  croit 
qu'il  a  de   l'affinité.   (J.  ) 

PACANES.  {Bot.)  (3n  donne  ce  nom  dans  l'Amérique  méri- 
dionale au  fruit  du  pacanier ,  espèce  de  noyer  qui  fait  partie 
du  genre  nouveau  Carya,  séparé  du  Juglans  par  M.  JNuttal. 
La  noix  de  ce  fruit  est  lisse,  ovoïde,  oblongue,  semblable  à 
une  olive;  ce  qui  l'avoit  (riI  vomtver  juglans  olUœformis.{3.) 
PACANIER.  {Bot.)  Nom  vulgaire  d"une  espèce  de  noyer 
d'Amérique.  (  L.  D.  ) 


'S^^  PAC 

PACAPAC.  {Oiiiith.)  Espèce  de  colinga  qu'on  nomme 
aussi  pompadour ,  ampelis  pompadora  ,  Linn.  Voyez  -  en  la 
description,    tom.  XI,  page  22.  (Ch.  D.) 

PACASSE.  (Mamm.)  Les  voyageurs  au  Congo  ont  parlé 
sous  ce  nom  d'un  mammifère  qu'ils  comparent  au  buffle , 
mais  qui  paroît  se  rapprocher  davantage  des  antilopes  ;  aussi 
BuCfon  croit-il  que  le  pacasse  et  le  coudou  sont  le  même 
animal.  (  F.  C.  ) 

PAGAYES.  (Bot.)  Ce  nom  d'un  fruit  semblable  à  une  noix, 
mentionné  par  C.  Bauhin ,  d'après  la  grande  collection  des 
Voyages  dans  les  Indes  occidentales,  pourroit  bien  désigner 
l'espèce  de  noix  plus  connue  sous  le  nom  de  pacane ,  produit 
par  le  juglans  olivaformis ,  lequel  auroit  été  écrit  et  prononcé 
d'une  manière  différente.  (J.) 

PACCOO-BENDO.  [Bot.)  Marsden ,  qui  parle  de  ce  végétal 
dans  son  Histoire  de  Sumatra,  dit  qu'il  ressemble  à  un  jeune 
cocotier  nain,  et  croit  qu'il  en  est  une  espèce.  Sa  tige  est 
courte  et  pleine  de  nœuds,  et  la  partie  inférieure  des  bran- 
ches est  hérissée  de  piquans.  11  produit  une  espèce  de  chou 
semblable  à  celui  du  cocotier,  lequel  est  un  excellent  mets. 
Sa  fleur  est  jaune.  Il  ajoute  que,  quoique  rangé  parmi  les 
fougères  par  les  Malais  et  par  Rumph,  il  n'a  aucune  affinité 
avec  ces  plantes.  Nous  observerons  cependant  que  si  sa  plante 
est  la  même  que  le  Pacl-Utan  de  Rumph  (voyez  ce  mot)  ou 
une  espèce  congénère,  elle  appartient  certainement  à  la  fa- 
mille des  fougèri's.  Il  a  peut-être  pris  pour  branches  les  pé- 
tioles très  -  longs  des  feuilles,  et  pour  fleurs  la  poussière 
rousse  ou  dorée  de  la  surface  inférieure  des  feuilles.  Rumph 
dit  de  même  qu'on  mange  les  sommités,  mais  il  fait  moins 
d'éloges  de  cet  aliment.  (  J.  ) 

PACHACA.  [Bot.)  Le  cupparis  pachaca,  de  la  Flore  équi- 
noxiale,  est  ainsi  nommé  à  Cumana  en  Amérique.  Le  même 
nom  est  donné  dans  le  Pérou  à  la  calcéolaire  à  feuilles  de 
saule.  (J.) 

PACHATACYA.  (Bot.)  Dans  le  Pérou  on  donne  ce  nom  au 
moiina  prûstruta  de  la  Flore  du  pays.  (J.) 

PACHA-VELUDA.  [Bot.)  Vandropogon  plumosum  de  Will- 
denuw  est  ainsi  nommé  dans  les  environs  de  Villa  del  pao 
et  de  Cumana  en  Amérique.  (J.) 


PAC  197 

TACHÉE.  (A/m.)  C'est,  dit-on,  le  nom  que  l'on  donne 
dans  l'Inde  à  l'émeraude  orientale ,  qui  est  un  corindon  télé- 
sie  vert.  (B.) 

PACHIRIER,  Pachiria.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes,  polypétalées ,  régulières,  de  La 
famille  des  malvacées  {bombacées ,  Kunth),  de  la  monadeiphic 
polyandrie  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un 
calice  simple,  campanule,  persistiint;  cinq  pétales  très-longs, 
égaux,  linéaires,  attachés  à  la  base  du  calice;  des  étamines 
nombreuses  ;  les  filamens  réunis  en  cylindre  à  leur  moitié 
inférieure,  divisés  ensuite  en  plusieurs  faisceaux;  les  anthères 
linéaires,  un  peu  arquées;  un  ovaire  supérieur,  pentagone; 
un  style  ;  le  stigmate  «à  cinq  divisions.  I.e  fruit  est  une  grande 
capsule,  presque  glolMileuse,  coriace,  presque  ligneuse,  à 
une  seule  loge,  s'ouvrant  en  plusieurs  valves,  renfermant 
des  semences  anguleuses. 

Ce  genre  renferme  des  arbres  d'un  beau  port,  garnis  de 
feuilles  alternes,  digitées,  de  stipules  à  la  base  des  pétioles. 
I-es  fleurs  sont  d'une  grande  beauté,  solitaires,  axillaires. 

PACHiRiEa  aquatique:  Pachiria  aquatica,  Aubl.,  Guian.,  2, 
page  726,  tab.  291  ,  292  ;  Cavan.,  Diss. ,  5  ,  pag.  176,  tab.  72 , 
fig.  1;  Lamt'k. ,  III.  gen. ,  tab.  689;  Carolinea  princeps,  Linn. 
fil.,  Suppl.  5i4;  vulgairement  Cacao  sauvage.  Arbre  de  l'A- 
mérique méridionale ,  d'un  très-bel  aspect,  surtout  lorsqu'il 
est  chargé  de  ses  fleurs  :  il  s'élève  ordinairement  à  quinze  ou 
vingt  pieds  de  haut.  Son  tronc  est  revêtu  d'une  écorce  cen- 
drée; son  bois  est  mou,  spongieux;  ses  rameaux  sont  garnis 
de  feuilles  alternes,  pétiolées,  composées  de  trois  à  cinq 
folioles  ovales,  lancéolées,  aiguës,  presque  sessiles  ,  dispo- 
sées en  forme  de  digitations,  à  l'extrémité  d'un  pétiole  long 
de  cinq  à  six  pouces,  muni  à  sa  base  de  deux  stipules.  Lts 
fleurs  sont  magnifiques,  longues  de  plus  d'un  pied,  presque 
tubuleuses  ,  veloutées  ,  jaunâtres  ,  solitaires  ,  axillaires.  Les 
pédoncules  sont  très -épais,  fort  courts;  les  pétales  épais, 
très-caducs,  concaves,  linéaires,  très-aigus  ,  ouverts  ,  réfléchis 
à  leur  sommet;  rintérienr  est  occupé  par  un  gros  paquet 
d'étamines,  dont  les  filamens  sont  rougeàtres;  les  anthères 
sont  d'un  beau  pourpre.  Le  fruit  est  une  grosse  capsule 
ovale,    roussàtre,   velue,  relevée    de   cinq   côtes  arrondies; 


^98  PAC 

elle  ressemble  au  fruit  du  cacaoyer  [theolroma)  ^  aussi  les 
gens  du  pays  lui  donnent,  à  Cayenne,  le  nom  de  cacao  sau- 
vage. Les  Galibis  en  mangent  les  semences  cuites  sous  la 
braise.  Le  pachira  nitida ,  Kunth  ,  in  Hunib.  et  Bonpl.,  Nov, 
gen.,  vol.  5,  pag.  5oj  ,  est  très -rapproché  de  cette  espèce, 
si  ce  n'est  la  même. 

Pachirier  élégant:  Pachiria  insisnis ,  Encycl. .  vol.  4,  pag. 
690,  n.°  2;  Carolinea  insignis  ,  Svvart. ,  F/.  Ind,  occid.  ,  2, 
pag.  1202;  Bombax  grandiflorum ,  Cavan. ,  Diss.,  5,  pag.  296  , 
tab.  164.  Arbre  non  moins  remarquable  que  le  précédent 
par  la  grandeur  et  la  beauté  de  ses  fleurs.  Ses  feuilles  sont 
alternes,  pétiolées,  comme  digitées,  composées  de  sept  fo- 
lioles oblongues,  en  ovale  renversé;  les  fleurs  très-grandes, 
solitaires,  axillaires;  leur  calice  est  large ,  évasé;  terminé  par 
quatre  lobes  arrondis.  La  corolle  est  fort  élégante,  à  cinq 
pétales  étroits,  longs  de  cinq  pouces,  rougeàtres,  charnus 
à  leur  base,  veloutés  en  dehors,  glabres  en  dedans,  arron- 
dis à  leur  extrémité,  insérés  à  la  base  d'un  long  tube  qui 
environne  l'ovaire,  constituant  la  partie  inférieure  des  fîla- 
mens  très-nombreux,  de  couleur  rouge,  un  peu  plus  courts 
que  la  corolle,  terminés  par  des  anthères  en  rein,  petites 
et  mobiles.  Le  style  est  épais,  plus  long  que  les  étamines,  sou- 
tenant un  stigmate  à  cinq  dents.  Cette  plante  croit  dans  les 
environs  de  Rio-Janeiro,  au  Brésil ,  dans  la  M;irtiniqne,  à  Ta- 
bago,  etc.  Elle  fleurit  dans  les  mois  de  Juin  et  Juillet.  (Poin.) 

PACHYDERME.  (Mamm.)  Nom  formé  des  mots  grecs  tcl- 
^vç ,  épais,  et  de  cTj'p^a ,  peau  .  et  donné  par  mon  frère  à 
un  ordre  de  mammifères  remarquables  en  eflet  par  le  cuir 
dur  et  épais  dont  sont  revêtus  la  plupart  d'entre  eux. 

Les  animaux  qui  composent  cet  ordre  ont  toujours  été 
plus  ou  moins  rapprochés  l'un  de  l'autre  par  les  natura- 
listes qui  avoient  le  sentiment  des  rapports  naturels.  Ce 
n'est  cependant  q\  e  depuis  les  travaux  de  mon  frère  sur 
les  animaux  fossiles  qu'ils  ont  été  réunis  comme  nous  allons 
les  présenter,  c'est-à-dire  de  manière  à  offrir  l'ensemble  le 
plus  régulier  qu'il  soit  aujourd'hui  possible  d'en  former. 

Linnaeus,  qui  eut  éminemment  ce  sentiment  des  rapporis 
naturels  à  une  époque  011  îa  science  commençoit  à  peine  à 
sortir  de   reniance,    composoit  cet  ordre,  auquel  il  donnoit 


PAC  »99 

le  nom  de  Belluœ ,  des  chevaux;  des  hippopotames,  parmi 
lesquels  il  rangeoit  le  tapir;  des  cochons,  auxquels  il  réu- 
nissoit  le  cabiai,  et  des  rhinocéros.  Erxlcben ,  qui  ne  forma 
point  d'ordres,  mit  cependant  à  la  suite  l'un  de  l'autre,  les 
cochons,  les  hydrochœrus,  qui  comprenoient  le  tapir  et  le 
cabiai ,  les  hippopotames,  les  rhinocéros,  les  éléphans  et  les 
chevaux.   Plus  tard  Storr  constitua   cet  ordre  des  cochons, 
du   cabiai,   des   rhinocéros,    des  éléphans   et  de   l'hippopo- 
tame.  Cette  variation    annonçoit  la  difficulté  du  sujet,   sans 
que  les  rapports  fussent  méconnus;  aussi  est-ce  ce  fond  qui 
a  été  fécondé  par  les  travaux  subséquens.  Le  cabiai,  qui  est 
un  rongeur,  a  été  rendu   à  son  ordre,  et  le  daman  a  été 
tiré  de  cet  ordre  par  mon  frère,  pour  être  rapproché  des  rhi- 
nocéros. Les  pécaris  ont  été  séparés  des  cochons  sous  le  nom 
dedicotyles,et  les  sangliers  d'Ethiopie  et  du  Cap  sous  celui  de 
phacochseres;  ainsi  constitué,  l'ordre  des  pachydermes  a  pris 
des  caractères  généraux  nettement  déterminés.  li  réunit  tous 
les  mammifères  qui  ne  peuvent  se  servir  de  leurs  pieds  que 
pour  se  soutenir,   dont  les   doigts  sont   immobiles  dans  des 
sabots  et  qui  ne  ruminent  point.  Mais,  si  ces  animaux  se  rap- 
prochent incontestablement  par  les  traits  généraux  de  leur 
organisation,  ils  se  divisent  par  des  points  nombreux  et  im- 
portans.  Ainsi  les  proboscidiens,  c'est-à-dire  les  animaux  pour- 
vus d'une  trompe  comme  les  éléphans  et  les  mastodontes  ,  for- 
ment une  famille  distincte  ,  dont  les  deux  genres  qui  la  compo- 
sent sont  intimement  liés,  et  qui  se  sépare  par  un  large  inter- 
valle de  la  famille  suivante,  celle  des  pachydermes  proprement 
dits,  formée  de  sept  genres  beaucoup  moins  unis  que  ceux  des 
proboscidiens ,  c'est-à-dire  les  hippopotames ,  les  cochons ,  dont 
dépendentlesdicotvlesetlesphacochaeres,lesanoplotheriums, 
les  rhinocéros,   les  damans,  les  paleotheriums  et  les  tapirs. 
Enfin  viennent  les  chevaux,  qui  ne  forment  qu'un  genre  par- 
faitement naturel,  et  ne  s'éloignent  pas  moins  des  tapirs  ou 
des  hippopotames  que  des  éléphans  et  des  mastodontes. 

Les  proboscidiens  et  les  chevaux  sont  des  animaux  essen- 
tiellement herbivores,  et  sous  ce  rapport  leur  destination 
dans  l'économie  générale  de  la  nature  est  bien  marquée. 

Les  pachydermes  proprement  dits  paroissent  être  loin  de 
se  ressembler  tous  à  cet  égard.  Il  est  certain  que  les  cochons, 


aoo  PAC 

les  dicotyles,  les  tapirs,  sont  des  animaux  omnivores.  Ils  re- 
cherchent la  chair  avec  avidité  et  naturellement.  Je  ne 
sais  pas  ce  qui  est  des  appélits  naturels  des  hippopotames, 
des  rhinocéros  et  des  damans  ;  mais  tout  me  fait  penser  que 
les  phacochaeres  ne  ressemblent  point  du  tout  aux  cochons 
sous  ce  rapport;  aussi,  malgré  leurs  formes  extérieures, 
je  suis  loin  de  penser  qu'Hs  ne  constituent  qu'un  sous-genre 
parmi  les  cochons.  Ils  me  paroissent  beaucoup  plus  éloignés 
de  ces  animaux  même  que  les  hippopotames. 

Considérés  par  les  dents,  les  pachydermes  nous  présentent 
de  grandes  variétés  de  forme  et  de  structure.  Chez  les  uns  les 
incisives  sont  simples  et  tranchantes  ,  chez  les  autres  elles 
sont  en  forme  de  défenses;  d'autres  en  sont  tout-à-fait  privés. 
Il  en  est  de  même  des  canines  :  elles  ressemblent  chez  quel- 
ques-uns aux  canines  or'îinaires  ;  elles  sont  pour  d'autres  de 
puissantes  et  dangereuses  défenses;  d'autres,  entîn,  en  man- 
quent tout-à-fait.  Les  màchelièressont  à  surfaces  larges,  irré- 
gulières et  propres  à  broyer,  ou  à  surfaces  tuberculeuses. 
Toutes  ces  sortes  de  dents  sont  tantôt  pourvues  et  tantôt 
privées  de  racines  proprement  dites,  et  r-en  n'est  régulier 
dans  leur  nombre,  qui,  dans  plusieurs  genres,  varie  d'une 
espèce  à  l'autre ,  etc. 

Si  nous  consultons  les  organes  du  mouvement,  nous  trou- 
vons aussi  de  profondes  diHérences. 

Les  éléphans  ont  cinq  doigts  complets,  et  les  chevaux 
n'en  ont  qu'un.  Les  hippopotames  en  ont  quatre  d'égale  lon- 
gueur, et  les  cochons  sur  quatre  en  ont  deux  rudin)entaires. 
Les  rhinocéros  n'en  ont  que  trois,  et  les  damans,  qui, 
d'ailleurs,  leur  ressemblent  tant,  en  ont  quatre  aux  pieds 
de  «levant  et  trois  à  ceux  de  derrière  :  nombre  qu4  se  re- 
trouve chez  les  tapirs,  très-différens  'î'ailleurs  des  damans  et 
des  rhinocéros.  Mais,  si  les  membres  difTèrent  par  le  nombre 
des  doigts,  il  n'en  est  pas  de  même  de  l'usage  qu'en  font 
ces  animaux;  excepté  les  chevaux,  aucun  d'eux  n'est  un 
animal  coureur,  quoique  cependant  ils  puissent  courir  avec 
une  grande  force  et  une  grande  vélocité  lorsque  quelque 
danger  les  presse  :  mais  ils  ne  sont  pas  naturellement  portés 
à  ces  mouvemens  rapides  et  impétueux  que  nous  remarquons 
chez  les  cerfs  ou  chez  quelques  antilopes. 


PAC  =«^ 

A  mesure  que  nous  descendons  à  des  organes  d'une  moindre 
importance,  à  ceux  des  sens,  nous  reuuirquons  que  les  dif- 
férences diminuent.  Tous,  à  l'exception  du  cheval,  ont  les 
yeux  petits;  l'odorat  très-fin  et  l'organe  de  ce  sens  singuliè- 
rement mobile,  allant  jusqu'à  se  développer  en  trompe  dans 
le  tapir  et  l'éléphant.  Les  cochons  ont  leurs  narines  envi- 
ronnées d'un  boutoir;  mais  aucun  pachyderme  n'a  de  mufle. 
Tous  encore  ont  le  goût  délicat  et  la  langue  singulière- 
ment douce.  Les  éléphans  diffèrent  par  l'oreille  externe, 
qu'ils  ont  fort  grande,  étendue  et  aplatie  autour  de  l'ori- 
fice du  canal  auditif ,  de  tous  les  autres,  qui  ont  une  véri- 
table conque;  et  si  la  plupart  ont  une  peau  épaisse  avec 
des  poils  assez  rares,  les  cochons  des  contrées  froides,  les 
chevaux  et  les  damans,  ont  une  fourrure  assez  fournie,  et  les 
premiers  quelquefois  une  bourre  ou  laine  très-épaisse  ;  mais 
aucun  d'eux  n'a  de  moustaches. 

Les  organes  de  la  génération  varient  considérablement 
d'un  genre  à  l'autre,  pour  les  formes  et  la  structure  de  la 
verge  ,  pour  celles  des  testicules  et  du  vagin  ,  et  pour  le 
nombre  et  la  situation  des  mamelles.  Il  n'y  a  pas  moins  de 
variations  dans  les  circonstances  de  l'accouplement  et  de  la 
gestation,  dans  le  nombre  des  petits,  la  durée  de  l'allaite- 
ment, etc.,  de  sorte  que  sur  ces  divers  points  il  est  impos- 
sible de  rien  trouver  de  général  qui  soit  propre  à  cette  fa- 
mille, si  ce  n'est  que  les  petits  naissent  avec  les  sens  et  les  or- 
ganes locomoteurs  suffisamment  développés  pour  qu'ils  puis- 
sent se  conduire. 

Tous  ces  animaux  vivent  réunis  en  troupes  ou  en  familles; 
cependant  ils  paroissent  différir  considérablement  par  les 
mœurs.  Des  formes  plus  ou  moins  sveltes  et  légères  des  che- 
vaux à  la  masse  épaisse  et  lourde  de  l'hippopotame  la  dis- 
tance est  immense ,  et  si  les  premiers  vivent  dans  les  plaines 
élevées,  tous  les  autres  recherchent  plus  ou  moins  \fs  con- 
trées basses  et  marécageuses  ;  mais  tous,  sans  exception,  fournis- 
sent une  chair  très -nourrissante  et  des  peaux  applicables  à 
des  usages  particuliers  ;  et  c'est  parmi  eux  que  nouS  trou- 
vons trois  espèces  qui  ont  eu  et  qui  ont  encore  sur  la  des- 
tinée de  l'homme  une  influence  fort  étendue  :  le  cheval, 
Féléphant  et  le  cochon.  (F.  C.) 


ao2  PAO 

PACHYGASTER.  (Enfom.)  Nom  d'un  genre  d'insectes  dip- 
tères, établi  par  M.  Meigen.  Ce  même  nom  de  pachygaster  a 
été  récemment  employé  par  M.  Germar  pour  désigner  un 
genre  de  coléoptères,  renfermant  des  espèces  de  charansons 
ou  curculio  de  Fabricius ,  tels  queles  C.  ligustici,  griseus,  ovatus, 
sulcafus,  etc.  (Desm.) 

PACHYMA.  [Bot.)  Champignons  voisins  des  sclerotium^  et 
qui,  comme  les  truffes,  croissent  sous  terre.  Pries  les  carac- 
térise ainsi  :  Champignons  oblongs  ou  presque  ronds,  sans 
racines,  ayant  une  écorce  épaisse,  séparable,  ligneuse,  écail- 
leuse  ou  tuberculeuse,  intérieurement  homogène,  de  nature 
charnue  et  subéreuse. 

Ce  sont  de  gros  champignons  souterrains,  qui  se  rencon- 
trent dans  les  régions  les  plus  chaudes.  On  les  emploie  en 
médecine.  Leur  fructification  est  inconnue. 

Pachyma  cocos  :  Fachjma  cocos,  Pries,  Sjst.  myc,  2  ,  p.  242  ; 
Sclerotium  cocos,  Schmeist.  Champignon  elliptique  ou  pres- 
que réniforme ,  du  volume  de  la  tête  d'un  homme  et  res- 
semblant exactement  à  une  noix  de  cocos.  Son  écorce  a  un 
pouce  d'épaisseur;  elle  est  fibro-écailleuse  ,  dure;  couleur 
de  la  racine  des  pins  ;  l'intérieur  est  uniforme,  lisse,  rempli 
d'une  matière  charnue,  subéreuse,  qui  exhale  une  odeur 
de  champignon  et  de  farine.  Dans  les  individus  adultes  elle 
est  un  peu  couleur  de  chair.  Ce  champignon  croît  en  Caro- 
line, particulièrement  dans  les  endroits  sablonneux,  plantés 
de  pins.  Il  est  rare.  On  en  fait  usage  dans  le  pays  pour  gué- 
rir diverses  maladies. 

P.  TRL'i'FE- ROYAL  :  P.  tuhcr-regium  ,  Pries,  l.  c,  p.  243; 
Tuber  regium,  Rumph. ,  Amh.,  tab.  67,  fig.  4;  Fo- /«'/n,  Mart., 
Atl.  sin. ,  p.  65.  Champignon  obliquement  arrondi,  ayant 
Fécorce  tuberculeuse  ,  glabre  et  noire.  11  a  la  grosseur  du 
poing  et  quelquefois  celle  de  la  tête  d'un  enfant.  Sa  surface 
est  fovéolée.  Il  est  sans  racine  aucune.  On  le  prendroit  jujur 
«ne  pierre,  à  cause  de  sa  couleur  noire  ou  terreuse.  L'intérieur 
est  blanc ,  crétacé,  souple,  homogène,  inodore  et  insipide. 
Ce  champignon  croît  sous  terre  dans  les  îles  Moluques  et 
de  Java.  Les  Malais  lui  donnent  les  noms  d'uba-radia  et  de  cu- 
lat-batu  ;  c'estle  iilaChaLu  d'Amboine  et  le  djamor  bonlcang  des 
habilans   de  Java.    11   est  très -loué   dans  la    médecine    des 


PAC  2oS 

Orientaux  pour  son  usage  contre  la  diarrhée,  les  maux  de 
gor<Te  et  les  fièvres.  Nous  avons  déjà  parlé  de  ce  champignon 
h  l'article  Fo-lim.  H  paroît  servir  de  matrice  ou  gangue, 
d\m  nait  un  véritable  champignon  du  genre  Agaricus.  C'est 
lui  que  Pries  désigne  par  agaricus  tuper  -  regium.  Son  cha- 
peau a  la  forme  d'un  entonnoir,  du  diamètre  d'un  à  deux 
pouces.  Ses  bords  se  fendent  avec  Tàge.  Il  est  couleur  de 
cendre,  tuberculeux  et  glabre.  Les  feuillets  qui  le  garnis^ 
sent  en-dessous,  sont  très- fins;  le  stipe  est  glabre,  cylin- 
drique ,  long  de  trois  à  quatre  pouces.  C'est  une  question  de 
savoir  si  l'on  doit  considérer  comme  deux  espèces  distinctes, 
la  tubérosité  qui  sert  de  matrice  à  ce  champignon,  et  ce 
champignon  lui-même.  Des  observations  nouvelles  peuvent 
seulement  lever  le  doute. 

Il  y  a  encore  en  Chine  une  espèce  qui  nous  est  peu  connue 
(Hœlen  Sinensium,  Pries),  également  employée  comme  médica- 
ment précieux,  et  à  la  manière  du  thé,  pour  donner  des 
forces  et  guérir  de  la  phthisie  :  elle  est  noire,  oblongue,  de 
la  o^rosseur  de  la  tête  d'un  enfant;  à  écorce  rude,  et  inté- 
rieur d'un  jaune  sale.  (Lem.) 

PACHYNEMA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  incomplètes  ,  de  la  famille  des  dilléniacées  ,  de  la  dé- 
candrie  trigynie  de  l.innseus ,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel: Un  calice  à  cinq  folioles  arrondies,  concaves,  persis- 
tantes; point  de  corolle;  sept  à  dix  étamines;  les  filamens 
très-épais  à  leur  base,  amincis  à  leur  sommet,  soutenant 
des  anthères  ovales;  deux  ou  trois  ovaires  supérieurs,  ova- 
les, terminés  par  des  slyles  en  alèue. 

Pachynema  APLATI  ;  Pachj'ueinci  complanatum  ,  Dec,  Syst. 
vég.,  vol.  1.",  pag.  41  2.  Petit  arbuste  glabre,  Irès-rameux,  dé- 
pourvu de  feuilles,  ayant  l'aspect  d'un  ephedra.  La  tige  est 
droite  ;  les  rameaux  sont  comprimés,  en  forme  de  bandelettes, 
semblables  à  ceux  du  platylohium  scolopendrlum,  plus  étroits, 
munis  à  leurs  bords  de  petites  dents  courtes,  aiguës,  dis- 
tantes, qu'on  pourroit  soupçonner  être  des  rudimens  de 
feuilles;  les  vieux  rameaux  presque  cylindriques,  les  fleurs 
de  quatre  lignes  de  diamètre,  placées  dans  l'aisselle  des  den- 
telures, solitaires  ou  géminées;  les  pédoncules  très-frêles, 
plus  courts  que  les  fleurs.  Cette  plante  croît  dans  la  Nou- 
velle-Hollande.  (POIR.) 


204  PAC 

PACHYPHYLLA.  (Bot.)  Reneaulme  nommoit  ainsi  un 
tabac,  nicotiana  rustica.  (J.) 

PACHYPHYLLE  ,  Pachjphjllum.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
monocotylérJoiies  ,  à  fleurs  incomplètes,  irrégulières,  de  la 
famille  des  orchidées,  de  la  gynandrie  diandrie  de  Linnaeus, 
offrant  pour  caractère  essentiel:  Une  corolle  charnue,  com- 
posée de  cinq  pétales  étalés,  presque  égaux,  et  d'un  sixième 
pétale  inférieur,  en  lèvre,  libre,  point  éperonné.  tuber- 
cule dans  son  milieu;  la  colonne  des  organes  sexuels  ailée 
vers  son  sommet;  une  anthère  terminale,  operculée;  deux 
paquets  de  pollen;  point  de  calice;  une  capsule  inférieure, 
à  trois  côtes. 

Le  nom  de  ce  genre  désigne  des  feuilles  grasses  ou  épaisses.  11 
est  composé  de  deux  mots  grecs  ,  TT/^Jç,  gras  ,  épais  ,  et  (ptXXov, 
feuilles.  Rapproché  des  cjmbidium  et  des  oncidium ,  il  diffère  de 
tous  deux  par  son  port,  par  sa  corolle  ouverte  :  du  premier, 
parla  lèvre  tuberculée  et  la  colonne  ailée  vers  son  sommet; 
du  second ,  par  les  tubercules  de  la  lèvre  ou  pétale  inférieur. 

Pachyphylle  DisTiyuÉ;  Pachyplvyllum  distichum,  Kuntli,  in 
Humb.  et  Bonpl. ,  No^'.  gen, ,  vol.  i  ,  pag.  SSg  ,  tab.  77.  Cette 
plante  a  des  racines  simples,  glabres,  épaisses,  blanchâtres, 
cylindriques.  Ses  tiges  sont  comprimées,  longues  de  six  à 
huit  pouces,  garnies  de  feuilles  nombreuses,  ensiformes, 
îin  peu  aiguës,  disposées  sur  deux  rangs,  glabres,  charnues, 
longues  d'un  pouce.  Les  fleurs  sont  pédicellées,  disposées 
sur  deux  rangs,  rapprochées,  disposées  en  épis  solitaires, 
axillaîres,  accompagnées  de  bractées  membraneuses,  ovales, 
aiguës,  persistantes,  plus  longues  que  les  pédicelks;  elles  ont 
la  corolle  verte,  étalée;  les  pétales  charnus,  oblongs,  aigus; 
les  deux  intérieurs  plus  minces  et  plus  courts;  la  lèvre  un 
peu  plus  longue  que  les  pétales,  lancéolée  ,  oblongue  ,  presque 
plane,  munie  vers  son  miliweu  de  deux  tubercules  charnus; 
îa  colonne  riroile,  canaliculée  ,  une  fois  plus  courte  que  la 
corolle,  ailée  à  ses  deux  bords  vers  son  sommet;  l'anthère 
operculée;  l'ovaire  presque  trigone;  une  capsule  glabre,  el- 
liptique, à  trois  côtes,  de  la  grosseur  d'un  pois,  couronnée 
par  la  corolle.  Cette  plante  croît  sur  les  arbres,  au  Pérou, 
proche  Loxa  et  Gonzaua.  (Poir.) 

PACHYPTILA.  {Ornith.)  Ce  gerfre,  formé  par  Illiger  d'une 


PAC  =o5 

section  des  pétrels,  procellaria ,  Liim. ,  répond  aux  prions  de 
M.  de  Lacépède.  (  Ch.  D.) 

PACHYSANDKE,  Pachfsandra.  {Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  monoïques,  de  la  fiimille  des  euphor- 
biacées ,  de  la  monoécie  tétrandrie  de  Linnaeus,  offrant  pour 
caractère  essentiel:  Des  fleurs  monoïques;  un  calice  à  quatre 
folioles;  point  de  corolle;  quatre  étamines  beaucoup  plus 
lon<^ues  que  le  calice  ;  dans  les  fleurs  femelles  ,  un  ovaire 
arrondi,  à  trois  sillons;  trois  styles;  une  capsule  à  trois  cor- 
nes, à  trois  loges,  deux  semences  dans  chaque  loge. 

Pachysandre  tombante:  Pachjsandra  procumbens  ,  Micli.  , 
Flor.  bar.  amer.,  vol.  2,  pag.  178,  tab.  46;  Poir. ,  III.  gen., 
Suppl.,  tab-  994.  Plante  herbacée,  dont  les  tiges  sont  gla- 
bres, cylindriques,  couchées,  un  peu  redressées  à  leur  partie 
supérieure,  presque  simples,  garnies  de  feuilles  alternes, 
pétiolées,  glabres,  ovales,  rétrécies  à  leur  base,  longues  de 
deux  ou  trois  pouces  ,  larges  de  deux  et  plus  ,  à  lâches 
crénelures  à  leur  moitié  supérieure.  Les  fleurs  sont  assez 
grandes,  sessiles  ,  monoïques,  disposées  en  un  épi  latéral, 
situé  vers  la  base  des  tiges,  dont  la  partie  supérieure  est 
occupée  par  les  fleurs  mâles,  composées  d'un  calice  à  quatre 
folioles  ovales,  deux  presque  intérieures,  accompagnées 
d'une  bractée  en  écaille  de  même  forme,  plus  courte  et 
serrée,  contenant  quatre  étamines;  les  filamens  droits,  épais, 
en  massue  ,  un  peu  comprimés  ,  munis  sur  leur  dos  d'an- 
thères àdeux  loges,  d'abord  droites,  alongées,  puis  arquées. 
Les  fleurs  femelles  sont  peu  nombreuses,  placées  à  la  partie 
inférieure  de  l'épi  :  leur  ovaire  est  enveloppé  par  le  calice, 
pourvu  de  trois  bractées;  les  stj'Ies  recourbés;  les  stigmates 
en  lanière.  Le  fruit  est  une  capsule  presque  globuleuse, 
à  trois  coques  ou  trois  loges,  surmontées  de  styles  persis- 
tans,  en  forme  de  corne;  dans  chaque  loge  deux  semences 
lisses ,  alongées  ,  suspendues  au  sommet  des  loges.  Cette 
plante  croît  dans  l'Amérique  septentrionale,  sur  les  monts 
Alleghanis.  (Poiî-..) 

PACHYSTOME,  Pachystama.  (Entom.)  Ce  nom,  qui  signifie 
bouche  épaisse,  a  été  employé  par  M.  Latreille  pour  indiquer 
un  genre  d'insectes  a  deux  ailes  ,  qut  cet  auteur  avoit  d'abord 
rangé  avec  les  rhagions,  pris  dans  sa  tribu  des  sicaires,  dans 


■2oG  PAC 

sa  famille  des  tanvslômes.  L'espèce  rapportée  par  l'auteur  à 
ce  genre,  est  Vcmpis  subulata  de  Panzer  ,  ou  le  rhagio  sjyr- 
phoides  de  ce  niêtne  iconographe.  (  C.  D.) 

PACHYTE.  {Foss.)  Dans  l'ouvrage  de  M.  Sowerby  {Min., 
Concli.) ,  et  dans  celui  de  M.  de  Lamarck  (Anim.  sans  vert.), 
on  trouve  rangées  dans  le  genre  Plagiostome  ,  des  coquilles 
fossiles  qui  paroissent  devoir  en  être  séparées.  Le  premier  de 
ees  auteurs  a  donné  à  ce  genre  les  caractères  suivans  :  Coquille 
bivah'e ,  oblique  et  aiiriculée ,  dépourvue  de  dents  à  la  charnière; 
cette  dernière  en  ligne  droite  sur  une  valve  ,  et  dans  l'autre  prc- 
fonde'ment  coupée  par  un  sinus  angulaire. 

Le  second  lui  a  assigné  ceux-ci  :  Coquille  subéquivalve ,  libre, 
suhauriculée ;  à  base  cardinale  Iransverse,  droite;  crochets  un  peu 
écartés;  leurs  parois  internes  s'étendant  en  facettes  transverses, 
aplaties,  externes;  l'une  droite,  l'autre  inclinée  obliquement.  Char- 
nière san3  dents,  une  fossette  cardinale  conique,  située  au-dessous 
des  crochets,  en  partie  interne,  souvent  au  dehors  et  recevant  le 
ligament. 

J'ai  examiné  un  grand  nombre  des  coquilles  qu'on  avoit 
rangées  dans  ce  genre,  et  j'ai  vu  que  les  caractères  du  pta- 
giostoma  spinosa  et  des  autres  espèces  qu'on  rencontre  dans 
la  craie  ,  ne  pouvoient  convenir  à  celles  qui  se  trouvoient 
dans  les  couches  plus  anciennes  que  cette  substance.  Les  pre- 
mières ne  sont  pas  auriculées;  au  lieu  d'être  transverses  ou 
inéquilatérales,  comme  les  dernières,  elles  sont  régulières  ou 
équilatérales.  Sur  Pune  des  valves  la  ligne  de  la  charnière  est 
droite,  et  sur  l'autre  elle  est  coupée  par  un  sinus  dont  l'angle 
répond  sous  le  sommet  et  présente  une  sorte  d'ouverture 
triangulaire,  comme  certains  spirifers  ,  les  dianchora,  quel- 
ques térébratules,  et  les  podopsides.  Cette  ouverture  feroit 
croire  que  ces  coquilles  auroicnt  pu  être  attachées  de  ce  côté 
par  un  pédicule  tendineux  ,  comme  les  lingulcs  et  les  téré- 
bralules:  en  outre  les  épines  écailleuses  qu'on  ne  remarque 
que  sur  les  coquilles  qui  ne  sont  pas  libres  et  qui  se  trou- 
vent sur  le  plagiostome  épineux,  viennent  encore  fortifier 
cette  pensée. 

Les  plagiostomes  des  couches  anciennes  étant  des  coquilles 
inéquilatérales,  souvent  transverses  et  dont  la  fossette  ne 
présente  aucun  trou,  i'aplatissemeat  de  Pun  de  leurs  côtés. 


PAC  ^"7 

comme  dans  les  moules,  faisant  soupçonner  qu'ils  auroient 
pu  être  attaches  de  ce  côté  par  un  bissus,  je  crois  qu'ils  doi- 
vent être  sépar(^s  des  coquilles  des  craies  ,  avec  lesquelles  ils 
se  trouvent  dans  les  ouvrages  ci-dessus  cités.  En  conséquence 
je  propose  d'établir  sous  le  nom  de  Pachyte  un  genre  dans 
lequel  eulreroient  les  espèces  de  plagiostome*  qu'on  trouve 
dans  les  craies,  et  auquel  j'assignerois  les  caractères  suivans  : 
Coquille  bivalve,  régulière,  dépourvue  de  dents  à  la  charnière; 
cette  dernière  en  ligne  droite  sur  une  valve,  et  dans  l'autre  pro- 
fondément coupée  par  un  sinus  qui  présente  une  ouverture  trian- 
gulaire et  qui  a  pu  servir  de  passage  à  un  pédicule  tendineux  pour 
atlaclier  la  coquille. 

Ceux  des  couches  plus  anciennes  que  la  craie  conserve- 
roient  le  nom  de  plagiostomes ,  et  leur  genre  porteroit  les 
caractères  suivans  :  Coquille  bivalve,  inéquilatérale  ,  subauri- 
culée;  à  base  cardinale  Iransverse ,  droite;  crochets  unpeu  écartés  : 
leurs  parois  intérieures  s'étendant  en  facettes  transverses,  aplaties, 
externes.  Charnière  sans  dents  ,  une  fossette  cardinale  conique ,. 
située  au-dessous  des  crochets  et  recevant  le  ligament. 

Voici  les  espèces  que  je  connois  et  qui  peuvent  se  rapporter 
au  genre  Pachyte  : 

Pachyte  épineux  :  Pachytos  spinosus  ,  Def.  ;  Plagiostoma  spi- 
nosa ,  Sow. ,  loc.  cit.,  tab.  78.  Coquille  couverte  de  stries 
longitudinales,  sur  lesquelles  sont  attachées  de  longues  épines 
plus  ou  moins  nombreuses;  longueur,  deux  pouces  et  demi; 
largeur,  deux  pouces.  On  la  trouve  à  Kent  et  à  Gravesend 
en  Angleterre,  dans  les  couches  de  la  craie. 

Pachyte  strié,  Pachytos  striatus ,  Def.;  Knorr,  Petrif,,  tab. 
14,  fig.  5.  Cette  espèce  a  de  très -grands  rapports  avec  la 
précédente,  mais  elle  ne  porte  point  d'épines,  et  dans  quel- 
ques individus,  dont  je  ne  connois  pas  la  patrie,  les  stries 
sont  plus  fines  et  plus  nombreuses.  On  la  trouve  dans  les 
couches  de  craie  à  Beauvais,  à  Mantes,  à  Strehle  près  de 
Dresde.  Ce  qui  feroit  croire  que  Pabsence  des  épines  ne 
seroit  qu'une  variété,  c'est  qu'avec  les  coquilles  de  ce  genre 
qu'on  trouve  à  Gravesend  ,  on  en  rencontre  qui  ne  sont 
point  épineuses. 

Pachyte  FKACiLE:  Pachytos  Hoperi,  Def.;  Plagiosloma  Hoperi, 
Sow.,  loc.  cit.,  tab.  3 80.  Coquille  ovale-transverse,  à  valves 


2o8  PAC 

convexes,  couverte  de  très -légères  stries.  Longueur,  un 
pouce  et  demi:  largeur,  vingt  lignes.  Cette  espèce  a  le  têt 
mince  et  très- fragile.  On  la  trouve  à  Gravesend  et  à  ]North- 
fleet  en  Angleterre.  (D.  F.) 

PACINIRA.  [Bot.)  Nom  caraïbe  ,  cité  par  Surian  ,  du  ma- 
ranta  arundinacea ,  genre  de  la  famille  des  amomées.  (J.) 

PACIS.  (Entom.)  Voyez  Passis.  (Desm.  ) 

PACLAS.  {Bot.)  Feuillée  cite  sous  ce  nom  dans  le  Chili 
une  herbe  aquatique  dont  la  lige,  traçante  sur  la  surface  de 
l'eau  ,  pousse  de  chaque  nœud  des  racines  et  des  rameaux 
très-bas,  qui  s'élèveit  à  la  hauteur  d'un  pouce.  Il  n'en  a  pas 
vu  les  fleurs  ni  les  fruits  ;  elle  pourroit  avoir  quelque  aflinité 
avec  le  callitriche  ou  le  peplis.  Les  habitans  l'emploient  comme 
rafraîchissante.  (J.) 

PAC  LITE.  (Foss.)  Dans  l'ouvrage  intitulé,  Conchyliologie 
systématique,  vol.  I.*^',  pag.  5  19,  Denys  de  Montfort  a  donné 
la  description  et  la  figure  d'une  coquille  dépendante  d'un 
genre  auquel  il  assigne  les  caractères  suivans  :  Coquille  libre, 
univalve,  cloisonnée;  droite  et  arquée;  bouche  arrondie, 
ouverte,  horizontale,  siphon  central;  sommet  recourbé,  percé 
par  un  sphincter  étoile;  accompagné  d'une  rimule  plissée  et 
pincée  latéralement;  cloisons  unies. 

Cet  auteur  cite  pour  espèce  servant  de  type  au  genre,  le 
paclite  biforé,  pacLites  hifaratus,  dont  on  voit  une  figure  dans 
l'ouvrage  de  Knorr,  Petrif. ,  tom.  2,  sect.  2,  pi.  i  ,  fig.  7; 
et  il  an' once  que  c'est  une  hélcmnite  à  jointe  recourbée,  dont 
Vextrémité  est  percée  d'un  petit  trou  circulaire  ;  au-dessous  de  la 
partie  recourbée  se  voit  une  ouverture  étroite  et  ohlongue, 

Nous  pensons  que  cette  coquille  n'est  autre  chose  qu'u,  «> 
bélemnite  qui  aura  été  courbée  par  quelque  accident  et  pro- 
bablement du  vivant  de  l'animal  qui  l'a  formée.  Ce  qu'on 
remarque  au  sommet,  provient,  sans  doute,  de  quelque 
brisure  comme  celles  qu'on  voit  à  la  pointe  des  autres  bélem- 
nites,  figurées  dans  la  planche  de  Knorr  ci-dessus  citée,  et 
dont  Denys  de  Montfort  a  fait  les  genres  Cétocine,  Acame,  etc. 

Si  cet  auteur  avoit  vu  des  paclitcs  autre  chose  que  la 
figure  citée  de  l'ouvrage  de  Knorr  et  l'échantillon  qu'il  an- 
nonce avoir  été  trouvé  dans  le  désert  de  Zaara ,  et  qu'il  dit 
qu'il  possédoit,  il  ne  se  seroit  pas  borné  à  donner  la  figure 


PAG  309 

incomplète  qu'on  voit  dans  son  ouvrage;  et  s'il  n'a  connu 
que  cet  échantillon,  ou  la  figure  de  l'ouvrage  de  Knorr  , 
comment  peut  -  il  annoncer  que  cette  coquille  est  cloi- 
sonnée,  que  sa  bouche  est  arrondie  ,  ouverte  et  horizon- 
tale ,  que  son  siphon  est  central ,  et  que  ses  cloisons  sont 
unies  ? 

Au  surplus,  nous  croyons  devoir  relever  ici  une  erreur 
que  cet  auteur  a  faite  en  annonçant  que  le  siphon  des  bé- 
lemnites  est  central,  car  nous  l'avons  vu  marginal  dans  toutes 
celles  que  nous  avons  été  à  portée  d'observer.  (De  F.) 

PACO.  {But.)  Voyez  Façon  a.  (J.) 

PACO  ou  PACOS.  {Mamm.)  Nom  que  les  Péruviens  don- 
nent à  une  des  espèces  du  genre  I,ania  ;  mais  on  n'a  point 
établi  clairement  à  laquelle.  Buffon  pensoit  que  ce  nom  , 
qui  signifie  rouge,  appartenoit  à  la  vigogne;  d'autres  Font  ap- 
pliqué à  Falpaca,  ce  qui  est  plus  vraisemblable.  (F.  C.) 

PACO-CAATINGA.  {Bot.)  Nom  brésilien  du  costus  spicatus. 
C'est  encore  le  jacuacanga,  le  cana  domato ,  c'tst-à-dire ,  canne 
sauvage ,  suivant  Pison  et  Marcgrave.  Ce  dernier  cite  encore 
un  anive  paco-caatinga,  arbre  dont  les  fruits  en  grappe  sont 
de  la  grosseur  d'une  cerise,  noirs  et  contenant  dans  une 
pulpe  mince  un  seul  noyau.  De  Laët,  éditeur  de  Marcgrave, 
soupçonne  que  c'est  le  même  que  le  guaiabara ,  publié  par 
Ximenez.  Ce  guaiabara  est  un  coccoloha  des  botanistes,  ap- 
pelé aussi  raisin ier  à  cause  de  sa  grappe  de  fruits  ayant  la 
forme  d'un  raisin.   (J.) 

PACOEIRA.  {Bol.)  La  plante  de  ce  nom  au  Brésil,  citée 
par  Marcgrave  ,  est  originaire  du  Congo  ;  c'est  une  herbe  de 
la  famille  des  musacées  ,  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  six  ù 
sept  pieds.  La  description  du  rameau  qui  porte  les  fleurs  et 
les  fruits  paroit  convenir  à  un  bihai ,  lieliconia  des  botanistes; 
genre  voisin  du  bananier.  Vaillant  rapporte  ce  nom  au  ba- 
nanier lui-même.  (J.) 

PACONA.  {Bot.)  Suivant  Thevet ,  cité  par  Clusius ,  on 
nomme  ainsi,  dans  quelques  lieux  de  l'Amérique,  le  fruit  du 
bananier,  et  la  plante  est  nommée  paquovera.  Ailleurs,  sui- 
vant Lérius,  c'est  le  paco-aire  qui  produit  le  puco.  On  doit 
retrouA'er  dans  ces  dénominations  iorigine  du  nom  bacove^ 
donné  maintenant  aux  bananes  qui  ont  une  forme  plus 
07.  14 


PAG 

petite  et  qui  sont  le  produit  d'une  variété.  C'est  ce  dernier 
que  Mentzel  cite  sous  le  nom  de  pacolusu.  (  J.) 

PACOPACO.  (But.)  ISoni  péruvien  de  Vemhothrium  pinna- 
tum  de  la  Flore  du  Pérou.  Une  autre  espèce,  Yembothrium 
monospermum,  est  nommée  pacopaco  de  la  Sierra.  Le  nom  de 
pinei  est  donné  à  Vernbothrium  denlalum  ;  celui  de  raral ,  à 
Vembothrium  obliquum;  ceux  de  calas,  macMa-pavani  ,  peca- 
liuai ,  à  Vembothrium  emarginatum.  (J.  ) 

PACOS.  (Mamm.)  Voyez  Paco.   (Desm.) 

PACOS.  (Mm.)  On  connoilsous  ce  nom,  qui  vient  d'un  mot 
péruvien  qui  veut  dire  rouge,  un  minerai  d'argent  du  Pérou, 
qui  est  mêlé  avec  une  grande  quantité  d'oxide  de  fer.  Il  est 
composé,  suivant  Klaproth  : 

d'argent i4 

de  fer  oxidé  brun  ....      71 

de  silice 4,5 

d'eau 8,5 

Voyez  Argent.  (B.) 

PACOSEROCA.  (BoL)  Nom  brésilien  ,  cité  par  Marcgrave^ 
de  Valpinia  racemosa  de  Linnasus ,  genre  de  la  famille  des 
amomées.  (J.  ) 

PACOURIER,  Facouria.  {Bol.)  Genre  de  plantes  à  fleurs 
monopétalées,  de  la  famille  des  apocinées ,  de  la  pentandrie 
monoejnie  de  Linnasus,  dont  le  caractère  essentiel  consiste 
dans  un  calice  persistant,  à  cinq  divisions  profondes;  une 
corolle  monopétale ,  à  tube  court ,  dont  le  limbe  est  par- 
tagé en  cinq  découpures  obliques,  ondulées;  cinq  étamines; 
les  anthères  sagiltées  ;  un  ovaire  supérieur;  le  stigmate  bi- 
derité.  Le  fruit  est  une  baie  pulpeuse,  uniloculaire,  conte- 
nant plusieurs  semences  dures,  anguleuses. 

Pacourier  de  la  GtJiANE  :  Pacouria  guiancnsis ,  Aubl.,  Guian., 
tab.  io5  ;  Lamck,  ,  III.  gen.  ,  tab.  169.  Arbrisseau  dont  la 
tige,  de  trois  pouces  de  diamètre,  produit  des  branches 
noueuses,  sarmenteuscs,  quigagnent  la  cime  des  arbres,  et  lais- 
sent ensuite  tomber  des  rameaux  garnis  de  feuilles  opposées, 
ovaks,  pointues,  glabres,  ondulées  sur  leurs  bords,  lisses, 
très- entières ,  à  nervures  rougeàtres;  les  pétioles  courts, 
cylindriques.  Les  fleurs  sont  jaunes  et  naissent  par  petits 
bouquets  sur  de  longs  pédoncules  rameux ,  axillaircs,  fai- 


PAC  21. 

sant  la  foriclion  de  vrilles.  Leur  calice  est  partagé  en  cinq 
divisions  arrondies,  aiguës;  la  corolle  insérée  à  la  base  du 
calice;  le  limbe  divisé  en  cinq  lobes  égaux,  obliques,  on- 
dulés; les  éfamines  sont  très-courtes;  l'ovaire  arrondi:  le  sti^f- 
mate  épais,  strié  en  spirale,  placé  sur  un  disque  plan.  Le 
fruit  est  une  baie  jaune,  très- grande,  pyriforme,  pulpeuse, 
cliarnue  ,  à  une  loge  polysperme.  Cette  plante  croît  dans 
la  Guiane,  à  la  crique  des  Galibis.  Toutes  ses  parties  con- 
tiennent uh  suc  laiteux,  visqueux,  très-abondant.  Les  fruils 
ont  une  odeur  agréable  dans  leur  maturité.  (Poir.) 

PACOURINE,  Pacourina.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  éta- 
bli en  1776,  par  Aublet,  dans  son  Histoire  des  plantes  de  la 
Guiane  Françoise,  appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées,  et 
à  notre  tribu  naturelle  des  Vernoniées,  dans  laquelle  il  est 
immédiatement  voisin  de  notre  genre  Pacourinopsis ,  dont  il 
ne  diffère  que  par  le  clinanthe  garni  de  squamelles.  Voici 
les  caractères  génériques  du  Pacourina ,  que  nous  empruntons 
à  l'auteur  de  ce  genre,  la  plante  sur  laquelle  il  est  fondé  n'ayant 
point  encore  passé  sous  nos  yeux. 

Calathide  incouronnée,  équalillore,  mulliflore,  régulariflore, 
androgynillore.  Péricline  ovoïde,  formé  de  squames  nombreu- 
ses, imbriquées,  presque  rondes,  aiguës  au  sommet.  Clinanthe 
charnu,  garni  de  squamelles  presque  rondes,  concaves,  plus 
longues  que  les  fruits  entre  lesquels  elles  sont  interposées. 
Fruits  obovoïdes-oblongs,  portant  une  aigrette  composée  de 
squamellules  filiformes,  barbellulées.  Corolles  à  tube  court, 
étroit,  à  limbe  long  et  large,  divisé  en  cinq  lanières  égales, 
aiguës.  Style  à  deux  stigmatophores  longs,  divergens,  arqués. 

On  ne  connoît  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre. 

Pacourike  comestible  ;  Pflcounofl  edulis,  Aubl.,  Hist.  des 
pi.  de  la  Guiane  fr. ,  tom.  -j,  p.  800,  tab.  016.  C'est  une  plante 
herbacée,  à  racine  vivace,  très-rameuse,  fibreuse,  produi- 
sant plusieurs  tiges  hautes  de  trois  à  quatre  pieds,  un  peu 
rameuses,  cylindriques,  striées,  garnies  de  feuilles  ;  celles-ci 
sont  alternes,  distantes,  grandes,  glabres,  molles,  d'un  vert 
cendré;  leur  pétiole  est  ailé,  ou  bordé  d'une  membrane  fo- 
liacée, qui  s'élargit  à  la  base  et  embrasse  la  tige;  le  limbe  est 
ovaîe-oblong,  aigu  au  sommet,  dentelé  sur  les  bords,  muni 
d'une  nervure  médiairc  saillante,  qui  émet  plusieurs  nervures 


51Z  PAC 

latérales;  les  calathides  sont  opposées  aux  feuilles,  et  sessîles- 
dans  la  gaine  formée  parla  base  élargie  du  pétiole;  les  corolles 
sont  bleuâtres. 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  Aublet ,  dans  la  Guiane 
françoise,  près  Gourou,  aux  bords  d'un  ruisseau  d'eau  sau- 
màtre,  où  elle  fleurissoit  en  Juin.  On  mange  le  cliuanthe  et 
même  les  autres  parties  de  la  Pacourine. 

Scopoli ,  dans  son  Introductio  ad  liistoriam  naturalem  ,  publiée 
en  1777,  a  substitué,  sans  aucun  motif  valable ,  le  nom  de 
Meisteria  à  celui  de  Pacourina.  Willdenow,  en  i8o3,  dans 
son  Species  planfarum,  a  changé  de  nouveau  le  nom  générique 
primitif:  mais  le  nom  A'Hajnea,  qu'il  a  proposé,  n'est  pas 
plus  admissible  que  celui  de  Meisteria. 

Le  caractère  qui  distingue  les  deux  genres  Pacourina  et 
Pacourinopsii ,  est  l'objet  d'un  doute  que  nous  discuterons 
dans  l'article  Pacourinopse.  (H.  Gass.) 

PAGOURINOPSE,  Pacourinopsis.  {Bot.)  Ge  genre  de  plantes, 
que  nous  avons  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences  de  Sep- 
tembre 1817  (pag.  i5i  ),  appartient  à  l'ordre  des  Synanthé- 
rées,  et  à  notre  tribu  naturelle  des  Vernoniées,  dans  laquelle 
il  est  immédiatement  voisin  du  genre  Pacourina,  dont  il  ne 
diffère  que  par  le  clinanthe  nu.  Voici  les  caractères  généri- 
ques du  Pacourinopsis ,  tels  que  nous  les  avons  observés  sur  la 
première  des  deux  espèces  de  ce  genre. 

Calathide  subglobuleuse,  incouronnéc,  équaliflore ,  multi- 
flore,  régularillore,  androgynillore.  Péricline  subglobuleux,  à 
peu  près  égal  aux  fleurs,  formé  de  squames  nombreuses,  régu- 
lièrement imbriquées,  appliquées,  larges,  ovales- oblongues, 
subcoriaces,  membraneuses  sur  les  bords,  munies  de  plu- 
sieurs nervures  longitudinales,  parallèles,  simples  et  droites  :  les 
squames  extérieures  et  intermédiaires  plus  ou  moins  courtes , 
surmontées  chacune  d'un  grand  appendice  inappliqué,  plus 
large  que  la  squame,  orbiculaire  ,  foliacé,  pourvu  de  nervures 
fines,  très-ramiliées,  réticulées,  d'une  bordure  menibraneuse- 
scarieuse,  entière,  et  d'une  épine  terminale,  courte  ,  formée 
par  le  prolonge^nent  de  la  nervure  niédiaire,  qui  est  très- 
épaissie  vers  son  extrémité:  les  squames  intérieures  longues  et 
privées  d'appendice.  Glinanthe  plan  et  nu.  Ovaires  très-longs, 
subcylindracés,  striés,  ayant  l'aréole    apicilaire  très-large; 


PAC  2i3 

aigrette  courte,  à  peine  longue  comme  la  moitié  deTovaire, 
composée  de  squamellules  très  -  nombreuses  ,  plurisériées, 
très-inégales,  presque  caduques,  filiformes,  roides,  épaisses, 
amincies  aux  deux  bouts,  pointues  au  sommet,  barbellulées; 
les  squamellules  intérieures  extrêmement  petites,  presque 
membraneuses,  souvent  entregreffées,  et  formant  une  sorte 
de  couronne  courte,  inégale,  incomplète,  irrégulière,  va- 
riable.   Stigmatophores  paroissant  dépourvus  de  collecteurs. 

Pacourinoi'se  a  feuilles  entières  ;  Pacourinopsis  integrifolia , 
H.  Cass.  C'est  une  plante  herbacée,  glabre  ,  à  tige  cylindrique  , 
striée,  portant  des  feuilles  alternes;  celles  de  réchantillon 
incomplet  que  nous  décrivons,  appartenant  à  la  partie  supé- 
rieure de  la  plante,  sont  longues  (avec  le  pétiole)  d'environ 
six  pouces,  et  larges  de  plus  de  deux  pouces;  leur  partie  in- 
férieure est  étrécie  en  une  sorte  de  pétiole  ailé  ou  bordé, 
dont  la  base,  élargie  et  arrondie,  embrasse  la  moitié  de  la  tige; 
la  partie  supérieure,  formant  le  limbe,  est  ovale-lancéolée, 
entière;  ses  bords  sont  munis  de  quelques  pointes  saillantes, 
éloignées  les  unes  des  autres,  subulées,  roides,  piquantes, 
spinuliformes,  produites  par  le  prolongement  des  nervures 
latérales,  qui  s'épaississent  et  s'endurcissent  en  approchant 
des  bords;  une  pointe  de  la  même  nature  surmonte  le  som- 
met des  feuilles  ,  qui  sont  entièrement  parsemées  d'une  mul- 
titude de  petits  points  glanduleux ,  visibles  sur  les  deux  faces  ; 
les  calathides,  larges  d'environ  un  pouce,  sont  solitaires, 
sessiles,  exactement  opposées  aux  feuilles,  chacune  d'elles 
étant  immédiatement  attachée  sur  le  côté  qui  n'est  point  em- 
brassé par  la  base  du  pétiole. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  un  échantillon  sec,  incomplet  et 
en  mauvais  état,  recueilli  à  Cayenne  par  M.  Martin,  et  qui 
se  trouve  dans  l'herbier  de  M.  Desfontaines,  où  il  porte  le 
nom  de  Pacourina. 

Pacourixopse  a  fedilles  dentées  :  Pacourinopsis  dentata,  H. 
Cass.;  Pacourina  cirsiifolia,  Kunth,  No^.  gen.  etsp.pl.,  tom. 
4,  pag.  5o.  La  racine  est  probablement  vivace;  la  tige  est 
herbacée,  haute  d'un  à  deux  pieds,  dressée,  rameuse,  cylin- 
drique, charnue,  glabre;  les  feuilles,  longues  de  six  à  sept 
pouces,  sont  alternes,  oblongues,  acuminées,  très-étrécics  à 


2'4  PAC 

la  base  en  une  sorte  de  pétiole  bordé,  et  découpées  sur  les 
bords  en  grandes  dents  épineuses;  elles  sont  un  peu  pubes- 
centes  dans  leur  jeunesse,  et  deviennent  ensuite  glabriuscules; 
les  calalhides,  grandes  comme  celles  de  la  bardane,  et  com- 
posées de  fleurs  nombreuses,  purpurines,  sont  solitaires,  ses- 
siles,  etparoissent  Ctre  latérales;  lenr  péricline  est  subglobu- 
leux, presque  égal  aux  fleurs,  formé  d'environ  trente  squames, 
dont  les  extérieures  sont  surmontées  d'un  appendice  large, 
ondulé-crépu,  vert,  membraneux,  un  peu  scabre,  terminé 
par  une  épine;  lecliuanthc  est  planiuscule  et  nu  ;  les  ovaires 
sont  hispidules,  et  portent  une  aigrette  de  squamellules  très- 
nombreuses,  très-courtes,  caduques,  filiformes,  barbellulées; 
les  corolles  sont  glabres  et  parsemées  de  points  glanduleux; 
le  style  est  glabre,  et  ses  deux  stigmatophores  sont  glabrius- 
cules. 

Cette  seconde  espèce,  que  nous  n'avons  point  vue,  et  que 
nous  décrivons  d'après  M.  Kunth,  a  été  trouvée  par  MM.  de 
Humboldt  et  Bonpland  près  Cuayaquil,  au  Pérou,  dans  des 
lieux  humides,  où  elle  fieurissoit  en  Février.  Elle  nous  paroit 
diflérerdela  première  espèce,  principalement  par  ses  feuilles 
découpées  sur  les  bords  en  grandes  dents. 

Aiiblet  attribue  au  Pacourina  un  clinanthe  pourvu  de  squa- 
nielles  arrondies,  concaves,  plus  longues  que  les  fruits,  et 
interposées  entre  eux  (receptaculum  carnosum,  paleaceum, 
paleis  subrotundis ,  concavis ,  longwribus  quàm  semina,  seminaque 
distinguentibus).  Ce  caractère  est  adopté,  sans  aucune  hésita- 
tion, par  MM.  deJussieu,  de  Lamarck,  Willdenow,  Persoon. 
M.  De  Candoile,  dans  ses  Observations  sur  les  plantes  compo- 
sées ou  syngénèses,  présentées  àl'lnstitut  le  18  Janvier  1808, 
déclare  (premier  mémoire,  pag.  21  )  avoir  vérifié  les  carac- 
tères du  Pacourina  sur  un  échantillon  sec  de  l'herbier  de  M. 
Desfontaincs;  et,  comme  tous  les  botanistes  qui  ont  écrit  avant 
lui  sur  ce  genre,  il  lui  attribue  un  clinanthe  pourvu  de  squa- 
melles  plus  longues  que  les  fruits.  Au  mois  d'Avril  1817 
nous  avons  soigneusement  analysé  deux  calathides  du  seul 
échantillon  existant  à  cette  époque  dans  l'herbier  de  M.  Des- 
funtaines,  sous  le  nom  de  Pacourina,  et  nous  avons  reconnu 
avec  certitude  que  le  clinanthe  étoit  parfaittinent  nu.  A 
1  exception  de  ce  point  essentiel,  la  plante  dont  ii  s'agit  nous 


PAC  ^1» 

^semblé  ne  différer  presque  point  de  celle  d'Aublet.  Cepen- 
dant la  présence  ou  l'absence  des  squamellcs  sur  le  clinanthe 
est  un  caractère  si  facile  à  déterminer  exactement,  dans  pres- 
que tous  les  cas,  que  le  plus  médiocre  observateur  ne  peut 
presque  jamais  s'y  tromper;  et  dans  le  cas  particulier  dont  il 
s'agit,  l'erreur  est  d'autant  moins  présumable  qu'Aublet  dé- 
crit des  squamelles  arrondies,  concaves,  plus  longues  que  les 
fruits  et  interposées  entre  eux,  et  qu'il  répète  plusieurs  fois, 
en  divers  termes,  l'expression  de  ce  caractère,  sur  lequel  il 
semble  insister  particulièrement.  Ces  réflexions  nous  ont  per- 
suadé que  la  plante  de  l'herbier  de  M.  Desfontaines  n'étoit 
point  le  Pacourina  d'Aublet;  que  M.  De  Candolle  avoit  peut- 
être  négligé  d'observer  le  clinanthe   sur  cet  échantillon  ,  ou 
que  peut-être  il  avoit  examiné  un  autre  échantillon  apparte- 
nant au  vrai  Pacourina,  et  qui  auroit  depuis  disparu  de  l'her- 
bier de  M.  Desfontaines.  C'est  pourquoi  nous  avons  proposé, 
dans  le  Bulletin  des  sciences  de  Septembre  1817,  le  nouveau 
«enre  Pacourinopsis    comme  voisin   du  Pacourina,  dont  il  dif- 
fère par  le  clinanthe  nu.  Dans  le  quatrième  volume  des  Nom 
gênera  et  species  plantarum,    publié  en  1820,  M.  Kunth  a  dé- 
crit, sous  le  nom  de  Pacourina  cirsiifolia ,    une  plante  qu'il 
regarde  comme  une  espèce  différente,  mais  congénère ,  du 
Pacourina  d'Aublet;  et   comme  cette  plante   a  le   clinanthe 
inappendiculé,    l'auteur    croit   pouvoir   réformer  les   carac- 
tères du  genre  Pacoi/rma ,  en  lui  attribuant  un  clinanthe  nu, 
malgré  l'assertion  contraire,  non  équivoque  et  réitérée,  d'Au- 
blet. La  plante  de  M.  Kunth  est,  selon  nous,  une  espèce  de 
notre  genre  Pacourinopsis ,   que  ce  botaniste  se   seroit  bien 
gardé  d'adopter  ,    alors   même   qu'aucun   doute   ne  pourroit 
s'élever  à  son  égard.    Le  possesseur  de  Fherbier  d'Aublet  de- 
vra résoudre  ces  difficultés,  en  vérifiant  la  structure  du  cli- 
nanthe sur  l'échantillon  authentique  du  vrai  Pacourina.  Mais, 
en  attendant,  il  nous  paroît  téméraire  de  prononcer,  comme 
M.  Kunth  ,  que  ce  genre  a  le  clinanthe  nu.   Ce  botaniste  n'a 
pas  pu  fonder  sa  décision  sur  ses  propres  observations,  puis- 
qu'il avoue  n'avoir  jamais  vu  le  vrai  Pacourina,  et  qu'il  con- 
sidère lui-même  sa  plante  comme   une  espèce  différente.  Il 
ne  s'est  donc  appuyé  que  sur  notre  observation,  dont  pour- 
tant il  n'a  point  parlé.  Mais,  quoique  la  plante  observée  et 


PAC 

décrite  par  nous  ressemble  beaucoup  extérieurement  au  Pa- 
cou?'ma  d'Aublet,  il  n'c^n  résulte  point  nécessairement  qu'elle 
soit  spécifiquement  identique,  et  même  elle  peut  très-bien 
n'être  pas  congénère.  Notre  Carpliephorus  pseudo-liatris^  qui 
diffère  génériquement  de  nos  Trilisa  .  ou  des  Liatris  à  aigrette 
dentée,  par  son  clinanthe  squamellifère,  ressemble  extérieu- 
rement à  certains  Liatris,  presque  autant  que  notre  Pacouri- 
nopsis  inlegrifolia  ressemble  au  Pacourina  edulis  d'Aublet.  Pré- 
tendra-t-on  que  le  clinanthe  des  Pacourina  et  Liatris  peut 
varier  accidentellement,  et  offrir  quelquefois  des  squamelles 
qui  n'existent  point  dans  l'état  habituel  de  ces  plantes?  Cela 
n'est  pas  absolument  impossible;  mais,  avant  d'admettre  cette 
proposition,  qui  détruiroit  les  genres  Pacourinopsis  et  Car- 
phepliorus,  il  faut  acquérir  la  preuve  certaine  d'une  conjec- 
ture aussi  hasardée.  (H.  Cass.) 

PACOURl-RANA.  (Bot.)  Nom  galibi  du  pacouria  d'Au- 
blet, genre  de  la  Guiane,  et  que  Ton  réunit  à  Vamhelania 
dans  les  apocinées.   (  J.  ) 

PACOYUYU.  {Bot.)  Nom  péruvien,  cité  par  MM.  Ruiz  et 
Pavon  ,  de  leur  galinsoga ,  genre  de  la  famille  des  corym- 
bifères  et  de  la  section  des  hélianthées.  Les  habitans  nom- 
ment pacoyiiyu  Jiac  le  galinsoga  quinqucradiata,  et  pacoyiiyu 
cimarron  le  galinsoga  quadriradiata.  L'un  et  l'autre  sont  re- 
gardés dans  le  pays,  comme  vulnéraires  et  antiscorbutiques. 
On  les  niàche  ou  on  en  boit  le  suc.  (  J.  ) 

PACQUIRES.  [Mamm.)  On  trouve  sous  ce  nom,  dans  le 
Dictionnaire  des  chasses  de  Fencyclopédie,  Pindication  d'un 
animal  sauvage  de  Tabago  ,  qui  ,  d'après  ses  caraclèrcs, 
ne  peut  être  qu'une  des  deux  espèces  du  genre  Pécari, 
(Desm.) 

PACTOLE;  PacLolus,  Leach.  (Crust.)  Genre  de  crustacés 
décapodes  brachyures,  fondé  par  M.  Leach,  et  dont  nous 
avons  donné  les  caractères  dans  l'article  Malacostracés.  Voyez 
tome  XXVIII,  page  274.  (Desm.) 

PA-CUL-CHA.  [Bot.)  Nom  chinois  d'une  des  espèces  ou 
variétés  de  thé,  cité  dans  le  Petit  recueil  des  Voyages.   (J.) 

PACURERO.  (Bot.)  Dans  la  Nouvelle-Andalousie,  en  Amé- 
rique, on  nomme  ainsi  le  pisonia  pacurero  de  la  Flore  équi- 
noxiale  ;   le   même   nom    est   donné,    dans  les  environs  de 


PAD  217 

Cumana ,  en  Amérique,  à  une  variété  du  caïmitier ,  chryso- 
phjUum  cuinito.  (J.) 

PACU-UTAN.  {Bot.)  Nom  malais  d'une  grande  fougère, 
qui  a  un  peu  le  port  d'un  palmier,  et  que  pour  cette  raison 
Rumph  nomme  palmifilix  dans  ÏHerb.  Ami.,  6,  p.  62  ,  t.  27. 
Elle  a  une  tige  herbacée  ou  presque  ligneuse,  non  rameuse, 
qui  s'élève  environ  à  douze  pieds,  et  reste  couverte  d'écaillés 
qui  sont  les  bases  subsistantes  de  feuilles  tombées.  Sa  tête  est 
ornée  d'un  grand  nombre  de  feuilles  bi-  et  tripennées,  dont 
les  folioles  sont  lisses  en  dessus,  et  couvertes  en  dessous  d'un 
duvet  ou  d'une  poussière  rousse,  ou  quelquefois  d'une  autre 
couleur.  Les  derniers  caractères  semblent  prouver  que  le 
pacu-utan  doit  être  rapporté  au  genre  Acrostichum ,  non  loin 
de  V Acrostichum  calomelanos.  On  coupe  les  jeunes  feuilles  du 
sommet  avant  leur  développement",  et  on  les  mange  après 
les  avoir  divisées  en  très -petits  morceaux  .et  les  avoir  assai- 
sonnées. (J.) 

PA-CYAO.  (Bot.)  Le  jésuite  Boym ,  qui  a  donné  en  i656 
l'indication  de  quelques  plantes  de  la  Chine,  désigne  sous 
ce  nom  le  bananier  qui  est  indiqué  dans  le  Petit  recueil  des 
Voyages  sous  celui  de  pa-fsyans.  (J. ) 

PADA-CALI.  {Bol.)  Le  scheiCi  du  Malabar,  ixora  coccinea , 
est  ainsi  nommé  par  les  Brames,  suivant  Rhéede.  (J.) 

PADA-DALIQUI.  (Bot.)  Rhéede  cite  sous  ce  nom  brame  le 
lauri-vetti  des  Malabares  ,  petit  arbre  à  feuilles  opposées,  à 
fleurs  composées  d'un  calice  simple  à  quatre  divisions,  et  de 
deux  étamines,  auxquelles  succède  une  petite  baie  renfer- 
mant une  noix  monosperme.  Ces  caractères  semblent  indi- 
quer une  plante  de  la  famille  des  nyctaginées  qui  tiendroit 
le  milieu  entre  le  Boerliaavia ,  caractérisé  par  deux  étamines, 
ciXePisonia,  dont  le  fruit  monosperme  est  quelquefois  charnu. 
(J.) 

PADA-KELENGU  ,  PxVDA- VALLL  {Bot.)  Noms  malabares 
du  menispevmum  peltatum  de  M.  de  Lamarck,  reporté  par  M. 
De  Candolle  à  son  genre  Cocculus.  (J.) 

PADA-MACTU.  {Bot.)  Nom  brame  du  tumara  du  MaUbar , 
espèce  de  nénuphar.  (J.) 

PADA-NIRVULI.  {Bot.)  Nom  brame  de  Yeuphorhia  anti-^ 
quorum,  cité  par  Rhéede.  (J,) 


-'3  PAD 

PADA-VALAM.  {Bot.)  Le  trichosanthes  cucumerina,  plante 
cucurbitacée ,  est  ainsi  nommé  sur  la  côte  malabare,  suivant 
Linna-us.   (J.) 

PxA.DA-VALLI.  {Bot.)  Nom  malabare  du  ménisperme  pelté. 
(Lem.) 

PADA-VARA.  {Bot.)  Nom  malabare  d'un  arbrisseau  con- 
génère du  morinda.  (J.) 

PADDA.  {Ornith.)  Ce  nom  est  donné ,  ainsi  que  celui  de  moi- 
neau de  riz,  à  un  gros-bec  ,  qui  se  nourrit  du  riz  encore  dans 
sa  gousse  ,  qui  est  appelée  padda.  C'est  le  loxia  orjzii'ora, 
Linn.  (Ch.  D.) 

PADDA- DABA.  {Ornith.)  Nom  sarde  de  la  poule  d'eau, 
fulica  chloropus,  Linn.,  et  galiinula  ,  Briss.  et  Lath. ,  laquelle 
est  aussi  appelée,  dans  la  même  contrée,  duglietia.  (Ch.  D.) 
PADDÉE.  {Ornith.)  Scion  Marsden,  dans  son  Histoire  de 
Sumatra,  tom.  i."de  la  traduction  françoise,  p.  189,  l'oiseau 
de  paddée  ,  boorong  peepee ,  ressemble  un  peu  à  notre  moi- 
neau: il  est  trés-aboiidant  et  il  détruit  le  grain.  (Ch.  D.) 

PADDEHAT.  {Bot.)  Nom  danois  de  l'agaric  des  fumiers 
{ag.  fimetarius  ,  L.  ).  Les  Allemands  le  désignent  aussi  par 
paddenstahl,  suivant  Gleditsch.   (Lem.) 

PADDOCK  STOOL.  {Bot.)  Nom  qu'on  donne  en  Ecosse  à 
la   chanterelle,  champignon   du   genre  Mérule.  (Lem.) 

PADDY.  {Bot.)  Nom  malais  du  riz,  suivant  Rumph  ,  qui 
en  mentionne  plusieurs  espèces  ou  variétés,  telles  que  le 
paddy-taun ,  le  paddy-djiji ,  le  paddy-vaggea  et  le  bras-pullu , 
désignées  aussi  par  Loureiro,  dans  la  Flore  de  la  Cochinchine  , 
comme  espèces,  sous  les  noms  de  orjza  communis ,  pacon , 
monfana  et  glulinosa.  Marsden  en  parle  aus^i  dans  IHistoire 
de  Sumatra,  où  le  riz  est  nommé  paddee,  quand  il  est  dans  sa 
peau,  et  bras ,  quand  il  en  est  dégagé.  11  existe  dans  l'Inde,  où 
le  riz  est  la  nourriture  principale,  rî'autres  variétés  aussi  nom- 
breuses que  le  sont  en  Europe  les  variétés  du  froment.  (J.  ) 
PA  -  DEGGA-DEGGA.  (  Ornith.  )  Le  cormoran  dilophe  porte 
ce  nom  dans  la  Nouvelle-Zélande.  (Ch.  D.) 

PADERE.  {Erpétol.)  Nom  spécifique  d'une  couleuvre  des 
Indes  orientales  dont  nous  avons  parlé  dans  ce  Dictionnaire, 
tome  XI,  p.  21.'^.  (H.  C.) 

PADINA.  [Bot.)  Adauson  donne  ce  nom  à  un  genre  de  la 


PAD  2ig 

famille  des  algues,  auquel  il  rapporte  Valga  de  Morison  , 
sect.  ]5,  lab.  8  ,  fig.  5  ,  qui  fut  d'abord  le  fucus  pavonius  de 
Linnaeus,  puis  son  uls^a  pavonia ,  placée  dans  le  genre  Dictjota 
par  Lamouroux,  et  devenue  le  type  du  genre  Zonaria  de 
link;  d'où  il  suit  que  le  padina  se  trouveroit  rétabli  sous 
un  autre  nom.  M.  Beauvois,  qui  avoil  admis  le  padina  d'Adan- 
son  ,  lui  avoit  donné  beaucoup  plus  d'étendue,  car  il  y  ra- 
menoit  plusieurs  ulm,  considérées  depuis  comme  des  espèces 
de  dictjota  par  Lamouroux.  Enfin,  Agardh  ,  dans  son  Species 
algarum,  présente  sous  le  nom  de  zonaria  le  genre  Dicl-yotade 
Lamouroux ,  et  le  padina  d'Adanson  ou  zonaria  de  Link  ,  tout 
entier,  s'y  trouve  compris  et  représenté  par  la  première  sec- 
tion de  ses  espèces,  celles  dont  la  fronde  est  Jlahellif orme  , 
presque  entière,  et  la  fructification  placée  sur  des  lignes  trans- 
versales ,  concentriques.  Voyez  DiCTYOTA  et  Zonaria.  (Lem.) 
PADJIAJIA.  {Ornith.)  Nom  de  la  frégate  aux  iles  Ma- 
riannes.  (Cii.  D.) 

PADOLLE,  Padollus.  [Conchjl.)  Genre  de  coquilles  établi 
par  Denjs  de  Montfort  (Conchyl.  systém. ,  t.  2  ,  p.  1 1  5)  pour 
une  espèce  d'haliotidc  ,  qui  offre  à  son  disque  ,  outre  les  trous 
qui  caractérisent  ce  genre,  une  sorte  de  rigole  décurrente 
avec  la  spire  et  visible  sur  le  bord  ,  un  peu  irrégulier  par 
une  espèce  de  pli.  11  la  nomme  I'adolle  briqueté  ,  P.  ruhi- 
cundus ,  à  cause  de  sa  couleur  rougeàtre.  C'est  rHAi-iOTioE 
CANALICOLÉE,  H.  canaliculata ,  de  M.  de  Lamarck  ,  H.  parva, 
Linn.,  Gmel.;  vulgairement  I'Oreille  a  rigole.  Voyez  Halio- 
TiDE.  (De  B.) 

PADOOVROOANG.  {Bot.)  Parmi  les  plantes  de  Sumatra, 
Marsden  cite  brièvement  celle-ci,  dont  les  feuilles  sont  poin- 
tues, qui  est  amère  comme  la  rue,  et  que  Ton  administre 
en  infusion  dans  les  coliques.  (J.  ) 

PADOTA.  {Bot,)  Genre  de  la  famille  des  labiées,  établi 
par  Adanson  sur  le  marruhium  aljsson,  Linn.,  qu'il  sépare 
du  genre  Marrubium  sur  ce  quil  en  diffère  par  la  lèvre  su- 
périeure de  la  corolle,  médiocre  et  fendue  ;  le  tube  calicinal 
à  cinq  divisions,  et  les  verlicilles  à  cinq  fleurs  sessiles,  garnis 
de  deux  soies  très- courtes.  (Lem.) 

PADRE.  {Ichthfol.)  Sur  le  littoriil  de  Nice,  suivant  M.  Risso  .. 
ou  appelle  ainsi  le  pAcriE.  Voyez  ce  mot.  (H.  G.) 


220  P^O 

PADRETTO.(7cJi;]iyoZ.)Dans  les  mêmes  contrées,  on  appelle 
ainsi  le  spare  caissoUi  de  M.  Risso.  Voyez  Spare.  (H.  C.) 

PADRI.  (Bot.)  Nom  brame  et  malabare  du  hignonia  che- 
lonoides ,  cité  par  Rhéede.  (J.) 

PADIJS.  {Bot.)  Nom  donné  aux  cerisiers  à  grappes,  et 
particulièrement  au  putier ,  cerasus  padus.  ¥03^62  Cerisier.  (J.) 

PADY.  (Bot.)  Voyez  Paddy.  (Lem.) 

P^DERE,  Pœderus.  (Entom.)  Fabricius  a  ,  le  premier,  em- 
ployé ce  nom  pour  établir  un  genre  d'insectes  coléoptères 
parmi  les  staph}lins  et  qui  appartient  par  conséquent  à  la 
famille  des  brachélytres  ou  brévipennes. 

Ce  sont  des  insectes  alongés  ,  à  cinq  articles  à  tous  les 
farses,  à  élytres  courts,  durs,  ne  couvrant  pas  le  ventre, 
et  à  antennes  grenues.  Ce  qui  les  distingue  essentiellement  des 
autres  genres  voisins,  comme  on  peut  le  voir  à  l'article  Bra- 
CHÉr.YTHEs,  c'est  la  forme  de  la  tête  et  du  corselet,  qui  sont 
arrondis,  globuleux;  leurs  palpes  sont  en  outre  renflés,  leurs 
antennes  grossissent  insensiblement,  et  leurs  mandibules  sont 
peu  saillantes.  Nous  avons  fait  figurer  une  espèce  de  ce  genre 
sous  le  n.°  5  de  la  planche  111  de  l'atlas  joint  à  ce  Diction- 
naire. 

L'étymologie  du  nom  de  Paedère,  quoique  tout-à-fait  grec- 
que, ria/J^spcç,  nous  est  absolument  inconnue:  c'étoitun  sur- 
nom de  Jupiter,  que  nous  regarderions  comme  obscène,  même 
en  le  traduisant  du  mot  latin  pœdico.  Il  est  très-probable  que 
Fabricius  n'y  a  attaché  aucun  sens. 

Les  paedères  sont  de  petits  staphylins  qui  recherchent  les 
lieux  aquatiques  ,  où  on  les  rencontre  le  plus  fréquemment , 
sur  le  bord  des  étangs  et  des  rivières.  Quelques  espèces  s'ob- 
servent dans  les  endroits  humides,  sous  les  mousses  ou  sous 
les  pierres.  Ils  courent  avec  une  grande  vitesse  et  en  redres- 
sant l'extrémité  libre  de  leur  abdomen. 

Leurs  larves  et  leurs  métamorphoses  sont  très-probablement 
analogues  à  celles  des  autres  coléoptères  de  la  même  fainillei 

Fabricius,  qui  a  décrit  les  espèces  de  ce  genre  dans  son 
ouvrage  intitulé  Sjstema  ele.utheratorum  ,  en  le  plaçant  le 
dernier  de  cet  ordre,  en  a  fait  connoitre  dix  espèces,  parmi 
lesquelles  nous  indiqr.erons  les  suivantes  :  d'abord  celle  que 
nous  avons  fait  ijgurer  sur  la  planche  indiquée,  qui  est 


PiED  221 

1.  Le  P.CDÈRE  RIVERAIN,  Pct'derus  riparius;  ou  le  Staphylin 
ï-ouge  ,  à  tête  noire  et  étuis  bleus,  de  Geoifroy,  tom.  i  ,  pag. 
oGg.  n.°  2  1. 

Car.  Roux,  à  tête  et  extrémité  du  ventre  noires;  élytres 
bleus.   On  le  trouve  sur  le  bord  des  étangs  et  des  ruisseaux. 

2.  P^DHRE  COL-ROUX,  P.  ruficolUs.  Staphylin  noir,  à  cor- 
selet rouge,  de  Geoffroy,  n."  23. 

Car.  Noir ,  à  corselet  roux  ;  élytres  bleus. 

Cette  espèce  se  rencontre  plus  particulièrement  sous  la 
mousse  ou  sous  les  pierres  ,  dans  les  lieux  humides.  Elle  vit 
en  société. 

3.  PyEPÈRE    ALONGÉ,    P.    clotlgatUS. 

Car.  JNoir,  à  partie  postérieure  des  élytres  et  pattes  fauves. 

4.  P^DÈRE  AILES  ROUSSES  ,    P.  fuli^ipeunis. 

Car.  D'un  noir  brillant,  à  élytres  et  pattes  testacés. 

5.  P.EDÈRE  TÊTE  NOIRE,  P.  melanocephaliis. 

Car.  Très-étroit,  noir;  corselet  et  pattes  fauves.  (C.  D.) 

P^DÉRIE,  Pœderia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complet*  s,  monopétalées,  de  la  famille  des 
ruhiacécs  ,  de  la  pentandrie  monogjnie  de  Linnaeus  ,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  dents;  une  co- 
rolle en  entonnoir  ,  velue  en  dedans  ;  cinq  étaniines  insé- 
rées sur  le  tube  de  la  corolle  ;  un  ovaire  inférieur  •.  un 
style  bifide  ;  une  petite  baie  fragile  ,  globuleuse  ,  à  deux 
semences. 

Plusieurs  espèces  ont  été  séparées  de  ce  genre,  et  réunies 
en  un  genre  particulier,  sous  le  nom  de  Danois,  distingué 
par  ses  fruits  capsulaires  ;  et  non  en  baie  ,  à  deux  loges 
polyspermes.  (Voyez  DanaÏde.) 

P.'F.DÉRiE  FÉTIDE:  Pœderia  fictidcL ,  Linn.  ;  Lamck. ,  III.  gen., 
tab.  166,  fîg.  1;  Genfiana  scandeas,  Lour.,  Flor.  Cochin.  ex 
herbario;  Convolvulus  futidus,  Rumph ,  Amh.,  5,  pag.  456, 
tab.  iGo.  Cette  plante  a  des  tiges  ligneuses  à  leur  partie  in- 
férieure; elle  pousse  des  sarmens  longs,  menus,  ramcux , 
feuilles,  qui  s'entortillent  autour  des  supports  qu'ils  rencon- 
trent, grimpent  et  rampent  sur  les  arbrisseaux  et  les  haies 
qui  les  avoisinent.  Leurs  feuilles  sont  opposées,  pétiolées, 
lancéolées,  presque  en  cœur  à  leur  base,  molles,  entières, 
aiguës  ,  glabres  et  vertes  à  leurs  deux   faces  ;  les  stipules 


PiED 

fort  petites  ,  intermédiaires  ,  aiguës  ,  élargies  à  leur  base. 
Les  fleurs  croissent  dans  les  aisselles  des  feuilles,  disposées 
en  paniculcs  courtes,  peu  garnies  et  opposées,  munies  de 
très- petites  bractées  sous  les  divisions  du  pédoncule.  Le 
tube  de  la  corolle  est  velu  intérieurement,  terminé  par  un 
limbe  petit,  peu  ouvert.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes 
orientales,  aux  Moluques.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 
Ses  feuilles,  broyées  entre  les  doigts,  exhalent  une  odeur 
fort  puante. 

PyEDÉRiE  A  FLEURS  sEssi LES  ;  Pœdcria  sessiUjlora ,  Poir. ,  Enc., 
Suppl.  Cette  plante  a  tant  de  rapports  avec  la  précédente, 
que,  quoique  ses  fruits  ne  me  soient  pas  connus,  il  est  très- 
probable  qu'elle  appartient  au  même  genre.  Ses  tiges  sont 
grêles,  grimpantes,  garnies  de  feuilles  lancéolées,  glabres, 
opposées,  entières,  aiguës,  longues  d'environ  deux  pouces 
et  plus,  redressées;  les  pétioles  longs  de  dix  lignes,  courbés 
à  leur  base ,  puis  redressés.  Les  fleurs  sont  disposées  en 
grappes  axillaires ,  paniculées,  au  moins  de  la  longueur  des 
feuilles,  à  ramifications  opposées,  trcs-étalées ,  chargées  de 
petites  fleurs  sessiles ,  peu  nombreuses,  .distantes,  presque 
unilatérales.  Cette  plante  croît  à  Tlsle- de- France.  Je  l'ai 
observée  dans  l'herbier  de  M.  Desfontaines.  (Poir.) 

PvEDEROS.  {Min.)  «La  plus  belle  des  pierres  blanches, 
«  dit  Pline,  est  le  psederos,  nom  que  l'on  applique  aussi  à 
«  plusieurs  pierres  remarquables  par  leur  beauté;  mais  celle 
«  qui  porte  plus  spécialement  cette  dénomination,  réunit 
«  à  la  translucidité  du  cristal  des  couleurs  vertes,  jaunes, 
«  rougeàtres  et  pourpres,  qui  entourent  toujours  les  autres 
«   et  qui  flattent  agréablement  la  vue.  » 

Il  est  diflicile  de  ne  pas  reconnoitre  dans  cette  description 
ou  l'opale  ou  le  quarz  irisé;  mais  il  est  rare  que  les  couleurs 
du  quarz  soient  assez  intenses  pour  le  faire  remarquer.  Il  est 
donc  plus  présumable  que  le  paederos  de  Pline  étoit  non  pas 
l'opale  du  naturaliste  romain  ,  mais  une  variété  d'opale  à 
fond  blanc  ,  et  cela  est  d'autant  plus  vraisemblable,  qu'il  dit , 
liv.  vil,  chap.  G  ,  qu'on  a  nommé  cette  pierre  (l'opale)  pœderos , 
à  cause  de  sa  grande  beauté,  nom  que  l'on  appliquoit  aussi 
à  d'autres  pierres,  et  notamment  aux  améthystes,  d'un  éclat 
purpurin.  Mais  le  paîderos  mentionné  au  chapitre  9  et  dont 


nous  venons  de  prësenfer  une  description  abrégée,  paroit 
s'appliquer  spécialement  à  une  variété  d'opale.  (B.) 

PtEDÉROTE;  Pœderota,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  inonopétales ,  de  la  famille  des  rhinantliees , 
Juss. ,  et  de  la  dinandrie  monogyiiie  du  Système  sexuel ,  dont 
les  principaux  caractères  sont  les  suivans  .-  Calice  mono- 
phylle,  partagé  en  cinq  divisions  profondes;  corolle  mono- 
pétale, tubuleuse,  à  limbe  divisé  en  deux  lèvres,  dont  la 
supérieure  entière  ou  échancrée,  l'inférieure  trilide;  deux 
étamines;  un  ovaire  supère,  surmonté  d'un  style  filiforme, 
à  stigmate  en  tête  ;  une  capsule  ovale-oblongue,  à  deux  loges 
polyspermes  et  à  quatre  valves. 

Les  pœdérotes  sont  des  plantes  herbacées  ,  à  feuilles  sim- 
ples, dont  les  fleurs  sont  axillaires  ou  disposées  en  grappe 
terminale.  On  en  connoit  six  espèces,  dont  trois  croissent 
naturellement  en  Europe.  Quelques  autres ,  d'abord  rappor- 
tées à  ce  genre,  ont  été  reportées  depuis  dans  les  genres 
Heniimeris  ,  Microcarpea  et  fJ^'ulfenia. 

P;tEdérote  bleue  :  Pœderota  cœrutea,  Lamk. ,  Illust.,  p.  45, 
t.  i3,  fig.  1  ;  Pœderota  bonarota  ,  Linn.,  Spec,  2,  p.  20.  Sa 
tige  est  haute  de  six  à  huit  pouces,  simple,  grêle,  légère- 
ment pubescente,  garnie  de  feuilles  ovales,  dentées,  presque 
sessiles  et  opposées.  Ses  fleurs  sont  bleues,  pédicellées,  dis- 
posées en  grappe  oblongue  ,  accompagnées  de  bractées  li- 
néaires, plus  longues  que  les  corolles,  qui  ont  leur  lèvre  su- 
périeure en  voûte,  terminée  en  pointe  et  jamais  échancrée. 
Cette  plante  est  vivace;  elle  croît  dans  les  Alpes  de  l'Au- 
triche et  de  l'Italie. 

PyEDÉROTE  JAUNE:  PœdcTota  lutea,  Lamk.,  Illust.,  n."  198; 
Pœderota  ageria,  Linn.,  Mant.,  171.  Ses  liges  sont  droites, 
simples,  pubescentes ,  hautes  de  quatre  à  huit  pouces,  gar- 
nies de  feuilles  ovales  ou  ovales-lancéolées,  dentées  eu  scie, 
presque  sessiles  et  opposées.  Ses  fleurs  sont  jaunes,  disposées 
en  une  grappe  oblongue,  terminale,  et  accompagnées  de 
bractées  linéaires,  plus  longues  que  les  divisions  du  ca- 
lice, qui  sont  étroites  ,  sétacées  ;  les  corolles  ont  leur  lèvre 
supérieure  échancrée.  Cette  espèce  se  trouve  ,  comme  la 
précédente,  sur  les  montagnes  alpines  de  l'Autriche  et  de 
l'Italie. 


224  P.EL 

P^DÉROTE  >HiDiCAULE  :  Pœdevota  nudicaulis,  Lamk.,  îllust., 
pag.  48,  n.°  199,  tab.  i5,  fig.  ^;  JT'ulfenia  carinthiaca ,  Jacq. , 
Miscel. ,  2,  pag.  60,  fab.  8  ,  lig.  1  ;  Icon.  rar.  ,  1  ,  tab.  2.  Sa 
racine  est  alongée,  fibreuse,  rampante;  elle  produit,  de  dis- 
tance en  distance,  des  tiges  droites,  simples,  hautes  de  douze 
à  quinze  pouces,  dépourvues  de  feuilles,  munies  seulement 
de  quelques  écailles  lancéolées ,  sessiles  et  alternes.  Les  feuilles 
sont  toutes  radicales,  ovales -oblongues,  crénelées  ,  glabres, 
luisantes,  d'un  vert  foncé,  et  disposées  en  touffe.  Les  Heurs 
sont  bleues,  pédicellées ,  toutes  tournées  du  même  côté  et 
disposées  en  grappe  terminale.  Cette  espèce  croit  sur  les 
hautes  Alpes  de  la  Carinthie.  (  L.  D.  ) 

TJE.LM.  (Bot,)  L'arbrisseau  de  file  de  Ceilan  ,  cité  sous 
ce  nom  par  Hermann ,  et  ensuite  par  Linnaeus,  dans  le  FI. 
Zeyl.,  a  ,  suivant  ce  dernier,  une  tige  sarmenteuse,  des  feuilles 
alternes,  des  fleurs  en  grappes,  dont  le  calice  est  à  cinq 
feuilles,  la  corolle  à  cinq  pétales  et  les  étamines  au  nombre 
de  huit.  Il  n'a  pas  vu  le  fruit,  mais  par  le  port  il  le  jugcoit 
voisin  du  banistcria,  et  Tavoit  nommé  provisoirement  banis- 
terioides.   (J.  ) 

PyELOBIE,  Pœlohius.  (Entom.)  On  trouve  ce  nom  dans 
les  ouvrages  de  quelques  naturalistes  employé  au  lieu  de  celui 
à.''Hj'grohie  ou  d'Hydrachne,  pour  désigner  le  genre  que  nous 
avons  fait  connoître  sous  la  première  de  ces  deux  dénomi- 
nations ,  afin  d'indiquer  un  genre  d'insectes  coléoptères  au- 
quel on  a  rapporté  le  dytique  d'Hermanu.  Voyez  Hvgrobie, 
lom.  XXll,  pag.  3o5.   (C.  D.  ) 

PAENOE,  PAENU.  {Bot.)  Noms  malabares  du  rateria  in- 
dica,  suivant  Linnaeus.  (J. ) 

PtEONIA.  {Bot.)  Nom  latin  du  genre  Pivoine.  (  L.  D.  ) 

PAERSSIERE  FOLLE.  (  Ornith.)  M.  Vieillot,  dans  le  Nou- 
veau Dictionnaire  d'histoire  naturelle,  dit,  que  ce  nom  est 
une  des  dénominations  vulgaires  du  Friquet.  (Desm.) 

PAERU.  {Bol.)  Nom  malabare  d'un  dolique,  dotichos  cat- 
jang  de  Burmann.  Le  putsjapaeru  du  Malabar,  ou  mugi  des 
Brames,   est  une  autre   espèce   du   même  genre.  (J.  ) 

PAG.  {Manim.)  C'est  le  même  nom  que  Pac  ,  Pak  ou 
Pague.  Voyez  Paca.  (  F.  C.  ) 

PAGALA.  {Ornith.)  Nom  du  pélican  aux  Philippines.  (Ch.D.) 


PAG  225 

PAGAMx\CERA.(Bof.)Noindela  barflaneeu  Espagne.  (Le.m.) 

PAGAMETTA.  (Bot.)  Ruinph,  dans  VHerb.  Amb.,  5  ,  t.  io3, 
Jigure  et  décrit  très  -  incomplètement  vm  arbre  d'Amboine, 
qui  a  un  tronc  bas  et  épais,  des  feuilles  alternes,  des  fruits 
en  très-petites  grappes  axiilaires  ,  de  la  grosseur  d'une  noi- 
sette, contenant  une  noix  raboteuse  à  l'extérieur  comme  celle 
du  ganUrus,  et  se  partageant  en  deux  ou  quatre  segmens. 
Le  bois  de  cet  arbre  est  rempli  d'un  suc  visqueux  qui  le 
rend  dur  et  pesant  lorsqu'il  est  encore  vert  ;  mais  il  n'est 
pas  de  durée  et  il  se  corrompt  assez  promptement.  Ces  in- 
dications ne  peuvent  faire  connoître  à  quel  genre  il  appar- 
tient. (J.) 

PAGAMIER,  Fagamea.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes,  de  la  famille  des  ruhiacées,  de 
la  tétrandrie  digjnie  de  Linn*us,  offrant  pour  caractère  es- 
sentiel: Un  calice  à  quatre  dents;  une  corolle  monopétale, 
à  quatre  divisions;  quatre  étamines;  les  anthères  sessiles  ; 
un  ovaire  supérieur,  surmonté  de  deux  styles;  une  baie 
biloculaire  ;   deux  osselets  à  deux  loges. 

Pagamikr  de  la  Guiane:  Pagamea  guianensis ,  Aubl.,  Guian., 
tab.  44;  Lamck. ,  lll.  gen.,  tab.  88.  Arbrisseau  de  la  Guiane, 
découvert  par  Aublet,  qui  s'élève  à  sept  ou  huit  pieds  de 
haut  sur  une  tige  rameuse,  couverte  d'une  écorce  inégale, 
gercée  et  rougeàtre.  Les  rameaux  sont  inclinés,  garnis  vers 
leur  sommet  de  feuilles  pétiolées,  opposées,  glabres,  lan- 
céolées, aiguës,  lisses,  très-entières,  d'un  beau  vert,  à  ner- 
vures obliques;  les  pétioles  courts;  les  feuilles  longues  de 
trois  pouces  et  demi,  sur  dix  à  douze  lignes  de  large,  deux 
stipules  à  la  base  des  pétioles,  vaginales,  acuminées,  cadu- 
ques. Les  fleurs,  opposées,  sessiles  et  distantes ,  forment  des 
épis  simples,  axiilaires  ou  terminatix.  Leur  calice  est  d'une 
seule  pièce,  droit,  persistant  à  sa  base,  à  quatre  divisions 
courtes;  la  corolle  urcéolée-.  le' tube  court;  le  liaibe  à  quatre 
découpures  oblongues,  velues  en  dedans;  les  étamines,  insé- 
rées à  l'orilice  du  tube,  ont  les  anthères  arrondies;  Povaire 
est  supérieur,  à  deux  styles.  Le  fruit  est  une  baie  verte, 
presque  globuleuse,  environnée  cà  sa  base  par  le  calice  tron- 
qué, à  deux  loges,  contenant  chacune  un  osselet  biloculaire 
à  deux  semences.  (Poir.) 


e.6  PAG 

PAGANEL.  {Iclithyol.)  Nom  spécifique  d'un  Gohie,  que  nous 
avons  décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tom.  XIX,  p.  142.  (H.  C.) 
PAGANELLO.  {Ichlh^ol.)  Nom  italien  du   Gohie  paganel. 
Voyez  GoBiE.  (H.  C.) 

PAGANI.  (Ornith.)  On  donne  ,  à  Cajrenne ,  ce  nom  et  celui 
de  mangeur  de  youles  ,  à  des  éperviers  et  autres  oiseaux  de 
proie.  (Ch.  D.) 

PAGAPATE,  Sonneratia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones, à  fleurs  complètes,  de  la  famille  des  mjrtées ,  de 
Yicosandrie  tnonoajynie  de  Litinfcus ,  offrant  pour  caractère 
essentiel:  Un  calice  coriace,  urcéolé,  à  six  divisions;  six  pé- 
tales lancéolés;  un  grand  nombre  d'étamines  insérées  sur  le 
calice;  un  ovaire  presque  supérieur;  un  style;  une  grosse 
baie  sphérique,  adhérente  au  calice  par  sa  moitié  inférieure, 
divisée  en  vingt -quatre  ou  vingt -six  loges  polyspermes. 

Pagapate  ACIDE  :  Sonneraiia  acida,  Linn.  fil.,  SuppL;  Blatti, 
Encycl.  et  IlL,  tab.  42?;  Mangium,  etc.,  Rumph,  Amb.,  3, 
tab.  74;  Pagapate,  Sonn.,  Itin. ,  tab.  i5,  16;  RJiizophora 
caseolaris,  Linn.  Arbre  d'environ  quarante  pieds,  dont  la 
cime  est  arrondie;  les  rameaux  opposés,  à  quatre  angles, 
d'un  rouge  brun  ;  Pécorce  épaisse  et  cendrée;  les  feuilles  pres- 
que sessiles,  opposées,  ovales,  oblongues,  glabres,  obtuses, 
très-entières;  les  fleurs  rouges  et  grandes,  solitaires  à  Pextré- 
mité  de  chaque  rameau,  ayant  le  calice  d'une  seule  pièce, 
à  six  divisions  ovales,  aiguës;  les  pétales  étroits,  à  peine  de 
la  longueur  du  calice  ;  les  étamines  plus  longues  que  les  pé- 
tales; les  anthères  globuleuses;  l'ovaire  orbiculaire.  Le  fruit 
est  une  grosse  baie  mucronée  par  le  style,  divisée  en  vingt- 
six  loges  par  des  membranes  fines.  Chaque  loge  est  un  tissu 
vésiculeux,  rempli  d'un  suc  acide,  dans  lequel  sont  épars 
quelques  pépins  ovales ,  anguleux.  Cette  plante  croît  au 
Malabar  et  à  la  Nouvelle- Guinée  ,  4ans  les  lieux  humides. 
Les  Malabares  font  cuire  ses  fruits  pour  les  manger  avec 
d'autres  mets;  avec  ses  feuilles  pilées  ils  font  un  cataplasme, 
qu'ils  appliquent  sur  la  tête  pour  dissiper  les  vertiges  et 
procurer  le  sommeil  dans  les  fièvres  continues,  I-e  suc  tiré 
de  son  fruit  par  expression ,  se  donne  avec  le  miel  pour 
guérir  les  aphtes,   et  pour  tempérer  l'ardeur   des  fièvres. 

(POIR.) 


PAG  227 

PAGARO.(7c/iih/o/.)  Nom  ligurien  du  Pagre  ordinaire.  Voyez 
Pagre.  (H.  G.) 

PAGATOVVR.  (Bot.)  Nom  du  maïs  dans  la  Virginie,  cité 
par  C.  Bauhin.  (  J.  ) 

PAGE  DE  CHANDERNAGOR.  {Eniom.)  C'est  le  papillon 
Riphée.  (  Lem.) 

PAGEAU.  (Ichthj-oL)  Vo>ez  Pagel.  (H.  G,.) 

PAGEL.  (Ichthj'ul.)  Nom  spécifique  d'une  espèce  de  Pagre. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

PAGELLA.  (Zc/id^yo/.)  A  Malte,  on  donne  ce  nom  au  Pagel. 
Voyez  ce  mot.  (H.   C.) 

PAGELLO.  {Ichlhjol.)  Nom  sarde  du  Pagel.  Voyez  ce 
mot.  (H.  C.) 

PAGEO.  (Ichthjol.)  A  Nice,  selon  M.  Risso.  on  appelle 
ainsi  le  Pagel.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

PAGES  DE  LA  REINE.  {Entom.)  Nom  vulgaire  donné  à 
quelques  papillons  porte-queue,  ou  dont  les  ailes  inférieures 
sont  prolongées.   (C.  D.) 

PAGESIA.  [Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes  ,  monopétalées  ,  irrégulières,  de  la  famille  des 
personnées ,  de  la  diclynamie  angiosperinie  de  Linnaeus ,  très- 
rapproché  des  gerardia,  offrant  pour  caractère  essentiel:  Un 
calice  à  cinq  divisions  inégales;  une  corolle  monopétalée; 
le  tube  renflé  au  sommet;  le  limbe  étalé,  cà  deux  lèvres; 
la  supérieure  plane,  réfléchie,  échancrée,  partagée  vers  sa 
base  en  trois  lobes;  quatre  étamines  didynames;  le  style  et 
le  stigmate  simples;  une  capsule  à  deux  valves,  à  deux  loges 
polyspermes. 

Pagesia  a  fleurs  blanches  :  Pagesia  leucantha,  Rafin.,  Flor. 
Ludo^'.  ,  pag.  49;  Chelone,  2,  Robin.,  Itin.,  pag.  406.  Plante 
herbacée,  découverte  par  Robin  à  la  Louisiane,  dont  les 
tiges  sont  foibies,  à  peine  longues  d'un  pied,  rameuses, 
quadrangulaires  ;  les  rameaux  garnis  de  feuilles  sessiles  , 
opposées,  glabres,  ovales  -  oblongues  ,  dtntées  en  scie  à 
leur  contour;  de  l'aisselle  des  ff^uilles  sortent  deux  petites 
feuilles  opposées.  Les  fleurs  sont  blanches,  portées  sur  de 
longs  pédoncules,  dispo.-^és  en  grappes;  les  divisions  du  ca- 
lice striées;  les  supériciires  plus  grandes;  les  capsules  ovales. 
(Pom.) 


2.8  PAG 

PAGEU,  PAGEUK  ou  PAGEUX.  {IcliL)  Voy.  Pagel.  (H.  C; 

PAGI-MA LIAT-POU.  {Bot.)  Le  quamoclit,  ipomœa  quamo- 
clit,  est  ainsi  nouiiné  dans  un  catalogue  manuscrit  des  plantes 
de  Pondichéry.    (J.) 

PAGLIERIZD.  [Ornith.)  C'est  dans  Aldrovande  le  nom 
du  bruant  commun,  einberiza  citrinella,  Linn.  (Ch.  D.) 

PAGNKIN.  (Bot.)  Voyez  Palqdin.  (  J.  ) 

PAGO.  (Ornith.)  Un  des  synonymes  cités  par  Oth.  Fabri- 
cius,  Fauna  Groenl. ,  pag.  112,  à  l'article  du  charadrius  liia- 
ticula,  Linn.,  ou  pluvier  à  collier.   (Ca.  D.  ) 

PAGODE.  [Conchjl.)  Nom  sous  lequel  les  marchands  de 
coquilles  et  les  auteurs  de  catalogues  de  vente  dësignoient 
communément  dans  le  siècle  dernier,  et  désignent  encore 
quelquefois,  ou  bien  une  espèce  de  sabot,  Turbo  pagodus  , 
Linn.,  ou  une  espèce  de  toupie,  dont  Denys  de  Montfort  a 
fait  le  type  de  son  genre  ïectaire.  Voyez  ce  mot.  (De  B.) 

PAGODITE.  {Min.)  Les  petites  statues  chinoises  et  japo- 
noises  qui  nous  arrivent  en  Europe  sous  le  nom  de  magots, 
et  qui  ne  sont  autre  chose  que  les  carricatures  du  pays,  sont 
très-souvent  exécutées  avec  une  stéatiie  rose  ou  verte,  qui 
se  prête  facilement  au  travail  des  sculpteurs  qui  exécutent 
ces  petites  pagodes.  De  là  est  venu  le  nom  de  pagodite,  que 
l'on  donne  aux  différentes  variétés  de  cette  substance,  et 
que  quelques  minéralogistes  rangent  au  nombre  oes  va- 
riétés du  talc:  nous  Ci  oyons  devoir  en  faire  une  espèce  ar- 
bitraire, en  attendant  que  les  caractères  qui  sont  l'apanage 
des  espèces  proprement  diles.  se  soient  présentés.  Voyez 
Agalmatolite  et  Stéatite  pagodite.   (Brard.  ) 

PAGONETON,  PEGANON  ,  FETRINE,  PITHION.  (Bot.) 
iNoms  grecs  anciens  du  tussilage,  cités  par  Mentzel.  (J.  ) 

PAGONl.  {Ornith.)  Nom  du  paon,  pa^'o  cristatus  ,  Linn., 
en  grec  moderne.  (Ch.D.) 

PAGRA.  {Ichthjol.)  Un  des  noms  sardes  du  Pagef.  Voyez 
ee  mot  et  Pagke.  (H.  G.) 

PAGRE,  Pagrus.  {îchthjol.)  Nom  d'un  sous-genre  établi 
par  M.  Cuvier  dans  le  grand  genre  des  Spares  de  Linna*us, 
et  qui  appartient  a  la  famille  des  léiopomes  de  M.  Duméril. 

Il  est  reconnoissable  aux  caractères  suivans  : 

MàelLoires  peu  extensibles  ,   garnies  sur  les   côtés  de  molaires 


PAG  i2^ 

rondes,  semblables  à  des  pavés,  et,  en  avant  d'un  grand,  nombre 
de.  petites  dents  formant  brosse,  et  dont  celles  du  premier  rang 
sont  plus  grandes;  une  seule  nageoire  dorsale,  mais  très -étendue; 
point  de  piquans  ni  de  dentelures  aux  opercules;  hauteur  du  corps 
supérieure  ou  égale  à  sa  longueur. 

On  distinguera  facilement  les  Pagres  de  la  plupart  des 
genres  de  la  famille  des  Léiopomes  (vo)'ez  ce  mot),  en  ce 
que  ceux-ci  ont  les  mâchoires  garnies  de  dents  disposées  en 
général  sur  un  seul  rang  et  d'une  même  espèce.  On  les  sé- 
parera particulièrement  des  Picarels.  dont  les  mâchoires  sont 
extensibles;  des  Daurades  ,  qui  ont  en  avant  six  dents  coniques 
sur  une  >eule  rai)gée  et  tout  le  reste  en  pavé;  des  Sargcies, 
qui  ont  en  avant  des  incisives  comparables  à  celles  de  l'homme.- 
drs  Bogues,  qui  n'ont  point  de  molaires  en  pavé;  des  Dentés, 
dont  les  mâchoires  sont  armées,  en  devant,  de  quelques  longs 
et  gros  crochets,  et  sur  les  c6tés,  de  dents  coniques;  des 
CAMHiiREs,  qui  n'ont  que  des  dénis  en  velours.  (Voyez  ces  dif- 
férens  mots.  ) 

Parmi  les  espèces  qui  composent  ce  genre,  nous  signalerons  : 

Le  Pagre  ordinaire  :  Pag/i/s  vulgaris^  N.;  Sparus  pagrus, 
Linnaeus;  Sparus  argenteus ,  Schneider.  Museau  grand;  nuque 
large;  bouche  ample;  dents  molaires  sur  deux  rangs,  les 
antérieures  petites  et  pointues,  les  postérieures  plus  grosses 
et  arrondies:  langue  lisse;  yeux  argentés,  à  iris  doré:  ligne 
latérale  Courbe;  nageoires  dorsale  et  anale  garnies  à  leur 
base  d'une  membrane  qui  entoure  le  dernier  rayon  ;  corps 
nuancé  de  rose  et  d'argent  sur  le  dos,  avec  quelques  reflets 
jaunâtres  sur  les  côtés  et  une  couche  dorée  sous  Pabdomen; 
sommité  de  la  nageoire  caudale  rouge;  une  tache  noire  à 
Porigine  des  pectorales  et  au  voisinage  de  chaqiie  opercule. 

Ce  poisson,  qui  parvient  au  poids  de  lo  à  ii  livres,  vit 
au  milieu  des  flots  salés  de  la  Méditerranée  et  de  l'Océan  , 
quoiqu'il  remonte  aussi  dans  les  fleuves,  et  spécialement  dans 
le  Nil,  où,  suivant  yËlien,  son  apparition  causoit  une  joie 
générale  parmi  la  multitude,  à  laquelle  il  annonçoit  les  ap- 
proches du  débordement  annuel.  C'est  un  des  poissons  les 
plus  communs  en  Sardaigne.  Il  vit  de  crustacés,  de  coquil- 
lages et  de  frai  de  sèches,  et  passe  l'hiver  dans  les  plus  grandes 
profondeurs  de  la  hauîe  mer,  la  où  la  température  de  i'at- 


23o  PAG 

mosphèrp  paroîf  ne  plus  exercer  aucune  influence.  Dans  les 
contrée:-,  chaudes  ou  tempérées,  sur  la  cAte  de  Gènes,  en  par- 
ticulier, il  resplendit  quelquefois  avec  éclat  au  milieu  des 
ténèbres  de  la  nuit,  et  répand  une  lueur  phosphorique  à  la 
surface  des  eaux,  ainsi  que  l'a  remarqué  Willughby  de  Eresby, 
il  y  a  déjà  long-t;  mps.  11  se  plait.  d'ailleuis.  à  vivre  en  so- 
ciété, en  troupes  plus  ou  moins  nombreuses. 

Son  pylore  est  muni  de  deux  cœcums  longs  et  de  deux 
cœcums  courts;  son  canal  intestinal  ne  présente  qu'une  si- 
nuosité, et  sa  vessie  natatoire  est  attachée  aux  côtes. 

On  pêche  le  pagre  en  mer  avec  des  filets  qui  vont  au  fond 
de  l'eau,  et  plutôt  en  hiver  que  dans  tout  autre  temps;  mais 
en  été,  on  le  prend  à  la  ligue  dans  les  endroits  sablonneux 
et  peu  profonds,  ou  avec  des  filets  ordinaires  près  du  rivage. 
Quand  il  a  été  pris  dans  l'ccu  douce,  sa  chair  est  moins  déli- 
cate que  si  elle  vient  d'un  individu  arraché  au  sein  de  la 
mer.  Il  peut  d'ailleurs  servir  au  luxe  des  tables  somptueuses 
par  son  excellence,  comme  il  contribue  à  l'alimentation  du 
pauvre  par  son  abondance. 

Le  Sparus  pagrus  de  Bloch  (267)  ne  paroit  pas  être  le  vé- 
ritable pagre. 

Le  Pagel  :  Pagrus  pagcl,  N.  :  Sparvs  pagel,  Lacép.;  Sparus 
erythrinus ,  Linnaeus.  Deux  rangées  de  petites  dents  pointues 
derrière  les  dents  antcrieures;  langue  et  palais  lisses;  dos 
caréné;  ventre  arrondi. 

Ce  poisson,  qui  parvient  à  la  longueur  de  12  à  i5  pouces 
environ  ,  et  qui  pèse  parfois  2  à  5  livres,  brille  d'une  grande 
variété  de  nuances  rouges  et  de  teintes  argentines,  et  a  des 
yeux  d'un  blanc  métallique  à  iris  doré.  Il  habite  la  mer 
Méditerranée,  mais  il  n'est  point  également  commun  près  de 
toutes  les  côtes,  et  il  paroît  préférer  celles  de  la  Campagne 
de  Rome,  des  Alpes  maritimes,  de  la  Provence,  de  Malte, 
de  la  Sardaigne,  et  des  iles  de  PArçhipel  de  la  Grèce,  n'é- 
tant du  reste  plus  abondant  nulle  part  que  sur  les  rivages 
de  la  petite  île  de  Lampedouse.  Sa  chair  est  blanche .  grasse  , 
d'une  saveur  agréable  et  très-estlmée  en  friture,  surtout  si, 
après  l'avoir  préparée  ains^i  ,  on  la  laisse  macérer  pendant 
quelques  jours  dans  du  jus  d'orange,  comme  l'enseigne  Paolo 
GiovÏQ  dans  5on  livre  De  Piacihus  romanis. 


PAG  c3i 

Le  MoRME  ou  MoRMYRE  :  Pugriis  monnjrus ,  N.  ;  Sparusmor- 
mjrus,  Linnaeus.  Mâchoire  supérieure  un  peu  plus  avancée 
que  rinférieure;  des  bandes  transversales  noirâtres  sur  un 
fond  argenté;  bouche  petite;  langue  lisse;  yeux  argentés;  ligne 
latérale  un  peu  courbe;  nageoire  caudale  lisérée  de  noir. 

Ce  poisson  n'atteint  guère  que  la  taille  de  six  a  sept  pou*  es 
et  ne  pèse  qu'environ  une  livre.  Il  habite  la  mer  Méditer- 
ranée et  est  très  couiniun  dans  les  eaux  de  l'Archipel  du  Le- 
vant. Sa  chair,  qui  est  molle,  a  souvent  la  saveur  de  la  vase. 
Le  BoGARAvro  :  Pagrus  bogaraveo,  Sparus  hogaraveo  ,  Brun- 
nich.  Corpsovale,  oblong,  d'une  couleur  argentée  ,  plus  écla- 
tante sous  le  ventre;  museau  arrondi,  bouche  médiocre, 
mâchoires  égales;  yeux  grands  ,  argentés,  à  iris  doré;  nageoires 
pectorales  lancéolées;  écailles  molles  et  lisses;  anus  plus  près 
de  la  tête  que  de  la  nageoire  caudale;  ligne  latérale  brune. 
La  longueur  de  ce  poisson  se  balance  entre  trois  et  six 
pouces.  5a  chair  est  sans  saveur.  Il  habite  la  mer  Méditer- 
ranée; M.  Risso  l'a  observé  sur  les  rivages  de  Nice,  où  on  le 
nomme  hugaravelio.  (H.  C.) 

PAGRE.  {Foss.)  On  trouve  dans  les  couches  craieuses  de 
Néhou,  déparlement  de  la  Manche,  des  polypiers  dont  les 
carai  tères  paroissent  devoir  constituer  un  genre  qui,  à  ma 
connoissance ,  n'auroit  pas  encore  été  décrit.  Je  propose 
d'établir,  sous  le  nom  de  pagre,  ce  genre  auquel  on  assi- 
gne roit  les  caractères  suivans  :  Polypier  pierreux ,  fixé ,  subor- 
hiculiiire  ,  peu  épais ,  convexe  et  poreux  en  dessus  ,  concaye  en 
dessous,  avec  des  lignes  concentriques.  Pores  nombreux ,  placés 
irrégulièrement. 

Pagre  élégant;  Pagrus  elegans ,  Def. ,  atlas  de  ce  Diction- 
naire ,  Polyp.  foss.  Cette  espèce ,  qui  adhère  sur  de  petLts 
polypiers  branchus,  est  quelquefois  de  la  grandeur  de  l'ongle 
du  pouce;  elle  conserve  sa  forme  orbiculaire  ,  quoique  son 
diamètre  dépasse  celui  des  polypiers  sur  lesquels  on  la  trouve 
attachée. 

Pagre  changeant;  Pagrus  Proteus ,  Def.  On  rencontre,  dans 
la  craie  de  Meudon  et  de  Beauvais,  des  polypiers  dont  quel- 
ques-uns ne  diffèrent  de  ceux  ci-dessus,  que  parce  que  leurs 
pores  sont  plus  gros  et  moins  réguliers,  et  qu'ils  ne  portent 
pas  de  trace  d'adhérence.  D'autres,  qu'on  est  fondé  à  regarder 


:202  PAG 

comme  dépendans  de  la  même  espèce,  à  cause  de  l'identitë 
de  leurs  pores  ,  affectent  des  formes  singulières  et  variées. 
Les  uns  ont  saisi  des  petites  portions  de  polypiers  branchus 
et  les  ont  recouvertes  en  presque  -  totalité ,  d'autres  ressem- 
blent à  des  grains  de  riz;  ils  ont  une  pointe  à  fun  des  bouts, 
et  paroissent  avoir  adhéré  par  l'autre  sur  quelque  corps; 
enfiii ,  il  en  est  qui  affectent  une  forme  semi-globuleuse  ,  qui 
les  rapprocheroit  du  polypier,  auquel  nous  avons  donné,  dans 
ce  Dictionnaire,  le  nom  d'ALCYON  globuleux.  Voyez  tome  I."', 
Supp.,  p.  loc).  On  trouve  à  Gap  une  espèce  de  ce  genre,  qui 
a  des  proportions  un  peu  plus  grandes  que  le  pagre  élé- 
gant, et  dont  les  pores  sont  relativement  ])]us  grands.  (D.F.) 

PAGRU.  (Ichfhj'ol.)  A  Malte,  ou  appelle  ainsi  le  pagre 
ordinaire.  Voyez  Pagre.  (H.   G.  ) 

PAGUE.  {Mamm.)  C'est  le  même  mot  que  P.\g,  Pag,  Pak. 
Voyez  Paca.   (F.  C.  ) 

PAGURE,  Pagurus.  [Crust.)  Genre  de  crustacés  décapodes 
macroures,  anomaux,  fondé  par  Fabricius,  et  renfermant  un 
grand  nombre  d'espèces  ,  qui  ont  fhabitude  singulière  de 
loger  l'extrémité  postérieure  de  leur  corps,  qui  est  molle  et 
vulnérable,  dans  des  coquillages  marins  vides,  de  toutes  sortes. 
ISous  avons  exposé  les  caractères  de  ce  genre,  et  décrit  ses 
espèces  principales  dans  notre  article  Malacostracés  ,  tome 
!XXVI1I,  page  286,  auquel  nous  renvoyons.   (Desm.) 

PAGURE.  (  Foss.  )  On  trouve  dans  les  couches  craieuses 
de  la  montagne  de  Saint-Pierre  de  Maëstricht,  des  pinces  de 
crustacés  réunies  par  paires  et  dont  le  bras  droit  est  le  plus 
fort.  Ces  pinces  ont  quelquefois  trois  pouces  de  longueur, 
et  jusqu'à  présent  on  n'a  trouvé  ni  le  corps  ni  les  pieds  qui 
ont  dû  les  accompagner  pendant  que  l'animal  étoit  vivant. 

Leur  légère  courbure,  leur  grandeur  relative,  leur  direc- 
tion ,  étant  semblables  à  ce  qu'on  observe  dans  les  pagures 
vivans,  il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'elles  ont  appartenu  à 
quelque  espèce  de  ce  genre ,  et  M.  Latreille  pense  qu'elle 
a  dû  être  très-voisine  de  celle  du  Pagurus  Bernhardus.  Comme 
dans  cette  espèce,  le  bras  droit  des  fossiles  est  le  plus  fort  et 
la  main  a  la  même  forme  :  la  principale  différence  consiste 
dans  un  plus  grand  nombre  d'aspérités  et  dans  un  alonge- 
ment  des  doigts  un  peu  plus  considérable  dans  ces  derniers. 


PAG  25a 

On  a  la  presque-certitude  que  ces  crustacés  ont  habite  dans 
des  coquilles  univalves,  et  avec  eux,  ou  dans  les  mêmes  cou- 
ches, on  devroit  trouver  ces  coquilles;  mais  c'est  ce  qui 
n'arrive  pas  ,  parce  que  très-probablement  elles  ont  disparu. 
(Voyez  pour  cette  disparition  au   mot  PÉrniriCATiox.) 

M.  Desniarest  a  donné  à  cette  espèce  le  nom  de  pagure  de 
Faujas,  Pagurus  Faujasii,  Hist.  nat.  des  crust.  foss. ,  pag.  127, 
pi,  11  ,  iig.  2.  Elle  porte  le  nom  de  Bernard  l'hermite  dans 
l'Histoire  delà  montagne  de  Saint-Pierre  de  Maëstricht,  par 
Faujas,  qui  en  a  donné  la  description  et  la  figure  page  17g, 
pi.  52  ,  fig.  5  et  6. 

Dans  les  couches  du  Plaisantin  supérieures  à  la  craie,  on 
trouve  des  turritelks,  des  rochers,  et  d'autres  coquilles  uni- 
■«alves  fossiles  ,  qui  sont  recouvertes  par  un  polypier  que  nous 
avions  rangé  parmi  les  alcyons  et  auquel  nous  avons  donné, 
dans  ce  Dictionnaire  (tome  I.*"^,  Supp.,  pag.  109),  le  nom 
d'alcyon  parasite.  Ce  polypier,  qui  devra  peiit-être  entrer 
dans  le  genre  Cellépore  de  M.  de  Lamarck ,  ayant  la  plus 
grande  analogie  avec  d'autres  à  l'état  vivant  qui  recouvrent 
des  coquilles  habitées  par  des  pagures,  on  ne  peut  douter 
que  les  coquilles  fossiles  qui  en  sont  couvertes,  n'aient  servi 
d'habitation  à  quelque  espèce  de  ce  genre  qui  a  disparu  dans 
cette  couche. 

Dans  ce  cas,  le  contraire  de  ce  qui  s'est  passé  dans  la  cou- 
che craieuse  de  Maëstricht  seroit  arrivé  en  Italie,  où  les  co- 
quilles se  seroient  conservées  quand  les  crustacés  qui  les 
habitoient  ont  disparu.  (D.  F.) 

PAGURIENS.  (Crust.)  M.  Latreille  a  imposé  ce  nom  à  la 
famille  de  crustacés  décapodes  macroures,  à  abdomen  mou, 
qui  renferme  les  deux  genres  Paguhe  et  Birgus.  Ces  déca- 
podes macroures  diffèrent  des  autres,  non-seulement  par  la 
mollesse  de  la  partie  postérieure  de  leur  corps,  mais  encore 
en  ce  que  leur  queue  n'est  point  munie  d'une  nageoire  com- 
plète formée  par  des  feuillets ,  et  parce  que  leurs  pieds  de 
la  dernière  paire  ou  des  deux  dernières  paires  sont  beaucoup 
plus  petits  que  les  autres.  (Desm.) 

PAGURO  CORONATO.  {Ichthjol.)  Nom  italien  du  sparus 
gibbosus  des  mers  de  la  Sicile,  poisson  décrit  par  M.  Rafi- 
iiesque-Schraalz..  Voyez  Spare.  (H.C.) 


234  PAG 

PAGURUS  LAPIDEUS.  (Foss.)  C'est  un  des  noms  qui  ont 
^té  donnés  aux  écrevisses  fossiles.  (D.  F.) 

PAHIORA.  [Bof.)  Un  des  noms  brames  cités  par  Rhéedc 
de  l'AiPAM  du  Malabar.  Vo}ez  te  mot.  (J.) 

PAIAKA^TCH1R.  {Orniik.)  Nom  kounle  d'une  espèce  de 
hochequeue.   (,Cii.  D.) 

PAICA,  PASOTE.  (Bot.)  A  Quito,  dans  le  Pérou,  ces 
deux  ijouis  sont  .loniiés,  suivant  les  auteurs  de  la  More  équi- 
noxiale,  au  c:.enopodium  aiiibrosioides ,  connu  parmi  nous  sous 
celui  d'ambrosie  du  Mexique.  C'est  probablement  la  même 
plante  qui  fut  envoyée  du  Pérou,  sous  le  nom  de  payco ,  à 
Munarde?.,  cité  par  Daléchanips  et  C.  Bauhin  ,  dont  Its  feuilles 
avoicnî  i;n  goût  acre  et  chaud.  (J.) 

PAlCA-Jl'LO.  [bot.)  Nom  péruvien  d'un  bideus  deFeuillée, 
dont  Roth  a  voit  fiût  son  wiburgia  acmella,  et  qui  est  main- 
tenant le  gaiinsoga  panijlora  dti  Willdenow.  ( J.  ) 

PAIG.  (iV/amm.)  Selon  d'Azara,  ce  nom  est  celui  du  paca 
au  Paraguay.  (Desm.  j 

PAlKPrAR:-)UK.  (Ornitlw)  Nom  du  harle  proprement  dit, 
mcr^u&  mcrganser  ,  au  Groenland,  où  il  est  aussi  appelé  partir- 
suk,  Linn.,  selon  Fabricius,  Faun.  groenland. ,  !i.°49.  (Gh.D.) 

PAILLt..  (Bot.)  C'est  le  nom  que  portent  les  chaumes  des 
graminées  céréales  après  leur  dessiccation  et  après  qu'on  en 
a  extrait  les  grains  qui  cioient  cou  tenus  dans  l'épi  qui  les 
terminoit.  On  fait  un  grand  usage  de  la  paille  dans  l'agri- 
cullure,  l'économie  domestique  et  les  arts.  Voyez  principa- 
lement à  ce  sujet.  Froment,  Orge  et  Seiglk.  (  L.  !>.  ) 

PAILLE-EN-CI'L ,  Tricuiurus  lepturus.  [Ichthyol.)  \'^oyez 
Ceimurk.  (h.   C.) 

PAILLE  DE  LA  MECQUE.  (Bot.)  C'est  le  barbon  odorant. 
(L.  D.) 

PAILLE-EN- QUEUE.  (Omith.)  Pour  cet  oiseau,  dont  le 
nom  s'écrit  iiuss\  paille-en-cul  ^  voyez  PHAÉ^o^.  (Ch.  D.) 

PA1LLER1--T.  {Omith.)  Un  des  noms  vulgaires  du  bruant 
commun,   einberiza  ciirinella ,  Linn.  (Ch.  D.) 

PAILLETTE.  (Entom.)  Geoffroy  décrit  sous  ce  nom  une 
espèce  d'altise,  n."  19  :  c'est  Valtica  africapilla.  (C.  D.) 

PAILLETTES.  {Bot.)  Nom  donné  par  M.  Richard  aux 
bractées    (écailles,    valves,   spatheiles ,   spathellules),  qui, 


PAI  235 

dans  les  graminëes,  forment  l'enveloppe  (glume,  glumclle) 
des  organes  sexuels.  Ce  mot  désigne  encore  les  petites  brac- 
tées qui  ,  dans  plusieurs  synanthérées  et  dipsarées  ,  sont 
entremêlées  avec  les  fleurs;  exemples  :  zinnia,  bidens ,  anthé- 
mis, arvensis,  etc.  (Masî.) 

PAIN.  (Chim,)  Voyez  Fermentation  panaire,  tom.  XVI, 
pag.  446.  (Ch.) 

PAIN-DES-ANGES.  (Bof.)  Nom  vulgaire  de  la  houque  sac- 
charine. (L.  D.) 

PAIN  BLANC.  (Bot.)  On  a  donné  ce  nom  à  la  variété  de 
la  viorne  obier,  vihurnum  opulus,  dont  les  fleurs  blanches  et 
toutes  neutres  sont  rassemblées  en  tcte  serrée,  d'où  lui  vient 
aussi  celui  de  boule  de  neige.  (J.) 

PAIN-DE-BOUGIE.  (Conc/ij/.)  Nom  marchand,  peu  usité 
aujourd'hui,  d'une  espèce  de  vermet  ou  de  serpiile,  dont  le 
tube  s'enroule  de  manière  à  ressembler  un  peu  aux  rouleaux 
de  petite  bougie,  vulgairement  appelés  Rats  de  cave  a  Paris. 
(De  B.) 

PAIN-DE-COUCOU.  (Bot.)  Brunsfels  donnoit  ce  nom  à 
Voxalis  acetosella.  (J.) 

PAIN-DE- CRAPAUD  et  PAIN -DE-POURCEAU  ,  Panis 
hufonis  et  Panis  porcinits.  {Bot.)  Steerbeck  désigne  sous  ce 
nom  plusieurs  champignons  du  genre  Bolet,  Linn.,  qu'il  est 
diflicile  de  rapporter  exactement  à  des  espèces  connues. 
Paulet  place  ces  champignons  dans  les  Cèpes  pinaux  ou  Pains- 

J)E-LOIJP.    (  LeM.) 

PAIN-DE-CRAPAUD.  (Bot.)  On  donne  vulgairement  ce 
nom  au  fluteau  plantaginé.  (  L.  D.) 

PAIN-D'ÉPICE.  {Conchjd.)  Les  marchands  désignent  ainsi 
le  Nerita  albumen,  Linn.,  Natice  planulée  de  M.  de  Lamarck, 
sans  doute  à  cause  de  sa  forme  et  de  sa  couleur  roussàtre. 
(DeB.) 

PAIN  FOSSILE.  (  Min.)  C'est  le  nom  trivial  donné  par  les 
ouvriers  aux  concrétions  de  calcaire  ,  de  strontianite  im- 
pure.  etc.,  qui  ont  la  forme  d'un  sphéroïde  aplati  ,  et 
quelque  ressemblance  par  leur  grosseur  avec  un  pain  rond. 
Voyez  Concrétion.  (B.) 

PAIN- DE- HANNETON.  {Bot.)  Dans  plusieurs  pays  on 
donne  vulgairement  ce  nom  aux  fruits  de  l'orme.  (  L.  D.) 


*36  PAI 

PAIN  HOTTENTOT.  {Bot.)  Kolbe  dit  qu'au  cap  de  Bonne- 
Espérance  on  nomme  ainsi  la  racine  d'un  arum,  que  les 
Hoffentots  mangent  au  lieu  de  pain,  après  Tavoir  fait  bouillir 
daua  deux  ou  trois  eaux  pour  en  ôtcr  ['acrimonie,  et  lavoir 
fait  ensLiiie  séclier  au  toleil  et  rôtir  dans  es  cendres  chaudes. 
Suivant  quelques-uns  cette  plante  est  un  zamia,  et  dans  cette 
supt;ositi<)n  ce  >eroit  le  uimia  cyculis  dont  les  racines  épaisses 
se  reuniistnt  hors  de  terrt  en  une  souche  peu  élevée  qui  a 
un.    ibriije  bi;lbeii;.e.  (J.) 

PAIN  DES  INDES.  {Bot.)  C.  Bauhin  cite  sous  le  nom  de  pa- 
nis  indicus.  les  racines  d'igname  et  de  manioc,  qui  sont  subs- 
tituées au  pain  diins  plusie'trs  régions  des  deux  Indes.  (J.) 

PAIN-DE- LA  PI  ]\.  {bot.)  Dans  quelques  cantons  on  donne 
ce  nom  a  l'orobaucie  élevéf .     L.  D.) 

PAIN  DE-LIEVKE.  {Bui.)  C'e^t  le  gouet  commun.  (L.  D.) 

PAiN-DE-LOUP  ou  LE  PINAU  JAUNATRE.  {Bot.)  C'est 
un  bolet  que  P.iûlet  (Trait,  champ.,  -2,  p.  087,  pi.  181, 
fig.  1  ,  2  )  ,  rapporte  au  holetus  granulatus  ,  Linn.  ,  qu'il 
place  dans  sa  faaiilie  des  Cèpes  pinaux  ou  des  Ck^es  a  tlbes 
JAUNES.  Ce  champignon  s'élève  a  la  hautfur  de  trois  pouces. 
Son  chapeau  est  de  corleur  brune  de  pain-d'épice  en  des- 
sus, garni  en  dessous  de  tubes  jaunâtres  ei  du  diamètre  de 
quatre  pouces;  son  stip^^  est  central.  Ce  champignon  croît  en 
automne  dans  les  forêts,  sous  les  arbres:  il  répand  une  odeur 
un  peu  forte;  sa  chair  change  de  couleur  quand  on  la  coupe; 
ce  qui  a  ihonce  ses  qualités  mauvaises.  Le  pain-de-loup  est 
figuré  dans  Steerbeck  {Tlieatr.fung.,  tab.  21  ,  6g.  4);  il  paroît 
être  le  boletus  oiivaceus  ou  terre  us  de  Scha^fler,  t'ung.  bat>.,  pi. 
io5.  11  cause  des  acc^dens  graves  aux  vaches  qui  en  nian- 
gi  nt,  ainsi  qu'aux  personnes  qui  ont  l'imprudence  d'en  faire 
usage  pour  la  table.  (Lem.) 

PAIN-DE-LOUP  [Petit]  ou  PINAU  ROUGE.  {Bot.)  Paul., 
Tr.  2,  p.  087,  pi.  18],  fig.  3,  4.  Espèce  de  champignon, 
aus.i  du  genre  Bolet.  11  est  d'une  taille  moyenne  ;  le  dessus 
de  son  chapeau  et  le  stipe,  sont  d'une  couleur  rougeàtre  ou 
cramoisi  sale.  La  partie  tubuleuse  est  jaunâtre  ,  mais  elle  noir- 
cit aussitôt  qu'on  la  touche.  Sa  pulpe  change  subitement  de 
couleur  par  le  contact  de  l'air  et  devient  d'un  rouge  bleuâtre, 
et   enfin    noir.    Ce   champignon   croît   en  automne  à  Saint- 


PAI  ="37 

'Germain,  au  bois  du  Vt'sinet ,  etc.  11  est  malfaisant.  C'est 
peut-être  utic  des  espèces  désignées  dans  Schatrer  sous  les 
nom.s  de  boletus  favo-rufus ,  ferrugineus  et  cppendiculatus  , 
Fung.bavar.,  lab.   i?3,   i/jG  ,  i5o.  (L.em.) 

PAIN -MOLLET.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  viorne  obier 
à  Heurs  stéiile.s  (  L.  D.  ) 

PAIN- D'OISEAU.  (Bot,)  Un  des  noms  vulgaires  de  l'orpin 
brûlant.  (  L.  D.) 

PAIN-DE-POULET.  (Bot.)  C'est  le  lamicr  pourpre.  (L.D.) 

PAIN-DE-POURCEAU.  {Bot.)  Nom  vulgaire  du  ciclame, 
cyclamen  eur^pœiim  ,  dont  la  racine  est  tubéreuse,  de  forme 
presque  hémispliérique.  (J. ) 

PAIN-DE-SAINT-JEAN.  (Bot.)  C'est  le  caroubier.   (L.  D.) 

P/MN-DE-SINGE.  (But.)  Ce  nom  est  donné  au  baobab  du 
Sénégal,  Adansonia.  (J.) 

PÀIN-DE-VACHE  ou  LE  ROUX.  {Bot.)  Paulet  ,  Tr. 
champ.,  2  ,  p.  i36,  pL  /|2  ,  Cg.  i  ,  2 .  Espèce  d'agaric  de  la 
famille  des  Bassets  a  crochets.  Elle  est  d'une  belle  couleur 
fauve,  plus  foible  sur  le>  feuillets  et  sur  le  pied.  Le  chapeau 
a  trois  à  quatre  pouces  d'éten  lue.  La  chair  est  blanche, 
sèche,  cassante  et  d'un  bon  goût.  Les  feuillets  sont  un  peu 
dentés  en  .scie.  Ce  champignon  se  trouve  au  bois  de  Boulogne  , 
et  se  conserve  bien  ;  il  a.  une  saveur  et  une  odeur  agréables. 
Selon  Paulet,  on  le  nomme  pain-de-vache  parce  qu'on  a  ob- 
servé que  les  vaches  en  mangent.  Ce  même  botaniste  rap- 
porte à  celte  espèce  le  soderello  de^li  uccellari  des  Toscans, 
décrit  par  Michéli.  (Lem.) 

PAIN  -  VIN.  {Bot.)  Nom  vulgaire  de  l'avoine  élevée. 
(L.  D.) 

PAINA-SCHULLI.  (Bot.)  Nom  malabare  de  l'acanlhus  ili- 
cifolius  ,  suivant  Linnéeus.   (  J.  ) 

PAINS-DE- LOUP  et  aussi  GATEAUX-DE- LOUP.  {Bot.) 
Voyez  Cèpes  finaux  à  l'article  Cèpe.   (  Lem.  ) 

PAINTED  FINCH.  {Ornith.)  Nom  aiiglois,  dans  Catesby, 
du  verdier  de  la  Louisiane  ou  pape,  emberiza  ciris,  Linn» 
Cet  oiseau,  qu'on  appelle  aussi  non-pareil,  n'est  revêtu  de 
ses  belles  couleur*  qu'au  temps  des  amours  et  après  avoir 
subi  plusieurs  mues.  (Ch.  D.) 

Pi\I0MlR10BA.  {Bot.)   Vherbe  nommée  ainsi  au  Brésil, 


20^  PAI 

et  que  Marcgrave  prend  pour  un  orobe,  -paroit  plutôt,  d'a- 
près sa  figure  et  sa  descriution,  être  une  espèce  de  casse  à 
feuilles  quadrijuguées,  cassia  sericea.  C'est  peut-être  la  même 
que  Nicolson  cite  à  Saint-Domingue  sous  le  nom  de  paio- 
mariba,  caneficier  sauvage.  (J.) 

PAl-PAR^A,  COURADL  {Bot.)  Noms  malabares  d'un 
greuvier,  grewia  orientalis ,  suivant  Linnaeus.   (J.  ) 

PAISSE.  (Ornith.)  Le  moineau  commun  ,fringilla  domestica , 
Linn.,  ou  pjrgita ,  Cuv. ,  portoit  anciennement  ce  nom  et 
ceux  de  paisserelle ,  passerère,  passerai.   (Ch.  D.) 

PAISSE  DE  BOIS.  {Ornith.)  Un  des  noms  vulgaires  du 
pinson  d\^.rdennes  ,  fringilla  montifringilla ,  Linn.  (Ch.  D.) 

PAISSE  BUISSONNIERE.  (Ornith.)  Ce  nom  est  donné, 
dans  laucienne  province  d'Anjou  ,  à  la  fauvette  d'hiver , 
autrement  appelée  traîne-buisson,  mouchet  ou  petite  paisse 
privée,  motacilla  modularis  ,   Linn.  (Ch.  D.) 

PAISSE  PRIVÉE  [Petite].  (Ornilh.)  Nom  delà  fauvette 
d'hiver  ou  traine- buisson  dans  plusieurs  cantons  en  France. 
(Desm.) 

PAISSE  DE  Sx\ULE  (Ornith.)  L'oiseau  connu  sous  ce  nom 
dans  Pancienne  province  d'Anjou,  est  le  moineau  friquet , 
frinoilla  montana ,   Linn.   (Ch.  D.) 

Px\ISSE  SOLITAIRE.  (Ornith.)  Ce  nom  est  donné  par 
Belon,  etc. ,  au  merle  solitaire,  tardas  soUtarius ,  Linn.,  qui, 
suivant  M.  Bonelli,  est  le  même  que  le  merle  bleu,  tardas 
cyanas ,    Linn.  (Ch.  D.) 

PAISSERELLE  ou  PAISSORELLE.  (Omii?;.)  Voyez  Paisse. 
(Ch.  d.) 

PAJANELI ,  PALEGA-PAJANELI.  (Bot.)  Noms  malabares 
du  hianonia  irodica  de  Linna'us  et  de  sa  variété.  (J.) 

PAJAREI.  (Bot.)  Nom  du  schrehera  albcns  dans  la  langue 
Tamoule  ,  cité  par  Wilidenow  et  M.  Poiret.  (J.) 

PAJARILLA.  (Bot.)  Nom  qu'on  donne  en  Espagne  à  PAn- 

CHOLIE.    (LeJI.) 

PAJEROS.  (Mamm.)  Espèce  de  chat  d'Amérique.   Voyez 

Chat.   (F.  C.) 

PAR.  (Mamm.)  Voyez  Pac  et  surtout  Paca.  (F.  C.  ) 
PAKAU.  (Ornith.)  Nom  d'un  ramier  gris  au  Kamtschatka. 

(Ch.  D.) 


PAL  239 

PAKEL.  {Conchyl.)  Adanson  (Sénég. ,  p.  u)5  ,  tab.  7)  dé- 
sign^ainsi  la  coquille  dont  Linné  a  fait  son  Buccinum  patu- 
lum,  Purpura  patula  de  Lauiarck.  Voyez  Pourpre.  (De  B.) 

PAKIRF.  {Mamm.)  Un  dis  noms  du  paca  chez  les  naturels 
de  la  Guiane.  (  F.  C.) 

PAKIS-GALAR.  (Bot.)  Nonï  qu'on  donne  à  Java ,  suivant 
M.  Leschenault,  à  une  fougère  en  arbre.  (Le.u.) 

PAKKA-MTSJEL.  (Bot.)  Le  Ijcopodium  pluiuosum  de  Lin- 
naeus  est  ainsi  non)mé  à  Java,  suivant  Burmann.  Le  pakku- 
hesaer  est  le  polypodium  siwile,  le  pakkoe-liantam  est  le  polj- 
podium  lineare  de  Bunnann  ,  mertensia  de  Willdenovv.  (J.) 

PAKKIIAH.  {Bot.)  Nom  hébreu  de  la  coloquinte,  cité  par 
Menizel.  (  J.  ) 

PAKOSEROKA.  (Bot.)  C'est,  dans  Adanson  ,  le  nom  du 
genre  Amomum,  Linn.  ;  c'est  aussi  au  Brésil  celui  d'une  des 
espèces  de  ce  genre.  (Lem.) 

PAL.  (  Ichlhjol.)  Un  des  noms  vulgaires  du  Milandre.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

PAL-MODECCA.  (Bot.)  Nom  malabare  d'une  espèce  de 
liseron  ,  comolvulus  paniculatus  ,  mentionné  dans  Rhéede. 
(Lem.) 

PAL-VALLI.  (Bot.)  Plante  de  la  famille  des  apocinées . 
qui  croit  sur  la  côte  malabare  ,  selon  Rhéede,  qui  paroît  être 
une  espèce  à'echites,   peut-être  Vechites  scliolaris.  (Lem.) 

PALA.  (Bot.)  Belon  cite  sous  ce  nom  le  figuier  d'Inde  ou 
nopal,  cactus  opuntia.  Pline  fait  mention  d\in  pala  ariena, 
qui  produit  un  fruit  plus  gros  que  la  pomme  et  d'un  goût 
plus  agréable,  dont  les  Sages  de  Flnde  se  nourrissent;  les 
feuilles  de  ce  pala  sont  longues  de  quelques  coudées.  C.  Bauhin 
paroit  croire  que  c'est  le  bananier;  mais  ailleurs,  à  la  suite 
du  grenadier,  punica,  il  cite  une  espèce  à  fruit  très-gros, 
malus  aurea  de  Dodoëns,  dont  les  graines  sont  de  couleur 
dorée  ,  et  que  ce  dernier  auteur  soupçonne  être  le  pala 
ariena  de  Pline.  Mais  l'existence  de  ces  graines  contredit  cette 
opinion,  parce  que  la  banane  ne  donne  point  de  graines. 
Il  existe  au  Malabar  un  autre paia,  qui  doit  former  un  genre 
nouveau  dans  les  apocinées,  ci-après  mentionné.  (J.) 

PALA.  [Bot.]  Dans  la  collection  des  herbiers  apportés  au. 
Muséum  d'histoire  naturelle  par  les  vaisseaux  de  Pexpéditiott 


240  Ï>AL 

du  capitaine  Baudin  ,  nous  avons  trou\é  une  piaule  qui  res- 
semblait parfaitement  au  pala  décrit  et  figuré  par  RWedc 
dans  VHorL.  Malah.,  vol.  i  ,  t.  45,  et  nous  en  avons  établi  le 
genre  dans  nos  manuscrits  sous  le  même  nom,  avec  l'inten- 
tion de  la  publier  lorsque  l'occasion  s'en  présenteroit.  C'est 
la  même  que  M.  R.  Brown  a  insérée  plus  récemment  dans  son 
excellent  travail  sur  les  asclépidées  et  sur  les  apocinées, 
dont  il  forme  deux  familles  distinctes.  Il  lui  donne  le  nom 
d^Alstonia,  appliqué  auparavant  à  un  genre  de  la  famille  des 
symplocées,  que  plusieurs  auteurs  ont  réuni  au  Sjmplocos, 
M.  Brown  le  rapproche,  comme  nous,  du  nerium  dans  les 
vraies  apocinées.  et  il  lui  donne  également  comme  synonyme 
le  ligniim  sc'iiolare  de  Rumph,  Herb.  Amh.,  2,  t.  82,  et  de 
plus  il  y  joint  trois  espèces  également  originaires  des  Indes 
orientales. 

Comme  ce  genre  n'a  pas  été  décrit  dans  ce  Dictionnaire 
sous  le  nom  de  Alstonia ,  parce  qu'alors  il  n'étoit  pas  encore 
connu,  nous  le  mentionnerons  ici  sous  celui  de  Pala,  que 
M.  Brown  auroit  peut-être  dû  conserver  de  préférence,  mais 
que  nous  ne  proposons  pas  de  substituer  au  sien. 

Ses  caractères  sont  un  calice  évasé,  à  cinq  divisions  courtes; 
une  corolle  tubulée ,  plus  longue,  à  limbe  en  soucoupe  dé- 
coupée en  cinq  lobes  ;  cinq  étamines  insérées  au  tube  qu'elles 
ne  débordent  pas;  un  ovaire  didyme  ,  un  style,  un  stigmate 
en  tête;  un  fruit  composé  de  deux  follicules  longs,  grêles  et 
cylindriques,  contenant  une  série  de  graines  terminées  à  leurs 
deux  extrémités  par  une  longue  houppe  de  poils  soyeux  et 
argentés. 

La  plante  que  nous  décrivons,  et  ses  congénères,  sont  des 
arbres  laiteux  dans  toutes  leurs  parties.  Les  feuilles  sont  op- 
posées,  simples,  entières,  ovales,  à  nervures  latérales  paral- 
lèles, présentant  quelquefois  au  sommet  des  rameaux  pac 
leur  assemblage  l'aspect  de  feuilles  digitées.  Les  fleurs  sont 
disposées  en  ombe'les  terminales,  dont  chaque  pédoncule 
paroit  porter  une  petite  ombelle  partielle. 

Le  lignum  scliolare  de  Rumph,  cité  par  lui  en  divers  lieux 
de  l'Inde,  est  indiqué  chez  les  Malais  sous  le  nom  de  pule , 
à  Ternate  sous  celui  de  hangi ,  à  Macassar  sous  celui  de  rita , 
et  à  Amboine  sous  celui  de  rite.    C'est  Vechites  scliolaris  de 


PAL  2Ai 

Linnanis;  une  des  espèces  de  M.  Brown  est  Yechites  costata 
de  Forster,  observé  à  l'ile  d'Otahiti.  Les  deux  autres  sont 
nouvelles. 

Sous  le  nom  de  pala,  on  trouve  dans  les  Moluques  des 
végétaux  trés-différens.  Ce  nom  est  donné  au  muscadier, 
mjristica,  sur  lequel  Rumph  est  entré  dans  des  détails  inté- 
ressans.  Nous  ne  rappellerons  pas  ici  ce  qui  a  déjà  été  dit 
dans  ce  recueil  sur  le  Mcscadier  aromatique  (voyez  ce  mot). 
JVous  ajouterons  seulement  qu'il  existe  deux  espèces  ou  va- 
l'iétés  fournissant  un  fruit  également  aromatique,  arrondi 
dans  la  première,  plus  anciennement  connu  dans  le  com- 
merce, oblong  dans  l'autre,  qui  a  été  le  premier  transporté 
à  risle-de-France ,  lorsque  Poivre,  qui  en  étoit  intendant, 
tenta  d'enrichir  cette  colonie  de  ce  précieux  aromate.  Une 
seconde  expédition  procura  ensuite  l'espèce  à  fruit  rond. 

Il  faut  ajouter  que  le  pala  offre  plusieurs  variétés  diffé- 
rentes,  soit  par  la  forme  du  fruit,  soit  par  son  défaut  d'aro- 
mate. Rumph  en  cite  cinq,  pala-boy,  pala-pantsjocri ,  pala- 
radja ,  pala-puti  et  pala-domine.  Il  cite  encore  comme  espèce 
distincte  le  pala-lacU-lachi ,  dont  le  fruit  est  plus  gros  que 
celui  du  vrai  pala  et  présente  même  une  variété  sphérique 
et  une  autre  alongée  ;  mais,  dans  lune  et  l'autre,  le  niacis 
a  une  saveur  désagréable,  ainsi  que  la  noix  qu'il  recouvre. 
Une  autre  espèce  ,pala-kitsjul,  se  distingue  par  un  fruit  beau- 
coup plus  petit  et  également  insipide.  Nous  nous  contenions 
de  ces  citations,  et  renvoyons  à  l'ouvrage  de  Rumph  ceux 
qui  désireront  mieux  connoître  ces  espèces  ou  variétés,  ainsi 
que  tout  ce  qui  concerne  l'espèce  admise  dans  le  commerce, 
dont  on  a  encore  enrichi  la  colonie  de  Cayenne.  Nous  ajou- 
terons que,  long-temps  avant  Rumph,  Garcias  ab  Horto  avoit 
parlé  de  la  noix  muscade,  que  les  habitans  de  Banda  nom- 
moient  pallu  ,  et  pour  eux  le  macis  qui  la  recouvre  étoit  le 
luna-  pallu. 

Il  existe  encore  à  Madagascar  d'autres  espèces  de  musca- 
dier sous  le  nom  de  rara,  dont  nous  parlerons  sous  ce  nom. 
.Comme  elles  n'ont  point  d'aromate  ,  elles  ne  peuvent  point 
offrir  un  objet  d'utilité.  (J.) 

PALA.  {Iclithjor.)  Un  des  noms  vulgaires  du  Lazaret.  Yoyez 
CORRÉGONE.   (H.    C.) 

37.  16 


242  PAL 

PALACCA.  (Bot.)  Voyez  Caju-Palaca.  (J.) 

PAL^GHAS.  (Bot.)  Nom  donné  dans  l'ile  de  Ceilan,  sui- 
vant Hermann ,  klliedysarum  pulchellum  de  Linnasus,  que 
M.  Persoon  a  réuni  au  zornia ,  et  dont  M.  Desvaux  a  fait 
un  genre  distinct  sous  le  nom  de  phjllodium.  Nous  avions 
proposé  antérieurement  de  le  nommer  palœga ,  mais  sans 
ri  m  primer.  (  J.  ) 

PAL^MON.  (Crust.)  Voyez  Palémon.  (Desm.) 

PAL^OTHERIUM.  (Mamm.foss.)  Genre  d'animaux  mam- 
mifères fossiles,  fondé  par  M.  Cuvier,  et  renfermant  un  nom.- 
Jbre  d'espèces  assez  considérable  ,  trouvées  en  France  dans 
diverses  localités. 

Lamanon  avoit,  en  1788,  décrit  quelques  ossemens,  trouvés 
dans  les  couches  de  plâtre  de  Montmartre,  à  l'occasion  d'un- 
travail  qu'il  avoit  entrepris  sur  le  dépôt  de  gypse  des  environs 
de  Paris.  Ces  ossemens  ne  furent  d'abocd  guère  remarqués  ; 
mais  plus  tard  M.  Cuvier,  leur  trouvant  de  notables  diffé- 
rences avec  ceux  des  animaux  vivans,  dont  ils  pouvoient 
être  rapprochés,  eut  l'intention  de  suivre  cette  comparaison; 
et  pour  se  former  une  idée  complète  des  animaux  d"où  ces 
os  provenoient ,  il  commença  à  rassembler  la  collection  de 
fossiles  qui  est  devenue  en  vingt-cinq  ans  l'un  des  plus  beaux 
ornemens  des  galeries  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

Lorsqu'il  eut  réuni  assez  de  matériaux  pour  commencer 
son  travail,  il  décrivit  successivement,  dans  les  Annales  du 
Muséum,  les  os  qu'il  avoit  recueillis  dans  les  carrières  à  plâtre 
des  environs  de  Paris;  et  il  prouva  que  ces  os  apparlenoient 
à  des  quadrupèdes,  nombreux  en  espèces,  de  taille  très-va- 
riée et  la  plupart  se  rapportant  à  Tordre  des  pachydermes.  Il 
forma  de  ces  quadrupèdes  fossiles  deux  genres  distincts  sous 
les  noms  de  palœotherium  et  à'anoplotheruim:  le  premier,  voi- 
sin des  tapirs  par  le  nombre  et  la  disposition  de  ses  dents ,  et 
surtout  par  la  forme  des  os  du  nez;  et  le  second,  remar- 
quable en  ce  que  les  canines  ne  sont  point  saillantes,  et  que 
toutes  les  dénis  forment  une  série  continue  à  chaque  mâ- 
choire, comme  on  le  remarque  pour  les  dents  de  i'homme. 

On  conçoit  limmensité  du  travail  qui  a  eu  pour  objet 
l'examen  approfondi  de  ces  os,  afin  de"  les  assigner  à  des  es- 
pèces distinctes ,  et  la  recherche  des  rapports  de  ces  mêmes 


PAL  245 

os  entre  eux  ,  afin  de  rassembler  tous  ceux ,  de  quelque 
partie  du  corps  qu'ils  fussent,  qui  appartenoicnt  à  ch.icune 
de  ces  espèces.  Comme  il  nous  scroit  impossible  de  rendre 
compte  de  ce  travail,  nous  nous  bornerons  à  en  exposer  les 
résultats,  et  seulement  ici  pour  le  genre  Palasotherium,  tel 
que  M.  Cuvier  Ta  restreint  dans  son  dernier  ouvrage,  c'est- 
à  -  dire  en  en  séparant  quelques  espèces  dont  il  forme 
maintenant  son  genre  Lophiodon ,  genre  qui  est  encore  plus 
rapproché  des  tapirs  par  la  forme  des  dents  molaires  supé- 
rieures. 

Deux  espèces  de  palœotheriums  seulement  ont  présenté  un 
nombre  d'ossemens  assez  considérable  pour  qu'il  ait  été  à  peu 
près  possible  à  M.  Cuvier  de  reformer  leur  squelette  en  en- 
tier, et  par  conséquent  pour  qu'il  ait  pu  déduire  des  formes 
de  ces  squelettes,  celles  des  parties  molles,  et  ainsi  avancer 
quelques  conjectures  probables  sur  la  manière  de  vivre  de 
ces  animaux.  Le  plus  grand  nombre  des  autres  espèces  n'ont 
été  reconnues  que  sur  des  portions  plus  ou  moins  considé- 
rables de  têtes  pourvues  de  dents,  ou  sur  des  os  des  extré- 
mités; mais  ces  espèces  n'eu  sont  pas  moins  réelles,  d'après 
les  différences  que  présentent  les  débris  qui  leur  ont  ap- 
partenu, lorsqu'on  les  compare  avec  ceux  des  deux  espèces 
restituées. 

Les  ossemens  des  premières  espèces  de  palœotheriums  ont  été 
trouvés  dans  les  bancs  de  la  pierre  à  plâtre  ou  gypse  calcaire 
des  environs  de  Paris ,  où  ils  gissent  avec  ceux  d'un  grand 
nombre  d'autres  animaux,  tels  que  les  anoplotheriums ,  les 
dichobunes,  lesadapis,  de  grandes  espèces  de  chiens  et  de 
chats,  un  sarigue,  divers  rongeurs,  des  tortues  du  genre 
Trionyx  ,  des  poissons  abdominaux  et  des  oiseaux  de  plusieurs 
espèces.  Cette  pierre,  d'origine  postérieure  à  celle  du  cal- 
caire grossier  coquillier,  sur  lequel  elle  est  placée,  paroit 
être  le  sédiment  d'un  lac  d'eau  douce  et  tranquille,  du  moins 
autant  que  peuvent  le  faire  penser  l'horizontalité  des  couches 
cft  la  nature  des  fossiles  d'animaux  qui  s'y  rencontrent,  tels 
que  ceux  des  trionyx,  des  crocodiles,  des  poissons  abdomi-  . 
iiaux ,  animaux  dont  les  espèces  vivantes  acturllement  habi- 
tent les  eaux  des  fleuves  et  des  lacs.  Dans  ces  derniers  temps 
d'autres  espèces  du  même  genre  eut  été  découvertes   dans 


M4  PAL 

plusieurs  lieux  de  la  France  et  dans  des  couches  différentes 
de  celles  de  nos  environs. 

Les  caractères  du  genre  Palspotlierium  peuvent  être  ainsi 
décrits  :  six  incisives  à  chaque  mâchoire,  rangées  sur  une 
même  ligne,  en  forme  de  coin,  et  médiocrement  fortes:  quatre 
canines,  une  de  chaque  côté  à  chaque  mâchoire,  coniques, 
distantes  de  façon  à  s'entrecroiser  lorsque  la  bouche  est 
fermée  ,  médiocrement  fortes.  Sept  molaires  à  droite  et  à 
gauche,  aux  deux  mâchoires;  les  supérieures  de  forme  carrée 
et  a  quatre  racines,  avec  trois  arêtes  du  côté  externe,  laissant 
entre  elles  deux  canelures  :  elles  ont  un  sillon  du  côté  interne  ; 
leur  couronne  ,  assez  analogue  à  celle  des  mol  tires  supérieures 
des  rhinocéros  et  des  damans,  ofiVe  sur  son  bord  externe  une 
sorte  de  figure  saillante  en  forme  de  W  émailleux,  auquel  se 
joignent  en  cfedans  deux  collines  obliques,  qui  aboutissent 
aux  deux  extrémités  du  W,  en  laissant  entre  elles  une  val- 
lée, aussi  oblique,  qui  se  rapproche  de  son  angle  intermé- 
diaire, toute  la  base  de  la  dent  étant  entourée  d'une  ceinture. 
Molaires  inférieures,  montrant  leurs  linéamens  émailleux  en 
forme  de  double  croissant  (c' est-a-dire  deux  croissans  l'un  au 
bout  de  l'autre)  plus  ou  moins  obliques.  Forme  générale  de 
la  tête  assez  semblable  a  celle  des  tapirs.  Os  propres  du  nez 
très-courts  et  minces,  surplombant  seulement  sur  la  partie 
postérieure  de  Fouverture  nasale  et  ayant  très- vraisembla- 
blement donné  attache  aux  muscles  d'une  petite  trompe  ma- 
bile.  Fosses  orbitaires  et  temporales  séparées  supérieurement 
par  une  saillie  bien  marquée;  la  première  de  ces  fosses  très- 
petite  et  moins  élevée  que  la  seconde,  d'où  il  suit  que  l'œil 
devoit  être  bas  et  petit.  Arcades  zygomatiques  assez  saillantes. 
Crâne  très-étroit,  à  la  hauteur  des  fosses  temporales,  qui 
sont  énormes.  Cavité  glénoïde  plane,  comn)e  dans  les  tapirs. 
Méat  auditif  très-petit,  non  relevé,  d'où  M.  Cuvier  conclut 
que  Foreille  éîoit  attachée  très-bas.  Face  occipitale  très-petite; 
crêtes  de  l'occiput  très-saillantes.  Côtes  (dans  une  espèce,  pal. 
minus),  tant  vraies  que  fausses,  au  nombre  de  quinze  paires.. 
Extrémités  médiocrement  élevées;  cubitus  distinct  du  radius; 
péroné  distinct  du  tibia.  Trois  doigts  à  chaque  pied  ,  dont 
celui  du  milieu  est  le  plus  gros,  les  deux  autres  étant  pres- 
que égaux  entre  eux.  Queue  d'une  longueur  médiocre. 


PAL  2/i5 

Les  palceotherîums  cnfouîs  dans  nos  environs,  dit  M.  Cti- 
vier,  ne  varient  presque  point  ni  pour  les  dents  ni  pour  le 
nombre  des  doigts  :  il  est  presque  impossible  de  les  caracté- 
riser autrement  que  par  la  taille;  mais,  parmi  ceux  qu'on 
a  trouvé  ailleurs  ,  il  en  est  qui  présentent  des  caractères 
de  forme  suflisans. 

Nos  espèces  parisiennes. sont  au  nombre  de  sept;  savoir  : 
Le   GRA^'D    Pal.eotherium  ,    Palœotherium    magnum  :    de    la 
taille  du  cheval.  La  tête  et  les  pieds  ont  été  restitués,  mais 
le  tronc  manque  en  grande  partie. 

Cette  espèce  ,  dont  M.  Cuvier  a  donné  une  figure  avec 
les  formes  extérieures  qu'il  lui  attribue,  est  facile  à  se  repré- 
senter. «  11  ne  faut  pour  cela  qu'imaginer  un  tapir  grand 
«  comme  un  cheval,  avec  quelques  dilTérences  dans  les  dents 
'  «  et  un  doigt  de  moins  aux  pieds  de  devant;  et  si  l'on  peut 
«  s'en  rapporter  à  l'analogie,  il  devoit  avoir  le  poil  ras,  ou 
(X  même  il  n'en  avoit  guère  plus  que  le  tapir  ou  l'éléphlant..  . 
«  Il  avoit  quatre  pieds  et  demi  et  plus  de  hauteur  au  garrot: 
«  c'est  la  taille  du  rhinocéros  de  Java.  Moins  élevé  qu'un  grand. 
«  cheval,  il  étoit  plus  trapu;  sa  tête  étoit  plus  massive;  ses 
«   extrémités  étoient  plus  grosses  et  plus  courtes,  etc.  ** 

Le  Pal^eotherium  moyen,  Palœotherium  médium,  étoit  de  la 
(aille  du  cochon.  11  avoit  les  pieds  assez  longs  et  minces. 

Cette  espèce  et  celle  de  Vanoplotherium  commune  sont  relies 
dont  on  trouve  le  plus  fréquemment  des  débris  dans  la  pierre 
à  plâtre  des  environs  de  Paris.  Elle  avoit  les  os  du  nez  plus 
courts,  d'où  il  résulte  la  conjecture  probable  que  sa  trompe 
étoit  plus  longue  et  plus  mobile  que  celle  du  pala^otherium 
aux  pieds  épais,  qui  est  de  la  même  taille.  Elle  devoit  repré- 
senter un  tapir  à  jambes  gi'êles,  et  être  dans  ce  genre  à  peu 
près  ce  qu'est  le  babyroussa  parmi  les  cochons.  La  hauteur 
au  garrot  devoit  être  de  trente-un  à  trente- deux  pouces. 

On  a  ,  outre  les  débris  de  sa  tête ,  son  cubitus  ,  son  radius  , 
son  pied  de  devant,  son  tibia  et  son  pied  de  derrière. 

Le  Pal^otheritm  aux  pieds  épais  ,  PaUrotlierium  crassum. 
Celui-ci,  de  la  grandeur  du  précédent,  avoit  les  pieds  pro- 
portionnellement plus  larges  et  plus  courts.  11  devoit  avoir 
trente  pouces  de  hauteur,  et  ce  devoit  être  de  tous  les  ani- 
maux fossiles  de  nos  carrières  celui  qui  ressembloit  le  plus 


-4G  PA[, 

ail  lapir  pour  la  conformation  générale;  mais  il  lui  étoit  infé- 
rieur pour  la  taille. 

On  possède  de  cette  espèce  une  tête  très-bien  conservée, 
les  extrémités  de  devant  et  celles  de  derrière. 

Le  Pal.eotheril'm  aux  pieds  larges,  Palœothcrium  lalum. 
«  Celui-ci,  dont  on  n"a  retrouvé  avec  quelque  certitude  que 
«  Favant-bras  et  les  pieds,  devoit  être,  dit  M.  Cuvier,  Top- 
fl;  posé  du  palœotiierium  médium  pour  les  formes.  Daprès  la 
«  brièveté  et  la  largeur  de  ses  extrémités,  on  peut  juger 
/<  qu'il  étoit  Textrême  de  la  lourdeur  et  peut-être  de  la  pa- 
«  resse.  Il  étoit  dans  la  famille  ce  qu'est  le  phascocome  dans 
/<   Tordre    des  marsupiaux.  '^ 

On  ne  peut  guère  lui  supposer  plus  de  vingt-quatre  à  vingt- 
six  pouces  de  hauteur  au  garrot;  mais  sa  tête  et  son  corps 
ne  dévoient  pas  être  moins  gros,  ni  ses  membres  moins  épais 
que  ceux  des  précédens. 

Le  Pal^otherium  court,  Palœotiierium  curtum.  M.  Cuvier 
3î'a  recueilli  de  cette  espèce  que  la  tête  et  quelques  portions 
de  pieds,  d'après  lesquels  il  a  pu  juger  qu'elle  ressembloit 
Ijeaucoup  à  celle  du  palœothcrium  latum ,  mais  qu'elle  étoit 
considérablement  plus  petite,  sa  taille  étant  à  peu  près  celle 
de  la  brebis. 

Le  PALEOTHERimt  PETIT,  Palœolherium  minus.  Il  a  été  trouvé 
presque  complet  à  Pantin,  et  l'on  a  recueilli  d'ailleurs  plu- 
sieurs mâchoires  inférieures  et  plusieurs  pieds  qu'il  est  facile 
de  lui  rapporter.  Le  bassin,  le  sacrum  et  la  queue  restent 
incomplets,  ainsi  que  le  sommet  de  la  tête;  mais  on  peut 
très- bien  présumer  la  forme  de  ce  dernier  d'après  les  têtes 
des  autres  espèces. 

<^  Si  nous  pouvions  ranimer  cet  animal  aussi  aisément  que 
«  nous  en  avons  rassemblé  les  os  ,  dit  M.  Cuvier,  nous  croi- 
«  rions  voir  courir  un  tapir  plus  petit  qu'un  chevreuil ,  à 
«  jambes  grêles  et  légères  :  telle  étoit  à  coup  sûr  sa  figure.  ^> 
Le  Paleothertum  très-petit,  Palœothcrium  minimum,  étoit 
de  la  taille  du  lièvre  seulement,  et  avoit  ses  pieds  minces. 
On  en  a  trouvé  seulement  quelques  os  des  extrémités. 

Un  fragment  de  mâchoire  inférieure  de  palœotherium  , 
garni  de  dents,  a  été  trouvé  au  Puy  en  Velay ,  dans  une 
couche  gypseuse,  par  M.  Bertrand -Roux.  M.  Cuvier  n'ose, 


PAL  .47 

d\iprés  ce  senf  fragment,  assurer  l'identité  de  ce  palacotho- 
rium  avec  un  de  ceux  des  environs  de  Paris. 

Les  environs  de  Montabuzard  ,  près  d'Orléans,  renferment 
aussi,  outre  des  ossemens  de  lophiodons,  des  débris  de  deuK 
espèces  de  palaeotheriums ,  différentes  de  celles  de  nos  envi- 
rons. L'une  d'elles  devoit  être  un  peu  plus  petite  que  celle 
du  palœotherium  crassum,  et  h  plus  forte  raison  que  celle  du 
P.  médium. 

La  même  espèce  d'Orléans  paroit  avoir  présenté  quelques 
débris  prés  de  Saint- Gêniez  ,  à  trois  lieues  de  Montpellier. 
Ces  débris  consistoient  en  un  fragment  de  mâchoire  inférieure 
gauche,  contenant  les  quatre  dernières  molaires ,  trouvé  à 
plus  de  trente  pieds  de  profondeur  dans  une  pierre  coquil- 
lière  ,  dure  et  compacte  ,  que  M.  Cuvier  suppose  devoir 
■être  un  dépôt  d'eau  douce. 

Enfin,  les  pentes  de  la  montagne  Noire,  près  d'Issel ,  re- 
cèlent aussi  les  os  d'un  palœotherium  extrêmement  semblable 
a  celui  d'Orléans  ,  et  il  se  pourroit  que  certains  débris  d'os- 
scmens  de  ce  dernier  lieu  dussent  être  rapportés  à  l'espèce 
dTssel. 

Ces  dernières  espèces  avoient  reçu  anciennement  de  M. 
Cuvier  les  noms  de  palœotherium  aureUanense  et  occitanicum. 
Elles  diffèrent  principalement  des  autres  parce  que  leurs 
molaires  inférieures  ont  leur  angle  rentrant  intermédiaire 
(point  de  jonction  des  deux  croissans  obliques  qui  les  for- 
ment) divisé  en  deux  à  son  sommet.  Les  os  de  l'espèce  d'Or- 
léans ont  été  trouvés  dans  un  terrain  d'eau  douce,  et  ceux- 
d'issel  dans  un  poudding  siliceux,  à  ciment  calcaire,  mêlé 
à  des  os  de  crocodiles,  de  grandes  tortues  et  de  trionyx. 

Dans  notre  Mammalogie,  nous  avons  à  tortrapporlé  ces  deux 
espèces  aux  lophiodons,  parce  que  nous  avions  cru  avoir 
entendu  faire  ce  rapprochement  à  M.  Cuvier  ,  lorsqu'il  lût 
son  Mémoire  sur  les  lophiodons  à  l'Institut. 

Quant  aux  lophiodons ,  ils  forment  un  genre  voisin  et  in- 
termédiaire de  ceux  des  Tapirs  et  des  Palœotherium  ,  et  très- 
nombreux  en  espèces  ,  dont  on  n'a  encore  trouvé  que  des 
débris,  peu  abondans ,  dans  les  lieux  où  gissent  les  dernières 
espèces  de  palaeotheriums  ;  mais  jamais  aux  envii'ons  de  Paris, 
où  se  trouvent  seulement  les  premières. 


248  PAL 

Les  caractères  génériques  des  lophiodons  consistent,  selon 
M.  Cuvier,  i.°  en  six  incisives  et  deux  canines  à  chaque 
mâchoire;  sept  molaires  de  chaque  côté  à  la  mâchoire  supé- 
rieure et  six  à  l'inférieure  ,  avec  un  espace  vide  entre  les 
canines  et  la  première  molaire  ;  points  par  lesquels  ils  res- 
semblent aux  tapirs;  i>."  en  une  troisième  colline  à  la  der- 
nière molaire  d'en  bas,  laquelle  manque  aux  tapirs;  5.°  en 
ce  que  les  molaires  antérieures  d'en  bas  ne  sont  pas  munies 
de  collines  transverses  comme  dans  les  tapirs,  mais  présen- 
tent une  suite  longitudinale  de  tubercules,  ou  un  tubercule 
conique  et  isolé;  /|.°  en  ce  que  leurs  molaires  supérieures  ont 
leurs  collines  transverses  plus  obliques  et  se  rapprochent  par 
là  de  celles  du  rhinocéros,  dont  elles  diffèrent  par  l'absence 
de  crochets  à  ces  mêmes  collines. 

Ce  que  l'on  connoit  du  reste  de  l'ostéologie  des  lophio- 
dons, annonce  des  rapports  sensibles  avec  les  tapirs,  les  rhi- 
nocéros, et  à  quelques  égards  avec  les  hippopotames  ;  mais 
l'on  ignore  encore  plusieurs  points  essentiels  de  cette  ostéo- 
logie,  et  nommément  le  nombre  des  doigts  à  chaque  pied 
et  la  forme  des  os  du  nez. 

M.  Cuvier  reconnoît  déjà  trois  espèces  trouvées  à  Issel  , 
dont  la  plus  grande  s'est  retrouvée  à  Argenton  ;  trois  espèces 
d'Argcnton  toutes  différentes  de  celles  d'issel  ;  deux  espèces 
à  Buchsweiler  ;  une  à  Montpellier;  deux  à  Montabuzard  , 
près  d'Orléans,  dont  la  plus  grande  est  de  taille  gigantesque; 
enfin,  au  moins  une  dans  les  terres  noires  du  Laohnois  :  ce 
qui  fait  douze  en  tout,  sans  compter  un  humérus  du  Laon- 
îiois  et  un  bassin  du  Val  d'Arno,  en  Toscane,  qui  pourroient 
Lien  avoir  appartenu  à  deux  autres  espèces  du  même  genre. 

Ces  débris  se  trouvent  toujours  dans  des  couches  qui ,  d'après 
les  débris  d'animaux  aquatiques  et  les  coquilles  fluviatiles 
qu'elles  renferment ,  ont  dû  être  déposées  dans  les  eaux 
douces  ;  mais  souvent  ces  couches  sont  recouvertes  elles- 
mêmes  par  des  dépôts   évidemment  marins.   (Desm.) 

PALiEOZOOLOGlE.  {Mamm.)  M.  de  Blainville  désigne 
par  ce  mot,  tiré  du  grec,  la  branche  de  l'histoire  naturelle 
qui  considère  les  animaux  fossiles.  (F.  C.) 

PALAFOXIA.  (Bot.)  Voyez  Pai.éolaire.  (H.  Cass.) 

PALAIGO.  {.Ichthjol.)  En  Languedoc  ce  nom  est  donné 
aux  jeunes  Soles,  (Des.m.) 


PAL  1^49 

PALAIO.  {IcJitlryol.)  A  Nice,  selon  M.  Risso,  on  donne 
ce  nom  aux  Sardines  qui  n'ont  point  encore  atteint  tout  leur 
développement.  Voyez  Clupée.  (H.  C.) 

PALAÏOrETRE,  c'est-à-dire-  Pierrk  ancienne.  (Min.)  C'est 
le  nom  que  de  Saussure  a  donné  au  felspath  compacte,  sem- 
blable par  sa  cassure  à  du  silex,  et  que  Dolomieu  a  décrit 
sous  le  nom  de  pétrosilex.  Voyez  Felspath  et  Pktrosilex.  (B.) 

PALAIS.  {Anat.  et  Phjs.)  Voûte  ou  partie  supérieure  de 
la  cavité  de  la  bouche  ;  bornée  par  l'arcade  alvéolaire  et  les 
dénis  de  la  mâchoire  supérieure  en  avant,  par  le  voile  du 
palais  en  arrière;  formée  par  les  os  maxillaires  et  palatins; 
revêtue  d'une  membrane  parsemée  de  nombreux  follicules 
muqueux;  divisée  en  deux  parties  latérales  par  une  ligne  mé- 
diane, etc.  Mais  pour  tous  ces  détails,  et  surtout  pour  les 
divers  usages  du  pala's  dans  la  déglutition  des  alimens,  l'ar- 
ticulation des  sons  ,  etc.,  voyez  Voue  du  palais.    (F.) 

PALAIS.  (Bot.)  Renflement  qui  se  trouve  sur  la  lèvre 
inférieure  delà  corolle  de  certaines  fleurs  bilabices ,  et  qui 
forme  l'entrée  de  la  gorge  de  la  corolle;  exemples  :  antir- 
rhinum  ,   linaria  ,    etc.   (Mass.) 

PALAIS  DE  BŒUF  ou  CHAGRINÉ.  (ConchYl.)  Nom  mar- 
chand de  la  Nerita  albicilla,  Linn. ,  à  cause  des  tubercules 
qui  hérissent  sa  cqlumelle  septiforme  et  qu'on  a  comparés  à 
ceux  du  palais  du  bœuf.   (De  B.) 

PALAIS  DE  LIÈVRE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  du  laitron, 
sonchus,  recherché  par  les  lièvres  et  les  lapins.  (J.  ) 

PALAIS  DE  POISSONS.  [Foss.)  On  a  quelquefois  pris 
pour  des  palais  de  poissons,  des  moules  intérieurs  de  la  cara- 
pace d'un  crustacé  brachyure  du  genre  Ranine,  dont  le  têt 
avoit  disparu.  Voyez  Glossopètres.  (D.  F.) 

PALAl-TCHOUTI.  {Bot.)  Suivant  un  catalogue  de  plantes 
de  Coromandel,  ce  nom  est  donné  à  une  carmentine  ,  jus- 
ticia.   (J.  ) 

PALALA.  (Bot.)  Un  des  noms  des  muscadiers  aux  Moluques, 
selon  Rumphius,  et  notamment  des  mjristica  microcarpa  et 
salicifolia ,  Willd.;  quant  au  thjsanus  palala  de  Loureiro , 
il  ne  doit  pas  être  confondu  avec  le  palala  sccnnda  de  Rum- 
phius, qui  est  la  seconde  espèce  de  muscadier  que  nous  ve- 
nons de  citer.  Voyez  Pala.  (Lem,) 


^5^  PAL 

PALALACA.  (Ornitli.)  Ce  nom  est  donné,  aux  Philippines- 
a  un  pic,  picus  pliilippinarum  ^  Lath.  ,  lequel  est  figuré, 
pi.  091,  dans  BufTon ,  qui  parle  sous  le  même  nom  d'une 
seconde  espèce.  (Ch.  D.) 

PALAMEDE.  (Ornith.)  Bonnaterre,  dans  rEncyclopédie 
méthodique  ,  s'est  borné  à  donner  cette  terminaison  Fran- 
çoise au  mot  palamedea,  par  lequel  Linné  et  la  plupart  des 
naturalistes  désignent   en  latin  le  genre  Kamichi.  (Ch.  D.) 

PALAMFDE.  {Ichthfol.)  Voyez  Pélamide.  (H.  C.) 

PALAMIDO.  {Ichth_yoL)  A  Nice,  selon  M.  Risso ,  on  donne 
ce  nom  à  la  bonite.  Voyez  Thon.  (H.  C) 

PALAN.  (Bol.)  Suivant  Clusius,  le  bananier  est  ainsi 
nommé  sur  la  côte  malabare.  Il  est  aussi  le  pican  des  Malais 
et  le  quelli  de  Canara,  du  Décan  et  de  Bengale.  (J.) 

PALARE,  Palarus.  {Entom.)  Genre  d'insectes  hyménoptères 
à  aiguillons,  établi  par  M.  Latreille,  pour  placer  quelques 
espèces  de  tiphies  et  de  philanthes  de  Fabricius.  Ce  genre, 
correspondant  à  celui  quia  été  nommé  Gon/M5  par  Jurine,  par- 
ticipe des  larres  par  la  coupe  générale  du  corps,  la  gran- 
deur, la  forme  de  la  tête,  celle  des  yeux  et  leur  conver- 
gence, ainsi  que  par  l'échancrure  inférieure  des  mandibules 
et  par  la  forme  de  la  languette  ;  mais  il  en  diffère  par  la 
brièveté  des  palpes,  par  ses  antennes,  composées  d'articles 
plus  serrés  et  plus  droits,  par  la  forme  du  métathorax  court, 
ridé  etmarqué  d'une  impression  en  V,  etc.  Ces  derniers  carac- 
tères le  rapprochent  des  genres  Meli.ine  et  Gortte  {Arpactes , 
Jnrine);  mais  il  s'en  distingue  par  les  anneaux  de  l'abdomen, 
plus  déprimés  à  leur  bord,  postérieur,  comme  dans  les  cer- 
céris  et  les  philanthes,  dont  il  a  d'ailleurs  la  même  disposi- 
tion des  cellules  des  ailes. 

Les  caractères  principaux  du  genre  des  palares ,  et  qui  le 
séparent  de  ces  derniers,  consistent  dans  la  brièveté  des 
antennes  et  le  rapprochement  en  arrière  des  yeux  compo- 
sés, qui  renferment  les  petits  yeux  lisses. 

Le  Palare  a  ventre  fauve,  P.  fulvrvenlrts ,  dont  le  mâle 
seul  est  connu,  a  six  lignes  de  longueur;  sa  iùtt;  et  son  cor- 
selet sont  noirs  et  tachés  de  fauve  pâle;  son  abdomen  et  la 
plus  grande  partie  de  ses  antennes  sont  d'un  fauve  pâle.  Il 
est  d'Arabie. 


PAL  25i 

Le  Palarf.  RiTTrÈDF.,  p.  rufipes  {Tiphlajlav'ipcr.,  Tabr.),  est 
noir,  avec  la  base  des  antennes,  les  épaules,  le  bord  anté- 
rieur du  tronc,  l'écusson  ,  les  anneaux  de  l'abdomen,  à  T ex- 
ception do  leur  base,  et  les  pattes  en  entier,  d'un  rouge 
fauve.  On  le  trouve  en  Barbarie. 

Le  Palare  FLAVipÈDE,^P.  /Zavîpes  {Philanthus  flaiipcs,  Fabr.), 
est  noir,  avec  le  rebord  du  segment  antérieur  du  tronc,  le 
bord  postérieur  de  l'écusson,  une  ligne  au-dessous,  et  les 
anneaux  de  l'abdomen,  leur  base  exceptée,  jaunes;  les  an- 
tennes noires;  les  pattes  d'un  jaune  fauve,  avec  les  hanches 
et  une  tache  sur  les  cuisses  noires  ,  etc.  Il  est  d'Italie  et 
d'Espagne. 

La  manière  de  vivre  de  ces  insectes  est  inconnue;  il  est 
néanmoins  probable  qu'elle  a  de  l'analogie  avec  celle  des 
philanthes  et  des  crabrons.  (Dfsm.) 

PALASS.  [Bot.)  A  Sumatra,  suivant  Marsden  ,  il  existe  un 
arbrisseau  de  ce  nom  dont  la  fleur  ressemble  à  celle  de  l'au- 
bépine, ainsi  que  son  odeur;  ses  feuilles  sont  d'une  rudesse 
extraordinaire,  et  dans  cette  île  on  s'en  sert  pour  donner 
le  dernier  poli  aux  ouvrages  de  bois  et  d'ivoire.  C'est  pro- 
bablement une  plante  dilléniacée  ,  telle  qu'un  tctracera  ou 
un  delima.  (  J.  ) 

PALASU.  {Bot.)  Voyez  Plaso.  (J.) 

PALATINE.  {Mamm.)  Nom  d'une  espèce  du  genre  Gue- 
non, qui  paroît  être  la  diane.  (F.  C.  ) 

PALATIUM-LEPORIS.  {Bot.)  Suivant  Césalpin  ,  l'asperge 
fauve  est  ainsi  nommée  dans  quelques  auteurs.  Ce  nom,  qui 
signifie  palais  de  lièvre  ,  est  plus  généralement  donné  au 
laitron,  sonchus  oleraceiis,  Linn.  (Lem.) 

PALAVA.  {Bot.)  Ce  nom,  qui  rappelle  la  mémoire  de 
M.  Palava ,  botaniste  espagnol,  a  été  donné  primitivement 
par  Cavanilles  à  un  genre  de  plantes  malvacées  qui  doit  le 
conserver;  Schreber  l'a  écrit  palavia.  Plus  tard  le  même  nom  a 
été  donné,  par  les  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou,  à  un  de 
leurs  genres  qui  doit  rentrer  dans  ÏHrpericum,  si  ce  dernier 
genre  continue  à  réunir  les  espèces  à  trois  et  à  cinq  styles, 
ou  faire  partie  du  Brathjs  de  Mutis,  si  l'on  rapporté  à  celui- 
ci  les  hy péri  eu  m  à  cinq  styles.  Voyez  Palave  et  Palavier,(  J.  ) 

PALAVE,  Palava.  {Bot.)  Genre  déplantes  dicotylédones, 


252  PAL 

"à  fleurs  complètes,  monopëtalées  ,  de  la  famille  des  malva- 
cées ,  de  la  monadeiphie  poljandrie  de  lAnnseus ,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :'  Un  calice  simple,  persistant,  à  cinq  di- 
visions; cinq  pétales;  desétamines  nombreuses,  monadelphes; 
un  style  à  plusieurs  découpures;  des  capsules  nombreuses, 
monospermes,  indéhiscentes,  agglomérées. 

I'alave  a  FEUir.i.Es  DE  MAUVE  :  Pcdava  mahifolia ,  Cavan,, 
Diss.  bot.  1  ,  p.  40,  tab.  ]  1  ,  fig,  4;  Malope  parvijlora,  THérit. , 
Stirp.  noi>.,  p.  io5,  tab.  5o.  Plante  découverte  par  Dombey, 
dans  les  plaines  sablonneuses  du  Pérou  ,  aux  environs  de  I-ima. 
Les  tiges  sont  herbacées,  un  peu  pubescentes,  en  partie  cou- 
chées, très-rameuses,  longues  de  huit  à  dix  pouces;  les  feuilles 
alternes,  pétiolées  ,  un  peu  en  creur,  presque  glabres,  cré- 
nelées ou  lobées,  longues  d'un  pouce;  les  pétioles  pubescens, 
a  deux  stipules  très-petites,  subulées  et  noirâtres;  les  fleurs 
petites,  solitaires  ,  axillaires,  ayant  leur  calice  anguleux,  un 
peu  hispide  ,  à  cinq  découpures  lancéolées;  les  pétales  ovales, 
fres-obtus,  échancrés  au  sommet,  de  couleur  rouge  ou  pur- 
purine; les  anthères  peltées  et  rougeàtres;  dix  à  douze  stig- 
mates en  tête.  Le  fruit  consiste  en  plusieurs  capsules  mono- 
spermes  ,  comprimées  à  la  base  ,  striées  transversalement  à 
leur  superficie ,  amoncelées  au  fond  du  calice  sur  un  récep- 
tacle hémisphérique. 

Palave  musquée;  Falava  moschata,  Cavan.,  loc.  cit.,  tab.  1  1, 
fig.  5.  Cette  plante  croit  dans  les  mêmes  lieux  que  la  précé- 
dente. Toutes  ses  parties  sont  couvertes  d'un  duvet  court, 
tomenfeux  et  blanchâtre.  Les  feuilles  sont  alternes,  portées 
sur  de  courts  pétioles,  ovales,  un  peu  en  cœur  à  la  base, 
crénelées  dans  leur  contour,  un  peu  lobées,  très-obtuses, 
munies  à  leur  base  de  deux  petites  stipules  lancéolées  et  noi- 
râtres; les  fleurs  assez  grandes,  solitaires,  axillaires,  portées 
par  des  pédoncules  cylindriques  ,  articulés  vers  leur  sommet, 
souveijt  plus  longs  que  les  feuilles.  Leur  calice  est  presque 
turbiné,  à  cinq  angles  saillans.  Les  pétales  sont  d'un  jaune 
clair,  plus  ou  moins  rougeàtres,  beaucoup  plus  longs  que 
les  divisions  du  calice;  les  capsules  en  forme  de  rein,  amon- 
celées sur  un  réceptacle  conique.  Toute  la  plante  a  une  odeur 
de  musc  très-remarquable.  (Poir.) 

TALAY\EK;Palavia,  ?alava,  SauraAa,  WiHd-  (-Bot.)  Genre 


PAL  .55 

de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs  complètes,  polypétalées , 
de  la  famille  des  ternstramiées  ,  de  là  poljadelphie  pentaudrie 
de  Lii-.naeus,  caractérisé  par  un  calice  à  cinq  folioles  uiem- 
hraneuscs  à  leurs  bords;  cinq  pélales  ciliés  sur  leur  onglet; 
des  étamines  nombreuses,  insérées  sur  le  réceptacle,  souvent 
réunies  à  leur  base;  les  anthères  tombantes,  percées  de  deux 
trous  à  leur  base;  un  ovaire  supérieur,  surmonté  de  cinq 
styles;  une  capsule  presque  globuleuse,  à  cinq  loges;  les  se- 
mences tétragones  ,  attachées  à  un  réceptacle  arrondi  et 
charnu. 

Ce  genre  a  été  établi  par  les  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou 
pour  plusieurs  arbrisseaux  du  même  pays,  qui  ne  nous  sont 
encore  connus  que  par  une  seule  phrase  spécifique,  tels  que, 
1°  le  palava  lanceolala,  Ruiz  et  Pav. ,  Sjsl.  F/.  Per. ,  p.  iSi. 
Arbrisseau  d'environ  dix -huit  pieds,  très-hérissé,  chargé  de 
feuilles  simples,  oblongues  ,  lancéolées,  légèrement  dentées 
en  scie  ;  les  Ileurs  sont  disposées  en  grappes  composées;  les 
pédicelles  agrégés.  11  croît  dans  les  forets  du  Pérou  ;  2.°  le 
palava  biserrata,  Sjst.  FI.  Per. ,  loc.  ci£.  ^  s'élevant  à  la  hauteur 
de  douze  pieds.  C'est  un  arbrisseau  velu ,  garni  de  feuilles 
oblongues,  en  ovale  renversé,  à  doubles  dentelures;  les  pé- 
dicelles sont  disposés  en  grappes,  à  rameaux  courts,  char- 
gés de  trois  fleurs  ;  3.°  le  palava  glahra  :  toutes  les  parties  de 
cet  arbrisseau  sont  glabres;  les  feuilles  en  ovale  renversé, 
dentées  en  scie;  les  pédicelles  longs,  chargés  d'une  st  ule 
fleur.  Cet  arbrisseau  ,  de  dix  à  douze  pieds  de  haut,  croît 
aux  mêmes  lieux  que  les  deux  précédens. 

J'avois  terminé  cet  article,  lorsque  M.  Kunth  (in  Humb. 
et  BonpI. ,  Nov.  gêner.)  a  publié  de  nouveaux  détails  sur 
ce  genre  ,  dont  il  a  fait  connoitre  les  deux  espèces  ci- 
jointes. 

Palavier  rude  :  Palavia  scalra;  Palava,  Kunth  in  Humb.  et 
Bonpl. ,  JSov.  gen.,  7,  pag.  221  ,  tab.  648.  Les  rameaux  sont 
médiocrement  cylindriques,  rudes  et  soyeux  dans  leur  jeu- 
nesse, garnis  de  feuilles  éparses  ,  pétiolées,  cunéiformes, 
oblongues,  aiguës,  denticulées,  roides ,  hérissées,  particu- 
lièrement sur  leurs  nervures,  de  petits  tubercules  et  de  soies 
Toides,  longues  de  cinq  ou  six  pouces,  larges  de  deux.  Les 
fleurs  sont  disposées  en  panicuies  axillaires,  ramifiées,  pé- 


^54  PAL 

donculées,  droites,  plus  courtes  que  les  feuilles,  munies  de 
bractées  rudes,  lancéolées,  subulées.  Le  calice  est  partagé  en 
cinq  folioles  ovales ,  elliptiques  ,  membraneuses ,  couvertes 
de  soies  rudes,  les  deux  intérieures  un  peu  plus  grandes;  la 
corolle  insérée  sur  un  réceptacle  pileux,  ayant  les  pétales 
presque  égaux,  oblongs ,  elliptiques,  arrondis  au  sommet; 
les  étamines,  attachées  à  la  base  des  pétales,  sont  un  peu  plus 
courtes  que  la  corolle,  à  filamens  pileux  à  leur  base;  l'ovaire 
est  glabre,  pentagone,  à  cinq  loges,  surmontées  par  autant 
de  styles  courts.  Cette  plante  croît  à  la  Nouvelle -Grenade  , 
proche  Sainte -Anne. 

Palavier.  tomenteux  :  Palavia  tomentosa  ;  Paiava  ,  Kunth  , 
loc.  cit.,  65o.  Arbre  de  vingt  à  vingt-cinq  pieds,  soutenant 
une  cime  ovale,  composée  de  rameaux  anguleux,  couverts 
d'un  duvet  épais,  tomentcux  et  blanchâtre.  Lts  feuilles  sont 
éparses,  ovales,  lancéolées,  aiguës,  un  peu  arrondies  à  leur 
base,  finement  denticulées,  rudes  et  tuberculées  en  dessus, 
tomenteuses  et  blanchâtres  en  dessous,  sans  stipules,  longues 
de  six  à  huit  pouces,  larges  de  deux  pouces  et  demi;  les 
panicules  axillaires,  solitaires,  presque  terminales,  de  moi- 
tié plus  courtes  que  les  feuilles,  munies  de  petites  bractées 
subulées,  tomenteuses;  les  pétales  blancs.  Le  fruit  est  une 
capsule  presque  globuleuse,  couronnée  par  le  calice  persis- 
tant, glabre,  à  cinq  sillons,  de  la  grosseur  d'une  prunelle, 
à  cinq,  quelquefois  à  quatre  loges;  plusieurs  semences  dans 
chaque  loge,  brunes,  ovales.  Cette  plante  croît  proche  Po- 
payan ,  dans  le  royaume  de  Quito,  etc.  (Poir.)  , 

PALAY,  VEL-PALAY,  PALA ,  PALAK.  {Bot.)  Noms 
donnés  selon  les  lieux,  dans  la  langue  tamoule  ^  suivant 
M.  Leschenault,  à  son  nerium  tinctorium ,  grand  arbre  qui 
croit  naturellement  dans  les  bois  voisins  de  Salem,  au  seia 
de  la  presqu'île  de  l'Inde.  C'est  de  ses  feuilles  qu'on  extrait 
un*  fécule  colorante  qui  donne  une  teinture  bleue.  (J.) 

PALCA.  {Bot.)  Clusius,  parlant  du  jonc  odorant  de  Pline, 
qui  est  la  schenante  ,  andropogon  schenanthus ,  dit  rue  c'est 
le  palca  de  mâcha,  d'après  l'opinion  de  quelques  personnes; 
il  n'ajoute  rien  d'ailleurs  sur  ce  palca.  (J.) 

PALE.  (Erpét.)  Nom  spécifique  d'une  couleuvre  décrite  dan? 
ce  Dictionnaire,  tome  XI,  p.  :^o6.  (H.  C.) 


PAL  255 

PALE.  (Ornith.)  La  spatule,  platalea ,  Linn. ,  est  désignée 
par  ce  nom  et  par  celui  de  palette.  (Ch.  D.  ) 

PALKACÉ.  (Bot.)  Garni  de  paillettes,  formé  par  des  paill 
lettts;  exemples:  le  clinanthe  de  la  scabieuse,  du  zinnia, 
etc.;  l'aigrette  du  fruit  (cypsèle)  du  centaurea  nigra,  etc. 
(Mass.) 

PALÉE.  {Ichthj'ol.)  Nom  vulgaire  d'un  corrégone  mal  dé- 
terminé, que  l'on  pêche  dans  les  lacs  de  Neufchàtel  et  de 
Bienne.  Voyez  Corrégone.  (H.  C.) 

PALEGA-PAJANELLI.  {Bot.)  Voyez  Pajanelu.  (J.) 

PALÉMON,  Palœmon.  {Crust.)  Genre  de  crustacés  déca- 
podes macroures,  fondé  par  Fabricius,  et  renfez'mant  les  es- 
pèces connues  sous  le  nom  de  crevettes  de  mer  ou  salicoques. 
(Voyez  Farticle  Malacostracés,  t.  XXVIII ,  p.  3i:6,  où  nous 
avons  développé  les  caractères  de  ce  genre,  et  indiqué  les 
principales  espèces  qu'il  renferme.  (Desm.) 

PALEMON.  (Foss.)  Dans  la  pierre  calcaire,  bitumineuse, 
fissile  de  Pjppenheim  et  de  Solenhofen ,  on  trouve  à  l'état 
fossile  une  espèce  de  ce  genre  à  laquelle  M.  Desmarest  a 
donné  le  nom  de  palémon  spinipède ,  palœmon  spinipes ,  Hist. 
nat.  des  crust.  foss.,  p.  i3/f,  pi.  ii  ,  lig.  z»  ;  Baier ,  Orjctog. 
norica  ,  SuppL,  tab.  8,  fig.  g;  Locusta  bracliiis  contractis , 
Walch  et  Knorr  ,  Monum.  du  déluge,  tom.  i.'^,  pi.  i5  ,  B.  i, 
1 5  ,  C  1  ;  1  et  2  ,  1 6 ,   i    et  2  ,   iZ  ,  A. 

M.  Desmarest  a  cru  devoir  placer  le  crustacé  représenté  dans 
ces  figures,  plutôt  dans  le  genre  Palémon  que  dans  les  genres 
voisins  ,  1.°  parce  que  les  filets  des  antennes  intermédiaires 
sont  au  nombre  de  trois;  2."  parce  que  deux  de  ces  filets  sont 
presque  aussi  longs  que  les  antennes  extérieures;  5."  parce 
que  les  deux  dernières  paires  de  pieds  ne  sont  pas  terminées 
par  des  pinces,  et  que  les  deux  premières  en  sont  pourvues; 
4.°  parce  que  le  têt  est  terminé  par  un  rostre  très-avancé, 
comprimé  et  cultrif'orme.  Ce  rostre  n'a  point  de  dentelures 
sensibles,  soit  qu'elles  n'aient  jamais  existé  ou  qu'elles  n'aient 
pas  été  conservées.  Les  antennes  antérieures  ne  laissent  voir 
que  leurs  longs  filets;  les  extérieures  sont  plus  fortes  et  in- 
fléchies. Les  quatre  premières  paires  de  pieds  ont  la  face 
postérieure  de  leurs  premiers  articles  munis  d'épines  fort 
longues  et  rangées  en  une  seule  série  comme  les  dents  d'un 


256  PAL 

râteau;  les  pattes  de  derrière  sout  grêles  et  semblent  ter- 
minées par  un  seul  croehet.  La  queue  est  formée  de  six  arti- 
culations ,  dont  la  dernière  donne  attache  aux  pièces  de  la 
nageoire  caudale  ,  et  dont  les  formes  ne  peuvent  pas  être  bien 
déterminées  d'après  les  figures  citées.  Longueur,  depuis  le 
bout  du  rostre  jusqu'à  l'extrémité  de  la  queue,  cinq  à  six 
pouces;  longueur  du  rostre,  un  pouce;  longueur  des  na- 
geoires de  ia  queue,  un  pouce  environ.  Il  paroit  que  ce 
crustacé  n'est  pas  rare  dans  les  localités  citées.  (D.  F.) 
PALENG.  (Mamm.)  Nom  du  tigre  chez  les  Persans.  (F.  C.) 
PALÉOLAIRE  ,  Paleolaria.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes, 
que  nous  avons  d'abord  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences 
de  Décembre  1816  (  pag.  198),  et  que  nous  avons  ensuite 
plus  amplement  décrit  dans  le  Bulletin  de  Mars  lEJio  (pag.  47), 
appartient  à  l'ordre  des  synanthérécs,  et  à  notre  tribu  natu- 
relle des  Adénostylées,  à  la  fin  de  laquelle  nous  l'avons  placé 
(tom.  XXVI,  pag.  226).  Voici  les  caractères  de  ce  genre, 
'tels  que  nous  les  avons  observés  sur  Punique  espèce  qui  le 
constitue. 

Calathide  oblongue,  étroite,  cylindracée ,  incouronnée, 
équaliflore  ,  plurl-multiflore ,  régulariflore  ,  androgyniflore. 
Péricline  inférieur  aux  fleurs,  oblong  ,  cylindracé,  irrégulier; 
formé  de  squames  peu  nombreuses,  subunisériées ,  un  peu 
inégales,  appliquées,  linéaires,  foliacées.  Clinanthe  petit, 
plan,  inappendiculé.  Ovaire  long,  grêle,  subcylindracé  ou 
subtétragone,  tout  hérissé  de  longues  soies;  aigrette  presque 
aussi  longue  que  Povaire  ,  composée  d'environ  huit  à  dix  squa- 
mellules  unisériées,  contiguës  à  la  base  ,  inégales  ,  paléiformes, 
ordinairement  lancéolées,  aiguës,  mem.braneuses,  diaphanes, 
munies  d'une  énorme  côte  médiaire.  Corolle  à  tube  court, 
bien  distinct  du  limbe;  à  limbe  long,  cylindracé,  divisé 
supérieurement  en  cinq  lanières  oblongues,  très-divergentes, 
arquées  en-dehors  ,  papillulées  sur  la  face  interne  ou  supé- 
rieure. Étamines  à  filets  glabres,  greffés  à  la  corolle  jusqu'au 
sommet  de  son  tube;  articles  anthérifères  courts,  sub'globu- 
leux  ;  anthères  entregreffées  ,  pourvues  d'appendices  apici- 
lairts  obtus,  et  privées  d'appendices  basilaires.  Style  d'Adé- 
nostylée. 

Paléolajre  a  FtEURS  ROSES  :   Paleolarlu  carnea  ,    H.  Cass. , 


PAL  257 

Bull,  des  se,  Mars  1818,  pag.  47;  Palafoxîa  linearis ,  Lag., 
Gen.  et  sp.  pi. ,  pag.  26  ;  Stevia  linearis  ,  Cav. ,  Descr. ,  n.°  464  ; 
"VYilld.;  Pers.  ;  Agcratum  lineare,  Cav.,  Icon.  et  descr.,  vol.  3, 
pag.  5,  tab.  2o5.  La  tige,  haute  d'environ  trois  pieds,  est 
ligneuse,  comme  sarmenteiise  ,  rameuse,  grêle,  cylindrique  , 
pubescente  ;  les  feuilles  sont  la  plupart  alternes,  quelques- 
unes  opposées  sur  la  partie  inférieure  de  la  plante;  elles 
sont  presque  sessiles,  longues  d'environ  deux  pouces,  linéaires 
ou  linéaires-lancéolées,  très-entières  ,  un  peu  charnues,  uni- 
nervées ,  pubescentes;  les  calathides,  longues  de  six  à  huit 
lignes,  sont  disposées  en  panicule  corymbiforme  à  l'extré- 
mité des  tiges  ou  des  rameaux  ,  et  composées  chacune  d'en- 
viron douze  à  vingt-une  fleurs  à  corolle  de  couleur  de  chair, 
et  à  anthères  rougeàtrcs  contenant  du  pollen  blanc. 

INous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  plusieurs  individus  vivans,  cultivés 
au  Jardin  du  Roi,  où  ils  fleurissoient  en  Août,  et  où  ils 
ont  porté  le  faux  nom  de  Kuhnia  fruticosa  ou  rosmarinifolia .. 
jusqu'à  l'époque  où  nous  les  avons  nommés  Paleolaria  carnea. 
Celte  plante  est  indigène  au  Mexique. 

I/aigrette  du  Paleolaria  est  composée  ordinairement  de  huit 
squamellules  ,  dont  quatre  plus  courtes  alternent  avec  les 
quatre  autres,  et  paroissent  être  intérieures,  quoique  nées 
sur  la  même  ligne  circulaire  qui  donne  naissance  aux  plus 
grandes;  celles-ci  sont  longuement  lancéolées,  courtement 
aristées  ,  formées  d'une  très-grosse  nervure  charnue,  ver- 
dàtre ,  amincie  de  bas  en  haut ,  munie  supérieurement  de 
quelques  barbellules  spinuliformes ,  et  bordée  sur  les'^deux 
côtés,  presque  jusqu'au  sommet,  par  une  membrane  irré- 
gulièrement denticulée  ou  comme  laciniée  vers  le  haut;  les 
squamellules  plus  courtes  sont  inégales  ,  irrégulières  ,  va- 
riables, formées  d'une  membrane  arrondie ,  presque  ovale, 
lacérée  ,  charnue  au  milieu  de  sa  partie  inférieure.  La  co- 
rolle est  analogue  à  celle  des  stevia,  dont  elle  diffère  ce- 
pendant en  ce  que  sa  surface  inférieure  n'est  point  garnie 
de  poils  ;  le  tube  est  vert  ;  le  limbe  blanc ,  à  lanières  rosées 
vers  le  bout;  il  y  a  sur  le  tube  et  sur  l'extrémité  des  lanières, 
quelques  poils  longs,  subulés,  articulés.  Le  style  porte  deux 
stigmatophores  longs,  grêles,  demi-cylindriques,  arrondi» 
37.  17 


25S  PAL 

au  sommet,  roulés  en  dehors  pendant  la  flcuraison;  leur  face 
extérieure  convexe  est  hérissée  de  papilles  longues,  grosses, 
cylindriques,  obtuses,  dont  quelques-unes  occupent  le  haut 
du  style;  leur  face  intérieure  plane  offre  deux  gros  bourrelets 
stigmatiques  prolongés  jusqu'au  sommet,  presque  contigus, 
confluens  seulement  au  sommet,  demi-cylindriques,  peu 
sensiblement  papilles ,  colorés  en  rose. 

Le  Paleolaria  appartient  indubitablement,  par  I^  structure 
de  son  style,  à  la  tribu  des  Adénostylées  :  mais,  comme  il 
s'éloigne  des  autres  plantes  de  ce  groupe ,  par  son  port  et 
par  la  structure  de  son  aigrette,  et  qu'il  se  rapproche  par 
là  des  Eupatoriées-Agératées,  il  se  trouve  très-bien  placé  sur 
la  limite  des  deux  groupes,  c'est-à-dire  à  la  fin  des  Adénos- 
tylées, et  immédiatement  avant  les  ISothitcs  et  Stevia  .  qui 
commencent  la  série  des  Eupatoriées.  (Voyez  notre  tableai 
des  Adénostylées  et  des  Eupatoriées,  tom.  XXVI,  pag.  226, 
et  notre  article  Nothite,  tom.  XXXV,  pag.  160.) 

La  plant»  dont  il  s'agit  avoit  été  successivement  rapportée 
par  Cavanilles ,  d'abord  au  genre  Jgeratum  ,  puis  au  genre 
Stei'ia.  La  structure  de  son  style  ,  que  nous  avions  déjà  si- 
gnalée en  1812  et  en  1814,  dans  nos  premier  et  troisième 
Mémoires  sur  les  Synanthérécs  (Journ.  de  Phys.  ,  tom.  76, 
pag.  199,  et  tom.  82  ,  pag.  i/jS),  nous  détermina  bientôt  à 
faire  de  celte  plante  un  genre  particulier,  sous  le  noni  de 
Paleolaria,  qui  fait  allusion  à  la  structure  de  l'aigrette  com- 
posée de  squamellules  paléiformes  très- remarquables.  Ce 
genre  Paleolaria  fut  d'abord  indiqué  par  nous  dans  le  supplé- 
ment du  premier  volume  de  ce  Dictionnaire  (pag.  69  et  Go), 
qui  a  été  publié  dans  les  premiers  jours  du  mois  d'Octobre 
1816  ;  la  description  générique  parut  deux  mois  après,  dans 
le  B^iUetin  des  sciences  de  Décembre  1816;  et  la  description 
spécifique  a  été  insérée  dans  le  Bulletin  de  Mars  1818.  Le 
petit  ouvrage  de  M.  Lagasca ,  publié  à  Madrid,  en  1816, 
sous  le  titre  de  Gênera  et  species  plantariim  ,  etc.  ,  nous 
fut  communiqué  au  commencement  de  1819,  par  son  ami, 
M.  Dufour ,  qtii  venoit  d'en  recevoir  plusieurs  exemplaires, 
et  qui  désiroit  les  faire  annoncer  dans  le  Bulletin  des 
sciences,  dont  nous  étions  alors  rédacteur  pour  la  Botanique. 
(Voyez  le  Bulletin  de  Février  1819,  pag,  52.)  Nous  recon- 


PAL  2^ 

nûmcs  que  le  genre  Palafoxia  ,  décrit  dans  cet  opuscule^ 
étoit  le  même  que  notre  Paleolaria ,  en  lisant,  dans  l'ouvrage 
de  Cavanilles  (Icon.  ctdescr.),  une  excellente  description  de 
VAgeratum  lincare ,  cité  comme  synonyme  du  Palafoxia.  Mais, 
puisque  le  Palafoxia  et  le  Paleolaria  ont  été  publiés  dans  la 
mûme  année  ,  nous  ne  trouvons  aucun  motif  pour  aban- 
donner le  nom  de  Paleolaria,  qui  vaut  bien  celui  Ae Palafoxia. 
Voici  la  description  généi'ique  de  M.  Lagasca,  qu'on  pourra 
comparer  avec   la  nôtre. 

Anthodium  oblong ,  presque  imbriqué,  octo-polyphylle  , 
multiflore,  étalé  en  étoile  après  la  floraison;  corolle  floscu- 
leuse,  plus  longue  que  le  calice,  à  fleurons  quinquélides; 
aigrette  polyphylle  ,  paléacéc  ;  réceptacle  nu  ;  graines  mar- 
ginales enveloppées  par  les  folioles  calicinales  étalées. 

L'auteur  ne  trace  point  les  caractères  spécifiques  de  Ja 
plante  sur  lesquels  ce  genre  est  fondé,  et  qu'il  indique  seu- 
lement par  la  citation  des  deux  synonymes  de  Cavanilles. 
Suivant  lui ,  le  genre  Palafoxia  est  voisin  du  Ste^/ia  et  de 
VAgeratum:  mais  il  diffère  du  Steyia  par  le  calice  oblong, 
presque  imbriqué,  multiflore,  étalé  en  étoile  après  la  flcu- 
raison  ,  à  folioles  embrassant  les  semences  ,  et  par  les  pail- 
lettes de  l'aigrette  lancéolées,  aiguës  ;  il  se  distingue  de 
VAgeratum  par  le  calice  oblong,  deux  fois  plus  court  que 
la  corolle  ,  étalé  en  étoile  après  la  fleuraison  ,  et  par  les 
fleurons  à  limbe  quinquéfide.  Il  est  inutile  de  dire  que 
M.  Lagasca  nia  point  remarqué  la  différence  de  la  structure 
du  style,  qui  est  à  nos  yeux  la  plus  importante  ,  et  qui  nous 
avoit  décidé  à  créer  le  genre  Paleolaria. 

Nous  croyons  pouvoir  insérer  ici  un  supplément  pour  notre 
article  Celmisia  (  tom.  Vil,  pag.  356),  parce  que  le  genre 
ainsi  nommé  est  de  la  même  tribu  que  le  Paleolaria. 

M.  Gaudichaud  a  trouvé  dans  l'intérieur  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  sur  les  montagnes  bleues,  une  fort  belle  Synan- 
thérée,  qui  ressemble  extérieurement  aux  Duronicum  par  sa 
calathide  ,  et  aux  Liatris  par  ses  feuilles,  miais  qui  nous  a 
paru  appartenir  par  ses  caractères  à  la  tribu  des  Adéno- 
stylées  et  au  genre  Celmisia.  Nous  usons  de  la  permission, 
que  ce  botaniste  nous  a  donnée,  de  la  décrire  ici. 

Celmisia  longifolia  .  H.  Cass.  Plante  herbacée;  tige  dressée. 


uCo  PAL 

îiaule,  simple  ou  presque  simple,  fomenteuse;  feuilles  al- 
ternes, sessiles  ,  entières;  celles  de  la  base  (radicales  ou 
caulinaires  inférieures)  très-longues,  largement  linéaires  ou 
rubanaires,  très-entières,  uninervées,  à  face  inférieure  to- 
menteiise  et  blanche,  sauf  la  nervure  qui  est  glabre;  feuilles 
supérieures  graduellement  plus  courtes  et  plus  étroites,  li- 
néaires-subulées  ;  calathide  grande ,  solitaire  ,  terminale  ,  à 
disque  jaune  et  à  couronne  rose.  La  structure  du  style  et 
de  ses  stigmatophores  est  analogue  à  celle  qui  est  propre  à 
la  tribu  des  Adénostylées.  Tous  les  caractères  génériques  sont 
conformes  à  ceux  du  Celmisia  ,  si  ce  n'est  que  le  péricline 
est  supérieur  aux  fleurs  du  disque  ,  que  le  clinanthe  est 
alvéolé,  que  les  ovaires  sont  glabres,  et  que  les  fleurs  fe- 
melles n'offrent  point  de  rudimens  d'étamines. 

Les  genres  Brachjglottis  de  Forster  et  Doria  de  Thunberg, 
que  nous  avons  rapportés  avec  doute  à  la  tribu  des  Séné- 
cionées  (  tom.  XXXIV,  pageogS),  appartiennent  peut-être 
à  celle  des  Adénostylées;  mais  pour  résoudre  cette  question , 
il  faudroit  voir  ces  plantes ,  afin  d'observer  leurs  stigmato- 
phores. (  H.  Cass.) 

PALÉOLE.  {Bot.)  Nom  donné  par  M.  Richard  aux  petites 
écailles  pétaloïdcs  qui  entourent  l'ovaire  de  certaines  gra- 
minées [secaie  céréale,  Irilicuni  œstivum  ,  avena  elalior ,  etc.). 
Voyez  LoDicuLE.   (Mass.) 

PALETTE.  [Ornilh.)  Voyez  Pale.  (Ch.D.) 

PALETTE  [En].  {Entom.)  On  nomme  ainsi  les  antennes 
dont  l'extrémité  libre  est  aplatie,  élargie  en  forme  de  petite 
pelle  :  c'est  ce  qu'on  observe  chez  les  insectes  à  deux  ailes, 
comme  les  échinomyes,  les  tétanocères ,  les  calobates.  L'extré- 
mité du  balancier,  dans  quelques  diptères,  est  dite  aussi  en 
palette  :  c'est  ce  qu'on  observe  chez  quelques  hydromyes. 
(CD.) 

PALETTE  A  DARDS  ou  A  TR0IS-QUART3.  (Bo^)  Agaric 
de  la  famille  des  bulbeux,  division  des  bulbeux  mouchetés 
de  Paulet,  Tr.  2  ,  p.  35g,  pi.  i63,  tig.  3.  Cet  agaric  s'élève 
à  cinq  ou  six  pouces  sur  un  stipe  colleté  blanc,  cylindrique, 
renflé  à  la  base  en  une  bulbe  pivotante  ;  le  chapeau  est  irré- 
gulièrement arrondi,  blanc  ,  couvert  de  pointes  pyramidales- 
triangulaires   et   égales  ,   d'un  blanc  sale  et  très  -  adhéreut  ; 


PAL  261 

les  feuillefs  sont  d'un  blanc  légèrement  teint  en  vert.  Ce 
champignon,  rencontré  au  bois  de  Saint-Maure,  répand  une 
odeur  très-agréable,  et  cependant  il  est  très-malfaisant,  comme 
le  prouvent  les  expériences  de  Paulet.   (Lem.) 

PALETTE  DE  LÉPREUX.  (Conchyl.)  Nom  vulgaire  d'une 
coquille  bivalve  du  genre  Spondyce.  (Desm.  ) 

PALÉTUVIER.  (Bot.)  Ce  nom ,  consacré  particulièrement 
au  genre  Rhizophora,  a  été  donné  aussi  à  d'autres  arbres 
baignés  en  partie  par  les  eaux  de  la  mer.  Le  palétuvier  gris 
des  Antilles,  est  Vavicennia  nilida ;  le  palétuvier  des  Indes, 
auparavant  rhizophora  gjmnorhiza ,  est  le  bruguiera  de  l'Hé- 
ritier; le  palétuvier  de  montagne,  est  le  clusia  venosa ;  le 
palétuvier  soldat  de  Cayenne  ,  est  le  conocarpus  racemosa  de 
Linnaeus  ,  sphœnocarpus  de  Richard;  le  palétuvier  flibustier, 
est,  selon  Richard,  le  conocarpus  erecta;  le  bourgoni  ou  pa- 
létuvier sauvage  de  Cayenne,  est  le  mimosa  bourgoni  d'Au- 
blet  ;  le  palétuvier  blanc  du  Sénégal,  est  Vancennia  lnmen~ 
tosa.  Voyez  Bruguière.  (J.  ) 

PALIAVANA.  {Bot.)  Nom  d'un  genre  de  plantes  du  Brésil, 
établi  par  Vandelli  ,  qui  paroît  congénère  du  gloxinia  de 
l'Héritier,  établi  postérieurement  et  cependant  plus  généra- 
lement adopté  ,  parce  qu'il  a  été  décrit  plus  complètement. 
(J.) 

PALICOURE,  Palicourea.  [Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones, à  fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  famille  des 
rubiacées ,  de  la  pentandrie  monogynie  de  Linnaeus,  oiFrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  adhérant  à  l'ovaire,  terminé 
par  un  limbe  à  cinq  divisions;  une  corolle  tubuleuse,  oblique 
et  ventrue  à  sa  base,  en  bosse  d'un  côté,  barbue  en  dedans,  à 
sa  moitié  inférieure;  le  limbe  ample,  à  cinq  divisions  rabat- 
tues; cinq  étamines  saillantes  ;  un  ovaire  inférieur;  un  style; 
un  stigmate  bifide.  Le  fruit  est  un  drupe  à  deux  noyaux  , 
sillonné,  couronné  par  le  calice  ;  les  noyaux  coriaces,  mono- 
spermes. 

Ce  genre  est  très-voisin  des  psjcholria  -.  il  en  diffère  parti- 
culièrement par  la  forme  de  la  corolle ,  d'où  il  est  facile  de 
conclure  qu'il  n'en  est  essentiellement  qu'une  subdivision.  Il 
a  été  établi  par  Aublet,  adopté  par  Kunth  ,  qui  l'a  beaucoup 
étendu  en  y  réunissant   plusieurs  espèces  découvertes  dans 


^6;.  PAL 

l'Amërîque  méridionale  par  MM.  de  Ilumboldt  et  Bonplaud. 

Palicoure  de  Guiane  :  Palicourea  guianensis,  Aubl.,  Guian., 
vol.  1,  pag.  173,  tab.  66;  Psycholria  palicourea,  Swart. ,  F/.; 
Simira  palicourea  ,  Ericycl.;  Stephaniuni ,  Schreb. ,  Gen.  ;  Pali- 
courea petiolaris ,  Kunth  in  Humb.  ?  Arbrisseau  qui  s'élève  à 
la  hauteur  de  sept  à  huit  pieds;  son  tronc  est  revêtu  d'une 
écorce  lisse  et  verdàtre;  le  bois  est  blanc  ,  dur  et  cassant;  les 
branches  sont  opposées  et  forment,  avec  les  rameaux,  une 
tête  pyramidale;  les  feuilles  sont  opposées,  pétiolées ,  assez 
larges,  fermes,  lisses,  ovales,  entières,  aiguës  à  leurs  deux 
extrémités,  longues  d'un  pied  et  plus,  larges  de  six  pouces, 
avec  deux  larges  stipules  à  leur  base.  Les  fleurs,  qui  ont  une 
odeur  agréable,  sont  d'un  ronge  écarlate,  d'un  jaune  orangé  à 
leur  base,  réunies  en  une  panicule  étalée,  terminale;  leur 
calice  est  petit,  à  cinq  dents  courtes,  aiguës.  Les  fruits  sont  de 
petites  baies  à  deux  loges.  Cette  plante  croît  à  la  Guiane  , 
dans  les  forêts  de  Caux. 

Palicoure  jaunâtre;  Palicourea Jlavescens ,  Kunth  iti  Humb. 
et  Bonpl. ,  Nov.  gen.,  vol.  3,  pag.  366.  Arbrisseau  du  Pérou, 
dont  les  rameaux  sont  tétragones,  velus,  jaunâtres,  garnis 
de  feuilles  pétiolées,  oblongues,  aiguës  à  leur  base,  acumi- 
nécs  au  sommet,  très- entières ,  liérissées  et  pubescentes  en 
dessus  ,  tomenteuses  en  dessous  sur  leurs  nervures  ,  d'un 
jaune  doré,  longues  de  quatre  à  cinq  pouces,  larges  d'un 
ponce  et  demi;  les  stipules  tronquées,  à  deux  dents;  les  fleurs 
pédicellées,  réunies  en  une  panicule  terminale,  sessile  ;  les 
bractées  linéaires  lancéolées;  le  calice  est  hérissé,  à  cinq  dé- 
coupures ovales,  acuminées;  la  corolle  tubuleuse,  en  enton- 
noir, pileuse  à  l'orifice  du  tube;  le  limbe  hérissé  en  dehors; 
l'ovaire  inférieur  velu  ,  turbiné,  à  deux  loges. 

Palicoure  a  feuilles  étroites;  Palicourea  angusUfoUa,  Kunth, 
toc.  cit.  Cette  espèce  a  des  rameaux  glabres,  cylindriques  et 
blanchâtres,  un  peu  hérissés  dans  leur  jeunesse;  les  feuilles 
oblongues-lancéolées,  glabres  et  vertes  en  dessus,  plus  pâles 
et  un  peu  hérissées  sur  leurs  nervures  en  dessous,  longues 
de  trois  ou  quatre  pouces,  larges  d'un  pouce  :  les  fleurs  dis- 
posées en  panicules  pédonculées  ,  droites,  étalées,  longues 
de  trois  pouces;  ks  pédicelles  hérissés,  uniflores;  le  tube  de 
la  corolle  ventru  à  la  base,  hérissé  en  dehors.  Le  fruit  est 


PAL  2t^5 

ur  drupe  presque  globuleux,  cannelé,  presque  glabre.  Celte 
plante  croît  sur  les  bords  de  rOrénoque. 

Palicoure  A  FRUIT  MUCRONÉ  ;  Palicourca  apicata,  Kunth  ,  /oc. 
fit.,  t.  2  85.  Ses  rameaux  sont  lisses,  glabres  et  blanchâtres; 
les  feuilles  oblongues ,  médiocrement  acuminées,  coriaces, 
entières,  très-glabres,  longues  de  deux  pouces  et  demi,  lar- 
ges d'environ  dix  lignes;  les  stipules  glabres,  bidentées,  per- 
sistantes; les  panicules  sessiles  ,  en  cimes,  terminales;  les 
ramifications  opposées,  étalées;  la  corolle  est  glabre  eu  de- 
hors, barbue  en  dedans  vers  son  milieu,  a  les  divisions  du 
limbe  ovales,  oblongues,  aiguës;  le  fruit  est  globuleux ,  can- 
nelé, surmonté  d'une  pointe  droite.  Cette  espèce  croit  sur  le 
revers  des  montagnes  aux  environs  de  Caracas. 

Pai.icoure  FASTiGiÉE;  Paiicourea  fastigiuta  ,  Kunth,  loc.  cit. 
Cette  plante  a  des  rameaux  glabres,  presque  tétragoues;  les 
feuilles  elliptiques  ou  ovales-oblongues ,  acuminées,  aiguës  à 
leur  base,  glabres,  membraneuses,  longues  de  trois  à  quatre 
pouces,  larges  de  quinze  à  dix-huit  lignes;  les  fleurs  réunies 
en  corymbes  terminaux,  pédoncules,  à  trois  divisions,  longs 
de  deux  pouces;  les  pédicelles glabres,  articulés  avec  l'ovaire; 
le  calice  fort  petit,  à  cinq  lobes  arrondis;  la  corolle  glabre, 
oblique  et  ventrue  à  sa  base ,  munie  en  dedans,  vers  son  mi- 
lieu, d'un  anneau  de  poils;  l'ovaire  glabre,  oblong.  Le  fruit 
est  un  drupe  à  deux  noyaux,  ovale,  un  peu  globuleux,  légè- 
rement comprimé,  marqué  d'environ  dix  sillons,  de  la  gros- 
seur d'un  pois.  Cette  plante  croît  le  long  de  rOrénoque, 
proche  Atures. 

Palicoure  élégant;  Paiicourea  speciosa,  Kunth,  loc.  cit.  Ses 
rameaux  sont  glabres  et  cylindriques;  les  feuilles  pétiolées, 
oblongues,  acuminées,  rétrécies  en  pointe  à  leur  base,  en- 
tières, membraneuses,  luisantes,  un  peu  rudes,  longues  de 
sept  à  huit  pouces,  larges  de  deux  pouces  et  demi,  et  plus;  les 
Stipules  glabres;  les  panicules  terminales,  pédonculées,  longues 
d'environ  trois  pouces;  les  ramifications  éparses,  anguleuses, 
étalées;  les  pédicelles  étalés  et  pubescens,  munis  de  très-pe- 
tites bractées  subulées;  le  calice  est  un  peu  hérissé;  la  corolle 
longue  d'un  demi-pouce,  hérissée  et  pubesccntc  en  dehors; 
les  étamines  et  le  style  ne  sont  point  saillans.  Cette  espèce 
croit  à  la  Nouvelle-Grenade,   aux  environs  de  Sainte-Anne. 


^^^  PAL 

Palicoure  a  gros  fruits;  Palicourca  macrocarpa ,  Kunth  , 
hc.  cil.  Cette  plante  a  des  rameaux  lisses ,  glabres  ,  cylin- 
driques et  brunâtres  ,  garnis  de  feuilles  pétiolées.  ovales, 
oblongues,  médiocrement  acuminées ,  rétrécies  à  leur  base, 
lin  peu  coriaces,  presque  glabres;  hérissées  en  dessous  sur  les 
nervures;  les  stipules  glabres  et  bifides:  les  panicules  termi- 
nales pédonculées,  étalées,  longues  de  trois  oa  quatre  pou- 
ces; les  rameaux  inférieurs  opposés;  les  fleurs  pédicellées; 
les  bractées  glabres  et  linéaires;  le  calice  petit,  urcéolé,  à 
cinq  divisions  ovales,  arrondies;  la  corolle  glabre,  en  bosse 
à  sa  base,  barbue  en  dedans  vers  son  milieu.  Le  fruit  est 
nn  drupe  presque  globuleux,  un  peu  comprimé,  de  la  gros- 
seur du  fruit  du  prunier  épineux.  Cette  plante  croît  dans  les 
contrées  chaudes  de  la  Nouvelle-Grenade.    (Poir.) 

PALICOUREA.  (Bot.)  Ce  genre  d'Aublet,  que  Schreber 
nomme  stephanium ,  avoit  été  réuni  par  nous  au  f un  ira  du 
même  auteur;  plus  récemment  Swartz  et  Willdenow  ont 
refondu  ces  deux  genres  dans  le  psyclwtria ,  et  nous  avons 
adopté  leur  opinion  dans  la  nouvelle  rédaction  des  Rubiacées. 
Cependant  Richard.quia  vudans  la  Guiane  plusieurspa/jcou/va 
vivans,  dit  qu'on  les  distingue  àcs  psjchotria,  non-seulement 
par  une  corolle  courbe  et  renflée  à  la  base  du  côté  de  la  cour- 
bure, mais  encore  par  sa  couleur  jaune,  et  parce  que  ces 
espèces  habitent  les  lieux  humides  :  c'est  ce  qui  a  déterminé 
M.  Kunth  à  rétablir  le  genre  Palicourca.  Voyez  PALicouRt:.  (J.) 

PALIKOUR.  (Ornith.)  Les  naturels  de  la  Guiane  nomment 
ainsi  le  fourmilier  proprement  dit.  Lurdus  for-miciiorus ,  Gmel. 
et  Lath.  (  Ch.  D,) 

PALIUA.  (Bof.)  Allioni  désigne  sous  ce  nom  le  helicoi^ia 
de  Liunanis,  genre  de  plantes  musacées.  (J. ) 

PALILLO.  {Bof.)  La  plante  ainsi  nommée  dans  le  Pérou, 
suivant  Feuillce  et  MM.  Ruiz  et  Pavon  ,  est  le  campomanesia 
de  ces  derniers,  qui  par  ses  caractères  se  rapproche  du  goya- 
vier, psidium ,  dont  on  a  pu  même  le  regarder  comme  con- 
génère. Le  fruit  est  nommé  paliUos, 

Il  existe  au  Pérou  une  autre  plante  herbacée  nommée 
palillo  ou  QuiiLU-CASPi.  Voyez  ce  dernier  mot.  (J.  ) 

PALTNURUS.  {Foss.)  C'est  le  nom  latin  qu'on  a  donné 
aux  lan^îoustes. 


PAL  265 

Depuis  la  confection  de  l'article  Langouste  dans  ce  Dic- 
tionnaire ,  l'ouvrage  de  M.  Desmarest  sur  les  Crustacés  fos- 
sih  s  a  signalé  une  espèce  de  ce  genre  qui  ne  nous  étoit  pas 
connue. 

Langouste  de  Reglev;  Palinurus  Reglejanus,  Desm.,  Crusf. 
foss. ,  pag.  ]32,  pi.  11  ,  fig.  3.  On  connoit  deux  individus 
de  celte  espèce,  l'un  appartient  à  M.  Regley,  et  l'autre  à  la 
collection  dhistoire  naturelle  de  Besançon.  Ils  sont  renfer- 
més tous  les  deux  dans  une  pierre  calcaire  de  couleur  rose, 
à  grain  assez  grossier,  formant  une  sorte  de  caillou  roulé 
de  la  groéseur  du  poing,  et  ils  ont  été  trouvés  au  village  du 
Ru  ,  près  de  Vesoul.  (  Longueur  approximative  de  la  cara- 
pace, o,o32  — ;  de  la  région  stomacale,  o,oi5 — ;  des  régions 
génitale  et  cordiale  réunies,  0,017.  Hauteur  de  cette  cara- 
pace, à  la  région  branchiale,  0,014 — ;  son  épaisseur  au 
même  point,  0,012.)  (  D.  F.) 

PALIPOU.  (Bot.)  Voyez  Paripou.  (J.) 

PALITHOE,  Palilhoë.  iAclinoz.)  M.  Lamouroux  (Polyp.  flex., 
page  55g)  emploie  ce  mot  pour  désigner  une  petite  coupe 
générique,  formée  avec  des  corps  organisés,  regardés  par 
Solander,  Ellis ,  Gmelin  et  M.  de  Lamarck,  comme  des  al- 
cyons, mais  qui  ne  sont  à  peu  près  indubitablement  que  des 
assemblages  d'actinies,  dont  M.  Lesueur,  qui  a  bien  senti  ce 
rapprochement,  a  fait  son  genre  Mamillifère.  On  n'a,  pour 
s'en  convaincre  soi-même,  qu'à  comparer  la  description  et 
la  figure  que  ce  dernier  donne  d'une  espèce  de  ce  genre, 
faites  d'après  la  nature  vivante,  dans  le  tome  i.",  page  178 
du  Journal  de  l'Académie  des  sciences  naturelles  de  Phila- 
delphie,  avec  les  figures  de  Solander  et  Ellis,  tab.  1  ,  fig.  4 5 
5,  et  tab.  1 ,  fig.  6  ,  faites  d'après  des  animaux  desséchés.  Ainsi , 
pour  rétablir  la  caractéristique  que  M.  Lamouroux  a  donnée 
de  ce  genre  :  Polypier  sec;  plaque  étendue,  couverte  de 
mamelons  nombreux,  cylindriques,  réunis  entre  eux:  les 
cavités  ou  cellules  isolées,  presque  cloisonnées  longitudina- 
lement  et  ne  contenant  qu'un  seul  polype,  il  faut  substituer 
celle  de  M.  Lesueur  :  Une  large  expansion  membraneuse,  ser- 
vant de  base  à  un  grand  nombre  de  petites  actinies  courtes, 
qui,  dans  l'état  de  contraction,  prennent  la  forme  de  ma- 
melons. Ainsi ,   M,  Lamouroux  avoit  fort  bien  vu  que  ce 


n-'étoient  pas  ries  alcyons;  mais  il  a  eu  tort  de  penser  que  ce 
pouvoit  ctre  ce  qu'il  nommoit  à  cette  époque  avec  M.  Sa- 
vigny  des  alcyons  ascidiens  ou  à  double  ouverîure,  qui  sont 
de  véritables  ascidies,  et  il  s'éloit  également  trompé  en  re- 
gardant comme  des  loges  polypifères  les  corps  membraneux 
raccourcis,  qu'il  a  vus  dans  les  collections  :  c'étoit  bien  l'ani- 
mal lui-même,  mais  à  peu  près  hors  d'état  d'être  défini.  Il 
caractérise  deux  espèces  de  palythoë  ,  comme  M.  Lesueur 
établit  deux  espèces  de  mamillifères ,  et  toutes  deux  pro- 
viennent des  mers  de  l'Archipel  américain  ;  en  sorte  qu'il 
n'y  auroit  rien  d'étonnant  qu'elles  appartinssent  aux  deux 
mêmes  animaux  :  l'un  est  la  P.  étoilée,  P.  mamillosa,  Alcjou 
mamillosus ,  Sol.  et  Eli.,  page  179,  n."  5,  tab.  1,  fig.  4,  5, 
qui  est  blanche,  coriace,  à  mamelons  convexes,  réunis,  dont 
le  centre  est  excavé  et  subétoilé ,  et  l'autre  ,  la  P.  ocellée, 
P.  stellata,  Alcyon  ru  gosum  ,  Sol.  et  Eli.,  page  180,  n."  6  , 
tome  1,  fig.  4,  qui  est  ferrugineuse,  coriace,  et  dont  les 
cellules  sont  subcylindriques,  ont  leur  ouverture  radiée  et 
étoilée.  La  première  est  des  côtes  de  la  Jamaïque  et  la  se- 
conde des  côtes  de  Saint-Domingue. 

Les  deux  espèces  de  mamillifères  de  M.  Lesueur  sont  : 
1.°  La  M.  AURicuLE,  M.  auricula,  l.  c,  pi.  8,  fig.  2  ,  dont 
le  corps  court,  cylindrique,  rouge  ,  est  terminé  par  un  disque 
verdâtre,  au  milieu  duquel  est  la  bouche,  petite,  blanche, 
entourée  de  vingt-six  à  trente  tentacules  rougeàtres. 

2.°  La  M.  Nymphie,  M.  nympliœa,  dont  le  corps  court, 
rouge  est  terminé  par  un  disque  jaunâtre,  garni  à  sa  base 
d'environ  cinquante  tentacules  brunes,  disposées  sur  deux 
rangs,  au  milieu  duquel  est  une  bouche  plissée  en  forme  de 
bouton,  La  première  espèce  forme  de  larges  expansions  sur 
les  rochers  à  l'enti^ée  du  port  de  Saint-Vincent  et  de  Saint-Do- 
minique ,  et  l'autre  a  été  trouvée  sur  les  rivages  de  Saint-Chris- 
tophe. Voyez,  pour  la  distribution  systématique  de  tout  le  type 
des  actinozoaires,  les  mots  Zoophvtes  et  Zoanthaires.  (De  B.) 
PALIURE;  Paiiiirus,  Juss.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones polypétales,  de  la  famille  des  rliamnées ,  Juss.,  et  de 
la  pentaiidrie  trigjnie  du  Système  sexuel ,  dont  les  principaux 
caractères  sont,  d'avoir  :  Un  calice  monopliylle,  k  cinq  divi- 
sions; cinq  pétales  insérés  entre  les  divisions  du  calice  sur  un 


PAL  267 

disque  glanduleux;  cinq  étamines  ayant  la  même  insertion 
que  la  corolle  ;  un  ovaire  supère  ,  entouré  d'un  disque  charnu , 
orbiculaire,  surmonté  de  trois  styles  à  stigmates  oI)tus;  un 
drupe  sec,  hémisphérique,  aplati,  entouré  par  un  large 
anneau  membraneux  et  contenant  un  noyau  à  deux  ou  trois 
loges  monospermes. 

Les  paliuressont  des  arbrisseaux  ou  des  arbres  de  moyenne 
grandeur,  dont  les  feuilles  sont  alternes,  entières,  et  dont 
les  tleurs  sont  axillaires.  On  en  connoit  trois  espèces,  dont 
une  est  indigène;  une  seconde  est  originaire  de  l'Amérique 
méridionale ,  et  la  troisième  croît  à  la  Cochlnchine.  Linné 
n'a  connu  que  la  première,  qu'il  avoit  réunie  aux  rliamnus , 
nerpruns. 

Palidre  austral  :  Paliurus  australis,  Gaertn.,  De  fruct. ,  1  , 
p.  2o3,  tab.  45,  fig.  5  ;  Paliurus  aculeatus,  Lam.  ,Illu st.,  tab.  210; 
Rhamnus  paliurus,  Linn. ,  Spec. ,  281.  Cette  espèce  est  un 
arbrisseau  de  dix  à  douze  pieds  de  hauteur,  quelquefois  plus, 
dont  la  tige  tortueuse  se  divise  en  rameaux  nombreux,  flé- 
chis en  zigzag,  munis  à  chaque  nœud  de  deux  aiguillons 
très-piquans ,  dont  l'un  plus  long  et  droit,  l'autre  plus  court 
et  courbé  en  crochet.  Les  feuilles  sont  pétiolées,  ovales, 
légèrement  dentées  en  scie,  glabres,  d'un  vert  plus  foncé 
en  dessus  qu'en  dessous.  Les  fleurs  sont  petites,  jaunâtres, 
disposées  en  petites  grappes  rameuses,  beaucoup  plus  courtes 
que  les  feuilles.  Cet  arbrisseau  croît  naturellement  dans  le 
Midi  de  FEurope.  dans  le  Levant  et  dans  le  Nord  de  l'A- 
frique. 

Le  paliure  porte  encore  vulgairement  les  noms  d'argalou , 
de  porte- chapeau ,  d^epine  du  Christ.  Le  dernier  de  ces  noms 
lui  vient  de  ce  que  l'on  a  cru ,  cet  arbrisseau  étant  commun 
en  Judée,  que  la  couronne  d'épines  que  les  juifs  mirent  à 
Jésus -Christ  avant  de  le  crucifier,  étoit  faite  avec  ses  ra- 
meaux, qui  sont  très-piquans. 

Il  est  plus  que  douteux  que  cette  espèce  soit  le  paliurus 
dont  parle  Pline,  liv.  i5,  chap.  ig.  Dans  la  Cyrénaïque  ,  dit 
cet  auteur,  on  fait  moins  de  cas  du  lotus  que  du  paliurus, 
dont  le  fruit  est  plus  rouge  et  dont  on  mange  le  noyau,  qui 
a  un  goût  fort  agréable.  Mais,  peut-être,  un  second  pa-. 
liurus,   dont   le   naturaliste  latin   fait  mention,  liv.  XXIV, 


268  PAL 

chap.  i5  ,  est-il  le  même  que  le  nôtre.  Ce  second  paliurus 
est  une  sorte  d'épine;  les  Africains  appellent  sa  graine  zura  : 
elle  est  très- efficace  contre  la  piqûre  des  scorpions,  contre 
les  calculs;  ses  feuilles  sont  astringentes,  etc. 

Dans  Virgile ,  le  paliurus  est  aussi  une  plante  épineuse.  Ce 
poëte ,  déplorant  la  perte  de  Daphnis,  fait  dire  à  un  des 
bergers,  qu'il  met  en  scène,  que  depuis  la  mort  de  Daphnis, 
la  terre,  au  lieu  de  douces  violettes  et  de  narcisses  pour- 
prés, ne  produit  plus  que  des  chardons  et  des  paliures  armés 
d'épines  aiguës  : 

JP/'o    molli   viola,  pro   purpiireo   narcisse  , 
Caiduus  et  spinis  surgit  paliurus  acutis. 
Eglog.  ,  V.    38. 

Columelle,  qui  parle  aussi  du  paliure,  liv.  II,  chap.  5,  le 
regarde  comme  un  arbrisseau  nuisible,  qu'il  faut  exclure  des 
jardins  et  qui  n'est  bon  à  planter  qu'avec  les  ronces  pour 
former  des  haies. 

Aujourd'hui,  si  le  paliure  trouve  place  dans  nos  jardins, 
c'est  seulement  dans  ceux  dits  paysagers,  et  encore  il  est  assez 
rare  de  l'y  voir,  parce  qu'il  occupe  une  place  qui  peut  être 
mieux  remplie  par  un  autre  arbrisseau  ,  dont  les  fleurs  seront 
plus  jolies  et  qui  n'aura  pas  le  désagrément  d'être  épineux. 
Le  seul  usage  auquel  il  puisse  être  employé,  c'est  à  former 
des  haies,  ainsi  que  Columelle  l'a  indiqué,  et  encore  M.  Bosc 
dit -il  qu'il  est  difficile  d'en  faire  des  clôtures  solides,  parce 
que  les  pieds  ne  paroissent  pas  propres  à  croître  rapprochés 
les  uns  des  autres,  mais  bien  plutôt  à  former  des  buissons 
isolés. 

Le  paliure  se  multiplie  de  graines  qu'on  tire  du  Midi  de 
la  France  ou  de  l'Europe.  Il  ne  craint  que  les  fortes  gelées 
dans  le  climat  de  Paris.  Duhamel  en  a  eu  qui  se  sont  élevés 
à  quinze  ou  vingt  pieds  de  hauteur;  ils  étoient  dans  une  bonne 
terre,  mais  cependant  assez  sèche.  Ceux  qu'il  avoit  plantés 
dans  une  vallée  n'ont  pas  réussi. 

On  a  attribué  plusieurs  propriétés  aux  feuilles,  aux  fruits, 
aux  racines,  aux  tiges;  mais  toutes  ces  propriétés  sont  en 
grande  partie  chimériques,  et  on  n'en  fuit  aujourd'hui  aucun 
usage  en  médecine.  (  L.  D.) 


PAL  2^9 

PALIURUS.  (Bot.)  Ruellius  et  Gesner  donnoient  ce  nom 
à  l'azerolier,  cralœgus  azarolus;  Lacuna  au  houx,  ilex  aqui- 
folium;  Prosper  Alpin  nommoit  paliurus  Athenœi  un  jujubier, 
ziziphus  spina  Christi.  Un  paliurus  de  Pena  est  nommé  par 
C.  BauJiin  Ijcium  latifolium.  Le  paliurus  des  Grecs,  cité  par 
Belon  et  Dodoens  ,  nommé  rhamnus  paliurus  par  Linnaeus, 
argalou  par  les  Provençaux,  offre  dans  son  fruit  sec  et  d'une 
forme  particulière  ,  un  caractère  suflisant  pour  former  un 
genre  distinct,  auquel  Tournefort  et  Adanson  ont  conservé 
le  nom  grec  primitif.   (J.) 

PALIXANDRE.  (Bot.)  Voyez  Bois  de  pauxandre.  (J.) 

PALKA.  (Bot.)  Nom  brame  du  panam-palka  du  Malabar, 
espèce  de  muscadier  ,  mjristica  malabarica  de  M.  de  Lamarck, 
dont  la  noix,  alongée  en  forme  de  datte,  a  très-peu  d'odeur 
et  de  saveur,  suivant  Rhéede.  (J.) 

PALLA.  (Bot.)  Suivant  Rauwolf,  ce  nom  est  donné  au 
bananier,  musa,  dans  les  environs  de  Bagdad;  il  est  nommé 
wac  dans  la  Syrie. 

Un  autre  palla  est  la  noix  muscade,  ainsi  nommée  dans 
file  de  Banda,  suivant  Garcias  ab  Horto ,  cité  par  C.Bauhin. 
Voyez  Pala.  (J.) 

PALLADIA.  (Bot.)  Sous  ce  nom  Mœnch  a  voulu  séparer 
du  Ijsiniacliia,  dont  les  filets  des  étamines  sont  réunis  par 
le  bas,  le  lysimachia  atropurpurea ,  dans  lequel  ils  sont  dis- 
tincts :  son  genre  n"a  pas  encore  été  adopté.  (J.) 

PALLADIE,  Palladia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  famille  des 
gentianées  ,  de  Vodandrie  monogjnie  de  Linnaeus,  borné  jus- 
qu'alors à  une  seule  espèce,  dont  on  ne  connoît  encore  que 
la  fleur  et  le  fruit.  Cette  plante  est  désignée  sous  le  nom  de 
Palladia  antarlica ,  Lamarck,  III.  gen. ,  tab.  ^85;  Blackivellia 
antartica,  Gaertn. ,  De  fruct.,  tab.  117.  Les  fleurs  sont  com- 
posées: d'un  calice  coloré,  en  entonnoir,  dont  le  tube  est 
court,  et  le  limbe  partagé  en  quatre  découpures  ovales;  d'une 
corolle  monopétale,  en  çntonnoir  à  tube  long,  marqué  de 
huit  plis ,  et  le  limbe  divisé  en  huit  lanières  oblongiics  ;  de  huit 
étamines  à  filamens  roides  et  persistans;  adhérens  au  tube  de 
la  corolle  dans  plus  de  la  moitié  de  leur  longueur;  de  deux 
ovaires  supérieurs,  oblongs,  appliqués  parleur  côté  interne 


270  PAL 

contre  un  style  simple,  comprimé,  denté  sur  ses  bords,  et 
terminé  par  deux  stigmates  divergens.  Le  fruit  consiste  en 
deux  capsules  oblongues,  un  peu  en  massue,  minces,  co- 
riaces, légèrement  anguleuses  d'un  côté,  profondément  sil- 
lonnées de  l'autre,  à  une  loge,  s'ouvrant  longiludinalement 
en  deux  valves,  qui  se  contournent  sur  elles-mêmes.  Ces  cap- 
sules renferment  un  très -grand  nombre  de  semences  rous- 
sàtres  ,  fixées  à  un  réceptacle  spongieux  qui  s'attache  à  la 
suture  interne.  Cette  plante  a  été  découverte  dans  l'hémi- 
sphère austral.  Ce  genre,  dit  M.  Savigny ,  est  voisin  des  spi- 
getia  et  des  ophiorriza;  il  fait  le  passage  de  la  famille  des 
gentianées  à  celle  des  apocinées ,  d'une  manière  frappante. 
Ses  caractères  sont  infiniment  remarquables  ,  et  ne  parois- 
sent  se  confondre  avec  ceux  d'aucune  plante  connue.  (Poir.) 

PALLADIUM.  (Min.)  Ce  métal  à  l'état  natif  ou  naturel, 
c'est-à-dire,  assez  exempt  d'alliage  ou  de  combinaison  pour 
que  ses  propriétés  propres  soient  dominantes,  est  très-rare 
dans  la  nature.  On  ne  peut  donc  établir  cette  espèce  en  mi- 
néralogie que  sur  ses  caractères  chimiques  ,  dont  nous  ne 
prendrons  que  les  plus  saillans,  les  autres  étant  développés  à. 
leur  vraie  place  dans  l'histoire  chimique  de  ce  métal. 

Il  est  blanc ,  mais  d'un  blanc  tirant  sur  le  gris  du  plomb  ; 
malléable.  Sa  pesanteur  spécifique  est  d'environ  ii,5. 

Il  est  très-diliicile  à  fondre  et  acquiert  par  l'incandescence 
une  teinte  bleuâtre;  il  est  dissoluble  dans  l'acide  nitrique. 
Cette  dissolution  est  rouge,  le  métal  en  est  séparé  par  le  proto- 
sulfate de  fer. 

Palladium  natif.  Il  se  présente  en  petites  paillettes  d'un 
gris  tirant  sur  celui  du  plomb,  qui  indiquent  quelquefois  une 
tendance  a  la  cristallisation  octaédrique. 

Jl  est  toujours  allié  d'un  peu  de  platine  et  d'iridium. 

Il  ne  s'est  encore  trouvé  que  dans  les  terrains  meubles  auri- 
fères de  Matto- Grosso  au  Brésil,  les  mêmes  qui  reniérment 
le  platine  en  grains,  et  par  conséquent  dans  les  mêmes  cir- 
constances de  formation  que  ce  métal. 

L'or  en  lingots,  qui  vient  du  Brésil,  en  contient  quelquefois. 
(B.) 

PALLADIUM.  {Chim.)  Corps  simple,  compris  dans  la  cin- 
quième section  des  métaux. 


•      PAL  271 

Le  palladium  ressemble  au  platine  par  sa  couleur  Manche. 
Sa  densité  est  de  1 1 ,5  ci  1  ],8 ,  selon  qu'il  a  été  battu  au  mar- 
teau, ou  passé  au  laminoir.  Il  est  plus  dur  que  le  fer  forgé; 
il  a  peu  d'élasticité;  sa  cassure  est  sensiblement  fibreuse. 

Il  se  fond  ,  mais  à  une  température  élevée. 

L'air  sec  ou  humide  n'a  aucune  action  sur  lui  à  froid  ;  si 
on  le  chauffe  assez  fortement  avec  le  contact  de  l'air,  il 
s'oxide  et  sa  surface  devient  bleue;  mais,  si  on  élève  davan- 
tage la  température,  l'oxigène  s'en  sépare.  M.  Vauquelin  a 
vu  que  le  palladium  brûle  en  lançant  des  étincelles,  quand 
on  place  ce  métal  dans  la  cavité  d'un  charbon  embrasé,  et 
qu'on  dirige  dessus  un  courant  d'oxigène.  On  ne  connoît 
qu'un  seul  oxide  de  palladium. 

L'eau  est  sans  action  sur  ce  métal. 

Le  chlore  s'unit  au  palladium. 

Le  soufre  qu'on  projette  sur  du  palladium  rouge  de  feu, 
en  détermine  la  fusion.  Il  se  produit  un  sulfure. 

Il  est  susceptible  de  s'allier  avec  un  assez  grand  nombre 
de  métaux. 

L'acide  nitrique  concentré,  chauffé  avec  le  palladium,  le 
dissout.  Le  nitrate  formé  est  rouge. 

L'acide  sulfurique  concentré  et  bouillant  dissout  le  palla- 
dium ,  mais  en  petite  quantité  :  la  dissolution  est  rouge. 

L'acide  hydrochlorique  concentré  à  chaud  ,  dissout  le  pal- 
ladium; il  se  dégage  de  l'hydrogène  et  il  se  forme  un  chlo- 
rure rouge  soluble.  L'acide  hydrochlorique ,  mêlé  d'acide 
nitrique,  le  dissout  promptement,  même  à  froid. 

Suivant  V..  Berzelius ,  quand  on  chauffe  le  palladium  très- 
divisé  dans  un  creuset  de  platine  avec  de  la  potasse  caustique 
mêlée  a  une  foible  quantité  de  nitrate  de  potasse,  le  métal 
s'oxide  et  devient  d'un  brun  tirant  sur  le  roux. 

Oxide  de  palladiuhi. 

Berzelius. 

Oxigène 12,44...    14,207. 

Palladium 87.66. . .  100,000. 

On  obtient  Foxide  de  palladium  en  exposant  à  une  douce 
chaleur  le  nitrate  de  ce  métal;  on  obtient  l'oxide  hydraté  en 
décomposant  le  nitrate  de  palladium  par  l'eau  de  potasse, 


«72  PAL 

et  en  faisant  cliaufTer  pour  déterminer  la  précipitation  com- 
plète de  l'oxidc. 

L'oxide  de  palladium  anhydre  a  l'éclat  métallique  de 
l'oxide  de  manganèse  cristallisé.  L'oxide  hydraté  a  une  cou- 
leur claire  de  rouille. 

L'oxide  de  palladium  estsoluble  dans  les  acides  sulfurique , 
nitrique  et  hydrochlorique  bouillans. 

Il  est  réduit  par  la  chaleur  seule. 

ClILOnURE    DE    PALLADIUM. 

Le  meilleur  procédé  pour  le  préparer,  consiste  à  dissoudre 
le  palladium  dans  l'eau  régale  et  à  concentrer  doucement  la 
dissolution  a  siccité  pour  chasser  l'excès  d"acide. 

Le  chlorure  de  palladium  est  d'un  brun  rougeàtre. 

11  est  peu  soluble  dans  l'eau.  Cette  solution  est  jaune.  SI 
£>n  ajoute  de  l'acide  hydrochlorique  à  la  liqueur,  on  dissout 
une  plus  grande  quantité  de  chlorure  :  sa  couleur  passe  au 
rouge-brun. 

La  solution  acide  ne  cristallise  pas  régulièrement. 

Il  forme  des  chlorures  doubles  avec  les  chlorures  de  so- 
dium,  de  potassium;  il  s'unit  également  à  l'hydrochlorate 
d'ammoniaque. 

L'hydrocyanoferrate  de  potasse  le  précipite  en  flocons 
d'un  jaune  rougeàtre,  qui  sont  de  l'hydrocyanoferrate  de 
palladium.  Le  palladium  impur  est  précipité  en  flocons  verts. 

Le  cyanure  de  mercure  le  précipite  en  jaune. 

La  potasse  précipite  de  la  solution  du  chlorure  de  palla- 
dium de  l'oxide  hydraté  d'une  couleur  rouge  brune.  Il  ne 
se  forme  pas  de  sel  double. 

Les  sels  de  potasse  et  d'ammoniaque  ne  précipitent  pas  le 
chlorure  de  palladium.  Il  se  forme  bien  de  doubles  combi- 
naisons,  ainsi  que  cela  a  lieu  avec  le  chlorure  de  platine; 
mais  les  premières,  étant  très-solubles,  ne  se  précipitent  pas, 
comme  les  secondes,  qui  ne  le  sont  que  très-peu. 

Le  protochlorure  d'étain  fait  passer  au  vert  le  chlorure 
de  palladium. 

L'hydrosulfate  de  potasse,  le  sulfate  de  protoxide  de  fer, 
le  mercure,  le  zinc,  le  fer,  précipitent  le  palladium  à  l'état 
métallique. 


PAL  273 

La  chaleur  réduit  le  chlorure  de  palladium  en  chlore  et 
en  métal. 

Chlorure  de  palladium  et  de  potassium. 

On  peut  le  préparer  en  mêlant  des  solutions  des  deux  chlo- 
rures et  en  faisant  cristalliser  ensuite  le  chlorure  double. 

On  le  prépare  encore  en  faisant  chauffer  le  palladium 
dans  cinq  parties  d'acide  hydrochlorique  étendu  de  son  vo- 
lume d'eau ,  auquel  on  a  mêlé  une  partie  de  nitrate  de  po- 
tasse. Dans  ce  cas,  une  partie  de  l'oxigène  de  l'acide  nitri- 
que et  celui  de  la  potasse  sont  employés  à  brûler  l'hydrogène 
de  l'acide  hydrochlorique. 

Le  chlorure  double  de  palladium  et  de  potassium  cristal- 
lise en  prismes  tétraèdres  qui,  vus  transversalement,  sont 
d'un  vert  clair,  et  qui  sont  rouges  lorsqu'on  les  regarde  dans 
la  direction  de  leurs  axes. 

Il  est  très-soluble  dans  l'eau  et  insoluble  dans  l'alcool. 

Chlorure  de  palladium  et  de  sodium, 

Lorsqu'on  verse  du  chlorure  de  palladium  dans  une  solu- 
tion de  chlorure  de  sodium  ou  de  soude  ,  il  ne  se  forme  pas 
de  précipité;  mais  si  l'on  fait  évaporer  la  liqueur,  on  obtient 
un  composé  double,  déliquescent  à  l'air;  en  quoi  il  diffère 
an  chlorure  de  platine  et  de  sodium. 

Il  est  soluble  dans  l'alcool  à  04  degrés. 

Chlorure  de  palladium  uni  à  V hydrochlorate 
d' ammoniaque. 

L'hydrochlorate  d'ammoniaque  ne  précipite  pas  le  chlorure 
acidulé  de  palladium  étendu;  mais  si  les  liqueurs  sont  con- 
centrées, on  obtient  des  aiguilles  d'un  jaune  verdàtre,  ou 
bien  des  prismes,  à  quatre  ou  à  six  pans.  Ces  cristaux  sont 
très-solubles  dans  l'eau. 

Si  on  ajoute  à  la  solution  un  peu  d'ammoniaque,  on  obtient 
un  précipité  cristallisé  d'un  beau  rose ,  qui  a  reçu  le  nom  de 
sous  -  muriate  ammoniaco  de  palladium.  Il  est  très-peu  soluble 
dans  l'eau  ;  il  la  colore  en  jaune  léger. 

57.  18 


274  PvlL 

Sulfure  de  palladium. 

Berzclius.       Vauquelin. 

Soufre 28,5 24. 

Palladium 1 00     1 00. 

Le  sulfure  de  palladium  peut  être  produit  directement  en 
projetant  du  soufre  sur  du  palladium  chauffé  au  rouge. 

Au  moment  où  les  corps  s'unissent,  il  y  a  émission  de 
lumière. 

Le  sulfure  est  beaucoup  plus  fusible  que  le  palladium  ;  il 
est  plus  blanc  :  il  est  très -cassant. 

Lorsqu'on  le  chauffe  avec  le  contact  de  l'air,  le  soufre  se 
brûle  et  le  palladium  reste  à  l'état  de  pureté. 

Alliages  de  palladium. 

Nous  devons  la  connoissance  de  ces  alliages  à  M.  Chenevix. 

Parties  égales  de  palladium  et  d*or  font  un  alliage  gris  dont 
la  dureté  est  égale  à  celle  du  fer  forgé.  Cet  alliage  s'aplatit 
sous  le  marteau  ,  mais  il  est  moins  ductile  que  l'or  et  le  pal- 
ladium ;  lorsqu'on  le  frappe  pendant  quelque  temps,  il  finit 
par  se  rompre.  Il  a  une  cassure  grenue. 

Sa  pesanteur  spécifique  est  de  11,079. 

Parties  égales  de  palladium  et  d'étain  font  un  alliage  cassant. 

Parties  égales  de  palladium  et  de  platine  se  fondent  à  un 
degré  de  chaleur  peu  supérieur  à  celui  qui  peut  fondre  le 
palladium. 

Cet  alliage  est  gris ,  moins  malléable  que  le  précédent.  Sa 
pesanteur  spécifique  est  de  1  6,141. 

L'alliage  de  palladium  et  de  bismuth,  fait  à  parties  égales, 
est  cassant. 

L'alliage  de  palladium  et  de  cuivre,  à  parties  égales,  est 
cassant  et  jaune. 

Histoire. 

Il  fut  découvert,  en  i8o5  ,  par  M.  WoUaston.  M.  Chenevix 
crut  que  c'éloit  un  alliage  de  piatine  et  de  mercure. 

M.  Berzelius,  et  ensuite  M.  Vauquelin,  ont  étudié  ce  métal 
après  M.  WoUaston.  (Ch.) 

PALLASIA.  {Bot.)  Ce  nom,  qui  rappelle  la  mémoire  de 
Pallas ,  célèbre  n;;turaliste  russe,  a  été  donné  à  divers  genres 
de  plantes.  Le  paUasia  de  Scopoli  est  le  crjpsis  d'Alton  et 


PAL  275 

d'autres  auteurs,  genre  de  Graminées.  Celui  de  Houttuyne 
est  le  même  que  le  calodendrum  de  M.  Thuuberg,  dont  Lin- 
naeus  fils  a  fait  son  dictamnus  capensis  ,  congénère  de  la  fraxi- 
nelle.  L'Héritier  a  fait  aussi  un  pallasia,  qui  se  confond  avec 
L'encelia  d'Adanson  plus  anciennement  admis.  On  a  conservé 
le  pallasia  de  Linnseus ,  nommé  auparavant  pferococcus  par 
Pallas,  genre  de  la  famille  des  Polygonécs  ,  lequel  difiere 
cependant  très-peu  du  calligonum  de  Linnœus,  et  lui  a  même 
été  réuni  par  l'Héritier  et  ^Yilldenow.  (  J.) 

PALLAY.  (Bot.)  Nom  brame  du  pu-valli  du  Malabar,  ar- 
brisseau qui,  par  la  description  de  Rhéede  et  par  la  figure 
qu'il  en  donne,  ressemble  beaucoup  au  cansjera,  genre  de 
la  famille  des  Th\  mêlées,  mais  il  eu  diffère  par  sa  baie,  dans 
laquelle  Rhéede  indique  une  noix  dure  contenant  deux  ou 
trois  graines.  (J.) 

PALLÉNIDE,  Pallenis.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  que 
nous  avons  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences  de  Novembre 
1818  (pag.  jC6)  ,  appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées,  à 
notre  tribu  naturelle  deslnulées  ,  et  à  la  section  des  Inulées- 
Buphthalmées  ,  dans  laquelle  nous  Pavons  placé  entre  le  Buph- 
thalmum  et  le  ISauplius  (fom.  XXIII ,  pag  566).  Voici  les  ca- 
ractères génériques  du  Pallenis,  observés  par  nous  sur  la  seule 
espèce  connue. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  bisériée  ,  multiflore  ,  liguliflore  ,  fémi- 
niflore.  Péricline  très-supérieur  aux  fleurs  du  disque  ;  formé 
de  squames  paucisériées,  obimbriquées ,  très-courtes,  appli- 
quées, coriaces,  surmontées  d'un  très-grand  appendice  fo- 
liïforme ,  étalé,  ovale,  spinescent  au  sommet.  Clinanthe 
plan,  garni  de  squamelles  égales  aux  fleurs,  deinl-embras- 
santes,  coriaces,  acuminées-spinescentes.  Ovaires  du  disque 
comprimés  bilatéralement .  obovales,  liispidulcs,  portant  une 
aigrette  stéphanoïde  ,  membraneuse  ,  laciniée  ;  ovaires  de  la 
couronne  obcomprimés,  orbiculaires ,  munis  d'une  bordure 
aiiforme ,  et  portant  une  aigrette  stéphanoïde,  dimidiée- 
postérieure ,  membraneuse ,  denticulée.  Corolles  de  la  cou- 
ronne à  tube  large,  épais,  coriace;  à  languette  étroite, 
linéaire,  tridentée  au  sommet;  quelquefois  un  long  appen- 
dice filiforme  ,    laminé  ,   naît   de  l'intérieur   du    tube  ,    ep. 


^76  PAL 

avant  du  style ,  et  simule  une  languette  intérieure  exacte- 
ment opposée  à  la  vraie  languette.  Corolles  du  disque  à 
tube  très-épais,  coriace-charnu,  muni  d'un  appendice  lon- 
gitudinal aliforme.  Anthères  presque  dépourvues  d'appen- 
dices basilaires  distincts. 

Pal[énide  Ki'iNtLSE  :  Pallenis  spinosa  ,  H.  Cass.  ;  Buplithal- 
mum  spinosum  ,  Linn.,  Sp.  pi.  ,  éd.  3,  pag.  1274.  C'est  une 
plante  herbacée,  annuelle  ou  bisannuelle,  dont  la  tige, 
haute  d'environ  un  pied,  est  dressée,  dure,  velue,  un  peu 
rameuse  ,  presque  dichotome  ;  les  feuilles  radicales  sont 
étalées ,  longues ,  étrécies  vers  la  base ,  obtuses  au  sommet , 
denticulées  sur  les  bords  ,  velues  ;  celles  de  la  tige  sont 
alternes  ,  sessiles  ,  embrassantes  ,  lancéolées  et  velues;  les 
calathides  sont  solitaires ,  terminales  ou  axillaires,  et  com- 
posées de  fleurs  jaunes.  On  trouve  cette  plante  sur  le  bord 
des  champs,  dans  les  provinces  méridionales  de  la  Fiance, 
où  elle  fleurit  en  Juin  et  Juillet. 

Le  genre  ou  sous-genre  Pallenis  diffère  du  vrai  Buphthal- 
mum  ,  par  sa  couronne  bisériée  .  multiflore  ,  par  son  péricline 
1res -supérieur  aux  fleurs  du  disque  et  formé  de  squames 
longuement  appendiculées ,  par  son  clinanthe  plan,  par  ses 
ovaires  hispidules  ,  comprimés  ou  obcomprimés  ,  par  les 
corolles  de  la  couronne  à  languette  étroite  .  par  les  corolles 
du  disque  à  tube  très-épais,  coriace-charnu  ,  muni  d'un 
appendice  longitudinal  aliforme.  11  se  dislingue  du  Nauplius 
par  la  couronne  bisériée,  multiflore,  l'aigrette  stéphanoïde, 
d'une  seule  pièce,  les  ovaires  de  la  couronne  obcomprimés, 
orbiculaires  ,  munis  d'une  bordure  aliforme  ,  les  corolles  du 
disque  à  tube  muni  d'un  appendice  longitudinal  aliforme. 

Pour  éviter  les  répétitions,  nous  renvoyons  nos  lecteurs 
à  l'article  Nauplius  (  tom.  XXXIV ,  pag.  272),  dans  lequel 
nous  avons  inséré  une  analyse  historique  et  critique  des  vicis- 
situdes éprouvées  par  le  genre  Buphthalmum ,  et  des  réformes 
proposées  par  nous.  (H.  Cass.) 

PALLIOBRANCHES.  (Condijl.)  Nom  significatif  que  M. 
de  Blainville,  dans  son  Système  de  malacologie  et  de  nomen- 
clature, a  substitué  à  celui  de  Brachiofodes,  imaginé  par 
M.  Duméril,  et  adopté  par  MM.  de  Lamarck  et  Cuvier,  pour 
désigner  les  malacozoaires   acéphalophores   dont   les   bran- 


PAL  Ï7T 

chies,  au  lieu  d'être  libres  entre  le  corps  et  le  manteau, 
comme  dans  tous  les  autres  acéphales  bivalves,  sont  appli- 
quées et  adhérentes  à  la  face  interne  du  manteau  lui-même. 
Les  genres  qu'il  y  range,  sont  partagés  en  deux  sections, 
suivant  que  la  coquille  est  symétrique  ou  non  ;  dans  la  pre- 
mière sont  les  suivans  :  Lingule  ,  Térébratcle  et  toutes  ses 
subdivisions,  Pentastère,  Strygockphale,  Spirifère,  Magas, 
Productus,  Thécidée,  Strophomène,  Plagiostome  ou  Pachvte, 
Dianchoue  et  Podopside;  et  dans  la  seconde,  les  genres  Oa- 
BicuLE  et  Cranie.  Voyez  ces  différens  mots.  (De  B.  ) 

PALLIUM,  MANTEAU.  (Conchyl.)  M.  Schumacher,  dans 
son  nouveau  Système  de  conchyliologie,  propose  sous  ce  nom 
un  nouveau  genre  ,  formé  avec  le  Peclen  pallium  qui  a  des  plis 
cardinaux  plus  marqués  que  les  autres.  Voyez  Peigne.  (De  B.) 

PALLONl.  (Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  Crénilabre 
décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tome  XI,  page  o83.  (H.  C.) 

PALLOUN.  {îchth-yol.)  Nom  nicéen  du  Milandre.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

PALMA.  {Bot.)  Ce  nom,  suivi  d'un  adjectif  ou  d'un  nom 
vulgaire  de  pays,  sert  à  distinguer,  dans  les  colonies  espa- 
gnoles de  l'Amérique,  des  espèces  de  palmiers  éparses  dans 
divers  genres.  Dans  le  Nova  gênera  de  M.  Kunth  ,  le  palma  de 
Somhrero  ou  de  Corija,  est  son  corjpha  tec forum;  le  palma  real, 
est  son  oreodo.ra  regia;  un  autre  palma  real  ou  dulce ,  nommé 
aussi  palma  de  vino ,  de  cuesco  ,  est  le  cocos  hutyracea  ;  un 
autre  paZnia  dulce  ou  sojale ,  est  le  corypha  dulcis ,  Kunth  ;  le 
palma  harrigona,  est  le  cocos  crispa,  Kunth  ;  le  palma  corozo, 
est  le  martinezia  caryotœfolia ,  Kunth,  dont  le  palma  irase  est 
peut-être  congénère  ;  le  palma  sancona  est  Voreodoxa  sancona, 
Kunth  ;  le  palma  almendron,  est  le  attalea  amygdalina,  Kunth. 

M.  de  Humboldt  cite  d'antres  palma  de  l'Amérique  méri- 
dionale qui  n'ont  pu  être  rapportés  à  des  genres  connus, 
tels  que  le  palma  amarga,  à  tiges  sans  épines,  à  frondes 
palmées  très-grandes,  trouvé  à  l'embouchure  du  fleuve  Siau; 
le  palma  real  de  los  IJanos ,  semblable  par  la  tige  et  les  fron- 
des, qui  paroît  voisin  du  corypha.  Plusieurs  aulres  des  mêmes 
régions  sont  cités  par  le  même  auteur  avec  leurs  noms  pro- 
pres,  sous  le  prénom  de  palma,  dans  les  Noi>a  gênera  de  M. 
Kunth,  à  la  suite  de  la  famille  des  palmiers.  (J.) 


278  PAL 

PALMA-CHRISTI.  (Bot.)  Matthiole  ef  d'autres  anciens, 
cités  par  C.  Bauhin  ,  désignoient  sous  ce  nom  Vorchis  latifolia 
et  d'autres  opchis  à  racine  palmée,  ainsi  que  quelques  safy- 
Tuim ,  et  particulièrement  le  satyrium  nigrum ,  que  Haller 
nomme palmata.  Mais palma-chrisli  est  plus  généralement  connu 
comme  nom  vulgaire  du  ricin.  (J.) 

PALMA-FILIX.  (Bot.)  Trew,  botaniste  allemand  ,  nommoit 
ainsi  le  zamia  de  la  famille  des  cycadées,  qui  a  le  port  d'un  pal- 
mier et  quelques  caivictères  communs  avec  les  fougères.  (J.) 

PALMA-SANCTA.  (J5o/.  )  Nom  du  Gavac  dans  quelques 
anciens  auteurs.  (Lem.) 

PALMAIRE,  Palmarium.  [Conchyl.)  Genre  établi  parDenys 
de  Montfort  (Conchyl.  systém. ,  t.  2,  p- 70)  pour  quelques 
petites  coquilles  souvent  microscopiques,  qui  ont  beaucoup 
de  rapports,  à  en  juger  parleur  figure  ,  avec  les  émarginnles, 
mais  qui  en  diffèrent  essentiellement  en  ce  que  le  sommet, 
peu  marqué,  est  courbé  du  côté  de  l'entaille,  ce  qui  est  le 
contraire  de  ce  qui  existe  dans  les  émarginules.  L'entaille  a 
d'ailleurs  une  tout  autre  forme;  elle  est  très -grande  et  an- 
guleuse. L'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre ,  et  que  son 
auteur  nomme  Palmaire  clupé,  P.  clupeatum ,  est,  dit-il,  de 
la  grosseur  d'un  noyau  de  cerise,  entièrement  irisée  et  nacrée. 
Elle  a  été  trouvée  dans  le  sable  des  bords  de  la  mer  de  la 
Martinique.  Personne,  je  crois  ,  n'a  encore  vu  cette  coquille, 
et  il  est  possible  qu'elle  appartienne  à  l'ordre  des  Thécosomes 
de  M.  de  Blainvillc.  (De  B.) 

PALMAIRES ,  Palmarium.  (Mamm.)  C'est  par  ce  nom  que 
Storr  désigne  la  division  qu'il  a  formée  pour  l'homme  dans 
sa  méthode  de  classification.  (F.  C.) 

PALMARIA.  (  Bot.  )  Le  genre  auquel  Link  a  donné  ce 
nom,  est  le  même  que  celui  établi  sous  le  nom  de  laminaria 
par  M.  Lamouroux.  Link  y  rapporte  les  fucus  digilatus,  sac- 
charinus  et  phyllUis;  il  le  caractérise  ainsi  :  Thallus  (fronde) 
plan  ;  fructification  externe  nulle.  Il  pense  qu'on  doit  douter 
que  ce  que  Turncr  donne  pour  la  fructification,  exerce  réel- 
lement cette  fonction. 

M.  Lamouroux,  que  les  sciences  viennent  de  perdre,  a 
créé  aussi  un  genre  Palmaria,  pour  y  placer  le  fucus  Jilici- 
nus,  Turn. ,  qu'il  avoit  d'abord  donné  pour  une  espèce  de 


PAL  279 

ddcsseria.  M.  Agardh  adopte  ce  genre  sous  le  nom  de  gratelou- 
pia.  11  pourroit  aussi  se  faire  que  ce  fût  le  phoracis  de  Rafi- 
nesque  ,  dont  les  caractères  incomplets  ne  permettent  pas 
d'affirmer  la  similitude.  M.  Agardh  caractérise  ainsi  le  genre 
Grateloupia  :  Tubercules  situés  dans  de  petits  prolongemens 
ou  appendices  de  la  fronde,  agrégés,  percés  d'un  petit  trou 
au  sommet  et  contenant  des  séminules  elliptiques. 

Dans  ce  genre  la  fronde  naît  d'une  racine  en  forme  d'écus- 
son.  Elle  varie  dans  sa  forme  et  dans  sa  grandeur;  elle  est 
sans  nervure  et  d'un  brun  pourpre  :  elle  donne  naissance  à 
sa  base  à  des  appendices  ou  rameaux  atténués,  dans  lesquels 
sont  les  fruits,  composés  de  tubercules  hémisphériques, 
percés,  contenant  une  agrégation  de  séminules. 

Ce  genre,  dédié  à  M.  le  docteur  Grateloup,  de  Bordeaux, 
lui  est  acquis  par  le  succès  avec  lequel  il  cultive  les  sciences,  et 
particulièrement  la  cryptogamie.  Ce  genre  ne  contient  jusqu'à 
présent  que  trois  espèces.  Voici  les  deux  les  plus  répandues. 

1.  Gr.  orné  :  Gr.  ornata,  Agardh  ,  Spec. ,  p.  222  ;  Fucus  or- 
natus,  Linn.,  Mant.;  Fucus  erinaceus,  Turn. ,  Hist.,  tab.  26. 
Fronde  oblongue-linéaire  ;  appendices  fructifères,  plans,  ligu- 
les ,  situés  sur  le  disque  ou  sur  les  bords  de  la  fronde.  Il 
croît  sur  les  côtes  du  cap  de  Bonne-Espérance.  Ses  frondes 
sont  simples  et  réunies  en  touffe;  elles  ont  jusqu'à  un  pied 
et  plus  de  long  sur  une  largeur  d'un  pouce  et  demi.  Agardh 
a  observé  dans  les  tubercules  des  fibres  obtuses,  glomérulées 
et  étoilées.  Cette  plante  répand,  lorsqu'elle  s'altère,  l'odeur 
décidée  de  l'infusion  du  thé.  Une  variété  présente  une  fronde 
dichotome  très-rameuse;  à  segment  fastigié  ,  cunéiforme, 
contourné  et  crispé,  multifide  à  l'extrémité. 

2.  Gr.  fougère  :  Gr.Jilicina,  Agardh,  l.  c;  Fucus Jilicinus , 
Wulf  m  Jacq.  ,  Coll.,  3,  tab.  i5,  fig.  2;  Esp.  ,  Fuc. ,  67; 
Turn.,  Hist. ,  tab.  î5o;  Phoracis  fUicina  ?  Rafin.  ,  -Cnratt.  ; 
Delesseria  Jilicina,  Lmx.  Fronde  une  ou  deux  fois  ailée,  à 
découpures  ou  frondules  opposées,  atténuées  aux  deux  bouts, 
portant  les  tubercules  à  leur  partie  supérieure;  axe  de  la 
fronde  linéaire.  Cette  espèce,  longue  de  deux  à  six  pouces, 
croît  dans  la  Méditerranée  et  dans  l'Océan.  (  Lem.  ) 

PALMARIA.  {Bot.)  Tabernaemontanus  désigne  ainsi  le  saxi- 
fraga  cotylédon,  dont  la  tige  n'est  pas  encore  poussée.  (Lem.) 


28o  PAL 

PALMATA.  (Bot.)  Ray  désigne  ainsi  Vorcliis  mascula.  Voyez 
Palma-Christi.  (Lem.) 

PALME.  (Bot.)  Mesure  approximative,  donnée  par  la  lar- 
geur de  la  main,  au-dessus  du  pouce:  de  la  palmaris ,  ayant 
la  longueur  d'un  palme.  (Mass.) 

PALME  [Huile  de]  ,  Palmœ  oleum.  [Bot.)  C'est  d'une  espèce 
de  cocotier,  cocos  hutyracea,  qu'on  tire  cette  huile  citée  dans 
quelques  matières  médicales.  Ce  palmier  paroit  naturel  au 
Brésil,  où  on  le  nomme  pindova.  Son  fruit,  comme  celui 
du  cocotier  ordinaire,  est  un  brou  de  forme  ovale,  plus 
rempli  de  sucs  et  contenant  une  noix  très-dure  dans  laquelle 
est  une  seule  graine  qui  a  le  goût  de  celle  de  l'espèce  con- 
génère. On  la  broie  et  on  la  macère  dans  l'eau  :  il  s'y  fait 
alors  une  séparation  de  la  partie  huileuse  qui  monte  à  la 
surface  et  du  résidu  qui  tombe  au  fond.  Pison  ,  en  parlant 
de  cette  huile,  qui  est  blanche,  fait  mention  d'une  autre  de 
couleur  jaune,  sans  entrer  dans  plus  de  détail.  On  pourroit 
douter  de  l'existence  de  cette  seconde  huile,  si  Aublet, 
dans  ses  Plantei  de  la  Guiane,  parlant  du  palmier  aouara, 
n'avoit  pas  dit  qu'il  donne  également  une  huile  tirée  de  Fé- 
corce  du  fruit  macérée  pendant  quelques  jours,  laquelle  est 
employée  pour  l'usage  médical,  pour  l'apprêt  des  alimens  et 
pour  brûler  dans  les  lampes.  11  ajoute  que  de  l'amande  du 
fruit  on  extrait  une  espèce  de  beurre  nommé  quioquio  par 
les  Caraïbes,  dont  on  se  sert  pour  frotter  les  parties  attaquées 
de  rhumatisme.  Ainsi ,  on  trouve  ici  un  grand  rapport  entre 
le  pindova  du  Brésil  et  Yaouara  de  Cayenne,  qui  peut-être 
sont  congénères.  Murrai  parle  d'autres  palmiers  qui  donnent 
aussi  une  huile  épaisse,  en  consistance  de  beurre,  qui  peut 
être  employée  aux  mêmes  usages  et  qui  en  médecine  produit 
les  mêmes  effets  que  toutes  les  huiles  grasses.  On  l'emploie 
surtout  a  l'extérieur  pour  ramollir  et  relâcher,  dissiper  les 
nodosités  goutteuses  des  articulations  et  calmer  la  douleur 
qu'elles  occasionnent.  L"onguent  diapalme  tire  son  nom  de 
l'huiie  de  palme  qu'on  y  employoit  d'abord  et  à  laquelle  on 
a  substitué  ensuite  une  huile  indigène  qu'il  est  plus  facile 
de  se  procurer.  Selon  Aublet,  Ihuile  de  palme  de  Cayenne 
est  fournie  principalement  par  le  palmier  avoira.  (J.) 

PALME  DE  CHRIST.  [Bot.)  Ancien  nom  vulgaire  de  Torchis 


PAL  281 

noir,  dont  les  bulbes  sont  palmées  ;  c'est  aussi  celui  du  ricin' 
commun  en  Amérique.  (  Lem.  ) 

PALMÉ.  (  Bot.  )  Divisé  de  manière  à  imiter  une  main 
ouverte  ;  exemple  :  les  racines  tubéreuses  de  Vorchis  macu- 
hita ,  les  feuilles  du  passijlora  cœrulea  ,  les  bractées  de  Yan- 
fhyllis  viilneraria,  etc.  La  feuille  palmée  est  simple  et  diffère 
en  cela  de  la  feuille  digitée,  qui  est  composée  de  folioles 
partant  du  sommet  d'un  pédoncule  commun,  comme,  par 
exemple,  dans  le  marronier.  (Mass.) 

PALMEIRA- MACHA -BRAVA.  [Bot]  Nom  que  les  Por- 
tugais des  colonies  de  l'Inde  donnent  au  borassus  flabellifer  , 
Linn.,  très-belle  espèce  de  palmier.  Voyez  Rondier.  (Lf.m.) 

PALMELLA.  {Bot.)  D'un  mot  grec  qui  signifie  vibration, 
tremblement.  Lygnbye  emploie  ce  nom  pour  désigner  un 
genre  qu'il  établit  dans  la  famille  des  algues  et  qu'il  carac- 
térise ainsi  :  masse  hyaline  contenant  des  grains  solitaires. 

Les  espèces  qu'il  y  ramène  sont  au  nombre  de  neuf,  sous 
trois  divisions. 

].°  Les  espèces  qui  croissent  dans  les  eaux  douces  ,  savoir  : 
le  P.  trryurus  ou  batrachospermum  myurtini ,  Decand. ,  et  le 
palmeUa  Jvyalina ,  Lyngb.,  Tent.  hjdroph.  dan.,  tab.  69  ;  cette 
plante  est  regardée  par  M.  Bory  comme  une  espèce  de  son 
genre  Chaos. 

2.°  Les  espèces  qui  croissent  dans  Peau  salée,  savoir,  le  P. 
frondosa,  Lyngb.  ,  ou  tremelia  frondosa,  Roth  ,  qui  couvre 
en  automne,  en  quantité,  les  pierres  baignées  par  la  mer  sur 
les  côtes  du  Holstein.  Les  P.  cylindria,  Lyngb.,  et  adnata, 
Lyngb.  ;  celle-ci  est  aussi  une  espèce  de  chaos  pour  M.  Bory 
de  Saint-Vincent. 

3."  Les  espèces  presque  terrestres,  dont  Lyngbye  décrit 
quatre;  savoir  :  le  P.  botrjoides ,  qui  est  le  bjssus  botrjoidcs  , 
Linn.,  le  lichen  botrjoides  ,  d'Ach.,  Prod. ,  et  le  nostoc  bo- 
trjoides, d'Agardh. 

Le  P.jilpicola ,  Lyngb.,  qui  est  Yulva  montana,  Ligtf. ,  est 
une  espèce  du  genre  Chaos  de  Bory  de  Saint-Vincent. 

Le  P.  riipestris  ,  Lyngb.,  peut  être  le  tremelia  juniperina, 
Roth. 

Le  P.  rosea,  Lyngb.,  ou  tubercularia  rosea ,   Pers. 

Le  Palmclla  est  un   genre  très  -  artificiel   qui  n'a   pas  été 


252  PAL 

adopté.  M.  Bory  de  Saint- Vincent  l'a  déjà  fait  voir  en  rap- 
portant la  plupart  des  espèces  à  ses  genres  Cluzella  et  Chaos, 
qui,  peut-être,  demandent  eux-mêmes  à  être  examinés  de 
nouveau  et  mieux  précisés.  (Lem.) 

PALMERINA.  {Bot.)  Nom  de  la  passerine  en  Espagne.  (Lem.) 
PALMETO   ROYAL.  {Bot,)  Les  habitans  de  la  Jamaïque 
nomment  ainsi  le  thrinax,  geare  de  Palmier,  mentionné  par 
Linnœus  fils  et  Swartz.  (J.) 

PALMETTE.  {Bot.)  Voyez  Palmiste.  (  L.  D.  ) 
PALMIER  AROUMA.  {Bot.)  Barrcre  ,  dans  sa  France  équi- 
noxiale ,  parle  d'un  palmier  de  ce  nom  qui  se  trouve  à  la 
Guiane  ,  et  dont  la  tige,  basse  et  mince,  se  fend  comme 
l'osier.  Les  naturels  du  pays  s'en  servent  pour  faire  des  pa- 
garas  ou  corbeilles  et  autres  ouvi'ages  de  vannerie.  Ils  y  em- 
ploient aussi  les  feuilles  du  même  végétal.  L'auteur  n'ajoute 
rien  qui  puisse  faire  reconnoître  son  genre.  (J. ) 

PALMIER  AVOIRA  ou  AOUARA.  {Bot.)  Voyez  Avoira. 

(J.) 

PALMIER  BACHE.  (Bot.)  On  le  trouve  dans  la  Guiane; 
c'est  un  de  ceux  dont  la  noix  n'est  pas  recouverte  d'un  brou, 
mais  d'une  enveloppe  ferme,  coriace,  figurée  extérieurement 
en  manière  d'écaillés  qui  se  recouvrent  et  dont  l'ensemble 
présente  ces  séries  de  lozanges  très-réguliers.  Le  bâche  paroît 
devoir  être  reporté  au  genre  Mauritia  de  Linnœus  pour  ses 
usages.  Voyez  Bâche.  (J.) 

PALMIER  DE  BERGIOS  ou  DES  SINGES.  {Bot.)  Il  est  fait 
mention  dans  l'abrégé  de  l'Histoire  des  voyages  d'un  palmier 
de  ce  nom  existant  dans  les  Indes  ,  et  dont  les  fruits  ronds 
et  ciselés  naturellement,  sont  employés  pour  faire  des  chape- 
lets. Les  éditeurs  ne  donnent  pas  d'autre  indication.  (  J.) 

PALMIER  DE  BOURBON.  {Bot.)  C'est  le  hjophorbe  indica 
de  Gaertner,  t.  120,  cet  auteur  n'a  connu  que  le  fruit,  dont 
le  brou,  de  forme  ovale,  amincie  par  le  bas,  contient  une 
noix  renfermant  un  périsperme  au  sommet  duquel  est  placé 
l'embryon.  (J.) 

PALMIER- CANNE.  {Bot.)  C'est  le  cocos  guineensis,  Linn. 
Voyez  Cocotier.  (Lem.) 

PALMIER  A  COCOS.  {Bot.)  C'est  le  Cocotier,  proprement 
dit.  (Lem.) 


PAL  283 

PALMIER  COMON  ou  COMAN.  (Bot.)  A  Cayenne ,  où 
Aublet  l'indique,  il  s'élève  plus  que  les  plus  grands  arbres. 
On  recherche  beaucoup  son  fruit  qui  est  de  la  grosseur  d'une 
prune  de  mirabelle,  dont  le  brou  est  blanchâtre,  butireux 
et  la  peau  violette.  Les  Créoles,  à  l'exemple  des  Galibis,  en 
font  une  boisson  qui  approche  du  chocolat.  On  en  tire  aussi 
une  huile  avec  laquelle  on  assaisonne  les  alimcns.  (J.) 

PALMIER  CONANAM  DE  CAYENNE  [Bot.),  nommé 
aussi  Avoira  mompere  :  il  est  très -bas,  presque  sans  tige;  ses 
feuilles  sont  radicales  ,  et  de  leur  aisselle  naît  une  spathe  qui 
enveloppe  un  spadice  en  grappe,  droit,  épineux,  chargé 
de  fleurs  auxquelles  succèdent  les  fruits.  On  an  mange  l'a- 
mande torréfiée.  (J.  ) 

PALMIER  DATTIER.  (Bot.)  Voyez  Dattier.  (J.) 
PALMIER  EN  ÉVENTAIL.  (Bot.)  On  donne  ce  nom  aux 
palmiers  dont  les  feuilles  palmées  présentent  la  forme  d'un 
éventail,  tels  que  le  palmiste  éventail,  le  rondier,  etc.  (J.) 
PALMIER -FOUGÈRE  et  PALMl -FOUGÈRES.  (Bot.)  Ces 
noms  désignent  dans  quelques  ouvrages  les  espèces  des  genres 
Cycas  et  Zamia,  constituant  la  famille  des  Cycaoées,  dé- 
crites à  l'article  Foucèke.  (Lem.) 

PALMIER  DU  JAPON.  (Bot.)  Voyez  Sagoutier.  (Lem.) 
PALMIER  LATANIER.  (Bot.)  Voyez  Latanier.  (J.) 
PALMIER  MARIN.  (Zooph.)  Ce  nom,  employé  autrefois 
par  les  auteurs  d'histoire  naturelle  pour  quelques  espèces  de 
gorgones,  dont  la  partie  commune  se  soude,  s'anastomose  en 
formant  comme  de  grandes  feuilles,  a  été  plus  particulière- 
ment appliqué  à  une  espèce  d'encrine ,  l'E.  tête  de  Méduse, 
parce  que  la  hauteur  de  sa  tige  et  la  manière  dont  se  dis- 
posent à  son  extrémité  les  branches  principales,  offrent 
quelque  ressemblance  avec  ce  qui  a  lieu  dans  les  palmiers. 
Voyez  Encrine.  (De  B.) 

PALMIER  MARIPA.  {Bot.)  Il  est  commun  dans  la  Guiane, 
où  Aublet  Fa  vu.  Son  tronc  est  peu  élevé;  ses  feuilles  pennées 
sont  droites,  longues  de  huit  à  dix  pieds.  Ses  fleurs  sont  dioï- 
ques;  la  spathe  qui  les  enveloppe  est  très-grande,  coriace, 
épaisse  et  presque  ligneuse,  ayant  un  peu  la  forme  d'une 
petite  barique ,  pouvant  contenir  plusieurs  pintes  d'eau,  et 
servir  sur  le  feu  de  vase  pour  la  chauffer.  Les  Caraïbes  font 


284  PAL 

ainsi  évaporer  l'eau  de  mer  pour  se  procurer  du  sel  avec 
abondance.  Les  régimes  de  fruits  sont  très-considérables.  Ce 
fruit  est  alongé,  terminé  en  pointe  ;  son  brou  est  butireux 
et  recherché  comme  nourriture.  (J.) 

PALMIER  MOCAIA  ou  MONCAIA.  (Bot.)  Aublet ,  qui 
cite  ce  palmier  à  Cayenne,  dit  que  son  tronc  est  plus  renflé 
dans  son  milieu  qu'au  sommet  et  à  la  base.  Ses  fruits  ont  la 
forme  d'une  petite  pomme.  Ceux  que  nous  possédons  sous 
ce  nom  ,  ressemblent  beaucoup  à  celui  du  bactris  globosa  de 
Gœrtner,  différent  du  bactris  minor  de  Jacquin  ,  et  dont  les 
feuilles  sont  grandes  et  l'embryon  latéral.  (J.  ) 

PALMIER  NAIN.  (Bat.)  C'est  le  coijpha  nana.  (  Lem.  ) 
PALMIER  NEEPAH.   {Bot.)   Nom  .donné  dans  File  de  Su- 
matra, suivant  Marsden  ,  à  un  palmier  dont  on  emploie  les 
feuilles,  nommées  allnp ,  pour  couvrir  les  maisons.  (J.) 
PALMIER  PARIPOU.  (Bot.)  Voyez  Paripou.  (J.) 
PALMIER   PATAOUA.  {Bot.)  Voyez  Pataoua.  (J.) 
PALMIER  PINAU  ou  PINAO.  {Bot.)  Voyez  Pinau.  (J.) 
PALMIER  ROYAL.  {Bot.)  Voyez  Palmiste -éventail.  (Lem.) 
PALMIER    SAGOUTIER    ou    DU    JAPON.    {Bot.)  Voyez 
Sagoutier.  (j. ) 

PALMIER  DE  SAINT -PIERRE.  {Bot.)  C'est  le  Palmiste 
évENTAiL.  (  Lem.  ) 

PALMIER  A  SANG  DE  DRAGON.  {Bot.)  C'est  le  Dra- 
GONiER.  (Lem.) 

PALMIER  DE  LA  THÉBAIDE.  {Bot.)  Voyez  Doum.  (Lem.) 
PALMIER  VINIFÈRE.  {Bot.)  Suivant  Bomare ,  ce  palmier 
croît  en  Ethiopie;  il  est  toujours  vert,  et  fournit,  par  incision 
faite  à  son  tronc,  une  liqueur  fort  agréable  ,  analogue  pour 
le  goût  au  vin  d'Anjou.  Cet  arbre  nous  est  inconnu  ;  son  nom 
pourrait  être  aussi  celui  d'un  grand  nombre  de  palmiers  , 
qui  fournissent  également  des  liqueurs  par  incisions.  (Lem.) 

PALMIER  VOUAY.  {Bot.)  Aublet  en  cite  plusieurs  espèces 
à  tiges  basses,  qui  ont  l'aspect  de  roseau ,  mais  il  n'en  donne 
pas  les  caractères.  M.  Poiteau ,  qui  les  a  examinées  après  lui, 
en  a  formé  son  genre  Gjnestum ,  et  il  dit  qu'on  doit  les  nom- 
mer Wouaba.  Voyez  ce  mot.  (  J.  ) 

PALMIERS.  (-Bof.)  Cette  famille  très-naturelle  étoit  com- 
posée primitivement  d'un  seul  genre ,  subdivisé  dans  la  suite 


PAL  285 

en  plusieurs,  dénommés  autrement ,  et  dont  la  réunion  seule 
a  conservé  le  premier  nom.  Quoique  plusieurs  auteurs  ad- 
mettent dans  la  fleur  des  palmiers  une  corolle,  cet  organe 
n'est  réellement  qu'un  calice  intérieur  qui  se  dessèche  et  sub- 
siste à  la  manière  des  calices;  et  en  ce  point  cette  famille  est 
apétale  comme  toutes  les  autres  monocotylédones.  Elle  fait 
partie  de  la  classe  des  monopérigynes  ou  plantes  monocoty- 
lédones,  à  étamines  insérées  au  calice.  Son  caractère  général 
est  formé  de  la  réunion  des  suivans. 

Un  calice  à  six  divisions  plus  ou  moins  profondes  ,  dont 
trois  intérieures  et  trois  extérieures  ordinairement  plus  pe- 
tites ;  six  étamines  (rarement  plus  ou  moins)  insérées  au  calice 
au  bas  de  ses  divisions  :  filets  réunis  souvent  par  le  bas  ;  an- 
thères oblongues  biloculaires,  portées  sur  le  devant  des  filets, 
s'ouvrant  dans  leur  longueur;  un  ovaire  (rarement  trois)  dé- 
gagé du  calice,  à  trois  loges,  remplies  chacune  d'un  ovule; 
style  unique  ou  nul  ;  un  ou  plus  souvent  trois  stigmates,  f.e 
fruit  est  une  baie  ou  un  drupe  composé  d'une  substance  quel- 
quefois dure  et  écailleuse ,  plus  souvent  charnue  ou  fibreuse, 
recouvrant  trois  ou  plus  ordinairement  une  seule  noix  mo- 
nosperme par  suite  de  Tavorfement  de  deux  loges  ou  deux 
ovules.  La  noix  est  remplie  par  un  périsperme,  d'abord  mou 
et  quelquefois  succulent,  lequel  se  durcit  ensuite  et  prend 
une  consistance  coriace.  Il  est  creusé ,  à  sa  base  ou  au  som- 
met ou  sur  le  côté,  d'une  fossette  dans  laquelle  est  niché  un 
embryon  de  forme  souvent  cylindrique  ou  quelquefois  co- 
nique; lorsqu'il  y  a  trois  ovaires  subsistans,  ils  sont  remplacés 
par  trois  brous  monospermes. 

Les  plantes  de  cette  famille  sont  des  arbres,  ou  plus  rare- 
ment des  arbrisseaux,  à  tige  ordinairement  simple,  ou  rare- 
ment rameuse  ,  munie  à  sa  base  d'une  touffe  de  racines 
fibreuses.  Cette  tige  est  cylindrique  ,  formée  intérieurement 
de  faisceaux  fibreux  entourés  d'un  tissu  cellulaire  abondant  ; 
elle  est  plus  molle  dans  le  centre  ,  ferme  et  dure  à  sa 
circonférence,  entourée  de  gaines  des  feuilles  tombées,  ou 
couverte  de  cicatrices  circulaires  de  ces  mêmes  gaines  lors- 
qu'elles ne  subsistent  plus.  Elle  est  couronnée  par  une  toufle 
de  feuilles  pinnatifides  ou  palmées,  ou  plus  rarement  pres- 
que entières,  dont  le  pétiole  est  élargi  à  sa  base  en  forme 


^86  PAL 

de  gaine.  Du  milieu  de  cette  touffe  s'élève  un  spadice  simple 
ou  rameux ,   d'abord   entouré    d'une    ou    plusieurs   grandes 
spafhes,  dont  il  se  dégage  bientôt.    Il  est  couvert  de  fleurs 
accompagnées  chacune  de  deux  petites  spathes.   Ces  fleurs 
sont  rarement  hermaphrodites  ;  plus  souvent  on  ne  trouve 
que  le  rudiment  d'un  des  organes  sexuels  dans  ces  fleurs,  qui 
par  suite  de  cet  avortement  sont  mâles  ou  femelles,  tantôt 
portées   ensemble  sur  le  même  pied,   tantôt    sur   des  pieds 
dififérens,  quelquefois  mêlées  avec  des  fleurs  hermaphrodites. 
Les  botanistes  anciens,  qui  connoissoient  peu  de  palmiers, 
les  confondoient  fous  en  un  seul  genre  ,  comme  on  l'a  dit 
plus  haut.    Linnieus,  le  premier,  le  subdivisa  en  dix,  qu'il 
caractérisa  d'après  les  notions  que  l'on  avoit  alors;  et  comme  , 
suivant  les  caractères  indiqués,  il  eût  été  obligé  de  les  dis- 
perser dans  différentes  classes  de  son  Système,  il  préféra  de 
les  placer  ensemble  dans  un  Appendix  hors  des  divisions  clas- 
siques. Après  lui,  des  botanistes  voyageurs,  ou  empruntant 
les  descriptions   de  ceux  qui  avoient  voyagé,  ont  augmenté 
successivement  ce  nombre  ,  qui  s'est  élevé  environ  à  quarante. 
Nous  possédons  dans  nos  collections  beaucoup  de  fruits  diffé- 
rcns  de  palmiers  avec  des  noms  de  pays,  mais  que  nous  ne 
pouvons  rapporter  aux  genres  connus.  Nos  jardins  renferment 
très-peu  d'espèces   vivantes,  lesquelles  fleurissent  rarement. 
Celles  qui  existent  dans  nos  herbiers  sont  aussi  peu    nom- 
breuses et  souvent  dans  un  état  incomplet  de  fructification. 
Les  palmiers  ne  seront  donc   bien   connus  que   lorsque    des 
botanistes  habitués  à  observer  les  auront  étudiés  dans  les  lieux 
où  ils  croissent,  et  auront  donné  des  descriptions  complètes 
et  comparatives,  suivant  un  plan  uniforme.  Nous  avons  l'es- 
pérance de  voir  un  travail  de  ce  genre,  annoncé  par  M.  Mar- 
tius,  qui  a  parcouru  une  partie  du  Brésil.  Il  vient  de  publier 
un  Programme  contenant  les  caractères  abrégés  de  quarante- 
huit  genres  de  palmiers,  dont  il  complétera  les  descriptions, 
accompagnées  de   figures  ,    dans  une   monographie  de  cette 
famille. 

Il  la  divise  en  six  sections  ,  que  nous  pourrons  mieux  ap- 
précier  lorsque  nous  connoîtrons  ce  grand  travail.  Sa  troi- 
sième, par  nous  admise  depuis  long-temps,  laquelle  renferme 
les  palmiers  à  fruits  couverts  d'écaillés,  est  très -naturelle 


PAL  ^8- 

et  sera  généralement  adoptée.  Sa  distinction  de  trois  ovaires 
monospermcs,  qui  caractérisent  la  seconde,  et  d'un  seul 
ovaire  à  trois  loges  n:onospermes  ,  propre  aux  cinq  autres, 
paroît  également  naturelle;  mais  lorsqu'on  observe  que  deux 
ovaires  et  deux  loges  avortent  presque  toujours,  et  que  le 
plus  souvent  il  reste  un  seul  fruit  monosperme  ;  lorsqu'on 
ajoutera  que  l'ovaire  à  trois  loges  peut  être  quelquefois  la 
réunion  de  (rois  ovaires  collés  ensemble;  alors  on  sera  moins 
tenté  d'attacher  beaucoup  d'importance  à  cette  distinction , 
à  moins  que  d'autres  caractères  ne  viennent  à  l'appui  de 
celui-ci.  Le  nombre  des  spathes  qu'il  admet  parmi  les  carac- 
tères de  ses  sections,  peut  êti-e  très-utile  et  indiquer  des  affi- 
nités. Cependant  ces  enveloppes  n'étant  pas  véritablement 
des  parties  de  la  fructification,  elles  sont  en  ce  point  dans  le 
même  cas  que  les  feuilles  ou  frondes,  et  peuvent  être  regar- 
dées comme  moins  importantes  que  les  caractères  tirés  de 
la  graine  et. de  son  point  d'attache  dans  sa  loge,  ou  de  l'em- 
bryon et  de  sa  situation  à  la  base,  au  somœet  ou  sur  le  côté 
du  périsperme.  Plusieurs  auteurs  modernes  ont  été  exacts  à 
indiquer  cette  situation  ,  et  M.  Martius  ne  la  néglige  dans 
aucun  des  genres  de  son  Programme,  lorsqu'il  a  pu  l'obser- 
ver ;  cependant  il  ne  Pa  pas  employée  dans  ses  sections  ;  ce 
qui  peut  laisser  des  doutes  sur  la  valeur  de  ce  caractère. 
La  comparaison  des  genres  semblables  en  ce  point,  pourra 
seule  déterminer  son  degré  d'importance.  Il  en  sera  de  même 
pour  la  disposition  des  fleurs  sur  leurs  spadices. 

En  attendant  le  résultat  de  ces  observations  et  de  ces  com- 
paraisons, faites  par  un  auteur  qui  a  beaucoup  vu  ,  nous  lais- 
serons subsister  ici  notre  distinction  primitive  des  fruits  écail- 
leux  et  de  ceux  qui  sont  des  baies  ou  des  brous  fibreux, 
continuant  à  subdiviser  ceux-ci  d'après  les  frondes  pennées 
ou  palmées ,  et  passant  successivement  en  revue,  dans  ces 
subdivisions,  les  genres  à  embryon  latéral  ou  sur  le  c6té 
du  périsperme ,  basilaire  ou  à  sa  base ,  apicilaire  ou  à  son 
sommet. 

Les  genres  de  la  section  des  fruits  écailleux  sont  le  Calamus 
a  embryon  basilaire,  le  Mauritia  de  I.innœus  fils  ou  Bâche 
d'Aublet,  et  le  Lepidocaryum  Mart. ,  très-voisins  et  à  em- 
bryon latéral;  le  Sagus  de  Rumph   ou  Metroxjlum   de  Rott- 


=88  PAL 

itoll,  et  le  Raphia  Beauvois,  réunis  par  M.  Martius  et  à 
embryon  également  latéral. 

La  seconde  section,  beaucoup  plus  nombreuse,  réunit  les 
genres  dont  le  fruit  est  une  baie  ou  un  drupe  fibreux.  Ceux 
qui ,  ayant  les  feuilles  pennées,  forment  la  première  division  , 
peuvent  être  subdivisés,  d'après  la  place  occupée  par  l'em- 
bryon dans  le  périsperme. 

A  la  première  subdivision,  caractérisée  par  un  embryon 
latéral  ou  dorsal ,  doivent  être  rapportés  les  genres  Phoenix, 
Arenga  de  M.  Labillardière,  dont  le  Gomutus  de  Rumph  et 
peut-être  aussi  sou  Pinanga  saxatilis  ,  i  ,  t.  7,  sont  congé- 
nères ;  Acrocomia  de  M.  Martius,  Chamœdorea  de  Willdenow, 
H^'allichia  de  Roxburg,  Geonoma  de  Willdenow,  Gjnestum 
de  M.  Poiteau,  que  M.  Martius  croit  congénère  du  précé- 
dent ;  Euterpe  de  Geertner  ou  Pinanga  globosa  de  Rumph  , 
1,  t.  5,  très-voisin  des  deuxprécédens;  Ceroxjlum  de  M.  Kunth; 
Carjota. 

Le  caractère  de  l'embryon  basilaire  réunit  dans  une  se- 
conde subdivision  les  genres  Seaforthia  de  M.  R.  Brown  ; 
Leopoldina  Mart.  ;  Hjospathe  Mart.  ;  Ptychosperma  Bill. ,  au- 
quel sera  peut-être  réuni  le  Sublimia  de  l'herbier  de  Com- 
merson  ;  Kunthia  de  M.  de  Humboldt;  Areca ,  qui  est  le 
Pinanga  Rumph  ,  1  ,  t.  4  ;  Elate  ,  Cocos ,  Iriartea  de  Ruiz 
et  Pavon  ,  Sjagrus  Mart.,  Maximiliana  Mart.,  Diplothemium 
Mart.,  Œnocarpus  Mart.,  Attalea  de  M.  Kunth,  Manicaria 
Gœrtn. ,  auquel  se  rapporte  le  Tourloury  de  Cayenne  ;  Mo- 
renia  R.  Brown. 

On  range  dans  la  subdivision  des  embryons  apicilaires  les 
genres  Lodoicea  de  Commerson ,  Astrocaiyum  Mart.  ;  Etais  , 
dont  M.  Martius  croit  TAlfonlia  de  M.  Kunth  congénère;  Des- 
moncus  Mart.  ,  Bactris  Jacquin  ,  dont  le  Mocaia  de  Cayenne 
doit  faire  partie;  GuilielmaMart. ,  Jiibœa  de  M.  Kunth. 

A  la  suite  de  la  division  des  feuilles  pennées  ,  on*  laisse  les 
genres  Aiphanes  de  M.  Kunlh  ,  Oreodoxa  Willd.,  Alagoplera  de 
M.  Nées,  Martinezia  et  Nunnezaria  R.  Brown,  dont  la  place 
de  l'embryon  dans  le  périsperme  n'a  pas  encore  été  déter- 
minée. 

Les  feuilles  palmées  caractérisent  notre  seconde  division 
des  palmiers,  dont  le  fruit  est  une  baie  ou  un  drupe  fibreux> 


PAL  289 

On  y  trouve  les  genres  Borassus  ou  Lontarus  de  Riimph  ;  La- 
tania  Commers.  ;  Cucifera  de  MM.  Desfontaines  et  Delile , 
ou  Hj'phœne  Gœrtn. ,  qui  ont  l'embryon  apicilaire;  Corvpha, 
Taliera  Mart. ,  Licuala  de  M.  Thunberg,  Thrinax  de  Lianaeus 
Jils,  dont  l'embryon  est  basilaire  ;  Chamœrops ,  Sabal  d'Adan- 
son,  Rhapis  Linn.  fils,  peut-être  congénère  de  Tun  des  deux 
précédensç  Livistona  R.  Brown ,  dans  lesquels  l'embryon  est 
latéral. 

Nous  rappellerons ,  en  finissant  cet  article ,  que  cette  dis- 
tribution n'est  pas  définitive,  et  que  les  ouvrages  dont  nous 
attendons  la  publication  ,  contribueront  à  la  rectifier  en  beau- 
coup de  points.  (J.) 

PALMIFOLIUM.  (Bot.)  Impérato ,  un  des  premiers  auteurs 
qui  se  sont  occupés  de  l'étude  des  plantes  marines,  a  indi- 
qué sous  ce  nom  le  fucus  paimatus  ^  ou  une  espèce  voisine. 
(J.) 

PALMIJUNCUS.  [Bot.)  C'est  sous  ce  nom  que  Rumph, 
dans  son  Herh.  Amh.,  désigne,  soit  le  rotang,  calamus  rotancr, 
dont  il  décrit  plusieurs  variétés,  soit  le Jlagellaria  indica.  (J.) 

PALMILLO.  {Bot.)  Dans  le  Mexique,  suivant  M.  de  Hum- 
boldt,  on  nomme  ainsi  le  corjplia  nana  de  M.  Kunth.   (J.) 

PALMIPÈDES.  {Ornith.)  On  donne  le  nom  de  palmipède» 
aux  oiseaux  dont  les  doigts  sont  réunis  par  des  palmures. 
Cet  ordre  se  divise  généralement  en  plusieurs  familles. 
Voyez  Oiseaux  ,   ORNrrHOLOGiE. 

M.  Foder  ,  dans  son  Prodrome  d'une  ornithologie  islan- 
doise,  donne,  sur  la  faculté  natatoire  des  oiseaux  palmipèdes 
des  détails  dont  on  trouve  l'extrait  dans  le  Bulletin  des 
sciences  naturelles,  2."  section,  cahier  du  mois  de  Février 
1824,  n.°  24g.  L'auteur  appelle  la  faculté  natatoire ,  simple, 
quand  l'oiseau  ne  fait  que  nager  à  la  surface  de  l'eau  sans 
pouvoir  s'y  enfoncer,  et  composée,  lorsqu'il  jouit  de  la  fa- 
culté de  plonger.  Il  distingue  ensuite  celle-ci  en  action  de 
plonger  proprement  dite  ,  qui  consiste  à  séjourner  dans  l'eau 
autant  que  la  respiration  le  permet,  et  en  action  de  plonger 
supplémentaire,  laquelle  est  celle  des  oiseaux,  qui  s'enfoncent 
dans  l'eau  en  s'y  précipitant  par  le  vol,  mais  qui  en  sont 
bientôt  rejetés  par  leur  légèreté  spécifique.  (Ch.  D.) 

PALMIPÈDES.  (Mcmm.)  Illiger  a  réuni  sous  ce  nom  le* 
37*  19 


ago  PAL 

castors  et  les  hydromys  par  la  considération  de  leurs  pieds 
palmés;  mais  si  ces  animaux  se  rapprochent  par  ce  carac- 
tère ,  ils  s'éloignent  l'un  de  l'autre  par  des  points  de  leur 
organisation  beaucoup  plus  importans.  (F.  C.) 

PALMISTE  ou  PALMETTE  ;  Chamœrops  ,  Linn.  [Bot.) 
Genre  de  plantes  monocotylédoncs,  de  la  famille  des  pal- 
miers, Juss. ,  et  de  Vliexandrie  trjginic  du  Système se>:uel ,  dont 
les  principaux  caractères  sont  les  suiyans  :  Calice  très-petit, 
à  trois  divisions;  corolle  de  trois  pétales  ovales,. coriaces, 
redressés,  pointus;  six  étamines  à  fîlamens  épais,  courts, 
réunis  dans  presque  toute  leur  longueur  de  manière  à  former 
un  godet  évasé;  trois  ovaires  arrondis,  surmontés  chacun 
d'un  style  persistant,  à  stigmate  pointu;  trois  baies  presque 
globuleuses  et  monospermes.  Ces  fleurs  sont  disposées  en  pa- 
nicules  rameuses,  les  unes  toutes  hermaphrodites  et  les  autres 
mâles,  renfermées  les  unes  et  les  autres,  avant  leur  dévelop- 
pement, dans  des  spathes  monopli)lles  qui  s'ouvrent  par  un 
de  leurs  côtés. 

On  connoit  six  espèces  de  ce  genre  :  la  suivante  est  la  seule 
qui  croisse  naturellement  en  Europe;  les  cinq  autres  sont 
exotiques. 

Palmiste  éventail  :  Chamcerops  liumilis,  Linn.,  Spec,  i6oj  ; 
Lam.,  llliisf.,  tab.  900.  Dans  son  pays  natal,  ce  palmier  ne 
s'élève  guère  au-delà  de  quatre  à  six  pieds;  mais  au  Jardin 
du  Roi  à  Paris,  où  on  le  cultive  depuis  très -longtemps, 
on  en  voit  plusieurs  individus  qui  ont  atteint  dix -huit  à 
vingt  pieds  de  hauteur.  Dans  cet  état  son  tronc  est  un  cy- 
lindre de  six  pouces  de  diamètre  ,  droit,  très-simple,  nu 
dans  sa  partie  inférieure  ,  chargé  dans  le  reste  de  sa  longueur 
de  grandes  écailles  triangulaires,  imbriquées,  lesquelles  ne 
sont  que  la  base  des  pétioles  long -temps  persistante.  Cette 
tige  est  couronnée  à  son  sommet  par  un  faisceau  composé  de 
trente  à  quarante  feuilles  portées  sur  de  longs  pétioles,  épineux 
en  leurs  bords,  plissées  elles-mêmes  dans  le  sens  de  leur  lon- 
gueur en  manière  d'éventail ,  et  divisées  dans  leur  partie  supé- 
rieure en  douze  à  quinze  lobes  étroits,  ensiformes,  disposés 
en  quelque  sorte  comme  les  doigts  de  la  main.  De  Faisselle 
des  feuilles  naissent  des  panicules  de  fleurs  jaunâtres,  peu  ap- 
parentes, enveloppées  avant  leur  parfait  développement  dans 


PAL  291 

des  spathes  longues  de  six  à  huit  pouces,  comprimées,  dont 
l'un  des  bords  se  fend  vers  le  sommet  pour  donner  passage 
aux  fleurs.  Ce  palmier  croît  naturellement  en  Afrique,  dans 
le  Midi  de  l'Europe  et  particulièrement  en  Espagne.  On  le 
trouve  aussi  en  Barbarie. 

Les  fruits  du  palmiste  ont  une  saveur  douce  et  mielleuse. 
Les  Arabes  les  mangent,  quoique  bien  inférieurs  à  ceux  que 
produit  le  dattier.  Ils  mangent  aussi  ses  jeunes  pousses,  quoi- 
qu'elles aient  un  goût  acerbe.  La  partie  inférieure  de  sa 
tige  confient  une  substance  ferme  et  blanchâtre,  qui  est 
également  bonne  à  manger.  C'est  une  espèce  de  fécule  d'une 
saveur  douce  et  analogue  au  sagou.  On  fait  avec  ses  feuilles, 
travaillées  de  diverses  manières,  des  corbeilles,  des  nattes, 
des  cordes,   etc. 

Le  palmiste  croît  dans  les  plus  mauvais  terrains,  et  il  se 
multiplie  facilement  de  lui-même  dans  les  pays  où  il  est  in- 
digène. Cependant  il  n'est  pas  commun,  parce  qu'on  le 
détruit  pour  se  procurer  sa  fécule.  (L.  D.) 

PALMISTE.  {Bot.)  Nom  qu'on  donne  à  plusieurs  espèces 
de  palmiers,  dont  la  cime  ,  non  développée  et  mangeable,  est 
plus  connue  sous  le  nom  de  chou.  L'aréquier,  fournissant  le 
meilleur  chou,  est  plus  spécialement  nommé  palmiste.  Voyez 
l'article  précédent  et  les  articles  de  botanique  suivans.  (Lem.) 
PALMISTE.  {Mamm.)  Nom  d'une  espèce  d'écureuil.  Il  lui 
a  été  donné  parce  qu'il  se  tient  sur  les  palmiers.  (F.  C.  ) 

PALMISTE.  {Ornitii.)  Cet  oiseau,  rangé  avec  les  merles 
par  Linnaeus  et  Latham  ,  sous  le  nom  de  turdus  palmaruni , 
est  un  tacliA'phone  de  M.  Vieillot.  Buflfon  en  a  donné  la 
figure  pi.  55fj.  (Ca.  D.) 

PALMISTE.  (Entom.)  Nom  d'une  espèce  de  charanson 
dont  la  larve ,  connue  sous  le  nom  de  ver ,  se  nourrit  dans 
le  tronc  des  palmiers.  Voyez  tome  VI  ,  Calandre  des  pal- 
miers ,  n."  3.  (C.  D.) 

PALMISTE  AMER.  (Bot.)  Suivant  Jacquin  ,  on  nomme  ainsi 
son  cocos  ainarus ,  dont  le  fruit,  de  la  grosseur  d'un  œuf  d'oie, 
est  très-amer,  ainsi  que  la  liqueur  qu'il  contient.  Ce  palmier 
s'élève  à  la  hauteur  de  cent  "pieds.  Lorsqu'il  est  encore  jeune 
et  bas,  les  habitans  lui  font  des  fentes  longitudinales,  dans 
lesquelles  une  espèce  de  charanson  dépose  ses  œufs,  dont  le 


292  PAL 

ver  éclos  est  recherché  comme  un  mets  succulent  après 
qu'on  l'a  fait  rôlir.  (J.) 

PALMISTE  DES  BOIS.  {Bot.)  On  trouve  sous  ce  nom ,  dans 
l'herbier  de  Surian.  mais  seulement  en  feuilles  pennées,  un 
palmier  des  Antilles,  qui  est  le  palma  dactylifera fruclu  glo- 
loso  major,  de  Plumier,  nommé  aussi  palmlsle  à  chapelet, 
parce  que  son  fruit,  petit,  sphérique  et  dur,  est  employé 
pour  faire  des  chapelets.  Ce  fruit  paroîtroit  rapprocher  ce 
])aimier  du  geonoma  ou  du  haclris  minor.  Plumier  n'a  pas  vu 
la  fleur.  (J.  ) 

PALMISTE  ÉPINEUX.  (Bot.)  Nom  de  Vavoira  dans  les 
colonies.   (Lem.) 

PALMISTE  FRANC.  {Boi.)  Dans  les  Antilles,  suivant  Jac- 
quin  ,  on  nomme  ainsi  son  areca  oleracea ,  dont  les  habitans 
enlèvent  le  centre  de  la  touffe  terminale,  composé  de  jeunes 
feuilles  tendres  non  encore  développées,  nommé  aussi  chou 
]  almiste  ,  qu'ils  mangent ,  soit  cru  ,  avec  du  poivre  et  du  sel , 
comme  l'artichaut,  soit  frit  avec  du  beurre.   (J.  ) 

PALMISTE  POISON.  (Bot.)  Voyez  Palmiste  rouge.  (Lem.) 

PALMISTE  ROUGE.  (Bot.)  Palmier  qui  croît  dans  les 
îles  Rodrigue  et  Bourbon,  dont  le  chou  est  vénéneux,  sui- 
vant Cossigny,  qui  n'en  détermine  pas  Pespèce.  Ce  palmiste 
paroît  être  le  même  que  le  palmiste  poison,  qui,  d'après  M. 
Bosc ,  se  trouve  dans  Pile  de  la  Réunion  ou  de  Bourbon.  Les 
Créoles  prétendent  que  le  fruit  en  est  vénéneux,  cependant, 
quoiqu'amcr,  il  n'est  pas  mal-sain  ;  ils  mangent  le  fruit,  dont 
la  graine,  plus  petite  que  celle  de  Parequier  ordinaire,  est 
enveloppée  d'une  chair  verdàtre  mucilagineuse,  désagréable 
au  goût.  Ce  palmier  est  une  nouvelle  espèce  du  genre  Areca; 
il  s'élève  moins  que  Vareca  oleracea;  ses  feuilles  sont  plus 
longues  ,  plus  flexibles,  et  point  glauques  en  dessous.  Le  ré- 
gime est  très-rameux,  ce  qui  caractérise  spécialement  l'es- 
pèce. Ce  palmier  croît  à  vingt -cinq  toises  au-dessus  du  ni- 
veau de  la  mer.   (Lem.) 

PALMITES,  PALMITOS  et  PALMA-MINOR.  (Bot.)  Ces 
noms  désignent  le  palmiste  éventail,  et  quelques  autres  pal- 
miers de  petite  stature ,  dans  Garcias ,  Lobel,  Linscott,  etc. 
(Lem.) 

PALMITO.   (  Bot.  )   Voreodoxa  frigida    de  la    Flore  équi- 


PAL  *95 

noxiale,  espèce  de  palmier,  est  ainsi  nommé  dans  la  cliaîne 
des  montagnes  de  Quindiu  en  Amérique.  (Voy.  aussi  Maxaca.) 
Le  palniilo  de  la  Nouvelle  -  Andalousie  est  le  aiphanes  de 
Kunth  ;  celui  d'Espagne  est  le  palmiste  éventail,  (J.) 

PAL-MODECCA.  {Bot.)  Nom  inalabare  du  convoh'ulus  pani- 
culatus.  Le  même  est  donné  à  une  autre  plante,  dont  les  trois 
valves  du  fruit  portent  dans  leur  milieu  un  placentaire  chargé 
de  graines;  ce  qui  le  ramène  k  la  famille  des  passiflorées.  (J.) 

PALMO-PLANTAIRES.  {Mamm.)  Dénomination  qui,  dans 
la  méthode  de  classification  de  Storr,  embrasse  les  mammi- 
fères à  quatre  mains  ou  quadrumanes,  c'est-à-dire  les  singes, 
les  sapajous  et  les  makis.  (F.  C.) 

PALMULA.  [Bot.)  Les  Latins  nommoient  ainsi  le  palmier 
éventail,  qui  est  le  chamceriphes  des  Grecs.  V.  Palmiste.  (Lem.) 

PALMULA  INDICA.  (Bot.)  Le  tamarin  est  ainsi  désigné 
par  quelques  auteurs  anciens.  (  Lem.  ) 

PALMULAIRE.  (Foss.)  On  trouve  dans  la  falunière  d'Or- 
glandes  ,  département  de  la  Manche,  de  jolis  petits  corps, 
qui  ont  deux  lignes  de  longueur  sur  moins  d'une  ligne  de  lar- 
geur. Ils  sont  plats,  lisses  ou  unis  sur  une  de  leurs  faces;  un 
des  bouts  s'élargit  un  peu  et  est  terminé  par  une  pointe  ob- 
tuse ;  l'autre  bout  n'est  pas  terminé  aussi  régulièrement  et 
pourroit  avoir  été  brisé.  Sur  la  face  opposée  à  celle  qui  est 
unie,  il  règne  vingt  à  trente  côtes,  qui,  quelquefois,  partent 
d'un  centre  commun,  comme  les  nervures  d'une  feuille,  et 
viennent  aboutir  obliquement  sur  les  bords.  Dans  quelques 
individus  la  portion  la  plus  élargie  du  centre  est  unie  ,  et  les 
côtes  garnissent  seulement  les  bords.  Ces  petits  corps  parois- 
sent  pleins  et  solides,  et  je  n'ai  point  vu  de  trous  au  bout 
des  côtes  qu'on  pourroit  prendre  pour  des  pores. 

J'ai  provisoirement  classé  ces  corps  dans  les  polypiers ,  et 
comme  ils  ne  se  rapportent  à  aucun  des  genres  déjà  nommés, 
je  propose  d'en  former  un  sous  le  nom  de  Palmulaire  ,  auquel 
on  assigneroit  les  caractères  suivans  :  Corps  fixé?  solide,  plat, 
linéaire,  uni  sur  l'une  de  ses  faces;  l'autre ,  garnie  de  côtes  arron- 
dies partant  du  centre  et  allant  se  terminer  obliquement  sur  les 
hords. 

J'ai  donné  à  l'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre ,  le  nom 
de  palmulaire  de  Soldani,  palmularia  Soldanii, 


294  PAL 

On  en  voit  une  figure  dans  une  des  planches  des  fossiles 
de  ce  Dictionnaire.  (D.  F.) 

PAIMYRE,  Pa'myra.  {Chélopodes.)  Subdivision  des  aphro- 
dites,  établie  par  M.  Savigny  dans  son  Système  des  annelides, 
p.  16.  et  adoptée  par  M.  de  Lamarck  pour  les  espèces  qui, 
sans  écailles  dorsales,  et  avec  lescirres  tentaculaires  au  nom- 
bre de  cinq,  dont  la  paire  extérieure  est  beaucoup  plus 
longue  que  les  autres,  une  seule  paire  d'yeux,  ont  les  mâ- 
choires demi-cartilagineuses  et  point  de  tentacules  à  l'orifice 
de  la  trompe.  M.  Savigny  ne  décrit  qu'une  seule  espèce  de 
palmyre ,  la  P.  aurifère,  P.  aurifcra,  des  cotes  de  l'Isle-de- 
France.  Son  corps  est  obtus  aux  deux  extrémités,  composé 
de  trente  anneaux  et  de  trente  paires  de  pieds;  les  branchies 
sont  peu  visibles  et  cessent  d'alterner  après  le  vingt-cinquième 
anneau.  Les  faisceaux  supérieurs  des  rames  dorsales  sont 
pourvus  de  soies  plates  ,  élargies  ,  courbées  ,  disposées  en 
palmes  voûtées,  s'imbriquaut  les  unes  les  autres,  et  donnent 
à  l'animal  Téclat  brillant  de  l'or.  Voyez  Sétipodes  et  Vers 
pour  les  généralités  sur  cette  classe  d'animaux.  (De  B.  ) 

PALO.  (Bot.)  Ce  mot  espagnol,  qui  signifie  bois,  suivi 
d'un  adjectif,  est  donné  à  divers  végétaux.  Le  palo  hlanco 
de  l'île  de  Cuba,  est  le  simaruba  glauca  de  M.  Kunth  :  un 
arbre  palo  hlanco  de  Braya ,  dans  la  province  de  Popayan  , 
est  le  citharexylum  tomentosum  du  même;  le  pa/o  de  requeson, 
de  la  même  province,  est  le  capparis  ohlongifoUa  :  le  palo 
sano  0  bera,  des  environs  de  Cumana  ,  est  le  zygophjllum 
arboreum  de  Jacquin  ;  le  palo  Maria,  d'où  découle  une  liqueur 
balsamique,  est  un  calophjllum  (voyez  Calaba).  Le  palo  sanlo 
des  Portugais  voisins  de  la  Guiane ,  est  le  robinia  panacoco 
d'Aublet.  On  cite  au  Pérou  uu  palo  de  luz,  dont  les  tiges  velues 
s'enflamment  à  l'approche  du  feu,  et  peuvent  alors  servir  de 
flambeau  :  mais  on  Ignore  à  quel  genre  il  peut  appartenir. 
Le  palo  de  venado,  cité  par  Lœfling  dans  l'Amérique  méri- 
dionale, est  le  capparis  brejnia.  (J.  ) 

PALO  DE  CALENDURAS.  {Bot.)  Nom  d'une  espèce  de 
quinquina  au  Mexique.  Voyez  Palos  de  calenduras.  (Lem.  ) 

PALO  DEL  DARDO.  (Bot.)  Nom  espagnol  du  stjrax  offi- 
cinalis.  (Lem.) 

PALO  DUX.  (  Bot.  )  C'est  la  réglisse  en  Espagne.  (Lem.) 


PAL  *95 

PALO  MARIA  ou  BOIS- MARIE.  (Bot.)  Le  ealophyllum 
salaha  paroit  être  le  hois-tnorie  des  Espagnols  rrAniérique  , 
selon  Jacquin;  cependant  il  se  pourroit  qu'il  fût  celui  d'une 
variété  du  callopliyUmn  inophylluin,    Linn.  (Lem.) 

PALO  MESTO.  (Bot.)  Le  chêne  œgyplops  cl  l'aîciternc 
reçoivent  ce  nom  en  Espagne.  (  Lem.  ) 

PALO  DE  VACA  ou  BOIS  DE  VACHE.  (Bot.)  Arbre  de 
Caracas,  qui  donne  un  suc  laiteux  doux,  balsamique,  qui 
se  coagule  à  Pair,  et  s'altère  au  hout  de  quelque  temps,  lors- 
qu'il fait  chaud.  On  fait  grand  usage  de  ce  suc  dans  le  pays 
où  croît  le  palo  de  vaca.  Cet  arbre  appartient  à  la  famille  des 
sapotilliers;  ses  feuilles  sont  alternes,  coriaces,  mucronées, 
et  de  la  largeur  de  la  main.  On  ne  connoit  point  ses  fleurs. 
(Lem.) 

PALOMA.  [OrnitU,)  C'est  le  nom  espagnol  du  pigeon  do- 
mestique, columha  domestica,  Linn.  On  appelle  aux  Philip- 
pines, paloma  torcaz,  un  oiseau  de  la  grosseur  d'une  grive, 
dont  le  plumage  est  varié  de  gris,  de  vert,  de  blanc ,  de 
rouge,  et  dont  le  bec  et  les  pieds  sont  de  cette  dernière 
couleur.  Cet  oiseau  ,  dont  il  e&i  fait  mention  dans  l'Histoire 
générale  des  voyages,  fom.  lo.  in-4.",  page  Zj  1 1 ,  est  proba- 
blement une  espèce  de  pigeon  ramier,  puisque  celui-ci  porte 
le  même  nom  dans  ce  royaume.  (Ch.  D.) 

PALOMBE.  [Ornith.)  Ce  nom  et  celui  àe  palome ,  lires  du 
mot  latin  palumhus,  désignent  le  ramier  dans  les  départe- 
mens  qui  avoisinent  les  Pyrénées.  (  Ch.  D.) 

PALOMBINO.  (Min.)  Sorte  de  marbre  blanc,  à  texture 
fine  et  compacte,  qui  ne  se  trouve  que  dans  les  monumens 
antiques  et  parmi  leurs  débris,  et  qui  paroit  avoir  été  plus 
particulièrement  consacré  par  les  anciens  à  faire  des  autels. 
On  ne  le  trouve  jamais  en  gros  blocs. 

Son  blanc  n'est  pas  pur  et  vif,  mais  il  tire  sur  le  gri- 
sâtre ou  le  jaunâtre.  11  ne  prend  jamais  un  poli  brillant. 
(B.) 

PALOMBO.  {Ornith.)  Nom  italien  des  ramiers.   (Ch.  D.) 

PALOMET,  PALOMETTEet  PALUMBETTE.  (Bot.)  Voyez 
Agaric  palomet  à  l'article  Ponge  et  Mousseron  palomet  ou 
Bmvet,  p.  175,  à  l'article  Mousseron.  (Lem.) 

PALOMIDA.  {Ichthfol.)  Nom  qu'aux  isles  Baléares,  suivant 


296  PAL 

François  De  la  Roche,  on  donne  à  la  bonite  rayée.  Voyez 
Thon.  (H.  C.) 

PALOMIÈRE.  (  Chass.  )  Magné  de  MaroUes  ,  dans  son 
Traité  de  la  cliasse  au  fusil,  Paris,  1788,  donne  une  ample 
description  de  la  chasse  qu'on  faisoit  alors,  sous  ce  nom, 
dans  la  Basse-Navarre,  le  Béarn  .  le  Bigorre ,  etc.,  et  où  Ton 
prenoit  dts  quantités  considérables  de  ramiers  et  de  bisets; 
il  donne  même  la  figure  d'une  palomière  établie  à  six  lieues 
de  Pau,  dans  la  vallée  de  Barétons,  et  la  description  de  tous 
les  préparatifs  nécessaires  pour  de  pareils  établissemens.  Le 
premier  objet  dont  il  faut  s'occuper ,  est  de  choisir  un 
emplacement  convenable,  c'est-à-dire  de  trouver  entre  des 
montagnes,  des  gorges  dont  Pembouchure  présente  un  es- 
pace tn  plaine  d'environ  quatre-vingts  pas  en  longueur  et 
en  largeur,  et  où  le  terrain  s'abaisse  ensuite  en  pente  assez 
rapide.  On  plante  ,  à  Pextrémité  du  plateau  ,  des  arbres  aux- 
quels on  puisse  tendre  les  filets,  dont  le  jeu  exige  le  con- 
cours de  plusieurs  personnes,  tant  pour  contribuer  à  diriger 
la  route  des  volées  de  palomes,  que  pour  les  prendre  sous 
ces  filets.  Mais  la  construction  des  palomiéres  nécessite  des 
travaux  et  des  dépenses  tels  qu'on  en  fait  des  ouvrages  à 
demeure,  et  qu'il  en  existe  plusieurs  de  toute  ancienneté 
dans  les  lieux  qui  ont  été  trouvés  les  plus  propres  à  cette 
chasse. 

Le  passage  des  palomes  a  lieu  dans  les  premiers  jours  de 
Septembre  et  dure  jusque  vers  le  vingt  Novembre.  Dès  que 
ces  oiseaux  commencent  à  se  montrer,  on  apprête  tous  les 
attirails  pour  être  en  état  de  les  mettre  en  œuvre  vers  la  fin 
de  Septembre.  Les  palomes,  dans  ce  premier  passage ,  vont 
toujours  de  l'orient  au  couchant,  et  elles  prennent  une  route 
opposée  à  leur  retour  dans  les  mois  de  Février  et  de  Mars, 
époque  à  laquelle  on  ne  les  chasse  qu'à  terre  et  avec  les  filets 
à  nappes. 

Le  même  auteur  parle  ensuite  des  chasses  aux  bisets  qui 
se  faisoient  à  une  lieue  et  au  levant  de  la  ville  de  Bagnèrcs, 
gur  un  coteau  où  se  trouvent  beaucoup  de  gorges,  avec 
des  filets  nommés pan^j'ère^  ;  mais  ces  chasses  étoient  bien  moins 
productives  que  celles  des  palomiéres,  où  l'on  prenoit  en 
un  coup  de  filet  trente,  cinquante  et  quelquefois  cent  ra- 


PAL  297 

miers.  Les  bisets  se  chassent  aussi  à  l'appeau  ,  et  l'on  y  em- 
ploie des  individus  vivans  pour  attirer  ceux  qui  passent  vers 
les  mets.  (Ch.  D.) 

PALOMILLA,  PALOMINA.  (Bot.)  Noms  espagnols  du 
fumaria  spicata ,  ainsi  que  de  la  fume -terre  ordinaire,  sui- 
vant Clusius.  (J.  ) 

PALOMMIER.  (Bot.)  Nom  sous  lequel  M.  de  Lamarck 
décrit  dans  rEncyclopédie  le  genre  Gaui-thebia  de  Linnaeus, 
décrit  dans  ce  Dictionnaire  sous  ce  dernier  nom.  (J.) 

PA-LO-MYE.  (Bot.)  Nom  donné  par  les  Chinois  au  fruit 
du  jaka  ou  jacquier,  espèce  d^artocarpus,  suivant  l'éditeur 
du  Petit  recueil  des  Voyages.  (  J.) 

PALONNE.  {Ornilh.)  I/oiseau  dont  le  nom  est  ainsi  écrit 
par  Denys,  dans  son  Histoire  naturelle  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale, Paris,  1672,  tom.  2,  page  5o5  ,  est  la  spatule. 
(Ch.D.) 

PALOOPO.  {Bot.)  C'est  ainsi  qu'on  nomme  à  Sumatra  le 
bambou  ,  suivant  Marsden ,  qui  dit  qu'on  l'emploie  beaucoup 
pour  la  construction  des  bàtimens  ,  et  qu'on  en  fait  même 
des  planches  en  le  fendant  d'un  côté  dans  sa  longueur,  cou- 
pant le  saillant  intérieur  des  nœuds,  et  Pouvrant  ensuite  en- 
fièrement,  puis  le  mettant  à  la  presse  sous  un  poids  et  le 
faisant  sécher  au  soleil  dans  cet  état.  (J.) 

PALOS  DE  CALENTURAS.  {Bot.)  Suivant  Ray,  les  Espa- 
gnols de  l'Amérique  méridionale  nomment  ainsi  le  quinquina. 
Le  bois  d'aloès ,  aquilaria,  cité  par  C.  Bauhin  sous  les  noms 
de  agallochum  et  xyloaloes,  est  le  palos  d'aguilla  ou  d'agula 
des  mêmes  pays,  suivant  Linscot,  en  françois  bois  d'aigle. 
(J.) 

PALOUÉ,  Palovea.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  polypétalées,  irrégulières,  de  la  famille  des  légumi- 
neuses, de  Vennéandrie  monogjnie  de  Lir'nas;;s  ,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  double  ^  l'extérieur  à  deux 
lobes;  Pintérieur  irrégulier,  à  quau-e  ou  cinq  lobes;  trois 
pétales;  neuf  étamines  libres;  un  ovaire  supérieur,  pédi- 
cellé;  un  style;  un  stigmate  simple.  Le  fruit  est  une  gousse 
alongée,  à  deux  valves,  à  une  loge,  renfermant  plusieurs 
semences  ovales ,  comprimées. 

Paloué  de  la  Guiane  :  Palovea  guianensis ,  Aubl.,   Guian., 


298  PAL 

vol.  1,  pag.  ?fi5,  tab.  141;  Lamarck ,  lit.  gen.,  tab.  523. 
Arbrisseau  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  quinze  pieds  sur  un 
tronc  rameux  presque  dès  sa  base,  dont  les  rameaux  sont 
alternes,  droits  ou  inclinés,  garnis  de  feuilles  alternes,  vertes, 
lisses,  ovales- oblongues  5  acuminées  ,  très- entières,  longues 
de  six  pouces  sur  deux  et  demi  de  large;  les  pétioles  courts, 
munis  de  deux  petites  stipules.  Les  fleurs  sont  rouges,  scssilcs, 
réunie^  trois  ou  quatre  en  petits  épis  terminaux,  accom- 
pagnées de  bractées.  Le  calice  extérieur  est  urcéolé,  à  deux 
lobes  ovales,  oblongs,  aigus;  l'extérieur  à  quatre  ou  cinq 
lobes  oblongs,  concaves,  obtus,  dont  un  plus  grand  que  les 
autres;  les  pétales  sont  au  nombre  de  trois  ,  peut-être  de  cinq, 
dont  deux  caducs,  oblongs,  étroits,  frangés,  insérés  à  la  base 
du  grand  lobe  du  calice  ;  les  filamens  des  étamines  sont 
très- longs,  capillaires,  flexueux,  insérés  sur  un  bourrelet 
qui  couronne  l'orifice  du  calice,  soutenant  des  anthères  ob- 
longues, vacillantes.  L'ovaire  est  oblong,  comprimé,  pédi- 
ccllé  ;  le  pédicelle  garni  d'un  côté  d'un  large  feuillet  mem- 
braneux ;  le  style  plus  long  que  les  étamines.  Celte  plante 
croît  dans  les  forêts  de  la  Guiane.  (Poir.) 

PALOURD.  {Icluhjol.)  Dansl'Histoire  générale  des  voyages, 
mais  sans  aucune  espèce  de  détail,  il  est  parlé  sous  ce  nom 
d'un  poisson  de  la  mer  et  de  la  rivière  d'issini  en  Afrique. 
(H.  C.) 

.  PALOURDE.  (Malacoz.)  Les  habitans  de  nos  côtes  donnent 
ce  nom  à  des  coquilles  de  diflférens  genres;  en  effet ,  j'ai  rc(;u 
sous  ce  nom  le  cardium  rusticum  ,  une  espèce  de  venus  ,  la 
venus  treillissée,  et  même  une  espèce  de  lutraire ,  la  lutraire 
comprimée.  (De  B.) 

PALPES  ou  ANTENNULES,  Palpi  ,  Anlennulœ.  (Entom.) 
On  nomme  ainsi  des  appendices  articulés,  mobiles,  qui  s'ob- 
servent en  nombre  pair  sur  les  parties  latérales  de  la  bouche 
des  irtsecles.  Ce  nom  de  palpes  fait  supposer  que  l'insecte 
s'en  sert  pour  palper  les  corps  solides  qu'il  ronge.  En  effet, 
on  les  voit  en  mouvement  toutes  les  fois  que  l'insecte  mange; 
mais  leur  forme  varie  beaucoup  ,  ainsi  que  leurs  usages ,  à 
ce  qu'il  paroît.  la  dénomination  d^antennules  dérive  de  la 
comparaison  que  l'on  en  a  faite  avec  les  antennes  et  de  leur 
brièveté  relative.    Dans  beaucoup   d'insectes  les  palpes  ser- 


PAL  299 

vent  évidemment  à  redresser  l'aliment  ou  à  le  ramener,  comme 
le  font  les  lèvres  charnues ,  sous  l'action  des  mandibules  et  des 
mâchoires  qui  doivent  le  couper,  le  diviser  et  le  réduire  en 
pâte.  C'est  surtout  dans  les  insectes  à  mâchoires  que  l'on 
distingue  les  palpes.  On  en  compte  quatre  le  plus  ordinai- 
rement, et  on  les  distingue  en  supérieurs  ou  maxillaires, 
et  en  inférieurs  ou  labiaux,  en  raison  de  leur  situation  ou 
de  leur  insertion  ;  les  premiers  étant  fixés  ou  articulés  sur  les 
ni.-ichoires  proprement  dites,  et  les  seconds  sur  la  lèvre  infé- 
rieure :  dans  quelques  insectes  même  ,  comme  chez  les  orthop- 
tères et  chez  quelques  névroptères,  les  mâchoires  sont  gar- 
nies d'une  sorte  de  gaine  mobile,  d'une  seule  pièce,  qui  re- 
présente un  palpe  surnuméraire  et  que  l'on  a  nommé  Galète  , 
Galca  (voyez  ce  mot).  Chez  quelques  insectes  coléoptères 
les  palpes  sont  au  nombre  de  six,  dont  deux  paires  sont 
fixées  sur  la  mâchoire  inférieure  :  tels  sont  les  créo- 
phases  ,    comme  les  carabes,  les  cicindèles.  Voyez  Insectes. 

(c.'d.) 

TALPEURS.  (Entom.)  M.  Latreille  avoit  désigné  sous  ce 
nom  une  division  ou  une  tribu  des  insectes  coléoptères,  à 
cinq  articles  à  tous  les  tarses,  et  dont  tous  les  palpes  sont 
très-longs  et  renflés  vers  l'extrémité.  Il  y  rap])orte  les  genres 
Mastige,  qui  ne  comprend  qu'une  espèce  du  Portugal,  dé- 
crite sous  ce  nom  par  Hoflfmannsegg ,  et  celui  qu'il  nomme 
ScvDMÈNE.  Voyez  ces  mots.  (C.  D.) 

PALPICORNES.  (Entom.)  C'est  le  nom  d'une  famille  de 
coléoptères,  établie  par  M.  Latreille  pour  y  comprendre  nos 
clavirornes  ou  hélocères  sous  les  noms  de  deux  tribus,  les 
hydrophiliens  et  les  sphéridiotes.  (C.  D.  ) 

PALQUIN.  (Bot.)  L'arbrisseau  du  Pérou,  désigné  sous  ce 
nom  par  Feuillée,  est  le  buddleia  g/oZiosa,  rapporté  à  la  famille 
des  personées  ou  scrophularinées.  Dans  la  Flore  du  Pérou  il 
est  nommé  pagnhin.  (J.) 

PALTAM.  (Bot.)  M.  Leschenault  dit  que  dans  la  langue 
tamoule  on  nomme  ainsi  le  pois  cultivé.  (J.) 

PALTE,  AVANE.  (Bot.)  Dans  le  Catalogue  de  l'herbier 
de  Vaillant  on  trouve  sous  ces  noms  un  acacia  de  Magellan 
à  côte  épineuse  et  à  gousse  purpurine.  (J.) 

PALTORIA.  {Bot.)   Ce  genre   des  auteurs  de  la  Flore  du 


3o"  PAL 

Pérou  n'est   qu'une  espèce  de  houx,  ilex ,  auquel  on  le  trouve 
réuni  dans  le  Synopsis  de  M.  Persoon.  (  J.) 

PALUDAPIUM.  (Bol.)  Pena  et  Tabernaemontanus,  cités  par 
C.  Bauhin  ,  nommoient  ainsi  l'ache  des  marais,  apium  palustre 
de  Matthiole ,  apium  graveolens  de  Linnaeus.  (J.) 

PALUDELLA  ou  MARÉCAGINE.  [Bot.)  Genre  de  la  fa- 
mille des  mousses,  constitué  par  Bridel  et  caractérisé  ainsi 
par  lui  :  Péristome  double  :  Pextérieur  à  seize  dents  lancéo- 
lées, pointues;  l'intérieur  formé  par  une  membrane  très- 
courte,  qui  s'alonge  en  seize  dents,  ayant  entre  elles  un 
point  proéminent  ou  petite  saillie;  coiffe  inconnue;  fleurs 
mâles  discoïdes,  situées  sur  des  pieds  distincts. 

Ce  genre,  très  -  voisin  du  pohlia  ,  ne  comprend  qu'une 
espèce. 

Paludella.  rude  ou  Marécagine  rude:  p.  squarrosa,  Brid., 
Musc.  suppL,  3  ,  p.  72  ,  et  4,  p.  1 1  5 ,  tab.  2,  fig.  i5;  Biyum 
squarrosum ,  Linn.5  Hedw. ,  Spec,  tiiusc,  186,  tab.  44,  £ig. 
6  —  11  ;  Mniura  squarrosum,  Walilenb.  ,  Flor.  Cap.,  p.  356; 
Hjpnum  paludella,  Web.  et  Mohr.  Tige  droite,  presque 
simple;  feuilles  sur  cinq  rangs,  obovales,  pointues,  réflé- 
chies, dentelées  à  leurs  extrémités;  capsules  oblongues  ,  un 
peu  penchées;  opercule  presque  conique,  pointu.  Cette 
mousse  ,  qui  a  le  port  d'un  mnium ,  croît  dans  le  Nord  de 
l'Europe,  dans  les  marais,  les  prés  et  les  pâturages  tourbeux 
de  la  province  de  Nordland  ,  en  Laponie ,  en  Suède,  en 
Zélande,  en  Russie,  dans  la  Courtaude,  dans  le  grand-duché 
de  liesse,  en  Saxe  et  en  Silésie. 

Ehrhart,  sans  songer  qu'on  pût  en  faire  un  genre  parti- 
culier, lui  avoit  imposé  le  nom  de  paludella. 

Quelques  botanistes  pensent  que  ce  genre  ne  doit  pas  être 
adopté,  à  cause  des  légers  caractères  qui  le  séparent  du  mnium, 
dont  il  diffère  seulement  par  la  structure  de  son  péristome 
interne.  (  Lem.) 

PALUDINE,  Paludina.  (Malacoz.)  M.  de  Lamarck  est  le 
premier  zoologiste  qui  ait  proposé  d'établir  sous  ce  nom  un 
genre  de  mollusques  pour  les  espèces  de  cyclostomes  de  Dra- 
parnaud  qui  ne  sont  pas  terrestres,  et  qui  au  contraire  vivent, 
comme  l'indique  leur  nom  ,  dans  les  marais  et  dans  les  rivières, 
quelquefois    cependant  dans  les  eaux   saumâtres  et  même 


PAL  3oj 

salées  ,  formant  lagunes  à  l'embouclnire  des  rivières.  Il  a  été 
conduit  à  cette  séparation  par  les  observations  de  M.  Cuvier, 
sur  l'anatoinie  de  la  principale  espèce  de  ce  genre,  la  vivi- 
pare à  bandes,  si  commune  dans  nos  rivières.  Les  caractères 
que  l'on  peut  assignera  ce  genre ,  en  ayant  égard  à  l'animal, 
à  la  coquille  et  à  son  opercule,  peuvent  être  exprimés  ainsi  : 
Animal  spiral;  le  pied  tz'acliélien  ovale,  avec  un  sillon  mar- 
ginal antérieur;  tête  proboscidiforme;  tentacules  coniques, 
obtus,  contractiles,  dont  le  droit  est  plus  renflé  que  le  gauche, 
et  percé  à  sa  base  pour  la  sortie  de  l'organe  excitateur;  yeux 
portés  sur  un  renflement  formé  par  le  tiers  basilaire  des 
tentacules;  bouche  sans  dents,  mais  pourvue  d'une  petite 
masse  linguale  hérissée  ;  anus  à  l'extrémité  d'un  petit  tube 
au  plancher  de  la  cavité  respiratrice  ;  organes  de  la  respi- 
ration formés  par  trois  rangées  de  filamens  branchiaux  et 
contenus  dans  une  cavité  largement  ouverte  avec  un  appen- 
dice auriforme  inférieur  à  droite  et  à  gauche;  sexes  séparés 
sur  des  individus  différens;  l'appareil  femelle  se  terminant 
par  un  orifice  fort  grand  dans  la  cavité  branchiale  ;  l'organe 
mâle  cylindrique,  très- gros,  renflant,  quand  il  est  rentré, 
le  tentacule  droit,  et  sortant  par  un  orifice  situé  à  sa  base. 
Coquille  épidermée  conoïde,  à  tours  de  spire  arrondis;  le 
sommet  mamelonné;  ouverture  médiocre,  ronde,  ordinai- 
ment  un  peu  plus  longue  que  large  et  anguleuse  en  arrière, 
à  bords  réunis,  toujours  tranchans;  le  commencement  du 
bord  gauche  immédiatement  collé  contre  le  dernier  tour  de 
spire.  Opercule  corné,  appliqué,  squameux,  ou  à  élémens 
imbriqués;  le  sommet  subcentral.  D'après  les  caractères  que 
nous  assignons  à  ce  genre ,  il  est  évident  qu'il  se  distingue 
fort  bien  des  véritables  cyclostomes,  non-seulement  par  les 
caractères  tirés  de  l'animal ,  et  surtout  de  l'appareil  respira- 
toire,  mais  encore  par  ceux  que  fournissent  la  coquille  et 
son  opercule.  En  eff"et ,  dans  les  véritables  cyclostomes  l'oper- 
cule est  paucispiré,  et  par  conséquent  a  une  tout  autre 
structure.  Ce  genre  n'est  pas  aussi  facile  à  séparer  des  am- 
punaires,etron  peut  même  à  peu  près  assurer  qu'ils  devront  y 
être  réunis,  tant  il  y  a  de  ressemblance  dans  l'animal  et  dans 
l'opercule.  Il  n'y  a  donc  que  la  forme  plus  ventrue  et  ombi- 
liquée  de  la  coquille  qui  puisse  servir  à  distinguer  ces  deux 


3o2  PAL 

genres  dont  les  animaux  ont  du  reste  les  mêmes  habitudes , 
et  vivent  également  dans  les  eaux  douces. 

L'organisation  des  paludines  n'oflTre,  du  f este  ,  rien  de  bien 
remarquable  que  dans  ce  qui  nous  a  servi  à  caractériser  le 
genre.  Les  femelles,  qui  sont  toujours  plus  grosses  que  les 
niàles  ,  présentent  seulement  dans  l'appareil  de  la  génération 
une  disposition  qu'on  a  cru  à  tort  particulière  à  ces  animaux  , 
dans  le  grand  développement  de  la  seconde  partie  de  l'ovi- 
ducte,  à  laquelle  on  a  donné  le  nom  de  matrice  et  où  s'a- 
massent les  œufs,  en  s'y  développant  assez  pour  y  éclore;  en 
sorte  que  les  petites  paludines  sortent  du  corps  de  leur  mère 
à  l'état  vivant  :  ce  qui  a  fait  désigner  respèce  connue  dans 
nos  grandes  rivières  par  le  nom  de  vivipare  à  bandes.  Cette 
singularité  a  été  observée  depuis  assez  long-tômps  chez  plu- 
sieurs espèces  de  sabots  de  nos  côtes. 

Les  mœurs  et  les  habitudes  des  paludines  n'offrent  non 
plus  rien  de  bien  particulier  ;  elles  vivent ,  en  général ,  dans  le 
fond  des  rivières  sur  les  plantes  aquatiques  qui  s'y  trouvent; 
elles  paroissent  se  nourrir  de  toutes  sortes  de  substances, 
mais  surtout  de  substances  végétales.  Leur  mode  d'accouple- 
ment ne  doit  rien  offrir  de  digne  de  remarques.  Nous  avons 
dit  que  les  petits  sortent  vivans  de  l'intérieur  de  leur  mère; 
mais  ce  n'est  pas  fous  à  la  fois.  Les  femelles  des  paludines 
paroissent  pondre  pendant  toute  la  belle  saison.  Les  petits, 
en  sortant,  se  placent  sur  la  coquille  de  leur  mère  et  pa- 
roissent y  rester  quelque  temps;  elles  rampent  assez  vile  sur 
un  sol  résistant,  et  viennent  quelquefois  a  la  surface  de  l'eau  , 
où  elles  peuvent  aussi  flotter  à  la  u^anière  deslimnées,  d'après 
les  observations  de  M.  Beudant  ;  il  .faut  cependant  que  cela 
soit  fort  rare,  car  je  ne  l'ai  jamais  observé  moi-même. 

Les  espèces  de  paludines  semblent  n'exister  que  dans  notre- 
hémisphère  boréal  et  pas  même  dans  la  zone  véritablement 
chaude,  où  elles  sont  remplacées  par  des  ampullaires.  C'est 
surtout  dans  les  rivières  de  l'Amérique  septentrionale  quelles 
paroissent  être  les  plus  communes.  Malheureusement  elles  sont 
peu  connues  dans  nos  collections,  et  elles  sont  assez  incom- 
plètement décrites  par  les  naturalistes  américains. 

On  connoit  en  France  : 

La  P.  VIVIPARE  :  P.  viyipara  ;  Hélix  vit'ipara,  Linn.  ;  Cyelos- 


PAL  3o3 

lomaxiviparina  ,  Draparn. ,  Moll.  de  Fr.,  pi.  i  ,  fig.  16. Coquille 
(quelquefois  d"un  pouce  dediamèlre)  conoïde  ,  un  peu  ven- 
true, mince,  subtransparente,  à  cinq  ou  six  tours  de  spire, 
séparés  par  une  suture  profonde,  cachant  sous  un  épiderme 
de  couleur  Aerdàtre,  des  bandes  décurrentes,  brunes  ou 
fauves  sur  un  fond  blanc  ou  blanchâtre. 

L'animal  est  d'une  couleur  générale  brunâtre,  parsemée 
d'une  grande  quantité  de  petites  taches  d'un  jaune  doré, 
plus  marqué  sur  le  bord  antérieur  du  manteau. 

Cette  espèce  est  connue  dans  toutes  les  parties  de  la  France 
et  de  l'Europe  dans  les  grandes  rivières.  Elle  a  été  le  sujet 
des  observations  anatomiques  de  Lister,  de  Swammerdam  et 
de  M.  Cuvier. 

M.  Say,  Encjclop.  am.,  art.  Conchology ^  décrit  et  figure 
sous  le  nom  de  limnée  vivipare,  une  espèce  qui  paroît  bien 
voisine  de  celle-ci,  à  laquelle,  en  effet,  il  la  rapporte.  Elle 
est  subconique  ,  de  couleur  olivâtre  ou  pâle,  avec  trois  bandes 
d'un  rouge  brun  ,  décurrentes  avec  la  spire. 

La  F.  AGATHE  :  P.  achutina  ;  Hélix  fasciata,  Linn.,  Gmel.  ; 
Cyct.  achatinurn,  Drap. ,  Moll. ,  pi.  1  ,  lig.  18.  Coquille  un  peu 
plus  grande  et,  en  général,  plus  alongée ,  un  peu  plus  so- 
lide et  plus  nettement  fasciée  que  la  précédente,  avec  la- 
quelle elle  a  les  plus  grands  rapports,  et  se  trouve  dans  les 
grandes  rivières  du   Midi  de  la  France  et  en  Italie. 

La  P.  SALE  :  P.  imjjura ;  Hélix  tentaculata,  Linn.,  Gmel., 
page  5662,  n."  14G  ;  Cycloitoma  impurum.)  Draparn.,  Moll., 
pi.  1,  fig.  ig.  Petite  coquille  ovale-conique  ,  lisse,  translucide, 
de  couleur  de  corne  jaune,  et  le  plus  ordinairement  cou- 
verte d'un  dépôt  crétacé  ou  limoneux  ,  plus  ou  moins 
abondant,  suivant  la  nature  des  eaux  dans  lesquelles  vit  l'ani- 
mal. Couleur  noire,  avec  des  points  dorés  nombreux. 

Très -commune  dans  toutes  les  eaux  douces  de  la  France, 
de  l'Allemagne  et  probablement  du  reste  de  l'Europe. 

La  P.  SAUMATRE  :  P.  tiiuriatica  ;  Turbo  thernialis ,  Linn., 
Gmel.,  p.  36o3  ,  n.°6i;  Cjclostoma  anatinum ,  Drap.,  Moll., 
pi.  1,  fig.  24,  26.  Très-petite  coquille  (une  à  deux  lignes), 
fort  mince,  lisse,  pellucide,  de  forme  conoïde,  toute  blanche, 
sous  un  épiderme  brunâtre. 

D^ns  les  eaux  douces  du  Midi  de  la  France,  dans  les  eaux 


5o4  PAL 


thermales,  chaudes  jusqu'à  54  ,  en  Italie,  en  Autriche  et 
dans  les  eaux  saumâtrcs ,  voisines  de  la  mer,  aux  environs 
du  Havre,  dans  la  mer  Baltique. 

La  P.  VERTE  :  P.  liridis  ;  Cjclostoma  viridis  ,  Draparn. ,  Moll. , 
pi.  1,  fig.  26,  27.  Coquille  très-petite  ( /(  de  ligne),  lisse, 
transparente,  subovale,  de  quatre  tours  de  spire,  dont  le 
dernier  fort  grand  ;  ouverture  grande  et  ovale;  sommet  pointu; 
Couleur  blanche  sous  un  épiderme  vert. 

Dans  les  eaux  douces  des  ruisseaux  des  montagnes  de  France. 
En  xAfriquc. 

La  P.  UNicoLORE  :  P.  unicolor ;  Cjclostoma  unicolor ,  Oliv- , 
"Voyage  dans  TEmp.  ottom.,  pi.  3i,  fig.  9,  a,  h.  Coquille 
assez  petite  (six  lignes),  ventrue,  conoïde,  mince,  pellucide, 
glabre,  formée  de  six  tours  de  spires  convexes,  aplatis  en 
dessous.  Couleur  de  corne  verdàtre. 

Dans  le  canal  d'Alexandrie  en  Egypte. 
En  Asie. 

La  P.  DU  Bengale,  P.  hengalensis  de  Lamarck,  Anim.  san» 
vert.,  tome  6,  part.  2,  page  174,  n.°  5.  Coquille  de  quinze 
lignes  de  long,  ventrue,  ovale-aiguë,  très -pointue  au  som- 
met, de  sept  tours  de  spire,  très-finement  treillissée  et  de 
couleur  verdàtre,  avec  des  rayures  transversales  brunes.  Des 
rivières  du  Bengale. 

En  Amérique. 

La  P.  subcarénée:  P.  subcarinata,  Say  ;  Lininea  subcarinatat 
Say,  Encjclop.  am. ,  art.  ConcJiologj ,  pi.  1  ,  fig.  7.  Coquille 
ovale,  un  peu  conoïde,  ombiliquée,  de  trois  tours  de  spire 
arrondis,  bien  séparés,  avec  deux  ou  trois  lignes  carinaires, 
décurrentes;  ouverture  grande  et  ovale. 

Dans  la  Delaware  et  autres  rivières  de  l'Amérique  septen- 
trionale. 

La  P.  coupée;  P.  decisa,  Say,  l.  c,  pi.  2,  fig.  6.  Coquille 
ovale, subconique,  tronquée  au  sommet,  composée  de  quatre 
tours  de  spire  arrondis,  bien  distincts  et  finement  striés; 
ouverture  subovale  et  sensiblement  plus  longue  que  large. 
Couleur  olivacée. 

Cette  espèce,  qui  s'éloigne  déjà  un  peu  de  ses  congénères 
par  la  forme  de  l'ouverture,  vient,  comme  la  précédente, 


PAL  3o5 

de  l'Amérique  septentrionale.  Elle  a  un  pouce  de  long  sur 
trois  quarts  de  large. 

La  P.  DE  Virginie;  P.  Virginice ,  Say,  l.  c. ,  pi.  2,  Gg.  4. 
Coquille  ovale-alongée ,  subturriculée,  à  sommet  tronqué, 
de  sept  tours  de  spire;  ouverture  subovale,  assez  petite  pro- 
portionnellement, élargie  ou  dilatée  en  avant.  Couleur  oli- 
vâtre ou  cornée  noirâtre,  avec  deux  lignes  étroites,  rouge- 
foncé,  décurrentes  avec  le  spire. 

Des  lacs  de  l'Amérique  septentrionale,  où  elle  a  été  dé- 
couverte par  M.  Lesueur. 

La  P.  LAPIDAIRE  ;  P.  lapidaria,  Say  ,Journ.ofthe  acad.  nat.  se, 
tom.  1  ,  part.  1  ,  page  33.  Coquille  turriculée  ,  suboinbiliquée, 
formée  de  six  tours  de  spire  bien  distincts  et  un  peu  striés; 
ouverture  ovale-orbiculaire  longitudinalement,  à  peine  aussi 
grande  que  le  tiers  de  la  coquille;  longueur,  un  cinquième 
de  pouce. 

Sous  les  pierres,  sur  les  bords  des  rivières  de  l'Amérique 
septentrionale. 

La  P.  LIMONEUSE;  P.  limnosa,  Say,  L  c,  tome  1  ,  part.  1  , 
page  126.  Coquille  très-petite,  conique  ,  suboinbiliquée;  ou- 
verture ovale-orbiculaire.  Couleur  de  corne  foncée,  mais  or- 
dinairement couverte  d'une  matière  limoneuse,  qui  la  salit. 
Cette  espèce,  qui  est  très- commune  sur  les  bords  de  la 
Delaware  et  d'autres  rivières  de  l'Amérique  septentrionale, 
paroît  avoir  quelques  rapports  avec  notre  P.  impure.  Son 
animal,  blanchâtre,  a  la  tète  brune  ,  avec  la  bouche,  les 
tentacules,  le  tour  des  yeux  et  une  bande  de  chaque  côté  du 
cou,   de  couleur  blanche. 

La  P.  grain;  p.  grana ,  Say,  /.  c. ,  tome  2,  page  078.  Co- 
quille extrêmement  petite  (  y,„  de  pouce),  conique,  ovale, 
ombiliquée  ;  ouverture  orbiculaire  fortement  anguleuse  en 
dessus.  Très-abondante  sur  les  feuilles  mortes  tombées  dans 
les  marais  à  Harrowgate  en  Pensyivanie. 

La  P.  LUSTRÉE  ;  P.  lustrica,  Say,  /.  c. ,  tome  2,  page  37. 
Coquille  un  peu  plus  grande  que  la  précédente,  plus  alongée  ; 
la  partie  postérieure  de  la  lèvre  interne  étant  une  continua- 
tion non  interrompue  des  bords  de  l'ouverture. 

M.  Say  ajoute  encore  à  ces  cinq  ou  six  espèces  de  palu^^ 
diines  des  Étals-Unis,  celles  qu'il  nemme  intégra,  ponderosa  et 
37,  20 


oo6  PAL 

Irilineafa.  Mallieureusement  il  n'eu  donne  pas  de  figures. 
(Df.B.) 

PALUDINE.  (Foss.)  Les  espèces  de  ce  genre  que  Ton 
trouve  dans  les  terrains  lacustres,  ne  se  distinguent  guères 
que  par  la  grandeur.  11  est  difficile  de  présenter  pour  cha- 
cune d'elles  des  caractères  qui  ne  soient  pas  en  général  ceux 
du  genre. 

Paludine  de  Hammer,  Paludina  Hammeri.  On  trouve  dans 
des  pierres  à  Bouxwiller ,  au  pied  du  Baslberg ,  des  moules 
intérieurs  de  cette  espèce  qui  ont  jusqu'à  dix -huit  lignes 
de  longueur,  sur  plus  d'un  pouce  de  diamètre  à  la  base.  Ils 
sont  dépourvus  du  têt  dans  lequel  ils  ont  été  formés,  et  ils 
sont  accompagnés  de  pareils  moules  de  planorbes,  d'autres 
paiudines  plus  petites,  delimnées,  de  cyclostomes  et  d'hélices. 

Paludine  mince:  Paludina  unicolor .  ou  Hélix  lenta ,  Krander, 
Foss.  hant.,  tab.  60?  Longueur,  quinze  lignes.  On  trouve 
cette  espèce  avec  son  têt  luisant  dans  les  couches  voisines 
de  Targile  plastique  et  du  lignite,  à  Soissons ,  à  Beaurain ,  li 
Headeu-Hill,  dans  Lile  de  Wight.  On  a  cru  pouvoir  rap- 
porter à  cette  espèce  celle  qui  se  trouve  à  l'état  vivant  en 
Orient,  et  à  laquelle  Olivier  a  donné  le  nom  de  cyclos^ 
toma  unicolor.  (Voyage  en  Orient,  pi.  5i  ,   lig.  9,  A  B.) 

Paludine  helvétique;  Paludina  hehetica ,  Def.  Longueur, 
trois  lignes.  Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec  la  pa- 
ludine impure,  Lamck.  On  la  trouve  avec  de  grands  pla- 
norbes (plitnorbis  corneus?)  près  de  Neufchàtel ,  en  Suisse, 
au-dessus  d'une  mine  de  houille.  Quelquefois  elle  est  à  la 
surface  de  la  terre  et  dans  certains  endroits  à  de  grandes 
profondeurs.  (M.  Coulon.) 

Paludine  de  Desmarest;  Paludina  Desmarestii ,  Prév.  ,  Jour- 
nal de  phys. ,  Juin  1821.  Spire  conique,  à  six  tours  bombés, 
bien  séparés;  péristome  complet,  double;  bouche  subovale  ^ 
évasée;  têt  assez  épais,  finement  strié  transversalement.  Lon- 
gueur, trois  lignes.  Cette  espèce  est  très-remarquable  par  le 
double  bord  de  sa  bouche  et  par  les  stries  qui  sillonnent  son 
têt.  Elle  a  quelques  rapports  avec  la  nerita  contorta  de  Mul- 
ler,  qui  se  trouve  a  l'état  vivant  près  de  ïrieste  ;  mais  celle- 
ci  n'est  pas  striée  et  n'a  pas  le  bourrelet  de  la  bouche  aussi 
saillant.  On  la  rencontre  en  grand  nombre  dans  la  plaine  de 


PAM  5o7 

Moiijroiige,  près  de  Bagneux,  clans  les  lits  du  lignite  terreux, 
avec  des  planorbes,  deslimnées,  des  bulimes ,  des  potamides, 
des  ampullines,  des  cérites  et  des  Uicines  au-dessous  du 
calcaire  grossier. 

Paludine  conique;  Paludina  conica,  Prév,  ,  loc.  cit.  Spire 
conique;  six  tours  bien  visibles,  peu  courbés;  suture  peu 
profonde;  péristome  complet,  à  bord  tranchant;  bouche 
ovale;  têt  mince  et  lisse.  Longueur,  trois  à  quatre  lignes. 

Cette  espèce  a  aussi  quelques  rapports  avec  la  paludine  im- 
pure ,  mais  elle  est  plus  pointue  et  a  les  tours  de  spire  moins 
détachés.  On  la  trouve  avec  celle  qui  précède  immédiatement. 

RI.  de  Férussac  a  trouvé  dans  le  bassin  d"Épernay  deux  es- 
pèces de  ce  genre,  auxquelles  il  a  donné  les  noms  de  palu- 
dina virgula  et  paludina  indistincta.  (Mém.  sur  la  formation  de 
l'argile  plastique  et  des  lignites.)  (D.  F.) 

PAL-VALLI.  {Bot.)  Nom  malabare  de  Vechites  malalarica, 
plante  apocinée.  (J.) 

PAM.  [Bot.)  Clusius  dit  que  le  poivre  bétel,  ou  betle,  ou 
bètre,  est  ainsi  nommé  au  Décan  et  à  Guzarate,  et  que  c"est 
le  siri  des  Malais.  Il  est  très-cultivé  dans  PIndc,  et  par  suite 
dans  quelques  lieux  de  l'Amérique,  où,  mêlé  avec  de  l'arec 
et  de  la  chaux  ,  il  est  continuellement  mâché  avec  délices  : 
ce  qui  en  fait  un  objet  presque  de  première  nécessité.  (J.) 

PA-MA.  {Bot.)  Nom  qu'on  donne  en  Chine  à  Vurtica  ni- 
vea,  Linn. ,  plante  textile  en  grand  usage  pour  fabriquer  des 
cordages.  (  Lem.  ) 

PAMBE.  {Ichthfol.)  Les  voyageurs  ont  parlé  sons  ce  nom 
d'un  poisson  plat  des  Indes  orientales  que  nous  ne  savons  à 
quel  genre  rapporter.  Sa  chair  est  fort  estimée  dans  le  pays  ,- 
on  la  fait  sécher  ou  bien  on  la  confit  dans  la  pulpe  des  ta- 
marins pour  les  voyages  de  long  cours.  (H.   C.) 

PAMBOE-VALLI.  {Bot.)  Nom  malabare  dujlagellaria  indica, 
qui  est  le  rolting-korwaer  de  l'île  de  Java  ,  suivant  Burmann. 
(J.) 

PAMBORE ,  Pamhorus.  {Entom.)  C'est  le  nom  donné  par 
M.  Latreille  à  un  genre  de  coléoptères  qui  ne  comprend 
jusqu'ici  qu'une  espèce  unique  ,  observée  à  la  Nouvelle- 
Hollande  :  c'est  un  coléoptère  créophage  .  voisin  des  ralo- 
somes  et  des  carabes.  (C.  D.) 


3o8  PAM 

PAMET.  {Concliyl.)  Adanson  ,  Sénég. ,  pi.  18,  a  désigné 
sous  ce  nom  une  espèce  de  mollusque  bivalve  du  genre  Donace, 
D.  rtigosa,  Liiin.,  Gniel.  ;  D.  elongata,  de  Lamarck,  et  qu'il 
avoit  circonscrit  lui-même  sous  le  nom  de  telline.  Nous  devrons 
faire  ici  l'observation  que  ,  contre  sa  coutume  d'une  grande 
exactitude ,  Adanson  a  donné  une  figure  évidemment  fausse 
de  la  position  de  l'animal  dans  sa  coquille  ,  en  plaçant  le  pied 
du  petit  côté  et  les  tubes  du  grand;  la  disposition  même  de 
l'impression  palléale  dars  la  figure  de  la  coquille  ouverte, 
qui  est  placée  à  côté,  prouve  que  dans  ce  genre  les  tubes 
sont  du  côté  le  plus  court.  Voyez  Donace.  (De.  B.  ) 

PAMIER,  Pamea.  (Bot.)  Nom  d'un  genre  établi  par  Aublet, 
réuni  au  Badamier.  Voyez  ce  mot.  (Poir.) 

PAMOULO.  {Bot.)  Nom  languedocien  d'une  espèce  d'orge, 
hordeum  distichum  ,  Linn. ,  appelée  vulgairement  Paumelle. 
(Lem.) 

PAMPA.  (Mamm.)  Voyez  Pajeros.  (F.  C.) 

PAMPALOTTl.  {Ichth_)'ol.  )  Nom  nicéen  du  Pleuronecte  Bos- 
quien  décrit  par  M.  Risso.  Voyez   Plecronecte.  (H.  C.  ) 

PAMPAX  et  BAMBAX.  [Bol.)  Synonymes  de  coton  dans 
divers  ouvrage  anciens;  il  en  est  de  même  de  bomba,  bomba- 
sum  et  bombacium.   (Lem.) 

PAMPE  ou  PAMPRE.  {Bot.)  Nom  que  Ton  donne  aux  bran- 
ches de  la  vigne  ,  chargées  de  feuilles  et  de  fruits.  (L.  D. ) 

PAMPELMOUSSE.  {Bot.)  Espèce  de  citronnier,  dont  le 
fruit  est  très- gros.  (L.  D.) 

PAMPHAGE.  {Ornith.)  Ce  terme,  qui  correspond  à  omni- 
vore, est  employé  pour  désigner  les  oiseaux  qui,  comme  les 
corbeaux,  se  nourrissent  de  toutes  sortes  d'aliraens.  (Ch.  D.) 

PAMPHALEA.   {Bot.)  Voyez  Panphalée.  (H.  Cass.) 

PAMPHANES.  {Bot.)  Nom  donné  par  les  Égyptiens  à  la 
grande  joubarbe,  sempervivum ,  suivaot  Ruellius.  (J.  ) 

PAMPHILIE.  Pampkilius.  {Entom.)  M.  Latreille  a  décrit  sous 
ce  nom  de  genre  quelques  espèces  de  tenthrèdes  ou  mouches- 
à-scie,  telles  que  les  T.  sylvatica,  eiythrocephala,  betulœ.  Ce 
genre  correspond  à  celui  que  Fabricius  a  décrit  sous  le  nom 
de  Lyda  et  qui  a  été  adopté  par  M.  Klug.  Voyez  Tenthrède  et 
Uropristës.  (CD.) 

PAMPHRACTUS.  {Mamm.)  Nom  générique  formé  par  Illi- 


PAN  3o9 

ger  pour  un  animal  de  Java  ,  décrit  par  Bontius  comme  une 
tortue,  sous  le  nom  de  Testudo  squamata.  Illiger  regarde 
cet  animal  comme  voisin  des  monotrèmes.  M.  Desmarest 
pense  qu'il  n'est  qu'une  tortue.  (F.  C.) 

PAMPINELLA.  (Bot.)  Voyez  Pimpinei.la.  (  Lem.  ) 

PAMPLEMOUSSE.  (Bol.)  Voyez  Pampelmousse.  (L.  D.) 

PAMPLINA.  (Bot.)  Nom  castillan  de  la  morgeline,  a/smc, 
suivant  Quer,  auteur  espagnol.  (J.) 

PAMPRE.  (Bot.)  Voyez  Pampe.  (Lem.) 

PAN.  {Zool.)  Voyez  Paon  et  Macaque-magot.  (Desm.) 

PAN  BLAN  D'ASE.  {Bot.)   Nom  languedocien,  cité  par 
Gouan  ,  du  panicaut  des  champs  ou  chardon  roulant.   (J.) 

PAN  AU  LAU.   [Bot.)    L'hellébore  fétide  porte  ce  nom 
dans  le  Midi.'  (Lem.) 

PANA.  [Bot.)  Nom  du  codapail  au  Sénégal.  (Lem.) 

PANACEE.  {Chini.)  Le  mot  panacée  étoit  pour  les  anciens 
chimistes  synonyme  de  remède  universel.  (Ch.) 

PANACÉE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  berce  branc-ursine. 
(L.  D.) 

PANACÉE  ANTARCTIQUE.  (Bot.)  Un  des  noms  vulgaires 
de  la  nicotiane  tabac.  (  L.  D.) 

PANACÉE   BxVfARDE.    (Bot.)    Espèce   de  laser ,    laserpi- 
tiiini  chironium.   (Lem.) 

PANACÉE  DE  BAUHIN.  (Bot.)  C'est  le  panais  opoponax. 
(L.  D.) 

PANACÉE  DES  FIÈVRES  QUARTES.  (Bot.)  Nom  vulgaire 
de  l'asaret.  (  L.  D.) 

PANACÉE  DES  LABOURS.  (Bot.)  C'est  Pépiaire  des  bois, 
dite  encore  ortie  puante.  (  L.  D.  ) 

^  PANACÉE  MERCURIELLE.  (Chim.)  Les  anciens  chimistes 
pcnsoient  qu'en  sublimant  le  mercure  doux  ou  protochlorure 
de  mercure  neuf  fois  de  suite,  puis  le  mettant  en  digestion 
dans  Pesprit  de  vin ,  et  décantant  celui-ci ,  on  obtenoit  une 
panacée  mercurielle  qui  n'avoit  plus  de  causticité.  Aujourd'hui 
on  pense  assez  généralement  que  ces  sublimations  répétées 
peuvent  déterminer  la  production  d'une  certaine  quantité 
de  sublimé  corrosif.  (  Ch.  ) 

PANACÉE  DE  MONTAGNE.  {Bot.)  Nom  vulgaire  d'une 
espèce  de  berce,  heracleum  panaces.  (L.  D.) 


3io  PAN 

FANAGES.  (Bot.)  Ce  nom  est  donné  par  Dodoëns  au  pa- 
nax  cliironium  de  Daléchainps ,  laserpitiuin  chironiuin  de  Lin- 
nseus;  par  Cornuti ,  à  l'aralia  racemosa  ;  par  Dodoëns,  au 
ferula   nodijlora  ;    par  Matthiole  ,    à   Vherncleum    panaces.    (J.  ) 

PANACHE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  frilillaire  de  Perse. 
(L.  D.) 

PANACHE.  (Entom.)  Nom  donné  par  Geoffroy  à  un  genre 
d'insectes  coléoptères  à  cause  de  la  forme  de  leurs  antennes, 
subdivisées  en  forme  de  plumes,  dressées  comme  des  pana- 
ches. Les  deux  espèces  qu'il  y  rapportoit,  ont  été  depuis 
rangées  dans  deux  genres  différens  ,  l'une  sous  le  nom  de 
Drii,e,  l'autre  sous  celui  de  ptilinus.  Nous  avons  traduit  ce 
dernier  mot  par  celui  de  panache  ,  et  nous  avons  fait  repré- 
senter l'insecte  qu'il  désigne  sur  la  planche  VIII ,  fig.  2,  de 
l'atlas  de  ce  Dictionnaire. 

Les  driles  ont  en  effet  cinq  articles  à  tous  les  tarses  ;  les 
élytres  mous,  le  corselet  plat.  On  a  découvert  depuis  peu  de 
temps  que  leurs  larves,  et  même  leurs  femelles  sans  ailes,  se 
développoieiit  dans  les  coquilles  des  hélices,  dont  elles  dévo- 
rent les  mollusques;  ce  qui  les  a  fait  d'abord  désigner  sous  le 
nom  de  cochléotones.  Nous  avions  pour  ainsi  dire  prévu 
cette  circonstance  par  la  manière  dont  nous  avions  rapproché 
cette  espèce  d'insectes  de  ceux  qui  ont  des  mœurs  analogues, 
tels  que  les  lyques ,  les  téléphores ,  les  malachies,  et  surtout 
les  lampyres  ou  versluisans,  avec  lesquels  nous  les  avions  mis, 
en  contact  dans  le  tableau  des  apalytres  ou  mollipennes. 
(Voyez  Drile.  ) 

Quant  aux  véritables  Panaches,  ou  à  ceux  qui  conservent 
ici  le  nom  qui  leur  a  été  primitivement  donné  par  Geoflroy, 
ils  forment  un  genre  à  part.  Voici  comment  nous  caracté- 
risons ce  genre  ,  qui  appartient  à  une  autre  famille,  celle  des 
percebois  ou  térédyles ,  dont  les  élytres  sont  durs,  le  corps 
arrondi,  alongé,  convexe  et  solide:  Antennes  très-pectinées  , 
en  plumes ,  insérées  au  dci'ant  des  yeux;  corps  convexe,  tcte  en- 
gagée  dans  le  corselet,  de  la  largeur  des  élytres. 

Le  nom  de  Ptilinus,  créé  par  Geoffroy  ,  vient  évidemment 
du  mot  grec  TrJiXov ,  qui  signifie  plume  molle  en  panache 
flottant. 

Les  panaches  se  rapprochent  beaucoup  des  vrillettes,  dont 


PAN  3.! 

ils  ont,  H  ce  qu'il  paroit,  les  mœurs  et  les  habihules.  On 
n"a  rapporté  à  ce  genre  que  deux  espèces  ,  qui  paroissent 
même  des  variétés  de  couleur  et  peut-être  de  sexe  :  telle  est 

Le  Panache  brun,   Ptilinus  pectinicornis  et  pectinatus. 

Car.  Oblong,  brun  ou  noirâtre,  avec  les  pattes  pâles  ou 
jaunes. 

C'est  celui  que  nous  avons  fait  représenter  sur  la  planche 
indiquée  au  commencement  de  cet  article. 

On  le  trouve  sur  les  troncs  des  saules ,  des  noisetiers.  Quand 
on  veut  le  saisir,  il  se  blottit,  tombe  et  simule  long-temps 
le  mort,  à  peu  près  comme  les  vrillettes.  (  C.  D.) 

PANACHE.  {Ornith.)'  Ce  nom  a  été  donné  par  quelques 
personnes  à  la  femelle  du  paon.  (  Ch.  D.) 

PANACHE  DE  MER.  (Chétop.)  On  trouve  souvent  ce  mot 
employé  dans  quelques  auteurs  anciens,  qui  ont  écrit  sur  les 
productions  de  la  mer,  pour  désigner  les  animaux  des  ché- 
fopodes  à  tuyaux  et  surtout  des  amphitrites,  à  cause  de  la 
disj)Osition  flabelliforme  des  organes  branchiaux  et  tentacu- 
laires  qu'ils  font  sortir  des  tubes  qu'ils  habitent.  Voyez  Vers. 
(Dk  B.) 

PANACOCO.  (Bot.)  Aublct,  dans  ses  Plantes  de  la  Guiane , 
cite  sous  ce  nom  deux  arbres  de  la  famille  des  légumineuses, 
qu'il  rapporte  au  genre  Robinia.  Le  premier  est  le  grand 
panacoco  ,  ruhinia  panacoco ,  dont  le  bois  est  rougeàtre,  dur 
et  compacte;  ce  qui  lui  a  fait  aussi  donner  le  nom  de  bois 
de  fer  à  Cayenne.  I.e  second  est  le  petit  panacoco,  rolinia 
coccinea,  existant  aussi  dans  les  Antilles,  où  Plumier  Ta  ob- 
servé, en  le  nommant  pseudo-acacia.  Il  fait  maintenant  partie 
d'un  genre  distinct  sous  le  nom  d'ormosia  coccinea.  (J.) 

PANACÉE,  Panagœus.  {Entom.)  Nom  d'un  genre  d'in- 
sectes coléoptères  établi  par  M.  Latreille  dans  l'ordre  des 
créophages  ou  carnassiers  ,  pour  y  réunir  certaines  espèces  de 
carabes,  telle  que  celle  nommée  la  grande  cvoiyi  [Carahus  crux 
major)  par  Fabricius.  (C.  D.) 

PANAIS;  Paslinaca,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones polypétales,  de  la  famille  des  ombeUifères ,  Juss. ,  et 
de  la  pentandrie  digynie,  Linn.,  qui  présente  pour  principaux 
caractères  :  Un  calice  à  peine  visible,  entier;  une  corolle 
de  cinq  pétales  entiers,  égaux,  roulés  en  dedans;  cinq  éta- 


5i2  PAN 

mines  à  filamens  capillaires;  un  ovaire  infère,  chargé  de 
deux  styles  courts  ,  réfléchis  ,  à  stigmates  obtus  ;  un  fruit 
comprimé,  elliptique,  forniédedeux  graines  presque  planes, 
appliquées  l'une  contre  l'autre  par  leur  face  interne  et  en- 
tourées d'un  petit  rebord  membraneux. 

Les  panais  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  alternes, 
simples  ou  ailées,  engainées  à  leur  base  ,  et  dont  les  fleurs 
sont  jaunes,  petites,  disposées  en  ombelles  le  plus  souvent 
dépourvues  de  collerettes,  ou  qui  sont  formées,  lorsqu'elles 
en  ont,  d'un  petit  nombre  de  folioles  caduques.  On  en  con- 
noit  huit  espèces  ,  dont  les  deux  suivantes  sont  les  plus  remar- 
quables. 

Panais  cultivé  ,  vulgairement  Pastenade  ,  Pastenaillë 
BLANCHE,  Grand  chervi  :  Pastinaca  saliva,  Linn.,  Spec,  "bjG  ; 
Blackw. ,  Herb. ,  tab.  379.  Sa  racine  est  bisannuelle,  grosse 
comme  le  pouce  ou  davantage,  charnue,  pivotante,  blan- 
châtre ou  jaunâtre,  d'une  saveur  un  peu  aromatique  et  sucrée  : 
elle  donne  naissance  à  une  tige  droite,  ferme,  cannelée, 
fistuleuse ,  haute  de  trois  à  quatre  pieds,  rameuse,  garnie 
de  feuilles  pubescentes,  ailées,  composées  de  folioles  ovales, 
assez  grandes,  dentées,  un  peu  lobées  et  incisées.  Les  fleurs 
sont  régulières,  disposées  sur  des  ombelles  ayant  vingt  à 
trente  rayons.  Cette  plaute  fleurit  en  Juin  et  Juillet.  Elle 
croît  naturellement  en  France  et  dans  les  parties  méridio- 
nales de  l'Europe,  sur  les  bords  des  champs,  dans  les  prés 
et  les  haies.  On  la  cultive  dans  presque  toute  la,  France  et 
dans  plusieurs  autres  pays.  Par  la  culture,  les  feuilles  et  la 
tige,  qui  sont  naturellement  velues  dans  la  plante  sauvage, 
deviennent  glabres  ,  et  la  racine  devient  plus  grosse  et  plus 
tendre, 

La  racine  de  panais  est  un  aliment  sain  ,  nourrissant,  et  qui 
passe  pour  échaulFant;  on  la  regardoit  même  autrefois  comme 
aphrodisiaque,  et  on  en  interdisoit  l'usage  aux  jeunes  filles 
dont  on  craignoit  les  dispositions  à  l'ajnour.  Quoi  qu'il  en 
soit,  cette  racine  est  une  de  celles  que  l'on  fait  communé- 
ment entrer  daiis  les  potages  pour  leur  donner  plus  c!e  goût. 
On  doit  prendre  garde  de  ne  pas  confondre  la  racine  de 
panais  avec  celle  de  ciguë,  qui  lui  ressemble  un  peu  par  la 
forme  et  par  la  saveur.  Jean  Bauhin  rapporte,  qu'il  a  vu  deux; 


PAN  3i3 

familles  qiii  manquèrent  de  périr  empoisonnées  pour  avoir 
commis  cette  méprise.  Mais  ces  sortes  d'accidens  ne  peuvent 
avoir  lieu  que  l'hiver,  lorsque  les  racines  sont  dépourvues  de 
tiges  et  de  feuilles,  qui  les  feroient  facilement  reconnoître. 
On  a  prétendu  que  les  panais  trop  vieux  occasionoient  le 
délire  et  la  folie.  Mais  si  ces  accidens  sont  jamais  arrivés, 
n'ont-ils  pas  plutôt  été  causés  par  quelque  autre  racine  mal- 
faisante qu'on  aura  prises  pour  eux  ? 

La  médecine  ne  fait  plus  d'usage  des  panais  comme  médi- 
cament. Autrefois  leur  décoction  a  été  employée  dans  les 
fièvres  intermittentes ,  et  leurs  graines  ont  passé  pour  diu- 
rétiques, vulnéraires  et  fébrifuges. 

Dans  certaines  parties  de  l'Allemagne  on  fait  avec  les  racines 
de  panais,  préparées  par  une  longue  coction,  une  sorte  de 
conserve  qu'on  mange  sur  le  pain  en  guise  de  confiture, 
qui  a  ,  dit-on ,  un  goût  sucré ,  agréable ,  et  qui  passe  en  même 
temps  pour   être  très-saine. 

Au  moyen  de  procédés  convenables,  et  en  les  traitant  par 
l'alcool ,  les  panais  donnent  douze  pour  cent  de  sucre. 

Tous  les  bestiaux,  et  surtout  les  cochons,  mangent  les 
panais  avec  plaisir.  Les  vaches  auxquelles  on  en  donne,  pro- 
duisent du  lait  en  plus  grande  quantité  et  d'une  excellente 
qualité. 

On  cultive  le  panais  sous  deux  rapports  ;  comme  plante 
potagère  ,  dans  les  jardins  ,  ou  pour  servir  de  nourriture 
aux  bestiaux,  en  le  semant  en  plein  champ, 

De  la  première  manière  la  culture  du  panais  est  très- 
répandue  ;  sa  graine  se  sème  à  l'automne  ou  plus  souvent  au 
printemps  dans  des  planches  de  terre  bien  ameublie  par  un 
bon  labour,  et,  en  général,  à  la  volée  plutôt  qu'en  rayons. 
On  enterre  ensuite  la  graine  avec  le  râteau  et  on  la  recouvre 
d'une  légère  couche  de  terreau.  Lorsque  le  plant  est  levé, 
on  l'éclaircit  s'il  est  trop  serré  ,  on  le  débarrasse  des  mauvaises 
herbes  et  on  l'arrose  lors  des  chaleurs  et  des  sécheresses,  toutes 
les  fois  que  cela  paroît  nécessaire.  Selon  que  les  panais  ont 
été  semés  plus  tôt  ou  plus  tard  ,  on  peut  commencer  à  en 
arracher  en  Juin  ou  Juillet;  mais  ce  n'est  qu'au  mois  de 
Septembre  qu'ils  ont  acquis  toute  la  qualité  désirable.  On  a 
pcin ,  lorsqu'on  en  fait  la  récolte,  d'en  conserver  dans  le  bout 


3i4  PAN 

«l'une  planche  un  nombre  de  pieds  suffisant  et  des  plus  beaux 

pour  donner  de  la  graine  Tannée  suivante. 

En  Allemagne,  en  Angleterre  et  en  France  dans  quelques 
cantons,  principalement  dans  la  Bretagne,  on  cuU/ve  Je  panais 
en  grand  et  avec  beaucoup  d'avantage  pour  la  nourriture  des 
bestiaux.  Cette  racine  demande,  pour  réussir,  un  terrain  subs- 
tantiel et  frais,  et  qui  soit  bien  préparé  par  deux  bons  labours. 
Elle  ojTre  l'avantage  de  ne  souffrir  aucunement  des  gelées  et 
de  pouvoir  rejter  dans  les  champs  pendant  tout  l'hiver  ,  pour 
11  être  arrachée  qu'au  fur  et  à  mesure  des  besoins.  On  peut 
d'ailleurs  la  retirer  de  terre  à  l'automne,  si  on  destine  la 
place  quelle  occupe  à  du  froment.  Elle  se  conservera  bien 
à  la  cave  ou  dans  un  cellier.  Dans  tous  les  cas  on  peut 
couper  les  feuilles  dès  le  mois  de  Juillet,  pour  les  donner 
aux  vaches,  aux  moutons,  et  enfin  faire  paître  ces  animaux 
dans  le  champ  en  Septembre  et  Octobre. 

Panais  ovopakax  :  Pastinaca  opopanax ,  Linn.  ,  Spec,  oyG; 
Gouan,  Illusb, ,  p.  19,  t.  i5  et  14.  Sa  racine  est  vivace ,  jau- 
nâtre, de  la  grosseur  du  bras;  elle  produit  une  tige  haute 
de  six  à  huit  pieds,  cylindrique,  divisée,  dans  sa  partie  su- 
périeure ,  en  rameaux  pour  la  plupart  opposés.  Ses  feuilles  sont 
d'un  vert  un  peu  foncé;  les  radicales  simplement  ailées,  à  (rois 
ou  cinq  folioles;  les  suivantes  deux  fois  ailées  et  très-grandes  ; 
enfin  ,  les  autres  diminuent  successivement  de  grandeur,  et  le 
nombre  de  leurs  pinnules  se  réduit  de  manière  que  les  supé- 
rieures deviennent  tout-à-fait  simples  ou  même  manquent 
tout-à-fait,  et  il  ne  reste  que  leur  pétiole.  Les  fleurs  sont 
petites,  d'un  jaune  vif,  disposées  en  ombelles  assez  garnies, 
convexes,  terminales  et  munies  de  collerettes  générales  et 
partielles,  composées  de  cinq  à  six  folioles  linéaires.  Cette 
espèce  croît  naturellement  dans  le  Midi  de  la  France,  en 
Italie,  en  Sicile,  dans  le  Levant. 

La  racine  de  cette  plante  fournit  par  incision  ,  d.ins  les 
pays  chauds,  une  gomme  résine,  qui  découle  d'abord  sous 
la  forme  d'un  suc  laiteux  et  qui  se  durcit  au  soleil.  Cette 
gomme  résine  est  connue  dans  le  commerce  sous  le  nom 
d'opopanax  ou  d'opopona.r.  Elle  se  présente  sous  la  forme  de 
grumeaux  irréguliers,  plus  rarement  en  larmes  de  ditïerentes 
g^rosseurs  :  à  rextéricur  elle   est  d'un   rouge  brun  ;    à  l'inté- 


PAN  3i5 

rieur  ,  d'une  nuance  plus  pâle,  et  varice  de  rouge  et  de 
jaune.  Sa  saveur  est  amère  et  chaude;  son  odeur,  assez  forte 
et  peu  agréable.  Elle  rend  comme  laiteuse  l'eau  dans  laquelle 
on  ia  broie. 

C'est  principalement  de  la  Syrie  qu'on  nous  apporte  l'opo- 
ponax;  il  paroît  être  le  même  que  celui  des  anciens  et  dont 
Dioscoride  a  parle  liv.  5,  chap.  46  ou  48.  Le  climat  sous  lequel  a 
crû  la  plunfe  dont  on  le  retire  ,  et  même  aussi  l'âge  de 
celle-ci,  paroisscnt  avoir  une  grande  influence  sur  la  nature 
de  ce  produit  végétal.  Celui  que  le  professeur  Gouan  recueillit 
à  Monipellier,  soumis  à  l'analyse  la  plus  exacte,  ne  lui  a 
pas  oflert  un  atome  de  résine,  tandis  que  l'analyse  chimique 
de  l'opoponax  du  commerce  a  fait  recounoitrc  vingl-un  sur 
cent  de  résine  et  près  de  dix-sept  de  gomme. 

Comme  les  autres  gommes  résines,  produites  par  d'autres 
ombellifères,  l'opoponax  est  essentiellement  excitant,  et  il 
a  été  employé  sous  ce  rapport  dans  l'aménorrhée,  l'asthme 
humide,  le  catarrhe  chronique,  la  paralysie,  lesscrophules. 
On  l'a  aussi  regardé  comme  antispasmodique.  Aujourd'hui 
il   est  presque   entièrement  tombé  en  désjictude.  (L.  D.) 

PANAIS  ÉPINEUX.  (Bot.)  Nom  donné  à  I'Échinophore, 
(Lem.) 

PANAIS  MARIN.  (Bot.)  Espèce  de  carotte,  daucus  gingi- 
dium.  (  Lem.  ) 

PANAIS  SAUVAGE.  {Bot.)  Dans  quelques  endroits  on 
donne  ce  nom  à  la  berce,  hcracleum  sphondilium  ;  mais  il  est 
plus  généralement  employé  pour  désigner  le  panais  cultivé 
qu'on  rencontre  à  l'état  sauvage.  (Lem.) 

PANAM-PALKA.  {BoL)  Voyez  Palka.  (J.) 

PANAMBU-VALLI.  (Bot.)  Nom  malabare,  cité  par  Rhéede, 
du  JJagellaria  indica,   (J.  ) 

PANAPANA.  {IchLhyol.)  Au  Brésil  on  donne  ce  nom  au 
Pantouflier.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

PANA-PANARI.  {Bot.)  Dans  la  Guiane  les  Caraïbes  nom- 
ment ainsi  le  quapoj'a  pana-panari  d'Aublet,  xaiithe  parvijlora 
de  Willdenow.  (J.) 

PANARGYRE,  Pa/ia;-gyri/m.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dico- 
tylédones, à  fleurs  composées,  de  la  famille  des  eorymhi- 
JJres  ,  qui  se  trouve  renfermé   par  un    groupe  particulier, 


3.6  PAN 

que  M.  De  Candolle  a  nommé  labiatijlores  et  qui  répond  aux 
chénanthophorées  de  Lagasca, 

Ce  genre  comprend  des  plantes  herbacées,  soyeuses,  ar- 
gentées, à  feuilles  linéaires,  subulées;  les  inférieures  Irès- 
rapprochées;  les  supérieures  alternes;  les  fleurs  sessiles,  ter- 
minales, très-serrées,  la  plupart  munies  de  trois  bractées  à 
leur  base,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  double; 
l'extérieur  plus  court,  à  cinq  folioles  linéaires,  très-étroite«; 
les  folioles  du  calice  intérieur  ovales,  rapprochées,  à  cinq 
fleurs;  une  corolle  uniforme,  composée  de  fleurons  à  deux 
lèvres;  la  lèvre  intérieure  à  deux  divisions  profondes,  rou- 
lées en  dehors;  cinq  éfamines  syngénèses  ;  le  réceptacle  nu; 
les  semences  surmontées  d'une  aigrette  sessile  et  plumeuse. 
Lagasc,  Aman.  nat.  de  las  Esp.,  vol.  i  ,  pag.  33;  Decand., 
Ann.  du  Mus.,  vol.  19,  pag.  67.  (Poir.) 

PANARINE.  (Bot.)  Voyez  Paronychia.  (Lem.) 
PANASU.  (Bot.)  Selon  Acosta,  cité  par  Clusius,  les  habi- 
tans  de  Canara  nomment  ainsi  le  jaquier,  artocarpus  jacca, 
qui  est  le  jaca  du  Malabar,  le  panazou  panax  de  Guzarate, 
des  Persans  et  des  Arabes.  Acosta  ajoute  que  le  fruit  de  cet 
arbre,  bon  à  manger,  présente  à  Goa  deux  variétés;  l'une, 
supérieure,  nommée  barca;  l'autre,  moins  bonne  ,  qui  est  le 
papa   ou  girasol.  (  3.  ) 

PANATAGO,  PARITOIRE,  PERCE- MURAILLE.  {Bot.) 
Ces  noms  vulgaires  sont  donnés,  dans  divers  lieux  de  la 
France,  suivant  M.  De  Candolle,  à  la  pariétaire  officinale, 
qui  croit  dans  les  fentes  des  murs  ou  à  leur  pied.  (J.  ) 

PANATALLIO.  (Bot.)  Nom  languedocien  de  la  pariétaire, 
selon  Gouan.  (J. ) 

PANATIEIRO  ou  BARBAROTO.  (Entom.)  Ces  noms  sont 
donnés  aux  blattes  en  Languedoc.  (Desm.) 

PANAX.  {Bot.)  Ce  nom,  employé  d'abord  par Théophraste, 
a  été  appliqué,  faute  d'indication  suffisante,  à  plusieurs  plantes 
très-différentes,  ainsi  que  le  nom  panaces ,  qui  paroît  quel- 
quefois lui  être  substitué.  On  n'a  point  été  d'accord  sur  le 
panax  chironium  de  Théophraste,  qui,  regardé  comme  plante 
médicinale  ,  tiroit  probablement  son  surpom  du  centaure 
(^hiron,  versé,  selon  la  fable  ,  dans  la  connoissance  des  simples. 
Cordus  confondoit  ce  panax  avec    l'année,  inula  helenium  ; 


PAN  3i7 

Tabernaemontanus,  avec  le  senec/o  doria;  Camerarius,  avec  le 
pastinaca  opopanax;  Matthiole  ,  avec  l'hélianthème  oi-dinaire  j 
Daléchanips,  avec  le  laserpiiium  chironium,  observant  aussi 
que  quelques-uns  l'asiimiloient  au  luplevrum  rigidum.  hlielian- 
Ihemum  pilosum  étoit  encore ,  selon  Camerarius ,  un  panax 
chironium  minus;  le  pastinaca  opopanax ,  déjà  cité,  éttit  le 
panax  coslicum  de  C.  Bauhin  ,  le  panax  heraclium  de  Morison. 
Ce  dernier  nom  s'appliquoit  aussi,  soit  au  laserpitium  chiro- 
nium, soit  au  géranium  robertianum ,  plantes  très- différentes. 
Lobel  nommoit  panax  asclepium,  le  ferula  nodijlora,  et  VJiera- 
cleum  panaces  étoit  un  panax  sphondilifolio  de  C.  Bauhin. 
Ces  citations  suffisent  pour  prouver  qu'on  ne  connoit  pas  le 
panax  des  anciens.  Peut-être,  pour  éviter  une  nouvelle  con- 
fusion, il  eût  été  convenable  de  le  laisser  de  côté,  en  l'aban- 
donnant aux  discussions  des  savans.  Linnasus  a  pensé  le  con- 
traire,  et  l'a  employé  pour  désigner  un  genre  de  la  famille 
des  araliacées  ,  dont  le  ginseng  du  Canada  fait  partie.  (J.) 

PANAZ,  PANAX.  (Bot.)  Voyez  Panasu.  (J.) 

PANCAGA.  (Bot.)  Nom  malais  du  pes  equinus  de  Rumpii, 
hjydrocotjle  asiatica,  dont  les  feuilles  présentent  la  forme  d'un 
pas  de  cheval.  (J.) 

PANCALIER.  {Bot.)  Nom  d'une  variété  de  chou.  (L.  D.) 

PANCARPON.  {Bol.)  Nom  grec  ancien,  cité  par  Ruellius, 
du  chamœleon  niger  de  Dioscoride ,  carthanius  corjmhosus  de 
Linnaeus  ,  qui  est  notre  cardopatium.  (J.) 

PANCASEOLUS.  {Bot.)  Suivant  Césalpin ,  ce  nom  étoifc 
donné  dans  PPltrurie  à  la  terrenoix ,  bulbocastanum  de  Tral- 
iien,  Daléchamps ,  C.  Bauhin,  Tournefort  et  autres;  bunium 
de  Dodoèns  et  Linnaeus,  dont  la  racine  tubéreuse  est  bonne 
à  manger.  (J.) 

PANCHOTTE.  {Ornith.)  Salerne,  p.  233,  donne  ce  terme 
comme  un  des  noms  vulgaires  du  rouge-gorge ,  motacitla 
rubecula,  Linn.  (Ch.  D.) 

PANCHRUS.  {Min.)  Cette  pierre,  indiquée  par  Pline, 
liv.  37,  chap.  10,  par  cette  seule  phrase  :  Panchrus  fere  ex 
omnibus  coloribus  constat ,  paroît  être  encore  une  opale  ou 
toute  autre  pierre  offrant  les  couleurs  de  Piris.  (B.) 

PANCIATICA.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  fait  par  Picci- 
voli ,  est  le  cadia  de  Forskal  et  de  WiUdenow.  (J.) 


5î8  PAN 

PANCORO,  PANCUROD,  NINO.  (Bot.)  CamelU  cite  et 
figure  sous  ces  noms  un  petit  arbre  des  Philippines,  qui  a 
tout  le  port  d'un  royoc,  morinda,  et  de  Paftinité  avec  le 
rnorinda  citrifolia.  Il  dit  que  son  bois  et  sa  racine  sont  d'une 
couleur  safranée  et  sont  employés  dans  les  teintures,  en  quoi 
il  se  rapproche  du  Lingo  de  Madagascar  (voyez  ce  mot).  Nous 
possédons  en  herbier  un  échantillon  apporté  des  Philippines 
par  Sonnerat,  et  semblable  à  la  figure  de  Camelli.  (J.  ) 

PANCOVIA.  (Bot.)  Heister  désignoit  sous  ce  nom  un 
pentaphylloides  de  Tournefcrt  ,  différent  des  autres  par  le 
réceptacle  ou  support  des  graines,  qui  est  spongieux.  Linnseus 
en  a  fait  son  comarum,  qui  a  été  adopté.  Willdeuow  a  publié 
plus  récemment  un  a\iire  pancovia ,  dont  le  caractère  incom- 
plet ne  permet  pas  d'assigner  sa  vraie  place  dans  l'ordre 
naturel.  (J.) 

PANCRACON.  [Bot.)  Un  des  noms  grecs  anciens  du  tliapsia, 
plante  ombellifère  ,  suivant  Mentzel.  (J.  ) 

PANCRAIS  ou  PANCRATIER;  Pancralium,  Linn.  (Bot.) 
Genre  de  plantes  monocotylédones ,  de  la  famille  des  narcis- 
sécs  ,  Juss. ,  et  de  l'hexandrie  monogamie  ,  Linn. ,  dont  les  princi- 
paux caractères  sont  les  suivans  :  Spathe  multiflore,  marces- 
cente;  corolle  monopétale,  infundibuliforme,  ta  limbe  dou- 
ble ;  Pextérieur  à  six  découpures  étroites ,  lancéolées  ,  ouvertes  : 
lintérieur  monophylle,  campanule,  ayant  son  bord  partagé 
en  douze  divisions  formant  une  sorte  de  couronne  ;  six  éta- 
mines  à  filamens  subulés,  insérés  alternativement  sur  une  des 
divisions  du  limbe  interne,  chargés  d'anthères  oblongues,  va- 
cillantes; un  ovaire  infère,  surmonté  d'un  style  grêle,  plus 
long  que  les  étamines ,  terminé  par  un  stigmate  obtus;  une 
capsulearrondie,  à  trois  valves,  à  trois  loges,  renfermant  plu- 
sieurs graines  globuleuses. 

Dioscoride,  liv.  2,  chap.  i65,  donne  le  nom  de  nar;jpa7/5f 
{?ancralion),  qui  signifie  toute- puissance,  à  une  plante  dont 
les  propriétés  ne  sont  cependant  qu'assez  ordinaires.  Un  nom 
aussi  emphatique  ft'eût  dû  être  consacré  qu'à  Tespèce  qui  eût 
possédé  les  vertus  les  plus  recommandables.  Sans  s'arrêter  à 
cette  considération,  et  sans  chercher  d'ailleurs  des  rapports 
entre  la  plante  de  Dioscoride  ,  qui  est  restée  douteuse  pour  les 
modernes,  à  cause  de  la  description  trop  imparfaite  qu'en  a 


PAN  3)9 

laissée  cet  auteur,  Linné  a  transporté  le  nom  de  Pancratiiim  à 
un  genre  de  végétaux  remarquables  par  la  beauté  de  leurs 
Heurs,  et  ayant  souvent  une  odeur  agréable,  analogue  à  celle 
des  narcisses,  à  la  famille  desquels  ils  appartiennent.  Ce  réfor- 
mateur de  la  botanique  n*a  mentionné,  dans  la  première 
édition  de  son  Species  plantarum  imprimée  en  lyÔD,  que  sept 
espèces  de  ce  genre  :  aujourd'hui  on  en  connoît  plus  de  trente, 
parmi  lesquelles  deux  seulement  croissent  naturellement  dans 
les  parties  méridionales  de  l'Europe;  toutes  les  autres  sont 
exotiques  et  originaires  des  pays  chauds  des  autres  parties 
de  la  terre. 

Les  pancratiers  sont  des  plantes  herbacées ,  à  racines  bul- 
beuses, à  feuilles  simples,  radicales,  engainantes  à  leur  base, 
et  dont  les  fleurs,  grandes  et  belles,  sont  rafement  solitaires  , 
mais  le  plus  souvent  ramassées  plusieurs  ensemble  dans  une 
spathe  commune  et  disposées  en  une  sorte  d'ombelle. 

Pancratier  maritime  ,  vulgairement  Lis  matthiole  ;  Paii- 
cratium  maritimum ,  Linn. ,  Spec,  418.  Sa  racine  est  une 
bulbe  à  peu  près  ovoïde,  laquelle  produit  cinq  à  six  feuilles 
linéaires,  planes,  ou  à  peine  canaliculées,  d'un  vert  un  peu 
glauque,  parfaitement  glabres.  Ses  fleurs  sont  blanches,  agréa- 
blement odorantes,  grandes,  portées  sur  des  pédicelles  courts, 
enveloppées,  avant  leur  épanouissement,  dans  une  spathe  bi- 
fide, et  disposées,  au  nombre  de  six  à  huit,  en  une  sorte  d'om- 
belle au  sommet  d'une  hampe  de  huit  pouces  de  hauteur,  ou 
environ;  le  tube  de  leur  corolle  est  très-alongé.  Les  graines 
sont  comprimées.  Cette  plante  croît  naturellement  dans  les 
sables  des  bords  de  l'Océan  et  de  la  Méditerranée,  en  France, 
en  Espagne,  en  Italie,  etc.:  elle  fleurit  en  Juillet  et  Août. 

On  voit  rarement  cette  espèce  dans  les  jardins  du  Nord  de  la 
France,  quoique  ses  belles  fleurs  dussent  l'y  faire  cultiver; 
mais  elle  paroit  ne  pouvoir  se  passer  d'un  sol  et  d'un  air  im- 
prégnés de  sel,  tels  que  sont  les  bords  de  la  mer  :  pour  la 
posséder,  il  faut  chaque  année  en  faire  venir  de  nouveaux 
ognons  des  pays  maritimes,  parce  que  ceux  qui  ont  fleuri  une 
fois  dans  nos  jardins,   n'y  donnent  jamais  de  nouvelles  fleurs* 

Ces  bulbes  sont  émétiques,  ainsi  que  j'en  ai  faitFexpérience. 
On  m'a  assuré  qu'il  étoit  possible  de  retirer  une  certaine 
quantité  d'huile  des  graines  ,    et  j'ai   vu  ,  aux   environs   de 


520  PAN 

I3ayonne,les  restes  d'une  plantation  qu'on  avoit  formée  de  ce 
pancratier  pour  en  obtenir  ce  produit;  mais  l'entreprise  a  été 
Lientôt  abandonnée,  probablement  à  cause  du  peu  d'avantage 
qu'on  en  avoit  retiré. 

Pancratier  d'Illvrie  ;  Pancralium  illyricum  ,  Linn. ,  Spec. , 
418.  La  bulbe  de  cette  espèce  est  grosse  comme  le  poing  et 
même  plus  i  elle  produit  six  à  huit  feuilles  lancéolées-linéaires, 
glauques,  un  peu  canaliculées.  A  côté  de  ces  feuilles  s'élève 
une  hampe  semi-cylindrique,  un  peu  tranchante,  haute  de 
dix  à  douze  pouces,  terminée  par  six  à  douze  fleurs  blanches, 
assez  grandes,  très-agréablement  odorantes,  portées  sur  des 
pédoncules  de  la  longueur  de  l'ovaire  et  disposées  en  ombelle  ; 
le  tube  de  leur  corolle  est  assez  court,  et  la  spathe  est  mo- 
nophylle.  Cette  espèce  croît  naturellement  dans  l'île  de  Corse , 
en  Sicile,  en  Illyrie;  on  la  cultive  dans  les  jardins,  où  elle^ 
fleurit  chaque  année  au  mois  de  Mai  ou  au  commencement 
de  Juin.  On  peut  la  planter  en  pleine  terre  dans  le  climat 
de  Paris ,  en  ayant  soin  de  la  couvrir  avec  de  la  grande  paille , 
lorsque  le  thermomètre  descend  quatre  ou  cinq  degrés  au- 
dessous  de  glace.  On  la  multiplie  de  cayeux. 

Pancratier  des  Antilles:  PancraLium  caribœum,  Linn.,  Spec, 
418;  Jacq. ,  Amer.,  Pict.,  t.  102,  et  Hort.,  3,  tab.  11.  Sa  ra- 
cine est  au  moins  de  la  grosseur  du  poing;  elle  pousse  plu- 
sieurs feuilles  lancéolées,  lisses,  pointues,  longues  de  deux 
pieds  ou  environ,  et  une  hampe  de  même  hauteur,  compri- 
mée, à  deux  tranchans,  terminée  par  huit  à  dix  fleurs  blan- 
ches, grandes,  d'une  odeur  très -suave,  analogue  à  celle 
de  la  vanille.  La  spathe  est  membraneuse,  irrégulièrement 
déchirée.  Cette  espèce  croît  naturellement  dans  les  Antilles  ; 
on  la  cultive  dans  les  serres  chaudes,  où  elle  fleurit  deux  à 
trois  fois  chaque  année. 

Pancratier  d'Amboine  :  PancraLium  amhoinense,  Linn. ,  Spec^ 
419  ;  Lois.,  Herb.  amat.,  t.  614.  Sa  racine  est  une  bulbe  ovoïde  , 
grosse  comme  la  moitié  du  poing;  elle  produit  plusieurs 
feuilles  cordiformes,  plus  larges  que  longues,  pétiolées,  acu- 
minées  càleur  sommet,  nerveuses  et  très-glabres,  de  même  que 
toute  la  plante.  La  hampe,  qui  sort  de  la  racine  à  côté  des 
feuilles,  est  cylindrique,  haute  de  quinze  pouces  ou  environ, 
terminée  par  une  ombelle  de  quinze  à  vingt  fleurs  blanches,. 


■    PAN  521 

pëdoncnlées,  et  munie  à  sa  base  d'une  spathe  lancéolée,  une 
fois  plus  longue  que  les  pédoncules  propres.  Cette  espèce 
est  originaire  de  Tile  d'Amboine,  d'où  elle  a  été  apportée 
en  Europe  par  les  HoUandois,  il  y  a  cent  trente  et  quelques 
années;  elle  s'est  répandue  depuis  dans  les  difïérens  jardins 
de  l'Europe,  où  on  la  cultive  en  serre  chaude.  Ses  fleurs  pa- 
roJssent  au  mois  de  Juin  ou  de  Juillet. 

On  cultive  encore  dans  les  serres  chaudes  les  Pancratium 
speciosum  ,  lill orale ,  fragrans ,  declinatum  etvereciindurn.  (  L.  D.) 

PANCKATIUM.  (But.)  Plusieurs  plantes  monocotylédones 
ont  reçu  des  anciens  ce  nom.  Gesner  le  donnoit  à  deux  mus- 
cari  ;  Guilandinus  et  Clusius  à  ia  scille;  Dioscoride  et  Césal- 
piu  à  un  ail,  aUium  wagicum;  Lobel ,  Daléchamps  et  Taber- 
naL'montanus  l'ont  appliqué  à  deux  plantes  auparavant  nom- 
mées narcissus  maritimus  et  narcissus  iltjricus:  ils  ont  été  suivis 
en  ce  point  par  Linua-us,  qui,  dans  son  Species ,  a  établi  le 
genre  Pancratium,  adopté  assez  promptement  par  les  botanistes 
et  rang  •  dans  la  famille  des  narcissées.  Voyez  Pancracs.  (J.) 
PAiNCRE.  (Ornith.)  Selon  l'auteur  des  articles  d'ornitho- 
logie du  Nouveau  Dictionnaire  d'histoire  naturelle,  ce  nom 
est  donné  vulgairement,  dans  le  département  de  l'Ain,  au 
petit  butor  ou  blongios ,  ardea  minuta  et  danulialis  ,  Gmel. , 
(Ch.  D.) 

PANCRÉAS.   (Anat.  et  Phjs,)  Voyez  Système  digestif.  (F.) 

PANCUROD.  (Bot.)  Voyez  Pancoro.  (J.), 

PANDACA.  (Bot,)  Ce  genre  de  M.  du  Petit-Thouars,  fait 
sur  un  arbrisseau  de  Madagascar ,  paroît  congénère  du  taber- 
nœmontana  dans  la  famille  des  apocinées.  (J.) 

PANDACAQUI.  [Bot.)  L'arbre  de  la  Nouvelle-Guinée,  cité 
sous  ce  nom  par  Sonnei-at,  que  Linnœus  fils  avoit  rapporté 
au  chiococca,  dans  les  rubiacées,  a  été  réuni  par  nous  au 
tahernœniontana  dans  les  apocinées.   (J.  ) 

PANDALE,  Pandalus.  [Crust.)  Genre  de  crustacés  déca- 
podes macroures,  fondé  par  M.  Leach  ,  et  dont  nous  avons 
exposé  les  caractères  dans  l'article  Malacostracés  ,  tome 
XXVIII,  page  3i5.  (Desm.) 

PANDAN.  (Bot.)  Nom  du  baquois  ,  pandanus,  à  Sumatra; 
c'est  le  pangdan  des  Philippines,  cité  par  Camelli.    Le  nom 
de  baquois  est  aussi  prononcé  vacoua  à  Madagascar.  (J. ) 
37.  21 


^^■^  PAN 

PANDAN-CONGEY.  (Bot.)  Espèce  de  crinum  de  Sumatra, 
presque  semblable  au  Salandap.  Voyez  ce  mot.  (J.  ) 

PANDANÉES.  {Bot.)  Nous  avions  entrevu  dans  le  Gênera 
plantarum  Taffinifé  existante  entre  le  Sparganium ,  un  des 
genres  des  Typhinées,  et  le  Pandaniis ,  en  laissant  néanmoins 
ce  dernier  genre  parmi  ceux  dont  la  famille  n'étoit  pas  dé- 
terminée. Richard,  dans  les  Annales  du  Muséum,  vol.  17, 
avoit  confirmé  et  étendu  ce  rapport.  Ensuite  M.  R.  Brown , 
confondant  les  typhinées  avec  les  aroïdes.  a  établi  à  la  suite 
la  nouvelle  famille  des  pandanées.  Les  observations  de  Ri- 
chard et  de  M.  Mirbel,  sur  la  structure  de  l'embryon  du  pan- 
danus ,  ont  concouru  à  compléter  le  caractère  général  de 
cette  f;imille,  qui  sera  placée  parmi  les  monocotylédones  , 
près  des  aroïdes  et  des  t^^phinées,  lesquelles  doivent  toujours 
constituer  une  famille  distincte. 

Les  pandanées  ont  les  organes  sexuels  séparés,  soit  sur  le 
même  pied,  soit  sur  des  pieds  différens.  Elles  n'ont  ni  calice 
ni  corolle.  Les  fleurs  mâles  sont  un  assemblage  de  filets  plus 
ou  moins  alongés  ,  et  terminés  chacun  par  une  anthère  oblon- 
gue  et  biloculaire.  Les  fleurs  femelles  sont  un  assemblage  de 
beaucoup  d'ovaires  réunis  en  tête,  plus  ou  moins  serrés  sur 
un  spadice  commun,  couronnés  chacun  par  un  stigmate  ses- 
sile.  Ces  ovaires  anguleux,  par  suite  de  la  pression  mutuelle 
qu'ils  éprouvent,  sont  tantôt  distincts,  et  devenant  des  brous 
unilocuhîires  monospermes,  tantôt  réunis  plusieurs  ensemble 
et  formant  alors  des  fruits  mulîiloculaires  mono-  ou  poly- 
spermes.  Les  graines,  insérées  au  fond  de  chaque  loge,  et 
conséquemment  dressées,  sont  presque  entièrement  remplies 
par  un  périsperme  charnu,  à  la  base  duquel  est  placé  un 
petit  embryon  cylindrique  monocotylédone ,  dont  la  radicule 
descendante  est  plus  courte  que  le  cotylédon. 

La  tige  est  ligneuse,  très-basse  ,  conformée  en  arbre  comme 
les  palmiers ,  et  de  même  inégale  à  sa  surface  par  l'impres- 
sion des  vestiges  de  feuilles  tombées.  Les  feuilles  subsistantes 
sont  rassemblées  en  touffe  terminale,  engainées  à  leur  base, 
simples,  longues  et  entières,  épineuses  sur  la  côte  moyenne 
et  sur  les  bords,  ou  pennées  comme  celles  du  dattier  et  sans 
épines.  Du  milieu  de  ces  touffes  de  feuilles  s'élèvent  les  .«pa- 
dices  couverts  de  fleurs. 


PAN  323 

Les  genre5  rapportés  à  cette  famille  sont  le  Pandanas,  le 
Nipa,  auparavant  mal  placé  parmi  les  palmiers,  et  le  Phjtele- 
plias  de  la  Flore  du  Pérou  ,  oti  elephantasia  de  "Willdenow.  (J.) 

PANDANUS.  [Bot.)  Voyez  Baqloi.  (Poir.) 

PANDARE,  Pandarus.  (Crust.)  Genre  de  crustacés  de  l'ordre 
des  pœcilopes,  fondé  par  M.  Leach ,  et  décrit  dans  ce  Dic- 
tionnaire dans  l'article  MALACosTRAcés,  tom.  XXVIII,  p.  Sgi. 
(Desm.) 

PANDI-AVANACU.  (Bot.)  Espèce  de  ricin  du  Malabar, 
semblable  à  Ya^'anncu  ,  qui  est  le  ricin  ordinaire;  elle  est 
seulement,  suivant  Rliéede  ,  plus  élevée,  plus  grande  dans 
toutes  ses  parties  et  plus  colorée  en  rouge.  (J.  ) 

PANDION.  {Ornith.)M.  Savigny ,  dans  ses  Oiseaux  d'Egypte 
et  de  Syrie,  donne  ce  nom  générique  aux  balbuzards.  (Ch.D.) 

PANDIONIA  AVIS.  [Omith.)  L'oiseau  désigné  chez  les  an- 
ciens par  cette  dénomination  et  par  celle  de  daulias  aies  y 
est  le  rossignol  ,  motacilla  luscinia ,  Linn.  (Ch.  D.) 

PANDIONIS  ALES.  (Ornith.)  Ce  nom  est  donné  chez  les 
poètes  aux  hirondelles.  (Ch.  D.) 

PANDI-PAVEL.  (Bot.)  Le  momordica  charantia,  plante 
cucurbitacée,  est  ainsi  nommé  au  Malabar,  de  même  que  sa 
variété,  qui  est  le  pavel.  Vahl  fait  de  celle-ci  une  espèce 
distincte,  momordica  muricata.  (J. ) 

PANDORE,  Pandora.  (Malacoz.)  Genre  de  malacozoaires 
lamellibranches,  peu  différent,  quant  à  l'animal,  des  solens , 
au  point  que  M.  Poli  confond  l'espèce  qui  le  constitue  avec 
ceux-ci  sous  le  nom  d'hypogée,  mais  dont  la  coquille  est  trop 
différente  pour  pouvoir  être  conservée  dans  le  même  genre. 
C'est  à  Bruguière  qu'on  en  doit  la  proposition  dans  les  planches 
de  l'Encyclopédie  méthodique  :  mais  c'est  M.  de  Lamarck  qui 
l'a  le  premier  caractérisé.  11  a  été  adopté  depuis  par  tous  les 
zoologistes.  Voici  les  caractères  que  nous  avons  assignés  à 
ce  genre  :  corps  très-comprimé,  assez  alongé,  en  forme  de 
fourreau  par  la  réunion  des  bords  du  manteau  et  sa  conti- 
nuation avec  les  tubes  réunis  et  assez  courts;  pied  petit, 
plus  épais  en  avant  et  sortant  jiar  une  fente  encore  assez  grande 
du  manteau;  branches  pointues  en  arrière  et  prolongées  dans 
le  tube;  coquille  régulière,  alongée,  très- comprimée,  iné- 
quivalve,  inéquilatérale  ;  la  valve  droite  tout-à-fait  plate, 


324  PAN 

avec  un  pli  indice  du  corselet;  sommets  très-peu  marqués; 
charnière  anomale  formée  par  une  dent  verticale ,  cardinale 
sur  la  valve  droite,  entrant  dans  une  cavité  correspondante 
de  la  gauche:  ligament  interne,  oblique,  triangulaire,  inséré 
dans  une  fosse  peu  profonde,  abords  un  peu  saillans  sur  chaque 
valve:  deux  impressions  musculaires,  arrondies,  sans  trace 
d'impression  palléale.  La  forme  de  cette  coquille  est  réelle- 
ment toute  particulière  et  n'a  daualogie  qu'avec  quelques 
corbules.  Le  pli  postérieur  de  la  grande  valve  avoit  déterminé 
Linné  à  faire  de  l'espèce  principale  de  ce  genre  une  telline. 
On  ne  connoit  encore  que  deux  espèces  de  pandore  et  toutes 
de  nos  mers.  Aucun  auteur  ne  dit  qu'il  y  en  ait  dans  d'autres 
pays.  Il  paroit  qu'elles  vivent  constamment  enfoncées  dans  le 
sable.  L'un  et  l'autre  sont  nacrés  à  l'intérieur  cl  fort  minces. 
La  V.  ROSTRÉE ,  P.  rostrata ,  de  Lamk.  ;  Tellina  inœquivalvis , 
Linn. ,  Gmel.,  page  11118,  n."  :i3  ;  Enc.  méth. ,  tab.  1 1  ,  tig. 
106,  a,  i,  c.  Coquille  atténuée,  prolongée  et  comme  rostrée 
du  côté  postérieur;  ce  qui  la  rend  un  peu  anguleuse. 
De  toutes  les  mers  d'Europe. 

La  P.  OBTUSE,  P.  obtusa,  Leach  et  de  Lamarck,  Anim.  sans 
vert.,  t.  5  ,  page  49g  ,  n.°  2.  Coquille  plus  petite  que  la  pré- 
cédente, dilatée,  très-obtuse,  à  peine  anguleuse  à  l'extré- 
mité postérieure. 

De  l'Océan  britannique.  (De  B. ) 

PANDORE.  [Foss.)  J'ai  trouvé  dans  la  couche  du  calcaire 
grossier  de  Grignon ,  département  de  Seine-et-Oise  ,  une  pe- 
tite espèce  de  ce  genre,  à  laquelle  M.  Deshayes  a  donné  le 
nom  de  pandore  de  Defrance ,  pandora  Defrancii ,  Descript. 
des  coq.  foss.  des  env.  de  Paris,  vol.  1",  pag.  69,  pi.  IX, 
fig.  i5  —  17.  Ces  petites  coquilles  n'ont  que  trois  lignes  de 
largeur  sur  deux  lignes  de  longueur;  elles  sont  plates,  na- 
crées, et  portent  un  rostre  comme  la  pandore  rostrée.  Elles 
sont  rares. 

Pandore  nacrée;  Pandora  margaritacea ,  Def.  J'ai  trouvé 
dans  le  sable  coquillier  de  Loignan ,  près  de  Bordeaux,  trois 
valves  gauches  de  cette  espèce  ;  mais  je  n'ai  point  rencontré 
l'autre  valve.  Elles  sont  minces,  convexes  et  nacrées.  Lar- 
geur, quatre  lignes;  longueur,  deux  lignes.  (  D.  F.) 

PANDULFIA.  {Bot.)  Nous  avons  donné  ce  nom  au  genre 


^  PAN  32S 

Bellincinia  de  Raddi ,  fondé  sur  le  Jungermannîa  lœvigata  de 
Roth  (Mich, ,  Gen.,  tab.  6  ,  fig.  1  ) ,  et  caractérisé  ainsi  par 
lui  :  Calice  comprimé,  lisse,  presque  à  deux  lèvres  et  ia- 
cinié- denté;  coiffe  ou  corolle  monopétale,  membraneuse, 
pellucide  ,  diversement  découpée  ;  capsule  ovale  ou  ovale- 
arrondie  ,  s'ouvrant  en  quatre  valves  égales,  portée  sur  un 
pédicule  délicat,  pellucide,  celluleux,  qui  croit  avec  une 
exlréme  rapidité,  comme  cela  s'observe  aussi  dans  tout  le 
genre  Jungermannia.  (Voyez  J ungermannia  lisse,  n."  i5  ,  à  l'ar- 
ticle   JUNGERMANNIA.  ) 

Le  nom  de  panduijia  rappelle  celui  d'un  sénateur  florentin, 
qui  contribua  de  ses  deniers  à  la  publication  de  plusieurs 
planches  du  Noi'a  gênera  de  Michéli.  (Lem.) 

PANDURIFORME  [Feuille].  {Bot.)  En  violon,  c'est-à- 
dire,  oblongue  et  ayant  de  chaque  côté  vers  le  milieu  un 
sinus  arrondi  ;  exemple  :  convolvulus  panduratus  ,  rumex 
pulcher ,  etc.  (Mass.) 

PANEAU.  (Ornith.)   Petit  du  paon.  (Ch.  D.) 

PANEL.  {Bot.)  L'arbre  que  Rhéede  cite  sous  ce  nom 
malabare ,  est  congénère ,  selon  Adanson ,  du  lani  des  Mala- 
bares,  dont  il  fait  un  genre  en  conservant  ce  dernier  nom. 
Ce  genre  est  le  même  que  le  Myrohalanus  de  Gsertner,  qui  a 
été  adopté  et  qui  donne  son  nom  à  la  famille  des  myrobo- 
lanées.  Le  pamea  d'Aublet  devra  peut-être  devenir  une  autre 
espèce  du  même  genre.  (J.) 

PANEM-PALKA.  {Bot.)  Voyez  Palka.  (J.) 

PANE-POI.  {Bot.)  Nom  brame  du  niruri  des  Malabares, 
espèce  de  phyllanthe.  (J. ) 

PANEURSDE  SOTRÉ  ou  BALAIS  DE  SORCIERS  et  RE- 
BROUSSES. {Bot.)  Les  paysans  des  Vosges  donnent  ces  noms 
aux  branches  de  sapin  attaquées  du  petit  champignon  décrit 
dans  ce  Dictionnaire  à  l'article  ^cidie  sous  le  nom  d'tccidig 
du  sapin.  (Lem.) 

PANFOURMEN.  {Bot.)  Nom  languedocien  du  samolus  va- 
lerandi ,  ou  mouron  d'eau,  selon  Gouan.  (J.) 

PANGA.  {Ornith.)  Voyez  Guira  ?anga.  (Ch.  D.) 

PANG-GOUELING.  {Mamm.)  Nom  d'un  animal  des  Indes 
orientales,  dont  nous  avons  fait  Pangolin.  V.  ce  mot.  (F.  C.) 

PANGI  ;  Pangium,  Rumph.  {Bot.)  Arbre  peu  connu,  qui 


3.6  PAJN 

croît  aux  îles  Moluqucs.  Son  fruit,  de  la  grosseur  et  de  la 
forme  d'un  œuf  d'autruche,  est  un  drupe  ridé  à  sa  surface, 
et  formé  d'une  chair  blanchâtre,  peu  épaisse,  enveloppant 
plusieurs  noyaux,  dont  les  amandes  donnent,  par  expression, 
une  huile  bonne  à  manger.  Le  tronc  de  cet  arbre  est  très-élevé 
et  droit.  Les  feuilles  sont  simples,  alternes  ou  éparses,  pétio- 
lées,  en  cœur,  amples,  trilobées  ,  quelquefois  entières.  (Lem.) 

PANGIRO.  (Bot.)  Nom  brame  de  ïerythrina  indica ,  sui- 
vant Rhéedc.  (J.) 

PANGITES.  (Mm.)  On  croit  que  cette  pierre,  mentionnée 
dans  Strabon^  étoit  un  jayet.  (B.) 

PANGOLIN;  Manis,  Linn.  (Mamm.)  Genre  de  mammi- 
fères de  l'ordre  des  édentés  et  de  la  tribu  des  édentés  propre- 
ment dits. 

Les  pangolins  sont,  par  le  défaut  absolu  de  dents  et  par  leur 
genre  de  nourriture,  les  représentans  des  fourmiliers  d'Amé- 
rique dans  l'ancien  continent.  Leur  singulier  appareil  der- 
mique leur  donne  aussi  quelque  analogie  avec  les  tatous,  bien 
que  cet  appareil  présente  des  différences  importantes  dans 
ces  animaux. 

Une  espèce  de  ce  genre  qui  haJîite  l'Inde,  est  signalée  de- 
puis long-temps.  Élien  {lib.  XVI ,  cap.  6)  l'a  indiquée  sous  le 
nom  de  phattagen,  et  quelques  voyageurs  l'ont  désignée  sous 
celui  de  lézard  écailleux ;  une  seconde  ,  à  laquelle  Buffona  trans- 
porté la  dénomination  de  phattagen,  en  la  changeant  en  celle 
de  phatagin,  habite  l'Afrique;  entin,  une  troisième,  que  nous 
avons  distinguée,  est  particulière  à  Pile  de  Java. 

Le  nom  de  pangolin,  adopté  par  les  naturalistes  françois 
pour  le  genre  dont  nous  traitons  dans  cet  article,  vient  du 
mot  pangoelling ,  ou  pangulling ,  qui  est  employé  dans  PInde 
pour  désigner  la  première  espèce.  Linné  a  nommé  ce  genre 
Manis,  et  cette  désignation  a  été  adoptée  par  Schreber  et  par 
tous  les  naturalistes  françois  et  étrangers,  à  l'exception  de 
Brisson,  qui  a  proposé  celle  de  pholidolus,  etdeStorr,  qui  l'a 
adoptée. 

Les  pangolins  sont  des  animaux  très-remarquables  par  leur 
forme  générale  et  par  les  écailles  fortes  et  nombreuses  qui  re- 
couvrent leur  corps  en  dessus.  Ils  sont  de  forme  alongée, 
demi-cylindrique;  leur  tête  est  amincie  vers  le  bout;   leur 


PAN  ^27 

queue  très-grosse  et  très-longue-,  leurs  membres  sont  courts  et 
armés  de  fortes  griffes;  en  un  mot,  ils  ressemblent  beaucoup 
à  des  reptiles  sauriens  dont  les  écailles  seroien.t  imbriquées, 
et  il  n'y  a  pas  lieu  d'être  surpris  qu'ils  aient  été  désignes 
par  le  nom  de  lézards. 

Leur  tête  est  un  cône  plus  ou  moins  alongé,  à  base  arrondie 
de  toute  part;  leur  museau  est  par  conséquent  plus  ou  moins 
prolongé  :  leur  bouche  est  petite,  terminale,  tout-à-fait  dé- 
pourvue de  dents  de  quelque  nature  que  ce  soit.  Leur  langue 
est  fort  loiigue,  ronde,  et  susceptible  de  sortir  de  la  bouche 
comme  celle  des  fourmiliers.  Leurs  yeux  sont  petits,  ronds, 
placés  à  peu  près  à  moitié  de  la  longueur  de  la  tête,  vers  le 
bas  de  ses  côtés.  Il  n'y  a  point  d'oreilles  externes,  et  le  méat 
auditif  est  très-rapproché  des  yeux.  Leurs  pieds  sont  tous  pour- 
vus de  cinq  doigts  armés  d'ongles  robustes  et  crochus.  Leur 
queue,  très-longue,  est  aussi  large  que  la  croupe  à  sa  base  ,  et 
en  fait  la  continuation  :  comme  le  corps,  elle  est  bombée  en 
dessus,  plane  en  dessous,  et  couverte  de  larges  écailles  cor- 
nées, triangulaires,  imbriquées  en  quinconce,  attachées^ aj^ 
peau  par  leur  base,  et  ayant  leur  surface  supérie»",'  deux 

moins  striée  en  long.  Les  mamelles  sont  a"  '/  ,     .^^  „__ 

r,        ,1        •   .•  Af    ^      •      -onne  de  quelques  par- 

Dans  la  description  que  M,  Cuv-  i    •  k  ..r>.ir«P 

,•^1  w.    4  ^r.n  des  Indes  ou  de  celui  a  courte 

ties  du  squelette  '^"  r---»^""  "^  .  .  ,   ^   «^hU^c 

queue,  nous  avons  remarqué  les   traits  suivans  :  les  orbites 
sont  ronds,  petits,  placés  vers  le  bas  des  côtés  de  la  tête,  et 
conscquemment  très-éloignés  l'un  de  l'autre;  les  arcades  zy- 
gomatiques  sont  incomplètes,  et  les  deux  apophyses  qui  les 
forment,  ne  se  joignent  que  par  un  ligament  :  il  n'y  a  point 
d'os  jugal;  les  os  du  nez  sont  érhancrés  à  leur  bord  inleneur 
et  entrent  par  le  haut  dans  une  échancrure  commune  des  os 
du  front;  l'os  maxillaire  n'entre  point  dans  l'orbite,   il  hnit 
au  point  où  il  donne  son  apophyse  zygomatique,  qui  est  courte 
et  pointue;  il  n'y  a  point  d'os  lacrymal,  ou  s'il  y  en  a  un,  il 
est  très-petit:  Ja  suture  fronto-pariétale  est  à  peine  anguleuse 
en  arrière,   mais  l'occipitale  forme  un  angle  en  avant  tres- 
sensible  entre  les  bords  postérieurs   des  pariétaux.  Il  ny  a 
point  d'interpariétaU  La  caisse  ne  doit  s'cssitier  que  très-tard, 
et  M.  Cuvier  ne  l'a  jamais  vue  que  comme  un  anneau  vesica- 
leux.  Les  iutermuxiiUires  sont  assez  longs ,  et  montent  oblique- 


528  PAN 

ment  jusqu'à  moitié  de  la  hauteur  des  os  du  nez;  il  n'y  a  pas 
de  dents;  mais  le  maxillaire  et  le  palatin  sont  renflés  le  long 
de  leur  côté,  tn  sorte  que  le  milieu  du  palais  forme  un  long 
demi -canal;  il  n>  a  point  d'apophyses  ptérygoïdes  externes 
au  sphénoïde:  le  trou  sousorbitaire  est  petit;  le  trou  optique 
est  médiocre;  le  sphéno-orbitaire  rond  et  grand;  le  condy- 
loïdien  large;  le  déchiré  postérieur  et  le  carotidien  sont  très- 
petits.  Le  maxillaire  inférieur  est  assez  foible  et  sans  branche 
montante.  Le  phatagin  de  Buffon  ,  ou  respècc  d'Afrique ,  dif- 
fère du  précédent  par  une  tête  plus  grêle,  et  surtout  parce 
qu'à  la  place  où  devoit  être  l'os  lacrymal,  il  y  a  une  grande 
pièce  ovale,  sans  aucun  trou,  que  M.  Cuvier  croit  appartenir 
à  l'ethmoïde  :  il  n'y  a  nulle  part  de  trou  lacrymal. 

«  L'omoplate  ,  comme  dans  les  fourmiliers ,  est  fort  large 
^  d'avant  en  arrière  ;  son  arête  est  saillante  et  placée  à  peu 
^  près  au  milieu  de  la  face  externe,  et  son  bord  spinal  est  ai- 
*  rondi;  l'humérus  est  gros  et  court  et  surtout  très-large  dans 
«  le  bas;  les  deux  os  de  l'avant-bias  sont  distincts,  l'articula- 
«  tion  du  radius  se  fait  eu  ginglyme  et  correspond  à  la  fois  aux 
-^pux  portions  saillantes  delà  poulie  qui  termine  l'humérus  : 
<^  ce  ra...  ^^^  d'ailleurs  aplati  et  élargi  dans  le  bas;  le  cubi- 
<c  tus  est  aussi  trc.  .  ^^^^^^  ^  concave  en  dehors ,  et  pourvu  d'un 
«  olécrane  assez  fort.  Les  px.  i^^^^g  onguéales  sont  disposées 
„  de  manière  à  ne  pouvoir  se  recourber  qu  en  acsoous ,  et  y 
«  sont  en  effet  retenues  à  l'état  de  repos  par  de  forts  ligamens  : 
<i  leur  pointe  est  fourchue  (dans  les  fourmiliers  elle  est  sim- 
«  plement  sillonnée  en  dessus)  ;  le  doigt  du  milieu  est  de  heau- 
me coup  plus  fort  et  plus  épais  que  les  autres,  et  les  externes 
^  sont  les  plus  petits;  le  scaphoïdc  et  le  semi-lunaire  du  carpe 
«  ne  font  qu'un  seul  os,  comme  dans  les  carnassiers.  Dans  le 
«  bassin,  il  n'y  a  point  d'échancrure  ischiatique,  mais  un  trou 
«  ovalaire;  parce  que  l'ischion  vient  s'unir  à  la  dernière  ver- 
«  tèbre sacrée,  qui  a  des  apophyses  pour  le  recevoir  (ce  carac- 
„  tère  étant  commun  aux  autres  édentés  proprement  dits  et 
<c  aux  tardigrades):  l'os  des  îles,  de  forme  prismatique,  est  ter- 
«  miné  en  avant  par  un  renflement.  Le  fémur  tout  entier  est 
«  large  et  plat  d'avant  en  arrière,  et  la  tête  inférieure  est 
«  aussi  large  que  longue;  le  tibia  et  le  péroné  sont  bien  dis- 
et  tincts;  le  péroné  est  bien  complet  vers  le  bas,  et  le  tibia 


PAN  329 

«  arrondi  en  avant  :  l'articulation  de  l'astragale  avec  le  tibia 

«  n'a  pas  Tobliquité  qu'on  remarque  dans  les  bradypes;  aussi 

«   le  pied  des  pangolins  ,  comme  celui  des  fourmiliers,  est  aussi 

«   solide  que   celui  d'aucun  animal  :   le  pied  de  derrière  est 

'i   assez  semblable  à  celui  de  devant  par  le  nt)mbre  et  la  pro- 

«   portion  des  doigts ,  seulement  ils  sont  un  peu  plus  forts. 

«  Quant  au  corps,  les  pangolins,  dit  encore  M.  Cuvier,  se 

«   font  surtout  remarquer  par  la  force  de  leurs  vertèbres  cau- 

«   dales  et  par  l'étendue  en  largeur  de  leurs  apophyses  trans- 

«  verses.  On  en  compte  quarante-sept  dans  la  queue  du  phata- 

«   gin  (d'Afrique),  et  vingt-six  seulement  dans  celle  du  pango- 

«   lin  proprement  dit  (des  Indes),  qui  a  de  plus  trois  vertèbres 

«  sacrés,   six  lombaires,  quinze  dorsales  et  sept  cervicales  : 

«   dans  le  phalagin  on  ne  trouve  que  treize  vertèbres  dor- 

«  sales  et  cinq  lombaires.  Les  apophyses  épineuses  du  dos  de 

«   ces  deux  animaux  sont  carrées  et  se  touchent  presque  comme 

«   dans  le  tamanoir.  Les  côtes  sont  dans  le  pangolin  au  nombre 

«   de  quinze  paires,  et  l'on  remarque  un  petit  vestige  de  sei- 

«   zième;  tandis  que  dans  le  phatagin  il  n'y  en  a  que  treize.  Les 

«   os  du  sternum  sont  au  nombre  de  huit  et  de  forme  ar>i"/", 

1       -     •  il-  .      ,  ,     ...lit,  et  le 

«   les  trois  avant-oerniers  sont  places  transvers»'»''  ,       ,        , 

.  dernier  de  tous,  très -long,  cylindrio.-- ^  ^°"^^'';  '^""/ ^^ 
«  pangolin,  aplati  dans  le  nh-»"''  «^  ^^'""""^  en  deux  forts 
«  tendant,  qui,  dans  le  phatagin,  vont  jusqu  au  bassin  et 
«   aident  beaucoup  ces  animaux  à  se  ployer  en  boule.  ^^ 

Ces  animaux  ont  les  organes  génitaux  séparés  de  l'anus  ;  leur 
estomac  est  légèrement  divisé  dans  le  milieu  :  ils  manquent  de 
cœcum. 

Les  habitudes  des  pangolins  sont  peu  connues  ;  on  sait 
seulement  qu'ils  se  nourrissent  de  termes,  comme  le  font  les 
fourmiliers  d'Amérique,  en  plongeant  leur  langue  visqueuse 
dans  les  débris  des  habitations  de  ces  insectes ,  qu'ils  détruisent 
avec  leurs  ongles  :  lorsque  leur  langue  est  couverte  de  termes, 
ils  la  font  rentrer  subitement  dans  leur  bouche  pour  avaler 
cette  proie  ,  ne  tardant  pas  à  la  faire  sortir  de  nouveau  pour 
saisir  de  nouveaux  insectes.  Ils  marchent  avec  lenteur,  et  n'é- 
chappent à  leurs  ennemis  qu'en  se  roulant  en  boule  sur  eux- 
mêmes,  position  qui  relève  les  pointes  de  leurs  écailles  et 
les  rend  assez  difficiles  à  aborder.  On  dit  qu'ils  se  creusent 
des  terriers. 


5jo  pan 

Le  Pangolin  de  l'Inde  ou  a  gkosse  queue  (Mams  macroura) 
est  le  Phattagen  d'Élien ,  le  Grand  lézard  écaillé  de  Perrault, 
YArmadillo  squamatus  major  ceylanicus ,  seu  diaholus  lajamnicus 
dictas  de  Séba;  le  Lacertus  squamosus  indiens  de  Bontius;   le 
Tatu  mustelinut  de  Klein;  le  Pangolin  de  Buffon,  Hist.  nat., 
tom.  lo,  pi.  3,4;  le  Manis  pentadact^la  de  Linné,  et  le  Manis 
Irachyura  d'Erxleben  ;  le  Manis  crassicaudata  de  M.  Geoffroy; 
le  Pangolin  a  queue  courte  de  M.  Cuvier,  Règne  animal,  et 
Ossemens  fossiles,  tome  5,  part.  iJ'    Cet  animal  a  jusqu'à 
deux  pieds  trois  pouces  de  longueur,   sur  quoi  sa  queue  a 
un  pied  six  ou  sept  pouces.  Il  a  la  tête  petite,  pointue    et 
conique;  le  corps  asseï^  gros;  la  queue  extrêmement  large  a 
sa  base,  assez  convexe  en  dessus;  l'ongle  du  doigt  du  milieu 
des  pieds  de  devant  de   beaucoup   plus   fort  que    ceux  des 
autres  doigts:   cette  disproportion  n'étant  pas  aussi  marquée 
aux  pieds  de  derrière.  Les  écailles  du  corps,  de  corne  blonde, 
très- grandes,  très-épaisses,  triangulaires,  tranchantes  sur  les 
bords,  striées  longitudinalement  à  la  base  et  terminées  par 
une  seule  pointe  obtuse,  sont  disposées  en  onze  rangées  lon- 
-•^-"linales  sur  le  dos  et  en  trois  seulement  sur  la  queue  (non 
compri...    ^^,^^  ^^^  ^^^,^^  ^^,.  ^^,^j  piiée,  e„  aeux  pour  for- 
mer 1  arête  du  i..  ^  ^    ^^^  ^^^^  grandes  sont  situées  sur  le  mi- 
lieu du  dos,  de  la  croupe  ei  o.  ,^  1,^^^  ^i^  i^  queue  ;  la  face  su- 
périeure du  museau  est  garnie  de  petites  écailles,  ainsi  que 
les  pattes  depuis  leur   base  jusqu'à  la  naissance  des  ongles. 
Quelques  soies  très-longues  prennent  naissance  de  la  base  la- 
térale des  écailles  du  dos;  la  partie  inférieure  de  la   tête  et 
du  corps,  ainsi  que  la  face  interne  des  membres  à  leur  base, 
sont  couvertes  d'une  peau   nue  :  les  ongles  sont  blonds. 

Cette  espèce,  la  plus  anciennement  connue,  se  trouve  sur 
le  continent  des  Indes  orientales,  et  peut-être  existe-t-elle 
aussi  dans  quelques  iles  de  l'Océan  indien.  On  dit  qu'au  Ben- 
gale le  nom  de  badjarlila  désigne  le  pangolin;  mais  est-ce  bien 
cette  espèce. 

Pennant  a  décrit  sous  le  nom  de  manis  à  large  queue  ,  hroad 
tailed  njaMis(Traiis.  phil.,  Co,  1. 1 1),  un  pangolin  deTranquebar 
qui  avoit  les  caractères  principaux  de  celui  que  nous  venons 
de  décrire ,  mais  auquel  il  ne  donne  que  quatre  doigts  aux 
pieds  de  derrière.  Ce  dernier  caractère  seroit  décisif  pour 


PAN  53i 

admettre  cette  espèce,  s'il  étoit  bien  certain;  toutefois  M. 
Cuvier  dit  qu'il  ne  voit  aucune  distinction  spécifîqxie  pour 
cet  animal,  ainsi  que  pour  celui  qu'a  décrit  et  représenté  M. 
Leslie  dans  le  i/'  volume  des  Mémoires  de  Calcutta,  art.  20. 

Le  PANGOLrN  d'Afrique  {Manis  africanus)  est  le  Lacertus 
squamosus  peregrinus  de  Clusius;  le  Lézard  de  Chisius  et  de  la 
Bibliothèque  de  Sainte-Geneviève,  cité  par  Perrault;  le  Pholidotus 
longicaudatus  de  Brisson;  le  Phatagin  de  BuiTon,  Hist.  nat. , 
tom.  10,  pi.  35;  le  Manis  tetradactyla ,  Linn.;  le  Manis  ma- 
croura  d'Erxlebeu;  le  Manis  phatagus  de  Boddaert;  le  Manis 
longicaudatus  ou  Phatagin  de  MM.  Cuvier  et  Geoffroy  ;  peut- 
être  le  Quogolo  de  Desmarchais.  Plus  petit  que  le  précédent, 
son  corps,  depuis  le  bout  du  museau  jusqu'à  Forigine  de  la 
queue,  peut  avoir  un  pied  deux  pouces  de  longueur,  et  celle- 
ci  n'a  pas  moins  d'un  pied  sept  pouces.  11  a  la  tête  plus  poin- 
tue que  le  pangolin  proprement  dit;  le  corps  plus  alongé,  là 
queue  plus  longue  et  plus  déprimée  :  le  dessus  de  la  tê(e  est 
couvert  de  petites  écailles,  jusque  près  du  museau.  On  compte 
onze  rangées  longitudinales  d'écaillés  sur  le  corps ,  dont  les 
deux  plus  externes  de  chaque  côté  présentent  des  carènes 
très-prononcées;  trois  rangées  entières  sur  la  queue  et  une 
de  chaque  côté,  en  formant  le  bord;  trois  rangées  d'écaillés 
sous  cette  même  queue  :  les  écailles  des  cuisses,  perpendicu- 
laires, pointues  et  carénées;  le  dessous  et  les  côtés  de  la  tête, 
le  dessous  du  cou,  la  poitrine,  le  ventre,  la  base  interne  des 
membres,  le  bas  de  la  jambe  de  devant  et  son  pied,  cou- 
verts de  poils  courts,  roides  ,  d'un  brun  noirâtre  :  il  y  a 
quelques  poils  semblables  à  la  base  des  ongles  des  pieds  de 
derrière.  Les  ongles  et  les  écailles  sont  bruns. 

Cette  espèce  se  trouve  en  Afrique,  et  notamment  en  Guinée 
et  au  Sénégal. 

Le  Pangolin  de  Java,  Manis  javanicus ,  Desm.,  est  une  es- 
pèce voisine  du  phatagin  d'Afrique  par  sa  forme  déprimée  et 
par  la  couleur  de  ses  écailles;  mais  qui  en  diffère  par  les  pro- 
portions de  sa  queue  et  de  son  corps,  ainsi  qu'à  plusieurs 
autres  égards,  et  qui  a  une  patrie  bien  différente,  puisqu'elle 
a  été  rapportée  de  Java  au  Muséum  d'histoire  naturelle  par 
M.  Leschenault  de  Latour. 

Sa  tête  et  son  corps  proprement  dits  ont  ensemble  un  pied 


352  PAN 

quatre  pouces  six  lignes,  et  sa  queue  n'a  qu'un  pied  un  pouce 
six  lignes.  Il  a  la  tête  très- pointue  ,  couverte  d'écaillés 
moyennes  jusque  sur  le  bout  du  museau  ,  tant  en  dessus  qu'en 
dessous  ;  le  corps  revêtu  sur  le  dos  d'écaillés  assez  minces  , 
striées,  plus  petites  et  plus  nombreuses  que  dans  les  deux  pre- 
mières espèces,  disposées  sur  dix-sept  rangées  longitudinales, 
allant  en  grandissant  depuis  la  nuque  jusqu'à  la  croupe ,  et  di- 
minuant ensui'e  progressivement  sur  la  queue,  où  l'on  en 
compte  trois  rangées  d'entières  et  deux  rangées  sur  les  bords  , 
lesquelles  sont  pliées  dans  leur  milieu;  les  écailles  des  cuisses 
sont  marquées  d'une  carène  dans  leur  milieu;  le  ventre,  les 
tempes,  le  dessous  de  la  tête  et  du  cou ,  la  face  interne  des 
membres  sont  nus ,  et  pourvus  seulement  de  poils  rares ,  épais , 
durs  et  blancs;  quelques  poils  pareils  existent  entre  les  écailles 
du  dos;  l'ongle  du  doigt  médian  des  pieds  de  devant  est  très- 
fort,  relativement  aux  autres;  les  écailles  sont  brunes,  et  seu- 
lement plus  claires  sur  les  bords;  celles  des  épaules  étant 
comme  tronquées  à  la  pointe,  ce  qui  provient  peut-être  du 
frottement  qu'elles  ont    éprouvé. 

M.  "Cuvier  a  décrit  et  figuré  dans  la  dernière  édition  de  ses 
Recherches  sur  les  ossemens  fossiles  ,  une  phalange  onguéale 
bifurquée,  qui  n'a  pu  appartenir  qu'à  une  espèce  gigantesque 
de  ce  genre.  (Desm.) 

PANGONIE.  (Min.)  Le  Pangonius  est  encore  une  pierre 
placée  par  Pline  lui-même  parmi  celles  qu'il  connoissoit  à 
peine,  et  qui  différoit  du  cristal,  parce  qu'elle  avoit  un 
plus  grand  nombre  d'angles  que  lui;  observation  assez  remar- 
quable à  une  époque  où  les  propriétés  géométriques  des  cris- 
taux paroissoient  absolument  inconnues.   (  B.  ) 

PANGONIE,  Pangonia.  (Entom.)  Insectes  diptères,  voisins 
des  taons ,  avec  lesquels  les  auteurs  les  avoient  placés.  M. 
Lalreille  ,  puis  M.  Meigen  ,  les  en  ont  séparés;  mais  ce  der- 
nier les  désigne  sous  le  nom  de  tanyglosses.  Ce  sont  des  in- 
sectes d'Afrique,  dont  on  ignore  les  habitudes  et  surtout  les 
circonstances  de  la  transformation.  (C.  D.) 

PAN  GUE.  (Bot.)  Voyez  Panke.  (J.) 

PANGULLING.  (Mamm.)  Ce  nom  est  à  Java  celui  de  l'a- 
nimal décrit  par  les  naturalistes  sous  le  nom  de  Pangolin. 
(Desm.) 


PAN  335 

PANIC  ou  PANIS;  Panicum,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
monocotylédones,  de  la  famille  des  graminées,  Juss. ,  et  de 
la  Iriandrie  digjnie  du  Système  sexuel,  dont  les  principaux 
caractères  sont  d'avoir  :  Un  calice  glumacé,  uniflore,  à  trois 
valves,  dont  deux  opposées,  égales,  et  la  troisième  beaucoup 
plus  petite ,  en  dehors  des  autres  ;  une  corolle  formée  d'une 
balle  à  deux  valves  cartilagineuses,  persistantes,  l'une  plus 
petite  et  plus  plane;  trois  étamines  à  iilamens  capillaires;  uu 
ovaire  supère,  surmonté  de  deux  styles  capillaires,  terminés 
chacun  par  un  stigmate  plumeux;  une  graine  arrondie,  un 
peu  aplatie  d'un  côté,  et  recouverte  par  la  balle  persistante. 

Les  panics  sont  des  plantes  herbacées ,  rarement  frutescentes, 
dont  les  fleurs  sont  disposées  en  épi,  ou  en  panicule  lâche 
et  terminale.  On  en  connoît  maintenant  plus  de  deux  cents 
espèces,  donthuitseulementcroissentnaturellement  en  France, 

*  Fleurs  disposées  en  épi. 

Panic  vert;  Panicum  viride,  Linn.,  Spec,  85.  Ses  tiges  sont 
longues  de  douze  à  vingt  pouces,  articulées,  glabres,  souvent 
rameuses  dans  leur  partie  inférieure,  garnies  de  feuilles  li- 
néaires, planes,  un  peu  rudes  en  dessus,  pubescentes  à  l'en- 
trée de  leur  gaine.  Ses  fleurs  sont  verdàtres,  disposées  à  l'extré- 
mité des  tiges  en  un  épi  cylindrique,  long  de  quinze  à  dix-huit 
lignes,  dont  les  barbes  ne  sont  point  accrochantes.  Cette  es- 
pèce est  annuelle  et  commune  en  Europe  dans  les  champs. 

Panic  verticillé;  Panicum  verticillatum ,  Linn.,  Spec,  82. 
Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec  la  précédente,  mais 
son  épi  de  fleurs  est  plus  long,  plus  rameux  inférieurement , 
et  remarquable  par  les  filets  très-accrochans  dont  il  est  garni. 
Ce  panic  est  commun  en  Europe  dans  les  champs,  les  jardins 
et  les  vignes. 

Panic  GLAUQUE;  Panicum  glaucum,  Linn.,  Spec,  83.  Ses  tiges 
Sont  hautes  d'un  pied  ou  un  peu  plus,  feuillées,  articulées, 
souvent  rameuses  à  leur  base.  Ses  feuilles  sont  linéaires,  glau- 
ques, barbues  à  l'entrée  de  leur  gaine.  Les  fleurs  forment  un 
épi  cylindrique  très- simple,  long  de  dix-huit  à  vingt-quatre 
lignes,  remarquable  parla  couleur  d'un  jaune  roussâtre  de  ses 
soies,  qui  ne  sont  point  accrochantes.  Cette  espèce  n'est  pas 
rare  dans  les  champs  et  les  lieux  cultivés. 


334  PAN 

Panic  pied-de-coq  ;  Panîcum  crus  galli  y  Lînn. ,  Spec,  83. 
Ses  tiges  sont  longues  d'un  à  deux  pieds,  articulées,  cou- 
chées dans  leur  partie  inférieure,  garnies  de  feuilles  glabres, 
planes,  larges  de  trois  à  six  lignes.  Ses  fleurs  sont  verdàtres, 
disposées  en  un  épi  rameux,  un  peu  épais.  Les  glumes  cali- 
cinales  sont  hérissées  d'aspérités,  qui  les  rendent  rudes  au 
toucher,  ainsi  que  les  épis.  Cette  plante  est  commune  dans 
les  champs  et  les  lieux  cultivés.  Elle  est  annuelle,  ainsi  que 
les  précédentes.  Aucune  de  ces  quatre  espèces  n'a  d'utilité: 
elles  sont  au  contraire  de  mauvaises  herbes,  que  le  plus  sou- 
vent on  a  de  la  peine  à  extirper  des  lieux  cultivés  où  elles 
se  trouvent. 

Panic  d'Italie;  Panicum  italicum,  Linn.,  Spec,  83.  Sa  tige 
est  droite,  noueuse,  haute  de  deux  à  trois  pieds,  garnie  de 
feuilles  assez  larges,  velues  à  l'entrée  et  sur  le  bord  de  leur 
gaine.  Ses  fleurs  sont  disposées  au  sommet  des  tiges  en  un 
épi  cylindrique,  rameux,  serré,  dont  l'axe  est  couvert  de 
poils  laineux.  Ces  fleurs  sont  garnies  de  soies  sétacées  non 
accrochantes,  et  d'un  blanc  jaunâtre  ou  d'une  couleur  pur- 
purine ou  violette.  Cette  espèce  est  originaire  de  l'Inde,  et 
depuis  long- temps  cultivée  en  Europe,  surtout  en  Italie,  en 
Allemagne  et  dans  le  Midi  de  la  France  :  on  lui  donne  vul- 
gairement les  noms  de  millet  en  épi,  de  panic  ou  millet 
des  oiseaux. 

Il  luifautune  bonne  terre,  plus  légère  que  forte,  bien  aman- 
dée  par  des  engrais  et  bien  ameublie  par  de  bons  labours. 
On  la  sème  à  la  volée,  lorsque  les  gelées  sont  passées,  et  il 
est  bon  de  la  sarcler,  même  de  la  biner.  Ses  graines  servent  à 
nourrir  la  volaille,  les  serins  et  les  petits  oiseaux  qu'on  élève 
en  cage.  On  en  fait  aussi,  dans  quelques  cantons,  de  la  farine, 
qu'on  mange  cuite  en  bouillie  avec  du  lait  ou  du  bouillon; 
dans  les  temps  de  disette  on  en  fait  même  du  pain.  La  plante , 
coupée  en  vert,  peut  fournir  un  bon  fourrage. 

^■'''  Fleurs  disposées  en  panicule. 

Panic  millet:  Panicum  miliaceiim  ,  Linn.,  Spec,  86  ;  vulgaire- 
ment Millet.  Sa  racine  est  fibreuse,  annuelle;  elle  produit 
plusieurs  tiges  droites,  articulées,  velues,  hautes  de  trois  à 
quatre  pieds,  garnies  de  feuilles  planes,  larges  de  six  à  neuf 


PAN  335 

lignes,  vertes  avec  une  nervure  blanche,  très-velues  sur 
leur  gaine.  Les  fleurs  sont  glabres,  mutiques,  d'un  vert  jau- 
nâtre ,  violettes  dans  une  variété,  rlisposées  en  une  panicule 
terminale,  lâche,  inclinée  d"un  côté,  surtout  lors  de  la  ma- 
turation des  graines.  Celte  espèce  est,  comme  la  précédente, 
originaire  de  l'Inde  :  on  la  cultive  aussi  dans  le  Midi  de  l'Eur 
rope  et  en  France  pour  les-  mêmes  usages.  Les  Tartares  se 
nourrissent  de  ses  graines;  en  les  faisant  fermenter  avec  de 
l'eau,  ils  en  obtiennent  une  sorte  de  boisson  vineuse. 

Pan/c  élevé:  Panicum  maximum ,  Jacq.  ^  Icon.  rar.,  i,  t.  lo; 
Panicum  lœve,  Lam.,  lllustr. ,  n."  goS.  Sa  racine  est  vivace  ; 
elle  produit  plusieurs  tiges  droites,  articulées,  hautes  de  trois 
à  quatre  pieds  et  plus,  garnies  de  feuilles  linéaires,  vertes, 
glabres,  ciliées  à  l'entrée  de  leur  gaine.  Les  fleurs  sont  pé- 
dicellées,  obiongues,  verdàtres,  mutiques,  disposées  en  une 
grande  panicule  terminale,  lâche  et  longue  d'un  pied  ou  en- 
viron. Cette  espèce  paroît  être  originaire  de  la  Guinée,  d'où 
elle  a  été  transportée  à  Saint  Domingue  et  dans  les  Antilles. 

Le  panic  élevé,  nommé ^ussi  vulgairement  Herbe  de  Guinée, 
est  pour  les  pays  chauds  une  plante  dont  la  culture  présente 
beaucoup  d'intérêt;  parce  qu'aucune  autre  graminée  ne  four- 
nit un  fourrage  aussi  abondant  et  de  si  bonne  qualité  dans 
le  même  espace  de  temps,  llseroitdonc  utile  de  le  multiplier 
dans  le  Midi  de  la  France  et  de  l'Europe,  et  on  en  a  depuis 
assez  long-temps  recommandé  la  culture  ;  mais  les  expériences , 
faites  sans  doute  avec  des  semences  venues  des  Antilles, 
n'ont  pas  d'abord  réussi.  Un  envoi  de  graine  provenant  de 
la  Caroline,  reçu  au  Jardin  du  Roi  dans  ces  dernières  années, 
en  a  produit  une  race  qui  a  assez  bien  résisté  à  plusieurs  de 
nos  hivers,  et  particulièrement  à  celui  de  1820.  L'herbe  de 
Guinée  réussit  mieux  dans  un  terrain  substantiel  et  un  peu 
frais,  quoique  cependant  elle  puisse  s'accommoder  d'une  terre 
sèche.  Comme  elle  craint  le  froid  dans  sa  jeunesse,  il  ne 
faut  la  semer  qu'au  mois  d'Avril,  dans  une  terre  bien  prépa- 
rée ,  et  les  pieds  doivent  être  espacés  à  dix  ou  douze  pouces 
les  uns  des  autres.  Lorsqu'on  en  aura  de  vieux  pieds,  on 
pourra  facilement  la  multiplier  par  la  séparation  des  touffes. 
(L.  D.) 

PANICASTRELLA.  (Bot.)  Genre  de  graminées,  fait  par 


536  PAN 

Michéli  sur  deux  plantes,  qui  sont  les  cenchrus  echinatus  et 
tribuloides  de  Linnœus.  (J.) 

PANICAUT  ;  Erjngium  ,  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  di- 
cotylédones polypétales,  de  la  famille  des  ombellifères ,  Juss. , 
et  de  la  pentandrie  digjnie  du  Système  sexuel,  dont  les  prin- 
cipaux caractères  sont  :  Un  calice  de  cinq  folioles  plus  longues 
que  la  corolle;  cinq  pétales  oblongs,  plies  en  dedans  à  leur 
sommet  ;  cinq  étamines  à  filamens  capillaires  ,  plus  longs 
que  les  fleurs;  un  ovaire  infère,  chargé  de  deux  styles  fili- 
formes, de  la  longueur  des  étamines  et  à  stigmates  simples; 
fruit  ovale,  hérissé  d'écaillés,  couronné  par  le  calice,  et  se 
partageant  en  deux  graines  oblongues,  convexes  d'un  côté, 
aplaties  de  l'autre. 

Les  panicauts  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  alternes, 
simples  ou  découpées,  épineuses  en  leurs  bords,  et  dont  les 
fleurs  sont  sessiles,  ramassées  en  tête  sur  un  réceptacle  com- 
mun garni  de  paillettes  et  muni  d'une  collerette  polyphylle, 
épineuse.  On  en  connoit  aujourd'hui  soixante  et  quelques 
espèces,  dont  une  partie  croît  naturellement  en  Europe,  et 
dont  les  suivantes  se  trouvent  en  France. 

Panicaut  des  champs,  vulgairement  Chardon  Roland  ou  rou- 
lant ,  Chardon  a  cent  têtes:  Eiyngium  campestre ,  Linn., 
Spec,  337;  Jacq.,  Flor.  Aust.,t.  i55.  Sa  racine  estvivace, 
alongée,  simple,  de  la  grosseur  du  petit  doigt;  elle  produit 
une  tige  haute  d'un  pied  ou  environ,  droite,  cylindrique, 
striée,  d'un  blanc  verdàtre,  ainsi  que  toute  la  plante,  divisée 
dans  sa  partie  supérieure  en  beaucoup  de  rameaux  très- ou- 
verts, dont  les  derniers  naissent  en  ombelle,  et  garnie  dans 
sa  partie  inférieure,  ainsi  qu'à  sa  base  ,  de  feuilles  pétiolées, 
embrassantes,  ailées,  à  folioles  décurrentes  ,  laciniées  ,  épi- 
neuses sur  les  bords.  Les  fleurs  sont  petites,  terminales,  fort 
nombreuses,  disposées  en  têtes  arrondies.  La  collerette  de 
chaque  tête  est  formée  de  six  à  sept  folioles  linéaires-lan- 
céolées, roides,  épineuses,  plus  longues  que  les  têtes.  Cette 
plante  est  commune  sur  le  bord  des  champs,  le  long  des 
chemins  :  elle  fleurit  en  Août  et  Septembre. 

On  mangeoit  autrefois  la  racine  de  ce  panicaut  en  Alle- 
magne et  en  France,  et  on  la  regardoit  comme  un  aliment 
jjropre  à  exciter  l'appétit  dans  les  cas  d'atonie  de  l'estomac 


PAN  337 

et  du  canal  intestinal.  On  a  aussi  regardé  cette  racine  comme 
ayant  une  propriété  aphrodisiaque.  Sa  nature  excitante,  ana- 
logue à  celle  du  raifort,  explique  cet  effet  secondaire.  Au- 
jourd'hui on  ne  mange  plus  la  racine  de  chardon  Roland  ,  et 
on  s'en  sert  également  assez  peu  en  médecine;  cependant  il 
n'y  a  pas  encore  long- temps  qu'elle  étoit  comptée  au  nombre 
des  cinq  racines  apéritives  mineures,  et  elle  entre  quelque- 
fois dans  les  tisanes  diurétiques. 

Panicaut  de  Bourgat;  Erjngium  Bourgati,  Gouan,  lUustr, 
p. 7,  t.  3.  Sa  tige  est  cylindrique,  striée,  haute  de  douze  h 
dix- huit  pouces,  garnie,  surtout  à  sa  base,  de  feuilles  pa- 
nachées de  vert  et  de  blanc;  les  inférieures  longuement  pétio- 
lées,  presque  arrondies  et  partagées  en  trois  divisions  trilides 
ou  pinnatifides  ;  les  supérieures  presque  sessilcs.  Les  têtes 
de  fleurs  sont  terminales,  ovoïdes,  remarquables  par  leur  col- 
lerette colorée  intérieurement  d'un  beau  bleu.  Cette  plante 
croit  dans  les  Pyrénées. 

Panicaut  maritime;  Erjngium  maritimum,  Linn. ,  Spcc,  SSy. 
Sa  racine  est  très -alongée;  elle  produit  une  tige  cylindrique, 
épaisse,  haute  d'un  pied  ou  un  peu  plus,  divisée  en  rameaux 
très-étalés.  Ses  feuilles  inférieures  sont  grandes,  pétiolées, 
arrondies,  coriaces,  un  peu  incisées,  d'un  vert  glauque  et 
même  blanchâtre,  ainsi  que  toute  la  plante,  et  bordéis  de 
dents  épineuses.  Les  feuilles  supérieures  sont  sessilcs,  angu- 
leuses, souvent  découpées  en  trois  lobes.  Les  fleurs  sont  dis- 
posées en  têtes  arrondies  à  l'extrémité  de  chaque  rameau, 
et  munies  chacune  d'une  collerette  de  cinq  folioles  larges 
et  anguleuses.  Les  paillettes  de  leur  réceptacle  sont  à  trois 
pointes.  Cette  plante  croît  dans  les  sables  des  bords  de  l'O- 
céan et  de  la  Méditerranée. 

Panicaut  épine-blanche  ;  Eiyngium  spina  alla,  Vill. ,  Dauph., 
2  ,  page  660,  tome  17.  Cette  espèce  est  intermédiaire  entre 
le  panicaut  de  Bourgat  et  celui  des  Alpes  :  elle  diffère  du 
premier,  parce  que  les  folioles  de  sa  collerette  sont  pinna- 
tifides au  lieu  d'être  dentées,  et  par  la  couleur  vert -paie  de 
toutes  ses  parties;  on  la  distingue  facilement  du  panicaut  des 
Alpes,  parce  que  toutes  ses  feuilles  sont  pinnatifides  ou  la- 
ciniées  très-profondément,  et  en  même  temps  plus  roides  et 
plus  épineuses.  Elle  croît  dans  les  lieux  secs  des  Alpes. 


338  PAN 

PaniCxVUT  des  Alpes  ,Eryngium  alpinum,  Linn.,  Spec,  Zôj. 
Sa  tige  est  droite,  haute  d'un  pied  et  demi  ou  environ,  sim- 
ple ou  un  peu  rameuse  dans  sa  partie  supérieure,  qui  porte 
une  à  quatre  tètes  de  fleurs;  ses  feuilles  radicales  sont  cor- 
diformes.  longuement  pétiolées,  dentées,  à  peine  épineuses; 
les  supérieures  sont  sessiles,  à  trois  ou  cinq  lobes  découpés, 
presque  pinnatilides.  Ces  dernières  feuilles  et  les  têtesde  fleurs 
sont  d'un  bleu  violet  agréablement  mêlé  de  vert  et  de  blanc, 
quequefois  entièrement  blanches.  Les  collerettes,  également 
mélangées  de  ces  couleurs,  sont  composées  d'un  grand  nom- 
bre de  folioles  légèrement  pinnatifides,  plutôt  ciliées  qu'épi- 
neuses. Cette  espèce  croit  sur  les  hautes  montagnes  et  dans 
les  Alpes,  en  France,  en  Italie,  en  Suisse.  Elle  mériteroit 
d'être  cultivée  dans  les  jardins. 

Panicaut  vlan  ;  Erjngium  planum,  Linn.,  Spec,  336.  Sa 
tige  est  haute  d'un  pied  et  demi  à  deux  pieds,  simple  in- 
férieureuient,  rameuse  dans  sa  partie  supérieure.  Ses  feuilles 
radicales  sont  longuement  péliolées,  ovales-obJongues  ;  les 
supérieures  sessiles,  simples  ou  trifides.  Les  têtes  de  fleurs 
sont  bleuâtres,  portées  sur  des  rameaux  disposés  en  ombelle. 
Les  folioles  des  collerettes  sont  au  nombre  de  cinq  à  huit. 
Cette  plante  croit  sur  les  montagnes  élevées  en  France,  en 
Suisse,  en  Italie  et  en  Allemagne.  (  L.  D.) 

PANICULARIA.  (Bot.)  iSom  scus  lequel  Heister  désignoit 
lepatnrin,  poa,  genre  de  graminées.   (J.) 

PANICULE.  {Bot.)  Assemblage  de  fleurs  dont  les  pédon- 
cules, partant  d'un  axe  commun,  sont  diversement  ramifiés 
et  les  inférieurs  sensibleuient  [ilus  longs  que  les  autres.  La 
panicule  est  terminale  dans  le  br.mus,  axillaire  dans  le  nepeta 
melissœjoiia  ,  étalée  dans  le  prenanthes  viuralis  ,  serrée  dans  l'a- 
rundo  epij,eios  ,  feuiilée  dans  le  rumex  oppositifolius  ,  etc.  (Mass.) 

PANICUM.   (Bot.)  Voyez  Pamc.  (Lem.) 

PAiNlER.  {Ornitli.)  On  trouve  sous  ce  nom,  dans  le  Dic- 
tionnaire de  chasse  et  de  pêche  de  Delisle  de  Salles  et  d.ms 
celiri  des  chasses  de  l'Eircyclopédie  méthodique,  la  descrip- 
tion d'un  piège  destiné  à  prendre  des  petits  oiseaux  à  Paide 
d'une  chouette.   (Ch.  D.) 

PANIFICATION.  {Chim.)  Voyez  Fermentation  panaire  , 
tom.  XVI,  pag.  446.  (Ch.) 


PAN  33g 

PANIOS.  (Bot.)  Adanson  désigne  sous  ce  nom  la  verge-* 
rette,  erigeron  de  Linnaeus.  (J.) 

PANIS.  (Bot.)  Voyez  Panic.  (Lem.) 

PANISSAé  {Bot.)  Nom  languedocien  du  panis,  panicum 
italicum  ,  cité  par  Gouan,  (J.  ) 

PANITSJIKAMARAM.  {Bot.)  Nom  malabare ,  cité  par 
Rhéede ,  d'un  arbre  qui  est  une  espèce  à'embrjopteris  dans  la 
famille  des  ébénacées.  (J.  ) 

PANITSJIVI-MARAVARA.  (Bot.)  Nom  malabare  de  l'as- 
plenium  arifolium.  (J.) 

PANIZOLA.  (Bot,)  Nom  italien  du  panic  vert,  panicum 
viride.  (Lem.) 

PANJA,  PANJAE-A.  (Bot.)  L'arbre,  cité  sous  ces  noms 
par  Rhéede,  est  une  espèce  de  fromager,  bombax  pentandrum 
de  Linnœus.  Voyez  Pansa.  (J.) 

PANKAMA.  {Ichlhjol.)  Ce  nom  est  donné  à  la  Guiane  à 
un  poisson  dont  la  chair  est  glutineuse  et  fort  estimée.  On 
ne  sait  à  quel  genre  il  doit  être  rapporté.  (Dksji.) 

PANKE,  PANGUE.  (Bot.)  Suivant  Feuillée  et  Moliaa  on 
nommoit  ainsi ,  dans  le  Chili,  le  gunnera  scabra,  genre  voisin 
de  la  famille  des  urticées.  MM.  Ruiz  et  Pavon  le  nomment 
aussi  pangue.  Ils  ajoutent  que  dans  le  pays  on  mange  les 
queues  ou  pétioles  des  feuilles,  que  Ton  nomme  nalcas,  lors- 
qu'ils sont  tendres  ;  raguayes,  lorsqu'ils  sont  plus  avancés. 
Les  racines  sont  astringentes  et  employées  comme  le  rhua 
coriaria,  pour  tanner  les  cuirs.  (J.) 

PANNA  KELENGU-MARAWA.  {Bot.)  Une  fougère  re- 
présentée sous  ce  nom  malabare  dans  Rhéede,  Hort.  mal., 
I2,^tab.  11  ,  est  rapportée  par  Linna-us  ,  puis  par  Willde- 
now,  au  poljpadium  quercifolium ,  lânn.  ;  mais,  comme  les 
botanistes  paroissent  avoir  confondu  plusieurs  plantes  sous 
ce  nom,  il  est  très-possible  que  cette  fougère  ne  soit  pas  la 
même  que  celle  décrite  dans  les  ouvrages  des  botanistes. 
M.  Bory  de  Saint- Vincent  se  propose  de  publier  un  travail 
sur  ces  plantes,  dont  il  croit  pouvoir  former  un  genre  dis- 
tinct. (Lem.) 

PANNA- VALLI.  {Bot.)  Rhéede,  Hort.  mal  ah  ,  12,  tab. 
35  ,  figure  sous  ce  nom  malabare  la  fronde  stérile  de  Vonoclea 
scandens,  Svvartz ,  ou  lomaria  scandens,  Wil'd.  (Lem.) 


540  PAN 

PANNACHIO.  (Bot.)  Les  Perses,  suivant  Daléchamps, 
cité  par  C.  Bauhin,  nomment  ainsi  le  lis  de  Perse,  espèce  de 
fritillaire  ,  fritillaria  persica.  (  J.  ) 

PANNAI-POU.  (Bot.)  Suivant  un  catalogue  et  un  herbier 
de  plantes  de  Coromandel,  ce  nom  est  donné  à  l'illecebrum 
javanicum  de  Linnaeus ,  reporté  maintenant  au  genre  jTlrua. 
(J.) 

PANNEAUX.  {Chass.)  Voyez  Pans.  (Ch.  D.) 

PANNETIERE.  {Entorn.)  Ce  nom  est  donné  dans  quelques 
lieux  à  la  blatte  ordinaire  ou  blatte  des  cuisines ,  blatta  orien- 
tal is  ,  Fabr.  (Desm.) 

PANNEXTERNE,  PANNINTERNE.  (Bot.)  Il  existe  peu 
de  péricarpes  dont  la  substance  soit  semblable  à  elle-même 
dans  toute  son  épaisseur.  On  y  distingue  fréquemment  deux 
parties,  l'une  extérieure,  l'autre  intérieure  ,  dénature  très- 
différente.  La  première,  qui  forme  Pécorce  du  fruit,  est  la 
pannexterne;  l'autre,  qui  circonscrit  la  cavité  péricarpienne, 
est  la  p;inninterne.  (M.  Richard  distingue  trois  parties  au 
lieu  de  deux  dans  Pépaisseur  de  la  paroi  du  péricarpe  :  la 
membrane  extérieure  ou  Vépicarpe  ;  la  membrane  intérieure 
ou  V endocarpe  ;   la   partie  intermédiaire  ou   le    sarcocarpe.) 

Quelquefois  la  pannexterne  est  ligneuse  ou  coriace  ,  tandis 
que  la  panninterne  est  charnue  et  pulpeuse  (melon,  colo- 
quinte, cacao,  etc.);  d'autres  fois  c'est  la  pannexterne  qui 
est  succulente  et  molle,  tandis  que  la  panninterne  est  sèche 
et  solide  (pêche,  prune,  cerise,  etc.).  Quand  cette  dernière 
fait  corps  avec  Pautre  et  ne  s'en  détache  point,  même  après 
la  maturité,  on  y  fait  peu  d'attention;  mais  quand  elle  s'en 
sépare  facilement  et  qu'elle  continue  à  recouvrir  les  graines 
jusqu'à  l'évolution  de  la  plantule,  ce  qui  ne  peut  avoir  lieu 
que  si  elle  est  d'une  substance  ligneuse,  crustacée  ou  coriace, 
elle  fournit  des  caractères  qu'il  importe  d'indiquer  dans 
Phistoire  naturelle  des  espèces. 

On  donne  à  cette  boîte  solide ,  sorte  d'enveloppe  auxi- 
liaire de  beaucoup  de  graines,  le  nom  de  npjau  ou  de 
nucule. 

Dans  quelques  fruits  suturés,  et  notamment  dans  le  ssvie- 
tenia  mahagoni,  la  panninterne,  avant  la  déhiscence,  s'isole 
de  la  pannexterne  et  se  partage  en  plusieurs  valves  élastiques, 


PAN  541 

qui  ,  pressant  la  pannexternc  comme  autant  de  ressorts,  con- 
tribuent à  en  désunir  les  panneaux.  Mirb.  ,  Élém.  (Mass.) 

PANNUARA  FONTI.  (Bot.)  Sur  la  côte  de  Coromandel  on 
nomme  ainsi  Vhibiscus  siniplex  de  Linnaeus ,  suivant  Burmann. 

(J.) 

PANOCOCO.  (Bot.)  Voyez  Panacoco.  (  Lem.  ) 

PANOE.  (Bot.)  Adanson  donne  ce  nom  au  genre  Vateria, 
Linn.  (Lem.) 

PANOMA.  (Bot.)  Nom,  cité  dans  l'Abrégé  des  Voyages, 
du  bois  des  Moluques,  dont  les  Indiens  vantent  beaucoup 
les  vertus  et  qu'ils  cultivent  soigneusement.  Il  est  dit  que 
son  bois  est  très-purgatif  et  fébrifuge,  et  qu'il  guérit  beau- 
coup de  maladies  différentes.  Ces  indications  annoncent  que 
c'est  le  croton  tiglium ,  nommé  aussi  lignum  molucense ,  le 
pavana  des  Indiens,  dont  le  bois  est  purgatif,  ainsi  que  les 
graines,  connues  sous  le  nom  de  graines  de  Tilli ,  et  dans 
quelques  livres  de  matière  médicale,  sous  celui  de  pignons 
d'Inde,  qu'il  ne  faut  pas  cependant  confondre  avec  le  vrai 
pignon  d'Inde  ou  de  Barbarie ,  qui  est  le  jatropha  curcas. 
(J.) 

PANON.  (Ornilh.)  Voyez  Panou.  (Ch.  D.) 

PANOPE.  (  Ornith.  )  M.  Vieillot  a  formé  sous  ce  nom  un 
genre  de  l'ordre  des  oiseaux  nageurs,  qui  correspond  au 
chenalopex  de  Mœhring,  et  auquel  il  donne  pour  caractères  : 
Un  bec  plus  long  que  la  tête,  très- comprimé  latéralement, 
beaucoup  plus  haut  que  large,  sillonné  tranversalement  vers  le 
bout ,  couvert  à  sa  base  de  petites  plumes  veloutées;  la  man- 
dibule supérieure  recourbée  et  comme  coupée  carrément  à  la 
pointe,  et  Tinférieuré  anguleuse  en  dessous  vers  son  extré- 
mité; des  narines  oblongues,  cachées  sous  les  plumes  près  de 
l'ouverture  du  bec  ;  des  ailes  dont  les  rémiges,  très-courtes, 
sont  impropres  au  vol;  trois  doigts  devant,  entièrement  pal- 
més, et  point  de  pouce. 

La  seule  espèce  de  ce  genre ,  connue  sous  le  nom  de  grand 
alque  ou  grand  pingouin ,  a  le  bec  conformé  à  peu  près  comme 
celui  des  macareux;  mais  elle  se  rapproche  des  manchots  par 
ses  ailes ,  nullement  propres  au  vol  quoiqu'elles  consistent 
en  rémiges,   dont  les  manchots  sont  privés.  (Ch.  D.) 

PANOPÉE,  Panopœa.  (Conchyl.)  Genre   de    coquilles  bi- 


342  PAN 

valves,  de  la  famille  des  pyloridés,  établi  par  M.  Menard 
de  la  Groye  pour  une  des  plus  grandes  espèces  de  nos  mers 
et  qui  peut  être  caractérisée  ainsi  .-  Animal  inconnu,  mais 
très- probablement  fort  voisin  de  la  mye  tronquée;  coquille 
régulière  ,  ovale  ,  alongée  ,  très  -  bâillante  aux  deux  ex- 
trémités, équivalve ,  inéquilatérale  ;  le  sommet  peu  mar- 
qué et  antéro- dorsal;  charnière  formée  sur  une  valve  par 
une  dent  cardinale,  conique,  portant  en  dessus  une  très- 
petite  crête,  se  logeant  dans  une  cavité  de  l'autre  valve; 
ligament  extérieur  porté  sur  une  callosité  assez  épaisse , 
courte  et  un  peu  ascendante;  deux  impressions  musculaires 
réunies  par  une  impression  palléale,  large  et  profondément 
sinueuse  en  arrière.  D'après  cela  il  est  évident  que  c'est  un 
genre  fort  voisin  des  myes  et  qui  n'en  diffère  réellement  que 
par  la  position  du  ligament.  On  n'en  connoit  encore  qu'une 
espèce ,  du  moins  à  l'état  vivant.  Il  paroît  qu'elle  vit  cons- 
tamment enfoncée  dans  la  vase  ou  dans  le  sable  à  d'assez 
grandes  profondeurs  :  c'est  la  P.  d'AldroVande  ,  P.  Aldrovandi , 
Menard  de  la  Groye,  Annales  du  Mus.,  vol.  9,  page  i3i  ; 
Mja  glycimeris,  Linn.  et  Gmel. ,  page  8222,  n.°  17;  Chemn., 
Conch.,  6,  t.  3,  fig.  26.  C'est  une  très-grosse  coquille  de 
près  d'un  pied  de  long  sur  cinq  à  six  pouces  de  hauteur, 
très  -  épaisse  ,  à  stries  d'accroissement  sublamelleuses  dans 
sa  longueur  et  de  couleur  blanc  -  roussàtre ,  probablement 
quand  elle  a  été  dépouillée  de  son  épidcrme.  Un  très- bel 
individu  a  été  rapporté  dernièrement  de  la  Sicile,  où  les 
pécheurs  la  trouvent  assez  communément,  mais  constam- 
ment morte  et  même  couverte  de  beaucoup  de  tubes  de  ser- 
pules.  (De  B.) 

PANOPEE.  (Foss.)  Une  seule  espèce  de  ce  genre  a  été 
trouvée  à  l'état  fossile.  C'est  une  grande  coquille ,  qui  a  quel- 
quefois plus  de  six  pouces  de  longueur  sur  trois  pouces  de 
largeur,  et  autant  d'épaisseur  d'une  valve  à  l'autre.  Elle  est 
ovale -alongée,  à  peine  ouverte  à  l'extrémité  antérieure,  et 
très -évasée  à  l'autre.  Elle  est  bombée,  peu  épaisse,  lisse, 
avec  des  stries  peu  profondes  dans  le  sens  de  ses  accroisse- 
mens.  M.  Menard  lui  a  donné  le  nom  de  Pauopée  de  Faujas , 
Panopea  Faujasii,  Ann.  du  mus.  d'hist.  nat. ,  tom.  g,  p.  i3i  , 
pi.  12.  Ce  naturaliste  la  considère  comme  une  espèce  distincte 


PAN  343 

de  celle  qu'on  trouve  à  l'éfat  vivant  dans  la  Méditerranée. 
On  la  trouve  au  Monte-Pulgnasco ,  à  Fangonero  près  de  Sienne  ; 
à  San  Mijiiato;  dans  la  vallée  d'Andorre,  et  dans  d'autres 
endroits  de  l'Italie ,   où  elle  n'est  pas  rare. 

M.  Brocchi  pense  que,  si  Linné  a,voit  connu  cette  coquille, 
il  Tauroit  placée  dans  son  genre  Solen  ,  à  cause  de  la  longue 
dent  de  sa  charnière  et  de  l'ouverture  qu'elle  présente  à  cha- 
cune de  ses  extrémités.  (D.  F.) 

PANOPIA.  (Bot.)  Noronha  ,  dans  ses  genres  manuscrits, 
nommoit  ainsi  des  arbres  ou  arbrisseaux  de  Madagascar, 
rapportés  maintenant  par  M.  du  Petit-Thouars  à  son  maca- 
ranga,  qui  appartient  aux  euphorbiacées.  (J.  ) 

PANOPS.  (Entom.)  M.  de  Lamarck  a  décrit  sous  ce  nom 
des  diptères  de  la  Nouvelle-Hollande,  qui  ont  de  gros  yeux 
à  facéties  ,  qui  leur  permettent  de  voir  de  tous  côtés  à  la  fois. 
M.  Latreille  les  regarde  comme  voisins  des  cyrtts,  M.  de  La- 
marck, (|ui  a  décrit  l'une  des  espèces  dans  le  tome  3  des 
Annales  du  Muséum  ,  la  rapproche  des  bombyles.  On  ne 
connoit  pas  leurs  mœurs.  (  C.  D.  ) 

PANOPSIS.  (Bot.)  Ce  genre  de  protéacée  ,  éfabli  par  M. 
Salisbury,  est  la  même  plante  que  le  rupala  sessilifolia  de 
Richard  ,  et  paroit  devoir  en  effet  être  réuni  au  rupala. 
(J.) 

PANORPATES.  (Entom.)  M.  Latreille  désignoit  d'abord 
sous  ce  nom  une  famille,  puis  une  tribu  d'insectes  névrop- 
tères  ,  comprenant  les  paraorpe*",  bitlaques ,  némoplères  et  borées. 
Voyez  NÉVRorTÈREs  et  St^goptères.  (CD.) 

PANORPE,  Panorpa;  vulgairement  Mouche-scorpion.  (Enl.) 
Genre  d'insectes  établi  par  Linnaeus  et  adopté  par  tous  les 
auteurs,  pour  désigner  certaines  espèces  d'insectes  névrop- 
tères  de  la  famille  des  tectipennes  ou  stégoptères. 

L'étymologie  du  nom  de  panorpe  est  incertaine;  les  Grecs 
désignoicnt  sous  le  nom  de  TrotpvoTrsç  quelques  espèces  d'in- 
sectes voisins  des  cigales  ou  des  sauterelles. 

Mouffet  a  très-bien  connu   et  passablement  fait  figurer  sur 
bois  le  mâle  et  la  femelle,  et  surtout  la  forme  de  la  bouche 
et  de  la  queue  du  mâle  ,  qu'il  décrit  fort  bien  dans  ses  mou- 
vemens,  en  la  comparant  à  celle  du  scorpion. 
Voici  comment  nous  caractérisons  ce  genre  : 


544  PAN 

Tcte  verticale ,  prolongée  en  forme  de  trompe;  à  antennes  lon- 
gues,  Jilif  or  m  es  ou  légèrement  en  soie;  ailes  étroites ,  presque  en 
toit  horizontal  dans  le  repos  ;  cinq  articles  aux  tarses. 

A  l'aide  de  ces  caractères  il  est  très -facile  de  distinguer 
les  panorpes  de  tous  les  autres  névroptères ,  qui  ont  aussi  les 
ailes  en  toit  ou  couchées  sur  le  dos  dans  l'état  de  repos. 
Ainsi  le  nombre  des  articles  aux  tarses  est  de  moins  de  cinq 
dans  quelques  genres,  de  deux  dans  les  psoques  ,  de  trois 
dans  les  termites  et  les  perles,  de  quatre  dans  les  raphidies. 
Ensuite  les  antennes  sont  rentlées  dans  les  fourmilions  et  les 
ascalaphes,  en  soies  très-longues  et  très-grêles  dans  les  hémé- 
robes  et  les  semblides,  qui  ont  les  ailes  larges  et  la  bouche 
non  prolongée:  enfin,  les  némoptères  ont  les  ailes  inférieures 
linéaires  et  beaucoup  plus  longues  que  le  corps,  derrière  le- 
quel elles  forment  une  sorte  de  queue. 

On  ne  connoît  pas  encore  les  larves  des  panorpes,  on  doit 
croire  qu'elles  se  développent  dans  les  lieux  humides;  car 
c'est  là,  et  principalement  dans  les  prairies  et  dans  les  bois 
ombragés  de  basse  futaie,  que  l'on  rencontre  communément, 
pendant  tout  l'été  ,  ces  insectes  sous  l'état  parfait.  Ils  sont 
très  -  carnassiers  ;  ils  saisissent  au  vol  de  petites  espèces  de 
diptères  et  de  lépidoptères ,  et  ils  viennent  les  sucer  ou  les 
dévorer  sur  les  plantes ,  ofi  ils  se  posent  assez  près  de  terre. 
M.  Bosc  en  a  rapporté  deux  espèces  de  la  Caroline.  Celles 
du  pays  sont  : 

1.  La  Panorpe  commune,  Panorpa  commuais.  Nous  l'avons 
fait  figurer  avec  soin  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  planche 
XXVII ,  fig.  6,  et  représenter  à  part  la  tête,  la  trompe  et 
la  queue. 

Car.  D'un  brun  noirâtre,  tacheté  de  jaune;  ailes  trans- 
parentes, à  mailles  lâches  et  à  taches  nombreuses,  irrégu- 
lières ,  noires. 

2.  La  Panorfe  d'Allemagne,  P.  germanica. 

Car.  Ailes  transparentes ,  avec  une  tache  obscure  et  un  point 
marginal  brun.  (C.  D.) 

PANOU.  {Ornith.)  Cet  oiseau  du  Brésil  est  décrit,  d'après 
Thévet  et  autres,  au  tome  14,  in -4.",  de  l'Histoire  générale 
des  Voyages  ,  p.  agg  ,  comme  ayant  la  taille  d'un  merle,  et  le 
plumage  noir,  à  l'exception  de  l'estomac,  qui  est  d'un  rouge 


PAN  345 

sanguin.  Le  nom  de  cet  oiseau,  qui  est  probablement  ua 
cotinga  ou  un  tangara ,  est,  par  erreur,  écrit  panon  dans  le 
Dictionnaire  universel  des  animaux.  (Ch.D.) 

PANOVER-TSIERAVA.  (Bot.)  Nom  malabare ,  cité  par 
Rhéede,  de  Ja  màcre  ou  châtaigne  d'eau,  trapa  natans.  (J.) 

PANPHALÉE,  Panphalea.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  pu- 
blié en  1811  ,  par  M.  Lagasca,  appartient  à  l'ordre  des  synan- 
tliérées,  à  notre  tribu  naturelle  des  Nassauviécs ,  et  à  la  sec- 
tion des  Nassauviées-Trixidées,  à  la  fin  de  laquelle  nous  Pa- 
vons placé  (tom.  XXXI V ,  pag.  207).  Voici  les  caractères  de 
ce  genre,  tels  que  nous  les  avons  observés  sur  Punique  espèce 
qui  le  constitue. 

Calathide  incouronnée,  radiatiforme,  bisériée ,  pauciflore 
(dix  ou  douze  fleurs),  labiatifloi'e  ,  androgyniflore.  Péricline 
inférieur  aux  fleurs,  subcylindracé ,  formé  de  huit  ou  neuf 
squames  subbisériées ,  égales,  oblongues,  un  peu  éiargies  de 
bas  en  haut,  à  partie  moyenne  coriace  et  prolongée  au  som- 
met en  une  dent  spinescente  ,  à  parties  latérales  membra- 
ueuses-scarieuses  et  prolongées  chacune  en  une  dent  aiguë, 
molle;  trois  petites  squames  surnuméraires  ,  inégales,  ovales- 
acuminées,  accompagnent  extérieurement  la  base  du  péri- 
cline. Clinanthe  petit,  inappendiculé.  Fruits  obovoïdes,  noirs, 
hérissés  de  poils  épars,  gros  et  courts,  membraneux;  aigrette 
nulle.  Corolles  à  tube  large,  confondu  avec  le  limbe ,  à  limbe 
profondément  divisé  en  deux  lèvres:  Pextérieure  large  et  ter- 
minée par  trois  petites  dents;  l'intérieure  plus  étroite,  plus 
courte,  roulée,  tantôt  profondément  bifide,  tantôt  paroissant 
indivise.  Étamines  à  filet  greffé  seulement  à  la  partie  basilaire 
de  la  corolle;  article  anthérifère  long  et  un  peu  élargi;  tube 
anthéral  courbe  ;  loges  et  connectif  excessivement  courts; 
appendices  apicilaires  très-longs;  appendices  basiîaires  très- 
longs  et  presque  entièrement  pollinifères.  Style  de  Nassau- 
viée,  à  base  renflée  en  tubercule  sphéroïde,  à  stigmatophores 
souvent  irréguliers. 

Panphalée  de  Commerson  :  Panphalea  Commersonii ,  H.  Cass. , 
Bull,  des  se. ,  Juillet  1 8  i  g  ,  pag.  111  et  1 1 2  ;  Panphalea ,  Lag. , 
Amenid,  natur. ,  tom.  1,  pag.  34;  Lapsana  crassifoUa  jVahlf 
manuscr. ,  Herb.  de  Juss.  Plante  herbacée  ,  glabre ,  luisante 
et  comme  vernissée  sur  toutes  ses  parties  vertes.  Racine  tu- 


346  PAN 

béreuse  ,  sphérique,  noirâtre,  produisant  plusieurs  tiges  et 
plusieurs  feuilles  radicales.  Tiges  longues  d'un  demi-pied, 
grêles  ,  anguleuses  ,  ramifiées  supérieurement.  Feuilles  al- 
ternes, coriaces,  longuement  pétiolées  sur  la  racine  et  sur 
les  tiges,  sessiles  sur  les  rameaux  :  les  radicales  cordiformes 
à  la  base,  obtuses  au  sommet,  divisées  peu  profondément  en 
sept  lobes  inégaux;  les  caulinaires  inférieures  larges,  obtuses  , 
trilobét's;  les  intermédiait-es  ovales,  très-entières;  les  supé- 
rieures, garnissant  les  rameaux,  linéaires-lancéolées,  très- 
entières.  Calathides  petites, solitaires  à  l'extrémité  des  derniers 
rameaux,  qui  sont  longs,  grêles,  simples,  pédonculiformes, 
et  disposés  presque  en  corymbe  ,  ou  en  panicule  corymbi- 
forme.  Fleurs  jaunes  (sur  la  plante  sèche). 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  des  échantillons  de  l'herbier  de 
M.  deJussieu,  recueillis  en  1767,  près  de  Montevideo,  par 
le  célèbre  voyageur  naturaliste  à  qui  nous  avons  dédié  cette 
espèce. 

En  examinant  les  synanthérées  de  l'herbier  de  M.  deJussieu, 
nous  trouvâmes,  parmi  ses  Chicoiacées,  une  plante  fort  remar- 
quable, étiquetée  par  Vahl  Lapsana  crassifolia.  Nous  n'eûmes 
pas  de  peine  à  nous  convaincre  que  cette  plante  ne  pouvoit 
appartenir  ni  au  genre  Lapsana,  ni  même  à  la  tribu  des  Chico- 
racées  ou  Lactucées,  mais  bien  à  la  tribu  naturelle  des  Nas- 
sauviées,  et  nous  crûmes  pouvoir  en  faire  un  genre  nouveau 
sous  le  nom  de  Ceralolevis  ,  exprimant  que  les  squames  du 
péricline  sont  terminées  par  de  petites  cornes.  Heureusement, 
avant  de  le  publier,  nous  reconnûmes  que  nous  avions  été 
devancé  depuis  long-temps  par  M.  Lngasca,  qui,  dès  l'année 
iBi  1  ,  avoit  publié  le  même  genre,  sous  le  nom  dePanphalca, 
dans  sa  Dissertation  sur  les  Chéiianthophores ,  insérée  dans 
les  Amenidades  naturales  de  las  Espanas. 

Voici  la  description  donnée  par  te  botaniste  : 

Calyx  simplici  série  heptaphjlliis,  œqualis  ,  calycitlatus  calyculo 
hevi ,  undecimflorus,  Corulla  œqualis  ;  labium  inlerius  bidenla- 
lum.  Receptaculum  foveolatum.  Pappus  nullus.  Polygamia  œqua- 
lis. =  Planta  herbacea  ,  undique  lucida  ( /imc  generis  nomen). 
Folia  radicalia  cordata,  sublobata,  peliolala  ;  reliqua  sessilia ,  al- 
terna, linearia ,  indivisa.  Rami  alterni ,  apice  umjlori. 


PAN  347 

M.  Lagasca  s'est  trompé  en  disant  que  la  lèvre  intérieure 
des  corolles  n'est  que  bidentée  :  elle  est  profondément  bifide, 
quoiqu'elle  paroisse  souvent  indivise.  11  place  le  Panphalea 
entre  le  Panargjrus  et  le  Caloptilium  ,  deux  genres  que  nous 
n'avons  pas  pu  observer,  mais  qui,  d'après  les  descriptions 
de  ce  botaniste,  nous  semblent  en  effet  presque  indubita- 
blement appartenir  à  la  tribu  naturelle  des  Nassauviées,  dont 
le  Panphalea  fait  très-certainement  partie. 

M.  De  Candolle  ,  dans  son  Mémoire  sur  les  Labiatiflores , 
publié  en  1812  ,  a  placé  le  Panplialea  auprès  du  Jungia,  qui 
est  aussi  de  lai  tribu  des  Nassauviées.  11  a  copié  les  caractères 
du  genre  dont  il  s'agit  sur  le  manuscrit  de  M.  Lagasca  ,  qui 
lui  avoit  été  communiqué  au  commencement  de  1808;  mais 
il  a  mal  à  propos  écrit  Pamphalea  le  nom  générique,  qui, 
d'après  son  étymologie  ,  doit  être  écrit  Panphalea  ,  comme  a 
fait  M.  Lagasca. 

Le  Panphalea  étant  une  plante  rare  et  peu  connue,  nous 
pensâmes  que  les  botanistes  nous  sauroient  gré  de  leur  en 
donner  une  nouvelle  description  ,  plus  exacte,  plus  complète 
et  plus  détaillée  que  celle  de  M.  Lagasca ,  que  M.  De  Candolle 
s'étoit  contenté  d'abréger  en  la  copiant,  parce  qu'il  ne  con- 
jioissoit  point  notre  plante,  qu'il  n'avoit  probablement  pas 
remarquée  dans  les  herbiers  de  MAL  de  Jussieu  et  Desfon- 
taines  ,  où  elle  se  trouvoit  depuis  bien  long-temps.  C'est  pour- 
quoi, dans  le  Bulletin  des  Sciences  de  Juillet  181g  (p.  1 1 1  et 
112),  nous  insérâmes  la  description  générique  et  spécifique 
reproduite  dans  le  présent  article. 

Le  genre  Panphalea  se  trouve  placé  à  la  suite  du  Drozia, 
et  avant  le  Triptilion  ,  qui  commence  la  série  des  Nassauviées- 
Protofypes,  dans  notre  tableau  des  Nassauviées  inséré  dans 
ce  Dictionnaire  (tom.  XXXIV,  pag.  2o5).  En  effet,  ce  genre, 
qui  se  distingue  facilement,  par  ses  fruits  privés  d'aigrette, 
de  toutes  les  autres  Nassauviées  connues  jusqu'ici,  n'est  pas 
mal  placé  à  la  suite  du  Drozia,  son  clinanthe  étant  nu,  et 
les  squames  de  son  péricline  étant  oblongues,  un  peu  élargies 
de  bas  en  haut,  coriaces  au  milieu  ,  membraneuses  sur  les 
bords,  terminées  au  sommet  par  trois  dents,  dont  la  moyenne 
est  spinescente.  Ce  genre  confine  d'une  autre  part  aux  Nas- 
sauviées-Prototypes ,  par  sa  calathide  pauciflore,  et  par  son 


348  PAN 

péricline  de  huit  ou  neuf  squames  égales,  subbisériées,  en- 
tourées de  trois  petites  squames  surnuméraires;  il  a  surtout 
une  affinité  manifeste  avec  le  Triptilion ,  par  le  port  et  par 
le  péricline.  Les  anthères  du  Panphalea  sont  remarquables  en 
ce  que  les  loges  proprement  dites  sont  excessivement  courtes, 
l'article  anthérifère  s'insérant  très-près  de  l'origine  de  l'ap- 
pendice apicilaire  ;  mais,  par  compensation ,  les  appendices 
basilaires  sont  polliniféres  dans  presque  toute  leur  longueur. 
(H.  Cass.) 

PANS.  (Chass.)  Les  pans,  autrement  nommés  panneaux, 
sont  des  filets  qui  ressemblent  aux  halliers  et  dont  on  ceint 
les  bois  pour  la  chasse.  Il  y  en  a  de  trois  sortes,  qu'on 
appelle  pans  simples  à  losanges,  pans  simples  à  mailles  carrées, 
et  pans  contremaillés.  (Cn.  D.) 

PANSA  et  PANJA  ou  KUSA-PANJA.  {Bot.)  Noms  ja- 
ponois  du  Pœderia  fcctida ,  Linn.  Voyez  Danaïde.   (Lent.) 

PANSAR.  {Ichth.)  Nom  languedocien  delà  Barbue.  (H.  C.) 

PANSE.  {Anat.  et  Phjs.)  Voyez  Système  digestif.  (F.) 

PANTACHATES.  (Min.)  Wallerius  a  appliqué  ce  nom  aux 
variétés  d'agates  qui  sont  tachetées  et  mouchetées  comme  la 
peau  d'une  panthère.  (B.) 

PANTACOUSTE.  {Bot.)  Nom  languedocien  du  chèvre- 
feuille, selon  Gouan.  (J.) 

PANTAGRUEL10N.(Zj'o/.)  Ancien  nom  vulgaire  du  chanvre. 
(L.  D.) 

PANTAGRUÉLION  sauvage.  {Bot.)  C'est  l'eupatoire 
chanvrin.  (  L.  D.  ) 

PANTAINE.  (  Chass.  )  Sorte  de  filet  plus  connu  sous  le  nom 
de  Pantière.  Voyez  ce  mot.  (  Ch.  D.  ) 

PANTANA.  {Ornilh.)  Nom  sous  lequel  les  chevaliers  sont 
décrits  dans  l'ornithologie  italienne.  (Ch.  D.  ) 

PANTE  COBRA.  {Bot.)  Nom  portugais  de  la  persicaire  du 
Levant,  polygonum  orientale,  transportée  par  les  Portugais  au 
Japon,  où  elle  est  cultivée  dans  les  jardins  sous  le  même  nom, 
suivant  M.  Thunberg.  (J.) 

PANTERANA.  (  Ornith.  )  Espèce  d'alouette  décrite  par 
Cetti,  dans  ses  Oiseaux  deSardaigne,   page  ]55.  (  Ch.  D.) 

PANTERNO.  {Bot.)  Nom  languedocien  de  l'aristoloche 
ronde.  (L.  D.) 


PAN  349 

PANTHER.  {Mamm.)  Les  anciens  Grecs  employoient  ce 
nom  pour  désigner  un  mammifère  carnassier,  diflicile  à  re- 
connoitre.  Les  uns  ont  cru  que  c'étoit  un  chacal ,  d'autres 
l'hyène   rayée. 

Mon  frère  pense  qu"il  désigne  le  guépard.  Il  est  formé  des 
deux  mots  grecs  pan,  tout,  et  ther ,  bête  féroce,  pour  ex- 
primer un  animal  qui  surpasse  tous  les  autres  en  férocité. 
C'est  de  ce  nom  que  les  Latins  ont  fait  celui  de  panthera, 
(F.  C.) 

PANTHER  [Petite].  (Mamm.)  Opien  donne  ce  nom  à  une 
espèce  de  panthère  qu'il  distingue  de  la  grande  par  une 
queue  plus  longue.  (F.  C.) 

PAMTHERA.  (Mamm.)  Les  Latins  désignoient  par  ce  nom 
une  des  grandes  espèces  tachetées  du  genre  Chat,  mais  on 
ignore  laquelle.  Ils  Pavoient  tiré  du  grec  panther.  Nous  en 
avons  fait  panthère.  (  F.  C.) 

PANTHERA.  (Min.)  Pierre  qui  offroit  des  taches  disposées 
à  peu  près  comme  celles  des  panthères  et  qu'on  trouvoit  en 
Médie.  C'est  probablement  une  agate  jaspée  ou  tachetée. 
(B.)         ■ 

PANTHÈRE.  (Mamm.)  Nom  d'une  espèce  de  chat,  dérivé  du 
latin,   panthera.  Voyez  ce  mot  et  Chat.  (F.  C.) 

PANTHERINE.  (Erpétol.)  Nom  spécifique  d'une  couleuvre 
décrite  dans  ce  Dictionnaire,  tom.  XI,  pag.   190.  (H.  C.) 

PANTIÈRE.  {Chass.)  Les  filets  ainsi  appelés  sont  surtout 
destinés  à  prendre  les  bécasses.  On  les  divise,  d'après  leur 
structure,  en  pantières  simples,  pantières  volantes  ou  à  bou- 
clettes, et  pantières  en  tramail  ou  confrernaillées.  On  peut  en 
voir  la  figure  dans  VAi^iceptologie  française.  Ces  filets  ,  sui- 
vant Magné  deMarolles,  Chasse  au  fusil,  page  428  ,  sont  aussi 
employés  pour  prendre  des  bisets  dans  les  lieux  où  l'on 
établit  des  palomières  pour  les  ramiers.  (Ch.  D.) 

PANTINE.  {Bot.)  Nom  vulguire  de  Pophris  homme-pendu, 
(L.  D.) 

PANTOPTÈRES.  {Ichthjol.)  M.  Duméril  a  donné  ce  nom 
à  une  famille  de  poissons  holobranches  apodes  ,  ayant  les 
branchies  composées  d'une  opercule  et  d'une  membrane,  ne 
manquant  d'aucune  des  nageoires  impaires,  et  privés  seule- 
ment de  catopes. 


35o  PAN 

La  plupart  des  poissons  qui  la  composent  ont  le  corps  ar-- 
Tondi  et  alongé.  Ils  demeurent  le  plus  souvent  au  foi^d  de 
l'eau  ;  mais  ils  peuvent  s'y  mouvoir  avec  une  grande  facilité 
et  s'y  tenir  en  équilibre  à  l'aide  des  nageoires  pectorales. 

Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  des  caractères  des 
genres  dont  cette  famille  est  formée. 

Famille  des  Pantoptères. 

irond,  visqueux,  presque  nu  ;  (  loin  des  pectorales  en  arrière.  Ancuhlb, 
nageoiredorsale commençant  (  prés  des  pectorales Congre. 
C  des  barbillons  sous  !a  gorge.   DoNzt.ixE, 
comprimé,   toiUeux     .    .    .\            ,,,.,,  p- 

(^pas   de  barbillons riERASFEK. 


long.b; 


l  unique    .   ,    .  AKAnneiQUE, 
eoire  dorsale.   .S   ,      ,  ,  „ 

(double      .     .     .    COMEPHOKE. 


(  C  charnue.    .    .  Macrocnàthe. 

seau         1  poinln;man-l  longue.    .    .  .< 

I  '^                        <                              (osseuse    .   .    .    Xiphias. 
.„<!       i                             f     dibule   plus)  , 

■^P^       S  \  "^       1  courte    .   .  .    i Ammodyte. 

presque  aussi  haut  que  long;  l  ovale STKO.HiTtE. 

forme [  rhombo'ulale Rboïbee. 

Voyez  ces  différens  noms  de  genres  et  Apodes.  (H.  C.) 

PANTOUFLE.  (  Foss.  )  C'est  un  des  noms  qu'on  a  donnés 
à  la  calcéole.  (D.  F.) 

PANTOUFLE  DE  NOTRE-DAME.  {Bot.)  Nom  vulgaire  du 
cypripède  sabot.  (  L.  D.) 

PANTOUFLIER.  {Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  poisson 
du  genre  Zygène.  Voyez  ce  mot  et  Squale.  (H.  C.) 

PANU.  (Bot.)  Nom  indien  du  ludmgia  alternifolia ,  suivant 
Burmann.  (J.  ) 

PANU  WALA.  {Bot.)  Une  espèce  de  gouet  à  feuilles  lo- 
bées, arum  trilohatum ,  est  ainsi  nommée  à  Ceilan,  suivant 
Linnaeus.  (J.) 

PANUKOHUMBA.  {Bot.)  L'azédarach  est  ainsi  nommé  dans 
Pile  de  Ceilan,  suivant  Hermann.  (J.  ) 

PANURGE,  Panurgus.  {Enlom.)  Nom  donné  par  Panzer 
à  quelques  espèces  d'abeilles,  voisines  des  andrènes,  ainsi 
réunies  en  un  genre  qu'ont  adopté  MM.  Latreille  et  Olivier, 
dont  Fabricius  et  llliger  ont  fait  des  dasypodes,  et  que 
Kirby  a  laissées  avec  les  abeilles  de  Scopoli  et  de  Linnaeus. 
(CD.) 

PAN-Y-AGUA..  {Bot.)  Nom  d'un  câprier,  capparis  suhhiloiaf 
de  la  Flore  équinoxiale,  à  Cuuiana  en  Amérique.  (J.) 


PAO  35î 

PAj^ZERHALM.  {Ichthyol.)  Un  des  noms  allemands  du 
Malarmat.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

PANZERIA.  {Bot.)  Gmelin  avolt  fait  sous  ce  nom  un  genre 
du  Ijcium  carolinianurn  de  Walther,  qui,  selon  ce  dernier, 
n'a  que  quatre  étaniines.  Ce  genre  n'a  pas  été  admis.  Gmelin 
a.  fait  un  autre  panzera  en  substituant  ce  nom  à  celui  d'epe- 
rua,  un  des  genres  d'Aublet.   (J.) 

PAO  D'ARCO  [des  Portugais].  (BoL  )  Cet  arbre,  nommé 
au  Brésil  urupariba,  est  le  hignonia  pentaplvylla  de  Linnaeus, 
rapporté  maintenant  au  genre   Tecoma,  (J.) 

PAO  DE  CHANCO.  (Bot.)  Nom  donné  par  les  Portugais 
à  Visora-murri  du  Malabar,  tann-ini  des  Brames,  helicteres 
fsora  des  botanistes.  (J.) 

PAO  DE  COBRA,  PAO  DE  SOLOR.  (Bot.)  Noms  donnés 
par  les  Portugais  du  Malabar  au  llgnum  colubrinum ,  ou  bois 
de  serpent,  nommé  aussi  quil  ou  quirpèle  dans  PInde  ,  sui- 
vant les  éditeurs  de  l'Abrégé  des  Voyages  :  c'est  le  modira 
caniram  des  Malabares,  et  le  strychnos  colubrina  des  botanistes. 
Sa  racine  passe  pour  un  remède  certain  contre  la  morsure 
des  serpens  et  contre  d'autres  venins.  Son  nom  indien  est 
celui  d'un  petit  animal,  ennemi  des  serpens,  auxquels  il  fait 
la  chasse ,  et  qui  a  recours  à  cette  racine  lorsqu'il  a  été  blessé 
dans  le  combat.  (J.  ) 

PAO-COSTUS.  {Bot.)  Voyez  Perim-Panée.  (J.) 

PAOFOGEL.  {Ornith.)  Le  paon  est  ainsi  nommé  en  Suéde. 
(Ch.  D.) 

PAO-GABAN.  {Bot.)  Voyez  Bois  de  Cham.  (J.) 

PAO  DE  GALINHA.  {Entom.)  Ce  nom  est  donné  dans 
les  colonies  à  une  larve  d'insecte  qui  attaque  les  racines  des 
cannes  à  sucre.  Voyez  Guira-peacoja.  (Desm.) 

PAO  DE  Lx\CRA.  {Bot.)  Nom  portugais  d'un  millepertuis, 
tijpericum  guianense  d'Aublet,  caopia  du  Brésil.   (J.) 

PAO  DO  PILAO.  {Bot.)  Nom  donné  par  les  Portugais  de 
PInde  au  Biti  du  Malabar.  Voyez  ce  mot.  (J.) 

PAO-ROSADO.  {Bot.)  Nom  portugais  du  genista  cana- 
riensis ,  Linn.   Voyez  Genêt.  (Leji.) 

PAO-SALGADO-MACHO.  {Bot.)  Nom  portugais  du  handel 
du  Malabar,  candalo  des  Brames,  bruguiera  gvmnorrhiza , 
genre  détaché  du  palétuvier,  rhizophora.  (J.) 


552  PAO 

PAO  DE  SAPAN.  (Bot.)  Voyez  Bois  de  sapan.  (J.) 

PAO-SERINGA.  (Bot.)  Nom  vulgaire  à  Cayenne  du  caout- 
chouc de  la  Guiane,  hevea  d'Aublet ,  siphonia  de  Richard, 
dont  on  extrait  la  gomme  élastique,  employée  à  divers  usages 
économiques  et  chirurgicaux.  (J.  ) 

PAO  DE  SOLOR.  {Bot.)  Voyez  Pao  de  cobra.  (J.) 

PAO-TUC.  {Bot.)  Un  des  noms  du  maïs  en  Chine,  sui- 
vant Loureiro.  (  Lem.  ) 

PAON;  Pavo,  Linn.  {Ornith.)  Les  oeuvres  de  Buffon  sont 
entre  les  mains  de  tout  le  monde,  comme  un  monument 
élevé  à  la  littérature  autant  qu'aux  sciences.  Gueneau  de 
Montbeillard ,  son  savant  collaborateur,  s'est,  en  quelque 
sorte,  surpassé  lui-même  dans  l'article  où  il  a  décrit  cet  oi- 
seau d'une  manières!  brillante  que  son  tableau  a  été  attribué 
au  premier  peintre  de  la  nature.  Il  seroit  donc  tout  à  la  fois 
inutile  et  indiscret  d'oser  ici  lutter  contre  de  pareils  écrivains, 
et  l'on  va  se  borner  à  présenter  les  caractères  génériques  et 
spécifiques  du  plus  beau  des  oiseaux  et  à  exposer  les  princi- 
paux faits  de  son  histoire. 

Le  bec  de  ce  gallinacé  est  fort,  nu  et  large  à  la  base  ;  la 
mandibule  supérieure,  dont  l'arête  est  élevée  et  qui  est  cour- 
bée vers  le  bout,  dépasse  de  beaucoup  Pinférieure,  qu'elle 
recouvre;  les  narines,  basales  et  latérales,  sont  à  moitié  fer- 
mées par  une  membrane  couverte  de  quelques  plumes;  la 
langue  est  charnue  et  entière  ;  le  tarse  est  emplumé  à  sa 
partie  supérieure;  les  trois  doigts  antérieurs  sont  réunis  à 
leur  base  par  une  membrane  ;  le  pouce  est  élevé  et  les  on- 
gles sont  longs  et  comprimés;  les  ailes  sont  courtes,  con- 
caves et  arrondies  ;  les  dix-huit  pennes  caudales  ont  la  faculté 
de  se  relever  avec  les  couvertures  supérieures  de  la  queue, 
qui,  très-prolongées,  très-larges,  très-nombreuses  et  ocellées, 
forment  la  roue  chez  les  mâles  adultes. 

Pendant  long-temps  on  n'a  connu  le  paon  en  Europe  que 
tel  qu'il  y  existe  dans  l'état  de  domesticité;  mais  on  n'en  avoit 
pas  encore  vu  tels  qu'ils  sont  dans  l'état  sauvage,  c'est-à-dire 
dans  les  contrées  de  l'Inde,  où  ils  vivent  en  liberté,  et  les 
naturalistes  s'étoient  bornés  à  dire,  relativement  aux  paons 
sauvages ,  qu'ils  étoient  plus  grands  et  plus  forts  ;  mais  M. 
Temminck  annonce,  au  tome  2  de  son  Histoire  générale  des 


PAO  355 

gallinacés,  page  5i  ,  qu'il  a  eu  occasion  d'en  examiner  deux 
individus  màles ,  dont  un  lui  a  été  adressé  vivant  de  Bata- 
via, et  fait  actuellement  partie  de  son  cabinet,  et  dont  l'autre 
se  trouvoit  dans  une  ménagerie  de  Londres. 

Cet  oiseau,  de  la  taille  d'une  poule  d'Inde,  a  quatre 
pieds  cinq  pouces  de  longueur,  depuis  le  bout  du  bec  jus- 
qu'à l'extrémité  de  la  queue,  laquelle  a  dix-neuf  pouces; 
le  tarse  a  quatre  pouces  sept  lignes;  le  bec  un  pouce  huit 
lignes,  et  l'aigrette,  qui  orne  le  dessus  de  sa  tète,  deux 
pouces;  les  couvertures  du  dessus  et  du  dessous  dis  ailes  sont 
d'un  vert  foncé  et  brillant  avec  des  reflets  d'or;  les  moyennes 
sont  d'un  bleu  foncé  et  bordées  de  vert  doré;  les  grandes 
d'un  noir  verdàtre  ;  toutes  ont  de  larges  bordures  d'un  beau 
pourpre  bronzé  avec  des  nuances  de  cuivre  de  rosette;  l'aile 
bâtarde  est  d'un  brun  de  bistre;  les  dix  premières  grandes 
pennes  des  ailes  sont  de  couleur  de  rouille  ,  et  les  autres 
ont  les  barbes  extérieures  d'un  vert  bronzé  ;  le  ventre,  les 
flancs  et  l'abdomen  sont  noirâtres,  à  reflets  d'un  vert  doréj 
les  cuisses,  d'Un  noir  grisâtre  avec  de  semblables  nuances, 
se  terminent  sur  le  genou   par  une  bande  fauve. 

Les  paons  sauvages  qu'on  nourrit  dans  les  ménageries  de 
Java,  retournent  dans  les  bois  lorsqu'ils  peuvent  s'échapper. 
Pour  mettre  à  portée  d'observer  les  difierences  que  le  paon 
sauvage  présente  avec  le  paon  domestique, pavo  cristatus,  Linn., 
qui  est  figuré  dans  les  oiseaux  enluminés  de  Buflfon  ,  planches 
435,  le  mâle,  et  484,  la  femelle,  on  croit,  devoir  en  rap- 
procher la  description.  Notre  paon  est  à  peu  près  de  la 
grosseur  d'un  jeune  coq  d'Inde;  sa  longueur  totale  est  de 
trois  pieds  huit  pouces  ,  celle  de  sa  queue  d'un  pied  et 
demi,  et  ses  ailes,  pliées,  dépassent  de  cinq  pouces  l'origine 
de  la  queue  ;  son  aigrette  est  formée  de  vingt  -  quatre 
plumes  droites ,  déliées ,  hautes  de  deux  pouces  et  cou- 
ronnées ,  à  leur  sommet  seulement ,  de  barbes  semblables 
à  celles  des  plumes  ordinaires;  les  tarses  du  mâle  sont  gar- 
nis d'un  éperon  très-gros,  long  de  neuf  ligues  et  se  termi- 
nant en  pointe  aiguë;  la  tête,  la  gorge,  le  cou  et  la  poi- 
trine sont  d'un  vert  brillant  avec  des  reflets  d'or  et  de  bleu 
éclatant.  On  voit  deux  taches  blanches  sur  les  côtés  de  la 
tête.  Les  plumes  du  dos  et  du  croupion  sont  d'un  vert  doré 
07.  23 


354  PAO 

très-éclataat  et  bordées  d'un  cercle  d'un  noir  velouté,  imi- 
tant des  écailles  de  poisson.  Les  couvertures  supérieures  de 
la  queue,  plus  longues  que  les  pennes  elles-mêmes,  sont 
partagées  en  plusieurs  rangs  placés  les  uns  sur  les  autres,  et 
garnies  de  longues  barbes  sur  lesquelles  on  remarque  l'œil 
qu'on  ne  voit  point  sur  le  dernier  plan  de  ces  couvertures  ; 
le  ventre  et  les  flancs  sont  noirâtres,  avec  quelques  teintes  de 
vert  doré;  la  queue  et  ses  couvertures  inférieures  sont  d'un 
gris  brun,  et  les  plumes  des  jambes  d'un  fauve  clair;  l'aile 
a  vingt-quatre  penres,  mélangées  de  roux,  de  vert  doré  et 
de  noir;  l'iris  est  jaune;  le  bec  blanchâtre;  les  pieds  et  les 
ongles  sont  gris  ;  le  croupion  est  garni  de  muscles  très-forts, 
qui  servent  de  moteurs  aux  longues  plumes  implautécs  sur 
leurs  réseaux,  et  c'est  la  tension  ou  la  dilatation  de  ces 
muscles  qui  donnent  à  l'oiseau  les  moyens  de  les  étaler  ou 
baisser  à  volonté. 

La  femelle,  plus  petite  que  le  mâle  ,  n'a  pas  une  parure 
aussi  brillante:  ses  tarses  sont  dénués  d'éperon;  les  plumes 
uropygiales ,  moins  longues  que  les  pennes  ,  n'out  pas  d'yeux  . 
et  le  pliiuiage  est  presque  entièrement  d'un  brun  tirant  sur 
le  cendré;  les  taches  blanches  des  côtés  de  la  tête  sont  plus 
grandes;  la  gorge  est  blanche,  le  cou  vert,  et  chaque  plume 
de  la  poitrine  est  terminée  de  blanc;  l'iris  est  de  couleur  de 
plomb. 

Les  Indes  orientales  doivent  être  regardées  comme  le  cli- 
mat naturel  des  paons,  et  les  pays  qu'ils  atfectionnent  le  plus 
sont  la  province  de  Guzarate  ,  les  territoires  de  Baroche,  de 
Cambaya,  de  Broudra,  les  environs  de  Calicut ,  la  côte  de 
Malabar,  l'île  de  Ceilan  ,  les  frontières  du  royaume  de  Siam 
du  côté  de  Camboge ,  les  iles  Calamianes  situées  entre  les 
Philippines  et  Bornéo.  Au  Bengale  et  dans  les  îles  de  Java 
et  de  Sumatra  on  les  chasse  ,  et  la  Médie  en  nourrissait 
une  si  grande  quantité,  qu'ils  ont  reçu  le  surnom  d'at^is  me- 
dica.  Il  est  à  présumer  que  c'étoit  des  côtes  d'Asie,  où  ils  au- 
ront facilement  pénétré,  que  la  flotte  de  Salomon  en  rap- 
portoit.  De  l'Asie  ils  auront  passé  avec  Alexandre  dans  la 
Grèce ,  où  ils  étoient  d'abord  si  rares  que  pendant  nombre 
d'années  on  les  montra  comme  un  objet  de  curiosité,  et, 
enfin,   de  proche  en  proche,  dans  les  parties  méridionales 


PAO  355 

et  septentrionales  de  l'Europe,  d'où  les  habitans,  par  réten- 
due de  leur  commerce  et  de  leur  navigation  ,  les  auront 
répandus  sur  les  côtes  d'Afrique  et  ensuite  en  Amérique  ,  où 
l'on  n'rn  voit  qu'en  domesticité.  Mais  ,  comme  l'observe  Que- 
neau de  Montbeillard  ,  les  climats  septentrionaux  ne  convien- 
nent point  à  la  nature  des  paons:  et  cet  auteur  cite  sur  ce 
point  Linné,  qui,  dans  sa  Fauna  suecica,  page  60,  dit  qu'ils 
n'y  restent  jamais  de  leur  plein  gré.  Cependant  il  faut  que 
les  paons  soient  d'une  constitution  assez  robuste ,  puisque 
les  papiers  publics  ont  annoncé  en  177S,  que  dans  la  cour 
d'une  maison  de  la  ville  de  Dunkerque,  un  individu  qu'on 
croyoit  perdu  ,  a  été  trouvé  sous  un  tas  de  neige  ,  et  qu'ayant 
été  ranimé  au  moyen  d'une  chaleur  modérée,  il  a  repris  de 
la  nourriture  et  a  continué  à  se  bien  porter. 

Les  paons  domestiques  se  plaisent  sur  les  lieux  élevés,  sur 
la  cîme  des  tours,  sur  les  plus  grands  arbres,  et  ils  se  per- 
chent même  quelquefois  sur  les  flèches  des  clochers,  quoique 
d'après  le  peu  d'étendue  de  leurs  ailes,  ils  semblent  ne 
devoir  voler  que  bas  et  pesamment.  Ils  font  en  l'air  des  tra- 
jets assez  considérables,  et  l'ampleur  des  plumes  uropygiales, 
qui,  lorsque  l'air  est  agité  ou  le  vent  contraire,  peut  être 
un  obstacle  ,  doit,  dans  les  temps  calmes,  faciliter  leur  voî, 
rn  rendant  leur  corps  plus  léger. 

D'après  ces  goûts  il  convient  de  choisir  pendant  l'été, 
pour  l'habitation  des  paons,  des  lieux  vastes  et  des  endroits 
élevés  où  ils  puissent  se  percher;  mais  en  hiver  il  faut  re- 
chercher des  endroits  où  ils  soient  le  plus  à  l'abri  des  intem- 
péries de  la  saison.  A  l'orge,  qui  est  leur  mets  habituel,  on 
joint  le  millet,  la  vesce ,  les  pois,  et  dans  l'hiver  des  fèves 
de  marais  grillées.  Ces  oiseaux  recherchent  en  été  les  insectes 
et  les  herbes,  mais  on  prétend  que  les  fleurs  de  sureau  se-» 
Toient  pour  eux  un  poison. 

On  sait  que  la  voix  se  forme  chez  tous  les  oiseaux  dans  le 
bas  de  la  trachée-artère  :  or,  les  anneaux  en  sont  entiers, 
ronds  et  ossenx  chez  les  paons  ,  et  l'on  ne  voit  point  de 
socle  à  l'ouverture  de  leur  larynx  supérieur,  qui  est  garni 
de  rugosités.  La  forme  de  ce  larynx,  qui  est  figuré  sur  la- 
planche  ^J^  du  2.*^  volume  des  gallinacés  de  M.  Temminck , 
n.°*  \   et  2„  est  probablement  la  cause  pour   laquelle  leur 


556  PAO 

cri  est  si  désagréable.  Au  reste,  ce  cri  a  son  utilité  dafis  les 
campagnes,  en  ce  qu'il  est  un  son  d'alarme,  que  le  paon, 
perché  de  nuit  prés  de  la  maison  ,  rend  lorsqu'on  en  ap- 
proche. 

Gueneau  de  Montbeillard  dit  avoir  reconnu  deux  tons  dans 
les  cris  dumàle,  l'un  plus  grave  ,  tenant  du  hautbois  ,  l'autre 
plus  aigu  et  tenant  des  sons  perçans  de  la  trompette.  L'oi- 
seau fait  encore  entendre  un  bruit  sourd,  un  murmure  in* 
•térieur. 

On  a  observé  une  sympathie  entre  les  paons  et  les  dindons, 
qui  sont  aussi  du  nombre  des  oiseaux  dont  la  queue  fait  la 
roue,  et  ils  s'accordent  mieux  ensemble  qu'avec  le  reste  de 
la  volaille. 

Elien  portoit  la  vie  des  paons  à  cent  ans,  et  Willughby 
n'a  pas  rejeté  celte  opinion  ,  qui  doit  être  rangée  avec  les 
autres  fables  du  même  article;  mais  dans  le  fait,  la  durée  de 
la  vie  de  ces  oiseaux  n'est  que  d'environ  vingt-cinq  ans. 

Le  paon  mâle  a  autant  d'ardeur  pour  ses  femelles  que  le 
coq  ordinaire;  il  faut  lui  en  donner  cinq  à  six,  car,  sans 
cela,  il  les  rendroit  stériles  à  force  de  les  tourmenter  et 
troubleroit  l'œuvre  de  la  génération  par  la  répétition  des 
actes  qui  feroient  sortir  les  œufs  de  ïonductus  avant  qu'ils 
eussent  acquis  leur  maturité.  Le  tempérament  des  paonne» 
n'est  pas  moins  lascif,  et  lorsqu'elles  sont  privées  de  mâles, 
elles  s'excitent  entre  elles,  et  en  se  frottant  dans  la  poussière, 
elles  se  procurent  une  fécondité  imparfaite  ;  comme  elles  ne 
pondent  alors  que  des  œufs  clairs  et  sans  germe,  et  que  cela 
arrive  surtout  au  retour  de  la  douce  chaleur  du  printemps, 
on  a  nommé  ces  œufs  zépliiriens. 

Selon  Varron,  l'âge  de  la  pleine  fécondité  pour  les  paons 
est  à  deux  ans;  mais  Apistote  et  Columelle  le  reculent  d'une 
année.  Ce  n'est  qu'à  trois  ans  que  la  puissance  d'engendrer 
s'annonce  chez  les  mâles  par  la  production  des  belles  et  lon- 
gues plumes  de  leur  queue  et  l'habitude  qu'ils  prennent  de 
faire  la  roue.  Les  sexes  se  recherchent  et  se  joignent  au  prin- 
temps. Peu  après  la  fécondation,  la  femelle  commence  sa 
ponte,  qui  n'a  lieu  qu'une  fois  par  an  ,  et  qui  est  composée 
de  huit  œufs  la  première  année  et  de  douze  les  suivantes,  à 
trois  ou  quatre  jours;  d'intervalle. 


PAO  35r 

La  paonne,  laissée  en  liberté,  dépose  dans  un  lieu  secret 
et  retiré  ses  œufs  ,  qui  sont  d'un  blanc  fauve ,  avec  des  points 
et  des  taches  plus  foncées  et  de  la  grosseur  de  ceux  de  din- 
don ;  lorsqu'on  ne  If  s  lui  6te  pas,  elle  se  met  à  les  couver 
dès  que  la  ponte  est  terminée.  Pendant  la  durée  de  l'incuba- 
tion ,  qui  est  de  vingt-sept  à  trente  jours,  la  paonne  évite 
le  mâle,  qui  pourroit  casser  ses  œufs,  et  afin  de  ne  les  pas 
exposer  à  se  refroidir  pendant  de  trop  longues  absences 
de  la  mère,  on  doit  avoir  soin  de  mettre  à  sa  portée  une 
quantité  suffisante  de  nourriture.  Si  celle-ci  étoit  trop 
troublée  dans  son  nid,  elle  pourroit  aussi  abandonner  ses 
œufs. 

Lorsque  les  petits  sont  éclos ,  on  doit  les  laisser  sous  la 
mère  pendant  vingt-quatre  heures  avant  de  les  transporter 
sous  une  mue.  Les  paons  adultes  mange:it  de  toutes  sortes  de 
grains,  comme  les  autres  gallinacés,  mais  la  nourriture  qui 
leur  convient  le  mieux  dans  les  premiers  momens  de  leur 
existence,  est  la  farine  d'orge,  détrempée  dans  du  vin,  le 
froment  ramolli  dans  l'eau  ou  de  la  bouillie  cuite  et  refroi- 
die,  ensuite  du  fromage  blanc,  sans  petit- lait,  mêlé  avec 
des  poireaux  hachés  ou  des  sauterelles  auxquelles  on  a  Até 
les  pieds.  A  l'âge  de  six  mois  ils  mangent  du  froment,  de 
l'orge,  du  marc  de  cidre  et  de  poiré,  et  ils  pincent  même 
l'herbe  tendre. 

Comme  la  mère  ne  revient  guère  coucher  les  premiers 
jours  avec  ses  petits  dans  le  nid  ordinaire,  ni  deux  fois  dans 
le  même  endroit,  il  faut  alors  veiller  sur  la  couvée  et  la 
mettre  en  sûreté  sous  une  mue  nu  dans  une  enceinte  fermée 
avec  des  claies.  Dans  les  premiers  temps,  et  jusqu'à  ce  que 
les  paonneaux  soient  un  peu  forts  ,  la  mère  les  prend  tous 
les  soirs  sur  son  dos  et  les  porte,  l'un  après  l'autre,  sur  la 
branche  où  ils  doivent  passer  la  nuit;  le  matin  elle  saute 
de  cette  branche  et  les  provoque  à  l'imiter. 

Au  reste,  soit  pour  éviter  les  iuconvéniens  du  peu  d'as- 
siduité de  la  paonne,  soit  pour  en  obtenir  une  ponte  plu* 
considérable,  on  prend  ordinairement  le  parti  de  faire  cou- 
ver ses  œufs  par  une  dinde  ,  sous  laquelle  on  en  peut  mettre 
douze,  ou  par  une  poule,  sous  laquelle  on  n'en  place  que 
huit.  Les  œufs  étant  ainsi  successivement  enlevés  à  la  paonne, 


35S  PAO 

on  parvient  à  faire  faire  à  celle-ci  (rois  pontes;  la  première 
de  cinq  œufs,  la  deuxième  de  quatre  et  la  troisième  de  deux 
ou   trois. 

Les  paonneaux  qu'on  a  fait  éclore  par  une  dinde  ou  par 
une  poule  doivent  être  accoutumés  à  se  percher  dès  que  la 
faculté  du  vol  le  leur  permet,  la  terre  étant  trop  froide 
pour  ces  jeunes  oiseaux,  qui,  d'un  autre  côté,  sont  trop 
grands  pour  être  reçus  sous  les  ailes  de  leur  mère  adoptive. 
Quand  ces  jeunes  sont  malades,  on  les  guérit  a  peu  près 
comme  les  autres  volailles,  surtout  en  les  nourrissant  d'in- 
sectes, de  vers  de  farine,  de  mouches,  de  larves  de  four- 
mis cl  d'araignées. 

L'aigrette  commence  à  pousser  à  l'âge  d'un  mois,  et  les 
petits  sont  alors  malades,  conune  les  dindonneaux  lorsqu'ils 
poussent  le  rouge.  On  ne  doit  les  mettre  avec  les,  grands  que 
lorsqu'ils  ont  sept  mois,  et  pour  ne  Les  pas  exposer  la  nuit 
au  froid  et  à  l'humidité,  il  faut  tâcher  de  les  habituer  à 
coucher  sur  le  juchoir.  L'aigrette  et  l'éperon  sont  les  pre- 
miers signes  distinctifs  des  jeunes  mâles.  L'aigrette  ne  tombe 
pas,  mais  la  queue  tombe  chaque  année,  en  tout  ou  en  par- 
tie, vers  la  fin  de  Juillet,  et  repousse  au  printemps.  L'oiseau 
est  triste  et  se  cache  pendant  cet  intervalle. 

Les  paons,  comme  les  autres  gallinacés,  saisissent  le  grain 
de  la  pointe  du  bec  et  l'avalent  sans  le  broyer.  Lorsqu'ils 
veulent  boire,  ils  plongent  le  bec  dans  l'eau  ,  où  ils  font  cinq 
ou  six  mouvemens  assez  prompts  de  la  mâchoire  inférieure, 
et  tenant  leur  tête  dans  une  situation  horizontale,  ils  ava- 
lent l'eau  sans  faire  aucun  mouvement  du  bec.  On  prétend 
que,  pendant  le  sommeil,  ils  cachent  la  tète  sous  l'aile  et 
font  rentrer  leur  cou  en  tenant  le  bec  au  vent.  Amis  de  la 
propreté  ,  ils  tâchent  de  recouvrir  et  d'enfouir  leurs  or- 
dures. 

Les  paons  étoient  un  mets  fort  estimé  des  Grecs  et  des 
Romains  ,  mais  plutôt  comme  rare  et  d'un  grand  prix  qu'à 
raison  du  goût  de  leur  chair,  dont  on  fait  maintenant  peu 
de  cas.  Suivant  Pline  le  naturaliste,  Hortensius  est  le  pre- 
mier Romain  qui  fit  tuer  un  paon  pour  sa  table,  lorsqu'il 
donna  son  repas  de  récejition  au  collège  des  pontifes;  et 
dans  les  festins  des  empereurs  Vitellius  et  Héliogabale ,  ou 


PAO  35îf 

servoit  des  plais  composts  de  langues  et  de  cervelles  de  ces 
oiseaux  ,  qui  ne  sont  plus  nourris  par  vanité,  mais  parce  qu'ils 
font  l'ornement  des  ménageries  et  celui  des  basses-cours,  où 
l'on  ne  peut  toutefois  se  dissimuler  qu'ils  causent  aussi  des 
désagrémens,  puisqu'il  s'y  rendent  les  maîtres  et  maltraitent 
les  volailles,  qu'ils  dégradent  les  toits  et  dévastent  les  pota- 
gers et  les  vergers  dans  lesquels  ils  ont  les  moyens  de  s'in- 
troduire. 

L'influence  des  climats  n'est  pas  aussi  considérable  que  le 
pensoient  Buifon  et  Gueneau  de  Montbeillard  ,  sur  la  couleur 
du  plumage  des  oiseaux,  et  c'est  un  peu  trop  légèrement  que 
les  paons  blancs  ont  été  considérés  comme  une  race  cons- 
tante, puisque  des  faits  particuliers  ont  prouvé  qu'il  en 
est  né  de  cette  couleur  dans  des  couvées  dont  les  autres  in- 
dividus avoient  le  plumage  ordinaire,  et  que  Mauduyt  cite 
à  cet  égard  une  paire  de  paons  qui,  en  lySS,  ont  produit 
à  Gentilly,  prés  de  Paris,  quatre  petits,  dont  deux  entiè- 
rement blancs,  quoiqu'il  n'y  eût  aucun  paon  blanc  dans  les 
environs. 

Il  est  probable  que  le  paon  panaché  naît  du  mélange  du 
paon  blanc  avec  le  paon  ordinaire;  mais  il  ne  faudroit,  dans 
tous  les  cas,  le  regarder,  ainsi  que  le  paon  tout-à-fait  blanc  , 
que  comme  une  simple  variété  et  non  une  espèce. 

Lorsqu'on  faisoit  de  nombreux  élèves  de  paons  domestiques , 
on  a  eu  lieu  de  remarquer  un  assez  grand  nombre  d'autres 
variétés;  il  en  naissoit  de  gris,  de  noirs  ,  de  verts  ,  de  bleus, 
etc. ,  et  si  l'on  ne  voit  plus  que  des  paons  blancs  et  pa- 
nachés ,  et  encore  rarement  ,  c'est  parce  qu'on  s'occupe 
beaucoup  moins  de  la  propagation  de  ces  oiseaux.  On  dis- 
tinguoit  aussi  autrefois  les  paons  en  paons  célestes  et  /er« 
restres  ,  qui  différoiejit  seulement  par  une  domesticité  plu» 
ou  moins  exacte  et  par  des  habitudes  plus  ou  moins  sau- 
vages. 

Quant  au  paon  spicifère  ou  du  Japon,  pavo  muticus,  Linn. , 
on  a  long-temps  douté  de  son  existence,  qui  ne  reposoit, 
en  effet,  que  sur  une  figure  peinte,  envoyée  au  16."  siècle, 
par  un  empereur  du  Japon  au  pape,  figure  d'après  laquelle 
seule  ont  été  faites  les  descriptions  d'Aldrovandc,  deBrisson  et 
autres  postérieures.  Mais  Levaillant  ayant  coaimuniqué  à  M. 


36o  PAO 

ïemminck  le  dessin  de  la  tête  de  cet  oiseau,  fait  d'après  na- 
ture sur  un  individu  qui  exisfoit  au  cap  de  Bonne -Espé- 
rance dans  la  ménagerie  de  feu  M.  Boers,  auquel  on  l'avoit 
adressé  de  Macao  ,  les  doutes  dévoient  disparoitre  devant  le 
témoignage  de  ce  célèbre  ornithologiste,  et  M.  Temminck , 
qui  a  fait  graver  cette  tête  sur  la  i/''  planche  analomique 
du  2/  volume  de  son  Histoire  des  gallinacés,  a  inséré,  aux 
pages  57  et  58  de  cet  ouvrage ,  la  description  suivante ,  dont 
le  dessin  de  Levaillant  étoii  accompagné. 

Le  spicifère  est  de  la  taille  du  paon  vulgaire,  dont  il 
a  aussi  les  formes  ;  il  en  diffère  par  une  huppe  droite  , 
qu'il  porte  perpendiculairement  sur  la  tête.  Cette  huppe 
est  composée  de  dix  plumes  étroites,  étagées  entre  elles,  et 
ressemble  beaucoup  à  la  queue  deki  mésange  à  longue  queue, 
parus  caudatus,  Linn.  Ces  plumes  sont  d'un  beau  vert  à  re- 
flets bleus;  les  pennes  dorsales,  qu'il  relève  comme  le  font 
nos  paons,  sont  plus  courtes  et  moins  brillantes  que  celles 
de  ces  derniers,  mais  les  miroirs  sont  plus  grands;  la  cou- 
leur de  la  tête,  du  cou  et  de  la  poitrine  est  d'un  vert  lustré 
à  reflets  bleuâtres;  le  ventre,  l'abdomen  et  les  grandes 
pennes  des  ailes  sont  brunes,  avec  des  teintes  verdàtres  ;  au- 
dessous  des  yeux  est  un  espace  jaunâtre  et  dénué  de  plumes; 
une  autre  nudité,  plus  considérable,  qui  se  dirige  de  chaque 
côté  vers  l'ouverture  des  oreilles,  se  remarque  au-dessous  de 
la  première  :  elle  est  d'un  beau  jaune  ;  le  bec ,  d'un  gris 
jaunâtre,  est  plus  alongé  et  plus  droit  que  dans  le  paon  vul- 
gaire. Les  pieds,  qui  sont  armés  d'un  éperon  (dont  l'absence 
supposée  d'après  la  figure  d'Aldrovande ,  a  occasioné  la  déno- 
mination fautive  de  muticus ,  qu'on  pourroit  remplacer  par 
spicatus),  ont  une  teinte  brunâtre,"  et  l'iris  est  d'un  marron 
rougeàtre.  Le  cri  du  spicifère  est  très-différent  de  celui  du 
paon  domestique. 

Selon  M.  Temminck,  la  description  de  la  prétendue  fe- 
melle de  cet  oiseau,  qui  se  trouve  dans  Aldrovande,  sem- 
bleroit  plutôt  appartenir  à  un  mâle  en  mue.    (Ch.  D.) 

PAON.  (Entom.)  On  a  donné  ce  nom  à  beaucoup  d'in- 
sectes qui  ont  des  cercles  en  forme  d'yeux  sur  les  ailes,  prin- 
cipalement à  des  lépidoptères;  ainsi, 

Paon-de-jour  :  c'est  le  Papillon  Io  : 


PAO  36i 

Paon  [Demi-]:  c'est  un  Sphinx  ocELté; 

Paon-pe-nuit,  grand,  moyen  et  petit:  noms  de  trois  es- 
pèces de  BoMBYCEs.  (  C.  D.) 

PAON  D'AFRIQUE.  {Ornith.)  Quelques  voyageurs  ont 
donné  ce  nom  à  la  demoiselle  de  Numidie ,  ardea  virgo , 
qu'on  appelle  aussi  paon  de  Guinée,  et  qui  est  Y  anthropoïde 
de  M.  Vieillot.  (Ch.  D.) 

PAON  BLEU.  {Ichthjol.)  Nom  d'une  espèce  de  poisson 
du  genre  Labre,  Labrus  exoleius.  (Desm.) 

PAON  CÉLESTE.  (Orn/th.)  Cette  dénomination  ,  qu'on  don- 
noit  anciennement  aux  paons  cà  demi  sauvages,  qui  vivoient 
autour  des  habitations,  a  été  mal  appliquée  par  Salerne  au 
vanneau,  Iringa  vanellus ,   Linn.    (Ch.  D.) 

PAON  DE  LA  CHINE.  {Ornith.)  Ce  nom  et  celui  de  paon 
faisan  de  la  Chine,  ont  été  donnés  à  Péperonnier  ou  chin- 
quis,  pava  hicalcaralus  etthibetanus,  Gmel.,  dont  M.  Temminck 
a  fait  un  genre  sous  le  nom  de  poljplectron.  Voyez  Eperon- 
mer.  (Ch.  d.) 

PAON  DE  GUINÉE.  (  Ornith.  )  Voyez  Paon  d'Afrique. 
(Ch.D.) 

PAON  D'INDE.  (Ichthjyol.)  Un  poisson  du  genre  Chéto- 
don  ou  Bandoulière  a  reçu  ce  nom  :  c'est  le  chetodon  pavo 
de  Linnœus,  (Desm.) 

PAON  DES  INDES.  (Ornith.)  Comme  le  dindon  étale  sa 
queue  à  la  manière  des  paons,  les  Espagnols  lui  ont  donné  ce 
nom.    (Ch.  D.) 

PAON  DU  JAPON.  (Ornith.)  C'est  le  spicifère,  pat'o  mu- 
ticus,  Lath.  (Ch.  D.) 

PAON  [Petit]  DE  MAI.ACA.  (Ornith.)  Sonnerat,  dans  son 
Voyage  aux  Indes,  a  décrit  sous  ce  nom  Péperonnier,  pai'o 
hicalcaralus   et  thibetanus ,  Linn.   (Ch.D.) 

PAON  DE  MARAIS.  (Ornith.)  Sur  la  cAte  de  Picardie  ce 
nom  et  celui  de  paon  de  mer  sont  donnés  au  combattant, 
tringa  pugnar.  (Ch.  D.) 

PAON  MARIN.  (Ornith.)  Quelques  naturalistes  ont  ainsi 
appelé  l'oiseau  royal  ou  grue  couronnée,  ardea  pavonina, 
Linn.,  parce  qu'il  imite  le  cri  du  paon.   (  Ch.  D.) 

PAON  MARIN.  (Chétopodes.)  Dénomination  sous  laquelle 
un  voyageur,  nommé  Godeline ,  a  décrit  dans  le  tome  5  des 


362  PAO 

Mémoires  présentés  à  l'Académie  des  sciences,  un  animal, 
sans  aucun  doute  de  la  classe  des  chétopodes  ,  comme  le 
prouve  même  le  nom  de  paon  marin,  probablement  à  cause 
des  belles  couleurs  irisées  de  ses  faisceaux  de  soies,  mais  qu'il 
est  à  peu  près  impossible  de  rapporter  à  un  genre  connu. 
Son  corps  est  alongé  ,  verdàtre  ;  il  a,  dit -il,  deux  cornes 
terminées  par  quelques  tentacules,  et  sa  queue  est  divisée  en 
deux  branches,  de  chacune  desquelles  sortent  quatre  plu- 
mules  de  couleur  de  rose.  Cet  animal  a  été  trouvé  dans  la 
mer  des  Indes.  (De  B.) 

PAON-DE- MER.  (Ichthjol.)  On  a  donné  ce  nom  à  plu- 
sieurs poissons  de  genres  dilTérens,  à  la  perça  saratilis ,  de 
Bloch,  qui  est  un  véritable  chromis  ;  à  un  labre,  que  nous 
avons  décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tom.  XXV,  pag.  22  ;  à 
un  PoMACENTRE.  Voycz  ce  mot.  (H.  C.) 

PAON  DE  MER.  {Ornith.)  Voyez  Paon  de  marais.  (Ch.  D.) 

PAON  DES  PALÉTUVIERS.  [Ornith.)  Pour  cette  dénomi- 
nation et  celle  de  paon  des  roses,  voyez  Caurale.  (Ch.  D.) 

PAON  A  QUEUE  COURTE.  (Ornith.)  Une  des  dénomina- 
tions de  l'oiseau  royal,  ardea  pavonina ,  Linn.   (Ch.  D.) 

PAON  DES  ROSES.  [Ornith.)  Voyez  Caurale.  (Ch.  D.) 

PAON  SAUVAGE.  [Ornith.)  On  appelle  ainsi,  aux  Phi- 
lippines, l'oiseau  décrit  par  Sonnerat  sous  le  nom  à' outarde 
de  file  de  Luçon,  et  la  même  dénomination  est  donnée  à 
Youtarde  huppée  d'Afrique.  Le  vanneau  a  été  quelquefois  ainsi 
désigné.  (Ch.  D.) 

PAON  SAUVAGE  DES  PYRÉNÉES.  [Ornith.)  Une  des  dé- 
nominations du  grand  coq  de  bruyère  ,  tetrao  urogallus  , 
Linn.  (  Ch.  D.) 

PAON  TERRESTRE.  [Ornith.)  On  donnoit  anciennement 
ce  nom  à  celui  des  paons  qui  ne  quittoit  pas  la  basse-cour. 
(Ch.  d.) 

PAON  DU  THIBET.  [Ornith.)  On  a  d'abord  considéré  cet 
oiseau  (le  chinquis)  comme  une  espèce  particulière:  mais  il 
est  maintenant  regardé  comme  étant  de  la  même  espèce  que 
l'éperonnier.   (Ch.  D.) 

PAONCELLO.  [Ornith.)  Ce  nom  italien  et  ceux  de  pao/t- 
zello  et  paonchello  ,  désignent  le  vanneau  commun  ,  tringa 
vanellus ,  Linn.  (Ch.  D.) 


PAONNE.  (Ornith.)  Dénomination  de  la  femelle  du  paoa. 
(Ch.  D.) 
PAONNEAU.  (Ornith.)  C'est  le  jeune  paon.  (Ch.  D.) 
PAOUNASSA.  (  Ornith.)  Un  des  noms  piémontois  du  van- 
neau  ,  tringa  vanellus  ,  Linn.  (Ch.  D.) 

PAOUNMOULÉ.  {Bot.)  Nom  languedocien  de  l'orge  des 
murailles,  hordeum  murinum ,  cité  par  Gouan.  (J.) 

PAOUROU.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  vulgaires  du  Milandre. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

PAPA  et  PAPAS.  {Bot.)  Noms  de  la  pomme  de  terre  or- 
dinaire au  Pérou.  Le  papa  de  loma  est  le  &olanum  montanum 
de  Ruiz  et  Pavon.  La  racine  de  cette  plante  ne  produit 
qu'une  tubérosité  d'où  naît  la  tige.  Du  temps  de  Feuillée  les 
naturels  mangeoient  cette  pomme  de  terre  en  soupe  et  en 
ragoût;  maintenant  elle  ne  sert  plus  que  pour  engraisser  les 
cochons,  ainsi  que  nous  l'apprennent  Ruiz  et  Pavon.  Voyez 
Panasu.  (Lem.) 

PAPACIN.  {Ichthyol.)  Nom  spécifique  d-'un  syngnathe  dé- 
crit par  M.  Risso.  Voyez  Syngnathe.  (H.  C.  ) 

PAPAFIGUO.  {Ornith.)  Ce  nom  désigne  en  catalan  le 
gobe-mouches,  muscicapa  atricapilla;  mais,  comme  dans  les 
contrées  méridionales  on  appelle  bec-figue  diverses  espèces 
de  fauvettes  et  de  farlouses  ,  ce  nom  entraîne  nécessaire- 
ment de  la  confusion.   (  Ch.  D.) 

PAPAGAIO.  {Ornith.)  Nom  espagnol  des  perroquets. 
(Ch.  d.) 

PAPAGALLO.  (  Ornith.  )  Un  des  noms  italiens  des  perro- 
quets. (Ch.  d.) 

PAPAGAS.  (Ornith.)  Nom  générique  des  perroquets  en 
grec  moderne.  (  Ch.  D.) 

PAPAGEITAUCHER.  (Ornith.)  Un  des  noms  du  maca- 
reux du  Kamtschatka,  alca  arctica,  Linn.,  que  Fabricius  cite 
à  la  page  85  du  Faun.  groenl. ,  n.°  53.  Voyez  Kallingak. 
(Ch.  d.) 

PAPAGEY.  (Ornith.)  Nom  allemand  du  rollier  commun. 
coracias  garrula^  Linn.    (Ch.  D.) 

PAPALU.  (Bot.)  Arbre  peu  connu  de  la  côte  malabare, 
dont  les  fruits  servent,  au  rapport  de  Rhéede,  à  rempla- 
cer l'arec  dans  la  préparation  du  bétel  destiné  à  être  mas- 


364  PAP 

tiqué,  et  l'écorce ,  pour  arrêter  les  mouvemens  de  la  bile. 
(Lem.) 

PAPAN.  (OrnUh.)  On  appelle  ainsi,  à  l'île  Luçon ,  le  ca- 
nard musqué,  anas  moschata,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

PAPANA.  {Ichlh/yoL)  Guillaume  Pison,  dans  son  Histoire 
naturelle  et  médicale  de  l'Inde  occidentale,  dit  qu'au  Brésil 
on  appelle  ainsi  une  espèce  de  poisson  chondroptérygien  , 
dont  la  chair  est  un  fort  bon  aliment.  Ce  poisson  appartient 
évidemment  au  genre  des  Lamies.  Voyez  ce  mot.   (H.  C.  ) 

PAPANGHO.  {Ornith.)  Selon  Flacourt,  dans  son  Histoire 
de  Madagascar,  Poiseau  qu'on  appelle  ainsi  dans  cette  ile  est 
le  milan.  (Ch.  D.) 

PAPAPEIXE.  {Ornith.)  Les  Portugais  donnent  cette  déno- 
mination à  l'alcyon  jaguacati  guacu ,  qui  a  été  décrit  par 
Marcgrave ,  page  194,  alcedo  alcyon,  Linn.  M.  Vieillot  re- 
garde cet  oiseau  comme  formant  une  race  distincte  de  Pespèce 
ci-dessus,  et  le  nomme  alcedo  guacu.   (  Ch.  D.) 

PAPARA.  [Ornith.)  C'est  en  italien  le  nom  de  Poie,  anas 
«.nser,  Linn.,  qu'on  appelle  aussi  papera  et  pavara.  (Ch.  D.) 

PAPAS.  {Bot.)  Nom  de  la  pomme  de  terre  au  Pérou  et 
dans  quelques  autres  lieux  de  l'Amérique  méridionale,  sui- 
vant Clusius,  qui  en  a  parlé  le  premier  en  citant  son  ori- 
gine. Voyez   Papa.  (J.) 

PAPA  VER.  {Bot.)  Indépendamment  des  espèces  qui  cons- 
tituent le  véritable  genre  du  pavot,  papaver ,  on  trouve  sous 
ce  nom,  chez  les  anciens,  d'abord  des  genres  de  la  même  fa- 
mille, savoir:  le  glaucium,  qui  étoit  le  papat^r  corniculatum , 
et  Vargemone,  nommé  auparavant  popat^cr  spinosum.  Dans  une 
autre  famille  Yeuphorbia  exigua  étoit  le  papa^'er  spumeum  de 
Gesner;  dans  celle  des  synanthérées ,  le  bluet,  cjanus ,  étoit 
le  papaver  heracleum  de  Columna  ;  et  dans  les  capparidées, 
quelques  cleoma  étoient  aussi  nommés  papaver  corniculatum. 
(J.) 

PAPAVÉRACÉES.  {Bot.)  C'est  le  pavot,  papaver,  qui  donne 
son  nom  à  cette  famille.  Elle  est  composée  de  deux  sections, 
les  vraies  papavéracces  et  les  fumariées,  qui  doivent  toujours 
se  suivre  ,  soit  qu'on  les  laisse  réunies  sous  la  même  dénomi- 
nation,  soit  qu'on  en  fasse  deux  familles  distinctes,  en  adop- 
tant sur  ce  point  l'opinion  de  M.  De  Candolle.  Cependant, 


PAP  365 

éomme  les  fumariées,  établies  plus  récemment,  n'ont  pas  été 
citées  dans  ce  Dictionnaire  à  leur  rang  alphabétique,  nous 
les  mentionnerons  ici  comme  section  ,  en  insistant  sur  leurs 
caractères  distinctifs.  Ces  deux  sections,  unies  ou  séparées, 
appartiennent  à  la  classe  des  hypopétalées  ou  dicotylédones 
polypétales  à  étamines  insérées  sous  le  pistil.  On  y  trouve 
l'ensemble  des  caractères  suivans. 

Un  calice  composé  de  deux  sépales  qui  tombent  séparé- 
ment; quatre  pétales,  ou  rarement  plus  (nuls  dans  le  bocco- 
nia),  insérés  sous  le  pistil,  réguliers  ou  irréguliers,  égaux  ou 
inégaux  ;  étamines  également  hypogynes,  en  nombre  indéfini, 
à  filets  distincts  et  anthères  biloculaires  ,  ou  en  nombre  défini, 
tantôt  h.  filets  distincts  et  anthères  biloculaires,  tantôt  et  plus 
souvent  à  filets  réunis  inférieurement  en  deux  faisceaux  por- 
tant chacun  une  anthère  biloculaire  entre  deux  uniloculaires; 
un  ovaire  simple,  libre,  non  adhérent,  ordinairement  uni- 
loculaire,  contenant  plusieurs  ovules  ou  quelquefois  un  seul  ; 
style  simple  ou  plus  souvent  nul  ;  plusieurs  stigmates.  Fruit 
capsulaire  ou  siliqueux,  s'ouvrant  dans  sa  longueur  ou  seule- 
ment par  le  haut  en  plusieurs  valves,  ordinairement  unilo- 
culaire  et  polysperme  ;  il  est  muni  d'un  ou  plusieurs  placen- 
taires pariétaux,  membraneux,  seminifères ,  plus  ou  moins 
élevés,  en  forme  de  demi- cloisons;  ou  il  est  indéhiscent,  et 
seulement  mono-  ou  disperme.  Graines  nombreuses  ou  en 
petit  nombre,  ou  rarement  solitaires,  unies  aux  placentaires 
par  un  cordon  ombilical  qui  se  prolonge  quelquefois  autour 
de  leur  ombilic  en  un  arille  membraneux,  plus  ou  moins 
apparent.  Leur  intérieur  est  rempli  par  un  périsperme 
charnu,  creusé  d'une  fossette  près  de  l'ombilic,  dans  la- 
quelle est  niché  un  petit  embryon  à  radicule  droite,  plus 
longue  que  les  deux  cotylédons,  dirigé  vers  le  point  d'at- 
tache de  la  graine. 

Tiges  herbacées  ou  rarement  ligneuses,  remplies,  ainsi  que 
les  autres  parties ,  d'un  suc  coloré  ou  simplement  aqueux. 
Feuilles  alternes,  simples,  ou  ramifiées  et  décomposées.  Pé- 
doncules axillaires  ou  terminaux,  uniflores  ou  multifiores, 
à  fleurs  disposées  en  épis  et  quelquefois  accompagnées  de 
bractées. 

Dans  la  sectioa  des  vraies  papavéracées    on    trouve  des 


$66  PAP 

pétales  égaux  et  réguliers,  des  étamines  en  nombre  indéfini, 
ou  plus  rarement  défini,  à  filets  toujours  distincts  et  à  an- 
thères biloculaires  ;  un  fruit  capsulaire  ou  siliqueux,  s'ou- 
vrant  entièrement,  ou  seulement  par  le  haut,  en  deux  ou 
plusieurs  valves;  des  graines  non  arillées,  des  feuilles  sim- 
ples ;  un  suc  coloré ,  blanc ,  ou  rouge ,  ou  jaune.  Les  genres 
de  cette  section  sont  le  Sanguinaria ,  VArgemone ,  le  Papayer, 
le  Mcconopsis  ,  le  Roemeria  de  M.  De  Candolle ,  le  Bocco- 
nia,  le  Glaucium,  le   Chelidonium  et  VHjpecoum. 

La  section  des  Fumariées  se  distingue  par  des  pétales  iné- 
gaux et  irréguliers,  dont  un  ou  deux  ont  un  éperon  a  leur 
base,  des  filets  d'étamines au  nombre  de  six  seulement,  réunis 
par  le  bas  en  deux  faisceaux,  dont  chacun  porte  une  anthère 
biloculaire  et  deux  uniloculaires;  un  fruit  capsulaire  ou  plus 
souvent  siliqueux,  polysperme  ,  s'ouvrant  en  deux  valves  ,  ou 
indéhiscent  et  mono-  ou  disperme;  des  graines  arillées;  des 
feuilles  décomposées;  un  suc  aqueux,  non  coloré.  On  n'y 
rapporte  que  l'ancien  genre  Fumaria,  mais  subdivisé  main- 
tenant en  six  ;  savoir  :  les  Dicljtra  et  Adlumia  de  M.  De 
Candolle,  Cjsticapnos  de  Boërhaave  ,  Corjdalis  deVentenat, 
Sarcocapnos  de  M.  De  Candolle,  et  Fumaria,  dont  le  précé- 
dent diffère  très-peu. 

Les  genres  et  les  espèces  de  ces  deux  sections  ou  familles 
sont  très-détaillés  dans  le  deuxième  volume  du  Sjstema  de 
M.  De  Candolle.  (J.) 

PAPAVERINA.  {Ornith.)  Suivant  Rzaczynski,  ce  nom  est 
celui  que  porte  en  Pologne  la  linotte  commune ,  fringilla  lina- 
ria,  Linn.   (Ch.  D.) 

PAPAYE.  (Ornith.)  C'est  en  langue  gariponne  le  nom 
générique  des  hirondelles.  (Ch.  D.) 

PAPAYER:  Papaja,  Plum.;  Carica,  Linn.  (Bot.)  Genre  de 
plantes  dicotylédones,  à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille 
des  cucurbitacées ,  de  la  dioécie  décandrie  de  Linnaeus,  caracté- 
risé par  des  fleurs  dioïques;  les  mâles  pourvues  d'un  calice 
fort  petit,  à  cinq  dents;  une  corolle  en  entonnoir,  à  cinq 
lobes;  dix  étamines  insérées  au  haut  du  tube,  dont  cinq  al- 
ternes, plus  courtes.  Dans  les  fleurs  femelles,  un  calice  à  cinq 
dents;  une  corolle  à  cinq  découpures;  un  ovaire  supérieur, 
Surmonté  de  cinq  stigmates.    Le  fruit    est  une   baie  unilo- 


PAP  567 

culaipe ,  portant  plusieurs  semences  attachées  à  cinq  récep- 
tacles,  couvertes  d'une  tunique  fragile,  bosselée,  envelop- 
pant un  grain  oléagineux. 

Les  papayers  s'éloignent  des  cucurbitacées  par  leur  ovaire 
supérieur;  ils  se  rapprochent  des  figuiers  par  leur  port:  il 
en  découle  un  suc  laiteux  et  glutineux;  leur  bois  est  presque 
fongueux,  leur  tronc  hérissé  par  les  vestiges  des  feuilles 
tombées.  Quelquefois,  au  rapport  de  Trew ,  on  trouve  des 
fleurs  hermaphrodites  parmi  les  mâles  ou  les  femelles. 

Papayer  commun:  Papaja  communis ,  EncycL;  Caricapapaia, 
Linn.  jSpec;  Lamk.  ,IW.,  tab.  821  ;  Gaertn.,  tab.  122  ;  Rumph  , 
Amb. ,  1  ,  tab.  5o  ,  5 1  ;  Rhéede  ,  Malab. ,  tab.  1  5  ,  fig.  1 ,  2.  Bel 
arbre,  qui  a  l'aspect  d'un  palmier,  et  qui  s'élève  à  la  hauteur 
de  vingt  pieds  sur  une  tige  simple,  très-rarement  ramifiée, 
d'une  consistance  un  peu  tendre,  raboteuse  par  les  débris 
des  anciennes  feuilles;  celles-ci  sont  grandes,  éparses ,  pétio- 
lées  ,  d'un  vert  clair,  à  nervures  saillantes,  divisées  très-pro- 
fondément en  sept,  neuf  ou  onze  lobes  sinués,  incisés;  les 
pétioles  longs  de  près  de  deux  pieds;  les  fleurs  sont  blan- 
châtres, d'une  odeur  agréable,  disposées  en  grappes  axil- 
laires  au  sommet  de  la  tige,  sur  des  pédoncules  grêles, 
pendans,  longs  de  deux  ou  trois  pieds;  les  fleurs  femelles, 
très -nombreuses,  sont  portées  sur  des  pédoncules  simples, 
courts  et  pendans;  elles  produisent  des  fruits  ovales ,  sillon- 
nés,  assez  gros,  de  dimension  variable,  pleins  d'une  pulpe 
douceâtre,  dont  la  pellicule  est  jaune  à  l'époque  de  la  ma- 
turité. Ils  renferment  des  semences  brunes  ou  noirâtres, 
oblongues ,  ridées  et  bosselées. 

Cet  arbre  croît  aux  Moluques  dans  une  terre  légère;  quand 
elle  est  trop  sablonneuse,  il  porte  peu  de  fruits.  Il  est  re- 
marquable par  la  promptitude  de  son  accroissement;  en  six 
mois,  il  parvient  à  la  hauteur  d'un  homme:  il  fleurit  et 
porte  des  fruits  toute  l'année  dans  son  pays  natal.  Ses  fruits 
sont  sucGulens  ,  aromatiques  ,  d'une  saveur  douce ,  assez 
agréable.  On  les  mange  cuits  dans  l'eau  avant  la  maturité, 
ou  crus  comme  les  melons;  on  les  confit  lorsqu'ils  sont  mûrs. 
Dans  nos  serres  d'Europe,  ces  fruits  sont  détestables.  Les 
fleurs  mâles  ,  macérées  dans  l'eau  tiède  ,  et  desséchées  au  so- 
leil,    entrent   dans  la   composition   d'une  compote   que  les 


368  p^p 

habitans  des  Moluques  nomment  aatsjaar.  On  peut  le  culti- 
ver dans  nos  serres,  et  l'y  propager  de  graines  sans  beau- 
coup de  diflicultës.  Lg  papaja  prosopar  ou  carica  de  Linnée, 
est  une  espèce  douteuse,  point  connue. 

Papayer  épineux:  Papaja  spinosa,  Encycl.  ;  Anbl.,  Guian., 
2,  pag.  908,  tab.  346.  Cette  espèce  a  sa  tige  hérissée  de 
rugosités  saillantes,  en  forme  d'épines  non  piquantes.  Ses 
feuilles  sont  digitées,  composées  de  sept  folioles  lisses,  en- 
tières ,  ovales  ,  terminées  en  pointe  ,  vertes  en  dessus , 
blanches  en  dessous;  les  fleurs  disposées  comme  dans  l'espèce 
précédente.  Les  baies  sont  jaunes,  lisses,  ovoïdes,  marquées 
de  plusieurs  lignes  longitudinales:  leur  chair  est  jaune, 
succulente  ;  les  semences  sont  roussâtrcs  ,  sphériques  et 
chagrinées.  Cette  espèce  croît  dans  la  Guiane ,  à  la  Ja- 
maïque ,  au  Brésil  ,  etc.  Les  Nègres  le  nomment  papayer 
sauvage. 

Papayer  a  fleurs  latérales  :  Papaja  caulijlora,  Enc. ,  suppl.  ; 
Carica  caulijlora,  Jacq. ,  Hort.  Sclicenbr.,  3,  pag.  55,  tab.  5]  i. 
Arbrisseau  des  environs  de  Caracas,  dont  la  tige  s'élève  à  la 
hauteur  de  douze  pieds,  soutenant,  à  son  extrémité,  de 
grandes  feuilles  d'un  pied  et  plus,  palmées,  en  cœur  à  leur 
base ,  à  cinq  lobes  pinnatifides ,  acuminés ,  médiocrement  den- 
tés ou  incisés;  les  pétioles  sont  fîstuleux,  presque  longs  d'un 
pied.  Les  fleurs  naissent  sur  le  tronc,  dans  l'aisselle  des 
vieilles  feuilles  tombées.  Les  pédoncules  sortent  de  tuber- 
cules plus  ou  moins  alongés;  ils  sont  solitaires,  simples  ou 
ramifiés.  La  corolle  est  blanche;  le  tube  presque  cylindri- 
que, alongé;  le  limbe  à  cinq  découpures  oblongues,  obtuses. 
Le  fruit  est  une  baie  ovale,  aiguë,  jaunâtre,  odorante, 
presque  pentagone,  de  la  grosseur  du  poing,  pendante, 
blanche  en  dedans ,  contenant  un  grand  nombre  de  semen- 
ces noires,  ovales.  Cette  espèce  est  cultivée  au  Jardin  du 
Roi ,  ainsi  que  la  première. 

Papayer  a  petits  fruits  :  Papaja  microcarpa,  Enc,  suppl.; 
Carica  microcarpa,  Jacq.,  Hort.  Schanir.,  5,  pag.  5i2  ,  tab. 
309,  3 10.  Son  tronc,  haut  de  huit  à  douze  pieds,  est  cou- 
ronné de  feuilles  rapprochées,  à  trois  grands  lobes  aigus, 
souvent  chacun  d'eux  divisé  profondément  en  deux  autres, 
à  demi  ovales,  très -entiers;  les  pétioles  sont  pleins,  cylin- 


PAP  S6c) 

driques,  longs  d'environ  un  pied.  Les  fleurs  mâles  sont 
disposées  presque  en  corymbe ,  à  long  pédoncule;  le  tube 
de  la  corolle  est  renflé  à  sa  base  ,  élargi  à  son  orifice ,  à 
cinq  découpures  aiguës  ,  recourbées  à  leur  sommet.  Dans 
les  fleurs  femelles  les  pédoncules  sont  solitaires,  courts, 
épais,  axillaires  ,  soutenant  une  à  sept  fleurs  pédicellées. 
Les  baies  sont  arrondies ,  de  la  grosseur  d'une  forte  noi- 
sette ,  de  couleur  orangée  ;  les  semences  noires ,  un  peu 
ridées.  Cette  espèce  croît  au  Chili  et  aux  environs  de  Ca- 
racas. 

Papayer  monoïque:  Papaya  monoica,  Enc. ,  suppl.;  Carica 
monoica,  Desf. ,  Ann.  du  Mus.,  i  ,  pag.  270,  tab.  18.  Cette 
plante  ,  que  plusieurs  auteurs  ont  réunie  comme  variété 
à  l'espèce  précédente,  en  diffère  par  la  disposition  de  ses 
fleurs  monoïques  et  par  la  forme  des  feuilles.  Sa  tige  est 
droite,  fongueuse,  un  peu  ramifiée  vers  le  sommet:  les 
feuilles  sont  alternes;  les  inférieures  ovales,  entières,  plus 
petites;  les  moyennes  en  éventail,  échancrées  à  leur  base,  à 
trois  lobes  ovales  ,  alongés  ,  aigus  ;  les  supérieures  à  cinq 
lobes,  divisés  sur  les  côtés;  les  nervures  blanches,  parse- 
mées de  petites  aspérités;  les  pétioles  canaliculés ,  un  peu 
plus  courts  que  les  feuilles.  Les  fleurs  sont  monoïques,  dis- 
posées en  petites  grappes  axillaires;  leur  calice  est  à  cinq 
petites  dents;  la  corolle  d'un  jaune  paie  ,  à  divisions  du 
limbe  linéaires ,  obtuses ,  rabattues  ;  la  fleur  femelle  termi- 
nale ,  entourée  par  les  fleurs  mâles.  I,e  fruit  est  une  baie 
jaune,  ovale,  de  la  grosseur  d'un  œuf,  terminée  par  une 
pointe  émoussée.  Cette  plante  croît  au  Pérou.  (Poir.) 

PAPAZZINO.  {Ornith.)  Nom  italien  du  roitelet,  motacilla 
régulas.  (Ch.  D.) 

PAPE.  (Ornith.)  Cet  oiseau,  qui  est  le  verdier  de  la  Loui- 
siane et  une  passerine  de  M.  Vieillot,  a  reçu  de  Linné  et 
de  Latham  le  nom  d'emiertza  ciris.  (Ch.  D.  ) 

PAPE-SAJOR.  {Bot.)  A  Java  on  nomme  ainsi,  suivant 
Burmann ,  son  periploca  dubia.  (J.) 

PAPECHIEU.  {Ornith.)  L'oiseau  que  Belon  nomme  ainsi, 
est  le  vanneau  commun,  Linn.  (  Ch.  D.  ) 

PAPEGAI.  {Ornith.)  Nom  imposé  par  Buffon  à  une  famille 
de  perroquets  du  nouveau  continent,  qui  n'ont  point  de 
37.  34 


370  PAP 

rouge  dans  les  ailes  ,  et  qui  diffèrent  en  cela  des  criks  et  des 

amazones.  [Cu.  D.  ) 

PAPEGAUT.  {Ornith.)  C'ctoit  ainsi  que  les  perroquets 
étoient  nommés  à  une  époque  où  les  perruches  étoient  appelées 
perroquets.  Dans  Belon ,  le  grand  papegaut  est  le  perroquet 
gris.  (Ch.  D.) 

PAPEGEY-DUICKER.  (Ornith.)  Ce  nom  hollandois  désigne, 
dans  Klein,  le  macareux,  alcaarctica,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

PAPEGOY.  {Ornith.)  Fabricius  cite  ce  nom  parmi  les  sy- 
nonymes de  Yalca  arctica ,  page  85  de  sa  Fauna  groanlan- 
dica.  (Ch.  d.) 

PAPHIE,  Paphia.  (Conchjl.)  Genre  de  coquilles  bivalves, 
établi  par  M.  de  Lami-rck  dans  la  première  édition  de  ses 
Animaux  sans  vertèbres,  page  120  ,  mais  qu'il  n'a  pas  adopté 
dans  la  seconde  édition  de  cet  ouvrage.  Il  paroit  qu'il  por- 
toit  principalement  sur  la  position  du  ligament  intérieur, 
inséré  dans  une  fossette  ,  située  sous  les  sommets  entre  les 
dents  de  la  charnière  ou  à  côté  d'elles.  M.  de  Lamarck  y  pla- 
çoit  le  venus  divaricata,  Linn.,  dont  il  fait  maintenant  une 
cythérée,  et  sous  le  nom  de  paphia  glabrata,  une  espèce  de 
niactre  ,  figurée  dan.s  TEnc.  méth. ,  pi.  267  ,  fîg.  5.  (De  B.) 

PAPHU.S.  (Ornith.)  Ce  nom,  dans  Turner,  indique  l'en- 
goulevent, caprimulgus  europœus.  (Ch.  D.) 

PAPlA.  (Bot.)  Le  genre  fait  sous  ce  nom,  par  Michéli. 
n'est  qu'une  variété  du  lamium  orvala.  (J.) 

PAPIER  BROUILLARD.  (Conchjl.)  Kom  marchand  d'une 
espèce  de  cône,  conus  tulipa.   (De  B.) 

PAPIER  DE  LA  CHINE.  (Conchjl.)  Dénomination  sous 
laquelle  les  anciens  auteurs  de  conchyliologie  désignent  une 
espèce  d'olive  cylindrique,  très-variée  de  couleur,  et  qui 
est  très-probablement  Polive  hispidule  de  Linné.  (De  B. ) 

PAPIER  FOSSILE.    (Min.)   Voyez  Asdeste  papyrack.  (  B.  ) 

PAPIER  MARBRÉ.  (Conchyl.)  Variété  d'une  espèce  de 
cône,  conus  n^bulosus,  de  Lamk.  (DeB.) 

PAPIER  DE  MONTAGNE.  (Min.)  M.  Patrin  dit,  que  ce 
nom  a  été  quelquefois  donné  à  I'Asbeste.   (Desm.) 

PAPIER  DU  iML.  (Bot.)  Le  souchet  papyrier  est  indiqué 
sous  ce  nom  dans  quelques  ouvrages  anciens.   (  L.  D.) 

PAPIER  ROULÉ.  (Conchjl.)  Nom  vulgaire  de  la  bulle  ou- 


PAP  571 

hlic  ,  huila  ligiiaria,  type  du  genre  Scaphandre  de  Denys  de 
Monlfort.  (De  B.) 

l'APIER  TURC.  (Conchjl.)  Nom  vulgaire  du  conus  mini- 
niiis,  Linn.  (De.  B.) 

PAPILION  DE  MONTAGNE.  (  Ornith.  )  L'oiseau  ainsi 
nommé  à  Valence,  est  l'hirondelle  de  rivage,  hirundo  ripa- 
ria,  Linn.  On  appelle  aussi  falcindlus  papilio ,  \e  grimpereau 
Lieu  de  Cayenne,  de  Brisson ,  ou  iioitzitzii  des  Mexicains, 
Irochiliis  puncfulalus,  Gmel.  (Ch.  D.) 

PAFILLAIKES  [Glandes].  {Bot.)  Mamelons  semblables 
aux  papilles  de  la  langue  de  Phomme,  et  paroissant ,  vus  au 
microscope  ,  composés  de  plusieurs  rangs  de  cellules  ,  placées 
circulairement.  Les  feuilles  du  rhododendrum  punctalum  ont 
leurs  deux  surfaces  parsemées  de  glandes  papillaires.  On  les 
observe  aussi  sur  la  surface  inférieure  des  feuilles  du  sa'u- 
reia  hortensis  et  des  autres  labiée?  à  odeur  piquante.  (î\l.\ss.) 

PAPILLARIS.  (Bot.)  C.  Bauhin  dit  que  dans  la  Prusse  on 
donnoit  ce  nom  à  la  lampsane  ,  peut-être  parce  qu'elle  étoit 
employée  pour  guérir  les  gerçures  des  mamelons.  (J.) 

PAPILLE.  (Anat.etPhjs.)  Voyez  Sens.  (F.) 

PAPILLEUX.  (  Bot.  )  Couvert  de  petites  protubérances 
arrondies  et  solides;  exemples  :  les  feuilles  de  i'aloe  lerni- 
eosa ,  le  clinanthe  de  Vinula  helenium.   etc.  (Mass.) 

PAPILLEUX.  (Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  Plecronecte, 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

PAPILLIONACP^E  [Corolle].  (Bot.)  Corolle  irrégulière, 
composée  de  cinq  pétales;  savoir  :  un  supérieur,  ïéLendard, 
qui  enveloppe  tous  les  autres  avant  Pépanouissement  de  la 
fleur;  deux  latéraux,  les  ailes,  qui  se  regardent  par  leur  face 
interne;  deux  inférieurs,  la  carène,  rapprochés  et  même 
souvent  soudés  par  leur  bord  inférieur  de  manière  à  former 
une  nacelle;  exemples  :  le  pois,  le  haric.ot,  le  bagucnaudicr , 
et,  en  général,  toutes  les  légumineuses  irrégniières.  (Mass.) 

PAPILLON.  Papilio.  [EnLom.)  Genre  d'insectes  lépidop- 
tères ou  à  quatre  ailes  couvertes  d'une  poussière  com()Osée 
de  petites  écailles;  à  bouche  sans  mâchoires,  munie  d'une 
langue  contournée  en  spirale  sur  elle-même.  Ces  insectes  ap- 
partiennent à  la  famille  des  Ropalucères,  c'esl-à-dirc  que  leurs 
antennes  sont  terminées  par  une  petite  masse  ou  globule  plus 


372  PAP 

ou  moins  alongé.  La  plupart  volent  de  jour,  aussi  les  a-t-on 
nommé  papillons  diurnes  :  car  le  nom  de  papillon  a  été  d'abord 
donné  indistinctement  à  tous  les  insectes  lépidoptères. 

Nous  ignorons  l'étymologie  du  mot  papillon,  qui  est  la 
traduction  évidente  de  la  même  dénomination  latine  Papilio. 
On  pourroit  croire,  d'après  quelques  passages  des  auteurs  an- 
ciens, que  les  Grecs  désignoient  sous  le  nom  de  TrctTriXtcev, 
une  toile  tendue,  sous  laquelle  se  retiroient  les  peuples  sauvages 
et  nomades  de  la  Numidie ,  sortes  de  tentes  dont  nous  aurions 
fait  le  mot  pavillon.  On  trouve  en  effet  dans  Pline,  liv.  2, 
chap.  35  :  Numidœ  verb  Nomades  à  permutandis  papilionibus , 
mapalia  sua,  lioc  est,  domus,  plauslris  cire umfer entes,  etc. 

Quelle  que  soit  cette  étymologie ,  on  a  donné ,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  le  nom  de  papillons  à  un  très-grand  nombre 
d'insectes  de  la  même  classe:  en  particulier  aux  phalènes, 
aux  bombyces,  aux  teignes,  aux  alucites,  parmi  les  papillons 
de  niiit  ou  nocturnes;  aux  sphinx,  aux  sésies,  aux  zy gènes, 
parmi  les  lépidoptères  qui  volent  le  soir  ou  crépusculaires; 
et  enfin,  à  tous  les  genres  de  la  famille  des  globulicornes 
ou  RopALOcKREy.  (  Voycz  ce  mot.) 

Le  genre  Papillon ,  tel  qu'il  a  été  déterminé  par  Linnaeus 
et  par  la  plupart  des  auteurs  qui  avoient  étudié  ces  insectes 
avant  lui,  étoit  caractérisé  par  la  forme  des  antennes  ter- 
minées à  leur  extrémité  libre  par  une  partie  plus  épaisse  ,  soit 
d'une  manière  brusque,  soit  comme  une  petite  masse  alongée, 
dite  alors  en  masse;  surtout  par  la  disposition  des  ailes  qui, 
dans  le  repos,  s'élèvent  verticalement  et  s'appliquent  les  unes 
contre  les  autres  au-dessus  du  corps. 

Linnéeus  divisoitles  papillons  dans  ses  ouvrages  renfermatit 
la  description  ou  plutôt  le  caractère  essentiel  de  près  de  neuf 
cents  espèces,  en  six  phalanges,  subdivisées  pour  la  plupart  en 
plusieurs  tribus  ,  comme  il  suit. 

L  Les  Chevaliers,  Equités,  dont  le  bord  externe  des  ailes 
supérieures  est  plus  long  que  la  base  ,  et  dont  la  masse  des  an- 
tennes est  souvent  très-alongée.  Il  les  divise  en  deux  tribus  : 

1."  Les  Trojens  (Troes),  dont  le  corps,  le  plus  souvent  noir, 
porte  des  taches  d'un  rouge  de  sang  sur  les  parties  latérales 
de  la  poitrine  :  ceux-ci  ont  reçu  le  nom  des  héros  principaux , 
de  l'Iliade  et  de  l'Enéide;  on  y  voit  ceux  d'Hector,  de  Priam, 


VAV  375 

de  Pelée,  d'Antcnor,   de  Paris,  de  Lysandre ,  de  Polydore , 
de  Bélus,  d'Anchise ,  d'Énée,  d'Ascagne,  d'Astyanax,  etc. 

■2."  Les  Grecs  {Aclmi),  qui  n'ont  pas  de  taches  rouges 
à  la  poitrine,  et  qui  ont  le  plus  souvent  une  tache  œillée  on 
un  prolongement  en  forme  de  queue  à  la  partie  postérieure 
des  ailes  inférieures  :  tels  sont  ceux  qu'il  nomme  Ulysse  ,  Aga- 
memnon ,  Machaon,  Podalire,  Ajax  ,  Philoctète ,  Achille, 
Idoménée. 

II.  Les  Héliconiens  ,  Heliconii ,  dont  les  ailes  sont  étroites, 
arrondies,  ordinairement  peu  écailleuses  ;  les  supérieures  alon- 
gécs,  les  inférieures  très-courtes.  Ceux-ci  ont  reçu  le  nom  des 
muses  et  d'autres  divinités  femelles  de  l'antiquité. 

III.  Les  Parnassiens,  dont  les  ailes  sont  très-entières  et  ar- 
rondies, et  qui  s'observent  dans  les  pays  élevés  ou  dans  les 
montagnes. 

IV.  Les  Danaïdes  ,  Danai ,  dont  les  ailes  sont  encore  en- 
tières ,  mais  les  supérieures  plus  alongées  :  il  les  distingue  en 
blanches,  candidi ,  et  en  bigarrées  ,  ^s^it^j;  suivant  la  couleur 
et  les  taches  des  ailes. 

V.  Les  Nymphales,  dont  les  ailes  sont  dentelées  tantôt  avec 
des  taches  arrondies  ou  œillées ,  gemmali ;  tantôt  aveugles  ou 
caparaçonnées,  phalerati. 

VL  Enfin  les  Plébéiens,  Pleleil  :  ce  sont  les  petites  espèces 
de  papillons,  dont  les  chenilles  ont  l'apparence  de  cloportes, 
(  larvis  sœpiiis  contraclis) ,  et  il  lespartageoit  en  ruraux -^  à  taches 
plus  foncées  ou  plus  obscures  que  la  teinte  générale  des  ailes, 
et  en  urbicoles  ou  citadins,  dont  les  ailes  sont  marquées  le  plus 
souvent  de  taches  transparentes. 

On  conçoit  qu'un  genre  aussi  nombreux,  car  on  y  rapporte 
maintenant  plus  de  dix-huit  cents  espèces,  a  dû  être  subdivisé 
en  beaucoup  d'autres  genres.  Cette  famille  d'insectes  ayant 
excité  la  recherche  des  amateurs  d'histoire  naturelle  ,  est 
l'une  de  celles  qui  ont  été  le  plus  subdivisées.  Il  nous  seroit 
difficile  de  raconter  historiquement  l'établissement  successif 
des  genres  qu'on  est  venu  successivement  puiser  dans  celui 
des  papillons.  Il  s'étend  aujourd'hui  à  plus  de  soixante.  Mais 
il  est  axTiré  ici  ce  qui  s'observe  dans  toutes  les  branches  de 
l'histoire  naturelle;  plus  une  famille  renferme  des  êtres  bien 
rapprochés,  plus  il  est  difficile  de  trouver  des  notes  suffisantes 


574  PAP 

pour  séparer  les  espèces,  qui  se  confondent  pour  ainsi  dire 
par  des  nuances  insensibles,  de  manière  que  les  genres  se 
trouvent  fondés  et  les  espèces  réunies  entre  elles  sur  des  ca- 
ractères d'une  très-pefile  valeur. 

Dans  cet  état  de  choses,  nous  devons  prévenir  le  lecteur 
qui  désire  se  mettre  au  courant  de  Tétat  de  la  science  et 
de  cette  partie  de  l'entomologie  qui  a  fait  l'objet  de  l'étude 
spéciale  de  quelques  auteurs  doués  d'un  grand  talent  d'obser- 
vation et  d'une  patience  à  toute  épreuve,  que  nous  avons  dû 
emprunter  les  principaux  détails  dans  lesquels  nous  allons 
entrer  et  que  nous  n'aurions  pu  lui  offrir  sur  des  données 
aussi  certaines. 

Nous  indiquerons  d'abord  les  divisions  que  M.  Latreille  a 
établies  comme  autant  de  genres  parmi  les  papillons  et  celles 
qu'il  a  adoptées  en  les  empruntant  à  d'autres  auteurs.  Ensuite 
nous  ferons  connoitre  ,  d'après  le  tableau  méthodique  des 
papillons  de  France  de  M.  Godart,  que  la  science  vient  de 
perdre,  la  plupart  des  espèces  que  l'on  a  observées  jusqu'ici 
dans  ce  pays. 

On  trouvera  aux  articles  Lépidoptèrks  et  Rovalocî-res,  tout 
ce  qui  concerne  la  partie  méthodique  ou  systématique-,  aux 
mots  Chenilles  et  Métamorphoses  ,  les  détails  relatifs  aux  larves 
des  papillons.  Nous  prions  le  lecteur  de  vouloir  bien  aussi  con- 
sulter les  deux  articles  Hespérie  et  HÉTÉnopxiîRE,  pour  avoir 
le  complément  de  tout  ce  qui  est  relatif  au  genre  Papillon. 

Voilà  d'abord  la  division  des  genres  formés  dans  celui  des 
papillons  de  Linnaeus  par  M.  Latreille  ,  qui  en  compose  la 
famille  des  Lépidoptères  diurnes,  auxquels  il  assigne  les  ca- 
ractères suivans  : 

Quatre  ailes,  ou  les  supérieures  au  moins,  libres  et  élevées 
dans  le  repcs  :  point  de  crin  ou  de  crochet  corné  à  l'origine 
du  bord  antérieur  des  secondes  ailes  pour  retenir  les  premières. 
Antennes  en  bouton,  en  massue,  ou  renflées  vers  leur  extré- 
mité libre.  Vol  pendant  le  jour.  Chrysalide  presque  toujours 
nue  et  fixée  par  l'extrémité  postérieure  du  corps  et  dans  plu- 
sieurs par  uii  lien  ou  faisceau  de  soie  formant  une  boucle, 
un  cerceau  autour  du  corps.  Chenilles  à  seize  pattes. 

Deux  tribus  partagent  cette  famille  : 

1."  Les  Pafillonides,  qui  n'ont  qu'une  seule  paire  d'ergots 


PAP  S75 

ou  d'épines  aux  jambes  poslérieures.  Les  quatre  ailes  élevées 
conniventes  perpendiculairement  dans  le  repos.  Massue  des 
antennes  droite  ou  peu  arcjuée.  II  y  rapporte  les  genres 
Papillon,  Parnassien,  Thaïs,  Coliacle  et  Piéride,  qui  tous  sont 
Jiexapodes  ou  à  six  pattes  propres  à  marcher;  tandis  que  dans 
les  genres  dont  les  noms  suivent ,  les  pattes  de  devant  sont 
plus  courtes  que  les  autres,  tels  sont  les  genres  I^cliconie, 
Acrée ,  Idéa  ,  Danaïde,  Eurybie,  Saljre  ,  BrasoLide  ,  Pai'onie, 
Morpho,  Bihlis ,  Libytliée,  Céthosie,  Argj'nne ,  Vanesse ,  Njni- 
phale,  Êrjcine,  Mjrine,  Polyommale. 

2,.°  La  seconde  tribu,  celle  des  Hesférides,  comprend  les 
espèces  de  papillons  qui  ont  deux  paires  d'épines  ou  d'ergots 
aux  jambes  postérieures  ;  dont  les  ailes  supérieures  sont  rele- 
vées,  mais  éi-artées  l'une  de  l'autre  dans  Je  repos,  et  les  infé- 
rieures presque  horizontales;  dont  la  masse  des  antennes  est 
presque  droite  ou  en  bouton  crochu,  tels  sont  les  deux  genres 
Hespérie  et  Vranie,  dont  les  chrysalides  sont  contenues  dans 
des  coques  légères  entre  des  feuilles. 

Nous  allons  transcrire  les  caractères  essentiels  de  ces  genres, 
en  indiquant,  par  un  astérisque,  qui  précédera  le  nom  ,  ceux 
de  ces  genres  que  nous  décrirons,  parce  qu'on  y  a  l'apporté 
des  espèces  observées  en  France. 

Les  Pafii.lonides  ,  ou  la  première  tribu  des  Lépidoptères 
diurnes,  comprend  tous  les  genres  qui  proviennent  de  che- 
nilles alongées,  arrondies,  dont  les  chrysalides  sont  alongées, 
plus  ou  moins  lisses  ou  anguleuses. 

^^  L  Papillon  ,  Papilio. 

Palpes  inférieurs  très- courts,  atteignant  à  peine  le  cha- 
peron, obtus  à  leur  extrémité;  leizr  dernier  article  point  ou 
très- peu  distinct.  Massue  des  antennes  alongée  et  en  forme 
de  poire,  ou  courte  et  presque  ovoïde.  (Chrysalide  terminée 
antérieurement  en  croissant ,  attachée  par  la  queue  et  par 
un  lien  transversal  placé  au-dessus  du  milieu  du  corps.) 

■•■  II.  Parnassien,  Parnassius. 

Palpes  inférieurs  s'éleva  nt  notablement  au-delà  du  chaperon, 
de  trois  articles  très-dislincts.  Massue  des  antennes  presque 
ovoïde  et  droite.  Une  poche  cornée  vers  l'extrémité  du  ven- 
tre de  la  femelle.  (Chrysalide  ovoïde,  unie,  dans  une  coque 
grossièrement  ébauchée.) 


SyS  PAP 

*  III.  Thaïs  ,   Thais. 

Palpes  inférieurs  s'élevant  notablement  au-delà  du  chaperon, 
de  trois  articles  très-distincts.  Massue  des  antennes  alongée  , 
obconico-ovale ,  un  peu  courbe.  (Chrysalide  attachée  par  les 
deux  bouts  ,  et  terminée  antérieurement  par  deux  petites 
pointes  garnies  de  crochets.) 

*  IV.  CoLiADE,    Colins. 

Palpes  inférieurs  très-comprimés;  leur  dernier  article  beau- 
coup moins  long  que  le  précédent.  Massue  des  antennes  obco- 
nique  ou  en  cône  renversé.  (Chrysalide  très-renflée  dans  son 
milieu,  terminée  antérieurement  par  une  pointe  conique,  et 
attachée  comme  dans  le  genre  Papillon.) 

*  V.  Piéride  ,  Pieris. 

Palpes  inférieurs  cylindriques  et  peu  comprimés;  leur  der- 
nier article  presque  aussi  long  que  le  précédent.  Massue  des 
antennes  ovoïde.  (Chrysalide  presque  en  toit  incliné,  ter- 
minée antérieurement  par  une  pointe  conique,  et  attachée 
comme  dans  le  genre  Papillon.) 

VI.  Héi.icome  ,  Heliconia. 

Palpes  inférieurs  s'élevant  notablement  au-delà  du  cha- 
peron ,  leur  second  article  beaucoup  plus  long  que  le  pre- 
mier. Antennes  une  fois  plus  longues  que  la  tête  et  le  tronc, 
grossissant  insensiblement  vers  leur  extrémité.  (Ailes  infé- 
rieures n'embrassant  presque  point  le  corps,  abdomen  ordi- 
nairement alongé.  ) 

VII.  Agrée  ,   Acrœa, 

Palpes  inférieurs  grêles,  s'élevant  notablement  au-delà  du 
chaperon  ;  leur  second  article  plus  long  que  le  premier. 
Antennes  peu  alongées  et  terminées  brusquement  par  une 
massue.  (  Ailes  inférieures  n'embrassant  presque  point  le 
corps.  ) 

VIII.  Idéa,   Idea. 

Palpes  inférieurs  ne  s'élevant  pas  notablement  au-delà  du 
chaperon;  leur  second  article  à  peine  une  fois  plus  long  que 
le  premier.  Antennes  à  peu  prés  filiformes.  (Ailes  alongées, 
presque  ovales.) 

IX.  Danaïde.  Danais. 

Palpes  inférieurs  ne  s'élevant  pas  notablement  au-delà  du 
chaperon  ;  leur  second  article  à  peine  une  fois  plus  long  quQ 


PAP  377 

ïe  premier.  Massue  des  antennes  épaisse  et  un  peu  courbe, 
ou  formée  insensiblement. 

Ces  Danaïdcs  se  partagent  en  trois  divisions,  savoir  : 

1 .°  Mâles  ayant  vers  le  milieu  du  bord  interne  des  premières 
ailes  une  petite  bande  longitudinale,  formée  par  des.écailles 
disposées  autrement  que  sur  le  reste  de  la  surface. 

2."  Mâles  ayant  le  bord  interne  des  premières  ailes  forte- 
ment arqué. 

5.°  Mâles  offrant  une  petite  poche  au-dessous  de  la  cellule 
discoïdale  des  secondes  ailes. 

X.  EuRYBiE  ,  Euiyhia. 

Palpes  inférieurs  courts,  ne  dépassant  point  le  chaperon. 
Massue  des  antennes  en  fuseau  alongé  et  un  peu  courbe. 

*  XI.  Satyre  ,   Satjrus. 

Palpes  inférieurs  s'élevant  notablement  au-delà  du  cha- 
peron, hérissés  de  poils  en  avant.  Antennes  terminées  tantôt 
par  un  bouton  court  et  en  cuilleron  ,  tantôt  par  une  massue 
grêle  et  presque  en  fuseau.  Les  deux  ou  trois  premières  ner- 
vures des  ailes  supérieures  très-renflées  à  leur  origine.  (Che- 
nilles nues  ou  presque  rases,  ayant  l'anus  terminé  par  une 
pointe  fourchue.  Chrysalides  bifides  antérieurement,  tuber- 
culées  sur  le  dos.) 

XII.  BrassolIde  ,  Brassolis, 

Palpes  inférieurs  courts,  ne  s'élevant  pas  au-delà  du  cha- 
peron ,  point  barbus.  Antennes  terminées  par  une  massue 
épaisse  et  en  cône  renversé.  (Une  fente  longitudinale ,  cou- 
verte de  poils,  prés  du  bord  interne  des  ailes  inférieures  du 
mâle.  ) 

XIII.  Pavonie  ,  Pai>onia. 

Palpes  inférieurs  s'élevant  notablement  au-delà  du  chape- 
ron ,  peu  barbus.  Antennes  presque  filiformes  ,  légèrement 
et  insensiblement  plus  grosses  vers  leur  extrémité.  Nervure 
voisine  du  bord  interne  des  ailes  supérieures  courbée  en  S 
près  de  son  origine.  (Une  fente  longitudinale,  couverte  de 
poils,  à  la  région  du  bord  interne  des  ailes  inférieures  dans 
le  mâle  de  quelques  espèces.) 

XIV.  MoRPHO  ,   Morpho. 

Palpes  inférieurs  s'élevant  notablement  au-delà  du  chape- 
ron ,  assez  barbus.  Antennes  presque  filiformes,  légèrement 


378  PAP 

et  insensiblement  plus  grosses  vers  le  bout.  Nervure  voisine 
du  bord  interne  des  ailes  supérieures  droite  ou  à  peine 
cambrée  à  son  origine. 

XV.  BiBLis  ,    Bihlis. 

Palpes   inférieurs  manifestement   plus  longs  que  la    tête. 
Antennes  terminées  en  une  petite  massue  alongée.   Nervure 
des  premières  ailes  très-renflée  à  son  origine. 
XVL  LiBYTHÉE  ,    Lihjytliea. 

Palpes  inférieurs  en  partie  contigus  et  formant  un  hec  très- 
prolongé.  (  Les  deux  pattes  antérieures  courtes  et  en  palatine 
dans  le  mâle  seulement.) 

XVII.  Ckthosie  ,    Cethosia. 

Palpes  inférieurs  s'élevant  au-delà  du  chaperon,  écartés 
dans  toute  leur  longueur.  Massue  des  antennes  brusque  et 
ovale  ,   ou  grêle  et  presque  en  fuseau. 

*  XVllI.  Argynne,   Argynnis. 

Antennes  finissant  brusquement  par  un  bouton  court  et 
aplati  en  dessous.  Palpes  inférieurs  poilus  ,  écartés  à  leur 
extrémité ,  et  terminés  subitement  par  un  article  grêle  et  en 
pointe  d'aiguille.  (  Chenilles  chargées  d'épines ,  ou  garnies 
de  tubercules  charnus  et  pubescens.  Chrysalides  terminées 
antérieurement  par  deux  pointes  arrondies  ,  et  ayant  des 
boutons  sur  le   dos.) 

^'  XIX.   Vanesse  ,    Vanessa. 

Antennes  finissant  brusquement  par  un  bouton  court;  mais 
non  aplati  en  dessous.  Palpes  inférieurs  terminés  insensible- 
ment en  pointe  et  coijtigus.  (Chenilles  chargées  d'épines, 
dont  deux  quelquefois  plus  longues  sur  le  cou.  Chrysalides 
bifides  antérieurement  et  ayant  des  pointes  coniques  sur  le 
dos.) 

^'  XX.   NvBiPHALE ,   Njrnphalis. 

Massue  des  antennes  assez  grêle,  en  cône  renversé  etalongé. 
Palpes  inférieurs  giîère  plus  longs  que  la  tête.  (Chenilles 
n'ayant  que  quelques  épines,  ou  quelques  éminences  char- 
nues ,  avec  Pextrémité  postérieure  du  corps  alténuée  et  un 
peu  fourchue.  Chr^^salides  carénées  ,  ou  offrant  une  bosse 
arrondie  sur  le  milieu  du  dos.) 

Les  trois  genres  qui  suivent ,  correspondent  aux  argus  de 
la  plupart  des  auteurs,  parce  que  dans  un  grand  nombre  d'es- 


PAP  ^'79 

pèccs,  les  ailes  inférieures  sont  marquées  d'un  grand  nombre 
de  lâches  ailées. 

XXI.  Ékycine  ,   Erjcina. 

Pâlies  antérieures  courtes,  très-velues,  au  moins  dans  les 
inàtes. 

XXII.  MvRiNE,  Myrina. 

Pattes  antérieures  développées,  palpes  inférieurs  très-alon- 
nés.  (Ailes  inférieures  ordinairement  en  queue.) 

'^  XXIII.  PoLYOMMATE  ,    Poljoiumatus. 

Palpes  inférieurs  de  longueur  moyenne,  ou  courts.  An- 
tennes terminées  par  un  bouton  alongé  et  cylindrico-ovalaire  , 
ou  court  et  presque  ovoïde. 

Les  deux  genres  compris  dans  la  deuxième  tribu,  celle 
des  Hesvéridbs,  sont  : 

XXIV.  Uranie,   Vran'ia. 

Antennes  d'abord  filiformes ,  ensuite  grêles  et  sétacées. 
Palpes  inférieurs  alongés  ,  grêles  ,  ayant  le  second  article 
très-comprimé ,  le  troisième  beaucoup  plus  menu  ,  presque 
cylindrique  et  dégarni  d'écailles. 

*  XXV.  Hesférie  ,  Hesperia. 

Tête  large.  Antennes  très-écartées  à  leur  insertion  ,  finissant 
par  une  massue  presque  droite  ou  crochue.  Palpes  inférieurs 
courts,  larges,  très- velus  à  leur  face  antérieure,  ayant  le 
dernier  article  fort  petit. 

CARACTÈRES  DES  PAPILLONS  DE   FRANCE. 

Première  Tribu:   des  Papillonides. 

Genre  Papillon,    n.°   i  ,  cojnprenant   des    Chevaliers 
Troyens  de  Linnœus. 

A.  Bord  postérieur  des  premières  ailes  légèrement  concave  et  sinué; 
bord  correspondant  des  secondes  arrondi ,  festonné ,  ayant  un  peu 
au-dessous  de  son  milieu  une  queue  oblique,  médiocrement  longue 
et  courbée  en  dehors. 

1.  Papillon  Machaon,  Papilio  Machaon: 

Grand  forte-queue  du  Fenouil,  Geoff. ,  t.  2  ,  p.  64,  n.''25. 
Ailes  Jaunes,  avec  les  nervures,  le  limbe  terminal,  et  quatre 


38o  PAP 

taches  sur  la  côte  des  supérieures,  noires:  inférieures  avec 
un  œil  rouge  à  l'angle  de  l'anus. 

Bois,  prairies,  jardins;  en  Mai,  Juin,  Juillet  et  Août. 

Chenille  rase,  verte,  avec  des  anneaux  noirs,  larges,  et 
marqués  alternativement  d'une  série  de  points  orangés.  Sur 
les  carottes,  le  fenouil,  etc.  —  Chrysalide  cliagrinée,  verdàlre 
ou  obscure,  avec  des  verrues  jaunâtres  sur  le  dos. 

B.  Bord  postérieur  des  premières  ailes  légèrement  com^exe  et  sinué; 
lord  analogue  des  secondes  fortement  denté,  et  ayant  au  -  dessous 
de  son  milieu  une  queue  oblique ,  assez  longue ,  courbée  en  dehors, 
et  en  spatule  à  son  extrémité. 

2.   Papillon  Alexanor  ,   P.  Alexanor. 

Ailes  jaunes,  avec  le  limbe  terminal,  quatre  bandes  sur 
les  supérieures,  deux  sur  les  ijiférîeures,  noires  :  inférieures 
ayant  un  œil  rouge  à  l'angle  de  l'anus. 

Département  du  Var;  au  printemps  et  en  été.  —  Plus  grand 
dans  la  Dalmatie  qu'en  France. 

C.  Bord  postérieur  des  premières  ailes  un  peu  concace  et  entier;  bord 
analogue  des  secondes  à  peine  arrondi ,  festonné ,  ayant  près  de  , 
l'angle  de  l'anus  une  queue  oblique ,  longue ,  et  courbée  en  dedans 
vers  son  extrémité. 

0.   P.  PoDALiRE,    P.  Podalirius; 
P.   Flambé  ,   GeoflF.  ,  n.°  24. 

Ailes  d'un  jaune  pâle ,  avec  huit  bandes  noires  transverses 
aux  supérieures  ,  trois  aux  inférieures  :  dessous  des  inférieures 
offrant  sur  le  milieu  une  ligne  transverse  roussàtre. 

Sur  les  ronces  et  les  chardons  en  fleurs,  près  des  lisières 
des  bois  ;   en  Avril,  Mai,  Juillet  et  Août. 

Chenille  rase,  renflée  antérieurement,  verte,  avec  trois 
lignes  blanches  longitudinales,  et  des  traits  obliques  ponc- 
tués de  rouge.  Sur  \e  prunellier,  le  pécher,  etc.  —  Chrysalide 
incarnate  et  mouchetée  de  noirâtre,  avec  des  verrues  ferrugi- 
neuses sur  le  dos. 

Genre  Parnassien,  n."  2,  comprenant  quelques  Jléli- 
coniens  de  Linnœus. 

l\.  P.  Apollon,  P.  Apollo. 


PAP  3Si 

Ailes  blanchâtres:  inférieures  avec  deux  yeux  écarlatcs; 
supérieures  avec  cinq  taciies  noires.  (Plus  grand.) 

Dessous  des  ailes  inférieures  avec  quatre  taches  rouges  à 
la  base.  —  Femelle  moins  blanche  que  le  mâle. 

Montagnes  alpines  :  en  Juin  et  en  Juillet. 

Chenille  d'un  noir  velouté,  avec  deux  séries  longitudinales 
détaches  orangées  sur  chaque  côté  du  corps.  Habite  les  orpins, 
la  saxifrage.  —  Chrysalide  ovoïde,  unie,  noire  et  saupoudrée 
de  bleuâtre. 

5.  Papillon  Phœbus  ,   P.  Phcehiis. 

Ailes  blanchâtres  :  inférieures  avec  deux  yeux  écarlales  ; 
supérieures  avec  cinq  taches  noires,  dont  la  plus  extérieure 
d'entre  celles  de  la  côte ,  saupoudrée  de  rouge  en  dessus  et 
en  dessous.    (Plus  petit.) 

Dessous  des  ailes  inférieures  avec  quatre  taches  rouges  à  la 
base.  —  Femelle  moins  blanche  que  le  mâle. 

Prairies  marécageuses  des  Hautes-Alpes,  croupe  du  Mont- 
Blanc,  etc.;  en  Juin  et  en  Juillet. 

G.  P.   Mnémosyne  ,  P.  Mnernosjne. 

Ailes  semblables  de  part  et  d'autre,  blanchâtres:  supérieures 
avec  deux  taches  près  de  la  côte:  inférieures  avec  le  bord 
interne   noir. 

Montagnes  du  Dauphiné ,  Mont-Cénis,  Pyrénées;  au  mois 
de  Juin. 


Eord  postérieur  des  premières  niles  convexe  et  entier;  hord 
analogue  des  secondes  denté. 

7.  P.  Médésicaste  ,  p.   Medesicaste. 

Ailes  jaunes  ,  avec  des  taches  noires  et  des  points  écarlates  : 
inférieures  ayant  le  limbe  terminal  jaune,  avec  deux  lignes 
noires  ondulées. 

Garrigues  ou  landes  de  nos  départemens  méridionaux  ;  au 
mois  de  Mai. 

8.  P.  Rumina,  P.   Rumina. 

Ailes  jaunes,  avec  des  taches  noires  et  des  points  écarlates  : 
inférieures  ayant  le  limbe  terminal  noir,  avec  une  ligne  jaune 
ondulée. 


582  PAP 

D'un  jaune  plus  roux  que  le  Médésicaste. 

Environs  de  Barrége,  Haules-Pyrénces. 

g.  Papillon  Hypsu'VLE  ,  P.  Hjpsipyle. 

Ailes  jaunes,  tachetées  de  noir  ,  avec  le  limbe  termiiia-l 
des  quatre  noir  et  longé  par  une  ligne  jaune  en  feston  :  des- 
sous des  inférieures  veiné  de  rouge-fauve. 

Isère,  Hautes-  et  Basses-Alpes,  etc. 

Chenille  d'un  jaune  citron  ,  avec  une  série  dorsale  d'épines 
noires,  ciliées,  et  une  ligne  latérale  fauve,  coupée  par  des 
points  noirs.  Sur  les  aristoloches.  —  Chrysalide  alongéc,  ridée 
longitudinalement ,  jaunâtre,  avec  les  stigmates  et  des  mou- 
chetures noirs.  Son  corselet  offre  trois  bosses,  dont  l'intermé- 
diaire bitubcrculée  en  avant ,  bilide  en  arrière  ,  les  deux  laté- 
rales en  oreilles  de  chat.  Sa  tête  est  armée  de  deux  pointes 
horizontales,  très-aiguës,  et  garnies  en  dehors  de  quatre  petits 
crochets,  auxquels  se  rattache  le  lien  antérieur. 

Genre  ColiadEj  ii.°  4. 

10.  P.  DU  Nerprun,  P.  Rhamni ; 
Le  Citron,  Geoff. ,  n.°  47; 
G.  GoNOPTÉRiGE ,  Leach. 

Ailes  d'un  jaune  citron  dans  le  mâle  ;  d'un  blanc  verdàtre 
dans  la  femelle  :  leur  milieu  offrant  un  point  orangé  en 
dessus ,  ferrugineux  en  dessous. 

S'abrite  pendant  l'hiver,  et  paroi t  presque  sans  interrup- 
tion depuis  les  premiers  beaux  jours  jusqu'à  la  lin  de  l'autoinne. 

Chenille  comprimée  en  arrière,  verte,  avec  une  ligne  pins 
pâle  le  long  de  chaque  côté,  et  de  légères  pointes  noires  sur 
le  dos.  Habite  les  nerpruns,  etc.  —  Chrysalide  verdàtre  ou 
jaunâtre,  avec  une  tache  rougeàtre  et  une  ligne  plus  claire 
sur  chaque  côté. 

11.  P.  Cléopatre  ,  P.  Cleopalra. 

Ailes  d'un  jaune  citron,  avec  le  disque  orangé  en  dessus 
chez  le  mâle;  blanchâtres,  avec  la  base  un  peu  jaune,  chez 
la  femelle  :  dessous  des  quatre  avec  un  point  ferrugineux  sur 
le  milieu. 

Midi  de  la  France:  au  printemps  et  en  été. 

Nota.  Plus  vivement  coloré  en  Corse  qu'en  France. 

la.  P.  Pai-éno  ,  P.  Palœno. 


PAP  385 

Dessus  des  ailes  d'un  jaune  verdàtre  chez  le  màlc,  plus 
pâle  chez  la  femelle,  avec  le  limbe  postérieur  noir  :  dessous 
des  inférieures  légèrement  aspergé  de  brun  ,  et  ayant  un 
point  argenté  sur  le  milieu. 

Le  point  du  milieu  des  premières  ailes  manque  quelquefois 
en  dessus,  et  il  est  toujours  ocellé  en  dessous. 

Montagnes  alpines;  en  Juillet  et  en  Août. 

i3.  Papillon  Phicomoné  ,  P.  Phicomone. 

Dessus  des  ailes  d'un  jaune  pâle,  aspergé  de  brun,  et  ayant 
avant  le  bord  postérieur,  qui  est  plus  brun,  une  bande  ma- 
culaire  d'un  jaune  soufre  ;  dessous  des  inférieures  verdàtre , 
avec  le  limbe  terminal  plus  clair,  et  un  point  central  argenté. 

Dessus  des  ailes  supérieures  des  deux  sexes  moins  chargé 
d'atomes  dans  son  milieu.  —  Femelle  d'un  blanc  verdàtre,  et 
ayant  la  bande  maculaire  des  secondes  ailes  plus  large. 

Sur  les  montagnes  qui  n'ont  pas  moins  de  huit  cents  toises 
d'élévation,  et  toujours  à  mi-côte. 

14.  P.   Hyale,   p.  Hyale; 
Sooci ,  GeofF. ,  n."  48  ; 
Soufre,  Engramelle. 

Dessus  des  ailes  d'un  jaune  soufre  :  supérieures  ayant  l'ex- 
trémité noire  et  divisée  par  une  bande  de  taches  jaunes  : 
dessous  des  inférieures  d'un  jaune  roussàtre,  avec  deux  points 
argentés,   dont  un  plus  petit. 

Femelle  plus  pâle,  ayant  sur  le  dessus  des  ailes  inférieures 
une  bordure  tachetée,  mais  moins  large  cependant  qu'aux  su- 
périeures. 

Très-commune  dans  les  champs  de  luzerne;  en  Mai  et  en 
Juillet. 

Chenille  d'un  vert  velouté,  avec  des  points  noirs  sur  les 
anneaux  et  une  ligne  jaune  le  long  de  chaque  côté.  Sur  la. 
coronille  bigarrée. 

i5.   P.  Édlsa,   p.  Edu3a; 
P.  Soucx. 

Dessus  des  ailes  d'un  jaune  souci,  avec  le  limbe  terminal 
noir  (divisé  dans  la  femelle  par  des  taches  jaunes,  séparées)  ; 
dessous  des  inférieures  verdàtre,  avec  deux  points  argentés, 
dont  un  plus  petit. 

Prairies  un  peu  élevées  j  en  Mai  et  en  Juillet. 


384  PAP 

Chenille  d'un  vert  foncé,  ayant  le  long  de  chaque  côté  une 
raie  blanche,  entrecoupée  de  fauve  et  ponctuée  de  bleu.  Sur 
plusieurs  sortes  de  trèfles.  —  Chrysalide  verdâtre,  avec  une 
ligne  jaune  sur  chaque  côté,  et  des  mouchetures  noires  sur 
l'enveloppe  des  ailes. 

Gen/^e  Piéride ,  n."  5;  Pontia^  Fabricius. 

A.  Bord  postérieur  des  quatre  ailes  arrondi ,  entier,  souvent  en- 
irecoupé  de  noir,  et  toujours  garni  d'une  frange  de  la  couleur 
du  fond. 

16.  Papillon  Euphéno  ,  P.  Eupheno. 

Ailes  jaunes  ou  tirant  sur  le  blanc  :  sommet  des  supérieures 
avec  un  espace  aurore  :  dessous  des  inférieures  avec  trois 
raies  transverses  et  flexueuses  d'atomes  noirâtres. 

Mâle  d'un  beau  jaune,  femelle  d'un  blanc  jaunâtre. 

Départemens  méridionaux;  fin  d'Avril  et  courant  d'Août. 

Chenille  verte  ,  avec  les  côtés  du  corps  blancs  et  longés  par 
une  série  de  points  noirs.  Sur  le  hiscutella  didjma,  plante  de 
l'ordre  des  crucifères. 

17.  P.  DU  CRESSON,  P.  cardamines ; 
L'Aurore,   Geoff. ,  n."  44. 

Ailes  blanches  :  supérieures  avec  une  lunule  centrale  en- 
tièrement noire  :  dessous  des  inférieures  aspergé  de  jaune  et 
de  noir,  et  panaché  de  blanc.  (Sommet  des  ailes  supérieures 
du  mâle  avec  un  espace  aurore.) 

Bois  et  jardins;  fin  d'Avril  et  courant  de  Mai. 

Chenille  verte,  avec  trois  lignes  blanches,  longitudinales. 
Sur  le  cresson  stipulé,  le  chou  sauvage,  la.  julienne,  etc. — 
Chrysalide  verdâtre  ou  jaunâtre,  avec  une  ligne  blanche  le 
long  de  chaque  côté. 

18.  P.  AusoNiA  ,  P.  Ausonia. 

Ailes  blanches:  supérieures  ayant-prés  de  la  côte  une  ban- 
detette  noire ,  marquée  en  dessous  d'un  C  blanc  :  dessous  des 
inférieures  aspergé  de  jaune  et  de  noir,  et  panaché  de  blanc 
un  peu  luisant. 

Départemens  méridionaux,  dans  les  jardins;  au  printemps 
et  en  été. 

19.  P.  Bélia,  p.  Belia. 


PAP  385 

Ailes  blanches  :  supérieures  ayant  près  de  la  côte  une  ban- 
delette noire,  marquée  en  dessous  d'un  C  blanc  :  dessous  des 
inférieures  aspergé  de  jaune  et  de  noir,  et  offrant  des  taches 
argentées. 

Dessus  des  ailes  inférieures  de  la  femelle  d'un  blanc  sale. 

Départeniens  méridionaux-,   au  printemps  et  en  été. 

£o.  P.APrLLON  Dapudicë,  P.    DapUdice  ; 

Le  Marbriî  de  vert,  variété  de  I'Aurore,  GeofT. ,  44- 

Ailes  blanches  :  supérieures  ayant  sur  le  milieu  une  tache 
noire,  divisée  de  part  et  d'autre  par  un  Z  blanc  :  dessous  des 
inférieures  d'un  vert  un  peu  obscur,  avec  des  taches  et  une 
bande  flevueuse  blaiiches. 

Sommet  des  ailes  supérieures  du  mâle  et  extrémité  des  quatre 
ailes  de  la  femelle  noirâtres;  avec  une  série  de  taches  blanches 
orbiculaires. 

Bois,  prairies:  au  printemps  et  en  été. 

Chenille  d'un  bleu  cendré,  avec  un  liséré  jaune,  des  points 
noirs,  et  la  tête  verte.  Sur  les  choux,  la  guède,  le  thla^pi  sau- 
vage, etc.  —  Chrysalide  verdàtre  ou  cendrée. 

2  1.   P.  Callidice,   p.   Callidice. 

Ailes  blanches  :  supérieures  ayant  près  de  la  côte  une  ban- 
delette noire  :  dessous  des  inférieures  d'un  vert  obscur,  avec 
des  taches  sagittées  d'une  jaune  pâle. 

Sommet  des  ailes  supérieures  du  mâle  et  extrémité  des  quatre 
ailes  de  la  femelle  noirs,  avec  une  série  de  taches  blanches 
ovales. 

Hautes-Alpes  et  Pyrénées,  à  plus  de  douze  cents  toises  d'élé- 
vation. 

B.    Jiles  un  peu  ohlongues  ,    entières  ou  sans  dentelures  au  hord 
postérieur, 

22.  P.  DE  La  Bryone  ,   P.  BrjonicE. 

Ailes  d'un  blanc  sale  en  dessus  ,  et  veinées  de  brun  sur 
«haque  face. 

Deux  taches  noires  vers  l'angle  interne  des  ailes  supérieures. 
Parties  élevées  des  Alpes. 

2l.    P.    DU    NAVET,    P.    ISapi. 

Ailes  blanches  en  dessus,  veinées  de  brun  en  dessous. 
37.  ^5 


386  PAP 

Dessus  des  ailes  supérieures  avec  deux  ou  trois  points,  et 
le  sommet,  noirs. 

Dessous  des  ailes  inférieures  d'un  jaune  plus  ou  moins  pâle. 

Bois  et  prairies  ;  au  printemps  et  en  été. 

Chenille  d'un  vert  obscur,  avec  les  côtés  plus  clairs,  les 
stigmates  fauves,  des  verrues  blanchâtres  et  des  points  noirs. 
Sur  le  navet,  les  résédas,  lu  tourette  glabre,  etc.  —  Chrysalide 
épaisse,  d'un  vert  jaunâtre ,  tachetée  de  noir  sur  l'arête  et 
sur  les  côtés  du  dos. 

24.  Papillon  du  chou  ,  P.  Brassicœ. 

Ailes  blanches  :  dessus  des  supérieures  avec  l'angle  du 
sommet ,  et  la  moitié  du  limbe  terminal,  noirs  :  dessous  des 
inférieures  d'un  jaune  d'ocre  sale.  (Plus  grand.) 

Deux  gros  points  et  une  liture  noirs  sur  le  dessus  des  ailes 
supérieures  de  la  femelle.  Deux  points  noirs  seulement  sur 
le  dessous  des  mêmes  ailes  dans  les  deux  sexes. 

Se  trouve  partout ,  depuis  le  commencement  du  printemps 
jusqu'à  la  fin  de  l'automne. 

Chenille  d'un  cendré  bleuâtre,  avec  trois  raies  jaunes,, 
longitudinales,  séparées  par  des  points  noirs  tuberculeux,  de 
chacun  desquels  s'élève  un  poil.  Très-nuisible  aux  légumes 
de  la  famille  des  crucifères,  et  principalement  aux  clioux. — r 
thrysalide  verdàtre,  tachetée  de  noir,  avec  les  côtés  et  l'a- 
rête du  dos  jaunes. 

25.  P.    DE    LA    RAVE,    P.    Rapœ. 

Ailes  blaniches  :  dessus  des  supérieures  avec  l'angle  du 
sommet  noirâtre  :  dessous  des  inférieures  d'un  jaune  d'ocre 
clair.  (Plus  petit.) 

Deux  points  noirs  aux  ailes  supérieures,  mais  manquant 
quelquefois  en  dessus  dans  le  mâle. 

Aussi  commun  que  le  précédent. 

Chenille  rase,  verte,  avec  trois  raies  blanches,  longitudi-. 
nales,  dont  les  deux  extrêmes  souvent  piquetées  de  jaune. 
Vivant  presque  solitaire  sur  la  grosse  rave  ou  variété  du  na- 
vet,  et  sur  d'autres  plantes  analogues.  —  Chrysalide  un  peu 
alongce,  verdàtre,  avec  les  côtés  et  l'arête  du  dos  jaunes  et 
tachetés  de  noir. 

26,  P.  DE  l'aubépine,  p.   Cratœei, 
Le  Gazé,  Geoif. ,   45. 


PAP  387 

Ailes  semblables  de  part  et  d'autre,  blanches,  peu  chargées 
d'écaillés,  avec  les  nervures  noires. 

I.cs  nervures  des  premières  ailes  s'élargissant  un  peu  à  leur 
extrémité  postérieure. 

Prairies,  jardins;  au  printemps  et  en   été. 

Chenille  couverte  de  poils  jaunâtres,  implantés  immédia- 
tement sur  la  peau  et  laissant  voir  trois  lignes  noires,  longi- 
tudinalesé  Passe  l'hiver  sous  une  tente  de  soie.  Très-nuisible 
aux  arbres  fruitien.  —  Chrysalide  bLinchâtre  ou  jaunâtre ,  ponc- 
tuée de  noir  sur  le  dos  et  sur  l'enveloppe  des  ailes,  et  ayant 
le  ventre  tout  noir. 

C.   Ailes  orales  et  eniières. 

27.  Papillon  de  la  moutarde,  P.  Sinapi; 
Le  Blanc  de  lait  ,  Engramelle. 

Ailes  minces  ,  blanches  :  dessus  des  supérieures  offrant  au 
sommet  une  tache  noire,  arrondie:  dessous  des  inférieures 
avec  deux  raies  transverses,  d'un  cendré  pâle. 

Abdomen  dépassant  les  ailes  inférieures,  comme  dans  beau- 
coup d"héliconiens.  Tache  noire  du  sommet  des  premières  ailes 
manquant  quelquefois. 

Bois  ;  au  printemps  et  en  été. 

Chenille  vwte,  ayant  les  côtés  du  corps  longés  par  une  ligne 
d'un  jaune  foncé.  Sur  le  lotier  corniculé,  la  gesse  des  prés ,  etc. 
—  Chrysalide  d'un  jaune  pâle,  avec  les  stigmates  blancs,  et 
des  traits  fauves  sur  l'enveloppe  des  ailes. 

Gen/'e  Satyre  ,  n."  1 1 ,  correspondant  à  celui  nommé 


Ailes  arrondies ,  plus  ou  moins  dentées. 

28.   P.  Silène,   P.    Circe, 

Ailes  dentées,  d'un  noir  brun  :  dessus  des  quatre  avec  une 
bande  blanche  commune;  dessous  des  inférieures  avec  deux, 
dont  une  plus  courte  :  bande  des  supérieures  maculaire,  et 
n'oifrant  le  plus  souvent  qu'un  seul  œil. 

Endroits  montagneux  et  boisés;  en  Juillet  et  en  Août. 

Chenille  d'un  brun  noirâtre;  avec  six  raies  longitudinales, 
dont  deux  grises  sur  le  dos  ,  et  deux  jaunâtres  sur  chaque 
côté.  Sur  la  _flouy«  odorante  et  le  brome  des  bois. 


588  PAP 

2g.   PAriLLON  Briséis  ,  p.  Briscis; 

L'H ERMITE ,  Engramtlle. 
Ailes  dentées,  ayant  le  dessus  d'un  brun  noirâtre  à  reflet 
verdàtre,  avec  une  bande  blanche  commune  :  bande  des  su- 
périeures maculaire  et  olfrant  deux  yeux  écartés. 

Dessous  des  ailes  inférieures  sans  l;iches  à  la  base  dans  la 
femelle,  avec  deux  taches  noirâtres  dans  le  mâle.  La  femelle 
a  parfois  la  bande  l'oussàtie  ,  au  lieu  de  l'avoir  blanche.  Quel- 
ques auteurs  ont  fait  de  cette  variété  une  espèce  distincte  sous 
le  nom  âi'  pirata. 

Endroits  secs  et  pierreux;  en  Juillet  et  en  Août. 
3o.   P.   Hermione,  p.   Henuione; 

Le  Sylvakdre. 
Ailes  dentées,  d'un  brun  noirâtre  .'i  reflet  verdàtre,  ayant 
de  part  et  d'autre  une  bande  blanchâtre  commune  :    bande 
des  supérieures  avec  deux  yeux  écartés;  bande  des  inférieures 
avec  un  seul. 

Il  offre  une  variété  plus  petite  et  à  bande  moins  large, 
dont  on  a  fait,  mais  sans  fondement ,  une  espèce  distincte  sous 
le  nom  d^Alcyone. 

Forêts  et  lieux  élevés  ;  en  Juillet  et  en  Août. 
Chenille  grisâtre,  avec  une  ligne  noire  le  long  du  dos.    Sur 
la  Jiouque  laineuse  ou  foin  blanc. 
3i.   P.  Sémélb,  p.  Semele; 

Agreste. 
Ailes  dentées  ,  ayant  le  dessus  d'un  brun  noirâtre,  avec 
une  bande  jaunâtre,  maculaire  et  sinuée  .-  bande  des  supé- 
rieures offrant  deux  yeux  écartés:  dessous  des  inférieures  ré- 
ticulé de  lirun  et  de  cendré,  avec  une  bande  blanchâtre, 
anguleuse. 

Le  mâle  a  la  biindc  du  dessus  des  ailes  supérieures  plus  som- 
bre et  précédée  intérieurement  d'une  raie  noirâtre  oblique. 
La  bande  du  dessous  de  ses  ailes  inférieures  est  en  outre  plus 
blanche. 

Bois  secs  et  lieux  pierreux;  en  Juillet  et  en  Août.  Se  repose 
sur  le  tronc  des  arbres  qui  suintent. 
32.  P.  Néojiiris,  p.  ISeomiris. 

Ailes  un  peu  dentées,  ayant  le  dessus  d'un  brun  noirâtre, 
avec  une  bande  fauve;  bande  des  supérieures  maculaire  et 


PAP  389 

n'offrant  qu'un  seul  œil  :  dessous  des  inférieures  réticulé  de 
brun  et  de  cendré,  avec  une  bande  blanchâtre,  éch;mcrée 
intérieurement. 

La  bande  fauve  du  dessus  des  secondes  ailes  est  aussi  échan- 
crée  au  milieu  de  son  côté  interne.  —  Je  n'ai  point  vu  la 
femelle. 

Sud  de  la  Corse  ;   en  été. 

33.  Papillon  Aréthuse  ,  P.  Aretliusa  ; 
Petit-Agreste. 

Ailes  un  peu  dentées,  ayant  le  dessus  d'un  brun  noirâtre, 
avec  une  bande  fauve,  macnlaire ,  et  marquée  d'un  œil  à 
chaque  aile  :  dessous  des  inférieures  réticulé  de  brun  et  dje 
cendré,  avec  une  bande  blanchâtre,  courbée  en  arrière. 

La  femelle  a  quelquefois  un  second  œil  aux  ailes  supérieures. 

Forêts  élevées;  en  Juillet  et  en  Août. 

34.  P.  Aello  ,    P.  Aello. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  cendré  en  dessus,  avec 
une  bande  postérieure  d'un  jaune  sale  :  bande  des  supérieures 
offrant  deux  yeux  écartés  :  dessous  des  inférieures  réticulé  de 
jaunâtre  et  de  brun,  avec  des  veines  blanches. 

Les  secondes  ailes  ont  un  point  oculaire  près  de  l'angle  de 
l'anus. 

Alpes;  en  Juillet  et  en  Août. 

35.  P.  FiDiA,  P.  Fidia. 

Ailes  un  peu  dentées  ,  d'un  brun  noirâtre  à  reflet  ver- 
dâtre,  et  ayant  une  frange  très-blanche  :  supérieures  avec 
deux  yeux  noirs,  séparés  par  autant  de  points  blancs  :  des- 
sous des  inférieures  varié  de  brun  et  de  blanc  ,  avec  deux 
lignes  noires  flexueuses,  dont  une  plus  courte. 

Yeux  des  ailes  supérieures  pupilles  de  part  et  d'autre,  et 
entourés  d'un  iris  jaune  en  dessous. 

Endroits  secs  et  pierreux  du  Midi  de  la  France;  en  Juillet. 

36.  P.  Fauna,  p.  Fauna. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  noirâtre  ,  à  reflet  verdâtre, 
et  ayant  une  frange  grise  :  supérieures  avec  deux  yeux  noirs, 
séparés  par  autant  de  points  blancs  :  dessous  des  inférieures 
cendré,  avec  deux  lignes  brunes,  flexueuses,  dont  ujie  pl-US 
courte,  et  une  bande  blanchâtre,  centrale. 

Second  œil  des  ailes  supérieures  absolument  sans  pruneïle. 


—  Femelle  plus  pâle,  et  ayant  de  part  et  d'autre  un  iris  jaune 
autour  des  yeux  des  premières  ailes. 

Bois  secs  ;  au  mois  d'Août.  —  Plus  grand  et  plus  coloré  dans 
le  Midi  que  dans  le  Nord  de  la  France. 

37.  Papillon  Cordula  ,   P.   Cordula. 

Ailes  un  peu  dentées,  ayant  le  dessus  d'un  brun  noirâtre, 
avec  une  bande  roussàtre  :  baude  des  supérieures  offrant  de 
part  et  d'autre  deux  yeux  noirs,  séparés  par  autant  de  points 
blancs:  dessous  des  inférieures  cendré,  avec  une  bande  et 
le  bord  postérieur  blanchâtres. 

Dessous  des  ailes  supérieures  fauve  dans  le  mâle,  Jaunâtre 
dans  la  femelle. 

Cévennes;  au  mois  de  Juillet. 

38.  P.  Bryce,  p.  Brjce. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre:  supérieures  ayant  de 
part  et  d'autre  deux  yeux  noirs,  séparés  par  autant  de  points 
blancs  :  dessous  des  inférieures  avec  deux  bandes  grises,  si- 
nuées,  dont  Fantérieure  plus  étroite. 

Femelle  moins  foncée,  et  ayant  le  disque  des  premières 
ailes  légèrement  jaunâtre  en  dessous. 

Lozère;  au  mois  de  Juillet. 

39.  P.  AcTyEA ,  P.  Actœa. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  :  dessus  des  supérieures 
avec  un  œil  noir  dans  le  mâle,  avec  deux  yeux  et  deux 
points  blancs  dans  la  femelle  :  dessous  des  inférieures  avec 
deux  bandes  blanches,  crénelées,  dont  Fantérieure  plus  large 
et  plus  vive. 

Femelle  moins  foncée  ,  et  ayant  Fœil  antérieur  des  pre- 
mières ailes  entouré  d'un  iris  jaunâtre. 

Bois  des  (iépartemens  du  centre  et  garrigues  du  Midi  de 
la  France;  en  Juillet. 

40.  P.  Ph^ldra  ,  P.  Phœdra. 

Ailes  dentées,  d'un  brun  noirâtre  :  supérieures  ayant  de 
part  et  d'autre  deux  yeux  très -noirs,  écartés,  et  à  prunelle 
d'un  bleu  violet." 

■  Le  dessous  des  ailes  inférieures  varie  beaucoup.  Tantôt  il 
est  sans  taches,  et  tantôt  il  a  le  milieu  traversé  par  une  bande 
tlanchâtre.  Quelquefois  sa  moitié  postérieui'e  est  plus  claire 


PAP  391 

que  sa  moitié  antérieure.  Chez  la  femelle  la  base  est  à  y.en 
près  du  méme»ton  que  la  bande  du  milieu. 

Grands  bois  du  centre  et  de  l'Est  de  la  France;  en  Juillet. 
Se  repose  sur  la  bn/jcre  commune. 

Chenille  cendrée,  avec  deux  rangs  de  taches  noires,  alon- 
gécs,  le  long  du  dos.  Sur  Y  avoine  élevée  ou  fromenlale. 

Dessous  des  ailes  inférieures  saupoudre  de  grisâtre  à  la  base, 

41.  Papillon  Ligéa  ,    P.  Ligea. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  noir,  ayant  de  part  et 
d'autre  une  bande  ferrugineuse  chargée  de  trois  à  cinq  yeux  : 
dessous  des  inférieures  avec  une  ligne  très-blanche  ,  macu- 
laire,  et  disposée  transversalement  contre  le  côté  interne  des 
yeux  :  échancrures  du  borçl  postérieur  blanches. 

Quelquefois  le  dessus  des  ailes  inférieures  est  sans  yeux, 
comme  dans  la  variété  qu'Esper  nomme  Philomela. 

Prairies  et  clairières  des  forêts;  vers  le  milieu  de  Tété. 

42.  P.   EuRYALE,   P.   Eurjale. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  noir,  ayant  en  dessus 
une  bande  ferrugineuse  chargée  de  trois  à  quatre  yeux  très- 
petits  :  dessous  des  inférieures  avec  une  bande  blanchâtre  j 
dentée  intérieurement,  et  le  limbe  terminal  rougeàtre. 

Yeux  du  dessus  des  ailes  inférieures  manquant  quelquefois 
en  totalité  ou  en  partie.  —  Femelle  plus  pâle,  ayant  les  échan- 
crures du  bord  postérieur  blanchâtres,  la  bande  du  dessous 
des  secondes  ailes  plus  large  et  plus  prononcée. 

Pyrénées,  Alpes;  en  Juin. 

43.  P.    Blandina  ,    P.    Blandina  ; 
Satyre  ^thiops,    Encycl. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir,  ayant  en  dessus  une  bande 
ferrugineuse  chargée  de  trois  à  quatre  yeux  :  dessous  des  in- 
férieures offrant  une  bande  sinuée  d'un  cendré  luisant  avec 
des  points  blancs,  très-petits  et  cerclés  de  noir. 

Bois  un  peu  élevés;  en  Juin  et  en  Juillet. 

44.  P.  ÉviAS ,  p.  Evias. 

Ailes  entières;  d'un  brun  noir,  ayant  en  dessus  une  bande 
ferrugineuse  chargée  de  quatre  à  cinq  yeux  -.  dessous  des  infé- 
rieures avec  une  bande  grisâtre  ,  crénelée  à  son  côté  interne, 
bordée  à  son  côté  externe  par  des  yeux  à  iris  rougeàtre. 


592  PAP 

La  femelle  in"est  inconnue. 

Hautes- Pyrénées;  €n  Juillet.  M.  Alexandre  Lefèvre. 

45.  Papillon  Arachné  ,   P.   Ârachne. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir  :  supérieures  ayant  de  part 
et  diiuue  une  hande  ferrugineuse,  marquée  de  deux  à  trois 
yeux:  dessous  des  inféiieures  avec  une  bande  d'un  gris  lilas 
ou  d'un  gris  jaunâtre,  dentée  sur  les  deux  côtés. 

Dessus  d.s  secondes  ailes  tantôt  sans  taches,  comme  dans 
le  Perscphone  d'Esper  ;  tantôt  avec  une  rangée  de  deux  ou 
trois  yeux  noirs,  à  prunelle  blanche  et  à  iris  ferrugineux, 
yeux  dont  on  voit  les  vestiges  en  dessous.  Bande  du  dessous 
di-  ces  ailes  d'un  gris  jaunâtre  chez  la  femelle. 

Alpes  et  Pyrénées;  au  mois  de  Juin. 

Dessous  des  premières   ailes  ajant   le  disque  rouge  dans  les 
deux  sexes. 

46.  F.   GoANTE,  p.   Goante. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir,  ayant  en  dessus  une  bande 
ferrugineuse,  chargée  de  trois  cà  six  yeux  :  dessous  des  infé- 
rieures aspergé  de  brun  et  de  gris,  avec  deux  lignes  blanches, 
dont  une  anguleuse  sur  le  milieu,  l'autre  crénelée  et  voisine 
du  bord  postérieur. 

Yeux  des  secondes  ailes  se  répétant  en  dessous.  —  La  fe- 
melle offre  ordinairement  plus  d'yeux  que  le  mâle,  et  le 
dessous  de  ses  ailes  inféiieures  a  les  nervures  blanches. 

Alpes;  au  mois  de  Juin. 

47.  P.    Gorgé,   P.    Gorge. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir  :  dessus  des  supérieures  avec 
une  bande  ferrugineuse  ,  dilatée  antérieurement  et  marquée 
de  deux  à  trois  yeux  :  dessous  des  inférieures  d'un  cendré 
noir  ou  brun,  avec  trois  lignes  plus  obscures,  transverses  et 
ondulées. 

Le  dessus  des  secondes  ailes  offre  une  bande  ferrugineuse, 
avec  des  yeux  plus  ou  moins  grands,  qui  se  répètent  en 
dessous,  et  dont  le  nombre  varie  de  un  à  quatre.  —  Chez  la 
femelle,  la  frange  est  entrecoupée  de  brun  et  de  gris. 

Alpes  et  Pyrénées  ;  en  Juin. 

48.  P.  Dromus,  p.  Dromus. 

Ailes  entières,   d'un  brun  noir  :  supérieures  ayant  de   part 


PAP  395 

et  d'autre  une  bande  fauve  avec  deux  yeux  rapproches:  des- 
sous des  inférieures  d'un  cendré  bleuâtre  ou  jaunâtre,  avec 
trois  lignes  brunes  ondulées,  dont  la  postérieure  moins  dis- 
tincte. 

Le  dessus  des  secondes  ailes  offre  le  plus  souvent  une  rangée 
de  trois  à  quatre  yeux  noirs  à  prunelle  blanche  et  à  iris  fer- 
rugineux. On  voit  au  contraire  des  individus  qui  n'ont  pas 
d'yeux  sur  la  bande  des  ailes  supérieures.  —  Dessous  des  ailes 
inférieures  de  la  femelle  d'un  cendré  jaunâtre. 

Alpes  et  Pyrénées;  en  Juin. 

4g.  Papillon  Manto  ,  P.  Manfo. 

x\ilcs  entières,  d'un  brun  noirâtre  :  supérieures  ayant  de 
part  et  d'autre  une  bande  ferrugineuse,  pâle,  marquée  de 
quatre  points  noirs  :  dessous  des  inférieures  d'un  cendré  gri- 
sâtre ou  brunâtre,  avec  trois  lignes  obscures,  transverses  et 
anguleuses,  dont  la  postérieure  interrompue. 

Ces  lignes  manquent  quelquefois  dans  le  mâle. 

Le  dessus  des  secondes  ailes  a  ordinairement  une  rangée 
de  trois  à  quatre  points  noirs,  cerclés  de  rougeâtre.  Le  des- 
sous est  d'un  cendré  brunâtre  dans  la  femelle. 

Montagnes  alpines  de  toute  l'Europe;  en  Juin. 

60.   P.  Mnesira,  p.  Mnestra. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir:  dessus  des  supérieures  avec 
une  large  bande  ferrugineuse ,  offrant  deux  yeux  très-petits  : 
dessous  des  inférieures  avec  une  bande  oblitérée  et  sans  yeux 
près  du  bord  postérieur. 

La  femelle  a  deux  petits  yeux  sur  chaque  face  des  premières 
ailes,  et  trois  sur  le  dessus  des  secondes. 

Alpes;  au  mois  de  Juin. 

Dessous  des  premières  ailes  ayant  le  disque  brun  chez  le  mâle, 
plus  ou  moins  rougeâtre  chez  la  femelle. 

5i.  P.  Stvgné,  p.  Stygne. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir,  ayant  en  dessus  une  bande 
ferrugineuse,  chargée  de  trois  à  cinq  yeux  :  dessous  des  in- 
férieures offi'ant  vers  l'extrémité  une  bande  légèrement  cen- 
drée, avec  pareil  nombre  d'yeux  à  iris  rougeâtre. 

Chez  la  femelle,  la  bande  du  dessous  des  ailes  inférieures 
prend  une  teinte  blanchâtre  à  son  côté  interne. 


394  PAP 

Pyrénées,  Alpes;  au  mois  de  Juin» 

62.  Papillon  Mêlas,    P.    Mêlas. 

Ailes  entières,  d'un  noir-brun  foncé  et  chatoyant  en  bleu: 
leur  dessus  et  leur  dessous  avec  trois  à  quatre  points  noirs, 
pupilles  de  blanc. 

Les  ailes  supérieures  ont  quelquefois  une  apparence  de 
bande  ferrugineuse. 

Alpes,  Pyrénées;  en  Juin. 

53.  P.  Alf.cton,   p.  Aleclo. 

Ailes  entières,  d'un  noir-brun  foncé  et  chatoyant  en  bleu  ù 
supérieures  ayant  de  part  et  d'autre  deux  à  trois  points  noirs, 
pupilles  de  blanc  :  dessous  des  inférieures  très-noir  et  sans 
taches. 

Ne  seroit-Ce  pas  une  variété  du  Mêlas?  Il  n'en  diffère  que 
par  l'absence  des  points  oculaires  aux  ailes  inférieures,  et  par 
le  noir  plus  foncé  du  dessous  de  ces  ailes  chez  le  mâle.  On  le 
trouve  d'ailleurs  à  la  même  époque  et  dans  les  mêmes  localités. 

54.  P.  PvRnHA,  P.Pjrrha. 

Sa  lyre  Mackaeée,  Encycl. 
Ailes  entières,  d'un  brun  noir,  tantôt  sans  taches,   tantôt 
avec    une  -bande   maculaire   ferrugineuse  sur  le   dessus  des 
qualre,  et  une  bande  d'un  jaune  d'ocre  sur  le  dessous  des  in- 
férieures. 

Dans  le  sud  de  l'Allemagne,  ce  satyre  a  ordinairement  une 
bande  ferrugineuse  sur  le  dessus  des  quatre  ailes,  ainsi  que 
sur  le  dessous  des  supérieures,  et  une  bande  avec  deux  taches 
basilaires  d'un  jaune  d'ocre  sur  le  dessous  des  inférieures,  La 
bande  des  premières  ailes  est  marquée  de  deux  points  noirs. 
On  rencontre  seulement  de  temps  en  temps  des  individus  qui 
ont,  vis-a-vis  du  sommet  des  premières  ailes,  une  tache  ferru- 
gineuse biponcfuée  de  noir.  Les  individus  tachetés  de  jaune  à 
la  face  inférieure  des  secondes  ailes  sont  très-rares. 

En  Juillet  et  en  7\oût. 

55.  P.  Méduse,  P.  Médusa. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir,  ayant  une  bande  maculaire, 
ferrugineuse  ou  jaunâtre  :  bande  des  supérieures  avec  trois  à 
cinq  yeux  de  part  et  d'autre,  bande  des  inférieures  avec 
quatre  à  sept  en  dessous. 


PAP  395 

La  femelle  a  la  bande  jaunâtre,  et  ses  ailes  inférieures  sont 
un  peu  dentées. 

Dans  les  bois  élevés  ;  en  Juin. 

Chenille  pubescente;  d'un  vert  tendre,  avec  des  raies  lon« 
gitudinales,  les  unes  plus  claires,  les  autres  plus  foncées.  Sur 
le  panic  sanguin. 

56.  Papillon  Céto,  P.  Celo. 

Ailes  entières,  semblables  départ  et  d'autre,  d'un  brun 
noir,  avec  un  rang  de  taches  ferrugineuses  chargées  chacune 
d'un  point  noir  à  prunelle  blanche. 

11  diffère  bien  peu  du  précédent. 

Alpes  et  montagnes  de  l'Isère  ;  en  Juin. 

57.  P.  Epiphron,  p.  Epiphron. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir,  avec  une  bande  ferrugi- 
«euse,  maculaire  :  bande  des  supérieures  offrant  sur  chaque 
face  deux  à  quatre  points  noirs,  pupilles  de  blanc;  bande 
des  inférieures  avec  trois  à  cinq  en  dessous. 

Vosges  et  parties  montagneuses  de  l'Est  de  la  France. 

58.  P.   Cassiope  ,    P.    Cassiope. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir:  supérieures  ayant  de  part 
et  d'autre  une  bande  ferrugineuse,  avec  trois  à  cinq  points 
noirs  :  dessous  des  inférieures  plus  pâle  vers  l'extrémité,  avec 
pareil  nombre  de  petits  points  à  iris  rougeàtre. 

Dessus  des  ailes  inférieures  avec  trois  à  quatre  taches  ferrugi- 
neuses, marquées  chacune  d'un  point  noir.  Dessous  des  mêmes 
ailes  d'un  brun  clair  dans  la  femelle. 

Pyrénées,  montagnes  du  Languedoc,  etc.  ;  en  Juin. 

69.  P.  Mélampus,   p.  Melampus. 

Ailes  entières,  semblables  de  part  et  d'autre;  d'un  brun 
noir  avec  une  bande  ferrugineuse,  maculaire,  offrant  à  cha- 
que aile  deux  à  quatre  points  noirs. 

Alpes  et  Pyrénées. 

60.  P.  Pharté,  p.  Pharle. 

Ailes  entières,  semblables  de   part  et  d'autre,    d'un  brun 
noir,  avec   une  bande  Jerrugineuse,  maculaire,  sans  points. 
Alpes;  en  Juin. 

JSota.  L'absence  des  poinfs  suffit-elle  pour  le  séparer  du 
précédent  ?    Les  satyres   nègres  -varient  tellement  qu'on  ne 


596  PAP 

pourra  bien  fixer  le  nombre  des  espèces  que  lorsqu'on  con- 

noîfra  toutes  leurs  chenilles. 

61.  Papillon  Janira,  P.  Janira; 
Le  MvRTiL.  Geofif. ,  n.°   18. 

Ailes  dentées,  d'un  brun  obscur  en  dessus:  supérieures  avec 
un  seul  œil  au  sommet  :  dessous  des  inférieures  d'un  cendré 
jaunâtre,  aA^ec  xine  bande  plus  claire  ,  offrant  un  à  trois 
points  noirs  ocellés. 

Dans  la  femelle,  l'œil  des  ailes  supérieures  est  placé  sur  une 
bande  fauve,  transversale,  et  le  dessus  des  ailes  inférieures 
offre  fanlôt  une  bande,  tantôt  une  tache  de  cette  couleur. 

Très-commun  au  mois  de  Juillet. 

Chenille  verte,  avec  une  ligne  bbinche  longitudinale  de 
chaque  côté  du  corps.  Sur  plusieurs  graminées,  et  principale- 
ment sur  le  paturin  des  prés.  —  Chrysalide  ovoïde,  tuberculée 
sur  le  dos,  d'un  vert  jaunâtre,  avec  des  raies  ferrugineuses 
sur  l'enveloppe  des  ailes. 

62.  P.  Eudora,  P.  Eudora. 

Ailes  dentées,  d'un  brun  obscur  en  dçssus  :  supérieures 
avec  un  point  noir  dans  le  mâle ,  avec  deux  points  écartés 
dans  la  femelle  :  dessous  des  inférieures  d'un  cendré  grisâtre  , 
avec  une  bande  plus  claire  et  sans  taches. 

Les  yeux  des  ailes  supérieures  de  la  femelle  sont  placés  sur 
une  bande  fauve ,  transverse.  Le  mâle  a  sur  le  milieu  des 
mêmes  ailes  une  raie  noirâtre  oblique,  plus  prononcée  que 
dans  le  Janira, 

Midi  de  la  France. 

63.  P.  TiTHONius,  P.  Tilhonius  ; 
Amaryllis,  n.°2o,  GeofiT. ,   11  ,  p.  62. 

Ailes  un  peu  dentées  ,  fauves  en  dessus ,  avec  la  base 
et  les  bords  d'un  brun  obscur  :  supérieures  ayant  de  part 
et  d'autre  un  œil  noir  bipupillé  i  dessous  des  inférieures  d'un 
jaune  nébuleux,  avec  deux  bandes  plus  claires,  dont  l'anté- 
rieure moitié  plus  courte,  et  trois  à  cinq  points  oculaires. 

Dessus  des  ailes  supérieures  du  mâle  offrant  sur  le  milieu 
du  bord  interne  une  raie  noirâtre,  courbe,  qui  ïnonte  jus- 
qu'à la  côte.  Ailes  supérieures  de  la  femelle  ayant  parfois 
un  second  œil,  très-petit,  et  situé  près  de  l'angle  anal. 

Très-commun  dans  les  bois;  en  Juillet  et  en  Août, 


PAP  3<>7 

Chenille  d'un  vert  plus  ou  moins  foncé,  avec  la  tête  brune, 
et  une  ligne  rougeàtre  le  long  de  chaque  côlé  du  corps.  Sur 
le  paLurin  annuel.  —  Chrysalide  anguleuse,  d'un  gris  verdâtre. 

6/(.  Papillon  Ida,  P.  Ida. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves  en  dessus,  avec  la  base  et  les 
bords  d'un  brun  obscur  :  supérieures  ayant  de  part  et  d'autre 
un  œil  noir  bipupillé  :  dessous  des  inférieures  d'un  gris  né- 
buleux, avec  une  bande  plus  claire,  en  y,  sans  points. 

Dessus  des  ailes  supérieures  du  mâle  offrant  sur  le  milieu 
du  bord  interne   une   raie  noirâtre,  maculaire   et  oblique 
qui  ne  monte   pas   jusqu'à   la  cô?e.    Ailes  supérieures    de  lu 
femelle  ayant   quelquefois  un  ou  deux  iJoints  noirs,   en  ali- 
gnement de  l'œil  du  sommet. 

Très-commun  dans  le  Midi  de  la  France;  en  Juillet. 

G5.   V.  lÎATHSEBA,  P.  Bathseba. 

Ailes  un  peu  dentées,  fixuves  en  dessus,  avec  la  base  et  les 
bords  d'un  brun  obscur  :  supérieures  ayant  de  part  et  d'autre 
un  œil  noir  bipupillé  :  dessous  des  inférieures  noirâtre,  avec 
une  bande  d'un  jaune  paille,  unidentée  en  dehors  et  bordée 
par  cinq  yeux. 

Dessus  des  ailes  supérieures  ayant  sur  le  milieu  une  bande 
noirâtre,  courbe,  large  dans  le  mâle,  étroite  dans  la  femelle. 
Dessus  des  ailes  inférieures  avec  une  rangée  de  trois  yeux  noirs 
unipupillés. 

Très-commun  dans  le  Midi  de  la  France;  en  Juillet. 

CG.  P.  M.LRA,   p.  Mœra. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  obscur,  avec  une  bande 
fauve  :  supérieures  ayant  de  part  et  d'autre  un  œil  et  demi  : 
dessous  des  inférieures  d'un  gris  blanchâtre,  avec  deux  lignes 
brunes,  transverses,  ondulées,  et  six  yeux  à  double  iris. 

Dessus  des  ailes  supérieures  offrant  sur  le  milieu  une  raie 
noirâtre,  large  et  oblique  dans  le  mâle,  étroite  et  en  zigzag 
dans  la  femelle. 

Se  trouve  partout  en  Mai  et  en  Juillet.  —  Les  individus  de 
nos  contrées  méridionales  sont  généralement  plus  rembrunis, 
sans  cependant  différer  sous  le  rapport  du  dessin.  On  en  fait 
à  tort  une  espèce  à  part  sous  le  nom  d'Hiera. 

Chenille  pubescente,  d'un  vert  tendre.  Sur  le  paturin  an- 
nuel et  la  fétuque  Jlottante.  —  Chrysalide  verdâtre,  avec  une 


398  PAP 

tache  noire  à  la  sommité  du  corselet,  et  deux  rangées  de  petits 
tubercules  blancs  sur  le  dos. 

67.  Papillon  MiIgère,  P.  Megœra. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves  en  dessus,  et  rayées  de  noi- 
râtre :  supérieures  ayant  de  part  et  d'autre  un  œil  et  demi  : 
dessous  des  inférieures  d'un  cendré  obscur  avec  deux  lignes 
brunes,  ondulées,  éclairées  de  jaunâtre  ,  et  six  yeux  à  double 
iris. 

Dans  le  mâle,  les  deux  lignes  ondulées  postérieures  du  mi- 
lieu des  premières  ailes  sont  croisées  en  dessus  par  une  bande 
noirâtre. 

Paroît  aux  mêmes  époques  que  le  Mœra. 

Chenille  pubescente  ,  d'un  vert  tendre  ,  avec  une  ligne 
blanche,  longitudinale,  de  chaque  côté  du  corps. —  Chrysa- 
lide verdâtre,  avec  deux  rangs  de  petits  tubercules  grisâtres 
le  long  du  dos. 

68.  P.  Égérie,  P./Egeria; 
TiRcis,  GeofF.,  pag.  48,  n.°  16. 

Ailes  un  peu  dentées  ,  d'un  brun  obscur  :  supérieures  avec 
beaucoup  de  taches  d'un  jaune  paille,  ou  fauves,  et  un  seul 
œil  :  dessous  des  inférieures  d'un  gris  verdâtre,  avec  deux 
lignes  brunâtres  ,  ondulées ,  et  un  rang  de  points  ocu- 
laires. 

Le  dessus  des  secondes  ailes  a  six  taches  jaunes  ou  fauves, 
dont  deux  centrales,  les  autres  formant  une  bande  postérieure 
sur  laquelle  il  y  a  trois  à  quatre  yeux  noirs  à  prunelle  blanclie. 
Les  individus  de  nos  départemens  méridionaux  ont  les  taches 
fauves.  Quelques  auteurs  en  ont  fait  k  tort  une  espèce  parti- 
culière sous  le  nom  de  Mcone, 

Très-commun  dans  les  bois;  en  Avril  et  en  Juillet. 

Chenille  pubescente  et  ridée  transversalement,  verte,  avec 
le  dos  plus  foncé,  et  des  lignes  longitudinales,  jaunâtres  ou 
blanchâtres,  sur  les  côtés.  — Chrysalide  courte,  verdâtre, 
renflée  sur  le  dos  et  y  offrant  deux  rangées  de  petits  tuber- 
cules. 

69.  P.  Galathée,  p.  Galatliea; 
Demi-becil,  Geoff. ,  pi.  1  ,  n."'  3  et  l\. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  blanc  jaunâtre ,  avec  la  base  et' 
l'extrémité  noires  et  tachetées  de  blanc  en  dessus  :  tache  de 


PAP  ^99 

]a  base  de  chaque  aile  ovale  :  inférieures  avec  deux  et  trois 
yeux  noirs. 

Yeux  des  secondes  ailes  peu  apparens  en  dessus.  Dessous 
des  mêmes  ailes  blanc  dans  le  mâle,  plus  ou  moins  lavé  de 
jaune  sale  dans  la  femelle.  Quelquefois  ce  dessous  est  tout 
bbiuc  ,  comme  dans  la  variété  que  plusieurs  auteurs  ont 
nommée  Leucotnelas. 

Très-commun  dans  les  bois  ;  on  Juillet  et  en  Août. 

Chenille  verte,  avec  trois  ligTies  longitudinales  plus  obs- 
cures, la  tête  brune,  et  deux  petites  épines  rouges  à  la  four- 
che de  l'anus.  Sur  la Jlouve  des  prés.  —  Chrysalide  ovoïde, 
jaunâtre,  avec  deux  taches  noires  oculaires  sur  chaque  côté 
de  la  tête. 

70.  Papillom  Lachésis,  P.Lachesis. 

Ailes  un  peu  dentées,  blanches,  ayant  l'extrémité  noire  et 
tachetée  de  blanc  en  dessus  :  base  de  chaque  aile  sans  taches  : 
inférieures  avec  deux  et  trois  yeux  noirs. 

Toujours  plus  grand  et  d'un  blanc  moins  jaunâtre  que  le 
précédent.  Origine  du  bord  interne  des  ailes  supérieures 
lavée  de  noirâtre. 

Très-commun  aux  environs  de  Nismes  et  de  Perpignan; 
en  Mai  et  en  Juin. 

71.  P.  Psyché,  P.  Psjche. 

Ailes  un  peu  dentées ,  d'un  blanc  bleuâtre  ,  ayant  l'extrémité 
noire  et  tachetée  de  blanc  :  dessous  des  inférieures  avec  des 
veines,  et  deux  plus  trois  yeux,  d'un  brun  ferrugineux. 

Très-commun  aux  environs  de  Montpellier;  en  Mai  et  en 
Juin. 

72.  P.  Déjanire,  p.  Dejanira. 

La  Bacchante,  GeofT. ,  pag.  47,  n."  i5. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  obscur:  supérieures  ayant 
cinq  yeux  de  part  et  d'autre  :  dessous  des  inférieures  avec  une 
bande  blanche,  sinuée,  et  chargée  de  six  yeux,  dont  le  troi- 
sième très-petit,  l'anal  bipupillé. 

Plus  grand  et  plus  colgré  dans  les  départemens  méridionaux 
que  dans  ceux  du  centre  et  du  nord. 

Dans  les  bois  ,  en  Juin.  —  Vol  sautillant  et  par  saccades. 

Chenille  pubescente,  verte,  avec  des  lignes  longitudinales 
plus  foncées.  Sur  Vivrais  annuelle. 


4oo  PAP 

73.  Papillon  HvpéaANTHL's,  P.  H/yperantlius  ; 
Tristan,  Geoff. ,  11  ,  47,   n."  14. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  noir  :  dessous  des  supé- 
rieures avec  trois  yeux,  dont  un  moitié  plus  petit:  dessous 
des  inférieures  avec  deux  plus  trois. 

Le  dessus  de  la  femelle  offre  ordinairement  quelques  yeux. 
On  trouve  au  contraire  des  individus  des  deux  sexes  qui  n'ont 
que  de  simples  points  jaunâtres  en  dessous. 

Très-commun,  pendant  tout  l'été,  dans  les  bois  et  dans  les 
prairies. 

Chenille  d'un  gris  blanchâtre  ,  avec  une  ligne  noire  le  long 
du  dos.  Sur  le  millet  épars,  le paluriri  annuel,  etc.  —  Chrysalide 
courte,  obtuse,  grisâtre. 

Les  trois  principales  nervures  des  ailes  supérieures  renflées  à  leur 
origine. 

74.  P.  Œdipe,  P.    Œàipe. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noir  :  dessous  des  quatre  d'un 
jaune  un  peu  obscur,  avec  une  ligne  marginale  argentée;  celui 
des  inférieures  ayant  cinq  à  six  yeux,  dont  l'antérieur  isolé. 

Iris  des  yeux  d'un  jaune  paille.  Le  dessous  des  ailes  supé- 
rieures est  tantôt  sans  yeux,  et  tantôt  il  en  a  jusqu'à  cinq. 
Dans  la  femelle,  les  yeux  des  ailes  inférieures  sont  précédés 
intérieurement  d'une  ligne  ou  d'une  bande  blanche  luisante, 
et  les  trois  postérieures  sont  sensibles  en  dessus. 

Département  de  l'Isère  ;  au  mois  de  Juin. 

75.  P.   Philéus,   p.   Pliileus. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  en  dessus,  avec  le  disque 
des  supérieures  roussâtre  :  dessous  des  inférieures  d'un  brun 
verdàtre,  avec  vme  bande  blanche;  courbe,  chargée  de  six 
yeux  contigr.s,  et  une  ligne  marginale  argentée. 

Point  d'iris  aux  yeux.  Dessus  des  ailes  supérieures  presque 
entièrement  brun  chez  certains  mâles. 

Alpes;  en  Juin. 

76.  P.  Héro  ,  P.  Hero^ 
Satyre  Mœlibée. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  :  dessous  des  inférieures 
avec  une  bjmdelette  blanche,  dentée,  et  une  ligne  argentée, 
marginale,  renfermant  six  yeux  contigus. 


PAP  401 

Iris  des  yeux  d'un  faure  foncé.  Dessus  des  ailes  supérieures 
de  la  femelle  avec  un  œil  au  sommet.  Dessus  des  ailes  infé- 
rieures des  deux  sexes  avec  une  rangée  de  cjuatre  yeux,  dont 
les  deux  extrêmes  plus  petits,  et  quelquefois  nuls. 

Forêts  de  nos  départemens  septentrionaux;  en  Mai  et  en 
Juillet. 

77.  Papillon  Iphis  ,  P.  Iphis. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  en  dessus,  avec  le  disque 
des  supérieures  roussàtre  :  dessous  des  inférieures  d'un  cendré 
verdàtre ,  avec  une  bande  blanche,  interrompue,  et  une 
ligne  argentée  ,  marginale  ,  renfermant  trois  à  six  yeux  séparés. 

Iris  des  yeux  d'un  jaune  d'ocre  sale.  La  femelle  a  parfoij 
deux  ou  trois  yeux  sur  la  face  supérieure  des  secondes  ailes, 

Départemens  de  i'fotet  Pyrénées. 

78.  P.    Arcamus  ,   P.   Arcaniiis; 

Céphale,  Geoflf. ,  tom.   2,  page  63  ,  n."  22. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  en  dessus  avec  le  disque 
des  supérieures  roux  :  dessous  des  inférieures  d'un  brun  tanné 
verdàtre,  avec  une  bande  blanche,  flexueuse,  chargée  de  cinq 
à  six  yeux ,  et  une  ligne  marginale  argentée. 

Iris  des  yeux  fauve  et  bordé  par  un  cercle  d'atomes  noi- 
râtres. Dessus  des  ailes  inférieures  de  la  femelle  offrant  par- 
fois deux  petits  yeux  sans  prunelle. 

Très-commun  dans  les  bois  des  environs  de  Paris;  en  Mai 
et  en  Juillet. 

Chenille  verte,  avec  des  lignes  dorsales  plus  foncées,  et  des 
lignes  latérales  jaunes.  Sur  la  mélique  ciliée.  —  Chrysalide 
courte,  obtuse,   rougeàtre. 

7g.   P.    CoRiNNL'S,   P.   Corinniis. 

Ailes  entières,  fauves  :  dessous  des  inférieures  d'un  cendré 
verdàlre  à  ia  base,  offrant  à  Textrémité  une  raie  jaunâJre, 
anguleuse,  et  une  ligne  argentée  ,  marginale,  renfei'mant  cinq 
à  six  yeux,  dont  Pantérieur  isolé. 

Iris  de  l'œil  antérieur  d'un  jaune  paille ,  iris  des  autres  yeux 
fauve  et  entouré  d'un  cercle  d'atomes  noirâtres.  Le  dessus  delà 
femelle  offre  moins  de  brun  à  Pextrémité  que  le  dessus  du  mâlc^ 

De  la  Corse. 

80.  P.  DoRUs,  p.  Dorus. 

Ailes  entières,  d'un  jaune  fauve  ;  dessus  des  supérieures 
07.  -0 


402  PAP 

d'un  brun  foibleinent  obscur  dans  le  mâle  :  dessous  des  infé- 
rieures avec  une  bande  jaunâtre  flexueuse  ,  chargée  de  six 
yeux,  dont  le  deuxième  et  le  troisième  reculés  en  arrière, 
et  une  ligne  marginale  argentée. 

Dessus  des  secondes  ailes  offrant  chez  les  deux  sexes  une 
ligne  tortueuse  de  trois  à  quatre  points  noirs. 

Midi  de  la  France;  en  Juillet. 

81.  Papillon  Lyllus  ,   P.  LjUus. 

Ailes  entières,  d'un  fauve  jaunâtre  pâle,  ayant  de  part  et 
d'autre  sur  le  limbe  postérieur  une  ligne  noirâtre,  flexueuse  : 
dessous  des  inférieures  d'un  gris  jaunâtre  ,  avec  une  bande 
bl  .nchàtre,  courte  ,  et  trois  à  six  points  très-blancs  ,  entourés 
de  noir. 

Un  point  noir  vis-à-vis  du  sommet  des  premières  ailes. 
Dessous  de  ces  ailes  offrant  parfois  dans  la  femelle  une  ligne 
argentée,  courte  et  placée  transversalement  vers  le  milieu 
du  bord  postérieur. 

Très-commun  aux  environs  de  Montpellier. 

82.  P.   Pamphile.  p.  Pamphilus. 

Ailes  entières ,  d'un  fauve  jaunâtre  pâle ,  ayant  le  bord 
postérieur  lég'èrement  obscur  en  dessus  :  dessous  des  infé- 
rieures d'un  gris  verdàtre,  avec  une  bande  blanchâtre,  courte, 
et  trois  à  six  points  très-blancs  ,  entourés  de  ferrugineux.  (Plus 
petit.)  ^      • 

Un  point  noirâtre  vis-à-vis  du  sommet  des  premières  ailes. 

Très-commun  partout;  en  Mai  et  vers  la  fin  de  Juillet. 

Chenille  verte,  avec  le  dos  obscur,  et  une  ligne  blanche 
le  long  de  chaque  côté.  Sur  la  crételle  des  prés.  —  Chrysalide 
petite,  anguleuse,  verdàtre. 

83.  P.  Davcsv  p.  Davus. 

Ailes  entières,  d'un  fauve  jaunâtre  obscur  :  dessous  des 
inférieures  d'un  ferrugineux  verdàtre  ,  avec  une  bande 
blanche,  dentée  ou  maculaire ,  et  trois  à  sept  yeux  séparés. 
(Plus  grand.) 

Iris  des  yeux  d'un  jaune  terne.  Uh  point  noirâtre,  oculaii^^ 
au  sommet  des  ailes  supérieures  des  deux  sexes.  Dessus  des 
ailes  inférieures  du  mâle  avec  trois  ou  quatre  points  sembla- 
bles. 

Très-commun  dans  l'Est  de  la  France. 


PAP  40:5 

Centre  Libythée,  n.°  16;  L'ihythea,  Fabrlcius. 
Bord  postérieur  des  premières  ailes  prolongé  et  fortement   tronqué 
au  sommet  ;  bord  analogue  des  secondes  dentelé. 

84.  Papillon  du  Micocoulier,  P.  Celtis. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre  chatoyant  ;  supérieures  ayant  de 
part  et  d'autre  quatre  taches  fauves  et  une  blanche  :  dessous 
des  inférieures  gris. 

Dessus  des  secondes  ailes  avec  une  bande  fauve,  courte  et 
flexueuse,  près  du  sommet.  Dessous  de  ces  ailes  d'un  gris 
vineux  dans  la  femelle. 

Départemens  les  plus  méridionaux  de  la  France^  au  prin- 
temps et  en  été. 

Chenille  pubescente,  verte,  avec  trois  lignes  longitudina- 
les, dont  les  deux  extrêmes  d'un  blanc  plus  ou  moins  incar- 
nat, lintermédiaire  blanche  etbordéepar  des  taches  noires, 
rapprochées  deux  à  deux.  Sa  tête  est  jaunâtre,  et  toutes  ses 
pattes  sont  d'un  noir  luisant.  Sur  le  micocoulier  commun. — 
Chrysalide  ovale,  obtuse,   verdàtre   et  rayée  de  blanchâtre. 

Genre  Argynne,  n."  18;  Argynnu,  Fabricius. 

85.  P.  Aglab,  p.  Âglaia. 

Ailes  légèrement  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires: 
dessous  des  inférieures  d'un  jaune  paille,  avec  l'origine  de 
la  côte,  et  beaucoup  de  taches  argentées  et  environnées  de 
verdàtre. 

Dessus  de  la  femelle  plus  pâle ,  avec  la  base  de  toutes  les 
ailes  verdàfre. 

Dans  les  bois;  fin  de  Juin  et  courant  de  Juillet. 

Chenille  épineuse,  noirâtre,  avec  une  bande  blanche  doiv 
sale,  et  une  rangée  longitudinale  de  taches  rousses  sur  chaque 
côté.  Sur  la  violette  sauvage.  —  Chrysalide  roussâtre,  ondée  de 
brun,  avec  des  éminences  peu  prononcées. 

%G.  V.Anv?t,P.Adifpe. 

Ailes  légèrement  dentées  :  fauves,  avec  des  taches  noires  : 
dessous  des  inférieures  d'un  jaune  roussâtre,  avec  l'origine 
de  la  côte,  beaucoup  de  taches,  et  la  prunelle  de  quelques 
yeux  ferrugineux,   argentées. 

Dessus  des  deux  sexes  d'un  fauve  plus  gai  que  dans  l'espèce 
précédente:  mâle  ayant  d'ailleurs  les  deux  nervures  du  milieu 


404  PAP 

des  premières  ailes  }-lus  dilatées.  —  Les  taches  argentées  des 
ailes  inférieures  remplacées  quelquefois  par  des  taches  pâles, 
à  l'exception  cependant  des  points  qui  forment  la  prunelle 
des  yeux. 

Dans  les  bois;  fin  de  Juin  et  courant  de  Juillet. 

Chenille  épineuse,  d'un  brun  olivâtre  ou  ferrugineux,  avec 
une  bande  dorsale  blanche,  bordée  par  des  peints  noirs.  Sur 
la  violette  odorante  et  sur  la  pensée.  —  Chrysalide  roussàtre , 
avec  des  taches  argentées. 

87.  Papillon  NiOBi,  P.  Niohe. 

Ailes  légèrement  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires: 
dessous  des  inférieures  d'un  jaune  d'ocre  pâle,  avec  beaucoup 
de  taches  plus  claires,  quelques  yeux  ferrugineux  à  prunelle 
argentée;  l'origine  delà  côte  verdàlre  et  les  nervures  noirâtres. 

Dessus  du  mâle  d'un  fauve  vif;  dessus  de  la  femelle  d'un 
fauve  obscur  et  chatoyant  en  violet ,  avec  la  base  largement 
noirâtre.  — 11  est  des  individus  qui  ont  les  taches  des  ailes 
inférieures  argentées  ,  mais  ils  se  distinguent  toujours  de  VA- 
dippé  en  ce  qu'ils  ont  les  nervures  noirâtres,  et  l'origine  de  la 
côte  verdâtre. 

Pyrénées  ,  Alpes  ,  départemens  de  l'Est  ;  en  Juin  et  en 
Juillet. 

Chenille  grise,  avec  les  épines  alternativement  blanches 
et  rougeâtres.  Sur  le  plantain  et  sur  la  violette. 

88.  P.  LathoiMa  ,  P.  Lathonia; 

Petit  Nacré,  Geoff.,  tom.  a,  pag.  43,  n.°  10. 

Ailes  légèrement  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires': 
dessous  des  inférieures  panaché  de  jaune  fauve  et  de  ferrugi- 
neux, avec  beaucoup  de  grandes  taches,  et  la  prunelle  de 
sept  yeux  bruns,  argentées. 

Plus  petit  que  les  précédens  ,  et  ayant  le  bord  postérieur 
des  premières  ailes  un  peu  plus  concave. 

Bois,  prairies,  chemins  verts,  etc.;  au  printemps  et  en  été. 

Chenille  épineuse,  d'un  brun  grisâtre,  avec  une  ligne  blan- 
che le  long  du  dos.  Sur  la  pensée,  le  sainfoin,  la  bourrache^ 
etc.  —  Chrysalide  grisâtre  antérieurement,  verdâtre  posté- 
rieurement, avec  des  taches  dorées. 

89.   P.  Paphia,  p.  Paphia; 

Tabac  d'Espagne,  Geoff. ,  a,  pag.  42,  n.°  8. 


PAP  4o5 

Ailefi  légèrement  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires  : 
dessons  des  inférieures  glacé  de  vert  jaunâtre ,  avec  quatre 
bandes  argentées,  transversales,  dont  les  deux  antérieures 
plus  courtes. 

Dessus  du  mâle  d'un  fauve  gai,  avec  les  quatre  nervures 
inférieures  des  premières  ailes  fortement  dilatées  dans  leur 
milieu.  Dessus  de  la  femelle  d'un  fauve  obscur,  et  quelque- 
fois d'un  brun  verdâtre,  comme  dans  la  variété  dont  on  a 
fait  à  tort  une  espèce  distincte  sous  le  nom  de  Valesina. 
Bande  marginale  du  dessous  des  secondes  ailes  bifide. 

Très-commun  dans  les  bois,  depuis  la  fin  de  Juin  jusqu'à 
la  mi-Septembre.  Se  repose  sur  les  chardons  et  sur  les  ronces. 

Chenille  épineuse,  brune,  avec  des  taches  jaunâtres  le  long 
du  dos.  Sur  la  violette  sauvage  et  sur  le  framboisier.  —  Chry- 
salide grisâtre,  très-anguleuse,  ayant  le  dos  chargé  de  deux 
bosses,  entre  lesquelles  sont  des  taches  dorées  très-brillantes. 
Elle  est  extrêmement  vive. 

90.  Papillon  CvNARA,  P.  Cjnara. 

Ailes  légèrement  dentées,  d'un  vert  fauve,  avec  des  taches 
noires  :  dessous  des  inférieures  glacé  de  vert  jaunâtre,  avec 
des  lunules  basilaires,  et  deux  bandes  postérieures,  argCTitées. 

Une  ligne  de  points  argentés  entre  les  deux  bandes.  Mâle 
moins  vert  en  dessus,  et  ayant  les  quatre  nervures  inférieures 
des  premières  ailes  très-dilatées  dans  leur  milieu. 

Départemens  maritimes  du  Midi;  au  mois  de  Juin,  sur  1« 
chardons  en  fleurs. 

91.  F.  Daphné,  p.  Daphnc. 

Ailes  légèrement  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires  : 
dessous  des  inférieures  ayant  la  moitié  antérieure  jaune  et  ré- 
ticulée de  roux  ;  la  moitié  postérieure  lavée  de  violet  avec  une 
rangée  de  points  oculaires. 

Parties  montagneuses  de  TEst  et  du  Midi  de  la  France;  en 
Juin. 

Chenille  rayée  longitudinalement  de  blanc,  et  ayant  les 
épines  jaunes  à  leur  base,  noires  à  leur  sommité. —  Chrysa- 
lide tuberculée,  d'un  gris  jaunâtre,  avec  des  taches  dorées 
sur  le  dos  et  près  de  l'anus. 

92.  P.  Ino  ,  P.  Ino. 

Ailes  légèrement  dentées,  fauves,  avec  des'taches  noires  ; 


4o6  PAP 

dessous  des  inférieures  entièrement  jaune  et  réticulé  de  roux, 
avec  une  raie  discoïdale  d'un  blanc  violet,  et  une  rangée  de 
points  oculaires. 

Constamment  plus  petit  que  le  précédent,  et  ayant  d'ail- 
leurs les  écliancrures  plus  blanches. 

Bois  du  Nord,  de  l'Est  et  du  Midi  de  la  France;  en  Juin 
et  en  Juillet. 

95.  Papillon  Amaxhuse,  P.  Awathusia. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires: 
dessous  des  inférieures  ferrugineux,  offrant  à  la  base  ,  autour 
d'un  point  noir,  des  taches  blanches  et  des  taches  d'un  jaune 
d'ocre,  et  sur  le  milieu  une  légère  bande  nacre  de  perle. 

Dessous  des  ailes  inférieures  ayant  à  la  base  sept  taches, 
dont  les  trois  antérieures  rondes  et  d'un  blanc  mat,  les  autres 
très-irrégulières  et  d'un  jaune  d'ocre.  Bord  postérieur  de  ces 
ailes  entrecoupé  longitudiiiaiement  par  des  traits  jauîies  oîi 
blancs. 

Dauphiné,  etc.;  au  mois  de  Juillet. 

Chenille  d'un  gris  cendré,  avec  des  épines  jaunes  et  des 
lignes  noires,  longitudinales.  Sur  la  renouée  historié.  —Chry- 
salide d'un  gris  brun,  avec  des  taches  et  des  boutons  noirs. 

94.  P.  DiA  ,  P.  Dia; 
Petite  Violette. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves ,  avec  des  taches  noires  :  des- 
sous des  inférieures  panaché  de  ferrugineux  et  de  jaune 
d'ocre,  ayant  à  la  base  et  à  l'extrémité  des  taches  argentées, 
et  sur  le  milieu  une  légère  bande  nacre  de  perle. 

Dessus  des  ailes  d'un  fauve  foncé.  Dessous  des  inférieures 
ayant  environ  quatorze  taches  argentées,  dont  sept  marginales 
et  lunulées. 

Très-commune  dans  les  bois,  vers  le  milieu  du  printemps 
et  de  l'été. 

Chenille  grise,  avec  des  rangées  d'épines  alternativement 
blanches  et  rougcâtres.  Sur  Itsviolellei.  —  Chrysalide  jaunâtre, 
mouchetée  de  noir. 

95.  P.  PALiis,  P.  Pales. 

Ailes  un  peu  dentées  ,  fauves,  avec  des  taches  noires  :  des- 
sous des  inférieures  ferrugineux,  varié  de  jaune  fauve  ou 
de    verdâtre ,   avec   beaucoup  détaches  argentées. 


PAP  40/ 

Dessous  des  ailes  supérieures  chatoyant  et  peu  garni  d'é- 
caillcs.  Dessous  des  ailes  inférieures  de  la  femelle  varié  de 
verdàtre.  Ces  dernières  ailes  moins  arrondies  chez  les  deux 
sexes  que  chez  les  autres  argynnes  de  notre  pays. 

Alpes  et  Pyrénées;  en  Juin  et  en  Août. 

96.  Papillon  Sélénb,   P.  Selene. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires: 
dessous  des  inférieures  panaché  de  ferrugineux  et  de  jaune 
d"ocre,  avec  beaucoup  de  taches  argentées,  et  un  œil  noir, 
basilaire  ,  à  prunelle  rousse. 

Dessus  des  ailes  d'un  fauve  assez  foncé,  surtout  dans  la  fe- 
melle. Dessous  des  ailes  inférieures  ayant  environ  treize  taches 
argentées,  dont  six  marginales,  triangulaires,  et  surmontées 
chacune  d'un  chevron  noir. 

Très-commun  dans  les  bois,  au  commencement  de  Mai  et 
à  la  fin  de  Juillet. 

97.  P.  EuPHROSYNE ,    P.   Euphrosjne; 

Le   CoLUER  ARGENTS,  Gcoff.,  tom.  2,  pag.  44,  n."  1 1. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires  :  des- 
sous des  inférieures  panaché  de  roux  et  de  jaune  gais,  avec 
une  tache  sur  le  milieu  et  sept  sur  le  bord,  argentées;  un 
œil  noir,  sans  prnnelle  ,  près  de  la  base. 

Dessus  des  ailes  d'un  fauve  jaunâtre,  surtout  dans  la  fe- 
melle. Dessous  des  ailes  inférieures  avec  neuf  taches  argen- 
tées, dont  une  à  la  base.  Les  sept  taches  marginales  sont 
presque  lunulées  et  environnées  de  ferrugineux. 

Très-commun  dans  les  bois,  au  commencement  de  Mai  et 
à  la  fin  de  Juillet. 

Chenille  épineuse,  noire,  avec  deux  rangs  de  taches  fauves 
le  long  du  dos.  Sur  les  violettes. 

yS.  P.  Hécate,  P.   Hécate. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires: 
dessous  des  inférieures  panaché  de  jaune  d'ocre  et  de  roux, 
avec  deux  rangées  transverses  de  points  noirs. 

La  double  rangée  de  points  distingue  principalement 
cette  espèce  de  ses  congénères.  Chez  la  femelle,  les  parties 
jaunes  du  dessous  des  secondes  ailes  tirent  un  peu  sur  le 
verdàtre. 

Environs  de  Toulon. 


4o8  PAP 

99.  Papillon  Aphirape,  P.  Jpliirape. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires: 
dessous  des  inférieures  panaché  de  jaune  d'ocre  et  de  roux, 
avec  une  rangée  d'yeux  à  prunelle  jaune  et  une  ligne  noire, 
dentée  en  scie  sur  le  bord  postérieur. 

Yeux  du  dessous  des  secondes  ailes  noirs.  Dessus  de  la  fe- 
melle chato)fant  en  violet. 

Vosges  et  montagnes  de  l'Isère. 

100.  P.  DiDYMA,  p.  Didynia.  ' 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves,  avec  des  taches  noires  :  des- 
sous des  inférieures  jaune  ou  blanc,  avec  beaucoup  de  points  et 
des  lunules  noirs,  et  deux  bandes  d'un  fauve  rouge,  sans  tachas. 

Dessus  du  mâle  dun  fauA^e  rouge;  dessus  de  la  femelle  d'un 
Jauve  obscur ,  surtout  aux  premières  ailes. 

Contrées  centrales  de  la  France  ;  en  Mai  et  vers  la  fin  de 
Juillet. 

Chenille  bleuâtre,  avec  les  épines  des  côtés  rousses,  et 
celles  du  dos  jaunâtres.  Anneaux  du  corps  noirs  et  ponctués 
de  blanc.  Sur  la  feronf^we,  l'armoise,  la  linaire ,  etc.  —  Chry- 
salide obtuse,  épaisse,  d'un  cendré  bleuâtre,  avec  des  mou- 
chetures noires  et  des  points  fauves. 

ICI.  P.   CiNxiA  ,   P.   Cinxia; 

Le  Damier,  GeofF.,  n.°  12,  pag.  46, 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves  en  dessus  et  réticulées  de 
noir  :  dessous  des  inférieures  d'un  jaune  paie  ,  avec  des  points 
et  quatre  lignes  ondées  noirs:  plus  deux  bandes  fauves,  bande 
postérieure  offrant  des  points  qui  se  répètent  en  dessus. 

Dessus  des  ailes  d'un  fauve  sombre  et  chatoyant  en  violet. 

Très-commun  dans  les  bois  :  eu  Mai  et  en  Août. 

Chenille  épineuse,  noire,  avec  les  incisions  ponctuées  de 
blanc,  et  les  pattes  membraneuses  fauves.  Sur  \c  plantain  lan- 
céolé,  la  véronique,  Voreille-de-souris ,  etc.  Passe  Thiver  en  so- 
ciété sous  une  tente  de  soie,  —  Chrysalide  épaisse,  noirâtre, 
mouchetée  de  gris,  avec  des"  boutons  roux  sur  le  dos. 

102.  P.  Phœbé,  p.   Pkahe. 

Ailes  un  peu  dentées,  variées  en  dessus  de  fauve,  de  jaune 
et  de  nuir  :  dessous  des  inférieures  d"un  jaune  pâle,  avec  des 
points  basiiaires  et  six  lignes  ondées  noirs,  plus  deux  bandes 
fauves;  bande  postérieure  formée  par  des  taches  orbicukiires. 


PAP  409 

Dessus  de  ]a  fcmeUe  ayant  plus  de  jaune  que  le  dessus  du 
mâle. 

Contrées  centrales  et  méridionales  de  la  France,  côte  d'Au- 
nay  près  Paris;  en  Juin  et  en  Août. 

Chenille  noire,  avec  des  épines  fauves  et  des  rangées  de 
taches  blanches.  Sur  la  centaurée  scabieuse. 

103.  Papillon  Athalie,  P.  Athalia. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves  en  dessus  et  réticulées  de 
noir  :  dessous  des  inférieures  d'un  jaune  pâle,  avec  deux 
bandes  fauves  et  huit  lignes  noires  ondées.  (Plus  grand, 
ayant  les  palpes  d'un  brun  obscur.) 

Dessus  des  ailes  d'un  fauve  foncé. 

Parties  ombragées  des  bois:  en  Mai  et  vers  la  fin  de  Juillet. 

Chenille  épineuse,  noire,  avec  deux  rangées  de  points  blancs 
à  chaqile  anneau,  et  des  tubercules  également  blancs  sur  les 
côtés.  Se  nourrit  de  différentes  espèces  de  plantains.  — Chry- 
salide grisâtre,  avec  des  points  noirs  et  des  points  rougeàtres 
sur  le  dos. 

104.  P.   Parthknie  ,   P.  Piirthenie. 

Ailes  un  peu  dentées,  fauves  en  dessus  et  foiblement 
réticulées  de  noir  :  dessous  des  inférieures  d'un  jaune  pâle, 
avec  deux  bandes  fauves,  et  huit  lignes  noires  ondées.  (Plus 
petit,  ayant  les  palpes  roux.) 

Dessus  des  ailes  d'un  fauve  d'ailleurs  plus  jaunâtre  que  chez 
VJthalie. 

Sur  les  coteaux  secs  et  exposés  au  midi  ;  en  Mai  et  en  Août. 

Chenille  épineuse,  noire,  avec  quelques  points  blancs  et 
une  série  longitudinale  de  taches  jaunes  sur  chaque  côté.  Sur 
le  plantain  moyen.  —  Chrysalide  petite ,  obtxLse  ,  cendrée,  avec 
deux  rangs  de  points  ferrugineux  sur  Parrière-dos, 

io5.   P.  DicTYisNE,  P.  Dictynna. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  noir  en  dessTis,  avec  des 
taches  fauves  ;  di-ssous  des  inférieures  avec  deux  bandes  fer- 
rugineuses; le  limbe  terminal  roussàtre ,  et  huit  lignes  noires 
ondées. 

Dessus  de  la  femelle  plus  tacheté  de  fauve  que  celui  du 
mâle,  et  ayant  la  dernière  rangée  de  taches  jaune  ou  blan- 
châtre :  bande  postérieure  du  dessous  des  secondes  ailes  of- 
frant une  série  de  taches  noirâtres,  formées  par  des  atomes. 


4io  PAP 

Bois  ombntgés,:  vers  la  fin  de  Mai  et  dans  le  courant  d'Août. 
Chenille  épineuse,  violàtre,  avec  la  tête  et  trois  raies  lon- 
gitudinales noires,  et  des  points  d'un  bleu  pâle. 

106.  Papillon  Maturne,  P.  Maturna. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  noir  en  dessus,  avec  des 
taches  jaunes  et  des  taches  d'un  fauve  rouge  :  dessous  des  in- 
férieures d'un  fauve  rouge,  avec  trois  bandes  maculairfs  d'un 
jaune  gai. 

Bande  postérieure  du  dessous  des  secondes  ailes  formée  par 
des  lunules  inégales,  et  fortement  bordées  de  noir  en  avant. 

Parties  boisées  de  l'Isère;  au  mois  de  Juin. 

Chenille  épineuse,  noire,  avec  trois  lignes  jaunes,  longitu- 
dinales ,  dont  une  double  sur  le  dos.  Habite  le  tremble,  le 
maiceau ,  la  scabieuse ,  leplantain,  etc.  —  Chrysalide  d'un  blanc 
verdàtre,  tachetée  de  jaune  et  de  noir. 

107.  P.  Cynïhia,    p.   Oynthia. 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  noir  en  dessus,  avec  des 
taches  blanches  ou  des  taches  fauves  :  dessous  des  inférieures 
fauve,  avec  trois  bandes  niaculaires  d'un  jaune  d'ocre  et  une 
rangée  transverse  de  points  noirs,  simples. 

Dessus  du  mâle  avec  des  taches  blanches  et  une  bande  nia- 
culaire  d'un  fauve  ronge.  Dessus  de  la  femelle  avec  une  mul- 
titude de  taches  d'un  fauve  rembruni  et  chato3'ant.  Points 
noirs  du  dessous  des  secondes  ailes  se  répétant  quelquefois  en 
dessus. 

Alpes;  au  mois  de  Juin. 

Chenille  foiblement  épineuse,  jaune,  avec  la  tùte  rougeâtre  , 
et  des  lignes  longitudinales  noires.  Sur  le  plantain  lancéolé. 

108.  P.  ArtÉjAiis,  p.  Artemis. 
,  Ailes  un  peu  dentées,  variées  en  dessus  de  brun,  de  jaune 
et  de  fauve-rouge  :  dessous  des  inférieures  fauve  ,  avec  deux 
bandes  maculaires  et  tout  le  limbe  postérieur  d'un  jaune 
d'ocre  pâle,  plus  une  rangée  transverse  de  points  noirs,  ocu- 
laires. 

Dessus  des  secondes  ailes  aj^ant  une  large  bande  d'un  fauve 
louge ,  avec  une  série  de  points  noirs. 

Dans  les  grands  bois;  au  commencement  de  Mai. 

Chenille  épineuse,  noire,  avec  une  ligne  dorsale  de  points 
blancs,   les  côtes  jaunâtres,   et  les  pattes  rougeàlres.  Sur  le 


PAP  411 

plantain  et  la  scahieuse  mors  du  diahle.  Passe  l'hiver  sous  une 
tente  de  soie.  —  Chrysalide  verdàtre,  avec  des  points  noirs 
et  des  boutons  jaunes. 

idq.  Papillon  Lucine,  P.  Lucina, 

Ailes  un  peu  dentées,  d'un  brun  obscur  en  dessus,  avec  des 
taches  fauves  :  bord  postérieur  des  quatre  offrant  de  part  et 
d'autre  une  rangée  de  points  noirs  :  dessous  des  inférieures 
d'un  brun  tanné  avec  deux  bandes  blanches  maculaires. 

C'est  la  plus  petite  de  nos  argynnes. 

Dans  les  bois;  au  commencement  de  Mai. 

Genre  V x^TLSSK  j  n.°  19  j  Vanessa,  Fabricius. 

A.  Hord  postérieur  dts  premières  ailes  concave ,  largement  et  ohli- 
quement  tronqué  au  sommet  ;  Iwrd  analogue  des  secondes  denté, 
et  ayant  vers  son  milieu  un  prolongement  obtus  en  forme  de 
queue. 

110*.  P.  C- Blanc,   P.   C-Alhum; 

Le  Gamma  ou  Robert  le  diable  ,   Geoff. ,  tom.  2  ,  pag. 
39,  n."  6. 

Dessus  des  ailes  fauve,  tacheté  de  noir,  avec  le  limbe  pos- 
térieur ferrugineux  et  ponctué  de  jaune  :  dessous  des  infé- 
rieures marqué  d'un  C  blanc. 

Mâle  constamment  plus  foncé  que  la  femelle.  Trois  taches 
noires  sur  le  dessus  des  secondes  ailes. 

Très-commun  pendant  toute  la  belle  saison. 

Chenille  épineuse,  d'un  brun  rougeâtre ,  avec  une  bande 
blanche  dorsale  allant  du  quatrième  anneau  à  l'anus.  Deux 
tubercules  à  aigrettes  sur  la  tête.  Habite  Vorme,  le  noisetier , 
It  groseiller ,  Vortie,  \ehouhlon,  etc.  —  Chrysalide  incarnate, 
avec  trois  rangs  de  mamelons  et  des  points  argentés  sur  le  dos, 

111.   P.   L- Blanche,    P.  L- Album. 

Dessus  des  ailes  fauve,  tacheté  de  noir,  avec  le  limbe  pos- 
térieur ferrugineux  et  ponctué  de  jaune  :  dessous  des  infé- 
rieures marqué  d'une  L  blanche. 

Taches  noires  du  dessus  des  ailes  plus  petites  que  dans  l'es- 
pèce précédente  ,  et  au  nombre  de  deux  seulement  sur  les  ailes 
inférieures.  Dessous  finement  onde  de  gris. 

Midi  de  la  France;  durant  toute  la  belle  saison. 


4i2  PAP 

112.  Papillon  Polvchlore  ,   P.    Poljciiloros; 

La  GRANDE  Tortue,  GeofF. ,   2,  pag.  07,  n."  3. 

Dessus  des  ailes  fauve,  avec  une  bordure  noire  et  marquée 
de  lunules  bleues  ;  supérieures  ayant  quatre  taches  noires  sur 
le  disque,  et  une  lunule  jaune  au  sommet  ;  dessous  des  infé- 
rieures traversé  par  une  ligne  noirâtre,  ne  formant  qu'un 
angle  à  sa  partie  antérieure. 

Les  deux  taches  supérieures  du  disque  des  premières  ailes 
sont  rondes,  et  celle  de  Tangle  de  l'anus  est  lunulée.  La  bor- 
dure des  secondes  ailes  a  le  côté  interne  grossièrement  denté 
et  liséré  de  jaunâtre. 

Très-commun  au  printemps,  en  été  et  en  automne. 

Chenille  d'un  noir  bleuâtre,  avec  des  épines  et  trois  lignes 
longitudinales  d'un  fauve  obscur.  La  ligne  du  dos  est  double. 
Habite  le  chêne,  Vorme,  le  saule,  etc.  Vivant  en  société  dans 
le  premier  âge.  —  Chrysalide  incarnate,  avec  des  taches  ar- 
gentées à  sa  partie  antérieare,  deux  rangées  d'épines  coni- 
ques et  un  rang  intermédiaire  de  boutons  noirs  à  sommité 
fauve  sur  le  dos. 

11 3.  P.  Xanthomelas,    p.   Xantlioinelas ; 
La  Tortue  moyenne,   Engramm. 

Dessus  des  ailes  fauve,  avec  une  bordure  noire  plus  large 
et  marquée  de  lunules  d'un  bleu  violet  :  supérieures  ayant 
quatre  taches  noires  sur  le  disque,  et  une  lunule  blanche  au 
sommet  ;  dessous  drs  inférieures  traverse  au  milieu  par  une 
ligne  noirfitre  ,  formant  deux  angles  à  sa  partie  antérieure. 

Les  deux  taches  supérieures  du  disque  des  premières  ailes 
sont  oblongues  et  lunulées,  tandis  que  celle  de  l'angle  de  Tanus 
est  ronde.  La  bordure  des  secondes  ailes  n'est  ni  dentée,  ni 
lisérée  de  jaunâtre  à  son  côté  interne. 

En  Alsace;  sur  les  bords  du  Rhin. 

ii/i-  P.   DE  l'Ortie,  P.  IJrticœ; 

La  petite  Tortue,  Geoff. ,  t.  2,  pag.  58,   n.°  4. 

Dessus  des  ailes  d'un  fauve  briqueté,  avec  une  bordure 
noire,  marquée  de  lunules  d'un  bleu  barbeau  :  supérieures 
ayant  trois  points  noirs  sur  le  disque,  et  une  tache  très- 
blanche  au  sommet;  inférieures  brunes  à  la  base. 

Point  inférieur  du  disque  des  premières  ailes  très-gros,  et 
éclairé  de  jaune  en  dehors. 


PAP  4îS 

Très-commun  pendant  toute  la  belle  saison. 
Chenille  épineuse,  noire,  avec  des  points  et  trois  lignes 
longitudinales  d'un  jaune  soufre.  Les  épines  sont  noires  et  la 
ligne  du  dos  est  double.  Vivant  en  société  sur  les  orties. — 
Chrysalide  semblable  à  celle  de  la  vanesse  Polychlore ,  mais 
plus  petite  et  ayant  des  taches  dorées,  ou  étant  toute  dorée. 

11 5.  Papillon  Antiope  ,   P.  Anliopa; 
Le  MoRio  ,  Geoff.,  pag.  35,  n."  i. 

Dessus  des  ailes  d'un  noir  ferrugineux  ,  avec  une  large 
bordure  d'un  jaune  pâle,  et  précédée  intérieurement  d'une 
série  transverse  de  points  bleus. 

Deux  taches  jaunes  vers  l'extrémité  de  la  côte  des  premières 
ailes. 

Bois,  prairies;  au  printemps,  en  été  et  en  automne.  Les 
individus  qui  passent  l'hiver  ont  la  bordure  altérée  et  pres- 
que entièrement  blanche. 

Chenille  noire,  chargée  d'épines  simples,  avec  des  taches 
dorsales  et  les  huit  paites  membraneuses  antérieures  d'un 
rouge  brun.  Sur  le  bouleau  ,  le  saule,  Yorme,  etc.  —  Chr3^salide 
noirâtre,  saupoudrée  de  bleuâtre,  avec  deux  rangs  d'épines 
coniques,  et  un  rang  intermédiaire  de  boutons  noirs  et  ayant 
la  sommité  ferrugineuse. 

11 6.  P. lo,  P.  lo; 

Paon  de  jour,  atlas  de  ce  Dictionnaire,  pi.  40,  n."" 
1  —  6. 

Dessus  des  ailes  d'un  rouge  ferrugineux,  avec  un  grand 
œil  bleu  à  chaque  aile. 

Deux  bandes  noires,  courtes,  obliques  et  séparées  par  du 
jaune  au  milieu  de  la  côte  des  ailes  supérieures.  Une  ligne 
de  points  blancs  coupant  transversalement  l'œil  de  ces  ailes. 

Bois,  prairies,  jardins;  au  printemps,  en  été  et  en  automne. 

Chenille  d'un  noir  luisant,  chargée  d'épines  simples,  avec 
des  points  d'un  blanc  bleuâtre  ,  et  les  pattes  postérieures  fer- 
:^ugineuses.  Vivant  en  société  sur  les  orties  et  sur  le  houblon. 
—  Chrysalide  brune,  avec  des  taches  dorées  ;  un  double  rang 
d'épines  coniques,  penchées  en  arrière  et  ayant  la  base  rou- 
geàtre. 


414  PAP 

B.  Boi'd  postérieur  des  quatre  niles  dentelé  ;  celui  des  premières  lé' 
gèrement  concave  et  peu  tronqué  au  sommet  ;  celui  des  secondes 
sans  prolongement ,  ou  en  ayant  un  peu  sensible. 

117.  Papillon  Atalante,  P,  Atalanta. 

Le  VoLCAiN,  GeofF.,  2,  pag.  40,  n."  6. 

Dessus  des  ailes  noir,  avec  une  bande  arquée  couleur  de 
feu  ;  sommet  des  supérieures  bleuâtre  et  offrant  six  taches 
très-blanches. 

Bande  des  secondes  ailes  chargée  de  six  points  noirs,  dont 
les  deux  plus  intérieurs  saupoudrés  de  bleu  violet. 

Paroit  presque  sars  interruption,  depuis  le  commencement 
du  printemps  jusqu'à  la  fin  de  l'été. 

Chenille  épineuse,  verdàtre  ou  noirâtre,  avec  une  ligne 
jaune ,  interrompue,  le  long  de  chaque  côté.  Sur  les  orties. — 
Chrysalide  grisâtre  ou  brunâtre,  avec  des  points  dorés  et  trois 
rangées  longitudinales  de  petits  mamelons.  Reconnoissable  à 
la  nervure  fourchue  du  milieu  de  l'enveloppe  des  ailes. 

118.  P.  DU  Chardon,  P.  Cardui ; 

La  Belle- DAME,  Geoff. ,  2  ,  pag.  41  ,  n.°  7. 

Dessus  des  ailes  fauve,  varié  de  noir  ;  supérieures  avec  des 
taches  blanches  au  sommet  ;  dessous  des  inférieures  marbre 
et  réticulé,  avec  cinq  yeux. 

L'œil  antérieur  du  dessous  des  secondes  ailes  manque  quel- 
quefois. 

Très-commun  partout,  durant  la  belle  saison. 

Chenille  épineuse,  grise  ou  brunâtre,  avec  des  lignes  jaunes, 
longitudinales  et  interrompues,  sur  les  côtés  du  corps.  Habite 
lescJmrdous  et  particulièrement  celui  à/eu///e5  d'acanthe.  B.onge 
le  parenchyme. —  Chrysalide  grise,  avec  des  taches  dorées, 
ou  entièrement  dorée. 

11g.   P.  Lévana  ,   P.  hevana; 

Carte  géographique  fauve. 

.Dessus  des  ailes  fauve  ,  varié  de  noir  ;  dessous  ferrugineux, 
réticulé  de  jaunâtre  ,  et  offrant  vers  l'extrémité  de  toutes  les 
ailes  un  espace  lilas. 

Donne  une  variété  moins  tachetée  de  noir  en  dessus,  et 
que  l'on  nomme  vulgairement  Carie  géographique  rouge. 

Bois  et  prairies;  vers  la  mi- Avril. 


PAP  4^5 

Chenille  noire  ,  finement  ponctuée  de  blanc,  avec  les  pattes 
écai lieuses  d'un  noir  luisant,  les  pattes  membraneuses  vertes, 
et  une  ligne  fauve,  interrompue,  sur  chacun  des  côtés.  Elle 
est  chargée  d'épines  rameuses,  dont  deux  noires  et  plus  lon- 
gues sur  le  cou,  les  autres  d'un  jaune  sale  ou  noirâtre,  et 
iujplantées  sur  des  tubercules  livides.  Son  ventre  est  presque 
du  même  ton  que  le  dos.  On  la  trouve  sur  Vortie  piquante, 
dans  les  lieux  ombragés  et  humides,  ou  à  la  lisière  des  bois. 
—  Chrysalide  grise  ou  variée  de  gris,  avec  quelques  taches 
argentées,  deux  séries  dorsales  d'épines  coniques,  et  une  ran- 
gée intermédiaire  de  petits  boutons. 

120.  Papillon  Pivorsa,  P.  Prorsa; 
Carte  géographique  brcne. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noir,  avec  une  bande  blanche 
sur  le  milieu;  dessous  ferrugineux,  réticulé  de  blanc,  et  of- 
frant vers  l'extrémité  des  inférieures  un  point  lilas. 

Dessus  des  ailes  ayant,  derrière  la  bande  blanche,  une  ligne 
fauve  transverse,  simple  chez  le  mâle  ,  double  et  même  quel- 
quefois triple  chez  la  femelle. 

Bois,  prairies;  en  Juillet  et  en  Août, 

Je  n'ai  point  assez  observé  sa  chenille  pour  bien  apprécier 
■les  différences  qui  la  séparent  de  celle  du  papillon  Lévana. 

Genre  Nymphale,  n."  20  ,  correspondant  à  ceux  des  Pa- 
phia,  Apatiira,  Limenids ,  Neplis,  de  Fabricius. 

A.   Bord  postérieur  des  premières  ailes  concave  ;   bord  analogue  des 
secondes  denté ,  ayant  vers  l'angle  de  l'anus  deux  queues  linéaires. 

121.  P.  Jasius,   p.  Jasius. 

Deissus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre  chatoyant,  avec  une 
bande  maculaire  et  le  limbe  postérieur  d'un  jaune  fauve  ; 
dessous  varié  antérieurement  de  ferrugineux  et  d'olivâtre, 
avec  une  bande  et  des  hiéroglyphes  blancs. 

Bande  jaune  du  dessus  des  ailes  supérieures  quelquefois 
double.  Dessus  des  liilcs  inférieures  de  la  femelle  légèrement 
sablé  de  bleu  sur  le  disque. 

Aux  environs  de  Toulon ,  et  plus  particulièrement  aux  îles 
d'Hières  ;  en  Juin  et  en  Septembre. 

Chenille  armée  de  quatre  cornes  sur  la  tête,  ayant  les  pattes 


4i6  PAP 

dcailleuses  noires,  le  corps  chagriné  et  d'un  vert  tendre,  avec 
une  ligne  longitudinale  jaune  sur  chaque  côté  ,  et  quatre  points 
orangés  sur  le  dos.  Mange  les  feuilles  de  Y  arbousier  commun. 
Passe  rhiver  lorsqu'elle  éclôt  en  Septembre.  —  Chrysalide 
lisse,  grosse,  carénée,  d'un  vert  pâle. 

B.  Bord  postérieur  des  ailes  dentelé,  un  peu  concave  aux  supérieures , 
arrondi  aux  inférieures. 

122.  Papillon  Iris,  P.  Ins  ,• 
GRAND-MARs. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre  (un  reflet  violet  changeant  dans 
le  mâle),  avec  des  taches  aux  supérieures,  et  une  bande  uni- 
dentée  au  milieu  des  inférieures,  blanches;  dessous  des  infé- 
rieures sans  points  à  la  base. 

Bande  du  milieu  des  ailes  inférieures  droite  à  son  côté 
interne,  dilatée  en  angle  aigu  à  son  côté  externe,  et  pla- 
cée en  dessous  sur  une  bande  ferrugineuse  très-foncée  et 
beaucoup  plus  large.  Œil  des  ailes  supérieures  peu  ou  point 
sensible  en  dessus.  —  Femelle  plus  grande  et  sans  reflet.  Le 
mâle  offre  une  variété  très-rare,  qu'on  a  nommée  Beroé.  Elle 
est  tout-à-fait  sans  bande  blanche,  et  ses  premières  ailes 
n'ont  que  deux  points  blanchâtres. 

Dans  les  bois,  et  quelquefois  dans  les  prairies;  du  20  Juin 
à  la  mi-Juillet. 

Chenille  vivant  sur  la  cime  des  chênes,  et  se  rapprochant 
beaucoup  de  celle  de  l'espèce  suivante. 

12  3.    P.   Ilia  ,  P.  Ilia; 
Petit -Mars. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre  (un  reflet  violet  changeant  dans 
le  mâle),  avec  des  taches  aux  supérieures,  et  une  bande 
sinuée  au  milieu  des  inférieures,  blanches  ou  d'un  jaune 
orangé  :  dessous  des  inférieures  avec  un  à  trois  points  noirs  à 
la  base. 

Bande  du  milieu  des  secondes  ailes  concave  à  son  côté  in- 
terne, peu  sinuée  à  son  côté  externe,  plus  pâle  en  dessous 
et  placée  entre  deux  raies  d'un  ferrugineux  terne,  dont  la 
postérieure  très-écartée.  Œil  des  ailes  supérieures  sensible  en 
dessus,  mais  non  pupille. — "Femelle  plus  grande  et  sans  re- 
flet. La  variété  brune  et  la  variété  orangée  sont  aussi  cem- 


PAP  417 

inunes  l'une  que  l'autre  dans  nos  départemens  du  Nord  et  du 
centre;  mais  dans  nos  contrées  les  plus  méridionales  on  ne 
trouve  que  la  variété  orangée,  qui  y  est  souvent  plus  petite. 
Il  y  a  des  variétés  intermédiaires,  entre  autres  une  variété 
femelle  dont  le  dessus  est  presque  entièrement  fauve,  avec 
la  bande  du  milieu  plus  claire. 

Dans  les  prairies,  et  dans  les  bois  humides;  du  20  Juin  à 
la  mi-Juillet. 

Chenille  chagrinée,  d'un  vert  tendre,  ayant  les  deux  angles 
supérieurs  de  la  tête  prolongés  en  manière  de  cornes  bilides 
et  légèrement  tronquées.  Les  côtés  de  son  corps,  à  partir  du 
milieu  jusqu'à  l'anus,  sont  marqués  de  cinq  lignes  oblit[ues, 
dont  les  trois  postérieures  blanches,  l'antérieure  jaune  et  ter- 
minée sur  le  dos  par  une  petite  verrue  noirâtre.  Elle  vit  snr 
la  cime  des  peupliers  et  des  saules.  —  Chrysalide  carénée,  d'un 
vert  jaunâtre  pâle. 

124.  Papillon  du  Peuplier.,  P.  Populi  ; 
Grand  -  Sylvain. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre,  avec  une  bande  ma- 
culaire  blanche  sur  le  milieu,  une  rangée  de  lunules  fauves 
vers  Textrémité,  et  le  limbe  postérieur  bleuâtre  :  dessous  avec 
une  tache  verdàtre  à  la  base. 

Dessous  des  ailes  d'un  fauve  gai.  Femelle  plus  grande,  et 
ayant  la  bande»  très-large.  Mâle  assez  souvent  sans  bande  ,  et 
n'offrant  même  quelquefois  que  deux  ou  trois  points  blancs 
au  sommet  des  ailes  supérieures. 

Forêts  du  Nord  et  de  l'Est  de  la  France  ;  du  10  au  20  Juin. 

Chenille  verte,  nuancée  de  brun,  avec  la  tête  et  l'anus 
rougeâtres.  Son  dos  offre  des  éminences  charnues  sur  les- 
quelles sont  des  épines,  dont  les  deux  antérieures  plus  longues, 
et  les  deux  postérieures  courbées  en  arrière.  Sur  le  tremble  et 
sur  les  peupliers  noir  et  blanc.  —  Chrysalide  ovoïde,  obtuse  an- 
térieurement, jaunâtre  et  mouchetée  de  noir,  avec  une  bosse 
au  milieu  du  dos. 

125.  p.  Sibylla,  p.  Sihjlla; 
Petit  -  Sylvain. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre  ,   avec  une  bande  ma* 
culaire  blanche  sur  le  milieu  :  dessous  des  inférieures  ayant 
la  base  d'un  bleu  cendréj  avec  des  taches  noires. 
37.  37 


41  §  PAP 

Dessus  des  ailes  supérieures  de  la  femelle  un  peu  fouetté 
de  roux  vers  son  origine.  Dessous  des  deux  sexes  d'un  ferru- 
gineux jaunâtre,  avec  une  bande  comme  en  dessus,  et  une 
double  rangée  postérieure  de  points  noirs. 

Dans  les  bois;  de  la  lin  de  Juin  à  la  mi-Août,  selon  les 
localités. 

Chenille  verte;  avec  la  tête,  des  épines  dorsales  et  le  bas 
du  corps,  rougtàtres  ou  ferrugineux.  Sur  le  chèvrefeuille,  et 
peut-être  au5si  sur  le  chêne.  —  Chrysalide  anguleuse,  verdàf- 
tre ,  avec  des  taches  dorées. 

126.  Pavillon  Camilla  ,  P.  Camilla; 
Sylvain  azuré. 

Dessvis  des  ailes  d'un  bleu  noir  chatoyant,  avec  une  bande 
maculaire  blanche  sur  le  milieu  ;  dessous  des  inférieures  ayant 
la  base  d'un  bleu  argentin,  sans  taches. 

Dessus  de  la  femelle  ofi'rant  pai-fois  quelques  taches  cra* 
moisies.  Dessous  des  deux  sexes  d'un  ferrugineux  rougeâtre, 
avec  une  bande  comme  en  dessus,  et  une  simple  rangée  de 
points  noirs. 

Sur  les  bords  des  ruisseaux,  dans  le  centre  et  dans  le  Midi 
delà  France;  fin  de  Juillet  et  commencement  d'Août. 

Chenille  se  distinguant  principalement  de  celle  de  l'espèce 
précédente  par  une  ligne  latérale  de  poinis  ferrugineux.  Sur 
le  chèvrefeuille  et  sur  Vaune.  —  Chrysalide  arrgulcuse,  brunâ- 
tre, avec  une  bosse  arrondie  sur  le  dos. 
C.  utiles  oblongues  ,  ou  alongées  dans  le  sens  du  diamètre  du 
corps. 

127.  P.  Lucille,  p.  Lucilla  ; 

Le  Sylvain  Cœnobite,  Engram. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre,  dessous  ferrugineux, 
avec  une  ligne  longitudinale  à  la  base  des  supérieures,  et  une 
bande  sur  le  milieu  des  quatre,  blanche,  maculaire. 

Le  dessous  des  ailes  varie  en  ce  qu'il  y  a  parfois  le  long  du 
bord  postérieur  deux  lignes  blanchâtres,  ou  en  ce  que  la  ligne 
de  la  base  des  supérieures  est  double. 

Isère  et  Hautes-Alpes  ;  en  été. 

Gem^e  PoLyoMMATE,  11."  23. 
Les  Polyommates  d'Europe  foi'ment  trois  coupes  assez  na- 


PAP  /,.9 

furcllcs.  Les  espèces  de  la  première  coupe  ont  une  petite 
queue,  et  leurs  chenilles  sont  en  écusson  aplati. 

Les  espèces  de  la  deuxième  coupe  ont  le  bord  postérieur 
des  secondes  ailes  prolongé  à  l'angle  de  l'anus  chez  le  mâle, 
échancré  près  de  cet  angle  chez  la  femelle.  Elles  proviennent 
de  chenilles  en  écusson  alongé. 

Les  espèces  de  la  troisième  coupe  ont  les  ailes  entières  ou 
presque  entières,  le  plus  souvent  bleues  en  dessus  dans  le 
mâle,  d'un  brun  noirâtre  dans  la  femelle.  Leurs  chenilles 
ressemblent  à  un  écusson  renflé. 

I.  Chenilles  en  écusson  aplati ,  ou  cloportes. 
Les  petits  porte- queues. 

A.  Bord  postérieur  des  secondes  ailes  ayant  avant  l'angle  de  Tanus 
une  petite  queue  linéaire ,  souvent  précédée  en  dehors  d'une  dent 
plus  ou  moins  saillante.  Dessous  de  ces  ailes  traversé  au  milieu 
par  une  ou  deux  raies  blanches. 

128.  Papillon  du  Bouleau;  P.  Betulœ ,  figuré  dans  l'Atlas 
de  ce  Dictionnaire,  pi.  41  ,  fîg.  1   à  4. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre;  dessous  d'un  jaune 
fauve,  avec  le  bord  postérieur  roux,  et  deux  lignes  blanches 
transverses,-dont  une  plus  courte,  sur  le  milieu. 

Milieu  des  ailes  supérieures  offrant  en  dessus  dans  la  fe- 
melle une  bande  fauve,  arquée  ;  et  dans  le  mâle  quelques 
points  jaunâtres,  plus  ou  moins  prononcés. 

Dans  les  bois  et  le  long  des  haies  ;  depuis  la  fin  de  Juillet 
jusqu'à  la  mi-Septembre. 

Chenille  verte,  avec  des  lignes  longitudinales  et  des  stries 
obliques  jaunes  sur  chaque  côté  du  corps.  Habite  le  bouleau, 
commun,  le  prunellier,  etc.  —  Chrysalide  lisse,  convexe,  avec 
des  raies  plus  claires. 

12g.  P.  DU  Prunier,  P.  Pruni. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre,  avec  une  bande  fauve,  posté- 
rieure, maculaire  en  dessus,  ayant  les  côtés  bordés  en  des- 
sous par  des  points  noirs. 

Dessous  des  ailes  d'un  brun  jaunâtre ,  avec  une  ligne  blanche , 
transverse,  interrompue,  et  un  croissant  blanc  sur  chacun 
des  pointsnoirs  qui  bordent  le  côté  interne  de  la  bande  fauves 


/.20  PAP 

Dessus  du  mâle  ordinairement  s;ms  taches  aux  ailes  supérieures. 

Dans  les  hO'S:  au  commencement  de  Juin. 

Chenille  verte,  rayée  longitudinalement  et  obliquement 
de  blai'chàtre,  avec  la  tête  jaune  et  biponctuée  de  brun,  et 
des  tubercules  noiis  sur  le  dos.  Habite  le  prunier  sauvage. — 
Chrysalide  courte,  renflée  en  arrière,  brune,  avec  la  partie 
antérieure  tiquetée  de  blanchâtre. 

i3o.  Papillon  W -Blanc,  P.  TV-Album. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre  ;  dessous  des  inférieures  avec  une 
bande  marginale  rousse,  flexueuse,  et  une  ligne  blanche, 
discoïdale,  terminée  par  un  W. 

Dessus  des  premières  ailes  sans  taches  dans  la  femelle  ,  avec 
un  point  grisâtre  près  du  milieu  de  la  ffôte  dans  le  mâle. 

Avenues  d'ormes  et  grands  chemins;  fin  de  Juillet. 

Chenille  verte,  avec  un  double  rang  de  petites  pointes  le 
long  du  dos,  et  trois  taches  d'un  rouge  foncé  à  chacun  des  an- 
neaux postérieurs  du  ventre.  Sur  l'orme.  —  Chrysalide  pubes- 
cente  ,  d'i  n  brun  grisâtre,  avec  l'enveloppe  des  ailes  plus  fon- 
cée. Se  trouve  sous  l'écorce. 

i5i.  P.  Lyncée,  p.  Ljnceus. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre  ;  dessous  des  inférieures  avec  des 
lunules  marginales  rousses,  et  une  ligne  transverse  et  discoï- 
dale de  petits  traits  blancs;  trait  inférieur  oblique. 

Dessus  des  ailes  supérieures  offrant  une  tache  fauve,  orbi- 
culaii-e,  grande  dans  la  femelle,  plus  ou  moins  sensible  dans 
le  mâle. 

Bois,  parcs,  etc.;  de  la  mi-Juin  à  la  mi-Juillet. 

Chenille  puhescente,  ci  un  vert  pâle,  avec  la  tête  et  les 
pattes  écailleuses,  noires,  et  trois  lignes  jaunes,  maculaires, 
longitudinales.  Sur  le  chêne  et  sur  ïorwe. —  Chrysalide  d'un 
brun  jaunâtre,  avec  trois  rangs  de  points" obscui's  à  la  partie 
-postérieure. 

10  2.  P.  DU  Marronier,  p.  M-sculi. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre  ;  dessous  des  inférieures  avec  des 
lunules  marginales  d'un  roux  tres-foncé,  petites,  et  une  ligne 
transverse  et  discoïdale  de  traits  blancs;  trait  inférieur  en  G 
renversé. 

'Constamment  plus  petit  que  le  précédent,  et  ayant  d'ail- 
leurs le  dessous  des  aiies  d'un  brun  tirant  sur  le  cendré. 


PAP  42X 

Dans  les  garrigues  du  Midi  de  la  France;  au  printemps  et 
en  été. 

i55.  Papillon  de  l'Acacia,  P.  Acacice. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre  ;  dessous  d'un  gris  cen- 
dré, avec  une  ligne  blanche,  interrompue;  inférieures  avec 
des  lunules  marginales  rousses,  rapprochées.  (Anus  de  la  fe- 
melle avec  un  botirrelet  de  poils  noirs.) 

Dessus  des  ailes  intérieures  avec  deux  taches  fauves  près 
de  l'angle  de  l'anus  ohez  le  mâle,  avec  quatre  chez  la  femelle. 

Montagnes  de  la  Lozère,  Pyrénées  orientales. 

i34.  P.  DU   Prunellier,  P.  Spini. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre  ;  dessous  cendré,  avec 
une  ligne  blanche,  ondulée;  inférieures  avec  des  lunules  uiar- 
ginales  fauves,  et  une  tache  d'un  bleu  pâle  à  l'angle  de  l'anus. 

Dessus  des  ailes  inférieures  des  deux  sexes  tantôt  sans  taches, 
tantôt  avec  deux  ou  trois  points  fauves  près  de  Pangle  de  l'anus. 

Départemens  du  Midi;  en  Juillet  et  en  Août. 

Chenille  verte,  avec  la  tête  noire,  et  des  lignes  jaunes  ma- 
culaires  le  long  du  dos.  Sur  le  prunellier.  —  Chrysalide  brune 
en  dessus,  et  garnie  en  dessous  d'un  duvet  cendré. 

l35.  P.  DU  Chêne,  P.  Qiiercûs. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre,  glacé  de  violet  dans  le 
mâle,  avec  une  tache  bleue  à  la  base  des  supérieures  dans  la 
femelle  :  dessous  gris,  avec  une  ligne  blanche,  ondulée,  et 
deux  taches  fauves  à  Pangle  de  Panus. 

La  tache  bleue  du  dessus  des  ailes  supérieures  de  la  femelle 
est  fortement  bifide ,  et  accompagnée  parfois  de  deux  à  trois 
points  orangés. 

Dans  les  bois  ;   du  20  Juin  à  la  mi-Juillet. 

Chenille  pubcscente,  grisâtre,  avec  la  tête  brune,  les  in- 
cisions, et  une  ligne  ondulée  de  points,  jaunes.  Sur  le  chêne. 
—  Chrysalide  brune,  avec  des  taches  plus  claires. 

B.  yîiles  inférieures  sans  queue ,  et  simplement  un  peu  dentées. 

i36.    P.  Evippus,   P.  Evippus. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre,  avec  la  base  glacée 
de  violet;  dessous  gris,  avec  des  taches  marginales  fauves  , 
surmontées  d'un  point  oculaire,  et  chargées  en  arrière  d'un 
trait  d'un  bleu  ai'gentin. 


4^^  PAP' 

Les  poinJs  qui  surmontent  les  taches  fauves  sont  noirs  et 
Lordés  intérieurement  par  un  chevron  blanc.  Le  mâle  a  sur 
le  dessus  des  ailes  inférieures  trois  points  marginaux  d'un 
bleu  violet;  la'  femelle  en  a  six,  et  le  bleu  de  ses  ailes  supé- 
rieures est  plus  vif  et  moins  prolongé  sur  le  disque. 

Garrigues  des  départemens  méridionaux;  en  Juin. 

C.  Ailes  entières;  les  inférieures  ayant  près  de  l'angle  de  l'anus  un 
petit  filet  en  forme  de  queue. 

îoy.  Papillon  Boéticus,  P.  Boelicus. 

Dessus  des  ailes  d'un  violet  bleuâtre,  avec  le  limbe  d'un 
brun  noirâtre;  dessous  cendré  ,  avec  des  stries  blanchâtres, 
ondulées;  ailes  inférieures  offrant  une  bande  blanche  con- 
tinue, et  deux  yeux  à  iris  doré  près  de  l'angle  de  l'anus. 

La  femelle  a  le  dessus  d'un  brun  noirâtre,  avec  la  base 
d'un  bleu  violet  assez  brillant.  Elle  pond  dans  les  fleurs  du 
las.uenaudier. 

Dans  les  parcs  ,  les  grands  jardins,  etc.  ;   vers  la  mi-Août. 

Chenille  d'un  vert  plus  ou  moins  foncé,  avec  le  dos  jaspé 
de  rouge.  Vit  dans  lasilique  des  baguenaudiers  et  de  quelques 
plantes  légumineuses.  —  Chrysalide  jaunâtre,  avec  cinq  rangs 
de  points  noirâtres  sur  le  dos  et  sur  le  ventre. 

i38.   F.  TûLiCAj<vs  ,  P.  Telicanus. 

Dessus  des  ailes  d'un  violet  légèrement  bleuâtre ,  avec  le 
limbc'd'un  brun  noirâtre  ;  dessous  cendré  ,  avec  des  chaînettes 
et  des  lunules  blanches;  ailes  inférieures  offrant  près  de  l'an- 
gle de   l'anus  deux  yeux  à  iris  doré. 

Plus  potit  que  le  précédent.  Dessus  de  la  femelle  largement 
bordé  de  brun-noirâtre,  et  portant  plus  ou  moins  l'empreinte 
des  parties  blanches  du  dessous. 

Départemens  voisins  de  la  Méditerranée  ;  en  Juillet  et  en 
Août. 

109.  P.  Amyntas,   p.  Amjntas. 

Dessus  du  mâle  d'un  bleu  violet,  dessus  delà  femelle  d'un 
brun  noirâtre  ;  dessous  d'un  gris  bleuâtre,  avec  des  points 
noirs  ocellés  ;  ailes  inférieures  ayant  deux  taches  fauves  à 
l'angle  de  l'anus. 

Dessus  de  la  femelle  avec  une  poussière  bleuâtre  à  la  base 


PAP  4^5 

dp.s  ailes  supérieures,   et  deux  petits  yeux  fauves  à  prunelle 
noire  à  l'angle  anal  des  inférieures. 

Prairies  et  clairières  des  bois;  en  Juillet  et  en  Août. 

II.   Chenilles  en  écusson  alongé. 

Les   Bronzés. 

JBord  postérieur  des  secondes  ailes  prolonge'  à  l'angle  de  l'airus  dans 
la  plupart  des  maies,  échancré  avant  cet  angle  dans  les  femelles. 

140.  Papillon  Hiéré,  P.  Hiere. 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre,  fouetté  de  fauve  et  ta- 
cheté de  noir  (un  reflet  violet  très-vif  dans  le  niàle);  dessous 
des  inférieures  cendré,  avec  une  multitude  de  points  ocu- 
laires; la  base  bleuâtre,   et  une  bande  marginale  fauve. 

Dessus  des  ailes  inférieures  de  la  femelle  offrant  à  l'extré- 
mité une  bande  fauve  très-distincte,  et  surmontée  quelquefois 
d'un  cordon  de  petites  lunules  bleues. 

Environs  de  Dijon,  montagnes  de  Saverne,  etc.;  en  Juillet 
et  en  Août. 

141.  P.  GoRDiDS  ,  P.  Gordius. 

Dessus  des  ailes  fauve,  tacheté  de  noir  (un  reflet  violet 
dans  le  mâle);  dessous  des  inférieures  d'un  cendré  jaunâtre, 
avec  une  multitude  de  points  oculaires;  la  base  verdàtre ,  et 
une  bande  marginale  fauve. 

Mâle  un  peu  rouge,  à  raison  du  reflet.  Points  des  pi'cmières 
ailes  plus  gros  que  dans  l'espèce  précédente. 

Alpes,  Pyrénées,  parties  montagneuses  du  Midi  de  la 
France  ;  au  mois  de  Juillet. 

142.  P.  ÏHEftSAMON,  P.  Thersamon. 

Dessus  des  ailes  fauve,  avec  un  léger  reflet  violet  dans  le 
mâle,  avec  des  taches  noires  dans  la  femelle;  disque  des  in- 
férieures un  peu  obscur;  leur  dessous  cendré,  avec  une 
multitude  de  points  oculaires,  et  une  bande  marginale  fauve. 
Dessus  des  ailes  supérieures  du  mâle  à  peine  tacheté,  dessus 
des  inférieures  offrant  à  l'extrémité  une  bande  fauve  enfre 
deux  rangs  de  points  noirs.  Taches  du  dessus  de  la  femelle 
assez  grosses.  —  Alpes. 

345.   P.  Xanthb  ,  P.  Xanthe. 

Dessus  des  ailes  d'un   brun  chatoyant ,    avec   des   taches 


4=4  PAP 

noires;  dessous  d'un  jaune  verdâtre,  avec  une  muKitude  de 

points  oculaires;  une  bande  marginale  fauve  sur  les   deux 

faces. 

La  femelle  a  le  milieu  des  premières  ailes  fauve  de  part  et 
d'autre. 

Clairières  des  bois  ;  en  Mai  et  au  commencement  d'Août. 

144-    Papillon  Hellé,  P.  Helle, 

Dessus  des  ailes  brun,  avec  un  reflet  violet,  et  le  milieu 
des  supirieures  varié  de  fauve  et  de  noir;  dessous  des  infé- 
rieures d'un  brun  tanné,  avec  des  points  oculaires,  une  raie 
blanche  anguleuse,  puis  une  bande  marginale  d'un  rouge 
fauve. 

Le  dessus  du  mâle  est  entièrement  glacé  de  violet.  Le  des- 
sus de  la  femelle  n'est  glacé  qu'à  la  base  ;  mais  il  a  avant  la 
bande  fauve  du  bout  des  quatre  ailes  un  cordon  de  lunules 
d'un  bleu  brillant. 

Contrées  montagneuses  de  l'Est  de  la  France  ;  en  Mai  et 
en  Août. 

146.  P.  Chryséis,  p.  CJirjseis. 

Dessus  des  ailes  fauve  ,  avec  le  milieu  biponctué  et  tous 
les  bords  glacés  de  violet  dans  le  mâle,  avec  des  taches  noires 
dans  la  femelle;  dessous  des  inférieures  d'un  cendré  obscur, 
avec  une  multitude  de  points  oculaires  et  une  petite  bande 
rousse  vers  l'angle  de  l'anus. 

Dessus  du  uiàle  d'un  fauve  ponceau.  Dessus  des  premières 
ailes  de  la  femelle  d'un  fauve  foncé.  Une  ligne  fauve,  échan- 
crée  en  dehors,  vers  l'extrémité  des  ailes  inférieures  des  deux 
sexes. 

Dans  les  bois;  en  Juin  et  en  Août. 

146.  P.  Eurydice,  P.  Eurfdice. 

Dessus  du  màle  fauve,  sans  taches  sur  le  milieu  et  entière- 
ment bordé  de  noir  ;  dessus  de  la  femelle  d'un  brun  noirâtre, 
avec  des   taches  plus  foncées;    dessous  d'un  cendré  un   peu- 
jaunâtre,  avec  une  multitude  de  points  oculaires,  et  la  base 
verdâtre. 

Dessus  du  mâle  d'un  fauve  ponceau.  Dessus  de  la  femelle 
tout  brun,  avec  huit  à  neuf  points  noirs  sur  le  milieu.  — Alpes  j 
en  Juillet  et  en  Août. 

147.  P.  HiproTHOÉ,  P.  Hippothoe. 


PAP  425 

Dessus  fauve,  avec  une  légère  bordure  et  une  lunule  cen- 
trale noires  aux  quatre  ailes  dans  le  màle ,  avec  plusieurs 
taches  aux  supérieures  dans  la  femelle;  dessous  cendré,  avec 
la  base  d'un  bleu  pâle;  une  multitude  de  points  oculaires,  et 
une  bande  marginale  fauve. 

Dessus  du  màle  d'un  fauve  ponceau  vif,  et  ayant  la  bor- 
dure des  secondes  ailes  crénelée  à  son  côté  interne.  Dessus 
des  ailes  inférieures  de  la  femelle  avec  une  bande  fauve, 
échancrée  en  dehors. 

Lieux  marécageux;  au  mois  de  Juin. 

148.  Papillon  de  la  Verge  d'or,  P.  Virgaurece. 

Dessus  des  ailes  fauve,  bordé  de  noir,  sans  taches  dans  le 
màle,  avec  plusieurs  taches  dans  la  femelle;  dessous  d'un 
fauve  jaunâtre  pâle,  avec  quelques  petits  points  oculaires, 
et  une  ligne  tranverse  de  taches  blanclies. 

Dessus  du  màle  d'un  fauve  doré  brillant,  et  ayant  la  bor- 
dure des  secondes  ailes  crénelée  à  son  côté  intez'ne.  Dessus 
des  ailes  inférieures  de  la  femelle  un  peu  obscur  sur  le  mi- 
lieu. 

Dans  les  bois;  au  printemps  et  en  été. 

Chenille  pubescente,  d'un  vert  foncé,  avec  la  tête  et  les 
pattes  écailleuses  noire.';,  une  ligne  jaune  le  long  du  dos,  et 
des  lignes  d'un  vert  paie  le  long  des  côtes.  Sur  la  verge  d'or 
commune  et  sur  la  patience  sauvage.  —  Chrysalide  d'un  brun 
jaunâtre  ,  avec  l'enveloppe  des  ailes  obscure. 

149.  P.  Phl.eas,  p.  Phlœas. 

Ailes  supérieures  fauves  de  part  et  d'autre,  avec  des  taches 
noires:  dessus  des  inférieures  d'un  brun  noirâtre;  avec  une 
bande  fauvfe  crénelée;  leur  dessous  d'un  cendré  brunâtre, 
avec  des  points  noirâtres  et  une  lignç  marginale  rougeàtre. 

Les  deux  sexes  semblables,  et  ayant  le  dessus  des  premières 
ailes  d'un  fauve  brillant.  Taches  du  dessous  de  ces  ailes  ocel- 
lées. Individus  du  Midi  plus  rembrunis. 

Dans  les  bois,  le  long  des  chemins,  etc.  ;  au  printemps  et 
à  la  fin  de  l'été.  Se  repose  sur  les  renoncules. 

Chenille  d'un  vert  clair  ,  avec  une  ligne  jaune  le  long 
du  dos. 

i5o.  P.  DE  LA  Ronce,  P.  Ruhi, 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre  luisant;    dessous  des 


4^5  p^p 

quatre  vert,  avec  une  ligne  transverse  de  taches  blanches , 
et  le  bord  postérieur  ferrugineux. 

Dessus  des  ailes  supérieures  de  la  femelle  offrant  ordinaire- 
ment ,  vers  le  milieu  de  la  côte ,  un  point  blanchâtre ,  oblong. 

Dans  les  bois,  sur  les  épines  en  fleurs;  du  vingt  Avril  à  la 
mi-Mai. 

Chenille  pubescente,  verte,  avec  un  rang  de  taches  trian- 
gulaires jaunâtres  sur  chacun  des  côtés,  et  une  ligne  blanche 
au-dessus  des  pattes.  Sur  la  ronce,  Vesparcette,  les  genêts,  les 
cytises.  Se  transforme  avant  l'hiver.  —  Chrysalide  brune, 
avec  les  stigmates  plus  clairs. 

III.  Chenilles  en  écusson  ronflé. 
Les  Azurins. 
A.  Jiles  inférieures  déniées  ou  entières.    Leur  dessous  offrant   des 
points  ocellés ,  avec  une  ligne  ou  une  tache  blanche  longitudinale 
un  peu  au- delà  du  milieu ,  et  le  plus  souvent  une  bande  trans verse 
de  taches  fauves  à  l'extrémité. 

i5i.  Papillon  Agestis,  P.  Agestis. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  en  dessus:  leur  dessous 
cendré,  avec  une  multitude  de  points  oculaires;  chaque  aile 
ayant  de  part  et  d'autre  une  rangée  marginale  de  taches 
fauves,  et  une  frange  entrecoupée  de  blanc  et  de  brun. 

Les  deux  sexes  semblables.  Taches  rousses  du  dessus  des 
secondes  ailes  marquées  en  arrière  d'un  point  noir.  Dessous 
des  quatre  ailes  du  même  ton;  celui  des  premières  n'ayant 
aucune  tache  avant  le  point  central:  celui  des  secondes  ayant 
les  deux  points  antérieurs  de  la  rangée  du  milieu  très-rappro- 
chés  et  isolés  des  autres. 

Bois,  prairies,  etc.;  au  printemps  et  en  été. 
l52.   P.  Alexis,  P.  Alexis. 

Ailes  entières ,  ayant  le  dessus  d'un  bleu  violet  dans  le 
mâle,  d'un  brun  noirâtre  dans  la  femelle,  avec  une  frange 
blanche;  dessous  cendré,  avec  la  base  verdàtre  ;  une  multi- 
tude de  points  ocellés  ,  et  une  bande  marginale  de  taches 
fauves. 

Dessus  de  la  femelle  saupoudré  de  bleu  à  la  base  ,  et 
offrant  à  l'extrémité  une  série  de  taches  fauves  qui  s'appuient 


PAP  427 

aux  secondes  ailes  sur  des  points  noirs  oculaires.  Dessous  de 
ces  ailes  du  même  ton  que  celui  des  premières,  et  ayant  les 
deux  points  antérieurs  de  la  rangée  du  milieu  notablemeat 
séparés  l'un  de  l'autre. 

Très-commun  partout;  au  printemps  et  en  été. 

Chenille  pubesceri te,  verte,  avec  le  dos  plus  foncé.  Sur  la 
luzerne,  le  trèfle,  etc.  —  Chrysalicre  d'un  gris  brun  ,  avec  le 
bord  postérieur  de  l'enveloppe  des  ailes  plus  obscur. 

i53.  Papillon  Adonis,  P.  Adonis. 

Ailes  entières,  ayant  le  dessus  d'un  bleu  azuré  dans  le 
niàle,  d'un  brun  noirâtre  dans  la  femelle,  avec  une  frange 
entrecoupée  de  blanc  et  de  noir  ;  dessous  brunâtre  ,  avec 
la  base  verdàtre,  une  multitude  de  points  ocellés,  et  une 
bande  marginale  de  lunules  fauves. 

Femelle  se  distinguant  en  dessus  de  celle  du  précédent  par 
l'entrecoupé  de  la  frange.  Dessous  des  secondes  ailes  plus  foncé 
que  celui  des  premières ,  ayant  le  deuxième  point  postérieur 
de  la  rangée  du  milieu  beaucoup  plus  en  avant  que  les  autres  , 
et  les  lunules  fauves  bordées  intérieurement  de  noir  et  de 
blanc. 

Prairies  et  clairières  des  bois  ;  en  Mai  et  vers  la  fin  de  Juillet. 

Chenille  pubescente,  verte,  ou  d'un  brun  clair,  avec  une 
ligne  dorsale  plus  foncée  et  comprise  entre  deux  rangs  de 
taches  fauves  triangulaires.  Sur  le  genél  herbacé,  etc.  —  Chry- 
salide d'un  gris  verdàtre. 

164.  P.  DoRVLAS,  P.  Dorjlas. 

Ailes  entières  ,  ayant  le  dessus  d'un  bleu  azuré  dans  le 
mâle,  d'un  brun  noirâtre  dans  la  femelle,  avec  une  frange 
blanche;  leur  dessous  brunâtre,  avec  la  base  verdàtre;  une 
niullitude  de  points  ocellés;  une  bande  de  taches  fauves  en 
fer  de  flèche,  et  le  bord  postérieur  blanchâtre. 

Pas  d.^  taches  avant  le  point  central  du  dessous  des  pre- 
mières ailes.  Pénultième  et  antépénultième  point  de  la  rangée 
du  milieu  des  secondes  plus  en  avant  que  les  autres;  taches 
fauves  des  mêmes  ailes  non  bordées  intérieurement. 

Pyréiiéfs,  environs  de  Barege;  en  Juin. 

i55.  P.  TiTHONUs,  P.  Tithonus. 

Ailes  entières,  ayant  le  dessus  d'un  bleu  argenté  chatoyant 
en  rougeàtrc  ,    avec   une   bordure    noire   crénelée   et    une 


428  PAP 

frange  blanche;  leur  dessous  cendré,  avec  une  multitude 
de  points  ocellés,  et  une  bande  marginale  de  lunules  fauves. 

Plus  petit  quelesprécédeiis,  et  ayant,  ainsi  que  lessuivans, 
l'extréniité  des  nervures  noire.  Deux  points,  l'un  au-dessus 
de  l'autre,  avant  la  lunule  centrale  du  dessous  des  premières 
ailes;  points  de  la  rangée  du  milieu  des  secondes  disposés  tous 
sur  une  même  ligne  courbe.  —  Femelle  inconnue. 

Alpes;  au  mois  de  Juin. 

i56.  Papillon  Corypon,  P.  Corydon. 

Ailes  entières,  ayant  le  dessus  argenté  et  chatoyant  en  ver- 
dàtre,  avec  une  bordure  ocellée  et  une  frange  entrecoupée 
de  blanc  et  de  noir;  leur  dessous  cendré,  avec  une  multi- 
tude de  points  oculaires  ;  celui  des  inférieures  verdàtre  à  la 
base,  et  ayant  à  l'extrémité  des  lunules  fauves. 

Dessus  de  la  femelle  tantôt  d'un  brun  chatoyant  en  bleu, 
tantôt  du  même  ton  que  celiji  du  mâle,  avec  la  bordure  plus 
large  et  marquée  de  fauve  aux  ailes  inférieures.  Tache  cen- 
trale du  dessous  des  ailes  supérieures  précédée  intérieure- 
ment d'une  ligne  transverse  de  trois  à  quatre  points  ocellés. 

Bois,  prairies  ,  jardins;  à  la  fin  de  Juillet  et  commencement 
d'Août. 

iSy.  P.  MÈLtAGRE,  P.  M eleager. 

Ailes  dentées,  ayant  le  dessus  d'un  bleu  argenté,  chato3rant 
en  rougcàtre,  avec  une  bordure  noire  et  une  frange  blanche; 
dessous  du  mâle  blanchâtre,  dessous  de  la  femelle  brunâtre 
avec  des  points  oculaires. 

Bordure  du  mâle  très-étroite.  —  Femelle  plus  brillante , 
ayant  l'extrémité  des  nervures  noire  et  dilatée,  la  bordure 
assez  birg-'  et  chargée  de  deux  rai  gs  de  chevrons  blanchâtres, 
plus  grossiers  aux  ailes  de  devant  qu'à  celles  de  derrière.  Un 
trait  noir,  vaguement  entouré  de  blanc,  au  milieu  de  chacune 
de  ses  ailes. 

Cévennes,  Lozère  ,  etc.  ;  en  Juillet  et  en  Août. 

i58.  P.  Agaiho^  ,  P.  Agathon. 

Ailes  un  peu  dentées,  ayant  le  dessus  d'un  bleu  argenté, 
avec  une  bordure  noire  et  une  frange  blanche;  leur  dessous 
d'un  cendré  pâle,  avec  des  points  oculaires;  celui  des  infé- 
rieures verdàtre  à  la  base,  et  ofirant  vers  Fangle  de  l'anuç 
quelques  lunules  fauves. 


PAP  429 

Pas  de  points  avant  la  lunule  centrale  du  dessous  des  pre- 
mières ailes.  Dessous  des  secondes  ailes  n'ayant  pas  de  taches 
blanches  longitudinales  entre  la  rangée  de  points  du  milieu 
et  celle  (lu  bord.  —  Fi-mclle  inconnue. 

Pyrénées  ,  vallée  du  Barege:  en  Août. 

i5g.   Papillon  D.vMON  ,  P,  Damon. 

Ailes  entières ,  ayant  le  dessus  d'un  bleu  argenté  dans  le 
mâle,  d'un  brun  noirâtre  dans  la  femelle;  leur  dessous  d'un 
cendré  rougeàtre,  avec  une  rangée  de  points  oculaires;  ci  lui 
des  inférieures  avec  une  bandelette  blanche,  allant  de  la  base 
au  bord  postérieur. 

Mâle  ayant  une  bordure  noirâtre,  qui  va  toujours  en  se 
rétrécissant  depuis  la  côte  des  premières  ailes  jusqu'à  l'iingle 
interne  des  secondes.  Dessous  de  la  femelle  plus  foncé  que 
celui  du  mâle. 

Cévennes  ,  Lozère  ,  etc.  ;  en  Juillet. 

Chenille  pubescente,  d'un  vert  jaunâtre,  avec  trois  lignes 
longitudinales  plus  foncées,  dont  les  deux  extrêmes  bordées 
de  blanc ,  et  une  ligne  jaune  ou  rougeàtre  au-dessus  des  pattes. 
—  Chrysalide  très-obtuse,  d'un  jaune  d'ocre. 

160.  P.  EoMÉDON,    P.  Eumcdon. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  en  dessus,  avec  une 
frange  blanchâtre;  leur  dessous  d'un  cendré  obscur,  avec  des 
points  oculaires  et  des  lunules  roussâtres  marginales  ;  et  lui 
des  inférieures  verdâtre  à  la  base,  et  ayant  une  raie  blanche 
allant  du  disque  au  bord  postérieur. 

Dessus  de  la  femelle  avec  quelques  taches  fauves  près  de 
l'angle  anal.  Points  oculaires  du  dessous  des  quatre  ailes  bien 
rangés  en  arc;  raie  blanche  du  dessous  des  inférieures  for- 
mant le  marteau  à  son  origine. 

Pyrénées,  environs  deNismes,  etc.  ;  en  Juin. 

B.  yfiles  inférieures  entières.  Leur  dessous  offrant  des  points  ocellés, 
avec  une  ou  deux  bandes  blanches  transverses  sur  le  milieu ,  et  It 
plus  souvent  une  bande  ou  des  taches  fauves  à  l'extrémité. 

161.  P.  Argus,  P.  Argus. 

Dessus  des  ailes  d'un  bleu  violet,  avec  une  large  bordure 
noire  et  une  frange  blanche;  dessous  d'un  cendré  clair  et 
ocellé  de  noir;  celui  des  inférieures  avec  une  bande  fauve. 


43o  p^^p 

sinuéc,   et  chargée  d'un  rang  de  points  d'un  bleu  argenté. 
(Plus  grand.) 

Bord  antérieur  des  premières  ailes  blanc.  —  Dessus  de  la 
femelle  avec  une  série  marginale  de  taches  fauves,  mar- 
quées en  arrière  d'un  point  noir. 

Bois,  prairies,  etc.;  à  la  fin  de  Juillet  et  au  commence- 
ment d'Août. 

Chenille  pubescente,  d'un  vert  brunâtre,  avec  la  tête 
ainsi  que  les  pattes  écailleuses  noires,  et  plusieurs  lignes  fer- 
rugineuses, dont  une  le  long  du  dos,  les  autres  obliques  et 
bordées  de  blanc.  Sur  le  sainfoin,  les  genêts,  etc.  Préfère  la 
feuille  aux  fleurs.  —  Chrysalide  svelte,  vcrdàtre  ,  avec  le  bord 
extérieur  de  Penveloppe  des  ailes  et  les  dernières  incisions  du 
corps  ferrugineux. 

162,  Papillon  ^gon,  P.  vEgon. 

Dessus  du  mâle  d'un  bleu  violet ,  avec  une  large  bordure 
noire  et  une  frange  blanche;  dessus  de  la  femelle  d'un  brun 
noirâtre  ;  dessous  d'un  cendré  brun  et  ocellé  de  uoir  ;  celui 
des  inférieures  avec  une  bande  fauve  ,  sinuée  ,  et  chargée 
d'un  rang  de  points  d'un  bleu  argenté.   (Plus  petit.) 

Dessus  de  la  femelle  sablé  de  bleu  seulement  à  la  base  ,  et 
ayant  toujours  la  frange  d'un  blanc  très-sale.  Points  oculaires 
du  dessous  des  deux  sexes  plus  gros  que  dans  Pespèce  pré- 
cédente. 

Devance  ÏArgus  d'environ  trois  semaines. 

i63.  P.  Optiléte,  p.  Optilete. 

Dessus  des  ailes  d'un  violet  argentin ,  avec  une  frange 
blanche  ;  dessous  d'un  cendré  clair  et  ocellé  de  noir  ;  celui 
des  inférieures  avec  deux  lunules  fauves  et  deux  points  d'un 
bleu  argenté  à  Pangle  de  Panus. 

Dessus  de  la  femelle  largement  bordé  de  noir,  et  offrant 
une  tache  orangée  à  l'angle  anal  des  aiies  inférieures. 

Alpes  ;  en  Juillet. 

164.  P.  Hylas,  p.  Hjlas. 

Dessus  des  ailes  d'un  bleu  violet  pâle,  avec  une  lunule 
centrale  noire,  et  une  frange  entrecoupée  de  blanc  ef  de 
brun  :  dessous  d'un  cendré  blanchâtre  ,  avec  des  points 
ocellés;  celui  des  inférieures  avec  un  cordon  de  cinq  lunules 
fauves. 


PAP  a3i 

Dessus  des  ailes  inférieures  offrant  à  l'extrémité  une  série 
de  points  noirs  à  iris  blanchâtre  (quelquefois  à  iris  fauve 
chez  la  femelle).  Dessus  de  celle-ci  obscur  au  sommet  des 
quatre  ailes. 

Dans  les  bois;  en  Août, 

]6r.  Papillon  DE  l'O  :piN  ,  P.  Telephii. 

Dessus  d'un  brun  noirâtre ,  avec  la  base  des  quatre,  et  des 
annelefs  à  l'extrémité  des  inférieures,  violets;  dessous  blanc, 
avec  des  points  noirs,  aimples;  celui  des  inférieures  avec  une 
bande  fauve,  flexueuse. 

Frange  de  toutes  les  ailes  entrecoupée  de  blanc  et  de  brun. 
Points  du  milieu  des  ailes  supérieures  sensibles  en  dessus. 

Bois  fourrés  du  Midi  de  la  France;  au  mois  de  Juin.  Volti- 
geant autour  d^s  buissons. 

Chenille  pubescente,  d'un  vert  de  mer,  avec  une  ligne 
violette  le  long  du  dos.  Sur  le  seduin  telepkium  ou  orpin-reprise. 
—  Chrysalide  courte,  obtuse,  d'un  vert  pâle,  moucheté 
de  brun.  Passe  Phiver. 

166.   P.  OftBrruLUS,  P.  Orhilulus. 

Dessus  des  ailes  d'un  cendré  argentin  dans  le  mâle ,  d'un 
brun  noirâtre  dans  la  femelle,  avec  une  frange  blanche;  des- 
sous cendré;  celui  des  supérieures  avec  des  points  ocellés, 
nombreux;  celui  des  inférieures  avec  une  tache  blanche  en 
cœur  sur  le  milieu ,  et  deux  lunules  roussàtres  à  l'angle  de 
l'anus. 

Dessus  de  la  femelle  légèrement  saupoudré  de  bleu  à  la 
base  ;  dessous  des  secondes  ailes  plus  foncé  que  celui  des 
premières,  et  ayant  la  bande  blanche  transverse  très-inégale- 
ment incisée  à  son  côté  interne.  Tache  centrale  visible  en 
dessus.  —  Alpes;  au  mois  de  Juillet. 

1G7.   P.  Phérétes,  p.  Pheretes. 

Dessus  des  ailes  d'un  bleu  violet  dans  le  mâle,  d'un  brun 
noirâtre  dans  la  femelle,  avec  une  frange  blanche  ;  dessous 
d'un  cendré  verdâtre;  celui  des  supérieures  avec  une  lunule 
centrale  et  un  rang  de  points  ocellés;  celui  des  inférieures  avec 
beaucoup  de  taches  blanches  arrondies. 

Dessus  de  la  femelle  saupoudré  de  bleu-violet  à  la  base. 
Taches  blanches  du  dessous  des  secondes  ailes  disposées  sur 
deux  rangs. 


43a  ,  PAP 

Alpes  j  au  mois  de  Juillet. 

C.  Ailes  inférieures  entières  ;   leur  dessous  n'offrant  que  des  points 
noirs,  simples  ou  ocellés. 

i68.  Papillon  Arion  ,  P.  Arion. 

Dessus  (les  ailes  d'un  bleu  argenté  obscur,  avec  des  taches 
discoïdales  très -noires,  et  des  yeux  à  l'extrémité  des  infé- 
rieures; dessous  cendré,  avec  une  lunule  centrale  et  trois 
rangées  de  points  oculaires;  celui  des  inférieures  d'un  vert 
argentin  à  la  base. 

Taches  discoïdales  du  dessus  des  ailes  moins  grosses  chez  le 
mâle  que  chez  la  femelle.  Frange  entrecoupée  de  brun  en- 
dessous.  Deux  ou  trois  points  oculaires  avant  la  lunule  cen- 
trale du  dessous  des  premières  ailes,  quatre  à  cinq  avant  celle 
du  dessous  des  secondes. 

Lieux  secs  et  cpuverts  de  bruyères;  quinze  premiers  jours 
de  Juillet. 

169.  P.  Alcon  ,  P.  Alcon. 

Dessus  des  ailes  d'un  bleu  violet  obscur,  avec  une  large 
bordure  d'un  brun  noirâtre;  dessous  cendré,  avec  une  lunule 
centrale  et  trois  rangées  de  points  oculaires  ;  celui  des  infé- 
rieures d'un  vert  argentin  depuis  la  base  jusqu'au  milieu. 

Frange  entrecoupée  de  brun  de  part  et  d'autre.  Bordure 
de  la  femelle  très-large.  Pas  de  points  avant  la  lunule  centrale 
du  dessous  des  premières  ailes,  trois  à  quatre  avant  celle  du 
dessous  des  secondes.  Cette  lunule  se  reproduisant  quelque- 
fois en  dessus. 

Environs  de  Lyon,  etc.  ;  en  Juillet. 

170.  P.  EupHÉMDs  ,  P.  Eupliemus. 

Dessus  des  ailes  d'un  bleu  violet  pâle,  sans  taches  dans  le 
mâle,  avec  des  points  noirâtres  sur  le  disque  des  supérieures 
dans  la  femelle  ;  dessous  cendré  ,  avec  une  lunule  centrale 
et  deux  rangées  de  points  oculaires. 

Dessus  du  mâle  avec  une  bordure  très-étroite  ;  dessus  de  la 
femelle  avec  une  bordure  très-large  d'un  brun  noirâtre  ;  des- 
sous des  secondes  ailes  avec  deux  à  trois  points  et  peu  ou  pas 
de  vert  à  la  base. 

Clairières  des  bois;  vers  la  fin  de  Mai  et  de  Juillet. 

171.  P.  Cyllarcs  ,  P.  Oyllarus, 


PAP  433 

Dessus  des  ailes  d'un  bleu  violet ,  avec  une  bordure  noire: 
dessous  d'un  cendré  clair,  avec  une  rangée  de  points  ocellés; 
celui  des  supérieures  marqué  d'une  lunule  centrale;  celui 
des  inférieures  d'un  vert  argentin  depuis  la  base  jusqu'au 
bord  postérieur. 

Dessus  du  niàle  avec  une  bordure  très- étroite  ;  dessus  de 
la  femelle  avec  le  sommet  de  chaque  aile  d'un  brun  noirâtre. 
Points  oculaires  du  dessous  des  ailes  supérieures  plus  gros  que 
ceux  des  inférieures. 

Bois  et  prairies  ;  fin  de  Juin. 

Chenille  pubescente  ,  d'un  vert  jaunâtre,  avec  une  ligne 
rougeàtre  le  long  du  dos,  et  des  traits  obliques  d'un  vert 
brunâtre  sur  chaque  côté;  tête  et  pattes  écailleuses  noires, 
pattes  membraneuses  d'un  vert  sombre.  Sur  le  mélilot ,  le 
genêt  herbacé,  etc.  Passe  l'hiver.  —  Chrysalide  brunâtre. 

172.  Papillon  Argiolus,  P.  Argiolus. 

Dessus  des  ailes  d'un  bleu  violet  pâle;  dessous  d'un  blanc 
bleuâtre j  avec  des  points  noirs,  simples. 

Dessus  du  mâle  sans  taches  ;  dessus  de  la  femelle  plus  pâle, 
avec  un  cordon  de  points  noirâtres  à  l'extrémité  des  ailes  in- 
férieures, et  une  large  bordure  à  l'extrémité  des  supérieures. 
Frange  de  ces  dernières  ailes  entrecoupée  de  brun  dans  les 
deux  sexes. 

Bois,  jardins;  en  Mai  et  à  la  fin  de  Juillet.  Voltigeant  par-ci 
par-là  autour  des  buissons  et  des  arbres. 

Chenille  pubescente,  d'un  vert  jaunâtre,  avec  le  dos  plus 
foncé  ;  tête  et  pattes  noires.  Sur  le  nerprun  bourdainier.  — 
Chrysalide  lisse,  verdàtre  antérieurement,  brunâtre  posté- 
rieurement, avec  une  ligne  noire  dorsale. 

173.  P.  Agis,  P.  Aeis. 

Dessus  des  ailes  d'un  violet  bleuâtre  dans  le  mâle,  avec  la 
bordure  noire;  d"un  brun  noirâtre  dans  la  femelle:  dessous 
d'un  cendré  obscur,  avec  une  lunule  centrale  et  une  rangée 
de  points  oculaires. 

Fran<^e  blanche  chez  le  mâle,  grisâtre  chez  la  femelle  ;  des 
atomes  bleus  à  la  base  de  celle-ci.  Dessous  des  secondes  ailes 
un  peu  bleuâtre  à  son  origine  et  marqué  d'un  point  oculaire. 

Prés  et  clairières  des  bois  humides  ;  en  Juin  et  en  Août. 

174.  P.  Alsus,  p.  Alsus, 

37.  28 


434  PAP 

Dessus  des  ailes  d'un  brun  noirâtre  chatoyant;  dessous  d'un 
cendré  bleuâtre,  avec  une  lunule  centrale  et  une  rangée  de 
points  oculaires. 

Le  plus  petit  de  nos  Polyommates.  —  Dessus  du  mâle  avec 
des  atomes  bleus,  très  clair-semés  ;  dessus  de  la  feaielle  tout 
brun  ;  dessous  des  secondes  ailes  marqué  à  la  base  de  deux 
points  oculaires,  et  offrant  parfois  à  l'extrémité  des  vestiges 
de  taches  obscures.  Frange  divisée  en  dessous  par  une  ligne 
brune  parallèle  à  la  tranche  du  bord. 

Midi  de  la  France  ;  en  Mai  et  en  Juillet. 

Seconde  Tribu:  Hespérides. 
Genre  Hespérie,  ii.°  26. 

(C'est  aussi  le  genre  Hétéroptlre  ,    décrit  dans  ce   Dictionnaire.) 

A.  Massue   des  antennes   presque  droite. 
1.    Ailes    inférieures   arrondies, 

175.  Papillon  Aracinthus  ,  P.  Aracinthus; 

MiBoiR,  Geoff,  66,  xi."  5o:  nous  lavons  fait  figurer 
dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire ,  pi.  4 1  ,  fig.  6  ,  7  et  8. 

Ailes  d'un  brun  noirâtre  chatoyant;  sommet  des  supérieures 
tacheté  de  jaune  de  part  et  d'autre;  dessous  des  inférieures 
d'un  jaune  roussàtre ,  avec  douze  taches  blanches,  arrondies 
et  cerclées  de  noir. 

Les  six  dernières  taches  du  dessous  des  ailes  inférieures 
réunies  en  une  bande  courbe  ;  dessus  de  ces  ailes  offrant  chez 
la  femelle  quatre  taches  jaunes,  dont  une  centrale. 

Bois  marécageux,  du  vingt-deux  Juin  au  dix  Juillet.  Frap- 
per les  buissons  pour  en  faire  sortir  les  femelles. 

176.  P.  Paniscus  ,  P.  Paniscus  ; 
Echiquier  ,  pi.  1 2  ,  fig.  1,2. 

Ailes  brunes,  chatoyant  en  violet,  et  tachetées  de  fauve; 
inférieures  avec  dix  taches  en  dessus,  avec  treize  plus  pâles 
en  dessous. 

Tache  basilaire  du  dessus  des  ailes  inférieures  petite  et  ar- 
rondie. Massue  des  antennes  noire  en  dessus,  d'un  jaune 
fauve  en  dessous.  —  Femelle  semblable  au  mâle. 

Avenues  et  clairières  des  bois  humides;  au  commencement 
de  Mai. 


PAP  435 

177.  Papillon  Sylvius  ,  P.  Sjlvius. 

Ailes  supérieures  d'un  jaune  doré  luisant  de  part  et  d'au- 
tre ,  et  ponctuées  de  noir:  inférieures  d'un  brun  jaunâtre, 
avec  des  taches  d'un  jaune  doré, au  nombre  de  onze  en  dessus 
et  de  douze  en  dessous. 

Tache  basilaire  du  dessus  des  ailes  inférieures  alongée  et 
ovale.  Massue  des  antennes  entièrement  jaune.  —  FemiUe 
un  peu  moins  gaie  que  le  mâle,  et  ayant  les  points  des  pre- 
mières ailes  plus  gros. 

Bois  élevés  et  marécageux  du  nord-est  de  la  France;  en 
Mai. 

2.  Ailes  inférieures  légèrement  concaves  près  de  l'angle  de  Tamis. 
Un  trait  noir  oblique  sur  le  milieu  des  ailes  supérieures  du  mâle. 

178.  P.  LiNÉA  ,  P.  Litiea  ; 
La  Bande  noike. 

Ailes  fauves,  avec  une  bordure  brune  en  dessus,  avec  la 
région  du  sommet  d'un  cendré  verdàtre  en  dessous;  les  quatre 
sans  taches  de  part  et  d'autre. 

Bois,  jardins,  etc.;  fin  de  Juillet  et  commencement  d'Août. 

Chenille  d'un  vert  foncé,  avec  une  ligne  dorsale  obscure, 
et  deux  lignes  latérales  blanchâtres,  bordées  de  noir.  Sur 
plusieurs  grammees.  —  Chrysalide  jaunâtre,  avec  l'étui  de  la 
trompe  brun,    et  une  petite  pointe  près  de  la  tête. 

179.  P.  AcT.EON  ,   P.  Aclœon. 

Ailes  d'un  fauve  obscur,  avec  une  bordure  brune  en  dessus. 
avec  la  région  du  sommet  d'un  ceadré  verdàtre  en  dessous: 
supérieures  ayant  de  part  et  d'autre  des  taches  d'un  jaune 
pâle,  formant  un  arc  tranverse  près  de  l.i  côte. 

Sur  la  pente  des  collines  exposées  au  midi  ;  en  Juin  et  au 
commencement  d'Août. 

B.  Massue  des  antennes  terminée  par  un  crochet 
très -aigu. 

Un  large    irait   noir  oblique   vers  le  milieu  des  ailes  supérieures 
du  mâle. 

180.  P.  Sylvain,  P.  Sy  Ivan  us. 

Ailes  d'un  fauve  obscur,  tachetées  de  jaune  pâle  sur  chaque 
face;  taches  du  dessous  des  inférieures  au  nombre  de  cinq. 


436  PAP 

Dessous  des  ailes  d'un  jaune  verdâtre  à  la  région  du  sommet. 
Clairières  des  bois;  en  Mai  et  en  Juin. 

181.  Papillon  Comma,  P.  Comma. 

Ailes  d'un  fauve  obscur,  tachetées  de  jaune  pâle  en  dessus, 
de  blanc  en  dessous;  taches  du  dessous  des  inférieures  au 
nombre  de  neuf. 

Dessous  des  ailes  d'un  vert  jaunâtre  à  la  région  du  sommet, 
et  ayant  la  frange  entrecoupée  de  noir. 

Clairières  des  bois:  fin  de  Juillet  et  courant  d'Août. 

Chenille  d'un  vert  sale,  mélangé  de  ferrugineux,  avec  la 
fête  ,  et  trois  rangées  longitudinales  cie  points,  noirs:  un  collier 
blanc,  bordé  de  noir.  Sur  la  coronille  bigarrée. 

C.  Massue  des  antennes  terminée  par  un  crochet 

court  et  obtus. 

a.  Frange  entrecoupée  de  blanc  et  de  noir. 

182.  P.  DU  Sida,  ?.Sidœ, 

Ailes  entières ,  d'un  brun  noirâtre  ;  supérieures  avec  une 
série  flexueuse  de  taches  blanches ,  carrées  ,  et  une  autre 
moins  distincte  avant  le  bord  ;  dessous  des  inférieures  blanc, 
avec  deux  bandes  transverses  d'un  jaune  fauve. 

Bandes  du  dessous  des  secondes  ailes  bordées  de  noir  et 
divisées  par  des  nervures  brunes.  —  Environs  de  Toulon. 

i85.  P.  Plain-Chant,  p.  Tesselum. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  ;  supérieures  avec  une 
série  flexueuse  de  taches  blanches,  carrées,  et  une  autre 
moins  distincte  avant  le  bord;  dessous  des  inférieures  d'un 
brun  verdâtre,  avec  des  bandes  de  taches  blanches;  deuxième 
tache  du  sommet  plus  longue  et  terminée  intérieurement  en 
une  pointe  bifide. 

Ayant  environ  treize  lignes  d'envergure. 

Prés,  jardins,  etc.  ;  au  printemps  et  en  été. 

184.  P.  Fritillaire  ,  p.  Fritillum. 

'Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre  ;  supérieures  avec  un  œil 
central,  et  une  série  flexueuse  de  taches  blanches,  carrées; 
dessous  des  inférieures  d'un  brun  verdâtre,  avec  des  bandes 
de  taches  blanches;  deuxième  tache  du  sommet  plus  courte 
et  obtuse  intérieurement. 

Toujours  un  peu  plus  petit  que  le  Plain-Chant, 


PAP  437 

Lieux  secs  et  incultes;  en  Juin  et  en  Août.  —  Se  trouve 
aussi  aux  environs  de  Paris. 

i85.  Pai'Illon  du  Chardon  {alveolu$),  P.  Cardiii. 

Ailes  entières.,  d'un  brun  noir;  supérieures  avec  trois  séries 
flc'xueuses  de  taches  blanches;  inférieures  avec  deux,  dont 
Tantérieure  plus  courte  en  dessus  ,  fortement  interrompue 
en  dessous. 

N'ayant  que  dix  à  onze  lignes  d'envergure;  dessous  des  ailes 
inférieures  brunâtre,  et  offrant  deux  ou  trois  points  blancs, 
indépendamment  des  deux  bandes  maculaires.  Massue  des 
antennes  ferrugineuse  en  dessous. 

Sur  le  chardon  à  bonnetier;  au  printemps  et  en  été. 

186.  P.  Sao,  P.Sao. 

Ailes  entières,  d'un  brun  violet  luisant  ;  supérieures  avec 
deux  séries  flexueuses  de  taches  blanches  ;  dessus  des  infé- 
rieures avec  un  !  central;  leur  dessous  d'un  rouge  brique, 
ave«  Forigine  de  la  côte  et  deux  bandes  maculaires  blanches. 

De  la  même  taille  que  la  ppécédente.  —  Troisième  entre- 
coupé blanc  de  la  frange  des  premières  ailes  plus  large  que 
les  autres.  Massue  des  antennes  entièrement  noire. 

Centre  et  Midi  de  la  France  ;  au  printemps  et  en  été.  —  Se 
trouve  aussi  aux  environs  de  Paris. 

C.  Frange  non  entrecoupée. 

187^   P.  Tagès,  p.  Tages; 

La   G  RISETTE. 

Ailes  entières,  d'un  brun  noirâtre,  avec  une  série  marginale 
de  petits  points  blancs  ;  dessus  des  supérieures  avec  deux  bandes 
transverses  d'un  cendré  pâle. 

Dessous  des  quatre  ailes  plus  clair;  celui  des  inférieures 
offrant  une  seconde  série  de  points  blanchâtres. 

Bois,  jardins,  etc.;  en  Avril  et  en  Juillet. 

Chenille  d'un  vert  tendre,  avec  la  tête  brune,  et  des  lignes 
longitudinales  jaunes,  ponctuées  de  noir.  Sur  le  chardon  ro- 
land.  —  Chrysalide  rougeàtre,  avec  Fenveloppe  des  ailes  d'un 
vert  obscur. 

y.  Frange    déchiquetée. 

Un  pli  ,  formant  une  sorte  de  gousset,  près  de  la  côte  des  aile» 
supérieures. 


45B  PAP 

Ailes  dentées,  d'un  brun  olivâtre  en  dessus,  avec  trois 
Landes  transverses  d'un  gris  rougeâtre;  supérieures  ayant  des 
taches  transparentes,  dessous  des  inférieures  d'un  brun  pâle 
et  ponctué  de  blanc. 

Bois,  jardins,  etc.;  en  Mai  et  en  Juillet. 

Chenille  pubescente,  d'un  gris  cendré,  avec  la  tête  noire, 
et  quatre  points  Jaunes  sur  le  premier  anneau.  Sur  la  mauve 
sauvage,  la  -passe-rose.  —  Chrysalide  d'un  cendré  bleuâtre. 

i8c).  Papillon  de  la  Guimauve,  P.  Altheœ. 

Ailes  dentées,  d'un  brun  olivâtre  en  dessus;  supérieures 
avec  deux  bandes  d"un  gris  cendré  et  des  taches  transparentes; 
inférieures  ponctuées  de  blanc  sur  chaque  face,  et  ayant  le 
dessous  d'un  cendré  pâle. 

Bord  postérieur  offrant  des  traits  bjancs ,  longitudinaux, 
dont  le  troisième  et  le  sixième  doubles  et  plus  alongés  à  chaque 
aiie. 

Environs  de  la  Rochelle  ;  en  Mai  et  en  Juillet. 

190.    P.  DELA  Lavatére  ,   F.  Lavaterœ. 

Ailes  dentées;  supérieures  jaunâtres,  avec  deux  bandes 
plus  paies  et  des  taches  transparentes;  dessus  des  inférieures 
d'un  brun  olivâtre  et  ponctué  dp  blanc  ;  leur  dessous  blan- 
châtre, et  presque  sans  taches. 

Des  traits  blancs  au  bord  postérieur,  comme  dans  l'espèce 
précédente. 

Midi  et  Est  de  la  France;  en  Mai  et  en  Juillet.  (C.  D.) 

PAPILLON.  iOrnith.)  Ce  nom  est  donné,  suivant  M.  Vieillot, 
au  colibri  noir  et  bleu.  (Cm.  D.) 

PAPILLON.  [Iclithyol.)  Un  des  noms  vulgaires  de  la  gon- 
nelle  et  de  la  j'aie  bouclée.  Voyez  Gonnelle  et  Raie.  (H.  C. ) 

PAPirJ.ON  A  AILES  EN  PLUMES.  (Entom.)  Voyez  Pté- 

ROPHORE.    (  DeSM.  ) 

PAPILLON  A  TÈTE  DE  MORT.  (Entom.)  Espèce  de  sphinx. 
(Desm.) 

PAPILLONACÉES.  (Bot.)  Une  grande  section  de  la  famille 
des  légumineuses  a  reçu  ce  nom,  parce  que  ses  fleurs,  lors- 
qu'elles sont  bien  épanouies';  présentent  la  forme  d'un  pa- 
pillon. Les  auteurs  qui  veulent  former  de  cette  section  une 
famille  distincte,  lui  ont  conservé  ce  nom.  Ses  caractères 
distinctifs  sont  détaillés  au  mot  Légumineuses.  (J.) 


PAP  349 

PAPILLONACÉES.  {Entom.)  M.  Latreille  avoit  autrefois 
nommé  ainsi  la  division  de  l'ordre  des  névroptères  qui  com- 
prerioit  principalement  le  genre  Frigane  ;  maintenant  il  lui 
applique  la  dénomination  de  Phryganides.  (Desm.) 

PAPILLONIDES.  (Entom.)  M.  Latreille  donne  ce  nom  à 
une  famille  des  lépidoptères  diurnes,  qui  est  en  entier  com- 
posée du  genre  Papilio  de  Linné.  Voyez  Papillon.  (Desm.) 

PAPILLONS  ESTROPIÉS.  (Entom.)  On  a  donné  ce  nom  à 
des  papillons  de  jour,  dont  le  port  d'aile  est  singulier,  et  qui 
composent  le  genre  Hespérie  de  Fabricius.  (DE=iM.) 

PAPIO.  (Mamm.)  Nom  latin  moderne  d'un  cynocéphale, 
duquel  on  a  fait  papion.  (F.  C.) 

PAPION.  (Mamm.)  Tiré  de  Papio.  Espèce  du  genre  Cyno- 
céphale (voyez  ce  mot).  On  le  trouve  aussi  employé  comme 
nom  générique  ;  il  est  alors  synonyme  de  cynocéphale.  (F.  C.) 

PAPIRIA.  (Bot.)  Genre  de  plante  de  M.  Thunberg,  réuni 
par  Linnœus  fils  au  gethjdlis ,  dans  la  famille  des  narcissées. 
(J.) 

PAPIRIER.  (So^)   Voyez  Papvrier.  (Lem.) 

PAPITZA.  (Ornith.)  Ce  nom  et  celui  de  pappi  désignent 
génériquement ,  en  grec  moderne,  les  canards  et  les  sar- 
celles. (Ch.  D.) 

PAPOLGHAHA.  (Bot.)  Nom  du  papayer  à  Ceilan,  suivant 
Heruiann.  (  J.  ) 

PAPONESCH.  (Bot.)  Suivant  Rauwolf,  ce  nom  est  donné 
dans  les  environs  d'Alep  à  la  plante  que  Linnaeus  nommoit 
ranunculus  falcatus  ,  et  qui  est  maintenant  un  genre  distinct, 
ceratocephalus  de  Mœnch.  (J.  ) 

PAPONGE.  (Bot.)  Nom  du  fruit  du  concombre  à  angles 
aigus,  cucumis  acutangulus.   (  Lem.  ) 

PAPOU.  (Ichtlijol.)  Nom  de  pays  du  theutis  hepatus ,  de 
Linnaeus.  Voyez  Theutis.  (H.  C.  ) 

PAPOU.  (Ornith.)  Ce  nom  est  donné  à  une  espèce  de  Man- 
chot, aptenodjtes  papua.  (Desm.) 

PAPPI.  (Ornith.)  Voyez  Papitza.  (Ch.  D.) 

PAPPOPHORE,  Pappaphorum.  (Bot.)  Genre  de  plantes  mo- 
nocotylédoncs ,  à  fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  grami- 
nées, de  la  triandrie  digjnie  de  Linnaeus,  caractérisé  par  un 
calice  bivalve,  à  deux  fleurs j  les  valves  du  calice  longues, 


44o  PAP 

souvent  acuininëes;  celles  de  la  corolle  plus  courtes;  l'exté- 
rieure ovale,  terminée  par  plusieurs  barbes,  semblable  à 
l'aigrette  des  fleurs  composées;  l'intérieure  plus  longue, 
lancéolée;  deux  petites  écailles  courtes,  linéaires;  trois  éta- 
mines:  un  ovaire  surmonté  de  deux  styles;  les  stigmates 
velus;  une  semence  comprimée,  enveloppée  par  les  valves 
de  la  corolle. 

Dans  l'espèce  qui  a  servi  de  type  à  ce  genre,  les  soies  qui 
terminent  la  valve  extérieure  du  calice  ne  sont  point  plu- 
menses ,  tandis  qu'elles  oflTrent  ce  caractère  dans  les  espèces 
qui  ont  été  observées  à  la  Nouvelle- Hollande.  Cette  diffé- 
rence a  été  bien  vite  saisie  pour  l'établissement  du  genre 
Ennbapogon  de  M.  Desvaux.  (Voyez  ce  mot.) 

Pappophore  qdeue-de-renard:  Pappophorum  alopecuroideum , 
Willd.,  Spec;  Vahl,  Symh.,fasc.,  3,  tab.  5i.  Cette  plante 
s'élève  à  la  hauteur  de  trois  ou  quatre  pieds  sur  une  tige 
glabre,  rameuse,  garnie  de  feuilles  lisses,  striées,  roides, 
snbulées,  roulées  à  leurs  bords,  plus  longues  que  les  tiges. 
Les  fleurs  sont  disposées  eh  une  panicule  droite,  alongée, 
resserrée  en  épi,  réunies  deux  à  deux,  dont  une  inférieure 
sessile,  plus  grande;  une  autre,  supérieure,  plus  petite,  un 
peu  pédicellée,  appliquée  contre  la  première,  souvent  sté- 
rile: un  peu  au-dessus  on  aperçoit  le  rudiment  d'une  troi- 
sième fleur.  Cette  planfe  croît  dans  TAmérique  méridionale. 

M.  Rob.  Brown  en  a  découvert  plusieurs  autres  espèces  à 
la  Nouvelle- Hollande,  telles  que  le  Pappophorum  nigricans: 
R.  Brow.,  Noi>.  HolL,  i,  pag.  ]85,  dont  les  feuilles  et  les 
gaines  sont  glabres,  un  peu  rudes;  un  épi  composé,  pres- 
qTie  cylindrique,  à  lobes  imbriqués;  les  valves  du  calice  lé- 
gèrement pubescentes;  neuf  soies  plumeuses.  Dans  le  Pappo- 
phcrum  pallidum,  les  feuilles  et  les  valves  calicinales  sont  ve- 
lues; l'épi  cylindrique,  composé  de  lobes  imbriqués;  la  valve 
extérieure  du  calice  surmontée  de  neuf  soies  plumeuses.  Le 
pappophorum  purpura^cens  a  ses  feuilles  et  ses  valves  calici- 
nales pubescentes;  un  épi  lobé,  lancéolé,  ses  ramifications 
alternes,  presque  en  grappes;  neuf  soies  plumeuses,  colo- 
rées. Dans  le  Pappophorum  gracile,  les  feuilles  sont  roulées, 
glabres,  ainsi  que  les  tiges;  un  épi  divisé  à  sa  base,  simple 
au  sommet;  les  \'alves   du   calice  pubescentes,  l'extérieure 


PAP  441 

terminée  par  neuf  soies  plumeuses.  Toutes  ces  plantes  crois- 
sent à  la  Nouvelie-Hollande.  (Poir.) 

PAPUGA.  (Ornith.)  Nom  polonois  des  perroquets.  (Ch.  D.) 

PAPULARIA.  {Bot.)  Genre  de  plante  de  Forskal,  réuni 
au   trianûiema  sous  le  nom  de  trianthema  monogyna.  (J.) 

PAPULEUX.  {Bot.)  Coiivert  de  petites  protubérances  ar- 
rondies et  remplies  d'un  fluide.  Le  mesewhryanthemum  papu- 
losum,  crislallinum,  etc.,  ïhypericumbalearicum ,  par  exemple, 
sont  papuleux.  (Mass.) 

PAPULLES.  {Bot.)  C.  Bauhin  dit  que  Balii  avoit  reçu  de 
Crète,  sous  ce  nom,  des  graines  du  pisum  ochrus.  (J.) 

PAPUT.  {Ornith.)  Nom  catalan  de  la  huppe,  upupa  epops, 
Linn.,  qui  s'écrit  aussi  poput.   (Ch.  D.) 

PAPYRACÉE.  {Conchyl.)  p^pithète  que  l'on  applique  en 
conchyliologie  à  difféi'enfes  espèces  de  coquilles  univalves  ou 
bivalves ,  à  cause  de  la  minceur  de  leurs  parois.  La  Pai'yra- 
cÉE,  en  terme  de  marchands,  s'.':ppliquoit  autrefois  plus  spé- 
cialement à  I'Anatine  ou  Lanterne.  Voyez  ces  mots.  (De  B.) 

PAPYRIER  ,  Papfrius,  Broussonetia.  {Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  dioïques ,  de  la  famille  des  urticées, 
de  la  dioécie  tétrandrie  de  Linnapus,  offrant  pour  caractère 
essentiel;  Des  fleurs  dioïques;  les  fleurs  mâles  disposées  en 
chatons;  leur  calice  à  quatre  divisions;  point  de  corolle; 
quatre  étamines;  les  filamens  d'abord  courbés,  puis  se  re- 
dressant avec  élasticité.  Dans  les  fleurs  femelles,  un  chaton 
globuleux;  le  calice  à  quatre  divisions;  un  ovaire  enchâssé 
dans  un  réceptacle  particulier  ,  muni  d'un  style  latéral. 
Outre  le  réceptacle  commun  et  globuleux  qui  reçoit  toutes 
les  fleurs,  il  en  sort  un  pour  chaque  fleur,  qui  est  plutôt 
une  sorte  de  pédoncule  mou,  succulent.  D'abord  renfermé 
dans  le  calice,  il  se  prolonge  sous  la  forme  d'une  colonne 
épaisse ,  terminée  en  massue  ,  échàncré  à  son  extrémité  en 
pinces  d'écrevisse.  C'est  dans  cette  échancrure  que  l'ovaire 
se  trouve  renfermé,  et  auquel  succède  une  petite  semence 
nue ,  ovale. 

Il  est  à  remarquer  que  les  chatons  femelles ,  avant  l'en- 
tier développement  des  fleurs,  n'offrent  qu'une  masse  glo- 
buleuse, hérissée  de  styles  nombreux,  filiformes,  très-longs; 
ceux-ci  se  flétrissent ,  et  c'est  alors  qu'on  voit  sortir  du  fond 


44=  PAP 

du  calice  ces  réceptacles  ou  pédoncules  particuliers,  qui 
d'abord  ne  présentent  que  leur  extrémité  en  massue,  s'a- 
longent  peu  à  peu  ,  et  dépassent  les  calices  presque  du 
double.  Un  grand  nombre  de  ces  fleurs  avortent  ,  et  dans 
ce  cas  il  n'y  a  point  de  prolongement. 

Ce  beau  genre  n'a  été  pendant  long-temps  qu'imparfaite- 
ment connu  des  botanistes  de  l'Europe ,  quoique  cultivé 
dans  plusieurs  jardins;  mais  il  n'y  croissoit  que  des  indivi- 
dus mâles,  dont  les  fleurs,  semblables  à  celles  des  mûriers, 
le  faisoient  ranger  dans  ce  genre  :  on  désiroit  beaucoup 
connoitre  l'individu  femelle.  Il  fut  enfin  découvert  en  Ecosse 
par  Broussonet,  qui  y  observa  un  arbre  cultivé  depuis  long- 
temps dans  ce  pa3'^s  ,  et  sur  lequel  on  n'avoit  aucun  ren- 
seignement. Au  port  de  cet  arbre  et  à  ses  caractères,  il 
soupçonna  qu'il  pouvoit  bien  être  l'individu  femelle  du  mû- 
rier à  papier  {morus  papyriferu) ,  nom  sous  lequel  Linnée 
l'avoit  désigné.  Il  en  envoya  plusieurs  boutures  au  Jardin 
du  Roi  :  elles  réussirent  si  bien  que  peu  de  temps  après 
elles  offrirent  de  très-beaux  fruits,  d'un  rouge  vif,  très- 
différens  de  ceux  du  mûrier.  Ils  furent  suivis  et  observés 
avec  soin  par  les  professeurs  de  cet  établissement.  M.  de 
Lamarck  les  fit  graver  dans  les  Illustrationes ,  sous  le  nom  de 
papjrius.  L'Héritier,  de  son  côté,  l'avoit  également  figuré, 
consacrant  ce  nouveau  genre,  sous  le  nom  de  Broussonetia , 
au  savant  qui  en  avoit  procuré  la  découverte;  mais  l'Héri- 
tier, frappé  d'une  mort  funeste,  n'a  point  publié  son  tra- 
vail :  cependant  le  nom  qu'il  a  donné  à  ce  genre  a  prévalu, 
et  nous  ne  rapportons  ici  ce  genre  que  parce  qu'il  y  a  été 
renvoyé  à  l'article  Broussonetia  de  ce  Dictionnaire. 

Papyrier  du  Japon:  Papyrius  japonica,  Poir. ,  Encycl.  et 
III.  gen.,  tab.  762;  Broussonetia  papjrifera ,  Desf. ,  Arbr.,  2, 
pag.  433;  Duham.,  éd.  nov.,  2,  tab.  7;  Kaempf. ,  Aman., 
pag.  472,  Icon.  ;  Morus  papyrifera,  Linn.,  Spec.  Cet  arbre 
intéressant  ne  s'élève  qu'à  une  hauteur  médiocre.  Il  pousse, 
presque  dès  sa  base ,  des  branches  fortes  et  diffuses.  Son 
écorce  est  grisâtre  ;  ses  rameaux  nombreux ,  garnis  de  larges 
feuilles,  très-variées  dans  leur  forme,  les  unes  entières, 
d'autres  divisées  en  lobes  plus  ou  moins  profonds,  quelques- 
unes   presque  palmées,  d'un  vert  foncé,   rudes  au  toucher 


PAP  445 

en  dessus,  un  peu  velues  en  dessous,  dentées  en  scie.  Les 
fleurs  sont  nombreuses,  axillaires,  disposées  en  chatons  pé- 
doncules et  cylindriques  pour  les  mâles,  et  en  chatons  glo- 
buleux, trés-serrés,  pour  les  fleurs  femelles,  chacune  séparée 
par  une  écaille.  Cet  arbre  est  originaire  des  Indes  et  du 
Japon;  il  s'est  très -bien  acclimata  en  Europe.  Ses  racines 
tracent  à  de  longues  distances,  et  poussent  un  grand  nombre 
de  rejets,  ce  qui  facilite  sa  multiplication  par  drageons, 
boutures,  graines  et  greffe.  Il  croît  dans  presque  tous  les 
terrains,   et  résiste  assez  bien  au  froid  de  nos  hivers. 

«Les  habitans  d'Otaïti  et  autres  îles  des  mers  du  Sud 
font ,  avec  l'écorce  du  mûrier  à  papier ,  une  sorte  de  toile 
non  tissue,  qui  leur  sert  de  vêtemens.  Pour  cela  ils  coupent 
les  liges  de  deux  à  trois  ans,  lorsqu'elles  sont  parvenues  à  la 
grosseur  du  pouce,  sur  une  longueur  de  deux  à  trois  mè- 
tres: ils  les  fendent  longitudinalement ,  et  les  dépouillent 
de  leur  écorce:  ils  divisent  cette  écorce  en  lanières,  qu'ils 
font  macérer  dans  l'eau  courante  pendant  quelque  temps, 
après  quoi  ils  raclent  l'épiderme  et  le  parenchyme  sur  une 
planche  de  bois;  pendant  l'opération  ils  les  plongent  sou- 
vent dans  l'eau  pour  les  nettoyer.  Lorsqu'elles  le  sont  par- 
faitement, ils  placent  sur  une  autre  planche  plusieurs  de 
ces  lanières  encore  humides,  de  manière  qu'elles  se  tou- 
chent par  les  bords;  puis  ils  en  appliquent  deux  ou  trois 
autres  couches  par  dessus ,  ayant  soin  qu'elles  aient  partout 
une  épaisseur  aussi  égale  qu'il  est  possible.  Au  bout  de 
vingt-quatre  heures  elles  adhèrent  ensemble,  et  ne  forment 
plus  qu'une  seule  pièce,  qu'ils  posent  sur  une  grande  table 
bien  polie,  et  qu'ils  battent  avec  des  petits  maillets  de  bois 
qui  ressemblent  à  un  cuir  carré  de  rasoir,  mais  dont  le  man- 
che est  plus  long,  et  dont  chaque  face  est  sillonnée  de  rai- 
nures de  différentes  largeurs. 

«  L'écorce  s'étend  et  s'amincit  sous  les  coups  des  maillets  , 
et  les  rainures  dont  je  viens  de  parler,  y  laissent  Tiniprcssion 
d'un  tissu.  Ces  sortes  d'étoffes  blanchissent  à  l'air,  mais  ce 
n'est  que  quand  elles  ont  élé  lavées  et  battues  plusieurs  fois 
qu'elles  acquièrent  toute  la  souplesse  et  toute  la  blancheur 
qu'elles  peuvent  avoir  :  ils  en  font  aussi  avec  l'écorce  de  l'ar- 
bre à  pain;   mais  celles  de  mûrier  à  papier  sont  préférées. 


444  PAP 

Pour  les  blanchir  lorsqu'elles  sont  sales,  ils  les  mettent  trem- 
per dans  de  l'eau  courante  et  ils  les  tordent  légèrement. 
Quelquefois  ils  appliquent  plusieurs  pièces  de  ces  étoffes  l'une 
sur  l'autre  et  ils  les  battent  avec  le  côté  le  plus  raboteux  du 
maillet  :  elles  ont  alors  l'épaisseur  de  nos  draps  ;  mais  leur 
défaut  est  d'être  spongieuses  et  de  se  déchirer  facilement.  Ils 
les  teignent  en  rouge  et  en  jaune.  Le  rouge  qu'ils  emploient 
est  très-brillant  et  approche  de  l'écarlate.  » 

Outre  la  fabrication  des  étoffes  dont  on  vient  de  voir  les 
détails,  à  laquelle  on  emploie  l'écorce  de  cet  arbre,  elle 
fournit  encore  tout  le  papier  dont  on  se  sert  au  Japon  et  dans 
plusieurs  autres  contrées  des  Indes.  Comme  le  papyrier  est 
aujourd'hui  répandu  en  Europe  et  qu'il  peut  l'être  davantage 
à  cause  de  son  utilité  ,  même  pour  la  nourriture  des  vers-à- 
soie  ,  qui  en  mangent  les  feuilles ,  quoique  mêlées  avec  celles 
du  mûrier  blanc,  ainsi  que  l'a  reconnu  M.  Desfontaines,  j'ai 
cru  qu'il  ne  seroit  pas  inutile  de  faire  connoître  les  procédés 
employés  au  Japon  pour  cette  fabrication  ,  que  l'on  trouve 
décrits  dans  Kaempfer  avec  une  grande  exactitude. 

Tous  les  ans,  au  mois  de  Décembre,  après  la  chute  des 
feuilleç,  on  coupe  les  plus  fortes  pousses  de  l'année,  on  les 
divise  en  baguettes  d'environ  trois  pieds  de  long,  dont  on 
forme  des  faisceaux ,  que  l'on  fait  bouillir  dans  de  l'eau  avec 
de  la  cendre  ;  puis  on  enlève  l'écorce  à  l'aide  d'une  incision 
longitudinale ,  on  la  met  tremper  dans  l'eau  pendant  trois 
ou  quatre  heures,  de  manière  qu'on  puisse  enlever,  avec  un 
instrument  tranchant,  l'épiderme  coloré.  On  en  sépare  éga- 
lement l'écorce  de  l'année,  et  l'on  met  à  part  la  plus  mince 
qui  revêt  les  jeunes  pousses.  Cette  dernière  fournit  un  très- 
beau  papier,  d'une  grande  blancheur;  tandis  que  l'autre 
donne  un  papier  gris  très-grossier.  On  réserve,  pour  ce  der- 
nier, les  vieilles  écorccs,  ainsi  que  celles  qui  se  trouvent  aux 
nœuds  qui  ont  quelques  taches  ou  quelques  défauts. 

Les  écorces  ainsi  séparées  selon  leur  degré  de  bonté  ,  on 
les  jette  dans  une  eau  de  lessive,  et  lorsqu'elle  commence  à 
bouillir ,  on  la  remue  continuellement  avec  un  bâton  ,  en 
ayant  la  précaution  de  remplacer  par  de  nouvelle  lessive 
celle  qui  se  perd  par  l'évaporation.  On  reconnoît  que  l'opé- 
ration est  terminée  ,  lorsque  la  matière  est  réduite  en  une 


PAP  445 

masse  floconneuse.  A  cette  première  opération  succède  le 
lavage,  qui  est  d'une  importance  d'autant  plus  grande,  que, 
trop  médiocre,  il  rend  le  papier  grossier,  quoique  fort;  trop 
abondant,  il  lui  donne  à  la  vérité  de  la  blancheur,  mais  eu 
même  temps  il  le  rend  mou  ,  trop  peu  serré  et  ne  vaut  pres- 
que rien  pour  écrire. 

Le  lavage  se  fait  sur  le  bord  d'une  rivière,  dans  des  espèces 
de  paniers  d'osier,  qui  laissent  échapper  l'eau.  Cette  matière 
a  besoin  d'être  agitée  continuellement  avec  les  bras  et  les 
mains,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  réduite  en  une  masse  molle, 
légère,  comme  lanugineuse.  On  réitère  ce  lavage  dans  des 
linges  pour  du  papier  fin ,  afin  de  pouvoir  saisir  avec  plus  de 
facilité  les  particules  les  plus  grossières.  Enfin  ,  on  répète 
l'opération  jusqu'à  ce  quHl  n'y  ait  plus  ni  matières  étran- 
gères ni  particules  grossières,  que  l'on  destine  pour  le  papier 
commun. 

Cette  substance,  suflSsamment  lavée  ,  est  déposée  par  deux 
ou  trois  ouvriers  sur  une  table  épaisse  et  bien  polie  :  on  la 
bat  avec  des  leviers  construits  avec  le  bois  très-dur  du  laurier 
camphrier ,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  réduite  en  une  pâte  très- 
atténuée ,  semblable  à  celle  d'un  papier  parfaitement  broyé 
et  qu'elle  puisse  se  mêler  à  l'eau  comme  la  farine.  Ainsi  pré- 
parée,  on  en  remplit  un  tonneau  étroit,  en  y  ajoutant  des 
eaux  dans  lesquelles  on  a  fait  infuser  du  riz  et  la  racine  mu- 
cilagineuse  du  manihot.  Ce  mélange  fait,  on  l'agite  soigneu- 
sement avec  un  bâton  propre  et  mince  ,  jusqu'à  ce  que  le 
tout  soit  réduit  en  une  sorte  de  liquide  homogène  et  d'une 
consistance  convenable  ;  opération  qui  réussit  beaucoup 
mieux  dans  les  vaisseaux  étroits  :  après  quoi  on  la  transvase 
dans  des  vaisseaux  plus  grands.  C'est  avec  cette  matière  ainsi 
préparée  que  l'on  fabrique  les  feuilles  de  papier,  non  dans 
un  moule  fait,  comme  chez  nous,  avec  des  fils  de  laiton, 
mais  avec  des  tiges  de  jonc.  A  mesure  que  les  feuilles  se  fa- 
briquent, on  les  place  les  unes  sur  les  autres  sur  une  table 
couverte  d'une  double  natte,  ayant  la  précaution  de  mettre 
entre  chacune  d'elles  un  filtre  très-fin,  que  les  Japonois  ap- 
pellent hamahura^  c'est-à-dire  coussinet,  à  l'aide  duquel  on 
peut  retirer  les  feuilles  les  unes  après  les  autres,  lorsqu'il 
est  nécessaire.  Chaque  pile  est  recouverte  par  une  planche 


446  PAP 

de  la  forme  et  de  la  grandeur  du  papier,  que  l'on  comprime 
d'abord  avec  des  pierres  d'un  poids  médiocre,  dans  la  crainte 
que,  si  elles  pesoient  trop,  elles  ne  réduisissent  en  une  seule 
masse  ces  feuilles  encore  trop  humides  :  on  augmente  ce 
poids  insensiblement  jusqu'à  parfaite  siccité.  Le  lendemain 
on  les  retire ,  et  à  l'aide  d'une  mince  baguette  de  roseau  on 
sépare  chaque  feuille ,  qu'on  met  sécher  au  soleil  r  dès  que 
toute  l'humidité  est  disparue  ,  on  les  réunit  de  nouveau  par 
paquets  pour  les  rogner,  les  mettre  en  réserve  et  les  vendre. 
Nous  avons  dit  qu'on  employoit  de  l'eau  de  riz .  ainsi  que  celle 
où  l'on  avoit  mis  infuser  la  racine  de  manihot.  La  première 
donne  au  papier  plus  de  blancheur  et  de  consistance.  On  la 
prépare  dans  un  vase  d'argile  non  vernissé,  que  l'on  remplit 
de  riz  écorcé  et  humecté.  On  le  broie  ,  on  l'arrose  d'eau 
froide,  et  puis  on  le  passe  dans  un  linge.  Cette  opération  se 
répète  jusqu'à  ce  que  l'eau  ait  enlevé  les  parties  les  plus 
subtiles  du  riz.  Celui  du  Japon  est  préférable  à  tout  autre  , 
parce  qu'il  est  le  plus  gras  et  le  plus  blanc. 

La  préparation  de  l'eau  de  manihot  se  fait  de  la  manière 
suivante  :  Après  avoir  brisé,  haché  les  racines,  on  les  jette 
dans  l'eau  froide,  où,  en  moins  d'une  nuit,  elles  déposent 
un  mucilage  abondant,  que  l'on  passe  dans  un  Linge  pour  en 
séparer  toutes  les  impuretés.  Les  proportions  de  cette  eau, 
dans  la  fabrique  du  papier,  varient  selon  les  saisons  :  il  en 
faut  moins  dans  l'hiver ,  davantage  pendant  l'été,  parce  que 
les  chaleurs  nuisent  à  l'abondance  du  mucilage.  Si  ce  muci- 
lage est  en  trop  grande  quantité,  il  donne  trop  de  finesse  au 
papier  ;  s'il  n'y  en  a  pas  assez  ,  il  reste  inégal  et  rude.  Au 
défaut  de  la  racine  de  manihot,  on  fait  usage  du  Vu^'aria 
japonica,  dont  les  feuilles  particulièrement  fournissent  un 
mucilage  abondant,  mais  inférieur  à  celui  du  manihot.  Il 
faut,  pour  la  formation  des  feuilles  de  papier,  un  double 
moule  ou  châssis  construit  avec  une  certaine  espèce  de  jonc, 
un  châssis  inférieur,  qui  est  plus  épais,  un  supérieur  com- 
posé de  baguettes  plus  menues  et  plus  écartées  ,  afin  de  livrer 
à  l'eau  un  passage  facile. 

Ce  papier  sert  à  ditîérens  usages.  Le  plus  fin  est  employé 
pour  l'écriture  à  la  main,  pour  les  manuscrits,  les  lettres, 
les  billets.  On  se  sert,  pour  écrire,   non  de  plumes  d'oie  ; 


PAP  447 

mais  de  pinceaux  de  poils  de  lièvre  ou  de  plumes  de  roseaux. 
Comme  ce  papier  perce  aisément,  on  ne  peut  écrire  que 
d'un  côté.  Malgré  sa  finesse  ,  il  est  tellement  fibreux  qu'une 
plume  d'oie  ne  glisseroit  pas  facilement.  Il  sert  encore  à  im- 
primer ,  mais  d'un  seul  côté ,  ce  qui  s'exécute  avec  des  plan- 
ches en  bois;  pour  envelopper  différentes  marchandises,  pour 
se  moucher,  éponger  la  sueur,  etc. 

Ce  papier  varie  dans  sa  grandeur,  son  épaisseur,  sa  cou- 
leur ,  et  souvent  par  les  peintures  dont  il  est  orné.  Le  papier 
impérial  est  carré,  très-épais;  le  revers  est  peint  et  lustré.  Il 
est  très-mince  et  d'une  grande  blancheur,  de  la  finesse  d'une 
toile  d'araignée ,  lorsqu'on  le  destine  à  envelopper  les  ou- 
vrages délicats  et  vernissés.  Le  commun ,  qui  est  réservé  pour 
l'écriture  et  pour  plusieurs  autres  ouvrages  économiques, 
varie  également  dans  sa  forme ,  sa  grandeur  et  son  épaisseur. 
selon  les  provinces. 

M.  Kunth  rapporte  comme  une  espèce  appartenant  à  ce 
genre  le  morus  tinctoria  de  Linné  :  on  en  retire  une  couleur 
jaune.  (Poir.) 

PAPYRIER  ,  Papjrus.  '  (  Bot.  )  Ce  genre  a  été  établi  par 
quelques  auteurs  modernes  pour  le  soucJiet  à  papier  [cjperus 
papjrus,  Liuri.)  :  il  s'écarte  peu  de  son  premier  genre,  quoi- 
que très-distinct  par  son  port.  11  est  caractérisé  par  des  épis 
chargés  d'un  très-grand  nombre  de  fleurs;  les  écailles  imbri- 
quées sur  deux  rangs,  uniflores;  deux  paillettes  pour  chaque 
fleur,  libres,  membraneuses,  opposées,  contraires  aux  écailles; 
une  semence  trigone  ;  point  de  soies  à  sa  base.  Les  tiges  sont 
simples,  feuillées  seulement  à  leur  base;  une  ombelle  très- 
ample,  plusieurs  fois  composée,  munie  d'un  involucre  à 
sa  base;  d'où  il  suit  ,  qu'outre  son  port,  ce  genre  est  par- 
ticulièrement distingué  des  souchets  par  les  deux  petites 
écailles  ou  paillettes  qui  accompagnent  l'ovaire. 

Le  PAPyaiER  usuel,  Papyrus  domeslicus ,  est  ce  souchet  si 
intéressant  par  les  usages  auxquels  il  étoit  employé  par  les 
anciens ,  connu  sous  le  nom  de  souchet  à  papier.  C'est  le 
Cjperus  papyrus^  Linn.  ;  le  Papuros  de  Théophraste  et  de 
Dioscoride  ;  le  Papjrus  de  Pline  ;  le  Berâ  des  Égyptiens.  Il 
a  été  figuré  par  Lobel ,  leon. ,  79;  C.  Bauhin,  Théàt.  bot., 
pag.  333;  Bruce,   Ifin.,  ta\i.  i -,  Heflcit. ,  Adumbr.  bat.  içpn,. 


448  PAP 

Cette  plante  est  pourvue  d'une  très-grosse  racine  dure ,  ram- 
pante, fort  longue.  Sa  tige  est  nue,  triangulaire  au  sommet, 
au  moins  de  la  grosseur  du  bras,  haute  de  huit  à  dix  pieds, 
rétrécie  à  sa  partie  supérieure  ,  et  terminée  par  une  ombelle 
composée,  très-ample,  d'un  aspect  élégant,  entourée  d'un 
involucre  à  huit  larges  folioles  en  lames  d'épée  ;  la  partie 
inférieure  de  cette  plante  entièrement  plongée  dans  l'eau. 
Les  fleurs,  situées  à  l'extrémité  des  ombelles  partielles,  sont 
disposées,  au  sommet  de  chaque  rayon,  en  un  épi  court, 
formé  par  un  grand  nombre  d'épillets  sessiles,  alternes,  grêles, 
subulés,  garnis  d'écaillés  concaves,  étroites,  presque  obtuses, 
un  peu  roussàtres  sur  leur  carène,  blanches  et  membraneuses 
à  leurs  bords. 

On  ne  sait  trop  à  quoi  s'en  tenir  sur  les  localités  qu'oc- 
cupe cette  plante.  Parmi  les  voyageurs  ,  les  uns  affirment 
qu'on  ne  la  trouve  plus  dans  le  Nil.  Forskal ,  qui  a  visité 
l'Egypte,  n'en  parle  point;  les  naturalistes  de  l'expédition 
d'Egypte  ne  l'ont  point  trouvée.  Bruce  dit  n'en  avoir  décou- 
vert qu'avec  peine  en  Syrie  dans  le  Jourdain,  en  deux  en- 
droits différens  de  la  haute  et  de  la  basse  Egypte  ,  dans  le 
lac  Tsana ,  et  dans  le  Goodéro  en  Abyssinie  :  d'une  autre 
part  Savary,  qui  peut-être  aura  pris  quelque  grande  espèce 
de  roseau  pour  le  Papjrus  ,  s'exprime  ainsi  dans  ses  Lettres 
sur  VEgypte,  vol.  i  ,  pag.  3-22  :  C'est  auprès  de  Damiette  que 
j'ai  vu  des  forêts  de  Papyrus  ,  avec  lequel  les  anciens  Égyptiens 
faisaient  le  papier,  d"où  vient  que  les  anciens  le  nommoient 
encore  hiblos  (livre)  ou  deltos ,  à  cause  de  la  contrée  où  il 
croissoit  le  plus  abondamment ,  le  Delta.  On  a  la  certitude 
aujourd'hui,  que  le  papyrier  croit  naturellement  en  Sicile. 

L'usage  le  plus  ordinaire  du  Papyrus  étoit  de  fabriquer 
du  papier  avec  les  lames  de  son  écorce.  L'antiquité  de  cette 
découverte  remonte  si  haut,  qu'il  n'est  pas  possible  de  fixer 
l'époque  de  son  invention.  Varron  l'avoit  voulu  placer  au 
temps  des  victoires  d'Alexandre  le  grand  ;  mais  Pline  combat 
cette  assertion  par  la  découverte  des  livres  de  Numa ,  et  par 
le  témoignage  de  Mucien  ,  qui  avoit  été.  trois  fois  consul.  Cet 
illustre  romain  rapportoit,  qu'étant  gouverneur  de  la  Lycie, 
il  avoit  vu,  dans  un  temple,  l'original  en  papier  d'Egypte, 
d'une  lettre  de  Sarpédon  écrite  de  Troie  ,  ce  qui  prouveroit 


PAP      ,  449 

que  l'usage  et  le  commerce  de  ce  papier  étoient  établis  an 
loin,  même  avant  les  temps  historiques  de  la  Grèce.  Gui- 
laiîdini  démontre  d'ailleurs  ,  par  une  foule  d'autorités,  qu'a- 
vant Alexandre  le  grand,  l'usage  de  ce  papier  étoit  général. 
Outre  Hérodote  ,  dont  le  témoignage  est  décisif,  il  s'appuie, 
entre  autres,  sur  celui  dlsaïe,  d'Hésiode  et  d'Homère. 

On  se  servoit,  pour  la  fabrication  du  papier,  des  fortes 
liges  du  Papjrus:  on  séparoit  les  lames  minces  qui  les  com- 
posent; plus  elles  approchoient  du  centre,  plus  elles  avoient 
de  finesse  et  de  blancheur,  et  plus  elles  étoient  estimées. 
Après  avoir  étendu  ces  feuillets,  on  en  retranchoit  les  irré- 
gularités, puis  on  les  couvroit  d'eau  trouble  du  Nil,  laquelle, 
en  Egypte,  tenoit  lieu  de  la  colle  dont  on  se  servoit  quand 
on  fabriquoit  ailleurs  ce  papier.  Sur  la  première  feuille , 
préparée  de  la  sorte,  on  en  appliquoit  une  seconde,  posée 
de  travers  ;  ainsi  les  fibres  de  ces  deux  feuilles  ,  couchées 
l'une  sur  l'autre,  se  coupoientà  angles  droits.  En  continuant 
d'en  unir  plusieurs  ensemble,  on  formoit  une  pièce  de  pa- 
pier; on  la  mettoit  à  la  presse;  on^  la  faisoit  sécher;  enfin 
l'on  battolt  le  papier  avec  le  marteau  ,  et  on  le  polissoit  au 
moyen  d'une  dent  ou  d'une  écaille.  Telles  étoient  les  prépa- 
rations que  devoit  subir  le  papier  avant  que  les  écrivains 
en  pussent  faire  usage  ;  mais  quand  on  vouloit  lui  donner 
une  longue  conservation  ,  on  avoit  l'attention  de  le  frotter 
d'huile  de  cèdre,  qui  lui  communiquoit  l'incorruptibilité  de 
l'arbre  du  même  nom. 

Le  papier  d'Egypte  étoit  de  différentes  grandeurs  et  de 
différentes  qualités.  On  appeloit  papier  lénéotique  l'espèce 
de  gros  papier  emporétique  que  l'on  faisait  avec  les  feuillets 
les  plus  voisins  de  l'écorce  ;  le  plus  fin  .  le  plus  beau  étoit 
fabriqué  avec  les  feuillets  les  plus  intérieurs  :  il  étoit  très- 
léger,  et  comme  calendré.  On  lui  donnoit  les  noms  de  sacré 
ouhiératique ,  parce  qu'il  étoit  le  seul  emplo}é  pour  les  livres 
de  la  religion  égyptienne.  Transporté  a  Rome  ,  ce  papier 
prit  le  nom  de  papier  auguste.  La  main  de  papier  avoit  vingt 
feuilles  du  temps  de  Pline. 

Que  la  fabrication  du  papier  ait  été  trouvée  en  Egypte  de 
temps  immémorial  ;  que  les  auieurs  qui  se  sont  livrés  a  cette 
recherche,  en  aient  fourni  des  preuves  incontestables;  qu'ils 
37.  29 


4^0  PAP 

se  soient  attachés  à  décrire  la  manière  dont  on  le  fabriquoit , 
rien  de  mieux  :  mais  appliquer  au  Papyrus  tout  ce  qu'ils 
rapportent  au  sujet  de  cette  fabrication,  plusieurs  de  ces 
détails  peuvent  être  contestés  par  ceux  qui  connoissent  le 
caractère  de  la  famille  à  laquelle  le  Papjrus  appartient  :  il 
y  a  lieu  du  moins  d'y  soupçonner  quelque  expression  im- 
propre. On  enlevoit  ,  dit -on  ,  pour  la  fabrique  du  papier 
les  leuillets  minces  de  l'écorce  du  Papyrus;  mais  cette  com- 
position de  Técorce  par  lames  ou  feuillets  n'indique- 1- elle 
pas  une  plante  dicotj  lédone  ,  à  couches  concentriques,  qui 
ne  doivent  pas  exister  dans  le  Papjrus  ,  qu'on  sait  être  une 
plante  monocotylédonc,  composée  de  fibres  serrées  et  rap- 
prochées, mais  point  par  couches;  ce  qui  me  porte  à  croire 
que  dans  la  description  de  la  fabrication  du  papier  avec  le 
Papyrus,  on  y  aura  fait  entrer  celle  que  l'on  employoit  pour 
le  liber  de  quelques-uns  des  arbres  placés  par  Théophraste 
au  nombre  de  ceux  qui  habitent  les  lieux  humides,  tels  que 
le  saule,  le  tilleul,  le  frêne,  le  platane,  le  peuplier,  etc., 
dont  en  effet  les  -feuillets  de  l'écorce  étoient  admis  pour  la 
fabrication  du  papier.  Plusieurs  des  autres  usages  auxquels 
on  prétend  qu'étoit  employé  le  Papyrus ,  peuvent  aussi  avoir 
été  confondus  avec  ceux  de  la  plupart  des  arbres  cités  par 
Tliéophraste. 

Les  habitans  du  Nil  employoient  les  racines  du  Papyrus 
comme  combustibles  ,  et  pour  fabriquer  diflerens  vases  à 
leur  usage.  On  entrelaçoit  la  tige  en  forme  de  tissu  pour 
construire  des  barques  qu'on  goudronnoit,  et  que  l'on  voit 
figurées  sur  des  pierres  gradées,  et  sur  d'autres  monumens 
égyptiens.  La  plupart  des  auteurs,  d'après  Pline,  ajoutent  h 
ces  détails  d'autres  usages,  qui  me  paroissent  plus  que  dou- 
teux en  les  appliquant  h  notre  plante,  savoir:  qu'avec 
l'écorce  intérieure  du  Papyrus  on  faisoit  des  voiles,  des 
nattes,  des  habillemens,  des  couvertures  pour  les  lits  et  les 
maisons,  des  cordes,  des  espèces  de  chapeaux;  que  les 
prêtres  égyptiens  en  fabriquoient  leur  chaussure ,  d'après 
Hérodote;  qu'enfin  la  partie  inférieure  et  succulente  de  la 
tige,  ainsi  que  les  racines,  fournissoient  une  substance  ali- 
mentaire, tandis  que  la  portion  intérieure,  moelleuse  et 
spongieuse  de  celte  même  tige ,  étoit   employée  à  faire  les^ 


PAP  .  A&i 

mèches  des  flambeaux  qu'on  portoit  dans  les  funérailles  ,  et 
qu'on  tenoit  allumés  tant  que  le  cadavre  restoit  exposé. 

Il  faudra  rapporter  à  ce  genre  toutes  les  espèces  de  souchet 
dont  l'ovaire  sera  accompagné  de  deux  petites  écailles  ,  tel 
que  le 

Papyrier  odorant  :  Papyrus  odoratus ,  Kunth  in  Humb. 
Noi'.  gen.,  1 ,  jta^.  2  1^  ;  Cjperus  odoratus ,  Linn. ,  Spcc;  Sloane, 
Jam.  Hist.  ,  i  ,  pag.  116  ,  tab.  74,  fig.  1  ,  et  tab.  8,  fig.  1. 
Belle  et  grande  espèce  ,  dont  les  tiges  sont  triangulaires, 
striées  ,  de  l'épaisseur  du  doigt ,  nues  dans  toute  leur  lon- 
gueur ;  les  ombelles  composées,  munies  à  leur  base  d'un  in- 
volucre  à  plusieurs  folioles  lancéolées,  inégales,  la  plupart 
plus  longues  que  l'ombelle,  les  involucrcs  partiels  plus  courts, 
plus  étroits,  fort  aigus.  Les  ombelles  sont  fort  amples;  les 
rayons  très-longs,  nombreux;  la  gaine  est  anguleuse,  longue 
d'un  pouce,  un  peu  purpurine,  bifide  à  son  sommet;  les 
rayons  des  ombellulq^  sont  moins  nombreux,  plus  courts;  les 
épillets  grêles,  très-rapprocliés ,  horizontaux,  subulés,  de 
couleur  noirâtre  ou  ferrugineuse.  Cette  plante  croît  sur  le 
bord  des  fleuves,  dans  l'Amérique. 

Papvrier  CHEVELU;  PapjTus  coitiosus  ,  Kunth  in  Humb. ,  /.  c. 
Cette  espèce  a  des  tiges  trigones,  glabres,  hautes  de  six  pieds, 
finement  striées  ,  soutenant  une  ombelle  de  sept  à  douze 
rayons,  longs  de  cinq  à  six  pouces;  les  ombellules  à  huit  ou 
dix  ravons  d'environ  deux  pouces  de  long:  les  épis  oblongs, 
cylindriques,  obtus,  longs  de  huit  à  neuf  lignes;  les  épillets 
nombreux,  linéaires,  subulés,  cylindriques,  obtus,  longs 
d'une  ligne  et  demie  ,  à  huit  ou  dix  fleurs  ;  linvolucre  à 
huit  ou  neuf  folioles  lancéolées,  denticulées  vers  leur  som- 
met, de  la  longueur  des  rayons;  les  involucres  partiels  à 
huit  folioles  linéaires  ,  rudes  à  leurs  bords  ,  longues  de 
quatre  à  six  pouces;  les  gaines  brunes,  bidentées,  presque 
tronquées;  huit  à  dix  valves  arrondies,  concaves,  roulées, 
blaiichàtres  ,  échancrées,  aristées,  brunes  dans  leur  milieu, 
toutes  fertiles;  deux  écailles  plus  courtes,  ovales,  blanches, 
aiguës,  de  la  longueur  de  l'ovaire,  le  style  trifide;  une  se- 
mence trigone  ,  elliptique  ,  nue  à  sa  base.  Cette  plante 
croit  proche  Guayaquil  ,  aux  lieux  inondés  et  chauds,  sur 
le  bord  du  fleuve  et  le  long  de  la  roUte  de  Daulé.  (Poir.) 


452  .  PAP 

PAPYRIUS.  (Bot.)  Ce  nom  ,  donné  par  M.  de  Lamai'ck  dans 
ses  Illustrations  au  mûrier  de  la  Chine,  morus  papjrifera,  lui 
convenoit  parfaitement,  parce  qu'il  rappeloit  l'emploi  que 
l'on  en  fait  en  Cliine  pour  fabriquer  une  espèce  de  papier; 
mais  le  nom  broussonctia,  donné  à  ce  genre  par  l'Héritier, 
a  prévc.lu.  Voyez  Paiyrier.  (J.) 

PAPYRUS.  {Bel.)  Ce  nom  est  celui  d'une  espèce  de  sou- 
chet,  avec  lequel  les  anciens,  et  particulièrement  les  Egyp- 
tiens, fabriquoient  leur  papier.  Quelques  botanistes  en  font 
le  type  d'un  genre  particulier,  difiereut  du  Oyperus.  Voyez 
Paiyrier  ,  p.  4^7.  (  Lem.  ) 

PAQUERETTE,  BetLis.  [Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones ,  à  fleurs  composées,  de  la  famille  des  corymbifèrcs , 
de  la  sjngénésie  polygamie  superjltic  de  Linnaeus  ,  oifrant  pour 
caractère  essentiel  :  6es  fleurs  radiées;  un  calice  hémisphé- 
rique, à  plusieurs  folioles  égales;  des  fleurons  tubulés  ,  her- 
maphrodites dans  le  disque,  des  demi-fleurons  femelles  à  la 
circonférence  ;  cinq  étamines  syngénèses  ;  un  style  ;  un  stig- 
mate bilide  ;  le  réceptacle  nu;  les  semences  ovales,  sans  ai- 
grette. 

Pâquerette  vivace  :  Bellis  perennis ,  Linn.  ,  Lamarck.,  III. 
gen. ,  tab.  677;  Flor.  Dan.,  tab.  5o3.  Cette  plante  est  un 
des  plus  beaux  ornemens  de  la  nature  champêtre:  elle  croît 
partout  en  abondance,  sur  les  pelouses,  parmi  les  gazons, 
aux  lieux  incultes  ,  abandonnés.  C'est  une  des  premières 
qui  fleurit  au  printemps  :  elle  continue  jusqu'aux  gelées  , 
aucun  animal  ne  la  mange,  et  lorsqu'elle  est  très-abondante, 
ses  feuilles  étalées  en  rosette  sur  la  terre  ,  s'opposent  à  la 
croissance  des  graminées  et  de  beaucoup  d'autres  plantes. 
Elle  se  propage  par  ses  racines  vivaces  et  fibreuses.  Ses  feuilles  , 
toutes  radicales,  sont  spatulées,  obtuses,  légèrement  velues, 
plus  ou  moins  dentées  ou  incisées.  Une  hampe  nue,  de  six 
à  sept  pouces ,  se  termine  par  une  fleur  dont  le  calice  est 
pubescent  ,  le  réceptacle  conique  ;  les  fleurons  du  centre 
jaunes,  ceux  de  la  circonférence  blancs,  rougeàtres  en  dehors, 
et  même  quelquefois  à  leur  sommet. 

L'élégance  des  fleurs  de  cette  jolie  plante  les  a  f.iit  com- 
parer à  autant  de  perles,  d'où  vient  leur  nom  vulgaire  de 
marguerites  {margarita,   une  perle),    et  leur  nom  générique 


PAQ  455 

lellis  (joli,  mignon).  Rien  en  effet  de  plus  agréable  q\ie  cette 
brillante  décoration  ,  lorsque  tontes  ses  {leurs  sont  épanouies; 
mais  il  faut  se  hâter  d'en  jouir  tandis  que  le  soleil  les  éclaire; 
s'il  se  couvre  de  nuages,  ou  à  l'approche  de  son  coucher, 
si  l'air  devient  humide,  toutes  ces  fleurs  se  ferment,  et  la 
prairie  n'est  plus  qu'une  vaste  tenture  de  verdure,  sans  autre 
ornement ,  opération  qui  tient  à  ce  beau  phénomène  que 
lànné   a   nomme  le  sommeil  des  plantes. 

Celte  belle  fleur,  transportée  dans  nos  jardins,  s'y  est  elle- 
même  embellie  en  les  ornant,  soit  en  multipliant  ses  pétales, 
soit  en  variant  ses  couleurs,  dont  celle  de  pourpre  fait  la 
base.  Les  variétés  les  plus  communes  sont  la  rose,  la  rouge, 
panachée  simple  ou  double,  la  blanche  double  ,  la  double  fistuleuse  , 
la  rouge  pâle ,  la  rouge  foncée ,  celle  à  cceur  vert,  etc.,  enfin 
la  prolifère  ,  dont  les  rayons  de  la  circonférence  portent 
d'autres  fleurs  pins  petites,  pédonculées,  et  offrent  la  forme 
d'une  ombelle.  C'est  un  tableau  des  plus  agréables  qu'une 
toutîe  ou  une  bordure  formée  d'une  ou  de  plusieurs  de  ces 
variétés  :  on  en  couvre  même  des  espaces  assez  étendus  pour 
méiiter  le  nom  de  gazon;  aussi  ne  peut-on  trop  les  multi- 
plier. Les  jardins  paysagers  principalement  en  tirent  de  fort 
grands  avantages  ,  en  ce  qu'on  peut  placer  ces  plantes  à 
toutes  les  expositions,  et  les  multiplier  sans  frais.  Une  fois 
mises  en  place,  leur  culture  se  borne  à  des  sarclages  de  pro- 
preté. Partout  il  faut  les  relever  tous  les  trois  ou  quatre 
ans  pendant  l'hiver,  pour  les  changer  de-  place ,  ou  leur 
donner  une  nouvelle  terre  ,  et  diminuer  par  leur  déchire- 
ment,  lorsqu'elles  sont  en  bordures,  la  trop  grande  largeur 
de  leurs  pieds.  C'est  avec  le  résultat  de  ce  déchirement  qu'on 
les  multiplie  le  plus  ordinairement.  Rarement  on  sème  leur 
graine  ,  qui  reste  quelquefois  environ  deux  ou  ti'ois  ans  à  lever. 
Il  leur  faut,  pour  un  plein  succès,  un  terrain  frais  et  léger. 

Pâquerette  annuelle:  Bellis  annua ,  Linn.  ;  Boccon. ,  Mus., 
tab.  35.  Cette  plante,  qui  renferme  plusieurs  variétés,  est 
pourvue  de  racines  capillaires.  11  s'en  élève  plusieurs  tiges 
en  gazon,  ordinairement  simples  ,  quelquefois  ramifiées  ,  peu 
élevées,  filiformes,  un  peu  velues,  garnies  inférieurement 
de  feuilles  alternes,  petites,  pétiolées ,  en  ovale  renversé, 
obtuses,   dentées,    glabres,   quelquefois  un  peu  velues;  le 


454  PAQ 

calice  simple,  à  folioles  linéaires;  la  corolle  radiée  ;  les 
demi-fleurons  blancs  ,  linéaires,  deux  et  trois  fois  plus  longs 
que  le  calice;  les  fleurons  hermaphrodites,  fort  petits,  à 
cinq  dents;  les  semences  oblongues  ,  fort  menues,  sans  ai- 
grette, le  réceptacle  nu  et  convexe.  Cette  plante  croit  dans 
les  contrées  méridionales  de  la  France:  je  Fai  également  ob- 
servée en  Barbarie. 

Pâquerette  a  feuilles  de  graminée  :  Bellia  graminea,  Labill. , 
jVot^.  HolL,  ?. ,  pag.  34,  tab.  204.  Plante  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, dont  les  tiges  sont  grêles,  très-simples,  hautes  d'en- 
viron un  pied,  garnies  de  feuilles  alternes,  très-étroites,  à 
demi  amplexicaules,  linéaires  ou  lancéolées,  rétrécics  à  leur 
base  ,  un  peu  obtuses  à  leur  sommet,  longues  de  trois  à  quatre 
pouces,  traversées'par  une  nervure  persistante  après  la  des- 
truction des  feuilles;  les  écailles  du  calice  un  peu  aiguës  ;  les 
semences  comprimées,  en  ovale  renversé,  le  réceptacle  co- 
nique ,  alvéolaire.  Cette  plante  croît  au  cap  Van-Diémen, 

Pâquerette  a  semences  en  bec;  Bellis  stipitata. ,  Laijillard., 
jVot^.  HolL,  2,  pag.  55,  tab.  2o5.  Des  mêmes  racines  s'élèvent 
plusieurs  tiges  nues,  un  peu  striées,  longues  d'environ  huit 
pouces ,  parsemées  de  quelques  écailles  un  peu  stibulées.  Les 
feuilles  sont  toutes  radicales,  ovales,  alongées,  pileuses,  ré- 
trécies  en  pétiole  à  leur  base,  dentées  ou  sinuées,  longues 
d'un  pouce  et  demi  au  plus,  larges  de  quatre  lignes.  Les  fleurs 
sont  solitaires,  terminales,  les  ovaires  ovales,  alongés,  sur- 
montés d'un  bourrelet  marginal,  les  semences  comprimées, 
un  peu  ventrues,  en  ovale  renversé,  rétrécies  à  leur  base  en 
un  pédicelle  court,  filiforme,  renfermé  d'abord  dans  les  al- 
véoles du  réceptacle,  prolongées  à  leur  sommet  en  un  bec 
court;  recourbé,  un  peu  élargi,  globuleux  à  son  sommet. 
Cet(e  plante  croît  au  cap  Van-Diémen.  (Poir.) 

PAQUERINA.  {Bot.)  Voyez  la  description  de  ce  nouveau 
genre  dans  Fanalyse  de  notre  tableau  des  Astérées,  inséré  à 
la  suite  de  l'article  Paquerolle.  (H.  Cass.  ) 

PAQUEROLLE,  Bellium.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes  ,  établi 
par  Linné,  en  1767,  dans  son  Manlissa  viantaruni ,  appartient 
à  Fordre  des  Synanthérées ,  et  à  notre  tribu  naturelle  des  As- 
térées ,  dans  laquelle  nous  le  plaçons  entre  le  Bellis ,  qui  en 
diirère  par  Faigrette  nulle  ,  et  le  BeUidiastr^nn  ,  qui  en  difîere 


PAQ  45S 

par  l'aigrette  composée  de  squamellules  nombreuses  ,  toutes 
filiformes,  longues  et  barbellulées.  Voici  les  caractères  géné- 
riques du  BeUium,  tels  que  nous  les  avons  observés  sur  le  Bel~ 
lium  bellidioidcs ,  qui  est  le  type  de  ce  genre. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore  ,  régulai^flore  ,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  unisériée ,  liguliflore,  féminiflore.  Péri- 
cline  subliémisphériquc  ,  un  peu  supérieur  aux  fleurs  du 
disque;  formé  de  squames  uni-bisériées,  à  peu  près  ég;iles, 
appliquées,  demi  -  embrassantes  ,  oblongues- lancéolées,  con- 
caves ,  carénées  ,  subfoliacées.  Clinanthe  ovoïde  ,  charnu  , 
plein,  absolument  nu.  Fleurs  du  disque  •  Ovaire  court  ,  large  , 
comprimé  bilatéralement,  obovale  ,  garni  de  longues  soies , 
pourvu  d'un  bourrelet  apicilaire  épais,  charnu,  glabre;  ai- 
grette composée  de  dix  ou  douze  squamellules  immédiatement 
contigué's,  dont  cinq  ou  six  courtes,  larges,  paléiformes, 
membraneuses,  diaphanes,  arrondies  ou  tronquées  et  un  peu 
denticulées  au  sommet,  alternant  avec  cinq  ou  six  squamel- 
lules longues,  filiformes,  barbellulées,  disposées  sur  le  même 
rang  que  les  autres.  Corolle  à  quatre  divisions  arquées  en  de- 
dans et  conniventes.  Anthères  incluses.  Sfyle  d'Astérée  ,  à 
stigmatophores  exerts  ,  figurant  une  pince.  Fleurs  de  la  cou- 
ronne: Ovaire  et  aigrette  ,  à  peu  près  comme  dans  les  fleurs 
du  disque.  Corolle  cà  tube  court,  à  languette  plliptique  ,  en- 
tière ou  à  peine  échancrée  au  sommet. 

Les  squamellules  paléiformes  de  l'aigrette  sont  quelquefois 
entregrefifées  par  les  bords ,  et  dans  ce  cas  les  squamellules 
filiformes  restent  libres  et  se  trouvent  situées  en  dedans  des 
autres;  ce  qui  prouve  que  l'aigrette  du  Bellium  peut  et  doit 
réellement  être  considérée  comme  double ,  quoique  le  plus 
souvent  toutes  les  squamellules  ,  paléiformes  et  filiformes, 
paroissent  disposées  sur  le  même  rang. 

Paquerolle  fausse -PAQUERETTE  :  BelUum  belUdJoides  ,  Linn., 
Manl.  pi.  Une  touffe  enracinée  de  feuilles  entremêlées  de 
hampes  produit  quelques  vraies  tiges  courtes,  horizontales, 
rampantes,  simples,  nues,  cylindriques,  grêles,  vertes, 
presque  glabres,  terminées  chacune  par  une  touffe  de  feuilles, 
de  hampes  et  de  tiges  nées  du  même  point,  sous  lequel  nais- 
sent aussi  quelques  racines  ;  les  feuilles  ont  un  pétiole  long 
d'environ  u»  pouce, demi-cylindrique, élargi  vers  le  sommet; 


456  _  PAQ 

leur  limbe ,  long  d'environ  sept  lignes  ,  large  d'environ  quatre 
lignes,  est  à  peu  près  elliptique  ou  obovale ,  arrondi  au  som- 
met, très-entier  sur  les  bords,  muni  d'une  grosse  nervure 
inédiaire  ,  et  parsemé  çà  et  là  de  quelques  petits  poils;  les 
hampes  sont  longues  d'environ  quatre  pouces,  très-grêles, 
Irès-simples ,  cylindriques,  presque  glabres,  ordinairement 
nues,  très- rareo! eut  munies  d'une  petite  feuille  ;  les  cala- 
thides,  solitaires  au  sommet  de  ces  hampes,  ont  environ  six 
lignes  de  largeur;  leur  péricline  est  parsemé  de  petits  poils; 
le  disque  est  jaune;  la  couronne  est  blanche  en  dessus  ,  rou- 
geàtre  en  dessous  ,  la  face  inférieure  de  chaque  languette 
étant  bliinche  sur  ses  bords  et  rougeàtre  en  son  milieu;  les 
aigrettes  de  la  couronne  n'ont  que  huit  squarnellules  alter- 
nativement paléiformes  et  filiformes;  celles  du  disque  en  ont 
dix  ou  douze. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique  ,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  des  individus  vivans  cultivés  au 
Jardin  du  Roi.  Cette  jolie  petite  plante,  qui  ressemble  beau- 
coup extérieurement  à  la  l'aquerette  annuelle  [Bellis  annua), 
vt  qui  fleurit  en  Mai  et  Juin,  se  trouve  en  Italie,  en  Corse, 
et  dans  les  îles  Baléares  ;  elle  est  annuelle  ,  suivant  la  plu- 
part des  botanistes,  vivace  ,  suivant  M.  Loiseleur  Deslong- 
champs. 

La  plante  décrite  par  M.  Dt-sfontaines  ,  dans  sa  Flore  atlan- 
tique (tom.  2  ,  pag.  279),  sous  le  nom  de  Bellium  bellidioides  , 
est  sans  doute  une  espèce  distincte  de  celle  que  nous  venons 
de  décrire  :  car  M.  Desfontaines  attribue  à  sa  plante  des 
feuill<s  dentées  ,  des  pédoncules  garnis  de  feuilles  en  leur 
partie  inférieure  ,  et  des  aigrettes  de  seize  squarnellules  alter- 
nativement paléiformes  et  filiformes.  11  paroit  même  que 
cette  distinction  spécifique  a  déjà  été  faite,  puisque  nous  li- 
sons dans  la  Flore  françoise  de  M.  De  CandoUe  (  t.  V,  p.  476), 
que  Linné  et  la  plupart  des  auteurs  modernes  ont  confondu  , 
sous  le  nom  de  BeLlium  hellidioides ,  deux  espèces  que  M.  Vi- 
viani  (Fmgm. ,  p.  8  et  9)  a  très-bien  distinguées;  mais  nous 
avons  inutilement  cherché  l'ouvrage  de  M,  Viviani ,  cité  par 
M.  De  Candolle, 

Paquerolle  gigantesque:  Bellium giganteitm ,  H.  Cass.,Dict., 
tom.  lY.  Suppl.,  pag.  72  ;  Arnica  rotundifolia,  WiHd.  ;  Fers,; 


PAQ  457 

Doronicum  rotuncUfolium  ,  Desf.,  Flor.  atl.,  tom.  2  ,  pag.  279, 
tab.  235  ,  Ijg.  1.  C'est  une  plante  herbacée,  à  racine  vivace , 
qui  habite  les  montagnes  de  l'Atlas,  où  elle  fleurit  au  com- 
mencement de  l'été,  et  qui  se  distingue  facilement  de  ses  con- 
génères par  sa  stature  gigantesque  relativement  à  elles.  Elle 
ressemble  extérieurement  au  Doronicum  bellidiastrum.  de  Linné. 
Ses  feuilles  radicales,  longuement  pctiolées  ,  pubescentes, 
ont  environ  deux  à  quatre  poiices  de  long,  et  quatre  à  huit 
lignes  de  large;  elles  sont  presque  rondes  ou  elliptiques,  iné- 
galement dentées  ou  crénelées,  décurrentes  sur  leur  pétiole; 
la  hampe,  très-simple,  droite,  cylindrique,  pubescente,  s'é- 
lève souvent  jusqu'à  un  pied  ,  et  se  termine  par  une  calathide, 
qui  nous  a  offert  les  caractères  génériques  siiivans  :  Disque 
régulariflore  ,  androgyniflore  ;  couronne  liguliflore  ,  fémini- 
ilore  ;  péricline  formé  de  squames  bisériécs,  presque  égales, 
linéaires;  clinanthe  conique,  nu  ;  ovaires  très-comprimés  bi- 
latéralement ,  hérissés  de  poils,  et  bordés  d'un  bourreletsurla 
tranche;  aigrette  très-courte  ,  composée  de  dix  squamellules, 
dont  cinq  paiéiformes ,  laciniées  au  sommet,  alternant  avec 
cinq  autres  squamellules  filiformes,  barbellulées;  style  et  stig- 
matophores  d'Astérée. 

Cette  plante,  décrite  par  M.  Desfontaines  ,  dans  sa  Flore 
atlantique,  sous  le  nom  de  Doronicum  rotundifolium  ,  a  été 
attribuée  par  Willdenow  au  genre  Arnica.  MM.  De  CandoUe, 
(Fl.fr.,  tom.  4,  pag.  176)  et  Persoon  {Sjni.pl.,  tom.  2,  pag. 
454)  ont  pensé  que  la  plante  dont  il  s'agit  devoit  peut-être 
former  un  genre  particulier  avec  le  Doronicum  bellidiastrum 
de  Linné:  mais  cette  opinion,  suggérée  seulement  par  les 
apparences  extérieures  ,  est  inadmissible  à  cause  des  diffé- 
rences que  présente  la  structure  de  l'aigrette  dans  les  deux 
plantes  prétendues  congénères.  Le  Doronicum  bellidiastrum 
constitue  seul  notre  genre  Bellidiastrum,  décrit  dans  ce  Dic- 
tionnaire (tom.  IV,  Suppl. ,  pag.  70),  et  bien  distinct  par  son 
aigrette  composée  de  squamellules  nombreuses,  toutes  fili- 
formes, longues  et  barbellulées.  Quant  au  Doronicum  rotundi- 
folium,M.  Desfontaines  lui  avoit  attribué  une  aigrette  courte 
et  paléacée  :  mais  ce  botaniste  nous  ayant  permis  de  Fexa- 
ininer  dans  son  herbier,  nous  y  avons  reconnu  les  caractères 
essentiels  du  genre  Bellium ,  et  nous  l'avons  nommé  Bellium 


458  PAQ 

giganteum  dans  le  Suppléaient  du  quatrième  volume  de  ce 
Dictionnaire  (pag.  72).  Selon  M.  Desfontaines,  les  corolles 
du  disque  ont  cinq  divisions  et  cinq  étamincs  ,  ce  que  nous 
avons  oublié  de  vérifier:  mais  cette  légère  difierence  ne  suffit 
pas  pour  exclure  la  plante  en  question  du  genre  Bellium,  au- 
quel elle  appartient  indubitablement. 

Ainsi  ,  le  genre  Bellium  se  trouve  maintenant  composé  de 
quatre  espèces,  en  y  comprenant  le  Bellium  minutum  de  Linné 
(Mant.  pi.) ,  autrefois  rapporté  au  genre  Pectis,  et  que  nous 
nous  abstenons  de  décrire,  parce  que  ne  l'ayant  point  vu,  il 
n'est  pas  certain  pour  nous  qu'il  soit  réellement  de  la  même 
tribu  et  du  même  genre  que  les  trois  autres  Bellium ,  ce  qui 
pourîant  est  bien  vraisemblable. 

Le  tableau  méthodique  des  genres  et  sous-genres  composant 
la  tribu  des  Astérées,  auroit  dû  se  trouver  dans  notre  article 
sur  cette  tribu  (tom.  III,  Suppl.,  pag.  64)  ;  mais  à  Tcpoque 
où  nous  rédigeâmes  cet  article  ,  public  en  1816  ,  nos  études 
étoient  encore  incomplètes  sur  plusieurs  points,  et  c'est  pour- 
quoi nous  nous  bornâmes  alors  à  présenter  une  simple  liste 
alphabétique  de  vingt-quatre  genres.  Maintenant  nous  sommes 
en  état  d'offrir  a  nos  lecteurs  un  tableau  méthodique  ,  plus 
complet ,  plus  exact,  mieux  élaboré.  C'est  un  supplément  né- 
cessaire à  notre  article  Astérées  ,  et  nous  croyons  pouvoir  le 
placer  assez  convenablement  ici, 

XllI.'^  Tribu.  Les  Astérées  (Astereœ). 

An?  Aster  es.  Jussieu  (  1789  et  1806)  —  Solidagines.  H.  Cas- 
sini  (1812)  —  Aslereœ.  H.  Cass.  (1814)  —  Vernoniacearum  et 
Asterearum  gênera.  Kunth   (18:20). 

(Voyez  les  caractères  de  la  Tribu  des  Astérées,  tome  XX, 
page  075.) 

Première  Section, 

Astérées -SoLiDAGiNÉEs  { Aster eœ-Solidagineœ). 

Caractères  ordinaires  :  Calathide  radiée  ou  quasi- radiée 
(très-rarement  discoïde  par  demi-avortement  des  languettes); 
couronne  jaune  ,  à  fleurs  ligulées  (très-rarement  subtubu- 
leuses  par  demi-avortement). 

J.  Grindéliées.  Disque  androgyniflore;  couronne  unisériée; 


PAQ  459 

aigrette  nulle,  ou  composée  de  squamcllulcs  peu  nombreuses, 
distancées,  caduques,  subliliformes  ,  roides  ,  nues  ou  bar- 
bcUulées. 

1.  f  Xanthocoma.  =  Xanthocoma.  Kunth  (1820). 

2.  *  Grindelia.  =  Asteris  sp.  Lag.  (i8o5)  —  Brouss.  — 
hiulœ  sp.  Fers.  (1807)  —  Grindelia,  Willd.  (1807  et  1809)  — 
H.  Cass.  (1821)  Dict.  v.  19.  p.  461  —  Demetriœ  sp.  Lag. 
(1816)  —  Grindelice  sp.  R.  Brown  (1817)  —  Dunal  (181  g)  — 
Kunth  (1820). 

3.  ^  Aurélia.  =  Asteris  sp.  Cav.  (1793  et  1802)  —  "VN'illd. 
(1809)  —  Doronici  sp.  Willd.  (i8o3)  —  Poir.  —  Inulœ  sp. 
Pers.  (1807) —  Desf.  —  Donia.  R.  Brown  (i8i3)   —   Aiton 

—  Pursh  (1814)  —  Sims  —  Aurélia.  H.  Cass.  (1814)  Bull, 
oct.  i8i5.  p.  175.  Journ.  de  Phys.  févr.  1816.  p.  146.  Dict. 
V.  5  suppl.  (1816)  p.  129.  Bull.  févr.  1817.  p.  32  —  Deme- 
triœ sp.  Lag.  (1816)  —  Grindeliœ  sp.  R.  Brown  (1817)  — 
Dunal  (1819)—  Kunth  (1820). 

IL  Psiadiées.  Disque  masculiflore  ;  couronne  plurisériée. 

4.  ^'  El?hegea.  =  Epilatoria  et?  Glutinaria.  Commers.  (ined.) 

—  Baccharidis  et  Conjzœ  sp.  Lam.  —  Pers.  —  Elphegea.  H. 
Cass.  Bull.  févr.  1818.  p.  3i.  Dict.  v.   14.  p.  36 1. 

5.  *  Sarcanthemum.  =  Conyza  coronopus.  Lam.  —  Pers.  — 
Sarcanthcmum.  H-  Cass.  Bull,  mai  1818.  p.  74. 

6.  '^  PsiADiA.  =  Psiadia.  Jacq.  (1797)  —  Pers.  —  Erigeron 
viscosum.  Desf.  (non   Lin.). 

7.  *  NiDORELi.A.  =  Erigeron  fcclidum.  Lin.  —  Nidorella.  H. 
Cass.  Dict.  (hic). 

in.  Solidaginées  vraies.  Disque  androgyniflore  ;  couronne 
unisériée  ;  aigrette  de  squamellules  nombreuses,  contiguës , 
persistantes,  filiformes,  barbellulées ,  quelquefois  entourées 
de  petites  squamellules  laminées  formant  une  aigrette  exté- 
rieure. 

8.  '•'■  EuTHAMiA.  =  Chrj'socomœ  sp.  Lin.  (1760)  —  Solida 
ginis  sp.  Aiton  (^789)  —  Pers.  —  Euthamia.  JNutt.  (1818)  — ■ 
H.  Cass.  Dict.  (hic). 

9.  ^'  SoLiDAGO.  =  Virgœ  aiireœ  sp,  Tourn.  (1694) —  Virga 
aurea.  Vaill.  (1720)  —  Solidaginis  sp.  Lin.  (1737)  —  Soli- 
dago.  Liri.  (1765)  —  Csertn.  (1791.  benè.)  —  H.  Cass.  Dict. 
(hic)  —  An?  Doria.  Adans.  (1763.  nialè). 


46o  PAQ 

10.  *  DiPLOPAPFL'9.  —  Initlœ  sp.  Michaux  (i8o5)  —  An? 
T)iplogon.  Rafin.  (non  R.  Brown)  —  Diplopappi  sp.  H.  Cass. 
Bull.  sept.  1817.  p.  137.  Bull,  mai  1818.  p.  77.  Dict.  \.  10. 
p.  008.  V.  26.  p.  96  —  CInysopsidis  sp.  Nutt.  (1818)  —  Di- 
plopappus.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

11.  *  Heterotheca.  =  Inulœ  sp.  Lam.  —  Heterotheca.  H. 
Cass.  Bull.  sept.  1817.  p.  107.  Dict.  v.  21.  p.  i3o. 

IV.  LÉPiDOPHrixÉES.  Disque  androgvniflore  ;  couronne  uni- 
sériée?  aigrette  de  squamellules  paléiformes. 

12.  t  Brachvris.  =  Brachyris.  Nutt.   (1818). 

i3.  7  GuTiERREziA.  =  Gutierrczia.  Lag.  (1816)  —  H.  Cass. 
Dict.  V.  20.  p.  100. 

14.  *  Lepidophyllum.  =  Athanasiœ?  sp.  Commers.  (ined.) 

—  Conyzce  sp.  Lam.  —  Baccharidis  sp.  Pers.  • —  Lepidophyl- 
lum.  H.  Cass.  Bull.  déc.  1816.  p.  199.  Dict.  v.  26.  p.  56. 

Seconde  Section. 
Astérées - Baccharidées  ( Astereœ - Baccharidecc). 

Caractères  ordinaires  :  Calathides  tantôt  incouronnées,  an- 
drogyniflorcs ,  tantôt  unisexuelles ,  tantôt  discoïdes,  jamais 
radiées  (dans  leur  état  naturel);  les  fleurs  femelles  tubu- 
leuses  et  non  ligulées. 

I.  Chrysocomées.  Calafliides  incouronnées,  androgyniflores, 
offrant  très- rarement  quelques  fleurs  femelles,  marginales, 
tubuleuses. 

i5.   *   Pterophorus.  =  Pteropliorus.  Vaill.  (1719)  — Adans. 

—  H.  Cass.  Dict.  (làc)  —  Pteronia.  Printz  (1760)  Aniœn. 
acad.  —  Lin.  (1768)  —  Pleroniœ  prior  sp.  Gasrtn.  (1791)  — 
Pterophora.  Neck.  (1791). 

16.  *  Scepima.  =  Pleroniœ  posterior  sp.  Gœrtn.  (1791)  — 
Scepinia.  Neck.  (1791) —  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

17.  *  Crinitaria.  =  Conjzœ  sp.  Amman  —  Asteris  sp. 
Gmel.  —  Chrysocomœ  sp.  Lin,  —  Chrjsocomœ  posterior  sp, 
Gœrtn.  —  Crinita.  Mœnch  (1794).  (ISon  Crinita.  Houttuyn) 
-^-  Crinitaria.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

18.  *  LiNOSYRis.  =  Conyzœ  sp.  Tourn.  —  Chrysocomœ  sp. 
Lin.  —  Chrysocomœ  prior  sp.  Gaertn.  —  Rlœnch  • —  Lino- 
sjyris.  H.   Cass.  Dict.  (hic). 


PAQ  46t 

19.  *  Chrysocoîia.  ==  Chrjsocomœ  sp.  Lin.  {ijZj] — Chry 
socoina.  H.  Chss.  Dict.   (hic). 

20.  *  NoixETM.  =  Conjza  chrjsocomoides.  Desf.  (1798)  — 
Tsolletia.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

II.  Baccharidées  vraies.  Calathides  unisexuelles  ou  discoï- 
des; les  fleurs  régulières  presque  toujours  niàles  et  non  her- 
maphrodites. 

21.  *  Sergilus.  =  Chrjsocomœ  sp.  P.  Browne  {i-jSCi)  — 
Eluigren  (1709)  Amœn.  acad.  —  Lin.  (1769)  Syst.  nat.  — 
Caîeœ  sp.  Lin.  (1768)  Syst.  nat.  —  Sergilus.  Ga?rtn.  (179}. 
nialè.)  —  H.  Cass.  Journ.  de  phys.  juill.  1818.  p.  26.  Dict. 
(lue)  —  BaccJiaridis  sp.  Svvartz  (1806)  FI.  ind.  occ.  —  R. 
Brown  (1817). 

22.  ''■  Baccharis.  =  Non  Baccharis.  Vaill.  (1719)  —  Bac- 
charidis  sp.  Lin.  (1707)  —  Molina.  Ruiz.  et  Pav.  (1794)  — 
Baccharis.  Rich.  in  Mich.  (i8o3)  —  Jiiss.  (1806)  Ann.  du 
mus.  V.  7  —  R.  Brown  (1817)  Trans.  lin.  soc.  v.  12.  p.  ii5 
—  Kunth  (1820)  —  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

20.  t  TuRSENiA.  =  Bac  char  idis  sp,  Kunth  (1820)  —  Turse- 
nia.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

24.  *  FiMBRiLLARiA.  =  Baccharïdis  sp.  Lin.  (1737)  —  An? 
Alarsea  aut  Marseœ  sp.  Adans.  (1763)  —  Baccharis.  Gacrtn, 
(1791)  —  Fimbrillaria.  H.  Cass.  Bull.  févr.  1818.  p.  3i.  Bull., 
oct.  1819.  p.  i58.  Dict.  V.   17.  p.  54. 

Troisième  Section. 
AsTÉRÉEs  -  Prototyi'f.s  (  Astereœ -  Archelypœ  ). 

Caractères  ordinaires:  Calathide  radiée  (rarement  discoïde 
par  avortement  des  languet(es)  ;  couronne  point  jaune,  à 
fleurs  ligulées  (rareuient  tubuleuses  par  avortement);  disque 
plus  haut  que  large;  clinanthe  plan  ;  péricline  ordinairement 
subcylindracé  ,  très-souvent  imbriqué,  presque  jamais  supé- 
rieur aux  fleurs  du  disque. 

L  Erigérces.  Calatliide  discoïde,  discoïde -radiée  ,  ou  ra- 
diée ;  couronne  à  petites  languettes,  très- nombreuses ,  quel- 
quefois avortées  ou  semi- avortées,  ordinairement  disposées 
sur  plus  d'un  rang. 

26.  ^"  VmoRfiïA^THES.  —  Erigerontis  sp.  Lin  (1737) —  An? 
Placus.  Lour.  (1790)  —  Eschenbachia.  Mœnch  (1794.  malè.) 


4S~^  PAQ 

—  Con^zœ  sp.  WillJ.  (i8o5)  —  Decand.  — -  Kunlh  —  Erige- 
rontis  etConjzœ  sp.  Fers.  (1807)  —  Dimorphanthes.  H.  Cass. 
Bull.  fév.  1818.  p.  3o.  Dict.  V.  i3.  p.  254.  Bull.  18:21.  p.  176. 
Dict.  V.  26.  p.  93. 

26.  t  Laennecia.  =  Conjzœsp.  Kunth  (1820) — Laennecia. 
H.  Cass.  (1822)  Dict.  V.  25.  p.  91. 

27.  "■  Trimorfh/Ea.=  Asteris  sp.  Tourn.  —  Conjzoides.  Dill. 

—  Erigerontis  sp.  Lin.  (1737)  —  Mœnch  —  Paniois  sp.  Adans. 
(1763)  —  Erigeron.  Gœrtn.  (1791)  —  Trhnorpha.  H.  Cass. 
Bull.  sept.   1817.  p.  107  —  Trimorphœa.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

28.  *  Erigeron.  =  Virgce  aureœ  sp~.  Tourn.  —  Conyzella. 
Dill.  —  Erigerontis  sp.  Lin.  (1737)  —  Mœncii  —  Paniois  sp. 
Adans.  (1763) —  Cccnotus.  Nutt.  (1818)  —  Erigeron.  H.  Cass. 
(1819)  Dict.  V.  i5.  p.  181. 

29.  *  MuNYCHiA.  =  Asteris  sp.  Willd.  —  Cinerariœ  sp. 
Venten.  —  Felicia  brachjglossa.  H.  Cass.  (1822)  Dict.  v.  26. 
p.  97.  —  Munjchia.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

30.  ^  PoDocoMA.  =  Erigerontis  sp.  Poir.  —  Pudocoma.  H. 
Cass.  Bull.  sept.  1817.  p.   137. 

3i.  *  Stenactis.  =  Asteris  sp.  Tourn,  —  Asteris  et  Eri- 
gerontis sp.  Lin.  (1737)  —  Pulicariœ  sp.  Gaertn.  (1791)  — 
Cinerariœ  sp.  Mœnch  (1794)  —  Erigerontis  sp.  Pers.  —  Desf. 
--  "Willd.  —  Kunth  —  Diplopappi  sp.  H.  Cass.  Bull.  sept. 
1817.  p.  107.  Bull,  mai  1818.  p.  77.  Dict.  v.  i3.  p.  3o8.  v. 
26.  p.  96  —  Erigeron.  Nutt.  (1818)  —  Stenactis.  H.  Cass. 
Dict.  (hic). 

IL  Astérées- Prototypes  vraies.  Calathide  radiée;  couronne 
à  grandes  languettes,  toujours  disposées  sur  un  seul  rang. 

32.  *  DiPLOSTEPHiuM.  =  Asteris  sp.  Lam.  —  Chrjsopsidis 
sp.  Nutt.  (1818)  —  Diploatepliium.  Kunth  (1820)  —  H.  Cass. 
Dict.  (hic)  —  Diplopappi  sp.  H.  Cass.  (1822)  Dict.  v.  2S, 
p.  9G. 

33.  *  Aster.  =  Asteris  sp.  Tourn.  (1694)  —  Vaill.  (1720) 

—  Lin.  (1707)  —  Asteripholis.  Ponted.  (1719)  —  Amellus. 
Adans.  (1763)  —  Pinardiœ  sp.  Neck.  (1791)  —  Aster.  H. 
Cass.  Bull.  nov.  1818.  p.  166.  Dict.  v.  16.  p.  46.  Dict.  (hic). 

34.  *  EuRYBiA.  =  An?  Aster.  Aàans.  (1765) —  Asteris  sp, 
Labill.  (1806)  —  Eurjlia.  H.  Cass.  Bull.  nov.  :-8i8.  p.  \&(u 
Dict.  V.  16.  p.  4(j. 


PAQ  463 

35.  *  Galatelia.  =  Asteris  sp.  Lam.  —  Willd.  —  Gala- 
tea.  H.  Cass.  Bull.  nov.  1818.  p.  i65.  Dict.  v.  18.  p.  56  — 
Galatdla.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

36.  t  Olearia.  —  Aster  tomentosus.  Wendland  —  Olearia. 
Mœnch  (1802). 

37.  t  ?  Printzia.  =  Asteris  sp.  Ray  (1704)  —  Lin.  (1763) 

—  Asteropteri  sp.  Vaill.  (1720)  —  Inulœ  sp.  Berg.  (1767)  — 
Lin.  (1771)  —  An??  Liojdia.  Neck.  (1791.  pessimè.)  — 
Printzia.  H.  Cass.  Dic^  (hic). 

58.  ''■  Chiliotrichum.  =  Amellus  dijfusi's.  Willd.  —  Chi~ 
liofrichum.  H.  Cass.  Bull,  mai  1817.  p.  69.  Dict.  v.  8.  p.  576, 

09.  *  AcATHyEA.  =  Asteris  sp.  Ray  (1704)  —  Mill.  —  So- 
lidaginis  sp.  Vaill.  (1720)  —  Cinerariœ  sp.  Lin.  (1763)  — 
Berg.  —  Gœrtn.  —  Mœnch.  —  Detris.  Adans.  (1760.  non 
suflicienter  ex  Cass.  Dict.  V.  i3.  p.  116.) —  Agathœa.  H.  Cass. 
(1814)  Bull.  oct.  i8i5.  p.  175.  Journ.  de  phys.  févr.  18)6. 
p.  144.  145.  Dict.  V.  1.  suppl.  (1816)  p.  77.  V.  3.  suppl. 
p.  63.  atl.  cah.  3.  pi.  6.  Bull.  déc.  1816.  p.  198.  Bull.  nov. 
1817.  p.   1  83. 

40.  '■^'  Charieis.  =  Charieis.  H.  Cass.  Bull,  avril  et  mai 
1817.  p.  68  et  69.  Dict.  (août  1817)  v.  8.  p.  191.  Bull. 
Janv.  1821.  p.  12.  Dict.  v.  24.  p.  569  —  Kaul/ussia.  Nées 
(1820)  Hor.  phys.  ber.  p.  53. 

Quatrième  Section. 
Astkrées-Belmdées  (Astcreœ-Bellideœ). 

Caractères  ordinaires  :  Calathide  radiée  ;  couronne  point 
jaune ,  à  fleurs  ligulées  ;  disque  plus  large  que  haut;  clinanthe 
plus  ou  moins  élevé;  péricline  convexe  ou  héuiisphérique- 
évasé  ,  presque  jamais  inférieur  aux  fleurs  du  disque,  formé 
de  squames  ordinairement  égales  et  uni-bisériées. 

L  Fausses  Bellidées.  Vraie  tige  dressée  ,  garnie  de  feuilles, 
et  plus  grande  que  les  pédoncules  ;  couronne  ordinairement 
bleue  ou  violet! e,  rarement  blanche. 

41.  ''■  Amellus.  =  Buphthalmi  sp.  Lin.  —  ('737)  —  Vcr- 
lesinœ  sp.  Lin.  (i753)  —  Amelli  sp.  Lin.  (17C3)  —  Willd. 
— '  An?  Liabi  sp.  Adans.  (17G3)  —    Amellus.  Gfertn.  (1791) 

—  H.  Cass.  Dict.  y.  8.  p.  577.  v.  26.  p.  210.  Dict.  (hic). 


464  PAQ 

42.  *  Felicia.  —  Aster  tenellus.  Lin.  —  Felicla.  H.  Cass. 
Bull.  nov4  1818,  p.  i65.  DIct.  v.   iG.  p.  014.  v.  26.  p.  97. 

43.  *  Henricia.  =  Uenricia.  H.  Cass.  Bull.  janv.  1817.  p. 
11.  déc.  1818.  p.  i83.  DIcl.  V.  20.  p.  567. 

44.  *  Kammeris.  =:  Aster  incisas.  Fischer  —  Kalimeris.  H. 
Cass.  (1822)  Dict.  V.  24.  p.  324. 

45.  *  Caliistephus.  =  Aster  chinensis.  Lin.  —  Callistemma. 
H.  Cass.  Bull.  fév.  1817.  p.  02.  Dicf.  v.  6.  suppl.  (mai 
1817)  p.  45.  atl.  cah.  3.  pi.  7  —  Chrjsopsidis  species  duhia. 
Nutt.  (1818)  —  Callistephus.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

46.  *  BoLTONiA.  =  Matricariœ  sp.  Lia.  (1767) —  BoUonia, 
L'Hérit.  (1788) —H.  Cass.  Dict.  (hic). 

47.  *■  Brachvcome.  =  Bellis  aculsata.  Labill.  (1806)  — 
Brachyscome.  H.  Cass.  Bull.  déc.  1816.  p.  199.  Dict.  v.  5. 
suppl.  (mars  1817)  p.  63.  —  Brachjcome.  H.  tDass.  Dict. 
(hic).^ 

48.  *  Paquerina.  =  Bellis  graminea.  Labill.  (180C)  —  Pa- 
querina.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

II.  Bellidées  vraies.  Hampes  ou  pédoncules  plus  élevés  que 
la  vraie  tige ,  qui  est  souterraine  ou  couchée  sur  la  terre  ; 
couronne  ordinairement  blanche  en  dessus  et  plus  ou  moins 
rougeâtre  en  dessous. 

49.  *  Lagenophora.  =  Asteris  sp.  Commers.  (incd.)  — 
Lam.  —  Calendulœ  sp.  Forst.  —  "VN  illd.  —  Fers.  —  Pet.  Th. 

—  Bellidis  sp.  Labill.  —  Fers.  —  Lagenifera,  H.  Cass.  Bull, 
dec.  1816.  p.  199  —  Lagenophora.  H.  Cass.  Bull,  mars  1818. 
p.  54.  Dict.  v.  26.  p.  109. 

50.  •*'  Bellis.  =  Bellidis  sp.  Tourn.  —  Vaill.  —  Bellis. 
Lin.  —  Gaertn.  —  H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  Bellis  et  Kjberia, 
Neck. 

5i.  ^'  Bellium.  =  Bellidis  sp.  Tourn.  —  Vaill.  • —    Gouan 

—  Pectidis  sp.  Schreb.  —  Lin.  (1764)  —  Bellium.  Lin  (17(^)7) 

—  Viviani  (1808)  —  H.  Cass.  (1816)  Dict.  v.  4.  suppl.  p. 
71  et  72.  Dict.  (hic)  —  Bellium  et  Doronici  sp.  Desf.  (1798) 

—  Bellium  et  Amie  ce  sp.  Willd.  (i8o3). 

52.  *  Bellidiastrum.  =  Bellidis  sp.  Camer.  (i586)  —  Clus. 

—  Bauh.  —  Meniz.  —  Tourn.  —  Vaill.  —  Hall.  (1749)  — 
Bellidiastrum.  Micheli  (1729).  {Non  Bellidiastrum.  Vaill.  1720) 

—  H.  Cass.  Bull.  déc.  1816.  p.  199.  Dict.  v.  4.  suppl.  (1816) 


PAQ  AC5 

p.  70.  Dict.  (hic)  —  Doronici  sp.  Lin.  (1737)  —  Royen  — 
Adans.  —  Jacq.  —  Lam.  —  Juss.  —  Desf.  —  Arnicœ  sp. 
Hall.  (1768)  —  Alli.  —  Vill.  —  Gaertn.  —  Neck.  —  Willd. 
—  Loiseleur  —  AsLeris  sp.  Scop.  (177^)  —  Arnicœ  sp.  du- 
hia ,  cum  Doron,  rotund.  Desf,  forte  distincti  generis,  Decand, 
(i8o5)  —  Fers. 

M.  de  Jussieu  avoit  dit,  dans  son  Gênera  plantarum  (pag. 
192),  et  dans  les  Annales  du  Muséum  (tom.  VII),  que  ses 
Corymbifères  lui  sembloient  pouvoir  se  distribuer  en  quatre 
groupes  naturels,  ayant  pour  types  ,  1."  l'Eupatoire,  2.°  l'As- 
ter, 5.°  la  Matricaire  ou  rAchilIce ,  4."  l'Hélianthe  ;  que  le 
premier  et  le  quatrième  seroient  peut-être  susceptibles 
d'être  établis  avec  précision ,  mais  que  la  démarcation  des 
deux  autres  seroif  plus  incertaine.  Ce  botaniste  n'ayant  ja- 
mais indiqué  ni  les  caractères  qui  distinguent  ces  groupes, 
ni  les  genres  dont  ils  se  composent,  nous  n'avons  aucun  moyen 
de  connoitre  s'ils  correspondent  plus  ou  moins  exactement  à 
nos  Eupatoriées  ,  Asiérées,  Anthémidées,  Hélianthées.  C'est 
pourquoi  nous  avons  dû  ne  citer  qu'avec  doute  ,  au  commen- 
cement de  notre  tableau,  les  Asters  de  M.  de  Jussieu  comme 
synonymes  de  nos  Astérées. 

La  tribu  naturelle  des  Astérées  a  été  d'abord  instituée  par 
nous,  sous  le  titre  de  section  des  Solidages  ,  dans  notre  pre- 
mier Mémoire  sur  les  Synanihérées ,  lu  à  rinstitut  le  6  Avril 
1812,  et  où  Ton  trouve  déjà  le  principal  caractère  de  ce 
groupe,  fourni  par  la  structure  des  stigmatophores,  ainsi  que 
l'indication  des  principaux  genres  qui  s'y  rapportent.  Le  com- 
plément de  nos  études  sur  cette  tribu  a  été  présenté  dans  les 
Mémoires  suivans ,  où  nous  avons  bientôt  substitué  le  titre 
d'Astérécs  à  celui  de  Solidages. 

Long-temps  après  nous,  M.Kunth  a  proposé,  sous  le  même 
titre  d'Astérées,  un  groupe  de  sept  genres,  faisant  partie  de 
sa  section  des  Carduacées;  mais  ces  Astérées  de  M.  Kunth  ne 
sont  point  caractérisées  et  ne  correspondent  pas  exactement 
aux  nôtres ,  car  il  y  admet  les  Liabum  et  Oligactis ,  qui  sont 
pour  nous  des  Vernoniées ,  et  il  rapporte  à  ses  Vernoniacées 
les  Baccharis ,  Tursenia,  Dimorphanthes ,  Laennecia,  que  nous 
attribuons  à  nos  Astérées. 

Cette  tribu,  telle  que  nous  la  concevons,  se  trouvant  com- 
37.  3o 


466  PAQ 

posée  d'une  cinquantaine  de  genres  ,  il  étoit  indispensable  de 
la  diviser  et  subdiviser  en  plusieurs  groupes  secondaires;  ces 
groupes  dévoient  êlre  tout  à  la  fois  naturels  et  susceptibles 
d'être  caractérises;  il  falloit,  enfin,  ordonner  la  série  générale 
de  manière  à  présenter  au  commencement  les  genres  qui  se 
rapprochent  le  plus  de  la  tribu  des  Inulées ,  et  à  la  fin  ceux 
qui  sympathisent  le  mieux  avec  la  tribu  des  Sénécionées, 
sans  toutefois  sacrifier  à  cet  avantage  la  convenance  des  dis- 
positions intermédiaires.  Nous  n'avons  négligé  aucun  soin 
pour  faire  converger,  autant  que  possible,  les  divers  buts 
que  nous  désirions  atteindre  ensemble  :  mais  ici  comme  ail- 
leurs nous  avons  reconnu  qu'ils  sont  presque  toujours  incon- 
ciliables sous  plusieurs  rapports  ,  et  qu'après  bien  des  efforts 
infructueux  ,  après  avoir  épuisé  toutes  les  combinaisons  ima- 
ginables ,  il  faut  se  résoudre  à  faire  beaucoup  de  sacrifices. 
L'art  de  lai  classification  consiste  à  opérer  une  sorte  de  trans- 
action entre  les  divers  avantages  qui  ne  peuvent  se  conci- 
lier ;  sa  difficulté  est  de  les  bien  apprécier ,  pour  conserver  les 
plus  importans  et  sacrifier  les  autres  :  mais  quoi  qu'on  fasse, 
on  ne  peut  éviter  que  l'arbitraire  ne  dicte  plusieurs  articles 
de  cette  transaction.  Ainsi,  nous  sommes  parvenu  à  diviser 
et  subdiviser  la  tribu  en  groupes  assez  nombreux  pour  sou- 
mettre la  distribution  des  genres  à  un  ordre  méthodique  ;  ces 
groupes  sont  assez  naturels  ,  mais  peu  distincts  et  foiblement 
caractérisés  ,  leurs  caractères  étant  pour  la  plupart  vagues  , 
indécis,  et  dans  tous  les  cas  peu  importans  et  sujets  à  excep- 
tions. La  série  est  très-bien  disposée  à  ses  deux  extrémités: 
mais,  vers  le  milieu,  elle  est  souvent  moins  satisfaisante, 
parce  que  les  rapports  qui  se  croisent  ne  peuvent  être  ex- 
primés par  une  ligne  simple  et  droite.  Enfin,  les  caractères 
très-légers  qu'il  a  fallu  attribuer  aux  divers  groupes  pour  les 
distinguer  ,  nous  ont  quelquefois  forcé  de  mulliplier  les 
genres,  et  d'en  disperser  quelques-uns  qui  sembleroient  de- 
voir rester  unis.  Nous  sommes  donc  peu  content  du  résultat 
définitif  de  nos  pénibles  et  nombreux  essais  ;  et  cependant 
nous  demeurons  convaincu  que  toute  autre  distribution  ,  fon- 
dée sur  des  caractères  plus  exacts  ,  plus  distincts  ,  plus  im- 
portans en  apparence,  seroil  beaucoup  moins  naturelle  que 
la  nôtre,  en  même  temps  qu'elle  seroit  beaucoup  plus  facile. 


PAQ  467 

Pour  juger  équitablcment  notre  classification  des  Astérëes ,  il 
faut  Tcnvisager  dans  son  ensemble  ,  et  indépendamment  de 
quelques  dispositions  particulières,  que  nous  avons  été  forcé 
d'admettre  bien  malgré  nous.  Les  censeurs  les  plus  sévères  y 
trouveront  au  moins,  nous  l'espérons,  le  germe  de  quelques 
idées  dont  un  classificateur  plus  habile  que  nous  pourra  tirer 
un  meilleur  parti ,  en  évitant  les  écueils  contre  lesquels  nous 
avons  échoué. 

Nos  deux  premières  sections  ,  intitulées  Solidaginées  et  Bac- 
charidées,  sont  remarquables  en  ce  qu'elles  comprennent  beau- 
coup de  plantes  plus  ou  moins  enduites  d'un  vernis  gluant, 
résineux,  odorant,  promptenient  desséché,  qui  n'est  point 
distillé  par  des  poils.ou  des  glandes  saillantes,  mais  qui  exsude 
des  pores  épars  h  la  surface,  et  qui  la  rend  luisante.  Cette  par- 
ticularité, fort  rare  dans  Ja  troisième  section,  ne  paroit  pas 
exister  dans  la  quatrième. 

I,a  section  des  Solidaginées  et  surtout  le  petit  groupe  des 
Grindéliées  ont  une  affinité  manifeste  avec  les  Inulécs-Buph- 
thalmées,  qui  les  précèdent  immédiatement. 

1.  Le  genre  Xanthocoma  de  M.  Kunth  ,  que  nous  avons 
dû  placer  au  commencement  de  la  série  ,  se  rapproche  telle- 
ment de  notre  EgUles .  genre  de  Buphthalmé.'s ,  qu'on  seroif 
presque  tenté  de  les  réunir,  si  on  ne  consultoit  que  les  carac- 
tères techniques.  Suivant  M.  Kunth  ,  il  ne  se  distingueroit  des 
autres  Grindéliées  que  par  son  aigrette  absolument  nulle; 
mais  comme  l'aigrette  manque  aussi  quelquefois  dans  le  Grùv- 
delia  '  ,  nous  croyons  que  le  vrai  caractère  distinctif  du 
Xanthocoma  réside  dans  le  péricline,  dont  les  squames  parois- 
.sent  être  entièrement  appliquées.  On  remarquera  peut-être 
qu'il  ressemble  par  son  port  aux  Bcllidécs  placées  à  l'autre 
extrémité  de  notre  série  :  mais  cette  série  pouvant  être  con- 
sidérée comme  un  cercle,  il  n'est  pas  surprenant  que  ses  deux 
extrémités  se  rapprochent. 

i  Pendant  deux  années  consécutives,  nous  avons  remarqué  que  l'ai- 
grette étoit  absolument  nulle  dans  la  plupart  des  calatliides  de  la  Grin- 
delia  inuloides  ,  cultivée  au  Jardin  du  Roi;  le  même  individu  nous  a 
offert  à  la  même  époque  une  calathide  contenant  quelques  fleurs  à 
aigr.-ltc  d'une  seule  squamellule,  avec  beaucoup  d'autres  fleurs  entière- 
nieut  privées    d'aigrette. 


468  PAQ 

2.  Le  genre  Grindelia  '  de  Willdenow  ,  dont  l'aigrelte, 
rarement  nulle,  n'offre  ordinairement  qu'une  seule  squamel- 
luje,  quelquefois  deux  ou  trois  au  plus,  se  trouve  ainsi  fort 
bien  placé  entre  le  Xan^Jiocoma  et  V Aurélia,  Ses  anthères,  pour- 
vues d'appendices  basilaires  pollinifères  ,  témoignent  son  affi- 
nité avec  les  Inulécs-Buphlhalmées.  Les  squameilules  de  son 
aigrette  sont  filiformes  et  absolument  nues  ;  l'ovaire  est  à 
peine  comprimé. 

3.  Notre  genre  Aurélia  ,  confondu  avec  le  précédent  par 
MM.  LagHsca ,  Brown  ,  Dunal,  Kunth ,  en  diffère  suttisam- 
ment,  selon  nous,  par  son  aigrette  composée  de  squamei- 
lules plus  nombreuses,  laminées  inférieurement ,  triquètres 
supérieurement,  bordées  de  longues  barbellules,  ainsi  que 
par  ses  anthères  privées  d'appendices  basilaires  ,  et  par  l'o- 
vaire très-manifestement  comprimé.  Bien  que  le  Donia  ait 
été  publié  avant  V Aurélia,  nous  croyons  pouvoir  conserver 
ce  dernier  nom ,  parce  que  M.  Brown  a  lui-même  abandonné 
son  Donia,  et  qu'il  n'a  point  connu  les  vrais  caractères  dis- 
tin  ctifs  de  ce  genre.  (Voyez  le  Journal  de  Physique  de  Juin 
i8i8  ,  pag.  z,oii  et  414  ,  et  celui  de  Juillet  181g  ,  pag.  02.) 

Nous  avons  observé  au  Jardin  du  Roi  deux  espèces  d' Auré- 
lia ,  l'une  et  l'autre  également  glutineuses  :  la  première,  éti- 
quetée alors  Tnula  glutinosa  ,  et  qu'on  pourroit  nommer  Au- 
rélia decurrens,  a  l'aigrette  composée  de  squameilules  plus  nom- 
breuses ,  triquètres,  hérissées,  d'un  bout  à  l'autre,  sur  les 
trois  angles,  de  barbellules  très-fortes  et  longues;  la  seconde, 
qui  étoit  innommée  ,  et  qu'on  pourroit  appeler  Aurélia  am- 
plexicaulis  ,  a  l'aigrette  composée  ordinairement  de  deux  ou 
trois,  rarement  de  quatre,  cinq  ou  six  squameilules ,  larges, 
laminées ,  linéaires  ,  subtriquètres  ,  foiblement  barbellulées 
sur  les  deux  bords  latéraux  seulement. 

Les  Psiadiées  ,  qui  suivent  naturellement  les  Grindéliées , 
s'en  distinguent  fort  bien,  ainsi  que  des  autres  Solidaginées , 
par  leur  disque  composé  de  fleurs  mâles  ,  et  par  leur  couronne 


1  Dans  notre  article  GrikdÉi.ie  (tome  XIX,  page  462),  les  feuilles 
sont  dites  pulvérulentes  (ligne  14),!  c'est  une  faute  d'impression,  que 
nos  lecteurs  sont  invités  à  corriger,  en  lisant  puhérulentes ,  c'est  à-dire 
un  peu   pubcscentes. 


PAO  4% 

disposée  sur  plus  d'un  rang,  jce  qui  est  une  conséquence  assez 
ordinaire  de  la  masculinité  du  disque. 

4.  Notre  genre  Elphegea  paroît  avoir  été  entrevu  par  Com- 
merson  ;  car  VElphegea  crenata  porte  ,  dans  son  herbier ,  le 
nom  d'Epilatoria  :  mais  M.  Persoon  {Syn.  pi. ,  t.  2  ,  p.  420) 
prétend  qu'il  nommoit  Glutinaria  VElphegea  minor.  Cependant, 
selon  M.  de  Jussieu  ,  le  Glutinaria  de  Commerson  est  le  Ter- 
minalia  angustifolia. 

5.  Notre  genre  Sarcantheim/m  ,  fondé  sur  la  Con/}''za  coro- 
nopus  de  M.  de  Lamarck ,  se  distingue  des  deux  autres  genres 
de  ce  groupe  par  des  carac-téres  très-remarquables  :  la  cala- 
thide  n'est  point  radiée,  mais  discoïde,  les  fleurs  de  la  cou- 
ronne ,  disposées  sur  plusieurs  rangs  ,  ayant  leur  languette 
demi-avortée  ;  le  clinanthe  est  garni  d'appendices  laminés, 
dont  les  extérieurs  ressemblent  à  de  vraies  squamelles;  les 
ovaires  de  la  couronne  n'ont  qu'un  rudiment  presque  imper- 
ceptible d'aigrette  stéphanoïde  ;  les  faux- ovaires  du  disque, 
réduits  au  bourrelet  basilaire  ,  ont  une  longue  aigrette  de 
squamellules  entregreffées  à  la  base  ,  filiformes- laminées  et 
nues  ;  les  corolles  du  disque  et  de  la  couronne  offrent  une 
partie  très-épaisse  et  coriace-charnue.  (Voyez  le  Bulletin  des 
Sciences  de  Mai  1818  ,  pag.  74.) 

6.  Le  genre  Psiadia  de  Jacquin  ,  rapporté  par  d'autres  bota- 
nistes au  Conyza  ,  au  Solidago  ,  à  VErigeron ,  se  trouve  bien 
auprès  du  Sarcanthemuin ,  à  cause  de  sa  couronne  bisériée  , 
multiflore,  à  languettes  courtes,  et  de  ses  ovaires  glabres  ;  m 
même  temps  qu'il  confine  au  genre  suivant,  à  cause  de  la 
structure  de  son  aigrette. 

7.  Notre  genre  Nidoretla  offre  les  caractères  suivans  : 
Calathide  petite  ,   subglobuleuse,    subdiscoïde,  quasi-ra- 

diée,  ou  courtement  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore, 
androgyni-masculiflore  ;  couronne  plurisériée  ,  multiflore, 
plus  ou  moins  radiante,  liguliflore  ,  féminiflore.  Péricline 
probablement  hémisphérique,  à  peu  près  égal  aux  fleurs  du 
disque;  formé  de  squames  paucisériées,  un  peu  inégales,  ir- 
régulièrement imbriquées,  appliquées,  oblongues-lancéolées  , 
aiguës  ,  les  extérieures  plus  courtes,  foliacées,  les  intérieures 
membraneuses,  Clinanthe  planiuscule,  un  peu  convexe,  nu, 
fovéolé  ou  un  peu  alvéolé.  Fleurs  du  disque  :  Ovaire  (proba- 


MO  PAQ 

blement  stérile)  court,  chargé  de  glandes;  aigrette  sembla- 
ble à  celle  (ies  ovaires  de  la  couronne.  Corolle  à  cinq  divisions 
oblongues- aiguës.  Anthères  privées  d'appendices  basilaires. 
Style  androg)  nique  (dAstérée),  à  deux  stigmatophores libres. 
Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire  obloag,  hispide ,  privé  de  bour- 
relet apicilaire  ;  aigrette  longue,  composée  de  squamellules 
unisériées,  contiguës,  liliformes,  très-barbellulées.  Corolle  à 
languette  jaune  ,  courte,  large,  très- variable  ,  souvent  ano- 
male, ovale  ou  linéaire,  ordinairement  bilobée ,  quelquefois 
profondément  bifide. 

ISidorella  foliosa  ,  H.  Cass.  [Erigeron  fatidum  et  Inulafœtida, 
Lin.)  Tige  herbacée,  dressée,  simple,  épaisse,  cylindrique, 
striée,  hispide,  très-garnie  de  feuilles  nombreuses  ,  rappro- 
chées; feuilles  sessiles  ,  longues,  étroites,  oblongues -lan- 
céolées on  linéaires ,  très  -  entières  ,  glabriuscules  ou  hispi- 
dules,  parsemées  de  glandes,  étrécies  inférieurement,  obtuses 
au  sommet,  qui  est  un  peu  aj>ieulé  ou  surmonté  d'une  petite 
pointe  ;  calathides  nombreuses  ,  disposées  en  un  corymbe  ter- 
minal, dont  les  raniifica(ions  sont  hérissées  de  poils  et  parse- 
mées de  glandes;  chaque  calathide  ayant  environ  deux  lignes 
de  diamètre  ;  fleiirs  jaunes. 

Nous  avons  fait  cette  description  générique  et  spécifique 
sur  deux  échantillons  secs^  étiquetés  Erigeron  fcclidum  ,  Lin., 
dans  les  herbiers  de  MM.  de  Jussieu  et  Desfontaines.  Les  lan- 
guettes de  la  couronne  étant  plus  ou  moins  courtes,  la  radia- 
tion delà  calathide  est  tantôt  presque  nulle  ,  tantôt  très-jna- 
nifeste  :  c'est  pourquoi  nous  pensons  que  la  même  plante  a 
été  nommée  tantôt  Erigeron  fcclidum  et  tantôt  huila  fctida, 
suivant  cette  variation  accidentelle. 

Ce  nouveau  genre  ,  exactement  intermédiaire  entre  le 
Psiadia  et  VEulUamia .  se  distingue  suffisamment  de  l'un  et  de 
l'autre.  En  eflet ,  dans  le  Psiadia,  le  disque  n'a  qu'environ 
douze  fleurs,  évidemment  mâles,  à  faux-ovaire  presque  nul; 
les  ovaires  de  la  couronne  sont  parfaitement  glabres,  et  sur- 
montés d'un  gros  bourrelet  apicilaire  charnu,  très -remar- 
quable, comme  articulé  sur  l'ovaire,  dont  il  est  séparé  par 
un  étranglement.  Quant  à  VEuthamia  ,  qui  va  être  décrit  ci- 
après,  il  se  distingue  du  Nidorella,  par  la  forme  de  sa  cala- 
thide, par  la  forme  et  la  structure  de  son  péricline,  par  sa 


PAQ  47' 

couronne  unisériée,  par  son  disque  androgyni^ore ,  et  par 
plusieurs  autres  caractères.  La  masculinité  du  disque  est  dou- 
teuse dans  le  ISidorella,  parce  que  ses  stigmatophores  parais- 
sant bien  conformés,  elle  ne  peut  résulter  que  de  la  stérilité 
des  ovaires,  qui  nous  semble  probable,  mais  dont  nous  n'a- 
vons pas  pu  nous  assurer  pleinement  sur  les  calathides  sèches 
que  nous  avons  analysées.  Les  anthères  et  les  stigmatophores 
sont  tantôt  exserts,  tantôt  inclus. 

8.  Le  genre  Euthamia  de  M.  Nuttal  est  placé  au  commen- 
cement des  Solidaginées  vraies,  à  cause  de  ses  rapports  avec 
les  ISidorella  et  Psiadia  ,  auxquels  il  ressemble  par  sa  cou- 
ronne multlflore  ,  à  languettes  courtement  radiantes.  Ce  genre 
n'ayant  point  été  décrit  dans  le  tome  XVI  de  ce  Dictionnaire, 
oij  il  auroit  dû  se  trouver,  il  faut  réparer  cette  omission,  en 
traçant  ici  les  caractères  génériques  observés  par  nous  sur  la 
Ciirysocoma  graminifulia  de  Linné, 

Euthamia.  Calathide  oblongue  ,  quasi-radiée  :  disque  pluri- 
multitlore  .régulariflore  ,  androgyniflore;  couronne  unisériée, 
continue,  multiflore ,  liguliflore  ,  féminiflore.  Péricline  oblong, 
subcylindracé,  inférieur  aux  fleurs;  formé  de  squames  inégales, 
pancisériées  ,  irrégulièrement  imbriquées,  appliquées,  ovales 
ou  oblongues,  obtusiuscules  ,  uu  peu  concaves,  subfoliaoées, 
uninervées,  un  peu  glutineuses;  les  intérieures  oblongues, 
submembraneuses,  à  partie  inférieure  plus  étroite  et  linéaire. 
Clinanthe  planiuscule  ,  fovéolé  ,  à  réseau  saillant  ,  (;harnu  , 
denté.  Fleurs  du  disque:  Ovaire  non  comprimé,  oblon,^,,  velu  ; 
aigrette  longue,  composée  de  squamellules  inégales,  filiformes, 
peu  barbellulées.  Corolle  à  limbe  plus  large  dès  sa  base  que 
le  sommet  du  tube.  Étamines  à  lilets  libérés  au  sommet  du 
tube  de  la  corolle;  anthères  exsertes.  Fleurs  de  la  couronne: 
Ovaire  et  aigrette  comme  dans  les  fleurs  du  disque.  Corolle  à 
tube  long  et  grêle;  languette  jaune,  à  partie  inférieure  plus 
étroite,  dressée,  semi-tubuleuse  ,  embrassant  le  style  ,  à  par- 
tie supérieure  plus  large  ,  étalée,  arquée  en  dehors,  oruinai- 
rement;  tridentée  au  sommet. 

Les  fleurs  de  la  couronne  sont  longues  à  peu  près  comme 
celles  du  disque ,  et  au  nombre  d'environ  vingt-deux  ;  celles 
du  disque  sont  au  nombre  de  dix  à  vingt.  Le  clinanthe  n'est 
point  du  tout  garni  de  soies,  comme  le  prétend  M.  Isuttal. 


472  PAQ 

C'est  sans  doute  aussi  par  erreur  que  ,  dans  le  Sjstema  vegela- 
lilium  ,  il  est  dit  que  la  calathide  est  tantôt  incouronnée, 
tantôt  pourvue  d'une  couronne  bleue  :  cette  couronne  existe 
constamment,  et  sa  couleur  est  toujours  d'un  jaune  très- 
prononcé. 

9.  Le  genre  Solidago  suit  immédiatement  VEuthamia,  au- 
quel il  ressemble  beaucoup,  mais  dont  il  se  distingue  suffi- 
samment. Ses  caractères  n'ayant  jamais  été  bien  précisés  ,  il 
convient  d'exposer  ici  ceux  que  nous  lui  attribuons. 

Solidago.  Calathide  oblongue,  radiée:  disque  pluriflore, 
régulariflore  ,  androgyniflore  ;  couronne  unisériée ,  plus  ou 
moins  interrompue,  pauci-pluriflore,  liguliflore,  féminiflorc. 
Péricline  oblong  ,  subcylindracé  ,  inférieur  aux  fleurs  du 
disque;  formé  de  squames  inégales,  paucisériées ,  irréguliè- 
rement imbriquées,  appliquées  ,  ovales -oblongues,  obtuses, 
coriaces -foliacées,  uuiuervées,  membraneuses  sur  les  bords, 
Clinanthe  petit,  plan,  alvéolé,  à  cloisons  épaisses,  charnues, 
ordinairement  dentées.  Ovaires  pédicellulés ,  un  peu  compri- 
més ,  oblongs  ,  striés,  ordinairement  plus  ou  moins  velus, 
quelquefois  glabres,  pourvus  d'un  bourrelet  apicitaire  ;  ai- 
grette longue,  irrégnlière,  composée  de  squamellules  nom- 
breuses, inégales,  filiformes,  barbellulées,  amincies  au  som- 
met. Corolles  de  la  couronne  à  tube  long  ,  à  languette  jaune, 
ordinairement  courte,  large,  elliptique  ,  plurinervée  ,  étalée; 
quelquefois  longue  ,  étroite,  arquée  en  dehors.  Corolles  du 
disque  à  limbe  quinquélide,  ayant  une  portion  de  sa  partie 
indivise  confondue  extérieurement  avec  le  tube  ,  dont  elle 
ne  se  distingue  que  par  la  libération  des  filets  des  étamines; 
lanières  longues  ;  incisions  inégales.  Etamines  à  filet  jaune  ; 
article  anthérifère  blanchâtre.  Stigmatophores  exserts. 

Les  corolles  du  disque  sont  remarquables  en  ce  que  la 
partie  inférieure  du  limbe  est  confondue  avec  le  tube.  Ce 
caractère  ,  indiqué  dans  notre  Mémoire  sur  la  corolle  des 
Synanthérées  (Journ.  de  phys. ,  tom.  82  ,  pag.  loo) ,  et  négligé 
par  tous  les  autres  botanistes,  est  l'un  des  plus  essentiels  du 
genre  Solidago  ,  quoiqu'il  se  rencontre  aussi  dans  quelques 
autres  Astérées.  La  partie  inférieure  du  limbe  de  la  corolle 
étant  absolument  conforme  au  tube,  les  filets  des  étamines 
semblent  n'être  greffés  qu'à  la  partie  inférieure  de  ce  tube, 


PAQ  473 

<;oMime  dans  les  Inulces  :  mais  ce  n'est,  suivant  nous,  qu'une 
fausse  apparence,  parce  que,  dans  un  même  groupe  naturel, 
la  forme  du  limbe  de  la  corolle  est  bien  plus  variable  que  le 
lieu  de  l'insertion  ou  de  la  libération  des  étamines.  Quoi  qu'il 
en  soit,  le  caractère  dont  il  s'agit  suffiroit  seul  pour  distinguer 
des  Solidago  ,  où  il  existe  constamment,  VEuÛiamia  qui  ne 
l'offre  point,  La  couleur  jaune  de  la  couronne  est  un  carac- 
tère non  moins  essentiel  ,  et  qui  doit  probablement  faire  at- 
tribuer le  Solidago  hicolor  à  notre  genre  Eurjhia.  L'appendice 
apicilaire  de  l'anthère  est  quelquefois  aigu  dans  les  Solidago  , 
comme  dans  les  Biiphthalmées.  L'arlicle  anthérifère  est  blanc, 
tandis  que  le  vrai  filet  est  jaune  :  c'est  l'inverse  de  ce  qui  a 
lieu  chez  beaucoup  d'autres  Astérées.  Nous  divisons  le  genre 
Solidago  en  deux  sections  :  la  première  ,  plus  rapprochée  de 
VEuthamia,  et  caractérisée  parla  couronne  presque  continue, 
composée  d'environ  dix  à  quinze  fleurs,  a  les  languettes  plus 
longues,  plus  étroites ,  quelquefois  arquées  en  dehors;  la  se- 
conde, caractérisée  par  la  couronne  très -interrompue,  et 
composée  d'environ  cinq  fleurs,  a  les  languettes  plus  courtes, 
plus  larges,  point  arquées. 

10.  Notre  genre  Diplopappm  ne  doit  plus  admettre  que  les 
espèces  à  couronne  jaune,  sur  lesquelles  nous  l'avions  d'abord 
principalement  fondé  :  les  espèces  dont  la  couronne  n'est 
point  jaune  seront  désormais  attribuées  aux  genres  Stenac- 
tis  ou  Diplostephium.  Cinq  ans  après  la  publication  du  Diplo- 
pappus  ,  M.  de  Jussieu  nous  a  fait  voir  une  note  manuscrite 
de  M.  Rafinesque,  où  il  est  dit  que  ce  botaniste  a  nommé 
Diplogon  un  genre  comprenant  VInula  mariana  et  autres  à 
double  aigrette.  Mais  M.  R.  Brown  avoit  précédemment  appli- 
qué ce  nom  à  un  genre  de  Graminées.  Le  genre  Ckrjsopsis 
de  M.  Nuttal,  qui  n'a  été  publié  qu'en  1818  ,  à  Philadelphie, 
correspond  aussi  à  notre  Diplopappus,  publié  à  Paris  un  an 
auparavant.  M.  Nuttal  considère  son  Chrjsopsis  comme  un 
sous-genre  de  VInula  ,  qui  pourtant  n'est  pas  de  la  même  tribu 
naturelle;  et  il  admet  dans  le  Chrysopsis  plusieurs  espèces 
dont  la  couronne  n'est  point  jaune,  et  que  nous  rapportons 
au  Galatella ,  au  Diplostephium  ,  au  Callistephus. 

11.  Notre  genre  Heterotheca  ,  qui  a  la  couronne  jaune, 
comme  le  Diplopappus ,  se  rapproche,  ainsi  que  hii  ,  dos  Lé- 


474  PAQ 

pidophyllées ,   en  ce  que  l'aigrette  de  ces  deux  genres  ofi're 

des  squamelliiles  laminées,  membraneuses. 

1  j.  Le  genre  Brach^ris  de  M.  Nuttal ,  qui  ressemble  beau- 
coup extérieurement  à  ÏEuthamia,  se  rapproche  parla  des 
Solidaginées  vraies. 

i3.  Le  genre  Giitierrezia  de  M.  Lagasca,  très-analogue  au 
Brachjris  par  le  port,  s'en  distingue  par  les  squames  du  pé- 
ricline  réfléchies  au  sommet,  comme  celles  de  VHeterotheca, 
et  par  le  clinanthe  garni  d'appendices  probablement  à  peu 
près  semblables  a  ceux  du  Sarcanthemum. 

i4«  Notre  genre  Lepidophyllum  diffère  beaucoup  des  deux 
précédens  par  son  port,  qui  le  rapproche  de  certaines  Bac- 
charidées.  Il  se  distingue  d'ailleurs  du  Brachjris  par  son  ai- 
grette ,  et  du  Giilierrezia  par  son  péricline  et  son  clinanthe. 

]  5.  Le  genre  Pterophorus  de  Vaillant  doit  conserver  ce  nom, 
dont  les  deux  dernières  syllabes  ont  été  changées,  je  ne  sais 
pourquoi.  La  seule  espèce  admise  par  Vaillant  doit  aussi  Ctre 
considérée  comme  le  vrai  type  de  ce  genre,  beaucoup  mieux 
conçu  par  cet  ancien  botaniste  que  par  la  plupart  de  ses 
successeurs.  Voici  les  caractères  génériques  que  nous  avons 
observés  sur  un  échantillon  sec  de  Pteronia  camphorata ,  Lin. 

Pterophorus.  Calathide  incouronnée  ,  équalillore  ,  multi- 
flore  ,  régulariflore ,  androgyniflore.  Péricline  subhémijphé- 
rique  ,  formé  de  squames  paucisériées  ,  imbriquées,  appli- 
quées ,  lancéolées  ,  coriaces  ,  finement  denliculées  sur  les 
bords  ,  à  partie  supérieure  inappliquée  ,  appcndiciforme  , 
munie  d'une  grosse  glande  oblongue,  nerviforme,  Clinanthe 
large,  plan,  hérissé  de  limbrillcs  nombreuses,  longues,  iné- 
gales ,  filiformes -laminées  ,  entregreffées  ijiférieurement. 
Ovaires  comprimés  bilatéralement,  oblongs,  glabres;  aigrette 
caduque,  composée  de  squamellules  nombreuses,  inégales, 
pluriséi'iées,  entregreffées  à  la  base  ,  filiformes  ,  barbellulées. 
Corolles  subrégulières,  à  tube  court,  cannelé,  à  limbe  peu  dis- 
tinct du  tube,  et  divisé  par  des  incisions  presque  égales  en  cinq 
ou  six  lanières  oblongues  ,  aiguës,  surmontées  d'une  corne  co- 
nique, calleuse.  Élaminesà  filet  glabre  ,  blanchâtre;  article  an- 
thérifère  long,  conforme  au  filet  ,  jaune -orangé  (analogue  à 
celui  du  Grammari/(ro«.)  ;  appendice  apicilaire  demi-lancéolé, 
{ligu;  appendices  basilaires  nuls  ou  presque  nuls.  Style  (d'AS' 


PAQ  475 

térée)  à  deux  stigmatophores  libres,  longs,  un  peu  arqués 
l'un  vers  l'autre,  ayant  leur  partie  inférieure  plus  courte, 
laminée,  bordée  de  deux  petits  bourrelets  sligmatiques,  et 
la  partie  supérieure  plus  longue,  demi -cylindrique,  hispide 
extérieurement. 

16.  Le  genre  Scepinia  de  Necker,  négligé  jusqu'ici  par  tous 
les  botanistes,  qui  le  confondent  avec  le  précédent ,  est  pour- 
tant bien  distinct,  et  doit  nécessairement  être  adopté.  Voici 
les  caractères  que  nous  lui  attribuons. 

Scepinia.  Calathide  incouronnée  ,  équaliflore  ,  pluritlore  , 
régulariflore  ,  androgyniflore.  Péricline  ovoïde -oblong,  un 
peu  inférieur  aux  fleurs;  formé  de  squames  régulièrement 
imbriquées,  appliquées,  coriaces,  arrondies  au  sommet,  qui, 
sur  les  squames  intérieures  ,  est  muni  d'une  bordure  scarieuse. 
Clinanthe  plan,  alvéolé,  à  cloisons  dentées;  quelques  dents 
prolongées  en  fimbrilles  inégales,  courtes,  épaisses,  subulées. 
Ovaires  comprimés  bilatéralement,  obovoides,  tout  couverts 
de  poils  très-longs  ,  très-fins,  biapiculés  ;  aigrette  composée 
de  squamellules  très-nombreuses,  très-inéiialcs  ,  plurisériées, 
flexueuses,  filiformes,  barbelluléés.  Corolles  à  limbe  éga- 
lement et  profondément  divisé  en  cinq  lanières  longues, 
linéaires.  Etamines  (d'Aslcrée)  à  anthère  très-longue,  privée 
d'appendices  basilaires.  Style  (d'Astérée)  à  stigmatophores 
très-longs. 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  échantillon  sec, 
étiqueté  Pleronia  glomerata  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu. 
Sa  tige  est  ligneuse  ;  ses  rameaux  sont  opposés  ,  ainsi  que  les 
feuilles  ,  qui  sont  rapprochées,  comme  imbriquées  ,  petites, 
épaisses,  charnues;  chaque  calathide  contient  environ  onze 
fleurs.  L'affinité  de  cette  plante  avec  le  Lepidophyllum  est 
manifeste. 

iy.  Le  genre  Crinita  de  Mœnch  sera  mieux  nommé  Crini- 
taria,  parce  qu'un  adjectif  ne  peut  pas  être  employé  comme 
nom  générique.  Ce  genre  ,  confondu  avec  le  ChrysGcoma  , 
seroit  plus  convenablement  réuni  au  Scepinia,  dont  il  diffère 
beaucoup  ,  il  est  vrai ,  par  le  port  ,  mais  dont  il  se  distingue 
à  peine  par  ses  caractères  génériques. 

Crinitaria.  Calathide  oblongue  ,  incouronnée  ,  équaliflore, 
pauci  -  pluriflore  ,    régulariflore,    androgyniflore.    Péricline 


47^  PAO 

subcylindracé  ,  très -inférieur  aux  fleurs;  formé  de  squames 
illégales,  paucisériées  ,  irrégulièrement  imbriquées,  entière- 
ment appliquées,  ovales-oblongues,  obtuses.  Clinanthe  petit-, 
planiuscule,  plus  ou  moins  profondément  alvéolé,  à  cloisons 
charnues,  dentées.  Ovaires  oblongs  ,  velus  ;  aigrette  longue  , 
irrégulière,  persistante,  comme  chiffonnée ,  grisâtre  ou  rous- 
sâtre,  composée  de  squamellules  très-nombreuses,  très-inégales, 
plurisériées,  flexucuses,  filiformes,  amincies  au  sommet,  très- 
barbellulées.  Corolles  droites,  à  tube  long,  à  limbe  très-pro- 
fondément divisé,  par  des  incisions  un  peu  inégales,  en  cinq 
lanières  très-longues.  Etamines  ayant  les  filets  jaunâtres,  les 
articles  anthérifères  courts,  jaunes- orangés  ,  les  anthères 
exsertes. 

Ces  caractères  nous  ont  été  fournis  par  la  Chrysocoma  bi- 
Jlora  de  Linné,  sur  laquelle  Mœnch  a  fondé  son  genre,  et 
par  la  Conyza  oleœfuUa  de  Lamarck ,  qui  ,  d'après  nos  obser- 
vations,  appartient  aussi  au  Crinitaria.  Ajoutons,  pour  dis- 
tinguer ce  genre  du  Scepinia ,  que  les  espèces  qui  s'y  rap- 
portent ont  la  tige  herbacée,  les  feuilles  alternes  et  longues, 
les  calathides  corymbées  ou  paniculées,  et  qu'elles  n'habitent 
pas  la  région  du  cap  de  Bonne -Espérance.  La  Chiysocoma 
villosa  de  Linné,  dont  les  caractères  génériques  ont  été  décrits 
et  figurés  par  Gœrtner,  est  indubitablement  une  espèce  de 
Crinitaria,  intermédiaire   entre  la  punclata  et  Voleœfolia. 

18.  Notre  genre  Linosj'ris ,  analogue  par  le  port  au  Crini- 
taria, s'en  distingue  fort  bien  ,  ainsi  que  du  vrai  Chrjsocoma , 
par  son  péricliue,  dont  les  squames  sont  surmontées  d'un  long 
appendice  foliacé,  subulé,  étalé.  Ce  caractère  le  rapproche 
du  Pterophorus  ,  qui  seroit  probablement  mieux  placé  entre 
le  Linosyris  et  le  Chrjsocoma  :  cette  nouvelle  disposition  au- 
roit  de  plus  l'avantage  de  rapprocher  immédiatement  les  deux 
genres  Lepidophyllum  et  Scepinia. 

LiNOSYRis ,  H.  Cass.  {Chtysocoma  linosyris,  Lin.)  Calathide 
incouronnée,  équaliflore ,  multiflore  ,  régularittore  ,  andro- 
gyniflore.  Péricline  campanule ,  inférieur  aux  fleurs;  formé 
de  squames  imbriquées,  appliquées,  ovales-oblongues,  co- 
riaces, surmontées  d'un  long  appendice  étalé,  linéaire-snbulé, 
foliacé.  Clinanthe  large,  planiuscule  ,  fovéolé ,  à  cloisons 
basses,  charnues,  dentées.  Ovaires  pédicellulés^  oblongs,  un 


PAQ  477 

peu  comprimés  bilatéralement,  tout  couverts  de  longs  poils-, 
aigrette  point  blanche,  plus  courte  que  la  corolle,  composée 
de  squamellules  très-nombreuses,  très-inégales,  plurisériées, 
filiformes,  amincies  au  sommet,  très-barbellulées.  Corolles  à 
limbe  bien  distinct  du  tube,  et  profondément  divisé  en  cinq 
lanières  très-longues,  linéaires,  très-étalées,  arquées  en  dehors. 
Anthères  élevées  au-dessus  de  la  corolle.  Stigmatophores  élevés 
au-dessus  des  anthères. 

19.  Le  vrai  genre  Chrysocoma ,  tel  que  nous  le  concevons, 
ayant  pour  type  la  Chrysocoma  coma-aurea,  Lin.,  n'admettra 
probablement  que  des  espèces  de  l'Afrique  australe,  à  tige 
ligneuse  ,  à  feuilles  alternes  ,  et  à  calathides  solitaires  ,  termi- 
nales, offrant  les  caractères  suivans. 

Chrvsocoma.  Calathide  plus  large  que  haule,  subglobuleusé, 
incouronnée,  subradiatiforme,  multiflore  ,  régulariflore  ,  an- 
drogyniflore.  Péiicline  large  ,  hémisphérique  -  campanule  . 
très-inférieur  aux  fleurs;  formé  de  squames  inégales,  pauci- 
sériées  ,  irrégu^Iièrement  imbriquées,  appliquées,  oblongues- 
lancéolées  ,  aiguës  ,  coriaces  ,  membraneuses  sur  les  bords» 
Clinanthe  large  ,  plan  ,  fovéolé  ou  alvéolé  ,  à  cloisons  peu 
élevées,  charnues,  dentées.  Ovaires  pédiceîlulés,  comprimés 
bilatéralement,  obovales- oblongs  ,  hispidules;  aigrette  blan- 
che, un  peu  caduque,  plus  courte  que  la  corolle,  composée 
de  squamellules  unisériées  ,  contiguës  ,  à  peu  près  égales, 
filiformes  ,  barbellulées  ,  épaissies  vers  le  sommet.  Corolles 
extérieures  très-arquées  en  dehors,  à  limbe  très-long,  tubu- 
leux,  étalé  horizontalement  ,  courtement  quinquélobé;  les 
corolles  centrales  sont  droites.  Étamines  ayant  l'article  anthé- 
rifère  long  et  jaune  ;  anthères  incluses  ,  privées  d'appendices 
basilaires.  Style  (d'Astérée)  à  sligraatophores  exserts. 

Dans  la  troisième  et  dernière  édition  du  Species  plantaruin 
de  Linné,  le  genre  Chiysocoma  est  composé  de  neuf  espèces: 
la  première  (oppositifolia)  est  bien  probablement  une  Scepinia; 
les  quatre  suivantes  [coma-aurea  ,  cernua  ^  ciliufa  ,  scabra) 
composeront  le  vrai  genre  Chrjsocoma;  la  sixième  [linosjris) 
constitue  notre  genre  Linosyris  ;  les  septième  et  neuvième 
{biJJora  et  villosa)  sont  des  Cririitaria;  la  huitième  {gramini- 
folia)  est  une  EuÛiamia. 

La  Chrysocoma  coma-aurea  neus  a  offert  une  fois  des  cala- 


478  t*AQ 

thides  radiées,  à  couronne  unisériée,  liguliflore,  féminiflore  , 

ayant  les  languettes   blanches,  courtes,  tridentées.  Ce  n'est 

qu'une  monstruosité  produite  par  une  variation  accidentelle, 

plus  ou  moins  fréquente  chez  beaucoup  d'autres  synanthérées, 

et  qui  ne  doit  avoir  aucune  influence  sur  l'appréciation  des 

caractères. 

20.  M.  Desfontaines  a  décrit  et  figuré  dans  sa  Flore  atlan- 
tique (  tom.  2  ,  pag.  269  ,  tab.  282  ) ,  sous  le  nom  de  Conjza 
chrysocomoides  ,  un  arbuste  qui  ne  diffère  génériquement  des 
vraies  Chrysocoma  que  par  la  présence  d'une  couronne  de 
fleurs  femelles  tubuleuses,  non  radiantes.  Mais  ce  botaniste, 
dans  son  Histoire  des  arbres  et  arbrisseaux  (tom.  1  ,  p.  292), 
prétend  avoir  vu  ,  sur  plusieurs  individus  cultivés  au  Jardin 
des  plantes,  ces  fleurs  marginales  s'alonger  en  tubes,  puis 
s'aplatir  et  se  transformer,  au  bout  de  quelques  années,  en 
languettes  d'une  belle  couleur  violette.  C'est  pourquoi ,  dans, 
son  Tableau  de  l'école  de  botanique  (2.'"  édit. ,  pag.  121  )  ,  il 
les  nomme  Aster  chrysocomoides.  Cette  métamorphose ,  dont 
nous  connoissons  plusieurs  exemples  bien  constatés,  ne  seroit 
pas  plus  extraordinaire  que  tant  d'autres  produites  par  des 
circonstances  accidentelles  dans  une  multitude  de  plantes. 
Cependant  nous  doutons  beaucoup  qu'elle  existe  réellement 
dans  le  cas  particulier  dont  il  s'agit,  parce  que  nous  avons 
tout  lieu  de  croire  que  VAsler  chrysocomoides  du  Jardin  du 
Roi  diffère  spérifiquement  de  la  Conyza  cJirysocomoides  de  la 
Flore  atlantique  .  même  en  faisant  abstraction  de  la  couronne 
radiante  et  ligulée.  Quoi  qu'il  en  soit ,  nous  soutenons  que  les 
monstruosités,  ou  variations  accidentelles  ,  ne  doivent  jamais 
être  prises  en  considération  pour  la  détermination  des  genres, 
bien  qu'elles  soient  fort  utiles  pour  indiquer  les  affinités  na- 
turelles. Si  donc  il  est  certain  que  la  plante  en  question  ait 
constamment  la  couronne  tubuleuse  et  non  radiante ,  dans  le 
pays  dont  elle  est  originaire  ,  cela  suffit,  selon  nous,  pour  au- 
toriser l'établissement  d'un  nouveau  genre  ,  voisin  du  Chryso- 
coma; et  si  la  métamorphose  dont  on  parle  est  réelle,  il  en 
résultera  seulement  une  nouvelle  preuve  de  l'affinité  qui 
existe  indubitablement  entre  le  groupe  des  Chrysocomées  et 
celui  des  Astérées- Prototypes  vraies ,  quoique  des  considéra- 
tions plus  graves  nous  aient  empêché  de  rapprocher  immé- 
diatement ces  deux  groupes. 


PAQ  479 

NoLLETiA  ,  H.  Cass.  {Conyza  chrysocowoides ,  Desf.)  Cala- 
thide  discoïde:  disque  multiflore  ,  régulaçiflore  ,  androgyni- 
flore  ;  couronne  uniséride  ,  lubuliflore  ,  féminiflore.  Péricline 
un  peu  inférieur  aux  fleurs  du  disque,  formé  de  squames  im- 
briquées, appliquées,  obîongues  -  Jaucéolées.  Clinanfhe  un 
peu  alvéolé.  Ovaires  obovales-oblongs ,  trés-comprimés ,  gar- 
nis de  très -petits  poils  :  aigrette  longue,  blanche,  caduque, 
composée  de  squamellules  unisériées,  contiguës,  égales  ,  fili- 
formes, barbellulécs.  Corolles  delà  couronne  courtes,  étroi- 
tes,  tubuleuses,  cylindriques,  comme  tronquées  au  sommet. 
Corolles  du  disque  à  tube  court,  <à  limbe  long  ,  infundibuli- 
forme  ,  diA^'sé  en  cinq  lobes  courts.  Anthères  privées  d'ap- 
pendices basilaires.  (Ces  caractères  généTÎques  ont  été  obser- 
vés par  nous  sur  un  échîintillon  sec,  recueilli  eu  Barbarie 
par  M.  Desfontaines.) 

Le  genre  Nolletia  ne  peut  être  confondu,  ni  avec  le  vrai 
Confza,  qui  est  de  la  tribu  des  Inulées,  ni  avec  le  Dimor- 
plianthes.  donl  la  couronne  est  plurisériée.  Il  se  rapproche  des 
Baccharidées  vraies,  par  sa  couronne  de  fleurs  femelles,  tu- 
buleuses. 

2  1.  LegenreSergi7«5  de  Gaertner,  mal  décrit  par  cet  auteur, 
et  réuni  au  Baccharis  par  Swartz  et  M.  Bro-\vn  ,  est  provisoi- 
rement conservé  par  nous  ,  parce  qu'il  semble  résulter  de 
nos  observations  que  cette  plante  ne  seroit  point  parfaitement 
dioïque,  comme  les  vrais  Baccharis  ,  mais  subdioïque  comme 
les  Pefasiles,  La  calathide  sèche  ,  que  nous  avons  analysée  , 
étoit  composée  d'un  petit  nombre  de  fleurs  :  les  intérieures 
mâles,  à  corolle  régulière  ;  les  extérieures  à  peu  près  sem- 
blables en  apparence  aux  intérieures  ,  mais  réellement  fe- 
melles, à  corolle  ambiguë,  contenant  de  fausses  étamines. 
Le  péricline,  inférieur  aux  fleurs,  est  formé  desquames  im- 
briquées, appliquées,  ovales,  obtuses.  Le  clinanlhe  est  petit, 
convexe,  nu.  Les  ovaires  extérieurs  et  les  faux-ovaires  inté- 
rieurs sont  courts,  cylindracés,  cannelés-,  leur  aigrette,  plus 
longue  que  la  corolle,  est  composée  de  squamellules  subuni- 
sériées,  à  peu  près  égales,  chiffonnées,  filiformes,  épaissies 
et  barbellécs  en  leur  partie  supérieure.  Les  étamines  n'ont 
point  d'appendices  basilaires. 

2  2.  Le  vrai  <i;enre  Baccharii  de  Richard  nous  a  offert  les 
caractères  suiv<;o.5. 


48o  Î>AQ 

Dloïque.  Calatliide  mâle  pluri-multiflote  ,  régulariflore.  Vê- 
ricline  égal  ou  inférieur  aux  fleurs,  subcylindracé  ou  subhé- 
mispJiérique  ;  formé  de  squames  imbriquées  ,  appliquées  , 
ovales  ,  obtuses  ,  coriaces ,  membraneuses  sur  les  bords  ;  les 
squames  intérieures  linéaires.  Clinanthe  planiuscule  ,  rarement 
conique  ,  ordinairement  fovéolé  ou  alvéolé.  Faux-ovaires 
scmi -avortés  ;  aigrette  irrégulicre  ,  courbée,  composée  de 
squamellules  inégales ,  chiffonnées,  filiformes,  épaisses,  bar- 
bellulées,  souvent  barbellées  au  sommet.  Styles  simples.  Ca/a- 
thide  femelle  mulliilore ,  tubuliflore.  Péricline  et  clinanthe  à 
peu  près  comme  dans  la  calathide  mâle.  Ovaires  obovôïdes  , 
un  peu  compi-imés  bilatéralement,  glabres,  munis  d'environ 
dix  côtes  longitudinales  et  d'un  bourrelet  apicilaire  ;  aigrette 
longue  ,  irrégulière  ,  courbée  ,  composée  de  squamellules 
nombreuses  ,  inégales  ,  entregreffées  à  la  base  ,  chiffonnées  , 
filiformes,  irrégulièrement  barbellulées.  Corolles  tubuleuses, 
grêles. 

La  plante  nommée,  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu  ,  Eupa- 
torium  spicatum,  I,am. ,  nous  a  présenté  des  caractères  à  peu 
près  semblables  à  ceux  qu'on  vient  de  lire ,  et  doit  être  attri- 
buée au  genre  Baccharis  :  les  calathides  de  l'individu  mâle 
semblent  réunies  en  un  capitule  terminal,  qui  est  réellement 
une  sorte  d'épi  serré;  le  clinanthe  est  petit,  conique,  peu 
élevé,  alvéolé;  l'aigrette  est  composée  de  squamellules  sub- 
unisériées  ,  presque  égales,  longues,  filiformes,  nues  infé- 
rieurement,  dilatées  et  irrégulièrement  barbées  au  sommet; 
la  corolle  est  divisée  en  lanières  très-longues,  linéaires.  Nous 
n'avons  point  observé  l'individu  femelle.  Dans  quelques  es- 
pèces de  Baccharis ,  l'aigrette  des  fleurs  mâles  a  ses  squamel- 
lules garnies  sur  deux  côtés  de  longues  barbellules  ,  ou  plutôt 
des  barbelles,  très- rapprochées ,  et  qui  semblent  entregref- 
fées ,  de  sorte  que  cette  aigrette  ressemble  un  peu  à  celle  du 
Lepidophjllum. 

23.  Les  Baccharis  humifusa  et  sinuata  de  M.  Kunth  ,  ayant 
le  clinanthe  garni  d'appendices  squamelliformes ,  analogues 
à  ceux  du  Sarcanthemum  et  du  Gutierrezia  ,  doivent  ,  selon 
nous,  constituer  un  genre  particulier,  que  nous  proposons 
de  nommer  Tursenia,  et  qui  seroit  fondé  sur  ce  caractère, 
suffisant  pour  le  distinguer  des  vrais  Baccharis. 


PAQ  48x 

Le  même  botaniste  a  rapporté  ,  avec  plus  ou  moins  de 
doute,  au  genre  Baccharis  trois  espèces,  dont  les  deux  pre- 
mières (assuensis  et  fuliginea)  nous  semblent  pouvoir  appar- 
tenir au  genre  Oligocarplia ,  qui  n'est  point  de  la  tribu  des 
Astérées,  mais  de  celle  des  Vernoniécs;  la  troisième  (venela), 
que  M.  Kunth  paroit  être  tenté  d'attribuer  au  genre  Serratula, 
seroit  bien  plutôt,  à  nos  yeux,  une  espèce  peu  douteuse  du 
gtnre  Scepinia,  Mais,  comme  nous  n'avons  point  vu  les  trois 
plantes  en  question,  les  idées  que  nous  en  avons  conçues  se 
bornent  à  de  simples  conjectures  ,  qui  méritent  toutefois 
d'être  vérifiées. 

24.  Notre  genre  FjmJr(7/ar/a  diffère  des  autres  Baccharidées 
vraies,  en  ce  que  les  espèces  qui  s'y  rapportent  ne  sont  ni 
dioïques,  comme  les  Baccharis  et  Tursenia  ,  ni  subdioïques, 
comme  le  Sergilus.  Ajoutons  que  les  ovaires  ne  sont  point 
glabres,  mais  hispides.  Le  clinanthe  garni  de  très-longues 
fimbrilles  charnues,  irrégtiliéres,  inégales  et  dissemblables, 
entregreffées  inférieurement  ,  rapproche  le  Fimbrillaria  du 
Tursenia  ,  tâîîdis  que  d'une  autre  part  il  confine  évidem- 
ment au  Dimorphanthes  ,  placé  au  commencement  du  groupe 
des  Érigérées. 

■20.  Quoique  notre  genre  Dimorphanthes  n'ait  pas  la  cala- 
thide  radiée,  il  s'accorde  bien  mieux  avec  les  Astérées- Pro- 
totypes qu'avec  les  Baccharidées;  et  ses  corolles  iemellcs, 
quelquefois  prolongées  au  sommet  en  un  rudiment  de  lan- 
guette demi-avortée  ,  témoignent  son  aflinité  avec  les  Erigé- 
rées. Mœnch,  qui  avoit  proposé  ce  genre  sous  le  nom  d'Es- 
cheiibachia  ,  l'avoit  fondé  sur  un  caractère  absolument  faux , 
en  le  distinguant  de  VErigeron  par  la  couronne  apétale,  c'est- 
à-dire  privée  de  corolles.  Le  genre  Plaças  de  Loureiro  paroit 
correspondre  aussi  à  notre  Dimorphanthes  ,  ou  peut-être  à 
notre  Piucliea,  qui  est  de  la  tribu  des  Vernoniées.  Notre  Di- 
morphanthes bidentata  est  ÏErigeron  rulilum  ,  Poir.  ,  Encycl.  , 
et  probablement  VErigeron  ?  scabrum  de  M.  Persoon.  Suivant 
M.  De  Candolle  (FI.  fr. ,  tom.  4,  pag.  140),  les  fleurs  exté- 
rieures de  la  Dimorphantlies  sicula  s'épanoui.sseiit  quelquefois 
en  une  courte  languette  jaune,  d'où  il  conclut  qu'elle  appar- 
tiendroit  plutôt  au  Sotidago  qu'à  VErigeron  :  mais,  ces  lan- 
guettes étant  demi -avortées  ,  comme  étiolées,  nous  pensons 
57.  3i 


432  PAQ 

que  leur  couleur  ne  doit  point  être  prise  en  considération. 

26.  Notre  genre  Laennecia  ne  diffère  du  Dimorphanthes  que 
par  l'aigrette  double,  l'extérieure  courte  et  laminée ,  l'inté- 
rieure longue  et  filiforme. 

27.  Notre  genre  Trimorphœa  ,  dont  la  calathide  a  deux 
couronnes  féminitlores  ,  l'une  extérieure  liguliflore  et  ra- 
diante ,  l'autre  intérieure  tubulillore  et  non  radiante  ,  se 
trouve  ainsi  exactement  intermédiaire  entre  les  genres  pré- 
cédens,  qui  n'ont  que  la  couronne  tubuliflore  ,  et  les  genres 
suivans  ,  qui  n'ont  que  la  couronne  liguliflore.  Le  nom  de 
Trimorpha^  que  nous  avions  d'abord  imposé  à  ce  genre,  étant 
un  adjectif,  doit  être  modifié  comme  nous  le  proposons  ici. 

28.  Le  vrai  genre  Erigeron,  ayant  pour  type  YErigeron  ca- 
nadense  ,  se  distingue  des  T?'/)7iorp/ïœa  ,  Laennecia,  Dimorphan- 
thes ,  en  ce  que  les  fleurs  femelles  composant  sa  couronne  sont 
toutes  ligulées;  du  Podocoma  ,  en  ce  que  ses  fruits  ne  sont 
point  collifères;  du  Stenaclis,  en  ce  que  leur  aigrette  n'est 
point  double.  Est-il  bien  certain  ,  comme  nous  l'avons  dit 
(tom.  XV,  pag.  182;  tom.  XXIV,  pag.  202),  qu'il  y  ait  de 
vrais  Erigeron  à  couronne  jaune  P  Nos  observations  ayant  été 
faites  sur  des  échantillons  secs ,  dans  lesquels  la  couleur  des 
languettes  pouvoit  être  altérée  ,  méritent  peu  de  confiance 
sur  le  point  en  question. 

h'Erigeron  longifolium  de  MM.  Desfontaines  et  Persoon  ,  au- 
quel M.  Nuttal  paroît  attribuer  l'aigrette  double  ,  et  qui 
devroit  en  conséquence  être  rapporté  au  genre  Stenactis ,  a 
bien  certainement  l'aigrette  simple .  et  est  un  véritable  Eri- 
geron. Voici  la  description  de  la  calathide  de  cette  espèce 
remarquable,  observée  par  nous  dans  l'herbier  de  M.  Desfon- 
taines. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  unisériée  ,  multiflore  ,  inéqualiflore  , 
liguliflore,  féminiflore.  Péricline  oblong,  cylindracé,  égal  ou 
un  peu  supérieur  aux  fleurs  du  disque  ;  formé  de  squames  un 
peu  inégales,  paucisériées,  irrégulièrement  imbriquées,  appli- 
quées, très-longues,  oblongues-lanccolées ,  foliacées,  abords 
membraneux,  à  sommet  acuminé,  subulé ,  coloré.  Clinanthe 
planiuscule,  profondément  alvéolé,  a  cloisons  élevées,  char- 
nues, dentées.  Ovaires  longs ,  comprimés  bilatéralement ,  lus- 


PAO  483 

pides;  aigrette  (point  double)  très-longue,  un  peu  supérieure 
aux  corolles  du  disque,  grisâtre,  composée  de  squamellules 
uniformes,  nombreuses,  inégales,  plurisériées  ,  lilifomies , 
flexueuscs,  barbellulées.  Corolles  de  la  couronne  à  languette 
blanchâtre,  longue,  étroite,  linéaire,  très-irrégulière  ,  va- 
riable, ordinairement  divisée  profondément  en  deux,  ou 
quelquefois  en  trois  lanières.  Corolles  du  disque  longues  , 
jaunâtres  ,  à  cinq  divisions.  Anthères  libres  ,  arquées  en 
dedans  ,  pourvues  de  longs  a])pendices  apicilaires  subulés , 
et  privées  d'appendices  basilaires.  Style  et  stigmatophores 
d'Astérée. 

Malgré  quelques  anomalies  signalées  dans  cette  description  , 
l'espèce  dont  il  s'agit  ne  peut  pas  être  exclue  du  vrai  genre 
Eriger  on, 

29.  La  plante  que  nous  avons  décrite  dans  ce  Dictionnaire 
(tom.  XXV,  pag.  97  )  ,  sous  le  nom  de  Felicia  brachjglossa , 
est  probablement  r^^fer  cjmlalariœ  de  Willdenovv  et  la  Cine- 
raria  hirsuta  de  Ventenat.  Quoi  qu'il  en  soit,  cette  plante 
fort  remarquable  et  très-diflicile  à  bien  classer,  ne  peut  point 
appartenir  au  genre  Cineraria,  qui  est  de  la  tribu  des  Séné- 
cionées;  elle  nous  semble  aussi  ne  pas  s'associer  convenable- 
ment, soit  au  genre  Aster,  soit  au  Felicia;  et  nous  croyons 
qu'elle  doit  constituer  un  genre  voisin  de  TErigeron,  et  carac- 
térisé comme  il  suit. 

MuNYCHiA.  Calathide  courtement  radiée:  disque  multiflore, 
régulariflore,  androgyniflore;  couronne  courte,  unisériée  , 
continue,  multiflore,  liguliflore,  féminiflore.  Péricline  hémi- 
sphérico-cylindracé,  inférieur  aux  fleurs  du  disque;  formé 
de  squames  paucisériées  ,  irrégulièrement  imbriquées,  appli- 
quées, étroites,  oblongues-lancéolées  ou  presque  linéaires, 
subcoriaces;  les  squames  intérieures  ayant  une  base  épaisse, 
charnue,  gibbeuse  ,  subglobuleuse,  et  les  bords  latéraux 
membraneux.  Clinanthe  planiuscule  ,  absolument  nu,  à  peine 
fovéolé.  Fruits  pédiccUulés,  comprimés  bilatéralement,  obo- 
vales-oblongs ,  noirâtres,  hispides,  bordés  d'un  bourrelet  sur 
chacune  des  deux  arêtes  intérieure  et  extérieure  ,  et  sur- 
montés d'un  petit  bourrelet  apicilaire  ;  aigrette  blanche, 
arquée  en  dedans,  presque  aussi  longue  que  le  fruit,  com- 
posée de  squamellules  uuisériées  ,  égales  ,  filiformes  ,   trcf- 


484  PAQ 

harbellulécs.  Corolles  du  disque  à  cinq  di\isiGns.  Corolles  de 
la  couronne  à  Janguede  un  peu  arquée  en  dehors,  courte, 
large,  elliptique,  ordinairement  bidentée  au  sommet.  Style 
et  stigmatophores  d'Asférée. 

Ce  nouveau  genre  diflcre  de  ÏErigeron,  i.°  par  les  squames 
intérieures  du  péricline  ,  qui  ont  une  base  épaisse,  charnue  , 
gibbeuse  ,  subglobuleuse  ,  à  peu  près  comme  dans  certaines 
sénccionées  ;  2."  par  le  clinanthe  absolument  nu,  au  lieu 
d'être  pourvu  de  cloisons  saillantes  et  dentées  formant  des 
alvéoles,  comme  celui  de  VErigeron;  5."  par  Taigrette  très- 
Larbellulée  ;  li."  par  les  languettes  de  la  couronne  moins 
nombreuses,  plus  larges,  elliptiques,  et  arquées  en  dehors. 
Il  diffère  plus  ou  moins  de  toutes  les  Érigérées  par  son  port, 
et  surtout  par  ses  feuilles  constamment-opposées. 

5o.  Notre  genre  Podocoma  se  distingue  fort  bien  par  ses 
fruits  coUifères,  c'est-à-dire  atténués  supérieurement  en  un 
col,  qui  rend  l'aigrette  stipitée ,  suivant  l'expression  usitée 
par  les  botanistes.  La  couronne  nous  a  paru  être  jaune,  sur 
les  échantillons  secs  des  deux  espèces  que  nous  avons  observées: 
mais  il  est  probable  que  sa  vraie  couleur,  altérée  par  la  des- 
siccation ,  ne  seroit  point  jaune  sur  les  individus  vivans. 

5i.  En  proposant  le  genre  Diplopappus,  nous  n'avions  point 
eu  égard  à  la  couleur,  ni  à  la  largeur  des  languettes  de  la 
couronne;  c'est  pourquoi  nous  y  avions  successivement  admis 
des  espèces  à  languettes  jaunes,  des  espèces  à  languettes  blan- 
ches et  étroites  ,  des  espèces  à  languettes  blanches  et  larges.  Ce- 
pendant nous  sentions  que  cette  réunion  n'étoit  pas  très-con- 
venable ;  car  nous  avions  nommé  Diplopappus  dubius  (t.  XIII, 
pag.  3oij)  V Aster  annuus  de  Linné,  en  faisant  observer  que 
cette  espèce  et  YErigeron  delphinifolium  ,  qui  devoit  lui  être 
associé  ,  s'éloignent  des  vrais  Diplopappus.  Quelque  temps 
après,  nous  avons  dit  (tom.  XXV,  pag.  96)  que  le  genre  Di- 
plopappus devoit  être  divisé  en  deux  sections  :  la  première, 
intitulée  Astéroïdes,  ou  vrais  Diplopappus ,  caractérisée  par  le 
péricline  réellement  imbriqué ,  et  la  couronne  unisériée ,  à 
languettes  moins  étroites  et  ordinairement  jaunes  ,  compre- 
nant les  Diplopappus  lanatus  ,  intermedius  ,  villosus,  lavanduli- 
folius;  la  seconde  ,  iniiiulée  Erigeroides  ,  ou  faux  Diplopappus , 
caractérisée  par  le  péricline  de  squames  ordinairement  à  peu 


PAO  485 

près  égales,  et  la  couronne  souvent  plurisériée ,  multiflore, 
à  languettes  ti-és-étroifes  et  blanches  ,  comprenant  les  Diplo- 
pappux  duhius ,  delphinifuliiis ,  pubescens  ,  gnaphalioides.  Aujour- 
d'hui, la  distinction  établie  par  nous  entre  les  Solidaginées  , 
les  Erigérées  et  les  Astérées-Prototypes  vraies,  nous  oblige  à 
distribuer  tous  nos  Diplopappiis  en  trois  genres,  dont  le  pre- 
mier, nommé  J)(j7/opapp;/s  ,  conservera  seulement  les  espèces 
à  couronne  jaune;  le  second,  nommé  Stenactis ,  n'aura  que 
les  espèces  à  languettes  étroites  et  point  jaunes  ;  le  troisième, 
qui  est  le  Diplostephium  de  M.  Kunth  ,  scroit  uniquement 
composé  d'espèces  à.  languettes  larges  et  point  jaunes. 

Stenactis.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore  ,  régula- 
riflore,  androgyniflore  ;  couronne  uni-bisériée,  multiflore, 
liguliflore ,  féminiflore.  Péricline  orbiculaire ,  convexe,  sub- 
hémisphérique ,  égal  aux  fleurs  du  disque  ;  formé  desquames 
bi-trisériées,  à  peu  près  égales,  appliquées,  linéaires,  aiguës, 
coriaces-foliifccées.  Clinanthe  large  ,  plan  ou  convexe  ,  plus  ou 
moins  fovéolé.  Ovaires  oblongs,  comprimés  bilatéralement, 
hispidules;  aigrette  double:  l'extérieure  très-courte ,  presque 
stéphanoïde  ,  composée  de  rudimens  de  squamellules  paléi- 
formes  ,  unisériées;  l'intérieure  longue,  caduque,  quelquefois 
avortée  sur  les  ovaires  de  la  couronne  ,  composée  de  squa- 
mellules peu  nombreuses,  à  peu  près  égales,  unisériées,  dis- 
tancées, filiformes,  barbeliulées.  Corolles  de  la  couronne  à 
languette  longue,  étroite,  linéaire,  point  jaune. 

Nous  avons  décrit  ces  caractères  génériques  sur  VAster  an- 
nuus  de  Linné  et  sur  VErigeron  delphinifolium  de  Willdenow. 
Ce  genre  a  beaucoup  d'affinité  avec  les  fausses  Beilidées  , 
auxquelles  il  seroit  peut-être  assez  convenablement  associé. 
M.  Nuttal  A^eiit  que  le  nom  d'Erigeron  lui  soit  exclusivement 
consacré  ,  parce  qu'il  nomme  Canotas  le  genre  ayant  pour 
type  ÏErigeron  canadense,  et  qui,  selon  nous,  doit  conserver 
l'ancien  nom.  VErigeron  alpinum ,  hin.,  que  nous  avons  ob- 
servé ,  appartient  certainement  au  genre  Stenactis  ,  quoi- 
que ses  caractères  génériques  diffèrent  un  peu  ,  sur  quelques 
points ,  de  ceux  qu'on  vient  de  lire  :  mais  ces  différences  , 
très -légères,  n'ont  aucune  importance. 

32.  Le  genre  Diplostephium  ,  dont  M.  Kunth  n'a  connu 
qu'une  seule  espèce,  doit  probablement  en  admettre  plusieurs 


486  PA(^> 

autriss  confondues  dans  le  genre  Aster  ,  et  notamment  YAstcr 

amygdaliniis,  Lam.  ,  qui  nous  u  offert  les  caractères  génériques 

suivans. 

DiPLOSTEPHiUM.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore  ,  régu- 
lariflore  ,  androgyniflore  ;  couronne  unisériée  ,  liguliflore  . 
féminiflore.  Péricline  subc}  lindracé,  très-inférieur  aux  fleurs 
du  disque  ;  formé  de  squames  très-inégales,  paucisériées,  ir- 
régulièrement imbriquées,  appliquées,  ovales  ou  oblongucs  , 
obtusiuscules  ,  coriaces  ,  membraneuses  sur  les  bords.  Cli- 
nanthe  plan,  alvéolé,  à  cloisons  charnues,  dentées.  Ovaires 
pédicellulés  ,  oblongs,  hispidulcs,  striés,  à  cinq  côtes:  aigrette 
double:  l'intérieure  longue,  composée  de  squamellules  très- 
nombreuses,  très  -  inégales  ,  filiformes,  barbellulées  ;  l'exté- 
rieure beaucoup  plus  courte  ,  peu'distincte  de  l'intérieure  , 
composée  de  squamellules  unisériées,  contiguës  ,  très-inégales, 
filiformes  -  laminées  ,  membraneuses,  subulées  ,  denticulées. 
Corolles  de  la  couronne  à  languette  longue  et  large,  ellip- 
tique-oblongue  ,  plurinervée  ,  tridentée  au  sommet,  point 
jaune. 

M.  Nuttal  associe  avec  V Aster  am^ygdalinus  les  Aster  linifolius 
et  hiimilis ,  auxquels  il  attribue  aussi  l'aigrette  double  :  mais 
Y  Aster  linifolius,  ayant  la  couronne  neutriflore,  a  été  rapporté 
par  nous  au  genre  Galatella;  et  VAster  hurniUs  ayant  ,  selon 
Willdeno\v,  les  squames  du  péricline  inappliquées,  ne  paroît 
pas  exactement  congénère  des  vrais  Diplostephium. 

35.  Le  vrai  genre  Aster,  réduit  dans  les  limites  que  nous 
lui  avons  assignées,  se  distingue  du  Diplostephium ,  en  ce  que 
son  aigrette  n'est  point  double;  de  VEurjLia,  en  ce  que  toutes 
les  squames  de  son  péricline  ne  sont  pas  entièrement  appli- 
quées d'un  bout  à  l'autre,  quelques-unes  au  moins  ayant 
leur  partie  supérieure  plus  ou  moins  étalée  :  il  se  distingue 
du  Galatella  par  sa  couronne  vi'aiment  féminiflore  ;  de  VOlearia 
et  du  Printzia,  par  ses  aigrettes  non  plumeuses  ;  du  Chiliotri' 
chum  ,  par  son  clinanthe  nu  ;  de  V Agatliœa  et  du  Ckarieis ,  par 
son  péricline  imbriqué. 

34-  Notre  genre  Eurjhia  se  distingue  de  VAsler  par  son  pé- 
ricline, dont  toutes  les  squames  sont  parfaitement  appliquées  , 
depuis  la  base  jusqu'au  sommet,  au  licti  d'être  plus  ou  moins 
étalées.  Cette  distinction  générique  paroît  avoir  été  conçue 


PAQ  ifii 

par  x^danson  :  car  il  nommoit  Aster  un  genre  ayant  probable- 
ment pour  type  VAsler  tripolium ,  Lin.,  et  caractérisé,  suivant 
lui,  par  le  périclinc  presque  simple'  ;  tandis  qu'il  nommoit 
Amellus  un  autre  genre  ayant  pour  type  VAsler  amellus ,  Lin., 
et  caractérisé  par  le  péricline  imbriqué  ,  à  squames  diver- 
gentes. Nous  avons  trouvé  ,  parmi  les  plantes  innommées  de 
l'herbier  de  M.  de  Jussieu  ,  une  nouvelle  espèce  d'Eurjbia , 
que  nous  pouvons  signaler  ainsi  : 

Euryhia  Jussiei  ,  H.  Cass.  Feuilles  longuement  pétiolées, 
ovales- oblongues,  presque  lancéolées,  échancrées  en  cœur 
à  la  base ,  aiguës  au  sommet ,  grossièrement  dentées  en  scie  , 
glabriuscules  ;  calathides  disposées  en  panicule  ;  péricline 
égal  aux  fleurs  du  disque  ,  formé  de  squames  régulièrement 
imbriquées,  appliquées,  obtusiuscules ,  uninervécs  ,  subco- 
riaces, épaissies  au  sommet;  les  extérieures  ovales,  les  infé- 
rieures linéaires  ;  clinanthe  alvéolé  ;  couronne  à  languettes 
très-longues,  rubanaires  ,  étrécies  supérieurement,  non  den- 
tées au  sonAiet;  disque  jaune,  à  corolles  divisées  par  des  in- 
cisions inégales  et  très-profondes  en  cinq  lanières  très-longues, 
linéaires. 

Cette  espèce,  assez  remarquable  par  la  longueur  des  divi- 
sions des  corolles  du  disque  ,  est  très-analogue  aux  Asler  ma- 
crophjUus  et  corjmbpsus  ,  qui  sont  aussi  des  Eurjhia.  Il  faut 
encore  rapporter  au  même  genre  V Aster  liratus  (Bot.  mag.) 
etV Aster  argophfUus,  Labill.  :  ce  dernier  a  ,  comme  VEurybia 
Jussiei^  les  corolles  du  disque  divisées,  presque  jusqu'à  la 
base  du  limbe,  en  cinq  lanières;  les  filets  de  l'aigrette  ont  le 
sommet  épaissi  et  comme  barbellé,  c'est-à-dire  très-courte- 
ment  plumeux  ;  le  disque  est  composé  d'environ  sept  fleurs 
jaunâtres,  la  couronne  d'environ  cinq  fleurs  blanches,  tri- 
dentées  ;  le  clinanthe  est  petit,  nu  ;  le  péricline  est  étroit  et 
très -inférieur  aux  fleurs  du  disque. 

Le  genre  Eurjhia  se  trouve  ainsi  ,  quant  à  présent,  com- 
posé de  neuf  espèces,  nommées  quercifolia ,  fulvida ,  viscosa, 
microphjlla  ,  Jussiei  ,  macrophjlla  ,  corjmhosa  ,  lirata  ,  argo- 
pliylla  ,  et  il  doit  sans  doute  en  admettre  plusieurs  autres, 

i  La  plante  nommée  au  Jardin  du  Roi  Aster  lithospermifolius  nous  a 
paru  avoir  le  péricline  presque  simple. 


488  PAO 

telles  que  le  Solidago  hicolor ,  par  exemple.  Ce  genre,  qui  ne 
diffère  du  Diplosiepliium  que  par  la  structure  de  Faigretle,  a  , 
comme  lui  ,  beaucoup  de  rapports  avec  le  Solidago  ,  notam- 
ment par  la  forme  et  la  structure  du  péricline.  Ajoutons 
que,  dans  VEurjhia,  les  corolles  du  disque  ont  la  partie  in- 
férieure du  limbe  confondue  avec  le  tube  ,  comme  dans  le 
Solidago;  que  le  disque  et  la  couronne  sont  souvent  pauci- 
flores ,  et  que  la  couronne  est  souvent  blanche. 

36.  Notre  genre  Galatella  ne  diffère  de  VEurjlia  que  par 
les  fleurs  de  sa  couronne,  qui  sont  neutres,  au  lieu  d'être 
femelles.  Nous  l'avions  d'abord  nommé  Galatea;  mais,  comme 
ce  nom  appartient  à  un  genre  d'animaux  de  la  classe  des 
Crustacés,  il  convient  de  le  modifier  en  changeant  un  peu 
sa  désinence.  La  Galatella  alhijlora ,  décrite  dans  ce  Diction- 
naire (tom.  XVIII,  pag.  58),  ressemble  tellement  au  Lino- 
sjris,  que  nous  serions  presque  tenté  de  croire  que  c'est  une 
espèce  de  ce  genre,  devenue  radiée  accidentellement.  Selon 
M.  NuUal,  elle  auroit  l'aigrette  double  ,  comme  les  Diplo- 
stephium. 

36.  Le  genre  Olearia  de  Mœnch  ,  que  nous  n'avons  point 
vu,  se  rapproche  du  Galatella  par  sa  couronne  neutriflore  : 
mais  il  s'en  éloigne  par  son  aigrette  de  squamellules  plumeu- 
ses,  entregreffées  à  la  base  ,  et  par  son  péricline,  dont  les 
squames  extérieures  sont  un  peu  étalées.  Son  port  est  aussi 
très- différent.  Est-il  bien  vrai  que  l'aigrette  soit  plumeuse  ? 

07.  Quoique  la  plante  décrite  par  Bergius  sous  le  nom 
dlnula  cernua  ,  ne  nous  soit  connue  que  par  sa  description  , 
nous  n'hésitons  pas  à  dire  qu'elle  n'appartient  ni  au  genre 
Inula  ,  ni  à  la  tribu  des  Inulées,  mais  bien  à  la  tribu  des  As- 
térées,  dans  laquelle  elle  doit  constituer  un  nouveau  genre, 
très-voisin  de  V Olearia  ^  et  que  nous  dédions  à  la  mémoire 
de  Printz,  auteur  d'un  écrit  sur  les  plantes  rares  d'Afrique, 
inséré  dans  le  sixième  volume  des  Amanitates  academicœ. 

Notre  genre  Printzia  se  distingue  de  V Olearia  ,  principale- 
ment par  son  péricline  formé  de  squames  presque  égales, 
disposées  sur  deux  rangs.  Ajoutons  que  l'aigrette  n'est  que 
barbellée,  c'est-a-dire  courtement  plumeuse,  que  les  anthères 
Si>nt  pourvues  d'appendices  basilaires  probablement  analogues 
à  ceux  du  Grinde'ia,  et  que  la  couronne  est  fémiaillore. 


PAQ  489 

Il  nous  paroît  assez  vraisemblable  que  le  genre  Lioydia  de 
Necker,  interposé  par  lui  entre  VInula  et  leSolidago ,  corres- 
pond à  notre  Printzia.  Cependant  Necker  attribue  à  son  Lioydia 
le  péricline  simple,  formé  d'une  seule  pièce  divisée  en  dix 
segmens  contigus;  et  dans  un  autre  article  il  remarque  que 
les  Tussilago  et  Petasites  ont  de  l'affinité  avec  le  Liojdia,  Ce 
genre  de  Necker  est  donc  beaucoup  trop  problématique  pour 
qu'on  puisse  se  permettre  d'appliquer  le  nom  générique  de 
Liofdia  à  la  plante  de  Bergius. 

38.  Notre  genre  Chiliotrichum  ,  analogue  par  le  port  aux 
deux  précédens  ,  se  distingue  facilement  de  toutes  les  Asté- 
rées-Prototypes,  par  son  clinanthe  garni  de  squamelles. 

09.  Notre  genre  Agathœa ,  dont  le  péricline  est  formé  de 
squames  égales  ,  disposées  sur  un  seul  rang .  se  rapproche 
ainsi  du  Printzia.  Les  deux  espèces  d'Agathœa  ont  la  tige  li- 
gneuse :  mais  les  feuilles  sont  opposées  dans  VJgathœa  cccles- 
tis,  et  alternes  dans  V Agathœa  microphjlla. 

40.  Notre  genre  Charieis  ressemble  à  VAgaîhœa  par  son 
péricline;  mais  l'aigrette  est  plumeuse  sur  les  fruits  du  disque 
et  nulle  sur  ceux  de  la  couronne. 

La  section  suivante  offre  d'abord  le  groupe  des  Fausses 
Bcllidées,  composé  de  huit  genres  ayant  tous  plus  ou  moins 
d'affinité  avec  les  Astérées-Prototypes. 

41.  Le  genre  Amellus  ,  placé  au  commencement  de  ce 
groupe,  se  rapproche  surtout  du  groupe  précédent,  et  en 
particulier  du  genre  Chiliotrichum ,  auquel  il  ressemble  par 
son  clinanthe  squamellé,  mais  dont  il  diffère  beaucoup  sous 
plusieurs  autres  rapports.  Nous  profitons  de  Poccasion  qui 
se  présente,  pour  décrire  une  nouvelle  espèce  d'^me/Zus. 

Amellus  anisaius  ,  H.  Cass.  Tige  probablement  herbacée  , 
ayant  le  cylindre  médullaire  très- large  et  le  tube  ligneux 
peu  épais;  longue  de  plus  de  dix  pouces  (dans  l'échantillon 
sec  et  incomplet  que  nous  décrivons),  probablement  dressée, 
simple,  un  peu  flexueuse,  grêle,  cylindrique,  un  peu  striée; 
très-garnie  de  poils  blancs,  appliqués,  très-petits,  entremê- 
lés de  quelques  poils  rares  ,  très-longs,  articulés;  deux  ra- 
meaux latéraux,  alternes,  simples,  divergens,  nés  à  quelque 
distance  du  sommet  de  la  tige;  feuilles  alternes,  distantes, 
presque  dressées,  absolument  sessiles ,  longues  d'environ  un 


490  PAQ 

pouce  et  demi ,  larges  d'environ  une  ligne,  linéaires,  ordinai- 
rement terminées  en  pointe  obtuse,  toujours  très-entières 
sur  les  bords  ,  sans  aucune  dent,  uninervées,  hérissées  sur 
les  deux  foces  de  petits  poils  blancs  très -nombreux  ,  courts  et 
roides  ;  la  face  inférieure  offrant  en  outre  quelques  longs  poils 
articulés  ;  trois  calatliides  grandes,  solitaires  au  sommet  de  la 
tige  et  des  deux  rameaux;  péricline  hérissé  de  poils  courts 
€t  longs  ;  les  squames  intérieures  un  peu  violettes  au  sommet  ; 
disque  jaune  ;  couronne  probablement  violette  ;  clinanthe 
très -manifestement  conique;  aigrette  intérieure  composée 
ordinairement  de  deux  ,  souvent  de  trois  ou  quatre  ,  rarement 
de  cinq  squamellulcs.  On  trouve,  dans  le  disque,  des  fleurs 
mâles,  ou  à  ovaire  stérile  ,  mêlées  parmi  les  vrais  herma- 
phrodites à  ovaire  fertile  ;  les  ovaires  stériles  portent  deux 
grosses  glandes  immédiatement  au-dessous  de  l'aigrette  exté- 
rieure. 

Les  vrais  caractères  du  genre  Amellus  ,  que  nous  avons  dé- 
crits dans  ce  Dictionnaire  (  tom.  XXVI,  pag.  2*1  o),  ont  été 
observés  par  nous  sur  VAmellus  Ijchnitis  ,  et  sur  VAmellus 
anisatus,  que  nous  confondions  alors  avec  VAmellus  annuuSy 
"Willd. ,  auquel  il  ressemble  beaucoup  :  cependant  ïanisatus 
nous  paroît  aujourd'hui  se  distinguer  sullisamment  de  Vaniiuus 
par  ses  feuilles  qui  n'offrent  aucune  dent.  Cette  plante  ,  re- 
cueillie par  Sonnerat,  probablement  au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance, étoit  innommée  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu ,  où 
nous  l'avons  observée.  Les  calathides  ,  quoique  desséchées 
depuis  bien  long-temps,  exhalent  encore  ,  lorsqu'on  les  froisse  , 
une  forte  odeur  d'anis,  émanée  sans  doute  des  glandes  que 
portent  les  squamelles  du  clinanthe  et  les  corolles  du  disque. 

42.  Notre  genre  Felicia,  réduit  à  la  seule  espèce  sur  laquelle 
nous  l'avions  d'abord  fondé,  appartient  sans  aucun  doute  aux 
fausses  Bellidées.  Il  faut  en  exclure  la  Felicia  brachjglossa  , 
qui  constitue  le  genre  Munjxhia ,  dans  le  groupe  des  Erigé- 
rées  ,  et  la  Felicia  Fontanesii,  qui  constitue  le  genre  Nolletia, 
dans  le  groupe  des  Chrysocomées ,  si  toutefois  il  est  vrai  que 
VAster  chrysocomoides  ne  soit  qu'une  variété  produite  par 
l'expatriation  et  la  culture  de  la  Conj'za  chiysocomoidcs.  Les 
Oritrophium  de  M.  Kunth  semblent  avoir  quelques  rapports 
avec  notre  Felicia. 


PAQ  49^ 

43.  Notre  genre  Henricia  ,  très-difTérent  du  vrai  Felicia 
par  son  port,  lui  ressemble  par  ses  caractères  génériques  ;  il 
s'en  distingue  néanmoins  par  la  structure  des  squames  inté- 
rieures du  péricline  et  par  la  forme  des  ovaires. 

44.  Notre  genre  Kalimeris  est  bien  distinct  de  YAster  , 
dans  lequel  on  l'a  confondu,  par  son  clinanthe  élevé,  pres- 
que conique  ,  par  ses  ovaires  aplatis  et  bordés  ,  par  ses  ai- 
grettes extrêmement  courtes,  par  la  forme  et  la  structure  de 
son  péricline. 

45.  Notre  genre  Callistephus ,  que  M.  Nuttal  rapporte  avec 
doute  à  son  Chrysopsis ,  avoit  d'abord  été  nommé  par  nous 
Callistemma  ;  mais  comme  ce  nom  ressemble  trop  à  celui  de 
Calostemma ,  genre  plus  ancien  de  M.  Brown ,  nous  croyons 
devoir  changer  sa  terminaison.  Le  clinanthe  du  Callistephus 
n'est  pas  réellement  alvéolé,  mais  seulement  imprimé;  et 
le  péricline  extérieur  doit  plutôt  être  considéré  comme  un 
involucre  formé  de  bractées  entourant  le  vryi  péricline. 

46.  Le  genre  Boltonia  de  l'Héritier  n'ayant  point  été  décrit 
par  nous  dans  ce  Dictionnaire,  il  convient  d'exposer  ici  ses 
caractères  génériques,  tels  qu'ils  résultent  de  nos  propres  ob- 
servations. 

Boltonia.  Calathide  radiée:  disque  multiflore  ,  régulari- 
flore ,  androgyniflore;  couronne  unisériée ,  liguliflore,  fémi- 
niflore.  Péricline  orbiculaire  ,  égal  aux  fleurs  du  disque; 
formé  de  squames  à  peu  près  égales  ,  bisériées  ,  appliquées  , 
linéaires -aiguës,  subfoliacées,  uninervécs.  Clinanthe  hémi- 
sphérique, alvéolé,  à  cloisons  dentées.  Ovaires  pédicellulés, 
très-comprimés  bilatéralement,  planiuscules,  obovales,  pres- 
que glabres  ou  hispidules,  bordés  d'un  bourrelet  sur  chacune 
des  deux  arêtes  extérieure  et  intérieure;  aigrette  très-courte, 
irrégulière,  interrompue,  comme  semi-avortée  ,  composée 
de  squamellules  unisériées,  inégales,  persistantes,  filiformes, 
barbellulées ,  dont  deux  beaucoup  plus  longues  et  plus  épaisses, 
et  les  autres  rudimentaires ,  presque  avortées.  Corolles  de  la 
couronne  à  languette  linéaire. 

On  peut  remarquer  beaucoup  de  rapports  entre  le  Boltonia 
et  le  Stenactis. 

47.  Notre  genre  Brachjcome  '   a  une  grande  analogie  avec 

1    C'est  ainsi  fj;u'il   faut  écrire   ce   nom   générit^ue,    au   lieu  de  Bra- 


49^  PAQ 

le  BoUonia,  dont  il  se  dislingue  pourtant  très-bien  par  son 
disque  probablement  masculiflore,  son  péricline  de  squames 
égales,  subunisérices  ,  obtuses  ,  son  clinanthe  conique,  ses 
ovaires  pourvus  d'un  rebord  membraneux  ,  denticulé  ,  et 
portant  une  aigrette  nullement  barbellulée.  Remarquons  que 
les  Brachycome  habitent  la  Nouvelle- Hollande  ,  tandis  que 
les  BoUonia  habitent  l'Amérique  septentrionale. 

48.  La  BelUs  graminea  de  M.  Labillardière,  que  nous  avons 
observée  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu  ,  nous  paroit  devoir 
constituer  un  nouveau  genre,  auquel  nous  assignons  les  ca- 
ractères suivans : 

Paquerina,  h.  Cass.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore  , 
régulariflore,  androgyniflore;  couronne  unisériée,  liguliHore, 
féminiflore.  Péricline  paroissant  subhémisphérique  ,  proba- 
blement égal  aux  fleurs  du  disque;  formé  de  squames  sub-bi- 
sériées  ,  un  peu  inégales,  oblongues ,  foliacées,  la  plupart 
arrondies  au  sommet,  Clinanthe  un  peu  conique  ,  profon- 
dément alvéolé  ,  à  cloisons  élevées  ,  irrégulières  ,  souvent 
prolongées  en  quelques  lîmbrilles  plus  ou  moins  longues, 
laminées,  charnues.  Ovaires  obovales- oblongs ,  comprimés 
bilatéralement  ,  absolument  privés  d'aigrette.  Style  et  stig- 
znafophores  d'Astérée. 

La  calathide  est  solitaire  au  sommet  d'un  long  pédoncule 
filiforme;  le  disque  est  jaune;  la  couronne  paroit  être  vio- 
lette ;  les  corolles  du  disque  sont  analogues  à  celles  des  Bellis; 
celles  de  la  couronne  sont  très-longues,  à  languette  large; 
les  fruits  mûrs  sont  comprimés,  obovales,  épais,  glabres, 
bordés  d'un  très-gros  bourrelet  arrondi,  à  peine  distinct.  Ce 
genre  est  intermédiaire  entre  le  BoUonia,  auquel  il  ressemble 
par  son  clinanthe  alvéolé,  mais  dont  il  diffère  par  ses  fruits 
inaigrettés,  etleBeUis,  auquel  il  ressemble  par  ses  fruits  inai- 
grettés,  mais  dont  il  diffère  par  son  clinanthe  alvéolé.  Re- 
marquez que  ,  dans  les  vraies  BeUis ,  le  clinanthe  ,  un  peu  sail- 
lant sous  chacun  des  ovaires  ,  ne  l'est  point  du  tout  entre 
eux;  tandis  que,  dans  le  Paquerina,  c'est  précisément  tout 
le  contraire,  le  clinanthe  étant  très- enfoncé  sous  les  ovaires, 
et  très -élevé  sur  le  réseau  qui  les  sépare. 

chj'scome ,  f^u'on  lit  d.sns  le  Bulletin  des  sciences  et  daus  ce  Diction-. 
nairc. 


PAQ  493 

Les  quatre  genres  suivaiis  composent  le  groupe  très- natu- 
rel des  Bellidées  vraies. 

49.  Notre  genre  LagenopTiora  ,  placé  au  commencement  de 
ce  groupe,  se  distingue  facilement  par  ses  ovaires  très-grands, 
prolongés  supérieurement  en  un  col ,  par  son  disque  pauci- 
flore,  masculiflore  ,  privé  de  faux-ovaires,  par  son  péricline 
irrégulier  ,  par  son  ciinantlie  plan  ,  et  par  les  corolles  de  sa 
couronne  à  tube  presque  nui.  Ce  genre,  qui  se  trouve  fixé, 
par  Fensemble  de  ses  rapports  naturels  ,  dans  la  section  des 
Bellidées,  ne  doit  pas  en  être  distrait  à  cause  du  disque  pau- 
ciflore  et  du  clinanthe  plan  :  ces  deux  caractères  ,  excep- 
tionnels dans  la  présente  section  ,  sont  une  conséquence  ordi- 
naire de  l'absence  du  sexe  femelle  dans  les  fleurs  du  disque. 

La  Calendula  pumila  ,  Willd.  ,  est -elle  une  troisième  es- 
pèce de  Lagenop/iora,  sufTisamment  distincte  des  deux  autres? 

50.  Le  vrai  genre  Bellis  ne  doit  plus  admettre  désormais 
que  les  espèces  offrant  les  caractères  génériques  suivans  : 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore  ,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  unisériée  ,  liguliflorc  ,  féminiflore.  Pé- 
ricline supérieur  aux  Heurs  du  disque  ,  orbiculaire  ,  con- 
vexe,  subcampanulé  ;  formé  de  squames  uni-bisériées  ,  à  peu 
près  égales,  appliquées,  elliptiques  -  oblongues  ,  obtuses,  fo- 
liacées. Ciinantlie  conique,  élevé  ,  lacineux  intérieurement , 
absolument  nu  ,  un  peu  saillant  sous  chacun  des  ovaires  , 
mais  n'offrant  aucune  saillie  sur  leurs  Intervalles.  Fleurs  du 
disque  :  Ovaire  comprimé  bilatéralement  ,  obovoïde  ,  liispi- 
dule,  bordé  d'un  bourrelet  sur  chacune  des  deux  arêtes  ex- 
térieure et  intérieure  ;  aigrette  absolument  nulle.  Corolle  à 
cinq  divisions  arquées  en  dedans,  presque  conniventes.  Éta- 
mines  à  anthères  incluses.  Style  (d'Astérée)  à  stigmatophores 
exserts  ,  figurant  une  pince.  Nectaire  nul  ou  presque  nul. 
Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire  semblable  à  ceux  du  disque. 
Corolle  à  languette  oblongue  ,  ayant  le  sommet  arrondi  et 
entier. 

Ce  genre,  ainsi  caractérisé,  comprend  les  Bellis  annua,  pe- 
rennis,  sjlvesfris.  Il  faut  en  exclure  la  Bellis  slipitala ,  Labill. , 
qui  est  une  Lagenopliora ;  la  Bellis  aculeala,  Labill.,  qui  est 
vme  Brachjcome ;  la  Bellis  graminea  ,  Labill.  ,  qui  est  une 
Paquerina.  Nous  n'avons  point  vu   la  Bellis  ciliaris  ,  Labill., 


494  PAQ 

qui  est  peut-être  une  Brachjcome  ,  a  aigrette  presque  avortée: 

ni  la  Bcllis  integrifolia ,  Mich.  ,  qui  paroît  s'éloigner  des  vraies 

Bellis  par  son  port,  et  par  les  squames  aiguës  de  son  péricline  , 

et    qui  pourroit  bien    être   une  BoUonia  à  aigrette  presque 

nulle. 

La  plante  cultivée,  sous  le  nom  de  Bellis  sj'l\>estris ,  dans  le 
Jardin  du  Roi,  où  elle  fleurit  en  Mai,  est  très -remarquable 
par  les  dimensions  de  toutes  ses  parties  ,  vraiment  gigan- 
tesques relativement  aux  autres  espèces  :  les  hampes  sont 
hautes  de  près  d'un  pied  et  demi,  dressées,  pubescentes  ;  les 
feuilles  sont  radicales,  longues  d'environ  six  pouces,  y  com- 
pris le  pétiole,  larges  d'environ  un  pouce,  pubescentes  sur 
les  deux  faces,  à  pétiole  long,  à  limbe  lancéolé,  un  peu 
sinué  et  bordé  de  dents  écartées,  très-peti(es  ,  perpendicu- 
laires à  la  ligne  marginale;  la  calathide  est  large  d'environ 
un  pouce;  les  squames  du  péricline  sont  linéaires,  uninervées, 
poilues,  d'un  vert  noirâtre;  le  disque  est  jaune;  les  corolles 
de  la  couronne  sont  longues  de  cinq  lignes,  à  languette  lon- 
gue de  quatre  lignes,  trinervée ,  arrondie  au  sommet,  blan- 
châtre en  dessus,  rouge  en  dessous;  les  fruits  sont  fauves, 
hérissés  de  poils. 

5i.  Le  genre  Bellium  est  bien  distinct  de  foutes  les  autres 
Bellidées  par  la  structure  de  son  aigrette  ,  qui  a  pourtant 
quelques  rapports  avec  celle  de  VAinellus  et  avec  celle  du 
Callistephus. 

52.  Notre  genre  BelUdiastrum ,  incomplètement  décrit  dans 
ce  Dictionnaire,  présente  les  caractères  suivans  : 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  subunisériée  ,  ligulitlore  ,  féminitlore. 
l^éricline  cylindrico  -  campanule  ,  supérieur  aux  fleurs  du 
disque;  formé  de  squames  à  peu  près  égales,  uni-bisériées , 
linéaires- aiguës  ,  sui)foliacées.  Clinanthe  conique,  nu,  ponc- 
tué. Ovaires  du  disque  et  de  la  couronne  oblongs,  subcylin- 
dracés,  comprimés,  hispidules,  pourvus  d'un  l)ourrelet  b;isi- 
laire  ,  et  portant  une  aigrette  de  squamellules  nombreuses  , 
inégales  ,  flexueuses  ,  filiformes,  très-barbellulées.  Style  et 
stigmatophores  d'Astérée.  Fleurs  de  Ja  couronne  dépourvues 
de  fausses  étamines. 

Bellidiastruin  Michelii ,  H.  Cass.  (  Doroniciim  hellidiastrum  , 


PAQ  495 

Lin.  )  Feuilles  toutes  radicales ,  longues  d'environ  trois  pouces , 
larges  d'environ  dix  lignes,  obovales-lancéolées ,  étrécics  en. 
pétiole  vers  la  base,  un  peu  pubescentes  en  dessous,  gla- 
briuscules  en  dessus,  d'un  vert  luisant ,  inégalement  et  irré- 
gulièrement dentées  ou  crénelées  sur  les  bords  ;  hampe  longue 
d'environ  huit  pouces  et  demi,  cylindrique,  pubescente  , 
portant  près  du  sommet  une  petite  bractée  linéaire,  et  ter- 
minée par  une  calathide  large  d'environ  un  pouce,  à  disque 
jaune  et  à  couronne  blanche. 

Nous  avons  fait  cette  description  générique  et  spécifique 
sur  un  individu  vivant,  cultivé  au  Jardin  du  Roi,  où  il  lleu- 
rissoit  au  commencement  de  Juillet. 

Le  genre  BelUdiastrum  termine  très  -  convenablement  la 
série  des  Astérées,  parce  qu'il  a  beaucoup  d'affinité  avec  les 
Doronicées,  que  nous  rangerons  au  commencement  de  la 
tribu  des  Sénécionées  ,  placée  à  la  suite  de  celle  des  Astérées. 

En  réfléchissant  sur  les  différences  qui  distinguent  les  Asté- 
rées-Bellidées  des  Astérées-Prototypes,  on  reconnoit  qu'elles 
dérivent  toutes  fort  naturellement  de  ce  que  les  fleurs  du 
disque  sont  plus  courtes  et  plus  nombreuses  dans  les  Bellidées 
que  dans  les  Prototypes.  Nous  sommes  persuadé  que  beaucoup 
de  caractères,  justement  réputés  graves  et  importans  ,  résul- 
tent de  circonstances  presque  aussi  légères  que  celle  dont 
nous  venons  de  parler.  Cette  proposition  n'étonnera  point 
ceux  qui  savent  qu'au  physique,  comme  au  moral,  une  petite 
cause  peut  produire  de  grands  effets.  (H.  Cass.) 

PAQUETTE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  grande  marguerite, 
ckiysanthemum  leucanthemum.  Celui  de  pâquerette  ou  petite 
marguerite  est  donné  au  bellis ,  et  plus  récemment  celui  de 
paqueroUe  a  été  adopté  par  M.  De  Candolle  pour  le  bellium^ 
qui  a  beaucoup  d'affinité  avec  le  précédent.  (J.) 

PAQUHIN.  (Bot.)  Voyez  Palquin.  (J.) 

PAQUIO  DE  SANTA  CRUZ.  (Bot.)  Parmi  les  dessins  de 
Joseph  de  Jussieu  on  trouve  sous  ce  nom  l'Jijmenœa  cour- 
haril.  (J.) 

PAQUIRES.  {Mamm.)  C'est  un  des  noms  sous  lequel  on  a 
désigné,  dans  quelques  ouvrages,  le  pécari  ou  le  tajassu. 
(F.  C.) 

PAQUOVER.  {Bot.)  Voyez  Pacona.  (J.) 


496  PAR 

PARACAUS.  {Ornith.)  Les  perroquets  sont  ainsi  appelés 
par  les  naturels  du  Paraguay.  (Ch.  D.  ) 

PARACÉPHALOPHORES  ou  PARACÉPHALÉS  ,  Parace- 
phûlophora.  (Malacoz.)  Nom  composé,  employeparM.de 
Blainville ,  dans  son  Système  de  malacologie  et  de  nomencla- 
ture, pour  désigner  la  seconde  classe  du  type  des  malaco- 
zoaires,  dont  Porganisalion  en  général,  et  par  conséquent 
la  tête,  est  moins  complète,  moins  distincte  que  dans  ses 
céphalophores,  qui  comprennent  les  poulpes,  les  calmars 
et  les  sèches.  Voyez  Mollusques.  (De  B.  ) 

PARACHI.  (Ornith.)  Nom  donné  par  les  Guaranis  à  l'oli- 
\arez  ,  f lin gilla  spinus  ,  var,,  Lath.,  et  fringilla  magellanica, 
Vieill.  C'est  le  gilguero  des  Espagnols  de  Buenos- Ayres.  (Ch.  D.) 

PARACOCCALON.  (Bot.)  Selon  Guilandinus ,  cité  par  C. 
Bauhin,  les  Grecs  donnoient  ce  nom  au  datura  metel.  (J.) 

PARACTENUM.  [Bot.)  Ce  genre,  fait  par  Beauvoissur  une 
graminée  de  la  Nouvelle-Hollande,  a  été  réuni  par  M.  Kunth 
au  panicuin,  ainsi  que  le  monacline  du  même.  Cependant,  si 
l'on  se  décide  à  n'admettre  dans  le  panicum  que  les  espèces 
à  fleurs  paniculées,  et  à  en  séparer  celles  qui  ont  des  épis 
composés,  alors  le  monacline  sera  conservé,  et  on  pourra  lui 
réunir  le  paractenum  ,  qui  n'en  diffère  que  par  ses  épillets  plus 
courts,  composés  seulement  de  deux  locustes.  (J.) 

PARADACRY.  (Bot.)  Nom  grec  ancien  du  bunium  de 
Dioscoride  et  de  Daléchamps,  qui  est  le  navet,  napus.  (J. ) 

PARADIS.  (Bot.)  Variété  de  pommier ,  dont  la  tige  s'élève 
peu.  (L.  D.) 

PARADIS.  {Tchthj'oL)  Nom  spécifique  d'un  Polvnème. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

PARADIS.  {Ornith.)  M.  de  Lacépède  a  donné  ce  nom, 
comme  terme  générique,  aux  oiseaux  de  paradis.  (Ch.  D.) 

PARADIS  DES  JARDINIERS.  (Soi.)  Nom  vulgaire  du  saule 
pleureur.   (  L.  D.) 

PARADISIER,  Paradisea.  (Ornith.)  A  Pexception  des  ma- 
creuses,  il  n'y  a  pas  d'oiseaux  sur  lesquels  on  ait  dit  autant 
d'absurdités  que  sur  les  oiseaux  de  paradis  ou  manucodes  ,  dont 
les  noms  mêmes  sont  dus  aux  qualités  miraculeuses  qu'on 
leur  a  attribuées.  Ces  contes  ont  également  pris  naissance 
dans  les  efforts  d'une  imagination  déréglée,  pour  expliquer 


PAR  497 

tîes  faits  que  l'on  ne  comprenoit  point;  et  dans  les  deux 
circonstances  l'esprit  n'auroit  pas  donné  dans  de  pareils  tra- 
vers,  si  l'on  avoit  réfléchi  que  la  nature,  toujours  sage  et 
régulière  dans  ses  productioiis ,  n'a  pu  former  auc-une  es- 
pèce dénuée  des  nio}'ens  de  vivre  et  de  se  perpétuer,  et  que 
les  monstres  ne  sont  à  considérer  que  comme  des  accidens, 
des  écarts  étrangers  à  sa  marche  habituelle. 

Les  premiers  oiseaux  de  paradis  qui  ont  été  transportés 
des  Terres  australes,  n'avoient  point  de  pieds,  parce  que  les 
naturels  de  la  Nouvelle -Guinée  et  des  iles  voisines,  où  ils 
paroissent  exister  exclusivement,  s'en  faisoient  des  parures, 
et  leur  arrachoient  pour  cela  les  membres  qui  ne  pou- 
voient  que  nuire  à  cet  usage.  La  quantité  de  plumes  sura- 
bondantes dont  les  flancs  de  ces  oiseaux  sont  couverts,  de- 
voit  cacher  ,  sur  la  peau  desséchée,  les  endroits  dont  les 
parties  avoient  été  mutilées,  et  quoiqu'on  eût  pu  avec  un 
peu  de  soin  en  découvrir  la  trace  en  soulevant  toutes  les 
plumes  subalaires,  on  a  mieux  aimé  supposer  qu'ils  étoient 
nés  sans  pieds,  et  l'on  s'est  perdu  en  conjectures  absurdes 
pour  tâcher  d'expliquer  comment  ils  pouvoient  vivre  et  se 
propager  dans  l'air.  Ces  oiseaux  se  faisant  peu  voir  aux 
époques  de  l'incubation,  on  les  a  envoyés  nicher  au  paradis 
terrestre,  et  de  là,  sans  doute,  est  veiju  le  nom  d'oiseaux 
de  paradis ,  comme  c'est  d'après  les  vertus  supposées  par  les 
devins  et  les  prêtres  du  pays,  qu'on  leur  a  donné  celui  de 
manucode  ,  qui  signifie  oiseau   de  Dieu  chez  les  Indiens. 

Pigafetta  est  le  premier  navigateur  qui,  embarqué  sur  la 
flotte  de  Magellan,  en  iSaS,  a  reconnu  que  ces  oiseaux 
avoient  des  pieds  et  des  ailes,  et  quand  les  insulaires  ont 
été  instruits  qu'on  les  préféroit  en  Europe  avec  tous  leurs 
membres,  ils  les  leur  ont  conservés;  mais  comme,  à  dé- 
faut d'autres  moyens,  ils  ont  continué  de  les  dessécher  au 
four  ou  dans  le  sable  chaud,  il  est  toujours  difficile  de  leur 
rendre  leurs  premières  formes;  ce  qui  ne  doit  pas  étonner 
si,  comme  le  dit  Otton  Helbigius,  tome  3  de  la  Collection 
académique,  partie  étrangère,  page  440,  après  leur  avoir 
enlevé  les  entrailles ,  ils  leur  passent  dans  le  corps  un  fer 
rouge  ,  qui  y  opère  une  sorte  de  cuisson. 

Levaillant  fait  observer  à  ce  sujet  que  les  sauvages  étant 
57.  32 


498  PAR 

aussi  dans  l'habitude  d'enlever  aux  oiseaux  de  paradis  tous 
les  os  du  crâne  et  de  faire  sécher,  à  la  vapeur  du  soufre, 
leur  peau  enfilée  sur  un  roseau,  ces  opérations  rapetissent 
considérablement  la  tête,  privée  de  son  soutien,  et  font  retirer 
les  paupières;  d'où  l'on  a  saisi  le  caractère  d'une  petite  tête 
et  des  yeux  dans  le  bec  à  peine  visibles:  qu'enfin  du  rap- 
prochement inévitable  des  plumes,  qui  se  trouvoient  pres- 
sées sur  une  bien  plus  petite  étendue  de  la  peau  racornie  , 
résulte  encore  leur  hérissement,  et,  par  conséquent,  cette 
apparence  de  velours  naturel  que,  selon  lui,  on  s'obstine 
mal  à  propos  à  leur  trouver. 

Les  paradisiers,  qui  étoient  censés  ne  vivre  que  de  rosée, 
sont,  d'après  Bontius,  des  rapaces  qui  mangent  les  petits 
oiseaux.  Selon  Helbigius,  ils  se  nourrissent  de  diverses  baies, 
notamment  de  celles  du  waringa ,  y?c«s  benjamina  de  Vlrlort. 
Malab.  de  Rumphius  ,  tome  5,  pi.  55,  et,  suivant  Linné, 
d'insectes  et  surtout  de  grands  papillons;  mais  les  épiées  sont 
leur  pâture  favorite,  et  ils  ne  s'écartent  pas  des  contrées  où 
elles  croissent.  Dans  la  saison  des  muscades,  on  voit  même 
les  oiseaux  de  paradis  émeraudes  voler  en  troupes  nombreuses 
comme  les  grives  à  l'époque  des  vendanges. 

Quelques  espèces  fréquentent  les  buissons,  mais  d'autres 
habitent  de  préfér^ce  les  bois  et  se  perchent  sur  des  arbres 
élevés,  sans  toutefois  se  poser  sur  leur  cime,  d'où  les  vents 
pourroient  les  renverser,  en  jetant  le  désordre  dans  leurs 
faisceaux  de  plumes.  C'est  aux  branches  de  ces  arbres  que 
les  Indiens  attachent  des  huttes  légères  ,  d'où  ils  les  tirent 
avec  des  flèches  émoussées. 

Les  oiseaux  de  paradis  ont  été  nommés  Paradis  par  M.  de 
Lacépède.  Cette  dénomination  étoit  certainement  préférable 
à  la  première  ,  en  ce  qu'elle  n'étoit  composée  que  d'un  seul 
mot;  mais  on  pouvoit  lui  faire,  comme  à  celle  de  Mouche, 
proposée  parle  même  auteur  pour  remplacer  oiseau-mouche, 
le  reproche  d'appliquer  en  double  emploi  un  terme  qui  avoit 
déjà  une  acception  particulière;  et  le  mot  Paradisier,  qui  est 
la  traduction  de  paradisea  ,  nom  latin  depuis  long- temps 
adopté  par  les  divers  naturalistes,  et  qui  lui-même  a  été 
employé  par  M.  le  professeur  Duméril  dans  sa  Zoologie 
analytique ,  paroit  plus  convenable  et  met  à  portée  d'éviter, 


P/VR  499 

pour  la  désignation  des  espèces,  Ja  nécessité  de  se  servir 
tantôt  du  mot  oiseau  de  paradis ,  tantôt  de  celui  de  manucode. 
Au  reste  ,  il  s'en  faut  de  Iieaucoup  que  le  gejire  soit 
établi  d'une  manière  solide,  puisque,  d'une  part,  les  divers 
auteurs  y  comprennent  un  plus  ou  moins  grand  nombre  d'es- 
pèces, et  que,  d'une  autre,  celles  même  qui  en  ont  Jusqu'à 
présent  fait  partie,  sont  divisées  par  M.  Vieil'ot  en  plusieurs 
genres  dans  la  seconde  édition  du  Nouveau  Dictionnaire 
d'histoire  naturelle  sous  les  noms  de  Sasialie,  Paradisea,  pour 
l'oiseau  de  paradis  émeraude  ,  pour  le  magnifique  et  pour  les 
paradisea  alha  ,  p.  minor  papuana  et  p.  ruhra  ,  Lath.  ;  de 
Mandcode,  Cicinnurus,  pour  le  manucode  proprement  dit; 
de  LopHORiNE,  Lophorina ,  pour  le  superbe;  de  Sifilet,  Paro- 
lia,  pour  l'espèce  désignée  sous  le  nom  de  sifilet. 

Ces  quatre  genres  forment  la  dix-huitième  famille  de  la 
seconde  édition  du  Système  ornithologique  du  même  auteur, 
Jes  Manucodiates,  Puradisei ,  laquelle  est  ainsi  caractérisée  : 
Bec  emplumé  à  sa  base  ,  échancré  ou  foiblement  entaillé 
vers  le  bout,  fléchi  à  sa  pointe;  plumes  hypocondriales  ou 
cervicales  longues  et  de  diverses  formes  chez  les  mâles. 

Les  quatre  genres  de  cette  famille  ont  pour  caractères 
particuliers  ,  savoir  : 

Le  sijilet,  un  bec  garni  de  plumes  courtes  jusqu'au-delà 
de  son  milieu,  grêle,  comprimé  par  les  côtés,  échancré  et 
fléchi  à  la  pointe  de  sa  partie  supérieure;  plumes  de  la 
queue  courtes. 

La  lophorine,  un  bec  grêle,  couvert  de  plumes  alongées 
et  un  peu  relevées  jusqu'au-delà  de  son  milieu,  très-com- 
primé parles  côtés,  échancré  et  fléchi  à  la  pointe  de  sa  partie 
supérieure;  ailes  courtes;  la  première  rémige  large  et  en 
forme  de  sabre. 

Le  manucode,  un  bec  grêle,  garni  à  sa  base  de  petites 
plumes  dirigées  en  avant,  convexe  en  dessus,  fléchi  et  foi- 
blement entaillé  vers  le  bout  de  sa  partie  supérieure;  langue 
terminée  en  pinceau  ;  ailes  alongées. 

La  samalie ,  un  bec  robuste ,  droit ,  garni  à  sa  base  de 
petites  plumes  veloutées,  comprimé  latéralement,  très- foi- 
blement entaillé  vers  le  bout  de  sa  partie  supérieure,  pointu; 
tarses  robustes. 


5oo  PAR 

M.  Vieillot  a,  de  plus  ,  formé  pour  le  paradisea  gularis 
de  Ladiam ,  qui  est  figuré  dans  l'Histoire  des  oiseaux  dorés, 
pi.  8  et  9,  sous  le  nom  de  hausse-col  doré,  et  que  M.  Cuvier 
regarde  comme  un  merle  ,  le  genre  Asfrapie ,  dont  les  carac- 
tères sont  indiqués  sous  le  même  mot  dans  ce  Dictionnaire, 
au  Supplément  du  tome  III,  page  71.  C'est  un  stourne  pour 
M.  Temminck. 

M.  Cuvier,  qui,  dans  son  Règne  animal,  donne  pour  ca- 
ractères généraux  aux  oiseaux  de  paradis,  paradisea,  un  bec 
droit,  comprimé,  fort,  sans  échancrure ,  et  les  narines  cou- 
vertes, y  conserve  comme  espèces,  1.°  l'oiseau  de  paradis 
émeraude ,  paradisea  apoda,  en  y  associant  une  race  un  peu 
moindre  (le  petit  émeraude);  2.°  l'oiseau  de  paradis  rouge, 
p.  rubra,  Lacép.  ;  3.°  l'oiseau  de  paradis  à  douze  filets,  p. 
alha ,  Penn.  et  Blum.;  4.°  le  manucode,  p.  regia,  Linn.  ;  5." 
le  magnifique,  p.  magnifica,  Gmel.  ;  6."  le  sililet,  p.  aurea , 
Gmel.;  7.°  le  superbe,  p.  superba,  Gmel.,  et  8."  l'orangé,  p. 
aurea,  Sh.  ,  qui  est  Voriolus  aureus ,  Gmel.  Cet  auteur  ren-» 
voie  aux  merles  les  paradisea  nigra,  Gm.  et  p.  gularis  et  leu- 
coptera ,  Lath.,  et  aux  cassicans,  le  paradisea  chalj'bea,  Lath., 
ou  viridis  ,  Gmel.  Le  p.  cirrhata  d'Aldrovande  lui  paroît  trop 
mutilé  pour  qu'on  puisse  le  caractériser,  et  le  p.  furcatat 
Lath.  ,  lui   semble  un    indiA'idu    imparfait  du  superla. 

Enfin  ,  les  caractères  assignés  par  M.  Temminck  aux  oi- 
seaux de  paradis,  page  66  de  l'analyse  du  Système  d'or- 
nithologie 5  placée  en  tête  de  la  seconde  édition  de  son  Ma- 
nuel,  consistent  dans  un  bec  médiocre,  droit,  quadrangu- 
laire,  pointu,  un  peu  convexe  en  dessus,  comprimé,  dont 
l'arête  s'avance  entre  les  plumes  du  front  et  dont  la  pointe 
est  sans  échancrure,  ou  n'en  a  qu'une  à  peine  visible  ;  la  man- 
dibule inférieure  droite,  pointue;  les  narines  basales,  mar- 
ginales, ouvertes ,  entièrement  cachées  par  les  plumes  ve- 
loutées du  front;  les  pieds  forts;  le  tarse  plus  long  que  le 
doigt  du  milieu  ;  les  doigts  latéraux  inégaux  ;  l'interne  uni 
jusqu'à  la  seconde  articulation;  l'externe  soudé  à  sa  base;  le 
pouce  robuste  et  plus  long  que  les  autres  doigts  ;  les  ailes  mé- 
diocres, dont  les  sept  premières  pennes  sont  étagées  et  dont 
la  sixième  ou  septième  est  la  plus  longue. 

L'auteur  hollandois  n"admet  comme  espèces  de   ce  genre 


P\R  Soi 

que  les  paradisea  apoda-minor ,  l.nth.  ;  sanguinea ,  Shaw.,ma(rni- 
Jica  et  cirrhafa  (la  même),  superba  etfurcala,  id.;  regia,  sexse- 
tacca.  Il  n'y  comprend  pas  le  nébuleux  de  Levaillant,  dont  il 
n'a  jamais  vu  un  individu  parfait,  et  dont  le  bec  présente 
dans  les  planches  une  forme  qu'il  n'a  pas  eu  occasion  de  vé- 
rifier. (Voyez  plus  bas  Paradisier  a  douze  filets.) 

La  discordance  qu'on  a  pu  remarquer  chez  les  ornitho- 
logistes les  plus  modernes,  à  l'égard  des  oiseaux  de  paradis, 
a  déterminé  à  analyser  leurs  opinions  séparément,  plutôt 
qu'à  chercher  à  les  concilier  par  de  nouveaux  aperçus,  et 
l'on  croit  qu'en  de  pareilles  circonstances  c'est  le  meilleur 
parlià  prendre  dans  un  ouvrage  destiné  surtout  à  exposer  l'état 
de  la  science  et  à  mettre  les  lecteurs  à  portée  de  juger  eux- 
mêmes  du  mérite  particulier  des  innovations  qui  y  ont  été 
introduites.  On  va  donc  passer  immédiatement  à  la  descrip- 
tion des  espèces,  en  y  faisant  seulement  les  changemens  que 
l'adoption  .du  mot  paradisier  nécessite  dans  leur  nomen- 
clature. 

Paradisier  émer\ude  :  Paradisea  apoda  ,  Linn.  et  Lath.  ; 
Samalie,  Vieill.;  pi.  enl.  de  Buffon ,  n."  264,  Oiseaux  de  pa- 
radis, à  la  suite  des  Oiseaux  dorés,  pi.  1  ;  Oiseaux  de  para- 
dis de  Levain.,  pi.  i.  Cet  oiseau,  dont  le  nom  spécifique 
latin  est  fondé  sur  une  erreur  et  auroit  dû  être  changé  de- 
puis long-temps,  seroit  plus  convenablement  appelé  paradisea 
smaragdina ,  d'après  sa  dénomination  françoise.  On  donne  à  ce 
paradisier,  de  la  taille  d'un  geai  ou  d'une  corbine,  et  qui  a 
un  pied  de  longueur  du  bout  du  bec  à  l'extrémité  de  la 
queue,  et  environ  quarante  pouces  jusqu'à  la  pointe  des  deux 
filets,  qui  semblent  en  faire  partie,  quoiqu'ils  prennent  nais- 
sance au-dessus  du  croupion,  le  nom  de  grand  par  opposi- 
tion à  une  plus  petite  espèce  dont  on  va  parler,  et  qui  n'est 
considérée  par  divers  auteurs  que  comme  une  variété,  et 
par  M.  Cuvier  comme  une  race  d'une  taille  un  peu  moindre. 
Le  bec,  long  de  dix -huit  lignes  et  légèrement  arqué,  se 
termine  en  pointe.  Il  est  d'un  bleu  plombé,  et  jaunâtre  vers 
le  bout.  Les  plumes  du  front,  séparées  en  deux  pointes  par 
l'arête  du  bec  ,  s'avancent  vers  les  narines  et  en  couvrent 
une  partie,  comme  chez -les  cassiques  et  les  promérops  ;  les 
pieds,  dont   la  longueur   est    d'environ   deux  pouces,    sont 


5o2  PAR 

forts,  et  les  ongles,  qui  sont  propres  à  se  cramponner,  don- 
nent lieu  de  penser  que  ces  oiseaux  s'accrochent  au  tronc 
des  arbres  et  mangent  des  insectes.  Le  front  est  entouré  d'un 
large  bandeau  vert  d'émeraude,  qui  passe  entre  le  bec  et 
l'œil,  couvre  la  gorge  et  descend  sur  le  milieu  du  cou,  où 
il  s'élargit  et  forme  une  sorte  de  plastron.  Le  dessus,  le  der- 
rière de  la  tête  et  les  côtés  du  cou,  sont  extérieurement 
d'un  jaune  de  paille  et  bruns  intérieurement;  le  bas  du  cou 
et  la  poitrine  sont  d'un  brun  sombre  et  le  reste  du  plumage 
d'un  brun  châtain,  plus  clair  sur  le  ventre  que  sur  le  dos; 
les  vingt  pennes^  alaires  et  les  couvertures  supérieures  et  in- 
férieures sont  de  la  même  coiileur;  l'aile,  dans  son  état  de 
repos,  atteint  presque  l'extrémité  de  la  queue,  dont  les 
pennes  sont  au  nombre  de  dix,  sans  y  comprendre  les  deux 
filets,  qui  ont  ordinairement  vingt-huit  à  trente-deux  pouces 
de  longueur,  et  ne  sont  garnis  de  barbes  qu'à  leur  naissance 
et  à  l'extrémité  ,  où  ,  dans  leur  jeunesse  surtout ,  ils  présentent 
une  sorte  de  palette.  Les  plumes  hypocondriales ,  qui  for- 
ment deux  gros  faisceaux,  sont  décomposées,  transparentes 
et  longues  de  près  de  dix- huit  pouces;  quelques-unes  ont, 
sur  un  fond  d'un  jaune  pâle,  des  traits  oblongs  et  un  peu 
pourprés. 

Valentyn,  dans  ses  Voyages  aux  Indes,  qui  forment  neuf 
volumes  in-f.",  imprimés  en  hollandois,  mais  ,  dont  on  trouve 
un  extrait  dans  celui  du  capitaine  Forrest  aux  Moluques  et 
à  la  Nouvelle-Guinée,  page  i53  et  suivantes  delà  traduction 
françoise,  publiée  par  Demeunier  en  1780,  dit  qu'il  y  a 
aux  lies  des  Papous  et  à  la  Nouvelle- Guinée  six  espèces 
d'oiseaux  de  paradis,  et  que  la  plus  commune,  celle  doni 
il  s'agit  ici,  habite  les  îles  Aroo  ou  Arou  pendant  la  mous- 
son d'ouest  ou  sèche,  et  retourne  à  la  Nouvelle-Guinée  dès 
que  la  mousson  d'est  ou  pluvieuse  commence.  Elle  y  arrive 
en  troupes  de  trente  à  quarante  sous  la  conduite  d'un  oi- 
seau de  couleur  noire  avec  des  taches  rouges,  que  les  insu- 
laires d'Arou  appellent  leur  roi  et  qui  vole  toujours  au-des- 
sus de  la  troupe,  laquelle  ne  l'abandonne  jamais  et  se  repose 
dès  qu'il  en  donne  l'exemple;  ce  qui  devient  quelquefois  fu- 
neste à  plusieurs  individus,  car,  vu  la  structure  et  la  disposi- 
tion de  leurs  plumes,  ils  ne  se  relèvent  que  très-difficilement. 


PAR  5ô3 

A  ce  récit  Helbigius  ajoute  que  les  sujets  de  ce  prétendu 
Toi,  dont  la  taille  n'excède  p;is  celle  du  moineau  commun, 
et  qui  a  les  deux  longues  pluiiies  caudales  ornées  d'yeux  à 
leur  extrémité  ,  demeurent  immobiles  sur  l'arbre  où  ils  se 
sont  rassemblés  le  soir,  jusqu'à  ce  qu'il  passe  et  amène  avec 
lui  toute  la  troupe ,  et  que  ,  si  ce  chef  est  percé  d'une  flèche , 
on  tue  ordinairement  tous  ceux  qui  l'estent,  lorsqu'il  fait 
jour  assez  long-temps. 

Il  est,  sans  doute,  ici  question  du  manucode,  qui  se  trouve 
sutlisamnient  désigné  par  sa  taille,  par  l'apparence  d'yeux 
que  présente  l'extrémité  des  deux  longues  plumes  de  sa  queue, 
et  auquel  on  a  donné,  en  eifet ,  le  nom  de  roi  des  oiseaux 
de  paradis;  mais,  en  supposant  qu'on  ait  réellement  vu  des 
manucodes  parmi  les  troupes  de  pai-adisicrs  émeraudes,  au 
lieu  de  tirer  de  quelques  circonstances  particulières  les  in- 
ductions étranges  qui  viennent  d'être  rapportées,  ces  faits 
doivent  être  considérés  comme  le  fait  Levaillant  dans  son 
article  du  manucode  ,  où  il  observe  que  souvent  il  arrive 
parmi  les  oiseaux  vivant  en  troupes,  que  l'un  d'eux,  s'étant 
écarté  de  sa  bande  par  des  causes  quelconques  et  ne  la  re- 
trouvant plus,  se  réunit  à  celle  d'une  autre  espèce,  et  que, 
voyageant  avec  elle  toute  une  saison ,  il  y  reste  attaché,  sur- 
tout lorsqu'il  se  trouve  transporté  dans  des  lieux  ordinaire- 
ment inhabités  par  les  siens.  Ces  nouveaux  venus  dans  un 
pays  avec  une  bande  d'une  espèce  qui  n'est  pas  la  leur,  ont 
naturellement  des  habitudes  différentes  de  celles  de  leurs 
compagnons  ;  ils  conservent  au  milieu  d'eux  un  air  étranger 
et  se  tiennent  toujours  un  peu  à  l'écart ,  ce  qui  les  fait  pa- 
roître  commander  la  bande  et  en  diriger  les  actions. 

L'étendue  et  la  souplesse  des  plumes  du  grand  paradisier 
émeraude  lui  donnent  les  moyens  de  s'élever  fort  haut  et  de 
fendre  l'air  avec  une  légèreté  qui  a  sans  doute  contribué 
aie  faire  appeler  hirondelle  de  Ternate  ;  mais  quand  lèvent 
devient  trop  fort,  ces  oiseaux  sont  obligés  de  s'élever  per- 
pendiculairement jusqu'à  ce  qu'ils  atteignent  une  région  de 
l'atmosphère  moins  agitée.  Malgré  cette  facilité  de  se  sous- 
traire au  danger,  il  arrive  quelquefois  des  bourrasques  su- 
bites qui  bouleversent  leurs  plumes,  et  ils  jettent  alors  des 
fris    seœblables  à    ceux  des   corbeaux.    Les    insulaires   qui 


5o4  PAR 

entendent  ces  cris  ,  se  précipi/ent  sur  les  individus  qui 
tombent,  et  qui  nVchappent  à  la  mort  qu'en  parvenant  à  at- 
teindre un  tertre  assez  élevé  pour  qu'ils  puissent  y  reprendre 
leur  vol.  Les  Indiens  prennent  aussi  ces  oiseaux  à  la  glu, 
aux  lacets,  ou  en  jetant  dans  l'eau,  aux  endroits  où  ils  vont 
ordinairement  boire,  des  coques  du  Levant,  qui  les  enivrent 
au  point  qu'on  les  prend  à  la  main.  Lorsque  les  paradisiers 
sont  pris  vivans,  ils  se  défendent  avec  courage  et  donnent 
de  forts  coups  de  bec.  Les  Maures  font  avec  ces  oiseaux  des 
panaches  à  leurs  casques,  et  quelquefois  ils  les  suspendent 
à  leurs  sabres  en  tout  ou  en  partie.  Les  insulaires  d'Arou 
disent  que  les  queues  de  ces  oiseaux,  c'est-à-dire  leurs  plumes 
subalaires  et  accessoires,  tombent  pendant  la  mousson  d'est, 
et  qu'on  ne  leur  en  voit  que  pendant  quatre  mois. 

La  femelle  de  cette  espèce  ne  diffère  du  mâle  ,  selon  les 
Indiens,  que  par  une  taille  plus  petite;  selon  Brisson,  que 
par  moins  de  longueur  dans  les  barbes  de  l'extrémité  des 
filets;  selon  Linné,  qu'en  ce  que  les  filets  sont  lîus,  droits 
et  plus  courts:  mais  Levaillant ,  qui  en  a  donné  la  figure, 
pi.  2  de  ses  Oiseaux  de  paradis,  la  représente  comme  dé- 
nuée de  plumes  subalaires  et  ayant  le  derrière  de  la  iête  et 
du  cou  d'un  brun  nuancé  de  jaunâtre  ;  le  front  et  la  gorge 
d'un  brun  plus  décidé;  le  dessous  du  corps  d'un  beau  blanc  ; 
les  ailes,  le  dos,  la  queue  et  les  pieds  pareils  à  cc^^x  du 
mâle. 

Les  insulaires  de  Ternale  appellent  cette  espèce  burong 
papua,  ou  oiseau  des  Papous,  et  quelquefois  nuinuco  de  wata  , 
oiseau  de  Dieu,  ou  soj'u  et  scoffu.  A  Amboine  on  l'appelle 
manu  key  arou  ,  oiseau  des  îles  Key  et  Arou,  et  les  Indiens 
d'Arou  le  nomment  fjnaan.  Les  Portugais  donnent  au  mêuie 
oiseau  le  nom  àe  passaros  de  sol ,  et  les  Allemands  celui  de 
Luftvogel,   oiseau  de  l'air. 

Petit  Paradisier  émeraude  ;  Paradisea  smaragdina  minor  ^ 
Oiseaux  de  paradis,  à  la  suite  des  Oiseaux  dorés,  pi.  2,  et 
Oiseaux  de  paradis  de  Levaillant,  pi.  i\.  Gmelin,  Laiham  , 
Daudin,  regardent  cet  oiseau  comme  une  simple  variété  du 
précédent;  ,')eion  M.  Cuvier  c'est  seulement  une  race  de  plus 
petite  taiile;  mais  MM.  Vieillot  et  Temminck  le  considèrent 
comme  une  espèce  l'éelle  ,  nommée  par  le  premier  petite  sa- 


PAR  5o5 

malie,  et  Valentyn  ,  qui  a  fourni  le  plus  de  détails  sur  ces  oi- 
seaux, le  cite  (p.  167  du  Voyaf;c  de  Forrest)  comme  la  seconde 
espèce  du  genre.  Il  annonce,  d'après  les  Papous  de  Messo- 
wal  ou  Mysol,  qu'il  ne  sort  pas  de  leur  île,  et  qu'il  se  perche 
et  niche  sur  les  plus  grands  arbres.  Ce  voyageur  lui  donne 
vingt  pouces  anglois  de  longueur  totale;  mais,  suivant  MM. 
Vieillot  et  Levaillant,  il  n'en  a  pas  plus  de  dix  jusqu'à  l'ex- 
trémité de  la  queue  ,  dont  les  deux  filets  dépassent  très-peu 
les  plumes  subalaires.  Les  plus  longues  de  ces  dernières  sont 
blanches;  les  moyennes  d'un  jaune  lustré,  ainsi  que  les  plus 
courtes,  qui  se  terminent  en  pointes  pourprées.  Les  plumes 
du  front  forment  un  bandeau  d'un  vert  d'émeraude,  ou, 
selon  M.  Vieillot,  d'un  noir  de  velours  changeant  foiblement 
en  vert.  Le  même  bandeau  descend  sur  le  devant  du  cou , 
où  il  est  d'un  vert  brillant  et  se  partage  en  deux  pointes  vers 
la  partie  inférieure;  le  dessus  de  la  tête,  les  côtés  et  le 
haut  du  dos  sont  d'un  jaune  pâle;  le  reste  du  dos,  les  ailes 
et  la  queue,"  d'un  marron  clair,  et  les  plumes  des  parties 
inférieures  du  corps ,  d'un  brun  cannelle.  Le  bec  ,  que 
Valentyn  dit  être  de  couleur  de  plomb  ,  est ,  suivant  M. 
Vieillot,  noirâtre  sur  les  deux  tiers  de  sa  longueur  et  jau- 
nâtre dans  le  reste  ;  mais  ces  variations  peuvent  dépendre 
de  l'âge  des  individus  sur  lesquels  les  descriptions  ont  été 
faites.  Cet  oiseau  ressemble  d'ailleurs  à  la  grande  espèce, 
et,  comme  elle,  il  suit,  selon  Valentyn,  un  roi  ou  chef 
qui  est  plus  noir  et  a  des  teintes  plus  pourprées.  Ce  voya- 
geur ajoute  qu'il  se  nourrit  du  fruit  d'un  arbre  appelé 
tsampedoch. 

Les  Papous  donnent  au  petit  émeraude  le  nom  de  shag  ou 
shague.  Les  habitans  de  l'île  de  Céram ,  celui  de  samaleik  ; 
à  Pile  de  Serghile  on  Pappelle  tshahle ,  et  à  Ternate  ,  ainsi 
qu'à  Tidor,  tojfu. 

Levaillant  a  figuré,  pi.  5,  un  oiseau  dépourvu  de  plumes 
subalaires  et  de  filets  ,  qui  a  la  poitrine ,  les  flancs  ,  le  ventre , 
les  plumes  anales  et  celles  des  jambes  d'un  blanc  pur;  celles 
du  manteau  et  les  scapulaires  d'un  jaune  de  paille  ;  le  front, 
la  gorge  et  le  deA^ant  du  cou  verts;  mais,  quoique  la  planche 
le  désigne  comme  la  femelle  du  petit  émeraude,  il  témoigne 
à  cet  égard  des  incertitudes,  en  ce  qu'il  possède  un  autre  in- 


5o6  PAR 

dividu  paroissant,  à  la  vérité,  plus  jeune,  mais  dont  le  front 
et  la  gorge  sont  brunâtres. 

Paradisier  rouge;  Paradisea  ruhra  ,  Lacép.,  et  sanguinea, 
Shaw.  L'individu  figuré  à  la  suite  des  Oiseaux  dorés,  pi.  3, 
et  pi.  6  des  Oiseaux  de  paradis  de  Levaillant,  a  d'abord  été 
décrit  par  Daudin  .  t.  2  ,  p.  271  ,  de  son  Traité  élémentaire 
d'ornithologie;  il  faisoit  originairenyent  partie  du  cabinet  de 
Hollande  et  se  trouve  maintenant  dans  les  galeries  du  Mu- 
séum d'histoire  naturelle  de  Paris.  On  n'en  connoissoit  pas 
d'autres  en  Europe,  et  comme  les  sauvages  qui  l'ont  préparé 
lui  avoient ,  selon  leur  usage,  enlevé  les  ailes  et  les  pieds, 
on  a  été  obligé,  pour  les  peindre,  de  figurer  ces  parties 
d'après  les  rapports  qui  existent,  en  général,  entre  les  ailes 
et  la  queue,  les  pieds  et  le  bec.  Cet  oiseau,  dont  la  taille 
paroît  devoir  approcher  de  celle  du  petit  émeraude,  a  en- 
viron quatorze  à  quinze  pouces  jusqu'à  l'extrémité  des  plumes 
subalaires.  Les  plumes  du  front,  de  la  gorge  et  du  devant 
du  cou  sont  d'un  vert  d'émeraude,  comme  dans  les  précédens, 
et  plus  longues  sur  la  tête,  aux  côtés  de  laquelle  elles  for- 
ment deux  touffes  qui  ont  l'apparence  de  cornes;  ce  qui 
pourroit  n'être  pas  naturel  et  ne  provenir  que  du  racor- 
nissement de  la  peau  après  l'extraction  des  os  du  crâne.  Les 
plumes  du  derrière  de  la  tête  et  du  cou,  le  haut  de  la  poi- 
trine et  le  manteau  ,  sont  d'un  jaune  de  paille;  le  bas  du  dos, 
le  croupion  et  les  plumes  uropygiales  sont  d'un  jaune  brun, 
et  celles  des  parties  inférieures  d'un  brun  plus  clair  qu'au 
bas  de  la  poitrine.  Les  filets  ,  qui  ont  vingt  à  vingt-deux 
pouces  de  longueur,  sont  nus,  creusés  en  gouttière  et  réuuis 
sur  une  même  tige  à  leur  sortie  du  croupion  ;  ils  se  séparent 
des  deux  côtés  de  la  queue  et  se  prolongent  beaucoup  au- 
delà  des  grandes  subalaires,  qui  sont  d'un  rouge  sanguin  jus- 
qu'aux trois  quarts  de  leur  longueur  et  se  terminent  par  un 
bout  blanc  dont  les  barbes  sont  espacées.  Les  suivantes  sont 
de  la  première  couleur  dans  toute  leur  étendue,  ainsi  que 
les  pliis   petites,  qui  ont  le  luisant  de  la  soie. 

Les  naturalistes  qui  ont  accompagné  le  capitaine  Duperrey 
dans  son  voyage  ,  ont  rapporté  un  individu  dont  les  couleurs 
paroissent  ternies,  mais  qui  est  vraisemblablement  la  femelle 
du  paradisier  rouge.  Il  est  dénué  des  plumes  de  parure  suba- 


PAR  5o7 

]aires;  les  ailes  s'étendent  jusqu'à  la  moitié  de  la  queue,  qui 
est  carrée.  Il  aie  front  et  la  gorge  d'un  noir  violacé;  la  nuque, 
le  derrière  du  cou  et  la  poitrine  d'un  jaune  pâle  et  sans 
reflets;  le  haut  du  dos  et  les  scapulaires  d'un  jaune  doré;  le 
bas  du  dos,  le  croupion ,  les  ailes  et  la  queue,  d'un  mordoré 
luisant .-  tout  le  dessous  du  corps  est  rougeàtre  ;  le  bec  est 
de  couleur  de  corne  ,   et  les  pieds  sont  noirâtres. 

Paradisier  magnifique  ;  Paradisea  magnijica ,  Gmel.  Cette 
espèce,  dont  M.  Vieillot  a  fait  une  de  ses  samalies ,  est  figurée 
sur  la  63 1.*  pi.  enl.  de  Buffon,  et  on  la  retrouve  aux  planches 
4  des  Oiseaux  de  paradis,  à  la  suite  des  Oiseaux  dorés,  et  9 
de  ceux  de  Levaillant.  Elle  a  été  nommée  manucode  à  bou- 
quets par  Montbeillard  ;  mais  il  paroit  que  l'individu  qui  a 
servi  à  la  description  donnée  par  cet  auteur,  n'avoit  pas 
toutes  ses  plumes  d'ornement  ,  car  Levaillant  en  a  compté 
près  de  cent  sur  celui  qu'il  avoit  sous  les  yeux,  tandis  que 
Montbeillard^ n'en  avoit  trouvé  que  vingt,  de  sorte  que  ces 
plumes,  implantées  sur  la  nuque,  au  lieu  de  l'être,  comme 
dans  les  espèces  précédentes  ,  sur  les  flancs,  ne  formoient 
dans  l'individu  complet  qu'un  seul  bouquet  sans  interrup- 
tion. Ces  plumes,  coupées  carrément  à  leur  extrémité,  sont 
étagées,  et  les  plus  petites,  qui  sont  d'un  brun  clair  et  pla- 
cées le  plus  près  de  la  tête,  portent  chacune  une  tache  noi- 
râtre à  la  pointe.  Elles  recouvrent  les  tiges  de  celles  qui  les 
suivent  et  dont  la  couleur  est  d'un  jaune  de  paille.  Sur  les 
bords  latéraux  du  bouquet  -sont  des  plumes  brunâtres,  et 
celles  du  dos,  qui  paroissent  destinées  à  tenir  le  bouquet 
redressé  lorsque  l'oiseau  le  relève,  sont  longues  et  d'un 
marron  glacé;  deux  filets  terminés  en  pointe,  de  neuf  pouces 
de  longueur  et  garnis  de  très-courtes  barbes  du  côté  extérieur, 
se  croisent  des  deux  côtés  de  -la  queue,  qui  est  d'un  brun 
terne,  ainsi  que  les  plumes  uropygiales,  anales  et  abdomi- 
nales. Les  plus  grandes  couvertures  des  ailes  sont  d''un  jaune 
roussàtre,  et  leur  portion  visible  est  d'un  jaune  chamois. 
Depuis  la  gorge  jusque  sur  la  poitrine  il  y  a  une  bande 
étroite,  formée  de  plumes  à  bordures  transversales,  d'un 
vert  brillant,  et  le  reste  des  parties  inférieures  est  d'un  vert 
sombre.  Le  bec,  brunâtre  à  sa  base,  est  jaune  à  sa  pointe; 
les  pieds  et  les  ongles  sont  à'xin  brun  jaunâtre. 


5o8  p,^j^ 

Levaillant  a  fait  figurer  sur  sa  planche  lo  un  jeune  indi- 
vidu dont  les  plumes  lui  ont  semblé,  d'après  leur  contex- 
ture  et  leur  couleur,  annoncer  le  second  âge. 

Quoiqu'on  ne  connoisse  pas  encore  la  fem^elle  du  magnifî- 
que,  Levaillant  ne  doute  pas  qu'elle  n'ait  tout  le  dessous  du 
corps  raye  de  noir  sur  un  fond  d'un  blanc  grisâtre  ;  tout  le 
dessus  d'un  brun  uniforme,  et  les  ailes  roussàtres;  et  qu'elle 
ne  soit  privée  des  plumes  de  parure  et  des  deux  filets  de  la 
queue  du  mâle. 

Le  manucodiata  cirrhata  d'Aldrovande ,  tome  i  ,  pages  811 
efoi4  (paradisea  cirrhata,  Lath.),  quia  paru  à  M.  Cuvicr 
trop  mutilé  pour  le  pouvoir  caractériser,  et  que  Montbeil- 
ard  et  M.  Temminck  ont  rapporté  au  magnifique,  a  été  dé- 
crit sous  le  nom  d'oiseau  de  paradis  huppé  par  Daudin  et  Son- 
nmi,  qui  l'ont  regardé  comme  une  espèce  distincte. 

Paradisier  manucode;  Paradisea  regia ,  Linn.  Cette  espèce 
est  représentée  dans  les  planches  enhiminées  dp  Buffon,  n.' 
496;  dans  celles  qui  suivent  les  Oiseaux  dorés,  n.°  5 ,  et  dans 
celles  de  Levaillant,  n.°  7.  Quoique  la  dénomination  de  ma- 
nucode ou  oiseau  de  Dieu  ait  une  origine  superstitieuse,  elle 
ne  perpétue  pas  une  absurdité  comme  l'épilhète  apoda  pour 
la  première  espèce,  et  il  n'y  a  pas  le  même  inconvénient  à 
la  conserver,  ainsi  que  l'épithète  regia.  En  effet,  si  les  natu- 
rabstes  n'ont  employé  cette  dernière  que  comme  upe  tra- 
duction de  roi  des  oiseaux  de  paradis  ,  la  fausse  supposition  des 
insulaires  ne  paroit  pas  devoir  être  rangée  au  nombre  des 
fables  dont  on  a  chargé  l'histoire  de  ces  oiseaux;  car,  malgré 
l'opinion  de  Montbeillard  ,  elle  avoit  un  motif  apparent  dans 
des  circonstances  mal  interprétées,  mais  réelles,  et  tenant  à 
la  partie  véritablement  historique  des  faits  relatifs  aux  habi- 
tudes des  oiseaux  dont  il  s'agit. 

Ce  sont  vraisemblablement  les  observations  faites  par  Le- 
vaillant à  l'article  du  manucode  sur  la  diversité  des  carac- 
tères génériques  dans  les  espèces  rangées  indistinctement 
parmi  les  oiseaux  de  paradis,  qui  auront  déterminé  M.  Vieillot 
à  les  examiner  de  plus  près  et  k  en  former  plusieurs  genres. 
Comme  ces  genres  seront  susceptibles  de  modifications  lorsque 
l'on  connoitra  mieux  la  totalité  des  espèces ,  et  vu  que  les  nou- 
velles dénominations  à  eux  données  n'ont  pas  encore  reçu  la 


PAR  5o^ 

sanction  générale ,  on  s'est  borné  dans  les  observations  en 
tête  de  cet  article,  à  indiquer  les  caractères  que  cet  auteur 
leur  a  assignés;  mais  on  suivra  pour  la  description  des  es- 
pèces étrangères  à  ses  samalies,  une  série  qui  permettra 
de  les  leur  appliquer  séparément ,  sans  occasioner  des  con- 
fusions. 

I.c  paradisier  manucode  (cicinnurus  regius  de  M.  Vieillot) 
a  la  langue  ciliée  et  les  narines  tellement- couvertes  par  les 
plumes  veloutées  de  la  base  du  bec,  qu'on  ne  les  aperçoit 
pas.  Les  plumes  subalaires,  au  nombre  d'environ  vingt,  et 
dont  les  premières  ont  de  larges  barbes,  sont  fort  courtes 
et  bien  diïïérentes  de  celles  des  autres  espèces  ;  les  deux  filets 
de  la  queue,  qui  ont  six  pouces  de  longueur,  sont  nus  jus- 
qu'à leur  extrémité,  où  ils  se  contournent  en  laissant  un 
petit  vide  à  l'intérieur.  La  queue,  composée  de  dix  pennes 
égales,  non  compris  les  filets,  n'a  que  dix-sept  à  dix-huit 
lignes  ;  mais  l'aile,  composée  de  vingt-une  pennes,  est  longue 
de  quatre  pouces  et  demi.  Les  deux  premières  pennes  étant 
cambrées  ,  elle  se  termine  carrément  et  dépasse  la  queue 
dans  son  état  de  repos.  Les  plumes  qui  recouvrent  les  deux 
tiers  de  la  mandibule  supérieure,  le  front  et  le  dessus  de  la 
tête,  sont  d'un  rouge  jaunâtre  ,  qui,  sur  le  cou,  les  ailes  et 
les  auires  parties  supérieures,  devient  d'un  pourpre  écla- 
tant; la  queue  est  d'un  gris  brunâtre,  et  la  boucle  qui  ter- 
mine les  filets,  est  d'un  vert  brillant;  la  gorge,  les  côtés  et 
le  devant  du  cou  sont  mordorés;  sur  la  poitrine  est  un  plas- 
tron d"un  vert  sombre;  les  plumes  d'ornement  sont  d'un 
gris  uniforme  jusqu'à  leur  bordure,  qui  est  d'un  vert  éme- 
raude  très-brillant;  le  dessous  du  corps,  depuis  le  plastron, 
est  blanc;  le  bec  est  jaune,  et  les  pieds  sont  d'une  couleur 
plombée. 

Cet  oiseau  est  solitaire  :  il  ne  se  perche  point,  dit-on, 
sur  les  grands  arbres,  et  voltige  de  buissons  en  buissons,  se 
nourrissant  des  baies  rouges  que  produisent  certains  ar- 
brisseaux; ce  qui  semble  peu  d'accord  avec  sa  qualité  de 
chef  ou  roi  des  oiseaux  de  paradis,  qui  nichent  sur  les  ar- 
bres élevés  des  montagnes.  On  ajoute  que  les  insulaires  le 
prennent  avec  de  la  glu  qu'ils  tirent  de  Varlocarpiis  communis , 
Forst. ,  A'ov.  gen.,  et  qu'il  habite   en  général   la  Nouvelle- 


6io  PAR 

Guinée,  et  les  îles  Arou  seulement  pendant  la  mousson  de 
l'ouest. 

La  planche  de  Levaillant,  n."  8,  représente  une  variété  de 
manucode  qui  est  regardée  par  cet  ornithologiste  comme 
un  jeune  âge ,  mais  qui ,  selon  lui ,  peut  donner  une  idée  du 
plumage  des  femelles,  qui  ressemblent,  en  général,  aux 
jeunes  mâles. 

Paradisier  supekee  ;  Paradisea  superha,  Gmel.  Cet  oiseau , 
de  la  Nouvelle  -  Guinée ,  qui,  suivant  MM.  Cuvier  et  Tem- 
minck,  est  le  même  que  le  paradisea  furcata  de  l,atham  ,  est 
représenté  dans  les  planches  enluminées  de  Buffbn,  n."  602; 
dans  celles  qu'on  trouve  à  la  suite  des  Oiseaux  dorés,  n.°  7, 
et  dans  celles  de  Levaillant,  n.°*  14  et  1  5.  M.  Vieillot  en  a 
fait  son  genre  Lophorine ,  et  Levaillant  lui  trouve  un  grand 
air  de  famille  avec  certains  troupiales,  qui,  comme  lui,  ont 
un  petit  crochet  de  chaque  côté  de  la  mandibule  supérieure 
et  chez  lesquels  l'arête  s'avance  aussi  sur  le  front  et  par- 
tage le  toupet  en  deux  pointes  qui  s'étendent  sur  les  na- 
rines. 

Le  paradisier  superbe  est  de  la  grosseur  du  merle  commun , 
et  il  a  dix  pouces  de  longueur  jusqu'à  l'extrémité  de  la 
queue  ,  composée  de  douze  pennes  et  sans  filets.  Le  front  est 
orné  de  deux  petites  aigrettes  arquées  en  dehors  et  qui 
naissent  au-dessus  des  narines;  il  porte  devant  la  poitrine  une 
sorte  de  cuirasse  fourchue  ,  comme  la  queue  d'une  hiron- 
delle, et  dont  les  plumes  étagées  sont  d'un  vert  bronzé  chan- 
geant en  violet;  des  plumes  d'un  noir  pourpré,  qui  sont 
implantées  par  rangs  de  taille  depuis  la  nuque  jusqu'au  bas 
du  cou,  s'étendent  sur  la  queue  en  forme  de  manteau,  dont 
les  deux  pointes  sont  plus  longues  et  écartées;  les  plumes 
de  la  tête  sont  d'un  vert  brillant  et  à  reflets;  les  aigrettes 
sont  d'un  noir  velouté,  et  tout  le  corps  présente  sur  un  fond 
noir  de  riches  teintes  violettes  et  susceptibles  de  prendre 
différentes  nuances ,  selon  les  diverses  positions.  Levaillant 
a  tiré  de  la  manière  dont  les  plumes  du  manteau  étoient  in- 
sérées dans  la  peau  ,  l'induction  que  l'oiseau  doit  avoir  lu 
faculté  de  les  relever,  et  il  l'a  en  conséquence  fait  repré- 
senter, d'abord  dans  l'état  de  repos,  et  ensuite  étalant  ses 
parures. 


P.4R  5n 

Selon  Forster,  cette  espèce  se  trouve  dans  la  partie  de  la 
Nouvtlle-Guinée  qu'on  appelle  Serghile,  et  dont  les  habitans 
portent  à  Salawal  les  dépouilles  introduites  dans  des  bam- 
bous creux,  après  leur  dessiccation  à  la  fumée  et  l'extraction 
des  ailes  et  de  la  queue.  Il  paroît  que  les  Papous  nomment 
ces  paradisiers  shagawa,  et  les  habitans  de  Ternate  et  de  ïi- 
dor,  sujff'o  0   kokotoo. 

Paradisier  sifilet  ;  Paradisea  aurea,  Gmel. ,  et  P.  sexsetacea, 
Lath.  On  trouve  la  figure  de  cet  oiseau,  qui  est  aussi  nommé 
manucode  à  six  filets ,  dans  les  planches  de  Buffon,  n."  655, 
dans  celles  qui  sont  à  la  suite  des  Oiseaux  dorés,  n.°  6,  et 
dans  celles  de  Levaillant ,  oii  il  est  représenté  en  état  de 
repos  et  étalant  ses  parures,  n."*  12  et  i3.  M.  Levaillant  ne 
voit  dans  le  sifilet  qu'un  geai,  paré  d'une  manière  extraor- 
dinaire, et  M.  Vieillot  en  a  formé  son  genre  Parotia,  auquel 
il  a  conservé  en  françois  le  nom  de  sifilet,  qui  étoit  plus  con- 
venable comme  puremtnt  spécifique,  puisque  le  nombre  des 
filets  ne  fait  et  ne  peut  faire  partie  des  caractères  généri- 
ques. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'oiseau  qu'on  trouve  à  la  Nouvelle- 
Guinée,  et  dont  la  longueur  est  de  dix  à  onze  pouces,  a  der- 
rière les  yeux  et  de  chaque  côté  de  la  tête  trois  filets  nus, 
longs  de  six  pouces,  de  la  grosseur  d'un  crin  et  terminés 
par  une  large  palette  de  barbes  épanouies  et  veloutées,  dont 
le  pied  est  garni  d'un  grand  nombre  d'autres  petits  filets, 
longs  de  huit  à  dix  lignes,  et  qui  divergent  par  derrière  en 
débordant  la  tête.  Les  flancs  sont  revêtus  d'un  grand  nombre 
de  plumes  noires,  longues  et  transparentes,  qui  ont  de 
larges  barbes  et  s'étendent  jusqu'à  moitié  de  la  queue;  elles 
donnent  à  l'oiseau  ,  dont  le  corps  n'est  pas  plus  fort  ni  plus 
charnu  que  celui  de  la  tourterelle  commune  ,  l'apparence 
d'une  grosseur  bien  plus  considérable.  La  queue,  de  quatre 
pouces  et  demi  de  longueur,  est  légèrement  étagée  et  com- 
posée de  douze  pennes  veloutées.  Le  paradisier  sifilet  a  la 
tête  grosse  ;  les  plumes  de  son  front,  dont  une  partie  avance 
sur  les  narines,  tandis  que  les  autres  se  dirigent  en  haut, 
sont  noires  ;  celles  du  sinciput  sont  blanches  ;  le  reste  du 
dessus  de  la  tête  est  couvert  de  plumes  d'un  noir  velouté; 
après  quoi  l'on  en  voit  de  plws  longues,  roides  et  plates,  qui 


5i2  PAR 

forment  une  sorte  de  toupet  sur  l'occiput,  et  dont  les  plus 
apparentes,  noires  à  leur  racine,  sont  terminées  par  une 
bande  d'un  vert  glacé.  On  remarque  aussi  sur  le  bas  du  cou 
un  large  plastron  de  plumes  disposées  en  écailles  dorées  et 
chatoyantes.  Les  plumes  des  autres  parties  du  corps  sont,  en 
général,  d'un  noir  changeant  en  pourpre.  Les  pieds  et  les 
ongles  sont  noirs,  ainsi  que  le  bec,  dont  Tarête  est  tran- 
chante. 

On  a  peint,  dans  le  Supplément  à  l'histoire  naturelle  des 
oiseaux  de  paradis,  faisant  suite  aux  Oiseaux  dorés,  pL  i5, 
sous  le  nom  de  manucode  à  douze  filets ,  un  oiseau  dont  Le- 
vaillant  a  donné  deux  figures,  n."'  16  et  17,  de  ses  Oiseaux 
de  paradis,  sous  celui  de  nébuleux ,  en  déclarant  que  son  bec  , 
long  de  deux  pouces,  différoil  de  celui  des  autres  paradisiers, 
en  ce  qu'il  étoit  très-droit;  que  la  mandibule  supérieure  étoit 
coupée  de  biais ,  et  l'inférieure  un  peu  relevée  vers  !a  pointe  , 
de  sorte  qu'elles  s'adaptoient  très-bien  l'une  à  l'autre.  M. 
Temminck  n'a  pas  admis  cette  espèce  de  paradisier  dans  son 
Système  d'ornithologie,  p.  55,  attendu  que  cette  forme  de 
bec  lui  étoit  inconnue  ;  mais  comme  la  singularité  observée 
dans  l'individu  en  fort  mauvais  état  qui  a  servi  au  dessin  de 
Levaillant,  n'existoit  point  dans  celui  que  l'on  avoit  commu» 
nique  à  l'auteur  des  Oiseaux  dorés,  on  peut  supposer  qu'elle 
provenoit  d'une  fracture.  Il  existe  d'ailleurs  au  Muséum  de 
Paris  deux  autres  individus  de  cette  espèce,  mieux  con- 
servés; et  comme  leur  bec,  plus  long  et  plus  pointu  que  dans 
les  autres ,  n'a  rien  d'extraordinaire ,  et  les  rapproche  seule- 
ment des  épimaques,  en  ce  qu'il  est  plus  pointu  et  un  peu 
arqué ,  M.  Cuvier  n'a  pas  hésité  à  le  classer  avec  les  oiseaux 
de  paradis. 

C'est  donc ,  pour  lui ,  le  Paradisier  a  douze  filets  ,  Para- 
disea  alba,  Blum.,  et  Paradisea  nigricans ,  Sha\v.  Long  de  neuf 
à  dix  pouces,  il  est  à  peu  près  de  la  grosseur  du  merle  com- 
mun. La  tête,  le  cou  ,  le  haut  du  dos  et  de  la  poitrine  sont 
d'un  beau  noir  velouté,  à  reflets  pourpres  et  violets.  Les 
longs  faisceaux  des  flancs  sont  blancs ,  et  les  tiges  prolongées 
de  quelques-unes  de  ces  plumes  se  terminent  en  douze  filets, 
qui  ne  tiennent  pas  au  croupion.  Le  corps  est  ordinairement 
d'un  noir  violet,    avec  une  bordure  d'un  vert  d'émeraude 


PAR  5i3 

aux  plumes  du  bas  de  la  poitrine  ;  mais  il  paroît  qu'il  eu 
existe  aussi  des  variétés  à  corps  tout  blanc.  Les  pieds  sont 
d'un  brun  jaunâtre;  le  bec  et  les  ongles  sont  noirs. 

M.  Vieillot  a  fait  de  cet  oiseau  ,  dans  la  deuxième  édition 
du  Nouveau  Dictionnaire  d'histoire  naturelle,  tom.  28,  pag. 
i65  ,  un  promérops, /a/c/Me//«s  resplendescens ,  qu'il  rapproche 
de  Toiseau  de  paradis  noir  et  blanc,  parddisea  alba  ,  variété 
de  Latham.  Cet  oiseau,  dont  la  langue  doit  être  fort  courte 
et  collée  au  gosier  ,  est  probablement  insectivore  ,  et  ses 
pieds  robustes,  armés  d'ongles  crochus,  doivent  lui  faciliter 
les  moyens  de  s'accrocher  aux  arbres. 

Le  paradisea  viridis  de  Gmelin  ou  paradisea  chaljhea  de  La- 
tham, figuré  dans  les  planches  enluminées  de  Buffbn  ,  n.°  634, 
est  un  cassican  décrit  dans  ce  Dictionnaire  sous  le  nom  de 
cassican  caljbé  de  la  N ou^elle- Guinée ,  tome  VII,   page   221. 

Le  paradisea  leucoptera  de  Latham  ,  ou  paradisier  à  ailes 
blanches  ,  a  été  décrit  par  cet  ornithologiste  comme  ayant 
près  de  deux  pieds  de  longueur;  le  bec  d'un  pouce  de  long; 
les  plumes  du  menton  alongées  et  relevées  presque  jusqu'à 
l'extrémité  des  mandibules  ;  le  derrière  du  cou  de  couleur 
de  cuivre;  la  queue  composée  de  dix  pennes  étagées,  et  le 
plumage  généralement  noir.  M.  Cuvier  regarde  cet  oiseau 
comme  un  merle. 

Le  paradisea  gularis  de  Latham  et  nigra  de  Gmelin,  qui  est 
représenté  sous  le  nom  de  hausse-col  doré,  n.""  8  et  9  des 
Oiseaux  de  paradis  à  la  suite  des  Oiseaux  d.orés ,  et  n.°'  20 
et  21  de  ceux  de  Levaillant ,  sous  celui  de  pie  de  paradis , 
a  paru  à  M.  Cuvier  devoir  être  rangé  parmi  les  merles,  et 
M.  V^ieillot  en  a  fait,  dans  le  Nouveau  Dictionnaire  d'his- 
toire naturelle,  un  genre  nouveau,  qu'il  a  nommé  astrapie  f 
astrapia. 

Le  paradisea  aurea  de  Shaw  ,  orioliis  aureus  de  Gmelin  ,  a  été 
placé  par  M.  Cuvier  au  rang  des  paradisiers ,  comme  le  seul 
orangé  de  cette  famille.  Levaillant  l'a  tiguré  sous  le  n.°  18  , 
et  M.  Vieillot,  à  la  suite  des  Oiseaux  dorés,  n.°  11.  Voyez- 
en  la  description  sous  le  nom  de  Loriot  orangé ,  dans  ce  Dic- 
tionnaire ,  tome  XXVII,  page  216.  (  Ch.  D.  ) 

PARADOXAL.  [Ichthjol.)  Ncm  spécifique  d'un  poisson 
gui  appartient  au  geni'C  Soi-snostôjie.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 
37.  33 


5t4  PAR 

PARADOXIDE.  (Foss.)  Ce  genre  de  crustacés  fossiles  ren- 
ferme les  espèces  de  la  famille  des  trilobites  qui  ont  été  dé- 
crites par  Linné  sous  le  nom  d'entomolithus  paradoxus. 

Les  paradoxides  ont  le  corps  très-déprimé ,  les  flancs  larges , 
par  rapport  au  lobe  moyen;  le  bouclier  est  généralement 
arqué  en  avant ,  presque  demi-circulaire;  les  lobes  latéraux 
sont  unis ,  et  ne  paroissent  point  porter  d'yeux  réels ,  ni  même 
de  protubérances  oculiformes.  Le  lobe  moyen  est  marqué  de 
trois  sillons  transversaux,  ou  au  moins  de  trois  rides.  On  ne 
voit  ni  les  lignes  ni  les  articulations  qui  divisent  le  bord  anté- 
rieur du  bouclier  dans  les  calymènes ,  les  asaphes  et  les  ogygies. 
Le  nombre  des  articulations  du  corps  ou  de  l'abdomen  pro- 
prement dit,  ne  paroit  pas  être  moindre  de  douze.  Celles  du 
post-abdomen  ne  passent  pas  quelquefois  quatre  ou  cinq; 
mais  ce  qui  caractérise  surtout  les  paradoxides  et  les  distingue 
d'une  manière  absolue  des  autres  trilobites,  c'est  d'avoir  les 
arcs  des  flancs,  et  surtout  ceux  de  la  queue,  prolongés  en 
dents,  en  pointes  ou  en  épines  au-delà  de  la  membrane  qu'ils 
sous- tendent. 

Les  paradoxides  se  rapprochent  des  ogygies  par  la  forme 
déprimée  de  leur  corps,  par  la  ténuité  de  leur  peau  et  par 
l'absence  des  yeux  réticulés. 

M.  Brongniart  a  divisé  ce  genre  en  deux  sections,  établies 
sur  la  forme  du  chaperon. 

i/'   Section. 

Bord  antérieur  du  chaperon  à  peu  près  en  arc  de 
cercle. 

Parapoxipe  de  Tfissm  :  Paradoxides  Tessini,  Brongn.  ,  Hist. 
nat.  des  crust.  foss.,  p.  3i  ,  pi.  4  ,  fig.  i  ;  Entomostracites  para- 
doxissimus,  Wahlenberg,  n.^g,  t.  1  ,  lig.  1  ;  Entomolilhus  para- 
doxus, Linn.  Le  chaperon,  arrondi  antérieurement,  se  pro- 
lonire  postérieurement  en  deux  parties,  qui  dépassent  la  moitié 
du  corps;  la  tête  est  arrondie  et  marquée  de  trois  plis  trans- 
versaux ;  les  joues  semblent  porter  de  chaque  côté  une  pro- 
tubérance oculiforme ,  mais  non  pas  un  œil.  L'abdomen  et 
le  post- abdomen  portent  vingt  à  vingt-deux  articulations. 
La  queue  est  composée  de  trois  anneaux  sans  parties  latérales. 


PAR  iîi5 

Cette  espèce  paroit  acquérir  jusqu'à  trois  décimètres  de  lon- 
gueur. On  la  trouve  en  Westrogothie  dans  les  couches  d'am- 
pélife  alumineux  et  seulement  à  une  grande  profondeur 
(  Wahlenberg)  ;  on  en  trouve  des  vestiges  dans  les  exploita- 
tions de  Damman. 

Paradoxide  SPINLLET7X  :  Paracloxides  spinulosus,  Brongn.,  loc. 
cit.,  pi.  4,  fig.  2  et  3  ;  Entomolithus  paradoxus,  Linn.  ;  Ento- 
mostracites  spinulosus,  Wahl. ,  n."  ii,  tab.  i,  fig.  5.  La  tête 
est  semi- circulaire  et  presque  aussi  large  que  l'animal  est 
long.  Le  lobe  moyen  marqué  de  trois  plis  transversaux 
disposés  en  chevrons.  Il  est  plus  étroit  en  avant  qu'en  ar- 
rière. On  ne  voit  sur  les  lobes  latéraux  aucune  protubérance 
oculiforme;  mais  seulement  des  stries  ondulées  à  peu  près 
transversales.  Ils  se  prolongent  dans  l'individu  dont  M. 
Wahlenberg  a  donné  la  figure  (fig.  3),  en  deux  pointes  ou 
épines  qui  atteignent  à  peu  près  la  moitié  du  corps.  Ces 
épines  ne  se  voient  pas  dans  celui  qui  se  trouve  dans  ma  col- 
lection et  qui  est  représenté  figure  2.  Mais  on  remarque  que 
l'extrémité  de  ces  lobes  est  cassée,  et  on  croit  même  aperce- 
voir une  trace  de  l'existence  de  ces  prolongemens  épineux. 
Cet  individu  se  montre  comme  un  relief  très-plat ,  cependant 
as5.ez  net  ,  sur  un  ampélite  alumineux;  il  est  noir  comme 
cette  pierre  :  mais  le  post-abdomen  et  la  queue  sont  pyriteux. 
Des  morceaux  d'ampélite  qui  contiennent  un  grand  nombre 
d'autres  paradoxides,  mais  plus  petits,  et  qui  se  trouvent 
dans  la  collection  de  M.  de  Dréc,  sont  cités  comme  venant 
d'Andrarum  en  Scanie.  M.  Wahlenberg  dit  qu'on  trouve  des 
fragmens  de  cette  espèce  en  ^/V^estrogothie.  Longueur,  près 
de  deux  pouces;  largeur,  dix  huit  lignes. 

Paradoxire  SCARABOÏPE  :  Parddoxides  scarahoides ,  Brongn., 
loc.  cit.,  pi.  3,  fig.  6;  Entromostracites  scarahoides,  Wahl., 
n.°  i3,  tab.  1  ,  fig.  4.  La  tête  est  hémisphérique,  arrondie  erf* 
avant;  le  front  est  presque  ovale,  plus  étroit  antérieurement  ,- 
le  bord  de  la  queue  est  sinueux  et  muni  de  trois  dentelures. 
Les  parties  postérieures  de  la  tête  portent  quelques  légères 
lignes  transverses.  Le  lobe  du  bouclier  est  remarquablement 
étroit  par  rapport  à  la  tête  ou  lobe  moyen.  Le  post-abdomen 
est  plus  court  que  la  queue  et  est  marqué  de  trois  anneaux.  On 
trouve  cette  espèce  en  échantillons,  rarement  entiers,  drajs 


5i6  PAR 

les  lits  d'odeur  fétide  de  l'ampélite  aluinineux  à  Andrarum. 

Longueur,   dix-huit  lignes. 

2/   Section. 

Bord  anté/'ieur  du  chaperon  en  ligne  droite  ou  comme 
tronqué. 

Paradoxide  gibbeux  :  Paradoxides  gibhosus ,  Brongn. ,  loc. 
cit.,  pi.  3,  fig.  6;  Entomostracites  gibbosus,  Wahl.,  n.°  i  2  , 
tab.  1  ,  fig.  4.  La  tête  est  tronquée  antérieurement,  presque 
plane;  le  front  est  oblong ,  et  le  lobe  du  dos  comme  bossu; 
la  queue  est  triangulaire  et  marquée  de  deux  dents  de  cha- 
que côté.  On  trouve  cette  espèce  dans  l'ampélite  des  mines 
d'Andrarum  en  Scanie.  Le  bord  antérieur  de  la  tête,  ainsi 
que  son  bord  postérieur,  sont  rectilignes.  Une  ligne  pai-allèle 
à  ces  bords  divise  la  tête  ou  bouclier  en  deux  parties;  il  y 
a  généralement  quinze  articulations  au  tronc.  Les  lobes  laté- 
raux de  la  queue  sont  plans  et  marqués  d'un  sillon  court 
qui  part  de  chaque  articulation.  Ils  sont  munis  à  leur  angle 
antérieur  d'une  dent  marginale.  Longueur  ,  douze  à  treize 
lignes. 

Paradoxide  lacinié  :  Paradoxides  laciniatus,  Brongn.,  loc. 
cit.,  pi.  3,  fig.  3;  Entomostracites  laciniatus ,  Wahl.,  n."  8, 
tab.  11  ,  fig.  2.  La  tête  est  rectangulaire  antérieurement,  et 
comme  ailée  ou  appendiculée  postérieurement;  le  lobe  moyen 
ou  front  est  muni  de  chaque  côté  de  trois  gros  plis;  la  queue, 
bilobée  sur  ses  deux  côtés  ,  porte  deux  doubles  plis.  M. 
"VVahlenberg ,  d'après  lequel  on  a  donné  la  description  et  la 
figure,  dit  n'avoir  jamais  vu  aucun  exemplaire  complet  de 
ce  trilobite,  dont  on  trouve  les  vestiges  dans  le  schiste  argi- 
leux blanc  supérieur  du  mont  Mbserberg  en  Westrogothie. 
(D.  F.) 

PARADOXURE;  Paradoxurus,  Nob.  {Mamm.)  Nom  tiré 
du  grec  et  formé  des  mots  TrctpctS'û^ov  ,  chose  inattendue,  et 
de  ouùot,  queue.  Ce  genre  renferme  des  carnassiers  qui  ap- 
partiennent à  la  famille  des  civettes,  et  il  a  eu  pour  type  l'es- 
pèce du  pougouné,  connue  auparavant  sous  le  nom  de  genette 
et  sous  celui  de  civette  à  bandeau;  aussi  avons -nous  donné 
cette  espèce  dans  ce  Dictionnaire  comme  une  genette.  Ce 


PAR  5.7 

n'est  qu'après  l'avoir  possédée  vivante  ,  que  j'ai  reconnu 
qu'elle  se  distinguoit  gënériqueinent  de  tous  les  autres  ani- 
maux de  la  famille  des  civettes. 

Lesparadoxures  ont  des  formes  plus  ramassées  et  plus  trapues 
que  celles  des  civettes;  mais  ils  en  ont  tout-à-fait  le  système 
de  dentition;  ils  sont  entièrement  plantigrades,  et  ils  ont 
cinq  doigts  à  tous  les  pieds,  armés  d'ongles  minces,  crochus, 
Irès-aigus  et  presque  aussi  rétractiles  que  ceux  des  chats  et 
garnis  en  dessous  à  leur  extrémité  d'jin  bourrelet,  qui  ne  per- 
met point  à  l'ongle  de  toucher  à  terre,  et  qui  par  son  orga- 
nisation, paroît  être  le  siège  d'un  toucher  délicat.  Ces  doigts 
sont  réunis  jusqu'à  la  dernière  phalange  par  une  membrane 
lâche,  qui  leur  permet  de  s'écarter,  et  en  fait  en  quelque 
sorte  des  pieds  palmés.  Sous  la  plante  et  sous  la  paume  se  trou- 
vent à  l'origine  des  doigts  quatre  tubercules  charnus,  revêtus 
d'une  peau  tine  de  même  nature  que  celle  des  bourrelets, 
dont  nous  venons  de  parler;  ceux  des  côtés  se  prolongent 
et  se  réuflissent  au  talon  et  au  poignet. 

La  queue  présente  un  des  traits  les  plus  caractéristiques 
de  ce  genre.  Lorsque  cet  organe  est  étendu,  il  se  trouve 
tordu  vers  son  extrémité  de  droite  à  gauche,  c'est-à-dire, 
que  la  partie  supérieure  de  la  queue  est  en  dessous;  et  de 
cette  disposition  résulte  le  phénomène  suivant  :  lorsque  les 
muscles  supérieurs  tendent  à  enrouler  la  queue,  ce  mouve- 
ment se  fait  d'abord  de  dessus  en  dessous,  et  s'il  cesse  lors- 
que cet  organe  n'est  enroulé  qu'à  moitié  ,  il  ressemble  à  toutes 
les  queues  prenantes;  mais  si  les  muscles  continuent  à  agir, 
la  queue  revient  à  son  état  naturel  et  l'enroulement  continue, 
mais  dans  un  sens  opposé,  de  dessous  en  dessus.  L'œil  a  sa 
pupille  alongée  et  une  troisième  paupière  qui  peut  en  re- 
couvrir entièrement  le  gIol>e.  Les  narines  sont  entourées 
d'un  mufle  et  semblables  à  celles  des  chiens,  et  ce  mufle  est 
séparé  en  deux  par  un  sillon  profond,  qui  se  prolonge  jus- 
qu'à l'extrémité  de  la  lèvre  supérieure.  La  langue  est  longue, 
étroite,  mince  et  couverte  de  papilles  cornées,  globuleuses  à 
leur  base  et  terminées  par  une  pointe  crochue  et  grêle;  entre 
elles  se  trouvent  des  tubercules  arrondis,  recouverts  d'une 
peau  très-douce ,  et  sa  partie  postérieure  est  garnie  de  cinq 
glandes  à  calice.  L'oreille  a  sa  conque  externe  arrondie,  avec 


5i8  PAR 

une  profonde  échancnire  à  son  bord  postérieiir,  recouverte 
par  un  large  lobe  analogue  à  celui  qui  s'observe  sur  Toreille 
des  chiens.  Toute  la  partie  interne  est  garnie  de  tubercules 
très-compliqués  dans  leurs  fonnes,  et  l'orifice  du  canal  est 
recouvert  d'une  sorte  de  valvule.  Le  pelage  se  compose  de 
poils  laineux  et  de  poils  soyeux  ;  ces  derniers  sont  les  moins 
nombreux,  et  de  longues  moustaches  garnissent  les  côtés  de 
la  lèvre  supérieure  et  le  dessus  des  yeux. 

Les  organes  génitaux  inàlcs,  les  seuls  connus,  consistent 
en  un  scrotum  libre  et  volumineux  et  en  une  verge  di- 
rigée en  avant,  dans  un  fourreau  attaché  à  l'abdomen,  de 
chaque  côté  duquel  se  trouve  un  organe  glanduleux  qui  lu- 
bréfie  ou  enduit  toutes  ces  parties  de  la  matière  qu'il  sé- 
crète. La  verge  est  comprimée  et  toute  couverte  de  papilles 
aiguës  et  cornées,  dirigées  en  arrière.  A  son  extrémité  se 
trouve  l'orifice  de  l'urètre  ,  et  au-dessus  de  cet  oriiice  naît 
une  languette  cylindrique  ,  longue  de  trois  lignes  ,  arron- 
die et  lisse,  qu'on  pourroit  considérer  comme  une  sorte  de 
gland.  Les  mamelles  sont  au  nombre  de  trois  de  chaque  côté, 
une  pectorale  et  deux  abdominales.  On  ne  voit  aucune  trace 
de  poche  vers  l'anus. 

Ilparoitque  ces  animaux  sont  nocturnes;  qu'ils  passent  le 
jour  caches  dans  leurs  retraites  et  vont  la  nuit  pourvoir  à 
leurs  besoins.  Ayant  le  même  système  de  dentition  que  les 
civettes,  ils  doivent  rechercher  les  mêmes  nourritures;  mais 
on  n'a  aucun  détail  sur  leurs  mœurs,  sur  les  moyens  qui  leur 
ont  été  donnés  pour  atteindre  leur  proie  ou  pour  se  sous- 
traire à  leurs  ennemis;  en  un  mot,  sur  les  instincts  et  l'éten- 
due d'intelligence  qu'ils  ont  reçus  pour  leur  conservation 
individuelle  et  celle  de  leur  espèce. 

On  n'en  connoit  encore  avec  certitude  qu'une  seule  es- 
pèce. 

Le  PouGOUNÉ;  Paradoxurus  typus ,  Nob.,  Histoire  naturelle 
des  mammifères.  Janvier  1821;  Genette,  BuflF.,  Suppl.,  tom, 
2,  pi.  47.  La  longueur  de  son  corps,  du  bout  du  museau  à 
l'origine  de  la  queue,  est  d'un  pied  sept  pouces;  sa  tête  a 
sept  pouces;  sa  queue  un  pied  cinq  pouces,  et  sa  hauteur  est 
de  huit  à  neuf  pouces.  Sa  couleur  est  d'un  noir  jaunâtre  ; 
c'est-à-dire  que,  vu  de  côté   et   de  manière  à  n'apercevoir 


PAR  5i9 

que  l'exlrémité  des  poils,  il  paroit  noirâtre,  tandis  que  vu 
en  face  des  poils  et  de  manière  à  pénétrer  jusqu'à  la  peau, 
il  paroît  jaunâtre.  Sur  le  fond  jaunâtre  s'aperçoivent  trois 
rangées  de  taches  noirâtres  de  chaque  côté  de  l'cpinc ,  et 
d'autres  éparses  sur  les  cuisses  et  les  épaules,  qui  disparois- 
sent  sur  le  fond  noir  ou  formant  de  simples  bandes.  Les 
membres  sont  noirs,  mais  la  peau  des  tubercules  des  doigts 
est  couleur  de  chair.  La  queue  est  noire  dans  la  seconde 
moitié  de  sa  longueur,  elle  est  de  la  couleur  du  corps  dans 
l'autre  moitié,  et  la  tête  est  également  de  cette  couleur,  seule- 
ment elle  pâlit  vers  le  museau  et  Ton  voit  une  tache  blanche 
au-dessus  de  l'œil  et  une  au-dessous.  L'oreille  est  noire,  ex- 
cepté le  milieu  de  sa  face  interne,  qui  est  couleur  de  chair, 
et  son  bord  externe  ,  qui  a  un  liséré  blanc. 

Cet  animal  se  trouve  dans  la  presqu'île  de  l'Inde,  à  Java,  etc., 
où  il  habite  les  lieux  plantés  d'arbres  et  de  broussailles. 

Je  réunis  au  pougouné  un  animal  dont  l'origine  est  inconnue 
et  qui  juâ'qu'à  présent  se  rapproche  plus  des  paradoxurcs 
que  d'aucun  autre  genre;  il  en  a  les  pieds,  les  dents,  les 
organes  des  sens  et  ceux  de  la  génération.  On  n'en  a  eu  en- 
core que  les  dépouilles;  je  le  nomme  : 

Paradoxure  doré;  Paradoxurus  aureus  (Mémoire  du  Mus. 
d'histoire  nat.,  tom.  9,  pi.  4).  Sa  taille  est  celle  d'un  petit 
chat,  et  sa  couleur  un  beau  fauve  doré ,  répandu  uniformé- 
ment sur  toutes  les  parties  de  son  corps. 

Je  réunirai  encore  à  ce  genre,  quoique  avec  doute,  mais 
pour  qu'elle  ne  reste  pas  isolée,  l'espèce  décrite  par  M. 
Raftles  et  représentée  par  M.  Horsfield  sous  les  noms  de 

Bklan  ;  Vi^erva  musanga,  Raff. ,  ïrans.  Linn.  de  Londres, 
vol.  î5  ;  Horsfield,  Recherches  zoologiques  à  Java,  }."  cahier. 
Cet  animal ,  de  la  grandeur  d'un  chat  ordinaire  et  figuré  par 
Marsden  ,  dans  son  Histoire  de  Sumatra,  dit  M.  Raffles  ,  est 
très  -  rapproché  de  la  genette  ,  mais  doit  être  regardé 
comme  une  espèce  distincte.  Il  est  d'un  fauve  obscur  mêlé 
de  noir.  La  queue  est  de  la  même  couleur,  excepté  le  bout, 
dans  la  longueur  de  deux  pouces  ,  qui  est  blanc.  Elle  est 
aussi  longue  que  le  corps.  L'espace  qui  sépare  l'œil  de  fo- 
reille  est  blanc ,  et  une  tache  blanche  se  voit  sous  l'oreille, 
Les  narines  sont  séparées  par  un  sillon  profond.  fF.  C.) 


520  PAR 

PARADYSVISCH.  {Ichthyol.)  Les  HoUandois ,  selon  Ruysch, 
appellent  ainsi  un  poisson  des  Indes  orientales  ,  qui  paroît 
voisin  des  trigles ,  mais  sur  le  compte  duquel  nous  possédons 
trop  peu  de  détails  et  que  nous  ne  savons  au  juste  à  quelle 
espèce  rapporter  :  il  est  probable  cependant  que  c'est  un 
PoLVNÈME  (voyez  ce  mot).  Sa  ch^ir  se  mange,  quoiqu'elle 
soit  peu  estimée.  (H.  C.) 

PAR^PAGA.  {Mamm.)  Nom  que  les  Payagonas ,  Indiens 
du   Paraguay,  donnent  au  Raton  crabier.  (Desm.) 

PAR^TONIUM.  {Min.)  C'étoit,  suivant  Pline  ,  une  écume 
de  mer  ,  mêlée  de  limon  et  devenue  solide  :  on  y  trouvoit 
de  petites  coquilles  mêlées.  Elle  se  trouve  en  Crête  et  sur  les 
rivages  de  PÉgypte;  c'est  même  d'une  ville  de  ce  pays  qu'elle 
a  tiré  son  nom.  Les  peintres  l'cmployoient  comme  couleur 
naturelle  pour  préparer  leurs  tableaux. 

Est  -  ce  cette  magnésite  du  Levant  qui  s'appelle  encore 
écume  de  mer,  ou  une  concrétion  calcaire?  Cela  est  plus 
vraisemblable  que  Fopinion  de  Wallerius  ,  qui  «^regarde  le 
paraetonium  de  Pline  comme  un  sel  marin  rassemblé  par 
évaporation  dans  les  cavités  des  rivages.  (B.) 

PARAGONE.  {Min.)  C'est  le  nom  donné  par  les  Italiens 
d'abord  à  la  pierre  de  touche,  qui  est  une  cornéenne  ly- 
dieniic  ou  un  trappile  noir,  et  ensuite  par  analogie ,  mais  seu- 
lement de  couleur,  et  point  du  tout  ni  de  nature  ni  d'usage, 
à  un  beau  marbre  noir,  qui  ne  se  trouve  que  rarement  et 
toujours  en  petits  morceaux  et  qui  porte  le  nom  de  paragone 
antico.   (B.) 

PARAGOUDOU.  {Erpét.)  Au  Bengale,  selon  Russel ,  on 
donne  ce  nom  à  la  couleuvre  bramine ,  que  nous  avons  décrite 
dans  ce  Dictionnaire,  toai.  XI,  pag.  210.  (H.  C.) 

PARAGRÊLE.  {Fhjs.)  Voyez  à  l'article  Météores,  tom. 
XXX,  page  3i/,.  (L.  C.) 

PARAGUx\.  {Ornith.)  Espèce  de  la  famille  des  perroquets 
connue  sous  le  nom  de  papegais.  (Ch.  D.) 

PARAGUATAN.  {Bot.)  Près  d'Encarmada,  dans  les  missions 
de  rOrénoque,  on  nomme  ainsi  le  macrocnemuni  tincLonuin 
de  VVilldenow.  (J.) 

PARAGUE  ,  Paragus.  {Entom.)  Genre  de  diptères  établi 
par  M.  l^itreille  pour  y  ranger  quelques  espèces  de  mulions 


PAR  521 

fie  notre  famille  des  chétoloxes.  Il  y  rapporte  deux  espèces  : 
Tune  de  Barbarie,  et  l'autre  d'Allemagne.  (  C.  D.) 

PARAÏBA.  (Bot.)  Ce  nom  brésilien  est  donné,  suivant 
M.  de  Saint -Hilaire,  à  une  espèce  de  simarouba.  Elle  est 
employée  non -seulement  comme  astringent,  ainsi  que  le 
simarouba  ordinaire ,  mais  encore  comme  un  spécifique  contre 
la  morsure  des  serpens  venimeux.  On  s'en  sert  aussi  avec 
succès  pour  guérir  la  maladie  pédiculaire,  et  surtout  la  ma- 
ladie analogue  des  chevaux,  très-fréquente  dans  ces  contrées. 
(J.) 

PARAISA.  (Bot.)  Dans  la  province  de  Caracas,  en  Amé- 
rique ,  on  nomme  ainsi  l'azédarach  ,  suivant  M.  de  Humboldt. 
(J.) 

PARAKA.  (  Ornith.)  Le  faisan  est  ainsi  nommé  au  Kamt- 
schatka.  (Ch.  D.) 

PARAKI.  (Ornith.)  Voyez  Parachi.  (Ch.  D.  ) 

PARAKITOS  TOTOS  VERDES.  (Ornith.)  L'oiseau  quO- 
viedo  nonraie  ainsi  ,  est  la  perriche  sincialo  ,  psittacus  ruji- 
Tostris,  Lath.  (Ch.  D.) 

PARALA.  (Ornith.)  Ce  nom  est  donné,  dans  le  Nouveau 
Dictionnaire  d'histoire  naturelle ,  comme  désignant  une  es- 
pèce d'yacou.  (Ch.  D.) 

PARA  LÉ  ,  Paralea.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes  ,  polypétalées ,  de  la  famille  des  ébénacées, 
de  la  polyandrie  monogjnie  de  Linnoeus  ,  très-rapproché  des 
plaqueminiers,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à 
quatre  dents  ,  une  corolle  composée  d'un  tube  court ,  par- 
tagée à  son  limbe  en  quatre  lobes;  dix-huit  étamines  attachées 
au  fond  de  la  corolle;  un  ovaire  supérieur,  prismatique;  un 
style:  le  fruit  n'est  pas  connu. 

Paralé  de  Guiane  :  Paralea  g uianensis  ,  Aubl.,  Guian.  ,  tab. 
j3i  ;  Lamk. ,  III.  gen. ,  tab.  464.  Grand  arbre  dont  le  bois  est 
dur  et  blanch<àlre.  11  se  divise  en  rameaux  garnis  de  feuilles 
alternes,  médiocrement  pétiolées,  lisses,  fermes,  très-entières, 
d'un  vert  foncé,  bordées  ,  dans  leur  jeunesse  ,  de  poils  blan- 
châtres et  fugaces,  longues  de  six  pouces,  larges  de  trois.  Les 
fleurs  sont  d'une  odeur  agréable,  presque  sessiles  ,  axillaires, 
glomérulées,  munies  à  leur  base  de  bractées  roussàtres  et  ve- 
lues; le  calice  est  d'une  seule  pièce,  roussàtre,  velu  ,  tez'iniué 


622  PAR 

par  quatre  petites  dents  aiguës:  le  tube  de  la  corolle  court, 
renflé,  un  peu  quadrangulaire;  le  limbe  à  quatre  lobes  aigus, 
roussàtres  ,  charnus  ;  l'ovaire  chargé  de  poils  roux.  Cette 
plante  croit  dans  la  Guiane  ,  a  vingt-cinq  lieues  de  la  mer  , 
dans  les  forêts  du  Sinémari.  Les  Galibis  le  nomment  Parala. 
Lorsqu'ils  sont  attaqués  de  la  fièvre  ,  ils  se  lavent  avec  la  dé- 
coction des  feuilles  de  cet  arbre.  (Poir.) 

PARALÉPIS,  Paralepis.  {Ichthjol.)  M.  Cuvier  a  désigné 
sous  ce  nom,  dans  la  seconde  famille  des  acanthoptérygiens, 
celle  des  perches,  un  genre  de  poissons  reconnoissable  aux 
caractères  suivans  : 

Gueule  très -fendue;  mâchoire  inférieure  dépassant  la  supérieure 
et  formant ,  comme  danS  les  sphjrènes  ,  quand  la  gueule  est  fermée, 
la  pointe  d'un  cône  ;  catopes  et  première  nageoire  dorsale  très- 
reculés  en  arrière;  seconde  dorsale  si  petite  qu'on  la  prendroit 
pour  une  adipeuse  analogue  à  celle  des  truites. 

Ce  genre  ne  renferme  encore  que  deux  espèces,  qui  ont 
été  communiquées  à  M.  Cuvier  par  M.  Risso  ,  sotts  les  déno- 
minations de  Corégone  paralepis  et  d'Osmère  sphyrénoïde. 
(H.  C.) 

PARALIAS.  {Bot.)  Nom  de  l'une  des  espèces  de  tithy- 
male  des  anciens,  qui  paroit  être  celle  à  laquelle  les  bo- 
tanistes donnent  actuellement  le  nom  (Teuphorbia  p ar alias , 
Linn.  Paralios  et  Parauon  sont  des  synonymes  de  Paralias. 
Dans  les  auteurs  anciens  ces  noms  s'appliquoient  aussi  à  une 
des  espèces  de  papaver  des   anciens.  Voyez  Paralios.  (Lem.) 

PARALIOS,  THALASSIOS.  {Bot.)  Noms  grecs  anciens  du 
pavot  cornu,  glaucium  ,  cités  par  Ruellius.   (J.) 

PARALLÉLIQUE  [Cloison].  {Bot.)  Ses  deux  faces  ré- 
pondent aux  deux  valves  du  fruit  et  ses  bords  joignent  les 
deux  sutures  opposées;   exemple:   les   crucifères.  (Ma5s.) 

PARALYSIS.  (Bot.)  On  trouve  dans  Mentzel  ce  nom  grec, 
cité  comme  synonyme  du  delphinium  et  de  la  ciguë,  et  Ruel- 
lius dit  que  les  mages  le  donnent  à  Papocin.  (J.) 

PARALYTîCA.  {Bot.)  Columna  donnoit  ce  nom  à  une 
primevère  de  montagne;  Pena  à  une  variété  de  loreille- 
d'ours.  (J.) 

PARAMECE,  Parœmacium.  {Amorphoz.)  Genre  d'animaux, 
de  la  classe  des  monadaires,  établi  par  Muller,  dans  son  grand 


PAR  523 

travail  sur  le  groupe  d'animaux  qu'il  a  confondus  sous  le 
nom  d'infusoires  et  qui  peut  êlre  caractérisé  ainsi  :  Corps 
transparent,  membraneux  et  de  forme  oblongue  ;  en  sorle 
que  ce  genre  est  à  peine  distinct  des  cyclides,  si  ce  n'est 
parce  que  leur  corps  est  plus  alongé.  Ce  sont,  au  reste,  de 
même  des  corps  organisés,  d'une  petitesse  excessive,  et  qui 
semblent  changer  de  forme  sous  les  yeux  de  l'observateur. 
I.eurs  mouvemens  sont  très -lents  et  comme  incertains  ou 
oscillatoires.  On  admet  qu'ils  se  reproduisent  par  scission  ou 
séparation  extérieure. 

Muller  en  a  nommé  et  figuré  quatre  espèces. 

La  P.  aurélie:  p.  aurelia,  Muller,  In/.,  lab.  12,  fig.  1  — 
14  ;  Encycl.  méth. ,  pi.  5 ,  fig.  12.  Corps  comprimé,  pointu 
en  arrière  et  avec  un  seul  pli  du  milieu  au  sommet.  De  l'eau 
où  croit  la  lentille   d'eau. 

La  P.  chrysalide:  P.  chrysalis ,  Muller,  loc.  cit.,  tab.  12. 
fig.  i5 —  20,  et  Enc.  méth. ,  pi.  6,  fig.  1  —  5.  Corps cylindracé  , 
obtus  en  arrière  et  plissé  en  avant.  Dans  l'eau  de  mer,  en 
automne. 

La  P.  rusée:  p.  versutum  ,  Mull. ,  loc.  cit. ,  tab.  1  2  ,  fig.  2  1  — 
24  ;  Enc.  méth. ,  pi.  6  ,  fig.  6  —  g.  Corps  cyiindracé ,  obtus  aux 
deux  extrémités,  mais  plus  épais  en  arrière.  Dans  l'eau  des 
fossés  marécageux. 

La  P.  ŒUvÉE  :  P.  oviferum,  Muller,  loc.  cit.,  tab.  12,  fig. 
20  —  27  ;  Enc.  méth. ,  pi.  6  ,  fig.  10  —  12.  Corps  déprimé , 
avec  des  bulles  ovales  à  l'intérieur.  Dans  les  marais. 

Ce  genre,  comme  en  général  tous  ceux  qui  constituent  ce 
qu'on  a  nommé  la  classe  des  infusoires,  a  bien  besoin  d'être 
observé  de  nouveau.  (De  B.) 

PARAMOUDRA.  (  Foss.  )  On  trouve  ,  dans  les  carrières 
de  craie  du  Nord  de  Flrlande  ,  et  près  de  Norwick,  en  An- 
gleterre, des  corps  fossiles  qui  ont  de  très- grands  rapports 
avec  l'alcyon  fîgue-de-mer,  alcjonium  jiciforme ,  Lam.;  spon- 
gia  ficiformis ,  Lam.,  et  le  genre  Polyclinum  de  Cuvier,  ou 
Aplidium  de  Savigny. 

Les  plus  grands  échantillons  ont  jusqu'à  deux  pieds  de  lon-f 
gueur  et  un  pied  de  diamètre  (mesure  angîoise).  Ils  affectent 
en  général  une  forme  cylindrique;  quelques-uns  sont  évasés 
a  leur  partie  supérieure,  d'autres  sont  ovoïdes.  Us  sont  cons» 


524  PAR 

lamment  d'un  gris  foncé;  mais  recouverts  d'une  légère  croûte 
blanche.  Une  ouverture  centrale  paroi t  avoir  existé  dans 
toute  la  longueur  de  ces  corps  :  cette  ouverture  a  depuis  un 
demi- pouce  jusqu'à  quatre  ou  cinq  pouces  de  largeur;  elle 
est  d'autant  plus  large  que  ces  derniers  sont  plus  a'iongés.  Elle 
est  petite  et  presque  oblitérée  dans  ceux  dont  la  forme  est 
plus  comprimée  et  toujours  remplie  d'une  matière  craieuse, 
qui  paroît  y  être  entrée  dans  un   état  de  fluidité. 

L'extrémité  supérieure  de  cette  ouverture  se  termine  or- 
dinairement par  un  repli,  qui  ressemble  en  quelque  sorte  à 
une  lèvre.  I/intérieur  forme  un  pédoncule  obliquement 
tronqué,  épais  et  solide,  qui  paroît  avoir  été  arraché  de  la 
base  sur  laquelle  il  a  é(é  attaché  et  qui,  suivant  toute  appa- 
rence, n'étoit  pas  de  la  craie;  les  anfracluosilés  qu'on  y  re- 
marque sont  très-probablement  la  contre -partie  de  la  forme 
du  corps  solide  sur  lequel  chaque  paramoudra  adhéroit  :  ces 
corps  ne  se  retrouvant  pas,  on  peut  soupçonner  qu'ils  ont 
disparu  avec  tous  ceux  qui  étoient  solubles  ,  qu'on  trouve 
indiqués  par  les  traces  qu'ils  ont  laissées  aux  corps  adhérens 
qu'on  retrouve,  mais  qui  n'ont  laissé  aucune  autre  trace  dans 
les  couches  supérieures  de  la  craie. 

Ces  fossiles  se  trouvent  isolés  et  il  n'est  rien  de  constant 
dans  leur  position  ;  quelques-uns  sont  couchés  ,  d'autres 
sont  placés  verticalement.  M.  Buckland,  qui  les  a  fait  con- 
noître,  a  publié  un  Mémoire  sur  eux  dans  le  volume  /\  des 
Mémoires  de  la  Société  géologique  de  Londres,  et  il  en  a 
donné  les  figures,  planche  24,  fig.  1  — 7.  11  leur  a  laissé  le 
nom  qu'on  leur  donne  en  Irlande  et  dont  l'origine  ne  lui  est 
pas  connue. 

Il  semble  que  ces  fossiles  auroient  de  l'analogie  avec  d'au- 
tres genres  trouvés  également  dans  la  craie  en  Angleterre, 
et  auxquels  M.  Manteil  a  donné  le  nom  générique  de  venlrl' 
culiles.  (D.  F.) 

PARAMDA.  (Ornilh.)  Nom  de  l'épervier, /a/co  nisus ,  Linn. , 
en  langue  malabare.  (Ch.  D.) 

PARANDRE,  Parandra.  [Entom.)  Sous  ce  nom  de  genre 
M.  Latreille  désigne  quelques  insectes  coléoptères  à  quatre 
articles  à  tous  les  tarses,  qu'il  rapproche  des  Cucujes  et  des 
Spondyles ,  que  nous  avons  fait  figurer  comme  genres  anomaux 


PAR  525 

sur  la  planche  17  ,  n."'  6  et  7  de  l'atlas  des  insectes  dans  ce 
Dictionnaire.  Ces  insectes  sont  aussi  voisins  des  Bromes  (voyez 
ce  mot)  ou  des  uléiotes  de  M.  Latreille.  Ils  sont  originaires 
d'Amérique.  Ils  paroissent  vivre  sous  les  écorces.  (  C.  D.) 

PARANGIATO.  (  Bot.  )  Nom  brame  d'une  tarmentine  , 
justicia  picta,  de  M.  de  Lamarck.  (J.) 

PARANGI-JACA ,  ANONA-MARAM.  (Bot.)  Noms  mala- 
bares  d'un  corossolier  ,  anona  reticulata ,  qui  est  le  tsjina- 
panosou  des  Brames,  suivant  Rhéede.  (J.) 

PARANITE.  (Min.)  On  croit  que  les  anciens  désignoient 
aussi  par  ce  nom  une  améthyste  d'un  violet  clair,  presque  in- 
sensible. Voyez  QuARZ  améthyste.  (B.) 

PARANOMUS.  (Bot.)  Ce  genre  de  protéacées.  faitpar  M. 
Salisbury,  est  le  même  que  le  ni^enia  de  M.  R.  Brown.  (J.) 

PARANTHINE.  (Min.)  Il  est  difficile  de  dire  avec  certi- 
tude si  les  minéraux  nommés  Scapolithe,  Eléolithe,  Sodalithe, 
Méïonite,  Dipyre,  Fussite  ,  Gabbronite,  Bergmanite,  Wer- 
nerite  ,  et  t^fîn  Paranthine .  forment  plusieurs  espèces,  ou  s'ils 
ne  sont  que  des  variétés  d'une  même  espèce,  susceptible  en 
effet  de  présenter  des  différences  nombreuses  et  frappantes, 
qui  ne  sont  détruites  ni  même  atténuées  par  aucun  carac- 
tère important  et  tranché.  Si  ces  variétés  sont  réduites  à 
n'appartenir  qu'à  une  espèce,  ou  même  à  deux  ou  trois, 
on  voit  qu'on  aura  à  choisir,  pour  la  désigner,  parmi  beau- 
coup de  noms,  et  cela  sans  compter  ceux  que  nous  n'a- 
vons pas  mentionnés,  parce  qu'ils  ne  sont  que  de  vrais  syno- 
nymes des  autres,  ou  plutôt  parce  qu'il  y  a  déjà  long-temps 
qu'on  a  reconnu  qu'ils  désignoient  les  mêmes  espèces  :  tels 
sont  les  noms  de  Rapidolite  ,  Micarelle  ,  Lythrodes ,  Arc- 
tizite,  etc.  Il  y  avoit  de  quoi  choisir  ;  mais  M.  Haiiy  n'en  a 
trouvé  aucun  de  bon  ,  et  il  a  préféré  en  faire  un  nouveau, 
celui  de  Paranthine  ,  tout  en  convenant  qu'il  y  avoit  tout  lieu 
de  croire  que  ce  minéral  ne  différoit  pas  de  la  Wernerite  : 
c"étoit  bien  le  cas  de  laisser  celui  de  Scapolite  ,  qui,  pour 
vouloir  dire  pierre  en  baguettes,  n'étoit  pas  plus  mauvais  que 
celui  de  Paranthine,  qui  veut  dire  pierre  qui  s'effleurit;  en  sorte 
que  M.  Haiiy,  qui  simplifioit  et  éclaircissoit  ordinairement 
avec  tant  de  sagacité  et  de  profondeur  Phistoire  des  espèces 
confuses,  a,  dans  ce  cas- ci,  un  peu  augmenté  la  confusion 


52G  PAR 

en  donnant  à  une  espèi:e,  incertaine  de  son  propre  aveu  ,  un 
nom  nouveau  ,  et  à  ce  nom  une  autorité  à  laquelle  il  est  dif- 
ficile de  se  soustraire,  et  qui  le  fait  presque  concourir  avec 
celui  de  Wernerite. 

Néanmoins  ce  dernier  l'emportera,  nous  osons  Tespérer  ; 
on  oubliera  tous  les  autres,  c'est-à-dire  tous  ceux  qui  dési- 
gneroient  évidemment  la  même  espèce.  La  plupart  des  miné- 
ralogistes, Montéiro  ,  Léonhard,  Beudant ,  Berzelius,  Léman. 
etc.,  s'accordent  pour  regarder  le  paranthine  comme  n'étant 
qu'une  variété  de  Wernerite;  et  dans  ce  cas  ce  nom,  qui  a 
pour  lui  et  la  priorité  et  le  respect  dû  à  l'un  des  pères  de 
la  science,  doit  seul  rester.-  nous  renvoyons  donc  l'histoire 
de  cette  pierre  au  mot  Wernekite.  (B.  ) 

PARA-PANNA-MARAWARA.  (Bot.)  Nom  malabare  d'une 
espèce  de  fougère  figurée  dans  Rhéede,  Horl.  malab.,  12, 
tab.   1  —  ]5  :  c'est  Yasplenium   ambiguum  de   Svvartz.   (Lem.) 

PARA-PARA.  (Bot.)  Nom  du  savonier,  sapindus  saponaria, 
à  Cumana  dans  l'Amérique  méridionale,  suivant  iti.  de  Hum- 
boldt.  (J.) 

PARAPETALIFERA.  (Bot.)  Nom  d'un  des  quatre  genres 
résultant  de  la  décomposition  du  diosma  par  Wendland  ; 
celui-ci  est  distingué  par  dix  pétales,  cinq  étamines  et  un 
fruit  tuberculeux  à  loges  monospermes.  Le  même  est  nommé 
larosma  par  Willdenow  dans  VHort.  Berol.  (  J.  ) 

PARAPHORON.  (Min.)  C'est  dans  Pline  une  sorte  d'alun 
liquide,  grossier  et  de  couleur  pâle. 

Ces  aluns  de  Pline  paroissent  généralement  bien  différens 
du  sel  auquel  nous  donnons  ce  nom.  (  B.  ) 

PARAPHYSES.  (Bol.)  Poils  fistuleux,  cloisonnés,  qui, 
dans  les  mousses,  se  trouvent  mêlés  avec  les  fleurs.  (Mass.) 

PARARO  DU  BRÉSIL.  (Bot.)  Espèce  de  patate,  suivant 
Marcgrave.    (J.) 

PARARSUK.  [Ornith.)  Nom  groënlandois  du  harlc  propre- 
ment dit,   mergus  m er ganser ,   Linn.   (Ch.   D.) 

PARASELENE.  {Phjs.)  Phénomène  lumineux,  qui  consiste 
dans  Fapparition  d'une  ou  plusieurs  images  de  la  lune.  Voyez 
Parhélie.  (L.  C.) 

PARASITE.  (Ornith.)  L'oiseau  que  Levaillant  a  ainsi  ap- 
pelé dans  le  i,*'  volume  de  son  Ornithologie  africaine  ,  p.  58; 


PAR  527 

est  un  milan,  falco  parasidcus ,  I.inn. ,  que  MM.  Savigny  et 
Cuvier  regardent  comme  le  même  que  le  milan  étolien  ou 
le   milan   noir.  (Ch.  D.) 

PARASITES  [Plantes]  (BoL);  qui  vivent  sur  d'autres 
végétaux.  Les  unes,  parasites  vraies,  tirent  leur  nourriture 
des  sucs  mêmes  des  végétaux  vivans  sur  lesquels  elles  crois- 
sent; exemples  :  l'orobanche  ,  la  cuscute,  le  guy ,  et  cer- 
tains champignons  {uredo ,  œcidium,  puccinia) ,  qui,  après 
s'être  développés  dans  l'intérieur  du  végétal,  déchirent  l'épi- 
dernie  qui  les  recouvre  et  terminent  leur  croissance  à  l'air 
libre.  Les  autres,  fausses  parasites,  vivent  à  la  surface  ou  de 
la  substance  des  végétaux  morts;  exemples  :  lichens  hypoxjlées, 
agaric,  etc.  (Mass.) 

PARx\SlTES,  Parasita.  {Entom.)  Ce  nom,  dont  l'étymo- 
logie  ,  tirée  du  grec,  signifie  autour  de  la  nourriture,  et  par 
lequel  on  désignoit  les  individus  qui  alloient  manger  cons- 
tamment chez  d'autres,  a  été  appliqué,  par  M.  Latreille  ,  à 
*"  tme  famille,  d'insectes  aptères  ou  sans  ailes  qui  s'attachent 
sur  la  peau  des  animaux  pour  les  sucer,  tels  sont  les  poux  et 
les  ricins.  Nous  avons  autrement  désigné  ces  derniers ,  qui  ont 
de  véritables  mâchoires,  et  que  nous  avons  appelés  ornitho- 
myzons,  parce  qu'ils  s'attachent  sur  les  tégumens  des  oiseaux  ; 
et  nous  avons  indiqué  sous  le  nom  de  Parasites,  ou  de  Rhinap- 
TÈREs  (voyez  ce  mot),  toutes  les  espèces  d'insectes  sans  ailes 
qui  ont  un  bec  ou  suçoir,  et  non  des  mâchoires  ,  et  dont  la 
tête  et  le  corselet  sont  distincts,  tels  sont  les  pi/ces,  les  po«.r, 
les  smaridies ,  les  tiques,  les  leptes  ,  les  sarcoptes,  que  nous 
avons  fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  planche  52 
et  53.  (CD.) 

PARASOL.  (Bot.)  Voyez  Agaric  élevé,  à  l'article  Fonge. 
<Lem.) 

PARASOL  [Grand]  ou  PARASOL  BLANC  BLEUISSANT 
{Bot.),  Paul.,  Tr.  2,  p.  5oG ,  pi.  149.  Espèce  d'agaric  de 
la  division  des  bulbeux  nus,  de  la  famille  des  bulbeux  de 
Paulet.  Elle  s'élève  à  la  hauteur  de  cinq  à  six  pouces,  et  son 
chapeau  atteint  quatre  pouces  de  diamètre.  Le  dessus  du 
chapeau  est  d'ua  blanc  qui  roussit  un  peu.  Les  feuillets  sont 
inégaux  ,  voilés  dans  la  jeunesse  ,  blancs,  avec  une  teinte 
vert-pomme.  Ce  champignon  est  humide  au  toucher ,  tendre, 


528  PAR 

cassant ,  couvert  d'une  peau  qu'on  enlève  facilement.  Il  ré- 
pand une  odeur  de  terre  humide;  sa  saveur  est  insipide,  et 
il  se  corrompt  promptement  en  répandant  une  odeur  viru- 
lente et  fétide.  Il  paroît  malfaisant.  (Leji.) 

PARASOL  CHINOIS.  {Bot.)  C'est  le  sterculia  platanifolia. 
Voyez  ToNGCHU.  (  Lem.) 

PARASOL  CHINOIS.  (Conchjl.)  Nom  que  les  marchands 
emploient  encore  aujourd'hui  pour  désigner  une  coquille  du 
genre  Patelle  de  Linné  et  de  la  plupart  des  linnéens,  mais 
qui  constitue  le  genre  Ombrelle  de  M.  de  Lamarck ,  fort 
éloigné  des  Patelles.  Voyez  ce  mot  et  Gastroplace.  (De  B.  ) 

PARASOLS.  (Bot.)  Espèces  d'agaricus ,  de  la  famille  des 
jpeauciers  parasols  de  Paulet ,  qui  se  font  remarquer  par  leur 
slipe  fusiforme  ou  cylindrique,  long  et  portant,  comme  un 
manche  de  parapluie  ,  un  chapeau  hémisphérique.  Ces 
champignons  n'ont  point  de  chair.  Il  y  en  a  cinq  espèces. 

Le  Parasol  aqueux  (Paul.,  Tr.  2  ,  page  211  ,  pi.  07 ,  fig. 
1  ,  2  ).  Il  s'élève  à  la  hauteur  de  quatre  à  c'nq  pouces. 
Son  chapeau  est  gris  foncé  ;  il  se  fend  en  plusieurs  points 
du  centre  à  la  circonférence  ;  le  stipe  et  les  feuillets  sont 
blancs.  On  trouve  cette  espèce  dans  les  bois  à  Versailles. 

Le  Parasol  visqueux  (Paul.,  /.  c,  fig.  3,4).  Champi- 
gnon de  taille  moyenne;  à  chapeau  couleur  de  noisette, 
un  peu  visqueux  ;  à  feuillets  et  pieds  blancs.  On  le  trouve 
en  automne  dans  les  bois  aux  environs  de  Paris. 

Le  Parasol  rayé  (Paul. ,  Z.  c,  p.  212  ,  pi.  98  ,  fig.  1  —  2). 
Champignon  privé  de  chair.  Il  n'a  que  des  feuillets  couverts 
d'une  peau  transparente  et  dont  l'impression  le  rend  rayé. 
Le  chapeau  est  couleur  de  marron  ;  les  feuillets  sont  cou- 
leur de  terre  d'ombre:  le  stipe  est  mélangé  de  gris  et  de 
roux  :  il  s'élève  jusqu'à  trois  pouces. 

Le  Parasol  frisé  (Paul.,  l.  c,  fig.  3  ,  4).  Il  a  trois  pouces 
de  hauteur,  avec  un  chapeau  d'un  pouce  et  demi  de  dia- 
mètre.  11  est  d'une  couleur  de  noisette  partout  ;  la  surface 
de  son  chapeau  est  rude  ;  ses  feuillets  sont  inégaux  ;  les 
petits  adbérens  aux  grands  et  imitant  un  feuillage  frisé  :  il 
ne  paroît  pas  malfaisant  et  croît  aux  environs  de  Paris  dans 
les  bois. 

Le   Parasol  olivâtre  (  Paul.  ,   l.  c.  ,  lîg.  5,6)    est   une 


PAR  529 

petite  espèce  de  deux  pouces  de  hauteur  -,  à  chapeau  oli- 
vâtre ou  mélangé  de  jaune  ,  de  violet  foncé  et  de  vert,  avec 
les  feuillets  trés-'bruns.  II  n'est  point  malfaisant  et  se  trouve 
aussi  aux   environs  de  Paris. 

Paulet  donne  encore  le  nom  de  parasol  d'Iéna  à  Vagaricus 
umhraculum  de  Batsch,  Elench.  (Lem.) 

PARASTATE.  {Anat.  et  Phfs.)  Voyez  Systîîme  de  la  géné- 

HATION.    (  F.  ) 

PARAT.  (Ornith.)  Le  moineau  franc,  fringilla  domestica, 
Linn.,  est  ainsi  nommé  dans  l'ancienne  province  de  Langue- 
doc. (Ch.  D.) 

PARATI.  {Ichfh/^'ol.)  Marcgrave  de  Liebstœdt  donne  ce 
nom  à  un  poisson  du  Brésil  que  nous  ne  savons  à  quel  genre 
rapporter.  (H.  C.) 

PARATONNERRE.  (  Phjs.  )  Verge  métallique  ,  terminée 
en  pointe,  placée  sur  un  édifice  et  ayant  une  communication 
métallique  avec  un  puits  ou  un  sol  humide  pour  y  conduire , 
sans  explosion  ,  l'électricité  des  nuages  qui  passent  à  la 
proximit'é  de  cette  pointe.  (Voyez  à  l'article  Electricité, 
tom.  XIV,  pag.  5i5.) 

Depuis  la  publication  du  volume  cité,  la  foudre  ayant,  à 
des  intervalles  très-courts,  frappé  plusieurs  églises  et  causé 
de  funestes  accidens,  le  Gouvernement  a  repris  le  projet  de 
faire  garnir  ces  édifices  de  paratonnerres,  et  a  demandé  sur 
leur  construction  un  rapport  à  l'Académie  des  sciences  ,  qui 
a  nommé  pour  commissaires  MM.  Poisson,  Lefevre-Gineau  , 
Girard,  Dulong,  Fresnel  et  Gay-Lussac.  La  rédaction  ,  confiée 
à  M.  Gay-Lussac  et  approuvée  par  l'Académie,  a  été  d'abord 
imprimée  par  ordre  du  Ministre  de  l'intérieur  ,  et  ensuite 
insérée  dans  le  tome  XXVI  des  Annales  de  chimie  et  de  pJiv si- 
que,  page  258,  Juillet  1824.  Cette  instruction  est  composée 
de  deux  parties  :  la  première  contient  un  exposé  succinct 
de  la  théorie  des  paratonnerres  et  de  quelques  faits  bien 
remarquables,  qui  en  démontrent  l'utilité;  la  seconde  par- 
tie, entièrement  consacrée  à  la  pratique,  est  accompagnée 
de  planches  et  offre,  dans  le  plus  grand  détail,  toutes  les 
précautions  nécessaires  pour  assurer  l'effet  des  paraton- 
nerres ,  destinés  à  préserver  de  la  foudre .  les  maisons , 
les  églises,  les  magasins  à  poudre  et  les  vaisseaux,  genres  de 
37.  34 


53e  PAR 

constructions  dont  chacun  exige  des   modifications  particu- 
lières. 

Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  de  tels  détails  :  nous  nous 
bornerons  à  rappeler  que  les  principales  conditions  de  l'effi- 
cacité d'un  paratonnerre  sont,  i ."  une  continuité  parfaite 
depuis  la  pointe  jusqu'à  la  terminaison  du  conducteur  dans 
le  sol  ;  2.°  que  cette  terminaison,  si  elle  ne  peut  se  faire  dans 
un  puits  ou  réservoir  d'eau ,  soit  effectuée  d'autant  plus  pro- 
fondément et  plus  loin  de  l'édifice  que  le  terrain  environnant 
sera  plus  sec  ;  3.°  que  l'on  prenne  tous  les  moyens  conve- 
liables  pour  prévenir  l'oxidafion  de  la  pointe  du  conducteur 
et  de  sa  terminaison  '  ;  4.°  que,  s'il  y  a  sur  la  couverture  des 
parties  métalliques,  comme  des  gouttières,  des  lames  de  plomb, 
etc.,  on  lesfasseaussi  communiquer  au  conducteur,  car  l'essen- 
tiel est  d'offrir  à  l'électricité  le  chemin  le  plus  facile  et  sans 
interruption.  La  hauteur  des  verges  est  comprise  entre  les  li- 
mites de  7  à  10  mètres  (21  pieds  à  5o  pieds),  suivant  la  hau- 
teur et  l'importance  de  l'édifice;  les  deux  dimensions  de  leur 
base  sont  de  54  à  63  millimètres  (24  à  28  lignes).  (L.  C.) 

PARAVAS.  (Bot.)  Dans  le  grand  Recueil  des  Voyages  de 
Théodore  de  Bry ,  on  cite  sous  ce  nom  une  herbe  des  lieux 
voisins  du  détroit  de  la  Sonde  ,  qui  y  est  très-employée  comme 
rafraichissante.  C.  Bauhin  la  mentionne  à  la  suite  des  lai- 
tues. (J.) 

PARAVERIS.  (Bot.)  Voyez  Ambelanier.  (J.) 

PARAY.  (Bot.)  Nom  brame  du  tsjerou-tneeralou  du  Mala- 
bar, espèce  de  figuier,  ficus  lerehrata  de  "VVilldenovv.  (J.) 

PARCHAT.  [Ornith.)  Nom  vulgaire  du  héron  blongios, 
ardea  minuta,  Linn. ,  dans  les   environs  de  Niort.   (Ch.  D.) 

PARCHEMIN  D'ORLÉANS.  (Bot.)  C'est  une  variété  de 
pêcher.  (L.  D.) 

PARCHITA.  (Bot.)  Une  espèce  de  grenadille,  passijlora 
fœtida ,  est  ainsi  nommée  en  Amérique,  dans  les  environs 
de  Cumana,  suivant  M.  Bonpland.  (J.) 

PARCUS.  (Ornith.)  Ce  mot,  dans  Belon ,  est  employé  par 

1  Quant  à  la  pointe,  on  la  fait  eu  cuivre  doré,  on  la  termine  par 
une  aiguille  de  platine,  métal  inaltéraMe  à  l'air,  et  qu'on  pourroit 
remplacer  par  l'alliage  des  raonnoies  dargent. 


PAR  53i 

erreur  pour  désigner  le  vanneau  commun ,    tringa  vanellus, 
Linn.  (  Ch.  D.) 

PARD.  (Mamm.)  Mot  dérivé  par  les  modernes  du  latin, 
Pardcs.  (F.  C.) 

PARDALE.  {Bot.)  On  trouve  dans  l'édition  de  Dioscoride, 
par  Ruellius,  ce  nom  et  ceux  de  leonfopodion ,  ledntion,  leu- 
ceoron  ,  cités  comme  noms  anciens  du  leonlopedalon  de  Dios- 
coride, qui ,  selon  la  description,  s'élève  à  un  pied  tout  au 
plus,  porte  des  fleurs  rouges  imitant  celles  d'anémone,  et  un 
fruit  semblable  à  une  gousse  de  cicer.  remplie  de  deux  à 
trois  graines.  Les  feuilles  sont  celles  du  chou  ou  du  pavot; 
les  racines  noires  et  renflées,  comme  celles  de  la  rave.  Cette 
description  est  la  même  dans  Tédiliou  de  Dioscoride  par 
Sarracenus,  dans  laquelle  la  plante  est  nommée  leonlopeUilon. 
Ces  deux  noms  des  deux  éditeurs,  exprimant  deux  idées 
différentes,  doivent  embarrasser  pour  déterminer  quelle  est 
la  plante  de  Dioscoride  :  elle  ne  peut  se  rapporter  au  leon- 
topodium  des  auteurs  plus  modernes,  qui  est  une  composée. 
Par  son  fruit  et  sa  racine  tubéreuse,  elle  se  rapprocheroit 
davantage  du  leontice  leontopetalon  de  Linnaeiis ,  dont  les 
feuilles  sont  cependant  diflerentes  de  celles  du  chou  ou  du 
pavol.  Nous  ne  connoissons  d  .lilcurs  aucune  autre  plante  à 
laquelle  la  description  de  Dioscoride  puisse  mieux  convenir. 
Voyez  Leoktopetalon  et  Leontopodium.  (J.  ) 

PARDALIANCHES.  (Bot.)  Nom  spécifique  d'une  espèce 
de  doronic,  qui  éto'itV aconiturn  pardaiianches  de  Théophraste. 
Ruellius  dit  aussi  qu'on  le  trouve  cité  chez  quelques  anciens 
comme  synonyme  de  l'apocin.  (J.  ) 

PARD  ALTOS.  (Min.)  C'étoit  une  pierre  ainsi  nommée 
parce  qu'elle  étoit  tachetée  comme  la  peau  d'une  p;inthère. 
On  croit  que  c'étoit  une  agate  et  la  même  chose  que  les 
pierres  nommées  Panthera  et  Pantachates.  Voy.  ces  mots.  (B.) 
PARDALIS.  (Mamm.)  Nom  que  les  Grecs  donnoient  à  un 
grand  chat  moucheté,  qu'ils  rapprochoient  du  lion  pour  la 
force  et  la  cruauté.  Il  est  vraisemblable  qu'ils  en'endoient 
parler  de  l'espèce  que  nous  nommons  panthère,  d'.iprès  les 
Latins.  (  F.  C.  ) 

PARDALIS.  [OrniUi.)  Ce  nom  désigne,  dans  Aristote , 
le  vanneau  pluvier,  tringa  squatarola,  Gmel.  (Ch.  D.) 


632  PAR 

PARDALO'I'E.  (Ornith.)  Les  oiseaux  avec  lesquels  ceux: 
de  ce  genre  ont  le  plus  de  rapport,  sont  les  manakins,  pipra. 
Aussi  Latharn  les  a-t-il  laissés  avec  eux  darjs  le  supplément 
de  son  Système  d'ornithologie,  imprimé  en  1801;  mais  M. 
Vieillot,  ayant  observé  quelques  différences,  surtout  dans  la 
forme  du  bec,  a  établi  le  genre  Pardalote ,  Pardalotus,  au- 
quel il  a  donné  le  nom  grec  d'un  oiseau  inconnu ,  et  M. 
Temminck  l'a  adopté.  Sans  revenir  de  nouveau  sur  les  incon- 
véniens  déjà  plusieurs  fois  exposés,  de  l'habitude  de  faire  re- 
vivre des  dénominations  qui  exigcroient  des  changemens, 
si  l'on  en  découvroit  le  véritable  type,  on  se  bornera  à  ob- 
server que  les  idées  d'analogie  sont  ici  d'autant  moins  fon- 
dées, qu'il  s'agit  d'oiseaux  trouvés  dans  des  pays  étrangers  à 
l'Europe  et  dont  on  ignoroit  anciennement  l'existence. 

Le  bec  des  pardalotes  est  fort  court,  ainsi  que  celui  des 
manakins,  mais  il  a  la  base  dilatée,  et  chez  ceux-ci  elle  est 
trigone.  Selon  M.  Vieillot  ce  bec  est  entier,  mais  suivant 
M.  Temminck  la  mandibule  supérieure  est  échancrée  comme 
aux  manakins;  ce  qui  feroit  disparoitre  un  des  caractères  les 
plus  saillans.  Si  l'on  ajoute  à  cette  circonstance  qu'à  l'excep- 
tion de  l'espèce  qui  habite  au  Brésil ,  M.  Vieillot  doute  que  les 
autres,  venues  de  la  Nouvelle-Hollande,  soient  des  espèces 
tien  distinctes,  on  reconnoitra  que  ce  genre  n'est  pas  en- 
core fixé  d'une  manière  très-solide.  Au  reste,  ces  espèces  ne 
sont  qu'au  nombre  de  quatre  chez  M.  Vieillot,  savoir  :  les 
pardalotes  pointillé,  rougeàtre  et  à  tête  rayée,  de  la  Nou- 
velle-Hollande, auxquelles  il  ajoute  le  pardalote  huppé, 
rapporté  du  Brésil  par  M.  Delalande  fils  ;  et  chez  M.  Tem- 
minck, qui  ne  fciit  pas  mention  de  la  dernière  espèce,  le 
pîpra  gularis  de  Latham  en  tient  lieu. 

Pardalote  fointillé  :  Pardalotus  punctatus,  Vieill.  ;  Pipra 
punctata,  Lath. ,  figuré  sous  le  n.°  111  ,  dans  les  Mélanges  de 
Shaw.  La  longueur  de  cet  oiseau  n'est  que  de  trois  pouces; 
le  dessus  de  sa  tête  est  noir  avec  des  teintes  plus  pâles  ;  les 
plumes  dorsales  et  les  couvertures  des  ailes  sont  d'un  jaune 
brunâtre  sur  les  bords  et  d'un  brun  foncé  au  milieu;  les 
pennes  alaires  et  caudales  sont  noires  avec  des  taches  blan- 
ches ;  ie  croupion  est  rouge;  la  poitrine  a  une  teinte  de  la 
même  couleur,   et  tout  le  dessous  du  corps  est  d'un  blanc 


PAR  535 

jaunâtre  ;  le  bec  est  noir  et  les  pieds  sont  bruns.  (Voyez  La- 
nielle.  ) 

Pardalote  rougeatre  :  Pardalotus  superciliosus ,  Vieil!.,  et 
Pipra  superciliosa ,  Lath.  Il  a  quatre  pouces  un  quart  de  lon- 
gueur et  il  est  d'un  rouge  marron  en  dessus  et  d'un  blanc 
jaunâtre  en  dessous;  les  ailes  sont  brunes,  et  les  pennes  cau- 
dales sont  courtes,  noires  et  bordées  de  blanc;  au-dessus  de 
l'œil  on  voit  une  tache  blanchâtre,  surmontée  d'une  lig  ;e 
noire;  le  bec  et  les  pieds  sont  bruns.  Cet  oiseau  est  décrit 
comme  un  manakin  au  tome  19  du  Nouveau  Dictionnaire 
d'histoire  naturelle,  page  164. 

Pardalote  a  tête  rayée  :  Pardalotus  striatus,  Vieill.  ;  Pipra 
str'iata ,  Lath.,  pL  64  du  Synopsis.  Cet  oiseau,  de  la  taille  du 
précédent,  a  les  plumes  du  sommet  de  la  tête  et  de  la  nuque 
noires  et  striées  de  blanc  le  long  de  leur  tige.  H  y  a  une 
tache  d'un  jaune  foncé  entre  le  bec  et  l'œil;  le  dessus  du  cou 
et  le  dos  sont  brunâtres,  ainsi  que  les  couvertures  des  ailes, 
"~ïur  le  bord  intérieur  desquelles  il  y  a  une  marque  jaune 
eblique  ;  la  gorge  et  le  dessous  du  corps  sont  jaunâtres;  les 
pennes  caudales,  qui  sont  noires,  ont  une  tache  blanche  à 
l'extrémité  la  plus  extérieure. 

Ces  trois  espèces  sont  de  la  Nouvelle-Hollande,  et  le  pipra 
gularis ,  Ja  quatrième  de  M.  Temminck,  qui  la  donne  comme 
une  fauvette  de  roseaux,  sjli>ia  hirundinacea ,  habite  Tile 
d'Huaheine,  dans  la  mer  Pacifique:  elle  est  d'un  noir  bleuâtre 
sur  le  dos  ,  écarlate  sur  la  poitrine  et  blanche  sous  le  ventre  ; 
le  bec  est  pâle  et  les  pieds  sont  bruns. 

Pardalote  huppé;  Pardalotus  cristatus  ,  Vieill.  La  huppe  de 
cet  oiseau  est  rouge  et  près  de  l'occiput  comme  chez  le  roi- 
telet rubis.  Sa  taille  est  à  peu  près  celle  de  la  première  es- 
pèce; la  tête,  le  dessus  du  cou  et  du  corps  sont  d'un  vert 
olive  ;  les  petites  couvertures  des  ailes  ont  leur  moitié  exté- 
rieure blanche;  leurs  pennes  et  celles  de  la  queue  sont  brunes 
et  bordées  de  vert-olive  ;  la  gorge  et  les  parties  inférieures 
sont  d'un  beau  jaune,  plus  foncé  sur  la  poitrine;  les  pieds 
sont  noirs.  (Ch.  D.) 

PARDANTHUS,  de  Ker.  (Bot.)  C'est  le  même  genre  que 
le  Belemcanda  de  De  CandoUe,  fondé  sur  le  monta  ehinensis^ 
Linn.  (Le.m.) 


554  PAR 

PARDELA.  {Ornitli.)  Les  oiseaux  désignés  sous  ce  nom  par 
les  Espagnols,  sont  des  pétrels,  et  spécialement  des  pétrels 
damiers ,  procellaria  capensis,  Linn.  On  peut  voir,  à  ce  sujet, 
au  tome  2,  in-/(.".  du  Vo^^ige  de  Marchand,  page  456,  u-ne 
Dissertation  de  l'éditeur,  M.  de  Fleurieu  ,  qui  cherche  à 
établir,  contre  lîulïbn  ,  que  le  mot  Pardela  s'applique  à  deux 
espèces  de  pétrel?.  (Cii.  D.) 

PABDISIUM.  {Bo!.)  Ce  genre  de  plantes,  proposé,  en 
17C8  ,  par  Nicolas-Laurent  Burmann  ,  dans  son  Florœ  capensh 
prodiomus,  appartient  à  l'ordre  des  synanthérées,  et  proba- 
blement à  notre  tribu  naturelle  des  Mutisiées,  dans  laquelle 
nous  l'avons  admis  avec  doute,  en  le  plaçant  dans  la  section 
des  Mutisiées- Gerbériées,  entre  les  deux  genres  Isotjpus  et 
Tri chocline.  {Voyez  notre  tableau  des  Mutisiées,  tom,  XXXllI, 
pag.  464  et  475.) 

N'ayant  point  vu  le  Pardisiam  ,  nous  empruntons  à  Bur- 
mann les  caractères  génériques  et  spécifiques  de  la  plante 
qui  constitue  ce  genre. 

Calathide  radiée  :  disque  régulariflore,  androgyniflore  ; 
couronne  liguliflore ,  féminiflore.  Péricline  égal  aux  fleurs, 
formé  de  squames  imbriquées,  lancéolées.  Clinanthe  paléacé. 
Fruits  ovoïdes  ,  portant  une  aigrette  plumeuse  aussi  élevée 
que  le  péricline.  Corolles  du  disque  à  cinq  divisions.  Co- 
rolles de  la  couronne  à  languette  linéaire,  tridentée.  Styles 
à  moitié  fendus  en  deux  stigmatophores  obtus. 

Pardisium  pu  Cap  :  Pardisium  capenae ,  Burm.  C'est  une 
plante  herbacée,  privée  de  tige  proprement  dite;  ses  feuilles 
sont  toutes  radicales,  nombreuses,  runcinées,  longues  de 
trois  pouces;  les  hampes,  longues  comme  les  feuilles,  sont 
simples,  nues,  et  ternânées  chacune  par  une  calathide. 

Cette  plante  du  cap  de  Bonne -Espérance  ne  paroît  pas 
avoir  été  observée  depuis  Burmann;  et,  à  l'exception  de  M, 
de  Jnssieu  ,  presque  tous  les  autres  botanistes  ont  négligé  de 
mentionner  le  Pardisium,  sans  doute  parce  que  la  description 
donnée  par  l'auteur  de  ce  genre  a  paru  peu  satisfaisante. 
Elle  est  en  effet  trop  incomplète  et  trop  imparfaite  peur 
qu'on  puisse  déterminer  avec  assurance  les  affinités  du  Par- 
disium avec  d'autres  genres  mieux  connus.  C'est  presque  uni- 
quement d'après  le  port  de  cette  plante  que  nous  avons  ha- 


PAR  535 

sardé  de  l'associer  à  nos  Mutisiécs-Gerbériécs  ,  quoique  Bur- 
mann  l'ait  placée  entre  VErigeron  et  le  Senecio,  Les  corolles 
du  disque  sont-elles  exactement  régulières  ,  c'est-à-dire,  à 
incisions  également  profondes?  celles  de  la  couronne  n'au- 
roient- elles  pas  une  petite  languette  intérieure  peu  appa- 
rente? Les  appendices  du  clinanthe  sont-ils  de  vraies  s..;ua- 
melles?  L'aigrette  est -elle  longuement  ou  courtement  plu- 
meuse?  Les  anthères  sont-elles  ou  non  pourvues  d'appendices 
basilaires  ?  (  H.  Cass.  ) 

PARDUS.  (Mamm.)  Pline  dit  que  de  son  temps  on  donnoit 
ce  nom  au  panthère  mâle;  il  n'est  en  usage  aujourd'hui  que 
comme  nom  latin   de  l'espèce  entière.  (F.  C.  ) 

PARDWA.  [Ofnith.)  Nom  polonois  de  la  bécasse,  scolo- 
pax  rusticola.  (Ch.  D.) 

PAREIRA- BRAVA.  (Bot.)  C'est  une  plante  des  Antilles 
et  de  l'Amérique  méridionale,  que  quelques  auteurs  ont  con- 
■\^ndue  à,tort  avec  Vabuta  rufescens  d'Aublet:  c'est  le  cissam- 
pelos  pareira,  dont  la  tige  est  grimpante;  et  la  racine  men- 
tionnée dans  les  matières  médicales.  On  l'apporte  coupée 
en  tranches,  dans  lesquelles  on  distingue  parfaitement  les 
couches  concentriques,  plus  épaisses  d'un  c6téque  de  l'autre, 
de  sorte  que  l'axe  de  la  racine  n'est  pas  absolument  cen- 
tral. Quoiqu'on  attribue  de  grandes  vertus  à  cette  racine, 
cependant  elle  n'est  point  usitée  en  Europe.  (J.  ) 

PAREIRE,  Cissampelos.  (Bot.)  Voyez  Caapeba.  (Poir.) 

PARELLE.  (Bot.)  Espèce  de  lichen,  décrite  à  l'article  Pa- 

TEUARIA.    (Lem.  ) 

PARELLE.  (Bot.)  C'esl  la  patience  commune.  (L.  D.) 

PARELLE  DES  MARAIS.  {Bot.)  C'est  la  patience  aqua- 
tique. (L.  D.) 

PARELLE  SAUVAGE.  (Bol.)  Nom  vulgaire  de  la  patience 
crépue.  (L.  D.) 

PAREMENT  BLEU.  (OrnUh.)  L'oiseau  désigné  sous  ce  nom 
par  BuflFon,  est  ïemherlza  viridis,  Gmel. ,  espèce  de  verdier, 
qui  n'est  connue  que  par  des  peintures  japonoises,  et  qui  est 
décrit  comme  ayant  le  bec  d'un  brun  verdàtre  ;  le  dessus  du 
corps  vert;  les  plumes  alaires  et  caudales  bleues  avec  les  tiges 
blanches,  et  les  pieds  noirs.  (Ch.  D.) 

PARENCHYME.  {Anat.  et  Phjs.)  Nom  par  lequel  les  ana- 


536  PAR 

tomistes  désignent  la  substance  propre  de  chaque  viscère. 
Voyez  Tissus.  (  F.  ) 

PARENCHYME.  (Bot.)  Voyez  Tarticle  BoTA^uyuE,  tom.V, 
pag.  179  et  suivans.  (Lem.) 

PARENTIA.  (Bot.)  Nous  avons  donné  ce  nom  au  genre 
Caljpogeia  de  Raddi,  fondé  sur  des  espèces  de. ;uno^erma?in(rt  , 
caractérisé  par  le  calice  cylindrique ,  fixé  à  la  tige  par  le 
bord  de  son  ouverture  et  enfoncé  perpendiculairement  en 
terre,  d'où  vient  le  nom  grec  de  caljpogeia.  Ce  genre  offre 
en  outre  une  capsule  cylindrique  ,  obtuse  ,  s'ouvrant  en 
quatre  valves  égales  ,  linéaires  ;  une  corolle  monopétale  ,  dont 
le  limbe  est  partagé  en  deux  ou  trois  lanières  inégales. 

Le  mniuw  Jîssum  ou  jungermannia  sphœroùephala ,  Linn., 
ou  jungermannia  Irichomanis  [Engl  hot. ,  tab.  87),  est  le  type 
de  ce  genre  :  c'est  le  calj'p.  fissa,  Raddi,  Jung.  Etrusc. ,  p. 
33,  pi.  6,  lig.  3,  qu'il  a  figuré  sous  le  nom  de  J.  caljpogeia 
dans  les  Actes  de  l'Académie  des  sciences  de  Sienne  ,  vol.  9; 
pi.  3,  fig.  4,  5,6;  voyez  aussi  Michéli ,  Gen.,  8,  tab.  5,  fig. 
1 4  ;  Dill. ,  Mus. ,  tab.  3 1 ,  fig.  6.  Cette  mousse  esl  commune  à 
terre,  dans  les  bois  humides  et  les  taillis.  Ses  tiges  sont 
rampantes,  un  peu  rameuses,  redressées  à  leurs  extrémités 
et  terminées  par  un  capitule  farineux  ;  les  frondules  sont 
distiques,  horizontales,  fendues  à  leur  extrémité.  On  la  ren- 
contre rarement  en  fleurs  dans  nos  contrées.  (Voyez  Jung, 
licuspidata  ,  n.°  7  ,  à  l'article  Jungermannia.) 

M.  Raddi  joint  à  ce  genre  deux  autres  espèces,  qu'il  a  ob- 
servées en  Toscane;  les  jung.  ericetorum  et  Jlagellifera.  (Lem.) 

PARESSEUSE.  (Entom.)  Goëdart  (Expér.  3  du  tome  2) 
décrit  sous  ce  nom  la  larve  d'un  hyménoptère  de  la  famille 
des  uropristes  ou  mouches  à  scie  ;  c'est  celle  de  l'hylotome 
du  rosier,  dont  il  donne  la  figure  et  décrit  ainsi  les  habi- 
tudes: «  Cette  chenille  s'arrête  ordinairement  sur  les  feuilles 
«  du  rosier,  où  on  la  trouve  le  plus  souvent:  car  elle  ne 
«  prend  pas  sa  nourriture  d'ailleurs.  Elle  est  fort  lente  et  pa- 
«  resseuse  en  rampant.  Quand  on  la  touche  ou  qu'on  la  presse, 
«  elle  ne  sait  pas  se  défendre  comme  les  autres  chenilles; 
«  mais  elle  retire  seulement  un  peu  le  corps  et  se  met  comme 
«  dans  un  monceau ,  mais  fort  lentement  ,  et  fait  semblant 
«  d'être  morte,  peut-être,  de  peur  de  mourir. 


PAR  537 

«  Quand  elle  est  soûle  de  manger,  elle  se  couche  et  s'étend 
«  qu'on  diroit  qu'elle  dort  ;  mais  ordinairement  elle  ne  mange 
«  que  la  nuit,  afin  que  les  oiseaux  qui  volent  le  jour,  ne 
«  l'attrapent  ,  et  qu'elle  ne  soit  mangée  au  lieu  de  manger , 
«  etc.»  (CD.) 

'  PARESSEUX;  Bradfpus,  Linn.  (Mamm.)  Ce  nom  a  été 
donné,  comme  nom  commun,  à  deux  animaux  de  l'Amérique 
méridionale,  remarquables  par  la  lenteur  de  leurs  mouve- 
mens,  et,  comme  nom  spécifique,  à  un  loris  du  Bengale,  éga- 
lement remarquable  par  ce  caractère,  et  il  a  été  long-temps 
générique  pour  les  deux  premiers;  c'est  pourquoi  nous  y  avons 
renvoyé  au  mot  Brabvfe. Depuis,  chacun  de  ces  paresseux  est 
devenu  le  type  d'un  genre.  J'ai  proposé  ce  changement  dans 
mon  Ouvrage  sur  les  dents ,  considérées  comme  caractères  zoo- 
logiques. Je  conservois  à  l'un  (l'unau,  hradjpus  didactjlus)  le 
nom  générique  de  paresseux  et  je  donnois  à  l'autre  (l'ai,  bra- 
^âA'piis  tridactylus),  celui  d'Acheus.  Mais  Illiger  avoit  fait  ce  tra- 
vail avant  moi ,  en  conservant  le  nom  de  bradjpus  comme  nom 
générique  de  l'aï,  et  en  donnant  celui  de  cholapus  à  l'unau, 
et  ce  travail,  ayant  la  priorité  sur  le  mien,  doit  lui  être  pré- 
féré. Le  nom  de  paresseux  ne  pourroit  donc  plus  que  dési- 
gner une  division  supérieure  aux  genres,  un  sous-ordre,  et 
celui  de  Tardigrades  a  déjà  été  donné  comme  tel  aux  pares- 
seux, C'est  donc  à  ce  mot  que  je  dois  renvoyer  pour  faire 
connoître  les  bradypes  et  les  choléopes,  dont  l'ordre  alpha- 
bétique ne  me  permet  plus  de  parler  à  leur  place  naturelle. 

A  Cayenne  les  Nègres  donnent  à  l'unau  le  nom  de  paresseux 
calrit;  les  HoUandois  de  Surinam  appellent  l'aï,  paresseux 
chien,  et  le  même  animal  reçoit  aussi  les  dénominations  de 
paresseux  honteux  et  de  paresseux  mouton,  he  paresseux  dos  brûlé 
est  une  variété  de  l'aï,  s'il  ne  doit  pas  constiluer  une  espèce 
distincte.  Le  nycticèbe  ou  le  loris  du  Bengale  a  été  nommé 
par  Vosmaer  paresseux  pentadactjle  du  Bengale.  Enfin  l'ours  à 
grandes  lèvres,  ursus  labiatus,  qu'on  avoit  d'abord  pris  pour  un 
bradype  avoit  reçu  le  nom  spécifique  de  paresseux-ours. (F. C.} 

PARESSEUX.  (Entom.)  Goëdart  appelle  ainsi  la  larve  de  la 
mouche  des  latrines.  (C.  D.) 

PARESSEUX.  (Ornith.)  Un  des  noms  vulgaires  donnés  au 
butor,   ardea  stellaris  ,  Linn.   (Ch.  D.) 


538  PAR 

PARFUM  D'AOUT.  (Bot.)  C'est  une  variété  de  poire.  (L.D.) 

PARGASITE.  (Min.)  Minéral  qui  s'est  d'abord  trouvé  à 
Pargas  en  Finlande,  en  cristaux  granulaires,  à  angles  et  arêtes 
émoussés,  disséminés  dans  un  calcaire  lamellaire. 

Ce  seroit  d'après  Haiiy  une  variété  particulière  d'amphi- 
bole, et,  suivant  Werner  et  ses  élèves,  une  variété  de  py- 
Toxène.  La  véricé  est,  que  ces  deux  espèces  minérales  se 
rencontrent  ensemble  dans  l'île  de  Pargas,  dans  une  chaux 
carbonatée  spathique,  associée  à  d'autres  minéraux.  Le  py- 
roxène  a  une  autre  couleur  verte ,  plus  foncée;  mais  c'est 
Pamphibole  vert-grisàtre  et  translucide  que  les  minéralogistes 
suédois  ont  nommé  pargasite.  (  B.  ) 

PARGHI.  (  Ichthyol.)  Un  des  noms  espagnols  du  pagre  ordi- 
naire. Voyez  Pagre.  (H.  C. ) 

PARGINIE.  {Ornith.)  Suivant  Kœmpfer,  dans  son  Histoire 
naturelle  du  Japon,  tome  i  ,  page  g  et  lo,  ce  nom  désigne 
un  oiseau  que  le  japonois  Kanjemon  trouva  sur  une  ^'1*=^' 
entre  Siam  et  Manille,  et  dont  les  œufs  sont  presque  aussi 
gros  que  ceux  d'une  poule.  (Ch.  D.) 

PARGNEAU.  {Ichth<yol.)  A  Lyon,  on  donne  le  nom  de 
pargneaux  aux  carpillons  que  Ton  ne  peut  manger  que  frits. 
Voyez  Carpe.  (H.  C.  ) 

PARHÉLIE  ou  PARÉLIE.  (Phjs.)  Apparition  d'une  ou  plu- 
sieurs images  du  soleil,  qui  sont  quelquefois  accompagnées  de 
CorRONNFs  ou  Hatos  (voyez  ce  mot)  et  quelquefois  d'appen- 
dices en  forme  de  queue  ;  oar  il  semble  que  ces  phénomènes, 
qui  sont  d'ailleurs  as=.ez  rares,  varient  beaucoup.  On  en  trouve 
un ,  décrit  et  figuré  avec  soin  par  Cassini ,  dans  les  premiers 
Mémoires  de  L'Académie  des  sciences  ,  depuis  1666  jusqu'à  1699, 
fom.  X,  page  254.  Il  eut  lieu  le  01  Janvier  1693.  «Le  ciel 
éîoit  alors  couvert  de  nuages  vers  Porient,  à  la  réserve  de 
l'endroit  où  le  soleil  devoit  se  lever,  qui  étoit  découvert  jus- 
qu'à la  hauteur  d'un  degré,  un  peu  moins  (c'est-à-dire,  en- 
viron deux  fois  le  diamètre  du  soleil).  L'on  aperçut  d'abord 
en  cet  endroit  une  lumière  éclatante  ,  qui  étoit  de  la  largeur 
du  diamètre  du  soleil  et  qui  s'élevoit  perpendiculairement 
jusqu'aux  nuages.  Ensuite  on  vit  paroître  dans  cette  lumière, 
entre  des  brouillards  éclairés  ,  l'image  du  disque  entier  du 
soleil ,  d'où  s'élevoient  des  rayons  perpendiculaires  à  i'hori- 


PAR  539 

son,  qui  alloient  finir  en  pointe  à  la  hauteur  de  dix  degrés 
(vingt  fois  environ  le  diamètre  du  soleil).   * 

Ce  n'étoit  pas  là  le  soleil  lui-même  ,  dont  le  bord  supérieur 
seul  se  montroit  à  l'horison  ,  avec  autant  d'éclat  que  lorsque 
le  temps  est  serein ,  ce  que  ne  faisoit  p;is  l'image  placée  au- 
dessus.  Peu  de  temps  après,  le  véritable  soleil  s'étant  caché 
dans  les  nuages,  il  parut  au-dessous  dans  la  même  verticale 
une  seconde  image,  à  laquelle  tenoit  aussi  une  trainée  de  lu- 
mière,  mais  à  sa  partie  inférieure.  L'image  supérieure  com- 
mençoit  à  s'aflToiblir.  Il  en  arriva  bientôt  de  même  pour  la 
seconde;  elles  disparurent  toutes  deux  environ  vingt  minutes 
après  le  commencement  du  phénomène.  Le  centre  des  images 
n'étoit  éloigné  de  celui  du  soleil  que  de  trente-quatre  minutes 
au  plus  (un  peu  plus  que  le  diamètre  du  soleil). 

Dans  d'autres  parhélies  la  distance  entre  le  soleil  et  ses 
images  étoit  beaucoup  plus  grande,  quelquefois  de  22°  et 
demi,  de  45°  et  jusqu'à  90°,  c'est-à-dire  un  quart  de  cir- 
conférence.* 

Les  parhélies  diffèrent  aussi  par  le  nombre  des  images. 
Dans  celui  que  je  viens  de  citer  il  n'y  en  eut  que  deux, 
placées  l'une  au-dessus,  l'autre  au-dessous  du  soleil.  Dans 
d'autres  parhélies  elles  ont  paru  à  côté  et  à  la  même 
hauteur.  Leur  nombre  a  été  jusqu'à  six  dans  celui  qui  fut 
observé  à  Dantzick,  le  20  Février  1661  ,  par  l'astronome  Hé- 
vélius  et  qu'Huyghens  à  décrit  dans  sa  Dissertation  sur  les 
couronnes  et  les  parhélies  (voyez  ses  Opéra  posthuma,  page 
53 1).  Il  sembloit  y  avoir  en  même  temps  sept  soleils  sur 
l'horizon.  Ce  parhélie  présentoit  aussi  ,  comme  beaucoup 
d'autres,  des  cercles  lumineux,  tandis  qu'il  n'y  en  avoit  point 
dans  celui  du  5i  Janvier   1693. 

Pour  se  faire  une  idée  de  la  disposition  des  images,  dans 
le  parhélie  observé  à  Dantzick,  il  faut  concevoir  d'abord 
un  cercle  parallèle  à  Phorizon  et  passant  par  le  soleil. 
Sur  ce  cercle  étoient  cinq  images,  dont  une  placée  au 
nord  et  diamétralement  opposée  au  soleil  ;  les  quatre  autres 
étoient  distribuées  symétriquement  de  chaque  côté.  Les 
deux  plus  voisines  du  soleil  étoient  sur  une  couronne, 
dont  cet  astre  paroissoit  entouré,  et  avoient  du  côté  opposé 
des  appendices,  comme  dans  le  phénomène  du   5 4  Janvier 


54o  PAR 

1693.  Au-delà  de  cette  première  couronne,  il  y  en  avoit 
deux  autres,  qui  lui  étoient  concentriques,  mais  qui  n'é- 
toient  pas  aussi  brillantes  et  n'étoient  pas  entières.  Outre 
ces  trois  cercles,  on  voyoit  encore  des  arcs,  qui,  placés  en 
sens  contraire  des  deux  premiers ,  qu'ils  touchoient  à  leur 
partie  supérieure,  paroissoient  avoir  leur  centre  au  zénith. 
Enfin,  la  sixième  image  étoit  au  point  le  plus  élevé  de  la 
couronne  intérieure,  là  même  où  elle  étoit  touchée  par  Fun 
des  arcs  renversés.  Ce  parhélie ,  qui  paroit  être  le  plus  com- 
plet de  tous  ceux  qu'on  a  décrits,  a  commencé  à  dix  heures 
et  demie  du  matin  et  a  duré  jusqu'à  onze  heures  cinquante- 
une  minutes,  en  variant  ses  aspects. 

Le  même  phénomène  prend  le  nom  de  parasélène,  quand 
il  se  rapporte  à  la  lune.  Les  Mémoires  de  V Académie  des 
sciences  pour  lySS,  page  585,  contiennent  la  description  et 
la  figure  d'un  parasélène ,  où  il  ne  parut  qu'une  seule  image 
de  la  lune;  mais  qui  fut  très -remarquable  par  la  belle  cou- 
ronne, dont  cet  astre  étoit  entouré,  et  par  les  quaîre^ap- 
pendices  terminés  en  pointe  ,  qui  lui  donnoient  l'appa- 
rence d!une' croix  lumineuse.  L'image,  placée  sur  la  cir- 
conférence de  la  couronne  ,  avoit  aussi  un  appendice  par- 
tant du  bord  le  plus  éloigné  de  la  lune.  A  la  partie  su- 
périeure de  cette  couronne  on  voyoit  un  arc  de  lumière 
pâle,  et  tournant  sa  concavité  dans  le  sens  opposé;  ensuite 
il  paroissoit  une  seconde  couronne  concentrique  à  la  pre- 
mière, mais  plus  étroite  et  d'une  lumière  très-foible. 

Les  parhélies  et  les  parasélènes,  n'ayant  lieu  que  par  un 
temps  froid  et  lorsqu'il  y  a  des  brouillards  ou  des  nuages, 
ont  été  attribués  à  des  réflexions  extraordinaires  ,  opérées  par 
des  particules  de  glace  suspendues  dans  l'atmosphère  ,  et  sur 
la  forme  desquelles  on  a  fait  diverses  hypothèses,  que  nous 
passerons  sous  silence  parce  qu'elles  n'ont  encore  conduit  à 
aucun  résultat  bien  avéré.  11  est  probable  que  les  propriétés 
de  la  lumière,  nouvellement  reconnues,  jouent  un  rôle  dans 
ce  phénomène  comme  dans  celui  des  halos.  Depuis  la  publi- 
cation de  l'article  concernant  ce  dernier,  M.  Arago  ,  en  exa- 
minant avec  un  instrument  de  son  invention  ,  un  halo  qui 
entouroit  le  soleil,  vers  onze  heures  du  matin,  a  reconnu 
dans  la  lumière,  qui  formoit  cette  couronne,  des  traces  de 


PAR  541 

polarisation  par  refraction  ;  et  il  pense  que  cet  instrument 
pourroit  lui  faire  reconnoître  quand  un  nuage  seroit  gelé. 
{Annales  de  chimie  et  de  phjsique,  tom.  XXVIl,  page  77  ,  Mai 
1826)  ;  or  c'est  précisément  ce  qu'il  faudroit  d'abord  constater 
sur  les  parhélies  et  les  parasélènes.  (  L.  C.  ) 

PARIADE.  {Ornitli.)  Époque  à  laquelle  les  oiseaux  et  sur- 
tout les  perdrix  s'apparient.  (  Ch.  D.) 

PARIANE  ,  Pariana.  [Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylé- 
dones,  à  fleurs  monoïques,  de  la  famille  des  graminées ,  de  la 
monoécie  polyandrie  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  des  fleurs  monoïques,  réunies  en  un  épi  simple,  dispo- 
sées par  verticilles  très- rapprochées  ;  cinq  épillets  presque 
sessiles  à  chaque  verticille  ;  les  quatre  extérieurs  mâles,  un 
intermédiaire  femelle  :  un  calice  à  deux  valves  courtes ,  aiguës, 
uniflores;  les  deux  valves  corollaires  plus  grandes,  des  éta- 
mines  nombreuses;  dans  les  fleurs  femelles,  les  valves  calici- 
nales  presque  aussi  longues  que  celles  de  la  corolle  ;  un 
ovaire  échâncré;  un  style  bifide;  une  semence  presque  tri- 
gone  ,  renfermée  dans  les  valves  de  la  corolle. 

Pariane  des  champs  :  Pariana  campestris  ,  Aubl. ,  Guian. , 
tab.  337;Lamk. ,  III.  gen. ,  tab.  776;  Pal.  Beauv. ,  Agrost. , 
pag.  121  ,  tab.  22.  ,  fig.  2.  Cette  plante  produit  de  ses  racines 
plusieurs  tiges  droites,  hautes  d'un  ou  deux  pieds,  garnies  à 
chacune  de  leurs  articulations  de  feuilles  larges,  alternes, 
lisses,  ovales,  aiguës,  striées  dans  toute  leur  longueur,  ver- 
dàtres  en  dessus,  plus  pâles  en  dessous,  rétrécies  presque  en 
pétiole  vers  leur  gaine  ;  celle-ci  est  garnie  à  son  orifice  de  poils 
très-longs,  roides  et  roussâtres  ;  les  fleurs  sont  disposées  en  un 
long  épi  terminal  sur  un  rachis  denté ,  articulé.  Cette  plante 
croit  à  l'ile  de  Cayenne  ,  sur  la  route  qui  conduit  à  Loyola. 
Elle  fleurit  et  fructifie  dans  le  mois  de  Janvier.  (Poir.) 

PARÏATACU,   PARIATICU.  {Bot.)  Voyez  Parilium.  ( J.  ) 

PARIÉTAIRE;  Parietaria,  Unn.  {Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  apétales,  de  la  famille  des  urticées ,  Juss. ,  et 
de  la  polygamie  monoécie,  Linn. ,  dont  les  principaux  carac- 
tères sont  les  suivans  :  Calice  court,  évasé,  monophylle,  à 
quatre  divisions;  quatre  étamines  à  filamens  subulés,  recour- 
bés avant  la  floraison,  se  redressant  alors  avec  élasticité, 
devenant  plus  longs  que  le  calice,   et  terminés  par  des  an- 


542  PAR 

thères  à  deux  loges-,  un  ovaire  supére,  ovoïde,  surmonté 
d'un  style  filiforme,  terminé  par  un  stigmate  en  tête  à  plu- 
sieurs divisions  capillaires  ,  rapprochées  en  forme  de  pinceau  ; 
une  seule  graine  luisante,  ovoïde,  enveloppée  dans  le  calice, 
agrandi  et  fermé  à  son  orifice  par  le  rapprochement  de  ses 
divisions.  Les  pariétaires  sont  des  plantes  herbacées  à  feuilles 
simples,  le  plus  souvent  alternes,  dont  les  fleurs  sont  axil- 
laires,  agglomérées,  renfermées  dans  un  involucre  plan  à 
trois  ou  six  divisions  profondes,  et  qui  contient  ordinaire- 
ment deux  fleurs  hermaphrodites  et  une  femelle.  On  en  con- 
noit  une  vingtaine  d'espèces,  pour  la  plupart  exotiques.  Les 
suivantes  croissent  naturellement  en  France. 

Pariétaike  officinale,  vulgairement  Casse- pierre,  pari- 
TOiRE,  Herbe  de  Notre-Dame  :  Parielaria  ojfîcinalis  ,  Linn.,Sp., 
1492  ;  Bull,,  Herh.  t.  19g.  Sa  racine  est  fibreuse,  vivace;  elle 
produit  une  tige  rougeàtre,  pubescente,  haute  d'un  pied  à 
dix-huit  pouces,  souvent  divisée  dès  sa  base  en  rameaux  éta- 
lés, ensuite  redressés.  Ses  feuilles  sont  ovales-lancéolées,  pé- 
tiolées,  glabres  en  dessus,  légèrement  velues  en  dessous.  Ses 
fleurs  sont  petites,  herbacées,  ramassées  plusieurs  ensemble 
dans  les  aisselles  des  feuilles  par  groupes  presque  sessiles 
et  munis  à  leur  base  d'un  involucre  à  plusieurs  divisions.  Il 
y  a  dans  chaque  groupe  plusieurs  fleurs  hermaphrodites  et 
une  seule  femelle.  Le  fruit  de  cette  dernière  est  tétragone, 
un  peu  pyramidal.  C'est  principalement  dans  cette  espèce 
qu'on  a  observé  le  phénomène  de  l'élasticité  des  étamines. 
Lorsqu'on  les  touche  avec  une  épingle,  à  l'époque  naturelle 
de  la  fécondation ,  ou  en  écartant  le  calice  qui  les  entoure  ,  de 
courbes  qu'elles  étoient,  elles  se  redressent  avec  une  élasticité 
singulière  et  laissent  échapper  de  leurs  anthèi'es.un  petit 
nuage  de  poussière  fécondante.  Cette  plante  est  commune 
dans  les  fentes  des   vieux  murs  et  les  décombres. 

La  pariétaire  est  émolliente  et  diurétique;  elle  doit  cette 
dernière  propriété  au  nitrate  de  potasse,  qu'elle  contient 
souvent  en  quantité  remarquable;  mais  seulement,  à  ce  qu'il 
paroît,  lorsqu'elle  a  cru  d;ins  les  fentes  des  murs  ;  car  les  pieds 
venus  au  milieu  des  terres  n'en  contiennent  point,  selon  quel- 
ques observateurs.  On  la  prescrit  en  décoction  dans  les  ma- 
ladies des  voies  urinaires.  On  l'emploie  aussi  pour  faire  les 


PAR  543 

lavemens  émolliens.  Son  eau,  distillée,  entroit  autrefois  dans 
la  composition  des  potions  diurétiques. 

On  prétend  que,  mêlée  dans  des  tas  de  blé,  elle  a  la  pro- 
priété d'en  écarter  les  charansons.  Les  bestiaux  ne  mangent 
point  ses  feuilles. 

Pariétaire  DE  Judée  ;  Parietaria  judaica,  Linn. ,  Spec,  1492. 
Cette  espèce  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  la  précé- 
dente, mais  elle  en  diffère  constamment  par  sa  tige  droite, 
moins  élevée;  pai*ses  feuilles  ovales,  moins  alongées  et  moins 
lancéolées,  et  parce  que  les  fleurs  ne  viennent  que  sur  les 
rameaux ,  non  sur  les  tiges,  réunies  seulement  trois  ensemble 
dans  chaque  petit  peloton,  deux  hermaphrodites  plus  longues, 
et  une  femelle  plus  courte.  Cette  plante  croît  dans  le  midi 
de  la  France  et  de  l'Europe. 

Pariétaire  de  Portugal  ;  Parietaria  lusitanica,  Linn.,  Spec, 
1492.  Sa  tige  est  grêle,  filiforme,  couchée,  pubescente,  longue 
de  trois  à  six  pouces,  divisée  dès  sa  base  en  rameaux  couchés 
éteintes.  Ses,  feuilles  sont  petites,  ovales -arrondies,  portées 
sur  des  pétioles  menus,  plus  courts  que  leur  limbe.  Les  fleurs 
sont  disposées,  le  plus  souvent  au  nombre  de  trois,  en  paquets 
axillaires,  sessiles  ;  la  fleur  centrale  est  plus  petite  que  les 
deux  autres  et  femelle.  Cette  espèce  croît  dans  les  fentes 
des  rochers  et  les  lieux  arides  en  Provence,  en  Espagne, 
en  Portugal,  en  Sicile,  etc.  (L.  D.) 

PARIÉTAIRE  D'ESPAGNE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la 
Pyrètre.  (Lem.) 

PARIÉTAL  [Pl.acentaire].  {Bot.)  Attaché  à  la  paroi  qui 
circonscrit  la  cavitéd'un  péricarpe,  déhiscent  ou  indéhiscent; 
exemples  :  rihes,  heuchera,  punica,  légumineuses,  orchis,  par- 
nassia  ,   etc.   (Mass.) 

PARIETARIA.  {Bot.)  Ce  nom  latin  de  la  pariétaire  avoii 
été  donné  par  Clusius  et  d'autres  à  des  espèces  de  mélam- 
pyre.  Selon  Cordus  et  Daléchamps,  le  phlomis  herba  vcnti 
éloit  le  parietaria  de  Montpellier.  Quelques  orties  d'Amérique 
étoient  des  parietaria  de  Plumier,  ainsi  que  le  dorstenici  cau- 
iescens  de  Linnaeus.  (J.  ) 

PARIÉTAUX.  {Anat.  et  Phjs,)  Voyez  Système  osseux.  (F.) 

PARILIUM.  (Bot.)  Gacrtner  et  Schreber  donnent  ce  nom 
»u  nyctanthes  arhor  tristis,  pour  le  distinguer  des  autres  njt:~ 


544  PAR 

tanthes  de  Linnseus.  Mais  comme  le  mot  nyctanihes  ,  signifiant 
fleur  de  nuit,  convient  au  seul  arhor  tristis,  ce  nom  doit  lui 
être  conservé,  et  l'on  nomme  maintenant  mogorium  toutes 
les  autres  espèces  de  Linnœus.  Adanson,  qui  séparoit  aussi 
Varbor  trisiis ,  le  nommoit  parialiku  :  c'est  le  manja-pumaram 
des  Malabares,  le  pariatacu  des  Brames,  selon  Rhéede.  (J.) 

PARINARI ,  Parinariuin.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes,  polypétalées,  de  la  famille  des 
rosacées ,  de  Vicosandrie  monogjnie  de  Linnaeus ,  ofifrant  pour 
caractère  essentiel  :  un  calice  urcéolé,  à  cinq  divisions;  cinq 
pétales  inégaux;  quatorze  étamines  insérées  sur  le  calice;  sept 
stériles,  placées  en  un  seul  groupe;  sept  fertiles,  opposées 
aux  précédentes:  un  ovaire  supérieur;  un  style.  Le  fruit  est 
un  drupe  très-gros,  charnu  ,  renfermant  un  noyau  fort  dur, 
marqué  de  sinuosités  profondes,  à  deux  loges  monospermes; 
les  semences  roussâtres ,  lanugineuses. 

Parinaria  gros  fruits:  Parinarium  montanum,  Auhl.,  Guian., 
tab.  204  et  2o5  ;  Lamk. ,  III.  gen.  ,  tab.  429  ;  Dugprtia ,  Soop-  ; 
Petrocarja  ,  Schreb.  Grand  arbre  de  Cayenne,  qui  s'élève  à 
plus  de  quatre-vingts  pieds  de  haut,  sur  deux  et  trois  pieds 
de  diamètre.  Le  tronc  est  revêtu  d'une  écorce  épaisse, 
grisâtre,  gercée.  Le  bois  est  jaunâtre,  dur  et  compacte;  les 
branches  sont  diffuses,  étalées  ;  les  rameaux  couvertsd'un  duvet 
roussâtre,  caduc,  garnis  de  feuilles  alternes,  ovales,  entières, 
acuminées ,  médiocrement  pétiolées ,  lisses  et  vertes  en  dessus  , 
pubescentes  et  blanchâtres  en  dessous  ,  longues  de  quatre  à 
cinq  pouces  ,  larges  d'un  pouce  et  demi;  à  la  base  de  chaque 
feuille  sont  deux  larges  stipules  entières,  aiguës.  Les  fleurs 
naissent  en  grappes  à  l'extrémité  des  rameaux,  chaque  grappe 
est  composée  de  petits  bouquets  courts,  rameux,  couverts  d'un 
duvet  blanchâtre;  les  dents  du  calice  sont  ovales,  roides  ,  ai- 
guës; les  pétales  blancs,  aigus,  placés  entre  les  divisions  du 
calice;  les  étamines  saillantes;  l'ovaire  est  velu;  le  fruit  est 
un  gros  drupe  verdâtre  ',  lisse,  un  peu  comprimé,  ayant 
l'écorce  épaisse ,  charnue  filamenteuse;  le  noyau  très-gros, 
tuberculeux ,  et  dont  les  sinuosités  sont  bordées  de  crêtes 
saillantes  :  les  amandes  qu'il  renferme  sont  fort  douces  au 
goût,  bonnes  à  manger.  Cet  arbre  croît  dans  les  forêts,  sur 
une  montagne  située  entre  la  crique  des  Galibis  et  la  rivière 


PAR  545 

de  Sinémari,  à  plus  de  quarante  lieues  des  bords  de  la  mer. 
Il  fleurit  dans  le  mois  de  Mai ,  donne  ses  fruits  en  Août.  Les 
Galibis  le  nomment  Ourocournerepa ,  et  les  Garipous  Pan'/iarj. 

Parinari  a  hETiTS  FRviTS  :  Parinaiium  catjipestre,  Auhl. ,  Gu'ian.; 
tab.  206.  Cet  arbre  ne  s'élève  guère  au-delà  de  trente  à 
quarante  pieds.  Il  pousse  des  branches  très-étalées ,  garnies  de 
feuilles  à  peine  pétiolées  ,  alternes,  ovales,  en  cœur,  acu- 
minées ,  entières  ,  vertes  en  dessus  ,  blanchâtres  et  pubes- 
centes  en  dessous,  accompagnées  de  deux  longues  stipules 
velues.  Les  fleurs  sont  disposées  en  grappes  axillaires,  vers 
l'extrémité  des  rameaux.  Le  fruit  est  un  drupe  lisse,  ovale, 
jaunâtre,  beaucoup  plus  petit  que  celui  de  l'espèce  précé- 
dente. 11  renferme  un  noyau  comprimé,  abords  saillans  ettran- 
chans,  presque  dentelés.  Ce  noyau  esta  deux  loges;  il  contient 
dans  chaque  loge  une  amande  bonne  à  manger.  Cet  arbre  croît 
dans  les  forêts  de  la  Guiane.  11  vient  aussi  à  l'Isle- de -France. 
Les  Créoles  donnent  à  son   fruit  le  nom  de  nèjle.  (Poir.) 

P.ARIPE1NNÉE  [Feuille].  (Bot.)  Pennée,  sans  impaire 
abrupte  -  pinnata ,  c'est-à-dire,  dont  les  folioles  sont  attachées 
par  paires  et  qui  n'a  au  sommet  du  pétiole  commun  ni  foliole 
solitaire,  ni  vrille;  exemples:  cicer  arielinum ,  orobus  tubs' 
rosus  ,  etc.  (  Mass.) 

PARIPOU,  PALIPOU.  (Bot.)  C'est  un  palmier  de  vingt 
pieds  de  hauteur,  naturel  dans  les  forêts  de  la  Guiane  et  cul- 
tivé sur  les  habitations  de  Cayenne.  Il  a  ,  dit  Aublet,  plu- 
sieurs troncs ,  et  ses  fleurs  sont  mâles  et  femelles  sur  des 
pieds  différens.  Ses  fruits  jaunes,  de  la  grosseur  d'une  prune 
de  Damas,  forment  des  régimes  assez  considérables.  On  les 
cuit  dans  l'eau  avec  du  sel ,  et  on  les  sert  ainsi  sur  les  meil- 
leures tables.  La  coque  est  très-petite  ou  souvent  avortée. 
On  pourroit  encore  extraire  du  brou  une  huile  ;  mais  les 
habitans  aiment  mieux  le  manger.  L'auteur  ne  dit  rfen  des 
feuilles  ni  de  la  situation  de  l'embryon  dans  le  fruit.  (J.) 

PARIS.  {Bot.)  Voyez  Parisette.  (Lem.) 

PARIS-FOGEL.  (0/vuf/i.)Nom  suédois  du  gros-bec  commun, 
loxia  coccothraustes ,  Linn.  (  Ch.  D.) 

FARISATACO.  (Bot.)  Nom  du  njctantlies  arbor  tristis  sur 
la  côte  de  Canara  dans  la  presqu'île  de  l'Inde,  suivant  Clu- 
sius  :  c'est  le  pnl  des  habitajis  du  Décan  ,  le  singadi  des  Ma- 
57,  55 


646  PAR 

lais;  transporté  au  Brésil,  il  y  est  mentionné  par  Pison  sous 

le  nom  de  pariz.  (J.  ) 

PARISETTE  :  Paris,  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  mono- 
cotylédones,  de  la  famille  des  asparaginées ,  Juss.,  et  de  ïoc- 
tandrie  letragjnie  du  Système  sexuel ,  qui  présente  les  carac- 
tères suivans  :  Calice  de  quatre  folioles  opposées  en  croix; 
corolle  de  quatre  pétales  alternes  ayec  les  divisions  du  ca:lice; 
huit  étamines  ;  un  ovaire  supère ,  arrondi,  tétragone ,  sur- 
monté de  quatre  styles  à  stigmates  simples;  une  baie  à  quatre 
loges,  renfermant  chacune  plusieurs  graines  disposées  sur  deux 
rangs. 

Les  parisettes  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  verti- 
cillées;  à  tige  simple,  terminée  par  une  seule  fleur.  On  n'en 
connoît  que  deux  espèces. 

Parisette  a  quatre  feuilles,  vulgairement  Herbe-a-Paris, 
Raisin   de  r-enard,  Étrangle-loup:   Paris  quadrifolia,  Linn., 
Spec,  5^7  ;  Bull.,  Herl.  t.  1 19.  Sa  racine  est  horizontale,  un 
peu  noueuse,  vivace,  garnie  de  quelques  libres;  elle  produit 
une  tige  droite,  haute  de  six  à  dix  pouces,  très-glabre,  comme 
toute  la  plante,   nue  dans  sa  partie  inférieure,  chargée  dans 
la  supérieure   de  quatre  feuilles  ovales,    aiguës,  rétrécies  à 
leur  base  et  verticillées.  Du  milieu  de  ces  feuilles  s'élève  un 
pédoncule  simple,  long  de  deux  pouces  ou  environ,  portant 
une  seule  fleur  verdàtre  ,  de  grandeur  médiocre.  Le  nombre 
des  parties  du   calice  et  de  la  corolle  n'est  quelquefois  que 
de  trois ,    assez  souvent  il  est   de  cinq  ,    plus  rarement  ces 
mêmes  parties  augmentent  jusqu'à  six,  sept,   huit  et  même 
neuf.    Les  étamines  sont  toujours  en  nombre  double  des  pé- 
tales, et  elles  ont  leurs  anthères  linéaires  adnées  dans  la  partie 
moyenne  des  filamens.  Cette  plante  croît  naturellement  dans 
les  bois  en  France  et  en  Europe  :  elle  fleurit  en  Mai  et  Juin. 
L'herbe -à-Paris  est  une  plante  à  laquelle  les  anciens  au- 
teurs ont  attribué  plusieurs  vertus  imaginaires  :  Pena  et  Lobel 
en  font  Pantidote  des  poisons  corrosifs:  Schrœder  et  Ettmiiller 
la  recommandent  contre  la  peste;  d'autres,  contre  la  folie, 
l'épilepsie,  etc.  Toute  la  plante  cependant  a  une  odeur  un  peu 
nauséeuse,  qui  doit  la  rendre  suspecte:  les  bestiaux,  excepté, 
dit-on,    les  moutons,    ne  la  mangent  point,    et  Gesnei*  dit 
qu'elle  tue  les  poules.  Ses  racines  en  poudre  sont  émétiques^ 


PAR       ^  547 

selon  Coste  et  'Willfinet,  à  la  dose  de  trente-cinq  à  cinquante 
grains.  lieigiiis  en  a  donné  les  feuilles  avec  assez  d'avantage  à 
des  enfans  attaqués  de  toux  conyulsive  ;  mais  dans  tous  les 
cas  c'est  une  plante  qui  a  besoin  d'être  de  nouveau  expéri- 
mentée. 

Parisette  incomplète  ;  Paris  incomjjleia,  Marsch.,  Flvr.  Cau- 
cas.,  1 ,  p.  5o6.  Cette  espèce  diffère  delà  précédente  par  ses 
feuilles  plus  étroites,  toujours  au  nombre  de  huit  à  douze; 
par  les  folioles  du  calice ,  qui  sont  plus  larges ,  nerveuses ,  pres- 
que semblables  à  de  véritables  feuilles;  par  Tatsenre  de  la 
corolle,  et  par  les  anthères,  qui  sont  attachées  au  sommet  du 
filament  et  non  dans  le  milieu.  Cette  plante  croit  dans  les 
forêts  de  la  Géorgie.  (  L.  D.  ) 

PARISIOLE,  Trillium.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylé- 
dones,  à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille  des  usparaginées , 
de  Vhexandrie  trigjnie  de  Linnœus  ,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  un  calice  à  six  folioles ,  les  trois  extérieures  plus 
'étroites^  point  de  corolle  ;  six  étamines:  un  ovaire  supérieur, 
arrondi  ;  trois  styles  ;  une  baie  à  trois  loges  polyspermcs. 

Parisiole  penchée  ;  Trillium  cernuum ,  Linn. ,  Spec.  Plante 
de  l'Amérique  septentrionale  ,  cultivée  dans  plusieurs  jardins 
de  botanique,  dont  la  racine  est  charnue,  tubéreuse,  garnie 
de  plusieurs  fibres  :  elle  produit  une  tige  simple,  droite, 
haute  de  cinq  à  six  pouces,  nue  dans  sa  plus  grande  longueur, 
munie  vers  le  haut  de  trois  feuilles  lisses,  ovales,  rétrécies 
en  pétiole  à  leur  base,  d'un  vert  forlcé,  longues  d'environ 
deux  pouces  ,  sur  un  et  demi  de  l^ge.  De  leur  centre  sélève 
une  fleur  soutenue  par  un  pédoncule  court  ,  incliné.  Les 
trois  folioles  externes  du  calice  sont  vertes  ;  les  trois  inté- 
rieures, que  Linné  regarde  comme  une  corolle  ,  sont  à  peine 
plus  courtes,  d'un  vert  blanchâtre  en  dehors,  d'un  pourpre 
foucé  en  dedans.  Le  fruit  est  une  baie  ronde,  succulente  ,  à 
trois  loges,  occupées  par  des  semences  arrondies. 

Parisiole  droite:  Trillium  erectum  ,  Linn.  ;  Lamk. ,  III.  gen., 
tab.  267,  fig.  2  ;  Cornut.,  Canad. ,  tab.  167;  Moris. ,  Hist..  3, 
§.  i3  ,  tab.  3  ,  fig.  7  ;  Bot.  Magaz.,  tab.  470.  Cette  espèce  offre 
à  sa  racine  une  bulbe  arrondie  ,  garnie  ,  à  sa  base  ,  de  quel- 
ques filamens  courts ,  capillaires  :  il  s'en  élève  une  tige  simple  , 
munie  à  sa  partie  supérieure  de  trois  grandes  feuilles  ovales^ 


548  Ï>AR 

aiguës,  disposées  en  verticilîe.  De  leur  centre  sort  un  pédon- 
cule droit,  alongé,  soutenant  une  seule  fleur,  ayant  les  fo- 
lioles du  calice  toutes  presque  égales,  ovales,  aiguës;  les 
trois  extérieures  vertes  ;  les  intérieures  colorées  ;  l'ovaire 
arrondi,  à  trois  angles  mousses.  Cette  plante  croit  dans  la 
Virginie. 

Parisiole  V  FLEURS  SEssiLES  :  TrilUum  sessile ,  Linn.  ;  Lamk., 
m.  gèn. ,  lab.  267  ,  fig.  1  ;  Pluken. ,  Almag. ,  tab.  111,  fig.  6  ; 
Catesb.,  CaroL,  1  ,  pag.  5o  ,  tab.  5o.  Une  tige  droite  ^  simple 
et  nue  s'élève  d'une  racine  bulbeuse  ,  et  se  termine  par  trois 
larges  feuilles  verticillées ,  lisses,  ovales,  presque  obtuses, 
maculées  comme  celles  de  la  pulmonaire.  Une  fleur  sessile, 
solitaire,  en  occupe  le  centre;  les  folioles  de  son  calice  sont 
étroites,  lancéolées;  les  extérieures  vertes,  beaucoup  plus 
courtes  que  les  intérieures;  celles-ci  d'une  couleur  purpurine; 
les  anthères  presque  scssiles;  le  fruit  est  alongé,  un  peu 
renflé  à  sa  base.  Cette  espèce  croît  à  la  Caroline. 

Parisiole  a  fruits  ROUGES:  TriUium  ery throcarpu m,, Mich..^ 
FI.  hor.  Amer. ,  j ,  pag.  2 1 6  ;  Bof .  Magaz. ,  tab.  8  5  5  ;  TriUium  pen- 
diilum  ,  Willd.,  Hort.  BeroL,  1 ,  pag.  55  ?.  Cette  espèce  a  beau- 
coup de  rapports  avec  le  TriUium  cernuum  :  elle  en  diffère  par 
la  forme  de  ses  feuilles  arrondies  et  non  rétrécies  à  leur  base, 
presque  en  forme  de  cœur.  De  leur  centre  sort  une  fleur  re- 
dressée,  ayant  les  folioles  du  calice  ovales-lancéolées,  recour- 
bées ,  de  couleur  blanche ,  purpurines  à  leur  partie  infé- 
rieure. Le  fruit  est  une-  baie  alongée,  d'un  rouge  vif  écarlate. 
Cette  espèce  croît  à  la  baie  d'Hudson  ,  sur  les  hautes  mon- 
tagnes de  la  Caroline  septentrionale  et  du  Canada. 

Parisiole  naine  ;  TriUium  pusiUum  ,  Mich.  ,  l.  c.  Cette 
espèce,  remarquable  par  sa  petitesse  ,  se  rapproche  du  Tril- 
Uum sessile.  Ses  tiges  sont  très- courtes ,  ses  feuilles  sessiles  , 
glabres,  ovales- oblongues,  obtuses,  très- entières.  Du  milieu 
des  feuilles  s'élève  un  pédoncule  droit,  terminé  par  une  fleur 
solitaire.  Les  folioles  du  calice  sont  de  couleur  de  chair  claire  ; 
les  trois  intérieures  à  peine  plus  longues  que  les  extérieures. 
Cette  plante  croit  parmi  les  bois  de  pin  dans  la  basse  Caroline, 
(PoiR.) 

PARISOLA.  {Ornith.)  La  mésange  charbonnière,  parus  ma- 
jor, Linn.,  est  désignée,  en  italien,  sous  le  nom  de  parisola 


PAR  549 

domestîca,  dans  Gesner  :  ce  nom  s'écrit  également  parizola. 
(Ch.D.) 

PARITA.  (Bot.)  Voyez  Pariti.  (  Lem.  ) 

PARITAIRE,  PARITOIRE.  (Bot.)  Anciens  noms  François 
de  la  pariétaire  officinale.  (  L.  D.) 

PARITI ,  TALI -PARITI.  (Bot.)  Rhéede  cite  ces  noms  ma- 
labares  pour  Vhibiscus  tiliaceus ,  qui  est  le  novella  de  Rumph. 
Scopoli  en  a  fait  ,  sous  le  nom  de  parita,  un  genre  dans 
lequel  il  unissoit  aussi  Vhibiscus  populneus  et  deux  autres  ;  mais 
il  n'a  pas  été  adopté.  (J.  ) 

PARITOIRE.  (Bot.)  Voyez  Panatage  et  Pariétaire.  (J.) 

PARIVE:  Parivoa,  Aubl.  ;  Dimorpha,  Schreb.  (Bot.)  Genre 
déplantes  dicotylédones,  de  la  famille  des  légumineuses ,  de 
la,  diadelpliie  décandrie  de  Linna;us  ,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  à  trois  ou  quatre  divisions;  un  seul  pé- 
tale roulé  en  cornet;  dix  étamines  diadelphes  ;  un  ovaire  su- 
périeur pédicellé  ;  une  gousse  rhomboïdale ,  presque  ligneuse , 
monosperme. 

Parive  a  grandes  fleurs  ;  Parivoa  grandijlora  ,  Aubl.  , 
Guian. ,  2  ,  pag.  767,  tab.  3o3 .  Arbre  de  la  Guiane ,  qui  s'élève 
à  une  grande  hauteur  sur  un  tronc  d'environ  deux  pieds  et 
plus  de  diamètre,  revêtu  d'une  écorce  épaisse,  lisse  et  blan- 
châtre. Les  branches  sont  raboteuses,  divisées  en  rameaux 
très -étalés,  garnis  de  feuilles  ailées  et  alternes,  composées 
de  trois  ou  quatre  paires  de  folioles  opposées,  sans  impaire, 
supportées  par  des  pétioles  charnus.  Leur  base  est  munie  de 
deux  stipules  fort  petites,  qui  tombent  après  l'entier  déve- 
loppement des  feuilles.  Les  folioles  sont  fermes,  dures,  ovales, 
luisantes  ,  terminées  par  une  longue  pointe  mousse.  Les  fleurs 
naissent  à  Pextrémité  des  rameaux,  dans  l'aisselle  des  feuilles  , 
en  grappes  agrégées.  Leur  calice  est  d'une  seule  pièce ,  pro- 
fondément  partagé  en  trois  ou  quatre  lobes  durs,  épais,  muni 
extérieurement  de  deux  écailles.  La  corolle  est  formée  d'un 
seul  pétale  grand,  très-lai'ge,  évasé,  roulé  à  ses  bords,  de 
couleur  purpurine,  attaché  au  calice  au-dessous  de  l'inser- 
tion des  étamines;  celles-ci  réunies  seulement  à  leur  base; 
le  style  grêle,  très-long;  le  fruit  est  une  gousse  dure,  épaisse, 
fibreuse,  roussàtre,  renfermant  une  seule  semence  très-grosse. 
Les  Galibis  donnent  à  cet  arbre  le  nom  de  Vouapa,  Son  bois, 


55e  PAR 

compacte ,  (rès-snlide  et  rougeâtre  ,  est  employé  pour  des  pi- 
lotis, qui  sont  d'une  longue  durée.  11  sert  aussi  dans  la  cons- 
truction des  bàfimens.  Il-croît  sur  le  bord  des  criques  et  des 
rivières.  Il  fleurit  dans  le  courant  du  mois  de  Septembre. 
(Pom.) 

PARIX.  (Ornilh.)  Nom  sons  lequel  les  mésanges,  parus, 
Linn.,  sont  connues  dans  quelques  cantons  de  l'Italie.  (Ch.D.) 

PARIZ.  (Bot.)  Voyez  Parisataco.  (J.) 

PARIZOLA.  {Oniith.)  Ce  nom  et  ceux  de parizuola ,  par- 
ruza,  désignent,  en  italien  ,  la  mésange,  par//5,  Linn.  (Ch.  D.) 

PARKINSON.  (Ornith.)  On  a  originairement  donné,  dans 
l'Histoire  des  oiseaux  dorés  ,  le  nom  de  ce  voyageur  au  bel 
et  grand  oiseau  de  la  Nouvelle- Hollande ,  que  Latham  a 
depuis  appelé  ménure  et  M.  Cnvier  lyre.  Voyez  Menure. 
(Ch.D.) 

PARKINSONE,  Parldnsonia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  di- 
cotylédones, à  fleurs  complètes,  polypétalées ,  irrégulières, 
de  la  famille  des  légumineuses  ,  de  la  décandrie  monogynie  de 
LinnaBus ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq 
divisions  profondes;  cinq  pétales  onguiculés,  dont  quatre 
égaux,  oblcngs:  le  cinquième  réniforme-.  dix  étamines  libres; 
un  ovaire  cylindrique;  le  style  un  peu  arqué;  une  gousse 
alongée,  pol} sperme,  renflée  à  chaque  semence. 

Parkinsone  \  WQUANs  :  Parlùisotiiu  aculcala,  Linn.,  Spec; 
Lamk. ,  UL  gen. ,  tab.  536.  Bel  et  grand  arbrisseau  de  l'Ame 
rique  méridionale,  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  huit  pieds  sur 
un  tronc  droit,  très-rameux  :  le  bois  est  blanc  et  cassant  les 
rameaux  eftilés  et  flexibles  ;  les  feuilles  sont  ailées,  fort  amples: 
les  folioles  très -petites,  opposées,  oA^ales,  dont  la  grandeur 
diminue  à  mesure  qu'elles  approchent  du  sommet  du  pé- 
tiole. Les  fleurs  sont  disposées  en  épis  lâches,  de  couleur 
jaune,  un  peu  odorantes;  leur  calice  est  urcéolé  ;  leurs  pétales 
sont  un  peu  ridés;  le  pétale  en  rein  est  ponctué  de  points 
rouges  à  sa  base;  les  étamines  sont  un  peu  velues  à  leur 
base  :  les  gousses  longues,  aiguës,  un  peu  comprimées.  ;i 
deux  valves,  remarquables  par  les  étranglemens  qui  existent 
entre  les  semences.  (  Poia.) 

PARMACELLF-:  ,  Varmacella.  [Malacoz.)  Genre  de  malaco- 
zoaires,  de  la  f;imille  des  limacinés,  établi  par  M.  Cuvier  dans 


PAR  55i 

les  Annales  du  Muséum  ,  tom.  5  ,  page  442  ,  pour  une  espère 
trouvée  dans  la  Mésopotamie  par  Olivier.  Les  caractères  que 
j'ai  assignés  à  ce  genre,  sont  les  suivans  :  Corps  oyalaire,  dé- 
primé, assez  peu  bombé  en  dessus,  largement  gastéropode , 
couvert  d'une  peau  épaisse  ,  formant  dans  le  tiers  moyen  du 
dos  un  disque  charnu,  ovale,  abords  libres  en  avant,  dont 
la  partie  postérieure  contient  une  très-petite  coquille,  très- 
plane,  en  écusson  :  orifice  pulmonaire  au  bord  droit  et  pos- 
térieur du  disque  ;  anus  du  même  côté  sous  le  bord  libre 
de  la  même  partie;  orifice  de  l'appareil  générateur  unique , 
en  arrière  du  tentacule  droit.  Ainsi  ce  genre  ne  diffère  pres- 
que des  limaces  que  parce  que  son  corps  est  plus  large,  que 
le  bouclier  est  plus  reculé  et  qu'il  contient  une  coquille 
mieux  formée.  Nous  ne  connoissons  encore  que  deux  espèces 
dans  ce  genre  ;  Tune  de  l'Asie  mineure,  qui  a  servi  à  l'éta- 
blissement du  genre,  et  une  du  Brésil. 

La  P.  d'Olivier;  P.  OlU'ieri ,  G.  Cuv. ,  loe.  cit.,  pi.  29,  fig. 
12"- —  1 5.*  Corps  très -large,  déprimé,  à  masse  viscérale  assez 
peu  saillante;  la  queue  carénée;  trois  sillons  sur  la  partie 
antérieure  du  corps. 

D"après  M.  Cuvier  cette  parmacelle  a  beaucoup  de  res- 
semblance avec  le  colimaçon.  Son  corps  ,  long  de  deux  pouces 
environ ,  oblong ,  est  terminé  en  arrière  par  une  sorte  de 
queue  comprimée  et  tranchante  ,  et  recouvert  au  milieu  du 
dos  par  un  bouclier  charnu,  ovale,  qui  fait  un  peu  plus 
du  tiers  de  la  longueur  totale.  Il  n'adhère  que  dans  sa  moitié 
postérieure ,  l'antérieure  étant  libre  et  rétractile.  La  partie 
antérieure  du  corps  est  ridée,  et  on  y  remarque  trois  sillons 
qui  vont  parallèlement  du  bord  antérieur  du  manteau  jus- 
qu'à la  tête,  celui  du  milieu  étant  double.  La  coquille  est 
cachée  dans  l'épaisseur  du  manteau  et  dans  la  partie  adhé- 
rente; la  tête  est  peu  distincte;  elle  est  pourvue  de  quatre 
tentacules  rétractiles ,  comme  dans  les  limaces,  dont  les 
postérieurs,  p^us  longs,  portent  sans  doute  les  yeux  à  itir 
extrémité.  La  masse  buccale  est  OA^ale ,  saillante  en  dessous 
et  portée  en  arrière  par  deux  longs  muscles  qui  passent  à 
travers  la  masse  des  viscères  pour  aller  s'attacher  à  la  co- 
quille. L'œsophage  est  court  et  mince;  les  glandes  salivaires 
sont  placées  sous  la  naissance  de  l'estomac  et  divisées  en  plu- 


552  PAR 

sieurs  lobes  distincts  ;  l'estoinac  n'est  qu'une  dilatation  mem- 
braneuse, fort  grande,  alongée  et  assez  large;  le  foie  est 
considérable  et  divisé  en  plusieurs  lobes;  l'intestin,  d'une 
longueur  environ  double  de  celle  du  corps,  fait  quatre  replis 
dans  les  lobes  du  foie.  Il  se  rétrécit  sensiblement  au  rectum 
et  se  termine  au-dessous  de  l'orifice  pulmonaire.  L'appareil 
respiratoire  est  formé  par  une  petite  cavité  pulmonaire, 
placée  sous  la  coquille.  Au-dessous  et  à  son  côté  gauche  est 
le  cœur,  dont  l'oreillette  est  grande  et  postérieure.  Le  ven- 
tricule, beaucoup  plus  petit,  est  contenu  dans  un  péricarde 
entouré  par  l'organe  de  dépuration  ,  comme  dans  les  limaces 
et  les  colimaçons.  L'appareil  générateur  se  compose  d'un 
ovaire  enveloppé  dans  le  foie ,  d'un  oviducte  aboutissant  à 
la  partie  postérieure  et  épaisse  du  testicule.  Celui-ci  est 
formé  de  deux  parties,  une  postérieure,  beaucoup  plus 
grosse,  et  une  antérieure,  plus  mince,  plus  alongée  et  qui  se 
partage,  suivant  la  longueur,  en  deux  moitiés,  qui  diffèrent 
par  la  couleur  et  par  le  grain,  l'une  étant  brnne  et  grenue, 
et  l'autre  blanche  et  homogène.  L'extrémité  de  cette  partie 
s'amincit  subitement  pour  entrer  dans  une  bourse  en  forme 
de  cornemuse.  L'organe  que  M.  Cuvier  nomme  la  poche 
de  la  pourpre ,  y  insère  aussi  son  canal  à  l'endroit  où  la 
bourse  se  rétrécit  pour  s'ouvrir  à  l'extérieur.  Elle  reçoit 
deux  petits  cœcums  coniques,  et,  enfin,  immédiatement  au- 
dessous  l'orifice  du  fourreau  de  la  verge.  Ce  fourreau  a  lui- 
même  un  petit  cœcum,  auquel  s'insère  un  muscle  ,  qui  vient 
du  dos  de  l'animal.  La  pointe  postérieure  de  la  verge  com- 
munique avec  le  testicule  par  un  petit  canal  tortueux  ou 
canal  déférent.  Le  cerveau  ,  situé  comme  à  l'erdinaire,  donne 
de  chaque  côté  deux  nerfs  pour  les  tentacules,  un  pour  la 
masse  buccale  et  le  collet  sous-œsophagien.  Après  quoi  il 
produit  un  double  ganglion  fort  considérable,  dont  le  posté- 
rieur donne  les  nerfs  de  la  génération  et  ceux  des  viscères, 
parmi  lesquels  il  y  en  a  deux  très-longs  pour  le  cœur  et  le 
poumon.  Quant  aux  nerfs  du  pied,  ils  viennent  de  la  partie 
inférieure  de  ce  ganglion. 

Ce  que  je  viens  de  dire  de  l'organisation  de  la'parmacelle 
d'Olivier,  est  entièrement  extrait  des  Mémoires  de  M.  G. 
Cuvier.  Cet  animal,  d'après  le  récit  d'Olivier,  a  absolument 


PAR  555 

les  mœurs  des  limaces;  probablement  qu'il  peut  se  mettre 
complètement  à  couvert  sous  son  bouclier,  comme  le  fait  la 
testacelle  de  nos  pays. 

La  P.  DE  Taunay  ;  P.  Taunaisii ,  de  Férussac  ,  Mollustf. 
terrest.  et  flus^.,  pi.  vir  ^  ,  fig.  i  à  7.  (L'anatomie,  d'après  nos 
dessins.)  Corps  alongé ,  bombé  en  dessus  par  la  grande  saillie 
de  la  masse  viscérale,  un  peu  comme  dans  les  hélices;  extré- 
mité poslérieupe  du  pied  non  carénée  ;  coquille  bien  plus  déve- 
loppée, sans  prolongement  antérieur  clypéiforme  du  manteau. 
Cette  espèce,  qui  est  des  environs  de  Rio-Janeiro,  au  Brésil, 
s'éloigne  sensiblement  de  la  précédente  et  ressemble  davantage 
à  une  vitrine.  La  forme  de  son  corps  est  tout-à-fait  semblable 
à  une  hélice  ,  si  ce  n'est,  peut-être,  que  la  partie  antérieure 
du  corps  est  proportionnellement  plus  longue.  La  partie  pos- 
térieure est  assez  courte  et  non  carénée;  la  masse  viscérale 
forme  une  saillie  considérable  au  milieu  du  dos,  absolument 
comme  dans  les  hélices  peu  spirées;  le  bord  du  manteau 
forîne  aîzssi  un  bourrelet  ou  espèce  de  collier,  mais  fort 
mince  et  échancré  dans  le  milieu  du  bord  droit.  Il  n'y  a  pas 
de  bouclier  qu'on  puisse  comparer  à  ce  qui  existe  dans  la 
parmacelle  d'Olivier.  Les  tentacules,  tout-à-fait  comme  dans 
les  limaces,  sont  rétractiles  à  l'intérieur  au  moyen  de  muscles 
fort  longs,  qui  vont  s'attacher  à  la  cloison  musculaire  dia- 
phragmatique.  La  masse  buccale  est  encore  plus  semblable. 
Elle  est  pourvue  également  d'une  grande  dent  supérieure  en 
fer  à  cheval  et  finement  denticulée  sur  ses  bords.  Le  canal 
intestinal  est  tlu  reste  toujours  formé  par  un  œsophage  étroit , 
court ,  accompagné  de  deux  glandes  salivaires  ,  lobulées  et 
collées  contre  l'estomac.  Celui-ci  forme  une  poche  alongée, 
située  à  gauche  et  se  portant  directement  d'avant  en  ar- 
riére. Arrivé  à  l'extrémité  de  la  cavité  viscérale,  l'intestin, 
qui  fait  deux  circonvolutions  dans  le  foie,  ne  formant  qu'une 
masse  serrée  autour  d'elle,  se  recourbe  d'arrière  en  avant, 
pour  se  terminer  comme  il  a  été  dit.  Les  appareils  de  la  res- 
piration et  de  la  circulation  ne  présentent  rien  de  différent 
de  ce  qui  existe  dans  les  limaces.  L'appareil  de  la  génération 
ofifre  au  contraire  des  différences,  même  avec  ce  que  M. 
Cuvier  a  vu  dans  la  parmacelle  d'Olivier.  L'ovaire ,  tou- 
jours contenu  dans  le  foie,  forme  une  masse  hémisphérique, 


554  PAR 

composée  d'un  très-grand  nombre  de  petits  grains  alongés  et 
bien  distincts.  L'oviducte  ,  qui  en  sort  sous  forme  d'un  canal 
blanc,  trés-iorlillé,  arrivé  auprès  du  testicule,  devient  ex- 
trêmement fin  et  se  termine  au  cou  d'une  petite  vessie  ovale- 
alongée,  qui  plonge  ensuite  dans  la  masse  du  testicule.  Je  n'ai 
pu  voir  évidemment  sa  continuation  avec  la  seconde  partie  de 
l'oviducte.  Celle-ci  forme  un  gros  canal  cj-lindrique  ,  bour- 
souflé, d'un  aspect  gélatineux,  sur  lequel  est  appliqué  le  ca- 
nal déférent.  Arrivé  vers  l'extrémité  antérieure,  l'oviducte 
reçoit  le  canal  de  la  vessie;  celle-ci  est  longue  et  étroite,  à 
parois  minces,  blanche,  avec  un  trait  noir  dans  toute  sa 
longueur.  Son  canal  se  colle  contre  l'oviducte,  au  bord  de 
l'orifice  duquel  il  se  termine.  Le  testicule  forme  une  masse 
considérable  d'un  jaune  assez  foncé  et  composé  d'un  grand 
nombre  de  lobules  serrés,  sans  traces  évidentes  de  granula- 
tions. On  en  voit  naître  le  canal  déférent,  blanc,  d'abord  peu 
large  ,  qui  s'élargit,  se  colle  contre  la  dernière  partie  de  l'o- 
viducte, la  suit  dans  toute  sa  longueur,  et  arrivé  à  sa  paflie 
antérieure,  encore  très -fine,  se  recourbe  à  la  racine  de 
l'organe  excitateur.  Celui-ci  forme  une  espèce  de  sac  alongé, 
étroit ,  attaché  en  arrière  par  un  petit  muscle  au  diaphragme  : 
il  se  termine  tout  à  côté  de  l'oviducte  dans  le  cloaque  par 
une  espèce  de  cou.  Mais  ce  qui  est  plus  remarquable,  c'est 
qu'il  contenoit  dans  son  intérieur  un  corps  styliforme,  comme 
translucide,  peut-être  analogue  au  dard  des  hélices;  en  sorte 
que  cet  organe  seroit  à  la  fois  l'organe  excitateur  de  ces  ani- 
maux,  puisqu'il  reçoit  la  terminaison  du  canal  déférent  et  la 
bourse  du  dard.  11  n'y  avoit,  du  reste,  aucune  trace  des  cœ- 
cums  qui  existent  dans  toutes  les  espèces  d'hélices,  et  comme 
M.  Cuvier  en  décrit  dans  la  parmacelle  d'Olivier.  Ainsi,  en 
définitive  ,  la  parmacelle  de  Taunay  pourroit  bien  ne  pas 
appartenir  à  ce  genre.  (De  B.) 

PARMACOLE,  Pai-macolus.  {Actinoz.)  Nom  que  quelques 
auteurs  ont  employé  pour  désigner  parmi  les  échinides 
{cchinus,  Linn.)  la  même  coupe  générique  que  M.  de  La- 
marck  a  appelée  Scutelle.  Voyez  ce  mot.  (De  B.) 

PARMELIA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  lichens,  établi 
par  Acharius  et  qu'il  caratérise  ainsi  :  Thallus  ou  réceptacle 
universel,  foliacé,  coriace  ou  presque  membraneux  ,  plan, 


PAR  555 

étalé  et  appliqué  sur  les  corps  sur  lesquels  il  croît,  orbicu- 
laire  ou  étoile,  découpe  en  lobes  ou  découpures  laeiniées; 
fibriliifère  en  dessous;  réceptacles  propres  ou  apothéciums , 
formés  en  scutelle  presque  membraneuse  par  le  thallus  . 
mais  en  étant  détachés  et  fixés  seulement  par  un  point  cen- 
tral; à  disque  concave,  coloré,  et  intérieur  similaire,  sub- 
cclluleux,  strié:  bord  des  scutelles  de  même  nature  que  le 
thallus  et  infléchi  ou   replié  en  dedans. 

Le  geure  Parmelia  d'Acharius  est  le  même  que  ÏImbricaria 
de  M.  De  Candolle,  qui,  dans  le  Prodrome  d'Acharius,  for- 
moit  une  des  tribus  du  genre  Lichen.  Il  comprend  en  outre, 
cependant,  quelques  espèces  du  genre  Lobaria,  Decand. 

Sans  revenir  entièrement  sur  ce  genre,  qui  se  trouve  dé- 
crit à  Tarficle  Imbricaria  ,  nous  ferons  remarquer  que  les  bo- 
tanistes se  sont  empressés  de  Faccueillir  et  qu'Acharius  en 
décrit  quatre-vingts  espèces  dans  son  Sj'nopsis  methodica  liche- 
num.^  Ce  nombre  est  moins  considérable  que  oelui  auquel  cet 
auteur  le 'portoit  dans  son  Methodus ,  car  depuis  il  en  retira 
beaucoup  d'espèces  pour  les  loger  définitivement  dans  les 
genres  Lecanora,  Lecidea,  Collema,  Barrera,  Corynelia ,  Ra- 
malina,  Dufourea,  Alectoria  ,  Nephroma  ,  Sticta  ,  uirthonia , 
Vrceolaria,  Evernia,  Roccella,  Stereocaulon  ,  Variolaria  et  Con- 
ferva.  Depuis  Acharius,  les  botanistes  ont  fait  connoître  en- 
viron trente  espèces  de  plus.   (Lem.) 

PARMÉNIE.  {Bot.)  Un  des  noms  vulgaires  de  Pellébor^^ 
fétide.  (L.  D.) 

PARMENTARIA.  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des  lichens, 
établi  par  M.  Fée  ,  et  qui  tient  le  milieu  entre  les  trypethe- 
lium  et  pjrenula  d'Acharius;  il  le  caractérise  ainsi  :  Thallus 
crustacé- cartilagineux,  plan,  étalé,  adhérent  et  uniforme; 
apothécium  en  forme  de  verrue,  formé  par  le  thallus,  ren- 
fermant plusieurs  thalames  (4  à  6) ,  disposés  autour  d'un  axe 
commun,  et  recouverts  d'un  périthécium  épais,  cartilagineux, 
noir,  contenant  chacun  un  noyau  globuleux,  cellulifére. 

La  forme  des  apothéciums  ou  conceptacles  distingue  ,  au 
premier  coup  d'œil,  ce  genre  des  deux  précédemment  nom- 
més, chez  lesquels  les  conceptacles  ne  contiennent  qu'un 
seul  thalame  ou  conceptacle  propre. 

Ce  geure  ne  comprend  qu'une  espèce. 


*56  PAR 

Le  Parmentaria  étoile;  P.  astroides ,  Fée,  Ess. ,  pi.  i, 
fig.  14.  Les  apothéciums  forment  des  étoiles  noires,  ayant  au 
plus  une  ligne  de  diamètre,  et  éparses  sur  un  thallus  blan- 
châtre. Cette  espèce  s'observe  sur  les  écorces  de  la  cascarille 
du  commerce.  (  Lem.  ) 

PARMENTIÈRE.  (Bot.)  Ce  nom  a  été  donné  à  la  pomme 
de  terre,  en  l'honneur  de  Parmentier  qui  a  beaucoup  con- 
tribué à  répandre  cette  plante  utile.  (  L.  D.  ) 

PARMIRON.  (Bot.)  Nom  donné  par  Pythagore  au  sideritis, 
plante  labiée,  suivant  Ruellius.  (J.  ) 

PARMOPHORE,  Parmophorus.  {Malacoz.)  Genre  de  mol- 
lusques conchylifères ,  de  l'ordre  des  cervicobranches  de  M. 
de  Blainrille ,  indiqué,  d'après  la  coquille  seulement,  par 
Denys  de  Montfort ,  Conchyl.  syst.,  tome  2,  page  69,  sous 
le  nom  de  Pavois,  Scutus,  établi  définitivement  d'après  l'ani- 
mal et  sa  coquille  par  M.  de  Blainville  et  adopté  par  M.  de 
Lamarck  et  la  plupart  des  zoologistes  modernes,  pour  quel- 
ques espèces  de  mollusques  fort  rapprochés  des  fissurelles, 
mais  qui  en  diffèrent  surtout  par  la  petitesse  proportionnelle 
de  la  coquille,  qui  est  bien  loin  de  recouvrir  tout  le  corps 
de  l'animal,  et  par  sa  forme  même.  Les  caractères  que  M. 
de  Blainville  assigne  à  ce  genre,  sont  ainsi  exprimés  :  Corps 
épais,  ovale,  alongé,  peu  bombé  en  dessus  et  couvert  dans 
une  plus  ou  moins  grande  partie  du  dos  par  une  coquille 
extérieure,  à  bords  retenus  dans  un  repli  de  la  peau;  man- 
teau dépassant  tout  le  corps;  tentacules  épais,  coniques, 
avec  les  yeux  saillans  à  leur  base  externe;  coquille  alongée, 
très-déprimée,  clypéiforme  ;  le  sommet  bien  postmédial ,  peu 
ïnarqué  et  évidemment  incliné  en  arrière  ;  ouverture  aussi 
grande  que  la  coquille;  bors  latéraux  droits  det  parallèles; 
le  postérieur  arrondi;  l'antérieur  tranchant,  plus  ou  moins 
échancré  ou  au  moins  sinueux  en  avant;  empreinte  muscu- 
laire large,  en  ovale  très-alongé,  à  peine  ouverte  en  avant. 

Le  corps  des  animaux  de  ce  genre  est  ovale,  alongé  et 
très-épais  ,  arrondi  aux  deux  extrémités ,  mais  plus  gros  en 
arrière  qu'en  avant.  Une  grande  partie  du  dos  est  cou- 
verte par  un  manteau  épais,  ridé  ou  rugueux  ,  dont  les  bords 
fort  étendus,  très-minces,  onduleux,  surtout  en  arrière,  dé- 
passent la  tête   et   toufc  la  circonférence  du  pied,   un  peu 


PAR  55r 

comme  dans  les  doris.  Le  reste  est  couvert  par  une  coquille 
épaisse,  bien  symétrique,  à  bords  mousses  ou  arrondis,  et 
qui,  au  lieu  d'être  libres,  comme  dans  la  plupart  des  mol- 
lusques conchylifères,  sont  saisis  dans  une  sorte  de  rainure 
que  leur  offre  le  manteau  dans  sa  circonférence  et  qui  déborde 
plus  ou  moins  sur  eux.;  le  pied,  presque  aussi  long  et  aussi 
large  que  le  corps ,  et  de  même  forme  que  lui  à  sa  racine , 
est  remarquable  par  sa  grande  épaisseur  et  la  grande  saillie 
de  ses  bords,  qui,  dans  l'état  de  vie,  doivent  pouvoir  at- 
teindre un  grand  degré  de  dilatation,  quoique  ,  sans  doute, 
ils  soient  toujours  cachés  par  ceux  encore  plus  grands  du 
manteau.  En  avant  ce  manteau  est  fendu  en  deux  lobes  par 
une  grande  scissure  verticale  et  profonde,  qui  permet  de 
voir  la  tête  et  les  organes  qui  en  dépendent.  La  tête  est 
assez  distincte  et  très -épaisse,  munie  à  droite  et  à  gauche 
d'un  gros  et  long  tentacule  ,  assez  peu  contractile  et  de  forme 
conique  ,  peu  alongée  ;  à  la  base  externe  il  porte  sur  un  ren- 
flemeni  assej  saillant  un  assez  gros  œil;  au-dessus  du  dos,  sous 
la  partie  antérieure  du  manteau  ,  est  une  grande  cavité  bran- 
chiale bien  symétrique  et  largement  ouverte  en  avant;  elle 
contient  deux  lames  branchiales  considérables,  de  forme  sca- 
lène,  pectinées,  saillantes  et  se  touchant  presque  à  la  base. 
C'est  au  fond  de  cette  cavité  et  à  droite  ,  que  sont  l'anus  et 
la  terminaison  de  Foviducte. 

L'organisation  intérieure  des  parmophores  a,  comme  tout 
l'extérieur,  les  plus  grands  rapports  avec  celle  des  fissu- 
relles.  Les  systèmes  sensoriaux  et  locomoteurs  sont  absolu- 
ment les  mêmes.  L'appareil  digestif  ne  diffère  presque  en 
rien- 
Ce  genre  ne  renferme  encore  que  trois  espèces  vivantes 
et  qui  paroissent  toutes  provenir  des  mers  Australes.  11  est 
très-probable  que  leurs  mœurs  et  leurs  habitudes  ne  diffè- 
rent pas  de  celles  des  émarginules. 

Le  P.  ALONGB  :  P.  elongatus ,  de  Blainv. ,  Bullet.  se,  phil. , 
1817,  page  28;  P.  Australis,  de  Lamk. ,  Anim.  sans  vert., 
tome  6,  part.  2,  page  5  ,  n.°  1  ;  Patella  amhigua ,  Chemn. , 
Conchyl.,  11  ,  tab.  197,  fig.  1918.  Corps  assez  alongé ,  pres- 
que entièrement  couvert  par  une  coquille  solide,  glabre, 
de  couleur  rousse,  aussi  longue  que   le  corps  de  l'animal. 


*58  PAR 

Des  mors  de  la  Nouvelle-Hollande  et  de  lu  Nouvelle-Zélande. 
C'est  une  coquille  qui  atteint  souvent  au  moins  trois  pouces 
de  long  et  qui  est  d'un  beau  blanc  luisant  en  dedans. 

Le  P.  iiAccouFiCi;  P.  hrevicuUts,  de  Blainv.,  loc.  cit.  Corps 
plus  court,  plus  ramassé,  élargi  assez  fortement  en  arrière; 
le  dos  en  grande  partie  nu  et  couvert  par  une  coquille 
plus  mince,  plus  courte  proportionnellement  que  dans  l'es- 
pèce précédente. 

Nouvelle -Hollande  ? 

Quoique  la  coquille  de  cette  espèce,  vue  à  part,  ait 
beaucoup  de  ressemblance  avec  la  précédente ,  elle  doit  ce- 
pendant en  être  distinguée  ;  car  l'animal  est  bien  évidem- 
ment différent. 

Le  P.  FissuRELLE;  P.  Jissurella.  Coquille  plus  petite,  plus 
mince,  plus  étroite  même  que  dans  la  première  espèce,  et 
dont  Péchancrure  antérieure  est  beaucoup  plus  marquée  et 
prolongée  à  l'intérieur  par  une  sorte  de  gouttière. 

J'ai  vu  cette  espèce,  que  je  crois  distincte,  dans  la  collec- 
tion de  M.  Deshayes. 

Le  P.  GRANULÉ ,  P.  granulatus.  Coquille  étroite,  alongée, 
granulée  dans  toute  sa  face  supérieure ,  de  couleur  blanche 
jaunâtre.  Collection  du  Muséum.  Patrie  inconnue. 

Le  P.  CHINOIS,  P.  sinensis.  Coquille  fort  mince,  ovale,  alon- 
gée, assez  irrégulière  sur  ses  bords,  de  couleur  blanche,  ta- 
chée finement  de  brun.  Collection  du  Muséum,  où  elle  est 
indiquée  comme  provenant  de  la  Chine. 

Le  P.  FRAGILE,  P.  fragilis.  Petite  coquille  alongée,  très- 
étroite,  assez  convexe  en  dessus,  à  sommet  très-sensible  et 
presque  complètement  marginal;  couleur  d'un  blanc  jaunâtre. 
Cette  jolie  coquille  de  la  collection  du  Muséum,  sans  indi- 
cation de  patrie ,  me  paroit  plutôt  devoir  être  regardée 
comme  une  espèce  de  véritable  patelle ,  que  comme  un 
parmophore.  (De  B.) 

PARMOPHORE.  (Fo55.)Les  espèces  de  ce  genre,  que  l'on 
ne  rencontre  à  l'état  fossile  que  dans  les  couches  plus  nou- 
velles que  la  craie,  ne  sont  pas  rares;  mais  elles  sont  beau- 
coup plus  petites  et  relativement  plus  minces  que  celles  que 
Ton  connoit  à  Pétat  vivant,  et  qui  ne  vivent  que  dans  les 
mers  z\ustrales. 


PAR  5% 

Parmophore  ACONGÉ  :  ParmophoTus  elongatus,  Lam.,  Aiiim. 
sans  vert.,  i8 ic);  Patella  elongata ,  Lam.,  Ann.  du  mus.,  tom. 
6,  pi.  1  ,  n."  1  ;  Paimophorus  lœvis,  de  Blainv. ,  Bulletin  des 
sciences  nat.,  Fév.  1817,  p.  28;  Parmophorus  elongatus,  Desh., 
Descript.  des  coq.  foss.  des  env.  de  Paris,  tom.  2,  pag.  i3  , 
pi.  1,  fig.  i5  et  18.  Coquille  mince,  alongée ,  sj  métrique, 
simple,  couverte  de  légères  stries  rayonnantes  qui  partent 
du  sommet.  Longueur,  quelquefois  vingt  lignes,  sur  sept 
de  largeur.  On  la  trouve  à  Grignon ,  département  de  Seine- 
et-Oise;  à  Mouchy,  département  de  FOise ,  dans  le  cal- 
caire grossier,  et  à  Valmondois ,  département  de  Seine-et- 
Oise ,  dans  le  grés  supérieur? 

C'est  probablement  une  variété  de  cette  espèce  qu'on  ren- 
contre à  la  Chapelle,  près  de  Senlis ,  dans  le  grès  marin  su- 
périeur ;  elle  paroît  ne  différer  de  celle  ci -dessus  que  parce 
qu'elle  est  relativement  un  peu  plus  épaisse  et  que  les  stries 
rayonnantes  sont  à  peine  visibles  sur  certains  individus. 

Parmomore  ÉTROIT;  Parmopliorus  angustus,  Desh.,  loc.  cit., 
pi.  1  ,  fig.  j6  et  17.  Cette  coquille,  qui  n'avoit  été  regardée 
par  M.  de  Lamarck  que  comme  une  variété  du  P.  elongatus  , 
paroît  en  effet  constituer  une  espèce  différente.  Elle  est  très- 
'mince,  lisse  et  étroite.  Longueur,  quatre  lignes;  largeur, 
une  ligne  et  demie.  On  la  trouve  à  Grignon,  Hauteville, 
département  de  la  Manche  ,  et  Mouchy-le-Châtel. 

Si  les  animaux  de  ce  genre  ne  sont  pas  hermaphrodites,  on 
pourroit  soupçonner  que  ces  coquilles  auroient  été  formées 
par  des  animaux  d'un  sexe  différent  de  ceux  du  parmophore 
alongé,  avec  lequel  on  les  rencontre.  (D.  F.) 


FIN    nu    TRENTE-SEPTIEME    VOLUME. 


STRASBOURG,  de  l'imprimerie  de  F,  G.  Levraclt,  impr.  du  Roi. 


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TACES ,  et  Description  des  espèces  de  <:cs  animaux  qui  \ivent 
dans  la  mer,  sur  tes  côtes,  ou  dans  les  eaux  douces  de  la  France, 
par  Anselme- Gaétai»  DESMAREST,  Professeur  de  zoologie  h 
l'École  royale  vétérinaire  d'Alfort ,  etc.,  etc.  Ouvrage  orné  de 
cinquaate-six  planches  en  taille  douce,  représentant  cent  qua- 
rante genres  de  Crustacés.  L'ouvrage  forme  un  volume  in-8.°, 
grand  papier,  cartonné  et  avec  56  planches  (noires  ou  coloriées). 

r=^  MANUEL  DE  MALACOLOGIE  ET  DE  CONCHYLIOLOGIE; 

ES  contenant:  i.°une  Histoire  abrégée  de  cette  partie  deia  zoologie  ; 

des  Considérations  générales  sur  l'anatomie,  la  physiologie  et 
l'histoire  naturelle  des  Malacozoaires,  avec  un  catalogue  des  prin- 
cipaux auteurs  qui  s'en  sont  occupés,  a."  Des  principes  de  Con- 
chyliologie ,  avec  une  histoire  abrégée  de  cet  art  et  un  catalogue 
raisonné  des  auteurs  principaux  qui  en  traitcnl.  3."  Un  sj'stèrae 
général  de  Malacologie  tiré  à  la  fois  de  l'animal  et  de  sa  coquille, 
dans  une  dépeudance  réciproque,  avec  la  figure  d'une  espèce 
de  chaque  genre;  par  H.  M.  Ddcrotax  DE  BLAINVILLE , 
Professeur  d'anaiomie  ,  de  physiologie  comparées  et  de  zoologie 
à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris  ;  ouvrage  contenant  plus  de 
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et  gravées  en  Vaille -douce  avec  le  plus  grand  soin  sous  la  direc- 
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la  i.'*  livraison,  comprenant  tout  le  texte  et  3o  planches ,  pa- 
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